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1149. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 326-344

Il s'est cru assuré de sa réputation, & n'a plus voulu suivre d'autre guide que lui-même. […] Où l'Orateur se plaît sur-tout à nous promener, c'est dans le monde physique, dans le monde moral, le monde politique, le monde intellectuel…… Le plus doux de ses plaisirs est d'imprimer le respect, d'imprimer la crainte, d'imprimer à, d'imprimer sur, d'imprimer au dedans, d'imprimer au dehors…… Si nous le suivons dans des phrases de plus longue haleine, il nous dira d'abord que les passions, comme un limon grossier, se déposent insensiblement en roulant à travers les Siecles, & la vérité surnage ; que la Nature varie par des combinaisons infinies les facultés intellectuelles de l'homme, comme les propriétés des êtres physiques *.

1150. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La diplomatie au xviie  siècle »

Et ce livre, qui n’est qu’un premier volume, l’atteste, et ceux qui le suivront, s’il y en a, l’attesteront encore. […] Les autres négociations qui suivirent, comme, par exemple, le mariage de Louis XIV et le traité des Pyrénées, quoique plus heureuses et plus brillantes, n’eurent pas, non plus, en ce qui concerne Lionne, le caractère d’action et de domination personnelle qui rapporte à un homme cette espèce de gloire qui est la vraie gloire, et qu’on ne partage avec personne… Lionne a toujours partagé avec quelqu’un… J’ai dit les facultés qu’il avait ; mais les résultats auxquels il arriva par elles ne furent jamais en équation avec ces facultés.

1151. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « César Daly »

Je n’ai point à le suivre dans ses corollaires, dont j’aime la hardiesse, d’ailleurs, car il y va jusqu’à soutenir que même la géométrie fournit des symboles à l’architecture, et dans ses développements, éclairés d’exemples qui ajoutent le jour, bon aux regards, de l’expérience, à la clarté quelquefois dure de l’abstraction. […] L’art qui l’idéalise doit en suivre la destinée.

1152. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Jules Girard » pp. 327-340

Il ouvre son livre par une définition du génie grec qui nous avertit suffisamment de ce qui va suivre, et qui est, dit-il crânement, le « modèle de l’avenir ». […] Jules Girard, tout ce qui suit son introduction dans les quatre chapitres de son commentaire n’est qu’une conséquence nécessaire de cette première démonstration.

1153. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La révocation de l’Édit de Nantes »

Il n’examine rien et part du pied même de la mesure pour en suivre tout ce qu’il en voit, c’est-à-dire les conséquences industrielles. […] Il se serait demandé encore si, dans la prévision des événements qui allaient suivre, il ne valait pas mieux se séparer de tout ce qui pouvait entretenir dans le pays les antiques et effroyables divisions intestines, que de l’y garder en affrontant les éventualités les plus funestes ; car, à cette époque de l’histoire, la religion pesait plus dans les décisions des hommes que cette idée de la patrie qui, deux siècles plus tard, l’a remplacée.

1154. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Henri de L’Épinois » pp. 83-97

Hors ces deux taches au front de son volume et qu’on voudrait y essuyer (la seconde surtout), il n’y a qu’à louer pour ce qui suit. […] Tout ce qui suivit ne fut que le développement de ce merveilleux phénomène du gouvernement temporel de la Papauté.

1155. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVI. Médecine Tessier »

Il appartient donc à ce groupe d’esprits qui pensent que la Renaissance et l’expérimentalisme de Bacon ont détourné les sciences, aussi bien que les lettres, de la voie qu’elles devaient suivre au sein d’une civilisation chrétienne, et qui sont décidés à mourir ou à ne jamais vivre dans la popularité de leur siècle, pour les y faire rentrer, si Dieu lui-même ne s’y oppose pas. […] Il suit avec une longueur de vue et une implacabilité de logique, auxquelles rien n’échappe, les conséquences de ces doctrines dont la science est empoisonnée, et, Dieu merci !

1156. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Lamartine »

Virgile est depuis deux mille ans sur son socle, couronné de laurier par la sculpture de tous les temps qui ont suivi le sien, et Lamartine n’est que d’hier, et moi, qui écris ce chapitre, je l’ai vu dans le prosaïsme de nos plates mœurs et de nos tristes costumes, avec le chapeau blanc de Louis-Philippe et des épiciers endimanchés sur sa noble tête… Rapprochement de plus d’influence qu’on ne croit sur l’imagination déconcertée et qui compare deux poètes immortels ! […] On ne peut le séparer de son génie, et quand il a voulu s’en séparer lui-même, quand il a voulu greffer sur le Lamartine poète le Lamartine politique et ajouter cette autre gloire inférieure à la gloire supérieure qu’il avait, son inséparable génie le suivit pour le punir de cette ingratitude envers son génie, et c’est son génie qui a frappé son génie et qui l’a vengé.

1157. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Théophile Gautier. » pp. 295-308

Annoncé il y a trente ans et pendant les années qui suivirent, commencé, abandonné, repris, le Capitaine Fracasse ne semble avoir été achevé par son auteur que pour n’en pas avoir le démenti, comme dit l’expression populaire. […] Ici, j’ai cru, je l’avoue, un moment, que les aventures de ce soi-disant roman d’aventure allaient naître, mais je n’ai vu rien suivre de plus que ces événements assez vulgaires : quelques représentations de la troupe comique à Poitiers, l’amour furieux d’un certain duc de Vallombreuse, beau comme le jour, pour la jeune fille aimée de Sigognac avec une chasteté et un dévouement chevaleresques, le duel de Sigognac avec le duc qu’il blesse, — plus tard, l’enlèvement d’Isabelle par ce duc enragé et son contre-enlèvement par Sigognac, enfin la reconnaissance d’Isabelle par le père de ce duc de Vallombreuse à la simple vue d’une bague d’améthyste qu’il avait donnée à sa mère, et le mariage d’Isabelle et de Sigognac !

1158. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre IX. Suite des éloges chez les Grecs. De Xénophon, de Plutarque et de Lucien. »

Parrhasius avait commencé, ses successeurs l’avaient suivi ; et le plus célèbre de tous, Praxitèle, répandait alors sur ses ouvrages, sur le Cupidon de Thespis, sur la Vénus de Gnide, cette grâce inimitable qui faisait le caractère de son génie. […] Xénophon, passionné pour ce gouvernement et pour les vertus, avait suivi Agésilas en Asie, lorsque ce prince y alla combattre et vaincre.

1159. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVII. Des panégyriques ou éloges adressés à Louis XIII, au cardinal de Richelieu, et au cardinal Mazarin. »

Si on leur objecte la difficulté, ils répondent par l’exemple de Henri IV, qui, affermi sur le trône, suivit ce plan, et le suivit avec succès. 

