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2289. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre cinquième »

En fait d’art, comme en fait de morale, il est bien plus pressant de venir en aide à la discipline, à laquelle notre instinct nous soustrait sans cesse, qu’à la liberté, qui n’est que trop portée à se faire sa part.

2290. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 janvier 1886. »

C’est à cette époque, Wagner nous le dit, que « tout ce que, dans la vie moderne, nous qualifions d’art, cessa pour lui d’exister ».

2291. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Août 1886. »

Mais il ne cessait pas de s’en occuper ; l’œuvre d’élaboration se poursuivait37.

2292. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XII, les sept chefs devant Thèbes. »

diras-tu : Une place au tombeau de leurs pères. » La Bible a de cruels jeux de mots ; Hamlet, au cimetière d’Elseneur, lorsqu’il frappe du doigt sur les crânes vides de leurs convoitises et de leurs passions, a des sarcasmes qui font frissonner : — aucun plus terrible que ce dernier trait : « Leur haine a cessé, leurs vies se sont mêlées sur la terre.

2293. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1856 » pp. 121-159

Et en ce meurt-de-faim, exténué d’imaginations peureuses : la terreur de la police de l’Empereur qui en veut à son existence, à son talent, à ses amours, qui l’a empêché d’être le mari d’une petite actrice entrevue au soleil des quinquets, et qui a empoisonné son amoureuse avec des mouches cantharides — son poison redouté, — et qui l’a enterré dans son jardin qu’il retourne, sans cesse, pour retrouver son cadavre.

2294. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1858 » pp. 225-262

Un petit homme à la figure énergique, aux moustaches grises, à l’aspect d’un grognard ; marchant en boitaillant, et sans cesse, d’un coup de plat de main sec relevant ses manches sur ses bras osseux, diffus, débordant de parenthèses, zigzaguant d’idées en idées, déraillé, perdu, mais se retrouvant et reprenant votre attention avec une métaphore de voyou, un mot de la langue des penseurs allemands, un terme savant de la technique de l’art ou de l’industrie, et toujours vous tenant sous le coup de sa parole peinte et comme visible aux yeux.

2295. (1899) Esthétique de la langue française « La métaphore  »

Ils ont opéré la même scission entre dessin et dessein sans s’apercevoir, les pauvres gens, que la langue, incorrigible, recommençait exactement avec le mot plan les mêmes et indispensables confusions sans lesquelles les hommes cesseraient bientôt de se comprendre.

2296. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre II : Examen critique des méditations chrétiennes de M. Guizot »

Guizot lui-même, pour qui l’on cesse d’être chrétien en niant la divinité de Jésus-Christ, lors même qu’on continue de croire à la providence et à la création.

2297. (1913) La Fontaine « II. Son caractère. »

Vergier fréquentait beaucoup les Herwart, et il y rencontrait sans cesse La Fontaine.

2298. (1913) La Fontaine « VII. Ses fables. »

Le passage est très curieux : « N’est-ce pas traiter indignement la raison que de la mettre en parallèle avec l’intelligence des animaux, puisqu’on en donne la principale différence, qui consiste en ce que les effets du raisonnement augmentent sans cesse chez nous, au lieu que l’instinct demeure toujours dans un état égal.

2299. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Μ. Ε. Renan » pp. 109-147

Renan, ici porte-queue d’Auguste Comte et de toute l’école positiviste, les faits ne pouvant être qu’observés et constatés sans qu’on ait droit d’en déduire ou d’en inférer quelque chose, l’inconséquence cesse d’être une honte pour l’esprit humain et devient un procédé scientifique.

2300. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre IV. Conclusions » pp. 183-231

L’humanité n’est encore à bien des égards qu’une unité virtuelle ; nous y tendons sans cesse, par un sentiment de solidarité qui est la base de toute civilisation.

2301. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXI. »

Ne l’oublions jamais ; supplions la science et la poésie, tout ce qui reste d’organes à la raison publique de le redire sans cesse : ces beaux climats de l’Ionie, ces deux rives du Bosphore, cette ceinture asiatique de l’Europe, n’attendent pour revivre que le souffle et les arts du monde chrétien.

2302. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

Est-ce enfin la fausse sensibilité, la prétentieuse élégance, le pathos obligé de cet essaim de jeunes poètes qui exploitent le genre rêveur, les mystères de l’âme, et qui, bien nourris, bien rentés, ne cessent de chanter les misères humaines et les joies de la mort ? […] Examinons Hector, Tibère, Clytemnestre, Sylla, l’École des Vieillards, les Deux Gendres, et quelques pièces de Picard et de Duval ; examinons les divers autres genres, depuis les romans de madame Cottin jusqu’aux chansons de Béranger ; et nous reconnaîtrons que tout ce qu’il y a de bon, de beau et d’applaudi dans tous ces ouvrages, tant pour le style que pour l’ordonnance, est conforme aux préceptes et aux exemples des bons écrivains du vieux temps, lesquels n’ont vécu, lesquels ne sont devenus classiques que parce que, tout en cherchant des sujets nouveaux, ils n’ont jamais cessé de reconnaître l’autorité de l’École.

