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1678. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 46, quelques refléxions sur la musique des italiens, que les italiens n’ont cultivé cet art qu’après les françois et les flamands » pp. 464-478

Revenons aux opera et à l’énergie que le chant donne aux vers.

1679. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 7, que les genies sont limitez » pp. 67-77

Revenons aux bornes que la nature a prescrites aux génies les plus étendus, et disons que le génie le moins borné, c’est le génie dont les limites sont moins resserrées que ceux des autres.

1680. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 18, qu’il faut attribuer la difference qui est entre l’air de differens païs, à la nature des émanations de la terre qui sont differentes en diverses regions » pp. 295-304

La distance qui est entre Paris et Senlis du sud au nord, revient à la hauteur que le soleil peut avoir de plus à Paris en une année que dans une autre année.

1681. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 3, de la musique organique ou instrumentale » pp. 42-53

Pour revenir à la guerison de quelques maladies par la musique ; les memoires de l’academie des sciences qui ne sont point écrits par des personnes qui croïent legerement, font mention sur l’année mil sept cens deux et sur l’année mil sept cens sept, de guerisons operées recemment par la vertu de la musique.

1682. (1860) Ceci n’est pas un livre « Les arrière-petits-fils. Sotie parisienne — Deuxième tableau » pp. 196-209

Je t’en conjure, reviens à toi… et je te prête Got pour trois représentations.

1683. (1912) L’art de lire « Chapitre VII. Les mauvais auteurs »

Mais il n’en est pas moins que mesurer les distances aide singulièrement à évaluer les hauteurs et, s’il n’est pas mauvais de connaître les prédécesseurs et les contemporains de Corneille pour bien entendre, pour entendre distinctement combien il est nouveau et combien il est grand, à toutes les époques il en est de même, et il faut pousser des reconnaissances dans le pays des médiocres pour revenir aux grands avec une faculté renouvelée d’admiration.

1684. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Jean-Jacques Rousseau »

Heureusement, saint Vincent de Paul, chassé, en 1793, par l’école de Jean-Jacques, revint, quatre ans après, avec les enfants, catéchisés et communiants, légitimés devant Dieu par la foi, l’humilité et la pratique des vertus chrétiennes.

1685. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paria Korigan » pp. 341-349

Il a réussi, comme réussiront toujours les livres vrais dans les sociétés décadentes qui meurent de leurs mensonges, chez qui la langue littéraire est usée à force d’avoir servi, et où les esprits, brûlés par les piments d’une littérature à ses dernières cartouches et à ses dernières balles mâchées, reviennent aux livres qui apportent la sensation rafraîchissante du naturel, du primitif et du simple… Bien avant Cladel, madame George Sand avait eu l’idée de cette littérature de terroir ; mais elle ne pouvait y entrer que comme un bas-bleu qu’elle était, un bas-bleu armé de toutes pièces prises à l’arsenal de toutes les bêtises philosophiques, philanthropiques et démocratiques de ce temps, et gâtant tout de son bas-bleuisme et de ses préfaces explicatives.

1686. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Léon Cladel »

Son Mage (une des grandes figures de sa Fête votive) n’est, au fond, qu’un prêtre catholique paganisé ; mais c’est d’un accent qu’une intelligence pénétrée de catholicisme pouvait seule trouver… Homme d’impression bien plus que d’opinion, Cladel reviendra par la plus belle des routes — celle du Beau — à la Vérité.

1687. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

Rien à sa cour ne se fera par argent ou par intrigue ; il ne confondra point les revenus de l’État avec les siens. […] Je vois l’homme honnête et sensible se désoler, s’éloigner, tourner ses regards en arrière, s’arrêter, revenir sur ses pas, et craindre de se retirer trop tôt. […] Pour moi, j’ai dit tout ce que je pouvais dire sans m’exposer à des reproches, et je n’y reviendrai plus. […] Au reste, les accusations précédentes sont si graves, que je me propose d’y revenir. […] Celui qui plante de si beaux jardins, qui se promène dans ces maisons de campagne, qui possède tant de terres, qui jouit d’un énorme revenu, c’est Sénèque !

1688. (1921) Esquisses critiques. Première série

Le lieutenant Le Gallic, Lazarine et sa famille, Hugues Courtin sont présentés si habilement (ce mot revient souvent, mais qu’y faire ?) […] Il revient rarement aux œuvres qui le méritent, et quand cela survient d’aventure, l’on ne voit guère qu’il soit déterminé par leurs meilleures qualités. […] L’auteur prend plaisir à son travail (il le dit souvent — tenant à ce qu’on le sache) et une partie de ce plaisir revient au spectateur ou au lecteur. […] * *    * Mais au moment où il nous revient, à nous, personnellement d’étudier l’œuvre de M.  […] Pareil à un matelot que tourmente en mer l’appétit des escales et que le large appelle lorsqu’il revient à terre, une passion alternative, un double goût, le torturant sans fin, déterminent la tristesse incurable qui s’exhale de son œuvre.

1689. (1856) Réalisme, numéros 1-2 pp. 1-32

Il arrive qu’un jour cet homme croit s’apercevoir, à certains indices que son entourage ne peut deviner comme lui, qu’il s’est trompé de chemin, aura-t-il la force de laisser là sa suite et de revenir à grands pas vers son point de départ ? […] Goudall frôle-t-il le réalisme ; il s’y dérobe ensuite, puis il revient s’y empêtrer. […] Habans s’est trop pressé et je reviens des Mystères à Diderot. […] C’en est assez pour juger notre théâtre depuis dix ans, depuis les Mystères, peut-être, et rendre, avec quelque apparence de raison, à chacun ce qui lui revient. […] Il revient au reste fort cher, tout le monde ne pourrait s’y livrer.

1690. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

Ou plutôt il l’a fait une fois, et jamais plus il n’y est revenu. […] Et quand nous avons traversé cette œuvre dense et riche, voici qu’au dernier chapitre les mêmes motifs reviennent, et qu’ils reviennent l’ayant traversée avec nous, et, comme une source, filtrés par elle. […] Il nous revient aujourd’hui : c’est le roman de M.  […] « Revenons à la réalité, disait Balzac. […] Et comme les choses ne sont que dans leurs rapports réciproques, cela revient au même.

1691. (1881) Le naturalisme au théatre

Le terrain est libre, nous pouvons revenir à l’homme et à la nature. […] Prenez les costumes, et j’y reviendrai longuement avec M.  […] Revenons donc sur tout cela, puisque je n’ai pas réussi à être clair. […] Revenons au théâtre. […] Aimery, chassé par son père, revient alors comme un justicier.

1692. (1868) Rapport sur le progrès des lettres pp. 1-184

Par une route tout opposée on reviendra, sans le vouloir, sans le savoir, à la manie de corriger, de changer, que l’on reproche à quelques-uns des éditeurs du dernier siècle. […] On ne vit pas d’une pension de la cour ou des revenus d’un bénéfice. […] Je pointerais au doigt chez Victor Hugo les jeunes émotions revenues qui abaissent le vol de l’aigle jusqu’à la tendresse et font jaillir de son cœur la vérité des larmes ou du sourire. […] Revenons aux vivants. […] Voici les vêtements noirs et le bonnet de crêpe ; voici la mère qui pleure son fils parce que son fils est parti et qu’il ne reviendra plus.

1693. (1908) Promenades philosophiques. Deuxième série

Il y revint, à la fin de sa vie, dégoûté des savants officiels et des contradicteurs pieux. […] Et tout cela revient au même. […] Les voyages dont son mari est revenu la tentent à son tour. […] Je pense que nous aurions beaucoup d’avantage, et aussi beaucoup d’agrément, à revenir aux mariages précoces. […] Il a pris sa canne, son chapeau, est sorti et n’est pas rentré ; ou bien, ce sera un employé envoyé en course et qu’on ne voit pas revenir.

1694. (1908) Après le naturalisme

Revenons à la nature, à la nature véritable de l’art. […] Et tant de mérite leur en revient, qu’elles n’ont pas à s’en excuser. […] Nous en revenons, en effet, à ses principes, à son idéal. […] La paix est revenue sur ce point entre les dissidents si timides, si penauds lorsqu’on les foudroya de l’éloquence sacrée, et les gardiens du rite inviolable. […] À chacun des trois genres revient une participation spéciale à l’œuvre commune, laquelle, quoi qu’on en ait dit, défend à aucun de disparaître.

1695. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

La comédie nous a emmenés bien loin ; il faut revenir, considérer les autres genres. […] Il gronde sourdement, en le voyant abattu, tourne autour de lui et d’un coup il pleure : « Regarde, empereur, voilà une rosée qui n’est pas ordinaire. —  Je n’ai pas pleuré depuis quarante ans, —  mais à présent la faiblesse de ma mère me revient aux yeux. » — « Par le ciel, dit Antoine, il pleure le bon vieil homme, il pleure — et les grosses gouttes rondes courent les unes après les autres sur les sillons de ses joues732. » Et là-dessus Antoine, lui-même, pleure. […] comme l’homme est prompt à s’avilir quand, échappé à son rôle, il revient à lui-même ! […] Il reviendra, comptez-y ; la soirée a été bonne pour lui ; il se frotte l’échine, mais il s’est amusé. […] Il vient, il vient, Bacchus toujours beau, toujours jeune ; Bacchus a le premier établi les joies du vin ; les dons de Bacchus sont un trésor ; le vin est le plaisir du soldat ; riche est le trésor, doux est le plaisir ; doux est le plaisir après la peine795. » — Et sous les sons vibrants, le roi se trouble ; ses joues s’enflamment, ses combats lui reviennent en mémoire ; il défie les hommes et les dieux.

1696. (1883) La Réforme intellectuelle et morale de la France

Le génie extraordinaire qui avait élevé Napoléon sur le pavois l’en précipita, et la vieille dynastie revint, en apparence décidée à tenter l’expérience de monarchie constitutionnelle qui avait si tristement échoué entre les mains du pauvre Louis XVI. […] Il est injuste, disons-le encore, de rejeter toutes ces fautes sur le compte du dernier régime, et un des tours les plus dangereux que pourrait prendre l’amour-propre national serait de s’imaginer que nos malheurs n’ont eu pour cause que les fautes de Napoléon III, si bien que, Napoléon III une fois écarté, la victoire et le bonheur devraient nous revenir. […] Mais il ne s’agit plus de revenir sur ce fait. […] Plutôt que de travailler, il choisit de se battre, c’est-à-dire qu’il revient à son premier état. […] Si le pape quitte Rome, les Italiens diront comme en 1378 : « Le pape est l’évêque de Rome ; qu’il revienne, ou nous allons choisir un évêque de Rome, lequel, par là même, sera le pape. » À vrai dire, un pape tel que l’a fait le concile ne peut résider nulle part ; il lui faudrait une ile escarpée et sans bords ; il n’a pas de place au monde ; or, si la papauté cesse d’avoir un petit territoire politiquement neutralise à son usage, elle verra briser son unité.

1697. (1911) Études pp. 9-261

Il ne se retire pas dans les solitudes pour en revenir poète et prophète. […] Il n’existe qu’entier, il est clos, il est à lui-même revenu, et tous les détours de son trajet il les tient à la fois en lui sans effort réunis. […] Il s’affole et blasphème, il affirme que l’homme sorti de la terre, doit revenir à la terre. […] Mais toujours elle nous reviendra. […] Chevaliers qui partent au matin et reviennent au crépuscule.

1698. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « LEOPARDI. » pp. 363-422

Ce goût philologique qu’il avait développé et aiguisé dans la lecture des anciens, Leopardi le portait aussi dans l’étude et l’usage de sa propre langue ; il revenait à Dante et aux vrais maîtres d’avant la Crusca. […] Ce séjour de Rome fut peu propre d’ailleurs à faire revenir Leopardi de certaines préventions et aversions déjà conçues. […] Brutus, on le sait, près de se percer de son épée, s’écria, selon Dion Cassius : « O misérable Vertu, tu n’étais qu’un nom, et moi je te suivais comme une réalité ; mais tu obéissais en esclave à la fortune145 » Et le vieux Théophraste, comblé de jours et d’honneurs, à l’âge de plus de cent ans, interrogé par ses disciples au moment d’expirer, leur répondit par des paroles moins connues, non moins mémorables, et qui revenaient à dire qu’il n’avait suivi qu’une fumée, et qu’il se repentait de la gloire, autant que Brutus de son côté se repentait de la vertu146. […] Pietà di tanti affanni, pietà di questa povera creatura tua, pietà dell’ uomo infelicissimo, di quello che hai redento, pietà del gener tuo, poichè hai voluto aver comune la stirpe con noi, esser uomo ancor tu… (Et après quelques autres projets d’hymnes aux apôtres, aux solitaires, il revient d’une manière touchante.)

1699. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

. — Le vaisseau de la République m’emporte : de l’Océan aérien, je ne reviendrai que victorieux ; je ne marcherai sur la terre que sur les débris de l’ancien régime. […] Lefêbre Il ne reviendra qu’avec le corps de ballet. […] C’est à lui, bien évidemment, qu’il faut toujours revenir, en matière de drame lyrique. […] reviens donc !

1700. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre quatrième. L’idée du temps, sa genèse et son action »

Cette théorie revient à dire qu’il y a simultanément, dans la conscience, des représentations intenses et des représentations évanouissantes ; mais pourquoi le rapport de ces représentations simultanées, au lieu d’être un rapport de coexistence entre des représentations faibles et des représentations intenses, apparaît-il comme un rapport de succession entre des représentations passées et des représentations présentes ? […] Deux milieux peuvent donc être homogènes, chacun en son genre et dans l’ordre de ses qualités spécifiques, sans pour cela constituer un seul et même milieu. — Mais, dira-t-on, lorsqu’on fait du temps un milieu homogène où les états de conscience paraissent se dérouler, « on se le donne par là même tout d’un coup », ce qui revient à dire qu’on le soustrait à la durée. […] Il y a là, évidemment, un cercle vicieux ; pour juger les longueurs des intervalles de temps par la longueur des rythmes musculaires ou respiratoires, il faut déjà pouvoir juger et apprécier ces rythmes musculaires, et nous ne les apprécions que par nos efforts internes d’attention volontaire, par nos appétitions et nos volitions, auxquelles il faut toujours en revenir. […] Le temps n’est une « représentation nécessaire » que pour les représentations complexes de succession y ce qui revient à dire qu’il est nécessaire de se représenter le temps pour se le représenter.

1701. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

Mis rondement à la porte, avec neuf livres dans sa poche, par son oncle, monsieur Polduc Le Bihan, sur lequel je reviendrai, le chevalier de Kéramour, qui n’a que sa beauté et sa bravoure, — un vrai chevalier des Contes de fées, — trouve sur la route devers Paris un pauvre diable de pendu dans une forêt, et il a l’idée de faire une bague avec quelques fils de sa corde, entrelacés aux cheveux de sa cousine Vivette ; et c’est alors que commence de se dérouler le ruban bariolé de ses aventures, qui vont, jusqu’à la fin du livre, de surprises en surprises, comme on les entend et comme on les pratique au théâtre, où l’on marche d’ordinaire, comme sur un tapis, sur toutes les invraisemblances et toutes les impossibilités. […] Si je n’étais pas saisi par la puissance de cette image réapparue devant moi, par l’aspect troublant de ce revenant que j’aime à voir revenir sous la plume évocatrice de Féval, je vous aurais fait remarquer toutes les beautés de cette peinture, dont chaque coup de pinceau est une pensée, dans un temps où ceux qui passent pour des peintres n’ont que de la couleur physique à mettre par-dessus leur néant, comme des maçons mettent du mortier dans des trous. […] XXI Cependant, malgré cette position d’historien qu’il vient de prendre et qu’il pourrait garder, je crois bien que l’auteur des Merveilles du Mont Saint-Michel reviendra au roman, la vocation de toute sa vie, ardemment et continuellement obéie, par conséquent devenue maintenant presque une destinée… Seulement, en revenant au roman, il lui donnera un caractère nouveau qui l’élèvera bien au-dessus de tous ceux qu’il ait jamais écrits. […] Inutile et impossible entreprise, du reste, indigne, selon moi, d’un artiste de race, — car les grands artistes, les inspirés, ne reviennent jamais sur leurs œuvres ; c’est un signe de médiocrité : ils brisent la statue ; ils ne la retouchent pas ! 

1702. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

S’enfuir de l’erreur et revenir à la vérité ; cesser toute relation avec ce grand corps rongé par la lèpre de l’orgueil et du mensonge ; se mettre en rapport direct avec la divinité, désormais absente de sa primitive Église. […] C’est au confesseur de Louis XIII, au Père Arnoux, que revient l’honneur d’avoir le premier incité au viol de l’Édit de Nantes. […] Écoutez cet hymne de triomphe saluant la défaite finale de la Réforme en France ; je ne puis résister à la joie de transcrire tout le morceau, tant il est imprégné de saveur :‌ « Prenez vos plumes sacrées, vous qui composez les annales de l’Église : agiles instruments « d’un prompt écrivain et d’une main diligente » hâtez-vous de mettre Louis avec les Constantin et les Théodose… Nos pères n’avaient pas vu,‌ comme nous, une hérésie invétérée tomber tout à coup ; les troupeaux égarés revenir en foule, et nos églises trop étroites pour les recevoir ; leurs faux pasteurs les abandonner, sans même en attendre l’ordre, et heureux d’avoir à leur alléguer leur bannissement pour excuse ; tout calme dans un si grand mouvement ; l’univers étonné de voir dans un événement si nouveau la marque la plus assurée, comme le plus bel usage de l’autorité, et le mérite du prince plus reconnu et plus révéré que son autorité même. […] Il faut connaître, pour comprendre l’attentat, la haine furieuse du clergé français craignant la diminution de ses revenus et de son autorité, contre les protestants et contre l’Édit de Nantes ; par cette mesure, en effet, et « pour la première fois, comme l’a fait observer Weiss84, le pouvoir civil en France s’élevait hardiment au-dessus des partis religieux, et posait les limites qu’il ne leur était permis de franchir, sans violer la loi de l’État. » L’Édit de Nantes, c’est-à-dire la naissante liberté de conscience, c’était, pour le clergé, la Bastille qu’il fallait, à tout prix, emporter.

1703. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

Croce raconte les diverses phases de cette erreur, depuis Aristote jusqu’à aujourd’hui ; et dans ses Problemi di estetica (p. 111) il revient à la charge en écrivant : « La concezione manualistica o enciclopedica della storia letteraria è uno dei più forti sostegni della sciagurata partizione per generi, che io considero nemico con cui non si patteggia e al quale ho giurato, come Annibaie ai Romani, guerra eterna. […] Mais quand c’est le même sujet qui revient toujours, qui s’impose à l’artiste comme une idée fixe, qu’il s’insinue sous toutes les formes même là où il n’a rien à faire, c’est que le créateur, atteint d’un mal secret, a capitulé devant les éléments. […] Au décor simultané du moyen âge et de Shakespeare, décor vraiment trop naïf pour nous, le classicisme avait substitué le décor unique ; puis on a ramené la variété et la liberté par les décors successifs ; comme ils ont de grands inconvénients et qu’ils sont fort coûteux, on a imaginé le décor tournant pour en revenir enfin à un décor, non plus unique, mais très simple, un peu vague, et facile à modifier à peu de frais, en quelques minutes. […] Pour ne citer qu’un seul des éléments importants du problème : l’usage des vers reviendra-t-il ?

1704. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « L’abbé de Bernis. » pp. 1-22

» Dans sa pièce de début, À mes Pénates, Bernis avait parlé assez sévèrement de Voltaire, et l’avait apostrophé comme si ce brillant esprit avait été dès lors en décadence : il revint très vite sur ce jugement de jeunesse ; ils se lièrent, et Voltaire, tout en l’applaudissant et le caressant beaucoup, lui donna un de ces sobriquets qu’il excellait à trouver, et qui renferment tout un jugement. […] On dit que ce cardinal était l’homme du monde le plus aimable, qu’il aima la littérature toute sa vie, qu’elle augmenta ses plaisirs ainsi que sa considération, et qu’elle adoucit ses chagrins, s’il en eut… Puis, d’autres fois, il revient sur les souvenirs de Babet « qui remplissait son beau panier de cette profusion de fleurs » ; il joue, il badine, il retourne la critique en éloge.

1705. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Le président Hénault. Ses Mémoires écrits par lui-même, recueillis et mis en ordre par son arrière-neveu M. le baron de Vigan. » pp. 215-235

Il les a commencés tard, dans sa vieillesse, vers 1763 ; il y suit peu l’ordre chronologique, et, à propos de chaque personne qu’il rencontre, il se laisse aller volontiers à en tout dire, ce qui le force à revenir sans cesse sur ses pas. […] J’ai beaucoup désiré de plaire, et l’on m’en a encore fait le reproche : c’était tout au plus un ridicule par le peu de succès ; mais le principe n’en est peut-être pas criminel… Le ton est en général indulgent ; il y revient avec complaisance sur les diverses sociétés où il a vécu, et il fait quelques portraits de femmes qui ne sont, en général, que des esquisses ; mais il en est d’une touche agréable.

1706. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Une petite guerre sur la tombe de Voitture, (pour faire suite à l’article précédent) » pp. 210-230

Dès ce premier ouvrage il opposait assez finement la modestie de Voiture, ou du moins son bon goût à repousser les éloges trop directs, à la passion bien connue de Balzac pour les compliments, et à ce grand appétit de louange qu’il ne craignait pas de lui rappeler, en l’en supposant gratuitement guéri : Je suis assuré que s’il (Voiture) revenait au monde, et qu’il fût informé des bonnes qualités de M. de Girac et de la franchise de son procédé, il ferait tous ses efforts pour le satisfaire, et pour l’éclaircir de ses doutes ; car je suis obligé de rendre ce témoignage de lui, que je n’ai connu personne, jusques ici, qui souffrît de meilleure grâce qu’on le contredît et qu’on eût des opinions contraires aux siennes. […] Girac exposait le procédé de l’archidiacre qui avait eu l’air de se piquer, au nom de tous les amis de Voiture, d’une dissertation ignorée qu’il avait été le premier à divulguer et à faire connaître : « Avouez le vrai, lui disait Girac, c’est que vous aviez besoin de matière pour exercer votre bel esprit, fût-ce aux dépens de vos meilleurs amis, et pour ne pas perdre tant de bons mots que vous gardiez dans vos recueils. » Observant la méthode que lui avait tracée Costar, Girac repassait en revue la plupart des assertions de l’adversaire ; il revenait par conséquent sur les défauts de Voiture et insistait particulièrement sur le peu de solidité de ce bel esprit en matière de science.

1707. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — IV » pp. 103-122

Ce qui paraît certain, c’est que l’ennemi eut vingt-cinq mille hommes tués ou blessés, et nous quatorze mille ; que le vainqueur ne fut bien assuré d’avoir gagné la bataille que le lendemain 12 au matin, quand il se vit tout à fait maître du terrain, sur lequel, à la rigueur, nous aurions pu être encore, ou que nous pouvions revenir lui disputer. […] Ennuyé pourtant de voir prendre tant de places sous ses yeux sans qu’il lui fût permis ou possible d’agir, il revint d’assez bonne heure de l’armée, sous prétexte ou à cause de sa blessure.

1708. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Journal et mémoires du marquis d’Argenson, publiés d’après les manuscrits de la Bibliothèque du Louvre pour la Société de l’histoire de France, par M. Rathery » pp. 238-259

Je reviens volontiers à la charge aujourd’hui. […] De là grand effroi, grande rumeur par toute la maison ; M. d’Aube, réveillé, donne des ordres, gronde son oncle, et, quand tout est fini, il gronde encore ; enfin il revient si souvent à la charge, fait tant de questions, tant de raisonnements et de démonstrations à propos de cette robe de chambre, que Fontenelle, presque impatienté, lui répond : « Je vous promets que si je mets une autre fois le feu à la maison, ce sera autrement. »

1709. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite.) »

Vous n’avez aucun revenu, vous ne voulez plus écrire : comment pourrez-vous vivre, si vous vous obstinez à refuser à vos meilleurs amis le plaisir et la gloire de vous secourir ? […] Elle fit, en 1763, un voyage de quatre mois en Angleterre ; nous y reviendrons.

1710. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de La Mennais »

Et en effet, toute sa vie devait être une longue escrime… » Pendant un séjour à la campagne, dans un château près de Sézanne, en 1837, La Mennais, causant en toute liberté, se plaisait à revenir sur ses commencements, sur les souvenirs contrastés de sa jeunesse, et voici en quels termes le jeune précepteur des enfants de la maison a résumé l’impression vivante que lui avaient laissée ces entretiens : « C’est le matin qu’il était le plus communicatif. […] Revenons en arrière, à cette année 1814 que La Mennais passa en grande partie à Paris, mais auparavant résumons encore une fois l’impression de notre lecture sur cette période antérieure, sur les sept années de La Chesnaie.

1711. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Telle est, messieurs, la liberté de la presse. » Il y disait encore : « La société, dans sa marche progressive, est destinée à subir de nouvelles nécessités ; je comprends que les gouvernements ne doivent pas se hâter de les reconnaître et d’y faire droit ; mais quand ils les ont reconnues, reprendre ce qu’on a donné, ou, ce qui revient au même, le suspendre sans cesse, c’est une témérité dont, plus que personne, je désire que n’aient pas à se repentir ceux qui en conçoivent la commode et funeste pensée. […] M. de Talleyrand, à la première occasion, revint en France sous prétexte de congé, et, de son château de Valençay, il envoya sa démission à Louis-Philippe (novembre 1831).

1712. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [III] »

Dans un rapport du ministre Glarke à l’Empereur, du 17 novembre 1809, il est dit : « Le maréchal duc d’Elchingen demande que l’adjudant-commandant Jomini, chef d’état major du 6e corps de l’armée d’Espagne, reçoive une autre destination. » Et de la main même de l’Empereur, se lit cette annotation au rapport (je copie textuellement) : «  L’employer avec Berthier (une rature), le duc d’Auerstædt (une rature), Berthier. » On suit les indécisions de l’Empereur ; sa plume hésite, et après avoir biffé Berthier, il y revient. […] Sa brouille avec l’illustre maréchal a cessé ; le voilà revenu à la bonne intelligence des belles années.

1713. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

Pourquoi donc cette sublime et triomphante réponse ne revient-elle nulle part au delà ? […] Mérimée, et pour mieux distinguer un talent contemporain qu’on n’a pas eu encore l’occasion d’analyser avec plus de détail, on citera ici un passage du Globe (janvier 1831) ; il y faut faire la part de la phraséologie légèrement saint-simonienne : « En relisant le Théâtre de Clara Gazul, toutes les autres productions de l’auteur me sont revenues à l’esprit, et je me suis confirmé dans l’idée que c’était l’un des artistes les plus originaux et les plus caractéristiques de cette époque souverainement individuelle.

1714. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIIe entretien. Sur la poésie »

Ce revenu de trois mille francs fut la seule fortune de Fénelon jusqu’à l’âge de quarante-deux ans. Il passa quelques semaines dans ce prieuré ; il distribua aux indigents de la contrée tout ce qu’il put retrancher de ce modique revenu à ses besoins les plus restreints.

1715. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVII. Rapports d’une littérature avec les littératures étrangères et avec son propre passé » pp. 444-461

Il arrive même assez souvent que des choses françaises lui reviennent vêtues à l’étrangère. […] Qui pourrait démêler exactement ce qui revient à George Sand dans les conceptions maîtresses de plusieurs pièces d’Ibsen ?

1716. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Œuvres de Barnave, publiées par M. Bérenger (de la Drôme). (4 volumes.) » pp. 22-43

Une phrase malheureuse qui lui échappa, et sur laquelle nous reviendrons, le fit plus homme de parti qu’il n’aurait fallu. […] On prit l’engagement de ne retourner désormais au spectacle que quand satisfaction aurait été donnée, et on n’y revint, en effet, qu’après plusieurs mois, lorsque Mme Barnave eut consenti à y reparaître.

1717. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) «  Mémoires et correspondance de Mme d’Épinay .  » pp. 187-207

Elle fut touchée, elle s’en défendit, elle y revint. […] Ce fut à Grimm que revint le soin de le remettre dans la voie et de le guérir.

1718. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « M. Fiévée. Correspondance et relations avec Bonaparte. (3 vol. in-8º. — 1837.) » pp. 217-237

Quand nous l’eussions voulu, cela aurait été impossible. » Ce nous revient plus souvent qu’il ne convient. […]  » Qualifiant l’influence alors régnante, la double influence inverse, mais également dangereuse, de Rousseau et de Voltaire, il dit : Les Français vivant sur deux opinions également dangereuses, l’une formée par un éloquent écrivain qui a grandi toutes les petites choses, l’autre formée par un écrivain railleur qui s’est plu à dégrader tout ce qui était grand, il faut s’écarter avec soin de l’une et de l’autre route, pour refaire l’opinion publique et en revenir, comme au vieux temps, à la simplicité et au sérieux.

1719. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — II. (Fin.) » pp. 63-82

Chez Bossuet, la parole grande et simple sort et se répand par un cours naturel, irrésistible, et en déroulant à grands flots ses largeurs, ses audaces ou ses négligences : chez Montesquieu, il y a eu étude, combinaison profonde, effort, comme chez Salluste, pour revenir à une propriété expressive de termes et à une concision mémorable ; comme chez Tacite, pour faire l’image à la fois magnifique et brève, et imprimer à toute sa diction je ne sais quoi de grave et d’auguste. […] Je reviens au livre des Considérations d’où je me suis écarté.

1720. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — I. » pp. 329-349

Un biographe que je citais tout à l’heure, et qui avait beaucoup vécu dans sa société, disait : « Je ne crois pas l’avoir jamais laissé plus satisfait de mes éloges, qu’en l’assurant qu’une volonté très décidée me paraissait presque incompatible avec une grande étendue, une grande finesse, une grande supériorité d’esprit. » Nous avons à revenir, après être allés ainsi tout d’abord au centre de l’homme. […] Necker est revenu depuis sur ce premier culte qu’il avait voué à l’opinion ; rejetant ses regards en arrière après son second ministère, en 1791, il s’est écrié, avec une sorte de naïveté encore : Je ne sais trop pourquoi l’opinion publique n’est plus à mes yeux ce qu’elle était.

1721. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — I. » pp. 455-475

La santé de M. de Suhm justifia trop les craintes de son ami : après plus de trois années de séjour en Russie, et au moment où Frédéric devenu roi lui écrivait : « Revenez et soyez à moi », M. de Suhm, épuisé de forces, expirait dans le voyage. […] Cela revient à ce que je viens de dire, qu’il ne suffit pas d’avoir simplement du mérite, mais qu’il faut encore être en passe de le pouvoir faire éclater.

1722. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Émile Zola » pp. 70-104

Que ce procédé revient à déranger l’ordre vrai des faits pour instituer d’artificielles coïncidences, il est inutile de le montrer. […] Toute la première partie de l’Œuvre, cette histoire lentement développée de l’affection de Christine et de Claude, les magnifiques scènes où elle se résout à être le modèle de son amant, ou elle se livre à lui, revenu croulant sous les huées, leur idylle de Bennecourt, sont de grands et vrais tableaux où la vie frémit, où la sympathie jaillit du cœur du lecteur.

1723. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre I. Shakespeare — Sa vie »

Revenons à Marine-Terrace. […] Il épousa cette Anne Hatway, plus âgée que lui de huit ans, en eut une fille, puis deux jumeaux fille et garçon, et la quitta ; et cette femme, disparue de toute la vie de Shakespeare, ne revient plus que dans son testament où il lui lègue le moins bon de ses deux lits, « ayant probablement, dit un biographe, employé le meilleur avec d’autres. » Shakespeare, comme, La Fontaine, ne fit que traverser le mariage.

1724. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Saint-Simon »

Il ne suffisait pas que, par ce temps de République qui fait revenir les exilés, on délivrât de captivité Saint-Simon, qu’on ne craignait plus, comme on a délivré Blanqui, que l’on craint peut-être toujours ! […] … » Et, enfin, Lettre LX, quand il est sur le point de revenir : « Je pars demain… Mon impatience ne peut vous être inconnue, et ne peut rien ajouter à celle que je ressens de témoigner moi-même tout mon attachement et ma reconnaissance à Votre Éminence, que je conjure de ne pas douter qu’ils ne soient à toute épreuve ; et si, avec cela.

1725. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Rivarol » pp. 245-272

Je m’imagine que s’il revenait au monde, lui, le superbe de son esprit, il regarderait comme une impertinence envers sa mémoire cette manière d’agir, littéraire ou commerciale, avec ses œuvres, — si on peut appeler de ce nom d’œuvres les improvisations d’un homme qui, en produisant, a si peu travaillé ! […] Mais la publication qu’a faite dernièrement M. de Lescure des œuvres choisies de Rivarol, a modifié beaucoup, j’en conviens, mon opinion sur l’autre gloire qui doit revenir à Rivarol, — à cet homme qui ne fut pas seulement, après tout, qu’un improvisateur sublime, le Génie spontané et prodigieux de la causerie, et chez qui la conversation, si feu du ciel et foudre qu’elle ait été, n’a pas cependant tout dévoré de ses autres supériorités.

1726. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XX. Le Dante, poëte lyrique. »

ne diffère pas d’accorder merci, si tu le peux ; car je vois déjà le ciel s’ouvrir, et les anges de Dieu venir dans ce bas monde pour emporter l’âme sainte. » On sait combien cette image de Béatrix occupa la pensée du Dante, et revient partout dans ses premiers vers, avant d’être divinisée dans son grand poëme. […] Qu’il nous suffise ici de retrouver çà et là et de suivre à la trace les blanches lueurs de cette grande poésie, que nous avions admirée dans la Grèce et qui revient, à longs intervalles, pour le monde, comme ces astres dont le poëte a vu Flammarum longos a tergo albescere tractus.

1727. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — [Rapport sur les primes à donner aux ouvrages dramatiques.] » pp. 518-522

À des degrés inférieurs, il est encore d’honorables places à saisir ; et, quoique le talent se laisse peu conseiller à l’avance, quoiqu’il appartienne à lui seul, dans ce fonds tant de fois remué, mais non pas épuisé, de l’observation naturelle et sociale, de découvrir de nouvelles formes et des aspects imprévus, qu’on nous permette d’exprimer ce seul vœu : c’est qu’il revienne enfin et qu’il s’attache désormais à étudier une nature humaine véritable, une nature saine et non corrompue, non raffinée ou viciée à plaisir, une nature ouverte aux vraies passions, aux vraies douleurs, sujette aux ridicules sincères, malade, quand elle l’est, des maladies générales, et naturelles encore, que tous comprennent, que tous reconnaissent et doivent éviter.

1728. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Bossuet. Œuvres complètes publiées d’après les imprimés et les manuscrits originaux, par M. Lachat. (suite et fin) »

Mais cet essai de travail, je l’ai fait ailleurs55, et je n’y saurais revenir ici.

1729. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « APPENDICE. — M. DE VIGNY, page 67. » pp. -542

Laubardemont, qui revient partout, et qui semble poursuivre Cinq-Mars, depuis que celui-ci l’a frappé au front d’un crucifix ardent dans l’affaire de Loudun, est un héros ignoble de mélodrame ; son fils devenu brigand et contrebandier, sa nièce religieuse devenue folle, cette scène entre tous les trois, la nuit, au milieu des Pyrénées, tout ce luxe de conceptions bizarres fait tort à la vérité.

1730. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Sur l’École française d’Athènes »

Pour les gens du pays qui y reviennent par l’étude, il n’est rien de plus naturel et de plus aisé que de ressaisir le sens et le génie de l’ancienne langue.

1731. (1874) Premiers lundis. Tome I « Madame de Maintenon et la Princesse des Ursins — II »

Avant de s’ajuster exactement aux différentes espèces d’idées, le langage est jeté à l’entour avec une ampleur qui lui donne l’aisance et la grâce ; mais quand le siècle d’analyse a passé sur la langue et l’a travaillée à son usage, on ne peut plus qu’admirer et regretter ce charme à jamais évanoui du grand âge littéraire ; on essayerait en vain d’y revenir à force d’art ; et la critique, qui sent tout ce qu’il a d’exquis, est dans l’impuissance de le définir sans l’altérer.

1732. (1874) Premiers lundis. Tome I « Deux révolutions — I. De la France en 1789 et de la France en 1830 »

Aujourd’hui nous voudrions réfuter ceux qui s’alarment d’une comparaison superficielle de 1830 avec 1789 ; qui dirigent leur politique comme si de sombres catastrophes sociales étaient là toujours menaçantes devant eux ; et qui ne comprennent pas le moins du monde dans quelle acception véritable nous sommes revenus à 89, dans quel sens pacifique il est exact de dire que nous allons le continuer.

1733. (1874) Premiers lundis. Tome I « Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme. Deuxième édition. »

Mais revenons ; ce Joseph, qui se consumait ainsi sans foi, sans croyances, sans action ; cet individu malade qui suivait son petit sentier loin de la société et des hommes, avait commencé vers la fin de sa vie à renaître à une sympathie plus bienveillante, et à chercher les regards consolants de quelques amis poètes ; c’est ce qu’il fit de mieux et de plus profitable pour lui ; son cœur se dilata à leur côté ; son talent s’échauffa aux rayons du leur, et il dut à l’un d’eux surtout, au plus grand, au plus cher, le peu qu’il nous a laissé.

1734. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section III. Des ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre II. De la philosophie. »

Quand on a fait le sacrifice de ses espérances, tout ce qui revient à compte d’elles, est un bien imprévu, dont aucun genre de crainte n’a précédé la possession.

1735. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre V. Figures de construction et figures de pensées. — Alliances de mots et antithèses »

« Que l’homme étant revenu à soi considère ce qu’il est au prix de ce qui est. » (Pascal.)

1736. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre III. Buffon »

Le châtelain de Montbard n’aimait pas la terre improductive, qui ne donne pas de revenu, ni la vie désordonnée, dont l’épanouissement n’est pas réglé par la géométrie de l’esprit humain : il avait, je l’ai dit, la passion de l’ordre.

1737. (1890) L’avenir de la science « VII »

Ne voir dans la science qu’une mesquine satisfaction de la curiosité ou de la vanité, c’est donc une aussi grande méprise que de ne voir dans la poésie qu’un fade exercice d’esprits frivoles, et dans la littérature l’amusement dont on se lasse le moins vite et auquel on revient le plus volontiers.

1738. (1890) L’avenir de la science « XIV »

Mais du moment où la religiosité de l’homme en sera venue à s’exercer sous la forme purement scientifique et rationnelle, tout ce que l’État accordait autrefois à l’exercice religieux reviendra de droit à la science, seule religion définitive.

1739. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé à Quimper »

Je voudrais que l’état de torpilleur devînt la profession noble par excellence, celle des grands idéalistes, à qui l’on donnerait le moyen de rêver tranquillement en ce monde, sauf à les engager, aux heures héroïques, avec quatre ou cinq chances contre une de n’en pas revenir.

1740. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 312-324

Pour tout dire en deux mots, qu’on compare les fruits qu’a produits dans tous les Etats une Philosophie raisonneuse, turbulente & destructive, principe de leur altération, de leur dépérissement, & de leur chute, avec les avantages qu’ils doivent à la Religion, qui les a tirés du chaos, les a rendus florissans, les maintient ; & l’on saura que penser des déclamations de tant d’Ecrivains, qui n’ont pas rougi de dissimuler ses bienfaits, de lui imputer des crimes qu’elle condamne, & de lui reprocher des désordres, dont elle a bien pu être le prétexte, mais qui ont cessé aussi-tôt qu’on en est revenu à son esprit & à ses vrais sentimens.

1741. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence du barreau. » pp. 193-204

Au lieu de soutenir comme lui (ce qui pourtant est très-vrai dans le fond) qu’il n’y a presque point de cas où l’on soit obligé de citer, & que, de mille arrêts qu’on rapporte & dont on se prévaut pour sa cause, il n’y en a pas deux qui se ressemblent ou qui y reviennent ; ils dirent simplement qu’en fait de citations, il falloit du choix, de la justesse & de l’économie.

1742. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre VI. Conclusions » pp. 232-240

Pour dominer et réduire l’instinct, c’est-à-dire la Révolution, il fallait revenir à l’école du passé.

1743. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 30, objection tirée des bons ouvrages que le public a paru désapprouver, comme des mauvais qu’il a loüez, et réponse à cette objection » pp. 409-421

Cependant le public si-tôt qu’il eut lû la pucelle revint de son préjugé, et il la méprisa même avant qu’aucun critique lui eut enseigné par quelle raison elle étoit méprisable.

1744. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « III »

On déclarait plus haut que la science ne « pouvait établir aucune théorie » ; mais on entreprend sérieusement toute une théorie scientifique du style, sur laquelle, d’ailleurs, nous aurons occasion de revenir.

1745. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XV »

Il n’aurait plus besoin d’y revenir, car les choses s’étaient passées pour le mieux.

1746. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Wallon »

Fidèle aux traditions qui la gouvernent, cette maison, historique elle-même, a voulu que le plus beau sujet historique qu’il y eût dans l’histoire de France fût traité avec une magistralité si grandiose et un ensemble si complet qu’après ce livre il n’y eût plus à revenir sur ce sujet, et que la matière en fût épuisée.

1747. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — VII »

S’il est vrai que les nations sont constituées par une poussière de fellahs, cet homme savant et vénérable en prend trop aisément son parti ; il a trop peur que la raison pure intervienne et dérange ces sommeils, cette belle ordonnance animale…‌ Mais, à peine ai-je écrit ce mot « servilité » que je l’efface et je reviens au terme exact : discipline.

1748. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

Et à ce sujet, je suis tenté de revenir sur des paroles prononcées à cette tribune par le préopinant et qui provoquèrent une indignation dont MM. le comte de Ségur d’Aguesseau et le baron Dupin se rendirent les interprètes. […] Sainte-Beuve continuer la discussion, je trouverai l’occasion de revenir sur ce sujet. […] messieurs, prenons garde de revenir à des siècles en arrière, quand le Parlement rendait des arrêts contre l’anti-moine ou contre l’émétique !

1749. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre II. Le public en France. »

Ils font des livres qu’on ne lit guère ; on ne dispute plus, on se rit de tout, et l’on persiste dans le matérialisme. » Horace Walpole508 qui en 1765 revient en France et dont le bon sens prévoit le danger, s’étonne de tant d’imprudence : « J’ai dîné aujourd’hui, dit-il, avec une douzaine de savants ; quoique tous les domestiques fussent là pour nous servir, la conversation a été beaucoup plus libre, même sur l’Ancien Testament, que je ne le souffrirais à ma propre table en Angleterre, n’y eût-il pour l’écouter qu’un valet de pied. » On dogmatise partout. « Le rire est aussi démodé que les pantins ou le bilboquet. […] Messieurs seraient très fâchés de priver leurs bibliothèques d’un exemplaire de chacun de ces ouvrages qui leur revient de droit, et le greffier y supplée par quelques malheureux rôles de chicane dont la provision ne lui manque pas510. » Mais, à mesure que le siècle avance, l’incrédulité, moins bruyante, devient plus ferme. […] Jamais l’aristocratie n’a été si digne du pouvoir qu’au moment où elle allait le perdre ; les privilégiés, tirés de leur désœuvrement, redevenaient des hommes publics, et, rendus à leur fonction, revenaient à leur devoir.

1750. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (2e partie) » pp. 417-487

Cette contagion a possédé Platon, les premiers économistes populaires, affamés de l’école néo-chrétienne, les sectaires musulmans de la Caramanie et de la Perse, les anabaptistes allemands, ivres de sang et de rêves, et enfin les philosophes prolétaires de nos jours, insensés de misère, vivant du travail industriel, et demandant l’extinction du capital pour multiplier le revenu, l’anéantissement du travail pour multiplier le salaire, et l’égalité du salaire pour égaliser l’oisiveté avec le travail ! […] La révolution française, elle-même, n’a pas tardé à revenir sur ses pas dans la voie de la nature et de la vérité ; elle a modifié sa loi d’hérédité en concédant aux pères, dans leur testament, le droit de privilégier dans une certaine proportion les premiers nés ou les privilégiés de leur cœur parmi leurs enfants. […] Les familles deviennent de petites dynasties qu’on ne peut déposséder du domaine patrimonial ; le désordre même du fils aîné ne peut ruiner la génération qui est après lui, puisque la terre principale, l’État, comme dit l’Angleterre ou l’Allemagne, n’est jamais saisissable ; le possesseur viager est dépossédé du revenu, le possesseur perpétuel (la famille) reste investi à jamais du capital ; une génération recouvre ce qu’une génération a momentanément perdu.

1751. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviie entretien. Un intérieur ou les pèlerines de Renève »

J’en habite encore quelques parties provisoirement et par la complaisance de mes créanciers, jusqu’au jour où un revenu insuffisant, une maladie, un accident, une grêle, une récolte manquée, me réduira au néant de mes ressources et où un huissier, impitoyable comme le destin, viendra me dire sans réplique, ce qui m’a été dit plusieurs fois : « Payez ou sortez, j’évalue cette poussière de vos pas à tant ; ne secouez pas trop fort vos souliers en vous en allant, de peur de diminuer d’un grain le chiffre de mes honoraires. […] Quant à la jeune fille, elle était tellement boiteuse qu’elle ne pouvait sortir de son lit ; elle tricotait tout le jour des bas pour son père, et le soir elle s’éclairait avec des moelles de sureau qu’elle trempait dans des morceaux de chandelles que les paysans de la Bresse donnaient à son père, quand il revenait de battre le froment en grange. […] En attendant, entrez dans ce petit salon qui ouvre sur cette salle d’arbres ou restez à l’ombre sous ce salon en plein air, je ne tarderai pas à revenir.

1752. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre premier. Sensation et pensée »

. — Nous voilà revenus à la discussion du Théétète sur le contraste des opérations intellectuelles et sensitives. […] Dire : telles choses diffèrent, revient à dire : il y a effort de telle chose à telle chose. […] Deux bougies sont devant les yeux de l’enfant, son œil va de la première à la seconde, puis revient de la seconde à la première.

1753. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1876 » pp. 252-303

Je suis revenu à la maison, amoureux d’elle. […] Il m’apprend que la princesse est avec tout son monde à Paris, et qu’elle ne reviendra que pour dîner. […] Je vais ainsi par le Bois, par la grande rue de Boulogne jusqu’au pont de Saint-Cloud, et, regardant un moment dans la Seine, le reflet du pauvre village ruiné, je reviens par le même chemin.

1754. (1896) Hokousaï. L’art japonais au XVIIIe siècle pp. 5-298

L’année 1799 est une année où le mouton du zodiaque est revenu dans le calendrier japonais et où nombre de sourimonos ont, dans quelque coin de la composition, cet animal. […] VII Mais revenons en arrière ; revenons à ces années où, en même temps que Hokousaï publie de nombreux sourimonos, il illustre un certain nombre d’ouvrages. […] En même temps que le roman est une glorification de ces cent huit héros, c’est déjà un pamphlet contre la corruption gouvernementale de la Chine de ce temps, et un prêtre, qui revient dans toutes les pages, une barre de fer à la main comme bâton, apparaît comme le grand justicier de cette épopée. […] Et comme cette année où au bout de dix ans est revenu le cheval dans le calendrier japonais, ce retour a incité Hokousaï à faire une de ses séries les plus parfaites. […] Et ce sont aussi bon nombre de motifs déjà publiés par lui, et qu’il répète sans pudeur : ainsi le hoche-queue sur un rocher, qui revient si souvent dans ses dessins, ainsi le Japonais regardant s’envoler des papillons, du Shas-hin gwafou.

1755. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

Nous voici revenus par un autre chemin à cette vérité de si mauvais goût, disent les gens d’Académie, ou qui y prétendent : le vers alexandrin n’est souvent qu’un cache-sottise 11. […] La moindre plaisanterie contre les rois ou la Sainte-Alliance, dite aujourd’hui au Théâtre Français, irait aux nues, non pas comme bonne plaisanterie, notez bien, non pas comme mot égal au sans dot d’Harpagon, ou au pauvre homme du Tartuffe, mais comme inconvenance étonnante, comme hardiesse dont on ne revient pas. […] S’il était sage, le public qui se serait ennuyé le premier jour ne reviendrait pas le second. […] Monsieur, Si nous revenons au monde vers l’an 1864, nous trouverons affiché aux coins des rues : LE RETOUR DE L’ILE D’ELBE, tragédie en cinq actes et en prose. […] Elle y reviendra.

1756. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre II. Le Roman (suite). Thackeray. »

Je ne suis point égoïste, moi ; je ne refuse jamais de m’immoler pour les autres, moi ; je donnerais ma vie pour mon devoir, je la donnerais pour sauver une parente de mon mari. » L’apothicaire désintéressé revient héroïquement à la charge. […] Il court sus à la belle fortune de mistress Hoggarthy, affligé de voir qu’elle rapporte à peine quatre pour cent à mistress Hoggarthy, décidé à doubler le revenu de mistress Hoggarthy. […] Puis il ajoute avec bon sens, une âpreté et une familiarité tout anglaises : Si jamais nos cousins les Smigmags m’invitaient en même temps que lord Longues-Oreilles, je saisirais une occasion après dîner, et je lui dirais avec la plus grande bonhomie du monde : « Monsieur, la fortune vous a fait cadeau de plusieurs milliers de guinées de revenu. […] Le fils, officier de hussards, a besoin de luxe pour vivre de pair avec les seigneurs ses camarades, et son tailleur prend au père trois cents guinées par an sur neuf cents qui font tout le revenu de toute la famille. […] Lady Castlewood, arrivant pour la première fois au château, vient à lui dans la grande bibliothèque ; instruite par la femme de charge, elle rougit, s’éloigne ; un instant après, touchée de remords, elle revient. « Avec un regard de tendresse infinie, elle lui prit la main, lui posant son autre belle main sur la tête, et lui disant quelques mots si affectueux et d’une voix si douce, que l’enfant, qui jamais n’avait vu auparavant de créature si belle, sentit comme l’attouchement d’un être supérieur ou d’un ange qui le faisait fléchir jusqu’à terre, et baisa la belle main protectrice en s’agenouillant sur un genou.

1757. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre II. Vérification de la loi par l’examen de la littérature française » pp. 34-154

Le problème est complexe, difficile, mais non insoluble, et certes plus important que l’établissement de tels textes critiques ou la statistique des « larmes dans l’épopée française9 »… J’espère y revenir dans un autre ouvrage, consacré à l’esthétique ; ici, quoi qu’il m’en coûte de scinder brutalement des questions intimement liées, je ne puis esquisser que le côté social et psychologique du problème. […] Il serait intéressant de montrer comment et pourquoi il en revient peu à peu aux « unités » tant honnies21 ; comment chez lui la thèse, sauf de rares exceptions, ne nuit pas à la vérité des caractères ; de fait, ses personnages sont vivants pour qui les a vus une fois : la baronne d’Ange, Denise, Francillon, M.  […] Chez ceux-là (et je citerais en particulier Verhaeren), le mot qui revient le plus souvent, comme un leit-motiv ou comme un idéal, ce n’est pas l’amour, ni Dieu, ni la science, c’est la vie. […] Lanson : « La forme grave et supérieure de notre intelligence, c’est l’esprit d’analyse, subtil et fort, et la logique, aiguë et serrée : le don de représenter par une simplification lumineuse les éléments essentiels de la réalité, et celui de suivre à l’infini sans l’embrouiller ni le rompre jamais le fil des raisonnements abstraits ; c’est le génie de l’invention psychologique et de la construction mathématique. » Rassemblant ces remarques qui semblent éparses, revenons-en à la grande ligne de l’évolution. […] Nous en sommes revenu. » (J. 

