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1399. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XII. L’antinomie morale » pp. 253-269

Parfois même elle semble aspirer à une sociabilité supérieure, exemple d’hypocrisie, éprise d’intelligence et de science (Vigny, La Bouteille à la mer, Le Pur Esprit) ; puissante, par la science accrue et la solidarité élargie (Ibsen, l’Ennemi du peuple).

1400. (1882) Qu’est-ce qu’une nation ? « II »

Il y a dans l’homme quelque chose de supérieur à la langue : c’est la volonté.

1401. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre IX. Les disciples de Jésus. »

Tous pensaient qu’il vivait dans une sphère supérieure à celle de l’humanité.

1402. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIII » pp. 378-393

Elle aura ses impatiences, ses accès de jalousie, ses bouderies, ses colères ; elle aura ses parures, ses artifices de toilette, ses illusions d’optique ; elle fera tout ce qu’a fait madame de Montespan, cet esprit toujours si vil, si brillant, si fécond en petits artifices et jamais supérieur.

1403. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre V. Chanteuses de salons et de cafés-concerts »

Ils furent heureux, suivant leur tempérament, de s’indigner contre un poète ou de rire de lui : ça fait toujours plaisir de se sentir supérieur.

1404. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Œuvres littéraires de M. Villemain (« Collection Didier », 10 vol.), Œuvres littéraires de M. Cousin (3 vol.) » pp. 108-120

Cet esprit de nette et rapide justesse, dont un mot d’éloge senti et vivement accordé serait tout un suffrage, est lui-même sensible à l’approbation des autres comme s’il n’avait pas en soi un jugement supérieur qui le tranquillise.

1405. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre II. Le dix-neuvième siècle »

Ce vilain problème a été posé : faire avancer le bien-être par le recul du droit ; sacrifier le côté supérieur de l’homme au côté inférieur ; donner le principe pour l’appétit ; César se charge du ventre, je lui concède le cerveau ; c’est la vieille vente du droit d’aînesse pour le plat de lentilles.

1406. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’abbé d’Aubignac, avec Ménage, Pierre Corneille, Mademoiselle de Scudéri et Richelet. » pp. 217-236

C’étoit à propos de Térence, ce comique d’un si bon goût, heureux imitateur de Ménandre & supérieur à Plaute, du moins pour la vérité des caractères & des mœurs, pour les graces de la diction.

1407. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre II. Mademoiselle Mars a été toute la comédie de son temps » pp. 93-102

Il portait à merveille l’habit habillé que personne ne porte plus guère, depuis que nous sommes tous devenus les égaux de nos supérieurs.

1408. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre premier. Astronomie et Mathématiques. »

Nous avons quatre métaphysiciens célèbres, Descartes, Malebranche, Leibnitz et Locke ; le dernier est le seul qui ne fût pas géomètre, et de combien n’est-il pas supérieur aux trois autres158 ! 

1409. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Deshays » pp. 208-217

L’art de sauver un certain nombre de dissonances, d’esquiver les difficultés supérieures à l’art.

1410. (1824) Notice sur la vie et les écrits de Chamfort pp. -

Il le regardait comme son supérieur et son maître, même en force morale.

1411. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre premier. Mme de Staël »

Seulement, comme elle est très supérieure, à sa manière, elle fait aisément illusion sur ce qu’elle n’a pas, avec ce qu’elle a.

1412. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXI. Mme André Léo »

Mais à dater d’un Mariage scandaleux, elle fut regardée par cette partie de l’opinion démocratique qui se croit littéraire, comme une seconde Mme Sand, — la Mme Sand de la Démocratie sévère ; par conséquent, une Mme Sand bien supérieure à la première, par le sérieux, la direction et la portée.

1413. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’ancien Régime et la Révolution »

Mais la vue supérieure de l’écrivain n’en est pas moins, dans sa propre estime, la centralisation imputée à l’ancien Régime, cette centralisation que la Révolution n’a pas dépassée, et qui la produisit un jour par le plus inattendu des contre-coups !

1414. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le colonel Ardant du Picq »

Ce commandement qui est comme celui de la vérité elle-même, cette espèce d’ordre qu’on ne peut pas discuter, mais qui impose, venant d’un esprit supérieur en qui on a foi comme dans un chef, a, ici, pour être obéi, la forte accentuation qui pénètre… Le colonel Ardant du Picq n’est pas qu’un écrivain militaire, ayant le style de sa chose à lui.

1415. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Rigault » pp. 169-183

Le goût est la faculté supérieure d’Horace ; mais, ne l’oubliez pas !

1416. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Guizot » pp. 201-215

Guizot n’a point eu un de ces hasards d’érudition qui met en possession d’un texte ignoré, et il n’a pas non plus, à l’aide d’une critique supérieure, arraché aux chroniques des détails inaperçus.

1417. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le roi René »

Ses rapports avec Louis XI furent très bons, et il eut l’estime de cet homme sans enthousiasme, dont la tête supérieure ne pouvait pas incliner beaucoup au respect.

