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735. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre premier. Astronomie et Mathématiques. »

D’Alembert aurait aujourd’hui le sort de Varignon et de Duhamel, dont les noms encore respectés de l’École n’existent plus pour le monde que dans les éloges académiques, s’il n’eût mêlé la réputation de l’écrivain à celle du savant. […] C’est celle-là qu’il fallait savoir pour entrer dans l’école des disciples de Socrate ; elle voit Dieu derrière le cercle et le triangle, et elle a créé Pascal, Leibnitz, Descartes et Newton.

736. (1860) Ceci n’est pas un livre « Mosaïque » pp. 147-175

Il est vrai que Mercier est un écrivain de l’école du bon sens. […] Le farniente au travail, — mauvaise habitude ; Un fauteuil moelleux à une chaise de paille, mauvaise habitude ; L’étudiant aime mieux suivre une jolie femme que les cours de l’École, — mauvaise habitude !

737. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

C’est aux banquets de ces législateurs chantants qu’il étudia le code de la gaieté ; c’est à leur joyeuse école qu’il apprit à soumettre la folie même aux préceptes de la raison. […] On a beaucoup disserté sur le but de la comédie ; des philosophes du siècle dernier l’ont regardée comme la seule école de la sagesse ; des critiques de nos jours, au contraire, la représentent comme fatale aux mœurs et à la religion.

738. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VI. Du trouble des esprits au sujet du sentiment religieux » pp. 143-159

Les anciens philosophes formaient des écoles, qui étaient comme autant de sectes, parce que, professant leurs opinions à côté de religions qui n’avaient rien de positif, ils pouvaient rester unis à la morale. Les philosophes modernes n’ont pu fonder d’école, et faire secte, parce qu’ils voulaient renverser une religion positive, qui a tout prévu.

739. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le Sahara algérien et le Grand Désert »

Selon nous, ces espèces de capacités sont les meilleures, les plus nettes, les plus lumineuses qu’il y ait eu jamais parmi les hommes, et la littérature qui en est l’expression, soit sur les choses de la guerre, soit sur les choses de la politique et de l’histoire, est certainement la littérature où se trouvent relativement le plus d’œuvres supérieures et le moins d’œuvres médiocres… La cause de cela ne vient point seulement de ce que la vie militaire est une grande école pour le caractère, et qu’à une certaine profondeur le caractère et l’intelligence confluent et s’étreignent. […] elle a été une école de force morale, une discipline de l’âme militaire de la France.

740. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Rigault » pp. 169-183

Il avait, je crois, été coulé dans le faux bronze des écoles normales. […] Écrite avec cette correction qu’on apprend aux écoles et qu’elles croient de l’élégance, elle n’est guère qu’un lieu commun renouvelé d’une rhétorique inépuisable.

741. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Femme et l’Enfant » pp. 11-26

Modifier ingénieusement le cadre dans lequel on pose aujourd’hui la question de la misère, la traiter au point de vue du double intérêt de l’enfant et de la femme, ne change rien à la solution connue et au mot d’ordre de l’école : produire dans l’ordre matériel. […] Ici, l’esprit pratique et le bon sens l’ont emporté sur les préjugés de l’école.

742. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Nicolas Gogol »

Jamais, en effet, auteur quelconque — poète ou romancier — ne fut plus l’homme et même le serf de la réalité que ce Gogol, qui est, dit-on, le créateur et le fondateur d’une école de réalisme russe près de laquelle la nôtre — d’une assez belle abjection pourtant ! — n’est qu’une petite école… primaire.

743. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXX. Saint Anselme de Cantorbéry »

Son passé, son ancienne élévation ministérielle, ses relations de monde et d’école, son titre littéraire d’académicien, tout, jusqu’à sa position de vaincu politique, — car, en France, c’est parfois une assez belle position que celle-là, — facilite merveilleusement la diffusion actuelle de ses idées et de ses écrits. […] Parler des hommes et des choses d’une époque, avec cette politesse qui est l’uniforme des hommes d’État, et un uniforme qui ne cache pas une bravoure, avec ce respect des faits accomplis qui est le caractère de l’école dont M. de Rémusat est sorti, n’est pas plus comprendre cette époque que toucher un objet avec l’extrémité des doigts n’est le saisir et le soulever !

744. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « E. Caro »

En d’autres termes plus sérieux, nous nous disions, et nous avons toujours pensé, que l’existence de Dieu, créateur du monde, sa providence dans l’histoire, et l’immortalité de l’âme, ces trois vérités de bon sens et d’instinct, n’étaient pas — du moins telles que l’école du spiritualisme moderne a l’habitude de les poser — absolument tout ce qu’il fallait pour apaiser les esprits noblement affamés de certitude, et, ce qui importe bien davantage, pour s’emparer impérieusement de la direction morale de la vie. […] Excepté Vera, seul hégélien franc du collier que je connaisse, qui prend bravement Hegel et son système et qui avale le tout, — ce qui n’est pas facile, — les autres philosophes du temps ont de l’Hegel plus ou moins dans l’estomac ou dans la veine ; ils l’éructent ou le suent plus ou moins ; mais ils ne sont jamais du pur Hegel, et même ils ne voudraient pas l’être, l’orgueil anarchique des esprits étant monté si haut que personne bientôt ne voudra plus être le disciple de personne, et qu’un homme à qui vous direz qu’il est d’une École se regardera comme insulté.

745. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Xavier Aubryet et Albéric Second » pp. 255-270

Ils ne sont pas de la même École. Ce sont des esprits trop personnels et trop libres pour faire partie de ce qu’on appelle une École, — ce manège de cheval auquel les gens d’esprit, ces audacieux casse-cous, répugnent.

746. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVI. Des sophistes grecs ; du genre de leur éloquence et de leurs éloges ; panégyriques depuis Trajan jusqu’à Dioclétien. »

Athènes, Alexandrie, Tarse, Smyrne, Éphèse et Byzance étaient des écoles sans cesse ouvertes ; là se formaient et régnaient ces orateurs ; ils parcouraient les villes les plus célèbres de l’Europe et de l’Asie. […] Ce qui prouve qu’il n’était pas médiocre, c’est qu’il avait un genre d’éloquence à lui, et que comme les peintres célèbres, il fit une école.

747. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Du Camp, Maxime (1822-1894) »

Maxime du Camp, avec moins de fini, se rattache par le côté de Théophile Gautier à l’école de Victor Hugo ; il aime et cultive la description pour elle-même, il la cherche ; un de ses premiers soins a été de visiter cet Orient que le maître n’avait chanté que de loin et sur la foi du rêve… Il y a de beaux vers, surtout des poussées éloquentes.

748. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 253-255

Quoique le caractere de Spartacus soit susceptible du même reproche, que le développement de la Piece soit brusque, la versification rude & seche ; quoique la Comédie des Mœurs du temps soit écrite d'un ton plus maniéré que piquant, qu'elle ressemble, pour le fond, l'intrigue & la morale, à l'Ecole des Bourgeois de l'Abbé d'Allainval ; ces deux Pieces sont néanmoins préférables à bien d'autres qui n'ont eu pour elles qu'un moment de séduction, & n'ont plus reparu dès que les ressorts de la cabale qui les faisoit valoir ont été usés.

749. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

Ce jeune officier a été élevé à l’École militaire, sa sœur à Saint-Cyr, et sa mère, comblée de bienfaits du gouvernement. […] Le lyrisme d’un « montagnard » alternait sous sa plume, avec la précision technique d’un ancien élève de l’École militaire. […] Les jeunes officiers, récemment sortis de la claustration des écoles, sont rarement insensibles aux coquetteries des jolies veuves. […] Il a promené, à travers le monde, l’esprit exact, pratique et raisonneur de l’École libre des sciences politiques. […] André Bellessort fréquenta des préfets, des sous-préfets, des maîtres d’école, des candidats à la députation.

750. (1898) Émile Zola devant les jeunes (articles de La Plume) pp. 106-203

Ce ne furent pas des discussions d’école sur la forme, le style, ou des questions techniques. […] À peine sommes-nous sortis des écoles, où l’on reçoit une éducation insuffisante, tout à fait anachronique, que nous sentons la nécessité de nous construire une opinion et de donner à notre âme, à nos croyances, une certaine stabilité ! […] Les théories socialistes et économiques des écoles allemande, anglaise et française sont passées sous silence. […] Il s’était pris d’amitié, de bonne heure, avec Cézanne, qui devait devenir plus tard l’émule de Monet, dans le grand effort de l’école impressionniste. […] Mais votre naturisme se hérisse, s’enclot de dogmes aussi rigides, presque aussi étroits, remarquablement plus vivants que ceux de l’école romane.

751. (1823) Racine et Shakspeare « Préface » pp. 5-7

Enfin, et c’est ce qui lui vaudra l’immortalité, il s’aperçut que le genre niais de l’ancienne école française ne convenait plus au goût sévère d’un peuple chez, qui commençait à se développer la soif des actions énergiques.

752. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Manuel, Eugène (1823-1901) »

. — Poésies de l’école et du foyer (1892).

753. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Méry, Joseph (1797-1866) »

[Souvenirs poétiques de l’école romantique (1880).]

754. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXIII. Des sympathies anarchistes de quelques littérateurs » pp. 288-290

C’est d’ailleurs la seule voie pour eux ouverte ; car certain socialisme, qui a les sympathies de la jeunesse des écoles pour ce qu’il est une plate-forme moins foulée aux électorats à venir, ce socialisme est odieux à l’artiste qu’il enregimenterait, et plus seulement pour trois ans.

755. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VI. La littérature et le milieu social. Décomposition de ce milieu » p. 155

Tantôt on reconnaîtra une action exercée sur la nation qu’on étudie par quelqu’une des époques de sa propre histoire ou bien par les sociétés se trouvant en contact avec elle ; ainsi en France, par une espèce d’atavisme, le moyen âge, le seizième siècle, le commencement du dix-septième ont obtenu, sous le premier Empire et lors de la Restauration, un regain de popularité qui est sensible dans le développement de notre école romantique ; ainsi encore on sait quelle déviation la résurrection de l’antiquité grecque et latine fit subir au génie français, lors de la Renaissance, ou à quel point nos écrivains du siècle dernier furent les disciples de l’Angleterre.

756. (1888) Petit glossaire pour servir à l’intelligence des auteurs décadents et symbolistes « Préface »

Au reste, nous avouerons que les véritables néologismes apparaissent peu, que beaucoup de termes cités ici s’alignent dans les colonnes de l’abrégé du dictionnaire Larousse spécialement édité pour les écoles primaires, à la honte des folliculaires qui s’ébahirent à leur aspect.

757. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Ma biographie »

À dater de ce jour, commença mon initiation à l’école romantique des poètes. […] Nommé, en dédommagement, maître de conférences à l’École normale par M.  […] Sainte-Beuve maître de conférences à l’École normale supérieure, afin d’utiliser ses services. […] Sainte-Beuve a rempli ces fonctions très exactement à l’École normale pendant trois ou quatre ans (1858-1861). […] Cloüet a écrit sur la garde de ce petit livre des pensées littéraires de lui sur « le plus parfait des poètes latins après Virgile », suivies de vers de Gresset et de Voltaire à l’éloge d’Horace.Ces deux pages de la main du professeur sont datées de « vendredi 31 8bre 1817. » Le jeune élève a mis deux fois sa signature au-dessous de celle de son maître : « Sainte-Beuve, 1er mai 1818 » ; c’était l’année de son départ pour Paris ; — « Sainte-Beuve. 19 janvier 1822 » ; il était bien près de quitter ayant définitivement l’école et le collège cette année-là. — Un autre Horace de 1760, en deux volumes et traduit en français, ayant également appartenu à M. 

758. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Ampère »

Ampère fut nommé, en décembre 1801, professeur de physique et de chimie à l’École centrale de l’Ain, il dut aller s’établir seul à Bourg, laissant à Lyon sa femme souffrante avec son enfant. […] Il y avait à l’École centrale de Lyon un professeur de mathématiques, M.  […] Au milieu de ses travaux continus à Bourg, de ses leçons à l’École centrale, et des leçons particulières qu’il y ajoutait, on se figurerait difficilement à quel point allait la préoccupation morale, la sollicitude passionnée qui remplissait ses lettres de chaque jour. […] Ceux qui ont fréquenté l’école des psychologues distingués de notre âge, et qui ont aussi entendu les leçons dans lesquelles M.  […] Combien il était vif sur la civilisation, sur les écoles, sur les lumières !

759. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

Puisqu’il avait de quoi donner à son fils unique l’éducation des fils des meilleures familles de Rome, il avait assez ; d’ailleurs il s’était fait lui-même le premier instituteur de son enfant ; il l’accompagnait aux écoles, il étudiait avec lui, il ne s’en rapportait à personne du soin de veiller sur les pas et sur l’innocence des mœurs de son fils ; une mère chrétienne n’aurait pas de plus scrupuleuses sollicitudes sur la pureté d’un enfant. […] Il quitta sa chère patrie pour aller chercher à Rome des écoles supérieures et des maîtres plus illustres dans les lettres et dans la philosophie. […] Lui, propriétaire d’un très petit domaine, il ne voulut pas m’envoyer à l’école de Flavius, où des enfants, nés d’honorables centurions, se rendaient, cassette et tableau suspendus au bras gauche, payant à huit ides chaque année le modique salaire des leçons. […] Le fils de Cicéron, à son école, était devenu un ivrogne qui ne dut plus tard la faveur d’Auguste qu’à son nom. […] Caton était le chef de cette école à Rome ; les ennemis et les assassins de César n’étaient que des philosophes qui avaient changé le livre contre le poignard ; Horace brûlait alors de républicanisme par amour pour l’idéal antique des honnêtes gens.

760. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VIII. La littérature et la vie politique » pp. 191-229

Ces caractères permanents du goût populaire se reflètent dans le succès des deux écoles littéraires les plus bruyantes et les plus fécondes de notre siècle. […] Ce qui va répondre à ce mouvement, c’est l’école réaliste ou naturaliste. Si elle est par certains côtés une réaction contre l’école romantique, elle en est par d’autres la continuation. […] Sans qu’il soit besoin d’insister davantage, on voit comment, par leur tendance essentielle, les deux écoles qui ont régné tour à tour en notre siècle, sont d’accord avec la tendance dominante du siècle entier, celle qui emporte la société française et même la société européenne vers la démocratie. […] Il faut économiser le temps et la peine des enfants du peuple, qui n’ont que peu d’années à consacrer à l’école, et c’est ainsi que, servant les intérêts de la démocratie, des réunions d’instituteurs, des comités formés à Paris, en Belgique, en Suisse, travaillent à la suppression des pièges sans nombre dont est semée notre orthographe.

761. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

Au théâtre le spectateur, dans l’école le disciple ne rompent le silence que parce qu’ils ne peuvent plus le garder. […] Je fais un cours de philosophie : voici le cinquième jour que je me rends à l’école dès la huitième heure. […] Il n’était stoïcien que par la tête : aussi à tout moment son cœur l’emporte-t-il hors de l’école de Zenon. […] Il ne serait pas difficile de concilier ces deux écoles sur la morale. […] Ce n’était point un novice dans l’école de Zenon ; il avait donné des exemples domestiques et des leçons publiques de stoïcisme.

762. (1927) André Gide pp. 8-126

A la bien prendre, l’histoire du meurtre perpétré par Lafcadio pourrait bien n’être qu’une satire de l’antiintellectualisme et de l’école de la vie. […] Gide, Barrès, Dostoïevski et toute cette école, c’est proprement le monde à l’envers. […] L’école de la Vie ne peut que le traiter en ennemi, malgré les concessions coupables où l’entraîne parfois son dandysme, mais qui chez lui demeurent généralement théoriques. […] Déjà il avait connu Pierre Louÿs à l’Ecole alsacienne. […] André Gide s’est rallié à l’école de la Vie, et ne vise plus qu’à être un romancier.

763. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

Encore un peu mêlés ensemble dans l’Ecole florentine, les deux genres se séparent et se distinguent dans l’École vénitienne. […] Il faut croire qu’il était de l’école de Turenne, qui ne voulait pas que l’on attaquât de front les positions que l’on pouvait tourner. […] Et, à la vérité, Molière l’avait bien dit dans sa Critique de l’École des Femmes, Racine dans ses Préfaces, Boileau lui-même dans son Art poétique. […] Il arrive encore fréquemment à Villemain de juger à la façon d’un critique de l’ancienne école ; son éducation première est la plus forte ; et en plus d’une occasion nous sommes tentés de ne pas le trouver si différent de Laharpe. […] De là, je suis passé par l’école doctrinaire et psychologique du Globe, mais en faisant mes réserves, et sans y adhérer.

764. (1900) La vie et les livres. Cinquième série pp. 1-352

Paul Sirven, ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé des lettres, professeur de rhétorique à l’École alsacienne2. […] L’ironie a toujours été en honneur à l’École normale. […] Ce fut, dans toute l’école, un long cri de douleur et de rage, lorsqu’on apprit que cette orgie d’exotisme était une pittoresque mystification. […] Le mardi 27 juillet 1830, à six heures et demie du matin, Michelet, maître de conférences à l’École normale, commençait son cours d’histoire. […] Cela sent l’école buissonnière, le Jardin d’Épicure, la flânerie, la dissipation.

765. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LVI » pp. 215-217

Il y écrivait alors des articles très-classiques contre les excès de l’école romantique et même contre ses meilleures productions.

766. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Moreau, Hégésippe (1810-1838) »

Il nous ramène l’antique périphrase de Delille, vieille prétentieuse inutile qui se pavane fort singulièrement au milieu des images dévergondées et crues de l’école de 1830.

767. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre II. Trois espèces de langues et de caractères » pp. 296-298

En effet c’est une propriété innée de l’âme humaine d’aimer l’uniformité ; lorsqu’elle est encore incapable de trouver par l’abstraction des expressions générales, elle y supplée par l’imagination ; elle choisit certaines images, certains modèles, auxquels elle rapporte toutes les espèces particulières qui appartiennent à chaque genre ; ce sont pour emprunter le langage de l’école, des universaux poétiques.

768. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Étienne de La Boétie. L’ami de Montaigne. » pp. 140-161

En lisant cet admirable chapitre de Montaigne sur l’amitié, je le trouve incomplet sur un point : il semble exclure les femmes de ce sentiment excellent ; il ne les estime point d’assez forte complexion d’esprit pour suffire à cette communication et consultation perpétuelle sur tout sujet : « Ni leur âme, dit-il, ne semble assez ferme pour soutenir l’étreinte d’un nœud si pressé et si durable. » Et il revient au commun consentement des anciennes écoles par lequelf, en fait d’amitié parfaite, ce sexe était rejeté. Et pourquoi donc cette fois, ô Montaigne, aller vous en rapporter à l’autorité et aux écoles ? […] Et il en revient au commun consentement des anciennes écoles par lequel

769. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Œuvres de Louise Labé, la Belle Cordière. »

On peut, dans le xvie  siècle, distinguer quatre périodes ou moments poétiques : 1° l’entrée ou le commencement qui n’est que la fin et la queue du xvc siècle, sous Louis Xll, avant Marot ; 2° le règne et la floraison de Marot et de son école ; 3° le mouvement et le règne de Ronsard ; 4° la dernière période antérieure à Malherbe, celle où florissaient Desportes et Bertaut. […] Et de plus, en ce qui est de la poésie du xvie  siècle en particulier, on voit assez par tout cela qu’on est sorti des lignes de l’histoire littéraire proprement dite, qui, à moins d’être une nécropole, doit se borner à donner la succession et le jeu des écoles et des groupes, les noms et la-physionomie des vrais chefs, à marquer les caractères et les degrés des principaux talents, le mérite des œuvres vraiment saillantes et dignes de mémoire : on est tombé dans le menu, dans la recherche à l’infini, dans la curiosité locale et arbitraire. […] Elle ne se range dans aucun compartiment d’école, dans aucune classification.

770. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier. »

Rioult était un peintre de l’école de Prud’hon ; il avait fait notamment un Eudore et Cymodocèe, un Roger enlevant Angélique sur l’hippogriffe, et un autre tableau encore, emprunté de la chevalerie, dont Théophile Gautier a donné la description dans une de ses plus anciennes pièces de vers : c’est dans une causerie du soir avec un ami, pour l’engager à rester quelques moments de plus et à prolonger la veillée au coin du feu. […] Il prenait ainsi rang en date dans l’école, tout aussitôt après Alfred de Musset qui ne l’avait devancé dans la publicité que de quelques mois. […] Librairie de Charpentier, quai de l’École, 28.

771. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DE BARANTE. » pp. 31-61

L’école d’où sortait M. de Barante la ramena aux idées, et rétablit le point de vue élevé que la littérature doit tenir dans une société polie, mais sérieuse. […] Une autre école, opposée à cette philosophie, produisait alors d’éloquents écrivains, des critiques instruits et piquants sans doute ; mais c’était une réaction qui, en parant à un excès, poussait à un autre. […] Un historien très-estimable et très-méritant, M. de Sismondi, plus soucieux des sources et plus porté aux recherches originales qu’on ne l’avait été avant lui, gardait avec cela les formes de l’école philosophique ; il imposait ou du moins il accolait son opinion du jour au fait d’autrefois.

772. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Par le ton de la raillerie, Sganarelle est incontestablement de notre veine gauloise ; ainsi les deux écoles y sont merveilleusement réunies et conciliées. […]   Ce qui est certain, c’est que Molière diversifia ensuite le costume autant que le caractère du rôle : il devait faire paraître encore Sganarelle dans cinq comédies, à savoir : L’École des maris, Le Mariage forcé, Le Festin de Pierre, L’Amour médecin et Le Médecin malgré lui ; nous le montrer successivement tuteur d’Isabelle, futur époux de Dorimène, valet de Dom Juan, père de Lucinde, fagotier. […] L’École des maris fut représentée le 24 juin 1661 : elle marque une nouvelle époque dans la carrière du grand comique, celle où il est en pleine possession de son génie : désormais il fera encore plus d’un emprunt à la comédie italienne, il lui empruntera une situation, une scène, quelque moyen d’action ; il ne reproduira plus une œuvre dans son ensemble.

773. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre premier »

Des hommes qui s’étaient fait une célébrité dans le cercle des idées et des connaissances propres à leur époque, recommençaient leurs études sur la fin de leur vie, et allaient en cheveux blancs aux écoles où l’on enseignait la langue d’Homère et celle de Cicéron. […] Des érudits de trente ans, comme La Boétie, mouraient à la façon des héros de Plutarque, en prononçant de graves discours, qu’ils semblaient réciter de mémoire, comme une leçon apprise aux écoles. […] Quand Marguerite apprenait le grec, cet axiome, Grœcum est, non legitur, avait cours dans les écoles.

774. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes décadents » pp. 63-99

Est-ce que l’un d’eux ne servait pas comme garçon, le soir, dans un café voisin de l’école ! […] « La suite est connue… « Mais il convient d’ajouter à ces notes biographiques sommaires que Baju, indépendamment de son très réel mérite personnel, de son intelligence et de son énergie des plus remarquables, existe littérairement surtout par le journal le Décadent (second semestre de 1886) et la brochure l’École décadente (juillet 1887). […] « Un certain nombre de jeunes gens, las de lire toujours les mêmes tristes horreurs, dites naturalistes, appartenant d’ailleurs à une génération plus désabusée que toutes les précédentes, mais d’autant plus avide d’une littérature expressive, de ses aspirations vers un idéal, dès lors profond et sérieux, fait de souffrance très noble et de très hautes ambitions, — injustement, sans doute, un peu dépris de la sérénité parnassienne et de l’impassibilité pessimiste d’un Leconte de Lisle, d’ailleurs admiré, s’avisèrent un jour de lire mes vers, écrits pour la plupart en dehors de toute préoccupation d’école, comme je les sentais, douloureusement et joyeusement poétiques encore, et pleins, j’ose le dire, du souci de la langue bien parlée, vénérée comme on vénère les saints, mais voulue aussi exquise et forte que claire assez.