1758. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

Cela revient à dire que M.  […] Je reviendrai tout à l’heure sur ce sujet. […] Mais je reviens à ma querelle. […] Voilà, me disais-je, voilà celui qui revient du pays de l’idéal. […] Et je reviens à mes premiers doutes.

1759. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

Ils revenaient aux croyances de l’âge patriarcal, au rêve édénique des premiers hommes, libres de tout souci et purs de tout péché. […] Durtal est revenu de Là-bas avec le signe des damnés sur le front et il crie furieusement son remords. […] Il est revenu soulagé. […] Il faut que ce sol dégorge toute sa houille, donne, en betteraves, un revenu annuel d’alcool et de sucre, nourrisse, pour alimenter les filatures, des linières, des chènevières sans limites et des troupeaux sans nombre. […] On s’enroue vite à crier dans le vide et on se lasse à ne jamais entendre la plainte de son labeur vous revenir en échos multipliés.

1760. (1835) Critique littéraire pp. 3-118

Mais je me disais : Attendons que ma jeunesse soit revenue, que mon front soit essuyé, qu’un peu d’éclat y soit refleuri, pour avoir quelque chose à offrir à Dieu et à lui sacrifier ; et dès qu’un peu de cette fleur de ma jeunesse me semblait reparue, je ne la lui portais pas. » Cependant l’automne de 1805 commençait. […] Jusqu’ici tout va bien pour moi ; me voici revenu vivant et très vivant, je vous l’assure, de Cachemyr, dont les montagnes ne sont pas si hautes, ni la vallée si pittoresque, ni les femmes si belles, ni les hommes si fripons qu’on le dit. […] Madras est en déficit ; Bombay ne couvre pas ses dépenses ; les provinces ouest et nord-ouest, récemment acquises, sont au-dessous de leurs revenus. […] en mêlant le prosélytisme à la guerre, en déclarant par ultimatum, qu’il sera établi dans les provinces à conquérir un système calculé pour assurer le bonheur du peuple 6 ; j’ajoute que ce système aura pour effet d’augmenter aussi les revenus de la Compagnie dans un temps donné. […] Il nous faut donc revenir un instant sur nos pas, et reprendre le voyage de Jacquemont au moment où finit notre dernier article, le 9 novembre 1831.

1761. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre II. Les directions divergentes de l’évolution de la vie. Torpeur, intelligence, instinct. »

Mais nous nous proposons de revenir sur ce point. […] Ne voit-on pas que penser ici à de l’intelligent, ou à de l’absolument intelligible, est revenir à la théorie aristotélicienne de la nature ? Sans doute il vaudrait encore mieux y revenir que de s’arrêter net devant l’instinct, comme devant un insondable mystère. […] Nous reviendrons sur tous ces points dans le chapitre suivant. […] Nous reviendrons sur ce point dans le chapitre III, p. 281.

1762. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — II. (Fin.) » pp. 109-130

Et il en revient à désigner son grand coupable politique, après Calonne, après Brienne, et plus funeste qu’eux tous, c’est-à-dire M.  […] N’oublions pas que le prince de Ligne lui-même se croyait frustré dans ses légitimes espérances ; il aurait voulu commander un jour en chef, succéder aux Lacy et aux Laudon, s’illustrer dans une carrière sérieuse ; comme M. de Meilhan, il revenait en idée sur le passé et le considérait avec un sentiment caché de désappointement et d’amertume.

1763. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — II » pp. 454-475

La Révolution a fait le contraire, elle a composé un Néron d’une multitude immense d’hommes. » Comment de cette multitude de têtes revenir à une seule, et à une seule forte et raisonnable ? […] Il faut voir comme, dans les prétendus Mémoires d’Anne de Gonzague, elle goûte l’épisode romanesque de la comtesse de Moret que M. de Meilhan avait ajouté à la seconde édition ; elle y revient sans cesse : cette vie à deux, toute d’union, d’amitié et de sacrifice, au milieu de la forêt des Ardennes, dans une profonde solitude, lui paraît réaliser l’idéal du parfait bonheur et lui arrache des larmes : « Quel dommage, s’écrie-t-elle, que ce ne soient là que des songes ! 

1764. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « François Villon, sa vie et ses œuvres, par M. Antoine Campaux » pp. 279-302

Il paraît qu’il ne demeura guère à Angers, et que, revenu vers décembre 1457 dans les environs de Paris, il se serait porté, avec une demi-douzaine de ses compagnons, à quelque attentat hardi dont on ignore la nature précise, mais qui n’était guère moins qu’un vol à main armée sur un grand chemin. […] Revint-il à Paris pour y mourir ?

1765. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. (suite et fin) »

Séparé, dès ce temps, des royalistes purs, en ce qu’il ne partageait pas cette sorte de culte mystique ou de passion exaltée dont n’étaient pas encore tout à fait revenus, à cette date, plusieurs de ceux même qu’on appela ensuite doctrinaires, il était et resta toujours séparé et très-distinct de ces derniers en ce qu’il n’eut jamais l’esprit de système, ni non plus l’esprit d’opposition surexcitée et de faction dont quelques-uns ne furent pas exempts à de certains jours. […] J’avais supprime d’abord comme faisant longueur, mais j’ajoute ici en manière de post-scriptum mon jugement sur l’historien et sur son livre : « Ces volumes de M. de Viel-Castel, on le voit, m’ont fourni une matière qui n’est pas près de s’épuiser, et sur laquelle j’aurai assez l’occasion de revenir à propos des volumes suivants.

1766. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français et de la question des Anciens et des Modernes »

Mais, avant de revenir sur ce point qui mérite quelque discussion, je veux parler d’un travail important et neuf qui vient d’ouvrir à tous l’accès d’un Recueil souvent cité et très peu lu, l’Anthologie. […] Dans les tons riants et doux, quel plus gracieux et plus engageant appel que cet avis aux navigateurs, qui réveille dans nos esprits le souvenir des odes printanières d’Horace (Solvitur acris hyems… Diffugere nives…), et qui les a précédées, peut-être inspirées : « C’est la saison de prendre la mer, car déjà la babillarde hirondelle est revenue, et le gracieux zéphire ; les prairies fleurissent, la mer se tait, hier encore toute hérissée de vagues au souffle des vents ; lève l’ancre, matelot, détache les amarres et navigue à toutes voiles.

1767. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. (suite et fin.) »

. — Je reviens à la biographie curieuse qui nous occupe. […] Son état a empiré aujourd’hui ; hier au soir il avait perdu les esprits, et dans ce moment il n’est point encore revenu à lui.

1768. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. »

Mais, même en tenant compte de la fantaisie qui évidemment y a eu très grande part et qui s’y donne toute carrière, le comte Vitzthum croit avoir trouvé le sens et le but de l’ouvrage : selon lui, lorsqu’il le composa, Maurice, qui avait l’œil sur le Nord et qui était dans le secret de certains projets menaçants, songeait surtout à une guerre éventuelle en Pologne et à la manière de l’y conduire : Mes Rêveries seraient donc moins un traité théorique qu’un mémoire ad hoc pour un but spécial déterminé, un ensemble de notes et d’instructions adressées au roi Auguste, son père, et qui reviendraient à cette conclusion : « Si vous voulez faire la conquête de la Pologne, voici comment il faut organiser votre armée : donnez-moi carte blanche et quarante-cinq mille hommes, en deux campagnes, sans livrer une seule bataille, je vous rendrai maître de la république ; cela ne vous coûtera pas un sou. » — Ce point de vue ingénieux et nouveau, qui donnerait une clef à une production un peu bizarre, me paraît exagéré et ne saurait guère s’appliquer qu’à deux ou trois chapitres du livre : l’exemple de la Pologne et les plans de guerre qui s’y rapportent ne viennent à l’auteur que chemin faisant. […] Je suis, avec la soumission la plus profonde, Sire, etc. » Il y revient, la guerre entamée, dans une des lettres suivantes (6 septembre 1741) : « J’ai eu l’honneur d’écrire à Votre Majesté que la France voulait terminer rapidement cette affaire, et je crois qu’elle lui rendra un service agréable de s’emparer de la Bohême, quoique cette puissance ne puisse en convenir, vu les engagements qu’elle a avec l’Électeur de Bavière.

1769. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [II] »

Du Bellay nous offre là en quelque sorte l’idée d’un Racine anticipé, l’idée véritablement d’un Virgile français né et nourri exprès pour rivaliser de son mieux avec cet admirable prince des poètes ; et il arrive au juste conseil, au conseil fécond et opportun, s’il avait pu se suivre et s’appliquer avec feu, avec tact et maturité : « Choisis-moi (dans notre histoire) quelqu’un de ces beaux vieux romans françois comme un Lancelot, un Tristan ou autres, et fais-en renaître au monde une admirable Iliade ou une laborieuse Énéide. » On voit (et je reviens ici au reproche de M.  […] Après s’être laissé emporter un peu loin à ses prédictions et à son enthousiasme, Du Bellay revient à de plus humbles et plus particuliers conseils ; il se rabat à des soins de diction, et, sur ces points précis où il parle en toute connaissance de cause, on ne saurait trop l’écouter.

1770. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « HISTOIRE DE LA ROYAUTÉ considérée DANS SES ORIGINES JUSQU’AU XIe SIÈCLE PAR M. LE COMTE A. DE SAINT-PRIEST. 1842. » pp. 1-30

Cependant, une fois la surface levée d’une certaine façon, une fois les événements accomplis, il n’y a pas moyen de revenir. […] Je reviens.

1771. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DE BARANTE. » pp. 31-61

En nous tenant surtout ici au critique et à l’historien, nous avons à toucher plus d’un point délicat et compliqué, assez lointain déjà pour qu’il y ait plaisir et profit à y revenir. […] Réimprimant en 1829 son ancienne brochure Des Communes et de l’Aristocratie, il s’était félicité d’en retrancher ce qui tenait aux controverses antérieures des partis : « Il y a un grand contentement, disait-il, à supprimer les vivacités d’une vieille polémique, à se censurer soi-même ; à se trouver en harmonie avec des hommes honorables dont autrefois on était plus ou moins divisé ; à se sentir plus toléré et plus tolérant ; à reconnaître qu’autour de soi tout est plus calme dans les opinions et les souvenirs. » Ce passage dut plus d’une fois lui revenir en mémoire, ce me semble, avec le regret de penser qu’il ne se rapportait pas également à d’autres, et qu’à mesure que les choses étaient réellement plus calmes, les esprits des amis entre eux devenaient précisément plus aigris.

1772. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Pierre Corneille »

L’état général de la littérature au moment où un nouvel auteur y débute, l’éducation particulière qu’a reçue cet auteur, et le génie propre que lui a départi la nature, voilà trois influences qu’il importe de démêler dans son premier chef-d’œuvre pour faire à chacune sa part, et déterminer nettement ce qui revient de droit au pur génie. […] La querelle du Cid, en l’arrêtant dès son premier pas, en le forçant de revenir sur lui-même et de confronter son œuvre avec les règles, lui dérangea pour l’avenir cette croissance prolongée et pleine de hasards, cette sorte de végétation sourde et puissante à laquelle la nature semblait l’avoir destiné.

1773. (1892) Boileau « Chapitre II. La poésie de Boileau » pp. 44-72

n’en revenait-il pas toujours, pour faire admirer un passage de la Genèse, à « la douceur majestueuse des paroles », et ne demandait-il pas seulement, pour que tous les esprits en reconnussent la beauté, « une bouche qui les sût prononcer », et « des oreilles qui les sussent entendre » ? […] Dans la Satire X, Boileau revient au réalisme vigoureux et presque brutal.

1774. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre II. Corneille »

Mais, dès ces premiers temps, il avait créé à son usage une forme de comédie, sobre, sérieuse, vraie, sur laquelle nous reviendrons. […] Il n’a pas usé non plus des reconnaissances ; il a fait parfois revenir des gens qu’on croyait morts comme Sévère dans Polyeucte : mais l’espèce de reconnaissance de Sévère et de Pauline pose le problème psychologique de la pièce, elle est nécessaire, naturelle ; elle produit des évolutions de sentiments, non des ricochets d’intrigue.

1775. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « La jeunesse du grand Condé d’après M. le duc d’Aumale »

Il revient à Paris, entre à l’Académie royale, qui était une sorte d’École militaire, et commence à aller dans le monde, à l’hôtel de Condé et à l’hôtel de Rambouillet, où il rencontre une foule de jolies personnes et notamment cette touchante Marthe du Vigean dont il devient quelque peu amoureux. […] Au reste, en dépit des panégyristes officiels, et si nous en croyons Gui Patin, le bruit courut, à Paris, dans les salons, que le duc d’Anguien avait montré trop de jeunesse et que, si le combat s’était terminé à notre avantage, l’honneur en revenait uniquement à M. de Gassion.

1776. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre premier »

» Ce qui n’empêche pas les contes de moines de revenir plus souvent qu’à leur tour, surtout de moines appartenant à l’ordre des cordeliers. […] Revenu en France, il donna dans les nouveautés de la Réforme.

1777. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre douzième. »

Pendant que la Rochefoucauld jetait un regard si triste et si profond sur une époque qui avait forcé tous les caractères, le jeune La Bruyère faisait son apprentissage d’observateur sur une société disciplinée, où les vices comme les vertus étaient revenus à leurs proportions naturelles, et où l’état de santé avait remplacé l’excitation de la fièvre. […] Rien n’est annoncé d’avance ; il aime mieux, pour l’efficacité de la leçon, surprendre nos consciences tandis qu’elles sont occupées des autres, et les faire revenir par comparaison sur elles-mêmes, que de les attaquer dogmatiquement, au risque de les trouver en défense derrière des préjugés ou des intérêts auxquels se brisent la vérité impérieuse de La Rochefoucauld et la vérité impitoyable de Pascal.

1778. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Pour en revenir à Gilbert, il prouve combien il est difficile à qui s’est défendu de l’illusion publique sur les écrivains contemporains, de se défendre de leurs défauts, et de sauver à la fois de la contagion ses sentiments et son goût. […] Après ces deux années d’une douce vie passée en compagnie de deux amis dignes de lui, c’est-à-dire en compagnie plus intime avec lui-même, il revint à Paris, la tête débordant de poèmes, de plans, d’esquisses, où sont mêlées la science, la politique, la Bible, l’Amérique ; ambitieux de tout sentir et de tout rendre, de faire de la poésie l’organe inspiré de toutes les idées modernes, l’écho du passé et du présent, la voix prophétique de l’avenir.

1779. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes décadents » pp. 63-99

L’interlocuteur, dérouté, revint à plus de courtoisie et l’on discuta sur l’opportunité du mot décadent. […] « Revenu en France, en 1884, le vœu maternel le fixa à un emploi administratif qui lui laissait assez de loisir pour donner cours à ses goûts littéraires.

1780. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVIII. Formule générale et tableau d’une époque » pp. 463-482

Il est sensible dans la conception de l’univers que se font les contemporains de Louis XIV ou, ce qui revient au même, dans la philosophie qui domine parmi eux et qui est celle de Descartes. […] Je reviens donc à ce qui est encore matière à science dans le vaste domaine que je suis bien près d’avoir achevé de parcourir.

1781. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « V »

Lamoureux ait fait preuve d’une inintelligence chaque fois plus manifeste de ce qu’est l’art wagnérien, — nous reviendrons sur ce chapitre, s’il le faut. […] Chronique wagnérienne Le baromètre parisien est revenu au beau fixe : désormais, nul chef-d’œuvre ne menace à l’horizon.

1782. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La duchesse du Maine. » pp. 206-228

Ceci interrompit un peu les fêtes de Sceaux, et il y a deux temps, deux époques distinctes dans cette longue vie mythologique de plaisirs, dans ce que j’appelle cette vie entre deux charmilles : la première époque, celle des espérances, de l’ivresse orgueilleuse, et de l’ambition cachée sous les fleurs ; puis la seconde époque, après le but manqué, après le désappointement et le mécompte, si l’on peut employer ces mots ; car, même après une telle chute, après la dégradation du rang et l’outrage, après la conspiration avortée et la prison, cette incorrigible nature, revenue aux lieux accoutumés, retrouva sans trop d’effort le même orgueil, le même enivrement, le même entêtement de soi, la même faculté d’illusion active et bruyante, de même qu’à soixante-dix ans elle se voyait encore jeune et toujours bergère. […] Après la double prison qu’eurent à subir la princesse et la femme de chambre, prison qui ne tourna pas à l’honneur de l’une et qui fut la gloire de l’autre, Mlle de Launay, ennoblie aux yeux du monde par sa fermeté, revient à Sceaux auprès de sa maîtresse, qui la récompense en la mettant (à quelques nuances près toutefois) sur le pied de ses dames.

1783. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mirabeau et Sophie. — II. (Lettres écrites du donjon de Vincennes.) » pp. 29-50

Je reviens à l’écrivain, et à l’orateur qui prélude dans l’écrivain. […] Ceux qui ne le jugeaient que par le dehors ont souvent comparé le Mirabeau de cette époque intermédiaire à une grosse éponge qui se gonflait des idées d’autrui et de tout ce qui circulait dans l’atmosphère d’alentour ; et son père, juge sévère, même lorsqu’il était radouci, est revenu souvent sur cette image d’une grosse éponge, à laquelle il compare l’organisation avide de son fils.

1784. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « L’abbé Maury. Essai sur l’éloquence de la chaire. (Collection Lefèvre.) » pp. 263-286

Saint Louis, par la bouche de Maury, faisait pour un instant revenir de leur raillerie et de leur ironie ceux-là mêmes qui ne rougissaient pas d’insulter tous les jours la Pucelle. […] Revenons à ses talents.

1785. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires de Marmontel. » pp. 515-538

La récolte des grains de la petite métairie assurait notre subsistance : la cire et le miel des abeilles, que l’une de mes tantes cultivait avec soin, était un revenu qui coûtait peu de frais ; l’huile, exprimée de nos noix encore fraîches, avait une saveur, une odeur que nous préférions au goût et au parfum de celle de l’olive. […] Ses ouvrages ajoutaient beaucoup à ses revenus : ses grands opéras, ses opéras-comiques réussissaient ; ses Contes moraux avaient un débit prodigieux ; Les Incas, qui réussirent moins, furent payés par le libraire trente-six mille francs.

1786. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84

« Il est bon, avait-il dit, de ne pas donner trop de vêtements à sa pensée ; il faut, pour ainsi dire, voyager dans les langues, et, après avoir savouré le goût des plus célèbres, se renfermer dans la sienne. » Rivarol ne s’y renferma que pour l’approfondir, et, dès ce temps, il conçut le projet d’un Dictionnaire de la langue française, qu’il caressa toujours en secret à travers toutes les distractions du monde et de la politique, auquel il revint avec plus de suite dans l’exil, et dont le Discours préliminaire est resté son titre le plus recommandable aux yeux des lecteurs attentifs. […] Il nous prouve très bien, par l’exemple des langues, que la métaphore et l’image sont si naturelles à l’esprit humain, que l’esprit même le plus sec et le plus frugal ne peut parler longtemps sans y recourir ; et, si l’on croit pouvoir s’en garder en écrivant, c’est qu’on revient alors à des images qui, étant vieilles et usées, ne frappent plus ni l’auteur ni les lecteurs.

1787. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. Anecdotes. » pp. 123-144

Pour en revenir à La Harpe jeune, nouvellement marié et assez, souvent sifflé, on conçoit que cette existence inégale et nécessiteuse n’était pas propre à fonder la considération ni à imprimer le respect. […] Cette fois, c’est Chamfort qui revient à la charge avec le rire du sarcasme (car le caractère et le ton de chaque interlocuteur sont très bien observés), et il reçoit sa réponse à son tour : « Vous, monsieur de Chamfort, vous vous couperez les veines de vingt-deux coups de rasoir, et pourtant vous n’en mourrez que quelques mois après. » Ensuite, c’est le tour de Vicq d’Azyr, de M. de Nicolaï, de Bailly, de Malesherbes, de Roucher, tous présents : chaque convive curieux qui vient toucher Cazotte reçoit l’étincelle à son tour, et cette étincelle est toujours le coup de foudre qui le tue.

1788. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — II. (Suite.) Janvier 1830-mars 1831. » pp. 105-127

Ce fut longtemps son rêve et finalement son regret ; il y revenait en idée dans les derniers temps, à travers les courts et sombres intervalles de réflexion que lui laissaient ses luttes de presse de plus en plus désespérées ; c’était à une telle œuvre qu’il aurait aimé à attacher la gloire de son nom. […] Il revient plus d’une fois à ce rapprochement avec Guillaume : « Guillaume III, ah !

1789. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre premier. Existence de la volonté »

Nous avons à chaque instant, par la combinaison de nos sensations et représentations nouvelles avec les précédentes, un état concret de la cœnesthésie, de la conscience sensorielle ; cet état est sui generis, original, comme un panorama ; de plus, il ne reviendra jamais absolument le même, malgré les ressemblances qu’on pourra établir entre lui et un état subséquent. […] Quelques erreurs que nous fassions ainsi dans l’orientation de nos états de conscience, nous en revenons toujours à distinguer le pôle passif et le pôle actif, le non-moi et le moi.

1790. (1889) L’art au point de vue sociologique « Introduction »

Le faux, c’est notre conception abstraite du monde, c’est la vue des surfaces immobiles et la croyance en l’inertie des choses, auxquelles s’en tient le vulgaire. « Le poète, en animant jusqu’aux êtres qui nous paraissent le plus dénués de vie, ne fait que revenir à des idées plus philosophiques sur l’univers. » Toutefois, en animant ainsi la nature, il est essentiel de mesurer les degrés de vie qu’on lui prête. […] L’auteur, sous l’influence de cette doctrine, montre un souci constant de chercher leur sens aux choses, — ce qui revient à leur donner à toutes un intérêt.

1791. (1694) Des ouvrages de l’esprit

Combien de siècles se sont écoulés avant que les hommes dans les sciences et dans les arts aient pu revenir au goût des anciens, et reprendre enfin le simple et le naturel. […] Ronsard et les auteurs ses contemporains ont plus nui au style qu’ils ne lui ont servi : ils l’ont retardé dans le chemin de la perfection ; ils l’ont exposé à la manquer pour toujours et n’y plus revenir.

1792. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre I. La critique » pp. 45-80

La critique ne s’adresse qu’aux élites et sa portée est nulle sur le grand public et cela est si vrai que pour les gros lancements de romans populaires les éditeurs ont renoncé à l’article payé d’apparence critique pour revenir aux affiches. […] Maurras s’écrie : « Le patriciat dans l’ordre des faits, mais une barbarie vraiment démocratique dans la pensée, voilà le partage des temps prochains : le rêveur, le spéculatif pourront s’y maintenir au prix de leur dignité ou de leur bien-être ; les places, le succès ou la gloire récompenseront la souplesse de l’histrion : plus que jamais, dans une mesure inconnue aux âges de fer, la pauvreté, la solitude, expieront la fierté du héros et du saint, jeûner, les bras croisés au-dessus du banquet, ou, pour ronger les os, se rouler au niveau des chiens. » Et pour sauver l’intelligence, il faut d’abord que l’intelligence veuille briser ses chaînes, qu’elle revienne à appuyer le triomphe de l’Épée, l’âme du sang et la race.

1793. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XII] »

……………………………………………………………………………………………… Mais, mes frères, ce n’est pas à moi de publier ces merveilles, pendant que le Saint-Esprit nous représente si vivement la joie triomphante de la céleste Jérusalem par la bouche du prophète Isaïe. « Je créerai, dit le Seigneur, un nouveau ciel et une nouvelle terre, et toutes les angoisses seront oubliées, et ne reviendront jamais : mais vous vous réjouirez, et votre âme nagera dans la joie durant toute l’éternité dans les choses que je crée pour votre bonheur : car je ferai que Jérusalem sera toute transportée d’allégresse, et que son peuple sera dans le ravissement : et moi-même je me réjouirai en Jérusalem, et je triompherai de joie dans la félicité de mon peuple219. » Voilà de quelle manière le Saint-Esprit nous représente les joies de ses enfants bienheureux. […] Nous reviendrons dans une autre note sur ce sujet.

1794. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre X. Des Livres nécessaires pour l’étude de la Langue Françoise. » pp. 270-314

On doit lui savoir gré d’un travail fort épineux en lui-même, mais dont il ne peut manquer de revenir beaucoup d’utilité à ceux qui voudront en profiter. […] Revenons aux observations faites sur la langue françoise.

1795. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Plan, d’une université, pour, le gouvernement de Russie » pp. 433-452

Je reviens à notre université. […] Après cette observation, je reviens à la comparaison que j’ai faite d’un cours de la science universelle à une grande avenue à l’entrée de laquelle il se présente une foule de sujets qui crient tous à la fois : « Instruction, instruction !

1796. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Le Prince » pp. 206-220

Ma mère, jeune fille encore, allait à l’église ou en revenait, sa servante la conduisant par le bras. […] J’avais déjà effleuré quelque part cette question de nos vêtemens ; mais il me restait sur le cœur quelque chose dont il fallait absolument que je me soulageasse ; voilà qui est fait, et vous pouvez compter que je n’y reviendrai plus que par occasion.

1797. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Loutherbourg » pp. 258-274

Au bout de cinq à six mois de son installation dans la place de fermier général, lorsqu’il vit l’énorme masse d’argent qui lui revenait, il témoigna le peu de rapport qu’il y avait entre son mince travail et une aussi prodigieuse récompense ; il regarda cette richesse si subitement acquise comme un vol, et s’en expliqua sur ce ton à ses confrères, qui en haussèrent les épaules, ce qui ne l’empêcha pas de renoncer à sa place. […] Revenez sur le tableau d’animaux.

1798. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution française »

Chaque détail, sévèrement étudié, entraîne un jugement, et ce jugement est d’un esprit ferme, qui a vu, par-dessous les illusions grandissantes, le fonds et le tréfonds des grands coupables qu’on croit des grands hommes, et qui est revenu de l’abîme de toutes ces consciences comme Dante revint de son Enfer.

1799. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Philarète Chasles » pp. 147-177

Bavard et sautillant dans son livre, il lâche, à travers les faits, l’insupportable petit ruisseau bondissant d’une discussion, qui revient toujours, sur la société italienne, qu’il déshonore, comme dans son Galileo Galilei il l’a déshonorée, parce qu’il la croit faite ou qu’il veut qu’on la croie faite par la société ecclésiastique ! […] … C’était, disait-on, un livre dont les feuilles, envoyées à Londres, allaient nous revenir à Paris.

1800. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pommier. L’Enfer, — Colifichets. Jeux de rimes. »

Il avait toute sa vie assez montré ce qu’il pouvait faire dans l’ordre de la pensée poétique, et il y reviendra bientôt encore. […] Il faut donc revenir à l’impression faite par cette poésie sur l’âme individuelle du critique, mais, je dois le dire, je veux être d’autant plus juste que je suis charmé et que le critique est comme le juge.

1801. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’art et la sexualité »

Je reviendrai d’ailleurs sur ce point qui est, à mon avis, le plus solide de l’argumentation de mon érudit contradicteur. […] Oser écrire ceci, à la fin du dix-neuvième siècle, me paraît une monstrueuse folie, ou plutôt une plaisanterie de mauvais goût… Aussi me semble-t-il vain d’insister sur cette étrange pensée jésuitique, d’autant plus que nous aurons à revenir plus longuement tout à l’heure sur les idées de M. 

1802. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre IV. Le rêve »

Dans les deux cas il y a, d’un côté, des impressions réelles faites sur les organes des sens, et, de l’autre, des souvenirs qui viennent s’insérer dans l’impression et profiter de sa vitalité pour revenir à la vie. […] Bref, ce qui revient de préférence est ce qui était le moins remarqué.

1803. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Ils reviennent à dire qu’on n’est bon à rien tant que la digestion n’est pas faite. […] Nous y reviendrons. […] Ma colère revient, et je me reconnais. […] Évidemment il va revenir à ses chers Grecs. Il y revient.

1804. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Mais quelle profane méthode de revenir aux vertus oubliées ! […] Elle regrette ces dangers auxquels elle a échappé et pense avec amertume qu’ils ne reviendront sans doute jamais plus. […] Sa gloire ne peut compter non plus sur ces chances d’admiration tardive que rencontrent de moins grands poètes par la grâce des souvenirs de l’éducation classique ; on ne revient pas à lui comme on revient parfois à ces auteurs qui ont servi à ouvrir notre intelligence. […] comme elle revient domptée, soumise et châtiée de sa tentative d’indépendance ! […] Désormais docile et revenu à jamais de vos incartades d’écolier, vous prêtez attentivement l’oreille à ses graves leçons, vous n’en perdez plus une syllabe.

1805. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Réception du père Lacordaire » pp. 122-129

La composition m’a paru aussi assez irrégulière et disproportionnée ; plusieurs fois, l’orateur, après avoir atteint tout d’un trait jusqu’aux limites de son sujet et au terme de la carrière qu’il avait à retracer, a dû revenir sur ses pas et en arrière.

1806. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Note »

Et cependant après coup, si l’on y revient, si l’on repasse sur ce fond moral antérieur, pour peu qu’on ait des éléments suffisants, on distingue la veine qui devait prévaloir.

1807. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Études sur Blaise Pascal par M. A. Vinet. »

Il y a neuf ans278, je revenais de Rome, — de Rome qui était encore ce qu’elle aurait dû toujours être pour rester dans nos imaginations la ville éternelle, la ville du monde catholique et des tombeaux.

1808. (1874) Premiers lundis. Tome I « Tacite »

On nous permettra donc de revenir un peu longuement sur une opinion si pleine d’autorité en pareille matière, d’autant plus, selon nous, que, bien comprise, modifiée en quelques points et réduite à ses vrais termes, elle nous semble fort recevable, sans que, pour cela, il en résulte rien de fâcheux pour les prétentions des traducteurs vulgaires, et encore moins pour l’honneur des traducteurs éminents comme M. 

1809. (1874) Premiers lundis. Tome I « Walter Scott : Vie de Napoléon Bonaparte — II »

Si nous revenons sur un sujet aussi fastidieux que facile, c’est moins pour nous acharner aux côtés faibles et honteux d’un homme de génie, que pour confirmer notre critique dans l’esprit de nos lecteurs, et justifier, s’il est besoin, notre jugement.

1810. (1874) Premiers lundis. Tome I « A. de Lamartine : Harmonies poétiques et religieuses — I »

Après l’amour, il n’y a plus rien dans la vie ; la terre semble ingrate et nue ; le ciel est voilé, parfois il s’entrouvre, et l’on espère y voir un signe de salut, y lire un mot mystérieux ; mais toujours quelque nuage obscurcit l’apparition, toujours quelque lettre manque au nom divin ; et voilà pourquoi l’âme du poète est triste, pourquoi son cœur change de place comme un malade dans son lit, pourquoi son inquiète pensée fuit et revient sans cesse, comme une colombe blessée, comme un oiseau de nuit, comme les hirondelles aux approches des tempêtes.

1811. (1874) Premiers lundis. Tome II « Adam Mickiewicz. Le Livre des pèlerins polonais. »

., etc. » ; mais de ne revenir en idée sur le passé qu’en se préparant à l’avenir, comme un homme qui veut franchir un précipice, ne recule que juste autant qu’il faut pour mieux s’élancer.

1812. (1874) Premiers lundis. Tome II « Charles de Bernard. Le nœud Gordien. — Gerfaut. »

Eh bien, pour revenir à M. de Bernard, il pourra bien être, s’il le veut, l’Améric Vespuce de cette terre dont M. de Balzac est le Christophe Colomb ; oui, l’observation du monde des dix dernières années, il la possède ; ce fond nouveau de sensibilité, de coquetterie, d’art, de prétentions de toutes sortes, ce continent bizarre qui ressemble fort à une île flottante, il y a pied et n’en sort pas.

1813. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre IX. De l’esprit général de la littérature chez les modernes » pp. 215-227

Revenons aux observations générales, aux idées littéraires, à tout ce qui peut distraire des sentiments personnels ; ils sont trop forts, ils sont trop douloureux pour être développés.

1814. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVIII. Pourquoi la nation française était-elle la nation de l’Europe qui avait le plus de grâce, de goût et de gaieté » pp. 366-378

La recherche dans les idées et les sentiments, qui vint d’Italie gâter le goût de toutes les nations de l’Europe, nuisit d’abord à la grâce française ; mais l’esprit, en s’éclairant, revint nécessairement à la simplicité.

1815. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Paul Bourget, Études et portraits. »

Je suis revenu de ce sentiment déraisonnable.

1816. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVII. Conclusion » pp. 339-351

Le voisinage des acteurs italiens le tenait en haleine, l’obligeait à revenir toujours à l’action rapide.

1817. (1887) Discours et conférences « Discours lors de la distribution des prix du lycée Louis-le-Grand »

La race la moins cultivée sera infailliblement supprimée, ou, ce qui à la longue revient au même, rejetée au second plan par la race la plus cultivée.

1818. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre V : Rapports du physique et du moral. »

. — Au contraire, si le travail mental demande une grande quantité de force, alors il doit se faire, chez cet homme, une dépense disproportionnée d’oxydation dans le cerveau : il en revient d’autant moins aux muscles, à l’estomac, aux poumons, aux organes de sécrétion.

1819. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bayle, et Jurieu. » pp. 349-361

Quelque temps après, il revint au calvinisme.

1820. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre V. Le mouvement régionaliste. Les jeunes en province » pp. 221-231

Ils revinrent à célébrer la pensée et la politique albigeoise, à l’heure où la Bretagne s’affirmait plus bretonnante et la Provence, plus provençale.

1821. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre premier. »

Cela diminue la curiosité, d’autant plus qu’il y revient à la fin de la fable, et même d’une manière trop longue et peu piquante.

1822. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Mon mot sur l’architecture » pp. 70-76

Et puis, pour en revenir à la peinture d’où nous sommes partis, souvenons-nous sans cesse de la règle d’Horace : Pictoribus atque poetis Quidlibet audendi semper fuit aequa potestas ; Sed non ut placidis coeant immitia, non ut Serpentes avibus geminentur.

1823. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 1, idée generale de la musique des anciens et des arts musicaux subordonnez à cette science » pp. 6-19

Je reviens aux arts musicaux.

1824. (1912) L’art de lire « Chapitre X. Relire »

C’est un fâcheux qui fut douloureux, et qui revient, et qu’on ne reconnaît pas d’abord et qu’on reconnaît, à sa voix, un instant après, avec désespoir.

1825. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Première partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère des idées religieuses » pp. 315-325

Je ne reviendrai pas non plus sur l’oiseuse question des croisades.

1826. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Μ. Jules Levallois » pp. 191-201

La Nature fait de la conscience comme elle fait de la chair, comme elle fait du marbre, comme elle fait de tout, et vous revenez au Panthéisme par toutes les voies que vous prétendiez éviter.

1827. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Proudhon et Couture »

par le coup d’État 2, a déjà plusieurs mois d’existence ; mais il tire du talent, et plus encore de la famosité de son auteur, une importance telle qu’on pourrait y revenir même de plus loin que nous ne sommes aujourd’hui.

1828. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre VII. De la physique poétique » pp. 221-230

Ceci n’est point contradictoire ; vous pouvez observer tous les jours l’opiniâtreté de nos paysans, qui cèdent à la première raison que vous leur dites, mais qui, par faiblesse de réflexion, oublient bien vite le motif qui les avait frappés, et reviennent à leur première idée. — Par suite du même défaut de réflexion, les héros étaient ouverts, incapables de dissimuler leurs impressions, généreux et magnanimes, tels qu’Homère représente Achille, le plus grand de tous les héros grecs.

1829. (1932) Le clavecin de Diderot

Nous y sommes revenus ou plutôt, nous n’avons pas cessé d’y être, nous y restons, chacun reste sur son quant-à-soi. […] L’objet de désirs, nous y voici revenus, et plutôt deux fois qu’une, puisque la créature, par définition des objets de désirs, grâce à la mise en scène de l’amour vénal et organisé, a trouvé place dans le cadre des désirs. […] Et de fait, elle se mit à chanter, à tue-con, un Ave Maria, qui me valut de revivre certain matin de mon enfance, dans une chapelle, où, pour en revenir à Jésus, se trouvait un chemin de croix, au sujet duquel, il est grand temps, aujourd’hui, de m’expliquer. […] Revenu au pays natal, Oreste n’a-t-il point posé son pied dans une empreinte, juste à sa mesure ? […] L’harmonie, en période classique, la désharmonie en temps romantique, ce qui, d’ailleurs revient au même, quant à la manière d’être, sur le champ, agréablement affecté, et aussi quant au comportement ultérieur dudit clavecin.

1830. (1888) Portraits de maîtres

Mais il revient sans cesse à Racine pour son bien, à Voltaire pour son mal. […] À Lamartine donc revient l’honneur d’une innovation que personne n’a soutenue comme lui et qui constitue peut-être la plus grande hardiesse poétique de notre siècle. […] Or Michelet revient souvent sur cette idée, j’allais dire sur ce texte de sermon démocratique. […] Quelques-unes des pensées lui reviennent qui l’ont guidé dans les leçons de 1847. […] Plus tard Quinet, dans un livre posthume : Vie et mort du génie grec reviendra à ce culte de sa jeunesse.

1831. (1925) Comment on devient écrivain

Nous ne reviendrons pas là-dessus. […] Si bien qu’aujourd’hui, si l’on veut éviter l’excès réaliste, c’est encore à Flaubert qu’il faut revenir.‌ […] Quand vous serez las des surenchérisseurs et des raffinés, des Mirbeau et des Goncourt, des pince-sans-rire et des fumistes, vous reviendrez à Balzac. […] C’est seulement au moment de mourir que lui revient la conscience de son indignité. […] C’est à Bossuet qu’il faut toujours en revenir.‌

1832. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon » pp. 423-461

Je prends au hasard les premiers que je rencontre : Louville, ce gentilhomme attaché au duc d’Anjou, au futur roi d’Espagne, et qui aura bientôt un rôle politique, — Saint-Simon se sert de lui tout d’abord pour faire sa demande d’une entrevue à M. de Beauvilliers ; il raconte ce qu’est Louville, et il ajoute tout courant : « Louville étoit d’ailleurs homme d’infiniment d’esprit, et qui avec une imagination qui le rendoit toujours neuf et de la plus excellente compagnie, avoit toute la lumière et le sens des grandes affaires, et des plus solides, et des meilleurs conseils. » Louville reviendra mainte fois dans les Mémoires ; lui-même il a laissé les siens : vous pouvez les lire si vous en avez le temps ; mais, en attendant, on a sur l’homme et sur sa nuance distinctive et neuve les choses dites, les choses essentielles et fines, et comme personne autre n’aurait su nous les dire. — M. de Luxembourg a été un adversaire de Saint-Simon ; il a été sa partie devant le Parlement, après avoir été son général à l’armée ; il a été l’objet de sa première grande colère, de sa première levée de boucliers comme duc et pair. […] Après chaque mécompte ou chagrin, Saint-Simon s’en allait droit à la Trappe chercher une consolation, comme on va dans une blessure au chirurgien ; mais il en revenait sans avoir modifié son fond et sans travailler à corriger son esprit. […] Elle y revient pourtant et corrige ce qui peut étonner dans ce premier jugement tumultueux (9 janvier 1771) : « Je suis désespérée de ne pouvoir pas vous faire lire les Mémoires de Saint-Simon : le dernier volume, que je ne fais qu’achever, m’a causé des plaisirs infinis ; il vous mettrait hors de vous.

1833. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre II. Prière sur l’Acropole. — Saint-Renan. — Mon oncle Pierre. — Le Bonhomme Système et la Petite Noémi (1876) »

Elle prit une de mes petites chemises, alla un matin à l’étang sacré ; elle revint la face resplendissante. « Il veut vivre, il veut vivre ! […] Ma grand’mère pensa défaillir ; elle revint à Lannion avec ma mère, fondant en larmes, soit qu’elle se reprochât une erreur de son cœur de femme, soit qu’elle fût révoltée contre tant d’orgueil. […] Je compris l’effet que fit Lakanal quand il revint d’Amérique en 1833 et qu’il apparut à ses confrères de l’Académie des sciences morales et politiques comme un fantôme… Je compris Daunou et son obstination à voir dans M. 

1834. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Introduction »

Il y a toujours quelques intrépides pour se lancer résolument dans cette région inaccessible, d’où ils reviennent aveuglés, saisis de vertige, et racontant des choses si étranges que le monde les tient pour hallucinés. […] Rien ne remplace sur ce point le témoignage de la conscience, et il faut toujours en revenir à ce mot d’un anatomiste : « Nous ressemblons devant les fibres du cerveau à des cochers de fiacre qui connaissent les rues et les maisons, mais sans savoir ce qui se passe au dedans. » Il est certain aussi que les objections faites à cette méthode d’observation ont été fort bien discutées. […] La doctrine du vieil Héraclite est revenue, mais confirmée par l’expérience de vingt siècles : tout coule, tout change, tout se meut, tout devient.

1835. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse sociologique »

Ces sociétés où primitivement la coopération était de tous les instants, où les besoins et les tâches étaient les mêmes pour tous, où tous étaient de même race, où la lutte encore ardue contre tout l’ambiant absorbait toute la force vitale de l’homme, le formait et le pétrissait, peuvent être conçues comme homogènesdi, comme formées de membres presque semblables en tout, de corps et d’âme, et s’il y fût né quelque individu original, différent, doué d’inclinations et de pensées qui n’étaient qu’à lui, cet individu, par la force même des choses, par l’oppression de ses compatriotes, aurait été assurément contraint de revenir au module commun. […] Il revient cependant à Hennequin de l’avoir développée, systématisée, illustrée, et surtout renversée par l’attention portée à la « réception » de l’œuvre. […] Ernest Hébert (1817-1908), cousin de Stendhal, élève de Delaroche, prix de Rome en 1839, fit le voyage d’Italie, avant de revenir en France et de recevoir des commandes de Napoléon III, qui le fit décorer en particulier l’abside de Panthéon.

1836. (1856) Cours familier de littérature. I « Ier entretien » pp. 5-78

« Les hirondelles, qui sont revenues depuis peu de jours des pays inconnus où elles ont un second nid pour leurs hivers, n’ont pas encore pris leur vol ; elles sont rangées les unes à côté des autres sur les conduits de fer-blanc qui bordent le toit, afin d’y saluer de plus haut le soleil qui va paraître, ou d’y tremper leurs becs dans l’eau que la dernière pluie y a laissée ; on dirait une corniche animée qui fait le tour du toit. […] Bientôt on les perd de vue derrière les roches, et ils ne reviendront que le soir, quand les chèvres et les brebis traîneront sur les pierres leurs mamelles gonflées de lait. […] On chuchotait, sans le dire tout haut, qu’il avait été employé par la diplomatie secrète de Louis XV dans le nord de l’Europe ; qu’il avait vécu longtemps à Berlin et à Pétersbourg dans l’intimité confidentielle de Catherine II et du grand Frédéric ; qu’il avait été lié avec les politiques, les philosophes, les écrivains de cette dernière cour, et qu’il avait puisé là cette universalité de connaissances, cette fleur d’élocution et cette élégance exquise de manières dont il faisait preuve quand il revenait dans le monde.

1837. (1856) Cours familier de littérature. I « VIe entretien. Suite du poème et du drame de Sacountala » pp. 401-474

Attendez-moi ici près de la porte de la ville, et faites la plus grande attention à votre prisonnier, jusqu’à ce qu’ayant pris à la cour les informations nécessaires, je revienne vous trouver. […] Ainsi, notre maître a procuré un grand plaisir au roi, afin que tout le profit en revînt à ce misérable ! […] Va donc, de grâce, à ma chaumière ; tu y trouveras un paon moulé en terre parfaitement colorée : prends-le, et reviens promptement avec ce trésor.

1838. (1856) Cours familier de littérature. II « XIe entretien. Job lu dans le désert » pp. 329-408

dans quel état de frissonnement, de terreur et d’horreur, reviendra-t-elle se réfugier dans le sein d’où elle sera partie, après ce voyage à travers le doute sur la première des certitudes nécessaires à l’homme, la certitude de son Dieu ? […] Partis sectaires et utopistes, ils sont revenus de leurs voyages les premiers économistes et les premiers financiers de leur siècle ; l’espace les a pénétrés de sa clarté ; en marchant ils ont dépouillé le vieil homme, ils ont revêtu l’étendue. […] Voilà, pour en revenir à Job, voilà pourquoi le poète du désert est le plus vaste des poètes !

1839. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

Je reviens à la note, qui, du reste, est excellente : Remarque de Delille. […] De son côté, Cléridan est déjà hors d’atteinte ; mais se retournant et n’apercevant plus son compagnon, il revient précipitamment sur la route où Médor lutte contre de nombreux assaillants jaloux de lui arracher le corps de son roi, et la lumière. […] « Laissez-nous donc saisir ce moment favorable ; « Bientôt vous nous verrez sanglants, victorieux, « Revenir tout chargés d’un butin glorieux. […] Ne sommes-nous pas contraints d’abjurer notre présomption devant ce monument poétique, auquel il nous faut revenir sans cesse, pour apprendre les secrets de la haute poésie, de la nature, de la législation, de la morale et de la grandeur humaine et divine. […] Je reviens aux preuves de l’excellence d’une telle action pour l’épopée, la plus instructive, la plus morale et la plus gracieuse qu’on pût jamais choisir.

1840. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

Je reviendrai sur ce point. […] Il est superflu d’y revenir. […] il ne déguisera pas l’affectation de ce refrain, où le poète trahit son art par une coupe uniforme de vers dont le sens revient trois ou quatre fois en rondeau. […] Si nous revenons au principe originairement posé, que les conditions de l’art dramatique dérivent toutes du cœur de l’homme, nous en tirerons celle du ridicule, l’une des plus essentielles de la comédie. […] Je reviens donc à la définition des quatre espèces de caractères principaux, accessoires, pareils à eux-mêmes, et changeants.

1841. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

Le héros, Lavretzky, revient, au seuil de la vieillesse, dans la maison où, jeune, il a vécu son roman d’amour. […] A cet énorme accroissement de dépense organique ne répond pas et ne peut pas répondre un accroissement égal de revenu. […] Il arrive donc ce qui arrive toujours quand, à de grandes dépenses, répondent de petits revenus : on consomme d’abord les économies, puis la banqueroute arrive. […] Il faut rapprocher de ces épanchements la description que fait Legrain d’un de ses malades : « C’est toujours Dieu, la Vierge, sa cousine, qui reviennent dans ses discours ». […] Presque dans chacune de ses poésies reviennent plusieurs fois, sans changement, les mêmes vers et les mêmes hémistiches, et au lieu d’une rime reparaît souvent tout simplement le même mot.

1842. (1862) Notices des œuvres de Shakespeare

Pour revenir à Macbeth, les dix premières années de son règne furent signalées par un gouvernement sage, équitable et vigoureux. […] Au contraire, Nicuola revint à Erte toujours plus éprise, et apprit avec la plus vive douleur la nouvelle inclination de son amant. […] Lanzetti, qui a cru que Paolo n’était autre que Nicuola déguisée, revient de son erreur et accorde aussi Catella au fils d’Ambrogio. […] Enfin le comte, instruit de l’absence de sa femme et cédant aux instances de ses vassaux, revint dans sa patrie. […] Si cette confiance l’abandonne un instant à chaque nouveau revers, elle revient aussitôt, doublant de force à mesure qu’il lui en faut davantage pour suppléer aux appuis qui s’écroulent successivement.

1843. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Alexis Piron »

Piron donc, suivant ce dernier, s’était un soir enivré avec un acteur, un musicien et un maître à danser ; il s’en revenait bras dessus, bras dessous, avec ses convives, faisant bacchanal dans les rues. […] Ayant atteint le chef-d’œuvre et le sommet, nous isserons les autres pièces du théâtre de Piron, qui ne méritent pas qu’on y revienne ; son Fernand Cortez, plein de vers durs et barbares, que rien ne raiète, ne vaut pas mieux que le reste ; ne parlons désormais que du petit genre où il excella et où il est aiment piquant et réjouissant. […] Celles même qu’il écrit à l’abbé Legendre, frère de Mme Doublet, et le plus gai des hommes, sont d’un goût rabelaisien renforcé qui ne nous revient pas et dont la meilleure partie nous échappe, à nous profanes, qui ne sommes pas du prieuré. […] On a remarqué qu’on ne revient guère du premier ; mais du second, on s’en guérit avec les années ; on le quitte ou il vous quitte.

1844. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

XXXVI Je ne reviendrai pas sur ce récit de ma première conférence avec le roi. […] J’ajoute qu’il me parla avec une éloquence raisonnée et suprême dont je ne le croyais pas susceptible, qu’il éleva cette éloquence du dégoût jusqu’au pathétique ; qu’il s’attendrit lui-même jusqu’à l’émotion qui mouillait ses yeux ; qu’il serrait mes genoux entre ses genoux avec ce geste familier et pressant d’un homme qui veut conquérir un autre homme ; que je restai moi-même souvent sans réplique à ses instances ; que mes refus persistants et mes efforts pour me lever de ma chaise et pour me retirer de sa présence ne le découragèrent pas de me retenir et de recommencer ses instances ; qu’il renvoya deux ou trois fois ses aides de camp, et, entre autres, l’excellent comte d’Houdetot, qui entrouvrait la porte pour lui annoncer tels ou tels survenants et même les ministres ; qu’en sortant, pour aller présider un moment le conseil, il m’enferma à clef dans la salle d’audience, me conjurant en souriant de ne pas profiter de son absence pour m’évader, et de réfléchir jusqu’à son retour ; qu’il revint bientôt après reprendre l’entretien où il l’avait laissé, et qu’enfin, de guerre lasse : « Eh bien, me dit-il, ne vous ai-je donc pas convaincu ? […] Enfin le ministre favori, mais honnête homme, qui passait pour avoir l’influence d’un dévouement éprouvé sur le roi, M. de Montalivet, prit la parole, avec le geste et le ton d’un homme sincère qui revient sans fausse pudeur sur l’avis qu’il a imprudemment adopté, et qui ne rougit pas de se démentir, pour sauver sa cause aux dépens de son amour-propre. […] Je passe à son opinion, et, quoique le parti de la dissolution ait paru jusqu’ici avoir l’unanimité de nos esprits, je demande qu’on revienne sur la résolution prise, et que nous discutions de nouveau une résolution si grave avant de la présenter au roi. » XLV Tous les autres ministres présents, à l’exception toujours de M. 

1845. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. » pp. 230-304

Or, c’est déjà très rare de donner le dixième de son revenu. […] » et s’abat, en une demi-syncope, sur le gilet de son respectable ami… Et quand elle est calmée, Müller s’esquive en murmurant : « Ma foi, je reviendrai un autre jour. » Le lendemain, le voisin Dursay donne une garden party, où sont tous les Pétermann et quelques autres invités. […] La bande revenue, elle sent que ses sœurs et ses beaux-frères, et Mikils et Norah réconciliés, tout le monde « s’aime » autour d’elle. […] Je les ai entrevus, et cela m’a peu réussi… Et mon seul vœu, c’est, après quelques années d’exil nécessaire, de reprendre ici cette vie pâle et douce, où j’avais la lâcheté de me croire malheureuse. » Bref, elle s’est ressaisie ; la foi, le courage et la paix lui sont revenus ; et elle a définitivement compris que ce fameux « droit au bonheur », dont de bouillants Norvégiens lui ont peut-être parlé, est un mot dépourvu de sens pour une chrétienne.

