le monde imaginaire ne suffit pas aux âmes blessées, et le désir de l’idéal, pour s’assouvir, se rabaisse enfin jusqu’aux êtres de la terre. […] le plus petit événement suffit pour blesser ce cœur trop sensible.
Il suffit, pour s’en convaincre, d’avoir été témoin, au Musée de Kensington, de la curiosité vive que provoquaient parmi les visiteurs les petites toiles où M. […] Ces vingt vers suffisent à Molière pour dessiner une caricature. […] Il avait cependant suffi pour inspirer à ce pauvre garçon une confiance sans réserve. […] cette interruption a suffi pour rappeler à la modération Clitandre qui s’emportait, pour donner au spectateur un temps de repos, et à la scène un prétexte à recommencer dans un autre ton. […] Si nous touchons terre un instant, cet instant suffit pour nous gâter le plaisir de ces inventions comiques.
Ils viennent à la cour, ils quittent leurs mœurs : les quatre repas qui suffisaient à peine à la voracité antique se réduisent à deux ; les gentilshommes sont bientôt des raffinés, qui mettent leur gloire dans la recherche et la singularité de leurs amusements et de leur parure. […] En ce moment l’homme n’est pas encore une pure raison ; la vérité abstraite ne lui suffit pas ; de riches étoffes tortillées et ployées, le soleil qui les lustre, une prairie pleine de marguerites blanches, des dames en robe de brocart, les bras nus, une couronne sur la tête, des concerts d’instruments derrière le feuillage, voilà ce que le lecteur veut qu’on lui présente ; il ne s’inquiète pas des contrastes, et trouve volontiers un salon au milieu des champs. […] Quoi que puissent fournir la mythologie et la chevalerie, elles ne suffisent pas aux exigences de cette conception poétique. […] Les demi-preuves lui suffisaient ; au fond, elle ne s’occupait pas d’établir une vérité, mais d’arracher une conviction, et son instrument, le syllogisme, n’était bon que pour les réfutations, non pour les découvertes ; il prenait les lois générales pour point de départ au lieu de les prendre pour point d’arrivée ; au lieu d’aller les trouver, il les supposait trouvées ; il servait dans les écoles, non dans la nature, et faisait des disputeurs, non des inventeurs.
Quintius ou l’éloquent I « J’ai peur, mon excellent ami, écrit Horace à Quintius, que sur ton propre fond, tu en croies plus les autres que toi-même10. » Le Quintius, dont il s’agit ici, est-il celui que le poète, dans une ode gracieuse, exhorte à ne pas s’agiter pour les besoins d’une vie à laquelle si peu suffit, mais plutôt à venir boire, de compagnie avec lui, à l’ombre d’un platane ou d’un pin, la tête parfumée du nard d’Assyrie ? […] Le petit champ n’a rien à craindre du parc auquel il confine, et la pierre qui lui sert de borne suffit pour arrêter même le souverain. […] Éconduire poliment des solliciteurs, faire à des demandes indiscrètes des réponses évasives, la seule civilité y suffit. […] Si la France a failli en cette guerre par amour de la gloire, il suffit que cet amour lui reste au cœur pour qu’elle se relève ; si c’est, au contraire, pour n’avoir pas assez aimé la gloire, son malheur n’est pas une trop dure expiation de sa faute.
Les mots ne suffisent plus à rendre la frénésie de son délire, Ève danse maintenant dans la belle nuit bleue, sous la lune qui se lève, Ève danse et danse et chante… Et je danse et je chante et danse encore Je danse nue éblouie et superbe Comme un serpent dans les hautes herbes. […] Je pense que ces simples dates suffiront à prouver tout ce qu’il faut prouver. […] Mais le remords ronge Balthazar ; l’absolution du prieur ne lui suffit plus ; il éprouve le besoin d’un aveu, de révéler le crime aux moines assemblés155 : devant tout le Cloître, Balthazar s’humilie et crie son odieux forfait. […] Pourquoi se laisseraient-ils hypnotiser par leur faiblesse et l’insignifiance de leur volonté vis-à-vis de l’organisme fantastique de l’Univers, puisqu’ils ont la faculté d’apprécier en leur fragile existence un phénomène assez riche pour se suffire à lui-même et satisfaire leur ardeur, car seul il relève de la réalité ?
