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2716. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Souvenirs militaires et intimes du général vicomte de Pelleport, publiés par son fils. » pp. 324-345

Le fond de ces volumes, et ce qui en fait le sujet principal, est donc l’histoire d’un régiment ; le général duc de Fezensac avait déjà fait avec succès pareille chose pour le sien.

2717. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Don Carlos et Philippe II par M. Gachard Don Carlos et Philippe II par M. Charles de Mouy »

La vérité, pour qui sent et réfléchit, est que ce père dur et farouche, quoique ayant eu raison au fond dans le jugement définitif et péremptoire qu’il porta de son fils, est très peu intéressant, et le fils, de son côté, on doit l’avouer, ne l’est pas davantage.

2718. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français et de la question des Anciens et des Modernes »

Lui-même, je l’ai dit, fut très-malheureux ; ses propres aveux le prouvent ; au sortir d’une maladie, s’adressant à Vénus, il disait : « Déesse du mystère, Vénus, de ma pauvreté errante reçois cette offrande, reçois de l’indigent et chétif Léonidas des gâteaux onctueux, une olive bien conservée, cette figue verte qui vient de quitter sa branche, un grappillon de cinq grains détaché d’une grosse grappe, et cette libation d’un fond d’amphore.

2719. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid (suite.) »

Rodrigue, resté seul, exprime sa lutte douloureuse dans des Stances traduites ou imitées, qui font toujours plaisir à entendre, malgré les concetti dont elles sont semées : « Percé jusques au fond du cœur D’une atteinte imprévue aussi bien que mortelle… » Les paroles ont beau être déliées et subtiles, elles sont insuffisantes.

2720. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. (suite et fin.) »

Jal, dans l’article Saint-André de son très-utile Dictionnaire critique de Biographie et d’Histoire (1867), essaye de tout remettre en question, ne veut voir dans ces passages des rapports de Villaret relatifs à Jean-Bon que de la courtoisie de langage, et ne peut, sur le fond du procès, se résoudre à dire oui, ni se décider non plus à dire non ; heureusement les hommes qui sauvèrent la France coûte que coûte en 93 étaient plus prompts à prendre un parti.

2721. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.) »

Mais, ce qui était pis, Vauban, l’autorité même, Vauban semblait croire que Catinat aurait pu agir autrement et tenir le poste de La Pérouse ; il le disait à qui voulait l’entendre : « Je t’assure, écrivait Catinat à son frère, qu’il n’y a ombre de raison à ce dire, et qu’il aurait de la confusion de l’avoir avancé s’il était sur les lieux et qu’on lui dît de disposer ce poste pour être soutenu contre une armée qui a du canon… Je suis assurément rempli d’un grand fonds d’estime et d’affection pour M. de Vauban ; mais je voudrais bien voir jusqu’où iraient ses lumières et la tranquillité de son esprit, s’il était chargé en chef des affaires de ce pays-ci : je crois qu’il y serait pour le moins aussi fécond en inquiétudes qu’il l’était à Namur, où il était demeuré après la prise. » Catinat d’ailleurs n’en veut point à Vauban, et il trouve, pour l’excuser de ce léger tort à son égard, une belle explication amicale : « M. de Vauban est de mes amis ; sa franchise naturelle l’a surpris et l’a fait parler d’une chose qu’il a pensée et qu’il ne sait point, et avec peu de ménagement pour un homme qu’il aime ou qui est en droit de le croire. » Bien qu’endurci par l’expérience à tous les propos, Catinat était donc en ce moment fort fécond en soucis et des plus travaillés d’esprit ; toutes ses lettres adressées du camp de Fénestrelles à son frère nous ouvrent le fond de son âme : « Personne n’est à l’abri du discours, c’est un mal commun à tous ceux qui sont honorés du commandement : il faudrait que je fusse bien abîmé dans un esprit de présomption pour que je pusse imaginer que cela fût autrement à mon égard.

2722. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. »

J’aime à croire que le comte de Saxe, au fond, rendait toute justice aux qualités françaises : l’élan, le brillant, le ressort, l’intrépidité insouciante dont la nation est capable ; il en sut, en effet, très bien user et jouer dans les combats, et nul ne mena de front plus agréablement l’Opéra et la victoire : il a été en ce sens, un des plus Français de nos généraux14 ; mais dans ses lettres, dans celles surtout qu’il écrivait à ses compatriotes, il se plaît de préférence à marquer nos faibles et nos défauts.