1160. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXI. Des oraisons funèbres de Bourdaloue, de La Rue et de Massillon. »

Ceux qui viennent ensuite, trouvent la route tracée, et n’ont plus qu’à la suivre ; mais ce qui est une facilité pour les gens médiocres, est peut-être un obstacle pour ceux qui ne le sont pas ; car l’homme de génie a bien plus de vigueur et de force pour ce qu’il a créé lui-même, que pour ce qu’il imite. […] Ce n’est point du tout la marche de l’éloquence, qui est plus assurée d’elle-même, et suit tous ses mouvements avec une certaine fierté.

1161. (1773) Essai sur les éloges « Morceaux retranchés à la censure dans l’Essai sur les éloges. »

Il y avait des ministres, des généraux, des amiraux, des maréchaux de France ; il suit avec eux le même plan. […] On ne peut douter que les deux oraisons funèbres de Le Tellier, où Fléchier et Bossuet le représentent comme un grand homme et comme un sage, le jour et le lendemain qu’elles furent prononcées, n’aient été fort applaudies à la table et dans l’antichambre de Louvois, qui était son fils, et qui était tout-puissant ; mais si elles avaient été lues à ceux qui avaient suivi la vie entière de Le Tellier, qui l’avaient vu s’élever par degrés, et qui, si l’on en croit les mémoires du temps, n’avaient jamais vu en lui qu’un courtisan adroit, toujours occupé de ses intérêts, rarement de ceux de l’État, courant à la fortune par la souplesse, et l’augmentant par l’avarice, flatteur de son maître, et calomniateur de ses rivaux ; si elles avaient été lues à Fouquet dans sa prison, à ce même Fouquet dont Le Tellier fut un des plus ardents persécuteurs, qu’il traita avec la basse dureté d’un homme qui veut plaire, et qu’il chercha à faire condamner à mort, sans avoir cependant le bonheur cruel de réussir ; si elles avaient été lues en Allemagne, en Hollande, en Angleterre, à toutes ces familles de Français que la révocation d’un édit célèbre, révocation pressée, sollicitée et signée avec transport par Le Tellier, fit sortir du royaume, et obligea d’aller chercher un asile et une patrie dans des contrées étrangères ; qu’auraient pensé tous ces hommes, et des oraisons funèbres, et de l’éloquence, et des orateurs ?

1162. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

On peut voir dans la Curée, dans l’Idole, dans la Popularité, combien le symbole, suivi fidèlement, donne de grandeur et de beauté à la satire lyrique. […] Si le lecteur consent à suivre Louis de Rohan dans une chasse, c’est avec l’unique espérance de voir se dessiner le personnage du chevalier ; or, tous les préceptes de la vénerie ne lui apprennent rien sur ce qu’il désire savoir. […] Nous ne pouvons donc mieux faire que de les lui appliquer ; en parlant de lui nous avons suivi les préceptes qu’il nous donne. […] Il est si simple et si commode d’accepter une croyance toute faite, que la foule, et l’Académie, qui suit la foule, ajoutent volontiers foi à l’excellence politique de M.  […] Interpréter chaque jour devant la foule inattentive et distraite l’œuvre dont il a suivi l’entier épanouissement, est pour le critique sérieux un rôle presque aussi actif que celui du poète.

1163. (1904) Le collier des jours. Souvenirs de ma vie

Ce fut une jolie chèvre blanche, qui m’enthousiasma naturellement, et devint vite mon intime amie, elle grimpa bientôt l’escalier derrière moi, et me suivit partout. […] Puis, avec un cri d’oiseau délivré, je me lançais dans une galopade effrénée, où Nini me suivait, et qui nous entraînait fort loin. […] Des fillettes me suivaient, m’examinant avec des mines curieuses. […] Mais je revenais sans cesse à la charge, et un jour, enfin, suivies de Marianne, nous nous mîmes en route, ma sœur et moi, vers les Batignolles. […] Nous eussions préféré jouer dans le jardin ; mais il fallait bien la suivre.

1164. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

Obéissons-lui avec tranquillité, surtout quand elle nous donne des ordres aussi faciles à suivre. […] aurait répondu l’amoureux pigeon, s’il avait suivi les cours de M.  […] Bien des catastrophes ont suivi celle-là sur les chemins de fer du monde entier. […] J’ai cependant vu un renard suivre son maître ; mais c’est très rare. […] La note dominante, et, si on a suivi mon raisonnement, c’est inévitable, est le pessimisme.

1165. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 351-352

Cet Auteur auroit beaucoup mieux fait de suivre le conseil de Despréaux, Soyez plutôt Maçon, si c’est votre talent.

1166. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » p. 22

A la faveur des lumieres qu’il présente, le Lecteur attentif voit s’étendre devant lui la sphere de ses connoissances, sent éclore ses propres réflexions, & suit sans peine ce raisonneur élégant & facile dans le labyrïnthe où il le conduit sans effort.

1167. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 307

La Vie des Poëtes Latins, qui a suivi celle des Poëtes Grecs, a le même mérite & les mêmes défauts, à cela près que les notices sont plus étendues, parce que les matériaux ont été plus abondans.

1168. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre dixième. Le style, comme moyen d’expression et instrument de sympathie. »

A propos de ce second exemple, Spencer est plus heureux : il remarque que le mot grande, placé au début, éveille les associations d’idées vagues et émouvantes attachées à tout ce qui est grand et majestueux : « L’imagination est donc préparée à revêtir d’attributs nobles ce qui suivra. » A la bonne heure ; mais ce qu’il en faut conclure, c’est que la place du mot dépend de l’effet qu’on veut produire et de l’idée sur laquelle on veut insister. […] Tout exercice d’une fonction ou d’un sens l’épuisé : « la prostration qui suit est en raison de la violence de l’action. » C’est pourquoi il est nécessaire d’introduire dans l’œuvre d’art gradation et variété. […] Le style abandonné, courant au hasard des événements, peut d’ailleurs devenir lui-même grandiose par contraste, lorsque les événements qu’il suit sont eux-mêmes très grands, et que de plus ils s’enchaînent de manière à produire la suprême logique, celle de la réalité, et la suprême proportion, la proportion mouvante de la vie. […] D’où il suit que la vie est pour nous un infini numérique où se perd la pensée. « D’autre part, les associations et relations d’idées sans nombre que l’objet vivant éveille en nous, ou qu’il nous fait entrevoir confusément sous l’idée actuellement dominante, sont comme l’image intellectuelle de sa propre infinité. […] Ces strophes qui se suivent lentes et régulières font songer à des pierres de taille parfaitement carrées, également pesantes, qu’on roulerait, et il semble qu’un peu de l’effort nécessaire à mouvoir de telles masses retombe en fatigue sur nos épaules.

