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1151. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Villemain » pp. 1-41

Rien de plus naturel, du reste, que l’admiration de Villemain pour Pindare, un des poètes les mieux faits pour plaire à toutes les Académies de la terre et à leurs secrétaires perpétuels. À part, en effet, quelques mots plus profondément jaillis que les autres à travers un langage très artistement composé, Pindare est un poète essentiellement de convention, comme le sont les Académies. […] C’était un poète de mœurs locales très restreintes, très grec, très thébain, et, quand il n’était pas thébain, très syracusain dans le grec. […] L’inspiration du poète thébain n’est plus qu’une lettre morte, d’un fini vraiment grec ; mais elle est finie dans un autre sens : elle est finie comme tout ce qui ne fut que grec, comme tout ce qui ne s’appuie point à la grande nature humaine, la seule chose qui ne périsse pas ! […] Quitte à ne pas être entendus partout, je m’imagine qu’on y préférerait ceux de Byron, de Byron l’ami de Jackson pourtant, de Byron qui cultivait l’art de la boxe, mais qui était un trop grand poète pour la chanter !

1152. (1932) Le clavecin de Diderot

Le poète, quant à lui, est « le plus sensible des clavecins sensibles ». […] En fait de poète, elle avait bien Verlaine. […] Et le sel de la politique ou son âme, ce sont ses poètes. Barrès et Maurras sont les poètes de la politique de droite. […] Pierre Unik (1909-1945) : surréaliste, poète et journaliste.

1153. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Adam, François Étienne (1834-1900) »

Adam est un délicat intimiste, mais aussi un « poète du clocher ». […] [L’Année des poètes (1892).]

1154. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bazin, Eugène (1817-1881) »

Sainte-Beuve Je ne puis qu’indiquer légèrement, à mon grand regret, un autre poète distingué qui a également traduit avec âme cette pièce d’Excelsior (de Longfellow), M. Eugène Bazin, de Versailles, auteur d’un recueil intitulé Rayons , poète religieux, harmonieux, sincère, compatissant, qui ne maudit pas, qui joint à d’heureux échos de la poésie anglaise des accents qui sont bien à lui.

1155. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bonnery, Raoul (1851-.... ; poète) »

. ; poète) [Bibliographie] Les Lauriers et les Roses (1893). — À côté de la vie (1895). […] [L’Année des poètes (1898).]

1156. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Chevé, Émile (1804-1864) »

Les qualités maîtresses du poète sont une énergie poussée parfois jusqu’à la violence, une sincérité passionnée et, aussi, une très particulière puissance d’imagination avec laquelle il sait évoquer les souvenirs terribles et grandioses de sa vie maritime. [Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-1888).]

1157. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Germain-Lacour, Alphonse-Marie-Joseph (1860-19..) »

Auguste Dorchain Ce livre (Les Clairières), dont la forme est savante, où perce même une pointe de préciosité, exprime une âme de poète à la fois souffrante et saine, spirituelle et mélancolique. […] [Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-1888).]

1158. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Le Lasseur de Ranzay, Louis (1856-1918) »

José-Maria de Heredia Dans le volume intitulé : Les Alouettes, de nobles inspirations, des vers d’une langue élégante et colorée, d’une facture solide, nous font très favorablement augurer de ce poète qui, après de si illustres devanciers, a tenté de trouver des formes nouvelles pour dire le charme de l’amour, la mélancolie du passé et la beauté des choses. [Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-1888).]

1159. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Marmier, Xavier (1808-1892) »

Ces deux recueils suffisent à lui donner une place originale parmi les poètes de sa génération. […] [Anthologie des poètes français du xixe  siècle (18871888).]

1160. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Collin, Paul (1843-1915) »

Il a fait des libretti pour Massenet, Lefebvre, Maréchal, César Franck, et certes, dans des œuvres si applaudies, le poète était à la hauteur du musicien. [L’Année des poètes (1892).]

1161. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Macaigne, Camille (1843-1877) »

Emmanuel Des Essarts C’était un poète, car il avait le don de voir vite et juste et de sentir avec intensité. […] [Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-1888).]

1162. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Forget, Jules (1859-19..) »

Forget écrivit ses poésies forestières, réunies sous le titre d’En plein bois (1887) et dédiées au grand paysagiste lorrain, au poète forestier par excellence, enfant lui-même du Barrois, André Theuriet. [Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-1888).]

1163. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Garnier, Paul-Louis (1879-1916) »

Paul-Louis Garnier est un poète de dix-sept ans. […] Yves Berthou Certains poètes se recommandent par un don d’émotion, c’est-à-dire de sincérité, d’autres, et c’est le cas de M. 

1164. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Verchin, Alexandre »

Charles Fuster C’est le livre d’un poète breton, qui aime son pays et qui en a gardé toutes les fortes et naïves croyances, la simplicité et la grandeur. [L’Année des poètes (1896).]

1165. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

Le logicien, et le grammairien ne se refroidissent pas comme le poëte. […] Un poëte veut réüssir ; et pour réüssir, il faut plaire. […] Le poëte travaille dans un certain ordre ; et le spectateur sent dans un autre. Le poëte se propose d’abord quelques beautés principales sur lesquelles il fonde son succès. […] Il faut donc que ce que le poëte a inventé arbitrairement, pour amener ces beautés, devienne pour les spectateurs les fondemens nécessaires d’où elles naissent.

