Vous n’en prendrez pas vous, plus mauvaise opinion.
Celui-ci est placé vis-à-vis du mauvais tableau de Pierre, sur lequel vous jureriez à son air moqueur et au coin de sa lèvre relevé, qu’il fait une épigramme.
Il imagine un lutin qui lui inspirait ses beaux endroits et l’abandonnait dans les mauvais. […] Ce qu’il avait fait comme poète, par un mauvais emploi de son esprit, comme juge il l’appréciait de ce premier coup d’œil toujours sûr d’un homme de génie rendu à son naturel. […] Il est vrai que, pour la plupart, la vieillesse s’était jointe au mauvais système. […] Par malheur, on le louait beaucoup trop de l’esprit qu’il déployait dans cette mauvaise sorte d’invention. […] Enfin, il était d’un intérêt pressant de réparer la langue des mauvaises pièces de Corneille, autorisée par la gloire de ses chefs-d’œuvre.
C’est la pierre de touche que La Bruyère nous offre pour distinguer le bon du mauvais : « Quand une lecture vous élève l’esprit et qu’elle vous inspire des sentiments nobles et courageux, ne cherchez pas d’autre règle pour juger de l’ouvrage ; il est bon et fait de main d’ouvrier. » Mais pour appliquer cette règle excellente, il faut une âme capable de nobles émotions. […] Jamais on n’a tant loué, j’entends les œuvres médiocres ou mauvaises : car les bonnes ont encore le privilège de rallumer l’envie. De là cette foule de productions détestables, qui disputent et enlèvent aux bonnes les courts loisirs des lecteurs ; de là cette indifférence du public, qui méprise toute littérature, parce que, trompé par des guides infidèles, il ne lit que la mauvaise ; de là enfin le discrédit de la critique ; qu’est-ce en effet qu’un juge qui ne juge pas ? […] De là non seulement le mauvais nous inonde ; ce n’est là qu’un mal secondaire, le temps fait justice du mauvais ; mais le bon périt dans son germe, étouffé par l’indifférence.
Pour peu qu’on leur jette un œil moins superbe, Tout bas, loin du jour, La vilaine bête — et la mauvaise herbe Murmurent « amour ! […] Pour notre compte, nous aurions mieux aimé nous occuper d’autre chose ; mais nous avons été accusés d’avoir fait une mauvaise action en parlant, avec la tristesse qu’inspire M. […] Il faut en finir d’un seul coup avec cette mauvaise plaisanterie qui nous répond exil quand nous parlons littérature. […] Certainement, à quelque place de l’histoire littéraire qu’on se mette, il n’a été écrit, à aucune époque, de vers plus radicalement mauvais. […] à celle des lis qui ne sèment ni ne filent, à celles de l’Enfant prodigue, de la Maison nettoyée, du Bon Samaritain, du Mauvais riche, du Grain de sénevé, de la Robe nuptiale, de la Brebis perdue, enfin, à tous ces poèmes du divin Homère des cieux, qui n’endorment jamais personne… VII Et maintenant en a-t-on assez et en veut-on encore ?
La mauvaise physique et la mauvaise psychologie de l’école cartésienne ont conduit la philosophie de l’unité à cette doctrine de la nécessité universelle qui a fait une renommée si équivoque au plus puissant esprit des temps modernes. […] Toute la question entre le bon et le mauvais mysticisme, entre la bonne et la mauvaise théologie, est là. […] Voilà le signe infaillible auquel on distingue le bon du mauvais mysticisme.
Il a encore fourni quelques Articles à l’Encyclopédie, c’est-à-dire qu’il n’a fait qu’habiller, en mauvais François, des lambeaux d’Ouvrages Anglois, qui peuvent figurer parmi l’infinité des articles médiocres de cette immense Compilation.
C’est faire bien du chemin, à la saveur d’un mauvais Ouvrage.
Il a cependant l’avantage de n’être pas des plus mauvais parmi nos Faiseurs d’Opéra comiques.
Collin de Vermont et Jeaurat Il y a de Colin de Vermont une mauvaise Adoration des rois.
Mais il est bien mauvais….
Lovelace a toutes les mauvaises passions des Harlowe, et, par surcroît, du génie pour les aiguiser et les empirer. […] On a tort de me faire une mauvaise renommée. […] Je ne savais guère la minette1078 qu’il avait en vue ; mais ce sera le plus mauvais gibier qu’il ait levé de sa vie. […] Il s’enivrera par mégarde, il ramassera une fille sur la route, il donnera volontiers un coup de poing, il ne refusera pas un duel ; il souffrira qu’une grande dame le trouve beau garçon, et il acceptera sa bourse ; il sera imprudent, il gâtera sa réputation comme Jones ; il sera mauvais administrateur et fera des dettes comme Booth. […] L’un flageole debout, écœuré, pendant qu’un hoquet entr’ouvre ses lèvres vomissantes ; l’autre hurle rauquement, en mauvais dogue ; celui-ci, crâne chauve et fendu, raccommodé par places, tombe en avant, précipité sur la poitrine, avec un sourire d’idiot malade.
