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1991. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

À Lyon où elle habitait alors, elle était à la source des douleurs et des misères, — Lyon « la ville flagellée », comme elle l’appelait ; elle lui en représentait vivement le tableau : « Lyon, 7 février 1837.

1992. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Mémoires »

C’est aux Mémoires qu’il appartenait de tout reprendre dans une unité plus vaste, et de représenter avec accord l’entière ordonnance de cette destinée. 

1993. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DES MÉMOIRES DE MIRABEAU ET DE L’ÉTUDE DE M. VICTOR HUGO a ce sujet. » pp. 273-306

Hugo a tout d’abord tendu la main à ce haut et grave vieillard ; c’est ainsi qu’il les aime, qu’il les peint et qu’il les rêve : don Ruy Gomès de Sylva, dans Hernani, n’est pas d’une autre souche ; et lui-même, poëte, il m’a fait souvent l’effet de représenter cette sorte de type inflexible, transporté, dépaysé dans la littérature et dans l’art de nos jours : de là en partie, j’imagine, ce qu’il y a de faussé dans sa puissance.

1994. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

Vous ne pouvez vous représenter l’importance que nos aristocrates mettent à ces bêtises nées peut-être dans leur cerveau ; mais ils voudraient montrer l’Assemblée comme conduite par quelques étourdis excités, échauffés par une dizaine de femmes. » Mme de Staël, en revanche, n’a nulle part (que je me le rappelle) nommé Mme Roland.

1995. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Diderot »

Condillac, si vanté depuis sa mort pour ses subtiles et ingénieuses analyses, ne vécut pas au cœur de son époque, et n’en représente aucunement la plénitude, le mouvement et l’ardeur.

1996. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Bruyère »

Il représente les inconvénients, les passions, les ridicules, et dans sa vie il y tombe ; La Bruyère jamais.

1997. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXVIIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (3e partie) » pp. 5-56

L’autorité concentrée y devient facilement injuste et oppressive ; le peuple y demande sa place et l’obtient : gouvernement pondéré, monarchie, aristocratie, démocratie, trinité d’Aristote, gouvernements modernes des trois pouvoirs diversement représentés.

1998. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (4e partie) » pp. 81-143

Et le monde vous laissera mourir et tomber, parce que le monde laisse tomber et mourir tout ce qui n’est que l’égoïsme, tout ce qui ne représente pas pour le genre humain une vertu ou une idée.

1999. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIIIe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

Je reste constamment au coin du feu, en pantoufles et en robe de chambre, et je pourrais représenter la Mélancolie assez au naturel.

2000. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVe entretien. Chateaubriand, (suite) »

Ce tableau d’assez poétique intention, mais d’exécution médiocre, représentait une vierge en tunique blanche qu’on vient chercher dans son sépulcre ; mais, à la place de la morte, on ne trouve qu’un lit de fleurs dont les gerbes fraîchement nées semblent répandre dans le cercueil merveilleux des parfums et des ivresses du ciel.

2001. (1911) Enquête sur la question du latin (Les Marges)

Mais ils ne représentent pas la démocratie véritable, qu’il ne faut tout de même pas confondre avec la haine et la sottise, et qui sait bien que pour faire figure dans le monde et continuer la civilisation, elle a besoin de savants et de lettrés.

2002. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre cinquième »

Regnier avait fait pour Henri IV une élégie où il représentait la France montant au trône de Jupiter, et s’y plaignait de l’état où l’avait réduite la Ligue.

2003. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

La querelle entre le père Goulu et Balzac est comme l’escarmouche du combat qui devait se livrer plus tard entre les jésuites et Port-Royal, représenté par Pascal.

2004. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 août 1885. »

Avec une piété antérieure, un public, pour la seconde fois depuis les temps, hellénique d’abord, maintenant germain, jouit d’assister au secret représenté de ses origines.

2005. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre I : L’histoire de la philosophie »

Il donne des billets, mais il n’a ni or ni biens qui les représentent.

2006. (1863) Le réalisme épique dans le roman pp. 840-860

Je cherche vainement parmi les acteurs du drame un concitoyen de Regulus, et quant au Grec Spendius, on a vu quelles qualités de l’esprit hellénique représente ce personnage avili.

2007. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XII, les sept chefs devant Thèbes. »

Représentons-nous d’abord le lieu de la scène, qui est la Cadmée de Thèbes, une Acropole chargée de temples et d’autels comme celle d’Athènes.

2008. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre troisième. La reconnaissance des souvenirs. Son rapport à l’appétit et au mouvement. »

James Sully nous dit qu’il possède lui-même le pouvoir, quand il considère un objet nouveau, de se le représenter comme familier.

2009. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1856 » pp. 121-159

Et dans la salle à manger était encadrée L’Escarpolette, de Fragonard, qu’on lui avait dit représenter une femme qui avait le cauchemar.

