On pourrait en dire autant de ses nouvelles elles-mêmes. […] Mais c’est par des chemins nouveaux qu’il revient à cette conclusion. […] Il a retrempé à des sources nouvelles et vivifié à nouveau le classicisme. […] Lavisse a-t-il d’ailleurs apporté des lumières très nouvelles ? […] Ils ont été effrayés par le mouvement des idées nouvelles.
Berryer assistait à cette plaidoirie d’un nouveau genre, et applaudissait à ces rôles singulièrement animés, à ces répliques piquantes et subtiles que se donnait tour à tour la même éloquence. […] Villemain, dans le domaine infini de sa connaissance littéraire, mena à sa suite et à côté de lui cette rapide jeunesse, ouvrant pour elle dans la belle forêt trois ou quatre longues perspectives, là même où les routes royales des grands siècles manquaient ; mais ces perspectives, si heureusement ouvertes par lui et qui suffisent à marquer son glorieux passage, se refermeraient derrière, si de nouveaux venus ne travaillaient à les tenir libres, à les limiter et à les paver pour ainsi dire : c’est l’heure maintenant de ne plus traverser la forêt, comme Élisabeth à Windsor, comme François Ier en chasse brillante dans celle de Fontainebleau, mais de s’y établir en ingénieurs, hélas ! […] Ce nouveau choix est habile. […] ne touchez pas, » s’écria-t-il, « aux armes de Roland. » Après quelque intervalle, quelque refroidissement peut-être, dû à la politique, à la première rencontre, en entendant de nouveau des accents de cette prose cadencée dont parla si bien Fontanes, tout est oublié, tout se ravive ; l’admiration refleurit plus jeune. […] Combien de fois, au temps même de ces Cours nourrissants où nous nous rafraîchissions avec toute la jeunesse, vers 1829, encore émus de sa parole que nous venions de quitter si éloquente, ne l’avons-nous pas retrouvé, esprit tout divers et inépuisable de grâce dans des causeries nouvelles ?
Une maladie cruelle fit bientôt renaître pour moi de nouveaux dangers ; ce n’était pas assez d’avoir été condamné par mes juges, je le fus par les médecins. […] Dans un dîner du 2 fructidor an iv (1796), dix-sept gens d’esprit dont on a les noms, et parmi lesquels on distingue les deux Ségur, Deschamps, père des poëtes Deschamps d’aujourd’hui, Piis, Radet, Barré, Després, etc., posèrent entre eux les bases d’un projet de réunion mensuelle qu’ils rédigèrent le mois suivant en couplets ; c’était l’ère des constitutions nouvelles et des décrets de toutes sortes ; on ne manqua pas ici d’en parodier la formule : En joyeuse société, Quelques amis du Vaudeville, Considérant que la gaieté Sommeille un peu dans cette ville, Sous les auspices de Panard, Vadé, Piron, Collé, Favart, Ont regretté du bon vieux âge Le badinage Qui s’enfuit ; Et, pour en rétablir l’usage, Sont convenus de ce qui suit : et, après la rédaction rimée-de divers articles du règlement, la commission signait en bonne forme : Au nom de l’Assemblée entière, Paraphé, ne varietur. […] Est-il besoin de rappeler avant tout que Béranger est un esprit d’un tout autre ordre, un talent hors de pair, qui a créé son domaine et qui a ouvert, ne fût-ce que pour lui seul, des voies nouvelles ? […] Tant de glorieux sujets, tant de vaillants chefs y sont bien parfois un peu à l’étroit et un peu pressés comme dans le cheval de bois ; mais ils en sortent de même plus imprévus et plus impétueux, avec grandeur, avec éclairs. — Quoi qu’il en soit, c’est cette absence bien reconnue d’arrière-pensée qui fait passer chez Désaugiers certaines plaisanteries de rencontre, sur la création dans le Nouveau Monde, sur Adam et la pomme dans Verse encor, sur les diables et les damnés dans Il faut rire, sans qu’il ait été le moins du monde soupçonné d’impiété. […] Béranger à ses débuts, et dans sa période du Roi d’Yvetot, avait été fort lié avec Désaugiers ; l’aimable président du Caveau avait accueilli à bras ouverts le nouveau venu qui s’annonçait si bien ; il fut le premier à lui donner l’accolade, il chantait partout ses louanges, et, qui mieux est, ses chansons pour les faire valoir.
Pendant ce demi-siècle, où la France a occupé la scène, et où vous avez participé, tantôt à sa fortune, tantôt à ses conquêtes, tantôt à ses revers dans le Nord, tantôt aux orages féconds de ses révolutions intestines, un nouvel esprit, de nouveaux besoins, constitutionnels, politiques, sont nés en Italie. […] Vous voyez bien que c’est un rêve plus aisé à déclamer qu’à reconstruire ; vous voyez bien que, pour reconstruire ce rêve de l’empire maritime, territorial et aristocratique de Venise, Il faudrait d’abord que l’Angleterre ne fût pas née, et n’eût pas succédé à Venise dans la monarchie navale et commerciale du monde ; Il faudrait que la route des Indes par le cap de Bonne-Espérance n’eût pas été découverte ; Il faudrait que l’Amérique elle-même ne fût pas sortie des flots à la voix de Colomb, et que ce continent n’eût pas créé un échange nouveau et immense entre les deux mondes, un déplacement de la Méditerranée à l’Océan ; Il faudrait que l’Angleterre ne possédât ni Corfou, ni Malte, ni Gibraltar ; que la France ne possédât ni Toulon ni Marseille ; que Constantinople ne possédât ni les Dardanelles ni le Bosphore ; il faudrait enfin que l’Allemagne, devenue puissance navale et commerciale à son tour, n’eût pas créé Trieste, ou qu’elle y renonçât pour complaire à l’ombre de Venise ; il faudrait que l’Allemagne ne possédât pas dans Trieste le débouché nécessaire à l’écoulement des produits de soixante millions d’hommes germains, en rapports de plus en plus étroits avec tout l’Orient ; Il faudrait que l’Allemagne consentît à se laisser murer dans ses terres au fond du golfe Adriatique, par une nouvelle Venise qui lui en fermerait les flots. […] L’Italie n’aura donc préparé que des coalitions avec la France et de nouveaux déchirements à son sol par ses imprudentes annexions. […] La lumière qu’ils ont autrefois répandue dans le Nord leur revient du Nord comme un reflet répercuté de leur propre et primitive splendeur ; de longues servitudes n’ont fait que les affamer de plus d’indépendance de sol et de liberté d’esprit : c’est une grande race dans de petits peuples, mais ces petits peuples forment de nouveau une grande race. […] Les nationalités diverses de l’Italie respectées comme les vérités du sol ; Les constitutions intérieures de chacune de ces nationalités laissées au libre arbitre des divers États, et reliées seulement par une diète italique à une constitution générale de toute l’Italie ; La Sicile et Naples, unies ou séparées, fournissant à la confédération leur contingent de députés et au besoin de subsides et de troupes remis au pouvoir exécutif extérieur de la patrie italienne ; Rome, livrée à son propre arbitre, réglant sa constitution elle-même selon les besoins de son administration temporelle et les convenances de son pontificat spirituel ; aucune main armée, profane et étrangère, interposée entre les souverains et les peuples, théocratiques, monarchiques ou républicains, à leur gré ; Rome capitale des capitales d’Italie, siége de la diète italique, ou bien une capitale fédérale alternative ; Florence, souveraine d’elle-même, monarchie, duché ou république, se gouvernant selon son génie, ou dans l’activité de ses Médicis, ou par le patriotisme de ses grands citoyens, ou par la douceur de son réformateur Léopold ; Turin, rentré dans ses limites, monarchie militaire, sentinelle de l’Italie septentrionale, bouclier de la Péninsule au nord, se désarmant au midi pour ne pas opprimer ce qu’elle protége, s’interdisant ses alliances séparées et suspectes avec l’Angleterre, offrant ses généraux et ses soldats à la défense de la patrie fédérale ; La Lombardie, principauté ou république, indépendante du Piémont, se modelant pour son organisation en cantons lombards, semblable à ces cantons helvétiques dont ce pays a le sol et les mœurs ; Venise, ville hanséatique sous la double garantie de l’Allemagne et de l’Italie, reprenant sous sa république et sous ses doges non plus sa place militante et conquérante que la marine de l’Europe ne lui laisse plus, mais sa place commerciale et artistique que son génie, plus oriental qu’italien, lui assure ; ses provinces de terre ferme neutralisées comme Venise elle-même, et constituées ainsi pour la paix, laissant une zone de sécurité et d’inoffensivité inviolables entre le Tyrol et l’Italie : Sous le drapeau d’une neutralité européenne, de nouvelles guerres ne sont nullement nécessaires pour une constitution semblable de l’Italie.
C’est plus joli, ces choses nouvelles, mais pourquoi est-ce que je regrette les vieilles et replace de cœur les portes ôtées, les pierres tombées ? […] Soit nouvelles ou anciennes, toutes ont leurs dimensions pour cela, comme tout nid a son ouverture. […] C’est d’Euphrasie qui me donne des nouvelles de Lili, tristes nouvelles qui me font craindre de perdre cette pauvre amie. […] À cette époque percent çà et là quelques mots qui font entrevoir un goût naissant, mais caché, pour un ami de son frère, M. d’Aurevilly, homme de même race, qui lui donne de temps en temps des nouvelles de son frère et qu’elle semble aimer par reconnaissance.