C’est là une idée moderne ; c’est là une méthode toute contemporaine, toute récente ; elle ne peut nous paraître ancienne, et acquise, et déjà traditionnelle, à nous normaliens et universitaires du temps présent, que parce que nous avons contracté la mauvaise habitude, scolaire, de ne pas considérer un assez vaste espace de temps quand nous réfléchissons sur l’histoire de l’humanité. […] Quand l’homme se trouvait en présence de dieux avoués, qualifiés, reconnus, et pour ainsi dire notifiés, il pouvait nettement demeurer un homme ; justement parce que Dieu se nommait Dieu, l’homme pouvait se nommer homme ; que ce fussent des dieux humains ou surhumains, un Dieu Tout ou un Dieu personnel, Dieu étant mis à sa place de Dieu, notre homme pouvait demeurer à sa place d’homme ; par une ironie vraiment nouvelle, c’est justement à l’âge où l’homme croit s’être émancipé, à l’âge où l’homme croit s’être débarrassé de tous les dieux que lui-même il ne se tient plus à sa place d’homme et qu’au contraire il s’embarrasse de tous les anciens Dieux ; mangeurs de bon Dieu, c’est la formule populaire de nos démagogues anticatholiques ; ils ont eux-mêmes absorbé beaucoup plus de bons Dieux, et de mauvais Dieux, qu’ils ne le croient. […] C’est là le terrain national, très bon pour certaines plantes, mais très mauvais pour d’autres, incapable de mener à bien les graines du pays voisin, mais capable de donner aux siennes une sève exquise et une floraison parfaite, lorsque le cours des siècles amène la température dont elles ont besoin. […] Mais il y en aura une. qui le franchira ; l’esprit triomphera. » Des milliers d’humanités ont peut-être sombré dans ce défilé : Théoctiste nous le dit pour nous effrayer ; mais Renan, bon père, nous le dit parce que c’est vrai, et aussi à seule fin de nous rassurer ; lui-même il se rassure ainsi ; la réalisation de son Dieu en vase clos l’épouvante lui-même ; et c’est pour cela qu’il met la réalisation du risque au passé, de l’indicatif, passé indéfini ; c’est acquis ; c’est entendu ; et la réalisation d’échapper au risque, la réalisation de Dieu, il met la réalisation de Dieu au futur, qui est le temps des prophéties ; si elle est mise au temps des prophéties, religieuses, si elle est une prophétie, peut-être bien qu’elle ne se réalisera pas, espérons qu’elle ne se réalisera pas ; il était payé pour savoir ce que valent les prophéties, particulièrement les prophéties religieuses, et comment elles se réalisent ; mettre cette affirmation au rang des prophéties, de sa part, c’était nous garantir qu’elle ne se confirmerait point ; un peut-être ajouté au parfait indéfini masquera cette garantie aux yeux du vulgaire grossier ; mais elle éclatera, toute évidente, le langage étant donné, pour le lecteur insidieux ; dans la préface même de ces dialogues redoutables et censément consolateurs, de ces rêves redoutablement consolateurs, le sage nous met en garde contre les épouvantements : « Bien assis sur ces principes, livrons-nous doucement à tous nos mauvais rêves. […] Ce dernier mot de la pensée moderne en tout ce qui tient à l’histoire, je sais qu’il n’est aujourd’hui aucun de nos historiens professionnels qui ne le désavouera ; et comment ne le renieraient-ils point ; nous sommes aujourd’hui situés à distance du commencement ; nous avons reçu des avertissements que nos anciens ne recevaient pas ; ou sur qui leur attention n’avait pas été attirée autant que la nôtre ; nous avons reçu du travail même et de la réalité de rudes avertissements ; du travail même nous avons reçu cet avertissement que le détail, au contraire, est au fond le grand ennemi, que ni l’indéfinité, l’infinité du détail antérieur, ni l’indéfinité, l’infinité du détail intérieur, ni l’indéfinité, l’infinité du détail de création ne se peut épuiser ; et de la réalité nous avons reçu ce rude avertissement que l’historien ne tient pas encore l’humanité ; qui soutiendrait aujourd’hui que le monde moderne est le dernier monde, le meilleur, qui au contraire soutiendrait qu’il est le plus mauvais ; s’il est le meilleur ou le pire, nous n’en savons rien ; les optimistes n’en savent rien ; les pessimistes n’en savent rien ; et les autres non plus ; qui avancerait aujourd’hui que l’humanité moderne est la dernière humanité, la meilleure, ou la plus mauvaise ; les pessimismes aujourd’hui nous paraissent aussi vains que les optimismes, parce que les pessimismes sont des arrêts comme les optimismes, et que c’est l’arrêt même qui nous paraît vain ; qui aujourd’hui se flatterait d’arrêter l’humanité, ou dans le bon, ou dans le mauvais sens, pour une halte de béatitude, ou pour une halte de damnation ; l’idée que nous recevons au contraire de toutes parts, du progrès et de l’éclaircissement des sciences concrètes, physiques, chimiques, et surtout naturelles, de la vérification et de la mise à l’épreuve des sciences historiques mêmes, de l’action, de la vie et de la réalité, c’est cette idée au contraire que la nature, et que l’humanité, qui est de la nature, ont des ressources infinies, et pour le bien, et pour le mal, et pour des infinités d’au-delà qui ne sont peut-être ni du bien ni du mal, étant autres, et nouvelles, et encore inconnues ; c’est cette idée que nos forces de connaissance ne sont rien auprès de nos forces de vie et de nos ressources ignorées, nos forces de connaissance étant d’ailleurs nous, et nos forces de vie au contraire étant plus que nous, que nos connaissances ne sont rien auprès de la réalité connaissable, et d’autant plus, peut-être, auprès de la réalité inconnaissable ; qu’il reste immensément à faire ; et que nous n’en verrons pas beaucoup de fait ; et qu’après nous jamais peut-être on n’en verra la fin ; que le vieil adage antique, suivant lequel nous ne nous connaissons pas nous-mêmes, non seulement est demeuré vrai dans les temps modernes, et sera sans doute vrai pendant un grand nombre de temps encore, si, même, il ne demeure pas vrai toujours, mais qu’il reçoit tous les jours de nouvelles et de plus profondes vérifications, imprévues des anciens, inattendues, nouvelles perpétuellement ; que sans doute il en recevra éternellement ; que l’avancement que nous croyons voir se dessiner revient peut-être à n’avancer que dans l’approfondissement de cette formule antique, à lui trouver tous les jours des sens nouveaux, des sens plus profonds ; qu’il reste immensément à faire, et encore plus immensément à connaître ; que tout est immense, le savoir excepté ; surtout qu’il faut s’attendre à tout ; que tout arrive ; qu’il suffit d’avoir un bon estomac ; que nous sommes devant un spectacle immense et dont nous ne connaissons que d’éphémères incidents ; que ce spectacle peut nous réserver toutes les surprises ; que nous sommes engagés dans une action immense et dont nous ne voyons pas le bout ; que peut-être elle n’a pas de bout ; que cette action nous réservera toutes les surprises ; que tout est grand, inépuisable ; que le monde est vaste ; et encore plus le monde du temps ; que la mère nature est indéfiniment féconde ; que le monde a de la ressource ; plus que nous ; qu’il ne faut pas faire les malins ; que l’infime partie n’est rien auprès du tout ; que nous ne savons rien, ou autant que rien ; que nous n’avons qu’à travailler modestement ; qu’il faut bien regarder ; qu’il faut bien agir ; et ne pas croire qu’on surprendra, ni qu’on arrêtera le grand événement.
