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1587. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Sénecé ou un poète agréable. » pp. 280-297

Épigramme veut dire inscription ; il y en avait de toutes sortes ; c’était le plus souvent un tableau en raccourci, quelquefois une courte idylle, une courte élégie. […] Il eut la vieillesse que bien des honnêtes gens désirent : Il aimait les jardins, était prêtre de Flore   Il l’était de Pomone encore… Les esprits de sa sorte gagnent à vieillir.

1588. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — I » pp. 356-374

Pendant qu’une commission instituée par décret de l’empereur, sur le rapport du ministre d’État, et composée des hommes les plus autorisés et les plus compétents, travaille sans relâche et avec le sentiment de sa haute mission à recueillir non seulement les lettres, mais les ordres, les annotations, les décisions et pensées de toutes sortes de l’empereur Napoléon Ier, tout ce qui s’offre avec sa marque visible, avec son cachet personnel immédiat, et non seulement les documents relatifs à des matières de gouvernement et aux actes du souverain, mais aussi les écrits qui peuvent éclairer le caractère intime de l’homme ; pendant qu’on met à contribution les dépôts publics et les collections particulières de quelques familles considérables ; qu’à l’heure qu’il est près de vingt mille documents sont rassemblés, et que, la question de classement une fois résolue, on espère, dans un an ou quinze mois, être en mesure de livrer les premières feuilles à l’impression ; pendant ce temps-là, la publication des Œuvres de Frédéric le Grand, commencée depuis plusieurs années par ordre du gouvernement prussien sous la direction de M.  […] Les premières lettres de Frédéric à son frère Henri, et qui se rapportent à l’extrême jeunesse de celui-ci, nous le montrent assez dissipé, rappelé à l’ordre par le jeune roi, et tiède dès lors et très froid à son égard : Le peu d’amitié que vous me témoignez dans toutes les occasions, lui écrivait Frédéric (1746), ne m’excite pas à faire de nouveaux efforts de tendresse en faveur d’un frère qui a si peu de retour pour moi… Il faut, si vous m’aimez, que votre amitié soit métaphysique, car je n’ai jamais vu aimer les gens de la sorte, sans les regarder, sans leur parler, sans leur donner le moindre signe d’affection.

1589. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — II » pp. 414-431

La formidable année 1757 commence ; c’est celle qui fut la plus fertile en péripéties de toutes sortes, et où Frédéric parut épuiser toutes les chances contradictoires de la fortune : il n’en eut plus dans les années suivantes que des répétitions encore bien rudes, mais affaiblies. […] Trahissant ses faiblesses secrètes, Voltaire ne put s’empêcher, en publiant d’abord son ode, d’y rattacher et d’y coudre en notes toutes sortes de malices qui n’y avaient nul rapport, des invectives contre les ennemis de la philosophie et contres les siens propres : il y vit surtout une occasion de semer par le monde une diatribe de plus, en la glissant dans les plis de la robe de cette renommée funèbre.

1590. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mémoires de Mme Elliot sur la Révolution française, traduits de l’anglais par M. le comte de Baillon » pp. 190-206

Aussi personne ne peut s’imaginer ce que j’ai souffert, en le voyant se plonger par degrés, petit à petit, dans toute sorte de malheurs ; car j’ai la conviction au fond de l’âme qu’il n’a jamais cru ou voulu aller aussi loin qu’il l’a fait. […] Il faut voir dans ses récits la suite de ses effrois et de ses stratagèmes de toute sorte, dont le résultat fut de sauver l’infortuné marquis.

1591. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Caractères de La Bruyère. Par M. Adrien Destailleur. »

Le ressentiment qu’il en a gardé se laisse voir en maint endroit de son livre, et s’y marque même parfois avec une sorte d’amertume. […] Le vote pour les élections était alors à haute voix et motivé, et supposait une sorte de discussion des titres.

1592. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Œuvres complètes d’Hyppolyte Rigault avec notice de M. Saint-Marc Girardin. »

On peut être critique de bien des sortes : 1° sur des écrivains d’autrefois, sur d’anciens sujets qu’on traite et qu’on rajeunit sans les altérer et sans les fausser ; 2° sur des auteurs modernes et des sujets à l’ordre du jour. 3° On peut être un critique polémique encore, soutenant des luttes, débattant des questions contre des adversaires. 4° On peut être aussi critique dissertateur et moraliste, essayant de tirer de chaque sujet d’observation qui s’offre une moralité pratique, une leçon. […] Rigault moraliste nous appelle ; ç’a été un des aspects de son talent critique, et par où il prétendit à une sorte d’originalité.

1593. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Madame de Staël. Coppet et Weimar, par l’auteur des Souvenirs de Mme Récamier (suite et fin.) »

À toutes ces invraisemblances de détail qu’on fait valoir, j’opposerai un petit signe qui fait plus, à mon sens, que les compenser, et qui est bien propre à Mme de Staël ; je crois qu’aucun de ceux qui ont vu beaucoup de ses lettres ne me démentira ; ce sont ces quelques mots anglais, my dear sir, jetés dans une lettre écrite en français : Mme de Staël, avec les gens avec qui elle n’était pas entièrement familière, aimait à faire cela, et à mettre sur le compte d’une autre langue cette sorte d’anticipation de tendresse. […] Dieu et la liberté, c’est grand, c’est le plus noble vœu, et qui rappelle le mot de Voltaire au petit-fils de Franklin ; mais mon père, mis là entre Dieu et la liberté, fait une sorte d’énigme ou du moins une singularité, et demande explication.

1594. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Journal de la santé du roi Louis XIV »

Ces sortes de pièces, en effet, qui n’ont ni montre ni bouffissure, et qui sont l’envers de tout faste, ne sont pas faites pour les esprits de la nature de M. de Salvandy, mais tout au plus pour les observateurs de l’étoffe de Montaigne : deux races bien opposées ! […] Il s’ensuivit, depuis 1700, une guerre déclarée, une querelle par thèses et pamphlets virulents entre les défenseurs des deux sortes de vins : la querelle des Anciens et des Modernes n’était pas plus vive.

1595. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Lettres inédites de Jean Racine et de Louis Racine, (précédées de Notices) » pp. 56-75

Racine, à la différence de Shakespeare, n’a fait autre chose, dans sa poésie et dans sa peinture des passions, que de choisir de la sorte et de supprimer le laid qui est dans la réalité et dans la nature, pour ne laisser subsister que le beau qui lui sied et qu’il aime. […] Aussi ne marche-t-on qu’avec eux, en s’appuyant sur eux, sur ce qu’ils ont dit ; on a dans la mémoire toutes sortes de belles ou jolies sentences, recueillies à loisir et qu’on tient à placer ; on dirige tout son discours, on incline tout son raisonnement pour amener une phrase de Quintilien, pour insinuer une pensée de Cicéron, et l’on est tout content d’avoir échappé ainsi à penser par soi-même et en son propre nom.

1596. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Connaissait-on mieux la nature humaine au XVIIe siècle après la Fronde qu’au XVIIIe avant et après 89 ? »

On méditait, si j’étais bien informé, une sorte de petite révolution littéraire aux Débats ; le ministère Martignac (on était alors sous le ministère Martignac) permettait de s’occuper de discussions poétiques, d’odes et de drames, et s’il avait duré, tout promettait quelques saisons de luttes pacifiques très vives. […] Il en résulta, en effet, un peu de chimère et d’illusion, une sorte d’optimisme, mêlé aux pensées de réforme qui animèrent les généreux esprits du xviiie  siècle.

1597. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français, et de la question des anciens et des modernes, (suite et fin.) »

Auguste Widal, professeur à la Faculté de Douai, dans une suite de leçons sur Homère qu’il a données au public et qu’iln’a cessé de revoir et d’améliorer depuis, s’est placé, sans prendre de parti, à une sorte de station moyenne qui lui a permis d’unir bien des comparaisons, de combiner bien des rapprochements, et il a fait un livre qui, dans sa seconde édition surtout, est devenu une excellente et fort agréable étude14. […] Il ne craint pas même d’y découvrir et d’y voir une sorte de perfection morale naturelle qui ne s’est plus rencontrée depuis ; il y admire une morale primitive et populaire « qui ne se traduisait pas par des préceptes et des sentences, mais qui produisait de si grandes actions et de si grands peuples », — petits en nombre, grands par le cœur.

1598. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

M. de Girardin se prononça bientôt contre les demandes de toute sorte qui se succédaient en procession à l’Hôtel de Ville, contre l’augmentation des salaires, contre l’idée de guerre ; il s’éleva très-courageusement surtout contre le parti des démocrates purs, des républicains de la veille, de ceux qui auraient voulu faire de la République si fortuitement conquise une secte à leur dévotion, un régime à leur profit, doctrinaires d’un nouveau genre et qui prêchaient à leur tour l’exclusion, l’épuration. […] Il y joint une sorte de verve logique très-sensible, à laquelle il se laisse volontiers emporter.

1599. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. »

On n’est pas très bon juge à distance de ces sortes de reproches. […] S’il ne la perd point, il aura de l’honneur, et par l’honneur nous pourrons le conduire à toute sorte de bien.

1600. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens. par M. Le Play, conseiller d’État. (Suite et fin.) »

» — « Le bon sens ou les habitudes d’un peuple d’agriculteurs sont bien plus près des plus hautes et des plus saines notions de la politique que tout l’esprit des oisifs de nos cités, quelles que soient leurs connaissances dans les arts et les sciences physiques. » — « Les grandes propriétés sont les véritables greniers d’abondance des nations civilisées, comme les grandes richesses des Corps en sont le trésor. » Il ne cesse d’insister sur les inconvénients du partage égal et forcé entre les enfants, établi par la Révolution et consacré par le Code civil : « Partout, dit-il, où le droit de primogéniture, respecté dans les temps les plus anciens et des peuples les plus sages, a été aboli, il a fallu y revenir d’une manière ou d’une autre, parce qu’il n’y a pas de famille propriétaire de terres qui puisse subsister avec l’égalité absolue de partage à chaque génération, égalité de partage qui, un peu plus tôt, un peu plus tard, détruit tout établissement agricole et ne produit à la fin qu’une égalité de misère. » Il trace un idéal d’ancienne famille stable et puissante, qui rappelle un âge d’or disparu : « S’il y avait, dit-il, dans les campagnes et dans chaque village une famille à qui une fortune considérable, relativement à celle de ses voisins, assurât une existence indépendante de spéculations et de salaires, et cette sorte de considération dont l’ancienneté et l’étendue de propriétés territoriales jouissent toujours auprès des habitants des campagnes ; une famille qui eût à la fois de la dignité dans son extérieur, et dans la vie privée beaucoup de modestie et de simplicité ; qui, soumise aux lois sévères de l’honneur, donna l’exemple de toutes les vertus ou de toutes les décences ; qui joignît aux dépenses nécessaires de son état et à une consommation indispensable, qui est déjà un avantage pour le peuple, cette bienfaisance journalière, qui, dans les campagnes, est une nécessité, si elle n’est pas une vertu ; une famille enfin qui fût uniquement occupée des devoirs de la vie publique ou exclusivement disponible pour le service de l’État, pense-t-on qu’il ne résultât pas de grands avantages, pour la morale et le bien-être des peuples, de cette institution, qui, sous une forme ou sous une autre, a longtemps existé en Europe, maintenue par les mœurs, et à qui il n’a manqué que d’être réglée par des lois ?  […] Les sceptiques ont beau jeu, et les pessimistes aussi ; ils peuvent élever bien des objections et arguer de l’inutilité de pareils efforts, de l’impuissance de semblables remèdes palliatifs, quand une fois un principe dominant s’est emparé de la société : il semble alors qu’il faille que ce principe sorte tous ses effets et se produise, bon gré, mal gré, jusqu’au bout ; on ne le déjoue pas.

1601. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. (Suite) »

Le maréchal n’ose s’avancer jusqu’à le promettre, et il fallut plus tard toutes sortes de manœuvres habiles pour tourner la difficulté. […] « Le titre d’Excellence est une sorte de plaisanterie en France, « et lorsque le roi veut tourner en ridicule M. de Richelieu, il lui « donne de l’Excellence.

1602. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet »

Pendant deux années que dura cette sorte d’inspection, il ne négligea rien pour s’instruire à fond des principes et des formes de l’administration de laquelle il relevait : « J’avais un accès libre dans tous les bureaux où je voulais prendre des renseignements. […] Sans se contenter d’une sorte de pardon et de gracieuse indulgence, il exigea justice en bonne forme, et de la part des offensés eux-mêmes ; et (chose rare !)

1603. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Affaires de Rome »

Est-ce bien possible d’abdiquer brusquement de la sorte, et cela vous était-il permis ? […] Il y a de plus, envers le Saint-Simonisme, qui, à un certain moment, s’est appelé le nouveau christianisme, une sorte d’ingratitude à lui reprocher sa tentative qu’on imite : car c’est bien à lui qu’appartient cette pensée, mise en œuvre depuis, que le salaire n’est que l’esclavage prolongé.

1604. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Fontaine »

Une fois d’ailleurs qu’il eut rencontré le genre qui lui convenait le mieux, celui du conte et de la fable, il était tout simple qu’il s’y adonnât avec une sorte d’effusion, et qu’il y revînt de lui-même à plusieurs reprises, par penchant comme par habitude. […] Aux pieds de madame de La Sablière et des autres femmes distinguées qu’il célébrait en les respectant, sa muse, parfois souillée, reprenait une sorte de pureté et de fraîcheur, que ses goûts un peu vulgaires, et de moins en moins scrupuleux avec l’âge, ne tendaient que trop à affaiblir.

1605. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre I. François Rabelais »

Il dévore toutes sortes de livres, il apprend le grec, malgré les cordeliers. […] Il y a tout cela dans le Cymbalum, et d’autres choses encore, toute sorte de lueurs, de formes inachevées, dont le soudain éclair et les vagues contours inquiètent dans le jour brouillé de cette impudente fantaisie.

1606. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Pierre Loti »

Et enfin, par une sorte de contradiction, tandis que nous imaginons de nouveaux aspects de l’univers, il arrive qu’une fois bien entrés dans ces visions, nous y sommes mal à l’aise et vaguement angoissés, nous y sentons le regret nostalgique des visions connues, familières, et que l’accoutumance nous a rendues rassurantes… Ainsi il y a dans l’exotisme quelque chose de délicieux et de mélancolique. […] je suis si peu un critique que, lorsqu’un écrivain me prend, je suis vraiment à lui tout entier ; et, comme un autre me prendra peut-être tout autant, et au point d’effacer presque en moi les impressions antérieures, comme d’ailleurs ces diverses impressions ne sont jamais de même sorte, je ne saurais les comparer ni assurer que celle-ci est supérieure à celle-là  « Mais nous ne tenons point à connaître les émotions que vous donnent les livres ; c’est sur leur valeur que nous désirons être édifiés. » Peut-être ; mais la plus belle fille du monde… Et d’ailleurs, je suis ici d’autant plus incapable de m’élever au-dessus du sentir, que Pierre Loti est, je pense, la plus délicate machine à sensations que j’aie jamais rencontrée.

1607. (1890) L’avenir de la science « XVI »

La religion a toujours été en France une sorte de roue à part, un préambule stéréotypé, comme Louis par la grâce de Dieu, n’ayant aucun rapport avec tout le reste et qu’on ne lit pas, une formule morte. […] Que si les gens d’esprit y regardent parfois d’un peu près, ou bien ils se rabattent avec une facilité caractéristique sur notre incompétence à juger de ces sortes de choses, ou bien ils se mettent franchement à en rire.

1608. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre V. La littérature et le milieu terrestre et cosmique » pp. 139-154

A certains moments, c’est telle ou telle province qui prend le premier rôle ; qui exerce une sorte de suprématie intellectuelle ; qui marche en tête de la France ; qui est en possession de lui fournir ses plus grands hommes. […] L’homme contribue à l’opérer par son travail, et de la sorte il modifie lui-même les conditions où ses descendants vont se développer.

1609. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Droz. » pp. 165-184

Droz sur l’application de la morale à la politique, et sur l’économie politique elle-même conçue au point de vue philanthropique, je ne ferai plus qu’une remarque, qui répond à une objection que j’ai souvent entendu adresser à ces sortes d’ouvrages : les hommes d’action, les hommes du métier, sont en général tentés de les considérer comme inutiles, et comme n’étant propres à persuader que ceux qui sont déjà convaincus. […] Droz, à force de recherches, à force de témoignages de toutes sortes dont il s’est trouvé le confident et le dépositaire, a pu y ajouter encore.

1610. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — I. » pp. 441-459

La Provence formait alors un petit État dans l’État ; le parlement d’Aix était saisi de toutes sortes d’affaires ; toutes les questions, non seulement d’administration, mais de politique locale, s’y traitaient. […] Il expose, dans sa remontrance et dans l’examen qui suivit, l’ancienne doctrine française parlementaire, l’utilité des vérifications d’édits par les cours souveraines, le bienfait même de certaines lenteurs, profitables au bon conseil et à la prudence, de telle sorte qu’une volonté du monarque, annoncée comme loi, n’ait pas son brusque effet immédiat aussi infailliblement qu’« une boule jetée contre une autre doit avoir le sien ».

1611. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — III. (Suite et fin.) » pp. 128-145

Au fond, ces sortes de querelles, qu’agitait un opposant comme Carrel, sont insolubles. […] Une brochure de lui publiée en 1833 (Extrait du dossier d’un prévenu, etc.) nous le montre, dans un travail pénible et embarrassé, essayant de maintenir une sorte d’union et de transaction entre les violents et les modérés du parti, de couvrir les dissidences profondes de doctrines, et, à cet effet, on le voit épuiser un art infini autour de cet odieux Robespierre, que les fanatiques mettaient toujours en avant.

1612. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre III. Zoïle aussi éternel qu’Homère »

L’homme attentif qui lit les grands livres éprouve parfois au milieu de la lecture de certains refroidissements subits suivis d’une sorte d’excès de chaleur. — Je ne comprends plus. — Je comprends ! […] Ces masses dégagent une sorte d’intimidation religieuse.

1613. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IX : M. Jouffroy écrivain »

Cela faisait une sorte de « carte et de plan de campagne57 » très-détaillé, très-compliqué, sur lequel il retenait bon gré mal gré les auditeurs. […] Ces sortes de livres font honneur à l’homme ; et si le Cours de droit naturel était écrit en style exact, on pourrait le lire à côté des Provinciales de Pascal.

1614. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XIV : De la méthode (Suite) »

Le poisson nage avec un appareil de rayons osseux ou cartilagineux qu’on nomme nageoires, le cétacé avec ses bras, le manchot avec ses ailes, le mollusque avec une sorte particulière d’appendice. […] De ce groupe de dispositions morales, on peut déduire tous les détails importants de la constitution romaine ; et il se déduit lui-même de la faculté égoïste et politique que vous avez d’abord détachée. — Portez-la dans la vie privée : vous verrez naître l’esprit intéressé et légiste, l’économie, la frugalité, l’avarice, l’avidité, toutes les coutumes calculatrices qui peuvent conserver et acquérir, les formes minutieuses de transmission juridique, les habitudes de chicane, toutes les dispositions qui sont une garantie ou une arme publique et légale. — Portez-la dans les affections privées : la famille, transformée en institution politique et despotique, fondée, non sur les sentiments naturels, mais sur une communauté d’obéissance et de rites, n’est plus que la chose et la propriété du père, sorte de province léguée chaque fois par une loi en présence de l’État, employée à fournir des soldats au public. — Portez-la dans la région : la région, fondée par l’esprit positif et pratique, dépourvue de philosophie et de poésie, prend pour dieux de sèches abstractions, des fléaux vénérés par crainte, des dieux étrangers importés par intérêt, la patrie adorée par orgueil ; pour culte une terreur sourde et superstitieuse, des cérémonies minutieuses, prosaïques et sanglantes ; pour prêtres des corps organisés de laïques, simples administrateurs, nommés dans l’intérêt de l’État et soumis aux pouvoirs civils. — Portez-la dans l’art : l’art, méprisé, composé d’importations ou de dépouilles, réduit à l’utile, ne produit rien par lui-même que des œuvres politiques et pratiques, documents d’administration, pamphlets, maximes de conduite ; aidé plus tard par la culture étrangère, il n’aboutit qu’à l’éloquence, arme de forum, à la satire, arme de morale, à l’histoire, recueil oratoire de souvenirs politiques ; il ne se développe que par l’imitation, et quand le génie de Rome périt sous un esprit nouveau. — Portez-la dans la science : la science, privée de l’esprit scientifique et philosophique, réduite à des imitations, à des traductions, à des applications, n’est populaire que par la morale, corps de règles pratiques, étudiées pour un but pratique, avec les Grecs pour guides ; et sa seule invention originale est la jurisprudence, compilation de lois, qui reste un manuel de juges, tant que la philosophie grecque n’est pas venue l’organiser et le rapprocher du droit naturel.

1615. (1868) Rapport sur le progrès des lettres pp. 1-184

Quant à cette sorte de critique que j’ai cru pouvoir nommer la critique de fantaisie, ce n’est pas une critique à proprement parler. […] Ce qu’on peut reprocher à ce poëme d’une grande étendue, c’est une sorte de ribombo venant de la redondance des rimes triplées que ramène chaque strophe. […] L’étreinte de la lutte est une sorte d’embrassement, et les peuples qui se sont combattus sont bien près de s’aimer. […] Le volume se termine, comme une bible, par une sorte d’apocalypse. […] Pendant que sa terrible monture est au vert, le poëte s’égaye en toutes sortes de fantaisies charmantes.

1616. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

Cette consolante imposture abuse le désespoir, et devient une sorte de jouissance pour le malheur. […] Le ton impératif du poète ne s’adresse point à des êtres de fiction, mais à l’âme, c’est-à-dire à une sorte de divinité sensible que l’homme porte en lui, qui l’éclairé, le dirige, et lui semble être essentiellement impérissable. […] La chute du vers de Boileau trompe l’attente que vous causaient les vers précédents ; et ce tour, qui vous étonne, est, comme l’a remarqué le spirituel Delille, une sorte d’espièglerie qui vous divertit par une surprise très favorable à l’effet de ce poème. […] Le dénouement du Lutrin est dicté par la Grâce même, et doit servir de leçon à jamais efficace aux auteurs de ces sortes de poèmes spirituels. […] Qui dit poème ne dit pas une suite de harangues, mais une suite de chants, or, la prose se parle, et les vers se chantent en récitatif modulé, en haute mélopée ; et sa déclamation devient une sorte de musique, très distinctive du langage nombreux qui lui est spécial.

1617. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

De telle sorte qu’on peut dire que M.  […] Le livre est écrit de la sorte, jusqu’à la fin. […] La conversation continua de la sorte : « Que fait-elle ? […] Il arrive en un bouge infâme, sorte d’hôtel garni tenu par le fugitif. […] On ne fatiguait pas des hommes de la sorte, pour le plaisir de les promener.

1618. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Lettre sur l’orthographe » pp. 427-431

Charles Nodier, en son temps, avait souvent à donner de ces sortes de consultations que, tour à tour, il traitait avec son savoir varié ou qu’il éludait avec son aimable esprit.

1619. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LVIII » pp. 220-226

Au lieu de son groupe de marbre éblouissant et parfait, on a un plâtre rude, une sorte de modèle en terre ; les attitudes du moins et l’ensemble des mouvements conservent trace de l’immortelle beauté.

1620. (1874) Premiers lundis. Tome I « Dumouriez et la Révolution française, par M. Ledieu. »

Que l’émigration en ait agi de la sorte avec Dumouriez au moment où celui-ci lui devenait inutile, on le conçoit sans peine : l’ingratitude appartient de droit aux cours encore plus qu’aux républiques.

1621. (1874) Premiers lundis. Tome I « Anacréon : Odes, traduites en vers française avec le texte en regard, par H. Veisser-Descombres »

Tout le prouve donc, Anacréon fît du loisir sa principale affaire ; comme Simonide son contemporain, et comme plus tard Horace et La Fontaine, il était d’avis qu’on ne peut trop louer trois sortes de personnes, les dieux, sa maîtresse et son roi.

1622. (1875) Premiers lundis. Tome III « Eugène-Scribe. La Tutrice »

Depuis quand le jeune comte de Vurzbourg est-il amoureux d’Amélie de Moldaw, qu’à la fin du second acte il maudissait et détestait avec une sorte de rage ?

1623. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Malaise moral. » pp. 176-183

Je dirais qu’il règne chez nous une sorte de petite « terreur turque », si tout ne s’expliquait assez par un très humble égoïsme national.

1624. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Casuistique. » pp. 184-190

* * * L’acte dont il s’agit est un meurtre, oui, mais un meurtre dont la victime est cachée dans d’impénétrables ténèbres et n’est qu’une dépendance secrète d’un autre être vivant, en sorte que celui-ci peut se croire, instinctivement, une sorte de droit sur elle.

1625. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la distribution des prix du lycée d’orléans. » pp. 223-229

On peut tirer de la vie de la Pucelle, comme d’une vie de sainte, toutes sortes de leçons.

1626. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Moréas, Jean (1856-1910) »

Moréas, au travers des bizarreries, des futilités, des absurdités et des essais de toutes sortes.

1627. (1887) Discours et conférences « Appendice à la précédente conférence »

Ces sortes de distinctions sont nécessaires, si l’on ne veut pas que l’histoire soit un tissu d’à peu près et de malentendus.

1628. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIV » pp. 394-401

« Quanto », dit madame de Sévigné dans une lettre du 11 novembre, « dansa aux derniers bals toutes sortes de danses comme il y a 20 ans, et dans un ajustement extrême. » Et le roi, toujours voluptueux, qui se flattait par moments de revoir des mêmes yeux et de retrouver dans le même éclat les charmes dont il avait été épris, se prêtait aux illusions de la parure, et se plaisait à y ajouter sa magnificence.

1629. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre IV »

Le nom de jet-d’eau donné à une sorte de rabot est fort joli par l’image évoquée des copeaux qui surgissent au-dessus du contre-fer ; il semble nouveau dans cette signification47, mais la langue des métiers toujours vivante et si inconnue est en perpétuelle transformation.

1630. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre IX »

Sorte de palmier.

1631. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Lucrèce Borgia » (1833) »

Il ne faut pas que la multitude sorte du théâtre sans emporter avec elle quelque moralité austère et profonde.

1632. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Introduction »

À mon retour, en 1837, il me vint à l’esprit qu’on pourrait peut-être faire avancer cette question en accumulant, pour les méditer, les observations de toutes sortes qui pourraient avoir quelque rapport à sa solution.

1633. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Examen du clair-obscur » pp. 34-38

Deux sortes de peintures : l’une qui plaçant l’œil tout aussi près du tableau qu’il est possible sans le priver de sa faculté de voir distinctement, rend les objets dans tous les détails qu’il aperçoit à cette distance, et rend ces détails avec autant de scrupule que les formes principales, en sorte qu’à mesure que le spectateur s’éloigne du tableau, à mesure il perd de ces détails, jusqu’à ce qu’enfin il arrive à une distance où tout disparaisse ; en sorte qu’en s’approchant de cette distance où tout est confondu, les formes commencent peu à peu à se faire discerner et successivement les détails à se recouvrer, jusqu’à ce que l’œil replacé en son premier et moindre éloignement, il voit dans les objets du tableau les variétés les plus légères et les plus minutieuses.

1634. (1761) Salon de 1761 « Peinture — M. Pierre » pp. 122-126

ce n’est pas cela ; il faut d’abord qu’elle soit belle ; puis qu’elle le soit de cette sorte de beauté qui s’allie avec la fermeté, la tranquillité et la joie féroce.

1635. (1767) Salon de 1767 « Peintures — [autres peintres] » pp. 317-320

Assez bon portraitiste, mais il ne faut pas qu’il sorte de là.

1636. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 31, que le jugement du public ne se retracte point, et qu’il se perfectionne toujours » pp. 422-431

Je distingue dans un poëme deux sortes de mérite, qu’on me pardonne cette expression, un mérite réel et un mérite de comparaison.

1637. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre I. Définition des idées égalitaires »

De ce point de vue nous apercevons, dans l’idée de l’égalité, non un indicatif scientifique, purement intellectuel, mais une sorte d’impératif, à la fois sentimental et actif.

1638. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

Nourri de la sorte, formé parmi ses compatriotes, il resta toute sa vie l’homme de son pays et de sa ville natale ; il ne se dépaysa qu’autant qu’il le fallut, et le type originel en lui ne s’affaiblit jamais. […] Tout plein de ces scandales criants et le cœur gros de ces iniquités, Camille Jordan écrivit une sorte de pamphlet, signé le citoyen Simon, et qui avait titre la Loi et la Religion vengées des violences commises aux portes des églises catholiques de Lyon. […] Il est alors dans l’Assemblée sur la même ligne que Royer-Collard, avec lequel il noue alliance au nom de la justice, que tous deux défendent et dont ils voudraient inaugurer le règne à la place des audaces de toute sorte, des coups d’État en sens contraires et des proscriptions sans cesse menaçantes. […] On ne vit, on ne fit semblant de voir dans le Rapport de Camille Jordan que la requête, qu’il appuya avec détail et une sorte de complaisance où se mêlait du pathétique, en faveur du rétablissement des cloches. […] À l’heure où le duc de Rovigo s’avisait de prophétiser de la sorte, le baron de Stein était à l’œuvre et se chargeait, lui et sa nation, de lui répondre.

1639. (1841) Discours aux philosophes. De la situation actuelle de l’esprit humain pp. 6-57

C’est la lutte des traditions du passé avec la science moderne, la lutte des dogmes chrétiens, auxquels la société livre l’enfance (comme si le rebut des hommes mûrs était assez bon pour l’enfance), et de la philosophie, qui ne sait encore que détruire ; c’est un mélange hétérogène de toutes sortes de principes qui ne sont pas des principes, de vérités et d’erreurs mêlées à dessein. La synthèse nouvelle, n’étant pas faite, laisse de toute part un vide immense ; et, pour remplir le vide, on met à dessein l’erreur, comme si elle pouvait tenir la place de la vérité, et comme si l’erreur et la vérité ne devaient pas se combattre, en telle sorte que le tout devienne creux et vide. […] Dépouillée aujourd’hui de cet abri et de cette sanction, elle n’est plus qu’un fait sans droit, et, en présence de l’égalité proclamée, qu’une sorte de spoliation des pauvres par les riches. […] Là, sur des cadavres, règnent encore l’injustice, le mensonge, l’inégalité, la discorde ; le doute est gravé sur toutes ces pierres, et les paroles qui s’élèvent des tombeaux se combattent entre elles dans leur silence éternel, sans qu’il sorte de leur lutte aucune solution. […] Il y a deux sortes de liberté : la liberté naturelle, et la liberté qu’on appelle morale.

1640. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

La passion de faire des progrès rapides dans toutes sortes de sciences, lui fit mener un genre de vie qui eut effrayé plusieurs austères Anachoretes. […] Ses idées sont hardies, ses pensées sortes & quelquefois neuves. […] L’argent, ce nerf de toutes sortes de guerres, venant à manquer, les bouffons sonnèrent la retraite & s’en retournèrent en Allemagne. […] On alloit lui en demander la raison, lorsqu’en soupirant, il laissa tomber ces mots : Peut-on, en sureté de conscience, être cordelier & porter cette sorte d’habit. […] « Taisez-vous, orgueilleux, reprend le pape, avec une sorte de colère, d’où vient vous excuser ainsi & m’interrompre » ?

1641. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

Ils n’admettent nulle sorte de vœux : on a même pourvu chez eux à ce qu’on n’y contractât jamais d’engagement de cette nature. […] Matthieu Ricci, qui cherchoit, par toutes sortes de moyens, à grossir la foule des prosélytes, & les mettoit le moins qu’il pouvoit à des épreuves. […] L’avocat distingua deux sortes de docteurs qu’admet la faculté : les uns pour la ville, & les autres pour les champs. […] Le dialogue avoit une sorte de mérite, & le père Mabillon fut le premier à rendre justice à l’auteur. […] Norbert au nombre des écrivains séraphiques(*) qui ont trouvé le secret de se faire lire du public avec quelque sorte d’intérêt.

1642. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

Ces noms, suivant lui (et il les présentait de la sorte à l’Empereur), étaient des garanties pour les familles, des indications manifestes de l’esprit social et religieux qu’il s’agissait de restaurer. […] » Ces sortes de gratifications étaient d’usage sous l’Empire, et elles ne venaient jamais hors de propos à cause des frais énormes de représentation qui absorbaient les plus gros appointements. […] Sa matinée s’était passée de la sorte sur cette douce note virgilienne, dans cet épicuréisme du goût. […] Diverses sortes d’égards et de hauts témoignages, le titre de ministre d’État et d’autres ne lui manquèrent pas. […] La pièce est très-médiocre, mais il en ressort évidemment que Fontanes était à cette date un personnage littéraire à qui l’on demandait une sorte de patronage.

1643. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

Il y en avait qui, coiffées d’une sorte de casque siamois à ornements d’or, riaient en frappant l’une contre l’autre de petites cymbales argentées. […] Et d’ailleurs, quelle sorte de sermon serais-je bien en droit de lui faire, puisque, moi aussi, j’y aurai contribué, à ce collier d’or ! […] Une sorte de vertige s’était emparé de ce Paris des boulevards qu’il avait mitraillé la veille. […] Je lui faisais des contes de toute sorte, qu’il écoutait gravement. […] Toutes sortes d’éclairs inexplicables brillent.

1644. (1853) Propos de ville et propos de théâtre

Plus brave qu’heureux dans ces sortes de parties, il est toujours blessé— légèrement. — Un de ses amis vint lui rendre visite. […] Quelques-uns sont même parvenus à se créer une sorte de personnalité, entre autres la servante-modèle de M.  […] L’imagination qu’on avait employée dans cette circonstance devenait alors une sorte de garantie qui le faisait bien augurer de la pièce qu’on venait lui présenter. […] Le romancier, qui était coutumier de ces sortes de plaisanteries, ne perdait point contenance lorsque ces petits mensonges innocents étaient démasqués. […] Pendant une demi-heure, on s’exerce inutilement à une sorte de jeu de patience, dont les membres des voyageurs sont les pièces. — On fait appel à la science

1645. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « [Note de l’auteur] » pp. 422-425

Nous autres grands auteurs sommes trop riches pour craindre de rien perdre de nos productions… » Notons bien tout ceci : Mme de Sablé dévote, qui, depuis des années, a pris un logement au faubourg Saint-Jacques, rue de la Bourbe, dans les bâtiments de Port-Roval de Paris ; Mme de Sablé, tout occupée, en ce temps-là même, des persécutions qu’on fait subir à ses amis les religieuses et les solitaires, n’est pas moins très présente aux soins du monde, aux affaires du bel esprit ; ces Maximes, qu’elle a connues d’avance, qu’elle a fait copier, qu’elle a prêtées sous main à une quantité de personnes et avec toutes sortes de mystères, sur lesquelles elle a ramassé pour l’auteur les divers jugements de la société, elle va les aider dans un journal devant le public, et elle en travaille le succès.

1646. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXIV » pp. 247-253

Nous ne savons l’effet que produisent de près ces sortes de révélations : il est possible qu’elles frappent moins des personnes qui vivent de longue main dans les coulisses.

1647. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVI » pp. 256-263

Les amis de Latouche ont, pendant des années, raconté à l’oreille des crédules toutes sortes de petites historiettes sur ce Chénier-Latouche.

1648. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVII » pp. 306-312

Soumet, nous dit-on, dans la vie privée, avait de l’esprit, de la grâce, une sorte de courtoisie romanesque qui se conciliait d’une manière assez aimable avec les vanités du poëte et de légers ridicules.

1649. (1874) Premiers lundis. Tome II « Étienne Jay. Réception à l’Académie française. »

Mais, même entre les hommes politiques, il y a une sorte de choix littéraire, et jusqu’ici l’Académie n’a pas eu toujours la main heureuse.

1650. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Introduction. Origines de la littérature française — 3. Causes générales de diversité littéraire. »

La décadence des principes qui avaient fait la force et la grandeur de l’âme féodale, les victoires de l’intérêt sur l’honneur, de la ruse sur la force, de la sagesse pratique sur la folie idéaliste, l’infiltration de la science cléricale dans le monde laïque, moins sévèrement enfermé dans l’abstraction, moins étroitement contenu par l’orthodoxie théologique, l’essor du bon sens bourgeois et de la logique disputeuse, l’éveil de la curiosité, de la critique, du doute, et la diffusion d’un esprit grossièrement négatif et matérialiste, tout cela, dans ce xive et ce XVc siècle qui sont moins le moyen âge que la décomposition du moyen âge, fait naître et fleurir toute sorte de genres, narratifs, didactiques, satiriques, prose ou vers, contes, farces, allégories.

1651. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « La Solidarité »

Notre égoïsme trouve si bien son compte dans cette sorte d’émiettement social !

1652. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Chirurgie. » pp. 215-222

On songe qu’il doit éprouver, dans sa besogne libératrice, une sorte d’exaltation austère ; qu’il doit, à sa façon, « aimer le sang »… On se dit que le plus grand bienfait qu’un homme puisse attendre d’un autre homme, c’est le chirurgien qui le dispense.

1653. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fort, Paul (1872-1960) »

Paul Fort un répertoire, j’ai voulu seulement en indiquer un aspect et y voir une sorte de fonds où l’auteur certainement reviendra puiser d’autant plus sûrement qu’il est représenté là par les attitudes les plus diverses de son esprit ; il y donne son prisme mental.

1654. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XVI, les Érynnies. »

Une sorte de quarantaine soupçonneuse isolait leurs temples mal famés autant que sacrés.

1655. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre Premier »

Il y a dans la langue française et dans toutes les langues novolatines, trois sortes de mots  : les mots de formation populaire, les mots de formation savante, les mots étrangers importés brutalement ; maison, habitation, home, sont les trois termes d’une même idée, ou de trois idées fort voisines ; ils sont bien représentatifs des trois castes d’inégale valeur qui se partagent les pages du vocabulaire français.

1656. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’abbé Boileau, et Jean-Baptiste Thiers. » pp. 297-306

Dans cette idée des hommes & des femmes presque nuds, assemblés par milliers, précédés de prêtres qui portoient des étendarts & des croix, armés de toutes sortes de fouets, se déchiroient cruellement, marchant en procession deux à deux.

1657. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre VI. Harmonies morales. — Dévotions populaires. »

Toucher au nid d’une hirondelle, tuer un rouge-gorge, un roitelet, un grillon, hôte du foyer champêtre, un chien devenu caduc au service de la famille, c’était une sorte d’impiété qui ne manquait point, disait-on, d’attirer après soi quelque malheur.

1658. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 17, quand ont fini les représentations somptueuses des anciens. De l’excellence de leurs chants » pp. 296-308

C’est qu’ils y ont renouvellé la loi du code théodosien, laquelle défendoit toute sorte de profanation sur la scéne.

1659. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXIII. Des panégyriques en vers, composés par Claudien et par Sidoine Apollinaire. Panégyrique de Théodoric, roi des Goths. »

Cet ouvrage, comme je l’ai dit, est parvenu jusqu’à nous ; mais ces sortes de lectures ressemblent aux voyages des antiquaires parmi des ruines.

1660. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre VI. Autres preuves tirées de la manière dont chaque forme de la société se combine avec la précédente. — Réfutation de Bodin » pp. 334-341

. — Réfutation de Bodin § I Nous avons montré dans ce Livre jusqu’à l’évidence que dans toute leur vie politique les nations passent par trois sortes d’états civils (aristocratie, démocratie, monarchie), dont l’origine commune est le gouvernement divin.

1661. (1774) Correspondance générale

Il n’y a qu’une sorte de causes, à proprement parler ; ce sont les causes physiques. […] Les ennemis de la philosophie sont faits pour recevoir coup sur coup toutes ces sortes de désagréments : l’année est mauvaise pour eux. […] Il n’y a aucune sorte d’intérêt qu’il n’ait sacrifié à l’empressement flatteur que vous avez de le posséder. […] Quelle quantité de chaque sorte de bois sort-il annuellement des forêts de Russie ? […] Il n’y a sorte d’attentions que cet homme, qui est du collège au bureau des colonies et de la chancellerie du prince Orlow, n’ait eues pour moi.

1662. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

Or, ce besoin de conformer le monde à soi expose à toutes sortes de paradoxes, où ce qui peut percer de naturel est mêlé de je ne sais quoi de factice qui n’échappe pas à un œil exercé. […] Par ce sentiment de la réalité, qui est comme un premier, intérêt involontaire pour tout ce qui est de l’homme, tout en humiliant nos passions il ne se défend pas d’une sorte de plaisir à les peindre. […] Histoire des Variations est l’histoire de toutes les sortes de sectes. […] En cet état, l’âme, absorbée dans une contemplation sans fin, devenait indifférente même à sa condamnation éternelle, pour peu qu’elle la crût dans les vues de Dieu, et y souscrivait avec une sorte de joie. […] L’amour pur substituait au christianisme populaire une sorte de christianisme de conférences secrètes et mystérieuses, un christianisme de beaux esprits, faisant leur nécessaire de ce qu’ils déclaraient n’être pas utile à tout le monde, et qualifiant eux-mêmes leur piété de piété distinguée.

1663. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

L’imagination s’est ingéniée, depuis des siècles, à grouper de mille façons les événements, à différencier les caractères de même nature par des nuances minuscules, infinitésimales de telle sorte qu’il est quasi impossible de découvrir d’autres combinaisons. […] Ce qui donna à son talent une sorte d’allure canaille. […] Ce sont donc ces sortes de gens qui, en employant ces mots abominables, rendent le plus grand service aux lettres ; sans eux et leur vocabulaire spécial, la langue perdrait et sa couleur et son énergie. […] Il aimait assez l’argent, et à cet égard, il a eu toute sorte de soucis. […] D’abord l’analogie est fallacieuse, le fumier n’engendrant rien de malsain ensuite toute bonne constitution implique toujours l’équilibre des éléments vitaux et la normalité des organes, de telle sorte que les phénomènes de nervosité maladive, aussi troublants pour le moral que pour le physique, ne sauraient se produire.

1664. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « MÉLEAGRE. » pp. 407-444

La poésie française, qu’on veuille bien le noter, a eu à combattre dès l’abord deux sortes d’ennemis : les pédants de cabinet, faiseurs de rhétorique, idolâtres de la régularité, et les mondains frivoles, incapables de sentir une certaine simplicité naturelle. […] il préfère, par toutes sortes de raisons de cabinet, Virgile à Homère ; on s’est cru très-loin de Scaliger, et on a fait longtemps comme lui ; on a toujours été, chez nous, très-tenté de préférer des maîtres élaborés et polis117, accomplis en leur genre, des maîtres de seconde venue, et qui prêtaient davantage aux poétiques. […] et qu’est-ce qui empêche d’entr’ouvrir de la sorte, non dans la forme savante et philologique qu’on laisse à qui de droit, mais à la vieille manière française, légèrement rajeunie, bien des coins jusqu’ici réservés ?

1665. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (1re partie). Littérature scientifique » pp. 221-288

Il reconnut la vérité du principe qu’il avait déjà suivi précédemment dans ses recherches : de ne considérer les faits isolés que comme une partie de la chaîne des grandes causes et des grands effets généraux qui sont en rapports intimes et découlent les uns des autres, dans les seuls laboratoires de la nature ; il reconnut qu’il faut trouver le fil conducteur dans cette sorte de labyrinthe d’une variété infinie, et que, partant, il ne faut pas regarder avec indifférence le fait isolé et ce qui nous paraît petit, mais plutôt apprendre à voir le grand dans le petit, le tout dans la partie. […] Le feu du volcan qu’il gravit à Ténériffe était depuis longtemps éteint, mais ses vestiges furent pour Humboldt des lettres grandioses qui lui firent comprendre la puissance de cet élément qui mit jadis le globe en ignition, fit éclater sa surface, ensevelit dans des tremblements de terre hommes, animaux, plantes et villes, et qui, faisant encore pénétrer ses artères dans les profondeurs du globe, ébranle çà et là le sol, ou produit par l’ouverture des cratères, sortes de soupapes de sûreté, ces explosions de flammes et de lave bouillante qui viennent au jour. […] L’émotion qu’il ressentit à cette heure de sa vie, ses propres paroles nous la révèlent : « Quand on commence à jeter les yeux sur les cartes géographiques, et à lire les descriptions des voyageurs, on éprouve pour certains pays, pour certains climats, une sorte de prédilection dont, arrivé à un âge mûr, on ne peut pas trop bien se rendre compte.

1666. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXVe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (4e partie) » pp. 429-500

La floraison des plantes et la chute des feuilles, la mue, l’accouplement et la génération des oiseaux ne sont point assujettis tour à tour à une sorte de succession collective. […] Ici la description qu’on en donne est celle d’une sorte d’orang-outang, couvert d’un poil long et rude, qui vit sur les arbres. […] l’inertie : les activités vitales de toute sorte ?

1667. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « De l’influence récente des littératures du nord »

Mais, d’abord, cet étonnement de vivre, cette sorte d’« horreur sacrée » ne comporte, par sa nature même, qu’une expression assez courte, ou qui ne s’allonge qu’en se répétant. […] Bouvard et Pécuchet, ces deux bonshommes que Flaubert chérissait quoique ridicules, et dont il a prétendu faire des sortes de don Quichottes de la demi-science, mais ils ne font que ça, être inquiets du mystère universel ! […] Enfin, il y a, dans les romans de Tolstoï, les commencements et les approches d’une sorte de mysticisme dont ses derniers ouvrages nous ont montré l’achèvement, dont nous n’avons peut-être pas chez nous l’équivalent exact, et qu’on pourrait appeler le nihilisme évangélique.

1668. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Figurines (Deuxième Série) » pp. 103-153

Cinq ou six fois du moins, Vigny a su inventer, pour les idées les plus profondes et les plus tristes, les plus beaux symboles et les mythes les plus émouvants, et fondre de telle sorte la pensée et l’image que les objets sensibles sont, chez lui, tout imprégnés d’âme, que la forme précise et rare y est suggestive de rêves infinis, et que ses vers, signifiant toujours au-delà de ce qu’ils expriment, retentissent en nous longuement et délicieusement, y parachèvent leur sens et s’y égrènent en échos lents à mourir… Et c’est, comme vous savez, une poésie de cette espèce, plus libre seulement et plus fluide, mais pareillement évocatrice, que poursuivent les derniers venus de nos joueurs de flûte. […] Huysmans deux sentiments contradictoires en apparence : celui de la laideur des hommes et des choses et de l’impureté de la chair et de ses œuvres et, au fond, une complaisance pour cette laideur et un consentement à cette impureté, se trahissant par une sorte d’orgueilleuse virtuosité à les décrire et par la hantise non repoussée de leurs images. […] Et, comme il est encore dans la période de destruction (dont il est douteux qu’il sorte jamais), il a donc la partie belle, car c’est une ivresse de détruire, et c’est, en outre, une besogne où l’on excelle à peu de frais.

1669. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE IX »

Ordinairement, ces sortes de femmes disparaissent sans laisser sur leur mémoire l’ombre d’un regret, la trace d’une larme. […] Et pour qui donc sont faits Gobseck et Shylock et leurs jeux d’oie et leurs damiers complétant des prêts en espèces, si ce n’est pour les amoureux de sa sorte ? […] Il lui dit donc toute sorte de choses énergiques et sensées, à savoir que les amours illégitimes se brisent, tôt ou tard, contre les lois sociales rangées en bataille pour leur barrer le passage ; que le mari est, à vrai dire, le seul piment de l’adultère, et qu’une fois qu’il a repoussé de la main la femme qui l’outrage, celle-ci n’est plus qu’une maîtresse insipide que la satiété de l’amant rejette bientôt, à son tour.

1670. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Additions et appendice. — Treize lettres inédites de Bernardin de Saint-Pierre. (Article Bernardin de Saint-Pierre, p. 420.) » pp. 515-539

Il a donc plu à Celui qui régit tout que je tombasse au pouvoir de ceux contre lesquels j’allais faire la guerre, et que cet événement, loin de me faire tort dans leur esprit, m’ait attiré de leur part toute sorte d’amitiés. […] Le résident de France, homme rempli de toutes sortes de connaissances, est parti d’ici avec bien du regret de ne vous pas connaître. […] D’ailleurs, on me sollicite sans cesse à partir pour Vienne, où l’on m’assure que je serai avec toute sorte d’agrément ; et, comme le service est en Autriche beaucoup mieux récompensé, que j’y ai des recommandations très fortes, que je reçois des invitations de m’y rendre, il faut que je me détermine immédiatement après l’élection.

1671. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre II. Axiomes » pp. 24-74

Dans cette loi agraire furent distingués les trois genres de possession qui peuvent appartenir aux trois sortes de personnes : domaine bonitaire appartenant aux Plébéiens ; domaine quiritaire appartenant aux Pères, conservé par les armes, et par conséquent noble ; domaine éminent, appartenant au corps souverain. […] Dans un passage remarquable de sa Politique, où il énumère les diverses sortes de gouvernements, Aristote fait mention de la royauté héroïque, où les rois, chefs de la religion, administraient la justice au-dedans, et conduisaient les guerres au-dehors. […] Elle vit s’ouvrir au milieu de la barbarie du onzième siècle, cette fameuse école de Paris, où Pierre Lombard, le maître des sentences, enseignait la scholastique la plus subtile ; et d’un autre côté elle a conservé une sorte de poème homérique dans l’histoire de l’archevêque Turpin, ce recueil universel des Fables héroïques qui ont ensuite embelli tant de poèmes et de romans.

1672. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — I. » pp. 204-223

Loin de chercher à la rendre facile et à la portée de tout le monde, il en fait une sorte d’escrime où il prend trop d’avantage ; on le quitte mécontent de soi et de lui, et ceux dont il a blessé la vanité s’en vengent en lui donnant la réputation de méchanceté, et en lui refusant les qualités solides du cœur et de l’esprit… M. de Forcalquier n’était fat qu’à moitié, il lui manquait un grain de présomption : « Il ne consulte son goût et ses lumières sur rien ; il adopte les lumières et les sentiments de ceux qu’il croit le plus à la mode et les plus confirmés dans le bel air. » Duclos fut sans doute un de ceux qui le dominèrent pour un temps et qui lui imposèrent dans les choses de l’esprit ; on en sait bien peu sur ce salon de l’hôtel de Brancas. […] Dans le portrait de la dernière conquête qu’il prête à son héros, il a essayé d’atteindre à une sorte d’idéal en peignant Mme de Selve, qui est selon lui l’honnête femme ; mais là encore il a su joindre à quelques intentions meilleures bien de l’indélicatesse.

1673. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Étienne-Jean Delécluze, (suite et fin) »

Quand on pense et qu’on sent de la sorte, on n’est pas l’homme d’une révolution, on est tout au plus celui d’une conspiration à huis clos ; on fait fureur, mais portes closes et en petit comité. […] À plus forte raison dut-il-penser de la sorte à Paris dans les années qui suivirent.

1674. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Maurice et Eugénie de Guérin. Frère et sœur »

L’idée de ma personnalité se confondait dans ma tête avec celle de mon bien-être… Tout le jour, je me remplissais de mûres, de raiponces, de salsifis des prés, de pois verts, de graines de pavots, d’épis de maïs grillés, de baies de toutes sortes, prunelles, blessons, alises, merises, églantines, lambrusques, fruits sauvages ; je me gorgeais d’une masse de crudités à faire crever un petit bourgeois élevé gentiment, et qui ne produisaient d’autre effet sur mon estomac que de me donner le soir un formidable appétit. […] qui a parlé de la sorte ?

1675. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire. »

Continuez-moi, je vous prie, les sentiments dont vous m’honorez, et soyez persuadé de la haute estime et de la reconnaissance avec lesquelles j’ai l’honneur, etc. » On s’explique assez difficilement que, sentant de la sorte ce qui lui manquait sur Shakespeare et ce que la vue de Garrick pouvait lui apprendre, lui rendre immédiatement, il n’ait pas fait cet effort de passer le détroit, et, puisqu’il n’avait pas vu apparemment le grand tragédien dans son ancien voyage à Paris, qu’il ne soit point allé l’admirer une bonne fois sur son théâtre, avant sa retraite, et, comme on dit, prendre langue avec lui. […]  » L’ami à qui il écrivait de la sorte mérite d’être connu.

1676. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

Cousin, qui a poussé à fond l’application de sa doctrine à propos des papiers de Pascal et qui l’a proclamée sur tous les tons jusqu’à en faire une sorte d’article de foi littéraire, a-t-il trouvé mauvais, par exemple, que dans la publication du Journal intime de Maine de Biran, on ait retranché tous les passages où lui, M.  […] Quelle singularité pourtant, dans l’ordre littéraire et moral, que ces sortes de pastiches si visiblement empruntés et si parfaitement sincères !

1677. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

Il fallut près de soixante ans encore pour que Ponsard, dans sa Charlotte Corday, produisant ces hommes sur la scène, leur fit tenir un mâle langage et revînt par la tradition cornélienne à une sorte de vérité révolutionnaire. […] J’ai pris pour Tacite une sorte de passion ; je le lis pour la quatrième fois de ma vie avec un goût tout nouveau, je le saurai par cœur ; je ne puis me coucher sans en avoir savouré quelques pages. » Et elle redit la même chose dans ses Mémoires : « Il me semble que nous voyons de même (Tacite et moi), et avec le temps, sur un sujet également riche, il n’aurait pas été impossible que je m’exprimasse à son imitation. » Mais pourquoi imiter Tacite ?

1678. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite et fin.) »

Elle fut éprouvée dans cet intervalle par une vive douleur : le premier Dauphin, tombé depuis quelque temps dans une sorte de rachitisme, mourut le 2 juin 1789 à l’âge de sept ans. […] Necker ; des manifestations populaires entouraient son hôtel, et lorsqu’il offrait sa démission le jour même, le roi dut insister pour qu’il restât à son poste ; la reine, qui pour la première fois entendait de près ces sortes de clameurs, déjà menaçantes, ajouta que « la sûreté personnelle du roi y était intéressée. » Necker céda aux royales instances ; et aussitôt après, dès le lendemain, on recommençait le même jeu ; la cabale du comte d’Artois reprenait le dessus ; on faisait un rassemblement de troupes ; on menaçait l’Assemblée nationale.

1679. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat. »

Ceux qui l’ont vu en ces sortes d’action, et qui étaient disposés, d’ailleurs, à blâmer son trop de circonspection dans l’ensemble, disaient que personne n’était plus fier que lui l’épée à la main77. […] N’oublions jamais de combien d’éléments nombreux, multiples, continus, et qui ne sauraient être remis en question (même quand on n’en a pas toujours les preuves comme ici), se forment et se composent ces sortes de réputations solides et assises, du genre de celle qui constituait le renom universel et avéré de Catinat.

1680. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Exploration du Sahara. Les Touareg du Nord, par M. Henri Duveyrier. »

De leur expérience dépend souvent le salut ou la perte d’une caravane ; ils exercent une sorte de sacerdoce. […] Les marabouts, très respectés parmi eux, sont des nobles qui ont abdiqué tout rôle politique dans la gestion des affaires pour conquérir une plus grande autorité religieuse, et pour exercer une sorte de magistrature libre dans l’ordre de la justice et de l’instruction publique.

1681. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les fondateurs de l’astronomie moderne, par M. Joseph Bertrand de l’académie des sciences. »

Il y a plus de philosophie, en vérité, dans le bout du petit doigt de Fontenelle que dans tous ces gros livres savants, curieux, intéressants, j’en conviens, mais si mélangés, si pétris de doctrines diverses ou contraires, si soumis à la foi et si ambitieux, si flatteurs pour le sens humain et pour les autorités de tout bord, si avides d’accaparer toutes les sortes de public et de recruter toutes les classes de lecteurs. […] Nous occupons une sorte de juste milieu, qui nous laisse voir de plus petits que nous, mais qui nous en montre aussi de bien plus grands, supérieurs sans doute à plus d’un autre titre encore que le poids et le volume.

1682. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée par le chevalier d’Arneth »

Évitez toute sorte de familiarité avec de petites gens. […] Né dans une classe obscure de la bourgeoisie, imbu de tous les principes de la philosophie moderne, et cependant tenant plus qu’aucun ecclésiastique à la hiérarchie du Clergé, vain, bavard, fin et brusque à la fois, fort laid et affectant l’homme singulier, traitant les gens les plus élevés comme ses égaux, quelquefois même comme ses inférieurs, l’abbé de Vermond recevait des ministres et des évêques dans son bain, mais disait en même temps que le cardinal Dubois avait été un sot ; qu’il fallait qu’un homme de sa sorte, parvenu au crédit, fît des cardinaux et refusât de l’être. » Si l’abbé de Vermond disait de ces choses à tous venants et sans discerner son monde, il avait grand tort ; mais il faut convenir que ce qu’on a présentement sous les yeux ne répond pas tout à fait à ce signalement, tracé par une griffe ennemie.

1683. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Idées et sensations : par MM. Edmond et Jules de Goncourt. »

Ne forcent-ils pas le réel en le découpant de la sorte ? […] Je me juge moi-même en parlant de la sorte : je me classe parmi les lettrés plus que parmi les artistes.

1684. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « JASMIN. » pp. 64-86

Nulle plaisanterie dans ses vers, nul jeu de mots sur sa condition habituelle ; le four ne revient pas là sous toutes sortes de formes, et le poëte, un moment soustrait aux soins vulgaires, s’efforce bien plutôt de les oublier, de les ennoblir en les idéalisant. […] Dupront, avocat, homme du pays, de grand talent au barreau, et qui eût été poëte lui-même, m’assure-t-on, si une sorte de paresse naturelle ne l’eût retenu.

1685. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre IV. L’Histoire »

Le climat, la nourriture, toute sorte de causes physiques, déterminent le caractère des populations : « telle la patrie, tel l’homme ». […] Aux documents imprimés il joint les inédits ; aux chroniques, les actes, chartes, diplômes de toute sorte ; il interroge les œuvres de la littérature et de l’art ; une pièce de procédure ou un livre de dévotion révèlent la vie d’une époque, et mieux que les témoignages, si souvent falsifiés, des analystes et des historiographes.

1686. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Henry Rabusson »

Il est vrai aussi qu’il est son ancien petit camarade d’enfance : les souvenirs de cette sorte agissent puissamment sur le bon cœur des femmes. […] disait-il, d’une sorte de fatalité dans les besoins, les conventions, les usages auxquels se trouve subordonnée son existence même. » — Mais justement la méthode de Trièves est trop parfaite, trop concertée.

1687. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Émile Zola, l’Œuvre. »

Il entrevoit « une femme maigre, blafarde, sans âge et sans sexe, vêtue d’une robe noire élimée, tachée de toutes sortes de trafics louches ». […] Zola) par la lenteur puissante, par l’énormité et la simplicité de la plupart des personnages  enfin par le retour régulier de sortes de refrains, de leitmotiv : descriptions de la cathédrale et du Clos-Marie à toutes les heures du jour et dans les principales circonstances de la vie d’Angélique ; énumérations des vierges du portail de Sainte-Agnès, et discours qu’elles tiennent à la jeune fille, selon les cas ; énumérations des ancêtres de Félicien de Hautecœur et de ses aïeules, les mortes heureuses ; énumérations d’outils de chasublier ; douleur secrète d’Hubert et d’Hubertine ; longueur du cou d’Angélique ; nez de monseigneur, etc.

