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1605. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens. par M. Le Play, conseiller d’État. (Suite et fin.) »

Ses écrits fourniraient les plus belles et les plus précieuses maximes en ce sens et à ce sujet : « Que s’est-il donc passé dans la société, qu’on ne puisse plus faire aller qu’à force de bras une machine démontée qui allait autrefois toute seule, sans bruit et sans effort ?  […] Forgues, ont dû être frappés d’une phrase qui revient souvent sous la plume de l’illustre agitateur catholique, avant qu’il fût devenu un agitateur démocrate en sens inverse : « Avez-vous lu Rubichon » écrit-il à plusieurs reprises à son correspondant, le marquis de Coriolis. — ; « Vous a-t-on envoyé le dernier ouvrage de Rubichon ? […] On ne saurait s’imaginer, en parcourant aujourd’hui ces écrits oubliés31, tout ce qu’on y rencontre de vues rétrospectives perçantes, et d’aveuglement aussi et d’aheurtement du côté de l’avenir. […] M. de Montalembert écrivait à M.  […] J’écrivais ces articles avant que M. 

1606. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée, par M. le chevalier Alfred d’Arneth et à ce propos de la guerre de 1778 »

Elle avait, dès le commencement, consigné ses craintes et prédictions par écrit, et si elle avait été libre, elle aurait eu certainement une politique bien différente de celle de son fils. […] « Madame ma chère fille, c’est à cinq heures du matin et bien à la hâte, le courrier étant à ma porte, que je vous écris. […] Il ne semble pas qu’elle en eût soupçon encore, lorsqu’elle écrivait le 14 mars 1778 : « Madame ma chère fille, le courrier nous est revenu hier du 2, et nous a un peu rassurés sur les intentions du roi. […] Toute ma constance m’abandonne à ce souvenir… » Elle semble avoir eu vent de la note désapprobative, et des effets qu’elle a produits, lorsqu’elle écrit le 6 avril : « Je vous suis tendrement obligée de l’intérêt que vous prenez à ma situation. […] On ne trouverait, au contraire, dans les lettres de Frédéric écrites dans le même temps, que des louanges pour la grandeur d’âme et l’humanité de l’impératrice.

1607. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Mathurin Regnier et André Chénier »

Le caractère de leur style et l’allure de leurs vers sont les mêmes, et abondent en qualités pareilles ; Chénier a retrouvé par instinct et étude ce que Regnier faisait de tradition et sans dessein ; ils sont uniques en ce mérite, et notre jeune école chercherait vainement deux maîtres plus consommés dans l’art d’écrire en vers. […] Il avait bien pu, dans un moment d’amoureuse ivresse et de découragement moral, écrire à de Pange : Sans les dons de Vénus quelle serait la vie ? […] De plus, prévoir que mes amis auraient lu avec déplaisir ce que j’ai toujours eu dessein d’écrire m’eût été amer… » Suivant André Chénier, l’art ne fait que des vers, le cœur seul est poète ; mais cette pensée si vraie ne le détournait pas, aux heures de calme et de paresse, d’amasser par des études exquises l’or et la soie qui devaient passer en ses vers. […] C’est alors qu’un soir, après avoir assez mal dîné à Covent-Garden, dans Hood’s tavern, comme il était de trop bonne heure pour se présenter en aucune société, il se mit, au milieu du fracas, à écrire, dans une prose forte et simple, tout ce qui se passait en son âme : qu’il s’ennuyait, qu’il souffrait, et d’une souffrance pleine d’amertume et d’humiliation ; que la solitude, si chère aux malheureux, est pour eux un grand mal encore plus qu’un grand plaisir ; car ils s’y exaspèrent, ils y ruminent leur fiel, ou, s’ils finissent par se résigner, c’est découragement et faiblesse, c’est impuissance d’en appeler des injustes institutions humaines à la sainte nature primitive ; c’est, en un mot, à la façon des morts qui s’accoutument à porter la pierre de leur tombe, parce qu’ils ne peuvent la soulever ;— que cette fatale résignation rend dur, farouche, sourd aux consolations des amis, et qu’il prie le Ciel de l’en préserver. […] Je ne sais plus ce que j’ai écrit, mais je ne l’ai écrit que pour moi.

1608. (1892) Boileau « Chapitre VII. L’influence de Boileau » pp. 182-206

En général la société polie du temps de Louis XIV, qui n’est plus précieuse, cette société de goût exquis et pur, pour laquelle Boileau, Racine, La Bruyère écrivent, est bien pourtant l’héritière de la société précieuse : elle en a dépouillé les ridicules, redressé le goût, mais elle garde sa marque d’origine. […] Ce grand seigneur académicien, qui avait la passion des lettres, de l’esprit, et du style exact, et qui écrivait avec une précision si fine, encore qu’un peu sèche, ne se rangea jamais complètement au parti de Boileau. […] Mais surtout sa gloire acquise par des œuvres critiques et dogmatiques, ses vers passés en proverbes ou reconnus pour les lois de l’art d’écrire, persuadent à des gens de lettres par toute l’Europe que les théoriciens peuvent créer une littérature ou lui imposer une direction : on perd de vue tout ce que l’œuvre de Despréaux continue et achève ; au lieu d’un terme et d’un couronnement, on y voit un commencement, une création de mouvement ; et l’on agit en conséquence. […] N’ayant pas plus l’oreille que l’âme du poète, ils ont évité l’hiatus et l’enjambement, coupé les alexandrins à l’hémistiche, apparié des rimes plates et sourdes, aligné des lignes de dix ou douze syllabes sévèrement comptées : ils ont réduit la poésie au vers, le vers aux procédés matériels, au mécanisme ; et ils se sont applaudis d’avoir pris tant de peine pour écrire à des conditions si rigoureuses comme ils auraient écrit librement en prose. […] Ces gens-là savaient et pensaient bien des choses dont l’honnête Despréaux ne s’est jamais inquiété ni douté : mais il y avait une chose qu’ils ne soupçonnaient pas, et que ce « correct auteur de quelques bons écrits » entendait à merveille : ce que c’est qu’un vers, et la très particulière jouissance qui résulte des sons et des rythmes.

1609. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Des lectures publiques du soir, de ce qu’elles sont et de ce qu’elles pourraient être. » pp. 275-293

Émile Souvestre ont eu l’obligeance d’écrire pour moi. […] La difficulté, en de tels sujets, est de trouver une biographie déjà faite, écrite avec assez d’intérêt pour être lue de suite sans froideur. […] On parvint à le sauver, et on lui demanda pourquoi il avait voulu se noyer ; il répondit que c’était de désespoir d’avoir entrevu de si belles choses, et de sentir qu’il en était exclu par son ignorance. » On leur dirait : « Tout Grec libre savait écrire. […] L’un de ces enfants écrivit aussitôt ces vers d’Homère, dans lesquels Ulysse regrette de n’être point mort sur le champ de bataille et de survivre aux héros ses compatriotes : “Trois et quatre fois heureux ceux qui sont morts en combattant dans les champs d’Ilion !…” Cet enfant, le jour de la ruine de sa patrie, écrivit ces vers sous les yeux du vainqueur, et le fier Romain ne put retenir une larme. » On leur dirait : « Les Grecs aimaient tant la poésie, qu’elle adoucissait même les guerres, chez eux si cruelles.

1610. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Le Palais Mazarin, par M. le comte de Laborde, de l’Institut. » pp. 247-265

Le cardinal, prenant aussitôt un porte-crayon, écrivit sur les tablettes de Beringhen : Je n’aurai jamais de volonté que celle de la reine. […] Écrit et signé de ma main. […] Nourri dès l’enfance dans l’idéal des conjurations et des guerres civiles, il n’était pas fâché de s’essayer à les réaliser pour avoir ensuite à les raconter comme Salluste, et à les écrire. […] Ces hommes qui ont le génie d’écrivain ont toujours, sans bien s’en rendre compte, une arrière-pensée secrète et une ressource dernière, qui est d’écrire leur histoire et de se dédommager par là de tout ce qu’ils ont perdu du côté du réel. […] Il y cite souvent les carnets de Mazarin et quelques-unes des notes écrites par lui, tant en italien qu’en français, sur les objets qui le préoccupaient et dont il voulait parler à la reine.