2010. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1858 » pp. 225-262

Wafflard, entrepreneur des pompes funèbres, avec les prix de toutes les classes depuis la dixième jusqu’à la première, et où rien n’est oublié dans cette carte de la mort : le nombre des prêtres, des cierges, des franges, et où même une gravure sur bois, en haut de chaque classe, représente fidèlement ce qu’on aura pour son argent.

2011. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1877 » pp. 308-348

Cet enfant est un symbole : il me représente l’avenir des campagnes.

2012. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre septième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie. »

Nous nous arrêterons de préférence sur Victor Hugo, celui qui a vécu le plus longtemps parmi nous, et qui a ainsi le plus longtemps représenté en sa personne le dix-neuvième siècle.

2013. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre II : Examen critique des méditations chrétiennes de M. Guizot »

Je me représente, je l’avoue, un mode d’apologétique chrétienne différent de celui qu’a choisi M. 

2014. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIX. M. Cousin » pp. 427-462

Cousin, dans ce livre fadement exagéré sur les charmes de la duchesse de Chevreuse, nous fait l’effet de cette gravure qui est partout chez les coiffeurs et qui représente Héro, versant sur la tête de Léandre un pot de parfums.

2015. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre II. La qualité des unités sociales. Homogénéité et hétérogénéité »

En effet, si nous n’entretenons de relations réglées qu’avec des reflets de nous-mêmes, avec des frères qui nous ressemblent tant par le corps que par l’âme, tant par les manières que par les croyances, c’est à l’ensemble de tous ces caractères que se trouvera liée pour nous l’idée même du droit — nous ne reconnaîtrons d’existence juridique qu’à ceux qui nous représenteront cet ensemble.

2016. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIII. »

Il a près de lui ses deux ministres, la Force et la Puissance, les mêmes que, dans la Grèce libre, Eschyle représente comme présidant à la vengeance exercée sur un dieu bienfaiteur de l’homme, sur le dieu philanthrope, dit le poëte, qui s’est avisé de donner au genre humain le feu et la science.

2017. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

À présent que sont enregistrées les audaces, on le représente comme un grand inventeur de rythmes ; il était curieux de belles et nouvelles combinaisons métriques ; et il voulait que sa poésie eût un caractère musical. […] Il représente les droits logiques du badinage, qui est au bout de la dialectique. […] Poincaré voulut… je n’ose pas le dire… il voulut représenter ces fonctions qu’il avait établies, « par le quotient de deux séries ». […] Poincaré, quelqu’un qui y consacrerait son existence pourrait peut-être arriver à se représenter la quatrième dimension… » L’empêchement, c’est l’éducation préalable que nous avons reçue. […] Il ne crut pas indispensable qu’un incident quelconque, véritable ou imaginé, une anecdote, un épisode se trouvât représenté en chacun de ses tableaux.

2018. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre premier. Les fonctions des centres nerveux » pp. 239-315

. — Grâce à ces récentes découvertes, nous pouvons nous représenter avec plus de précision le travail qui s’accomplit dans l’écorce cérébrale. […] Grâce à cette correspondance, nous sommes en état de nous représenter plusieurs détails de la figure de danse.

2019. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

Lundi 5 janvier Nos arts plastiques, à nous Européens, n’aiment à représenter que l’animalité supérieure : les féroces, le cheval, le chien. […] Samedi 4 juillet Un blagueur de toute croyance, de toute conviction, de tout dévouement, et apportant dans son irrespect une ironie du ruisseau, l’ironie toute personnelle à la race parisienne, à l’homme né à Paris, ce blagueur, pendant que je le voyais dire ses voyouteries, me faisait revenir sous les yeux, la belle composition de Prud’hon, qui représente Cérès dans la recherche de sa fille, changeant en lézard, le jeune Stellion se moquant de l’avidité de la faim de la déesse, en train de courir la Terre et les Enfers : — car c’était curieux, il y avait dans la bouche du blagueur, la même déformation que montre celle de Stellion, dans l’estampe de Copia.

2020. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

Cet ouvrage amuse l’imagination du lecteur par un grand nombre de planches qui représentent les mœurs des François & leurs différens usages dans tous les tems ; mais les explications ne sont pas aussi piquantes que les figures. […] Les Princes, les Ministres & les Généraux qui entrent sur la scène, sont représentés avec des couleurs simples & naturelles ; l’auteur ne peint pas d’imagination.