2303. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1888 » pp. 231-328

Elle me conte que Derenbourg, le directeur des Menus-Plaisirs, lui a confié, que la veille de la première, il dînait dans une maison, qu’il n’a pas voulu nommer, où on avait dit : « Il ne faut pas que la pièce finisse demain. » Et revenant aux applaudissements, aux rappels d’hier, elle m’avoue que, dans la fièvre de bonheur qu’ils avaient Porel et elle, ils ont été soûper, ainsi que deux collégiens, et que dans le fiacre, Porel ne cessait de répéter : « 2, 500 francs de location aujourd’hui… après la presse de ce matin… je ne me suis donc pas trompé… je ne suis donc pas une foutue bête !  […] Nous étions venus pour protester contre l’indigne cabale, qui n’a pas cessé de s’attacher à vous, et pour forcer le respect dû à votre talent.

2304. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

Plus mon attention se porte sur ce point, mieux il me semble qu’au-delà du cercle de clarté que projette ma conscience actuelle, dans les régions obscures de l’esprit, j’entrevois cette multitude confuse des images toujours présentes : images de souvenir que je sens toujours prêtes à reparaître au premier appel, comme si je n’avais cessé de quelque manière d’y penser toujours ; images de rêve, vagues projets d’avenir, espoirs et craintes, ébauches d’œuvres à venir, visions fantasques. […] Que l’on cesse donc d’opposer, comme on le fait parfois, le prosaïsme de la vie humaine à la poésie de la nature. […] Toujours la poésie commence au moment où l’on cesse de penser et de réfléchir pour ne plus faire que rêver. […] Il est bien rare en somme que nos sentiments atteignent ce degré d’intensité, où ils cesseraient d’être poétiques.

2305. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

Sous cette contrainte, la société pensante avait cessé de penser ; la philosophie avait tourné au manuel et la poésie au radotage, et l’homme inerte, agenouillé, remettant sa conscience et sa conduite aux mains de son prêtre, ne semblait qu’un mannequin bon pour réciter un catéchisme et psalmodier un chapelet236. […] À cette hauteur, le poëte a cessé de voir les différences des races et des civilisations. […] On les pare et on les accommode à son goût ; elles ont cessé de maîtriser et de plier l’homme ; il s’en égaye et il en jouit. […] Il est devant la nature comme un artiste, un écrivain en présence d’un visage vivant, notant chaque trait, chaque mouvement de physionomie pour parvenir à deviner les passions et le caractère intérieur, corrigeant et défaisant sans cesse ses interprétations, tout agité par l’idée des forces invisibles qui opèrent sous l’enveloppe visible.

2306. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

Ses nobles beaux-parents eux-mêmes n’en pourraient douter : mais, considérant que leur gendre n’est qu’un vilain et que l’amant d’Angélique est bon gentilhomme et de la meilleure société, ils seraient amenés tout doucement à prendre le parti de leur fille, et peut-être à couvrir et à favoriser ses petites distractions, — sans cesser d’émettre des phrases sur les convenances et de se croire les plus honnêtes gens du monde. […] Je ne cesserai de le redire : les préparations, c’est tout le théâtre. […] Mais les types dont Lindsey est entouré n’ont pas cessé d’être vivants : c’est Mortins, le révolutionnaire de tempérament, honnête, mais le jugement et la conscience obscurcis par la griserie de joie et d’orgueil qui est dans la révolte ; c’est Thomas Goff, le bourgeois et le badaud radical ; lady Strafford, la belle et un peu théâtrale conspiratrice ; Caverly, le conservateur égoïste et sceptique ; lord Derby, l’aristocrate libéral par terreur ; et c’est Godwin, un premier crayon très poussé déjà, — et plus noir, — de Giboyer. […] Il cesserait d’étaler un insupportable orgueil. […] Toute description qui dépasse cinquante lignes cesse d’être clairement perceptible à un esprit de vigueur moyenne.

2307. (1914) Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne pp. 59-331

Et que le déterminisme, (dans la mesure où il est pensable), (je ne me charge pas de le penser), (et que A donne B sans cesser d’être A et sans devenir B, qui lui-même n’est pas A, n’est plus A), et que le déterminisme physique et métaphysique n’est peut-être que la loi des résidus. […] Les uns, Polyeucte et saint Louis, ont été tellement comblés de grâces qu’ils n’ont jamais souffert autrement et ailleurs, que dans la catégorie d’être heureux, qu’ils n’ont jamais cessé de souffrir dans la catégorie d’être heureux. […] Et il faut se rappeler ici tout ce que notre maître Bergson a écrit et dit sans cesse de l’usage et des abusements du langage. […] Quand on cesse de refouler la poussée revient. Quand on cesse de contrepeser la pesée revient.

