La Vie intérieure, ce n’est plus le livre d’un inspiré qui, les cheveux au vent, module les beaux lieux communs de la tristesse humaine, mais le livre d’un solitaire qui vit replié, qui guette en soi et note ses impressions les moins banales, dont la mélancolie est armée de sens critique, dont toutes les douleurs viennent de l’intelligence ou y montent « Pourquoi n’est-il plus possible de chanter le printemps ? […] Il arrive pourtant qu’en sachant regarder, on découvre la personnalité de l’auteur, quelque chose qui est à lui et vient de lui. […] Et, encore une fois, ce qui nous fait aimer cet art si simple, ce sont des raisons qui ne le sont point, qui nous viennent de l’expérience d’un art plus tourmenté, d’une littérature plus riche, d’une sensibilité plus fine. […] Ils ont donc condamné ces romans pour avoir manqué à des règles qu’eux-mêmes venaient de condamner tout d’abord. […] Tout entier, le Voreux venait de couler à l’abîme.
La dignité vient de l’empire exercé sur soi-même ; l’homme choisit dans ses actions et dans ses gestes les plus nobles, et ne se permet que ceux-là. […] Cette propriété qu’a chaque phrase de rendre visible un monde de sentiments et de formes vient de ce qu’elle est causée par un monde d’émotions et d’images. […] Tout d’un coup on annonce que le méchant duc Frédéric, qui avait usurpé la couronne, vient de se retirer dans un cloître et de rendre le trône au vieux duc exilé.
Le vieux palotin se contentait, il est vrai, de jongler avec des Montmertre, à tel point inoffensifs que, mis à bout par ce défaut d’imagination, et, en même temps, tout pénétré de Jarry dont on venait de rééditer Ubu roi, je murmurai, malgré moi, Montmerdre. […] Aa l’antiphilosophe ai, fût venu de Zurich à Paris. […] Sensations et juste critique des unes par les autres Le seul jour de ma vie, où j’eus la tentation de me sentir olympien, à voir, soudain, mes doigts déchiqueter l’étiquette de la bouteille d’eau de Vichy qu’on venait de m’apporter, je compris que la saison harmonieuse n’était pas encore venue.
Sur tous les ouvrages nouveaux, venus de Paris à cette date, Sismondi est informé autant que personne ; il se tient au courant et il nous y met.
Quand on le considère de près comme nous venons de le faire, il justifie, somme toute, sa réputation, si même il ne la dépasse pas : il est digne de la conserver entière.
On voit çà et là, l’hiver, venir de rares hôtes à cheval avec le porte manteau en croupe ; ce sont ceux que le père reçoit tête nue sur le perron.
Patrie des chansons, mère du vaudeville, de la Ménippée, patrie de Paul-Louis Courier, de Beaumarchais, de Camille Desmoulins, patrie des Provinciales, où en es-tu venue de pat nos législateurs ?
Alors il prononça gravement et d’une voix haute ces deux vers de l’Iliade qu’on venait de lui donner à apprendre et à méditer pour sa leçon du lendemain : Ἀτρεἱδη, μἡ ψεὑδε’ ἐπιστἁμενος σἁφα εἰπειν, Οὐ γἁρ ἐπἱ ψεὑδεσσι πατἠρ Ζευς ἔσσετ’ ἁρωγὁς. — « Fils d’Atrée, ne mentez pas, vous qui savez si bien dire la vérité. — Car Dieu, notre père, ne sera jamais le soutien du mensonge. » « Et mon jeune lecteur, en épelant ces vers, se reprit, comme s’il eût été devant le pédagogue, pour me faire sentir l’accent du mot ψεὑδεσσι, mensonge, sur lequel d’abord il n’avait pas assez appuyé.
La maison, nous venons de le dire, était encore à peu près meublée des vieux ameublements du président ; le nouveau locataire avait ordonné quelques réparations, ajouté çà et là ce qui manquait, remis des pavés à la cour, des briques aux carrelages, des marches à l’escalier, des feuilles aux parquets et des vitres aux croisées, et enfin était venu s’installer avec une jeune fille et une servante âgée, sans bruit, plutôt comme quelqu’un qui se glisse que comme quelqu’un qui entre chez soi.
