Il n’y a qu’une voix sur votre malade qui se déchire le flanc, c’est une figure de l’école du Carrache, et pour la couleur, et pour le dessin, et pour l’expression. […] Voilà l’avantage de l’homme retiré dans la solitude, il se parle, il s’interroge, il s’écoute et s’écoute en silence, sa sensation secrète se dévelope peu à peu, et il trouve les vraies voix qui dessillent les yeux des autres, et qui les entraînent.
Écoutez sa voix majestueuse et toute-puissante qui retentit et fait tout taire, dès les premières lignes de ce Mémoire, qui se trouve involontairement un livre sublime : « De tout temps — dit-il — il y a eu des bâtards, parce que de tout temps la nature humaine est corrompue. […] Au dehors, le bon ordre, la conservation des familles, la paix et l’honneur des mariages, la source des alliances, la solidité des établissements, tout crie en faveur de ces lois ; au dedans de nous-même, une voix puissante se fait entendre qui les canonise et nous les fait respecter comme l’explication des lois de Dieu même. » Quelle accablante autorité dans la pensée et dans le style !
Dans ces grands mots obscurs, fin, bien, destinée, devoir, obligation, morale, il n’y a ni sublimité ni mystère. « Conscience, conscience, s’écrie Rousseau, auguste instinct, voix immortelle ! » L’analyse ne trouve dans cet auguste instinct et dans cette voix immortelle qu’un mécanisme très-simple qu’elle démonte comme un ressort.
En effet, il s’agit de la découvrir, si elle existe, et non de la mettre aux voix.
Comme dans les diverses régions de l’empire romain le latin se corrompit diversement sous d’insaisissables influences de climat et de race, selon d’occultes différences de structure des organes physiques de la voix, et comme il se ramifia en tout un groupe de langues de plus en plus divergentes, en France aussi ce ne fut pas une langue qui sortit du latin : mais des Pyrénées à l’Escaut et des Alpes à l’Océan s’échelonna une incroyable variété de dialectes, qui s’entretenaient et se dégradaient insensiblement, chacun d’eux ayant, quelques particularités communes avec ses voisins et les reliant.
… Et elle se sauve et, retournée sur le seuil, sa voix jette encore, délicieusement enjouée : « Non !
il a déjeuné avec le duc, ce matin, riposta Léonide Leblanc, à pleine voix, au milieu de la foule attentive, eh !
Il blâmait énergiquement les pharisiens et les docteurs de ne pas avoir accepté son baptême, et de ne pas s’être convertis à sa voix 572.
Plusieurs pièces de ce volume montreront au lecteur que l’auteur n’est pas infidèle à la mission qu’il s’était assignée à lui-même dans le prélude des Voix intérieures : Pierre à pierre, en songeant aux croyances éteintes.
Tout y respire une imagination vive & riante ; tout y prend une ame, une figure, une voix.
Plusieurs, à la voix de Ménage, se joignirent en effet à lui ; d’autres, ne voulant pas combattre ouvertement, se contentèrent de publier des libèles anonymes.
Elle vient à la voix de celui qui réunit la précision, la pureté du langage, la force & la justesse du raisonnement, une méthode aisée & claire.
La lumière d’où se fit entendre la voix qui disait : Saule, Saule, quid me persequeris ?
Quels comédiens, dit-il, ont la voix assez forte pour s’y faire entendre ?
Elle n’a à dire que les deux mots de la voix mystérieuse qui disait à saint Augustin, sous le figuier : « Prends et lis ».
Je ne vais point vers Odin avec la voix du désespoir.
Voix diverses. […] Sire, Sire, m’écrierai-je, (et je voudrais que ma voix qui n’est que l’écho de milliers de voix eût assez de force pour être entendue), Sire, redoublez de fermeté dans voire sagesse : tenez bon, Sire ; tenez toujours en respect et à distance ces périlleux alliés, impérieux et intéressés, qui ont été de tout temps, pour qui les a écoutés, des conseillers de malheur.
Le bruit est l’atmosphère de Bacchus ; ses rites attachent au fracas de voix et d’instruments qui l’enveloppent, ridée du mouvement perpétuel de transformations et d’évolutions qui rajeunit la nature. […] La chasseresse relança sur Adonis le sanglier du Liban : « Sa cuisse blanche fut frappée d’une dent blanche. » On le voit, dans la délicieuse élégie de Bion, enveloppé par les bras de Cypris en pleurs, « qui crie à pleine voix, redemandant l’époux assyrien, appelant le jeune homme ». — « Il respire à peine, et le sang noir coule sur sa chair de neige, et ses yeux s’éteignent sous ses sourcils, et la couleur de ses lèvres disparaît, et avec elle meurt le baiser auquel Cypris ne veut point renoncer, car le baiser de celui qui ne vit plus est doux encore à Cypris. » L’anémone naît des larmes de la déesse, le sang d’Adonis empourpre les roses. […] La nuit, tu affublais les candidats d’une peau de faon, tu leur versais du vin, tu les aspergeais d’eau lustrale, tu les frottais de son et d’argile ; après la cérémonie, tu leur faisais dire : « J’ai fait le mal et j’ai trouvé le bien. » Tu te vantais de hurler mieux que personne, et je le crois ; avec une aussi belle voix, on doit primer par l’éclat des hurlements.