1846. (1925) La fin de l’art

Après avoir appris qu’il fallait dire Kikéronn, il sera condamné à revenir à Cicéron en attendant qu’un pédagogue féru de catholicisme le condamne à Tchitchéronn, à la romaine. […] En revanche, je reviens encombré de brochures à bon marché qui ont tenté ma paresse, au passage dans les gares. […] Un roman Les romans que l’on reçoit au mois d’août, quand on a le malheur de ne pas avoir encore quitté Paris ou que l’on est déjà revenu, sont presque sûrs d’être lus. […] Le progrès, c’est de revenir au pain d’autrefois, fait avec de la farine sans éclat, mais solide, qui est produite par les vieux moulins dont les roues tournent dans l’eau ou les ailes, dans l’air.

1847. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre sixième. Le roman psychologique et sociologique. »

Un des plus remarquables drames de la littérature moderne, — les pages simples dans lesquelles Loti représente Gaud attendant son homme le marin, qui tarde à revenir, — ne se compose pour ainsi dire que d’événements psychologiques : des espérances qui tombent l’une après l’autre, puis, une nuit, un coup frappé à la porte par un voisin. […] Carmen fait de la magie, lui, fait dire une messe ; c’est la messe dite qu’il revient vers elle et, après une dernière provocation, la tue. « Je la frappai deux fois. […] La femme, triste spectre paré qui allait et venait sur la neige, ne lui répondait pas, ne le regardait même pas, et n’en accomplissait pas moins en silence et avec une régularité sombre sa promenade qui la ramenait de cinq minutes en cinq minutes, sous le sarcasme, comme le soldat condamné qui revient sous les verges…63. […] Elle revenait à sept heures du soir, et se couchait bien vite ; elle était si fatiguée Son mari la battait… C’était une brave fille qui n’allait pas au bal, qui était bien tranquille.

1848. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre dixième. Le style, comme moyen d’expression et instrument de sympathie. »

Dans Molière, quand Orgon revient de voyage et se chauffe les mains au feu, il finit par dire : La campagne à présent n’est pas beaucoup fleurie. […] Ce genre d’images est voisin de celles qui personnifient et font vivre : « Les affections profondes ressemblent aux honnêtes femmes ; elles ont peur d’être découvertes et passent dans la vie les yeux baissés269. » Les grands chars gémissants qui reviennent le soir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . […] Voici que, de ce point de départ superficiel, l’auteur arrive, par un langage, presque abstrait et objectif, à nous donner une impression vive de l’état de conscience de son héros : « Cela descendit dans les profondeurs de son tempérament et devenait presque une manière générale de sentir, un mode nouveau d’exister272. » 4° Transposition des images et sentiments en actions : « Je m’en irai vers lui, il ne reviendra pas vers moi273. » Beaucoup d’actions sont une condensation de pensées sous une forme concrète et elles peuvent donner lieu à des méditations sans fin, tout comme de hautes formules métaphysiques. […] Qu’il s’agisse d’une chose, d’un être ou d’une simple idée, nous éprouvons une joie infinie à retrouver, à revenir vers ce qui est déjà connu, déjà ami par conséquent.

1849. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion dynamique »

Revenons en deux mots sur chacun de ces points. […] Mais il y a des risques qu’il faut courir : une activité d’ordre supérieur, qui a besoin d’une activité plus basse, devra la susciter ou en tout cas la laisser faire, quitte à se défendre s’il en est besoin ; l’expérience montre que si, de deux tendances contraires mais complémentaires, l’une a grandi au point de vouloir prendre toute la place, l’autre s’en trouvera bien pour peu qu’elle ait su se conserver : son tour reviendra, et elle bénéficiera alors de tout ce qui a été fait sans elle, qui n’a même été mené vigoureusement que contre elle. […] Mais ce ne sera qu’un accroissement du revenu de l’année ; l’intelligence sociale continuera à vivre sur le même fonds, sur les mêmes valeurs. […] Nous ne reviendrons pas sur un sujet que nous avons traité ailleurs.

1850. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

Toutes les fois que le personnage reparaîtra dans le roman, ce portrait reviendra à la mémoire. […] Le jeune homme quitte son pays pour longtemps ; quand il revient, se souvenant des projets d’autrefois, la jeune fille est mariée, presque mère, oublieuse du passé, ne parlant plus que capital et revenu. […] Je reviens encore sur le mercantilisme qu’il affectait comme une des formes du cynisme. […] J’en reviens à cette question de cœur. […] C’est là que je voulais revenir pour donner une idée à peu près juste du défaut que je reprocherai à MM. 

1851. (1901) Figures et caractères

Il y suivit l’Imperator chauve, y revint avec lui ; il foula ce vieux sol, respira l’air de la patrie future. […] Tout cela se ramifie sur la pensée première, la complète, la transforme, y revient. […] Cela revient pour l’Anglais à nous mépriser un peu et à nous paraître comique. […] Il exerça une efficace action occulte, et c’est à lui que revient d’avoir posé plusieurs des principes sur qui repose toute la poésie d’aujourd’hui. […] Mais ce serait en revenir à prendre un rôle pour lequel je ne suis pas fait et dont je me défendais au début même de cette conférence.

1852. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

C’est au général Murat, gouverneur militaire de Paris, que revenait ce soin. […] Elle le vit d’abord dans le salon du « citoyen » Talleyrand, ministre des Relations extérieures, à qui le plénipotentiaire de Campo-Formio fit sa première visite, voulant montrer, par là, qu’il revenait « avec le rameau d’olivier ». […] En ne lui ôtant pas l’espoir de revenir jamais à Paris et de recommencer son clabaudage, c’est accroître les malheurs de cette femme et l’exposer à des scènes désagréables ; car je la ferai mettre à l’ordre de la gendarmerie. […] Ils sont revenus chez nous avec un amour plus ardent pour leur pays et un désir viril de servir la chose publique. […] Chailley-Bert, qui revient de Java.

1853. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Poésies d’André Chénier »

., il faut lire d’Arcy ; l’honneur d’avoir deviné le tendre hiéroglyphe revient à M. 

1854. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « La poésie »

J’espère que le jour de justice pour le charmant et si sensé poète reviendra.

1855. (1874) Premiers lundis. Tome II « Doctrine de Saint-Simon »

On y verra clairement jusqu’où peut aller, en aperçus ingénieux de l’avenir, la philosophie sans la foi, la sagesse sans la religion ; on se demandera quel bonheur il revient au genre humain d’une idée isolée, trouvée une fois lancée dans le monde pour le plus grand plaisir de quelques penseurs, et à laquelle toute une vie d’amour et de dévouement n’a pas été consacrée ; on admirera Lessing ; on saluera en passant, avec bienveillance et respect, la statue de marbre du sage, mais on se jettera en larmes dans les bras de Saint-Simon ; on se hâtera vers l’enceinte infinie où l’humanité nous convie par sa bouche, et où l’on conviera en lui l’humanité ; on courra aux pieds de l’autel aimant et vivant, dont il a posé, et dont il est lui-même la première pierre4.

1856. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section II. Des sentiments qui sont l’intermédiaire entre les passions, et les ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre II. De l’amitié. »

Un jour heureux, un être distingué rattachent à ces illusions, et vingt fois on revient à cette espérance après l’avoir vingt fois perdue ; peut-être à l’instant où je parle, je crois, je veux encore être aimée, je laisse encore ma destinée dépendre toute entière des affections de mon cœur ; mais celui qui n’a pu vaincre sa sensibilité, n’est pas celui qu’il faut moins croire sur les raisons d’y résister ; une sorte de philosophie dans l’esprit, indépendante de la nature même du caractère, permet de se juger comme un étranger, sans que les lumières influent sur les résolutions, de se regarder souffrir, sans que sa douleur soit allégée par le don de l’observer en soi-même, et la justesse des méditations n’est point altérée par la faiblesse de cœur, qui ne permet pas de se dérober à la peine : d’ailleurs, les idées générales cesseraient d’avoir une application universelle, si l’on y mêlait l’impression détaillée des situations particulières.

1857. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section III. Des ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre III. De l’étude. »

Le malheureux alors revient à l’étude pour échapper à la douleur, il arrache un quart d’heure d’attention à travers de longs efforts, il se commande telle occupation pendant un temps limité, et consacre ce temps à l’impatience de le voir finir ; il se captive non pour vivre, mais pour ne pas mourir, et ne trouve dans l’existence que l’effort qu’il fait pour la supporter.

1858. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Grosclaude. »

Elles ne sont que la mise en œuvre momentanée, l’application à un cas particulier, de cette idée qui revient souvent chez M. 

1859. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mistral, Frédéric (1830-1914) »

Frédéric Mistral qu’en reviendra l’honneur. » Il serait bien superflu de rappeler avec quel éclat les deux poèmes de Mireille et de Calendal, le premier surtout, justifièrent ces pressentiments.

1860. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vigny, Alfred de (1797-1863) »

L’occasion est bonne à la critique pour revenir une fois encore sur l’auteur de Moïse , d’Éloa, de la Maison du Berger, de la Mort du Loup et de la Colère de Samson, — poèmes d’une beauté inaltérée, et qui brillent, sous notre ciel littéraire d’aujourd’hui, avec une douce clarté de lointaines étoiles.

1861. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Jules Laforgue » pp. 36-47

Il est revenu des déclamations puériles de Musset.

1862. (1890) L’avenir de la science « XI »

Formée, d’ailleurs, par dissolution, la langue moderne ne saurait donner quelque vie aux lambeaux qu’elle essaie d’assimiler, sans revenir à l’ancienne synthèse pour y chercher le cachet qui doit imprimer à ces éléments épars une nouvelle unité.

1863. (1898) Le vers libre (préface de L’Archipel en fleurs) pp. 7-20

Sache qu’il est, ce rythme, changeant et multiforme, qu’aujourd’hui il veut chanter la mélopée de la forêt frémissante ou la cantilène des roseaux penchés aux rives des fleuves, que demain il sera l’ode d’amour parce que l’Ève revenue aura noué autour de ton cou ses bras frais comme des fleurs et sinueux comme des serpents ou bien l’hymne reconnaissant quand le pur baiser du soleil naissant lavera ton front des terreurs nocturnes.

1864. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIX » pp. 319-329

Mais revenons sur la lettre à madame de Saint-Géran.

1865. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 8-23

Or il s’agissoit de savoir par où Corneille & Racine devoient être caractérisés ; & après avoir vu ce que les Critiques ont pensé sur ce sujet, j’en suis revenu au mot de M. le Duc de Bourgogne ».

1866. (1899) Le monde attend son évangile. À propos de « Fécondité » (La Plume) pp. 700-702

L’avenir reviendra à ce beau génie, qui était aussi riche que pur, aussi admirable qu’abondant, aussi délicat que sublime.

1867. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre quatrième. L’aperception et son influence sur la liaison des idées »

Nous voilà revenus à la fleur que Gœthe, en penchant la tête, voyait s’épanouir, se ramifier et se métamorphoser.

1868. (1913) Le bovarysme « Quatrième partie : Le Réel — V »

Cela revenait à dire, la réalité nous étant donnée, qu’il n’y a pas de vérité objective.

1869. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Racine, et Pradon. » pp. 334-348

Les mouvemens que se donne le monde auteur, connoisseur, amateur, & conduit par la partialité pour ou contre, ressemblent aux vagues d’une mer en fureur, qui vont & reviennent continuellement jusqu’à ce que le temps & le calme remettent les choses dans leur situation naturelle.

1870. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre II. Qu’il y a trois styles principaux dans l’Écriture. »

Quand on songe que Moïse est le plus ancien historien du monde ; quand on remarque qu’il n’a mêlé aucune fable à ses récits ; quand on le considère comme le libérateur d’un grand peuple, comme l’auteur d’une des plus belles législations connues, et comme l’écrivain le plus sublime qui ait jamais existé ; lorsqu’on le voit flotter dans son berceau sur le Nil, se cacher ensuite dans les déserts pendant plusieurs années, puis revenir pour entrouvrir la mer, faire couler les sources du rocher, s’entretenir avec Dieu dans la nue, et disparaître enfin sur le sommet d’une montagne, on entre dans un grand étonnement.

1871. (1865) Du sentiment de l’admiration

J’aime mieux revenir à vous, chers élèves, que je ne prétends pas juger avec autant de rigueur.

1872. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Mes petites idées sur la couleur » pp. 19-25

L’artiste triste ou né avec un organe faible produira une fois un tableau vigoureux de couleur ; mais il ne tardera pas à revenir à son coloris naturel.

1873. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Seconde faculté d’une Université. Faculté de médecine. » pp. 497-505

La septième, ils la donneront au professeur qui traitera des maladies chroniques, avec liberté de revenir sous le professeur de chirurgie et de matière médicale.

1874. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Casanove » pp. 192-197

Mais revenons à sa bataille.

1875. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 29, qu’il est des païs où les ouvrages sont plûtôt apprétiez à leur valeur que dans d’autres » pp. 395-408

Le françois suppose d’abord l’artisan étranger plus habile que son concitoïen, et il ne revient de cette erreur, quand il s’est abusé, qu’après plusieurs comparaisons.

1876. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 37, des défauts que nous croïons voir dans les poëmes des anciens » pp. 537-553

Les anciens germains, si renommez pour leur bravoure, croïoient aussi que c’étoit prudence et non point lâcheté, que de fuir dans l’occasion pour revenir à la charge plus à propos.

1877. (1762) Réflexions sur l’ode

Revenons à l’ode.

1878. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XI. Mme Marie-Alexandre Dumas. Les Dauphines littéraires »

— et que sous l’empire de cette Grâce, elle avait quitté son mari comme on ne le quitte guère dans les ouvrages de son père et de son frère, pour se jeter en pleines œuvres de haute dévotion et de prosélytisme, mais tout cela avec une telle gesticulation théâtrale, que les prêtres français de Jérusalem s’étaient inquiétés en leur prudence, de ce trop de gesticulation… Revenue en France, ajoutait-on, elle était entrée chez des religieuses de Passy, sans pourtant se faire religieuse, et elle y vivait dans une piété exaltée, peignant des sujets religieux ; mortifiant ainsi de la toile, si elle ne se mortifiait pas elle-même ; s’entretenant la main de cette façon et mortifiant toujours quelque chose !

1879. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVI. Mme de Saman »

S’il revenait au monde, que dirait-il de se savoir si bien habillé ou déshabillé (as you like) dans le livre de sa maîtresse ?

1880. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire des ducs de Normandie avant la conquête de l’Angleterre »

Cette école, dont Augustin Thierry, revenu à la Vérité, se sépare, dit-on, par le plus généreux travail entrepris sur le livre qui a fait la gloire de sa vie (Histoire de la conquête de l’Angleterre), cette école, qui n’eut jamais d’ailleurs l’insouciante hardiesse de son fondateur, cache maintenant, sous des formes modérées et cauteleusement respectueuses, une hostilité contre le Christianisme, arrêtée et profonde.

1881. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Les honnêtes gens du Journal des Débats » pp. 91-101

S’ils revenaient au monde, ils s’informeraient, ils feraient des questions.

1882. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Taine »

Condillac qui dormait, lui, dans sa tombe, du sommeil non des justes, mais des ennuyés qui ont fini par s’écouter, Condillac au grêle système, le Pygmalion mystifié de cette statue qu’il ne put jamais animer, Condillac revient à la vie et à la mode de par Taine, à la mode lui-même, et cela après les travaux des Écoles écossaise, française et allemande, après Reid, Dugald-Stewart, Royer-Collard, Jouffroy, Cousin, Kant, Fichte, Schelling, Hegel.

1883. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Dupont-White »

Questions qui reviennent de toutes parts, et au milieu desquelles Dupont-White (un vigoureux esprit pourtant !)

1884. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Louis Wihl »

… — Revenez à lui, repartit le visiteur austère.

1885. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pierre Dupont. Poésies et Chansons, — Études littéraires. »

Nous qui les avons lus aujourd’hui nous disons, au contraire, que sans cette inspiration révolutionnaire qui revient sans cesse en M. 

1886. (1868) Curiosités esthétiques « III. Le musée classique du bazar Bonne-Nouvelle » pp. 199-209

Hippocrate refusant les présents d’Artaxerce, de Girodet, est revenu de l’École de médecine faire admirer sa superbe ordonnance, son fini excellent et ses détails spirituels.

1887. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre V. Du gouvernement de la famille, ou économie, dans les âges poétiques » pp. 174-185

Il en fut précisément de même dans la seconde barbarie [dans celle du moyen âge] ; quarante héros normands, qui revenaient de la terre sainte, mirent en fuite une armée de Sarrasins qui tenaient Salerne assiégée.

1888. (1923) Critique et conférences (Œuvres posthumes II)

Plus tard, on revient des femmes, et vivent alors, quand pas la Femme, épouse ou maîtresse, rara avis ! […] De sorte que lorsqu’il revint à Paris, un an et plus, après, il n’y fut pas populaire, croyez-moi. […] Et il revient sur « l’irrésistible attrait de gaieté et d’enchantement » dû aux « tonalités claires, ici et là épandues », inspirées par tout l’Orient, par tous « les peuples du Levant, anciens ou modernes, artistes par instinct et non par éducation », remarque-t-il excellemment. […] Mon ami Catulle Mendès, dans une belle série de conférences, a rendu un hommage des mieux compétents au groupe dit Parnassien, qui me dispense d’avoir la prétention de revenir, après lui, sur ce sujet. […] Le malheur revint ensuite, sous, d’autres formes, il les a toutes !

1889. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Mais la palme revient à un nommé Aubineau, rédacteur à l’Univers. […] Léon Bloy ; il a comme un besoin physique de revenir bientôt à l’anathème, pour se soulager. […] Lorsque l’empereur revient sur la terre, son sceptre a pris la forme de la croix. […] Un jeune matelot revient au village et s’éprend d’une belle servante de la ferme. […] Mais c’est bien surprenant qu’il n’ait jamais cédé à la tentation d’y revenir.

1890. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

Revenons aux vrais modèles, et de leur examen découleront les lois du goût, qui ne semblent arbitraires qu’aux esprits qui les méconnaissent. […] « Va par là, lui dit-il, reviens, détourne, arrête. […] Un homme, tombé dans la démence, se jette la nuit parmi des troupeaux qu’il égorge, croyant venger sur ses ennemis une injure qui blessa son orgueil ; et, revenu de son égarement, il se tue de désespoir. […] (B) Nous reviendrons, Monsieur, sur l’art d’user de ces utiles emprunts que savaient faire aux théâtres étrangers les grands maîtres, qui les dédaignaient moins que vous. […] Interrogez les hommes de bonne foi, qui, bien instruits des règles, et prévenus en leur faveur par leur éducation, reviennent des pays étrangers après avoir assisté à leurs spectacles.

1891. (1858) Du vrai, du beau et du bien (7e éd.) pp. -492

Ainsi Descartes, après avoir si bien posé le point de départ de toute recherche philosophique, oublie plus d’une fois l’analyse et revient, au moins dans la forme, à l’ancienne philosophie. […] Revenons donc ici sur cette intuition spontanée de la vérité que Kant n’a point connue, dans le cercle où le retenaient captif ses habitudes profondément réfléchies et un peu scolastiques. […] Quand je me détrompe, ce n’est pas elle qui revient au but : c’est elle qui, sans s’en être jamais écartée, a l’autorité sur moi de m’y rappeler et de m’y faire revenir. […] Mais, avec la faculté de penser, de sentir, il a aussi celle de vouloir ; il possède la liberté de revenir sur lui-même, de réfléchir et sa pensée et ses sentiments, d’y consentir ou d’y résister, de s’en abstenir, ou de les reproduire en leur imprimant un caractère nouveau. […] Pour l’atteindre, ne vous faites pas les disciples des Flamands, des Vénitiens, des Espagnols ; revenez, revenez aux maîtres de notre grande école nationale du xviie  siècle.

1892. (1853) Propos de ville et propos de théâtre

Quelques jours après, l’ami, étant revenu, lui demande ce qu’il pense de l’ouvrage qu’il lui a donné, — et si c’est réellement lui que l’auteur a voulu mettre en scène. […] Revenu de la campagne, avec une série de nouvelles à la main, dans le nombre desquels il s’en trouvait quelques-unes qui l’inquiétaient instinctivement, B… leur fait subir la censure ordinaire. […] Pendant ce temps-là, je vais aller faire un tour chez mon beau-père, qui donne aussi un réveillon, et saluer ma prétendue. — Je reviendrai dans une heure. […] Quand il était venu, le faire revenir, c’était demander de la patience à la poudre. […] Cette pauvreté, d’autant plus pénible à supporter qu’il fallait la dérober sous l’apparence d’un bien-être factice, s’augmente encore par la naissance de deux enfants, qui sur les modestes revenus du ménage viennent prélever l’impôt de leur éducation

1893. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

Revenons au style : les idéo-émotifs s’épanouissent en déclamations ; les sensoriels, en descriptions. […] Il nous est aussi impossible de revenir, au style d’Homère que de reprendre l’arc et le bouclier. […] Albalat revient affirmer son erreur, que Fénelon écrit en clichés. […] Mais, il faut toujours en revenir là, pourquoi enseigner l’orthographe, ainsi qu’une science, séparée ? […] Savoir l’orthographe ; puisqu’il faut en revenir là et conclure, quand sait-on l’orthographe ?

1894. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

Il ne revient à La Rochelle qu’en avril 1847. […] L’été suivant il partit pour Venise avec sa femme et en revint quinze jours après, à la nouvelle de la déclaration de guerre. […] Elle était partie enfant, elle revient non seulement jeune fille, mais jeune fille qui va être femme. […] Dominique a fait son aveu, s’en est repenti, et de bonne foi est revenu aux anciennes relations tout amicales. […] Cela revient à dire : préciser, circonscrire, épuiser, ou renoncer à la curiosité. » Bien.

1895. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

Dans les Sermons, dans le Discours sur l’histoire universelle, dans la Politique tirée des paroles de l’Écriture sainte, il n’y a pas d’idée qui revienne plus souvent, de comparaison qui soit plus naturelle à Bossuet, d’analogie qui lui paraisse mieux fondée. […] Qu’on me dise s’il n’est pas constant que de toutes les versions, et de tout le texte, quel qu’il soit, il en reviendra toujours les mêmes lois, les mêmes miracles, les mêmes prédictions, la même suite d’histoires, le même corps de doctrine, et enfin la même substance ? […] Je ne reviendrai pas après cela, sur ce que j’ai déjà dit de l’omission de l’Inde et de la Chine dans le plan de l’Histoire universelle. […] Il s’ensuit en effet de ses principes que ni la religion, ni la philosophie ne sauraient être affaire d’État, ce qui revient à dire que ni le souverain — peuple ou roi, — ni l’opinion générale n’en sauraient déterminer les dogmes et les observances, ou, si l’on veut encore, que la tolérance est de droit politique. […] Puis elle y revient — à Descartes je veux dire, pour se consoler d’un dépit amoureux, — et cette fois elle prend le chemin de la géométrie.

1896. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

Nous reviendrons prochainement sur ce point11. […] Elles vous expliquent, en effet, — et nous y reviendrons sans doute, — le caractère de grandeur de notre tragédie classique : elles en font l’une aussi des impérissables beautés. […] C’est un caractère de son œuvre sur lequel on a trop souvent insisté pour que j’y revienne une fois de plus. […] Or, dans ces quarante ans, nous ne pouvions guère trouver d’autre pièce à vous représenter, puisque aussi bien Regnard ayant fourni sa carrière de 1696 à 1708, la même date revenait toujours. […] L’honneur en revenait sans doute à Talma.

1897. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. BALLANCHE. » pp. 1-51

Nous voici revenus au point que nous avons marqué comme décisif dans l’initiation sociale de M. […] Ballanche y revient souvent dans son écrit ; il le conclut en ces termes mémorables : « Ce qui a toujours troublé la raison des fabricateurs de systèmes, c’est qu’ils ont toujours voulu faire tendre l’espèce humaine au bonheur, comme si l’homme était sans avenir, comme si tout finissait avec la vie, comme si, enfin, on pouvait être d’accord sur les appréciations du bonheur. » M. […] A la nouvelle des Ordonances, j’étais parti en toute hâte de Honfleur, où je me trouvais chez mon ami Ulric Guttinguer, pour revenir à Paris : de son côté, M.

1898. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre (2e partie) » pp. 5-80

Ma place (de régent de la grande chancellerie) revient à peu près à vice-chancelier, et me met à la tête de la magistrature, au-dessus des premiers présidents. […] Il m’élève seulement assez considérablement dans la hiérarchie générale, et donne de plus à ma femme une fort belle attitude à la cour, hors de la ligne générale. » Il revient souvent sur ces dignités dans ses lettres et ses différentes correspondances. […] Jamais je n’oublierai l’impression qu’il faisait sur ses neveux et sur moi quand, dans l’ombre du crépuscule, après des journées d’été passées dans le silence de son cabinet de travail, il se promenait, entouré de ses charmantes filles, sous les platanes de la vallée de Servolex, qui l’avaient vu petit enfant et qui le revoyaient grand vieillard, revenu du Caucase aux Alpes pour se reposer et mourir.

1899. (1890) L’avenir de la science « III » pp. 129-135

Si les calamités du Moyen Âge revenaient, les monastères se repeupleraient, les superstitions du Moyen Âge reviendraient. […] Je suis persuadé que, si les esprits cultivés par la science rationnelle s’interrogeaient eux-mêmes, ils trouveraient que, sans formuler aucune proposition susceptible d’être mise en une phrase, ils ont des vues suffisamment arrêtées sur les choses vitales, et que ces vues, diversement exprimées pour chacun, reviennent à peu près au même.

1900. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VIII. La littérature et la vie politique » pp. 191-229

Il est frappé lui-même de la ressemblance ; les métaphores tirées de la vie du théâtre reviennent à chaque instant sous sa plume. […] Il veut revenir sur ses pas. […] Mais revenons aux moments de lutte ardente et ouverte entre des principes politiques rivaux et tâchons d’en noter la répercussion sur les œuvres des écrivains.

1901. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VI »

Le théâtre est un spectacle de vie su fictif par les spectateurs qui le contemplent et conséquemment d’une sensation moins éparse, plus homogène, plus intense que le spectacle de la vie réelle ; le théâtre est le premier degré de l’art parmi la vie… Après dix ans de luttes et de souffrances lointaines, voilà que las et triomphant de ses armes rouillées de sangs, le roi-guerrier revient à la couche de son épouse, et l’attend l’adultère, et le trappe, qui un jour par le vouloir d’Atè et l’acte filial sera puni ; telle, dans l’amplitude sereine et introublée des portiques, entre les colonnades haut ornées des figures de dieux, l’action humaine apparaissait, et libre de soucis étrangers, toute drue d’elle-même, la sensation des divinités implacables aux Atréides surgissait, véhémente plus que d’aucune réalité, terrifiante et sûre, art, dans les âmes spectatrices. […] Kundry (continuant) : Quand reviendra-t-il, que je le reconnaisse, que j’expie, que je pleure, et que je sois consolée ? […] Elle n’a pas reconu que Parsifal est le Sauveur et l’Amant qui revient ; la scène du Calvaire (ich sah ihn) est renouvelée au Klingsorzaubergarten.)

1902. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre premier. La sensation, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. La sensation »

Si le milieu reprend son état primitif, l’organe tendra à y revenir, lui aussi ; il restera pourtant une trace, si faible soit-elle, de l’action qu’il avait subie dans l’intime arrangement de ses molécules. […] Il y a bien une sensation particulière qui s’attache au mouvement arrêté, sensation afférente et centripète qui revient, comme un contre-coup, m’avertir d’un changement dans le cours des choses ; mais je n’aurais pas la sensation de mouvement arrêté, si je n’avais pas eu d’abord celle de motion commencée, puis de mouvement en train de s’accomplir ; cette sensation même, je ne l’aurais pas si je n’avais en moi une conscience quelconque d’agir et de vouloir, une conscience d’appétition8. […] Cette analyse revient à dire qu’il n’y a pas de sensation, de changement mental qui n’ait pour condition un mouvement cérébral ; et comme, dans tout mouvement, il y a conflit de forces ou, si l’on veut, de mouvements antérieurs, conflit qui se traduit en sentiment d’effort, il en résulte que toute sensation renferme à sa base la conscience d’un changement imposé, d’une contrainte, dont le choc n’est qu’un exemple particulier et considérablement amplifié.

1903. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1884 » pp. 286-347

* * * — Je suis revenu ce soir, de Saint-Gratien, avec Primoli, et nous causions en chemin de fer, des cruels moments qu’on passe avec les êtres, dont l’intelligence est entamée, nous parlions de ces désespoirs énervés, de ces colères intérieures, de ces fuites de la maison, à la suite desquelles on bat la campagne, en coupant les fleurs avec sa canne ! […] » Puis encore des ressouvenirs anciens, des détails d’une ascension au Vésuve, qui reviennent dans des paroles n’ayant plus de suite, n’ayant plus de sens. […] » Et allant et venant, elle murmure : « Ce matin, c’est singulier… je ne pouvais pas rassembler mes idées… mais ça revient… oui, oui, elles rentrent en place. » Puis soudainement, et comme si elle trouvait sous ses pieds un trou, un précipice, elle se met à crier : « Ah !

1904. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — I. Faculté des arts. Premier cours d’études. » pp. 453-488

Si nos dictionnaires étaient bien faits ou, ce qui revient au même, si les mots usuels étaient aussi bien définis que les mots angles et carrés, il resterait peu d’erreurs et de disputes entre les hommes. […] Cet ordre est presque celui de nos classes, avec cette différence qu’on débute dans celles-ci par ces études en y entrant, et qu’on en sort au bout de cinq à six ans, bien fatigué, bien ennuyé, bien châtié et bien ignorant, sans parler du dégoût qu’on a pris pour ces auteurs sublimes, et dont on revient rarement. […] On reviendra à la lecture des orateurs et des poètes distingués tant anciens que modernes.

1905. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Edgar Poe »

Né dans ce tourbillon de poussière que l’on appelle, par une dérision de l’Histoire, les États-Unis43 ; revenu, après l’avoir quittée, dans cette auberge des nations, qui sera demain un coupe-gorge, et où, bon an mal an, tombent cinq cent mille drôles plus ou moins bâtards, plus ou moins chassés de leur pays, qu’ils menaçaient ou qu’ils ont troublé, Edgar Poe est certainement le plus beau produit littéraire de cette crème de l’écume du monde. […] dans ces Histoires extraordinaires qui le sont bien moins par le fond des choses que par le procédé d’art du conteur, sur lequel nous reviendrons, et qui est, à la vérité, extraordinaire, il n’y a rien de plus élevé, de plus profond et de plus beau, en sentiment humain, que la curiosité et la peur, — ces deux choses vulgaires ? […] Elle revient de toutes parts dans ses livres.

1906. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XVIII. »

De l’Unité sort la Triade, et de la Triade l’Unité ; non pas de la même manière que la source, le ruisseau, le fleuve, ne forment qu’une seule onde chassée en trois jets différents sur la terre ; non pas comme la flamme du bûcher s’en détache et revient s’y réunir ; non pas comme la parole s’élance de l’esprit, et pourtant y demeure ; non pas comme des eaux frappées par les traits du soleil jaillit une splendeur réfléchie sur les murailles, çà et là mobile, qui fuit au moment d’approcher, et se rapproche à l’instant où elle va fuir. […] si la force me revenait comme jadis, Trinité sainte ! […] Chez l’évêque de Ptolémaïs, cette conception dominante de la foi nouvelle, cette adoration fervente du Christ semble avoir encore suscité d’autres hymnes ; elle revient dans ses chants, avec une intention marquée d’enseignement populaire et de protestation orthodoxe.

1907. (1739) Vie de Molière

Molière employait une partie de son revenu en libéralités, qui allaient beaucoup plus loin que ce qu’on appelle dans d’autres hommes des charités. […] Molière pour ne point heurter de front le sentiment des critiques, et sachant qu’il faut ménager les hommes quand ils ont tort, donna au public le temps de revenir, et ne rejoua L’Avare qu’un an après : le public, qui à la longue se rend toujours au bon, donna à cet ouvrage les applaudissements qu’il mérite. […] On ne songeait pas que si une tragédie est belle et intéressante, les entractes de musique doivent en devenir froids ; et que si les intermèdes sont brillants, l’oreille a peine à revenir tout d’un coup du charme de la musique à la simple déclamation.

1908. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — II. (Fin.) » pp. 98-121

Le lendemain matin, au soleil levant, le cardinal de Périgord revient encore à la charge ; mais cette fois il est reçu avec impatience du côté des Français, et renvoyé même avec colère. […] Or, qu’on sache, je vous prie, s’il pourrait supporter d’être amené ici ; et, s’il ne le peut, je l’irai voir. » Messire Jacques d’Audelée apprenant ce désir du prince, appelle huit de ses varlets et se fait porter par eux en sa présence : « Messire James, lui dit le prince, je vous dois bien honorer, car, par votre vaillance et prouesse, avez-vous aujourd’hui acquis la grâce et renommée de nous tous, et y êtes tenu par science certaine pour le plus preux. » Messire Jacques s’incline en disant qu’il ne pouvait faire moins sans honte, n’ayant fait qu’accomplir un vœu ; mais le prince insiste sur la louange : « Messire James, moi et tous les autres, nous vous tenons pour le meilleur de notre côté. » Et il le retient désormais pour son chevalier, lui octroyant cinq cents marcs de revenu par an.

1909. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre premier. Mécanisme général de la connaissance — Chapitre premier. De l’illusion » pp. 3-31

Des fragments de vos sensations anciennes ont ressuscité en vous ; vous avez revu, les yeux fermés, des bouts de vert, de bleu, de luisant sombre ; il vous est revenu des restes de sons ; et, toutes proportions gardées, en petit, incomplètement, ces débris survivants de la sensation primitive ont eu le même effet que la sensation primitive ; le travail hallucinatoire s’est fait à demi. […] Si la conversation l’intéresse, il n’entend plus les voix ; si elle languit, il les entend imparfaitement, quitte la société et se met à l’écart pour mieux entendre ce que disent ces perfides voix ; il revient inquiet et soucieux. » — Ces hallucinations persistèrent quelque temps après le retour de la raison.

1910. (1868) Alexandre Pouchkine pp. 1-34

En cela peut-être trouvera-t-on une autre imitation ; pourtant ce n’est pas à Byron que revient l’honneur de ce genre de composition, où l’auteur parle de tout à propos de peu de chose. […] Il y revient mûri par le chagrin et par l’étude, plus indulgent pour les autres, moins égoïste et plus sérieux.

1911. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Dans son goût pour le luxe, Voltaire n’oublie pas ce qui en revient aux petits : Le goût du luxe entre dans tous les rangs ; Le pauvre y vit des vanités des grands90. […] L’amitié se renoua pourtant : superbe du côté du roi comme envers un sujet rentré en grâce, flatteuse chez Voltaire, qui accepte la condition de ne pas revenir sur le passé et de garder le soufflet du roi.

1912. (1890) L’avenir de la science « XVIII »

Les nations étrangères se moquent souvent des pas de clercs que fait la France en fait de révolutions et des déconvenues qui la font revenir tout bonnement au point d’où elle était partie, après avoir payé chèrement sa promenade. […] L’essentiel pour l’humanité est de bien faire ce qu’elle fait, de telle sorte qu’il n’y ait plus à y revenir.

1913. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre X. La littérature et la vie de famille » pp. 251-271

Cela revient à rechercher la conception que les différents groupes sociaux se font de l’amour et du mariage ; et il est à peine besoin de faire remarquer quel rôle immense cette conception changeante joue dans l’histoire littéraire de la France. […] § 2. — Revenons à la vie de famille.

1914. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre Premier »

Revienne une nouvelle tempête, et la chauve-souris d’Albert Dürer étendra de nouveau ses ailes noires sur le ciel, jusqu’à l’obscurcir cette fois tout entier. […] Tandis que Diane console et rassure la belle affligée, son jeune frère revient de ses esclandres.

1915. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1861 » pp. 361-395

Sari parle curieusement de ses figurants à 20 sous, de ses choristes à 30 sous, de cette maladie incurable du théâtre qui fait que, quand on y a goûté, on y revient toujours ; de cette maladie du théâtre, qui est, dit-il, comme la prostitution et la mendicité. […] ce nom me revient, et je ne sais quel mirage voit mon esprit entre cette toile, et l’œuvre de Shakespeare.

1916. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface des « Derniers Jours d’un condamné » (1832) »

Depuis, chaque fois qu’au gré des funèbres jeudis de la cour de cassation, il arrivait un de ces jours où le cri d’un arrêt de mort se fait dans Paris, chaque fois que l’auteur entendait passer sous ses fenêtres ces hurlements enroués qui ameutent des spectateurs pour la Grève, chaque fois, la douloureuse idée lui revenait, s’emparait de lui, lui emplissait la tête de gendarmes, de bourreaux et de foule, lui expliquait heure par heure les dernières souffrances du misérable agonisant, — en ce moment on le confesse, en ce moment on lui coupe les cheveux, en ce moment on lui lie les mains, — le sommait, lui pauvre poëte, de dire tout cela à la société, qui fait ses affaires pendant que cette chose monstrueuse s’accomplit, le pressait, le poussait, le secouait, lui arrachait ses vers de l’esprit, s’il était en train d’en faire, et les tuait à peine ébauchés, barrait tous ses travaux, se mettait en travers de tout, l’investissait, l’obsédait, l’assiégeait. […] À Paris, nous revenons au temps des exécutions secrètes.

1917. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre V. La parole intérieure et la pensée. — Premier problème : leurs positions respectives dans la durée. »

La mémoire, par exemple, a ses caprices, encore mal expliqués : bien souvent, les noms propres font défaut à l’appel de la pensée ; nous savons pourtant qui nous voulons nommer : son caractère, sa taille, sa profession, ses parents, ses opinions politiques, son vêtement habituel, tout ce qui constitue pour notre esprit la personnalité de l’anonyme, est synthétiquement présent à la conscience ; le nom seul est absent ; il nous revient plus tard, quand nous l’avons cherché, ou de lui-même quand nous ne le cherchons plus. […] Les grandes douleurs sont muettes, dit-on ; sans doute elles sont muettes même pour la conscience ; la parole intérieure ne fait que balbutier des monosyllabes incohérents258 ; ce qu’elle pourrait dire n’est pourtant pas absent de la conscience ; bien au contraire, la conscience en est saturée, opprimée ; mais l’âme ne peut analyser ce qu’elle éprouve ; revenue au calme, elle se comprendra elle-même en rattachant son état aux concepts généraux qui préexistaient en elle et aux mots consacrés pour les énoncer.

1918. (1913) La Fontaine « IV. Les contes »

Or, les quatre amis se disposent, après avoir admiré les constructions, nouvelles alors, du palais de Versailles, se décident à revenir à Paris, après des réflexions sur les principaux endroits de l’ouvrage, de Psyché elle-même : « Ne voyez-vous pas, dit Ariste, qui est le raisonneur de l’affaire, que ce qui vous a donné le plus de plaisir, ce sont les endroits où Polyphile a tâché d’exciter en vous la compassion. […] Et après avoir parlé quelque temps de lui, de sa paresse, de ses soucis, de ses souvenirs et de ses oublis… Mais revenons à vous, ma charmante marraine.

1919. (1868) Curiosités esthétiques « IV. Exposition universelle 1855 — Beaux-arts » pp. 211-244

Pour échapper à l’horreur de ces apostasies philosophiques, je me suis orgueilleusement résigné à la modestie : je me suis contenté de sentir ; je suis revenu chercher un asile dans l’impeccable naïveté. […] Ici cependant se présente une question discutée cent fois, et sur laquelle il est toujours bon de revenir.

1920. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre I. La conscience et la vie »

Je ne reviendrai pas là-dessus ; je me borne donc à vous dire que je vois dans l’évolution entière de la vie sur notre Planète une traversée de la matière par la conscience créatrice, un effort pour libérer, à force d’ingéniosité et d’invention, quelque chose qui reste emprisonné chez l’animal et qui ne se dégage définitivement que chez l’homme. […] Si maintenant nous abandonnons cette dernière ligne de faits pour revenir à la précédente, si nous tenons compte de ce que l’activité mentale de l’homme déborde son activité cérébrale, de ce que le cerveau emmagasine des habitudes motrices mais non pas des souvenirs, de ce que les autres fonctions de la pensée sont encore plus indépendantes du cerveau que la mémoire, de ce que la conservation et même l’intensification de la personnalité sont dès lors possibles et même probables après la désintégration du corps, ne soupçonnerons-nous pas que, dans son passage à travers la matière qu’elle trouve ici-bas, la conscience se trempe comme de l’acier et se prépare à une action plus efficace, pour une vie plus intense ?

1921. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre VI. De la politique poétique » pp. 186-220

Telle est la raison inconnue jusqu’ici pour laquelle les fonds et tous les biens vacants reviennent au fisc, c’est que tout patrimoine particulier est patrimoine public par indivis ; tout propriétaire particulier manquant, le patrimoine particulier n’est plus désigné comme partie, et se trouve confondu avec la masse du tout. D’après la loi Papia Poppea (Des déshérences), le patrimoine du célibataire sans parents revenait au fisc, non comme héritage, mais comme pécule, ad populum, dit Tacite, tanquam omnium parentem …… Les premières cités se composèrent d’un ordre de nobles et d’une foule de peuples.

1922. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre III. »

Elle a passé vite sur cette terre, parce qu’elle était du ciel et qu’elle avait hâte d’y revenir. […] Au-delà est cette vie divine que l’antiquité, même idolâtre, avait conçue, dont elle entendait quelque chose dans le recueillement intérieur de l’âme, qu’elle recherchait dans les initiations de ces mystères, dont Pindare a dit : « Que l’homme n’en aurait pu contempler toute la lumière dévoilée, sans mourir. » Mais revenons au seul domaine de l’imagination et de l’art.

1923. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — V » pp. 123-131

Lorsque le maréchal quitta en 1708 l’armée d’Allemagne, elle revint à Paris, étant restée jusque-là, pendant les campagnes, à Strasbourg, et il lui échappa de dire « qu’enfin elle quittait le service ».

1924. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. LOUIS DE CARNÉ. Vues sur l’histoire contemporaine. » pp. 262-272

Il est curieux et profitable pour nous et les jeunes hommes de notre bord, qui n’avons rien senti de cela, mais qui avons passé également par nos rêves, d’étudier ce côté nouveau, primitivement inhérent à des convictions adverses qui sont en train de nous revenir aujourd’hui.

1925. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « EUPHORION ou DE L’INJURE DES TEMPS. » pp. 445-455

Et j’en revenais à mes Euphorion, Gallus, Phiéltas, Parthénius, Varius ; heureux encore si l’on sauve le Virgile !

1926. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Relation inédite de la dernière maladie de Louis XV. »

Varin, conservateur à la bibliothèque de l’Arsenal, et nous y reviendrons peut-être quelque jour ; mais aujourd’hui il nous a paru utile de présenter isolément, et sans correctif, le spectacle d’une mort beaucoup moins belle, et qui, dans ses détails les plus domestiques (c’est le lot des monarchies absolues), appartient de droit à l’histoire.

1927. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la Révolution française — II. La Convention après le 1er prairal. — Le commencement du Directoire. »

Soit effroi réel, soit calcul d’ambition, l’ancien parti thermidorien, avec Tallien son chef, revint presque à la Montagne, proposa de suspendre la Constitution, et d’exclure le tiers, librement choisi, qui l’avait été dans le sens des réactionnaires.

1928. (1874) Premiers lundis. Tome II « Loève-Veimars. Le Népenthès, contes, nouvelles et critiques »

Chasles qui, dans une publication récente, sous le titre de Caractères et Paysages, vient de recueillir des morceaux de critique, d’érudition, et quelques souvenirs animés et touchants ; nous reviendrons plus particulièrement à lui un autre jour.

1929. (1874) Premiers lundis. Tome II « E. Lerminier. De l’influence de la philosophie du xviiie  siècle sur la législation et la sociabilité du xixe . »

Tel est ce mot méprisant sur les lettres qui revient assez fréquemment chez M. 

1930. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre II. Utilité de l’ordre. — Rapport de l’ordre et de l’originalité »

Sophocle reprend les sujets d’Eschyle, et Euripide y revient après Sophocle.

1931. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Guy de Maupassant »

Cette philosophie rudimentaire, non pas vraie (je l’espère du moins), mais irréfutable, qui a très bien pu être celle du premier anthropoïde un peu intelligent et à laquelle les hommes les plus raffinés des derniers âges finiront peut-être par revenir après un long circuit inutile ; cette philosophie que Maupassant a pris la peine de formuler dans un de ses derniers volumes (Sur l’eau), est la froide source, secrète et profonde, d’où venaient à la plupart de ses petits récits leur âcre saveur.

1932. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VI. Le charmeur Anatole France » pp. 60-71

Je les ai certes retrouvés dans ce roman spirituel, vif, mais, j’y reviens, facile, et M. 

1933. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre VI. L’Astronomie. »

Essayons de revenir en arrière et de nous figurer ce qu’aurait pensé un Grec à qui l’on serait venu dire que la lumière rouge vibre quatre cent millions de millions de fois par seconde.

1934. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Conclusions » pp. 169-178

Il nous quitte pour Cambo et ses amis craignent qu’il n’en revienne plus.

1935. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIV. Rapports de Jésus avec les païens et les samaritains. »

Mais l’éclair deviendra le plein jour, et, après avoir parcouru tous les cercles d’erreurs, l’humanité reviendra à ce mot-là, comme à l’expression immortelle de sa foi et de ses espérances.

1936. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XV » pp. 175-187

Revenons à l’état historique de la langue et des lettres à la fin de la 6e période du xviie  siècle.

1937. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre III. Soubrettes et bonnes à tout faire »

Naguère, en un livre sur les femmes qui écrivent, il me parut juste d’étudier Catulle Mendès, mais certains sexes hésitants troublent le naturaliste ; on reste toujours inquiet, quelque état civil qu’on ait attribué à celui-là : si cette femme n’était qu’un homme qui nous tourne le dos… Donc, quoique j’aie donné sur elle un jugement d’ensemble auquel je n’ai rien à changer, voici que je reviens vers lui.

1938. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Corneille, et le cardinal de Richelieu. » pp. 237-252

Le public, qui revient à la longue des jugemens où la précipitation l’entraîne quelquefois, vengea celui qui tiroit notre théâtre du chaos.

1939. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — L’orthographe, et la prononciation. » pp. 110-124

Il fut bientôt cité au tribunal de la faculté de théologie, qui voulut le dépouiller du revenu de ses bénéfices.

1940. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Madame Therbouche » pp. 250-254

Conduite, célébrée, occupée à Versailles, elle aurait pu descendre jusqu’au désir d’entrer à l’académie qui peut-être l’aurait refusée car volontiers Paris ne souscrit pas aux applaudissemens de Fontainebleau ; mais alors le blâme et les cris du monde courtisan seraient revenus sur la pauvre académie.

1941. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le marquis de Grignan »

Les lettres seules de madame de Sévigné ont parlé jusqu’au radotage de ce petit marquis de Grignan, la poupée cassée de sa grand’mère ; car, revenues à l’enfance, les grand’-mères ont toutes pour dernières poupées leurs petits-enfants… C’est aux barbouillages de sa tendresse, laissés sur son nom, oublié sans elle, que l’obscur Grignan doit, dans les ténèbres où il gît, cette lueur de phosphore.

1942. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Notre critique et la leur »

… Voyageur à travers les musées et les ateliers, il venait raconter ses impressions de voyage à la Revue des Deux Mondes, comme d’autres y revenaient du Groenland ou de Nubie raconter les leurs.

1943. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Bruyère » pp. 111-122

Ce mouvement rétrospectif, reconnaissant, réfléchi, qui nous fait revenir sur de grandes œuvres éclatantes ou replacer dans une juste lumière des ouvrages oubliés ou méconnus, doit être d’autant plus encouragé par la Critique qu’il n’est pas dans la nature du Génie français, lequel, en toutes choses, se porte en avant avec sa proverbiale furie, et mêle si joliment l’ingratitude à ses distributions de gloire.

1944. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Auguste Vitu » pp. 103-115

Quand on sort du lyrisme historico-révolutionnaire de Michelet, ou du piétisme jacobin de Bûchez, et de tant d’autres histoires où les événements et les hommes sont grossis et grandis comme si on les avait soufflés, il est bon de revenir au génie comique de l’histoire, au terrible irridebit du bon sens, à la gaieté vengeresse, et à l’éventrante piqûre d’épingle qui dégonfle l’homme et l’événement et les réduit à leur normale platitude.

1945. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « V. Saint-René Taillandier »

Il ne se contente pas de saluer avec un respect froid cette religion qui passe (on l’espère bien) et qu’on ne salue que parce qu’on croit qu’une fois passée elle ne reviendra plus et que la philosophie pourra s’installer à sa place.

1946. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIII. P. Enfantin »

Enfantin représente la foi, la volonté, le consentement de plusieurs, en faisant la déclaration scandaleuse qu’il vient d’opposer tout à coup à l’enseignement d’un prêtre catholique, orthodoxe et respecté, nous dirons qu’il nous importe, à nous chrétiens, de savoir le danger qui nous menace, et si tout cela, comme nous le pensons bien plutôt, n’est que rêverie de visionnaire attardé qui ne peut guérir de son mal de jeunesse, il importe qu’on le sache aussi, afin que justice soit faite encore une fois de cette folie qui repousse, après vingt-trois ans, comme un polype indestructible, dans les têtes dont on le croyait arraché, et qu’enfin on n’y revienne plus !

1947. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Lefèvre-Deumier »

Lui ne mourut pas ; il revint blessé, mais l’âme guérie, et ses Confidences nous retracèrent, avec la flamme qui ne sort jamais qu’une seule fois du volcan de la tête d’un homme, les douleurs de cet amour affreux qu’il noya enfin dans l’hémorragie des blessures.

1948. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor de Laprade. Idylles héroïques. »

Mais, pour le ronger (M. de Laprade se croit toujours dans la montagne), il faudrait y revenir, et malgré notre esprit… rongeur, nous ne le rongerons pas.

1949. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Paul Bourget »

Paul Bourget revenait d’Italie et de Grèce ; plusieurs de ses poésies, et quelques-unes des plus belles, sont datées de Venise, de Florence, de Corfou.

1950. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Ranc » pp. 243-254

Seulement, ils arrivent après la bataille de Leipsig, et, grâce à des défections et à des morts parmi les frères bleus, ils échouent, — et, comme Rochereuil a un frère à Poitiers dont il ne veut pas exposer la tête pour la sienne, il revient et se fait prendre et intrépidement fusiller sur la place du Pilori, devant la maison de sa mère.

1951. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Conclusion »

Entre le mouvement de ces formes sociales et l’influence qui lui revient, il reste un abîme qu’aucune déduction psychologique ne peut combler.

1952. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Chapitre IV. Conclusion. — D’une république éternelle fondée dans la nature par la providence divine, et qui est la meilleure possible dans chacune de ses formes diverses » pp. 376-387

Lorsque par la suite des temps, l’intelligence des plébéiens se développa, ils revinrent de l’opinion qu’ils s’étaient formée de l’héroïsme et de la noblesse, et comprirent qu’ils étaient hommes aussi bien que les nobles.