1688. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IV. Précieuses et pédantes »

Montégut ronchonne et bougonne, pour toutes sortes de raisons : à cause de « la part de vérité qui entre dans chaque mensonge », ou bien parce qu’on dîne trop tard aujourd’hui. […] Quand un personnage a demandé : « Si je vous donnais sur nous-mêmes quelques notions, quelle sorte d’usage en feriez-vous ? 

1689. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le père Lacordaire orateur. » pp. 221-240

Lacordaire s’était fait le raisonnement que voici : La société, à mes yeux, est nécessaire ; de plus, le christianisme est nécessaire à la société ; il est seul propre à la maintenir, à la perfectionner : donc le christianisme est vrai, non pas d’une vérité politique et relative, comme l’admettent bien des gens, mais d’une vérité supérieure et divine : toute autre vérité secondaire serait un compromis et une sorte de malentendu indigne et de la confiance de l’homme et de la franchise de Dieu. […] Un jour, au collège Stanislas, il lui est arrivé de parler du saint-simonisme, alors tout récent ; je me souviens d’une sorte de prière, qui était généreuse aussi.

1690. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Balzac. » pp. 443-463

Ces sortes d’autopsies morales ne se font pas sur une tombe récente, surtout quand celui qui y est entré était plein de force, de fécondité, d’avenir, et semblait encore si plein d’œuvres et de jours. […] M. de Balzac avait la prétention de la science, mais ce qu’il avait surtout en effet, c’était une sorte d’intuition physiologique.

1691. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand. (Berlin, 1846-1850.) » pp. 144-164

Par cette considération, je n’en ai proposé que de deux sortes : les unes qui peuvent être faites sans qu’on s’en aperçoive en lisant le texte. […] Henry, pasteur de l’Église française à Berlin, a écrit une dissertation où il traite de l’irréligion de Frédéric ; sans prétendre l’absoudre sur ce point, le digne écrivain croit qu’on a fort exagéré ce côté français de Frédéric, par lequel il regardait et flattait les philosophes du xviiie  siècle ; il cherche à démontrer que Frédéric, avec une sorte de fanfaronnade, s’est plu à l’exagérer lui-même.

1692. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Étienne Pasquier. (L’Interprétation des Institutes de Justinien, ouvrage inédit, 1847. — Œuvres choisies, 1849.) » pp. 249-269

Ainsi, en toutes choses, nous le voyons suivre une sorte de voie moyenne et sûre. […] Le Parlement empruntait des rois mêmes une sorte de droit gracieux de les avertir et de leur résister.

1693. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — I. » pp. 84-104

« Ils vinrent sur la Bidassoa agiter inutilement aux yeux de nos soldats des couleurs oubliées, et, avant d’enterrer ce drapeau qui trompait leurs espérances, ils crurent lui devoir cet honneur d’être encore une fois mitraillés sous lui. » C’est Carrel qui parle de la sorte. […] L’homme qui s’exprimait de la sorte était déjà un écrivain d’un ordre élevé et n’avait plus qu’à poursuivre.

1694. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Saint François de Sales. Son portrait littéraire au tome Ier de l’Histoire de la littérature française à l’étranger par M. Sayous. 1853. » pp. 266-286

François de Sales avait une pénitente, Mme de Charmoisy, une belle âme qui avait désiré sa direction : il dressa pour elle une sorte de mémorial pendant un carême ; à travers ses autres occupations, il écrivait à la hâte quelques instructions et conseils qu’elle conservait et amassait précieusement. […] On ne saurait s’imaginer jusqu’où va chez lui cet abus, cette sorte de crédulité ou de complaisance, mi-partie poétique et scientifique ; et j’aime trop saint François de Sales pour citer des exemples qui compromettraient l’impression agréable sur laquelle il convient de rester avec lui.

1695. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — II. (Fin.) » pp. 476-495

Frédéric le plaisante fort là-dessus et y mêle toutes sortes de contes où il fait intervenir les médecins de Breslau et les apothicaires. […] Il n’est sorte de présents, de faveurs, de coquetteries aimables, que Frédéric n’invente pour complaire à ce vieux militaire brisé de blessures, pour prolonger ses jours et lui réjouir le cœur.

1696. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre X : M. Jouffroy psychologue »

Cousin, à ce moment, entendait la philosophie à la façon des Allemands et la présentait comme une sorte d’architecte, ayant pour maçons les autres sciences, et occupée à construire un édifice unique avec les pierres qu’elles lui taillent. […] Supposez qu’un physiologiste chargé de décrire l’estomac s’amuse à raconter les différents états de la puissance digestive et des capacités motrices, sécrétives, innervatrices, au lieu de remarquer que l’organe est une poche en forme de cornemuse, formée par quatre tuniques, munie de trois sortes de glandes, aboutissant d’un côté au cardia et de l’autre au pylore, animée par des rameaux du nerf pneumogastrique et du plexus solaire ; non-seulement il aura fait des barbarismes, mais il n’aura rien dit.

1697. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « I » pp. 1-8

C'était bien la peine de faire tant de fracas et de prendre les choses par un si grand tour et de tant tonner contre la philosophie éclectique, laquelle, au pis, n’est qu’un déisme et spiritualisme de cette sorte. — Quant au talent lui-même, il y en a certes, mais moins que ne croient les bonnes gens qui ont oublié Raynal, et qui ne savent pas qu’il n’est pas très-difficile avec une certaine énergie de plume de faire de ces peintures qui sont partout, en leur rendant quelque puissance d’ensemble.

1698. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « Mme DESBORDES-VALMORE. (Pauvres Fleurs, poésies.) » pp. 115-123

Mme Valmore (ce recueil l’attesterait, quand l’amitié d’ailleurs ne le saurait pas) a elle-même connu une sorte d’exil, trop peu volontaire, hélas !

1699. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « SUR ANDRÉ CHÉNIER. » pp. 497-504

En un mot, si André Chénier eût vécu, je me figure qu’il aurait pu être le grand poëte régnant depuis 95 jusqu’en 1803 ; réaliser admirablement ce que son frère, et Le Brun, et David dans son genre, tentèrent avec des natures d’artiste moins complètes et avec une sorte de sécheresse et de roideur ; exprimer poétiquement, et sous des formes vives de beauté, ce sentiment républicain à la fois antique et jeune, qui respire dans quelques écrits de Mme de Staël à cette époque, et surtout dans sa Littérature considérée par rapport à la Société.

1700. (1874) Premiers lundis. Tome I « Hoffmann : Contes nocturnes »

C’est dans ce mélange habile, dans cette mesure discrète de merveilleux et de réel que consiste une grande partie du secret d’Hoffmann pour ébranler et émouvoir ; je l’aime bien mieux et le trouve bien plus original en ces sortes de compositions, dont la Cour d’Artus est le chef-d’œuvre, que dans les égarements capricieux d’un fantastique effréné, et les rêveries incohérentes d’une demi-ivresse.

1701. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mort de sir Walter Scott »

Ces sortes de génies, qui ont le don de s’oublier eux-mêmes et de se transformer en une infinité de personnages qu’ils font vivre, parler et agir en mille manières pathétiques ou divertissantes, sont souvent capables de passions fort ardentes pour leur propre compte, quoiqu’ils ne les expriment jamais directement.

1702. (1874) Premiers lundis. Tome II « Revue littéraire et philosophique »

L’unité dans l’Église et une sorte de progrès au sein de cette unité y sont admirablement posés.

1703. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Le Comte Walewski. L’École du Monde »

Il est faux, par exemple, que Dampré ait pu attendre si longtemps pour s’expliquer avec Émilie ; avec ces sortes d’assiégeants, les années entières ne se passent pas dans des manœuvres si discrètes et si respectueuses.

1704. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre V. Résumé. »

Au dessert, les vins de Malvoisie et de Constance ajoutaient à la gaieté de bonne compagnie cette sorte de liberté qui n’en gardait pas toujours le ton.

1705. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Avertissement »

Dans le commerce des femmes les plus distinguées que la société française ait produites, au contact de ces esprits ex quis qui ont mis, sans y penser, le meilleur d’eux-mêmes dans des œuvres légères et charmantes, nos écoliers compenseront en quoique sorte le défaut de notre système d’éducation qui, jusqu’à l’âge d’homme, les soustrait aux influences féminines.

1706. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre XI. De l’ignorance de la langue. — Nécessité d’étendre le vocabulaire dont on dispose. — Constructions insolites et néologismes »

Et il faut diriger les études de telle sorte que le vocabulaire dont on disposera le jour où l’on aura besoin d’exprimer sa pensée soit aussi ample, aussi riche que possible : l’intelligence même y trouvera son compte.

1707. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Choses d’autrefois »

Ce couvent est une sorte d’« École des Cadettes », une école de vie élégante, d’orgueil, de volonté — et de sacrifice.

1708. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Rêveries sur un empereur »

  Il a commencé par aller visiter, à la file, ses cousins les empereurs et les rois (jusqu’au Grand Turc, qui n’y a rien compris), comme s’il sentait qu’au temps où nous sommes, les souverains que la démocratie n’a pas encore emportés ont des choses graves à se dire, des questions solennelles à débattre, une sorte d’examen de conscience royal à faire ensemble.

1709. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Heredia, José Maria de (1842-1905) »

C’est, on le voit, une sorte de Légende des siècles en sonnets.

1710. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Maeterlinck, Maurice (1862-1949) »

De la sorte, le lecteur finit par s’effrayer de chaque mot, car auprès d’aucun il n’a plus la sécurité d’une banalité plane, il n’est plus certain qu’il ne cache pas le plus terrifiant mystère.

1711. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Silvestre, Armand (1837-1901) »

C’est le miracle de ce poète : il fait subir aux corps une sorte de transsubstantiation et tire de la volupté physique un mysticisme exalté.

1712. (1863) Molière et la comédie italienne « Préface » pp. -

Les ouvrages de Louis Riccoboni dit Lelio, dans la première moitié du dix-huitième siècle, l’Histoire de l’ancien théâtre italien, publiée par les frères Parfait en 1753, celle de Des Boulmiers en 1769, les Annales d’Antoine d’Origny en 1788, les études de Cailhava d’Estandoux, faites précisément au même point de vue que le mien, constituent toute une série de travaux d’histoire et de critique littéraire, qui témoignent que c’est déjà d’ancienne date que l’attention s’est portée en France sur cette sorte d’invasion comique que je vais décrire à mon tour.

1713. (1911) La valeur de la science « Introduction »

Ces deux sortes de vérités, une fois découvertes, nous procurent la même joie ; l’une et l’autre, dès qu’on l’a aperçue, brille du même éclat, de sorte qu’il faut la voir ou fermer les yeux.

1714. (1887) Discours et conférences « Discours à l’Association des étudiants »

De la sorte, on vous laissera bien tranquilles.

1715. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Orientales » (1829) — Préface de l’édition originale »

Il résulte de tout cela que l’Orient, soit comme image, soit comme pensée, est devenu, pour les intelligences autant que pour les imaginations, une sorte de préoccupation générale à laquelle l’auteur de ce livre a obéi peut-être à son insu.

1716. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Démosthéne, et Eschine. » pp. 42-52

Eschine devoit être perdu ; mais l’accusation n’eut aucune suite, parce que la personne chargée d’entamer le procès, accusée elle-même alors de toutes sortes de crimes, ne put être écoutée en justice.

1717. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Virgile, et Bavius, Mœvius, Bathille, &c. &c. » pp. 53-62

Il s’en acquitta de cette sorte* : C’est moi qui fis ces vers ; un autre en a la gloire.

1718. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Ronsard, et Saint-Gelais. » pp. 120-129

A ces discours, Saint-Gelais joignit toutes sortes d’avances pour en venir à une réconciliation.

1719. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Voiture, et Benserade. » pp. 197-207

Les récits étoient allégoriques, & convenoient également aux personnages qui étoient représentés & aux princes qui jouoient dans ces sortes de divertissemens.

1720. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre quatrième. »

Alexandre qui demande un tribut aux quadrupèdes, aux vermisseaux, ce lion porteur de cet argent, et qui veut le garder pour lui, tout cela pèche contre la sorte de vraisemblance qui convient à l’Apologue.

1721. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre V. La Henriade »

Il aimait naturellement les beaux-arts, les lettres et la grandeur, et il n’est pas rare de le surprendre dans une sorte d’admiration pour la cour de Rome.

1722. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 29, si les poëtes tragiques sont obligez de se conformer à ce que la geographie, l’histoire et la chronologie nous apprennent positivement » pp. 243-254

Ces sortes de critiques courent dans le monde, sur tout quand une piece est nouvelle, et souvent on les fait valoir contre un poëte encore plus qu’elles ne devroient valoir.

1723. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 42, de notre maniere de réciter la tragédie et la comedie » pp. 417-428

Du moins n’en ai-je pas trouvé un plus grand nombre dans les catalogues de ces sortes d’ouvrages, que des italiens illustres dans la république des lettres ont donnez depuis douze ans à l’occasion des disputes qu’ils ont soûtenuës pour l’honneur de leur nation.

1724. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 2, du génie qui fait les peintres et les poëtes » pp. 14-24

Combien d’hommes illustres en toutes sortes de professions, ont appris les premiers élemens des professions qui les ont rendus si célebres, de maîtres qui n’acquirent jamais d’autre réputation que celle de les avoir eu pour éleves.

1725. (1912) L’art de lire « Chapitre VII. Les mauvais auteurs »

La catharsis est, comme on sait, l’art de se débarrasser sans danger d’un sentiment qui pourrait nuire, de s’en purger de telle sorte qu’il ne reste pas en nous pour nous torturer, ou qu’il ne s’exerce pas d’une manière mauvaise et funeste.

1726. (1818) Essai sur les institutions sociales « Préface » pp. 5-12

Lémontey, auteur du second, luttait avec une sorte de réserve contre des doctrines dont la source lui inspirait une vive antipathie, et dont il ne pouvait cependant ne pas admettre les directions, ou, comme on dit, les tendances.

1727. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paria Korigan » pp. 341-349

Il n’y a et il ne peut y avoir rien de commun entre La Mare au Diable, roman pédantesque et plat, sans patois d’aucune sorte, où des paysans philosophes parlent comme J.

1728. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXII. Des éloges des hommes illustres du dix-septième siècle, par Charles Perrault. »

On sent très bien que dans ces sortes d’ouvrages, on donne toujours un peu plus à l’appareil et à une espèce de pompe, qu’à l’exacte vérité.

1729. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

Je vois dans cette conjoncture deux sortes de lâches, et l’orateur impudent qui préconise, et le peuple qui écoute avec patience : si le peuple avait un peu d’âme, il mettrait en pièces et l’orateur et le mausolée. […] Sénèque eut toutes les sortes de courage : celui des principes, celui du caractère et celui du devoir. […] Si telle est l’opinion des grands et du peuple, on ne saurait penser ni plus dignement de la philosophie, ni plus bassement de toutes les autres sortes d’illustration. […] Un auteur qui ne ménage pas Sénèque, dit de son opulence : « Une partie était employée en magnifiques jardins, maisons de plaisance, terres, possessions loin et près de Rome ; davantage, un palais à la ville, plein de toutes sortes de meubles précieux. […] Il est deux sortes de sagacité ; l’une qui consiste à atténuer, l’autre à exagérer les erreurs des hommes : celle-ci marque plus souvent un bon esprit qu’une belle âme.

1730. (1882) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Deuxième série pp. 1-334

Massillon s’y prend d’autre sorte. […] Je nommerai Bossuet parmi les auteurs qui dans l’intervalle avaient obtenu de ces sortes de privilèges. […] Fréron se dispensera toutefois de publier : on ne touche pas de la sorte à M.  […] Rien ne contribue davantage à rendre une nation grossière, détruire le goût, abâtardir l’éloquence et toute sorte d’esprit. […] Il en est de toute sorte.

1731. (1902) Le critique mort jeune

À quel point le lecteur, même étranger par nature à cette sorte d’impressionnisme, est séduit par un jeu supérieur qui se traduit en « ardeurs exténuées », et où se dépense tant de force nerveuse ! […] Ce roman, qui ne cesse jamais d’être attachant, vivant et dramatique, devient ainsi une sorte de somme des idées contre-révolutionnaires, c’est-à-dire — et M.  […] Il mettait en système une nature inculte en même temps que toutes ses sortes de défauts ; sa sensibilité indignée et plaintive dressée en manière de loi lui servait de critérium décisif contre l’univers. […] Il s’agit ici des fontaines de Rome : « On en trouvait de toutes sortes, qui donnaient une nappe, une gerbe, un jet ou un filet. […] Dirai-je, enfin, que dans ces livres on boit, on chante, on s’aime, on se déchire avec une sorte de furie ?

1732. (1893) Alfred de Musset

Tandis qu’on le croyait endormi, en attendant que l’heure du maître arrivât, il restait parfois des heures entières le front posé sur l’angle du cadre ; les rayons de lumière, frappant sur les dorures, l’entouraient d’une sorte d’auréole où nageait son regard ébloui. […] Ses graves défauts de caractère, ses torts dès le début, y sont peints avec une sorte de fureur. […] Il lui reprochait aussi de se vanter trop souvent au public de l’avantage de mal rimer : (Les vers) « de Musset (« Après une lecture »), avec tout leur esprit, ont une sorte de prétention et de fatuité dont son talent pourrait se passer. […] veux-tu donc que je sois un spectre, et qu’en frappant sur ce squelette (il frappe sa poitrine), il n’en sorte aucun son ? […] « Je veux aimer, mais je ne veux pas souffrir », dit Camille, instruite au couvent à toutes sortes de prudences douillettes et poltronnes.

1733. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

Supposez une sorte de verve et de folie romanesque, le style le plus osé, tout bizarre et poétique, des chansons, des peintures, des rêveries à haute voix, le franc dédain de toute vraisemblance, un mélange de tendresse, de philosophie et de moquerie, toutes les grâces fuyantes des sentiments nuancés, tous les caprices de la fantaisie bondissante : la vérité des événements ne vous importera guère. […] En vain les poëtes rejetèrent une partie de l’alliage français dont ils avaient chargé leur métal natif ; en vain ils revinrent aux vieux vers sans rime qu’avaient maniés Jonson et Shakspeare ; en vain Dryden, dans les rôles d’Antoine, de Ventidius, d’Octavie, de don Sébastien et de Dorax, retrouva une portion du naturel et de l’énergie antiques : en vain Otway, qui avait un vrai talent dramatique, Lee et Southern atteignirent à des accents vrais ou touchants, en telle sorte qu’une fois, dans Venise sauvée, on crut que le drame allait renaître : le drame était mort, et la tragédie ne pouvait le remplacer ; ou plutôt chacun d’eux mourait par l’autre, et leur union, qui les avait énervés sous Dryden, les énervait sous ses successeurs. […] » L’abattement viendra après l’excès ; ces sortes d’âmes ne sont trempées que contre la crainte ; leur courage n’est que celui du taureau et du lion ; il a besoin, pour demeurer entier, du mouvement corporel, du danger visible ; c’est le tempérament qui les soutient ; devant les grandes douleurs morales, ils s’affaissent. […] Une sorte de vision possédait l’artiste ; les paysages et les événements se déroulaient dans son esprit comme dans la nature ; il concentrait dans un éclair tous les détails et toutes les forces qui composent un être, et cette image agissait et se développait en lui comme l’objet hors de lui ; il imitait ses personnages, il entendait leurs paroles ; il trouvait plus aisé de les répéter toutes palpitantes que de raconter ou d’expliquer leurs sentiments ; il ne jugeait pas, il voyait ; il était involontairement acteur et mime ; le drame était son œuvre naturelle, parce que les personnages y parlent et que l’auteur n’y parle pas. […] Les mots, tout à l’heure animés et comme gonflés de séve, se flétrissent et se sèchent ; ils deviennent abstraits ; ils cessent de susciter en lui des figures et des paysages ; ils ne remuent que des restes de passions affaiblies ; ils jettent à peine quelques lueurs défaillantes sur la toile uniforme de sa conception ternie ; ils deviennent exacts, presque scientifiques, voisins des chiffres, et, comme les chiffres, ils se disposent en séries, alliés par leurs analogies, les premiers plus simples conduisant aux seconds plus composés, tous du même ordre, en telle sorte que l’esprit qui entre dans une voie la trouve unie et ne soit jamais contraint de la quitter.

1734. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

Il a une sorte d’innocence et de puérilité. […] Je sais bien qu’il y a une sorte de crescendo dans les effets. […] C’est une sorte de jeune moine qui a consacré sa virginité à la déesse Artémis (la Diane des Latins). […] et qu’il en sorte un monde ! […] Ils ont vu en moi une sorte d’outlaw, qui a sa morale particulière.

1735. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

Ces sortes de questions, dont je ne méconnais pas l’intérêt, ont quelque chose de trop « scolastique », au vrai sens, au sens étymologique du mot, et je veux dire par là qu’en dehors de l’école ni l’intérêt n’en est compris, ni peut-être n’en est réel. […] De telle sorte que, ce qui était un charme dans les Essais devient un défaut dans les Pensées sur la comète. […] Sous le règne de Louis XVI, le Tolérantisme, en tant qu’il consistait « à admettre indifféremment toute sorte de religions », était encore qualifié de crime de lèse-majesté divine, et passible au besoin, comme tel, de la peine du feu. […] « Je distingue deux sortes de renvois, les uns de choses et les autres de mots. […] Perrault, qui avait toute sorte de raisons pour déférer au vœu de Desmarets, n’eut garde, comme l’on sait, d’abandonner une si belle cause.

1736. (1892) Un Hollandais à Paris en 1891 pp. -305

C’est l’issue fatale de ces sortes de conversations. […] Je ne sais pourquoi le premier sentiment que cet accueil fit naître en moi fut un mouvement de répulsion, ou plutôt une sorte de déception. […] Verlaine répondait aux épanchements de cœur du nouvel arrivé par une sorte de gaieté factice ; bientôt cependant il se tut et pour de bon. […] Le rugissement du lion, — « le lion marche seul dans le désert », — me semble une sorte de blague par laquelle il soutient le renom de son indépendance. […] Entre temps, toute sorte d’aventures particulières ; et il s’y conduit avec plus ou moins de bonheur et d’adresse.

1737. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Or, les belles âmes religieuses me semblent vivre dans une sorte d’anticipation de cette félicité céleste. […] direz-vous. — Je ne prétends pas qu’ils soient d’une pureté évangélique, ni que ce grand victorieux dans la concurrence vitale, qui s’appelle le génie, sorte de la bataille avec des mains beaucoup plus nettes que les autres conquérants. […] On ne saurait sérieusement blâmer la curiosité d’un Sainte-Beuve voulant porter une pénétrante lumière dans tous les coins et recoins des augustes ténèbres qu’une sorte de convention superstitieuse amoncelle autour des grands hommes. […] La forme particulière sous laquelle son génie se manifeste peut dépendre des circonstances extérieures ; mais, s’il est vraiment grand, il était capable « d’être toutes sortes d’hommes. […] La réunion de toutes sortes de talents et de vertus est si peu la caractéristique du génie en général, qu’on voit cet honorable cortège accompagner plutôt une certaine médiocrité.

1738. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

Ce que je sens chez Tchâroudatta, Vasantasena et Çarvilaka, c’est une sorte de dilettantisme miséricordieux. […] Dans presque tous ses drames, vous trouverez quelque locution savante qui revient çà et là, comme une sorte de leit-motiv. […] Le dernier crime de Césarine est bien de ceux qui permettent encore une sorte de pitié théorique, mais qui interdisent le pardon. […] On a vu d’ailleurs des hommes de sa sorte, et plus éprouvés que lui, sortir de Mazas avec insolence. […] Il en a de toutes les sortes, de l’acide et de l’amer, et du cynique, et plus encore du joli, du gamin, de l’imprévu.

1739. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Elles cherchent à la couvrir sous des crimes, et à se donner, par les effets, une sorte d’épouvantable grandeur qui leur manque par le principe. […] Le bruit que j’avais entendu provenait du flux du lac, qui commençait à s’élever, et qui imitait une sorte de gémissement sous les rochers du rivage. […] Par la même raison, il a échoué dans cette seconde sorte de tristesse que j’ai appelée tristesse des souvenirs. […] Il reconnaît trois sortes de paroles, le geste, la parole et l’écriture. […] Si l’auteur disait que, pour former une langue de cette sorte, il faudrait des millions d’années, et que J.

1740. (1864) Études sur Shakespeare

On eût cru commettre une sorte de profanation en appliquant, à des drames qu’on jugeait informes et grossiers, les mots de génie et de gloire. […] L’art dramatique, en se vouant à leurs plaisirs, voit ainsi se resserrer et s’appauvrir son domaine ; une sorte de monotonie l’envahit ; événements, passions, caractères, tous les trésors naturels qu’il exploite ne lui offrent plus la même originalité ni la même richesse. […] Ainsi, dans la comédie de Shakespeare, toute la vie humaine passera devant les yeux du spectateur, réduite en une sorte de fantasmagorie, reflet brillant et incertain des réalités dont sa tragédie offre le tableau. […] Dans Hamlet, la seconde de ses tragédies, il en reproduit le tableau avec une sorte d’effroi. […] Pourquoi une sorte d’impatience et de fatigue vient-elle assez souvent nous troubler dans l’admiration qu’il nous inspire ?

1741. (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449

C’est une sorte de prédilection pour les genres et les œuvres impopulaires ; c’est une singulière défiance des goûts, des opinions, du suffrage du plus grand nombre. […] L’homme de lettres est investi d’une sorte d’électorat dans les matières morales ; une fois la parole prise, avec ou sans éloquence, il s’agit de voter. […] La langue allemande, plus riche que la nôtre en termes philosophiques, distingue nettement ces deux sortes d’imaginations. […] S’il était permis d’appliquer le mot de caprice à quelque chose qui vient d’en haut, si le hasard n’était une sorte de providence plus mystérieuse, quelle force dépendrait plus du caprice et du hasard que l’inspiration ? […] Quelle sorte de langage employait pour s’exprimer devant la foule celui qui avait reçu le don de la parole à l’époque primitive ?

1742. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

Le costume de Nanerl était fait pour une archiduchesse ; c’est du taffetas blanc brodé, avec toutes sortes de garnitures. » Le même au même. […] Il est impossible d’imaginer avec quelle familiarité l’impératrice a traité ma femme, s’informant de la santé de nos enfants, s’entretenant de notre grand voyage, la caressant, lui serrant les mains pendant que l’empereur causait avec moi et Wolfgang de musique et de toutes sortes de sujets, et faisait, à diverses reprises, rougir la pauvre Nanerl. […] La verve, sorte d’ivresse gaie du génie, n’est pas nécessaire aux autres arts, par exemple aux poètes, parce qu’ils se nourrissent plutôt de réflexion et de mélancolie ; mais elle est indispensable aux musiciens, parce que leur âme est une perpétuelle explosion du chant émané en cascades de sons de leur mélodie intérieure. […] De plus, ces dames se donneront toutes sortes de peines pour obtenir des souscriptions pour tes compositions.

1743. (1860) Cours familier de littérature. X « LIXe entretien. La littérature diplomatique. Le prince de Talleyrand. — État actuel de l’Europe » pp. 289-399

La diplomatie de chaque nation est l’expression de son caractère : Égoïste, superbe, religieuse, humanitaire et philosophique, en Angleterre ; Héroïque, généreuse et versatile, en France ; Immorale, cauteleuse et improbe, en Prusse ; Modeste, honnête et intéressée, en Hollande ; Ombrageuse et amphibie, en Belgique ; Persévérante, longanime, sans scrupule, mais non sans honnêteté, en Autriche ; Vaine, chevaleresque et loyale, en Espagne ; Grecque, habile, à petits manèges et à grandes vues, en Russie ; Consommée, universelle, sachant toutes les langues des cabinets, à Rome, Rome, la grande école de la diplomatie moderne, puissance qui ne vit que de politique sur la terre, d’empire sur les consciences, de ménagements avec les cours, de résistance derrière ce qui résiste, d’abandon de ce qui tombe, d’acquiescement aux faits accomplis ; Dépendante et adulatrice, dans les petites cours d’Allemagne et d’Italie, clientes de la force et de la victoire ; Hardie, inquiète, insatiable, en Piémont ; prompte à tout recevoir, quelle que soit la main qui donne ; prête à tout prendre, quelle que soit la main qui laisse envahir ; Alpestre, rude, pastorale, probe, mais intéressée, en Suisse ; non dépourvue d’une sorte d’habileté villageoise, se faisant appuyer par tout le monde, mais n’appuyant elle-même personne contre la fortune ; Enfin, simple et franche en Turquie, jouissance arriérée dans la voie de la corruption des cabinets européens ; puissance de bonne foi, dont la candeur est à la fois la vertu et la faiblesse ; puissance naïve qui n’a jamais eu de diplomatie que la ligne droite ; puissance qui a toujours cru à toutes les paroles, et qui n’a jamais manqué à la sienne ; puissance, enfin, destinée à être la grande et éternelle dupe de tous les cabinets, dupeurs de son ignorance et de sa loyauté. […] Quant à la politique étrangère de la France à cette époque, M. de la Fayette n’avait pour toute politique que la monomanie de la république américaine, sorte de mirage fantastique qui ne pouvait s’appliquer en rien à une monarchie tombant de vétusté dans une anarchie. […] XXI La guerre de la république avec l’Europe en ce moment était plutôt une sorte d’habitude et d’impulsion continuée qu’une guerre d’intérêt ou de passion. […] XLVI Les quinze ans de la Restauration laissèrent, non sans importance et sans dignité, M. de Talleyrand dans une sorte de négligence.

1744. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

Sans doute l’État et la famille doivent avoir une sorte d’unité, mais non point une unité absolue. […] Si quelques hommes l’emportaient sur les autres hommes autant que, selon la croyance commune, les dieux et les héros peuvent différer des mortels, à l’égard du corps qu’un seul coup d’œil suffit pour juger, et même à l’égard de l’âme, de telle sorte que la supériorité des chefs fût aussi incontestable et aussi évidente pour les sujets, nul doute qu’il ne fallût préférer la perpétuité de l’obéissance pour les uns, et du pouvoir pour les autres. […] « Il faut ajouter encore, comme une sorte de preuve à l’appui de ces principes, que les bons législateurs sont sortis de la classe moyenne. […] Les gouvernements établis sur ces bases ne sont jamais solides, parce qu’il est impossible que, de l’erreur qui a été primitivement commise dans le principe, il ne sorte point à la longue un résultat vicieux.

1745. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre X, Prométhée enchaîné »

Tout au contraire, la Puissance s’étale et s’agite avec une sorte d’emphase démoniaque. […] C’était une sorte de Roi-Fainéant des eaux, relégué aux confins du monde, dans les brumes d’un pôle inconnu. […] Une sorte de contorsion démoniaque défigure les traits de la Terre, et lui imprime une physionomie infernale. — Qu’est-ce que ces champs gorgoniens de Cysthène, sur lesquels pèse un ciel noir, sans soleil ni lune ? […] On fit de lui un dieu à tout faire, une sorte de valet tragi-comique du grand théâtre Olympien, aussi propre aux exécutions qu’aux intrigues galantes, moitié entremetteur, moitié satellite, chargé, selon l’occurrence, de décapiter Argos ou de séduire Alcmène, d’enlever Chioné ou d’enchaîner Ixion sur sa roue.

1746. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — I. » pp. 325-345

Metz et la province des Trois-Évêchés, de même que l’Alsace et la Lorraine, malgré leur réunion politique au royaume, étaient restés assimilés à l’étranger en ce qui était du commerce ; de telle sorte que leurs communications, libres du côté de l’Allemagne, étaient aussi entravées que celles des Allemands mêmes du côté de la France. […] En général, il ne condense pas et ne grave pas de la sorte sa pensée : mais cette fois la vivacité de l’impression, l’effroi des souvenirs, et aussi cette forte idée de Hobbes, lue et méditée auparavant dans la retraite, et se résumant en un style concis, ont servi à l’inspirer.

1747. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — I » pp. 139-158

Pendant plus de dix-huit mois de séjour en cette maison de santé du docteur Cotton à Saint-Alban (décembre 1763 — juin 1765), il eut à traverser bien des crises et des épreuves morales avant d’arriver à une sorte de guérison. […] Timide et effarouché aisément comme il l’était, il avait toujours demandé au ciel, en sortant de Saint-Alban, qu’il plût à la Providence de lui procurer un appui et une assistance de cette sorte, une mère enfin : « Qu’on est heureux, s’écriait-il, de pouvoir penser avec une ferme confiance que nos demandes sont entendues, au moment même où nous les faisons ! 

1748. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — III » pp. 178-197

Si vaste et rapide est le coup d’œil de l’esprit, qu’en peu de moments je me retrace (comme sur une carte le voyageur, les pays parcourus) tous les détours de mon chemin à travers maintes années… Il poursuit de la sorte, et, par une association insensible, il arrive à se retracer quelques circonstances émouvantes de son passé ; une allusion directe nous ramène à la perte de son père, dont il se reproche de n’avoir pas assez apprécié l’amitié sous sa forme un peu sévère : « Un ami est parti, peut-être le meilleur ami de son fils, un père dont l’autorité, même quand elle se montrait en apparence le plus sévère et qu’elle rassemblait toute sa force, n’était que la contenance plus grave de la tendresse… » Puis tout d’un coup, et sans autre transition, il se met à tracer cet exquis et mémorable tableau qui a donné son titre au sixième livre, La Promenade d’hiver à midi. […] C’est cette union qui manque essentiellement chez Rousseau, et par toutes sortes de raisons qui font peine à ses admirateurs : ce peintre aux larges et puissantes couleurs vit et habite dans un intérieur souillé.

1749. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — II » pp. 316-336

La troisième guerre commence (1627) ; il est inutile d’en rechercher les prétextes ou les causes que chaque parti se rejette : elle devait immanquablement éclater, la paix de 1626 n’ayant été subie d’un côté et concédée de l’autre qu’avec toutes sortes de sous-entendus et faute de mieux. […] Rohan, le plus habile et le plus tenace des deux chefs qui tentaient de maintenir cette sorte de république fédérative au sein du royaume, n’était pas sa moindre pierre d’achoppement.

1750. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie de Maupertuis, par La Beaumelle. Ouvrage posthume » pp. 86-106

Ses vues s’agrandissant, il voulut fonder à Copenhague une sorte d’athénée, y devint professeur de belles-lettres françaises, y créa une feuille périodique littéraire, une gazette manuscrite, et publia un volume de Pensées, dont une, légère de ton, alla blesser Voltaire. […] Michel Nicolas ne vienne pas nous dire : « Ses ouvrages, même ceux de sa jeunesse, annoncent un observateur judicieux, souvent un penseur profond, toujours un écrivain guidé par le seul amour de la vérité. » Il est impossible, quand on arrange la vérité d’autrui de la sorte et qu’elle se fausse, pour ainsi dire, d’elle-même sous la plume, qu’on en ait grand souci dans aucun de ses propres ouvrages.

1751. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — II » pp. 126-147

Il entreprit tout aussitôt après la traduction de Virgile, et ce fut par une sorte de gageure. […] Il faut l’entendre parler de cette source de curiosité aimable : « J’ai parfaitement aimé ces choses-là, dit-il, et je les aime encore… Ceux qui ont été une fois touchés de cette sorte d’affection ne la sauraient presque abandonner, tant elle a de charmes par son admirable variété. » Il avait la mémoire présente de tout ce qu’il possédait en ce genre : on pouvait lui montrer une pièce quelconque ou antique ou moderne, il disait à l’instant s’il l’avait ou non parmi les siennes, et, dans ce dernier cas, il indiquait l’endroit juste où elle était classée : « Ce serait peut-être malaisé à croire d’un nombre aussi prodigieux que l’est celui des estampes que j’ai assemblées, si je ne l’avais éprouvé plusieurs fois.

1752. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. De Pontmartin. Causeries littéraires, causeries du samedi, les semaines littéraires, etc. »

Mais laissant de côté ce qui me regarde, je demande si cette sorte d’exaltation dans laquelle se place tout d’abord M. de Pontmartin, cette sorte de ferveur guerroyante d’un chevalier armé et croisé pour la défense de la société, est une disposition favorable pour juger sainement de l’œuvre d’un artiste, d’un romancier, d’un auteur dramatique.

1753. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid(suite et fin.)  »

Fauriel, qui excellait à ces sortes de comparaisons et qui, tout impartial qu’il était, n’inclinait que rarement par goût en faveur de notre littérature, comparant ensemble les deux Cids, se plaisait à remarquer comme différence l’abrégé fréquent, perpétuel, que Corneille avait fait des scènes plus développées de l’original, les suppressions, les simplifications de tout genre : « Chez Corneille, ajoutait-il avec un ricanement doucement ironique, on dirait que tous les personnages travaillent à l’heure, tant ils sont pressés de faire le plus de choses dans le moins de temps !  […] Viguier, ce savant émule et ce contemporain de tous nos maîtres, aurait tort de penser que, pour s’y prendre d’une autre sorte devant un public qui nous commande aussi et que nous avons à satisfaire, on ne l’a pas lu et qu’on n’a pas profité de son travail excellent.

1754. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Collé. »

Le bonhomme a toujours manqué d’une élévation d’âme, même commune ; pour peu qu’il en eût eu, il aurait été le plus malheureux des hommes. » Collé donc, à la différence de Panard, avait de l’élévation d’âme : il voyait les grands, les gens riches, les amusait, leur plaisait, mais ne se donnait pas ; il restait lui ; il se défendait de leur trop de familiarité par le respect ; il gardait de sa dignité hors de sa gaîté ; il savait que, si bon prince qu’on fût avec lui, on ne l’était pas autant à Villers-Cotterets qu’à Bagnolet ; assez chatouilleux de sa nature, il allait au-devant des dégoûts par sa discrétion, et se tenait sur une sorte de réserve, même quand il avait l’air de s’abandonner : quand il sortait ces jours-là de sa maison bourgeoise, il disait qu’il allait s’enducailler, comme d’autres auraient dit s’encanailler ; puis, son rôle joué, sa partie faite, il revenait ayant observé, noté les ridicules, et connaissant mieux son monde, plus maître et plus content à son coin du feu que le meunier Michau en son logis. […] Jamais, de mes jours, je n’ai vu autant de sortes d’esprit que dans ces Mémoires… Je n’aime point Rousseau ; personne ne rend plus de justice que moi à son éloquence, à sa chaleur et à son énergie, mais je trouve Beaumarchais mille fois plus vrai, plus naturel, plus insinuant et plus entraînant que cet orateur, qui veut toujours l’être, le paraître, qui est d’ailleurs sophiste à impatienter son lecteur que l’on sent qu’il méprise, et dont il se joue perpétuellement comme le rat fait de la souris. » Sauf le dernier trait contre Rousseau qui n’est pas juste (car Rousseau n’y met pas tant de malice), l’ensemble du jugement est parfait.

1755. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée par. M. le Chevalier Alfred d’Arneth »

A cela près, nous devons toutes sortes de remerciements à M. d’Arneth. […] Ces sortes d’anecdotes percent mon cœur, surtout pour l’avenir. (2 septembre 1776.) » Cet article des bracelets n’était pas faux.

1756. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Parmi les souvenirs lointains que s’efforçait plus tard de ressaisir Mme Valmore, il en était qui évidemment se confondaient pour elle avec la réminiscence, et qui dans leur vague formaient une sorte de légende. […] Et puis les soirs, au moment où la vie lui laissait un peu de trêve, quand elle revenait à ses souvenirs de théâtre, elle avait toutes sortes d’agréables récits.

1757. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

Ces sortes d’images se trouvent et ne s’élaborent pas. […] Les Contes d’Espagne et d’Italie, en mettant hors de ligne la puissance poétique de M. de Musset, posaient donc en même temps une sorte d’énigme sur la nature, les limites et la destinée de ce talent.

1758. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre II. De l’expression »

Les périphrases et les termes nobles, appliqués aux objets grossiers, sont une sorte de mensonge. […] Les fables sont remplies de ces sortes de mots : goujat, hère, racaille, etc. ; et tout cela a sa raison.

1759. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Paul Bourget  »

L’idée qu’on se fait de lui le plus communément est celle d’un mièvre, d’un subtil, d’un féminin, d’une sorte de dandy des lettres, très élégant, très fin, très caressant. […] De Baudelaire, pour qui sa prédilection est très marquée, il semble tenir un mélange singulier de sensualité et de mysticisme, une sorte de catholicisme un peu dépravé.

1760. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Victor Duruy » pp. 67-94

, fierté des gloires militaires de la Révolution et de l’Empire, rêve d’une France libre, glorieuse et honorée parmi les hommes », cela composait une sorte de religion civique, commune alors à un très grand nombre de Français, et faite de très antiques bons sentiments, mais qui, naturellement, revêtaient les formes accidentelles propres à cette époque : on n’était pas clérical dans la maison ; on était de ces Parisiens qui, à l’endroit des « capucinades » officielles de la Restauration, retrouvaient les propos de la Satire Ménippée ; et, le samedi soir, on se réunissait entre amis, sous la tonnelle, pour chanter les premières chansons de Béranger. […] L’épopée de son oncle, l’étrangeté merveilleuse de sa propre aventure, lui étaient une sorte d’opium, d’autant mieux qu’il avait été extraordinairement servi par les circonstances, qu’on avait beaucoup agi pour lui et qu’il avait passé d’une extrémité de fortune à l’autre sans être proprement un homme d’action.

1761. (1894) Propos de littérature « Chapitre II » pp. 23-49

Séparément ils ne savent où ils vont et n’ont qu’une sorte de signification latente. […] Mais le Poète doit chercher moins à conclure qu’à donner à penser, de telle sorte que le lecteur, collaborant par ce qu’il devine, achève en lui-même les paroles écrites.

1762. (1890) La fin d’un art. Conclusions esthétiques sur le théâtre pp. 7-26

L’enfant crée de la sorte une foule d’idées ; il a du génie ; chaque mère en est sûre, et elle a raison. […] Les pièces étaient reçues par une sorte de comité national du goût public.

1763. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XX. La fin du théâtre » pp. 241-268

L’enfant crée de la sorte une foule d’idées ; il a du génie ; chaque mère en est sûre, et elle a raison. […] Les pièces étaient reçues par une sorte de comité national du goût public.

1764. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Œuvres de Barnave, publiées par M. Bérenger (de la Drôme). (4 volumes.) » pp. 22-43

J’ai toujours regardé comme une des premières qualités d’un homme la faculté de conserver sa tête froide au moment du péril, et j’ai même une sorte de mépris pour ceux qui s’abandonnent aux larmes quand il faut agir. […] Barnave donne le petit tableau suivant, qui est curieux en ce qu’il offre une sorte de statistique ou d’échelle de la popularité dans cette première période révolutionnaire : Necker est le premier qui, de notre temps, en France, ait joui de ce qu’on appelle popularité. — Elle s’attacha à La Fayette, lors de la création de la Garde nationale.

1765. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Procès de Jeanne d’arc, publiés pour la première fois par M. J. Quicherat. (6 vol. in-8º.) » pp. 399-420

Quicherat vient d’ajouter un volume à part, une sorte d’introduction, dans laquelle il donne avec beaucoup de modestie, mais aussi avec beaucoup de précision, son avis sur les points nouveaux que ce développement complet des actes du procès fait ressortir et détermine plus nettement. […] Elle-même, quand on lui présenta plus tard ses lettres dans la prison, elle eut peine dans son sang-froid à les reconnaître ; elle les avait bien dictées pourtant de la sorte.

1766. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Monsieur de Bonald, (Article Bonald, dans Les Prophètes du passé, par M. Barbey d’Aurevilly, 1851.) » pp. 427-449

C’est sur cette doctrine, chez lui fondamentale, et qui est le résultat du raisonnement comme la donnée de la foi, qu’il va discourir jusqu’au dernier jour, dire, redire sans cesse et répéter (car s’il est l’homme qui varie le moins, il est celui qui se répète le plus), et enchaîner toutes sortes de pensées élevées, fines ou fortes, souvent malsonnantes et tout à fait fausses, mais le plus souvent vraies encore d’une vérité historique relative au passé. […] Rien n’est curieux comme cette sorte de charte, ou plutôt de loi spartiate et hébraïque, que M. de Bonald méditait d’imposer aux écrivains, et cela pendant les plus grandes saturnales de la presse, en plein Directoire.

1767. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le Brun-Pindare. » pp. 145-167

Il avait de bonne heure, et par une sorte d’instinct qui l’honore, choisi cet illustre écrivain pour son grand homme de prédilection et pour l’objet de son culte. […] Il dut s’en justifier, et il le fit par une sorte de madrigal dans lequel il disait qu’en célébrant Calonne, il avait, « au défaut du bonheur », voulu chanter l’« espérance ».

1768. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame de Motteville. » pp. 168-188

Elle avait au-devant de son sein une croix de même sorte d’un très grand prix. […] À un bal que donne le cardinal Mazarin aux jours gras de 1647, elle nous décrit, l’une après l’autre, les principales beautés et reines de la fête, après quoi elle fait défiler les comparses, et qui ne sont pas les moins prétentieuses ni les moins bruyantes : Les filles de la reine, Pons, Guerchy et Saint-Mégrin, tâchèrent de faire quelques conquêtes naturelles, par le soin qu’elles eurent de s’embellir par toutes sortes de voies ; heureuses si, parmi tant d’amants, elles eussent pu attraper des maris selon leur ambition et le dérèglement de leurs désirs !

1769. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — I. » pp. 1-22

Ayant écrit pour l’un de ses ouvrages, et peut-être pour ses Mémoires, quelques pages où il se ressouvenait, avec une sorte de complaisance, de l’influence salutaire qu’il avait exercée sur les troupes soumises à ses ordres, soit en 1804 dans ce commandement de l’armée gallo-batave, soit en 1805 à l’armée de Dalmatie, soit en 1811 à l’armée de Portugal, et bien qu’il terminât sa récapitulation par ces seuls mots : « L’ensemble de ces souvenirs fait la consolation de ma vieillesse », il craignit d’en avoir trop dit, il raya les pages, et j’ai sous les yeux les feuillets condamnés avec ces mots en marge de sa main : « Je me décide à supprimer ce dernier paragraphe, qui avait été inspiré par un mouvement d’amour-propre 1. » Dans la campagne d’Austerlitz, Marmont, après avoir contribué à la prise d’Ulm, reçut ordre de se mettre à la tête des troupes occupant la Dalmatie ; elles étaient composées de ce qu’avait de moins bon l’armée d’Italie, il les organisa, les exerça, les anima de son zèle. […] Jusqu’à onze heures du matin, le combat se maintient avec une sorte d’équilibre.

1770. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — II. (Suite et fin.) » pp. 341-361

Courier, dans sa Pétition, exposait ces choses avec esprit, vivacité, une sorte de gaieté même de récit. […] À peine établi à Sainte-Pélagie, il y reçut visites et félicitations, plus qu’il n’en voulait : Tout le monde est pour moi, écrivait-il à sa femme avec une sorte d’épanouissement ; je peux dire que je suis bien avec le public.

1771. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — I. » pp. 41-62

C’est qu’au milieu de ses parties majestueuses, une sorte de sécheresse percera. […] Une sorte de vie manque, un lien, et l’on sent un puissant cerveau plus qu’un cœur. — Je liens à noter, sinon ce côté faible en un grand homme, du moins ce côté froid.

1772. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — I. » pp. 127-148

Si jamais la doctrine de l’économie est arrivée, à force de contentement et d’allégresse, à une sorte de poésie familière d’expression, c’est dans Franklin qu’il la faut chercher. […] Mais, pour lui qui maîtrisait ses passions et qui se gouvernait par prudence, ces sortes d’aventures d’un moment et d’échappées à travers l’espace n’avaient point d’inconvénients ; il revenait dans la pratique de chaque jour à l’expérience et au possible : ce que ses disciples, nous le verrons, ne firent pas toujours.

1773. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — I. » pp. 224-245

Le docte Foncemagne, qui s’applique à le réfuter par toutes sortes de bonnes et démonstratives raisons, n’oublia que d’y joindre l’éclat du style et du talent littéraire, chose si essentielle en France ! […] Richelieu d’ordinaire écrivait peu de sa propre main, il dictait ; mais, dans cette sorte de transmission, il ne laissait jamais le secrétaire aller à sa guise, il était présent toujours.

1774. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Arnault, de l’Institut. » pp. 496-517

Il avait été question d’Homère, de l’Odyssée, de la tragédie, de toutes sortes de choses littéraires. […] Arnault n’a point composé quelques fables véritables et de la meilleure sorte ; je me bornerai à en indiquer deux : Le Secret de Polichinelle, et surtout Le Chêne et les Buissons.

1775. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre sixième. Genèse et action des idées de réalité en soi, d’absolu, d’infini et de perfection »

Séduit par la mécanique, il érige en une sorte de divinité la persistance de la force, qui ne mérite point un tel honneur. […] Le naturalisme matérialiste se figure un monde complet en soi indépendamment de tout élément d’ordre mental, de tout rudiment de conscience, de sentiment, de désir, une sorte d’univers qui existerait et se suffirait alors même que nulle part il n’arriverait à sentir, à penser, à vouloir ; mais alors, d’où viendrait cette pensée surajoutée au monde par surcroît, étrangère à sa nature essentielle et pourtant capable de surgir du sein des choses, de sentir et de comprendre l’insensible et inintelligent univers ?

1776. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre VI. Des Livres qui traitent de la Rhétorique. » pp. 294-329

Il entre cependant lui-même dans une sorte de détail de ces regles touchant les principales parties du discours, & ce qu’il dit, peut faire plaisir à ceux mêmes qui ne seroient pas de son opinion. […] Il remarque les différens caractères de la déclamation qui leur convient, selon les différentes sortes de discours qu’ils ont à prononcer.

1777. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre III : Concurrence vitale »

Il en est de même si nous avançons vers le nord, mais en un degré un peu moindre : car le nombre total des espèces de toutes sortes, et par conséquent des concurrents, diminue quand la latitude s’élève. […] Mais ces épidémies elles-mêmes paraissent dues à des vers parasites, qui, par une cause quelconque, et par suite peut-être de la facilité plus grande avec laquelle ils peuvent se multiplier parmi des animaux vivant en foule plus pressée sur un même espace, se sont trouvés disproportionnellement favorisés : ici encore il y a donc une sorte de lutte entre les parasites et leur proie.

1778. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — [Rapport sur les primes à donner aux ouvrages dramatiques.] » pp. 518-522

Cependant, monsieur le ministre, pour répondre aux intentions excellentes et formelles de l’arrêté, la Commission avait le devoir de rechercher, parmi les pièces qui ont réussi sur des théâtres populaires, un ouvrage qui réunît à quelque degré les conditions morales, si désirables surtout pour ces sortes de théâtres.

1779. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Sur l’École française d’Athènes »

Sur l’École française d’Athènes On a récemment parlé d’un projet qui honorerait à la fois le Gouvernement français et le Gouvernement grec : il s’agirait d’établir un lien régulier entre l’Université de France et la patrie renaissante des Hellènes, de mettre en rapport l’étude du grec en France avec cette étude refleurie au sein même de la Grèce, d’instituer en un mot une sorte de concordat littéraire entre notre pays latin et la terre d’Athènes.

1780. (1874) Premiers lundis. Tome I « [Préface] »

Sa collaboration devient d’autant plus difficile à saisir, qu’elle s’est fondue quelquefois dans des articles écrits avec Pierre Leroux, de telle sorte qu’on sent par moments les idées de l’un, le style de l’autre.

1781. (1874) Premiers lundis. Tome I « A. de Lamartine : Réception à l’Académie Française »

La destinée du pays dépend en ce moment du rôle qu’oseront prendre ces hommes sages, mais un peu timides, et c’est toujours avec une sorte d’anxiété affectueuse que la France les écoute parler.

1782. (1874) Premiers lundis. Tome II « E. Lerminier. Lettres philosophiques adressées à un Berlinois »

Dans les six dernières années de la Restauration, après l’épuisement des générations aux prises dès 1815, après la mauvaise réussite des tentatives violentes de la jeunesse et le triomphe indéfini d’un pouvoir hypocrite et corrupteur, il s’était formé, à la fois par désespoir du présent et par besoin d’espérance lointaine à l’horizon, une école de philosophie politique qui avait entrepris la réforme et l’émancipation du pays au moyen des idées ; c’est-à-dire en répandant toutes sortes de connaissances, d’études et de théories propres à féconder l’avenir.

1783. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre V »

Il est donc loisible de le considérer un instant à l’état isolé, en une sorte de monographie des termes médicaux utilisés par les écrivains précédents.

1784. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre premier. Les signes — Chapitre premier. Des signes en général et de la substitution » pp. 25-32

Lisez cette phrase : « Londres, la capitale de l’Angleterre, renferme plusieurs beaux jardins, Hyde Park, Regent’s Park et les Tuileries. » — Vous éprouvez une sorte de heurt et d’étonnement ; vous portez involontairement la main de deux côtés, vers Paris et bien loin vers une autre ville.

1785. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « George Sand. »

  On reproche à son œuvre le romanesque ; et le fait est qu’il y en a beaucoup, et de deux sortes : celui de l’action et des personnages  et celui des idées.

1786. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « L’exposition Bodinier »

Ne dites pas que la question peut être tranchée par une sorte de divination, par un secret et sûr instinct du cœur.

1787. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « La Tolérance »

Notez que souvent — outre des sentiments très bas — il y a, dans le fanatisme politique, une sorte d’archaïsme inconscient.

1788. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mallarmé, Stéphane (1842-1898) »

Une part de sa stérilité lui vient de cette sorte d’aristocratie anarchique qui, comme à Baudelaire, comme à Villiers de l’Isle-Adam, lui fit concevoir le dédain de certaines actions nécessaires.

1789. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Laurent Tailhade à l’hôpital » pp. 168-177

Chez Darien, on sentait trop le rhétoricien, l’homme de lettres et — pour tout dire — le mauvais garçon… Il laissait trop voir le goût du mal, la coquetterie du vice, une sorte de fanfaronnade malsaine.

1790. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’état de la société parisienne à l’époque du symbolisme » pp. 117-124

Je n’en éprouve pas moins une sorte de stupeur à feuilleter les journaux du temps, pleins de futiles commérages, de faux scandales, de potins d’alcôves et de coulisses comme je le fais en ce moment, dans l’angoisse de l’invasion, tandis que le monde s’écroule, que la grosse Bertha fait rage et que de quart d’heure en quart d’heure, toutes mes vitres tremblent au bruit des détonations.

1791. (1890) L’avenir de la science « XIV »

L’impôt presque tout employé à des fins civilisatrices est, de la sorte, par sa signification suprasensible, ce qui légitime la fortune du paysan et du bourgeois ; c’en est, en tout cas, la partie la mieux employée.

1792. (1890) L’avenir de la science « XX »

J’appelle ploutocratie un état de société où la richesse est le nerf principal des choses, où l’on ne peut rien faire sans être riche, où l’objet principal de l’ambition est de devenir riche, où la capacité et la moralité s’évaluent généralement (et avec plus ou moins de justesse) par la fortune, de telle sorte, par exemple, que le meilleur critérium pour prendre l’élite de la nation soit le cens.

1793. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé à Quimper »

C’est ce que je me disais, ces jours-ci à Perros, en retrouvant toute sorte de vieilles petites connaissances, des oiseaux, des fleurs poussant sur les vieux murs, dont j’avais oublié le nom, et, en particulier, ce rocher du groupe des Sept-Îles qui est, au printemps, rempli d’innombrables oiseaux de mer.

1794. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XII. Ambassade de Jean prisonnier vers Jésus  Mort de Jean  Rapports de son école avec celle de Jésus. »

Quelquefois, à Élie on associait, soit le patriarche Hénoch, auquel, depuis un ou deux siècles, on s’était pris à attribuer une haute sainteté 564, soit Jérémie 565, qu’on envisageait comme une sorte de génie protecteur du peuple, toujours occupé à prier pour lui devant le trône de Dieu 566.

1795. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre VIII »

Outre les mots venus à l’origine de l’ancien allemand, par l’intermédiaire du latin médiéval, l’allemand moderne a donné au français flamberge, fifre, vampire, rosse, hase, bonde, gamin ; le flamand : bouquin ; le portugais : fétiche, bergamote, caste, mandarin, bayadère ; l’espagnol : tulipe, limon, jasmin, jonquille, vanille, cannelle, galon, mantille, mousse (marine), récif, transe, salade, liane, créole, nègre, mulâtre  ; l’italien : riposte, représaille, satin, serviette, sorte, torse, tare, tarif 68, violon, valise, stance, zibeline, baguette, brave, artisan, attitude, buse, bulletin, burin, cabinet, calme, profil, modèle, jovial, lavande, fougue, filon, cuirasse, concert, carafe, carton, canaille  ; le provençal : badaud, corsaire, vergue, forçat, caisse, pelouse ; le polonais : calèche ; le russe : cravache ; le mongol : horde ; le hongrois : dolman ; l’hébreu : gêne ; l’arabe : once, girafe, goudron, amiral, jupe, coton, taffetas, matelas, magasin, nacre, orange, civette, café  ; le turc : estaminet ; le cafre : zèbre ; les langues de l’lnde : bambou, cornac, mousson ; les langues américaines : tabac, ouragan  ; le chinois : thé.

1796. (1888) La critique scientifique « Appendice — Plan d’une étude complète d’esthopsychologie »

Nous donnons cette sorte de schéma à titre d’éclaircissement, sans aucun développement et sans citations.

1797. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Rayons et les Ombres » (1840) »

Son œuvre, prise dans sa synthèse, ressemblerait à la terre ; des productions de toute sorte, une seule idée première pour toutes les conceptions, des fleurs de toute espèce, une même sève pour toutes les racines.

1798. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — Les inscriptions des monumens publics de France doivent-elles être écrites en Latin ou en François. » pp. 98-109

Le François n’a-t-il pas autant de précision & de force qu’il en faut pour ces sortes de sujets ?

1799. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — De la langue Latine. » pp. 147-158

« Scaliger, dit Baile, jetta toutes sortes d’ordures sur la tête d’Erasme : il l’appella cent fois ivrogne.

1800. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence du barreau. » pp. 193-204

Il seroit aisé de la lui rendre, quelques rares que soient les talens supérieurs, si les avocats redoubloient de délicatesse sur l’honneur, sur les bienséances, sur l’attention à ne tourner en ridicule & à ne diffamer personne ; s’ils ne s’injurioient point, comme il est de règle, à haute voix, pendant que les juges sont aux opinions ; s’ils ne se chargeoient pas indifféremment de toutes sortes de procès*.

1801. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre VIII. La religion chrétienne considérée elle-même comme passion. »

Non contente d’augmenter le jeu des passions dans le drame et dans l’épopée, la religion chrétienne est elle-même une sorte de passion qui a ses transports, ses ardeurs, ses soupirs, ses joies, ses larmes, ses amours du monde et du désert.

1802. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre III. Parallèle de la Bible et d’Homère. — Termes de comparaison. »

Cette sorte de sublime, le plus impétueux de tous, convient singulièrement à un Être immense et formidable, qui touche à la fois aux plus grandes et aux plus petites choses.

1803. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre II. Des Orateurs. — Les Pères de l’Église. »

Nous ne connaissons point de mot de sentiment plus délicat que celui-ci : « Mon bonheur eût été d’être aimé aussi bien que d’aimer, car on veut trouver la vie dans ce qu’on aime. » C’est encore saint Augustin qui a dit cette parole : « Une âme contemplative se fait à elle-même une solitude. » La Cité de Dieu, les épîtres et quelques traités du même Père, sont pleins de ces sortes de pensées.