Cet exemple nous rappelle que plusieurs bonnes Pieces ont dû leur chute à la même cause, comme beaucoup de mauvaises lui ont dû leur succès passager.
Tel est l’effet de la mauvaise compagnie.
. (…), tu t’es chargé d’une mauvaise comission, d’un emploi dificile. […] La langue est l’organe du gout ; avoir le gout dépravé, c’est-à-dire, trouver bon ce que comunément les autres trouvent mauvais, et trouver mauvais ce que les autres trouvent bon. […] remarques sur le mauvais usage des métaphores. les métaphores sont défectueuses, Quand elles sont tirées de sujets bas. […] Il vouloit dire un mauvais poète. […] C’est pourquoi, dit Festus, ce terme alter, veut dire quelquefois contraire, mauvais.
Les Ouvrages qu’on a de lui se ressentent également & du mauvais état de sa fortune & de la trempe de ses sentimens.
Deux mauvais Romans, dont l’un est intitulé Histoire de Madame d’Erneville, l’autre Nitophar, Anecdote Babylonienne, ne sembloient pas devoir lui mériter les éloges qu’on lui donne dans le Nécrologe.
Son Ouvrage intitulé, en mauvais François, Recherches de la France, &c. est rempli de morceaux assez curieux.
Il faut convenir que la rime est souvent gênante pour les Poëtes : mais puisqu’elle n’empêche pas que nous ne soyons inondés de mauvais Vers ; que seroit-ce si l’on diminuoit les difficultés ?
Il a exposé des fruits, des portraits ; les fruits sont beaux, les portraits sont mauvais.
La base était mauvaise, un jour pouvait saper ce qu’un jour avait fondé ; ce jour était venu, nous ne l’avons point hâté. […] Vous aurez comme Venise une puissance artificielle, ou comme l’Angleterre une puissance matérielle ; vous serez le mauvais riche. […] Les mauvaises herbes abondaient, aventure admirable pour un pauvre coin de terre. […] Elle ne savait pas si cela est bon ou mauvais, utile ou dangereux, nécessaire ou mortel, éternel ou passager, permis ou prohibé ; elle aimait.
Nous aurions donc laissé trop probablement les décadents tranquilles dans leur petite église transformée en mauvais lieu si nous n’avions eu à considérer que leurs opinions. […] Notre grand Molière commit là deux mauvais vers qui eux-mêmes sortent autant que possible du bon caractère. […] Aux plus mauvais jours, quand elle expire décidément, comme par exemple sous le premier Empire, ce n’est pas l’emphase et l’abus des ornements qui la tuent, c’est la platitude. […] Vous prenez soin, Monsieur, de désigner dans votre manifeste, en même temps que les bons écrivains français qui ont préparé le symbolisme, les mauvais qui l’ont retardé.
Un petit mauvais lieu fort bête, où s’assemble, le soir, un ramassis de messieurs, qui sont aux lettres ce que sont les courtiers de journaux au journalisme. […] J’allais oublier un original, un certain Fioupou, en grande dispute, par correspondance, avec Émile Saisset, sur le platonisme chrétien, et tout au logos, et parlant toujours et toujours exégèse… À l’heure présente, Barthet est le grand homme de l’endroit, un poète du Danube qui porte des souliers ferrés, et brandit un gourdin en l’honneur de Boileau… On y boit de la mauvaise bière, on y fait un mistron… Gavarni, qui n’y est allé qu’une fois, assure qu’on y scie les pommes de canne, quand elles sont en or. […] Feuillet de Conches fait le siège de H… pour ce beau lot d’autographes, et H… lui dit : « Je vous les vendrai bien dans 150 ans. » * * * — Je songe à la réhabilitation — dans une pièce ou autre part — d’un parasite d’esprit, éclatant à la fin d’un dîner donné par un bourgeois : « Comment, malheureux, je t’amuse, je fais passer un rire dans ta cervelle stupide et vide, et cela pour un mauvais dîner que tu me reproches ! […] C’est notre remède, en ces mauvaises heures, de nous dénoircir l’âme en nous enchantant le regard avec l’éclair gai d’une vieille et belle chose, d’une claire porcelaine à la dorure dorée d’or mat, d’une jolie relique de la grande industrie d’art du xviiie siècle.
Les mauvaises pensées, dans une cervelle de jeune fille, noircissent la transparence de leur regard, comme de l’ombre d’un nuage dans une vague. […] l’ironie des bonnes et des mauvaises fortunes de la vie… Puis, dans ce restaurant, où, en face de moi, a été si souvent assis mon frère, la chaise vide de l’autre côté de ma table me fait penser à lui, et une grande tristesse me prend, en songeant, que le pauvre enfant n’a eu que le crucifiement de la vie des lettres. Vendredi 23 mars Un mauvais jour. […] Mercredi, 15 août Une population de village un peu effrayante, — c’est celle de Robert-Espagne — qui a pour le bourgeois, le regard hostile d’un mauvais quartier de Paris, la veille d’une insurrection.