« Quoiqu’il fût bien suffisant de l’avoir contredit une fois, néanmoins, toujours animé des mêmes motifs, j’osai le faire de nouveau et lui répondre : “Que Votre Majesté croie bien que j’aurais fait mon devoir.” […] L’Empereur repartit pour Paris avec la signature de ce nouveau traité ; mais les cardinaux, conseillers du Pape, lui ayant été rendus, ils l’alarmèrent sur ses concessions et le firent regretter sa complaisance. […] Rentré maintenant en possession de notre liberté, et nous souvenant de la fidélité, de la dignité et du zèle avec lesquels il nous prodigua, à notre plus grande satisfaction, ses utiles et empressés services, nous croyons qu’il importe non moins à notre justice qu’aux intérêts de l’État de le rétablir dans cette même charge de notre secrétaire d’État, autant pour lui donner un public témoignage de notre estime particulière et de notre amour, que pour mettre de nouveau à profit ses qualités et ses lumières qui nous sont si connues. […] Ma mère, mes frères, mes sœurs et mon oncle doivent une trop respectueuse gratitude au Souverain Pontife et à Votre Éminence pour attirer de nouveaux désastres sur cette ville où, proscrits de l’Europe entière, nous avons été accueillis et recueillis avec une bonté paternelle que les injustices passées n’ont rendue que plus touchante. […] Le nouveau pape Léon XII della Gonga était brouillé de longue date avec Consalvi.
Maurice Kufferath94, n’a fait autant que lui pour aplanir les voies aux idées nouvelles et répandre la parole du nouveau prophète. […] La direction Stoumon et Calabresi, à qui l’on devait la dernière reprise de Lohengrin, loin de s’aventurer à monter de nouvelles œuvres, ne songe même pas à reprendre les anciennes. […] Les changements de direction entraînent presque toujours un remaniement de la troupe et, comme conséquence, des études longues et laborieuses chaque fois qu’il est question de reprendre certains ouvrages en vue desquels les interprètes nouveaux ne sont guère préparés. […] C’est dans cette Revue et Gazette musicale de Paris que Wagner publia ses premiers textes, essais, critiques musicales et nouvelles.
Ce nouveau principe suffit-il à expliquer tout ? […] Quand la fonction indivisiblement cérébrale et mentale, — sensation, émotion, appétition, — s’est accomplie un certain nombre de fois, la résistance diminue par l’adaptation et l’orientation nouvelles des molécules cérébrales ; le courant nerveux acquiert alors une rapidité plus grande, séjourne moins longtemps au centre et passe tout de suite du segment récepteur de l’arc nerveux au segment instituteur. […] Dès que l’organisme s’est compliqué, il y a eu entre les cellules de nouvelles actions et réactions mécaniques, accompagnées de sensations et d’appétitions obscures dans chaque cellule. […] Si l’ammophile apportait une chenille à ses larves et que la chenille, piquée une fois trop faiblement ou à un mauvais endroit, ne fût pas paralysée, il fallait la piquer de nouveau et trouver le bon endroit. […] Dans la collection je prends la raison la plus vraisemblable et, si l’on est surpris de me rencontrer, je réponds avec la plus grande sincérité : « On étouffait dans la maison ; j’ai voulu voir mes roses. » Encore bien moins l’hypnotisée sait-elle d’où lui vient l’idée d’aller trouver son docteur tel jour à telle heure précise ; cependant, en vertu d’une suggestion à longue échéance, elle y va et elle découvre à cette démarche les raisons les plus plausibles : — Il y a longtemps que je ne vous ai vu ; j’ai voulu vous demander de vos nouvelles, vous donner des miennes, vous consulter. — La suggestion hynoptique ne peut exciter à un acte sans susciter la tendance à expliquer cet acte par des raisons ; l’initiative du sujet trouve ensuite telles raisons déterminées.
Romans et nouvelles En 18.. […] On croyait à une escarmouche de plume, à un feuilleton de combat des Débats, sur n’importe quel thème, à un spirituel engagement de l’écrivain orléaniste avec le nouveau César. […] En 1877, ces libertés et ces franchises, je viens seul, et une dernière fois peut-être, les réclamer hautement et bravement pour ce nouveau livre, écrit dans le même sentiment de curiosité intellectuelle et de commisération pour les misères humaines. […] D’aventures, il est bien entendu que je n’en ai nul besoin ; mais les impressions de petite fille et de toute petite fille, mais des détails sur l’éveil simultané de l’intelligence et de la coquetterie, mais des confidences sur l’être nouveau créé chez l’adolescente par la première communion, mais des aveux sur les perversions de la musique, mais des épanchements sur les sensations d’une jeune fille, les premières fois qu’elle va dans le monde, mais des analyses d’un sentiment dans de l’amour qui s’ignore, mais le dévoilement d’émotions délicates et de pudeurs raffinées, enfin, toute l’inconnue féminilité du tréfonds de la femme, que les maris et même les amants passent leur vie à ignorer… voilà ce que je demande. […] Cette expression, très blaguée dans le moment, j’en réclame la paternité, la regardant, cette expression, comme la formule définissant le mieux et le plus significativement le mode nouveau de travail de l’école qui a succédé au romantisme : l’école du document humain.
Il ne nous est pas démontré que les Pensées nouvelles qu’on y a ajoutées, ne soient pas au moins dénaturées, pour ne rien dire de plus. […] Il n’y a point de discours qui puisse représenter le trouble et l’orage où se voit une jeune femme qui ne vient que de sortir de la maison de son père, qui ne sait point les affaires, et qui, étant plongée dans l’affliction, doit prendre de nouveaux soins, dont la faiblesse de son âge, et celle de son sexe, sont peu capables. […] Tout ce qui l’environne ajoute un nouveau poids à sa parole : sa voix retentit dans l’étendue d’une enceinte sacrée, et dans le silence d’un recueillement universel. […] Leurs noms, toujours chargés de reproches nouveaux, Commenceront toujours le récit de nos maux. […] Il faisait imprimer dans son palais les traductions des bons auteurs grecs et latins ; il envoyait des géomètres et des physiciens au fond de l’Afrique et de l’Amérique, chercher de nouvelles connaissances.
« Nouveau Charlemagne, il se passionne pour la justice… Les faibles sont protégés contre les forts, les petits contre les grands ; pas un évêché, pas une abbaye où le peuple ne soit sûr d’avoir dans le nouveau César de la fédération un ami envers et contre tous les tyrans, clercs ou laïques, etc. » La volte-face a été rapide, et on ne se soufflette pas mieux soi-même. […] Empereur absent. » Aujourd’hui, en ces deux nouveaux volumes, c’est l’analyse des faits italiens que poursuit M. […] Elle n’existerait pas, si nous n’étions pas nous-mêmes à ce moment des révolutions d’Italie où se sont élevés de nouveaux révolutionnaires dont cette histoire renverse les vues avec une cruelle ironie et décontenance les projets. […] Dans un nouveau livre sur la Raison d’État il nous place de son autorité privée en pleines mathématiques historiques, et il nous dit avec la séduction de son incomparable dextérité : Regardez-y, voilà l’histoire !
La Combe à une minutieuse enquête, sur chaque point nouveau de laquelle on venait l’attaquer de questions pénibles, douloureuses, inutiles surtout. […] et sur quel nouveau problème repliera-t-il ses arguments ? […] Que ces mobiles, en dernière analyse, se trouvent être absolument les mêmes qu’au temps de la reine Artémise, assurément ; mais enfin, la forme nouvelle que nous leur prêtons, l’aspect nouveau sous lequel nous les voyons, les noms nouveaux dont nous les colorons, tout cela, c’est la vie même et la substance de la vie de notre temps. […] Il exigera de nouveaux cartons. […] qu’il l’ait présentée sous un aspect nouveau ?
On les tua pour s’en nourrir. — La Guerre, qui pour un moment s’était apaisée, — s’assouvit de nouveau : ils achetèrent un repas — avec du sang, et chacun, morne, s’assit à part, — se gorgeant dans l’ombre. […] Pour diviniser de nouveau les puissances physiques, il eût fallu que l’homme redevînt un enfant bien portant comme sous Homère. Pour diviniser de nouveau les puissances spirituelles, il eût fallu que l’homme redevînt un enfant malade comme sous Dante. […] Tout y était nouveau, forme et fond ; c’est qu’il était entré dans un nouveau monde ; l’Anglais, homme du Nord transplanté parmi les mœurs du Midi et dans la vie italienne, s’était imbibé d’une nouvelle séve qui lui faisait porter de nouveaux fruits. […] Dans cet emploi de la science et dans cette conception des choses il y a un art, une morale, une politique, une religion nouvelles, et c’est notre affaire aujourd’hui de les chercher.
Bien loin d’être inouïes, ses conclusions ne sont pas nouvelles, ce qui, sans doute, est une preuve de leur solidité, mais il y est arrivé par des chemins tout nouveaux, qu’il s’est frayés tout seul, et c’est sa grande originalité. […] Et ils n’auront pas tort, car dans l’analyse de ces sensations nouvelles et extrêmes, M. […] Où sont donc ces besoins nouveaux ? […] C’est qu’étant l’œuvre d’un nouveau venu, — car je ne me rappelle pas avoir rien lu de M. […] Peut-être est-ce la pire leçon que l’on puisse donner à la jeunesse ; car, voulez-vous être nouveau ?
» D’où me venait ce sentiment nouveau ? […] Longtemps le misérable poursuivit son œuvre impie : chaque année, de loin, sans se montrer, le lâche me volait de nouveaux arbres, de nouveaux coins de verdure. […] Rien de bien nouveau. […] Et peut-être deviendrai-je aussi un homme nouveau. […] … Mais je suis loin de Paris et n’aurai les nouvelles que demain.