1804. (1761) Salon de 1761 « Récapitulation » pp. 165-170

Une bonne copie en émail est presque regardée comme un original ; et cette sorte de peinture est particulièrement destinée à copier.

1805. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 24, objection contre la solidité des jugemens du public, et réponse à cette objection » pp. 354-365

Toutes les beautez et toutes les imperfections de ces sortes d’ouvrages sont sous les yeux du public.

1806. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XI »

Le labeur de Flaubert est demeuré célèbre ; il confine à une sorte de sainteté… Ce sont là de grands exemples ; les conseils insidieux de M. 

1807. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XV »

Je crois, en effet, ces sortes de défauts moins fréquents dans ses chefs-d’œuvre ; mais trop souvent encore y pourrait-on relever des pages comme celle-ci, qui est d’Indiana, son premier livre célèbre :‌ « Raymond, cédant à la fatigue, s’était endormi profondément, après avoir reçu fort sèchement sir Ralph, qui était venu prendre des informations chez lui.

1808. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Léon Bloy »

Polémiste de tempérament, fait pour toutes les luttes, tous les combats, toutes les mêlées, et sentant cette vocation pour la guerre bouillonner en lui comme bouillonne cette sorte de vocation dans les âmes, quand elle y est, il a de bonne heure demandé instamment à ceux qui semblaient penser comme lui sa place sur leurs champs de bataille, mais ils lui ont toujours fermé l’entrée de leur camp.

1809. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIe entretien. Vie du Tasse (2e partie) » pp. 65-128

Le Tasse s’exprime ainsi lui-même dans sa correspondance sur Alphonse : « Ce prince me releva avec la main de mon obscure fortune, au grand jour, et à l’estime de sa cour ; il me fit passer de l’indigence à la richesse, il donna lui-même une considération et un prix de plus à mes productions poétiques, en assistant fréquemment et attentivement à la lecture de mes vers, et en traitant leur auteur avec toutes sortes d’égards et de marques d’admiration ; il m’admit honorablement et familièrement à sa table et à ses entretiens ; il ne me refusa aucune des faveurs que je lui demandai. » La félicité du Tasse à Ferrare, à cette époque, était de nature à inspirer l’envie. […] Ce ne fut qu’alors aussi qu’on remarqua dans quelques vers de l’Aminta une sorte de pressentiment secret et prophétique de l’état mental du poète, qui semblait décrire les premiers symptômes de sa mélancolie. […] C’est une sorte de mirage moral qui suscite des horizons de verdure, de fontaines et de lacs de l’aridité du désert ; c’est le coup qui frappe au cœur le soldat du Tyrol ou de l’Helvétie, quand il entend, à mille lieues de son pays, une note du chant du pasteur des Alpes rassemblant ses troupeaux, et qui le fait languir et se consumer de désir, jusqu’à ce qu’il ait respiré de nouveau une haleine de sa première patrie ; c’est cette nostalgie, véritable démence du souvenir, surajoutée à une autre démence, qui dirigeait instinctivement et comme à son insu le Tasse vers le royaume de Naples.

1810. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre II. Attardés et égarés »

En revanche, dans les sentiments et dans la forme, toutes les sortes d’énergie et de beauté que le génie raisonnable et éloquent du xviie  siècle ne pouvait admirer. […] De là les fortes parties des Tragiques : cette sorte de psaume où le croyant appelle son Dieu, et crie vers lui pour qu’il se montre et se venge ; ces chants de triomphe en l’honneur des martyrs qui ont vaincu l’iniquité, les tourments et la mort ; ces scènes d’épopée lyrique qui placent d’Aubigné entre Dante et Milton, celle où la Justice et la Paix portent leurs plaintes à Dieu, celle surtout qu’a dictée à la fin le désespoir de l’irrémédiable défaite, quand, à la trompette de l’Ange, les morts s’éveillent, les éléments de la nature viennent témoigner de l’infâme abus qui a tourné entre les mains des hommes les excellentes oeuvres de Dieu en instruments d’injustice ; et Dieu, appelant les élus, qui ont souffert pour lui, aux délices éternelles, envoie les maudits aux gouffres ténébreux d’où il ne sort Que l’éternelle soif de l’impossible mort. […] Le fond de l’esprit mondain, c’est de se séparer, avec tout ce qui le touche ou lui sert, de ce qui n’est pas le monde ; c’est d’établir, par-dessus la vulgaire distinction du vrai et du faux, du bien et du mal, un nouveau principe de distinction à l’aide duquel tout se jugera et se classera : ce principe est l’idée des convenances, qui crée un genre nouveau de beauté, la distinction ; une chose, un acte qui présentent une sorte de perfection supérieure dans la conformité aux convenances, sont distingues.

1811. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VII. La littérature et les conditions économiques » pp. 157-190

Ainsi qu’il arrive toujours, cette littérature humanitaire (humanitaire est, pour le dire en passant, un mot né alors) excite des railleries et des colères ; elle crée de la sorte, par contrecoup, une littérature contraire. […] La découverte de l’imprimerie qui va faire de la lecture un pain quotidien, la résurrection des œuvres grecques et latines qui fait bouillonner dans les cerveaux une sorte d’ivresse, ce grand réveil de la pensée qui s’appelle la Renaissance, cette ardeur de connaître qui, venue d’Italie, se propage dans l’Europe entière, le brusque agrandissement du monde en même temps que du passé, toutes ces secousses profondes et répétées éprouvées par les intelligences ont une répercussion presque immédiate sur le sort de ceux qui cultivent les lettres. […] Victor Hugo, exilé, isolé, armé seulement de sa plume, a pu, du haut de son rocher de Guernesey, engager et soutenir contre un empereur, ayant pour lui le nom de Napoléon, l’armée, la police et la complicité de la France, une sorte de duel héroïque d’où l’empereur ne sortit pas vainqueur.

1812. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mai 1886. »

Par un malheur, ce n’est pas au Salon de Peinture qu’ils peuvent chercher l’art wagnérien ni même un art d’aucune sorte : par un malheur, certes, mais qui ne mérite point d’habituelles indignations. […] Rochegrosse, qui est un compromis, peu plaisant, entre toutes sortes de tendances et d’imitations. […] Elle entre déjà parée pour la fête qui va commencer, et dont elle ne saurait douter que son chevalier-poète ne sorte vainqueur, afin de l’obtenir pour prix de sa victoire.

1813. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre III »

Un sang bleu coulait dans ses veines ; l’orgueil de sa race mettait dans ses yeux un éclair ; ses privilèges l’investissaient d’une sorte de divinité terrestre. […] Augier : au milieu de toute sorte de qualités discrètes et charmantes, elles ont un coin de sentimentalité prétentieuse. […] J’aurais voulu qu’elle y trouvât un grand-oncle rigide et froncé, comme un lion héraldique, une grand’tante qui tint de l’abbesse et de la vieille fée, et toute sorte de grands parents immémoriaux et solennels : chanoinesses, chevaliers de Saint-Louis, béguines, douairières, qui se fussent mis à la surveiller, avec la grimace et l’humeur de dragons responsables gardant un trésor.

1814. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1876 » pp. 252-303

Un silence, où, après toutes sortes de batailles intérieures, et avec la voix balbutiante qu’a la canaillerie dans une affaire, et cachant, sous le masque de l’imbécillité, le chaffriolement de ses traits, le marchand dit : — « Mais je vous en donne 120 francs. » — « Il me semble que c’est bien Bon Marché, reprit le jeune homme, est-ce que je ne pourrais pas en avoir 150 francs, dont j’ai absolument besoin ?  […] Sur un coin du divan Mme Charles Hugo est affaissée dans le chiffonnement mou d’une robe de dentelle noire, joliment sourieuse, avec toutes sortes de délicates ironies dans les yeux, pour l’office auquel elle assiste tous les soirs. […] Il parle, les yeux demi-fermés, avec toutes sortes d’expressions chatte, passant sur sa physionomie qui fait la morte, sur cette chair qui a pris le beau et chaud culottage de la chair d’un syndic de Rembrandt, et quand sa parole s’anime, il y a sur son front un étrange tressautement de la ligne de ses cheveux blancs, qui monte et redescend.

1815. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — IV. La Poësie dramatique. » pp. 354-420

Pour le doucereux Campistron, il leur est acquis à toutes sortes de titres. […] Le premier qui donna l’exemple de cette sorte de guerre, est un ancien poëte Grec appellé Hipponax, qui vivoit 540 ans avant l’ère chrétienne. […] C’est qu’on n’a que faire de théâtre, pendant que le monde en est un assez grand lui-même, & rempli de toutes sortes d’originaux.

1816. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « H. Forneron » pp. 149-199

Il eut son Inquisition, son Inquisition espagnole contre l’Inquisition romaine, et cette Inquisition fut sans cesse, dans son action, ses jugements et sa procédure, en opposition avec l’Inquisition romaine, et, au détriment et presque au déshonneur de l’Inquisition romaine, fit prendre l’une pour l’autre par l’Opinion, — cette sorte d’Opinion publique qui ne sait rien et confond tout. […] L’histoire de l’insurrection des Pays-Bas, racontée par Forneron sans déclamation d’aucune sorte et avec une précision de détails tirés des correspondances de Philippe II et cités en espagnol au bas des pages, établit dans les esprits la conviction de cette impossibilité. […] Il sait, en effet, de quels éléments elles sont faites : ignorance, sottise, brutalité, envie, aptitude à toutes les corruptions et à tous les aveuglements, et cela sans exceptions d’aucune sorte.

1817. (1902) Propos littéraires. Première série

J’ai connu des femmes de cette sorte. […] Jusqu’où m’oblige une obligation illimitée, indéfinie, une sorte d’obligation in vacuo ? […] On voit qu’à toutes sortes d’égards le livre de M.  […] Cette sorte de renaissance d’un joli talent nous fait un singulier plaisir. […] Son trait bien distinctif, c’est de ne pouvoir pas jouir du plus commun des plaisirs sans le créer, sans le diriger et commander, sans qu’il sorte pour ainsi dire de lui.

1818. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Si vous avez une fille, monsieur, j’espère pour vous qu’elle n’est pas faite de cette sorte. […] Nous considérons ces êtres bizarres avec une sorte de bienveillance. […] J’ai peur que plus d’une petite Parisienne ne sorte de l’Odéon un peu trop rêveuse. […] Vacquerie est d’un temps où florissait dans la littérature une sorte de lyrisme moral, où l’on ne voulait pas croire à la fatalité des instincts, où l’on avait foi à la liberté humaine. […] Et cela explique que la pensée de ce péché suprême exerce sur eux une sorte de fascination, et qu’ils en parlent tant, et que leur imagination s’y enfonce et ne s’en puisse dépêtrer.

1819. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

Le souvenir d’Agrippine ne reste attaché à aucune mesure de cette sorte. […] D’aucuns ont vu en lui une sorte de Roger Bontemps de l’exégèse : ceux-là ignorent probablement son article sur la Théologie de Béranger. […] De déterminer avec précision quelles sortes de vérités il en bannit, cela serait long et difficile. […] La sorte d’impression qu’elle a faite sur lui, et la qualité de son amour, vous les devinez. […] Mais les deux derniers actes forment un drame d’une rare noirceur, et que nous ne sentons venir qu’avec une sorte de pénible appréhension.

1820. (1900) La vie et les livres. Cinquième série pp. 1-352

C’est un tableau où sont représentées, en une sorte de cortège triomphal, toutes les gloires dont la France s’enorgueillissait au commencement de l’année 1854. […] Abandonnant désormais son dolman de hussard, il professa pour la garde nationale une sorte d’admiration mystique. […] Son livre est un récit de bivouac, une sorte de fanfare, claironnée avec enthousiasme, tout d’une haleine, par un officier d’Afrique, à qui l’on a ôté trop tôt son sabre et ses galons. […] Dans sa casemate obscure et sonore, le vieil émeutier, très nerveux, est secoué à chaque instant, réveillé, taquiné par toutes sortes de chocs, de paroles et de bruits. […] Son enfance fut ainsi ennoblie par une sorte de poésie aimable et triste que ne connaissent pas les autres Parisiens, plus ou moins hantés par l’obsession trépidante des omnibus et des tramways.

1821. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

Les idées les plus absurdes trouvaient place dans ces sortes de poëmes dramatiques. […] Il y avait une sorte d’élévation dans sa pensée ; et si la langue lui eût prêté plus de charmes peut-être eût-il été un grand poëte dramatique ? […] Mairet, s’il eût vécu à une autre époque, eût pu atteindre à une sorte d’élévation. […] Que je sorte d’ici, non de votre mémoire. […] Par une suite de circonstances politiques, Athalie avait à cette époque une sorte de mérite d’actualité qui servit encore à la faire valoir.

1822. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

Un enterrement catholique, d’autre part, eût supposé un acte d’adhésion et une sorte de désaveu de ses doctrines. […] Là, avec ses collègues Quinet et Mickiewicz, il formait une sorte de triumvirat professoral ; entouré d’une jeunesse ardente, plus avide d’émotions que de science, pénétré de la gravité des temps, il se crut appelé à une sorte d’apostolat social et moral. […] Avec quelque discrétion et quelque piété qu’aient été faits ces raccords, ils ont suffi pour qu’on y ait vu une sorte de collaboration et de remaniement. […] L’homme du peuple y prend des idées d’honneur, des habitudes de propreté, une sorte d’éducation. […] Visiblement une pareille méthode, qui est une sorte d’anatomie sociale, choquera, dans ses premières comme dans ses dernières conclusions, beaucoup de sentiments généreux et respectables.

1823. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

Et cependant on croirait, à vous entendre, que mon honnête brasserie est une sorte de mauvais lieu et que ces messieurs sont de singulières gens. […] « … Au bout de ses lèvres séduisantes, toutes sortes d’arguments et de questions profondes, de promptes répliques et de fortes raisons dormaient et s’éveillaient sans cesse pour son service. […] si on me traitait de la sorte, j’irais me sauver bien vite au fond de ma province. […] On reste tolérant pour le vers, parce qu’il y a une sorte de compromis là-dessous. […] Ils se préoccupent beaucoup des salons, du bon ton, de la grâce, sortes de régions fabuleuses dont ils rêvent la recherche comme Walter Raleigh rêvait l’Eldorado.

1824. (1884) La légende du Parnasse contemporain

Glatigny est une sorte de d’Artagnan qui ferraille à coups de ballades. […] Ce sévère et délicat esprit avait toujours eu peu de goût pour les rumeurs de la foule ; il s’était fait une sorte de gloire à l’écart. […] Nous en avons encore quelques-uns de cette sorte. […] Ces sortes de méprises, au commencement, ne sont pas sans exemple. […] De la sorte s’achèvera, tant bien que mal la tâche entreprise ; et je n’aurai plus qu’à vous remercier de la sympathique indulgence que vous avez bien voulu me témoigner.

1825. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

Un travail médiocre sur Mozart, inséré dans la Revue des deux Mondes, en 1849, lui valut, je ne sais trop pourquoi, une sorte de notoriété sur laquelle il vit encore, à l’heure qu’il est. […] Jules Barbier et Michel Carré viennent de faire représenter aux Variétés une sorte d’opéra-comique, sous ce titre : aux Antipodes. […] Cette cause réside uniquement dans notre manière d’accueillir ces sortes de publications et d’en être impressionnés. […] Il ne comprenait pas que l’à-propos les eût servi avec cette régularité mathématique, de telle sorte qu’elle les fait commencer et s’arrêter ensemble, au port d’armes, sur la même chute d’un vers. […] Le Coq, supposant qu’une population de touristes est debout pour recueillir ses paroles avec avidité, veut bien nous apprendre que, dans la théogonie Hindoue, il existe des enfers de plusieurs sortes.

1826. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

Auger parlait au nom de l’Académie Française ; quand j’eus terminé ma réplique, le 2 mai dernier, j’éprouvai une sorte de pudeur à malmener un corps autrefois si considéré, et dont Racine et Fénélon ont été membres. […] Les poètes qui ne peuvent pas comprendre ces sortes de discussions, fort difficiles, M.  […] Je respecte infiniment ces sortes de Classiques, et je les plains d’être nés dans un siècle où les fils ressemblent si peu à leurs pères. […] En sortant d’une tragédie où nous aurons vu combattre et mourir ce héros farouche et sanguinaire, le connétable de Montmorency, l’électeur le plus libéral et le plus piqué des tours de passepasse qu’on lui a joués aux dernières é… ne pourra se défendre d’une sorte de curiosité bienveillante, en entendant annoncer dans un salon un Montmorency. […] Une bonne foi naïve et un peu bête (1), un dévouement parfait, une sorte de difficulté à être ému par les petits incidents et à les comprendre, mais en revanche une grande constance dans l’émotion et une grande peur de l’enfer, séparent l’Anglais de 1600 des Français de 1820.

1827. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CLe entretien. Molière »

30 Ce que de plus que vous on en pourrait avoir N’est pas un si grand cas pour s’en tant prévaloir31 ; Et je ne sais pourquoi votre âme ainsi s’emporte, Madame, à me pousser de cette étrange sorte. […] … Mon beau-frère, attendez, je vous prie, Vous voulez bien souffrir, pour m’ôter de souci, Que je m’informe un peu des nouvelles d’ici… Tout s’est-il ces deux jours passé de bonne sorte ? […] N’appréhendez-vous point que je ne sois d’humeur À dire à mon mari cette galante ardeur, Et que le prompt avis d’un amour de la sorte Ne pût bien altérer l’amitié qu’il vous porte ? […] Chapelle, qui croyait être au-dessus de ces sortes de choses, le railla sur ce qu’un homme comme lui, qui savait si bien peindre le faible des autres, tombait dans celui qu’il blâmait tous les jours, et lui fit voir que le plus ridicule de tous était d’aimer une personne qui ne répond pas à la tendresse qu’on a pour elle. « Pour moi, lui dit-il, je vous avoue que si j’étais assez malheureux pour me trouver en pareil état, et que je fusse fortement persuadé que la même personne accordât des faveurs à d’autres, j’aurais tant de mépris pour elle, qu’il me guérirait infailliblement de ma passion. […] Vous me direz sans doute qu’il faut être fou pour aimer de cette manière ; mais, pour moi, je crois qu’il n’y a qu’une sorte d’amour, et que les gens qui n’ont point senti de semblable délicatesse n’ont jamais aimé véritablement.

1828. (1772) Discours sur le progrès des lettres en France pp. 2-190

On est dévoré d’ennui, avant que de trouver dans ces sortes de Poësies, quelques endroits passables. […] Nous jugeons aujourd’hui, peut-être avec un peu trop de sévérité & de dédain, ces sortes de spectacles : le mélange indécent des plus grossières bouffonneries avec les choses les plus sacrées, a sans doute de quoi révolter. […] Aujourd’hui la lecture de ces sortes de pièces n’est pas supportable, non pas tant à cause de la rudesse de l’ancien langage ; mais parce qu’on n’y trouve ni sel, ni génie, ni beautés, & que le mauvais goût & la grossiéreté des images, sont, de tous les défauts, ceux qui rebutent le plus. […] Ces efforts ne furent pas tout-à-fait inutiles ; ils accoutumèrent du moins à une sorte de cadence & de mesure dans le style, dont il étoit auparavant entièrement dépourvu. […] Corneille, au contraire, né dans un temps où la guerre civile déchiroit l’Etat, où les factions entraînoient dans des intrigues sanglantes, où les passions les plus fortes jetoient dans les esprits une sorte de courage & d’élévation, donnoient plus de vigueur à l’ame, augmentoient son ressort, Corneille n’avoit vu que des événemens propres à faire germer dans son ame ces sentimens dignes des premiers Romains, & si bien exprimés dans toutes ses Tragédies.

1829. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

Cependant il me paraît plus juste de prendre la légende d’Œdipe pour une sorte de conte philosophique populaire. […] Pour moi, il me semble qu’il y avait déjà une sorte de poésie dans certaines farces de Molière, et une autre sorte encore chez Marivaux et chez Favart. […] Les servitudes qui pèsent sur les jugements humains sont innombrables et de toutes sortes. […] Edgar Poë a merveilleusement analysé ce sentiment qui consiste à aimer et à faire le mal pour lui-même, et avec une sorte de désintéressement diabolique. […] Maujan s’est mis en frais de couleur locale, et où l’on dit couramment : « Je fais des chansons moult joliettes » et « l’amour m’enfièvre de rude sorte ».

1830. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

Dans ces sortes de têtes, les idées font boulet ; l’homme lancé en avant rompt tout, se brise lui-même, recommence le lendemain en sens contraire, et finit par ne plus trouver en lui et hors de lui que des débris. […] On la voit qui tente le passage, dans Coleridge par exemple, théologien philosophe et poëte rêveur, qui s’efforce d’élargir le dogme officiel, et qui, sur la fin de sa vie, devenu une sorte d’oracle, essaye, dans le giron de l’Église, de démêler et de dévoiler devant quelques disciples fidèles le christianisme de l’avenir. […] » Voilà, pour cette sorte d’hommes, la pensée maîtresse qui les rend sérieux, méditatifs et ordinairement tristes1217. […] de l’âme et de Dieu, et lui conte l’histoire d’une bonne femme morte de chagrin dans sa chaumière ; puis avec un solitaire, sorte d’Hamlet sceptique, morose, attristé par la mort des siens et les déceptions de ses longs voyages ; puis avec le pasteur, qui les mène au cimetière du village et leur décrit la vie de plusieurs morts intéressants. […] Après tout, cet homme est convaincu, il a passé sa vie à méditer ces sortes d’idées, elles sont la poésie de sa religion, de sa race et de son climat ; il en est imbu : ses peintures, ses récits, toutes ses interprétations de la nature visible et de la vie humaine ne tendent qu’à mettre l’esprit dans la disposition grave qui est celle de l’homme intérieur.

1831. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — II. (Fin.) » pp. 109-130

Chemin faisant, il recueille toutes sortes d’observations sur le caractère des hommes, de ceux qui gouvernent et de ceux qui sont gouvernés. […] Dans ces sortes de portraits personnels on ne se donne jamais trop de désavantages, même lorsqu’on a l’air de se dire des vérités.

1832. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Saint-Martin, le Philosophe inconnu. — I. » pp. 235-256

Saint-Martin, connu et abordé de la sorte, cesse tout à fait d’être dangereux ; il n’est plus même très imposant, mais il devient presque toujours plus touchant et plus aimable. […] C’est là une sorte de danger auquel n’échappent pas ces âmes humbles et douces, lorsqu’elles prétendent agir et marcher toutes seules dans les sentiers du divin, et faire œuvre d’apôtre et de pape en ce monde : il se trouve qu’il y a un énorme Léviathan d’orgueil caché et dormant au fond de leur lac tranquille52. — Et qu’il ne vienne pas nous dire que ce qu’il sent est plus beau que de l’orgueil, ce n’en est que le plus subtil et le plus spécieux déguisement.

1833. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — II » pp. 150-171

Sa réputation était une sorte de mystère. […] » Il avait raison en un sens, il choisissait bien ses exemples ; mais il avait tort en ce qu’il confondait tous les âges et qu’il ne se figurait pas qu’il avait pu y avoir une belle jeunesse première, une saison d’efflorescence vigoureuse dans la mieux douée des races, se servant de la plus variée et de la plus euphonique des langues, et que sous des conditions uniques il en était sorti toute une poésie et un art primitif, plus voisin de la nature, et qui ne s’est vu qu’une fois : Homère, disait-il avec une sorte de naïveté contente de soi et de son temps et très commune alors, Homère aurait peut-être atteint à la perfection, s’il fût né dans le siècle d’Auguste ou dans le nôtre ; mais né dans des temps où l’art ne s’était point encore montré, n’étant guidé par aucunes règles, éclairé par aucun exemple, on lui doit tenir grand compte de son poème, tout monstrueux qu’il est.

1834. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Souvenirs militaires et intimes du général vicomte de Pelleport, publiés par son fils. » pp. 324-345

De cette sorte, et si l’on s’en tenait à cette règle, la connaissance des faits irait s’accroissant en réalité ; on entendrait successivement bien des témoins, mais des témoins toujours utiles ; on ne recommencerait pas sans cesse d’éternels récits qui n’ont de prix que chez les narrateurs vraiment originaux et compétents, en attendant qu’ils aient rencontré l’artiste définitif et suprême. […] C’était le temps du blocus établi dans toute sa rigueur, et les négociants dont ces mesures prohibitives ruinaient le commerce essayaient de les éluder par tous les moyens : Depuis longtemps, raconte Pelleport, l’une des plus riches maisons de commerce du pays, — je tairai le nom —, avait eu recours à toutes sortes d’expédients pour faire entrer des marchandises anglaises en Hollande ; elle avait échoué.

1835. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « François Villon, sa vie et ses œuvres, par M. Antoine Campaux » pp. 279-302

Il y a deux sortes d’auteurs, je le reconnais de plus en plus. […] Cependant, à vivre de la sorte, Villon avait atteint ses vingt-cinq ans (1456).

1836. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

Il mit une sorte d’amour-propre à ne rien céder. […] Fin et malin, il y mettait une sorte d’ironie à l’égard des rivaux.

1837. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid (suite.) »

J’ai souvent pensé que ce serait à un jeune homme plutôt qu’à un critique vieilli d’expliquer le Cid, de le lire à haute voix et de dire ce qu’il en ressent : je me suis donné, une fois, cette sorte de satisfaction et j’ai fait cette épreuve ; je me suis fait lire le Cid par un jeune ami : c’était lui qui me le commentait comme à vue d’œil par la fraîcheur, la vivacité des sentiments qui s’éveillaient, qui se levaient à tout instant en lui. […] quelle sorte de réduction et d’appropriation toute française (en y laissant une couleur très-suffisamment espagnole) lui a-t-il fait subir, quel compromis a-t-il su trouver quant au lieu, au temps, quant au nombre et aux sentiments des personnages, à leur ton et à leur façon de parler ou d’agir ?

1838. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Essai de critique naturelle, par M. Émile Deschanel. »

Deschanel, et un homme de beaucoup de mérite, qui, dans une situation plus ou moins analogue à la sienne, est resté sombre, triste dans sa critique, amer aux personnes, souvent injuste et sujet aux préventions, appliqué à éviter certains noms et à en chercher d’autres, affecté d’une sorte de préoccupation constante en écrivant. […] Il a rencontré des contradictions de deux sortes.

1839. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [V] »

Au lieu de cela, après toutes sortes de dégoûts et d’ennuis, la lutte terminée, il ne se voyait en position que de demeurer un grand consultant militaire sur le pied de paix, et de redevenir ce qu’il avait été tout d’abord, un écrivain tacticien, ce nom qu’on lui avait jeté si souvent à la tête en manière de raillerie ! […] Le Napoléon de Jomini s’exprime de la sorte : « Notre première entrevue eut lieu sur un radeau au milieu du Niémen.

1840. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [II] »

C’est précisément le contraire qui est vrai historiquement : les langues sont nées comme plantes et herbes, avec toutes sortes de diversités, et la fantaisie des hommes qui s’y joue ne peut tirer d’elles, en définitive, que ce qu’elles permettent et ce qu’elles contiennent. […] Les dix-neuf sortes de vers d’Horace lui font envie.

1841. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ULRIC GUTTINGUER. — Arthur, roman ; 1836. — » pp. 397-422

assez fâcheusement et abondamment de s’y introduire ; mais on s’y laisse moins prendre qu’ailleurs ; on l’y sent tout aussitôt sous les déguisements et les emprunts qu’il tente ; on le rejette avec dégoût, ou plutôt il va naturellement au fond ; et, tandis que, sous l’écorce de la prose, bien des talents équivoques en qualité surnagent, tandis qu’ils atteignent à une contrefaçon assez difficile à démêler, et qu’avec le travail, l’instruction, l’imitation de ce qu’on lit, la répétition assez bien débitée de ce qu’on entend, avec tous ces mérites surchargés, on parvient souvent à une sorte de compilation de fond ou de style, décente, et qui fait fort honnëte contenance, en poésie la qualité fondamentale se dénote aussitôt, la substance des esprits s’y fait toucher dans le plus fin de l’étoffe ; aussi très-peu suffit pour qu’on ait rang, sinon parmi les grands, du moins entre les délicats, et qu’on soit, comme tel, distingué de la muse, de cette muse intérieure qui console : ce qui, j’en conviens, n’empêche pas d’être parfaitement ignoré du vulgaire, comme disent les poëtes, c’est-à-dire du public. […] Il y a toutes sortes de grâces dignes du dix-septième siècle, d’un Bussy-Rabutin, moins bel esprit et plus poëte, et racontant à ses fils ses erreurs, son retour, avec repentance, avec goût ; il y a beaucoup du vicomte de Valmont, qui serait sincèrement devenu chrétien.

1842. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIIIe entretien. Fénelon, (suite) »

Peut-être aussi ce livre était-il destiné à être, au moment de l’avénement du jeune prince à la couronne, la proclamation d’une politique nouvelle, le programme d’un gouvernement fénelonien ; c’était aussi une sorte de candidature indirecte au rôle de premier ministre, dont Fénelon pouvait avoir le pressentiment sans s’en avouer à lui-même l’ambition. […] Le temps l’appelait : les chances de la gloire, de la tyrannie, de la servitude et des malheurs des peuples à la suite des guerres de Louis XIV, avaient soufflé dans toutes les âmes, en Europe, une sorte de pressentiment de ce livre.

1843. (1892) Boileau « Chapitre II. La poésie de Boileau » pp. 44-72

La poésie de Boileau2 Un « homme d’esprit » disait de la poésie de Boileau : « Il y a deux sortes de vers dans Boileau : les plus nombreux qui semblent d’un bon élève de troisième, les moins nombreux qui semblent d’un bon élève de rhétorique. » — « L’homme d’esprit qui parle ainsi, riposte Sainte-Beuve, ne sent pas Boileau poète, et, j’irai plus loin, il ne doit sentir aucun poète en tant que poète. » Car où est le mérite de sentir la poésie de La Fontaine, ou de Chénier, ou de V.  […] Il nous en avait pourtant bien avertis, lui qui jugeait de ses vers par l’oreille et croyait les justifier assez en attestant qu’il n’en avait jamais fait de plus « sonores » ; lui qui défendait le mot de lubricité pour le bon son qu’il faisait à la rime ; lui qui tant d’années avant qu’on l’eût inventé, connaissait l’art de la lecture, et qui lisait ou disait les vers en perfection, de façon à transporter les plus froids auditeurs : il les débitait tout simplement en poète, rendant sensibles toute sorte d’effets d’harmonie et de rythme, qui échappent à la lecture des yeux.

1844. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre III. L’Histoire »

Ce sont tantôt de vastes chroniques, des sortes de poèmes cycliques, comme ce Roman de Brut, ou Geste des Bretons, et ce Roman de Rou, ou Geste des Normands, que rédigea non sans verve un chanoine de Bayeux, Wace (vers 1100-1175), et tantôt des histoires particulières ou des biographies, dont la plus remarquable est une vie anonyme de Guillaume le Maréchal, comte de Pembroke, qu’on a récemment retrouvée60. […] Une littérature religieuse ainsi se forma, en partie traduite, en partie originale, correspondant à la littérature profane, moins riche, mais aussi variée, et couvrant en quelque sorte la même étendue, de l’épopée au fabliau, et du roman à la chronique : récits bibliques ou évangéliques, vies de saints et de saintes, miracles de la Vierge, légendes et traditions de toute sorte et de toute forme, toute une littérature enfin qui, se développant comme la poésie laïque, eut ainsi son âge romanesque, où s’épanouissent à profusion les plus fantastiques miracles, où le merveilleux continu se joue des lois de la nature et parfois des lois de la morale.

1845. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre V. Le roman »

Ils ont créé vraiment le style impressionniste : un style très artistique, qui sacrifie la grammaire à l’impression, qui, par la suppression de tous les mots incolores, inexpressifs, que réclamait l’ancienne régularité de la construction grammaticale, par élimination de tout ce qui n’est qu’articulation de la phrase et signe de rapport, ne laisse subsister, juxtaposés dans une sorte de pointillé, que les termes producteurs de sensations. […] L’œuvre de Maupassant nous représente tous les milieux et tous les types qui sont tombés successivement sous son expérience : paysans de Normandie, petits bourgeois normands ou parisiens, propriétaires ou employés, il a dessiné des types vulgaires avec une puissante sobriété, sans férocité, sans sympathie aussi, parfois avec une sorte de dédain concentré qui donne à son récit un accent d’ironie âpre.

1846. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XII. La littérature et la religion » pp. 294-312

Et quand même on dirait que ces nations sont restées catholiques ou devenues protestantes, parce qu’elles devaient déjà soit à la race, soit au climat, une sorte de prédestination à cette différence de culte ; quand même on ferait ainsi remonter à une cause commune leurs préférences religieuses, politiques, morales, esthétiques, il n’en serait pas moins vrai que leurs croyances sur l’au-delà et sur la destinée humaine, cristallisées dans des institutions permanentes et dans des pratiques séculaires, ne peuvent que maintenir et renforcer leur tempérament primitif. […] Il est pourtant nécessaire et intéressant de savoir que, par exemple, lors de la Renaissance, il y a eu un réveil du paganisme dont on trouverait la trace dans l’œuvre de Ronsard et de bien d’autres : qu’au dix-huitième siècle les surates du Coran ou les maximes de Confucius, témoin les écrits de Montesquieu, de Voltaire, du marquis d’Argens, ont eu parmi les philosophes une sorte de popularité ; que dans notre siècle le bouddhisme, preuve en soit la poésie de Leconte de Lisle ou de Jean Lahor, a rencontré en France des amis et presque des fidèles.

1847. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE XIV »

Dumas, par sa nouvelle pièce, vient de lancer une sorte de défi au public ; la critique doit le relever avec lui. […] Mais elle craint d’offenser son mari, qu’elle respecte et qu’elle aime avec une sorte de passion religieuse, en installant sous son toit ce témoin vivant de sa faute.

1848. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Goethe et de Bettina, traduites de l’allemand par Sébastien Albin. (2 vol. in-8º — 1843.) » pp. 330-352

« C’est par là que je veux commencer, répondit-il ; plus tard je me distinguerai par toutes sortes de choses. » — Et cela s’est réalisé », ajoutait la mère. — Bettina sait toutes ces choses des commencements mieux que Goethe lui-même ; c’est à elle qu’il aura recours dans la suite, quand il voudra les retrouver pour les enregistrer dans ses Mémoires, et elle aura raison de lui dire : « Quant à moi, qu’est-ce que ma vie, sinon un profond miroir de ta vie ?  […] Quand une revue anglaise l’attaqua, il le défendit et par toutes sortes de raisons auxquelles Manzoni n’avait certes pas songé.

1849. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Broglie. » pp. 376-398

En ce qui est de système de procédure civile ou pénale, comme aussi en fait d’économie politique, il a eu, en causant, toutes sortes d’idées ingénieuses au service de ses amis qui s’occupaient de ces matières, et il leur a suggéré bien des vues fines de détail. […] Dans l’un comme dans l’autre cas, la chance est bonne, et la meilleure pour vous serait une sortie par la grande porte. » M. de Broglie avait pratiqué à l’avance ce conseil ; il sentait qu’il ne gouvernait plus son ministère ni la Chambre ; il avait fait sa tâche pour le moment, et il sortit par la grande porte : c’est la seule par où il sorte toujours.

1850. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « L’abbé Galiani. » pp. 421-442

Il prétendait, selon sa façon demi-sérieuse, demi-bouffonne, et où la pensée se doublait du calembour, qu’il y avait trois sortes de raisonnements ou résonnements : 1º raisonnements de cruches ; c’était, à ce qu’il croyait, les plus ordinaires, ceux du commun des hommes ; 2º raisonnements ou résonnements de cloches ; c’étaient ceux de bien des poètes et orateurs, de gens de haut talent, mais qui s’en tenaient trop, selon lui, aux apparences, aux formes majestueuses et retentissantes de l’illusion humaine. […] On dégagerait de la sorte et on mettrait dans tout leur jour des pages fines, neuves, délicates, les lettres sur la Curiosité, sur l’Éducation, celles sur Cicéron, sur Voltaire commentateur de Corneille, celle où il trace le plan d’une Correspondance entre Carlin et Ganganelli, et tant d’autres.

1851. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Mme de Caylus et de ce qu’on appelle Urbanité. » pp. 56-77

Puis, avec l’usage et le temps, il en vint à exprimer plus encore, et à ne pas signifier seulement une qualité du langage et de l’esprit, mais aussi une sorte de vertu et de qualité sociale et morale qui rend un homme aimable aux autres, qui embellit et assure le commerce de la vie. […] L’abbé Gédoyn le sentit si bien (et c’est son honneur), qu’ayant achevé son mémoire par une sorte de compliment pour les académiciens devant qui il le lisait, il se hâta d’y ajouter un post-scriptum, et d’indiquer du doigt Mme de Caylus comme exemple plus concluant, et comme pièce à l’appui.

1852. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Biographie de Camille Desmoulins, par M. Éd. Fleury. (1850.) » pp. 98-122

 » Dans sa célébration de la nuit du 4 août, Camille entonne une sorte d’hymne où il commence par parodier les hymnes d’Église, et où il finit par se souvenir de la veillée de Vénus : Haec nox est… C’est cette nuit, Français, devez-vous dire, bien mieux que de celle du Samedi saint, que nous sommes sortis de la misérable servitude d’Égypte. […] C’est bien lui encore qui, même revenu à une sorte de résipiscence dans son Vieux Cordelier, dira : « Je mourrai avec cette opinion, que pour rendre la France républicaine, heureuse et florissante, il eût suffi d’un peu d’encre et d’une seule guillotine ? 

1853. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame de La Vallière. » pp. 451-473

Faisant allusion à cette chevelure coupée qui est le premier sacrifice de la vie religieuse et qui n’est pas le moindre, Bossuet empruntait la parole d’Isaïe : « J’ai vu les filles de Sion, la tête levée, marchant d’un pas affecté, avec des contenances étudiées, en faisant signe des yeux à droite et à gauche : pour cela, dit le Seigneur, je ferai tomber tous leurs cheveux. » — Quelle sorte de vengeance ! […] Tout entière aux douceurs et aux consolations de la vie cachée, elle ne croyait pas trop les acheter par les austérités et les mortifications qu’elle s’imposait avec ardeur et avec une sorte de raffinement.

1854. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame Necker. » pp. 240-263

Ce n’était pas la moindre singularité de l’époque que cette sorte d’autel au bon et pudique mariage dressé en plein Paris et au milieu de la secte des philosophes. […] En matière de goût, Mme Necker, peu sûre d’elle-même et ne jugeant que par réflexion, ainsi qu’il est ordinaire aux personnes qui ont passé leur jeunesse loin de Paris, crut, en y arrivant, qu’il n’y avait sur ce point qu’à prendre des leçons comme pour tout le reste : « Le seul avantage de ce pays, écrivait-elle après un an de séjour, est de former le goût, mais c’est aux dépens du génie ; on tourne une phrase en mille manières, on compare l’idée par tous ses rapports… » Et elle crut atteindre elle-même au goût en faisant subir à ses idées cette sorte d’épreuve et presque de tourment.

1855. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « L’abbé Maury. Essai sur l’éloquence de la chaire. (Collection Lefèvre.) » pp. 263-286

Ces sortes de ripostes, qui ne lui manquaient jamais, étaient souvent de pure belle humeur et tout simplement gaies, comme le jour où Mirabeau lui disant de la tribune, à propos de je ne sais quelle fausseté de raisonnement, qu’il allait l’enfermer dans un cercle vicieux : « Vous allez donc m’embrasser ?  […] D’Alembert avait honte d’être de l’Académie des sciences ; un mathématicien, un chimiste, etc., ne sont entendus que d’une poignée de gens : le littérateur, l’orateur, s’adressent à l’univers, À l’Académie française, nous regardions les membres de celle des sciences comme nos valets, etc. » Maury aimait fort, en causant, ces sortes d’expressions, valet, gredin.

1856. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le comte-pacha de Bonneval. » pp. 499-522

S’en prenant au protecteur même de l’insulte du protégé, il va adresser de La Haye une lettre au prince Eugène sur le ton d’égal à égal et en lui proposant une sorte de cartel, toujours pour le plus grand honneur et la plus grande gloire de cette reine d’Espagne, fille du Régent. […] Ces articles du lundi ont souvent provoqué des éditions et réimpressions d’ouvrages dont j’avais parlé avec éloge ; cette fois ça été mieux, et il en est sorti toute une aimable inspiration, tout un roman : La Comtesse de Bonneval, histoire du temps de Louis XIV, par lady Georgina Fullerton, livre délicat dans lequel une plume toute française, qu’on dirait contemporaine des personnages qu’elle produit, s’est plu à retracer, à restituer l’enfance de Judith de Biron, à nous raconter les sentiments de la jeune fille ayant son mariage avec le comte de Bonneval, de telle sorte que les lettres qu’on a d’elle n’en soient plus qu’une suite naturelle et qu’on y arrive tout préparé.

1857. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — II. (Suite.) » pp. 23-46

Son corps d’armée en conséquence serait allé se joindre en Normandie au corps de Jourdan, et y aurait formé une sorte de petite armée nationale ou croyant l’être. […] Ce mouvement fatal, exécuté en un si fâcheux moment, avait été provoqué par une sorte de panique des généraux Souham et autres.

1858. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Rollin. » pp. 261-282

D’Aguesseau, résumant cette impression si juste, lui écrivait après l’avoir lu : « J’envie presque à ceux qui étudient à présent, un bonheur qui nous a manqué, je veux dire l’avantage d’être conduit dans les belles-lettres par un guide dont le goût est si sûr, si délié (délié est un peu fort), si propre à faire sentir le vrai et le beau dans tous les ouvrages anciens et modernes. » Voltaire lui-même, qui fut sévère et une fois surtout injuste pour Rollin, l’a proclamé « le premier de son corps qui ait écrit en français avec pureté et noblesse. » Il l’a loué dans Le Temple du goût en des termes qui sont le jugement même, et il est allé jusqu’à appeler le Traité des études « un livre à jamais utile », ce qui est même trop dire, puisque ces sortes de livres n’ont qu’un temps, et que les générations qui en profitent les usent. […] Ces apparences austères gardaient au fond des cœurs la joie, la simplicité, et une sorte d’énergie heureuse qui doit animer la suite de la vie.

1859. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — I. » pp. 389-410

Dès ses débuts, il fut présenté dans la société du baron d’Holbach, y connut Franklin, le monde de Mme Helvétius, et toutes ces influences se combinèrent bientôt, se fixèrent en lui de telle sorte qu’il devint l’élève le plus original peut-être de cette école. […] On remarquera que Volney ne peut s’empêcher de reconnaître dans le merveilleux rapport de cet animal avec le climat auquel il est destiné une sorte d’intention providentielle et divine ; ce sont de ces aveux qui lui échappent rarement, et que l’exactitude seule lui arrache ici.

1860. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — II. (Fin.) » pp. 411-433

L’Assemblée constituante y est saluée la première assemblée d’hommes raisonnables : on a la séance du Jeu de paume, la nuit du 4 Août, résumées en manière d’allégorie, et vues dans une sorte de lanterne magique abstraite. […] Parlant des auteurs de mémoires personnels, il a un morceau très vif contre Jean-Jacques Rousseau et Les Confessions, qu’il estime un livre dangereux et funeste : S’il existait, s’écrie-t-il, un livre où un homme regardé comme vertueux, et presque érigé en patron de secte, se fût peint comme très malheureux ; si cet homme, confessant sa vie, citait de lui un grand nombre de traits d’avilissement, d’infidélité, d’ingratitude ; s’il nous donnait de lui l’idée d’un caractère chagrin, orgueilleux, jaloux ; si, non content de révéler ses fautes qui lui appartiennent, il révélait celles d’autrui qui ne lui appartiennent pas ; si cet homme, doué d’ailleurs de talent comme orateur et comme écrivain, avait acquis une autorité comme philosophe ; s’il n’avait usé de l’un et de l’autre que pour prêcher l’ignorance et ramener l’homme à l’état de brute, et si une secte renouvelée d’Omar ou du Vieux de la Montagne se fût saisie de son nom pour appuyer son nouveau Coran et jeter un manteau de vertu sur la personne du crime, peut-être serait-il difficile, dans cette trop véridique histoire, de trouver un coin d’utilité… Volney, en parlant de la sorte, obéissait à ses premières impressions contre Rousseau, prises dans le monde de d’Holbach ; il parlait aussi avec la conviction d’un homme qui venait de voir l’abus que des fanatiques avaient fait du nom et des doctrines de Rousseau pendant la Révolution, et tout récemment pendant la Terreur.

1861. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre I. Shakespeare — Son génie »

C’est une sorte de rayonnement clair-obscur. […] Le drame de Shakespeare marche avec une sorte de rhythme éperdu ; il est si vaste qu’il chancelle ; il a et donne le vertige ; mais rien n’est solide comme cette grandeur émue.

1862. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre I. Après la mort — Shakespeare — L’Angleterre »

Le comte de La Villette. » En remplaçant « une épaulette » par « un empire », très léger changement, c’était, en quatre mots, toute la destinée de Bonaparte, et une sorte de Mané Thecel Phares écrit d’avance sur cette muraille. […] On y a utilisé tous les bronzes York, Cumberland, Pitt et Peel ; on a, pour la composer, désencombré les places publiques d’un tas de cuivres non justifiés ; on a amalgamé dans cette haute figure toutes sortes de Henris et d’Edouards, on y a fondu les divers Guillaumes et les nombreux Georges, l’Achille de Hyde-Park a fait l’orteil ; c’est beau, voilà Shakespeare presque aussi grand qu’un Pharaon ou qu’un Sésostris.

1863. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre X. Des Livres nécessaires pour l’étude de la Langue Françoise. » pp. 270-314

Pour donner à cette image toute la ressemblance dont elle est susceptible, l’orthographe employe six sortes de caractères.” […] Ces sortes de figures appartiennent à ceux qui les hazardent, & non pas à la langue.

1864. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « V. M. Amédée Thierry » pp. 111-139

Probablement et d’après ce qui se pratiquait par une sorte d’échange entre la Barbarie et la Civilisation, tandis que Aétius faisait ses premières armes chez les Huns, Attila faisait les siennes chez les Romains, étudiant les vices de cette société comme le chasseur étudie les allures d’une proie : faiblesse de l’élément romain et force de l’élément barbare dans les armées, incapacité des empereurs, corruption des hommes d’État, absence de ressort moral sur les sujets, en un mot, tout ce qu’il sut si bien exploiter plus tard et qui servit de levier à son audace et à son génie. » La phraséologie moderne à part, il y a l’éclair du vrai dans ces paroles. […] Thierry a publié sous le nom de Récits d’histoire romaine au ve  siècle un livre sans progrès d’aucune sorte, sans amélioration de talent, sans nouveauté enfin, ni dans ses procédés ni dans le fond des choses, et où il est ni plus ni moins que ce qu’il était déjà, — c’est-à-dire un historien d’une valeur relative et le cadet d’un aîné, qui lui-même n’a pas un mérite absolu.

1865. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre IV. Le rêve »

Je vois toute sorte d’objets défiler devant moi ; aucun d’eux n’existe effectivement. je crois aller et venir, traverser une série d’aventures, alors que je suis couché dans mon lit, bien tranquillement. […] Que la mémoire interprétative se tende, qu’elle fasse attention à la vie, qu’elle sorte enfin du rêve : les événements du dehors scanderont sa marche et ralentiront son allure — comme, dans une horloge, le balancier découpe en tranches et répartit sur une durée de plusieurs jours la détente du ressort qui serait presque instantanée si elle était libre.

1866. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Nous apportons aussi à aimer Racine un sentiment qui est une sorte de nationalisme littéraire. […] Et Grimarest, sorte de « reporter », cicerone, à Paris, pour les étrangers, dut certainement aussi interroger Boileau (mort seulement en 1711). […] Non, il n’est certes plus absolument certain qu’Henriette d’Angleterre ait institué cette sorte de concours secret entre Corneille et Racine. […] Il n’a plus grand’chose à désirer ; et il semble qu’une sorte de détachement commence à s’opérer en lui. […] C’est une sorte de jeune moine chasseur, de jeune Templier qui a consacré sa virginité à la déesse Artémis (la Diane des Latins).

1867. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome I

Il existe, en effet, deux sortes de méfiance. […] Le livre fermé, toutes sortes d’idées s’élèvent dans votre pensée. […] Ces deux sortes de romans sont par définition très différentes. […] Émile Zola d’une autre sorte de roman, le roman sociologique. […] Les grandes révolutions d’idées se font de la sorte.

1868. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Note »

., donnait une certaine importance, surtout dans les salons : le Globe, universitaire et gourmé, avait pour les novateurs une sorte de bienveillance protectrice.

1869. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « VICTORIN FABRE (Œuvres mises en ordre par M. J. Sabbatier. (Tome II, 1844.) » pp. 144-153

Il y a longtemps que la destinée de Victorin Fabre est en butte aux contre-temps de toutes sortes ; on dirait que, même en cette publication dernière, il trouve moyen de nous arriver gauchement ; il est malencontreux encore.

1870. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Études sur Blaise Pascal par M. A. Vinet. »

Je ne veux pas vous dissimuler l’espèce d’effroi qui m’a saisi en me voyant tirer du demi-jour qui me convenait si bien vers une lumière si vive et si inattendue ; ce sentiment est excusable : il y va de trop pour moi, sous toutes sortes de sérieux rapports, d’être jugé avec une si extrême bienveillance dans un article dont vous êtes l’auteur et que vous avez signé.

1871. (1874) Premiers lundis. Tome I « Madame de Maintenon et la Princesse des Ursins — I »

Toutes les formules respectueuses et tendres sont prodiguées sans fadeur, et c’est au milieu de ces adoucissements de toutes sortes que les grandes affaires arrivent à l’oreille délicate et craintive de la mystérieuse épouse de Louis XIV.

1872. (1874) Premiers lundis. Tome I « A. de Lamartine : Harmonies poétiques et religieuses — II »

La Bénédiction de Dieu dans la solitude unit à cette belle réalité de notre sol et de notre nature une sorte de religion salubre qui passe de tous les objets à l’âme, qui la pénètre et la rend saine.

1873. (1874) Premiers lundis. Tome II « Charles de Bernard. Le nœud Gordien. — Gerfaut. »

Eh bien, pour revenir à M. de Bernard, il pourra bien être, s’il le veut, l’Améric Vespuce de cette terre dont M. de Balzac est le Christophe Colomb ; oui, l’observation du monde des dix dernières années, il la possède ; ce fond nouveau de sensibilité, de coquetterie, d’art, de prétentions de toutes sortes, ce continent bizarre qui ressemble fort à une île flottante, il y a pied et n’en sort pas.

1874. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre III. Les traducteurs »

Il a fallu, pour exprimer une telle diversité de choses, faire appel à toutes les ressources du français : il a fallu en élargir les moules et les formes par toute sorte d’analogies et d’emprunts, italianismes, hellénismes, latinismes.

1875. (1897) La crise littéraire et le naturisme (article de La Plume) pp. 206-208

C’est ainsi que les Baudelairiens, les Parnassiens, les Symbolistes composent une sorte de famille intellectuelle contre qui se trouve disposée à lutter la dernière génération.

1876. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IX. Beltrame » pp. 145-157

Ce fut certainement L’Inavertito qui créa au personnage de Scapin une sorte de supériorité parmi les rôles de premiers zanni, c’est-à-dire de valets intrigants26.

1877. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVII. Conclusion » pp. 339-351

Mais ce n’est pas, à notre avis, dans cette sorte de caput mortuum qu’il faut découvrir et signaler le service le plus important que les Italiens rendirent au chef de l’école française.

1878. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préfaces de « Marion de Lorme » (1831-1873) »

Les hommes que les cheveux blancs avertissent et devant qui le temps s’abrège ont des œuvres à terminer, sortes de testament de leur esprit.

1879. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VIII. La mécanique cérébrale »

L’hypothèse des esprits animaux consistait à supposer que les nerfs sont de petits tubes creux remplis d’une sorte de vapeur composée des partie les plus subtiles du sang et sécrétée par le cerveau ce sont de petits corpuscules ronds qui, par leu extrême ténuité, échappent aux sens, et par leu extrême mobilité sont susceptibles des situation les plus variées.

1880. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XV. Des ouvrages sur les différentes parties de la Philosophie. » pp. 333-345

Comme nous sommes dans la classe de ces sortes de lecteurs, nous bornerons là ce que nous avions à dire sur les meilleurs livres qui traitent des différentes parties de la Philosophie.

1881. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 21, du choix des sujets des comedies, où il en faut mettre la scene, des comedies romaines » pp. 157-170

Des raisons opposées me font croire qu’il faut mettre la scene des comedies dans les lieux et dans les tems où elle est répresentée : que son sujet doit être pris entre les évenemens ordinaires, et que ses personnages doivent ressembler par toutes sortes d’endroits au peuple pour qui l’on la compose.

1882. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 40, si le pouvoir de la peinture sur les hommes est plus grand que le pouvoir de la poësie » pp. 393-405

Il faut des figures pour faire entendre sûrement et distinctement, les livres les plus méthodiques qui traitent de ces sortes de choses.

1883. (1860) Ceci n’est pas un livre « Les arrière-petits-fils. Sotie parisienne — Premier tableau » pp. 180-195

Déshabillez-moi donc : il faut que je sorte !

1884. (1912) L’art de lire « Chapitre X. Relire »

Mais ce n’est pas seulement chez les philosophes qu’il arrive que nous fassions des découvertes de ce genre et que nous récoltions regain de cette sorte.

1885. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Proudhon et Couture »

De 1848 à 1852, si vous exceptez, dans l’erreur inouïe, les œuvres de Proudhon, et, dans la beauté pure de la vérité chrétienne, le grand livre de Blanc-Saint-Bonnet (De la Restauration française), deux sortes de productions contraires, mais qui, erreur et vérité à part, sont de ces têtes de saumon qui valent mille grenouilles, comme disait le duc d’Albe, vous n’avez plus rien, pas même les grenouilles, quoique à cette terre généreuse les hommes médiocres n’aient jamais manqué.

1886. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Docteur Véron »

Il veut faire vivre ensemble toutes les finesses : il croit plaire au gouvernement par tout ce qu’il dit de son chef ; bourgeois de Paris aux bourgeois de son département, par un regain d’opposition toujours chère à la bourgeoisie ; et à ses collègues par toutes sortes d’amabilités.

1887. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre VII. De la physique poétique » pp. 221-230

Les poètes théologiens ont senti, par une sorte d’instinct, cette dernière vérité ; et dans les poèmes d’Homère ils ont appelé l’âme (animus), une force sacrée, une puissance mystérieuse, un dieu inconnu.

1888. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

C’est un ouvrage moral et historique, une sorte de compilation sans ordre et sans originalité40, assez lourdement écrite. […] Cet Henri d’Ofterdingen, d’ailleurs inconnu, a donné lieu, de la part des érudits allemands, à toutes sortes de conjectures : l’un d’eux avait proposé, dès 1838, de l’identifier au Tannhäuser. […] Lu judeu Marcu est devenu, par une sorte d’assimilation à Judas, lu Juda-Marcu dans des chants populaires siciliens83. […] Le poète a créé ainsi une sorte de magie nouvelle et charmante, tout imprégnée de l’esprit de son temps, et en faveur de laquelle on lui pardonnera d’avoir affaibli, en la reléguant presque au second plan, l’ingénieuse sagesse du vieux conte. […] On trouve une sorte de parodie de notre conte dans une fable qu’on peut appeler les Trois Vérités du Loup, et qui apparaît d’abord dans le « Romulus de Marie de France » (Hervieux, les Fabulistes latins, t. 

1889. (1858) Du vrai, du beau et du bien (7e éd.) pp. -492

Mais il faut distinguer deux sortes d’abstraction. […] La vérité est placée entre l’intelligence humaine et la suprême intelligence, comme une sorte de médiatrice. […] L’âme dans cette contemplation ressent une joie douce et tranquille, une sorte d’épanouissement. […] Il s’agit maintenant de rechercher l’unité de ces trois sortes de beauté. […] Pénétrons-nous bien de cette pensée, que l’art est aussi à lui-même une sorte de religion.

1890. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

Elle vous souffle une sorte d’ivresse sombre, plus forte que la raison et que la pitié. […] Les vipères que j’ai comme tout le monde dans le cœur, vanité littéraire, ambition, jalousie, soucis, désirs et passions de toute sorte, s’étaient parfaitement assoupies. […] Et c’étaient, pendant des mois, dans les théâtres et sur les places, des exhibitions de toutes sortes de curiosités exotiques. […] On les voit tresser des nattes et toutes sortes d’objets en paille ou en jonc, tisser des étoffes solides et diversement colorées, forger le fer, ciseler des anneaux et des bracelets d’or et d’argent. […] En choisissant bien sa place, on voit, à la clarté bleuâtre des lampes électriques, toutes sortes d’édifices bizarres se renverser, très nets, dans un petit étang.

1891. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIe entretien. Molière et Shakespeare »

Toute la vie est un secret, une sorte de parenthèse énigmatique entre la naissance et l’agonie, entre l’œil qui s’ouvre et l’œil qui se ferme. […] J’ai composé leur boisson du soir de telle sorte que la Nature et la Mort débattent entre elles s’ils vivent ou meurent. […] Il ne faut pas se travailler ainsi l’esprit sur ces sortes d’actions ; on en deviendrait fou.

1892. (1831) Discours aux artistes. De la poésie de notre époque pp. 60-88

La Restauration a été le fantôme qui les a inspirés et qui les a fait croire ; et eux, de leur côté, avec leur voix puissante et leur don créateur, ont communiqué à ce fantôme une sorte de vie galvanique, une vie qui n’était pas en lui, mais que son aspect seul a suffi pour éveiller dans le sein des poètes, et qui lui est revenue par eux. […] Mais c’est aussi par là qu’ils diffèrent profondément de Byron et de tous les poètes que j’appellerais volontiers Byroniens, qui, n’ayant pas admis ce monde de convention, ce monde du passé, dont les deux termes étaient inégalité et malheur sur la terre, égalité et bonheur dans le ciel, ne peuvent pas se reposer dans une froide contemplation des misères de la terre, les étudier seulement pour les peindre, ou les fuir pour se réfugier dans une sorte de stoïcisme divin. […] Mythologie usée, à laquelle le poète ne croit pas, à laquelle personne ne saurait plus croire ; bonne dans les poèmes d’Homère ou dans ceux d’Ossian, ou dans les légendes des moines du Moyen-Âge ; aujourd’hui froides fictions, vain jeu de l’esprit, sorte de demi-rêve fantastique, qui n’a pas même l’illusion que le sommeil prête à nos rêves !

1893. (1929) La société des grands esprits

Victor Brochard ne prêtait à aucune satire de cette sorte et ni même au soupçon de convoiter le succès. […] C’était un ascète, une sorte de saint qui fut vénéré à l’égal de Socrate. […] Cependant, c’est d’abord de l’histoire, et de la sorte la plus réjouissante. […] Ils diffament le paganisme, qui autorise certaines libertés, mais ouvertement, sans bassesse d’aucune sorte. […] Une sorte d’électricité, de crépitement d’étincelles, se dégage de ses livres et s’empare des nerfs du lecteur.

