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1188. (1892) Boileau « Chapitre IV. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » » pp. 89-120

L’imitation n’est donc, en somme, pour Boileau, qu’un moyen de faire plus vrai ; et, quand il propose sans cesse les anciens pour modèles, il ne perd pas pour cela le droit d’écrire : Que la nature donc soit votre étude unique. […] Ne comprenant pas qu’elle seule pouvait lui fournir un sûr moyen de dégager le général et l’essentiel dans l’infinie complexité des apparences, il tâcha instinctivement d’y suppléer par l’étude des anciens. […] Par une délicatesse pareille d’honnête homme et de Français, après avoir si bien dit au poète comique Que la nature donc soit votre étude unique, il l’enferme presque aussitôt dans un champ d’expériences étroitement délimité, en écrivant : Étudiez la cour et connaissez la ville.

1189. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre II. La Bruyère et Fénelon »

Viennent alors deux chapitres généraux : l’homme, les jugements ; la mode nous ramène aux travers particuliers du siècle ; l’étude de quelques usages découvre les abus radicaux de la société. […] Tout est excellent, tout est neuf dans le chapitre de l’Histoire : il veut qu’une histoire soit philosophique par l’explication des causes, par l’étude des institutions et de leurs transformations, dramatique par la peinture des mœurs, des caractères, par la vraie et vive couleur du récit. […] L’idée générale du livre est de soumettre la politique à la morale chrétienne : il faut reconnaître qu’il n’y avait pas d’autre façon de montrer les choses à un enfant destiné à régner ; l’essentiel était qu’il tirât de ses études une bonne règle de conduite.

1190. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre IV. Le théâtre romantique »

Entre l’individualité historique et le symbolisme philosophique disparaît la psychologie, l’étude des caractères généraux, vrais et vivants. […] L’objet de Vigny n’est pas une étude de caractère, une analyse de sentiments : c’est de manifester une idée philosophique. « J’ai voulu montrer l’homme spiritualiste étouffé par une société matérialiste, où le calculateur avare exploite sans pitié l’intelligence et le travail. » Chatterton est le symbole (le mot est de Vigny) du poète. […] Là l’étude est minutieuse et fouillée : ici l’esquisse est sobre et simplifiée, le trait franc et juste.

1191. (1868) Alexandre Pouchkine pp. 1-34

Il y a mainte passion dont l’étude est interdite ; l’amour, par exemple, qui est souvent immoral. […] Il est vrai que ces études nous ont valu la Fille du Capitaine, petit roman où Pougatchev joue un rôle, et se fait mieux connaître que dans l’histoire officielle. […] Il y revient mûri par le chagrin et par l’étude, plus indulgent pour les autres, moins égoïste et plus sérieux.

1192. (1894) Propos de littérature « Chapitre V » pp. 111-140

Pour lui, le sens des belles formes n’a pas dû être, comme chez d’autres, développé par l’étude, la comparaison, la « mesure » de toutes choses qui se fait en nous vers l’adolescence ; il a compris sans doute l’eurythmie aux premiers mots qu’il ouït prononcer, au premier paysage dont s’éblouit son regard d’enfant. […] Tels de ses vers s’appuient sur des souvenirs de la mythologie antique et, ranimant des sylvains et des hippocentaures qui n’ont rien de commun avec les croyances et les traditions de nos races, dénoncent ainsi la main du littérateur, le souvenir d’études faites, de choses prises dans les livres. […] Cette adolescente expansion dans l’enthousiasme des choses soudain comprises, cet élan vernal et clair dont j’ai parlé aux premières pages de cette étude, M. de Régnier semble en avoir trop tôt réglé la bondissante énergie ; l’artiste est né précocement à côté du poète qu’il a voulu dominer jusqu’à l’asservir.

1193. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre troisième »

Il termina ses premières études à Paris, sous Mathurin Cordier, habile et savant professeur. […] Il faut comprendre dans ce mot la science des rapports de l’homme avec Dieu dans la religion, de l’homme avec son semblable dans la société chrétienne ; l’étude des sources mêmes de cette science, les livres saints, pénétrés par le plus subtil des docteurs, et interprétés par le plus clair des écrivains ; tant d’explications si hautes de la parole de Dieu, de ses prophètes, de la doctrine des Pères ; toute l’antiquité chrétienne rendue familière à tout le monde, dans son histoire que Calvin raconte avec un détail plein d’intérêt, dans sa morale dont il sonde la profondeur ; enfin, la suite de l’histoire de l’Église, d’après les autorités, toujours bien connues, lors même qu’elles sont interprétées faussement ; et toutes ces critiques, souvent éloquentes, toujours vives et précises, des abus de l’Église d’alors, que Calvin étale sans charité, mais qu’il sait exagérer sans déclamation. […] L’étude que Calvin avait faite des anciens et particulièrement de Cicéron, dont la méthode est si naturelle et si agréable, lui avait donné le secret de ce grand art d’approprier une matière à l’intelligence du lecteur, de la proportionner à son attention, de raisonner avec force, sans abuser de l’appareil du raisonnement.

1194. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre X. La littérature et la vie de famille » pp. 251-271

Quand j’eus achevé mes études au collège de Rouen, il m’embarqua pour Paris, avec quinze louis dans ma bourse et une lettre de recommandation pour Laffitte. […] Je rappellerai pourtant qu’il conviendrait de compléter cette étude par celle de la place qu’y occupent les serviteurs. […] Je résume ici à grands traits une longue étude que j’ai publiée dans la Nouvelle Revue du 1er septembre 1888 sous ce titre : Les femmes de la Fronde.

1195. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Malesherbes. » pp. 512-538

Il se mit à l’étude à la fois dans tous les sens. […] Il est très probable que, sans cette circonstance, et s’il eût été retardé de quelques années dans sa carrière de magistrat, il eût fait son entrée dans la vie littéraire par quelque publication d’ouvrage ; car, dans chaque ordre d’études, il aimait à se rendre compte par écrit de ses pensées. […] Malesherbes, jeune, ne craint pas de traiter avec vivacité Buffon, nouvellement célèbre et non encore consacré : « M. de Buffon, dit-il, qui ne s’est adonné que depuis peu de temps à l’étude de la nature. » Il venge Gessner, Linné, Bernard de Jussieu, tous les grands botanistes que Buffon avait traités un peu dédaigneusement et presque voulu déshonorer en les assimilant aux alchimistes, sans considérer « que la botanique est le tiers de l’histoire naturelle par son objet, et plus de la moitié par la quantité des travaux ».

1196. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre VI. Le Bovarysme essentiel de l’humanité »

Il rend compte également, par l’appréhension délicate d’une sensibilité affinée, soucieuse de ne se point repaître de chimères, de l’apparition d’une science plus circonspecte, dont le but est de vérifier la solidité des matériaux qui furent employés à construire ; ce souci a donné naissance à l’étude critique des facultés mentales. […] L’étude des propriétés curatives des minéraux et des plantes a précédé la chimie et la botanique et a donné naissance à ces sciences. […] Or si l’on peut soutenir que de telles études n’ont actuellement pour quelques cerveaux d’autre intérêt qu’elles-mêmes et la curiosité pure qu’elles suscitent, on ne saurait oublier non plus que les applications auxquelles elles aboutissent dans le domaine de la médecine ou dans celui de l’industrie contribuent encore pour une forte part à leur progrès, en intéressant la foule, par l’espoir d’un profit, à des travaux dont elle eût détourné son attention.

