La quantité de préludes que nous entendons, la riche matière poétique qu’on broie à l’envi sur ce sujet, au lieu de préparer l’œuvre finale, ne la rendent-ils pas plus difficile ? […] Dans ses remarques sur la versification et le rhythme, l’auteur explique comment il a cherché à approprier graduellement les vers de diverses sortes aux diverses parties du poëme, mesurant la familiarité ou la solennité du chant à celle du sujet.
Ceux qui ne se sont occupés toute leur vie que des lettres, ne peuvent avoir que des torts et des peccadilles littéraires, et ils en ont nécessairement, à moins d’être et d’avoir été toujours des sujets exemplaires, ce qui, on en conviendra, est la pire des choses en littérature. […] Perrault, qui mettait les modernes si fort au-dessus des anciens, comptait parmi les plus beaux avantages de son siècle cette cérémonie académique dont il était le premier auteur : « On peut assurer, dit-il, que l’Académie changea de face à ce moment : de peu connue qu’elle étoit, elle devint si célèbre qu’elle faisoit le sujet des conversations ordinaires. » Les Grecs avaient les jeux olympiques, les Espagnols ont les combats de taureaux, la société française a les réceptions académiques.
Tyndall155, que tous les grands penseurs qui ont étudié ce sujet, sont prêts à admettre l’hypothèse suivante : que tout acte de conscience, que ce soit dans le domaine des sens, de la pensée ou de l’émotion, correspond à un certain état moléculaire défini du cerveau ; que ce rapport du physique à la conscience existe invariablement, de telle sorte que, étant donné l’état du cerveau, on pourrait en déduire la pensée ou le sentiment correspondant, ou que, étant donnée la pensée ou le sentiment, on pourrait en déduire l’état du cerveau. […] De plus, elle a pour elle les analogies et quantités de précédents ; car, ainsi que tant d’autres théories physiques et psychologiques, elle admet en ligne de compte le jeu d’optique, l’influence du sujet percevant et pensant, la structure spéciale de l’instrument observateur.
Il a l’avantage de l’enthousiasme religieux ; mêlant sa foi dans tous les actes de sa pensée, il prend un sujet biblique, au lieu de je ne sais quelle indifférente histoire naturelle. Mais ce sujet n’en est pas moins tout descriptif, et je reconnais là l’esprit de la Pléiade dégénérée.
Necker devient le héros de la Révolution française, le centre où tout se ramène ; et quand elle veut raconter son rôle, elle se trouve conduite à faire l’histoire de l’Europe, de Louis XVI à Napoléon : cette substitution de sujets lui semble nécessaire. […] Elle ruine les unités, en plaçant ailleurs la vraisemblance ; elle recommande les sujets historiques ; elle goûte le mélange du lyrique au dramatique : « Le but de l’art n’est pas uniquement de nous apprendre si le héros est tué, ou s’il se marie ».
Les logiciens, en fait, en traitant ce sujet, n’ont jamais considéré que le grec, le latin et les langues modernes littéraires de l’Europe. […] Findlater conclut que si cette analyse du verbe est correcte, l’affirmation de l’existence ne trouva pas d’expression dans les premières périodes du langage : la copule réelle liant le sujet avec le prédicat était la préposition contenue dans le cas oblique de l’affixe pronominal.
Une autre lettre écrite à la veille du voyage d’Angleterre, le 28 avril 1670, exprimait les craintes de Madame et ses tristes présages en des termes bien énergiques et bien précis : « Monsieur est toujours trop aigri sur mon sujet, et je dois m’attendre à bien des chagrins au retour de ce voyage… Monsieur veut que je fasse revenir le chevalier, ou bien me traiter comme la dernière des créatures. » Notez qu’elle morte, le chevalier reparut presque aussitôt à la Cour. […] On eût dit qu’elle s’appropriait les cœurs au lieu de les laisser en commun, et c’est ce qui a aisément donné sujet de croire qu’elle était bien aise de plaire à tout le monde et d’engager toutes sortes de personnes.
Disons cependant que cette imitation si aventureuse du poëte thébain s’est parfois rencontrée, chez Young, avec un sentiment vrai et un sujet inspirateur : témoin l’ode sur l’Océan, où respire l’orgueil de l’Angleterre et la prophétie de sa grandeur. […] Elle lui inspira son second chef-d’œuvre, le Barde, cette ode qu’il a lui-même nommée pindarique, et dont le sujet, la passion, les détails, sont tous empreints de ce goût d’antiquité indigène et de poésie du Nord qui partageait avec la littérature classique ses recherches assidues et sa contemplation rêveuse.
Quand j’aurai présenté les diverses idées qui tiennent à ce sujet, je considérerai de quelle perfectibilité la littérature et la philosophie sont susceptibles, si nous nous corrigeons des erreurs révolutionnaires, sans abjurer avec elles les vérités qui intéressent l’Europe pensante à la fondation d’une république libre et juste.
Même la petitesse surprenante de leurs mains devient un sujet de dégoût et d’effroi.
Émile Faguet Mahomet conquérant, Mahomet prophète, Mahomet amoureux, voilà le triple sujet.
Ainsi, à l’antiquité, il doit non seulement des sujets de pièce et des caractères qu’il a heureusement appropriés à notre scène, mais encore l’idée générale qu’il s’est faite de son art.
Cent ans au moins devaient encore s’écouler avant que le nom de leur obscur sujet, devenu dieu, revînt dans ces contrées éloignées rappeler sur leurs tombeaux le meurtre de Jean-Baptiste.
Nous croyons devoir répéter ici ce que nous avons déjà dit à ce sujet : qu’une littérature est, comme tout ce qui vit, matière et mouvement et que par suite la formule cherchée doit être double.
Laurent-Pichat, ayant à faire des lectures, des Causeries littéraires, dans un cercle rue de la Paix, a pris récemment (1861) pour l’un des sujets de sa déclamation encore plus que de son étude, Hégésippe Moreau, dont la vie prête au vague et lui a paru un canevas commode à ses propres pensées.
« Panurge étoit de nature moyenne, ny trop grand, ny trop petit, et avoit le nez aquilin, fort, à manche de rasoir, et pour lors étoit de l’âge de trente-cinq ans ou environ, fin à dorer comme dague de plomb, bien galant homme de sa personne, sinon qu’il étoit quelque peu paillard et sujet de nature à ce qu’on appeloit en ce temps là : Faute d’argent c’est douleur non pareille.
Mais comme la cause qui fait cette difference entre les nations est sujette à plusieurs altérations, il semble qu’il doive arriver qu’en Italie certaines generations auront plus de talens pour exceller dans ces arts, que d’autres generations n’en pourront avoir.
Seulement, quelque idée qu’on s’en fasse, on n’aura une notion juste du mouvement de cet esprit qui, si nous ne nous trompons, a le signe des forts : l’abondance, qu’en lisant dans le livre même : La France devant Dieu, Le Souverain et les sujets, La Leçon d’anatomie, La Barricade, Le Théâtre, La Peste littéraire, Les Catastrophes, Le Journaliste, Le Doigt de Dieu dans les révolutions, La Graine du Comédien, L’Amour des bêtes, Comment on se marie, La Morgue, et tant d’autres morceaux dont les titres seuls attestent éloquemment la largeur de circonférence dans laquelle l’auteur de la Croisade étend les rayons de son observation poétique.
Gabriel Ferry, qui en tant de choses imite Cooper avec une rare candeur, n’a pas songé à reproduire les grands sujets et les procédés de son modèle.
Bref, les discussions qu’il excita devinrent si passionnées, les sujets de discussion si multiples, qu’il se forma toute une question, qu’on pourrait appeler la Question Zola. […] Néanmoins, ils se décidèrent bientôt à aborder franchement ce sujet qui s’emparait d’eux, et furent demander à M. […] Jusqu’à présent, on a répété sur tous les sens que l’auteur des Rougon-Macquart était un romancier, mais n’avait aucune des qualités indispensables au dramaturge ; ses trois échecs étaient une preuve à l’appui de ce qu’on avançait Quand L’Assommoir eut réussi, les opinions changèrent, on le rendit responsable de toutes les habiletés scéniques qui gâtent le sujet. […] Zola avait dépassé la moyenne ; qu’il était déjà trop en évidence ; qu’il fallait bien se garder d’accorder une distinction à un homme qui fixait déjà tous les regards, faisait le sujet de toutes les discussions. […] On se figure qu’il va chasser des sujets et des types de la littérature : il ne veut qu’ouvrir à tout le monde les portes du théâtre et du roman, afin que tout ce qui est puisse y entrer.
Qu’il s’abandonne à l’emportement et à l’intempérance de son imagination sans aucun discernement, et qu’il sort presque toûjours de son sujet, par la multiplicité et l’attirail de ses épisodes. […] Dira-t-elle que ces sortes de sçavans sont sujets à raisonner peu solidement ? […] Mais comme il est dangereux en matiere d’ouvrages d’esprit d’établir des régles exclusives, qui feroient tout faire sur le même modéle, et qui nous priveroient par là des especes nouvelles, qui pourroient avoir aussi leur beauté : j’ai ajoûté que peut-être la vie entiere d’un héros maniée avec art, et ornée des beautez poëtiques, seroit un sujet raisonnable de poëme. […] Il n’y a point de matiere qui ne soit sujette à la plus éxacte discussion : l’art poëtique même a ses axiomes, ses théoremes, ses corrollaires, ses démonstrations ; et quoique la forme et les noms en soient déguisez, c’est toûjours au fond, la même marche du raisonnement, c’est toûjours de la même méthode, quoiqu’ornée, que résultent les véritables preuves. […] Les hommes sont bien sujets à ces sortes de syllogismes.
Le sujet mythologique de cette toile est d’un coloris vif et chaud, d’un dessin pur et correct. […] La vie de province, cette dure vie laborieuse, avait fait que Molière, arrivant à Paris, possédait désormais plus de sujets qu’il n’en fallait pour alimenter son théâtre. « On ne lui a jamais donné de sujets, dit B. de la Martinière. […] On peut dire encore que Molière emprunte ses sujets comme le sculpteur achète de la glaise pour la pétrir et la changer en statue. […] Répétons-les donc encore une fois, ces paroles, pour les appliquer au sujet que nous traitons : Ma femme est morte, je la pleure ; si elle vivait, nous nous querellerions.
Le Retour de l’armée de Crimée et son entrée dans Paris, quel sujet d’héroïque chanson pour Béranger !
Un reste de doute est bien permis en si grave sujet.
Elle a raison d’insister sur cette époque de sa vie et sur les travaux qui la remplirent : on ne peut méconnaître qu’elle eut sur ce sujet des idées justes et vraies sortant des règles de la routine et dont l’application demandait une constance qui ne l’a point effrayée.
Qui le lirait, hors les savants, si le choix du sujet ne faisait passer sur le choix du langage ?
Bœrne avait pris la peine de s’informer à ce sujet, il eût rencontré facilement, à Paris, des conférences philosophiques moins ridicules que celles dont il nous a tracé une agréable caricature.
Cuvier à Galilée, au sujet du Discours sur les révolutions du globe, et de dire que, s’il avait vécu au seizième siècle, M.
Gresset, Piron et Destouches ne se sont point proposé des sujets de pure invention et comme en l’air ; ils ont eu en vue même dans ces portraits généraux, quelque travers, quelque ridicule, qui passait alors non loin d’eux à portée du rire.
Aussi, dans l’ouvrage dont nous parions, la scène où Pinto vient rassurer les conjurés saisis d’une terreur panique et donne le signal de l’attaque est de beaucoup la meilleure, précisément parce qu’elle est tragique : elle est tragique parce qu’elle est essentielle au sujet.
.) ; diverses chroniques sur d’illustres sujets ; enfin les articles sur la Tentation de saint Antoine, sur Amiel, l’Examen de conscience philosophique et la Préface, ces quatre morceaux diversement considérables.
Tous les obstacles ont été surmontés ; il a su même dérober, aux yeux du Lecteur, les efforts pénibles qu’exigeoient le débrouillement des matieres & l’ingratitude du sujet qu’il avoit à traiter.
Il s’est engagé à revenir souvent sur ce sujet, il y reviendra.
Après avoir traité différens sujets, ils choisirent les mêmes, & combattirent comme en champ-clos.
Les œuvres de Voiture, imprimées après sa mort, furent un nouveau sujet de guerre.
Nous nous permettrons de relever ici une erreur de Colardeau, parce qu’elle tient de l’esprit de son siècle et qu’elle peut jeter quelque lumière sur le sujet que nous traitons.
Taine était, d’ailleurs, persuadé que l’art d’écrire s’enseigne, et il croyait très certainement à l’assimilation et à la démonstration technique du style, lorsqu’il adressait ces conseils à un ami, au sujet d’une jeune femme : « Il faut qu’elle se dise résolument et tous les matins : Je veux être écrivain.
Il a traité tous les sujets, et il a montré dans tous une capacité d’un ordre élevé, quand ce n’a pas été une capacité de premier ordre.
Sujet de ce livre. == § I.
Ils inventèrent pour la France ce qui n’avait jamais été inventé avant eux en diplomatie, l’alliance avec les petites puissances, c’est-à-dire l’alliance de la force avec la faiblesse, l’alliance de la grandeur avec la petitesse, l’alliance de quarante millions d’hommes avec des puissances de trois ou quatre cent mille sujets, l’alliance d’un budget d’un milliard avec des indigents et des nécessiteux qui ont à peine de quoi solder la sentinelle veillant à leur porte ; alliance qui compromet sans cesse les grands États dans la cause des petits, sans que les petits États aient d’autres secours à porter aux grands que leur faiblesse et leur insignifiance ; alliance qui donne pour ennemis éventuels à la France l’Angleterre, la Russie, la Prusse, l’Autriche, et qui lui donne pour amis Bade ou Turin ! […] XX Enfin on vient tout récemment de découvrir un autre principe de diplomatie, à Paris, à Turin, à Londres, pour la convenance d’un petit prince des Alpes, qui éprouvait le besoin de devenir une grande puissance, et de peser du poids de trente millions de sujets et d’une armée de cinq cent mille hommes à côté de la France, et, qui sait ? […] M. de Metternich se borna à ne pas donner de sujets de guerre au monde, déjà trop agité, selon lui, en heurtant la France.
Les poètes populaires, qui sont en général les tailleurs d’habits ou les ménétriers de village, y remplissent leurs veillées de légendes orientales ou d’idylles siciliennes ; la religion, l’amour et la guerre, les trois passions nobles des châteaux et de la chaumière, en sont les sujets. […] Ce gentilhomme du Danube déplut aux bords de la Saône ; Napoléon lui offrit le sénat : « Je désire rester simple citoyen, et ne rien engager volontairement de ce que Votre Majesté laisse de liberté à ses sujets, celle de cultiver mes terres en payant mes impôts. — Vous êtes frondeur, dit en riant amèrement Napoléon. — Non, sire, je suis impartial, et je craindrais de cesser de l’être en approchant trop souvent de Votre Majesté. » Cette délicate tournure d’éluder la servitude en éludant la faveur, n’échappa pas à Napoléon ; il sourit, mais il garda rancune à la ville qui lui montrait de telles fiertés d’esprit dans un de ses principaux habitants. […] Tout cela est donc encore de la littérature, et, en commentant le Parthénon de Périclès et Phidias, je suis encore dans mon sujet.
Soldats, sbires, coupe-jarrets, galériens, sujets rebelles et ivres de colère, y pénétrèrent en armes, après avoir fait tomber la porte intérieure. […] Ce fut le thème de tous les entretiens, et je ne crois pas convenable de m’étendre davantage sur ce sujet. » III Napoléon songeait alors à séduire les cardinaux afin d’élever autel contre autel, par un concile soumis à ses inspirations. […] « Je déclare en outre que la susdite Congrégation ne pourra jamais obliger l’héritier fiduciaire, ou celui qui lui succédera, à donner la fidéjussion ; comme aussi elle ne pourra le contraindre à rendre compte de sa gestion, ni à révéler les dispositions reçues de vive voix ou par écrit de moi, confirmant même dans ce feuillet ce que j’ai plus amplement dit sur ce sujet dans mon testament.
La science attifée, pomponnée, enrubannée ne perd pas seulement le charme austère et viril qui lui convient ; elle est sujette à perdre du même coup la précision, qui est sa qualité essentielle. […] Mieux vaut rappeler encore les sujets nouveaux que telle découverte de la veille a fournis aux auteurs en quête d’histoires émouvantes. […] Il a été scientifique par l’obligation où il s’est mis de travailler sur le modèle vivant, de peindre d’après nature, de choisir ses sujets dans le monde contemporain ; il a prétendu même recourir non seulement à l’observation, mais à l’expérience ; il s’est intitulé roman expérimental.
Plusieurs insinuent, cependant, que nous prêchons l’imitation de l’auteur de Tristan et de Parsifal et le choix de sujets analogues à ceux qu’il traite. […] Léon Leroy envoya au Nain jaune, journal bi-hebdomadaire d’Aurélien Scholl, une correspondance (24 juin 1865) où il raconte les vicissitudes de la 1re représentation, et expose avec enthousiasme le sujet du drame. […] Le numéro de janvier 1885 contient les articles suivants : 1° Richard Wagner : motifs extraits de ses écrits. — Cet article composé de passages pris aux livres de Wagner, expose comme quoi il faut juger toute œuvre en tenant compte du milieu où elle a été produite ; 2° Sur Jacob Grimm, en mémoire du 4 janvier 1785 — Jacob Grimm est le philosophe allemand qui s’est le premier attaché à l’étude de l’esprit germanique ; 3° Etudes sur l’éternité, par Philipp van Hertefeld ; 4° Sur l’architecture théâtrale, par Friedrich Hofmann. — Cette étude montre que Wagner a repris l’idée du théâtre grec ; elle compare le théâtre de Bayreuth aux théâtres anciens et modernes ; 5° Observations sur Parsifal : explication de passages douteux ; 6° Un dialogue de fin d’année, au sujet du nouveau calendrier wagnérien ; enfin les communications nouvelles, etc.
C’est là une faute contre les règles mêmes du sujet. […] La jeunesse dorée d’aujourd’hui offrait un autre sujet au scalpel d’un satirique résolu à attaquer les plaies vives. […] On a ri souvent de la bonhomie de Ducis écrivant deux dénouements pour son Othello : l’un heureux et l’autre funeste, qu’il offre, dans sa préface, au choix du public et des directeurs de théâtre. « Pour satisfaire, — dit-il, — plusieurs de mes spectateurs qui ont trouvé, dans mon dénouement, le poids de la pitié et de la terreur excessif et trop pénible, j’ai profité de la disposition de ma pièce, qui me rendait ce changement très facile, pour substituer un dénouement heureux à celui qui les avait blessés, quoique le premier me paraisse toujours convenir beaucoup plus à la nature et à la moralité du sujet.
Il peint tout, dans cette Halle qu’il a choisie comme sujet de peinture incessante, dans cette Halle qui est bien plus le sujet de son livre que les personnages qui s’y agitent ; et il peint avec une telle absorption de lui-même dans l’objet, qu’il n’est plus une main conduite par une pensée, mais une espèce de palette mécanique, un pinceau qui va par l’effet d’un ressort, un procédé. […] Dépravé par son sujet, il parle, en ce roman de L’Assommoir, comme les personnages qui y vivent.
Aussi notre premier intérêt et notre premier devoir est de nous éclaircir sur ce sujet, d’où dépend toute notre conduite. […] Nous pouvons espérer, sans outrecuidance, que notre goût est devenu plus éclairé, plus sûr, moins sujet aux emballements que celui des contemporains de Ronsard. […] C’est toujours l’esprit de l’homme qui donne le prix aux choses, et l’esprit de l’homme est sujet à de profondes modifications périodiques. […] Qu’aurait-il gagné à être sujet de Henri II, au lieu de paraître sous Louis XII ? […] Le talent est égal de part et d’autre, et la peinture des mœurs du clergé n’est pas un sujet moins intéressant en soi que la description des paysages exotiques.
Mais ils avaient un trait commun, à savoir une certaine indifférence, plus ou moins avouée, au sujet du juste et de l’injuste. […] L’erreur que l’on fait sur les arts, l’illusion dans laquelle on tombe à leur sujet, vient toute de là. […] Un despote a pour sujets tous les citoyens ; il ne veut chez aucun d’eux ni richesse (c’est une force), ni vertu, ni courage, ni intrépidité guerrière. […] Elle a pour sujets tous ceux qui sont grands ou qui pourraient l’être ; elle se défie de ces sujets-là, tout comme le despotisme et l’oligarchie se défie des siens et elle les tient rudement en bride En un mot, la démocratie est une faction sous le règne de laquelle tout ce qui a une supériorité quelconque est déclaré à la fois sujet et suspect. […] Ce gouvernement n’est donc, comme les deux autres, qu’une faction et non un gouvernement proprement dit, c’est-à-dire qu’il est un gouvernement d’oppression, un gouvernement qui a des sujets et non un gouvernement « de gré à gré ».
Il aimait se mêler à eux, confronter leurs personnes à leurs ouvrages, friand d’anecdotes à leur sujet et capable de bons offices à leur endroit. […] Je me sentais attiré vers lui par une communauté de goûts dont nous ne faisions certes pas étalage à la table des Amé, où la conversation ne portait guère sur des sujets littéraires et artistiques, mais, la soirée terminée, j’aimais à accompagner Georges Servières à travers les rues en de longues causeries auxquelles il se prêtait avec une charmante bienveillance pour mes curiosités juvéniles d’apprenti poète, au service de qui il mettait volontiers ses connaissances plus étendues que les miennes. […] Il prenait un plaisir pervers à admettre au sujet d’autrui les pires suppositions et les imputations les plus excessives, auxquelles il ne croyait qu’à demi d’ailleurs, et le temps de satisfaire une manie qui n’était pas inoffensive, mais qui n’empêchait pas ce visionnaire d’être à sa façon un homme de sens et de cœur. […] Aussi avait-il assez vite abandonné le roman et renoncé à mettre en œuvre un sujet et des personnages. […] Il avait consigné le résultat de ses recherches archéologiques et techniques, sur un sujet qui lui était cher, dans un excellent ouvrage pour la composition duquel il avait visité et étudié les armureries les plus célèbres, aussi bien que les collections privées.
» Ainsi Bossuet condamne énergiquement la seule mention de ce vice, dont l’analyse est le sujet, sinon le but du livre de M. […] Jamais séance plus diplomatique, malgré la chaleur des protestations, ne cacha plus de difficultés et plus de pièges sous une joie plus expansive et plus bruyante ; car, il faut bien y songer, tous ces convives qui sont là réunis pour boire à la révolution de juillet, sont sujets de la Grande-Bretagne ; et quel est le ministre de la Grande-Bretagne ? […] Allard sur les lieux, pour leur ôter tout sujet de querelle, c’est-à-dire les neuf lacs. » Le compatriote d’un si habile financier est sûr d’une réception distinguée auprès du roi de Lahore ; mais il a un autre titre à sa considération ; Runjet-Sing s’est mis en tête que Victor Jacquemont est un envoyé secret de l’Angleterre. […] Voilà ce qui compromet l’avenir de la Compagnie, bien autrement que l’ambition de la Russie, qui ne sera jamais pour le gouvernement anglais dans l’Inde un sujet de grand effroi, surtout s’il veut bien suivre le conseil que je lui ai donné récemment, à savoir, de conquérir le cours de l’Indus, et de l’assurer sans partage à sa navigation, depuis l’embouchure de ce fleuve jusqu’aux montagnes. […] Cette fois, l’auteur a beau prodiguer toutes les ressources de son admirable talent, toutes les richesses de son style, pour couvrir le vice du sujet, le sujet faisait faute ; rien n’a pu le sauver.
En un sujet aussi obscur, on ne saurait faire un trop grand effort vers la lumière. […] Là où elle apparaît, elle éclaire moins l’instinct lui-même que les contrariétés auxquelles l’instinct est sujet : c’est le déficit de l’instinct, la distance de l’acte à l’idée, qui deviendra conscience ; et la conscience ne sera alors qu’un accident. […] La relation de l’attribut au sujet est donc saisie par lui naturellement. […] L’intelligence fait donc naturellement usage des rapports d’équivalent à équivalent, de contenu à contenant, de cause à effet, etc., qu’implique toute phrase où il y a un sujet, un attribut, un verbe, exprimé ou sous-entendu. […] Le thème général est « la nécessité de paralyser sans tuer » : les variations sont subordonnées à la structure du sujet sur lequel on opère.
La nature attique et délicate de son imagination, la nature élégante et raffinée de la cour de Ferrare, ne lui permettaient pas d’hésiter ; il prit son sujet en grâce, en folie, en ironie légère, tel qu’il convenait à un grand poète qui voulait badiner et non corrompre. […] Il n’y a pas d’intérêt qui puisse résister à un tel éparpillement du sujet : il n’y a que la mémoire des Muses elles-mêmes qui soit capable de retenir l’innombrable multitude d’événements et de héros qui fourmillent dans son épopée. […] Quel sujet de tragédie sous la main de Shakespeare ! […] La magnifique invention du sujet, qui appartient tout à l’Arioste, a donné à cette tragédie de Voltaire un effet théâtral immense : mais Voltaire fait déclamer pompeusement la passion dans sa tragédie, et Arioste la fait chanter, raconter et pleurer comme la nature ; il n’y a pas un homme de goût, dans aucun pays, qui puisse comparer de bonne foi les vers sonores et faibles de la tragédie avec les stances simples et pleines du poème.
Pour vous mettre mieux à même de comparer ses mœurs avec celles du troglodyte commun d’Europe (les mœurs des oiseaux ayant toujours été, comme vous le savez, le sujet de prédilection de mes études), je vous présente ici les observations que mon savant ami W. […] Le pewee ou gobe-mouche brun Les détails dont se compose la biographie de ce gobe-mouche sont, pour la plupart, si intimement unis avec les particularités de ma propre histoire, que, s’il m’était permis de m’écarter de mon sujet, ce volume serait consacré bien moins à la description et aux mœurs des oiseaux qu’aux impressions de jeunesse d’un homme qui a vécu, longues années, de la vie des bois, en Amérique. […] Je tins la gageure, et nous voilà partis au trot de nos chevaux, moi désirant beaucoup me prouver ici encore, qu’à force d’appliquer son esprit à un sujet, on peut finir tôt ou tard par le bien connaître. […] Jamais je n’oublierai l’impression produite sur mon esprit par la rencontre qui fait le sujet de cet article, et je ne doute pas que la relation que j’en vais donner n’excite dans celui de mon lecteur des émotions de plus d’un genre.
Ainsi, selon le contrat primitif, tous les hommes restent égaux dans la société ; ils cessent d’être libres ; car s’ils sont souverains collectivement, ils sont individuellement sujets. […] « Le droit que le pacte social donne aux souverains sur les sujets ne passe point les bornes de l’utilité publique565. » Cette sage restriction lève bien des difficultés, si l’on prend dans un sens très étroit et très haut le mot d’utilité. […] Là où le noble, le chef vivent de la même vie, ont les mêmes idées, la même âme que le vilain ou le sujet, le problème de l’inégalité ne se pose pas. […] Une bonne partie des sujets d’estampes qu’il a indiqués pour l’illustration du roman, sont des scènes de la vie bourgeoise, curieusement exactes bien que sentimentales.
Si j’avais concentré toutes les forces de ma sensibilité, de mon imagination, de ma raison, dans la seule faculté poétique ; si j’avais conçu lentement, écrit paisiblement, retouché sévèrement mon épopée sur un de ces grands et éternels sujets qui touchent à la fois à la terre et au ciel ; si j’avais semé à travers les dogmes et les hymnes de la philosophie religieuse ces épisodes d’héroïsme, de martyres et d’amour qui font couler autant de larmes que de vers dans les épopées du Tasse, de Camoëns ou du Dante ; si j’avais encadré mes drames épiques dans ces grandioses descriptions du ciel astronomique ou dans ces descriptions de la nature pastorale et maritime, de la terre et de la mer ; si j’avais emprunté les pinceaux et les couleurs tour à tour des grands poètes épiques de l’Inde, d’Homère, de Virgile, de Théocrite, et si j’avais répandu à grandes effusions toute la tendresse et toute la mélancolie de l’âme moderne d’Ossian, de Byron ou de Chateaubriand, dans ces sujets ; je me flatte, sans doute, mais je crois, de bonne foi, que j’aurais pu accomplir quelque œuvre, non égale, mais parallèle aux beaux monuments poétiques de nos littératures. […] Et, à ce sujet, je ne puis m’empêcher de vous faire observer, en passant, que l’enfant, l’adolescent, le jeune homme, l’homme fait prendraient bien plus de goût à la littérature et à la poésie si les maîtres qui la leur enseignent proportionnaient davantage leurs leçons et leurs exemples aux différents âges de leurs disciples ; ainsi, aux enfants de dix ou douze ans, chez lesquels les passions ne sont pas encore nées, des descriptions champêtres, des images pastorales, des scènes à peine animées de la nature rurale, que les enfants de cet âge sont admirablement aptes à sentir et à retenir ; aux adolescents, des poésies pieuses ou sacrées, qui transportent leur âme dans la contemplation rêveuse de la Divinité, et qui ajournent leurs passions précoces en occupant leur intelligence à l’innocente et religieuse passion de l’infini ; aux jeunes gens, les scènes dramatiques, héroïques, épiques, tragiques des nobles passions de la guerre, de la patrie, de la vertu, qui bouillonnent déjà dans leur cœur ; aux hommes faits, l’éloquence, qui fait déjà partie de l’action, l’histoire, la philosophie, la comédie, la littérature froide, qui pense, qui raisonne, qui juge ; la satire, jamais ! […] Écoutez avec attention les pages que je vais vous lire ; recueillez bien vos impressions et vos jugements ; je vous interrogerai ensuite sur vos propres sentiments, et je vous donnerai pour sujet de composition demain l’analyse raisonnée de ces pages.
Si nous répugnons naturellement, dans l’hypothèse dualiste, à accepter la coïncidence partielle de l’objet perçu et du sujet qui perçoit, c’est parce que nous avons conscience de l’unité indivisée de notre perception, au lieu que l’objet nous paraît être, par essence, indéfiniment divisible. […] Nous avons essayé d’établir que cette psychologie et cette métaphysique sont solidaires, et que les difficultés s’atténuent dans un dualisme qui, partant de la perception pure où le sujet et l’objet coïncident, pousse le développement de ces deux termes dans leurs durées respectives, — la matière, à mesure qu’on en continue plus loin l’analyse, tendant de plus en plus à n’être qu’une succession de moments infiniment rapides qui se déduisent les uns des autres et par là s’équivalent ; l’esprit étant déjà mémoire dans la perception, et s’affirmant de plus en plus comme un prolongement du passé dans le présent, un progrès, une évolution véritable. […] Voir, à ce sujet, MAXWELL, Action at a distance (Scientific papers, Cambridge, 1890, t. […] Voir, à ce sujet : Paul JANET, La perception visuelle de la distance, Revue philosophique, 1879, t.
Au duc Albert de Saxe-Teschen, qui venait de perdre la bataille de Jemmapes et d’être gravement malade, et qui lui demandait, en le revoyant à Vienne, comment il le trouvait : « Ma foi, monseigneur, répondit le prince de Ligne, je vous trouve passablement défait. » Il disait encore très joliment du prince royal de Prusse qui s’était trouvé indisposé et pris d’un étourdissement à une séance de l’Académie des sciences à Pétersbourg : « Le prince, au milieu de l’Académie, s’est trouvé sans connaissance. » Tout ceci est du meilleur : mais après une visite qu’il avait faite au cardinal de Luynes, archevêque de Sens, au sujet d’un procès, il outrepassait le mot, il le cherchait et le tirait de bien loin quand il répondait à M. de Maurepas, qui lui demandait comment il avait trouvé le cardinal : « Je l’ai trouvé hors de son diocèse », voulant dire hors de sens. […] Il est un sujet auquel il revient souvent, soit à propos de Besenval, soit à propos de La Harpe, toutes les fois qu’il en trouve l’occasion, c’est la reine Marie-Antoinette ; et chaque fois, inspiré par son cœur, par une imagination fidèle et émue, il nous la montre sous un vrai jour, avec ses ingénuités, ses étourderies innocentes, et dans tout l’éclat de sa figure « sur laquelle on voyait se développer, en rougissant, ses jolis regrets, ses excuses, et souvent ses bienfaits ».
À quinze ans je l’ai connue, et à quinze ans j’ai commencé à l’aimer ; depuis, cette passion a toujours réglé ma vie, et il n’y a rien que je ne lui aie sacrifié… Il n’y a plus de lieu où j’aie envie d’aller, tout m’est égal ; ma chère Marianne donnait de la vie à tout ; et, en la perdant, tout est mort pour moi ; je découvrais tous les jours en elle de nouveaux sujets de l’aimer, sans pouvoir jamais en découvrir aucun de ne la pas aimer. […] [NdA] Un doute me vient au sujet du Mont-Canisy ; je ne suis pas certain qu’à cette date Lassay en eût la jouissance, non plus que de ses autres terres de Normandie, et l’on peut même inférer le contraire d’après un mémoire qu’il rédigea dans le cours de ses démêlés et procès avec son père.
cette alliance qu’avaient scellée l’Histoire de l’astronomie ancienne, l’adoption du feu central, la communauté d’hypothèse d’un peuple primitif antédiluvien et l’âge d’or des Atlantes, cette alliance solennelle contractée devant de si grands dieux et pour de si graves sujets, se rompit par le trop d’attache de Bailly pour Sedaine, et qu’on dise après cela qu’il n’était pas littérateur jusqu’au point de tenir envers et contre tous pour la littérature même légère ! […] Tel fut Bailly ; savant ingénieux, écrivain élégant et pur, l’un des plus louables produits et des meilleurs sujets que l’Ancien Régime ait légués au nouveau ; qui n’eut rien en lui du mouvement d’initiative ni du levain révolutionnaire des Mirabeau, des Condorcet, des Chamfort, de ces novateurs plus ou moins aigris, irrités ou inspirés ; qui n’accepta dans sa droiture que ce qui lui parut juste, qui s’y tint, et qui, malgré des faiblesses de vue et des illusions de bon naturel, laisse à jamais l’idée d’un homme aussi éclairé que modéré et vertueux.
Autrefois confident de l’inclination de Madame (Henriette d’Angleterre) pour Louis XIV, c’était lui qu’elle avait chargé d’engager secrètement Corneille et Racine à traiter le sujet de Bérénice dans lequel elle retrouvait quelque chose de sa situation, et où elle espérait voir exprimés quelques-uns de ses sentiments. […] Vivez pour la consolation de vos sujets, et pour mettre le comble à votre gloire : ou plutôt, puisque vous êtes l’homme de la droite de Dieu, vivez, sire, pour la gloire et pour les intérêts de Dieu… Vivez pour consommer ce grand dessein de la réunion de l’Église de Dieu… Et comment, en entendant de telles paroles proférées par une telle bouche, en ces heures propices et attendries de la convalescence, le cœur de Louis XIV aurait-il douté, et n’aurait-il pas cru marcher dans la voie droite, dans la voie commandée et nécessaire ?
En définitive, les édits furent conservés dans toute la partie essentielle qui tient à ce que nous appelons tolérance ; mais les bastions et les fortifications des villes rebelles, de celles des Cévennes en particulier, qui avaient été prises de cette espèce de manie et de maladie dans la présente guerre, et qui s’étaient toutes fortifiées à la huguenote, comme on disait, durent être rasés aux dépens et de la main même des habitants qui les avaient construits ; il n’y eut plus, à partir de ce jour-là, un cordon de petites républiques possibles à travers la France : il n’y eut qu’une France et des sujets sous un roi. […] Il fallait surtout que ce fût un sujet auquel la république de Venise pût prendre confiance et qu'elle eût en estime. » Enfin Rohan était la définition vivante de l’homme très compliqué qu’il fallait à ce moment-là en un tel pays.
Que. si, à cette périlleuse disposition d’esprit et d’âme, vous ajoutez une tournure d’imagination mystique, funèbre, apocalyptique, sujette aux terreurs, vous comprendrez qu’il avait en lui les ferments qui produisent aisément le fanatisme. […] Les Lettres de Lamennais publiées déjà ou encore à publier, corrigeront heureusement ce que ses derniers excès de parole en 1848 avaient pu laisser de trop défavorable dans les esprits à son sujet ; elles le montrent au naturel, avec tous ses défauts, avec ses compensations et ses avantages.
J’en sens l’influence dans mes ouvrages : une émotion puissante me transporte sur les hauteurs de mon sujet. […] Nous avons moins sujet de leur envier ces grâces domestiques, puisque nous avons les lettres de Ducis.
« … Il serait bien malheureux que le repos de l’Europe dépendît de deux puissances si connues dans leurs maximes et principes, même en gouvernant leurs propres sujets ; et notre sainte religion recevrait le dernier coup, et les mœurs et la bonne foi devraient alors se chercher chez les barbares. » Elle fait un léger mea culpa sur l’affaire de la Pologne, sur ce partage où l’Autriche s’est laissé induire (le mot est d’elle), en se liant avec ces deux mêmes puissances qu’elle qualifie si durement ; elle a l’air d’en avoir du regret ; et l’on entrevoit pourtant, par quelques-unes de ses paroles, que si pareille chose était à recommencer, et si l’Autriche, abandonnée d’ailleurs, n’avait point d’autre ressource qu’une telle alliance, elle pourrait encore la renouer sans trop d’effort et jouer le même jeu, en se remettant à hurler avec les loups : « Car je dois avouer qu’à la longue nous devrions, pour notre propre sûreté ou pour avoir aussi une part au gâteau, nous mettre de la partie. » La femme ambitieuse laisse ici passer le bout de l’oreille. […] Enfin, pour ne rien négliger de ce qui pouvait avoir rapport au militaire, l’impératrice fonda près de Vienne un collège où la jeune noblesse était instruite dans tous les arts qui ont rapport à la guerre ; elle attira d’habiles professeurs de géométrie, de fortification, de géographie et d’histoire, qui formèrent des sujets capables, ce qui devint une pépinière d’officiers pour son armée.
Armand Lefebvre sur le même sujet et sa conception très-juste en général, très-ferme, et que les documents publiés depuis sont venus en grande partie vérifier. […] Armand Lefebvre, c’est que l’Empire, passé un certain moment qui remonte même jusqu’au temps du Consulat, ne put jamais fermer son cercle : ce cercle à peine rejoint se rompait et se rouvrait toujours, condamné à s’élargir de plus en plus, et par conséquent de plus en plus sujet à fragilité.
Le devoir de la critique dans tout sujet est avant tout de l’envisager sans parti pris, de se tenir exempte de préventions, fussent-elles des mieux fondées, et de ne pas sacrifier davantage à celles de ses lecteurs. M. de Talleyrand est un sujet des plus compliqués ; il y avait plusieurs hommes en lui : il importe de les voir, de les entrevoir du moins, et de les indiquer.
La république développant nécessairement des passions plus fortes, l’art de peindre doit s’accroître en même temps que les sujets s’agrandissent ; mais par un bizarre contraste, c’est surtout dans le genre licencieux et frivole qu’on a voulu profiter de la liberté que l’on croyait avoir acquise en littérature. […] La dignité d’un citoyen est plus importante que celle d’un sujet ; car, dans une république, il faut que chaque homme de talent soit un obstacle de plus à l’usurpation politique.
Néanmoins M. de Condorcet, dans son ouvrage sur les probabilités, a très bien fait sentir comment il serait possible de connaître à l’avance, avec une presque certitude, quelle serait l’opinion d’une assemblée sur un sujet quelconque. […] Tout sujet qui devient susceptible d’évidence, sort du domaine des passions, qui perdent l’espoir de s’en emparer.
Et par là Rabelais est en plein dans la pure tradition du génie français, qui jusqu’au milieu du xviie siècle ne connaît guère la femme et cette vie tout affective dont elle nous semble être essentiellement source et sujet. […] Car je veux bien qu’il n’ait pas dégoût (et il ne pouvait en avoir sans se démentir lui-même), du moins il a conscience et réflexion, et son sujet ne l’entraîne pas : il le règle comme il veut.
C’est en 1864 que le traité de Vienne consacre sa maîtrise, bientôt suivi par la victoire de Sadowa (1866), premier coup de tonnerre de l’orage qui s’amasse à nos frontières et dont les esprits clairvoyants prennent un juste sujet d’alarmes. […] C’est grâce à eux que les mœurs soldatesques se sont épurées et assainies dans une large mesure et que les jeunes recrues se voient aujourd’hui épargner tant de sujets d’écœurement.
c’était à cela, à cette œuvre dont le sujet ne s’avouait jamais, à ce style où l’Art, certes, était évident, mais où les mots, comme par une sorte de gageure, hélas ! […] Il savait rendre, par sa parole animée, les maillots d’actrice un sujet digne de Platon.
Quelle que soit la partie du monde qui a ainsi l’honneur d’être le plus avant dans la faveur publique, cela se trahit dans la littérature par une multitude de traits ; ce sont des mots nouveaux désignant des choses exotiques, fleurs, arbres, animaux ; ce sont des comparaisons, des images, des sujets empruntés qui viennent enrichir le fonds national. […] Ils agrandissent l’espace où elle va chercher des sujets ; ils lui ouvrent de larges échappées sur des choses encore inconnues ou mal connues.
Lemontey, qui ne trouve à ce sujet qu’une plaisanterie épigrammatique et sèche, ne les a pas senties, pas plus qu’il ne semble avoir apprécié le noble caractère de celle à qui elles sont adressées. […] Les plus jolis vers qu’il ait adressés à son ami Chaulieu ont pour sujet la paresse également.
J’aurais bien plus de sujet de m’en plaindre ; mais quand rois, reines, princes et princesses ne me feront que de ces maux-là, je ne m’en plaindrai jamais. […] Vaugelas, qui espérait et promettait de lui une rhétorique, a prononcé à son sujet ce nom de Quintilien français que Patru n’a point tenu : car il écrivait peu, et il s’est borné à des décisions orales.
Il ne croit pas que cette promptitude soit de nécessité et de convenance dans une monarchie tempérée, où les impôts doivent toujours être, sous une forme ou sous une autre, consentis par les sujets, et où le zèle du citoyen contribuable est comme la récompense du prince qui sait respecter les lois. […] Ne pouvant le suivre dans la diversité des questions qu’il traita, je ne le prendrai que dans deux ou trois sujets et discours, qui me suffiront pour le caractériser.
Elle aimait les beaux discours sur des sujets relevés de philosophie ou de sentiment. […] Ce qu’il faut rappeler à l’honneur de la reine Marguerite, c’est son esprit, c’est son talent de bien dire, c’est ce qu’on lit à son sujet dans les Mémoires du cardinal de Richelieu : « Elle était le refuge des hommes de lettres, aimait à les entendre parler ; sa table en était toujours environnée, et elle apprit tant en leur conversation qu’elle parlait mieux que femme de son temps, et écrivit plus élégamment que la condition ordinaire de son sexe ne portait. » C’est par là, c’est par quelques pages exquises qui sont une date de la langue, qu’elle est entrée à son tour dans l’histoire littéraire, ce noble refuge de tant de naufrages, et qu’un rayon dernier et durable s’attache à son nom.
— frisson et brûlement, quelque chose qui fait qu’on est un peu dérouté, tout en étant fortement saisi ; les seuls esprits du premier ordre, les seuls génies suprêmes, sujets à des absences dans l’infini, donnent au lecteur cette sensation singulière, stupeur pour la plupart, extase pour quelques-uns. […] Pas de scrupule dans le choix des sujets, horribles ou douloureux, et toujours l’idée, fût-elle inquiétante et redoutable, suivie jusqu’à son extrémité, sans miséricorde pour le prochain.
Il aimait passionnément les idées générales, mais il les dissimulait si bien, qu’un Anglais, auteur d’un livre intéressant sur les États-Unis, lui disait : « Ce que j’admire particulièrement, c’est qu’en traitant un si grand sujet, vous ayez si complètement évité les idées générales. » Il ne les évitait pas, loin de là ; mais il cherchait autant que possible à les incorporer dans les faits. […] Il n’est pas de si médiocre écrivain auquel il suffise, pour son coup d’essai, de découvrir des vérités applicables àun grand royaume, et qui ne reste mécontent de lui-même, s’il n’a pu renfermer le genre humain dans le sujet de son discours. » Le point de départ des études de M. de Tocqueville semble avoir été ce mot célèbre de M. de Serres : « La démocratie coule à pleins bords. » Il a cru que la révolution démocratique était inévitable, ou plutôt qu’elle était faite, et au lieu de raisonner à priori sur la justice ou l’injustice de ce grand fait, il a pensé qu’il valait mieux l’observer, et, laissant à d’autres le soin de l’exalter et de la flétrir, il s’est réservé de la connaître et de la comprendre.
Je comprends que l’audace juvénile de ces artistes, la nouveauté de leurs moyens d’exécution, leur sincère ardeur, la nouveauté et l’élévation des sujets auxquels ils s’attachèrent, la fraîcheur du coloris de quelques-uns d’entre eux vis-à-vis du morne poncif académique, aient pu faire illusion et donner l’espoir d’une vigoureuse renaissance. […] C’est un art enfin qui trouve dans la réalité et dans la vie, mille fois plus de beauté que dans la fiction et dans le rêve avec leur morale, leurs artifices et leurs évangiles, mille fois plus d’éclat, de variété, d’unité, d’harmonie, de grandeur, de méthode, de liberté, de fantaisie, de noblesse, et pour lequel il n’y a pas de sujets nobles ou ignobles, dignes ou indignes, mais seulement des artistes dignes ou indignes de les créer.
Avant d’aborder le sujet lui-même, j’ai à définir nettement quelques notions essentielles qui reviendront presque à chaque page. […] Aristote ayant distingué les genres lyrique, épique et dramatique, en faisant à leur sujet certaines observations pratiques qui se ramenaient à des lois, on s’ingénia à perfectionner son système.
Sujets variés, très différents. […] Je ne m’attacherai qu’à trois ou quatre de ces biographies, choisissant les plus curieuses, à mon gré, par leur sujet. […] Ce n’étaient pas les sujets de conversation qui manquaient. […] Il devint donc sujet russe au premier partage. […] Il ressemble à son sujet.
Chacun, selon son sujet et sa forme d’esprit, adopte ou se crée un rythme. […] Quand il est en peine d’un sujet, lisait où le trouver. […] Enfin, quand j’essaie de revenir au sujet, M. […] On dit que tous les sujets sont usés ! […] Et alors ils se mettent à traduire en incompréhensible les vieux sujets.
Il fut même compétiteur de ce dernier à l’Académie de Dijon, pour le sujet de l’inégalité des conditions entre les hommes ; il avait déjà été ministre alors, et c’est ainsi qu’il ennoblissait sa disgrâce.
L’habile et flexible Dumouriez, l’agent de la diplomatie occulte sous Louis XV, le courtisan rompu aux mystères de la vieille monarchie, le républicain au demi-sourire, y prend par degrés la physionomie austère du citoyen le plus dévoué et du sujet le plus loyal ; à force d’abstractions, il est devenu le type épuré du royalisme constitutionnel ; ou, si l’on aime mieux, du constitutionnel royaliste.
Il n’est presque pas une grande puissance qui n’ait derrière soi son injustice et sa rapine, et des sujets qui ne l’ont pas choisie.
C’est en grande partie la conversation que j’eus avec lui qui me décida à choisir pour sujet de ma conférence à la Sorbonne les rapports de l’esprit scientifique et de l’islamisme.
Corneille, dans sa querelle contre Scudéry au sujet du Cid, répondit par un rondeau à un cartel que Scudéry lui avait proposé.
La premiere, dont le sujet est dû à M.
Du reste, ces poëmes, divers par le sujet, mais inspirés par la même pensée, n’ont entre eux d’autre nœud qu’un fil, ce fil qui s’atténue quelquefois au point de devenir invisible, mais qui ne casse jamais, le grand fil mystérieux du labyrinthe humain, le Progrès.
Voilà le sujet sur lequel il s’étendrait volontiers, si l’espace et le temps ne lui manquaient.