Cela lui suffit pour être heureux. […] Cette petite voix douce et tendre suffit à réciter ces admirables passages d’un amour sincère et vrai, comme on n’en met guère dans le vaudeville ; ces grands yeux humides et clairs ne manquent pas d’un certain feu ironique. […] Là est le difficile, et il ne suffit pas de nous dire avec une belle révérence : Chacun fait, ici-bas, la figure qu’il peut ! […] De sa comédie il avait tout prévu ; il suffit de l’étudier avec soin pour y retrouver toutes choses, à commencer par le costume de ses acteurs. […] Les Harangueuses suffiraient à une charretée d’obscénités et de licences, c’est la question encore débattue des femmes auteures, magistrales et députées.
Ce triomphe seul, s’il n’en était d’autres, suffirait à stigmatiser une époque. […] Qu’il me fût permis de m’approcher d’elles et de les contempler, cela suffisait à mon bonheur. […] Il ne suffit pas de constater le bon sens, à qui veut le prendre comme critérium de la morale courante, ou raffinée. […] Elle suffit déjà à dissiper les ténèbres vénéneuses du siècle précédent, pendant lequel l’Encyclopédie continuée mérita d’être appelée, en somme, la métaphysique du primaire. […] Il suffit de voir comment, de 1898 à 1906 et au-delà (années décisives de défense républicaine) ont été traitées les bonnes œuvres qui n’étaient ni protestantes, ni juives.
Sainte-Beuve, dans une de ces notes préparées et rédigées d’avance, — « les preuves, je les ai données, elles suffisent à tout homme de bonne foi.
Le malheur de certaines âmes, le tort de Mme de Krüdner n’est peut-être que d’avoir conçu le beau dans les choses humaines à un certain moment décisif et terrible, où il suffisait, en effet, d’un grand homme pour l’opérer.
LXIII S’il y avait par siècle un Tacite, l’histoire suffirait pour faire la leçon, l’exemple, la justice au genre humain.
Je lisais hier au soir Bernardin, au premier volume des Études, qu’il commence par un fraisier, ce fraisier qu’il décrit avec tant de charme, tant d’esprit, tant de cœur, qui ferait, dit-il, écrire des volumes sans fin, dont l’étude suffirait pour remplir la vie du plus savant naturaliste par les rapports de cette plante avec tous les règnes de la nature.
Non seulement je le dispense de faire un inventaire légal, mais, pour éviter les frais voulus pour cela, je le lui défends ; il suffit qu’il dresse une simple liste des biens tant immeubles que meubles (quoique pourtant ces derniers doivent être aliénés et convertis en espèces, pour satisfaire aux charges indiquées au feuillet, lettre E, annexé à mon testament, ou dans mon testament même), liste qui, vu la probité reconnue dudit héritier fiduciaire, devra faire pleine foi.
Quant à moi, mon cheval et mon chien, compagnons de ma vie, me suffisaient pour remplir mes journées de courses vagues dans les sentiers des bois ou dans les blés noirs de la montagne.
Un jour, à Bâville, on disputait sur l’amour de Dieu, et un père jésuite soutenait que dans la Pénitence la contrition n’est pas nécessaire, et que l’attrition, causée par la crainte de l’enfer sans amour de Dieu, suffit à la justification du pécheur.
Mérimée est un homme d’une intelligence très distinguée, doué d’une réelle aptitude à former des idées : cela suffit.
Il suffisait de l’approcher pour subir l’ascendant de sa volonté et pour lui appartenir.
Mais c’est une erreur de s’imaginer que Goethe ne relève que de son pays : le développement de Goethe appartient à la France comme à l’Allemagne, Il suffit de jeter les yeux sur ses Mémoires pour en être convaincu.
S’il n’avait pas suffi, pour l’inventer, de la justesse d’esprit et de la candeur d’âme dans un homme de bien, je dirais de l’écrivain qui s’y est fait de nos jours une aimable célébrité, qu’il en a pris le modèle à Fénelon et à Rollin.
Les savants musiciens des siècles scolastiques sentirent que les sons employés par leurs devanciers ne suffisaient plus à traduire la multiplicité naissante des émotions.
Comme en littérature le drame et le roman-feuilleton, elle suffira aux besoins artistiques d’âmes nombreuses et pareilles.
Mais la vision est toujours précise comme du présent ; le tableau, achevé en quelques vers qui, chez un autre, suffiraient à peine à l’indiquer, s’impose comme un de ces rêves plus obsédants que le réel, parce qu’ils sont du réel condensé.