1197. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre II. Des poëtes étrangers. » pp. 94-141

Il tira les lettres de la barbarie, où elles étoient encore plongées dans le quatorzieme siécle ; il rétablit les bonnes études en Europe ; on lui doit la conservation de beaucoup d’auteurs qui seroient perdus, sans le soin qu’il prit de les rechercher & d’en faire faire des copies. […] L E commerce que nous avons avec les Anglois, l’étude qu’on fait de leur langue, le zéle de nos Ecrivains pour traduire leurs ouvrages, sont autant de voies qui nous ont facilité la connoissance du goût & du génie de leur poésie. […] Mais, comme jamais l’art & les écrits de l’antiquité ne furent l’objet de ses études, il a aussi tous les vices de l’ignorance & du mauvais goût.

1198. (1856) Les lettres et l’homme de lettres au XIXe siècle pp. -30

Jacques Demogeot, professeur de l’Université, connu par une histoire élégante de la littérature française, et par des études d’art et de poésie. […] et la revoyant quelquefois ; et là, dans la paix, dans le silence, mûrissant quelques beaux fruits préférés, résumant dans quelque livre choisi, et qu’on ne recommence pas, les trésors de son imagination ou de son cœur, ou, comme Montaigne, le suc le plus exquis de ses lectures et de son étude ! […] On ne peut composer tout le jour ; le gagne-pain est une distraction utile : on revient chez soi plus avare des heures furtives de l’étude.

1199. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Résumé et conclusion »

En d’autres termes, nous avons d’abord, pour la commodité de l’étude, traité le corps vivant comme un point mathématique dans l’espace et la perception consciente comme un instant mathématique dans le temps. […] Nous sommes allés plus loin, et, par une étude attentive de la reconnaissance des mots ainsi que des phénomènes de l’aphasie sensorielle, nous avons essayé d’établir que la reconnaissance ne se faisait pas du tout par un réveil mécanique de souvenirs assoupis dans le cerveau. […] Nous avons supposé dans tout ce travail, pour la commodité de l’étude, qu’il en était bien ainsi ; et telle est en effet la distance entre le rythme de notre durée et celui de l’écoulement des choses que la contingence du cours de la nature, si profondément étudiée par une philosophie récente, doit équivaloir pratiquement pour nous à la nécessité.

1200. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre III. »

Malgré cette limite imposée à l’étude et à l’investigation même des plus habiles, on a su retrouver dans le dessin, dans le simple tracé des chants hébraïques, les types principaux, les types naturels de la beauté lyrique à tous ses degrés : la naïve allégresse, la douceur gracieuse, la force tempérée, la dignité pure et sévère, le sublime dans sa concision et sa magnificence. […] Prêtres égyptiens, Mages de la Perse, Hiérophantes des mystères helléniques, Patriciat pontifical de Rome, Collège des Druides de la Gaule, nulle part il n’apparaîtra moins de superstition et plus de grandeur, un dégagement aussi complet de toute fraude, de tout intérêt, de toute faiblesse, que chez les prophètes hébreux, saintes victimes de la patrie judaïque, consacrés au Dieu de vérité, nourris dans l’étude de sa loi, venant, en son nom, avertir les rois coupables, instruire le peuple égaré, se jeter entre lui et ses oppresseurs, et mourir sous les instruments de torture de ses ennemis. […] Si donc, lecteur qui parcourez ces pages par une étude de spéculation et de goût, vous ne voulez jamais oublier le côté sérieux des arts, ce qui touche à l’énergie de l’âme, à la passion du devoir et du sacrifice, à la liberté morale, même pour bien juger les grâces et la puissance du lyrisme hellénique, vous aimerez à réfléchir sur une beauté plus sévère : vous contemplerez cette originalité plus étrangère, plus lointaine pour nous, et cependant incorporée dans notre culte religieux et partout présente, que nous apporte la poésie des prophètes hébreux, de ces prophètes nommés par le Christ à côté de la loi, dont ils étaient, en effet, l’interprétation éclatante et figurée.

1201. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Variétés littéraires, morales et historiques, par M. S. de Sacy, de l’Académie française. » pp. 179-194

Les articles de M. de Sacy ne sont pas des études proprement dites : il ne fait pas de recherches, il ne vise pas à du nouveau sur les sujets qu’il traite. […] Elles sont, si la comparaison est permise, comme les œuvres mêmes de la nature et de Dieu : c’est une matière infinie d’étude et de contemplation. » M. de Sacy, certes, a ses défauts, et je puis dire qu’ayant habituellement suivi une tout autre voie, une tout autre méthode que la sienne en critique littéraire, j’y suis sensible, à ces défauts, comme il doit l’être aux miens : il a ses redites, il a ses longueurs ; il a des excès de louange sans nuances à l’égard de certaines personnes ; il a des humilités soudaines par lesquelles il se dérobe et s’interdit presque le droit de juger en des cas où il serait sans doute très compétent : voilà les inconvénients de sa manière et qui sont presque des conséquences de ses vertus.

1202. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LA REVUE EN 1845. » pp. 257-274

La prétention de la Revue des Deux Mondes (et cette prétention avouée vient de conscience bien plutôt que d’orgueil) serait de relever, autant qu’il se peut, ce phare trop souvent éclipsé, et de maintenir publiquement certaines traditions d’art, de goût et d’études : tâche plus rude parfois et plus ingrate qu’il ne semblerait. […] L’essentiel, le seul point que nous tenions à constater, et que le public peut-être voudra bien reconnaître avec nous, est celui-ci : Somme toute, et à travers les nombreux incidents d’une course déjà longue, la Revue a fait de constants et d’heureux efforts pour se fortifier, pour s’améliorer, et, depuis bien des années déjà, pour réparer par l’importance des travaux en haute politique, en critique philosophique et littéraire, en relations de voyages, en études et informations sérieuses de toutes sortes, ce qu’elle perdait peu à peu en caprice et en fantaisie, ce qu’elle ne perdait pas seule et ce que les premiers talents eux-mêmes, le plus souvent fatigués en même temps que renchéris, ne produisaient plus qu’assez imparfaitement.

1203. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Le Brun »

Le Brun dut aimer dès l’abord, chez le jeune André, un sentiment exquis et profond de l’antique, une âme modeste, candide, indépendante, faite pour l’étude et la retraite ; il n’avait vu en Gilbert que le corbeau du Pinde, il en vit dans Chénier le cygne. […] Chénier, dans une délicieuse épître, dit à sa Muse qu’il envoie au logis de son ami : … Là, ta course fidèle Le trouvera peut-être aux genoux d’une belle ; S’il est ainsi, respecte un moment précieux ; Sinon, tu peux entrer… Et il ajoute sur lui-même : Les ruisseaux et les bois, et Vénus, et l’étude, Adoucissent un peu ma triste solitude.