Ainsi se forme en lui le modèle idéal qui, obscur ou distinct, achevé ou ébauché, va dorénavant flotter devant ses yeux, rallier toutes ses aspirations, tous ses efforts et toutes ses forces, et l’employer à un seul effet pendant des siècles, jusqu’à ce qu’enfin renouvelé par l’impuissance ou la réussite, il conçoive un nouveau but, et reprenne un nouvel élan. […] Avec le renouvellement universel de la pensée et de l’imagination humaine, la profonde source poétique qui avait coulé au seizième siècle s’épanche de nouveau au dix-neuvième, et une nouvelle littérature jaillit à la lumière ; la philosophie et l’histoire infiltrent leurs doctrines dans le vieil établissement ; le plus grand poëte du temps le heurte incessamment de ses malédictions et de ses sarcasmes ; de toutes parts, aujourd’hui encore, dans les sciences et dans les lettres, dans la pratique et la théorie, dans la vie privée et dans la vie publique, les plus puissants esprits essayent d’ouvrir une entrée au flot des idées continentales. […] De Greenwich à Londres, les deux rives sont un quai continu : toujours des marchandises qu’on empile, des sacs qu’on hisse, des navires qu’on amarre ; toujours de nouveaux magasins pour le cuivre, la bière, les agrès, le goudron, les matières chimiques. […] Rien d’étonnant si le protestantisme nouveau diffère du christianisme antique, s’il recommande l’action au lieu de prêcher l’ascétisme, s’il autorise le bien-être au lieu de prescrire la mortification, s’il honore le mariage, le travail, le patriotisme, l’examen, la science, toutes les affections et toutes les facultés naturelles, au lieu de louer le célibat, la retraite, le dédain du siècle, l’extase, la captivité de l’esprit et la mutilation du cœur. Par cette infusion de l’esprit moderne, il a reçu un nouveau sang, et le protestantisme aujourd’hui forme avec la science les deux organes moteurs et comme le double cœur de la vie européenne.
Horace était un nourrisson de l’Hymète ; c’est une des raisons qui le firent tant goûter à Rome à ses premiers vers : il y était nouveau. […] Après ce sacrilège du feu enlevé aux demeures célestes, les fléaux vengeurs, de nouvelles fièvres et des maigreurs décharnées, furent infligés à la terre ; la mort, jusque-là tardive, précipita ses pas contre les vivants : c’est ainsi que, sur des ailes refusées à l’homme par les dieux, Dédale osa tenter le vide des airs, le bras d’Hercule força les portes de l’Achéron. […] « C’est l’heure de ceindre, d’enlacer à nos cheveux ou le myrte vert ou les fleurs nouvelles que la terre attiédie fait éclore. » Puis, tout à coup, passant sans transition de ces images de toutes les choses renaissantes qui convient les sens à jouir à la pensée de la mort qui commande aux vivants de se hâter de vivre : « La pâle Mort, s’écrie-t-il dans un vers d’un accent aussi funèbre qu’inattendu, la pâle Mort secoue d’un pied indifférent la porte de la cabane du pauvre ou des tours des palais des rois ; là, heureux Sextius, la brièveté de la vie nous interdit de concevoir les longues espérances. […] » X Celle-ci n’est qu’une apostrophe involontaire et patriotique d’un homme de bien et de plaisir, qui voit son pays se lancer dans de nouvelles guerres civiles. […] de nouvelles vagues vont donc te lancer de nouveau dans les hautes mers !
En effet, voilà des fleurs dont l’aspect est tout à fait nouveau pour moi. […] Accablé de fatigue, las de la vie, je me traîne de nouveau dans ma retraite, j’expose à Dieu mes tourments, et la prière ramène un peu de calme dans mon âme. […] Lorsque je rentrais dans ma chambre, j’étais quelquefois surpris d’y trouver des vases de fleurs nouvelles, ou quelque beau fruit qu’elle avait soigné elle-même. […] Je venais d’éprouver un nouveau chagrin. […] C’était le dernier être vivant qu’on venait d’arracher d’auprès de moi, et ce nouveau coup avait rouvert toutes les plaies de mon cœur.
Hardy fonde le théâtre nouveau, et la comédie n’y a point de place : la chose s’explique toute seule. […] Non plus que Racine ou La Fontaine, il ne se soucie d’inventer ses sujets : il les demande à Plaute, à Térence, aux comédies littéraires des Italiens, à leur commedia dell’arte, aux contes italiens et français : il utilise Boccace, Straparole, Sorel, des nouvelles et des comédies de Scarron, des comédies de Larivey, de Desmarets et de bien d’autres. « Je prends mon bien où je le trouve », lui fait-on dire. […] À l’occasion le cadre s’agrandit : Boursault396 porte le premier sur le théâtre le journalisme, puissance nouvelle et mœurs nouvelles ; il fait défiler les originaux qui assiègent le bureau du Mercure galant : avec assurance, il met le doigt sur la plaie, sur ce coup de fouet donné à la vanité par la publicité affriolante du journal, sur la passion de réclame qui va corrompre jusqu’aux plus obscurs et moindres mérites. […] Mais de Visé l’attaque dans ses Nouvelles Nouvelles, 3e série : il se défend par la Critique de l’École des femmes (1er juin 1663) : de Visé riposte par Zélinde ; Boursault intervient avec le Portrait du peintre, joué à l’Hôtel de Bourgogne ; sur l’ordre du roi, Molière répond par l’Impromptu de Versailles (octobre 1663), auquel Jacob de Montfleury oppose l’Impromptu de l’Hôtel de Condé, et de Visé (aidé peut-être de de Villiers) la Vengeance des marquis. […] Chardon, Nouveaux Documents sur la vie de Molière, in-8, Picard, 1886.
Le premier, que je présente aujourd’hui au public, traite du fait même qui a servi de point de départ au culte nouveau ; il est rempli tout entier par la personne sublime du fondateur. […] Je l’arrêterais vers l’an 100, au moment où les derniers amis de Jésus sont morts, et où tous les livres du Nouveau Testament sont à peu près fixés dans la forme où nous les lisons. […] Neubauer, très versé dans la littérature talmudique, m’a permis d’aller plus loin et d’éclaircir les parties les plus délicates de mon sujet par quelques nouveaux rapprochements. […] En prêtant ces nouvelles idées à Jésus, il ne fit que suivre un penchant bien naturel. […] Le nom de Lucas (contraction de Lucanus) étant fort rare, on n’a pas à craindre ici une de ces homonymies qui jettent tant de perplexités dans les questions de critique relatives au Nouveau Testament.
Or, avec les nouveaux censeurs, — qui, je crois bien, sont toujours les anciens, — je n’ai pas seulement à appréhender qu’ils trouvent notre pièce ou trop légitimiste ou trop révolutionnaire ; par le fait cruel des derniers événements, j’ai à craindre qu’ils ne découvrent, en notre troisième acte — écrit en 1867, dans la prévision certaine de la guerre future, — des allusions, des manœuvres tendant à une agitation dangereuse pour nos relations avec la Prusse. […] L’échec de Sans Titre ne nous décourageait pas dans le premier moment, et le mois suivant, arrivait, cette fois, directement au Palais-Royal, un nouveau vaudeville en trois actes intitulé : Abou-Hassan, que M. […] De là, d’un saut, dans le cabinet du directeur du Théâtre-Français, auquel nous sommes alors parfaitement inconnus. « Messieurs, nous dit-il tout d’abord, nous ne jouerons pas de pièces nouvelles, cet hiver. […] Et c’étaient presque aussitôt des tentatives nouvelles, des inventions et des compositions de pièces dont j’ai oublié le titre et dont je ne soupçonne plus guère l’existence que par la lettre de refus d’un directeur de théâtre. […] Feydeau, dans un remarquable article, rappelait que ce fait d’une haute protection n’était pas nouveau ; que M.
Mais l’honneur d’avoir découvert le parti qu’on pouvait tirer de son père et de sa mère à la ville et au théâtre appartient à René Chateaubriand : cette trouvaille est d’autant plus méritoire que le régime nouveau détruisait l’antique majesté de la famille et inscrivait dans son code l’interdiction de la recherche de la paternité. […] La versification mécanique du xviiie siècle pétrifiait la poésie et la rendait impuissante à exprimer les nouveaux sentiments de l’âme sociale. […] L’amour se proclamait alors la passion maîtresse, celle qui remplacerait toutes les autres et remplirait l’existence : mais cet amour était une passion d’un genre nouveau, que jamais auparavant l’humanité n’avait ressenti : la bourgeoisie révolutionnaire avait tout bouleversé, les lois, les mœurs et les passions. […] Mais on n’en était pas encore là en 1800 ; et Mme de Staël insiste sur le caractère nouveau de l’amour. […] Chénier, Les Nouveaux Saints : cette très peu satirique satire parvenait cependant à la 5e édition au bout de quatre mois.
Les discours imprimés à Avignon sous le titre de Sermons nouveaux sur les vérités les plus intéressantes de la Religion, en 2. vol. […] “J’avoue, ajoute-t’il, que mes discours ne sont pas tous d’une égale force, quoiqu’ils traitent tous de la même matiere ; mais ils servent au moins à faire voir qu’on trouve dans les préceptes du Christianisme un fond inépuisable qui fournit toujours de nouvelles réfléxions.” […] Une diction pure & naturelle, des desseins communément bien pris, des citations appliquées à propos, des mouvemens bien menagés, des raisonnemens & des preuves, voilà, dit l’auteur du nouveau Dictionnaire historique, ce qui lui assure une place parmi le petit nombre des Orateurs de la seconde classe. […] “Plusieurs Avocats françois, dit l’auteur des Nouveaux Mêlanges, sont devenus dignes d’être des Sénateurs Romains. […] Ne pouvant trouver des pensées nouvelles, ils ont cherché des tours nouveaux, & ont parlé sans penser, comme des gens qui mangeroient à vuide, & feroient semblant de manger en périssant d’inanition.
Pour la tirer au clair, il faudrait s’engager dans un ordre de recherches assez nouveau, analyser la sympathie artificielle que nous apportons au théâtre, déterminer dans quels cas nous acceptons, dans quels cas nous refusons de partager des joies et des souffrances imaginaires. […] Rencontrant de nouveau son fils, il fait à peine allusion à cette scène si grave : « Et vous, mon fils, à qui j’ai la bonté de pardonner l’histoire de tantôt, etc. » L’avarice a donc passé à côté du reste sans y toucher, sans en être touchée, distraitement. […] On la verrait attirer à elle, absorber, s’assimiler, en les transformant, les diverses puissances de l’être : sentiments et affections, désirs et aversions, vices et vertus, tout cela deviendrait une matière à laquelle l’avarice communiquerait un nouveau genre de vie. […] Elle créera même, au besoin, des types nouveaux. […] Lors même que la liste pourrait être dressée des ridicules connus, la comédie se chargerait de l’allonger, non pas sans doute en créant des ridicules de pure fantaisie, mais en démêlant des directions comiques qui avaient passé jusque-là inaperçues : c’est ainsi que l’imagination peut isoler dans le dessin compliqué d’un seul et même tapis des figures toujours nouvelles.