1953. (1929) La société des grands esprits

-C.) nous revenons au scepticisme proprement dit, mais à la différence de Pyrrhon, c’est un dialecticien. […] L’Hélicon, les Muses, et nommément Uranie, reviennent au chant XXIX du Purgatoire. […] Mais ne nous égarons pas, et revenons à Pierre-Maurice Masson. […] Tout le mérite de ce lancement revient au parquet, qui intenta des poursuites pour outrage à la religion et aux bonnes mœurs. […] Il n’oublia jamais son latin ni son grec, et revenait avec amour aux maîtres antiques.

1954. (1900) La culture des idées

Mais c’est à Trivia et à ses obscurs auxiliaires que reviennent légitimement ces soins particuliers. […] Si on n’en revient pas là après quelques figures, on n’a fait qu’une excursion ridicule dans la mauvaise littérature70. […] Revenons à la pathologie de l’idéalisme. […] Elle a son moteur en soi ; elle part d’un point du cercle pour revenir au même point du cercle, et ce simple mouvement, toujours le même, est infiniment fécond. […] Après la disparition du prophète de la lumière, l’Angleterre est revenue avec délices à ses joies sombres et closes.

1955. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Commont, d’Amiens, a visité, il y a un an, une partie de ces régions : il en est revenu émerveillé. […] nous y revenons. […] Dans une barque d’Orient S’en revenaient trois jeunes filles ; Trois jeunes filles d’Orient S’en revenaient en barque d’or ! […] À van Lerberghe revient l’honneur d’avoir créé ce théâtre d’angoisse. […] Ils en revinrent persuadés que l’amour de la France persistait tenacement sur la terre annexée.

1956. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre II. Lord Byron. » pp. 334-423

Ayant appris qu’il avait sa raison, elle le quitta, revint dans sa famille, et refusa de jamais le revoir. […] Lui-même il se range parmi les corrupteurs1263, et l’on voit bien vite que cette théorie n’est pas une improvisation échappée à la mauvaise humeur et à la polémique : il y revient. […] Cependant, dans les demeures de l’homme, il était devenu une créature — anxieuse et harassée, sombre et déplaisante, —  languissant comme un faucon sauvage dont l’aile est coupée, —  pour qui l’air sans bornes serait la seule patrie. —  Alors son accès lui revenait, et pour le dompter, —  aussi ardemment que l’oiseau emprisonné heurte — sa poitrine et son bec contre le treillage de fer — jusqu’à ce que le sang teigne son plumage ; —  ainsi la chaleur de son âme captive allait dévorant le sang de son cœur1268. […] Puis, comme elle devenait plus claire, —  ils levèrent leurs yeux et regardèrent — chacun la face de l’autre ; ils se virent, crièrent et moururent. —  Ils moururent d’épouvante par l’horreur de leur propre aspect1286. » IV Entre ces poëmes effrénés et funéraires, qui tous incessamment reviennent et s’obstinent sur le même sujet, il y en a un plus imposant et plus haut, Manfred, frère jumeau du plus grand poëme du siècle, le Faust de Gœthe. « Lord Byron m’a pris mon Faust, disait Gœthe, et l’a fait sien. […] Trop fort et partant effréné, voilà le mot qui à son endroit revient toujours : trop fort contre autrui et contre lui-même, et tellement effréné qu’après avoir employé sa vie à braver le monde et sa poésie à peindre la révolte, il ne trouve l’achèvement de son talent et le contentement de son cœur que dans un poëme armé contre toutes les conventions humaines et contre toutes les conventions poétiques.

1957. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1889 » pp. 3-111

Il revient de là-bas avec une espèce de griserie cérébrale, une furie de travail, aiguillonnée par la vue des originaux de Lamalou, me disant qu’il a eu cette année, des bonnes fortunes en ce genre, comme cela ne lui est jamais arrivé. […] Brachet qu’a rencontré Daudet à Lamalou, et de la conversation duquel il est revenu tout à fait toqué. […] Et la petite diligence jaune, me rappelle encore une de mes plus profondes émotions — c’était cette fois en rotonde, — je revenais tout seul, à douze ans, de mes premières vacances passées à Bar-sur-Seine, et j’avais acheté les livraisons à quatre sous du roman de Fenimore Cooper : Le Dernier des Mohicans. […] Puis, à quelques années de là, Lenoir obtenait le second prix au concours de Rome, était découragé, dégoûté du travail de l’École, allait passer à ses frais huit mois en Italie, puis revenait à Paris, où il obtenait une seconde, et enfin une première médaille aux Salons. […] Il parle comme autrefois, et semble, par miracle, être revenu à la lucidité de l’intelligence, à la clarté de la parole ; toutefois de son individu qui porte sur son front une grande fatigue, s’échappe une profonde mélancolie.

1958. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre septième. Les altérations et transformations de la conscience et de la volonté — Chapitre deuxième. Troubles et désagrégations de la conscience. L’hypnotisme et les idées-forces »

C’est une idée impulsive, une idée-force qui a été introduite dans le cerveau pendant le sommeil, puis oubliée par le sujet revenu à l’état de veille. […] Il nous semble au contraire que la demoiselle anglaise avait parfaitement conscience de chercher une adresse, et que cette adresse, par l’effet d’une surexcitation nerveuse, lui est revenue tout d’un coup à l’esprit. […] On suggère à une personne hypnotisée que, revenue à l’état normal, elle ne verra plus tel objet ou tel individu présent, et, effectivement, après son réveil, elle ne le voit plus. […] C’est ce qui paraît avoir eu lieu pour la dame américaine de Mac-Nish, qui, après un long sommeil, entrait dans une phase d’existence où elle se rappelait les phases analogues sans soupçonner les phases intercalées ; elle ne se rappelait ces dernières qu’une fois revenue à son premier état.

1959. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

. — Revenons donc, et essayons de faire voir que c’est de la féconde union du type grotesque au type sublime que naît le génie moderne, si complexe, si varié dans ses formes, si inépuisable dans ses créations, et bien opposé en cela à l’uniforme simplicité du génie antique ; montrons que c’est de là qu’il faut partir pour établir la différence radicale et réelle des deux littératures. […] Dans ce partage de l’humanité et de la création, c’est à lui que reviendront les passions, les vices, les crimes ; c’est lui qui sera luxurieux, rampant, gourmand, avare, perfide, brouillon, hypocrite ; c’est lui qui sera tour à tour Iago, Tartufe, Basile ; Polonius, Harpagon, Bartholo ; Falstaff, Scapin, Figaro. […] Corneille, ajoute-t-il, tesmoigne bien en ses Responses qu’il est aussi loing de la modération que du mérite de cet excellent avthevr. » Le jeune homme si justement et si doucement censuré ose résister ; alors Scudéry revient à la charge ; il appelle à son secours l’Académie Éminente : « Prononcez, ô mes Ivges, un arrest digne de vous, et qui face sçavoir à toute l’Europe que le Cid n’est point le chef-d’œuure du plus grand homme de Frâce, mais ouy bien la moins iudicieuse pièce de M.  […] S’il lui arrive trop rarement de les corriger, c’est qu’il répugne à revenir après coup sur une chose faite.

1960. (1907) Le romantisme français. Essai sur la révolution dans les sentiments et dans les idées au XIXe siècle

Mais il revenait toujours aux commodes délices de cette domesticité d’où il ne sortit qu’à la veille de ses trente ans. […] Il est temps de revenir à l’occupation solitaire de son âme. […] Puisqu’il est trop tard pour y revenir, il reste à Rousseau de réconcilier la justice avec l’institution politique. […] Ce sont deux infinis, ou, ce qui revient au même, deux zéros. […] était-ce la peine, pour y revenir, de tant avilir les tribuns et les rois et d’appuyer de tant d’arguments les instincts de destruction ?

1961. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Hommes et dieux, études d’histoire et de littérature, par M. Paul De Saint-Victor. »

Il semblait, en vérité, que ce jeune homme, lorsqu’il nous revint, avec son noble port, son profil pâle, son mouvement de lèvre un peu silencieux, un peu dédaigneux, fût un contemporain retrouvé des Capulets et des Montaigus.

1962. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — George Sand, Indiana (1832) »

Revenu à lui, il prétexte à son escapade un motif improvisé qui ne paraît pas trop chimérique.

1963. (1874) Premiers lundis. Tome I « J. Fiévée : Causes et conséquences des événements du mois de Juillet 1830 »

Le temps des fictions est passé ; si elles doivent revenir, laissez-leur le temps de se refaire. » Nous n’en voyons pas la nécessité, ni M. 

1964. (1875) Premiers lundis. Tome III « L’Ouvrier littéraire : Extrait des Papiers et Correspondance de la famille impériale »

On sort du collège, et, à peine sorti, on a déjà choisi son point de mire, son modèle dans quelque écrivain célèbre, dans quelque poëte préféré : on lui adresse son admiration, on lui porte ses premiers vers ; on devient son disciple, son ami, pour peu qu’il soit bon prince ; on est lancé déjà ; à sa recommandation peut-être, un libraire consent à imprimer gratis vos premiers vers ; un journal du moins les insère ; on y glisse de la prose en l’honneur du saint qu’on s’est choisi et à la plus grande gloire des doctrines dont on a le culte juvénile : comment revenir après cela ?

1965. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Réponse à M. Dubout. » pp. 305-316

Lemaître revient plusieurs fois sur sa « facilité à être dupé », sur l’état contristant de « son niveau intellectuel » et sur « cette inattention voisine de la sottise » qui le fait éclater en « furieux applaudissements » aux endroits où lui, Jules Lemaître, reste absolument froid. » Ici, je proteste très sérieusement.

1966. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dumas, Alexandre (1802-1870) »

Ce fut un four, comme on dirait aujourd’hui… Les cinq actes se déroulèrent au milieu d’un silence morne… Je ne suis jamais revenu d’une de mes premières représentations les plus bruyantes et les plus applaudies sans me rappeler le froid de cette grande salle… et sans me dire tout bas, pendant que mes amis me félicitaient : « C’est possible ; mais j’aimerais mieux avoir fait Charles VII qui n’a pas réussi ».

1967. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Régnier, Henri de (1864-1936) »

Remy de Gourmont M. de Régnier est un poète mélancolique et somptueux : les deux mots qui éclatent le plus souvent dans ses vers sont les mois or et mort, et il est des poèmes où revient, jusqu’à faire peur, l’insistance de cette rime automnale et royale… M. de Régnier sait dire en vers tout ce qu’il veut, sa subtilité est infinie ; il note d’indéfinissables nuances de rêve, d’imperceptibles apparitions, de fugitifs décors ; une main nue qui s’appuie un peu crispée sur une table de marbre, un fruit qui oscille sous le vent et qui tombe, un étang abandonné, ces riens lui suffisent, et le poème surgit, parfait et pur.

1968. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309

Scaramouche s’en alla en Italie et ne revint qu’en 1670.

1969. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « F.-A. Cazals » pp. 150-164

Il n’a pas le temps d’y revenir.

1970. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre III. L’analyse externe d’une œuvre littéraire » pp. 48-55

On aura soin de noter si l’auteur multiplie les verbes ou les adjectifs, s’il supprime les conjonctions ou les articles ; et surtout on remarquera les mots qui reviennent avec insistance.

1971. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 151-168

On y passe rapidement d’une matiere à l’autre ; on revient, après quelques écarts, à des objets déjà traités, & les regles particulieres sont confondues aves les principes généraux.

1972. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1824 »

La vérité revient partout, dans les mœurs, dans les lois, dans les arts.

1973. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 9, des obstacles qui retardent le progrès des jeunes artisans » pp. 93-109

L’envie d’augmenter sa fortune excite un poëte qui se trouve dans cette situation, sans que le besoin lui rabaisse l’esprit, ni l’oblige à courir après un vil salaire, comme ont fait les ouvriers mercenaires de tant de poëmes dramatiques, qui ne se soucioient gueres de la destinée de leurs pieces, attentifs uniquement à toucher l’argent qui devoit leur en revenir.

1974. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Paul de Saint-Victor » pp. 217-229

C’est mettre quelque chose dans nos âmes qui n’y était pas… Saint-Victor, qui nous apprend Eschyle aujourd’hui, dans son premier volume, devient, en vertu de la faculté caméléonesque du talent regardant le génie, une espèce d’Eschyle, éclosant et fleurissant dans les racines du vieux tragique immortellement épanoui, et tellement que si, par miracle, le vieux Eschyle revenait au monde et qu’il lût le commentaire de Paul de Saint-Victor, il dirait comme Galathée, sortie de son état de marbre et touchant la poitrine de l’idolâtre Pygmalion : « C’est encore moi ! 

1975. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Marie-Antoinette » pp. 171-184

Seulement, le vers plaisant et fameux : À mon gré le Corneille est joli quelquefois, nous revenait à la mémoire ; car il s’agissait ici d’un sublime encore plus touchant que celui du vieux Corneille.

1976. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XII. Marie-Antoinette, par MM. Jules et Edmond de Goncourt » pp. 283-295

Seulement le vers plaisant et fameux : À mon gré le Corneille est joli quelquefois, nous revenait à la mémoire, car il s’agissait ici d’un sublime encore plus touchant que celui du vieux Corneille.

1977. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Léopold Ranke » pp. 1-14

Ranke, dont le Protestantisme a subi l’action des doctrines philosophiques qui tendent à le remplacer, n’est pas même le fantôme d’Agrippa, cet homme qui vécut si fort, et qui s’étonnerait, s’il revenait au monde, que la question religieuse qui dominait les esprits des grands protestants du xvie  siècle, ne fût plus la question première pour les historiens, leurs successeurs.

1978. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Μ. Eugène Hatin » pp. 1-14

Il faut donc en revenir à cette question d’autorité qui doit primer toutes les questions de liberté dans les sociétés vivant en commun, mais en organisation cependant, et que le gouvernement de Napoléon III a posée en matière de presse.

1979. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Sismondi, Bonstetten, Mme de Staël et Mme de Souza »

Sismondi, — rendons-lui cette justice, — malgré son épaisseur, fut encharmé de ces conversations parisiennes, comme l’ours de Berne qui entendrait l’harmonica, et il n’oublia jamais cette sensation quand il fut revenu dans son pays.

1980. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IV. Saisset »

Saisset est d’une si profonde nullité dans sa partie affirmative, nous serons assez juste pour revenir et pour insister sur la valeur de la partie négative ou critique de son ouvrage.

1981. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VI. Jules Simon »

C’est à ce Dieu excessivement peu compliqué du déisme libre qu’il faut revenir.

1982. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXII. Philosophie politique »

Voici Bacon et Descartes, il est vrai, voici Spinosa, mais le néant revient : qu’est-ce que Thomas Smith et Thomas Morus, et Sidney, et Nedham, et Milton, Milton, comme philosophe ?

1983. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Chastel, Doisy, Mézières »

Secouée un moment de sa torpeur héréditaire par les événements de 1848 et 1849, cette vieille éclectique, qui avait compris qu’avec de l’éclectisme, aux jours de péril, on ne défendait pas grand-chose, a senti son éclectisme lui revenir à l’esprit et lui énerver le cœur dès que le péril a cessé.

1984. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Barthélemy Saint-Hilaire »

Le xviiie  siècle s’est conduit avec Mahomet comme s’il revenait des Croisades.

1985. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Vte Maurice De Bonald »

— mais d’un royaliste absolu et incompatible, qui croit à une vérité et qui ne veut pas que jamais — et quelles que soient les circonstances — cette vérité puisse mettre sa main pure dans la main souillée de l’erreur ; ce livre taillé à pic contre la révolution, les révolutionnaires, absolus comme l’auteur du livre est royaliste, le retourneront comme un argument formidable contre cette royauté détestée par eux, et que des secondes vues, aussi incertaines en France qu’en Écosse, croient voir poindre, comme un fantôme qui revient, à travers l’effrayante et vivante réalité que l’on appelle la République.

1986. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Vigny. Œuvres complètes. — Les Poèmes. »

Toutes ces choses, il faut les voir dans ce poème incroyable, que Raphaël essaierait peut-être de peindre, s’il revenait au monde, et où les traits pareils a ceux-ci tombent à travers des magnificences d’expressions radieuses, comme de blanches larmes divines : Puisque vous êtes beau, vous êtes bon sans doute !

1987. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Auguste de Chatillon. À la Grand’Pinte ! »

Cette idée d’une maison qu’il n’a pas, ce poète de si grande maison, revient sans cesse dans les vers de M. de Châtillon et y produit les plus adorables rêveries.

1988. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Henri Heine »

l’ironie, qui revient toujours !

1989. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Duranty » pp. 228-238

Duranty a dû étudier discrètement, mais profondément, c’est Stendhal, ce père de tous les réalistes, qui cravacherait ses bâtards s’il revenait au monde et qu’il pût les voir, et c’est encore plus que Stendhal, M. 

1990. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXV. Des éloges des gens de lettres et des savants. De quelques auteurs du seizième siècle qui en ont écrit parmi nous. »

Ses revenus étaient employés à encourager des talents pauvres, à faire des expériences utiles, à acheter des monuments rares, à récompenser des découvertes, ou à des voyages entrepris pour perfectionner des connaissances.

1991. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre V. Autres preuves tirées des caractères propres aux aristocraties héroïques. — Garde des limites, des ordres politiques, des lois » pp. 321-333

Si l’on considère ensuite les successions légitimes dans cette disposition de la loi des douze tables par laquelle la succession du père de famille revient d’abord aux siens, suis, à leur défaut aux agnats, et s’il n’y en a point, à ses autres parents, la loi des douze tables semblera avoir été précisément une loi salique pour les Romains.

1992. (1865) Introduction à l’étude de la médecine expérimentale

On doit, au contraire, comme nous le verrons bientôt, donner libre carrière à son imagination ; c’est l’idée qui est le principe de tout raisonnement et de toute invention, c’est à elle que revient toute espèce d’initiative. […] Revenons en quelques mots sur ce point fondamental. […] Je n’insiste pas davantage ici sur ce principe de la méthode expérimentale, parce que plus tard j’aurai l’occasion d’y revenir en donnant des exemples particuliers qui développeront ma pensée. […] Il importe de revenir ici un instant sur la nature de ces difficultés, ainsi que j’ai déjà eu l’occasion de le faire souvent dans mes cours20. […] Je reviendrai d’ailleurs plus loin sur cet important sujet.

1993. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

Je ne veux pas revenir ici sur les deux épisodes publiés des Bastions de l’Est, ou, comme tout grand artiste, M.  […] Et tout cela, on se garde de le prendre à la lettre, on sait que Chateaubriand avait pour revenir d’autres raisons, et que même cette histoire est probablement inventée. […] Il est revenu, il n’a pas quitté Flaubert. […] Mais j’aurai l’occasion de revenir là-dessus. […] Mais fermons cette parenthèse, et revenons à Mistral.

1994. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

C’est avec un vrai plaisir qu’on revient ensuite à M.  […] Il semble que le monde ancien revient à la vie pour nous charmer. […] Voici un passage caractéristique du récit où Oisin revient de l’Île de l’oubli. […] Et pourtant il pourrait se faire que s’il revenait sur terre, et qu’il nous rendît visite, il eût quelque chose à dire à M.  […] Peut-être vaut-il mieux que Chuang-Tzù ne puisse pas revenir ici-bas.

1995. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Littré. »

Quand, après onze ans d’absence, il revint à terre, ayant quitté le service, le 18 Brumaire avait sonné ou allait sonner : la lutte des principes expirait. […] Il revenait littéralement chargé et accablé de livres. […]  » Pressé encore, sous la République, d’accepter je ne sais quelle fonction, et comme, sur un premier refus, on lui recommandait d’y réfléchir : « Oui, j’y réfléchirai, dit-il, et assez longuement pour donner à la monarchie le temps de revenir.

1996. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

Mais il revenait toujours, malgré les offres de ces princes et de ces peuples, dans le petit royaume de Lou sa patrie. […] « 2º La justice qui donne », dit Confucius en l’expliquant, « à chaque citoyen de la société ou de l’empire ce qui lui revient légitimement sans favoriser ni déshériter personne de sa part de droits. […] « Mes forces défaillent », lui dit-il, « et ne reviendront peut-être jamais. » Il laissa couler sans affectation de stoïcisme ses larmes, concession à la nature ; puis, reprenant : « Ô mon cher Tsée ! 

1997. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

Puis les années désastreuses pour les vignobles se sont succédé pendant une période de dépense sans revenu. […] Il revenait, à l’âge de soixante-huit ans, d’un long voyage entrepris, contre l’avis de ses ministres, pour inspecter les provinces les plus éloignées et les plus arriérées de l’empire. […] J’y reviendrai, mais je vais vous le dire en deux mots : c’est que, à l’exception de leur histoire, la littérature de la Chine est pauvre et médiocre ; ils n’ont que de la raison et peu d’imagination.

1998. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

Rome se présente la première : les papes, tantôt inspirés par le génie de leur pontificat, tantôt égarés par une ambition mondaine et en disproportion avec leur puissance italienne, tantôt asservis à la pression armée de Naples, de l’Espagne, de l’Autriche, de Venise, de la Toscane, de la France, continuent de régner à Rome : s’ils en sont momentanément dépossédés, ils y reviennent après de courtes éclipses. […] Revenus plus irrités et plus forts pour y venger leurs compatriotes massacrés, ils s’emparèrent de Nicosie, capitale de Chypre, et ils épargnèrent généreusement les femmes et les filles des Cypriotes tombées dans leurs mains. […] Il acheta l’île de Corse, et en donna les revenus par hypothèque à la banque de Gênes.

1999. (1860) Cours familier de littérature. X « LVe entretien. L’Arioste (1re partie) » pp. 5-80

« Il a été donné au seul Arioste, continue-t-il, d’aller et de revenir des descriptions les plus terribles aux peintures les plus gracieuses, et de ces peintures, à la morale la plus sage. […] si j’avais été une Lucrèce Borgia ou une Éléonore d’Este, s’écria la comtesse Léna, j’aurais voulu donner à ces deux divins poètes la moitié de mon revenu pour que l’un me fît pleurer le matin et que l’autre me fît sourire le soir ! […] Il allait la revoir à Florence toutes les fois qu’il traversait la Toscane pour aller à Rome ou pour en revenir, dans les ambassades dont il fut honoré par les princes de Ferrare auprès des papes et surtout de Jules II et de Léon X.

2000. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (3e partie) » pp. 193-271

Une fois ces objections écartées, Aristote revient à son sujet, et il recherche comment on peut concevoir qu’un mouvement soit éternel. […] « Dans le nombre des quadrupèdes sauvages, la biche n’est pas un des moins remarquables par sa prudence : soit lorsqu’elle dépose ses petits auprès des chemins, parce que les hommes qui les fréquentent en écartent les animaux féroces, soit lorsqu’elle dévore les enveloppes de ses petits aussitôt après les avoir mis bas, qu’elle court au séséli, en mange, puis revient à eux. […] Ils ont contribué tous à amener la science où elle en est ; et ce n’est qu’un acte de gratitude que d’assigner à chacun la part qui leur revient dans cette œuvre commune.

2001. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre troisième »

L’honneur de ce premier essor de l’esprit français revient au grand roi saint Louis. […] Il revient sur sa pauvreté, sur sa naissance, sur sa pauvre petite extrace : son père, son aïeul, étaient pauvres : Pauvreté tous nous suyt et trace. […] Le refrain en est comme la note sensible à laquelle tout revient : Je cognois bien mouches en laict ; Je cognois à la robe l’homme ; Je çognois le beau temps du laid ; Je cognois au pommier la pomme ; Je cognois l’arbre à voir la gomme ; Je cognois quant tout est de mesmes ; Je cognois qui besogne ou chomme ; Je cognois tout, fors que moy-mesmes.

2002. (1890) L’avenir de la science « XVII » p. 357

Qu’on tourne le problème sous toutes ses faces, on en reviendra là. […] Mais aux époques où l’État n’ayant aucune croyance dit à tout le monde : « Je n’entends rien en théologie, croyez ce qu’il vous plaira », il ne doit salarier (alors seulement naît ce mot ignoble) aucun culte, ou, ce qui revient à peu près au même, il doit les salarier tous. […] Quand un fleuve débordé s’avance, on peut élever les digues pour arrêter sa marche, mais le flot monte toujours ; on travaille, on s’empresse, des ouvriers actifs réparent toutes les fissures, mais le flot monte toujours jusqu’à ce que le torrent surmonte l’obstacle, ou bien que, tournant la digue, il revienne par une autre voie inonder les champs qu’on voulait lui défendre.

2003. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XV. La littérature et les arts » pp. 364-405

S’ils ne reviennent que rarement au pinceau après l’avoir quitté, ils retournent avec prédilection aux tableaux des autres ; ils ont contribué autant que personne à mettre ou à remettre en vogue l’art du xviiie  siècle français et celui du Japon. […] Si leurrer quelqu’un signifie le tromper par l’appât d’une fausse espérance, c’est que le leurre était primitivement un morceau de cuir rouge, en forme d’oiseau, qui servait à rappeler le faucon, quand il ne revenait pas droit sur le poing de son maître. […] Les fillettes mettent des épingles dans un rond, et avec une balle qui, lancée contre le mur, revient sur le rond, elles essaient d’en faire sortir les épingles ; celle qui réussit à regagner ainsi sa mise a « retiré son épingle du jeu ».

2004. (1909) De la poésie scientifique

L’on est revenu aux thèmes du Romantisme, à l’anecdote égotiste sentimentale, exprimés par le vers le plus commodément classique dont la mélopée contente si directement l’oreille, élue comme suprême raison par Sully-Prudhomme  qu’il n’est quasi plus nécessaire d’écouter pour entendre : dernier mot du moindre-effort… Et M.  […] Kahn revint d’Algérie à Paris, d’où il était parti pour quatre années il ne rapportait que quelques vers alexandrins, très classiques et de cette monotonie qu’il garda malgré tout, et il possédait plusieurs poèmes inédits de son ami Jules Laforgue. […] Pour la première fois depuis les épopées cosmiques du Mexique et de l’Asie et le livre de Lucrèce, la Poésie revient à un plan de spéculations envisageant (maintenant avec la profonde émotion de certitudes scientifiques et leurs hypothèses) la destinée de l’homme en union avec le destin universel.

2005. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

Tous ces efforts ne suffisoient pas pour faire revenir le public sur le compte des anciens. […] Il est vrai que Perrault ne l’avoit imaginé que pour faire revenir de la grande admiration pour les Grecs & les Latins. […] ceux de ridicule, d’impertinence, de témérité aveugle, d’ignorance, de folie, d’absurdité, reviennent continuellement.

2006. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

À la fin de l’année 1826, Victor réclamait au vicomte de La Rochefoucauld une augmentation de la part qui lui revenait sur ces fonds : depuis que ma pension a été accordée, écrivait-il, « quatre ans se sont écoulés et si ma pension est restée ce qu’elle était, j’ai eu du moins la joie (qui ne le réjouissait pas) de voir la bonté du roi augmenter les pensions de plusieurs hommes de lettres de mes amis et dont quelques-uns la dépassent de plus du double. […] Les caprices du riche sont les meilleurs revenus du pauvre. […] Déjà on commence à revenir de cette exubérance d’admiration forcée ; et l’on arrivera bientôt à considérer ces jours d’enthousiasme et d’apothéose, comme un moment de folie inexplicable.

2007. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIIe entretien. I. — Une page de mémoires. Comment je suis devenu poète » pp. 365-444

Il en a été autrement ; il est trop tard pour revenir sur ses pas : sic voluere fata  ! […] Mais revenons aux circonstances qui me prédisposèrent moi-même à la poésie. […] Revenons à nos courses silencieuses dans les gorges du Bugey.

2008. (1926) L’esprit contre la raison

Avec ce poète, Saint-John Perse, revenu des pays du Soleil levantx , des hommes dévoués à l’esprit et qui ne veulent plus des hochets anecdotiques avec quoi on a tenté de les amuser, répètent : Aux ides pures du matin que savons-nous du songe, notre aînesse ? […] À ce compte-là, des hommes de la trempe d’un Rousseau, d’un Luther seraient quantité négligeable et, contre eux, auraient raison les cuistres qui ont mis des siècles à n’en point revenir d’une telle franchise, d’une telle audace spirituelle. […] Ce développement sur les peintres surréalistes et la vue libérée présente les caractéristiques de l’écriture à la fois lyrique et critique des surréalistes ; l’idée du tableau comme ouverture creusée dans le mur du réel revient chez Breton, au début du Surréalisme et la peinture ; la porte qui livre passage à Crevel est devenue une fenêtre « dont mon premier souci est de savoir sur quoi elle donne, autrement dit si, d’où je suis, « la vue est belle » […]. » cc.

2009. (1889) Les artistes littéraires : études sur le XIXe siècle

Il revient simplement à la doctrine antique et biblique : à ses yeux, « la femme est une belle esclave destinée à nos plaisirs, un hochet plus intelligent que s’il était d’ivoire ou d’or ». […] Un groupe circonscrit d’idées, profondes il est vrai, mais toujours identiques à elles-mêmes, reviennent toujours exprimées avec une netteté parfaite, et sans qu’il nous ait été accordé d’assister à leur genèse. […] La même formule revient sans cesse sous la plume du maître, soit en des termes identiques, soit avec des variantes. […] Il voulait que l’auteur revînt « à la vie, à ce qui est du domaine et de la portée de tous, à ce que notre époque désire le plus et qui peut l’émouvoir sincèrement ou la charmer ». […] Une courte explication ne semble pourtant pas inutile avant de revenir à Flaubert et à ses romans modernes ; sans les mettre d’abord directement en cause, elle aidera par la suite à les comprendre mieux.

2010. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre IV. Le mécanisme cinématographique de la pensée  et l’illusion mécanistique. »

Cela revient à dire que le physique est du logique gâté. […] Mais il importe d’y revenir une dernière fois, pour dissiper les malentendus. […] J’en reviens toujours à mon verre d’eau sucrée 105 : pourquoi dois-je attendre que le sucre fonde ? […] Mais, dans un cas comme dans l’autre, c’est à un spinozisme ou à un leibnizianisme incomplets qu’on revient. […] Mais déduire cette forme, directement, de l’Être global qu’elle est supposée manifester, c’est revenir au Spinozisme.

2011. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre premier. Mécanisme général de la connaissance — Chapitre II. De la rectification » pp. 33-65

Alors un mot du peintre nous est revenu, et là-dessus elle a reculé encore, au-delà d’une limite presque précise, celle que marque l’image des feuilles vertes et que désigne le mot printemps. […] J’ai vu cent fois cette pendule que je me figure ; j’ai entendu ou lu mille fois, dix mille fois, ces paroles mentales qui roulent dans mon esprit ; j’ai remarqué trente ou quarante fois le geste d’étonnement, le sourire de plaisir, l’accent de colère que j’imagine ; la preuve en est qu’ils me reviennent ; si je sais, c’est que je me souviens.

2012. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXVIIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (3e partie) » pp. 5-56

Je reviendrai dans un an sur ces aberrations de J. […] Quand nous traiterons de la philosophie (ce que nous ferons l’année prochaine), nous reviendrons sur ce bel exorde de religion dite naturelle.

2013. (1892) Boileau « Chapitre V. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » (Fin) » pp. 121-155

De même, selon les idées de Boileau, déterminées par la tradition gréco-romaine, on ne doit pas écrire l’épopée, ni la tragédie, ni la comédie en prose : ne savons-nous pas les colères de Voltaire, quand il entendait parler d’un Maillard ou Paris sauvé, en prose, et qu’aussitôt après la mort de Molière, les comédiens firent mettre son Don Juan en méchants vers par Thomas Corneille, pour ne pas donner au public cinq grands actes d’admirable prose, à laquelle on fut cent cinquante ans à revenir ? […] Nous n’en reviendrons pas pour cela à la réglementation rigoureuse, et par là même arbitraire, de Boileau.

2014. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre IV. Racine »

Hormis la révélation de certaines résistances du goût public sur lesquelles nous reviendrons, nulle question de doctrine ou d’art n’est enveloppée dans es attaques ; et l’étude des pamphlets dirigés contre Racine n’a qu’un intérêt anecdotique. […] Peintre de la passion, il réagit contre Quinault sans revenir à Corneille.

2015. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quinzième. »

Tout cela est léger, glisse, caresse en passant, et s’oublie, non sans nous laisser le désir d’y revenir. […] C’est l’avantage de la fresque sur la peinture à l’huile, si poétiquement exprimé par Molière : La paresse de l’huile, allant avec lenteur, Du plus tardif génie attend la pesanteur   ; Et sur cette peinture on peut, pour faire mieux, Revenir quand on veut, avec de nouveaux yeux.

2016. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 août 1885. »

Telles, les pensées qui me revinrent, lorsque j’eus lu l’effarant poème en prose d’Akedysseril, — une histoire simple, très humaine et philosophique, une œuvre de Réel Rêve comme Tristan, — et qu’il faut, ici, saluer, œuvre Wagnérienne, — non que l’auteur ait songé, l’écrivant, un rapport aux poèmes de Wagner, — mais parce que, suivant, consciemment ou inconsciemment, la voie ouverte par notre Maître, — le comte de Villiers de l’Isle-Adam, en cette éblouissante merveille, nous a donné les émotions d’apparitions et de musiques mystiquement idéales, et vraies, par lui vécues. […] Tannhaeuser et Lohengrin revenaient chaque quinzaine au répertoire ; la grâce exquise de madame Mallinger — elle jouait si bien qu’on ne s’apercevait pas qu’elle n’avait plus de voix — faisait accepter deux ou trois fois dans la saison les Maîtres chanteurs de Nuremberg ; mais l’année précédente, on n’avait pu exécuter que deux fois Tristan et Iseult, que le public habituel de l’Opernhaus trouvait trop long ; et, quant à la tétralogie, on en parlait comme d’une grosse erreur, à travers les opuscules de M. 

2017. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 457-512

Qu'on en revienne donc à son pinceau séducteur, qui peut être regardé, entre ses mains, comme une baguette magique ; & qu'à ce titre on lui donne le premier rang parmi les Poëtes tragiques de ce Siecle, en réservant toutefois à Crébillon le droit de réclamer contre cette décision, parce qu'il a fait Electre, Atrée & Rhadamiste, qui annoncent le vrai génie de la Tragédie. […] Pourquoi systématiser sans principes, moraliser sans mœurs, dogmatiser sans mission, rétracter dans un temps ce qu'on a avancé dans un autre, y revenir ensuite après les désaveux les plus formels ?

2018. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur de Latouche. » pp. 474-502

La censure biffa le passage ; M. de Latouche revint dans la soirée au journal, reprit sa phrase et la remit sous-main sans en rien dire. […] La manière, en effet, y revient vite et gâte tout. — M. de Latouche avait coutume de dire de Mme Sand par malice, et pour indiquer que son talent, comme celui de toutes les femmes, avait besoin, si grand qu’il fût, d’une initiative extérieure : « C’est un écho qui double la voix. » Il se flattait d’avoir été, à un moment, cette voix.

2019. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre troisième. La reconnaissance des souvenirs. Son rapport à l’appétit et au mouvement. »

Il ne suffit pas de mouvoir un kaléidoscope pour produire la conscience du mouvement et du changement, même si ses dessins reviennent à intervalles réguliers. […] Plus tard, le sentiment de reconnaissance se subtilise et s’applique à des objets plus indifférents, mais il conserve toujours cet élément actif d’une énergie facilement déployée, qui va et revient d’un terme à l’autre sans heurt et sans secousse.

2020. (1899) Esthétique de la langue française « La métaphore  »

Hebebock est le nom allemand de la chèvre mécanique que les Anglais confondent avec la grue (crane) ; chèvre revient en espagnol, cabria, et en portugais, cabrite. […] Je crois que cela revient à dire que tous les cerveaux humains sont des horloges très compliquées et très fragiles, mais toutes construites sur le même plan et douées des mêmes rouages.

2021. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre III. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire sacrée & ecclésiastique. » pp. 32-86

Il revint dans la suite de fes préjugés au sujet de cette fable si ridiculement inventée ; mais Vignoles donna une nouvelle édition de son ouvrage en 1736. en deux vol. […] Lisan revint tout d’un coup, dit le P.

2022. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre III : Règles relatives à la distinction du normal et du pathologique »

La question est de la plus grande importance ; car de la solution qu’on en donne dépend l’idée qu’on se fait du rôle qui revient à la science, surtout à la science de l’homme. […] Mais d’abord — nous aurons plus loin à revenir sur ce point — il n’est pas du tout démontré que chaque état de l’organisme soit en correspondance avec quelque état externe.

2023. (1913) La Fontaine « II. Son caractère. »

Il s’écarte de son auberge parce qu’il lisait Tite-Live ; il perd complètement d’abord la notion de l’heure, puis son chemin, et il s’adresse, en croyant parfaitement revenir au gîte, à une autre auberge que celle où il était descendu, etc. […] quand reviendront de semblables moments ?

2024. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « II. M. Capefigue » pp. 9-45

Capefigue ne défend pas uniquement Mme Du Barry contre ceux qui l’attaquent, il se défend de la défendre… Premier mouvement d’un esprit qui s’ébranle pour revenir peut-être, mais, tentative inutile ! […] Pour ceux-là, en effet, nous comprenons très bien qu’incessamment ils y reviennent, qu’ils essaient d’en recommencer la chronique glorieuse, selon eux, ou charmante, qu’ils expriment jusqu’à la dernière goutte le suc enivrant et mortel de ce fruit monstrueux et empoisonné.

2025. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Michelet » pp. 167-205

À dater du livre de la Femme, la Critique a dû constater en lui un affaiblissement qui commence, une lassitude, le pas en arrière qu’on ne fait pas pour revenir en avant, sans un phénomène ! […] Devait-il s’essuyer enfin de toute cette physiologie dans laquelle il avait l’esprit et les mains, et revenir à l’Histoire, cette grande Pureté ?

2026. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre II. L’âme et le corps »

Je ferme donc la parenthèse que j’aurais pu me dispenser d’ouvrir, et je reviens à ce que je disais d’abord, à l’impossibilité d’appeler scientifique une thèse qui n’est ni démontrée ni même suggérée par l’expérience. […] L’idée est un arrêt de la pensée ; elle naît quand la pensée, au lieu de continuer son chemin, fait une pause ou revient sur elle-même : telle, la chaleur surgit dans la balle qui rencontre l’obstacle.

2027. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre II. La qualité des unités sociales. Homogénéité et hétérogénéité »

Que les individus avec lesquels nous vivons en société soient au contraire essentiellement différents, nous ferons plus naturellement le départ entre ce qui revient à la collectivité et ce qui appartient à la personnalité. […] En ce sens la solidarité qui naît de la différence des individus a pour condition une solidarité autre, qui naît précisément de leurs ressemblances « Pour que les unités sociales puissent se différencier, il faut d’abord qu’elles se soient attirées et groupées en vertu des ressemblances qu’elles présentent118. » Ajoutons que pour qu’elles veuillent rester groupées et cherchent un ordre social qui fasse à chacune sa juste part, il faut que certaines ressemblances aient continué de les unir et, comme le Dieu de Descartes recrée à chaque moment le monde, recréent à chaque moment l’association : le départ de ce qui revient à chaque individualité ne peut être effectué que par des individualités qui s’entendent, c’est-à-dire qui ont quelque chose de commun.

2028. (1773) Discours sur l’origine, les progrès et le genre des romans pp. -

Revenons aux Romanciers Grecs, ou du moins à ceux qui ont écrit dans cette langue. […] Le mauvais goût ressemble à ces plantes parasites que le cultivateur ne cesse d’arracher, & qui ne cessent de revenir sans avoir besoin de culture.

2029. (1874) Premiers lundis. Tome I « Victor Hugo : Odes et ballades — II »

Mais, sensible et ardent comme il est, la vue d’une belle conception le met hors de lui ; il s’élance pour la saisir, et s’il ne l’a pas enlevée du premier coup à son gré, il revient sur ses traces, s’agite en tous sens et se fatigue longuement autour de la même pensée, comme autour d’une proie qui lui échappe.

2030. (1874) Premiers lundis. Tome I « Espoir et vœu du mouvement littéraire et poétique après la Révolution de 1830. »

Nous n’essaierons pas ici d’aborder ces mystères d’avenir dans toute leur vague étendue, nous y reviendrons souvent par quelques points ; aujourd’hui, nous bornant à ce qui concerne le mouvement littéraire et poétique proprement dit, nous tâcherons de montrer dans quel sens nous concevons le changement inévitable que l’art va subir et pour lequel il est mûr.

2031. (1874) Premiers lundis. Tome II « Alexis de Tocqueville. De la démocratie en Amérique. »

L’expérience força bientôt de revenir à deux Chambres.

2032. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre II. Le Rire » pp. 28-42

Voyez cet Anglais morose qui vient déjeuner chez Tortoni, et y lit d’un air ennuyé, et à l’aide d’un lorgnon, de grosses lettres qu’il reçoit de Liverpool, et qui lui apportent des remises pour cent vingt mille francs ; ce n’est que la moitié de son revenu annuel ; mais il ne rit de rien : c’est que rien au monde n’est capable de lui procurer la vue du bonheur, pas même sa place de vice-président d’une société biblique.

2033. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre III. Du récit des faits. — Antécédents et conséquents. — Causes et effets »

Elle avait vu chaque année ses parents, ses amis courir aux armées d’Allemagne et de Flandre, et plus d’un n’était pas revenu.

2034. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre IV. Unité et mouvement »

On a beau savoir à fond la chose, et où elle se termine : on ne trouve pas l’idée et la phrase de la fin, celles qui doivent achever l’impression et conclure le discours ; on reprend son propos, on revient sur ses pas, on change un peu sa direction, sans pouvoir tomber juste au but.

2035. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre II. La tragédie »

Nous aurons à y revenir pour indiquer les causes qui ont fait de l’œuvre de Ducis un remarquable cas d’avortement littéraire.

2036. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXI. Le littérateur chez les peintres » pp. 269-282

Je suis sûr qu’ils reviendront à la traduction la plus franche du vu.

2037. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XX. Opposition contre Jésus. »

Il montre bien aux pharisiens qu’avec leurs traditions ils altèrent gravement le mosaïsme ; mais il ne prétend nullement lui-même revenir à Moïse.

2038. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

Maintenant, il est nécessaire de revenir sur la société des femmes d’élite, durant les dix années que nous venons de parcourir, d’en reconnaître l’état et de voir ses progrès.

2039. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — II. La versification, et la rime. » pp. 257-274

La Faye revint à la charge.

2040. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « VII »

Nul danger pour eux de tomber dans l’imitation servile, parce qu’en effet « il est aussi impossible de revenir au style d Homère que de reprendre l’arc et le bouclier ».

2041. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VIII. Mme Edgar Quinet »

Quinet, le grand patriote, le grand exilé et le grand revenu ; le grand homme et le grand mari dont elle est la grande femme, car on doit communiquer de sa grandeur à sa moitié, quand on est si grand !

2042. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les Kœnigsmark »

Depuis le maréchal Christophe-Jean, qui fut le fondateur de cette dynastie romanesque et un peu brigande des Kœnigsmark, jusqu’à ce comte Charles-Jean qui, au xviie  siècle, se, battit contre les Turcs sur un vaisseau qui sauta, et, après avoir sauté avec le vaisseau, revint à la nage se battre encore, exploit à la Roland pour lequel l’ordre de Malte le fit chevalier, quoiqu’il fût protestant, — par un crime d’admiration que la gloire même n’excuse pas, — vous n’avez jamais en tous ces hommes qu’un type connu, le type des héroïques soudards de la guerre de Trente Ans, de ces derniers capitaines d’aventure dont le casque a rayonné sur les champs de bataille du monde.

2043. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Joseph de Maistre »

II Nous ne reviendrons donc pas sur cette physionomie.

2044. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Royalistes et Républicains »

Pour qu’on revienne avec goût à ce genre de littérature, qui vieillit comme la politique elle-même, c’est-à-dire plus vite que les autres choses humaines, il ne faut rien moins que du génie.

2045. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Taine » pp. 231-243

« Il y a peut-être moins de génie — dit-il — dans Macaulay que dans Carlyle, mais quand on s’est nourri pendant quelque temps de ce style exagéré et démoniaque, de cette philosophie extraordinaire et maladive, de cette histoire grimaçante et prophétique, de cette politique sinistre et forcenée, on revient volontiers à l’éloquence continue, à la raison vigoureuse, aux prévisions modérées, aux théories prouvées du généreux et solide esprit que l’Europe vient de perdre, qui honorait l’Angleterre et que personne ne remplacera. » Certes, je n’accepte nullement, pour mon compte, ce jugement sur Macaulay, qui tient probablement à une idée préconçue que M. 

2046. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Antoine Campaux » pp. 301-314

cet homme, qui a passé toute une vie haletante et balancée entre deux condamnations à mort, comme le pendu, qu’il faillit bien être, au bout de sa corde dans les airs, est revenu deux fois à cette forme de testament fatale pour sa pensée, et antithèse que l’on comprend très bien de la part de ce hors-la-loi, de ce communiste du xve  siècle, mi-parti de mendiant un peu trop brusque et de voleur un peu trop gai.

2047. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Vauvenargues » pp. 185-198

Si Vauvenargues était revenu aux idées qu’il exprime dans sa Méditation sur la foi, par exemple, Voltaire eût pensé vite comme le Régent.

2048. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Henri de L’Épinois » pp. 83-97

Né de l’aumône ramassée dans le sang des martyrs, — car les premiers Fidèles, au temps des persécutions et jusque dans les catacombes, portaient leurs offrandes aux évêques et aux prêtres, « et, outre les objets mobiliers, — dit M. de L’Épinois, — ils donnaient des biens territoriaux dont les revenus servaient à l’entretien des clercs », — ce gouvernement temporel ne cessa jamais de représenter la justice, la miséricorde et l’action morale sur la terre.

2049. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « A. Grenier » pp. 263-276

Au xviie  siècle, sous un régime d’idées et de mœurs· redevenues chrétiennes, la grande question revint, mais par un angle.

2050. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « X. Doudan »

Il est, dans ses lettres, revenu cent fois, et toujours adorablement, à cette idiosyncrasie de son esprit.

2051. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Mademoiselle de Condé »

Mademoiselle de Condé se retira en Lithuanie ; mais, avec la permission de ses supérieures, elle rejoignit en Angleterre son père et son frère, après neuf années de séparation… Seulement, toujours religieuse, plus religieuse encore que fille et sœur, elle entra, là, dans un couvent de Bénédictines, qu’elle ne quitta que pour revenir en France, où elle fut nommée Supérieure de l’Ordre du Temple sous le nom de Marie-Joseph de la Miséricorde.

2052. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XV. Vauvenargues »

Si Vauvenargues était revenu aux idées qu’il exprime dans sa Méditation sur la foi, par exemple, Voltaire eût pensé vite comme le Régent.

2053. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « A. Dumas. La Question du Divorce » pp. 377-390

Cette affreuse question du divorce, qui a pour solution de violer la famille par la démocratie et de laisser la démocratie dans le ventre qu’elle a violé ; cette question révolutionnaire, qui est toujours opiniâtrement revenue aux jours les plus néfastes, — les lendemains des jours où la démocratie avait gagné une bataille de plus ; — cette question révolutionnaire n’est peut-être pas le dernier mot de la démocratie, mais c’est, à coup sûr, l’avant-dernier ; car, après la famille, qu’y aura-t-il à démocratiser encore ?

2054. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Georges Caumont. Jugements d’un mourant sur la vie » pp. 417-429

Cette idée, qui revient du fond de l’être comme le souffle qui sert à respirer, fouette éternellement le négateur, comme un vent de tempête.

2055. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Gustave D’Alaux »

Eh bien, nonobstant cette autorité, quand l’historien de Soulouque nous étale les hideuses et sanguinaires bêtises qui se prélassent là-bas dans des oripeaux de gouvernement ou un gouvernement d’oripeaux, le fameux mot du sceptique revient involontairement à la pensée : « Je crois à l’histoire, mais je n’y étais pas ! 

2056. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Gérard Du Boulan »

Ce n’est pas lui qui, d’une France anarchique, brutale, corrompue, avide, n’ayant, au sortir de la Fronde, comme il le dit, qu’une pistole d’Espagne à la place du cœur, a fait une France monarchique et forte, qui se reprend à sa tradition, à l’obéissance, à l’honneur, et à l’amour — revenus enfin à travers le Roi !

2057. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Charles Baudelaire. Les Fleurs du mal. »

Cet effet, sur lequel il importe beaucoup de revenir, gardons-nous bien de l’énerver.

2058. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Catulle Mendès »

» On ne l’entend pas ici, mais on le lit… et ce n’est qu’à la réflexion et quand on a refermé ce livre, comme on referme une solfatare, que le sens critique revient au lecteur qui le juge pour ce qu’il vaut, c’est-à-dire comme un tour de force exécuté dans le faux par un talent qui pouvait s’y tuer et qui n’en meurt pas, — du moins de cette fois, car on ne jouerait pas longtemps impunément à ce jeu.

2059. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Mm. Jules et Edmond de Goncourt. » pp. 189-201

Ces Messieurs, les seuls fidèles que le dix-huitième siècle ait produits, sont revenus à leur dix-huitième siècle.

2060. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Théophile Gautier. » pp. 295-308

Gautier revient à chaque pas, dans son roman du Capitaine Fracasse, sur l’impression si connue que causent les vieilles tapisseries que le vent remue, que la lune éclaire et que l’ombre noie, dans les salles vides des châteaux déserts.

2061. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre IX. Suite des éloges chez les Grecs. De Xénophon, de Plutarque et de Lucien. »

C’est celle d’un vieillard plein de sens, accoutumé au spectacle des choses humaines, qui ne s’échauffe pas, ne s’éblouit pas, admire avec tranquillité et blâme sans indignation ; sa marche est mesurée, et il ne la précipite jamais : semblable à une rivière calme, il s’arrête, il revient, il suspend son cours, il embrasse lentement un terrain vaste ; il sème tranquillement, et comme au hasard sur sa route, tout ce que sa mémoire vient lui offrir ; enfin partout il converse avec son lecteur : c’est le Montaigne des Grecs ; mais il n’a point comme lui cette manière pittoresque et hardie de peindre ses idées, et cette imagination de style que peu de poètes même ont eue comme Montaigne.

2062. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Il conseille d’en revenir aux vieux moyens, à l’exil et à la confiscation. […] Quand il revint au bout de trois jours, il paraissait fort troublé ; le roi lui en demanda la raison. […] Un jour qu’elle s’en était allée dans la forêt avec Godefroid, elle revint seule et ne put dire ce que son frère était devenu, parce qu’elle ne le savait point. […] Dans un an devait revenir, sanctifié par les vertus du Saint-Graal, ton frère que tu croyais mort… S’il revient plus tard, quand je serai loin de lui dans la vie, donne-lui ce cor, cette épée, cet anneau. […] Pour le coup, je n’en revenais pas je faisais les plus folles hypothèses pour imaginer comment une femme ressemble à un pistolet.