Il tient véritablement d’Homère, dans les sujets élevés qu’il traite : dans ceux où il se déride, où l’amour l’inspire, c’est un autre Anacréon : témoin ces vers passionnés qu’il fit pour Agathon, & que Fontenelle a rendus dans ses dialogues : Lorsqu’Agathis, par un baiser de flamme, Consent à me payer des maux que j’ai sentis, Sur mes lèvres soudain je sens voler mon ame Qui veut passer sur celles d’Agathis.
Ceux-ci ne font qu’étonner l’esprit, au lieu que les autres deviennent pour un esprit philosophique un sujet d’étude.
Addison, en parlant d’un opera italien dont le sujet avoit été pris dans le Tasse, je suis de l’avis de M.
En effet, Monsieur Racine ne paroît plus grand poëte dans Athalie que dans ses autres tragédies, que parce que son sujet tiré de l’ancien testament l’a autorisé à orner ses vers des figures les plus hardies et des images les plus pompeuses de l’écriture sainte, au lieu qu’il n’en avoit pû faire usage que très-sobrement dans ses pieces profanes.
Sans les partis vaincus, comme les a nommés la critique, avec cette sentimentalité bête qui n’a jamais manqué son effet sur le peuple français ; sans les cléricaux, qui sont le sujet de la courageuse comédie d’Émile Augier, et sans Veuillot-Déodat, le Fils de Giboyer ne serait un chef-d’œuvre qu’entre cabotins intéressés à la chose ; mais, entre gens littéraires, on n’en parlerait déjà plus !
Les sciences sont donc des choses réelles comme les faits eux-mêmes : elles peuvent donc être, comme les faits, un sujet d’étude. […] Nous pouvons bien admettre qu’il y a en nous une âme, un moi, un sujet ou « récipient » des sensations et de nos autres façons d’être, distinct de ces sensations et de nos autres façons d’être ; mais nous n’en connaissons rien. « Tout ce que nous apercevons en nous-mêmes, dit Mill1473, c’est une certaine trame d’états intérieurs, une série d’impressions, sensations, pensées, émotions et volontés. […] Cela fait un mélange bizarre, et j’avoue que j’aime mieux la manière dont les Allemands ont concilié la science et la foi. — Mais leur philosophie n’est qu’une poésie mal écrite. — Peut-être. — Mais ce qu’ils appellent raison ou intuition des principes n’est que la puissance de bâtir des hypothèses. — Peut-être. — Mais les systèmes qu’ils ont arrangés n’ont pas tenu devant l’expérience. — Je vous abandonne leur œuvre. — Mais leur absolu, leur sujet, leur objet et le reste ne sont que de grands mots. — Je vous abandonne leur style. — Alors que gardez-vous ? […] En somme, il n’est qu’une proposition identique, ce qui veut dire que son sujet contient son attribut ; il ne joint pas deux termes séparés, irréductibles l’un à l’autre : il unit deux termes dont le second est une portion du premier. […] Il y a un livre entier sur la méthode des sciences morales ; je ne connais pas de meilleur traité sur ce sujet.
Les sciences sont donc des choses réelles comme les faits eux-mêmes : elles peuvent donc être, comme les faits, un sujet d’étude. […] Nous pouvons bien admettre qu’il y a en nous une âme, un moi, un sujet ou « récipient » des sensations et de nos autres façons d’être, distinct de ces sensations et de nos autres façons d’être ; mais nous n’en connaissons rien. […] — Mais leur philosophie n’est qu’une poésie mal écrite. — Peut-être. — Mais ce qu’ils appellent raison ou intuition des principes n’est que la puissance de bâtir des hypothèses. — Peut-être. — Mais les systèmes qu’ils ont arrangés n’ont pas tenu devant l’expérience. — Je vous abandonne leur oeuvre. — Mais leur absolu, leur sujet, leur objet et le reste ne sont que de grands mots. — Je vous abandonne leur style. […] En somme, il n’est qu’une proposition identique, ce qui veut dire que son sujet contient son attribut ; il ne joint pas deux termes séparés, irréductibles l’un à l’autre : il unit deux termes dont le second est une portion du premier. […] Il y a un livre entier sur la méthode des sciences morales ; je ne connais pas de meilleur traité sur ce sujet.
Ces produits ne sont donc que le trait d’union de l’un à l’autre, ce qui subalternise considérablement, il me semble, la question de choix du sujet à traiter, à laquelle les maîtres officiels attribuent une importance, si absolue. […] Le choix du sujet est, dis-je, une affaire secondaire, par la raison toute simple que ce choix présuppose l’impression, ou la vibration de la fibre, et que cette impression n’est sincère qu’à la condition de n’être pas facultative. […] Voici le sujet ; au centre, M. […] Champfleury saisit un sujet, il s’y renferme pour ainsi dire comme dans une manière de microcosme. […] Sur des sujets nouveaux faisons des vers antiques !
Si l’on se place à ce point de vue, qui est celui de la logique formelle, affirmer et nier sont bien en effet deux actes symétriques l’un de l’autre, dont le premier établit un rapport de convenance et le second un rapport de disconvenance entre un sujet et un attribut. — Mais comment ne pas voir que la symétrie est tout extérieure et la ressemblance superficielle ? […] Nous trouverions que, lorsque nous posons le sujet « enfant », l’attribut « homme » ne lui convient pas encore, et que, lorsque nous énonçons l’attribut « homme », il ne s’applique déjà plus au sujet « enfant ». […] Dans la première proposition, « devient » est un verbe à sens indéterminé, destiné à masquer l’absurdité où l’on tombe en attribuant l’état « homme » au sujet « enfant ». […] Dans la seconde, « devenir » est un sujet. […] Posons donc le Dieu d’Aristote, pensée de la pensée, c’est-à-dire pensée faisant cercle, se transformant de sujet en objet et d’objet en sujet par un processus circulaire instantané, ou mieux éternel.
Edmond de Goncourt a prouvé une fois, de plus son immense talent d’analyste que ne rebute aucun sujet. […] L’action est intéressante malgré la sévérité du sujet, et M. […] Ne cédez-vous pas à l’envie de tenter une opération rare et de me prendre pour sujet d’une expérience ? […] Laissons ce vilain sujet de guerre. […] Il n’est pas jusqu’à l’araignée qui ne soit le sujet d’un charmant dessin.
Mais cela nous entraînerait trop loin et hors du sujet qui nous occupe et auquel nous a conduit l’article de M. […] Lamartine est ce qu’on appelle, un « beau sujet ». […] Et n’est-ce point là, pour ainsi dire, le sujet d’un beau roman balzacien ? […] Loti pourrait sans doute nous renseigner à ce sujet ; mais où prendre M. […] C’est à eux trois que se rapporte le petit document familial qui est le sujet de cette étude.
Revenir sur un tel sujet devra paraître aujourd’hui le comble de l’inactualité et le cynisme du rabâchage. […] Il essaya différents sujets de conversation : la Propagation de la Foi, les prédicateurs du Carême, l’économie domestique. […] Quel beau sujet ! […] Barbey d’Aurevilly avait un violent sujet de mécontentement contre Nicolardot et voulait en finir une bonne fois avec cette langue venimeuse. […] Je demande la permission de ne rien ajouter sur ce sujet.
Cousin, s’emparant du sujet de Mme de Sablé comme c’était son droit, mais ayant soin d’oublier que j’avais été l’un des premiers à puiser dans le fonds des portefeuilles de Valant, affectant d’ignorer que j’avais à y revenir et à parler nécessairement et en détail de Mme de Sablé dans mon ouvrage de Port-Royal qui importunait, je ne sais pourquoi, ce grand esprit, M.
Être éloquent sur des sujets difficiles et sérieux, de manière à plaire à la majorité de quarante membres qui pensent différemment sur toute chose et qui particulièrement ne sauraient être d’accord en matière de goût, c’est à peu près impossible.
Il a emprunté à la Correspondance de l’abbé Galiani avec madame d’Épinay le sujet et le cadre de sa Correspondance romanesque de Carlin et de Ganganelli.
Je crois bien qu’on s’occupe d’idées plus larges, de théories plus radicales et plus absolues ; mais il en est peut-être à ce sujet des littératures qui se décomposent, comme des corps organiques en dissolution, lesquels donnent alors accès en eux par tous les pores aux éléments généraux, l’air, la lumière, la chaleur : ces corps humains et vivants étaient mieux portants, à coup sûr, quand ils avaient assez de loisir et de discernement pour songer surtout à la décence de la démarche, aux parfums des cheveux, aux nuances du teint et à la beauté des ongles.
Examinons cependant, malgré le dégoût qu’un tel sujet inspire, les deux principes de ces passions, le besoin d’émotion et l’égoïsme.
Dans l’expression de chaque idée, comme dans l’explication de tout sujet, il y a un point où il faut s’arrêter.
Les monarques sylvains brandissent leurs bras puissants ; leurs sujets inclinent le front jusqu’à terre, et la feuillée s’agite comme pour célébrer la valeur des ancêtres.
Nous reviendrons sur ce sujet dans la quatrième période, en examinant la doctrine de Molière sur l’usage de plusieurs expressions qu’il a voulu maintenir, et que l’usage a écartées de la langue.
Plutarque raconte, à ce sujet, une étrange histoire. — Un soir, Dion, le libérateur de la Sicile, était assis, pensif, sous un portique assombri par le crépuscule ; un bruit le tira de sa rêverie.
La régularité ne s’attache qu’à la forme extérieure ; l’ordre résulte du fond même des choses, de la disposition intelligente des éléments intimes d’un sujet.
Il ne put rien présenter de mieux au cardinal de Richelieu, parvenu au ministère, que deux stances composées trente ans auparavant, en y changeant quatre vers, pour les accommoder au sujet.
Le monarque prudent et sage, De ses moindres sujets sait tirer quelque usage, Et connaît les divers talens.
Loin de rien ordonner à leur sujet, la religion servait au contraire à en prévenir l’abus, et à en corriger l’excès.
Certes, le sujet, simple et large, promettait des révélations curieuses.
Edgard Zévort sur le même sujet ; les différents articles de M. […] La longueur des chapitres ne dépend pas de l’importance de l’homme ou de la question qui en fait le sujet ; elle dépend de la quantité de notes qu’avait sur ce sujet M. […] Est-ce un sujet de me rassurer ? […] Mais le sujet prend sa revanche et quelquefois l’entraîne. […] je l’adore, et mes sujets aussi !
J’ai mes souvenirs : ils ne sauraient remplacer une nouvelle lecture, que je ne puis faire sans perdre certain courant de vie intellectuelle, courant qui peut seul alimenter mes sujets particuliers et singulièrement mon Fontenelle. […] J’entends tradition dans son sens le plus large : une tradition écrite qui lui fera répéter ce que les critiques autorisés auront dit de son sujet, — une tradition orale, faite de l’enseignement qu’il aura reçu. […] Et voici ce mouvement : Avant l’imprimerie, la civilisation était sujette à des pertes de substance. […] Il doit juger les travaux que ses élèves lui remettent ; il doit les classer, surtout en France où la question de place et de prix joue un rôle démesuré ; il doit enfin expliquer la manière dont il fallait traiter le sujet, et les manières dont on s’est approché ou écarté de la bonne. […] Il n’y a pas besoin de réveiller à ce sujet la vieille querelle des critiques impressionnistes et des critiques dogmatiques, qui florissait au temps de Brunetière, de Lemaître et d’Anatole France.
Tourgueneff a su l’éviter, et cela sans beaucoup d’efforts ; il en a été préservé par la nature de son sujet, le paysan russe étant encore essentiellement poétique, et probablement aussi par l’heureuse disposition de son esprit, qui aime avant tout la distinction sans pousser jusqu’à la recherche. […] Tourgueneff ; mais il aurait une idée encore fort incomplète du peuple russe ; car, dans presque toutes ces études, l’auteur ne s’est attaché à présenter son sujet que par les côtés qui lui sont les plus propres à éveiller notre sympathie. […] Pendant ce temps Arcadi Pavlitch interrogeait le starosta sur l’état des semailles, et sur quelques autres sujets qui se rapportaient à l’économie agricole. […] Tu n’étais nullement remarquable, il est vrai, par les qualités de l’esprit, et tu passais même à l’université pour un sujet des plus médiocres ; pendant les leçons, tu te laissais aller ordinairement aux douceurs du sommeil, et c’est surtout par un majestueux silence que tu brillais aux examens. […] Peut-être serait-il possible encore de le guérir. — J’avais commencé de lui exposer mes vues à ce sujet, mais il ne me laissa point achever.
Lucien lut la lettre, accueillit le jeune homme, le caressa et lui conseilla d’être neuf par le sujet sans cesser jamais d’être classique par le style. […] Il sort du sujet, il en fait partie ; sa répétition même lui donne de la force ; c’est le cri de guerre comprimé dans la poitrine du soldat, c’est le cri du peuple, c’est la clameur du chœur antique qui semble répondre aux larmes du vétéran. […] Il fallait s’abstenir, s’éloigner, se laver les mains des fautes ; mais, aux jours des revers, il fallait être le plus fidèle sujet d’un roi d’autant plus roi qu’il était plus découronné ; il fallait être le plus fidèle tuteur d’un pupille d’autant plus inviolable qu’il était plus orphelin et plus abandonné ! […] Comme en un fort, princes, nobles et prêtres, Tous assiégés par des sujets souffrants. […] Que les sujets de ces bas-reliefs soient choisis avec scrupule pour l’édification et non pour la corruption du peuple.
Mais, dans la même position relative, elles ont de grandes membranes à plis amples et nombreux qui communiquent librement avec les lacunes circulatoires du sac et du corps, et qui sont considérées comme des branchies par le professeur Owen et par tous les autres naturalistes qui ont traité ce même sujet. […] Ce n’est pas que nos grands quadrupèdes actuels, sauf en de rares circonstances, soient aisément détruits par les Mouches ; mais ils en sont au moins continuellement harassés, épuisés, si bien qu’ils deviennent sujets à plus de maladies ou moins capables, en cas de famine, de chercher leur nourriture ou d’échapper aux animaux de proie. […] Pour acquérir la conscience parfaite de notre profonde ignorance à ce sujet, il suffit de songer aux différences qui distinguent nos races domestiques de différentes contrées, et surtout des contrées les moins civilisées, où la sélection systématique de l’homme a eu peu d’action. […] Mais je n’ai pas le loisir de m’étendre ici sur un tel sujet et sur d’autres analogues. […] Il semble difficile que la géologie, puisse fournir quelques données certaines à ce sujet, attendu que les parties dures des animaux se conservent seules à l’état fossile, que, sur les roches schisteuses qui ont conservé les traces des faunes ichthyoïdes anciennes, les organes électriques n’ont pu même laisser d’empreintes bien évidentes et qu’on ne peut conséquemment affirmer leur absence qu’en vertu d’inductions et d’analogies qui peuvent être trompeuses.
Soyez tranquille, mon ami ; je vous répondrai à ce sujet tout à l’heure. […] « Ce n’est pas le sujet de la pièce que nous blâmons, dit le critique (il a cette pudeur du moins), mais bien le mouvement et la nature des pensées que le poète appelle à son aide pour exprimer sa reconnaissance : il reproche aux canons de l’hôtel des Invalides de n’avoir pas tonné le glas aux funérailles de Charles X ; il les accuse de partager la lâcheté humaine et d’adorer tour à tour Henri IV et Louis XI. […] Hugo feront bien de l’entretenir souvent de l’esclavage de la rime, dussent-ils même réciter les vers de Nicolas Boileau sur cet important sujet. […] Cet article est assez curieux, surtout mis en regard avec un autre article sur le même sujet, paru en 1835, pour que nous le reproduisions ici : dans tous deux, il est question, pour M. […] Dumas ne craint pas d’affirmer que le jour de ma nomination au commissariat royal, il aurait écrit une lettre à l’un de mes amis, exprimant son pronostic funèbre à ce sujet.
La Bible de Luther et ses puissants effets en Allemagne sont connus, mais débordent notre sujet ; il suffit de se rappeler le Plutarque d’Amyot en France. […] Je ne prétends point d’ailleurs aujourd’hui faire à quelque bien grand sujet l’application de ce que je crois du moins sentir et de ce que d’autres savent. […] Rien de plus frais, de plus distinct et de plus net que cette peinture ; pas un trait n’y est vague ni de convention ; tout s’y anime et y vit aux regards, et y luit de sa juste couleur, ce qui fait que l’image est restée toute jeune, toute neuve et comme d’hier, dans un si vieux sujet.
Il nous a raconté comment il traita d’elle, en quelque sorte, avec Miossens129, qui avait les devants : « J’eus sujet de croire que je pourrois faire un usage plus considérable que Miossens de l’amitié et de la confiance de Mme de Longueville ; je l’en fis convenir lui-même. […] On a cité maintes fois, et avec toutes sortes de variantes, les vers tragiques qu’il tourna et parodia à ce sujet. […] On peut ajouter à ces hommages et témoignages, au sujet des Maximes, la fable de La Fontaine (onzième du livre I), une ode et des moralités de Mme Des Houlières, l’ode de La Motte sur l’Amour-propre, et la réponse en vers du marquis de Sainte-Aulaire (voir sur ce dernier débat les Mémoires de Trévoux, avril et juin 1709).
Les sujets étaient si bas et la bassesse en était étalée avec un si sombre parti pris, l’auteur s’excitait dans une vision si méprisante, si inventrice de platitudes et d’ordures, que je me suis demandé jadis si cette vision n’était point un jeu d’art maladif et que j’ai suspecté la vérité des ces minutieuses nausées. […] Mais ce réaliste à mi-côte est aussi un grand historien des mœurs, et qui s’est trouvé aisément égal aux plus grands sujets. […] Je reviens à son âme, qui était gracieuse et noble, et qui alla toujours s’embellissant. — Il faut se souvenir ici que les pages les plus douloureuses peut-être et les plus imprégnées de l’amour de la terre natale qui aient été écrites sur l’« année terrible » sont d’Alphonse Daudet. — Il ne faut pas oublier non plus que cet homme dont la sensibilité et l’imagination furent si vives et l’observation si hardie, n’a pas laissé une seule page impure ; qu’en ce temps de littérature luxurieuse, et même lorsqu’il traitait les sujets les plus scabreux, une fière délicatesse retint sa plume, et que l’auteur de Sapho est peut-être le plus chaste de nos grands romanciers.
L’on no devine pas, en lisant le Chat noir, que l’auteur se voyait perdu par l’alcool, et l’émotion du Corbeau, qui est factice, ne diffère pas de celle d’Ulalume composé sur le même sujet en mémoire de Virginie Poe. […] Par un instinct profond aiguisé de calcul, il a frappé aux endroits où l’homme actuel, dégagé de tant de terreurs et d’épouvantes, reste sujet à la peur et soumis au tremblement. […] Par contre celle-ci qu’affectaient seuls les spectacles tragiques, son originalité à laquelle répugnaient les sujets rebattus, unis à son rationalisme réfractaire à toute émotion, firent qu’il ne sut montrer de l’amour, source de vie et de joie, que les aspects macabres, tragiques et fous, la Vénus des vertiges et la Vénus tumulaire.
Quels sont donc les sujets que le poète a traités ? […] Figurez-vous cette langue, plus plastique encore que poétique, maniée et taillée comme le bronze et la pierre, et où la phrase a des enroulements et des cannelures ; figurez-vous quelque chose du gothique fleuri ou de l’architecture moresque appliqué à cette simple construction qui a un sujet, un régime et un verbe ; puis, dans ces enroulements et ces cannelures d’une phrase qui prend les formes les plus variées comme les prendrait un cristal, supposez tous les piments, tous les alcools, tous les poisons, minéraux, végétaux, animaux, et ceux-là les plus riches et les plus abondants, si on pouvait les voir, qui se tirent du cœur de l’homme, et vous avez la poésie de M. […] Et, à ce sujet, ne calomnions pas trop la société actuelle.
Taine n’a jamais oublié que Condillac, cette transparence, est le seul père propret et qu’on puisse présenter de cet affreux mauvais sujet de matérialisme, qui a pour père malpropre La Mettrie et « la canaille dernière », comme on dit dans Le Mariage de Figaro ! […] Quoiqu’il n’eût jamais rien écrit en politique, de cette plume si largement taillée qui est la sienne et qu’il sait appuyer avec tant d’autorité sur tous les sujets qu’il traite, — car ce mâle observateur a plus d’un champ d’observation à son service, — la Révolution et le parti révolutionnaire n’en faisaient pas moins fonds sur lui. […] On n’écrivit jamais sur un sujet plus beau une page plus belle.
Il est entré dans la charge en homme âpre et entier, et qui ne veut rien céder : il s’y comporte en galant homme, en sujet dévoué et fidèle. […] Que si par vanité vous vous les rendiez incompatibles, vous me donneriez sujet de ne vous laisser que la dernière.
Ce goût du jeune prince de Ligne pour les armes est quelque chose de plus que l’instinct brillant de la valeur : il a beaucoup écrit sur la guerre ; il a beaucoup étudié et médité sur toutes les parties de ce sujet ; il a analysé les actions et les mérites des grands capitaines des guerres précédentes et des généraux de son temps. […] Cela nous ramène aux petits soupers avec les mauvais sujets, avec les Du Barry et autres, et à une certaine affectation première de rouerie et de débauche à la mode, dont le prince de Ligne eut peut-être insensiblement à se corriger.
s’écrie Mézeray, n’est-ce pas plus aimer ses sujets que soi-même ? […] On a remarqué que dans cette sorte de faveur et d’amitié de roi à sujet, qui rappelle celle de Henri IV et de Sully, c’est plutôt Joinville qui joue le rôle de Henri IV, c’est-à-dire qui a la repartie piquante et vive, et que c’est plutôt saint Louis qui fait le Sully, c’est-à-dire le sage et le mentor.
Les sujets auxquels Chapelle méditait de s’appliquer n’étaient rien moins que la nature même des choses au physique et au moral, la structure du monde et la composition de l’homme, le libre arbitre, la fortune, le destin, la Providence, la nature de l’âme ; il voulait, d’après Épicure, Lucrèce et Gassendi, reprendre et couler à fond toutes ces matières : il n’avait peut-être pas tout à fait cuvé son dernier vin de la veille le jour où il avait conçu ce grand projet, dont la nouvelle était allée à Bernier jusqu’aux contins de l’Indoustan. […] La phrase y peut paraître longue, traînante, et c’est là une lettre persane qui ne ressemble en rien assurément pour la forme à celles de Montesquieu ; mais le fond est d’un grand sens, et consulté par Chapelle, il lui répond en le mettant de son mieux en garde contre les principaux défauts auxquels il le sait bien sujet, et aussi contre les conclusions où va trop volontiers la philosophie de Gassendi, leur maître commun.
On décréta, sans demander à l’entendre, « qu’il perdrait sa place dans le conseil, qu’il serait condamné à 10000 livres d’amende, et qu’on lui écrirait une lettre dure par laquelle on lui ferait savoir que ce n’était qu’en faveur des services de ses ancêtres qu’on ne pousserait pas plus loin la punition. » Besenval eut le bon esprit de recevoir cet arrêt de condamnation, non en gentilhomme de Versailles, mais en homme resté de son pays et en sujet soumis aux lois. […] On se demande comment, en jugeant ou plutôt en révélant si à nu son ami, Besenval ne s’aperçoit pas qu’il se décèle lui-même et qu’il se fait remettre aussi à sa véritable place, lui le confident de telles méchancetés et qui n’y voyait qu’un sujet de rire.
J’appuie ma gauche au mont Jura, ma droite aux Alpes, et j’ai le lac de Genève au-devant de mon camp, un beau château sur les limites de la France, l’ermitage des Délices au territoire de Genève, une bonne maison à Lausanne ; rampant ainsi d’une tanière dans l’autre, je me sauve des rois et des armées, soit combinées, soit non combinées… Dans une lettre à Tronchin de Lyon, du 13 décembre 1758, il explique encore plus à nu toute sa stratégie, et comment il cherche son assiette la plus sûre en se mettant à cheval sur trois pays (Genève, Berne, dont Lausanne était la sujette alors, et la France). […] Ce ne sont à Ferney que requêtes sur requêtes, de toute forme et de toute espèce : tantôt Lally-Tollendal plaidant pour réhabiliter la mémoire de son père, tantôt une directrice de théâtre à Lyon à laquelle on retire son privilège ; aujourd’hui d’Étallonde songeant à faire reviser son procès, demain les main-mortables de Saint-Claude à affranchir de la glèbe monacale et à rendre sujets du roi.
De quels travaux le charge-t-il, et sur quels sujets nouveaux va-t-il diriger cette érudition dont le champ bien assez vaste, ce semble, était tout trouvé ? […] Et sur ce seul sujet du saint mystère de l’Eucharistie, les choses en sont venues à ce point que les pieux et les sincères ont peine à fixer leur sentiment.
La conquête de la Hollande, qui suivit le glorieux passage du Rhin et qui probablement eût été complète, si l’on avait songé plus tôt à s’assurer de Muyden, centre des écluses, eut son terme et son arrêt dans l’inondation soudaine qui noya tout le bas pays d’au-delà d’Utrecht et ferma l’abord d’Amsterdam : « La résolution de mettre tout le pays sous l’eau, dit à ce sujet Louis XIV, fut un peu violente ; mais que ne fait-on point pour se soustraire d’une domination étrangère ! […] Rousset, commentant ce même endroit, l’a été également, que j’ai lieu de m’étonner qu’ensuite il ne ménage pas plus les expressions au sujet d’un roi magnanime ; qu’il se plaise parfois à le montrer dans un embarras qui touche au comique (tome Ier, p. 418) ; qu’il parle de ses éruptions de vanité, et pour un projet dans lequel il le surprend au dépourvu, projet un peu trop ambitieux, mais qui a grand air, il s’égaye de ce qu’il appelle sa déconvenue (tome Ier, p. 419) ; qu’enfin, pour l’avoir surpris, un autre jour, dans une grande variation d’ordres et de contre-ordres donnés coup sur coup (tome Ier, p. 489), il se moque tout à fait de lui.
Un homme de beaucoup d’esprit, dont les idées valaient mieux que les faits et gestes, et qui eut l’honneur de recevoir, depuis, les confidences de Napoléon sur ces matières ecclésiastiques, l’abbé de Pradt, a traité ce sujet dans un livre fort remarquable et digne d’être relu85. […] Voir, à ce sujet, au tome III des Quatre Concordats, une vingtaine de pages des plus spirituelles et des plus justes (p. 197-215).
Géruzez), l’a cité deux fois à ce sujet dans son Histoire de la Littérature française. […] É. de Barthélémy est si inoffensif, si indulgent même pour ses devanciers et pour ceux qu’il croit devoir contredire à l’occasion, qu’on hésite à venir troubler son contentement en disant ce qu’on pense de son travail, surtout quand il nous apporte quelques parcelles inédites d’un grand esprit : et pourtant il est sujet à parler à tout instant d’un excellent écrivain dans une si singulière langue, il apprécie un moraliste profond d’une manière si superficielle et si peu logique, qu’on ne peut s’empêcher vraiment de se demander à quoi bon toutes ces poursuites et ces religions du XVIIe siècle, avec toutes les belles lectures qu’elles supposent, si elles ne servent à vous former ni le jugement, ni la langue, ni le goût.
Elle est dans la forme et presque dans le rythme des odes d’Horace lorsqu’il célèbre Auguste au retour de quelque victoire : elle a pour sujet et pour thème le retour de Cromwell de son expédition d’Irlande en cette mémorable année 1649, qui fut le 93 de l’Angleterre ; elle prédit les exploits de l’année suivante et nous montre Cromwell empressé d’accomplir son destin, bien qu’encore soumis aux lois. […] J’aimerais en littérature à proportionner toujours notre méthode à notre sujet et à entourer de soins tout particuliers celui qui les appelle et qui les mérite.
Il nous la montre « aimable dans ses reparties, ingénieuse dans le détail de ses réponses et de ses propos ; ayant le cœur droit, excellent », très aimée, populaire même ; digne fille d’un vertueux père « qui avait répandu en elle toute la bonté et la candeur d’un monarque honnête homme ; ennemie de la dépense, souffrant des tourments réels et des supplices quand elle apprenait quelque calamité publique » ; une vraie mère des Français ; adoptant et admirant tout des grandeurs de la nation ; ne se considérant d’ailleurs que comme la première sujette de son époux : « Véridique avec le cardinal Fleury, hardie même auprès de lui plutôt que fausse, elle sortait, mais rarement, de cet état d’indifférence où elle s’était mise, et lui reprochait avec esprit et doucement les petites tracasseries qu’il lui faisait auprès du roi ; elle souriait un peu malignement, le déconcertait quelquefois et prenait alors le ton de reine de France ; elle lui disait que c’était à lui qu’elle était redevable d’une telle parole du roi. […] On en peut prendre idée dans le Journal de Luynes, où sont minutieusement relatés toutes les formalités des présentations et les moindres détails sur la serviette de la reine, sur le bouillon de la reine, sur les glaces de la reine ; les collations elles-mêmes étaient sujettes à pointilleries.
Il n’avait pas fait de l’amour le sujet de sa comédie. […] On conçoit que la peinture des mœurs mondaines lui échappe : il se complaît au contraire dans les sujets populaires.
Le sujet vaut la peine qu’on y revienne : dernièrement, à l’occasion de l’ouvrage de M. […] C’est plaisir de voir celui qui a été le sujet de tant de phrases, en faire si peu.
Grâce à ce ton de facilité généreuse et de franchise, il a su conquérir, sur son auditoire de jeunes gens, une autorité de faveur et de sympathie ; il a pu leur donner des conseils moraux sur les sujets les plus délicats : il a fait sur la chasteté, par exemple, des conférences qui sembleraient d’une étrange audace, si cette audace n’était revêtue d’autant de candeur et servie d’un aussi prodigieux talent. […] Je ne dirai point les causes de cette catastrophe ; outre qu’elles ne sont pas de mon sujet, il répugne au fils de la patrie de creuser trop avant dans les douleurs nationales, et il laisse volontiers au temps tout seul le soin d’éclaircir les leçons renfermées par Dieu même au fond des revers.
Le véritable artiste est digne de ne pas procéder ainsi ; et pour tous ceux qui ont de bonne heure connu et admiré Mme Sand, ç’a toujours été un sujet d’étonnement et une énigme inexplicable, que de la trouver si aisément crédule et, je lui en demande bien pardon, si femme sur un point : elle croit volontiers à l’idée des autres. Avec un talent du premier ordre et tel qu’on n’en trouverait pas de supérieur en notre littérature dès l’origine, elle semble craindre que ce talent, dans son activité et dans sa puissance, ne manque de sujet, ne manque de pâture.
Son jugement sur chaque sujet est aussi juste que possible : sur chaque point de conduite elle se trompe autant qu’on le peut ; car elle est tout amour et tout aversion, passionnée pour ses amis jusqu’à l’enthousiasme, s’inquiétant toujours qu’on l’aime, qu’on s’occupe d’elle, et violente ennemie, mais franche. […] Je l’ai entendue discuter avec toutes sortes de gens sur toutes sortes de sujets, et je ne l’ai jamais trouvée en faute.
Quelle est mon intention et mon but en revenant volontiers ici sur ces sujets du xviie et du xviie siècle ? […] Le trait final est aussi le plus perfide et le plus humiliant ; on l’y montre comme s’attachant à tout prix à la célébrité de M. de Voltaire : « C’est lui qui la rend l’objet de l’attention du public et le sujet des conversations particulières ; c’est à lui qu’elle devra de vivre dans les siècles à venir, et, en attendant, elle lui doit ce qui fait vivre dans le siècle présent. » Pour compléter la satire, il faut joindre à ce portrait de Mme du Châtelet, par Mme Du Deffand, les lettres de Mme de Staal (de Launay) à la même Mme Du Deffand, où nous est représentée si au naturel, mais si en laid, l’arrivée de Mme du Châtelet et de Voltaire, un soir chez la duchesse du Maine, au château d’Anet : « Ils apparaissent sur le minuit comme deux spectres, avec une odeur de corps embaumés. » Ils défraient la société par leurs airs et leurs ridicules, ils l’irritent par leurs singularités ; travaillant tout le jour, lui à l’histoire, elle à Newton, ils ne veulent ni jouer, ni se promener : « Ce sont bien des non-valeurs dans une société où leurs doctes écrits ne sont d’aucun rapport. » Mme du Châtelet surtout ne peut trouver un lieu assez recueilli, une chambre assez silencieuse pour ses méditations : Mme du Châtelet est d’hier à son troisième logement, écrit Mme de Staal ; elle ne pouvait plus supporter celui qu’elle avait choisi ; il y avait du bruit, de la fumée sans feu, il me semble que c’est son emblème.
Moins peintre que La Bruyère, Vauvenargues a un plus grand dessein, un dessein plus philosophique : il ne veut pas simplement observer les hommes de la société dans leurs variétés, en donner des portraits, des médaillons finis, en faire le sujet d’une suite de remarques profondes et vives ; il envisage l’homme même, et voudrait atteindre au point où bien des maximes qu’on a crues contradictoires se rejoignent et se concilient. […] » Il a résumé toute sa théorie à cet égard dans ce mot si souvent cité, et qui, déjà dit par d’autres13, restera attaché à son nom, comme au nom de celui qui était le plus digne de le trouver et de le dire : « Les grandes pensées viennent du cœur. » Comme critique littéraire, et dans les jugements qu’il porte au début sur les écrivains qui ont été le sujet favori de ses lectures, Vauvenargues n’est pas sans inexpérience : sur Corneille, dont l’emphase lui répugne jusqu’à lui masquer même les hautes beautés, sur Molière dont il ne sent pas la puissance comique, Voltaire le redresse avec raison, avec une adresse de conseil délicate et encore flatteuse : Vauvenargues reprend ses avantages quand il parle de La Fontaine, de Pascal ou de Fénelon.
J’en reçois une à l’instant, imprimée en 1850 à Toulouse aux frais de la ville, dont le sujet est L’Épopée toulousaine ou la Guerre des Albigeois, par M. […] Dans ce poème, il y a de la composition, du dessin, un ordre sévère, une division habile, une description poétiquement amenée des principaux tableaux du maître ; il y règne, d’un bout à l’autre, un sentiment élevé du sujet.
Son père l’avait emmené en Guyenne en bas âge ; là, dans son château de Bonnefons, il plaça près de lui un jeune précepteur, qui devint plus tard un prédicateur assez célèbre, l’abbé Anselme, sujet excellent, homme sensé et distingué, d’une piété éclairée, d’une morale exacte, qui donna à son élève les meilleurs préceptes et lui laissa les plus pures impressions : « Ce n’est point sa faute, dit M. d’Antin, si je n’ai pas l’esprit et le cœur faits comme je devrais l’avoir ; il n’y a rien oublié de sa part, ses paroles et ses actions étant toujours de concert. » Mais la nature avait mêlé dans cette âme délicate et molle des goûts de séduction qui ne demandaient que l’éveil. […] Retiré à la campagne, à Bellegarde, au mois d’avril 1707, il épanche, dans ce premier moment de douleur, ses réflexions sur l’homme, sur la destinée, sur ce que sont pour nous fatalement la naissance, l’éducation première, sur le peu qu’est la raison dans notre conduite et sur l’inefficacité de ses conseils quand nos goûts et nos passions la contrarient ; et il se prend lui-même à partie pour sujet de démonstration et pour exemple.
Il adressait aux Comédiens-Français de très judicieuses et très prudentes observations à ce sujet (9 novembre 1789) : La pièce de Charles IX, disait-il, a certainement du mérite ; elle est dans quelques scènes d’un effet terrible et déchirant, quoiqu’elle languisse dans d’autres et n’ait que peu d’action… Mais, en me recherchant sur sa moralité31, je l’ai trouvée plus que douteuse. […] Dans les mémoires qu’il adressa à ce sujet à la Convention, et qu’il divisa en six Époques, il lui arrive (chose inattendue et singulière !)
Il résolut, à cet effet, de consulter et de collationner tous les manuscrits existants de cet historien latin, de réunir à son sujet tous les renseignements et les accompagnements désirables, en géographie, en médailles, en portraits des hommes célèbres dont il avait parlé. […] Il lit des mémoires sur toutes sortes de sujets.
En général, l’estimation, le jugement, la représentation et la perception ne sauraient jamais être primitifs ; la représentation n’existe que par un objet donné et un sujet donné qui est spectateur ou appréciateur, soit moi, soit autrui, soit ma conscience, soit une autre. […] Ce sont des états ou plutôt des modes d’action et de réaction du sujet même, qui indiquent comment nous sommes et non comment les choses sont.
Non, certes, en valeur intrinsèque, il est ce qu’il était, mais en puissance efficace, il agit où il n’agissait pas ; les âmes lui deviennent sujettes pour le bien. […] L’art n’est sujet ni à diminution ni à grossissement.
En dépit de ses révoltes, de ses constatations indignées, des soulèvements de son cœur et de son intelligence, ce bourgeois de haute culture, de grande honnêteté et de grande bonté, ménage encore les mauvais sujets de sa caste. […] Et c’est ainsi que j’ai monté, au Gymnase, Madame Caverlet et le Mariage d’Olympe, simplement parce qu’on en avait fait au maître la demande… Les obsèques Voici la décision prise par les parents au sujet des obsèques : Dimanche, à deux heures et demie, à l’église de Croissy, service fort simple et pour lequel il ne sera pas fait d’invitations.
Figurez-vous cette langue, plus plastique encore que poétique, maniée et taillée comme le bronze et la pierre, et où la phrase a des enroulements et des cannelures, figurez-vous quelque chose du gothique fleuri ou de l’architecture moresque appliqué à cette simple construction qui a un sujet, un régime et un verbe ; puis, dans ces enroulements et ces cannelures d’une phrase, qui prend les formes les plus variées comme les prendrait un cristal, supposez tous les piments, tous les alcools, tous les poisons, minéraux, végétaux, animaux ; et ceux-là, les plus riches et les plus abondants, si on pouvait les voir, qui se tirent du cœur de l’homme : et vous avez la poésie de Baudelaire, cette poésie sinistre et violente, déchirante et meurtrière, dont rien n’approche dans les plus noirs ouvrages de ce temps qui se sent mourir. […] Prenez les diverses spécialités de sujets que Baudelaire admet à ses expériences, le récit « du littérateur », où vous trouvez, par exemple, des caricatures et des contorsions d’imagination comme celles-ci : « Vous vous sentirez vous évaporant, et vous attribuerez à votre pipe (dans laquelle vous vous sentez accroupi et ramassé comme le tabac), l’étrange faculté de vous fumer » ; prenez le récit de La Dame un peu mûre, et dites si tout cela n’est pas d’un comique dont le haschisch n’est que l’occasion, et d’un comique d’autant plus piquant qu’il est… hypocrite.
C'est simplement et gravement écrit, avec le goût séant à ce noble sujet ; une très-agréable lecture de quelques heures, et destinée à un légitime succès de société, en un temps où tout ce qui tient au grand siècle est si curieusement recherché.
On le dit convenable, sensé, assez raisonnable ; il ne l’est même que trop pour nous Français, et on remarque avec ironie qu’il n’a encore fait parler de lui par aucune aventure de jeunesse ; pour un petit-fils de Henri IV et pour le fils du duc de Berry, il est le plus irréprochable des bons sujets.
Sous Charles II, les Parlements reprirent leur coure, mais tels qu’ils étaient sous Jacques Ier, sous Charles Ier, sujets aux mille abus féodaux et anglicans qui altéraient leur formation, et qui ne furent guère signalés qu’un siècle plus tard.
Les phénomènes singuliers et subtils dans lesquels se complaît le génie d’Hoffmann, lorsqu’il ne les tire pas d’un concours plus ou moins romanesque d’événements tout extérieurs, et lorsque la nature humaine et l’âme sont sur le premier plan, se rapportent plus particulièrement, comme on peut le penser, à ces âmes sensibles et maladives, à ces natures fébriles et souffrantes, qui peuvent en général se comprendre sous le nom d’artistes : ce sont elles qui font le sujet le plus fréquent et le plus heureux de ses expériences.
La France a eu de sévères reproches à lui adresser au sujet des jugements étranges dont il a rempli les Lettres de Paul et l’Histoire de Napoléon Bonaparte ; mais c’était, de sa part, légèreté et préventions d’habitude, bien plutôt que mauvais vouloir et système.
La plupart des sujets de leurs chants sont des complaintes d’amour et de chevalerie.
Cet art, dont j’aurais voulu animer et revêtir quelques-uns des Portraits ici rassemblés, me sera peut-être une excuse et m’a du moins été un dédommagement pour les inconvénients d’un genre qui touche à tant de sensibilités vivantes ; car l’art vit en partie des difficultés même et des délicatesses de son sujet.
L’homme qui a cette disposition voit dans le monde beaucoup plus de sujets de jalousie qu’il n’en existe réellement ; et pour se croire à la fois heureux et supérieur, il faudrait juger de son sort par l’envie que l’on inspire : c’est un mobile dont l’objet est une souffrance, et qui n’exerce l’imagination, cette faculté inséparable de la passion, que sur une idée pénible.
Voilà ce qui fait le fond de nos conversations et de nos lettres, et nous prenons dès le collège l’habitude d’appliquer ainsi sur tous les sujets qu’on nous propose des pensées reçues, des phrases faites, où nous n’avons aucun intérêt de cœur ni d’esprit.
Maeterlinck lui-même au sujet du théâtre d’Ibsen (Figaro, 2 avril 1894), on y reconnaît « je ne sais quelle présence, quelle puissance ou quel dieu qui vit avec moi dans ma chambre… quelque chose de la vie rattachée à ses sources et à ses mystères par des liens que je n’ai l’occasion ni la force d’apercevoir tous les jours ».
Ainsi la scène III du sixième tableau où la Communion des Amants : Simples comme la brise des vallons et de la mer, Simples comme l’aurore et comme l’eau de source… Le style imagé, coloré, souple et neuf convient étroitement à ce sujet d’humanité large.
Mais si on lui confie de plus amples sujets, il devient impayable.
Le programme du baccalauréat ès lettres comprend une composition française sur un sujet de critique, de morale ou d’histoire.
On pourrait, sans épuiser ce sujet, écrire bien des volumes ; je n’ai fait que l’effleurer en quelques courtes pages.
Il y a des sujets délicats ; il est convenu qu’on n’en parle pas.
Les bâtards de Henri IV, qui n’ont cessé de troubler la France, tant qu’ils ont vécu, ne faisaient que suivre la vocation naturelle des bâtards avoués qui, ne pouvant marcher les égaux des princes légitimes, ne veulent cependant point se soumettre à la condition de simples sujets.
Cet Ouvrage, composé dans le dessein de justifier les Philosophes du reproche d’incrédulité, n’offre ni plan, ni suite, ni liaison ; mais en revanche on doit rendre justice à la dextérité avec laquelle l’Auteur traite ce sujet épineux.
C’est à ceux qui connoissent les droits de la Muse comique, à décider s’il a outrepassé les bornes prescrites : nous nous contenterons de dire qu’il nous semble, au contraire ; n’avoir pas tiré un assez grand parti de son sujet.
Il avoit toujours été d’une santé foible & chancelante, sujet aux maux d’estomac & de tête, aux crachemens de sang.
Il avoit son offense tellement présente à son esprit, que, dans les sujets mêmes les plus éloignés de la satyre, il trouvoit le moyen de l’y amener.
La faction du prince de Conti fut plus réservée que celle de sa sœur, au sujet des invectives & des satyres.
Section 29, si les poëtes tragiques sont obligez de se conformer à ce que la geographie, l’histoire et la chronologie nous apprennent positivement remarques à ce sujet sur quelques tragedies de Corneille et de Racine . je crois donc qu’un poëte tragique va contre son art, quand il peche trop grossierement contre l’histoire, la chronologie, et la geographie, en avançant des faits qui sont démentis par ces sciences.
L’observation de la vrai-semblance me paroît donc après le choix du sujet la chose la plus importante dans le projet d’un poëme ou d’un tableau.
Comme nous l’exposerons plus au long dans le cours de ces refléxions, le génie doit se sentir de toutes les alterations ausquelles notre machine est si sujette par l’effet de plusieurs causes qui nous sont comme inconnuës.
Aucun peintre n’a mieux réussi que Teniers dans les sujets bas : son pinceau étoit excellent.
On peut donc lire à ce sujet le recueil de plusieurs auteurs anciens qui ont écrit sur la musique, publié et commenté par le premier, et le livre de tibiisveterum, écrit par le Gaspard Bartholin.
Selon nous, il est impossible aujourd’hui, sous peine de rétrécissement d’intelligence, à un écrivain qui sent son sujet, de se montrer exclusivement littéraire quand il s’agit de la littérature du xvie siècle.
Eh bien, en prenant ce sujet, qui n’est pas neuf, comme on le voit, mais en le prenant aux cheveux d’une main puissante, on aurait pu en tirer un livre !
Mais si, au lieu d’être des souvenirs, ce sont des inventions que ces histoires qui se suivent, variées de sujet, mais, toutes, dans l’unité de la même inspiration, eh bien, j’ai dit en commençant le mot de génie, et je ne m’en dédirai pas !
Si le sujet est grand, on ne veut pas rester au-dessous ; s’il est mince, on veut y suppléer.
Nous avons déjà répondu à ce doute, au sujet d’Athènes, qu’il nommait « la brillante et courageuse Athènes, le boulevard de la Grèce ».
Je suis, remarquez-le bien, au cœur de mon sujet. […] Une idée y domine le sujet. […] Anatole France professe sur tous sujets, de omni re scibili. […] Il est sujet à ce péché. que les théologiens appellent la délectation morose. […] On n’est pas encore assez vieux pour être traité de perruque ; on est assez âgé pour espérer de pouvoir disserter sur ce sujet avec désintéressement.
Or, si l’on emprunte à l’histoire des sujets dramatiques, c’est que l’on aime le passé, remarque M. […] L’analogie de Fénelon et de Rousseau, l’influence de Fénelon sur Rousseau, est le sujet, l’un des sujets, enfin le sujet principal de deux volumes importants que vient de publier M. […] Seillière, tout plein de son sujet, se fie au lecteur et l’entend s’écrier, lisant Fénelon : « Voilà Rousseau ! […] Encore l’auteur de ce gros livre ne croit-il pas avoir, comme on dit, épuisé le sujet. […] Il y a des sujets de romans qui ne sont pas des sujets de théâtre, et des études médicales qu’on aurait tort de mettre en musique, et des « cliniques de l’amour » qui ne feront pas de jolis romans.
Le sujet est le même que celui du Booz endormi de la Légende des Siècles. […] Ce n’est pas que la ressemblance des sujets soit très grande. […] Vous vous rappelez le sujet. […] Il est naturel que nous soyons plus tolérants, plus détachés, que le Grand-Turc et ses sujets. […] Céard un fier sujet d’étude, et que, pour ne l’avoir manqué qu’à moitié, il fallait déjà bien du talent.
Zola a pris pour sujet de son nouveau roman. […] Et puis, comme le sujet est très beau, je m’en méfie énormément, vu que l’on rate généralement les beaux sujets. […] Tenez, Bressant m’a apporté une idée qu’il prenait pour, un sujet et qui était absolument impraticable à la scène. […] Il a encore cueilli des fleurs dans le parc, quoique Monseigneur l’ait réprimandé hier à ce sujet. […] Si la variété des sujets ne manque pas à l’œuvre de M.
Il peut tenir de l’antiquité, ou du voisinage, des costumes, à peu près, et des noms et des sujets ; mais ces costumes, de jadis ou d’ailleurs, vêtent des corps actuels, les noms sont des pseudonymes, les sujets s’adaptent à des actions contemporaines, imaginaires ou réelles. […] Homme étrange alors, ce Parny, vraiment ému, je le crois, et singulier par le choix des sujets, et pittoresque par le goût de l’exotisme, et de qui l’Éléonore — qui sait ? […] Est-ce qu’il se complaît en des sujets placés hors de la portée des communes intelligences, ou qui exigent, pour être entendus, des connaissances peu fréquentes même en des esprits cultivés ? […] c’était à cela, à cette œuvre dont le sujet même ne s’avouait jamais, à ce style où l’art, certes, était évident mais où les mots, comme par une sorte de gageure hélas ! […] des sujets auxquels il s’adonne.