1611. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 172

Une maniere d’écrire pleine de noblesse, de chaleur & de sagacité, répand de l’intérêt même sur ceux de ses Ouvrages qui n’ont de rapport qu’à la Médecine. […] Ce qu’il a écrit sur la Genèse & sur la conduite qu’Adam & Eve durent tenir à la naissance de leurs premiers enfans, porte le même caractere d’esprit & de talent ; mais il faut bien se garder d’adopter ses conjectures, qui n’ont été vraisemblablement que le fruit de l’activité de son imagination.

1612. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 183

Son Histoire universelle porte l’empreinte de son ame, c’est-à-dire, qu’elle est écrite avec beaucoup de liberté, d’enthousiasme & de négligence. […] Sa Vie, écrite par lui-même, est encore moins bonne ; il y a pris la licence pour la franchise, & c’est ce qui l’a engagé dans des détails qu’il auroit dû supprimer.

1613. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 201

De tous les Auteurs qui ont écrit sur la Théologie païenne, il est celui qui paroît en avoir le mieux débrouillé le chaos. L’Explication historique des Fables, la Mythologie expliquée par l’Histoire, sont deux Ouvrages pleins d’érudition, de recherches, d’idées neuves, & écrits d’ailleurs avec autant d’élégance & de netteté, que ces sortes de dissertations en peuvent admettre.

1614. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » p. 504

Ce ne sont pas les louanges qui font vivre les Ecrits ; c’est aux Ecrits à vivre par leur propre mérite, & à justifier les louanges.

1615. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 278

Ce Conte, écrit d'un style aussi singulier qu'agréable, est, selon M. de Voltaire, un exemple, qui montre qu'on peut très-bien conter d'une autre maniere que Lafontaine. […] Cet Auteur a laissé des Mémoires sur la Vie du Cardinal de Retz, très-recherchés, malgré l'originalité de ceux que le Cardinal a écrits lui-même.

1616. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre premier. De l’invention dans les sujets particuliers »

De l’invention dans les sujets particuliers J’ai indiqué jusqu’ici comment on accumule en soi-même les ressources qui mettent en état d’écrire. Mais, le jour où l’on écrit, il ne s’agit pas de dégorger confusément sur le papier tout ce qu’on a dans l’esprit et dans le cœur. […] Ceux qui n’écrivent pas pour être auteurs n’ont pas à se préoccuper d’inventer des sujets : le maître les impose dans l’enfance ; plus tard le besoin ou l’occasion les proposent.

1617. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Lutèce » pp. 28-35

« La consigne est de blaguer », écrivait Louis Dumur, qui y publia les chapitres de son roman Albert, d’un ordre pourtant sévère. […] Georges Rail et Léo Trézenik y écrivaient des chroniques pleines d’entrain, mais qui ne se piquaient point de renouveler la littérature. […] Ceux dont la presse clame le nom à cette heure ont écrit pour elle leurs meilleurs vers et aussi les pires.

1618. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Joseph Scaliger, et Scioppius. » pp. 139-147

Ses écrits sont un amas de choses utiles, & d’invectives grossières contre tous ceux qui ne le déclaroient point le phénix des auteurs. […] Tout ce que l’orgueil en délire peut imaginer d’extravagant & de chimérique en fait de généalogie, est rassemblé dans cet écrit. […] Ce qui surprendra davantage, c’est que, dans un endroit où il se déchaîne le plus contre les jésuites, il finit par dire : Moi Gaspard Scioppius, déjà sur le bord de ma tombe, & prêt à paroître devant le tribunal de Jésus-Christ, pour lui rendre compte de mes œuvres, ai écrit tout cela.

1619. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 31, que le jugement du public ne se retracte point, et qu’il se perfectionne toujours » pp. 422-431

C’est ainsi que les contemporains de Ronsard et de la pleyade françoise se sont trompez, quand ils ont dit que les poetes françois ne seroient jamais mieux que ces nouveaux Promethées, qui pour parler poetiquement, n’avoient d’autre feu divin à leur disposition que celui qu’ils déroboient dans les écrits des anciens. […] Il est vrai que le langage de Ronsard n’est pas du françois ; mais on ne pensoit pas alors qu’il fût possible d’écrire à la fois poetiquement et correctement dans notre langue. […] Chaque peuple en a bien une particuliere des bons livres écrits en sa langue, mais il en est une commune à toutes les nations.

1620. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 117

Il est malheureux pour lui d’avoir introduit dans un Ouvrage grammatical un jargon philosophique, ridicule dans presque tous nos Ecrits modernes, & plus encore dans un Livre élémentaire. […] Ses décisions sont souvent conformes aux regles du vrai goût, & sa maniere d’écrire est quelquefois pleine de chaleur & d’énergie.

1621. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 469

Son Eloge de la Fontaine offre un grand nombre d’observations littéraires & morales qui annoncent un esprit plein de goût & de sagacité, & est écrit avec cette noble simplicité qui n’exclut ni la force ni l’élégance, & qu’on rencontre si rarement dans les Ouvrages Académiques. […] Il semble qu’on préfere l’éclat pétillant & passager d’un feu d’artifice, à cette chaleur vive, mâle & soutenue, qui doit être l’ame des Ecrits, & dont la privation les fait mourir presque en naissant.

1622. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » p. 505

Hermant a laissé beaucoup d’autres Ecrits, tels que les Vies de S. […] Ambroise, & des Traductions de quelques Ouvrages des Peres de l’Eglise, le tout écrit avec beaucoup d’enflure & de diffusion.

1623. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 172

On a malheureusement conservé plusieurs de ses Sermons, écrits en mauvais Latin, remplis de bouffonneries & d’indécences, qui attestent toute la bizarrerie de son imagination, son peu de goût & de raison. […] Nous avons des Sermons de ce temps-là, qui, sans être aussi éloquens & aussi methodiques que ceux des bons Prédicateurs qui ont écrit depuis, sont du moins, au défaut de goût près, infiniment plus instructifs & plus décens.

1624. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 novembre 1886. »

Dans le Gaulois du 8 août, une jolie chronique de M. de Fourcaud sur la Clairon, « la Pompadour de Bayreuth. »   Les Débats du 8 août : une « lettre de Bayreuth » que nous savons écrite par M.  […] Wagner a écrit quelque part qu’on pouvait juger Tristan d’après les lois les plus rigoureuses qui découlent de ses affirmations théoriques, — tant il est sûr de les avoir suivies d’instinct, — mais il avoue qu’il s’était, en composant, affranchi de toute idée spéculative et qu’il sentait même, à mesure qu’il avançait dans son œuvre, combien son essor faisait éclater les formules de son système écrit. « Il n’y a pas, ajoute-t-il avec quelque nuance de regret, de félicité supérieure à cette parfaite spontanéité de l’artiste dans la création, et je l’ai connue en composant mon Tristan. » Il en fut de même, à ce qu’on peut croire, quand il termina l’Anneau du Nibelung, interrompu pour Tristan, et quand il écrivit les Maîtres Chanteurs et Parsifal. […] Il n’a donc pas écrit cette page véritablement unique en application directe de son système, mais à côté, presque à rebours, puisque les mobiles intérieurs sur lesquels il prétendait se guider échappaient à l’art musical et qu’il en arrivait, sans s’en apercevoir, à ne plus exprimer qu’un sentiment très banal, qu’une situation très ordinaire. […] Il écrivait un jour : « Le chromatique procède par plusieurs semi-tons consécutifs, ce qui produit une musique efféminée, très convenable à l’amour. » Voltaire, aussi peu musicien que possible et souverainement rebelle à la musique, avait-il donc prévu, deviné, pressenti Tristan et Iseult ? […] Ce n’est pourtant pas en raison du caractère trop écrasant de la partition comme certains détracteurs ont pu l’écrire mais à cause d’un refroidissement qui entraîna une crise d’apoplexie.

