Les infatigables et pesants Bénédictins vont donner, en dix volumes in-folio, que je ne lirai point, l’Histoire littéraire de la France. […] Fauriel et peut nous aider à apprécier une des productions les plus populaires et les plus célèbres de notre Moyen Âge : c’est donc du Roman de Renart que je voudrais donner ici quelque idée, en supposant que je m’adresse à des lecteurs pressés, qui n’ont pas lu le texte et qui n’auront pas le loisir de le lire de longtemps.
Il le sera encore plus lorsqu’au lieu de la traduction de Du Cange, trop longue et traînante, on en aura fait une plus courte et plus nette qui, mise en regard du texte, en sera l’exact équivalent et permettra de lire à la fois et presque indifféremment l’original et la transcription plus moderne. […] Tout le monde aujourd’hui, avec assez peu de frais et de difficultés, va à Jérusalem, tout le monde visite Constantinople : de même tout le monde, avec assez peu de peine et d’application, peut lire Villehardouin83. […] Tant que les Vénitiens croient que le roi de France n’avancera pas en Italie et qu’il ne réussira pas dans ses projets de conquête, ils protestent volontiers de leur amitié et de leurs services désintéressés pour lui ; quand ils le voient s’avancer et vaincre au-delà de leurs prévisions, ils s’effrayent, travaillent à nouer la ligue et dissimulent, non pas si bien toutefois que Commynes, le jour où ils lui apprennent la reddition du château de Naples aux Français, ne lise la consternation sur le visage des principaux dans la chambre du doge : « Et crois que quand les nouvelles vinrent à Rome de la bataille perdue à Cannes contre Annibal, les sénateurs qui étaient demeurés n’étaient pas plus ébahis ni plus épouvantés qu’ils étaient. » Patience !
Il n’a plus été lu qu’à la légère et feuilleté à peine par des générations qui n’y regardaient pas de si près. […] Vous me parlez, monsieur, de faire un petit voyage sur les bords de mon lac ; je vous en défie… À de nouveaux vers que M. de Meilhan lui envoya une autre fois, Voltaire répondait, en 1761, par une lettre moitié vers, moitié prose : J’ai lu tes vers brillants et ceux de ta Bergère, Ouvrages de l’esprit, embellis par l’amour. […] M. de Meilhan avait beaucoup lu le cardinal de Retz et les auteurs du xviie siècle ; il s’était amusé à tirer de là un pastiche qu’il ne s’était point attaché à rendre trop fidèle : il aurait été bien fâché, a-t-on remarqué, que la petite fraude eût trop réussi, et qu’on ne devinât point le nouvel auteur sous le masque.
On lisait : Maladie dangereuse, soins de l’amour et de l’amitié, ingratitude. […] À les lire aujourd’hui, on a besoin, pour en comprendre tout le succès, de se replacer en scène, au vrai point de vue, et de se représenter cet auditoire mobile, sensible aux moindres allusions, avide de connaissances faciles, riche d’espérances en tout genre, des plus complaisants à l’admiration, et qui savait très bien s’éprendre d’une correction ornée à défaut d’une plus haute éloquence. […] Un des premiers grands éloges qu’il eut à prononcer fut celui de Haller, lu le 20 octobre 1778 ; il y peint assez bien le savant robuste et athlétique ; le Buffon suisse, cette espèce d’Hercule de la science physiologique, opiniâtre, actif, ambitieux, universel.
Quant à l’effet moral que lui fait le manège de l’homme vu de près et son inquiétude de succès, il faut l’entendre elle-même : J’ai vu la correspondance de Voltaire (dans l’édition de Kehl, qui paraissait alors), et comme je lis moralistement, elle me fait beaucoup de plaisir. […] Je viens de lire une très agréable et fidèle description de ce monde-là par une personne plus jeune et qui en avait reçu dès le berceau les dernières et intimes élégances, par une personne de notre temps, et qui n’a disparu que d’hier. […] On lit le journal, le regard tombe sur un discours (du temps qu’il y avait des discours) ou sur un rapport concernant les chemins de fer ou tout autre matière d’intérêt public ; on en connaît l’auteur, on essaie de le lire, et il en reste quelque expression de style administratif et positif, qui ensuite se glisse par mégarde sous la plume aux endroits les plus gracieux.
Ces années d’heureuse adolescence à Yverdun, où il était « roi de son temps et seigneur de ses heures », où il déchiffrait ses auteurs sans dictionnaire et lisait tant bien que mal Horace en parcourant la campagne ou perché entre les branches d’un vieux cognassier, lui laissèrent dans l’imagination un tableau d’âge d’or ineffaçable. […] Ma gaieté, mon amour pour la poésie anglaise, que je lisais avec Gray, l’avaient comme subjugué, de manière que la grande différence de nos âges n’était plus sentie par nous. […] Nous lisions Shakespeare qu’il adorait86, Dryden, Pope, Milton, etc. ; et nos conversations, comme celles de l’amitié, n’arrivaient jamais à la dernière pensée.