Telle est la logique immanente à nos langues, et formulée une fois pour toutes par Aristote : l’intelligence a pour essence de juger, et le jugement s’opère par l’attribution d’un prédicat à un sujet. Le sujet, par cela seul qu’on le nomme, est défini comme invariable ; la variation résidera dans la diversité des états qu’on affirmera de lui tour à tour. […] Je voudrais revenir sur un sujet dont j’ai déjà parlé, la création continue d’imprévisible nouveauté qui semble se poursuivre dans l’univers. […] Quiconque s’est exercé avec succès à la composition littéraire sait bien que lorsque le sujet a été longuement étudié, tous les documents recueillis, toutes les notes prises, il faut, pour aborder le travail de composition lui-même, quelque chose de plus, un effort, souvent pénible, pour se placer tout d’un coup au cœur même du sujet et pour aller chercher aussi profondément que possible une impulsion à laquelle il n’y aura plus ensuite qu’à se laisser aller. […] Encore est-il rare qu’il effectue ce développement tout d’un coup : il reviendra à plusieurs reprises, dans des traités différents, sur le même sujet, suivant à nouveau le même chemin, avançant toujours un peu plus loin.
Je disais que le choix seul d’un sujet d’histoire pouvait être considéré comme l’indice d’une sensibilité entière. […] Il y a des sujets sur « lesquels je perds patience, et, quand on débine devant moi un ami, mon sang de sauvage revient. […] On ne choisit pas ses sujets, ils s’imposent. […] Taine a d’abord choisi comme sujet particulier de ses études le domaine de la production littéraire et artistique. […] Taine n’échappera pas plus, au sujet de son volume d’aujourd’hui qu’au sujet des autres, au reproche d’avoir fait œuvre de réactionnaire, ainsi que s’exprime la langue du jour.
Mouvements sans mobiles, sensations sans sujets, reliés par un réseau de formules, dessin sans fond, tracé de lignes idéales. […] Là, il est vrai, gît la difficulté, les choses morales n’étant point sujettes à précision comme les physiques. […] En décembre dernier, l’Académie dépouillait trente-sept mémoires dont il était le sujet. […] Sujet et objet sont aussi passants l’un que l’autre. […] Voir à ce sujet la remarquable étude de M.
Il n’aurait écrit que cela qu’on l’adorerait pour la simplicité des sujets, pour la perfection des vers, pour l’ineffable mélancolie des sentiments. […] « Si Pollion, comme on le croit, avait conseillé à Virgile d’écrire les poésies bucoliques, qu’il mit trois ans à composer et à corriger, ce fut Mécène qui lui proposa le sujet si romain, si patriotique et tout pacifique des Géorgiques, auquel il consacra sept années. […] « C’est ce sérieux, ce tour de réflexion noble et tendre, ce principe d’élévation dans la douceur et jusque dans les faiblesses, qui est le fond de la nature de Virgile, et qu’on ne doit jamais perdre de vue à son sujet. » XVI La reconnaissance pour Auguste, à qui il doit la restitution de son petit bien aux bords du Mincio, s’exprime bientôt après en vers magnifiques dans le commencement du livre III de son second ouvrage, les Géorgiques. […] Cela n’a qu’un défaut : l’homme y manque ; l’homme est le plus grand sujet d’intérêt de toute langue.
On y trouve le pathétique dans les situations, la puissance de conception dans les caractères, la beauté idéale dans les sentiments, l’énergie ou la grâce dans le langage qu’il faut admirer partout dans Shakespeare ; en d’autres termes, l’identité du même génie, dans des sujets différents. […] Quant à l’idée même, quant à la racine même du sujet, si Shakespeare l’a prise aux mains secondaires qui l’avaient, avant lui, exploitée, Balzac l’a prise à Shakespeare, ce qui était un peu moins facile, s’il l’a prise pourtant, s’il ne s’est pas plutôt rencontré avec Shakespeare, dans ce sujet humain, fécond et éternel comme la famille et l’humanité. […] Il cite Monstrelet et Chastellain, et oppose énergiquement au Roi anglais « flegmatique, — dit-il, — rigide, altier et antipathique », cette ravissante fantaisie de Shakespeare, qui tire, comme on tire un instrument merveilleux d’un étui tombé dans la fange, une perfection de roi du fond du plus mauvais sujet d’Angleterre.
Nous le croyons, a condition toutefois qu’il soit entendu que ce dimorphisme ne sépare pas les hommes en deux catégories irréductibles, les uns naissant chefs et les autres sujets. […] La vérité est que le dimorphisme fait le plus souvent de chacun de nous, en même temps, un chef qui a l’instinct de commander et un sujet qui est prêt à obéir, encore que la seconde tendance l’emporte au point d’être seule apparente chez la plupart des hommes. […] Le citoyen ainsi défini est à la fois « législateur et sujet », pour parler comme Kant. […] Elle prend son point d’appui dans le témoignage humain, toujours sujet à caution.
Ces développements, en effet, qui aujourd’hui et de si loin nous semblent des hors-d’œuvre et des digressions dans les odes de Pindare, étaient précisément ce qui, à l’origine, et dans le temps où les souvenirs étaient vivants, formait l’à-propos le plus heureux de ses sujets et qui en devenait l’enrichissement le plus fertile : c’était le contraire du lieu commun vague, de ce qui domine trop fréquemment dans notre ode classique. […] [NdA] On peut voir ce que j’en ai dit déjà dans le Tableau de la poésie française au xvie siècle (édit. de 1843), et aussi dans l’article Bertaut (même volume, p. 366) ; j’y discute un point essentiel qui avait été contesté. — Enfin j’ai depuis reparlé de Malherbe plus à fond encore, et j’ai repris tout ce sujet avec un entier développement dans un article de la Revue européenne du 16 mars 1859.
Un des orateurs qui ont célébré Madame à l’époque de sa mort, son aumônier (l’abbé de Saint-Géry de Magnas), a dit à ce sujet : Demandée en mariage pour Monsieur par Louis XIV, la condition principale fut qu’elle embrasserait la religion catholique. […] Elle tombe à ce sujet dans tout ce que peuvent imaginer aux jours de folie les plus grossières crédulités populaires : elle voit en Mme de Maintenon, même après la mort de Louis XIV et depuis qu’elle est ensevelie à Saint-Cyr, tantôt une accapareuse de blé, tantôt une empoisonneuse, experte dans l’art des Brinvilliers, une Gorgone, une incendiaire qui fait mettre le feu au château de Lunéville.
Le conseil habituel du père Lefebvre à son jeune ami, c’est de profiter de son heureuse flexibilité qui tend à se porter sur toutes sortes de genres et de sujets, mais de ne s’y point livrer trop rapidement, d’attendre avant de publier : « L’âge est le meilleur des Aristarques. » Ses scrupules de traducteur, dans le travail qu’il avait entrepris sur la Bible, fatiguaient et consumaient le père Lefebvre : « Ce métier de traducteur dont je me suis occupé toute ma vie, disait-il, me paraît toujours plus difficile à mesure que j’avance, soit que l’âge me glace le sang, soit que mon goût s’épure à force d’approfondir ; une page de traduction m’épuise pour huit jours. » Et ailleurs : Je suis revenu de la campagne à la ville, mais j’étais si essoufflé qu’il m’a fallu un grand mois pour reprendre haleine. […] Daru, dans une longue lettre motivée qu’il adressa à l’auteur de L’Année littéraire, et qui, je crois, n’a pas été publiée, conteste avec politesse la prompte conclusion du critique ; il insiste sur un point, c’est que, pour traduire fidèlement, il ne suffit pas de bien rendre le sens de l’original, mais qu’il faut encore s’appliquer à modeler la forme de l’expression : « Pour ne pas sortir de notre sujet, dit-il, un traducteur de Cicéron qui aurait un style sautillant serait-il un traducteur fidèle ?
Quoi qu’il en soit, après la guerre de Sept Ans, une des premières choses qu’il fit dans sa retraite fut de lire Bayle, et Frédéric lui écrivait à ce sujet (22 avril 1764) : Je ne vous plains point d’être en compagnie avec Bayle ; c’est de tous les hommes qui ont vécu celui qui savait tirer le plus grand parti de la dialectique et du raisonnement. […] Persuadé de l’amitié que vous avez pour moi, je vous ai ouvert mon cœur sur ce sujet, qui a été longtemps l’objet de mes réflexions.
Dans le temps qu’il méditait son Émile, il lui demandait de vouloir bien lui mettre par écrit ses idées et le résultat de son expérience maternelle : À propos d’éducation, lui disait-il (janvier 1759), j’aurais quelques idées sur ce sujet que je serais bien tenté de jeter sur le papier si j’avais un peu d’aide ; mais il faudrait avoir là-dessus les observations qui me manquent68. […] Dans le Tacite traduit par d’Alembert, elle goûtait surtout les sentences. « S’il y a quelques maximes dignes de moi, envoyez-les, écrivait-elle à M. de Meilhan ; j’aime le genre, quoique très avili par la quantité d’ignares qui s’en mêlent. » Les ouvrages de ce dernier lui plaisent par le fond des sujets autant que par le tour.
Mon imagination est éteinte, et il faut de l’imagination, c’est-à-dire un certain degré d’activité et de vivacité dans les idées, pour traiter un sujet quelconque, fût-il le plus abstrait possible… Je suis toujours à l’essai de mes forces ; je n’y compte pas, je commence et recommence sans fin. […] Mais ces subtilités sont celles d’une nature élevée, délicate ; ces tourments sont d’une noble espèce, et l’humanité a de tout temps estimé ceux qui y furent sujets et qui se sont montrés capables de ces belles croix.
On avait passé, ce semble, par toutes les phases d’opinions à son sujet, on avait fait le tour : après avoir écouté les témoins directs, les contemporains les plus émus, les plus intéressés et les plus contraires, on avait vu venir avec plaisir les historiens indépendants, ayant encore la tradition, mais sachant aussi s’en détacher et envisager les hommes et les choses du point de vue de la postérité. […] Cette Notice est bien faite et d’un homme qui possède son sujet ; le Mémoire de Garat est spirituel, mais spécial et par trop rétrospectif pour nous intéresser beaucoup. — Je ne fais qu’indiquer les deux volumes de Mémoires publiés par M.
Son arrivée fut un événement ; la Cour et la ville la fêtèrent à l’envi ; elle était la lionne du moment, le sujet de conversation à la mode ; elle faisait concurrence au célèbre Wilkes dont le procès se jugeait dans le même temps. […] La délicatesse et l’esprit qui brillent dans ce morceau sont bien dignes du sujet qu’il traite ; voici comment il s’exprime : « Je dédie cet ouvrage à la personne à qui je dois le bien le plus précieux de la vie pour qui sait en jouir.
Il était naturel qu’on l’informât du fait important qui venait de se passer au sujet du Château-Trompette. […] Mais la suite et la fin sont un peu moins belles, quoique je ne voie pas que personne, en ce temps-là, lui en ait fait un sujet formel de reproche.
Les sujets lui manquent, l’occasion est absente. […] Les événements du premier Empire ne se réfléchissent guère dans cette Correspondance que par le côté ecclésiastique, par la lutte contre l’Université au sujet du petit séminaire de Saint-Malo, et par la participation morale que prend La Mennais aux affaires générales de l’Église.
C’est la loi commune, et la femme célèbre y est doublement sujette. […] Je crois que l’ouvrage est beaucoup trop étendu pour la valeur du sujet, qui est frivole.
Alfred T… (Tattet), très-décousue, mais étincelante, un grand drame sérieux en cinq actes, intitulé la Coupe et les Lèvres, une charmante petite comédie en deux actes, A quoi rêvent les Jeunes Filles, et enfin un soi-disant conte oriental, Namouna, dont le sujet n’est qu’un prétexte de divagation sinueuse, et dans lequel se trouvent, après vingt folles échappées, les deux cents plus beaux vers qu’ait jamais écrits M. de Musset, toute sa poésie en résumé et tout son amour. — Le personnage principal de la Coupe et les Lèvres, Charles Frank, n’est pas d’une autre famille que Manfred, Conrad, le Giaour, quoiqu’il nous offre une individualité bien retrempée, et que sa médaille soit sortie d’un seul jet. […] Mérimée, dans le choix de ses sujets, se prend-il de préférence à des époques où les particularités ne sont pas trop commandées par un ordre dominant, ou à des races qui sont demeurées dans leur sauvagerie primitive.
Il ne me surprend pas que Christine ait quitté le trône pour vivre paisiblement occupée des sciences et des arts qu’elle aimait… Pourtant, si j’étais reine, je sacrifierais mes goûts au devoir de rendre mes sujets heureux… Oui, mais quel sacrifice ! […] Dans ces visites d’importance, on cause de tout : l’abbé Raynal, Rousseau, Voltaire, la Suisse, le gouvernement, les Grecs et les Romains, on effleure tour à tour ces graves sujets.
Son rôle eût été, si ses vers avaient su se rassembler et se publier alors, de reproduire avec un art achevé, et même superstitieux, de jolis ou grotesques sujets du Moyen-Age finissant, de nous rendre quelques-uns de ces joyaux, j’imagine, comme les Suisses en trouvèrent à Morat dans le butin de Charles le Téméraire165. […] Si enfin l’on y joint le charmant tableau de l’Euboïque de Dion Chrysostome et l’arrivée du naufragé dans la cabane du chasseur, on aura au complet tous les sujets de comparaison.
De province en province, on les suit à la trace : quatre mois plus tard, aux environs d’Étampes, quinze brigands forcent trois fermes avant la nuit, et les fermiers, menacés d’incendie, sont obligés de donner, l’un trois cents francs, l’autre cent cinquante, probablement tout l’argent qu’ils ont en coffre774. « Voleurs, galériens, mauvais sujets de toute espèce », ce sont eux qui, dans les insurrections, feront l’avant-garde, « et pousseront le paysan aux dernières violences775 ». […] Beugnot, I, 142. « Pas un seul des habitants de la baronnie de Choiseul ne se mêla à ces bandes, composées des patriotes de Montigny, de contrebandiers ou de mauvais sujets des environs. » — V. sur les braconniers du temps, Les deux amis de Bourbonne, par Diderot.
D’où ces deux effets, qu’il y a encore des œuvres littéraires dont les sujets ne sont pas mondains, et des écrivains provinciaux, qui vivent loin de la cour et de Paris. […] Et dans tout sujet les modernes sont en présence d’une masse de documents, qui rejette les esprits littéraires vers les genres où l’invention est plus libre, vers l’observation morale ou vers l’analyse dramatique.
Il fallait laisser ce sujet à Gaboriau, qui se serait peu étendu sur la psychologie du nouvel Hamlet et se fût rattrapé sur la partie mélodramatique et judiciaire. […] Bourget s’est étudié à rendre Claudius le moins odieux qu’il se pouvait et, d’autre part, à accumuler autour d’Hamlet toutes les circonstances propres à le paralyser et à ne lui rendre l’action possible que par un miracle d’énergie… Pour toutes ces raisons, André Cornélis ne m’intéresse guère que comme une belle composition de « psychologie appliquée » sur un sujet donné.
La Philosophie étudie les conditions de l’être ; elle scrute sans répit le rapport du sujet à l’objet et tâche à trouver la raison de ce rapport, le générateur et la commune mesure de ses deux termes. […] Quelques conversations avec le compositeur Erasme Raway ont fait beaucoup pour éclaircir mes idées à ce sujet ; cette conclusion nous ayant paru certaine à tous deux à la suite d’une causerie, il me pardonnera de le citer ici.
Ils conviennent que le sujet est malade, mais, divergeant sur le diagnostic, préconisent des remèdes divers. […] Or, il y a des sujets qui, littérairement, gagnent à être traités dans la forme du dialogue : les philosophes le savent comme les chroniqueurs (cf.
Ils conviennent que le sujet est malade, mais, divergeant sur le diagnostic, préconisent des remèdes divers. […] Or, il y a des sujets qui, littérairement, gagnent à être traités dans la forme du dialogue : les philosophes le savent comme les chroniqueurs (cf.
Dans ce sujet purement scientifique, qui est hors de notre domaine, la conclusion nous importe ; je la traduis : « Si cette hypothèse rend compréhensible la genèse du système solaire et des autres systèmes sans nombre qui lui ressemblent, le dernier mystère reste aussi impénétrable. […] Ce serait sortir de notre sujet que de suivre M.
Il se forme à leur sujet comme une légende qui ne meurt plus. […] Ravenel, et en me souvenant du drame intéressant qu’on applaudit encore, il me sera donc permis de m’arrêter un instant sur ce sujet d’Adrienne Le Couvreur comme pour un à-propos.
Dans cette intelligente et patriotique province du Dauphiné, la jeunesse sérieuse de Barnave trouvait des sujets d’inspiration et d’exercice ; sa vie politique commença avant l’âge. […] Je dois à la bienveillance de M. le marquis de Jaucourt, ancien ministre d’État, lequel a beaucoup connu Barnave, quelques explications qui répondent à la question que je me suis posée au sujet des rapports du célèbre orateur avec la Reine.
D’un seul mot : Voilà qui est bien, elle arrête à point les conversations qui s’égarent sur des sujets hasardeux et les esprits qui s’échauffent : ils la craignent, et vont faire leur sabbat ailleurs. […] J’ai déjà cité Franklin à son sujet.
L’éloge d’Amyot a été proposé par l’Académie française pour sujet du prix dit d’éloquence qu’elle a décerné en 1849 ; M. […] Il la mérite, nous dit Montaigne, excellent juge, pour la « naïveté et pureté du langage en quoi il surpasse tous les autres », pour la « constance d’un si long travail », pour la « profondeur de son savoir », ayant pu développer si heureusement un « auteur si épineux et ferré » que Plutarque (car il n’est pas besoin de savoir le grec pour sentir qu’on est porté avec Amyot dans un courant de sens continu, et que, sauf tel ou tel point de détail, il est maître de son sujet et dans l’esprit de l’ensemble).
Jeune, il méditait sur ce sujet un grand poème, dont on n’a que des fragments. […] Le Brun, qui avait dans le talent des côtés grandioses, et de qui l’instinct lyrique cherchait partout autour de lui des sujets, saisit avidement celui qui lui permettait d’évoquer l’Ombre de Corneille, et de la mettre en face de Voltaire.
Il profite d’un moment de mieux pour faire ce que tout bon serviteur et fidèle sujet faisait alors : de même qu’il s’arrange pour se réconcilier avec Dieu, Gourville veut voir une dernière fois le roi ; il se fait conduire sur son passage à Versailles, reçoit de lui un dernier mot d’attention et de bonté, et, ce devoir accompli, il rentre dans sa chambre pour n’en plus sortir. […] On conçoit au reste très bien qu’un ministre fît toujours entrer Gourville ; car avec lui on faisait entrer un esprit à idées et à expédients : il était bon à entendre sur n’importe quel sujet, qu’il s’agît de la marque d’or et d’argent, ou de la conversion des protestants.
Marmont n’est pas seulement un homme de guerre, c’est un homme d’esprit qui juge, qui a des aperçus supérieurs, et qui, en toute matière, pénètre à la philosophie et à la moralité de son sujet. […] En plus d’une occasion, notamment à Rosnay (le 2 février) il eut à décider l’affaire de sa personne et à se jeter au fort du péril, comme il avait fait dix-huit ans auparavant à Lodi : Il y a un grand charme, remarque-t-il à ce sujet, et une grande puissance à obtenir un succès personnel, à sentir au fond de la conscience que le poids de sa personne, et pour ainsi dire de son bras, a fait pencher la balance et procuré la victoire.
Il nous fait voir l’insolence qui, à cette mort d’un favori, n’a fait que changer de sujet. […] Je n’ai fait que répandre en quelque sorte mon sujet : c’est avec plus de précision que je devrai bientôt y revenir.
Elle consultait à ce sujet, Rousseau, Grimm, tous ses amis ; mais l’exemple de cette vertu et de cette honnêteté qu’on leur prêchait, le leur donnait-on ? […] Rousseau, pour se dégager de toute reconnaissance envers Mme d’Épinay, affecte de la soupçonner de je ne sais quel procédé atroce et bas, de je ne sais quelle lettre anonyme qu’on a adressée à Saint-Lambert à son sujet, et il en prend occasion de lui écrire à elle une lettre injurieuse ; il y a de quoi se perdre dans ce labyrinthe de tracasseries et de noirceurs : Le mal est fait, dit Grimm ; vous l’avez voulu, ma pauvre amie, quoique je vous aie toujours dit que vous en auriez du chagrin… Il est certain que cela finira par quelque diable d’aventure qu’on ne peut prévoir ; je trouve que c’est déjà un très grand mal que vous soyez exposée à recevoir des lettres insultantes.
Nous disons acheta ou fit bâtir une maison, car il l’acheta selon Whiterill, et la fit bâtir selon Forbes, et à ce sujet Forbes querelle Whiterill ; ces chicanes d’érudits sur des riens ne valent pas la peine d’être approfondies, surtout quand on voit le père Hardouin, par exemple, bouleverser tout un passage de Pline en remplaçant nos pridem par non pridem. […] Clifford, son favori, qui n’entrait jamais dans la salle du parlement sans cracher, disait : Il vaut mieux pour mon maître être vice-roi sous un grand monarque comme Louis XIV qu’esclave de cinq cents sujets anglais insolents.
La bâtardise, qui est le sujet de ce terrible Mémoire, prenait à la gorge tout ce qu’il y avait de principes, de moralité, de sentiments et d’idées dans l’âme et dans l’esprit de Saint-Simon, et voilà ce qui a fait pousser à cet homme de monarchie la longue et douloureuse clameur qu’il pousse le long de cet admirable Mémoire, aussi puissamment, aussi désespérément que l’agonie du cor de Roland, à Roncevaux ! […] C’est comme un morceau de Michel-Ange qu’on eût retrouvé… On ne comprend pas très bien peut-être le sujet de cette statue, mais ce qui n’est pas une énigme, c’est la beauté même du chef-d’œuvre, la beauté qui se comprend bien toujours.
J’ai lu de lui une analyse de la thèse de Pinès sur la « littérature judéo-allemande », analyse écourtée, bien sèche, qui fait regretter un travail plus considérable « trop subjectif, trop personnel », nous dit-on, qu’il avait consacré au même sujet. […] Sur le même sujet une lettre signée d’un nom important dans la société parisienne : Je ne voudrais pas vous laisser croire que les consciences des Israélites morts pour la France avec amour « sont vidées de leur tradition religieuse ».
À des degrés inférieurs, il est encore d’honorables places à saisir ; et, quoique le talent se laisse peu conseiller à l’avance, quoiqu’il appartienne à lui seul, dans ce fonds tant de fois remué, mais non pas épuisé, de l’observation naturelle et sociale, de découvrir de nouvelles formes et des aspects imprévus, qu’on nous permette d’exprimer ce seul vœu : c’est qu’il revienne enfin et qu’il s’attache désormais à étudier une nature humaine véritable, une nature saine et non corrompue, non raffinée ou viciée à plaisir, une nature ouverte aux vraies passions, aux vraies douleurs, sujette aux ridicules sincères, malade, quand elle l’est, des maladies générales, et naturelles encore, que tous comprennent, que tous reconnaissent et doivent éviter.
Tous les personnages qu’il emploie sont historiques ; c’était une loi, une nécessité, et même on pourrait croire un bonheur de son sujet.
Ils sont certainement pleins de chaleur et de lumière, et tout à fait inspirés du sujet qui faisait alors la préoccupation des plus grands poètes et artistes : la guerre de l’indépendance grecque.
L’occasion d’entendre sur ce sujet l’opinion de nos poètes est rare ; pour ceux que leur réputation a portés jusqu’ici à l’Académie, ç’a été presque toujours une affaire de tactique et de bon ton de ne pas se prononcer : leur discours de réception a ressemblé souvent à un discours du trône, vague et insignifiant à dessein.
En ce sens et dans la sphère politique, il est vrai de dire que notre époque doit reprendre et développer le mouvement de 89 : et cela est d’autant plus vrai qu’elle sera moins sujette aux mêmes crises passionnées, aux mêmes événements impétueux.
On s’étonnera, à la fin, de cette persévérance à ternir une belle réputation, dont les titres, incontestés jusqu’ici, sont l’élévation du sentiment, le culte fervent de l’art, une haute probité critique, une pureté de goût littéraire que les ménagements d’une bienveillance instinctive ne peuvent altérer, et surtout ce désintéressement, cette indépendance qui s’effarouchent, à tort selon nous, des distinctions les plus méritées* [* Voir à ce sujet, dans Souvenirs et Indiscrétions, pages 198 et 203, ce qui se rapporte à cette année même et aux années suivantes dans une Note confidentielle de M.
Quand les parents aiment assez profondément leurs enfants pour vivre en eux, pour faire de leur avenir leur unique espérance, pour regarder leur propre vie comme finie, et prendre pour les intérêts de leurs enfants des affections personnelles, ce que je vais dire n’existe point ; mais lorsque les parents restent dans eux-mêmes, les enfants sont à leurs yeux des successeurs, presque des rivaux, des sujets devenus indépendants, des amis, dont on ne compte que ce qu’ils ne font pas, des obligés à qui on néglige de plaire, en se fiant sur leur reconnaissance, des associés d’eux à soi, plutôt que de soi à eux ; c’est une sorte d’union dans laquelle les parents, donnant une latitude infinie à l’idée de leurs droits, veulent que vous leur teniez compte de ce vague de puissance, dont ils n’usent pas après se l’être supposé ; enfin, la plupart ont le tort habituel de se fonder toujours sur le seul obstacle qui puisse exister à l’excès de tendresse qu’on aurait pour eux, leur autorité ; et de ne pas sentir, au contraire, que dans cette relation, comme dans toutes celles où il existe d’un côté une supériorité quelconque, c’est pour celui à qui l’avantage appartient, que la dépendance du sentiment est la plus nécessaire et la plus aimable.
J’étais devant mon sujet comme devant la métamorphose d’un insecte.
La seule passion campagnarde étant, comme on sait, l’amour de la terre, vous prévoyez le sujet.
Enfin, quand je saurais (et je le sais peut-être) ce que je pense sur les sujets les plus importants, j’aurais encore la crainte de ne pas m’y rencontrer pleinement avec vous tous et, d’aventure, de déplaire à une partie de mes hôtes, ce qui serait mal.
Est-ce que, malgré son début et son sujet, Là-bas n’est pas aussi naturaliste que ses romans aînés ?
N’a-t-il pas dit lui-même : « Le Pauvre Monde est sujet à l’Erreur » ?
C’étaient ses pieds, sujets aux attaques de goutte, qu’elle avait ainsi baptisés.
Mais les ouvriers commettent souvent une faute vraiment impardonnable : c’est d’abandonner le genre où ils pourraient exceller pour traiter des sujets où ils ne sont pas compétents et qui exigent une tout autre culture que celle des petits livres d’école.
Il n’entre pas dans mon sujet d’examiner si le fond de cette comédie est moral.
Histoire, Morale, Métaphysique, Eloquence, Poésie, Mathématiques, Histoire Naturelle, tout a été du ressort de son esprit pénétrant & actif, & dans les différentes matieres qu’il a traitées il ne s’est jamais montré au dessous de son sujet.
Combien je sens qu’ils s’appliqueront à s’emparer de nos pensées, et à prendre enfin cette riche aptitude qui nous porte à être extasiés, perpétuellement, ici et là, au sujet d’une coquille marine, d’une belle demoiselle dénouant sa ceinture, ou bien d’un rouge grain de grenade.
Mais le continuateur, aussi bien que l’auteur du poème, sortent très-souvent de leur sujet.
Il démêla toute la noblesse d’un sujet dégradé par l’exécution.
Il falloit que l’élévation de leur discours répondît à la dignité du sujet : aussi leur éloquence est-elle véhémente & passionnée.
Que dira plus tard la science à ce sujet ?
Un homme sans genie tombe bientôt dans la froideur qui naît des figures qui manquent de justesse, et qui ne peignent point nettement leur objet, ou dans le ridicule qui naît des figures lesquelles ne sont point convenables au sujet.
Mon sujet ne veut pas que je parle plus au long de la difference qui se rencontre entre le génie des hommes, et même entre le génie des siecles et des nations.
Que le lecteur se souvienne enfin de ce qu’il a lû, comme de ce qu’il a entendu dire à des témoins oculaires, sur le sujet dont il s’agit ici.
(Voir à ce sujet leurs contes sur les avares).
Pélissier nous excusera de préférer l’opinion de ces trois auteurs, pour ne citer que ceux-là, et d’avoir écrit un ouvrage dont ils nous indiquaient si clairement l’utilité, le sujet et même le titre, sans qu’ils crussent pour cela se « rabaisser » ni rabaisser n’importe qui.
Qu’il nous menace, tant qu’il voudra, maintenant, de sa critique contre les premiers temps du Christianisme, il ne trouvera jamais de sujet d’un scandale supérieur à la Vie de Jésus qu’il nous a donnée.
Le plan en était tracé par le sujet lui-même.
Dans les monarchies, les sujets sont obligés de s’occuper exclusivement de leurs intérêts particuliers, en laissant au prince le soin de l’intérêt public.
J’ai vu naître moi-même cette fantaisie royaliste, et non cette politique sérieuse, dans le cabinet d’un ministre des affaires étrangères des Bourbons que je ne nommerai pas ; mais je dois attester que cette fantaisie diplomatique, que les historiens de cette époque prennent aujourd’hui au sérieux, n’alla jamais plus loin que la porte de ce cabinet, et qu’elle ne fut jamais qu’un sujet de conversation entre des diplomates français étourdis et impatients des tracasseries de l’Autriche contre nous, forfanterie de cabinets, politique désespérée qu’on jette au vent comme une menace, mais qui ne retombe que sur ceux qui ont rêvé l’absurde ou imaginé l’impossible. […] Sont-ils de réunir quatre cents millions de sujets sous un seul sceptre ? […] XV L’empire ottoman n’est donc pas, comme on vous le dit, une démolition prochaine qui donnera de l’air à l’Europe, de la place aux rivalités de l’Europe, de la paix aux intérêts rivaux des puissances, des progrès aux civilisations chrétiennes : l’empire ottoman ne serait que le sujet d’une guerre aussi vaste, aussi prolongée que les ambitions de l’Europe ; ou bien ce ne serait qu’un vide immense dans lequel deux civilisations, la civilisation européenne et la civilisation orientale, s’engloutiraient à la fois.
Suite XLVII Les citations de la poésie allemande révèlent sa prédilection pour les sujets graves, tendres ou pieux, les seuls véritablement poétiques, parce qu’ils touchent à l’infini par la pensée, par le sentiment ou par la religion, cet infini du cœur. […] XLIX Mais le génie de madame de Staël s’élève encore avec le sujet dans le troisième volume de l’Allemagne, qui traite de la philosophie, de la conscience, de la liberté, de la politique. […] Et si, comme personne ne le nie, la plupart des faits transmis, les sens sont sujets à l’erreur, qu’est-ce qu’un être normal qui n’agit que lorsqu’il est excité par des objets extérieurs et par des objets même dont les apparences sont souvent fausses ?
Au théâtre, les Espagnols nous donnèrent des sujets, dispensant nos poètes du labeur de l’invention. […] Comme ils écrivent pour le monde, pour les femmes, leur public, qui méprise la science des collèges et n’est pas plié à la superstition de l’antiquité, leur inspire une doctrine, qui se trouve être essentiellement excellente : ils prennent des sujets chrétiens, donc modernes, Childebrand, Clovis, saint Louis, Jeanne d’Arc : le plus ancien est pris aux contins de l’antiquité romaine et des temps chrétiens, l’Alaric de Scudéry. […] L’essence du burlesque, c’est le manque de convenance : faire parler les dieux et les héros comme on parle aux faubourgs, aux halles, et mettre tout le détail de la forme en désaccord constant avec la nature du sujet.
Il a perdu, dans le naufrage de la monarchie, son costume, ses ordres, ses privilèges, le plus souvent sa fortune ; il est, comme le dernier paysan de la seigneurie qu’il n’a plus, le très humble sujet du code à cinq tranches. […] J’expose à l’avance toutes les difficultés scabreuses du sujet choisi par MM. […] » M. de Balzac, dans sa Torpille, a étudié, lui aussi, cet effrayant phénomène de la nostalgie du vice sur un sujet naïf comme un animal.
S’il est vrai que le théâtre soit un grossissement et une simplification de la vie, la comédie pourra nous fournir, sur ce point particulier de notre sujet, plus d’instruction que la vie réelle. […] Mais il doit être d’une application facile, car on constate que les professionnels de l’esprit, dès qu’ils entendent prononcer une phrase, cherchent si l’on n’obtiendrait pas encore un sens en la renversant, par exemple en mettant le sujet à la place du régime et le régime à la place du sujet.
Mais il n’est presque aucun de ses écrits qui n’ait, en dehors du sujet, une valeur littéraire. […] Ce qu’il fut, c’est le sujet même d’un livre récent, Nature et sciences naturelles, par M. […] Tel est, résumé par un exemple, le sujet du livre de M. […] C’est le sujet d’un premier chapitre où il accumule d’intéressantes citations. […] Sujet vierge. — Desfontaines.
Le sujet, ou l’un des sujets, n’apparaît que pour être aussitôt abandonné. […] Paul Margueritte, ne sont que deux « cas » d’un même problème, et ce n’est que le même sujet présenté sous d’autres aspects. […] Lui-même d’ailleurs ne se fait à ce sujet aucune illusion. […] Lavedan a traité le sujet qu’il s’était choisi. […] Stendhal, Promenades dans Rome, I, 209. — Voyez sur ce sujet l’étude de M.
Et tout près de là, mon Dieu, je me rappelle, il y a bien longtemps, s’ouvrait la porte d’une allée, d’une allée, qui était tout le magasin du marchand anonyme de dessins et de gravures, où j’ai manqué, faute d’argent, toute une série de grandes sanguines de Fragonard, à huit francs pièce, représentant des danseuses du plus beau faire, et bien certainement, dessinées d’après des sujets de l’Académie royale de musique — sanguines, que je n’ai jamais vues repasser dans une vente. […] Une curieuse remarque à son sujet. […] À ce sujet, Daudet conte, qu’il était en sixième à neuf ans, et si petit, si petit, qu’il portait encore un pantalon fendu, et se tenait toujours le derrière contre les murs, afin que les grands ne lui tirassent pas dehors son pan de chemise, mais tout petit qu’il était, il se trouvait toujours dans les trois ou quatre premiers. […] Eh bien, ce serait une société dans deux maringotes, s’arrêtant, chaque soir, dans un coin de nature… et là, une causerie sur les plus grands sujets… cela me permettrait d’éjaculer un tas de choses, que j’ai en moi, et que je ne serais pas fâché de voir sortir… Tenez, jeudi, je me suis laissé aller à émettre devant des jeunes, deux ou trois idées, qu’il serait vraiment dommage de laisser perdre. […] À ce sujet, elle raconte, que jouant avec je ne sais plus qui, elle s’étonnait d’avoir les bras tout bleus, et qu’elle avait reconnu, que ça venait d’un petit coup de doigts, qu’il lui donnait à un certain instant.
Il rappelle à ce sujet, qu’un soir, étant entré voir la représentation de L’Assommoir, vers la dixième, Dailly grisé par son succès, chargeait son rôle d’une façon odieuse, ajoutait des mots au texte, si bien qu’il avait été au moment de faire dresser par huissier un procès-verbal de ses ajoutés, de ses enrichissements du rôle, et de les lui interdire au bas d’une assignation. […] À ce sujet, il me conte cette curieuse anecdote. […] Et le pansant et le soignant comme un soldat blessé, il le sauvait, et le bulletin de la santé du cheval devenait un sujet de conversation pendant toute la campagne, et même lors de l’entrevue de Villafranca. […] Tout en peignant, sa parole originale saute d’un sujet à un autre. […] L’enfant tendre, à l’intelligence paresseuse, que j’ai peint sous le nom de Pierre-Charles, était mort d’une méningite, avant le départ de sa mère pour l’Italie, et sur ce pauvre et intéressant enfant, présentant un sujet neuf, sous la plume d’un romancier, j’ai fait peser le brisement de cœur et les souffrances morales de son frère cadet, pendant la folie religieuse de sa mère.
Les dieux ne sont pas dérobés aux passions humaines ; mais, au contraire, ils sont sujets à toutes ; cependant, comme ils en ont la plénitude, ils en ont aussi la possession et la beauté. […] C’est même, je crois, le livre de lui le plus à l’écart du reste du monde, le plus concentré sur un seul sujet, dans une intimité déchirante. […] Henri Mann était prédestiné pour écrire roman révolutionnaire, Le Sujet, terminé en 1914, paru en 1918 seulement, où l’ère wilhelminiennebn de l’Allemagne est portraiturée avec un esprit digne de Daumier. […] Le sujet de Prikaz est la révolution russe. […] Le Sujet (Der Untertan), écrit en 1914, paraît en 1918.
Alfred Nettement, c’est le choix même, non pas du sujet de son livre, mais des limites dans lesquelles il a la prétention de se maintenir. […] Non, ce n’est pas là notre sujet de tristesse et de gronderie. […] Beau sujet d’élégies et de drames vraiment ! […] Le sujet, qui était vaste et le plus beau qu’un historien pût choisir, avait été singulièrement négligé par les historiens. […] Il y a quelque chose de l’Aristippe antique dans ce dévouement d’un sujet à son souverain ; M.
Lorsque je choisis pour sujet de ce cours Jean-Jacques Rousseau, ce ne fut point d’abord dans une pensée d’extrême bienveillance pour le citoyen de Genève. […] Il lui écrit à ce sujet : Ces cinq enfants ont été mis aux Enfants-Trouvés avec si peu de précautions pour les reconnaître un jour, que je n’ai pas même gardé la date de leur naissance. […] Le sujet est encore dans le goût de Marivaux. […] Les études sur ce sujet sont abondantes. […] Le peuple fait la loi en tant que souverain. — Le peuple obéit à la loi en tant que sujet. — Le peuple applique la loi en tant que prince ou magistrat, en nommant, pour l’appliquer, non pas des « représentants », mais des « commissaires ».
Son âme était trop pleine, il n’avait pas besoin d’aller bien loin chercher des sujets. […] Il ne s’agit plus, suivant l’ancienne mode oratoire, d’enfermer un sujet dans un plan régulier, de le diviser en portions symétriques, de ranger les idées en files, comme les pions sur un damier. Cowper prend le premier sujet venu, celui que lady Austen lui a donné au hasard, un sofa, et il en parle pendant deux pages ; puis il va où son courant d’esprit le conduit, décrivant une soirée d’hiver, quantité d’intérieurs et de paysages, mêlant çà et là toutes sortes de réflexions morales, des récits, des dissertations, des jugements, des confidences, à la façon d’un homme qui pense tout haut devant le plus intime et le plus aimé de ses amis. […] Parlons en style nu, aussi semblable que possible à la prose, à la conversation ordinaire, même à la conversation rustique, et choisissons nos sujets tout près de nous, dans la vie humble. […] C’est le sentiment vrai, et non la dignité des gens, qui fait la beauté du sujet ; c’est le sentiment vrai et non la dignité des mots, qui fait la beauté de la poésie.
Dans ces entretiens, en effet, — et à cause de mon sujet même, — j’aurai bien plus l’occasion de recourir à l’intuition qu’à la logique. […] La qualité d’un ouvrage n’a aucun rapport avec le sujet traité par l’artiste, et elle ne vaut que par la somme de frissons, de sentiments et de vie que le poète a su y enfermer. […] De sorte qu’il a beau traiter les sujets les plus différents du monde, son ouvrage n’en est pas moins harmonieux et un, dans son intime conception première. […] Moréas et ses amis ne se proposaient simplement que de nous imposer un vocabulaire, un poncif verbal, un ensemble restreint de mythes et de sujets. […] Aussitôt que ce livre fut publié, je me suis étonné, pour ma part, d’entendre certains critiques se récrier. « Après Stendhal, après Michelet, disaient-ils, non sans acrimonie, était-il utile de revenir sur un pareil sujet !
Par rapport à l’homme, sujet pensant, le monde, tout ce qui est extérieur au moi, n’existe que selon l’idée qu’il s’en fait. […] Sarcey, à propos du lamentable Murger : « About lui donna un sujet de roman ; il n’en fit rien : c’était décidément un paresseux. » Il est très difficile de persuader à de certains vieillards — vieux ou jeunes — qu’il n’y a pas de sujets ; il n’y a, en littérature, qu’un sujet, celui qui écrit, et toute la littérature, c’est-à-dire toute la philosophie, peut surgir aussi bien à l’appel d’un chien écrasé qu’aux exclamations de Faust interpellant la Nature : « Où te saisir, ô Nature infinie ? […] L’architecture de Là-Bas est érigée sur un plan analogue, mais la liberté s’y trouve, non sans profit, restreinte par l’unité du sujet, qui est absolue sous ses faces multiples : ni le Christ de Grunewald, en son extrême violence mystique, son atterrante et consolante hideur, n’est une fugue hors des lignes, ni la démoniaque forêt de Tiffauges, ni la cruelle Messe noire, ni aucun des « morceaux » ne sont déplacés ou inharmoniques ; pourtant, avant la liberté du roman on les eût critiqués, pas en eux-mêmes, mais tels que non rigoureusement nécessaires à la marche du livre. […] Seul, l’ancien cadre peut encore servir ; il est quelquefois nécessaire, pour amorcer le public à des sujets très ardus, de simuler de vagues intrigues romanesques, que l’on dénoue selon son propre gré, quand on a dit tout ce que l’on voulait dire.
Les contemporains de Marivaux ont dit de lui à peu près tout ce qu’on en peut dire : si l’on prend la peine de recueillir ce qu’ont écrit à son sujet Voltaire, Grimm, Collé, Marmontel, La Harpe, et surtout d’Alembert dans une excellente notice, on a de quoi se former un jugement précis et d’une entière exactitude : et pourtant il vaut mieux, même au risque de quelque hasard, oublier un moment ces témoignages voisins et concordants, et se donner soi-même l’impression directe d’une lecture à travers Marivaux. […] Le soin infini que met Marianne à ne pas donner son adresse au jeune homme, à Valville, non point par scrupule, mais par vanité, de peur qu’on ne sache qu’elle n’est que chez une marchande ; puis la manière toute simple en apparence dont elle se décide enfin à la donner, c’est encore un de ces sujets où l’auteur s’exerce à plaisir et plus volontiers même que sur la passion.
Tout en décrivant mieux que personne la Cour et la partie du monde qui s’en rapprochait alors, et en y prenant presque exclusivement ses sujets d’observation, M. de Meilhan n’était pas homme à s’y renfermer : il avait lu et comparé, il sentait les anciens. […] Connaissant mieux votre nation et la Cour que lui, vous n’auriez jamais assemblé les notables, qui auraient pu être une bonne chose sous un autre gouvernement ; et c’est vous qui aviez dit au baron de Breteuil ce grand mot au sujet du premier club, que ce n’était pas une plante monarchique.
Hérault le briguerait, mais quel sujet ! […] Il est loin d’avoir fini, et sur ce sujet qui lui est cher il ne tarit pas.
Il était très bon connaisseur en telle matière, et savait à quoi l’on pouvait appliquer chacun, et aussi que chacun n’est pas toujours le même ; il a de curieuses paroles à ce sujet, et qui montrent qu’il y a un moraliste caché intérieur dans tous les chefs qui ont le don du commandement : Ce que je connais tous les jours dans la pratique des hommes, écrit-il à Chamillart, c’est que l’on ne les connaît point. […] Les réflexions que Villars adressait au ministre à ce sujet sont d’un grand sens : On les destina à servir d’exemple : mais la manière dont Maillé reçut la mort était bien plus propre à établir leur esprit de religion dans ces têtes déjà gâtées qu’à le détruire.
Le fond de ces volumes, et ce qui en fait le sujet principal, est donc l’histoire d’un régiment ; le général duc de Fezensac avait déjà fait avec succès pareille chose pour le sien. […] Je ne puis formuler d’opinion à ce sujet, n’ayant rien constaté par moi-même ; ce que je sais, c’est qu’en 1810 toute l’armée, et par armée j’entends la réunion de ceux qui combattent ; et non des fournisseurs et de tant d’autres, était restée pure et honnête.
Leur Histoire de Marie-Antoinette les a désignés à l’attention des lecteurs sérieux, qui aiment pourtant du nouveau dans des sujets connus. […] MM. de Goncourt n’ont pas poussé si loin leur étude, et, en effet, c’est à 89 que s’arrêtait naturellement leur sujet ; c’est la femme de l’ancien régime qu’ils ont tenu à nous montrer, à la fois dans son unité et dans toutes ses variétés sociales.
Si on parlait devant lui (je suppose) de quelqu’un qui avait de l’esprit sans doute, mais encore plus de prétention et d’affiche, beaucoup de faste et d’ébouriffure, si on risquait à son sujet le mot de sot, de sottise : « Ce n’est pas un sot, répliquait M. […] Et pressant le dilemme à leur sujet, le poussant à la dernière rigueur : « Sont-ils à l’abri de la confiscation, s’écriait-il ; la justice ne permet pas que d’autres en soient frappés.
On connaît le sujet par la fable de La Fontaine, l’Amour et la Folie, qui en est comme un simple et agréable sommaire, La Fontaine s’étant évidemment refusé à lutter avec un ouvrage presque accompli ; mais même quand il ne fait que passer, l’immortel bonhomme met à tout sa marque, et l’on sait le début ravissant : Tout est mystère dans l’Amour. […] On peut voir de lui une jolie pièce de vers à ce sujet dans le Bulletin du Bibliophile d’avril 1863.
Mme Champagneux, qui avait conçu pour lui une grande estime d’après la lecture de certaines pages traitant de sujets religieux et tout à fait étrangères à l’histoire de la Révolution, avait fait acte d’amitié en lui confiant le manuscrit maternel qui, depuis la première édition des Mémoires par Rose, était rentré entre ses mains et était demeuré caché à tous les yeux dans les archives intimes de la famille : « Grâce à cette intéressante communication, nous dit M. […] Mme Champagneux m’y avait autorisé, en se fiant à moi du soin d’expliquer et de présenter sous leur vrai jour, ou même de passer tout à fait sous silence certaines confidences des Mémoires, qu’elle m’avait d’ailleurs à peine indiquées, désirant ou ne trouvant pas mauvais que j’en eusse connaissance, mais évitant elle-même de s’y arrêter. » Il faut le savoir en effet, et c’est un sujet fort digne de réflexion : la fille de Mme Roland, cette Eudora si cultivée par sa mère et dont elle avait soigné l’éducation jusqu’à l’âge de onze ans avec un zèle éclairé et tendre, Eudora était devenue fort religieuse, — disons le mot, fort dévote avec les années.
Cette aventure, qui est devenue le sujet d’un livre de M. […] Guizot, le premier, a fait un mot à ce sujet : « Le maréchal de Villars n’a point sauvé la France à Denain, il a seulement sauvé l’honneur militaire de la France. » Rien que cela !
Il est bon et obligeant, mais, comme tous les hommes d’un grand talent littéraire, impossible à cultiver : il appartient à trop de monde, à tous les mondes. » Avec le seul Musset, il n’y avait jamais eu d’occasion, de rencontre, et partant de sympathie établie, pas le moindre petit fil tendu à travers l’air, et elle le supposait de loin plus avantageux certainement, plus plein de lui-même qu’il ne l’était, lui, l’indifférent passionné, éperdument livré au torrent de la vie ; elle avait à son sujet de la prévention, faute de l’avoir connu à une heure propice. […] Son embrassement m’a fait mal. » Si bonne, si affectueuse qu’elle fût et sujette aisément aux illusions, Mme Valmore n’était pas dupe.