2308. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

Ce n’était pas parce qu’on se battait, que le blé cesserait de croître et le monde de vivre. » Je passe d’effroyables pages remplies de la description des travaux d’une ambulance, où l’on voit des membres broyés, des flancs saignant par des déchirures affreuses, des nœuds d’entrailles, des mâchoires fracassées, orbites défoncés, crânes ouverts laissant voir la cervelle, où l’on entend, dans les cris, les scies qui passent dans les os, où l’on voit jeter des seaux de sang sur les corbeilles de marguerites du jardin, où la nausée vous prend aux odeurs du sang et du chloroforme. […] Réduit à quelques rangs, il ne cesse pas de s’avancer, à chaque instant. […] Mais quel bonheur pourrait compenser l’indicible félicité de rester confondu en toi, d’être une partie de toi-même, un atome de ton essence, un souffle de ton esprit, et de participer sans cesse et toujours aux béatitudes, aux grâces, aux perfections, aux omnipotences de ton infini ? […] Je joue depuis quelque temps un jeu fort dangereux : parler sans cesse de mourir en continuant d’occuper la place que des jeunes gens de génie sont pressés de prendre !

2309. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite et fin.) »

Il lui faut la faculté de se montrer ouvert en restant impénétrable ; d’être réservé avec les formes de l’abandon, d’être habile jusque dans le choix de ses distractions ; il faut que sa conversation soit simple, variée, inattendue, toujours naturelle et parfois naïve ; en un mot, il ne doit pas cesser un moment, dans les vingt-quatre heures, d’être ministre des affaires étrangères.

2310. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

Farcy se disait pourtant que cette disproportion entre ce qu’il savait en idées et ce qu’il avait éprouvé en sentiments devait cesser dans son âme, et qu’il était temps enfin d’avoir une passion, un amour.

2311. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre IV. Services généraux que doivent les privilégiés. »

Mais la place est fructueuse : le gouvernement général du Berry vaut 35 000 livres de rente, celui de la Guyenne 120 000, celui du Languedoc 160 000 ; un petit gouvernement particulier, comme celui du Havre, rapporte 35 000 livres, outre les accessoires ; une médiocre lieutenance générale, comme celle du Roussillon, 13 000 à 14 000 livres ; un gouvernement particulier, de 12 000 à 18 000 livres ; et notez que, dans la seule Ile-de-France, il y en a trente-quatre, à Vervins, Senlis, Melun, Fontainebleau, Dourdan, Sens, Limours, Etampes, Dreux, Houdan et autres villes aussi médiocres que pacifiques ; c’est l’état-major des Valois qui depuis Richelieu a cessé de servir, mais que le Trésor paye toujours  Considérez ces sinécures dans une seule province, en Languedoc, pays d’États, où il semble que la bourse du contribuable doive être mieux défendue.

2312. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIe entretien. Trois heureuses journées littéraires » pp. 161-221

Si l’artiste ami regarde de là-haut ceux qui souffrent de leur génie, avec la compassion d’un homme qui a tant souffert du sien, qu’il jette un de ses regards sur cette demeure muette de Saint-Point, vide aujourd’hui de ceux qu’il aima tant, et qui ne cesseront de l’aimer eux-mêmes qu’en cessant de se souvenir.

2313. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXIXe entretien. Tacite (2e partie) » pp. 105-184

« Vitellius mort, la guerre avait plutôt cessé que la paix n’avait commencé dans Rome. » XXVI Ici une horrible peinture du massacre et des proscriptions soldatesques après la victoire des soldats de Vespasien.

2314. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (1re partie) » pp. 305-364

« Selon moi, le voici. » XI Alors, usant largement de l’attention passionnée qu’ils accordaient à ma personne et à mes paroles, je leur démontrai, avec une énergique sincérité, que personne n’avait le secret de l’organisation du travail, ni d’une organisation de fond en comble, d’une organisation parfaite de la société, dite socialisme, où il n’y aurait plus ni inégalité, ni injustice, ni luxe, ni misère ; qu’une telle société ne serait plus la terre, mais le paradis ; que tout le monde s’y reposerait dans un repos si parfait et si doux que le mouvement même y cesserait à l’instant, car personne n’aurait le désir de respirer seulement un peu plus d’air que son voisin ; que ce ne serait plus la vie, mais la mort ; que l’égalité des biens était un rêve tellement absurde dans notre condition humaine que, lors même qu’on viendrait à partager à parts égales le matin, il faudrait recommencer le partage le soir, car les conditions auraient changé dans la journée par la vertu ou le vice, la maladie ou la santé, le nombre des vieillards ou des enfants survenus dans la famille, le talent ou l’ignorance, la diligence ou la paresse de chaque partageur dans la communauté, à moins qu’on n’adoptât l’égalité des salaires pour tous les salariés, laborieux ou paresseux, méritant ou ne méritant pas leur pain ; que le repos et la débauche vivraient aux dépens du travail et de la vertu, formule révoltante, quoique évangélique, de M. 