1418. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes et la société au temps d’Auguste » pp. 293-307

Pour eux, on peut dire justement que l’Histoire est un art… Mais l’Histoire, comprise par les Modernes, dont les besoins de vérité et de moralité sont bien supérieurs à ceux des Anciens, l’Histoire a la noble ambition d’être une science indépendante de l’historien, et d’arriver à l’objet de toute Science, qui est la Certitude, quel que soit le talent ou l’art de celui qui s’est donné fonction de l’écrire.

1419. (1880) Goethe et Diderot « Note : entretiens de Goethe et d’Eckermann Traduits par M. J.-N. Charles »

Quand il lisait les premières élucubrations du jeune Ampère, alors à la fleur de son printemps : « Ampère, — dit-il page 158, — tellement supérieur que les préjugés nationaux, que les appréhensions de l’esprit borné d’un grand nombre de ses compatriotes sont bien loin derrière lui et « que par son génie il est cosmopolite… » II crut, à la force qu’il vit en ces élucubrations de M. 

1420. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XI. MM. Mignet et Pichot. Charles Quint, son abdication, son séjour et sa mort au monastère de Yuste. — Charles V, chronique de sa vie intérieure dans le cloître de Yuste » pp. 267-281

C’est peut-être la meilleure raison à donner de la médiocrité d’aperçu d’un ouvrage sur un sujet qui, plus que tout autre, aurait exigé de l’écrivain, assez hardi pour y toucher, cette sagacité supérieure, qui est le vrai génie de l’histoire.

1421. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIII. M. Nicolardot. Ménage et Finances de Voltaire » pp. 297-310

Nicolardot, et nul n’a mieux conclu, en la voyant, du Voltaire administrateur rapace, dans sa colonie de Ferney, au ministre économe et supérieur dans un grand État, qu’il aurait pu être, si les circonstances, dont nous sommes tous les fils, ne lui eussent manqué.

1422. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. H. Wallon » pp. 51-66

Après Joinville surtout, cet Évangéliste de Saint Louis, ce La Fontaine de l’Histoire, — bien supérieur à l’autre, car c’était un La Fontaine chrétien comme on l’était au xiiie  siècle, tandis que le La Fontaine du xviie  siècle fut, jusqu’à la mort de Maucroix et sa conversion, toujours légèrement parpaillot.

1423. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gobineau » pp. 67-82

avait trouvé par trop calomnié… Mais, par ordre — m’a-t-on conté — de ses supérieurs, le Père Olivier a été obligé de s’arrêter au tiers de son œuvre, — et il ne nous a purifié que Lucrèce : Si méchamment mise à mal par Hugo !

1424. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. le vicomte de Meaux » pp. 117-133

Dans l’avant-propos qui précède son ouvrage, et qui, par parenthèse, est très supérieur à son ouvrage, l’auteur des Luttes religieuses jette un coup d’œil synthétique qui a de la clarté, et même de la puissance, sur l’histoire générale de l’Église avant le xvie  siècle, et il y cherche une tolérance qui soit bien l’aïeule de la sienne.

1425. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Horace Walpole »

Il a les dentelures et les arabesques brillantes de la gelée sur les vitres, mais la chaleur ne lui vient et il ne la donne aux autres que par la sensation du froid… Horace Walpole a la froideur de l’Anglais et de la plaisanterie anglaise, et il en a encore une autre bien supérieure à celle-là : il a la froide plaisanterie du dandy.

1426. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVI. Buffon »

Et lorsque je dis l’un des premiers hommes du dix-huitième siècle, ce n’est pas assez ; c’est le premier qu’il faudrait dire, car dans l’ordre religieux, supérieur à tout, Joseph de Maistre et Bonald doivent être comptés comme étant du dix-neuvième siècle, et dans les sciences naturelles, Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire en sont aussi.

1427. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXX. Saint Anselme de Cantorbéry »

Et si cela est d’une manière absolue, si les circonstances ont sur le sort des livres, une influence plus grande que le talent qu’ils attestent, on peut assurer qu’à l’heure présente, M. de Rémusat est placé dans la situation la plus favorable au rayonnement de tout ce qu’il publie, que ce qu’il publie soit, d’ailleurs, vrai ou faux, médiocre ou supérieur.

1428. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Raymond Brucker. Les Docteurs du jour devant la Famille » pp. 149-165

Il mit, pour la première fois, devant les enfants, un père supérieur à ses enfants de toutes les manières, et par la raison, et par le caractère, et par la majesté de l’une et de l’autre, et par les grâces de l’esprit, et par la bonté, cette grâce des grâces, et on put comprendre, en le voyant, que la Famille, même atteinte par de fausses doctrines, pouvait se refaire, de par l’ascendant et l’influence de son chef, et rentrer noblement dans la vérité du respect et de l’obéissance.

1429. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Funck Brentano. Les Sophistes grecs et les Sophistes contemporains » pp. 401-416

Funck Brentano relève, il ne faut pas oublier qu’il a écrit cette phrase, qui enveloppe tout : « En vain l’idéalisme et le sensualisme changeront de nom et d’enseigne et deviendront le criticisme, le synthétisme, la philosophie du bon sens, « le positivisme, l’éclectisme, l’évolutionnisme, le nihilisme, on ne pourra conduire à, aucune solution sans un principe supérieur. » Le spiritualiste, dans M. 