Jamais patient, agenouillé en chemise soufrée, le cierge de cire jaune lié au poing, devant le portail de Notre-Dame, et balbutiant, d’une voix étranglée par la peur, une amende honorable écrite en latin d’autodafé ne fut, à mon sens, plus piteux et plus lamentable que ce bourgeois forcé de se mettre à genoux, en bonnet de nuit, la chandelle à la main, devant sa « pendarde de femme », et d’avaler, sans grimace, l’amer déboire d’avoir tort quand il a raison. […] Et, lorsque nous voyons le gentilhomme réduit à s’humilier devant ce pied plat pour sauver la femme qu’il a compromise et lui demander grâce d’une voix suppliante, il nous semble qu’une telle pénitence rachète tous ses torts, et que madame de Presles est bien cruelle de lui refuser son pardon. […] Elle le rencontre à ce bal ; ils s’abordent, ils causent, ils s’épanchent, et les voilà bientôt qui chantent à deux voix les louanges de la pauvreté.
Lents glissements aux suprêmes morts et ses voix lointaines, et brusques nuits à ses prunelles, et brèves fragrances. […] Dans ses féériques cathédrales au son des voix célestes et des clairons larigots. […] Testament nuncupatif, testament fait de vive voix et devant témoin (Littré, etc.).
Ce sont partout des petites choses innocentes et béates comme celles-ci : Et partout nos regards lisent, Et dans l’herbe et dans les nids ; Des petites voix nous disent : « Les aimants sont les bénis. » ou de petites choses prétentieuses, moins innocentes parce qu’elles sont fatigantes : La nuit étale aux yeux ses pourpres et ses cuivres ; Les arbres tout gonflés de parfums sont comme ivres ; Les branches, dans leurs doux ébats, Se jettent des oiseaux du bout de leurs raquettes ; Le bourdon galonné fait aux roses coquettes Des propositions tout bas Enfin l’amour, l’amour, l’amour trouble et affaiblit tellement la raison du poète, qu’il le répand sur la nature, à tort et à travers, non plus comme un vase qui déborde, mais comme un vase qui a une fêlure et qui coule : J’aime (s’écrie-t-il), j’aime l’araignée et j’aime l’ortie, Parce qu’on les hait, Et que rien n’excuse et que tout châtie Leur morne souhait. […] Malhabile à mâcher les langues déliées et molles des époques subtiles et énervées, il n’a de naturel, de sonorité, de mordant dans l’étendue de sa voix, que quand il recule de son temps en ces temps que l’insolence des Civilisations appelle barbares. […] Hugo, comme en Hegel il avait eu son philosophe, quoiqu’il y ait quelque chose de bien tonitruant dans la voix du poète, l’Antiquité, pourtant, qu’il a chantée, est une antiquité de seconde main saisie à travers la Renaissance ; une suite de tableaux splendides, mais incorrects aussi et versés (ce qui devient de plus en plus le faire poétique moderne) de toiles connues dans des vers !
Le Dieu dont l’âme religieuse écoute la voix, suit la volonté, prend en quelque sorte la nature, est un Dieu sorti lui-même des entrailles de l’humanité. […] Et non-seulement la loi reste la même ; mais au fond les deux voix qui la proclament se confondent en une seule. […] Bien d’autres voix protestent chaque jour en faveur des mêmes vérités dans le monde de la libre pensée.
Une belle voix, et un poing solide, il faut l’avouer ; mais une imagination bien élémentaire. […] Mme Lerou a une ampleur de diction et un art de peindre avec la voix un grand tableau, qui sont d’un artiste de premier ordre. […] On ne le voit plus ; on n’entend plus le son de sa voix. […] » — C’est absurde. « Ne rien que » était au dix-septième siècle un pur et simple synonyme de ne que, qu’on employait pour l’euphonie ou la commodité du vers, et dire à l’acteur de faire porter tout l’accent de sa voix sur ce rien, c’est jeter tout l’accent de sa voix sur une cheville. […] C’est une voix qui leur parle, un démon qui les guide.
Le poète, disent mes voix, est le plus sublime des persécutés et le plus impatient des persécuteurs. […] Le catafalque du grand monarque fut illuminé des tristes flambeaux de l’orgie prochaine que la Régence allait inaugurer pour soixante ans et la grande voix de Massillon n’éteignit pas ces effrayants luminaires. […] Alors, de cette voix chantonnante de séminariste goguenard, si connue dans les bureaux de rédaction, il proféra ces simples mots : « Irez-vous chez Dentu ce soir ? […] Une seule voix s’est élevée contre cette profanation, une voix pantelante et indignée, aussitôt étouffée par la clameur des Ilotes qui ne voulaient pas qu’on interrompît leur ivresse. […] Toutes les grâces sont dans ses gestes, toutes les musiques dans sa voix.