2315. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXIXe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (2e partie) » pp. 321-384

Tout cela s’est mis avec moi sur ce lit ; j’ai vu, revu, pensé, béni ; puis un petit sommeil et un rêve… » XXVII Qu’on ne s’étonne pas à me voir tant citer ; je suis sans cesse tenté de laisser aller ma plume, mais qu’écrirait-elle qui valût ce que nous lisons ainsi ensemble ?

2316. (1863) Cours familier de littérature. XV « XCe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (3e partie) » pp. 385-448

J’allais cesser de le faire, il y avait trop d’amertume à lui parler dans la tombe ; mais puisque vous êtes là, frère vivant, et avez plaisir de m’entendre, je continue ma causerie intime ; je rattache à vous ce qui restait là, tombé brisé par la mort.

2317. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (3e partie) » pp. 161-219

Le futur cardinal et l’immortel compositeur ne firent plus qu’un cœur ; il s’attacha à la femme et à la fille de Cimarosa, il s’incorpora à ce génie, et ne cessa, pendant toute sa vie, de prodiguer aux divers artistes les occasions et les faveurs que son rang dans l’Église lui permettait de prodiguer à son ami.

2318. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 février 1886. »

Sans cesser de planer, il descend vers l’âme qui se désole dans les profondeurs.

2319. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 avril 1886. »

Mats c’est le même sang toujours, qu’il soit romanisé dans l’ouest ou slavisé dans l’est ; et, au fond des révolutions les plus fortes et les plus importantes de ces peuples, le sang premier réapparaît sans cesse.

2320. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 décembre 1886. »

Eschyle s’est aidé des symboles religieux de son temps, des mythes souvent obscurs, et monstrueux parfois, que révérait le peuple Grec : a-t-il cessé d’être le créateur de Prométhée, de Prométhée tel que nous continuons de le comprendre et de l’aimer ?

2321. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre II : La Psychologie »

Il n’y a pas à en douter ; car, d’une part, on ne sait pas ce qui a été dit ou lu, et d’autre part, si le lecteur cesse subitement, nous nous éveillons, ce qui montre que nous avions la sensation des sons.

2322. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VI »

On est certain que le colonel n’épousera jamais cette femme sans cœur et sans âme ; sa rivalité cesse avec son amour.

2323. (1904) En méthode à l’œuvre

Il est universel et de tous les temps que le langage poétique, et des lettrés, de plus en plus s’éloigne du langage des Foules : l’un ne pouvant être, ainsi que nous le disions, qu’un rapide intermédiaire, de quotidien et précis usage et aux seules qualités de concision, — et l’autre exigeant, de par son origine double, tous les apports de musique verbale, et picturaux et plastiques — et rythmiques, en perceptions et représentations les plus rares et retravaillées sans cesse.

2324. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1855 » pp. 77-117

Il demanda qui c’était, on lui répondit : « Mme Récamier. » * * * — Dans la maison en face la mienne, il me semble m’apercevoir qu’une femme regarde, regarde sans cesse du côté de nos fenêtres.

2325. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Romans et nouvelles » pp. 3-80

— une pensée machinale et qui se répète sans cesse au dedans de vous.

2326. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — La déformation  »

Il reconnaît cependant lui-même que les langues se modifient sans cesse ; mais il ajoute : « Ce n’est pas toujours en bien. » Rien de plus juste, mais comment reconnaîtrons-nous le bien et le mal ?

2327. (1707) Discours sur la poésie pp. 13-60

Les pointes et les jeux de mots qui avoient été inventés pour suppléer au défaut du vrai, ont cessé de plaire, dès qu’il a reparu.

2328. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

Ce jour-là toute littérature cessa et devint philosophie, législation et politique.

2329. (1902) La métaphysique positiviste. Revue des Deux Mondes

Il fallait que ce qui était acquis fût acquis, le fût à toujours ; et ils eussent dit volontiers, en parodiant un mot de Bossuet, que toute vérité, du moment et par cela seul qu’elle était sortie du cabinet ou du laboratoire du savant, « avait d’abord toute sa perfection. » Si cette conception de la science, — infiniment plus étroite et plus ennemie du progrès que celle qu’aucune Église s’est jamais formée de son dogme, — n’est pas encore tout à fait abolie, mais le sera bientôt sans doute, quand nous aurons cessé de subir l’influence des Renan et des Littré, personne assurément n’y aura plus contribué qu’Auguste Comte ; et ce n’est pas le moindre titre du positivisme, — il faut le dire et le redire, — que d’avoir opéré cette révolution.