1625. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IV »

Fourcaud avait bien raison d’écrire, il y a quelques jours « Comment, une nation si vaine de ses écoles, et qui consacre, annuellement, un milliard à ses armées, se voit à la merci, en face de l’étranger, de quelques douzaines de turbulents ? […] Ses sujets légendaires me semblent puérils, et son génie, enserré dans les liens étroits du leitmotiv, me paraît moins fécond que lorsque, sans esprit de système, il écrivait Lohengrin, qui, à mon avis, restera son chef-d’œuvre devant la postérité. […] Pasdeloup écrivit à un journal, en 1876, après le tapage occasionné par une œuvre de Wagner. […] Wilder est le premier journaliste du monde, Wagner vient… Wagner vient… » Et voilà ce qui se dit en France, voilà ce que les Français osent écrire. […] Félix-Ludger Rossignol, ou Victorin de Joncières (1839 1903) écrivit des critiques musicales entre 1871 et 1900, dans le journal La Liberté sous le pseudonyme de Jennius.

1626. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre II. La poésie lyrique » pp. 81-134

Henry Cellerier écrit sur ce poète (août 1903). […] En résumé, Éternité est un poème largement écrit, dans une langue précise, imagée et sonore. […] L’un de nous écrivit alors le premier article de louanges en l’honneur du nouveau poète. […] Gasquet écrivait d’elle : (À Propos d’Occident). […] Depuis que ce livre est écrit, s’est révélée Mlle André Corthis.

1627. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 395

Sa plume ne s’est exercée que sur des Ouvrages de Biographie écrits avec chaleur, mais qui péchent par le défaut de justesse & par la singularité des idées. Il a écrit, dans ce goût, la Vie de S.

1628. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 391-392

De tout ce qu’il a écrit contre les Catholiques, on ne conserve que le souvenir odieux de ses emportemens. […] Deux fils qu’il laissa, furent aussi Ministres, & écrivirent des Controverses, sans y mettre autant d’emportement que leur pere.

1629. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre V. De la lecture. — Son importance pour le développement général des facultés intellectuelles. — Comment il faut lire »

Pour apprendre à écrire surtout, il faut lire : c’est ainsi qu’on recueille des idées pour les exprimer à son tour. […] Demain, un autre livre dira autre chose : mais c’est encore le livre ; c’est écrit : on croit. […] De cette facilité dont les âmes jeunes croient à la parole enseignée ou écrite, il résulte un autre inconvénient. […] Le livre de La Bruyère est inestimable par le fond comme par la forme : il apprend à penser autant qu’il apprend à écrire. […] Dans cette continuelle opposition, votre personnalité se formera, se reconnaîtra, votre esprit s’habituera à tenir tête aux pensées d’autrui, à chercher les raisons de ses jugements, à débrouiller la masse confuse de ses sentiments, à secouer le joug de la chose écrite.

1630. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre I. Les théories de la Pléiade »

La Pléiade est aristocratique et érudite : elle a pour chef un courtisan, elle compte un helléniste, qui n’a pour ainsi dire rien écrit eu français. […] Donc il ne la formera pas sur le goût d’un public ignorant et léger : il bravera, s’il le faut, le ridicule ; mais il écrira ce qu’il doit écrire, conformément aux grands modèles et au sentiment de son âme. […] « Tous ceux, disait Ronsard, tous ceux qui écrivent en carmes, tant doctes puissent-ils être, ne sont pas poètes », et il n’admettait à l’œuvre divine de la poésie que les hommes « sacrés dès leur naissance et dédiés à ce ministère ». […] C’est qu’alors il n’y a pas seulement faute de façon en notre langue : quand il commence d’écrire, dix ans avant les Vies d’Amyot, il y a vraiment encore un peu faute d’étoffe.

1631. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Verlaine, Paul (1844-1896) »

[Cet article, écrit pour un grand public allemand, fut publié fragmentairement par le National Zeitung, de Berlin. […] Oserai-je dire que ce sont ceux qu’il écrivit, il y a vingt-cinq ans, au temps où personne ne parlait de lui ? […] Celui qui les a écrits est un maître, un père de notre art, et je l’aime comme je l’admire. […] Elles vivent d’un art inédit et spécial ; elles haussent celui qui les écrivit au-dessus des deux poètes dont nous avons parlé. […] Il en est de même des versets de l’imitation du Christ et des écrits quiétistes de cette admirable Mme Guyon.

1632. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

Pour avoir une idée juste de madame de Maintenon, j’ai commencé par mettre en oubli tout ce que j’avais lu ou entendu sur son compte, les histoires de La Beaumelle, de Laus de Boissy, de madame de Genlis, de madame Suard, d’Auger, de Voltaire même, et jusqu’à la biographie écrite par le biographe le plus exact que je connaisse, M.  […] Son aïeul était ce Théodore-Agrippa d’Aubigné, célèbre par son esprit et sa bravoure, par ses écrits et ses actions, illustré par la confiance et l’amitié de Henri IV, prix d’un dévouement sans réserve, et par la familiarité que le prince lui permettait avec lui, au risque de voir quelquefois Agrippa sortir des bornes du respect, et se permettre les saillies d’un camarade74. […] Elle passa neuf années avec lui, dans une liaison qu’elle ne regardait pas comme un mariage ; depuis la mort de Scarron, elle écrivit à son frère : « Je n’ai jamais été mariée : dans mon union avec Scarron le cœur entrait pour peu de chose, et le corps, en vérité, pour rien77. » Et Scarron, avant de l’épouser, disait à ses amis : Je lui apprendrai bien des sottises, mais je ne lui en ferai point. […] Elle écrivit une relation de cette entrée à madame de Villarceaux. […] En 1706, madame de Maintenon écrivait à son frère, lettre CXVI de l’édition de Nancy : « Je n’ai pu voir sans plaisir une généalogie de 400 ans très bien prouvée par des contrats de mariage.

1633. (1761) Apologie de l’étude

En effet, s’ils trouvaient aujourd’hui dans un livre, sans nom d’auteur, que les lettres ne guérissent de rien, qu’elles ne nous apprennent point à vivre, mais à disputer ; que la raison est un mauvais présent fait à l’homme ; que depuis que les savants ont paru, on ne voit plus de gens de bien ; ils ne manqueraient pas d’attribuer cette satire de l’esprit et des talents à quelque déclamateur moderne, ami des paradoxes et des sophismes ; l’antiquité, diront-ils, était trop sage pour penser de la sorte, et encore moins pour l’écrire. […] Envisageons d’abord l’étude en elle-même, et bornons-nous, dans cet écrit, à quelques réflexions moitié tristes, moitié consolantes, sur les dégoûts qu’on y éprouve, et sur les ressources qu’on peut y trouver. […] J’écrivis, le cœur serré, un long et triste ouvrage de morale, où je croyais pu moins avoir prêché la vertu la plus pure. […] Les journaux, j’en conviens, disent encore moins vrai que l’histoire ; mais soyez équitable ; n’avez-vous jamais rien donné dans vos écrits à l’amitié, à la reconnaissance, à l’intérêt, peut-être même à la haine ? […] Vous avez voulu faire une tragédie, et vous ignorez les passions ; une comédie, et vous ignorez le monde ; une histoire, et vous ne savez pas que lorsqu’on écrit l’histoire de son temps, il faut se résoudre à passer pour satirique ou pour flatteur, et par conséquent se préparer d’avance à la haine ou au mépris.

1634. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — Se connaître »

Voici trois textes qui ont été écrits presque simultanément, sous l’empire de la même impression pourrait-on dire, et qui semblent révéler de la part de leurs auteurs, une certaine tendance momentanée à l’esprit de comparaison et au sentiment de la réalité. […] Jules Lemaître. « Il s’agit de savoir, en définitive, écrit M.  […] Il faut nous résigner aux trouble-fête, si nous ne roulons pas avoir besoin, à brève échéance, d’un syndic de faillite 55. »‌ Voilà donc trois publicistes français, d’une influence incontestée, considérés par l’opinion publique comme de bonne foi, et tous trois d’esprit essentiellement français, qui n’ont pas hésité à écrire, dans des journaux tels que le Figaro, le Journal et le Temps, les mots de « misère », de « décadence » et de « faillite » s’appliquant à la société française actuelle. […] Il faut remonter aux sources mêmes, c’est-à-dire aux écrits des philosophes, des penseurs religieux ou politiques, des historiens et des poètes, si l’on veut pénétrer la vie des peuples. […] On a pu écrire, non sans justesse, ces mots ironiques : « Raisonner est le dernier acte auquel se résout un Français »60.