Art nouveau qui rappelle ces figures égyptiennes à angles durs qu’on voit sur d’anciens monuments. […] Maxime Gaucher, dans la Revue politique et littéraire, embouchait de nouveau la trompette. […] Vinot est un poète vraiment nouveau et qu’il a ravi la critique) une largeur de souffle, une sincérité d’inspiration, je ne sais quelle ardeur et quelle ampleur, dont la poésie avait depuis longtemps perdu l’habitude. […] Maurice Bouchor est un autre poète nouveau qui vient de se révéler par un volume de Chansons joyeuses. […] Béranger, dans sa correspondance, parle avec tendresse de ses dictionnaires, qu’il étudiait continuellement, dit-il, et qui lui apprenaient toujours quelque chose de nouveau.
Ainsi, en montant le pic du Midi, le voyageur arrivé à une certaine élévation se trouve avoir atteint à un beau réservoir d’eau appelé le lac d’Oncet, et où la nature commence à prendre un grand caractère ; il en fait voir en peu de mots l’encadrement, et en quoi ce nouveau genre de beauté consiste : C’est un beau désert que ce lieu : les montagnes s’enchaînent bien, les rochers sont d’une grande forme ; les contours sont fiers, les sommets hérissés, les précipices profonds ; et quiconque n’a pas la force de chercher dans le centre des montagnes une nature plus sublime et des solitudes plus étranges prendra ici, à peu de frais, une idée suffisante des aspects que présentent les monts du premier ordre. […] Les vaches marchaient après les brebis, non, comme dans les Alpes, la tête haute et l’œil menaçant, mais l’air inquiet et effarouchées de tous les objets nouveaux. […] Tableau doux et champêtre dont la simple nature a fait les frais, il doit réunir comme elle la vénérable empreinte de l’antiquité aux charmes d’une immortelle jeunesse, et se renouveler au retour de chaque année comme la feuille des arbres et comme l’herbe des prés… Cette rencontre était un heureux hasard pour la troupe dont je faisais partie, et de pareils objets lui présentaient un bien nouveau spectacle ; mais nul ne leur pouvait trouver comme moi ce charme dû à la comparaison et au souvenir, et depuis longtemps ami des troupeaux, seul je les abordais en ami, jouissant de leur curiosité, de leurs craintes et de leur farouche étonnement.
Le voilà de nouveau en Italie, en route pour Naples ; mais, dès les premiers pas, au siège d’un château, une arquebusade l’atteint à la jambe droite et le retarde. Il était à peine remis de cette blessure et de nouveau sur pied, lorsqu’il eut ordre de son colonel, le comte Pedro de Navarre, d’aller assaillir une petite ville située sur une hauteur, Capistrano, non loin d’Ascoli. […] Je veux dire seulement que son titre de maréchal de France ne doit point induire en erreur ; ce titre ne lui fut donné que tout à la fin de sa carrière, comme récompense des services rendus, et non comme un moyen d’en rendre de nouveaux.
Les nouvelles les plus importantes de la guerre s’y entremêlent et sont enregistrées à côté : on a la physionomie exacte des choses. […] Les nouvelles levées d’hommes sont de plus en plus difficiles, et d’odieux recruteurs y emploient la violence à l’insu du roi. […] J’ai remarqué plus d’une jolie anecdote, une entre autres, toute littéraire, qui montre que ce n’est pas seulement de nos jours que l’ironie s’est glissée sous un air d’éloge dans le discours d’un directeur de l’Académie française recevant un nouveau confrère.
M. de Meaux donna la sainte communion à Mme de Bourgogne le soir de la Conception, et entendit le nouveau prédicateur la même fête. […] Les travaux critiques de Richard Simon sur l’Ancien et le Nouveau Testament, ses interprétations tout historiques et hardies sous forme littérale, et les explications philosophiques qui y étaient en germe, lui firent surtout pousser le cri d’alarme et l’occupèrent durant toutes ses dernières années : il travailla jusqu’au dernier moment à le réfuter, à le faire condamner, à faire supprimer ses livres par l’autorité ecclésiastique et séculière. […] On assure qu’en décembre 1702, en apprenant l’ordonnance de M. de Meaux contre son dernier livre (la traduction du Nouveau Testament, imprimée à Trévoux), Richard Simon disait : « Il faut le laisser mourir, il n’ira pas loin. » L’oratorien déjà philosophe semblait confesser par là qu’il ne reconnaissait et ne redoutait véritablement qu’un docteur, celui qui pouvait, le dernier, s’appeler un maître en Israël.
Un des amis et des correspondants de Mme Récamier, qui se montre le plus à son avantage, et qui est tout à fait nouveau pour le public, est le duc de Laval, cousin de M. de Montmorency. […] C’est vraiment incomparable : cette clarté qui meurt par degrés, ces ombres qui enveloppent peu à peu les merveilles de Michel-Ange ; tous ces cardinaux à genoux, ce nouveau pape prosterné lui-même au pied de l’autel où, quelques jours avant, j’avais vu son prédécesseur ; cet admirable chant de souffrance et de miséricorde, s’élevant par intervalles dans le silence et la nuit ; l’idée d’un Dieu mourant sur la croix pour expier les crimes et les faiblesses des hommes ; Rome et tous ses souvenirs sous les voûtes du Vatican : que n’étiez-vous là avec moi ! […] Ainsi la description du château de Maintenon, malgré l’intérêt qui s’attache à un si noble séjour, méritait d’être supprimée : la plume de M. de Chateaubriand, en ces derniers écrits, n’est plus elle-même. — L’observation faite, il n’en est pas moins vrai que ces deux volumes nous offrent sur une femme qui fut un modèle de beauté et de bonté, et sur le monde qu’elle eut le charme et l’art de grouper jusqu’à la fin autour d’elle, une quantité de pièces intimes, agréables, imprévues, qui permettent aux nouveaux venus, s’ils en sont curieux, de vivre pendant quelques soirées dans une intimité inespérée et des plus choisies.
Son fils, le duc de Chevreuse, l’élève de Lancelot et l’ami de Fénelon, est une autre espèce de curieux, toujours dans les projets, dans les mémoires, dans le travail du cabinet, dans les entreprises nouvelles, dont il s’engoue, qu’il étudie à fond, mais qu’il ne mène pas toujours pour cela à bonne fin : on peut voir, sur son compte, ce que Saint-Simon et Fénelon, tous deux d’ailleurs pleins de respect pour lui, s’accordent à dire. […] Le cuisinier lui dit qu’il pouvait lui en dire des nouvelles, pourvu que cet Espagnol fût sûr de ne lui avoir pas déplu, mais qu’il fallait qu’il lui parlât en particulier. […] Parmi les historiettes rétrospectives qui se glissent dans les nouvelles courantes et dans le menu du jour, il en est une des plus piquantes sur Colbert ; mais comme, ici, M. de Luynes ne la tient que de seconde ou de troisième main, il y aurait à vérifier si tout ce récit concorde en effet avec les circonstances auxquelles il se rattache : tel qu’il est, je le livre à l’exacte critique de l’historien de Colbert, M.
. — Celui qui veut exercer une influence utile ne doit jamais rien insulter ; qu’il ne s’inquiète pas de ce qui est absurde, et que toute son activité soit consacrée à faire naître des biens nouveaux. […] Son diable est issu de mon Méphistophélès, mais ce n’est pas une imitation ; tout est entièrement original, nouveau, et tout est serré, solide et spirituel. […] Sans l’hypocondrie et la négation, il serait aussi grand que Shakspeare et les Anciens. » — Je marquai de l’étonnement. — « Oui, dit Gœthe, vous pouvez me croire ; je l’ai de nouveau étudié, et je suis toujours forcé de lui accorder davantage. » La nature de Gœthe était la plus opposée possible à cet étroit sentiment de rivalité et de jalousie qu’on lui prête.
Et ainsi, lorsque la prédication de Jésus commençait, lorsque après l’avoir vu, au retour du désert et de sa tentation triomphante, quitter de nouveau sa mère, Marie triste et résignée, on le suivait le long de la mer de Galilée allant recruter des pêcheurs pour disciples ; lorsque dans des scènes très plates et d’un langage délayé, mais assez naïves, on assistait à ces conversations, puis à ces conversions de pêcheurs, de gens de métier, chacun ayant sa physionomie et gardant assez bien son caractère ; lorsque le cortège des Douze se complétait ainsi à vue d’œil, avec sa variété, — parmi eux un seul noble, Barthélemy « en habit de prince », les autres dans leurs habits mécaniques ou de travail, saint Thomas en habit de charpentier, ayant jeté seulement ses outils, et Matthieu le publicain, à son tour, assis d’abord devant sa table, avec ses sacs d’argent rangés dessus, et cependant offrant dans sa maison un repas à Jésus qui l’accepte, — il y avait certainement, à cette suite de scènes familières, un intérêt que l’on conçoit encore très-bien aujourd’hui, et qui consistait dans l’extrême détail, dans le naturel minutieux du développement, dans l’imitation et la copie de la vie. […] C’étaient les figures du Nouveau Testament en chair et en os. […] Ils sont les premiers à reconnaître ; « Que l’imagination des auteurs, quand ils traitaient des sujets religieux dont les points fondamentaux étaient fixés par l’Ancien ou le Nouveau Testament, ne pouvait se donner carrière que dans quelques scènes épisodiques et dans le dialogue naïf, familier, souvent trivial, des personnages secondaires, tels que les bergers, les soldats, les démons ; que l’exactitude des tableaux, le langage plus ou moins vrai qu’on prêtait aux personnages, l’effet comique qui résultait des facéties de quelques-uns, constituaient le principal mérite de l’ouvrage aux yeux du public, et en faisaient tout le succès ; que toute espèce d’idée d’unité était absente de ces compositions et étrangère à la pensée des auteurs ; qu’on ne songeait nullement alors à disposer les faits de façon à les faire valoir par le contraste, à concentrer l’intérêt sur certaines scènes, à tenir en suspens l’esprit du spectateur et à l’amener de surprise en surprise, de péripétie en péripétie, jusqu’au dénouement.