Du Bellay a déjà, à ce sujet, la théorie que nous retrouverons chez les meilleurs et les plus délicats des classiques jusqu’à M. […] C’est que le grand et primitif Roland était tout à fait oublié, et, grâce au Pulci, au Bojardo, à l’Arioste, ce noble et fier sujet, ce héros du Moyen Âge, était tombé en parodie ; tout comme Jeanne d’Arc après Voltaire (si j’ose bien faire ce rapprochement), il était gâté pour le sublime.
Il y tomba malade, et un jour qu’il avait entrevu quelque inquiétude sur la physionomie de son hôte, craignant de lui être un sujet de péril, et dans l’exaltation de la fièvre qui l’enflammait, il se fit transporter le soir même, sur un brancard, rue de Clichy, où Mme Hugo logeait alors. […] La chevalerie dorée, le joli Moyen-Âge de châtelaines, de pages et de marraines, le christianisme de chapelles et d’ermites, les pauvres orphelins, les petits mendiants faisaient fureur et se partageaient le fonds général des sujets, sans parler des innombrables mélancolies personnelles.
Leur plaie réelle a toujours été dans la rareté des bonnes pièces et dans celle des bons sujets, des bons acteurs. […] Homme d’imagination et de fantaisie, il la porte trop aisément en des sujets qui en sont peu susceptibles, et il pousse, sans y songer, à des conséquences fabuleuses dont chaque œil peut redresser de lui-même l’illusion.
J’en fus très-satisfait, et je commençai aussitôt l’Expédition nocturne ; mais mon frère, à qui je fis part de mon dessein, m’en détourna : il m’écrivit que je détruirais tout le prix que. pouvait avoir cette bluette, en la continuant ; il me parla d’un proverbe espagnol qui dit que toutes les secondes parties sont mauvaises, et me conseilla de chercher quelque autre sujet : je n’y pensai plus. » En relisant cet agréable Voyage, on apprend à en connaître l’auteur mieux que s’il se confessait à nous directement : c’est une manière de confession d’ailleurs, sous air de demi-raillerie. […] Ici je m’étais pris au nom de son aimable frère par manière de prélude et comme à de faciles et gracieuses prémices d’un sujet plus sévère.
Les poëtes qui ont commencé par le lyrisme intime, par l’expression de leurs plaintes et de leurs douleurs, ces poëtes, s’ils ont chanté vraiment par sensibilité et selon leur émotion sincère, s’arrêtent dans cette voie à un certain moment, et, au lieu de ressasser sans fin des sentiments sans plus de fraîcheur, et de multiplier autour d’eux, comme par gageure, des échos grossis, ces poëtes se taisent, ou cherchent à produire désormais leur talent dans des sujets extérieurs, dans des compositions impersonnelles. […] Barbier parut : les deux poëtes ont pris d’ailleurs leur sujet différemment, M.
Le choix du sujet, ce titre Des Journaux chez les Romains, avait de quoi piquer ; les journaux ont accueilli à l’envi le d’Hozier qui leur donnait des aïeux. […] Mais c’est à dater de 89 surtout que les difficultés et les exigences du sujet se multiplieraient, et que le complet (littéraire et politique) deviendrait plus indispensable et plus insaisissable à la fois.
Il se disait qu’elle ne l’aimait plus autant, qu’elle ne l’aimait plus de la même manière qu’aux autres absences des dernières années ; que quelque chose s’était calmé en elle à son sujet ; et, tout en se répétant cela dans l’avenue la plus enfoncée et la plus ténébreuse où il passait ses journées, il heurtait machinalement du pied chaque tronc d’arbre, il aspirait le soupir du vent à travers les feuilles à peine émues, et se surprenait à désirer de se perdre bientôt dans d’autres Élysées funèbres, sans plus garder de sentiment immortel ni de souvenir. […] Tout pour lui donnait cours et sujet à l’unique pensée.
Mais c’est au sujet du prince de Ligne surtout que M. […] Eynard cite à ce sujet le docteur Portal et son procédé si souvent raconté pour se créer, à son arrivée à Paris, une réputation et une clientèle ; mais, en rapportant ce trait de charlatanisme aux premières années du siècle, il commet un anachronisme de plus de trente ans.
Dans sa litière, où cette infatigable voyageuse passa la moitié de son existence, elle travaillait, conversait, dictait : vers ou prose, chant, drame ou récit, religion ou galanterie, mythologie ou réalité, toute forme et tous sujets lui étaient bons. […] Sa nature ne le poussait pas à sortir des sujets et du ton qui plaisaient à son public.
tout cela dans des impressions d’enfance C’est ainsi, et il n’y a rien là de surprenant, que le talent de l’écrivain, car il n’est pas de meilleur sujet pour un observateur qui est un poète, ni pour un poète qui est un philosophe, ni pour un philosophe qui est un père. […] Et surtout un petit enfant, c’est pour un philosophe comme Sylvestre Bonnard, le sujet d’observation le plus attachant.
Mais cette protection ne sentit jamais l’opposition : Marguerite put jouer le noble rôle de protectrice des lettres, sans donner d’ombrage à son frère, n’excitant pas la résistance, mais aidant ou consolant la fuite, Elle trouva dans sa bonté ingénieuse et éclairée le moyen de rester le plus fidèle sujet de François Ier, tout en favorisant ce qu’il suspectait, et en protégeant ce qu’il opprimait32. […] Les sujets en sont ou empruntés à ces deux auteurs, et particulièrement à Boccace, auxquels nous ne faisons que reprendre notre bien, ou fournis par des anecdotes de mœurs contemporaines.
. — La géométrie qualitative Tout cela est relativement facile à comprendre et je l’ai déjà si souvent répété que je crois inutile de m’étendre davantage sur ce sujet. […] Envisageons maintenant les changements internes, c’est-à-dire ceux qui sont produits par les mouvements volontaires de notre corps et qui sont accompagnés de changements musculaires ; ils donneront lieu aux deux observations suivantes, analogues à celles que nous venons de faire au sujet des changements externes.
Étrange personnage que ce lettré, qui ne s’occupe pas de morale ou de philosophie parce que cela est de la nature humaine, mais parce qu’il y a des ouvrages sur ce sujet, de même que l’érudit ne s’occupe d’agriculture ou de guerre que parce qu’il y a des poèmes sur l’agriculture et des ouvrages sur la guerre ! […] L’abstinence et la mortification sont des vertus de barbares et d’hommes matériels, qui, sujets à de grossiers appétits, ne conçoivent rien de plus héroïque que d’y résister : aussi sont-elles surtout prisées dans les pays sensuels.
Le sujet de Philiberte est le même, au fond, que celui de Cendrillon et de la Petite Fadette. […] Philibert sent l’absinthe, le vespétro, le tabac de caporal, la vie des cafés et des salles de billard ; il veut dire mauvais sujet, comme Arthur signifie amant de cœur et joli garçon ; il baptise au petit verre le personnage qui s’en est coiffé.
Mme de La Vallière est un de ces sujets et de ces noms qui ont toujours jeunesse et fraîcheur en France : elle représente l’idéal de l’amante avec toutes les qualités de désintéressement, de fidélité, de tendresse unique et délicate, qu’on se plaît à y rassembler ; elle ne représente pas moins en perfection la pénitence touchante et sincère. […] Faites-en de même, chrétiens… C’est en ces termes simples et qui coupaient court à toute curiosité vaine et étrangère, que Bossuet aborde son sujet et qu’il s’attache à définir et à décrire les deux amours, le profane et le divin, « l’amour de soi-même poussé jusqu’au mépris de Dieu », et « l’amour de Dieu poussé jusqu’au mépris de soi-même ».
Mademoiselle n’y verra d’abord qu’un sujet de curiosité et de divertissement : « Toutes les nouveautés me réjouissaient… De quelque importance que pût être une affaire, pourvu qu’elle pût servir à mon divertissement, je ne songeais qu’à cela tout le soir. » Telle Mademoiselle était à dix ans, telle à vingt, telle à trente, telle elle sera toute sa vie, jusqu’à ce qu’une passion tardive lui eût appris à souffrir. […] Il ne s’agissait plus que de trouver un sujet digne du choix.
Mais, à ce dîner, la première impression passée, il fut charmant, séduisant, traitant les plus vastes sujets avec une énergie brillante ; et, sur le chapitre de l’Allemagne en particulier auquel M. de La Marck l’amena, il parla encore mieux qu’il n’en avait écrit. […] Elles consistent en cinquante notes écrites par Mirabeau pour la Cour, et particulièrement pour la reine, pendant les dix derniers mois de la vie de Mirabeau (juin 1790-avril 1791) ; plus, quantité de lettres et billets qui ont trait aux mêmes sujets, et qui furent échangés soit entre Mirabeau et le comte de La Marck, soit entre l’un des deux et quelque autre correspondant intime.
Surprise, inquiète, elle se lève, parcourt la maison dans la crainte qu’il ne lui soit arrivé quelque accident (il y était fort sujet) ; elle trouve enfin M. de La Harpe dans une petite chambre écartée, à genoux devant une console sur laquelle brûlaient deux bougies. […] voyons, dit Condorcet avec son air et son rire sournois et niais, un philosophe n’est pas fâché de rencontrer un prophète. » — « Vous, monsieur de Condorcet, vous expirerez étendu sur le pavé d’un cachot ; vous mourrez du poison que vous aurez pris pour vous dérober au bourreau, du poison que le bonheur de ce temps-là vous forcera de porter toujours sur vous. » On s’étonne un peu du genre de plaisanterie dite d’un ton si sérieux, puis on se rassure, sachant que le bonhomme Cazotte est sujet à rêver.
Jamais sujet ne fut plus identique en effet. […] La maternité de la fille sur le père ; sujet profond ; maternité vénérable entre toutes, si admirablement traduite par la légende de cette romaine, nourrice, au fond d’un cachot, de son père vieillard.
Si l’on allegue qu’il se trouve des traductions latines plus longues que les originaux françois, je répondrai que cette excedence de la traduction arrive ou par la nature du sujet qui est traité dans l’original, ou par la faute du traducteur, mais qu’on n’en sçauroit rien conclure contre la brieveté du latin. […] Ainsi le latin est toujours plus court que le françois dès qu’on écrit sur des sujets pour lesquels les deux langues sont également avantagées de termes propres.
Lisez, en effet, tous les livres composés, de 1830 à 1850, sur des sujets historiques, par les esprits les plus divers ; et voyez si, dans la plupart, le panthéisme ne réduit pas, plus ou moins, le jeu de la personnalité humaine au sein des luttes de ce monde, pour enrichir de tout ce qu’il prend à cette personnalité la vague notion de force des choses que le matérialisme connaissait bien un peu avant Hegel, mais que le panthéisme, qui a grandi et complété toutes les erreurs du matérialisme, a grandie aussi, comme les autres. […] Telle est, en résumé, cette mise à nu de la Révolution française, tel est le livre vigoureux, savant et pensé, que Cassagnac a posé, comme une négation qui sera entendue de l’avenir, à l’encontre des publications historiques sur le même sujet.
Qu’il ait trop multiplié peut-être, ou laissé parfois tomber avec négligence les accents de sa voix musicale ; qu’il ait porté depuis sur trop de sujets les plus divers sa seconde vue trop rapide ou trop distraite, il n’importe : la langue et l’esprit français n’oublieront jamais quelques-uns des premiers et des grands dons que cet heureux génie leur a faits. […] La sainte majesté du sujet, la gravité de l’affliction chrétienne, élèvent ici le talent du poëte et lui donnent, dans l’expression et dans la mélodie, un calme de douleur et de foi dont la simplicité presque intraduisible semble une voix mystique entendue dans un songe, mais qu’on ne peut retrouver.
C’est avec un grand charme, que l’auteur a développé son sujet ; le livre est écrit sans prétentions et est jeune sans chercher à l’être. […] Sardou, en lui dédiant son dernier roman : Puyjoli ; traitant comme lui la même époque, il a ainsi éviter les réflexions sur les rencontres de sujets. […] Je ne puis analyser ici ce livre dont tout le monde connaît le sujet d’après les comptes rendus de la pièce qui l’a précédé ; mais je tiens à montrer avec quelle chaleur M. […] Il n’en est pas de même ici et c’est plutôt par le sentiment que par la force de la logique que le Français procède à l’égard d’Alexandre III et de ses sujets. […] Naturellement, je fus interpellé, par eux, au sujet des sentiments de mes administrés. — « Ce qu’ils veulent ?
Seulement, sa piété faisandée était sujette aux défaillances sensuelles. […] Le moindre paysage leur est un sujet de dissertations infinies. […] Il y a des sujets que les hommes de génie ne réussissent pas à épuiser et que les médiocres eux-mêmes ne peuvent défraîchir. […] Mais quoi qu’il en dise, les « cas » qu’il a étudiés sont très rares et ses « sujets » sont des êtres d’exception. […] C’est un beau sujet.
Banville, à ce sujet, ne discute pas : il approuve. […] Paul Bourget formule est relative à « l’importance du sujet ». […] Paul Bourget, les grands sujets et les grands livres. […] Ses romans se sont élargis encore et traitent les sujets les plus importants. […] En de tels sujets, où abonde l’incertitude, il convient d’atténuer les mots.
Au tourment du langage et à l’impuissance d’expression, on aurait dit des prêtres sur le trépied ; et, à ce sujet, l’on se rappelle peut-être encore avec quelle loyauté, assurément bien méritoire, l’auteur du Clocher de Saint-Marc a porté sentence contre lui-même dans le Mercure.
J’ai lu quelque part une belle comparaison à ce sujet, qui a de plus le mérite d’une extrême justesse.
Il y a plus d’idées fines et neuves dans le traité de Quintilien sur l’art oratoire, que dans les écrits de Cicéron sur le même sujet.
C’est à la spiritualité des idées chrétiennes, à la sombre vérité des idées philosophiques qu’il faut attribuer cet art de faire entrer, même dans la discussion d’un sujet particulier, des réflexions touchantes et générales, qui saisissent toutes les âmes, réveillent tous les souvenirs, et ramènent l’homme tout entier dans chaque intérêt de l’homme.
Mais de plus, avant le roman contemporain, avant le théâtre du XVIIc siècle et les Caractères de La Bruyère, le Plutarque français fut le recueil des gestes, attitudes, et physionomies d’individus en qui l’humanité réalise la diversité de ses types : ainsi fut-il un répertoire de sujets dramatiques.
Parfois les deux syntaxes concourent au lieu de se contrarier, et le latinisme vient en aide à l’archaïsme dans l’omission fréquente des pronoms sujets, dans la suppression de la conjonction que devant le subjonctif, et surtout dans l’usage si développé alors de l’inversion.
On n’ignore plus que ce jeune poète a proposé comme le plus sublime des motifs d’émotion et le plus émotif des sujets pathétiques l’héroïsation du Travail humain, l’Épopée des Fonctions et des Métiers.
Ce détail, insignifiant au premier abord, devient éminemment significatif quand on l’examine de près et qu’on applique à cet examen les procédés les plus récents de l’analyse psychologique. » L’auteur arrive alors à son sujet.
« Parmi les soggetti, les sujets, sortis de mon débile cerveau, dit-il, c’est celui qui a été le plus généralement accepté par les comédiens, le plus applaudi du roi de France, des princes de Savoie et d’Italie et de tout le monde. » Elle continua à servir de canevas pour la comédie improvisée, ainsi qu’on peut s’en assurer, du reste, par une analyse de ce canevas, différent de la pièce en plus d’un point, que Cailhava a publiée25 et qu’il a donnée à tort pour l’analyse de l’œuvre même de Beltrame.
Nous sommes en droit de dire que le même être est alternativement objet et sujet, conscient avec étendue et conscient sans étendue, et que sans la conscience douée d’étendue, celle qui n’a pas d’étendue n’existerait pas.
Une loi assez générale, c’est qu’il n’y ait au fond aucune teinte qui comparée à une autre teinte du sujet, soit assez forte pour l’étouffer ou arrêter l’œil.
Le peuple, par des évenemens qui ne sont pas de notre sujet, s’y étant encore multiplié plus qu’il ne l’a fait en aucun autre endroit de l’Europe, le besoin et la facilité d’avoir des légumes et du laitage dans une prairie continuelle, la facilité d’avoir du poisson au milieu de tant d’eaux douces et salées, ont accoutumé les habitans à se sustenter avec ces alimens flegmatiques, au lieu que leurs anciens prédecesseurs se nourrissoient de la chair de leurs troupeaux, et de celle des animaux domestiques devenus sauvages, dont on voit par Tacite et par d’autres écrivains de l’antiquité que leurs bois étoient remplis.
Une philosophie autonome, où le sujet s’exprime le plus adéquatement possible, sera la science véritable.
En principe, bonne ou mauvaise, on combat l’imitation, et l’on nous accuse même d’avoir « confondu l’imitation du sujet et l’imitation du langage ».
Malgré une absence de composition que le sujet litigieux choisi par l’auteur explique et suffisamment justifie, c’est aussi une histoire où le sens politique se révèle autant que le sens moral, et monte aussi haut.
Si le talent de peintre est le chaton d’or de la bague de sa renommée, le rubis est son talent d’écrivain, ce talent qui est toujours plus grand que le cadre, la manière, le sujet des livres, qui est le sang même de la pensée et qui vivifie tout, partout où il tombe, — que ce soit par gouttes ou que ce soit par torrents !
Elle s’attache à tous les sujets, qu’il traite comme une flamme légère.
Sous l’antique bannière ardent à se ranger, Il n’en garda pas moins sa haine à l’étranger : Gentilhomme, il resta sujet du roi de France.
Il n’a ni le brio d’éblouissant mauvais sujet, ni la tournure, ni la fougue, ni l’élan du poète qui, parti de Cape et d’Épée, aboutit à Colombes et Couleuvres.
Et la haute situation d’académicien ne suffit pas à m’autoriser, devant l’opinion, à traiter librement de la période révolutionnaire, ni d’aucun sujet délicat.
Pour trouver le public ordinaire de l’Opéra aussi obstinément réuni au foyer, j’ai besoin de vous expliquer que les Huguenots étaient joués par les doublures, vu l’absence des premiers sujets grippés. […] Lamothe-Langon, de lui imposer son sujet (un roman s’il le veut ! […] Je n’ai pas besoin de vous faire apprécier la profondeur et la largeur d’un sujet pareil et le sel n’y manquerait pas. […] Mais comme tout ceci dépasse le sujet au bénéfice duquel vos colonnes me sont ouvertes, je me tais ; adieu. […] Méry, qui avait mis une grâce inimaginable à nous montrer son vestiaire, comme il l’appelle, mon compagnon me raconta une petite anecdote qui lui revenait en mémoire au sujet du dernier voyage de M.
Et, à ce sujet, on a souvent reproché à Victor Hugo ses variations en politique. […] Vous savez le phénomène qui s’est produit chez nous au sujet du nom et de la personne de Napoléon. […] C’est le même sujet. […] Ils causent, et leur conversation effleure tous les sujets, sans peine, sans effort, et surtout sans raison. […] il n’appartient pas plus à moi qu’à aucun autre de faire à ce sujet de pronostics.
Les Mémoires de Saint-Simon90 On vient tard à parler maintenant de Saint-Simon et de ses Mémoires ; il semble qu’on ait tout dit, et bien dit, à ce sujet. […] Mais un tel don, une telle faculté est périlleuse si l’on s’y abandonne, et elle est sujette à outrer sa poursuite et à passer le but. […] Mon mouvement avoit excité une rumeur. » Or, quand on est sujet à ces mouvements-là, non seulement à l’audience et dans une occasion extraordinaire, mais encore dans l’habitude de la vie et même en écrivant, il y a chance non pour qu’on se trompe peut-être sur l’intention mauvaise de l’adversaire, mais au moins pour qu’on outrepasse quelquefois le ton et qu’on sorte de la mesure.
Töpffer nous paraît à ceci une contradiction heureuse, d’autant plus heureuse que ce n’est pas un romancier simplement issu de Genève et qui se soit exercé sur des sujets étrangers, mais un romancier du cru et qui a vraiment racine dans le sol. […] Mais arrivons à ses livres proprement dits ; la peinture encore en fut l’occasion première et le sujet. […] Je dis le premier livre uniquement, parce qu’il a d’abord été publié à part, parce qu’il fait un tout complet, parce qu’il ne nous donne du sujet que la fleur, et que c’est précisément cette fleur qui était en question et que l’on contestait à la littérature de Genève.
Telle était, par exemple, sa lettre au sujet du prince Albert, époux de la reine Victoria d’Angleterre, qu’il traitait avec une odieuse injustice, quoique ce prince, excessivement distingué, lui eût témoigné et écrit à lui-même des lettres aussi pleines de convenance que d’affection. […] Alexandre de Humboldt ; Un Allemand, un Prussien, un homme d’une prodigieuse instruction, un voyageur en Amérique et en Europe, un écrivain, non pas de premier ordre, car sans âme il n’y a pas d’écrivain, mais un homme d’un talent froid et suffisant à se faire lire ; un homme, de plus, qui, par son industrieuse habileté dans le monde, par ses amitiés intéressées avec tous les savants étrangers, et par l’art de les flatter tous, est parvenu à les coïntéresser à sa gloire par la leur, et à se faire ainsi une immense réputation sur parole : réputation scientifique, spéciale, occulte, mathématique, sur des sujets inconnus du vulgaire ; réputation que tout le monde aime mieux croire qu’examiner ; gloire en chiffres, qui se compose d’une innombrable quantité de mesures géométriques, barométriques, thermométriques, astronomiques, de hauteurs, de niveau, d’équations, de faits, qui font la charpente de la science, et dont on se débarrasse comme de cintres importuns quand on a construit ses ponts sur le vide d’une étoile à l’autre ; espèce de voyageur gratuit, non pour le commerce, mais pour la science, au profit des savants pauvres et sédentaires à qui il ne demandait pour tout salaire que de le citer. […] Je rappellerai à ce sujet la description pittoresque de la vie des Bédouins au désert par le grammairien Asmai, qui a rattaché ce tableau au nom célèbre d’Antar, et l’a réuni dans un grand ouvrage avec d’autres légendes chevaleresques antérieures au mahométisme.
Des circonstances extérieures auraient pu, comme il arrive souvent, dérouter ma vie et m’empêcher de suivre ma voie naturelle ; mais l’absolue incapacité où j’aurais été de réussir à ce qui n’était pas ma destinée eût été la protestation du devoir contrarié, et la prédestination eût triomphé à sa manière en montrant le sujet qu’elle avait choisi absolument impuissant en dehors du travail pour lequel elle l’avait choisi. […] Tout saints qu’ils étaient, ils ne laissaient pas d’être parfois sujets à d’étranges faiblesses. […] Le sujet était la mort de Louis XVI.
On sait que les Epicuriens et les Stoïciens, deux écoles de décadence pourtant, avaient beaucoup écrit sur ce sujet. […] Rapprochez maintenant par la pensée toutes ces données expérimentales du peu que l’antiquité nous a laissé sur ce sujet. […] Un sourd, un aveugle, un homme originairement privé de quelque sens n’est-il pas un sujet tout préparé pour l’observation, et auquel peut s’appliquer l’un des procédés les plus rigoureux de la méthode : la Méthode de différence.
C’est un sujet de conversation que l’on n’aborde plus que de biais à l’occasion d’un prix académique ou d’un petit scandale de théâtre. […] Et peut-on appeler littéraires les conversations qui auront lieu à son sujet dans les salons et dans les cercles ? […] Le théâtre, c’est l’ensemble des artistes, des décors, des histoires de coulisses, des circonstances qui précèdent l’apparition d’une pièce, des potins de la « générale », des recettes, de la réclame, des duels de l’auteur avec les critiques, des différends de l’étoile avec sa couturière et de ses querelles avec son amant, et du sujet de la pièce par-dessus le marché.
Car la cause « … n’est point positive, elle n’est point incluse au sujet. […] Proches par le sujet sont les Nourritures Terrestres et l’Immoraliste. […] Ils n’ont pas pour sujet le récit d’événements, mais simplement une masse d’idées et d’émotions qui n’a de commencement ni de fin. […] Ils plongent dans le sujet ainsi que des branches pénètrent de partout à la fois dans une nuée, et la recueillent en la distillant. […] Il prend en lui tout le sujet auquel il donne un nouveau sens.
« Si vous avez un ami riche, heureux, entouré des biens les plus désirables de la terre, ne devenez ni trop pauvre, ni trop délaissé du monde, ni malade sur un lit de douleurs ; car cet ami, tout bon qu’il sera, vous ira visiter une fois ou deux, et la troisième il remarquera que le chemin est long, que votre escalier est haut et dur, que votre grabat est infect, que votre humeur a changé ; et il pensera, en s’en revenant, qu’il y a au fond de cette misère un peu de votre faute, et que vous auriez bien pu l’éviter ; et vous ne serez plus désormais pour lui, au sein de son bonheur, qu’un objet de compassion, de secours, et peut-être un sujet de morale. […] Dans un volume publié par moi il y a près d’un an, et qui a donné lieu à beaucoup de jugements divers, quelques personnes, dont le suffrage m’est précieux, avaient paru remarquer et estimer, comme une nouveauté en notre poésie, le choix de certains sujets empruntés à la vie privée et rendus avec relief et franchise. […] « Mon cher Delorme, « Sachant que j’ai écrit à Hugo au sujet d’Hernani, peut-être, en recevant ma lettre, allez-vous croire que je veux me faire le thuriféraire de toute l’école romantique. […] Le sujet de vos divers morceaux plaira peut-être moins à ceux qui vous ont le plus applaudi d’abord ; il n’en sera pas ainsi pour ceux d’entre eux qui sont sensibles à tous les épanchements d’une âme aussi pleine, aussi délicate que la vôtre.
Cependant, donnez-moi encore votre opinion sur un autre sujet, et, après y avoir mûrement réfléchi, dites quelles mesures il faut prendre pour garantir dans l’avenir la stabilité de ma maison, et en même temps votre propre sûreté ? » À cette nouvelle question, les mages répondirent : « Ô roi, il est tout à fait dans notre intérêt que votre empire s’affermisse ; s’il tombe dans une nation étrangère en passant à cet enfant, Perse d’origine, nous, qui sommes Mèdes, descendus au rang de sujets, nous ne sommes plus rien en comparaison des Perses, nous devenons nous-mêmes étrangers. […] Dès qu’Astyage fut instruit des menées de Cyrus, il lui adressa l’ordre de revenir ; mais Cyrus renvoya le courrier avec ces mots : « Dites à Astyage qu’il me verra plutôt qu’il ne voudra. » Sur cette réponse, Astyage fit armer les Mèdes, et choisit pour général (c’était un dieu sans doute qui l’égarait) Harpagus même, oubliant les justes sujets de ressentiment qu’il lui avait donnés. […] « C’est ce qui m’a été rapporté, dit-il, par les prêtres de Vulcain, à Memphis. » « Les Grecs racontent sur le même sujet beaucoup d’absurdités ; entre autres, que Psamméticus avait donné les enfants à nourrir à des femmes auxquelles il avait fait couper la langue.
Mercredi 4 janvier Robert de Montesquiou, venu aujourd’hui chez moi, pour me remercier d’une lettre écrite à son sujet à la comtesse Greffulhe, devient bientôt expansif, me parle avec une horreur rétrospective de son enfance passée chez les jésuites de Vaugirard, me dit que ses premières années auraient eu besoin d’un bain-marie de jupes de femmes, au lieu des sales soutanes de ces prêtres, me conte qu’à l’âge de quatorze ans, faisant déjà des vers amoureux de la lune, un jour, en se rendant au réfectoire, où l’on mangeait de si mauvais veau, le gros jésuite qui les conduisait, lui avait jeté avec une ironie asthmatique, « lueur rêveuse et blême, le morceau d’un vers sur la lune, que l’espionnage de l’endroit avait surpris en fouillant dans son pupitre, et que le sifflement méprisant de l’ironie de ce gros jésuite, l’avait fait se recroqueviller sur lui-même, et soigneusement en cacher la tendresse et l’exaltation. […] Il causait des misères autour de lui, misères auxquelles souvent il ne pouvait donner d’argent, mais qu’il allégeait en les faisant manger avec lui, et il me parlait d’une de ses gentilles actrices, qu’il soupçonnait d’être dans une débine atroce, parce que, disait-il, la pauvre fille a une âme de blanchisseuse, et n’est point une chevronnée, comme tant d’autres, et à son sujet, il me contait, une triste impression qu’il avait dernièrement éprouvée. […] Et il affirme que le sujet de le Horla lui a été donné par Porto-Riche, qui est tout à fait inquiet, quand on découvre en sa présence, dans cette nouvelle, le commencement de la folie du romancier, et ne peut s’empêcher de s’écrier : « Si cette nouvelle est d’un fou, c’est moi qui suis le fou ! […] Puis, passant d’un sujet à l’autre, avoue son goût passionné de pâtisserie, dont il mange toute une assiette, à son thé de quatre heures ; ensuite se met à célébrer l’insomnie, disant que c’est là, où il prend ses déterminations, qui deviennent des actions, lors de la mise de ses bottines, qu’il chausse en pensant tout haut : « Me voilà sur mes pieds !
Il est bien vrai que les deux interlocuteurs rattachent le nouveau sujet de conversation à l’ancien ; ils indiqueront même les idées intermédiaires ; mais, chose curieuse, ce n’est pas toujours au même point de la conversation antérieure qu’ils rattacheront la nouvelle idée commune, et les deux séries d’associations intermédiaires pourront différer radicalement. […] Quand un sujet exécute à l’heure indiquée la suggestion reçue dans l’état d’hypnotisme, l’acte qu’il accomplit est amené, selon lui, par la série antérieure de ses états de conscience. Pourtant ces états sont en réalité des effets, et non des causes : il fallait que l’acte s’accomplît ; il fallait aussi que le sujet se l’expliquât ; et c’est l’acte futur qui a déterminé, par une espèce d’attraction, la série continue d’états psychiques d’où il sortira ensuite naturellement. […] Il ne faudrait donc pas dire que la représentation d’une certaine position peut se lier dans la conscience à l’image de différents buts à atteindre, mais plutôt que des positions géométriquement identiques s’offrent à la conscience du sujet sous des formes différentes, selon le but représenté.
Ai-je besoin de vous dire que, m’attaquant à un sujet si vaste et si confus, je n’ai point eu la prétention d’être complet ? […] Entraîné par mon sujet, par les préoccupations qu’il comporte, par les certitudes qu’il suppose, je n’ai dit qu’une partie de ma pensée sur certains des écrivains dont j’ai parlé. […] Ce conflit est douloureux et contribue certainement pour beaucoup à l’impression trouble que dégagent des livres comme le Disciple, non seulement par leur sujet, mais par l’incertitude d’esprit, par les vacillements d’âme qu’ils trahissent chez l’auteur. […] Brunetière, en particulier, a pris soin de nous avertir, dès son premier ouvrage, que les études dont il nous a déjà donné dix volumes ne sont « que l’expression, diverse selon les sujets et les hommes, de quelques idées fondamentales, toujours les mêmes ». […] C’en est assez pour qu’on ne puisse traiter le sujet que j’ai abordé dans ces articles sans leur faire une place, sinon à tous, au moins à celui qui est le plus illustre et le plus puissant d’entre eux.
Le Dictionnaire de la conversation lui doit des articles sans nombre sur les sujets les plus divers.
Le Demi-Monde, cette chose longtemps douteuse, équivoque mal définie, et qui a maintenant un nom, cette province aux frontière vagues et dont la géographie est comme fixée pour le moment, est-ce là un sujet qui prête à une leçon morale vivement donnée ?
B. de Fouquières nous apprend dans un sujet sur lequel on croyait tout savoir !
Je n’ai pas été peu surpris, il y a un ou deux mois, de lire un matin (7 juin 1866), dans le journal intitulé l’Événement et qui n’est censé s’occuper que de sujets à l’ordre du jour, la critique d’un discours que j’avais prononcé autrefois sur la tombe d’un de mes amis, le docteur Armand Paulin, discours qui n’avait pas moins de neuf années de date (ce que le critique se gardait bien de dire), discours oublié de moi-même et que je n’avais jamais songé à recueillir dans aucun de mes volumes de Mélanges, publiés depuis.
Cet horrible état demande une explication particulière, et peut-être faut-il avoir été témoin d’une révolution, pour comprendre ce que je vais dire sur ce sujet.
Il parle, il écrit sur des sujets divers, mais pendant ce temps son âme continue d’être la proie d’une même douleur.
Il s’en empara à son tour, après d’autres écrivains français ; et l’on sait avec quelle puissance et quelle hardiesse il transforma un sujet devenu banal.
Creuzer sur le même sujet, au congrès de Mannheim, 1839.
. — Selon les contemporains, la perception est l’acte commun du sujet et de l’objet : ma perception est mon œuvre, je mets dans le monde extérieur au moins autant que j’en reçois.
« Elle était, dit Mademoiselle, révérée, adorée ; c’était un modèle d’honnêteté, de savoir, de sagesse, de douceur… La dévotion que j’ai pour elle fait que je me suis un peu écartée de mon sujet ; mais je me suis assurée que je ne déplairai point à mon lecteur en parlant d’une chose si adorable. » On voit par les lettres de Voiture que la marquise de Rambouillet et Julie, sa fille, écrivaient fort simplement ; ce qui autorise à penser qu’elles parlaient de même.
Alors elle cessa d’écrire à son frère sur tout autre sujet que l’ordre et l’économie d’une maison.
Les analyses sont longues ou courtes, selon que l’importance de la matiere le demande, & le style noble, pur, élégant, est proportionné aux différens sujets.
J’observerai ici qu’il n’y a aucune contrée de l’Europe plus favorable à l’étude et aux progrès de l’anatomie que la Russie, où la rigueur du froid conservera un cadavre assez longtemps pour que l’anatomiste puisse, sans interruption de son travail, suivre ses dissections quinze à vingt jours sur un même sujet.
Passons, passons ; mais n’oublions pas que l’artiste qui traite ces sortes de sujets s’en tient à l’imitation de nature ou se jette dans l’emblème, et que ce dernier parti lui impose la nécessité de trouver une expression de génie, une physionomie unique, originale et d’état, l’image énergique et forte d’une qualité individuelle.
Il ne faut pas dire que ce spectacle puérile nous divertit, parce que le ridicule de l’execution s’y trouve parfaitement bien assorti avec le ridicule du sujet.
— et que sous l’empire de cette Grâce, elle avait quitté son mari comme on ne le quitte guère dans les ouvrages de son père et de son frère, pour se jeter en pleines œuvres de haute dévotion et de prosélytisme, mais tout cela avec une telle gesticulation théâtrale, que les prêtres français de Jérusalem s’étaient inquiétés en leur prudence, de ce trop de gesticulation… Revenue en France, ajoutait-on, elle était entrée chez des religieuses de Passy, sans pourtant se faire religieuse, et elle y vivait dans une piété exaltée, peignant des sujets religieux ; mortifiant ainsi de la toile, si elle ne se mortifiait pas elle-même ; s’entretenant la main de cette façon et mortifiant toujours quelque chose !
Mme Sand, qui est la reine indiscutée du bas-bleuisme contemporain, a voulu faire le bonheur d’une de ses sujettes.
Et nous disons romances, et non pas romans ; car le romancier le plus vulgaire, avec ce sujet d’une religieuse séduite et abandonnée, apostate de Dieu par amour d’un homme, aurait mis certainement plus de sang du cœur dans les larmes qu’il eût fait verser à sa chimère qu’il n’en passa jamais sur les joues de cette religieuse, qu’on nous donne comme une réalité.
Épargne d’un sujet pour les têtes stériles, et, grâce à la publicité sans pareille du théâtre, pour le malheureux roman, qui pourrissait silencieusement dans le cimetière d’une boutique d’éditeur, écus et brouhaha… Tout profit !
Le livre de Louis Wihl n’était pas des vers pour des vers, des arabesques faites habilement autour d’un sujet délibérément choisi, des colorations objectives : c’était un livre vrai, d’une évocation formidable, où l’Hébreu est un véritable Hébreu, et qui devait surtout remuer profondément les âmes de la même foi que l’auteur.
Après lui vient ce Tibère, d’une politique sombre et d’une cruauté réfléchie ; fourbe dans sa haine et tyran dans ses caprices ; aussi ennemi du courage que de la bassesse17 ; craignant de commander à des hommes, et s’indignant de ne trouver que des esclaves ; bourreau de sa famille, de ses amis, de ses sujets ; aussi redoutable par ses favoris que par lui-même.
C’est être devenu l’écrivain tellement uni et confondu avec son sujet que sa manière de le raconter n’est que la manière dont le sujet est lui-même ; c’est être l’auteur interprète des choses, tant il les comprend, tant il vit en intimité avec elles. […] — Mais au moins, aimez-vous l’idée du sujet traité ? […] » des sujets anciens et des sujets modernes, des sujets païens et des sujets chrétiens : « Et dès lors, s’écrie Proudhon, que m’importe que M. […] On sent, dès les premières pages, que le sujet sera la lutte de l’ancien monde, religieux, décent, conservateur, contre le nouveau monde, scientifique, audacieux, révolutionnaire et sans préjugés. […] — Parfaitement, répondrai-je, ce sujet peut être très curieux et même grand.
C’est le sujet véritable de l’étude de M. […] Prenez-moi votre sujet tantôt en travers, tantôt par la queue. […] Il y a donc avantage à ce que le sujet d’une nouvelle soit aussi étonnant qu’il est terrible. […] Le choix de ses sujets suffisait à le démontrer. […] L’extraordinaire du sujet s’abrite ici sous le patronage d’un nom qui est synonyme de folie : « Au début de la vie littéraire de l’auteur, un ami, mort depuis longtemps, lui donna le sujet de cette étude, que plus tard il trouva dans un recueil, publié vers les premières années du siècle.
Ici se préparent les ingrédients au moyen desquels nos maîtres se créent des sujets obéissants. […] Admirable sujet de tableau pour un peintre inspiré, n’est-ce pas ? […] des sujets d’expériences. […] Est-ce là l’un des sujets que vous mettez en vers ? […] Nous allons le mettre sur un sujet où il divague extraordinairement.
Ils comprirent qu’il faut à un certain moment être boulangiste, et socialiste à un autre ; qu’on rédige un roman anarchiste à l’heure où l’anarchisme est respiré avec bienveillance, et une comédie parlementaire quand le Parlement compromis est le sujet des conversations au déjeuner des gens simples : ainsi l’on devient soi-même un sujet de conversation ; ainsi l’on arrive à hanter doucement l’esprit de ceux-là même que l’on bafoue et que l’on méprise. […] Ces perceptions doubles, outre qu’on les croit assez rares, diffèrent, quant aux couleurs, selon les sujets : A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu… Voilà qui excite aussitôt la contradiction du chœur des sympathiques malades, et aussi l’étonnement des autres, de ceux pour qui les sons demeurent obstinément invisibles. […] Quand le sujet de son poème est vraiment riche d’images et d’idées, il les rassemble toutes, avec la fièvre du botteleur que presse l’orage, et il nous les jette tout odorantes encore de la terre dont elles sont nées ; il s’agit du livre III du Vœu de Vivre, tableau tourmenté d’une nature ivre et en sueur : Oh ! […] Plus qu’une esquisse et moins qu’une œuvre achevée, ce petit roman philosophique est curieux : c’est un duel tragi-comique entre la Science et la Poésie, entre l’Idéalité et le Positivisme, conté en un style adéquat au sujet, tantôt bizarrement familier, tantôt mesuré et stellé de belles métaphores. […] D’abord ils imaginèrent d’« écrire » histoire ; ils ne font ni des discours ni des dissertations, mais des livres ; ils traitent Marie-Antoinette non pas en sujet mais en motif autour duquel se viennent rassembler tous les petits faits de vie dont vivait la reine : à connaître ses jeux, ses paroles, ses robes et ses coiffures, ils pénètrent plus facilement jusqu’à son âme qui, occupée sans doute de combinaisons politiques, l’était aussi de jeux de robes et de coiffures.
Mais pour son compte, Baudelaire ne voulait pas se détacher du seul sujet qui importât ; et laissant les autres à ce qu’il estimait n’être que des activités de surface, demandant à la poésie les révélations, les illuminations que les facultés intellectuelles sont impuissantes à nous donner, il descendait vers les abîmes intérieurs où personne, pas même Dante, ne l’avait précédé. […] Baudelaire a été frappé comme par une révélation ; il s’est aperçu, épouvanté et ravi, qu’il avait imaginé des sujets que Poe avait imaginés vingt-cinq ans auparavant, qu’il avait écrit des phrases que Poe avait écrites vingt-cinq ans auparavant : et donc il était, dans un certain sens, le double d’Edgar Poe. […] Manzoni prend comme sujet de son inspiration les grandes fêtes de l’Église romaine, la Noël, la Pentecôte ; et lorsque meurt Napoléon, au lieu d’exalter l’Individu qui a porté la puissance de l’homme au-delà de toute limite imaginable, il tire de son exemple une leçon d’humilité chrétienne. […] Un poète est un homme qui invente, ou en tout, ou en partie, le sujet qu’il traite ; qui le range suivant un certain ordre propre à surprendre le lecteur, et à le rendre attentif ; et qui l’exprime d’une manière éloignée des expressions vulgaires, non seulement pour la cadence, mais encore l’élocution. […] Lorsque, dans son livre De l’Esprit (1759), qui obtint d’autant plus de succès qu’il fut condamné et brûlé, il aborda le sujet de la passion, il le traita pendant des pages et des pages, sans faire grâce d’aucun de ses avantages, d’aucun des prestiges de sa force désormais victorieuse.
Il a embrassé une plus grande variété de sujets. […] La lettre de Rousseau à d’Alembert sur le même sujet, comparée à la lettre du P. […] C’est la mine inépuisable, c’est le sujet toujours nouveau. […] Les princes ont dit aux sujets, en leur montrant la comédie de Marivaux : — Vous n’irez pas plus loin ! Et en ceci les sujets ont très volontiers obéi à leurs maîtres.
C’est l’apogée de son génie ; il le répandait, comme la fontaine de Vaucluse répand ses eaux, sur tous les sujets et avec une intarissable abondance ; sa vie était tout entière dans sa pensée. […] Vous comprenez le sujet de ma douleur. […] « En voyant votre nom j’ai connu d’abord le sujet de votre lettre.
Léopold, quoique frère de l’empereur d’Autriche, et empereur ensuite lui-même, avait inoculé le goût et l’habitude des gouvernements libres à l’Italie ; il y avait été le précurseur de la révolution et de la tolérance administrative et religieuse descendues du trône sur les sujets. […] Cette imprécation renferme ce que renferme toute imprécation, c’est-à-dire tout ce que l’imagination d’un poète, quand il rencontre un pareil sujet, peut lui fournir de plus fort, de plus général, de plus exagéré, de plus vague, contre la chose ou le pays sur lesquels s’exerce la fureur poétique de son héros. […] De pareils morceaux n’ont jamais rien prouvé, que le plus ou moins de talent de leurs auteurs à se pénétrer des couleurs de leur sujet, ou à exercer leur verve satirique sur des nations ou des époques, c’est-à-dire sur des abstractions inoffensives.
L’intérêt, quoique allongé par des dissertations étrangères au sujet, mais analogues au temps comme dans la Nouvelle Héloïse de J. […] Les Allemands ont beaucoup d’audace dans les idées et dans le style, et peu d’invention dans le fond du sujet ; leurs essais épiques se rapprochent presque toujours du genre lyrique. […] Il s’est dit : — Je ferai des vers sur ce sujet, puis sur celui-ci, puis sur celui-là. — Et, sans s’en apercevoir, il nous met dans la confidence de sa manière de travailler.
Conte d’autant plus hors de propos, que Dorante ment sans sujet comme sans intérêt. […] Un père qui vient d’assister aux Précieuses y prend le sujet de quelque bon propos sur ce point, en rentrant à la maison. […] Déméa, qui est fort en colère, mais qui en a sujet, est devenu Sganarelle, qui est dur et ne se croit que sage ; et Micion, dont la faiblesse n’est que le manque de caractère, s’est changé en Ariste, dont l’indulgence n’est que de la raison.
Puis, quand ils voient que chaque philosophe a les siennes, que tout cela ne coïncide pas, ils entrent dans une grande affliction d’esprit, et dans de merveilleuses impatiences : « C’est la tour de Babel, disent-ils ; chacun y parle sa langue ; adressons-nous à des gens qui aient des propositions mieux dressées et un symbole fait une fois pour toutes. » Quand je veux initier de jeunes esprits à la philosophie, je commence par n’importe quel sujet, je parle dans un certain sens et sur un certain ton, je m’occupe peu qu’ils retiennent les données positives que je leur expose, je ne cherche même pas à les prouver ; mais j’insinue un esprit, une manière, un tour ; puis, quand je leur ai inoculé ce sens nouveau, je les laisse chercher à leur guise et se bâtir leur temple suivant leur propre style. […] Il est trop clair que le bon sens dont il est ici question n’est pas celui qui résulte des facultés humaines agissant dans toute leur rectitude sur un sujet suffisamment connu. […] J’ai souvent songé que ce type (haute fierté intellectuelle, jointe aux faiblesses les plus féminines) pourrait servir de sujet à un roman psychologique.
À ce sujet, il me conte l’anecdote suivante. […] Ainsi le bleu avait été choisi pour les romans intimes ; le vert pour les romans champêtres et les voyages, le citron pour les satires, les épigrammes : le fauve pour les sujets populaires ; le rouge pour les romans à tendances de réforme sociale. […] Cette conversation avec du Boisgobey me rappelle la conversation d’un créole de mes amis, sur le même sujet.
Nous reviendrons l’année prochaine sur ce sujet, quand nous étudierons littérairement, et non théologiquement, les poèmes hébraïques dans la Bible : Bossuet lui-même les a étudiés à ce point de vue. […] Imitateur dans les sujets, dans la langue il est créateur : la poésie et lui s’incarnent dans le même nom. […] le digne sujet de nos louanges, de nos regrets, vous vivrez éternellement dans ma mémoire : votre image y sera tracée, non point avec cette audace qui promettait la victoire ; non, je ne veux rien voir en vous de ce que la mort y efface.
Il y a surtout dans ces volumes une conversation réelle ou imaginaire sur les plus graves sujets de la philosophie traduits en comique et assaisonnés du rire inextinguible d’Homère. […] Le sujet de Don Juan a été et sera mille fois encore l’éternelle tentation des imaginations poétiques. […] Don Juan, en un mot, c’est l’étourdi blasé de l’univers, c’est le mauvais sujet de l’espèce humaine, c’est le vice séduit et séduisant, éprouvant quelquefois la passion, la jouant plus souvent par caprice et la finissant toujours par un éclat de rire.
Non seulement l’historien actuel de la Révolution française n’a point d’analogue dans les historiens qui ont touché le sujet qu’il traite, mais il n’en a pas avec lui-même dans son passé. […] Le livre qu’il publie aujourd’hui sous le titre d’Histoire de la Révolution la raconte bien moins qu’il ne la déifie, et c’est par là que ce livre ressort et se détache de tous les livres contemporains sur le même sujet. […] Michelet revenait à l’histoire personnelle et à la défroque biographique, puisqu’il abordait un sujet (les femmes) si cher aux imaginations françaises, on pouvait croire, n’est-il pas vrai ?
Cette vie affreuse, terminée par une mort plus affreuse encore, Baudelaire nous l’a racontée avec une poignante éloquence, une humour amère comme son sujet. […] Sans aucun doute, dans ce jeu bizarre où l’auteur devient de bonne foi, et, comme l’acteur, se fascine soi-même, il y a (et la Critique doit l’y voir) un naturel de poète dramatique qui, tiré de toutes ces données, sujets habituels des Contes d’Edgar Poe : le somnambulisme, le magnétisme, la métempsycose, — le déplacement et la transposition de la vie, — aurait pu être formidable. […] Il y est caché au fond du grand poète. — Et parce qu’il y est faute de sujets moraux et grands, faute d’idées, faute de grandes croyances, faute d’imposantes certitudes, on peut dire hardiment que c’est le Bohème qui l’y a mis !
