En principe, antérieurement à toute préoccupation artistique, M. de Faramond prétendit évoquer des « hommes ».
Sainte-Beuve L’originalité de Maurice de Guérin était dans un sentiment de la nature tel qu’aucun poète ou peintre français ne l’a rendu à ce degré, sentiment non pas tant des détails que de l’ensemble et de l’universalité sacrée, sentiment de l’origine des choses et du principe souverain de la vie.
Il n’est dans ses vers ni évidemment préoccupé de théories esthétiques, ni agité de passions politiques, ni mû par des principes de morale… ou de contraire, je me hâte de le dire pour rassurer tout le monde.
Rebell doit exagérer — par dilettantisme logique à ses principes — son insouciance.
C’est même, si l’on veut, l’idéal pour une science de pouvoir se tirer tout entière de deux ou trois principes féconds, comme le sont les axiomes qui servent de base à la géométrie.
Nouvelle découverte d'un grand nombre de très-beaux principes & de très-belles maximes pour les avantages de la composition prosaïque & pour les charmes de la déclamation Françoise ; avec plus de quatre cents remarques sur la Diction, sur la Phrase, & sur la Période, savantes, utiles, curieuses, & divertissantes, qui vont plus loin que celles des illustres MM. de Vaugelas, Ménage, & du très-Révérend Pere Bouhours, & plus délicates & de plus grande conséquence ; en forme de partition anatomique ou critique raisonnée (à la façon des Mécaniques) sur l'une des plus élégantes & plus éloquentes Pieces de ce temps, la Relation ou l'Histoire de la prise de Fribourg, l'un des chef-d'œuvres de la plume de M. le C** de G.** Secrétaire du Cabinet, & l'un des plus beaux, des plus discrets, & des plus délicats Esprits de la Cour ; accompagnée de plusieurs Ratifications ou Réformations d'une invention toute particuliere, plus pompeuses & plus magnifiques que les expressions originales de l'Auteur rectifié ; en faveur des Prosateurs.
Principe de toutes les autres conceptions bovaryques, la croyance en une vérité objective qui ne parvient jamais à se satisfaire intellectuellement, est comme toutes ces autres conceptions le moyen de quelque chose.
À distance, l’image de la douleur qu’on impose paraît vague et confuse, telle qu’un nuage facile à traverser ; on est encouragé par l’approbation d’une société toute factice, qui supplée aux principes par les règles et aux émotions par les convenances, et qui hait le scandale comme importun, non comme immoral, car elle accueille assez bien le vice quand le scandale ne s’y trouve pas ; on pense que des liens formés sans réflexion se briseront sans peine.
Fouillée, le théoricien des idées-forces, un philosophe mal famé pour avoir rendu à la science sociale des principes larges et généreux. […] Voilà pour la question de principe. […] Il osait avoir des principes et s’y tenir. […] Or, qu’on ose regarder en face le principe de la théorie anarchiste ! […] Ne siérait-il pas de prendre une classification naturelle des sciences pour principe de renouvellement de ces cadres vermoulus ?
On avait essayé dans le temps de recueillir toutes les lettres de la mère Agnès comme on avait fait pour celles de sa sœur publiées en 1742-1744 ; mais l’entreprise était restée en chemin, soit qu’on n’eût pas réussi à réunir tout ce qu’on espérait, soit que le public qui s’intéressait à ce genre d’ouvrages eût fort diminué à mesure qu’on avançait dans le xviiie siècle. « Il y a lieu surtout d’être étonné, remarquait dom Clémencet au sujet de ces mêmes lettres, que nous en ayons si peu de celles qu’elle a écrites à la reine de Pologne, avec laquelle les mémoires de Port-Royal nous apprennent que la mère Agnès continua la relation qu’avait eue la mère Angélique durant les sept années que cette reine survécut. » C’est qu’on avait eu, dès le principe, moins de précautions dans un cas que dans l’autre pour s’assurer de ne rien perdre. […] D’après ce principe que les petits présents entretiennent l’amitié, il ne cessait d’en faire aux religieuses ses voisines ; il leur envoyait tantôt de l’excellent beurre de Bretagne (il était Breton), tantôt du fruit, des fleurs, une lampe, un cachet où était l’image du bon pasteur.
Cousin eut ce bonheur et cet honneur dans sa vie, d’avoir dès le principe de grands disciples et presque illustres, comme Jouffroy, et tout à la fin d’en avoir encore de fidèles, d’ingénieux et infiniment distingués, comme MM. […] Mérimée, la vue plus réfléchie des choses envisagées à distance, un principe de patriotisme et de générosité aussi, qu’il ne faudrait point méconnaître et qui avait trouvé jusqu’à un certain point sa satisfaction dans les événements d’Italie, l’avaient amené à des sentiments favorables à la politique de l’Empire et de son chef illustre.
Mais si l’on considère de l’humanité son âme, son intelligence, sa moralité, sa destinée évidemment supérieure à cette vie et à cette mort entre lesquelles elle s’agite, sa connaissance de Dieu, l’hommage qu’elle rend à ce maître suprême de ses destinées individuelles ou collectives, la transition entre le fini et l’infini dont elle paraît être le nœud par sa double nature de corps et de pensée, sa conscience, faculté involontaire, révélation, non de la vérité, mais de la justice, son instinct évidemment religieux, son inquiétude sacrée qui lui fait chercher son Dieu, avant tout créature sacerdotale, chargée spécialement par l’Auteur des êtres de lui rapporter en holocauste les prémices de ce globe, la dîme de l’intelligence, la gerbe de l’autel, l’encens des choses créées, la foi, l’amour, l’hymne des créations muettes, la parole qui révèle, le cri qui implore, l’obéissance qui anéantit le néant devant l’Être unique, le chant intérieur qui célèbre l’enthousiasme, qui soulève comme une aile divine l’humanité alourdie par le poids de la matière, et qui la précipite dans le foyer de sa spiritualité pour y déposer son principe de mort et pour y revêtir d’échelons en échelons sa vraie vie, son immortalité dans son union à son principe immortel !
Nous n’avons pas grand mérite, en France, nous autres historiens de la littérature, à maintenir le principe de la liberté scientifique. […] Il y a, Messieurs, vous le savez, dans le travail scientifique, un principe d’unité intellectuelle.