2330. (1833) De la littérature dramatique. Lettre à M. Victor Hugo pp. 5-47

Ce privilège n’a cessé qu’à la révolution de 89.

2331. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Villemain » pp. 1-41

Il le fit lui-même joueur, débauché, buveur et prodigue, dépensier à jeter des milliers de guinées par les fenêtres avant ses vingt ans, et il lui paya trente chevaux de race à la fois que montait sur le turf le jeune effréné pour gagner des paris ruineux, et qui par deux fois le ruinèrent… Fox fut par ses mœurs, dans un temps qui avait cessé d’être puritain, le plus retentissant scandale de l’Angleterre.

2332. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

Il n’est plus capable que de décrire, de décrire sans cesse et toujours, les viandes, et leurs couleurs, et leurs nuances, et leurs oppositions.

2333. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

Ce sont des sauvages qui font de l’esprit, des brutes extrêmement subtiles, comme on en a vu beaucoup dans cet hybride xvie  siècle, où les hommes, sanguins, robustes et pleins d’appétits, étaient tout ivres du renouveau des sciences et des arts, tout fumeux de la doctrine récemment acquise, mais où sans cesse la brutalité foncière reparaissait sous la culture trop neuve. […] C’est que, sans cesser d’adorer sa femme, cet emballé de Polyeucte cherche ailleurs un aliment au foyer d’amour et d’enthousiasme qu’il porte en lui. […] Mais que son ombre se console : nous ne cessons d’être les dupes d’un homme si fort que pour devenir ses admirateurs. […] c’est ce que Jacquemin lui-même ne cesse de se dire, et il en est assez malheureux ! […] Mais (pour laisser de côté ce dernier point), dès qu’il y a une belle et bonne créature dans le camp des oppresseurs, dès qu’il y a un traître ou un méchant dans le camp des opprimés (et l’une au moins de ces deux conditions est toujours nécessaire pour que le drame se noue), la haine sociale cesse d’occuper toute seule l’âme ingénue et violente de la foule, et la justice et la pitié y renaissent.

2334. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre V. Swift. » pp. 2-82

Vous vous intéresserez aux passions par la sympathie de l’artiste ou par la compréhension du philosophe ; vous les trouverez naturelles en ressentant leur force, ou vous les trouverez nécessaires en calculant leur liaison ; vous cesserez de vous indigner contre des puissances qui produisent de beaux spectacles, ou vous cesserez de vous emporter contre des contre-coups que la géométrie des causes avait prédits ; vous admirerez le monde comme un drame grandiose ou comme un développement invincible, et vous serez préservé par l’imagination ou par la logique du dénigrement où du dégoût.

2335. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

Vous imprimez à la suite de Paméla le catalogue des vertus dont elle donne l’exemple ; le lecteur bâille, oublie son plaisir, cesse de croire, et se demande si la céleste héroïne n’était pas un mannequin ecclésiastique arrangé pour lui débiter une leçon. […] À présent qu’il est réconcilié avec Tom, il n’a pas de cesse que Tom n’ait sa fille. « C’est Tom qui la chiffonnera.

2336. (1904) Zangwill pp. 7-90

Par une contrariété intérieure imprévue, et nouvelle dans l’histoire de l’humanité, il fallait justement arriver au monde moderne, à l’esprit moderne, aux méthodes modernes, pour que l’historien cessât réellement de se considérer comme un homme. […] « La sensation cesse avec l’organe qui la produit, l’effet disparaît avec la cause.

2337. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

  Honneur, bonheur viennent sans cesse à la rime, ensemble, dans Corneille, surtout naturellement dans le Cid. […] Et la face des eaux, et le front des montagnes, Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts S’iront rajeunissant ; le fleuve des campagnes Prendra sans cesse aux monts le flot qu’il donne aux mers. […] Cette réponse terrible à son père, d’une sourde cruauté tragique :                                                                 Mon père, Cessez de vous troubler, vous n’êtes point trahi. […] Combien de nos actions ne pourraient point être érigées, geschickt, en loi universelle, pour qui cet envoi ne présente même aucun sens ; et ce sont celles à qui nous tenons le plus, les seules à qui nous tenions sans doute ; actions de tremblement, actions de fièvre et de frémissement, nullement kantiennes, actions d’une mortelle inquiétude ; nos seules bonnes actions peut-être ; nullement planes, nullement quiètes, nullement calmes, nullement horizontales ; nullement législatives ; nullement tranquilles, sûres de soi ; nullement dans la sécurité ; nullement sans remords, nullement sans regrets ; des actions sans cesse combattues, sans cesse intérieurement rongées, nos seules bonnes actions, les moins mauvaises enfin, les seules qui compteront peut-être pour notre salut.