L’heure à laquelle Guérin y arriva était des plus mémorables, des plus décisives pour le maître ; on peut le dire avec certitude et précision, aujourd’hui que l’on a lu la correspondance intime de Lamennais durant ce temps. […] En ce moment même il achève de lire ses Études de la nature et d’en savourer le charme : « C’est un de ces livres, dit-il, dont on voudrait qu’ils ne finissent pas. […] Guérin avait dû lire la Marie de Brizeux, et je ne vois pas qu’il en parle.
Il semblerait qu’il n’y eût rien de plus simple pour un être aussi merveilleusement doué que d’apprendre à lire ; nous l’avons tous appris à moins de frais : point. […] Sibylle n’apprend à lire que parce qu’elle veut comprendre les inscriptions funéraires qui lui tiennent au cœur. […] Il semble qu’on le distribue comme on ferait du contre-poison, ou du moins que l’on dise à tous ses amis et connaissances : « Prenez de ma main, voilà un de ces romans qu’on peut lire. » Honorable distinction, mais qui impose de certains devoirs, dont le premier est de ne pas trop flatter les faibles de ces délicieuses lectrices !
Grenier, et je me suis mis à lire ou à relire ces trois ouvrages, j’avoue que le premier seul a justifié pleinement l’éloge. […] Les détails dans lesquels il est entré à l’appui de sa thèse sont très ingénieux, et d’un homme qui a beaucoup lu et compulsé Homère dans l’original. […] Des gens du peuple lisent couramment Xénophon et Plutarque.
Mortimer-Ternaux, était, en fait d’histoire politique et diplomatique contemporaine, un des écrivains les plus remarquables et les plus autorisés de ce temps-ci ; il a fait un livre que les diplomates des divers pays de l’Europe ont lu le crayon à la main, et qui restera. […] Alquier était ambassadeur, il avait eu à le remplacer pendant des absences et avait été admis à lire dans l’âme de cette fameuse reine Caroline, fille de Marie-Thérèse, l’amie d’Acton et des Anglais, notre ennemie jurée, une femme violente, capricieuse, passionnée, et qui a laissé dans l’histoire des souvenirs romanesques et sanglants. […] La crise à laquelle il assistait n’était pas moindre qu’à Naples, mais le contraste était frappant ; il y put lire dans une autre âme, dans celle du pontife, une âme inflexible et douce, moins résignée encore qu’encline au martyre et comme altérée de persécution ; il fut agent passif, non insensible, dans cette pression pénible et violente que la politique de Napoléon prétendit exercer sur Pie VII.
Vuillart du 13 décembre 1698, je lis : « M. […] Autrefois, durant la période littéraire régulière, dite classique, on estimait le meilleur poëte celui qui avait composé l’œuvre la plus parfaite, le plus beau poëme, le plus clair, le plus agréable à lire, le plus accompli de tout point, l’Énéide, la Jérusalem, une belle tragédie. […] Quand on a lu le Lutrin ou Athalie, l’esprit s’est récréé ou s’est élevé, on a goûté un noble ou un fin plaisir ; mais tout est dit, c’est parfait, c’est fini, c’est définitif ; et après… Il n’y a pas là de canevas ; cela paraît bien court.
. — À défaut du Temps, il fût allé au Journal de Paris, qu’il se faisait lire tous les soirs en dilettante et avec une prédilection marquée. […] Sainte-Beuve n’a à donner aucune explication, si ce n’est qu’on lise et qu’on juge ses articles en eux-mêmes. […] Pantasidès, avec lequel il avait lu et commenté plusieurs fois dans le texte l’Iliade et l’Odyssée, son dernier secrétaire, M.
Au moment de pire souffrance, un volume de Bernardin de Saint-Pierre tomba sous la main du jeune homme ; il n’avait rien lu ; ce fut comme un rayon consolateur qui vint luire à ses yeux et lui révéler un monde nouveau. Un peu plus tard, ayant trouvé un petit emploi qui l’envoyait à une vingtaine de lieues de Paris, il y lut les ouvrages de Richardson ; mais son trouble intérieur, loin de s’en apaiser, s’en accroissait encore. […] Beaucoup de gens aujourd’hui vous parlent à l’oreille de cet ouvrage et l’incriminent sur ouï-dire ; la plupart seraient fort étonnés, s’ils le lisaient, d’y trouver un écrit tout de forme métaphysique et de déduction abstraite, d’un dogmatisme ingénieux, mais assez difficile et obscur.
