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1732. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Considérez encore que s’il prenait souvent cette licence sur une vraie scène, là où la tyrannie des conventions lui était un frein après tout, il a dû la prendre avec intempérance sur une scène de fantaisie où tout était soumis à son caprice, sans souci du vrai ni même du vraisemblable. […] C’est que, sans nous y associer, et même étant tout disposé à excuser certaines faiblesses, pour ne considérer que ce qu’il y a de distingué, de supérieur chez cet honnête homme et ce galant homme, nous voici forcé par lui-même de l’examiner sous tous ses aspects, d’entrer dans tous les détails de sa vie et de sa conduite. […] À considérer la question d’art, il faut reprocher à l’Immortel ses trois actions juxtaposées sans se souder jamais. […] Il ne nous en reste plus pour la femme, que nous considérons moins comme sa complice que comme sa victime. […] À ne considérer même que la question d’art, il semblerait qu’il ait comme à plaisir amoindri son sujet et qu’il se soit évertué à faire d’une œuvre qui pouvait être très sérieuse une œuvre légère.

1733. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

Pendant toute la durée de ses années d’apprentissage, il a beau être officier du roi de France, il se considère surtout comme le délégué des Corses sur le continent européen. […] Les institutions nouvelles bousculèrent soudain les fonctionnaires royaux, les intrus que tout bon Corse considérait comme les pires suppôts de la tyrannie. […] On comprend mieux l’aventure du duc d’Enghien, si l’on considère l’enlèvement et l’exécution de ce malheureux prince comme une simple vendetta. […] Elle se considéra comme en état de guerre avec le plus redoutable des guerriers. […] André Bellessort considéra, stupéfait, ce questionneur imprévu.

1734. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre I. Succès de cette philosophie en France. — Insuccès de la même philosophie en Angleterre. »

« Je rencontrais à Paris les d’Alembert, les Marmontel, les Bailly chez les duchesses ; c’était un immense avantage pour eux et pour elles… Quand un homme chez nous se met à faire des livres, on le considère comme renonçant également à la société des gens qui gouvernent et des gens qui rient… À la vanité littéraire près, la vie de vos d’Alembert et de vos Bailly était aussi gaie que celle de vos seigneurs. » (Stendhal, Rome, Naples et Florence, 377, récit du colonel Forsyth.)

1735. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIIe entretien. Poésie lyrique. David (2e partie) » pp. 157-220

Prophète ou non, selon qu’il sera considéré par le philosophe ou le chrétien, aucun d’eux ne pourra refuser au poète-roi une inspiration qui ne fut donnée à aucun autre homme.

1736. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (5e partie) » pp. 65-128

La femme avec laquelle il vivait le considérait comme un bienfaiteur méconnu du monde, dont elle recevait la première les confidences.

1737. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (1re partie). Littérature scientifique » pp. 221-288

Il reconnut la vérité du principe qu’il avait déjà suivi précédemment dans ses recherches : de ne considérer les faits isolés que comme une partie de la chaîne des grandes causes et des grands effets généraux qui sont en rapports intimes et découlent les uns des autres, dans les seuls laboratoires de la nature ; il reconnut qu’il faut trouver le fil conducteur dans cette sorte de labyrinthe d’une variété infinie, et que, partant, il ne faut pas regarder avec indifférence le fait isolé et ce qui nous paraît petit, mais plutôt apprendre à voir le grand dans le petit, le tout dans la partie.

1738. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 385-448

CXXXVII Mon père et ma tante, déjà ébranlés par la violence de ma résolution et par l’obstination de ma pensée, n’osèrent plus résister à cette voix du frère quêteur, qu’ils étaient habitués à considérer comme l’ordre du ciel.

1739. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIIe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

« Arrêté à l’entrée des voies trompeuses de la vie, je les considérais l’une après l’autre sans m’y oser engager.

1740. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre II. Le quinzième siècle (1420-1515) »

Puis cet homme très intelligent s’est détaché des œuvres où il consuma sa vie : il en a considéré la fragilité, la brièveté, à la lumière de ce fait universel et nécessaire : la mort138.

1741. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « De l’influence récente des littératures du nord »

Je considérerai seulement ce qui est au fond de ces deux romanciers, les idées maîtresses, les sentiments dirigeants, et comme le substratum de leurs œuvres respectives.

1742. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Mme Desbordes-Valmore » pp. 01-46

Il considérait le mari comme non avenu.

1743. (1894) Propos de littérature « Chapitre IV » pp. 69-110

Mais il y a plus ; dans la musique proprement dite si l’on considère telle mélodie qu’on voudra, on aperçoit ceci : elle indique son ton et sa modalité, elle désigne en général son harmonie complémentaire naturelle qui peut être ensuite altérée et compliquée, mais subsiste toujours quant à sa racine ; enfin, en laissant de côté les notes de passage et appogiatures, indépendamment de tout accompagnement ou contrepoint, la mélodie forme elle-même, par ses intervalles, un accord ou une suite d’accords, complets ou incomplets, et indique la racine des autres.