1166. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IV. Saisset »

Depuis Aristote jusqu’à liant qui l’a complété, depuis Hegel le descendant jusqu’à Spinosa l’aïeul, et qu’un nuire poëte, mais qui valait mieux, Lessing, a réhabilité à force de poésie, vous n’avez, prenez-y bien garde, dans tous ces philosophes, que des poëtes abstraits. […] Avec leurs tourbillons, leur vide et leur plein, leur dynamique, leurs harmonies préétablies, leurs idéalismes impossibles, ce sont de grands poëtes, mais abstraits, — des faiseurs, comme dit le mot poëte, des créateurs de puissantes ou d’impuissantes chimères, car l’homme n’invente réellement que sur le terrain de l’imagination : mais Dieu lui donne et il reçoit seulement sur celui de la vérité. Ce sont d’énormes poëtes abstraits, mais le moindre poëte vivant, avec la plus modeste des fleurs à la bouche, le moindre poëte d’expression vaut mieux que tout cela, et, je finirai par ce blasphème philosophique, fait plus véritablement que tous ces abstracteurs de quintessence pour l’avancement moral du genre humain.

1167. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXV. Des éloges des gens de lettres et des savants. De quelques auteurs du seizième siècle qui en ont écrit parmi nous. »

Il fut président et trésorier de France à Poitiers, et de plus orateur, poète, jurisconsulte, historien, servit sous quatre rois, fut sur le point d’être secrétaire d’État sous Henri III, mérita l’estime et l’amitié de Henri IV, se distingua aux États de Blois par son courage, à l’assemblée des notables de Rouen par ses lumières, dans une place d’intendant des finances par son intégrité ; et mêla toute sa vie l’activité courageuse des affaires, à ce goût des lettres que l’ignorance et quelquefois la prévention calomnient, que les vrais hommes d’état estiment, et qui donne encore plus de ressort et d’intrépidité aux âmes nobles. […] Des savants dans les langues, tels qu’Adrien Turnèbe, un des critiques les plus éclairés de son siècle, Guillaume Budé, qu’Érasme nommait le prodige de la France, et dont il eut la faiblesse ou l’orgueil d’être jaloux, qui passait pour écrire en grec à Paris comme on eût écrit à Athènes, et qui, malgré ce tort ou ce mérite, fut ambassadeur, maître des requêtes et prévôt des marchands ; Longueil, aussi éloquent en latin que les Bembe et les Sadolet, et mort à trente-deux ans, comme un voyageur tranquille qui annonce son départ à ses amis ; Robert et Henri Étienne, qui ne se bornaient pas, dans leur commerce, à trafiquer des pensées des hommes, mais qui instruisaient eux-mêmes leur siècle ; Muret exilé de France, et comblé d’honneurs en Italie ; Jules Scaliger, qui, descendu d’une famille de souverain, exerça la médecine, embrassa toutes les sciences, fut naturaliste, physicien, poète et orateur, et soutint plusieurs démêlés avec ce célèbre Cardan, tour à tour philosophe hardi et superstitieux imbécile ; Joseph Scaliger sort fils, qui fut distingué de son père, comme l’érudition l’est du génie ; et ce Ramus, condamne par arrêt du parlement, parce qu’il avait le courage et l’esprit de ne pas penser comme Aristote, et assassiné à la Saint-Barthélemi, parce qu’il était célèbre, et que ses ennemis ou ses rivaux ne l’étaient pas. […] Parmi les poètes, Clément Marot, Saint-Gelais, Dubartas et Ronsard, à qui il n’a manqué qu’un autre siècle. […] Enfin des hommes qui honoraient de grandes places par de grandes lumières, tels que le cardinal d’Ossat et le président Brisson ; et ce Harlay, intrépide soutien des lois parmi les crimes79 ; et ce L’Hôpital, poète, jurisconsulte, législateur et grand homme, qui empêcha en France le fléau de l’inquisition, qui parlait d’humanité à Catherine de Médicis, et d’amour des peuples à Charles IX ; qui fut exclu du conseil, parce qu’il combattait l’injustice ; qui sacrifia sa dignité, parce qu’il ne pouvait plus être utile ; qui, à la Saint-Barthélemi, vit presque les poignards des assassins levés sur lui, et à qui d’autres satellites étant venus annoncer que la cour lui pardonnait : « Je ne croyais pas, dit-il d’un air calme, avoir rien fait dans ma vie qui méritât un pardon. » Voilà les noms les plus célèbres que l’on trouve dans les éloges de Sainte-Marthe.

1168. (1886) Le roman russe pp. -351

Les poètes russes ne sont et ne seront jamais traduits. […] Il faut étudier le poète dans ses lettres. […] C’est le poète attitré de ce beau pays. […] Le prosateur vaut le poète chez Lermontof. […] » — Chacun répéta l’exclamation du poète.

1169. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Caze, Robert (1853-1886) »

Nul doute que les curieux de lettres rechercheront pieusement les rarissimes volumes qui forment son œuvre poétique, et les placeront à côté de ceux des meilleurs poètes de sa génération. [Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-1888).]

1170. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Couturier, Claude (1858-1918) »

Théodore de Banville Le poète des Chansons pour toi écrit dans une langue imagée, correcte, extrêmement précise, très éclectique et ne recule pas devant le mot sublime, s’il le trouve, ni devant le mot canaille du voyou, si c’est celui-là qu’il lui faut… Le poète des Chansons est déjà un ouvrier et fait bien les vers, parce que la musique du rythme et le don de la rime lui sont naturels, et parce qu’il a étudié respectueusement les maîtres.

1171. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre II. Corneille »

Étant homme, et poète, il aimait ce qui venait de lui, et préférait ce qu’il voyait mal reçu du public. […] Comme Balzac, dans sa lettre sur Cinna, a su le dire très agréablement au poète, ses Romains ne sont que les Romains de Corneille. […] Le poète était assez fier d’avoir fondé dans cette pièce une nouvelle sorte de tragédie, sans terreur ni pitié, avec l’admiration pour unique ressort : il ne s’apercevait pas qu’il la fondait dans le vide. […] Rotrou Autour de Corneille se groupent quelques poètes qui ne sont point méprisables. […] Il succéda sans doute à Hardy comme poète de l’Hôtel de Bourgogne.