2723. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Joséphine de Saxe dauphine de France. (Suite et fin.) »

Saint-René Taillandier) nous montre en conséquence Mme Favart « se moquant des menaces aussi bien que des promesses, en butte à de lâches intrigues, poursuivie, jetée au fond d’un cachot, gardant purs et intacts la dignité de son art et l’honneur de son nom : rare leçon donnée par une comédienne à une société corrompue ! 

2724. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [V] »

Ce n’est pas moi pourtant qui lui ferai un reproche d’être resté au fond mécontent de lui ; d’avoir eu comme une teinte de tristesse répandue jusqu’à la fin sur ses souvenirs, et, sans regretter précisément ce qu’il avait fait, d’avoir compris qu’il y avait sur cette partie de sa vie sinon une tache, du moins une obscurité qui demandait un éclaircissement.

2725. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [II] »

Selon Du Bellay, un bon traducteur peut suppléer son original en ce qui est de l’invention ou du fond.

2726. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LE COMTE XAVIER DE MAISTRE. » pp. 33-63

Dis-moi l’histoire du printemps Et des nouvelles de l’aurore ; Dis-moi si dans le fond des bois Le rossignol, à ton passage, Quand tu traversais le bocage, Faisait ouïr sa douce voix.

2727. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DE BARANTE. » pp. 31-61

Cette nouvelle destination, qui lui procurait solitude et loisir au fond du Bas-Poitou, lui convenait ; c’est à ce moment qu’il recueillit ses idées sur la littérature du xviiie  siècle et en rédigea le tableau.

2728. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. Joubert »

Sa pensée a la forme comme le fond, elle fait-image et apophthegme.

2729. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (6e partie) » pp. 129-176

Les longues douleurs de sa captivité, le sentiment désespéré mais calme de sa situation, les larmes contenues mais murmurantes au fond des paroles, donnaient à sa voix un accent où l’on entendait ce bouillonnement des sentiments qui monte d’un cœur profond.

2730. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIIIe entretien. Fénelon, (suite) »

Il en coûte sans doute à s’humilier ; mais la moindre résistance coûterait cent fois davantage à mon cœur. » XXX Le lendemain, il publia une déclaration à ses diocésains, dans laquelle il s’accuse lui-même d’erreur dans son livre des Maximes des Saints. « Nous nous consolons, dit-il dans cette déclaration, de ce qui nous humilie, pourvu que le ministère de la parole que nous avons reçu du Seigneur pour votre sanctification n’en soit pas affaibli, et que l’humiliation du pasteur profite en grâce et en fidélité au troupeau. » Sans doute l’arrêt officiel de Rome ne changea pas au fond de son cœur ses sublimes convictions sur l’amour désintéressé et absolu de Dieu : il ne crut pas s’être trompé dans ce qu’il sentait ; mais il crut s’être égaré dans ce qu’il avait exprimé ; il crut surtout que l’Église voulait imposer le silence sur des subtilités qui peuvent troubler les âmes et embarrasser son gouvernement, et il acquiesça avec bonne foi et avec humilité à ce silence.

2731. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre III. L’Histoire »

Et de là dans la sécheresse de son récit, ces brèves impressions qui y sont comme des points lumineux : c’est Gaza, « la cité fermée de hauts murs et de hautes tours : et vainement eussiez-vous demandé une plus belle, plus forte ni plus riche » : nette et claire silhouette qui se détache comme du fond d’un tableau de primitif.

2732. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre V. Le roman »

Au fond, le roman psychologique est analytique, le roman de Maupassant est synthétique.

2733. (1890) L’avenir de la science « XIX » p. 421

Les barbares renversèrent l’Empire ; mais, au fond, quand ils essayèrent de reconstruire, ils revinrent au plan de la société romaine, qui les avait frappés dès le premier moment par sa beauté, et le seul d’ailleurs qu’ils connussent.

2734. (1887) Discours et conférences « Rapport sur les prix de vertu lu dans la séance publique annuelle de l’Académie française »

Elle prétend que ces natures brutes ont un grand fond de poésie naïve et qu’on s’empare aisément d’elles.

2735. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre IV, Eschyle. »

— « Je vis, sur le bord et dans le fond la pierre livide, pleine de trous, tous de la même largeur, et chacun d’eux était rond. — Ils ne paraissaient pas moins amples ni plus grands que ceux qui sont dans mon beau Saint Jean, pour servir de fonts baptismaux : — L’un desquels, il n’y a pas encore beaucoup d’années, je brisai parce qu’un enfant s’y noyait ; et que cela soit occasion pour tout homme de se détromper. » L’un de gli quali, anchor non é molt’ anni Rupp’ io per un che dentro vannegava : E questo sia suggel ch’ ogni huomo sganni.