1204. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre I. Les théories de la Pléiade »

La défense et illustration de la langue française Un jeune gentilhomme vendomois, Pierre de Ronsard192, obligé, dit-on, par une surdité précoce, de renoncer à la cour, se remet à l’étude : pendant sept ans, avec un de ses amis, Antoine de Baïf, il travaille le grec et pratique les écrivains anciens sous la direction de l’hélléniste Daurat ; il rêve de fabriquer à sa patrie une littérature égale aux chefs-d’œuvre qu’il admire : il rencontre dans une hôtellerie Joachim du Bellay, le doux Angevin, plein des mêmes ambitions et des mêmes espérances. […] Contre les ignorants, ils maintiennent la nécessité de l’étude, de l’art, du travail ; que la nature toute seule ne fait pas des chefs-d’œuvre, et que les anciens seuls nous enseignent la façon des chefs-d’œuvre.

1205. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gautier, Théophile (1811-1872) »

Quand je me remets à feuilleter et à parcourir en tous sens, comme je viens de le faire, ce recueil de vers de Gautier, qui mériterait, à lui seul, une étude à part, je m’étonne encore une fois qu’un tel poète n’ait pas encore reçu de tous, à ce titre, son entière louange et son renom… J’aime infiniment mieux M.  […] [Études littéraires sur le xixe  siècle (1887).]

1206. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires touchant la vie et les écrits de Mme de Sévigné, par M. le baron Walckenaer. (4 vol.) » pp. 49-62

Comment la figure de Mme de Sévigné ressort-elle de cette étude ? […] On se confirme, après étude et réflexion, dans l’idée qu’une première et franche impression nous avait laissée d’elle.

1207. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — I. La Poësie en elle-même. » pp. 234-256

Le jeune Baratier y travailla si fort, renonçant à toute autre étude, qu’il soutint sa thèse de droit public au bout de quinze mois : mais il mourut, peu de temps après, de l’excès du travail. […] Sa frivolité, son amour pour le plaisir, le feu de son imagination, le rendoient incapable de toute étude serieuse & suivie.

1208. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VI. Les localisations cérébrales »

Il faut reconnaître cependant qu’il a contribué à donner dans la science une place au principe des localisations, et que, sans avoir lui-même rien découvert, il a provoqué les recherches de ce côté ; il a attiré l’attention sur la complexité de l’organe cérébral, et l’exagération même de ses vues sur le rôle des circonvolutions a été pour quelque chose dans les études plus exactes et plus profondes qui ont été faites depuis. […] Enfin, une doctrine très-répandue assigne à la faculté du langage articulé un siège spécial dans le cerveau ; mais cette dernière question mérite par son importance une étude particulière.

1209. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre II : Partie critique du spiritualisme »

Dans cette étude, on aurait à faire la part, en consultant avec soin leur correspondance, de ce qui doit être attribué à Ampère ou à Biran dans cette doctrine commune30 ; mais un travail critique d’une telle étendue ne peut pas même être essayé ici. […] C’est ce que firent à la fois en Allemagne et en France deux grands penseurs, Fichte et Biran, le premier plus porté au spéculatif suivant le goût et le génie de sa nation, le second plus psychologue, plus observateur, — le premier liant la métaphysique à la politique, passionné pour les idées du xviiie  siècle et de la révolution, le second royaliste dans la pratique, assez indifférent pour ces sortes de recherches et occupé d’une manière tout abstraite à l’étude de la vie intérieure, — tous deux enfin, par une rencontre singulière et selon toute apparence par des raisons analogues, ayant terminé leur carrière par le mysticisme, mais le premier par un mysticisme inclinant au panthéisme, le second par le mysticisme chrétien.

1210. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre VI : Règles relatives à l’administration de la preuve »

La méthode dite des résidus, si tant est d’ailleurs qu’elle constitue une forme du raisonnement expérimental, n’est, pour ainsi dire, d’aucun usage dans l’étude des phénomènes sociaux. […] Quand, au contraire, il s’agit d’une institution, d’une règle juridique ou morale, d’une coutume organisée, qui est la même et fonctionne de la même manière sur toute l’étendue du pays et qui ne change que dans le temps, on ne peut se renfermer dans l’étude d’un seul peuple ; car, alors, on n’aurait pour matière de la preuve qu’un seul couple de courbes parallèles, à savoir celles qui expriment la marche historique du phénomène considéré et de la cause conjecturée, mais dans cette seule et unique société.

1211. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XV. M. Dargaud » pp. 323-339

Pour l’avoir tirée mieux que de la mort, mais de l’incertitude de l’Histoire : pour avoir débrouillé cette mystérieuse quenouille de fée, à laquelle il y a du sang, et que cette reine d’Écosse semble porter à sa ceinture, ce qu’il a fallu de soins, d’études, de recherches, de voyages, d’efforts et de fatigues à M.  […] En présence des œuvres fortes, des œuvres suées par les hommes de labeur et d’étude, la Critique a parfois de singulières mollesses !

1212. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre premier. Table chronologique, ou préparation des matières. que doit mettre en œuvre la science nouvelle » pp. 5-23

  Mais toute étude sur la civilisation païenne doit commencer par un examen sévère des prétentions des nations anciennes, et surtout des Égyptiens, à une antiquité exagérée. […] dira-t-on qu’il n’y eut pas de lois à Sparte où Lycurgue avait défendu aux citoyens l’étude des lettres ?

1213. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VIII. »

De même que, sous le beau climat de l’Ionie et de la Grèce orientale, le spectacle éblouissant de la terre et des cieux suscitait des hymnes de louanges, et, en quelque sorte, une apothéose de la nature, ainsi l’étude réfléchie de ses merveilles, la recherche de leurs causes, l’interprétation de leurs symboles, firent naître un autre enthousiasme, qui prit bientôt le même langage. […] On pourrait supposer Empédocle, d’après quelques vers de ses descriptions imitées par Lucrèce ; mais nulle trace du rhythme connu de ses poëmes ne se trouve dans le fragment cité ; et ce fragment, au contraire, sous la main d’un habile éditeur germanique, s’emboîte, avec peu de changements, dans les libres circuits de la strophe pindarique : Nous terminerons ici une étude trop incomplète sur cette haute poésie philosophique et religieuse puisée aux mêmes sources que celles du poëte thébain et s’animant parfois de la même ardeur.

1214. (1875) Premiers lundis. Tome III « M. de Latena : Étude de l’homme »

M. de Latena : Étude de l’homme7 4 février 1851.

1215. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Barbier, Auguste (1805-1882) »

. — Chez les poètes, études, traductions et imitations en vers (1882). — Souvenirs personnels et silhouettes contemporaines (1883). — Poésies posthumes (1884).

1216. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Montesquiou, Robert de (1855-1921) »

. — Les Autels privilégiés, études (1894). — Le Chef des odeurs suaves (1894). — Le Parcours du rêve au souvenir (1895). — Les Hortensias bleus (1896). — Les Perles rouges, sonnets (1899).