2063. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre IV. La philosophie et l’histoire. Carlyle. »

À son avis, les grands hommes, rois, écrivains, prophètes et poëtes, ne sont grands que par là. « Le caractère de tout héros, en tout temps, en tout lieu, en toute situation, est de revenir aux réalités, de prendre son point d’appui sur les choses, non sur les apparences des choses1414. » Le grand homme découvre quelque fait inconnu ou méconnu, le proclame ; on l’écoute, on le suit, et voilà toute l’histoire. […] On ne peut souffrir un homme qui divague, se répète, revient sur les bizarreries et les exagérations qu’il a déjà osées, s’en fait un jargon, déclame, s’exclame, et prend à tâche, comme un mauvais comédien ampoulé, de nous faire mal aux nerfs. —  Enfin, quand ce genre d’esprit rencontre dans une âme orgueilleuse des habitudes de prêcheur triste, il produit les mauvaises manières. […] Si on l’applique à l’homme, on arrive à considérer les sentiments et les pensées comme des produits naturels et nécessaires, enchaînés entre eux comme les transformations d’un animal ou d’une plante ; ce qui conduit à concevoir les religions, les philosophies, les littératures, toutes les conceptions et toutes les émotions humaines comme les suites obligées d’un état d’esprit qui les emporte en s’en allant, qui, s’il revient, les ramène, et qui, si nous pouvons le reproduire, nous donne par contre-coup le moyen de les reproduire à volonté. […] Nous avons pour aristocratie des marchands rapaces qui réduisent leur vie au calcul du prix de revient et du prix de vente, et des amateurs oisifs dont la grande préoccupation est de bien garder le gibier de leurs terres. […] Il y a peut-être moins de génie dans Macaulay que dans Carlyle ; mais, quand on s’est nourri pendant quelque temps de ce style exagéré et démoniaque, de cette philosophie extraordinaire et maladive, de cette histoire grimaçante et prophétique, de cette politique sinistre et forcenée, on revient volontiers à l’éloquence continue, à la raison vigoureuse, aux prévisions modérées, aux théories prouvées du généreux et solide esprit que l’Europe vient de perdre, qui honorait l’Angleterre, et que personne ne remplacera.

2064. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232

On voit, dans le cinquième acte, Camma et Sinorix, revenus du temple où ils ont été mariés ; on sait bien que ce ne peut pas là être une fin ; on n’imagine point où tout cela aboutira, et d’autant moins, que Camma apprend à Sinorix qu’elle sait son plus grand crime, dont il ne la croyait pas instruite, et que quoiqu’elle l’ait épousé, elle n’a rien relâché de sa haine pour lui. […] Et quand Mithridate revient mourant, c’est pour dire : Le ciel n’a pas voulu qu’achevant mon dessein, Rome en cendres me vît expirer dans son sein : Mais au moins quelque joie en mourant me console ; J’expire environné d’ennemis que j’immole ; Dans leur sang odieux j’ai pu tremper mes mains, Et mes derniers regards ont vu fuir les Romains. […] Si Oreste fait un si grand effet, quand il revient devant Hermione après avoir assassiné Pyrrhus par ses ordres, c’est qu’il a été aveuglé par l’amour, et qu’il va être déchiré de remords. […] Je suis de retour dans un moment ; que l’on ait bien soin du logis, et que tout aille comme il faut : si l’on m’apporte de l’argent, que l’on me vienne me quérir vîte chez le seigneur Géronimo ; et si l’on vient m’en demander, que l’on dise que je suis sorti, et que je ne dois revenir de la journée. […] Le musicien n’a besoin d’aucun secours pour exprimer la douleur, le désespoir, le délire d’une femme menacée d’un grand malheur ; mais son poète nous dit : Cette femme éplorée que vous voyez, est une mère qui redoute quelque catastrophe funeste pour un fils unique ; … cette mère est Sara, qui ne voyant pas revenir son fils du sacrifice, se rappelle le mystère avec lequel ce sacrifice a été préparé, et le soin avec lequel elle en a été écartée ; elle se porte à questionner les compagnons de son fils, conçoit de l’effroi de leur embarras et de leur silence, et monte ainsi, par degrés, des soupçons à l’inquiétude, de l’inquiétude à la terreur, jusqu’à en perdre la raison.

2065. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

Il alla souper chez le mort et revint sain et sauf. […] Elle sortit, et revint un moment après. […] Par trois fois il est revenu de l’autre monde et m’a dit : « Ta mère m’a empoisonné. […] Mais revenons au livre du père Didon. […] J’y reviendrai, car il me tient au cœur.

2066. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CLe entretien. Molière »

Ainsi destituée de moyens pour jouer la comédie à Rouen, la Raisin prit le parti de revenir à Paris avec ses petits comédiens et son Olivier. […] Il revint. […] XXI Bien qu’il eût un revenu de trente mille livres de rente, il n’avait pour son service personnel qu’une servante, pleine de bon sens et dont il interrogeait l’instinct avant de donner ses pièces. […] Ne vous ennuyez point, je reviendrai tantôt, Et je vous parlerai d’affaires importantes.

2067. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1892 » pp. 3-94

» Et Stevens témoigne du respect de Rousseau pour Millet, qui d’abord ne lui trouvait pas de talent : ce qui, d’après Stevens, décida Rousseau à venir habiter Barbizon, pour le conquérir, et il arrivait au bout de quelque temps que la communion d’esprit entre les deux peintres, amenait Millet à revenir sur ses premiers jugements. […] voici la pauvre bête, dans sa souffrance ayant besoin qu’on soit près d’elle, et elle vous suit de ses deux grands yeux tristes, quand on s’éloigne, et elle vous salue d’un petit miaulement, quand on revient, et elle vous remercie de votre caresse, par un petit ronronnement tout doux. […] » Et l’Anglais demeurait au diable de Crystal Palace, près duquel gîtait Carrière, qui répondait imperturbablement : « Oh, je prendrai un cab à la petite place de voitures, qui est à côté. » Et il revenait à pied, et rentrait chez lui, tant c’était loin, à quatre heures du matin… « Ce qui m’a sauvé, jette-t-il, en manière de péroraison, c’est qu’il y avait chez moi, dans ma jeunesse, beaucoup d’animalité, de force animale. » Il me confessait qu’à Londres, il avait eu, tout le temps, un sentiment d’effroi du silence des foules. […] C’est la femme, dont Mme Halévy dit : « Je ne la vois plus, mais si je me cassais la jambe, je suis sûre qu’elle reviendrait auprès de moi ! 

2068. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre premier. Aperçu descriptif. — Histoire de la question »

17 » La Logique de Bossuet est plus explicite : « Par l’habitude que nous avons prise dès notre enfance d’expliquer aux autres ce que nous pensons, il arrive que nos idées sont toujours unies aux termes qui les expriment ; … par exemple, si j’entends bien ce mot de triangle, je ne le prononce point sans que l’idée qui y répond me revienne, et aussi je ne pense point au triangle même que le nom ne me revienne à l’esprit. Ainsi, soit que nous parlions aux autres, soit que nous nous parlions à nous-mêmes, nous nous servons toujours de nos mots et de notre langage ordinaire18. » Ce passage n’est pas le seul où Bossuet témoigne d’une connaissance exacte de la parole intérieure. « Nous ne pensons jamais, ou presque jamais, à quelque objet que ce soit, que le nom dont nous l’appelons ne nous revienne » ; telles sont ses expressions dans un chapitre du Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même 19 où il développe la thèse aristotélique : […] [ch. […] VI, § 10], et l’âme, revenue à l’état normal, s’imagine à tort qu’elle a été momentanément vide de toute parole comme de toute pensée et de tout sentiment25.

2069. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) «  Poésies inédites de Mme Desbordes-Valmore  » pp. 405-416

Les nœuds ont éclaté : les roses envolées, Dans le vent, à la mer s’en sont toutes allées ; Elles ont suivi l’eau pour ne plus revenir.

2070. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Il avait poussé son odyssée jusqu’au Brésil et en était revenu pour mourir pauvre en 1834.

2071. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la révolution française — I. La Convention après le 9 thermidor. »

»On applaudissait un instant ces belles paroles, puis on en revenait aux récriminations.

2072. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XX. Du dix-huitième siècle, jusqu’en 1789 » pp. 389-405

» Le tribun des soldats romains, les conduisant à une mort certaine pour forcer un poste important, leur dit : « Il est nécessaire d’aller là, mais il n’est pas nécessaire d’en revenir.

2073. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre VII. Narrations. — Dialogues. — Dissertations. »

Ainsi Voltaire, dans son Siècle de Louis XIV, raconte d’abord toutes les guerres du règne, puis, arrivé à la paix d’Utrecht, revient à l’avènement du roi, pour raconter les anecdotes de la cour et des mœurs du temps, après quoi il reprend encore les choses au début pour développer le gouvernement intérieur, les lois, les réformes, les principes d’administration, les mesures heureuses ou funestes dans chaque département, enfin il finit par exposer chacune des principales disputes religieuses : faisant ainsi non pas une histoire générale du siècle de Louis XIV, mais une dizaine d’histoires spéciales, qui sont simplement mises bout à bout et n’ont d’unité que par le titre unique.

2074. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre I. Malherbe »

Cela revient à dire que Malherbe acceptait précisément les innovations que l’usage avait consacrées, repoussait celles que l’usage avait condamnées : il n’appauvrissait pas la langue, il la débarrassait.

2075. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXIV. Conférence sur la conférence » pp. 291-305

Vu cet égal dénuement d’intérêt des diverses manières possibles, il ne restait que d’oublier que cette conférence est le prologue d’une représentation et de l’utiliser à traiter verbalement un sujet agréable ou utile : l’impôt sur les revenus, le pari mutuel, la question congolaise.

2076. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Préface »

Mais la liberté est comme la vérité : presque personne ne l’aime pour elle-même, et cependant, par l’impossibilité des extrêmes, on y revient toujours.

2077. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

L’entrée de madame de Sévigné dans la société intime de la marquise de Rambouillet la lia d’une étroite amitié avec la duchesse de Montausier, qui revenait son vent faire des visites à sa mère et faisait à chaque visite un séjour de quelque temps à Paris.

2078. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 272-292

L’esprit ne le quitte qu’avec le désir d’y revenir, & tout Lecteur en sent les beautés, parce qu’elles sont tout à la fois sublimes & naturelles.

2079. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre III : Le problème religieux »

Reviendrons-nous au culte de la raison, à la théophilanthropie, au culte saint-simonien ou positiviste ?

2080. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Renou » pp. 301-307

C’est un texte auquel je reviens souvent, tantôt en peinture, tantôt en littérature.

2081. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 45, de la musique proprement dite » pp. 444-463

Pour revenir à la symphonie de l’opera de Roland, qui nous donne une idée des airs, au son desquels les pytagoriciens se disposoient au sommeil, elle est entierement dans la verité de l’imitation.

2082. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « VIII »

Revenons à Télémaque. ‌

2083. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre IV. Mme Émile de Girardin »

Deux volumes, deux gros volumes de cinq cents pages, « où, criait-il scandalisé, les chiffons reviennent si souvent », chiffonnaient sa dignité d’homme, à ce monsieur, et lui semblaient un pédantisme en concurrence avec le sien.

2084. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre X. Mme A. Craven »

Sous le coup de cette découverte, la femme trompée revient à Dieu, mais, tout en y revenant, ne voilà-t-il pas qu’elle se sent un petit amour naissant pour un vertueux philanthrope (un conférencier de ces derniers temps ; quelle élégance pour une femme du monde !!).

2085. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Mathilde de Toscane »

Le vrai sujet de ce livre est Grégoire, et, même quand la mort l’a couché dans sa tombe, c’est toujours lui qui remplit l’histoire de la grande Italienne, c’est toujours lui dont l’esprit ne revient pas, car il n’a pas bougé, et qui est resté sur Mathilde.

2086. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Paix et la Trêve de Dieu »

la plus belle part, la part qui revenait au directeur moral de la société au Moyen Âge, — il a été exclusif et injuste.

2087. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVII. Mémoires du duc de Luynes, publiés par MM. Dussieux et Soulier » pp. 355-368

Pour en revenir à Saint-Simon, le pauvre homme, qui était un diable d’homme, voulait être ministre.

2088. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Th. Carlyle » pp. 243-258

Pourquoi donc revenir perpétuellement sur cette épithète pendant le temps que dure son histoire ?

2089. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Charles d’Héricault » pp. 291-304

L’épouvante qu’il produisait revenait sur lui ; il tremblait en frappant et frappait encore, tant qu’enfin les lâches se révoltèrent et frappèrent à leur tour… Il ne finit point dans la majesté sans remords de Sylla.

2090. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Armand Carrel » pp. 15-29

David d’Angers avait fait à Carrel une statue contre laquelle le Temps, qui était passé, ne serait pas revenu.

2091. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Balzac »

Lorsque même cette Correspondance fut publiée, ne sont-ils pas revenus à la charge, comme mouches qu’on chasse, et n’ont-ils pas essayé de prendre une dernière sucée dans la célébrité de l’illustre romancier, — qui va leur échapper ?

2092. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexis de Tocqueville »

Mais, s’il n’y a pas de supériorité réelle et de tous les moments à montrer, sur place, dans la correspondance d’un auteur qui, comme auteur, a eu sa fortune, il ne faut pas exposer cette fortune à ce qu’on revienne de l’homme à l’auteur et de la correspondance aux livres, pour commencer une réaction à laquelle personne ne pensait !

2093. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hoffmann »

Pour nous, nous les avons relues dernièrement, ces œuvres, et nous assurons, au rebours de l’éditeur de ces tronçons et de ces miettes, qu’elle ne dureront dans l’imagination des hommes qu’à la condition qu’on respectera au fond de soi les lointaines impressions qu’elle nous ont laissées, et qu’on ne reviendra pas sur leurs débris.

2094. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « G.-A. Lawrence »

Lawrence32 I Pendant que Dickens, le populaire et vulgaire Dickens, semble avoir, comme la société elle-même, transformé les anciennes conditions du Roman dans ce glorieux pays du Roman, l’Angleterre, voici tout à coup un nouveau romancier qui s’élève et qui, méprisant ce qu’on dit des genres épuisés, ne craint pas de revenir à ce vieux roman de high life que ceux qui l’ont écrit le mieux, comme Bulwer, par exemple, ont depuis longtemps abandonné.

2095. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VII. Vera »

Il n’est plus, il est vrai, dans la période ascendante d’une célébrité qui monta comme la mer, mais qui commence de s’abaisser et de reculer comme elle, et non pas, comme elle, pour revenir. « Trente ans, — disait le plus positif des esprits de ce siècle positif, — trente ans, voilà ce que dure à peu près toute gloire philosophique allemande ! 

2096. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIII. Pascal »

S’il revenait au monde, il se trouverait un peu verdi dans la mirette de M. 

2097. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « MM. Delondre et Caro. Feuchtersleben et ses critiques. — L’Hygiène de l’âme » pp. 329-343

» Il reviendrait au monde, que lui-même ne le croirait pas.

2098. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « A. P. Floquet »

L’historien, obligé de revenir aux vulgarités d’une gloire qui force d’unir ces deux mots ensemble : « la popularité du respect », l’historien n’est plus que l’historiographe de cette gloire ouverte à tout venant.

2099. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Marquis Eudes de M*** »

Après Rabelais, après Callot, après Voltaire, après le xviiie  siècle, nul n’aurait osé, puisqu’il faut dire le mot, croire au diable, et Chateaubriand, on s’en souvient, eut besoin de toutes les magies de sa païenne rhétorique pour faire accepter le démon à l’imagination retiédie d’une époque cadavéreuse d’athéïsme, qui croyait que c’était bien assez de revenir vers Dieu !

2100. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Maurice de Guérin »

Celle que l’on a arrangée ici pour les besoins du moment n’appuie sur rien, — et, d’ailleurs, même en n’appuyant pas, ne nous donne qu’une époque de la vie de Guérin, et l’époque la moins intéressante de la vie de ce poète qui n’était encore que la larve de lui-même quand il s’en revint de la Chesnaye vers nous qui le revîmes à Paris !

2101. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « José-Maria de Heredia »

Les Sévillannes avaient dès lors le renom de préférer aux galants qui allaient chercher fortune aux Indes ceux qui eu revenaient avec les galions.

2102. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules Sandeau » pp. 77-90

La guerre finie, elle, qui l’a faite aussi et qui a été épargnée par ses folles de balles, comme disait Souvarow, revient dans son château, désert et ruiné, où elle retrouve les débris en miettes de son mobilier d’opulence, grâce à l’abbé Pyrmil, qui les a sauvés en les cachant, et qui les rapporte comme il rapporterait les vases saints au tabernacle.

2103. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Malot et M. Erckmann-Chatrian » pp. 253-266

Le Docteur Mathéus, vrai comme une grimace, mais n’ayant pas plus de profondeur qu’une grimace, est un Don Quichotte philosophique suivi de son Sancho qui s’en va prêchant la métempsychose, comme Don Quichotte s’en allait en guerre, et qui revient à la maison couvert de horions partout attrapés.

2104. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « G.-A. Lawrence » pp. 353-366

Lawrence36 I Pendant que Dickens, le populaire et vulgaire Dickens, semble avoir, comme la société elle-même, transformé les anciennes conditions du roman dans ce glorieux pays du Roman, l’Angleterre, voici tout à coup un nouveau romancier qui s’élève et qui, méprisant ce qu’on dit des genres épuisés, ne craint pas de revenir à ce vieux roman de high life que ceux qui l’ont écrit le mieux, comme M. 

2105. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Ernest Feydeau »

Enfin Barberine, la danseuse, est idéale de pirouettes, il est vrai, et n’a pas usé par les jambes, comme le dirait Stendhal, le fluide nerveux qui fait qu’on aime ; mais l’obstination de son amour pour Saint-Bertrand, amour qui aurait dû être combattu par des hontes et des résistances infinies, sa docilité à reprendre son amant chaque fois qu’il lui revient, couvert d’un flot de boue de plus, a quelque chose de si ponctuel qu’elle ne semble plus une femme qui se débat comme l’oiseau fasciné par le monstrueux reptile, mais la poupée mécanique de l’amour.

2106. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iv »

Croyez bien que j’ai l’intention de revenir.

2107. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Introduction »

C’est pourquoi nous ne nous proposons pas d’épuiser les causes diverses de ce phénomène historique qui est le succès des idées égalitaires : parmi les séries de conditions qui peuvent concourir à sa production, nous en choisissons une, moins étudiée que les autres, mais non moins importante, pour mesurer l’influence qui lui revient ; et c’est la série des phénomènes proprement sociaux. — En un mot, des problèmes scientifiques de l’égalitarisme, déjà séparés en bloc des problèmes pratiques, nous ne retenons que le problème sociologique.

2108. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXX. De Fléchier. »

Laisse-moi reposer dans le sein de la vérité, et ne viens pas troubler ma paix par la flatterie que j’ai haïe. » Et ailleurs, après avoir parlé des conseils qu’on lui donnait sur la manière de se conduire à la cour, l’orateur ajoute : « Ces conseils lui parurent lâches ; il allait porter son encens avec peine sur les autels de la fortune, et revenait chargé du poids de ses pensées, qu’un silence contraint avait retenues.

2109. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

Il déplore d’être enfermé dans le cercle du doute, sans espoir de revenir à son point de départ. […] Renan n’était guère sorti de cette conception banale quand il disait tout crûment à ses lecteurs de 1849 : « Le bien, c’est le bien ; et le mal, c’est le mal. » Mais il en est revenu. […] Renan revient le plus souvent, c’est une distinction très profonde et très réelle entre nos actes et leurs mobiles. […] Brunetière revenait sans cesse à ses « idées fondamentales » ; et, si peu de gens les ont acceptées dans leur masse, avec leurs angles arrêtés et tranchants, elles ont pourtant contribué pour une large part à préparer la résistance au courant qu’il s’agissait de combattre. […] Brunetière voudrait y revenir, s’il n’avait assez de sens historique pour savoir qu’on ne recommence pas le passé.

2110. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

L’esprit a beau chercher ; il ne discerne, à travers les nuages du symbole, qu’un athéisme voilé de personnifications vaines, ou, ce qui revient au même, un panthéisme sans fond, sur lequel flottent des formes fugitives. […] il est vrai, elle est mère du repentir, et c’est par elle souvent que nous revenons au bien. […] Naturellement le théâtre a eu ici le principal rôle, puisque c’est à lui que revient de droit l’élément comique. […]   Mais revenons au roman et à ses fictions, qui ont pris à tâche de mettre en œuvre ces détestables doctrines. […]   Si nous revenons au théâtre, nous allons y voir les mêmes peintures odieuses de la société.

2111. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

Revenons maintenant sur ces divisions, comme on fait sur une carte, après en avoir tracé le contour, pour y dessiner l’orographie, l’hydrographie, la configuration particulière du pays. […] Si je l’ai fait plus d’une fois observer, c’est une bonne occasion aujourd’hui d’y revenir. […] Ce qui revient à dire que le point de vue est déjà tout changé, que l’intérêt du jugement n’est plus dans le dispositif ou dans le jugement même ; qu’il est dans les considérants ; et que les considérants, qui n’étaient tirés que de la rhétorique ou de la logique, le seront maintenant d’ailleurs et de plus loin. […] Ce qui revient à dire qu’entre les années 1820 et 1830, le mouvement romantique, très loin d’aider l’évolution de la critique, l’aurait troublée plutôt. […] Sainte-Beuve le savait bien, quand il revenait sans cesse à son Port-Royal et que, d’édition en édition, pendant vingt ans, il le perfectionnait, saris en avoir jamais voulu donner ce que nous appellerions aujourd’hui l’édition définitive.

2112. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

Découragés, ceux qui reviennent ? […] Nos Bordelais peuvent revenir. […] Puis il revint à sa pièce et il se pencha vers son niveau. […] Et Gertrude, lasse, revient. […] Puis, nous revenons à eux ; nous les consultons.

2113. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

Géricault, qui revenait d’Italie, et avait, dit-on, devant les grandes fresques romaines et florentines, abdiqué plusieurs de ses qualités presque originales, complimenta si fort le nouveau peintre, encore timide, que celui-ci en était presque confus. […] « Cependant une voix se fit entendre : « Honorez le sublime poëte ; son ombre, qui était partie, nous revient. » « La voix se tut, et je vis venir à nous quatre grandes ombres ; leur aspect n’était ni triste ni joyeux. […] Ces réflexions me sont revenues à propos de deux tableaux de M.  […] Il est curieux de remarquer que, guidé par ce principe, — que le sublime doit fuir les détails, — l’art pour se perfectionner revient vers son enfance. — Les premiers artistes aussi n’exprimaient pas les détails. […] Il revient de temps à autre à sa manière naturelle, qui est celle de tout le monde.

2114. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

Platon le rêveur dans le temps d’Aristote, Rousseau et les utopistes de nos jours, ont prétendu s’inscrire en faux contre ce fatum des choses, et, quand nous voulons revenir à Dieu, nous revenons à Aristote. […] Il revient à la critique de Socrate.

2115. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (2e partie) » pp. 97-191

À bout de faux pas, d’expériences avortées, il a fallu revenir à ces routes qu’on trouvait si monotones et si plates ; il a fallu se soumettre à ce joug qui semblait si lourd et si gênant, parce qu’on ne savait pas le porter ; et les règles sont sorties plus claires et plus fermes de ces conflits où on les avait tant maltraitées et tant obscurcies. […] On revient à Socrate, ce grand métaphysicien d’action ; on revient même à Platon, le saint Paul de Socrate.

2116. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juin 1886. »

… Je ne reviendrai pas sur la définition que j’ai autrefois essayée, en ces quelques lignes d’avant-propos, d’une traduction rhythmique littérale. […] A mesure que les violences amenées par l’animation du combat provoquent les contradictions, et finissent par exaspérer le Chevalier coupable, les notes deviennent plus distinctes et plus hautes ; à chaque fois l’oreille saisit mieux la fatale réminiscence, jusqu’à ce qu’enfin Tannhaüser emporté, hors de lui, reprend intégralement la strophe du premier acte, où reviennent les mêmes louanges de la Déesse d’amour, qu’il chante sans feinte, ni déguisement. […] Les Anglais, que la contagion cartésienne avait moins atteints, furent les premiers à revenir de cet éblouissement.

2117. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre X, Prométhée enchaîné »

Revenu dans l’Olympe, il prit la défense de sa marâtre contre Zeus, dans une de leurs querelles orageuses, symboles des agitations de l’éther. […] C’étaient l’Égide de Zeus, le Char du Soleil, la Flèche qui, lancée par Apollon, revenait, après avoir transpercé son but, se replacer dans la main du dieu, les deux Chiens d’or et d’argent qui gardaient la maison d’AIcinoüs, les Taureaux de bronze qui effrayaient par leurs beuglements ceux qui approchaient de la Toison d’or. […] Prométhée revient, d’âge en âge, à son rocher d’agonie.

2118. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

La jeunesse dégoûtée par de pénibles essais, revient plus rarement à Cicéron & à Virgile. […] cher lecteur, si tu sçavois comment ce tout trouva me tient au cœur, tu plaindrois ma destinée ; j’en suis inconsolable & je ne puis revenir de ma pamoison, principalement quand je pense qu’au préjudice de mes titres, dans ce vers qui me tient lieu d’un Arrêt de la Cour du Parlement, je me vois déchu de tous mes honneurs, & que ce Charles d’Assouci, d’Empereur du burlesque qu’il étoit, premier de ce nom, n’est aujourdhui, si on le veut croire, que le dernier reptile du Parnasse, & le marmiton des Muses. […] C’est encore un ouvrage de sa jeunesse, pour lequel il lui revint, dans un âge mûr, un retour de complaisance, qui l’engagea à le reproduire au grand jour en 1746.

2119. (1753) Essai sur la société des gens de lettres et des grands

Ce génie philosophique répandu dans tous les livres et dans tous les états, est l’instant de la plus grande lumière d’un peuple ; c’est alors que le corps de la nation commence à avoir de l’esprit, ou plutôt, ce qui revient à peu près au même, commence à s’apercevoir qu’il en manque après deux siècles de peines prises pour lui en donner. […] Peut-être deviendra-t-il enfin si ridicule, que nos auteurs se trouveront plus ridicules encore de l’avoir adopté, et qu’ils en reviendront au vrai et au simple. Peut-être aussi cet heureux temps ne reviendra-t-il jamais.

2120. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Granier de Cassagnac » pp. 277-345

II Jamais, en effet, rien de pareil ne s’était vu, et, quoique la synonymie des deux époques soit assez frappante, cependant, il faut bien l’avouer, l’avantage revient au Directoire. […] Voilà, sans compter beaucoup d’autres, sur lesquels nous allons revenir, le premier et le principal mérite du livre de Granier de Cassagnac : c’est le livre d’un homme qui n’a rien pressenti, mais qui a tout compris, et qui, naturellement, par le fait de ses facultés éminemment politiques, s’est trouvé immédiatement, par la raison, par l’observation sur le vif, par les conclusions arrêtées, de niveau avec l’histoire des temps présents. […] Cette grande langue pure du xviie  siècle revenait à travers les formes haletantes du journalisme pour les étendre et les élever, et ce qui n’était, jusque-là, que de la puissance, devenait alors de la beauté !

2121. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Discours sur le système et la vie de Vico » pp. -

« Lorsque Vico revint à Naples (c’est lui-même qui parle), il se vit comme étranger dans sa patrie. […] Après le déluge, les premiers hommes, excepté les patriarches ancêtres du peuple de Dieu, durent revenir à la vie sauvage, et par l’effet de l’éducation la plus dure, reprirent la taille gigantesque des hommes antédiluviens. […] Alors revinrent les guerres pieuses de l’antiquité (pura et pia bella) ; mêmes cérémonies pour les déclarer : on appelait hors des murs d’une ville assiégée les saints, protecteurs de l’ennemi ; et l’on cherchait à dérober leurs reliques. — Les jugements divins reparurent sous le nom de purgations canoniques ; les duels en furent une espèce, quoique non reconnue par les canons. — Les brigandages et les représailles de l’antiquité, la dureté des servitudes héroïques se renouvelèrent, surtout entre les infidèles et les chrétiens. — Les asiles du monde ancien se rouvrirent chez les évêques, chez les abbés ; c’est le besoin de cette protection qui motive la plupart des constitutions de fiefs.

2122. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite et fin.) »

Il lui échappa de dire en plus d’une occasion : « Je sens que je devrais me mettre mieux avec l’Église. » On remarquait encore qu’il revenait plus volontiers sur ses souvenirs de première jeunesse et sur ses années de séminaire ; il ne craignait pas de les rappeler. […] Le brouillon revu par lui fut trouvé bon à Rome ; mais, quand il en revint, M. de Talleyrand le garda dans son secrétaire, décidé à ne le signer qu’au dernier moment.

2123. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. VILLEMAIN. » pp. 358-396

Nisard, où la question revenait se poser. […] On nous a rappelé qu’il avait été absent de Paris six ans consécutifs et non pas dix ; qu’après un voyage dans le Midi en 1811, il était revenu à Paris en 1812, avait publié dans le courant de cette année son Éloge de Montaigne, et n’était reparti pour son long séjour en province qu’en 1815.

2124. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

Jouffroy111 ; c’est l’homme seulement que nous voulons de lui, l’écrivain, le penseur, une des figures intéressantes et assez mystérieuses qui nous reviennent inévitablement dans le cercle de notre époque, un personnage qui a beaucoup occupé notre jeune inquiétude contemplative, une parole qui pénètre, et un front qui fait rêver. […] Le mot distingué, qui revient fréquemment dans cet article et qui s’applique si bien à la génération qu’on y représente, a commencé d’être pris dans le sens où on l’emploie aujourd’hui, à partir de la fin du xviie  siècle.

2125. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIe entretien. Poésie lyrique » pp. 161-223

Au lever de la lune, il sortit de la maison pour revenir au château ; la Jumelle, avec la permission de son père, l’accompagna jusqu’à la croix de pierre qui marque la place où finit le village et où commencent les bois. […] Absent de la maison paternelle à l’époque de l’accident qui abrégea ses jours, je revins en hâte auprès de son cercueil pour ensevelir ses chères dépouilles dans le cimetière de campagne du village que nous habitions dans notre enfance, et dont elle préférait le séjour de paix à tous les lieux de la terre.

2126. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juillet 1886. »

Et voici revenus les raisonnements habituels, le rêveur regarde, réfléchit : son émotion a disparu. […] C’est alors, comme Wagner s’en revenait de sa tournée de concerts, en été 1875, que les artistes qui s’offrirent à lui arrivèrent et commencèrent les répétitions.

2127. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VII. Repos »

Mais il ne peut revenir en arrière et son effort deviendra enfin vaillant jusqu’au calme, car devant lui il apercevra, se confondant, s’unifiant, prometteuse d’il ne sait quelles joies pour les futures destinées : l’enfançonne dont le sourire précipita sa marche jusqu’à la chute ; la femme qui l’arrêta quelques jours et l’attarda des années. […] Et je pense alors, poète, que c’est votre âme qui tourne ainsi autour de moi, jouant à cache-cache, ayant de lancinants regrets de s’éloigner et de vifs désirs, aussitôt exaucés, de revenir vite… » Je voudrais bien aussi vous faire admirer — mais on n’enferme pas un chêne dans un herbier — le morceau merveilleux : C’était « un de ces fols », n’ayant pas de demeure Et faisant peine à voir comme un pauvre qui pleure.

2128. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

Il découvre qu’il faut revenir au berceau, mentalement, non physiquement, et que sa victoire est antinaturelle et précaire : les mouvements des peuples vont toujours de l’est à l’ouest. […] Il refusera de comprendre l’inutilité nécessaire de tout geste qui ne revient pas vers son auteur en montant ; il renouvellera indéfiniment le geste par lequel on se donne, le geste par lequel on appelle.

2129. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre premier. La sélection et la conservation des idées dans leur relation à l’appétit et au mouvement. »

Ces hypermnésies sont causées tantôt par une circulation fébrile du sang, qui donne une activité anormale à certaines portions du cerveau ou à certains systèmes de réflexes, tantôt par une régression qui, ayant détruit les souvenirs plus récents, ramène à la lumière des couches profondes et oubliées : par exemple des impressions et passions de la jeunesse, des croyances anciennes auxquelles il semble qu’on revient par une sorte de conversion. […] « Un enfant tombe d’un mur, dit Abercrombie ; revenu à lui, il sent que sa tête est blessée, mais ne soupçonne pas comment il a reçu la blessure.

2130. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

Mais revenons à la première déjà remplacée par la Convention, et voyons son influence sur la littérature française. […] Si jamais l’heure de la démocratie sonne pour la nation (et quelle heure ne revient pas sur ce cadran mobile d’une nation, où les heures ne sont que des minutes ?)

2131. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

Mais on n’y reviendra pas, comme histoire, malgré un talent qui ferait dix fois la fortune d’un livre écrit sur tout autre sujet. […] Tout pour lui s’y passe et y revient dans d’intraitables et d’éternelles combinaisons.

2132. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre III. De la logique poétique » pp. 125-167

Après avoir détruit cette grave erreur, nous reviendrons aux trois langues distinguées par les Égyptiens ; et pour parler d’abord de la première, nous remarquerons qu’Homère, dans cinq passages, fait mention d’une langue plus ancienne que la sienne, qui est l’héroïque ; il l’appelle langue des dieux . […] Maintenant revenons des lois à l’histoire.

2133. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « À M. le directeur gérant du Moniteur » pp. 345-355

Après la bourrasque de Daniel, le public, et même le public des critiques, qui n’est pas inflexible, reviendra.

2134. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Dübner »

Mais, s’il exerça une heureuse influence sur les individus distingués, il échoua dès qu’il voulut introduire une partie de ses idées de réforme dans l’enseignement public ; il ne put faire brèche ; l’Université en corps résista, elle tint bon pour sa grammaire traditionnelle, qui avait été un progrès, en son temps, mais qui était certainement dépassée ; on eut même, je le crois, quelque peine à pardonner à Dübner sa tentative d’amélioration et ses insistances ; car il revint plus d’une fois à la charge, la polémique fut longue, bien des considérations étaient en jeu… N’insistons pas nous-même : le souvenir de ces désaccords et de ces démêlés ne serait point à sa place ici, en présence d’une tombe.

2135. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger, 1833. Chansons nouvelles et dernières »

. — Un art ingénieux et délicat règne insensiblement dans la distribution du recueil, dans l’ordonnance et le mélange des matières, dans ces petits couplets personnels jetés comme des sonnets entre des pièces d’un autre ton, et surtout dans ce soin scrupuleux de faire revenir tous les noms des amis et anciens bienfaiteurs comme on ramène les noms des héros au dernier chant d’un poëme.

2136. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, romans (1832) »

Puis, lorsque plus tard encore il vit sans doute qu’illusions pour illusions il ne fallait pas être trop dédaigneux des premières, il revint à Bug, le remania, conserva le cadre, mais le redora en mille manières, enrichit le paysage de ces couleurs où la Muse lui avait récemment appris à puiser, compliqua les événements, introduisit entre ses personnages le seul sentiment qui ait un attrait souverain pour la jeunesse, et d’où sortent les rivalités, les perfidies, les sacrifices, les incurables blessures ; il mit l’amour, il montra la douce Marie.

2137. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Des soirées littéraires ou les poètes entre eux »

Machiavel nous a raconté, dans une lettre mémorable, comment après sa journée passée aux champs, à l’auberge, aux propos vulgaires, le soir tombant, il revenait à son cabinet, et, dépouillant à la porte son habit villageois couvert d’ordure et de boue, il s’apprêtait à entrer dignement dans les cours augustes des hommes de l’antiquité.

2138. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Appendice sur La Fontaine »

Il y avait quatre-vingts ans environ que le sonnet italien avait détrôné le rondeau gaulois, les ballades et les chants royaux : Voiture, Sarasin, Benserade, y revinrent, et cherchèrent de plus à reproduire le style des maîtres du genre.

2139. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. Vitet à l’Académie française. »

Je n’ose en répondre : « Vous louez douze vers pour en tuer douze mille », ne put-il s’empêcher de dire un jour à quelqu’un qui revenait devant lui avec complaisance sur cette idylle première ; il disait cela avec sourire et grâce, comme il faisait toujours, mais il devait le penser un peu.

2140. (1874) Premiers lundis. Tome I « Alexandre Duval de l’Académie Française : Charles II, ou le Labyrinthe de Woodstock »

Tel auteur tragique qui, vers 1821, se faisait quatre ou cinq mille francs de revenu par ses pièces, a vu cette source diminuer successivement et tarir ; il en est réduit maintenant, pour s’acheter une ombre de succès, à débourser en billets donnés aux premières représentations des avances dont le public ne lui tient pas compte.

2141. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — III »

Jouffroy a pris soin, en mainte occasion, de déterminer et de circonscrire avec une clarté remarquable la sphère psychologique au centre de laquelle il observe ; il est encore revenu dans ses deux dernières leçons sur sa distinction du moi et du non-moi ; il a poursuivi et tracé avec une prétention de rigueur scientifique cette distinction délicate jusqu’au sein de l’homme même, et il a déclaré que l’homme était double, qu’il y avait en lui force pensante et force vitale, esprit et matière, âme et corps ; il a professé que ce nom d’homme n’appartient légitimement qu’au moi, à la force pensante, à l’esprit ; et que le reste, force vitale, matière et corps, ne constitue réellement que l’animal.

2142. (1874) Premiers lundis. Tome II « Thomas Jefferson. Mélanges politiques et philosophiques extraits de ses Mémoires et de sa correspondance, avec une introduction par M. Conseil. — I »

Nous reviendrons, au reste, sur cette correspondance des dernières années de Jefferson.

2143. (1875) Premiers lundis. Tome III « Nicolas Gogol : Nouvelles russes, traduites par M. Louis Viardot. »

Nous sommes au moment où les deux fils de Tarass Boulba, qui sont allés faire leurs études au séminaire de Kiew, selon l’usage, reviennent au logis paternel pleins de force, de santé, comme de jeunes grands Cosaques qui promettent beaucoup, mais affublés encore de leurs longues robes d’étudiants.

2144. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre IV. L’écrivain (suite) »

Il revient sur ses premiers pas, et se corrige patiemment.

2145. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre III. Association des mots entre eux et des mots avec les idées »

Quand nous lisons ou que nous entendons prononcer le mot de Tuileries, nous prenons tous l’idée du même lieu, du jardin qui borde la Seine entre le Carrousel et les Champs-Élysées : mais des images s’éveillent en outre les mêmes pour tous, des dômes de verdure, de grises statues parmi les feuillages verts ou jaunissants, des enfants et des joueurs de ballon ; selon notre âge, nous voyons se dessiner un palais ou des ruines ; certains de nous aperçoivent les hôtes disparus de l’édifice détruit, les fameuses journées que l’histoire y compte ; selon le caprice de nos goûts et de nos études, la salle des maréchaux ou la salle des machines nous reviennent en mémoire, et nous peuplons les allées de muscadins ou de petits-maîtres.

2146. (1895) Histoire de la littérature française « Avant-propos »

Je ne veux point dire par là, comme quelques lecteurs l’ont cru, qu’il faut revenir à la méthode de Sainte-Beuve et constituer une galerie de portraits ; mais que, tous les moyens de déterminer l’œuvre étant épuisés, une fois qu’on a rendu à la race, au milieu, au moment, ce qui leur appartient, une fois qu’on a considéré la continuité de l’évolution du genre, il reste souvent quelque chose que nulle de ces explications n’atteint, que nulle de ces causes ne détermine : et c’est précisément dans ce résidu indéterminé, inexpliqué, qu’est l’originalité supérieure de l’œuvre ; c’est ce résidu qui est l’apport personnel de Corneille et de Hugo, et qui constitue leur individualité littéraire.

2147. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre II. Le lyrisme bourgeois »

Il n’est pas ami des moines et des nonnes, et il faut l’entendre dénombrer, avec une indignation qui s’échappe en mordantes épigrammes, tous les ordres que la protection royale a installés dans la bonne ville de Paris, dotés de privilèges et de riches revenus : Barrés, Béguines, Frères du sac, Quinze-Vingts, Filles-Dieu, la Trinité, le Val des Écoliers, Chartreux, Frères prêcheurs, Frères mineurs, Frères Guillemins, moines blancs, moines noirs, chaussés et deschanx, avec ou sans chemise, dont les uns assiègent les mourants, pour leur arracher des testaments, et les autres s’en vont criant par les rues : Donnez, pour Dieu, du pain aux frères !

2148. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens I) MM. Albert Wolff et Émile Blavet »

Pourquoi celles-ci me reviennent-elles ?

2149. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Anatole France, le Lys rouge »

Je revenais de l’albergo… J’étais inondé d’une joie céleste que votre vue m’a fait perdre.

2150. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVII. Romans d’histoire, d’aventures et de voyages : Gebhart, Lemaître, Radiot, Élémir Bourges, Loti » pp. 201-217

Parmi les conjonctures les plus extrêmes, d’un îlot de déportés jusqu’à un trône de l’Europe orientale et jusqu’à un radeau de naufragés, de définitives figures se mesurent à la vie, apprennent pour les avoir entiers sentis le désastre et le bonheur, et reviennent désemparés et las du jeu d’enfer dont ils ont épuisé toutes les émotions.

2151. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XII. L’antinomie morale » pp. 253-269

. — Cela revient à dire que l’art moral sera une morale persuasive et non une morale impérative.

2152. (1882) Qu’est-ce qu’une nation ? « II »

L’homme était revenu, après des siècles d’abaissement, à l’esprit antique, au respect de lui-même, à l’idée de ses droits.

2153. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XI. Le royaume de Dieu conçu comme l’événement des pauvres. »

Tout le village s’y rassemble ; les enfants y font invasion ; les valets les écartent ; ils reviennent toujours.

2154. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre III : Théorie psychologique de la matière et de l’esprit. »

Nous les retrouvons quand nous revenons.

2155. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXI » pp. 338-354

Ensuite j’allai à la messe et je revins dîner avec le roi. » La brouillerie avec le roi n’était donc pas bien déclarée ; c’était de la froideur et de l’embarras de la part du roi, et rien de plus. « On rendit compte (madame de Montespan sans doute) à M. de Louvois de ce qui se passait. » Ceci prouve la crainte que la favorite avait de déplaire au roi en donnant lieu à l’éloignement de la gouvernante.

2156. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1852 » pp. 13-28

La nuit, pendant que les esquisses du jour sèchent, on dort comme si on revenait de la charrue, et un matin j’entends la maîtresse de Murger, au milieu d’un doux transport, lui demander ce que rapporte la feuille de la Revue des Deux Mondes.

2157. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1854 » pp. 59-74

* * * — Je ne passe jamais à Paris devant un magasin de produits algériens, sans me sentir revenir au mois le plus heureux de ma vie, à mes jours d’Alger.

2158. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers populaire  »

Des expressions qui semblent de terribles lieux communs reviennent avec insistance ; il faut les comprendre : Dans la bouche des filles, mon cœur volage, mon cœur en gage, mon avantage, etc., sont toujours un euphémisme pour un mot trop clair et devenu trop brutal, que le vieux français traitait avec moins de réserve.

2159. (1902) L’humanisme. Figaro

Mais, bien qu’ils y revinssent toujours comme en leur citadelle inexpugnable, les parnassiens sortirent souvent de la belle tour close où ils adoraient à l’écart l’idole hiératique : témoin Leconte de Lisle, dont la poésie, si impassible qu’elle veuille être, laisse souvent deviner la pensée généreuse et entendre le cœur palpitant ; témoin Sully Prudhomme, si préoccupé de justice et de bonheur, et qui loua André Chénier d’avoir uni Le laurier du poète à la palme du juste ; et Anatole France, dont les Noces corinthiennes ont pu sembler, vingt ans après avoir été écrites, une pièce d’actualité ; et le tendre et nostalgique Dierx, et Catulle Mendès, dont la fantaisie est si moderne, et Coppée, penché sur les humbles, et Heredia enfin, le somptueux conquistador épris des époques reculées et des rivages lointains, qui un jour, se souvenant qu’il était un homme d’aujourd’hui et appartenait à un « peuple libre », consentit à dresser un beau « trophée » en plein Paris, sur le pont Alexandre.

2160. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre troisième. De la sympathie et de la sociabilité dans la critique. »

C’est à l’œuvre, après tout, qu’il faut en revenir, et c’est elle qu’il faut apprécier, en la regardant du point de vue même d’où son auteur l’a regardée.

2161. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface des « Burgraves » (1843) »

On comprendra aisément qu’au milieu de ces contemplations et de ces rêveries, les burgraves lui soient revenus à l’esprit.

2162. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre IV. La folie et les lésions du cerveau »

J’avoue maintenant volontiers qu’une suite de phénomènes moraux peut avoir sa répercussion dans l’organisme ; mais cette répercussion n’est qu’un effet, et non une cause : autrement c’est renverser toute la psychologie et revenir à son insu, par un chemin détourné, à l’hypothèse de l’homme-machine.

2163. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre III : Le présent et l’avenir du spiritualisme »

En reconnaissant avec une haute impartialité les services rendus par les nouvelles écoles, il montre que toutes, même les plus hostiles, quand elles sortent de la critique, en reviennent toujours à des principes qui ne sont sous d’autres noms que les principes mêmes qu’elles avaient combattus.

2164. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 2, de la musique rithmique » pp. 20-41

Revenons à l’art rithmique ou à la modulation proprement dite.

2165. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 13, de la saltation ou de l’art du geste, appellé par quelques auteurs la musique hypocritique » pp. 211-233

Revenons à Quintilien.

2166. (1860) Ceci n’est pas un livre « Le maître au lapin » pp. 5-30

. — Les expressions superlatives reviennent sous ma plume avec une monotonie fatigante, je m’en aperçois bien, mais est-ce ma faute si (allons !

2167. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre III. Besoin d’institutions nouvelles » pp. 67-85

Maintenant, car les explications mènent loin, on pourra ne pas sentir la nécessité de revenir ainsi avec douleur sur ce qui est irrévocable.

2168. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VI. Du trouble des esprits au sujet du sentiment religieux » pp. 143-159

Maintenant il faut revenir sur ses pas, et c’est une chose difficile ; car, comme disent les poètes, on ne voit pas deux fois le rivage des morts.

2169. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXIV. Mme Claire de Chandeneux »

Voici que le droit des femmes devient, même pour les hommes d’État, une sérieuse opinion politique ; que le club jadis fondé par Mme Olympe Audouard, de rose mémoire, qui ne pensait peut-être pas en tête-à-tête avec un homme ce qu’elle disait devant des hommes réunis, voici que ce club haché si longtemps par la plaisanterie rejoint ses tronçons et ressuscite avec d’autres Olympe Audouard, aussi affreusement rouges qu’elle était, elle, délicieusement rose… Voici que les Tricoteuses de la Révolution, si elles revenaient dans notre monde, ne voudraient plus tricoter devant la tribune, mais entendraient bien y monter !

2170. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’ancien Régime et la Révolution »

L’ancien Régime et la Révolution sont-ils enfin jugés souverainement et de manière à ce qu’on n’ose plus y revenir ?

2171. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Ernest Hello » pp. 389-403

L’influence qui pourrait s’échapper de lui, repoussée, revient sur lui et l’écrase… Il est souvent descendu — et dans quel trouble ! 

2172. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Les Césars »

Que si, pour revenir au sujet de notre examen, Champagny l’avait compris, des clartés nouvelles auraient jailli du fond de son livre, et nous en auraient illuminé les détails.

2173. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « L’Angleterre depuis l’avènement de Jacques II »

À notre sens, il n’est pas jugé, et il aurait été noble et fier à un protestant de lui restituer ce qui doit lui revenir, après tout, dans l’admiration ou l’estime des hommes.

2174. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Montmorency » pp. 199-214

Sa Madame de Montmorency 20, dont il s’occupait avec un soin presque religieux, cette histoire qui commence par la Cour, l’éclat et le monde, et qui finit par l’affliction et une cellule, sa Madame de Montmorency a été pour lui pendant longtemps comme une espèce d’oratoire littéraire dans lequel il revenait à la dévotion de toute sa vie : l’amour des choses de l’esprit et des recherches de l’histoire.

2175. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Sévigné » pp. 243-257

et il a si bien réussi qu’il trouvera bon de l’être encore et que, plus tard, il reviendra à cette profondeur qu’on n’aurait pas, certes !

2176. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes et la société au temps d’Auguste » pp. 293-307

Il n’a, comme les dandys, de respect pour rien, ni pour les traditions, ni pour les solennités, ni pour les témoignages de l’Histoire, appuyés par les plus grands noms… Si vous mettez, entre parenthèses, son incroyable amour pour Cléopâtre, qui détonne avec son dandysme, et qui rappelle l’amour sénile du philosophe Cousin pour la duchesse de Longueville, Blaze de Bury semble revenu de l’Histoire comme d’autre chose.

2177. (1880) Goethe et Diderot « Note : entretiens de Goethe et d’Eckermann Traduits par M. J.-N. Charles »

Un charmant jeune homme, qui s’en revenait alors de jouer à la fossette et qui pouvait y retourner !

2178. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. H. Wallon » pp. 51-66

Tout en admirant les vertus surhumaines de Saint Louis, qui, dans toute époque, auraient fait de lui une des plus éminentes personnalités de l’Histoire, il faut cependant défalquer de l’admiration qu’il inspira ce qui doit en revenir à son époque, prête, alors, par les mœurs, par l’éducation du respect, par son Christianisme profond, à accepter le pouvoir unitaire et personnel de la Royauté.

2179. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gobineau » pp. 67-82

Pour se faire bien comprendre, il faut en revenir sans cesse à l’image de la glace, de cette glace d’une si belle eau et dont le seul enchantement — comme pour les cœurs — est d’être très pure et très fidèle.

2180. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. le vicomte de Meaux » pp. 117-133

Voilà la question, et nous y reviendrons tout à l’heure.

2181. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Émile de Girardin » pp. 45-61

Dialogue ici, monologue là, c’est toujours La Presse qui revient dans tout ce qu’il écrit.

2182. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVII. Saint-Bonnet »

Seulement, applaudi ou délaissé du public, ce livre n’en formule pas moins, sur la question de l’enseignement classique, les grandes considérations qui doivent rester et auxquelles il faudra bien revenir.

2183. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXI. Philosophie positive »

Comte, mais avec ce désavantage que lui, l’escamoteur philosophique, il ne sait pas les retrouver… Ce déplorable escamoteur en second, qui ne sait rien faire revenir sous son gobelet de ce qu’il en ôte, a, pour toute baguette magique, une affirmation sans preuve, bête, en effet, comme un coup, de baguette : mais en philosophie ce qu’on écarte n’est pas supprimé.

2184. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXI. Sainte Térèse »

Nous parlons surtout de ses grandes œuvres spirituelles, sa Vie écrite par elle-même et ce Château de l’âme, sur lequel un jour nous reviendrons.

2185. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Raymond Brucker. Les Docteurs du jour devant la Famille » pp. 149-165

En ce temps-là comme en celui-ci, il y avait contre la paternité et la famille, qui ne font qu’un, du reste, l’hostilité héréditaire de l’égalité entre tous et de la cohue révolutionnaire, qui ne font aussi qu’un à leur tour, et c’est pour sauver la Paternité et la Famille, qu’on voulait noyer dans cette cohue, c’est pour défendre leur personnalité et leur dignité violées par un enseignement qui n’aurait pas été chrétien, que Brucker fit ses Docteurs du jour, dont le jour est revenu… Il y discute toutes les questions hypocrites sous lesquelles les docteurs d’alors cachaient leurs haines et leurs projets contre la société chrétienne.

2186. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Lacordaire. Conférences de Notre-Dame de Paris » pp. 313-328

Voici deux volumes qui ont fait, je ne dirai pas seulement leur bruit, mais leur bien dans le monde, et auxquels on ne saurait trop revenir.

2187. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Christophe »

Mais le : Écrivons nous-mêmes notre histoire, est peut-être revenu à la pensée du prêtre et lui a affaibli la main, quand il aurait fallu la faire sentir davantage.

2188. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Edgar Quinet »

Car c’est là qu’il faut toujours en revenir avec Quinet, ce gourmand et ce malade de mots… C’est cette fureur de l’expression gongorique et de l’image, qui donne à ce livre de la Création cet air lyrique et oraculaire qu’aucun autre ouvrage du même auteur n’eut au même degré que celui-ci, malgré sa prétention scientifique.