. — Sous toutes ces formes et dans tous ces usages, elle apparaît comme une puissance régulatrice et organisatrice des instincts, des sentiments et des idées, comme le principe directeur de la vie, le guide de la conduite, comme la manifestation la plus haute de la personnalité. […] L’individualisme aristocratique n’est pas, dans son principe, antisocial comme l’autre.
Le principe national a pris depuis 1848 un développement extraordinaire. […] Dans cinquante ans, le principe national sera en baisse.
Toutes ces vertus ne sont possibles qu’au prix d’un travail constant, d’une épuration perpétuelle, d’études rigides et sévères, Les mathématiques qui expliquent les nombres, la physique qui règle les rapports des corps entre eux, la chimie qui expose leurs décompositions, l’astronomie qui enseigne les mouvements des astres, l’agriculture qui révèle les principes terrestres, la botanique et la médecine qui instruisent les hommes sur les choses du monde, telles sont les sciences nécessaires à la création des stances et des drames. […] L’exactitude des cadences, la justesse des expressions, l’ordre et la noblesse des rapports, l’inflexible innocence des lignes, la riche vitalité des formes sont les résultats, en art, de l’obéissance aux principes du monde.
Empiriste en principe, le roman de Zola qui s’appela documentaire, empiriste en dépit de Zola lui-même. Car celui-là naquit poète, apte au lyrisme, prompt comme aucun à généralises ; il fut perdu par un principe.
Ces socialistes à côté du socialisme dérivent de Joseph de Maistre et d’Ancillon, sans s’en douter peut-être ; car l’ingénuité de ces théoriciens ralliés au fait accompli a, ou croit avoir, des intentions démocratiques, et parle énergiquement des « principes de 89 ». […] Les principes combinés avec la science, toute la quantité possible d’absolu introduite par degrés dans le fait, l’utopie traitée successivement par tous les modes de réalisation, par l’économie politique, par la philosophie, par la physique, par la chimie, par la dynamique, par la logique, par l’art ; l’union remplaçant peu à peu l’antagonisme et l’unité remplaçant l’union, pour religion Dieu, pour prêtre le père, pour prière la vertu, pour champ la terre, pour langue le verbe, pour loi le droit, pour moteur le devoir, pour hygiène le travail, pour économie la paix, pour canevas la vie, pour but le progrès, pour autorité la liberté, pour peuple l’homme, telle est la simplification.
Maintenant on pourra nous dire : Si la pensée a son principe en dehors de la matière, comment se fait-il qu’elle ait absolument besoin de la matière pour naître et pour se développer ? […] La pensée résulte du conflit qui s’établit entre les forces cérébrales dépositaires des actions extérieures et la force interne ou force pensante, principe d’unité, seul centre possible de la conscience individuelle.
Puisque vous ouvrez votre Revue à des esprits très divers, vous croyez apparemment que deux hommes peuvent être également estimables sans professer les mêmes opinions, pourvu qu’ils s’accordent sur les grands principes qui sont le fondement de toute morale et de toute société humaine ? […] Au nom de principes que je nie, que mon siècle raille, dont peut-être vous riez vous-mêmes.
Mais pour les hommes chez qui la conscience religieuse n’est pas très développée, pour les hommes que le catholicisme trouve hostiles ou seulement indifférents, il aurait été bon de sortir de ces termes devenus trop amples et trop flottants de conscience religieuse et de catholicisme, et, puisqu’on différait de principes, de pensée ou de sensation, de montrer à l’intelligence politique des faiseurs d’histoires, ce que c’était, conscience à part et vérité divine à part, que le catholicisme en France, quand la Ligue se leva pour le défendre. […] Or, en la posant, cette question, on sort du vague des mots et des idées, on entre dans le vif des faits, on met la main sur la clef de l’Économique de l’époque, on ressuscite le peuple et tout va facilement s’expliquer… La Ligue, ce n’est plus un parti, c’est le peuple, c’est la défense jusqu’à la mort de son patrimoine menacé, de l’héritage de ses enfants, de ce patrimoine sans lequel il se sent spolié dans ses pratiques, ses salaires, ses achats, ses plaisirs, et déshonoré comme vassal industriel des falsificateurs qui, au nom d’un principe nouveau, viennent rompre les cadres de ses robustes catégories.
Ou bien enfin on invoquera le principe de la conservation de l’énergie, sans se demander si ce principe est également applicable aux moments du monde extérieur, qui s’équivalent, et aux moments d’un être à la fois vivant et conscient, qui se grossissent les uns aux autres.
C’est le concours des philosophes et des poètes qui perfectionne les langues ; c’est aux philosophes qu’elles doivent cette universalité de signes qui rend une langue le tableau de l’univers ; cette justesse qui marque avec précision tous les rapports et toutes les différences des objets ; cette finesse qui distingue tous les progrès d’actions, de passions et de mouvements ; cette analogie qui dans la création des signes les fait naître les uns des autres, et les enchaîne comme les idées analogues se tiennent dans la pensée, ou les êtres voisins dans la nature ; cet arrangement qui, de la combinaison des mots, fait sortir avec clarté l’ordre et la combinaison des idées ; enfin cette régularité qui, comme dans un plan de législation, embrasse tout et suit partout le même principe et la même loi. […] Nourri dans son sein, élevé dans les principes rigides de la même secte, fanatique de la liberté, passionné pour la patrie, ennemi ardent et irréconciliable de toute espèce d’oppression, l’âme de Caton respirait dans Brutus.
L’esprit de la chevalerie fut non pas le moyen, comme on l’a dit, mais le principe de son institution, et il créa vraiment l’ordre des chevaliers errants de la Vierge et de Jésus. […] Partout ailleurs, le choix habile de ses sujets et la perfection de son art ont dissimulé ses véritables principes et ont donné le change à ses lecteurs sur ce qu’il pensait réellement ; mais là il étale ces principes avec une indifférence impérieuse et une sorte de cynisme souverain. […] Goethe lui apprend ce qu’il doit fuir ou rechercher dans la vie, sur quels principes il doit s’appuyer, vers quel but il doit tendre de préférence. […] Il semble que les hommes aient dû toujours accepter l’expérience comme principe de la sagesse, et cependant il n’en est rien. […] Les sensations, se confondant par leur multiplicité même, égarent et troublent notre jugement, si bien que nous ne savons plus rapporter aucune de nos actions à son véritable principe.