2338. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « M. DE LA ROCHEFOUCAULD » pp. 288-321

Ce bas monde est une vieille courtisane, mais qui ne cesse d’avoir de jeunes amants.

2339. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Charles Labitte »

chose essentielle et vraiment sacrée en littérature, et qui serait en danger de se perdre chez nous, si quelques-uns, comme élus et fidèles, n’y veillaient sans cesse et ne s’appliquaient à la maintenir !

2340. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIIe entretien. Poésie lyrique. David (2e partie) » pp. 157-220

Cette flûte sur la colline, ce convoi chantant dans la vallée, cette psalmodie dans le monastère, triple écho à la même heure de cette voix du grand lyrique, enseveli, mais ressuscité sans cesse sur sa montagne de Sion, me jetèrent dans un ravissement d’esprit qui semblait me donner pour la première fois le sentiment de la toute-puissance du chant dans l’homme.

2341. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXVe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (4e partie) » pp. 429-500

Des chars mortuaires ne cessaient d’emporter, aux applaudissements de la foule, les carcasses d’animaux et les cadavres de victimes.

2342. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIIe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

L’orgueilleux ruisseau s’applaudit d’abord de sa puissance ; mais voyant que tout devenait désert sur son passage ; qu’il coulait, abandonné dans la solitude ; que ses eaux étaient toujours troublées, il regretta l’humble lit que lui avait creusé la nature, les oiseaux, les fleurs, les arbres et les ruisseaux, jadis modestes compagnons de son paisible cours. » Chactas cessa de parler, et l’on entendit la voix du flammant qui, retiré dans les roseaux du Meschacebé, annonçait un orage pour le milieu du jour.

2343. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « M. Deschanel et le romantisme de Racine »

« Racine, qui avait flatté Mme de Montespan toute-puissante…, n’hésita pas à tourner ses adulations de l’autre côté, aussitôt qu’elle cessa d’être en faveur.

2344. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Paul Verlaine et les poètes « symbolistes » & « décadents ». »

Le monde sensible cesse de vous être extérieur.

2345. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Figurines (Deuxième Série) » pp. 103-153

Il aime, il peint avec une émotion vraie et un charme rare les vieux prêtres, les « bonnes dames », les vieilles demoiselles pieuses, les jeunes filles innocentes, les mœurs terriennes, les antiques foyers, les vies modestes, dévouées, secrètement héroïques… Parce que le père Labosse, au milieu de ses gambades, n’a point cessé d’être « bien pensant », qu’il a gardé le respect des choses essentielles et que, docile au fond et enfantin, il n’a jamais commis « le péché de l’esprit », Henri Lavedan, bon psychologue en même temps que bon interprète de la miséricorde divine, accorde à ce polichinelle une mort comiquement orthodoxe et touchante… Sur quoi, je me pose cette question : — Tandis qu’il absolvait son vieux marcheur, qui sait s’il n’y avait pas, chez Lavedan, cette arrière pensée que Dieu lui appliquerait à lui-même, pour des péchés plus fins, le bénéfice de bons sentiments plus réfléchis, mais analogues ?

2346. (1912) Enquête sur le théâtre et le livre (Les Marges)

Il lui faut encore se diminuer dans son idéal toujours et sans cesse, au gré des directeurs de spectacles, des acteurs et surtout des actrices en renom, renoncer à toutes audaces et se résoudre à plaire à une collectivité qui ne peut être, quoi qu’il advienne, qu’une médiocratique agglomération de jugements, effarouchables à l’excès et n’ayant rien de comparable au jugement individuel, salutaire, élevé, supérieur et indépendant d’une élite de lecteurs.

2347. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XVII, l’Orestie. — les Euménides. »

Et sans cesse les bûchers brûlaient lourds de cadavres. » Mais Phébus-Apollon cède bientôt à Hélios, un dieu subalterne, la personnification physique du Soleil.

2348. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre IV. Shakespeare l’ancien »

Quand cette géographie cesse d’être chimérique, elle est exacte comme un itinéraire.

2349. (1857) Articles justificatifs pour Charles Baudelaire, auteur des « Fleurs du mal » pp. 1-33

S’il le craint encore ou s’il a cessé de le craindre, je ne sais, mais il parle avec l’amertume d’un vaincu qui raconte ses défaites.

2350. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Deuxième leçon »

En effet, les phénomènes naturels ayant été classés de telle sorte, que ceux qui sont réellement homogènes restent toujours compris dans une même étude, tandis que ceux qui ont été affectés à des études différentes sont effectivement hétérogènes, il doit nécessairement en résulter que la Méthode positive générale sera constamment modifiée d’une manière uniforme dans l’étendue d’une même science fondamentale, et qu’elle éprouvera sans cesse des modifications différentes et de plus en plus composées, en passant d’une science à une autre.