2189. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Achille du Clésieux »

Du Clésieux, dans son poème, est resté jusqu’à la dernière page et jusqu’à son dernier vers dans la beauté du sentiment chrétien le plus pur, et cette beauté s’ajoute à celle de l’émotion humaine qui fait palpiter tout son poème, comme un cœur vivant… IV Rien de plus simple que ce roman en vers qui pourrait bien être une histoire, et cette simplicité est si grande que la donnée du poème peut se raconter en deux mots… Le héros du livre, qui n’est pas nommé dans le poème, l’amant d’Armelle, est un Childe Harold de ce temps où toute âme un peu haute est plus ou moins Childe Harold, et n’a pas besoin d’aller au fond de toutes les coupes que nous tend le monde pour s’en détourner et revenir à la solitude, — et pour s’essuyer, comme un enfant à la robe de sa mère, de ses souillures et de ses dégoûts, à la Nature.

2190. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Agrippa d’Aubigné »

Il s’agit d’apprécier ce qui lui revient de cette denrée d’outre-tombe.

2191. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Édouard Gourdon et Antoine Gandon » pp. 79-94

Ancien directeur de l’Histoire des églises de France, il a touché autrefois d’une main compétente à ces études historiques auxquelles il reviendra sans doute ; car, par ce temps de délabrement et de philosophie épuisée, l’histoire est le dernier mot et la dernière ressource de tous les esprits vigoureux.

2192. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Xavier Aubryet et Albéric Second » pp. 255-270

Seulement, je m’aperçus bientôt que les plafonds sous lesquels je voulais vivre étaient trop bas, et je revins presque immédiatement à l’observation élargie et à la grande nature humaine, hors de laquelle — comme en religion l’Église romaine — il n’y a pas, en littérature, de salut !

2193. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Arsène Houssaye » pp. 271-286

Peut-être y reviendrai-je un jour… Ce que je veux seulement examiner, c’est La Messaline blonde, prise à part des tenants et des aboutissants qu’elle a dans ces récits qui s’entrelacent.

2194. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Edmond About » pp. 91-105

Si l’abbé de Bernis revenait au monde, il serait Américain aussi, car il n’y a plus d’autres manières de sauter les fossés que le bâton de M. 

2195. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Arthur de Gravillon »

L’idée de ce livre fascinant de J’aime les Morts a, au fond, même quand on ferme les yeux à l’éblouissante enluminure, une douceur dans l’amertume qui y fera sans cesse revenir.

2196. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXI. De Mascaron et de Bossuet. »

Cependant Bossuet, à travers ces idées générales, revient toujours à la princesse, et tous ses retours sont des cris de douleur.

2197. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IV. »

Né dans l’île de Paros, vers la dix-septième olympiade, six siècles avant notre ère, Archiloque courut toutes les aventures de la vie civilisée d’alors, tout ensemble poëte et guerrier, diffamé dans ses mœurs, redouté pour ses vers, implacable ennemi domestique, faible défenseur de ses concitoyens, et couvrant de son impudence encore plus que de son génie sa désertion dans le combat, et la perte de ce bouclier avec lequel ou sur lequel un Spartiate devait revenir du champ de bataille.

2198. (1874) Histoire du romantisme pp. -399

Mais jouissons tranquillement de cette aube sans nuage et revenons au Gérard de ce temps-là, qui ne s’appelait pas Gérard de Nerval, mais Labrunie. […] Mais les paroles ailées s’envolaient au cintre, et l’attention revenait bien vite à la scène. […] Laissons, comme il convient, le passé pour le présent et revenons à la représentation de jeudi. […] lui est parti pour ne plus revenir. […] Decamps n’était pas revenu de sa caravane en Orient et Marilhat n’était pas parti encore.

2199. (1890) Nouvelles questions de critique

C’est la même question qui revient : la question des impressions, suppositions et contrefaçons de Hollande. […] et le projet tant de fois formé, jamais exécuté, de fonder une Académie anglaise « pour la langue », à l’imitation de la nôtre, n’en serait-il pas un second, puisqu’il paraît qu’on y reviendrait de nouveau ? […] Que signifie la distinction que l’on faisait jadis, et à laquelle il faudra bien, bon gré, mal gré, que l’on revienne, entre l’histoire littéraire d’une langue et l’histoire de sa littérature ? […] J’y trouve sept fois l’Ombre, et quatre fois seulement le Ver, mais il m’en revient un exemple que M.  […] Pourras-tu revenir dans les soirs, ô vieux Rêve !

2200. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Il revient volontiers sur la circulation du juste, les inévitables contrecoups de l’injuste. […] Certains mots tels que triomphe reviennent fréquemment dans cette période. […] Des relations, un prix à l’Académie lui font obtenir l’amnistie et il revient en France. […] Or il est revenu si vite ! […] Puis le flot s’apaise ; la sérénité revient.

2201. (1905) Études et portraits. Portraits d’écrivains‌ et notes d’esthétique‌. Tome I.

Un des Rivaroli ou Rivareli revenait d’Espagne après avoir servi dans la guerre de Succession. […] Lorsque Chateaubriand revint d’exil, ses amis, Joubert, Fontanes et les autres, l’encouragèrent. […] … » Mais, s’ils ont passé, c’est pour revenir, pour s’asseoir à la place méritée qui doit demeurer la leur. […] La première de ces règles, celle qui revient constamment dans cette correspondance, c’est l’impersonnalité, ou, pour prendre le langage des esthéticiens, l’objectivité absolue de l’œuvre. […] … »‌ « — Cela revient à dire que vous êtes de l’avis de Gautier : pour vous la musique est un bruit plus cher que les autres.

2202. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

Nous avons eu avec nous, à un certain moment, tous les curieux du vers, et de plus, nous avons eu tous les curieux de la littérature qui s’étaient détachés du vers et qui y revenaient pour nous lire. […] En effet, le comte est mort ; sa postérité avorte et bientôt le château est assiégé ; des soldats qui reviennent d’une sortie rapportent la tête d’Edam, son père. […] Il serait bon que les déluges ne soient plus dissipés, qu’il en revienne un, pas tant pour qu’on sache, mais pour qu’on voie. […] « Si je reviens (en Europe), écrit-il à sa famille (en 1885), ce ne sera jamais qu’en été, et je serai forcé de redescendre, en hiver au moins, vers la Méditerranée. […] C’est en tâchant de la conquérir, qu’il tomba malade ; il revint en France pour y agoniser longuement.

2203. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

Si l’honnêteté est quelque part au monde, c’est dans les madones qui incessamment reviennent sous son burin. […] La femme, avec un grand abattement et une grande angoisse de cœur, s’en revint, et étant toute seule prépara l’enfant pour la sépulture. […] La loi déclare que « toute personne au-dessus de seize ans qui, pendant un mois, refusera d’assister à l’office établi, sera enfermée jusqu’à ce qu’elle se soumette ; que si elle ne se soumet pas au bout de trois mois, elle sera bannie du royaume, et si elle revient, mise à mort. » Ils se laissent faire et montrent autant de fermeté pour souffrir que de scrupule pour croire ; sur un iota, pour recevoir la communion assis plutôt qu’à genoux, ou debout plutôt qu’assis, ils abandonnent leurs places, leur bien, leur liberté, leur patrie. […] Cela me fit voir que Dieu le père, quoiqu’il soit juste, peut justement justifier le pécheur qui revient. […] Un mot revient sans cesse : Tenderness of conscience.

2204. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

Weill attribue cette glorieuse ligne d’ascendants ; mais comme il emploie la moitié de sa brochure à faire le procès à ses confrères, les accusant d’être sortis de leur véritable voie, et qu’il se considère, lui seul, comme resté fidèle à sa mission, c’est bien à lui, en réalité, que revient tout l’honneur de cette illustre origine. […] Celui-ci, dédaignant d’estropier plus longtemps la langue française, vu son indigence d’adverbes et sa pénurie d’adjectifs, est revenu à l’idiome et au pays de la choucroute ; quant à M.  […] Avant de prendre pour femme légitime la politique, il avait eu la littérature pour maîtresse ; — il m’est même revenu qu’il lui avait fait pas mal d’enfants. […] Mais n’anticipons pas sur ces remarques apologétiques, et revenons au point d’où nous partions avant d’ouvrir notre parenthèse. […] L’auteur des Contes d’un Planteur de choux, — auquel nous reviendrons tout à l’heure, — est doublé d’un aristarque.

2205. (1895) De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines pp. 5-143

Nous pouvons donc poursuivre ainsi jusqu’à ce que nous revenions au cas où a = 1. […] Si donc on change le sens du mouvement, ce mobile ne reviendra pas au point de départ, puisqu’il a déjà perdu de l’énergie à l’aller, et qu’il va encore en perdre au retour. […] Pour répondre à cette question, revenons à la distinction des lois de conservation et des lois de changement. […] Mais revenons à l’atomisme vrai, à l’atomisme géométrique. […] On en revint à celle d’Aristote : l’inter-fécondité, fait brut plutôt que notion intelligible.

2206. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre III. La critique et l’histoire. Macaulay. »

Le baconien construit une cloche à plongeur, y entre, descend et revient avec les objets les plus précieux de la cargaison. […] Considérez, par exemple, ces phrases par lesquelles il essaye de rendre sensibles à un public anglais les événements de l’Inde : « Au temps de Warren Hastings, dit-il, la grande affaire d’un serviteur de la Compagnie était d’extorquer aux indigènes cent ou deux cent mille livres sterling aussi promptement que possible, afin de pouvoir revenir en Angleterre avant que sa constitution eût souffert du climat, pour épouser la fille d’un pair, acheter des bourgs pourris dans le Cornouailles, et donner des bals à Saint-James square… Il y avait encore un nabab du Bengale, qui jouait le même rôle vis-à-vis des dominateurs anglais de son pays, qu’Augustule auprès d’Odoacre, ou les derniers Mérovingiens avec Charles Martel et Pépin le Bref. […] Lorsqu’il raconte les actions d’un homme ou d’un parti, il revoit en une minute tous les événements de son histoire, et toutes les maximes de sa conduite ; il a tous les détails présents ; ils lui reviennent à chaque instant par multitudes. […] Il revint chez lui, et se coucha1390. » Le lendemain, à cinq heures du matin, le vieux chef fut assassiné, ses hommes fusillés dans leur lit ou au coin de leur feu.

2207. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

Quand je dis que le feu est chaud, je veux dire par là que, lorsque le feu est à portée de mon corps, j’ai la sensation de chaleur. « Quand nous disons d’un esprit qu’il est dévot ou superstitieux, ou méditatif, ou gai, nous voulons dire simplement que les idées, les émotions, les volontés désignées par ces mots reviennent fréquemment dans la série de ses manières d’être1475. » Quand nous disons que les corps sont pesants, divisibles, mobiles, nous voulons dire simplement qu’abandonnés à eux-mêmes, ils tomberont ; que tranchés, ils se sépareront ; que, poussés, ils se mettront en mouvement ; c’est-à-dire qu’en telle et telle circonstance ils produiront telle ou telle sensation sur nos muscles ou sur notre vue. […] Il ne s’agit partout que de s’entendre, c’est-à-dire de revenir aux faits, ou d’apprendre, c’est-à-dire de joindre des faits. […] Cela revient à dire que le cours de la nature est uniforme. […] Je puis dire non pas que la ligne droite est la plus courte d’un point à un autre, ce qui est une propriété dérivée, mais qu’elle est la ligne formée par le mouvement d’un point qui tend à se rapprocher d’un autre, et de cet autre seulement ; ce qui revient à dire que deux points suffisent à déterminer une droite, en d’autres termes que deux droites ayant deux points communs coïncident dans toute leur étendue intermédiaire ; d’où l’on voit que si deux droites enfermaient un espace, elles ne feraient qu’une droite et n’enfermeraient rien du tout.

2208. (1864) Le positivisme anglais. Étude sur Stuart Mill

« Quand nous disons d’un esprit qu’il est dévot ou superstitieux, ou méditatif, ou gai, nous voulons dire simplement que les idées, les émotions, les volontés désignées par ces mots reviennent fréquemment dans la série de ses manières d’être4. » Quand nous disons que les corps sont pesants, divisibles, mobiles, nous voulons dire simplement qu’abandonnés à eux-mêmes, ils tomberont ; que, tranchés, ils se sépareront ; que, poussés, ils se mettront en mouvement ; c’est-à-dire qu’en telle et telle circonstance ils produiront telle ou telle sensation sur nos muscles ou sur notre vue. […] Il ne s’agit partout que de s’entendre, c’est-à-dire de revenir aux faits, ou d’apprendre, c’est-à-dire de joindre des faits. […] Cela revient à dire que le cours de la nature est uniforme. […] Je puis dire non pas que la ligne droite est la plus courte d’un point à un autre, ce qui est une propriété dérivée, mais qu’elle est la ligne formée par le mouvement d’un point qui tend à se rapprocher d’un autre, et de cet autre seulement ; ce qui revient à dire que deux points suffisent à déterminer une droite, en d’autres termes que deux droites ayant deux points communs coïncident dans toute leur étendue intermédiaire ; d’où l’on voit que si deux droites enfermaient un espace, elles ne feraient qu’une droite et n’enfermeraient rien du tout.

2209. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

Cependant l’horizon politique vint à s’éclaircir ; fatigués de leurs excès divers, tous les partis parurent reconnaître le besoin de la paix et la nécessité du bon ordre ; Geoffroy revint alors à Paris pour y cacher sa vie dans le plus modeste pensionnat. […] Mais je reviens aux querelles littéraires que Geoffroy eut à soutenir. […] Geoffroy avait d’ailleurs à se défendre des attaques dirigées contre sa traduction de Théocrite ; il devait éprouver le même dépit qu’il avait excité dans l’âme d’un si grand nombre d’auteurs : on sait qu’il put à peine revenir du trouble où l’avait jeté cette double attaque, dirigée à la fois contre ses feuilletons et sa traduction. […] Lorsque ce Témugin, méprisé, revient en conquérant sous le nom de Gengiskan, Idamé, sans être éblouie de sa gloire et de sa puissance, reste fidèle à son époux ; elle aime mieux mourir avec lui que de régner avec Gengiskan. […] Je ne sais si les femmes sont devenues meilleures en devenant plus naturelles, mais le goût en est devenu plus sain : par malheur, à mesure que le siècle revient, sur cet article important, à des idées plus raisonnables, le génie et le talent disparaissent.

2210. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Brief, tous souhaits vous puissent advenir, Fors seulement dans France revenir Qui n’a besoin, ô estourneaux estranges 7 De vostre main à faire ses vendanges. […] Lazare de Baïf quitta Venise au bout de deux années ; il revint en France et fut nommé conseiller au Parlement. […] Alors, dans cette retraite, les souvenirs de son enfance lui revenaient parfois, et il songeait, attendri, à cette île de Bourbon, son berceau, où le soleil, dans sa course, ramène sans cesse des nuits et des jours sereins : Rivage heureux, tu n’es plus ma patrie ! […] Au bout de quarante-huit heures, ses yeux se rouvrirent, mais ses idées ne revinrent pas. […] Cependant, à la fin, les Muses revinrent tout à coup former des chœurs dans les jardins du petit Trianon.

2211. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

Je reviens en hâte à mes amazones. […] On retrouve ici le vieux parent, perdu de vue pendant des années, qui revient en mendiant et, touché du bon cœur des siens, s’empresse de mourir en leur laissant le gros héritage. […] Un de ses personnages revient-il sur son passé, les innombrables : « Et c’était… et c’était… à présent c’était… c’était maintenant », trahissent encore le décalque du procédé naturaliste. […] Elle analyse, avec toutes sortes de prétentions scientifiques, l’âme d’une couturière anarchiste, mais qui revient à de bons sentiments en voyant des riches brusquement ruinés ; ou bien elle nous dit en un détail minutieux les discussions d’un veuf et de sa cuisinière. […] Revenez, esprit sérieux, lourd et naïf, à la noblesse d’études moins actuelles.

2212. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIe entretien. Vie du Tasse (1re partie) » pp. 5-63

Ces vestiges de la fortune et des siècles semés sous ses pas ne lui paraissent que des empreintes gigantesques et mystérieuses d’un fleuve qui a roulé ces débris dans le vaste lit du temps ; elle ne croit pas que ce fleuve revienne jamais sur son cours pour l’entraîner elle-même avec les hommes et les choses du temps présent. […] « Les cœurs comprimés par de longues et précoces infortunes ne déposent jamais complètement les soucis qui ont pesé sur leur jeunesse ; c’est le propre des malheureux de ne jamais croire aux choses heureuses, même quand la fortune souriante revient à eux. » On voit dans une lettre du jeune Torquato écrite de Rome, à cette époque, à la belle et puissante protectrice de tous les génies et de toutes les adversités, la célèbre Vittoria Colonna, combien ce jeune homme sentait prématurément les malheurs de son père et de sa sœur.

2213. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre I. Les chansons de geste »

Et jamais la force de l’honneur et du serinent féodal n’a plus fortement apparu qu’en ce Bernier : quand, sa mère morte, blessé lui-même, il a renoncé l’hommage, si, dans le premier moment de colère, il refuse la réparation que Raoul offre une fois revenu à lui, jamais cependant il n’aura le cœur en paix : il combattra Raoul de tout son courage, il le tuera, mais toujours l’idée de son serment violé le tourmentera : toujours il rappellera ses griefs, sa mère « arse », sa tête cassée ; il maintiendra « son droit », mais il sera inquiet. […] On revient un moment, par un goût archaïque, aux décasyllabes primitifs.

2214. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre I. Polémistes et orateurs, 1815-1851 »

Quand il s’aperçut que l’ultramontanisme aussi se mettait au service du pouvoir, que le pape agissait en souverain temporel et liait sa cause à celle des rois, quand il vit par toute l’Europe le clergé se faire le gardien des principes légitimistes plutôt que des principes évangéliques, Lamennais rompit d’abord avec la légitimité ; il devint libéral ; il lui sembla que le règne de Dieu par l’autorité était actuellement impossible ; il tâcha d’y revenir par la liberté680, il chercha dans le développement complet de la liberté des garanties contre le despotisme et l’anarchie, et les conditions de l’ordre et de la vie sociale. […] On aura une idée de son tour d’imagination par ce seul passage : « Les Bourbons reviennent, ils reparaissent au milieu d’un peuple nouveau, entourés des solennelles antiquailles de l’ancien régime, de prélats anti-concordataires pleins des idées serviles d’autrefois, ennemis de tout ce que n’avait pas vu leur jeunesse, Gers de n’avoir rien appris depuis quarante ans ; de vieux abbés dont l’ambition moisie dans l’exil infectait les antichambres du château ; de valets aux genoux d’autres valets : tout cela se remuait et fourmillait à la cour des fils de Louis XIV, comme des vers dans un cadavre. » (XII. 262.)

2215. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « De l’influence récente des littératures du nord »

Mais nous reviendrons là-dessus. […] Et au surplus, pour en revenir au règlement présent de cette espèce de compte de « doit et avoir » ouvert entre les races, ne resterait-il pas à chercher si le piétisme d’Eliot, l’idéalisme contradictoire et révolté d’Ibsen, le fatalisme mystique de Tolstoï sont nécessairement quelque chose de supérieur soit à l’humanitarisme, soit au réalisme français ?

2216. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

Pour achever d’éclaircir la vérité sur la maison de Rambouillet, et écarter d’elle toute application de la comédie de Molière, il faut revenir à mademoiselle de Scudéry, et montrer que c’est à elle et à ses cercles qu’en voulait Molière, s’il en voulait à quelqu’un. […] Quoique le secret d’ennuyer soit celui de tout dire , et que j’aie déjà dit beaucoup plus qu’il n’était nécessaire pour détourner de l’hôtel Rambouillet l’application des Précieuses ridicules, je ne puis m’empêcher de revenir sur l’opinion des écrivains qui donnent pour une adroite précaution contre les plaintes des personnes de cette société la préface où Molière déclare que sa pièce regarde uniquement les mauvais singes , les ridicules copies des illustres précieuses.

2217. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Première partie. De la parole et de la société » pp. 194-242

Je reviens donc sur mes pas. […] Le professeur d’analyse de l’entendement humain y disait affirmativement : L’homme ne pense que parce qu’il parle  ; ce qui revient à cette proposition de M. de Bonald : L’homme ne peut parler sa pensée sans penser sa parole .

2218. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Balzac » pp. 17-61

… Attiré par les Illustrations dont ce livre est orné, et qui sont dues à un talent d’une fougueuse et étrange fantaisie, le public reviendra-t-il à ces récits où l’art le plus raffiné se mêle à l’archaïsme le plus savant, et où l’imagination la plus féconde crée pour son compte sous les formes les plus admirablement imitées ? […] Pourquoi, encore une fois, cette absence d’introduction, à laquelle on est obligé de revenir toujours et qu’on cherche à la tête de cette nouvelle édition de Balzac, qu’on ne comprend pas très bien comme vous la faites, si vous ne prenez pas la peine de nous l’expliquer !

2219. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Poésies complètes de Théodore de Banville » pp. 69-85

C’est par une sorte d’abus, mais qui avait sa raison, que l’on a compris encore sous le nom de romantiques les poètes, comme André Chénier, qui sont amateurs de la beauté grecque et qui, par là même, sembleraient plutôt classiques ; mais les soi-disant classiques modernes étant alors, la plupart, fort peu instruits des vraies sources et se tenant à des imitations de seconde ou de troisième main, ç’a été se séparer d’eux d’une manière tranchée que de revenir aux sources mêmes, au sentiment des premiers maîtres, et d’y retremper son style ou son goût.

2220. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — II » pp. 161-173

Cela était revenu à Bonaparte, qui lui en avait parlé.

2221. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Appendice. »

Revenue en France, son salon fut des plus brillants, des mieux informés toujours.

2222. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET (La Confession d’un Enfant du siècle.) » pp. 202-217

Mais ceci tient à un défaut de composition et à quelque chose de successif dans la manière de faire de M. de Musset, sur quoi je reviendrai.

2223. (1874) Premiers lundis. Tome II « Hippolyte Fortoul. Grandeur de la vie privée. »

Il repart de chez ses amis, pour revenir de nouveau à quelque prochaine saison ; chaque retour est peint à ravir, et comme l’unique accident qui projette une émotion intermittente et croissante dans l’heureuse et monotone existence des amants : « A la fin de l’hiver de 1741, par un beau jour, Simiane venait de greffer ses poiriers ; il tenait encore sa serpette, et s’était jeté sur l’herbe.

2224. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XIII. Des tragédies de Shakespeare » pp. 276-294

Lorsque les sorcières annoncent à Macbeth qu’il sera roi, lorsqu’elles reviennent lui répéter cette prédiction au moment où il hésite à suivre les sanglants conseils de sa femme, qui ne voit que c’est la lutte intérieure de l’ambition et de la vertu, que l’auteur a voulu représenter sous ces formes effrayantes ?

2225. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre I. Les mémoires »

Vers quinze ans, il quitte le triste château où son noble père vit avec ses sept enfants d’un revenu de 800 à 1 000 livres.

2226. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VII. Maurice Barrès et Paul Adam » pp. 72-89

Paul Adam, — auquel, cette longue parenthèse close, je suis heureux de revenir.)

2227. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre II. La mesure du temps. »

Je n’ai pas à revenir sur les difficultés relatives à ce dernier problème, puisque j’y ai longuement insisté plus haut.

2228. (1890) L’avenir de la science « IV » p. 141

L’avenir est dans ceux qui, embrassant sérieusement la vie, reviennent au fond éternel du vrai, c’est-à-dire à la nature humaine, prise dans son milieu et non dans ses raffinements extrêmes.

2229. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre IV. Cause immédiate d’une œuvre littéraire. L’auteur. Moyens de le connaître » pp. 57-67

que, sachant qu’on cherchera peut-être le peintre dans sa peinture, il se représente volontairement, non pas tel qu’il est, mais tel qu’il voudrait être ou, ce qui revient quelquefois au même, tel qu’il croit être ?

2230. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre IV. La littérature et le milieu psycho-physiologique » pp. 126-137

Je sens qu’il doit me revenir quelque chose. » On sait qu’il médita un grand ouvrage qui aurait eu pour titre : la Morale sensitive.

2231. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre I : De la méthode en psychologie »

Stuart Mill, qui fait remarquer justement combien la méthode des sciences morales et sociales est peu avancée, s’est attaqué résolûment à celle de la psychologie : il y revient à plusieurs reprises67 et sa pensée ne laisse rien à désirer en clarté, sur ce point.

2232. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29

Cependant il est nécessaire de revenir sur les dix dernières années du règne de Henri IV, ainsi que sur la régence de Marie de Médicis, et de faire connaître avec détail les mœurs de la cour de 1600 à 1620, pour montrer clairement comment s’échappa de cette cour dissolue la grande exception qui donne naissance à une société de mœurs pures et d’esprits délicats, dont la filiation et les traditions sont venues jusqu’à nous, et dont l’existence a été illustrée par le respect des étrangers.

2233. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Montalembert orateur. » pp. 79-91

Il revint tout exprès de Madère pour soutenir le poids de la discussion, et il y retourna ensuite pour veiller à ses affections domestiques, conciliant ainsi d’une manière touchante les devoirs de l’homme privé avec ceux de l’homme public.

2234. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces diverses — Préface du « Rhin » (1842) »

Il avait oublié de même celles qu’il avait écrites sur le Rhin quand, l’an passé, elles lui sont forcément revenues en mémoire par un petit enchaînement de faits nécessaires à déduire ici.

2235. (1904) La foi nouvelle du poète et sa doctrine. L’intégralisme (manifeste de la Revue bleue) pp. 83-87

Et, cependant, ne vient-on pas répéter que le poète doit sans cesse revenir à l’inspiration première, à la fraîcheur d’âme angélique, à l’ingénuité, à la naïveté touchante des âges d’or, et que, sur toutes choses, il doit écarquiller de grands yeux tout neufs ?

2236. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Police générale d’une Université et police, particulière d’un collège. » pp. 521-532

Qu’un maître qui résout à son élève un problème d’arithmétique ou de géométrie fasse une fausse supposition, qu’il la reconnaisse, qu’il revienne sur ses pas, qu’il avance et qu’il découvre enfin la vérité qu’il cherchait, je pense qu’il instruira mieux son élève qu’en y arrivant par une marche rapide, sûre et non tâtonnée.

2237. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 34, que la réputation d’un systême de philosophie peut être détruite, que celle d’un poëme ne sçauroit l’être » pp. 489-511

Je reviens aux critiques.

2238. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 12, des masques des comédiens de l’antiquité » pp. 185-210

Je reviens à mon sujet.

2239. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre I : Qu’est-ce qu’un fait social ? »

Nous reviendrons plus loin sur ce point.

2240. (1912) L’art de lire « Chapitre II. Les livres d’idées »

Tel auteur est préféré par un lecteur, non pas parce que ce lecteur lui trouve l’esprit juste, mais parce qu’il lui trouve l’esprit faux, ce qui donne à ce lecteur le plaisir d’avoir toujours raison ou de croire toujours avoir raison contre lui, par suite de quoi c’est à cet auteur que ce lecteur revient constamment.

2241. (1864) De la critique littéraire pp. 1-13

À qui en revient l’honneur ?

2242. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « IX »

Nous avions cité au hasard des pages de Stendhal, criblées de répétitions insipides, écrites avec les mêmes épithètes banales, pleines d’incompréhensibles négligences, vocabulaire monotone, composé de deux ou trois mots, de deux ou trois verbes qui reviennent toujours.

2243. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IV. Des changements survenus dans notre manière d’apprécier et de juger notre littérature nationale » pp. 86-105

Sans porter un jugement sur les deux littératures qui se disputent aujourd’hui l’empire du monde, et sur lesquelles nous aurons, au reste, occasion de revenir, qu’il nous soit permis de remarquer d’abord que la littérature romantique a pris naissance au sein d’une langue qui est encore, pour ainsi dire, dans le travail de l’évolution ; c’est la langue allemande que je veux désigner.

2244. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Introduction. Du bas-bleuisme contemporain »

L’âpre Chamfort, s’il revenait, n’écrirait plus que la femme a de moins que l’homme un tiroir dans la tête et une fibre de plus dans le cœur.

2245. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’Empire Chinois »

Voici un livre d’observateur sur le vif, de voyageur en dehors des livres, d’homme qui a fait le sien à la sueur de son front et à la poussière de ses sandales, qui a vécu dix ans dans le pays dont il parle, plongé dans les difficultés de la langue de ce pays et dans le secret de ses mœurs, et qui, de la plus haute moralité, — de cette moralité de prêtre qui donne à la parole humaine, toujours suspecte quand elle nous revient de si loin, l’autorité qu’elle doit avoir pour être acceptée, — nous apporte sur la Chine un de ces renseignements, éclairés et complets, tels qu’on n’en avait pas revu depuis la publication des Lettres édifiantes.

2246. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le capitaine d’Arpentigny »

Reviendra-t-il à ses tendances naturelles, qui ont raison en lui et auxquelles il s’acharne en vain à donner tort ; car, dans la sphère du talent comme dans l’autre sphère, il n’y a jamais rien de dérangé que notre conscience et de renversé que notre esprit.

2247. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte Gaston de Raousset-Boulbon »

Mais que seraient ces vers et ce couplet, sans cet écho réveillé d’un pressentiment sinistre qui revient les frapper et leur communique sa poésie !

2248. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Buloz »

Si la figure de Buloz revient à travers cet article, tant pis !

2249. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Sainte Térèse » pp. 53-71

Nous parlons surtout de ses grandes œuvres spirituelles, sa Vie écrite par elle-même, et ce Château de l’âme sur lequel un jour nous reviendrons.

2250. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VI. M. Roselly de Lorgues. Histoire de Christophe Colomb » pp. 140-156

Roselly de Lorgues nous raconte que dans son premier voyage Colomb trouva devant lui une vaste mer d’herbes, mais il passa, et quand il revint, il ne la retrouva plus.

2251. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Gaston Boissier » pp. 33-50

Les femmes, qui expriment mieux que les hommes l’imagination religieuse d’une race, les femmes, « très pieuses à leurs dieux » dans cette époque de dévotion universelle, allaient à Isis et à Cybèle sans cesser d’aller à Junon et à Diane, comme, plus tard, elles devaient aller à Jésus… Seulement, il ne faut pas oublier de marquer ce que l’auteur de La Religion romaine oublie : c’est qu’une fois à Jésus, elles ne revenaient pas à Junon et à Diane, et que Junon et Diane ne leur avaient jamais fait faire ce que le Christianisme, qu’on veut diminuer en l’expliquant, leur fit faire, en raison de deux choses que ne connaissaient pas ces misérables religions anciennes : l’absolu de son dogme et le péremptoire de sa loi.

2252. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VIII. Du mysticisme et de Saint-Martin »

Ne revenait-elle pas enfin à tous ces procédés microscopiques si chers et si familiers aux philosophies infécondes, aux philosophies sur le retour ?

2253. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IX. L’abbé Mitraud »

Révolutionnaire, quoiqu’il dise pour s’en défendre, l’auteur de la Nature des Sociétés humaines a écrit « que les révolutions sont les suprêmes efforts du genre humain pour découvrir les vraies conditions de sa vie, pour les définir exactement et s’y soumettre » ; ce qui revient positivement à dire que toutes les ivrogneries de la colère doivent servir à clarifier la vue ; singulier collyre, il faut en convenir !

2254. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Monselet »

Monsieur de Cupidon — comme dit la vieille petite nudité de ce nom — est, on s’en doute bien, cet Amour que le xviiie  siècle avait conçu et réalisé, dont la monographie est depuis longtemps trop connue pour que nous la recommencions, et qui, revenu après sa mort sous la forme d’un dandy moderne, traverse le monde et retrouve tous les personnages de sa vie antérieure, affublés comme lui de formes nouvelles : Voici monsieur Dubois plaisamment fagoté !

2255. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Marie Desylles » pp. 323-339

revenue à sa nature et à la Nature !

2256. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Gustave Flaubert » pp. 61-75

L’intérêt qu’on prend à sa lecture est l’intérêt d’une curiosité poignante et bientôt satisfaite ; mais le charme qui fait revenir au souvenir du livre par la rêverie, le charme qui est le propre de l’art, même dans ses compositions les plus terribles, l’homme de talent qui a écrit Madame Bovary n’en a point la sorcellerie suprême.

2257. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’architecture nouvelle »

C’est à Victor Horta, l’architecte belge, que revient l’honneur d’avoir accompli la révolution décisive, d’avoir créé, sans conteste, une architecture nouvelle.

2258. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXI. De Thémiste, orateur de Constantinople, et des panégyriques qu’il composa en l’honneur de six empereurs. »

Instruit de ces détails, tu es monté sur le trône ; c’est pourquoi, comme si ce vaste empire n’était qu’une famille, tu vois d’un coup d’œil quels sont tes revenus, quelles sont tes dépenses, ce qui manque, ce qui reste ; les opérations qui sont faciles, celles qui ne le sont pas.

2259. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

Nous aurons amplement l’occasion d’y revenir et de discerner, sous chacune d’elle, dans son socle, la timidité et l’outrecuidance dont nous venons de parler. […] On sait avec quelle fréquence certains termes ou mots reviennent au cours d’un tel ouvrage. […] L’ouvrier est, avant tout, sentimental, et il souffre de revenir sur un enthousiasme, par lequel il s’abandonne à son guide, à son maître, à son docteur. […] Tel n’est point mon avis, et l’on en reviendra. […] Le cas de Bonaparte et celui de Victor Hugo ont été suffisamment développés pour qu’il soit inutile d’y revenir.

2260. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

« Ils se soutiennent tous comme larrons en foire », disait un artisan qui revenait d’Angleterre avec la naïveté d’un homme qui ne sait pas raffiner sur ses impressions. […] Cette traduction a été entreprise sons les auspices de M. le baron Sellière, le propriétaire actuel de ce château de Mello où lord Herbert passa quelques-uns des mois les plus heureux de sa vie et où son spectre doit aimer à revenir quelquefois. […] Thisbé revient lorsqu’elle est remise de sa frayeur, se heurte contre le cadavre de son amant et se perce du même poignard que lui. […] Qui pourrait dire en effet quelle part revient à l’habitude, à l’amitié, au dépit, au dédain dans les autres formes de l’amour ? […] Cependant, aussi doux que tout cela puisse être, reviens, reviens, les oiseaux du Yorkshire accorderont aussi bien leurs instruments et chanteront aussi mélodieusement que ceux du Staffordshire.

2261. (1889) La littérature de Tout à l’heure pp. -383

La psychologie revient en goût, — Mérimée l’étudié, maussadement, mais sûrement. […] Elle et la Lumière prolongent la Comédie de la Scène à la Salle, échangent du geste qui se voit aux visages qui regardent une sympathie, une émotion qui reviennent en afflux fécondants au Geste même qui les a causées. […] que ces choses incroyables, merveilleuses, qui lui servent à laisser à la vérité sa perspective d’adorable éloignement, d’accessibilité toujours future, reviennent à l’Art, non pas en conséquence et comme au serviteur de tel Évangile, mais en principe et en propre ! […] Parti des vraies sources — Balzac, Baudelaire, Stendhal — vers le vrai but, il a bifurqué tout à coup, non pour revenir sur ses pas, mais pour s’égarer, par les tristes chemins que hantent les lassitudes et les concessions, vers les régions malsaines où règnent MM.  […] Et tout lui revient, cet éphémère est la voix de l’éternité, sert de mesure aux choses de plus ambitieuse durée : une peinture est harmonieuse, une poésie est mélodieuse.

2262. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre I. Le Roman. Dickens. »

Parfois il revient furtivement et se traîne en rampant le long des murs. […] Il revient, et se glisse en pâlissant jusqu’à la porte de sa chambre. […] Et souvent on aurait dit qu’il arrivait sur lui plus tôt qu’il n’avait pensé, car tournant d’un bond autour du coin et dépassant Toby, il revenait soudain sur lui-même en tourbillonnant, comme s’il criait : Ah !

2263. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

Il y revient dans le Mémoire sur la manière de se conduire avec le roi, écrit à l’époque où de la royale famille, dépeuplée par la mort, il ne restait qu’un vieillard septuagénaire et un enfant. […] De la même façon que Socrate tire de Gorgias, par mille adresses de discours, l’aveu qu’il n’est qu’un sophiste, Fénelon fait revenir l’interlocuteur de son admiration pour la méchante éloquence. […] L’ouvrage est plein de jugements courts et complets sur les genres, et de portraits frappants des auteurs célèbres, tels que ceux de Cicéron et de Tacite, vives esquisses d’un pinceau qui peignait à fresque et ne revenait point sur son premier travail.

2264. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

Et il revient sur le procès du peintre avec le journaliste anglais, qui avait parlé de l’impertinence de demander mille guinées pour « jeter un pot de couleur à la figure du public ». […] » Le hasard fait, que les exécutions, racontées hier, par Céard, reviennent dans la conversation, et Schwob décrit l’exécution d’Eyraud, qu’il a vue. […] Wagner ne revint pas.

2265. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIII : Affinités mutuelles des êtres organisés »

Mais nous reviendrons plus loin sur ce sujet. […] En effet, si le développement de l’embryon présente en raccourci un tableau fidèle, ou du moins à peu près ressemblant, de toutes les variations de la race et des formes qu’elle a successivement revêtues, on conçoit que lorsque la sélection naturelle accumule des variations provenant de réversions à d’anciens caractères, l’évolution de l’embryon doive tendre fortement à s’arrêter au moment où il revêt ces caractères, et non pas à les dépasser pour y revenir ensuite. […] Cette théorie expliquerait pourquoi l’embryon d’un mammifère ne passe pas, à proprement parler, par toutes les formes que ses ancêtres directs ont successivement revêtues, mais seulement par toutes les ébauches de ces formes ; car dans le cours des générations, l’embryon doit toujours cesser son développement vers les formes ancestrales, au point où la forme actuelle de la race tend, soit à diverger de chacune de ces formes successives, soit à revenir à quelque type ancien.

2266. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

-C., la sculpture parut se dégoûter de l’imitation exacte : ce fut pour y revenir par une voie indirecte, à la suite des vieux artistes doriens, ces réalistes naïfs et inconscients. […] C’est à lui que nous reviendrons quand nous aurons suivi à travers le Moyen-Âge la veine du naturalisme proprement dit ou réalisme indifférent. […] Voltaire n’a que des velléités d’audace, Fontenelle, circonspect comme toujours, se réserve ; Diderot s’aventure, puis revient tout assagi. […] Au romantisme en revient le premier honneur, bien qu’il n’ait pas su laisser aux affections de famille, à l’affection paternelle surtout, le calme et la spiritualité qui les distinguent d’autres tendresses. […] Des gens reviennent de la foire, l’un en culotte et en habit long, portant le tricorne et le parapluie du campagnard d’autrefois, la pipe à la bouche, poussant devant lui le « gouril » qu’il engraissera.

2267. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

Le poète revient au sujet difficile qu’il a choisi, aux yeux de Laure, qu’il ne sait comment célébrer dignement. […] À l’heure suprême du départ, j’étais plus joyeuse que celui qui revient de l’exil au toit paternel. […] Rappelé près de son père, Ernest abandonne Alice, et lorsqu’il revient avec l’espérance de la retrouver, elle a disparu. […] Si Florence, que le désespoir a mise en danger de mort, revient à la vie, il pardonne à Castruccio ; si elle meurt, il tuera Castruccio, ou sera tué par lui. […] Tout en reconnaissant les emprunts nombreux du poète de Stratford aux nouvellistes italiens, il a très nettement établi la part qui lui revient.

2268. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

Revenu sous un déguisement, il conseille à sa femme de se faire donner des colliers et des bracelets par les prétendants, et il ne les tue qu’après qu’ils ont enrichi sa maison. […] Une fois la Grèce soumise, on voit paraître le Grec dilettante, sophiste, rhéteur, scribe, critique, philosophe à gages ; puis le Graeculus de la domination romaine, parasite, bouffon, entremetteur, toujours dispos, alerte, commode, protée complaisant, qui fait tous les métiers, s’accommode à tous les caractères, se tire de tous les mauvais pas, d’une dextérité infinie, premier ancêtre des Scapins, des Mascarilles et de tous les ingénieux drôles qui, n’ayant eu que leur esprit pour héritage, s’en servent pour vivre aux dépens d’autrui. — Revenons vers leur belle époque et considérons leur grande œuvre, celle qui les recommande le plus aux sympathies et à l’admiration du genre humain ; c’est la science, et, s’ils l’Ont faite, c’est en vertu du même instinct et des mêmes besoins. […] Apelles revint, et, honteux qu’un autre eût mieux fait, il coupa les deux premiers contours par un nouveau trait dont la finesse surpassait tout. […] — Le Dimitri, le fils de Nicolas, est revenu de Marseille. » — A-t-il gagné beaucoup d’argent ? […] — Notre voisin Petros a des vallonées ; le papas a quelques tonnes » de vin ; je connais un homme de Tinos qui a du coton ; nous passerons à Smyrne, si tu veux, pour charger de la soie. » — « Le bateau se construit tant bien que mal ; l’équipage se recrute dans une ou deux familles ; on prend chez les voisins et les amis toutes les marchandises qu’ils veulent vendre : on va à Marseille en passant par Smyrne ou même par Alexandrie ; on vend la cargaison, on en prend une autre, et lorsqu’on revient à Syra, le navire est payé par le fret et les associés se partagent encore quelques drachmes de bénéfice. » 11.

2269. (1927) Des romantiques à nous

On le prie de revenir. […] Mais, revenu sur les lieux, il s’apaisa et tendit à Jean-Jacques une main amie. […] Les synthèses, institutions, règles d’action de cette époque, plus arbitrairement imaginée et reconstituée d’ailleurs que représentée dans ses traits réels, sont donnés comme la vérité absolue et éternelle qui suffit à tout et où il faut intégralement revenir. […] Il faut un génie particulier pour toucher et enchanter avec de la littérature les enfants, et, ce qui revient à peu près au même, le peuple. […] Je ne suis pas encore revenu de ma stupeur.

2270. (1940) Quatre études pp. -154

Vous compterez les heures     Qui me sépareront de vous… Mais l’égarement ne dure pas ; Musset revient à son thème central, revient à l’inconnu vêtu de noir, par une transition si gauche, par un « tout à coup » si naïf, qu’un pseudo-classique ne désavouerait pas le procédé : Mais tout à coup, j’ai vu dans la nuit sombre     Une forme glisser sans bruit. […] Il a l’air de se repentir des digressions, qui l’éloignent de sa route, auxquelles il ne cède qu’avec remords, et qu’il abandonne enfin dès qu’il le peut pour revenir au bon chemin. […] Il nous dit lui-même, dans les vers émouvants du début de son Endymion (I, v. 40 et suivants), comment il n’a pu commencer son poème que dans une atmosphère printanière, que dans un accord parfait entre son âme et la nature renaissante, vert tendre des feuillages nouveaux, bourgeons qui demandent à éclore ; comment il espère le continuer dans la force de l’été, au murmure des eaux et des abeilles ; comment il espère le finir à l’époque des maturations, dans l’or glorieux de l’automne, avant que ne revienne l’hiver qui est la destruction et la mort. […] Nous ne quittons pas volontiers le réel ; et quand nous le quittons pour un moment, nous avons hâte de revenir vers lui. […] Mais le tourment du coupable n’est pas tout à fait terminé :               à une heure incertaine Cette agonie revient, Et jusqu’à ce que mon étrange histoire soit dite, Ce cœur brûle en ma poitrine.

2271. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre deuxième »

Avec Descartes, il faut pénétrer au fond des choses, revenir à la charge, ne pas se rebuter. […] Mais le premier type pur qui en a été frappé, et auquel il faudra revenir toujours pour en reconnaître les véritables traits, nous le devons à Descartes.

2272. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »

On finit par s’en dégoûter, et on en revint à la tragédie savante. […] Une fois qu’il y fut engagé, il lui devint impossible de revenir sur ses pas, et dans la force de l’âge et du talent, l’auteur d’œuvres sublimes ne put retrouver sa propre tradition.

2273. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

Le dernier Angélus du soir que j’avais entendu rouler sur nos chères collines et le dernier soleil que j’avais vu se coucher sur ces tranquilles campagnes me revenaient en mémoire comme des flèches aiguës. […] Le souvenir de mes premières études de mathématiques, qui avaient été assez fortes, me revenait quelquefois.

2274. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IV »

Une discussion assez vive s’éleva entre nous, à la suite de laquelle je sortis brusquement de la classe pour n’y plus revenir. […] —   Allons, vous reviendrez sur une détermination qui priverait l’art d’un de ses plus zélés défenseurs.

2275. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre II, grandeur et décadence de Bacchus. »

Il s’enfonce au cœur de l’Asie, et il en revient monté sur le chameau à deux bosses de la Bactriane, entouré de cymbalistes, de joueuses de flûtes et de bateleurs. […] et quand tu reviendras, tu le seras encore. » En parlant d’Adonis, on ne s’éloigne pas de Bacchus.

2276. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — IV. La Poësie dramatique. » pp. 354-420

Ils se flattent de faire revenir & d’éclairer en amusant. […] Il revient continuellement à la sévérité des loix impériales.

2277. (1878) La poésie scientifique au XIXe siècle. Revue des deux mondes pp. 511-537

Et toujours le cri héroïque qui revient à travers ces éloquentes méditations sur l’avenir de la poésie, avec je ne sais quel pressentiment funeste qu’il ne pourra pas remplir toute l’ambition de sa pensée : « Oh ! […] Lucrèce, à qui il faut bien toujours revenir (car c’est le maître dans ce grand art de la poésie scientifique), a lui aussi des morceaux d’une abstraction redoutable, comme quand il définit l’espace et le mouvement, quand il décrit la formation du monde par les atomes, ou qu’il analyse les simulacres qui expliquent la perception ; mais avec quel art il appelle à son aide d’éclatants épisodes, de grands tableaux, de longs récits comme tout le cinquième livre, où il raconte à sa manière la formation de la terre, l’éclosion de la vie, l’histoire des sociétés humaines !

2278. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VIII : Hybridité »

Pour revenir à notre comparaison commencée entre les hybrides et les métis, Gærtner prétend que ces derniers sont plus que les autres sujets à revenir à l’une des deux formes mères.

2279. (1856) La critique et les critiques en France au XIXe siècle pp. 1-54

Cousin revenait alors de son premier voyage en Allemagne. […] Vous entendiez parler de Fénelon et de Pascal ; on revenait souvent à Walter Scott ; on vous disait : « pourquoi on applaudit Racine » ; on osait lui préférer Molière ; on intervenait avec toute l’autorité des principes, avec toute la netteté de la démonstration, entre l’école de l’idéal qui efface la forme, et l’école du réel qui l’exagère.

2280. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Proudhon » pp. 29-79

Et ce n’est pas tout que le nettoyage ; voici l’entretien : il se fait des revenus avec ses ennemis, et bat monnaie… sur leurs épaules. […] Je n’ai pas aujourd’hui à recommencer cette besogne et à revenir sur ces livres, qui ont tonné, qui se taisent maintenant, mais qui ne sont pas, croyez-le bien !

2281. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Étude sur la vie et les écrits de l’abbé de Saint-Pierre, par M. Édouard Goumy. L’abbé de Saint-Pierre, sa vie et ses œuvres, par M. de Molinari. — I » pp. 246-260

Cette similitude du Français et de l’enfant, qui ne se bornait pas à un simple aperçu comme en ont les gens d’esprit, mais qui était l’idée favorite de l’abbé, revient continuellement dans ces notes de Rousseau : « Il était mal reçu des ministres et, sans vouloir s’apercevoir de leur mauvais accueil, il allait toujours à ses fins ; c’est alors surtout qu’il avait besoin de se souvenir qu’il parlait à des enfants très fiers de jouer avec de grandes poupées. » — « En s’adressant aux princes, il ne devait pas ignorer qu’il parlait à des enfants beaucoup plus enfants que les autres, et il ne laissait pas de leur parler raison, comme à des sages. » Rousseau, à qui tant de gens feront la leçon pour sa politique trop logique et ses théories toutes rationnelles, sent très bien le défaut de l’abbé de Saint-Pierre et insiste sur la plus frappante de ses inconséquences : « Les hommes, disait l’abbé, sont comme des enfants ; il faut leur répéter cent fois la même chose pour qu’ils la retiennent. » — « Mais, remarquait Rousseau, un enfant à qui on dit la même chose deux fois, bâille la seconde et n’écoute plus si on ne l’y force.

2282. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  second article  » pp. 342-358

D’autres images, celles de lions, de flammes, de tempêtes, reviennent fréquemment, trop fréquemment, on peut le trouver, bien qu’avec des diversités et comme des surcroîts d’énergie et de propriété qui les relèvent.

2283. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre I. Les théories de la Pléiade »

Ronsard a pu se repentir, et revenir dans sa triste Franciade au grêle décasyllabe : son œuvre était faite et a prévalu contre lui-même.

2284. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre II. Diderot »

Caractère de Diderot « La tète d’un Langrois est sur ses épaules comme un coq au haut d’un clocher : elle n’est jamais fixe dans un point ; et si elle revient à celui qu’elle a quitté, ce n’est pas pour s’y arrêter.

2285. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre II. La critique »

Ainsi l’œuvre d’art vaut plus ou moins, selon qu’elle exprime des traits superficiels ou profonds, passagers ou permanents, du modèle naturel : ce qui revient à dire, en fin de compte, selon sa plus ou moins grande généralité.

2286. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « III. Quelques mots sur l’explication de textes »

Ce sens permanent et commun, quand il s’agira des textes fameux que toutes les générations des critiques et des lecteurs ont maniés, pourra faire l’effet d’être un peu gros et banal : il sera pourtant bon de ne pas dédaigner d’y revenir, et d’y rattacher toutes les variations nuancées dont les diverses époques et les esprits l’ont enrichi.

2287. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Les femmes de France : poètes et prosateurs  »

Or, pour arriver à la perfection du style poétique et plastique, il est peut-être nécessaire de n’être point ému en écrivant, de considérer uniquement la valeur musicale et picturale du langage et, en face des objets matériels, de s’arrêter à l’impression qu’on a tout d’abord reçue d’eux, à la sensation première et directe, ou d’y revenir artificiellement afin de n’exprimer qu’elle.

2288. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « « L’amour » selon Michelet » pp. 47-66

Michelet fait remarquer, que, dans ces moments où « l’amour et la pitié coulent en douces larmes », les sens se renouvellent et, « souvent plus vif qu’au jeune âge, revient l’aiguillon du désir. » Ainsi la nature récompense les vieux époux d’être bons, et la sensibilité et la bienfaisance engendrent la volupté.

2289. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lamartine, Alphonse de (1790-1869) »

Nous revenons aux Méditations, aux Confidences, à Jocelyn.

2290. (1766) Le bonheur des gens de lettres : discours [graphies originales] « Le Bonheur des gens de lettres. — Premiere partie. » pp. 12-34

Quel bien lui revient-il ?

2291. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre III. La commedia dell’arte en France » pp. 31-58

Un des traits les plus plaisants de ce rôle qui nous reviennent à la mémoire est celui de ce capitan à qui l’on reprochait d’avoir laissé enlever sa maîtresse par les corsaires barbaresques, et qui répondait : « Debout sur la proue de mon vaisseau, j’étais dans une telle fureur que le souffle impétueux qui sortait de ma bouche frappant les voiles du navire ennemi lui imprima une impulsion si rapide qu’il fut impossible de l’atteindre7. » C’était là le ton ordinaire de ce personnage qui fut si longtemps applaudi sur tous les théâtres de l’Europe, et dont nous ne comprendrions bien le succès que si le règne des traîneurs de sabre recommençait parmi nous.