Les accusations arrivent trop tard, elles semblent fabriquées pour le besoin de la cause ; des actions véreuses, des pêches en eau trouble, d’anciens trous faits à de vieilles lunes ne suffisent pas pour rendre subitement odieux un caractère qui, jusque-là, n’avait pas semblé déplaisant. « Vous m’ennuyez à la fin !
C’est d’une manière toute provisoire, croyons-nous, que la science intercale entre les lois mécaniques et les lois psychiques des lois vitales ; il suffit de combiner les deux formes du mécanisme, — mouvements persistants et résidus persistants, — pour obtenir des modifications stables de structure cérébrale, qui entraîneront une disposition à reproduire certains mouvements déterminés.
Jadis la religion, c’était là un magnifique dada… mais c’est empaillé maintenant… ou encore le dada du père Corot qui cherche des tons fins et qui les trouve et à qui ça suffit… Tenez, ces gros bourgeois qui viennent le dimanche ici, et qui rient si fort… je les envie. » « Et pour l’amour, mon Dieu, ce que nous exigeons de la créature humaine !
Et qu’il cherche l’Art et la Vérité ; qu’il montre des misères bonnes à ne pas laisser oublier aux heureux de Paris ; qu’il fasse voir aux gens du monde ce que les dames de charité ont le courage de voir, ce que les Reines autrefois faisaient toucher de l’œil à leurs enfants dans les hospices : la souffrance humaine, présente et toute vive, qui apprend la charité ; que le Roman ait cette religion que le siècle passé appelait de ce vaste et large nom : Humanité ; — il lui suffit de cette conscience : son droit est là.
Pour cette littérature froide, il n’était pas nécessaire alors d’avoir la chaleur qui vient du cœur ; il suffisait de la clarté qui vient de l’esprit.
L’oubli le plus léger suffit pour détruire toute illusion.
Mais ce qui me fait croire que ces lettres sont bien des lettres avant tout pour MIIe de La Fontaine, et c’est une raison qui suffirait à elle seule, c’est que, pour les publier, il aurait fallu retrancher certains passages trop intimes ; ce qui me le fait croire, ce sont les textes suivants.
Quelquefois il suffit d’une seule pièce qui sera inconnue dix ans plus tard pour que la verve satirique d’un auteur s’éveille et pour qu’il porte contre tout un genre littéraire de son temps une accusation qui ne s’applique qu’à cette pièce-là.
Il me suffit que M.
Sur la ligne d’Univers de M₁, choisissons deux événements déterminés A et B… Entre ces événements nous pouvons imaginer dans l’Espace-Temps une infinité de lignes d’Univers réelles… Prenons l’une quelconque de ces lignes d’Univers ; il suffit pour cela de considérer un second mobile M₂, parti de l’événement A, qui, après avoir parcouru, avec une vitesse plus ou moins grande, un trajet spatial plus ou moins long, trajet que nous allons repérer dans un système en translation uniforme lié à M₁ rejoint ce mobile M₁, à l’événement B.
Le gaspillage des matières qui servent à la nourriture des hommes suffit seul pour rendre le luxe odieux à l’humanité… Il faut des jus dans notre cuisine, voilà pourquoi tant de malades manquent de bouillon.
De preuves, nulle trace : il n’y a pas besoin de preuves pour convaincre le peuple ; il suffit de répéter plusieurs fois la même injure, d’abonder en exemples sensibles, de frapper ses yeux et ses oreilles. […] Examinons donc les avantages que pourrait avoir cette abolition du titre et du nom de chrétien, ceux-ci par exemple : On objecte que, de compte fait, il y a dans ce royaume plus de dix mille prêtres, dont les revenus, joints à ceux de milords les évêques, suffiraient pour entretenir au moins deux cents jeunes gentilshommes, gens d’esprit et de plaisir, libres penseurs, ennemis de la prêtraille, des principes étroits, de la pédanterie et des préjugés, et qui pourraient faire l’ornement de la ville et de la cour978.
Nous n’avons pas à nous occuper de l’épais et médiocre Essai sur le mérite et la vertu, qui est de Shaftesbury et non de Diderot, ni de cette Suffisance de la Religion naturelle, qui ne lui a pas suffi, à lui, Diderot, quoiqu’il la proclamât suffisante. […] Son matérialisme, poétisé par une imagination qui jetait un réseau d’or sur sa fange, ne suffit plus aux besoins abjects des générations qui se sont appelées positives.