1430. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Christophe »

Quant au talent de l’abbé Christophe, c’est un talent de milieu, sans les facultés supérieures.

1431. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Dargaud »

Supérieurs — quelques-uns, du moins, — par le sentiment aux tristes et secs théoriciens du rationalisme, ils ne valent pas mieux quant aux idées et lorsqu’on les force à descendre dans le fond des choses.

1432. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « E. Caro »

C’est qu’il ne s’y livre à aucune exécution grandiose, à aucun moulinet supérieur, à aucune de ces insolences comme, hélas !

1433. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Edgar Quinet »

, tous les mots d’une langue hier inconnue, comme Sganarelle ses bribes de latin dans la comédie, n’a dans la pensée ni consistance, ni point de vue supérieur, ni principe de philosophie… Tout son fait et toute sa méthode ne sont qu’une perpétuelle et superficielle induction, la plus aisée des opérations de l’esprit, et qui n’a aucune portée de conclusion quand elle est seule.

1434. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Roger de Beauvoir. Colombes et Couleuvres. »

Lui, le byronien des anciens jours, n’a gardé de son byronisme que les nuances humaines qui appartiennent à toutes les âmes, car Byron, dont l’admiration a fait une manière, et à qui l’affectation en avait donné une, n’est plus qu’humain dans la partie vraiment supérieure de ses œuvres, dans la partie qui ne croulera pas.

1435. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Agrippa d’Aubigné »

Eh bien, en voici une autre, d’une importance supérieure par le nombre des pièces de poésie mises en lumière pour la première fois.

1436. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Édouard Gourdon et Antoine Gandon » pp. 79-94

Quand il parle ou qu’il peint l’amour, c’est d’une plume positive et consciente qui rappelle Alexandre Dumas fils, ce travailleur à l’emporte-pièce, sobre, mordant et sec, chez qui l’observation ne monte jamais jusqu’à l’idéal, — qui n’est cependant qu’une observation supérieure.

1437. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Raymond Brucker » pp. 27-41

Il écrivit, après leur publication, près de trente volumes qu’il jeta dans le torrent de la publicité avec l’insouciance d’une de ces natures qui se sentent supérieures à ce qu’elles produisent, et qui, malheureusement pour elles, ne s’incarneront jamais de pied en cap dans une œuvre quelconque.

1438. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules De La Madenène » pp. 173-187

Il les connaît, il les agite, il les remue et les penche, il leur ouvre le sein, il les décompose, et avec une puissance bien supérieure à celle qu’il possède, et dont il fait preuve quand il n’a affaire qu’à l’homme seul.

1439. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Prosper Mérimée. » pp. 323-336

Il l’avait connu dans sa jeunesse, à cette heure de la vie où nous nous faisons tous de quelque homme supérieur un idéal.

1440. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

Au fond, les Normands n’apportaient pas avec eux une nouvelle civilisation ; ils n’apportaient qu’un degré supérieur de culture. […] Oubliez toutes les expressions figuratives ou métaphysiques, les ailes de l’âme, le vol de la pensée, l’ubiquité de l’esprit : l’âme des Anglais ne vole pas, elle marche ; elle n’est pas supérieure à l’espace, elle habite un lieu. […] Il semble que rien ne soit plus facile que de montrer de la décision dans les jugements qu’on porte sur les œuvres littéraires, et cependant ce mérite est tellement rare qu’on peut le donner comme la marque d’un esprit supérieur. […]  » Voilà l’image des indécisions dans lesquelles un chef-d’œuvre non encore classé ou une littérature encore inconnue jette les critiques et les historiens littéraires, lorsqu’ils ne sont, pas des esprits tout à fait supérieurs. […] Quel est l’homme qui a pu avoir assez de foi dans sa propre sagesse pour ne pas recourir, dans les nécessités de la vie, à un pouvoir supérieur et divin ?

1441. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Ses supérieurs appesantissent sur lui le joug le plus dur et le plus humiliant. […] Combien Milton est supérieur au chantre des Nuits, dans la noblesse de la douleur ! […] L’Angleterre ne compte point d’historiens supérieurs à Hume et à Robertson, ni de poètes plus riches ou plus aimables que Thomson et Beattie. […] De là, tournant au nord-ouest, et longeant la côte septentrionale du lac supérieur, elle arrive au lac Sainte-Anne, où elle forme une fourche sud-ouest et nord-ouest. […] À Dieu ne plaise que nous observions misérablement quelque tache dans les écrits d’un homme aussi supérieur que M. de Bonald.