Nous renvoyons à Torticolis, à la Grotte de Merlin, au Masque de Laverne, à Morosophie ; lise et comprenne qui pourra ! […] Quand on a lu la Bible, quand on a comparé au texte des prophètes les paraphrases de Jean-Baptiste, on s’étonne peu qu’en taillant dans ce sublime éternel, il en ait quelquefois détaché en lambeaux du grave et du noble ; et l’on admire bien plutôt qu’il ait si souvent affaibli, méconnu, remplacé les beautés suprêmes qu’il avait sous la main. […] Les deux derniers vers ne seraient pas mauvais, si on ne lisait dans le texte : « Je criais vers vous comme les petits de l’hirondelle, et je gémissais comme la colombe. » On voit que Rousseau a précisément laissé de côté ce qu’il y a de plus neuf et de plus marqué dans l’original.
Ses Lettres, que nous venons de lire, découvrent en elle des qualités de caractère que l’on ne croyait pas jointes à tant d’innocence. […] Ses yeux, grands et bleus, laissent lire jusqu’au fond de son âme. […] Sa correspondance avec madame Récamier, que nous avons lue, laisse peu de doute à cet égard ; elle laisse même une impression pénible à la franchise d’un homme de bien amoureux, elle ressemble trop à un sermon perpétuel où le prédicateur prêche plus pour lui-même que pour Dieu.
Ou je ne sais pas lire, ou ces vers, par exemple : Le ciel défend, de vrai, certains contentements ; Mais on trouve avec lui des accommodements. […] (Au surplus, des traits que nous jugeons grossiers et ridicules pouvaient fort bien toucher un bourgeois qui, sans doute, comme beaucoup de ses contemporains, lisait encore régulièrement la Vie des Saints. […] Il n’y avait pas tant d’années que la question de la grâce avait été agitée devant eux dans Polyeucte et qu’ils avaient lu passionnément les Provinciales, — tout de même que, sous l’Empire, on se jetait sur la Lanterne de M.
Ce premier épisode de l’exil de Marmont est aussi le plus attachant ; c’est dans ses Mémoires qu’il le faudrait lire en entier. […] Une remarque qui ne saurait échapper à ceux qui ont lu ces Voyages, et qui en ressort sans aucune jactance, c’est à quel point le général Marmont, partout où il se présente, est accueilli avec considération, traité avec estime, et combien, par son esprit comme par ses manières, il soutient dignement à l’étranger la réputation de l’immortelle époque dont il est l’un des représentants. […] Il crut lire, dans l’avènement et l’affermissement du pouvoir nouveau, un ajournement désormais indéfini de ses espérances : le mal du pays le gagna ; ce cœur si fort fut brisé.
Deux volumes écrits par un homme du siècle de Louis XIV, et dont Mme de Sévigné disait : « Il a bien de l’esprit », ne sauraient se lire avec trop d’attention. […] Cette pensée, je m’assure, vous paraîtra visionnaire d’abord, voyant ceux de qui dépendent ces sortes de grâces, si éloignés de vous en faire ; mais, pour vous éclaircir cette énigme, sachez que, parmi une infinité d’affaires qui se traitent entre la France et l’Angleterre, cette dernière en aura dans quelque temps, à Rome, d’une telle conséquence et pour lesquelles on sera si aise d’obliger le roi mon frère, que je suis assurée qu’on ne lui refusera rien ; et j’ai pris mes avances auprès de lui pour qu’il demandât, sans nommer pour qui, un chapeau de cardinal, lequel il m’a promis, et ce sera pour vous ; ainsi vous pouvez compter là-dessus… Ce chapeau de cardinal, qu’elle montre ainsi à l’improviste prêt à tomber sur un homme en disgrâce, fait un singulier effet, et on reste convaincu encore, même après avoir lu, qu’il y avait là-dedans un peu de vision et de fantaisie, comme les femmes qui ont le plus d’esprit en mêlent volontiers à leur politique. […] [NdA] Tous les détails de cette négociation, et du rôle qu’y joua Madame, peuvent se lire au tome III des Négociations relatives à la succession d’Espagne, publiées par M.
Les lecteurs reconnurent en ces livres frustes le don suprême de susciter des émotions nouvelles ; l’on y sentit une âme farouche et sombre, interprétant le spectacle de la vie et l’agitation des âmes en sensations primitives ou barbarement subtiles ; et le sérieux profond, l’âpre signification humaine d’écrits aussi tristes qu’Humiliés et offensés, Crime et châtiment n’échappa à aucun de ceux que sollicite le penchant à comprendre ce qu’ils lisent. […] lis sont réfractaires à l’insulte, et simplement, avec au fond l’idée qu’ils sont bien de la même chair que les autres hommes, ils disent en d’horribles conversations toute la cruauté et la luxure de leurs âmes. […] Il se sustenta tant bien que mal de sa plume, en une carrière misérable dont il faut lire le détail dans l’article de M. de Vogüé, et il n’est pas jusqu’à son enterrement qui ne fut sinistre, fantastique et brutal, avec déjà pourtant l’aube de gloire qui s’est depuis levée sur lui.