1172. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Anatole France »

Voici le philosophe Branchut, le poète Dion, le sculpteur Labanne, et combien d’autres ! […] Il ravira les poètes, car il est plein de la poésie la plus naturelle et la plus fine à la fois. […] tout cela dans des impressions d’enfance   C’est ainsi, et il n’y a rien là de surprenant, que le talent de l’écrivain, car il n’est pas de meilleur sujet pour un observateur qui est un poète, ni pour un poète qui est un philosophe, ni pour un philosophe qui est un père. […] Ceux qui conservent ce don sont le très petit nombre, et ce sont eux les poètes, et ce sont eux les vrais philosophes. Tout enfant est poète naturellement.

1173. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XI. La littérature et la vie mondaine » pp. 273-292

Ils conservèrent pour des temps moins épris d’élégance mondaine des richesses que poètes et prosateurs ont été fort aises de retrouver. […] A la fin du siècle dernier et même au commencement de celui-ci, les poètes se croyaient encore obligés de recourir aux périphrases les plus vagues ou les plus bizarres pour exprimer les choses de la vie familière. […] Il est naturel que le meilleur poète comique de l’Europe moderne appartienne à la nation la plus mondaine de cette Europe, et que le meilleur poète comique de la France appartienne à l’époque la plus mondaine de son histoire. […] Mais appeler quelqu’un poète de salon, c’est un éloge qui ressemble fort à une critique. […] Boileau signalait aux poètes de son temps le danger de : Peindre Caton galant et Brutus dameret.

1174. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Des Essarts, Alfred (1811-1893) »

Écrivain fécond et soigneux, en même temps romancier, auteur dramatique, poète, M. des Essarts a touché à tous les genres avec une remarquable souplesse de talent. [Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-1888).]

1175. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fréchette, Louis (1839-1908) »

Eugène Ledrain Louis Fréchette, né au Canada, n’est pas un poète ordinaire, chantant ses impressions fugitives, ses joies et ses douleurs particulières. […] [Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-1888).]

1176. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lesueur, Daniel (1860-1920) »

Schopenhauer avait trouvé son poète en Mme Ackermann ; Darwin possède le sien, inférieur à nul autre, en Mlle Loiseau, qui, après avoir débuté par des vers gracieux, Fleurs d’avril, a trouvé sa voie dans Un mystérieux amour. [Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-1888).]

1177. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Marc, Gabriel (1840-1901) »

Dans les Poèmes d’Auvergne, le poète oublie momentanément Paris et chante, dans une langue simple et robuste, les paysages, les mœurs, les traditions de son cher pays natal, apportant ainsi, comme il le dit lui-même, « une pierre nouvelle à l’édifice inachevé, mais en pleine construction, de nos poèmes de province ». [Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-1888).]

1178. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pigeon, Amédée (1851-1905) »

Et il gardera à travers la vie sa pitié pour le poète qui fut le confident de sa première tristesse. [Nos poètes (1888).]

1179. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 529

Il étoit fort bon Comédien, & Poëte comique du second ordre. […] Un autre Poëte comique de ce nom, petit-fils du précédent, a eu le même succès ; deux de ses Pieces, le Procureur arbitre, & l’Impromptu de Campagne, sont pareillement restées au Théatre.

1180. (1929) Dialogues critiques

qui réduit les poètes, les penseurs et les artistes à tenir une comptabilité comme des publicains. […] Hugo n’en demeure pas moins le plus grand poète français. […] Seulement les aboiements importunent les nerfs sensibles comme sont ceux des poètes. […] Pierre Vous ne le croyez pas poète avant tout ? […] Paul Certes, et essentiellement poète.

1181. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIe entretien. Cicéron » pp. 81-159

Malheur à qui n’a pas été poète une fois dans sa vie ! […] Il ne fut si souverain orateur que parce qu’il fut poète. […] En sortant de l’adolescence, Cicéron publia plusieurs poèmes qui le placèrent, disent les histoires, parmi les poètes renommés de son temps. […] On l’appelait poète, lettré, homme grécisé, philosophe spéculatif, noyé dans la contemplation des choses inutiles. […] Ce fut l’époque poétique de sa vie ; le loisir et l’infortune le refirent poète.

1182. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

Il apparaît, au contraire, que cette influence — subie non sans orgueil naguère — dota le poète des Sonatines d’Automne d’une excellente méthode de raisonnement. […] Arnaud, le poète des Feux dans la Brousse, M.  […] Ernest La Jeunesse, en termes émus a salué la disparition d’un bon romancier poète. […] L’Académie Française, fidèle à sa mission, n’a pas refusé l’exequatur aux meilleurs poètes et romanciers d’aujourd’hui : MM.  […] Charles-Henry Hirsch est le poète de la légende.

1183. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Voiture. Lettres et poésies, nouvelle édition revue, augmentée et annotée par M. Ubicini. 2 vol. in-18 (Paris, Charpentier). » pp. 192-209

À la différence de tant d’hommes distingués et d’écrivains de renom qui, ayant eu une partie de leur fortune viagère, en ont une autre partie durable et immortelle, Voiture a tout mis en viager : il n’a été qu’un charme et une merveillle de société ; il a voulu plaire et il y a réussi, mais il s’y est consumé tout entier ; et aujourd’hui, lorsqu’on veut ressaisir en lui l’écrivain ou le poète, on a besoin d’un effort pour être juste, pour ne pas lui appliquer notre propre goût, nos propres idées d’agrément, et pour remettre en jeu et dans leur à-propos ces choses légères. […] On a comparé Voiture, et de son temps et depuis, à bien des écrivains et des poètes célèbres, à Horace, à Catulle, à Lucien, à Voltaire, à Delille, à d’autres encore. […] Pourtant on ne peut s’empêcher de remarquer que si Boileau avait ajouté à ses talents de poète et à sa finesse de critique les grâces et le monde de Voiture, son art de vivre sur un pied de familiarité avec les plus grands et de jouer sans cesse avec eux sans s’oublier, il eût mieux ressemblé à Horace. […] Catulle, au milieu de ses jolis hendécasyllabes et de ses mordants badinages, est un poète profond, un poète sérieux ayant le culte de son art. […] Voiture a cela d’original comme poète, qu’il rompt la lignée majestueuse de Malherbe et s’en revient au xvie  siècle, au premier xvie  siècle, à celui des Marot, des Brodeau.