C’est en ce sens qu’on pourrait soutenir qu’il n’est peut-être pas mauvais que le poète se fasse illusion à lui-même, finisse par se croire au même degré l’auteur de certaines pensées et de la forme qu’il leur a donnée. […] Ombre des mauvais jours qui souvent les devance ! […] » Il répondit : « C’est pour t’affliger et te punir. » Ce pessimisme aboutit au stoïcisme. « Il est mauvais et lâche de chercher à se dissiper d’une noble douleur pour ne pas souffrir autant. […] Malgré quelques défaillances et quelques mauvaises tirades sur les philosophes et sur Kant, la pièce est d’une inspiration élevée : Qu’est-ce donc que ce monde, et qu’y venons-nous faire, Croyez-moi, la prière est un cri d’espérance !
Renan, — que la rébellion ne pourra pas même exister. » Puis, il ajoute, dans un autre endroit : « Je fais parfois un mauvais rêve » (pourquoi mauvais, puisque ce rêve est pour lui un pressentiment du progrès et de la vérité ?) […] Dans sa Vie de Jésus, il a décalqué au passage l’auguste figure du Rédempteur, qui aurait dû le faire trembler, et qu’il a mise de proportion avec les éventails des mauvaises chrétiennes du xixe siècle. […] Mauvais observateurs !
J’aurais fait une mauvaise action, j’aurais commis une action délibérément mauvaise, ce qui m’étonnerait de moi. […] Ou qu’il avait un si mauvais caractère que personne n’osait lui mettre un mot. […] C’est un mauvais tour, un mauvais (très) petit tour petit que la politique a voulu jouer au génie, la politique à la mystique, le politicien à l’homme de génie, au poète et au mystique. […] Le goût du Turc est toujours très mauvais signe pour le classique français. […] Mauvaise, mais pure.
Et cependant on croirait, à vous entendre, que mon honnête brasserie est une sorte de mauvais lieu et que ces messieurs sont de singulières gens. […] Aucun souci, aucune mauvaise pensée ne troublent leurs âmes. […] Théophile Gautier offre à la Poésie un escabeau d’ivoire, eh bien, oui ; mais la Poésie a si mauvaise mine maintenant que c’est avoir trop d’égards pour elle. […] « Et maintenant les mauvais esprits disent que le réalisme est boue. […] Les propriétaires amoncellent et brûlent les mauvaises herbes pour fumer leurs terres, le journaliste-industriel brûle le chroniqueur pour fumer le petit journal.
Le meilleur ou le moins mauvais des Ouvrages de Camusat, est une Histoire critique des Journaux, où l’on trouve aussi celle de tous les Journalistes que la France & la Hollande ont produits.
On a oublié les Ouvrages qu’il fit pour soutenir cette mauvaise cause, mais on se souvient encore de l’Epigramme de Boileau.
Si cela étoit vrai, on donneroit une bien mauvaise idée de la plume des Ecrivains de cet Ordre, parmi lesquels on en trouve un grand nombre de plus estimables du côté du style, que le P.
Si l'on fait attention que de son temps les premiers principes du goût étoient ignorés & la langue encore informe, on aura plus d'indulgence pour les incorrections, les rudesses, les mauvaises plaisanteries qu'on trouve dans ses Satires, & on lui saura gré de la vigueur qu'il a mise dans ses tableaux, des saillies agréables qui ont échappé à sa plume, de l'heureuse naïveté avec laquelle il a attaqué le vice & poursuivi les vicieux : plusieurs de ses Vers peuvent encore passer pour originaux, & il a plusieurs traits qui n'ont point vieilli.
« Si j’avais la main pleine de vérités, je me garderais bien de l’ouvrir. » Ce n’était pas timidité intellectuelle, ou prudence personnelle : c’était délicatesse : il haïssait le tapage, le scandale, les luttes brutales ; tout cela était de mauvais ton ; il était trop bien élevé pour faire l’apôtre ou le tribun. […] Il estimait que la masse des esprits, peuple ou grands, n’est pas apte à recevoir la vérité, qu’elle est faite pour un petit nombre d’intelligences, où elle ne se déforme pas, et ne porte pas de mauvais fruits.
C’est une pièce de théâtre mauvaise ; c’est une assez médiocre élégie. […] Coppée ni large sympathie pour les petits, ni douce commisération pour les patients, et qu’il n’y a là qu’un cas de mauvaise littérature, rien de plus ni rien de moins, et que l’appréciation qu’on en peut faire relève uniquement du bon goût.
La tendance à laquelle correspond le socialisme est la vraie, ses moyens sont mauvais et iraient contre son but. […] Mauvaise influence de ce qu’on appelle la société.
Fatigués du mauvais accueil que le royaume de Dieu trouvait dans la capitale, les amis de Jésus désiraient un grand miracle qui frappât vivement l’incrédulité hiérosolymite. […] Le but qu’elle poursuit étant pour elle absolument saint, elle ne se fait aucun scrupule d’invoquer de mauvais arguments pour sa thèse, quand les bons ne réussissent pas.
Madame de La Sablière regarda d’abord cette distraction, cette désertion ; elle examina les mauvaises excuses, les raisons peu sincères, les prétextes, les justifications embarrassées, les conversations peu naturelles, les impatiences de sortir de chez elle, les voyages à Saint-Germain où il jouait, les ennuis, les ne savoir plus que dire ; enfin, quand elle eut bien observé cette éclipse qui se faisait, et le corps étranger qui cachait peu à peu tout cet amour si brillant, elle prit sa résolution, le ne sais ce qu’elle lui a coûté. […] « On était hier, dit-elle, sur votre chapitre chez madame de Coulanges, et madame Scarron se souvint avec combien d’esprit vous avez soutenu autrefois une mauvaise cause, à la même place et sur le même tapis où nous étions.