Le silence est la voix suprême D’un coeur de ta gloire interdit. […] instinct d’une autre vérité, Qui guide par sa force et non par sa clarté, Comme on guide l’aveugle en sa sombre carrière Par la voix, par la main, et non par la lumière. […] Des voix crient : « Isnel, l’enfant ou toi ! […] L’intelligence en nous, hors de nous la nature, Voilà la voix de Dieu ; le reste est imposture. […] Votre cri de Dieu même est l’infaillible voix.
La nature (qui n’est pas autre chose que la voix de notre intérêt) nous commande de les assommer. […] Non, c’est la voix de l’eau qui chante. […] Cette voix mystérieuse chante d’une manière permanente le remède universel dans l’œuvre de Dupont. […] Il ne suffit pas d’avoir la voix juste ou belle, il est beaucoup plus important d’avoir du sentiment. […] Je croyais qu’on avait entendu planer une grande voix au-dessus de la Méditerranée, et que cette voix mystérieuse, qui roulait depuis les colonnes d’Hercule jusqu’aux rivages asiatiques, avait dit au vieux monde : Le dieu Pan est mort !
Ils ont comme une voix articulée, et quand ils se lèvent sur leurs pieds, ils montrent une face humaine ; et, en effet, ils sont des hommes. […] M. de Balzac fait la grosse voix et annonce sa pièce avec la solennité empesée et formidable d’un montreur de marionnettes. […] On parle bas dans un salon ; les éclats de voix y sont interdits, et pareillement toutes les actions trop fortes. […] Si je prenais votre parti, je perdrais les voix du Missouri ». […] Celle-ci, au contraire, est à peine chuchotée que la voilà écoutée, recueillie, répétée, enflée par le concert de toutes les voix.
Pendant qu’il parle ainsi sans discontinuer, d’une voix claire, les yeux baissés, une espèce de sourire vague à sa bouche (assez gracieux dans son dédain) annonce cette profonde et douce satisfaction, cette intime et parfaite certitude qu’il a de lui-même. […] Bref, il offre sa voix. […] Balzac, Dumas, Sue, Soulié, — il faudrait, rien que pour dénombrer leurs œuvres, cette poitrine de fer et ces cent voix que réclament les poètes épiques, quand ils commencent le dénombrement des héros. […] Qui eût dit à ce poète au temps où sa muse rêveuse couvait ses hymnes dans le repli des vallées : « Un jour viendra où le forum sera trop désert, et l’enceinte des villes trop étroite pour l’agitation de ta voix ? […] Voici cet article du Globe, cet en-tête qui est de moi : La poésie s’est montrée empressée de célébrer la grandeur des derniers événements ; ils étaient faits pour inspirer tous ceux qui ont un cœur et une voix.
Parlant au roi des conseils de guerre et de ces délibérations où le général en chef met aux voix une entreprise : Depuis que Votre Majesté me l’a défendu, écrivait Villars quelques mois après, je consulte médiocrement, et seulement par honnêteté ; et plût à Dieu ne l’avoir pas fait à Bühl, ou que mes premiers ordres eussent été suivis le 23 avril, jour qui me donnera des regrets toute ma vie ! […] Mais une malheureuse petite fortune à peine commencée, chancelante, ébranlée dans les occasions qui devraient raffermir, l’on se dit : Ne faisons rien qu’à la pluralité des voix ; et l’on ne fait rien qui vaille.
De projets de bonheur la calèche était pleine ; Nul ne sait quels regards venaient s’y caresser, Ni de quelle main blanche on ôtait la mitaine Pour cueillir un premier baiser ; Ni quelles voix ont fait de ces aveux qu’inspire L’ombrage parfumé des arbres défendus. […] » — C’est la voix du maître qui vient effrayer les chanteurs. — « Malédiction !
Il suffit qu’il n’y ait eu qu’une voix alors sur la noble attitude de la victime et que sa générosité rayonnante ait éclaté à tous les yeux. […] Après Mme Roland, l’histoire ne pourra guère nommer que Mme de La Valette et Mme la duchesse de Berry. » Beyle s’amuse ; il pirouette, il fait le léger et un peu l’insolent, comme c’est son plaisir : mais il a recueilli un souffle vivant, une voix de plus, une impression enthousiaste sur Mme Roland, et c’est pourquoi je l’ai introduit.
La terre est un séjour d’épreuve, L’homme n’est qu’un hôte en ces lieux, Nous descendons le cours d’un fleuve Où mille objets frappent nos yeux : L’endroit plaît, la rive est fleurie, On ne s’éloigne qu’à regret, Mais une voix d’en haut nous crie : Marche ! […] A la voix de la Fortune, Il n’ira point de Neptune Tenter les gouffres mouvants, Ni, sur la foi des étoiles, Livrer d’intrépides voiles A l’inconstance des vents… C’est de lui toute cette ode, qui a pour titre : les Goûts du Poëte, et qui est inspirée du Quem tu Metpomene semel, reste charmant de ton, de sobriété, de sens ferme et doux ; c’est de la bonne poésie du temps de Chaulieu, d’il y a vingt-cinq ans ou d’il y a un siècle.