2292. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre premier. La critique et la vie littéraire » pp. 1-18

Le ministre qui a conquis la Tunisie et le Tonkin a été mille fois plus maltraité que le général qui a livré Metz et la France à l’ennemi ; on les a mis en parallèle comme La Bruyère a fait pour Corneille et Racine, et leurs crimes bien pesés et compensés, ce n’est pas le ministre qui a été trouvé le moins coupable… Il ne s’agit pas d’introduire ces gracieusetés dans les mœurs des lettres, de revenir au seizième siècle où, pour Scaliger, quiconque entendait autrement que lui Tite-Live était au moins un scélérat.

2293. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre V. L’antinomie esthétique » pp. 109-129

Ici la question est la suivante : quelle est la part qui revient à la société et à l’individu dans la genèse de l’art ?

2294. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XIII. Conclusions » pp. 271-291

Car cet individualisme revient à dire qu’un homme est d’autant plus individualisé qu’il est plus semblable aux autres ; d’autant plus différencié qu’il est plus conforme et plus confondu dans la masse, d’autant plus original qu’il est plus banal.

2295. (1842) Essai sur Adolphe

La vie entière est changée, et ne peut revenir à ses premières émotions sans d’horribles tortures.

2296. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VI. Jean-Baptiste  Voyage de Jésus vers Jean et son séjour au désert de Judée  Il adopte le baptême de Jean. »

On croyait généralement qu’Élie allait revenir et restaurer Israël 274.

2297. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XV. Commencement de la légende de Jésus  Idée qu’il a lui-même de son rôle surnaturel. »

On remarquera, du reste, que, dans l’évangile de Jean, l’expression de « Verbe » ne revient pas hors du prologue, et que jamais le narrateur ne la place dans la bouche de Jésus.

2298. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVII. Forme définitive des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

L’empereur mort qui doit revenir est Néron, dont le nom est donné en chiffres (XIII, 18).

2299. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Dernière semaine de Jésus. »

Le roi revient, ordonne d’amener devant lui ceux qui n’ont pas voulu qu’il règne sur eux, et les fait mettre tous à mort 1039.

2300. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVI » pp. 279-297

Voulant être distinguée du roi, lui être agréable, parce qu’elle l’aimait, mais voulant son estime et conserver le respect d’elle-même, pouvait-elle employer des moyens à l’usage des femmes ordinaires, mettre en pratique cet art de plaire, cet art de la cour, qui comprend l’art de nuire à tout ce qui n’est pas soi ; à intriguer contre une favorite a qui et le doit sa place ; à lui tendre des pièges, à lui opposer d’autres femmes dont elle pourra avoir bon marché, à rechercher les occasions de s’introduire près du maître, de surprendre ses regards, de les attirer par des soins et des parures qui déguisent son âge ; à se faire vanter, célébrer par des prôneurs ; à se distinguer tantôt par la finesse de la louange, tantôt par son enthousiasme, toujours par l’à-propos ; à rappeler d’une dis tract ion, à faire revenir d’un caprice par des bouderies, par des querelles, par des minauderies ; en un mot, à pratiquer le manège d’une coquetterie subalterne ?

2301. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bossuet, et Fénélon. » pp. 265-289

En travaillant à cet ouvrage, il se proposoit de faire revenir le public sur son compte & sur celui de sa protégée.

2302. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VI. Les localisations cérébrales »

Même chez l’homme, certains talents très circonscrits et très déterminés pourraient encore s’expliquer dans cette hypothèse, et l’on reviendrait ainsi par un chemin détourné à une doctrine qui ne serait pas très éloignée de celle de Gall.

2303. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre II : Partie critique du spiritualisme »

Ces unités de conscience ne peuvent d’ailleurs s’entendre comme des concentrations successives de la pluralité phénoménale extérieure, car ce serait revenir à l’hypothèse déjà réfutée.

2304. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « De la tragédie chez les Anciens. » pp. 2-20

L’intrigue, en un mot, est un dédale, un labyrinthe qui va et revient toujours sur lui-même, où l’on aime à se perdre, d’où l’on cherche pourtant à sortir, mais où l’on rentre avec plaisir quand une fausse issue nous y rejette.

2305. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Ce que tout le monde sait sur l’expression, et quelque chose que tout le monde ne sait pas » pp. 39-53

Lorsque nous voyons ces épithètes revenir sans cesse, si elles nous fatiguent et nous ennuient, c’est qu’il ne subsiste plus aucune statue, aucun temple, aucun modèle auxquels nous puissions les rapporter.

2306. (1854) Préface à Antoine Furetière, Le Roman bourgeois pp. 5-22

Puis, afin qu’il n’y eût plus à y revenir, et de peur apparemment que l’écrivain ne survécût à l’homme déshonoré, la conspiration du silence s’organisa peu à peu autour de sa mémoire.

2307. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Jules Janin » pp. 137-154

Je ne suis pas bien sûr qu’il n’ait vanté Viennet… Il tenait pour l’Antiquité et le xviie  siècle, et quoiqu’il comprît les beautés d’une littérature puisée à une autre source, il revenait toujours à ces deux sources-là.

2308. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Nièces de Mazarin » pp. 137-156

Le Mazarin qui est ici n’est pas celui de l’île des Faisans et du traité de Munster, le pacificateur de la France, qui recula devant ses ennemis jusqu’à la fuite derrière la frontière, mais qui revint, a dit un grand peintre dans un seul trait, « ramené par l’amour fidèle d’une femme et tenant Louis XIV par la main ».

2309. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Madame Paul de Molènes »

Elle rebrousse chemin et revient à l’autre rive… C’est une merveille que ces conversations qui font revirer de bord cette jeune âme, et cependant l’amant est digne de la séduction qu’il pratique ; car il est beau, spirituel, fort en femmes, expérimenté et épris, sincèrement amoureux, — toutes les puissances !

2310. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre II. La relativité complète »

Jetant alors un coup d’œil rétrospectif sur le premier point de vue, on reconnaîtra qu’il fallait s’y placer d’abord, on jugera naturelle la tentation d’y revenir lors même qu’on a adopté le second ; mais on verra aussi comment les faux problèmes surgissent du seul fait que des images sont empruntées à l’un pour soutenir les abstractions correspondant à l’autre.

2311. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVII. Des éloges en Italie, en Espagne, en Angleterre, en Allemagne, en Russie. »

Elle l’appelle, elle lui tend les bras : « Reviens, aies pitié de mes malheurs ; des traîtres me déchirent, des brigands me désolent. » Le héros sensible à ces accents, revole vers elle ; il le peint ensuite combattant au-dehors, et tour à tour la Suède, la Pologne, la Crimée, la Turquie, la Perse ; au-dedans, les Strelitz, les fanatiques, les patriarches et les Cosaques ; dans sa propre maison, les incendies, les empoisonnements et les assassinats ; il peint surtout son activité prodigieuse : « Que de courses, de trajets, de voyages ; la Dvina et le Niéper, le Volga et le Tanaïs, la Vistule et l’Oder, l’Elbe et le Danube, la Seine, la Tamise et le Rhin ont tour à tour dans leurs eaux réfléchi son image.

2312. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VIII. »

Car c’est lit ce qu’il faut préférer, et non la violence ; puis on boira de manière à revenir au logis sans guide, quand on n’est pas tout à fait vieux.

2313. (1884) Cours de philosophie fait au Lycée de Sens en 1883-1884

On peut faire voir que toutes ces définitions reviennent au même. […] Elle revient à se demander si les choses sont réellement dans l’espace. […] Absolu, infini, perfection, ces trois mots reviennent donc au même. […] Nous n’avons pas à revenir sur cette théorie que nous avons déjà réfutée. […] C’est grâce à elle que nous pouvons aller en avant sans avoir besoin de revenir sans cesse en arrière.

2314. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Revenons à la curieuse histoire de la réputation de Voiture : elle va nous servir à mesurer avec une certaine précision le degré d’indépendance et d’autonomie de la postérité dans ses jugements littéraires. […] Mais, toujours, la question mélancolique revient et se pose : Tous les livres qui ont disparu, méritaient-ils vraiment de périr ? […] Mais, puisqu’elle devait revenir, était-il donc impossible qu’un homme d’un grand génie en hâtât le retour ? […] Voilà des exemples de réputations intermittentes, de modes qui s’en vont et reviennent, après comme avant la mort des auteurs, destin fort différent des gloires grandissantes et solides qui commencent au tombeau pour quelques rares génies mal appréciés de leur vivant. […] Les bonnes occasions ne manquent guère dans aucune vie : on s’aperçoit qu’elles étaient bonnes, quand on a eu l’esprit de les saisir et d’en profiter, ou la sottise de laisser passer, sans se faire emporter par elle, la vague, qui ne reviendra plus.

2315. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre sixième »

Il est tenté un moment de la confondre avec le rocher ; mais, voyant « sa pudeur virginale, son teint pareil A la clarté matinale Qui devance le soleil, il revient de sa méprise, qu’il explique ainsi : Il est bien vrai que, sans peine, Il auroit pu desja mieux Sortir d’une erreur si vaine, Par les rayons de ses yeux : Mais, quoy qu’ils fissent parestre. […] Une part en doit revenir à l’époque, aux mœurs générales, qui forçaient le grand Corneille de prostituer ses vers au financier Montauron. […] Si la postérité l’a jugé comme son époque, il le doit à ce que cet à-propos se renouvelle sans cesse, l’esprit humain, comme un vaisseau qui chasse sur ses ancres, s’agitant incessamment sur ces points d’appui, dont il ne s’arrache un moment que pour revenir s’y fixer de nouveau. […] On regrette qu’un esprit si viril, qui a enseigné l’art de travailler lentement, s’épuise à peindre un lutrin, à allumer poétiquement une chandelle, à parodier les plaintes de Didon dans le discours d’une perruquière délaissée, et les paroles d’or de Nestor dans la harangue de la Discorde aux amis du trésorier ; à décrire un combat à coup d’in-folio arrachés de la boutique de Barbin ; et l’on revient aux Satires, à l’Art poétique et aux Épîtres, « ces chefs-d’œuvre, dit Voltaire, de poésie autant que de raison175. » Dans une nation civilisée, où la poésie n’est point la forme naturelle et directe du discours, mais un art de convention difficile et savant, l’écrivain qui fait choix, pour s’exprimer, de la langue des vers, ne doit l’appliquer qu’à des pensées qui mettent l’esprit dans un haut état, et qui le disposent à entendre quelque chose d’exquis dans une langue inusitée.

2316. (1933) De mon temps…

De ces soirées d’été à la villa des Talus j’ai gardé un souvenir charmé dont celui d’en être revenu en portant un gros pigeon vivant. […] Je n’en revenais pas, tout en me disant que l’influence de Paul Hervieu, grand manœuvrier en fait d’élections académiques et qui voulait bien s’intéresser à la mienne, était bien pour quelque chose dans ce revirement imprévu. […] Parfois, il revint aux cadences traditionnelles, mais toujours le vers, entre ses mains, est un instrument d’expression forte et juste. […]   Sans devenir un assidu du « grenier », j’y revins néanmoins assez souvent, mais c’était le mercredi que j’allais de préférence rendre mes devoirs au maître d’Auteuil.

2317. (1925) Dissociations

Sidoine Apollinaire n’en revient pas. […] La mort reviendrait à quinze ou vingt sous, tandis qu’avec M.  […] On les croyait également responsables, ce qui revient au même que de les croire également irresponsables. […] Quand revinrent les Bourbons, tout était encore debout et ce n’est qu’à ce moment que se réalisa le grand vandalisme, celui qui à Rouen, par exemple, a remplacé par la triste caserne qu’on appelle l’Hôtel de Ville le délicieux Logis abbatial de Saint-Ouen, qui datait des premières années du seizième siècle.

2318. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre III. De la signification de la vie. L’ordre de la nature et la forme de l’intelligence. »

Mais comment ne pas voir que cette prétendue division du travail revient à tout brouiller et à tout confondre ? […] Il pourra hypostasier l’unité de la nature ou, ce qui revient au même, l’unité de la science, dans un être qui ne sera rien puisqu’il ne fera rien, dans un Dieu inefficace qui résumera simplement en lui tout le donné, ou dans une Matière éternelle, du sein de laquelle se déverseraient les propriétés des choses et les lois de la nature, ou encore dans une Forme pure qui chercherait à saisir une multiplicité insaisissable et qui sera, comme on voudra, forme de la nature ou forme de la pensée. […] Remarquons que les questions de situation et de grandeur sont les premières qui se posent à notre activité, celles que l’intelligence extériorisée en action résout avant même qu’ait paru l’intelligence réfléchie : le sauvage s’entend mieux que le civilisé à évaluer des distances, a déterminer une direction, à retracer de mémoire le schéma souvent complexe du chemin qu’il a parcouru et à revenir ainsi, en ligne droite, à son point de départ 80. […] Parler de choses qui se créent reviendrait donc à dire que l’entendement se donne plus qu’il ne se donne, — affirmation contradictoire avec elle-même, représentation vide et vaine.

2319. (1898) Émile Zola devant les jeunes (articles de La Plume) pp. 106-203

Les plus bas intérêts, seuls, se trouvaient en jeu : d’un côté, les émigrants revenus d’exil s’efforçaient de reconquérir leurs anciennes prérogatives ; de l’autre, une caste nouvelle, qui devait son élévation à la faveur des événements, défendait ses conquêtes, sa fortune et ses biens. […] Ils ont voulu la perfection de la forme, l’absolu, poursuivant les répétitions de mots jusqu’à cent lignes de distance, déclarant la guerre aux lettres elles-mêmes, pour qu’elles ne reviennent pas trop souvent dans une page… » Telle est l’opinion du Poète, et vous ne vous étonnerez plus désormais s’il s’attache moins à la menue grâce des détails qu’à son plan d’ensemble, à la construction architectonique de l’ouvrage. […] Ceux-ci ne cessent jamais d’être des hommes, et ce sont tous, pour me servir d’une expression qui revient souvent sous la plume du Maître, ce sont tous, du plus grand jusqu’au plus petit, « de bons bougres », si semblables au fond, malgré leur différenciation apparente, charriés en foule par des forces inconnues, dans l’immense remous social, vers ces fins mystérieuses encore qui sont celles de l’espèce humaine !

2320. (1903) Articles de la Revue bleue (1903) pp. 175-627

Après un voyage d’un an en Allemagne et un long séjour dans le Périgord, il revint à Paris et publia en 1885 son premier volume intitulé : Poètes modernes de l’Angleterre. […] Sinon, je me contenterai de tirer ma révérence et je m’en irai causer avec ces sceptiques et délicats esprits de race française, vraiment intelligents, qui ont su percer le néant des dogmes et des affirmations, qui n’ont cru ni à leur œuvre, ni à l’œuvre humaine, avec Montaigne et avec Renan. » Il le dit, il le fera, il faussera bravement compagnie à tous les Romney du monde pour retourner lire les Essais de Montaigne, les Romans de Voltaire, ou les Dialogues philosophiques de Renan ; mais soyez sûrs que bien vite il reviendra auprès de cette noble Élisabeth Browning « l’âme extraordinaire, brûlée de foi, d’enthousiasme et d’amour », qui a créé en même temps que la figure de Romney celle d’Aurora Leigh et qui a écrit les « Sonnets from the Portuguese ». […] Revenons à grands pas à la réalité, c’est-à-dire au fond immortel de l’esprit humain.

2321. (1902) Le chemin de velours. Nouvelles dissociations d’idées

Il sera nécessaire d’y revenir avec la science pour point d’appui. […] Partie de Dieu, elle revient à Dieu. […] Cela revient à dire qu’entre deux maux, fidèle au chemin de velours, le Jésuite conseille de choisir le moindre. […] Car on ne laisse pas sa froideur tranquille, la tentation revient avec la certitude d’un accès de fièvre ; tout l’organisme va être encore secoué, tordu, tendu : et la flèche éternellement se brise et tombe. […] Juge de paix, Tamburini taxerait les nuits et les moments ; Jésuite bénin, qu’il serait aimé des tristes voyageuses qui de Cythère reviennent les mains vides !

2322. (1809) Tableau de la littérature française au dix-huitième siècle

Elle attend qu’une impulsion nouvelle lui soit donnée, Elle cherche les routes qu’elle doit parcourir, Elle n’a plus pour guide que les règles immuables de l’esprit humain ; toutes les observances de détail ont perdu leur crédit, et il n’en reviendra d’autres que lorsque d’autres habitudes les auront créées. […] Après avoir exposé le système de métaphysique adopté vers le milieu du dix-huitième siècle, et son effet sur les diverses branches des connaissances humaines dont on voulait tracer alors le tableau dans l’Encyclopédie, revenons aux auteurs de cette vaste entreprise. […] La peinture des frimas éternels revient glacer tous nos sens ; et quand il nous représente les marais fangeux de l’Amérique méridionale, une impression profonde de dégoût et d’horreur nous saisit entièrement. […] Revenons à la disposition des esprits au moment où éclata la révolution. […] Je vois assis parmi vous un noble orateur, qui demanda à revenir de l’exil pour défendre son roi, avec cette chaleur et cette religion qu’il avait mises à venger la mémoire de son père8.

2323. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

Sue est revenu malgré lui à son ancienne prédilection pour le mal. […] Dans la Maréchale d’Ancre, il semblait tenter décidément la composition dramatique ; dans Chatterton, il est revenu à l’élégie, et c’est de l’élégie seule qu’il a voulu tirer tous les éléments qu’il se proposait de mettre en œuvre. […] S’il a révélé dans un drame ou dans un roman, dans un recueil d’odes ou d’élégies, des beautés mystérieuses qu’une rapide lecture n’aurait pas découvertes, si par d’habiles transformations il a simplifié, sans l’altérer, la pensée du poète, c’est au poète que reviendra la meilleure partie des applaudissements. […] Quelquefois l’occasion se présente, et l’amitié la saisit avec empressement, mais cette tentative est bien rarement heureuse ; le poète reconnaît à peine l’interlocuteur qui l’aborde ; il l’écoute d’un air distrait, confus ou impatient, et lui donne à comprendre que l’heure de la franchise ne doit plus revenir. […] Elle se retire à pas lents, avec la crainte de ne jamais revenir sur ses pas.

2324. (1903) Le problème de l’avenir latin

Le propre d’un vrai Latin est d’assister au spectacle du monde en dilettante revenu de tout. […] Serait-ce la peine d’avoir fait la Révolution et proclamé les « Droits de l’Homme » pour en revenir aux pratiques détestables du passé ? […] Lentement, insensiblement, au cours des siècles, l’ancien continent s’est affaissé sous la mer revenue, ne laissant plus émerger que cette aiguille, jadis inaccessible, maintenant pauvre ilot blême au ras des vagues.‌ […] Mais ils étaient partis prolifiques et pullulants, et ils sont revenus usés et stériles. […] Pour y parvenir, je l’ai dit, il faut des territoires nouveaux, vierges de culture, de tradition et d’intellectualisme, et des peuples revenus à la nature.

2325. (1884) Propos d’un entrepreneur de démolitions pp. -294

Il faut y revenir ou mourir. […] Revenir sur un tel sujet devra paraître aujourd’hui le comble de l’inactualité et le cynisme du rabâchage. […] Renan sont tellement percés à jour qu’il serait ridicule d’y revenir ici. […] Aujourd’hui, ces qualités sont parties pour tous les diables et ne reviendront peut-être jamais. […] Il ressemble à un prince de la Fantaisie qui tiendrait à garder l’incognito et il a toujours l’air de revenir d’excessivement loin.

2326. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

Mais Chateaubriand, bien qu’il ait quitté de bonne heure et sans retour la Bretagne pour n’y revenir que dans un célèbre cercueil, est individuellement, tenacement Breton comme le seront après lui Lamennais et Renan. […] C’est le livre de son voyage d’Allemagne en 1804, de son séjour à Weimar, qu’elle ne dépassa pas, où l’Allemagne vint à elle, et enfin de son salon de Coppet, où Schlegel, revenu d’Allemagne avec elle, était passé maître de germanisme. […] Les articles que Sainte-Beuve donne alors à la Revue des deux mondes reviennent sans cesse là-dessus. […] Avec lui c’était la littérature qui était partie pour l’Amérique en 1791, sur le thème d’un « Lafayette et moi », qui en 1800 était revenue d’émigration avec la « Révolution et moi » de l’Essai et du Génie, et qui, depuis le jour de 1811 où il commencera ses mémoires, réglera sa vie passée sur un « Bonaparte et moi ». […] Plus tard, la forte lumière qui est revenue sur ses émules de 1830 a diminué cette situation de veilleur et de penseur, les Fleurs du Mal ont tendu à remplacer, comme volume de vers uniques, les poésies de Vigny, l’admiration s’est parfois tempérée en considération : mais il reste très grand, son action sur les âmes n’est nullement épuisée.

2327. (1898) La cité antique

Phryxos avait été contraint de quitter la Grèce et avait fui jusqu’en Colchide, Il tait mort dans ce pays ; mais tout mort qu’il était, il voulait revenir en Grèce. […] Le soldat qui revenait de la guerre le remerciait de l’avoir fait échapper aux périls. […] Cette divinité intérieure, ou, ce qui revient au même, la croyance qui est dans l’âme humaine, voilà l’autorité la moins discutable. […] Tous ces protecteurs du pays l’avaient apparemment quitté, suivant les croyances des anciens, le jour où l’ennemi s’en était rendu maître ; on les conjura d’y revenir. […] On se fatigue de cette épithète de pieux qui revient sans cesse.

2328. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. RODOLPHE TÖPFFER » pp. 211-255

Pour nous, à mesure que nous lisions les pages les plus heureuses de l’auteur genevois, il nous semblait retrouver, au sortir d’une vie étouffée, quelque chose de l’air vif et frais des montagnes ; une douce et saine saveur nous revenait au goût, en jouissant des fruits d’un talent naturel que n’ont atteint ni l’industrie ni la vanité. […] Mais de nuit, déjà en route, il revient sur ses pas ; il veut revoir les lieux encore, épier les derniers bruits du logis, la lumière de Louise s’éteignant.

2329. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Conclusion. Le passé et le présent. » pp. 424-475

En revanche, voyez les jeunes gens dans une partie de cricket ou de campagne ; sans doute l’esprit ne petille pas dans leurs yeux, mais la vie y abonde ; il y a dans tout leur être quelque chose de décidé, d’énergique ; sains et actifs, prompts au mouvement, à l’entreprise, voilà les mots qui à leur endroit reviennent involontairement aux lèvres. […] C’est de cela qu’on lui parle dans les églises, en style grave et froid, avec une suite de raisonnements sensés et solides : comment un homme doit réfléchir sur ses devoirs, les noter un à un dans son esprit, se faire des principes, avoir une sorte de code intérieur librement consenti et fermement arrêté, auquel il rapporte toutes ses actions sans biaiser ni balancer ; comment ces principes peuvent s’enraciner par la pratique ; comment l’examen incessant, l’effort personnel, le redressement continu de soi-même par soi-même doivent asseoir lentement notre volonté dans la droiture : ce sont là les questions qui, avec une multitude d’exemples, de preuves, d’appels à l’expérience journalière1331, reviennent dans toutes les chaires, pour développer dans l’homme la réforme volontaire, la surveillance et l’empire de soi-même, l’habitude de se contraindre, et une sorte de stoïcisme moderne presque aussi noble que l’ancien.

2330. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (3e partie) » pp. 5-79

Il se mit à marcher en toute hâte dans les champs, prenant les chemins et les sentiers qui se présentaient, sans s’apercevoir qu’il revenait à chaque instant sur ses pas. […] XV Revenons à Valjean, bon citoyen, bon commerçant, bon magistrat, et qui commence à sentir le prix d’une société qui lui garantit les fruits du travail, la liberté et la concurrence, l’inviolabilité des banques, ces réservoirs et ces dépôts du capital ; toutes ces vertus qui la composent tout entière aux yeux de l’industriel enrichi.

2331. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIe entretien. Molière et Shakespeare »

Oui, madame ; mais il revient ce soir. […] Viens sous la forme de l’ours féroce de la Russie, du rhinocéros armé, ou du tigre d’Hyrcanie, sous quelque forme que tu choisisses, excepté celle-ci, et la fermeté de mes nerfs ne sera pas un instant ébranlée ; ou bien reviens à la vie, défie-moi au désert avec ton épée : si alors je demeure tremblant, déclare-moi une petite fille au maillot. — Loin d’ici, fantôme horrible, insultant mensonge !

2332. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre VI. Bossuet et Bourdaloue »

Bientôt, cependant, cette prudente institutrice s’inquiéta des suites effectives du pur amour, l’évêque de Chartres, Godet-Desmarais, directeur de Saint-Cyr, la fit revenir de son égarement ; et Saint-Cyr fut fermé à Mme Guyon. […] Il revient en 1702 sur le même adversaire, condamne sa version du Nouveau Testament, et écrit contre lui une Défense de la Tradition et des Saints Pères.

2333. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Lui-même avait trouvé quelques moyens d’alléger le travail de l’homme ; il y prit intérêt assez longtemps, et, jusque dans la ferveur de sa retraite à Port-Royal, il y revint par intervalles. […] Quel bien me revient-il de ne pas douter de l’immortalité de mon âme, si j’ignore de quelle façon il en sera disposé après la vie ?

2334. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre cinquième. De l’influence de certaines institutions sur le perfectionnement de l’esprit français et sur la langue. »

Ces vers, dans lesquels Boileau reconnaît l’influence d’Arnauld par le prix même qu’il met à en être loué, marquent la part qui revient au grand théologien dans la perfection littéraire du dix-septième siècle. […] Il serait bien temps, sur le crédit d’aussi grandes autorités que Mme de Sévigné et Voltaire, de revenir à cet ouvrage, plus négligé qu’oublié.

2335. (1890) L’avenir de la science « X » pp. 225-238

La géologie, après avoir longtemps recouru, pour expliquer les cataclysmes et les phases successives du globe, à des causes différentes de celles qui agissent aujourd’hui, revient de toutes parts à proclamer que les lois actuelles ont suffi pour produire ces révolutions. […] Presque toujours, l’admirable, le céleste, le divin reviennent de droit à l’humanité.

2336. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Introduction, où l’on traite principalement des sources de cette histoire. »

Je raconterais encore plus sommairement les persécutions du commencement du IVe siècle, dernier effort de l’empire pour revenir à ses vieux principes, lesquels déniaient à l’association religieuse toute place dans l’État. […] Nous aurons occasion d’y revenir dans notre deuxième livre, la composition des évangiles ayant été un des faits les plus importants pour l’avenir du christianisme qui se soient passés dans la seconde moitié du premier siècle.

2337. (1914) Boulevard et coulisses

On connaissait Darwin sur la rive gauche ou bien dans les journaux sérieux comme le Temps et les Débats, mais, en 1885, sur le boulevard, le nom de Darwin était un de ceux qui revenaient le moins fréquemment dans la conversation. […] Sans compter que les anciennes reviennent quelquefois au moment où on s’y attend le moins.

2338. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215

les Grecs & les Latins sortirent, pour ainsi dire, de leurs tombeaux & revinrent nous donner des leçons. […] Mais elles sont allusion à la multitude, qui n’examine pas si la piéce est bâtie sur des fondemens solides, si le dialogue n’est pas quelquefois trop coupé ; si les mêmes tours, les mêmes antithèses ne reviennent pas trop souvent ; si les plans de certaines piéces ne sont pas copiés chez nos Auteurs ou chez les Ecrivains étrangers ; si certains vers ne sont pas des imitations trop marquées, ou même de simples reminiscences de ceux de Corneille & de Racine, &c.

2339. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre V. Des orateurs anciens et Modernes. » pp. 223-293

Pline ayant commandé d’abord une légion en Syrie, revint à Rome, où il se livra entiérement aux affaires publiques. […] D’ailleurs le livre du Pere Houdry renferme vingt-deux gros volumes in-4°., & il y a bien peu de gens, sur-tout parmi les Curés de la campagne, qui soient en état de se le procurer ; cela emporteroit une année du revenu de leur Cure.

2340. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre X : De la succession géologique des êtres organisés »

On comprend si peu cette loi, que j’ai vu souvent des gens ne pouvoir revenir de l’étonnement que leur causait l’extinction de géants de l’organisation, tels que le Mastodonte ou le Dinosaure, comme si la seule force physique suffisait à donner la victoire dans la bataille de la vie. […] Comme le sujet est assez complexe, je dois prier le lecteur de revenir à la figure du quatrième chapitre.

2341. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — II. (Fin.) » pp. 296-311

Pour en revenir aux qualités littéraires de ses éloges, il n’est pas seulement touchant et affectueux, il est souvent spirituel et fin.

2342. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — II. (Suite.) » pp. 463-478

Celui-ci suivit les diamants à la piste, s’assura des acheteurs, obtint leur déposition légale devant les magistrats de Londres, et revint en France muni des pièces qui prouvaient du moins que le cardinal n’avait été que le plus crédule et le plus volé des honnêtes gens.

2343. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — III » pp. 90-104

Ces idées graves lui revinrent plus présentes dans l’inaction forcée à laquelle le condamnait la vieillesse ; de ses quatre enfants mâles, il en avait vu mourir trois avant lui pour le service du roi ; il prévoyait pour la France et pour son pays de Guyenne de nouvelles guerres et de nouveaux malheurs.

2344. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Fanny. Étude, par M. Ernest Feydeau » pp. 163-178

Un poète de l’ordre spiritualiste et mystique, et qui avait la clef du monde intérieur, s’est plu à dire : « Chez moi, toutes choses plutôt ressenties que senties », donnant à entendre que la sensation ne lui revenait qu’épurée dans le miroir de la réflexion et du souvenir.

2345. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — II » pp. 107-121

Quoique cette note lamentable revienne sans cesse et domine, son talent, dans ses lettres des dernières années, me paraît s’être sensiblement assoupli.

2346. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Questions d’art et de morale, par M. Victor de Laprade » pp. 3-21

J’ai pris moi-même la part qui me revient de ces allusions timidement désobligeantes, et j’y ai acquis (ce que je ne recherche ni ne fuis jamais) le droit de dire, même à un confrère, la vérité.

2347. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mélanges religieux, historiques, politiques et littéraires. par M. Louis Veuillot. » pp. 64-81

Parler de Çà et Là maintenant, après les Mélanges politiques, c’est revenir en arrière ; car la plupart des pages rassemblées dans ces deux volumes sont d’une date assez ancienne, et laissent trop voir les défauts de l’auteur.

2348. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Mélanges scientifiques et littéraires, (suite et fin.) »

Mais il revenait quelquefois, il réagissait contre son goût et son humeur, et son second mouvement était alors de profiter, à son tour, de ces documents nouveaux pour pousser plus avant lui-même l’étude des savants illustres.

2349. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

« Au mois de décembre 1682, j’ai proposé à M. le chancelier Le Tellier et à M. de Châteauneuf la démolition du temple de Montauban, sur des contraventions aux édits qui défendent aux ministres de recevoir à leur cène des nouveaux convertis, les temples de Bergerac et de Montpellier ayant été démolis suc ce fondement » Il insiste et revient à la charge deux mois après : « Au commencement de février 1683, le Parlement de Toulouse ayant décrété de prise de corps les ministres de Montauban pour contraventions aux édits, j’ai mandé à M. le chancelier, à MM. les ministres, à M. l’archevêque de Paris et au Père de La Chaise (il n’en oublie pas un), que ce décret n’avait causé aucune émotion parmi les religionnaires, et que l’on pouvait sans aucun danger faire démolir leur temple.

2350. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. » pp. 31-51

Depuis que Madame Bovary avait paru, la question du réalisme revenait perpétuellement sur le tapis ; on se demandait entre critiques si la vérité était tout, s’il ne fallait pas choisir, et puisqu’on ne pouvait tout montrer indistinctement, où donc il convenait de s’arrêter.

2351. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Lettres d’Eugénie de Guérin, publiées par M. Trébutien. »

Son idéal au fond, son rêve de bonheur, si elle était libre, si elle n’avait pas son père qu’elle ne peut quitter, ce serait la vie religieuse, celle du cloître ; son vœu secret d’âme recluse lui échappe toutes les fois qu’elle a occasion d’assister à quelque cérémonie de couvent : « Je n’aime rien tant que ces figures voilées, ces âmes toutes mystiques, toutes pétries de dévotion et d’amour de Dieu… Ces robes noires ont quelque chose d’aimanté qui vous attire. » Les plaisirs célestes, les joies mystiques la ravissent quand elle peut en goûter sa part, surtout à Noël, « la plus douce fête de l’année. » Les idées de vocation reviennent la tenter toutes les fois qu’elle va à Albi, au couvent du Bon-Sauveur, ou qu’elle assiste aux offices dans cette belle cathédrale : « Quel bonheur si cela devait durer toujours, si, une fois entrée dans une église, on pouvait n’en plus sortir !

2352. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « GLANES, PÖESIES PAR MADEMOISELLE LOUISE BERTIN. » pp. 307-327

» Mais c’est surtout la comparaison suivante qui, pour l’idée du moins et le jet, me semble ressaisir à merveille la grâce homérique : Parfois, quand un ruisseau, courant dans la prairie, Sépare encor d’un champ, où croît l’herbe fleurie, Un troupeau voyageur aux appétits gloutons, Laissant se consulter entre eux les vieux moutons, On voit, pour le franchir, quelque agneau moins timide Choisir en hésitant un caillou qui le ride, S’avancer, reculer, revenir en tremblant, Poser un de ses pieds sur ce pont chancelant, Et s’effrayer d’abord si cette onde bouillonne En frôlant au passage une fleur qui frissonne, Si le buisson au vent dispute un fruit vermeil, Ou si le flot s’empourpre aux adieux du soleil, Puis reprendre courage et gagner l’autre rive ; Alors tout le troupeau sur ses traces arrive ; Dans le gras pâturage il aborde vainqueur, Il s’y roule en bêlant dans les herbes en fleur, Tandis que seul au bord le berger le rappelle, Et trop tard sur ses pas lance son chien fidèle.

2353. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre V. La Fontaine »

Mais il en est revenu : les anciens l’ont ramené à la simple nature.

2354. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre II. Le mouvement romantique »

Cela revenait à mettre la beauté dans le caractère, comme avait indiqué déjà Diderot.

2355. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens III) Henri Rochefort »

Il est revenu des antipodes aussi badin qu’il y était allé.

2356. (1894) Propos de littérature « Chapitre III » pp. 50-68

Les deux modes d’Espace et de Temps se pénètrent réciproquement il est vrai, puisque chacun d’eux est la mesure naturelle de l’autre, et les lignes précédentes ne peuvent être interprétées absolument ; car, à moins d’en revenir aux doctrines d’Élée, l’harmonie en soi et, pratiquement, l’harmonie d’une attitude même, ne sont concevables que comme un équilibre de mouvements, comme un accord unanime de directions compensées.

2357. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

. — M. le Prince ne reviendra-t-il pas, si je le mande ?

2358. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VIII. Les écrivains qu’on ne comprend pas » pp. 90-110

J’ai pris la peine d’y revenir et j’ai senti leur charme riche, dense et rare.

2359. (1890) L’avenir de la science « XII »

Ici l’action de l’individu paraît voilée ; mais en revanche elle est plus puissante, et la part proportionnelle qui en revient à chacun est bien plus forte que s’il était resté isolé.

2360. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 janvier 1887. »

Franck, dont plusieurs sont déjà très connus, et qui mettent savamment à profit ses enseignements et ses conseils, mais peut-être, dans quelque temps d’ici, pourrai-je revenir sur ce sujet et parler à loisir de leur vaillante phalange.

2361. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre II : L’intelligence »

Une impression qui dure constamment, sans variations, cesse de nous affecter ; mais s’il s’en produit une autre et que cette première impression revienne ensuite, alors nous le reconnaissons, nous avons conscience d’une ressemblance.

2362. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Poésies nouvelles de M. Alfred de Musset. (Bibliothèque Charpentier, 1850.) » pp. 294-310

Après tant d’essais et d’expériences en tous sens, après avoir tenté d’aimer tant de choses pour savoir quelle est la seule et suprême qui mérite d’être aimée, c’est-à-dire la vérité simple et à la fois revêtue de beauté, il n’est pas étonnant qu’au moment où l’on revient à celle-ci et où on la reconnaît, on se trouve en sa présence moins vif et plus lassé qu’on ne l’était en présence des idoles.

2363. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Despréaux, avec le plus grand nombre des écrivains de son temps. » pp. 307-333

Ces chefs-d’œuvre qui firent les délices de la nation, le réconcilièrent avec elle & avec Despréaux : car cet excellent maître, en matière de goût ; fut toujours le premier à revenir de ses idées quand il s’apperçut qu’elles n’étoient pas justes.

2364. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — II. L’histoire de la philosophie au xixe  siècle — Chapitre I : Rapports de cette science avec l’histoire »

Willm38, et tant d’autres œuvres importantes que je ne puis citer, sans parler des traductions, des commentaires, des monographies surtout, dont la gloire revient à la Faculté des lettres de Paris, à laquelle on a reproché quelquefois de rester attardée dans les voies d’une érudition surannée, tandis qu’il n’est pas une des branches nouvelles de la critique qu’elle n’ait encouragée et récompensée dans les travaux du doctorat.

2365. (1876) Du patriotisme littéraire pp. 1-25

Au quatorzième siècle et au quinzième l’Italie prend la dictature intellectuelle du monde qui semble partagée au seizième ; mais à partir du dix-septième siècle elle revint à la France pour ne plus lui échapper.

2366. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 13, qu’il est des sujets propres specialement pour la poësie, et d’autres specialement propres pour la peinture. Moïens de les reconnoître » pp. 81-107

Revenons aux sujets specialement propres pour être traitez ou en vers ou dans un tableau.

2367. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Seconde partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère de la littérature et des arts » pp. 326-349

La poésie doit remonter à son berceau, elle doit revenir à ce qu’elle fut à l’origine.

2368. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VI : M. Cousin philosophe »

Vous trouverez à chaque instant des phrases comme celles-ci : « Tous les moments de l’essence divine passent dans le monde et reviennent dans la conscience de l’homme. » — « Qu’est-ce que Dieu ?

2369. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVIII et dernier. Du genre actuel des éloges parmi nous ; si l’éloquence leur convient, et quel genre d’éloquence. »

Les sentiments passent de l’orateur au peuple, et reviennent du peuple à l’orateur.

2370. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III

Nérestan leur paraît incivil et dur dans les reproches qu’il adresse à sa sœur, devenue musulmane, et presque capucin lorsqu’il lui dit : Je reviendrai bientôt, par un heureux baptême, T’arracher aux enfers et te rendre à toi-même. […] Un de ses camarades, qui remarqua ce changement dans son jeu, dit malignement : On voit bien qu’il revient de Ferney. […] Revenue à la maison, elle insulte le peuple, le sénat, sa patrie, son père, tout l’univers : dans un transport de joie que lui cause une fausse nouvelle, elle devient insolente au point d’oser s’écrier : Oppresseurs de Tancrède, ennemis citoyens, Soyez tous à ses pieds, il va tomber aux miens. […] Le grand-prêtre et les mages font des processions très dévotes : l’âme de Ninus, qui revient pour demander des prières, est seule capable de convertir un pécheur. […] Argant, qui, étant parti pour acheter un marquisat, revient avec trois métairies : pays gras, terre à blé.

2371. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

De justice, d’honneur, il ne parle qu’en courant et pour la forme : « Avant tout, dit-il à son fils, ayez des manières. » Il y revient dans chaque lettre avec une insistance, une abondance, une force de preuves, qui font un contraste grotesque. « Mon cher ami, comment vont les manières, les agréments, les grâces, et tous ces petits riens si nécessaires pour rendre un homme aimable ? […] Dans le dédain ou le dégoût de toutes choses, ils sont malheureux avec tant de sujets de ne l’être pas. » Et Voltaire, comme Montesquieu, revient incessamment sur l’énergie sombre de ce caractère. […] Il est difficile de jouer un rôle et de faire le comédien longtemps, car lorsque la vérité n’est pas au fond, le naturel s’efforcera toujours de revenir, percera et se trahira un jour ou l’autre. […] Pendant dix pages, l’idée déborde en une seule phrase continue du même tour, sans crainte de l’entassement et de la monotonie, en dépit de toutes les règles, tant le cœur et l’imagination sont comblés et contents d’apporter et d’amasser toute la nature comme une seule offrande « devant celui qui, par ses nobles fins et sa façon obligeante de donner, surpasse ses dons eux-mêmes et les augmente de beaucoup ; qui, sans être contraint par aucune nécessité, ni tenu par aucune loi ou par aucun contrat préalable, ni conduit par des raisons extérieures, ni engagé par nos mérites, ni fatigué par nos importunités, ni poussé par les passions importunes de la pitié, de la honte et de la crainte, comme nous avons coutume de l’être ; ni flatté par des promesses de récompense, ni séduit par l’attente de quelque avantage qui pourrait lui revenir ; mais étant maître absolu de ses propres actions, seul législateur et conseiller de lui-même, se suffisant, et incapable de recevoir un accroissement quelconque de son parfait bonheur, tout volontairement et librement, par pure bonté et générosité, se fait notre ami et notre bienfaiteur ; prévient non-seulement nos désirs, mais encore nos idées, surpasse non-seulement nos mérites, mais nos désirs et même nos imaginations, par un épanchement de bienfaits que nul prix ne peut égaler, que nulle reconnaissance ne peut payer ; n’ayant d’autre objet en nous les conférant que notre bien effectif et notre félicité, notre profit et notre avantage, notre plaisir et notre contentement833. » La force du zèle et le manque de goût : tels sont les traits communs à toute cette éloquence.

2372. (1890) Dramaturges et romanciers

J’abandonne, pour n’y plus revenir, cette influence du romantisme agonisant sur le talent de M.  […] Puisque la mention de cette partie intermédiaire nous permet de revenir sur nos pas, n’oublions pas de payer le tribut de justes éloges qu’ils réclament à l’excellent portrait de M.  […] Maintenant je reviens à M.  […] Cet acharnement de malice va parfois si loin et revient si souvent, que c’est à se demander si l’auteur a eu par hasard à se plaindre de quelque abbé de sa connaissance. […] Il ne faut pas cependant exagérer la part qui peut revenir à Flaubert dans le roman qui a fondé la réputation d’Alphonse Daudet.

2373. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

Si l’homme résume le monde entier, comme le monde entier réfléchit Dieu, si toutes les puissances de l’essence divine passent dans le monde et reviennent dans la conscience de l’homme, jugez du haut rang de l’homme dans la création, et par conséquent de la psychologie dans la science. […] Réfléchir, c’est revenir sur ce qui fut ; c’est, à l’aide de la mémoire, rendre le passé présent aux yeux de la conscience, et s’en rendre compte en le considérant successivement sous divers côtés. […] Voilà ce que dit la logique la plus vulgaire ; mais si vous avez la force de revenir plus profondément sur vous-même, de traverser la réflexion et de remonter au point de départ de toute réflexion, vous convertirez en un fait évident de conscience le résultat que vous impose la logique. […] Tachez de vous surprendre pensant sans l’avoir voulu, vous vous retrouverez ainsi au point de départ de l’intelligence, et vous pourrez observer avec plus ou moins de précision ce qui se passa et dut se passer dans le premier fait de votre intelligence, en ce temps qui n’est plus et ne peut plus revenir. […] Non ; Fichte est mort en 1815, et déjà avant sa mort une nouvelle philosophie, ne pouvant s’arrêter au système de la subjectivité absolue et pour ainsi dire sur la pointe de la pyramide du moi, est redescendue sur la terre et revenue à des vues plus réelles.

2374. (1911) Nos directions

Qu’elle suscite des idées, c’est autre chose, et là-dessus je reviendrai. […] La faute en revient au sujet, sans doute… Oui, c’est à nous de l’affirmer, une tragédie de faits (de faits extérieurs et psychologiques, mais de faits bruts), une tragédie de gestes était possible. […] Il reviendra à Marthe, à son amour grave et fidèle ; Lechy Elbernon le pressent ; sa jalousie enveloppe à la fois Thomas Pollock, et Louis, et Marthe ; elle se vengera de tous trois. […] Moréas autoriser de son exemple toutes les lâchetés et toutes les redites, comme après l’alexandrinisme et sous les derniers empereurs romains… Si son « roi » revenait, ce ne serait pas, j’imagine, pour gouverner comme gouvernait le « grand roi » ? […] Car un équilibre vital peut sortir un jour de la barbarie — et nous aimons mieux nous trouver sur le chemin qui mène à la beauté classique, que sur celui qui en revient.

2375. (1920) Action, n° 2, mars 1920

Encore qu’il offre à sa pensée la douceur des mots que le Grec parfuma, Han Ryner apparaît dans ce roman, un peu dur, revenu à l’inspiration de ce Judaïsme Chrétien qui n’est point sans responsabilités morales devant les massacres. Ses livres prochains ; les Aspirations d’Hahasverus et le Père Diogène, en attendant l’autorité souveraine de La Sagesse qui Rit, nous diront, s’il a quitté laveh pour revenir à Aphrodite. […] Cela revient à dire que, comme tout poète, il est, depuis les premiers balbutiements de sa conscience, dans des rapports si étroits avec le secret des choses qu’il devait y rencontrer les dieux et entrer en familiarité avec eux.

2376. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIVe entretien. Cicéron (3e partie) » pp. 257-336

III Revenons aux Tusculanes. […] Mais, lorsque la mort vient à frapper les hommes vendus aux plaisirs, qui se sont faits les esclaves infâmes de leurs passions, et, poussés aveuglément par elles, ont violé toutes les lois divines et humaines, leurs âmes, dégagées du corps, errent misérablement autour de la terre, et ne reviennent dans ce séjour qu’après une expiation de plusieurs siècles.

2377. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque (1re partie) » pp. 145-224

Revenons au dialogue de Phédon. […] « Ensuite il fit retirer les femmes et les enfants, et revint nous trouver.

2378. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIe entretien. L’Imitation de Jésus-Christ » pp. 97-176

La nature cherche à savoir les secrets et à entendre des nouvelles ; elle aime à se produire au dehors et à s’assurer de beaucoup de choses par le témoignage des sens ; elle désire d’être connue et de faire des choses qui puissent lui attirer des louanges et de l’admiration : mais la grâce ne se soucie point d’apprendre des choses nouvelles ou curieuses, parce que tout cela vient de la corruption du vieil homme ; n’y ayant rien de nouveau ni de durable sur la terre ; elle enseigne donc à réprimer les sens, à éviter la vaine complaisance et l’ostentation, à cacher avec humilité tout ce qui pourrait être loué et admiré, et à rechercher en toutes choses et dans toutes les sciences l’utilité qui en peut revenir, ainsi que l’honneur et la gloire de Dieu ; elle ne veut point qu’on parle avantageusement d’elle ni de ce qui la touche ; mais elle souhaite que Dieu soit béni dans tous ses dons, comme celui qui les répand tous par pure charité. […] Après ce magnifique tableau de l’amour divin, il revient à la patience, qui est le sceau de cette vertu.

2379. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

je pensais bien que vous en reviendriez là. […] Et si nous revenons à l’Art, Beethoven nous paraît aussi amené, par cet Esprit, dans la voie où il se devait rencontrer au seul Initié de son Art, au seul devant lequel il pût se pencher, respectueusement, au seul qui lui donnât la révélation de sa plus secrète nature intime.

2380. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Charles Dickens »

Tel est dans Olivier Twist l’affreux personnage de Bill Sykes, le voleur colère, brutal et stupide qui, dans un effrayant accès de rage, assomme sa maîtresse à coups de crosse de pistole sur la figure et fuit, harcelé de remords, dans la campagne déserte jusqu’à ce que, abandonné même de son chien, il revienne à son taudis, hanté de l’atroce hallucination des yeux rompus de sa victime, et que, poursuivi par la police, il se laisse choir du toit où il s’était réfugié, le cou pris dans la corde dont il voulait s’aider pour descendre. […] C’est ailleurs, la poursuite d’un forçat évadé des pontons et que l’on cherche à la lueur saignante des torches, par les marais de la côte pleins de brumes et de flaques, la fuite lointaine d’un de ces criminels, qui revient malgré le péril, enrichi, cauteleux, redoutable, endurci, pris d’affection pour l’enfant qui lui a montré autrefois quelque compassion, auquel il conte rudement sa vie, qui s’éloigne de lui avec horreur, qui s’emploie à le faire repartir par une nuit lugubre et une matinée blême, sur la rivière grise où le guettent les policiers.

2381. (1856) Cours familier de littérature. I « IIIe entretien. Philosophie et littérature de l’Inde primitive » pp. 161-239

Je pardonne au pécheur quand il revient à moi, et je purifie le souillé ! Je suis dans ceux qui me servent et m’adorent en vérité, et ils sont dans moi… Si celui qui a mal agi revient à moi et me sert, il est aussi justifié que le juste !

2382. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIIe entretien » pp. 87-159

VIIIe entretien I Revenons à l’Europe littéraire actuelle : On dit : — Mais l’Europe moderne a cette infériorité évidente devant l’antiquité, qu’il n’y a point eu de véritable poème épique depuis Homère ou depuis les grandes épopées indiennes. — Je l’accorde ; l’Énéide de Virgile lui-même n’est qu’un poème historique ; la Divine Comédie de Dante n’est qu’une fantaisie de génie, un poème moitié théologique, moitié populaire ; la Jérusalem délivrée du Tasse n’est qu’un poème de chevalerie, un roman d’aventures en strophes touchantes ; le Paradis perdu de Milton n’est qu’une paraphrase poétique de la Bible ; la Henriade n’est qu’une chronique rimée sur Henri IV ; le Roland furieux d’Arioste n’est qu’une délicieuse facétie en vers inimités et inimitables. […] Nous reviendrons l’année prochaine sur ce sujet, quand nous étudierons littérairement, et non théologiquement, les poèmes hébraïques dans la Bible : Bossuet lui-même les a étudiés à ce point de vue.

2383. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre premier. Le Moyen Âge (842-1498) » pp. 1-39

« Une ordonnance de saint Louis, a-t-on dit, et une ordonnance de Louis XIV sont toutes deux du français », ce qui revient sans doute à dire qu’une ordonnance de Jean le Bon ou une ordonnance de Charles VII n’en sont qu’à peine ou n’en sont point. […] L’Épopée antique ; — et qu’il est abusif de nommer de ce nom des « romans d’aventures » qui n’ont aucun des caractères de l’épopée ; — le Roman d’Alexandre le Grand et le Roman de Troie sont les Trois Mousquetaires ou les Quarante-Cinq de leur temps ; — ce qui revient à dire que le Moyen Âge n’a vu dans les légendes de l’antiquité que ce qu’elles contenaient de « merveilleux » ou de « surprenant » ; — et qu’à cet égard, avec les moins historiques de nos chansons de geste, les épopées inspirées de l’antiquité servent de transition aux Romans de la Table-Ronde.

2384. (1840) Kant et sa philosophie. Revue des Deux Mondes

Mais c’est particulièrement dans la philosophie morale que Kant a combattu le sensualisme du xviiie  siècle, sans revenir au mysticisme du moyen-âge. […] Dieu, le monde, l’ame, l’existence future, sont des objets qui provoquent sans cesse la curiosité de l’esprit humain, et auxquels il revient sans cesse, car notre nature se sent dégradée lorsqu’elle les néglige.