1744. (1856) Cours familier de littérature. I « Digression » pp. 98-160

VIII Et si l’on ajoute à ce spectacle de la cascade de Terni ce grand jour, cette sérénité d’un ciel d’Italie, ces teintes marbrées du rocher, cette atmosphère cristalline, cette douce tiédeur de l’air tournoyant, qui vous baigne voluptueusement de l’haleine des eaux, choses qui manquent toujours aux cascades des Alpes et même du Niagara ; si l’on considère qu’au lieu de se passer dans les gouffres ténébreux de précipices qui bornent la vue et qui l’attristent, la scène se passe en plein espace, en pleine lumière, en face d’un horizon sans bornes, d’un firmament limpide d’où le Créateur semble assister, derrière le cristal infini du ciel, à ce jeu des éléments en fureur, on n’aura plus seulement la sensation d’une catastrophe des eaux, mais celle d’une fête de la nature, à laquelle Dieu permet à l’homme d’assister en l’adorant.

1745. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Gustave Flaubert »

Et, en effet, toute l’érudition, l’indigestible érudition que Flaubert a été obligé d’avaler pour faire des livres comme Salammbô et La Tentation de saint Antoine ; peut être considérée comme une vraie fourchette, capable d’étouffer ou de crever son homme.

1746. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Balzac » pp. 17-61

Ses œuvres, à mesure qu’on les considérera, doivent montrer plus profondément sa toute-puissante individualité, et d’ici longtemps, à mesure qu’on les rééditera, si ses éditeurs ont plus qu’une intelligence de marchands, elles devront apporter sur ce grand esprit des lumières nouvelles.

1747. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

Les philosophes les plus savants, les plus rigides et les plus considérés de son temps, voilà les amis constants de Sénèque. […] Heureux par la culture des lettres et les méditations de la philosophie, dans une position qui aurait peut-être fait votre désespoir et le mien ; sur un rocher qui, considéré, dit-il (Consolation à Helvia, chap. vi), par les productions, est stérile ; par les habitants, barbare ; par l’aspect du local, sauvage ; par la nature du climat, malsain. […] « Je n’ai pas considéré combien résolument je pouvais mourir, mais combien irrésolument ils le pouvaient souffrir. […] Les regards du peuple et les récits de l’histoire ne s’arrêtent que sur les fonctions principales ; c’est le général que l’on considère dans César, le républicain dans Caton d’Utique, l’austérité des mœurs dans Caton le Censeur. […] Après avoir considéré Sénèque comme instituteur et ministre, un de nos meilleurs aristarques, le considérant comme philosophe et comme auteur, dit : « N’y a-t-il donc que le goût à former dans cette foule de jeunes citoyens ?

1748. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Mais considérez que la comédie tout entière n’est qu’une longue conversation entre un imbécile et un athée ; qu’ils perdent tous les deux le temps à disserter, quand ils ont sur les bras les affaires les plus pressantes ; que ces discussions ne sont pas toujours bien nouvelles, ni bien amusantes ; que Sganarelle se livre à des séries de raisonnements saugrenus et de lazzis bêtes^ qui ne faisaient rire autrefois que par tradition, parce qu’ils étaient dans les attributions des turlupins de théâtre, mais qui semblent navrants aujourd’hui. […] N’est-il pas vrai qu’à ne considérer que la vraisemblance exacte du détail, cette scène est absurde ? […] Vous êtes un homme considéré, bien en cour, d’une remarquable égalité d’humeur, tout fait pour rendre une femme heureuse. […] Dix ans après, Éliante s’est convaincue que cet honnête homme, ce charmant homme, cet homme de cour, si bien vu dans le monde et qui en est si bien considéré, n’est qu’un cœur sec et une tête vide ; que ce mari, qui est pour une femme, dans un salon, la plus agréable des parures, est de moins de service dans l’intimité du tête-à-tête.

1749. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

Considérez donc ce Français, Normand, Angevin ou Manceau, qui dans sa cotte de maille bien fermée, avec son épée et sa lance, est venu chercher fortune en Angleterre. […] Considérez, au contraire, dit-il au jeune prince qu’il instruit, l’état des communes en France.

1750. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

Mazel considère ses premiers drames comme des études plutôt que comme des pièces de théâtre ; il ne les avait que peu destinés au plaisir des foules ; il les composa en manière d’exercices pour coordonner les divers éléments d’un talent scénique. […] Cela n’a pas d’autre importance en un temps où l’on confond tout et où un cerveau capable d’associer et de dissocier logiquement les idées doit être considéré comme une production miraculeuse de la Nature. […] Quant aux brillantes et éclatantes symphonies de couleurs et de lignes, quelle que soit leur importance pour le peintre, elles ne sont dans son travail que de simples procédés de symbolisation. » En son étude sur Gauguin, un an plus tard, il revint sur cette théorie, la développa, exposant, avec une grande sûreté de logique, les principes élémentaires de l’art symboliste ou idéiste, qu’il résume ainsi : L’œuvre d’art devra être : « 1° Idéiste, puisque son idéal unique sera l’expression de l’Idée ;  » 2° Symboliste, puisqu’elle exprimera cette idée par des formes ;  » 3° Synthétique, puisqu’elle écrira ces formes, ces signes, selon un mode de compréhension générale ;  » 4° Subjective, puisque l’objet n’y sera jamais considéré en tant qu’objet, mais en tant que signe d’idée perçu par le sujet ;  » 5° (C’est une conséquence) Décorative ― car la peinture décorative proprement dite, telle que l’ont comprise les Égyptiens, très probablement les Grecs et les Primitifs, n’est rien autre chose qu’une manifestation d’art à la fois subjectif, synthétique, symboliste et idéiste. » Après avoir ajouté que l’art décoratif est le seul art, que « la peinture n’a pu être créée que pour décorer de pensées, de rêves et d’idées les murales banalités des édifices humains », il impose encore à l’artiste le nécessaire don d’émotivité, en alléguant, seule, « cette transcendantale émotivité, si grande et si précieuse, qui fait frissonner l’âme devant le drame ondoyant des abstractions ».