1894. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

Il cultive souvent l’hyperbole et ne trouve jamais de dithyrambes assez échevelés pour ceux qu’il admire, de telle sorte qu’on peut les admirer aussi beaucoup et cependant ne pas s’accorder avec lui. […] « Une sorte d’idolâtrie naïve et naïvement mystérieuse vénère le nom et les reliques de ce briseur d’idoles. » Peut-être, chez certains, mais je préfère la naïveté du bon Ad.  […] Alors on ne peut rechercher sans contradiction la gloire littéraire, qu’on n’achète qu’en se faisant semblable pour plaire et en se transformant en une sorte d’émanation du public qu’il s’agit de conquérir. […] Il lui faudrait une sorte d’anarchie rurale et idyllique, où d’ailleurs le barine pourrait, sans distinction visible et officielle, garder un ascendant patriarcal. […] Fièvres, maladies de toutes sortes, mouches et vermine… Il est vrai que Gide a vu des hippopotames, de grands singes et même un lion.

1895. (1863) Causeries parisiennes. Première série pp. -419

Les vertueux de toute sorte peuvent se donner un peu de bon temps. […] Les Parisiens, plus nombreux qu’on ne veut bien le dire, qui se trouvent chez eux, regardent passer le flot, sans s’y mêler, avec une sorte de curiosité hostile. […] Un père ne dédie pas à son fils un ouvrage consacré à l’analyse de la passion, même lorsqu’elle y est condamnée en dernier ressort ; car il conserve vis-à-vis de cet homme, qui sera toujours son enfant, une sorte de pudeur féminine. […] Malheureusement la carte de la presse commence à se couvrir d’une façon embarrassante de ces sortes d’indications, et pour qui voudrait tenir compte de toutes, la navigation deviendrait singulièrement difficile. […] Il s’écrie : « Quelle sorte de mérite voulez-vous qui (sic) se cache sous cette sorte de figure ?

1896. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

Mais, sans entrer dans cette recherche, il nous suffît qu’en fait les choses se soient passées de la sorte et, qu’à la représentation des scènes de l’Olympe païen, on ait vu succéder, en Flandre comme en Italie, celle des grands événements de l’histoire. […] Ou n’en a pas toujours très bien vu l’importance ; et il est possible que Boileau lui-même, pour toute sorte de raisons, ne l’ait pas nettement aperçue. […] Il faut bien ajouter qu’en général, pour toute sorte de raisons, ces juges mondains ont l’horreur instinctive de tout ce qui est grave et sérieux. […] De telle sorte que ce n’était pas seulement, ici Boileau qui se trouvait être en cause, mais c’était, pour ainsi dire, la Renaissance elle-même. […] Taine, en la citant, .prend à son compte, et ne craint pas d’endosser en passant : « Il y a deux sortes de vers dans Boileau : les plus nombreux qui semblent d’un bon élève de troisième, les moins nombreux qui semblent d’un bon élève de rhétorique » ?

1897. (1895) Nouveaux essais sur la littérature contemporaine

Émile Faguet, un « scolastique », une sorte de docteur « irréfragable » ou « subtil ». […] De telle sorte que, dans le roman comme dans la tragédie, la qualité des personnages a cet effet singulier, mais certain de modifier à la fois la qualité de la psychologie, celle du drame, et, conséquemment, celle de l’émotion. […] Mais toute sorte de questions y sont traitées, ou indiquées, dont le rapport avec la question de race, pour n’être pas d’abord apparent, n’en est pas moins réel, et habilement mis en valeur. Toute sorte d’hypothèses y sont tour à tour critiquées ou suggérées par de bonnes raisons. Toute sorte de paradoxes s’y opposent aux lieux communs de la philosophie de l’histoire, pour nous inquiéter utilement sur leur solidité.

1898. (1862) Notices des œuvres de Shakespeare

Le monde est plein de mal, de toute sorte de mal. […] Il est des esprits formés de telle sorte que Corneille leur donnera plus d’émotions que Voltaire, et une mère se sentira plus troublée, plus agitée à Mérope qu’à Zaïre. […] Les personnages de nos Arlequins nous semblent fort heureusement choisis pour donner un air de vérité à ces sortes de pièces, à cause du masque qui fait indispensablement partie de leur costume, et de ce costume lui-même, qui prête à l’illusion plus que tout autre. […] Celui-ci y venait souvent commander toutes sortes d’ouvrages à l’aiguille que faisaient les religieuses. […] La seconde partie de Henri IV a paru, à ce qu’on croit, en 1598 ; avant cette époque, on représentait sur la scène anglaise une pièce intitulée les Fameuses Victoires de Henri V, sorte de farce tragi-comique dépourvue de tout mérite.

1899. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

« Notre ami Pomponius, lui dis-je alors, veut s’égayer, et il est peut-être dans son droit, car il s’est établi de telle sorte à Athènes que déjà on peut le prendre pour un Athénien, et que je ne serais pas surpris qu’un jour il ne portât le surnom d’Atticus. […] « Quand j’ai vu enfin, dit-il en commençant les Tusculanes, qu’il n’y avait presque plus rien à faire pour moi, ni au forum, ni au sénat, je me suis remis à une sorte d’étude dont le goût m’était toujours resté, mais que d’autres soucis avaient toujours interrompu ou ajourné : j’entends par cette étude la philosophie, qui renferme toutes les connaissances utiles à l’homme pour bien vivre…… « Les Grecs, dit-il, ont excellé plus que nous dans la poésie et dans les arts ; nous les égalons seulement dans l’art oratoire né de la constitution même de Rome ; hors de là nous leur sommes jusqu’ici inférieurs. […] Je faisais donc proposer par ces amis le sujet sur lequel on voulait m’entendre, je discourais sur cette matière, assis ou debout, et, comme nous avons eu ces sortes d’entretiens pendant cinq jours, je les ai rédigés à loisir en autant de livres. » XXXII Voilà l’origine des cinq Méditations ou Tusculanes que nous allons, à notre tour, parcourir avec vous. […] Dieu lui-même ne se présente à nous que sous cette idée d’un esprit pur, sans mélange, dégagé de toute matière corruptible, qui connaît tout, qui meut tout, et qui a de lui-même un mouvement éternel…………………………………………………………………………………………………… « Car, enfin, que faisons-nous en nous éloignant des voluptés sensuelles, de tout emploi public, de toute sorte d’embarras, et même du soin de nos affaires domestiques, qui ont pour objet l’entretien de notre corps ?

1900. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

En effet, l’homme qui possède ces grandes richesses et qui n’est pas satisfait d’ailleurs, n’a sur celui qui, pauvre, est cependant bien partagé en toute autre chose, que deux sortes d’avantages, tandis que celui-ci en a une foule sur l’homme riche et malheureux du reste. […] Chacun d’eux possède sur ce sol artificiel une cabane, dans laquelle il vit : à l’intérieur, une sorte de porte ou de trappe qui se replie sur elle-même donne accès dans le lac à travers les pilotis ; et quand elle est ouverte, pour empêcher les enfants de tomber dans l’eau, ils ont soin de leur attacher un pied avec une corde. […] Tandis qu’elle donnait ainsi un successeur à la royauté de Sparte, il arriva, par une sorte de fatalité, que la première femme d’Anaxandride, qui jusque-là avait été stérile, devint grosse ; mais, quoiqu’elle le fût bien réellement, les parents de la seconde épouse, affectant des doutes, prétendirent qu’elle se vantait à tort de sa fécondité, et qu’elle avait certainement le projet de supposer un enfant. […] Le cinquième, comme ils ne s’éloignaient pas, il crut qu’ils ne s’obstinaient à demeurer que par une sorte de folie, et, s’irritant de ce qui lui paraissait un excès d’impudence, il envoya contre eux les Mèdes et les Cissiens, leur ordonnant de les faire tous prisonniers et de les lui amener vivants.

1901. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. » pp. 230-304

On amène l’enfant sur un brancard orné de feuillages et de fleurs, sorte de pavois rustique, et Barras lui baise respectueusement la main et l’assure de son dévouement profond, quoique éventuel… Voilà bien de la variété, bien de l’agrément, bien de l’esprit, bien de l’ingéniosité, et, semble-t-il, tout ce qu’il faut pour plaire. […] Sardou les traite avec une sorte de négligence et d’ennui, et qu’elles ne le remuent lui-même que médiocrement. […] Mais Malartot, tenancier de beuglant, et ses pensionnaires ; Mme Anaïs, mère de Zaza, une Mme Cardinal, sans aucune tenue et adonnée à la boisson ; le bon Cascart, si soucieux de l’avenir de Zaza et qui conspire si cordialement avec la mère pour sauver la fille en la livrant au bon gâteux Dubuisson ; tous ces gens-là, — dont chacun, pris à part, ne serait peut-être que comique et pourrait même exciter en nous une sorte de sympathie veule et amusée, — ne laissent pas de former, tous ensemble, une société par trop uniformément crapuleuse et autour de qui flotte pesamment une atmosphère par trop épaisse de vice tranquille. […] Mais ces fureurs laissent parfois deviner un envers de sensibilité souffrante, inquiète, et même cette sorte d’humilité qui fait que le pessimiste ne s’excepte point lui-même de son dégoût et de son universelle malédiction.

1902. (1879) À propos de « l’Assommoir »

On avait formé contre lui une sorte de conspiration du silence. […] On y trouve en germes la plupart des traits caractéristiques de son talent : c’est déjà la description minutieuse des hommes et des objets, la tyrannie des choses qui se fait sentir dans toute sa puissance, une intrigue toute simple, mais se développant par elle-même, aboutissant à la catastrophe par une sorte de fatalité. […] Ses romans forment, dans leur ensemble, une sorte de traité de physiologie, qui est pourtant une œuvre d’art. […] Quand l’auteur de Valentine, dans ses plaidoyers contre le mariage, veut perdre une héroïne, elle la fait descendre jusqu’à la faute en la poussant, par toutes sortes de circonstances indépendantes de sa volonté, sur une pente si douce, si insensible, qu’on ne s’en aperçoit pas ; de sorte que lorsque la femme honnête est devenue adultère, elle garde tout son charme et toute sa vertu aux yeux du lecteur ; chacun la plaint, la trouve malheureuse, et se dit : « A sa place, j’aurais fait comme elle ! 

1903. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XI : Distribution géographique »

— Un second fait non moins frappant, dans l’examen des lois générales du monde organisé, c’est que les barrières, de quelque sorte qu’elles soient, ou les obstacles de toute nature aux libres migrations des espèces, sont en connexion, de la manière la plus étroite et la plus importante, avec les différences qu’on observe entre les productions des diverses parties du monde. […] À l’ouest des côtes de l’Amérique s’étend un océan vaste et ouvert, sans une île qui puisse servir de lieu de refuge ou de repos à des émigrants : c’est encore une autre sorte de barrière. […] Il éprouva 98 sortes de graines, la plupart différentes des miennes ; mais il choisit beaucoup de gros fruits, et aussi quelques plantes qui vivent sur les côtes, ce qui devait augmenter la longueur moyenne de leur flottaison, ainsi que leur résistance à l’action de l’eau salée. […] Après avoir rempli de graines de plusieurs sortes l’estomac de poissons morts, je donnai leurs cadavres à des Aigles pêcheurs, à des Cigognes et à des Pélicans ; après de longues heures, ces oiseaux dégorgèrent les graines en pelote ouïes rejetèrent avec leurs excréments, et plusieurs de ces graines se trouvèrent avoir gardé leur faculté de germination.

1904. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Appendice » pp. 511-516

À cela il a été répondu, moins comme contradiction directe à ce que ces éloges avaient, liitérairement, de mérité, que comme correctif et au point de vue où la commission avait à juger l’ouvrage, qu’il ne paraissait point du tout certain que la peinture fidèle de ce vilain monde fût d’un effet moral aussi assuré ; que le personnage même le plus odieux de la pièce avait encore bien du charme ; que le personnage même le plus honnête, et qui fait le rôle de réparateur, était bien mêlé aux autres et en tenait encore pour la conduite et pour le ton ; que le goût du spectateur n’est pas toujours sain, que la curiosité est parfois singulière dans ses caprices, qu’on aime quelquefois à vérifier le mal qu’on vient de voir si spirituellement retracé et si vivant ; que, dans les ouvrages déjà anciens, ces sortes de peintures refroidies n’ont sans doute aucun inconvénient, et que ce n’est plus qu’un tableau de mœurs, mais que l’image très vive et très à nu, et en même temps si amusante, des vices contemporains, court risque de toucher autrement qu’il ne faudrait, et qu’il en peut sortir une contagion subtile, si un large courant de verve purifiante et saine ne circule à côté.

1905. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVIII » pp. 266-276

Le livre sur Jacqueline Pascal est d’ailleurs une très-bonne publication, qui réunit à l’intérêt du fond les qualités littéraires, et cette sorte de prestige éloquent que la plume, comme la parole de M.

1906. (1874) Premiers lundis. Tome II « Doctrine de Saint-Simon »

. — On serait tenté aujourd’hui, en le relisant tout entier (et en particulier ce qui a rapport à Lessing), d’en rapprocher, en guise d’opposition et de contraste, — en une sorte de tête à deux faces à la manière antique, telle que M. 

1907. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre I. Bernardin de Saint-Pierre »

Toute sorte de plans politiques l’occupent, il envoie mémoires sur mémoires aux ministres, sans oublier les mémoires de ses services et de ses droits, se fâche des gratifications pécuniaires qu’on lui accorde, et les empoche après s’être fâché.

1908. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Marcel Prévost et Paul Margueritte »

Ce qui me désole, ce qui fait que je n’ouvre presque jamais sans ennui ni défiance les romans qui m’arrivent par paquets, c’est que je suis toujours sûr d’y trouver des parties entières que je connais d’avance, des développements qui peuvent être « de la bonne ouvrage », mais qui sont à tout le monde, qui m’écœurent parce qu’il me semble que je les aurais moi-même écrits sans effort, et que je voudrais voir réduits à l’essentiel, à des notes brèves et comme mnémotechniques… Dans une littérature aussi vieille que la nôtre, il y a nécessairement des sortes de lieux communs du roman.

1909. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mistral, Frédéric (1830-1914) »

C’est de là qu’il gouverne le Félibrige, sorte d’Église nationale, dont les pontifes, étant poètes, sont souvent peu traitables.

1910. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vigny, Alfred de (1797-1863) »

Il repousse avec une sorte de pudeur virile la tentation d’amuser les désœuvrés des secrets de sa vie ou des mystères de son cœur… l’art est toujours chez lui, en un sens, philosophique… Chacun de ses poèmes : Moïse, Éloa, n’est, si l’on veut bien le prendre, qu’un admirable symbole… C’est une succession de petits ou de grands drames dont chaque partie se relie par une pensée unique, mais l’artiste, nulle part, ne se sacrifie au penseur ; il garde tous ses droits, nous enivre et s’enivre lui-même de poésie, orne d’une grâce infinie chaque détail.

1911. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XI » pp. 89-99

C’était un homme avec qui il fallait compter, pour qui le roi n’eut toujours des égards infinis et beaucoup de confiance, et monseigneur une déférence totale tant qu’il vécut, et qui bien que peu affligé de sa mort, a conservé toujours pour tout ce qui lui a appartenu, et jusques à ses domestiques, toutes sortes d’égards et d’attentions. » Saint-Simon ajoute à ces graves notions, celle-ci, qui n’est pas sans mérite : « La propreté de M. de Montausier, qui vivait avec une grande splendeur, était redoutable à sa table, où il avait été l’inventeur des grandes cuillers et des grandes fourchettes qu’il mit en usage et à la mode. »

1912. (1899) Le monde attend son évangile. À propos de « Fécondité » (La Plume) pp. 700-702

Pourquoi tant de vaillants et magnifiques génies, si experts en toutes sortes d’affaires, si adroits dans la création de chants lyriques, si sublimes par la poésie, si grands chaque fois qu’ils firent des odes ou des harangues, pourquoi donc furent-ils si petits lorsqu’il s’agit pour eux de faire une œuvre utile ? 

1913. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — M. de Voltaire, et l’abbé Desfontaines. » pp. 59-72

Cependant ils lui donnèrent une sorte de réputation.

1914. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre sixième. »

On ne cesse de s’étonner de trouver un pareil vers dans La Fontaine, lui qui dit ailleurs : On ne peut trop louer trois sortes de personnes, Les dieux, sa maîtresse et son roi.

1915. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Mes pensées bizarres sur le dessin » pp. 11-18

Puis je lui expose des enfants, des adultes, des hommes faits, des vieillards, des sujets de tout âge, de tout sexe, pris dans toutes les conditions de la société, toutes sortes de natures, en un mot.

1916. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Michel Van Loo » pp. 66-70

Passons, passons ; mais n’oublions pas que l’artiste qui traite ces sortes de sujets s’en tient à l’imitation de nature ou se jette dans l’emblème, et que ce dernier parti lui impose la nécessité de trouver une expression de génie, une physionomie unique, originale et d’état, l’image énergique et forte d’une qualité individuelle.

1917. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 29, qu’il est des païs où les ouvrages sont plûtôt apprétiez à leur valeur que dans d’autres » pp. 395-408

Enfin dans une nation industrieuse et capable de prendre toute sorte de peine pour gagner sa vie sans être assujettie à un travail reglé, il s’est formé un peuple entier de gens qui cherchent à faire quelque profit par le moïen du commerce des tableaux.

1918. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Philippe II »

Il sait, en effet, de quels éléments elles sont faites : ignorance, sottise, brutalité, envie, aptitude à toutes les corruptions et à tous les aveuglements, et cela sans exception d’aucune sorte.

1919. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Lettres portugaises » pp. 41-51

dans le temps une autre Religieuse, plus complète en désordre, en impiétés, en horreurs de toutes sortes, l’épouvantable Religieuse de Diderot, qui, du moins, est un affreux chef-d’œuvre, et pour laquelle le talent de l’exécution a dû se montrer au moins l’égal de la scélératesse de la pensée ?

1920. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Taine »

, des possibilités de sonnettes qui mettent en branle toutes sortes de sonneries en nous ; car nous ne sommes que des possibilités de systèmes de sonnettes fort compliqués, à ce qu’il paraît.

1921. (1927) André Gide pp. 8-126

Ses livres ne sont que des confidences, où il a exprimé par une sorte de besoin personnel un moment de sa pensée, et qui par la suite ne lui paraissent pas plus importantes que les paperasses jaunies ou les fleurs fanées. Peut-être, certains soirs d’hiver, remue-t-il au coin du feu ces vieux souvenirs et ces archives intimes, mais il se persuade avec une sorte de pudeur maladive qu’il doit dérober au public les traces de son passé. […] André Gide, et plus généralement contre le grouper de la Nouvelle Revue française, et plus radicalement encore contre une certaine sorte de littérature qu’il lui plaît de considérer comme pédantesque et ennuyeuse. […] Je confesse mon goût pour cette sorte d’ouvrages. […] L’excès est souvent marque de disette et la véritable abondance entraîne une sorte de pondération. » Que cela est juste et bien dit !

1922. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

» C’est une question, qu’il y aurait lieu de discuter, et, dans cette sorte de stupeur admirative que nos dilettantes éprouvent ou feignent d’éprouver en présence d’un César Borgia, — lequel peut-être, en sa qualité de fils de son père, était espagnol autant qu’italien, — on trouverait qu’il entre bien de l’ingénuité. […] « Nous autres Allemands… nous sommes comme une toile nue, mais les Italiens sont peints et bariolés de toutes sortes d’opinions fausses… Leurs jeûnes sont plus splendides que nos plus somptueux festins… Si nous dépensons un florin en habits, ils en mettent dix à un vêtement de soie… Ils célèbrent le Carnaval avec une inconvenance et une folie extrêmes. » [Cf.  […] 3º Les Œuvres. — Les Œuvres de Baïf se composent : — 1º de neuf livres d’Amours, comprenant les Amours de Francine, en quatre livres ; les Amours de Méline, en deux livres ; les Amours diverses, en trois livres ; — 2º de ses Météores ; — 3º de neuf livres de Poèmes sur toutes sortes de sujets ; — 4º de dix-neuf Églogues, plus ou moins traduites ou imitées de celles de Théocrite et de Virgile ; — 5º de cinq livres de Passe-temps ; — 6º et de quatre livres de Mimes, qui sont bien le plus fastidieux recueil de toutes sortes de trivialités et de moralités. […] XXV, p. 261]. — Son intention déclarée de réagir contre le paganisme ambiant. — La Première Sepmaine, 1579, et La Seconde, 1584. — La Première est une adoration de Dieu dans les merveilles de la nature ; — la Seconde est une sorte d’histoire universelle. — La description et l’éloquence dans les poésies de Du Bartas. — Du style de Du Bartas et de l’absence d’art qui le caractérise. — Qu’il est responsable avec Baïf du discrédit où est tombé Ronsard. — De Du Bartas comme caricature de Ronsard. — Efforts inutiles de la critique pour le relever. — Son influence est aussi difficile à saisir que son œuvre a été populaire en son temps. — Explication de cette singularité.

1923. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

Il attribua de bonne heure à la vérité scientifique une sorte de prééminence qui la mettait fort au-dessus des autres objets où se précipite le désir humain. […] Agité d’une sorte d’ivresse intellectuelle, atteint (c’est lui qui le déclare) d’une véritable encéphalite, il rationalisa éperdument. […] En faisant de l’Arche sa voisine et presque sa vassale, le fils d’Isaï faisait, de sa propre fonction, une sorte de lieutenance de Iahveh. […] Une sorte d’assistance publique, d’ordre supérieur et moral, leur distribuerait des rêves, comme on distribue des bons de pain aux indigents. […] Il est obligé d’écouter plus qu’il ne le voudrait ces sortes de gens que Molière appelait des « fâcheux » et que nous désignons d’un nom moins élégant.

1924. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Il est d’ailleurs nécessaire qu’il agisse de la sorte au lieu d’imiter l’animal. […] … Hé non ; il y a longtemps que j’ai renoncé à cette sorte de divertissement. […] En somme, l’art n’est plus pour eux qu’une sorte d’amusette destinée à leur faire oublier l’existence. […] — N’es-tu pas fatigué de t’agiter de la sorte ? […] De la sorte, je pose les bornes entre lesquelles se développeront logiquement les strophes intermédiaires.

1925. (1903) Le problème de l’avenir latin

Maîtrisée, la Gaule se ploie au joug, non seulement sans regret, mais plutôt avec une sorte de contentement intime. […] Que signifie cette sorte d’indifférence en laquelle nous sommes plongés, plus voisine du coma que de cette ferme assurance de l’être supérieur et tout puissant qui contemple de haut le spectacle du monde ? […] La foule des esprits et des curiosités qu’elle attire, son prestige toujours vivant, cette sorte de fascination qui émane d’elle n’en sont-ils pas l’éclatant témoignage ?  […] Une intelligence toute-puissante, celle d’un homme ou d’un comité, peu importe : mais elle exigerait une sorte de dictature de l’intelligence.‌ […] Il faudrait ensuite qu’il établît une sorte de programme de l’œuvre à accomplir.

1926. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 3665-7857

Ces sortes de scenes sont comme des miroirs où la nature, ailleurs peinte avec le coloris de l’art, se répete dans toute sa simplicité. […] Cette sorte d’esprit n’est pas plus nécessaire pour joüer le rôle d’Ariane, qu’il ne l’a été pour composer les fables de la Fontaine & les tragédies de Corneille. […] Il y a différentes sortes de définitions oratoires. […] En un mot il n’y a qu’une sorte d’objets qui doivent être bannis de la Poésie, comme de la Peinture : ce sont les objets dégoûtans, & la rusticité peut ne pas l’être. […] Ce n’est pas que dans ces sujets même il n’y ait une sorte de vraissemblance à garder, mais elle est relative au poëte.

1927. (1903) Propos de théâtre. Première série

Il faut tenir son livre actuel pour une sorte de suite de son journal. […] Le volume que nous avons sous les yeux est une sorte d’introduction à cette grande étude dont je parle, et c’est comme cela qu’il faut l’entendre. […] On pleure qu’il en soit de la sorte, mais il en est de la sorte, et on se soumet. […] Ne vous relâchez pas, et faites bien en sorte D’empêcher que sur vous ma mère ne l’emporte. […] Elle est femme après tout, et c’est seulement l’habitude de ces sortes de choses qui lui manque.

1928. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Saint-Arnaud. Ses lettres publiées par sa famille, et autres lettres inédites » pp. 412-452

on a chance de telle sorte d’avoir peut-être à la fin un grand jour dans sa vie, et de n’y être pas pris au dépourvu. […] Il faut que je sorte de la position où je suis, ou que je tombe avec quelque gloire. » L’occasion, une occasion ! […] Mais même quand il a l’air de se fâcher, ce n’est que du bout des nerfs, et une sorte de gaieté se mêle aux reproches comme une mousse piquante : « Il n’y a de charbon nulle part, et Ducos ordonne de chauffer avec le patriotisme des marins.

1929. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque (2e partie) » pp. 81-155

C’est là qu’il écrivit aussi quelques-unes de ses odes de longue haleine appelées Trionfi, sortes de dithyrambes philosophiques où les chants mystiques du Dante furent évidemment ses modèles. […] Ce poème, objet d’une sorte de superstition peu raisonnée en Italie et en France, choquait le goût délicat et le type antique de la poésie homérique ou virgilienne de Pétrarque. […] Tu l’aurais recueilli et honoré s’il avait été capable de trahison, d’avarice, d’envie, d’ingratitude et de toute sorte de crimes.

1930. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

Après avoir suivi les détours de ce chemin pittoresque dont les moindres accidents réveillent des souvenirs et dont l’effet général tend à plonger dans une sorte de rêverie machinale, vous apercevez un renfoncement assez sombre, au centre duquel est cachée la porte de la maison à M.  […] Les avaricieux en avaient une sorte de certitude en voyant les yeux du bonhomme, auxquels le métal jaune semblait avoir communiqué ses teintes. […] En s’apercevant enfin du froid dénûment de la maison paternelle, la pauvre fille concevait une sorte de dépit de ne pouvoir la mettre en harmonie avec l’élégance de son cousin.

1931. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIe entretien. L’Imitation de Jésus-Christ » pp. 97-176

La nature meurt à regret, et ne veut être ni gênée, ni domptée, ni abaissée, ni soumise volontairement au joug : la grâce, au contraire, porte à la mortification, à résister à la sensualité, à chercher à être dans la dépendance, à désirer de se vaincre, et à ne vouloir faire aucun usage de sa liberté ; elle aime à être retenue sous la discipline, et ne désire de dominer sur personne ; mais elle est disposée à vivre, à demeurer, à être toujours sous la dépendance de Dieu, et à se soumettre humblement pour l’amour de Dieu à toutes sortes de personnes. […] Soyez donc toujours prêt, et vivez de telle sorte que la mort ne vous surprenne jamais. […] Cet amour tendre et doux que vous éprouvez quelquefois est l’effet de la présence de la grâce, et une sorte d’avant-goût de la patrie céleste ; il n’y faut pas chercher trop d’appui, parce qu’il passe comme il est venu.

1932. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

Fior d’Aliza Chapitre premier I …………………………………………………………………………………………………………………………………………… Après ces grandes fièvres de l’âme qui l’exaltent jusqu’au ciel et qui la précipitent tour à tour jusque dans l’abattement du désespoir, on reste quelque temps dans une sorte d’immobilité insensible, comme un homme tombé d’un haut lieu à terre, qui ne sent plus battre ses tempes, et qui ne donne plus aucun signe de vie. […] XXXII Ma renommée de poète à peine éclos, ma qualité de diplomate français, l’accueil dont j’étais l’objet à la cour du souverain, mon bonheur intérieur, la présence de mes meilleurs amis, le loisir réservé à la poésie de ma vie comme à celle de mes pensées, ma reconnaissance pour tous ces dons de la Providence et mon penchant à la contemplation pieuse qui s’est toujours accru en moi dans les moments heureux de mon existence, comme les parfums de la terre qui s’élèvent mieux sous les rayons du soleil que sous les frimas des mauvais climats, semblaient me promettre une félicité calme dont je remerciais ma destinée ; lorsqu’un événement étrange et inattendu vint changer du jour au lendemain cet agréable état de mon âme en une sorte de proscription sociale qui se déclara soudainement contre moi, et qui me fit craindre un moment de voir ma carrière diplomatique coupée et abrégée au moins en Italie, ce pays du monde dont j’aimais le plus à me faire une patrie d’adoption. […] Le genre même de l’ouvrage peut rendre raison d’une pareille dissemblance : ce cinquième chant est, en effet, une continuation de l’œuvre d’un autre poète, œuvre où cet autre poète célébrait son propre caractère et ses impressions les plus intimes ; sorte de composition où l’auteur doit, plus que tout autre, se dépouiller de lui-même et se perdre dans sa fiction.

1933. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1886 » pp. 101-162

Une sorte d’ivresse intellectuelle, hachichée, dit Rollinat, qui empêchait tout travail, le mettant tout entier dans la dépense orgiaque de la conversation, en ce logis, où se disait qu’on causait, comme en nul autre endroit de Paris. […] De là, par la porte ouverte, j’entends les glouglous de toutes sortes de boissons, qu’avale, coup sur coup, dans sa soif inextinguible, le blessé ; j’entends la toux incessante de la femme phtisique ; j’entends la gronderie de la bonne, qui dit à un enfant : « Vous profitez de ce que votre père est malade pour ne pas travailler. » On attend le chirurgien qui ne vient pas. […] que nous vous remercions, d’avoir imprimé ce que nous sentons… » Il y a des carmélites qui m’ont fait dire qu’elles prieraient pour moi, samedi… et ma béguine qui vient d’entrer chez moi, et à qui on a dit que j’étais une sorte de curé laïque… elle ne sait plus où elle en est… Oui, oui, il n’y a plus un seul exemplaire… les 2 000 sont partis… on va mettre huit machines… C’est éreintant tout de même… J’ai parlé huit heures, aujourd’hui… je n’ai plus de voix ! 

1934. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Robert » pp. 222-249

Quelquefois il erre soucieux, inquiet, promenant ses regards autour de lui, saisissant tout, renonçant à tout, prenant, quittant toutes sortes d’instrumens et de vêtemens jusqu’à ce qu’il ait rencontré celui qu’il cherche et que l’énergie naturelle et secrète ne lui désigne pas, car elle est aveugle. […] Si l’on n’exige dans ces sortes de compositions que les effets de la perspective et de la lumière, on sera toujours plus ou moins content de Robert. […] Montrez-moi tous les genres d’architecture et toutes les sortes d’édifices ; mais avec quelques caractères qui spécifient les lieux, les mœurs, les temps, les usages et les personnes ; qu’en ce sens vos ruines soient encore savantes.

1935. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Vinet, en parlant du Recueil des Pleurs de Mme Valmore, n’a pu s’empêcher de voir, lui chrétien positif, une sorte de sacrilège dans cette confusion d’adorations par laquelle elle mêlait Dieu et les anges à ses divers amours, et même au plus orageux de tous : c’est qu’aucun amour, digne de ce nom et sincère, n’était profane à ses yeux72. […] Des obstacles de bien des sortes donnent un démenti à ce mot toujours… Mais tu vois aussi que la persévérance dans le bien touche toujours la bonté de Dieu qui semble dire à la fin : “Laissez-la faire.”

1936. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « M. MIGNET. » pp. 225-256

Ces deux jeunes esprits entraient dans la lutte bien persuadés que la dynastie (par suite de toutes sortes de raisons et de circonstances générales ou individuelles dont ils n’étaient pas embarrassés de rendre compte) ne se résignerait jamais à subir le gouvernement représentatif ainsi entendu, et dès lors ils tenaient pour certaine l’analogie essentielle qui se reproduirait jusqu’à la fin entre la révolution française et la révolution d’Angleterre, et qui amènerait pour nous au dernier acte un changement de dynastie. […] Appliquant à ses propres travaux les conditions qu’il exige, et s’aidant de toutes les ressources dont il dispose, M.Mignet est ainsi parvenu à réunir pour base de son Histoire de la Réformation jusqu’à 400 volumes de correspondances manuscrites de toutes sortes : il y a là de quoi fixer avec précision bien des ressorts secrets, et couper court à bien des controverses.

1937. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre IV. Construction de la société future »

Contre lui la révolte n’est qu’une juste défense ; quand nous nous ôtons de ses mains, nous ne faisons que reprendre ce qu’il détient à tort et ce qui est légitimement à nous  En second lieu, le code social, tel qu’on vient de l’exposer, va, une fois promulgué, s’appliquer sans obscurité ni résistance : car il est une sorte de géométrie morale plus simple que l’autre, réduite aux premiers éléments, fondée sur la notion la plus claire et la plus vulgaire, et conduisant en quatre pas aux vérités capitales. […] Antérieurement au contrat social, il n’y a pas de droit véritable ; car le droit véritable ne naît que par le contrat social, seul valable, puisqu’il est le seul qui soit dressé entre des êtres parfaitement égaux et parfaitement libres, être abstraits, sortes d’unités mathématiques, toutes de même valeur, toutes ayant le même rôle, et dont nulle inégalité ou contrainte ne vient troubler les conventions.

1938. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre II. La jeunesse de Voltaire, (1694-1755) »

Il avait vu les dernières années du grand roi ; sa vie accidentée le mit à même de consulter nombre de personnes qui avaient touché aux affaires, hanté la cour, ou que leurs pères avaient instruits de toute sorte de détails originaux et authentiques. […] Il abstrait, il analyse, il condense ; dans cette manipulation, le réel, le sensible, la couleur s’évanouissent ; ce n’est pas seulement le dramatique qui fait défaut à cette histoire, malgré la prétention de Voltaire ; c’est cette sorte de résurrection du passé qui seule peut le faire connaître.

1939. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Ferdinand Fabre  »

On a dit que sa passion du pouvoir n’avait guère les allures d’une passion ecclésiastique ; qu’elle était trop fougueuse, imprudente et emportée ; qu’il n’est pas vraisemblable qu’un vicaire général laisse dehors, la nuit, devant la porte fermée de la cathédrale, sous le vent et la pluie, le cercueil d’un évêque : l’esprit de corps est si puissant dans le clergé qu’il est infiniment rare que les haines particulières s’y manifestent par des actes capables de compromettre le clergé tout entier, de scandaliser les fidèles et de réjouir les impies ; et comme ici la publicité de la vengeance s’aggrave d’une sorte de sacrilège, on peut hardiment contester la vérité de cet épisode si lugubrement dramatique. […] Son orgueil même n’exclut point, en cet instant, une sorte d’humilité ; car, s’il est plus grand devant les hommes, il doit plus à Dieu.

1940. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre huitième »

Par cette négligence des grands monuments de l’antiquité chrétienne s’explique un défaut sensible de l’Esprit des lois : c’est cette sorte d’indifférence où glisse, faute de principes certains, l’impartialité de Montesquieu. […] Il peut se faire qu’on sorte du commerce de Montesquieu un peu trop content de son esprit ; mais on en sortira toujours meilleur citoyen.

1941. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’expression de l’amour chez les poètes symbolistes » pp. 57-90

Tout de même, l’interdit de l’Église pèse peut-être moins dans leurs hésitations que la qualité de leur nature et une sorte d’orgueil propre à leur génération. […] D’autres y affichent l’orgueil satanique de damnés et y viennent avec une sorte d’exaspération, de bravade, de défi qui ne fait que renforcer les préventions ambiantes et leur propre discrédit.

1942. (1890) L’avenir de la science « XXII » pp. 441-461

L’honneur de la philosophie est d’avoir eu toujours pour ennemis les hommes frivoles et immoraux, qui, ne trouvant point en eux l’instinct des belles choses, déclarent hardiment que la nature humaine est laide et mauvaise et embrassent avec une sorte de frénésie toute doctrine qui humilie l’homme et le tient fortement sous la dépendance. […] L’extrême réflexion amène ainsi fatalement une sorte d’affadissement et de scepticisme léger, qui serait la mort de l’humanité, si elle y trempait tout entière.

1943. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Discours préliminaire, au lecteur citoyen. » pp. 55-106

Quand je formai le dessein de mon Livre, la contagion philosophique avoit infecté les objets les plus intéressans pour l’humanité ; ses ravages faisoient tous les jours de nouveaux progrès : j’avois donc à prémunir les Esprits contre un poison qui se glissoit par-tout & sous toute sorte de formes, qui menaçoit tous les individus : il falloit, pour le détruire, l’attaquer toutes les fois que je pouvois en reconnoître les traces. […] Je ne crois pas devoir dissimuler que le même Auteur & celui qui a emprunté le nom de mon Pere pour m’injurier, m’ont reproché l’un & l’autre mes jugemens sur les Pieces de Théatre, sous prétexte qu’il ne convient pas à un Abbé de lire ces sortes de Productions.

1944. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre VIII »

Un pécheur de sa sorte ne mérite pas d’être absous au son des tambours. […] Pour émouvoir vivement, au théâtre, l’adultère a besoin d’une sorte de flagrant délit.

1945. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de Pompadour. Mémoires de Mme Du Hausset, sa femme de chambre. (Collection Didot.) » pp. 486-511

On le vit, pour ses débuts, successivement épris des trois sœurs filles de Mme de Nesle, tant l’habitude et une sorte de routine le dominaient encore jusque dans l’inconstance. […] Ce livre de Mme Du Hausset laisse une impression singulière ; il est écrit avec une sorte de naïveté et d’ingénuité qui s’est conservée assez honnête dans le voisinage du vice : « Voilà ce que c’est que la Cour, tout est corrompu du grand au petit », disais-je un jour à Madame, qui me parlait de quelques faits qui étaient à ma connaissance. — « Je pourrais t’en dire bien d’autres, m’ajouta-t-elle ; mais la petite chambre où tu te tiens souvent t’en apprend assez. » Mme de Pompadour, après le premier moment passé de féerie et d’éblouissement, jugea sa situation ce qu’elle était, et, tout en aimant le roi, elle ne garda aucune illusion sur son caractère ni sur l’espèce d’affection dont elle était l’objet.

1946. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Bussy-Rabutin. » pp. 360-383

Au siège devant Mardyck (août 1646), les ennemis ayant fait une sortie, non content de les repousser de sa tranchée, Bussy, sur un mot du duc de Nemours, tint une sorte de gageure que lui-même appelle une folie, et il s’aventura à vouloir rejeter et relancer avec une faible élite le gros des assaillants jusque sur leurs palissades, si bien qu’aux premières décharges la plupart des siens, et les plus marquants, étaient hors de combat ; mais lui, qui n’avait eu encore que deux chevaux tués, tenait ferme dans cette attaque sans but et se faisait un point d’honneur de voir l’ennemi se retirer le premier : il fallut que le duc d’Enghien (le Grand Condé) lui fit donner l’ordre de se retirer, ajoutant que, « s’il avait à prendre un second dans l’armée, il n’en choisirait point d’autre ». […] Voyant Bussy essayer ainsi de reparaître à la Cour, vieilli, usé, hors de mode, et venir remettre en question, devant une génération nouvelle de courtisans, jusqu’à sa réputation d’homme d’esprit : Quand on a, disait-il, renoncé à sa fortune par sa faute, et quand on a bien voulu faire tout ce que M. de Bussy a fait de propos délibéré, on doit passer le reste de ses jours dans la retraite, et soutenir avec quelque sorte de dignité un rôle fâcheux dont on s’est chargé mal à propos.

1947. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre I. Le Bovarysme chez les personnages de Flaubert »

Les deux lignes dont on vient de fixer la valeur psychologique se détachent alors du même point, divergeant plus ou moins, selon que les tendances qu’elles figurent diffèrent plus ou moins, engendrant de la sorte un angle plus ou moins obtus, selon que l’énergie individuelle est plus ou moins divisée avec elle-i même. […] Flaubert avait donné un premier titre à L’Éducation sentimentale : il avait nommé ce livre Les Fruits secs, soulignant de la sorte les conséquences les plus fréquentes qu’entraîne chez des natures médiocres une fausse conception de leur pouvoir et de leurs aptitudes.

1948. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1859 » pp. 265-300

Ce sont les aperçus religieux de Swedenborg, mais ça n’a pas de base… Malaise des esprits, trouble des âmes, religiosité remuant dans l’ombre, agitations sourdes de la veillée d’armes d’une suprême bataille livrée par le catholicisme, toute une mine de mysticisme couvant sous le scepticisme du xixe  siècle, il y a de cela dans les paroles de mon dentiste, sous le coup de la question italienne, des lettres pastorales des évêques, de la levée de boucliers de l’Église en faveur du pouvoir temporel ; et il y a dans ces paroles comme l’annonce d’une sorte de fièvre et de délire des consciences ; et j’y vois, germant déjà dans le petit bourgeois éclairé, l’anarchie des croyances et le gâchis social que cela prépare dans un avenir très prochain. […] Et dans la salle on entend les femmes murmurer dans des sortes de pâmoisons ; « Oh !

1949. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre III. L’histoire réelle — Chacun remis à sa place »

Et en effet l’habileté des gouvernants et l’apathie des obéissants ont arrangé et emmêlé les choses de telle sorte que toutes ces formes du néant princier tiennent de la place dans la destinée humaine, et que la paix et la guerre, la mise en marche des armées et des flottes, le recul ou le progrès de la civilisation, dépendent de la tasse de thé de la reine Anne ou du chasse-mouche du dey d’Alger. […] Ce n’est pas sans une sorte de terreur religieuse qu’on voit des astres devenir spectres.

1950. (1856) Les lettres et l’homme de lettres au XIXe siècle pp. -30

Le cabinet, les conseils, les audiences, les devoirs de toute sorte, les soucis, les affaires, les plaisirs qui sont des affaires, suffisent et au-delà pour absorber tous ses instants. […] Vous distribuez des places, des faveurs de toutes sortes : réservez pour eux les emplois qui exigent de l’intelligence, mais qui laissent des loisirs.

1951. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre V. La parole intérieure et la pensée. — Premier problème : leurs positions respectives dans la durée. »

Mais elle lui est plus intimement unie que les autres signes ; une fois les habitudes de l’âme solidement constituées, l’idée n’apparaît plus guère sans signe intérieur, ni le signe intérieur sans son idée ; l’idée complétée par le signe forme une sorte de molécule, dont la conscience ne distingue pas les éléments constitutifs. […] Egger résume et adapte à sa problématique : « noein phantasia tis esti, è mè aneu phantasias », c’est-à-dire « l’opération de l’intelligence (=intellection) est une sorte de représentation ou ne va pas sans représentation » (trad. d’après R.

1952. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

Breton comme Rousseau est Genevois, Bonaparte Corse, ce pur Français devient, par sa position d’émigré décoratif et stylisé, excentrique à son temps, une sorte d’étranger honoraire. […] Le positivisme, qui n’est originellement qu’une dissidence, ou une sorte, de saint-simonisme, et qui en conserve l’essentiel, a gardé plus rigoureusement que lui le contact avec les formes pures de l’intelligence. […] Deux sortes de techniques importent à la littérature : les techniques proprement littéraires, et les techniques matérielles qui servent à la propulsion et à l’expansion de la littérature. […] La révolution littéraire ayant suivi d’une génération la révolution politique, prendra cette révolution politique comme une sorte d’Ancien Testament qui symbolisera la Révolution de l’esprit, la révolution des lettres, la révolution du goût. […] Elles font, dirait-on presque, avec Cromwell qu’elles précèdent et suivent, une sorte de trilogie, la trilogie de l’essai, du métier, de la technique.

1953. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Note »

« Ce 7 décembre 1834. » Les explications données par Béranger réparèrent un peu les effets de la médisance et maintinrent de bons rapports entre nous, comme le prouve la lettre suivante, postérieure de quelques mois ; il y est question de bien des choses qui ne sont pas hors de propos dans ces volumes de contemporains : « Mon cher Béranger, « Une petite circonstance que je vous dirai (à la fin de ma lettre) me fournissant le prétexte de vous écrire, je le saisis avec une sorte d’empressement, bien justifié par le regret de ne vous avoir pas dit adieu et par l’incertitude où je suis du temps où je vous reverrai.

1954. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Oberman, édition nouvelle, 1833 »

Point de gloire, point d’éclat, point d’injustice vive et criante, rien qu’une injustice muette, pesante et durable ; puis, avec cela, une sorte d’effet lent, caché, maladif, qui allait s’adresser de loin en loin à quelques âmes rares et y produire des agitations singulières.

1955. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES » pp. 456-468

Je pourrais bien le clore, comme j’ai fait pour d’autres, par une sorte de préface en Post-scriptum ; je devrais peut-être répondre à quelques critiques, à des attaques même (car j’en ai essuyé de violentes et vraiment d’injustes) ; mais j’aime mieux tirer de mon tiroir quelques-unes de ces pensées familières que je n’écris guère que pour moi.

1956. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la Révolution française. IXe et Xe volumes »

L’idée de corrompre Carnot eût été par trop absurde ; mais, disposé comme il l’était en ce moment, lassé du régime des coups d’État, troublé peut-être de quelques importuns souvenirs, et, par une sorte d’expiation, voulant désormais l’ordre légal avec autant d’énergie qu’il avait voulu la dictature, il y avait moyen de l’entreprendre et de l’abuser.

1957. (1874) Premiers lundis. Tome II « Thomas Jefferson. Mélanges politiques et philosophiques, extraits de ses Mémoires et de sa correspondance, avec une introduction par M. Conseil — II »

Comme il résulte des tables de mortalité d’alors, que la majorité des adultes qui existent à un moment donné, doit avoir quitté la vie au bout de dix-neuf ans environ, de telle sorte qu’à la fin de cette période une majorité nouvelle remplace la première, Jefferson conclut que toute dette publique dont le remboursement ne se fait pas avant la dix-neuvième année, à partir du jour de l’emprunt, tombe sur des générations qui ne l’ont pas contractée, et qui réellement ont le droit de ne pas se croire obligées en bonne morale.

1958. (1874) Premiers lundis. Tome II « Henri Heine. De la France. »

Chaque flèche qu’il décochait de la sorte portait en même temps un message à notre louange ; nous devons aimer en lui un de nos alliés les plus compromis et les plus fervents.

1959. (1875) Premiers lundis. Tome III « Profession de foi »

L’unité pratique du Globe parut résider en lui ; nul en effet ne porta plus constamment et ne soutint plus haut dans la lutte le drapeau de liberté, en ralliant alentour bien des défenseurs inégaux du principe, et en les maintenant jusqu’au bout dans une sorte d’harmonie, malgré les diversités profondes et croissantes.

1960. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Introduction » pp. 3-17

Entre ses mains la critique littéraire devient une sorte d’apologie du christianisme.

1961. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre I. Influence de la Révolution sur la littérature »

Les œuvres où se continuait la précédente époque nous apparaissent noyées au milieu du fatras, des platitudes, des grossièretés, des violences sans caractère et sans décence, par où toute sorte d’écrivassiers flattèrent les passions du peuple, et les entretinrent honteusement sous prétexte de se mettre à sa portée.

1962. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre IV. La comédie »

Et de plus, une sorte de tristesse philosophique imprègne certaines scènes, où la désillusion pessimiste apparaît à la suite de la ruine de la volonté.

1963. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes maudits » pp. 101-114

Cette femme qui, malgré la flamme qu’elle portait au côté, ne se mit ni en dehors, ni au-dessus de la vie, qui accepta simplement sa destinée et fit simplement ses devoirs de jeune fille, d’épouse, de mère et de grand-mère, cette femme réalisait bien la vie que concevait Paul Verlaine. « Toujours le pardon, toujours le sacrifice. » Tel il s’était conçu, lui, surtout « né pour plaire à toute âme un peu fière », « tout prière et tout sourire, sorte d’homme en rêve et capable du mieux », comme il dit de lui-même quelque part.

1964. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Conclusions » pp. 169-178

La tradition veut que ces sortes de solennités se succèdent de dix ans en dix ans, mais on s’est rendu compte que leur développement progressif exige, désormais, une plus longue gestation. « Si nous remettions cela à vingt ans ? 

1965. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Première partie. Plan général de l’histoire d’une littérature — Chapitre IV. Moyens de déterminer les limites d’une période littéraire » pp. 19-25

Rien de bruyant qui sorte du train ordinaire des événements.

1966. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre III. Soubrettes et bonnes à tout faire »

Le livre débute par l’histoire d’un amour brutal, sorte de mélo psychologique.

1967. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — L’orthographe, et la prononciation. » pp. 110-124

Toutefois ces observateurs rigides, ayant une sorte de raison dans la défense de leur cause, grossirent chaque jour leur parti.

1968. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre onzième. »

La réponse du vieillard est admirable et cause une sorte de surprise.

1969. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre II. Harmonies physiques. — Suite des Monuments religieux ; Couvents maronites, coptes, etc. »

S’il n’en était ainsi, l’homme, en s’éloignant toujours de son origine, serait devenu une sorte de monstre ; mais, par une loi de la Providence, plus il se civilise, plus il se rapproche de son premier état : il advient que la science au plus haut degré est l’ignorance, et que les arts parfaits sont la nature.

1970. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 5, explication de plusieurs endroits du sixiéme chapitre de la poëtique d’Aristote. Du chant des vers latins ou du carmen » pp. 84-102

Ainsi avant que d’appuïer mon sentiment par de nouvelles preuves tirées de la maniere dont la déclamation composée s’executoit sur le théatre des anciens, je crois qu’il est à propos de faire voir que le mot de chant signifioit en grec comme en latin, non seulement le chant musical, mais aussi toute sorte de déclamation, même la simple recitation ; et que par conséquent on ne doit pas inferer de ce qu’il est dit dans les anciens auteurs, que les acteurs chantoient ; que ces acteurs chantassent, à prendre le mot de chanter dans la signification que nous lui donnons communement.

1971. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les Philippiques de la Grange-Chancel »

Rhéteur, déclamateur, et par-dessus imitateur, — imitateur avec bassesse, — n’ayant ni une idée supérieure, ni entrailles, ni sincérité d’aucune sorte, il ne fut pas même à la rigueur un honnête homme pour ceux-là qui pensent que les grandes pensées viennent du cœur.

1972. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Auguste Vitu » pp. 103-115

Esprit vraiment français de fond et de forme, sans déclamation d’aucune sorte, sans surcharge, sans pesanteur, sans pédantisme, Vitu est un voltairien, de l’autre bord, qui rendrait aux voltairiens et à Voltaire lui-même la monnaie de leur pièce en une plaisanterie qui vaudrait la leur.

1973. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « V. Saint-René Taillandier »

Croirait-on qu’il compte deux sortes d’esprits dans le dix-huitième siècle ?

1974. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre VIII. De Platon considéré comme panégyriste de Socrate. »

Je voudrais que sur la pierre noire et brute on eût gravé : « Ici il prit la coupe ; là, il bénit l’esclave qui la lui portait ; voici le lieu où il expira. » On irait en foule visiter ce monument sacré ; on n’y entrerait pas sans une sorte de respect religieux, et toute âme courageuse et forte, à ce spectacle se sentirait encore plus élevée.

1975. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre IV. De la méthode » pp. 81-92

. — Ces trois sortes de preuves peuvent se ramener à une seule : Dans toute la série des choses possibles, notre esprit peut-il imaginer des causes plus nombreuses, moins nombreuses, ou autres, que celles dont le monde social est résulté ?

1976. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre IV. Trois espèces de jugements. — Corollaire relatif au duel et aux représailles. — Trois périodes dans l’histoire des mœurs et de la jurisprudence » pp. 309-320

Ces jugements sont dictés par une sorte de pudeur naturelle, de respect de nos semblables, qui accompagnent les lumières ; ils sont garantis par la bonne foi, fille de la civilisation.

1977. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

Même le système du décor unique, s’il eût triomphé dès le temps de Hardy, n’eût pas pu empêcher les choses de se passer de la sorte. […] Et il répond sans atténuation, restriction, ni commentaire d’aucune sorte : « Minime. […] Mais, cette exception faite, et de quelque côté que je tourne la vue, je ne vois plus que jansénistes, c’est-à-dire que poètes, qu’écrivains de toute sorte, que gens du monde, et que femmes, dont les croyances et les opinions semblent aussi voisines de celles de Pascal que distantes, au contraire, de celles de Descartes. […] Il y a là quelque chose d’autant plus surprenant que, comme on le sait assez, la vie n’a pas toujours été douce pour Molière, et que ni les ennuis, ni les humiliations, ni les chagrins aussi de toute sorte ne lui ont manqué. […] Étant né, comme on l’a dit, naturellement triste, on est presque tenté de croire que son naturalisme eût fini, s’il avait vécu davantage, par aboutir, comme celui de quelques-uns de nos contemporains, à une sorte de pessimisme.

1978. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

On agira de la sorte, dans le Midi, envers Alphonse Daudet quand on aura vu avec quel art il flagelle. […] Mme Lebreton qui, en dépit des premiers signes que la maturité esquissait sur son visage, conservait une sorte de jeunesse latente, qui avait l’esprit et l’intelligence dans une société qui ne connaissait que la méchanceté et la petitesse des intrigues, parut au garde général une sorte d’être supérieur, auquel son cœur n’osa rêver de s’élever. […] Blancheron fait de la sorte l’intérim d’un certain William Raynes, qu’elle a connu, petite actrice, et qu’elle ne désespère pas de revoir un jour. […] Petit bonhomme déjà entré dans la vie de ce monde, prenant part à ses conversations, écoutant ses confessions, et témoin de ses débats d’affaires et de toutes sortes. […] Il nous faut donc comploter d’agir en telle sorte que soit Sansoucis, soit négociant, soit n’importe qui, tous ceux qui viendront, il nous les faut pincer sans une miette de rancune et faire à leurs dépens monter notre fortune.

1979. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Quand on juge les auteurs du passé, c’est presque impossible, à cause des préjugés de toute la tradition accumulée ; et c’est presque impossible aussi quand on juge les auteurs du temps présent, à cause de préjugés d’une autre sorte. […] Ses confrères se lancent dans des phrases de réclame qui n’en finissent point… entrent dans toutes sortes d’explications qui sont discutables… Et remarquez même que M.  […] L’imagination des hommes est merveilleusement inventive pour doter non seulement de l’existence, mais de toutes sortes d’attributs les personnages de sa création. […] La correction négative devient une obsession, surtout chez les écrivains trop épris de simplicité, qui comprime l’essor de toutes sortes de beautés hardies et heureuses. […] Un don du ciel, c’est ainsi que Chateaubriand définit le style, en ajoutant qu’il ne s’apprend pas et qu’il y en a de mille sortes.

1980. (1895) Nos maîtres : études et portraits littéraires pp. -360

L’univers est, de la sorte, une lutte immense où la victoire est à ce qui est possible, flexible, pondéré. […] Je les comparerais encore à deux grands arbres, dans un jardin où il y a en outre toutes sortes de jolies fleurs et d’arbustes de prix. […] Il y a dans le Roi au masque d’or et dans quelques-uns des contes publiés à sa suite, une sorte de douceur tragique que je ne crois pas avoir jamais rencontrée ailleurs. […] J’ébauchai toutes sortes d’arguments : M.  […] Daudet nous a offert toute sorte de spectacles tragiques ou burlesques, y employant un art très ingénieux, très varié, et tout à fait personnel.

1981. (1889) Ægri somnia : pensées et caractères

Dans le premier trouble où me jetait sa perte, je n’avais pas vu, à côté de moi, un de mes secours naturels, un petit-fils que me cachaient des travaux d’une autre sorte que ceux de Person. […] S’il est vrai que les meilleurs des gouvernants soient des hommes de cette sorte, comment les gouvernés doivent-ils en user avec eux ? […] * La politique est une sorte de tripot où tout le gain est pour les joueurs, et toute la perte pour la galerie. […] Malheureusement cette sorte d’hommes est plus occupée de rechercher l’applaudissement de ces espérances, que du devoir de gouverner sa parole. […] Pour peu que l’on ait à faire plusieurs fois l’an des réponses de cette sorte, voilà bien du temps et de l’encre en pure perte.

1982. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Il y a dans les mémoires, les correspondances, les journaux, les nouvelles de la littérature française, une sorte de Journal des Goncourt presque ininterrompu, qui dure depuis trois siècles, et où nos historiens vont chercher le reflet des œuvres littéraires dans l’opinion mouvante de leur temps. […] Pour qu’il y ait mémoire du passé, il faut que ce passé ait été du présent, du présent dont peu a été conservé, et où ce peu était accompagné, encadré, recouvert, de toutes sortes de sensations et de perceptions dont il n’est apparemment rien resté, mais qui ont dû être, afin que quelque chose restât. […] En 1781, Pilâtre du Rozier, plus connu comme aéronaute, fonde le Lycée, établi au coin de la rue de Valois et de la rue Saint-Honoré, et où se faisaient des leçons publiques sur toutes sortes de matières scientifiques et littéraires. Le Lycée, entretenu par des souscriptions particulières, eut un grand succès, vécut jusqu’à la Restauration, et inaugura cette tradition des cours éloquents et élégants, que nos universités et nos conférenciers de toute sorte ont prolongée jusqu’à nous. […] Ceux qui connaissent la géographie littéraire savent que le monde de la plume comporte à Paris une étrange variété de quartiers séparés par des chaînes, dominés par des tours, d’où toutes sortes de diurnales tombent comme plomb fondu et flèches barbelées.

1983. (1848) Études sur la littérature française au XIXe siècle. Tome III. Sainte-Beuve, Edgar Quinet, Michelet, etc.

Châtelain, de Rolle, habile en son temps à ces sortes de supercheries et d’espiègleries littéraires. » L’article sur Benjamin Constant et Mme de Charrière, est, je le rappelle, du 15 avril 1844. […] Comme un ange tutélaire accordé à sa destinée, une jeune personne, pleine de grâce et de candeur, élevée à l’ombre des traditions antiques, préparée par la piété filiale à toutes les sortes de dévouement, naïve et noble de langage, lui apparaît sur le chemin de la vie. […] La colère n’est pas seulement le propre de l’orgueilleux et du puissant… ; une grande tendresse d’âme y dispose aussi, ces sortes de natures étant très vives, très chatouilleuses et douloureuses, vulnérables aux moindres traits. […] Ce qu’on éprouve n’est même pas sans une sorte d’amère douceur ; un subtil amour-propre s’y mêle ; il est agréable de se sentir plus grand que sa destinée ; ce sont, dirait Pascal, misères de grand seigneur. […] Ainsi, des connaissances surnaturelles naîtraient par une sorte d’intussusception dans le sein de cet homme multiple et éternel, et par le seul effet de sa multiplicité et de sa durée.

1984. (1888) Impressions de théâtre. Deuxième série

Or, où voyez-vous une nécessité de cette sorte ? […] Or, c’est un spectacle de cette sorte dont M.  […] Avec une sorte de probité hardie et railleuse, elle prévient son mari qu’elle est tentée et qu’il serait peut-être temps de veiller sur elle. […] On m’en donne 6 000 (soit 72 000 francs par an) pour les scies qui vous chagrinent, et une loge pour moi tout seul, et le choix des morceaux, et toute sorte de privilèges. […] Il aime le genre Paulus que j’ai créé, monsieur, et il n’entend pas que j’en sorte.