1217. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVI. Consultation pour un apprenti romancier » pp. 196-200

* * * Il est précieux que le jeune homme de Boussac n’ait pas poussé ses études à un degré excessif.

1218. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Première partie. Plan général de l’histoire d’une littérature — Chapitre premier. Nécessité d’une histoire d’ensemble » pp. 9-11

Mais, d’abord, ces études partielles forment un amoncellement de documents où le spécialiste a quelque peine à se débrouiller et où le grand public a toutes les chances de se perdre entièrement.

1219. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VII. Objections à l’étude scientifique d’une œuvre littéraire » pp. 81-83

Objections à l’étude scientifique d’une œuvre littéraire Avant d’aller plus loin, il faut répondre ici à des objections qui doivent avoir surgi dans l’esprit de plus d’un lecteur.

1220. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 303-308

On ne doit pas négliger de parler de son Traité du choix & de la méthode des Etudes, où il décrit la marche convenable à chaque Science en particulier ; ni de son Livre des Devoirs des Maîtres & des Domestiques, où une philosophie chrétienne prescrit aux un des regles de conduite conformes à l’ordre & à l’humanité, & aux autres des leçons propres à régler leur dépendance & à rendre leur sort plus heureux.

1221. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 453-457

Freron, annoncent un Littérateur formé sur l’étude réfléchie des bons modeles, un Critique doué de l’esprit d’analyse, & d’une sagacité merveilleuse pour saisir les beautés & les défauts d’un Ouvrage ; un Ecrivain correct, zélé pour les vrais principes, & capable d’y ramener les esprits qui s’en écartent.

1222. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre III. Partie historique de la Peinture chez les Modernes. »

Les persécutions furent poussées si loin, qu’elles enveloppèrent les peintres eux-mêmes : on leur défendit, sous peine de mort, de continuer leurs études.

1223. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Lettre-préface à Henri Morf et Joseph Bédier » pp. -

Un long séjour à Rome acheva ma conversion ; c’est peu à peu, par l’étude des faits, par la logique des choses et surtout par l’action vivante des hommes, que j’en suis arrivé aux conclusions philosophiques de mon livre ; elles ne sont pas un point de départ, elles sont une conviction lentement conquise sur d’anciens préjugés. — Cette foi nouvelle hésitait encore, étonnée de sa propre hardiesse, lorsque je vous connus, cher ami Bédier ; notre longue promenade d’avril 1904, dans le jardin du Palais-Royal, et de là au Panthéon, m’est inoubliable ; votre confiance, votre amitié me révélaient enfin le Paris entrevu dans les livres, ce Paris dont je dis ailleurs, en des mots d’amour, qu’il est la ville du livre lumineux et du pavé sanglant, d’où l’idée prend son essor vers l’humanité.

1224. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

Il estimait que les plus hauts résultats doivent sortir de la plus scrupuleuse analyse des détails, et que tout essai d’explication universelle doit être précédé par une minutieuse étude des cas particuliers. […] Dès qu’il put travailler avec quelque liberté, un mémoire sur l’étude du grec au moyen âge absorba toutes ses pensées, et il acheva sa thèse sur l’averroïsme. […] L’étude des langues l’amène à se former un système sur l’apparition de l’humanité et la succession des races de l’ancien continent. […] Il faut les expliquer par l’étude des circonstances qui ont entouré leur naissance et amené leur développement. […] Dans dix ans, il faudra peut-être ajouter un commentaire explicatif à cette étude d’une « cosmopolis » très particulière où les modes sont rapides, où un tic chasse l’autre.

1225. (1899) La parade littéraire (articles de La Plume, 1898-1899) pp. 300-117

Ils créent des mouvements d’idées, font des conférences, fondent des journaux et des groupes d’études sociales. […] Si nous lisons ensuite les études sociales de M.  […] Il s’est voué à l’étude des poètes anciens, sa verve s’est desséchée quelque peu et, à force d’avoir trop de scrupules, il s’est souvent stérilisé. […] On se souvient encore des solides études publiées dans cette Revue même par Adolphe Retté. […] Depuis longtemps, j’ai l’intention de consacrer une longue étude à la personnalité de M. 

1226. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Mon étude sur Adolphe Monod n’est visiblement qu’un grand chapitre hors cadre de mon histoire des Réputations littéraires ; la tête effarée que font les libraires devant le manuscrit me présage celle que le public et la critique feront devant l’in-octavo, et j’attends ce spectacle avec curiosité. […] Veux-tu bien vite retourner à tes études sérieuses et à tes jeux ordinaires ! […] À quoi bon t’être dérangé de tes philosophiques études pour faire œuvre de journaliste, si tu ne devais pas t’élever au-dessus du style vulgaire de la polémique courante ? […] L’auteur d’une forte étude sociologique sur les Lois de l’imitation, M.  […] Il est démontré aujourd’hui, par les études des philologues, que tous les mots d’une langue, même ceux qui paraissent les plus ternes et les plus abstraits, sont originairement des images, et cela suffit pour leur ôter toute prétention à l’immatérialité du langage des purs et célestes esprits.

1227. (1907) Propos littéraires. Quatrième série

L’étude sur M.  […] Ce qui ressort le mieux de l’étude de M.  […] Étude à faire. […] De l’étude que M.  […] Léon Séché a publié à la suite de son étude, c’était une chose à recueillir et à faire connaître.

1228. (1900) La vie et les livres. Cinquième série pp. 1-352

L’étude des livres et l’expérience de la vie lui semblaient inséparables. […] Ses réflexions sur la comédie attique furent goûtées de Renan, qui appelait son Étude sur Aristophane « un livre supérieur ». […] C’est un hommage, encore plus qu’une étude, hommage de piété reconnaissante envers le poète incomparable qui a versé si largement à nos soifs désespérées la consolation, l’oubli, la force. […] Ou bien : Contribution à l’étude de la psychologie des démocraties. […] Je sais qu’il préfère une étude sincère et motivée à de fades compliments.

1229. (1895) Nos maîtres : études et portraits littéraires pp. -360

Dans une belle étude antérieure, en prose. […] J’admirais la conscience, l’exactitude, la variété des études de M.  […] Il ne peut enfermer sa pensée dans l’étude d’un sujet unique et rigoureusement limité. […] Taine, en joignant à l’étude du caractère et de la vie des auteurs, pour mieux éclairer leur œuvre, l’étude du milieu historique et social où ils avaient vécu. […] Chacune de ses études est précédée d’une longue énumération des sources où elle a puisé ; et j’avoue qu’à moi-même, d’abord, il m’est arrivé de prendre ces études pour des traductions raccourcies d’ouvrages étrangers.

1230. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLe entretien. L’homme de lettres »

Il préférait à tout les miracles naturels et les études sur l’organisme des animaux. […] Après avoir étudié à Paris, il apprit que son père s’était remarié ; il aspira à se placer seul par le mérite transcendant que ses études heureuses avaient manifesté en lui ; il avait vingt ans. […] Obligé de vivre de peu, il passait les jours entiers dans sa chambre, cherchant à s’absorber par l’étude des mathématiques. […] Toute leur étude était de se complaire et de s’entr’aider. […] Elle surprit Vernet, qui avait entendu plusieurs fragments des Études, et qui voulut juger un ouvrage sorti de la même plume.