1751. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

. — Un peu plus loin, M. le duc de Saint-Simon, complétant le dénombrement des hommes considérables du siècle de Louis XIV, ajoute que rien ne manquait à ce beau siècle : « Pas même cette espèce d’hommes qui ne sont bons que pour le plaisir. » Il voulait parler des poètes et des artistes en tout genre ; il aurait eu honte de les confondre avec les hommes de robe, avec les hommes d’épée, avec les hommes d’État, et surtout avec les grands seigneurs, qu’il considérait comme l’ornement le plus précieux de la cour de Versailles ! […] Considérez donc, je vous prie, que Tartuffe n’a pas eu d’autre préambule que les Provinciales. […] Il n’a plus besoin de fortune à présent, pour être considéré.

1752. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

C’est ainsi qu’un petit-maître de l’ancien régime se transportait à Londres à grand bruit pour connaître les Anglais : il considérait curieusement ce qui se faisait à la Chambre des communes, ce qui se faisait à la Chambre des pairs ; il aurait pu donner l’heure précise de chaque séance, le nom de la taverne fréquentée par les membres influents, le ton de voix dont on portait les toast : mais sur tout cela il n’avait que des remarques puériles.

1753. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME GUIZOT (NEE PAULINE DE MEULAN) » pp. 214-248

Dans tous ces ouvrages (les Lettres de Famille exceptées, qu’il faut considérer à part), une invention heureuse, réalisée, attachante, où l’auteur ne perce jamais, revêt un sens excellent.

1754. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Bernardin de Saint-Pierre »

Sa Chaumière indienne, publiée en 1791, fut introduite également dans les Études, et, à partir de ce moment, son œuvre générale peut être considérée comme achevée ; car les Harmonies, qui ont de si belles pages, ne sont que les Études encore et toujours.

1755. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

Il respectait tout ce qui était sincère dans les croyances humaines ; il considérait la foi religieuse en artiste et non en apôtre ou en martyr.

1756. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (2e partie) » pp. 365-432

Il considérait ces magnifiques rencontres des atomes qui donnent des aspects à la matière, révèlent les forces en les constatant, créent les individualités dans l’unité, les proportions dans l’étendue, l’innombrable dans l’infini, et par la lumière produisent la beauté.

1757. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIVe entretien. Madame de Staël. Suite »

» L « C’est de la poésie, s’écrie-t-elle ailleurs, que toute cette manière de considérer le monde physique ; mais on ne parvient à le connaître d’une manière certaine que par l’expérience ; et tout ce qui n’est pas susceptible de preuves peut être un amusement de l’esprit, mais ne conduit jamais à des progrès solides. — Sans doute les Français ont raison de recommander aux Allemands le respect pour l’expérience ; mais ils ont tort de tourner en ridicule les pressentiments de la réflexion, qui seront peut-être un jour confirmés par la connaissance des faits.

1758. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre premier »

« Sans considérer si je serai suivi et soutenu, dit-il, j’entreprends le combat contre les amants passionnés des Grecs et des Latins, qui voudraient nous faire quitter la plume en nous mettant, s’ils le pouvaient, dans le désespoir de les pouvoir jamais atteindre1. » Ce cri de guerre était d’un homme accoutumé à emboucher la trompette épique.

1759. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre IV. Le Séminaire d’Issy (1881) »

Si l’on considère l’âge des élèves, en moyenne de dix-huit à vingt-quatre ans, on peut trouver qu’une telle réserve est presque exagérée.

1760. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre III »

Jusqu’ici, il avait à peine regardé sa femme ; il la considérait comme un accessoire de la fortune de son père, la poire du poirier.

1761. (1908) Dix années de roman français. Revue des deux mondes pp. 159-190

Il y aurait à discuter si les symptômes relevés dans le déclin de certaines formes de cette littérature, et qui pourraient venir d’une surproduction exagérée, doivent être considérés comme l’indice d’une sorte d’épuisement dans les facultés d’invention, d’analyse, d’observation, de création enfin chez les romanciers actuels.

1762. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — IV. La Poësie dramatique. » pp. 354-420

On ne donnera rien, ou presque rien à cette malice si naturelle aux hommes, qui leur fait considérer avec tant de complaisance ce qu’il y a de répréhensible, & de risible dans leurs semblables.