1985. (1890) Nouvelles questions de critique

Cependant les autres Académies, — l’Académie des sciences, l’Académie des inscriptions, — publiaient des Comptes Rendus, des volumes entiers de toute sorte de Mémoires. […] De telle sorte que, quand un prédicateur manque parfois d’éloquence, — et j’en connais plus de ceux-là que des autres, — c’est lui qui manque à sa matière, mais non pas la matière qui lui fait défaut. […] J’en sais bien des raisons, et de plus d’une sorte, mais aucune, mon avis, qui soit plus évidente que la perpétuelle intervention du poète dans son œuvre. […] C’est ce que l’on peut dire, c’est même ce qu’il faut redire aux aimables dilettantes qui font profession de trouver ces sortes de questions bien oiseuses. […] Enfin, chez les plus grands d’entre eux, — un Rabelais, un Rubens, un Molière, — l’imitation de la nature s’accroît d’une sorte d’adoration de ses énergies latentes, et l’on peut dire qu’ils n’en ont pas le respect seulement, mais le culte ou la religion même.

1986. (1836) Portraits littéraires. Tome II pp. 1-523

De loin en loin, il essaie le pathétique ; mais ces sortes de caprices ne sont pas de longue durée, et le comte Giraud peut réclamer don Quixada comme sa propriété bien authentique ; il est mort et ne réclamera pas. […] Les plaisanteries qu’elle récitait n’avaient pas grande valeur ; mais, dans sa bouche elles prenaient une sorte de nouveauté. […] De cette sorte, la poésie n’a jamais été pour lui une profession régulière, mais bien un délassement, une nécessité, un refuge. […] Il ne s’agit ici d’aucune sorte d’imitation, mais d’une idée personnelle à l’auteur. […] Les accusations de cette sorte étaient bonnes tout au plus à l’époque où l’Académie suppliait Charles X de protéger le Théâtre-Français contre l’invasion de la poésie nouvelle.

1987. (1896) Hokousaï. L’art japonais au XVIIIe siècle pp. 5-298

Ces préparatifs occupaient toute la matinée où, dès les premières lueurs du jour, se pressaient dans la cour du temple, pour voir exécuter le dessin, une foule de nobles, de manants, de femmes de toutes sortes, de vieillards, d’enfants. […] À propos du goût d’Hokousaï pour la poésie, on raconte qu’il était membre d’une société de poètes, nommés les sociétaires de Katsoushika et, en raison de sa supériorité sur ses confrères, y exerçant une sorte de présidence. […] Cette année étant l’année du bœuf, des représentations de toute sorte de cet animal, comme un rocher qui en a la forme. […]   Au-dessus de feuilles de momiji, une théière suspendue au bout d’une longue attache de fer passant sur une inscription contenue dans la figuration d’une sorte de tablette appelée, au Japon, papier à poésie (tansakou). […] Une promenade de femmes et d’enfants préparée pour la gravure, qui n’a pas la sécheresse habituelle de ces sortes de dessins.

1988. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

« Trois sortes d’hommes, qu’il ne faut pas confondre, agissent sur les sociétés par les travaux de la pensée, mais se remuent dans des régions qui me semblent éternellement séparées. […] « Mais il est une autre sorte de nature, nature plus passionnée, plus pure et plus rare. […] De la sorte, il se tait, s’éloigne, se retourne sur lui-même et s’y enferme comme dans un cachot. […] Mais on pourrait ne pas laisser mourir cette sorte de malades.

1989. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Dénué de toute prévoyance, ne suivant que sa fantaisie, il s’éloigna, par une sorte d’instinct, de tout ce qui aurait pu élever sa condition en lui imposant quelque gêne. […] Elle n’avait pas encore dix-huit ans, son innocence révélait dans ses yeux une tendresse qui n’était pas de l’amour, mais une sorte d’admiration enthousiaste pour l’homme qui avait porté Virginie dans son cœur, cette Virginie dont elle se croyait la sœur ! […] Enfin, je la crois si nécessaire au bonheur dans le monde même, qu’il me paraît impossible d’y goûter un plaisir durable de quelque sentiment que ce soit, ou de régler sa conduite sur quelque principe stable, si l’on ne se fait une solitude intérieure, d’où notre opinion sorte bien rarement, et où celle d’autrui n’entre jamais. […] La rivière qui coule devant ma porte passe en ligne droite à travers les bois, en sorte qu’elle me présente un long canal ombragé d’arbres de toutes sortes de feuillages: il y a des tatamaques, des bois d’ébène, et de ceux qu’on appelle ici bois de pomme, bois d’olive et bois de cannelle ; des bosquets de palmistes élèvent çà et là leurs colonnes nues, et longues de plus de cent pieds, surmontées à leurs sommets d’un bouquet de palmes, et paraissent au-dessus des autres arbres comme une forêt plantée sur une autre forêt.

1990. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Une sorte de gravité solennelle s’est empreinte partout, dans les mœurs domestiques comme dans les mœurs publiques. […] Où a-t-on vu vestibule ou péristyle de cette sorte ? […] Le lieu ou telle catastrophe s’est passée en devient un témoin terrible et inséparable ; et l’absence de cette sorte de personnage muet décompléterait dans le drame les plus grandes scènes de l’histoire. […] Ce n’était plus seulement le Cromwell militaire, le Cromwell politique de Bossuet ; c’était un être complexe, hétérogène, multiple, composé de tous les contraires, mêlé de beaucoup de mal et de beaucoup de bien, plein de génie et de petitesse ; une sorte de Tibère-Dandin, tyran de l’Europe et jouet de sa famille ; vieux régicide, humiliant les ambassadeurs de tous les rois, torturé par sa jeune fille royaliste ; austère et sombre dans ses mœurs et entretenant quatre fous de cour autour de lui ; faisant de méchants vers ; sobre, simple, frugal, et guindé sur l’étiquette ; soldat grossier et politique délié ; rompu aux arguties théologiques et s’y plaisant ; orateur lourd, diffus, obscur, mais habile à parler le langage de tous ceux qu’il voulait séduire ; hypocrite et fanatique ; visionnaire dominé par des fantômes de son enfance, croyant aux astrologues et les proscrivant ; défiant à l’excès, toujours menaçant, rarement sanguinaire ; rigide observateur des prescriptions puritaines, perdant gravement plusieurs heures par jour à des bouffonneries ; brusque et dédaigneux avec ses familiers, caressant avec les sectaires qu’il redoutait ; trompant ses remords avec des subtilités, rusant avec sa conscience ; intarissable en adresse, en pièges, en ressources ; maîtrisant son imagination par son intelligence ; grotesque et sublime ; enfin, un de ces hommes carrés par la base, comme les appelait Napoléon, le type et le chef de tous ces hommes complets, dans sa langue exacte comme l’algèbre, colorée comme la poésie.

1991. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

— C’est que j’y prends un grand intérêt ; c’est qu’ils m’annonçaient par ce mot une grande sensibilité d’âme, une sorte de pénétration, une justesse d’esprit au-dessus de leur âge. — L’abbé, à l’application. […] Combien la plaisanterie qui trouble et contriste le perdant y est déplacée, et combien je ne sais quelle sorte de plate commisération est plus insupportable encore ! […] Il s’introduit par la raison une exactitude, une précision, une méthode, pardonnez-moi le mot, une sorte de pédanterie qui tue tout : tous les préjugés civils et religieux se dissipent, et il est incroyable combien l’incrédulité ôte de ressources à la poésie ; les mœurs se policent, les usages barbares, poétiques et pittoresques cessent, et il est incroyable le mal que cette monotone politesse fait à la poésie. […] Figure humaine de tous les âges, de tous les états, de toutes les nations ; arbres, animaux, paysages, marines, perspectives ; toute sorte de poésie, rochers imposans, montagnes éternelles, eaux dormantes, agitées, précipitées, torrens, mers tranquilles, mers en fureur, sites variés à l’infini, fabriques grecques, romaines, gothiques ; architecture civile, militaire, ancienne, moderne, ruines, palais, chaumières, constructions, gréemens, manœuvres, vaisseaux ; cieux, lointains, calme, temps orageux, temps serein, ciel de diverses saisons, lumières de diverses heures du jour, tempêtes, naufrages, situations déplorables, victimes et scènes pathétiques de toute espèce ; jour, nuit, lumières naturelles, artificielles, effets séparés ou confondus de ces lumières.

1992. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre II. La parole intérieure comparée à la parole interieure »

La parole intérieure a l’apparence d’un son, et ce son est celui que nous nommons parole ou langage : il se compose de deux sortes d’éléments, des voyelles et des articulations ; ces voyelles et ces articulations sont groupées en syllabes, les syllabes peuvent se grouper en mots, les mots se groupent en phrases ; une syllabe est un ensemble de voyelles et d’articulations simultanées ou qui se succèdent avec une continuité parfaite, sans le moindre intervalle de silence ; des syllabes, soit distinguées par l’intonation, soit séparées par un intervalle de silence extrêmement court, forment un mot ; des intervalles plus longs séparent les mots d’une même phrase, de plus longs encore les membres de phrase et les phrases ; les phrases sont, en outre, marquées par des intonations : chaque phrase a son chant propre et sa note finale ; enfin l’intensité du son varie dans le discours, mais entre des limites sensiblement fixes. […] VI, § 4, 5 et 7] ; l’attention est ainsi comme une sorte de demande qui implique et impose la réponse. […] La chose me paraît probable, non que je considère l’humanité comme un seul être, auquel l’hérédité ferait une sorte d’individualité relative en jouant dans l’espèce entière le rôle qui appartient chez les individus à l’habitude ; mais les premières générations humaines qui parlèrent durent parler très peu, et l’habitude, pour avoir les effets que nous avons décrits, suppose un exercice régulier et fréquent de la parole ; la purification de la parole intérieure implique sa fréquence, sinon sa continuité absolue, c’est-à-dire une période du langage qui n’est pas la période tout à fait primitive. […] Cette localisation ne peut résulter d’une sorte d’intuition a priori des rapports de la pensée avec le cerveau : il est absurde de supposer le cerveau sentant lui-même sa situation dans le corps ; il ne l’est guère moins de supposer l’âme sentant le cerveau, prenant connaissance de ses relations avec lui, et localisant le cerveau directement, elle-même par association.

1993. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers, Tome xix. (L’île d’Elbe, — L’acte additionnel. — Le champ de mai.) » pp. 275-284

Ce dernier volume, par la vivacité des impressions, par la quantité de faits curieux qui y sont rassemblés et qui se déploient dans une trame facile, par la clarté qui y circule et qui y répand une sorte de sérénité inespérée, la seule possible avec Waterloo en perspective, par le talent enfin (car il faut appeler les choses par leur nom), mérite d’être signalé tout spécialement, même après les récents volumes, à l’attention et à la haute estime du public.

1994. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les poëtes français. Recueil des chefs-d’œuvre de la poésie française »

Lamartine ni Hugo n’en ont fait d’aucune sorte, Vigny non plus.

1995. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « en tête de quelque bulletin littéraire .  » pp. 525-535

Par instinct de cette situation diffuse, et pour y porter remède, j’ai de bonne heure désiré que, parmi nos poëtes de talent, il s’élevât, je l’avoue, une sorte de dictature ; que les deux plus grands, par exemple, et que chacun nomme, prissent le sceptre par les œuvres et, sans avoir l’air de rien régenter, remissent chaque chose à sa place par de beaux modèles.

1996. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Virgile et Constantin le Grand par M. J.-P. Rossignol. »

Rossignol nous fait bien comprendre la transformation que subit peu à peu dans l’imagination des peuples cette sorte de vague prédiction virgilienne, portée sur l’aile des beaux vers et revêtue d’une magique harmonie.

1997. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Alexandre Dumas. Mademoiselle de Belle-Isle. »

Dumas n’avait aussitôt paré à cette sorte de médiocrité de son sujet en y ajoutant, en y substituant, pour le relever, le pathétique développé des deux rôles de mademoiselle de Belle-Isle et de son chevalier.

1998. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Conclusion » pp. 355-370

Il est impossible de préconiser, au nom du goût, une sorte de tolérance universelle et d’admiration banale qui n’est que de l’indifférence, et qui, à la longue, émousse et tue le sentiment même du beau.

1999. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre V. Des personnages dans les récits et dans les dialogues : invention et développement des caractères »

Elle a feint d’abord toute sorte de bons sentiments qu’elle a fini par éprouver.

2000. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rostand, Edmond (1868-1918) »

Augustin-Thierry C’est avec une sorte de respect religieux, avec un peu de ce frisson auguste dont l’âme frémit à l’étude des grandes manifestations de la pensée humaine : Œdipe roi, Hamlet, le Cid, Andromaque, Faust, Hernani, que j’abordai celle de ce nouveau chef-d’œuvre : Cyrano de Bergerac.

2001. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre X. L’antinomie juridique » pp. 209-222

. — L’une de ces causes est l’influence de la jurisprudence qui est une sorte de casuistique judiciaire, une adaptation du droit aux individus et aux cas particuliers.

2002. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’Âge héroïque du Symbolisme » pp. 5-17

Cela avait commencé vers 1887 à l’hôtel de la rue Royer-Collard, sorte de table d’hôte, « fréquentée de Moldo-Valaques ».

2003. (1890) L’avenir de la science « I »

Non seulement il négligea totalement le vrai et le beau (la philosophie, la science, la poésie étaient des vanités) ; mais, en s’attachant exclusivement au bien, il le conçut sous sa forme la plus mesquine : le bien fut pour lui la réalisation de la volonté d’un être supérieur, une sorte de sujétion humiliante pour la dignité humaine : car la réalisation du bien moral n’est pas plus une obéissance à des lois imposées que la réalisation du beau dans une œuvre d’art n’est l’exécution de certaines règles.

2004. (1890) L’avenir de la science « IX »

Viendra-t-il un jour où elles y rentreront, non pas avec la masse de leurs détails, mais avec leurs résultats généraux ; un jour où la philosophie sera moins une science à part qu’une face de toutes les sciences, une sorte de centre lumineux où toutes les connaissances humaines se rencontreront par leur sommet en divergeant à mesure qu’elles descendront aux détails ?

2005. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVIII » pp. 305-318

Mais comment aurais-je donné ces sortes de clefs, presque toutes différentes entre elles ?

2006. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Préface. de. la premiere édition. » pp. 1-22

Le Théatre de la Littérature est envahi par trois sortes d’ennemis qui le dégradent : une Philosophie tyrannique & inconséquente y suffoque ou corrompt le germe du talent ; le faux goût y anéantit les vrais principes ; une aveugle facilité à tout admirer, acheve d’en bannir l’émulation & de décourager le mérite.

2007. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Japonisme » pp. 261-283

Oui, vraiment, cette écritoire, ce petit objet de la vie usuelle, a été fabriqué par un vassal du prince Akao, par un de ces quarante-sept héros qui se vouèrent à la mort pour venger leur seigneur et maître, par un de ces hommes dont la mémoire est devenue une sorte de religion au Japon, en ce pays, adorateur du sublime, et qui, au dire d’Hayashi, n’accueille et n’aime de toute notre littérature européenne que les drames de Shakespeare et la tragédie du CID, de Corneille.

2008. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Ruy Blas » (1839) »

Pour tout homme qui fixe un regard sérieux sur les trois sortes de spectateurs dont nous venons de parler, il est évident qu’elles ont toutes les trois raison.

2009. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Abailard, et saint Bernard. » pp. 79-94

Il avoit l’expérience de ces sortes de combats.

2010. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — De la langue Françoise. » pp. 159-174

M. l’abbé d’Olivet, autre bon juge dans ces sortes de matières, s’est aussi rangé de cet avis.

2011. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre huitième. »

C’est quelque propos populaire et trivial dont on se passerait bien ; mais il n’appartient qu’à La Fontaine de rendre cette sorte de naturel supportable aux honnêtes gens ; nous en verrons plus bas un autre exemple dans la fable du singe et du léopard.

2012. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XVII. Morale, Livres de Caractéres. » pp. 353-369

L’Angleterre nous a donné l’idée d’une sorte d’ouvrages dont les copies se sont multipliées, le Spectateur, le Mentor moderne, le Babillard : productions remplies d’excellentes choses, dont Addisson donna l’idée & fit la plus grande partie ; mais qu’il faut lire en anglois ; car la traduction françoise est platte & languissante.

2013. (1799) Jugements sur Rousseau [posth.]

L’auteur a cru sans doute qu’une personne aussi honnête et aussi bien née que Julie, ne devait employer aucune sorte de déguisement ; il n’a pas songé que le lecteur ne pouvait jamais se mettre assez parfaitement à la place de l’amant, pour ne pas blâmer un ton si libre ; c’est peut-être celui du véritable amour ; mais ce ton paraît affaiblir l’amour même dans la bouche d’une femme, dont il faut que l’expression, pour être tendre et vive, ait toujours l’empreinte de la modestie.

2014. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XII. Mme la Princesse de Belgiojoso »

Plus tard, la révolution terminée, l’expérience faite, le rêve envolé, Mme la princesse de Belgiojoso quitta l’Europe, et sans fracas, sans cris de vaincu, sans mauvais goût d’aucune sorte, comme une femme qui s’enveloppe dans son voile et sort du spectacle, elle s’en alla promener de nouvelles curiosités ou son désenchantement en Asie.

2015. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Francis Wey » pp. 229-241

Tel est ce Roger Bontemps, ce bénédictin de robe courte qui l’a rentrée dans sa culotte de peau, et qui postillonne pour le compte de l’Histoire et nous rapporte, des postes qu’il court, toutes sortes de fleurs d’érudition oubliées dans nos archives, ces serres de choses mortes !

2016. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Léopold Ranke » pp. 1-14

Mais il paraît que le bœuf aussi a la même horreur pour ce qui brille… Aux yeux de ces sortes d’esprits, Léopold Ranke, passant de l’état d’historien qui sent, se passionne et peint sa pensée, à l’état d’historien systématique et décoloré, est un grand esprit qui s’élève ; et si, à cette suppression de sentiment ou de mouvement, à cette recherche amoureuse sans amour de l’expression abstraite, à cette généralisation vague quand elle n’est pas fausse et fausse dès qu’elle s’avise de préciser, on ajoute la gravité, ce masque des têtes vides qui cache si bien, dans tant de livres contemporains, la platitude de la niaiserie sous l’imposance du sérieux, vous avez un de ces historiens composés de qualités négatives tels que les rationalistes philosophiques et littéraires conçoivent leur historien — leur caput mortuum — et l’ont souvent réalisé.

2017. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Sismondi, Bonstetten, Mme de Staël et Mme de Souza »

, pliée, repliée et figée dans une soixantaine de lettres, à peu près, adressées à Madame d’Albany, une femme dont Sismondi avait hanté la maison à Florence, comme il avait hanté, en Suisse, celle de Madame de Staël, — ces sortes de lanternes magiques où l’on voit passer devant soi beaucoup de figures, ces espèces de belvédères ouverts sur le monde, intéressant beaucoup le badaud qui est le fond de tout érudit, pour peu qu’il ne soit pas un distrait.

2018. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IV. Saisset »

Sans originalité d’aucune sorte, triviale même dans le faux, par exemple, dans la question des religions, qui ne sont d’après lui que des amusettes et des symboles, l’œuvre de M. 

2019. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Francis Lacombe »

Louis Blanc veut remplacer la concurrence d’un petit nombre par la solidarité de toutes les industries, substituer aux fabriques particulières une association universelle des travailleurs réunis dans des ateliers sociaux, où les bénéfices de l’exploitation générale seront également répartis entre les ouvriers, et supprimer de la sorte les successions collatérales, puisqu’au lieu de familles il n’y aura plus dans l’État, selon sa pensée, que divers groupes industriels… » « C’est réfuter de telles doctrines que de les exposer », ajoute F. 

2020. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Armand Hayem »

Quand elle s’est servie de ce vague mot de société, c’est évidemment de nous qu’elle voulait parler, et Armand Hayem l’a bien compris ainsi, malgré les bouffées de métaphysique qui offusquent parfois son esprit, et qui embrouillent un livre qui pouvait être fort et rester sobrement et simplement un livre d’observation historique, sans mélange affaiblissant ou énervant d’aucune sorte.

2021. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Mistral. Mirèio »

quelques mots qui sentent leur collège, mêlés à la traduction interlinéaire, bien faite d’ailleurs, et surtout des notes, des notes dans lesquelles nous trouvons des prétentions de linguiste, de la botanique, de l’histoire naturelle et toutes sortes de choses que j’eusse mieux aimé ne pas y voir, ont donné à penser que M. 

2022. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Duranty » pp. 228-238

Duranty peut être le plus brave travailleur en vulgarité et même le plus puissant, et la Critique se laisser toucher par la peine qu’il se donne pour être profond à sa manière, que son roman, en lui-même, reste ce qu’il est, c’est-à-dire d’un effet manqué, comme composition littéraire ; mais la sorte d’intérêt qu’il excite ne peut ricocher du livre à l’auteur.

2023. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — L’arbitrage et l’élite »

Pour moi — et c’est à cette observation que je veux en venir, — il est une sorte d’hommes qui me semblent tout désignés pour assumer d’aussi hautes fonctions : l’élite, la vraie et forte élite, dans chaque nation.

2024. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre XI. De la géographie poétique » pp. 239-241

. — La première Crète dut être une île dans cet Archipel où les Cyclades forment une sorte de labyrinthe ; c’est de là probablement que Minos allait en course contre les Athéniens ; dans la suite, la Crète sortit de la mer Égée pour se fixer dans celle où nous la plaçons.

2025. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre V. Autres preuves tirées des caractères propres aux aristocraties héroïques. — Garde des limites, des ordres politiques, des lois » pp. 321-333

La loi reconnaissant libre quiconque naissait dans la cité ; sous de telles circonstances, le droit naturel changea de dénomination ; dans les aristocraties, il était appelé droit des gens, dans le sens du latin gentes, maisons nobles [pour lesquelles ce droit était une sorte de propriété] ; mais lorsque s’établirent les démocraties, où les nations entières sont souveraines, et ensuite les monarchies, où les monarques représentent les nations entières dont leurs sujets sont les membres, il fut nommé droit naturel des nations.

2026. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

Ils emploient le participe présent comme une sorte de ton mineur, quand il s’agit d’exprimer quelque chose de faible, ou de commençant ou de finissant. […] (6) et de liaison tout pareil à (2), qui rainasse en une sorte de masse indiquée par confusément les croupes inégales des bêtes à l’attache. […] Un critique qui n’est pas flâneur (c’était le cas de Brunetière) peut posséder toutes sortes de bonnes qualités. […] C’était une sorte d’accordéon à fracas, qui servait de voiture de livraison à une maison de photographie, et lui faisait grande réclame. […] À la limite de son élan poétique, il y a une sorte de messe, dite dans l’église de Saint-Spirit.

2027. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

Réunir en une société régulière une multitude d’êtres épars qui pullulent au hasard sur une terre sans possesseurs légitimes et reconnus ; Combiner assez équitablement tous les intérêts divergents ou contradictoires de cette multitude pour que chacun reconnaisse l’utilité de borner son intérêt propre par l’intérêt d’autrui ; Extraire de toutes ces volontés individuelles une volonté générale et commune qui gouverne cette anarchie ; Proclamer ou écrire cette volonté dominante en lois qui instituent des droits sociaux conformes aux droits naturels, c’est-à-dire aux instincts légitimes de l’homme sortant de la nature pour entrer dans la société ; Sanctifier ces lois par la plus grande masse de justice qu’il soit possible de leur faire exprimer, en sorte que la conscience, cet organe que le Créateur nous a donné pour oracle intérieur, soit forcée de ratifier même contre nos passions la justice de la loi ; Faire régner avec une autorité impartiale et inflexible cette loi sur nos iniquités individuelles, sur nos résistances, nos empiétements, nos répugnances ; lui créer un corps, des membres, une main dans un pouvoir exécuteur et visible chargé de faire aimer, respecter et craindre la loi ; Armer ce pouvoir exécuteur de toute la force nécessaire pour réprimer les atteintes individuelles ou collectives contre la loi, sans l’investir néanmoins de prérogatives assez absolues pour qu’il puisse lui-même se substituer à la loi et faire dégénérer cette volonté d’un seul contre tous en tyrannie ; Échelonner, si l’empire est grand, les corps ou les magistratures, religieuse, civile, judiciaire, administrative, de telle sorte que chaque province, chaque ville, chaque maison, chaque citoyen, trouve à sa portée la souveraineté de l’État prête à lui distribuer sa part d’ordre, de sécurité, de justice, de police, de service public, de vengeance même si un droit est violé dans sa personne ; Faire contribuer dans la proportion de son intérêt et de sa force chacun des membres de la nation aux services onéreux que la nation exige en obéissance, en impôt, en sang, si le salut de la communauté exige le sang de ses enfants ; Créer au sommet de cette hiérarchie d’autorités secondaires une autorité suprême, soit monarchique, c’est-à-dire personnifiée dans un chef héréditaire, soit aristocratique, c’est-à-dire personnifiée dans une caste gouvernementale, soit républicaine, c’est-à-dire personnifiée dans un magistrat temporaire élu et révocable par l’unanimité du peuple : voilà le chef-d’œuvre de cette création d’un gouvernement par l’homme. […] Nos savants distinguent quatre sortes ou classes de livres anciens ; donnons une petite notice de chacune…………………………………………………………………………………… « Les Kings ont été recouvrés par nos sages, et ce qu’on avait de plus précieux sur l’antiquité n’a pas été perdu. […] Apportez-moi mon kin (sorte de lyre dont les poètes accompagnaient comme en Grèce leurs chants).

2028. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (3e partie) » pp. 193-271

J’ai dit qu’il y avait deux sortes de rois. […] Nous leur prêtons alors ce que nous sommes ; nous leur supposons notre nature, soit par une ignorance qui peut être coupable quand elle tend à nous rabaisser à leur niveau, soit même par une sorte de sympathie assez puérile. […] L’omettre serait une grave lacune ; et l’on risquerait, en le supprimant, de ne pas comprendre assez clairement la vie morale, qui, au fond, n’est qu’une sorte de duel entre ces deux principes opposés.

2029. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIe entretien. Balzac et ses œuvres (1re partie) » pp. 273-352

Il y avait là Balzac, étranger à ces sortes d’entretiens, Girardin, Hugo. […] Mais Hugo, Girardin, moi, nous étions des orateurs politiques accoutumés à ces sortes de discussion ; Balzac y était neuf, il pouvait se croire seul et abandonné ; il n’écouta que sa conscience et parla en homme de bien quand même. […] « Un jour qu’on lisait dans un journal un article sur un centenaire (article qu’on ne passait pas, comme on peut croire), contre son habitude, il interrompit le lecteur pour dire avec enthousiasme : « — Celui-là a vécu sagement et n’a pas gaspillé ses forces en toute sorte d’excès, comme le fait l’imprudente jeunesse… « Il se trouva que ce sage se grisait souvent, au contraire, et soupait tous les soirs, une des plus grandes énormités que l’on pût commettre contre sa santé (selon mon père).

2030. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

Cependant, comme Despréaux avoit une sorte d’estime pour mademoiselle de Scudéri, il ne voulut pas faire imprimer d’abord ce dialogue, par égard pour elle : il se contentoit de le lire dans quelques sociétés ; mais l’ouvrage fut enfin donné au public, & tous les romanciers se réunirent contre l’auteur. […] Tout ce qu’on peut imaginer de plus fort contre cette sorte d’ouvrage, l’orateur le dit avec son éloquence & son esprit ordinaire. […] Pendant que tant d’écrivains s’occupoient à débiter, sous toutes sortes de formes, les délires de leur esprit ; d’autres auteurs écrivoient pour justifier cette conduite.

2031. (1894) Textes critiques

Il est très absurde que j’aie l’air de faire cette sorte de compte rendu ou description de ces peintures. […] — La plus prostituée est la plus libre et la plus belle, dit le septième monstre. — Il y a deux sortes d’hommes, les hommes libres et les autres, interjeta le onzième. […] Il y a deux sortes de décors, intérieurs et sous le ciel.

2032. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVIII. J.-M. Audin. Œuvres complètes : Vies de Luther, de Calvin, de Léon X, d’Henri VIII, etc. » pp. 369-425

Voilà ce qu’il est, en effet, sans exagération d’aucune sorte, — sans grossissement et sans diminution ! […] « Nous avons cherché, — dit-il quelque part, — à étudier la Papauté sous deux sortes d’aspects et telle qu’elle s’est produite à la Renaissance, comme fille du Christ, dans ses manifestations spirituelles, et comme Puissance mondaine, dans ses actes humains. » Assurément le double aspect devait s’accepter ; mais, entraîné par ses facultés, ayant précisément celles-là qui auraient fait de lui un Bacchant de la Renaissance, s’il avait vécu alors, Audin a trouvé sa Capoue historique dans ce siècle de Léon X, peint par lui avec un amour dangereux. […] Alexandre Martin, ayant publié le Thomas Morus de Stappleton, Audin y introduisit aussi le lecteur par quelques pages animées de cette sorte de vitalité qui lui est propre et après lesquelles l’auteur anglais-latin paraît singulièrement froid.

2033. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

Lui-même pouvait l’ignorer ; je crois savoir qu’il résista longtemps et qu’il fallut bien des instances et des obsessions pour le décider à une démarche qui, selon moi, le mettait dans une sorte de contradiction avec son habit, et qui ne l’a pas grandi en définitive. […] Ces différences légères de jugement s’expliquent au reste très-bien : vous voyez la plupart de nos littérateurs et poëtes dans leur ensemble et dans une sorte de raccourci ; nous, nous les avons vus à l’œuvre au jour le jour et dans leur développement continu.

2034. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite et fin.) »

Pour cela faire, il nous a fallu prendre toutes sortes de précautions. […] Ainsi, à l’un il achetait son premier tableau ; à l’autre, qui ne pouvait vendre le sien, il le lui retouchait de telle sorte que les amateurs bientôt y mordaient comme à l’hameçon et qu’on se le disputait.

2035. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Mémoires »

L’idée de M. de Chateaubriand, écrivant ses Mémoires, a été de se peindre sans descendre jusqu’à la confession, mais en se dépouillant d’une sorte de convenu inévitable qu’imposent les grands rôles joués sur la scène du monde ; c’est une des raisons qui le portent à n’en vouloir la publication qu’après lui. […] Certes, nulle vie n’a été plus traversée, semée sur plus de mers, sillonnée de plus de sortes d’orages ; et quand, après tant d’incomparables vicissitudes, on porte sa douleur sans fléchir, comme ces personnages de rois et d’empereurs qui, outre leur diadème de gloire au front, portent un globe dans la main, on en mesure mieux tout le poids.

2036. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la loi sur la presse »

Le jury seul, dans ces sortes de cas, comme d’ailleurs en beaucoup d’autres, me paraît offrir toutes les garanties, y compris celle de l’indifférence. […] Au lieu de cela, la nouvelle loi, en commençant par accorder beaucoup, par reconnaître à chaque citoyen un droit, a aussitôt agi cependant, par une sorte de contradiction subite, comme si elle avait affaire à des ennemis, comme s’il y avait à se défier de tout ce qui lient une plume.

2037. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre III »

S’il avait eu le temps de vendre cette sorte de monopole, jadis assez commun, à un successeur de bonne foi, son droit serait-il devenu beaucoup plus respectable entre les mains de l’acquéreur ? […] Une sorte de confraternité ou de compérage fait que les nobles se préfèrent entre eux et pour tout au reste de la nation… C’est la cour qui a régné et non le monarque.

2038. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

zut alors, si Nadar est malade ; sous les décors bleus et autour des aquariums du moderne Parnasse, ce ne sont que gloussements et piaillements de toutes sortes ; mais le chant du rossignol est assurément devenu le plus rare de tous ; aussi l’hymne tendrement éploré de la nouvelle Philoméla a-t-il singulièrement stupéfié les premiers philistins qui l’ont entendu. […] Jamais nous n’avons assisté à une représentation aussi lamentablement désolante… Que la censure, puisque cette institution existe, ait toléré la mise en scène d’un spectacle si bien fait pour énerver les âmes, pour leur donner l’admiration de ce crime qu’on a raison d’appeler le plus grand de tous, puisqu’il est le seul dont on ne puisse se repentir, — que la censure, disons-nous, se soit associée, en la laissant jouer, à cette sanctification du suicide, qu’elle ait donné son visa officiel à cette sorte d’hymne de la mort volontaire, et qu’elle ait permis qu’on la représentât comme une œuvre suprême d’honneur et même de religion, c’est là un acte sans excuse et contre lequel nous demandons une répression éclatante.

2039. (1889) Les premières armes du symbolisme pp. 5-50

Accorts et neufs, assez, peut-être, à leur apparition, ces articles se sont fanés depuis, — sort commun à ces sortes d’écrits, — et je me souciais peu de les remettre sous les yeux du lecteur. […] Et quant à la prétendue gaieté des grands comiques, tels qu’Aristophane et Molière, chacun sait qu’il faut ne voir là qu’une tristesse se leurrant elle-même, une sorte de tristesse à rebours.

2040. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

On avait reconnu un état de l’esprit meilleur que la curiosité, cet appétit un peu grossier, qui se jette sur toute sorte de nourriture ; meilleur que le doute, qui, après avoir été si doux, devient insupportable, à mesure que la curiosité s’affaiblit. […] Pascal, par le langage de la raison animée et piquante, mettra de son côté tous ceux qui cherchent la vérité dans ces sortes de querelles, comme tous ceux qui n’y veulent trouver qu’à rire.

2041. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quinzième. »

La pensée ne leur arrive pas d’abord dans sa plénitude ; un premier travail la tire en quelque sorte du fond de leur esprit, et la leur montre, incertaine encore, dans une sorte de demi-jour. […] Ces sortes d’écrivains, s’ils voulaient trop regarder leurs pensées, les dissiperaient ou finiraient par s’en défier.

2042. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 janvier 1886. »

De même qu’il veut que le récitatif ait « une signification rythmique et mélodique et se relie d’une façon insensible à l’édifice plus vaste de la mélodie proprement dite », de même qu’il entend que la musique dramatique forme « un tout vaste et continu, empreint d’un style égal et pur », de même il s’efforce de ne point distinguer entre le chant et l’accompagnement, de ne pas avoir des formules spéciales pour l’un et des formules spéciales pour l’autre, et de les fondre ensemble de telle sorte que l’orchestre soit relevé « de la position subalterne » où il était réduit à jouer le rôle d’« une monstrueuse guitare ». […] Par l’enchevêtrement des parties, par la complication des dessins, par la variété surprenante des timbres, l’oreille est sollicitée de telle sorte qu’elle reçoit désormais une impression d’ensemble, une résultante de tous les bruits, et goûte d’autant moins la pureté des principes qu’elle est moins à même de les discerner.

2043. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « II »

C’est pour eux une sorte de Berlioz, plus savant et plus dramatique, un successeur de Glück et de Beethoven. […] Il semble que notre organisme perd pied, pour ainsi dire, dans ce vide, dans cette détente qui lui est imposée ; il en résulte une sorte de gêne, à la fois une tendance à nous reculer vers le plus profond de nous-même, et une impulsion à saisir avec avidité les premières impressions qui se présenteront.

2044. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XII, les sept chefs devant Thèbes. »

. — « Pêle-mêle, des fruits de toute sorte jonchent le sol ; affligeant spectacle ! […] Par une sorte de sourde rancune contre les injustices apparentes de la création, l’homme éprouve une sympathie secrète pour les grands contempteurs des Puissances d’en haut.

2045. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre V. Le Bovarysme des collectivités : sa forme idéologique »

Voici parmi les multiples avatars de l’idée chrétienne un exemple d’un Bovarysme de cette sorte. […] C’est cette crainte du passé et du modèle ancien qu’Ibsen a mise en scène dans Les Revenants et qu’il exprime en cette phrase de Mme Alving : « Ce n’est pas seulement le sang de nos père et mère qui coule en nous, c’est encore une sorte d’idée détruite, de croyance morte, et tout ce qui en résulte.

2046. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1870 » pp. 321-367

Il allait, il marchait, la tête relevée de dessus cette épaule, où elle penche fatiguée ; il allait gai, avec toutes sortes d’aimables enfantillages qui me disaient tendrement : « Voyons, es-tu content, je vais mieux, je suis en train, et n’est-ce pas, je ne suis pas encore si bête ?  […] À mon coup de sonnette, quand la porte s’est ouverte, j’ai vu, sur le haut de l’escalier, le bien-aimé enfant qui venait de sortir de son lit en chemise, et tout de suite, j’ai entendu sa voix me caresser de toutes sortes d’interrogations amies.

2047. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre II : Examen critique des méditations chrétiennes de M. Guizot »

Vous n’avez donc pas le droit d’invoquer contre la philosophie sa prétendue impuissance, l’apologétique chrétienne n’ayant aucune prérogative, aucun avantage sur la philosophie, et n’étant elle-même qu’une sorte de philosophie. […] A moins d’admettre ou la préexistence des âmes, ou une sorte de panthéisme humanitaire, comment comprendre cette expression théologique que tous les hommes ont péché en Adam ?

2048. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’avenir du naturalisme »

On rêve alors toutes sortes de choses folles, on écrit des œuvres où les ruisseaux se mettent à chanter, ou les chênes causent entre eux, où les roches blanches soupirent comme des poitrines de femmes à la chaleur de midi. […] J’y sens même parfois une sorte d’indécision, de crainte.

2049. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « BRIZEUX et AUGUSTE BARBIER, Marie. — Iambes. » pp. 222-234

Ce qu’il dit de l’infection, de la lubricité des théâtres, de l’enfant vicieux et flétri des grandes villes, de la populace des ateliers et de celle des antichambres, n’a rien que d’exact, et, tant que les maux ne seront pas guéris, tant qu’ils seront méconnus et niés, une sorte de convenance supérieure commandera à qui les sent de les révéler au vif et de ne les enjoliver en rien.

2050. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre IV. Unité et mouvement »

Pâli davantage, on eût dit qu’il ne parvenait à être vu là que par une sorte de tour de force d’obliquité.

2051. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre I. Les origines du dix-huitième siècle — Chapitre II. Précurseurs et initiateurs du xviiie  siècle »

Il exposa le système de Copernic et les découvertes de tous les académiciens de telle sorte que tout le monde entendait et retenait.

2052. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre II. La tragédie »

Voyez Zaïre : au lieu de garder la belle et naturelle énergie de l’Othello anglais, il dispose toute sorte d’artifices tout à la fois pour amener et pour affadir la violence du dénouement.

2053. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Coppée, François (1842-1908) »

Me blâmera-t-on de ne point aimer les romantiques tirades où éclatent des douzaines de pieds de cette sorte : Ce sang qui rend ma main froide comme un tombeau.

2054. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIX. Progression croissante d’enthousiasme et d’exaltation. »

Le sentiment âpre et triste de dégoût pour le monde, d’abnégation outrée, qui caractérise la perfection chrétienne, eut pour fondateur, non le fin et joyeux moraliste des premiers jours, mais le géant sombre qu’une sorte de pressentiment grandiose jetait de plus en plus hors de l’humanité.

2055. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 326-344

On trouve de temps en temps, dans ceux qu'il a publiés, des étincelles de lumiere, des connoissances, quelques images brillantes, des traits fiers & vigoureux, des pensées fortes, exprimées avec une sorte d'énergie.

2056. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — II. La versification, et la rime. » pp. 257-274

Mais il y auroit moyen de diminuer un peu de ce dégoût qu’excite la lecture des longs poëmes ; ce seroit de substituer aux vers alexandrins les vers décassyllabes, à cause de la variété de leurs hémistiches, produite par la liberté des enjambemens ; ce seroit d’en user au moins comme les Italiens, qui, dans leurs grands vers, ont trois sortes de repos au choix du poëte.

2057. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 22, que le public juge bien des poëmes et des tableaux en general. Du sentiment que nous avons pour connoître le mérite de ces ouvrages » pp. 323-340

Mais il est des beautez dans ces sortes d’ouvrages, dira-t-on, dont les ignorans ne peuvent sentir le prix.

2058. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les Kœnigsmark »

(car on se perd dans le quatrième dessous de ces sortes d’âmes), voulant peut-être expier cette communion dans laquelle elle avait enseveli son premier crime sous un crime plus grand, elle refusa le trône et le pardon avec une rigidité d’orgueil et de ressentiment inexorables, et elle acheva lentement sa vie dans la farouche grandeur de sa prison.

2059. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Joseph de Maistre »

Joseph de Maistre43 I Deux nouveaux volumes de Joseph de Maistre, — de Joseph de Maistre, pour cette fois, tout seul, et bien lui-même, sans addition, sans omission et sans adultérisation d’aucune sorte, ainsi qu’Albert Blanc (de Turin), comme il signait alors, nous l’avait donné dans deux autres volumes « qu’on n’a point discutés », dit aujourd’hui M. 

2060. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Félix Rocquain » pp. 229-242

Comme il n’est jamais passionné, il n’entraîne ni n’impose jamais… Je regrette de ne trouver dans un livre qui aurait pu, sous une autre plume, être beau, de personnalité d’aucune sorte.

2061. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Abailard et Héloïse »

Vous ne voyez plus, à la place de la sombre fatalité du cœur, maudite et pourtant toujours pardonnée, que deux orgueils philosophiques avec toutes les nuances de ces sortes d’orgueils, lesquels s’arrangent pour draper de pourpre une intrigue scandaleuse et en faire chatoyer vaniteusement tous les plaisirs et toutes les larmes.

2062. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Du Deffand »

Elle lui avait demandé ses amitiés, sa supériorité, ses goûts, ses plaisirs, ses conversations, ses intérêts de toute sorte.

2063. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIX. Abailard »

Vous ne voyez plus, à la place de la sombre fatalité du cœur, maudite et pourtant toujours pardonnée, que deux orgueils philosophiques avec toutes les nuances de ces sortes d’orgueil, lesquels s’arrangent pour draper de pourpre une intrigue scandaleuse et en faire chatoyer vaniteusement tous les plaisirs et toutes les larmes.

2064. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXII. L’Internelle Consolacion »

Nous sommes, nous, très coulants sur ces sortes de questions : quel fut l’auteur de l’Imitation ?

2065. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ch. de Rémusat. Abélard, drame philosophique » pp. 237-250

Je ne sache rien de plus facile et de plus misérable que ces sortes de placages, répétés par Flaubert dans sa Tentation de Saint Antoine, et qu’on pourrait appeler de l’imagerie historique et dramatique je ne sache rien qui soit au-dessous de ces compositions hybrides, dont la monstruosité est précisément de n’avoir pas de composition.

2066. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. J. Autran. Laboureurs et Soldats, — Milianah. »

… Quand nous nous en allons en égoïstes Contemplations de toutes sortes, quand nous ne méditons que sur nous-mêmes, quand la poésie du moi, dans la littérature du xixe  siècle, suit la philosophie du moi, comme le laquais suit son maître, nous trouvons nouveau et excellent ce titre impersonnel et viril qui nous promet des peintures saines et mâles, des mœurs naïves et touchantes et des sentiments de héros.

2067. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Milton »

Il mit de sa propre main des Pélion et des Ossa de toutes sortes sur son vrai génie ; il les y entassa ; il les y accumula.

2068. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Théophile Gautier. » pp. 295-308

Théophile Gautier, à qui ces sortes de travestissements sont faciles (rappelez-vous la préface de Mademoiselle de Maupin), a voulu, non pour la première fois, mettre en masque ce qu’il a de mieux, ce qui fait sa personnalité littéraire, c’est-à-dire son style, et il a déplorablement réussi.

2069. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Les Mémoires d’une femme de chambre » pp. 309-321

Il fallait les révolutions et les progrès dont nous sommes témoins, et toutes sortes d’émancipations philanthropiques, pour que nous eussions le précieux avantage d’avoir chez nous des moralistes à nos gages et des observateurs passionnés, capables d’écrire, sur le papier pris dans nos tiroirs, leurs observations, en belle écriture américaine, avec plus ou moins d’orthographe.

2070. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVII. Des panégyriques ou éloges adressés à Louis XIII, au cardinal de Richelieu, et au cardinal Mazarin. »

De là, en pensant aux hommes d’état qui ont agité les nations, une sorte de respect qui se joint quelquefois à la haine, et une admiration pénible, mêlée de plaisir et de crainte.

2071. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XII. »

Le goût du philosophe pour les institutions lacédémoniennes, son penchant à les imiter dans sa République idéale, la place qu’il y donne aux jeux guerriers et à une sorte d’éducation héroïque de l’âme et du corps, devaient lui rendre précieuse cette magnifique parole du poëte, qu’il cite parfois à l’égal des traditions antiques dont il aime il s’autoriser.

2072. (1853) Histoire de la littérature française sous la Restauration. Tome I

Après les luttes, les confusions et les renversements révolutionnaires, ces sortes de déclarations qui indiquent les bases restées inébranlables sous les débris, et les garanties légitimes revendiquées par les intérêts nouveaux, sont souvent nécessaires. […] Quand, au lieu de s’en tenir à la forme, on va au fond des choses, on voit combien il est faux que le gouvernement sorte de la souveraineté du peuple, même dans les républiques où l’on consulte le peuple à ce sujet : il sort d’une situation ou d’un concours de circonstances qui obligent le peuple à se prononcer, dans le sens où il se prononce. […] Ainsi donc, par une sorte de réciprocité, les journaux excitèrent l’attention du public, et l’attention du public excita l’émulation des critiques quand ils s’aperçurent qu’ils étaient beaucoup plus lus, ils firent plus d’efforts pour n’être pas trop indignes de l’être. […] La contradiction qui existait dans la situation de l’empereur passait dans celle du journal, sorte de Babel bâtie sur les plans les plus divers, et où brillait dans tout son éclat la confusion des langues. […] Mais lorsqu’on s’éloigna un peu du jour de la chute de l’empereur, et que l’on aperçut, de l’autre côté des mers, sur le rocher de Sainte-Hélène, comme sur une sorte de piédestal, la figure de Napoléon inclinée dans ses pensées, cette vision poétique remua profondément les imaginations et devint un aimant irrésistible pour les poëtes.

2073. (1900) Molière pp. -283

J’ai une femme qui me fait enrager ; au lieu de me donner du soulagement et de faire les choses à mon souhait, elle me fait donner au diable vingt fois par jour ; au lieu de se tenir à la maison, elle aime la promenade, la bonne chère et fréquente je ne sais quelle sorte de gens ! […] Qui vous émeut de la sorte ? […] Fléchier lui-même a écrit un livre prodigieux, étonnant, sous ce rapport, les Mémoires des grands jours d’Auvergne ; c’est un amas d’assassinats, d’empoisonnements, d’infamies de toutes sortes, commis par les seigneurs d’Auvergne contre des notaires, des avocats, des juges et des baillis de ce pays. […] Pour les maris de cette sorte, qu’est-ce que la religion ? […] En improvisant Dom Juan, Molière obéissait à une inspiration ou à une passion de même sorte qu’en faisant Tartuffe.

2074. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

Confesseur d’une aristocratie qui ne va plus guère à confesse, oracle de cette même bourgeoisie qu’il maudissait, aumônier des pécheresses cossues, il exerça, vers la fin de sa vie, sur un diocèse élégant une sorte d’autorité pontificale. […] Comme il dormait sous un frêne, au bord d’un torrent, il crut voir une sorte de laquais espagnol, qui le regardait avec admiration. […] Il y en a de toutes les sortes, de toutes les couleurs, de tous les formats, pour tous les âges, pour tous les sexes, pour tous les goûts. […] Pourtant il n’abuse pas de cette sorte de couleur locale, que l’on obtient en pillant les dictionnaires exotiques. […] Max Collignon pèche par quelque chose, c’est par l’excès de la discrétion, par une sorte de timidité qui fait ressembler l’atticisme de son talent à la pudeur d’une Déméter voilée.

2075. (1905) Propos de théâtre. Deuxième série

Moi je prononce Ksipharès, très dur ; et d’entendre prononcer Gsipharès, cela me faisait l’effet d’une sorte de zézaiement. […] Il ne faut jamais avoir l’air de défendre une débutante avec une sorte de provocation. […] Ils ont eu toutes sortes de défauts ; mais il en est un qu’ils contenaient dans de justes bornes : ils n’étaient pas poseurs. […] Les unités sont maintenues par eux avec toutes sortes de tempéraments et d’atténuations  conciliateurs, pacificateurs et pleins d’un sage libéralisme. […] Théophraste Renaudot vécut de toutes sortes de choses.

2076. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Une sorte d’inspiration surnaturelle anime toutes leurs pensées : un mouvement irrésistible est donné à toutes leurs entreprises. […] Sublime par l’antiquité de ses souvenirs, qui remontent au berceau du monde, ineffable dans ses mystères, adorable dans ses sacrements, intéressant dans son histoire, céleste dans sa morale, riche et charmant dans ses pompes, il réclame toutes les sortes de tableaux. — Voulez-vous le suivre dans la poésie ? […] « Il y a eu, dit-il, dans notre âge, à quelques exceptions près, une sorte d’avortement général des talents, on dirait même que l’impiété, qui rend tout stérile, se manifeste encore dans je ne sais quel appauvrissement de la nature physique. […] Il donne au pin l’épithète d’harmonieux, parce qu’en effet le pin a une sorte de doux gémissement, quand il est faiblement agité. […] Enfin, il a beaucoup plus multiplié que ses prédécesseurs l’usage des figures et des images dans la tragédie, sorte de beauté qui appartient plus à l’épopée et à l’ode qu’au genre dramatique.

2077. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

Ainsi, que Lalande mangeât des araignées, ou qu’Aristote collectionnât toutes sortes de vases de terre, cela ne caractérise ni un grand astronome ni un grand philosophe, mais il faut compter ces traits parmi ceux qui serviront à différencier Lalande de lui-même et Aristote de lui-même. […] Schwob est une sorte de simplicité effroyablement complexe ; c’est-à-dire, que par l’arrangement et l’harmonie d’une infinité de détails justes et précis, ses contes offrent la sensation d’un détail unique ; il y a dans la corbeille de fleurs une pivoine que seule on voit parmi les autres abolies, mais si les autres fleurs n’étaient pas groupées autour d’elle, on ne verrait pas la pivoine. […] Sa philosophie est une sorte de positivisme panthéiste et optimiste ; le monde évolue, du germe à la plénitude, de l’inconscience à l’intelligence, de l’instinct à la loi, du droit au devoir, ― vers le mieux. […] Le ton singulier de cette tragédie est donné par une sorte de mysticisme charnel. […] Cette sorte d’histoire n’est pas toute l’histoire, mais c’est peut-être la seule qui puisse intéresser désormais des esprits devenus sceptiques par trop de lectures et plus curieux de comprendre les différences que de ramener à l’unité la diversité des événements.

2078. (1940) Quatre études pp. -154

Ces données que lui ont fournies ses yeux de chair, il les enrichit de telle sorte, il les doue d’une grâce si variée et si profonde, il les anime de tant de vie, il leur enlève si poétiquement leur matière, que nous avons devant nous une forêt de rêves et d’enchantements, où les essences se mêlent, où les fleurs s’étoilent, où voguent le Soir et le Silence, où l’âme enfin se dissout. […] Suivant un jugement qui est chez eux séculaire, la poésie française est vouée à une sorte d’infériorité constitutionnelle parce que, d’une part, la race dont elle émane a justement les qualités qui tendent à la prose et manque de celles qui sont proprement poétiques, puisqu’elle est raisonneuse, sceptique et intellectuelle, beaucoup plus qu’imaginative, sensible et passionnée ; d’autre part, parce que les mêmes caractères, les mêmes tendances, se marquent jusque dans la langue, à laquelle font défaut la couleur, la force de l’accent, la brusque envolée du lyrisme. […] Il importe qu’il ait des maîtres, et qu’à un moment donné il se sépare d’eux ; qu’il fasse de multiples gammes, mais sans les confondre avec la musique idéale qu’elles sont seulement chargées de préparer ; qu’il se livre à toute sorte d’exercices, non pour eux-mêmes, mais pour qu’ils lui procurent la maîtrise des mots, des images, et des sons. […] On peut redire enfin que l’attendant vainement, à l’automne qui suivit, dans le décor qu’elle avait enchanté de sa présence, il crut être le premier à pleurer, le premier à se désespérer, le premier à boire le calice des grandes douleurs ; et que les Méditations naquirent ainsi, thème à chaque génération renouvelé, thème éternel de l’amour et de la mort : Fratelli, a un tempo stesso É, Amore e Morte Ingenerò la sorte. […] Depuis l’homme, dont les molécules se renouvellent de telle sorte qu’il n’est jamais lui-même, ni tout à fait un autre, jusqu’aux étoiles que l’on voit, et, au-delà de celles que l’on voit, jusqu’à celles que l’on suppose, l’univers n’apparaît plus que comme un immense devenir.

2079. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

Et quelques instants après, c’est Chelles, qui avec toutes sortes de circonlocutions timides, me demande, si je ne crois pas, que pour bien établir la grande position d’industriel de M.  […] Aussitôt donc dans un fiacre par une pluie battante, un fiacre traîné par un cheval qui boite, mené par un cocher qui ne sait pas son chemin, et je passe par des rues désolées, où j’entrevois au-dessus d’une boutique, comme au travers d’un aquarium abandonné, et au milieu d’une lueur de gaz, qui a l’air d’éternuer : Madame Dieux, réparation de toutes sortes de bandages. […] Jeudi 2 juillet Je pense à la rédaction d’un catéchisme révolutionnaire du grand art et de l’art industriel, une sorte de 93 des admirations bêtes, qui aurait pour titre : Aphorismes d’un monsieur qui voit avec ses yeux et pense avec sa cervelle. […] Pour arriver à cette cité mystérieuse, et qui n’a pas d’histoire, une montée à travers des pins centenaires, à travers des quartiers de rochers, dans un paysage si fort aromatisé par les plantes odorantes de toutes sortes, qu’il entête.

2080. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1888 » pp. 231-328

À la minute précise, où le dernier coup de pinceau est donné, Raffaëlli paraît envahi par une joie exhilarante, qui débonde en un tas de confessions pour moi seul, pour moi seul, et sans faire attention à ce qu’il fait, il mange, il mange, et il boit, il boit du vin de toute couleur, et un tas de petits verres, — me confessant qu’après la confection de ses grandes machines, il est ainsi pris d’une sorte de folie. […] Mercredi 11 avril On racontait, ces dernières années, qu’un de nos jeunes clubmen des plus connus, avait frété un yacht, pour faire une sorte de tour du monde, en compagnie d’amis et de cocottes, et qu’au moment du départ, les mères des jeunes gens ayant témoigné des inquiétudes de ce voyage, et ayant laissé percer le regret, si quelqu’un ou quelques-uns venaient à périr, de n’avoir pas à pleurer sur un tombeau au Père-Lachaise ou à Montmartre ; on avait fait une place dans la cale, au milieu de la cargaison de pâtés de foie gras et de bouteilles de champagne, à des bières de plomb, et comme le soudage est une opération très difficile, on avait embarqué le soudeur avec l’équipage. […] Il était question des paroles à voix basse, qui se disaient avec une sorte de recueillement, devant cet autel de la pièce de cent sous, tout comme devant un autel, où figurerait la tête du Christ sur le voile de Véronique, — et même la remarque était faite de la physionomie de bedeaux, qu’avaient en ces endroits, les garçons de caisse. […] Mercredi 18 juillet Pélagie a un peignoir au fond noir, sur lequel sont jetées des fleurs voyantes de toutes sortes.

2081. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) «  Poésies inédites de Mme Desbordes-Valmore  » pp. 405-416

L’âme qui a senti de la sorte court risque de ne jamais guérir et de rester inconsolable en effet, dans une attitude de suppliante, avec sa blessure non fermée, et implorant toujours son pardon : Le secret perdu Qui me consolera ?

2082. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « quelque temps après avoir parlé de casanova, et en abordant le livre des « pèlerins polonais » de mickiewicz. » pp. 512-524

La condition de la critique, en ce qu’elle a de journalier, de toujours mobile et nouveau, la fait ressembler un peu, je l’éprouve parfois, à un homme qui voyagerait sans cesse à travers des pays, villes et bourgades où il ne ferait que passer à la hâte, sans jamais se poser ; à une sorte de Bohémien vagabond et presque de Juif errant, en proie à des diversités de spectacles et à des contrastes continuels.

2083. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Joseph de Maistre »

Le journaliste Le Clerc, parlant un jour de Passerat et des commentaires un peu prolixes de ce savant sur Properce, je crois, ou sur tout autre poëte, dit qu’on voit bien que Passerat avait ramassé dans ses tiroirs toutes sortes de remarques, et qu’en publiant il n’a pas voulu perdre ses amas.

2084. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre II. — De la poésie comique. Pensées d’un humoriste ou Mosaïque extraite de la Poétique de Jean-Paul » pp. 97-110

Il croit être un hippocentaure au milieu d’onscentaures, et, comme un prédicateur du matin et du soir, dans cette maison de fous du globe terrestre, il fait, avec une sorte de fureur, du haut de son cheval, son sermon de capucin contre la folie.

2085. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre VII. Narrations. — Dialogues. — Dissertations. »

Exposer son sujet, c’est-à-dire indiquer le temps, le lieu, toutes les circonstances particulières, présenter les personnages, marquer les caractères, annoncer l’action qui va mettre aux prises ces personnages et ces caractères, en rappelant tous les événements antérieurs qu’il est nécessaire de connaître pour comprendre ce qui va se passer ensuite ; développer le sujet, c’est-à-dire montrer le jeu des caractères, l’évolution des idées et des sentiments, la série des faits qui résultent des états d’âme et qui les modifient aussi, faire agir en un mot et souffrir les personnages, dénouer enfin le sujet, c’est-à-dire pousser l’action et les caractères vers un but où l’une s’achève et les autres se complètent, de telle sorte que le lecteur n’ait plus rien à désirer et que toutes les promesses du début soient remplies, voilà la formule classique de l’œuvre dramatique, qui s’adapte merveilleusement aux conditions des brèves narrations.

2086. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Richepin, Jean (1849-1926) »

Dans l’applaudissement chaleureux dont il a été salué, il faut voir le goût passionné de la poésie et de l’éloquence, et une sorte de reconnaissance exprimée par des lettres à un homme qui peut se tromper sur l’agencement d’un drame, mais qui a le feu sacré, l’enthousiasme entêté pour les belles sonorités et les beaux rythmes, et qui manie la langue poétique comme personne, à ma connaissance, ne sait faire en ce moment.

2087. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXIV. Conférence sur la conférence » pp. 291-305

Mais je vous eusse de la sorte privé de la moitié de votre plaisir : la surprise, et j’eusse défloré pour ma commodité personnelle le charme d’inédit du spectacle qu’on va donner.

2088. (1890) L’avenir de la science « VI »

La confusion qu’on en a faite a contribué à jeter une sorte de défaveur sur les branches les plus importantes de la science, sur celles-là même qui, à cause de leur importance, ont mérité d’être choisies pour servir de bases aux études classiques.

2089. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre III : Le problème religieux »

Bien plus, ajoutera-t-on, cette sorte de déisme est si vague qu’il peut envelopper toute autre chose que le déisme même, à savoir le panthéisme et jusqu’à cette forme d’athéisme poétique et sentimental qui est propre à notre temps.

2090. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 10, continuation des preuves qui montrent que les anciens écrivoient en notes la déclamation » pp. 154-173

En effet, des airs caracterisez, sont susceptibles de toutes sortes d’expressions de joïe et de douleur, d’amour et d’emportemens furieux, comme les autres airs.

2091. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « VIII »

Un homme qui s’exprime de la sorte ne fait évidemment ni concession ni réserves.