Il est inutile de mentionner les livres si connus de Descartes16, de Pascal17, de Newton18; mais je rappellerai quelques ouvrages du xviiie siècle, peu lus aujourd’hui, et où nos logiciens pourront trouver des détails intéressants : par exemple, la Logique 19 de Mariotte, le célèbre et ingénieux physicien, le premier ouvrage français de ce genre où la méthode expérimentale ait pris la place qui lui appartient (encore n’y est-elle pas très-nettement distinguée de la méthode géométrique) ; le Traité de l’expérience, du docteur Zimmermann, célèbre médecin du xviiie siècle, né en Suisse et connu surtout par son beau livre sur la Solitude ; l’Essai sur l’art d’observer, de Jean Sénebier, ministre protestant de Genève, traducteur de Spallanzani, et lui-même naturaliste distingué de cette grande école de Genève qui a produit les Réaumur, les Trembley, les Bonnet, les de Saussure, les de Gandolle et tant d’autres hommes supérieurs ; les Fragments de Lesage, de Genève20, personnage original, doué d’un esprit méditatif et profond, connu surtout comme l’auteur d’une hypothèse sur la cause mécanique de la gravitation ; enfin le Discours sur l’étude de la philosophie naturelle, de W. […] Pour les méthodes mathématiques par exemple, on lira avec un grand intérêt la préface de M. […] Par exemple, j’y lis : « Pour conclure avec certitude qu’une condition donnée est la cause prochaine d’un phénomène, il ne suffit pas d’avoir prouvé que cette condition précède ou accompagne toujours le phénomène ; mais il faut établir encore que, cette condition étant supprimée, le phénomène ne se montrera plus. » N’est-ce pas là une des maximes capitales de Bacon ?
— Mlle Scudéry était lue, comme Mme Sand, au dix-septième siècle. […] Elle ne choque personne par ce grand côté de l’esprit que les forts seuls savent aimer et que les moyennes intellectuelles qui lisent, détestent. — À la place, elle a ce qui plaît, avant tout, aux moyennes, l’abondance et la facilité. […] Thiers, le foutriquet du maréchal Soult, a placé ses pattes de mouche historiques sous la garde du fier piédestal de Napoléon, au bas duquel il les a écrites… Quand Mme Sand sera oubliée, on lira encore M.
Je n’aurais qu’à supposer que le soir ayant lu, avant de m’endormir, quelques pages des Analecta alexandrina, les auteurs eux-mêmes m’apparurent en songe, accompagnés de toute la foule des ombres poétiques dont le temps a dispersé les restes et nivelé les tombeaux. […] Un Homère entr’ouvert sur ma table, et que j’avais lu la veille avant l’Euphorion, me montra qu’il y avait encore une Providence jusque dans les plus grands hasards littéraires, et me remit un peu.
L’homme qui a écrit les pages qu’on va lire n’est pas difficile à deviner et à reconnaître : son grand-père (lui-même nous l’indique) était collègue d’un duc de Bouillon durant la maladie du roi à Metz, en 1744, et le voilà qui se trouve à son tour côte à côte d’un duc de Bouillon dans cette maladie royale de 1774. […] Ce que j’ai lu de plus favorable à Louis XV est dans un petit écrit intitulé : Portraits historiques de Louis XV et de Mme de Pompadour, faisant partie des Œuvres posthumes de Charles-Georges Leroy, pour servir à l’histoire du siècle de Louis XV ; Paris, chez Valade, imprimeur, rue Coquillière, au X (1802).
Avant d’avoir lu ces lettres, et malgré notre goût bien vif pour tous ses autres ouvrages, il manquait quelque chose à l’idée que nous nous formions du grand homme ; de même qu’on ne comprendrait pas Mirabeau tout entier si l’on ne connaissait aussi ses lettres écrites à la Sophie qu’il aimait. […] Sainte-Beuve a dit en note (page 515) : « Ce que j’ai lu de plus favorable à Louis XV est dans un petit écrit intitulé : Portraits historiques de Louis XV et de madame de Pompadour faisant partie des œuvres posthumes de Charles Georges Leroy, pour servir à l’histoire du siècle de Louis XV (Paris, 1802).
Loève-Veimars par une pointe de cet esprit philosophique de Voltaire et de Chamfort, de Chamfort qui n’aurait pas fait de tragédies et qui aurait beaucoup lu Brantôme et les mémoires de la reine Marguerite. […] Quant à Racine, j’eusse à peine remarqué peut-être ce qu’il y a d’insuffisant et d’un peu maigre, même d’un peu aigre, dans la part qui lui est faite, attribuant ce défaut au manque d’espace ce jour-là, et comptant sur une prochaine revanche, si, dans un dernier feuilleton, non encore recueilli, je n’avais lu sur le pauvre auteur de Phèdre l’accusation grave d’être, j’ose au plus le répéter, … d’être un intrigant, et d’avoir cabalé à la cour et chez les grands seigneurs favoris contre Pradon, tandis que Pradon cabalait à l’hôtel de Nevers et au théâtre contre Racine lui-même.