Sa peine n’était pas dans son orgueil, elle était dans son incertitude de conscience, il avait remis sa conscience à l’Église, elle avait prononcé ; il crut entendre la voix de Dieu et il s’inclina sous l’arrêt. […] Tout fit écho à cette douce voix d’un pontife législateur et poëte, qui venait instruire, consoler et charmer le monde.
Parce qu’ils ne sont ni du sexe que nous aimons, ni de celui que nous estimons ; d’un autre côté ils peuvent nous plaire, parce qu’ils conservent très long-tems un air de jeunesse, & de plus parce qu’ils ont une voix flexible & qui leur est particuliere ; ainsi chaque chose nous donne un sentiment, qui est composé de beaucoup d’autres, lesquels s’affoiblissent & se choquent quelquefois. Souvent notre ame se compose elle-même des raisons de plaisir, & elle y réussit sur-tout par les liaisons qu’elle met aux choses ; ainsi une chose qui nous a plu nous plaît encore, par la seule raison qu’elle nous a plu, parce que nous joignons l’ancienne idée à la nouvelle : ainsi une actrice qui nous a plu sur le théatre, nous plaît encore dans la chambre ; sa voix, sa déclamation, le souvenir de l’avoir vûe admirer, que dis-je, l’idée de la princesse jointe à la sienne, tout cela fait une espece de mélange qui forme & produit un plaisir.
Aux beaux vers il ne pouvait prêter que sa voix ; dans les bons il mettait toute son âme. […] Après ces deux années d’une douce vie passée en compagnie de deux amis dignes de lui, c’est-à-dire en compagnie plus intime avec lui-même, il revint à Paris, la tête débordant de poèmes, de plans, d’esquisses, où sont mêlées la science, la politique, la Bible, l’Amérique ; ambitieux de tout sentir et de tout rendre, de faire de la poésie l’organe inspiré de toutes les idées modernes, l’écho du passé et du présent, la voix prophétique de l’avenir.
» répondit une voix nette, tranchante comme un défi. […] Ils sentaient la moisissure propre et l’humidité, mais on n’y était pas étourdi par le bruit des voix et l’on pouvait s’attarder dans la lecture des journaux, toujours libres.
Cela entraine des conséquences graves : d’abord un dédain profond des classes subalternes, un parti pris d’écarter ce qui peut rappeler les vulgarités de la vie domestique ou populaire ; puis, entre les privilégiés admis sur un terrain de choix, un code très sévère de bienséances : peu parler de soi ; épargner l’amour-propre d’autrui ; flatter ou ménager les travers des gens en leur présence, ce qui n’interdit pas — au contraire — de les railler en leur absence ; beaucoup de tact et de circonspection ; adoucir les angles de son caractère ; mettre une sourdine aux émotions trop vives, aux convictions trop fortes ; laisser entendre ce qu’on ne peut pas dire tout haut ; s’habituer ainsi à une fine analyse des sentiments, à une psychologie déliée qui permet de reconnaître à un froncement de sourcils, à un regard, à une inflexion de voix les plus subtils mouvements du cœur. […] Le fait seul que des salles ouvertes à tous, ennuagées de fumée, retentissant du (cliquetis des chopes et du bruit des disputes, peuplées de bohèmes en goguette et de vierges folles, ont remplacé des appartements luxueux et douillets où les voix, les pas, les sentiments et les idées étaient discrètement amortis, cela seul suffirait à révéler une orientation nouvelle de la littérature et à l’expliquer en partie.
L’éloquence sacrée, si retentissante au siècle précédent, se tait ou du moins ne trouve guère de voix énergiques qui viennent du cœur et qui aillent au cœur. […] Avec Chateaubriand, Lamartine, les adeptes du romantisme commençant, elle a été pour la théologie une auxiliaire d’autant plus efficace qu’elle était moins sermonneuse et plus mondaine ; elle a ramené les indifférents et les tièdes aux offices par le charme de sa parole d’or ; elle a ravivé le sentiment d’angoisse et de mélancolie que l’homme éprouve devant l’énigme de sa destinée, devant la mort qui l’engloutit avec toutes ses ambitions ; elle a poétisé les ruines couronnées de lierre des vieux cloîtres écroulés, la mystérieuse pénombre des cathédrales, la voix lointaine des cloches éveillant même en l’homme qui ne croit plus les souvenirs de sa pieuse enfance ; elle a dit et redit les aspirations inassouvies de l’âme humaine vers l’infini de l’espace et du temps.
Représentez-vous à une grande soirée de la duchesse de Duras, ou mieux à une brillante matinée du château de Lormois, chez la duchesse de Maillé, en plein soleil d’été, cette enfant rieuse, avec sa profusion de cheveux blonds et ce luxe de vie qui donne la joie, échappée dans le parc, bondissant et courant, puis rappelée tout à coup, et dans le plus élégant des salons, devant le plus recherché des mondes, récitant des vers d’un air grave, avec un front d’inspirée, un profil légèrement accusé de Muse antique, avec un timbre de voix précis et sonore, récitant ou un chant de Madeleine, ou son élégie (tant de fois refaite) sur Le Bonheur d’être belle, et dites s’il n’y avait pas de quoi rendre les armes et de quoi être ébloui. […] Au fond, tout au fond, sous la marée transparente, la demeure de l’homme s’aperçoit encore là où la voix de l’homme a expiré.