1231. (1896) La vie et les livres. Troisième série pp. 1-336

Il fit de bonnes études au lycée Bonaparte (appelé depuis Fontanes et maintenant Condorcet), où il fut l’élève de M.  […] Eh bien, le voilà le programme des études intelligemment conçu ! […] Pierre Veber pour l’esprit et pour la patience qu’il a dépensés dans cette étude. […] Ces « chères études », que les illettrés et les fainéants ont tant raillées, leur sont un abri sûr et un efficace réconfort. […] Ce sont deux études qui s’intitulent ; les Débuts du cardinal de Richelieu et Richelieu premier ministre.

1232. (1924) Souvenirs de la vie littéraire. Nouvelle édition augmentée d’une préface-réponse

Le Maître interrogé déclara qu’il avait écrit, non pas un roman, mais une simple étude. […] C’est dans cette ville qu’il avait fait ses études et exercé son premier professorat. […] Louis Bertrand a poussé plus loin que moi l’étude des manuscrits de Flaubert. […] On s’expliquait, et les deux amis continuaient leur étude dans le silence nocturne. […] Vous y apportez des documents et des idées pour l’étude si intéressante de la psychologie de l’originalité.‌

1233. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXVII » pp. 153-157

Ce sont des effusions sans travail, sans réflexion, de vagues crayons sur lesquels l’étude ne revient pas.

1234. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXIII » pp. 332-336

Des paysages francs, naturels, des scènes prises sur le fait, une grande vérité de traits et un grand art d’expression dédommagent de l’action un peu absente, et recommandent, à première vue, cette étude qui est, du moins, une haute et noble tentative.

1235. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Avertissement de la première édition »

Ç’a été sincérité de ma part en même temps que curiosité d’étude et ouverture commode, je l’avoue ; ç’a été à la fois, s’il m’est permis de le dire, un penchant et une méthode.

1236. (1874) Premiers lundis. Tome I « Ch.-V. de Bonstetten : L’homme du midi et l’homme du nord, ou l’influence du climat »

Élevé en Suisse où il reçut une éducation libre, rêveuse et solitaire, que n’aurait pas désavouée Rousseau, devenu plus tard le disciple et l’ami de Bonnet, qui dès l’abord s’empara, comme il le dit, de toute son âme, et depuis transporté dans les différentes contrées du nord et sous le ciel de l’Italie, il dut garder dans le commerce des hommes les habitudes intellectuelles de sa vie première, et surtout un goût décidé pour l’étude de soi-même et des autres.

1237. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Aubanel, Théodore (1829-1886) »

Eugène Lintilhac Des trois félibres de la première heure, Roumanille, Aubanel et Mistral, que Saint-René Taillandier signalait, il y a trente-cinq ans, à la curiosité et à la sympathie des lettrés, il en est un dont l’étude directe servira exactement notre dessein : c’est Théodore Aubanel.

1238. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Deroulède, Paul (1846-1914) »

[Études de littérature et d’art (1895).]

1239. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pailleron, Édouard (1834-1899) »

Dans le tableau d’un prétoire de police correctionnelle, tous les détails sont d’une réalité pittoresque et âpre : Un Christ au-dessus d’eux regardait tout cela ; En face, tout debout, l’homme se tenait là, Son mouchoir à la main pour cacher sa figure ; C’était un pauvre diable à la tâte un peu dure ; Il avait l’air stupide et sombre, il parlait bas ; Il était sous le coup de cet écrasement De démentir des gens ayant fait leurs études !

1240. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 527-532

Il est aisé de sentir qu’à l’exemple des Grands Hommes qui se sont distingués, chacun dans leur genre, ce fut par une étude constante & réfléchie des Anciens.

1241. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 296-302

Ses Notes sur Lucien, Longin, Eutrope, Justin, sur Anacréon, Lucrece, Virgile, Horace, Térence, Phédre, sont d’un Editeur consommé dans l’étude & la langue de ces originaux.

1242. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 51-56

Les heureuses dispositions de l’esprit, jointes à une étude constante, ne sont-elles pas capables de vivifier une Langue qui n’est morte que pour ceux qui la négligent ?

1243. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 109-114

L'étude de la Cour, où son rang l'avoit placé, a pu contribuer aussi à rembrunir le tableau.

1244. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre V »

Enfin tous les vocabulaires techniques ont trouvé dans le grec des mots faciles à franciser et immédiatement acceptables ; je citerai glène, galène, malacie, lycée, mélisse, en renvoyant aux premières pages de cette étude où l’on trouvera les raisons de leur beauté analogique.

1245. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre IV. Des Ecrits sur la Poétique & sur divers autres genres de Littérature. » pp. 216-222

Il y a dans le traité des Etudes de Rollin beaucoup de choses relatives à la Poésie.

1246. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Hallé  » pp. 127-130

Nous avons deux jugements opposés de la beauté ; l’un de convention, l’autre d’étude.

1247. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre X. De la chronologie poétique » pp. 235-238

  De cette manière l’étude du développement de la civilisation humaine, prête une certitude nouvelle aux calculs de la chronologie.

1248. (1898) Émile Zola devant les jeunes (articles de La Plume) pp. 106-203

Je crois utile de prévenir le lecteur que cette étude, d’un ordre purement littéraire, a été écrite avant les récents événements et ne présente avec eux aucun rapport. […] De bonne heure, en effet, — et ses historiographes n’ont pas manqué de nous l’apprendre, — il dirigea son attention vers les sciences physiques, naturelles et chimiques, car son goût pour les phénomènes concrets et ses penchants d’observateur l’attiraient fortement vers ces sortes d’études. […] C’est dans cette situation d’esprit qu’il commença son étude de l’Homme. […] Émile Zola a donc renouvelé l’étude des caractères en s’attachant d’abord à celle des tempéraments. […] Car il faut bien l’avouer, au cours de la longue étude qu’il venait de faire de la société présente, Zola se trouvait peut-être désenchanté.

1249. (1856) Cours familier de littérature. II « Xe entretien » pp. 217-327

Soit pour flatter la charmante mère dans son fils, soit par un goût naturel des hommes d’étude et de solitude pour l’enfance, le grand historien passait ses heures de soirée à jouer avec moi. […] Le troisième était un jeune homme de Lyon, compagnon égaré, puis retrouvé, d’étude, nommé Auguste Bernard. […] Une porte ouverte laissait voir une salle d’étude. […] Puis tout à coup il a changé de plume, comme on change d’outil sur l’établi du lapidaire, selon qu’on veut graver sur l’onyx en lettres illisibles ou en lettres majuscules, et il a écrit alors dans un style simple, clair, solide, tantôt en creux, tantôt en relief, sur la vie et les œuvres des hommes et des femmes de lettres, des Études qui élèvent la critique littéraire presque à la hauteur de l’histoire. […] De ces hommes, quelques-uns sont à peine morts, et leur cendre est à peine refroidie dans nos cimetières ; le plus grand nombre vit encore, vieillit ou plutôt mûrit dans ce travail des lettres, qui est l’éternelle jeunesse de l’esprit, parce qu’il est son éternelle reproduction par l’étude.