1635. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVII. Des éloges en Italie, en Espagne, en Angleterre, en Allemagne, en Russie. »

J’ai tâché de faire connaître la plupart de ceux qui, dans les langues anciennes ou dans la nôtre, ont écrit dans le genre de l’éloge. […] En Italie, on a une foule de panégyriques de cardinaux et de papes, mais la plupart écrits en latin. […] Poètes, peintres, sculpteurs, philosophes, savants dans les langues anciennes, historiens, politiques, tout a été célébré, tout a eu sa portion d’immortalité dans quelques lignes écrites au bas de leurs noms. […] Si un Spartiate eût daigné écrire, j’eusse préféré son éloquence à celle d’Athènes. […] Ici, il travailla comme un simple artisan ; là, il écrivit des lois ; plus loin, il traça des plans de construction pour une flotte.

1636. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre III. La critique et l’histoire. Macaulay. »

C’est un procès que Macaulay instruit devant nous ; il y prend parti ; son récit est un réquisitoire, le plus entraînant, le plus âpre, le mieux raisonné qu’on ait écrit. […] Hume voulut dissuader Robertson d’écrire l’Histoire de Charles-Quint. […] En ces occasions, ses écrits n’ont été protégés contre l’extrême mépris et l’extrême dérision que par la beauté et la pureté du style. […] Il n’a rien oublié ; il les parcourt aussi aisément, aussi complétement, aussi sûrement que le jour où il les a énumérés et écrits. […] La description, quoique fort belle, est écrite en style démonstratif.

1637. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » p. 513

Jacob ont tous pour objet l’Histoire Littéraire ; & quoiqu’ils offrent des inexactitudes & soient écrits en Latin barbare, ils lui ont mérité un rang distingué parmi les Erudits du Siecle dernier. […] Celui dont ils ont tiré le plus de parti, a pour titre, Bibliothecia pontifica, où l’Auteur donne un Abrégé de la vie des Papes, une Notice des Ecrits publiés par eux & contre eux ; ce qui suffit pour ranger le P.

1638. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » p. 514

Ces démêlés produisirent beaucoup d’Ecrits, qu’on ne lit plus. […] Le style de cet Auteur est coulant & rapide, mais incorrect, négligé ; défaut ordinaire à ceux qui écrivent en pays étranger, où l’Ecrivain oublie son langage, & où les Lecteurs ne sont pas difficiles à contenter.

1639. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 54

Son Voyage d’Italie est écrit avec autant d’ordre & de méthode, que de jugement & d’érudition. […] Lalande, un Eloge du Maréchal de Saxe, assez bien écrit, pour faire penser que l’Eloquence ne lui est pas plus étrangere que l’Astronomie.

1640. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 485

M. d’Auvigni avoit entrepris d’écrire les Vies des Hommes illustres de France. […] Un style simple, clair, sans prétention ; une narration facile, impartiale, seront toujours d’un grand prix aux yeux de ceux qui savent comment on doit écrit.

1641. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (2e partie) » pp. 409-488

« Mais l’impression même sous laquelle j’ai écrit les Consolations n’est jamais revenue et ne s’est plus renouvelée pour moi. […] Ce serait un sacrilège, et, s’il se complaît à écrire ce qu’il éprouve en la voyant, c’est ainsi qu’il écrit : À MADAME V.  […] Continuez à écrire, nous ne cesserons pas de vous lire ! […] Il n’aurait écrit que cela qu’on l’adorerait pour la simplicité des sujets, pour la perfection des vers, pour l’ineffable mélancolie des sentiments. […] Ainsi des chagrins de famille, le goût des champs, un amour-propre en souffrance et des passions non satisfaites s’unirent pour lui donner cette rêverie qui nous charme dans ses écrits.”

1642. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 13, qu’il est probable que les causes physiques ont aussi leur part aux progrès surprenans des arts et des lettres » pp. 145-236

Petrone écrit que les égyptiens ne formoient que de mauvais peintres. […] On trouve des stances admirables dans les oeuvres de plusieurs poëtes françois qui ont écrit avant le temps que je marque, comme l’époque où commence la splendeur de la poësie françoise. […] Je ne veux point prévoir la décadence de notre siecle, quoiqu’un homme qui a beaucoup d’esprit ait écrit, il y a déja plus de quarante ans, en parlant des beaux ouvrages que ce siecle a produit. […] Lucien peut passer pour le seul poëte qu’aïent produit les temps suivans, quoiqu’il n’ait écrit qu’en prose. […] On doit regarder avec veneration les écrits de ces deux grecs.

1643. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

Et Belli, le poète romain, a écrit plus de deux mille sonnets dialogués, dont la plupart sont vraiment dramatiques. […] L’homme qui a écrit Il Fuoco, en y ajoutant ou en retranchant des pages dans les circonstances qu’on sait, cet homme peut avoir de grandes qualités artistiques, il n’a pas le respect de son art. […] Croce écrit à ce sujet : « Molti han giudicato che i difetti di questo e di altri drammi del D’Annunzio vengano dalla virtù che a lui manca della drammaticità, del far vivere altri esseri fuori della sua anima. […] Pour atteindre au chef-d’œuvre, Flaubert s’y reprend à trois fois et met plusieurs années à écrire Madame Bovary ; ce fut toujours la méthode des grands artistes. […] Ce mot est attribué à Platon ; mais à tort. — Mon ami, le philosophe Maurice Millioud, m’écrit à ce sujet : « Le mot n’est pas dans Platon.

1644. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 2-3

Ce Voyage est écrit avec un ton de liberté & de franchise qui plaît, malgré la prolixité & l’incorrection du style. […] Labat a fait aussi l’Histoire de ses Voyages en Espagne & en Italie, qui sont beaucoup moins lus, depuis que tant de Voyageurs ont écrit sur ces mêmes contrées.

1645. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 63

Ces discours, au nombre de seize, sont écrits comme le reste de l’Ouvrage, c’est-à-dire que le style en est lourd & dissus, que les réflexions en sont triviales, les détails ennuyeux, les faits mal exposés. Son Histoire générale de tous les Peuples n’est pas mieux écrite.

1646. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 495-496

Les Ecrits qu’il publia en faveur de l’Eglise Catholique, enleverent à l’Hérésie plusieurs de ses conquêtes. […] Ce n’est pas que celui du Cardinal du Perron ne soit analogue au genre de travaux qui ont exercé sa plume ; mais aujourd’hui que l’expression est ce qui flatte par excellence, & aveugle si aisément sur le fond des choses, ses Ecrits auroient peine à trouver des Lecteurs parmi nos Amateurs de l’élégance.

1647. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

Ceci s’écrivait en 1750. […] Une pareille scène écrite par Schiller aurait eu un tout autre caractère. […] Le compte rendu des actes du parlement, en 1784, fut écrit d’après les conseils réitérés de M.  […] On sait la lettre pleine de modestie et de dignité qu’il écrivit à sa mère après la victoire. […] D’après l’avis du connétable de Montmorency, il n’y eut pas de convention écrite.

1648. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite et fin.) »

« Je ne sais si c’est l’âge ou la raison qui cheminent ; peut-être sont-ce tous les deux à la fois ; mais, ce qui est certain, c’est que je pense plus sérieusement que je ne me croyais susceptible de le faire, et que je fais de grands progrès du côté de la gravité. » Lettre écrite de Russie, du 3 mars 1843. […] Son premier objet était de visiter le terrain, le champ de bataille même, ce qui ne laissait pas d’offrir quelques difficultés ; au retour de cette excursion, il écrivait : « Ce 6 avril, à bord du Lavoisier. […] Sa femme en était occupée plus que lui, et lui en avait écrit avec ressentiment ; il répond dans une lettre de Cadix (12 avril) : « Dans le seul petit mot que j’ai reçu de toi, et encore n’étais-je qu’à Marseille, tu fulminais contre les journaux qui ne travaillaient ferme, disais-tu. […] Tous ces riens que chacun sait d’abord, qu’on néglige d’écrire comme trop connus, puis qu’à un second moment de réaction on dédaigne et l’on méprise, qu’on recherche en vain plus tard, redeviendraient précieux avec le temps. […] Mais, de grâce, ne te dénature pas ; ne sacrifie jamais ta fibre première, essentielle, fondamentale, ta corde sensible, celle qui vibrait chez Voltaire quand il écrivait ses charmants vers sur le siège de Philisbourg.