1184. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — II » pp. 414-431

Certainement ce don lyrique, entre ses dons divers, il ne l’avait pas ; poète charmant, vif, inimitable dans la raillerie, pathétique même par accès et sensible par éclairs, il n’avait ni la splendeur des images, ni la magnificence du ton, ni ce que l’antique Pindare a appelé « la pure clarté des muses sonores ». Il n’avait pas en sa veine de quoi justifier cet autre mot du même poète, et qui porte avec lui sa preuve lumineuse : « Elle vit plus longtemps que les actions, la parole que la langue a tirée d’un esprit profond avec la rencontre des grâces. » Les grâces, il les rencontrait souvent, il les accostait volontiers, mais c’étaient les grâces familières ; et cette autre condition que veut Pindare, la profondeur, était absente. […] Ses ironies, celles même de son frère, étaient trop voisines ; et, le poète eut-il été plus sublime ou plus grave, elles eussent suffi pour déconcerter son désir et pour déranger l’idéal du monument. […] Il demande, il commande au poète un cri retentissant de douleur, un hommage public, durable, éclatant. […] Mais d’où vient qu’à toute cette existence et à cette physionomie si animée, si courageuse, il manque toutefois un certain charme, une certaine beauté idéale, et que le poète ou le peintre ne pourrait même la lui prêter sans être infidèle ?

1185. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis du Belloy (suite et fin.) »

Oui, mais c’est le talent aussi et l’art du poète d’amener si justement les mots pour le sens à la fois et pour la mesure. […] Térence est le poète de la jeunesse : tout chez lui se rapporte volontiers à elle. […] Il est bon toutefois pour un poète dramatique d’avertir de temps en temps son monde, de donner le branle à son public. […] Ce ne sont pas des jeux d’esprit que je me permets : chaque écrivain ou poète classique a sa qualité distinctive et singulière, sa vertu à lui, souveraine, et qui est faite pour guérir du défaut littéraire opposé. […] Il y a des poètes plus ambitieux, plus complets aussi et plus forts que lui assurément ; mais, au sortir des lectures violentes, ma médiocrité même s’accommode mieux de celle de Térence.

1186. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Patru. Éloge d’Olivier Patru, par M. P. Péronne, avocat. (1851.) » pp. 275-293

Un jeune homme de dix-neuf ans, qui, passant par Florence, y aurait rencontré l’harmonieux poète, et aurait brûlé de l’interroger sur la réalité de ces tendres sentiments, si voilés de mysticité et de mélodie, peut nous donner quelque idée de ce qu’était Patru dans son pèlerinage auprès de d’Urfé : Lorsqu’en mon voyage d’Italie, raconte-t-il, je passai par le Piémont, je vis l’illustre d’Urfé, et je le vis avec tant de joie qu’encore aujourd’hui je ne puis penser sans plaisir à des heures si heureuses. […] Il donna, en 1638, une traduction de l’oraison si littéraire de Cicéron Pour le poète Archias. […] Dans une circonstance délicate, Retz eut recours à sa plume pour répondre à un pamphlet que le poète Sarasin avait lancé au nom du prince de Condé contre lui (1654). […] Le poète Gombauld y vint sans savoir de quoi il s’agissait ; mais, dès qu’il eut appris qu’on attendait la princesse, il sortit ; car il avait contre elle une rancune de poète, de ce qu’ayant fait des vers où il louait le grand Gustave-Adolphe, père de Christine, elle ne lui avait pas écrit pour le complimenter : Le bonhomme que tu connais, écrit Patru, se fâche de cela tout de bon, quoiqu’il soit vrai qu’elle ait demandé de ses nouvelles plusieurs fois à ses deux voyages de Paris. […] Quintilius, en effet, est cet ami d’Horace à qui le poète lisait ses vers, et qui n’en laissait passer aucun de faible ni de languissant.

1187. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre III. Zoïle aussi éternel qu’Homère »

Trouvez-moi, je vous en défie, dans quelque poëte et dans quelque livre qu’il vous plaira, une belle chose qui ne soit pas une image ou une antithèse !  […] On complète l’appréciation du philosophe, de l’artiste, ou du poëte, par le portrait de l’homme. […] poëte ! […] Poëte, vous croyez au droit et à la vérité, vous n’êtes plus de votre temps. […] Cette parole d’un poëte résume toute la poésie.

1188. (1923) L’art du théâtre pp. 5-212

Je remarquais plus haut l’étrange liberté vis-à-vis du public du romancier et du poète. […] C’est grâce à son bon sens supérieur que le poète d’Andromaque demeure ouvert à tous. […] Il y aura les poètes et les autres, les littérateurs et les autres. […] Un seul poète contre le réalisme envahissant. […] Jusqu’à l’avènement du théâtre bourgeois, tous les dramaturges sont des poètes.

1189. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Chantavoine, Henri (1850-1918) »

La même année, il publia les Poèmes sincères, dont un poète a écrit : « Pas un mot que nous n’entendions, pas une idée qui nous passe. […] [Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-1888).]

1190. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Delthil, Camille (1834-1902) »

Ses Rustiques l’ont placé au nombre de nos meilleurs et de nos plus consciencieux poètes de la campagne. […] [Nos poètes (1888).]

1191. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Frémine, Aristide (1837-1897) »

[Anthologie des poètes français du xixe  siècle [1887-1888).] […] [Nos poètes (1888).]