775. (1890) L’avenir de la science « XIX » p. 421

Si les écoles gallo-romaines eussent été assez fortes pour faire en un siècle l’éducation des Francs, l’humanité eût fait une épargne de dix siècles. Si cela ne se fit pas, ce fut la faute des écoles et des institutions, non la faute des Francs ; l’esprit romain était trop affaibli pour opérer sur-le-champ cette œuvre immense. […] Il faut bien se figurer que l’immense majorité de l’humanité est encore à l’école et que lui donner congé trop tôt serait favoriser sa paresse.

776. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Hégésippe Moreau. (Le Myosotis, nouvelle édition, 1 vol., Masgana.) — Pierre Dupont. (Chants et poésies, 1 vol., Garnier frères.) » pp. 51-75

Une école a fait son temps, et une autre qui mérite d’être saluée véritablement nouvelle se fait attendre. […] Au sortir du collège, sa mère n’était plus ; il pouvait se croire orphelin dans le monde et délaissé ; mais non, c’eût été une injustice, lui-même nous le dit : Car de l’école à peine eus-je franchi les grilles, Que je tombai joyeux aux bras de deux familles. […] Épousseter, sabler, douche de fleurs, voilà le détestable style moderne, le style matériel, prétentieux et grossier, que certes on ne s’aviserait jamais d’aller chercher si près du tombeau de Racine, et qui, j’ose le dire, n’aurait jamais dû entacher non plus et charger le berceau de notre école romantique, telle du moins que je l’ai toujours conçue.

777. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — II. (Suite.) Janvier 1830-mars 1831. » pp. 105-127

à la différence d’une portion de l’école libérale d’alors, il est bien loin de le répudier ; il en reconnaît tous les services et, selon lui, tous les bienfaits : Nous profitons de ses guerres ; nous sommes régis en grande partie par ses institutions. […] Ce caractère restrictif et négatif, à l’article de la poésie moderne, n’est point particulier à Carrel ; il le partageait avec la plupart des hommes de l’école historique et politique ; mais il faut qu’il l’ait ressenti bien vivement pour s’être complu si fort à l’exprimer. […] Il lui manque un peu de ce qu’il a tant blâmé chez les hommes de l’école opposée, l’imagination dans l’expression.

778. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Rollin. » pp. 261-282

Dès les premières années du règne de Louis XIV, Messieurs de Port-Royal avaient essayé de fonder un système d’éducation très chrétien encore et à la fois non gothique, s’accordant sur bien des points avec la raison et le bon sens délivrés des entraves de la routine : si ces écoles de Port-Royal, compromises par le jansénisme, avaient péri, les livres et les méthodes des maîtres subsistaient à défaut de leurs exemples. […] Entre ces diversités d’écoles et de méthodes, et en regard d’une société brillante, polie, éclairée, mais plus empressée chaque jour de jouir des plaisirs de l’esprit sans désormais les payer par trop de peine, il y avait évidemment pour l’Université à trouver une mesure d’innovation qui conciliât les mœurs, la discipline, la tradition classique, et j’oserai dire déjà, la promptitude et la facilité modernes. […] C’est l’homme du précepte orné et sensé, qui ouvre à l’école une fenêtre du côté du monde : Et, quoique en robe, on l’écoutait, a dit de lui Voltaire.

779. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Voltaire et le président de Brosses, ou Une intrigue académique au XVIIIe siècle. » pp. 105-126

Le président de Brosses, qui touchait par plus d’un point à l’école philosophique, n’avait pas fait alliance avec elle, et s’était refusé même à entrer dans la ligue. […] Nous nous flattons de valoir beaucoup mieux à cet égard que les chefs de l’école encyclopédique ; je crains fort pourtant que dans toutes les coalitions et confédérations d’école, de secte et de parti, les hommes ne se ressemblent aujourd’hui comme alors, et qu’ils ne se permettent, à leur manière et dans leur mesure, autant qu’ils le peuvent et autant qu’ils l’osent, ce que se refusaient si peu Voltaire et d’Alembert.

780. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — I. » pp. 389-410

Dès ses débuts, il fut présenté dans la société du baron d’Holbach, y connut Franklin, le monde de Mme Helvétius, et toutes ces influences se combinèrent bientôt, se fixèrent en lui de telle sorte qu’il devint l’élève le plus original peut-être de cette école. […] Volney, reprenant à sa façon, et quarante ans plus tard, la tâche de Fréret, rencontre également l’autorité des Écritures qu’on lui oppose, et s’en irrite ; il s’en irrite comme un disciple de l’Encyclopédie : de là vient qu’en lisant ces amples et vastes récits d’Hérodote, qui font parfois l’effet d’un beau fleuve de Lydie, et en les comparant à d’autres récits d’un caractère plus primitif encore, il trouve moyen d’y apporter de l’aigreur, d’y mettre de la passion, et d’y insinuer de ce zèle hostile que nourrissait l’école de d’Holbach contre tout ce qui tenait à la tradition religieuse. […] Volney fut le voyageur avoué et estimé de cette école savante et positive.

781. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre I. Après la mort — Shakespeare — L’Angleterre »

Après la mort — Shakespeare — L’Angleterre I En 1784, Bonaparte avait quinze ans ; il arriva de Brienne à l’École militaire de Paris, conduit, lui quatrième, par un religieux minime ; il monta cent soixante-treize marches, portant sa petite valise, et parvint, sous les combles, à la chambre de caserne qu’il devait habiter. Cette chambre avait deux lits et pour fenêtre une lucarne ouvrant sur la grande cour de l’École. […] Vers le même temps, un autre, anglais aussi, mais de l’école écossaise, puritain de cette variété mécontente dont Knox est le chef, déclarait la poésie enfantillage, répudiait la beauté du style comme un obstacle interposé entre l’idée et le lecteur, ne voyait dans le monologue d’Hamlet qu’« un froid lyrisme », et dans l’adieu d’Othello aux drapeaux et aux camps qu’« une déclamation », assimilait les métaphores des poètes aux enluminures des livres, bonnes à amuser les bébés, et dédaignait particulièrement Shakespeare, comme « barbouillé d’un bout à l’autre de ces enluminures ».

782. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

Barbier a très bien montré dans sa pièce sur Bedlam ; c’est là ce que l’école réaliste n’eût pas même entrevu. […] Nazelles, en effet, s’est mis en pension dans l’école de Van den Enden pour faire plus librement la cour à Clara, qui supplée son père dans ses leçons. […] Guizot, en parlant à la chambre comme aux bancs d’une école, se condamne à la verbosité, aux redites perpétuelles, et m’atteint pas à l’éloquence. […] Or, assurément, Emmanuel Kant n’a rien de commun avec l’école sensualiste de la France. […] Cette comparaison pourrait tout au plus fournir la matière d’une amplification d’école.

783. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXX » pp. 126-128

. — Quant aux adversaires, au clergé, malgré les avantages partiels et paternels que peuvent présenter deux ou trois de leurs écoles, il est certain que, si on les laissait faire, ils paralyseraient le mouvement d’études et fanatiseraient ou abêtiraient les jeunes esprits.

784. (1874) Premiers lundis. Tome II « De l’expédition d’Afrique en 1830. Par M. E. d’Ault-Dumesnil, ex-officier d’ordonnance de M. de Bourmont. »

M. d’Ault, attaché aux travaux de l’Avenir jusqu’à sa cessation, et depuis aux études intérieures que poursuit cette école de philosophie religieuse, professait cet hiver, parallèlement à MM. 

785. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Revue littéraire. Victor Hugo. — M. Molé. — Les Guêpes »

Victor Hugo, à qui L’École du Monde est dédiée, prépare, nous assure-t-on, un nouveau recueil de poésies42, qui suivra de près le résultat de la prochaine élection académique.

786. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre premier. De la stérilité d’esprit et de ses causes »

Et ce n’est pas seulement à l’école ou au lycée, quand on fait ses devoirs par obligation, qu’on ne trouve rien à dire : plus tard, dans le inonde, on aime à causer, on veut écrire à de chers amis, on fait le projet de noter ses impressions dans un journal intime.

787. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Meurice, Paul (1818-1905) »

— Le Maître d’école, drame en cinq actes, avec F. 

788. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Samain, Albert (1858-1900) »

Albert Samain, qui a peut-être lu mes Intimités, doit beaucoup, héréditairement, à Baudelaire, à Verlaine et à ce symphonique et mystérieux Mallarmé que Mendès a spirituellement appelé un « auteur difficile », et qui n’en est pas moins pour beaucoup de « jeunes » un chef d’école.

789. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre IV. Petits Symbolards » pp. 49-52

Pour le jour de l’an prochain un ancien élève de l’École Centrale, cette nursery des vaudevillistes, vient de trouver un « numéro » plus compliqué, plus littéraire, plus moderne, moderniste même et tout à fait « couchant de siècle ».

790. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre VI. Architecture. — Hôtel des Invalides. »

On en voit un exemple remarquable dans l’hôtel des Invalides et dans l’École militaire : on dirait que le premier a fait monter ses voûtes dans le ciel, à la voix du siècle religieux, et que le second s’est abaissé vers la terre, à la parole du siècle athée.

791. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

Attaché dès ses premières études aux bancs de la vieille école, vous le verrez, plus ferme qu’un roc, se tenir fixé aux erreurs bien accréditées, et n’en jamais démordre. […] De là les harangues de maître Janotus, toussant et déclamant son patois d’école et son latin de cuisine, sanglante satire des universités. […] Ai-je oublié ce que le docte Molière adresse, dans la Critique de l’École des femmes, aux pédants qui se récrient si fort sur l’importance des règles ? […] Le dénouement de l’École des maris, bien que si piquant et si théâtral, n’est pas à l’abri d’une juste critique. […] La Critique de l’École des femmes et l’Impromptu de Versailles sont deux trésors de bons préceptes qu’on ne saurait trop admirer.

792. (1901) Figures et caractères

Ses visées de chef d’école durent mal s’accommoder d’un rival gênant. […] Rien en lui du chef d’école qui régente, attire, exclut. […] Grâce à eux, par eux et en eux, le Romantisme évita le déclin des écoles vieillies et énervées. […] De siècle en siècle, d’âge en âge, d’école en école, on a cherché, comme dit Gautier, à reculer les bornes de la langue, à exprimer l’inexprimable, à émettre des idées neuves et à trouver des formes nouvelles. […] En effet, qui dit école dit communauté de but et de moyens.

793. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LEBRUN (Reprise de Marie Stuart.) » pp. 146-189

Ce sont là des vers charmants, mélodieux, de l’école de Racine ; je n’y regrette que cette fumée d’Ithaque que l’Ulysse d’Homère aurait voulu voir seulement de loin, et puis mourir85. […] La jeune école de Mme de Staël commençait à percer dans le monde ; la jeune École normale, M. […] Une des moins mauvaises était encore l’Écossaise du vieux poëte Montchrétien, de l’école de Garnier.

794. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Charles Labitte »

Nous ne citerons rien des vers mêmes : ils sont faciles et sensibles, de l’école de Lamartine ; mais c’est plutôt l’ensemble de cette fraîche floraison qui m’a frappé, comme d’une de ces prairies émaillées au printemps où aucune fleur en particulier ne se détache au regard, et où toutes font un riant accord. […] III. — MARIE-JOSEPH CHÉNIER, ou l’École de Voltaire en présence de la Révolution et de l’Empereur. […] X. — ANDRÉ CHÉNIER, ou retour à l’Antiquité. — Influence sur l’école nouvelle par l’édition de 1819. […] Tissot, qui avait connu Charles Labitte chez M. de Pongerville et qui, sans préjugé d’école, sachant aimer le talent et la jeunesse, avait été gagné à cette vivacité gracieuse, lui ménagea un honorable motif de retour et de séjour à Paris, en l’adoptant pour son suppléant au Collège de France.

795. (1912) Enquête sur le théâtre et le livre (Les Marges)

Il pourrait être la meilleure et la plus féconde école, s’il n’était asservi à la triste condition d’être un délassement d’hommes fatigués par la journée et un plaisir facile ne détournant pas le sang des organes de la digestion. […] Le théâtre est l’école des mauvaises mœurs, en ce sens qu’il désapprend l’art de réfléchir. […] Le livre est immortel, le théâtre n’est qu’une école. […] Selon Rachilde, « le théâtre est l’école des mauvaises mœurs, en ce sens qu’il désapprend à réfléchir ».

796. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire de la Restauration, par M. Louis de Viel-Castel » pp. 355-368

Les ordonnances émanées directement du roi n’étaient pas moins au rebours que les paroles de ses conseillers : par l’une, il modifiait l’organisation de la Légion d’honneur et supprimait plusieurs des établissements consacrés à l’éducation gratuite des orphelines des membres pauvres de cet Ordre ; par une autre, il déclarait supprimées les Écoles militaires de Saint-Cyr, de Saint-Germain et de La Flèche, qui devaient être remplacées par une école unique, analogue à celle que Louis XV avait fondée en 1751.

797. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. »

Je ne ferai que nommer un autre disciple de la même école, M.  […] Parmi les jeunes et ceux qui briguent la palme dans un prochain avenir, je suis forcé de négliger un groupe de jeunes amis : Catulle Mendès que son prénom oblige et qui ne paraît pas d’humeur à y déroger, qui se fait un jeu de mêler dans ses composés subtils Gautier, Musset et Benserade, nectar et poison ; — Emmanuel des Essarts que son nom oblige aussi, fils de poëte, un de mes élèves à moi (car j’en ai eu à l’École normale), et qui sait allier la religion de l’antiquité aux plus modernes ardeurs : qu’il ne les sépare jamais !

798. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  premier article .  » pp. 326-341

Ce désaccord, qui tenait à la rapidité des temps et à l’empressement honorable des premières générations, a graduellement cessé ; depuis une douzaine d’années surtout, l’Université ne se lasse pas de former dans ses écoles, d’exercer dans ses concours, une jeune et forte milice qui soutiendrait le choc dans les luttes philologiques contre nos rivaux d’outre-Rhin, et qui n’a pas à rougir non plus devant les souvenirs domestiques, devant les traditions exhumées de la vieille Université d’avant Rollin. […] semble avoir faibli, ou du moins il se tait volontiers pour céder le pas aux recherches de l’érudition, aux particularités de l’histoire : de sorte que l’instruction classique de nos hautes écoles et la littérature universitaire devenant de plus en plus solides n’ont pas tout leur brillant, et perdent en grande partie leur effet sur la littérature courante, laquelle devient de plus en plus légère.

799. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mémoires de Casanova de Seingalt. Écrits par lui-même. »

A quelle école, se demande Casanova, cette jeune fille spirituelle, si ingénue en apparence, si trompeuse et insaisissable, à quelle école avait-elle appris à connaître le cœur humain ?

800. (1892) Boileau « Chapitre III. La critique de Boileau. La polémique des « Satires » » pp. 73-88

Aux anciens, à quelques modernes, comme Racan ou Corneille, Malherbe ou Voiture ; mais, aussi, et d’une façon particulièrement significative, à quelques auteurs nouveaux, de mérite encore contesté ou obscur, et dont surtout on ne s’avisait pas encore qu’ils fussent si différents des autres : un comédien poète qui venait de la province, un jeune tragique encore à ses débuts, un poète négligé qui, n’étant plus jeune, n’avait pas fait grand’chose encore : l’auteur de l’École des femmes, l’auteur d’Alexandre, et l’auteur de Joconde. […] À ce triple titre, et par l’autorité que ses lumières et sa facilité lui avaient value, il représentait pour Boileau le goût de l’école à laquelle il faisait la guerre.

801. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « I. Leçon d’ouverture du Cours d’éloquence française »

Loiret découvrit Larroumet et le révéla à lui-même : l’enfant sentit sa vocation littéraire, et tourna ses ambitions vers l’École Normale. […] Nous étions sortis de l’École Normale, mes camarades et moi, très admirateurs des grandes constructions d’art littéraire que Taine avait édifiées, mais au fond très décidés à ne point nous mettre au service d’un système, tout préparés par nos maîtres, Fustel de Coulanges, Tournier, Boissier, Lavisse, qui nous avaient donné l’idée des méthodes exactes, à essayer d’adapter à l’histoire littéraire de la France les procédés de la critique ancienne et de l’histoire.

802. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « II  L’esprit scientifique et la méthode de l’histoire littéraire »

Il s’était formé à la grande école du XVIIIe siècle, de ce siècle si faussement, si absurdement regardé comme la dupe et l’esclave de l’a priori. […] C’est le Clergé qui fait retirer ou qui exclut de ses écoles les livres où Calvin et Renan n’ont pas l’éreintement qu’exige, paraît-il, le salut de la religion.

803. (1890) L’avenir de la science « Préface »

Une école où les écoliers feraient la loi serait une triste école.

804. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Premières tentatives sur Jérusalem. »

Toutes les discussions religieuses des écoles juives, tout l’enseignement canonique, les procès même et les causes civiles, toute l’activité de la nation, en un mot, était concentrée là 603. […] Saint Paul sortit de son école 628.

805. (1901) La poésie et l’empirisme (L’Ermitage) pp. 245-260

Quel fou osa jamais grouper sous quelque nom générique d’école, des esprits aussi différents, aussi contraires, que ceux de Verlaine et de Mallarmé, de Vielé-Griffin et de Verhaeren, d’Henri de Régnier et de Jules Laforgue, de Jean Moréas et de Gustave Kahn — pour ne citer ici que les aînés. […] En vain les écoles se le disputèrent ; il fut de toutes et d’aucune ; contre toutes il eut seul raison.

806. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre IV. Littérature dramatique » pp. 202-220

S’il n’est pas une école de beauté, de vérité et de renaissance, il devient fatalement une école de laideur, de mensonge et de mort.

807. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Beaufort » pp. 308-316

état actuel de l’école française. voyons maintenant quel est l’état actuel de notre école, et revenons un peu sur les peintres qui composent notre académie.

808. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre I : Qu’est-ce qu’un fait social ? »

Elle leur convient ; car il est clair que, n’ayant pas l’individu pour substrat, ils ne peuvent en avoir d’autre que la société, soit la société politique dans son intégralité, soit quelqu’un des groupes partiels qu’elle renferme, confessions religieuses, écoles politiques, littéraires, corporations professionnelles, etc. […] Telle est l’origine et la nature des règles juridiques, morales, des aphorismes et des dictons populaires, des articles de foi où les sectes religieuses ou politiques condensent leurs croyances, des codes de goût que dressent les écoles littéraires, etc.

809. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « IX »

Son génie consiste à avoir compris l’importance du fait… C’est en ce sens qu’il a été vraiment chef d’école… initiateur d’une analyse qui a renouvelé le roman français… Il a influencé tous les grands écrivains de son époque, Taine, Mérimée, Balzac, Flaubert, Bourget, Chuquet, Erekmann-Chatrian… Il a créé Tolstoï… Taine a appelé Stendhal le plus grand psychologue du siècle. […] Il a mieux aimé ne donner que les deux ou trois premières corrections, afin de nous conserver un petit air de cuistre qu’on renvoie dédaigneusement à l’école.

810. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Monselet »

Certainement, je ne sais pas au juste et je n’affirmerais pas à quel point Charles Monselet appartient au groupe des inventeurs qui ont la sainte horreur de la Critique ; mais, sans déterminer nettement leurs affinités respectives, il est impossible de ne pas reconnaître, quand on le lit, cette tendance de toute une école à repousser et à insulter la Critique en vertu des plus considérables, des plus exorbitantes prétentions. […] Connu de nous seulement par ses ouvrages, Charles Monselet peut avoir sur lui des reflets ou des antipathies d’école.

811. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Conclusion »

Cette tendance s’est de plus en plus accentuée depuis Kant : tandis que le philosophe allemand séparait nettement le temps de l’espace, l’extensif de l’intensif, et, comme nous dirions aujourd’hui, la conscience de la perception extérieure, l’école empiristique, poussant l’analyse plus loin, essaie de reconstituer l’extensif avec l’intensif, l’espace avec la durée, et l’extériorité avec des états internes. — La physique vient d’ailleurs compléter l’œuvre de la psychologie sur ce point : elle montre que si l’on veut prévoir les phénomènes, on doit faire table rase de l’impression qu’ils produisent sur la conscience et traiter les sensations comme des signes de la réalité non comme la réalité même. […] Le problème de la liberté est donc né d’un malentendu : il a été pour les modernes ce que furent, pour les anciens, les sophismes de l’école d’Élée, et comme ces sophismes eux-mêmes, il a son origine dans l’illusion par laquelle on confond succession et simultanéité, durée et étendue, qualité et quantité.

812. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

N’hésitons pas à briser les étroites barrières des écoles et à reconnaître que le second de ces deux écrivains est aussi moderne que le premier. […] Ils appartiennent à cette école d’artistes pour qui l’œuvre, une fois composée, doit exister, en effet, comme un objet indépendant de celui qui l’a composée. […] Ainsi s’explique la tendance marquée de l’école qui se réclame d’eux à choisir comme personnages principaux des hommes et des femmes d’une personnalité de plus en plus atténuée. […] Petit à petit, la seconde école l’a emporté sur la première, et la rhétorique de l’image est entrée dans les mœurs intellectuelles du temps, au point que, pour l’école actuelle, cette expression : avoir du style, se trouve être le synonyme de cette autre : écrire avec pittoresque. […] D’autre part, il se rencontrait avec Flaubert et toute l’école dans un pessimisme appuyé sur le pressentiment de l’inutilité finale de l’effort moderne.

813. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « IX » pp. 33-36

… Depuis treize ans que l’École dite romantique est à l’œuvre au théâtre et n’en est plus aux Préfaces, elle a de moins en moins réussi : de là réaction.

814. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Sur les Jeune France. (Se rapporte à l’article Théophile Gautier, page 280.) »

Combien de moments différents, combien de ces petites crises intérieures au sein de ce monde et de cette école poétique !

815. (1875) Premiers lundis. Tome III « Senac de Meilhan »

On donne volontiers raison au prince de Ligne, lorsqu’il disait : « Dans les pensées de M. de Meilhan, il y a des traits de feu qui éclairent toujours, et des fusées qui vont plus haut qu’elles ne font de bruit. » M. de Meilhan s’était exercé, dans la première partie de sa vie, à traduire les Annales de Tacite, une double école de politique et de style.

816. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Ackermann, Louise (1813-1890) »

Elle appartient à cette école des grands désespérés, Chateaubriand, lord Byron, Shelley, Leopardi, à ces génies éternellement tristes et souffrant du mal de vivre qui ont pris pour inspiratrice la mélancolie.

817. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 343-347

Il ne faut, en effet, qu’une légere attention pour se former à cette école.

818. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

» XIV Voilà ce que l’école véritablement savante des premiers grands missionnaires jésuites, compagnons du père Amyot, et le père Amyot lui-même, pensaient des premiers livres chinois à l’époque où ces Argonautes de la science faisaient, pour ainsi dire, partie du collège des lettrés, cohabitaient avec les lettrés dans le palais des empereurs, vivaient, mouraient en Chine, et écrivaient ces recueils de Mémoires et ces traductions où toute la civilisation chinoise est pour ainsi dire reproduite en mappemonde d’idées et d’institutions sous nos yeux. […] Son application, ses progrès, son obéissance, sa modestie, la douceur de son caractère, la grâce de son langage et de ses manières en firent le modèle de l’école ; il fut chargé par le maître de le suppléer habituellement dans ses leçons aux plus jeunes de ses élèves. […] À dix-sept ans, sa mère le contraignit à quitter à regret l’école du philosophe, et à entrer dans les affaires comme mandarin de la dernière classe. […] Il ouvrit, pour la première fois, dans sa propre maison, une école publique d’histoire, de science, de morale et de politique ; puis s’élevant bientôt à une mission plus haute et plus universelle : « Je sens enfin, dit-il, que je dois le peu que le ciel m’a donné ou qu’il m’a permis d’acquérir à tous les hommes, puisque tous les hommes sont également mes frères et que la patrie de l’humanité n’a pas de frontière. » Il partit alors suivi d’un grand nombre de disciples de tous les royaumes voisins pour aller, non prophétiser, mais raisonner dans tout l’empire où l’on parlait la langue de la Chine. […] » XXVI Confucius, d’après ces maîtres et ces modèles, et les politiques de son école après lui, commentent ainsi ces trois relations et ces cinq vertus réduites en gouvernement et en rites : « Il faut un gouvernement aux hommes, puisque les hommes sont destinés par leurs nécessités à vivre en société.

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