2736. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Goethe et de Bettina, traduites de l’allemand par Sébastien Albin. (2 vol. in-8º — 1843.) » pp. 330-352

Quand une chose ou un homme lui déplaisait, ou ne valait pas la peine qu’il s’y arrêtât plus longtemps, il se détournait et portait son regard ailleurs dans ce vaste univers où il n’avait qu’à choisir ; non pas indifférent, mais non pas attaché ; curieux avec insistance, avec sollicitude, mais sans se prendre au fond ; bienveillant comme on se figure que le serait un dieu ; véritablement olympien : ce mot-là, de l’autre côté du Rhin, ne fait pas sourire.

2737. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Condorcet, nouvelle édition, avec l’éloge de Condorcet, par M. Arago. (12 vol. — 1847-1849.) » pp. 336-359

Quant au fond même des choses pourtant, il serait injuste de méconnaître, dans les travaux publics de Condorcet à cette époque, des témoignages multipliés de sa grande capacité d’intelligence.

2738. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « L’abbé de Choisy. » pp. 428-450

L’abbé de Choisy fut de tout temps fidèle à ces articles du catéchisme de sa mère, et on le vit jusqu’à la fin idolâtre du roi, courtisan jusqu’à l’indiscrétion, d’ailleurs un modèle de complaisance et de civilité avec tous, et meilleur homme au fond, plus fidèle à ses amis dans la disgrâce qu’on n’eût pu l’attendre d’une pareille discipline.

2739. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame Necker. » pp. 240-263

Au fond, elle aurait voulu, non pas, comme elle le dit, se refaire tout à neuf, mais combiner deux esprits, marier en quelque manière l’esprit de son canton avec le nôtre.

2740. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « L’abbé Maury. Essai sur l’éloquence de la chaire. (Collection Lefèvre.) » pp. 263-286

Voilà l’inépuisable mine dans laquelle il trouve ses preuves, ses comparaisons, ses exemples, ses transitions et ses images… Il fond si bien les pensées de l’Écriture avec les siennes, qu’on croirait qu’il les crée ou du moins qu’elles ont été conçues exprès pour l’usage qu’il en fait… Tout, en effet, dans un sermon, doit être tiré de l’Écriture, ou du moins avoir la couleur des livres saints ; c’est le vœu de la religion, c’est même le précepte du bon goût.

2741. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le comte-pacha de Bonneval. » pp. 499-522

Il importe assez peu aujourd’hui de savoir le détail et le fond de l’affaire.

2742. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — II. (Suite.) » pp. 23-46

Une des pièces les plus positives qu’il eût pu produire et qui est une lettre du général Bordesoulle à lui adressée, par laquelle les généraux s’excusent d’avoir exécuté ce mouvement du 4 au 5 avril qu’on était convenu de suspendre, cette lettre avait été négligée, omise par le maréchal, et ne fut retrouvée au fond d’un tiroir qu’après 1830, par ses amis, occupés alors à le justifier.

2743. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — II. (Suite.) » pp. 220-241

Le fond du Barbier est bien simple et pouvait sembler presque usé : une pupille ingénue et fine, un vieux tuteur amoureux et jaloux, un bel et noble amoureux au-dehors, un valet rusé, rompu aux stratagèmes, et qui introduit son maître dans la place, quoi de plus ordinaire au théâtre ?

2744. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Rollin. » pp. 261-282

Ces apparences austères gardaient au fond des cœurs la joie, la simplicité, et une sorte d’énergie heureuse qui doit animer la suite de la vie.

2745. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre premier. Existence de la volonté »

.) ; 2° la relation des objets, harmonie ou conflit, avec le sujet même, relation qui se manifeste par le caractère agréable ou pénible de la sensation ; 3° une réaction quelconque du sujet par rapport à l’objet, une activité quelconque d’ordre subjectif, qui est le fond du vouloir.

2746. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Histoire » pp. 179-240

Mais cependant allons au fond des rapports de Mercy-Argenteau et des lettres de Marie-Thérèse, lettres devenues des armes aux mains des ennemis de la mémoire de la Reine, etc.