2021. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Il a été représenté avec un incomparable éclat par Goethe et par Renan. […] La première règle de cette méthode, c’est que l’artiste doit se borner à représenter, sans prétendre à conclure… L’artiste est dans le monde comme le Dieu de Spinoza. […] Contempler, comprendre, représenter, voilà son œuvre, — œuvre qui requiert l’effort de tout l’homme, mais dont la récompense est si haute. […] Mais les personnages y ont des âmes rudimentaires, qui se distinguent à peine de la nature et en représentent en quelque sorte l’émanation anthropomorphique. […] Il faut croire, si l’on peut ainsi dire, que la nuance particulière de sainteté représentée éminemment par saint François d’Assise, s’accorde avec nos goûts actuels.

2022. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

Un paysage dont la platitude morne, l’étendue blafarde, la lumière écliptique ressuscitaient comme un morceau de la sombre Gaule, évoquaient sous nos yeux le décor de Champs Catalauniques, ainsi que se les représente, à l’heure des grandes tueries de peuples, l’imagination moderne. […] Lui-même représente, avec une cruelle vérité, cette paresse rêveuse et indécise qui fait le fond du tempérament moscovite. […] que de privations représentait ce louis d’or ! […] Nos grands peintres de Munich vont se disputer l’honneur de vous représenter en Apollon, et le sculpteur qui fera votre statue l’appellera l’Antinoüs germain. […] Ce n’est que par des parallèles, des calculs, des considérations multipliés qu’ils arrivent à lui assigner le chiffre qu’il représente dans son art.

2023. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

Quoi que l’on en ait voulu dire, ce sont des leçons de morale qu’il donne ; du haut de la chaire chrétienne ce sont bien des règles de conduite qu’il prescrit ; et je me repens de l’avoir jadis représenté, sur la foi de Désiré Nisard, comme j’aurais pu faire d’un théologien argumentant dans l’école sur le mystère de la Trinité. […] Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, il n’y en avait pas moins vingt autres raisons pour qu’Octave vainquît au promontoire d’Actium, et que tout ce qu’il était, joint à tout ce qu’il représentait, triomphât de tout ce qu’était l’amant de l’Égyptienne. […] Et j’ai voulu montrer enfin que rien n’était plus faux que de se représenter Bossuet, comme on le fait trop souvent encore, sur l’autorité de Voltaire, de Sainte-Beuve, et de M.  […] Dans ce milieu déjà si différent de celui pour lequel avaient écrit Bossuet et Pascal, représentez-vous l’effet des idées de Bayle. […] Intolérants et orgueilleux, difficiles à manier, chagrins et moroses, méprisants et austères, affectant la religion jusque dans leur costume, les protestants possédaient, en revanche, les vertus dont ces défauts étaient comme l’enveloppe, et, grâce à elles, on peut dire que depuis plus d’un siècle, ils représentaient la substance morale de la France.

2024. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

« C’était la statistique faite homme… La géographie et la statistique étaient ses sciences favorites : il en avait la passion ; il les représentait l’une et l’autre à l’Institut, comme membre de deux Académies, l’Académie des sciences et l’Académie des sciences morales et politiques. […] Pour ceux d’entre nous qui sont sortis des écoles vers 1846, il représentait 1830 plutôt que le Directoire. […] Henriette Scilly, m’a dit ce prêtre, nous est représentée comme une jeune fille très pieuse. […] Est-il assez incohérent, ce bourgeois qui met à jour sa correspondance commerciale dans une salle gothique avec un attirail de cuirasses, boucliers, bannières, tapis kurdes, bahuts de Bédouins, narghilés de Circassie, boîtes de laque hindoue, trophées d’épées, poignards, masses d’armes, pistolets à rouet, vitraux qui représentent des saints émaciés d’extase ! […] Pierre Quillard, qui fît représenter la Fille aux mains coupées, a quitté le « théâtre d’art » et les effets de terreur qu’enseigne M. 

2025. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE KRÜDNER » pp. 382-410

Si nous avons trouvé, par exemple, que Mme de Souza était simplement du dix-huitième siècle qu’elle continuait dans le nôtre, il nous a semblé que, tout en représentant de près la Restauration dans sa meilleure nuance, Mme de Duras ne représentait pas moins, dans un lointain poétique, par sa vie, par ses pages élégantes, par ses sentiments passionnés suivis de retours chrétiens, et par sa mort, quelque chose des plus touchantes destinées du dix-septième siècle.

2026. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

Non, tu n’avais pas tué l’amour dans ton cœur ; tu en étais plutôt resté au premier, au timide et novice amour ; mais sans la fraîcheur naïve, sans l’ignorance adorable, sans les torrents, sans le mystère ; avec la disproportion de tes autres facultés qui avaient mûri ou vieilli ; de ta raison qui te disait que rien ne dure ; de ta sagacité judicieuse qui te représentait les inconvénients, les difficultés et les suites ; de tes sens fatigués qui n’environnaient plus, comme à dix-neuf ans, l’être unique de la vapeur d’une émanation lumineuse et odorante ; ce n’était pas l’amour, c’était l’harmonie de tes facultés et de leur développement que tu avais brisée dans ton être !