Les nouveaux convertis étaient de droit exemptés ; les opiniâtres et récalcitrants étaient chargés, pressurés jusqu’à extinction. […] Et puis, quand, tout cela sera fait et parfait, quand il se sera maintenu au premier rang des ministres du second ordre force de zèle et de miracles administratifs ; quand il pourra se vanter auprès du roi d’avoir accompli ses désirs les plus chers, d’avoir converti vingt-deux mille âmes sur vingt-deux mille, moins quelques centaines, et cela dans l’espace d’environ seize mois ; quand il aura plus que personne contribué, par cette fausse apparence d’une réussite aisée, au fatal Édit qui s’ensuivit ; lorsqu’il aura inscrit de gaieté de cœur son nom dans l’histoire au-dessous de celui de Baville, ce même, honnête homme s’en ira jouir de sa réputation acquise, dans une intendance heureuse et plus facile, il s’y fera aimer, aimer surtout des savants qu’il assemblera et présidera volontiers, et avec une entière compétence ; il fondera des chaires, il fera des fouilles, il découvrira d’antiques cités enfouies, en même temps qu’il embellira les cités nouvelles ; il recherchera des manuscrits, il aura un riche cabinet de médailles, il sera auprès des curieux l’aménité même et recueillera pour tant de services pacifiques et d’attentions bien placées des éloges universels. […] « Au mois de décembre 1682, j’ai proposé à M. le chancelier Le Tellier et à M. de Châteauneuf la démolition du temple de Montauban, sur des contraventions aux édits qui défendent aux ministres de recevoir à leur cène des nouveaux convertis, les temples de Bergerac et de Montpellier ayant été démolis suc ce fondement » Il insiste et revient à la charge deux mois après : « Au commencement de février 1683, le Parlement de Toulouse ayant décrété de prise de corps les ministres de Montauban pour contraventions aux édits, j’ai mandé à M. le chancelier, à MM. les ministres, à M. l’archevêque de Paris et au Père de La Chaise (il n’en oublie pas un), que ce décret n’avait causé aucune émotion parmi les religionnaires, et que l’on pouvait sans aucun danger faire démolir leur temple.
Quelques-uns vont plus loin : en présence du spectacle qui se déroule depuis une quarantaine d’années environ, ils sont saisis d’un redoublement d’ardeur, d’une espérance, d’une audace toutes nouvelles : il leur semble qu’une direction plus juste, des plus salutaires en même temps que des plus grandioses, soit imprimée a l’humanité, et qu’elle ait désormais une mission à accomplir plus nette, mieux définie, et digne à la fois de la passionner, de l’enflammer, si elle sait la comprendre. […] » C’est donc sur une plus grande échelle et avec des moyens d’action plus puissants que ceux dont disposaient les anciens, c’est avec des instruments et un outillage (le mot est lâché) bien autrement formidable, c’est aussi avec une conscience plus claire et plus réfléchie de leur tâche, que les modernes se remettent en marche et entreprennent désormais l’œuvre progressive de la civilisation proprement dite ; la différence des proportions et des mesures méritait en effet un mot tout nouveau. […] Saint-Simon, Auguste Comte, Fourier, étaient-ils réellement de ces nouveaux saints, de ces apôtres purs et exemplaires ?
La quarantaine qu’on fait ainsi subir aux talents nouveaux, avant de les accepter et de les louer, cause des impatiences, comme toutes les quarantaines ; elle a son utilité aussi. […] Mais la comédie du temps, chacun le dira, s’il fallait la personnifier dans un auteur, ne se trouverait point porter un nom sorti des rangs nouveaux. […] Ackermann conclut en terminant : « Pour nous, nous croyons fermement qu’un nouveau dix-septième siècle est réservé à la littérature française ; mais il faut le préparer par les idées, par la force morale et la science artiale.
Autant que j’en puis juger, le reste est nouveau, méthodes et conclusions. […] Obscur ou visible, ce moi lui-même n’est qu’un chef de file, un centre supérieur au-dessous duquel s’échelonnent, dans les segments de la moelle et dans les ganglions nerveux, quantité d’autres centres subordonnés, théâtres de sensations et d’impulsions analogues mais rudimentaires, en sorte que l’homme total se présente comme une hiérarchie de centres de sensation et d’impulsion, ayant chacun leur initiative, leurs fonctions et leur domaine, sous le gouvernement d’un centre plus parfait qui reçoit d’eux les nouvelles locales, leur envoie les injonctions générales, et ne diffère d’eux que par son organisation plus complexe, son action plus étendue et son rang plus élevé. […] Ajoutez-y de nouveaux recueils de rêves notés au moment du réveil par le dormeur, des récits de mangeurs d’opium plus détaillés que ceux de Quincey, des hallucinations hypnagogiques observées par le patient lui-même, selon le procédé de M.
Ici on unit de nouvelles formes, on construit des images, des tableaux, conceptions, mécanismes, différant de tout ce que l’expérience a donné auparavant. […] La constructivité (constructiveness) nous permet, par des associations de sensations, d’imaginer des sensations nouvelles. Vous entendez lire un passage, vous avez entendu Bachelou Macready, et l’on dit : « Imaginez Macready ou Rachel prononçant ce passage. » Vous voulez remanier le plan de votre jardin, c’est par une association constructive que vous pouvez imaginer l’effet qu’il produira, quand le nouveau plan sera réalisé.
Mais, ayant opposé « une divine négation, même au devoir », il devient enfant pour « la sainte affirmation » qui créera des « valeurs nouvelles ». […] Il répète des choses déjà dites, mais l’accent est nouveau. […] Nos désirs changeants créent à chaque instant en nous des « vérités » nouvelles, et nous nous gardons bien de les confronter avec leurs anciennes.
Mais ne pourrait-on pas lui répondre : Il y aura quelque chose de plus triste pour vous, pour la mémoire de ces heures immortelles, que d’être reléguée comme un point à peine visible dans le lointain du passé : ce sera de n’être prise un jour, de n’être étalée et exposée aux yeux de tous que comme un prétexte à des rêves nouveaux, comme un canevas à des broderies et à des pensées nouvelles. […] Quant aux grandes scènes finales de l’arbre de Saint-Cloud, autrement dit l’arbre de l’Adoration, et aux promenades dans le parc de Mousseaux, j’y suis peu sensible ; elles rentrent dans ce nouveau système d’amour, qui consiste à identifier Julie avec la nature et avec Dieu, à faire de tous les trois un mélange qui semble tenir à la présente religion de l’auteur, et qui appartient peut-être à la future religion du monde.
À ses nouveaux amis (comme elle voulait bien quelquefois les appeler), Mme Récamier parlait souvent et volontiers des années anciennes et des personnes qu’elle avait connues. […] On peut dire qu’elle perfectionna l’art de l’amitié et lui fit faire un progrès nouveau : ce fut comme un bel art de plus qu’elle avait introduit dans la vie, et qui décorait, ennoblissait et distribuait tout autour d’elle. […] Elle lui ralliait de toutes parts des amis, des admirateurs nouveaux.
Poésies nouvelles de M. […] Il doit paraître dans très peu de jours un recueil des Poésies nouvelles que M. […] Quand ces poèmes de Namouna et de Rolla n’avaient encore paru que dans les revues, et n’avaient pas été recueillis en volume, des étudiants en droit, en médecine, les savaient par cœur d’un bout à l’autre, et les récitaient à leurs amis, nouveaux arrivants.
. — Ou bien, a-t-on dit, dans la reproduction imparfaite de la première expérience par la mémoire de ranimai, il n’y a rien de plus que dans la première ; en ce cas la tendance, qui n’existe pas dans la première expérience, n’existe pas non plus dans la copie affaiblie, mais exacte, de cette première expérience ; ou bien, au contraire, vous admettez dans la remémoration une tendance à achever l’acte commencé, et alors cette tendance est un élément nouveau que vous avez introduit subrepticement et non déduit. — Voici ce qu’on peut répondre. […] A un troisième moment, la sélection fait de nouveaux progrès. […] Il est clair que ce mouvement, en supprimant la peine, supprimera l’attention attachée antérieurement à la peine ; cette attention, devenue libre, ne pourra pas ne pas se fixer sur le mouvement même qui a introduit du nouveau dans la conscience.
Dans ce livre, M. de Goncourt a de nouveau consigné toutes les originales beautés de son art, l’acuité de sa vision, la délicatesse de son émotion et la science de sa méthode, la sorte particulière de style qui procède de cette sorte particulière de tempérament. […] Mais où le sens du joli éclate, c’est dans son nouveau livre, dans cette charmante étude de l’éclosion féminine qui forme la première moitié de Chérie, dans le geste mutin d’une petite fille perchée sur sa chaise et éventant sa soupe de son éventail ; dans la gaie répartie du maréchal consolant Chérie de s’apitoyer sur la douleur des parents des perdreaux servis à table ; dans la scène du baptême de la poupée ; dans l’inquiet effarement d’une troupe d’enfants enfermés dans les combles ; dans la bienveillante et aimable idée qu’a la maréchale de greffer sur les églantiers de de la forêt de Saiut-Cloud les roses du jardin impérial. […] C’étaient en effet des gazettes bizarres celles où les Goncourt faisaient paraître, vers 1852, les chroniques et les nouvelles qui formèrent depuis la Lorette, une Voiture de masques et le présent volume.