Albalat pose Homère en modèle absolu : Tu imiteras Homère, il donne un mauvais conseil, parce qu’il ne faut imiter personne. » Certes, oui, il ne faut imiter personne, au sens étroit qu’on nous prête (Voir plus haut) ; mais l’imitation est une chose excellente dans le sens que nous lui donnons raisonnablement. […] De sorte que, si je n’y suis pas « allé » moi-même, quelqu’un y est « allé » pour moi et que je n’ai pas été le moins du monde « privé de la réalité », comme le prétend M. de Gourmont, qui, entre parenthèses, ne trouve ma description si mauvaise que parce qu’il la croit imaginée.
ces frères siamois de la littérature — comme on les appelle déjà — sont aussi les neveux siamois de l’auteur du Solitaire (ils tiennent par le mauvais côté à d’Arlincourt comme parle bon à Jules Janin) ; supposez donc qu’ils se résolvent à parler simplement et virilement cette belle langue française que nous devrions tous respecter comme la parole de notre mère, et qui semble, sous leur plume, contracter quelquefois l’accent des Incroyables du temps de Garat (serait-ce pour se faire mieux accepter comme les Alcibiades de l’histoire ?) […] Il n’y est pas question seulement de la bonne compagnie de la France (sujet délicieux à traiter pour des plumes très fines et très sveltes) ; il y est question de la mauvaise encore davantage.
Jules Girard est un de ces esprits qui ne sont pas encore les plus mauvais parmi les esprits modernes, car du moins ils ont le goût, l’atticisme, l’imitation réfléchie et savante pour orner leur sécheresse ou cacher leur stérilité, mais qui se payent de tout ce que leur a coûté leur archaïsme en ne concevant rien de plus beau que l’art et la civilisation des Grecs. […] C’est donc sa vraie place ; mais elle est mauvaise pour les juger.
Ce qui serait nouveau, par exemple, si on n’avait pas publié déjà des chansons de Charles de Rémusat, c’est le chansonnier de ce drame, qui, tout à coup, y pousse, au milieu de tout ce bavardage pédantesque qui devrait l’empêcher d’y pousser ; c’est le vaudeville inattendu dans ce livre grave, le vaudeville même grivois et vieux mauvais sujet ! […] En attendant ce jour-là, de Rémusat a toujours fait son métier de petite porte plus ou moins secrète, s’ouvrant, s’entrebâillant aux mauvais sentiments et aux idées ennemies.
Ils ont de la sensibilité qu’ils corrompent avec leur goût faux pour un siècle faux, mais qui résiste encore, malgré toutes les mauvaises influences qui ont joué sur elle. […] Ils en avaient le droit… Seulement il faut porter dans les sujets bas des facultés d’autant plus hautes qu’ils sont plus bas, et que l’idéal dans le laid et dans le mauvais est aussi difficile à atteindre que dans le beau et dans le bon, et peut-être qu’il l’est beaucoup plus.
Sans valoir la millième partie du bruit qu’on lui a fait, Renan a bien ce qu’il faut, semble-t-il, pour illusionner, je ne dis pas les évêques, dont les mains calmes et consacrées doivent savoir exactement le poids ou la légèreté de l’erreur, mais du moins ce gros public, dont l’instinct est faillible, — mauvais juge d’une science assez grande pour tromper et d’un style assez travaillé pour paraître beau. […] … Le livre qu’il commet n’est ni médiocre ni mauvais ; il est nul, puisque l’on n’y trouve que des idées qu’on a vues ailleurs et qui y sont noyées dans un style bien moins ridicule qu’ennuyeux.
Il a travaillé pour le Théatre François & pour le Théatre Italien, avec des succès médiocres qui auroient pu devenir plus heureux, si sa mauvaise fortune lui eût permis de cultiver ses talens & de travailler plus soigneusement ses Ouvrages.
Si ces deux Ouvrages n’avoient servi qu’à faire passer dans notre langue les sages maximes & les beautés des Ecrivains Anglois, Abel Boyer auroit de plus grands droits aux éloges du Public reconnoissant ; mais la connoissance de la langue Angloise nous a attiré le débordement de tant d’extravagances, que les Esprits sages sont peu tentés d’applaudir à ses travaux, ou, pour mieux dire, il y eût vraisemblablement renoncé, pour peu qu’il eût prévu les mauvais services qu’il alloit rendre à sa Patrie.
Il fit plusieurs Epigrammes contre la Mort, qui prouvoient que la Mort avoit raison de débarrasser la Société d’un mauvais plaisant, qui en est le plus terrible fléau.
Voilà à peu près à quoi se réduit tout son mérite ; car sa Tragédie de Cléopatre, celle de Didon, & sa Comédie d’Eugene, ne peuvent être comparées même aux plus mauvaises Pieces d’à présent ; mais dans un siecle grossier, c’est beaucoup que d’imaginer quelque chose.
LEGENDRE, [Louis] Chanoine de Notre-Dame de Paris, né à Rouen en 1655, mort à Paris en 1733, Auteur d’une mauvaise Histoire de France en sept volumes in-12, d’une Vie du Cardinal d’Amboise qui ne vaut guere mieux, & de plusieurs autres Ouvrages, parmi lesquels il y en a un très-estimé & très-digne de l’être.
On trouve d’excellentes observations dans son Introduction générale à l’étude des Sciences & des Belles-Lettres, réimprimée depuis à la suite d’un mauvais Ouvrage de M.
Après avoir donné un assez mauvais Roman [les Amours de Calisthene], il s’est appliqué à des Ouvrages plus solides.
On a pu remarquer quelques fables dont la morale est évidemment mauvaise ; un plus grand nombre dont la morale est vague, indéterminée, sujette à discussion ; enfin quelques autres qui sont entièrement contradictoires.
On ne sait ce que c’est que cela, c’est une image de papier blanc, une découpure de Huber, mais mauvaise sans la précision des contours, seulement aussi mince, aussi plate et très-insipide, quoique nue.
J’ai su par sa femme de chambre que ce petit monsieur de Marsay est un mauvais chien. […] Ce livre, qui commence avec un inimitable talent, finit comme un mauvais mélodrame. […] La certitude de ces injustices excita prématurément dans mon âme la fierté, ce fruit de la raison, qui sans doute arrêta les mauvais penchants qu’une semblable éducation encourageait. […] En me voyant toujours assombri, haï, solitaire, le maître confirma les soupçons erronés que ma famille avait de ma mauvaise nature. […] La plupart de mes idées, et même les plus audacieuses en science ou en politique, sont nées là, comme les parfums émanent des fleurs ; mais là verdoyait la plante inconnue qui jeta sur mon âme sa féconde poussière ; là brillait la chaleur solaire qui développa mes bonnes et dessécha mes mauvaises qualités.