Oui, les principes ! […] Convenait-il que la Société Populaire Artistique s’entendît sur certains principes généraux de l’art et les formulât et les recommandât ? […] Un membre demanda que l’assemblée « posât enfin les principes », assurant « qu’on ne saurait nier l’existence de ces principes ». — Un autre membre l’appuya. Personne, d’abord, ne prit la parole pour nier qu’il y eût des principes. […] Ce qu’il y a de certain, c’est que ce « code », ou « déclaration de principes généraux », ne fut jamais rédigé.
Sauf un petit nombre d’exceptions mystérieuses et de véritables monstruosités morales, l’homme est libre, bien que plus ou moins enclin ici ou là ; il peut lutter, bien qu’il lutte trop peu ; il peut149 s’appuyer sur certains principes qu’il sait bons et utiles, nouer alliance avec ses facultés louables contre ses penchants plus dangereux, bien que d’ordinaire ce soit pour ceux-ci qu’il se déclare.
Collé ne les avoit point composées pour le Public, mais pour la récréation de ses amis, ou plutôt pour celle du Prince auquel il est attaché ; & quand on ne travaille que pour un Théatre de Société, il est très permis de céder aux idées d’autrui, quoique peu conformes aux principes.
Bossuet, qu’ils avoient une façon de penser toute philosophique, & que s’ils étoient nés à Londres, ils auroient donné l’essor à leur génie, & déployé leurs principes, que personne n’a bien connus, s’il n’avoit voulu grossir la Liste philosophique de deux noms, qui en seront toujours le fléau ?
Il étoit naturel, selon ses principes, qu’il cherchât à décrier un homme dont les sacrifices, les vertus & la réforme ont fait tant d’honneur à la Religion.
Si je ne dis rien ou très-peu de choses sur la science, qui enseignoit les principes de toute sorte d’accords et de toute sorte d’harmonie, c’est qu’il ne m’appartient pas de changer quelque chose ou d’ajouter rien aux explications que Monsieur Meibomius, Monsieur Brossard, Monsieur Burette et d’autres écrivains modernes ont fait des ouvrages que les anciens ont composez sur l’harmonie, et qui nous sont demeurez.
Quand, après onze ans d’absence, il revint à terre, ayant quitté le service, le 18 Brumaire avait sonné ou allait sonner : la lutte des principes expirait. […] Ce père énergique était en plein, on le voit assez, dans les principes et les idées philosophiques du xviiie siècle. […] » C’était chez lui un principe de conduite qu’il s’était fait de bonne heure. […] Littré avait fait selon ses principes ; il avait pris le fusil ainsi que ses amis, avec cette particularité qu’il s’était revêtu d’un habit de garde national, habit séditieux, puisque la garde nationale était dissoute ; et il joignait à l’uniforme un chapeau rond. […] Il a, par nature autant que par principes, le goût de tout refuser et de n’être rien.
Qu’est-ce donc que le réalisme pour permettre de telles dérogations à ce qui passe pour son principe même ? […] Que l’on considère d’ailleurs qu’il n’y a pas de théoricien du réalisme qui ait osé prescrire l’imitation exacte, précise du réel comme un principe d’art ; on comprend aussitôt qu’on aboutirait simplement de la sorte, si un parvenait en effet à tout copier parfaitement, à créer des doubles des choses et des gens qu’il n’y aurait aucun intérêt à leur substituer. […] Herbert Spencer expose (Principes de psychologie, § 124) que toute impression médiocre et salutaire est agréable, toute impression extrême et nuisible, douloureuse. […] « Le cheval de l’Apocalypse, dit Balzac, est limage visible de l’intelligence humaine moulée par la mort, car elle porte en elle son principe de destruction. » Combien cela est vrai, pour les artistes, nous venons de le voir Par le développement excessif de certaines énergies cérébrales, ils sont tous entraînés et la plupart emportés à un pessimisme qui attriste autre chose que leurs livres. […] On s’en remet pour le maintien des cités aux ordonnances qui règlent la concurrence vitale, et l’on s’imagine que ce dur principe de lutte qui épuise les forts et tue les faibles, pourra fonder autre choses que des rivalités, des haines, une immense lassitude.
Le Génie part d’un principe, en apparence esthétique, en réalité social, tandis que Pascal partait d’un principe moral, la nature humaine, Bossuet d’un principe historique, la perpétuité. […] Il m’a paru que beaucoup de choses se passaient chez Flaubert comme si le choix volontaire était le principe de son style. […] Est-ce un bon principe de morale ? […] Est-ce un bon principe de critique ? […] L’antiquité est pour une langue, comme pour une argenterie ou un mobilier, principe de beauté.
Il ne nous reste plus, pour trouver sa définition exacte, qu’à appliquer le grand principe posé par Socrate lui-même à l’ouverture de notre leçon. […] Qu’est-ce que le théâtre d’Aristophane d’après les principes de la critique française ? […] Le principe animal doit y dominer64. […] Je n’ai rien ajouté à ses principes. […] Le principe poétique domine dans la forme de la comédie nouvelle ; l’élément prosaïque est dans le fond, dans le sujet, dans cette ressemblance qu’on désire qu’elle ait, avec le monde tel qu’il est, avec un événement véritable.
Me conformant alors aux principes que je vous ai signalés plus haut, je ne pensai pas que ce fût là une exception, c’est-à-dire un fait n’ayant pas sa raison d’être. […] L’alcali caustique n’a pas coloré la liqueur ni détruit le sucre, car on s’assurerait, en séparant le principe sucré de la potasse, qu’il a conservé les caractères primitifs. […] Si à cette deuxième épreuve il n’y a pas de réduction, on en conclura qu’il n’y avait pas de principe sucré, ni à l’état de sucre de deuxième espèce, ni à l’état de sucre de la première espèce. […] Biot a bien voulu constater, au moyen de son appareil, la présence du principe sucré dans le foie, et sa propriété de dévier à droite la lumière polarisée. […] Lehmann a constaté que le sang de la veine porte, en traversant le foie, perd une certaine quantité de ses principes azotés, et que la fibrine y diminue notablement.