2747. (1888) La critique scientifique « La critique et l’histoire »

Aucun artiste ne peut ne pas se mettre dans son œuvre ; aucun n’a songé et n’aurait pu parvenir à falsifier cet aspect de sa nature intime qui gît au fond de toute œuvre ; tant qu’ils s’appliqueront à la tâche ardemment poursuivie d’exprimer quelque face nouvelle et poignante du beau, de frapper l’âme humaine en quelque place vierge d’émotion, ils seront empêchés, s’ils veulent atteindre le but, de dissimuler la grandeur, la beauté et l’aspect de leur propre âme, dont la communication même, impudique ou discrète, est la condition de la pénétration de leur œuvre dans l’âme d’autrui.

2748. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre III : La science — Chapitre II : De la méthode expérimentale en physiologie »

Il faut tenir compte de ces difficultés et les bien connaître pour ne pas se laisser tromper par de fausses apparences ; mais au fond il n’y a qu’une seule méthode pour les sciences naturelles comme pour les sciences physiques, et les premières ne feront de vrais progrès que lorsqu’elles seront largement et décidément entrées dans cette voie.

2749. (1694) Des ouvrages de l’esprit

Le paysan ou l’ivrogne fournit quelques scènes à un farceur, il n’entre qu’à peine dans le vrai comique : comment pourrait-il faire le fond ou l’action principale de la comédie ?

2750. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVIII. Des obstacles qui avaient retardé l’éloquence parmi nous ; de sa renaissance, de sa marche et de ses progrès. »

Louis XIV, du fond de ses palais, animait tout ; ordonnait à ses sujets d’être grands, et le génie, cet esclave altier, debout au pied du trône, attendait ses ordres en silence pour lui obéir.

2751. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

Ses qualités, au fond restées les mêmes, prirent par la suite une teinte de réserve ; son ardeur se concentra. […] Mes amis m’assurent que c’est le meilleur qu’ils m’aient entendu faire, et je le crois, mon cher Émile, tant j’ai besoin de les croire. » Il était dès lors en proie à de grandes lassitudes, à des anxiétés qu’il qualifiait de nerveuses, mais qui tenaient au fond à un mal organique.

2752. (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146

— Est-il possible de vouer au fond de son cœur un culte exclusif à un unique poète ? […] Moi qui l’enfouissais en moi comme un trésor, J’irai cueillir l’écume en fleur des Pacifiques, Et le givre nouveau sur des sommets magiques, Et la poussière en feu sur le brasier des bois, Et les rubis de lave aux antres de l’effroi, Puis quand le jour doré fond dans la nuit d’opale, Mêlant tous ces joyaux aux premières étoilés Sur le fronton d’argent du ciel immaculé.

2753. (1714) Discours sur Homère pp. 1-137

Homere les fait parler selon leur passion, mais on sent bien que lui-même il admire Achille, et qu’au fond il trouve autant de grandeur dans son ressentiment, que dans celui de Junon qui veut anéantir Troye, pour se venger de Pâris ; et dans celui d’Apollon qui frappe tout le camp des grecs pour se venger de leur roi. Ainsi je crois qu’Homere ne s’est proposé d’abord que de chanter la colere d’un héros, comme un sujet capable d’attacher l’esprit et d’enlever l’admiration ; et que pour plaire plus surement aux grecs, il a orné ce fond de tout ce qui pouvoit les intéresser ; de la description de leur pays, et de leurs usages ; de l’histoire de leurs rois, et de celle de leurs dieux. […] Avoit-il, au fond si grand tort, de vouloir ressembler à un homme qu’Homere distingue par tout, par une protection particuliere des dieux ?

2754. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — II. (Fin.) » pp. 110-133

« Il y a bien des Tourangeaux qui n’ont l’esprit qu’à fleur de tête », a dit un jour Gui Patin dans une de ses gaietés de style : il n’a pas assez compris qu’il suffisait d’un Tourangeau comme Descartes pour ruiner son observation de fond en comble. — En vieillissant, il s’enfonce dans ses idées sans les modifier.

2755. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — II » pp. 57-80

Un de ses principes (car Villars a des principes, et sous son fracas il a le fond), c’est « qu’à la guerre, comme dans toute autre matière importante, il est dangereux de n’avoir qu’un objet, parce que, si on le manque, on se trouve sans vues et sans desseins, et par conséquent dans une inaction ruineuse ».

2756. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — III » pp. 455-479

Au fond de la rue des Granges, une maison haute, étroite, vieille et triste, présente une façade étriquée sur laquelle le soleil ne se hasarde que d’un air méfiant.