S’il veut peindre une âme dépravée, il ose en exposer à nos yeux jusqu’à l’ignoble enveloppe ; et, sauf quelques adoucissements, son Richard III vient de se produire, difforme et terrible, infâme et non ridicule, sur notre théâtre même.
Enfin, voici le passage décisif, et qui ne laisse subsister aucun doute : Les grands mots, selon les habiles connoisseurs, font en effet si peu l’essence entière du sublime, qu’il y a même dans les bons écrivains des endroits sublimes dont la grandeur vient de la petitesse énergique des paroles, comme on le peut voir dans ce passage d’Hérodote, qui est cité par Longin : « Cléomène étant devenu furieux, il prit un couteau dont il se hacha la chair en petits morceaux, et s’étant ainsi déchiqueté lui-même, il mourut. » Car on ne peut guère assembler des mots plus bas et plus petits que ceux-ci : se hacher la chair en morceaux, et se déchiqueter soi-même.
Le Génie du christianisme Le Te Deum qui célébrait la conclusion du Concordat fut chanté le 18 avril 1802 : le même jour le Moniteur reproduisait l’article de Fontanes sur le Génie du Christianisme, qui venait de paraître.
Un journal, qui reçoit d’ordinaire les manifestes des princes, vient de publier la profession de foi des symbolistes.
Il fut vrai avec lui-même, vrai avec ses lecteurs ; et c’est plaisir de l’entendre parler ainsi aux Muses, dont il venait de restaurer le culte : Quand le sang bouillant en mes veines Me donnoit de jeunes désirs, Tantôt vous soupiriez mes peines, Tantôt vous chantiez mes plaisirs.
Cela vient de ce qu’on ne comprend pas dans toute son étendue et son infinie variété la science de l’esprit humain.
Le déplacement d’un atome rompait la chaîne de faits fortuits qui, au fond de la Bretagne, me prépara pour une vie d’élite ; qui me fit venir de Bretagne à Paris, qui, à Paris, me conduisit dans la maison de France où l’on pouvait recevoir l’éducation la plus sérieuse ; qui, au sortir du séminaire, me fit éviter deux ou trois fautes mortelles, lesquelles m’auraient perdu : qui, en voyage, me tira de certains dangers où, selon les chances ordinaires, je devais succomber ; qui fit, en particulier, que le Dr Suquet put venir à Amschit me tirer des bras de la mort, où j’étais enserré.
Dans l’étude très remarquable qu’il vient de publier, M.
Cet ouvrage, qui vient de paraître à l’occasion des Fêtes de Bayreuth, contient : Préface en mémoire de Wagner (par H.
Le comte de Lauraguais, qui le juge très bien, nous raconte81 que, visité un matin par Chamfort, celui-ci lui dit : Je viens de faire un ouvrage. — Comment !
» Lui envoyant, en juin 1790, le discours prononcé à l’occasion du droit de paix et de guerre, et dans lequel se trouvait cette solennelle apostrophe sur la calamité de son silence ; y joignant de plus la motion qu’il venait de faire le jour même sur le deuil solennel qu’il avait fait décréter à l’Assemblée pour la mort de Franklin, il lui écrivait ce billet plein d’effusion et d’hommages : Le 11 juin 1790. — Voici, mon très cher maître, mon Droit de la guerre, qui vous sera un éternel monument (si toutefois vous ne le brûlez pas) de mes sentiments et de mes reproches.
Il vient de lui tomber, je ne sais d’où, un trésor merveilleux de gravures, de dessins du xviiie siècle, vingt Boucher, des Watteau superbes.
Rechercher l’art pour lui-même, ce n’est donc pas rechercher exclusivement l’art pour sa forme ; c’est l’aimer aussi pour le fond qu’il enveloppe. « La poésie, c’est tout ce qu’il y a d’intime dans tout79. » La poésie est « dans les idées ; les idées viennent de l’âme. » La poésie peut s’exprimer en prose, « elle est seulement plus parfaite sous la grâce et la majesté du vers.