1649. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

Voilà de quoi excuser d’avance bien des mauvais vers, si nous en rencontrons chez le roi poëte ; et, comme circonstance atténuante, il convient de noter aussi qu’un grand nombre furent écrits dans les ennuis d’une longue captivité, ce qui, au besoin, les explique et les absout encore. […] On se rappelle involontairement la belle lettre, de dix ans antérieure, que le roi écrivait à sa mère au lendemain de Marignan, et dans laquelle respire l’ardeur de la mêlée. […] Nous n’ignorons pas que les plus confidentielles même de ces pièces écrites ne disent jamais tout ; nous savons que le xvie  siècle particulièrement avait ses grossièretés, et que le cœur humain a, de tout temps, allié bien des contraires. […] Champollion donne, à la suite des vers, une soixantaine de lettres en prose, écrites par François Ier ou à lui adressées, et presque toutes de galanterie. […] François Ier y serait comme roi, pour l’esprit vivifiant qu’il répandit autour de lui, pour les sourires et les rayons qu’il prodigua avec grâce ; mais, en fait de vers de sa façon, il n’en aurait guère présents qu’une vingtaine au plus, ce qu’il en pourrait écrire en se jouant sur une vitre, comme il fit une fois à Chambord.

1650. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXIXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (2e partie) » pp. 5-63

Il répond victorieusement à ceux qui ont tant calomnié la politique de cette monarchie, et qui écrivent aujourd’hui leurs calomnies comme de l’histoire. […] De tels mots, sciemment faux dans la pensée de celui qui les écrit, donnent la mesure de sa conscience. […] Pendant ces hésitations, le prince de Polignac, qui m’aimait, pense à moi ; il m’écrit, me conjure de venir à Paris, m’offre avec instance la direction des Affaires étrangères ; je n’hésite pas à refuser. — Il insiste sur un entretien ; j’arrive à Paris, je cause à cœur ouvert avec lui, il est moins sincère avec moi qu’avec M. de Marcellus, il nie imperturbablement la pensée du coup d’État. […] C’est là un poète populaire, ou plutôt c’est là un poème écrit dans la langue du peuple avec les idées, les habitudes, les travers, les loisirs des amants, dans les basses classes des peuples ! […] Legouvé, un de nos plus charmants poètes, en a écrit une infiniment supérieure, pour que la belle tragédienne, madame Ristori, épanchât en italien de Montanelli les plaintes de l’héroïne si dévouée et si abandonnée.

1651. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’avenir du naturalisme »

Je demande, à cet effet, que l’on oublie toutes les opinions, toutes les injures, tous les éloges conventionnels, toutes les hypocrisies, la foule des banalités écrites ou proférées autour de cet homme, pour ne se souvenir que de son œuvre et de ses idées, de ce qu’il a dit et pensé véritablement. […] Il n’est même pas inutile de constater que le radicalisme matérialiste de Zola dépasse infiniment celui de Claude Bernard qui, en écrivant cette phrase, faisait prévoir la contrepartie de sa doctrine scientifique : « Pour les lettres et les arts, écrit-il, la personnalité domine tout. […] « … Pendant de longues années après la mort de son père, écrit M.  […] On rêve alors toutes sortes de choses folles, on écrit des œuvres où les ruisseaux se mettent à chanter, ou les chênes causent entre eux, où les roches blanches soupirent comme des poitrines de femmes à la chaleur de midi. […] Cet article était écrit avant le procès intenté à Emile Zola au cours d’une récente et retentissante affaire judiciaire, et par conséquent cette phrase ne contient aucune allusion aux nouvelles sympathies que lui attira, parmi la jeunesse comme parmi le monde entier, la belle et significative énergie de sa conduite.

1652. (1898) Les personnages de roman pp. 39-76

Les ambassadeurs qui seraient presque seuls documentés pour écrire un tel livre ne peuvent pas l’écrire. […] Hommes ou femmes, ils ont le droit de rêver, de regretter, de s’analyser eux-mêmes, d’écrire des lettres sans nombre, de tenir un journal sans fin de leurs pensées et de leurs sentiments. […] Je citerai des phrases, des mots, des fragments de conversation ou de mémoires, écrits ou dits non par une seule, mais par dix jeunes filles, à Paris ou en province. […] J’ignorais complètement ce que j’écrirais plus tard, quand je tâchais de pénétrer la vie difficile, pauvre et miroitante de l’employée de la mode. […] Il prend la plume, et il écrit.

1653. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » p. 67

Colbert, & de tout ce qu’il a écrit. […] Ses Ecrits sont de nature à n’être jamais consultés par des Ecrivains peu versés dans la connoissance de l’Histoire.

1654. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 197-198

L’Histoire de la Ligue de Cambrai annonce les connoissances les plus profondes dans la politique, & est écrite d’une maniere très-intéressante. […] Il est si rare de trouver des esprits aussi pénétrans que sages, pour saisir dans une juste précision ce qui constitue la vraie beauté de chaque genre ; il est si ordinaire de voir des esprits présomptueux donner leurs rêveries pour des découvertes, les égaremens de leur goût pour des regles sûres, les productions de leur plume pour des modeles irréprochables, qu’on doit regarder les Ecrits des vrais Littérateurs comme des préservatifs contre la décadence des Lettres, ou comme ces colonnes milliaires qui, chez les Romains, indiquoient les grandes routes, & éloignoient les voyageurs des chemins détournés.

1655. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 216

On fait bien plus de cas de son Astronomie physique, écrite en latin. […] Dans tous ses Ecrits, M.

1656. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 213

On a de lui une Histoire du Duc de Villars, les Mémoires de Berwick, ceux de Tourville, les Lettres de Filiz-Moris, Ouvrages écrits avec une vivacité plus importune qu’agréable, à cause du fiel & de la malice qu’il y distille, sans aucun égard. Le talent d’écrire, il faut en convenir, quand il est assujetti à une ame perverse, est un funeste présent de la Nature, & pour l’individu qui le possede, & pour la Société qu’il corrompt.

1657. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » p. 72

Les Italiens cependant font beaucoup de cas de sa Traduction en Vers des Odes d'Anacréon, écrite en leur Langue. […] Il faut cependant convenir que sa Traduction de la Perfection chrétienne de Rodrigues est assez exacte & bien écrite.

1658. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » p. 397

Cette tournure d’esprit peut avoir son agrément, mais le goût en passe vîte, & il n’est pas à propos que la Nation préfere ces Productions légeres à des Ecrits plus utiles & plus conformes à son génie. […] Il regardoit ses Ouvrages avec tant d’indifférence, qu’il ne prit jamais aucun soin de les recueillir ; ils n’ont paru qu’après sa mort, réunis en quatre volumes, avec un Avertissement très-mal écrit, & qui ne ressemble en rien au génie de l’Auteur.

1659. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Coppée, François (1842-1908) »

À l’époque où la bourgeoisie était la plus acharnée contre les grèves, il écrit le Forgeron ; au moment où les grands mots de régénération et de revanche voltigeaient dans l’air, il fait réciter à l’Odéon Fais ce que dois. […] François Coppée n’a-t-il pas écrit de vrais chefs-d’œuvre dans cette note moderne et émue qui est la sienne ? […] François Coppée n’a pas écrit moins de quinze comédies ou drames, entre le Passant et la pièce (Pour la Couronne) qui vient de se jouer à l’Odéon. […] C’est d’être, à un degré qui rend la chose originale en ce temps de septentriomanie, — peut-être, il est vrai, finissante, — un beau drame français, écrit en français, avec une ingénuité, une générosité, une chaleur et une clarté toutes françaises, par un Parisien de Paris.