1442. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

Une sorte d’assistance publique, d’ordre supérieur et moral, leur distribuerait des rêves, comme on distribue des bons de pain aux indigents. […] Il se fait un grand tumulte dans les bas-fonds de mon cerveau, mais la partie supérieure ne sait rien des choses contingentes. […] Ce qui n’empêche pas, au contraire, que je sois très révolutionnaire et irrévocablement dévoué à la réorganisation future et supérieure de la société européenne, c’est-à-dire à la théocratie nouvelle. […] Comment peut-il vivre, lui qui était l’homme des émotions délicates, des sentiments raffinés et des conceptions lyriques, au milieu de ces natures abruptes, de ces esprits ébauchés à coups de hache, toujours fermés à toute clarté d’un monde supérieur ? […] À ce jeu on devient peut-être aussi sage que l’abbé Sri-Smangala, supérieur du monastère de Kandy, dans l’île de Ceylan.

1443. (1864) Physiologie des écrivains et des artistes ou Essai de critique naturelle

Le génie peut se définir : une raison supérieure. […] Autre chose est l’esprit, quel qu’en soit le degré ; autre chose le travail et l’exercice de cette intelligence, soit ordinaire, soit supérieure. […] Mais, en supposant qu’on puisse hésiter entre la musique et la littérature, il faut convenir du moins que la musique est supérieure à tous les autres arts. […] Il a le charme, — supérieur à la force. […] Ce sont les figures de Rhamsès le Grand, assis dans une attitude d’impassible majesté qui indique bien un être supérieur et insensible aux choses du monde que nous habitons.

1444. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

Ainsi que collectivement, pour une minorité d’élite que l’on pourrait dire parvenue tout à coup à une phase supérieure d’évolution, l’aperception devint plus nerveuse, plus apte à la dissociation et l’association rapides au loin des commotions prolongées au Subconscient, et des sens nouveaux parurent germer et palpiter où s’inscrivaient nouvellement de plus subtiles vibrations cosmiques. […] Proteste Moréas, avec quelque supérieur dédain. […] Là était le point inquiétant de ce masque singulier, très visiblement asymétrique  alors que les muscles semblaient comme attirer en torsion violente la rondeur nue et la lumière de la partie supérieure de la voûte crânienne d’une apparence compacte, lourdement osseuse. […] D’aucuns, quand ils ne signent pas, passent aisément pour conclure, du sarcasme supérieur à de non moins supérieures insultes. […] Je rappellerai, extrait d’une de ces mêmes lettres publiées en 1907, le passage où Baudelaire, incidemment, exprime que l’Imagination, supérieure à la Science exécrée, d’établir entre les éléments du Tout des « concordances mystiques » — crée une harmonie universelle.

1445. (1911) L’attitude du lyrisme contemporain pp. 5-466

Ce serait, si je ne m’abuse, une excellente adaptation de la méthode expérimentale aux fonctions supérieures de l’esprit, telle que l’a préconisée M.  […] Ce dualisme inné, Mithouard nous le montre chez Verlaine, à la fois cynique et religieux, homo duplex, auteur de Sagesse et de Parallèlement ; — chez Hello, ce « Breton dans l’Infini », ce Pascal du xixe  siècle qui possède comme l’autre une extraordinaire aptitude à considérer les extrêmes, les contrastes supérieurs, l’idée pure de la passion, la grandeur et la misère de l’homme ; — chez saint François d’Assise, mystique et naturaliste, dont l’humilité synthétise deux amours exclusifs, celui du Christ et celui des créatures. […] Et des buissons de fleurs fraîches, jaillis du trou où l’embaumeur jeta les entrailles, viennent enchevêtrer leurs lianes fléchissantes au-dessus du corps immuable, immortalisé par la vie supérieure de l’art.

1446. (1922) Gustave Flaubert

Mais les miennes seront d’un ordre de sentiment supérieur. […] Devant les amours d’un homme supérieur, il est assez puéril de s’étonner et de se scandaliser s’il n’a pas pris soin de s’appareiller, aux yeux de la postérité, comme dans une garniture de cheminée, avec une femme dite supérieure. […] Elles sont entre elles relativement inférieures ou supérieures par leur bonté et l’attention qu’elles exercent sur nous, voilà. […] Dès qu’il est devant une femme, il prend, en se croyant supérieur et décidé, visage de goujat ou d’idiot. […] La Tentation définitive est probablement supérieure au puissant brouillon de 1849.

1447. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

—  Valeur des spéculations supérieures dans la civilisation humaine. […] La seconde est puissante en astronomie, dans les parties supérieures de la physique, en physiologie, en histoire, dans les dernières démarches de toute science, partout où les phénomènes sont fort compliqués, comme la vie animale et sociale, ou placés hors de nos prises, comme le mouvement des corps célestes et les révolutions de l’enveloppe terrestre. […] Cela signifie, d’une part, qu’il y a une raison à toute chose, que tout fait a sa loi ; que tout composé se réduit en simples ; que tout produit implique des facteurs ; que toute qualité et toute existence doivent se réduire de quelque terme supérieur et antérieur. […] Voyez les seconds analytiques, si supérieurs aux premiers : δί αἰτίων χαὶ προτέρων.