2027. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIIe entretien » pp. 223-287

Qu’on oublie donc que ces vers parlent de moi ; qu’au lieu de moi, retiré depuis longtemps de la lice, et qui n’ai fait que toucher superficiellement et avec distraction la lyre jalouse qui veut tout l’homme, on suppose un nom véritablement et légitimement immortel ; qu’on se figure, par exemple, que Solon, poète d’abord, et poète élégiaque dans sa jeunesse, puis restaurateur, législateur et orateur de la république athénienne, puis banni de la république renversée par l’inconstance mobile des Athéniens, puis rentré obscurément dans sa patrie, par l’insouciance du maître, y végète pauvre et négligé du peuple sur une des montagnes de l’Attique ; qu’on se représente en même temps un jeune poète d’Athènes, moins oublieux que ses compatriotes, bouclant sa ceinture de voyage, chaussant ses sandales, et partant seul du Parthénon pour venir visiter bien loin son maître en poésie, relique vivante de la liberté civique ; que Solon reçoive bien ce jeune homme, partage avec lui son miel d’Hymette, ses raisins de Corinthe, ses olives de l’Attique ; que le disciple, revenu à Athènes après une si bonne réception, raconte en vers familiers à ses amis son voyage pédestre, ses entretiens intimes avec le vétéran évanoui de la scène et se survivant, mutilé, à lui-même et à tous dans un coin des montagnes natales.

2028. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXIXe entretien. Tacite (2e partie) » pp. 105-184

LXII Voyez enfin l’embarras de l’explication qu’il charge Sénèque de donner par lettre au sénat, puis la bassesse des prétoriens qui le félicitent les premiers, toujours prêts à prostituer l’épée, pourvu que l’épée règne ; puis la vilité des sénateurs, qui feignent de croire à l’impossible pour avoir le prétexte de congratuler ; puis, dans un coin, la figure muette ou indignée du seul honnête homme, de Thraséa, qui sort du sénat, sachant bien à quoi il s’expose, et n’espérant rien de l’exemple pour la liberté, mais faisant seul rougir Néron, Burrhus, Sénèque, et toute l’armée, et tout le sénat, et tout le peuple, parce qu’il représente à lui tout seul plus que l’empire, l’armée, le sénat, le peuple, c’est-à-dire la conscience, la vertu, la postérité.

2029. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIe entretien. La passion désintéressée du beau dans la littérature et dans l’art. Phidias, par Louis de Ronchaud (1re partie) » pp. 177-240

Son père, gentilhomme franc-comtois, attaché aux Bourbons par leurs droits traditionnels, et surtout par leurs malheurs, fut élu par le peuple à la chambre des députés en 1816, pour représenter le pays.

2030. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXIXe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (2e partie) » pp. 321-384

C’était doux à considérer, et à se représenter l’épanchement de l’amitié dans ces deux petites fleurettes.

2031. (1920) Enquête : Pourquoi aucun des grands poètes de langue française n’est-il du Midi ? (Les Marges)

Elles ont de l’imagination, autant d’imagination que les autres, mais pas la même : ce que cette imagination se représente surtout c’est le monde extérieur, et aussi les faits de l’intelligence, plus que les impressions de la sensibilité.

2032. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre sixième. »

Doué d’une imagination vive et poétique, qui se représentait les idées comme des objets et colorait les abstractions elles-mêmes ; plein de finesse et de raison, riche de son fonds et du fonds antique, il trouva la prose à peine sortie du berceau, hardie et aventureuse comme tout ce qui commence ; il la plia aux caprices de sa pensée, et l’enrichit de tours originaux qui prirent cours en son nom.

2033. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre I. Le broyeur de lin  (1876) »

Cette dernière comprenait, dès l’époque de l’invasion, les chefs de paroisse, les premiers du peuple, de même race que lui, possédant par héritage le droit de marcher à sa tête et de le représenter.

2034. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 février 1885. »

Le drame wagnérien qui mêle musique et texte, chant et mise en scène, demande à être représenté.

2035. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juillet 1886. »

Le décor représente un parc planté de grands arbres séculaires, au centre duquel s’élève le pavillon d’Iseult.

2036. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VII. Repos »

Le poète, délivré des préjugés représentés par la Nuit, la Volupté et la Mort, s’est élevé jusqu’à l’Idée.

2037. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

Pouvez-vous aider beaucoup la belle âme commerciale de Fernand Gregh à atteindre ce qu’il appelle, en bavant de gourmandise, « les honneurs précis qu’ont inventés les hommes pour représenter cette chose impalpable qu’on nomme la gloire » ?