1192. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Marrot, Paul (1850-1909) »

Le poète y parle de la nature, de l’homme, des bêtes, avec des accents attendris et sincères dans leur conviction robuste. [Anthologie des poètes français du xixe  siècle (18871888).]

1193. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — N — Nau, John-Antoine (1873-1918) »

Un poète qui a aimé une femme belle et intelligente, un poète que les hasards de la vie ont fait marin, se rappelle et évoque, autour de sa première maîtresse, les errantes amours de sa vie d’escales, et les confronte, et cherche tout ce qu’il y eut eu tous ces caprices et ces amourettes de traces de son plus profond sentiment.

1194. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rolland, Amédée (1829-1868) »

[Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-1888).] […] [Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-1888).]

1195. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface et poème liminaire des « Contemplations » (1856-1859) — Un jour, je vis, debout au bord des flots mouvants (1859) »

Un jour je vis, debout au bord des flots mouvants, Passer, gonflant ses voiles, Un rapide navire enveloppé de vents, De vagues et d’étoiles ; Et j’entendis, penché sur l’abîme des cieux, Que l’autre abîme touche, Me parler à l’oreille une voix dont mes yeux Ne voyaient pas la bouche : — Poëte, tu fais bien ! poëte au triste front, Tu rêves près des ondes, Et tu tires des mers bien des choses qui sont Sous les vagues profondes !

1196. (1874) Premiers lundis. Tome I « Fenimore Cooper : Le Corsaire Rouge »

Poète descriptif, poète rêveur, patriote sincère, il a cherché avant tout dans le cadre du roman historique une occasion d’épancher son âme, d’ouvrir son imagination, de célébrer une patrie et une cause qu’il aime. […] Sa conduite, dans la tempête, au milieu des murmures de l’équipage, sa résolution de monter au mât sur le refus du lieutenant, sa volonté ferme de demeurer à bord du vaisseau abandonné tant qu’il en restera une planche à flot, tous ces sentiments énergiques et vrais répandent au milieu de tant de scènes déchirantes une forte teinte de sublimité morale qui rehausse et achève leur effet ; et lorsque, après la tempête, la nuit, sous les rayons de la lune, on voit Wilder, au gouvernail de la chaloupe, se pencher en avant, comme pour entendre la douce respiration de Gertrude endormie, l’âme du lecteur, qui a passé par tous les degrés de l’angoisse, jouit délicieusement de cet instant de pure ivresse, et succombant aux sensations qui l’inondent, elle dirait volontiers avec le poète : C’est assez pour qui doit mourir.

1197. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre premier. De l’invention dans les sujets particuliers »

La question particulière d’histoire romaine a fait place à une question générale, qui de nouveau a reçu une forme particulière des idées et des sentiments personnels du poète. […] Aussi le don Juan français offre-t-il des traits nouveaux qui l’éloignent du type primitif et manifestent la pensée originale du poète : la scène du pauvre, celle de M.  […] Le bon Régnier s’en allait distraitement par les rues, rêveur et absorbé en lui-même, Comme un poète qui prend les vers à la pipée.

1198. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 20, de quelques circonstances qu’il faut observer en traitant des sujets tragiques » pp. 147-156

Le poëte tragique, dira-t-on, peut supprimer toutes les petitesses capables d’avilir ses heros. […] Peu de mois après la mort de Henri IV on répresenta dans Paris une tragedie dont le sujet étoit la mort funeste de ce prince ; Louis XIII qui regnoit alors, faisoit lui-même un personnage dans la piece, et de sa loge il pouvoit se voir répresenter sur le théatre où le poëte lui faisoit dire que l’étude l’assommoit, qu’un livre lui faisoit mal à la tête, qu’il ne pouvoit guerir qu’au son du tambour, et plusieurs autres gentillesses de ce genre dignes d’un fils d’Alaric ou d’Athalaric. […] Un poëte tragique ne sçauroit donc violer la notion generale que le monde a sur les moeurs et sur les coûtumes des nations étrangeres, sans préjudicier à la vrai-semblance de sa piece.

1199. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 4, objection contre la proposition précedente, et réponse à l’objection » pp. 35-43

Or le génie qui rend peintre ou poëte, prévient dès l’enfance l’asservissement de celui qui en est le dépositaire aux emplois mécaniques, et il lui fait chercher de lui-même les voïes et les moïens de s’instruire. […] Il apprendra à lire à vingt ans, pour joüir indépendemment de personne du plaisir sensible que font les vers à tout homme qui est né poëte… bien-tôt il fera lui-même des vers. […] Enfin ce ne sont pas les lettres qu’on enseigne à un homme qui le rendent poëte : c’est le génie poëtique, que la nature lui donna en naissant, qui les lui fait apprendre, en le forçant de chercher les moïens d’acquerir les connoissances propres à perfectionner son talent.

1200. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bellessort, André (1866-1942) »

Firmin Roz Les Mythes et poèmes et surtout peut-être le Chemin du bonheur auront révélé un très grand poète, dont l’œuvre, venue sur le tard d’un siècle, à l’émouvante beauté d’une aurore douloureuse. […] Nature vigoureuse mais tendre, le poète n’est pas un impassible.

1201. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Blaze de Bury, Henri (1813-1888) »

— Écrivains et poètes de l’Allemagne (1846). — Souvenirs des campagnes d’Autriche (1854). — Les Kœnigsmark (1855). — Musiciens contemporains (1856). — Intermèdes et poèmes ; Hommes du jour (1859) […] [Poètes vivants (1847).]

1202. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Prarond, Ernest (1821-1909) »

Il ajoute que le véritable caractère du poète d’Abbeville est la bonhomie, « la leste bonhomie des vieux conteurs du nord de la France ». […] [Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887).]