2092. (1799) Dialogue entre la Poésie et la Philosophie [posth.]

Comme ils ont beaucoup de justesse d’esprit, ils en concluent que ce ne sont pas les vers, en tant que vers, qui font bâiller tant de lecteurs, mais les vers vides de choses et d’idées, qui ne disent rien, qui n’expriment rien, où il n’y a rien ni à retenir, ni à remarquer, où l’on ne trouve, si je puis parler de la sorte, que les haillons usés de la poésie, et Zéphyre et Flore, et les ailes de l’Amour, et la montagne au double sommet, et l’Hippocrène où il faudrait noyer tous les mauvais vers, et peut-être aussi les mauvais poètes.

2093. (1757) Réflexions sur le goût

La justesse de l’esprit, déjà si rare par elle-même, ne suffit pas dans cette analyse ; ce n’est pas même encore assez d’une âme délicate et sensible ; il faut de plus, s’il est permis de s’expliquer de la sorte, ne manquer d’aucun des sens qui composent le goût.

2094. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVII. Le Retour du Christ. Appel aux femmes ! »

Il y a toutes sortes de bas-bleus maintenant.

2095. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Tallemant des Réaux »

Toute l’époque d’alors, très tournée au furetage historique, accueillit avec la curiosité d’une commère, friande de détails et de médisances de toutes sortes, ce bavardage de portier qu’un bourgeois cynique avait recueilli dans un langage digne de la chose.

2096. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Louis XVI et sa cour »

Il y tuait à profusion des animaux de toute sorte.

2097. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Ch.-L. Livet »

Pendant qu’elle vivait, elle faisait chanter les Benserade, les Scudéry et les Voiture, et tous ces oiseaux légers de la fantaisie et de la flatterie toujours si près de s’envoler, en leur donnant toutes sortes de pâtées, — la pâtée de l’accueil, du sourire et des fêtes, et la pâtée de la pâtée ; car on soupait et on collationnait très bien à l’hôtel Rambouillet, et c’était assez pour qu’ils ramageassent leurs madrigaux et leurs sonnets.

2098. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVII. Mémoires du duc de Luynes, publiés par MM. Dussieux et Soulier » pp. 355-368

La solennité de son récit est digne de l’histoire de ces sortes de choses ; mais son honnêteté d’historien est bien plus comique encore que sa solennité, et c’est toujours un malheur que l’honnêteté puisse être comique !

2099. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Oscar de Vallée » pp. 275-289

Il a toutes sortes de raisons pour l’adorer.

2100. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Balzac »

Que n’a-t-on pas dit du matérialisme ardent de sa nature, de son amour effréné, de son amour d’alchimiste pour l’or, de son besoin furieux de luxe, de richesse, de millions ; et, pour en acquérir, de ses entreprises insensées et… avortées ; de ses illusions, de ses dettes, qui n’étaient pas des illusions, de ses manies, de ses vices, de sa vie cachée, qui impatientait la curiosité et dans laquelle il se retranchait, ce grand travailleur comme il n’en exista peut-être jamais, contre les importunités de toute sorte qui l’assiégeaient et surtout contre cet affreux coup de sonnette du créancier, qui a bien, après tout, le droit de sonner, mais qui n’en rend pas moins fou le débiteur de génie, qui a besoin de toute sa tête, même pour le payer ?

2101. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame de Créqui »

Les raisons que l’éminent et fin critique donne à l’appui de son opinion, sont de plus d’une sorte.

2102. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Victor Cousin »

Professeur qui avait, comme ils le faisaient tous dans ce temps-là, ces aimables fonctionnaires, choqué le pouvoir avec cette stoïque indépendance qui leur rapportait toute sorte d’agréments de la part de la société, on l’avait (le pouvoir d’alors) suspendu de sa fonction et prié de s’aller promener quelque peu, et il était allé en Allemagne.

2103. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Marquis Eudes de M*** »

Nul livre dans la littérature contemporaine n’est, sur les phénomènes magnétiques à l’ordre du jour, plus renseigné que celui-là, et nul ne mérite d’être compté davantage aux yeux de ces sortes d’hommes, sans hardiesse et sans puissance logique, qui ne veulent jamais voir que les faits seuls dans toutes les questions.

2104. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Maurice de Guérin »

Quoiqu’il ait le sens critique beaucoup trop fin et trop exercé pour ne pas sentir les beautés et les suavités de toutes sortes qui sont dans Guérin, il n’a pas l’enthousiasme qu’il faudrait, l’éclat et la portée de voix, la souveraineté dans la parole, qui peuvent exiger l’admiration comme une justice et la décider du même coup.

2105. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « La Fontaine »

Il a laissé des Contes et des Poésies de toute sorte, marqués de ce talent inouï qu’on n’a vu qu’une fois parmi les hommes.

2106. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Auguste Barbier »

                                       pour les âmes humaines On voudrait ne pas rire, car on souffre… On souffre de voir ces radotages, ces décrépitudes avant le temps, dans un livre qui n’est plein que de ces sortes de choses et sur lequel traîne et brille un des plus beaux noms de la poésie contemporaine.

2107. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iv »

Le vieillard presque aveugle ne voyait pas ceux à qui il venait parler de « nos deuils » :‌ « Vous savez tous vraisemblablement qu’au commencement de la semaine qui vient de s’écouler, j’ai perdu un fils mort pour la patrie, comme tant d’autres, dans la force de l’âge, alors qu’il avait toutes sortes de raisons d’aimer la vie et qu’il la faisait aimer aux autres.

2108. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

» « Il doit être sorcier », disaient les fellahs, avec une sorte de terreur religieuse, lorsqu’ils voyaient Mariette Pacha au milieu de ses sarcophages et de ses momies. […] On lui a conté là toutes sortes d’histoires, aussi amusantes que les Mille et Une Nuits. […] C’est pourquoi elle fait copier, par une armée de scribes, des registres, des catalogues, des comptes de ménage, des factures, toutes sortes de galimatias et de grimoires dont les rhéteurs, n’y comprenant rien, se moquent avec esprit. […] L’histoire des origines de l’ordre y est rapportée copieusement et animée par toutes sortes de menues anecdotes, dont on ferait aisément des enluminures, pour illustrer les Œuvres complètes de saint François de Sales. […] Le soldat était encore un être à part, une sorte de spécialiste, cantonné en dehors de la société, assez mal vu par le pacifique bourgeois.

2109. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

Ferme dans sa foi religieuse complote, il maintient la neutralité la plus absolue, et rendant à tous les Dieux un honneur égal, il éprouve pour l’action qui se passe sous ses yeux une sorte d’horreur. […] Plus fanfarons que pervers, plus amusants que dangereux, ils étalent leurs défauts ou leurs vices aux regards du public avec une sorte de coquetterie. […] Le prosaïque, ici, consiste en ce que les personnages prennent leur but au sérieux avec une sorte d’âpreté.

2110. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

Le matin, à l’heure qu’il a marquée d’avance176, le premier valet de chambre l’éveille : cinq séries de personnes entrent tour à tour pour lui rendre leurs devoirs, et « quoique très vastes, il y a des jours où les salons d’attente peuvent à peine contenir la foule des courtisans »  D’abord on introduit « l’entrée familière », enfants de France, princes et princesses du sang, outre cela le premier médecin, le premier chirurgien et autres personnages utiles177  Puis on fait passer la « grande entrée » ; elle comprend le grand chambellan, le grand maître et le maître de la garde-robe, les premiers gentilshommes de la chambre, les ducs d’Orléans et de Penthièvre, quelques autres seigneurs très favorisés, les dames d’honneur et d’atour de la reine, de Mesdames et des autres princesses, sans compter les barbiers, tailleurs et valets de plusieurs sortes. […] Telle est celle du duc de Gesvres, premier gentilhomme de la chambre, gouverneur de Paris et de l’Ile-de-France, ayant en outre les gouvernements particuliers de Laon, de Soissons, de Noyon, de Crépy en Valois, la capitainerie de Mousseaux et vingt mille livres de pension, véritable homme de cour, sorte d’exemplaire en haut relief des gens de sa classe, et qui, par ses charges, sa faveur, son luxe, ses dettes, sa considération, ses goûts, ses occupations et son tour d’esprit, nous représente en abrégé tout le beau monde196. […] Le premier secrétaire vient avec l’intention de rendre compte des lettres qu’il a reçues et qu’il est chargé d’ouvrir ; mais il est interrompu deux cents fois dans cette opération par toutes sortes d’espèces imaginables.

2111. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (3e partie) » pp. 249-336

La plus grande partie de cette armée, frappée d’une sorte de vertige, jetant ses armes, ne connaissant plus ni drapeau ni officiers, courait sur toutes les routes de la Thuringe. […] Lannes reçut avec une sorte de satisfaction convulsive les étreintes de son maître, et exprima sa douleur sans y mêler aucune parole amère. […] Napoléon n’avait pas pour habitude d’assembler de ces sortes de conseils, dans lesquels un esprit incertain cherche, sans les trouver, des résolutions qu’il ne sait pas prendre lui-même.

2112. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224

Le couvent de Monte Oliveto, sorte d’Escurial de Naples, mais Escurial délicieux au lieu de l’Escurial funèbre de Madrid, rivalisait de site et d’horizon avec le monastère napolitain de San Martino, le plus poétique ermitage de l’univers. […] Quelquefois aussi nous dansons avec les jeunes filles de Bizaccio, un des divertissements qui lui fait le plus de plaisir ; mais plus souvent nous restons assis au coin du feu, et nous y revenons souvent sur l’esprit qu’il prétend lui être apparu à Ferrare ; et véritablement il m’en parle de telle sorte que je ne sais trop qu’en dire et qu’en penser. » Pendant cette douce détente de l’âme et de l’adversité du poète, son poème, revu et perfectionné, se multipliait en Italie et en France avec la rapidité surnaturelle d’une œuvre qui correspondait précisément au siècle, aux mœurs, à la religion, aux contrées de l’Europe, dans lesquelles il devenait, en naissant, national. […] Il supplia le cardinal Cinthio de lui permettre de quitter ses appartements trop bruyants et trop pompeux du Vatican, pour aller habiter l’humble monastère de Saint-Onufrio, sorte d’ermitage au sommet d’une colline élevée et silencieuse à Rome (le mont Janicule).

2113. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

Je repris le trot sur un sol plus ferme et je crus reconnaître une sorte de petite voiture noire. […] « Il ne répondit pas, et se mit à décrire toutes les sortes de canots que peut porter un brick, et leur position dans le bâtiment ; et puis, sans ordre dans ses idées, il continua son récit avec cet air affecté d’insouciance que de longs services donnent infailliblement, parce qu’il faut montrer à ses inférieurs le mépris du danger, le mépris des hommes, le mépris de la vie, le mépris de la mort et le mépris de soi-même ; et tout cela cache, sous une dure enveloppe, presque toujours une sensibilité profonde. — La dureté de l’homme de guerre est comme un masque de fer sur un noble visage, comme un cachot de pierre qui renferme un prisonnier royal. […] « La pluie tombait toujours tristement ; le ciel gris et la terre grise s’étendaient sans fin ; une sorte de lumière terne, un pâle soleil, tout mouillé, s’abaissait derrière de grands moulins qui ne tournaient pas.

2114. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

« Mais retournons à Torrigiani, qui, mon dessin à la main, parla de la sorte : Nous allions, Michel-Ange et moi, dessiner, encore enfants l’un et l’autre, à l’église del Carmine dans la chapelle de Mazaccio 7. […] Nous verrons bientôt qui aura le plus gagné ; et il porta son vase au pape, qui lui fit payer le prix que méritent ces sortes d’ouvrages, dont Lucagnolo parut fort satisfait. […] Après le repas, on fit un peu de musique dans laquelle mon charmant Diego demanda à faire sa partie, et il s’en acquitta si parfaitement que Jules et Michel-Ange ne riaient plus, mais en étaient dans une sorte d’extase.

2115. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXXXIXe entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Si un autre avait agi de la sorte, vous en seriez affligé. […] « Je ne parle pas de la sorte parce que je désire plus d’or. […] Le héros très-magnanime parla courtoisement: « Votre arrivée chez les Hiunen m’afflige véritablement, parce que la Reine vous a parlé de la sorte. » — Hagene de Troneje répondit: « Nous aviserons à tout cela. » Ils s’avancèrent chevauchant côte à côte, ces deux hommes vaillants.

2116. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre I. De l’intensité des états psychologiques »

Déjà Fechner réduisait le sentiment de l’effort d’attention, dans un organe des sens, au sentiment musculaire « produit en mettant en mouvement, par une sorte d’action réflexe, les muscles qui sont en rapport avec les différents organes sensoriels ». […] Helmholtz a signalé un phénomène d’interprétation du même genre, mais plus compliqué encore : « Si l’on compose du blanc, dit-il, avec deux couleurs spectrales, et qu’on augmente ou diminue dans le même rapport les intensités des deux lumières chromatiques, de telle sorte que les proportions du mélange restent les mêmes, la couleur résultante reste la même, bien que le rapport d’intensité des sensations change notablement… Cela tient à ce que la lumière solaire, que nous considérons comme étant le blanc normal, pendant le jour, subit elle-même, quand l’intensité lumineuse varie, des modifications analogues de sa nuance 19. » Toutefois, si nous jugeons souvent des variations de la source lumineuse par les changements relatifs de teinte des objets qui nous entourent, il n’en est plus ainsi dans les cas simples, où un objet unique, une surface blanche par exemple, passe successivement par différents degrés de luminosité. […] Un moment arrive, en effet, où celui-ci déclare le contraste AB égal au contraste BC ; de telle sorte qu’on pourrait construire, selon M.

2117. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. VILLEMAIN. » pp. 358-396

alors, s’il la saisit de son propos clair et débarrassé, élégant et court (comme disait Vaugelas, comme faisait Voltaire) ; s’il l’arme de finesse, s’il la revêt de plus d’une flatteuse imagination et d’éclairs lumineux (lumina orationis) ; si surtout il la colore d’une sorte de passion sentie et la fait renaître à chaque instant avec originalité ; oh ! […] Dubois, caractérisant dans le Globe cette sorte d’éblouissement causé par la parole de M.

2118. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIe entretien. Poésie lyrique » pp. 161-223

Il est une sorte de surabondance de vie et de sensations qui déborde des sens, et qui a besoin de se répandre en effusions mélodieuses, même quand ces effusions mélodieuses n’ont pas d’autre écho que notre oreille. […] Mais la Jumelle s’en était aperçue depuis longtemps à elle toute seule ; sans se rendre compte de ses sentiments, elle prenait sa voix la plus douce en lui parlant ; elle recevait, à table, à la maison ou dans les champs, tous les petits services qu’il lui rendait instinctivement, avec une familiarité confiante et avec une sorte de plaisir muet qui contrastait avec les exigences et les railleries des autres jeunes filles.

2119. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (2e partie) » pp. 305-367

Une pensée fixe, triste, mais nullement déconcertée, donnait à ses traits une sorte de pétrification lapidaire dans une seule idée et dans un même sentiment, idée abstraite, sentiment ferme, mais nullement sévère. […] Ces sortes de figures sinistres doivent rester dans l’ombre des tableaux ; la lumière les jette trop en avant sur la scène.

2120. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIe entretien. La passion désintéressée du beau dans la littérature et dans l’art. Phidias, par Louis de Ronchaud (1re partie) » pp. 177-240

V Je suis sûr que vous avez rencontré souvent, soit à Paris sur vos boulevards ou dans vos théâtres, soit parmi la foule dans vos expositions de tableaux et de sculptures, soit en Italie aux pieds du Colisée ou de Saint-Pierre de Rome, soit à Londres dans les salles du musée Britannique, soit en Grèce sur les marches du temple de Thésée, ou sur les sentiers pierreux de l’Acropole, un jeune homme dont vous n’avez jamais su le nom, mais dont la physionomie, semblable à une pensée ambulante, vous a frappé à votre insu d’une sorte d’empreinte indélébile, et vous le reconnaîtriez entre mille si vous veniez à le rencontrer une seconde fois. […] L’éclat du soleil d’été qui s’y répercute dans sa nappe éblouit la vallée entière d’une fumée de lumière, d’une sorte de brouillard de rayons qui double tout à coup le jour de la surface de la vallée, comme une glace double la clarté dans une chambre obscure ; on ne voit pas encore le lac qu’on voit déjà sa lueur monter dans le ciel comme un incendie des eaux ; on regrette de ne pas pénétrer dans cette gorge éblouissante, qui mène le voyageur par une avenue d’eau et de forêts à Genève ; mais la route de Franche-Comté continue à suivre la rivière d’Ain, et on la côtoie de village en village sur des collines qui s’élèvent insensiblement et par une vallée qui se rétrécit toujours.

2121. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXVIIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 5-64

CXLVIII — Celle-ci, me disait-il, celle qui vous a vu la première évanoui sur le bord du chemin, c’est la fille du riche métayer Placidio de Buon Visi, qui a une étable pleine de dix bœufs comme ceux-ci, de grands champs bordés de peupliers, unis entre eux par des guirlandes de pampres qu’on vendange avec des échelles, et parsemés çà et là de nombreux mûriers à tête ronde, dont les filles cueillent les feuilles dans des canestres (sorte de paniers pour contenir l’été la nourriture des vers à soie). […] CLXVI On me fit entrer avec toutes sortes de bienséances, comme si j’avais été de la famille et de la noce.

2122. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIVe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Tout le monde pensait de même à cette époque ; mais ce fut précisément cette double espérance qui fut pour lui une double illusion et qui lui enleva le seul mérite de ces sortes de Mémoires, la naïveté et la vérité. […] Le billet de vous que j’ai trouvé ici en arrivant m’a fait voir que la joie d’Amélie vous faisait une sorte de plaisir, et que vous repreniez un peu à la justice et à l’espérance.

2123. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

Il n’ose pas tout à fait nous vendre les contes de Boccace ; il nous détaille des analyses chatouilleuses, encore que critiques, de toutes sortes de nouvelles florentines. […] Immédiatement après cette qualification grandiloquente mais un peu vague, Charles-Brun, qui prévoit jusqu’aux moindres objections, s’écrie : « Et je n’entends point le perdre de la sorte dans une troupe mélodieuse de troubadours occitans qui chantèrent aussi la passion souveraine. » Cette phrase me fit espérer une définition critique du talent de Bernard de Ventadour.

2124. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1883 » pp. 236-282

» jette Hébrard, — et comme on cherche à voir dans le blanc de ses yeux, s’il est sérieux ou s’il blague, — le directeur du Temps improvise une théorie, éloquemment paradoxale, dans laquelle il proclame que le café, est une sorte d’école normale d’humanité très parfaite, où l’on arrive de suite au ferraillement et au corps à corps, sans les salamalecs et les exordes de la porte. […] Nittis a eu, dès l’enfance, une sorte de passion pour les ciels, il me parlait un autre jour, des longs temps qu’il passait à regarder les gros nuages blancs de son pays, qui ne sont pas informes, comme ceux de chez nous, mais qui se modèlent dans le ciel, sous d’innombrables facettes.

2125. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

De ces écrivains isolés dans leur faiblesse individuelle, elle avait fait une caste pensante, un parlement de l’intelligence, une sorte d’église laïque, trois choses bien contraires à l’esprit de Richelieu, de Louis XIV et de la monarchie. […] L’Assemblée Constituante fut une sorte de Sinaï des peuples ; Mirabeau en fut la voix ; l’univers entier en fut l’auditoire.

2126. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Villemain » pp. 1-41

» Évidemment, si l’on comprend bien, c’est toujours là le gouvernement des classes moyennes, baptisé par Guizot et transporté dans l’instruction publique ; c’est toujours ce gouvernement des Montmorency de la bouteille à l’encre et des Bayards de la leçon d’une heure, qu’il faut reconstituer à tout prix et en vue duquel on demande plaintivement aujourd’hui, mais sans modification d’aucune sorte, le maintien de l’état de choses qui nous a régis tant d’années, sans nous conduire et sans nous diriger. […] En effet, lorsque la faute de grammaire ou d’intelligibilité n’est pas dans la langue de Villemain ; quand il a le hasard d’une pureté dont il semble avoir la recherche, il traîne toujours je ne sais quelle glaise visqueuse autour de sa pensée, et il nous empêtre dans des phrases de ce terne et de cette lourdeur : « La pensée toute française — dit-il au commencement d’un de ses rapports — qui, pour susciter d’éloquents travaux sur notre histoire, a réservé au talent une sorte de majorat annuellement électif, reçoit de nouveau la destination que lui avait indiquée dès les premiers jours le suffrage public. » On n’a jamais attendu en se travaillant davantage une éloquence qui ne veut pas venir !

2127. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Ernest Feydeau » pp. 106-143

Voilà la question que nous proposons, nous, au milieu des éloges de toute sorte que la Critique a donnés sans marchander à M.  […] Pour lui, développer son talent dans le sens même de son talent n’est pas la question, mais prouver qu’il a du talent et de plusieurs sortes, et voilà pourquoi, après nous avoir plaqué du Flaubert dans Fanny, il nous plaque du Byron dans Daniel ; car M. 

2128. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La princesse Mathilde » pp. 389-400

. — Sa maison est une sorte de ministère des grâces.

2129. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie militaire du général comte Friant, par le comte Friant, son fils » pp. 56-68

À la bataille de Sediman, où Mourad Bey à la tête de ses mameluks se brisait contre les carrés français, mais où un feu de quatre pièces tiré des hauteurs emportait bien des hommes, qui une fois tombés et laissés sur le champ de bataille étaient massacrés, le général Desaix, affligé de voir ces braves périr d’une mort horrible, eut un moment l’idée de rejoindre les barques pour les y déposer ; il demanda l’avis de Friant qui lui répondit aussitôt, en lui montrant les retranchements ennemis : « Général, c’est là-haut qu’il faut aller ; la victoire ou la mort nous y attend, nous ne devons pas différer d’un moment l’attaque. » — « C’est aussi mon sentiment, répliqua le général Desaix, mais je ne puis m’empêcher d’être ému en voyant ces braves gens périr de la sorte. » — « Si je suis blessé, repartit le général Friant, qu’on me laisse sur le champ de bataille ! 

2130. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Waterloo, par M. Thiers »

Et d’abord, comme premier élément, je rappellerai cette sorte de désaccord entre le moral de l’armée et ses chefs, le soldat ayant la disposition à se croire trahi et perdu, du moment qu’il ne voyait pas Napoléon.

2131. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Dübner »

Didot. rencontre-t-on deux autres sortes de travaux auxquels il s’adonna : la série des classiques publiés par M. 

2132. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger, 1833. Chansons nouvelles et dernières »

Quant à continuer contre toutes sortes de survenants nouveaux la même guerre exactement qu’il avait faite à leurs devanciers, j’avoue que, quelque tentante à certains égards qu’eût été l’entreprise, il y avait des difficultés presque insurmontables, et que les chances de poésie et de succès populaire avaient un peu changé.

2133. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, romans (1832) »

Hugo publia Bug-Jargal modifié de la sorte, il venait de donner son deuxième volume d’Odes et Ballades qui reluit de couleurs pareilles et nous rend en rhythmes merveilleux le même point de vue doublement tranché. 

2134. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « VICTORIN FABRE (Œuvres publiées par M. J. Sabbatier. Tome Ier, 1845. » pp. 154-168

Lycée, Jeux Floraux, Académie, il brillait partout ; il cumulait, comme cet héroïque lutteur, le laurier de Delphes, le chêne de Pergame et le pin de Corinthe ; il aurait volontiers laissé écrire au-dessous de sa statue : « Ceci est la belle image du beau Milon, qui sept fois vainquit à Pise, sans avoir, une seule fois, touché la terre du genou. » Or, le jour où son genou fléchit en effet, le jour où la palme (style du genre) lui échappa et où il fut évincé par un plus heureux, il ne sut plus se consoler, il resta dépaysé longtemps, l’esprit tendu, avec tout un attirail oratoire qui ne sert que dans ces sortes de joûtes, et qui, en se prolongeant, doit nuire au libre développement des forces naturelles.

2135. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Appendice sur La Fontaine »

Walckenaer, d’exposer avec précision quelles furent, selon nous, l’éducation et les études de La Fontaine, quelles sortes de traditions littéraires lui vinrent de ses devanciers, et passèrent encore à plusieurs poëtes de l’âge suivant.

2136. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. Vitet à l’Académie française. »

Vitet a été large, brillant, facile, d’une ordonnance lumineuse ; les parties en sont aisément liées, et le tout semble disposé de telle sorte que l’air et le jour y circulent.

2137. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre III. De l’émulation » pp. 443-462

On veut, dans les monarchies absolues, qu’une sorte de mystère soit répandue sur les qualités qui rendent propres au gouvernement, afin que l’importante et froide médiocrité puisse écarter un esprit supérieur, et le déclarer incapable de combinaisons beaucoup plus simples que celles dont il s’est toujours occupé.

2138. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre IV. L’écrivain (suite) »

Ce petit mot indique un homme qui peut se déprendre de soi-même, s’oublier, se transformer en toute sorte d’êtres, devenir pour un moment les choses les plus diverses.

2139. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre III. Association des mots entre eux et des mots avec les idées »

Il y en a de plusieurs sortes.

2140. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « José-Maria de Heredia.. »

Et c’est pourquoi il a consacré à ces grands aventuriers, outre quelques-uns de ses plus beaux sonnets, la plus longue pièce qu’il ait écrite : les Conquérants de l’or, sorte de chronique fortement versifiée et miraculeusement rimée et qui, sans sortir du ton d’un récit très simple et sans ornements, coupée seulement, çà et là, de paysages éclatants et courts, prend des proportions d’épopée.

2141. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Armand Silvestre »

S’étendre la nuit sur les montagnes humides de rosée, embrasser en extase la terre et le ciel, s’enfler d’une sorte de divinité, pénétrer par la pensée jusqu’à la moelle de la terre, repasser en son sein les six jours de la création, s’épandre avec délices dans le Grand Tout, dépouiller entièrement tout ce qu’on a d’humain et finir cette haute contemplation… (avec un geste) je n’ose dire comment.

2142. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Baudelaire, Œuvres posthumes et Correspondances inédites, précédées d’une étude biographique, par Eugène Crépet. »

Sur ce point, sa correspondance fait mal à lire… Joignez à cela sa maladie nerveuse, dont il put bien hâter les progrès par des excès de toute sorte, mais qui était d’ailleurs héréditaire. « Mes ancêtres, écrit-il, idiots ou maniaques, dans des appartements solennels, tous victimes de terribles passions. »… Ah !

2143. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVII. Romans d’histoire, d’aventures et de voyages : Gebhart, Lemaître, Radiot, Élémir Bourges, Loti » pp. 201-217

Détestable écrivain, penseur nul, savant de détails mais fermé à l’intuition exacte, vive, nue et crue d’une civilisation, il s’attachait à l’exactitude morte, et il n’avait jamais songé que des hommes avaient pensé d’autre sorte que lui dans les cuirasses et parmi les tapisseries qu’il exhumait.

2144. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XI. Le royaume de Dieu conçu comme l’événement des pauvres. »

» Jésus avait alors de fines réponses, qui exaspéraient les hypocrites : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecin 521 » ; ou bien : « Le berger qui a perdu une brebis sur cent laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres pour courir après la perdue, et, quand il l’a trouvée, il la rapporte avec joie sur ses épaules 522 » ; ou bien : « Le fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu 523 » ; ou encore : « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs 524 » ; enfin cette délicieuse parabole du fils prodigue, où celui qui a failli est présenté comme ayant une sorte de privilège d’amour sur celui qui a toujours été juste.

2145. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre III »

L’auteur, pour l’amour du grec, fait venir bogue, une sorte de poisson, de [mot en caractères grecs], qui veut dire crier : c’est peut-être aller un peu loin !

2146. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre II. Le dix-neuvième siècle »

Qu’on sorte de cette paresse du songe.

2147. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VII. Le langage et le cerveau »

On peut rapprocher des cas précédents ce que l’on appelle la substitution de mots, un malade ne trouvant pour s’exprimer que des mois absolument opposés à la pensée qu’il veut rendre : « Une dame disait les choses les plus inconvenantes, les injures les plus grossières, en faisant le geste gracieux d’une personne qui invite quelqu’un à s’asseoir ; et c’était en effet ce qu’elle voulait qu’on fit. » Quelquefois il y a un désaccord absolu entre la pensée et le vocabulaire, et, quoiqu’il soit assez impropre d’appeler aphasie ce genre de désordre, puisque ces sortes de malades parlent et parlent beaucoup, le fait n’en est pas moins curieux et assez voisin des précédents.

2148. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre I : Une doctrine littéraire »

De plus, il y a deux sortes de vérités littéraires selon M. 

2149. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Deshays » pp. 208-217

Il y a sans doute de la sublimité dans une tête de Jupiter ; il a fallu du génie pour trouver le caractère d’une Euménide, telle que les Anciens nous l’ont laissée ; mais qu’est-ce que ces figures isolées en comparaison de ces scènes où il s’agit de montrer l’aliénation d’esprit ou la fermeté religieuse, l’atrocité de l’intolérance, un autel fumant d’encens devant une idole ; un prêtre aiguisant froidement ses couteaux, un préteur faisant déchirer de sang-froid son semblable à coups de fouet, un fou s’offrant avec joie à tous les tourments qu’on lui montre et défiant ses bourreaux ; un peuple effrayé, des enfants qui détournent la vue et se renversent sur le sein de leurs mères, des licteurs écartant la foule, en un mot, tous les accidents de ces sortes de spectacles ?

2150. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 2, de la musique rithmique » pp. 20-41

On sera bien plus curieux d’apprendre une autre chose, je veux dire la maniere dont la musique metrique marquoit les temps dans toute sorte de mouvemens du corps.

2151. (1860) Ceci n’est pas un livre « Le maître au lapin » pp. 5-30

Cette société, il ne s’en plaint pas, il ne parle point d’en « réformer les abus », quoiqu’il ait vécu autrefois avec des réformateurs et des Messies de toute sorte.

2152. (1760) Réflexions sur la poésie

Autant la mesure et la cadence sont nécessaires à ces sortes de vers, autant la rime l’est peu ; la lenteur du chant l’empêche presque toujours d’être sensible, et par conséquent détruit son effet.

2153. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VI. Du trouble des esprits au sujet du sentiment religieux » pp. 143-159

Rousseau est le type de cette sorte de découragement moral ; et, pendant bien des années, tous les jeunes gens doués de quelque talent auraient pu écrire la plupart des pages des Confessions, celles surtout qui sont d’une lecture si douloureuse dans les Rêveries du promeneur solitaire.

2154. (1818) Essai sur les institutions sociales « Addition au chapitre X de l’Essai sur les Institutions sociales » pp. 364-381

Ainsi le mot hostis des xii Tables désigne une sorte d’existence sans nom dans nos langues modernes : c’est l’individu frappé d’une incapacité absolue d’entrer jamais dans la communion civile.

2155. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXI. Mme André Léo »

Elle dépasse en pédantisme de toute sorte, toutes les plus fortes pédantes de l’Angleterre, cette terre natale des bas-bleus, qui les a vomis sur le monde et à qui je voudrais les faire ravaler !

2156. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Odysse Barot »

Le traducteur de Poe, le suggestif et perçant Baudelaire, qui vivait dans la préoccupation de la beauté des œuvres spirituelles comme Robinson en son île, mais sans vouloir jamais en sortir, Théophile Gautier, indifférent à tout excepté à la perfection de la forme, étaient aussi dans la condition nécessaire où il faut être pour écrire, sans distraction, sans adultérisation d’aucune sorte, l’histoire d’une littérature.

2157. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Joubert » pp. 185-199

C’était une pâte tendre que cette porcelaine fêlée, dans laquelle Dieu mettait toutes sortes de choses suaves.

2158. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Ernest Hello » pp. 389-403

C’est cette sorte d’originalité qui retarde aujourd’hui M. 

2159. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Jacques Cœur et Charles VII »

L’idéal de ces sortes d’esprits est en Angleterre, le pays du Fait par excellence.

2160. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes d’Amérique » pp. 95-110

La gloire et la force du peuple américain, c’est la bâtardise : « La transplantation des races européennes — dit-il, l’anti-Européen, — a eu pour premier effet sinon de dissoudre entièrement, au moins d’affaiblir le principe de la famille. » Et plus bas, devenant plus explicite, il ajoute : « Le passage de l’Européen outre-mer a toujours eu pour cause une protestation contre l’autorité paternelle, une déclaration d’indépendance individuelle, une sorte d’assimilation à l’état de bâtardise. » Et le singulier penseur, qui lit l’histoire les yeux retournés, non seulement ne voit pas les conséquences éloignées du vice originel de l’Amérique, mais, lui qui parle tant de réalité, il ne voit pas même les réalités présentes ; car, à l’heure qu’il est, tout le monde sait, sans avoir eu besoin d’aller en Amérique, que le peuple américain est un peu gêné en ce moment par son heureuse bâtardise ; que la question de l’indigénat est une des plus grosses questions qui aient jamais été agitées dans les États de l’Union, et que cette question n’est pas autre chose que la nécessité — sous peine de dissolution complète — de se faire une espèce de légitimité contre l’envahissement croissant de toutes les bâtardises de l’Europe, contre le flot montant des immondices qu’elle rejette !

2161. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Sévigné » pp. 243-257

Excepté son mari, Sévigné, qui la traita comme ces sortes de femmes — tout vanité, mutinerie, gaîté et caprices, — doivent être traitées pour qu’elles aiment : avec la cravache des procédés indifférents, impertinents et cruels ; excepté son mari, pour lequel elle eut cet amour par pique dont parle Stendhal dans ses diverses classifications de l’amour, elle n’aima personne que sa fille, et encore quand elle était loin !

2162. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Auguste Vacquerie » pp. 73-89

III En effet, le livre d’Auguste Vacquerie est, sous prétexte de critique dramatique, un de ces ouvrages qui mènent à toute sorte d’imaginations capricantes, — aux points de vue les plus renversés, les plus brisés et les plus divers.

2163. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Crétineau-Joly » pp. 247-262

Pour écrire la vie de cet homme de brusque décision, qui aimait la vérité d’un amour hardi et sans scrupule, qui n’y alla jamais de main morte avec rien ni avec personne, et qui empoignait, quand il ne s’agissait que de toucher, besoin était d’un homme de sa sorte.

2164. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexandre de Humboldt »

Mais je crois — ajoute-t-il, page 126 de la Correspondance, — que je m’exprime toujours de telle sorte que ce ne puisse embarrasser ceux qui en savent moins. » Ainsi, utilité dans tous les genres, et quoiqu’on ne puisse, dit-on, servir deux maîtres, ce livre est écrit pour ceux qui savent et pour ceux qui ne savent pas ou qui savent peu.

2165. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Le roi Stanislas Poniatowski et Madame Geoffrin »

À toute force, il ne veut pas que Madame Geoffrin sorte du cadre, étroit et superficiel, d’amitié sensée et de maternité placide dans lequel l’opinion a pris, à distance, l’habitude de la regarder.

2166. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « II. Jean Reynaud »

Quand on s’élève à une certaine hauteur, il n’y a plus que deux sortes de livres, — deux grandes catégories dans lesquelles tous les genres et tous les sujets peuvent rentrer — : les livres faits par l’Observation et les livres faits par la Rêverie.

2167. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « III. Donoso Cortès »

Ils savent que Dieu, pour traverser les cœurs, met dans nos carquois toutes sortes de flèches, et que la flèche du Talent pénètre encore, après les plus perçantes, — celles de la Prière et de la Charité !

2168. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVI. Buffon »

Assurément, nous ne croyons pas que jamais il sorte de cette critique de l’amour qui est la sienne quand il s’agit de Buffon, et qu’il puisse entrer dans cette impartialité froide qui est la vraie température de toute critique ; mais rendons-lui justice, et convenons que pour lui l’enfant de Buffon, le cartésien comme Buffon, l’homme incessamment occupé à brosser comme un diamant la gloire de Buffon, pour qu’elle brille davantage, il a cependant dans le regard une fermeté qui étonne quand il le porte sur son maître.

2169. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIV. Alexandre de Humboldt »

Mais je crois, — ajoute-t-il page 126 de la Correspondance, — que je m’exprime toujours de telle sorte que ce ne puisse embarrasser ceux qui en savent moins. » Ainsi utilité dans tous les genres, et quoiqu’on ne puisse, dit-on, servir deux maîtres, ce livre est écrit pour ceux qui savent et pour ceux qui ne savent pas ou qui savent peu.

2170. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Édouard Gourdon et Antoine Gandon » pp. 79-94

Certainement, ces sortes de livres ne sont pas les premiers, en fait de romans, dans l’histoire des littératures.

2171. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules De La Madenène » pp. 173-187

Espérit y avait creusé des caves d’abord, puis des serres, puis des escaliers… Il avait creusé, creusé toujours, poussant devant lui son terrier à droite, à gauche, en haut, en bas, niche sur niche, jardinets sur jardinets. » Artiste de nature, ayant des dons, comme eût dit le Bas-de-Cuir de Cooper, Espérit avait élevé « au plus haut de ces constructions une sorte de tourelle en bois, à balustres crénelés, où grinçaient des girouettes et des horloges à vent.

2172. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Prosper Mérimée. » pp. 323-336

Mérimée était resté ce qu’il était quand il débuta, et même plus tard, et qu’il eût continué de se développer dans le sens de ses facultés naturelles, nous aurions peut-être un grand romancier de plus… Au lieu de cela, nous n’avons eu qu’un homme de beaucoup d’esprit et de ressources, qui a fait toutes sortes de livres, parmi lesquels il y a des romans qu’il est temps aujourd’hui de juger.

2173. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXI. De Mascaron et de Bossuet. »

Il y a, comme on sait, une sorte de philosophie mâle et forte, qui applique à des vérités politiques ou morales toute la vigueur de la raison ; et c’était celle qu’avait souvent Corneille.

2174. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVI. Des éloges académiques ; des éloges des savants, par M. de Fontenelle, et de quelques autres. »

Il faudrait donc dans ces sortes d’ouvrages tâcher de n’être jamais ni au-dessus, ni au-dessous de la vérité.

2175. (1876) Romanciers contemporains

Mme Sand s’est proposé de peindre trois sortes d’amour. […] Mérimée leur donna en effet le nom de la Guzla, sorte de guitare monocorde dont s’accompagnent les bardes morlaques. […] Il l’a peinte telle qu’elle est, sans apprêt, sans calcul, sans recherche d’effets oratoires ni prétention d’aucune sorte. […] Mais, en ces matières, ce ne sont pas ces sortes de blessures qui nous intéressent. […] Qu’on sorte de cette lecture relevé, fortifié, épuré, assurément non, et l’auteur n’y prétend pas.

2176. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

n’est-ce pas là une sorte de devoir ? […] Dieu est pour lui, tantôt le Jéhovah biblique, tantôt le Christ, tantôt l’Esprit-Saint, avec toutes sortes de métamorphoses ; tantôt le Dieu du Vicaire savoyard, à moitié rationaliste ; tantôt l’Âme de la Nature, et la Nature elle-même, confondues ; de sorte qu’on l’accusa de panthéisme, non sans apparence. » Cela est très bien dit. […] Et ce n’est pas la même sorte d’invraisemblance que celle du long tête-à-tête angélique de toute une année dans la solitude ; invraisemblance résultant de l’idéalité seule : ici c’est une accumulation de circonstances inadmissibles, sans aucun bénéfice d’idéal. […] Ou encore, puisque les minutes aiguës que poursuit ce damné sont de celles où les nerfs vibrent comme dans un supplice, il se substitue, par l’imagination et par une sorte de monstrueuse sympathie, à la victime qu’il torture, et parvient à sentir du moins quelque chose en se figurant que c’est lui-même qui est supplicié… Et puis, je ne sais plus ; je suis trop gêné par la nécessité d’user de périphrases ; et il y a des choses que j’entrevois et que je n’ose pas dire… Bref, c’est cela le « sadisme ». […] Et c’est ainsi que, de cette sorte de fusion du déisme et du panthéisme, résulte l’idéalisme pur.

2177. (1882) Hommes et dieux. Études d’histoire et de littérature

Jusqu’alors, les rois vivaient en France avec leurs courtisans, dans une sorte de familiarité féodale : Henri III lui substitua un cérémonial idolâtre. […] La nuit entière s’écoule en ces sortes de contes, et quelquefois celuy qui s’est si bien étrillé en est tellement malade, que, le jour de Pâques, il ne peut aller à la messe. […] Comme toutes ces meschancetés, mesme les plus noires, viennent par ces sortes de voies, le Père confesseur de la reyne et moy fismes nos diligences pour approfondir l’affaire. […] Le Moyen-Age crut à ces bateleurs grimés en pénitents et en pèlerins ; il leur délivra des bulles, des saufs-conduits, des viatiques, il leur octroya toute sorte de privilèges bizarres et naïfs. […] » — s’écrie une jeune veuve : — car, par une sorte de pudeur charmante, les femmes, dans les Voceri, parlent presque toujours de leur mari comme d’un frère : — « Ô mon cerf au poil brun !

2178. (1853) Portraits littéraires. Tome I (3e éd.) pp. 1-363

Assurément le serment du jeu de paume offrait à André Chénier un thème riche en développements de toute sorte. […] Le rythme de cette pièce échappe à toute définition : c’est un mélange singulier de mesures diverses, et ce mélange est conçu de telle sorte que l’œil et l’oreille sont à chaque instant déroutés. […] C’est une sorte de confession plutôt qu’une œuvre d’imagination ; c’est avec le cœur plutôt qu’avec l’esprit qu’il faut le comprendre et le juger. […] Les images que l’auteur appelle à son aide pour éclairer sa pensée, manquent d’élévation, de sévérité, et font de la douleur qu’il veut raconter une sorte d’enfantillage. […] Il est juste d’ajouter qu’Éthel et Ordener jettent sur le récit, d’ailleurs très vulgaire et très monotone, qui remplit les neuf dixièmes du livre, une sorte d’intérêt poétique.

2179. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre II. Les bêtes »

Les philosophes répondaient que ce sont des machines, sortes d’horloges qui remuent et font un bruit : « Mainte roue y tient lieu de tout l’esprit du monde ; la première y meut la seconde, une troisième suit, elle sonne à la fin. » Malebranche, si doux et si tendre, battait sa chienne, alléguant qu’elle ne sentait point, et que ses cris n’étaient que du vent poussé dans un conduit vibrant. […] Il s’agit du coq, que décrit le souriceau :     Turbulent, et plein d’inquiétude,     Il a la voix perçante et rude ;     Sur la tête un morceau de chair ; Une sorte de bras dont il s’élève en l’air.

2180. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 321-384

Chapitre IV LXXIX L’aveugle, après avoir bu une goutte de mon rosoglio dans ma gourde, reprit le récit juste où la veuve l’avait interrompu …………………………………………………………………………………………………………………………………………… — Quand Hyeronimo remonta de Lucques le soir, bien avant dans la nuit, à la cabane, il nous raconta que les messieurs de Lucques avaient été pleins d’honnêteté et de caresses pour lui pendant tout le chemin, qu’ils s’étaient arrêtés dans toutes les osteries des gros villages qu’ils avaient rencontrés pour s’y rafraîchir d’un verre de vin, d’une grappe de raisin, d’un morceau de caccia-cavallo, sorte de fromage dur et brillant, comme un caillou du Cerchio, et que partout on l’avait forcé de se mettre à table avec eux et de boire comme un homme, jusqu’à ce que les yeux lui tournassent dans la tête et la langue dans la bouche, comme pour le faire babiller à plaisir sur Fior d’Aliza, sa cousine ; sur Léna, sa tante ; sur l’aveugle et sur sa famille. […] » Fior d’Aliza pensait à son pré tout fleuri d’étoiles, de clochettes, de toutes sortes de fleurs dont elle ne ferait plus de couronnes pour la Madone, et dont elle ne rapporterait plus les brassées embaumées à l’étable des bêtes ; Antonio, à ses belles quenouilles de maïs barbues et dorées qui allaient être moissonnées par d’autres et pour d’autres que nous ; Magdalena, à ses vers à soie qui allaient mourir faute de feuilles de mûrier, et dont les cocons blancs et jaunes ne se dévideraient plus sur son rouet pendant les soirs d’hiver pour remplir de sel le bahut de bois de noyer au coin de l’âtre.

2181. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre II. Le quinzième siècle (1420-1515) »

C’est une sorte de Balzac du xve siècle, mais ce Balzac, comme l’autre, fait faire à notre prose sa première rhétorique, et par ses exercices l’assouplit et l’élève. […] La « rhétorique » des Machault et des Chartier, transportée à la cour flamande et chevaleresque des ducs de Bourgogne, s’était développée avec une étonnante puissance dans cette atmosphère de lourde fantaisie et de frivolité puérile : elle avait donné en telle abondance toute sorte de fruits monstrueux et grotesques, le plus étonnant fouillis de poésie niaise, aristocratique, pédantesque, amphigourique, allégorique, mythologique, métaphysique, un laborieux et prétentieux fatras où les subtilités creuses et les ineptes jeux de mots tenaient lieu d’inspiration et d’idées.

2182. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre I. Polémistes et orateurs, 1815-1851 »

Il me suffira de rappeler que les principaux débats engagés dans les Chambres de la Restauration ont porté sur la liberté des cultes et toutes les questions particulières qui y tenaient, sur les biens nationaux et l’indemnité des émigrés, sur la liberté de la presse, sur l’organisation du système électoral, sur les majorats, sur la guerre d’Espagne, sur toutes sortes d’applications ou d’interprétations de la Charte, et, au fond, toujours sur la question de savoir qui l’emporterait, de la Révolution, ou de l’« absolutisme ». […] Après un rude hiver et trois mois de fâcheux temps, pendant lesquels on n’a pu faire charrois ni labours, l’année s’ouvre enfin, les travaux reprennent leur cours. » Ses paysans, ses vignerons, amoureux de la terre, laborieux, rudes et simples, ont une sorte de grâce robuste qui évoque l’image des laboureurs attiques de la Paix : et lui-même s’est composé son personnage à demi idéal de vigneron tourangeau, tracassier, processif et bonhomme, d’une façon qui rappelle le talent des logo-graphes athéniens à dessiner les figures de leurs clients.

2183. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Mme Desbordes-Valmore » pp. 01-46

Les misères, les déceptions, les douleurs exorbitantes et ininterrompues amènent peu à peu une sorte de renoncement ; et le renoncement est, comme vous savez, la condition de la joie véritable. […] Enfin, quand on n’a plus rien à attendre de bon, les plus humbles petits bonheurs, même les simples trêves qui surviennent dans une infortune à laquelle vous étiez accoutumé, acquièrent un prix que ne soupçonnent pas ces faux malheureux de pessimistes… Et je crois aussi que, très cruels au début, les embarras d’argent, quand ils sont devenus un mal chronique, mènent assez aisément à une sorte d’insouciance bohème… 25 mai 1896.

2184. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

« Dans le monde, dit Mademoiselle, et les affectent de paraître fort retirées, quoiqu’elles cherchent fort le monde, ne bougeant de toutes les maisons de qualité où il va le plus d’honnêtes gens ; et cela même ne leur suivit pas, puisqu’elles vont dans celles où la marchandise est la plus mêlée et qui reçoivent toute sorte de gens sans distinction. […] On lit dans les Mémoires de mademoiselle de Montpensier, qu’étant rentrée à la cour après la Fronde, et s’étant raccommodée avec le cardinal Mazarin qui lui rendait toute sorte de respects, elle voulut aller le voir chez lui.

2185. (1857) Articles justificatifs pour Charles Baudelaire, auteur des « Fleurs du mal » pp. 1-33

Une lumière manque à son livre pour l’éclairer, une sorte de fable pour en déterminer le sens. […] Je n’entends pas la correction prosodique, ni même la rectitude des pensées, mais une sorte de régularité conforme aux modèles.

2186. (1913) La Fontaine « VIII. Ses fables — conclusions. »

Des fables de cette sorte je vous donnerai les exemples suivants : l’Homme qui court après la fortune et l’Homme qui l’attend dans son lit. […] La fable commence largement, amplement, avec une sorte d’infinitude.

2187. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Alphonse Daudet »

C’est un entassement de bassesses, d’infamies, de ridicules, de platitudes, de misères de toute sorte, et jamais Macbeth n’a été rassasié d’horreurs comme Daudet, cet esprit si peu fait pour l’horreur, nous en rassasie. […] Les rois en exil, déformés par l’exil, tombant sous le coup de l’exil qui leur coupe aussi bien la tête que la guillotine, tout en la leur laissant sur les épaules, sont un lamentable spectacle, et il nous l’a montré sans lamentation d’aucune sorte, comme Shakespeare, auquel je ne le compare point, nous a montré le roi Lear, chassé de son royaume, vieux et fou, — plus fou que son fou !

2188. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Lettres de la mère Agnès Arnauld, abbesse de Port-Royal, publiées sur les textes authentiques avec une introduction par M. P. Faugère » pp. 148-162

Elle écrivit en toute hâte un billet à la mère Agnès, elle envoya Mlle d’Atrie sa voisine aux informations ; c’était bien à la cire que les religieuses avaient travaillé depuis peu de jours dans une chambre retirée, isolée, à la basse-cour, là où l’on mettait, quand il y en avait, les malades de la petite vérole ; on avait pris, vous le voyez, toutes sortes de précautions : mais qu’y faire ?

2189. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Étude sur la vie et les écrits de l’abbé de Saint-Pierre, par M. Édouard Goumy. L’abbé de Saint-Pierre, sa vie et ses œuvres, par M. de Molinari. — II » pp. 261-274

Il a de l’esprit certainement, il a de la finesse, il n’a nul génie ; et s’il voit de loin, je l’ai dit, c’est par une sorte d’infirmité, c’est qu’il est presbyte.

2190. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. »

Abel Jeandet (de Verdun), prend soin de nous expliquer dans une introduction avec le zèle et la sympathie d’un compatriote ; je parcours le recueil : c’est tout un monde bourguignon, des souvenirs du cru, des amitiés d’enfance, des paysages naturels, de riches aspects qu’anime la Saône ; puis le combat, la lutte et la mêlée, la souffrance, bien des amertumes, des injustices même éprouvées ou commises, le fouet de la satire qui siffle, et finalement une sorte de tristesse grave et de découragement austère ; — toute une vie, enfin, de quinze années qui se reflète dans des vers inégaux, rudes parfois, vrais toujours et sincères, et dont quelques-uns attestent une force poétique incontestable.

2191. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « M. Viguier »

Il comparait spontanément les écrivains des diverses nations, il les rapprochait d’une manière inattendue et avec une sorte de recherche ingénieuse qui chez lui était naïve ; ce qui aurait pu sembler de la subtilité n’était que la fleur suprême du goût.

2192. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET (La Confession d’un Enfant du siècle.) » pp. 202-217

Avec des êtres arrivés à un certain degré d’expérience, de versatilité, de sophisme à la fois et d’imagination dans la passion, on est sur les sables mouvants ; il n’y a pas de raison pour qu’un résultat sorte plutôt que l’autre, pas de base où asseoir un intérêt moral, une conclusion à l’usage de tous.

2193. (1874) Premiers lundis. Tome II « Hippolyte Fortoul. Grandeur de la vie privée. »

Arrivé de l’idée humanitaire à l’idée domestique par une sorte de réaction intérieure, il a été d’abord un peu outré comme on l’est dans toute espèce de réaction.

2194. (1858) Cours familier de littérature. V « Préambule de l’année 1858. À mes lecteurs » pp. 5-29

Trois sortes de journaux, qui ne paraissaient pas destinés par leur nature à se faire écho l’un à l’autre, se signalent par plus d’acharnement contre ce qui porte mon nom : Un journal d’exagération religieuse, qui donnerait la tentation d’être impie si l’on ne respectait pas la piété jusque dans les aberrations du zèle ; Les revues et les journaux des partis de 1830, qui ne pardonnent pas leurs revers à ceux qui ont préservé la France et eux-mêmes des contrecoups de leur catastrophe ; Enfin un journal de sarcasme spirituel, à qui tout est bon de ce qui fait rire, même ce qui ferait pleurer les anges dans le ciel : la dérision pour ce qui est à terre.

2195. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre III. Retour à l’art antique »

En dehors du mouvement philosophique s’est formé un courant d’études d’archéologie et d’art, qui avaient pour objet les monuments antiques, ruines d’architecture, fragments de peintures statues, vases, débris de toute sorte et de tout âge.

2196. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « I. Leçon d’ouverture du Cours d’éloquence française »

Mais il y a diverses sortes de Gascons.

2197. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Baudelaire, Charles (1821-1867) »

La simplicité serait chez eux une affectation pure et comme une sorte de maniérisme inverse.

2198. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IV. Le théâtre des Gelosi » pp. 59-79

Cela nous est facile, grâce au directeur de la troupe, Flaminio Scala, qui prit soin de rassembler les canevas qui avaient servi à ses acteurs, et les fit imprimer, ce qu’on n’avait pas coutume de faire pour ces sortes d’ouvrages.

2199. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Une soirée chez Paul Verlaine » pp. 18-33

Il les copiait, en s’appliquant, avec une sorte de ferveur religieuse, sur son ancien cahier de chambrée où il avait collationné les refrains du régiment.

2200. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre IV. La littérature et le milieu psycho-physiologique » pp. 126-137

Le Français de nos jours a introduit dans son alimentation le thé, qui était pour nos grand’mères une tisane, le grog, le punch, avec les biftecks et les poudings ; le Français, devenu de la sorte mangeur de viandes saignantes et de pâtisseries lourdes, amateur de condiments violents et de boissons tour à tour fortes ou fades, est le même qui goûte les brusques secousses de l’humour, les drames de Shakespeare, les romans de Dickens, la gaieté macabre des clowns et les sports de tout genre.

2201. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. James Mill — Chapitre III : Sentiments et Volonté »

Mais ces faits ont des causes, et ces causes sont de deux sortes : prochaines, éloignées.

2202. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Conclusion »

Les émotions ou passions sont de deux sortes : simples, composées.

2203. (1901) La poésie et l’empirisme (L’Ermitage) pp. 245-260

  Empiriste d’abord, le roman des Goncourt qui fut, qui plus qu’il ne fut encore, voulut être une notation successive d’instants, une sorte de cinématographe littéraire, et dont le souci d’art réel resta extérieur, à fleur de peau, tout pittoresque.

2204. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces diverses — Préface du « Rhin » (1842) »

De la part des grands écrivains, et il est inutile de citer ici d’illustres exemples qui sont dans toutes les mémoires, ces sortes de confidences ont un charme extrême ; le beau style donne la vie à tout ; de la part d’un simple passant, elles n’ont, nous le répétons, de valeur que leur sincérité.

2205. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre IX. La pensée est-elle un mouvement ? »

On la comprend pour ces sortes d’actions que l’âme exerce en dehors d’elle dans le monde extérieur.

2206. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Beaufort » pp. 308-316

C’est n’avoir aucune idée de la fierté avec laquelle certains chrétiens fanatiques se sont présentés au pied des tribunaux des préteurs, de la majesté prétoriale, de la férocité froide et tranquille des prêtres, et de la leçon que je reçois de ces compositions qui m’instruisent bien mieux que tous les philosophes du monde de ce que peut l’homme possédé de cette sorte de démon.

2207. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 15, le pouvoir de l’air sur le corps humain prouvé par le caractere des nations » pp. 252-276

Toute l’Europe reproche encore aux françois l’inquiétude et la legereté qui les fait sortir de leur païs pour chercher ailleurs de l’emploi et pour s’enrôler sous toutes sortes d’enseignes.

2208. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 12, des masques des comédiens de l’antiquité » pp. 185-210

On introduisit aussi à l’aide de ces masques toutes sortes de nations étrangeres sur le théatre avec la phisionomie qui leur étoit particuliere.

2209. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre I : Qu’est-ce qu’un fait social ? »

En effet, certaines de ces manières d’agir ou de penser acquièrent, par suite de la répétition, une sorte de consistance qui les précipite, pour ainsi dire, et les isole des événements particuliers qui les reflètent.

2210. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre IV : Règles relatives à la constitution des types sociaux »

Aussi la formule qu’il en donne est-elle tellement flottante qu’elle convient à toute sorte de sociétés.

2211. (1912) L’art de lire « Chapitre V. Les poètes »

J’appelle harmonieuse une phrase qui, de plus, par les sonorités ou les assourdissements des mots, par la langueur ou la vigueur des rythmes, par toutes sortes d’artifices, naturels, du reste, dans la disposition des mots et des membres de phrases, représente un sentiment, peint la pensée par les sons, et la mêle ainsi plus profondément à notre sensibilité.

2212. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IV. Des changements survenus dans notre manière d’apprécier et de juger notre littérature nationale » pp. 86-105

Mais je demande si le Discours sur l’Histoire universelle est maintenant autre chose, pour un grand nombre, qu’une magnifique conception littéraire, une sorte d’épopée qui embrasse tous les temps et tous les lieux, et dont la fable, prise dans de vastes croyances, est une des plus belles données de l’esprit humain.

2213. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Introduction. Du bas-bleuisme contemporain »

Ce fut à dater des romans de Sand qu’on vit pulluler toutes sortes de livres en prose et en vers, écrits par des plumes féminines sur l’inégalité des conditions entre l’homme et la femme, et que le bas-bleu apparut, — le véritable bas-bleu, bien autrement foncé qu’en Angleterre, où le mariage, — une sauvegarde contre le bas-bleuisme, — est resté en honneur et où le mari s’appelle Lord encore… Comme il est beaucoup plus aisé de changer d’habit que de sexe, jamais, autant qu’en ce temps-là, on ne vit plus de femmes en habit d’homme, comme l’avait fait Mme George Sand, dont la redingote de velours noir, illustrée par Calamata, fut célèbre et qui s’appela longtemps George Sand tout court (le voyou, comme elle le disait elle-même dans ses Lettres d’un Voyageur) ; George Sand qui devait redevenir Mme Sand et presque Mme Dudevant dans sa vieillesse, — quand le terrible coup de locomotive de la vieillesse passe sur toutes les prétentions et les rafle, et qu’on acquiert la preuve alors qu’on n’était, de toute éternité, qu’une femme et que l’homme qu’on croyait faire n’a jamais dépassé le gamin !

2214. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Goethe »

les Femmes de Goethe ne sont pas un commentaire sur les femmes de Goethe, une classe faite, sur les beautés d’un auteur, par un de ces pédants élevés pour faire la classe dans les écoles et qui la font encore dans leurs écrits, Paul de Saint-Victor est d’une autre race que ces sortes d’esprits et de talents, et ses Femmes de Goethe sont une création.

2215. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VIII. Du mysticisme et de Saint-Martin »

Caro en convient, il n’est pas au monde que ces sortes de mysticismes, tous plus ou moins faux, plus ou moins individuels.

2216. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IX. L’abbé Mitraud »

Sorte de harpe éolienne philosophique, qui donne des notes et ne joue pas d’airs !

2217. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Monselet »

Individualisé de la sorte par la fantaisie de l’auteur, cet Amour passa en zigzag dans le xixe  siècle, et il en oppose les particularités et les mœurs aux mœurs et aux particularités de la société d’autrefois.