1763. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor Hugo. Les Contemplations. — La Légende des siècles. »

Et encore : Voyez-vous, nos enfants nous sont bien nécessaires, Seigneur, quand on a vu dans sa vie, un matin, ………………………………………………… Apparaître un enfant, tête chère et sacrée,         Petit être joyeux, Si beau qu’on a cru voir s’ouvrir à son entrée         Une porte des cieux ; Que c’est la seule joie ici-bas qui persiste         De tout ce qu’on rêva, Considérez que c’est une chose bien triste         De le voir qui s’en va !

1764. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre I. Du comique en général »

Considérez par exemple cette note comique : la forme voulant primer le fond.

1765. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Ils en considèrent les effets avec plus ou moins de sagesse et de désintéressement, mais ils n’en recherchent jamais les causes. […] Et puis, je n’avais pas assez considéré combien M.  […] L’un d’eux, M. de Gourmont, me considère comme l’esprit le plus médiocre et le plus capable d’errer, et il est surpris que je ne l’admire pas ! […] Il faudrait considérer aussi ce qu’il y aurait à partager. […] Il faut remarquer seulement que, théologien médiocre, il ne s’appliquait guère à l’examen des dogmes et qu’il n’était point du tout enclin à considérer les fondements de la foi.

1766. (1874) Histoire du romantisme pp. -399

Chateaubriand peut être considéré comme l’aïeul ou, si vous l’aimez mieux, comme le Sachem du Romantisme en France. […] Plus on considérait cet excellent dessin, plus on admirait la grandeur d’intelligence de l’artiste, qui n’avait pas créé une seule figure semblable à une autre, et qui dans chacune d’elles présentait un nouvel instant de l’action. […] Il avait jeté sa verve, son génie, sa couleur, sa hardiesse, sa sauvagerie, sa férocité, dans cette peinture trop sage, trop rangée, trop bourgeoise, où la propreté est considérée comme une vertu. […] On peut le considérer comme un marquis de la végétation ; on dirait qu’il s’est formé aux belles manières en voyant passer sous son ombre le luxe du grand monde et du demi-monde, les voitures brillantes, les chevaux fringants, les toilettes tapageuses. […] On a longtemps considéré Barye comme un animalier, tant on est prompt, en France, à parquer un artiste dans une spécialité qu’on se plaît à rétrécir de plus en plus.

1767. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

IV J’en suis venu, peut-être par excuse secrète pour ma paresse, peut-être par le sentiment plus approfondi du principe que tout revient au même, à considérer que quoi que je fasse ou ne fasse pas, travaillant dans le cabinet à un ouvrage suivi, m’éparpillant aux articles, me dispersant au monde, laissant manger mes heures aux fâcheux, aux nécessiteux, aux rendez-vous, à la rue, n’importe à qui et à quoi, je ne cesse de faire une seule et même chose, de lire un seul et même livre, livre infini, perpétuel, du monde et de la vie, que nul n’achève, que les plus sages déchiffrent à plus de pages ; je le lis donc à toutes les pages qui se présentent, à bâtons rompus, au rebours, qu’importe ? […] CLXXXVI Tout individu, à côté de l’époque dont il est contemporain, et en tant qu’il s’en détache pour la considérer, me fait l’effet d’être sur un petit rivage le long d’un grand fleuve.

1768. (1835) Critique littéraire pp. 3-118

Le Punjaub est divisé en deux royaumes qui portent le nom de leurs capitales, Lahore et Cachemyr, anciennes villes, autrefois riches, commerçantes et populeuses, l’une et l’autre situées au milieu d’une vaste campagne, et séparées par deux chaînes successives de montagnes qu’on peut considérer comme deux degrés descendants du versant méridional de l’Himalaya ; de telle sorte que, tandis que l’Indus et le Sutledge, au sud, entourent tout le pays comme avec deux bras immenses, l’Himalaya semble compléter au nord le magnifique encadrement de cette contrée. […] Je commence à me considérer comme un vieux vase, fragile par sa nature, mais endurci par le choc des accidents et habitué à tomber sans se briser.

1769. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

M. de Maupassant perçoit des images instantanées ; en un clin d’œil il a reçu une impression qui ne semble au premier abord qu’un aspect de l’objet reproduit : regardez de plus près, prenez une loupe, vous retrouverez dans ce que vous considériez comme un simple croquis, tous les détails de la nature avec leur mouvement et leur charme. […] Depuis la création de cette station de sauvetage, en 1866, les services rendus par ce canot, l’Édouard-Hollandre, ne se comptent plus, et les Camaretois considéraient avec fierté la médaille de bronze fixée à son avant, décernée pour un sauvetage de deux jours en décembre 1874. […] Mais, ce que je considère comme impardonnable, c’est que des hommes, portés au pouvoir, imposés au souverain par la fallacieuse popularité de leur chef, n’aient pas reculé devant la responsabilité d’actes entraînant, d’une manière fatale, ce pays, mal préparé pour la soutenir à l’improviste, dans les hasards d’une lutte suprême avec des adversaires complètement prêts à l’engager, comme le savait bien l’Empereur, dont les appréhensions auraient dû servir d’avertissements à des ministres, ne relevant plus de lui seul, depuis l’altération de la Constitution de 1852.