1660. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVIII. Gentils conteurs » pp. 218-231

France l’écrivait ce matin : « Il en est des strophes des poètes comme des femmes ; rien n’est plus vain que de les louer : la mieux aimée sera toujours la plus belle… » IV. — Lorrain Voici un bon écrivain et le meilleur chroniqueur de ce temps. […] Henri Lavedan, que je goûte d’ordinaire, n’a pas pris aujourd’hui grand mal à édifier ce volume, articles du quotidien Le Journal, ni hier à écrire lesdits articles. […] C’est difficile d’écrire du dandysme : Brummel lui-même est de beaucoup le plus pâle écrit de Barbey.

1661. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « César Daly »

I Sur les Concours pour les monuments publics, César Daly a écrit une brochure qui vaut mieux qu’un livre. […] Puisque j’ai osé écrire ce grand diable de mot, qu’on me permette d’ajouter qu’il y en a de deux espèces : celle précisément qui vient d’en haut et qui reste longtemps sans descendre, et celle qui vient d’en bas et qui ne reste pas longtemps même là. […] Cette théorie, d’une si originale simplicité qu’elle plonge l’esprit dans l’étonnement qu’inspirent ces vers qui semblent si faciles à trouver, et pour lesquels cependant il ne fallait rien moins que du génie, cette théorie, que son auteur a exposée dans son écrit intitulé : Symbolisme dans l’Architecture, est intégralement, pour qui sait l’y voir, en cet axiome, d’une concentration si profonde ; « L’art tout entier est symbolique de l’état matériel, moral et intellectuel de l’humanité aux diverses époques de son développement. » Mais, de cette profonde concentration, Daly l’a puissamment tirée. […] On ne sait, en effet, que quand on a lu les nombreux écrits de César Daly, à quel point ce penseur hardi est historien, et cela nous charme, nous qui croyons que l’histoire est le seul garde-fou de la pensée du côté où elle peut se noyer, — du côté de la philosophie.

1662. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Antoine Campaux » pp. 301-314

L’auteur du livre que voici compte vingt-deux de ces éditions dont les deux dernières furent celles de Prompsaut en 1832, et en 1854 celle du bibliophile Jacob, et, de toutes les vies, la vie qu’il consulte le plus est celle de Colletet, car Colletet a écrit une vie de Villon, Colletet qui, crotté jusqu’à l’échine, Allait chercher son pain de cuisine en cuisine. […] De tous les hommes à quatre épingles, à pensions et à grandes perruques du xviie  siècle, Colletet était le seul qui dût penser à écrire une vie de ce Villon qui, lui, n’avait pas de cuisine où il pût faire de quotidiens pèlerinages. Le hasard, si ce n’est la pitié, cette bête de hasard qui a parfois de l’esprit comme un dieu, fit celle harmonie de la vie d’un meurt-de-faim écrite par un autre, et aussi cette dissonance, car, excepté au point de vue famélique, Colletet et Villon se ressemblaient bien peu ! […] Les uns, par exemple, à la langue, que Villon a maniée en maître créateur, car il la créait en la maniant, cette langue qui n’était qu’à l’état de larve quand il écrivait ; les autres, à telle ou telle spéciale inspiration qui prend le cœur ou la pensée.

1663. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Henri de L’Épinois » pp. 83-97

Cela suffisait pour expliquer qu’on eût planté là un livre savant, écrit avec une virilité calme, par un esprit très respectueux des choses de l’Église parce qu’il y avait touché. […] Indépendamment du talent, et il en a un dont j’estime la mâle simplicité, son histoire du Gouvernement des Papes — dédiée au célèbre Père Theiner — a cet avantage relatif d’être écrite par un homme qui ne porte pas la robe du Père Theiner, et, pour les basses suspicions d’un temps comme le nôtre, qui soupçonne tout et qui ne croit à rien, c’est comme une garantie d’impartialité. […] » C’est pour cela qu’un laïque qui choisit l’histoire de l’Église pour l’écrire a, de cela seul qu’il est laïque, une supériorité d’enseignement sur le prêtre, et c’est pour cela aussi que toute Critique qui honore l’Église doit mettre en lumière l’enseignement de cet homme-là. […] Il écrit cependant quelque part, en commençant son histoire : « Il n’est pas sans intérêt de montrer comment les circonstances, en manifestant PEUT-ÊTRE un dessein providentiel, ont dégagé dans l’histoire cette souveraineté naissante… » Mais il oublie que la question est plus profonde que cela, et cette parole : Le dessein peut-être providentiel, est une de ces faiblesses qui prouve que chez M. de L’Épinois le penseur catholique est inférieur à l’érudit.

1664. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « A. Grenier » pp. 263-276

La plume qui a écrit ce livre l’a, en effet, traversée, mais comme une épée traverse un ennemi. […] sous la plume de Grenier, qu’on pouvait le croire… avant qu’il eût écrit. […] Je ne crois pas Grenier aussi tranché et absolu que moi dans ses opinions religieuses, mais je lui sais gré de cette phrase écrite par lui : « Le catholicisme est au-dessus de tout honneur. » Son livre me satisfait, mais peut-être aurais-je voulu un peu davantage. […] Elle n’a pas à entrer dans l’examen de conscience fait bien indiscrètement, selon moi, dans son épilogue expiatoire… dans la peur du reproche — immérité, dit-il, — d’avoir critiqué l’enseignement moderne à travers l’enseignement ancien, et d’avoir écrit « une satire, historiquement allégorique », du corps enseignant actuel.

1665. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Abailard et Héloïse »

Elle profite pour cela d’un préjugé populaire et de la légende telle que l’écrit la générosité des peuples sous la dictée de l’infortune. […] Cette païenne qui a toujours répugné au mariage parce qu’elle n’a jamais senti en elle que l’amour des courtisanes lettrées de la Grèce, cette femme qui pressentait, dès le xiie  siècle, les libertés saint-simoniennes de notre temps, écrit dans ses lettres cette déclaration de principes : « Quoique le nom de femme soit jugé plus fort et plus saint, — (quel préjugé !)  […] Pouvait-elle être la sainte Thérèse d’une passion humaine et coupable, la femme qui, à vingt lignes de là, écrit les phrases suivantes, où s’étalent avec naïveté les pauvretés d’une âme chétive : « Quelle femme, quelle reine et quelle princesse n’ont pas envié mes joies et mon lit ? […] … » Franchement, l’homme qui a écrit de ce style-là, sans le changer ou le modifier jamais dans tout son livre, est trop fort dans la déclamation pour trouver qu’Héloïse puisse être jamais déclamatoire et pour juger de la sincérité de quoi que ce soit dans l’expression des idées ou des sentiments.

1666. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XI. Gorini »

II Et ce serait une intéressante page de biographie à écrire et qui éclairerait la Critique… M. l’abbé Gorini, au doux nom italien, est un prêtre de Bourg qui a passé la plus longue partie de sa jeunesse et de sa vie dans un des plus tristes pays et une des plus pauvres paroisses du département de l’Ain, si pour les prêtres qui vivent, les yeux en haut et la pensée sur l’invisible, il y avait, comme pour nous, des pays tristes et de pauvres paroisses, et si même la plus pauvre de toutes n’était pas la plus riche pour eux ! […] À cette époque de rénovation littéraire, l’Histoire si longtemps hostile à l’Église, et devenue presque innocente à force d’imbécilité sous les dernières plumes qui l’avaient écrite, l’Histoire remonta dans l’opinion des hommes parle talent et parle sérieux des recherches, mais elle remonta aussi dans le danger dont l’abjection de beaucoup d’écrivains semblait avoir délivré l’Église. […] Et c’est ainsi qu’en vingt années, et sans sortir de l’aride milieu qu’il sut féconder, il put écrire sa Défense de l’Église, qu’il publia en 1853 et dont il nous donne une seconde édition aujourd’hui. […] Thierry lui écrivit.