1250. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Professeur au Collège de France ; directeur et président de section à l’École des hautes études ; secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences ; grand officier de la Légion d’honneur, sénateur ; ancien ministre ; membre d’une foule de Conseils plus supérieurs les uns que les autres ; logé par l’État, à la ville, et à la campagne, du côté de Meudon, où l’on conte qu’il étudie « la fixation de l’oxygène de l’air par le vert des plantes » en mangeant des fraises exquises, — on ne peut évidemment pas dire que la science ait fait « banqueroute » à mon très cher et très éminent confrère M.  […] C’est ce que Renan, dans sa jeunesse, — quand il n’était encore l’auteur que de ses Études d’Histoire religieuse et même de sa Vie de Jésus, — ne laissait pas échapper une occasion de dire ; et Voltaire en ce temps-là ne lui était guère moins odieux que Béranger lui-même, avec son Dieu des bonnes gens ! […] Études sur la littérature contemporaine, t.  […] Je ne nie pas qu’il en résulte une supériorité de tenue morale, si je puis ainsi dire ; et même j’ai souvenance, il y a quatorze ou quinze ans, d’avoir scandalisé quelques catholiques en écrivant « qu’il manquerait toujours au naturalisme français, — c’était au cours d’une étude sur Georges Eliot, le grand romancier, — ce que trois siècles de forte éducation protestante ont comme infusé de valeur morale au naturalisme anglais. » Je n’ai changé d’avis ni sur ce point d’histoire littéraire, ni sur la question plus générale que je discute en ce moment. […] Pendant que le docteur Clémenceau faisait ou défaisait des ministères, nous prenions la peine d’étudier les questions que nous voulions traiter un jour, et à la discussion desquelles ne l’ont peut-être suffisamment préparé ni sa carrière politique ni ses études médicales.

1251. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VII. Les poëtes. » pp. 172-231

Walsh1101, « l’encourageait en lui disant qu’il y avait encore un chemin ouvert pour exceller ; car si les Anglais avaient plusieurs grands poëtes, ils n’avaient jamais eu de grand poëte qui fût correct ; et il l’engageait à faire de la correction son étude et son but. » Il suivait ce conseil, s’exerçait la main par des traductions d’Ovide et de Stace, et par des remaniements du vieux Chaucer. […] Swift lui reproche de n’avoir jamais de loisir pour la conversation ; la cause en est « qu’il a toujours en tête quelque projet poétique. » Ainsi rien ne lui manque pour atteindre l’expression parfaite : la pratique d’une vie entière, l’étude de tous les modèles, l’indépendance de la fortune, la compagnie des gens du monde, l’exemption des passions turbulentes, l’absence des idées maîtresses, la facilité d’un enfant prodige, l’assiduité d’un vieux lettré. […] Pendant cent cinquante ans, les hommes dans les deux pays pensants, la France et l’Angleterre, y ont employé toute leur étude. […] L’artifice n’y est point aussi choquant qu’ailleurs ; un poëme, je me trompe, un traité comme le sien sur la critique, sur l’homme et le gouvernement de la Providence, sur le ressort premier du caractère des hommes, a le droit d’être écrit avec réflexion ; c’est une étude, et presque un morceau de science ; on peut, on doit même en peser tous les mots, en vérifier toutes les liaisons ; l’art et l’attention n’y sont pas superflus, mais nécessaires ; il s’agit de préceptes exacts et de raisonnements serrés. […] Voici ces vers si beaux traduits en prose ; j’ai beau traduire exactement, de toutes ces beautés il ne reste presque rien : Connais-toi donc toi-même, et ne te hasarde pas jusqu’à scruter Dieu. —  La véritable étude de l’humanité, c’est l’homme. —  Placé dans cet isthme de sa condition moyenne, —  sage avec des obscurités, grand avec des imperfections, —  avec trop de connaissances pour tomber dans le doute du sceptique, —  avec trop de faiblesse pour monter jusqu’à l’orgueil du stoïcien, —  il est suspendu entre les deux ; ne sachant s’il doit agir ou se tenir tranquille, —  s’il doit s’estimer un Dieu ou une bête, —  s’il doit préférer son esprit ou son corps, —  ne naissant que pour mourir, ne raisonnant que pour s’égarer, —  sa raison ainsi faite qu’il demeure également dans l’ignorance, —  soit qu’il pense trop, soit qu’il pense trop peu, —  chaos de pensée et de passion, tout pêle-mêle, —  toujours par lui-même abusé ou désabusé, —  créé à moitié pour s’élever, à moitié pour tomber, —  souverain seigneur et proie de toutes choses, —  seul juge de la vérité, précipité dans l’erreur infinie, —  la gloire, le jouet et l’énigme du monde.

1252. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (2e partie) » pp. 409-488

Or voici ce que Farcy venait d’écrire à Sainte-Beuve, quelques semaines auparavant, sur les Consolations : « Dans le premier ouvrage (dans Joseph Delorme), c’était une âme flétrie par des études trop positives et par les habitudes des sens qui emportent un jeune homme timide, pauvre, et en même temps délicat et instruit ; car ces hommes ne pouvant se plaire à une liaison continuée où on ne leur rapporte en échange qu’un esprit vulgaire et une âme façonnée à l’image de cet esprit, ennuyés et ennuyeux auprès de telles femmes, et d’ailleurs ne pouvant plaire plus haut ni par leur audace ni par des talents encore cachés, cherchent le plaisir d’une heure qui amène le dégoût de soi-même. […] L’étude, la méditation religieuse, l’amitié, l’occupent, si elles ne le remplissent pas, et détournent ses affections. […] Vos études sur les sectaires de Pascal, sur cette petite église de Port-Royal, sur Virgile, sur ces bijoux de la foi et de l’histoire, n’étaient que des études et vous préparaient à ce que vous faites aujourd’hui. […] Une âme tendre, amante de l’étude, d’un doux et calme paysage, éprise de la campagne et de la muse pastorale de Sicile ; une âme modeste et modérée, née et nourrie dans cette médiocrité domestique qui rend toutes choses plus senties et plus chères ; — se voir arracher tout cela, toute cette possession et cette paix, en un jour, par la brutalité de soldats vainqueurs !

1253. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Ponson du Terrail, qui eût été capable d’écrire avec goût des récits de peu d’étendue et d’y encadrer des études de mœurs et de caractères, avait été conduit par les circonstances et par l’amour du gain à dérouler d’interminables suites d’aventures héroïques ou criminelles. […] [Note de la Rédaction] L’étude de M.  […] En Italie, en Allemagne, en Russie et même en Angleterre viennent de paraître des études et articles qui à l’instar de ceux de la Revue, dénoncent le danger et lui opposent vaillamment des antidotes. […] J’ai lu dans votre numéro du 1er octobre l’admirable étude consacrée par M.  […] Frédéric Loliée assure qu’il y a des fabricants, des exploiteurs ; cela est évidemment regrettable, si son étude ne tombe pas dans l’exagération.