En politique, il a le mauvais rôle : le livre de la Politique selon l’Écriture sainte paraît le livre des tyrans, comme le Télémaque paraît celui des bons princes et des peuples libres. […] Il ne s’enfonce pas comme à plaisir dans ce mauvais fonds de corruption qui nous rend toutes nos pensées suspectes, et nous fait craindre toutes nos actions. […] Dans un homme de génie, c’est une inquiétude d’esprit de mauvais exemple, et une sorte d’impiété envers la langue de sa mère et de son pays. […] Quant à cette sorte de scolastique littéraire, née de la mauvaise fertilité des derniers temps, qui distingue le fond de la forme, l’art de son objet, l’écrivain de l’homme, il n’y a pas dans Fénelon une seule ligne dont elle pût s’autoriser pour un seul de ces principes d’invention récente, qui ont gâté le goût de notre nation. […] S’il a plus de délicatesse d’esprit et de sentiment que les héros d’Homère, on ne lui en sait pas plus mauvais gré qu’à l’Iphigénie de Racine d’être plus ingénieuse et plus tendre que les jeunes Grecques du temps d’Agamemnon.
Le cinéma, de plus en plus, est envahi par la mauvaise pantomime, le quiproquo facile, le truc vulgaire. […] Pourtant, je le crois sur une mauvaise pente. […] Sans doute, il est plaisant de le voir dépiauter ces mauvais écrivains qui pullulaient déjà, mais on souffre un peu de le voir confondre avec la tourbe les Heine et les Renan. […] La pratique même de la médecine ne montrait-elle pas qu’il est dangereux de supprimer tout d’un coup une mauvaise habitude, fût-ce l’alcool pur, fût-ce le tabac, et même l’éther ou l’opium ? […] Cela tient aussi à ce que beaucoup de noms de départements sont très mauvais : Seine-Inférieure, Tarn-et-Garonne, Haute-Vienne, etc.
Dans son dernier recueil (Prières), je ne trouve pas assez d’habileté d’art pour séduire mes mauvais instincts de rhéteur, ni les sensations d’humanité et de vie que réclame ma sensibilité naturelle.
Robert de Souza Il est souvent d’une mauvaise indication pour un poète de présenter ses vers sous un titre de moraliste.
La plupart de ses Ouvrages, qui sont en grand nombre, ont été accueillis du Public ; mais peu loués des Gens de Lettres : ils ont sans doute trouvé mauvais qu’un Militaire choisît des objets de Religion pour exercer sa plume.
Si ce petit Poëme a été si durement traité, il ne faut peut-être s’en prendre qu’à la mauvaise compagnie où il se trouve.
Il a fait beaucoup d’Ouvrages, parmi lesquels il y en a d’utiles & d’inutiles, de bons, de médiocres, & de mauvais.
Ceux par lesquels il commence sa Didon, ne sont pas irréprochables ; mais on en a fait de nos jours de plus mauvais : Grands Dieux, qui disposez de l’Empire du Monde ; Toi, qui portes en main le tonnerre qui gronde, Jupiter, ennemi du Peuple Phrygien, Qui fait que notre Troie à present n’est plus rien, &c.
Sans choix & de mauvaise grace Il pilla presque tout leur bien ; Il s'en servit avec audace, Et s'en para comme du sien.
Il paroît s'être attaché sur-tout à imiter la Bruyere, comme on peut en juger par son Essai sur les Mœurs, qui, sans valoir son Modele, est bien au dessus de tant de mauvaises Copies, faites d'après le même Original.
Il demande pardon à ses lecteurs de les entretenir de détails si peu importants ; mais il a cru que le petit nombre de personnes qui aiment à classer par rang de taille et par ordre de naissance les œuvres d’un poëte, si obscur qu’il soit, ne lui sauraient pas mauvais gré de leur donner l’âge de Bug-Jargal ; et, quant à lui, comme ces voyageurs qui se retournent au milieu de leur chemin et cherchent à découvrir encore dans les plis brumeux de l’horizon le lieu d’où ils sont partis, il a voulu donner ici un souvenir à cette époque de sérénité, d’audace et de confiance, où il abordait de front un si immense sujet, la révolte des noirs de Saint-Domingue en 1791, lutte de géants, trois mondes intéressés dans la question, l’Europe et l’Afrique pour combattants, l’Amérique pour champ de bataille.
Dans l’un de ces paysages, ce sont des femmes qui lavent à la rivière ; sur le fond les arbres sont assez bien touchés, assez bien du moins par rapport au reste, car la misère générale d’une composition en relève quelquefois un coin, et lui donne un faux air d’excellence, cela est bon là, ailleurs ce serait mauvais.
Enfin les plus mauvais plaident les circonstances atténuantes. […] Tout est bon, tout est mauvais, peu importe. […] Je donnerais ce paquet informe de mauvais vers, pour deux vers d’un vrai poète. […] Fût-elle tout à fait mauvaise, elle resterait pleine de saveur. […] C’est un véritable cahier de mauvaises expressions.
Le meilleur Ouvrage, ou, pour parler plus exactement, le moins mauvais qu’on ait de cet Auteur, est celui qui a pour titre : Tacite, avec des Notes historiques & politiques, pour servir de continuation à ce que M.
Mathieu est aussi l’Auteur d’une Tragédie intitulée la Ligue, Tragédie mauvaise, comme on peut le croire, où l’on trouve ces Vers que Racine semble avoir imités : Je redoute mon Dieu, c’est lui seul que je crains… On n’est point délaissé, quand on a Dieu pour pere ; Il ouvre à tous la main, il nourrit les corbeaux, Il donne la pâture aux jeunes passereaux, Aux bêtes des forêts, des prés & des montagnes, Tout vit de sa bonté, &c…… L’Auteur d’Athalie dit : Je crains Dieu, cher Abner, & n’ai point d’autre crainte…..