1770. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

Le bon Pepys, en dépit de son cœur monarchique, finit par dire : « Ayant entendu le duc et le roi parler, et voyant et observant leurs façons de s’entretenir, Dieu me pardonne, quoique je les admire avec toute l’obéissance possible, pourtant plus on les considère et on les observe, moins on trouve de différence entre eux et les autres hommes, quoique, grâce en soit rendue à Dieu, ils soient tous les deux des princes d’une grande noblesse et d’un beau naturel !  […] « Parce que nous considérons qu’un malheur semblable pourrait nous arriver. » — Pourquoi est-il beau de pardonner à qui demande pardon ? […] Contre un tel besoin d’improviser, de jouir et de s’épancher, un homme est tenu de se mettre en garde ; la vie ne se mène point comme une fête ; elle est une lutte contre les autres et contre soi-même ; il faut y considérer l’avenir, se défier, s’approvisionner ; on n’y subsiste point sans des précautions de marchand et des calculs de bourgeois.

1771. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 5482-9849

Le maréchal de Catinat, peu considéré à la cour, s’étoit fait un grand parti dans l’armée, sans y prétendre. […] Le plaisir est un sentiment agréable & passager, le bonheur considéré comme sentiment, est une suite de plaisirs, la prospérité une suite d’heureux évenemens, la félicité une joüissance intime de sa prospérité. […] Il est difficile de donner à la plus ancienne des pyramides moins de quatre mille ans d’antiquité ; mais il faut considérer que ces efforts de l’ostentation des rois n’ont pû être commencés que long-tems après l’établissement des villes.

1772. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIe entretien. Littérature politique. Machiavel » pp. 241-320

Mais il est impossible que je demeure plus longtemps dans cet état, car je vois toutes mes ressources diminuer, et, si Dieu ne vient à mon secours, je serai forcé d’abandonner ma métairie et de me faire secrétaire de quelque podestat (maire) de village ; ou bien, si je ne puis trouver un autre moyen de vivre et de faire vivre ma pauvre famille, je serai forcé de me réfugier dans quelque bourgade écartée et ruinée, pour y enseigner à lire aux enfants, et de laisser ici ma famille, qui me considère comme un homme mort.

1773. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (3e partie) » pp. 5-79

Il considéra l’enfant avec une sorte d’étonnement, puis il étendit la main vers son bâton et cria d’une voix terrible : — Qui est là ?

1774. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (5e partie) » pp. 145-224

La mère n’a plus de lait, le nouveau-né se meurt, je n’en sais rien, mais considérez donc cette rosace merveilleuse que fait une rondelle de l’aubier du sapin examinée au microscope !

1775. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIe entretien. Le Lépreux de la cité d’Aoste, par M. Xavier de Maistre » pp. 5-79

Nous le considérions trop pour ne pas le craindre.

1776. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre III. Molière »

Mais il ne faut pas s’arrêter à considérer chaque type, isolément, dans sa vérité propre.

1777. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre VI. Bossuet et Bourdaloue »

Celle-là, dans l’esprit de Bossuet, était la principale, et il ne considérait la troisième partie que comme une annexe de la seconde.

1778. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 novembre 1885. »

Pour tous ceux qui considèrent l’œuvre comme un agrégat naturel, dont l’origine et les propriétés, pareilles à celles d’une fleur ou d’un cristal, sont soumises aux conditions de force, de temps et d’espace qui régissent tout mode de la matière, cette sorte de critique est la seule légitime.

1779. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Théâtre » pp. 83-168

J’ai donc lieu de me considérer comme un impartial et désintéressé spectateur qui regarde et juge de la galerie.

1780. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1882 » pp. 174-231

Le petit Lucien Daudet, prêt à partir, cet hiver, pour un bal masqué, après avoir, longuement et orgueilleusement, considéré son costume multicolore, s’écriait : « Hein !

1781. (1856) Cours familier de littérature. I « Ier entretien » pp. 5-78

XXI L’année suivante, un autre hasard contribua davantage encore à me communiquer une sorte de superstition juvénile pour la littérature, et à me la faire considérer comme une sorte de puissance surnaturelle donnée par Dieu aux hommes et propre à tout remplacer en eux, même le bonheur.

1782. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215

Ce livre ne peut être considéré que comme un essai.

1783. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre III. Le comique de caractère »

Nous verrions que le mouvement de détente ou d’expansion n’est qu’un prélude au rire, que le rieur rentre tout de suite en soi, s’affirme plus ou moins orgueilleusement lui-même, et tendrait à considérer la personne d’autrui comme une marionnette dont il tient les ficelles.

1784. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

Je me considérerais donc comme très-ingrat (et il mit le billet de banque dans sa poche) si je vous refusais la faveur que vous voulez bien me demander aujourd’hui. » Voilà de quel air un homme de goût faisait ses affaires. […] —  « Premièrement, j’examinerai la nature de ce vice et ce en quoi il consiste ; secondement, je considérerai jusqu’où s’étend la défense qui nous est faite de nous y livrer ; troisièmement, je montrerai le mal de cette habitude tant dans ses causes que dans ses effets ; quatrièmement, j’ajouterai quelques considérations supplémentaires pour en détourner les hommes ; cinquièmement, je donnerai quelques règles et directions qui serviront à l’éviter et à le guérir827. » Quel style !