Pour ceux qui connaissent son caractère de droiture, d’énergie et de franchise, ou qui ont apprécié la haute portée de son talent, c’était un besoin de manifester les sentiments d’estime et d’affection qu’ils lui portent : ceux qui partagent ses principes politiques ont dû lui savoir gré de cette généreuse ardeur toujours prompte à relever les provocations ou à venger les injures qui s’adressent à la cause de Juillet ; les hommes de cœur, enfin, qui, sans être attirés vers lui par une communauté d’opinion aussi étroite, ont pris en dégoût les honteuses palinodies qui font le scandale de notre temps, n’ont pu refuser quelque marque de sympathie à un écrivain dont la foi politique, éclairée et persévérante, va jusqu’au sacrifice de la vie.
Ce dernier Ouvrage est écrit avec cette précieuse simplicité, qui n’exclut ni l’élévation des pensées, ni la noblesse des expressions, & il donne à l’Auteur le droit de figurer dans la classe très-peu nombreuse des Ecrivains qui sont demeurés invinciblement attachés aux vrais principes de la morale & du goût.
Il y a plus : cette sorte d’allégorie est contre les principes du goût, et même de la saine logique.
Que certains chapitres de mes ouvrages soient exagérés ; qu’il y ait de l’intransigeance dans quelques exemples ; que j’aie parfois outré les principes et les conséquences, je le confesse volontiers.
Cette préférence, loin de lui nuire, lui servit beaucoup, par l’application que l’on mit à étudier les principes de l’une & de l’autre langue à la fois. […] parce que quelques hommes, se disant sages, & qui ne sont qu’orgueilleux & hardis, abusent de leur talent pour corrompre les esprits, & déraciner ces principes si nécessaires à notre bonheur : qu’il est des vertus à pratiquer & des vices à fuir ! […] Quiconque est sans principes, est nécessairement sans goût, sans sagesse & sans vertu. […] La sphère des idées s’agrandissoit de jour en jour ; les connoissances se multiplioient ; les progrès de l’esprit humain devenoient de plus en plus sensibles ; la Nature mieux connue, plus exactement observée, offroit un vaste champ aux méditations du Philosophe ; chaque art, & chaque science étoient mieux employés, plus approfondis ; on jugeoit plus méthodiquement & sur des principes ; le raisonnement acquéroit plus de force & de solidité ; mais le goût manquoit encore. […] Paroît-il en effet un seul Drame, qui ne soit accompagné d’une Poëtique nouvelle, où l’Auteur, eût-il été sifflé, ne fasse le plus grand éloge de sa pièce, ne justifie sa manière sur les principes qu’il s’est formés, & ne cherche à persuader qu’il en sait plus qu’Aristote & Horace ?
Sans cesse nous pensons, et, à mesure que se déroule notre pensée, nous la parlons en silence ; mais presque toujours nous la parlons ainsi sans le savoir, comme nous ignorons nos habitudes, nos instincts, les principes directeurs de notre pensée : car nous nous livrons à notre nature sans la réfléchir ; allant à nos fins, nous nous projetons au dehors sur les choses extérieures ou sur les objets abstraits que nous présente notre entendement, sans savoir ou sans vouloir nous replier sur nous-mêmes, acte difficile, pénible et surtout sans profit pour la vie pratique. […] Logos signifie primitivement la parole, puis, par extension, ce qui se parle, la pensée discursive, et même la pensée à l’état statique, la raison, le principe immobile du raisonnement. […] Bonald n’a pas vu l’importance de la question : le principe du développement du langage peut être tel qu’il suffise à expliquer l’origine même du langage ; comment affirmer que l’homme n’a pu inventer le langage quand on n’a pas défini le pouvoir de ses facultés sur le langage une fois formé 59. […] Locke par les mêmes principes par lesquels ce philosophe démontre l’existence et l’immatérialité de Dieu (1747) et Défense du sentiment du P. […] Charles Renouvier (1815-1903) : la référence exacte de l’ouvrage cité est Traité de physiologie rationnelle d’après les principes du criticisme : essais de critique générale, 2e essai, 2e éd. 1875 revue et augmentée, 3 vol., Paris, Au bureau de la critique philosophique.
Nous ne trouvons rien à redire au principe épisodique qui a présidé à la composition du drame. […] Cette sorte de maxime a été inventée, dans le principe, pour frapper d’excommunication tout ce qui ressemblait au style maniéré et même au pastiche. […] À la vérité, nous pourrions encore, malgré la préférence, reproduire ici les reproches adressés à l’auteur de Croisilles ; mais ne serait-il pas injuste de citer devant le tribunal des principes sérieux une production qui n’aspire pas sans doute à être traitée gravement. […] Les gens très sévères ne goûtent ni le style, ni la composition, ni les principes des feuilletons de M. Janin, les gens un peu frivoles raffolent du style, de la composition et des principes.
., ne peuvent se plier logiquement à la métrique ; les brèves et les longues de leurs mots sont des longues et des brèves accidentelles, de position et non de principe longue dans tel groupe de mots, la même syllabe du même mot sera brève en tel autre groupe. […] Mon point de vue, humblement scientifique, n’a pas été admis sans doute par les récentes écoles de poésie, car elles n’ont pas même daigné discuter mes principes. […] » Mais s’il me semble inadmissible que la rime fatigue le poète parce qu’elle ne peut se renouveler, je trouve tout naturel qu’elle soit, en principe, délaissée ; jouet précieux de la poésie, elle peut être rejetée comme trop futile. […] Tels sont, en résumé, les principes de l’École Romane, et les écrivains qui la composent les ont déjà affirmés par l’exemple ; ainsi les dernières œuvres de MM. […] En principe j’aime les « jeunes » et ne suis pas contraire à l’idée maîtresse du Symbolisme qui me paraît juste et qui, en fait de poètes, a produit un prosateur de premier ordre, un second Villiers de L’Isle-Adam, M.