1169. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XI : Distribution géographique »

Quiconque la rejette est d’ailleurs conduit à rejeter la vera causa de la génération régulière, suivie de migrations postérieures, et à recourir à l’intervention d’un miracle145. […] Nous en suivrons plus aisément les effets en supposant une nouvelle période glaciaire venant à commencer lentement, et à finir ensuite peu à peu, comme il doit être arrivé une première fois. […] Lorsque la chaleur commencera de nouveau à croître, les formes arctiques battront en retraite vers le nord, suivies de près par les productions des régions plus tempérées. […] À mesure que la température baissa, toutes les plantes et autres productions tropicales firent retraite vers l’équateur, suivies à la remorque par les productions tempérées et celles-ci par les formes arctiques ; mais nous n’avons rien à faire avec ces dernières quant à présent. […] L’équateur suivra ce mouvement, bien que l’inclinaison de l’équateur sur l’écliptique puisse demeurer parfaitement constante ; et les climats, comme la latitude, changeront lentement et perpétuellement par toute la terre.

1170. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXX » pp. 321-322

On aimerait à les voir suivies d’autres générations empressées et ardentes.

1171. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Cantacuzène, Charles-Adolphe (1874-1949) »

Celui-ci, en effet, sans autre labeur que de suivre son naturel, atteint aussitôt l’étrange et le compliqué ; les mots s’assemblent pour lui en couples imprévus et extravagants et, jusque dans le titre de ses livres, il consent même au calembour, si bien qu’il est assez difficile de distinguer en son œuvre où finit la farce et où commence l’émotion.

1172. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Viennet, Jean-Pons-Guillaume (1777-1868) »

Bernard Jullien On peut faire à Viennet un reproche grave et qui, malheureusement, peut lui être adressé souvent : il a le défaut d’enchâsser dans ses vers, selon le besoin de la rime ou de la mesure, des mots dont il ne semble pas comprendre le sens, tant ils sont en contradiction avec ce qui précède ou ce qui suit ; quand il dit, par exemple, que la gazette se guindé au ton de l’épopée, en usurpant l’euphémisme et l’onomatopée, c’est pis qu’une cheville, c’est un non-sens.

1173. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 400-401

Iris, vous comprendrez un jour Le tort que vous vous faites : Le mépris suit de près l’amour Qu’inspirent les Coquettes.

1174. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 178-179

Un Journaliste l'a très-bien justifié à cet égard, en observant « que les figures hardies & les mouvemens impétueux, qui seroient sans doute déplacés dans des Annales ou dans une Histoire suivie, ne déplaisent point dans des Mémoires ou dans un Recueil d'anecdotes, qu'on ne peut lire, ni, à plus forte raison, écrire, sans éprouver ces transports qui produisent nécessairement le feu de l'expression ».

1175. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome I

Renan, pour continuer à le prendre comme exemple, s’est avancé si loin dans la voie où d’autres le suivent et le suivront. […] Renan, d’ailleurs, ne se préoccupe pas de justifier son intrigue, d’en suivre les étapes et les gradations. […] L’élément de l’imagination primitive et originale une fois donné, le reste suit nécessairement. […] Transformez-les, une transformation totale suit. […] Tous ceux qui ont suivi le développement de ses théories à travers ses livres l’auraient prévue.

1176. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

L’âge qui suit n’est qu’un temps d’érudition. […] Et, quand il revient au camp, chacun doit s’empresser, et le suivre de bon cœur. […] (Suit une description du jet d’eau.) […] Nous n’essayerons pas de suivre cette lamentable entreprise. […] Nous suivrons en même temps le nouvel essor que prend la poésie des trouvères.

1177. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Baour-Lormian, Pierre Marie François Louis (1770-1854) »

. — L’Atlantide ou le Géant de la Montagne bleue, poème, suivi de Rustan ou les Vœux et de Trente-huit songes (1812). — L’Aminte du Tasse, imitée en vers (1813). — L’Oriflamme, opéra (1838). — Duranti ou la Ligue en province, roman (1828)

1178. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Legouvé, Ernest (1807-1903) »

. — Théâtre complet, en vers, suivi de poésies (1882).

1179. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Préface » pp. -

Ce n’est point une histoire de la société polie, c’est un mémoire ou la compilation d’une suite de mémoires rédigés pour faciliter la composition d’une histoire suivie, ou plus simplement pour éliminer désormais de l’histoire des mensonges accrédités.

1180. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 398-399

le Brun n’a suivi en cela que les mouvemens d’une ame honnête ; il ne prévoyoit pas les Commentaires.

1181. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Parrocel  » p. 156

Elles me suivent.

1182. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

Une Nouvelle de Coppée, une lettre de Cladel, suivent… Mais, en un mois, que s’est-il passé ? […] La maladie, traîtresse et cruelle de cet hiver le prit, des troubles cardiaques s’en suivirent. […] René Ghil… suivre le maître de la Poésie scientifique, c’était s’enfermer dans les limites d’un appareil doctrinal et intransigeant. […] Suit un extrait d’Article sur le devoir social du poète, qui naturellement n’a rien à voir avec le Magisme. […] (Notons que les Banquets allaient se suivre en l’honneur de Mallarmé, digne hommage et qui eût dû être le premier, de Verlaine par les soins de la « Plume ».

1183. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — II. (Fin.) » pp. 322-341

Une fois sur le chapitre du pittoresque, songeant surtout aux jardins anglais, Beyle le fait venir d’Angleterre comme les bonnes diligences et les bateaux à vapeur : le pittoresque littéraire, il l’oublie, nous est surtout venu de Suisse et de Rousseau ; mais ce qui est joli et fin littérairement, c’est la remarque qui suit : « La première trace d’attention aux choses de la nature que j’aie trouvée dans les livres qu’on lit, c’est cette rangée de saules sous laquelle se réfugie le duc de Nemours, réduit au désespoir par la belle défense de la princesse de Clèves. » Même en rectifiant et en contredisant ces manières de dire trop exclusives, on arrive à des idées qu’on n’aurait pas eues autrement et en suivant le grand chemin battu des écrivains ordinaires. […] J’aime beaucoup ce commencement ; je n’en dirai pas autant de ce qui suit. […] Je sais bien que Beyle a posé en principe qu’un Italien pur ne ressemble en rien à un Français et n’a pas de vanité, qu’il ne feint pas l’amour quand il ne le ressent pas, qu’il ne cherche ni à plaire, ni à étonner, ni à paraître, et qu’il se contente d’être lui-même en liberté ; mais ce que Fabrice est et paraît dans presque tout le roman, malgré son visage et sa jolie tournure, est fort laid, fort plat, fort vulgaire ; il ne se conduit nulle part comme un homme, mais comme un animal livré à ses appétits, ou un enfant libertin qui suit ses caprices.