2038. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1883 » pp. 236-282

C’est un monument, élevé au serin chéri, par une grande dame du temps, et où le pauvre oiseau, dont le squelette se voit dans le soubassement, est admirablement modelé en terre cuite, et représenté mort, les pattes raidies.

2039. (1707) Discours sur la poésie pp. 13-60

Les actions vertueuses qu’elle représente quelquefois, ne lui sont pas plus propres que les licentieuses, qu’elle met aussi souvent sous les yeux.

2040. (1857) Cours familier de littérature. III « XVe entretien. Épisode » pp. 161-239

Ces collines, par leur engencement, leur étagement, la mobilité des ombres qu’elles se renvoient les unes les autres sur leurs flancs, du jour qu’elles se reflètent, par leur transparence au sommet, et les couches d’or que les rayons glissants du soleil y mêlent à la fleur déjà dorée des genêts, m’ont toujours rappelé les montagnes de la Sabine près de Rome, qu’aimait tant Horace ; depuis que j’ai vu la Grèce, elles me représentent davantage les cimes rondes et à grandes échancrures des montagnes de la Laconie et de l’Arcadie.

2041. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Villemain » pp. 1-41

… En Angleterre, c’est Fox et Grey qui l’ont séduit et qui l’entraînent, Grey, un homme médiocre qui n’eut qu’une idée et une attitude, — il n’en faut pas plus en politique, — une idée qui a triomphé moins par la force du talent que par la force d’une situation, dans un pays aristocratiquement organisé, comme l’Angleterre, et Fox, comme lord Grey, parce qu’il représentait le wighisme, qui est le libéralisme anglais, cher à tous les libéraux de France, et non pas pour les raisons humaines tirées de l’âme de Fox, et qui, eût-il tort dans ses opinions politiques, ce qu’il eut souvent, faisaient cependant de son âme une toute-puissance d’orateur !

2042. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vii »

Le 9 juin, il envoie des photographies à son père :‌ Le numéro 1 représente mon drapeau.

2043. (1870) La science et la conscience « Chapitre II : La psychologie expérimentale »

« Il importe bien de remarquer ici que, dans le point de vue de l’observateur de la nature extérieure, la cause qui produit ou amène une série de faits analogues, ne peut jamais être donnée a priori, ni conçue en elle-même, encore moins imaginée dans le comment de la production des phénomènes qui s’y rattachent ; aussi la langue des sciences naturelles manque-t-elle toujours du terme propre qui signifie précisément l’activité productive, l’énergie essentielle de toute cause efficiente, manifestée actuellement par les phénomènes sensibles qu’elle produit, mais non constituée par eux, puisqu’elle est connue comme étant nécessairement avant, pendant et après ces phénomènes26. » Ainsi, comme le remarque ici judicieusement un philosophe : « Dans ce que nous appelons, par exemple, force d’attraction, d’affinité, ou même d’impulsion, la seule chose connue (c’est-à-dire représentée à l’imagination et aux sens), c’est l’effet opéré, savoir, le rapprochement des deux corps attirés et attirant.

2044. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Combien de statues restent solitaires, dont le socle se ronge et dont les traits s’effacent parce qu’elles ne représentent point un révélateur ! […] Tandis que Byron est bien un type d’Anglo-Saxon, que ses révoltes mêmes contre sa race ne font qu’affirmer davantage, un fougueux, un bouillonnant, un volcan des brumes ; tandis que Goethe représente la Germanie et joint dans une œuvre telle que Faust l’amplitude septentrionale et son incoordination superbe à la mesure élégante du Midi ; tandis que Leopardi déploie en plein soleil une tristesse profonde, ombre noire des pays sans ombre et mène une tarentelle funèbre, Henri Heine nous apparaît un portrait composite de ceux-ci et d’autres encore, une superposition de traits et d’attitudes empruntés à bien des races, bien des climats, et cette simplicité même constitue sa manière, insinueuse, prenante et troublante, mais qui parfois désoriente et choque. […] Un défilé de religions, pompeux de costumes et d’erreurs, auxquelles l’âme croyante ne peut s’attacher, un écroulement des pierreries de la foi qui aboutit à un vague panthéisme par déroute de solides appuis. — Bouvard et Pécuchet nous représente une sorte d’avortement encyclopédique, une disproportion entre deux cerveaux de médiocres, et l’amplitude et la variété de toutes les études humaines qui ne servent de réactif qu’à leur sottise et leur stérilité. […] Ce qui ressort de ces Origines de la France contemporaine, c’est que l’ancien régime fut un chaos malsain, la Révolution une crise de boue et de sang, le premier empire une monstruosité ; quant à notre état actuel, il est représenté comme détestable et plat. […] Semblables à ces hiéroglyphes égyptiens qui représentent des animaux ou des objets usuels, mais ont pour l’esprit une valeur alphabétique, symbolique ou déviée, ils sont, ces mimes à double goût, une greffe de l’âme actuelle, consciente et pleine de tourments, sur l’âme antique primesautière et ensoleillée.