2757. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid, (suite.) »

Ce qu’on appelle les Romances du Cid, d’après lesquelles Guillem de Castro a fait la pièce de théâtre imitée par Corneille, est un assemblage de chants populaires, de date plus ou moins ancienne, qui ont été recueillis pour la première fois au commencement du xvie  siècle et qu’on a légèrement modernisés ; mais il en est qui remontent à une haute antiquité et qui semblent presque contemporains, par le fond, du précédent poème.

2758. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure  »

Il y a plus de mérite à un écrivain d’observer cette même loi du fond de son cabinet, et c’est en cela que Marais a fait un heureux et délicat détournement du sens.

2759. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Appendice. Discours sur les prix de vertu »

Au fond, je ne répondrais pas que l’abbé Brandelet n’ait pas un faible pour la bâtisse ; que ces embarras même que j’énumère ne l’aient pas attiré et charmé quelquefois ; mais, s’il se mêle involontairement un sourire au récit de ses vertus, il est vite noyé dans une larme.

2760. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Discours préliminaire » pp. 25-70

Dans les déserts de l’exil, au fond des prisons, à la veille de périr, telle page d’un auteur sensible a relevé peut-être une âme abattue : moi qui la lis, moi qu’elle touche, je crois y retrouver encore la trace de quelques larmes ; et par des émotions semblables, j’ai quelques rapports avec ceux dont je plains si profondément la destinée.

2761. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre II. Deuxième élément, l’esprit classique. »

Il semble, à les lire, que les climats, les institutions, la civilisation, qui transforment l’esprit humain du tout au tout, soient pour lui de simples dehors, des enveloppes accidentelles qui, bien loin de pénétrer jusqu’à son fond, touchent à peine sa superficie.

2762. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre I »

D’après les rapports des intendants, le fond de la nourriture en Normandie est l’avoine, dans l’élection de Troyes le sarrasin, dans la Marche et le Limousin le sarrasin avec des châtaignes et des raves, en Auvergne le sarrasin, les châtaignes, le lait caillé et un peu de chèvre salée ; en Beauce, un mélange d’orge et de seigle ; en Berry, un mélange d’orge et d’avoine.

2763. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre premier. Mécanisme général de la connaissance — Chapitre premier. De l’illusion » pp. 3-31

J’achète un verre et je bois. » Quelques heures après, elle se trouve rue Vendôme, près de l’établissement des bains ; la voix mystérieuse l’engage alors à se baigner ; mais cette même voix sort avec tant de force du fond de la baignoire, que Mme C…, effrayée, se retire sans avoir osé prendre son bain. — « M. 

2764. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIIe entretien. Poésie sacrée. David, berger et roi » pp. 225-279

Les flancs abaissés en larges degrés de ces montagnes descendent comme des plis de terre grisâtre vers le fond du vallon ; les pentes sont tachées çà et là de groupes de grands arbres noirs, cyprès, cèdres, sapins.

2765. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLIXe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

Je me jetai aussitôt et en pleurant vers le fond du lit, et là, pour ainsi dire, je lâchai la bride à ma douleur et à mes larmes.

2766. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre IV. Le théâtre romantique »

Au fond, V.

2767. (1894) Propos de littérature « Chapitre V » pp. 111-140

C’est un rêve de mon adolescence que la légende fût comprise enfin jusqu’au fond d’elle-même par des lettrés dignes de la transfigurer en la touchant.

2768. (1890) L’avenir de la science « XXII » pp. 441-461

La morale est aussi absente du monde d’insectes qui s’agite dans une pièce d’eau, et pourtant quel ravissant intérêt à voir ces gyrins dorés, qui tournent au soleil, ces salamandres qui courent au fond, ces petits vers qui s’enfoncent dans la vase pour y chercher leur proie.

2769. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre X. La littérature et la vie de famille » pp. 251-271

Dès lors, point de sujet qui ne s’agrémente d’une intrigue amoureuse, quand ce n’est pas l’intrigue amoureuse qui fait le fond de l’ouvrage.

2770. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — Y. — article » pp. 529-575

Raisonner beaucoup, chercher éternellement la vérité, & terminer ses recherches par avouer qu’elle est cachée au fond d’un puits ; voilà ce qui résulte de cette prétendue supériorité de raison, qui ne veut s’en rapporter en toutes choses qu’à elle seule.

2771. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Malesherbes. » pp. 512-538

M. de Malesherbes, dans une remarquable lettre, répondit au ministre qu’il n’y avait guère, au fond, à compter sur la censure ; que des gens d’esprit, dans un ouvrage de longue haleine, viendraient toujours à bout de l’éluder ; qu’il ne savait qu’un seul moyen sûr de remédier aux abus, c’était de rendre les auteurs responsables personnellement de leurs fautes : Si ce moyen est le plus sûr, continuait M. de Malesherbes en s’adressant à l’abbé de Bernis, vous me demanderez pourquoi je n’ai pas employé jusqu’à présent ?