1254. (1856) Jonathan Swift, sa vie et ses œuvres pp. 5-62

J’ai consulté avec fruit l’ouvrage si connu de Walter-Scott sur Swift, l’essai historique de Craufurd, un excellent article de la revue d’Édimbourg de septembre 1816, et la belle étude de M.  […] Je ne fais donc nulle difficulté de dire que je dois aux biographes de Swift ou à son propre témoignage les événements de sa vie, mais je sais que je ne dois qu’à moi-même l’étude de son caractère, l’appréciation de ses œuvres et les sentiments qu’elles m’ont inspirés. […] Lorsque plus tard l’étude de la littérature de nos voisins me rapprocha du libre et puissant génie qui avait si fortement ému mon enfance, bien que l’ouvrage qui me l’avait révélé, fût le moins imparfait de ses écrits, rien de ce qui lui était échappé pendant une vie de luttes politiques et religieuses, ne diminua la grande idée que je m’étais faite de son art et de ses passions. […] L’antiquité est bien comprise dans cette étude, qui abonde en vives et en fortes images. […] C’est en 1710, que Swift connut à Londres Madame Vanhomrigh, veuve d’un marchand d’Amsterdam, et dirigea les études de l’aînée de ses deux filles.

1255. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Granier de Cassagnac » pp. 277-345

Telle est la conclusion et le profit qu’on peut tirer de la grande étude contemporaine faite par Cassagnac. […] L’étude à vif et si complète qu’il nous donne sur le nu assez honteux des révolutions n’est pas tout, quand même il y aurait à côté l’étude à vif sur le nu des pouvoirs que le royaliste n’a pas voulu faire, probablement par pudeur pour les gouvernements qu’il a servis. […] L’étude de l’histoire lui avait appris que souvent les plus grandes et les plus fortes causes périssent misérablement par les hommes qui devaient les faire triompher, et qu’entamer profondément ces hommes, c’est entamer leur cause à une égale profondeur. […] Esprit profondément historique d’instinct, de connaissances et d’études, le jeune Granier trouva devant lui, après 1830, un pays si opiniâtrement monarchique encore qu’il avait refait immédiatement un trône avec les débris du trône qu’il avait renversé ; et le polémiste qui, jusque-là, n’avait été que littéraire, se dévoua à défendre ces quatre planches qui sont un trône, — disait Napoléon, — mais qui n’avait plus son velours fleurdelisé, usé par les siècles et déchiré par la Révolution !

1256. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

Dans le droit, dans les sciences, dans la philosophie, dans les lettres et les arts, ils se montraient partout les plus ardents à l’étude, à la recherche de la vérité sous toutes ses formes. […] Privés de l’espoir de parvenir aux grandes situations officielles, leurs études désintéressées n’en étaient que plus réelles et plus impartiales. […] Plus de quinze cent mille protestants peuplaient le royaume, isolés dans le travail et dans l’étude, lorsque vinrent à s’exercer contre eux de nouvelles rigueurs. […] L’étude suivante n’a pour but que la recherche des responsabilités à établir dans cet énorme attentat aux prodigieuses conséquences. […] Les Réformés ne demandaient qu’à vivre en paix dans le travail et dans l’étude, au sein de leur patrie qu’ils enrichissaient.

1257. (1922) Gustave Flaubert

Les études une fois faites à Alfort, ils s’installent là où il y a des places à prendre, ce qui disperse les branches de la famille entre Nogent-sur-Seine, Baigneux et Sens. […] Achille, qui réussissait alors brillamment dans ses études de médecine, était sans doute l’exemple proposé constamment et aigrement par leurs parents à Gustave le mauvais sujet. […] Il avait fait des études de médecine, avait été interne à l’Hôtel-Dieu, mais, fils et petit-fils de poètes locaux, le démon poétique l’avait touché. […] Voilà pourquoi j’aime à analyser ; c’est une étude qui m’amuse. […] Il sera à peu près pareil à lui quand il aura acheté une étude et qu’il aura épousé Mlle Léocadie Lebœuf.

1258. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

J’ai retrouvé dans ce même recueil, déjà cité, de curiosités théâtrales, Le Monde dramatique, une intéressante étude de M.  […] Tartuffe est moins intéressant peut-être que Le Misanthrope pour l’étude de la personnalité même de Molière, mais il est beaucoup plus complet comme drame. […] — une biographie suivie de Molière, mais une suite d’études assez curieuses, croyons-nous, et faites d’après des documents certains. […] On peut cependant reprocher à ce portrait de nous rendre le comédien et non l’homme ; dans une étude spéciale et fort étudiée de M.  […] Je sais trop ce que valent les études, définitives sur certains points, des Taschereau, des Bazin, des Soleirol, des Soulié, des Ed. 

1259. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre III. La poésie romantique »

Quarante années s’écoulent entre Moïse et la conclusion du Mont des Oliviers ; nous pouvons cependant ramasser toute l’œuvre de Vigny en une seule étude : la philosophie des Destinées est déjà dans les poèmes bibliques de 1822 et 1826. […] En même temps, il fait quelques études pittoresques d’après nature : lâchant l’ombre de l’Asie pour la réalité prochaine, il nous donne des paysages parisiens, des bords de Bièvre, des soleils couchants ; ailleurs il indique l’usage qu’il fera plus tard de la nature pour l’expression symbolique de l’idée771. […] Plus que jamais, rien pour la pensée ni pour le cœur, tout pour les yeux ; cela s’appelle Études de mains, ou Symphonie en blanc majeur : une aquarelle, un bibelot, une statue du musée, un aveugle jouant du basson, l’obélisque, Paris sous la neige, voilà ses modèles ; ou bien il grave la vision que Nodier ou Mérimée donnent de leurs héroïnes, Inès de las Sierras ou Carmen. […] Si l’on se rappelle l’étude que nous avons faite du moyen âge, on comprendra à quelle puissante tradition se rattache Béranger ; l’on s’expliquera ainsi la merveilleuse adaptation de cette œuvre assez basse à notre moyen esprit, et pourquoi, seule peut-être en notre siècle, elle a été véritablement populaire.

1260. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

Les études des solistes commencèrent immédiatement. […] Lévig, le chef d’orchestre de l’Opéra de Munich, et, pendant les représentations de Parsifal, du théâtre de Bayreuth, viendrait à Paris, assisterait aux études et tiendrait la place du compositeur. […] Les études en sont interrompues parce que je suis occupé à mettre Roméo et les Contes d’Hoffmann à la scène mais je n’ai point renoncé à mes projets. […] Saint-Saëns et à son œuvre, notamment à sa Dalila, une étude très élogieuse.

1261. (1914) Boulevard et coulisses

Jules Lemaître lui consacra une étude dans la Revue Bleue et marqua tout de suite cette jeune notoriété du boulevard du sceau de la haute critique. […] Alphonse Allais, par exemple, qui devait être le rédacteur en chef du Chat Noir, avait lu l’Introduction à l’étude de la médecine expérimentale et il était passionné de Flaubert. […] que ce soit la ville de la jeunesse et de l’étude ! […] Combien d’entre nous, même, se sont arrêtés en route, ont abandonné leurs études, quitté la direction où ils s’étaient d’abord engagés.