1184. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — II. (Suite.) » pp. 434-453

Pendant l’occupation de Vienne qui précéda et suivit Austerlitz, il fut nommé intendant général de la province d’Autriche en même temps que le général Clarke en était nommé gouverneur général ; et bientôt après il fut l’un des commissaires pour l’exécution du traité de Presbourg (janvier 1806). […] Suivre par la pensée leurs masses diverses dans tous ces mouvements compliqués que leur imprime le génie du chef ; calculer à chaque moment leur nombre sur chaque point ; distribuer avec précision le matériel dont on dispose, apprécier celui que peut fournir le pays ; tenir compte des distances, de l’état des routes, y proportionner ses moyens de transport, pour qu’à jour nommé chaque corps, la plus petite troupe, reçoive exactement ce qui lui est nécessaire : voilà une faible idée des devoirs de l’administrateur militaire. […] Daru entretint la correspondance la plus suivie, la plus détaillée et, je dirai presque, touchante, à force de confraternité et d’affectueuse confiance (1806-1808).

1185. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « De la poésie de la nature. De la poésie du foyer et de la famille » pp. 121-138

J’ai supporté avec le courage d’un stoïcien la captivité pendant les six mois brumeux, neigeux et pluvieux, qui ont passé sur ma tête en prison : ce même courage ne m’a point abandonné, mais à mon insu, et malgré moi, ma pensée me quitte à tout moment ; et, quand je la retrouve, c’est au milieu des jardins et des campagnes dont je ne jouis pas, moi qui m’étais tant promis d’en jouir ; et, pour m’entretenir encore dans cette disposition d’âme, moitié pénible, moitié agréable, le hasard a fait que ce moment de l’année se rencontre avec la traduction de cette partie de L’Été où Thomson, avec un charme inexprimable, une mélancolie philosophique, peint les délices de la promenade… Il traduisait donc Thomson sous les verrous ; il regrettait de ne pouvoir suivre le cours de botanique et les herborisations de Desfontaines ; il donnait à sa fille, âgée de dix-huit ans, distinguée par l’esprit et le savoir, de bons conseils de tout genre. […] Les vagues les surprennent dans leur folie sérieuse, et chaque heure en balaye des multitudes ; ils crient et s’enfoncent ; les survivants s’effarent et pleurent, poursuivent leur jeu et les suivent bientôt à l’abîme. […] William Hughes, et qui a pu suivre avec certitude toutes les nuances de la pensée originale.

1186. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Œuvres complètes de Molière »

C’est dans cet itinéraire qu’il faudrait le suivre à la piste, non plus par des légendes ou des anecdotes arrangées à plaisir et auxquelles M.  […] Si je voulais suivre, par exemple, la jeunesse entière de Molière durant ses courses en province et dans ces douze années d’apprentissage, je n’aurais qu’à me confier à M.  […] Le Roman de Molière, suivi de fragments sur sa vie privée… Dentu, Palais-Royal.

1187. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois par M. Camille Rousset. Victor-Amédée, duc de Savoie. (suite et fin.) »

L’affaire de Casai en Italie, la prise de possession de cette place par les troupes de Louis XIV le même jour et presque à la même heure qu’on entrait dans Strasbourg (30 septembre 1681), n’est qu’un incident de la politique pratiquée et suivie envers la Cour de Turin, et cette politique mérite un examen particulier. […] Vous entendez bien, sans vous en dire davantage, ce que cela signifie. » On n’oserait affirmer que, sans Louis XIV et ses procédés écrasants, Victor-Amédée, né comme il était, eût eu une conduite toute différente, moins retorse et moins subtile ; il suivait la politique obligée de sa position géographique et de sa maison. […] Les dernières réformes de ce grand organisateur ; comme quoi elles manquèrent et furent la plupart neutralisées ou révoquées après lui ; — comment lui-même, par sa brusque et foudroyante disparition, manqua tout à fait à la guerre qui était en plein cours et à celles qui suivirent ; — ce qu’était la guerre avec Louvois, et la guerre sans lui ; — comment il était trop nécessaire et indispensable quand il disparut, pour être à la veille d’une chute, ainsi qu’on l’a tant dit et répété : — tous ces points et bien d’autres, dans l’ouvrage de M. 

1188. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite et fin.) »

En 1606, la Cour étant revenue résider à Madrid, Cervantes, qui suivait en fidèle satellite ses divers mouvements et révolutions, quitta Valladolid et alla s’établir là où était le soleil, un pâle soleil qui ne le réchauffait guère et dont pourtant il ne se plaignait pas trop. […] Lorsqu’il ne s’agit pas d’étudier pour gagner sa vie, et si l’étudiant est assez heureux pour que le Ciel lui ait donné des parents qui lui assurent du pain, je serais volontiers d’avis qu’on le laissât suivre la science pour laquelle il se sentirait le plus d’inclination ; et bien que celle de la poésie soit moins utile qu’agréable, du moins elle n’est pas de ces sciences qui déshonorent ceux qui les cultivent La poésie, seigneur hidalgo, est, à mon avis, comme une jeune fille d’un âge tendre et d’une beauté parfaite, que prennent soin de parer et d’enrichir plusieurs autres jeunes filles, qui sont toutes les autres sciences ; car elle doit se servir de toutes, et toutes doivent se rehausser par elle. […] Il suivait presque indifféremment telle ou telle de ses veines ; il ne se rendait nullement compte de la disproportion prodigieuse que mettrait la postérité et que mettaient déjà ses contemporains entre les différentes productions de son esprit.

1189. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite et fin.) »

Quant à sa méthode de traduction en vers rimés et à la façon dont il l’a suivie, elle est d’une suprême élégance, ce qui est déjà une infidélité. […] C’est un impuissant qui n’a pu être artiste. » Tout artiste présomptueux avait trop intérêt à cette définition du critique : il s’en est suivi, pendant des années, la pleine licence et comme l’orgie des talents. […] Ne confondons point les genres et les natures ; ne demandons pas à une organisation ce qui est le fruit d’une autre ; appliquons à Pope son propre et si équitable précepte : « En chaque ouvrage considérez le but de l’écrivain, car on ne peut y trouver plus et autre chose qu’il n’a voulu y mettre. » Ami de Bolingbroke, de Swift, Pope ne les suit pas jusqu’au bout de leur philosophie et de leurs audaces.