Je sais que c’est une défense peu avantageuse à prendre que celle du Système de la nature et de cette faction d’holbachienne ; mais je ne veux soutenir d’Holbach ici que comme un homme d’esprit, éclairé quoique amateur, sachant beaucoup de faits de la science physique d’alors, n’ayant pas si mal lu Hobbes et Spinosa, maltraité de Voltaire, qui le trouvait un fort lourd écrivain et un fort ennuyeux métaphysicien, mais estimé de d’Alembert, de Diderot, et dont l’influence fut grande sur Condorcet et M. de Tracy. […] Avez-vous lu Martin Fréron, Nonotte et Patouillet ?
Or, pour un poète qui écrit en prose, qui surtout doit être lu en prose française, la plus difficultueuse de toutes les proses, il y a beaucoup de précautions nécessaires pour faire passer, comme en contrebande, cette magie et ces richesses. […] Sainte-Beuve ait confondu, dans ses propres souvenirs, avec cet article du National qu’on vient de lire.
Et il est très facile de lui persuader qu’il doit lire ce livre, voir cette pièce, de l’induire à connaître, et surtout à ignorer. […] Comme il habitue le public à lire vite, le journal oblige l’auteur à écrire vite.
Tout était académie : académie ne se bornant pas à lire, à écouter, à disserter ; mais académie en action, en inspirations, en conceptions, en création ; jugeant aussi, corrigeant, rebutant au moins les plus grosses erreurs de goût, et réprimant les écarts et les bizarreries. […] On lisait avec étonnement dans un autre ouvrage cette phrase : cet homme laisse mourir la conversation, cet autre la tyrannise.
Je voudrois que des mémoires fidéles nous apprissent à quel point l’imagination de Virgile s’échauffat et s’enrichit, lorsqu’il lut l’iliade pour la premiere fois. […] La même chose arriva peut-être à Racine, lorsqu’il lut le cid pour la premiere fois.
II En effet, quand on l’aura lu, on verra mieux et on connaîtra plus intimement Louis XVI qu’on ne l’a jamais vu et connu dans toutes ses histoires. […] Les bêtes à tuer dans ses forêts lut bouchaient tout, à ce Roi qui, dans son État et pour le bien de son État, n’a jamais su faire tuer deux hommes !
… La gloire de Delille est chétive, j’en suis bien sûr, aux yeux de l’auteur des Poèmes antiques et indiens, qui se croit un bien autre peintre que Delille, parce qu’il a le naturalisme de l’école moderne, l’empâtement du panthéisme allemand, et qu’il a lu la Flore indienne, car l’indianisme de M. le Conte de L’Isle n’a pas plus de profondeur que cela. Il a lu la Flore des Indes et les traductions récentes qu’on a faites de la difforme littérature de ce pays incompréhensible encore, s’il n’est pas, comme nous le croyons, insensé.
On dit : lisez. […] Lire peu les livres contemporains, qui ont déteint sur l’imagination publique et qui l’ont imprégnée, fermer ses livres, se faire un lazaret contre eux et leurs influences, enfin reconquérir cette originalité première, cette hermine bien tachée, mais qui n’en mourra pas, voilà quels doivent être la tactique et le but de M.
., appellations que je conçois bien dans un drame fait pour être joué, mais qui me troublent lorsque je lis de la poésie lyrique qui devrait se couler d’un seul jet comme une glace de Venise, et non pas se juxtaposer par morceaux. […] Lisez cet incroyable dernier volume, vous serez étonné de l’énergie d’une préoccupation qui se traduit toujours de la même manière, avec une effrayante énergie de monotonie.
Mais nous avons lu le volume. […] Hugo, dont le souvenir vous obsède jusqu’à la persécution, quand vous lisez les Festons et Astragales.
Socrate, laisse-toi persuader, et ne préfère ni tes enfants, ni ta vie, ni rien même à la justice. » Criton cède ; il admire Socrate qui finit par lui dire : « Marchons par où Dieu nous conduit. » Le troisième discours, beaucoup plus connu que les deux autres, est ce Phédon si fameux qui contient le récit des derniers entretiens de la mort de Socrate ; c’est un des ouvrages les plus célèbres de l’antiquité ; c’est celui que Cicéron, comme il nous l’apprend lui-même, n’avait jamais pu lire sans verser des larmes. […] Je me plais à penser que tous les juges qui avaient condamné Socrate, lurent du moins avant de mourir ces trois discours où il est représenté si vertueux et si grand.
Préface « Le critique, dit Sainte-Beuve, n’est qu’un homme qui sait lire, et qui apprend à lire aux autres. » Mais d’abord qui aime à lire, et qui aime à faire lire. […] Quand Lamartine, adolescent, le lut, il en fut bouleversé. […] Elle fut, malgré son titre, beaucoup moins lue que la célèbre Dissertation que G. […] Et lisez le pamphlet de Maistre sur le Jansénisme. […] On ne le lit et on ne le lira plus.