Tout sujet de lettres lui était bon comme matière à esprit et presque à éloquence : « un bouquet, une paire de gants, une affaire d’un écu ; prier le maire d’une ville de faire raccommoder un mauvais chemin, recommander un procès à un président », tout cela, sous sa plume, devenait un texte à belles pensées et à beau langage, et ne lui fournissait pas moins de quoi plaire « que toute la gloire et toute la grandeur des Romains ». […] Spon l’a questionné au sujet des vaisseaux lymphatiques dont on s’occupait alors (1656) : Pour leurs vaisseaux lymphatiques, répond-il, je n’en dis mot : je n’y connais rien et ne m’en soucie point ; ad majora et ad meliora propero ; tous ces messieurs-là sont trop curieux de telles nouveautés.
Presque toujours le printemps, comme chez les trouvères, en est le sujet : L’aimable Printemps fait naître Autant d’amours que de fleurs ; Tremblez, tremblez, jeunes Cœurs : Champs-Élysées sont l’antique et célèbre cimetière de la ville, et que les femmes d’Arles sont d’une insigne beauté. […] Quand j’aurai l’esprit plus libre, je vous ferai des reproches des conseils que vous donnâtes ici au maréchal de La Ferté sur mon sujet.
À la fin, ils n’auront plus d’autre emploi ni d’autre intérêt : causer, écouter, s’entretenir avec agrément et avec aisance de tous les sujets, graves ou légers, qui peuvent intéresser des hommes ou même des femmes du monde, voilà leur grande affaire. […] Chaque partie du discours a la sienne : défense d’en omettre ou d’en transposer une seule, comme on faisait au seizième siècle362 ; il les faut toutes et aux endroits marqués, d’abord le sujet avec ses appendices, puis le verbe, puis le régime direct, enfin le complément indirect.
On a assassiné sur les chemins des femmes qui portaient du pain… M. le duc d’Orléans porta l’autre jour au conseil un morceau de pain, le mit devant la table du roi et dit : « Sire, voilà de quel pain se nourrissent aujourd’hui vos sujets… » — « Dans mon canton de Touraine, il y a déjà plus d’un an que les hommes mangent de l’herbe » De toutes parts la misère se rapproche ; « on en parle à Versailles plus que jamais. […] Dans la seule province de Normandie, je trouve des séditions en 1725, en 1737, en 1739, en 1752, en 1764, 1765, 1766, 1767, 1768619, et toujours au sujet du pain. « Des hameaux entiers, écrit le Parlement, manquant des choses les plus nécessaires à la vie, étaient obligés, par le besoin, de se réduire aux aliments des bêtes… Encore deux jours et Rouen se trouvait sans provisions, sans grains et sans pain. » Aussi la dernière émeute est terrible, et, cette fois encore, la populace, maîtresse de la ville pendant trois jours, pille tous les greniers publics, tous les magasins des communautés Jusqu’à la fin et au-delà, en 1770 à Reims, en 1775 à Dijon, Versailles, Saint-Germain, Pontoise et Paris, en 1782 à Poitiers, en 1785 à Aix en Provence, en 1788 et 1789 à Paris et dans toute la France, vous verrez des explosions semblables620 Sans doute, sous Louis XVI, le gouvernement s’adoucit, les intendants sont humains, l’administration s’améliore, la taille devient moins inégale, la corvée s’allège en se transformant, bref la misère est moindre.
Benvenuto Cellini raconte qu’étant entré un jour au palais en montrant son portrait gravé au duc, il le trouva indisposé et couché sur le même lit que son cousin, et qu’ayant demandé à Lorenzino s’il ne consentirait pas à lui donner le sujet d’un revers de sa médaille, celui-ci lui avait répondu avec enjouement « qu’il fût tranquille et qu’en ce moment même il pensait à lui en fournir un digne de la gloire d’Alexandre, et qui étonnerait le monde. » Alexandre se tourna avec un sourire de pitié dédaigneuse sur son lit et se rendormit. […] Si je ne poursuis pas à présent sur les qualités des autres enfants, je ne puis cependant me retenir sur le sujet de Pierre et sur le témoignage que son père lui a rendu dans une affaire récente. — Deux mois environ avant sa mort, Laurent, assis sur son lit, selon sa coutume, causant avec nous philosophie et littérature, me disait qu’il voulait consacrer le reste de sa vie à des études qui nous étaient communes, à lui, à moi et à Pic de la Mirandole, et cela loin du bruit et du fracas de la ville. « Mais, lui dis-je, les citoyens ne vous le permettront pas, parce que, de jour en jour, ils aiment davantage vos conseils et votre autorité. » Souriant alors, il me dit : « J’ai déjà délégué mes fonctions à votre élève et je l’ai chargé de tout le poids des affaires. — Mais, avez-vous, lui répondis-je, surpris assez de force dans ce jeune homme pour que nous puissions avec confiance nous reposer sur lui ?
« Cette farcissure est un peu hors de mon thème, disait-il joliment un jour qu’il avait fait un écart un peu fort : je m’égare, mais plutôt par licence que par mégarde ; mes fantaisies se suivent, mais parfois c’est de loin, et se regardent, mais d’une vue oblique… J’aime l’allure poétique, à sauts et à gambades… Mon esprit et mon style vont vagabondant de même230… Je n’ai point d’autre sergent de bande à ranger mes pièces que la fortune : à mesure que mes rêveries se présentent, je les entasse ; tantôt elles se pressent en foule, tantôt elles se traînent à la file231. » Il se couvrait de Plutarque, coutumier aussi de ces « gaillardes escapades », et il avait fini par trouver que ce désordre, qui ne lui donnait pas de peine, était l’ordre même de son sujet. […] Nous apprenons ainsi (je vous fais grâce de ses ascendants) qu’il était né à onze mois, fut mis en nourrice au village, apprit le latin avant le français, était éveillé en son enfance au son des instruments, reçut les verges deux fois, joua des comédies latines au collège de Guyenne ; qu’il était de taille au-dessus de la moyenne, assez peu porté aux exercices du corps et à tous les jeux qui demandent de l’application physique, qu’il avait la voix haute et forte, un bon estomac, de bonnes dents, dont il perdit une passé cinquante ans, qu’il aimait le poisson, les viandes salées, le rôti peu cuit, le vin rouge ou blanc indifféremment, et trempé d’eau ; qu’il était sujet au mal de mer, et ne pouvait aller ni en voiture, ni en litière sans être malade, mais en revanche faisait de longues traites à cheval, même en pleine crise de coliques néphrétiques ; qu’il ne prenait pas de remèdes, sauf des eaux minérales, et qu’il gémissait sans brailler, quand la gravelle le tenait.
C’est un débat qui n’est pas de mon sujet ; mais s’il est vrai que les catholiques du seizième siècle, secoués par le mouvement général des esprits, et réveillés par cette renaissance des lettres et des arts qui rendit bientôt toute ignorance ignominieuse, se seraient enfin arrachés d’eux-mêmes aux puérilités de la scolastique et aux langueurs de l’autorité ; s’il est vrai qu’ils auraient enfin retrouvé par la science la philosophie chrétienne ; il ne l’est pas moins, et avec l’avantage d’un fait accompli sur un fait probable, que la Réforme seule a provoqué et consommé cette restauration. […] Érasme, qui le vit quelque temps après à Strasbourg, écrivit à son sujet ces paroles prophétiques : « Je vois naître dans l’Église un grand fléau pour l’Église65. » Calvin préparait alors les matériaux de l’Institution chrétienne.
Il y a, je le sais, un rire philosophique, qui ne saurait être banni sans porter atteinte à la nature humaine ; c’est le rire des Grecs, qui aimaient à pleurer et à rire sur le même sujet, à voir la comédie après la tragédie, et souvent la parodie de la pièce même à laquelle ils venaient d’assister. […] C’est là la planche de salut qui sauvera le siècle du scepticisme : on admet la certitude scientifique ; on trouve seulement que l’on possède cette certitude sur trop peu de sujets.
Voilà, entre vingt autres, des sujets de discussion qui prouvent qu’une société peut contenir et contient d’ordinaire cinq ou six morales en lutte les unes avec les autres. […] Bourget, dans Le disciple, a choisi pour sujet un cas de ce genre.
Le sujet a été vingt fois traité et répété au théâtre : c’est la question du divorce, l’adultère tourné à la bigamie, la femme placée entre le mari indigne qui revendique son droit conjugal, et l’amant qui a pris sur elle, par la durée et le dévouement d’une liaison fidèle, le droit d’un époux. […] Emile Augier a élevé son sujet dans une plus haute sphère.
Il a été reçu par mistress Clarkson, un des premiers sujets de la troupe, une étrangère en grande représentation galante à Paris, et c’est elle qui lui a présenté l’étrange gentilhomme dont il a fait le mari de sa fille. […] Celle d’un meurtre domestique comploté entre des parents qui veulent se débarrasser, à huis clos, d’un sujet fâcheux.
Puis encore au sujet d’une faïence Henri II, de montrer le peu de perfection de la matière, la tristesse du décor, l’insenséisme des prix. […] À ce sujet un membre du jury me dit qu’en général dans tous les vols, et particulièrement dans les vols avec effraction, le voleur laisse presque toujours du caca dans la maison.
Toute la tragédie fait partie de notre sujet. […] Cantemir, homme du Midi, ancien hospodar moldave, longtemps sujet turc, sent, quoique passé aux russes, qu’il ne déplaît point au czar Pierre en déifiant le despotisme, et il prosterne ses métaphores devant les sultans ; ce plat ventre est oriental, et quelque peu occidental aussi.
C’est le sujet même de l’Odyssée, dont les 1001 Nuits trahissent de multiples réminiscences. […] De même, je n’effleurerai ce sujet qu’en passant.
Là-dessus Descartes est d’une précision à laquelle il n’y a rien à désirer, qui ne laisse certainement rien à désirer. « Au reste, je me suis étendu ici sur le sujet de l’âme à cause qu’il était plus important ; car après l’erreur de ceux qui nient Dieu, laquelle je pense avoir ci-dessus assez réfutée, il n’y en a point qui éloigne plus tôt les esprits faibles du droit chemin de la vertu que d’imaginer que l’âme des bêtes soit de même nature que la nôtre, et que, par conséquent, nous n’avons rien à craindre ni à espérer après cette vie, non plus que les mouches et les fourmis. Au lieu que lorsqu’on sait combien elle diffère, on comprend beaucoup mieux les raisons qui prouvent que la nôtre est d’une nature entièrement indépendante du corps, et par conséquent, qu’elle n’est point sujette à mourir avec nous. » Vous le voyez, la grande raison pour laquelle les cartésiens ne voulaient pas que l’on attribuât une âme aux bêtes et voulaient que l’on considérât les bêtes comme des machines, cette raison est une raison religieuse ; une raison de philosophie spiritualiste, si vous voulez, mais, en même temps, une raison religieuse.
Sujet : vos impressions en arrivant au dépôt. […] Quand je parle des Marie-Louise de la France, combien je suis loin d’épuiser ce sujet d’une déchirante beauté !
Voilà la mine où, désormais, nous devrons puiser, et qui nous fournira des sujets neufs et profonds, plus poignants assurément que ce sempiternel adultère dont la foule est écœurée. […] La vie élégante, par exemple, qui pourrait parfaitement être le sujet d’un roman populaire, est presque toujours étudiée dans le but exclusif de plaire à ceux qu’on nomme les gens du monde.
Naturellement, ce n’est pas lui, mais Moïse, David, Isaïe et tout le chœur des prophètes, que prit pour modèles Racine, si harmonieux lyrique, mais n’osant pas imiter la grande poésie d’Athènes jusqu’à porter sur notre théâtre, même dans les sujets grecs, avec la mélopée tragique, les intermèdes chantés de Sophocle et d’Euripide. […] On ne craindrait nullement de conserver, dans la traduction de cette ode grecque il la Fortune, l’image des vicissitudes que voyait t’œil du poëte, et de porter dans l’expression cette alternative de haut et de bas qui fait le sujet même.
Ce mode adouci de la poésie lyrique n’en admet pas moins ces rapides passages, ces changements de sujet ou d’émotion que d’ordinaire on attribue seulement à l’ardeur de l’enthousiasme. […] Alors, ce semble, apparut l’enthousiasme lyrique dans sa plus haute expression : élévation du sujet, immensité du chœur, sublimité du langage.
Il est, au contraire, d’autres sujets où la puissance de la musique et du chant devait singulièrement rehausser l’action théâtrale et soutenir les âmes dans cette région mystique favorable à la poésie. […] Toutefois, l’accent du dithyrambe n’a pas disparu dans Sophocle, et revient selon le sujet.
On admet très-volontiers aujourd’hui pour les sociétés le genre de progrès dont Condorcet aurait bien voulu qu’on trouvât la recette pour l’homme, on admet qu’elles ne sont plus sujettes à mourir.
Critiques curieux, imprévus, infatigables, prompts à tous sujets, soyons à notre manière comme ce tyran qui, dans son palais, avait trente chambres ; et on ne savait jamais dans laquelle il couchait.
J’avoue que ce fut d’abord pour moi une torture que de chercher des embellissements à un travail tout uni, mais parfaitement conforme au sujet.
Thiers autrement que par le fond du sujet.
Chez lui, cette portion de notre histoire politique, jusqu’à présent si ténébreuse et si compliquée, s’éclaircit, se dénoue d’elle-même ; tout y devient simple et lucide ; ici encore on sent l’historien qui est toujours placé au cœur de son sujet, c’est-à-dire au cœur de la France.
Dites que cette littérature est ignorante, sans critique, se jetant à l’étourdie à travers tout, pleine de méprises, de quiproquo et de bévues que personne ne relève, ne prenant les choses et les hommes graves du passé que dans un caprice du moment, s’en faisant une contenance, un trait de couleur, un sujet de charmante et folle fantaisie ; et quand il s’agit d’être érudite, l’étant d’une érudition d’hier, toute de parade, soufflée et flatueuse ; et voilà qu’on peut vous nommer, même dans les jeunes, des esprits patients, analytiques, circonspects, en quête de l’antique et lointaine érudition, de celle à laquelle on n’arrive qu’à travers les langues, les années et les préparations silencieuses d’un régime de Port-Royal.
Il écrit d’un style heurté, fougueux, tout plein de contrastes, de disparates, de brusqueries, d’audaces, de négligences. « Je ne suis point un sujet académique, dit-il de lui-même ; je suis toujours emporté par la matière. » C’est en effet sa passion qui se dégage, sa sensation qui se réveille.
Je ne l’envisage que dans son rapport à mon sujet.
Ce serait une lourde sottise de prendre trop au sérieux cette fantaisie fertile en inventions cocasses, ces cascades de situations folles qui tombent si aisément des données initiales d’un sujet.
est alors tout animée de l’esprit de l’antiquité classique qu’elle se modèle de parti pris sur les Grecs et sur les Romains qu’elle est par suite savante et faite surtout pour une aristocratie ; les œuvres qui la composent ont presque toutes un caractère hybride ; elles sont semi-païennes et semi-chrétiennes ; elles sont anciennes par la forme, les sujets, les titres, l’imitation voulue, l’emploi de la mythologie ; modernes par les idées et les sentiments qui sont coulés dans ces moules d’autrefois.
Malheureusement, les lois de l’hérédité sont encore bien mystérieuses pour la science actuelle ; les familles d’écrivains qui ont une généalogie en règle sont une rare exception ; les accidents auxquels le mariage est sujet, comme disent nos comiques, forcent parfois à un scepticisme prudent ; bref, l’interprétation incertaine de documents incertains ou insuffisants risque de conduire à des conclusions aventureuses.
Le sujet en est ridicule ; les premières loix du théâtre y sont violées.
Ils crurent avoir gain de cause, & qu’il ne seroit plus question, désormais, d’aucune innovation à ce sujet.
C’est cet inventaire que j’entreprends de parcourir avec vous, non par ordre de date, ce qui serait trop fastidieux, mais par catégorie de chefs-d’œuvre, ce qui nous permettra de passer d’un peuple à l’autre, et de l’antiquité à nos jours, avec une diversité de temps, de sujets et d’écrivains, qui soutiendra l’intérêt dans cette étude.
On ne peut alors espérer rien de pur que dans les sujets où une cause morale agit par elle-même, indépendamment des causes temporaires.
Cependant vous ne persuaderez à personne que votre sujet ne fût ni aussi grand, ni aussi pathétique, ni aussi fécond que celui du Poussin.
Enfin Le Correge parvint à voir un tableau de ce peintre si célebre : après l’avoir examiné avec attention : après avoir pensé à ce qu’il auroit fait, s’il avoit eu à traiter le même sujet que Raphaël avoit traité, il s’écria : je suis un peintre aussi-bien que lui.
] de ses paroles, à qui on ne fasse dire tout ce que l’on voudra comme aux Sibylles ; il y a tant de moyens d’interprétation qu’il est malaisé que, de biais ou de droit fil, un esprit ingénieux ne rencontre en tout sujet quelque avis qui lui serve à son point [à son point de vue].
Brunetière nous donna sur ce sujet : l’Art d’écrire s’enseigne-t-il 44 ?
Cependant, disons-le à l’honneur de de Lescure, quel qu’il soit, nous le croyons, malgré le choix de ses sujets, un serviteur de la vérité dans l’histoire plutôt que du xviiie siècle.
à ventre trop déboutonné, sur tous les sujets qu’il lui plaît de frôler ?
le compte des médecines qu’on a prises vérifié par un Purgon de cour ou un monsieur Fleurant, respectueux sujet en toutes ses parties, — mais c’est le journal de toute la vie, heure par heure, écrit non de la main d’un tiers, mais de la main même du Roi, — du Roi qui n’a pas passé un seul jour de son règne sans noter pieusement (pieusement envers lui-même) tout ce qu’il a fait dans la journée, et qui, mettant à le noter une exactitude qu’aucune circonstance, aucun événement n’a pu ni interrompre ni troubler, s’est peint, sans le savoir, avec une naïveté et une transparence qui envoient promener du coup tous les Tacites de la terre et se passent très bien de leurs profondeurs !
Philippiques ; Lettres sur la Liste civile ; Bilan du 15 mars 1831 ; Lettres sur la condamnation de la « Tribune » ; Pétition pour le droit électoral ; Rendez-moi mes lapins ; Questions scandaleuses d’un Jacobin au sujet d’une dotation (1840) ; Avis aux contribuables (1842) ; Ordre du jour sur la corruption électorale et parlementaire ; Défense de l’évêque d’Angers, de l’évêque de Périgueux, du cardinal de Bonald ; Feu !
Après ces premiers conseils dont nous ne pouvons rien citer, on en trouve d’autres à un jeune poète, dans lesquels, si le sujet est moins ignoble, l’auteur n’en continue pas moins son éternelle et implacable ironie.
Saint Thomas d’Aquin1 [Le Pays, 19 avril 1859] I Si l’Académie des sciences morales et politiques n’avait pas pris sur elle de mettre au concours saint Thomas d’Aquin et sa doctrine, quel livre ou quel journal, avec la superficialité de nos mœurs littéraires, eût osé jamais parler d’un tel sujet ?
En vertu de ses consanguinités d’imagination, le poète d’Émaux et Camées chante l’Amour, ce sujet de poésie éternelle, sur lequel il n’y a pas de cant à faire, et jusqu’ici non plus il ne l’avait jamais chanté d’un accent si vrai et, disons-le, si pur.
N’importe le sujet qu’il traite, il a le mot inattendu et final qui coupe et renoue et que les Anciens aimaient tant, ce dard d’abeille qu’on laisse dans la dernière strophe, — lethalis arundo !
Hugo ; La Plainte d’une Momie est du Gautier autant par le détail de l’expression que par le sujet choisi du poète.
Mais sous la main féconde et puissante d’un véritable romancier, ce sujet, lieu commun d’histoire, pouvait devenir une grande œuvre, humaine, profonde et palpitante.
II Le Voyage en Orient 20, que nous avons placé à dessein, dans cet examen forcément rapide, en regard de la Promenade en Amérique, est un livre beaucoup moins cavalier de ton, beaucoup moins beau touriste, mais, par le sujet et par la manière simple dont il est traité, nous croyons qu’il intéressera davantage.
On croit que saint Augustin, alors professeur d’éloquence à Milan, prononça un discours public sur le même sujet.
Il fut, à ce sujet, en correspondance avec M. […] Le « cher Tout » lui est un sujet de complaintes irrespectueuses, parce qu’il lui semble, en somme, saugrenu, tout mélangé qu’il l’aperçoit de philosophies diverses. […] Kahn ne se contente pas d’y analyser et juger les livres récents, mais, à leur sujet, il plaît à développer ses théories personnelles. […] L’évolution des langues humaines, telle que Kahn la présente ici, n’est pas évidente et le point de départ qu’il prend dans les écritures idéographiques est sujet à caution. […] Moréas a suivi les mêmes principes dans le choix des sujets à traiter.
Dumas et des causes probables de ces passages serait un de ces pointa A qui se proposerait d’épuiser cet ample sujet, un fragment de volume ne suffirait point. […] Il plaçait donc essentiellement le Moderne dans le choix des sujets. […] Ce n’est donc ni dans le décor ni dans la date du sujet qu’il convient de chercher le caractère de modernité d’une œuvre, et, si l’on se met au point de vue de l’esprit, ce n’est pas non plus dans la méthode employée On dit souvent que notre époque est scientifique, et beaucoup d’excellents artistes ont essayé en effet d’appliquer aux travaux de l’imagination les méthodes de la science. […] Si les réflexions qui précèdent sont exactes, l’objection d’archaïsme et d’artifice dirigée contre l’auteur des Poèmes antiques par ses adversaires, à cause du choix de ses sujets, n’a pas de valeur. […] Leconte de Lisle n’est pas arrivé à ce choix de sujets par une nécessité de sa nature.
Quant au sujet, ce sera moi-même. […] Enfin il rencontre le sujet qui lui convient : c’est le plus grand bonheur qui soit donné à un artiste. […] Spenser est supérieur à son sujet, l’embrasse tout entier, l’accommode à son but, et c’est pour qu’il y imprime la marque propre de son âme et de son génie. […] Robert Burton. — Sa vie et son caractère. — Confusion et énormité de son érudition. — Son sujet, l’Anatomie de la mélancolie. — Divisions scolastiques. — Mélange des sciences morales et médicales. […] Quel sujet prend il ?
Sans doute les dames des thés entendaient-elles par bonheur l’absence de tourment, et l’existence d’Amiel ne paraît pas avoir été beaucoup plus tourmentée en effet que la journée qui formait le sujet de la célèbre nouvelle naturaliste : le Vin en bouteilles. […] Les événements de sa vie, en ce moment du premier Journal, ce sont ses lectures. « Je voudrais tellement lire et apprendre de choses à la fois que les bras me tombent de découragement, et que je reste devant l’ouvrage sans pouvoir me résoudre à me borner à un seul sujet. […] Beau sujet d’album pour Töpffer ! […] Il ne pouvait, comme le sujet d’un grand État administré, se retrancher dans la vie intellectuelle ou contemplative. […] De cette rencontre et de celles qui suivirent, le Journal énumère en un détail infatigable tous les sujets de conversation, sujets nourrissants : pédagogie, féminisme, psychologie.
Il dit au comte de Rochester, qui l’avait complimenté : « J’éprouve qu’il ne me sied pas de disputer en aucune chose contre Votre Seigneurie, qui écrit mieux sur le moindre des sujets que je ne le puis faire sur le meilleur. » Cette réplique paraissait vive. […] VII « Un homme, dit La Bruyère, né Français et chrétien, se trouve contraint dans la satire ; les grands sujets lui sont défendus ; il les entame quelquefois et se détourne ensuite sur de petites choses qu’il relève par la beauté de son génie et de son style. » Il n’en était point ainsi en Angleterre. Les grands sujets étaient livrés aux discussions violentes ; la politique et la religion, comme deux arènes, appelaient à l’audace et à la bataille tous les talents et toutes les passions. […] Dryden ne sent pas que des contés de fées ou de chevaliers ne conviennent qu’à une poésie enfantine, que des sujets naïfs demandent un style naïf, que les conversations de Renard et de Chanteclair, les aventures de Palémon et d’Arcite, les métamorphoses, les tournois, les apparitions, réclament la négligence étonnée et le gracieux babil du vieux Chaucer. […] S’il avait institué la critique et le bon style, cette critique n’avait trouvé place qu’en des traités pédantesques ou des préfaces décousues ; ce bon style restait dépaysé dans des tragédies enflées, dispersé en des traductions multipliées, égaré en des pièces d’occasion, en des odes de commande, en des poëmes de parti, ne rencontrant que de loin en loin un souffle capable de l’employer et un sujet capable de le soutenir.
Le sujet du poëme épique est pris là ; c’est une rixe d’abord particulière, puis nationale entre les Nibelungen, peuplade des Burgondes et une peuplade plus imposante établie à Worms, en Allemagne. […] Le sujet nous oblige à abréger ces détails aussi poétiques, mais moins chastes qu’Homère. […] Certes, j’ai bien sujet de porter haut mon orgueil. » « Dame Brunhilt dit à son tour : « Quelque gracieux, quelque loyal et quelque beau que soit ton mari, tu dois mettre avant lui Gunther le héros, ton noble frère. […] Je ne veux plus être outragée à ce sujet. […] Plus d’un œil joyeux versa des larmes amères à ce sujet.
Quant aux pertes d’hommes, s’il était permis de parler d’un pareil sujet avec une froideur qui a l’air cruel, je dirais qu’elles sont à peine sensibles. […] La carrière militaire entendue de la sorte est trop chétive pour attirer les bons sujets. […] L’instruction publique est un sujet d’importance capitale ; l’intelligence française s’est affaiblie ; il faut la fortifier. […] Les universités allemandes présentent à ce sujet le spectacle le plus curieux. […] Ce serait l’inverse de notre système français, procédant par l’exclusion des sujets brillants.
J’estime néanmoins que l’assonance est légitime, surtout en des sujets que l’on veut un peu vagues, vaporeux, transparents à peine comme de matinales brumes ; la rime affirme, l’assonance doute ! […] — Je les admire ; mais leurs sujets appelaient les rigides architectures du vers ! […] et je vous assure qu’un poète qui ferait surgir un idéal imprévu dans des vers à la manière de Jean-Baptiste Rousseau serait moins suranné, bien plus neuf, que le symboliste le plus libéré de toutes règles, ressassant en vagues proses assonantes d’immémoriaux sujets de romance. […] Et pour conclure hâtivement sur un sujet qui requerrait bien des pages, ce sujet de Mistral, il me semble un peu négligé dans une enquête dont il est le prétexte et l’objet, — que de pittoresques et poétiques expressions ait cours de l’œuvre !
Elle est faite de trop d’éléments pour ne pas être sujette à des soubresauts, à des secousses. […] Il en parlait avec une certitude communicative, et ce fut le sujet de notre dernier entretien. […] Leurs contemporains ont omis de nous renseigner à leur sujet. […] Il est probable qu’il eût porté plus tard cette faculté d’analyse à des sujets moins proches. […] Les rapports entre nations sont sujets à des malentendus et à des disputes.
Même sujet : confirmation par les erreurs de la perception externe. […] Le contenu de l’espace et le contenu du passé sont les deux objets sur lesquels s’exerce l’action du sujet pensant ; toute connaissance phénoménale est aperçue ou située par lui dans l’une de ces deux formes ou dans toutes les deux à la fois ; seulement, il distingue le passé immédiat du passé lointain ; il appelle le premier présent, le second seul est pour lui le passé. […] Analysant, réfléchissant, discutant des définitions, comparant des arguments, le psychologue-logicien se parle intérieurement ; il s’observe, — si tant est qu’il s’observe, — il s’étudie, du moins, avec la parole intérieure ; on pourrait dire qu’alors elle fait partie du sujet pensant ; mais elle n’est pas comprise dans l’objet étudié, car le sens commun l’ignore. […] » Si les verbes parler et dire, avec un nom de chose pour sujet, ont si fréquemment le sens d’exprimer, faire penser, c’est assurément que les choses sont des signes plus ou moins directs de certaines idées, mais c’est aussi qu’en pareil cas elles suscitent des paroles intérieures, c’est qu’elles font dire intérieurement ce qu’elles font penser.
Les parties anciennes, qui ont pour sujet le moyen âge, font presque un cours de littérature qui ne se trouverait nulle part ailleurs.
Ceux qui, en tout sujet, ont par l’éloquence une grande route toujours ouverte, se croient dispensés de fouiller le pays.
Voici le texte de ce qui a été dit à ce sujet, par l’école de Saint-Simon, dans le volume d’exposition qu’elle a publié cette année : « La loi du développement de l’humanité, révélée au génie de Saint-Simon et vérifiée par lui sur une longue série historique, nous montre deux états distincts et alternatifs : l’un, que nous appelons état organique, où tous les faits de l’activité humaine sont classés, prévus, ordonnés par une théorie générale, où le but de l’action sociale est nettement défini ; l’autre, que nous nommons état critique, où toute communion de pensée, toute action d’ensemble, toute coordination a cessé, et où la société ne présente plus qu’une agglomération d’individus isolés et luttant les uns contre les autres. » (Vol.
L’idée de Cosima est très simple et très autorisée : c’est la lutte de la passion et du devoir au sein d’un cœur pur qui va cesser de l’être ; c’est l’antique et éternel sujet du drame depuis Phèdre jusqu’à nous.
Antagoniste de Platon sur plusieurs autres sujets, il n’imagine pas que l’esclavage puisse être un objet de discussion ; et, dans le même ouvrage, il traite les causes des révolutions et les principes du gouvernement avec une supériorité rare, parce que l’exemple des républiques grecques lui avait fourni la plupart de ses idées.
Les sujets historiques, que la tradition offre généralement à traiter dans les compositions de collège, poussent forcément à l’invention romanesque : on ignore trop le détail particulier des événements réels, les ressorts cachés, les causes secrètes, les passions individuelles, les accidents insignifiants, mais gros de conséquences ; et dans la brume vague, dans le recul majestueux, où les hommes de l’histoire apparaissent comme de grands fantômes sans consistance, on n’ose rien soupçonner de médiocre ou d’ordinaire : on ne veut rien que de grand, de surprenant : du sublime et de l’horreur.
L’actualité lui fournit assez de sujets pour qu’il ne se donne point la peine d’aller en chercher ailleurs.
Une musique de scène et des parfums combinés s’adaptant au sujet du tableau, viendront parfaire l’impression »… Je copie le programme du spectacle du 27 janvier : I.
Traduction qui peut se résumer ainsi : Sculpté par Otaka Noboukiyo sujet du prince Akao, en 1683, à la fin du printemps.
On rencontre fréquemment dans leurs plus beaux passages des détails empruntés à des mœurs, à des religions ou à des époques trop étrangères au sujet.
Néanmoins il respecta la main qui le frappoit, se désista de son appel, & ne déposa le sujet de ses larmes que dans le sein de Pierre le vénérable.
C’est la coutume que les reines donnent, à certains jours, des festins publics à leurs sujets.
J’ignore quel sujet peut avoir été cause que l’évêque d’Alba se soit surpassé lui-même dans la peinture qu’il nous donne des inquiétudes et des transports d’un jeune poëte tyrannisé par une foiblesse qui lutte contre son génie, et qui le distrait malgré lui-même des occupations pour lesquelles il est né.
Grand sujet de curiosité pour les utopistes de tous les genres, — et, dans ce temps-là, le catholicisme n’en manquait pas, — une révolution à Rome, une révolution qui allait, croyait-elle, jeter la barque de saint Pierre dans les aventures, fit lever et rallia, comme le coup de trompette du Josaphat des vivants, tous les fous superbes de l’univers, tous les bohèmes de la fortune, de l’esprit et de la beauté pour les rasseoir, il est vrai, un peu rudement, quand la machine chargée par Lamennais, Gioberti et tant d’autres, éclata, mais montrant, à travers ses débris, Rossi poignardé, le Pape en fuite et Mazzini régnant dans Rome assiégée.
I Ce serait véritablement un beau sujet à traiter que l’histoire hardiment conçue de l’Académie française.
Demogeot est une nature oratoire, électrique, émue, déchirant un sujet sous sa parole avec ces beaux mouvements de griffes et ces grâces de lion qu’ont parfois les hommes qui savent parler, mais ce que nous savons, c’est que dans sa chaire, s’il est tout cela, il ne l’est pas dans son livre.
Ce caractère religieux a frappé Pierre Saliat, qui, ramenant tout à la préoccupation de son temps comme les vieux peintres au costume du leur, quels que soient les sujets qu’ils traitent, finit par appeler « chrétien » Hérodote, comme il rayait appelé « un gentilhomme grec ». « Une chose que je ne veux oublier, — dit-il en son style d’une senteur antique et exquise, — c’est que les vieux historiens (comme aussi les poètes)sont dignes véritablement d’être révérés et honorés, et principalement pour cette révérence qu’ils portent à leurs Dieux, quoique feints ils soient.
Indépendamment de ce déchet, de cette absence de relief dans la personne, qu’il faut ressusciter, puisqu’elle est le sujet du livre même, on ne trouve dans l’histoire en question aucune trace de composition, aucune architecture régulière dans la distribution des détails que l’auteur a recueillis sur l’un des plus grands hommes de l’Espagne.
Il a consacré toute sa vie et toutes les forces de sa pensée à cet imposant et profond sujet de méditations.
Le sujet a pris les historiens, les a pénétrés, les a grandis !
Le sujet a pris les historiens, les a pénétrés, les a grandis !
IV Ce livre est vaste comme son sujet.
« Personne ne croit, nous dit M. de Beauverger dans sa préface, que la politique spéculative n’ait pas d’influence sur la destinée des empires et qu’il n’y ait pas d’enseignement à retirer de ses travaux. » Personne ne le croit, en effet ; seulement il s’agit de savoir quelle fut cette influence, si elle était nécessaire, si elle a été bonne ou funeste et si tous ses travaux valaient plus ou moins, de la part des esprits qui dominent ces sujets, que les deux lignes de résumé qui pouvaient être l’ouvrage de M. de Beauverger et qui, malheureusement, ne le sont pas.
Indépendamment de l’importance actuelle du sujet qu’il traite : l’Organisation générale du travail, Francis Lacombe est catholique, et la solution qu’il a retrouvée plus qu’il ne l’a découverte du problème posé, à cette heure, avec un si vaste retentissement, appartient à un ordre d’idées et de faits inspirés du catholicisme.
Martin Doisy catholique, aussi à l’aise dans son sujet que les protestants le sont peu, par la raison naturelle que pour juger l’Église qui n’a jamais varié, il ne faut pas être devenu — si tard que cela ait été — l’ennemi de cette Église, Martin Doisy a montré par tous les développements de son ouvrage que la charité, qui a sauvé et nourri le monde, n’a pas concentré son action dans les premiers temps du christianisme.
Il y a du roman, des voyages, presque de l’histoire, de la biographie, de la critique, de la correspondance… C’est assez de sujets et d’espace pour mettre beaucoup de talent, si véritablement on en a.
Qui ne connaît le sujet de ce poème unique, dans la littérature de ces temps, par sa céleste simplicité ?
Excepté donc le Premier soleil, La Ville enchantée et quelques fragments des Satires où le rythme et la langue se remettent à jaillir, en plusieurs reprises étincelantes et trop courtes, à travers d’horribles et d’insensés jargons d’atelier, d’estaminet et de coulisses, il n’y a rien pour la Critique que des sujets d’étonnement douloureux et de pitié dans ce volume, dont tout le mérite appartiendra à l’éditeur.
Dans Le Drack, où il nous fait passer par toutes les nuances de la peur surnaturelle, il entremêle au pathétique de son sujet des vers charmants : Ce sont les fleurs les plus étranges Et des fruits d’un goût sans pareil, Des orangers remplis d’oranges, Dans des champs tout pleins de soleil !
Il nous a parlé longtemps du poète comique dans Corneille : de la comédie de la Suivante, jolie comme son sujet ; du Menteur, dont il n’était pas besoin de nous parler (car il tient toujours la scène comme Molière, avec des touches que n’a pas Molière, et cependant Molière a écrit le rôle de don Louis — dans Don Juan — qui est un rôle cornélien !)
Mérillon qui donne d’intéressants détails à ce sujet : « Pendant que l’idée s’affirmait ainsi, son application devenait de jour en jour plus fréquente et plus accentuée.
Alors il raconte qu’il était la veille chez Aspasie, et la conversation étant tombée sur le même sujet, cette femme, qui avait donné des leçons d’éloquence à Périclès, et qui alors en donnait à Socrate, se mit tout à coup à prononcer un éloge funèbre des guerriers, moitié fait sur-le-champ, moitié préparé.
La loi reconnaissant libre quiconque naissait dans la cité ; sous de telles circonstances, le droit naturel changea de dénomination ; dans les aristocraties, il était appelé droit des gens, dans le sens du latin gentes, maisons nobles [pour lesquelles ce droit était une sorte de propriété] ; mais lorsque s’établirent les démocraties, où les nations entières sont souveraines, et ensuite les monarchies, où les monarques représentent les nations entières dont leurs sujets sont les membres, il fut nommé droit naturel des nations.
Il demande à son poète un sujet qui comporte tous les tons, tous les accents, tous les cris de l’âme humaine. […] « Je compris facilement, ajoute-t-il, que l’immensité du génie musical de Mozart exigeait un sujet de drame vaste, multiforme, sublime. […] On passa insensiblement à d’autres sujets d’entretien.
II Jamais l’œuvre et l’écrivain ne sont plus indissolublement unis que dans les vers de Pétrarque, en sorte qu’il est impossible d’admirer la poésie sans raconter le poète : cela est naturel, car le sujet de Pétrarque c’est lui-même ; ce qu’il chante c’est ce qu’il sent. […] Les papes cependant s’efforçaient de transformer par la magnificence des édifices Avignon en une Rome des Gaules ; la vie qu’on y menait était élégante et raffinée ; les jeunes gens même à qui la tonsure donnait droit aux bénéfices ecclésiastiques sans leur imposer les devoirs du sacerdoce, fréquentaient les académies et les palais des femmes plus que les églises ; leur costume était recherché et efféminé, « Souvenez-vous », dit Pétrarque dans une lettre à son frère Gérard, où il lui retrace ces vanités de leur jeunesse, « souvenez-vous que nous portions des tuniques de laine fine et blanche où la moindre tache, un pli mal séant auraient été pour nous un grand sujet de honte ; que nos souliers, où nous évitions soigneusement la plus petite grimace, étaient si étroits que nous souffrions le martyre, à tel point qu’il m’aurait été impossible de marcher si je n’avais senti qu’il valait mieux blesser les yeux des autres que mes propres nerfs ; quand nous allions dans les rues, quel soin, quelle attention pour nous garantir des coups de vent qui auraient dérangé notre chevelure, ou pour éviter la boue qui aurait pu ternir l’éclat de nos tuniques ! […] Sujet irréprochable aux yeux du pape, dont il affectait de rétablir l’autorité sur les princes romains ; citoyen libérateur aux yeux du peuple, dont il prenait en main les droits et les intérêts, cette double politique l’éleva bientôt au rôle d’arbitre et de dictateur de Rome.
Oui, ce sujet est le plus beau de tous pour une âme forte ; nous comprenons qu’il ait tenté Goethe : combien de fois ne nous a-t-il pas tenté nous-mêmes ! […] Y eut-il jamais un sujet de drame plus humain et plus surhumain à la fois ? […] Ces conversations tiennent au sujet, comme on le verra plus tard, par le tableau de la candeur des jeunes filles de la bourgeoisie qui tremblent d’être séduites ou compromises aux yeux de la petite ville si elles se laissent approcher par la mauvaise compagnie.
Il voulait imposer son nom à la reconnaissance de la maison de Savoie par un de ces services officieux, éclatants, qui font d’un sujet le restaurateur de son prince ; ou plutôt il ne savait pas bien précisément encore ce qu’il voulait à cet égard, car la résurrection du Piémont lui paraissait radicalement impossible tant que Napoléon serait sur le trône, et cependant c’était désormais à Napoléon qu’il allait s’adresser pour relever la monarchie de Sardaigne sur le continent. […] Entrez dans cette triste analyse, examinez de tous les côtés où il est possible de blesser et de punir un homme ; vous verrez que tout est fait déjà, et qu’il n’y a plus moyen de tuer un cadavre et de frapper sur rien… Vous saisissez votre plume massive, et vous m’écrivez comme à un jeune homme qui débuterait dans le monde et qui chercherait une réputation, je pourrais même ajouter : comme à une espèce de mauvais sujet. […] Allez ensuite en France ; demandez à un habitant de Dunkerque ou de Bayonne par qui il est gouverné ; il vous répondra : Par le roi de France (j’aime à supposer qu’il est toujours à sa place) ; jamais il ne lui viendra en tête de vous dire qu’il est gouverné par les habitants de l’Île-de-France, que tous les emplois sont pour ces messieurs, qu’ils viennent faire les maîtres chez les autres, qu’ils veulent tout mener à leur manière, et autres chansons des nations sujettes.
Enfin, pour ne pas trop m’étendre sur ce sujet, il était par malheur devenu l’intime ami d’une famille dont le mari, par soif du lucre, et la femme, par vanité, étaient mes plus cruels ennemis. […] « Peu de paroles suffiront relativement à ce sujet, c’est-à-dire à l’opinion en partie personnelle et en partie inspirée que l’Empereur nourrissait sur mon compte. […] « Quand il eut terminé je pris la parole, et je répondis que nous étions accusés à tort de complot et de rébellion, crimes indignes de la pourpre et de notre caractère personnel ; que notre conduite avait été très simple et très franche ; qu’il était faux que nous eussions fait un secret de notre opinion à nos collègues intervenus, que nous leur avions même parlé à ce sujet, mais avec la mesure qui était nécessaire afin de nous garantir de l’accusation d’avoir cherché à recruter des prosélytes pour accroître le nombre des non-intervenants ; que si, malgré notre prudence, on nous traitait de la sorte, on nous aurait blâmés bien davantage si nous avions endoctriné ceux dont l’avis était contraire au nôtre ; qu’aucun d’eux ne pouvait nier de bonne foi que nous ne lui avions pas manifesté notre opinion et les motifs sur lesquels elle se basait ; que nous n’avions pas, il est vrai, fait des ouvertures au ministre des cultes, mais que nous étions allés chez le cardinal Fesch, auquel, comme à notre collègue et à l’oncle de l’Empereur, nous avions cru pouvoir parler avec plus de liberté et moins de publicité, justement pour envelopper la chose dans le mystère ; que le plus ancien d’entre nous lui avait confié, avec abandon et sincérité, notre détermination ; que nous lui avions aussi suggéré le moyen d’empêcher tout éclat, en le priant d’obtenir de l’Empereur qu’on ne nous invitât pas, et qu’il voulût bien se contenter de l’intervention de ceux qui étaient d’un avis différent du nôtre, et qu’on n’avait pas accepté ce moyen terme.
Le dix-septième siècle, si curieux investigateur du cœur humain, et si grand peintre de l’homme, avait laissé quelque chose à dire même sur ce sujet en apparence épuisé ; il avait laissé beaucoup à dire sur la société française, sur l’homme tel que la France le fait ; il avait laissé presque tout à dire sur l’homme social, sur l’économie des sociétés humaines. […] Tite-Live en a fait naïvement l’aveu : « S’il doit être permis à un peuple, dit-il, de rendre son origine plus auguste en la rapportant aux dieux, telle est la gloire militaire du peuple romain, que lorsqu’il lui plaît de se donner le dieu Mars pour père, le genre humain le souffre comme il a souffert sa domination22. » J’admire cette fierté patriotique ; mais le genre humain affranchi de Rome ne s’accommode plus de ce que souffrait le genre humain sujet de Rome, et pour chaque nation, comme pour chaque ville, la seule origine glorieuse est la vraie. […] Nous sommes par tant de côtés étrangers aux sujets de l’éloquence antique, qu’à moins de nous rendre l’orateur présent par la connaissance de sa langue, de nous placer sous son souffle, le plus médiocre livre qui nous parle de notre temps nous intéressera plus que les harangues de Démosthène et de Cicéron.
Descartes avait en vue ce type d’esprit, quand il écrivait cette phrase si significative : « Ce sont ceux qui se connaissent le moins qui sont le plus sujets à s’enorgueillir et à s’humilier plus qu’ils ne doivent110. » Se connaître n’est pas chose facile, même à ceux qui se cherchent. […] Et quant à nous, qui n’avons ni la folie de nous tant idolâtrer, ni sujet de nous tant mépriser, si nous ne prétendons pas nous élever si haut, nous prétendons bien ne pas tomber si bas. […] C’est une sorte de conscience d’apparat que se donnent tous ceux qui n’ont pas sujet d’être contents de leur véritable conscience.
On s’obstine à répéter sur ce sujet des lieux communs pleins d’inexactitude. […] Je ne puis dire tout ce que j’entrevois sur ce riche sujet, ni les trésors de psychologie qu’on pourrait tirer de l’étude de ces œuvres admirables de la nature humaine. […] Michelet, il me fit admirer autour de son salon les plus beaux sujets chrétiens des grands maîtres, le saint Paul d’Albert Dürer, les Prophètes et les Sibylles de Michel-Ange, la Dispute du Saint-Sacrément, etc., et il se prit à me les commenter.
La forme métrique n’a pu paraître seule capable de rendre ces sentiments d’essor et d’extase que probablement parce qu’elle fut à l’origine toute la littérature et que le charme musical qu’elle possède l’a fait réserver peu à peu aux sujets les plus nobles. […] Nous avons vu que de leur perpétuelle interférence, il résultait qu’ils étaient forcément perçus, connus, distingués par leur sujet, qu’ainsi Heine était amené à les analyser, à ne plus les éprouver sincèrement, à les considérer avec ironie, à s’étudier cruellement lui-même. […] Le coefficient intellectuel de chaque acte moral, c’est-à-dire le coefficient inactif, est notablement augmenté ; le sujet de ce phénomène oublie de plus en plus de vivre pour se voir vivre ; il diminue à la fois son existence et le plaisir qu’il a pu prendre à en être le spectateur.
Dans tous ces poèmes, la grande loi littéraire de l’unité de sujet, qui est en même temps la condition absolue de l’intérêt, est rigoureusement observée. […] Les chants sont tronqués comme le sujet. […] Il n’y a pas de sujet, pas d’unité, pas de composition ; c’est une revue, c’est une épopée à tiroir, pour me servir d’une expression de la scène.
Je n’ai plus que quelques observations à présenter touchant son cas, et je passe à un autre sujet. […] Kahn, s’étant voué à restituer, en séquences parallèles, les correspondances qu’éveillait en lui le sujet qu’il voulait traiter, sans énoncer ce sujet lui-même, sombra dans la bizarrerie, le charabia et l’obscurité. […] N’est-il pas nourri de la même nourriture, blessé des mêmes armes, sujet aux maladies, guéri par les mêmes moyens, échauffé et refroidi par le même été et le même hiver qu’un Chrétien ? […] Si abstrait que soit son sujet, il l’anime, il en fait une tragi-comédie et il joue « la scène dans la salle ». […] C’est d’un style assez médiocre, mais justement, à cause de sa veulerie, ce style convient aux sujets traités par M.
C’était traiter le sujet en Nouvelle. […] Aucun romancier n’a été pénétré plus que lui de cette doctrine de l’importance du sujet, sur laquelle Goethe revient constamment dans ses entretiens avec Eckermann. […] Voilà les grands sujets et les grands livres. […] Des autres méthodes, des autres présentations, des sujets autres, il a vu les défauts puisqu’il les a rejetés pour son propre compte. […] Depuis ces dix semaines qu’il a vu ses villes bombardées, ses banques rançonnées, ses sujets massacrés, ses ministres obligés de demander un asile à la France, pas une fois il n’a proféré une plainte, et, correspondance sublime du cœur des sujets au cœur du prince, pas une parole de regret n’a été entendue qui trahisse une défaillance du peuple envahi.
qui fait le sujet des Songeuses, mais quelle touche fine et déliée dans ce pastel où nul trait n’est heurté, où les contrastes se succèdent sans se choquer. […] L’un est philosophe aux pensers nobles et élevés, il a écrit des méditations où l’on ne sait ce qu’il faut admirer le plus de la mâle sévérité du sujet, ou de la correction avec laquelle il est traité. […] Le chef-d’œuvre de ce jargon était de mettre le substantif à deux lieues de l’adjectif, et le sujet à quatorze lignes du verbe : si bien que la phrase était plus coupée d’adverbes que le pouls n’est intermittent sur la fin d’une maladie mortelle. […] Or, le sujet choisi, — car en Espagne, on expédie vite l’éloge du défunt, et tous les discours de réception ont le cadre de celui de Buffon, — le sujet choisi par Menendez, c’était la Poésie mystique espagnole. […] Il règne toujours une certaine harmonie mystérieuse entre le style, le talent d’un auteur, et les sujets dont il fait choix ; cette harmonie procède de causes intimes.