2351. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Première partie. De la parole et de la société » pp. 194-242

L’homme n’est jamais né hors de la société ; car la société a été nécessaire pour qu’il naquît, pour qu’il devînt un être intelligent et moral, pour que sa vie fût utile à lui-même en l’étant aux autres : il ne peut être séparé des siens sans cesser d’être ce que Dieu a voulu qu’il fût ; et il doit joindre incessamment ses propres travaux à ceux de ses prédécesseurs, comme ce qu’il est appelé à accomplir agrandira l’héritage commun de ses descendants.

2352. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Taine » pp. 305-350

L’histoire cesse d’avoir des hommes à pénétrer et des caractères à comprendre.

2353. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Gustave Flaubert »

Demandez-vous, en effet, ce qu’il est, cet enragé descripteur, qui ne cesse jamais d’exister en dehors de cette description incessante ?

2354. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Alphonse Daudet »

— par ce respect du royaliste qu’il était et qu’il n’a jamais cessé d’être ?

2355. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

Nous avons vû divers animaux cesser de vivre ; nous nous sommes arrêtés à cette considération intéressante ; nous avons remarqué l’état uniforme d’inaction où ils se trouvent tous en tant qu’ils ne vivent plus ; nous avons considéré cet état indépendemment de toute application particuliere ; & comme s’il étoit en lui-même quelque chose de réel, nous l’avons appellé mort. […] Enfin cet alphabet rendroit l’orthographe plus facile, la prononciation plus aisée à apprendre, & feroit cesser les plaintes de ceux qui trouvent tant de contrariétés entre notre prononciation & notre orthographe, qui présente souvent aux yeux des signes différens de ceux qu’elle devroit présenter selon la premiere destination de ces signes. […] Les objets particuliers auxquels on donne ces fortes de noms sont appellés des individus, c’est-à-dire, que chacun d’eux ne sauroit être divisé en un autre lui-même sans cesser d’être ce qu’il est ; ce diamant, si vous le divisez, ne sera plus ce diamant ; l’idée qui le représente ne vous offre que lui & n’en renferme pas d’autres qui lui soient subordonnés, de la même maniere que Médor est subordonné à chien, & chien à animal.

2356. (1908) Après le naturalisme

Et l’on citera surtout comme obstacle à la poésie — que d’aucuns proclament morte définitivement — les progrès de l’arrivisme contemporain et l’extension sans cesse croissante du matérialisme — lesquels précisément s’opposent à tout succès des œuvres d’imagination. […] L’art mourant et qui depuis plusieurs siècles se recommence sans cesse, l’art mourant en sera fécondé.

2357. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

Ses lectures sont d’un homme instruit et d’un esprit critique, qui songe peu à se divertir où à s’enflammer, mais qui apprend et qui juge : Virgile, Ovide, Horace, Juvénal, Perse, voilà ses auteurs favoris ; il en traduit plusieurs, il a leurs noms sans cesse sous la plume ; il discute leurs opinions et leur mérite, il se nourrit de cette raison que les habitudes oratoires ont imprimée dans toutes les œuvres de l’esprit romain. […] Les mots, tout à l’heure animés et comme gonflés de séve, se flétrissent et se sèchent ; ils deviennent abstraits ; ils cessent de susciter en lui des figures et des paysages ; ils ne remuent que des restes de passions affaiblies ; ils jettent à peine quelques lueurs défaillantes sur la toile uniforme de sa conception ternie ; ils deviennent exacts, presque scientifiques, voisins des chiffres, et, comme les chiffres, ils se disposent en séries, alliés par leurs analogies, les premiers plus simples conduisant aux seconds plus composés, tous du même ordre, en telle sorte que l’esprit qui entre dans une voie la trouve unie et ne soit jamais contraint de la quitter.

2358. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

c’est le docteur en théologie, Pascal, qui agit comme un poète comique ; il rit, il plaisante, il prolonge sans fin et sans cesse ce formidable badinage, pendant que le comédien, le poète comique, remplit le rôle du docteur de Sorbonne, du prédicateur dans sa chaire. […] Molière a trouvé Le Mariage forcé à la même source qui lui a fourni Le Bourgeois gentilhomme, George Dandin, L’École des maris, L’École des femmes, Les Femmes savantes, Le Malade imaginaire, en un mot toutes ces excellentes et admirables leçons qu’il n’a jamais cessé de donner à la bourgeoisie, dont il était le précepteur assidu et bienveillant, et qu’il a défendue jusqu’à son dernier jour contre les courtisans et les hypocrites ; contre les médecins et les coquettes titrées ; contre les charlatans de toute espèce, quelle que fût leur origine ou leur crédit. […] L’avocat de ce temps-là règne et gouverne ; depuis que la comédie a cessé de faire sa pâture des gens de robe, cet avocat a relevé son cœur et sa tête.