1262. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre III. Le comique de caractère »

Nous ne pouvons nous lancer ici dans une étude aussi vaste. […] Nous revenons ainsi, par un long détour, à la double conclusion qui s’est dégagée au cours de notre étude. […] Une étude complète des illusions de la vanité, et du ridicule qui s’y attache, éclairerait d’un jour singulier la théorie du rire. […] C’est le bien surtout qui nous a préoccupé dans toute cette étude.

1263. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — III. (Fin.) » pp. 246-261

Comme académicien, il a payé son tribut particulier à l’étude de la langue par les remarques judicieuses qu’il a ajoutées à la Grammaire générale dite de Port-Royal, et qui furent publiées pour la première fois dans l’édition de 1754. […] Il est un degré d’intimité au-delà duquel il n’est pas permis à l’homme de prétendre dans l’étude de son semblable : c’est un secret que s’est réservé le grand Anatomiste des cœurs.

1264. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — II. (Fin.) » pp. 296-311

Dans son Éloge de Gaubius, médecin et professeur de Leyde, il nous le montre survivant à ses autres collègues contemporains, et, jusque dans les chaires voisines de la sienne, n’étant plus entouré que de disciples, réunissant enfin toutes les jouissances d’une vieillesse robuste, savante et respectée ; et il continue par cette réflexion pleine de charme : Il est donc dans les différents âges de la vie des consolations et des récompenses pour ces hommes courageux qui se dévouent tout entiers au travail et à l’étude. […] De même pour l’immortalité et pour l’avenir des destinées humaines : rendant compte, dans son Éloge de Buffon, des Époques de la nature et rappelant l’hypothèse finale du grand naturaliste lorsqu’il peint la lune déjà refroidie et lorsqu’il menace la terre de la perte de sa chaleur et de la destruction de ses habitants : Je demande, s’écrie-t-il, si cette image lugubre et sombre, si cette fin de tout souvenir, de toute pensée, si cet éternel silence n’offrent pas quelque chose d’effrayant à l’esprit ; je demande si le désir des succès et des triomphes, si le dévouement à l’étude, si le zèle du patriotisme, si la vertu même, qui s’appuie si souvent sur l’amour de la gloire, si toutes ces passions, dont les vœux sont sans limites, n’ont pas besoin d’un avenir sans bornes ?

1265. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — III » pp. 90-104

[NdA] Pour mieux faire encore, il y faudrait joindre l’étude des documents italiens ; on les trouve dans la collection intitulée « Archivio storico italiano » qui s’imprime à Florence, le second volume notamment contient l’histoire du siège de Florence, par Sozzini. […] [NdA] Depuis que ces articles sont écrits, Montluc et son frère l’évêque de Valence ont été l’objet de recherches et d’études approfondies.

1266. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — II » pp. 263-279

Je sais des hommes d’étude et de lecture approfondie qui placent Fleury très haut, plus haut qu’on n’est accoutumé à le faire aujourd’hui, qui le mettent en tête du second 265 rang ; ils disent « que ce n’est sans doute qu’un écrivain estimable et du second ordre, mais que c’est un esprit de première qualité ; que ses Mœurs des israélites et des chrétiens sont un livre à peu près classique ; que son Traité du choix et de la méthode des études, dans un cadre resserré, est plein de vues originales, et très supérieur en cela à l’ouvrage plus volumineux de Rollin ; que son Histoire du droit français, son traité du Droit public de France, renferment tout ce qu’on sait de certain sur les origines féodales, et à peu près tout ce qu’il y a de vrai dans certains chapitres des plus célèbres historiens modernes, qui n’y ont mis en sus que leurs systèmes et se sont bien gardés de le citer ; que Fleury est un des écrivains français qui ont le mieux connu le Moyen Âge, bien que peut être, par amour de l’Antiquité, il l’ait un peu trop déprécié ; que cet ensemble d’écrits marqués au coin du bon sens et où tout est bien distribué, bien présenté, d’un style pur et irréprochable, sans une trace de mauvais goût, sans un seul paradoxe, atteste bien aussi la supériorité de celui qui les a conçus. » Pour moi, c’est plutôt la preuve d’un esprit très sain.

1267. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — I — Vauvenargues et Fauris de Saint-Vincens » pp. 1-16

On souffre de voir cet homme distingué et qui promettait presque un grand homme, si à la gêne et si peu favorisé de la fortune qu’il ne peut faire un voyage en Angleterre, où l’appelleraient ses études et aussi des médecins à consulter pour ses yeux et pour ses autres infirmités ; on souffre de le voir ne venir d’abord à Paris qu’à la volée et n’y rester que peu de temps par les mêmes raisons misérables. […] Émile Chasles n’a pas manqué de relever dans son étude intitulée Les Confessions de Vauvenargues : Ce qu’il y a de plus avisé pour l’emprunt qui me regarde, écrit Vauvenargues à Saint-Vincens, c’est de battre à plusieurs portes, de savoir qui a de l’argent, et de sonder tout le monde ; pauvres, riches, domestiques, vieux prêtres, gens de métier, tout est bon, tout peut produire ; et, si l’on ne trouvait pas dans une seule bourse tout l’argent dont j’ai besoin, on pourrait le prendre en plusieurs, et cela reviendrait au même.

1268. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Lettres de Madame de Sévigné »

Monmerqué n’avait cessé de préparer une édition nouvelle, et qu’averti par l’esprit d’exactitude et d’examen rigoureux qui s’est introduit dans l’étude du XVIIe  siècle, il s’était livré à une comparaison ; à une révision de ce texte, toutes les fois que des autographes ou des copies authentiques le lui avaient permis. […] Monmerqué, le plus instruit et le plus aimable des amateurs, le plus riche en documents, en pièces de toutes sortes, si au fait des sources et si porté à les indiquer, n’avait pas en lui l’esprit de critique et d’exacte méthode qui mène à terme et pousse à la perfection un travail de ce genre ; il fallait qu’un philologue de profession et à la fois ouvert à toutes les belles-lettres, un homme qui a fait ses preuves dans l’érudition antique la plus délicate et la plus ardue, et qui sait, à l’occasion, en sortir, apportât dans cette étude moderne les habitudes de la critique véritable et classique, pour que toutes les garanties, celles de la fidélité et du goût, se rencontrassent réunies : j’ai nommé M. 

1269. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Contes de Perrault »

Enfin cet homme avait du génie, et, comme l’a dit son frère dans une Épître à Fontenelle, en parlant de celui qui a reçu du Ciel ce don indéfinissable ; Éclairé par lui-même, et, sans étude, habile, Il trouve à tous les arts une route facile ; Le savoir le prévient et semble lui venir. […] La vraie et juste disposition à leur égard est un premier fonds de respect, et tout au moins beaucoup de sérieux, de circonspection, d’attention, une patiente et longue étude de la société, de la langue, un grand compte à tenir des jugements des Anciens les uns sur les autres, ce qui nous est un avertissement de ne pas aller à l’étourdie, de ne pas procéder à leur égard avec un esprit tout neuf en partant de nos idées d’aujourd’hui.

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