2772. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chateaubriand homme d’État et politique. » pp. 539-564

Mais ce fond d’indifférence subsista toujours, et il se retrouve subitement chez lui aux instants où l’on s’y attend le moins.

2773. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre x »

Chacune de leurs biographies serait l’histoire d’un approfondissement de l’âme, et tout au fond de ces âmes diverses on trouve le même feu.‌

2774. (1868) Curiosités esthétiques « IV. Exposition universelle 1855 — Beaux-arts » pp. 211-244

Les mieux doués à cet égard sont ces voyageurs solitaires qui ont vécu pendant des années au fond des bois, au milieu des vertigineuses prairies, sans autre compagnon que leur fusil, contemplant, disséquant, écrivant.

2775. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre III. De la nature du temps »

Durée implique donc conscience ; et nous mettons de la conscience au fond des choses par cela même que nous leur attribuons un temps qui dure.

2776. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XI. »

tu me conduis vers une ennemie des dieux, la confidente des assassinats domestiques, la meurtrière d’un époux ; tu me conduis sur un sol sanglant. » Quelle puissance dramatique dans cette prophétie, non pas régulière et prévue comme celle de Joad, mais éclatant du fond de l’esclavage et du désespoir, et relevant soudain la captive au-dessus de ses maîtres !

2777. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

Ce raisonnement qui peut avoir quelque chose de spécieux, n’est au fond qu’un pur sophisme. […] Les autres idées accessoires qui peuvent modifier l’idée primitive, viennent non de la chose même, mais des différens points de vûe qu’envisage l’ordre de l’énonciation ; ensorte que la premiere idée demeure au fond toûjours la même : elle prend alors à l’égard de ces idées accessoires, le nom d’idée principale : telle est l’idée exprimée par canere, qui demeure la même dans la signification des mots cano, canis, canit, canimus, canitis, canunt : tous ces mots ne different entre eux que par les idées accessoires des personnes & des nombres ; voyez […] Si l’on avoit appellé communs les noms auxquels on a donné la dénomination d’appellatifs, on auroit peut-être rendu plus sensible tout-à-la-fois & leur nature intrinseque & leur opposition aux noms propres : mais nous croyons devoir nous en tenir aux dénominations ordinaires, les mêmes que M. du Marsais paroît avoir adoptées ; parce qu’elles sont autorisées par un usage, qui au fond n’a rien de contraire aux vûes légitimes de la Grammaire, & que de plus elles sont en quelque sorte l’expression abrégée de la génération de nos idées, & des effets merveilleux de l’abstraction dans l’entendement humain. […] Il ne s’agit pas du fond de la pensée, qui est de faire entendre que César n’avoit exercé aucune cruauté dans la ville de Rome ». […] Au fond il étoit très-possible, & peut-être auroit-il été plus régulier, quoique moins énergique, de ne pas introduire le mode impératif, & de s’en tenir au tems de l’indicatif que je nomme présent postérieur : vous adorerez le Seigneur votre Dieu, & vous ne servirez que lui.

2778. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

Évidemment la toile de fond, c’est l’Italie. […] Le matérialisme élégant du xviiie  siècle se fond avec ce paganisme antique, qui fait chez lui figure de vocation héréditaire. […] La Révolution c’est, pour lui, le fait immense qui doit éclairer aux yeux de sa génération, le fond de la nature humaine et sociale.

2779. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

Vivant toujours en avant d’elle-même : soit que la magie de l’imagination la transporte sur les cimes les plus élevées de l’illusion et du bonheur, soit que les angoisses de la souffrance la plongent dans les abîmes les plus profonds, toujours vous croyez entendre sortir du fond de sa joie ou du fond de sa tristesse inassouvies, ce cri : plus loin, là-bas, là-bas.

2780. (1932) Les idées politiques de la France

Il me souvient qu’en pleine époque de Pie X, en 1911, voyageant dans un compartiment de séminaristes qui partaient en vacances (et qui appartenaient au diocèse de Julien Sorel), je fus surpris en voyant cette jeunesse, libérée de l’œil des supérieurs, tirer des poches l’organe du Sillon, comme les soldats de 1815 la cocarde tricolore cachée au fond des sacs. […] Un clergé populaire C’est qu’entre temps, la troisième condition exigée par Lamennais, un clergé populaire, en accord avec des laïques populaires, s’était réalisée, et cela depuis un quart de siècle, par un mouvement venu du fond. […] C’est ce nationalisme doctrinal qui a fait, après 1871, le fond de l’enseignement de l’histoire. […] Herriot a-t-il mis plus de cran à une opération électorale que dans l’offensive foudroyante où il fit ce que Gambetta avait dit, soit traquer les révolutionnaires lyonnais en peau de lapin jusqu’au fond de leur repaire, et les enfumer : le cœur y était bien !