La substance des différens écrits dont nous venons de parler, a été exprimée dans le Dictionnaire historique des Auteurs ecclésiastiques, renfermant la vie des Peres & des Docteurs de l’Eglise ; des meilleurs interprêtes de l’Ecriture Sainte, Juifs & Chrétiens ; des Théologiens scholastiques, moraux, mystiques, polémiques, hétérodoxes même qui ont écrit sur des matieres non controversées ; des Canonistes & des Commentateurs des Décrétales & du corps du Droit canonique, des Historiens, Bibliographes, Biographes & Agiographes ecclésiastiques ; des Orateurs sacrés ; des Liturgistes & généralement de tous les auteurs qui ont écrit sur les matieres ecclésiastiques ; avec le catalogue de leurs principaux ouvrages ; le sommaire de ce qu’on trouve de remarquable dans ceux des Peres, pour former la chaine de la tradition ; le jugement des critiques sur la personne, le caractère, la doctrine, la méthode & le style des différens Auteurs ecclésiastiques ; & l’indication des meilleures éditions de leurs ouvrages : le tout suivi d’une table chronologique pour l’histoire de l’Eglise depuis J.
Il serait injuste d’en conclure qu’elle est le privilège des esprits les plus élevés : la réflexion, telle que nous venons de la définir, est plus commune qu’on ne pense : le paysan, le sauvage réfléchissent, comme le philosophe ; peut-être seulement, avec les progrès de l’âge et de la civilisation, la réflexion devient-elle plus fréquente, en même temps qu’elle s’attache à des objets plus variés.
II Une des choses qui prouvent avec le plus d’ascendant que l’anglo-catholicisme n’est — comme nous venons de le montrer — rien de plus que du catholicisme inconséquent et désobéissant encore, c’est moins la quantité de conversions qu’il a décidées que la manière très significative dont ces conversions se sont produites.
Je ne lui reproche pas de l’avoir faite de jalouse, généreuse : tout à coup attendrie par le sang du front de sa rivale qu’elle vient de faire couler.
Leurs loisirs ne doivent être qu’une économie faite sur une occupation plus ou moins assujettissante, mais l’emploi de ces heures de trêve ne porte pas l’empreinte bien profonde du métier qu’on vient de quitter et qu’on va reprendre.
Une part de leur impuissance artistique vient de là, et ils en ont la conscience douloureuse. […] Je dis interférence, parce que d’abord elles semblent venir de deux points opposés : c’est à la réflexion que l’on pénètre l’ingéniosité et la délicatesse du fondu. […] Les lignes que je viens de citer paraphrasent le dernier sonnet des Poèmes, le « sein brûlé d’une antique Amazone ». […] Ainsi du vers que je viens de citer les sourires sortent, se détachent à demi, comme un troupeau qui s’ennuage sous la poudre d’une joue Pompadour. […] La page même que je viens de citer en est un exemple.
Avec de bonnes intentions, le dix-huitième siècle finit par écrire comme le peuple du monde le plus réfractaire à l’art : l’Angleterre et la France signèrent à ce moment une entente littéraire qui devait durer jusqu’à la venue de Chateaubriand et dont le Génie du Christianisme 3 fut la dénonciation solennelle. […] Les chaires en marbre de certaines églises de Rome sont des baignoires qui viennent de Dioclétien ; dans la cathédrale de Naples, les fonts baptismaux ne sont autre chose qu’une ancienne cuve de basalte ornée de très beaux bas-reliefs où se lit l’histoire de Bacchus60. […] Fils, comme tout le monde, de parents mariés à la veille de l’impuissance et de la sénilité, vous avez hérité dès l’adolescence et votre tuteur vient de vous rendre ses comptes. […] Il n’y a pas très longtemps, un écrivain qu’un vieux maître venait de dépecer devant moi avec une dextérité vraiment répugnante me déclama avec exultation une lettre où cet habile écorcheur lui caressait l’épiderme avec les plumes de paon les plus subtiles et les plus riantes. […] En principe, le livre que vous venez de recevoir doit toujours être le meilleur de tous ceux de la même main, et l’auteur toujours en progrès sur son œuvre : ceci admis, variez et dosez les compliments selon l’âge, la réputation, l’influence ; vous prendrez votre revanche en causant librement avec vos amis, et le plaisir que vous éprouverez à émietter une œuvre sera d’autant plus grand que cette œuvre aura plus de mérites : large et résistante, elle donne mieux prise aux coups de talon, et on peut danser dessus pendant des nuits entières.