Manuel, l’un de nos missionnaires, qui a la voix fort belle, et qui sait la musique comme Lully. […] Quand la balle me vient bien naturellement, et que je me sens instruit à fond de la chose dont il s’agit, alors je me laisse forcer et je parle à demi-bas ; modeste dans le ton de la voix aussi bien que dans les paroles.
La beauté de Mlle de La Vallière était d’une nature, d’une qualité tendre et exquise, sur laquelle il n’y a qu’une voix parmi les contemporains. […] « Elle était aimable, écrit Mme de Motteville, et sa beauté avait de grands agréments par l’éclat de la blancheur et de l’incarnat de son teint, par le bleu de ses yeux qui avaient beaucoup de douceur, et par la beauté de ses cheveux argentés qui augmentait celle de son visage. » Ce blond d’argent de ses cheveux, joint à cette blancheur transparente et vive, cette douceur bleue de son regard, s’accompagnaient d’un son de voix touchant et qui allait au cœur ; tout se mariait en elle harmonieusement.
Encore une fois, je suis enterré : cependant, si j’en crois ma tête et mon cœur, et ce je ne sais quel pressentiment qui est souvent la voix de l’âme, ma vie pourrait n’être pas inutile. […] On sent partout sous sa plume les jets d’une nature forte et bouillante, et comme les éclats d’une voix qui ne demande qu’à gronder et à tonner.
Cet unanimement était vrai à une voix près : « Lorsqu’on fut aux voix, dit Bailly en ses Mémoires, je remarquai bien qu’un seul membre, M.
Même ces souveraines de l’amour que nous avions tenté de faire revivre, ne m’apparaissaient pas assez pénétrées dans l’intimité et le vif de leur féminilité particulière, de leur manière d’être, de leurs gestes, de leurs habitudes de corps, de leur parole, du son de leur voix… pas assez peintes, en un mot, ainsi qu’elles auraient pu l’être par des contemporains. […] Cette voix même un peu enflée, ces parures de roman qu’elle donne à sa jeunesse, ce rehaussement de sa famille, cette allure moins libre et se guindant devant le public de sa vie, n’est-ce pas le caractère et le goût propre des mémoires d’une comédienne qui se confesse ?
Je ne me refuse pas sans doute de me soumettre à l’autorité du genre humain, car cela même est un des principes de ma raison ; mais encore faut-il que je m’assure que telle ou telle vérité a réellement pour garant la voix unanime des hommes, et cette voix elle-même, pour me subjuguer, a besoin d’être d’accord avec ma conscience, car l’expérience m’apprend qu’elle s’est plus d’une fois égarée.
Il est inspiré par un goût naturel, par la mobilité de l’âme, par la sensibilité, c’est l’image même de l’âme rendue par les inflexions de la voix, les nuances successives, les passages, les tons d’un discours accéléré, ralenti, éclatant, étouffé, tempéré en cent manières diverses. écoutez le défi énergique et bref de cet enfant qui provoque son camarade. écoutez ce malade qui traîne ses accents douloureux et longs. […] Ici, c’est une syllabe de trop, là c’est une syllabe de moins, l’accent tombe quand il doit être soutenu, il se soutient quand il doit tomber ; la voix éclate où la chose la veut sourde, elle est sourde où la chose la veut éclatante ; les sons glissent où le sens doit les faire onduler, bouillonner.
Une voix s’est élevée en France pour protester contre l’injure jetée à la forme exquise et disparue du plus beau des poètes, et cette voix a été celle de la délicatesse dans le courage, mais elle n’avait pas besoin de s’élever… Rien ne peut désormais contre l’impression que Byron a laissée de lui-même dans le monde.
La voix des journaux supplée à la voix des orateurs ; « la presse, dit St.
On pourrait presque dire que l’unique personnage, c’est la foule des artisans miséreux : personnage à mille têtes, anonyme et grouillant, aux voix confuses. […] « Tu songes à quelque chose, dit la voix de Palomides. — Ce n’étaient pas des pierreries, là-bas, dans la grotte, dit la voix d’Alladine. — Et les fleurs n’étaient pas réelles […] dit l’enfant d’une voix toujours plus faible. — C’est ici, c’est ici que je donne des baisers, tu l’entends ? […] Quelle tête feraient Euripide, Virgile, Dante, Racine, et quel serait le son de leur voix ? […] Elle a toujours cette voix d’un timbre si pur, et comme cristallin.
J’entends toujours la voix de l’aimable Meilhac m’interpellant, quand j’allais déjeuner avec lui, dans cet amiable restaurant Durand, aujourd’hui détruit : « Était-il exquis, le dernier Lemaître ! […] En feuilletant cette correspondance, j’ai cru entendre encore Barbey, sa voix qui martelait militairement chaque syllabe, son rire gai, ses impétueuses attaques de phrases quand il s’échauffait. […] Je me rappelle aussi comme la voix de François Coppée s’attendrissait pour évoquer le Théo du salon de la princesse Mathilde et de Saint-Gratien. […] Notre voix se perdit dans la destruction universelle. […] Des scènes se dressaient devant leur imagination, avec des gestes, des voix, des regards.