Le philosophe veut faire des vers, et il en fait de mauvais ; le poëte veut trancher du philosophe, et il fait hausser les épaules à celui-ci.
Si, à la bataille d’Ivry, d’Andelot avait essayé de ravir à Rosny l’étendard conquis et l’un de ses prisonniers, on peut croire qu’à son entrée à Rouen, les membres du Conseil des finances qui le voyaient de mauvais œil ne furent pas moins jaloux de lui enlever quelque chose de son convoi d’argent. […] À ce même siège d’Amiens, un jour que Rosny y est allé, le grand maître de l’artillerie, alors, M. de Saint-Luc, l’invite à dîner et le mène voir ensuite les tranchées et batteries d’artillerie : « De quoi le roi averti lui en sut mauvais gré et s’en courrouça fort contre vous, écrivent les secrétaires, disant qu’il vous défendait absolument de faire le métier de la guerre ni d’aller en lieu périlleux tant que ce siège durerait. » Henri IV même paraît craindre qu’il n’y ait dans l’armée plus d’un jaloux et d’un malintentionné, qui ne serait pas fâché d’exposer Rosny à quelque péril, sauf à s’y hasarder soi-même. […] Un jour (1607), Henri IV, étant venu lui parler à l’Arsenal de quelque projet nouveau et s’étant vu désapprouver, sortit en grondant : « Voilà un homme que je ne saurais plus souffrir, dit-il tout haut ; il ne fait jamais que me contredire et trouver mauvais tout ce que je veux ; mais, par Dieu !
Pour moi, je l’avoue, ces beaux raisonnements et pronostics de décadence, même en partie justifiés depuis, me touchent peu ; il me semble qu’il y avait quelque chose qui eût mieux valu : supporter quelques refus de plus de la part de Louvois, tenir bon sous les armes et sous le drapeau, et rester en mesure pour être de ceux qui honoreront la France dans ses mauvais jours avec Boufflers, ou qui la sauveront avec Villars. […] [NdA] Il y a bien du mélange dans ces Poésies de La Fare, mélange de bon et de mauvais, mélange de ce qui est de lui et de ce qui lui a été à tort attribué : on cite toujours comme de sa meilleur façon ces jolis vers sous le titre de madrigal : Présents de la seule nature, Enfantement de mon loisir, Vers aisés par qui je m’assure Moins de gloire que de plaisir, Coulez, enfants de ma Paresse : Mais, si d’abord on vous caresse, Refusez-vous à ce bonheur ; Dites qu’échappés de ma veine Par hasard, sans force et sans peine, Vous méritez peu cet honneur ! […] Je sais qu’il y a eu de mauvaises langues jusque dans l’Antiquité qui ont médit de cet enthousiasme du philosophe pour Hermias, mais je ne m’attache ici qu’au souffle et à l’âme de sa poésie.
Cependant ses manières avec elles étaient trop libres, et sa galanterie était de mauvais ton. Lauzun, qui n’était pas des amis de Besenval, lui fait un reproche assez pareil sur « le mauvais ton et le peu de mesure, qui sont un grand désavantage à la Cour. » Il semble pourtant que Besenval n’y avait pas trop mal réussi. […] Lorsqu’il eut fait nommer Amelot, ministre de la Maison du roi, à la place de Malesherbes, il était le premier à dire à qui voulait l’entendre : « On ne dira pas que j’aie pris celui-là pour son esprit. » Un jour Besenval avait à se plaindre du ministre de la guerre, M. de Saint-Germain, qui ne l’avait point porté sur la liste des lieutenants généraux employés, ce qui d’ailleurs lui était assez égal, il a le soin de nous le dire (car c’est bien son genre, sa conclusion finale favorite, de dire de toutes choses : Ça m’est égal) ; il alla trouver M. de Maurepas, et se mit à lui parler en détail du singulier ministre de la guerre qu’il s’était choisi : Je démontrai à M. de Maurepas ses fautes (les fautes de M. de Saint-Germain), sa mauvaise administration, enfin son incapacité.
c’est l’usage, ce grand tyran, qui le veut ; résister est inutile, et, en résistant trop obstinément, vous vous faites tort : « Il ne faut qu’un mauvais mot pour faire mépriser une personne dans une compagnie, pour décrier un prédicateur, un avocat, un écrivain. Enfin un mauvais mot, parce qu’il est aisé à remarquer, est capable de faire plus de tort qu’un mauvais raisonnement, dont peu de gens s’aperçoivent, quoiqu’il n’y ait nulle comparaison de l’un à l’autre. » Le grand adversaire de Vaugelas, l’antique et docte La Mothe-Le-Vayer s’est fort récrié sur cette parole ; il la tient pour un blasphème et se révolte contre une telle légèreté.
CCLIII Enfin elle passa ; je n’osai pas, par mauvaise honte, m’approcher beaucoup de la loge où Hyeronimo attendait, sans vouloir m’appeler, la tête en ses deux mains, appuyé sur la grille du cachot, me regardant à travers les mèches de ses cheveux rabattus sur sa tête ; et moi, du haut de ma fenêtre, plongeant mes regards furtifs sur sa figure immobile dans la demi-ombre de sa loge. […] Elle craignit pour elle, à cause de sa jeunesse et de son extrême beauté qui nous avait déjà fait tant de mal, les dangers et les propos des mauvaises gens qui hantent les grandes villes ; elle lui envoya par le père Hilario une lettre de recommandation pour la supérieure des sœurs de charité de Saint-Pierre aux Liens, couvent de Livourne. […] CCLXVI Je marchai du lever du soleil jusqu’à son coucher, mon mezaro rabattu et refermé sur mon visage pour que les passants ne m’embarrassent pas de leurs rires et de leurs mauvais propos sur la route, pensant en eux-mêmes, en me voyant si jeune et si seule, que j’étais une de ces filles mal famées de Lucques qui vont chercher à Pise et à Livourne les bonnes fortunes de leurs charmes, auprès des matelots étrangers.