2045. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

Félix Reyssié, opposant au portrait romantique « vague, impalpable », que le Lamartine des Confidences nous trace du Lamartine enfant, certain dessin au crayon qui nous le représente au naturel, à l’âge de huit ans : « C’est un bon gros garçon joufflu, l’air étonné, la bouche bée, le nez en l’air, cheveux en broussailles, l’air éveillé pourtant ; en somme, un beau gars de Milly qui a bien employé son temps et se porte à merveille. » — Et, à ce propos, je vous recommande la description que M.  […] Nous aimons toujours, pour ainsi dire, par-delà ceux et celles que nous aimons ; et la preuve, c’est que nous ne les aimons jamais tels qu’ils sont, ni tels qu’ils apparaissent aux autres hommes, mais tels qu’il nous plaît de nous les représenter. […] Néron, vous vous en souvenez, s’amusait à faire représenter, « pour de bon » et sans nul artifice, les fables les plus obscènes ou les plus sanglantes de la mythologie.

2046. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1865 » pp. 239-332

Ces aquarelles représentent des panathénées de judicature, des rencontres d’avocats, des défilés de juges, sur des fonds blafards, éclairés du jour sinistre d’un cabinet de juge d’instruction, de la lumière grise d’un corridor de palais de justice. […] Nous sortons, en ne comprenant pas, mais pas du tout… Un étonnement nous est venu de la laideur, chez eux, de ces hommes qui représentent l’amour devant la rampe, avec leur teint gris, leurs traits comme grossis et déformés par la mimique théâtrale, leurs narines larges et dilatées.

2047. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Rappelez-vous cette fameuse tabatière — car la gloire est quelquefois grotesque, pour dégriser d’elle ceux qui l’aiment trop, — sur laquelle trois philosophes étaient représentés, comme trois rois sur une médaille, avec cette inscription prudhommesque : « au flambeau du genre humain ! […] Dans ces jours solennels on représentera une belle tragédie qui apprenne aux hommes à redouter les passions ; une bonne comédie qui les instruise de leur devoir et qui leur en inspire le goût. » Voilà pourtant à quel point il était tombé dans la foi niaise à cette comédie qui n’a jamais corrigé personne.

2048. (1884) La légende du Parnasse contemporain

* Certes l’art suprême était noblement représenté par quelques maîtres glorieux. […] Sept ou huit numéros du journal la Patrie, où Glatigny avait tracé des zébrures blanches et roses, représentaient la souquenille de Scapin ou de Mascarille, et de la sorte, le comédien-poète n’avait pas besoin de coffre ni de malle, car il pouvait mettre sa garde-robe, pliée, dans son portefeuille, en place de billets de banque. […] Un jour il offrit au grand Opéra de Paris son poème le Vaisseau fantôme ; on le trouva passable et on l’acheta 500 francs, mais à la condition expresse qu’il n’en écrirait pas la musique ; et un peu plus tard, le Vaisseau fantôme, signé par un auteur dramatique que je ne nomme pats, parce qu’il est mort, et mis en musique par un compositeur qu’il est inutile de nommer, parce qu’il n’a jamais vécu, était représenté à l’Académie de Musique. […] Mon Dieu, oui, un jour, devant le public de soie et de dentelles, tout éclatant de diamants au corsage et de perles dans les chevelures, public parmi lequel se trouvaient Gustave Flaubert, Edmond et Jules de Goncourt, et une jeune fille, poète elle aussi, presque une Parnassienne, qui ne devait pas tarder à devenir Mme Alphonse Daudet, — devant ce public charmant et redoutable, nous osâmes représenter l’œuvre grandiose de Victor Hugo, dans des décors presque aussi petits que ceux d’un théâtre de poupées.

2049. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

Du reste, c’est peut-être lui qui la supplée ces jours-là, car, sous divers pseudonymes, cette reporter représente souvent la Fronde en beaucoup d’endroits à la fois. […] « Comme, en scène, des dos de figurants font mouvoir la toile verte pour représenter la vague, ici, des ventres de noyés soulèvent la draperie sale de l’inondation. […] Une des héroïnes qui la représentent est aux anges d’épouser l’ex-amant d’une grande dame, délire de joie à l’idée de « succéder à une princesse ». […] Ô Edmond Rocher, ô Paul Cirou, ô tous les habiles dessinateurs, essayez de représenter les yeux qu’imagine Pierre Dax, ces yeux merveilleux qui, au besoin, savent donner l’oreille : « Deux yeux de turquoise, bordés de velours noir, allaient de l’un à l’autre des convives, caressaient, encourageaient, ponctuaient, avec cette attitude consommée qui donne l’oreille à droite ou à gauche… » *** Et voici, insultant à mon découragement, un nouvel escadron d’amazones.