1667. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIX. Abailard »

Elle profite pour cela d’un préjugé populaire et de la légende telle que l’écrit la générosité des peuples sous la dictée de l’infortune. […] Cette païenne qui a toujours répugné au mariage parce qu’elle n’a jamais senti en elle que l’amour des courtisanes lettrées de la Grèce, cette femme qui pressentait, dès le douzième siècle, les libertés saint-simoniennes de notre temps, écrit dans ses lettres cette déclaration de principes : « Quoique le nom de femme soit jugé plus fort et plus saint (quel préjugé !) […] Pouvait-elle être la sainte Térèse d’une passion humaine et coupable, la femme qui, à vingt lignes de là, écrit les phrases suivantes, où s’étalent avec naïveté les pauvretés d’une âme chétive : « Quelle femme, quelle reine et quelle princesse n’ont pas envié mes joies et mon lit ? […] … Franchement, l’homme qui a écrit de ce style-là, sans le changer ou le modifier jamais dans tout son livre, est trop fort dans la déclamation pour trouver qu’Héloïse puisse être jamais déclamatoire, et pour juger de la sincérité de quoi que ce soit dans l’expression des idées ou des sentiments.

1668. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Mgr Rudesindo Salvado »

Ni poème inédit de Goethe ou de Byron, ni drame perdu et retrouvé de Calderon ou de Shakespeare, ni roman, ni histoire, ciselés par les maîtres de l’observation et de l’analyse, ni chefs-d’œuvre quelconques, ne sauraient, selon nous, lutter en intérêt et en importance avec ce modeste livre écrit par un moine, traduit par un prêtre, et dans lequel se joue un souffle qui n’est ni le talent ni le génie de l’homme, et qu’il faut bien appeler la force de Dieu pour y comprendre quelque chose ! […] Les quelques pauvres bénédictins dont Mgr Salvado (l’un d’entre eux) a écrit l’histoire, et qui, partis pour l’Australie en 1844, y fondent une mission en pleine forêt vierge, appellent les sauvages à la lumière et leur apprennent la vie sociale, ces moines obscurs qu’on veut bien estimer encore, mais dont l’héroïsme et la charité n’étonnent plus, ont répété exactement le même mot que tous les missionnaires catholiques, que toute cette volée d’aigles de la Bonne Nouvelle lâchée par Rome sur l’univers pendant dix-huit-cents ans d’apostolat ! […] La sainte main qui nous a écrit les Mémoires historiques ne pouvait pas, tant elle est sainte ! […] Si jamais elle avait été là, l’écrivain anglais auquel nous répondons aurait eu certainement raison d’écrire « qu’il fallait que l’Église anglicane imitât l’Église romaine ».

1669. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Gérard Du Boulan »

chercha toujours dans le xviie  siècle, en digne philosophe, ce qui n’y était pas, a écrit, en style oraculaire, cette phrase, qui, comme tous les oracles, ne signifie pas grand’chose : « Alceste est resté le secret du génie de Molière », et cette phrase, lancée par ce vaste et gesticulant étourdi de Cousin, et dont Gérard du Boulan a fait l’épigraphe de son livre, a probablement donné à cet écrivain, que je ne crois pas très connu encore, l’envie de deviner le secret — qui n’existe pas ! […] Molière — c’est l’exemple d’aujourd’hui — écrit le Misanthrope. […] Je le crois fait pour plus tard écrire l’histoire. […] À en croire toujours du Boulan, les jansénistes, qui étaient des misanthropes religieux, ont écrit, par la plume de Molière, le misanthrope du théâtre.

1670. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Mm. Jules et Edmond de Goncourt. » pp. 189-201

On a bientôt fait cette analyse : un moraliste, un romancier, une tête d’observateur, qui épouse une actrice comme un Jocrisse amoureux, et qui, fou d’ennui, le devient positivement et physiologiquement, parce qu’un de ses amis en journalisme, traître et voleur, fait autographier les lettres confidentielles qu’il écrivait à sa femme avant de l’épouser, et dans lesquelles il se lâchait de plaisanteries contre les hommes qu’il estimait le plus et pressait le plus sur son cœur, — c’est là tout le roman, étreint en quelques mots, de ces Hommes de Lettres, qu’il vaudrait mieux appeler Les Intimes littéraires. Seulement, ce que nous étreignons en quelques mots, MM. de Goncourt le délaient et le mêlent à des faits aussi vulgaires, aussi connus, aussi traînants dans tous les romans, que les promenades sur l’eau, l’habitation à la campagne, les descriptions d’architecture, les thèses médicales et les copies écrites des tableaux peints. […] Aux premières pages, ils parlent de « cabrioler dans la tape sur le ventre », ce qui étonnerait Auriol lui-même ; et plus loin, pour finir une description incroyable, ils écrivent (page 263) : « L’ombre jeta sur l’eau un voile plombé où le croissant de la lune laissa tomber une grappe de faucilles d’argent. » C’est sous des images de cette in-justesse que doit périr immanquablement la langue dans les livres de MM. de Goncourt, et que la rhétorique qui veut faire image de tout en emportera le pur génie dans un flot éclaboussant de vermillon ! […] Ils ne sont écrivains que pour le seul plaisir d’écrire et de décrire : pour la seule volupté de mettre une phrase qui brille, n’importe sur quoi… Eh bien !

1671. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 362

Cet Auteur a peu écrit, & n’a pas même mis son nom à ses Ouvrages, attention qui ne peut être que le fruit d’une timidité excessive, ou d’une très-grande modestie. […] On ne sauroit trop désirer que cet Ouvrage fût plus connu ; il contient dans un petit espace ce que nous avons de plus sensé & de mieux écrit sur cette partie de l’Art oratoire.

1672. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » p. 73

Ses Lettres galantes & philosophiques, formant les deuxieme & troisieme volumes, ont été écrites pour être mises au jour. […] Cet Ouvrage d'ailleurs est écrit d'un style affecté, qui dépare ce qu'il y a de bon.

1673. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » p. 364

Ce talent d’écrire avec promptitude s’est annoncé dans plusieurs Ouvrages de Théologie & de Morale, dont quelques-uns ont été mis à l’Index. […] Pour qu’on ne nous accuse point d’injustice à l’égard de cet Ouvrage, nous conviendrons qu’il est écrit d’un style pur, noble, élégant, & propre à inspirer la piété, à l’esprit de simplicité près, qui doit cependant en être le premier caractere.

1674. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fort, Paul (1872-1960) »

Dès que blessé du fardeau relayé, le poète s’y devine indiqué seul : et rapacement, que ce soit écrit. […] Il se plaît à écrire de courtes pages d’un art subtil et parfait. […] Typographiées comme de la prose, elles sont écrites en vers et supérieurement mouvementées… Ce poète est une perpétuelle vibration, une machine nerveuse sensible au moindre choc, un cerveau si prompt, que l’émotion, souvent, s’est formulée avant la conscience de l’émotion.

1675. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

Ce vieillard simple et respectable, dont la vie ascétique avait écrit la macération sur sa pâle figure, passait sa vie en solitude et en prières dans une chambre haute de sa maison. […] Quelquefois, j’y portais mon album et des crayons ; moi-même, Pétrarque inférieur pour une autre terre et un autre temps, j’écrivais quelque harmonie ou quelque méditation. […] Il écrivait à son fils, le régent de Naples, pour être communiquées au parlement, des dépêches pleines de l’éloge des chiens de chasse qu’il ramenait pour chasser le sanglier en Calabre. […] Il avait beau avoir écrit cette parodie de l’amour intitulée Don Juan. […] Je l’écrivis tout d’une haleine, trop vite, comme tout ce que j’ai écrit ou fait dans cette improvisation perpétuelle qu’on appelle ma vie, excepté quand l’événement qui presse ne laisse pas le temps de délibérer, et où le meilleur conseil, c’est l’inspiration.

1676. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Gustave Flaubert. Étude analytique » pp. 2-68

« Je suis perdu dans les religions de la Perse, écrit-il dans sa correspondance, je tâche de me faire une idée nette du dieu Hom, ce qui n’est pas facile. […] Que l’on rapproche ces lectures de celles qu’il fit pour écrire Bouvard et Pécuchet ou l’Éducation. […] — La beauté : De quelque façon qu’il envisageât la vie, compatissant ou sardonique, Flaubert la détestait. « Peindre des bourgeois modernes écrit-il, me pue étrangement au nez ». […] Et voici qui met sur la voie de la cause de cette opposition : « Je ne sais plus comment il faut s’y prendre pour écrire, et j’arrive à exprimer ’la centième partie de mes idées après des tâtonnements infinis. » (76, p. 17.) […] Sa tendance à écrire en phrases statiques, c’est-à-dire qui soient complètes, explicites et indépendantes du contexte  lui imposa la nécessité d’enclore un fait ou plusieurs en chaque période.