1448. (1855) Louis David, son école et son temps. Souvenirs pp. -447

Étranger à tout esprit de système, mais obéissant à cette impulsion qui entraînait la classe de la société à laquelle il appartenait, le père d’Étienne désirait avec ardeur que son enfant reçût une instruction supérieure à la sienne. […] Celle du centre, la plus large, se terminait, en haut, par une archivolte au milieu de laquelle on avait pratiqué un grand œil-de-bœuf vitré, qui laissait distinguer un autre mauvais escalier en bois faisant suite au premier, et conduisant à un étage supérieur dont on aura plus d’une fois l’occasion de parler. […] La composition en est bien ordonnée : la Vierge occupe la partie supérieure du tableau, et semble écouter saint Roch à genoux qui intercède auprès d’elle en faveur des pestiférés. […] Dans cette production, supérieure aux précédentes par la science et la fermeté du dessin et du pinceau, il est facile de reconnaître que l’artiste avait rassemblé tout ce qu’il possédait de connaissances sur les mœurs et les costumes de l’antiquité grecque, pour traiter convenablement ce sujet. […] Une difficulté de prononciation naturelle, augmentée encore par une exostose qu’il avait à la mâchoire supérieure, rendait alors sa parole encore plus confuse que de coutume.

1449. (1894) Études littéraires : seizième siècle

À un degré supérieur c’est un effort, pour échapper au temps où l’on vit, et pour se faire une âme antique. […] Delà, avec cent fois moins de talent qu’un Saint-Simon, une sûreté, une certitude, une plénitude de sens, un manque merveilleux d’imagination, qui sont des qualités supérieures d’historien. […] C’est le merveilleux qui a fait tort au surnaturel, comme de chaque chose, institution, doctrine, opinion, métier, les parties basses ont toujours fait tort aux parties supérieures. […] Le dieu des philosophes antiques, très vague du reste, est fini encore ; il est d’ordinaire conçu surtout comme un démiurge, comme une intelligence supérieure qui a trouvé de la matière sous sa main, qui l’a organisée, mise en branle et qui, plus ou moins, la surveille. […] Il aurait un principe mauvais, ou moins bon, dont triompherait à un moment donné un principe supérieur.

1450. (1868) Rapport sur le progrès des lettres pp. 1-184

Le poëte, selon lui, doit voir les choses humaines comme les verrait un dieu du haut de son Olympe, les réfléchir sans intérêt dans ses vagues prunelles et leur donner, avec un détachement parfait, la vie supérieure de la forme : telle est, à ses yeux, la mission de l’art. […] L’apparition du premier couple humain clôt le poëme, et l’auteur, prévoyant dans l’avenir de nouvelles révolutions cosmiques, salue l’avènement d’un Adam nouveau, personnification d’une humanité supérieure. […] La Lyre intime vaut la Flûte de Pan, si même elle ne lui est supérieure, et les cordes répondent aussi bien aux doigts du poëte que les roseaux joints avec de la cire résonnaient harmonieusement sous ses lèvres. […] Charlotte Corday, jouée en 1850, avec un succès de courte durée, n’en est pas moins une œuvre supérieure. […] Comme l’école romantique était venue revendiquer les libertés de la passion, et que l’auteur de Lucrèce réclamait contre ces libertés les droits supérieurs de la raison, du devoir et de la conscience publique, on appelait le groupe militant de ses amis l’école du bon sens.

1451. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

Cela même fait le danger : c’est qu’on amour les parties supérieures de notre nature conspirent avec les autres pour nous engager sur la pente des pires déchéances. […] Parmi tant de personnages qui traversent sa « comédie humaine », il n’y a pas un être de culture supérieure. […] C’est dans la nouvelle que Maupassant est tout à fait supérieur, et au point de défier toute rivalité. […] Au besoin, il s’empêche d’avoir du plaisir quand il lui semble que, pour des raisons supérieures, il n’a pas le droit d’on avoir. […] Pour l’agencement des scènes, pour l’ingéniosité de l’intrigue, pour la qualité du style, Regnard est supérieur à Molière.

1452. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

En présence d’hommes supérieurs, la sympathie est la voie la plus sûre pour comprendre ; et l’œuvre la plus utile de la critique est d’expliquer en quoi les grands hommes ont été grands, les ressorts secrets de leur génie, les motifs légitimes de leur influence. […] Renan a gravé pour la postérité l’image de cette femme supérieure et dit avec une éloquence poignante ce que sa perte fut pour lui. […] Elles lui révèlent une harmonie jusqu’alors méconnue dans toutes les parties de l’univers, depuis le minéral qui agrège ses cristaux jusqu’à l’homme qui souffre et qui pleure, et cette harmonie aboutit à l’unité supérieure de la pensée divine et de l’être absolu. […] « Pourquoi les frères supérieurs repousseraient-ils hors des lois ceux que le Père universel harmonise dans la loi du monde ?  […] Tout dans sa conduite et dans ses paroles, sa fierté vis-à-vis de ses supérieurs, la rigueur des règles qu’il s’impose, respire la conscience de sa force et la foi dans sa destinée.