1785. (1714) Discours sur Homère pp. 1-137

Il est vrai qu’en remontant plus haut, il ne s’agit que d’une femme ; et qu’à considérer son caractére, les grecs sont presque aussi fous d’épuiser leurs états pour la r’avoir, que les troyens de périr pour ne la pas rendre : mais cette cause, toute légére qu’elle est, n’en est pas moins vraisemblable ; il n’en faut pas davantage pour renverser des empires ; et dès que l’enlévement d’Hélene s’est tourné en point d’honneur de part et d’autre, voilà nécessairement les deux peuples aux mains. […] Des répétitions Il me semble que c’est ici le lieu de parler des répétitions d’Homere ; car, quoi qu’il ait répandu ce défaut par tout, aussi bien dans les descriptions, dans les comparaisons et dans les discours, que dans les récits ; on peut dire cependant que c’est un défaut de tout le poëme, considéré comme le récit d’une action.

1786. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

Cela se comprend facilement, si l’on veut considérer que Delacroix est, comme tous les grands maîtres, un mélange admirable de science, — c’est-à-dire un peintre complet, — et de naïveté, c’est-à-dire un homme complet. […] La véritable mémoire, considérée sous un point de vue philosophique, ne consiste, je pense, que dans une imagination très-vive, facile à émouvoir, et par conséquent susceptible d’évoquer à l’appui de chaque sensation les scènes du passé, en les douant, comme par enchantement, de la vie et du caractère propres à chacune d’elles ; du moins j’ai entendu soutenir cette thèse par l’un de mes anciens maîtres, qui avait une mémoire prodigieuse, quoiqu’il ne pût retenir une date, ni un nom propre. — Le maître avait raison, et il en est sans doute autrement des paroles et des discours qui ont pénétré profondément dans l’âme et dont on a pu saisir le sens intime et mystérieux, que de mots appris par cœur. — Hoffmann.

1787. (1926) La poésie pure. Éclaircissements pp. 9-166

Cependant ce qui est vrai de la poésie, considérée par un effort d’observation, dans sa pure essence, n’est plus également vrai de l’œuvre infiniment complexe où cette poésie se trouve réalisée. […] Il part donc d’un monde qui occupe expérimentalement un espace à 3 dimensions, d’où trois qualités de figures : les lignes, figures à 1 dimension : longueur, les surfaces, figures à 2 dimensions : longueur, largeur, les volumes, figures à 3 dimensions : longueur, largeur, hauteur (ou profondeur) ; d’où trois qualités de mouvements : les translations, (ou vibrations) mouvement, à 1 dimension, à caractère d’ impulsion, les rotations, (ou oscillations) mouvements à 2 dimensions, à caractère d’ induction, les déformations élastiques, (dilatations, pulsations radiales, flexions ou torsions) mouvements à 3 dimensions, à caractère d’ expansion, et conséquemment trois qualités dans toutes les catégories de phénomènes, ceux-ci devant être considérés, avec Descartes et Pascal, comme des combinaisons de figure et de mouvement.

1788. (1881) Le naturalisme au théatre

Le voyage de la Comédie-Française à Londres n’aurait-il que prouvé où en est l’Angleterre devant la formule naturaliste moderne, que je le considérerais comme d’une grande utilité. […] Le malheur, ai-je dit, est qu’on veut mettre le théâtre à part, le considérer comme d’essence absolument différente. […] Au lieu de s’enfermer dans une rhétorique étroite, au lieu de ne voir dans le théâtre qu’un genre soumis à des lois, pourquoi n’ouvre-t-il pas sa fenêtre toute grande et ne considère-t-il pas le théâtre comme un produit humain, variant avec les sociétés, s’élargissant avec les sciences, allant de plus en plus à cette vérité qui est notre but et notre tourment ? […] Le Conservatoire est un lieu utile, si on le considère comme un cours élémentaire où l’on apprend la prononciation ; encore existe-t-il, au Conservatoire, une prononciation étrange, emphatique, qui déroute singulièrement l’oreille. […] Je ne nie pas l’excellente influence que ces sortes de pièces peuvent avoir sur l’esprit de l’armée française ; mais, au point de vue littéraire, je les considère comme d’un genre très inférieur.

1789. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Ma biographie »

Au lieu de m’accorder ce qui eût été si simple et de si bon goût à un homme de sa supériorité, une mention franche et équitable, il a trouvé plus simple de passer sous silence et de considérer comme non avenu ce qui le gênait.

1790. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. BALLANCHE. » pp. 1-51

En écrivant cet article et pour être plus sûr de comprendre comme il le fallait un auteur éminent, mais très-particulier et assez difficile, j’avais songé avant tout à me placer au point de vue de cet auteur et à le considérer, comme on dit aujourd’hui, dans son milieu.

1791. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

Épicrate, l’homme le plus considéré dans Athènes, Léonidas et plusieurs personnes du même rang passent une partie de leur temps avec moi.