Quant aux erreurs de fait dont parle De Vigny, elles étaient insignifiantes au point de vue littéraire : qu’il eût avec l’amiral Baraudin tel ou tel degré de parenté et de descendance, cela importait peu, et il a suffi d’un trait de plume pour rectifier la méprise, mais ce qui lui fit une impression légèrement désagréable, quoiqu’il le dissimulât dans le temps, ce fut d’avoir été rattaché au groupe de 1828 dont pourtant il avait bien réellement été, et j’en vais donner les preuves.
Son champ d’inspirations s’est étendu, et son aile palpitante a tâché d’y suffire.
Son héritage, dilapidé d’avance par des serviteurs avides et infidèles, ne suffit ni aux frais de sa maladie ni à ceux de ses funérailles.
Le bargello rentra dans son greffe, et sa femme, survenant à son tour, m’enseigna complaisamment tout ce que j’avais à faire dans la maison : à aider le cuisinier dans les cuisines, à tirer de l’eau au puits, à balayer les escaliers et la cour, à nourrir les deux gros dogues qui grondaient aux deux portes, à jeter du grain aux colombes, à faire les parts justes de pain, de soupe et d’eau aux prisonniers, même à porter trois fois par jour une écuelle de lait à la captive de la deuxième loge pour l’aider à mieux nourrir son enfant, qu’elle ne suffisait pas à allaiter par suite du chagrin qui la consumait, la pauvre jeune mère !
Jeune présomptueux, qui avez cru que l’homme se peut suffire à lui-même !
Voilà qui lui suffit pour définir ses caractères.
Mais il nous suffît qu’elles annoncent la pièce comme dirigée contre le ridicule des provinciales qui se donnent des airs de la capitale.
Pour provoquer l’horreur il suffit de montrer des objets, des scènes, des personnages qui épouvantent, et, pour les montrer, de les imaginer soi-même nettement.
Bientôt cette gloire domestique ne suffit plus à la mère.
Il n’y a pas — je ne veux pas dire de phobie, il faut éviter le néologisme — il n’y a pas d’horreur — et cela suffit bien, n’est-ce pas plus grande que celle de La Fontaine pour ses anciens professeurs, ou pour les professeurs en général, car il se garde très bien de faire de la littérature personnelle à cet endroit ; mais enfin il marque, pour la gent pédante, des sentiments qui semblent bien indiquer des souvenirs qui ne sont pas très gais.
Des jugeurs, que j’ai quelquefois entendus chiffonner ce talent délicat, ne niaient pas son originalité, mais disaient qu’il n’en avait qu’une goutte, comme si une goutte ne suffisait pas !
La simplicité même, cette étoffe du sublime, ne suffit pas.
Ce souffle imperceptible avait suffi pour empêcher Kondrate d’entendre nos cris. […] Ce n’est pas assez pour elle, à ce qu’il paraît, d’en chuchoter avec son fils de prêtre ; non, cela ne lui suffit pas.
Mon éloquence ne suffit pas à vous exprimer avec quels sentiments d’affection nous ont envoyés ici et Etzel et votre noble sœur, dont la destinée est si heureuse. […] Et si cela ne suffit pas, restez du moins pour votre belle épouse, au lieu d’aller comme un enfant exposer votre vie.
Il nous suffit de sçavoir qu’en Occident on attribue à l’amour l’invention de toutes deux. […] On dira que, pour prêcher, il suffit d’avoir l’autorité ; mais le pape se feroit tort à lui-même, s’il troubloit les droits de ses frères les évéques. […] Mais ne suffit-il pas qu’une chaire ait le moindre genre d’utilité, pour être précieuse dans une capitale. […] Pour chercher ce milieu, il suffit d’être bon François : tout moliniste, comme tout janséniste, doit penser également à cet égard.
La critique de même, quand elle a obtenu, de l’auteur qu’elle étudie, l’œuvre principale et durable qu’il devait enfanter, peut le négliger sans inconvénient dans le détail du reste de sa vie ; il lui suffit de terminer envers lui par quelques hommages de reconnaissance ; mais les attentions suivies et exactes, indispensables au commencement, sont désormais superflues et deviendraient aisément fastidieuses.