La faute en est un peu à la comédie elle-même : avec les successeurs de Molière, avec Regnard, avec Lesage, avec Dancourt, avec Legrand, elle attache le rire à une fantaisie déréglée ou à un réalisme dégoûtant ; elle se joue avec une sécurité trop cynique dans l’imitation des mœurs mauvaises et ignobles. […] Dans le Préjugé à la mode (1735), il mêla encore quelques scènes comiques, assez mauvaises du reste, aux scènes pathétiques. […] Il débute par de mauvais romans en 1713.
Ce vieux marquis, le meilleur personnage de la pièce, est le Misanthrope du dix-septième siècle, assis au parterre de la société moderne et la sifflant, comme une mauvaise comédie. […] Les bassesses l’amusent, les vilenies l’intéressent ; il excite les passions mauvaises qu’il rencontre, pour s’en donner le spectacle. […] Que la presse, dans ses plus mauvais jours, ait recélé, dans ses bas-fonds, des faux monnayeurs de scandale, que la publicité ait eu ses bandits, comme le grand chemin a les siens, que la calomnie ait jeté parfois ses lettres anonymes dans la boîte d’un journal borgne, comme la délation jetait les siennes dans la bouche du lion de Venise, cela peut être : toute armée a ses goujats, toute profession ses pervers.
La vérité est que je trouve deux hommes en vous ; vous êtes double comme Sosie, sans aucune duplicité pour la finesse ; d’un côté, vous êtes mauvais pour vous-même ; de l’autre, vous êtes vrai, droit, noble, tout à vos amis. […] J’aurais été vivement peiné de vous voir ici ; songez à votre mauvaise santé ; il me semble que tout ce que j’aime va mourir. » Écrire ainsi au chevalier Destouches dans une telle douleur, c’était le placer bien haut. […] Fénelon ne s’en étonne point ; il ne blâme point ce père si attentif au solide établissement de sa fille ; il le loue et le remercie même de la netteté de son procédé : Pour votre ami, écrit-il à Destouches, je vous conjure de ne lui savoir aucun mauvais gré de son changement ; son tort est tout au plus d’avoir trop espéré d’un appui fragile et incertain ; c’est sur ces sortes d’espérances incertaines que les sages mondains ont coutume de hasarder certains projets.
À travers quelques détails de mauvais ton où il parle de volerie et de mangeaille, comme on lui pardonne en faveur de cette vieille chanson d’enfance dont il ne sait plus que l’air et à peine quelques paroles décousues, mais qu’il voudrait ressaisir toujours, et qu’il ne se rappelle jamais, tout vieux qu’il est, sans un charme attendrissant ! […] Son style, comme sa vie même, a contracté quelque chose des vices de sa première éducation et des mauvaises compagnies qu’il a hantées d’abord. […] Sa langue garda toujours quelque chose du mauvais ton de ses premières années.
Frédéric gronde son ami de s’être formalisé et d’avoir pris au sérieux un badinage ; il continue quelque temps encore ces plaisanteries qui, si elles ne sont pas de très bon goût, ne sont point du tout d’un mauvais cœur ; il essaye, tandis que la guerre se prolonge, de calmer les inquiétudes de son ami, d’adoucir son humeur noire et de lui insinuer de cette philosophie qui se sent déjà du voisinage de la politique : Je vous prie, mettez-vous l’esprit en repos sur l’Europe. […] L’impératrice de Russie meurt, et le nouvel empereur se déclare pour lui ; cela fait péripétie dans la situation : « Je me reviens, dit-il, comme un mauvais auteur qui, ayant fait une tragédie embrouillée, a recours à un dieu de machine pour trouver un dénouement… ; — trop heureux, après sept actes, de trouver la fin d’une mauvaise pièce dont j’ai été acteur malgré moi. » Une place pas la gloire plus haut ; il ne monte pas au Capitole plus fièrement que cela : — « Je soupire bien après la paix, mon cher Milord ; ballotté par la fortune, vieux et décrépit comme je le suis, il n’y a plus qu’à cultiver mon jardin. » — Jean-Jacques Rousseau, sur ces entrefaites, poursuivi en France pour l’Émile, s’était réfugié dans la principauté de Neuchâtel.
Préface I Il a paru opportun à plusieurs personnes qu’en tête de ces Palais Nomades, qui furent, il y a dix ans, le livre d’origine du vers libre, l’auteur inscrivît à nouveau, sinon avec plus de détails, au moins avec plus d’ensemble, ce qu’il eut à dire sur la formule nouvelle de la poésie française ; et l’auteur admet que cela peut avoir quelque utilité, non seulement (il ne le cèle point) parce qu’il éprouve quelque fierté d’avoir donné le signal et l’orientation de ce mouvement poétique, mais aussi parce qu’il tient à assumer de cette tentative, bonne ou mauvaise, vis-à-vis des adversaires, toute sa part de responsabilité. […] Nous admettons, comme lui, que Corneille, Racine, Molière et La Fontaine ont écrit des chefs-d’œuvre, malgré leur rythmique, « bien qu’ils n’eussent qu’un mauvais outil à leur disposition ». […] Exécrable et même mauvaise, cette règle ne l’est certainement pas ; elle ne repose, a-t-on dit, sur rien, moins que rien, sur des interprétations erronées ou inutiles d’Aristote.
Malheureusement, il partait dans de mauvaises dispositions et avec un mauvais guide. […] Ainsi lié par le sens commun, par l’amour de l’ordre, par le christianisme, il passa trois ans, défaisant l’ouvrage des autres, et creusant de toute sa force, au milieu de la route, un mauvais trou.
Le ciel est-il couvert et le vent mauvais ? […] Ils sont mauvais. […] Tout le monde est plein de mauvaise volonté contre le ministère, contre la famille royale. […] Les nouvelles sont donc mauvaises ? […] Ne prenez pas cela en mauvaise part : je suis grand admirateur de Milton.