Je sais les inconvénients du genre : on y est pressé, comme disait en son temps Manilius, entre la gêne des vers et la rigueur du sujet : …..Duplici circumdalus aestu Carminis et rerum…….. […] Les opinions, sujettes aux caprices des peuples et des temps, les opinions, partie faible et changeante de notre nature, disparaissent avec nous dans le tombeau : mais la gloire et la vertu restent éternellement. » Il insistait sur Catinat ; il faisait ressortir l’estime plus forte encore que la gloire ; la modération, la simplicité, le désintéressement, toutes les vertus patriarcales, couronnant et appuyant le triomphe des armes en Washington. […] Ainsi, voulant dire de Thomas qu’il savait rarement saisir dans un sujet les points de vue les plus simples et les plus féconds, le critique ajoute : « Il pensait en détail, si l’on peut parler ainsi, et ne s’élevait point assez haut pour trouver ces idées premières qui font penser toutes les autres. » Mais Fontanes n’était déjà plus un homme privé. […] Nous en conviendrons d’ailleurs, M. de Fontanes n’aimait point assez sans doute les difficultés des choses ; il n’en avait pas la patience : et l’on doit regretter pour son beau talent de prose qu’il ne l’ait jamais appliqué à quelque grand sujet approfondi. […] J’ai reparlé de Fontanes en mainte page de l’ouvrage intitulé : Chateaubriand et son Groupe littéraire… ; il est une partie considérable du sujet.
… ce sera donc, le plus souvent, besoin de sortir de soi-même, pour chercher l’excitant nécessaire à la production, de suppléer aux défaillances d’un tempérament qui ne saurait, par sa seule vigueur, étreindre son sujet : à une époque où l’originalité véritable tend à se faire de plus en plus rare, quelle meilleure marque de plasticité littéraire ? […] … d’un disciple qui sait la musique du Romantisme pour l’avoir étudiée chez les maîtres — car vous retrouvez ici les meilleures cadences de Chateaubriand — mais où nous ne discernons que trop l’artifice littéraire et cette accumulation d’images qui, par l’abus qu’on en fit, prennent le galbe et la patine légèrement défraîchie des sujets de pendule ! […] Comment sauraient-ils discerner ce qu’il entre d’art dans une telle sobriété de détails, quand chez eux tout est prétexte à sortir du sujet, à faire craquer le cadre du tableau5. […] D’un tel point de vue, je ne pouvais me défendre de lui attribuer un intérêt supérieur, en dehors même du sujet traité, et qui dépassait de beaucoup la personnalité de son auteur, pour s’étendre à toute une catégorie d’esprits similaires. […] Peut-être nous arrêterons-nous encore à quelques sujets de ces trop spéciales nosographies.
Rappelons que Crevel avait déposé à la Sorbonne un sujet de thèse sur Diderot romancier que l’université lui avait refusé, précisément à cause de son matérialisme. […] Ainsi, continuait-on à ne voir dans la poésie qu’une mine à sujets de pendules. […] La reine d’Angleterre n’avala-t-elle pas son parapluie, afin d’avoir la certitude qu’elle apparaîtrait toujours incroyablement droite, donc majestueuse aux yeux de ses sujets ? […] A ce sujet, il importe de citer Feuerbach. […] Ainsi, de son paysage de cendre, chaque gnome démembré se croyait souverain d’autant plus absolu que sans sujet.
D’ailleurs, pour figurer aux yeux le corps humain, il y avait en Grèce un art plus national, mieux approprié aux mœurs et à l’esprit public, probablement plus cultivé et plus parfait, la sculpture ; c’est la sculpture grecque qui sera le sujet de ce cours. […] Partout ailleurs, la civilisation a rompu l’équilibre naturel des facultés ; elle a opprimé les unes pour exagérer les autres ; elle a sacrifié la vie présente à la vie future, l’homme à la divinité, l’individu à l’Etat ; elle a fait le fakir indien, le fonctionnaire égyptien ou chinois, le légiste et le garnisaire romains, le moine du moyen âge, le sujet, l’administré, le bourgeois des temps modernes. […] Amour et culte de la vie présente, sentiment de la force humaine, besoin de sérénité et d’allégresse, voilà ce qui le porte à éviter la peinture de l’infirmité physique et de la maladie morale, à représenter la santé de l’âme et la perfection du corps, à compléter la beauté acquise de l’expression par la beauté foncière du sujet. […] Multiple et cosmopolite comme il est, il peut s’intéresser à toutes les formes de l’art, à tous les moments du passé, à tous les étages de la société, à toutes les situations de la vie, goûter les résurrections des styles étrangers et anciens, les scènes de mœurs rustiques, populacières ou barbares, les paysages exotiques et lointains, tout ce qui est un aliment pour la curiosité, un document pour l’histoire, un sujet d’émotion ou d’instruction. […] Lire, à ce sujet, les écrits de Paul-Louis Courier, qui a formé son style sur le style grec.
Mais les expressions, qui d’elles-mêmes vont s’idéalisant à son sujet, doivent se tempérer plutôt : car, en abordant cette femme illustre, c’est d’un personnage grave, simple et historique, que nous parlons. […] Celle-ci avait écrit beaucoup et de longue main, dans ses loisirs solitaires, sur toutes sortes de sujets ; elle arriva à la publicité, prête et mûre ; ses pages, tracées à la hâte et d’un jet, attestent une plume déjà très-exercée, un esprit qui savait embrasser et exprimer à l’aise un grand nombre de rapports.
Quand un de ceux-ci désirait l’entretenir sur un sujet, le gentleman l’écoutait d’abord sans rien saisir des paroles, sauf le son. […] Braid affirme avoir eu des sujets très intelligents qui se rappelaient avec une exactitude minutieuse ce qui s’était passé, six années auparavant, dans leur sommeil, et qui en faisaient le récit toutes les fois qu’on les hypnotisait, tandis qu’ils n’en avaient aucun souvenir quand ils étaient éveillés. » (De la folie artificielle, par le Dr Tuke, Annales médico-psychologiques, 4e série, tome VI, p. 271.)
. — Quand un psychologue observe un de ses actes de mémoire, il remarque d’abord que c’est une connaissance, et, posant que toute connaissance exige deux termes, un sujet connaissant et un objet connu, il se dit que dans le souvenir il y a deux termes, la sensation passée et la connaissance que nous en avons. […] À ce sujet, M.
XVII « Rien n’est petit en effet ; quiconque est sujet aux pénétrations profondes de la nature le sait. […] Nous surtout, qui voulons supprimer la peine irréparable de mort en matière civile, et qui avons eu l’audace de la supprimer même en politique, nous n’aimons pas la peine corruptrice des bagnes, et nous avons, dans nos nombreux discours sur ce sujet, réclamé un pénitentiaire colonial avec une législation spéciale, et des prisons lointaines et graduées, pour donner la sécurité à la société innocente, contre les bêtes féroces de la ménagerie humaine ; mais, la prison pénitentiaire coloniale n’existant pas encore, il faut bien reconnaître à la société le droit sacré de se défendre en attendant et de se séparer de ce qui la menace en la souillant.
» et autres problèmes qui défrayaient les disputes des écoles d’Alexandrie et de Pergame, si on les compare à cette façon ingénieuse, compréhensive et délicate de discourir sur toutes les surfaces des choses, de cueillir la fine fleur de tous les sujets, de se promener en observateur multiple dans un coin de l’universel, que de nos jours on appelle la critique ? […] Il consacre la troisième partie de l’Opus majus à l’utilité de l’étude des langues anciennes (grec, arabe, hébreu) et porte en ce sujet délicat la plus parfaite justesse de vues.
Je ne traiterai donc cette dernière partie de mon sujet que tout à fait en raccourci. […] J’ai passé un an à éteindre le style de la Vie de Jésus, pensant qu’un tel sujet ne pouvait être traité que de la manière la plus sobre et la plus simple.
Mais il s’y comporte de manière différente selon que l’énergie sociale qui vient aux prises avec l’idée est forte ou faible, selon qu’elle est pourvue d’un pouvoir de déformation, c’est-à-dire d’un pouvoir de réduction des forces extérieures à la loi de son propre mécanisme, ou selon qu’elle est flexible et malléable, sujette à subir des déviations du fait des impulsions étrangères. […] Mais il n’a pas semblé qu’un exemple aussi saisissant dût être écarté, parce qu’il touche à un sujet actuel et qui passionne les esprits.
… Oui, quoi qu’on dise, je crois que mon talent a grandi dans le malheur, dans le chagrin… Et oui, mon frère et moi, avons mené, les premiers, un mouvement littéraire qui emportera tout, un mouvement, qui sera peut-être aussi grand que le mouvement romantique… et si je vis encore quelques années, et que des milieux bas, des sujets canailles, je puisse monter aux réalités distinguées, c’est alors que le vieux jeu sera enterré, et que ni ni, ce sera fini du conventionnel, de l’imbécile conventionnel. […] Zola, qui a amené la conversation sur ce sujet, un peu à propos de son nouveau livre, déclare que l’amour n’est pas un sentiment particulier, qu’il ne prend pas les êtres aussi absolument qu’on le peint, que les phénomènes qu’on y rencontre, se retrouvent dans l’amitié, dans le patriotisme, et que l’intensité grande de ce sentiment n’est amenée que par la perspective de la copulation.
Dès 1822, dans la préface aux Odes et Ballades, il explique pourquoi l’ode française est restée monotone et impuissante : c’est qu’elle a été jusqu’alors faite de procédés, de « machines poétiques », comme on disait alors, de figures de rhétorique, l’exclamation depuis et l’apostrophe jusqu’à la prosopopée ; au lieu de tout cela, il faut « asseoir la composition sur une idée fondamentale » tirée du cœur du sujet, « placer le mouvement de l’ode dans les idées, plutôt que dans les mots ». […] Le sujet d’Eloa, c’est le péché aimé par l’innocence, parce que, pour l’innocence », le péché n’est que le plus grand des malheurs. » Il n’y a donc, en définitive, de vrai et de précieux que l’amour : tout le reste est fausseté et ironie.
Récemment encore, le roi venait d’écrire le nom de Molière sur cette glorieuse liste de gens de lettres et de savants, honorés des libéralités de Sa Majesté, et le poète s’était empressé de remercier le roi, à la façon d’un poète comique pour qui tout est sujet de comédie et même un compliment. […] Saint-Évremond, un bel esprit de cette famille des beaux esprits, disait souvent que les grands admirateurs étaient de sottes gens, et La Bruyère, qui se plaignait, puisque les grands sujets lui étaient défendus, d’être forcé de faire la satire des ouvrages de l’esprit, indique à merveille les limites de la critique : « Il ne faut pas, dit-il, mettre un ridicule où il n’y en a point, c’est se gâter le goût, c’est corrompre son jugement et celui des autres.
Je suis chose légère, et vole à tout sujet, Je vais de fleur en fleur et d’objet en objet ; A beaucoup de plaisirs je mêle un peu de gloire ; J’irais plus haut, peut-être, au Temple de Mémoire, Si dans un genre seul j’avais usé mes jours. […] Causeur charmant, aimable jusqu’à l’âge, vous le voyez, de soixante-cinq ou six ans, parlant de toute chose, laissant aller son imagination et sa douce fantaisie à travers tous les sujets, papillon non seulement du Parnasse, mais en quelque sorte de l’univers, aimant la discussion, et puis enfin, peut-être un peu brusquement s’échappant, mon Dieu, parce qu’il peut en avoir assez de la société dans laquelle il est, ou plutôt, et j’en suis sûr, plutôt parce qu’une pensée particulièrement chère lui est venue, une pensée favorite, en quelque sorte, qu’il veut suivre dans cette solitude si féconde qu’il aime tant.
Le ministre de la guerre, Berthier, écrivait à son sujet, le 29 nivôse an ix (19 janvier 1801) : « Citoyens consuls, j’appelle votre attention sur la conduite distinguée du citoyen William Dalton (etc) qui, en combattant avec courage à la bataille du Mincio, où le corps, à la tète duquel il était, a contribué puissamment à la victoire, a été atteint d’une blessure dangereuse et presque mortelle.
Le morceau que nous reproduisons exprimait, si l’on veut bien y prendre garde, nos vœux et nos conseils à ce sujet presque autant que nos illusions.
Tous les sujets de Louis XIV se piquaient d’imiter un certain modèle, pour être élégants et de bon ton, et Louis XIV lui-même fut le dieu de cette religion.
Maizeroy excelle à dissimuler sous le cruellisme morbide des situations le scabreux de ses sujets et le décolleté de ses épisodes.
L’admirable traité « De la maladie sacrée » d’Hippocrate, qui posa, quatre siècles et demi avant Jésus, les vrais principes de la médecine sur ce sujet, n’avait point banni du monde une pareille erreur.
Vous croyez que la vertu se tient lieu de digne et de suffisante récompense, mais qu’elle accepte la gloire sans l’exiger ; que la gloire n’est pas tant une dette dont s’acquitte le public, qu’un aveu de ce qu’il doit, et tout ensemble une protestation qu’il est solvable. » Plusieurs trouveront les conversations rappelées par Balzac d’une gravité qui va jusqu’au ridicule ; les sujets qu’elles traitaient seraient ridicules, sans doute, dans la société d’une bourgeoise de petite fortune qui aurait à soigner elle-même son ménage et ses enfants.
Celles-ci, par les éléments abstraits qui entrent en leur formation, par la complexité de leur contenu où se confondent — transformées par un apprêt dialectique — des images réelles en nombre souvent considérable, celles-ci sont toujours sujettes à caution.
L’effet de l’œuvre étant l’émotion qu’elle suscite, et cette émotion accompagnant l’image sensible de son contenu dans l’esprit de son sujet, c’est la reproduction de l’œuvre qu’il faudra tenter, en accompagnant de son indice émotionnel.
Tous les jours et de toutes pièces, même en dehors du roman-feuilleton, romanciers et poètes inventent des sujets, des descriptions, des scènes, des aventures, de faux déraillements, de faux naufrages.
Tout ce qu’elle a écrit sur la plupart des sujets même mondains qui ont occupé sa pensée, sue cette sueur d’un sang apaisé qui coule doucement sans se révolter contre les blessures d’où elle tomber.
C’est le respect du sujet fidèle à un souverain très indigne ou très ingrat, mais, après tout, au souverain !
Habile architecte, grand archéologue, et plus grand critique d’art encore, Daly avait triple mission, de par ses trois spécialités, de nous parler de cette organisation des concours, la plus grande question pratique d’art et d’État qui à cette heure puisse être agitée, et il l’a fait dans un livre que je n’appellerai pas court, puisqu’il dit tout ce qu’il faut dire et que nulle part je n’ai vu la substance tout entière du sujet qu’on traite tenir moins de place dans une langue plus forte et plus claire.
Un homme de génie peut traiter le même sujet qu’a immortalisé Molière. » Idée hardie très moderne, sur laquelle Fréron est revenu cent fois.
Dominé par le cadre de son sujet, Lavallée n’avait à parler que de la fondatrice de Saint-Cyr et de cette illustre éducatrice qui, pendant de si longues années, y déploya tant d’activité et d’intelligence.
Tous ceux qui se sont avisés d’écrire sur ce rude sujet ont mêlé et compliqué l’écheveau qui embarrassait la grande et sage main carrée de Leibnitz ; car tous, quel que fût leur but, soit le développement général de l’homme, comme Rousseau et Montaigne, soit son développement spécial, comme Jacotot, sont partis de leurs propres données, d’une manière personnelle à eux de concevoir l’homme, c’est-à-dire d’une rêverie et non de la réalité.
Il ne se garderait pas de rire en ce grave sujet : il rit, au contraire.
M. de Rémusat publiait aussi de son côté deux gros volumes qu’il intitulait pompeusement : Abailard, sa vie, sa philosophie, sa théologie, — et comme si ce n’était pas assez que ces deux hommages du Rationalisme moderne offerts à l’un de ses précurseurs, l’éditeur de M. de Rémusat a publié un volume encore dont Abailard est le sujet et même le héros.
… mais pour la lui donner, cette portée, il fallait se mettre au-dessus de son sujet, non pas rester à son niveau.
Rémusat publie aujourd’hui un nouveau volume dont Abailard est le sujet et même le héros.
Le sujet de ceci n’est pas, comme on pourrait le croire, un roman qui se cache sous des formes négligées ou familières à dessein, pour qu’elles paraissent plus vivantes.
Il ne sied pas à cet esprit viril, qui n’hésite jamais devant un fait, et pour les formes détachées duquel nous nous sentons une vive sympathie, de demander ainsi presque pardon aux préjugés actuels du mordant de sa plume ou de son sujet.
Ce sujet est passé de mode… (Souvenirs et Regrets !)
III Ces beautés — là où il y en a — sont très grandes ; mais sont-elles en proportion, pour le nombre, avec le nombre des sujets que l’illustrateur avait à traiter ?
C’est le xviie siècle qui est bien plus le sujet (trop rapidement traité) du livre de du Boulan que l’Énigme d’Alceste laquelle n’en est peut-être que le prétexte et l’étiquette.
. ; mais le reste, sur des sujets de passion plus ou moins idolâtre, est imbibé de ce paganisme de sentiment et d’image qui froidit et qui durcit tout, mais ne cristallise pas toujours.
Figurez-vous cette langue, plus plastique encore que poétique, maniée et taillée comme le bronze et la pierre, et où la phrase a des enroulements et des cannelures ; figurez-vous quelque chose du gothique fleuri ou de l’architecture moresque appliqué à cette simple construction qui a un sujet, un régime et un verbe ; puis, dans ces enroulements et ces cannelures d’une phrase qui prend les formes les plus variées comme les prendrait un cristal, supposez tous les piments, tous les alcools, tous les poisons, minéraux, végétaux, animaux ; et ceux-là les plus riches et les plus abondants, si on pouvait les voir, qui se tirent du cœur de l’homme, et vous avez la poésie de M.
Les uns (et ce sont les plus forts) lui ont pris de sa magnifique opulence d’inspiration ou de sujets : lyriques, héroïques, bucoliques, élégiaques ; les autres, la variété de ses rythmes d’une invention si savante, si retorse et si subtile, véritables arabesques également pour l’œil et pour l’oreille, inconnus avant lui et auxquels, après lui, on n’a presque rien ajouté.
Et il y répondra, ce livre solide, très intéressant et qui n’est que vrai, non pas seulement par la simplicité de sa conception et ses développements naturels, mais par le fond même du sujet qu’il traite : car s’il fut jamais un homme d’une originalité assez profonde pour résister à toutes les influences extérieures que le Matérialisme, la Bête de ce temps, voudrait faire tout à l’heure si puissantes, ce fut Milton.
Seulement, n’est-ce pas là une raison de plus pour la Critique de glorifier ceux qui ont cette crânerie de prendre pour sujet de livre un prêtre, — qui préfèrent la beauté intrinsèque de leur œuvre à l’argent ou à la renommée qu’elle peut rapporter, et sont assez artistes pour avoir ce désintéressement et cette fierté ?
Quelles merveilles suivirent, quel monde nouveau s’ouvrit à l’imagination des Hellènes, quelle gloire consola leur défaite intérieure et leur asservissement, quel simulacre de liberté leur resta, par l’absence chaque jour plus lointaine de leur puissant vainqueur, qui semblait leur général délégué dans l’Asie, il n’appartient pas à notre sujet de multiplier ici ces grands souvenirs d’une prodigieuse fortune.
Les vieux préjugés français, ce pédantisme de la légèreté, qui semble être l’apanage de notre race, tous les menus travers de notre frivolité nationale ont entretenu, sur ce sujet, des erreurs vivaces. […] C’étaient des marabouts errants, animés d’un fanatisme sombre, sujets à des extases, des « espèces d’enragés, qu’on répugne, au premier abord, à placer parmi les précurseurs de Jésus ». […] Des moralistes intransigeants en ont fait le sujet de déclamations furieuses. […] Le docteur aimable qui a répandu sa pensée au Jardin d’Épicure est prêt sur tous les sujets. […] Son érudition sur ce sujet est au moins égale à sa connaissance du plain-chant.
Ce n’est pas non plus le choix des sujets qui leur rend malaisée la pleine intelligence de La Fontaine ; car, sauf exception, la matière de ses fables comme celle de ses contes est empruntée à des auteurs d’une popularité classique. […] Est-ce que le buisson d’aubépine ne donne pas aux bergers qui surveillent leurs sots moutons une ombre plus douce que le dais aux riches broderies n’en donne aux rois qui craignent la trahison de leurs sujets ? […] Le sujet du premier de ces poèmes est indiqué par son titre même. […] J’ai copié tout à l’heure le passage où il décrit ses impressions devant ses sujets de composition. […] Et d’abord tous les sujets en ont été choisis par l’auteur, systématiquement, en dehors de son existence et dans une tonalité en pleine antithèse avec ses préférences, ses goûts, son caractère, son atmosphère d’esprit.
Le sujet est un « fidèle », le citoyen est un « associé ». […] Rod sur ce sujet, amoureux fort enflammé de Mlle Marcelle Vallée. […] Jusqu’à la moitié, comme il y a deux sujets au moins, on se trompe sur le sujet vrai. […] Le sujet est très intéressant. […] On est gêné de sentir à quel point le livre est inégal à son titre et à son sujet.
Bourges, qui lui montrait combien le talent pouvait élargir encore les larges sujets. […] Le sujet de La Princesse Maleine est pareil au sujet des contes que content, le soir, aux petits enfants, les nourrices. […] D’abord le sujet manquerait de cette gaîté saine et de cette émotion cordiale, tant recommandées par les critiques qui tournent leurs pouces sur le nombril de M. […] Voyez combien le sujet lui-même est pour ainsi dire indifférent. […] Qu’aurait-on pu dire, d’ailleurs, sur ce fallacieux sujet, qui fût à peu près raisonnable et plausible ?
Comme c’est bête, que je ne puisse vous faire partager ma gaieté au sujet des Ganz. […] (sujet d’esquisse pour le paysage). […] Seulement, s’il faut que je sois l’esclave d’une certaine dimension ou d’un certain sujet, il faut que je le sache au plus vite, afin de penser à mon sujet et de m’y mettre. […] La jalousie et la monarchie sont mes sujets favoris. […] Si leur sujet les prend dans la rue ils le font dans la rue, si c’est dans un atelier ils adoptent l’atelier.
Quelle joie de lui fournir des sujets de style ! […] IV Cherchons bien ; peut-être en des sujets moins graves trouverons-nous quelque occasion de franc rire. […] Ailleurs les minutieuses descriptions paraissent souvent puériles ; nous blâmions l’auteur de s’arrêter, avec un scrupule de peintre anglais, sur des aventures d’école, des scènes de diligence, des accidents d’auberge ; nous jugions que cette attention intense, faute de pouvoir se prendre aux grands sujets de l’art, se rabaissait enchaînée à des observations de microscope et à des détails de photographie. […] En même temps que le sujet supprime les défauts ou les tourne en qualités, il offre aux qualités la plus belle matière.
Lundi 2 mars Avant de me lever, au petit jour, je réfléchissais dans mon lit, au sujet d’Henriette Maréchal, que si je continuais à faire du théâtre, je voudrais le balayer de tout le faux lyrisme des anciennes écoles, et remplacer ce lyrisme par la langue nature de la passion. […] Renan à ce sujet, fait la proposition de convertir l’église en un « Temple de l’Oubli » où on élèverait une chapelle à Marat, une autre à Marie-Antoinette, etc., etc. […] » Et il ajoute que Hading, sa femme, s’inquiète, si on peut vraiment tirer une pièce possible du roman, et qu’elle vient encore de lui écrire à ce sujet. » Enfin nous les reconduisons. […] Dimanche 20 décembre « Eh bien, le voilà le nouveau théâtre, votre nouveau théâtre. » C’est Daudet qui entre dans mon grenier, marchant avec effort sur des jambes mal d’aplomb. « Oui, Le Matin fait un article sur le nouveau théâtre, et Duret doit à ce sujet vous interviewer, vous, Zola et moi. » Et de suite la conversation est sur Sapho, et l’on cause du tact qu’il faut pour faire passer de la vérité sur les planches, et de son délicat dosage près d’un public de théâtre.
Et un dîneur disait à ce sujet une chose curieuse. […] Dans la préoccupation d’un ami, dans sa mélancolie ils se figurent une baisse de son affection, un refroidissement ; et ce sont à ce sujet, d’absurdes circumvagations de la cervelle, et d’imbéciles imaginations. […] Alors Daudet me demandait quelles étaient mes convictions à ce sujet, et je lui répondais que malgré tout mon désir de retrouver mon frère, je croyais après la mort à l’anéantissement complet de l’individu, que nous étions des êtres de rien du tout, des éphémères de quelques journées de plus que ceux d’une seule journée, et que s’il y a un Dieu, c’était lui imposer une comptabilité trop énorme, que celle occasionnée par une seconde existence de chacun de nous. […] À ce sujet Daudet racontait, que Morny ne voulait jamais recevoir, un malheureux, une femme vieille ou laide, faisant tout, dans sa fuite de la réalité, pour n’être pas ramené à cette réalité.
Les organisations trop heureuses sont sujettes à pousser tout en bois et en feuillage.
Ne rencontrant sur la scène politique, après la chute du parti dominateur, que d’anciens partis déjà vaincus et presque épuisés, il courait risque de se blaser, pour ainsi dire, et de ne plus voir son sujet avec la même netteté d’intelligence, la même franchise de patriotisme.
Une des gentillesses du genre humoristique est d’inventer pour les chapitres d’un livré, pour les paragraphes d’un chapitre, des dénominations sans aucun rapport avec le sujet traité.
. — Je veux pourtant vous dire ce qu’il est, ce talent qui aurait dû monter jusqu’au génie pour être digne du sujet qu’il n’a pas craint d’aborder.
Les fondations privées seraient sujettes à une déperdition bien moindre.
Il blâme Boileau de l’avoir accablé, ainsi que Chapelain, sous ses satires, bien qu’ils ne lui eusse ni donné aucun sujet de plainte .
Le sujet, fort complexe, tout de détails et d’épisodes, était difficile à grouper en livre.
Historique ou littéraire, je ne pense pas avoir laissé, sur ce sujet, une seule affirmation de nos adversaires sans réponse, et je suis persuadé que les conclusions que nous avons dégagées resteront acquises.
Tout dépend de la nature du sujet, de l’endroit où est placé le vers, soit de sentiment, soit d’image, et surtout du genre de sensibilité de celui qui lit.
Mais Eugénie de Guérin a le génie de l’expression, indépendamment du sujet qu’elle traite.
ce fut un bien magnifique empire que le sien, et elle fut une bien grande reine aux yeux de ces poètes, ses sujets ; mais aucun d’eux, aucun de ces adorateurs, aucun de ces tournesols, comme on disait alors, dont elle était le soleil, ne l’a vue et ne l’a jugée de son vivant comme Livet l’a vue et l’a jugée, maintenant qu’elle est morte, mais non oubliée, car l’heure pour elle est propice !
Castille, qui a du talent, et que les lauriers de Thiers, Lamartine et Louis Blanc empêchaient de dormir, ne s’est pas contenté d’imiter ces historiens célèbres par le choix d’un sujet dont le public du xixe siècle ne se blasera pas d’ici longtemps, mais il a voulu concentrer d’un seul coup leurs trois œuvres historiques dans la sienne.
Dans un tel sujet, qui élève l’artiste au-dessus de ses vaines fantaisies, on regrette pourtant, au nom de l’imagination, mais de l’imagination catholique, que le gardeur de pourceaux dans Sixte n’ait jamais existé, — pas plus que la scène tonitruante de l’Ego sum papa !
En effet, puisqu’un écrivain comme Michelet revenait à l’histoire personnelle et à la défroque biographique, puisqu’il abordait un sujet (les femmes) si cher aux imaginations françaises, on pouvait croire, n’est-il pas vrai ?
finit par étrangler son esprit avec son sujet.
Introduction I Ces deux études sur Gœthe et Diderot ont été publiées séparément, à des époques assez distantes, — et dans un journal, ce mode de publication inventé par un siècle qui pulvérise tout, jusqu’à la pensée, — mais par leur double sujet elles exigeaient impérieusement l’ensemble et l’unité du livre.
Hogarth, mais dans des sujets plus hauts, dans une sphère plus élevée, la fresque immense sur laquelle il a transporté la caricature, voilà Carlyle.
Oscar de Vallée y est revenu lui-même à la fin de son livre, malgré le sujet de ce livre, entrepris pour exalter en André Chénier un talent qui n’était plus celui des vers.
sans être atroce… Pour ce qui est de l’Inquisition, de Maistre n’a touché ce sujet que de l’extrémité de sa plume, au lieu de le prendre carrément à pleine main.
Mais, au fond, dans toutes ces stupides et éloquentes matérialités de Diderot, il n’y avait pas plus d’audace et de niaiserie que dans la théorie idéaliste d’Hegel, cette théorie qui croit aller du néant au devenir, de l’être à la notion, du sujet à l’objet, du fini à l’infini, de la connaissance à la volonté, bref, de l’Idée à la Nature, et qui n’y va pas !
Dans un temps où l’inétanchable besoin de merveilleux fait accepter à la pauvre imagination publique, qui semble tombée en enfance, les abjectes et les bêtes inventions des Esprits frappeurs et des tables tournantes, Swedenborg, l’illuminé Swedenborg est-il donc un sujet trop élevé pour elle ?
Mais où commence la différence entre ces deux inconnus faits pour ne pas l’être, le voici : L’auteur des Ruines de la Monarchie française est mort dédaigneux de la publication de son livre, qu’il savait, de conception et de sujet, impopulaire, l’ayant gardé fermé sous son coude après l’avoir écrit, et achevé ainsi de vivre, la tête qui l’avait pensé dans sa main, ne demandant rien à son siècle… L’auteur des Philosophes et la Philosophie n’a pas eu, lui, cette indifférence, qui est une impertinence sublime !
Le talent de Cousin est suprêmement et exclusivement un talent d’orateur, de phraseur, de flûteur, de musicien, de pousseur de son sur des sujets philosophiques, et, toute sa vie, c’est avec cela qu’il a fait illusion sur le talent de philosophe qui lui manquait, et dont l’absence a dû parfois humilier cruellement son amour-propre et sa pensée… Allez !
je crains fort, pour mon compte, que les amis de Guérin, qui avaient pris pour lui faire trompette un hautbois tortueux aussi peu sûr de ses sons, ne se repentent maintenant d’un choix déterminé par le nom seul de l’instrumentiste ; mais ce que je sais de science certaine, c’est que Guérin n’avait nul besoin que l’auteur des Consolations, qui n’est nullement celui des affirmations et des certitudes, affirmât, sous réserve de s’abuser, un genre de génie que Guérin était bien de force à affirmer tout seul, et que l’auteur des Portraits contemporains ajoutât au mou de ses affirmations le mou de sa manière, en donnant, pour éclairer son œuvre, ce médaillon, vaporeux et gris, d’une biographie, qui, cependant, n’est pas sans charme (le charme du sujet), mais dans lequel je ne trouve que le profil fuyant et énervé de cette individualité poétique, — plus poétique que son talent même !
C’est un chant unique, sur un sujet unique, qui va d’une filée de son premier vers à son dernier vers.
Et que si la vie ne devait pas se trouver dans cette Vie qu’on demandait au frère, qui hésitait peut-être, que s’il n’y avait, à la place, que l’extinction prudente d’un sujet dont on craignait les flammes, que la lumière ménagée, tamisée et promenée avec précaution sur les passions et les fautes de ce délicieux et coupable génie qui s’appelait Alfred de Musset, les éditeurs s’en souciaient bien !
Quand il arrive à la jeunesse de Cortez, d’ailleurs peu connue, de ce grand homme qui commença par le ribaud, de ce mauvais sujet obscur dont le visage physique, « couleur de cendre, — dit-il, — mais aux yeux de braise », n’a été illuminé plus tard que par la gloire, José-Maria de Heredia a moins l’aisance de son talent, trop large pour s’étrangler dans une biographie qui tourne au portrait.
L’aigle a peur, et s’en va chercher Plus bas l’eau des torrents vagabonde et sujette, Dont la rage distrait le touriste, et qui jette L’écume au revers du rocher.
Insupportable, nous l’avons dit déjà, par le sujet et la manière ; insupportable par la monotonie de son trait, qui est toujours le même ; insupportable par la vulgarité de son observation, qui ne s’élève jamais, quoiqu’il ait essayé, dans la seconde partie des Ames mortes, de peindre des gens qui ne sont pas simplement des radoteurs ou des imbéciles ; insupportable enfin par sa description de la nature, qui nous reposerait du moins de cette indigne société de crétins nuancés dans laquelle il nous fait vivre, et qu’il nous peint toujours à l’aide du même procédé : la comparaison de l’objet naturel avec le premier engin de civilisation venu.
Les jugements de la conscience, même lorsqu’un système les formule en propositions plus ou moins générales et les enchaîne logiquement, n’impliquent pas le même rapport du sujet à l’objet que les jugements de la science.
L’auteur de Mahomet et de Zaïre, le chantre de Henri IV, l’historien de Charles XII et de Louis XIV, voulut, dans ces deux ouvrages, célébrer des événements qui intéressaient la France et l’Europe, et honorer tour à tour le prince et les sujets.
Examiner cette grosse querelle entre Wallons et Flamands dépasse notre sujet : les éléments religieux et politiques y jouent un rôle trop sérieux, trop essentiel, pour qu’elle trouve asile dans une étude littéraire. […] Dans une lettre adressée, voilà vingt-deux ans, au journal La Nation 24 qui procédait à une consultation sur ce sujet, Maurice Barrès envisageait déjà la question de manière excellente et définitive. […] Cette « Légende des siècles » exhale un parfum des plus latins, auquel contribuent et les sujets, empruntés pour la plupart à l’antiquité, et la manière dont ils se développent. […] Le poète reprend un sujet qui, jadis, avait déjà tenté son inspiration. […] Si les sujets s’apparentent parfois, il convient de ne voir là qu’une coïncidence.
Mais ce qu’il exprime là, ce n’est qu’une opinion personnelle, fort sujette à discussion. […] Vous vous rappelez le sujet ? […] Ce serait un excellent sujet pour un vieux monsieur, membre de l’Académie d’Etampes. […] Mais il ne cessait de me répéter : « Ce sujet est bien pénible… Ah ! […] Je reviens à mon sujet.
— Mais il n’y a pas un mot sur ce sujet que je n’aie entendu, pas une plaisanterie que je fasse autre chose que rapporter ! […] Maizeroy ; selon la mode du jour, il a retourné son sujet sous toutes ses faces et, à la loupe, en a suivi tous les mouvements, les actions, les réactions, les énergies et les détentes. […] … écrire, c’est bien autre chose… Et s’exaltant à mesure qu’il parlait : C’est vivre d’abord, et avoir de la vie un goût à soi, une saveur unique, une sensation, là, dans la gorge… C’est se transformer soi-même en champ d’expériences, en sujet auquel inoculer la passion. […] Il n’y a rien à en apprendre, il y a beaucoup à en oublier, et le danger serait de généraliser d’après ce sujet exceptionnel. […] Et la banalité un peu romanesque de suivre cette jeune fille tandis qu’elle allait faire la charité, — sujet médiocre de quelque keepsake, — charmait Évelin ; je ne sais quel souvenir de poème élégiaque et bourgeois lui chanta dans la mémoire.
L’étranger ne déteste pas être libertin sans qu’on le sache ; le Français aimerait mieux se priver de voluptés de toute sa vie et passer pour un mauvais sujet, que posséder toutes les femmes et être aimé d’elles et être tenu pour coquebin. — Il y aurait un joli sujet de comédie : Don Juan blanc. […] Béraud traînait au Sénat depuis 1901, sur le sujet de l’abrogation de l’article de la loi Falloux, subsistant encore, qui reconnaissait la liberté de l’enseignement secondaire. […] Je laisse de côté cette partie du sujet : les choses que les catholiques ou simplement les libéraux ont à reconquérir ; cela n’a pas besoin de démonstration. […] Or, Louis XIV prétendait tout aussi bien être le propriétaire de tous les biens de ses sujets qu’il prétendait que tous ses sujets n’eussent qu’une religion et qu’une manière de penser, à savoir la sienne. […] Quelqu’un commandant aux âmes et quelqu’un commandant aux corps, c’est-à-dire chacun de mes sujets coupé en deux !
Un malentendu, un oubli, une mauvaise humeur peut changer ses sentiments à notre égard ; et combien sur un pareil sujet les moindres reproches qu’on se fait à soi-même ne doivent-ils pas être douloureux ! […] Le culte de Jean-Jacques et de Voltaire au Panthéon, un clergé-philosophe substitué à un clergé-prêtre, la liberté, l’éducation, tous ces sujets à l’ordre du jour, y sont touchés : aucun engouement, chaque chose jugée à sa valeur, même Mme de Sillery (de Genlis) : « J’admire, dit Constance, quelques-unes de ses petites comédies ; je fais cas de cet esprit roide et expéditif que je trouve dans tous ses ouvrages ; j’y reconnais à la fois sa vocation et le talent de la remplir. […] Tous ces gens-là sont sujets non-seulement à préférer leur gloire à leurs amis, mais à ne voir dans leurs amis, dans la nature, dans les événements, que des récits, des tableaux, des réflexions à faire et à publier. » Nous croyons que Constance se trompe pour Racine, La Fontaine et Fénelon ; nous craignons qu’elle ne fasse que reporter un peu trop en arrière ce qui était vrai de son siècle, ce qui l’est surtout du nôtre234.
L’écrivain monte et descend avec le sujet, jamais au-dessus, il est vrai, mais toujours au niveau de l’événement public ou familier qu’il retrace. […] Le sujet emporte l’écrivain, si ennemi de la vaine imagination, jusqu’à la poésie. […] Thiers est supérieur au jeune homme qui essaye la plume avant de comprendre son sujet.
Eh bien, ça devrait être le contraire dans le mariage, pour que le mariage soit heureux, il faudrait que la femme eût dix ans plus que le mari… et à ce sujet remarquez que le bonheur tranquille de certains ménages d’hommes encore jeunes, qui ont épousé des touffiasses plus vieilles qu’eux, ça tient à ce qu’elles ont dépensé leur vitalité, et qu’elles se trouvent au même degré d’assouvissement et d’éteignement de la chair, que leurs maris. […] À ce sujet, il raconte qu’à Port-Saïd, il a vu, caché, la toilette d’une colonie de femmes indiennes, embarquée pour je ne sais où, et dont l’adhésion des vêtements au corps, obtenue comme au moyen d’épingles, était faite absolument par l’art du drapement, et cet art de fermeture sans épingles, sans boutons, sans nœuds de cordon s’étend jusqu’aux pantalons des hommes, ces pantalons simplement drapés, que le prince Louis retrouvait encore ces temps-ci au Japon. […] Je lui ai écrit à propos de la pièce de Monsieur Betsy, de Paul Alexis, qu’elle se refuse à jouer, et au sujet d’une très jolie étude de sa personne, commencée par Tissot, et qu’il va remonter au grenier, si elle ne revient pas poser.
Elle y supplée par cette longue camaraderie que la communauté des influences subies a créée entre elle et nous, et qui fait qu’à la moindre indication d’un sentiment nous sympathisons avec elle, comme un sujet habitué obéit au geste du magnétiseur. […] Pourtant le sujet s’imaginera avoir conscience d’un accroissement continu de la force psychique affluant au bras. […] Un coup de canon tiré à nos oreilles, une lumière éblouissante s’allumant tout à coup, nous enlèvent pendant un instant la conscience de notre personnalité ; cet état pourra même se prolonger chez un sujet prédisposé.
Une partie va s’avilir dans la servitude de cour ; l’autre se mélange à la canaille plumière qui change en encre le sang des sujets du roi ; l’autre périt étouffée par de viles robes, ignobles atomes de la poussière de cabinet qu’une charge tire de la crasse » ; et tout cela, parvenus d’ancienne ou de nouvelle race, fait une bande qui est la cour. — « La cour ! […] Fondée sur la seigneurie féodale, la royauté est comme elle une propriété, un héritage, et ce serait infidélité, presque trahison chez un prince, en tout cas faiblesse et bassesse, que de laisser passer entre des mains de sujets quelque portion du dépôt qu’il a reçu intact de ses pères pour le transmettre intact à ses enfants.
La conversation allait son train dans ces assemblées, non pas mondaine, légère et vagabonde, mais s’arrêtant, s’étalant sur les sujets de littérature, de philosophie, de religion, d’érudition, tantôt inclinant à la conférence académique, tantôt s’échauffant et tournant à la controverse oratoire. […] Il lui fallait les sujets qui ont du corps et les entretiens prolongés, où l’on peut s’appesantir sans faire l’effet d’un lourdaud, et s’échauffer sans devenir ridicule.
IX Cette impression est différente, sur des sujets quelquefois semblables, de celle qui se dégage de la Légende des Siècles. […] Leconte de Lisle, le choix des sujets et la manière de l’artiste s’expliquant par un pessimisme originel.
Ce serait au public à le dégager ; et je me permets de vous renvoyer à ce sujet, à la préface si curieuse que Gœthe mit au Neveu de Rameau, quand il le présenta à ses compatriotes, vers 1808, je crois. […] L’État devrait réserver des emplois toujours vacants : tout écrivain notoirement estimé devrait les obtenir sur sa seule demande pour un jeune au sujet duquel il apporterait les éléments d’une enquête discrète et sérieuse.
L’ensemble nous frappera d’abord par la grandeur du sujet ou l’intérêt de la fable. […] Il est peu de personnes qui ne sachent pas, en présence d’un ami, s’exprimer sur un sujet qui les intéresse, avec la variété de tons, de physionomie et de gestes qu’il comporte.
Peut-être le premier acte de Tristan sera-t-il donné, un Concert-populaire ; ma prochaine correspondance vous renseignera mieux à ce sujet. […] Il faudrait étudier le lien entre ces théories du sang pur et les écrivains de la revue, ce qui serait un sujet en soi.
Son esprit souriant à tout et son âme indifférente à tout lui permettent de s’assimiler rapidement n’importe quel sujet et de le traiter précisément avec les grâces de langage qu’attend son public. […] C’est, intéressante peut-être par le sujet traité et par l’abondance de la documentation, une thèse avec tous les mérites lourds et ennuyeux du genre.
Ce livre, j’ai la conscience de l’avoir fait austère et chaste, sans que jamais la page échappée à la nature délicate et brûlante de mon sujet, apporte autre chose à l’esprit de mon lecteur qu’une méditation triste. […] Je me suis appliqué à rendre le joli et le distingué de mon sujet et j’ai travaillé à créer de la réalité élégante ; toutefois — et là était peut-être le gros succès, — je n’ai pu me résoudre à faire de ma jeune fille l’individu non humain, la créature insexuelle, abstraite, mensongèrement idéale des romans chic d’hier et d’aujourd’hui.
« Toutes les sciences réunies, avait écrit Descartes, ne sont rien que l’intelligence humaine, toujours une, toujours la même, si variés que soient les sujets auxquels elle s’applique, sans que cette variété apporte à sa nature plus de changemens que la diversité des objets n’en apporte à la nature du soleil qui les éclaire13. » Et on l’a cru longtemps, et quelques savans ou quelques philosophes le croient peut-être encore. […] Écoutons Comte à ce sujet : « La création de la sociologie complète l’essor fondamental de la méthode positive, et constitue le seul point de vue susceptible d’une véritable universalité, de manière à réagir convenablement sur toutes les études antérieuresafin de garantir leur convergence normale sans altérer leur originalité continue. » Il écrit mal, mais il pense bien !
Il nous faut donc considérer les phénomènes sociaux en eux-mêmes, détachés des sujets conscients qui se les représentent ; il faut les étudier du dehors comme des choses extérieures ; car c’est en cette qualité qu’ils se présentent à nous. […] En effet, les faits psychiques sont naturellement donnés comme des états du sujet, dont ils ne paraissent même pas séparables.
II Et, cependant, s’il y avait un sujet qui exigeait et qui pût donner de la variété à un poète et féconder son inspiration, c’est à coup sûr une épopée ou une suite d’épopées qui se fût appelée La Légende des Siècles. […] À lui, son sujet n’était point une place ou un fait déterminé de l’Histoire.
J’ai entendu parler dernièrement d’indifférence à ce sujet de Waterloo28 ; cette indifférence, grâce à Dieu !
Je ne sais pas dans la littérature des nations 250 pages plus grandes de sujet ni plus simples. — Non, nous ne sommes pas en décadence.
Il est arrivé seulement que, durant tout ce progrès merveilleux de son style, le poëte a plus particulièrement affecté des sujets de fantaisie ou des peintures extérieures, comme se prêtant davantage à la riche exubérance dont il lui plaisait de prodiguer les torrents, et qu’il a, sauf quelque mélange d’épanchements intimes, laissé dormir cette portion si pure et si profonde dont sa jeune âme avait autrefois donné les plus rares prémices.
Le poëte a pris cette face ou, si l’on veut, cette façade de son sujet au sérieux, magnifiquement : il l’a décorée, illustrée avec une incomparable verve d’enthousiasme.
En commençant on ne peut s’empêcher d’être frappé, avant tout, de cette multitude d’épigraphes dont j’ai parlé ; l’auteur a cru devoir dire à ce sujet, dans son ingénieuse préface : « Je ne pense pas qu’on m’accuse d’avoir abusé des épigraphes.
Martial a très-bien remarqué qu’il y a ainsi deux sortes d’œuvres : celles qui font grand honneur par la gravité des sujets et par la solennité des genres, celles-là on les estime, on les admire ; les autres, réputées moins sérieuses, on les lit : Illa tamen laudant omnes, mirantur, adorant.
Au xviiie siècle, la philosophie, en imprimant son cachet à tout, mit bon ordre à ces récidives de tendresse auxquelles les poëtes sont sujets si on les abandonne à eux-mêmes ; elle confisqua d’ailleurs pour son propre compte toutes les activités, toutes les effervescences, et ne sut pas elle-même en séparer toutes les manies.
Ce n’est pas seulement à la physionomie de son style qu’on s’en aperçoit : le choix peu scrupuleux de ses sujets, et, encore plus, le déréglement absolu de sa vie, se ressentaient des habitudes de la bonne Régence ; le favori de Fouquet avait longtemps vécu au milieu des scandales de Saint-Mandé ; il les avait célébrés, partagés, et était resté fidèle aux mœurs autant qu’à la mémoire d’Oronte.
En s’y reportant lui-même à son tour, en repassant sur ses anciennes traces, le maître vient d’y répandre la lumière qui est inséparable de sa plume comme de sa parole ; il n’a pu sans doute rendre à ces premiers canevas tout le développement et tout le souffle qui s’est évanoui avec l’improvisation même ; mais il a su y mettre partout la précision, la netteté, l’élégance, indépendamment de quelques riches et neuves portions dont il les a relevés ; il a su faire enfin de cette suite de volumes sérieux un sujet de vive et intéressante lecture.
Le spectacle, que les États-Unis présentent en ce moment au monde dans le conflit élevé entre le Congrès et la Caroline du Sud, est, ce nous semble, un sujet d’admiration encore plus que de crainte.