L’Allemagne était pleine d’hommes à sa hauteur en philosophie, en histoire, en science, en politique, en roman, en critique, en poésie ; il suffit de nommer les Herder, les Kant, les Jacobi, les Schlegel, les Winckelmann, les Klopstock, les Wieland, les Schiller, pour assigner au dix-huitième siècle allemand la même fécondité intellectuelle qu’au dix-huitième siècle français.
Il suffirait de lui avoir donné une mâchoire.
Ce quart d’arpent si pauvrement planté, si encombré de masures et de hangars, lui était cher et lui suffisait.
Pour suffire à ces abominations, les bourgeois sont rançonnés, le trésor des villes est mis au pillage.
Les émotions et les fatigues de Paris avaient épuisé en quelques jours une séve de vie qui aurait suffi encore à quelques années dans la solitude et dans la paix de Ferney.
Qui m’aurait dit alors, que quinze ans plus tard, la poésie inonderait l’âme de toute la jeunesse française, qu’une foule de talents d’un ordre divers et nouveau, auraient surgi de cette terre morte et froide ; que la presse multipliée à l’infini ne suffirait pas à répandre les idées ferventes d’une armée de jeunes écrivains ; que les drames se heurteraient à la porte de tous les théâtres ; que l’âme lyrique et religieuse d’une génération de bardes chrétiens inventerait une nouvelle langue pour révéler des enthousiasmes inconnus ; que la liberté, la foi, la philosophie, la politique, les doctrines les plus antiques comme les plus neuves, lutteraient, à la face du soleil, de génie, de gloire, de talents et d’ardeur, et qu’une vaste et sublime mêlée des intelligences, couvrirait la France et le monde du plus beau comme du plus hardi mouvement intellectuel qu’aucun de nos siècles eût encore vu ?
Mais il suffira ici de nous arrêter à l’homme qui incarne à bon droit le goût précieux, à celui qui a qualité pour représenter ce monde et cet art, à Voiture281.
Il suffisait des progrès du goût, pour rendre impossibles les manifestations éclatantes d’irréligion, les indécentes parodies où se plaisaient les Roquelaure et les Matha.
Charles Gounod Pour dire tout ce qu’il aura été, point ne sera besoin d’un maximum de six lignes : il suffira de le nommer.
Il suffit d’un peu de vanité pour faire d’un homme d’esprit un sot.
Cela suffirait déjà pour que la morale ait abouti à se supprimer elle-même, ayant atteint son but, à moins qu’il n’en subsistât quelques vestiges, quelques ruines, survivances significatives d’un reste d’imperfections.
Il ne suffit pas d’être rompu à la science et de se faire obéir ; il faut être artiste, et cette dispersion de la vie centrale, de l’expression générale dans toutes les parties ce l’édifice commun, ne se fait pas sans un sentiment profond de la vérité et de la passion, où l’âme éclate et rayonne. » En un mot, c’est le génie, et le génie dans ce qu’il a de plus spontané et de plus humain.
Mais il ne suffit pas de regarder les choses et la vie, il faut encore les voir d’un œil purifié de toute littérature.
La Correspondance et la Pornocratie suffisent pour remplacer l’étude spéciale projetée et montrer amplement ce qu’étaient devenues la métaphysique et la morale, c’est-à-dire la Philosophie tout entière, dans une tête Conformée ou plutôt déformée comme celle de Proudhon.
Quant au second volume, intitulé Aujourd’hui, nous n’en pourrons indiquer non plus que la manière générale, mais cela suffira pour éclairer sur la valeur absolue d’un poète qui a touché le zénith de sa vie et de son talent.
Il la donne bien comme supérieure, mais il ne suffit pas de le dire, il faut montrer qu’elle l’est, dans le roman ; et elle n’y fait que des choses communes.
Ni la subtilité d’Aristote, ni cette philosophie de l’art, où ce grand homme semble vouloir donner la raison de la raison, n’eussent été de mise là où il suffisait de quelques principes simples, éternels, ou plutôt de quelques-uns de ces mots qui contiennent en eux tout un ordre de vérités, raison, vrai, langue, perfection ; mots de ralliement pour l’esprit humain, aux époques où il oublie ses propres lois et perd l’idée de sa grandeur. […] Je l’aime mieux quand il peint, parce que l’imagination y suffit, et quand il raconte, parce qu’il n’y faut que de l’enjouement et de l’esprit, avec une raison ordinaire.
Dans le premier, il suffit que les choses s’amènent naturellement, et que la vraisemblance ne soit pas blessée. […] Un seul de ces traits suffirait pour faire un grand caractère.