Ce n’est plus Homère, Pindare, Virgile, Horace qu’il vient de lire, c’est l’esprit de tous qui l’inspire à la fois ; c’est une Divinité qui s’empare de lui : il chante, les vents se taisent, & la terre est attentive à ses accens. […] Nous venons de voir paroître successivement les traductions, d’Eschyle, par M. de Pompignan & par M. du Teil ; de l’Iliade d’Homère en vers, par M. de Rochefort ; des Poëtiques d’Aristote, d’Horace, de Vida, par M. l’Abbé Batteux ; des Géorgiques de Virgile, par M. l’Abbé de Lisle, des Satires de Juvénal par M.
Tarde, et j’avais interprété à ce point de vue les principales sortes de similitude et de répétition que m’offraient les divers étages de la réalité quand un jour, en me promenant seul (et herborisant, je crois), sur une belle colline qui domine la vallée de la Dordogne aux environs de Laroque-Gajac, un matin, pendant les vacances de 1872, je fus frappé des similitudes que me présentaient entre elles les diverses catégories de similitudes que je venais de passer en revue. […] « Mon imagination, dit-il, prit un parti qui me sauva de moi-même et calma ma naissante sensualité ; ce fut de se nourrir des situations qui m’avaient intéressé dans mes lectures, de les rappeler, de les varier, de les combiner, de me les approprier tellement que je devinsse un des personnages que j’imaginais, que je me visse toujours dans les positions les plus agréables selon mon goût, enfin que l’état fictif où je venais de me mettre me fît oublier mon état réel, dont j’étais si mécontent28. » Dans une situation analogue, Chateaubriand agit de même, mais invente davantage : « L’ardeur de mon imagination, dit-il, ma timidité, la solitude tirent qu’au lieu de me jeter au dehors, je me repliai sur moi-même ; faute d’objet réel, j’évoquai, par la puissance de mes vagues désirs, un fantôme qui ne me quitta plus… je me composai donc une femme de toutes les femmes que j’avais vues… Cette charmeuse me suivait partout, invisible ; je m’entretenais avec elle comme avec un être réel ; elle variait au gré de ma folie… Pygmalion fut moins amoureux de sa statue : mon embarras était de plaire à la mienne. […] Il en est où, visiblement, la routine l’emporte, par exemple l’état d’esprit du demi-croyant qui répète une prière, chaque soir, sans foi réelle, mais pour s’acquitter d’une formalité ; il en est où c’est l’imitation, par exemple chez l’écolier qui s’efforce de redire, après le maître, la lettre qu’il vient de prononcer ; il en est enfin où c’est l’invention, comme la création d’un poème. […] II Quand l’esprit est faible, quand la tendance directrice reste sans vigueur, la déviation a vite fait de détruire le germe d’idée qui vient de naître, et d’en éparpiller les éléments, à moins que des circonstances exceptionnelles ne le favorisent.
L’auteur reçoit les félicitations de quelques amis : mais, eux exceptés, nul dans le public ne paraît avoir le soupçon qu’un nouveau maître vient de se révéler à la France. […] Il venait de mourir. […] Nadar, qui avait connu Baudelaire vers 1843 ou 1844, montra la perte que venait de subir la littérature en la personne de son ami, et il proclama le mérite du poète méconnu. […] Un formidable bouleversement intérieur la menace jusqu’en ses fondations lorsque s’ouvre le volume : révolte d’une armée de quarante mille mercenaires, venus de partout et prêts à tout, contre une population de trafiquants égoïstes et envieux, attachés à leur luxe et âpres au gain, entretenant des soldats pour défendre leurs intérêts et refusant la solde promise quand le péril a disparu. […] Émile Zola, nous pouvons penser que Gustave Flaubert n’ignorait rien des théories que nous venons de rappeler, qu’il les possédait au contraire dès son plus jeune âge, et qu’il a toujours dû s’efforcer, ne fût-ce que par respect pour ses idoles, d’en faire l’application.