Gogol, mais je regrette que, pour un premier recueil, on n’ait pas pu choisir une suite plus homogène et plus capable de fixer tout d’abord sur les caractères généraux de l’auteur : le critique se trouve un peu en peine devant cette diversité de sujets et d’applications.
que les Romains ont étudié la philosophie, ont possédé des historiens connus, des orateurs célèbres et de grands jurisconsultes, avant d’avoir eu des poètes ; 2º. que leurs auteurs tragiques n’ont fait qu’imiter les Grecs et les sujets grecs ; 3º. je développe un fait que je croyais trop authentique pour avoir besoin d’être expliqué ; c’est que les chants de l’Ossian étaient connus en Écosse et en Angleterre par ceux des hommes de lettres qui savaient la langue gallique, longtemps avant que Macpherson eût fait de ces chants un poëme, et que les fables islandaises et les poésies scandinaves, qui ont été le type de la littérature du Nord en général, ont le plus grand rapport avec le caractère de la poésie d’Ossian.
On pourrait dire en deux mots que, au contact de l’Italie, et sous l’influence de l’antiquité, le bon sens français a dégagé d’abord l’idée de vérité rationnelle, puis celle de beauté esthétique, et que, demandant à sa littérature une vérité belle et une beauté vraie, il en a circonscrit le domaine aux sujets dans lesquels la coïncidence ou bien l’identité de ces deux idées se trouve le plus naturellement réalisée.
. — Une fois ce principe admis, la vie intérieure elle-même, en tant qu’elle a des conséquences pour la vie sociale, risque fort de tomber tout entière sous les prises de la réglementation sociale ; et d’ailleurs, du moment que toute la conduite extérieure de l’individu est sujette à cette réglementation, n’est-ce pas une concession toute platonique, que celle qui consiste à lui laisser la liberté du for intérieur.
Déjà la Grèce avait eu sur ce sujet de belles pensées 355.
Mais les traditions apostoliques à ce sujet sont fort divergentes et probablement incomplètes à dessein.
Sur ce principe il fut conclu que le roi viendrait chez madame de Montespan ; mais pour ne pas donner à la médisance le moindre sujet de mordre, on convint que des dames respectables et des plus graves de la cour seraient présentes à cette entrevue, et que le roi ne verrait madame de Montespan qu’en leur compagnie.
Bacchus restera le dieu du théâtre, sa statue présidera toujours aux fêtes de la scène, son autel en sera le centre, son prêtre y siégera à la stalle d’honneur, les acteurs seront toujours appelés ses « ouvriers » ou ses « hommes » ; mais il n’en sera plus le sujet unique, le thème invariable.
Voici un antique sujet « à mettre en vers » : Héro et Léandre .
[NdE] Anatole Claveau, « L’Humanisme », Le Figaro, 48e année, 3e série, nº 333, 29 novembre 1902, p. 1 (PDF : Gallica) : J’emprunte le titre et le sujet de cette chronique à un article du Figaro.
La même observation peut être faite au sujet du mot socialisme, lequel prête à tant d’interprétations différentes.
Il dit que mademoiselle de Scudéri, lorsqu’ils étoient liés, lui avoit communiqué sa carte de Tendre ; & que, se trouvant en train de confidence, il lui avoit également fait celle qu’il avoit autrefois composé quelque chose sur un sujet semblable ; mais que l’habit d’ecclésiastique qu’il portoit l’empêchoit de laisser paroître cette bagatelle.
Cette vue de Rome jetait ma pensée dans la contemplation de quelques-unes des vérités qui font le sujet du chapitre précédent.
Du trouble des esprits au sujet du sentiment religieux Toutes les révolutions politiques se mêlent ou se lient à une révolution religieuse ; celle qui agite en ce moment l’Europe fait seule exception à ce principe général : l’impulsion qu’elle a reçue a été plutôt antireligieuse ; ainsi nous ne devons pas nous étonner si, dans la plupart de ses phases, elle a été antisociale.
Mme de Staël, à qui des critiques aveugles ont voulu imposer cette monstruosité et fait croire, par là, à toute les femmes bas-bleus qui se sont coupé un jupon dans la queue de sa robe, qu’elles pourraient à volonté être des hommes par le cerveau, aussi bien que nous, Mme de Staël, uniquement femme en ses facultés intellectuelles, le fut encore dans l’emploi qu’elle en fit et les sujets auxquels elle les appliqua.
Mme la Mise de Blocqueville16 I D’habitude, je ne vais pas volontiers, de ma propre impulsion, aux livres des femmes… Je suis si profondément convaincu de l’impossibilité absolue où elles sont de toucher à un grand nombre de sujets, qu’il faut, de deux choses l’une, pour que ma critique s’en occupe : qu’elles aient, à tort ou à raison, leur place, comme les pauvres enfants de Pascal, au soleil de la littérature, ou l’un de ces mérites qui tranchent tout et classent haut… Mme la marquise de Blocqueville, l’auteur des Soirées de la villa des Jasmins, est-elle dans cette alternative ?
L’auteur du Nouveau Code du Duel, ancien officier supérieur de cavalerie dans l’armée piémontaise, le comte du Verger de Saint-Thomas, qui, en matière de question d’honneur et de duel, a tout à la fois l’expérience et l’autorité, a voulu traiter et réglementer à sa manière ce difficile sujet du duel, si profondément ancré dans nos mœurs qu’il a résisté à toutes les législations, et même aux plus terribles… En ces derniers temps, le comte de Saint-Thomas a été précédé par le comte de Château-Villars, qui a écrit aussi un Code du Duel, et je crois bien que, dans l’avenir, il pourra être suivi de quelque autre codificateur encore ; car le duel, en France, a la vie assez dure pour enterrer plus d’une génération d’ambitieux codificateurs.
Un jour, quand il était dans toute sa splendeur, l’heureux Chateaubriand, cet enfant gâté qui a toujours voulu de la lune, et qui a toute sa vie été triste, parce que c’est la seule chose que son époque n’a vraiment pas pu lui donner, l’insupportablement heureux Chateaubriand publia une lettre sur Rome — bon sujet de belles phrases — sur la suscription de laquelle le grand phraseur, ce Narcisse qui était son Écho amoureuse à lui-même, écrivit ce nom modeste et bourgeois (l’un ne veut pas dire l’autre) de Joubert.
Ils sont les semeurs d’un grain invisible qu’ils jettent, pour ainsi dire, par-dessus le mur de leur œuvre et qui doit lever plus loin… Cependant, ne soyons pas injuste : si l’histoire de la Grèce antique par Lerminier est un ouvrage où nul mot n’a été écrit en dehors ou à côté du sujet qu’il traite, si le respect des faits et de l’unité de leur ensemble y est poussé jusqu’à la stoïque abstinence de ces déductions ou de ces inductions qui s’en élancent naturellement, et qui devaient tenter la verve philosophique de l’auteur, n’oublions pas qu’au seuil de ce livre il y a une préface dans laquelle l’historien, qui s’est imposé une réserve si haute et si sévère, signale néanmoins fort bien renseignement pratique qu’on peut tirer de son histoire.
Cette méprise, et, tout ensemble, cet esclavage du système, ont communiqué à la partie qui traite du sort de l’enfant et de la femme une sécheresse incompatible avec le sujet.
Par la visée, par l’étendue matérielle, par le sujet, ce livre fait le monument.
Divisant avec un art caché sous une distribution naturelle tout son sujet en trois parties, l’histoire de la fortune, des dépenses et des libéralités de Voltaire, il le prend tour à tour dans ces trois cadres et l’y fait mouvoir avec une grande puissance de reconstruction et de détails.
Il ne serre pas assez l’idée qui en est le sujet.
Mais ce qui est plus étonnant encore, c’est que la duchesse de Châteauroux et ses sœurs, qui sont le sujet même du livre, n’aient pas fait trembler une minute le pinceau dans la main qui le tenait.
Les généralités révolutionnaires qui gâtent ce livre, ont emporté l’auteur trop souvent loin du sujet dans lequel j’aurais voulu le voir se restreindre et se concentrer.
C’est une lettre, — une longue lettre à un neveu qu’on endoctrine, et dans laquelle le vaste esprit de Vacquerie peut attaquer tous les sujets et se permettre tous les détails.
… Diderot dit quelque part que, dans les peintures des grands peintres, ce qu’il y a de plus beau, ce sont les laissés… Il entend par là les choses qu’ils n’y mettent pas quoiqu’elles soient dans le sujet, et que les artistes médiocres ne manqueraient pas d’y mettre.
Je lui demande bien pardon du jeu de mots auquel il fait penser : il a bâillonné son sujet.
Toute sa vie, à cette ravissante femme, ce fut un pastel qui brûlait… Et de tous les hommes, de tous les mauvais sujets du xviiie siècle, elle aima le plus exécrablement aimable ; car il en fut le plus léger !
Insupportable, nous l’avons dit déjà, par le sujet et la manière ; insupportable par la monotonie de son trait, qui est toujours le même ; insupportable par la vulgarité de son observation, qui ne s’élève jamais, quoiqu’il ait essayé, dans la seconde partie des Âmes mortes, de peindre des gens qui ne sont pas simplement des radoteurs ou des imbécilles ; insupportable enfin par sa description de la nature, qui nous reposerait du moins de cette indigne société de crétins nuancés dans laquelle il nous fait vivre, et qu’il nous peint toujours à l’aide du même procédé : la comparaison de l’objet naturel avec le premier engin de civilisation venu.
Quand on s’élève à une certaine hauteur, il n’y a plus que deux sortes de livres, — deux grandes catégories dans lesquelles tous les genres et tous les sujets peuvent rentrer — : les livres faits par l’Observation et les livres faits par la Rêverie.
Tous les autres devaient faire un peu grimacer son âme, comme les petits sujets faisaient grimacer son style.
Malgré son sujet et son titre (une vie de Sainte !)
Il est même à penser que sans cette circonstance de vaincu, qui touche la chevalerie française, la Critique, trop spirituelle pour ne pas vouloir être populaire, aurait passé bien vite par-dessus le Saint Anselme, de M. de Rémusat, sujet philosophique et qui ne peut intéresser qu’un très petit nombre d’esprits.
Probablement, sur un tel sujet, la Critique a pensé comme l’Histoire.
Avant ce voyage d’Italie, Schopenhauer, le quart d’Allemand, avait passé sa thèse de docteur, à Berlin, sur cet adorable sujet pour les besaciers qui ont l’impertinence de se moquer de la Scholastique : De la quadruple racine de la raison suffisante.
… La comparaison des faiseurs de sophismes avec les faiseurs de contes comme Shéhérazade, Perrault et Hoffmann, cette comparaison si soutenue, si poursuivie, et d’apparence si calme dans son moqueur sang-froid, introduit un inconcevable comique dans un sujet qui prête, hélas !
Comme, dans le sujet de son livre (l’Idée de Dieu), Caro est remonté nettement du Fils au Père, de même a-t-il fait dans l’exécution de son livre et pour les critiques dont il s’occupe.
C’est le mauvais sujet de la paléontologie.
Il y avait en lui une force de faculté génératrice qui s’abattit sur tous les sujets et qui les féconda.
Mais il n’y en a point qui montre par un côté plus grand cette malheureuse athée qui se dresse avec tant de furie sur ses petits ergots contre le Seigneur, et à qui il ne manque, pour être ce phénix renaissant incessamment de ses cendres qu’on appelle avec le tremblement du respect : « un grand poète », que l’abondance dans les sujets et la variété de l’inspiration.
Et, encore une fois, cela est d’autant plus surprenant que l’auteur n’est pas un de ces esprits sans direction et sans force menés par leur sujet plus qu’ils ne le mènent.
Albéric Second, qui me fait l’effet d’être un très habile constructeur de romans, quant aux faits qu’il ramène très bien à ses fins, Albéric Second, qui a peut-être dans l’esprit, sans qu’il en ait conscience, ses Trois Mousquetaires, s’amuse et s’attarde, au lieu d’attaquer quelque long sujet de récit, à un roman de chronique, fait avec des événements de chronique, et il est si naturellement et si habituellement chroniqueur qu’il n’écrit même pas en italique, dans son roman, une foule de locutions qu’on ne comprendra peut-être que dans dix ans, à cent cinquante lieues de Paris.
Encore là, du reste, une des causes du succès de Le Sage, que l’abjection de ses sujets et de ses héros.
Planche n’en était pas moins un critique digne de toucher à ce grand sujet, Balzac et son œuvre.
Quel que soit le sujet des livres de M.
Ce n’est pas non plus, assurément, indigence de souffle et de vigueur ; mais c’est que naturellement il conçoit son sujet sous la forme où il est concentré davantage, et que l’ambition de son talent doit être la concentration : « Les longs ouvrages me font peur », disait La Fontaine, cet homme unique, qui avait en lui la divinité du détail.
Fontenelle a surtout cette clarté, qui dans les sujets philosophiques est la première des grâces.
Quelle multiplicité de leçons pour la foule, et surtout quelle variété inépuisable de sujets pour le poète La comédie est morte, nous dit-on. […] Aurélien Scholl est passé sans le voir à côté de ce vaste sujet, — ou, s’il l’a vu, il s’est défié de ses forces. […] … Mais il n’avait pas auprès de lui un témoin armé d’arguments irrésistibles pour le maintenir en face de son adversaire, — je veux dire en face de son sujet, si bien que la fuite a été complète4. […] C’est qu’en effet il n’était pas facile de traiter à nouveau ce sujet, déjà pétri et façonné par la main souveraine du génie. […] Le poète se fait le centre et le motif de son œuvre ; il en devient la cause et le but. — Société, humanité, univers, les sujets les plus vastes ne sont pour lui qu’un moyen d’étaler de plus haut son génie et son orgueil.
En vain il a écrit en prose, en vers, sur tous les sujets, politiques et religieux, d’occasion et de principes, satires et romans, histoires et poëmes, voyages et pamphlets, traités de négoce et renseignements de statistique, en tout deux cent dix ouvrages, non d’amplification, mais de raisonnements, de documents et de faits, serrés et entassés les uns par-dessus les autres avec une telle prodigalité que la mémoire, la méditation et l’application d’un homme semblent trop petites pour un tel labeur ; il meurt sans un sou, laissant des dettes. […] Quand il arrive à la fiction, c’est en presbytérien et en plébéien, avec des sujets bas et des intentions morales, pour étaler les aventures et réformer la conduite des voleurs et des filles, des ouvriers et des matelots. […] Comme tous les gens qui ont des nerfs, il est sujet aux attendrissements : non qu’il soit vraiment bon et tendre, au contraire sa vie est d’un égoïste ; mais à de certains jours il a besoin de pleurer, et nous fait pleurer avec lui. […] Cependant un chien attrape le cœur qui traîne à terre ; des fémurs et des crânes bouillent en manière d’accompagnement dans une chaudière, et les docteurs tout alentour échangent de sang-froid des plaisanteries chirurgicales sur le sujet qui, morceau par morceau, va s’en aller sous leur scalpel.
J’avais ma part dans cette société ; car, si j’étais sujet, j’avais au moins le droit du sujet, le droit d’obéir sans être avili. […] Mais je n’ai plus de maîtres, je ne suis plus sujet. […] Mais tous les monuments du Christianisme, sans exception, sont unanimes pour abaisser la femme sur la terre, la déclarer inférieure, sujette de l’homme et sa servante, non pas sa compagne.
Il est à craindre pour l’auteur de ce livre que le sujet qu’il a entrepris de traiter ne soit de cet ordre. […] Ce qui fait qu’aujourd’hui s’emparer d’un tel sujet équivaut presque à s’annoncer un diseur de lieux communs. […] Je suis loin de prétendre avoir épuisé un sujet qui demanderait, pour être complètement traité, un nombre fort considérable de pages. […] C’est parmi les peuples sujets de l’empire qu’elle s’est implantée tout d’abord et qu’elle a pris racine le plus fortement. […] Il serait puéril d’émettre la moindre hypothèse à ce sujet.
L’enfant tendre, à l’intelligence paresseuse, que j’ai peint sous le nom de Pierre-Charles, était mort d’une méningite, avant le départ de sa mère pour l’Italie, et sur ce pauvre et intéressant enfant, présentant un sujet neuf sous la plume d’un romancier, j’ai fait peser le brisement de cœur et les souffrances morales de son frère cadet, pendant la folie religieuse de sa mère. […] Là n’est pas le roman que je ne veux point déflorer par une analyse qui ne saurait qu’en amoindrir le réel intérêt, d’autant que c’est surtout par le détail, par la délicatesse du sentiment que vit Tendresse de mère, dont le titre dit assez le sujet. […] — Je voudrais justement, monsieur l’abbé, vous parler à ce sujet. […] Les sujets de Sa Majesté britannique s’y introduisent chaque jour sans bruit, sans scandale, et prennent les places lucratives ou importantes ; ce personnel est censé au service du Khédive qui le paie, mais, en réalité, il est au service de l’Angleterre. […] Ce grand sujet est traité au point de vue militaire, politique et diplomatique, d’une façon toute nouvelle.
Un anthropologiste, qui n’en sait pas plus long que moi sur ce sujet, dit que sa découverte se perd dans la nuit des temps. […] Je ne sors pas du sujet que j’expose. […] Mais ces remarques n’ont que peu d’importance pour le sujet principal de cette étude. […] On sait que Bernard Palissy soutint au sujet des fossiles les mêmes idées que Léonard : en avait-il eu connaissance ? […] Avant ces deux grands explorateurs, la montagne n’était ni un sujet d’étude ni un but d’excursion.
« 14 juillet 1829. » La lettre suivante a plus d’importance, puisqu’elle roule tout entière sur cette méthode même de critique que j’essayais alors pour la première fois avec quelque étendue dans mes articles de la Revue de Paris : De Vigny qui en parlait de la sorte au début, et avec une complaisance infiniment trop marquée pour être mise sur le compte de la simple politesse, était certes bien loin d’estimer cette façon d’analyse fausse et mauvaise en soi, et, peu s’en faut, impie dans son application aux poëtes : il a attendu pour cela qu’elle le prît lui-même au vif pour sujet et qu’elle n’entrât pas absolument dans le joint de son amour-propre : « 29 décembre 1829. […] « 3 novembre 1835. » J’aurais mieux aimé qu’au lieu de s’enfermer dans des réticences et de les confier au papier pour lui seul, De Vigny me fit part de son désaccord avec moi à son propre sujet et me mît à même de le discuter.
Si le sentiment d’obéissance n’est que de la crainte4, vous rencontrerez comme dans la plupart des États orientaux la brutalité du despotisme, la prodigalité des supplices, l’exploitation du sujet, la servilité des mœurs, l’incertitude de la propriété, l’appauvrissement de la production, l’esclavage de la femme et les habitudes du harem. Si le sentiment d’obéissance a pour racine l’instinct de la discipline, la sociabilité et l’honneur, vous trouverez comme en France la parfaite organisation militaire, la belle hiérarchie administrative, le manque d’esprit public avec les saccades du patriotisme, la prompte docilité du sujet avec les impatiences du révolutionnaire, les courbettes du courtisan avec les résistances du galant homme, l’agrément délicat de la conversation et du monde avec les tracasseries du foyer et de la famille, l’égalité des époux et l’imperfection du mariage sous la contrainte nécessaire de la loi.
Puisse le destin, que notre affection implore en tremblant pour toi, t’accorder toujours la même faveur, toutes les fois que l’autre hémisphère attirera tes pas ; puisse-t-il te ramener toujours heureusement aux rivages de ta patrie, le front ceint d’une nouvelle couronne… Pour moi, dans le sein de l’amitié, je ne demande qu’une maison tranquille, où ton nom réveille dans mon fils le désir d’atteindre ta renommée, une tombe qui me recouvre, un jour, avec ses frères… Allez maintenant, mes vers, allez dire à celui que j’aime que ces chants vont timidement à lui, des collines d’Albano ; d’autres porteront plus haut sa gloire, sur les ailes de la poésie… » Pendant qu’Alexandre de Humboldt, faisant collaborer à son œuvre tous les savants français, par un concours de travaux spéciaux dont il leur donnait les sujets, et dont il payait les frais de sa fortune, formait une œuvre sur les régions équinoxiales, dont le prix dépassait déjà 5 ou 6 mille francs l’exemplaire, monument plus digne d’une nation que d’un particulier, Guillaume, chassé de Rome par Bonaparte, rentrait attristé dans sa patrie. […] XIV Quant à Alexandre de Humboldt, sa vie, dispersée comme sa pensée, continua à se répandre sur une multitude de sujets scientifiques adressés aux académies comme autant de notices destinées à être recueillies plus tard dans son œuvre capitale : pierres plus ou moins taillées pour élever son monument.
“À mon sens, dit à ce sujet M. […] Je trouve aussi sous sa plume le mot dont j’avais besoin et que la nature divine du sujet me suggère pour mon Cosmos, à moi.
Jamais, depuis Jean-Jacques Rousseau, le style indépendant du sujet n’avait produit une ivresse si universelle. […] La solitude est mauvaise à celui qui n’y vit pas avec Dieu ; elle redouble les puissances de l’âme, en même temps qu’elle leur ôte tout sujet pour s’exercer.
Prose ou vers, galanterie ou doctrine, toute forme et tout sujet s’accommode en allégorie. […] Il n’y a plus de cas sujet, ni de cas régime : l’s est le signe exclusif et constant du pluriel.
Nous n’irons pas nous en prévaloir contre elle ni en prendre sujet de la mépriser. […] Je t’ai dit une fois, je te répète ici, que j’ai fait beaucoup d’élégies et de romances de commande sur des sujets donnés, dont quelques-unes n’étaient pas destinées à voir le jour.
. — Enfant de la durée, le Rythme au vol changeant s’élève à travers l’étendue qu’il conquiert ; il a tout l’espace pour domaine ; multiple et simple, geste dur et massif ou de lignes dégagées, il est pimpant et bref ou vastement élargi comme le sujet pensant, comme le vouloir, comme l’être mouvant qu’il désigne. […] Le Rythme dit tous les mouvements du sujet, il est la trouvaille, l’esprit libre, les mille gestes juvéniles… Mais l’Harmonie composée et concordante corrige dans le Rythme l’excès du caprice.
Je verrais à sa suite des Suédois, des Allemands, des Sibériens, des Tartares, des Indiens ses sujets, etc. […] Nos Académies gardent à ce sujet un profond silence, d’autant que j’ai mis au jour leur erreur si étrange au sujet de l’aplatissement de la terre aux pôles qu’ils ont conclu de ce qui prouve son allongement, je veux dire de la grandeur même des degrés polaires.
Veut-il louer un roi, l’honneur des rois, Il ne le prend que pour sujet de thème. […] Les étrangers doivent te craindre, Tes sujets te veulent aimer.
Les autres profits très considérables qu’on peut faire à la lecture de ces lettres, quand on étudie en historien le sujet auquel elles se rapportent, ne sont pas de nature à être exposés ici.
Je me hâte d’en venir aux trois ou quatre noms qui me sont imposés par des circonstances particulières et que je me suis donné pour sujet aujourd’hui.
Passe encore quand l’abbé archéologue soumet au saint homme l’ explication d’un ancien tombeau et des symboles ou inscriptions qui le recouvrent ; cela donne sujet du moins à son austère ami de moraliser en ces hautes paroles : « Les hommes, lui écrit Rancé à cette occasion, sont à plaindre en bien des choses, mais particulièrement dans la vanité de leurs tombeaux.
Pourquoi prêtons-nous une main complaisante, et peut-être meurtrière, à l’Angleterre, qui va chercher des consommateurs d’opium de plus dans ces régions, vendre la mort, en vendant des vices, et se préparer des sujets de plus dans l’extrême Orient ?
Il leur offrit les sujets antiques dans ses tableaux d’Homère et de Virgile (1757).
Ne pourrait-on pas dire qu’il a inventé une variété de monologue, le monologue à sujet littéraire, joué par l’auteur ?
Il y prenait sujet d’économiser sur le combustible et la chandelle.
Il me prédit un échec complet auprès du public et me conseilla de donner à la Revue des Deux Mondes et au Journal des Débats des articles sur des sujets variés, où j’écoulerais en détail le stock d’idées qui, présenté en masse compacte, ne manquerait pas d’effrayer les lecteurs.
Il usait à ce sujet de comparaisons énergiques : « On ne raccommode pas, disait-il, du vieux avec du neuf.
Perversion des sens, recherche de l’horrible, propension à se délecter dans les corruptions et les déliquescences de la langue et des mœurs, tout cela relève en une certaine mesure de la pathologie, et les médecins-philosophes ont dans ces phénomènes morbides un sujet de curieuses études.
L’étude de ce dernier, probablement la plus ample et la plus approfondie qui ait encore paru sur ce sujet, nous semble cependant la partie faible de son ouvrage44.
* * * Une des accusations le plus volontiers répétées par la critique, au sujet des écrivains de la jeune génération, c’est que ceux-ci ne s’occupent pas de leur patrie, qu’ils n’exécutent pas de travaux utiles et qu’ils ne pensent pas avec une force vraie1.
Ici Sainte-Beuve revient à son ambiguïté du début, et dit tout d’une haleine : « Chaque ouvrage d’un auteur, vu, examiné de la sorte, à son point, après qu’on l’a replacé dans son cadre, et entouré de toutes les circonstances qui font vu naître, acquiert tout son sens, son sens historique, son sens littéraire… Être en histoire littéraire et en critique, un disciple de Bacon, me paraît le besoin du temps et une excellente condition première pour juger et goûter ensuite avec plus de sûreté. » Sainte-Beuve développe plus loin l’idée exprimée dans ce second membre de phrase, et conseille, pour apprécier un auteur, de le comparer à ses antagonistes et à ses disciples, de distinguer les diverses manières de son talent, de déterminer ses opinions sur certains sujets d’ordre général, enfin de résumer sa nature morale dans une formule exacte et concise.
S’ils ne se dérobaient par leur peu de valeur à l’honneur des assimilations et des comparaisons, l’auteur ne pourrait s’empêcher de faire remarquer que cet ouvrage, qui a un fleuve pour sujet, s’est, par une coïncidence bizarre, produit lui-même tout spontanément et tout naturellement à l’image d’un fleuve.
Si nous n’avions jamais vû d’autres chevaux que ceux des païsans de l’isle de France, serions-nous affectez ainsi que nous le sommes par toutes les figures dont un coursier est le sujet.
Je ne traiterai point ici de la melodie dithirambique, quoique beaucoup plus approchante de la simple déclamation, que la musique d’à present, et je m’en tiens à ce qu’en a écrit le sçavant homme qui a traité ce sujet.
Je reviens à mon sujet.
Mais il est permis de croire que les inductions de la première de ces sciences sur ce sujet sont applicables à l’autre et que, dans les organismes comme dans les sociétés, il n’y a entre ces deux ordres de faits que des différences de degré.
Il serait donc une sorte de républicain aristocrate, républicain c’est-à-dire ne voulant être que sujet de la loi et voulant que la loi soit plus puissante que tous les hommes, aristocrate c’est-à-dire ne voulant pas du commandement de la foule.
Et de même dans Racine, mélodieux plutôt qu’harmonieux, flattant l’oreille par le nombre savamment observé et ingénieusement inventé, plutôt que peignant par les sons, cependant on trouve, sans bien chercher, des vers sonores dont les sonorités ont un sens, donnant une impression de grandeur, de triomphe ou d’immense désolation : Lorsque de notre Crète il traversa les flots, Digne sujet des vœux des filles de Minos, ….
Pourquoi ne ferions-nous pas comme elles et ne réserverions-nous pas à nos vieux jours un sujet d’entretien ?
Mais, comme presque toutes les pages des trois énormes manuscrits de Bossuet sont noires de ratures, et, remarquons-le bien, quel que soit le sujet, dogmes, descriptions, paraphrases, récits ou prières, il serait cependant un peu fort de prétendre que, constamment et partout, Bossuet a obéi, non à des scrupules d’écrivain, mais à des scrupules de théologien, là même où il n’est pas le moins du monde question de théologie.
À deux ou trois ans de la prédication saint-simonienne, parurent les premiers romans de Mme Sand qui firent tant de bruit et trouvèrent tant de feuilletonistes à leur service, évidemment parce que l’auteur était femme et femme en rupture de ban du mariage, un inappréciable avantage en France, ce pays de mauvais sujets !
Jamais, dans ce temps de nerfs, d’imagination et de fièvre, où les livres que nous écrivons portent la marque de tîntes les grimaces de nos esprits, on n’a vu délivre plus calme sur un sujet pourtant qui pourrait incendier tous les cerveaux doués d’une étincelle.
On en aura bien pour huit jours du Lamartine, et c’est même là un bon sujet d’article, — facile et de circonstance, — une selle à toute bête, un de ces éclairs sur lesquels le premier venu s’affourche pour qu’on le voie mieux.
Probablement, sur un tel sujet la Critique a pensé comme l’Histoire.
Henri III, Henri IV, tous les événements du siècle qui tourne autour d’eux, n’ont pas donné une seule distraction à l’historien attaché au sujet particulier de son livre et qui l’ouvre en 1584 pour le fermer en 1598.
En ce premier volume, l’auteur n’est encore qu’à la porte de son sujet.
Gaston Boissier a touché, à travers celui qui donnait le nom à son livre, un sujet pour lequel il n’avait pas les mains qu’il fallait, — des mains savantes d’une autre science que la sienne, compétentes, théologiennes.
Mais la Critique, qui a ses convictions, qui n’examine, ne raisonne et ne conclut que du milieu d’elles, a le droit de demander au philosophe pourquoi, dans un livre où toutes les questions liées à son sujet sont touchées de manière à les faire vibrer dans les esprits, il a négligé d’appuyer plus longtemps et plus fort sa juste et pénétrante analyse sur le côté fécond et sanctifié du mysticisme.
Et c’est pour cela qu’importuné et dégoûté d’une critique d’histoire n’entendant rien à la pure et surnaturelle grandeur d’une fille de Louis XV, qui faisait, au temps de Voltaire, identiquement ce que faisaient les filles de Clovis au temps de saint Rémi, nous sommes remonté, pour nous purifier dans la vérité et l’intelligence, jusqu’à ce livre, méprisé des faiseurs et lumineusement compétent sur le sujet qu’il traite, et que nous l’avons respectueusement descendu à cette place, comme un reliquaire pris sur un autel !
La préoccupation si inférieure du théâtre dont il a toujours été fêlé, à toutes les époques de sa vie, depuis l’instant de sa jeunesse où il ne voyait qu’un sujet heureux de vaudeville dans ces Intimes que Raymond Brucker et Michel Masson lui infligèrent comme un roman terrible en l’y faisant travailler avec eux, jusqu’à l’heure où, en pleine maturité, il ne craignit pas de s’amincir dans de petites pièces plus petites que tout ce qu’il avait jamais écrit, lui, le travailleur si souvent en petit cependant ; la préoccupation du théâtre lui fit maintes fois terminer en queue de poisson ses plus belles œuvres commencées en têtes de sirènes (voyez son Notaire de Chantilly, son Dragon rouge, ses Nuits du Père Lachaise, sa Famille Lambert, etc., etc.).
L’œil à fleur de tête de l’auteur du Demi-Monde voit mieux son sujet que l’œil trouble de cet ivrogne de Planche, infiltré de madère.
Il répugne à la nature de l’homme d’avoir un sujet dans les mains sans se passionner pour ou contre.
Si nous passons des lettres aux arts, nous découvrons le même phénomène La peinture, par exemple, n’admettait avant ce siècle qu’un nombre restreint de sujets, interprétés d’une certaine manière, susceptibles de prétendre à la dignité de l’art.
C’est cependant le grand poëte, le puissant lyrique, dont, un siècle après Horace, Quintilien disait encore : « La force de son génie se montre dans le choix même de ses sujets.
Ils pillent, ils volent leurs sujets ; ils réunissent les caprices des petites tyrannies, aux lâchetés des tyrannies toutes-puissantes. […] Seulement la femme de Mégani reste un peu inférieure à son mari, ce n’est pas tout à fait un premier sujet ; tenez, M. […] Comment un pareil sujet de comédie a-t-il pu se montrer sur un théâtre français ? […] Jamais sujet plus triste et cependant jamais sujet plus rempli de gros rire n’avait été inventé ; jamais, que je sache, on n’avait fait d’un cercueil un tréteau plus plaisant. […] Remarquez donc que si l’on voulait trouver le véritable sujet de cette comédie, il faudrait l’intituler : La Femme à bonnes fortunes.
Et comment a-t-il conçu le sujet de cette nouvelle ? […] « et que les anciens attribuaient à la fatalité. » — « L’auteur eût choisi le sujet de Phèdre s’il n’eût été traité par Racine. […] Et son sujet ne lui a été inspiré ni par la mythologie ni par la Bible, puisqu’il l’a trouvé en lui-même, et près de lui. […] Vous ne l’ignorez pas, je ne nourrissais contre l’Éternel aucun sujet de haine, et j’ai seulement suivi, dans sa rébellion et dans sa chute, un ange que j’aimais. […] Or, sur ce sujet, il avait dit tout ce qu’il pouvait dire, imaginé tout ce qu’il pouvait imaginer.
Et à ce sujet il écrivit un fort agréable dialogue, choisissant pour personnages des gens bien élevés, « versés dans les parties les plus polies du savoir, et qui avaient voyagé dans les contrées les plus civilisées de l’Europe. » Il mit la scène « sur les bords de la Tamise, parmi les fraîches brises qui s’élèvent de la rivière et l’aimable mélange d’ombrages et de sources dont tout le pays abonde898 » ; puis, avec une gaieté tempérée et douce, il s’y moqua des pédants, qui consument leur vie à disserter sur la toge ou la chaussure romaine, mais indiqua en homme de goût et d’esprit les services que les médailles peuvent rendre à l’histoire et aux beaux-arts. […] Placer les gens, manier l’argent, interpréter la loi, démêler les motifs des hommes, prévoir les altérations de l’opinion publique, être forcé de juger juste, vite et vingt fois par jour, sur des intérêts présents et grands, sous la surveillance du public et l’espionnage des adversaires, voilà les aliments qui ont nourri sa raison et soutenu ses entretiens ; un tel homme pouvait juger et conseiller l’homme ; ses jugements n’étaient pas des amplifications arrangées par un effort de tête, mais des observations contrôlées par l’expérience ; on pouvait l’écouter en des sujets moraux, comme on écoute un physicien en des matières de physique ; on le sentait autorisé et on se sentait instruit. […] En pareil sujet, ces habitudes choquent.
Dickens a cette attention et voit ces détails ; c’est pourquoi il rencontre partout des sujets d’exaltation. […] Dickens ne calme jamais la nôtre ; il choisit les sujets où elle se déploie seule et plus qu’ailleurs, la longue oppression des enfants tyrannisés et affamés par leur maître d’école, la vie de l’ouvrier Stephen, volé et déshonoré par sa femme, chassé par ses camarades, accusé de vol, languissant six jours au fond d’un puits où il est tombé, blessé, dévoré par la fièvre, et mourant quand enfin on arrive à lui. […] Les gens du peuple sont comme des enfants, dépendants, peu cultivés, voisins de la nature et sujets à l’oppression.
Le second mobile qui me sollicitait intérieurement à écrire cette histoire à la fois dramatique et critique de la Révolution française, était, je l’avoue, un mobile humain, une ambition d’artiste, une soif de gloire d’écrivain toute semblable à la pensée d’un peintre qui entreprend une page historique ou un portrait, et qui n’a pas pour objet seulement de faire ressemblant, mais de faire beau, afin que dans le tableau ou dans le portrait on ne voie pas uniquement l’intérêt du sujet, mais qu’on voie aussi le génie du pinceau et la gloire du peintre. […] « Quand j’aurai chanté en moi-même et pour quelques âmes musicales comme la mienne, qui évaporent ainsi le trop-plein de leur calice avant l’heure des grands soleils, je passerai ma plume rêveuse à d’autres plus jeunes et plus véritablement doués que moi ; je chercherai dans les événements passés ou contemporains un sujet d’histoire, le plus vaste, le plus philosophique, le plus dramatique, le plus tragique de tous les sujets que je pourrai trouver dans le temps, et j’écrirai en prose, plus solide et plus usuelle, cette histoire, dans le style qui se rapprochera le plus, selon mes forces, du style métallique, nerveux, profond, pittoresque, palpitant de sensibilité, plein de sens, éclatant d’images, palpable de relief, sobre mais chaud de couleurs, jamais déclamatoire et toujours pensé ; autant dire, si je le peux, dans le style de Tacite ; de Tacite, ce philosophe, ce poète, ce sculpteur, ce peintre, cet homme d’État des historiens, homme plus grand que l’homme, toujours au niveau de ce qu’il raconte, toujours supérieur à ce qu’il juge, porte-voix de la Providence qui n’affaiblit pas l’accent de la conscience dont il est l’organe, qui ne laisse aucune vertu au-dessus de son admiration, aucun forfait au-dessous de sa colère ; Tacite, le grand justicier du monde romain, qui supplée seul la vengeance des dieux, quand cette justice dort !
Des choses nouvelles, je crois bien que, sur ce sujet-là, on n’en trouve guère depuis l’Évangile. […] Il n’a pas été chercher loin son sujet. […] À moins de supposer que les pasteurs sont réellement de bois, comme ils paraissent quelquefois, ne sont-ils pas sujets à aimer leurs femmes de la façon dont Mikils aime la sienne ?
Tersite est peut-être au fond pour l’artiste un sujet d’étude valant Adonis ; mais. […] Non, le romancier a toujours pris pour sujet, sinon le cerveau, du moins le cœur, c’est-à-dire l’ensemble des émotions et des sentiments humains ; le romancier, qu’il le veuille ou non, sera toujours un psychologue ; seulement, il peut faire de la psychologie complète ou incomplète, il peut rapetisser le cœur humain ou le voir de grandeur naturelle. […] II — Distinction du réalisme et du trivalisme Gœthe disait » : C’est par la réalité précisément que le poète se manifeste, s’il sait discerner dans un sujet vulgaire un côté intéressant. » Le réalisme bien entendu est juste le contraire de ce qu’on pourrait appeler le trivialisme ; il consiste à emprunter aux représentations de la vie habituelle toute la force qui tient à la netteté de leurs contours, mais en les dépouillant des associations vulgaires, fatigantes et parfois repoussantes.
Le même procédé est applicable à tous les styles, mais seulement comme moyen d’obtenir la première de ce qu’on peut ap peler les qualités sociales du langage, qui est de faire saisir nos idées à tous. « La règle du bon style dit scientifique, Renan, c’est la clarté, la parfaite adaptation au sujet, le complet oubli de soi-même, l’abnégation absolue. […] Le meilleur écrivain est celui qui traite un grand sujet et s’oublie lui-même pour laisser parler le sujet. » Et plus loin : « Ecrivain, certes, il l’était, et écrivain excellent, car il ne pensa jamais à l’être.
À un Dieu qui tranchait sans doute sur tous les autres par sa justice en même temps que par sa puissance, mais dont la puissance s’exerçait en faveur de son peuple et dont la justice concernait avant tout ses sujets, succéda un Dieu d’amour, et qui aimait l’humanité entière. […] Mais on rencontre également des gens pour lesquels la musique n’est qu’un bruit ; et tel d’entre eux s’exprime avec la même colère, sur le même ton de rancune personnelle, au sujet des musiciens. […] Nous ne reviendrons pas sur un sujet que nous avons traité ailleurs.
… Je me rappelle tout ce que nous nous disions l’un à l’autre, nos caresses, ses traits ; je n’avais plus de repos, je ne pouvais dormir… Mon angoisse, mon amour étaient si violents, que parfois je me demande si j’ai eu depuis un autre attachement véritable… Quand plus tard j’appris son mariage, ce fut comme un coup de foudre, j’étouffais, je tombai presque en convulsions1240. » Pareillement lorsqu’à douze ans il aima sa cousine Marguerite Parker, il en perdit le sommeil, il ne mangeait plus. « J’avais sujet de croire qu’elle m’aimait, et pourtant la grande affaire de ma vie était de penser au temps qui s’écoulerait jusqu’à notre prochaine rencontre. […] Si je me réveille, c’est par des fureurs1257. — Dernièrement Lega est entré avec une lettre de Venise au sujet d’une facture que je croyais payée il y a dix mois. […] — Je voyais, du sein de la vague, ses monuments se lever — comme à l’attouchement d’une baguette magique. — Dix siècles étendent leurs ailes brumeuses — autour de moi, et une auréole mourante rayonne — jusque sur ces temps lointains où mainte contrée sujette — tenait ses yeux fixés sur les bâtisses de marbre du lion ailé, — quand Venise, assise dans sa pompe, posait son trône sur ses cent îles. […] Puis, comme elle devenait plus claire, — ils levèrent leurs yeux et regardèrent — chacun la face de l’autre ; ils se virent, crièrent et moururent. — Ils moururent d’épouvante par l’horreur de leur propre aspect1286. » IV Entre ces poëmes effrénés et funéraires, qui tous incessamment reviennent et s’obstinent sur le même sujet, il y en a un plus imposant et plus haut, Manfred, frère jumeau du plus grand poëme du siècle, le Faust de Gœthe. « Lord Byron m’a pris mon Faust, disait Gœthe, et l’a fait sien.
On y vit d’heureux traits de détail, mais on y sent trop bien l’absence d’intérêt dans les sujets et le manque d’invention poétique. […] Je suis bien fâché de ne l’avoir pas pu posséder plus longtemps ; je lui ai escamoté deux soupers, dans lesquels il a été aussi aimable que l’homme du plus d’esprit qui soupe toute sa vie. » — Je crois pourtant devoir avertir que les lettres de Frédéric à Maupertuis, telles qu’on les a publiées, sont fort sujettes à caution, et qu’une nouvelle édition est nécessaire pour établir l’authenticité du texte.
Recevoir, donner à dîner, entretenir agréablement des hôtes, voilà tout l’emploi d’un grand seigneur ; c’est pourquoi la religion et le gouvernement ne sont pour lui que des sujets d’entretien. […] « Le pouvoir absolu, dit l’une d’elles, est une maladie mortelle qui, en corrompant insensiblement les qualités morales, finit par détruire les États… Les actions des souverains sont soumises à la censure de leurs propres sujets comme à celle de l’univers… La France est détruite, si l’administration présente subsiste530. » — Lorsque, sous Louis XVI, une nouvelle administration avance et retire des velléités de réformes, leur critique demeure aussi ferme. « Enfance, faiblesse, inconséquence continuelle « écrit une autre531, nous changeons sans cesse et pour être plus mal que nous n’étions d’abord.
Ce n’est qu’une chronique de la Ligue et de la conquête du royaume de France par le roi de Navarre, Henri IV ; mais le sujet du poëme était national, le héros était populaire, les épisodes touchants, les vers dignes de lutter par l’élégance et l’harmonie avec les chants de Virgile, du Tasse, de Camoëns. […] La composition de tragédies, de comédies, de romans philosophiques, tels que Candide, Zadig, et d’épîtres, de satires, de contes plus chastes et plus spirituels que ceux de Boccace et de La Fontaine, enfin une correspondance immense et qui s’étendait à tous les sujets et à toute l’Europe, remplissaient les jours et les nuits de travail, d’amusements, de bruit, d’amitié et de félicité.
Le sujet et jusqu’au titre de son dernier recueil sont un indice de son talent. […] Daudet Tout ce que l’enfance a de larmes dans la clarté de ses yeux, de sourires dans la pureté de sa bouche entrouverte, Victor Hugo l’a exprimé, et dans une langue faite pour ce sujet exceptionnel, où son vaste élan se resserre, se maintient, arrive à la précaution d’une étreinte de grand-père, au respect attendri de je ne sais quel saint gigantesque soulevant l’enfant dans ses bras pour lui faire passer un ruisseau.
Mais, quand on y a réfléchi, on trouve que ce respect suprême de la liberté, cette façon de traiter comme des hommes faits des jeunes gens déjà consacrés par l’intention du sacerdoce, sont la seule règle convenable à suivre dans la tâche épineuse de former des sujets pour le ministère le plus élevé qu’il y ait d’après les idées chrétiennes. […] Esprit faible, prétentieux et fat, incapable de penser et de réfléchir par lui-même, d’ailleurs ignorant et sans connaissances d’aucune sorte sur aucun sujet, il oppose, à son malheureux père, des foules de difficultés contre la morale, la religion, et le christianisme en particulier, comme s’il avait le droit d’avoir une opinion sur des matières dont l’étude demande tant de lumières et consume tant d’années.
Vous connaissez le sujet de Tristan et Iseult dont j’ai quelquefois entretenu les lecteurs du Siècle, et vous savez que le clou de la pièce qui remplit le premier acte est l’accès de delirium tremens qui s’empare de Tristan et d’Iseult après qu’ils ont bu d’une certaine préparation pharmaceutique. […] » — « Non, non, il dort. » En même temps le prisonnier fait un mouvement sur son grabat, de sorte que cette réminiscence nous révèle le sujet de son songe82.
La mémoire alourdie de formules apprises, ils sont comme les pseudo-classiques de 1830, — les Casimir Delavigne et les Baour-Lormian, — qui traitaient des sujets romantiques dans le style et avec les habitudes d’esprit du xviiie siècle. […] Ce ne sont ni les sujets ni les couleurs qui manquent aux épopées.
. — Excès de méditation subtile sur un sujet liturgique. […] Labile Adj. — Sujet à glisser, à tomber, à manquer (Littré).
Il n’en comprend et n’en reproduit que les bons chevaliers ou les tyrans, les pères, les enfants, les vieillards, des vieillards qui se ressemblent tous comme se ressemblent des armures, un même type (Onfroy, Eviradnus, Fabrice), mais le cerf, mais le prêtre, mais le moine, mais le saint, mais le grand évêque oublié par Walter Scott lui-même, mais enfin tout le personnel de cette société si savamment hiérarchisée, il le néglige, car il faudrait chanter ce que ses opinions actuelles lui défendent de chanter, sinon pour le maudire, et c’est ainsi que pour les motifs les moins littéraires il manque la hauteur dont il a dans l’aile la puissance, parce qu’il n’est jamais en accord parfait de sujet avec son génie ! […] Ce rejaillissement ne tient-il point aux sujets que le plan de son poème a imposés au poète ; et dans les poèmes qui vont suivre et qui doivent parachever le plan, dont il nous a parlé dans sa préface, ce poème de Dieu et cette fin de Satan, dont le titre m’inquiète, ne sont-ils pas la preuve qu’au fond, les idées n’ont pas bougé en M.
Nous verrons le président dans son ambassade de Hollande se prononcer bien noblement au nom de son maître pour la cause de la tolérance et d’une juste liberté religieuse, et le continuateur de De Thou l’a grandement loué à ce sujet, comme l’eût fait de Thou lui-même s’il eût poussé jusque-là son Histoire.
. — Et je me rappelle à ce sujet un dernier entretien que j’eus avec Lamennais.
Je résumerai en peu de mots l’état de la question et des études à son sujet, en remontant rapidement le cours de cette haute renommée.
C’est ainsi que, visitant, avec son ami Jean Reynaud, les mines du Hartz dans le Hanovre, tandis que l’un s’exaltait plutôt en poète devant les paysages, la physionomie des lieux et des habitants, et les sujets de description animée qu’il devait en rapporter, M.
Passy n’y a mêlé aucune intention étrangère, et n’y a vu que son sujet, — bien assez riche, il est vrai, — qu’il a traité d’une manière toute sérieuse et approfondie.
On lit en marge d’une édition de La Fontaine annotée par lui, à propos du poëme de la Captivité de saint Malc : « Ce petit poëme, quoique le sujet en soit pieux, est rempli d’intérêt, de vers heureux et de beautés neuves. » 40.
l’Institut presque tout entier tourne et s’aigrit à votre sujet.
Examinez tous les sujets de discussion parmi les hommes, tous les discours célèbres qui ont fait partie de ces discussions, et vous verrez que l’éloquence se fondait toujours sur ce qu’il y avait de vrai dans la question, et que le raisonnement seul la dénaturait, parce que le sentiment ne peut errer en lui-même, et que les conséquences que l’argumentation tire du sentiment sont les seules erreurs possibles.
On ne s’embarrassera pas de lire les prétendus critiques pour qui le sujet annoncé n’est qu’un prétexte à tirer le beau feu d’artifice de leurs phrases, ni ceux que leurs matériaux écrasent et qui ne savent point dominer leur érudition.