Ce courage consiste à savoir risquer des expressions nouvelles, pour rendre certaines expressions vives et énergiques de l’original. […] ce n’est pas un mot nouveau, dicté par la singularité ou par la paresse ; c’est la réunion nécessaire et adroite de quelques termes connus, pour rendre avec énergie une idée nouvelle. […] La condition la plus indispensable dans les expressions nouvelles, c’est qu’elles ne présentent au lecteur aucune idée de contrainte, quoique la contrainte les ait occasionnées.
La comédie va les voir encore affecter des formes nouvelles et se constituer de nouveaux mélanges : comme ils ne savent quelles figures ils vont prendre, nous ne saurions laquelle leur donner : attendons pour les tracer que leurs transmutations soient plus lentes et moins confuses. […] Mercure, mourant de faim, implorant d’un valet quelque emploi qui le sauve de la disette, et l’avantage de servir de loin le nouveau dieu. […] « Chacun, peint avec art dans ce nouveau miroir, « S’y vit avec plaisir, on crut ne s’y point voir. […] Le seul Molière a su varier en cent façons les physionomies de ses acteurs et l’on n’a pu trouver de nouvelles faces à leur prêter, ni s’écarter des types qu’il a laissés. […] Idée générale des ridicules nouveaux.
Auteur de nouvelles ou de contes, il obéit naïvement à sa nature d’artiste. […] Son style se transformera-t-il sous ce nouveau ciel, son alexandrin sévère s’habillera-t-il des éclatantes couleurs asiatiques ? […] Nous lisons tous les manuscrits avec la plus grande sollicitude, je vous assure, et les talents nouveaux sont ici les bienvenus. […] La quinzaine écoulée, je revenais à la Revue savoir de mes nouvelles. […] Féval, n’ont émis aucun aperçu nouveau.
On l’a cru pendant quelque temps ; la comparaison avec les vraies œuvres des lyriques, depuis les chœurs d’Aristophane jusqu’aux stances byroniennes du Don Juan, a guéri les générations nouvelles de ces petites idolâtries, qu’on avait pour ses dieux Lares quand on n’était pas sorti de chez soi. […] Il me suffit de vous dire, en général, que je trouve dans le cours de cette comédie, qui est d’un goût tout nouveau, autant de génie que d’esprit, et, si je l’ose dire, autant de jugement que d’imagination ; c’est ce que bien des gens sont incapables d’apercevoir ; car enfin tout y est préparé, amené, combiné, filé, contrasté, raisonné, conduit, comme dans les ouvrages des plus grands maîtres. […] Duclos dénonçait, vers 1750, un mouvement nouveau dans le siècle, « une certaine fermentation de raison universelle » qui devenait partout sensible, et qui promettait de belles suites si on ne la laissait se dissiper : qui donc avait plus contribué à ce progrès et à ce mouvement que Voltaire ? […] Piron enrhumé a gardé la chambre trois jours, et il dit que de plusieurs côtés on a envoyé savoir de ses nouvelles : « Voltaire, avec tant d’autres, a envoyé régulièrement chez moi ces trois jours-là ; aussi hier je ne l’oubliai pas dans mes visites. […] Il vient de parler de son compatriote bourguignon, l’illustre Rameau, qui, du moins, avait su et osé résister, jusqu’au dernier moment, aux nouveaux venus et aux rivaux envieux : « L’immortel Rousseau et notre Crébillon, dans leur art, malgré leur supériorité, ajoute-t-il, n’ont pas eu tout à fait le même bonheur ou le même courage.
Cicéron, à l’âge de vingt-quatre ans, homme nouveau comme disaient les Romains, c’est-à-dire sans illustration héréditaire sur son nom, avait à lutter contre ces modèles ou contre ces émules. […] Mais, si tu veux me fournir un nouveau sujet de gloire, sors avec le cortège de brigands qui t’est dévoué ; sors avec la lie des citoyens ; va dans le camp de Mallius ; déclare à l’État une guerre impie ; va te jeter dans ce repaire où t’appelle depuis longtemps ta fureur insensée. […] « Je demandai d’abord à Varron s’il y avait quelque chose de nouveau à Rome. Mais Atticus, m’interrompant aussitôt : Laissez là, nous dit-il, je vous en conjure, un sujet sur lequel on ne peut rien demander ni rien apprendre sans douleur (c’était le temps des compétitions déplorables entre Pompée et César), et que Varron nous dise plutôt ce qu’il y a de nouveau chez lui. […] Je n’aperçois même jamais le palais du sénat (j’entends la cour Hastilie, non pas ce palais, nouveau monument bien plus vaste et qui paraît plus petit à mes yeux), que je ne songe à Scipion, à Caton, à Lélius, et surtout à mon aïeul.
Enfin j’aurais voulu lui faire proclamer à nouveau — lui, qui a été le seul défenseur des tentatives révolutionnaires au théâtre, que tout ce qui est permis aux étrangers ne l’est pas à nous, de par notre critique actuelle, qui nous défend un théâtre élevé, littéraire, philosophique, original, un théâtre qui dépasse le goût et l’intelligence d’un Sarcey, un théâtre autre, que celui renfermé dans les aventures bourgeoises du ménage d’aujourd’hui. […] Enfin, c’est Montesquiou qui vient savoir de mes nouvelles, en même temps qu’il vient chercher son exemplaire des Chauves-Souris, pour le faire illustrer de son portrait, par Whistler. […] À cinq heures, je vais savoir de ses nouvelles. […] Incidemment, il nous dit, que Maupassant avait fait la plus grande partie de ses nouvelles, avec les racontars des uns et des autres. […] Vendredi 29 décembre Léon a fait, dans son nouveau volume, une satire des médecins contemporains, quelque chose comme les pérégrinations d’un Gulliver, dans le monde médical.
Selon moi, les variétés ou espèces naissantes, ainsi produites, sont plus tard converties en espèces nouvelles bien distinctes, qui, en vertu du principe d’hérédité, tendent à devenir à leur tour autant d’espèces dominantes. […] Je prie le lecteur de vouloir bien jeter de nouveau un coup d’œil sur la figure qui donne une idée approchée des effets résultant de l’action combinée de ces divers principes : il verra qu’ils ont pour conséquence inévitable que les descendants modifiés, qui procèdent d’un même progéniteur, se séparent en groupes subordonnés à d’autres groupes. […] Dès lors, elles demeurent attachées à leur rocher pour le reste de leur vie ; leurs pattes sont transformées en organes préhensiles ; elles retrouvent de nouveau une bouche d’une structure normale ; mais elles n’ont point d’antennes, et leurs deux yeux sont de nouveau remplacés par un seul petit œil très simple pareil à un point. […] Mais, dans chacune de nos nouvelles espèces, les membres antérieurs de l’embryon différeront considérablement des membres antérieurs de l’animal adulte, les membres de ce dernier ayant subi de profondes modifications à un âge déjà avancé, et s’étant ainsi transformés en mains, en nageoires ou en ailes. […] Mais si chaque nouveau degré d’atrophie s’héritait, non à l’âge correspondant, mais de plus en plus tôt et enfin dès l’une des premières phases de la vie, comme nous avons des raisons pour le croire possible, l’organe rudimentaire tendrait à se perdre complétement, et finirait par un avortement complet.
Il fut le doux prophète des temps nouveaux. […] Sans doute Hugo a découvert aux mots un sens nouveau de couleur et de pittoresque ; il a conféré aux vocables une vie inattendue ; il nous a révélé le pouvoir et les séductions de la rime, jusque-là traitée en esclave. […] Donc, permettez-moi de nommer celui chez qui Victor Hugo lui-même a découvert « un frisson nouveau », celui qui dans sa prose d’artiste a deviné la suggestion d’Eugène Delacroix, la suprématie de Richard Wagner : ce critique-là sera mon poète ; et sans remords, je tiens à voter pour Baudelaire. […] Je le retrouve toujours nouveau, toujours savant, toujours moderne, jamais anachronique et jamais épuisé. […] Pourtant si l’on cherche le poète vraiment nouveau, l’homme de pensée du xixe siècle, il me semble bien, quant à moi, qu’on le trouverait, plus qu’ailleurs, dans vingt pages d’Alfred de Vigny.
Lorsqu’un mouvement poétique véritable, dû à des causes générales, lorsqu’un vrai printemps poétique nouveau se prépare dans une société, il s’annonce à l’avance par bien des signes ; il y a de jolis matins de février. […] Cela se vit vers 1811, lorsque Millevoye chantait et qu’on entendait le prélude encore éloigné, mais déjà sensible, de ce monde élégiaque nouveau, qui n’aura sa puissance de génie qu’avec Lamartine.
« À l’âge d’homme, nous dit son nouveau biographe, nous le peignant sans fausse complaisance, il était de taille moyenne ; ses cheveux châtain foncé frisaient naturellement à partir des oreilles, surtout derrière la tête ; il les portait courts. […] L’emploi de mots nouveaux était un abus qu’il blâmait beaucoup chez Mirabeau.
De certaines beautés d’images et d’harmonie sont transportées successivement dans la plupart des langues nouvelles et perfectionnées ; mais quand le talent poétique d’une nation se développe comme à Rome, au milieu d’un siècle éclairé, il s’enrichit des lumières de ce siècle. […] Comment les anciens auraient-ils pu la posséder, en effet, à l’égal de ceux que des siècles et des générations multipliés ont instruits par de nouveaux exemples, et qui peuvent contempler dans la longue histoire du passé, tant de crimes, tant de revers, tant de souffrances de plus !
« Il existe beaucoup d’autres écoles ; il en naît tous les jours de nouvelles. […] Va, suis-le, il est l’enfant nouveau qui dira ton âme à toi et la dira librement, se moquant de la Rime riche et de la Rime rare, du nombre et de la quantité des syllabes et des choses « bien faites » et de tout cela qu’inventèrent les Maîtres et les Habiles. » IV « Or, sais-tu ce qui arrivera ?