1792. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIe entretien. L’Arioste (2e partie) » pp. 81-160

Il résulte qu’aussitôt l’évasion du pape connue, ordre fut donné à M. de Corcelles de considérer sa mission comme terminée, à la brigade réunie à Marseille de ne point s’embarquer.

1793. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIVe entretien. Cicéron (3e partie) » pp. 257-336

Mais après les miracles du monde matériel, écoutez-le décrire ceux de l’intelligence humaine : « Quand je viens ensuite à considérer l’âme même, l’esprit de l’homme, sa raison, sa prudence, son discernement, je trouve qu’il faut n’avoir point ces facultés, pour ne pas comprendre que ce sont les ouvrages d’une Providence divine.

1794. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

Quoiqu’il lui abandonnât ses vieux souliers (elle pouvait les mettre), il est impossible de considérer le profit trimestriel des souliers de Grandet comme un cadeau, tant ils étaient usés.

1795. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

C’était et c’est encore le génie de la Toscane historique ressuscité ; il désirait la liberté et l’indépendance de sa patrie, restaurée sous ses souverains libéralisés, mais nullement la destruction du nom de la Toscane et l’usurpation de la maison de Savoie sous les Piémontais, considérés alors comme de bons soldats des frontières, et nullement comme des maîtres dignes de l’Italie régénérée.

1796. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1860 » pp. 303-358

» nous répondrions volontiers avec l’orgueil de l’abbé Maury : « Très peu quand nous nous considérons, beaucoup quand nous nous comparons ! 

1797. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre neuvième. Les idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Les successeurs d’Hugo »

Richepin s’est ici borné à traduire en vers un livre qu’il a lu, sans doute, ou parcouru quand il était à l’Ecole normale, — l’étude de Taine sur le Positivisme anglais et sur Stuart Mill. « En menant l’idée de Stuart Mill jusqu’au bout, dit Taine, on arriverait certainement à considérer le monde comme un simple monceau de faits.

1798. (1856) Cours familier de littérature. I « IIIe entretien. Philosophie et littérature de l’Inde primitive » pp. 161-239

Si on considère l’idée qu’ils se font et qu’ils veulent nous faire de l’homme au berceau, le véritable nom de leur philosophie ne serait ni le spiritualisme, ni le déisme, ni le panthéisme, ni même le matérialisme ; ce serait le végétalisme.

1799. (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159

Parlez-moi comme à un père ; je me sens un véritable intérêt pour vous. » « — Je suis de province », lui répondis-je ; « ma famille est considérée dans notre pays ; elle habite ses terres dans les environs de Mâcon et dans les montagnes du Jura, patrie de ma grand’mère paternelle ; ma famille est riche, mais mon père ne l’est pas.

1800. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIIe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset » pp. 409-488

On voit que ces beautés sont diverses, mais non inférieures les unes aux autres ; on voit que le Créateur, qui n’a rien fait que de beau, quand on considère ses ouvrages de ce point de vue supérieur et général où la raison se place pour tout adorer et tout comprendre, a distribué par doses au moins égales leur beauté propre à toutes les années de l’existence humaine.

1801. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre premier. Le Moyen Âge (842-1498) » pp. 1-39

. — Pour toutes ces raisons le Roman de la Rose peut être considéré comme l’expression idéale des sentiments de la même société dont le Roman de Renart est la peinture satirique.

1802. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — I. Faculté des arts. Premier cours d’études. » pp. 453-488

Mais lorsque je considère qu’il ne s’agit point d’un objet entièrement nouveau, que nous possédons tous une langue maternelle, que le long exercice de la parole nous dispose dès notre enfance à l’étude de ces principes, ou à leur application à l’idiome qui nous est familier, et dont nous avons appris les éléments de nos parents, lorsqu’ils environnaient notre berceau, ou qu’ils nous portaient dans leurs bras ; lorsque je vois la liaison étroite de cette science avec la logique, je la laisse où je l’ai placée.

1803. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Robert » pp. 222-249

Un jour que je considérais ce tableau, la lumière du soleil couchant venant à l’éclairer subitement par derrière, je vis toute la partie supérieure du grenier à foin teinte de feu, effet très-piquant, que l’artiste aurait certainement essayé d’imiter, s’il en avait été témoin ; c’était comme le reflet d’un grand incendie voisin dont tout l’édifice était menacé.

1804. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Edgar Poe »

Sans Ligeia et Morella, où le poète inattendu et puissant jaillit d’une idée ridicule, que le monde moderne, qui n’a pas d’idées à lui, a trouvée dans le bagage de l’Orient et de l’Antiquité, — la métempsycose, — il n’y aurait pas un seul des Contes publiés là qui pût être considéré autrement que comme les tours de force d’un jongleur.

1805. (1739) Vie de Molière

Elles pouvaient considérer que la coquetterie de cette femme n’est que la punition de la sottise que fait George Dandin d’épouser la fille d’un gentilhomme ridicule.

1806. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

Ceci soit dit sans attaquer l’Adorée, que je considère comme l’œuvre maîtresse de M.  […] Je soufflai une minute ; j’attachai les cordons de mes souliers ; puis, tandis que me considérait le chien, assis sur son derrière, d’un air bonasse, brusquement je demeurais très bête ; car je me tenais là, les mains ballantes, — parfait ! […] » et qu’on ne voulut jamais les considérer que comme des imposteurs.