1190. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Leckzinska (suite et fin.) »

La reine aurait bien désiré accompagner le roi le reste de la campagne ; elle se risqua un soir à lui dire qu’ayant appris qu’il allait à Saverne et à Strasbourg elle espérait qu’il lui permettrait de l’y suivre. […] À deux mois de là Mme de Châteauroux était rappelée triomphalement ; elle mourut presque aussitôt, emportée d’une mort subite ; et comme cette bonne reine qui avait peur des revenants prit effroi dans la nuit qui suivit cette mort, et appela une de ses femmes en s’écriant : « Mon Dieu ! […] Le président Hénault la suivait alors dans son cabinet : « C’est ici un autre climat, nous dit-il ; ce n’est plus la reine, c’est une particulière.

1191. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite.) »

Il fait tout aussi bien de ne pas me consulter ; je suis plus embarrassée que lui, et je suis déterminée à suivre le conseil de notre bonne maman, c’est-à-dire d’aller tout droit devant mon chemin et de profiter de toutes les occasions de faire bien. » Ce que la reine disait là de son inaptitude aux affaires et de son peu de goût d’y entrer était très véritable. […] Les premiers effets de l’influence suivie que Marie-Antoinette commença à exercer en politique ne furent pas heureux. […] Elle avait fait Brienne ministre ; il fallut le suivre jusqu’au bout, l’appuyer dans ses prétentions : elle le fit principal ministre.

1192. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Mlle Eugénie de Guérin et madame de Gasparin, (Suite et fin.) »

La course aux ânes suit la course aux drapeaux. Dans ce pays les Ânes suivent les conquérants, mais ils renversent beaucoup de combattants. […] Ce ne paraît pas difficile, mais on tape les yeux bandés et souvent on frappe en l’air. » Remarquez-vous comme le trait est court, léger, la plaisanterie discrète, et quelle manière différente de celle qu’affecte l’intrépide Vaudoise et qui nous aurait frappés bien plus encore si nous l’avions suivie plus loin dans ses courses de touriste, par-delà le Saint-Gothard, à travers le Tessin et jusqu’aux lacs d’Italie ?

1193. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les fondateurs de l’astronomie moderne, par M. Joseph Bertrand de l’académie des sciences. »

Nous autres ignorants, nous ne pouvons que le suivre et l’applaudir. […] Travaillez donc, Copernic, Galilée, Newton, La Place, veillez vos longues veilles, suivez jusqu’au bout la méthode expérimentale ou l’analyse rigoureuse, et tous vos travaux qui ont fait de l’astronomie la plus digne et la plus parfaite des sciences vont derechef servir de support et comme de trépied à des rêveries néoplatoniciennes renouvelées, à des extases. […] Il est donc à souhaiter que désormais on ne suive pas trop docilement en ceci M. 

1194. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. »

Il semble, en effet, qu’après cette brouille et ce raccommodement le comte de Clermont se soit piqué d’un redoublement de zèle durant tous les mois qui suivent. […] L’habileté et la vivacité avec lesquelles vous conduisez, Monseigneur, cette opération intéressante, méritent les plus grands éloges et ne laissent certainement rien à désirer. » A quoi le prince répondait : « Être loué par vous, cela me donne bonne opinion de moi. » La bataille de Raucoux suivit de près la prise de Namur. […] M. d’Estrées, ayant emporté le faubourg de Sainte-Valburge, voulait marcher en avant et suivre les ennemis.

1195. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre troisième. Les sensations — Chapitre premier. Les sensations totales de l’ouïe et leurs éléments » pp. 165-188

Parmi des restes de bruits qui persistent encore et continuent à être distincts, elle se dégage comme un événement d’espèce différente ; entre les diverses sensations élémentaires, qui constituaient chaque bruit, il en est une que l’opération a séparée ; désormais, celle-ci n’est plus distincte de la sensation élémentaire semblable qui la suit dans chacun des bruits suivants. […] Donc, étant donnée la loi qui lie la sensation élémentaire avec sa condition, on peut suivre la sensation élémentaire sous tous ses aspects et à tous ses degrés, bien au-delà de la portée de la conscience, en suivant par les mathématiques les changements et les degrés de sa condition. […] D’où il suit que les différences de timbre consistent en l’addition au son fondamental de différentes harmoniques.

1196. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre II. Littérature dramatique — Chapitre I. Le théâtre avant le quinzième siècle »

Il est probable que ces origines sont complexes : certaines farces, où les lazzi et la mimique bouffonne ou indécente dominent, où le dialogue va au hasard, sans action suivie, sans autre dessein que d’entasser quolibets et facéties pour faire rire, se rattachent sans nul doute aux parades des jongleurs de bas étage. […] Il suivit en Italie le comte Robert II d’Artois, et resta au service du roi Charles d’Anjou. […] De légères suppressions font de la pièce une œuvre purement dramatique : et d’autre part, pour un public encore peu habitué à la mobilité du dialogue scénique, la lecture et la simple récitation exigeaient certaines indications et parties de récit, sans lesquelles ces esprits peu alertes auraient eu peine à suivre et à comprendre le mouvement du morceau.

1197. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires d’outre-tombe, par M. de Chateaubriand. » pp. 432-452

Et après un portrait au physique et au moral des plus vivants : Sa voix était flexible, ajoutait-il, ses modulations suivaient les mouvements de son âme ; mais, dans les derniers temps de mon séjour à Paris, elle avait pris de l’aspérité, et on y démêlait l’accent agité et impérieux des factions. […] C’est surtout en lisant la première partie, si pleine d’intérêt, ces scènes d’intérieur, d’enfance et de première jeunesse, où les impressions, idéalisées sans doute, ne sont pas sophistiquées encore et sont restées sincères, c’est à ce début qu’on sent combien un récit plus simple, plus suivi, moins saccadé, portant avec soi les passages naturellement élevés et touchants, serait d’un grand charme. […] M. de Chateaubriand est seulement le premier écrivain d’imagination qui ouvre le xixe  siècle ; à ce titre, il reste jusqu’ici le plus original de tous ceux qui ont suivi, et, je le crois, le plus grand.