L’orateur est sorti plus d’une fois du ton ; tantôt il baissait trop la voix, tantôt il la poussait d’un accent trop aigu ; son geste aussi, par moments, était criard, et, à certains passages à effet, son bras tendu, frémissant et flamboyant comme s’il eût secoué une torche, semblait vouloir chercher jusqu’au fond des tribunes des applaudissements que l’orateur eût trouvés à moins de frais tout près de lui.
Il y a une profonde et consolante vérité à nous présenter ainsi le peuple comme certain de lui-même, sentant sa vigueur croissante et son avénement prochain ; à lui faire donner une sévère leçon au poëte qui trop souvent en nos jours, lui qui devrait diriger, s’égare, s’exaspère, n’entend que la voix de l’orgueil blessé, au lieu de répondre d’une lyre sympathique à l’appel fraternel des hommes, et farouche, inutile, manquant de foi au lendemain, s’enfuit comme Salvator dans les montagnes84.
Il commença d’une voix émue d’abord, mais surtout d’un accent rouillé, à lire un discours dont chaque phrase sentait la lampe, un discours à effets oratoires, tissu de compliments empesés, de précautions devenues inutiles, d’allusions devenues obscures ; rien ne s’y détachait bien nettement.
Un pas de plus encore ; que cette force soit supposée émanée d’en haut, qu’elle ne soit que la voix humaine par laquelle se promulgue une volonté supérieure, l’instrument par lequel elle s’accomplit, et voilà que d’un seul coup on est transporté dans le système de Bossuet.
Mais il s’était présenté l’injure à la bouche, et ne fut pas écouté ; sa voix se perdit dans le chant des Messéniennes, que redisait en chœur la jeunesse.
Sa morale est celle que nous savons ; il nous répète avec un charme nouveau ce qu’on nous a dit mille fois, nous fait repasser avec de douces larmes ce que nous avons senti, et l’on est tout surpris, en l’écoutant, de s’entendre soi-même chanter ou gémir par la voix sublime d’un poète.
C’est ce que, depuis juillet, malgré la clameur universelle, il a exécuté avec une sévère et imperturbable logique ; c’est ce qui a fait sacrifier la République à la quasi-Restauration ; c’est ce qui a fait sacrifier l’honneur du nom français, le sang de la Pologne, la liberté de l’Espagne et de l’Italie, à l’exigence et au despotisme des rois ; c’est ce qui a fait sacrifier toute amélioration du sort de la classe ouvrière à l’étroit égoïsme de la classe bourgeoise, sacrifier aux menues fantaisies d’un fils de roi la somme destinée à l’éducation des fils de cent mille prolétaires ; c’est ce qui a maintenu l’impôt sur les boissons et sur le sel, et rejeté les blés étrangers par-delà nos frontières ; c’est ce qui a ouvert nos provinces aux insolentes violences des carlistes, troublé nos villes aux éclats de la voix des prolétaires se frayant une issue sur les places publiques, souillé nos régiments du sang des citoyens, et répandu de toutes parts sur le sol ces étincelles qui allument la guerre civile au sein des nations.
Protogènes élevant la voix, lui répondit : « Comment un ennemi de l’empereur se permet-il de m’adresser un compliment ?
Si votre voix, novice encore et mal affermie, trompa votre pieuse ardeur, il fallait accepter cette mésaventure comme une épreuve envoyée par la divine Providence, et n’en pas concevoir un dépit où je crains qu’il n’y ait, hélas !
Ils disaient, la voix monotone, Des riens fades comme un encens, Où criait, giflé, le bon sens, Sous le vers boiteux qui détonne.
Il comprit qu’un succès politique à propos de Charles X tombé, permis à tout autre, lui était défendu à lui ; qu’il ne lui convenait pas d’être un des soupiraux par où s’échapperait la colère publique ; qu’en présence de cette enivrante révolution de juillet, sa voix pouvait se mêler à celles qui applaudissaient le peuple, non à celles qui maudissaient le roi.
Si l’on retrouve quelque part ce dernier, son enjoûment, son aimable désordre, ses bouffonneries, ses transperçans & cyniques, c’est sur le théatre de notre comédie Italienne ou sur celui de la Foire ; théâtres de tout temps en possession de relever les ridicules célèbres, de contrefaire la figure, la voix, les gestes, les manières de ceux qu’on juge devoir être l’objet de l’amusement du public.
Sa belle tête est d’un caractère si touchant ; il paraît si sensible aux services qu’on lui rend ; il a tant de peine à parler, sa voix est si faible, ses regards si tendres, son teint si pâle, qu’il faut être sans entrailles pour ne les pas sentir remuer.