Principes de la civilisation en France et en Angleterre. — La conversation en France. […] Ces marquises musquées, ces fats en dentelles, tout ce joli monde paré, galant, frivole, court à la philosophie comme à l’Opéra ; l’origine des êtres vivants et les anguilles de Needham, les aventures de Jacques le Fataliste et la question du libre arbitre, les principes de l’économie politique et les comptes de l’Homme aux quarante écus, tout est matière pour eux à paradoxes et à découvertes. […] Il y a une foi commune sous toutes ces différences de sectes ; quelle que soit la forme du protestantisme, son objet et son effet sont la culture du sens moral ; c’est par là qu’il est ici populaire ; principes et dogmes, tout l’approprie aux instincts de la nation. […] C’est ce sentiment qui, après avoir renversé Charles Ier et Jacques II, se précise en principes dans la déclaration de 1688, et se développe chez Locke en démonstrations845. […] Ce glorieux esprit whig anime en Amérique trois millions d’hommes qui préfèrent la pauvreté avec la liberté à des chaînes dorées et à la richesse ignoble, et qui mourront pour la défense de leurs droits en hommes et en hommes libres… Comme Anglais par naissance et par principes, je reconnais aux Américains un droit suprême et inaliénable sur leur propriété, un droit par lequel ils sont justifiés à la défendre jusqu’à la dernière extrémité860.
Ces nouveaux principes sont faits, je crois, pour être discutés. […] Il faut d’abord que je vous fasse oublier les principes dont vous êtes imbu, & que je vous enseigne, ensuite, ce dont vous ne vous doutez seulement pas. […] Ils tirent les plus mauvaises conséquences des principes les plus vrais. […] Tout autre état porte un principe de division & de discorde éternelle. […] La source de cette universelle méprise fut dans l’adoration ridicule que l’on portoit aux anciens ; & l’on ne sut pas refléchir qu’une forme de l’Art n’étoit pas le principe de l’Art.
J’avais prié l’un d’eux, mon ami Édouard Dubus, de rédiger les principes de son esthétique, à l’usage des lecteurs du Décadent.
Une telle combinaison de choses n’a point de principe naturel dans les événements humains.
Nous avons d’excellents principes de dessin gravés, mais il faut donner la préférence aux morceaux de gravure au crayon, de Demarteau ; ils imitent le dessin à la main, à tromper les connaisseurs.
Il y a deux sortes d’écoles publiques : les petites écoles ouvertes à tous les enfants du peuple au moment où ils peuvent parler et marcher ; là ils doivent trouver des maîtres, des livres et du pain, des maîtres qui leur montrent à lire, à écrire et les premiers principes de la religion et de l’arithmétique ; des livres dont ils ne seraient peut-être pas en état de se pourvoir ; du pain111 qui autorise le législateur à forcer les parents les plus pauvres d’y envoyer leurs enfants.
Mais dès maintenant nous pouvons regarder la discussion de principe comme close. […] Notre vers français actuel est fondé en principe sur la simple numération des syllabes. […] C’est précisément le principe du rythme musical. […] En fait, en optant pour le principe de la simple numération des syllabes, on s’est engagé dans une impasse. […] Ce principe serait autrement fécond.
En principe, ce n’était pas une innovation. […] La critique spontanée, la critique du public, c’est en principe une critique parlée. […] Mais notons bien, dès le principe, la différence essentielle entre cette critique professionnelle et la critique spontanée. […] La leçon de critique, voilà le principe créateur ! […] Et pourtant il est au principe de la critique comme la droite est à la base de la géométrie.
La leçon commence et développe ce principe ; il faut lire. […] Il faut agir, n’importe en quel sens ; or, et c’est le principe même de là loi d’inertie, il n’y a pas de mouvement sans cause. […] Dans la vie, ce principe n’est valable qu’associé à des émotions qui le corrompent. […] Tant vaut la pensée, tant vaut le style, voilà le principe. […] J’ai bien des motifs pour me réclamer du principe esthétique, mais j’y veux joindre un second principe, déjà invoqué au cours de ces remarques, celui qui veut qu’en matière de grammaire on interroge, pour obéir à sa voix, la tendance générale, l’usage, soit établi, soit en formation.
Si notre homme est de bonne foi, il en conclura que le principe d’égalité n’est pas toujours bienfaisant et que le principe de hiérarchie n’est pas toujours malfaisant. […] C’est une si grande force, l’affirmation intransigeante d’un principe conservé intact ! […] Voilà le principe de ce respect. […] Elle l’altère en vue d’un effet total à produire, qui sera la supériorité de tel ou tel principe sur tel autre. […] Il a pour principe premier la découverte de notre propre cœur, notre façon sincère et innée de goûter la vie.
Fut-ce l’intérêt, la vanité, ou la conformité de principes, de caractère et de mœurs qui forma et cimenta cette inaltérable intimité ? […] Sénèque eut toutes les sortes de courage : celui des principes, celui du caractère et celui du devoir. […] Quelles qu’aient été ses actions, ses principes en sont-ils moins certains ? […] « Merito Trajanus srcpius tostatur, procul differre cunctos principes Neronis quinquennio. » AUREL. […] « Invito principe, cujus abditis adhuc vitiis per avaritiam ac prodigentiam mire congruebat. » TACIT., cap. i.
Bourget ait préféré rechercher l’influence de la littérature sur le public plutôt que les principes mêmes d’exécution et les causes personnelles du talent. […] Ses principes même les plus intransigeants et les plus excessifs ne lui appartiennent pas. […] Son dédain des principes d’art a fait de lui un juge plus brillant, mais bien moins fécond que M. […] On n’a pas attendu notre époque pour lui reprocher ce manque de principes critiques. […] Avec de pareils principes, on serait embarrassé pour parler d’Homère et de Shakespeare, sur lesquels on sait si peu de chose.
C’est le protestant pur, je veux dire conséquent avec le principe de la Réformation, qui écrira le récit de la mort de Julie, la Profession de foi du Vicaire Savoyard, les Lettres de la Montagne. […] — Enfin, il se souvient, à propos, de ses principes. […] On dit qu’il est d’une mauvaise santé, et qu’il a des souffrances qu’il cache avec soin, par je ne sais quel principe de vanité ; c’est apparemment ce qui lui donne, de temps en temps, l’air farouche… On dit toute son histoire aussi bizarre que sa personne, et ce n’est pas peu. […] Sophie est élevée selon les principes exposés ci-dessus. […] C’est toi qui fais l’excellence de sa nature et la moralité de ses actions ; sans toi je ne sens rien en moi qui m’élève au-dessus des bêtes, que le triste privilège, de m’égarer d’erreurs en erreurs à l’aide d’un entendement sans règle et d’une raison sans principe.