2050. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre I. Succès de cette philosophie en France. — Insuccès de la même philosophie en Angleterre. »

Talent unique, le plus rare en un siècle classique, le plus précieux de tous, puisqu’il consiste à se représenter les êtres, non pas à travers le voile grisâtre des phrases générales, mais en eux-mêmes, tels qu’ils sont dans la nature et dans l’histoire, avec leur couleur et leur forme sensibles, avec leur saillie et leur relief individuels, avec leurs accessoires et leurs alentours dans le temps et dans l’espace, un paysan à sa charrue, un quaker dans sa congrégation, un baron allemand dans son château, des Hollandais, des Anglais, des Espagnols, des Italiens, des Français chez eux469, une grande dame, une intrigante, des provinciaux, des soldats, des filles470, et le reste du pêle-mêle humain, à tous les degrés de l’escalier social, chacun en raccourci et dans la lumière fuyante d’un éclair.

2051. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIe entretien. Vie du Tasse (1re partie) » pp. 5-63

Nous n’avons plus d’amis à Naples, nos parents y sont nos ennemis ; et, à cause de ces circonstances, chacun craint de nous tendre la main… Mon angoisse est telle, excellente dame, que le désordre de mon esprit se communique à mes paroles ; c’est à Votre Excellence à se représenter l’excès des peines qu’il m’est impossible d’exprimer ! 

2052. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (1re partie). Littérature scientifique » pp. 221-288

Lorsque le naturaliste Anderson, qui accompagna le capitaine Cook dans son troisième voyage autour du monde, recommandait à tous les médecins de l’Europe d’envoyer leurs malades à Ténériffe, pour y recouvrer le calme et la santé au sein de la belle nature, au milieu du tableau toujours vert d’une végétation luxuriante qui séduit l’âme, ce n’était pas une exagération, car Humboldt représente aussi cette île comme un jardin enchanté.

2053. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXVe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (4e partie) » pp. 429-500

« L’inertie, d’ailleurs, n’est pas une propriété, mais la négation de toute propriété ; c’est l’état où l’auteur de la Genèse se représente la terre avant la vivification par l’esprit créateur : Terra autem erat inanis et vacua.

2054. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXIXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 129-192

Ces vitraux représentaient le supplice du bon malfaiteur dans Jérusalem, demandant pardon au Christ sur sa croix, qui lui promet le paradis.

2055. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre II. Le quinzième siècle (1420-1515) »

La mort, idée centrale du dogme chrétien, se détache de plus en plus de toutes les croyances qui lui donnent sa haute moralité et sa vertu consolante, pour devenir une horreur matérialiste de la fin fatalement assignée aux voluptés égoïstes : terreur des grands, des riches, de tous ceux qui ont et qui jouissent, revanche des petits, des meurt-de-faim, de ceux qui manquent et qui souffrent,, dont elle adoucit le désespoir par la satisfaction qu’elle donne à leur férocité égalitaire, la mort inexorable, universelle est un thème que tous les écrivains représentent à leur tour : lieu commun, sans doute, mais lieu commun non banal, où déborde la pensée intime, obsédante de chaque âme.

2056. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre V. Le Séminaire Saint-Sulpice (1882) »

Dans cette voie pleine d’imprévu et, si l’on veut, de périls, Saint-Sulpice n’a été représenté que par un seul homme, mais cet homme fut certainement le sujet le plus remarquable que le clergé français ait produit de nos jours : je veux parler de M. 

2057. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VIII, les Perses d’Eschyle. »

Fille de Cyrus, veuve de Cambyse, femme de Darius et mère de Xerxès, Atossa, jusqu’au retour de son fils, représentait aux Grecs, dans le drame d’Eschyle, la Perse incarnée.

2058. (1772) Éloge de Racine pp. -

Le crime et la vertu, représentés, l’un par Narcisse, l’autre par Burrhus, et se disputant l’ame de Néron, formaient un tableau sublime, mais qui devait d’abord échapper aux regards de la foule.

2059. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Première partie. De la parole et de la société » pp. 194-242

Dans notre langue, où le signe se rapproche beaucoup plus de la parole que dans d’autres langues, combien de signes qui ne sont que pour les yeux, et où nous sommes obligés de nous représenter la phrase écrite pour atteindre au sens de la phrase prononcée !

2060. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Taine » pp. 305-350

L’histoire du Jacobinisme est l’histoire d’une idée représentée par les clubs et les sections révolutionnaires répandus par toute la France, et l’enfermant en un réseau de suspicions, de dénonciations et de supplices.