Si vous n’avez pas une âme de bronze, dites donc avec moi ; élevez votre voix, dites : maudit soit le premier qui rendit les fonctions publiques vénales ; maudit soit celui qui rendit l’or l’idole de la nation ; maudit soit celui qui créa la race détestable des grands exacteurs ; maudit soit celui qui engendra ce foyer d’où sortirent cette ostentation insolente de richesse dans les uns, et cette hypocrisie épidémique de fortune dans les autres ; maudit soit celui qui condamna par contre-coup le mérite à l’obscurité, et qui dévoua la vertu et les mœurs au mépris.
Or la musique, dit Quintilien, regle les mouvemens du corps comme elle regle la progression de la voix.
Avec la voix de Me Pillet) il n’y a pas encore un créancier par là ?
C’est un fâcheux qui fut douloureux, et qui revient, et qu’on ne reconnaît pas d’abord et qu’on reconnaît, à sa voix, un instant après, avec désespoir.
Une indignation générale qui n’est point apaisée a succédé à la curiosité inspirée par son livre, et certainement le silence du tombeau aurait mieux valu pour garder sa mémoire que la voix qui vient d’en sortir.
Mais le Dieu des déistes et le Sans-Dieu des athées font équation, quand il s’agit d’éducation et de morale, puisque ce Dieu ou ce Sans-Dieu n’ont, ni l’un ni l’autre, d’éducateur vivant et visible parlant à l’homme avec la voix pour lui apprendre le devoir, cette chose très métaphysique et très difficile à comprendre, et que les arbres n’apprennent point, malgré leur éloquence, ni les brins d’herbe, ni les vermisseaux, ni les mouches, ni même les fourmis !!!
« Un doux éclat de soleil couchant — nous dit-il plus loin, avec ce sentiment de poète qui sent la poésie dans les autres, — rayonne de l’âme de Hebel, pure et tranquille, et teint de rose toutes les hauteurs qu’il fait surgir. » Et Jean-Paul ajoute cette phrase mélodique et enchantée du ranz des vaches que son imagination pastorale jouait toujours : « Hebel embouche d’une main la trompe alpestre des aspirations et des joies juvéniles, tout en montrant, de l’autre, les reflets du couchant sur les hauts glaciers, et commence à prier quand la cloche du soir se met à sonner sur les montagnes. » De son côté, Goethe, ce grand critique, ce grand esprit lymphatique, ce Talleyrand littéraire qui fait illusion par la majesté de l’attitude sur la force de sa pensée, cet homme que l’on a cru un marbré parce qu’il en a la froideur, Goethe, ce blank dead, comme l’appelleraient les Anglais, ce système sans émotion et dont le talent fut à froid une combinaison perpétuelle, disait de cette voix glacée qui impose : « L’auteur des poésies allemaniques est en train de se conquérir une place sur le Parnasse allemand.
Au lieu de vibrer avec éclat dans des voix immortelles, l’esprit littéraire ne fit entendre alors qu’un bruit monotone et médiocre comme ceux qui le faisaient, — le bruit prosaïque et commun de la bouilloire qui berçait les rêves de ce Songe creux de Wordsworth !
Mais quelquefois aussi c’est l’hommage que l’admiration rend aux vertus, ou la reconnaissance au génie ; et sous ce point de vue, elle est une des choses les plus grandes qui soient parmi les hommes : d’abord, par son autorité, elle inspire un respect naturel pour celui qui la mérite et qui l’obtient ; par sa justice, elle est la voix des nations qu’on ne peut séduire, des siècles qu’on ne peut corrompre ; par son indépendance, l’autorité toute-puissante ne peut l’obtenir, l’autorité toute-puissante ne peut l’ôter ; par son étendue, elle remplit tous les lieux ; par sa durée, elle embrasse les siècles.
Elle commence par une série de petites touches légères, presque impressionnistes, papillotantes et à peine fixées (Avril ; On va vivre), puis elle aboutit à cette pièce : Recueillement, dans laquelle elle ramasse et concentre ses effets : Le soir a provoqué les voix dominatrices Des rossignols puissants comme des cantatrices. […] Dans une très belle invocation qui porte ce titre : les Voix de la Mer, elle supplie la grande Divinité païenne de calmer ses ardeurs : Ah ! […] Je chanterai pour toi la chanson de ma voix, Dont ton âme chérit les rites et les prônes, Afin que dans ton âme attentive elle trône, De tous ses grelots d’or et de tous ses hautbois. […] Il serait vraiment trop beau, il serait incompréhensible que chez une femme, si douée fût-elle, dès l’instant qu’elle tient une plume, nul accent d’artifice ne vînt se mêler aux voix de la sincérité. […] Il y a ainsi des voix littéraires qui s’appellent et se répondent l’une à l’autre, comme un écho dans la forêt.
Il y a des gestes, des sons de voix, dont je ne reviens pas, et des niaiseries qui me donnent presque le vertige. […] Les extrémités lourdes, la voix éraillée, décelaient un fond de vulgarité22. » Flaubert trouvait au contraire dans sa voix une de ses meilleures séductions. […] En 1848, il s’était présenté à la députation dans la Seine-Inférieure et avait eu deux mille voix. […] Ses yeux me brûlent, j’entends sa voix. […] Un jour, j’entendis une voix qui me disait : Travaille !