1203. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Ronchaud, Louis de (1816-1887) »

Il s’est inspiré du grand poète et de la belle Grèce, mais sans renoncer à être personnel. [Anthologie des poètes français du xixe  siècle (18871888).]

1204. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Valabrègue, Antony (1844-1900) »

Auguste Dietrich Poète intime et bien moderne, M.  […] [Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-1888).]

1205. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 478

PAYS, [René le] de l’Académie d’Arles, né à Nantes en 1636, mort en 1690 ; Bel-Esprit & Poëte de Province, dont les Vers foibles, mais pleins de gaieté, amuserent quelque temps la Cour & la Capitale. […] Le Poëte provincial, bien loin de se fâcher de ce trait, ne fit qu’en plaisanter dans les Lettres qu’il écrivoit à Paris ; & lorsqu’il vint y faire un voyage, il alla voir Boileau, soutint devant ce Satirique son caractere enjoué, & ils se séparerent bons amis.

1206. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

M. de Marcellus partit, vit M. de Villèle, et lui persuada de satisfaire l’ambition du grand poète en l’associant à M. de Montmorency et à M. de la Ferronays, pour complaire à l’orgueil diplomatique de M. de Chateaubriand et pour décorer l’ambassade. […] La nature avait fait en lui un poète de décadence dans une prose qui était le récitatif de la poésie, un orateur d’académie ; elle en avait fait, au contraire, un homme d’État de premier rang et de première influence, nié par les partis et perverti par ses propres rancunes. […] Est-ce que l’allusion n’est pas la clef du poète épique et populaire ? […] De temps en temps un voyageur, alors très rare, venant par curiosité frapper à sa porte, elle refusait d’ouvrir ; elle ouvrit pour Marcellus et pour moi, parce que Marcellus était un enfant, et parce qu’elle avait entendu mon nom de poète dans le monde. Un enfant et un poète, terrain à songes !

1207. (1834) Des destinées de la poésie pp. 4-75

Antar, ce type de l’Arabe errant, à la fois pasteur, guerrier et poète, qui a écrit le désert tout entier dans ses poésies nationales ; épique comme Homère, plaintif comme Job, amoureux comme Théocrite, philosophe comme Salomon. […] Non, il n’y eut jamais autant de poètes et plus de poésie qu’il n’y en a en France et en Europe au moment où j’écris ces lignes, au moment où quelques esprits superficiels ou préoccupés s’écrient que la poésie a accompli ses destinées, et prophétisent la décadence de l’humanité. […] Je ne pense pas qu’aucun poète romain ait reçu plus de marques de sympathie, plus de signes d’intelligence et d’amitié de la jeunesse de son temps que je n’en ai reçu moi-même ; moi si incomplet, si inégal, si peu digne de ce nom de poète ; ce sont des espérances et non des réalités que l’on a saluées et caressées en moi. […] Ils m’ont rendu bien au-delà de ce que je leur ai donné : je ne sais quel poète disait, qu’une critique lui faisait cent fois plus de peine que tous les éloges ne pourraient lui faire de plaisir. […] La moindre de ces choses saintes consolerait de toutes les critiques, et vaut cent fois, pour l’âme du poète, ce que ses faibles vers lui ont coûté de veilles ou d’amertume.

1208. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Belloy, Auguste de (1815-1871) »

[Les Poètes français, recueil publié par Eugène Crépet (1861-1863).] Sainte-Beuve Le marquis de Belloy est un poète.

1209. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Boissière, Jules (1863-1897) »

Auguste Fourès Les qualités du jeune poète ont pris plus de netteté et de force dans Provensa ! […] [Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-1888).]

1210. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Guillaumet, Édouard »

s’est écrié le présent poète. […] Le poète s’y livre franchement, sans pose.

1211. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lafagette, Raoul d’Espaignol (1842-1913) »

[Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-1888).] […] [L’Année des poètes (1893).]

1212. (1761) Apologie de l’étude

Et là-dessus on débitera des maximes qu’on croira bien vraies, parce qu’elles seront bien triviales ; et on citera le beau passage de Cicéron sur l’avantage des lettres, dans son oraison pour le poète Archias ; et on croira cet avantage prouvé sans réplique ; car que répondre à un passage de Cicéron ? […] Digne imitateur de ce poète, qui exhortait les Romains à jeter dans la mer tout leur argent pour être parfaitement heureux, venez-vous nous conseiller, pour être plus heureux aussi, de mettre le feu à nos bibliothèques ? […] Je n’ai trouvé dans la foule des orateurs que déclamations ; dans la multitude des poètes, que pensées fausses ou communes, exprimées avec effort et avec appareil ; dans la nuée des romans, que fausses peintures du monde et des hommes. […] J’avouerai cependant, car il faut être juste, que dans ces archives de frivolité, d’erreur et d’ennui, j’ai distingué quelques historiens philosophes, quelques physiciens qui savent douter, quelques poètes qui joignent le sentiment à l’image, quelques orateurs qui unissent le raisonnement à l’éloquence ; mais le nombre en est trop petit, trop étouffé par le reste, pour me réconcilier avec cette vaste collection de livres : je la compare à ces tristes maisons, destinées à renfermer des insensés ou des imbéciles, avec quelques gens raisonnables qui les gardent, et qui ne suffisent pas pour embellir un pareil séjour. […] Vous êtes excusable d’avoir essayé de lire à la fois tant de poètes, d’orateurs et de romans, mais non pas de les avoir lus jusqu’au bout ; vos premières lectures en ce genre auraient dû vous persuader que les vrais ouvrages d’agrément sont aussi rares que les gens vraiment aimables.