Donc l’ordre social est respectable dans son principe. […] Donc les premiers principes ne nous trompent pas. […] Et voilà pour Flaubert un second principe de déséquilibre intime. […] C’est le principe contraire qui nous gouverne aujourd’hui. […] La définition seule de son principe suffirait à rendre raison de cette mort.
J’en viens à la question de principes. […] Hugo me paraît avoir laissé un peu fléchir la sévérité de ses principes sur le mot propre et la couleur locale. […] Rien ne ressemble plus à une révision des œuvres, dans ces principes aujourd’hui fort peu de mise, qu’un examen de conscience au confessionnal. […] Ce sont les principes qui tonnent dans ce livre, ce n’est pas l’homme : l’homme est tendre et compatissant ; il semble même qu’il veuille adoucir les coups que le principe a portés à ses adversaires, et qu’il tienne à montrer que la main dont il panse leurs blessures n’a pas été troublée par la colère. […] Pour la partie de principes, je n’ai rien à rétracter ni à modifier.
… La jeunesse qui va aux cours de Michelet et de Quinet et qui fait tapage est froide au fond, indifférente, sans principes, sans même le nerf qui est le propre de la jeunesse.
S’il en était ainsi, si ce principe de certitude et cette méthode pour arriver à la vérité demeuraient infaillibles, on sent que l’éducation de la mère de famille deviendrait facile, et que ce qu’elle aurait à enseigner à ses enfants serait également trouvé.
Si la matiere principale de l’Histoire n’est pas la Vie des Princes, le but principal qu’on doit se proposer en l’écrivant, c’est de les instruire : & c’est une raison de rapporter tout aux affaires publiques, & de leur faire connoître qu’il n’y a rien de beau ou de bon à exécuter, que ce qui tend à détourner un mal ou à procurer un bien public. » Les Littérateurs cultivés reconnoîtront d’abord dans ces maximes, bien des principes qui nous ont été débités récemment comme des découvertes ; & si l’on jugeoit d’après elles certains Historiens qui s’en sont fait honneur, pourroient-ils seulement mériter ce titre ?
Avant, toutefois, d’entreprendre cette œuvre de réparation à l’égard d’un principe injustement déprécié, il n’est pas sans intérêt d’analyser les causes de cette humeur chagrine qui engagea dans cette voie calomnieuse les analyses précédentes.
Tous les principes que cette époque a posés, pour le monde des intelligences comme pour le monde des affaires, amènent déjà rapidement leurs conséquences.
On voit ici la conception du grand dans son principe : le reste n’en est qu’une ombre, comme l’intelligence créée n’est qu’une faible émanation de l’intelligence créatrice ; comme la fiction, quand elle est belle, n’est encore que l’ombre de la vérité, et tire tout son mérite d’un fond de ressemblance. » 66.
Les exemples viennent à l’appui des principes ; et une religion qui réclame Bacon, Newton, Bayle, Clarke, Leibnitz, Grotius, Pascal, Arnauld, Nicole, Malebranche, La Bruyère (sans parler des Pères de l’Église, ni de Bossuet, ni de Fénélon, ni de Massillon, ni de Bourdaloue, que nous voulons bien ne compter ici que comme orateurs), une telle religion peut se vanter d’être favorable à la philosophie.
Le mélange des corpuscules qui entrent dans la composition de l’air dont je parle, peut être mauvais par quelques excès d’un de ses bons principes.
Quand on examine sa conduite sur les principes de l’Évangile, on y trouve des vides effroyables. » Mais le médecin éclairé, et qui sût prendre en main cette âme oscillante et endolorie, tardait toujours. […] Ce n’est pas que je ne reconnusse bien que l’orgueil avoit été le principe de tous mes égarements, mais je ne le croyois pas si vivant qu’il est, ne lui attribuant pas tous les péchés que je commettois ; et cependant je vois bien qu’ils tiroient tous leur origine de ce principe-là. » Elle reconnaît à présent que, du temps même de ses égarements les plus criminels, le plaisir qui la touchait était celui de l’esprit, celui qui tient à l’amour-propre, les autres naturellement ne l’attirant pas. […] Elle était proprement de ces esprits fins que Pascal oppose aux esprits géométriques, de ces « esprits fins qui ne sont que fins, qui, étant accoutumés à juger les choses d’une seule et prompte vue, se rebutent vite d’un détail de définition en apparence stérile, et ne peuvent avoir la patience de descendre jusqu’aux premiers principes des choses spéculatives et d’imagination, qu’ils n’ont jamais vues dans le monde et dans l’usage. » Mais, géométrie à part, l’usage même, le monde et son coup d’œil, sa finesse et ses élégances, le sang de princesse dans toutes les veines, une âme féminine dans tous ses replis, cette vocation, ce point d’honneur de plaire qui est déjà une victoire, de belles passions, de grands malheurs, une auréole de sainte en mourant, l’entrelacement suprême autour d’elle de tous ces noms accomplis, de Condé, de La Rochefoucauld et de Port-Royal, cela suffit à composer à Mme de Longueville une distinction durable, et lui assure dans la mémoire française une part bien flatteuse, que nul renom d’héroïne ne surpasse, que nulle gloire, même de femme supérieure, n’effacera.
Devons-nous au Piémont son irruption soudaine et non motivée, à main armée, dans cette Toscane des Médicis et des Léopold, toujours notre fidèle alliée, même sous notre première république, par la communauté des principes de 89 et des législations libérales de Léopold, Léopold, le premier des réformateurs couronnés et des philosophes sur le trône ? […] Garibaldi, lui, avait le droit, à ses risques et périls, de l’insurrection ; car sa tête répondait de son audace, et il ne répondait à aucun allié, à aucun droit public, à aucun principe diplomatique, de ses exploits tout individuels. […] XXI Ainsi, que le Piémont, tenu si longtemps dans l’asservissement de l’Autriche ou de l’Église par la maison de Savoie jusqu’en 1848, reçoive ou se donne des institutions représentatives ou républicaines si le pays le veut, et que l’Autriche l’en punisse par une invasion des principes rétrogrades représentés par ses baïonnettes, nous devons voler au secours de l’indépendance du Piémont. […] Le reste est une intrigue anglaise ; ceci est un principe italien.