Ses Mémoires, qu’il composa à la Bastille, ne sont lus à présent que par ceux qui aiment les dates & les gasconnades.
Ses Poésies ne méritent pas plus d’être lues, que sa Traduction de la Pharsale de Lucain, qui n’est propre qu’à donner du prix à celle de M.
Boyer de Prebrandier, [Pierre] Docteur en Médecine, de la Faculté de Montpellier, né à Montplaisant en Périgord, Traducteur infatigable de plusieurs Ouvrages Anglois sur la Médecine & sur l’Histoire, parmi lesquels on trouve une Histoire des Etats Barbaresques qui exercent la Piraterie, qu’on peut lire avec fruit sur nos Côtes.
Lues à haute voix, elles emplissent les oreilles, mais laissent l’âme indifférente. […] Il a plongé son regard au fond de la folie, et sous les flots tumultueux de cette énigme terrible il a lu, en toutes lettres, les deux syllabes du mot orgueil. […] Après avoir lu le Minotaure, il est impossible de ne pas se sentir saisi d’une sympathie profonde pour ces plaintes où la colère ose à peine se montrer. […] Si querelleur que soit Latréaumont, il n’est guère probable qu’il aille jouer sa vie pour lire trois lignes de la Gazette de Hollande. […] En écoutant le directeur de l’Académie, le récipiendaire a dû naturellement se poser un dilemme assez embarrassant : « Ou M. de Ségur n’a pas lu mes livres, et c’est de sa part une négligence offensante, ou il les a lus et ne s’en souvient pas, et cet oubli prive de toute valeur l’admiration qu’il exprime pour moi. » Ce n’est pas nous qui résoudrons le dilemme.
Foissac, la Chair souveraine, demande à être lue tout entière : c’est une des tentatives les plus curieuses qui aient été faites depuis des années ; c’est, du coup, la consécration brusque et définitive d’un talent de premier rang.
Paul Pionis Je dois convenir, après avoir lu ce livre, que le proverbe si connu : « Bon sang ne peut mentir », ne saurait être mieux appliqué qu’à l’auteur de ces poésies fraîches comme les fleurs d’avril, mais à l’allure martiale et chevaleresque comme celle des anciens preux.
Nous aimons mieux le croire, que de les lire pour en décider.
Tout ce qu’il a écrit annonce le Sectaire hardi, violent & fanatique, & n’est plus lu aujourd’hui, parce que les déclamations intéressent peu quand la cause des démêlés ne subsiste plus, & qu’elles révoltent toujours quand elles sont portées à l’excès.
Au fil de l’eau, dont j’aime à détacher trois vers en l’honneur du crépuscule : Doucement l’heure s’envole, mélancolique, Le jour descend et la brume devient mystique ; Il semblerait qu’un grand lis noir vient de fleurir.
Ce qu’on peut assurer, c’est qu’elles ne sont pas lues, & qu’elles ne méritent pas de l’être.
Le seul Ouvrage de cet Auteur, qu'on lise encore aujourd'hui, est sa Version Françoise de Galistan, ou de l' Empire des Roses, composé par le Poëte Saay.
Ces différentes Traductions ne sont pas du premier mérite ; mais nous en avons beaucoup qui ne les valent pas, & on peut lire celles-ci avec plaisir.
Raoul Bonnery a réuni des poésies de circonstance, un très grand nombre de morceaux lus par lui à mainte inauguration de statue, à mainte cérémonie commémorative, et aussi une quarantaine de pièces plus intimes, plus familières, qui n’en valent pas moins.
Les matieres de pure spéculation ne prouvent souvent que l’abus de l’esprit de ceux qui les traitent, & entraînent l’abus de l’esprit de ceux qui les lisent.
Ceux qui aiment le style précis & agréable, doivent bien se garder de lire ses Ouvrages ; ceux qui savent démêler les traits d’érudition au milieu du verbiage & de l’ennui des dissertations, pourront y trouver de quoi étendre leurs connoissances, sur tout dans l’Histoire générale de la Religion des Turcs, Ouvrage traduit de l’Arabe, & dans l’Histoire du Maréchal de Thoyras, où l’on trouve des anecdotes curieuses concernant la Cour de Louis XIII.
Ceux qui ont eu le courage de lire quelques-uns de ses Ecrits, ont été dans le cas d’éprouver qu’un style correct & facile ne suffit pas pour intéresser ; qu’il faut dire des choses, éviter la confusion & le verbiage.
Nous ne parlons de lui que pour faire remarquer que bien des Auteurs, aujourd’hui oubliés, ont été lus par des hommes célebres qui ne s’en sont pas vantés.
Sa Traduction de la Fable d’Aristée, est fort supérieure à celle de Ségrais, qu’on ne lit plus, & est quelquefois égale à celle de M. l’Abbé Delille, qu’on lira long-temps.