Je viens de relire la deuxième des Lettres d’un Voyageur, par George Sand, où se trouve cet hymne enthousiaste : « A Dieu ne plaise que je médise du vin !
Deux pièces, citées dans le treizième volume de la grande Histoire de la Chine qui venait de paraître, l’avaient surtout charmé.
Si l’on en doute, qu’on relise Machiavel, comme je viens de le relire : on retrouvera partout en lui cette pensée de l’inviolabilité des groupes nationaux qui composent l’Italie, et de l’équilibre entre ces nationalités reliées par le lien fédératif ; c’est l’homme de la ligue italique.
Appelé par le hasard à formuler et à motiver en une seule nuit cette diplomatie, dont tous les liens et toutes les traditions venaient de se briser en un seul jour, je ne manquai pas d’évoquer en silence l’esprit de l’Assemblée constituante, qui avait toujours été l’âme de M. de Talleyrand tant que Napoléon avait souffert la sagesse dans ses conseils, et je me demandai, avant d’écrire le manifeste de la république au dehors, quel serait dans ce cabinet, plein de ses souvenirs et de sa supériorité, l’avis de ce grand héritier du cardinal de Richelieu, du duc de Choiseul et de Mirabeau.
« Une faible lampe et une seule esclave veillaient dans sa chambre. » XLVII « Agrippine s’alarmait de plus en plus de ce que personne, pas même son messager Agérinus, ne venait de la part de son fils.
Aujourd’hui, vous pensez que l’heure est venue de parler de moi, j’en suis fier ; nous nous aimons depuis quarante ans et nous ne sommes pas morts.
Scott venait de lui donner en Angleterre un incomparable éclat.
Enfin il comprit que, si tout le mal vient de l’action, l’action vient du désir inextinguible, de l’illusion du mieux qui vit éternellement aux flancs de l’humanité, illusion qui fait souffrir puisqu’elle fait vivre, mais qui fait vivre enfin.
Werther est, sous bien des rapports, comme dit madame de Staël, « un roman sans égal et sans pareil » ; c’est une des plus émouvantes compositions de l’art moderne : son effet sur les imaginations jeunes sera donc toujours redoutable ; mais, pour les raisons que je viens de donner, je crois cette lecture plus salutaire à notre époque que dangereuse.
Heureux celui dont le goût réunit la délicatesse à la pureté, le sentiment à la raison Une objection s’élève contre ce que nous venons de dire sur le goût, et nous ne vous en dissimulons point la gravité.
Si je play donc, si je say contenter, Si mon renom la France veut chanter, Et si du front les estoiles je passe Certes, mon luth cela vient de ta grace106.
Un mot en dira plus que tout ce détail : tout y vient du cœur, même l’esprit, qui chez tant d’autres vient de la tête ; à plus forte raison la passion, si éloquente et si simple, dans les vers d’Alfred de Musset.
Jullien vient de publier sur Richard Wagner est surtout précieux par les détails qu’on ne trouve réunis nulle part ailleurs en une telle abondance et par le soin minutieux que l’auteur a mis à s’assurer de l’exactitude des faits matériels qu’il avance.
Il vient de dire que les vers solides et précis abondent dans le livre.
J’ajoute l’élégance et la briéveté, sans lesquelles tout cet assemblage manqueroit encore son effet : mais en les y joignant, où rassemblera-t-on ces trois qualités que je viens de dire, qu’on n’y sente aussi-tôt le sublime ?
On trouve peu d’aparté chez les Grecs : ils ne sont guère que d’un vers ou deux ; encore sont-ils dans la bouche du chœur, qui les dit après qu’un acteur vient de parler, pour donner à l’autre le temps de méditer sa réponse, ou quand un acteur arrive au théâtre.
Seulement, quelquefois un cénobite en deuil Y vient de son ami visiter le cercueil ; C’est lui ; le souvenir vers ces lieux le ramène ; De tombeaux en tombeaux sa douleur se promène.
Mais avant de commencer à vous parler de votre procès, je dois vous remercier d’abord du service que vous venez de rendre aux auteurs en forçant les comédiens à venir s’excuser de ne pas jouer une pièce que le public a repoussée avec tant d’éclat.