2385. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — I. » pp. 180-197

On dit que, le jour même de son arrivée, il vit l’entrée du cardinal de Richelieu mourant qui s’en revenait de son voyage et de ses vengeances du Midi, porté dans une chambre mobile couverte d’un drap écarlate.

2386. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — I. » pp. 279-295

On me permettra d’y revenir et de ne point brusquer un talent brillant, étendu et flexible, que la dureté du sort tranchera assez tôt.

2387. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — II » pp. 268-284

J’en reviens à Tite-Live, l’historien orateur.

2388. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — I » pp. 107-125

Cette abbaye de Villeloin était une abbaye bénédictine, au diocèse de Tours, d’un revenu d’environ 6000 livres : elle contenait onze religieux prêtres et trois novices, quatorze religieux en tout.

2389. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance diplomatique du comte Joseph de Maistre, recueillie et publiée par M. Albert Blanc » pp. 67-83

M. de Maistre n’a rien de l’émigré en cela ; il voit l’ennemi en plein, dans toute sa grandeur : « Jamais, écrit-il en 1813, Napoléon n’a été plus grand militaire que dans la manière dont il s’est tiré de la catastrophe de 1812. » Mais ce qui le préoccupe le plus, c’est le tour et la trempe de l’esprit français : il revient à diverses reprises sur ce qu’il a dit tout à l’heure et qu’il a peine à s’expliquer.

2390. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourg, par M. Michelet. (suite.) »

Il faut du nerf dans l’esprit, et une autorité efficace… » Fénelon écrivait cela au duc de Chevreuse, quinze jours avant la mort du prince qui était dans sa trentième année ; c’est un dernier mot, et qui revient à dire que le duc de Bourgogne a besoin de coup d’œil, de dominer sa matière, de ne pas s’y perdre et s’y noyer.

2391. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Halévy, secrétaire perpétuel. »

» Déjà bien las et bien épuisé de santé, et revenant du Tréport où il avait passé d’assez bonnes semaines : « Allons, disait-il à un ami, je me sens mieux, je suis content ; il faut décidément que je prenne un congé sérieux de deux ou trois mois ; je reviendrai en ce petit lieu, j’y apporterai un opéra que je finirai : il faut que je fasse cela avant ma mort. » Et sur ce qu’une de ses chères enfants présente se récriait sur ce mot : « Aimes-tu mieux, reprit-il, que je dise que je le ferai après ma mort ? 

2392. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La Grèce en 1863 par M. A. Grenier. »

Il est singulier, quand on revient de visiter Mégare, ou en descendant de l’Érymanthe, d’entendre le maître proposer à l’un de ses gens de « faire un culte » le soir.

2393. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier. »

Elle était de taille moyenne, mais bien prise et d’une grande blancheur ; elle avait de très beaux yeux, les dents parfaitement belles, l’air noble et doux, un maintien simple, élégant et modeste ; son esprit, cultivé par la lecture des meilleurs auteurs, y avait puisé un discernement juste, et acquis la facilité de bien juger des hommes et des ouvrages de goût. » Alfieri, qui n’avait fait d’abord que traverser Rome et qui s’était livré ensuite à des courses errantes et comme haletantes dans le midi de l’Italie, n’y tint pas ; il revint, et lui, si altier, si fier, mais encore plus amoureux, il fit tant et si bien auprès du bon cardinal et de tout le Sacré Collège et de tous les monsignori du lieu, qu’il obtint à son tour la grâce d’habiter la même ville que son amie.

2394. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Poésies, par Charles Monselet »

En l’acceptant même sous sa meilleure forme et tel qu’il nous revient des mains de M. 

2395. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. EDGAR QUINET.— Napoléon, poëme. — » pp. 307-326

La coupe de ma victoire, le vin de mon combat, ces fumeuses images reviennent souvent dans ses vers et accusent précisément l’excès de chaleur de cette poésie généreuse, de cette muse inculte et brave, dit quelque part André Chénier. — Vers 1813, en Prusse et bientôt par toute l’Allemagne la jeunesse teutonique confédérée eut ses poëtes patriotes, ses Tyrtées.

2396. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Jean-Baptiste Rousseau »

Tu dis : le temps se hâte, ou revient sur ses pas.

2397. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre II »

Gustave Flaubert, son frère aîné revenu docteur à Rouen, Bouilhet qui commençait sa médecine, en étaient les premiers auditeurs26.

2398. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre X. De la littérature italienne et espagnole » pp. 228-255

Après avoir exprimé, peut-être avec rigueur, tout ce qui manquait à la littérature des Italiens, il faut revenir au charme enchanteur de leur brillante imagination.

2399. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre premier. De l’amour de la gloire »

Mais de quelque manière qu’on considère ces réflexions, je reviens aux considérations générales qui s’appliquent à tous les pays et à tous les temps sur les obstacles et les malheurs attachés à la passion de la gloire.

2400. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Conclusion. »

Il faut que l’existence parte de soi, au lieu d’y revenir, et que, sans jamais être le centre, on soit toujours la force impulsive de sa propre destinée.

2401. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre III. Théorie de la fable poétique »

Elle ne s’éloigne du point d’arrivée que pour revenir au point de départ.

2402. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre 2. La littérature militante »

Michel de l’Hôpital, né en Auvergne vers 1505, fut emmené en Italie par son père qui suivit le connétable de Bourbon, étudia à Padoue ; et, revenu en France, devint conseiller au Parlement, président du conseil de la duchesse de Berri, président de la Chambre des comptes, enfin chancelier de France en 1500.

2403. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre IV. L’heure présente (1874) — Chapitre unique. La littérature qui se fait »

Ce maître ciseleur n’est pas du tout dans le mouvement ; on semble revenir à la poésie molle, où flottent de vagues idées, où coule une tiède ou fine émotion : pour tout dire, Lamartine redevient un favori.

2404. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « J.-J. Weiss  »

Depuis, nous sommes revenus à une grossièreté de sens moral qui rappelle le XVIIe siècle et même la vieillesse de ce siècle, plus brutal et plus cru avec Dancourt, Le Sage et même Regnard, qu’il ne l’avait été en sa verdeur avec Molière et La Fontaine.

2405. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les deux Tartuffe. » pp. 338-363

Et pourtant, si Molière revenait au monde, c’est bien, j’en suis sûr, ce truand aux basses grimaces qu’il voudrait voir, et qu’il conseillerait à ses interprètes de rendre uniquement.

2406. (1899) Le préjugé de la vie de bohème (article de la Revue des Revues) pp. 459-469

Musette, avec un bon sens dont on ne peut la blâmer, demande le pain et la défense contre la prostitution à ses relations « sérieuses » avec quelques barbons et béjaunes de la bourgeoisie : elle ne revient parmi les bohèmes que pour rire, seule ressource qu’ils lui offrent.

2407. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre onzième. »

Mais si nous ne sommes pas de ceux qui croient faire la part assez belle à l’écrivain en le louant du bien dire, ou qui se gardent d’être de l’avis de quelqu’un comme d’une servitude, revenons à cette pensée, et regardons-y de plus près.

2408. (1785) De la vie et des poëmes de Dante pp. 19-42

Il était âgé de trente-cinq ans lorsqu’il fut nommé prieur de la république, dignité qui revient à celle des anciens décemvirs.

2409. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Ducis. » pp. 456-473

Et à Bernardin de Saint-Pierre, il exprime la même idée par une autre image : Je ne sais plus trop quand je reviendrai à Paris.

2410. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre I : Principe de la métaphysique spiritualiste »

Ne croyez pas que sa réforme soit un pur retour à la métaphysique du xviiie  siècle, et qu’il n’ait échappé à Hume que pour revenir à Descartes.

2411. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Paragraphe sur la composition ou j’espère que j’en parlerai » pp. 54-69

Mais revenons à l’ordonnance, à l’ensemble des personnages.

2412. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Du Rameau » pp. 288-298

Cela me rappelle un fait qu’on lit dans Macrobe et qui revient très-bien ici.

2413. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 24, des actions allegoriques et des personnages allegoriques par rapport à la peinture » pp. 183-212

Revenons aux personnages allegoriques anciens, et voïons l’usage qu’il est permis d’en faire dans les compositions historiques.

2414. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre II. Marche progressive de l’esprit humain » pp. 41-66

Nous avons déjà signalé ce qu’une telle situation des esprits a eu de malheureux ; et nous ne devons point revenir sur cette affligeante peinture.

2415. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Seconde partie. Nouvelles preuves que la société a été imposée à l’homme » pp. 243-267

X Je ne reviendrai point sur les castes, que j’ai regardées comme conservatrices des traditions, et qui deviennent inutiles à mesure que la puissance des traditions s’affaiblit et s’éteint ; mais avouons que l’on ne peut se passer des hiérarchies sociales.

2416. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Hippolyte Babou »

Babou n’aurait pas de ces petites erreurs de système respiratoire, et le sifflet ne reviendrait pas si vite et si naturellement dans son souffle, qu’importerait qu’un de ses amis fût surfait !

2417. (1903) Considérations sur quelques écoles poétiques contemporaines pp. 3-31

Pourquoi ne pas revenir à une pratique dont usèrent, sans en abuser, nos grands poètes de la Renaissance ?

2418. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre V : M. Cousin historien et biographe »

Le maréchal de Marillac, traduit en justice pour avoir volé son armée, ne pouvait revenir de sa surprise : « Dans mon procès, disait-il, il s’agit de paille, de foin, de briques.

2419. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VIII : M. Cousin érudit et philologue »

Guizot : en effet, quand un mineur revient à la surface, l’air pur le suffoque et la vraie lumière l’éblouit.

2420. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

Au moment où elle revient de la chasse, Triton, sortant du lac, la supplie, au nom de Neptune, de délivrer la Dame enchantée, poursuivie par sir Bruce Sans-Pitié. […] Enfin le calme est revenu, et pendant cette éclaircie l’esprit agile et brillant joue comme une flamme voltigeante à la surface du profond foyer qui couve. […] Revenez dans un mois, et me montrez ce que mes idées vous auront fourni. » Nous sommes les fils de M.  […] Les corps ne font que la rendre sensible ; elle ne réside point dans les corps ; la grâce et l’attrait ne sont point dans les choses, mais dans l’idée immortelle qui luit à travers les choses. « Cette charmante teinte blanche et vermeille dont les joues sont colorées s’effacera. —  Ces douces feuilles de rose si doucement posées — sur les lèvres se flétriront et tomberont — pour redevenir ce qu’elles étaient, de l’argile corrompue. —  Ces cheveux d’or, ces yeux brillants comme des étoiles étincelantes — retourneront en poussière et perdront leur clarté si belle. —  Mais la divine lampe dont les célestes rayons — allument l’amour des amants — ne s’éteindra et ne faiblira jamais. —  Quand les esprits vitaux se disperseront,  — elle reviendra à sa planète natale. —  Car elle est née là-haut et ne peut mourir,  — étant une parcelle du plus pur des cieux322. » Devant cette idée de la beauté, l’amour se transforme. […] Trois jours durant, il le combat, et, renversé deux fois, il ne revient à lui que par le secours d’une eau merveilleuse.

2421. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

« Toute question littéraire, écrit Faguet, revient, pour M. Brunetière, à une question de morale, tout examen d’un livre revient pour M.  […] La critique de la chaire, qui, en 1781, a succédé à la prédication, revient à la prédication. […] Ce fut Diderot qui, le premier, la lui donna… C’est bien à lui que revient l’honneur d’avoir introduit le premier chez nous la critique féconde des beautés, qu’il substitua à celle des défauts. […] La foi traditionaliste est tout de même revenue dans l’église momentanément désaffectée qu’était le cerveau de l’auteur des Contemporains.

2422. (1886) Le naturalisme

Les Lettres, qui étaient montées sur l’échafaud avec André Chénier, revinrent à elles, blêmes encore d’effroi. […] Ainsi, pour en revenir à Daudet, ce qu’il prend indistinctement à ses amis ou à ses adversaires, ce n’est pas cette vérité trop grande que les biographes même dédaignent ; ce sont certains renseignements — comme le morceau de bois ou de fer appelé âme sur lequel les sculpteurs appuient et font porter la terre qu’ils modèlent, — l’armature, en un mot. […] Dès que Zola se fut assuré ce maigre revenu, il se retira aux Batignolles, et là, dans une petite maison, avec un jardin peuplé de lapins, de poules et de dindons, il commença la vie de producteur méthodique et infatigable qu’il mène depuis lors. […] Cela revient à dire qu’il n’y a pas eu en Espagne d’autre roman que celui du siècle d’or et celui qui fleurit aujourd’hui. […] L’esprit du barde écossais s’incarna dans des êtres aussi différents entre eux qu’Espronceda, Martinez de la Rosa, Gil, Escosura, Canovas del Castillo, Vicetto, Villoslada, Fernandez y Gonzalez, et d’autres, dont les noms ne me reviennent pas à l’esprit.

2423. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Grymalkin, revenu, entre dans la grotte et en ressort aussitôt tenant une tête de mort qu’il jette dans le ruisseau. — La tête s’engloutit parmi de grands cercles de feu vert et rose. — L’Ermite se dresse ; il élève ses mains au-dessus de sa tête et sanglote.) […] Par cette conscience, tu apprendras que toute beauté affirmée à la face de tes semblables, tant faible soit le premier résultat obtenu, devient féconde, varie chez autrui et revient à toi chargée de qualités nouvelles. […] Mais du moins, lorsqu’il entend dire que tu vis, il se réjouit dans son cœur, et, déplus, il espère tous les jours qu’il reverra son cher fils revenu de Troie… Quant à moi, je suis le plus malheureux des hommes ; car j’avais engendré des fils très braves, dans la vaste Troade, et pas un d’eux, bien sûr, ne me reste plus. […] Les mots « pour cent » reviennent sans cesse dans son discours. […] … Est-ce que cet autre reviendrait à la raison ?

2424. (1864) Études sur Shakespeare

À peine le soleil naissant avait annoncé l’arrivée de ce jour d’allégresse que toute la jeune population répandue dans les bois, les prés, sur les rivages et les collines, courait, au son des instruments, faire sa moisson de fleurs ; elle revenait chargée d’aubépine, de verdure, en ornait les portes, les fenêtres des maisons, en couvrait le mai coupé dans la forêt, en couronnait les cornes des bœufs destinés à le traîner : « Lève-toi, dit Herrick à sa maîtresse, au matin du premier de mai, lève-toi et vois comme la rosée a couvert de paillettes l’herbe et les arbres ; depuis une heure, chaque fleur a pleuré et penche sa tête vers l’Orient. […] Leurs emplois, leurs plaisirs, leurs malices occuperont la scène, participeront à tous les incidents, enlaceront dans une même action et les destinées plaintives des quatre amants, et les jeux grotesques d’une troupe d’artisans ; et, après s’être envolés aux approches du soleil, quand la nuit enveloppera de nouveau la terre, ils reviendront reprendre possession du monde fantastique où nous a transportés cette amusante et brillante folie. […] Ailleurs il s’accuse, à ce qu’il semble, d’infidélité envers « un ancien ami » ; il a trop « fréquenté des esprits inconnus », trop livré au monde « les droits chèrement achetés » d’une affection qui l’enchaîne chaque jour par de nouvelles obligations ; mais il revient, et réclame son pardon au nom de la confiance que lui inspire toujours cette affection qu’il a négligée30. […] Mais l’apparition a eu lieu d’abord devant des soldats, des hommes simples, plus prêts à s’en effrayer qu’à s’en étonner ; ils se la racontent pendant la veille de la nuit : « C’était ici, au moment où cette étoile qui brille là-bas éclairait ce même point du ciel ; la cloche sonnait aussi une heure… Paix, le voilà qui revient !  […] Lorsque Macbeth veut se défaire de Banquo, il n’a point à nous informer de son projet dans la personne d’un confident ni à se faire rendre compte de l’exécution du fait pour nous en instruire ; il fait venir les assassins et cause avec eux ; nous assistons aux artifices par lesquels un tyran fait servir à ses desseins les passions et les malheurs de l’homme ; nous voyons ensuite les meurtriers attendre leur victime, porter le coup, revenir tout sanglants demander leur récompense.

2425. (1875) Premiers lundis. Tome III « Du point de départ et des origines de la langue et de la littérature française »

Revenons au ve  siècle, terme extrême de la langue latine encore pure. […] Le xviie  siècle littéraire, qui s’inaugurait sous les auspices de Malherbe et de Balzac, avait trop à faire, trop à songer à ses propres œuvres, à sa propre gloire pour revenir ainsi en arrière ; il avait sa langue immortelle à épurer, à fixer : il eût craint de se gâter l’élocution et le goût en retournant à de vieux jargons.

2426. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (1re partie) » pp. 397-476

Vous reviendrez de votre étonnement quand je vous aurai parlé de la peinture comme vous en êtes revenus quand je vous ai parlé de la musique.

2427. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VII, seconde guerre médique. »

Pour mettre à l’épreuve la vérité de l’apparition, il lui commanda de revêtir le costume royal, de s’asseoir et de s’endormir sur son trône : — « Car, lui dit-il, si c’est un dieu qui l’envoie, pour qui ce soit une joie que nous fassions la guerre à la Grèce, ce songe volera pareillement sur toi, et te donnera les ordres qu’il m’a donnés. » Artabane obéit, le Songe revint plus terrible ; l’homme nocturne reparut, non plus seulement impérieux, mais sombrement courroucé. […] Le Platéen Euchidas se dévoua à cette mission sainte : il partit du camp le matin et revint le soir ; ayant franchi mille stades d’un vol d’aigle.

2428. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Conclusions »

Les époques troublées et misérables sont celles où naît le mysticisme ; la plupart des personnes qui ont éprouvé ce sentiment ont souffert de névroses épileptoïdes ; le plus grand nombre étaient des gens chez qui la sensibilité avait supprimé presque toutes les autres opérations intellectuelles ; il en est qui conservèrent dans cette sorte d’aliénation, l’empire de leur intelligence spéculative ; par contre, il ne me revient pas qu’il y ait eu des mystiques bons observateurs, et qui surent voir d’abord, analyser et concevoir ce monde qu’ils ont désespéré de comprendre et d’aimer. […] Daudet creusent davantage le problème, analysent mieux les sensations et les sentiments, reviennent de certaines thèses sentimentales excessives ; ils n’en sont pas moins des passionnés et ce qu’ils proclament dans leurs livres, c’est non la supériorité ou la parfaite pondération intellectuelle, mais la force des passions, ou de leur forme inférieure, des sensations.

2429. (1894) Textes critiques

C’est que Bourrienne parle des choses qu’il a vues ; il a fait campagne avec Bonaparte en Egypte et en Syrie ; il a participé au coup d’Etat de Brumaire, aux transformations et à l’accaparement du Consulat ; son récit est mouvementé, curieux en détails, attachant lorsqu’il renonce à ses paperasses documentaires ; et il faut lire par exemple les chapitres consacrés à l’amiral Brugs et au désastre d’Aboukir, à la détresse de l’armée française d’Orient décimée par les maladies, les suicides, les assassinats des bédouins, abandonnée finalement par son chef dont l’ambition rêve un soir de conquérir l’Asie, et qui s’échappe pour revenir en France violenter la Fortune et se faire acclamer comme un libérateur. […] Nous ne reviendrons pas sur la question entendue une fois pour toute de la stupidité du trompe-l’œil.

2430. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIe entretien. Littérature italienne. Dante. » pp. 329-408

XVI Revenons au Dante. […] Puis il était revenu à Rome avec l’Église ; il avait été l’ami de Pie VI, le plus doux des papes, et du cardinal Gonsalvi, le plus séduisant des ministres.

2431. (1857) Cours familier de littérature. IV « XIXe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset (suite) » pp. 1-80

. — On eût dit qu’en tombant sur sa couche Elle avait à moitié laissé quelque chanson, Qui revenait encor voltiger sur sa bouche, Comme un oiseau léger sur la fleur d’un buisson. […] Cette belle personne, poursuivais-je, mourut au printemps ; je n’étais pas à Paris ; j’y revins deux ans après, je parvins avec bien de la peine à me faire indiquer sa tombe sans nom dans un cimetière de village loin de Paris.

2432. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXe entretien. Dante. Deuxième partie » pp. 81-160

« Trois fois », dit-il, « je passai mes bras derrière elle pour la serrer contre mon cœur, et trois fois mes bras vides revinrent frapper ma poitrine. » Cette âme est celle d’un musicien de ses amis qui lui chante un des vers amoureux de la jeunesse de Dante : Amour, qui dans le cœur me parles ! […] « Si jamais il arrive », s’écrie-t-il, « que ce poème sacré, auquel ont mis la main le ciel et la terre, et qui pendant tant d’années m’a exténué de maigreur, triomphe de la cruauté de ma patrie, qui me relègue hors du beau bercail où je dormis petit agneau, ennemi des loups qui lui font la guerre ; avec une autre voix alors, avec un autre vêtement reviendra le poète, et sur les fonts de mon baptême je prendrai la couronne ! 

2433. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre IX : Insuffisance des documents géologiques »

Mais je reviendrai sur ce sujet dans le chapitre suivant. […] Or, quand ces variétés reviendront dans leur ancienne patrie, comme elles différeront de leur état primitif d’une manière uniforme, bien que peut-être assez légèrement ; comme de plus elles se trouveront enfouies dans un autre étage de la même formation, beaucoup de paléontologistes, suivant les principes actuels, les rangeront comme des espèces nouvelles et distinctes.

2434. (1903) La renaissance classique pp. -

Mais en revanche, il est toujours permis de reprendre une tradition dont on a éprouvé les effets salutaires ; et lorsque cette tradition est si intimement liée non pas seulement aux habitudes intellectuelles d’une race, mais à l’existence même d’un pays, que cela devienne pour celui-ci une question de vie ou de mort, alors c’est une nécessité pressante, c’est un devoir d’y revenir. […] Quelle âme étrange que celle qui ne peut s’exalter qu’au spectacle de la mort et des ruines, qui ne conçoit de patrie digne d’elle que dans des pays chimériques ou dans un passé qui ne reviendra plus !

2435. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — I. » pp. 195-212

Il revint à Paris, résolu d’y embrasser la profession toute libre d’auteur et de bel esprit.

2436. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — I. » pp. 80-97

Il le rendait bien à ses compagnons, et le futur chanoine, tantôt battant et tantôt battu, s’en revenait à la maison les draps ou habits tout déchirés comme un jeune Du Guesclin.

2437. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — III. (Suite et fin.) » pp. 454-472

Daru est entré dans plus de détails, et qui sont également authentiques et confirmés ; car, lorsque la première édition de l’Histoire de Venise eut paru, lord Holland offrit à l’auteur d’en faire parvenir un exemplaire au Captif de Sainte-Hélène, et les observations qui furent faites revinrent par le même canal à M. 

2438. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Fénelon. Sa correspondance spirituelle et politique. — II. (Fin.) » pp. 36-54

C’est un approfondissement, un arrangement, une suite d’opérations, soit pour remonter aux principes, soit pour tirer les conséquences », Couper court, en finir, retrancher tout ce qui n’est pas essentiel, éviter un semblant d’exactitude éblouissante qui nuit au nécessaire par le superflu, c’est là le conseil qui revient sans cesse et qui ne s’applique pas moins aux choses de ce monde qu’à celles de Dieu.

2439. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — I. » pp. 312-329

… » Mais c’est la réponse de l’Amiral qui est belle de tristesse, de prévoyance et de prophétie ; tout un abrégé de sa destinée tragique s’y dessine ; il répond : « Puisque je n’ai rien profité par mes raisonnements de ce soir sur la vanité des émeutes populaires, la douteuse entrée dans un parti non formé, les difficiles commencements (et il revient ici à l’énumération des obstacles)… ; — puisque tant de forces du côté des ennemis, tant de faiblesse du nôtre ne vous peuvent arrêter, mettez la main sur votre sein, sondez à bon escient votre constance, si elle pourra digérer les déroutes générales, les opprobres de vos ennemis et ceux de vos partisans, les reproches que font ordinairement les peuples quand ils jugent les causes par les mauvais succès, les trahisons des vôtres, la fuite, l’exil en pays étrange… ; votre honte, votre nudité, votre faim, et qui est plus dur, celle de vos enfants.

2440. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — III. (Fin.) » pp. 479-496

Aux questions que lui adressait son correspondant sur l’objet commun de leurs études, sur ses chères Pyrénées, il répond modestement et avec bonhomie (octobre 1823) : « Pardonnez, de grâce, à la paresse d’un homme qui se repose de plus d’un demi-siècle de fatigue, lit encore, mais n’écrit guère, rêve souvent et ne pense plus. » Il revient plus d’une fois sur la perte cruelle de ses manuscrits et sur le regret de n’avoir pu compléter tous ses tableaux.

2441. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — II » pp. 254-269

[NdA] Je cherche à réunir sur Charron et autour de Charron, sur lequel je ne reviendrai pas, tout ce que m’ont pu suggérer les lectures réitérées que j’ai eu à en faire dans mes jours d’enseignement.

2442. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Préface pour les Maximes de La Rochefoucauld, (Édition elzévirienne de P. Jannet) 1853. » pp. 404-421

On a tant écrit sur La Rochefoucauld, et j’ai moi-même autrefois traité ce sujet avec tant d’application et de prédilection, que je serais embarrassé aujourd’hui d’y revenir, si le propre de ces grands et féconds esprits n’était pas d’exciter perpétuellement ceux qui les relisent et de renouveler les sources d’idées au voisinage des leurs.

2443. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Sénecé ou un poète agréable. » pp. 280-297

Il s’en plaint sans cesse, il y revient en idée, il renoue et entretient tant qu’il peut des relations de compliments et de louanges avec les grands noms qu’il a connus.

2444. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — III » pp. 337-355

Après quelques mois de repos, les impériaux revinrent à la charge.

2445. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — II » pp. 414-431

Voltaire alors en Suisse, aux Délices, et très lié avec les Tronchin de Genève, eut l’idée d’employer un des membres de cette famille, Tronchin, banquier à Lyon, et de le prendre pour son intermédiaire auprès de l’archevêque de cette ville, le cardinal de Tencin, autrefois du conseil du roi, mis de côté pour le moment, mais qui avait toujours des intelligences à Versailles et des lueurs d’espérances d’y revenir.

2446. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Journal d’Olivier Lefèvre d’Ormesson, publié par M. Chéruel » pp. 35-52

On aura remarqué que ce mot de journal revient bien souvent depuis quelques années au titre des livres que la critique a pour devoir d’annoncer : Journal de Dangeau, Journal de d’Argenson, Journal de d’Andilly, Journal du duc de Luynes… C’est qu’en effet l’on est devenu singulièrement curieux de ces documents directs et de première main ; on les préfère même, ou peu s’en faut, à l’histoire toute faite, tant chacun se sent en disposition et se croit en état de la faire soi-même.

2447. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Caractères de La Bruyère. Par M. Adrien Destailleur. »

Mais bientôt son dessein paraît s’interrompre et s’oublier dans plusieurs chapitres mêlés, et qui ont pour titre : Des Jugements, De la Mode, De quelques Usages : on va à droite ou à gauche, à l’aventure, on revient en arrière.

2448. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres publiées par M. de Falloux. »

Dans un Essai de traité sur la Résignation, Mme Swetchine est revenue sur la vieillesse, et, la prenant cette fois sous un aspect un peu plus humain, elle a moins accordé à l’hymne, à l’enthousiasme lyrique ; par cela même qu’elle me demande moins (l’esprit est ainsi fait), elle est plus près d’obtenir de moi quelque chose.

2449. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Œuvres complètes d’Hyppolyte Rigault avec notice de M. Saint-Marc Girardin. »

Le livre de la Querelle des Anciens et des Modernes m’a occupé autrefois, et je n’y reviendrai pas ici : il fut l’occasion, pour Rigault, d’un de ses grands succès.

2450. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Madame de Staël. Coppet et Weimar, par l’auteur des Souvenirs de Mme Récamier »

Toute cette brillante société s’en était allée passer une journée à Chambéry, et l’on s’en revenait à Aix vers le soir, en deux carrosses.

2451. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite) »

Gœthe, à ses débuts, est un homme du xviiie  siècle ; il a vu jouer dans son enfance le Père de Famille de Diderot et les Philosophes de Palissot ; il a lu nos auteurs, il les goûte, et lorsqu’il a opéré son œuvre essentielle qui était d’arracher l’Allemagne à une imitation stérile et de lui apprendre à se bâtir une maison à elle, une maison du Nord, sur ses propres fondements, il aime à revenir de temps en temps à cette littérature d’un siècle qui, après tout, est le sien.

2452. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis du Belloy (suite et fin.) »

 » Ce sont là de ces passages qui ravissaient Fénelon : « Tout ce que l’esprit ajouterait à ces simples et touchantes paroles ne ferait, disait-il, que les affaiblir. » Le vœu de Tibulle se voyant en idée au lit de mort et tenant de sa main défaillante la main de son amie, Didon adjurant Énée au nom de tout ce qu’il y a plus doux et de plus sacré dans le souvenir, nous reviennent en mémoire ; mais Térence ici n’a rien à craindre à la comparaison.

2453. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vie de Jésus, par M. Ernest Renan »

La piété est une des affections de l’âme les plus douces et les plus nécessaires à son repos ; on doit en avoir dans toutes les religions… » Sismondi se le tint pour dit ; il revint à la prudence et rentra une partie de ses arguments.

2454. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. »

Cette histoire appartient à nos neveux… » Nous sommes de ces neveux ; répondons à son appel : soyons justes enfin, tâchons, s’il est possible, de nous montrer impartiaux et équitables, sans revenir à notre tour passionner et renflammer l’histoire à l’égal de la réalité.

2455. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. (Suite et fin.) »

Il pense avec Dion Cassius « que tant que la République fut petite et son territoire médiocre, la forme républicaine pouvait suffire et qu’elle fut un bien, mais que, sitôt que Rome, se jetant au dehors de l’Italie et traversant les mers, eut rempli de sa puissance les continents et les îles lointaines, la République n’était plus qu’un mal. » Voyez Rome, en effet, au temps de César et avant qu’il mette la main à l’Empire, avant qu’il soit revenu des Gaules pour passer le Rubicon : quelle confusion !

2456. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, par M. Armand Lefebvre (suite et fin.) »

On peut trouver, d’ailleurs, en ce qui est de l’explication individuelle et de la psychologie du héros, que l’historien lui-même a hésité, a varié en plus d’un endroit ; il a introduit des divisions plus commodes sans doute que réelles dans l’analyse du génie et du caractère : il semble tout accorder d’abord au Consul, même à l’Empereur, et ensuite, dans quelques-uns des avant-derniers volumes, il paraît vouloir revenir sur ses premiers jugements ; il lui retire beaucoup, pour tout lui rendre encore une fois au dernier moment, aux heures du suprême effort et de l’adversité.

2457. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. PROSPER MÉRIMÉE (Essai sur la Guerre sociale. — Colomba.) » pp. 470-492

Lisez, et avec la fatigue de moins, avec les coups de fusil en idée, vous êtes revenu.

2458. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. le Cte Alfred de Vigny à l’Académie française. M. Étienne. »

Pourquoi sans cesse revenir tourner dans le même cercle, y confiner sa pensée avec complaisance, et se reprendre, après plus de quinze ans, à des programmes épuisés ?

2459. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre premier. Les signes — Chapitre II. Des idées générales et de la substitution simple » pp. 33-54

En effet, les expériences que nous faisons et les images qui nous reviennent ne sont pas de pures connaissances ; elles nous affectent autant qu’elles nous instruisent ; elles sont un ébranlement en même temps qu’une lumière.

2460. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre I. François Rabelais »

Il résigna en 1552 ces deux cures, dont il se borna sans doute à toucher les revenus.

2461. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VI, « Le Mariage de Figaro » »

Marie-Jeanne Phlipon (1754-1793), fille d’un maître graveur pour bijoux, étuis et dessus de montre, épouse Rolan en 1780, va habiter la province, revient à Paris en 1791, et meurt sur l’échafaud le 8 nov. 1793. — Éditions : Lettres autographes de Mme Roland adressées à Bancal des Issarts, Paris, in-8, 1835 ; Lettres aux demoiselles Cannet, paris, 2 vol. in-8, 1841 ; Étude sur Mme Roland et son temps, suivie des lettres de Mme R. à Buzot, par C.

2462. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre VI. Science, histoire, mémoires »

Je mets à part Renan, dont toute l’œuvre est sortie en somme de la philologie sémitique : j’y reviendrai tout à l’heure.

2463. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « La génération symboliste » pp. 34-56

Une nourrice mercenaire s’en charge, qui l’emporte au fond d’un village perdu, heureux si on le regarde partir, sans invoquer, tout bas, la chance qu’il n’en revienne jamais.

2464. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Stéphane Mallarmé » pp. 146-168

Mendès n’a jamais voulu revenir sur cette impression puisqu’il écrivait en 1900 de Mallarmé : Je souhaite ardemment de m’être trompé ; oui, du plus profond de mon cœur, je souhaite en effet que le compagnon de ma jeunesse ait mérité d’être l’initiateur, le guide spirituel des générations futures, mais, avec chagrin, je ne le crois pas et j’ai dû me résigner à le dire.

2465. (1890) L’avenir de la science « V »

Ainsi reviendra le sacerdoce poétique des premiers civilisateurs.

2466. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre III : Les Émotions »

Revenons à M. 

2467. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Pline le Naturaliste. Histoire naturelle, traduite par M. E. Littré. » pp. 44-62

Cet éloquent regret revient en plus d’un endroit, bien qu’ailleurs il reconnaisse aussi les facilités et les bienfaits que l’on doit à cette unité pacifique de l’Empire.

2468. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — I. » pp. 441-459

Rien ne nous prouve mieux que Portalis ne dévia de sa ligne mixte à aucun moment, qu’il n’eut point à revenir plus tard après s’être égaré d’abord, et qu’il était de ceux qui, comme d’Aguesseau, sont nés tout tempérés.

2469. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — II. » pp. 460-478

Il avait des mots d’habitude et qui revenaient volontiers sur ses lèvres.

2470. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « De la retraite de MM. Villemain et Cousin. » pp. 146-164

Guizot pour revenir aux lettres pures, qui sont sa grande, son incontestable et charmante supériorité, n’en déplaise au philosophe.

2471. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — III. Franklin à Passy. (Fin.) » pp. 167-185

Tout ce qu’il dit à ce sujet dans ses lettres (et il y revient à plusieurs reprises) est de pur bon sens, d’un ton plus digne encore que moqueur, et sans fausse modestie.

2472. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre III : La littérature du xviiie et du xixe  siècle »

Je le demande maintenant (pour revenir au point de dissentiment qui nous partage), quel principe guide M. 

2473. (1912) Le vers libre pp. 5-41

Que dit à propos des novateurs le contemporain s’il est sérieux, vaste, pondéré, décoré, employé dans le régime, ou ce qui revient au même, quelque chose dans la haute opposition ?

2474. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Michelet »

Qu’il aille y voir et revienne flatté !

2475. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Vigny »

Malheureusement, dans la vie de la pensée, c’est aussi triste que dans celle du cœur : on ne retrouve pas ce qu’on a laissé, même quand on y revient.

2476. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XIII : De la méthode »

n’avez-vous pas remarqué ce mot qui revient sans cesse ?

2477. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

Et entre d’Urfé et Le Sage, nous avons peut-être assez longuement dit comment se distribuaient les parties du sujet, pour qu’il ne fût, en terminant, que fastidieux d’y revenir encore. […] Sainte-Beuve, en son Port-Royal, et depuis lui quelques-uns de ses contradicteurs — parmi lesquels il convient de mentionner tout particulièrement M. l’abbé Fuzet, évêque aujourd’hui de la Réunion — ont assez amplement raconté ces premiers débuts du jansénisme pour qu’il soit sans doute inutile d’y revenir. […] Si donc on veut comprendre la philosophie de Pascal, il faut d’abord avoir soin de ne pas la chercher, comme au hasard, dans la totalité de son œuvre, tout au rebours de Descartes ou de Bossuet, lesquels, mis de bonne heure en possession de leurs idées essentielles, n’ont employé l’un et l’autre leur existence et leur génie qu’à se confirmer ou s’ancrer eux-mêmes, plus profondément et plus solidement, dans leurs propres croyances, Pascal a longtemps tâtonné, parce qu’il revenait de plus loin ; ses idées se sont successivement, quoique rapidement, modifiées ; et il n’est vraiment lui-même que dans ses Provinciales et que dans ses Pensées. […] Nous reviendrons tout à l’heure sur ce point. […] Il y avait alors deux ans que Voltaire était revenu d’Angleterre.

2478. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — I. » pp. 234-253

Je la jurai dans mon cœur aux Français, que l’on me faisait regarder comme nos ennemis nécessaires : j’en suis bien revenu ; et même alors, tant mon goût pour la guerre était violent, je m’étais arrangé avec un capitaine (français) de Royal-Vaisseaux, de garnison à deux lieues de là.

2479. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — I. » pp. 431-451

» Dans les dernières années de sa vie enfin, étant revenu habiter à Lausanne, sa conversation habituelle était en français, et il craint que les derniers volumes de son Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain, composés durant cette époque, ne s’en ressentent : « La constante habitude, dit-il, de parler une langue et d’écrire dans une autre peut bien avoir infusé quelque mélange de gallicismes dans mon style. » Si ce sont là pour lui des inconvénients et peut-être des torts aux yeux des purs Bretons, que ce soit au moins à nos yeux une raison de nous occuper de lui et de lui rendre une justice plus particulière, comme à un auteur éminent qui a été en partie des nôtres.

2480. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — I. » pp. 204-223

En causant et dans l’échauffement du discours, il se laissait emporter à ses saillies insolentes et à des outrages non seulement aux personnes, mais à tous les principes ; de sang-froid, et en écrivant, son bon sens lui revenait et lui dictait des restrictions qu’il avait le courage de maintenir plume en main et de professer.

2481. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Instruction générale sur l’exécution du plan d’études des lycées, adressée à MM. les recteurs, par M. Fortoul, ministre de l’Instruction publique » pp. 271-288

Mieux vaut restreindre ces études aux grands objets et y faire pénétrer d’une main sûre la jeunesse de nos lycées, que de les étendre hors de propos sur des détails qu’aucun lien logique ne rattache au plan général… Aussi, les professeurs des lycées, convaincus que leur mission n’est pas de former quelques chimistes, mais bien de faire circuler dans la masse même de la nation les connaissances chimiques les plus générales et les plus utiles, ne s’élonneront pas d’avoir à revenir trois fois, en trois ans, sur l’exposition des principes.

2482. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « II » pp. 21-38

Bordes (mars 1765), vous voyez bien que Jean-Jacques ressemble à un philosophe comme un singe ressemble à l’homme… On est revenu de ses sophismes, et sa personne est en horreur à tous les honnêtes gens qui ont approfondi son caractère.

2483. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — I » pp. 249-267

Taine prend plaisir à rassembler dans les analyses qui suivent, y passant en revue les différentes classes de la société du xviie  siècle telles qu’elles nous reviennent par le miroir du fabuliste.

2484. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — III — Toujours Vauvenargues et Mirabeau — De l’ambition. — De la rigidité » pp. 38-55

Sur le Régent toutefois, sur son immoralité en tant que gouvernant, et sur quelques points de fait, Mirabeau, qui sait mieux son monde et la corruption présente que ne la pouvait deviner le solitaire bienveillant, le réfute et le bat sans peine : « Il (le Régent) a introduit ce monstrueux oubli des bienséances qui sera, je crois, l’époque de la décadence de cet État ; car l’on ne revient jamais aux mœurs, quand une fois on les a perdues.

2485. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. (Suite et fin) »

Rousset ne devait avoir une suite qui donnera occasion d’y revenir, je me reprocherais d’en avoir trop peu indiqué les résultats historiques, particulièrement en ce qui concerne la principale figure.

2486. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Charles-Quint après son abdication, au monastère de Saint-Just »

mais elle lui revient.

2487. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Les frères Le Nain, peintres sous Louis XIII, par M. Champfleury »

Champfleury qui, l’un des premiers, est revenu à eux comme critique, et qui a plus fait que personne pour les remettre en honneur, a trouvé à leur sujet une conclusion élevée, presque éloquente, tant il est vrai qu’une étude approfondie et une sincère conviction amènent leur expression avec elle !

2488. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame, secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. »

Abbé de Jumiéges, le jeune Harlay n’en était pas plus riche ; car l’oncle retenait la plus grande partie des revenus.

2489. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni. (suite) »

Quand les religions et les intérêts de ce monde, si nombreux, si divers, criaient autour de moi à me rendre sourd, dans ces rues tortueuses de cette vie de nos jours, dans les corridors de cette Babel où nous sommes, j’envoyais l’oiseau dans quelque point de l’espace d’où il pût voir tout ce qui se fait, tout ce qui s’est fait, dit, édifié, détruit, refait, redit, depuis qu’on agit et qu’on parle en ce monde, et l’oiseau revenait me dire : Les sociétés sont folles ; partout Dieu n’est et n’a été que l’enseigne d’une boutique ; la morale n’est qu’un comptoir ; le bien et le mal sont des faits ; le devoir est une mesure.

2490. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois par M. Camille Rousset. Victor-Amédée, duc de Savoie. (suite et fin.) »

Le mot de verges revient souvent dans les ordres et dépêches de ce temps : il y est question de montrer les verges aux nations et aux souverains, comme aux enfants, pour leur faire peur.

2491. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Le mariage du duc Pompée : par M. le comte d’Alton-Shée »

Cependant, et si entière qu’ait pu sembler d’abord la métamorphose, le vieil homme commence à remuer en lui : franchement, il ne peut enterrer sa vie à Dusseldorf, il veut revenir en France, à Paris, y passer l’hiver, et il se fait arranger un hôtel dans le faubourg Saint-Honoré.

2492. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Exploration du Sahara. Les Touareg du Nord, par M. Henri Duveyrier. »

Les six premiers mois de 1860 furent employés par lui à explorer le Sahara tunisien ; il était muni des meilleures recommandations du bey ; il fut toléré partout, mais ne fut bien accueilli nulle part, et il revint bientôt à Biskra préparer le voyage décisif qu’il avait en vue.

2493. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire de la Grèce, par M. Grote »

J’y reviendrai peut-être un jour.

2494. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les fondateurs de l’astronomie moderne, par M. Joseph Bertrand de l’académie des sciences. »

L’état mental de la majorité du monde sur ces questions et ces phénomènes est d’accord avec les vraies solutions, bien que tel ou tel individu puisse en être très éloigné pour la complète intelligence ; mais on n’a pas à revenir du tout au tout ; on n’a pas à dissiper des monstres, des chimères, des dragons armés, des préventions ennemies.

2495. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVe entretien. Littérature grecque. L’Iliade et l’Odyssée d’Homère » pp. 31-64

Il revint à Smyrne, puis il alla ouvrir une école à Chio, île voisine de Smyrne.

2496. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXVIIIe entretien. Tacite (1re partie) » pp. 57-103

Les soldats féroces et cruels déchirèrent en lambeaux ses bras et ses jambes, même après que sa tête eut été séparée du tronc. » Pison, blessé, qui revenait du camp des prétoriens, se réfugie dans la chambre d’un esclave fidèle ; mais, bientôt découvert, il est traîné sur le seuil et égorgé par les soldats d’Othon.

2497. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre II. Littérature dramatique — Chapitre I. Le théâtre avant le quinzième siècle »

Il revint bientôt à Arras, prit part aux agitations de la vie communale, et se retira (vers 1265) à Douai avec son père.

2498. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XI. L’antinomie sociologique » pp. 223-252

. — Le plus souvent, ils sont si bien emmêlés et enchevêtrés qu’il est impossible de déterminer la part exacte qui revient à l’un et à l’autre élément dans les croyances collectives.

2499. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre X. Les sociales »

Le Parnasse, réaction contre le romantisme, revient vers le classicisme ; mais il reste superficiel.

2500. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Balzac. » pp. 443-463

Il a dit quelque part d’un artiste sculpteur découragé et tombé dans la paresse : « Redevenu artiste in partibus, il avait beaucoup de succès dans les salons, il était consulté par beaucoup d’amateurs ; il passa critique comme tous les impuissants qui mentent à leurs débuts. » Ce dernier trait peut être vrai d’un artiste sculpteur ou peintre qui, au lieu de se mettre à l’œuvre, passe son temps à disserter et à raisonner ; mais, dans l’ordre de la pensée, cette parole de M. de Balzac, qui revient souvent sous la plume de toute une école de jeunes littérateurs, est à la fois (je leur en demande bien pardon) une injustice et une erreur.

2501. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Confessions de J.-J. Rousseau. (Bibliothèque Charpentier.) » pp. 78-97

Les mots de polisson, de vaurien, de gueux, de fripon, n’ont rien qui l’arrête, et il semble même qu’ils reviennent avec une certaine complaisance sous sa plume.

2502. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand. (Berlin, 1846-1850.) » pp. 144-164

Et pour n’avoir pas à revenir sur ces détails de l’édition, on me permettra tout d’abord deux ou trois remarques.

2503. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Florian. (Fables illustrées.) » pp. 229-248

attends-moi… La sarcelle le quitte,     Et revient traînant un vieux nid Laissé par des canards ; elle l’emplit bien vite De feuilles de roseau, les presse, les unit Des pieds, du bec, en forme un batelet capable        De supporter un lourd fardeau ;        Puis elle attache à ce vaisseau Un brin de jonc qui servira de câble.

2504. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Histoire du chancelier d’Aguesseau, par M. Boullée. (1848.) » pp. 407-427

D’Aguesseau, grand lecteur de Platon et nourri des antiques lectures, pense qu’il n’est pas besoin d’imputer à la philosophie païenne plus d’imperfections qu’elle n’en a eu en effet : « La véritable religion, dit-il, n’a pas besoin de supposer dans ses adversaires ou dans ses émules des-défauts qui n’y sont pas. » L’Évangile sera toujours assez hors de comparaison : laissons à la morale purement humaine la part légitime qui lui revient.

2505. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La princesse des Ursins. Lettres de Mme de Maintenon et de la princesse des Ursins — I. » pp. 401-420

Elle y revient trop fréquemment ensuite et entre trop particulièrement dans le détail de ce qu’elle découvrit en lui, pour qu’on n’y voie pas de sa part une vérité plus forte que la flatterie.

2506. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Madame Sophie Gay. » pp. 64-83

Bayle, le grand critique, a remarqué que nous avons tous une date favorite où nous revenons volontiers, et autour de laquelle se groupent de préférence nos fantaisies ou nos souvenirs.

2507. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — I. » pp. 322-340

Mais, pour peindre, il en revient encore aux anciens ; il voudrait, comme André Chénier, traiter un sujet moderne dans le goût antique ; et pour cela il ne faut pas que le sujet soit trop considérable ni très compliqué.

2508. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — II. (Suite et fin.) » pp. 436-455

Lamartine, dans sa prose, est revenu à ce dernier qui semble plus directement son maître ; il reprend volontiers ce même train des épithètes un peu molles et faciles : Chateaubriand les cherchait et les trouvait plus neuves.

2509. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre deuxième. Rapports du plaisir et de la douleur à la représentation et à l’appétition »

A force de vouloir tout ramener à la relativité, on oublie les termes réels de toute relation, on intellectualise toute chose ou, ce qui revient au même, on ramène tout au mécanique en même temps qu’au logique.

2510. (1897) Préface sur le vers libre (Premiers poèmes) pp. 3-38

Pourquoi les draconismes des rhétoriques survivraient-ils à leurs causes déterminantes, et surtout à leurs causes extrinsèques (nous reviendrons sur cela) ?

2511. (1767) Salon de 1767 « Adressé à mon ami Mr Grimm » pp. 52-65

Mais à quoi cela revient-il, me direz-vous ?

2512. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 33, que la veneration pour les bons auteurs de l’antiquité durera toujours. S’il est vrai que nous raisonnions mieux que les anciens » pp. 453-488

Enfin les microscopes se sont perfectionnez, et l’on en a fait de si bons que par leurs secours on voit le sang couler rapidement par les arteres vers les extrémitez du corps d’un poisson, et revenir plus lentement vers le centre par les veines, et cela aussi distinctement qu’on voit de Lyon le Rhône et la Saone courir dans leurs lits.

2513. (1892) L’anarchie littéraire pp. 5-32

Les uns et les autres critiquent Sarcey : les Décadents, parce qu’ils le trouvent mauvais ; les Symbolistes parce qu’ils voudraient prendre sa place. » Les Symbolistes sont des poseurs, à preuve l’anecdote suivante que m’a contée un respectable bourgeois qui n’y comprit absolument rien : Un jour de l’été dernier, Léon Mateau et un poète de ses amis revenaient de la campagne où ils étaient allés, sans doute, commenter les derniers accidents de la vie d’Arthur Rimbaud.

2514. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Xavier Aubryet » pp. 117-145

On n’en revient pas d’étonnement.

2515. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Saint-Bonnet » pp. 1-28

C’est donc, encore une fois, au livre qu’il faut aller, et si on y va, on n’en reviendra pas.

2516. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Jean Richepin »

Rabelais, s’il revenait au monde, et Mathurin Régnier, dont M. 

2517. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iii »

Il revenait du plus fort de l’action, car il ne peut pas souffrir de rester loin des combattants.

2518. (1900) La province dans le roman pp. 113-140

On le consultait parce qu’il était l’expérience heureuse ; on ne le détestait point à cause de sa richesse, parce que ni son train ni son revenu ne dépassaient l’ambition commune et permise à chacun.

2519. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre IV. L’unification des sociétés »

Revenons maintenant de ces éléments à ces ensembles mêmes, afin d’apprécier l’action qu’ils doivent exercer sur les idées sociales, par le degré de leur unité.

2520. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre III : M. Maine de Biran »

Les fleurs, la fraîcheur de la chambre, l’ennui de bâiller seul, la gaieté du ciel, toutes ces idées, avec tous leurs détails, passent et reviennent dans votre tête, agréables ou fâcheuses, avec des commencements et des chocs de désirs contraires ; tout à coup vous apercevez un volume nouveau, les Contemplations de Victor Hugo.

2521. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre X : M. Jouffroy psychologue »

Elle exprime seulement que l’esprit s’étant porté vers la pêche revient avec elle vers lui-même.

2522. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVI. Des oraisons funèbres et des éloges dans les premiers temps de la littérature française, depuis François Ier jusqu’à la fin du règne de Henri IV. »

L’esprit humain, toujours curieux, aime à revenir quelquefois sur ces temps de son enfance ; mais quand on a jeté un coup d’œil sur des masures ou des palais gothiques, on aime ensuite à se reposer sur les grands monuments de l’architecture moderne.

2523. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

Il commence par une discussion antibelphégorienne sur la meilleure méthode critique, et ce problème lui tient tellement à cœur qu’il y reviendra plus loin, après l’exposé sentimental si attendu, et jusqu’au bout, dans sa conclusion. […] Excusez cette petite digression ; je reviens vite à Raoul Ponchon, présenté par M.  […] Il m’est revenu de divers côtés une objection fondamentale, et ce sont des hommes intelligents, des gens du métier, qui me la font, sans compter les lecteurs ordinaires : — C’est bien, mais c’est, fatigant, inintelligible. […] Mlle Marthe-Yvonne Le Noir n’ironise pas et revient au sérieux. […] Mais l’exode des Hébreux ne comportait aucun désir de revenir en Égypte ; celui de nos écrivains admet heureusement l’esprit de retour.

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