La vie mondaine et l’Astrée Si d’Aubigné n’a rien pu contre Malherbe, si même il sert à prouver par ses défauts et son échec la nécessité des principes de Malherbe, faut-il s’étonner que ni les colères gothiques de la demoiselle de Gournay, ni les illogiques emportements de Régnier, ni les capricieuses indépendances de Théophile n’aient pu enrayer le mouvement ? […] Notre vie mondaine eut pour principe une chose excellente, la sociabilité des intelligences : et c’est par là qu’elle représente quelque chose de profond et l’un des caractères constitutifs de la race. […] Le fond de l’esprit mondain, c’est de se séparer, avec tout ce qui le touche ou lui sert, de ce qui n’est pas le monde ; c’est d’établir, par-dessus la vulgaire distinction du vrai et du faux, du bien et du mal, un nouveau principe de distinction à l’aide duquel tout se jugera et se classera : ce principe est l’idée des convenances, qui crée un genre nouveau de beauté, la distinction ; une chose, un acte qui présentent une sorte de perfection supérieure dans la conformité aux convenances, sont distingues.
Les circonstances récentes ont fait apparaître dans notre Parlement, en matière d’affaires étrangères, deux partis extrêmes, également dangereux : l’un qui rêve de conquêtes et aime la guerre, soit pour elle-même, soit pour les révolutions qu’elle peut faire naître ; l’autre qui a pour la paix un amour que je ne craindrai pas d’appeler déshonnête, car il a pour unique principe non l’intérêt public, mais le goût du bien-être matériel et la mollesse du cœur. […] et les hommes les plus intelligents, les cœurs les plus nobles ne parviendront-ils donc jamais à rompre les cloisons qui les séparent, à respecter les causes également légitimes et sincères dont ils ont en eux le principe et le sentiment ! […] Je m’en suis bien aperçu, il y a quelque trente ans déjà, un jour que, sans y trop songer et peut-être un peu légèrement, j’avais hasardé devant lui je ne sais quoi sur les principes de 89 qui, malgré tout, sont bien les miens : je vis qu’il n’entendait pas raillerie, ni peut-être même discussion sur cet article, et je me le tins pour dit désormais.
Venez donc, et ne manquez pas d’apporter avec vous la lyre d’Orphée. » Quels que fussent les progrès de Côme dans la doctrine de son philosophe favori, il y a lieu de croire qu’il appliquait à la vie active et réelle les préceptes et les principes qui étaient pour les subtils dialecticiens de son siècle une source si abondante de disputes interminables. […] On pourrait excuser sur les mœurs de ce siècle une circonstance qui paraît démentir la gravité du caractère de Côme de Médicis : mais lui-même dédaigna une pareille apologie, et, reconnaissant les erreurs de sa jeunesse, il voulut réparer auprès de la société l’atteinte qu’il avait portée à des règlements salutaires, en s’occupant avec intérêt de donner à son fils illégitime des principes de vertu et une existence honorable. […] Laurent, qui ne se borne pas à jouer un rôle passif dans cet entretien, combat des principes qui, poussés à la rigueur, isoleraient l’homme et le rendraient étranger à ses devoirs ; il soutient qu’on ne doit pas séparer la vie contemplative de la vie active, mais que l’une doit servir de base et de moyen de perfection à l’autre.
Mais leur interdire les mystères sacrés, c’était leur défendre d’exister : leurs sujets étaient tout dans leurs drames ; ils n’avaient pas d’art dont ils pussent appliquer ailleurs les principes et les formes. […] De la fête des fous laïcisée par force, il ne subsista que le principe, l’idée d’un monde renversé qui exprimerait en la grossissant la folie du monde réel : c’est ce que développèrent au gré de leur libre fantaisie nombre de sociétés joyeuses, comme Mère folle à Dijon, et les Sots de Paris. […] Le principe générateur de la sottie pouvait être fécond : mais il eût fallu plus que le génie dramatique, il eût fallu le génie de la poésie symbolique et lyrique pour en tirer des chefs-d’œuvre.
Il fait ses études à Louis-le-Grand, chez les Jésuites, où il a pour préfet des études l’abbé d’Olivet : on pourra juger de quelle prise la Société saisit les esprits, si l’on songe que Voltaire même gardera toujours des sentiments de respect et d’amitié pour ses anciens maîtres ; et jamais il ne se défera des principes littéraires qu’ils lui ont donnés, de leur goût étroit et pur. […] Mais l’irréligion de Voltaire n’est pas fondée exclusivement — ni même primitivement — comme chez Fontenelle sur la foi dans la raison et sur le principe de la science. […] Le gouvernement français se chargea de transformer cette inclination naturelle en un principe réfléchi de philosophie politique.
Trésor, comparativement à l’effusion d’intelligence, lui, modique selon mes calculs et je n’en cache une satisfaction ; mais absolu : il suffit, prélevé pour le principe, à un délicat et légitime emploi. […] Avant tout, convenait de poser le principe ; mais je sais que, dans maint cas, l’évidence se fait aussi de la certitude d’un fonctionnement possible. […] principe.
Quand le roi de Prusse fit avec faste à d’Alembert une pension modique, comme Louis XV se moquait devant elle du chiffre de cette pension (1 200 livres), mise en regard des termes de génie sublime qui la motivaient, elle lui conseilla de défendre au philosophe de l’accepter, et d’en accorder une double : ce que Louis XV n’osa faire par principes de piété, à cause de l’Encyclopédie. […] On vit alors aussi le plus singulier spectacle, un roi de Prusse héroïque et cynique aux prises avec trois femmes, trois Souveraines acharnées à sa perte, et qu’il qualifiait toutes les trois énergiquement, l’impératrice Élisabeth de Russie, l’impératrice Marie-Thérèse et Mme de Pompadour, et s’en tirant avec elles en homme qui n’est habitué ni à aimer le sexe ni à le craindre ; et, d’autre part, Louis XV disant naïvement de ce roi dont il n’avait pas su être l’allié, et dont il était l’ennemi si souvent humilié et battu : « C’est un fou qui risquera le tout pour le tout, et qui peut gagner la partie, quoique sans religion, sans mœurs et sans principes. » Le plaisant est que Louis XV se croyait des mœurs et des principes plus qu’à Frédéric, et il en avait en effet un peu plus, puisqu’il le croyait.
Les quarante premiers chapitres du livre sont consacrés à développer les principes du gouvernement représentatif, et ces principes sont en général les véritables, les principes orthodoxes constitutionnels.