Pour l’auteur de La Faute de l’abbé Mouret, comme pour ce fort animal idiot qu’on appelle Désirée, cette vache qui vient de vêler est l’événement suprême.
Ç’a été une des conditions de son rôle, en le définissant comme je viens de le faire ; et si c’en a été un des moyens, il n’a rien eu que de permis. […] En 1812, le 4 juillet, de Lagrange, il écrit à Jefferson ; c’était le trente-sixième anniversaire de la proclamation de l’indépendance américaine, de ce grand jour, dit-il, où l’acte et l’expression ont été dignes l’un de l’autre : « Ce double souvenir aura été heureusement renouvelé dans votre paisible retraite par la nouvelle de l’extension du bienfait de l’indépendance à toute l’Amérique (les divers États de l’Amérique du Sud venaient de proclamer leur indépendance).
De ne point violer certaines règles fondamentales, et toutes ces règles se trouvent dans un ouvrage que je viens de publier, et qui est le dernier mot de la science. […] Une fois elle dit tout haut à quelqu’un qui venait de la cour : Je vous assure qu’on a grand besoin de quelques rafraîchissements ; car sans cela on mourrait bientôt ici429. » Il faut payer la rançon des meilleures choses : sans l’hôtel de Rambouillet, le genre précieux n’eût pas été si fort en honneur ; sans l’hôtel de Rambouillet, l’on n’eût pas vu s’élever de toutes parts, et dans Paris, et d’un bout à l’autre de la France, cette foule de sociétés hautes et basses qui gâtèrent par leur affectation et leurs exagérations, l’honneur qu’elles eurent de faire pénétrer dans tous les rangs de la société française le goût des choses de l’esprit430.
On en conclut « que l’apparition de la rosée est liée à la capacité de perdre la chaleur par voie de rayonnement. » « À présent l’influence que nous venons de reconnaître à la substance et à la surface nous conduit à considérer celle de la texture, et là nous rencontrons une troisième échelle d’intensité, qui nous montre les substances d’une texture ferme et serrée, par exemple les pierres et les métaux, comme défavorables à l’apparition de la rosée, et au contraire les substances d’une texture lâche, par exemple le drap, le velours, la laine, le duvet, comme éminemment favorables à la production de la rosée. […] Nous venons de trouver que la substance sur laquelle la rosée se dépose doit, par ses seules propriétés, devenir plus froide que l’air.
Il vient de lire ses Tusculanes, et une phrase ou un mot de Cicéron l’ont frappé ; il se souvient à ce propos d’avoir lu quelque chose de semblable dans les Lettres à Lucilius, de Sénèque ; il s’y reporte ; et le voilà contrôlant Cicéron par Sénèque, et tous les deux par sa propre expérience qui tantôt confirme la leur et qui tantôt la contredit. […] 3º Les Œuvres. — Comme nous venons de parcourir les principales Œuvres de Ronsard, il suffira d’en indiquer ici les principales éditions, qui sont : L’édition de G.
À présent l’influence que nous venons de reconnaître à la substance et à la surface nous conduit à considérer celle de la texture, et là nous rencontrons une troisième échelle d’intensité, qui nous montre les substances d’une texture ferme et serrée, par exemple les pierres et les métaux, comme défavorables à l’apparition de la rosée, et au contraire les substances d’une texture lâche, par exemple le drap, le velours, la laine, le duvet, comme éminemment favorables à la production de la rosée. […] Nous venons de trouver que la substance sur laquelle la rosée se dépose doit, par ses seules propriétés, devenir plus froide que l’air.
Mais en vérité je répugne à éplucher des phrases, à vanner des prépositions, des adjectifs et des adverbes comme dans une école de village : je me contente de déclarer que M. de Chateaubriand, quoique émigré, quoique ambassadeur, malgré son séjour en Angleterre, qui a duré plusieurs années, ne sait pas l’anglais, et vient de le prouver. […] Dans les quatre comédies que nous venons de nommer et que l’auteur a composées sans le secours de ses innombrables collaborateurs, il n’y a pas trace d’invention, et pourtant le second et le quatrième de ces ouvrages ont obtenu les applaudissements de la foule. […] Elle était tout ce qu’elle devait être pour réaliser vos prévisions ; mais pour réaliser celles du poète, elle attendait le surcroît de force qu’il vient de lui donner. […] Car cette initiation a cela de singulier, que les deux interlocuteurs sont à la fois prêtres et néophytes ; le poète et le critique ont toujours une question à offrir en échange de la question qu’ils viennent de résoudre.
