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576. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre quatrième »

L’homme n’est guère considéré que dans l’état théologique, pour ainsi dire ; tour à tour au niveau de l’ange, quand on regarde de quel prix il a été racheté ; ou au-dessous du néant, quand on le compare à celui qui l’a fait. […] Je ne vois dans toute cette période que deux sortes d’écrivains : les uns attaquent par la satire ou la raillerie les puissants et tous ceux qui paraissent avoir leurs commodités dans ce présent si laborieux ; les autres les regardent avec admiration, et les chantent sur le luth. […] Quand ils se guindent ainsi à réfléchir sur les événements, et à regarder dans le passé et dans l’avenir, ils semblent comme pris de vertige.

577. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre dixième »

Buffon n’exagère rien : ni le zèle de la prédication, ni les raffinements du spéculatif ne le passionnent et ne forcent son langage ; c’est la science qui regarde tranquillement une violation de l’ordre moral, et qui la décrit comme elle la voit. […] C’est pour eux que le cygne s’étale comme s’il se croyait regardé, et que le paon fait la roue. […] Les fleurs de l’Esprit des lois s’excusent comme les enjolivements de l’Histoire naturelle des animaux ; c’était l’appât nécessaire pour attirer à leurs beautés fécondes la foule qui ne regarde qu’où il y a du spectacle, et n’écoute que ce qui fait du bruit.

578. (1890) L’avenir de la science « XVI »

On peut regretter ces premières délices, comme, au fort de la vie, on regrette souvent les rêves et les joies de l’enfance ; mais il faut virilement marcher, et, au lieu de regarder en arrière, poursuivre le rude sentier qui mènera sans doute à un état mille fois supérieur. […] On amalgame alors sans scrupule, on mélange le tout sans y regarder de si près, on y met son originalité sans le savoir. […] Que si les gens d’esprit y regardent parfois d’un peu près, ou bien ils se rabattent avec une facilité caractéristique sur notre incompétence à juger de ces sortes de choses, ou bien ils se mettent franchement à en rire.

579. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

Il est présumable qu’il aura fait les vers qui la concernent peu après la critique que son irritable génie regardait comme une injure ; mais qu’il aura été détourné de les publier par la crainte de se mettre subitement en contradiction avec l’épître où il paraissait vouloir s’élever à un genre plus grave que celui de la satire ; qu’il aura mise dans son portefeuille, en attendant que le démon de la satire le reprît. […] Il est vrai que dans ces deux lettres madame de Sévigné marque une préférence décidée pour Corneille sur Racine ; mais celait à une époque où celui-ci n’avait pas encore fait ni son Iphigénie, que Voltaire regardait comme son chef-d’œuvre, ni Phèdre, ni Athalie ; Voltaire a lu ces deux lettres et n’a probablement pas lu toutes celles où madame de Sévigné parle du déclin de Corneille et des progrès de Racine. […] Ce mot de reconnaissance ne peut regarder que madame de Sévigné, et les éloges qu’elle se plaisait à donner aux fables du poète, à mesure qu’elles paraissaient, surtout dans les cercles du duc de La Rochefoucauld, qui en était charme comme elle.

580. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires de Philippe de Commynes, nouvelle édition publiée par Mlle Dupont. (3 vol. in-8º.) » pp. 241-259

Après avoir mis en regard, par exemple, les malheurs qui frappèrent, vers le même temps, la maison de France et celle de Castille : « Et semble, dit-il, que Notre Seigneur ait regardé ces deux maisons de son visage rigoureux, et qu’il ne veut point qu’un royaume se moque de l’autre. » À partir de la mort de Louis XI, les Mémoires de Commynes perdent sensiblement en intérêt. […] Ce qu’il regardait également comme un malheur de sa première éducation, de n’avoir pas été instruit dès sa jeunesse aux lettres anciennes, n’a pas moins tourné à son avantage et à la gloire de son originalité d’écrivain. […] Dans un temps où tout le monde se croit propre à la politique, il ne serait pas mal d’aller regarder en lui quelles sont les qualités requises chez ceux que la nature a destinés à cette rare science.

581. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Pline le Naturaliste. Histoire naturelle, traduite par M. E. Littré. » pp. 44-62

Votre interruption nous a fait perdre dix lignes. » Il regardait comme perdu tout le temps qui n’était pas donné à l’étude. […] Ce n’est pas qu’il n’accueille de son fait et n’autorise bien des erreurs, sur les songes, par exemple, sur les comètes, sur les présages dus à la foudre : dans l’ignorance où il est des explications naturelles, il regarde ces accidents singuliers, non pas comme la cause, mais comme le symptôme d’autres événements avec lesquels il les suppose liés d’une manière mystérieuse. […] Parlant de ceux qu’il avait interrogés, et même de deux pauvres filles esclaves qu’il avait fait mettre à la question, il reconnaît qu’il n’a pu apercevoir en eux tous d’autre crime qu’une mauvaise superstition et une folie : Ils assurent que toute leur faute ou leur erreur consiste en ceci, qu’ils s’assemblent à un jour marqué, avant le lever du soleil, et chantent tour à tour des vers à la louange du Christ, qu’ils regardent comme Dieu ; qu’ils s’engagent par serment non à quelque crime, mais à ne point commettre de vol ni d’adultère, à ne point manquer à leur promesse, à ne point nier un dépôt ; qu’après cela ils ont coutume de se séparer, et ensuite de se rassembler pour manger en commun des mets innocents… Pline et son oncle étaient des hommes humains, modérés, éclairés ; mais cette humanité des honnêtes gens d’alors était déjà devenue insuffisante pour la réformation du monde.

582. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres inédites de la duchesse de Bourgogne, précédées d’une notice sur sa vie. (1850.) » pp. 85-102

« Je pris, ajoute Dangeau, la liberté de lui demander, comme il rentrait dans sa chambre, s’il était content de la princesse ; il me répondit qu’il l’était trop, et qu’il avait peine à contenir sa joie. » Un quart d’heure après, le roi revient la voir : « Il la fit causer, regarda sa taille, sa gorge, ses mains, et puis ajouta : Je ne voudrais pas la changer en quoi que ce soit au monde pour sa personne. […] Elle parle peu, au moins à ce que j’ai vu, n’est point embarrassée qu’on la regarde, comme une personne qui a vu du monde. […] Elle a été bien regardée et observée, et tout le monde paraît satisfait de bonne foi.

583. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — I. » pp. 441-459

Portalis aime à voir dans les grands tribunaux placés entre le souverain et les peuples, et chargés par le vœu et le concert tacite de tous deux du soin de vérifier les lois, des établissements politiques réguliers, qui ont toujours été regardés non seulement comme l’ornement et la décoration, mais aussi comme le retenail de la monarchie. […] Dès les premiers jours, la plupart des Conventionnels restés dans les Conseils regardaient ouvertement les nouveaux nommés comme des intrus et des ennemis ; ils semaient autour d’eux les soupçons et les calomnies pour les décréditer du moins, ne pouvant les éliminer : « Ceci débute mal, dit tout haut Portalis présent à ces scènes : si les Jacobins ont le pouvoir de nous chasser d’ici, nous n’y resterons pas longtemps. » Il y resta assez, durant deux années, pour y fonder sa réputation d’orateur social, fidèle à tous les principes de modération et d’humanité. […] Il y disait en réponse à ceux qui regardaient le serment comme une garantie : Il eût été digne de notre siècle de reconnaître que le serment est une bien faible épreuve pour des hommes polis et raffinés ; qu’il n’est nécessaire que chez des peuples grossiers à qui la fausseté ou le mensonge coûte moins que le parjure ; mais que dans nos mœurs cette auguste cérémonie n’est plus qu’une forme outrageante pour le ciel, inutile pour la société, et offensante pour ceux qu’on oblige à s’y soumettre.

584. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — III. Franklin à Passy. (Fin.) » pp. 167-185

Plus d’une fois il s’élève ; le sentiment de la réalité et la vivacité de son affection humaine lui suggèrent une sorte de poésie : Je dois bientôt quitter celle scène, écrivait-il à Washington (5 mars 1780) ; mais vous pouvez vivre assez pour voir notre pays fleurir, comme il ne manquera pas de le faire d’une manière étonnante et rapide lorsqu’une fois la guerre sera finie : semblable à un champ de jeune blé de Turquie qu’un beau temps trop prolongé et trop de soleil avaient desséché et décoloré, et qui dans ce faible état, assailli d’un ouragan tout chargé de pluie, de grêle et de tonnerre, semblait menacé d’une entière destruction ; cependant, l’orage venant à passer, il recouvre sa fraîche verdure, se relève avec une vigueur nouvelle, et réjouit les yeux, non seulement de son possesseur, mais de tout voyageur qui le regarde en passant. […] Franklin est un des hommes qui, tout en honorant l’humanité et en aimant à regarder vers le ciel, ont le moins visé à faire l’ange. […] Si tous ceux qui conversèrent à Passy avec Franklin avaient bien entendu ses préceptes et ses mesures, ils y auraient regardé à deux fois avant d’entreprendre dans le vieux monde la refonte universelle.

585. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Fervaques et Bachaumont(1) » pp. 219-245

L’ancien Journalisme, ce vieux myope hautain, au lorgnon d’écaille, ne regardait la société qu’à son étage politique, dont les rideaux, pour lui, restaient le plus souvent baissés. Le nouveau la regarde à tous les étages, depuis la lucarne jusqu’au soupirail, par le trou des serrures et la fente des portes. […] Elles ne ressemblent pas, par exemple, aux Historiettes de Tallemant des Réaux, cet anecdotier qui regardait dans son temps par le trou de sa lucarne, ni aux Menagiana de ce cuistre littéraire de Ménage.

586. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » p. 82

le Beau lui est également très-supérieur dans l’Histoire du Bas-Empire, qu’on peut regarder comme la continuation de son Ouvrage.

587. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 456

De tous les Auteurs dont il est parlé dans cette Collection, à peine douze sont connus dans la République des Lettres ; & les Mémoires qui regardent la vie de tous ces Auteurs ignorés, sont écrits d’un style si bas & si rampant, qu’on n’en peut soutenir la lecture.

588. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article »

On étoit si peu accoutumé alors à la bonne critique, que son Cymbalum Mundi fut regardé comme une Production étonnante ; dans le fond, ce n’est autre chose qu’un Recueil de Dialogues satiriques qui n’offrent rien de juste & de piquant.

589. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » p. 307

Ce Poëte n'a travaillé que pour les Histrions de la Foire, ce qui l'a fait surnommer le Voltaire des Boulevards : aussi est-il, dit-on, fort célebre parmi les Danseurs de corde & tout le petit peuple baladin, qui le regardent comme un Grand Homme, & qui l'ont néanmoins laissé mourir dans un Hôpital.

590. (1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — Boucher » p. 103

Toutes les fois que vous viendriez chez moi, vous en diriez du mal, mais vous le regarderiez.

591. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Parrocel »

Quand j’ai regardé ce morceau ; que j’y ai aperçu quelque dessin, un peu de couleur, un grand travail, et que je me suis dit, Cela est détestable, j’ai ajouté tout de suite, Ah, que l’art de peindre est un art difficile.

592. (1927) Quelques progrès dans l’étude du cœur humain (Freud et Proust)

Il les regarde a priori à la fois comme menteurs et comme explicables. […] Comme je sentais que cela se trouvait en eux, je restais là, immobile, à regarder, à respirer, à tâcher d’aller avec ma pensée au-delà de l’image et de l’odeur. […] Son moi pensant et sentant, Proust le regarde, le considère exactement de la même façon que, quand il était petit, les clochers de Martinville. […] Alors tout à coup Proust est là qui tout simplement se retourne et le regarde. […] Au tournant de l’allée, je regardai derrière moi.

593. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Elles regardent à travers les fenêtres des yeux et se jouent à fleur de lèvres. […] Ce type est tellement caractérisé que l’imagination a peine à l’écarter, même momentanément, pour regarder agir ou écouter parler d’autres personnages. […] Les amis qu’il rencontrait le regardèrent avec étonnement, et, après l’avoir félicité de son retour à la santé, se détournaient avec indifférence. […] Il sentit qu’il ne se relèverait jamais du coup qui le frappait, se regarda à bon droit comme perdu, et tomba dans un morne désespoir. […] Comme on le voit, il regarde le monde plutôt avez des yeux de contemplateur et de curieux qu’avec des yeux d’artiste.

594. (1914) Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne pp. 59-331

Il regarde et trouve toujours qu’on est bien malheureux. […] Il veut bien regarder. […] Cela ne regarde plus la dérogation. […] Dieu peut regarder. […] Il peut regarder le monde et l’homme.

595. (1866) Nouveaux essais de critique et d’histoire (2e éd.)

Il vécut dans une sorte de retraite, et, s’il fut homme du monde, il regarda la scène sans devenir acteur. […] Il frappe la sienne ; ses bras tombent, et il regarde en souriant le malheureux ami qui trouve cela beau. […] En effet, regardez plutôt ces passages pris entre vingt autres semblables. […] Personne ne vous propose d’approuver et de suivre ; on vous demande seulement de regarder et d’admirer. […] Car regardez d’abord la religion : quelle conception originale y a-t-elle produite ?

596. (1855) Louis David, son école et son temps. Souvenirs pp. -447

Déjà, depuis août 1793, les anciennes académies, regardées comme le réceptacle de doctrines fausses ou erronées, étaient détruites. […] En effet, tandis que la foule le regardait comme arrivé, lui se sentait seulement au point de départ. […] On regarde ordinairement la représentation du nu comme une prétention pédantesque des artistes, et plus souvent encore comme le résultat d’un libertinage d’imagination. […] L’âge de la comtesse permettait que l’on regardât sa mort comme un événement prochain. […] J’ai laissé chez moi quatre-vingts écus romains en argent, que je regarde comme perdus, ainsi que tous mes effets.

597. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

L’âme de Renée est toute nihiliste : regardons-la ; son aventure est un emblème. […] Mais il n’a plus d’argent ; et il regarde son carnet de chèques : épuisé, le carnet. […] Il regarde Yvonne, si jeune et toute vacillante, flétrie. […] » regardait le poète dans les yeux, le consultait et l’alarmait délicieusement. […] dans sa petite chambre, n’a-t-elle point à regarder les portraits de son amant ?

598. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 154

d’Argonne peut être regardé comme un Littérateur, dans qui la solitude n’avoit affoibli ni l’amour des Lettres, ni celui des Anecdotes, ni l’art de les raconter avec agrément.

599. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » p. 530

Il fut regardé comme un des plus célebres Prédicateurs de son temps ; & si on lui pardonne le defaut de goût & les vices du style de son siecle, on conviendra que, du côté de l’onction, de la simplicité & de l’instruction, il n’étoit pas indigne de la réputation qu’il a eue.

600. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » p. 534

Si son style étoit toujours égal, & sa maniere de s’exprimer toujours correcte, cet Ouvrage pourroit être regardé comme le meilleur & le plus complet qu’on nous ait donné sur cette matiere.

601. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (2e partie) » pp. 365-432

Il vole résolument son hôte ; il s’avance à pas de loup vers son lit, bien résolu de tuer le dormeur s’il ouvre les yeux au bruit ; il épie le réveil, il médite la mort, il regarde. […] Il eut un tremblement, il regarda le ciel, et une larme germa lentement dans ce regard. […] Ce qu’il venait de dire l’avait rapproché de celui qui est dans la mort (sans doute Dieu) ; l’instant suprême arrivait. » « L’évêque, ajoute l’écrivain, le comprit ; le moment pressait ; c’était comme prêtre qu’il était venu ; de l’extrême froideur il était passé par degrés à l’émotion extrême, il regarda ces yeux fermés, il prit cette vieille main ridée et glacée, et se pencha vers le moribond. […] « Il songeait à la grandeur et à la présence de Dieu ; à l’éternité future, étrange mystère ; à l’éternité passée, mystère plus étrange encore ; à tous les infinis qui s’enfonçaient sous ses yeux dans tous les sens ; et, sans chercher à comprendre l’incompréhensible, il le regardait. […] « Il s’asseyait sur un banc de bois adossé à une treille décrépite ; il regardait les astres à travers les silhouettes chétives et rachitiques de ses arbres fruitiers.

602. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » p. 515

Ses dernieres Nouvelles prouvent que les défauts dont nous venons de parler, ne sont point incurables, & peuvent être regardées comme le fruit d'une plume qui sait animer par le sentiment les richesses de l'imagination.

603. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — Le stile. » pp. 145-146

De toutes les disputes littéraires, les plus importantes peut-être, ce sont celles qui regardent le stile.

604. (1761) Salon de 1761 « Gravure —  Cochin  »

Cochin Vous avez raison, ce dessin au crayon rouge représentant Lycurgue blessé dans une sédition, mérite d’être regardé : le passage subit de la fureur à la commisération dans cette populace effrénée qui le poursuit est bien rendu.

605. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre V. Swift. » pp. 2-82

Il semblait se regarder comme un être d’espèce supérieure, dispensé des égards, ayant droit aux hommages, ne tenant compte ni du sexe, ni du rang, ni de la gloire, occupé à protéger et à détruire, distribuant les faveurs, les blessures et les pardons. […] Addison et ses amis voyaient depuis plusieurs jours à leur café un ecclésiastique singulier qui mettait son chapeau sur la table, marchait à grands pas pendant une heure, payait et partait, n’ayant rien regardé et n’ayant pas dit un mot. […] Vous respecterez les choses respectées, si vous n’en regardez que la surface, si vous les prenez telles qu’elles se donnent, si vous vous laissez duper par la belle apparence qu’elles ne manquent jamais de revêtir. […] On s’arrête, et l’on regarde avec ce plaisir qu’on ressent à boire une liqueur amère. […] Qu’est-ce que la beauté, puisque le plus beau corps regardé avec des yeux perçants paraît horrible ?

606. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rouger, Henri (1865-1912) »

C’est assez pour que son âme solitaire soit pénétrée d’une infinie gratitude… Comme tous les poètes, il a regardé longtemps la magnificence des floraisons printanières.

607. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 192

Les plus jolis du Voyage de Languedoc sont de Bachaumont ; témoins ceux-ci, qu’on peut regarder comme un chef-d’œuvre de délicatesse & de sentiment.

608. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 449

Ils le regardent comme un des plus habiles Physiologistes qu’ait produits notre Nation, malgré son penchant aux idées paradoxales, malgré ses satires & ses injustices contre le célebre Frere Côme, qui ne lui a répondu qu’avec honnêteté & par de nouveaux succès.

609. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 217-218

Il a écrit sur la Marine, sur diverses parties de l’Agriculture, sur plusieurs branches de Commerce, sur les Arts mécaniques, & peut être regardé, dans tous ces Ouvrages, comme un Auteur élémentaire.

610. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 54

Tout ce qui regarde la Topographie & les Beaux-Arts, y est traité de maniere à donner de justes & de saines idées sur les différentes Contrées, & sur les Chef-d’œuvres de Peinture, de Sculpture & d’Architecture de cette délicieuse partie de l’Europe.

611. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 305

Elle cultiva la Poésie, & s'attacha sur-tout à l'Elégie, où elle est regardée comme un modele de délicatesse, de naturel, & de facilité.

612. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Brenet »

Brenet On regarderait certainement son Adoration des Mages.

613. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

Qu’il ait des opinions, une conduite, des chapeaux et des gants comme le public, cela regarde le public. […] A y regarder de près, l’art toscan s’est instinctivement toujours efforcé dans cette voie. […] Regarder et comprendre les passions, c’est en démêler et les conséquences et les causes intimes. […] Regardons-le maintenant à travers les souvenirs du prince de Bülow. […] Le petit garçon regarde, il écoute, il comprend.

614. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 119

Une verve singuliere, un génie pour les vers qu’il ne tenoit que de la nature, beaucoup de facilité à bien rendre ce qu’il sentoit, quoiqu’il fût sans Lettres, le firent regarder, dans son temps, comme une espece de phénomene poétique.

615. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 187

Quoique les faits y soient détachés, ils sont présentés avec tant de clarté, développés par des réflexions si judicieuses, qu’on peut regarder ces Livres comme les meilleures Collections historiques que nous ayons.

616. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » p. 356

Son Dictionnaire fut néanmoins donné au Public quelques années après sa mort, & eut même plusieurs éditions ; on pouvoit le regarder comme le meilleur en ce genre, avant que le Dictionnaire de Trévoux eut paru.

617. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 87-88

On pourroit le regarder comme un bon Traducteur, si la fidélité à rendre le sens de son original étoit la seule qualité nécessaire à quiconque entreprend de faire passer les Poëtes célebres dans une Langue étrangere, sur-tout lorsqu'il s'agit d'une Traduction en Vers.

618. (1898) Essai sur Goethe

Je vous dis qu’elle ne le regardait pas avec indifférence. […] Il ne peut regarder derrière soi sans frissonner en songeant aux larmes qu’il a déjà fait répandre. […] Si les horribles spectres de ton action ne tournent pas ton regard effrayé vers l’enfer, alors regarde en haut, regarde le vengeur dans le ciel, et prie-le de se contenter du sacrifice que je lui offre. […] Je veux te suivre : ma forme blanche, comme un esprit, regardera vers toi du haut de ces murailles. […] (Elle ferme un instant les yeux, puis retire ses mains et regarde dans la direction opposée.)

619. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

— Comment la critique accueille-t-elle les tentatives de ceux qu’elle regarde comme les premiers apôtres du réalisme ? […] Mais, si l’on y regarde de près, la fiction est restée maîtresse absolue et souveraine du terrain, la réalité humaine n’a pas été sérieusement abordée. […] Jusqu’ici j’avais cru de bonne foi, je vous jure, qu’il n’y avait au monde qu’un seul homme (mon estime pour lui m’empêche de le nommer) qui regardât M.  […] Mais un peintre qui se dit l’élève de la nature seule n’y regarde pas de si près. […] Champfleury regarderait, j’en suis sûr, comme une injure la qualification de poète ; en tout cas, ce n’est pas moi qui la lui jetterai à la tête.

620. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre IV. Racine »

Mais nous verrons que Racine a beaucoup mieux regardé qu’on ne dit communément les mœurs locales, la couleur particulière de chacun de ses sujets. […] On serait étonné, si l’on y regardait de près, de ce qu’il y a chez Racine de mots familiers, de locutions de tous les jours ; la musique délicieuse de son vers nous empêche de remarquer les formes de la conversation courante qui souvent le remplissent. […] Racine a été élevé dans le jansénisme, à croire que la nature est corrompue, que tout mérite, tout bien en l’homme vient de la grâce ; il a pu rompre avec ses maîtres, il n’a pu se défaire des enseignements lentement insinués, quitter le point de vue d’où ils lui avaient appris à regarder l’agitation humaine. […] La vision poétique de Racine On n’aurait que la moitié de Racine, si l’on ne regardait que la vérité psychologique de ses peintures, leur ressemblance avec la vie réelle.

621. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

L’espagnol et l’italien sont aux étages supérieurs ; ce sont les langues à la mode : qui donc regarderait à monter quelques marches, pour lire les romans d’Amadis et s’amuser des pointes italiennes ? […] , est le fond de cet esprit plus juste qu’élevé, qui ne regarde pas au-delà de la vie commune, et qui n’a pas la prétention de la réformer : car de quoi s’amuserait-il ? […] Si je la regarde dans les parties de ce livre qui ont été inspirées par la Renaissance, que de nouveautés dans ces expressions si profondes et si générales, qui ouvrent comme des horizons infinis à l’esprit du lecteur ! […] Si je la regarde ensuite, soit dans les caractères que Rabelais a créés, soit dans tout ce qu’il conservé et perfectionne de ce don charmant du récit, aussi antique que notre France, je ne la trouve pas moins admirable.

622. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre septième. »

Viennent ensuite la nièce même de cette princesse, la seconde Marguerite de Valois fille de Henri II et femme de Henri IV, auteur de quelques pages de Mémoires que l’Académie française, par un jugement où il entrait peut-être de la galanterie, regardait comme le modèle de la prose au xvie  siècle158 ; le cardinal d’Ossat, ambassadeur de Henri IV près la cour de Rome, esprit pénétrant, simple et droit, qui expose au roi son maître, d’un style abondant et ferme, toute sa négociation relative à certains projets politiques de Henri IV, et notamment à l’affaire de l’abjuration 159 ; Brantôme, dont la curiosité ne se renferme pas dans les choses de son temps et de son pays ; qui recueille çà et là dans les livres et dans les ouï-dire les matériaux de sa chronique scandaleuse ; du reste, dans ce goût peu honorable pour les immondices de l’histoire, plein de sens, de finesse et d’excellent style, et plus à blâmer peut-être pour avoir eu la plus malhonnête curiosité dans un siècle si curieux, celle des musées secrets, que pour avoir exploité de propos délibéré la corruption de son temps160 ; le maréchal de Montluc, dont Henri IV appelait les Mémoires la Bible des soldats, jugement qui peint le livre161. […] L’homme tout entier, possédé par le moment dans lequel il vit, ne se retourne pas vers le passé, ne regarde pas vers l’avenir, et l’on peut dire sans exagération qu’avant le xvie  siècle, ce qui a vécu dans les temps écoulés n’est qu’une faible tradition, et ce qui vivra dans les temps futurs, qu’un mystère. […] Tous les deux ont regardé de deux points de vue différents : l’homme, la vie, mais dans le même but, à savoir, pour les régler. […] il touche à toutes les circonstances de la vie, il connaît tout, il dit tout, ou, comme il s’en rend le témoignage à la fin d’un chapitre sur l’honnêteté du lit nuptial, « il fait entendre sans le dire ce qu’il ne voulait pas dire172. » En tout ce qui regarde les actes de la vie secrète, il y a une grande différence entre Charron et lui.

623. (1890) L’avenir de la science « VIII » p. 200

Les premiers créateurs ne regardaient pas derrière eux ; ils marchaient en avant, sans autre guide que les éternels principes de la nature humaine. […] Voilà pourquoi il doit être regardé comme le fondateur de l’esprit moderne en critique et en littérature. […] Et ne commet-il pas semblable faute quand il regarde comme inutiles toutes ces patientes explorations du passé, quand il déclare que c’est perdre son temps d’étudier les civilisations qui n’ont point de rapport direct avec la nôtre, qu’il faut seulement étudier l’Europe pour déterminer la loi de l’esprit humain, puis appliquer cette loi a priori aux autres développements ? […] « J’ai placé, dit-il, le prince des poètes à côté de Platon, le prince des philosophes, et je suis obligé de me contenter de les regarder, puisque Sergius est absent et que Barlaam, mon ancien maître, m’a été enlevé par la mort.

624. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Sieyès. Étude sur Sieyès, par M. Edmond de Beauverger. 1851. » pp. 189-216

On sait les magnifiques paroles par lesquelles Mirabeau, dans la séance de l’Assemblée constituante du 20 mai 1790, où se discutait la motion sur le droit de paix et de guerre, invoqua les lumières et l’avis d’un homme « dont je regarde, dit-il, le silence et l’inaction comme une calamité publique ». […] Ils vous diraient volontiers que, pour eux, ils se contentent d’être honnêtes gens : ils vous ont regardé comme voulant les attirer dans une conjuration. […] Si l’on parle des mesures qui ont eu du succès, de quelque intrigue habile, de quelque projet momentanément applaudi, ils vous regardent avec un air fin et d’intelligence ; ils vous louent presque et vous caressent comme voulant mériter auprès de vous d’entrer en participation de l’habile dessein qu’ils vous supposent ; ils croient à votre infamie, parce qu’eux s’en revêtiraient comme d’un honneur. […] j’aurai passé ma vie entière dans le travail le plus forcé, dans le malheur pour moi, et dans les sentiments les plus généreux, les plus ardents pour le bonheur des autres, et ma récompense sera d’être regardé par eux comme un homme à talents capable d’être adopté par des coteries de vils coquins !

625. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIX. M. Cousin » pp. 427-462

Cousin a entrepris de nous donner et qui étonnent et détonnent et sont bouffonnes, sous la plume du traducteur de Platon, il y a, si on regarde au fond, plus de philosophie, — au moins de la sienne, — qu’on ne le croirait au premier abord. […] Les faits y sont regardés à travers le bandeau des sentiments, et ce bandeau-là tombe jusque sur le talent et il en éteint la lumière. […] On le comprend quand on regarde ce portrait. […] Ce dessillement, cette lumière de la vérité, cette fonction qui grandit tout, l’objet qu’on voit et l’œil qui regarde, ce seau d’eau glacée que la Responsabilité jette à la figure de l’homme pour le calmer, toutes ces choses qui atteignent même les femmes, M. 

626. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Michelet » pp. 167-205

Et, en effet, même parmi ceux qui plongèrent avec la sensualité la plus brûlante ou la corruption la plus froidement réfléchie en cet étrange livre, où Michelet a fait de l’amour dans la femme quelque chose d’inférieur à ce que Cabanis faisait, dans la cerveau de l’homme, de la pensée, personne n’a jamais songé, que je sache, à conclure au philosophique la vérité des idées d’un homme, de nature fort peu philosophe, qui, pour avoir regardé, par hasard ou par curiosité, sur une table de dissection, a voulu substituer à la spiritualité humaine et à son mystère de basses origines matérielles, et tirer de l’obscène même le sentimental ! […] Michelet regardait l’Étudiant, et avec juste raison, comme la matière de l’Histoire future, et il cherchait avec toutes les forces de son esprit à pétrir cette matière et à la préparer, pour l’Histoire et la gloire de l’Histoire… L’Histoire du passé cède donc la place à celle de l’avenir dans ce Cours de 1847, allumé, comme un phare sur des ténèbres, avec toutes les sécurités de la certitude, et qui, tel que le voilà à cette heure, n’est plus qu’une vieille lanterne éteinte et cassée, au pied du bâton qui la soutenait, renversé… Eh bien, c’est là, je le répète, ce qui est intéressant et instructif. Michelet, le Michelet de 1847, regardé, vu et jugé à la lumière des événements qui se sont produits depuis 1847, quelle expérience et quelle leçon ! […] Croiront-ils que cet éloquent Michelet — qu’on n’a pas encore osé appeler « le grand Michelet », hésitation singulière devant sa popularité, — n’est, pour qui attentivement le regarde, qu’une guenille de chrétien cousue à une guenille de païen ; et c’est tout, rien de plus ?

627. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre II. L’âme et le corps »

Regardez de plus près. […] Celui qui pourrait regarder à l’intérieur d’un cerveau en pleine activité, suivre le va-et-vient des atomes et interpréter tout ce qu’ils font, celui-là saurait sans doute quelque chose de ce qui se passe dans l’esprit, mais il n’en saurait que peu de chose. […] A y regarder de près, on verrait combien ces comparaisons sont décevantes. […] C’est le cerveau qui nous rend le service de maintenir notre attention fixée sur la vie ; et la vie, elle, regarde en avant ; elle ne se retourne en arrière que dans la mesure où le passé peut l’aider à éclairer et à préparer l’avenir.

628. (1892) Sur Goethe : études critiques de littérature allemande

Qu’ils se rassurent pourtant, et qu’ils veuillent bien y regarder de plus près. […] Si l’on regarde son caractère, c’est un mélange de douceur qui attire et d’âpreté qui repousse. Si l’on regarde sa vie, ce sont des alternatives sans raison de joie emportée et de découragement sinistre. […] Il regarda et il pleura amèrement. […] Il ne faut pas sans doute y regarder de trop près.

629. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 111-112

En ce cas, ses erreurs doivent être regardées comme involontaires & comme une suite presque inévitable de la démangeaison de tout approfondir & de tout commenter en matiere de Foi.

630. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 197-198

Il est si rare de trouver des esprits aussi pénétrans que sages, pour saisir dans une juste précision ce qui constitue la vraie beauté de chaque genre ; il est si ordinaire de voir des esprits présomptueux donner leurs rêveries pour des découvertes, les égaremens de leur goût pour des regles sûres, les productions de leur plume pour des modeles irréprochables, qu’on doit regarder les Ecrits des vrais Littérateurs comme des préservatifs contre la décadence des Lettres, ou comme ces colonnes milliaires qui, chez les Romains, indiquoient les grandes routes, & éloignoient les voyageurs des chemins détournés.

631. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 199

Les Ouvrages des uns sont, dans la République des Lettres, ce que sont, dans les édifices, ces peintures délicates qui les ornent, les embellissent, & qui ont besoin d’être renouvelées : ceux des autres doivent être regardés comme les fondemens solides qui les soutiennent, & ne peuvent périr qu’avec eux.

632. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » p. 313

Ce seroit toujours beaucoup, si le Public eût confirmé les éloges du Tribunal ; mais le vernis philosophique, répandu sur le Poëme de la Rapidité de la Vie, & sur le Discours en vers sur la Philosophie, n’en a pas imposé aux vrais Connoisseurs sur le défaut d’intérêt, de poésie & de vrai talent qu’ils y ont remarqué ; ce qui n’a pas empêché de regarder ces deux Poëmes comme très-supérieurs à ceux qui ont eu le Prix.

633. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 449-450

Son dernier Ouvrage sur les Preuves de l’Histoire, doit être regardé comme le Code de tous les Historiens.

634. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 173-174

Les Gens sensés ont toujours regardé son Telliamed *, comme l’Ouvrage le plus absurde & le plus extravagant.

635. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » p. 72

Cette décision regarde également ses Poésies Latines Espagnoles, qui leur sont inférieures.

636. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Chansons des rues et des bois » (1865) »

À un certain moment de la vie, si occupé qu’on soit de l’avenir, la pente à regarder en arrière est irrésistible.

637. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « BRIZEUX et AUGUSTE BARBIER, Marie. — Iambes. » pp. 222-234

Et l’autre sœur, qui, plus brave et aventurière, émancipée de bonne heure, s’est ruée dans les hasards du monde, dans le tourbillon et la fange des capitales, qui n’a eu peur ni des goujats des camps, ni des théâtres obscènes, ni des rues dépavées, et qui, le front débarrassé de vergogne et la grosse parole à la bouche, s’est faite honnête homme cynique, n’espérant plus redevenir une vierge accomplie, ne la prenez pas trop au mot non plus, je vous conseille ; ne croyez pas trop qu’elle se plaise à cette corruption dont elle nous fait honte, à cette nausée éructante qu’elle nous jette à la face pour provoquer la pareille en nous, à cette lie de vin bleu dont elle barbouille exprès son vers pour qu’il nous tienne lieu de l’ilote ivre et qu’il nous épouvante ; osez regarder derrière l’hyperbole étalée et échevelée par laquelle, égalant la luxure latine, elle divulgue sans relâche et le plus effrontément la plaie secrète de ce siècle menteur, tout plein en effet de prostitutions et d’adultères ; osez percer au delà de cette monstrueuse orgie qu’elle déchaîne en mille postures devant nous, — et vous sentirez dans l’âme de cette muse une intention scrupuleuse, un effort austère, un excès de dégoût né d’une pudeur trompée, une délicatesse dédaigneuse qui, violée une fois, s’est tournée en satirique invective, une nature de finesse et d’élégance, que l’idéal ravirait aisément et qui ne ferait volontiers qu’un pas de la Curée au monde des anges. […] Marie, la gentille brune aux dents blanches, aux yeux bleus et clairs, l’habitante du Moustoir, qui tous les dimanches arrivait à l’église du bourg, qui passait des jours entiers au pont Kerlo, avec son amoureux de douze ans, à regarder l’eau qui coule, et les poissons variés, et dans l’air ces nombreuses phalènes dont Nodier sait les mystères ; Marie, qui sauvait la vie à l’alerte demoiselle abattue sur sa main ; qui l’hiver suivant avait les fièvres et grandissait si fort, et mûrissait si vite, qu’après ces six longs mois elle avait oublié les jeux d’enfant et les alertes demoiselles, et les poissons du pont Kerlo, et les distractions à l’office pour son amoureux de douze ans, et qu’elle se mariait avec quelque honnête métayer de l’endroit : cette Marie que le sensible poëte n’a jamais oubliée depuis ; qu’il a revue deux ou trois fois au plus peut-être ; à qui, en dernier lieu, il a acheté à la foire du bourg une bague de cuivre qu’elle porte sans mystère aux yeux de l’époux sans soupçons ; dont l’image, comme une bénédiction secrète, l’a suivi au sein de Paris et du monde ; dont le souvenir et la célébration silencieuse l’ont rafraîchi dans l’amertume ; dont il demandait naguère au conscrit Daniel, dans une élégie qui fait pleurer, une parole, un reflet, un débris, quelque chose qu’elle eût dit ou qu’elle eût touché, une feuille de sa porte, fût-elle sèche déjà : cette Marie belle encore, l’honneur modeste de la vallée inconnue qu’arrosent l’Été et le Laita, ne lira jamais ce livre qu’elle a dicté, et ne saura même jamais qu’il existe, car elle ne connaît que la langue du pays, et d’ailleurs elle ne le croirait pas.

638. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXI. Le littérateur chez les peintres » pp. 269-282

Conquérir cette chasteté de pouvoir regarder cinquante toiles sans produire cent lignes. […] Les peintres ont ce privilège que tout Paris, une fois l’an, se déplace pour regarder ce qu’ils ont fait, sans qu’il leur en coûte rien.

639. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVI. Miracles. »

Du moment qu’on regardait la maladie comme la punition d’un péché 742, ou comme le fait d’un démon 743, nullement comme le résultat de causes physiques, le meilleur médecin était le saint homme, qui avait du pouvoir dans l’ordre surnaturel. […] De nos jours, en Syrie, on regarde comme fous ou possédés d’un démon (ces deux idées n’en font qu’une, medjnoun 755 des gens qui ont seulement quelque bizarrerie.

640. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIX. Progression croissante d’enthousiasme et d’exaltation. »

A la veille de voir finir le monde, on regardait comme inutile tout ce qui ne sert qu’à continuer le monde. […] » — « Seigneur, lui répond cet homme, laisse-moi d’abord aller ensevelir mon père. » Jésus reprend : « Laisse les morts ensevelir leurs morts ; toi, va et annonce le règne de Dieu. » — Un autre lui dit : « Je te suivrai, Seigneur, mais permets-moi auparavant d’aller mettre ordre aux affaires de ma maison. » Jésus lui répond : « Celui qui met la main à la charrue et regarde derrière lui, n’est pas fait pour le royaume de Dieu 887. » Une assurance extraordinaire, et parfois des accents de singulière douceur, renversant toutes nos idées, faisaient passer ces exagérations. « Venez à moi, criait-il, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous soulagerai.

641. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXII. Machinations des ennemis de Jésus. »

En d’autres termes, nous pensons qu’il se passa à Béthanie quelque chose qui fut regardé comme une résurrection. […] Cette apparition dut naturellement être regardée par tout le monde comme une résurrection.

642. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VII » pp. 56-69

Son opinion sur la campagne ne regarde point les maisons de campagne, plus qu’urbaines, de notre temps. Elle regarde la vie campagnarde, la chasse, la pèche, et même, il faut l’avouer, l’agriculture, dont il est fort pardonnable à une femme du grand monde de n’être pas charmée.

643. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXII » pp. 222-236

Au milieu des fêtes mémorables de l’année 1666, c’était toujours madame de La Vallière que la cour regardait comme l’heureuse maîtresse du maître. […] Mademoiselle rapporte que la reine ne voulut point croire l’imputation faite à madame de Montespan, l’attribua à madame d’Armagnac, et néanmoins crut à la calomnie qui regardait madame de Montausier, celle de seconder les vues du roi, et lui en témoigna son mécontentement.

644. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 326-344

Il vous dira qu' il doit gouverner comme la Nature, par des principes invariables & simples, bien organiser l'ensemble, pour que les détails roulent d'eux-mêmes ; qu'il doit, pour bien juger d'un seul ressort, regarder la machine entiere, calculer l'influence de toutes les parties les unes sur les autres & de chacune sur le tout, saisir la multitude des rapports entre les intérêts qui paroissent éloignés ; qu'il doit faire concourir les divisions même à l'harmonie du tout, veiller sans cesse à retrancher la somme des maux qu'entraînent l'embarras de chaque jour, le tourment des affaires, le choc & le contraste éternel de ce qui seroit possible dans la Nature & de ce qui cesse de l'être par les passions *. […] &c. mais ce n'est que rarement, & ces expressions ne doivent être regardées que comme un reste d'habitude dont l'Auteur se guérira totalement, en perfectionnant de plus en plus son goût.

645. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VIII. Mme Edgar Quinet »

Cette Chinoise d’avant la mort, qui brûle sous le nez de son vénérable mari, d’un âge d’ancêtre, les pastilles qu’on ne brûle que sur le tombeau ; cette Chinoise idolâtre retrouve à chaque instant sur le fond des ruines de la patrie, le visage béni de son Quinet, éternellement regardé par elle, de face, de trois quarts, de profil, sur ce fond maudit, qu’il lui fait oublier ! […] À ce moment je regarde l’horloge du chemin de fer.

646. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Royalistes et Républicains »

C’est un journaliste plus modeste et plus doux que ces journalistes éclatants dont les noms éclairent encore les œuvres mortes et les font regarder. […] Le triste miroir que Thureau-Dangin leur apporte, ils ne s’y regarderont pas !

647. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Antoine Campaux » pp. 301-314

Campaux la rattrape aujourd’hui, et la force à regarder l’âme de l’homme empreinte dans ses vers, pour faire pardonner à sa vie. […] Regardez-le bien, dans les deux portraits qu’en retrace M. 

648. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVI. M. E. Forgues. Correspondance de Nelson, chez Charpentier » pp. 341-353

Or c’était précisément un historien épique qu’il aurait fallu à Nelson, cet homme épique de grandeur, et cela n’aurait pas suffi : il lui aurait fallu un autre genre d’historien encore, celui-là qui sait regarder profondément au fond des cœurs pour débrouiller les sombres problèmes dont ils sont pleins, car Nelson fut romanesque aussi et même criminellement romanesque. […] Regardez-y et voyez si, dans aucune vie, vous en avez vu de plus frappants, de plus nombreux, de plus continus !

649. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « A. Grenier » pp. 263-276

Il va aux écoles, aux assemblées, aux conférences, aux thermopoles, qui étaient des cafés (sans café) et des lieux publics ; il va partout, enfin, où l’histoire des Universités, des Instituts et des enseignements officiels n’a jamais mis un pied, qu’elle respecte trop pour l’y risquer… Et de tout ce qu’il regarde et recueille, en mille citations étonnantes et en mille anecdotes inouïes, ce qui se dégage uniquement, c’est ce honteux et misérable résultat que ce monde de l’antiquité, traité de sublime, a péri moins par l’épée des Barbares que par les phrases et sous les phrases de la plus bavarde des civilisations. […] Assurément, je ne suis pas de ceux qu’un tel rapprochement peut offenser ; car j’ai toujours regardé la poésie matérialiste, travaillée, byzantine de Théophile Gautier, comme une poésie de décadence et d’épuisement, venant après celle de Lamartine qui a tant d’âme.

650. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Nelson »

Or, c’était précisément un historien épique qu’il aurait fallu à Nelson, cet homme épique de grandeur, et cela n’aurait pas suffi : il lui aurait fallu un autre genre d’historien encore, celui-là qui sait regarder profondément au fond des cœurs pour débrouiller les sombres problèmes dont ils sont pleins ; car Nelson fut romanesque aussi et même criminellement romanesque. […] Regardez-y et voyez si, dans aucune vie, vous en avez vu de plus frappants, de plus nombreux, de plus continus !

651. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Valmiki »

Excepté peut-être dans la tête de Méry, qui faisait avec un esprit qu’on ne peut malheureusement pas importer en ballots, ce que font les Chinois avec leur opium ; excepté dans les romans de cet Hoffmann de la lumière… et des Indes, l’Inde est regardée maintenant avec des yeux calmes, et on ne voit plus dans les horizons de cet étincelant pays ce qu’on y voyait. […] L’Admiration prend quelquefois un télescope pour regarder les choses de la terre, mais elle n’en fait pas des astres pour cela !

652. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVI. Médecine Tessier »

Comme le voyageur de la Fable, craignant que le vent ne fût pas pour lui, il serra son manteau autour de sa personne et si bien, qu’à moins de le regarder de fort près, on ne pouvait le reconnaître. […] Réduit à ses seules forces et répugnant à regarder au fond de l’histoire, le rationalisme devait considérer ces questions comme vaines et insolubles, et il n’y a pas manqué ; en cela au-dessous de l’antiquité païenne, qui ne connaissait pas Bacon, mais qui n’en savait pas moins observer et conclure.

653. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXII. L’Internelle Consolacion »

En effet, l’Imitation de Jésus-Christ est regardée presque par tout le monde comme un incomparable chef-d’œuvre. […] Nous oserons regarder dans cette gloire pour en chercher le mot, s’il y en a un au succès d’un livre universellement accepté par les gens pieux et même par les impies.

654. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ch. de Rémusat. Abélard, drame philosophique » pp. 237-250

Et, pour ne parler que de son drame, regardez de quelle odieuse détrempe historique il y a barbouillé le concile de Sens ! Regardez comme il y a diminué et calomnié l’homme de l’Église, le grand saint Bernard !

655. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Ronsard »

Et, en effet, prenez-les tous, les poètes de 1830, de cette époque de rénovation et de renaissance, et regardez si tous n’ont pas pour géniteur suprême le grand poète de la première, qui ne fut pas (comme on le dit) qu’une Renaissance, mais (j’y reviendrai tout à l’heure) qui fut une Naissance aussi. […] même Lamartine, le Virgile chrétien, qui, tout chrétien qu’il fut, n’en chanta pas moins Socrate, Psyché et Sapho ; prenez Hugo, de Vigny, de Musset, Amédée Pommier, Sainte-Beuve, Gautier, Hégésippe Moreau, et jusqu’à Béranger, et regardez s’ils n’ont pas tous le souffle de Ronsard sur la tête, s’ils ne sont pas tous les fils et les successeurs de Ronsard !

656. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Milton »

… Qui pense à Milton, à cette heure, dans ce monde moderne, attelé aux plus âpres besognes, qui n’est ni religieux, ni poétique, — tout ce que fut Milton, — et qui, tas de fourmis en travail, passe au pied de la statue des plus grands hommes sans avoir même le temps de la regarder ? […] l’admiration, cette fille de l’amour, agit comme l’amour, sans regarder aux conséquences.

657. (1884) Propos d’un entrepreneur de démolitions pp. -294

Pie IX lui-même, bonhomme tendre et timide qui ne regarda jamais que le ciel, l’appelait : Mon cher enfant ! […] Elle prit dans ses bras un petit garçon de trois ans qui la regardait ébahi. […] L’enfant regardait son père avec une physionomie de plus en plus alarmée. — Embrasse la dame, lui dit Jacques. […] J’ai cet autre archaïsme de regarder comme du fumier tout ce qui manque essentiellement de beauté. […] On se souvient de Pascal, ce grand aigle noir à deux têtes de la poésie, l’une pour regarder l’espérance, l’autre pour fixer l’enfer.

658. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — N — Nadaud, Gustave (1820-1893) »

Nadaud, lui, se tient à l’écart de la mêlée ; sa poésie, aux goûts calmes, pêche à la ligne, prend les goujons et regarde sans trouble passer le fleuve des révolutions… La joie n’est pas le chant complet du monde, le plaisir n’est pas l’amour, l’esprit n’est pas la liberté.

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