2781. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

, cap. xvii et cap. iv)  : « Je suis content, comme si tout était bien ; et, dans le vrai, tout n’est-il pas bien, si l’homme se voit avec complaisance et si la tranquillité habite le fond de son cœur ? […] Ce cri cesse-t-il de retentir un moment au fond du cœur de tout être vivant ? […] Le nerf nécessaire à l’exécution est coupé, et l’on continue de souffrir et de se plaindre, si la tyrannie le permet : car elle va quelquefois jusqu’à exiger un front serein de l’esclave qui porte le désespoir au fond de son cœur. […] Ces actions, ce n’est pas dans le fond d’une retraite paisible où la sécurité nous environne, dans une bibliothèque, devant un pupitre, qu’on les juge sainement : c’est dans l’antre de la bête féroce qu’il faut être ou se supposer ; devant elle, sous ses yeux étincelants, ses ongles tirés, sa gueule entr’ouverte et dégouttante du sang d’une mère ; c’est là qu’il faut dire à la bête : « Tu vas me déchirer, je n’en doute pas ; mais je ne ferai rien de ce que tu me commandes. » Qu’il est aisé de braver le danger d’un autre, de lui prescrire de l’intrépidité, de disposer de sa vie ! […] Si l’on se rappelle le titre de cet Essai, et si l’on ne confond pas le fond avec l’accessoire, on ne sera pas surpris de cet écart.

2782. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

Les musiciens, installés sur les ailes du théâtre, furent relégués ensuite tout au fond, derrière les troisièmes loges, puis derrière les secondes, et enfin on leur ménagea un certain espace entre la scène et le parterre. […] Il m’ouvrait ses pensers jusqu’au fond de son âme ; De baisers innocents il nourrissait ma flamme ; Mais dans ces privautés dont l’Amour nous masquait, Je me doutais toujours de celle qui manquait. […] Les autres comédies ou pastorales dont nous pourrions parler, sont en général tellement ennuyeuses ou tellement décolletées par le fond et par la forme, que nous croyons devoir borner là nos citations, d’autant que nous en avons dit assez pour faire comprendre quel était le goût des premières époques dramatiques et les tendances vers la nouvelle. […] Mille propos joyeux servirent de fond à la pièce future, pour laquelle un conseiller au Parlement, de Brilhac, apprit à Racine les termes de la chicane. […] Dans les deux premiers actes il ne paraît pas de femmes ; aussi commençait-on à dire, dans le public, que c’était là, vraiment, une tragédie de collège, lorsqu’au troisième acte on voit tout à coup, au fond du théâtre, deux reines et deux confidentes.

2783. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

comme je vis avec vous, comme je sens vos cœurs battre, mes camarades… On dirait qu’au fond de nos cœurs retentit le bruit lointain du canon ! […] Bonhomie et bonté, voilà le fond de sa nature, sous les ornements de gloriole. […] Au fond du pangermanisme le plus savant, subsiste l’ancienne voracité des Germains. […] À vous trouver, vous qui êtes le fond de la race, si modérés dans l’appréciation des événements, j’ai senti que vous suiviez la route de la sagesse, la bonne route, celle où sont les poteaux du télégraphe. […] » lance, du fond de la salle, un adversaire, mais flatté.

2784. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

J’ai fait de ce bon et charmant homme un portrait un peu arrangé, mais véridique et fidèle au fond, dans la première des Pensées d’Août ; c’est lui qui est Doudun, et dont j’ai raconté l’histoire ; dont j’ai surtout retracé la touchante piété filiale.

2785. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance. »

Les amis bien informés avaient droit de répondre aux curieux et aux indiscrets, qui nommaient tout d’abord Mme de Staël : « Pas le moins du monde : c’est Mme Lindsay. » Et entre eux, dans l’intimité, ils pouvaient se dire : « C’est pourtant bien Mme de Staël, en effet. » L’anecdote d’Adolphe est à double fond.