1453. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE RÉMUSAT » pp. 458-491

Douée d’une maturité et d’une prudence supérieure à son âge, son âme droite évita les écueils, et son esprit ferme recueillit les enseignements. […] Les éloges dont je l’avais accompagné, et qu’on vient de lire, ce grand nom même d’Homère que j’y avais mêlé à dessein et par précaution, n’avaient pu conjurer un accès de mauvaise humeur et de vive contrariété dans l’homme de parti et de coterie dont se compliquait en lui l’homme supérieur.

1454. (1875) Premiers lundis. Tome III « Les poètes français »

Mais au xive  siècle on a, pour se consoler de ce faux triomphe allégorique, une autre allégorie bien supérieure, la vraie satire transparente, emblématique à peine et toute parlante, sous le couvert du Roman de Renart, dont les meilleures branches et les plus légères remontent au xiiie siècle, mais dont l’entier accomplissement et le couronnement hardi appartiennent au siècle suivant. […] Celui qui réussit, c’est Racan, qui développe et déploie l’épigramme ancienne, et en fait tout un tableau étendu, équivalent ou supérieur, avec une touche aisée d’originalité et comme une large teinte de soleil couchant répandue sur l’ensemble.

1455. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (4e partie) » pp. 1-63

Les êtres supérieurs ont leur place marquée par Dieu, et tout ce qui les en écarte leur semble une usurpation. […] Il récompensa M. de Sèze en le faisant asseoir à sa table, à ce dernier banquet, à cette cène de la royauté mourante, et en lui conférant ainsi ce privilège de haute noblesse, noblesse de l’âme, si supérieure à celle du rang.

1456. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « M. Deschanel et le romantisme de Racine »

Il faudrait savoir d’abord si la première de ces sensibilités ne suppose pas la seconde, et à un degré éminent, et n’en est pas la forme supérieure et l’expression souveraine. […] C’est peut-être vrai si l’on considère l’effet produit sur certains auditeurs et si l’on fait abstraction de la forme ; mais ici justement la forme est tout, presque tout, et l’on ne saurait baptiser « romantiques » les œuvres de nos classiques qui peuvent prêter à ces remarques ; car ni le degré inférieur du tragique n’équivaut au comique, ni le degré supérieur du comique n’équivaut au tragique.

1457. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre cinquième »

Ainsi amendée par Voltaire, la poétique de la tragédie du dix-septième siècle est celle que nous tenons pour la seule vraie, après tous les exemples des Grecs, après ceux du dix-septième siècle, après les beautés supérieures d’un théâtre plus libre, celui de Shakspeare. […] Il avait des talents, et de plusieurs sortes ; aucun dans un degré supérieur.

1458. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XVII, l’Orestie. — les Euménides. »

La lumière, âme de la nature, harmonie des êtres, foyer de toute vie, source de toute inspiration et de toute culture, telle est désormais la divinité supérieure, le type transfiguré d’Apollon. […] Ce siècle a eu le premier l’intuition complète des Génies souverains et extraordinaires, hors rang et hors tour, au-dessus de toute régie et de toute critique, antérieurs par la création ou supérieurs par l’inspiration ; de ceux que marque la grande ride ou qui déploient les grandes ailes.

1459. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Edgar Allan Poe  »

Dans les romans judiciaires, des préfaces de plusieurs pages d’un style défini et lucide, d’une élocution correcte, sertissant en un clair argent de froids paradoxes, préparent, toute sentimentalité réprimée, à épanouir ce que l’esprit contient de dispositions spéculatives, de curiosité supérieure et sèche. […] Nous avons montré avec quel calme supérieur Poe analyse ses caractères, déduit ses plans, combine le coloris de son style, les proportions de son œuvre, la réticence de ses dénouements, dose d’une main savante les deux forces passionnelles dont il joue, l’horreur et la curiosité.

1460. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Première leçon »

En résumé, la philosophie théologique et la philosophie métaphysique se disputent aujourd’hui la tâche, trop supérieure aux forces de l’une et de l’autre, de réorganiser la société ; c’est entre elles seules que subsiste encore la lutte, sous ce rapport. […] Personne n’est plus profondément convaincu que moi de l’insuffisance de mes forces intellectuelles, fussent-elles même très supérieures à leur valeur réelle, pour répondre à une tâche aussi vaste et aussi élevée.

1461. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre V : Règles relatives à l’explication des faits sociaux »

Quel abîme, par exemple, entre les sentiments que l’homme éprouve en face de forces supérieures à la sienne et l’institution religieuse avec ses croyances, ses pratiques si multipliées et si compliquées, son organisation matérielle et morale ; entre les conditions psychiques de la sympathie que deux êtres de même sang éprouvent l’un pour l’autre75, et cet ensemble touffu de règles juridiques et morales qui déterminent la structure de la famille, les rapports des personnes entre elles, des choses avec les personnes, etc. ! […] C’est le cas de l’Angleterre dont la densité matérielle est supérieure à celle de la France, et où, pourtant, la coalescence des segments est beaucoup moins avancée, comme le prouve la persistance de l’esprit local et de la vie régionale.