2359. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

Délivrés ou débarrassés des protestants, du jansénisme, et de Louis XIV, les « Libertins » ne cessent de gagner du terrain et deviennent les guides et les maîtres de l’opinion. […] « On devient stupide, dès qu’on cesse d’être passionné », écrit Helvétius [Cf.  […] Pareillement, on ne prend pas non plus la tragédie de Corneille ou de Racine pour modèle quand on a cessé de sentir ou de penser comme eux.

2360. (1930) Le roman français pp. 1-197

Quand la République — qui était si belle sous l’Empire, et ne cessa pas, à ses débuts, de le paraître à ceux qui avaient acclamé sa naissance — ferait, triomphante, régner nos justes lois, il n’y aurait plus de courtisanes comme Nana, d’affreux et vicieux bourgeois comme ceux de Pot-Bouille ; et Germinal annonçait, à travers les atrocités dont le capitalisme anonyme était responsable, des temps meilleurs pour les pauvres hommes des charbonnages. […] Quelques années à peine, et Moréas publiait ses Stances admirables et classiques, Régnier ses délicates, savantes et correctes Médailles d’argile ; et sans cesser d’être avant tout poète, apparaissait conteur et romancier, restant gentilhomme. […] Ses paysages, sans cesser d’être littérairement descriptifs, sont « géologiques ». […] Les romanciers catholiques Il y en a toujours eu en France, depuis le xixe  siècle, c’est-à-dire depuis le romantisme, depuis l’Atala et Les Martyrs, de Chateaubriand : il apparaît vraiment qu’il fallut que la foi cessât d’être universelle — et imposée — qu’elle devînt matière de libre examen pour que la littérature y osât trouver un sujet.

2361. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Le duc de Nivernais ne cessait de presser son ministre de se hâter à Versailles, sentant bien que chaque retard augmentait les espérances de l’opposition et les chances pour elle de renverser lord Bute : « Si vous voulez la paix, signez avant l’ouverture du parlement, quoquo modo… En vérité, c’est un enfer que de négocier ici dans le moment présent.

2362. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

Ce Marcellus romain, au lieu de mourir comme Caton ou Brutus, ou de plier de mauvaise grâce comme Cicéron, avait pris l’exil comme un intermédiaire entre la persécution et l’abjection ; il s’était retiré volontairement dans l’île de Mytilène ; il y vivait d’études compatibles avec la tyrannie et avec la liberté ; il avait conservé ses amis à Rome, et entre autres Cicéron qui lui écrivait sans cesse d’y rentrer afin d’avoir un complice de sa faiblesse.

2363. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIe entretien. Vie du Tasse (2e partie) » pp. 65-128

Celui-ci cessa aussitôt ses questions, et dit : Quel qu’il soit, il est le bienvenu dans une maison où l’on aime à honorer et à secourir les étrangers.

2364. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (3e partie) » pp. 81-152

Un ami de Mme de Staël, M. de Sismondi, Toscan d’origine, Genevois de séjour, Français de goût, l’embarrassait beaucoup par ses correspondances très indiscrètes ; il ne cessait de la provoquer, avec un défaut de tact qui touchait par la candeur à une ingénuité presque niaise, à se prononcer contre l’Empire.

2365. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

Je ne sais pourquoi il cessa de professer le cours de notre année ; il fut remplacé par un directeur, très occupé d’ailleurs, qui se contenta de nous lire d’anciens cahiers, auxquels il mêlait des traits de livres modernes.

2366. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IV »

Perreau, l’Amfortas du Petit-Bayreuth et l’un des pèlerins de Parsifal, engagé volontaire en cette noble bataille de Lohengrin, qui, sans cesse animant ses compagnons du geste et de la voix, n’a pas peu contribué au succès du deuxième acte.

2367. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre II, grandeur et décadence de Bacchus. »

Alors on les voit inter rompre leurs jeux, cesser leurs grimaces et leurs contorsions.

2368. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre premier. Sensation et pensée »

Quant à l’antique opposition platonicienne du sens et de l’intellect, de la sensibilité et de l’entendement, sans cesse reproduite par les disciples de Kant, comme par tous les spiritualistes platoniciens, elle est une division artificielle ou tout au moins relative.

2369. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1876 » pp. 252-303

Et en même temps, comme j’entendais sans cesse parler d’opérations, ainsi que de choses habituelles et ordinaires, je songeais sérieusement à prier mon père, de m’ôter le cœur.

2370. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — IV. La Poësie dramatique. » pp. 354-420

Il dit, dans un autre endroit : « Je proteste que, depuis la première année que j’ai monté sur le théâtre, il y a déjà plus de cinquante ans, je l’ai toujours envisagé du mauvais côté, & que je n’ai jamais cessé de desirer l’occasion de pouvoir le quitter. » Le P. 

2371. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

Soudain, sous une influence matérielle (froid, faim, etc…) le café cessait d’agir, et l’auteur bâclait un poème qu’il savait ne pas pouvoir reprendre.

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