1213. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Madame Paul de Molènes »

… Alfred de Musset, le poète, le patricien et le dandy, lui, y serait tombé, et même il y serait tombé en faisant le beau, comme le Gladiateur antique. […] Tandis que ce fauteuil-ci est un instrument de plaisir, comme Tertullien, le grave Tertullien, dit des femmes… C’est le fauteuil doux, moelleux, reposant, commode, le fauteuil du chez soi, dans lequel Alfred de Musset établit un jour sa fantaisie éprise et tout à la fois déprise du théâtre ; car les poètes ont souvent de ces contradictions ! […] Il n’y a que des femmes qui puissent remplacer des poètes. La monnaie des poètes, c’est les femmes d’esprit ! […] L’œil d’un poète, c’est l’œil d’un voyant.

1214. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Béjot, Alfred »

[L’Année des poètes (1895).] Anonyme C’est un livre de poésie pure, c’est aussi un livre de réalité poignante, un salut en même temps qu’un adieu à la vie, puisqu’il s’agit d’un poète, atteint du mal inguérissable de la phtisie, dont il meurt, dont il se sent mourir, agonisant amoureux de la nature, des cieux de Provence, des joies des choses, des tendres caresses de la femme, de tout ce qui ravit les autres et qu’il faut quitter.

1215. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Darzens, Rodolphe (1865-1938) »

[Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-1888).] […] Rodolphe Darzens, directeur de la Pléiade, et qui est déjà célèbre dans un petit cénacle de poètes, a publié récemment la Nuit.

1216. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Durocher, Léon (1862-1918) »

[Nos poètes (1888).] […] C’est un barde d’Armor, un trouvère de notre chère Bretagne, un nostalgique des landes… Ses poèmes, qu’il éparpilla, au hasard des revues, un joli trésor… Durocher est poète ; non pas seulement ciseleur de rimes, sertisseur de verbes, gonfleur de bulles irisées, mais très subtil orfèvre, sachant tailler de superbes châsses qu’il orne ensuite des plus précieuses pierreries, pour coucher, dans ces reliquaires, les reines pâles, les jolies reines de pensée et de poésie, vivantes toujours et palpitantes, figées pour ainsi dire dans l’immortalité des vers impérissables.

1217. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 192

Bachaumont, [François le Coigneux de] né à Paris en 1624, mort en 1702, Poëte ingénieux & délicat, qui n’est connu que par quelques vers faits en société avec Chapelle. […] Il ne sera pas inutile de remarquer que ce n’est pas la multitude des vers qui conduit un Poëte à l’immortalité.

1218. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 60

] ex-Abbé, né en Bretagne, mort en 1742 ; Poëte qui n’étoit ni sans esprit, ni sans talens, mais à qui une vie dissipée ne permit pas de s’élever au dessus de la médiocrité. […] Nous ne parlons pas des Pieces fugitives de ce Poëte, assez indignes d’être recueillies.

1219. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Martel, Tancrède (1856-1928) »

Jean Richepin Tancrède Martel est un vrai poète gaulois ; sa langue est fraîche, gaie, naturelle. […] [Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-1888).]

1220. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Martin, Nicolas (1814-1878) »

[Galerie des poètes vivants (1847).] […] Martin, l’auteur d’une Gerbe (1850) et l’un des poètes du groupe de M. 

1221. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Trolliet, Émile (1856-1903) »

Frédéric Plessis (pour nommer ceux de nos poètes vivants qui, semblables à M.  […] Émile Trolliet, prend une très noble place parmi les poètes contemporains.

1222. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » p. 50

Rapin, [Nicolas] Grand Prévôt des Maréchaux, né à Fontenai-le-Comte, mort à Poitiers en 1609, âgé de 60 ans, & selon quelques Auteurs, de 74 ; Poëte Latin & François, plus connu par la part qu’il eut à la Satyre Ménippée, que par ses Ouvrages qu’on ne lit plus. […] Au reste, ce Poëte est le premier qui ait tenté d’introduire dans notre Poésie les Vers blancs ou sans rime.

1223. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 206

Ce Poëte s'étoit formé le goût d'après l'étude des Anciens ; avec moins de génie que Marot, son esprit étoit plus orné. […] Au reste, ce Poëte est le premier qui ait fait passer le Madrigal, de la Poésie Italienne dans la nôtre, & c'est lui qui en a fixé le véritable caractere.

1224. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Conclusion de ce livre » p. 247

L’autre gloire lui a été attribuée jusqu’à nous par une tradition vulgaire ; c’est que la sagesse antique, par une même inspiration, rendait ses sages également grands comme philosophes, comme législateurs et capitaines, comme historiens, orateurs et poètes. […] Nous pouvons conclure par le principe dont la démonstration était l’objet de ce livre : Les poètes théologiens furent le sens, les philosophes furent l’intelligence de la sagesse humaine.

1225. (1907) Propos littéraires. Quatrième série

Fort bien, et voilà des poètes qui ne sont pas des élégiaques lyriques. […] L’immense majorité des poètes italiens ne fait que des élégies et des odes. […] Elle est une âme de poète dans un corps de jolie femme pas prétentieuse ( ?). […] Toute cette partie du livre est d’un exquis poète en prose. […] Marie n’est pas seulement poète, elle est versificateur.

1226. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

Mais il semble que la reine d’Égypte, moins fortunée que Didon, n’a pas jusqu’ici rencontré son poète. […] Il est simplement un poète. […] On ne peut faire connaître et aimer les poètes qu’à la condition de leur donner souvent la parole. […] Ce poète est un savant. […] Les poètes latins reconnurent pour leurs maîtres les versificateurs décadents du Musée.