2218. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Gustave Flaubert » pp. 61-75

Il y a deux sortes d’esprits : les Intuitifs, les Divinateurs, les Inventeurs qui, dans un fond de sac, inventeraient, devineraient, et verraient, et les Descripteurs, pour lesquels il faut que la vie vienne en aide à la pensée et qui, sans de certaines rencontres d’événements et de personnes, n’auraient pas une idée à leur service… M. 

2219. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre II. De la métaphysique poétique » pp. 108-124

Éclairée par les preuves que lui fournit la théologie civile, elle éclaire elle-même avec celles qui lui sont propres, les preuves que la philologie tire de l’histoire et des langues ; trois sortes de preuves qui ont été énumérées dans le chapitre de la méthode.

2220. (1896) La vie et les livres. Troisième série pp. 1-336

Peut-être, un jour que la mort nous tâtera, que la maladie avant-courrière et fourrière nous tiendra fiévreux et douloureux et peut-être miséreux et solitaires, les reverrons-nous, non sans attendrissement et une sorte de triste — oh bien triste !  […] Il a donné du jour, de l’air, et une sorte de fluidité frémissante aux vers et à la strophe, qu’avait durcis et glacés la discipline des Parnassiens. […] Mme de Chorieu, en drap gros bleu, et coiffée d’une sorte de petit tricorne, avait peut-être l’allure moins guerrière, mais une grâce plus théâtrale. […] Son père, le célèbre professeur Paulin Paris, passionné, enthousiaste comme tous les vaillants de 1830, avait voué une sorte de culte au roi Arthur et aux chevaliers de la Table-Ronde. […] Ici, la poésie n’est pas une impérieuse draperie, imposée à notre esprit et à nos sens, mais une sorte de voile mobile, multicolore et diaphane, qui se prête à tous les mirages et à toutes les illusions.

2221. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

Et dans la même, des lectures, autre sorte de voyages. […] Une sorte de reconnaissance délicate s’unit à une curiosité digne d’éloge, pour nous intéresser à l’histoire privée de ceux dont nous admirons les ouvrages. […] Toutes les histoires, tous les poëmes sont pleins de ces sortes de maximes. » Et Sénèque accuse en cet endroit tous les historiens de manquer de génie ? […] L’indignation contre le méchant, la bienveillance pour l’homme de bien, sont deux sortes d’enthousiasme également dignes d’éloge. […] Vingt à vingt-cinq années de sa vie ont été consacrées à ébaucher l’histoire de la philosophie, et la description des arts mécaniques ; on a dessiné dans les ateliers et sous ses yeux trois à quatre mille planches à travers toutes sortes de persécutions et de dégoûts.

2222. (1892) Essais sur la littérature contemporaine

C’est ici, je le sais bien, que toutes les sortes d’optimistes triomphent. […] Mais non, si l’on peut lui montrer l’intérêt très réel qu’il a dans ces sortes de questions, et que cet intérêt même est moral ou social autant que littéraire. […] De telle sorte que, par une ironie du sort, les seuls applaudissements que recueillera M. de Goncourt, il faudra qu’il en fasse honneur à ce qu’il y a de plus gros, de plus vulgaire, de plus poncif enfin dans sa pièce. […] De telle sorte que, proscrire la rhétorique sous le prétexte des maux qu’elle a causés et de l’abus qu’on peut faire de ses exemples ou de ses leçons, je crois, et peut-être voit-on, que ce serait tout simplement se désarmer contre elle. […] Il en résultait une sorte d’universelle humanité ou d’univers humanisé dont le corps humain, dans ses proportions idéales, était le prototype.

2223. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

Aujourd’hui l’émancipation est complète ; il règne même dans la philosophie de notre âge une sorte de scepticisme apparent, un esprit négatif excessif, qui trahit à la fois et le besoin dominant de la réflexion et l’enfance de l’art de réfléchir. […] Aussitôt qu’un phénomène nous apparaît, nous sommes faits de telle sorte que nous ne pouvons pas ne pas supposer une cause qui le fasse paraître, et à laquelle nous le rapportons34. […] y est-elle passée tout entière, de telle sorte qu’il n’en reste plus rien ? […] L’intuition de la vérité sans réflexion, l’inspiration est une sorte de révélation véritable, cette révélation naturelle qui a été faite à tous les hommes en attendant celle qui est venue confirmer et agrandir la première. […] Votre activité morale, pour peu qu’elle sorte des limites de la conscience et produise des actes extérieurs, rencontre l’État qui la juge et la cite à son tribunal.

2224. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

C’est là un sujet fréquemment traité et sur lequel, avant même que l’Académie française le proposât de son côté et le mît au concours, il s’est établi, depuis des années, une sorte de concours naturel et nécessaire. […] Et en le disant de la sorte, il nous donne à nous-même le sentiment du sublime. […] Ainsi dans une lettre à Peirese, 19 décembre 1626 : « Monseigneur le Cardinal m’a promis toutes sortes de faveurs ; vous pouvez penser si j’en dois espérer bonne issue.

2225. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

Mais si vous tenez à ce que ce feu soit durable, si vous ne pouvez vous faire à l’idée d’être oublié un jour de ces amis si bons, ô Vous, qui que vous soyez, ne mourez pas avant eux ; car cette sorte d’amitié est tellement aimable et douce qu’elle-même bientôt se console elle-même, et que ce qui reste comble aisément le vide de ce qui n’est plus ; la pensée des amis morts, quand par hasard elle s’élève, ne fait que mieux sentir aux amis vivants la consolation d’être ensemble, et ajoute un motif de plus à leur bonheur. « Si vous êtes humble, obscur, mais tendre et dévoué, et que vous ayez un ami sublime, ambitieux, puissant, qui aime et obtienne la gloire et l’empire, aimez-le, mais n’en aimez pas trop un autre, car cette sorte d’amitié est absolue, jalouse, impatiente de partage ; aimez-le, mais qu’un mot équivoque, lâché par vous au hasard, ne lui soit pas reporté envenimé par la calomnie ; car ni tendresse à l’épreuve, ni dévouement à mourir mille fois pour lui, ne rachèteront ce mot insignifiant qui aura glissé dans son cœur. « Si votre ami est beau, bien fait, amoureux des avantages de sa personne, ne négligez pas trop la vôtre ; gardez-vous qu’une maladie ne vous défigure, qu’une affliction prolongée ne vous détourne des soins du corps ; car cette sorte d’amitié, qui vit de parfums, est dédaigneuse, volage, et se dégoûte aisément.

2226. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIIe entretien. Balzac et ses œuvres (3e partie) » pp. 433-527

Si d’abord il voulut se jeter à corps perdu dans le travail, séduit bientôt par la nécessité de se créer des relations, il remarqua combien les femmes ont d’influence sur la vie sociale, et avisa soudain à se lancer dans le monde, afin d’y conquérir des protectrices : devaient-elles manquer à un jeune homme ardent et spirituel, dont l’esprit et l’ardeur étaient rehaussés par une tournure élégante et par une sorte de beauté nerveuse à laquelle les femmes se laissent prendre volontiers ? […] Elles veulent me combler de toutes sortes de cadeaux ; je les en empêche, je leur dis : Gardez donc votre argent ! […] Un soir, tranquillement blotti sous un figuier, je regardais une étoile avec cette passion curieuse qui saisit les enfants, et à laquelle ma précoce mélancolie ajoutait une sorte d’intelligence sentimentale.

2227. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIII : Affinités mutuelles des êtres organisés »

Nous n’avons aucun registre généalogique, nous ne pouvons établir la communauté d’origine qu’à l’aide des ressemblances de toutes sortes que nous constatons : c’est pourquoi nous préférons nous fier à ceux d’entre les caractères organiques qui, autant que nous en pouvons juger, semblent devoir s’être le moins modifiés sous l’influence directe des conditions de vie auxquelles chaque espèce s’est récemment trouvée exposée. […] Comme les membres de classes distinctes se sont souvent adaptés, par suite de modifications légères et successives à vivre sous des circonstances presque semblables, et à habiter, par exemple, la terre, l’air ou l’eau, il n’est peut-être pas impossible d’expliquer comment il se fait qu’on ait observé quelquefois une sorte de parallélisme numérique entre les sous-groupes de classes distinctes. […] Ils sont bien loin de vouloir dire que, dans le cours prolongé des générations, des organes primordiaux, de quelque sorte que ce soit, vertèbres en un cas et pattes dans l’autre, se soient peu à peu modifiés de manière à devenir crâne ou mâchoires.

2228. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

L’âme passionnée est moins exposée à cette sorte d’illusion : la passion est essentiellement intérieure, et le langage qui l’exprime n’est pas destiné aux oreilles d’autrui. […] Si l’orateur muet s’anime davantage, le larynx se contracte et vibre, mais faiblement ; une sorte de pudeur retient encore l’émission de la voix ; la parole, comme honteuse d’elle-même, ne s’élance pas hardiment au-dehors ; on parle entre ses dents. […] Si, dans la rue, j’aperçois un ami qui vient à moi, ou bien si je suis devant sa porte, attendant qu’il réponde à mon appel, je passe naturellement de la parole intérieure calme et toute personnelle à une sorte de répétition préalable de la conversation que je vais avoir ; malgré moi, le bonjour et d’autres mots plus particulièrement adaptés à la circonstance me viennent à la mémoire.

2229. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

Je crois, pour ma part, que le théâtre a ses lois ; et ces lois, si peut-être vous pensez avec moi que deux cent cinquante ans d’histoire sont une assez ample matière d’observation, assez riche en faits de toute sorte, je vais essayer, non pas du tout de les déduire a priori d’aucun principe philosophique, ou d’aucune idée préconçue de l’art du théâtre, mais de les induire de l’expérience et de l’histoire. […] De telle sorte qu’à vrai dire, si l’on retrouve dans le Cid quelque trace de cette action du dehors qui était avant lui comme la loi de la tragi-comédie, ce n’est que dans le dénouement, et la manière encore un peu artificielle dont il est procuré. […] Aurait-on de la sorte enlevé tout mon bien ? […] Songez aux humiliations de toute sorte : la requête aux magistrats, la curiosité plutôt hostile des habitants, les sifflets, les pommes cuites, les couchers à l’auberge, le voyage en roulotte tout le long des grandes routes, la concurrence du bateleur ou du montreur d’ours, la familiarité, la promiscuité de la valetaille, que sais-je encore ? […] En premier lieu, c’est une sorte de comédie où, comme dans la tragédie de Racine, les situations sont subordonnées aux caractères, dont elles n’ont pour objet que de mettre en relief ou en lumière les différents aspects : le Misanthrope, l’Avare, Tartufe.

2230. (1864) Le roman contemporain

Pendant que l’Assemblée constituante songe à dissoudre les ateliers nationaux qu’elle regarde, non sans raison, comme une sorte de mont Aventin où les démagogues peuvent recruter une armée d’invasion contre la société, ceux-ci se hâtent de commencer la bataille afin de ne pas être prévenus. […] Pendant quelque temps, les circonstances qui ont accompagné le coup d’État laissent les esprits dans une sorte de stupeur. […] Je ne prétends pas dire que les lecteurs délicats se plaisent à ces sortes d’ouvrages qui leur causent à peu près l’épouvante qu’une émeute dans la rue cause aux hommes d’ordre. […] Telles sont les idées bizarres que font naître ces sortes de maladies. […] L’évêque éprouva une sorte d’inexprimable commotion.

2231. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III

C’est par une sorte d’esprit prophétique que Rousseau a dit, dans sa Lettre sur les spectacles, qu’il craignait qu’une pareille pièce ne fit plus de Mahomets que de Zopires . […] ils se pillent les uns les autres de temps immémorial ; ils reproduisent sous toutes sortes de formes les mêmes fictions ; quelquefois ils puisent dans leur imagination déréglée, et alors ils en tirent des monstres à qui la nouveauté donne beaucoup de vogue. […] Il est vrai que ces sortes d’hommages étaient réservés aux princes, aux grands seigneurs, aux femmes titrées ; il est vrai qu’on pouvait et qu’on devait trouver indécent qu’un homme qui s’affichait pour le patriarche de la philosophie et le restaurateur de la raison, fît bassement sa cour à une maîtresse du roi. […] Pourquoi rassemble-t-il, avec une sorte de complaisance, tous les sophismes capables de légitimer le meurtre de César ? […] Cela ne suffit pas : il faut que le mort sorte de son tombeau ; il faut qu’il parle, qu’il ordonne, qu’il menace, en plein jour, devant tout le monde, dans l’assemblée même des états-généraux de Babylone, contre l’usage immémorial de tous les revenants, qui fuient la lumière et la compagnie, et préfèrent toujours pour leurs expéditions la solitude et la nuit.

2232. (1886) Le naturalisme

Dans la période romantique, l’Allemagne fut l’inspiratrice des Français qui à leur tour influencèrent notablement Heine, et cela se passa de telle sorte que si chaque nation devait restituer ce que lui prêtèrent les autres, toutes demeureraient sinon ruinées, au moins appauvries. […] Dans l’immense océan de récits romanesques qu’il nous a laissés, surabonde le genre pseudo-historique, sorte de romans de chevalerie adaptés au goût moderne. […] Passions sentimentales, habitudes de luxe incompatibles avec sa position modeste de femme d’un médecin de campagne, expédients et désordres de plus belle, compliquent de telle sorte sa situation que, quand ses créanciers la pressent, elle s’empoisonne avec de l’arsenic. […] Il prit en haine la marche, au point que voir marcher les autres lui faisait mal ; et, pour le travail littéraire, il devint si difficile et si exigeant, qu’il copiait vingt fois une page, la corrigeait, la raturait, la polissait, et s’acharnait de telle sorte au travail, que si, en un mois, il réussissait à produire vingt pages définitives, il se déclarait rendu et mort de fatigue. […] La méthode des Goncourt s’essaie à obtenir des résultats analogues : ils écrivent de telle sorte que les mots produisent de vives sensations chromatiques et c’est en cela que consiste leur indiscutable originalité.

2233. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

Il était temps de me retirer, et, du reste, depuis un instant, j’éprouvais un vague malaise moral, une sorte d’effroi, je n’ose dire un pressentiment. […] Le passé n’est qu’un souvenir et par conséquent est une sorte de présent. […] Êtes-vous amateur de ces sortes de choses ? […] Il était prévenu ; aussitôt que nous arrivons, on va l’appeler et nous l’attendons dans une des sortes de stalles-cellules de réception, toute vitrée, avec une table, trois chaises et un bon petit poêle. […] Mlle Canrobert m’a donné votre adresse, ce qui me permet de vous souhaiter toute sorte de bonheurs en Amérique.

2234. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

Cet instinct, qui faisait ainsi reconnaître au duc de Weimar le plus grand homme de l’Allemagne dans un jeune écrivain à peine entrevu par une première ébauche de génie, témoigne d’une sorte de divination dans le prince. […] Sa foi se serait plus justement appelée polythéisme que panthéisme, c’est-à-dire qu’il reconnaissait et qu’il adorait la Divinité dans toutes ses œuvres sans la confondre avec ses œuvres : sorte de paganisme sans idolâtrie, qui adorait la puissance divine dans la puissance matérielle des éléments, mais qui dans l’élément adorait l’impulsion divine et non l’élément lui-même.

2235. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 5-79

Comment se fait-il que, dans l’intérieur même de l’Asie Mineure, jusqu’aux pieds du Taurus, les villages chrétiens soient mêlés aux villages turcs, de telle sorte que le voyageur a peine à savoir laquelle des deux populations domine l’autre en nombre, en autorité, en richesse, dans toutes ces parties de l’empire ? […] XXIII Ainsi encore, qu’un jeune roi de Naples, à peine échappé à la tutelle ombrageuse de son père, élevé, dans la solitude royale de Caserte, à cultiver un jardin royal pour toute instruction politique, monte, encore enfant, sur le trône et s’y tienne à tâtons pendant un orage ; qu’ensuite il jette une constitution hasardée à ses peuples pour apaiser l’insurrection de Sicile, comme on jette un à un ses vêtements royaux derrière soi pour retarder la poursuite de la révolution pendant qu’elle les ramasse ; Qu’il décompose lui-même son armée par les conseils de ministres incapables ou perfides ; Que ses oncles même abandonnent ce malheureux neveu pour aller se joindre à ses ennemis ; Qu’il sorte de sa capitale pour en écarter les bombes et les obus des Piémontais ; qu’il reprenne courage dans l’honneur et dans le désespoir ; qu’il s’abrite avec ses derniers défenseurs, avec sa mère, ses frères, ses jeunes sœurs, dans une ville de guerre pour tomber au moins avec la majesté, le courage du soldat, sur le dernier morceau de rocher de sa patrie ; et que le Piémont, étranger à cette question entre les Napolitains et leur jeune roi, avec lequel le patriotisme et la liberté les réconciliaient, entre, sans querelles, sans déclaration de guerre, avec ses armées dans le royaume, et vienne, auxiliaire de l’expulsion, écraser de ses boulets les casemates de Gaëte devenues le dernier palais d’un dernier Bourbon : quel droit peut alléguer contre son parent innocent le roi de Piémont, pour s’emparer du trône démoli par ses canons ?

2236. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (3e partie) » pp. 81-152

Au nom de quel sentiment a-t-il protesté de la sorte ? […] C’est une prose concassée en fragments égaux, âpres, durs, secs, dont la brièveté, fruit de la réflexion, est le seul caractère, et qui exclut presque tout développement des sentiments et du drame ; sorte d’algèbre en vers blancs, qu’un géomètre littéraire écrirait, non pour faire sentir, mais pour faire comprendre en peu de signes sa pensée ; le contraire de l’éloquence, qui ne vous entraîne qu’en s’épanchant, et du drame, qui ne vous saisit, comme la nature, que par ses développements.

2237. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIVe entretien. Madame de Staël. Suite »

« Lorsque les sauvages mettent le feu à des cabanes, l’on dit qu’ils se chauffent avec plaisir à l’incendie qu’ils ont allumé : ils exercent alors du moins une sorte de supériorité sur le désordre dont ils sont coupables, ils font servir la destruction à leur usage ; mais, quand l’homme se plaît à dégrader la nature humaine, qui donc en profitera ?  […] Le feu d’esprit, qui habituellement le traversait et ranimait de mille nuances rapides, ne s’y marquait plus que par une expression singulière de mobile et pénétrante inquiétude, une sorte de divination dans le chagrin : on se sentait affligé en la voyant.

2238. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Lettres de m. l’Abbé Sabatier de Castres ; relatives aux trois siecles de la littérature françoise.ABCD » pp. -641

On en a publié de toutes les especes & sous toutes sortes de noms : mais comme les Philosophes n’ont, pour décrier leurs adversaires, qu’une somme bornée d’inventions & de mensonges qu'ils répetent sans cesse, en mille manieres différentes, tous ces Libelles renferment les mêmes injures, les mêmes calomnies, les mêmes absurdités. […] Les premieres impressions me tenoient encore dans une sorte de respect.

2239. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre II, grandeur et décadence de Bacchus. »

C’est un jeu pour lui, comme pour l’ogre du Chat botté, de se changer en toute sorte d’animaux. […] La cuve des vendanges qu’il eut pour berceau devient une sorte de chaudron magique où chaque superstition vient jeter son philtre, chaque religion un fragment d’idole, chaque Mystère un rite impur ou sanglant.

2240. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Appendice aux articles sur Roederer. (Voir page 393.) » pp. 533-543

Tout ce qui respirait encore était exténué par la faim et par une sorte de maladie contagieuse qui en a fait périr un grand nombre encore longtemps après la reddition et l’assainissement de la ville.

2241. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — II. (Suite.) » pp. 147-161

Le duc de Mayenne, lorsque Villeroi lui en parla bientôt dans un sentiment de reproche, répondit par toutes sortes d’excuses, et conclut en ces termes qui peignent au vrai sa situation comme chef de parti, « qu’il priait ses amis de plaindre plutôt sa condition et lui aider à conduire ses affaires à bon port, que de s’offenser de ses actions, étant toutes forcées comme elles étaient ».

2242. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MADAME TASTU (Poésies nouvelles.) » pp. 158-176

De retour à Paris avec son père, plus de jeux, un redoublement de lecture, ou, par intervalles, une sorte de rêverie nonchalante qui faisait demeurer l’enfant assise ; les bras croisés, avec ce grand œil fixe (de Minerve), sans presque aucun mouvement de paupière.

2243. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Le Brun »

Mais, à force de méditer sur les prérogatives de la poésie, Le Brun en était venu à envisager les hardiesses comme une qualité à part, indépendante du mouvement des idées et de la marche du style, une sorte de beauté mystique touchant à l’essence même de l’ode ; de là, chez lui, un souci perpétuel des hardiesses, un accouplement forcé des termes les plus disparates, un placage extérieur de métaphores ; de là, surtout vers la fin, un abus intolérable de la Majuscule, une minutieuse personnification de tous les substantifs, qui reporte involontairement le lecteur au culte de la déesse Raison et à ces temps d’apothéose pour toutes les vertus et pour tous les vices.

2244. (1875) Premiers lundis. Tome III « Sur le sénatus-consulte »

On se comportait exactement des deux parts comme si l’on s’était dit : « L’empereur vient de faire une imprudence ; tâchons qu’elle soit la moins forte possible. » Ici du moins rien d’ambigu ; l’opportunité est claire, manifeste, impérative : la Chambre a donné le signal, l’empereur y a répondu ; tout le monde est préparé et averti ; il importe que rien ne soit éludé d’un grand acte ; qu’il trouve ses exécuteurs convaincus et sincères, et qu’il sorte pleinement tous ses effets.

2245. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre III »

Cette sorte de testament littéraire devait s’appeler Mes Douleurs.

2246. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre VII. Induction et déduction. — Diverses causes des faux raisonnements »

Il y a là, si l’on veut, une sorte de contradiction nécessaire et innocente, qui fait que le pessimiste, épris du néant, a droit de vivre, de jouir, d’aimer les bonnes et belles choses ; que le déterministe délibère tout comme le croyant au libre arbitre, et accepte devant les hommes la responsabilité de ses actes : tout comme on se sert dans le langage de mots et d’images qui impliquent mille croyances et une conception de l’univers que nos pères des antiques tribus aryennes s’étaient faites, et que nous avons réformées depuis des siècles.

2247. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre II. Diderot »

La nature de Diderot l’a sauvé des vices qui avilissent ; pauvre, indépendant généreux, sans convoitise et sans platitude, il est assez honnête homme pour arriver à faire une sorte de morale avec son instinct.

2248. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre II. La critique »

Ces Lundis sont une incohérente collection d’âmes individuelles : Sainte-Beuve ne s’emprisonne pas dans la littérature ; il suffit qu’un homme ou une femme ait écrit quelques lettres, quelques lignes, pour lui appartenir : le général Joubert aussi bien que Gœthe, et Marie Stuart avec Mlle de Scudéry ; généraux, ministres, gens de lettres et gens du monde, français, anglais, allemands, toutes sortes d’individus l’arrêtent ; il extrait de leurs accidents biographiques toutes les particularités psychologiques et physiologiques qui les définissent en leur unique caractère.

2249. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Les femmes de France : poètes et prosateurs  »

Je crois la voir donner la main à Mme Dacier, cette autre Clorinde de la naïve érudition d’antan  Mlle de Montpensier est une héroïne de Corneille, très fière, très bizarre et très pure, sans nul sentiment du ridicule, préservée des souillures par le romanesque et par un immense orgueil de race ; qui nous raconte, tête haute, l’interminable histoire de ses mariages manqués ; touchante enfin dans son inaltérable et superbe ingénuité quand nous la voyons, à quarante-deux ans, aimer le jeune et beau Lauzun (telle Mandane aimant un officier du grand Cyrus) et lui faire la cour, et le vouloir, et le prendre, et le perdre  Le sourire discret de la prudente et loyale Mme de Motteville nous accueille au passage  Mais voici Mme de Sévigné, cette grosse blonde à la grande bouche et au nez tout rond, cette éternelle réjouie, d’esprit si net et si robuste, de tant de bon sens sous sa préciosité ou parmi les vigoureuses pétarades de son imagination, femme trop bien portante seulement, d’un équilibre trop imperturbable et mère un peu trop bavarde et trop extasiée devant sa désagréable fille (à moins que l’étrange emportement de cette affection n’ait été la rançon de sa belle santé morale et de son calme sur tout le reste)  A côté d’elle, son amie Mme de La Fayette, moins épanouie, moins débordante, plus fine, plus réfléchie, d’esprit plus libre, d’orthodoxie déjà plus douteuse, qui, tout en se jouant, crée le roman vrai, et dont le fauteuil de malade, flanqué assidûment de La Rochefoucauld vieilli, fait déjà un peu songer au fauteuil d’aveugle de Mme du Deffand  Et voyez-vous, tout près, la mine circonspecte de Mme de Maintenon, cette femme si sage, si sensée et l’on peut dire, je crois, de tant de vertu, et dont on ne saura jamais pourquoi elle est à ce point antipathique, à moins que ce ne soit simplement parce que le triomphe de la vertu adroite et ambitieuse et qui se glisse par des voies non pas injustes ni déloyales, mais cependant obliques et cachées, nous paraît une sorte d’offense à la vertu naïve et malchanceuse : type suprême, infiniment distingué et déplaisant, de la gouvernante avisée qui s’impose au veuf opulent, ou de l’institutrice bien élevée qui se fait épouser par le fils de la maison !

2250. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens II) Henry Fouquier »

Je ne répondrais pas qu’en flétrissant ces perversions il défende à son imagination de s’y attarder quelque peu, ni qu’il n’éprouve point une sorte de plaisir obscur à prolonger, sur ces objets, sa colère ou sa raillerie (nous sommes faibles) ; mais il a trop souvent commenté le Naturam sequere, et cette antique devise est trop évidemment la sienne, pour qu’on puisse douter de la sincérité de ses vertueuses indignations.

2251. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « « L’amour » selon Michelet » pp. 47-66

Michelet n’aborde l’acte de la génération et tout ce qui le concerne qu’avec un respect terrible, des airs solennels et, si je puis dire, toutes sortes de momeries.

2252. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Deux tragédies chrétiennes : Blandine, drame en cinq actes, en vers, de M. Jules Barbier ; l’Incendie de Rome, drame en cinq actes et huit tableaux, de M. Armand Éphraïm et Jean La Rode. » pp. 317-337

Ils étaient comme des athlètes émérites, endurcis à tout… Le martyre apparaissait de plus en plus comme une espèce de gymnastique, ou d’école de gladiature, à laquelle il fallait une longue préparation et une sorte d’ascèse préliminaire. » Peu s’en faut que Renan ne dise : « Le martyre était un sport. » — Il est certain que, d’être regardé, c’est une grande force : cela donne le courage de souffrir beaucoup, même pour des causes chétives et frivoles.

2253. (1863) Molière et la comédie italienne « Textes et documents » pp. 353-376

Il lui propose de faire une bonne affaire en achetant la courtisane, qu’il reviendra, avec bénéfice, à Fracassa, et d’éloigner de la sorte celle qui est un danger pour son fils.

2254. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre premier. La critique et la vie littéraire » pp. 1-18

J’ai toujours séparé sans peine — je n’aurais pu agir d’autre sorte — mes sympathies personnelles et mes jugements littéraires.

2255. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XV, l’Orestie. — les Choéphores. »

Une sorte d’hystérie cruelle les transporte ; elles se démènent dans la haine comme des bacchantes dans la volupté. — « Puissé-je pousser bientôt le hurlement lugubre devant l’homme égorgé et la femme morte !

2256. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Les Confidences, par M. de Lamartine. (1 vol. in-8º.) » pp. 20-34

Et plus loin, quand il quitte la maison maternelle pour le collège, il dira : « Je ressemblais à une statue de l’Adolescence enlevée un moment de l’abri des autels pour être offerte en modèle aux jeunes hommes. » Tout cela doit avoir été très juste, très fidèle ; il est dommage seulement que ce soit l’original lui-même qui se fasse de la sorte son propre statuaire et son propre peintre.

2257. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires touchant la vie et les écrits de Mme de Sévigné, par M. le baron Walckenaer. (4 vol.) » pp. 49-62

supposez un moment qu’après tout à l’heure deux siècles, d’Hacqueville soit revenu au monde, qu’il se mette à se ressouvenir de ce temps-là, à nous entretenir de Mme de Sévigné et de ses amis, à vouloir tout nous dire et ne rien oublier ; imaginez le récit intime, abondant, interminable, que cela ferait, un récit doublé et redoublé de circuits sans nombre et de toutes sortes de parenthèses ; ou, mieux encore, imaginez une promenade que nous ferions à Saint-Germain ou à Versailles en pleine cour de Louis XIV, avec d’Hacqueville pour maître des cérémonies et pour guide : il donne le bras à Mme de Sévigné, mais il s’arrête à chaque pas, avec chaque personne qu’il rencontre, car il connaît tous les masques, il les accoste un à un, il les questionne pour mieux nous informer ; il revient à Mme de Sévigné toujours, et elle lui dirait : « Mais, les d’Hacqueville, à ce train-là, nous n’en sortirons jamais. » C’est tout à fait l’idée qu’on peut prendre du livre de M. 

2258. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Chefs-d’œuvre de la littérature française (Collection Didot). Hamilton. » pp. 92-107

Bref, il savait faire toutes sortes de personnages avec tant de grâce et d’agrément, qu’il était difficile de se passer de lui quand il voulait bien prendre la peine de plaire.

2259. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — I. La Poësie en elle-même. » pp. 234-256

On lui donna le gouvernement d’une province de l’Appennin, qui s’étoit révoltée, & qu’infestoient des bandits & des contrebandiers, d’autant plus difficiles à réduire, qu’après avoir commis toutes sortes d’excès, ils se retiroient dans leurs montagnes, & n’y craignoient personne.

2260. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre I : Philosophie religieuse de M. Guizot »

Il reconnaît donc hautement tous les mérites de l’école spiritualiste Elle a fondé, dit-il, la psychologie scientifique, ce qui est même, selon nous, beaucoup trop dire, car cette sorte de psychologie avait été fondée par Locke et les Écossais : l’école française y a peu ajouté.

2261. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « De la tragédie chez les Anciens. » pp. 2-20

Mais il n’en est pas de même d’une action mise en spectacle : c’est une autre sorte d’édifice, qui non seulement doit avoir une étendue beaucoup moindre que le premier, mais encore qui ne peut souffrir qu’une mesure déterminée, pour ne pas rebuter le spectateur, obligé de le parcourir sans repos et sans interruption.

2262. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Ce que tout le monde sait sur l’expression, et quelque chose que tout le monde ne sait pas » pp. 39-53

C’est que les ruines sont un lieu de péril, et que les tombeaux sont des sortes d’asiles.

2263. (1912) L’art de lire « Chapitre IX. La lecture des critiques »

Il a fallu insister sur ce point, parce qu’il n’y a pas si longtemps qu’on a compris la grande différence qu’il y a entre l’historien littéraire et le critique ; parce que, jusqu’aux dernières années du dernier siècle, les historiens littéraires croyaient avoir mission de critique et réciproquement ; parce que telle histoire de la littérature française, celle de Nisard, est tout entière œuvre de critique et comme histoire littéraire n’existe pas, de telle sorte que l’auteur n’a rien fait de ce qu’il devait faire et a fait tout le temps, et du reste d’une manière admirable, ce qu’il devait ne pas faire du tout ; si bien encore que son livre, absolument manqué comme histoire littéraire, reste tout entier debout comme recueil de morceaux de critique.

2264. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXVI. La sœur Emmerich »

C’est une question d’édification et d’âme, toute de lui à Dieu, et qui ne regarde en aucune sorte messieurs les journalistes contemporains.

2265. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « De Stendhal »

Voilà ce que nous retrouvons, sans adjonction, sans accroissement, sans modification d’aucune sorte, en ces deux volumes de Correspondance où Stendhal se montre complètement, mais ne s’augmente pas.

2266. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Stendhal » pp. 43-59

C’est, enfin, toujours le produit du xviiie  siècle, l’athée à tout, excepté à la force humaine, qui voulait être à lui-même son Machiavel et son Borgia ; qui n’écrivit pas, mais qui caressa pendant des années l’idée d’un Traité de logique (son traité du Prince, à lui), lequel devait faire, pour toutes les conduites de la vie, ce que le livre de Machiavel a fait pour toutes les conduites des souverains ; voilà ce que nous retrouvons sans adjonction, sans accroissement, sans modification d’aucune sorte en ces deux volumes de Correspondance, où Stendhal se montre complètement, mais ne s’augmente pas !

2267. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Eugène Fromentin ; Maxime du Camp »

restée : « Littérature facile », il n’entendait parler que des inventions de ce temps-là, que des compositions dans lesquelles cependant l’imagination s’efforçait de tenir sa place encore ; mais assurément il ne prévoyait pas que, grâce à toutes sortes de circonstances, une littérature plus facile que celle qu’il déshonorait de ce nom éclorait au sein de la première, déjà si aisément épanouie, et la panacherait du foisonnant éclat de ses facilités nouvelles !

2268. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XX. De Libanius, et de tous les autres orateurs qui ont fait l’éloge de Julien. Jugement sur ce prince. »

Je sais que ces sortes d’actions sont extraordinaires et doivent le paraître ; mais la nature passionnée a son prix, comme la nature réfléchie ; et les hommes peut-être les plus estimables ne sont pas ceux qui règlent froidement et sensément tous les mouvements de leur âme, qui avant de sentir ont le loisir de regarder autour d’eux, et se souviennent toujours à temps qu’ils ont besoin d’être modestes.

2269. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVII. Des éloges en Italie, en Espagne, en Angleterre, en Allemagne, en Russie. »

Les Russes ont un esprit facile et souple ; leur langue est, après l’italien, la langue la plus douce de l’Europe ; et si une législation nouvelle élevant les esprits, fait disparaître enfin les longues traces du despotisme et de la servitude ; si elle donne au corps même de la nation une sorte d’activité qui n’a été jusqu’à présent que dans les souverains et la noblesse ; si de grands succès continuent à frapper, à réveiller les imaginations, et que l’idée de la gloire nationale fasse naître pour les particuliers l’idée d’une gloire personnelle, alors le génie qu’on y a vu plus d’une fois sur le trône, descendra peu à peu sur l’empire ; et les arts même d’imagination, transplantés dans ces climats, pourront peut-être y prendre racine, et être un jour cultivés avec succès, 82.

2270. (1885) L’Art romantique

Musulman, il ne l’eût peut-être pas chassée de sa mosquée, mais il se fût étonné de l’y voir entrer, ne comprenant pas bien quelle sorte de conversation elle peut tenir avec Allah. […] N’oublions pas qu’en dehors de la beauté naturelle, et même de l’artificielle, il y a dans tous les êtres un idiotisme de métier, une caractéristique qui peut se traduire physiquement en laideur, mais aussi en une sorte de beauté professionnelle. […] Il ne serait pas étonnant qu’un enfant de cette sorte, à qui ses parents donneraient principalement des théâtres, pour qu’il pût continuer seul le plaisir du spectacle et des marionnettes, s’accoutumât déjà à considérer le théâtre comme la forme la plus délicieuse du beau. […] On donnait ainsi plein droit à la passion ; on lui attribuait une sorte d’infaillibilité. […] Je me rappelle que, très jeune, quand je goûtai pour la première fois aux œuvres de notre poëte, la sensation de la touche posée juste, du coup porté droit, me faisait tressaillir, et que l’admiration engendrait en moi une sorte de convulsion nerveuse.

2271. (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326

De telle sorte que, si nous passons encore sous silence Fénelon, Bourdaloue, Massillon et tous ceux qu’on me dispensera de nommer, il nous reste Boileau, non pas même tout Boileau, car M.  […] En effet, toute sorte de raisons conspirent pour faire des passions de l’amour les plus dramatiques, en dépit de Voltaire, et les plus romanesques de toutes. […] On devait s’y prendre à peu près ainsi chez Mme de Lambert, on ne s’y prenait certainement pas d’autre sorte dans le cercle plus libre encore de Mme de Tencin. […] Il n’y a guère qu’une sorte de critiques dont il doive encourir et garder la responsabilité tout entière : ce sont celles que l’on adresse ordinairement à son style. […]  » Ses lettres à d’Argental, à d’Alembert, à Damilaville sont pleines de ces sortes de plaintes.

2272. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

Et pendant ce temps, la femme fit à la maîtresse toutes sortes de « courtoysies ». […] Ses sentiments les plus justes dans leur fond appellent des atténuations de toutes sortes. […] Je dirai presque que c’est à la portée de tout le monde, et que les inventions de cette sorte ont été souvent le fait d’esprits médiocres. […] Je dirai presque que c’est à la portée de nous tous, et que les inventions de cette sorte ont été souvent le fait d’esprits assez ordinaires. […] Mais surtout il a, au plus haut point, l’allégresse lyrique, une sorte d’ivresse innocente et ravie.

2273. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

« Votre œuvre, c’est d’après le cher modèle, qui prête la vie élégante de son corps à toutes vos compositions, une sorte de monographie de la femme, dans toutes les attitudes intimes de son chez-soi — dans le renversement las de sa tête, sur un fauteuil ; dans son agenouillement devant le feu d’une cheminée, avec le retournement de son visage contre le chambranle, et la fuite contournée du bas de son corps ; dans une rêverie, qui lui fait prendre dans la main la cheville d’une jambe croisée sur l’autre ; dans une lecture, avec le défrisement d’une boucle de cheveux le long de sa joue, quelque chose d’interrogateur au bout du nez, une bouche un rien entrouverte, où il y a comme l’épellement heureux de ce qu’elle lit ; dans le sommeil, où de l’enfoncement dans l’oreiller, émerge la vague ligne de deux épaules, et un profil perdu, au petit nez retroussé, à l’œil fermé par de noirs cils courbes. […] Mercredi 10 avril Ce que mon banquet m’a coûté, ce qu’il m’a rapporté d’aumônes à faire, ce qu’il m’a valu de carottes de la part de mendiants de toute sorte, de mendiants d’une ingéniosité, comme celui d’hier. […] En sorte, que la malheureuse Mme Adam est emprisonnée dans sa bonne aventure : ce qui fait dire à l’un de nous, qu’il y aurait à faire une belle chose littéraire d’un homme ou d’une femme, dont toutes les actions seraient sues d’avance, sans que cet homme ou cette femme puissent se dérober à leur fatalité.

2274. (1856) Cours familier de littérature. II « Xe entretien » pp. 217-327

Il lui fit toutes sortes d’heureux présages sur ma destinée, qui n’était encore écrite que dans mes sourires. […] Cette secte de lettrés et d’éminents politiques fit alors de ce journal son évangile, sorte de calvinisme genévois dont le premier dogme fut le moi, sans place à d’autres. […] Ses discours n’étaient pas des discours, mais des oracles rédigés dans une sorte d’algèbre éloquente.

2275. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VI : Difficultés de la théorie »

Dans l’embranchement des articulés, au contraire, nous pouvons partir d’un simple nerf optique revêtu seulement d’une couche de pigment qui forme quelquefois une sorte de pupille, mais qui est toujours dépourvue de lentilles ou de tout autre mécanisme optique. […] Que ce procédé continue d’agir pendant des millions de millions d’années, et chaque année sur des millions d’individus de toutes sortes, est-il donc impossible de croire qu’un instrument d’optique vivant puisse se former ainsi jusqu’à acquérir sur ceux que nous construisons en verre toute la supériorité que les œuvres du Créateur ont généralement sur les œuvres, de l’homme ? […] Cependant, le professeur Owen et quelques autres ont fait observer que leur structure intime ressemble beaucoup à celle des muscles ordinaires ; et comme on a démontré dernièrement que les Raies ont un organe très analogue à l’appareil électrique, mais qui cependant, à en croire les assertions de Matteucci, ne décharge aucune électricité, il faut bien convenir que nous sommes beaucoup trop ignorants pour affirmer que nulle transition d’aucune sorte n’est possible101.

2276. (1888) Portraits de maîtres

Pour ces deux sortes de mécontents qui se recrutaient dans l’élite, l’âge d’or dont s’éprennent les poètes, l’âge d’or restait toujours en arrière. […] Traduire de la sorte, c’est encore créer. […] Il fut dérobé de la sorte à ces accablements qui saisirent les écrivains de cet âge et qu’ont exprimés avec tant de profondeur Chateaubriand, Sénancour, Nodier à ses débuts et Mme de Staël, malgré ses retours à l’invincible espérance. […] Quant au Socrate réel, c’était, comme on l’a dit, un « bourgeois d’Athènes », courant sur les places, arrêtant le premier venu, insinuant la vérité par interrogations et discussions, apprenant de la sorte à ses interlocuteurs la méthode de l’examen. […] En cette œuvre inégale et démesurée, le poète éminent se retrouve, mais par intervalles, au milieu d’obscurités, de négligences de toute sorte, de rudesses inaccoutumées, et parmi des détails et même des épisodes d’un goût douteux auquel Lamartine ne nous avait pas habitués.

2277. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

On n’a encore vu que quelques ulhans, fouillant, avec toutes sortes de précautions, le bois de Boulogne. […] Mais la France est classique de telle sorte que les théories littéraires de cet homme de lettres font déjà plus de mal au nouveau gouvernement, que les théories sociales de ses confrères. […] Que de ce vil troupeau d’hommes et de femmes, il ne sorte pas une indignation, une colère qui atteste le sens dessus dessous des choses humaines et divines ! […] En sorte, dit-il, en entrant dans des explications, qu’un représentant de province sera très désagréablement surpris, quand le paysan, chez lequel on aura rapporté le corps de son fils, viendra lui réclamer, sur sa fortune, la pension qui lui est due. » La proposition mise aux voix n’est pas votée, je ne sais par quel empêchement. […] , des débris et des scories de toutes sortes, au milieu desquelles sourcillent, comme des sources, les eaux des conduites d’eau coupées.

2278. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

Müller, qu’une sorte d’écriture destinée à raconter des faits et à exprimer des idées, sans aucune pensée esthétique. […] XXXIX « Dans ces cités républicaines, et spécialement dans la plus démocratique, l’art exerçait une sorte de magistrature ; les images en bronze et en marbre des hommes illustres, en même temps qu’elles servaient de luxe sévère à la place publique, portaient dans tous les cœurs l’enthousiasme et l’émulation.

2279. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIIe Entretien. Montesquieu »

Une académie avait été fondée à Bordeaux ; on ne s’y occupait que de musique et de littérature ; Montesquieu y était naturellement entré ; mais, quoiqu’il fût sensible à tous les agréments de l’esprit et des arts, et qu’il dût le prouver plus tard avec éclat par la publication des Lettres persanes, il ne jugea pas l’académie de Bordeaux assez sérieuse, et secondé par le duc de la Force, il la transforma peu à peu en une sorte d’académie des sciences. […] « Ces deux sortes d’états de guerre font établir les lois parmi les hommes.

2280. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre III. La poésie romantique »

Ce n’est plus l’extrême simplification des Méditations, cette élimination de l’accident et de l’individuel, pour ne laisser paraître qu’une sorte de type irréel et universel des choses, support du sentiment pur. […] Des « mots de tous les jours » notent délicatement d’originales émotions ; au hasard de la causerie sortent spontanément des profondeurs de l’âme toutes sortes d’images des choses, fraîches et comme encore parfumées de réalité : une physionomie d’homme, une scène de la vie, un aspect de la nature, mille formes apparaissent ainsi, en pleine lumière, sobrement indiquées, d’un trait à la fois large et précis.

2281. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Enfin, dans l’entretien de 1647, n’y avait-il pas eu comme une sorte de transmission directe de l’esprit nouveau de Descartes à Pascal ? […] Pascal en avait reçu des impressions si fortes, que, même dans le temps qu’il se livrait au monde, ajournant, par une sorte de résistance de la nature, l’heure de la foi qui devait être pour lui l’heure du martyre, la morale chrétienne lui donnait déjà des scrupules là où le dogme ne lui en avait pas encore donné.

2282. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Théâtre » pp. 83-168

On veut jeter sur cette défaite une sorte de voile tout chargé de mystère ; on veut mettre de la cire aux oreilles du public ; on l’entoure de paravents pour lui dissimuler les sifflets ; on s’enveloppe soi-même d’une sorte de peplum de Chalchas-Critique, et l’on crie à la foule un de ces gros mots à l’aide desquels on explique la Raison universelle et la Cause efficiente et probante des choses !

2283. (1856) Cours familier de littérature. I « Ier entretien » pp. 5-78

XXI L’année suivante, un autre hasard contribua davantage encore à me communiquer une sorte de superstition juvénile pour la littérature, et à me la faire considérer comme une sorte de puissance surnaturelle donnée par Dieu aux hommes et propre à tout remplacer en eux, même le bonheur.

2284. (1856) Cours familier de littérature. I « Ve entretien. [Le poème et drame de Sacountala] » pp. 321-398

Les arbres les plus élégants, mariant avec grâce leurs flexibles rameaux courbés sous le poids des fruits et des fleurs, se balancent au souffle du zéphyr qui leur dérobe en passant les plus suaves odeurs, et les répand au loin dans les airs ; sur la pelouse émaillée, des troupes de Gandharvas et d’Apsaras (sorte de nymphes dans la mythologie indienne), brillantes de jeunesse, se poursuivent dans leurs jeux folâtres, et glissent d’un lieu à l’autre comme des ombres légères. […] Ce dieu, tremblant d’être surpassé lui-même par l’anachorète Visoumitra, lui envoie la plus belle des Apsaras, sorte de Vénus du ciel indien, pour le séduire. — « Qui, moi ? 

2285. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215

La Colombiade est d’une Dame qui a plus d’une sorte de mérite, & qui tient une place distinguée parmi les Graces & les Muses. […] La versification avoit tout ce qu’il falloit à ces sortes d’ouvrages, douce, coulante, ingénieuse.

2286. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre X : De la succession géologique des êtres organisés »

Il est certain que la présence d’insectes de plusieurs sortes, et plus encore celle des Vampires, décide, en diverses régions de l’Amérique du Sud, de l’existence des plus grands quadrupèdes naturalisés. […] L’embryon demeure ainsi comme une sorte de portrait, conservé par la nature, de l’état ancien et moins modifié de chaque animal.

2287. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIV : Récapitulation et conclusion »

Puisque l’on voit continuellement des organismes de toutes sortes qui deviennent stériles sous l’influence du moindre trouble causé à leur constitution par des conditions de vie nouvelles et légèrement différentes, nous ne pouvons nous étonner de la stérilité fréquente des hybrides, dont la constitution ne peut guère manquer d’avoir été troublée par ce fait qu’elle est le produit de deux organisations distinctes. […] Si nous ne possédons ni arbre généalogique, ni Livre d’Or, ni armoiries héréditaires ; nous avons, pour découvrir et suivre les traces des nombreuses lignes divergentes de nos généalogies naturelles, un héritage longtemps conservé de caractères de toutes sortes.

2288. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — III. (Fin.) » pp. 246-261

Un voyage en Italie était alors une entreprise fatigante ; Duclos avait soixante ans passés, mais une santé d’athlète, a-t-il soin de nous dire, en ajoutant qu’il la mit dans ce voyage à toutes sortes d’épreuves : Duclos avait l’orgueil de sa bonne santé et de son tempérament robuste, comme Voltaire avait la coquetterie d’être et de se faire malingre.

2289. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — II. (Fin.) » pp. 398-412

La phrase de celui-ci est chargée, empêchée de je ne sais quoi qu’il y ajoute : elle ne va qu’avec des impedimenta de qui, de que, et toutes sortes de bagages.

2290. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — I. » pp. 131-146

Député du Tiers aux États de Blois de 1576, il a raconté comment MM. de Guise essayaient dès lors, par toutes sortes de brigues et de pratiques, d’obtenir des membres de l’assemblée une demande de guerre et d’emploi de force ouverte contre les huguenots : le roi n’était pas de cet avis, ni la majorité des provinces dans le tiers état.

2291. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — II. (Fin.) » pp. 296-311

Ainsi, dans ce même Éloge de Gaubius, montrant ce médecin qui se prodigue avec dévouement dans une épidémie à Amsterdam et qui échappe cependant au danger, il ajoute : C’est une sorte de miracle que de voir les médecins placés dans le foyer de la contagion, tout couverts, pénétrés même de ses miasmes, échapper souvent à ses coups.

2292. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — II. (Suite.) » pp. 463-478

Lorsque l’on sait à quel esprit sain, ferme, vigoureux, on a affaire en Ramond, lorsqu’on a pu apprécier ses qualités sûres comme savant, comme observateur, lorsqu’on voit Laplace avoir assez de confiance en lui pour adopter et enregistrer dans la Mécanique céleste la réforme numérique dont était susceptible le coefficient d’une de ses formules, on se demande quelle sorte d’intérêt et de zèle celui qu’on a connu en ces dernières années le moins mystique des hommes pouvait apporter dans cette intimité de chaque jour avec Cagliostro.

2293. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Lettres sur l’éducation des filles, par Mme de Maintenon » pp. 105-120

Louis XIV, dans l’esprit qui lui dicta cette fondation, à cette date qui est à la fois celle de sa maladie et de son mariage secret, eut-il dessein, revenant sur les fautes de son passé, de réparer ce qu’il avait fait de tort à certaines nobles demoiselles de son royaume, telles que La Vallière, par exemple, et voulut-il, par une sorte d’expiation, mettre à jamais toute une élite pauvre à l’abri des tentations et des périls sous l’aile de la religion et de la vertu ?

2294. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal de Dangeau. tomes III, IV et V » pp. 316-332

Dangeau ne trouve pas à tout cela le plus petit mot pour rire, et s’il ne prend pas feu comme Saint-Simon, que ces sortes de questions ont le privilège de faire déborder, il s’applique à bien exposer les points en litige, comme un rapporteur sérieux et convaincu.

2295. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Appendice » pp. 453-463

Quand ce sont les académies qui encouragent, c’est une sorte de protection encore, protection fort adoucie et ornée, assez imposante toujours, et qui peut même intimider quelquefois le talent par l’idée qu’on attache à des conventions de rigueur ou à des doctrines régnantes.

2296. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Souvenirs et correspondance tirés des papiers de Mme Récamier » pp. 303-319

Enfin ces Mémoires de Mme Récamier (comme diraient les Anglais, qui excellent à ces sortes de livres) sont aussi fidèlement et habilement construits qu’on le peut désirer, et ce n’est pas être indiscret que d’en nommer ici l’auteur et rédacteur, la nièce de Mme Récamier et sa fille adoptive, Mme Lenormant : on doit la remercier d’avoir su tirer un aussi heureux et aussi ingénieux parti de tout ce qu’elle avait entre les mains.

2297. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La civilisation et la démocratie française. Deux conférences par M. Ch. Duveyrier »

Volney, dans le programme de ses leçons d’histoire aux Écoles normales (an iii, 1795), se propose d’examiner quel caractère présente l’histoire chez les différents peuples, quel caractère surtout elle a pris en Europe depuis environ un siècle : « L’on fera sentir, disait-il, la différence notable qui se trouve dans le génie historique d’une même nation selon les progrès de sa civilisation, selon la gradation de ses connaissances exactes. » Notez bien cette sorte de traduction qui définit le sens.

2298. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine »

Le mérite de ses pièces dramatiques n’égale pas celui qu’il a eu de se former en ce pays-là, où il fait toutes sortes de personnages, où il complimente avec la foule, où il blâme et crie dans le tête-à-tête, où il s’accommode à toutes les intrigues dont on veut le mettre ; mais celle de la dévotion domine chez lui : il tâche toujours de tenir ceux qui en sont le chef.

2299. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite.) »

C’était une sorte de triomphe pour les lettres que cet hommage que leur rendait un prince du sang, honoré jusqu’alors pour ses succès militaires, et qui, en voulant bien devenir un académicien, aspirait à être un égal.

2300. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite et fin.) »

Ainsi le duc de Richelieu entre en une sorte de connivence avec l’ennemi pour argent, et cela s’appelle l’homme chevaleresque du xviiie  siècle !

2301. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Sur la reprise de Bérénice au Théâtre-Français »

De loin il est difficile d’apercevoir dans Bérénice cette sorte d’architecture tragique qui fait que telle scène se dessine hautement et se détache au regard.

2302. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Léonard »

L’imitation qu’il a donnée du Village détruit, de Goldsmith, a de l’agrément, de l’aisance ; et offre même une sorte de relief, si on évite de la comparer de trop près avec l’original.

2303. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires de madame de Staal-Delaunay publiés par M. Barrière »

Un érudit à qui l’on doit tant de rectifications de cette sorte, M. 

2304. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre III. Grands poètes : Verlaine et Mallarmé, Heredia et Leconte de Lisle » pp. 27-48

Seulement elle s’exprime d’autre sorte.

2305. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VIII. Les écrivains qu’on ne comprend pas » pp. 90-110

Or, j’aperçois tout de suite deux sortes de clartés.

2306. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIX. Cause et loi essentielles des variations du gout littéraire » pp. 484-497

Et la Vie, inséparable de la Mort, nous apparaît de la sorte comme un mouvement sans fin, comme une circulation perpétuelle ; la Vie elle-même est dès lors la grande force motrice qui fait varier les choses, les individus, les sociétés et avec elles le goût littéraire.

2307. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre II : L’intelligence »

Si l’on ne perd point de vue que les diverses facultés ne sont aussi que des causes inconnues de phénomènes connus, qu’elles ne sont qu’un moyen commode de classer les faits et d’en parler ; si l’on ne tombe pas dans le défaut si commun d’en faire des entités substantielles, des sortes de personnages qui tantôt s’accordent, tantôt se querellent, et forment dans l’intelligence une petite république ; on ne voit point ce qu’il y aurait de répréhensible dans cette distribution en facultés, très conforme aux règles d’une saine méthode et d’une bonne classification naturelle.

2308. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXII » pp. 355-377

C’est cette mélancolie qui lui rendait insupportables des empressements adressés à sa faveur apparente ; c’est cette sorte de tristesse que madame de Coulanges, femme spirituelle, mais légère et vaniteuse, prenait pour un refroidissement opéré par une fortune inespérée.

2309. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Raphaël, pages de la vingtième année, par M. de Lamartine. » pp. 63-78

Ces sortes d’ouvrages qu’une génération accueille à leur naissance, qu’on peut lire à deux, et avec lesquels, pour ainsi dire, on aime, sont très délicats à analyser ; il semble que le critique, en venant y relever ce qui le choque et ce qui détonne, s’immisce plus ou moins dans des sentiments particuliers et chers, et qu’il fasse le rôle d’un trouble-fête.

2310. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Poésies nouvelles de M. Alfred de Musset. (Bibliothèque Charpentier, 1850.) » pp. 294-310

Il y a dix ans environ, M. de Musset adressait à M. de Lamartine une Lettre en vers, dans laquelle il se tournait pour la première fois vers ce prince des poètes du temps, et lui faisait, à son tour, cette sorte de déclaration publique et directe que le chantre d’Elvire était accoutumé dès longtemps à recevoir de quiconque entrait dans la carrière, mais que M. de Musset, narguant l’étiquette, avait tardé plus qu’un autre à lui apporter.

2311. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Walckenaer. » pp. 165-181

S’il parle d’un homme célèbre, il le voit dans sa famille, dans sa race, dans sa province, dans ses relations de toutes sortes ; s’il parle d’un des écrits de son auteur, il met de même cette production dans tout son jour ; il la rapproche des événements qui lui ont donné naissance ; il explique tout ce qui peut s’y renfermer d’allusions personnelles et de peintures de la société.

2312. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre douzième. »

Ces sortes de dieux, et la raison qui tient le haut bout est d’un style très-négligé.

2313. (1876) Du patriotisme littéraire pp. 1-25

Notre langue n’a rien à perdre pour se sentir plus arrêtée dans ses contours, plus dégagée dans ses allures, plus ferme dans sa marche, en allant droit devant elle, comme vers un but, à l’expression définitive de la pensée, sans s’attarder en mille détours comme la langue allemande, embarrassée d’incises, d’inversions et de toute sorte d’ambages.

2314. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre III. Les explications anthropologique, idéologique, sociologique »

Pour qu’une idée pénètre une société, il faut qu’il y ait, entre la nature de celle-là et la structure de celle-ci, une sorte d’harmonie préétablie.

2315. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre III. Contre-épreuve fournie par l’examen de la littérature italienne » pp. 155-182

L’explication est-elle à chercher à la fois dans le caractère italien, dans la vision plastique et passionnée, dans une sorte de compensation pour la pauvreté de l’épopée et du drame, et, en certains cas, dans une faiblesse de l’invention littéraire ?

2316. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

Comme le génie, par son éclat & son ascendant, rompt le sentiment d’égalité, naturel à chaque être, quoique ses effets soient paisibles & utiles à la société, l’homme vulgaire s’indigne de cette supériorité qui semble attribuer à un seul homme une sorte d’empire sur ses semblables. […] Cette sorte de dispute a des charmes inconnus à ces esprits atrabilaires, qui ne veulent que contredire, rabaisser autrui, & qui poussent la tyrannie jusqu’à vouloir ôter à un homme ses propres idées ; tyrannie plus commune qu’on ne l’imagine, mais qui du moins ne devroit pas être le partage de ceux qui savent que les plus importantes découvertes & les innovations les plus heureuses ont été, dès leur abord, également combattues & rejetées. […] La pédanterie a un enthousiasme ridicule, assurément digne d’elle Les gens de Lettres avancés en âge & non Philosophes, sont les hommes qui nourrissent les préjugés les plus bizarres & qui s’opposent le plus au progrès des Arts : dans leur prévention sorte & enracinée. […] Cela passe dans des brochures, que le plus petit Commis, au-lieu de faire des bordereaux, fabrique avec une sorte de présomption, & plusieurs Journaux roulent, à l’appui de trois ou quatre noms semblables incessament ressassés. […] Elle est inhabile à saisir cette sorte de perfection ; elle n’en a pas même heureusement l’idée ; elle sent trop vivement pour sophistiquer.

2317. (1929) Amiel ou la part du rêve

Il y a deux sortes d’enfances : celles qui se développent en consonance et celles qui expriment une dissonance, — consonance ou dissonance de l’enfant et de la famille. […] Il voit en lui une sorte de Faust ! […] * Il partit le 11 novembre 1842, par la diligence de Lyon, descendit le Rhône en bateau, à Beaucaire monta en chemin de fer pour la première fois de sa vie, visita Montpellier et Nîmes, prit à Marseille le bateau pour Naples, admira dans la salle à manger une sorte de géant malpropre et bourru, doué d’un énorme appétit ; c’était Gustave Planche, qui venait de faire un petit héritage, et disparaissait en Italie jusqu’à ce que, le dernier sol dépensé, la faim le ramenât en Buloz. […] Moins d’un an avant sa mort, il écrivait encore : Républicaine, protestante, démocratique, savante et entreprenante, Genève est depuis des siècles une sorte d’avant-garde qui explore les pays inconnus, et qui a l’habitude de se tirer d’affaire elle-même. […] Il y a une sorte de félicité religieuse à retremper la force et le courage de nobles caractères.