Remarquons que ces nouvelles recrues en hommes de lettres et en hommes du monde ne déprécient pas plus que les premières l’hôtel de Rambouillet, et n’annoncent pas davantage les ridicules qu’on lui attribue. […] On lit ce qui suit dans le journal de L’Étoile, sous la date indiquée : « Notre nouveau roi Louis XIII fut fouetté ce jour par le commandement de la reine régente sa mère, pour n’avoir pas voulu prier Dieu.
Le grand Corneille sembloit avoir fixé sur lui tous les suffrages, & épuisé l’admiration par la force, la hauteur & la fécondité de son génie, qui, comme un souffle impétueux, avoit tout fait plier devant lui ; Racine ne craignit pas de paroître sur la Scène, &, prenant une autre route, il se montra bientôt digne de le remplacer : la tendresse, l’harmonie, une connoissance profonde du cœur humain, furent les nouveaux ressorts de sa Muse tragique, & le conduisirent rapidement aux mêmes succès. […] Ses Hymnes, ses Cantiques, les Chœurs d’Esther & d’Athalie, sont de nouvelles preuves de l’étendue & de la richesse de ses talens.
Rien n’a plus contribué à lui faire un nom que l’espèce de tribunal qu’il osa s’ériger lui-même pour juger tous les ouvrages nouveaux. […] Toutes les fois qu’il eut à parler de Mérope, d’Alzire, de Zaïre, pièces redemandées si souvent au théâtre & toujours nouvelles par le plaisir qu’elles causent, il se répandit en éloges.
Je tressaillis, elle tressaillit ; j’avançai la tête de nouveau, et la douce apparition revint aussi vite, avec des regards de sympathie et d’amour. […] l’univers naissant, les mers s’épouvantant pour ainsi dire de leur propre immensité, les soleils hésitant comme effrayés dans leurs nouvelles carrières, les anges attirés par ces merveilles, Dieu regardant encore son récent ouvrage, et deux Êtres, moitié esprit, moitié argile, étonnés de leur corps, plus étonnés de leur âme, faisant à la fois l’essai de leurs premières pensées, et l’essai de leurs premières amours.
la chute, ni ce monde tombé à la fin, ni un monde nouveau qui s’est élevé, ni le temps qui fait guenille de tout et qui a passé sur ses œuvres légères, rien n’a eu pouvoir de flétrissure sur cette gaîté inaltérablement charmante ! […] Il y a un passage dans son livre où l’auteur des Français de la décadence se moque, comme il sait se moquer (à tort ou à raison, ce n’est pas la question), des percements de rue qui ont lieu à Paris en ce moment ; et, pour exprimer les ironiques inquiétudes que lui causent tous ces percements de rues nouvelles (pages 290 et suivantes), non seulement il parle avec effroi d’une rue qui traverserait les tableaux du Titien et de Raphaël : Les Noces de Cana et La Belle Jardinière, lesquels sont actuellement au Louvre, mais encore d’une « autre rue, qui traverserait à son tour, d’outre en outre, les deux pots de réséda posés sur sa fenêtre, et qui continuerait jusqu’à son lit de plumes, en passant sur sa table de nuit ».
Or, ici, la question de l’État, qui est toute la question de son livre, vient de nouveau se poser à propos du progrès, et si cette question, qui dévore tout, reste sans solution et sans lumière, elle projette la misère de son indécision sur toutes les idées de l’auteur : « L’État — dit-il — ne crée pas toujours le progrès, mais il peut le créer. » Et voilà que l’éternel embarras recommence ! […] En le publiant, il n’a pas fait pour reculer ce nouveau pas dans la voie de ce doctrinarisme faux qui n’est déjà plus l’histoire, quoiqu’il ait la prétention de la dominer.
Ainsi, nous voyons par l’histoire que c’est surtout dans le temps des épidémies et des guerres, lorsque de grandes batailles étaient perdues, lorsque la peste faisait périr les citoyens par milliers, lorsque le peuple croyait voir pendant la nuit un spectre pâle et terrible répandre la désolation sur ses murs ; c’était alors que les prêtres dans les temples et aux pieds des autels, entourés d’un peuple nombreux, élevant tous ensemble leurs mains vers le ciel, composaient et chantaient de nouvelles hymnes. […] Ce sont les peuples nouveaux qui sont le plus frappes de la nature, et par conséquent de l’idée d’un être créateur.
En créant Constantinople, il donna une nouvelle direction à l’Orient, établit un nouveau centre de commerce, posa certaines barrières, en abaissa d’autres, et fit revivre, ou conserva pendant mille ans, au fond de la Thrace, une partie du goût et des lumières de la Grèce. […] Enfin, dans cette quatrième époque, on vit naître et se développer l’éloquence chrétienne qui tenait à des idées, des principes et des objets entièrement nouveaux.
La grande idée de la science économique fut réalisée dès l’origine, savoir : qu’il faut que les pères, par leur travail et leur industrie, laissent à leurs fils un patrimoine où ils trouvent une subsistance facile, commode et sûre, quand même ils n’auraient plus aucun rapport avec les étrangers, quand même toutes les ressources de l’état social viendraient à leur manquer, quand même il n’y aurait plus de cités ; de sorte qu’en supposant les dernières calamités les familles subsistent, comme origine de nouvelles nations. […] Cependant, lorsque la barbarie antique reparaissant au moyen âge détruisait partout les cités, le même ordre assura le salut des familles, d’où sortirent les nouvelles nations de l’Europe.
Vous me direz en vain que ce genre est bizarre ; Qu’il infesta Paris d’une école barbare ; Que, le maître excepté, ces nouveaux Lycophrons Devraient tenir séance aux petites-maisons ; Que, ne pouvant du maître imiter le génie, À défaut de sa verve, ils ont pris sa manie ; Que, pour être immortel, il faut du sens commun, Et que les temps futurs n’en connaîtront pas un. Que nous fait l’avenir, si nous vivons célèbres ; Si le siècle applaudit nos œuvres des ténèbres ; Si nos contemporains, sur la foi des journaux, Nous prennent bêtement pour des soleils nouveaux ; Si, courbés sous le poids des honneurs littéraires, Nous voyons, l’or en main, accourir les libraires ; Si, grâce à nos patrons, la cassette du roi Nous paie en bons louis nos vers de faux aloi ?
Avec eux, historiens dogmatiques, dès qu’ils prennent la parole en leur propre nom, on se sent entrer dans un cycle tout nouveau. […] Dès l’adolescence, les liaisons républicaines charment La Fayette ; ce qu’ont écrit et prêché Jean-Jacques, Mably, Raynal, il le fera ; lui, le descendant des hautes classes, il sera le premier champion, le paladin le plus avancé des intérêts et des passions nouvelles. […] Ce qui me frappe, ce n’est pas tant qu’il croie, comme les plus habiles engagés dans le premier moment, à l’excellence des moyens nouveaux et à leur efficacité immédiate. […] La gloire et le malheur de ces médailles trop courantes est d’être comme les monnaies qui bientôt s’usent ; on n’en veut plus ; mais l’histoire vient, et de temps en temps, par quelque aspect nouveau, les refrappe et les ravive. […] Boileau mourant croit tout perdu et manqué ; il en est à regretter les Pradons du temps de sa jeunesse, qu’il appelle des soleils en comparaison des rimeurs nouveaux.
En conséquence, l’artiste est contraint de chercher un effet nouveau, saillant, inattendu. […] Un jour, à Biarritz, il avait lu une de ses Nouvelles devant l’impératrice. […] Du même coup, elle avait découvert un genre exquis et nouveau. […] Faute d’un moule préalable et applicable à tous les sujets, il était conduit pour chaque sujet nouveau à des recherches nouvelles. […] Quand on explore un pays nouveau, il est si naturel de regarder autour de soi !
C’est un état d’âme assez nouveau, indéfinissable, pour lequel il a fallu un nouveau mot : les snobs sont les snobs, voilà ! […] Et c’est ce travers qui est nouveau, je pense, dans la littérature. […] Il n’est presque pas un théâtre « littéraire » qui n’ait de nouveau crucifié Jésus. […] Henri, voyant la jeune femme inquiète, s’est déclaré de nouveau, sans que Jean, qui devine tout, paraisse s’en soucier autrement. […] Il ne se résignerait pas à ce que son nouveau rôle comporte de dureté nécessaire, d’indifférence aux souffrances individuelles.
Victor Giraud, Nouvelles Études sur Chateaubriand.) […] La richesse du sol ne fera-t-elle point naître de nouvelles guerres ? […] Du moins ce n’est rien de nouveau ni d’extraordinaire. […] S’élèvera-t-il un homme qui se mettra à prêcher un culte nouveau ? […] Mais, dénoncé de nouveau, il s’enfuit de la Nouvelle-Orléans en y laissant Céluta malade.
s’écrie l’aveugle, si ce nouveau saint allait nous guérir ! […] Si, sous ces traits nouveaux, je venais à lui plaire ? […] Et alors, subissant de nouveau la raison d’État, et de nouveau sacrifiant sa conscience d’homme à l’intérêt public et à son devoir de roi, il proclame sa mère régente ; et, en route pour Pavie ! […] Demande à Pelléas d’y aller avec toi. » Et cette idée imprudente du mari signifie de nouveau la fatalité. […] C’est toujours la même chose et c’est toujours nouveau.
C’est la mine inépuisable, c’est le sujet toujours nouveau. […] Il faut qu’elle ait quelque chose à dire qui soit nouveau, à propos de l’œuvre et du travail des siècles passés. Et quand je dis nouveau, je ne dis pas absurde. […] Une fois accepté, le caractère de ce nouveau Philinte est admirablement tracé. […] ce mot nouveau est en effet un des titres de ce charmant écrivain.