2061. (1902) Propos littéraires. Première série

C’est le préfet, juif d’origine, franc-maçon d’opinions, et « estaminaire » d’éducation, très bon garçon, incapable d’aucune pensée, et rebelle à toute érudition ; très capable, avec une diplomatie élémentaire et les dehors d’une bonhomie familière, de se faire supporter et bien venir dans son département et même d’y conquérir quelques partisans au gouvernement qu’il représente. […] À ce mur affreux, toujours maudit, elles s’étaient attachées : car ce qui attache, c’est l’habitude ; ce mur horrible, elles le regrettent ; car ce qu’on regrette, ce ne sont pas les choses, c’est le passé qu’elles représentent, et pour mieux dire, c’est soi-même. […] C’est le monde ecclésiastique, aussi mal connu que possible, à mon avis, mais vaguement représenté par le prêtre qui ne croit plus, d’une part, et, d’autre part, par le prêtre éperdu de charité et de dévouement. […] Je fus frappé, quand ces quelques pièces, Princesse Maleine, Les Aveugles, Pelléas et Mélisande, furent représentées à Paris, de leur ressemblance inattendue avec le théâtre indien, et je fus seul, je crois, à la signaler. […] Il y en a de fort estimables dans cette liste ; mais qu’à les prendre en groupe ils représentent la littérature française actuelle, non.

2062. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Bernardin de Saint-Pierre »

Lemontey, dans son Étude sur Paul et Virginie, a remarqué que ces mêmes sites, qui deviendront sous la plume du romancier les plus enviables de l’univers et un Éden ravissant, ne sont représentés ici que comme une terre de Cyclopes noircie par le feu.

2063. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre II. Le public en France. »

Si l’un d’eux, avec le titre de gouverneur, allait dans une province, on a vu que c’était pour la montre ; pendant que l’intendant administrait, il représentait avec grâce et magnificence, recevait, donnait à dîner.

2064. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

La scène représente la cathédrale de la petite ville, pendant une solennité à l’église.

2065. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

XXXVII « Non, les Arabes ne sont point tels qu’on les représente en Europe.

2066. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque. Deuxième partie. » pp. 225-303

Or nous avons représenté les hommes comme les gardiens d’un troupeau.

2067. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviie entretien. Un intérieur ou les pèlerines de Renève »

Moi, monsieur, je me représentai le chagrin que M. 

2068. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIVe entretien. Madame de Staël. Suite »

Octave de Ségur, parti pour rejoindre, comme aide de camp, le maréchal, à Lons-le-Saulnier, sa réponse était un sourire d’une tristesse inexprimable, elle serra longtemps la main de M. de Lafayette, et lui dit devant deux amis qui mêlaient leurs vœux aux siens. « Dans ce cahot prochain, vous devez demeurer, vous devez paraître, pour résister au nom du droit et représenter 1789.

2069. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre deuxième »

Pour moi, je ne puis me représenter Descartes sans un certain effroi, soit à cause du sentiment de mon infirmité, soit en pensant à tant d’efforts sublimes osés avec un corps comme le mien, afin d’arriver à cette puissance d’abstraction qui le fit appeler par Gassendi : O idée !

2070. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre III. Les immoralités de la morale » pp. 81-134

Il est trop évident que si une morale représente bien l’effort d’une société pour se former et se conserver, ou le résultat acquis par cet effort, ses principes et ses préceptes doivent dépendre étroitement de la nature de cette société.

2071. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1876 » pp. 252-303

Jeudi, 11 mai La photographie semble donner presque seulement l’animalité contenue dans l’homme ou la femme représentée.

2072. (1878) La poésie scientifique au XIXe siècle. Revue des deux mondes pp. 511-537

Le Chercheur représente la science ; il est décidé à s’armer pour savoir, à se rendre fort contre toutes les illusions et tous les prestiges qui pourraient amollir son cœur.

2073. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre II. La poésie lyrique » pp. 81-134

Sébastien-Charles Leconte représente ce nouveau Parnasse avec éclat.

2074. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « H. Forneron » pp. 149-199

Et on n’était pas moins Français, quand on était catholique, pour s’appuyer sur l’Espagne, qu’on ne l’était, quand on était protestant, pour s’appuyer sur l’Angleterre… Mais c’est la vérité, pourtant, — et mon catholicisme est assez ferme pour en convenir, — qu’ils ne sont pas si grands dans cette histoire qu’on aurait pu s’y attendre et que l’opinion catholique trop reconnaissante les avait faits, ces Guise, qui ont mêlé aux intérêts éternels qu’ils eurent l’honneur de représenter leurs passions, leurs ressentiments et leurs vices, — passions, ressentiments et vices d’un temps terrible où chacun, même les femmes, avait sur les mains du sang de quelqu’un.

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