Au douzième siècle, c’est la légende celtique, le cycle de la Table Ronde, à quoi on rattacha Tristan qui rénove la chanson de geste ; puis la légende grecque, Eneas, Alexandre ; puis la courtoisie provençale avec Chrestien de Troyes ; plus tard, ce sont les fabliaux, qui viennent de loin, du fond de l’Orient, et jusqu’à la Renaissanc où il gonfla en torrent, l’afflux étranger ne cessa d’enrichir normalement la littérature française, d’en permettre le renouvellement continuel, de multiplier sur la vieille tige les jeunes fleurs. […] Ce qu’on vient de dire de Chateaubriand se pourrait presque littéralement répéter de Flaubert. […] Les erreurs de jugement à ce sujet viennent de ce que l’on croit qu’il n’y a pas de style, quand il n’y a pas de « style poétique ». […] Albert Samain, qui vient de mourir, eut un caractère assez différent ; il n’est pas familier non plus, mais il est tendre.
. — Dans son Cours d’Etudes historiques (tome VI, page 98), au moment où il vient de nommer Horace et Virgile, Daunou ajoute : « Après de tels noms, je ne puis proférer ceux d’un Méléagre, d’un, etc., etc. » Je suis fâché de ce dédain pour Daunou : excellent critique dans le genre moyen, il ne sentait ni la délicatesse exquise chez Méléagre, ni la grandeur chez Napoléon.
Les post-scriptum des lettres de La Rochefoucauld sont remplis et assaisonnés de ces sentences qu’il essaie, qu’il retouche, qu’il retire presque en les hasardant, dont il va peut-être avoir regret, dit-il, dès que le courrier sera parti : « La honte me prend de vous envoyer des ouvrages, écrit-il à quelqu’un qui vient de perdre un quartier de rentes sur l’Hôtel-de-Ville ; tout de bon, si vous les trouvez ridicules, renvoyez-les-moi sans les montrer à Mme de Sablé. » Mais on ne manquait pas de les montrer, il le savait bien.
Le moment est venu de rendre ce que nous devons à la mémoire du plus regretté de nos amis littéraires et du plus sensiblement absent de nos collaborateurs225.
Il l’est dans tout ce qui vient de source et qui sort involontairement de sa plume, pièces légères, satires, boutades, débuts de chants, vers saillants nés proverbes, qui lui échappent en tout sujet, et qui courent le monde.
C’était le convoi d’une jeune Arménienne que la peste venait de frapper dans Jérusalem, et que la famille, les amis, les voisins conduisaient au cimetière de sa communion, hors de la ville.
L’impuissance d’admirer qui vient de l’impuissance de comprendre a une puissance de dénigrement dont Ronsard et le Tasse ont été longtemps les victimes parmi nous.
Emmanuel Arago, qui venait de montrer beaucoup de courage et beaucoup de modération dans le proconsulat de Lyon.
C’est le coup sourd des vagues qui s’amoncellent et qui viennent de minute en minute heurter les flancs du vaisseau ; ce sont les plaintes des madriers et des solives qui, dans cet immense chantier flottant, tendent à se détacher les uns des autres pour reprendre leur liberté ; ce sont les sifflements des ailes du vent à travers les voilures, dont cinq cents matelots intrépides prennent les ris ; le tumulte des hommes sur le pont tremblant, la voix et le sifflet du commandant, les voiles qui se déchirent et qui emportent dans les airs la force échappée de leurs plis, les mâts surchargés qui se rompent et qui tombent avec leurs vergues et leurs cordages sur les bastingages, le pas précipité des matelots courant où le signal les appelle, les coups de haches qui précipitent à la mer ces débris pour que leur poids ajouté au roulis du navire ne l’entraîne pas dans l’abîme ; le tangage colossal de ces débris mesuré par six cents pieds de quille, tantôt semble gravir jusqu’aux nuages la lame écumeuse et la diriger en plein firmament, tantôt, arrivé au sommet de la vague, se précipiter la tête la première, les bras des vergues tendus en avant dans l’abîme où il glisse, le gouvernail touchant au fond de l’océan ; les matelots suspendus aux câbles décrivent des oscillations gigantesques sur l’arc des cieux ; les canons détachés de leurs embouchures roulent çà et là sur les trois ponts avec des éclats de foudre ; à chaque effondrement du vaisseau entre des montagnes d’écumes qui semblent l’engloutir, un cri perçant monte de la prison des condamnés, puis des voix de femmes et d’enfants qui croient toucher à leur dernière heure.