C’est l’analyse qui nous a permis d’inventer jusqu’à des passions nouvelles et de nous les inoculer. […] Un mouvement littéraire nouveau se constate jusqu’à l’évidence par une poétique nouvelle. […] La situation faite au gouvernement nouveau par le règne qui finissait, était sans doute critique. […] Il n’en mourut pas, mais il en fit un nouveau voyage. […] Vous ne songez qu’à jouir de l’étrangeté d’un spectacle si nouveau ; vous en jouissez pleinement.
Et par eux, grâce à eux, quels éléments nouveaux se sont ajoutés et comme incorporés à la définition même de l’œuvre de théâtre ? […] Mais déjà, presque de toutes parts, un art nouveau s’annonçait, plus approprié à des temps et à des goûts nouveaux. […] À quels nouveaux tourments je me suis réservée… etc. […] Nouveau ? […] Elle allait donc chercher des directions nouvelles, et, en les cherchant, elle allait essayer, comme il arrive toujours, d’emprunter d’abord au roman lui-même quelques-uns des moyens qui le faisaient réussir.
Nous avons recueilli quelques nouveaux jugements sur les acteurs les plus célèbres, même ceux où il s’est montré d’une rigueur qui avoisine l’injustice. […] C’est ce qui pourrait faire douter que la raison de l’homme profite réellement de ce qu’on appelle les nouvelles lumières. […] Il y avait encore dans l’Académie, à cette époque de 1761, c’est-à-dire il y a un demi-siècle, quelques têtes saines qui n’étaient pas à la hauteur des nouvelles doctrines politiques et littéraires, et qui croyaient que la tragédie française ne devait pas être la tragédie anglaise. […] Les troubles de la fronde donnaient un nouveau prix à ces intérêts d’état, à ces tableaux politiques étalés dans les tragédies de Corneille ; la nation, depuis, amollie par le luxe, au sein de la sécurité et des plaisirs, préféra des passions efféminées. […] Le poète ne se traîne pas dans les sentiers battus ; il n’a pas besoin des amours, des folies, des aventures romanesques : son imagination sait ouvrir de nouvelles sources d’intérêt que lui seul a connues.
Il se rallia sans arrière-pensée au nouveau régime. […] Donne-moi quelquefois de tes nouvelles. […] Il salua, dans l’avènement du régime nouveau, les franchises de la Corse. […] Et l’on fonde un régime nouveau, qui, d’ordinaire, ne dure pas longtemps. […] On salua de nouveau.
Nous avons dit tout à l’heure que des recherches plus nouvelles veulent que Molière ait habité non le nº 34 de la rue Richelieu, mais le nº 40. […] » C’est en même temps une Assemblée de législateurs dont l’inexplicable terreur éclate tout à coup à la lecture d’un projet nouveau sur l’instruction primaire. […] Le romantisme, — à qui nous devons, ce qui l’absout, des merveilles de poésie lyrique, — le romantisme qui nous ouvrit, il faut le reconnaître, des mondes nouveaux, nous y retint malheureusement prisonniers. […] En transportant les archives départementales de l’Hérault dans leur nouveau local, l’archiviste a mis la main sur une demi-page de Molière écrite et signée par lui le 24 février 1656. […] Maintenant à l’œuvre, tous les amis de Molière, pour trouver et déterrer encore du nouveau !
Tout à l’heure je vous ferai part de mes impressions ; mais pour l’instant je suis pressé de vous donner des nouvelles de vos compatriotes que j’extrais de la Gazette de Brunswick, le premier objet qui me tombe sous la main. […] Vous êtes la seule personne à qui je n’écrive pas pour lui donner de mes nouvelles, mais pour lui parler. […] J’avais bien prévu, en calculant, que je ne pouvais pas en recevoir avant vendredi ; mais ce calcul ne m’arrangeait pas, et j’ai éprouvé un nouveau dépit en apprenant ce que je savais déjà. […] Pressé pourtant, persécuté de nouveau par sa famille, il repart en novembre pour cet éternel Brunswick. […] « J’ai vu notre compatriote Constant ; il m’a comblé d’amitiés… Vous avez vu de son ouvrage dans les Nouvelles politiques du 6, 7, 8 messidor… Benjamin est de tous les muscadins du pays le plus élégant sans doute187.
Ce mélange inattendu d’analyse philosophique et de jeu poétique nous ramène à nouveau vers Diderot, vers la surprenante rencontre du surréalisme et des Lumières. […] Elle grandit, fleurit, est fécondée et produit à la fin, de nouveau, des grains d’orge ; et, dès que ceux-ci ont mûri, la tige meurt ; elle aussi, de son côté est niée. […] Le nouveau converti donna la réplique au thomiste. […] Et cela, encore, au cas où il serait un extrémiste et voudrait apporter du nouveau, dans le petit carré assigné à son auto-culture. […] Les conformistes de tout poil auront un nouveau mot de ralliement.
Mon amour du merveilleux, du nouveau, de l’inattendu me fait pencher vers la première attitude. […] Dirais-je que cela ne m’inspire aucune confiance et aussi que cela n’est pas très nouveau. […] Je n’en connais pas les dernières nouvelles, mais je ne crois pas que le négociant en question ait choisi le moyen le plus sûr. […] Quelques-uns en avaient de nouvelles, d’un vert tendre. […] Les honoraires ont été beaux et ce n’est pas fini, ils le seront encore, puisqu’on s’apprête à voter de nouveaux millions.
En choisissant avec prédilection des noms peu connus ou déjà oubliés, et hors de la grande route battue, nous obéissons donc à ce goût de cœur et de fantaisie qui fait produire à d’autres, plus heureux d’imagination, tant de nouvelles et de romans. […] Il résulte de ce soin même et de ce premier mystère de notre étude avec eux, que nous les aimons, et qu’il s’en répand un reflet de nous à eux, une teinte qui donne à l’ensemble de leur figure une certaine émotion : c’est souvent l’intérêt unique de ces petites nouvelles à un seul personnage. […] On a parlé de nouvelles, et on a raconté, entre autres, le mariage d’une jeune personne du pays de Vaud, qui épouse un homme riche et très-maussade, tandis qu’elle est passionnément aimée d’un étranger sans fortune, mais plein de mérite et d’esprit. […] Malgré mes soins sur les lieux, je ne me flatte pas d’avoir tout recueilli ; on en découvrait toujours quelque petit nouveau, inconnu ; la bibliographie de ses œuvres deviendrait une vraie érudition, et s’il y avait aussi bien deux mille ans qu’elle fût morte, ce serait un vrai cas d’Académie des inscriptions que d’en pouvoir dresser une liste exacte et complète228. […] Dans le Nouveau Journal de Littérature, Lausanne, 15 juin 1784 le ministre Chaillet prit en main la défense des Lettres Neuchâteloises contre ses compatriotes, dans un spirituel article et pas du tout béotien, je vous assure.
Créon, le nouveau roi, ordonne que les derniers honneurs soient rendus à Étéocle, mort en combattant pour la patrie. […] On rit aux vérités les plus graves, pour peu qu’un mot nouveau s’y montre qui contredise nos habitudes. […] On pressent seulement que du milieu des décombres entassés joyeusement par sa verve insouciante, doivent sortir de nouvelles mœurs, une nouvelle religion, un nouvel ordre de choses210. […] Par cette épuration profonde, leur théâtre serait seul digne d’être comparé à celui des Grecs, si la rhétorique qui s’y fait trop applaudir ne rappelait pas plutôt les déclamations de Sénèque que les chefs-d’œuvre classiques221, surtout si les conditions nouvelles d’un art romantique en dépit de lui-même n’avaient pas imposé à leur poésie dramatique des allures et des mœurs contraires à l’antique plasticité. […] Le roman est la chevalerie de nouveau prise au sérieux et rentrée dans la vie réelle… Les jeunes gens sont ces nouveaux chevaliers qui doivent se faire jour en combattant à travers ce monde matériel et positif… Ils se proposent de changer et d’améliorer la société… Finalement ils se marient et détiennent d’inoffensifs bourgeois.
. — L’Entrepôt de nouvelles et la Fête de Cynthia […] Il n’a point connu tout l’homme, et il a ignoré le fond de l’homme ; il a mis en scène et rendu sensibles des traités de morale, des fragments d’histoire et des morceaux de satire ; il n’a point imprimé de nouveaux êtres dans l’imagination du genre humain. […] C’est un genre nouveau qu’il apporte ; là-dessus il a une doctrine ; ses maîtres sont les anciens, Térence et Plaute. […] Il a mis à la porte son valet, dont les souliers neufs faisaient du bruit ; le nouveau valet, Mute, porte des pantoufles à semelles de laine, et ne parle qu’en chuchotant à travers un tube. […] Plusieurs pièces de Jonson, l’Entrepôt des Nouvelles, les Fêtes de Cynthia, sont des comédies fantastiques et allégoriques, comme celles d’Aristophane.
Thiers, par exemple, compulse toutes les négociations et tous les actes de ces diplomaties diverses, et les étale sous les yeux des siècles pour l’instruction des diplomates présents et futurs, de façon que chaque nation reconnaisse sa pensée, bonne ou mauvaise, dans les actes de son gouvernement, et qu’un nouveau droit public devienne la loi pacifique des nations. […] Il avait brûlé ses vaisseaux en passant de l’ancien au nouveau régime ; mais il voulait faire apprécier bien haut ses services seulement par le parti législatif de la révolution. […] Sa seule consolation avait été d’y rencontrer çà et là quelques rares compagnons d’infortune, membres, comme lui, de l’Assemblée constituante, fuyant l’échafaud, naufragés sur ce nouveau monde, cultivant avec leur famille les steppes de l’Amérique du Nord. […] Le lendemain de brumaire, Bonaparte, ébloui par la lucidité d’esprit et séduit par l’admiration de M. de Talleyrand, le rapprocha de lui en l’élevant de nouveau au poste de ministre des affaires étrangères. […] » demanda le nouveau roi à ses confidents avant de prendre un parti sur les affaires étrangères.