Justement, non loin de ce chef-d’œuvre, s’étalent d’ordinaire Ma femme et Ma belle-mère, deux sujets qui se font pendant comme dans les Deux Cortèges.
Jacquinet a composé là, avec un tact très sûr, pour les jeunes filles de nos lycées, un recueil délicieux que les hommes même liront avec plaisir et profit, qui prête à beaucoup de remarques et au sujet duquel se pose naturellement plus d’une question intéressante.
Il est impossible d’apporter à l’étude de ces questions plus de raison, de délicatesse et d’esprit, ni une expérience plus consommée et un plus grand amour de son sujet.
Gautier quelques heureuses innovations métriques, par exemple, l’importation de la terza rima, de ce rythme de La Divine Comédie qui n’avait pas reparu dans notre poésie depuis le xvie siècle, et qui a droit d’y figurer par son caractère gravement approprié, surtout quand il s’agit de sujets toscans. — Tout à côté, on peut admirer à la loupe une fine miniature chinoise sur porcelaine du Japon.
En tout cas, si Henri avait compté sur eux pour assouplir l’humeur peu traitable de ses sujets, il manqua totalement son but.
J’ai bataillé souvent moi-même sur ce sujet avec un ami chroniqueur d’art : il est circonspect avec son plaisir comme ces enfants peureux de casser leurs joujoux en en cherchant les rouages : mais il suffit de notions de mécanique pour les démonter sans danger.
C’est cette idée que, sujets à changer, nous agissons d’une façon déraisonnable quand nous nous lions pour l’avenir.
Sans doute il eût été facile à une imagination plus active et plus exercée d’encadrer le sujet de ce roman dans une fable plus savante et plus vive, de multiplier les incidents, de nouer plus étroitement la tragédie.
C’est la nature même de leur esprit qui les fait logiciens ou intuitifs, et ils ne peuvent la dépouiller quand ils abordent un sujet nouveau.
Il y eut à ce sujet quelque jalousie entre les disciples 314 ; les élèves de Jean vinrent se plaindre à lui des succès croissants du jeune galiléen, dont le baptême allait bientôt, selon eux, supplanter le sien.
Les Sadducéens avaient à ce sujet un argument grossier en apparence, mais dans le fond assez conforme à la vieille théologie.
Si l’on pose sur la main immobile et appuyée un poids de 32 onces, on peut faire varier la quantité de ce poids de 8 à 12 onces, sans que le sujet s’en aperçoive ; au contraire, si les muscles de la main sont en action, la variation n’est plus possible que de 1 1/2 à 4.
Une métaphore relative à la vertu ayant produit cette question, on aurait pu tout aussi bien se demander si la volonté est riche ou pauvre, noble ou ignoble, souveraine ou sujette, vu que tout cela s’est dit de la vertu !
Un Père prodigue Sous une tout autre forme et dans un milieu différent, le sujet du Père prodigue est le même que celui du Fils naturel : la paternité y est encore jugée et censurée par l’enfant.
« Il faut avoir de l’âme pour avoir du goût », a dit Vauvenargues ; mais, comme l’âme ne saurait être mise en doute dans un pareil sujet, je me contente de dire que cette violation du goût et de la bienséance tient à un manque de justesse première que l’éducation n’a rien fait pour corriger.
Guizot, qui n’a pas craint de défendre en beaucoup de circonstances la cause de l’Église catholique, se croit aussi le droit de signaler dans la conduite de cette Église ce qu’il appelle « un certain manque de clairvoyance religieuse autant que de prudence politique », et il reconnaît que, « tant que le gouvernement de l’Église n’aura pas accepté et accompli cette œuvre de conciliation, les amis de la liberté auront sujet et raison de se tenir envers ce gouvernement dans une réserve vigilante, au nom des principes moraux et libéraux qu’il désavoue. » Cette défiance toutefois n’est autorisée qu’envers une seule Église.
M. de Furetière était un sujet à ménager : n’avait-il pas les rieurs de son côté8 ?
Seulement, parce qu’il a fait son métier de prêtre, désintéressé de gloire humaine, et profond d’intention religieuse, est-ce une raison pour que nous, les critiques mondains, nous soyons dispensés de faire le nôtre, en ne portant pas la lumière sur ce qui est beau de la beauté humaine… et littéraire, la plus nette, la plus pathétique, la plus impérieusement incontestable, et cela indépendamment du sujet sur lequel s’est produite cette beauté inouïe et de l’explication surnaturelle qu’il faut en donner ?
Aujourd’hui, il a concentré des facultés plus grandes que son sujet dans un travail d’application et de miniature qui demandait beaucoup de finesse, et il nous a donné cette collection de médaillons, délicieusement réussis, qu’il appelle Les Nièces de Mazarin 16.
… Au lieu d’être simplement exquis, il aurait pu être profond et superbe, s’il eût été seul dans ce livre, et si l’auteur, qui a des ongles assez beaux et assez bien taillés pour être des griffes, avait appuyé davantage, de ces ongles-là, sur son sujet.
Tous les sujets peuvent être traités avec une clarté égale, tous sans aucune exception, car tous les raisonnements s’appuient sur des jugements, et tous les jugements sur des idées.
Les princes et tous ceux qui, sans être princes, ont ou croient avoir quelque supériorité sur les autres, sont sujets à porter le despotisme jusque dans l’amitié ; ils exigent beaucoup et donnent peu.
Voici les ports que sa main a creusés ; voilà les forteresses qu’il a bâties ; c’est ici qu’il arrêta le sang qui coulait de la blessure d’un de ses sujets.
Thucydide vécut à l’époque la mieux connue de l’histoire grecque, celle de la guerre du Péloponnèse ; et c’est afin de n’écrire que des choses certaines qu’il a choisi cette guerre pour sujet.
Mais la nouveauté des sujets qu’il traite élève sa pensée.
Passons maintenant des objets au sujet sentant. […] Les Grecs, on le sait, ne possédaient pas de mots précis pour désigner une foule de teintes ; sans tomber à ce sujet dans les paradoxes de certains physiologistes comme H. […] Spencer, qui a défendu un jour la poésie de la science contre celle des « odes grecques », fait à ce sujet de justes remarques. […] Dans une lettre très intéressante qu’il nous a adressée au sujet d’une étude publiée par nous dans la Revue des Deux-Mondes (août 1881). […] Voir sur ce sujet M.
» Si peu nombreux que soient les chants qui nous restent, ils reviennent sur ce sujet : l’homme exilé pense en rêve à son seigneur47 ; « il lui semble dans son esprit — qu’il le baise et l’embrasse, — et qu’il pose sur ses genoux — ses mains et sa tête, — comme jadis parfois, — dans les anciens jours, — lorsqu’il jouissait de ses dons. — Alors il se réveille, — le mortel sans amis. — Il voit devant lui — les routes désertes, — les oiseaux de la mer qui se baignent, — étendant leurs ailes, — le givre et la neige qui descendent, mêlés de grêle. — Alors sont plus pesantes — les blessures de son cœur. » — « Bien souvent, dit un autre, nous étions convenus tous deux — que rien ne nous séparerait, — sauf la mort seule. — Maintenant ceci est changé, — et notre amitié est — comme si elle n’avait jamais été. — Il faut que j’habite ici — bien loin de mon ami bien-aimé, — que j’endure des inimitiés. — On me contraint à demeurer — sous les feuillages de la forêt, — sous le chêne, dans cette caverne souterraine. — Froide est cette maison de terre. — J’en suis tout lassé. — Obscurs sont les vallons — et hautes les collines, — triste enceinte de rameaux — couverte de ronces, — séjour sans joie… — Mes amis sont dans la terre. — Ceux que j’aimais dans leur, vie, — le tombeau les garde. — Et moi ici avant l’aube, — je marche seul — sous le chêne, — parmi ces caves souterraines… — Bien souvent ici le départ de mon seigneur — m’a accablé d’une lourde peine. » Parmi les mœurs périlleuses et le perpétuel recours aux armes, il n’y a pas ici de sentiment plus vif que l’amitié, ni de vertu plus efficace que la loyauté.Ainsi appuyée sur l’affection puissante et sur la foi gardée, toute société est saine. […] — on peut choisir un parti ; — avec de tels combattants, — on peut saisir un poste. — Ils sont mes amis zélés, — fidèles dans l’effusion de leur cœur. — Je puis, comme leur chef, — gouverner dans ce royaume, — je n’ai pas besoin de flatter personne, — je ne resterai plus dorénavant — son sujet ! […] Au-delà de l’Humber, je pense qu’il n’y en avait guère ; il y en avait si peu, qu’en vérité je ne me rappelle pas un seul homme qui en fût capable, au sud de la Tamise, quand je pris le royaume. » Il essaya, comme Charlemagne, d’instruire ses sujets, et mit en saxon à leur usage plusieurs livres, surtout des livres moraux, entre autres la Consolation de Boëce ; mais cette traduction même témoigne de la barbarie des auditeurs.
Il chercha un sujet dans l’histoire de sa province ; il le trouva dans le fils charmant, ingrat et tragique du maréchal d’Effiat, ce Cinq-Mars tour à tour favori de Louis XIII, rival à la fois et jouet du cardinal de Richelieu ; — son jouet et bientôt sa victime. — Le sujet était très riche, la politique s’y mêlait à l’amour. […] tu es beau précisément comme un monarque au milieu de ses sujets.
Il ne dessine plus, il ne s’occupe plus de rien, amusé seulement par quelque brochure, quelque livre ingénu de 1830, qu’il tire des fouilles de son grenier, et, au sujet duquel, il invente toutes sortes de choses amusantes. […] » Puis jetant des mots, des interrogations, des théories, me disant que tous ces tons sont en rapport avec l’or de son cadre, et s’interrompant pour me demander si j’ai lu Fréron… Décousu, sans ordre dans ses pensées se suivant à la diable, et soudain s’animant, et ses yeux bleus, comme vides, se remplissant d’un lumière soudaine, et criant que le gouvernement doit encourager l’art et jamais les artistes… qu’il fait tous ses tableaux si vrais, au bout de la brosse, que la nature en face est trop écrasante… qu’il n’expose plus, parce que les tableaux comme les siens, sont tués par les tableaux à sujets, les tableaux qui se racontent. […] Il n’y avait donc rien d’étonnant qu’il y eût chez lui une certaine affectation théâtrale d’impitoyabilité. » Et la princesse nous le montre faisant la police lui-même, se promenant dans les rues sur une petite voiture, plus grand de la tête que tous ses sujets.
Et à ce sujet, il m’apprend qu’il est un élève de Lecoq de Boisbaudran, un original bonhomme, qui avait prêché le dessin de mémoire, disant que dans le dessin d’après nature, il y avait le danger d’être empoigné par le détail, et que l’on faisait moins synthétique, et allant jusqu’à soutenir, que lorsqu’on travaillait d’après l’être vivant, on faisait moins nature que de mémoire — bien entendu pour une mémoire exercée à ce genre de travail, — par la fatigue du modèle, produisant chez lui une espèce d’ankylose du mouvement. […] Le cousin Marin qui vient me voir me dit, que ç’a été hier le sujet de la conversation du Cercle de la rue Royale, toute la soirée. […] À ce sujet le jeune Houssaye dit intelligemment que « dans l’effondrement des hommes politiques, c’est nous, les littérateurs et peintres, qui sommes en vedette, qui sommes tout !
C’est avoir fait quelque chose pour la langue et pour la littérature d’un peuple que d’avoir fait ce peuple non pas le poète, mais le sujet du plus grand drame de l’univers. […] Je l’aperçus pour la première fois chez madame Émile de Girardin, à un de ces petits couverts de rois sans sujets qu’elle rassemblait à sa table. […] » Après cette prédiction, il passa au sujet du jour, et il déroula pendant un quart d’heure devant moi un tableau politique et social de l’Europe qui éclairait la situation extérieure de 1830 d’un jour qui ne laissait aucune ombre sur le dernier recoin des cours et des nations.
Paul Hervieu est qu’il a su éviter l’ennui des prêches et l’inutilité des thèses sociales dans un sujet qui eût, sans nul doute, entraîné à d’inutiles bavardages un esprit moins averti que le sien. […] À la lecture du livre, mes impressions se sont encore agrandies, car j’y trouve une admirable unité de pensée, dans une diversité de sujets qui, tous, d’ailleurs, touchent aux plus intéressants problèmes de la vie sociale. […] Même dans des sujets qui comportent l’abstraction pure, M. […] Jules Huret est un admirable interviewer, et j’entends que cet éloge ne soit pas un mince éloge, car il suppose l’existence de qualités intellectuelles de premier ordre, et la connaissance très profonde des sujets sur lesquels, avec une bonhomie terrible, l’enquêteur va poser des questions aux gens. […] Le sujet de Travail est simple, comme toutes les grandes choses.
Nous savons cependant que le bon rêveur périt victime de son noctambulisme, pendu par des malandrins dans une vieille ruelle de Paris, peut-être au moment où il cherchait une rime ou le sujet de quelque conte fantastique. […] Et l’inspiration s’envole-t-elle hors du sujet traité ? […] Il savait rendre par sa parole animée les maillots d’actrices un sujet digne de Platon. […] Aristote dit, je crois, que les meilleures tragédies roulent sur des sujets empruntés à l’histoire d’un petit nombre de familles, comme par exemple sur Alcméon, Œdipe, Oreste ou Thyeste et Télèphe. […] Notre Г avance l’index, remue la tête, ferme les yeux et sur un ton qui a deviné déjà, prononce : — Au sujet… Le journaliste laisse tomber d’une voix découragée ; — Au sujet des bandes de l’Ethniki Hétairia.
Je voudrais prendre texte de l’occasion que me donne le tricentenaire de Molière pour montrer combien cette théorie se trouve vérifiée à son sujet. […] Le sujet à traiter leur était commandé. […] Quand on regarde de près les productions des jeunes écrivains d’aujourd’hui, on demeure étonné, chez un grand nombre d’entre eux, de la maigreur de leurs sujets. […] On trouvera ici quelques réflexions sur un sujet bien important pour l’avenir de la civilisation. […] Un roi n’est pas grand parce qu’il tyrannise ses sujets.
Si en effet, abordant maintenant la partie essentielle de notre sujet, nous entrons, au moyen de l’expérimentation, dans l’analyse organique de l’extinction vitale, nous verrons que cette mort, qui nous paraît survenir d’une manière si calme et si exempte de douleur, est au contraire accompagnée des souffrances les plus atroces que l’imagination de l’homme puisse concevoir. […] Or, il importe, pour la clarté de notre sujet, que nous descendions un instant dans cette machine vivante qui va devenir le théâtre des actions délétères que nous nous proposons de définir et d’expliquer. […] Cependant nous savons à ce sujet une chose importante, c’est que, loin de produire une altération toxique définitive qui détruise pour toujours l’élément organique, ainsi que le font beaucoup de poisons, le curare ne détermine qu’une sorte d’inertie ou d’engourdissement de l’élément nerveux moteur. […] Quand nous savons que l’eau avec toutes ses propriétés résulte de la combinaison de l’oxygène et de l’hydrogène dans certaines proportions, et que nous connaissons la condition de cette combinaison, nous savons tout ce que nous pouvons savoir scientifiquement à ce sujet ; mais cela répond au comment et non au pourquoi des choses. […] Les anciens ont pensé ainsi : ils opposaient le monde vivant, où tout est sujet au changement et à la mort, au monde sidéral, immuable et incorruptible.
« Pendant quatre heures de temps que dure cet entretien avec les morts, je ne sens plus aucun de mes soucis, j’oublie toutes mes angoisses, je ne crains plus ma pauvreté, je ne m’épouvante plus de la mort ; je me transfigure en eux tout entier, et, comme dit Dante, “qu’aucune science ne mérite ce nom si on ne retient pas ce qu’on a appris”, j’ai noté de ces entretiens avec ces hommes antiques tout ce que j’ai recueilli de capital et de caractéristique dans leur vie et dans leurs pensées, et j’en ai composé un opuscule intitulé des Gouvernements, ouvrage dans lequel je pénètre aussi profondément que je le peux dans les pensées qu’un tel sujet comporte, agitant en moi-même ce que c’est que la souveraineté, de combien d’espèces de souverainetés le monde se compose, comment elles s’acquièrent, comment elles se conservent, pourquoi elles se perdent ; et si jamais quelques-unes de mes rêveries vous ont plu, celle-ci, je le crois, ne devra pas vous déplaire ; et elle pourrait être acceptable surtout à un prince nouveau (allusion aux Médicis, rentrés maîtres de Florence, à qui il espérait plaire par cette haute leçon de gouvernement) : c’est pour cela que l’ai dédiée à la magnificence (majesté) de Julien. […] Cette histoire est un monument de bon sens, de connaissance des hommes, de clarté, de récit, surtout de réflexions politiques découlant des événements qu’il retrace ; mais le sujet est trop exclusivement toscan pour s’y arrêter ; la main de Machiavel est plus grande que sa république.
Mais les tours changeront peu, parce que les tours expriment ce qu’il y a de plus original dans cet esprit, et de moins sujet au changement. […] Christine de Pisan n’eut que du savoir, et la prétention d’une femme qui se hausse à des sujets virils.
Mais il reste dans l’œuvre d’art, le contenu, une suite de descriptions, de paysages, de personnages, de scènes et de péripéties, de sujets et d’images, que l’artiste s’efforce de représenter le plus exactement et le plus persuasivement qu’il peut, de façon qu’on en accepte la réalité non par choix et par goût, mais parce qu’elle paraît s’imposer. […] Ce sera le sujet du livre de l’universitaire français Paul Stapfer publié peu après (Des Réputations littéraires, Hachette, 1re série, 1893), dont Lanson rendra compte dans un article intitulé « L’immortalité littéraire », recueilli dans Hommes et livres (1895).
Chateaubriand s’est franchement expliqué à ce sujet : « On a fait un crime à Dumouriez de la vénalité de ses principes, dit-il ; supposé que ce reproche fût vrai, aurait-il été plus coupable que le reste de son siècle ? […] En se prenant pour sujet et en décrivant dans une langue imagée et passionnée ses tempêtes mentales, René donnait une voix aux sentiments poignants mais troubles de cette masse de jeunes hommes ardents et agités, qui, la tête enfiévrée par des mirages de fortune, de gloire et d’honneurs pataugeaient dans la boue, les bottes éculées et faisant eau.
Alors commençait entre ces trois hommes, d’âge, d’esprit et de condition si divers, un entretien d’abord familier comme le voisinage et nonchalant comme le loisir sans but ; mais bientôt après l’entretien sortait des banalités de la simple conversation ; il s’élevait par degrés jusqu’à la solennité d’une conférence sur les plus graves sujets de la philosophie, de la politique et de la littérature. […] Chaque entretien, d’inégale grandeur, contiendra tantôt 64 pages, tantôt 80 pages, tantôt 96 pages, selon l’étendue du sujet, mais de manière à former toujours 2 forts volumes à la fin de l’année.
— D’ailleurs, dans les choses sujettes au doute, l’événement est toujours favorable aux pressentiments du sage. […] « Voyez », leur disait-elle en faisant un doux mensonge, « mon pied vient d’être cruellement blessé par cette pointe aiguë de cousa » ; et elle s’arrêta sans sujet.
Nous allons voir tous ces phénomènes, intellectuels, humains et divins, dans ce drame surnaturel du poème de Job, dont je vous ai exposé le sujet et les acteurs : Dieu, l’homme et la destinée. […] Le désert lui fournit son sujet, son immensité, ses couleurs, ses images, son style.
Voyez : le dernier sujet du prix de poésie décerné par l’Académie française a été : L’Acropole d’Athènes 1. […] Il courait la nuit en vomissant des flammes, en poussant des cris, en entraînant à sa suite des légions de diablotins et de sorcières ; mais une locomotive remorquant son convoi lance plus de feux, jette plus de clameurs, emporte plus de monde que lui ; il bâtissait des palais en un jour, mais voyez donc ce qui se fait au Louvre maintenant ; il donnait des trésors à ceux qui lui vendaient leur âme ; l’industrie en procure d’aussi grands, de plus inépuisables, et n’exige que du travail en échange ; il disait certaines paroles qui cicatrisaient les blessures et endormaient la douleur, mais le chloroforme en sait plus long que lui sur ce sujet.
Voici quelques-unes des idées et des réserves de Duclos au sujet du livre de Beccaria, et dont il s’ouvre de vive voix à l’auteur même : Après lui avoir fait compliment sur le caractère d’humanité qui l’avait inspiré, je ne lui dissimulai point que je n’étais pas de son sentiment sur la conclusion qui tend à proscrire la peine de mort pour quelque crime que ce puisse être.
[NdA] Il y eut bien aussi pour motif, à ce départ de Mme Récamier en 1825, une petite pointe de jalousie au sujet d’une fort jolie et très spirituelle dame, Mme de C…, qui était alors très fêtée au ministère des Affaires étrangères.
Je ne pense jamais à ce temps où se discutait et s’agitait si vivement parmi nous le plus ou moins d’utilité des onze ou douze lieues de murailles et des seize citadelles dominantes, sans me rappeler les sentiments divers et soudains qui, dès le premier jour, partagèrent à ce sujet le monde politique et qui séparèrent des hommes habitués jusque-là à se croire unis.
Imaginez un observateur exact et patient qui, habitant une contrée sujette à de grandes variations de température, consulte deux ou trois fois dans les vingt-quatre heures le baromètre, le thermomètre, l’hygromètre ; qui, pendant plus de vingt ans, note et mesure la quantité d’eau qui tombe chaque semaine, chaque mois ; qui dresse de tout cela des tables météorologiques sur les chiffres desquelles on peut compter : il aura rendu service au savant futur qui en tirera des inductions, des résultats peut-être et des lois.
Entendez tout cela comme il convient, c’est-à-dire sobrement, et dans la juste application à notre sujet.
De même sur les Macédoniens et sur Alexandre : chez Bossuet, c’est une première et large vue ; l’homme est bien compris dans son ensemble et posé avec son vrai caractère en termes magnifiques ; l’historien orateur est égal à son sujet, à son héros ; ce portrait d’Alexandre est un portrait d’oraison funèbre ; il a le mouvement et comme le souffle oratoire : chez Montesquieu, les raisons de la politique et du génie d’Alexandre sont bien autrement recherchées et déduites ; c’est bien autrement expliqué ; chaque parole frappe comme un résultat, et l’expression est vive, figurée ; le tout gravé en airain : c’est un long bas-relief d’Alexandre.
Le sujet de la première Conférence était la Civilisation.
Qu’on se rappelle de lui la scène d’arrivée du général Lasalle à Burgos et tant de conversations avec l’Empereur au sujet du roi Joseph ; mais, entre toutes, la conversation du général Lasalle au souper de Burgos est un tableau animé et vivant, digne de faire pendant et contraste aux conversations de Jean-Bon Saint-André dans la salle d’attente du dîner impérial ou sur le bateau du Rhin à Mayence.
À plus forte raison des livres dont le sujet et la manière conviennent très-peu au xixe siècle français ne peuvent-ils faire sensation dans le public… « S’il me survient assez tôt des circonstances qui me mettent en état de vivre, je me féliciterai fort d’être resté étranger au commérage du monde ; de n’avoir point eu de rapport en général avec ceux pour qui vivre, c’est être en place ; de n’avoir vu que de loin les meneurs :de n’avoir pas ajouté à mes misères leurs vaines passions et de n’avoir pas mis la main à leur petit feu d’artifice… (Ici une lacune.)
Cela composait un certain nombre d’élégies, entre lesquelles étaient jetées d’autres pièces sur d’autres sujets, mais qui ne détonaient pas.
Deux grandes pièces dans le volume donnent une plus haute idée du souffle et de la faculté du poëte dans les sujets extérieurs : le Fragment, qui nous montre les chrétiens aux lions, et surtout le morceau intitulé le Poëte, c’est-à-dire Homère.
Mais n’en demandons pas tant pour le quart d’heure, tenons-nous à Mme de Staal-Delaunay et à notre sujet.
Ce sujet de La Finta Pazza est un de ceux qui ont été le plus exploités sur la scène italienne : il y a sous ce titre un canevas très mouvementé de Flaminio Scala, le huitième de son recueil ; et c’est à l’occasion de cette première Finta Pazza, que le satirique Boccalini faisait cette critique peu galante : « Ognuno sà che tutte le donne sono pazze e che non possono fingere d’essere quelle che sono.
Les réactions plus compliquées qui exigent une initiative de la part du sujet échappent aux procédés de dressage et à l’automatisme des habitudes acquises.
Mais nous aurons travaillé à avancer la manière d’envisager les choses, nous aurons conduit l’avenir à n’avoir pas besoin de nous lire, nous aurons avancé le jour où la connaissance égalera le monde et où, le sujet et l’objet étant identifiés, le Dieu sera complet.
D’abord, madame de Caylus a fait deux anachronismes à ce sujet.
Les différences avec le sujet présent se marquent d’elles-mêmes.
Parchappe, au contraire, affirme « que l’encéphale de la femme est plus petit que celui de l’homme, sans être sensiblement plus grand par rapport à la masse du corps : il ne compense donc pas son infériorité absolue par une supériorité relative. » Enfin Gratiolet n’a pas d’opinion particulière sur ce sujet ; seulement il hésite à se prononcer sur la question d’inégalité intellectuelle, et pour lui la diversité des fonctions n’entraîne pas nécessairement l’idée d’une infériorité absolue.
Le tribunal, qui consulte ainsi la faculté (ou même les facultés de plusieurs universités sur le même procès), n’est pas obligé de suivre leur décision, il reste le maître de prononcer suivant ses principes et ses lumières ; mais dans les villes impériales, par exemple, où le magistrat est intéressé à convaincre ses sujets de la plus grande intégrité et impartialité dans l’administration de la justice, il s’en tient volontiers, et surtout dans les cas criminels, à la décision d’une faculté.
il n’y a non plus dans les Derniers Abbés qu’un abbé et encore qui n’est pas un prêtre, et c’est tout simplement l’homme célèbre des Souvenirs d’une Cosaque, dont pour mon compte je n’ai rien à dire ici, parce que les bas-bleus, peut-être méprisés par lui, s’en vengent, en le déshonorant… Mme Colet qui n’a que cet homme, croirait-on, pour sujet de son livre, le peint avec l’envie jaune et la haine verte qu’elle a mise ailleurs à peindre la Princesse Belgiojoso, et c’est alors qu’on reconnaît, dans ce livre, acharné contre un rival en bruit, qui l’a écrasée de sa supériorité, la gargouille inépuisable qui jette son injustice à toute face et dont les livres furent toujours ou les crachoirs de ses colères ou les bassins de ses incontinentes passions !
L’identité du sujet, si diversement interprété par le peintre et par le romancier, n’aurait pas suffi sans doute à retenir mon attention, si le rapprochement des deux œuvres n’avait aussitôt fait naître en moi la conscience de l’opposition bien nette des deux conceptions dont elles dérivent.
Il distingue très justement, dans les Méditations, trois groupes de pièces : les pièces entièrement neuves, telles que l’Isolement, le Lac, le Vallon, le Soir, l’Automne ; les odes à l’ancienne mode, telles que l’Enthousiasme et le Génie ; et enfin les « morceaux en vers alexandrins sur des sujets philosophiques », tels que l’Homme, la Prière et l’Immortalité. […] On ne dira pas mieux sur ce sujet, et je ne saurais donc mieux faire que de vous citer quelques-unes des observations de l’inquiet et souffrant poète des Rêves et Pensées sur l’heureux et glorieux poète des Harmonies. […] Mais c’est qu’au fond il n’y a qu’un seul sujet de « divine comédie ». […] La Chute d’un ange nous offre un très singulier exemple de l’impuissance d’un grand poète à peindre soit la laideur morale, soit l’horreur physique, comme si ces sujets lui avaient été interdits par Dieu, et comme s’il avait été créé uniquement pour exprimer ce qui est pur, ce qui est beau, ce qui resplendit et ce qui s’élève, pour dire la magnificence de la planète et traduire la prière et le rêve de l’humanité répandue à sa surface… Avec tout cela, ce bizarre poème est très grand. […] Mon sentiment à ce sujet est celui du petit nombre, je le sais.
Les récits des missionnaires sont pleins de détails à ce sujet. […] Voici la bien imparfaite traduction des pages vraiment intraduisibles qu’il écrivit à ce sujet : Quand je quittai Harvard pour l’Université Stanford en décembre le dernier « au revoir », ou peu s’en faut, fut celui de mon vieil ami B***, californien : « J’espère, me dit-il, qu’ils vous donneront aussi un petit bout de tremblement de terre pendant que vous serez là-bas, de façon que vous fassiez connaissance avec cette toute particulière institution californienne. » En conséquence, lorsque, couché encore mais éveillé, vers cinq heures et demie du matin, le 18 avril, dans mon petit appartement de la cité universitaire de Stanford, je m’aperçus que mon lit commençait à osciller, mon premier sentiment fut de reconnaître joyeusement la signification du mouvement « Tiens, tiens ! […] Les perturbations auxquelles nous avons affaire, et dont chacune est toute mécanique, se composent en un Événement qui ressemble à quelqu’un, qui peut être un mauvais sujet mais qui n’en est pas moins de notre monde, pour ainsi dire. […] C’est le seul qui se sente sujet à la maladie, et le seul aussi qui sache qu’il doit mourir. […] Voir, à ce sujet, Westermarck, History of human marriage, London, 1901, pages 290 et suivantes.
Certains écrivains aiment les livres des autres sur les sujets qu’ils traitent eux-mêmes, parce qu’ils discutent avec ces livres et que la discussion leur donne des idées. […] Le sujet d’un empire oriental se croit libre ; le peuple romain a très bien vu en César un libérateur. […] Ils commencent par étudier le premier sujet humain qu’ils trouvent sous leur regard, à savoir eux-mêmes. […] Magnin a une qualité à lui, quand il traite d’un sujet et d’un livre, une qualité qui est bien nécessaire pourtant à l’impartialité : c’est l’indifférence. […] Il est peut-être le seul critique qui, cent fois, à la fin d’un article, nous dise : « Voyez ce que j’ai écrit sur ce sujet dans tel autre article.
Les moralistes sont divisés à ce sujet et, pour ma part, je me sens au cœur quelque respect pour les erreurs consolantes. […] Nous sommes tous sujets à l’erreur, et le monde, comme dit l’Écriture, est livré à nos disputes. […] Aussi sa naissance, sa vie et sa mort étaient-elles sujettes au cérémonial. […] Ce n’étaient pas là des sujets à traiter dans une revue bibliographique. […] Marcel Schwob, pour peu que le sujet les veuille et les permette.
Après la guérison, le sujet conserve les sensations qu’un membre sain procure aux autres hommes, et fréquemment il reste pendant toute la vie un sentiment de formication et même de douleur, ayant en apparence son siège dans les parties extérieures, qui cependant n’existent plus. […] J’exerçai une compression sur les troncs de ces nerfs ; à l’instant même, il survint un état d’engourdissement que le sujet disait éprouver dans tout le bras jusqu’aux doigts… Un autre, qui avait eu le bras droit écrasé par un boulet de canon et ensuite amputé, éprouvait encore vingt années après des douleurs rhumatismales bien prononcées dans le membre toutes les fois que le temps changeait. […] « Un sujet qui ne pouvait pas entendre le tic-tac d’une montre à plus de trois pieds de distance, quand il était éveillé, l’entendait à trente-cinq pieds de distance, étant hypnotisé, et allait droit à la montre sans difficulté ni hésitation… Il y en a qui sentent un souffle de la bouche ou le vent d’un soufflet à la distance de 50 et même de 90 pieds et s’en écartent ; un mouvement de la main ou d’un éventail qui produit un courant dans l’air leur fait, a cette distance, prendre la direction opposée. » Ces expériences ont été refaites et variées avec des conclusions analogues par le docteur Azam, de Bordeaux.
Parce qu’elle possède, entre autres caractères, le pouvoir de se propager plus loin encore, tout le long du nerf acoustique, jusque dans les centres acoustiques du cerveau ; en effet, retranchez cette propriété, ce qui est tout fait lorsque le sujet est sourd, et ce que l’on fait en paralysant le cerveau par le chloroforme : la vibration se propagera jusqu’aux nerfs acoustiques ou même jusqu’à leur terminaison centrale ; mais, comme elle n’atteint point ou n’ébranle point les centres cérébraux, elle ne provoquera point la sensation de son. […] Voir à ce sujet Lyell, Principles of Geology, 4 vol. […] Voir à ce sujet Helmholtz, Mémoire sur la conservation de la force, traduit par Pérard, p. 31, 34 et suivantes.
Les historiens, les philosophes, les érudits, les linguistes, les spéciaux, tous tant qu’ils sont, encaissés dans leur rainure (en laquelle une fois entrés, notez-le bien, ils arrivent le plus souvent à l’autre bout par la force des choses, comme sur un chemin de fer les wagons), tous ces esprits justement établis sont d’abord assez de l’avis des parents, et professent eux-mêmes une sorte de dédain pour le littérateur, tel que je le laisse flotter, et pour ce peu de carrière régulièrement tracée, pour cette école buissonnière prolongée à travers toutes sortes de sujets et de livres ; jusqu’à ce qu’enfin ce littérateur errant, par la multitude de ces excursions, l’amas de ses notions accessoires, la flexibilité de sa plume, la richesse et la fertilité de ses miscellanées, se fasse un nom, une position, je ne dis pas plus utile, mais plus considérable que celle des trois quarts des spéciaux ; et alors il est une puissance à son tour, il a cours et crédit devant tous, il est reconnu. […] Pour mettre un peu d’ordre à notre sujet et éviter (ce qui en est l’écueil) la dispersion des points de vue, nous ne tenterons ni l’analyse des principaux ouvrages en particulier, ni encore moins le dénombrement, impossible peut-être à l’auteur lui-même, de tous les écrits qui lui sont échappés.
Le sujet biblique de Moïse charmait leur naïve piété ; la majesté de M. de Chateaubriand éblouissait leur imagination ; le gracieux accueil de madame Récamier touchait leur candeur ; elles emportaient en province des souvenirs pour toute une vie de retraite. […] Madame Lenormant, confidente discrète de la famille, laisse échapper à ce sujet une phrase qui n’aurait point de sens si elle n’était pas destinée à indiquer et à voiler à la fois on ne sait quel sous-entendu dans cette union ; la jeune fille était elle-même, dit-on, un sous-entendu de la nature : elle pouvait être épouse, elle ne pouvait être mère.
Le souvenir de la passion malheureuse de Roland pour Angélique y mêle au charme de la scène on ne sait quel grain de sel comique qui ajoute encore, s’il se peut, à la délicieuse saveur du sujet. […] « Elle demande enfin pitié à celui qui l’a percée d’un tel coup sans le savoir. » Ici le poète, par une apostrophe tragi-comique, qui sort d’elle-même du sujet, tourne sa pensée vers Roland, l’amant obstiné et toujours malheureux d’Angélique.
Nous devons dire à son sujet un mot du caractère et de la littérature de son pays ; un homme n’en est jamais indépendant. […] Je communiquai à mon excellent père le sujet de mon chagrin : ces essais qui disparaissaient entre mes mains, ces animaux si agiles et si frais pendant leur vie, et livrés après leur mort à une si triste métamorphose.
Nous causons ce soir de la vie antédiluvienne qu’on doit mener ici, une vie qui ne doit pas avoir plus de conscience d’elle-même que la conscience du sable dans le sablier… Et comme, en causant, nous tripotons quelques bibelots achetés ici, Saint-Victor nous conte à ce sujet le plus beau trait d’amour et de bibeloterie qui soit : Charles Blanc rapportant à sa maîtresse, de Copenhague à Paris, un service à thé de porcelaine de Saxe, — sur ses genoux. […] Esquisse signée : Chardin, 1738. — La Pourvoyeuse ; du jaune, du rouge, du rose, du bleuâtre violacé, posés l’un à côté de l’autre dans la figure, et jouant la tapisserie au gros point, signé : Chardin, 1735. — La Gouvernante, placée trop haut pour être bien vue, mais dans un ton roux superbe. — Un sujet non gravé dans le temps (Les Aliments de la convalescence), une femme cassant un œuf qu’elle se prépare à faire cuire dans une poêle : la femme dans des tons doucement roses, violacés, blanchâtres, sur un fond chaudement sombre.
IV On sait que Leopardi a chanté l’amour et la mort, sujet toujours propre à tenter les poètes. […] Mme Ackermann, reprenant le même sujet, mais avec beaucoup moins de poésie, nous montre à son tour le contraste de la réalité qui passe avec les aspirations infinies de l’amour : Regardez-les passer, ces couples éphémères !
Le sujet élève le génie ; l’homme devient divin en parlant de la Divinité. […] Le fer ne peut la diviser, ni le feu la brûler, ni l’eau la corrompre, ni l’air l’altérer… Mais, soit que tu penses qu’elle meurt avec le corps, soit que tu la croies, comme moi, éternelle, ne t’afflige pas : toutes les choses qui ont un commencement ont une fin, et les choses sujettes à la mort doivent avoir un régénérateur.
On n’arrive pas à l’admiration ni à l’enthousiasme comme le prince de Ligne, que j’aurai souvent occasion de citer à son sujet, mais on comprend en souriant que celui-ci, dans une de ses saillies à demi romantiques, ait pu dire : Si La Bruyère avait bu ; si La Rochefoucauld avait chassé ; si Chamfort avait voyagé ; si Lassay avait su les langues étrangères ; si Vauvenargues avait aimé ; si Weisse24 avait été à la Cour ; si Théophraste avait été à Paris, ils auraient bien mieux écrit encore.
Sa réputation fut attaquée en deux occasions, d’abord au sujet du chevalier de Coigny, et ensuite du marquis de Lally-Tolendal.
En même temps qu’il ne perdait point de vue les intérêts du roi et qu’il restait Français zélé à Vienne, il se conduisait à l’armée de Hongrie comme un fidèle sujet de l’empereur, et il prit part, en y contribuant de son conseil autant que de son bras, à une grande victoire contre les Turcs.
Quel mystérieux sujet de méditation et de rêverie pour ceux qui aiment à se prendre aux grandes destinées interrompues !
J’aime, en tout sujet que je traite, à augmenter, quand je le puis, ne fût-ce que d’un grain, le trésor de la tradition.
. — « Cette bonne tête, ou plutôt cette bonne caboche , » disait de lui un de ses anciens ministres qui se reprenait, comme si le premier mot était un peu trop noble pour le sujet.
» Et il en prend occasion d’exprimer à ce sujet ses propres idées et les conditions qu’il estime indispensables au progrès, à savoir : — alliance et union étroite des sciences et des lettres : « Sans les sciences la nation la plus lettrée deviendrait faible et bientôt esclave ; sans les lettres la nation la plus savante retomberait dans la barbarie ; » — enchaînement des sciences les unes aux autres : « Cette union fait leur force et leur véritable philosophie ; elle seule a été la cause de tous leurs progrès » ; — une certaine liberté et latitude laissée aux professeurs dans la pratique : « Il faut, disait-il, que les professeurs soient guidés et non pas asservis.
Une question s’est posée dans la presse au sujet des images et dessins qui accompagnent le texte.
Widal, dans la suite de ses estimables Études homériques, nous donner un chapitre oit il traiterait expressément ce sujet et où il viderait la question, s’il est possible.
Viollet-Le-Duc était, de tous les professeurs nouvellement nommés, celui dont le Cours était le plus attendu parce que l’Histoire de l’Architecture qui en fait le sujet est d’un intérêt plus général, et que le professeur représente un esprit connu, un esprit nouveau dans l’enseignement.
La jeunesse est sujette à prendre au pied de la lettre tout ce qui s’écrit ; et, ce qui doit donner à penser à ceux qui écrivent, elle met ses actions, sa personne et sa vie au bout des phrases ; elle s’embarque, corps et âme, sur la foi des paroles.
Mais combien les personnes qui connoissoient l’intérieur de ce monastère y trouvoient-elles de nouveaux sujets d’édification !
Rousseau ne s’est pas contenté de mettre du pindarisme extérieur et de l’enthousiasme à froid dans ses odes politiques, pour tâcher d’en réchauffer les sujets : il a porté ces habitudes d’écolier jusque dans les pièces les plus personnelles et, pour ainsi dire, les plus domestiques.
La philosophie est en nous, et ce qui caractérise éminemment les passions, c’est le besoin des autres ; tant qu’un retour quelconque est nécessaire, un malheur est assuré ; mais l’on peut trouver dans les carrières diverses, où les passions se précipitent, quelque chose de l’intérêt qu’elles inspirent, et rien de leur malheur, si l’on domine la vie, au lieu de se laisser emporter par elle, si rien de ce qui est vous enfin ne dépend jamais ni d’un tyran au-dedans de vous-même, ni de sujets au-dehors de vous.
Veillez sur vos sujets dans le rang le plus bas Tel, loin de vos regards. dans la misère expire.
212 Ce même sujet trois fois raconté distingue les trois sortes de fables.
L’affirmation de l’universalité de la raison engageait à poursuivre dans l’œuvre d’art aussi un objet universel, et à faire consister la perfection dans le caractère général du sujet étudié, dans le caractère commun du plaisir procuré.
Diderot veilla à tout : il maintint l’unité générale de l’intention philosophique à travers la diversité des sujets particuliers, l’incohérence des opinions individuelles.
Chacun de ses sonnets est comme un admirable plat, dans le champ limité duquel la fantaisie d’un artiste aurait enfermé des sujets mythologiques ou historiques.
La Provence remplit presque toutes les Lettres de mon moulin ; Paris sous ses différents aspects est le sujet de presque tous les Contes du lundi et de la plupart des Études qui suivent Robert Helmont.
je sais tout ce qu’on peut répondre, et ce que développent à ce sujet, sur les indications de leurs maîtres, tous les candidats à la licence ès lettres (car Molière est chez nous une superstition nationale) : que La Bruyère écrit en moraliste, et Molière en auteur dramatique ; qu’il faut tenir compte du « grossissement » nécessaire à la scène et de l’« optique du théâtre » ; qu’Onuphre, par trop de vérité, s’évanouirait sur les planches, etc… Je n’en suis plus du tout convaincu ; et, s’il faut tout dire, je ne goûte Tartuffe que dans les endroits précisément où, pour le ton du moins, il se rapproche d’Onuphre.
Les Flaubert ou les Baudelaire choqueront toujours — par le sujet, la forme ou l’esprit — leur époque.
Par moralistes il faut entendre les écrivains, prosateurs ou poètes, qui traitent des mœurs, non parmi d’autres choses, mais à part, et comme sujet unique.
Ce n’est donc pas le sujet de nos vers qui avait pu froisser Wilde et je ne pense pas qu’il ait été froissé de rien.
ils te désireraient, mais ils ne peuvent t’atteindre. » En ce qui est du roman même, Turgot regrette que l’auteur ait mieux aimé faire une héroïne à la Marmontel, et qui renonce au mariage par un sentiment exagéré de délicatesse, que d’avoir conduit la passion à une conclusion plus légitime et plus naturelle : « Il y a longtemps que je pense, dit-il, que notre nation a besoin qu’on lui prêche le mariage et le bon mariage. » Il voudrait que l’auteur n’eût pas manqué ce sujet-là en terminant, et il lui conseille d’y revenir dans une suite dont il trace le plan lui-même.
Le grand malheur des révolutions fréquentes et périodiques auxquelles notre France s’est vue sujette depuis quarante ans, a été de faire de vastes coupes réglées dans les générations qui formaient la tête de la société, de les déposséder presque en masse du pouvoir en un seul jour, et de donner aux générations survenantes le caractère d’une conquête et d’une invasion.
Monselet prépare sur ce sujet, hélas !
C’est à la lecture que l’on ne peut plus prendre la fausse monnaie pour la bonne, et des sonorités plus ou moins savantes pour une idée ou un sentiment. « Certains poètes sont sujets, dans le dramatique, à de longues suites de vers pompeux qui semblent fort élevés et remplis de grands sentiments.
J’ajoute cette dernière restriction, pour cette bonne raison qu’ils sont rares, ceux qui lisent avec soin ou même qui lisent simplement les ouvrages au sujet desquels ils tranchent.
Tout est au contraire sujet à varier, en poétique aussi bien qu’en matière industrielle.
Zola, mais à quelques-uns aussi de ses disciples, les vaudevillistes qu’ils étaient, on me permettra de ne revenir ici ni sur le choix de leurs sujets ordinaires, qui appartiennent plutôt au répertoire du Palais-Royal, ni sur leur façon de les traiter, qui ressemble à celle d’un Paul de Kock lugubre et pédant, ni sur leur goût à tous pour la caricature et surtout pour l’équivoque.
Quoique Théocrite ait certainement embelli ses sujets, il travaillait en quelque sorte sur une matière plus fine, plus déliée, et qui prêtait du moins à cette mise en œuvre. […] Comme variété de femmes chez Théocrite, et aussi éloignées du caractère pur de Theugénis que de la nature passionnée de Simétha, il faut placer les Syracusaines, qui sont le sujet de tout un petit drame piquant et satirique.
J’ai été fort sujet à ce phénomène, mais j’ai contracté l’habitude, toutes les fois qu’il se représente, d’ouvrir les yeux sur-le-champ et de les diriger sur la muraille. […] Il suffit souvent que le sujet soit dans un état d’excitation et d’attente pour qu’une sensation, qui, s’il était calme, serait accompagnée d’images médiocrement vives, communique aux images cette netteté et cette énergie extraordinaires41.
Ses vertus le firent distinguer par le duc de Wurtemberg, un de ces petits princes qui connaissaient tous leurs sujets par leurs noms. […] Le fatalisme s’accommode très bien de la servitude ; l’homme, aux yeux de Goethe, était roi par droit de nature ; ce roi pouvait aimer ses sujettes, mais il n’était pas tenu de les respecter.
Je crois que ce que l’on reproche au xixe siècle c’est d’une part son audace intellectuelle qui ne connut pas de sujets interdits, et de l’autre l’admirable renaissance du lyrisme qui s’affirme de plus belle en 1922 et que l’on veut écraser sous le gros mot de Romantisme. […] Sollicitez à ce sujet les confidences des maîtres de l’enseignement secondaire, vous serez édifié.
. — A Francfort le professeur Dr Max Koeh de Marbourg prendra cet hiver, au Freies Deutsches Hochtift, pour sujet de son cours d’histoire littéraire, Wagner, considéré comme dramaturge et littérateur. […] Voir à ce sujet l’article « Traduire Wagner » du Dictionnaire encyclopédique Richard Wagner (p. 2122-2127).
Excitation de mauvais augure : des hordes haranguées par le fouet manquent d’enthousiasme, l’élan imprimé par la bastonnade est sujet aux chutes. […] Pour te parler seulement des Spartiates, ne fussent-ils que mille, ils le combattraient ; car ils ont un puissant maître, la Loi, et ils la craignent beaucoup plus que tes sujets ne te redoutent.
Episode du militaire cérébré un peu, donc sujet au vertige, horrifié de franchir avec armes et sac la longue poutre élevée du portique, et qui passe — parce qu’on lui lit le Code pénal. […] Donnay, et l’impression de la création, supprimant la fatigue de prévoir ; et en second lieu, des sujets et péripéties naturelles, c’est-à-dire quotidiennement coutumières aux hommes ordinaires, étant de fait que Shakespeare, Michel Ange ou Léonard de Vinci sont un peu amples et d’un diamètre un peu rude à parcourir, parce que, génie et entendement ou même talent n’étant point d’une nature, il est impossible à la plupart.
Elle n’était pourtant pas sans se rendre compte du principe de faiblesse de son gouvernement ; elle le dit et le redit sans cesse : « Il est très vrai qu’il vaut mieux être bon que méchant, mais la justice consiste à punir aussi bien qu’à récompenser, et il est sûr que celui qui ne se fait pas redouter des Français, a bientôt sujet de les craindre ; car ils méprisent bientôt celui qui ne les intimide pas. » Elle connaît la nation et la juge toujours comme quelqu’un qui n’en est pas.