« Voilà le tableau de l’année que cette femme infortunée vient de parcourir.
Mais sa prose française est d’un homme qui a vécu avec les anciens : dans ces cadres118 qu’il emprunte encore un peu trop volontiers au goût du moyen âge, dans ces visions pédantesquement allégoriques où ratiocinent interminablement de sèches abstractions, le détail du style, le moule de la phrase viennent de Cicéron et de Suétone : surtout Chartier imite Sénèque, et s’essaie, parfois avec bonheur, à en retrouver la brièveté nerveuse et le trait119.
Mais il ne passe pour tel que parce qu’il est un barbare, un sauvage, un enfant… Seulement cet enfant a une musique dans l’âme, et, à certains jours, il entend des voix que nul avant lui n’avait entendues… IV Les traits que je viens de rassembler par caprice et pour mon plaisir, je ne prétends pas du tout qu’ils s’appliquent à la personne de M.
La première venait de l’Asie et la seconde de l’Hellade ; sœurs d’une même race, mais sœurs ennemies.
cœur qui me viens de ma mère !
C’était par un jour humide, mou, pluvieux, un de ces jours érotiques, que vient de peindre Daudet.
Mais peut-être faut-il accepter cette vieille loi du genre qui nous vient de l’antiquité, car La Fontaine n’inventait pas ces sociétés bizarres et ces invraisemblances au point de vue de l’histoire naturelle.
L’examen vint de nouveau, mais l’examen élevé à, la hauteur d’un devoir, prêter son appui à tous les instincts de la désobéissance.
Je ne puis mieux faire que de reprendre ici, en l’adaptant aux considérations qu’on vient de lire, une idée intéressante et profonde émise par M.
On lut et relut la lettre, on chercha à deviner, on décida bientôt qu’elle devait être de la duchesse de Longueville, et qu’elle était tombée à coup sûr de la poche du comte de Coligny, qui venait de sortir.
Il le mène fatalement à l’inverse de toute sociabilité et de tout gouvernement, c’est-à-dire à l’inverse de toute perfection sociale, à la liberté absolue de l’individu, ce qui veut dire, comme nous venons de le voir, à l’esclavage absolu de tous ses semblables et de tous les éléments, à l’isolement, à l’égoïsme, à la tyrannie, à l’abrutissement, à la mort !
Elle s’y prit ainsi : la blanchisseuse vint de bonne heure, ce qui lui était déjà arrivé plusieurs fois ; et la reine, suivant ce qui avait été convenu, mit la coiffe de cette femme, se chargea d’un paquet de linge, et se couvrant la figure de son manteau, elle sortit du château et entra dans la barque qui sert à passer le loch.
Dans ces deux cadres viennent s’entasser discussions théologiques renouvelées de Calvin et de Bèze, anecdotes salées sur les moines qui semblent venir de l’Apologie pour Hérodote, invectives violentes, mordantes railleries, énormes bouffonneries ; tous les adversaires de l’auteur, tous ceux qui ont mérité sa haine ou trahi son espoir, jusqu’au roi lui-même, y passent.
Qui sait si la première idée ne lui en était pas venue de Cydias ?
Dès qu’il est reconnu que le devoir qui nous est imposé vient de la justice, l’esprit est satisfait ; car il est parvenu à un principe au-delà duquel il n’y a plus rien à chercher, la justice étant son principe à elle-même.
Chaque fois qu’il venait de le voir, il nous racontait la conversation qu’il avait eue avec lui sur le ton de la plus chaleureuse sympathie.