Si vous pouviez lire l’ode en latin, vous sentiriez la mélancolie et la gravité sinistre jusque dans le mètre des vers ; ce sont des voix de poitrine qui gémissent en chantant. […] Ta voix atténuerait la grandeur des choses que tu oserais célébrer ainsi. […] « Chloé me possède tout entier maintenant, elle qui sait si habilement mêler les doux accords de sa voix à ceux de la lyre, elle pour laquelle je n’hésiterais pas à mourir si les destins consentaient, à ce prix, à épargner la sienne.
Cette piété prématurée n’était pour elle qu’une perspective de l’âge avancé ; l’ivresse du monde ne lui laissait pas le temps des réflexions ; la trempe même de son âme ne l’inclina jamais à la dévotion : celle qui n’avait pas assez de passion pour les hommes n’en avait pas assez non plus pour Dieu ; mais elle se prêtait complaisamment tantôt à ces voix qui voulaient la séduire, tantôt à ces voix qui voulaient la sanctifier. Aucune de ces voix ne prévalait dans son cœur ; ni pervertie ni convertie, mais toujours adorée, c’était son rôle et c’était son plaisir ; elle ne désespérait ni l’amour ni la piété, laissant l’espérance à tous les sentiments afin de conserver toutes les faveurs.
Une voix l’appelle dans la nuit, c’est celle d’Éponine ; elle lui dit que ses amis l’attendent à la barricade. […] Misère de la vertu qui se sent honnie, persécutée sur la terre, et qui n’a pour récompense que la calomnie, et pour consolation que la voix faible et lointaine de la conscience, qui lui parle bas, comme une voix qu’on discerne à peine, et qui lui dit les secrets de Dieu !
Aux broussailles et aux forêts qui hérissaient le front de la planète comme une chevelure sauvage, succède une douce et ondoyante chevelure de moissons et de prairies ; les fleuves obéissent à la voix et reçoivent de nouveaux lits ; les torrents vagabonds dans la plaine se resserrent entre des rivages escarpés comme une digue de rochers ; de nouvelles lignes d’eau se dessinent, et sillonnent la terre de leurs bassins et de leurs canaux ; les montagnes s’aplanissent ; les rochers, frappés par la verge des sondeurs, laissent jaillir des fontaines ; et l’homme, devenu créateur de lumière, éclaire dans la nuit la face de sa planète, qui, parée de ses lanternes, se promène silencieuse parmi les ténèbres de l’espace. […] La Restauration a été le fantôme qui les a inspirés et qui les a fait croire ; et eux, de leur côté, avec leur voix puissante et leur don créateur, ont communiqué à ce fantôme une sorte de vie galvanique, une vie qui n’était pas en lui, mais que son aspect seul a suffi pour éveiller dans le sein des poètes, et qui lui est revenue par eux. […] Si donc notre voix devait être entendue de ces deux grands poètes, nous dirions à l’un : « Le mystique lui-même, dans le Christianisme, ne concevait le cloître et le mysticisme qu’unis au monde.
Je vous préviens que je vais vous faire bondir, mais après la première exaspération, tranquillement vous réfléchirez et peut-être me rendrez-vous cette justice de vous avoir fait entendre la voix du bon sens. […] Paul Déroulèdei car il sursit derrière lui les cent vingt mille électeurs qui viennent de lui donner leurs voix ce dernier dimanche. […] Talazac puisse attaquer avec sa voix merveilleuse l’admirable « Adieu au Cygne » que Lohengrin chante au premier acte ?
Arthur Meyer me regarda avec une autorité singulière et me dit d’une voix brève : − Bien. […] Au dessert, on entendit dans l’antichambre des bruits de voix sur un ton impératif : « Mandat d’amener… Au nom de la loi ! […] Il court, vaguement guidé aussi par son instinct, à tout ce que lui désigne la publicité de sa voix criarde.
Le petit prophète de Boehmisch Broda en Bohême, du haut d’un grenier obscur & glacé, se voit transporté subitement dans une sale bien illuminée & retentissante de voix & d’instrumens. […] Rousseau, par rapport à l’accompagnement, à nos symphonies, aux duo, aux chœurs, aux monologues, aux voix des acteurs, aux compositions de nos musiciens & de nos poëtes lyriques ! […] La permission du pape n’étoit que de vive voix ; mais frère Matthieu ne voulut pas attendre un bref qu’il eût pu obtenir facilement, de peur de paroître se défier de la providence. […] Réunis dans cette solitude à la voix de la grace efficace, ils n’eurent qu’un cœur & qu’une ame, qu’un cri contre les jésuites. […] Il priva les religieuses des sacremens & de voix active & passive.
Il s’est élevé d’abord cent mille voix, de toutes parts, pour rendre cette censure odieuse ». […] Tant de voix, élevées contre les jéjuites, les intimidèrent. […] Les voix furent comptées dans une question de physique. […] Mille voix s’élevèrent pour la faire échouer. […] Il s’éleva d’autres voix.