1462. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Gustave Flaubert »

C’est un esprit de sécheresse supérieure parmi les Secs, une intelligence toute en surface, n’ayant ni sentiment, ni passion, ni enthousiasme, ni idéal, ni aperçu, ni réflexion, ni profondeur, et d’un talent presque physique, comme celui, par exemple, du gaufreur ou du dessinateur à l’emporte-pièce, ou encore comme celui de l’enlumineur de cartes de géographie. […] Il va sans plan, poussant devant lui, sans préconception supérieure, ne se doutant même pas que la vie, sous la diversité et l’apparent désordre de ses hasards, a ses lois logiques et inflexibles et ses engendrements nécessaires.

1463. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Balzac » pp. 17-61

Gargantua, Pantagruel, Jehan des Entommeures, Bridoie, Panurge, ressemblent aux créations d’un monde antédiluvien, mais vivant d’une vie immortelle, ce qui les rend supérieurs aux fossiles rongés de Cuvier. […] Dans ces Contes, Balzac est donc supérieur, par la continuité du sentiment et le naturel de l’expression, à ce qu’il est dans La Comédie humaine.

1464. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre II. Axiomes » pp. 24-74

Qu’on nous accorde la proposition suivante (la chose ne répugne point en elle-même, et plus tard elle se trouve vérifiée par les faits) : du premier état sans loi et sans religion sortirent d’abord un petit nombre d’hommes supérieurs par la force, lesquels fondèrent les familles, et à l’aide de ces mêmes familles commencèrent à cultiver les champs ; la foule des autres hommes en sortit longtemps après en se réfugiant sur les terres cultivées par les premiers pères de famille. […] Ce passage prématuré de la barbarie aux sciences les plus subtiles, a donné à la langue française une délicatesse supérieure à celle de toutes les langues vivantes ; c’est elle qui reproduit le mieux l’atticisme des Grecs.

1465. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Poésies complètes de Théodore de Banville » pp. 69-85

Les uns donnaient à l’âme humaine, à ses aspirations les plus hautes, à ses regrets, à ses vagues désirs, à ses tristesses et à ses ennuis d’ici-bas, à ces autres ennuis plus beaux qui se traduisent en soif de l’infini, des expressions harmonieuses et suaves qui semblaient la transporter dans un meilleur monde, et qui, pareilles à la musique même, ouvraient les sphères supérieures.

1466. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Lettres de la mère Agnès Arnauld, abbesse de Port-Royal, publiées sur les textes authentiques avec une introduction par M. P. Faugère » pp. 148-162

Elle eut dans une nièce (son égale pour le moins par l’esprit, et sa supérieure par le caractère), dans la mère Angélique de Saint-Jean, un lieutenant énergique qui lui prêta de la force dans les sièges et les blocus qu’on eut à soutenir durant plusieurs années.

1467. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire de la Restauration, par M. Louis de Viel-Castel » pp. 355-368

Guizot : « Il a la force, mais M. de Serre avait la grandeur ; son éloquence à lui se passait dans une région supérieure, — que vous dirai-je ?

1468. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — I » pp. 93-106

., Montesquieu est un philosophe politique supérieur, en ce qu’il est souverainement indifférent et calme, se plaçant dès l’origine au vrai point de vue de la nécessité et de la réalité des choses, s’y conformant selon les lieux, les climats, les races, sans y apporter en travers un idéal préconçu qui pourrait bien être une idole.

1469. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, Les Chants du crépuscule (1835) »

Cette forme d’expression pour l’imagination et pour le sentiment, lorsqu’on la possède à un haut degré, est tellement supérieure, d’une supériorité absolue, à l’autre forme, à la prose ; elle est si capable d’immortaliser avec simplicité ce qu’elle enferme, de fixer en quelque sorte l’élancement de l’âme dans une attitude éternelle, qu’à chaque retour d’un grand et vrai talent poétique vers cet idiome natal il y a lieu à une attente empressée de toutes les âmes musicales et harmonieuses, à un joyeux éveil de la critique qui sent l’art, et peut-être, disons-le aussi, au petit dépit mal caché des gens d’esprit qui ne sont que cela.

1470. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  premier article .  » pp. 326-341

Mais qu’entre ces seconds chanteurs et les premiers il y ait eu de toute nécessité un génie supérieur, un auteur principal, une seule tête, une seule âme ordonnatrice faisant le nœud des uns aux autres, c’est ce que l’œuvre résultante semblerait déclarer suffisamment ; et la tradition n’a pas cessé un instant de le confirmer.

1471. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XIII. Des tragédies de Shakespeare » pp. 276-294

Ses pièces sont supérieures aux tragédies grecques, pour la philosophie des passions et la connaissance des hommes47 ; mais elles sont beaucoup plus reculées sous le rapport de la perfection de l’art.

1472. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VII. Du style des écrivains et de celui des magistrats » pp. 543-562

Il n’existe pas un seul auteur qui ait, en parlant de lui, su donner de lui-même une idée supérieure à la vérité : un mot, une transition fausse, une expression exagérée révèlent à l’esprit ce qu’on voulait lui dérober.