Leur style se rapporte à un certain type commun qu’ils ont reproduit avec plus ou moins de variété, plus ou moins d’éclat, mais qui leur a suffi pour exprimer toutes les idées, tous les sentiments qui sont du domaine de l’intelligence et du cœur. […] Un peu plus d’éclaircissement çà et là, un horizon plus agrandi sous nos regards, suffisent pour tout déjouer !
Le style du poème du xie siècle était, il est vrai, sans éclat, et ne portait pas la marque d’une forte personnalité poétique ; mais sa simplicité rendait le poème facile à comprendre et à traduire, et il suffisait à des auditeurs qui demandaient à la poésie non des impressions d’art, mais des émotions et des excitations guerrières. […] Toutes ces causes n’auraient peut-être pas suffi à créer et à maintenir l’immense popularité de Roncevaux et de Roland, sans une circonstance fortuite qui raviva sans cesse, pendant des siècles, les souvenirs dont cette popularité était née. […] En outre, le poète est beaucoup plus libre avec les légendes qu’avec l’histoire : il lui suffit de s’inspirer de l’idée qu’il croit y reconnaître ; il la développe ensuite à sa guise, comme ont fait à travers les siècles ceux qui nous les ont transmises en les variant à l’infini. […] Au reste, bien que la prétendue lettre de l’espion turc porte la date de 1644 (du quatrième jour de la première lune), il est certain quelle n’a été écrite par Marana qu’en 1684 ou peu auparavant : le style et le ton suffisent à le prouver.
« Pourmoi, dit-il après avoir parlé de toute l’opulence qu’il ne désire pas, les olives de mon verger, la chicorée, les mauves légères suffisent à mes repas, fils de Latone ; mes vœux se bornent à jouir en paix du peu que je possède, à me bien porter, à conserver mon âme tout entière, à ne pas traîner une misérable vieillesse, et à jouer encore jusqu’à la mort avec la lyre !
Il aurait suffi que la Banque de France fût autorisée à avancer un million à la maison Récamier, avance en garantie de laquelle on donnerait de très bonnes valeurs, pour que les affaires suivissent leur cours heureux et régulier ; mais, si ce prêt d’un million n’était pas autorisé par le gouvernement, le lundi suivant, quarante-huit heures après le moment où M.
Là où le peuple languit sous un despotisme sacerdotal ou monarchique, le génie national suffit souvent et parfois excelle à produire ces monuments d’une grandeur solide, qui témoignent hautement de la puissance publique, comme chez les Égyptiens, les Phéniciens, les Assyriens, les Perses.
La Restauration a été le fantôme qui les a inspirés et qui les a fait croire ; et eux, de leur côté, avec leur voix puissante et leur don créateur, ont communiqué à ce fantôme une sorte de vie galvanique, une vie qui n’était pas en lui, mais que son aspect seul a suffi pour éveiller dans le sein des poètes, et qui lui est revenue par eux.
S’il s’agit de ces vérités par lesquelles les sociétés subsistent, mais qui, sans cesse oubliées ou éludées, veulent être exprimées dans un langage qui les rende toujours sensibles et présentes, la langue générale n’y suffit pas.
Si le courage suffisait, je m’enrôlerais sous vos ordres pour livrer à vos côtés ce bon combat.
Le présent de l’animal est un présent inquiet, qui ne se suffit pas, qui aspire à la suite.
Nous avons encore un grand nombre de Poëtes comiques qu’il suffit de nommer.
Rien de plus difficile que de louer même le mérite ; il semble qu’il doit se suffire à lui-même, & que l’éloge l’affoiblit au lieu de l’élever.
Mais nous tenons à le répéter, parce que nous estimons que cette formule suffit à définir la comédie.
Cela suffit pour être ou devenir de parfaits artistes ; d’incontestables poètes, peut-être, non, quelque apparemment dur que puisse être ce doute. […] Non, car la vie sentie, exprimée même bien, même admirablement, ne suffit pas à cette tâche.
Il entreprend toutes choses, et sa santé, bien que si atteinte, semble d’abord suffire à tout : « Comme tous les nerfs de mon imagination sont tendus, les autres sont au repos par force. » Un bonheur lui arrive : un marabout se disant chérif, c’est-à-dire de la famille du Prophète, a travaillé les tribus arabes ; il a prêché la guerre sainte et a levé l’étendard. « Cher frère, la guerre, voici la guerre !