1227. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIIIe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

Le poëte Alfieri fit mentir la tragédie, comme Sixte avait fait mentir l’excommunication contre Laurent, coupable d’avoir échappé au poignard ! […] Le troupeau, bondissant de joie, le précède et l’agneau suit les traces de sa mère, et si quelqu’un d’eux vient de naître à l’instant sur le sentier, le berger l’emporte dans ses bras, pendant que le chien fidèle veille sur tous et leur fait escorte. » De telles images sont d’un vrai poëte. […] Quel poëte mettez-vous au-dessus de Pétrarque ; il n’a fait que des sonnets et des canzoni. […] Toutes les classes lui devaient des loisirs et des joies ; la patrie toscane adorait son souverain dans son poëte ; ce David de l’Arno dansait lui-même dans ces fêtes populaires. […] Jusqu’au grand Frédéric II, en effet, l’Europe moderne n’avait pas vu dans un même homme une telle association de génies divers : l’universalité était la seule vocation de Laurent, grand commerçant, grand politique, grand poëte.

1228. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gayda, Joseph »

[Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-1888).] […] Paul Bourget et à qui on pardonne tout, même d’avoir fait souffrir un poète : Édel, je vois en toi, Danoise aux yeux si doux, Cette amante qu’en rêve on adore à genoux, Devant qui le désir reste muet et grave, Tant du plus chaste amour on craint de la meurtrir, Et qui semble une fleur exotique et suave Qu’on n’ose point toucher, de peur de la flétrir.

1229. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mathieu, Gustave (1808-1877) »

André Lemoyne Pour résumer en quelques mots l’impression sur les œuvres du poète, nous dirons que sa muse, très française et souvent gauloise, nous apparaît comme une svelte et riche meunière, dont le moulin commande un petit cours d’eau, frais, voisin de la mer ; la belle paysanne peut suivre de l’œil la grande courbe du goéland dans son vol et saluer de regards amis l’émeraude filante du martin-pêcheur sous les saules verts-cendrés. [Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-1888).]

1230. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 483-484

PELLEGRIN, [Simon-Joseph de] Abbé, né à Marseille en 1663, mort à Paris en 1745 ; Poëte dont le nom est devenu ridicule de nos jours, comme celui de l’Abbé Cotin, dans le Siecle de Louis XIV ; mais on doit reconnoître, à l’égard de l’un & de l’autre, plus de fatalité que de justice dans le mépris qu’ils ont éprouvé de la part de leurs Contemporains. […] Un Poëte qui travaille pour souper, n’a jamais des inspirations aussi vives & aussi fortes qu’Horace, qui, comme dit Despréaux, a bu tout son soûl quand il voit les Ménades.

1231. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVIII. Gentils conteurs » pp. 218-231

Les lecteurs n’ont pas à craindre, bien qu’ils lisent un poète, les descriptions d’une poésie lassante, et les tableaux d’un Télémaque flou. […] On ne verra pas ici d’ironie, on sait que les Mains et la Gardienne sont d’un des rares bons poètes d’une génération qui en compte peu. […] France l’écrivait ce matin : « Il en est des strophes des poètes comme des femmes ; rien n’est plus vain que de les louer : la mieux aimée sera toujours la plus belle… » IV. — Lorrain Voici un bon écrivain et le meilleur chroniqueur de ce temps. Poète honorable, conteur souvent exquis (lisez Sonyeuse), surtout silhouettiste et dialogueur consommé.

1232. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXII » pp. 222-236

ne laissait passer, sans un éclatant tribut de son zèle et de son talent, aucune occasion de divertir et de flatter le roi, et qui enfin avait cela de particulier, qu’amant malheureux, mari trompé, il était poète sans pitié pour les victimes d’un désordre qui faisait son tourment. Je n’insisterai pas sur ce rapprochement qui restera toujours affligeant pour les nobles admirateurs du grand poète, si de nouvelles lumières ne viennent en détruire l’effet. […] Les admirateurs du génie de Molière ont besoin de chercher des excuses à son Amphitryon, dans son désir immodéré de plaire au prince qui Pavait subjugué par sa gloire et ses bienfaits, dans la corruption générale qui demandait au poète comique de faire rire le public aux dépens des époux malheureux, peut-être même dans l’espèce d’héroïsme auquel le poète avait voulu s’élever en se rangeant du côté des rieurs, lui à qui les désordres de sa femme avaient couté tant de larmes amères.

1233. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 22, que le public juge bien des poëmes et des tableaux en general. Du sentiment que nous avons pour connoître le mérite de ces ouvrages » pp. 323-340

Ce sens est le sens même qui auroit jugé de l’objet que le peintre, le poëte ou le musicien ont imité. […] On pleure à une tragédie avant que d’avoir discuté si l’objet que le poëte nous y présente, est un objet capable de toucher par lui-même, et s’il est bien imité. […] On reconnoît si le poëte a choisi un objet touchant et s’il l’a bien imité ; comme on reconnoît sans raisonner si le peintre a peint une belle personne, ou si celui qui a fait le portrait de notre ami l’a fait ressemblant. […] Ainsi lorsqu’il s’agit de juger de l’effet general d’un ouvrage, le peintre et le poëte sont aussi peu en droit de recuser ceux qui ne sçavent pas leur art, qu’un chirurgien seroit en droit de recuser le témoignage de celui qui a souffert une operation lorsqu’il est question uniquement de sçavoir si l’operation a été douloureuse, sous le prétexte que le malade seroit ignorant en anatomie.

1234. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVI. M. E. Forgues. Correspondance de Nelson, chez Charpentier » pp. 341-353

Il n’était d’aucune façon assez poète pour toucher à cet homme-poème ; il n’était d’aucune façon assez fort en nature humaine pour toucher à cet homme-roman. […] Ce fut un poète heureux comme il y en a dans toutes les littératures, pour la délectable mystification des sots qui se croient littéraires et se mêlent de juger. […] En effet il était Nelson, et le désordre d’un héros comme Nelson doit plus peser que tous les désordres d’un poète ! […] Nous ne les avons pas lus, mais entre tous, en voilà toujours deux que nous connaissons qui l’ont furieusement manqué, et c’est Robert Southey, l’historien galonné poète par le gouvernement d’Angleterre, et en France c’est M. 

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