1677. (1856) Cours familier de littérature. I « IVe entretien. [Philosophie et littérature de l’Inde primitive (suite)]. I » pp. 241-320

J’ai tort d’avoir écrit tout ce qui rit, car le rire n’est pas du domaine de la poésie telle qu’elle doit être entendue. […] Jamais la conscience du genre humain n’écrivit avec plus d’autorité et d’évidence ces lois inspirées de Dieu, qui sont le code inné de l’être créé pour vivre de justice, de dévouement et de vertu en société. […] Un poète épique n’est au fond qu’un historien qui chante, au lieu d’écrire. […] Nous citerons de ces poèmes des fragments traduits par les savants interprètes de la langue sanscrite, dans laquelle ces poèmes sont écrits. […] La scène des lamentations des femmes et des vieillards sur les cadavres de leurs époux et de leurs fils, semble être écrite par un ancêtre gigantesque d’Eschyle.

1678. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIIe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset » pp. 409-488

Voici ce que nous écrivions l’année dernière sur ce genre si fin et si indéfinissable de littérature, à propos de l’aimable vieillard Xavier de Maistre, l’auteur du Voyage autour de ma chambre. […] La médiocrité de ses ressources n’altéra ni son désintéressement ni sa paix : « Je me contente de mon indolence, écrit-il à ses amis. […] Lord Byron, après avoir écrit les plus pathétiques et les plus orientales poésies qui aient jamais attendri ou enchanté l’Occident, écrivait maintenant son poème burlesque de Don Juan, apostasie quelquefois ravissante, quelquefois grossière et plate de son âme et de son génie. […] — « Les biographes », écrit M.  […] Ce n’est pas en chiffres morts, c’est en lettres vivantes et immortelles que le nom français a été écrit sur la face du globe !

1679. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIIe entretien. Balzac et ses œuvres (3e partie) » pp. 433-527

On entre dans cette allée par une porte bâtarde, surmontée d’un écriteau sur lequel est écrit : Maison Vauquer, et dessous : Pension bourgeoise des deux sexes et autres. […] Il écrit à sa mère et à ses sœurs pour leur demander une somme nécessaire pour son avancement dans le monde. — Il apprend en détail la Vie du père Goriot. […] Les scènes douces et amères qui suivent ce moment sont remarquablement écrites, mais ressemblent à toutes. […] Évidemment cela me ressemble, quand, voulant associer l’hypocrisie du monde au délire de la passion, j’écrivis ce livre, à moitié vrai, à moitié faux, intitulé Raphaël. […] Il écrivit le chapitre le plus vaste, le plus divers et le plus véridique de sa Comédie humaine, les Parents pauvres.

1680. (1925) La fin de l’art

Mais Taine y avait écrit sous le nom de Thomas Graindorge. […] C’est dans les écrits contemporains que se constate surtout cette absence de sentiment. […] Voilà cependant ce que l’on écrit. […] C’était une manière, paraît-il, de réfléchir à ce qu’on allait écrire. […] Les écrits posthumes prennent rarement place dans la partie glorieuse d’une œuvre.

1681. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

On ne peut pas copier même les titres de ses poëmes : il n’a écrit que pour les mauvais lieux. […] Shirley, le dernier de la grande école, n’écrit plus et meurt. […] Wycherley écrit bien, très-clairement, sans la moindre trace d’euphuïsme, presque à la française. […] On verra bientôt Steele écrire une pièce morale intitulée le Héros chrétien. […] Ses principaux ouvrages ont été écrits entre 1646 et 1655.

1682. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

C’est un des plus vrais qu’on ait écrits. […] Je vous avertis qu’ils perdent à être écrits. […] Ernest Renan m’a fait le grand honneur de m’écrire la lettre suivante. […] Sardou n’écrivent pas de ballets pour M.  […] « Voyez-vous mon nom écrit sans H… ? 

1683. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — Note relative à l’article Villehardouin. » p. 527

J’ai dit, p. 382 : « Il y a pourtant plus de six cents ans qu’il a écrit dans le français qu’on jargonnait alors… » Ce mot de jargonnait me chiffonne ; il me donne après coup des scrupules, et je sens le besoin de faire jusqu’à un certain point réparation à Villehardouin et à nos bons aïeux de la seconde moitié du xiie  siècle. […] Sans doute l’orthographe, comme la prononciation, était extrêmement variable au Moyen Âge ; mais même à cette époque reculée n’y avait-il pas certaines règles de grammaire, certaines manières de dire et d’écrire, qui étaient réputées les bonnes et les préférables ?

1684. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « III — I » pp. 12-13

Il paraît bien que c’est beau, mais surtout solennel, écrit Janin : en bon français ennuyeux. […] Il y a deux histoires littéraires : l’une écrite et l’autre parlée.

1685. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Leclercq, Paul (1872-1956) »

Paul Leclercq un court poème, Ibis, à quoi j’eusse reproché pour ma part quelque affectation d’ironique psychologie ; les pages nouvelles qu’il rassembla récemment ne sont pas écrites en lignes inégales, et cependant elles me valent le plaisir de les louer, pour l’harmonie rythmique de la langue et la grâce ingénieuse des images qui les assimilent à de véritables petits poèmes. Une lettre à Ibis, un conte légendaire, deux petites histoires orientales, je tiens l’une, La Besace de toile bise, pour parfaite en son genre, et une brève nouvelle de notre temps, La Vieille à l’Araignée, forment la première partie du livre ; et, déjà, j’indiquerai une différence dans la manière d’écrire de M. 

1686. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 145-146

La compilation mal digérée de son Histoire civile & politique de la ville de Reims, avoit peu contribué à le faire connoître ; il avoit besoin d’un Ouvrage plus intéressant par lui-même, & mieux écrit, pour se faire une réputation. […] Cette Histoire a eu du succès, & en méritoit par la maniere sage dont elle est écrite.

1687. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 439-440

Tout ce qu’il a écrit néanmoins, quand il a su se borner à la Morale sans toucher aux Dogmes, marque un Auteur judicieux, plein de sentimens, d’honneur & de religion ; un Littérateur instruit, qui ne se sert de ses connoissances que pour orner la vertu & en inspirer l’amour ; un Ecrivain estimable, qui, sans avoir un style élégant, correct ni précis, a dans sa maniere de s’exprimer un ton de chaleur & d’intérêt, qui fait goûter ses Ouvrages. On peut même dire qu’il a rendu service à la Chaire, ou plutôt aux Orateurs médiocres, qui ne se font pas scrupule de débiter des morceaux entiers de la Jouissance de soi-même, de l’Univers énigmatique, du Tableau de la Mort, & de quelques autres de ses Ecrits.

1688. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 161-162

Une édition de Racine, avec un Commentaire, formé de diverses Observations, dont peu lui appartiennent ; un Recueil, sous le titre d’Elite de Poésies fugitives, qui n’est, à peu de chose près, qu’une répétition des autres Recueils ; un Cours d’Histoire & de Géographie, où il n’y a rien de neuf, & qui est très-mal écrit ; ne sembloient pas annoncer les talens qu’il a développés, lorsqu’il s’est agi de se défendre lui-même. […] En effet, rien de plus vif, de plus solide & de mieux écrit, que les Mémoires qu’il a composés pour cette affaire.

1689. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 299-300

Soret est d'autant plus estimable dans cet Ouvrage, qu'il s'est attaché plus étroitement au ton qui convenoit à son genre, c'est-à-dire, qu'il a plus écrit en Moraliste qu'en Littérateur. Sans se répandre sur tous les objets, comme font ces Ecrivains qui ne se proposent d'autre but que d'écrire, il ne peint jamais que les défauts & les vices dont il désire de guérir les hommes ; sa maniere de les présenter est très-capable de produire cet effet.

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