Ceux qui l’ont connu particuliérement, assurent que les Lettres ont fait une grande perte par sa mort prématurée ; ceux qui ont lu sa Traduction, intitulée Choix de petites Pieces du Théatre Anglois, doivent au moins convenir qu’il savoit écrire avec naturel, élégance & facilité.
Aujourd'hui personne ne daigne la lire, parce que le défaut de véracité y est encore surpassé par celui d'un style diffus, inexact, & plein d'inutilités.
Une fois hors du séminaire, il en a lu davantage, de plus dangereux, et il les a mieux compris. […] Renan ne sera pas, pour la postérité, sans quelque analogie avec celle de Platon : il sera beaucoup lu, beaucoup aimé, peu compris et très commenté. […] Lisez plutôt, après Nana, l’article intitulé : Comment elles poussent. […] Je les ai lues, je les ai pensées, je les ai répétées dans mes propres livres. […] Il a lu, au même âge que ceux qui en ont subi le dangereux ascendant, les livres de M.
Quand on sut que le roi se faisait lire les satires et goûtait l’Art poétique, l’approbation d’un souverain, à la fois si judicieux et si obéi, donna aux jugements du satirique la force d’arrêts de justice, aux doctrines du législateur littéraire l’autorité de lois de l’Etat. […] Historiographe du roi, il lisait à Louis XIV un récit de guerre ou parlant d’une marche en arrière, commandée par ce prince pour tromper l’ennemi, il se servait du mot rebrousser. […] On vit monter dans la chaire un homme d’une pénétration extraordinaire, qui lisait au fond des consciences les plus enveloppées, d’une parole plus animée que véhémente, dédaignant d’émouvoir et de plaire, tant il était occupé de convaincre. […] Il lut ces fameux écrits qui, par toutes les qualités du grand siècle, la méthode, la proportion, la majesté jointe au naturel, les vues les plus profondes sur l’homme, sont des monuments littéraires d’un intérêt éternel. […] Il faut lire, dans les Œuvres de Louis XIV, le passage où il recommande à son petit-fils d’éviter la raillerie.
Frédéric Bataille Je viens de lire les jolis vers tout alertes et pleins de fraîcheur, de jeunesse et de charme naïf, où vous chantez d’une voix si chaude, si sincère et vibrante, l’amour et la patrie — la chanson des roses et celle des épées.
Olivaint nous semble, au demeurant, un éclectique, et nous ne saurions dire, après avoir lu ce volume, si, dans d’autres œuvres, il sera fidèle à l’Extrême-Orient.
Antoine Oudin, son fils, enseigna l’Italien à Louis XIV, & publia queques Ouvrages sur notre Langue, qu’on pourroit lire avec fruit, si nous n’en avions pas de meilleurs.
Il est, même quand il n’est que cela, le rare chroniqueur dont on peut toujours lire la prose, même trop rapide, avec la certitude d’y trouver du nouveau. […] On y lisait aussi Villiers, Rosny, Paul Adam, Verhaeren, Moréas ; Ibsen y débuta comme écrivain francisé. […] Emerson, lu trop souvent à travers M. […] Qu’on lise, cependant, le chapitre VII : ce sont de fort belles pages et bien à leur place, quoique d’un ton plus élevé que le reste du roman ; qu’on lise, au chapitre XXI, la psychologie de l’« heure du coucher », et ce qui suit : c’est d’une finesse un peu simple, mais comme c’est observé et quelle belle ironie en action ! […] Ignorant, il est crédule : ne l’ayant pas lu, il suppose que l’admirable Darwin est un farceur dans le genre de Voltaire.
Cet Auteur prouve combien l’élocution est nécessaire quand on veut se faire lire & intéresser ; chez lui, la forme fait toujours tort au fond, parce que sa maniere de s’exprimer est infiniment au dessous de ses pensées.
Si cet Auteur obtient jamais de la célébrité, ce sera par l’ennui mortel qu’inspirent ses Ecrits ; & le moyen d’y parvenir, seroit de trouver des Lecteurs assez courageux pour les lire.
Ses Vers ont été loués par les Journalistes ; mais ceux qui les lisent sans prévention, trouvent qu’elle eût pu se dispenset d’en publier le Recueil.
Il a laisse des Mémoires & des Négociations, que le Cardinal de Richelieu appeloit son Bréviaire, & qu’on peut lire encore aujourd’hui avec plaisir, quoique le style en soit suranné.
Ses Quatrains sont connus de tout le monde ; mais la plupart de ceux qui les lisent sont dégoûtés par le style, sans faire attention à la force des pensées & à la beauté des maximes.
Jarry, qu’il est impossible de lire, je crois, sans un franc rire approbateur.
Je lis avec plaisir son recueil : tout ce qui est sincère porte en soi son charme.
Sully Prudhomme J’ai lu l’excellent recueil de poésies : En route, avec le plus vif plaisir, car j’y ai trouvé, dans son expression achevée, tout le talent pur et solide de l’auteur.
Nous n’en dirons pas autant de celle de Laodamie, qui ne vaut pas la peine d’être lue.