1198. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mme du Châtelet. Suite de Voltaire à Cirey. » pp. 266-285

S’étant mise à étudier les mathématiques, d’abord avec Maupertuis, et ensuite plus à fond avec Clairaut, elle y fit des progrès remarquables et dépassa bientôt Voltaire, qui se contentait de l’admirer sans pouvoir la suivre. […] Et elle-même qui se plaint, ne l’aime-t-elle pas un peu pour tout cela, pour « ces lauriers qui le suivent partout » ? […] Elle insiste fort sur la direction positive qu’il faut se tracer et suivre, sans regret, sans repentir, sans plus regarder en arrière une fois qu’on s’est dit d’aller ; il faut partir d’où l’on est et vouloir ce qu’on veut : « Décidons-nous, dit-elle en concluant, sur la route que nous voulons prendre pour passer notre vie, et tâchons de la semer de fleurs. » Tâchons, en effet ; mais cet effort se marque trop, et ce propos si déterminé de semer des fleurs est tout fait pour les empêcher d’éclore.

1199. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Nouveaux documents sur Montaigne, recueillis et publiés par M. le docteur Payen. (1850.) » pp. 76-96

Pendant que le vaisseau de la France va un peu à l’aventure, qu’il gagne les mers inconnues et s’apprête à doubler ce que nos pilotes (si pilote il y a) appellent à l’avance le cap des Tempêtes, pendant que la vigie au haut du mât croit voir se dresser déjà à l’horizon le spectre du géant Adamastor, bien d’honnêtes et paisibles esprits s’obstinent à continuer leurs travaux, leurs études, et suivent jusqu’au bout et tant qu’ils peuvent leur idée favorite. […] De son vivant, il avait eu sa fille d’alliance, Mlle de Gournay, qui s’était vouée solennellement à lui, et son disciple Charron, de plus près, le suivait pas à pas, ne faisant guère que ranger avec plus d’ordre et de méthode ses pensées. […] Considérant de près le désordre des partis et ce qui s’y développe si vite d’abject et de misérable, il rougit de voir des chefs qui ont quelque renom s’abaisser et s’avilir par de lâches complaisances : car, en ces circonstances, nous le savons comme lui, « c’est au commandant de suivre, courtiser et plier, à lui seul d’obéir ; tout le reste est libre et dissolu. » — « Il me plaît, dit ironiquement Montaigne, de voir combien il y a de lâcheté et de pusillanimité en l’ambition ; par combien d’abjection et de servitude il lui faut arriver à son but. » Méprisant l’ambition comme il le fait, il n’est pas fâché de la voir se démasquer ainsi dans ces pratiques et se dégrader à ses yeux.

1200. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Maintenon. » pp. 369-388

Enfant, elle suivit ses parents à la Martinique. […] Ils étaient noirs, brillants, doux, passionnés et pleins d’esprit ; leur éclat avait je ne sais quoi qu’on ne saurait exprimer : la mélancolie douce y paraissait quelquefois avec tous les charmes qui la suivent presque toujours ; l’enjouement s’y faisait voir à son tour avec tous les attraits que la joie peut inspirer. […] Les hommes me suivaient parce que j’avais de la beauté et les grâces de la jeunesse.

1201. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Rulhière. » pp. 567-586

M. de Breteuil avait été nommé en 1760 ministre plénipotentiaire en Russie ; Rulhière l’y suivit ; il assista de près à la révolution qui, en 1762, précipita Pierre III et mit Catherine II sur le trône. […] Pourtant il me semble que les principaux points du récit de Rulhière ont été généralement adoptés depuis, et par les historiens même (tels que Lévesque) qui sont d’ailleurs le moins disposés à le suivre. […] Rulhière, par cet écrit, se montre à nous dans la vraie ligne de progrès qu’il suivait volontiers, dans la voie des réformes qu’appelait l’opinion publique et que dirigeait le gouvernement même.

1202. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. » pp. 103-122

Elle exigerait tout un volume si on voulait la suivre de point en point. […] La Harpe débuta donc par des héroïdes (1759) ; mais il fit précéder les siennes de quelques pages intitulées Essai sur l’héroïde, dans lesquelles, parlant de ses prédécesseurs, il disait de Fontenelle : « M. de Fontenelle, estimable sans doute à bien des égards, a tenté presque tous les genres de poésie parce qu’il n’était né pour aucun. » Ce jugement, et la forme sous laquelle il est exprimé, valent mieux que tous les vers qui suivent. […] Poète, La Harpe mérite peu qu’on le suive et qu’on l’étudie.

1203. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « De la poésie et des poètes en 1852. » pp. 380-400

Aujourd’hui donc je ne viens rien conseiller, mais je veux simplement jeter un coup d’œil sur l’état actuel de la poésie, et sur le mouvement qu’elle a suivi dans ces dernières années. […] Tout en restant dans les conditions de sa belle nature, ce qu’on peut souhaiter à M. de Laprade, c’est qu’il fasse intervenir plus distinctement dans ses compositions la personne humaine : Regarde dans ton cœur, c’est là que sont les dieux, a-t-il dit lui-même, et il n’a qu’à suivre son précepte. […] Non loin, quelques bœufs blancs, couchés parmi les herbes, Bavent avec lenteur sur leurs fanons épais, Et suivent de leurs yeux languissants et superbes Le songe intérieur qu’ils n’achèvent jamais.

1204. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — III. (Suite et fin.) » pp. 242-260

On a besoin d’en prendre idée et de la suivre tant soit peu dans les diverses directions où elle s’est risquée, pour arriver à une conclusion équitable sur la nature de l’homme et sur celle du talent. […] Mais l’opinion était si bizarre que, cette fois, lasse à la fin de suivre si longtemps Beaumarchais, elle se retourna vivement contre lui, et se prit à l’insulter. […] Il sort, mais il va suivre au ministère l’affaire des fusils.

1205. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — II. (Suite et fin.) » pp. 436-455

Sa plaie n’était point encore fermée, malgré la douceur du succès et la récompense publique de ses travaux : « Vous n’en voyez que la fleur, disait-il à ceux qui le félicitaient, l’épine est restée dans mes nerfs. » Cependant, au milieu de cette souffrance à demi consolée, il suivait sa voie, et il publiait en 1788 le quatrième volume des Études, qui contenait Paul et Virginie. […] La Révolution, en traversant son existence et en le soumettant à de nouvelles épreuves quand il se croyait au port, n’empêcha point Bernardin de rêver ni de suivre le développement paisible de ses systèmes. […] Le public a vainement essayé de le suivre dans les différents siècles, dans les différentes régions du globe ; il nous a fait passer en revue les Druides, les Gaulois, les Romains, César, les Francs et les Saxons, Clovis, Louis XIV.