1473. (1861) Cours familier de littérature. XI « Atlas Dufour, publié par Armand Le Chevalier. » pp. 489-512

Mais si l’on considère de l’humanité son âme, son intelligence, sa moralité, sa destinée évidemment supérieure à cette vie et à cette mort entre lesquelles elle s’agite, sa connaissance de Dieu, l’hommage qu’elle rend à ce maître suprême de ses destinées individuelles ou collectives, la transition entre le fini et l’infini dont elle paraît être le nœud par sa double nature de corps et de pensée, sa conscience, faculté involontaire, révélation, non de la vérité, mais de la justice, son instinct évidemment religieux, son inquiétude sacrée qui lui fait chercher son Dieu, avant tout créature sacerdotale, chargée spécialement par l’Auteur des êtres de lui rapporter en holocauste les prémices de ce globe, la dîme de l’intelligence, la gerbe de l’autel, l’encens des choses créées, la foi, l’amour, l’hymne des créations muettes, la parole qui révèle, le cri qui implore, l’obéissance qui anéantit le néant devant l’Être unique, le chant intérieur qui célèbre l’enthousiasme, qui soulève comme une aile divine l’humanité alourdie par le poids de la matière, et qui la précipite dans le foyer de sa spiritualité pour y déposer son principe de mort et pour y revêtir d’échelons en échelons sa vraie vie, son immortalité dans son union à son principe immortel !

1474. (1892) Boileau « Chapitre III. La critique de Boileau. La polémique des « Satires » » pp. 73-88

Et la marque infaillible de sa vocation, la voici : tandis que les poètes, qui sont essentiellement et éminemment poètes, ne font guère que la théorie de leur talent, érigeant en bornes de l’art leurs impuissances et leurs procédés en lois, celui-ci échappe à la tyrannie du tempérament : il explique ce qu’il ne sait faire ; il conçoit un art supérieur au sien ; sa théorie est infiniment plus vaste et plus haute que sa pratique.

1475. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre I. Les mémoires »

Et ce vieux capitaine a tant de finesse native, tant d’expérience accumulée, il a tant fait pendant soixante ans pour faire jouer les ressorts des âmes de ses soudards, pour saisir ses supérieurs aussi par les propriétés de leur humeur, qu’en racontant sa vie, il dépasse sans y songer la couche superficielle des faits historiques ; il plonge à chaque moment dans les consciences, les découvre dans les actes, les gestes, les paroles ; il se découvre lui-même à nous jusqu’au fond de son être intime.

1476. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre II. Signes de la prochaine transformation »

Et cependant trente ans encore s’écouleront après Paul et Virginie (1787) ; une grande intelligence et un génie supérieur, Mme de Staël et Chateaubriand, se dépenseront sans que l’on aperçoive encore le port où l’on paraissait toucher.

1477. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre I. Publicistes et orateurs »

Dans le grand nombre des orateurs et des hommes d’État qui soutinrent à la tribune les croyances ou les intérêts de leurs partis844, il faut distinguer trois hommes, comme représentant les formes supérieures de l’éloquence politique : Thiers, Jules Favre et Gambetta.

1478. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VII. Maurice Barrès et Paul Adam » pp. 72-89

. — L’agitation divine de la joie traduit une satisfaction supérieure : il n’est de perceptible que le changement, d’agréable que le changement vers plus.

1479. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre I : De la méthode en psychologie »

« Il est certainement vrai que la psychologie de l’association représente plusieurs des états mentaux supérieurs comme étant en un certain sens le développement des états inférieurs. » Mais dans d’autres cas semblables, comme le fait remarquer finement l’auteur, on a exalté précisément la sagesse et l’art merveilleux de la nature qui tire, dit-on, le meilleur du pire et le noble du bas.

1480. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Montalembert orateur. » pp. 79-91

J’honore cette franchise, je respecte cette foi de Polyeucte, qui repousse les tièdes, et qui, forte d’un espoir supérieur, réclame le combat, même inégal, sans douter de la victoire ; mais, politiquement et moralement, j’aurais mieux aimé laisser un peu plus de confusion sur ces objets.

1481. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre I : La science politique au xixe  siècle »

Entre M. de Bonald et M. de Chateaubriand, ces deux termes extrêmes de l’école royaliste, se placent Joseph de Maistre et M. de Montlosier, personnages aussi originaux l’un que l’autre, l’un grand écrivain et penseur supérieur, l’autre publiciste incorrect, mais éloquent et vigoureux, tous deux énergiques et fiers, pleins d’honneur et de courage, de vraie souche aristocratique, et qui en d’autres temps auraient pu sauver leur caste, si elle eût produit beaucoup d’hommes semblables à eux.

1482. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 15, le pouvoir de l’air sur le corps humain prouvé par le caractere des nations » pp. 252-276

Les chevaux du Chili sont aussi supérieurs en beauté et en bonté aux chevaux d’Andalousie, que ceux-ci surpassent les chevaux de Picardie.

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