Elle a été presque toujours écrite jusqu’à présent au point de vue misérable du fait ; il est temps de l’écrire au point de vue du principe. […] Cette histoire a pour principe l’obéissance. […] Si vous êtes curieux au point de lui demander comment s’appelait le marchand anglais qui le premier en 1612 est entré en Chine par le Nord, et l’ouvrier verrier qui le premier en 1663 a établi en France une manufacture de cristal, et le bourgeois qui a fait prévaloir aux états-généraux de Tours sous Charles VIII le fécond principe de la magistrature élective, adroitement raturé depuis, et le pilote qui en 1405 a découvert les îles Canaries, et le luthier byzantin qui, au huitième siècle, a inventé l’orgue et donné à la musique sa plus grande voix, et le maçon campanien qui a inventé l’horloge en plaçant à Rome sur le temple de Quirinus le premier cadran solaire, et le pontonnier romain qui a inventé le pavage des villes par la construction de la voie Appienne l’an 312 avant l’ère chrétienne, et le charpentier égyptien qui a imaginé la queue d’aronde trouvée sous l’obélisque de Louqsor et l’une des clefs de l’architecture, et le gardeur de chèvres chaldéen qui a fondé l’astronomie par l’observation des signes du zodiaque, point de départ d’Anaximène, et le calfat corinthien qui, neuf ans avant la première olympiade, a calculé la puissance du triple levier et imaginé la trirème, et créé un remorqueur antérieur de deux mille six cents ans au bateau à vapeur, et le laboureur macédonien qui a découvert la première mine d’or dans le mont Pangée, l’histoire ne sait que vous dire.
La vraie formule d’une idée, celle qui lui permettra de se répandre et de durer, est celle qui associera la destinée du groupe mental nouveau aux destinées de groupes plus simples solidement enracinés dans l’esprit, celle qui rattachera l’idée nouvelle aux habitudes les plus anciennes de l’intelligence comme une conséquence rigoureuse à des principes indiscutés ; chacun des termes de la formule doit donc réveiller une idée élémentaire bien connue, et leur agencement forcer l’esprit à apercevoir entre ces éléments un rapport plus ou moins imprévu ; ce rapport est l’invention même à laquelle il s’agit d’ouvrir les esprits rebelles et d’assurer l’avenir. […] Or suivre le sens commun, c’est se répéter soi-même et répéter autrui ; suivre le bon sens, c’est tirer de principes connus des conséquences simples, évidentes. […] , v. 309 et v. 311, p. 218 : « Pour bien écrire, il faut du bon sens : là en est le principe, là en est la source » / « et, une fois l’idée devant tes yeux, les mots viendront la rejoindre sans se faire prier. »] provisa res représente les réflexions passées.
Appliquons ces principes à la langue latine ; nous serons étonnés de voir combien peu ils nous seront utiles, pour déterminer en quoi peut consister, par rapport à nous, l’harmonie de cette langue. […] Il est aisé d’expliquer par les principes ou plutôt par les faits que nous venons d’établir, pourquoi le Français, l’Anglais, l’Italien, l’Allemand, etc., trouvent tous jusqu’à un certain point de l’harmonie dans la langue et dans la poésie latine. Mais il faut convenir en même temps et par les mêmes principes, que le plaisir que cette harmonie leur cause est bien imparfait, bien mutilé, si on peut s’exprimer ainsi, et bien inférieur au plaisir que les Romains devaient éprouver en lisant leurs orateurs et leurs poètes.
Schiller, le cœur tout vibrant, prend le pas, s’associe au rythme de ses frères d’armes, mais ses principes, loin qu’il les abandonne à la porte de son dépôt, lui fournissent son ravitaillement moral. […] La morale, fondée clairement sur le principe nouveau du « refus de parvenir », fait de chacun de ces Français un citoyen méprisant de jouir, désireux de servir, préoccupé de son travail, désintéressé de lui-même, digne de l’amour… Pourquoi la censure a-t-elle zébré, déchiqueté ce testament d’un génie innocent ? […] » Nous, les modérés — lire, les réactionnaires — dans la Presse de l’Enseignement, par principe, par respect pour l’ordre, la discipline, nous soutenions l’Administration, qui ne nous en savait aucun gré, on devine pourquoi, et logiques, également, nous tapions dur sur les syndicalistes, les révolutionnaires, ennemis de toute autorité.
Souvent il arrive que c’est le principe même qui a fait leur force et leur développement qui amène leur décadence, surtout quand ce principe, vivifié jadis par une ardeur conquérante, est devenu pour la majorité une espèce de routine. […] En somme, ce qu’il est, il le fut dès le principe.
Idéalisme et matérialisme sont donc les deux pôles entre lesquels ce genre de dualisme oscillera toujours ; et lorsque, pour maintenir la dualité des substances, il se décidera à les mettre l’une et l’autre sur le même rang, il sera amené à voir en elles deux traductions d’un même original, deux développements parallèles, réglés à l’avance, d’un seul et même principe, à nier ainsi leur influence réciproque, et, par une conséquence inévitable, à faire le sacrifice de la liberté. […] Partons donc de cette force d’agir comme du principe véritable ; supposons que le corps est un centre d’action, un centre d’action seulement, et voyons quelles conséquences vont découler de là pour la perception, pour la mémoire, et pour les rapports du corps avec l’esprit. […] L’opposition des deux principes, dans le dualisme en général, se résout en la triple opposition de l’inétendu à l’étendu, de la qualité à la quantité, et de la liberté à la nécessité.
Le corps, chez tous, suit la loi de la mort irrésistible ; mais il reste de nous une image vivante du principe éternel : car seule, elle vient des dieux. […] » Ce qui pour lui cependant résolvait le problème, c’était un autre principe de philosophie, l’idée présente d’une Loi souveraine, d’un destin moral, pour ainsi dire, au lieu de cette fatalité aveugle qu’on reproche à l’antiquité, et dont elle ne peut guère se justifier que par exception. […] Pindare appartenait à cette race dorienne qui, parmi les mobiles cités de la Grèce, tenait à un principe de consistance et de durée, avait des rois héréditaires et un sénat dans Lacédémone, des rois dans la Sicile et dans la Cyrénaïque, et semblait en tout opposée au génie démocratique de la brillante Athènes.