1206. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Marguerite, reine de Navarre. Ses Nouvelles publiées par M. Le Roux de Lincy, 1853. » pp. 434-454

Contemporaine du grand mouvement de la Renaissance, elle y participa graduellement ; elle s’efforça d’en tout comprendre et de le suivre dans toutes ses branches, ainsi qu’il seyait à une personne de haut et sérieux esprit, d’entendement plein et facile, et de plus de loisir que si elle fût née sur le trône. […] Pendant que Madame Louise, nommée régente du royaume, montrait de la force et du courage, on peut suivre les pensées de Marguerite dans la série des Lettres qu’elle écrit à son frère, et que M.  […] Remarquez que dans cette lettre adressée à Marguerite en 1525, et dans une autre lettre qui suivit d’assez près, Érasme la remerciait et la félicitait pour les services qu’elle ne cessait de rendre à la cause commune de la littérature et de la tolérance.

1207. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre deuxième. La force d’association des idées »

Cette dernière question est la plus fondamentale : il faut savoir par quoi et comment les anneaux de la chaîne ont été d’abord soudés ensemble, pour comprendre dans quel ordre ils se suivent actuellement et sous quelle forme ils reparaissent dans notre conscience à tel moment déterminé. […] Ce n’est pas parce que la sensation du tonnerre suit dans le temps la sensation d’éclair qu’elle la suit dans la conscience, mais parce que le centre cérébral où se produit une vibration due à l’éclair est en communication, dans l’espace, avec le conduit auditif où le tonnerre produit une vibration.

1208. (1767) Salon de 1767 « Adressé à mon ami Mr Grimm » pp. 52-65

Dussiez-vous, mon ami, me comparer à ces chiens de chasse, mal disciplinés, qui courent indistinctement tout le gibier qui se lève devant eux ; puisque le propos en est jetté, il faut que je le suive et que je me mette aux prises avec un de nos artistes les plus éclairés. […] Réformer la nature sur l’antique, c’est suivre la route inverse des anciens qui n’en avoient point ; c’est toujours travailler d’après une copie. […] Je vous déclare que ce n’est point à l’aide d’une infinité de petits portraits isolés, qu’on s’élève au modèle original et premier ni de la partie, ni de l’ensemble et du tout ; qu’ils ont suivi une autre voie, et que celle que je viens de prescrire est celle de l’esprit humain dans toutes ses recherches.

1209. (1892) L’anarchie littéraire pp. 5-32

« Au point de vue littéraire, il suit la recette de Mallarmé, accolant aux mots des épithètes bizarres comme dans ce vers : C’est la virginité des horizons naïfs. […] « Symbolisme, en dehors de sa signification étymologique, désigne un groupe d’écrivains qui suivent les traces des Décadents. […] Ils ont cru tenir la clef d’une philosophie ; mais ils ont été les seuls à suivre cette voie : l’élite des penseurs ne les a pas entendus.

1210. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre II : M. Royer-Collard »

Il avait relu la veille la Bible du temps, Condillac, et s’il suivait Condillac, il allait enseigner que nos facultés sont des sensations transformées, que l’étendue est peut-être une illusion, que nos idées générales sont de simples signes, qu’une science achevée n’est qu’une langue bien faite. […] Chaque fait révèle celui qui a précédé, prophétise celui qui va suivre… Ce qui est arrivé, arrivera dans les mêmes circonstances : le passé peut être affirmé de l’avenir ; aussi longtemps que la nature sera vivifiée par les mêmes forces, elle sera régie par les mêmes lois qui reproduiront les mêmes connexions… Ainsi l’avenir entre dans la pensée de l’homme, et avec lui, toute prévoyance, toute prudence, toute philosophie. » Le lecteur a déjà distingué le ton dominant de ce style. […] On les voit trembler sous ses coups d’aile, et les yeux, malgré eux, suivent le miroitement des feuilles, qui tour à tour montrent et cachent au soleil leur dessous blanchâtre et leur dos luisant. — Que s’est-il passé en moi-même ?

1211. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre III : M. Maine de Biran »

« Il avait, dit-il lui-même, une pente naturelle vers les choses d’observation intérieure »… Il suivait « une lumière intérieure, un esprit de vérité qui luit dans les profondeurs de l’âme et dirige l’homme méditatif appelé à visiter ces galeries souterraines… Cette lumière n’est pas faite pour le monde, car elle n’est appropriée ni au sens externe ni à l’imagination ; elle s’éclipse ou s’éteint même tout à fait devant cette autre espèce de clarté des sensations et des images ; clarté vive et souvent trompeuse qui s’évanouit à son tour en présence de l’esprit de vérité. » Ainsi occupé, et ses regards concentrés sur lui-même, il avait fini, comme les philosophes indiens, par isoler et constituer à part, du moins à ses propres yeux, son être intérieur et sa volonté active. […] Suivez ce couloir sombre ; au bout vous trouverez l’escalier. » Beaucoup de gens s’en allaient, croyant sur parole. […] Nous ne l’induisons pas, en notant les cas nombreux où le mouvement suit la résolution.

1212. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIII. »

Sans doute, il est juste d’y suivre et d’y reconnaître, parmi d’affreux conflits, une touchante physionomie de poëte, une tête de héros et de victime, André Chénier, saluant avec l’hymne de l’espérance l’Assemblée nationale, puis frappant de l’anathème d’Archiloque la trahison sanguinaire, ou pleurant comme Simonide sur l’innocence et le malheur. […] Peut-être cette première inspiration lui convenait mieux, était plus vraie pour lui que celle qui suivit ; mais l’une et l’autre en ont fait un poëte qu’on ne peut oublier. […] Tel est le charme de ces stances à la femme qui portait son nom, et qui d’Europe le suivit en Orient, où elle resta seulement séparée de lui durant quelques missions plus périlleuses : « Si tu étais à mon côté, ô mon amour227 !

1213. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

En tout cas, elle les détourne rapidement de leur destination originelle, car elle est impuissante à les maintenir dans la voie idéale qu’ils avaient rêvé de suivre. […] Un silence glaçant suivit cet ardent, cet éloquent, ce suppliant appel à la justice supérieure. […] Il la suit dans les champs, dans les mines, dans les forêts lointaines, à l’atelier, au musée, à la prison, au pied de l’échafaud. […] Ernest La Jeunesse n’ait scrupuleusement suivi ce conseil. […] Qu’on ne croie pas, par ce qui va suivre, que je sois l’ennemi des femmes.

1214. (1766) Le bonheur des gens de lettres : discours [graphies originales] « Avertissement. » pp. -

N’est ce rien que de suivre son goût, & de se livrer tout entier au charme qui nous flatte ?

1215. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 178-179

souviens-toi que la Fortune est femmes, Et que, de quelque ardeur que Siphas la réclame, Elle est pour Messanisse, & qu’elle aimera mieux Suivre un jeune Empereur, qu’un autre déjà vieux.