1807. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

Plus d’un siècle avant les autres, dès Pétrarque, Rienzi et Boccace, les Italiens ont commencé à retrouver l’antiquité perdue, à « délivrer les manuscrits enfouis dans les cachots de France et d’Allemagne », à les restaurer, à interpréter, commenter, repenser les anciens, à se faire latins de cœur et d’esprit, a composer en prose et en vers avec l’urbanité de Cicéron et de Virgile, à considérer les belles conversations et les jouissances de l’esprit comme l’ornement et la plus exquise fleur de la vie262. […] C’est qu’il ne la considère point comme une simple harmonie de couleurs et de formes, mais comme une émanation de la beauté unique, céleste, impérissable, que nul œil mortel ne peut apercevoir, et qui est la première œuvre du grand ouvrier des mondes321. […] C’est pour cela encore que dans ses recherches il confond tout en un monceau, propriétés végétatives et médicinales, mécaniques et curatives363, physiques et morales, sans considérer les plus complexes comme des dépendances des plus simples, au contraire, chacune d’elles en soi et prise à part comme un être irréductible et indépendant.

1808. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

Sans aspirer à des titres si fastueux, il est naturel de bien considérer la carriere où l’on veut courir, pour y mesurer plus surement ses forces. […] Quelqu’un pourroit dire que je ne me suis pas assez étendu d’abord sur la versification considérée comme mesure et comme son. […] Il faut la considérer au moment qu’on la travaille, comme un ouvrage entier qui doit avoir son commencement, ses progrès et sa fin, il faut qu’elle marche comme la piece et qu’elle ait, pour ainsi dire, son exposition, son noeud et son dénoûment.

1809. (1887) Essais sur l’école romantique

Je n’ai loué jusqu’ici dans les poèmes de M. de Vigny que la composition, le développement poétique, m’abstenant de rien dire du style, qui doit être considéré à part et sérieusement ; car le style, c’est tout le poète, c’est ce qui fera vivre ou mourir notre jeune école. […] Certainement. à ne considérer ce roman que comme ouvrage de style, c’est une chose prodigieuse, pour tout homme qui connaît quelque peu les ressources et les bornes grammaticales de notre langue, que de voir cette immense variété de tournures, de métaphores, d’images appliquées non seulement à tous les ordres d’idées, mais très souvent aux idées du même ordre, et quelquefois aux mêmes idées ; de telle sorte que la même chose y est représentée de dix façons différentes, toutes poétiques, toutes étincelantes, et la dernière aussi neuve que la première.

1810. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III

Il n’a pas voulu considérer que la situation n’admet pas des ornements si gais ; qu’Œdipe et Jocaste, dans un moment aussi terrible, n’ont pas le loisir de faire des descriptions étudiées et des phrases poétiques. […] Du moment où Vendôme a découvert que son frère est son rival, il doit lui offrir le combat, et cependant l’idée seule de l’assassiner se présente à son esprit ; il la médite, il la savoure à loisir ; il est sourd aux conseils de l’amitié ; et ce qu’il y a d’incroyable, lors même qu’il commence à sentir des remords, la honte et l’infamie d’une pareille action ne s’offrent point à son imagination : il n’en considère que la cruauté. […] Ce n’est ici ni le poète ni l’écrivain qu’il faut considérer ; avant de faire des vers ou de la prose, il faut être citoyen, il faut être honnête homme : de bonnes actions valent mieux que de bons poèmes ; le talent dont on abuse mérite plus de haine et de mépris que d’éloges, au jugement de J. […] « Considérez, dit l’historien, quels mouvements, quelle agitation excite dans tous les esprits la vue de cette mère désespérée, qui, levant le poignard sur son propre fils, qu’elle croit être l’assassin de ce même fils, s’écrie : Tu n’échapperas pas au coup mortel que je vais te porter !

1811. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite »

Daphnis, l’aimable bouvier (cette qualité de pasteur de bœufs était la plus considérée entre toutes celles des autres conducteurs de troupeaux) se rencontre avec Ménalcas, qui fait paître ses brebis aux flancs des montagnes.

1812. (1858) Cours familier de littérature. V « XXXe entretien. La musique de Mozart (2e partie) » pp. 361-440

Si l’on considère le poème de Don Juan sans y chercher une pensée plus profonde, si l’on ne s’attache qu’au drame, on doit à peine comprendre que Mozart ait pensé et composé sur un thème si léger une telle musique.

1813. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (2e partie) » pp. 161-239

Quelque temps il souffrit d’un désespoir profond, sous son nouveau maître ; mais, ayant retenu dans sa mémoire le nom des diverses personnes qui avaient acheté chacune une partie de sa chère famille, il feignit une maladie, si l’on peut appeler feint l’état d’un homme dont les affections avaient été si cruellement brisées, et refusa de se nourrir pendant plusieurs jours, regardé de mauvais œil par l’intendant, qui lui-même se trouvait frustré dans ce qu’il avait considéré comme un bon marché.

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