2786. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. (Suite et fin.) »

Tout cela est bien et irréprochable pour le fond : mais lui-même, on ne saurait en disconvenir, il a une manière de dire bien peu propre à persuader ; il abonde en termes et locutions déjà hors d’usage et dont le français ne veut plus ; il dit translations pour métaphores, allégations grecques et latines pour citations ; il dira encore en style tout latin : « La lecture est l’aliment de l’Oraison », Quoiqu’il contînt, on le voit, de bonnes idées, bien du sens et de la doctrine, ce traité de l’Éloquence de La Mothe-Le-Vayer péchait donc de bien des manières, et surtout en ce qu’il naissait arriéré, sans à-propos, sans rien de vif ni qui pût saisir les esprits.

2787. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

… « Je vous embrasse tous du fond de mon cœur.

2788. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre II. Lois de la renaissance et de l’effacement des images » pp. 129-161

Ainsi, la mémoire humaine est un vaste bassin où l’expérience journalière déverse incessamment divers ruisseaux d’eaux tièdes ; ces eaux plus légères restent à la surface, recouvrant les autres ; puis, refroidies à leur tour, elles descendent au fond par portions et par degrés, et c’est l’afflux ultérieur qui fait la nouvelle superficie.

2789. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXVIIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (3e partie) » pp. 5-56

Cette liberté au fond n’est donc qu’un vain mot ; le sauvage seul peut dire : « Je suis libre », mais à condition d’être sauvage et d’être seul, c’est-à-dire esclave de sa misère et des éléments.

2790. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIVe entretien. Mélanges »

Je compris tout de suite que c’était un peu biblique et que la parodie dans la forme lui ôtait du sérieux dans le fond.

2791. (1824) Observations sur la tragédie romantique pp. 5-40

Après tout, je crains bien que tant de supplices, de combats, de ballets et de machines ne soient les indices de la pauvreté du fond romantique.

2792. (1889) Les premières armes du symbolisme pp. 5-50

Pour le moment, il est permis de constater qu’il n’y a rien en eux de bien spécial à notre génération : ce dédain des sentiments qui constituent le fond de la vie morale, ce névrosiaque besoin de s’isoler du reste des hommes, cette façon d’entendre l’art comme un dilettantisme à la portée exclusive de quelques raffinés, ces affectations de corruption et d’horreur, tout cela est en germe dans les Jeune-France de 1835.

2793. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Août 1886. »

… » En cet admirable cadre de Bayreuth on sent mieux de quelle intense et formidable vérité l’œuvre de Richard Wagner touche le fond intime de notre être.

2794. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

Ce paladin est vainqueur dans le combat, et il épouse la princesse, qui, au fond, est innocente et victime des propos d’un couple pervers qui la poursuit de sa haine.

2795. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre V. Le Bovarysme des collectivités : sa forme idéologique »

Cela ne vit pas, mais ce n’en est pas moins là, au fond de nous-mêmes, et jamais nous ne parvenons à nous en délivrer. » Cette croyance morte, en effet, a laissé son empreinte dans la loi religieuse et civile, dans la coutume, dans les prescriptions écrites, dans l’ordre établi.

2796. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre III. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire sacrée & ecclésiastique. » pp. 32-86

Malgré cela, tout le monde dit du mal de cet historien ; mais dans le fond, que lui reproche-t’on, demande M. l’Abbé de la Porte ?

2797. (1809) Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand

Néanmoins ces maximes générales exprimées par le peuple, et qui prenaient plus de vérité et plus de chaleur, parce qu’elles lui paraissaient suggérées par la conduite de ses chefs et par les malheurs qui rejaillissaient sur lui-même ; cette opinion publique, personnifiée en quelque sorte, et qui allait chercher au fond de mon cœur mes propres pensées, pour me les présenter avec plus de précision, d’élégance et de force ; cette pénétration de poëte, qui devinait ce que je devais sentir, et donnait un corps à ce qui n’était en moi qu’une rêverie vague et indéterminée, me firent éprouver un genre de satisfaction dont je n’avais pas encore eu l’idée.

2798. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre IV. Comparaison des variétés vives et de la forme calme de la parole intérieure. — place de la parole intérieure dans la classification des faits psychiques. »

La mémoire étant la reproduction des faits d’expérience, l’imagination est l’innovation expérimentale ; or le fond de toute cette activité novatrice est mémoriel ; en supposant l’imagination à son maximum et pénétrant les couches les plus profondes de nos phénomènes, la mémoire est comme une couche infinitésimale, irréductible, plus profondément située encore, et sur laquelle repose nécessairement l’édifice construit par l’imagination.

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