1216. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome II

Ce sont donc les saveurs acides qui paraissent provoquer le plus abondamment la sécrétion salivaire, ainsi qu’on le verra par ce qui va suivre. […] Nous voulions voir si l’injection d’huile serait suivie, dans les glandes salivaires, des mêmes effets que dans le pancréas. […] Ces expériences, ainsi que plusieurs autres qui suivent, ont été faites par le procédé de la commission d’hygiène indiqué précédemment. […] Au point de vue pathologique, la même comparaison a été également suivie ; et dans une thèse publiée sur ce sujet en 1833, M.  […] Il en est de même pour tous les animaux ; toujours les chylifères suivent la disposition du conduit pancréatique.

1217. (1927) Des romantiques à nous

Et suivons-le dans sa synthèse de l’esprit anglo-germanique, défini et apprécié du point de vue de la culture française. […] Il suivait sa voie toute personnelle. […] Ce serait un problème à suivre en détail à propos de chacun de ces justiciables illustres. […] La route qu’il leur ménage vers ce terme sévère est si bien fleurie qu’il n’y a pas à douter que beaucoup la suivent. […] Nous ne voulons que suivre ici quelques traits de cette figure de maître.

1218. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Le déclin du nom, du nom d’un pur critique surtout, suit rapidement le déchet de l’œuvre. […] Mon mérite, enfin, n’est pas grand d’avoir suivi la bonne voie où tout m’engageait : ma famille, mon éducation, ma religion. […] Il n’existe vraiment pas comme force initiale ; il résiste, et il suit. […] Ici, non plus, le public n’existe pas ; les autorités de la critique mènent la danse, et le troupeau suit. […] Timidement on consulte l’opinion ambiante, et on la suit.

1219. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

Ses plans sont variés, ses caractères sont suivis, bien développés, vigoureusement tracés. […] La tragédie d’Héraclius suivit en 1647 celle de Théodore. […] Le conseil fut suivi, mais aussitôt l’image d’Achille apparut en casque et en cuirasse un rabot à la main. […] Son premier auteur l’avait composée, disait-il, comme modèle des préceptes suivis par Aristote. — « Parbleu ! […] Ce moyen parut si ingénieux et si équitable, qu’à partir de ce moment, il devint une règle toujours suivie.

1220. (1895) Le mal d’écrire et le roman contemporain

Les femmes ont suivi cet exemple. […] Il n’y a plus de croix aujourd’hui ; mais le chemin que nous suivons est le même. […] Toutes ont piétiné de chers souvenirs pour suivre René. […] Zola est un des rares écrivains qui se soient fait une gloire de suivre une méthode contraire. […] Il a suivi en art la maxime d’Aristote « qu’on ne peut faire de la science que générale ».

1221. (1882) Autour de la table (nouv. éd.) pp. 1-376

et vous invitant à le suivre… si vous pouvez ! […] » Nous suivrons son âme aux enfers ! […] Il fit son droit et suivit avec assiduité les cours de la Sorbonne et du collège de France. […] Mais Lamennais ne les a pas suivis, et Béranger ne l’a pas moins aimé. […] Nous ne le vîmes jamais si bien portant, si gai, si affectueux que dans la soirée qui suivit cette scène avec l’homme à la charrette.

1222. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVII » pp. 264-265

Le général irrité, ambitieux, malingre, suivait un mauvais régime, et Volney se fait son médecin conseiller.

1223. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Arvers, Félix (1806-1850) »

Elle suit son chemin, discrète et sans entendre Ce murmure d’amour élevé sur ses pas.

1224. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Denne-Baron, Pierre-Jacques-René (1780-1854) »

. — La Nymphe Pyrène, ode suivie d’autres pièces (1828)

1225. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 316-317

Il y a bien plus d’adresse à suivre la méthode de certains Auteurs, dont la modestie sait se mettre à l’aise, en se fêtoyant eux-mêmes sous un nom emprunté ; ils ne courent alors de risque que quand le Panégyriste est découvert ; ce qui, à la vérité, ne tarde pas.

1226. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 322-323

Il a donné dans sa jeunesse une Histoire de la Vie de Simonide & de son Siecle, Ouvrage plein d’érudition & de discernement, propre à faire naître quelques espérances, mais qui n’a été suivi d’aucun autre, du moins nous n’en avons pas connoissance.

1227. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 434-435

Son zele lui inspira cet artifice, pour dégoûter des lecteurs dangereuses ; exemple suivi de nos jours par un Pere Marin, Minime, à qui on eût souhaité, pour le succès de la bonne œuvre, plus de connoissance du monde & moins de prolixité, quoiqu’on doive lui savoir un très-grand gré de ses bonnes intentions.

1228. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 16-17

Etre tout à la fois plagiaires & détracteurs des Ecrivains qu’on met à contribution, c’est manquer à la reconnoissance & à l’honnêteté, mais c’est suivre une méthode assez ordinaire à plusieurs Gens de Lettres.

1229. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 92-93

Sans doute qu’il a mieux aimé suivre les impressions de son génie que la décence de son état, qui lui a paru trop sévere.

1230. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « quelque temps après avoir parlé de casanova, et en abordant le livre des « pèlerins polonais » de mickiewicz. » pp. 512-524

J’ai voulu surtout, dans le sonnet dit d’Hazlitt, rendre l’espèce d’entrain que accompagne et suit ces fréquents articles improvisés de verve et lancés à toute vapeur. […] J’avais mis d’abord de la résistance à le suivre dans son procédé d’artiste, et je n’y étais pas entré de droit fil.

1231. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre IX et dernier. Conclusion » pp. 586-601

Qu’est-ce que l’homme s’il se soumet à suivre les passions des hommes ; s’il ne recherche pas la vérité pour elle-même, s’il ne marche pas toujours vers les hauteurs des pensées et des sentiments ? […] Tels on nous peint les grands hommes de l’antiquité, ils ennoblissaient, ils élevaient la nation qui voulait suivre leurs pas, et leurs contemporains croyaient à la vertu ; c’est à ces signes qu’on peut reconnaître un esprit transcendant ; et pour former cet esprit, il faut la plus imposante des réunions, les lumières et la morale.

1232. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Richepin, Jean (1849-1926) »

Richepin est d’abord un très grand rhétoricien, un surprenant écrivain en vers, tout nourri de la moelle des classiques, qui sait suivre et développer une idée, et qui sait écrire, quand il le veut, dans la langue de Villon, de Régnier et de Regnard, et dans d’autres langues encore. […] Mais il ne rend que le mouvement extérieur avec des développements trop suivis et trop longs, des strophes tout en gestes, pour ainsi dire, où sont loin de paraître les jolies sentimentalités et les traits mystérieux du lyrisme rustique.

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