Plusieurs de ses Dissertations, insérées dans les Mémoires de l’Académie des Inscriptions, intéressent par l’utilité & le plaisir qu’on trouve à les lire ; il a su y répandre des recherches lumineuses, une critique saine, des réflexions utiles, une méthode & une clarté qui instruisent le Lecteur, sans lui faire acheter l’instruction par l’ennui.
Delmare, se montrèrent de prime abord comme d’attachantes nouveautés qui réalisaient nos propres réminiscences, et que plus d’un profil entrevu, plus d’une aventure ébauchée, les situations qu’on rêve, celles qu’on regrette ou qu’on déplore, se ranimèrent pour nous et se composèrent à nos yeux dans un émouvant tableau, autour d’une romanesque, mais non pas imaginaire créature, alors on s’est laissé aller à aimer le livre, à en dévorer les pages, à en pardonner les imperfections, même les étranges invraisemblances vers la fin, et à le conseiller aux autres sur la foi de son impérieuse émotion : « Avez-vous lu Indiana ? s’est-on dit ; lisez donc Indiana !
Prenons ces hommes comme ils sont ; écoutons-les sans les interrompre s’ils parlent ; ou, si nous les lisons, ne sautons pas trop vite quelques feuillets. […] Il est plus sage de s’en tenir à la monarchie française, de lire notre histoire, d’admettre sincèrement l’autorité des faits ; et alors on conviendra que notre ancienne monarchie a toujours porté en elle deux inconvénients si graves qu’ils en balançaient tous les avantages : la vieillesse des rois et leur minorité.
Mallet ; et il suffira de lire la traduction de quelques odes du neuvième siècle qui y sont transcrites, celle du roi Régner-Lodbrog, de Harald-le-Vaillant, etc., pour se convaincre que ces poètes scandinaves chantaient les mêmes idées religieuses, se servaient des mêmes images guerrières, avaient le même culte pour les femmes que le barde d’Ossian, qui vivait près de cinq siècles avant eux. […] L’on se permet aujourd’hui de dire précisément le contraire de la vérité, et cela sert auprès de ceux qui ne lisent pas.
J’ai lu, pour ma part, ce morceau soigneusement, et il m’est encore difficile, à l’heure qu’il est, d’en saisir le véritable dessein. […] Le public, s’il en a le courage, lira votre « belle scène » et le commentaire élogieux que vous en faites.
J’entends bien que chaque Poète ne crée pas à nouveau l’univers, mais il le crée en partie pour ceux qui savent le lire et le compléter ; il le créerait totalement si son œuvre était l’Œuvre définitive à laquelle toute l’humanité travaille, et il peut même en donner une image complète dans le domaine restreint qu’il s’est choisi, si, en ces justes limites, son œuvre est parfaite. […] Aime et agis pour être selon la vie, aime et agis pour être selon toi-même ; aime et agis pour la Joie d’être. » Pour M. de Régnier rien n’est que les Idées, si j’ai bien lu ses livres.
À la vérité, il a excellé dans ses portraits et je trouve ses comédies si pleines de sens, qu’on devrait les lire comme des instructions aux jeunes gens, pour leur faire connaître le monde tel qu’il est… » Il ne faut accueillir toutes ces assertions qu’avec beaucoup de réserve. […] Il suffit de lire l’analyse que donnent de ce scénario les auteurs de l’Histoire de l’ancien théâtre italien, pour se convaincre que les traits de ressemblance qu’il présente avec la fameuse comédie sont d’abord tout à fait insignifiants, qu’en outre ils ne tiennent nullement, dans la farce italienne, au fond du sujet et y semblent au contraire introduits après coup ; d’où l’on peut conclure à peu près certainement que Il Basilico di Bernagasso s’est enrichi de ces traits aux dépens du Tartuffe.
Son style n’avait rien de la période grecque, mais se rapprochait beaucoup plus du tour des parabolistes hébreux, et surtout des sentences des docteurs juifs, ses contemporains, telles que nous les lisons dans le Pirké Aboth. […] Considérez les lis des champs ; ils ne travaillent ni ne filent.
Ainsi, si l’auteur avait réussi à exécuter cette partie de sa pensée, ce qu’il est loin de supposer, dans le drame qu’on va lire, la première moitié de la noblesse espagnole à cette époque se résumerait en don Salluste, et la seconde moitié en don César. […] À présent, hâtons-nous de le dire, ce qu’on vient de lire n’est point l’explication de Ruy Blas.
Dans les différends qui se sont élevés sur les causes véritables de cette dépravation de stile dont on se plaint, il faut d’abord faire mention de ceux de l’abbé Dubos, cet écrivain qui avoit peu lu, mais beaucoup réfléchi. […] M. de Montcrif, auteur de plus d’un ouvrage en prose sur la morale & sur la littérature, & de quelques poësies, soutint la négative dans une dissertation lue à l’académie Françoise.