2318. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE STAEL » pp. 81-164

En général, il y a deux sortes de personnes qu’il ne faut jamais consulter ni croire, quand il s’agit des relations et du rôle de Mme de Staël durant cette période : d’une part, les royalistes restés fidèles à leurs vieilles rancunes ; ceux-ci l’accusent d’alliances monstrueuses, de jacobinisme presque, d’adhésion au 18 fructidor42, que sais-je ?  […] Mme de Duras fut une sorte de lien52, et c’est à M. de Chateaubriand que, dans sa dernière maladie, Mme de Staël a pu dire ces belles paroles : « J’ai toujours été la même, vive et triste ; j’ai aimé Dieu, mon père, et la liberté. » Pourtant la politique alors traça une séparation entre eux, comme autrefois la philosophie. […] Zacharias Werner, l’un des originaux de cette cour, et dont on jouait l’Attila et les autres drames avec grand renfort de dames allemandes, Werner écrivait vers ce temps (1809) au conseiller Schneffer (nous atténuons pourtant deux ou trois traits, auxquels l’imagination, malgré lui sensuelle et voluptueuse, du mystique poëte, s’est trop complu) : « Mme de Staël est une reine, et tous les hommes d’intelligence qui vivent dans son cercle ne peuvent en sortir, car elle les y retient par une sorte de magie. […] Jours pénibles, et qui arrivent tôt ou tard dans chaque existence, où l’on voit les êtres préférés, qu’on rassemblait avec une sorte d’art au sein d’un même amour, se ralentir, se déplaire, se rembrunir l’un après l’autre, se tacher, en quelque sorte, dans la fleur d’affection où ils brillaient d’abord !

2319. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre VI. Milton. » pp. 411-519

Elles voient qu’elles n’ont point prise sur lui ; sa dignité les effarouche, son orgueil les repousse, ses préoccupations les laissent à l’écart ; elles se sentent subordonnées, négligées pour des intérêts généraux ou pour des curiosités spéculatives, jugées de plus, et d’après une règle inflexible, tout au plus regardées avec condescendance, comme une sorte d’être moins raisonnable et inférieur, exclues de l’égalité qu’elles réclament et de l’amour qui seul pour elles peut compenser la perte de l’égalité. […] Chacune de ses images s’étale en un petit poëme, sorte d’allégorie solide, dont toutes les parties attachées entre elles concentrent leurs lumières sur l’idée unique qu’elles doivent embellir ou éclairer. « Les prélats, dit-il470, sortis d’une vie basse et plébéienne, et devenant tout d’un coup seigneurs de palais somptueux, d’ameublements splendides, de tables délicieuses, de cortéges princiers, ont jugé la simple et grossière vérité de l’Évangile indigne d’être plus longtemps dans la compagnie de leurs seigneuries, à moins que la pauvre et indigente madone ne fût mise en de meilleurs habits : ils chargèrent de tresses indécentes son chaste et modeste voile qu’entouraient les rayons célestes, et, dans un attirail éblouissant, la parèrent de toutes les fastueuses séductions d’une prostituée. » Les politiques répondent que cette fastueuse Église soutient la royauté : « Quelle plus grande humiliation peut-il y avoir pour la dignité royale, dont la hauteur solide et sublime s’appuie sur les fondements immuables de la justice et de la vertu héroïque, que de s’enchaîner pour subsister ou périr ensemble aux créneaux peints et à la pourriture splendide d’un épiscopat qui n’a besoin que du souffle du roi pour s’écrouler comme un château de cartes471 !  […] Beaucoup d’hommes vivent, fardeaux inutiles de la terre ; mais un bon livre est le précieux sang vital d’un esprit supérieur, embaumé et conservé religieusement comme un trésor pour une vie au-delà de sa vie… Prenons donc garde à la persécution que nous élevons contre les vivants travaux des hommes publics ; ne répandons pas cette vie incorruptible, gardée et amassée dans les livres, puisque nous voyons que cette destruction peut être une sorte d’homicide, quelquefois un martyre, et, si elle s’étend à toute la presse, une espèce de massacre dont les ravages ne s’arrêtent pas au meurtre d’une simple vie, mais frappent la quintescence éthérée qui est le souffle de la raison même, en sorte que ce n’est point une vie qu’ils égorgent, mais une immortalité477. » Cette énergie est sublime ; l’homme vaut la cause, et jamais une plus haute éloquence n’égala une plus haute vérité. […] Ainsi armé, il se lance dans la controverse avec toute la lourdeur et toute la barbarie du temps ; mais cette superbe logique étale son raisonnement avec une ampleur merveilleuse, et soutient ses images avec une majesté inouïe ; cette imagination exaltée, après avoir versé sur sa prose un flot de figures magnifiques, l’emporte dans un torrent de passion jusqu’à l’ode furieuse ou sublime, sorte de chant d’archange adorateur ou vengeur.

2320. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre III. L’Âge moderne (1801-1875) » pp. 388-524

En vérité, ce ne sont là, pour user du vers de Du Bellay, Que les papiers journaux, ou bien les commentaires de leurs impressions de toute sorte ! […] « Je ne suis qu’une sorte de moraliste épique », a-t-il dit lui-même [Cf.  […] Heureusement que, tandis que leurs imitateurs, comme un Frédéric Soulié, par exemple, — vont jusqu’au bout de la doctrine, — Vigny en est préservé par sa noblesse naturelle ; — Hugo, par son lyrisme, qui dans son Hernani, ou dans son Ruy Blas, l’élève au-dessus de son sujet ; — et Dumas, par la fécondité de son invention dramatique. — De telle sorte que le théâtre romantique, après avoir fait plus de bruit que de besogne, — retourne à l’épopée par Les Burgraves ; — et au drame de Scribe par Mademoiselle de Belle-Isle, ou Les Demoiselles de Saint-Cyr ; — sans avoir conquis autre chose à l’auteur dramatique qu’une liberté générale très vague ; — dont les applications ne se précisent qu’en s’opposant aux contraintes classiques. — Le drame romantique est une tragédie classique ; — où l’on a le droit de violer les trois unités ; — dont les personnages peuvent n’être que de simples particuliers ; — et où le « grotesque » se mêle constamment au « sublime ». […]  — c’est surtout en littérature qu’on voit des frères ennemis ; — et rien ne nous divise plus profondément que de tendre au même objet par des moyens opposés. — Mais, en dépit des différences, le roman de Balzac et la critique de Sainte-Beuve n’en comportaient pas moins la même sorte d’« indiscrétion » ; — la même « anatomie » des modèles ou la même « dissection » ; — la même tranquille audace ; — et finalement ils rendaient le même effet de vie. — Comparaison à cet égard de la critique de Villemain avec la critique de Sainte-Beuve ; — et combien la première est plus abstraite, plus décharnée, moins pénétrante et moins aiguë que la seconde. […] 1º Par l’intermédiaire d’Émile Montégut ; — qui fait du roman anglais et du roman américain, dans la Revue des Deux Mondes, 1851-1858, — une étude plus approfondie qu’aucun auteur étranger ne l’a faite, en aucun temps, d’une littérature étrangère ; — une sorte de « réalisme » à la fois sentimental et caricatural ; — se révèle aux lecteurs français. — Dickens et Thackeray en sont les principaux représentants ; — et David Copperfield, ou La Foire aux vanités deviennent presque aussi populaires en France qu’en Angleterre, — lorsque Taine a eu tracé de Thackeray et de Dickens, — les très beaux portraits que l’on sait.

2321. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1892 » pp. 3-94

» Zola reprenant brutalement : « Il ne s’agit pas de couleur… ici, c’est un remuement des âmes qu’il faut peindre… Eh bien, oui, ce spectacle m’a empoigné de telle sorte que, parti pour Tarbes, j’ai passé, deux nuits entières, à écrire sur Lourdes. » Puis dans la soirée, il parle de son ambition de pouvoir parler, des essais qu’il fait de sa parole, jetant à sa femme, comme avec un coup de boutoir : « Des romans, des roman », c’est toujours la même chose !  […] Et depuis quatre heures jusqu’à six heures, ç’a été, chez l’artiste, un jaillissement d’amusantes anecdotes sur les littérateurs, les peintres, et gens de toute sorte, coupées par son grognement habituel. […] Dans la salle, aux deux avant-scènes des espèces d’immenses clysopompes, au fond desquels brûlent des sortes de bols de punch, devant une grande plaque métallique, et dans la loge du fond des premières, une chambre noire.

2322. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Ma biographie »

J’ai éprouvé de sa part, à des époques différentes, diverses sortes de procédés, et, à une certaine époque, les meilleurs, les plus cordiaux et les plus empressés. […] Tissot, je n’y pus faire que deux leçons, ayant été empêché par une sorte d’émeute, née des passions et préventions politiques.

2323. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre (2e partie) » pp. 5-80

Vie et œuvres du comte de Maistre (2e partie) I Les Soirées de Pétersbourg, sortes de dialogues de Platon chrétien écrits à la cour d’un roi des Scythes, sont la grande œuvre du comte de Maistre. […] Les autres n’ont pas le droit de raisonner sur ces sortes de matières : ils ont les sciences physiques pour s’amuser.

2324. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIIe entretien. Madame de Staël. Suite. »

Le monument qui renferme les cendres de mon père et de ma mère, et dans lequel, si le bon Dieu le permet, les miennes doivent être déposées, était une des principales causes de mes regrets en m’éloignant des lieux que j’habitais ; mais je trouvais presque toujours, en m’en approchant, une sorte de force qui me semblait venir d’en haut. […] Il n’a parlé que de ce qu’il fallait éviter ; il n’a insisté que sur des préceptes de raison et de sagesse qui ont introduit dans la littérature une sorte de pédanterie très-nuisible au sublime élan des arts.

2325. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 mai 1885. »

Et, chaque année, je recommencerai, le miracle de cette fête étrange, qui se perpétuera même après ma mort, comme une sorte de religieux pèlerinage. […] En raison de l’impossibilité d’entendre ou de voir les drames wagnériens représentés en France, on vit apparaître des soirées wagnériennes durant lesquelles on présentait des transcriptions de toutes sortes pour piano ou petits orchestres.

2326. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

En agissant de la sorte, vous ferez œuvre véritablement nationale, et le public vous comprendra, car il retrouvera dans votre drame, issu du cœur même de la nation, la vie, l’enthousiasme, la gaîté, tout ce qui constitue la personnalité de la race française. […] La scène, où converge la salle par une succession de colonnes et d’arcades, qui l’isolent et la font paraître lointaine et très grande, est plus basse que le rang le plus bas de l’amphithéâtre ; point de rampe visible, ni de boîte à souffleur ; mais, entre l’amphithéâtre et la scène, caché, à demi, par une sorte de paravent, un large espace vide, et sombre, — l’Espace Mystique, — l’orchestre : ainsi, les regards des spectateurs descendent, sans être arrêtés par aucun obstacle, directement, par dessus cet espace vague, vers la scène.

2327. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1884 » pp. 286-347

Puis ce sont les malades qui n’étaient pas malades de cœur, c’est-à-dire ceux qui avaient faim, et parmi lesquels il figurait au premier rang ; et il raconte les séances diplomatiques, où il décousait les anneaux des rideaux pour la lessive, au moyen de quoi, il obtenait de la sœur une côtelette, et encore toutes sortes de détails précieux. […] Comme les Rothschild ont épuisé tous les genres de chasse, et qu’il n’y a plus de bête sur la terre, qui les intéresse à chasser, on promène, le matin, une peau de cerf dans le bois, et avec des chiens au nez tout particulier, on chasse, tout l’après-midi, cette odeur de bête absente, dans une sorte de poursuite d’une ombre.

2328. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIIe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset » pp. 409-488

IV Mais indépendamment de cette littérature badine de la jeunesse et de cette littérature sérieuse de l’âge mûr ou de l’âge avancé, il y a une sorte de littérature mixte participant des deux autres et inventée par les Italiens, ces inventeurs de tout ce qui amuse ou charme en Europe. […] Charles II était une sorte de Louis XV anglais, avec plus de gaieté, plus de liberté et plus d’élégance dans ses scandales de cour.

2329. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « III. M. Michelet » pp. 47-96

Pour cette sorte d’esprits, Richelieu coudoie de son bras droit Louis XI, et du gauche, Robespierre. […] Aussi avions-nous sur elle toutes sortes d’histoires.

2330. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

L’unité, nulle ; mais une foule de petites anecdotes intéressantes — un vaste panorama de cabaret ; — en général, ces sortes de décorations sont divisées en manière de compartiments ou d’actes, par un arbre, une grande montagne, une caverne, etc. […] C’est une vraie bataille. — Nous voyons dans cette œuvre toutes sortes d’excellentes choses ; — une belle couleur, la recherche sincère de la vérité, et la facilité hardie de composition qui fait les peintres d’histoire.

2331. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XVIII. »

S’il y a quelque chose de plus visible pour les chœurs des anges, c’est la Trinité qui le sait. » Si, dans ce qui touche aux vérités de la religion, l’imagination de saint Grégoire est sévèrement contenue par sa foi, il n’en trouve pas moins dans la philosophie même qui s’attache au christianisme un essor nouveau pour la poésie, une sorte d’élévation métaphysique et rêveuse bien rare dans l’antiquité, et qui tient lieu parfois de l’enthousiasme poétique non moins rare parmi nous. […] Reste pour nous le spectacle même de l’état des âmes décelé par cette poésie : la ferveur dans une foi confuse encore, le jeu de la fantaisie dans l’abstraction même ; quelque chose enfin de semblable aux rêves de Proclus, ramenant les vieilles fables du polythéisme vers une sorte d’allégorie morale, vers un mystique amour de la science et de la vertu.

2332. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De la dernière séance de l’Académie des sciences morales et politiques, et du discours de M. Mignet. » pp. 291-307

Cet article était une sorte de déclaration mortuaire, superbement jetée au catholicisme, et une préface désormais inséparable de toute croyance ou tentative de religion nouvelle.

2333. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — II. (Fin.) » pp. 364-380

Sans doute le mot de marivaudage s’est fixé dans la langue à titre de défaut : qui dit marivaudage dit plus ou moins badinage à froid, espièglerie compassée et prolongée, pétillement redoublé et prétentieux, enfin une sorte de pédantisme sémillant et joli ; mais l’homme, considéré dans l’ensemble, vaut mieux que la définition à laquelle il a fourni occasion et sujet.

2334. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — I. » pp. 381-397

Quant à Villehardouin, toujours dévoué au bien commun et à l’union de l’armée qui lui semble le premier des devoirs, il représente à merveille ce composé de bon sens, d’honneur et de piété qui consiste à remplir religieusement les engagements de tout genre, même humains, une fois contractés ; en chaque occurrence, il tâche, entre les divers partis proposés, de se tenir au meilleur ; et, s’il y eut une sorte de moralité dans l’esprit et la suite de cette croisade si étrange par ses conséquences, c’est en lui et autour de lui qu’il faut la chercher.

2335. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Œuvres de François Arago. Tome I, 1854. » pp. 1-18

Arago nous expose la manière dont il conçoit l’éloge historique, à commencer par celui-là : « Ce n’est qu’une sorte de mémoire scientifique », disait-il, qu’il se propose de faire, « et dans lequel, à l’occasion des travaux de son confrère, il va examiner les progrès que plusieurs des branches les plus importantes de l’optique ont faits de nos jours. » Négligeant l’art des transitions, il divise en chapitres et avec des titres distincts la suite des matières qu’il se propose de parcourir, la biographie d’abord, puis les mémoires et travaux.

2336. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — I. » pp. 91-108

Les grands hommes n’ont jamais vécu dans les cercles de la bonne compagnie ; ils y paraissent, mais les entraves dont elle accable l’homme supérieur l’en écartent : il vit en famille, avec sa maîtresse (voilà la marque et le petit signe libertin du xviiie  siècle, qui se mêle à tout), avec des amis particuliers ; il cherche la confiance, et il n’a pas besoin des petits succès de la société pour s’assurer de sa valeur… Ce qui ne peint pas moins M. de Meilhan que son moment de société, c’est que dans ce regret général qu’il exprime de voir les caractères s’effacer de la sorte, il trouve moyen de songer même à la disparition prochaine des grands fats et des Alcibiades qui vont chaque jour en diminuant ; il le dit d’ailleurs d’une manière piquante : Il est des genres dans la société qui se perdent ; c’est ainsi que certains poissons, après avoir longtemps abondé sur les côtes, disparaissent pour des siècles.

2337. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — II. (Fin.) » pp. 427-443

En ces moments, il s’en faut de bien peu que Léopold Robert ne sorte de sa théorie, qui consiste à copier obstinément la nature, et qu’il ne s’élève à l’idée pure et dominante qu’une imagination grandiose peut trouver dans sa conception même ou dans celle des génies créateurs, dans Homère, par exemple, ou dans les Prophètes.

2338. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — I » pp. 417-434

Croissez, comme j’ai vu ce palmier de Latone, Alors qu’ayant des yeux je traversai les flots ; Car jadis, abordant à la sainte Délos, Je vis près d’Apollon, à son autel de pierre, Un palmier, don du ciel, merveille de la terre : Vous croîtrez comme lui… Après avoir tenté inutilement de l’acclimater à Berne, le trésorier de Bonstetten permit à son fils de se rendre en Hollande à l’université de Leyde, mais sous la condition expresse qu’il n’y étudierait pas la philosophie : il craignait que ce regard aux choses du dedans ne nuisît à l’observation des faits du dehors ; mais Bonstetten était assez éveillé pour suffire aux deux sortes de vue.

2339. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps. Par M. Guizot. »

On ne le lui permet pas, pour toutes sortes de raisons, relativement bonnes peut-être ; il se retire.

2340. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir a l’histoire de mon temps. Par M. Guizot »

Thiers, du maréchal Soult, ce Gascon sérieux doué « d’une indifférence et, pour ainsi dire, d’une aptitude volontaire à une sorte de polygamie politique » ; du maréchal Lobau, soldat franc, à la parole brusque et brève « comme s’il eût été pressé de ne plus parler ? 

2341. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourgogne, par M. Michelet »

Je conçois que l’on sorte de ces fausses ou ambitieuses beautés à la Lucain plus échauffé et plus monté que touché, adouci, amélioré ou attendri.

2342. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourg, par M. Michelet. (suite.) »

Mais on pourrait ajouter de ces sortes d’éloges à l’infini sans que la portée d’un esprit et d’un caractère s’en trouvât poussée et exhaussée d’une ligne.

2343. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’Impératrice Catherine II. Écrits par elle-même. »

On la soupçonne alors et un peu tôt de ce qui n’est pas encore ; elle est questionnée sévèrement par l’évêque Simon Théodorsky sur ce qui s’est passé : « Mais comme il ne s’était passé rien du tout, il fut un peu penaud quand il vit qu’avec l’ingénuité de l’innocence on lui dit qu’il n’y avait pas même l’ombre de ce que l’on avait osé supposer. » Cette innocence injustement soupçonnée ne s’y laissera pas prendre à deux fois, et la revanche sera de la bonne sorte.

2344. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La Grèce en 1863 par M. A. Grenier. »

Il voulait savourer cette sorte de bain russe, ce passage soudain de l’extrême raffinement à la barbarie.

2345. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. »

Le président Hénault, qui avait dans l’esprit l’idéal de l’abrégé chronologique, se déclare ouvertement pour lui, et ne peut se défendre à son sujet d’une sorte d’enthousiasme.

2346. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, par M. Armand Lefebvre. »

L’initiative était partie, en apparence, du marquis de Gallo, ambassadeur de Naples à Paris ; mais évidemment il ne s’était point avancé de la sorte sans avoir reçu quelque insinuation de la Cour impériale.

2347. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

Il avait insulté Charles-Albert par une sorte d’Épître publique : il voulut que la réparation fût publique aussi et retentissante.

2348. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Gisors (1732-1758) : Étude historique, par M. Camille Rousset. »

Le comte de Gisors fit tout pour rallier autant que possible son régiment autour du drapeau, le préserver de l’excès d’indiscipline et le maintenir avec une sorte de gaieté dans les misères, à travers les glaces ou les boues de la retraite.

2349. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — II »

C’est le cas de Racine lorsqu’on vient à lui en quittant Molière ou Shakspeare : il demande alors plus que jamais à être regardé de très-près et longtemps ; ainsi seulement on surprendra les secrets de sa manière : ainsi, dans l’atmosphère du sentiment principal qui fait le fond de chaque tragédie, on verra se dessiner et se mouvoir les divers caractères avec leurs traits personnels ; ainsi, les différences d’accentuation, fugitives et ténues, deviendront saisissables, et prêteront une sorte de vérité relative au langage de chacun ; on saura avec précision jusqu’à quel point Racine est dramatique, et dans quel sens il ne l’est pas.

2350. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Millevoye »

Il n’était pas encore malade et au lait d’ânesse, et certaines historiettes que des personnes, qui d’ailleurs l’ont connu, se sont plu à broder sur son compte, ne sont, je le répète, que des jeux d’imagination, et comme une sorte de légende romanesque qu’on a essayé de rattacher au nom de l’auteur de la Chute des Feuilles et du Poëte mourant.

2351. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre III. Inconvénients de la vie de salon. »

Chaque chevalier a son « frère d’armes », chaque dame a son amie, chaque membre a sa devise, et chaque devise, encadrée dans un petit tableau, va figurer dans « le Temple de l’Honneur », sorte de tente très galamment décorée et que M. de Lauzun a fait dresser au milieu d’un jardin310. — La parade sentimentale est complète, et, jusque dans cette chevalerie restaurée, on retrouve une mascarade de salon.

2352. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Notes sur l’Ancien-Régime »

24° Cens, surcens et rentes dus par des immeubles de diverses sortes, maisons, champs, prés, etc., situés sur le territoire de la seigneurie.

2353. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre III. La personne humaine et l’individu physiologique » pp. 337-356

Or ces facultés résident en lui d’une façon stable ; par elles, il sent, il se souvient, il perçoit, il conçoit, il combine des images et des idées, il est donc une cause efficiente et productrice. » — On arrive ainsi à considérer le moi comme un sujet ou substance ayant pour qualités distinctives certaines facultés, et, au-dessous de nos événements, on pose deux sortes d’êtres explicatifs, d’abord les puissances ou facultés qui les éprouvent ou les produisent, en suite le sujet, substance ou âme qui possède les facultés162.

2354. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre II. Les tempéraments »

Il est aisé de remarquer comment chez Ronsard, abstraction faite de l’idée et du style, la simple pression du mètre, l’agencement tout mécanique du rythme enlèvent vigoureusement la strophe, et lui communiquent une sorte de rapidité impétueuse.

2355. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre 2. La littérature militante »

Ce parti, qui n’avait ni les armes ni le nombre, avait les lumières et le talent : il lutta par sa parole et par toute sorte d’écrits, s’efforça de gagner le sentiment national, de l’obliger à prendre conscience de soi-même et de ses pressants intérêts.

2356. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre I. La lutte philosophique »

Raynal est au-dessous d’Helvétius : il a fait un livre à tiroirs, d’où s’échappent à tous propos toutes sortes de déclamations contre Dieu, la religion et le gouvernement ; il invitait ses amis à lui en apporter, et Diderot s’est fait son fournisseur.

2357. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre III. Madame de Staël »

S’adressant à l’intelligence de ses contemporains, elle l’oblige à s’instruire, elle lui apporte des idées qui l’élargissent ; elle légitime par toute sorte de fines considérations les aspirations nouvelles dont les âmes étaient tourmentées, et auxquelles le goût traditionnel refusait le libre passage dans la littérature.

2358. (1899) Le préjugé de la vie de bohème (article de la Revue des Revues) pp. 459-469

Elle a laissé à la bourgeoisie une foule d’avantages, dont le plus grand est une sorte de solidarité de caste fortifiée par l’acceptation mutuelle de certaines tares morales ; les égoïstes s’allient volontiers, et rien ne solidarise comme l’aversion partagée envers tout élément altruiste et sensitif.

2359. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

Et puis, sur les quatre ou cinq heures après minuit, les femmes se viennent coucher dans un appartement séparé de celui du mari, en telle sorte qu’un pauvre diable d’homme est quelquefois six semaines sans rencontrer sa femme dans sa maison ; et vous le voyez courir les rues à pied, pendant que madame se sert du carrosse pour ses plaisirs.

2360. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. James Mill — Chapitre I : Sensations et idées. »

Ces diverses sortes de marques rendent possibles la prédication ou affirmation.

2361. (1785) De la vie et des poëmes de Dante pp. 19-42

Il est difficile de se figurer qu’on puisse faire un beau poëme avec de telles idées, et ce qui doit nous mettre en garde contre ces sortes d’explications, c’est qu’il n’est rien qu’on ne puisse plier sous l’allégorie avec plus ou moins de bonheur.

2362. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mme de Graffigny, ou Voltaire à Cirey. » pp. 208-225

Les lettres qui en partaient et qui y arrivaient passaient toutes par les mains de Mme du Châtelet, qui avait établi dans sa chambre une sorte de petit cabinet noir, c’est-à-dire qui ne se faisait pas faute de décacheter ce qui lui semblait suspect.

2363. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Qu’est-ce qu’un classique ? » pp. 38-55

Si l’école de Pope avait conservé, comme Byron le désirait, la suprématie et une sorte d’empire honoraire dans le passé, Byron aurait été l’unique et le premier de son genre ; l’élévation de la muraille de Pope masquait aux yeux la grande figure de Shakespeare, tandis que, Shakespeare régnant et dominant de toute sa hauteur, Byron n’est que le second.

2364. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — III. (Suite et fin.) » pp. 47-63

L’intérêt de ces sortes de voyages est surtout relatif au temps où ils s’exécutent, et les événements qui surviennent leur ôtent de cette nouveauté et de cet à-propos qui sont leur premier mérite.

2365. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Ducis. » pp. 456-473

On conviendra qu’il y a bien peu d’auteurs de théâtre qui soient habitués à tenir de la sorte leur vie en partie double ; et, chez celui dont nous parlons, il y avait harmonie et simplicité.

2366. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « J. K. Huysmans » pp. 186-212

Le souple enlacement de cette sorte de phrase, est sans égal.

2367. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VII : Théorie de la raison par M. Cousin »

La substance n’est donc pas quelque chose de réel, distinct et différent de ses qualités ; c’est par illusion qu’on se la représente comme une sorte de siège et d’appui sur lequel les qualités viennent se poser.

2368. (1923) Nouvelles études et autres figures

Au sein des attaques, des injures, des dénonciations, des vexations de toute sorte, les Pères « ressemblaient, dit un de leurs vieux défenseurs, à ceux qui dorment le long des forges, auxquels le bruit continuel affermit le sommeil ». […] Nous n’admettons pas qu’un écrivain sorte de son genre ; et ce roman rencontre encore aujourd’hui quelque résistance. […] Une rigueur, même excessive, mais toujours égale et jamais injuste, éveille et entretient dans l’âme qui a dû s’y soumettre une sorte de fierté aristocratique dont elle prendra conscience un jour. […] Mais il semble que, tous les deux ou trois ans au moins, il en sorte un bel exemplaire. […] Il l’accueillit non seulement avec sa bienveillance et sa courtoisie coutumières, mais avec une sympathie qui s’adressait à l’homme et qui faisait de son accueil une sorte d’installation dans son amitié.

2369. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Et, en effet, à la fantaisie, au fantastique, il mêle chaque fois une sorte de pitié et de bonté. […] Scarron plus délicat, Brillant vient de publier une sorte de Roman comique où l’on rencontre M.  […] Ce conflit atteint sans cesse en lui des couches plus profondes ; c’est à Moyencourt, qu’il conçut Avant la décision 45, drame dans lequel il prédit en termes précis la chute des Hohenzollern ; un dialogue entre l’esprit de Kleist, le Corneille de l’Empire, l’auteur de Prince de Hambourg, et un uhlan qui ressemble singulièrement à l’auteur, sorte de ballade dramatique, dénote avec plus de grandeur encore le tourment de cet homme courageux fait pour la guerre et qui se délivre d’elle. […] Siegfried etle Limousin est « une sorte de pamphlet composé pour attirer l’attention d’un certain publie français sur la nécessité de reprendre contact avec l’Allemagne littéraire ». […] Sans doute est-ce à lui que nous devons, non pas un goût de la vie intérieure, car nous l’avons saisi chez d’autres, mais une sorte d’honnêteté, de sévérité dans l’investigation que nous faisons de nous.

2370. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Madame de Verdelin  »

La femme de Mantinée, Diotime, qui est invoquée dans le Banquet de Platon et qui dit de si belles choses par la bouche de Socrate, est une initiée, une sorte de prêtresse ou de femme docteur ès sciences amoureuses et sacrées, et elle sort des conditions ordinaires. […] Mais, revenant à l’idée première de cette Étude, à ces sortes d’amitiés d’esprit à esprit, à ces intimités d’intelligence et de sentiment, où il y a le plus souvent un sous-entendu d’amour qui ne sort jamais ; où il se mêle du moins, de femme à auteur, une affection plus tendre que d’homme à homme, n’ai-je pas raison de conclure en disant : Évidemment, la morale sociale a fait un pas ; un nouveau chapitre inconnu aux anciens, trop oublié même des modernes, est à ajouter désormais dans tous les traités de l’Amitié ?

2371. (1929) Dialogues critiques

Je ne suis pas sûr qu’en soi l’intelligence passionne tant les femmes, mais si les intellectuels n’avaient pour elles aucun attrait d’aucune sorte, il n’y aurait plus de salons littéraires. […] Paul Oui, mais comment mettre sur le même pied celles de deux sortes si différentes ?

2372. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre II. La vie de salon. »

J’étais d’ailleurs comme tous les enfants de mon âge et de ma sorte : les plus jolis habits pour sortir, nu et mourant de faim à la maison253 », non par dureté, mais par oubli, dissipation, désordre du ménage ; l’attention est ailleurs. […] La gaieté est une sorte d’ivresse qui puise jusqu’au dernier fond du tonneau, et, après le vin, boit la lie.

2373. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Troisième partie de Goethe. — Schiller » pp. 313-392

Il faut se souvenir, pour bien comprendre ce mariage précédé d’un long noviciat domestique, que Goethe, aux yeux de la ville de Weimar, n’était pas seulement un poète, un ministre, un favori du souverain, mais une sorte de dieu antique au-dessus des mœurs et des lois, un être d’exception qui avait ses mœurs et ses lois à part du reste de l’humanité. […] L’Angleterre a oublié sa grande parole, l’Italie a perdu sa grande poésie, l’Espagne sa grande gaieté comique ; la France elle-même se sent, malgré les jactances de sa jeunesse littéraire, dans une sorte de décadence orgueilleuse qui l’attriste elle-même.

2374. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

La mère a mis dans une corbeille les aliments de toute sorte pour ranimer les forces ; elle y place les vivres et le vin qu’elle a versé dans une outre de peau de chèvre. […] Nausicaé les conduit en usant adroitement du fouet, de telle sorte qu’Ulysse et ses compagnes, qui sont à pied, les puissent suivre.

2375. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre V. Jean-Jacques Rousseau »

Jean-Jacques faisait bon ménage avec le jardinier Claude Anet, qui partageait avec lui la protection de Mme de Warens ; mais Claude Anet meurt, et une sorte de majordome, le Suisse Wintzenried, le remplace. Jean-Jacques ne s’entend pas avec le camarade ; et c’est au moment où le refroidissement commence entre Mme de Warens et lui, qu’il fait aux Charmettes ce délicieux séjour de trois étés (1738-1740), où il est presque toujours seul, quoi qu’il ait dit, où il refait son éducation, lisant toutes sortes de livres, philosophes, historiens, théologiens, poètes : il en sortira armé et prêt à la lutte.

2376. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

Il imagina une sorte de comédie bienveillante et diplomatique, où tous les personnages prétendent intéresser, les uns par leurs vertus, les autres par des travers dont ils guériront. […] C’est à leur louange ; il y a une sorte d’originalité à savoir ce qu’on est capable d’imiter.

2377. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VII »

Non, ce qui imprime à l’ensemble une sorte d’unité, c’est l’uniformité ; car les ressemblances qu’offre la diction avec les vers classiques, romantiques, parnassiens, et autres, ne sont que toutes superficielles. […] Au lieu de désir et d’espoir, nous voyons une brûlante convoitise ; au lieu d’un effondrement, une sorte de foudroiement.

2378. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

Le wagnérisme en 1888 [I] Dans ces dernières années, il s’est fait en France, entre divers Wagnériens, sinon de la haine, du moins une sorte de séparation. […] Pierre et Charles Bonnier, accumulant des faits précis et des rapprochements pleins d’intérêt, et préparant de la sorte l’analyse scientifique des œuvres créées par le maître immortel.

2379. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1857 » pp. 163-222

Et toujours des émotions à poignée et un incessant crucifiement de cette organisation nerveuse, qui va avec une sorte d’attrait à tout ce qui la tourmente, lui fait mal, la martyrise, lui enlève la tranquillité de la pensée et le sommeil de la nuit. […] Un dîner et une soirée, où la conversation, sortant des commérages sur les bidets de courtisanes et les tables de nuit d’hommes connus, se balança sur les hautes cimes de la pensée et les grandes épopées de la littérature, avec toutes sortes d’éclairs des uns et des autres, et avec les violences et les sorties de Saint-Victor, se déclarant Latin de la tête au cœur, et n’aimant que l’art latin, et les littératures et les langues latines, et ne rencontrant sa patrie, que lorsqu’il se trouve en Italie… Cette profession de foi, suivie d’un débordement d’exécration pour les pays septentrionaux, disant que le Français chez lui serait peut-être indifférent à une invasion italienne ou espagnole, mais qu’il mourrait sous une invasion allemande ou russe.

2380. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1874 » pp. 106-168

D’abord ça été, sur toutes les figures, une tristesse apitoyée, puis, longtemps contenue par le respect pour la personne et le talent de Flaubert, la déception des spectateurs a pris sa vengeance, dans une sorte de chûtement gouailleur, dans une moquerie sourieuse de tout le pathétique de la chose. […] Malheureusement, au bout de quelques années de ce régime, l’estomac et les entrailles de ce mangeur spiritualiste, se resserrèrent de telle sorte, qu’il manqua mourir.

2381. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

XXIX Quand j’entendis la voiture qui venait de franchir la porte de la ville rouler avec un bruit sourd et grave sur les larges dalles dont les rues de Florence sont pavées, il me sembla entrer dans la société de ces grands Toscans qui remplissaient mon imagination d’une sorte de terreur sacrée. […] J’entrai un matin dans la fameuse église de Santa Croce, sorte de Campo Santo ou de cimetière monumental de Florence, Westminster des Toscans.

2382. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIe entretien. Boileau » pp. 241-326

L’épître, sorte de lettre plus ou moins familière en vers, laisse bien plus de liberté et de souplesse au style. […] En d’autres termes, la critique est la recherche et la manifestation de cette règle logique et intime qui préside et doit présider à toute création de notre intelligence ; sorte de conscience de l’esprit qui, au lieu de nous dire : Cela est bien, cela est mal, nous dit avec la même autorité : Cela est beau, cela est laid ; cela est proportionné, cela est disproportionné ; cela est dans la mesure, cela est dans l’excès ; cela est dans la vérité, ou cela est dans la chimère.

2383. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIIe entretien. I. — Une page de mémoires. Comment je suis devenu poète » pp. 365-444

Le père Béquet lui-même, très indulgent de sa nature, semblait atteint comme nous de cette sorte de somnolence générale ; il nous lisait et nous commentait, sans goût et sans verve, je ne sais quels vers ou quelle prose des livres classiques dont les images et les pensées étaient aussi usées pour lui et pour nous que le parchemin taché d’encre de nos livres d’étude. […] L’épervier glapit comme le lapin et miaule comme les jeunes chats ; le chat lui-même a une espèce de murmure semblable à celui des petits oiseaux de nos jardins ; le loup bêle, mugit ou aboie ; le renard glousse ou crie ; le tigre a le mugissement du taureau, et l’ours marin une sorte d’affreux râlement, tel que le bruit des récifs battus des vagues où il cherche sa proie.

2384. (1903) La renaissance classique pp. -

Ils y ont mis une sorte de rage et de fureur, ils ont dégradé leurs compatriotes et leur pays, comme ne le feraient jamais les pires ennemis de notre peuple. […] Enfin, le noble horizon se déploie tout entier ; et, en face de ces grandes étendues géométriques et pompeuses, le premier sentiment est une sorte de stupeur admirative devant la majesté de l’espace.

2385. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — I. » pp. 195-212

On a voulu voir dans cette libéralité du puissant ministre envers le futur historien une bonne grâce intéressée, une sorte de carte de visite par laquelle il lui recommandait son nom auprès de la postérité et de l’avenir.

2386. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — I. » pp. 162-179

On y trouve toutes sortes de pièces très mélangées, des histoires d’amour, des lettres de famille, des discussions de procès, des relations de guerre et de campagnes, des maximes, des portraits : l’auteur y entre pour très peu ; c’est l’homme de société, le vieillard oisif et amusé, qui vide pêle-mêle ses portefeuilles.

2387. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

[NdA] Je puis ici, dans cette réimpression en volume, et sans inconvénient pour des lecteurs réfléchis, constater plus au long par des textes ces trois sortes de reniements : 1º Celui du Dieu-Providence.

2388. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Maucroix, l’ami de La Fontaine. Ses Œuvres diverses publiées par M. Louis Paris. » pp. 217-234

C’est pendant qu’il était à Rome que Maucroix reçut de La Fontaine ce récit moitié vers et moitié prose qui contient la description des Fêtes de Vaux, et qui était une sorte de dépêche poétique tout en l’honneur du surintendant (août 1661).

2389. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — I. » pp. 409-426

Eu extrayant et citant des passages de Léopold Robert, ce qui est mon principal objet, ai-je besoin de faire remarquer que sa plume a une sorte d’inexpérience et de gaucherie en s’exprimant ?

2390. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Lammenais » pp. 22-43

C’est encore, à tout prendre, le pays où il y a le plus de vie… » Et ces mots ont d’autant plus de prix sous sa plume qu’il les faut détacher du milieu de toutes sortes de malédictions contre les gouvernements et les régimes sous lesquels il les écrivait.

2391. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. »

Les liens de l’estime et de la confraternité ne peuvent plus exister entre nous et ceux qui professent des principes contraires, et si l’honneur pouvait être solidaire entre des hommes qui exercent la même profession à des distances Considérables, je me hâterais de protester contre un pareil abus, et je vous dirais hautement : L’avocat qui « chargé volontairement. de défendre un guerrier traître et rebelle à son roi, s’oublie jusqu’à justifier l’action en elle-même, qui cite comme un titre de gloire pour l’accusé le nom d’une bataille (celle de Waterloo) où il acheva de se rendre criminel en combattant contre son maître ; qui invoque à son secours le témoignage d’autres rebelles et les excite à rappeler les moyens qu’ils avaient pour forcer leur roi à la clémence ; l’avocat qui, s’entourant de honteux détours, de méprisables subterfuges, d’ignobles entraves, enlève ainsi au prévenu, autant qu’il est en lui, son dernier honneur, celui du courage, cet avocat a perdu son titre à nos yeux : je me sépare à jamais de lui. » On a beau dire que tout moyen est bon à un avocat pour sauver son client, M. de Martignac passait ici toute mesure, et il est difficile d’admettre qu’il n’obéissait pas lui-même, en s’exprimant de la sorte, à un accès de la fièvre politique qui sévissait partout autour de lui.

2392. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite) »

Je donnerai ce préambule ; mais qu’on veuille bien distinguer et dégager la vérité de l’accent, sous ce qui nous semble aujourd’hui un peu déclamatoire et qui appartient au langage du siècle ; il n’est pas mal, d’ailleurs, de voir le sentiment des malheurs publics se mêler si intimement aux infortunes personnelles du rêveur ; les générations qui souffraient ainsi, et dont les âmes se soulevaient avec de tels gémissements sous toutes les sortes d’oppressions, méritaient de vivre assez pour assister et coopérer à la délivrance de 89.

2393. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vie de Jésus, par M. Ernest Renan »

Renan, ont un sens douteux et double et ne sont pas entendus également des deux côtés. » Un troisième ami m’arriva avant la fin de la journée ; celui-ci est très-mesuré et très-circonspect, c’est un prudent et un politique ; il vit le livre sur ma table, ne me questionna que pour la forme et, sans attendre ma réponse, me dit : « Je n’aime pas ces sortes de livres, ni voir agiter et remuer ces questions.

2394. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Œuvres de M. P. Lebrun, de l’Académie française. »

L’idée pleine d’Évandre, de Pallas et de Dina, je travaille dans une sorte d’extase et de joie depuis le matin jusqu’à l’autre matin, sans relâche et presque sans sommeil.

2395. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid. »

En ce qui est du texte seul, s’il semblait qu’il eût suffi de le rétablir couramment dans sa pureté sans avoir à en dire ses raisons, on se tromperait fort, et ce ne serait pas le moyen de convaincre que d’en agir de la sorte.

2396. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Legkzinska »

La nouvelle reine arrivait dans le monde le plus gâté, le plus embrouillé d’intrigues, le plus capable d’abominations de toute sorte, et il lui eût fallu un vrai génie pour s’y reconnaître de bonne heure et y prendre la place qu’on aurait hésité peut-être à lui disputer ; mais elle n’était pas une Élisabeth de Parme ; elle n’avait que de la droiture et de la vertu.

2397. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. (Suite et fin.) »

Zeller hésite un peu sur ce point ; mais il n’hésite pas quand il attribue à César l’idée de fonder, sous un nom ou sous un autre, une monarchie populaire, universelle et, en quelque sorte, humaine : « Étendre le droit de cité à tous les hommes libres de l’Empire, régner sur le monde pour le monde entier, non pour l’oligarchie ou la démocratie quiritaires ; abaisser les barrières entre les classes comme entre les nations, entre la liberté même et la servitude, en favorisant les affranchissements et en mettant le travail en honneur ; avoir à Rome une représentation non du patriciat romain, mais du patriciat du monde civilisé ; fondre les lois de la cité exclusive dans celles du droit des gens ; créer, répandre un peuple de citoyens qui vivent de leur industrie et qu’on ne soit pas obligé de nourrir et d’amuser : voilà ce qu’on peut encore entrevoir des vastes projets de celui qu’on n’a pas appelé trop ambitieusement l’homme du monde, de l’humanité ; voilà ce dont témoignent déjà les Gaulois, les Espagnols introduits dans Rome, Corinthe et Carthage relevées, et ce qu’indiquent les témoignages de Dion Cassius, de Plutarque, de Suétone, bien qu’ils aient pu prêter peut-être à César quelques-unes des idées de leur temps. » César (s’il est permis d’en parler de la sorte à la veille d’une publication par avance illustre), César, au milieu de tous ses vices impudents ou aimables, de son épicurisme fondamental, de ce mélange de mépris, d’indulgence et d’audace, de son besoin dévorant d’action, et de cet autre besoin inhérent à sa nature d’être partout le premier, César, à travers ses coups de dés réitérés d’ambitieux sans scrupule et de joueur téméraire, avait donc une grande vue, une vue civilisatrice : il n’échoue pas, puisque son idée lui survit et triomphera, mais il périt à la peine, parce qu’il avait devancé l’esprit du temps, tout en le devinant et le servant, parce qu’il vivait au milieu de passions flagrantes et non encore domptées et refoulées.

2398. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Observations sur l’orthographe française, par M. Ambroise »

Ne nous le dissimulons pas : il s’est fait depuis quelques années, et pour bien des causes, une sorte d’intimidation générale de l’esprit humain sur toute la ligne.

2399. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Un tel voyage est une sorte d’analyse pratique et vivante de l’origine des peuples et des États : on part de l’ensemble le plus composé pour arriver aux éléments les plus simples ; à chaque journée, on perd de vue quelques-unes de ces inventions que nos besoins, en se multipliant, ont rendues nécessaires ; et il semble que l’on voyage en arrière dans l’histoire des progrès de l’esprit humain.

2400. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Mathurin Regnier et André Chénier »

Ces vers et toute la fin de l’élégie XXXIII sont une imitation et une traduction des fragments divers qui nous restent de l’élégiaque Mimnerme : Chénier les a enchâssés dans une sorte de trame.

2401. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre I. Composition de l’esprit révolutionnaire, premier élément, l’acquis scientifique. »

Des molécules organiques partout répandues ou partout naissantes, des sortes de globules en voie de déperdition et de réparation perpétuelles, qui, par un développement aveugle et spontané, se transforment, se multiplient, s’associent, et qui, sans direction étrangère, sans but préconçu, par le seul effet de leur structure et de leurs alentours, s’ordonnent pour composer ces édifices savants que nous appelons des animaux et des plantes ; à l’origine, les formes les plus simples, puis l’organisation compliquée et perfectionnée lentement et par degrés ; l’organe créé par les habitudes, par le besoin, par le milieu ; l’hérédité transmettant les modifications acquises330 : voilà d’avance, à l’état de conjectures et d’approches, la théorie cellulaire de nos derniers physiologistes331 et les conclusions de Darwin.

2402. (1892) Boileau « Chapitre VII. L’influence de Boileau » pp. 182-206

Il n’en a pas, faute d’abord de sentiment et d’imagination ; quand le sentiment et l’imagination s’éveillent, il n’en a pas encore, faute d’un certain sens de la forme, par une sorte d’atrophie de l’ouïe et de la vue.

2403. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

Vous n’en retrouverez rien dans La Bruyère, qui, plus varié que Molière, a écrit sur tous les tons et peint toutes sortes de caractères.

2404. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VI. Pour clientèle catholique »

Mais il dévalise sans scrupule les livres où il passe et il remplit ses volumes de bibelots disparates pris à toutes sortes de morts plus vivants que lui.

2405. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Histoire de la Restauration, par M. de Lamartine. (Les deux premiers volumes. — Pagnerre.) » pp. 389-408

Le hasard, ou plutôt ma curiosité naturelle, veut que j’aie précisément écrit pour moi, le soir même, le récit de ma rencontre et de ma conversation avec M. de Lamartine ; je me garderai bien d’en faire part au public, qui est rebattu pour le moment de ces sortes de confidences.

2406. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — II. » pp. 494-514

Si je pouvais faire en sorte, disait Montesquieu, que tout le monde eût de nouvelles raisons pour aimer ses devoirs, son prince, sa patrie, ses lois ; qu’on pût mieux sentir son bonheur dans chaque pays, dans chaque gouvernement, dans chaque poste où l’on se trouve, je me croirais le plus heureux des mortels.

2407. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Patru. Éloge d’Olivier Patru, par M. P. Péronne, avocat. (1851.) » pp. 275-293

D’Urfé, comme presque tous les romanciers, avait mis dans son roman les personnages de sa connaissance : il s’y était mis lui-même et les aventures de sa jeunesse ; mais tout cela était combiné, déguisé et (le mot est de Patru) romancé de telle sorte, que lui seul pouvait servir de guide dans ce labyrinthe.

2408. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « De la retraite de MM. Villemain et Cousin. » pp. 146-164

Cousin n’avait voulu que rétablir, contrairement aux résultats du xviiie  siècle, une philosophie où l’on prouvât, par diverses sortes de raisonnements plus ou moins rigoureux, l’existence de Dieu, la spiritualité de l’âme, son immortalité, la liberté morale de l’homme dans une certaine mesure, il y aurait eu peu à redire ; car une telle philosophie est la seule qui se puisse décemment enseigner, et elle a été généralement d’ailleurs la philosophie des Socrate, des Platon, des Descartes, des Bossuet, des Fénelon, des d’Aguesseau.

2409. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — I. » pp. 201-219

Bref, le comte de La Blache, usant de toutes sortes de moyens, gagne son procès, fait saisir les meubles du prisonnier, le ruine de frais, et Beaumarchais se voit, en deux mois de temps, « précipité du plus agréable état dont pût jouir un particulier, dans l’abjection et le malheur : Je me faisais honte et pitié à moi-même », dit-il.

2410. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « L’abbé Gerbet. » pp. 378-396

Au lieu de chercher la preuve du christianisme dans tel ou tel texte particulier des Écritures, ou dans une argumentation personnelle qui s’adresse à la raison de chacun, M. de Lamennais soutenait qu’il faut la chercher avant tout dans la tradition universelle et dans le témoignage historique des peuples : et pour cela il croyait voir, même avant la venue de Jésus-Christ et l’établissement du christianisme, une sorte de témoignage confus, mais concordant et réel, à travers les traditions des anciens peuples et jusque dans les pressentiments des principaux sages.

2411. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Regnard. » pp. 1-19

est resté proverbial, et dans bien d’autres portraits qu’il introduit incidemment, Regnard a peint les anoblis, les enrichis, les fats de toutes sortes qui vont être bientôt le monde de la Régence.

2412. (1912) Le vers libre pp. 5-41

Un continuateur de Banville pourrait m’objecter qu’avec le vers libre la difficulté ne fait que changer et que l’aphorisme de Banville demeure entier : soit : si le vers pseudo-classique ou le vers romantique faible ne se distingue que par la rime, et peut être confondu avec de la prose, le vers libre, plus flottant, pourra être confondu avec une prose poétique, rythmée et nombrée, avec une sorte de musique.

2413. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre II : Variations des espèces à l’état de nature »

. ; et si la plante cessait de produire des fleurs de l’une ou de l’autre forme, son caractère spécifique pourrait en être soudainement et considérablement altéré ; mais nous ignorons, du moins quant à présent, par quels degrés de modification et pour quelle fin une plante produit deux sortes de fleurs.

2414. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Michelet »

Mais cette longue histoire, qui est sa vie et qui, s’il l’avait voulu, eût été sa gloire, ne suffit pas à la pétulance de ses facultés, et de temps à autre il l’interrompt par toutes sortes de publications inattendues.

2415. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre premier. Le problème des genres littéraires et la loi de leur évolution » pp. 1-33

Que de cette grisaille il sorte autre chose que des thèses de doctorat : un peu de vie intellectuelle !

2416. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XIII : De la méthode »

Et partout, pour arriver à ces définitions, vous pratiquerez la même sorte d’analyse.

2417. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLe entretien. L’homme de lettres »

Ils aperçurent là une maison bien bâtie, des plantations considérables, et un grand nombre d’esclaves occupés à toutes sortes de travaux. […] — Nous venons, dit Virginie, de la Rivière-Noire, demander la grâce d’une pauvre esclave marronne, à qui j’ai donné, ce matin, le déjeuner de la maison, parce qu’elle mourait de faim ; et voilà que les noirs marrons nous ont ramenés. » Madame de la Tour embrassa sa fille sans pouvoir parler ; et Virginie, qui sentait son visage mouillé des larmes de sa mère, lui dit: « Vous me payez de tout le mal que j’ai souffert. » Marguerite, ravie de joie, serrait Paul dans ses bras, et lui disait: « Et toi aussi, mon fils, tu as fait une bonne action. » Quand elles furent arrivées dans leurs cases avec leurs enfants, elles donnèrent bien à manger aux noirs marrons, qui s’en retournèrent dans leurs bois, en leur souhaitant toute sorte de prospérités. […] Paul, voyant que ce lieu était aimé de Virginie y apporta de la forêt voisine des nids de toute sorte d’oiseaux.

2418. (1932) Le clavecin de Diderot

Je m’appliquai, fis de gigantesques progrès, et peut-être, serais-je devenu une sorte de Paderewskyab, si l’imprudente n’avait répondu à ma famille qui la félicitait : mais ce petit est une oreille… Une oreille ; était-ce donc de ma seule oreille que je l’adorais, moi qui rêvais d’un monde baigné dans la lumière de son satin chair. […] N’ont-ils pas mis en pratique, et de leur mieux, les conseils du Christ, puisque, après la première gifle d’un remords non clairvoyant, ils ont fait en sorte d’être, non giflés sur l’autre joue (ce qui leur eût semblé insuffisant) mais amputés de toute la tête. […] Ainsi, aurais-je, non point voulu ma revanche, mais accepté, souhaité, fait en sorte de perdre d’abord Marius, puis précipité dans le sillage des autos meurtrières Mme Hebdomeros. […] Un monde ne convient-il pas de son imbécillité et de sa platitude, à l’instant qu’il accepte d’expliquer par quelque pénurie hypertrophie ou morbidesse qui fait en sorte de n’être ni plat, ni imbécile.

2419. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — I. » pp. 262-280

Il lui a appliqué très ingénieusement, pour la savante disposition des plans et la distribution des diverses parties, le mot de Quintilien qui compare cette sorte d’orateur tacticien à un général habile qui sait ranger ses troupes dans le meilleur ordre.

2420. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — II. (Fin.) » pp. 281-300

Il y a dans ces pages une sorte d’essai sur l’amitié humaine considérée dans les amitiés prétendues solides, et dans les amitiés sensibles et prétendues innocentes, qui nous présente un Bourdaloue plus familier et tel qu’il pouvait être dans la direction particulière des âmes : on trouve dans ce qu’il dit de la dernière espèce d’amitié entre les personnes de différent sexe bien de l’observation et même de la délicatesse ; j’y renvoie ceux de mes lecteurs qu’un essai de Nicole n’ennuie pas.

2421. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Une Réception Académique en 1694, d’après Dangeau (tome V) » pp. 333-350

Le public, alors tout littéraire, et très occupé de ces sortes de querelles, s’était fait de La Harpe une idée très malicieuse, peu favorable, et qui ne répondait point aux mérites étendus qu’il a déployés depuis.

2422. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le baron de Besenval » pp. 492-510

Quand toute une haute société s’amuse de la sorte, il est juste, tôt ou tard, que revanche et pâtiment s’ensuivent.

2423. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « II » pp. 21-38

D’Olivet, ancien professeur de Voltaire, s’était mis à étudier Racine en grammairien et y avait relevé toutes sortes de fautes : Mon cher maître, lui écrivait Voltaire, je vous trouve quelquefois bien sévère avec Racine.

2424. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — III — Toujours Vauvenargues et Mirabeau — De l’ambition. — De la rigidité » pp. 38-55

Quant à ses occupations silencieuses dans la solitude et dans les loisirs forcés des garnisons, il ne s’en explique encore qu’avec précaution et une sorte de pudeur.

2425. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — II » pp. 18-34

Tous ces menus détails de la vie intime, dont l’enchaînement constitue la journée, sont pour moi autant de nuances d’un charme continu qui va se développant d’un bout de journée à l’autre : — le salut du matin qui renouvelle en quelque sorte le plaisir de la première arrivée, car la formule avec laquelle on s’aborde est à peu près la même, et d’ailleurs la séparation de la nuit imite assez bien les séparations plus longues, comme elles étant pleine de dangers et d’incertitude ; — le déjeuner, repas dans lequel on fête immédiatement le bonheur de s’être retrouvés ; — la promenade qui suit, sorte de salut et d’adoration que nous allons rendre à la nature, car à mon avis, après avoir adoré Dieu directement dans la prière du matin, il est bon d’aller plier un genou devant cette puissance mystérieuse qu’il a livrée aux adorations secrètes de quelques hommes ; — notre rentrée et notre clôture dans une chambre toute lambrissée à l’antique, donnant sur la mer, inaccessible au bruit du ménage ; en un mot, vrai sanctuaire de travail ; — le dîner qui s’annonce non par le son de la cloche qui sent trop le collège ou la grande maison, mais par une voix douce qui nous appelle d’en bas ; la gaieté, les vives plaisanteries, les conversations brisées en mille pièces qui flottent sans cesse sur la table durant ce repas : le feu pétillant de branches sèches autour duquel nous pressons nos chaises après ce signe de croix qui porte au ciel nos actions de grâces ; les douces choses qui se disent à la chaleur, du feu qui bruit tandis que nous causons ; — et, s’il fait soleil, la promenade au bord de la mer qui voit venir à elle une mère portant son enfant dans ses bras, le père de cet enfant et un étranger, ces deux-ci un bâton à la main ; les petites lèvres de la petite fille qui parle en même temps que les flots, quelquefois les larmes qu’elle verse, et les cris de la douleur enfantine sur le rivage de la mer ; nos pensées à nous, en voyant la mère et l’enfant qui se sourient ou l’enfant qui pleure et la mère qui lâche de l’apaiser avec la douceur de ses caresses et de sa voix, et l’océan qui va toujours roulant son train de vagues et de bruits ; les branches mortes que nous coupons dans le taillis pour nous allumer au retour un feu vif et prompt ; ce petit travail de bûcheron qui nous rapproche de la nature par un contact immédiat et me rappelle l’ardeur de M. 

2426. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Montaigne en voyage »

Arrivés à une certaine abbaye, on y apprend toutes sortes de miracles, et l’un même tout récent ; Montaigne se garde bien d’y contredire.

2427. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

Son nom, connu de tous, éveille, dès qu’on le prononce, des passions en bien des sens et mille questions à la fois, des discussions de toutes sortes, politiques, sociales ; la seule question littéraire est absente et fait défaut, à ce qu’il semble.

2428. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite et fin.) »

Le traducteur avait tâché, comme il disait, d’accommoder son texte au génie et au goût de notre nation, sans trop s’éloigner du sujet, et de telle sorte que quelques endroits sentissent encore l’espagnol ; car, remarquait-il naïvement, « j’ai cru qu’une traduction doit toujours conserver quelque odeur de son original, et que c’est trop entreprendre que de s’écarter entièrement du caractère de son auteur. » Cette traduction de Filleau de Saint-Martin, qui est des meilleures dans le goût du xviie  siècle, et des plus belles comme on disait alors, fut aussi attribuée à M. 

2429. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite.) »

L’affaire du Collier, l’impudence des vils agents, auteurs de l’intrigue, la crédulité et la fatuité béate du principal personnage, l’éclatante connivence de l’opinion publique, avide de tout scandale, l’espèce de complicité du Parlement lui-même, indulgent à l’excès pour le premier accusé, cette sorte d’impunité triomphante, firent monter la rougeur et la flamme au front de Marie-Antoinette indignée, et c’est de ce moment qu’elle dut commencer à sentir que tout est sérieux dans de certains rôles, que les personnages le plus en vue ne s’appartiennent pas, qu’il n’y a pas lieu à la moindre distraction ni à l’oubli, même innocent, en face d’un public curieux, médisant, malveillant, et qu’en politique on n’est pas simplement ce qu’on est : on est ce qu’on paraît être.

2430. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre (suite et fin) »

Je ne puis m’empêcher de lui dire qu’il y a, dans toutes les parties de l’administration du gouvernement, une sorte d’engourdissement, d’indolence et d’insensibilité à laquelle il faut apporter le plus prompt remède, sans quoi, Sire, votre royaume est menacé de grands malheurs. » Suivaient des considérations et des recommandations générales fort justes ; mais tous ces conseils, reçus avec bienveillance et discutés même avec bon sens par Louis XV, profitaient peu pour la conduite.

2431. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La comédie de J. de La Bruyère : par M. Édouard Fournier. »

Fournier en use littérairement de la sorte : il avait déjà fait preuve d’imagination et de fantaisie dans une publication précédente à propos de Corneille, et sur un point, si l’on s’en souvient, je m’étais appliqué à le réfuter (voir Nouveaux Lundis, t. 

2432. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « UN FACTUM contre ANDRÉ CHÉNIER. » pp. 301-324

remy : « Souvent, dit-il, André Chénier étale une sorte d’érudition de commande qui achève de donner à ses poésies un air d’emprunt et de placage ; il commence ainsi une de ses élégies : Mânes de Callimaque, ombre de Philétas, Dans vos saintes forêts daignez guider mes pas… » C’est M.

2433. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SOUZA » pp. 42-61

Dans le roman d’Émilie et Alphonse, la duchesse de Candale, récemment mariée, écrit à son amie Mlle d’Astey : « Je me suis fait une petite retraite dans un des coins de ma chambre ; j’y ai placé une seule chaise, mon piano, ma harpe, quelques livres, une jolie table sur laquelle sont mes desseins et mon écritoire ; et là, je me suis tracé une sorte de cercle idéal qui me sépare du reste de l’appartement.

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