Au reste, ce ne sont pas des conseils ici que je viens lui adresser : j’ai voulu surtout donner avis au public qui aime la poésie, et lui dire : Il y a un poète dans ce volume, un poète à demi enchaîné ; aidez-le à prendre l’essor. — Béranger et M. de Lamartine, chacun de leur côté, et cette fois sans qu’on puisse y soupçonner de la complaisance, ont déjà donné à l’auteur ce brevet de poète : je ne fais qu’ajouter après eux mon apostille bien sincère.
Il n’est pas vrai, comme on se plaît à le répéter, que la comédie ne soit plus possible, que Molière et le XVIIe siècle aient épuisé le champ des faiblesses, des sottises et des vices de l’homme, et que, les maîtres s’étant emparés des principaux sujets, il ne reste plus qu’à glaner.
« Dans la quatrième dilochie de la douzième syntagme, trois phalangites se tuèrent à coups de couteau. » Ou bien : « La chola chante une zamacueca en s’accompagnant sur sa diguhela 16. » Le lecteur reste rêveur : ce sont pourtant les noms mêmes des choses.
Mais les peuples obscènes couvrent soigneusement la gorge et les jambes de leurs danseuses, et découvrent le reste.
Au reste, quand j’indique ce que la France aurait pu proposer, je n’ignore point que sa proposition n’avait aucune chance d’être accueillie.
Corollairement, et pour enlever à ces meurtres, s’il se peut, un reste d’excuse, il faudrait qu’il devînt « de bon ton » de n’être pas dur aux filles-mères, — ni même aux jeunes veuves du monde qui se trouvent subitement « dans l’embarras ».
Au reste, si je n’ai pas été élevé dans votre vieux lycée et si je ne suis qu’un Orléanais intermittent, cela n’empêche point, j’imagine, que je ne sois un très bon Orléanais tout de même ; que, en dépit des exils forcés, il n’y ait un coin de ce pays de Loire où est une part de mon cœur, et qu’ainsi je ne me trouve aisément avec vous en communauté de sentiments, de souvenirs et d’affections.
De ces aimables nouvellistes il ne nous reste qu’Aurélien.
Trianon me reste cher, non seulement par des souvenirs d’histoire et de lectures, mais par des souvenirs d’enfance.
Elle partagea avec Molière l’honneur de faire tomber les affectations et tous les ridicules de la préciosité ; triomphe qui ne fut ni long ni difficile à obtenir ; car les précieuses avaient commencé en 1651, et, Boileau disait déjà, en 1677, en parlant d’une précieuse : reste de ces esprits jadis si renommés, que Molière a diffamés.
On veut ménager des restes de beauté.
Pour vos femmes, et le reste de votre composition, je conviens qu’il y a de la beauté ; des caractères de l’expression ; de la sévérité de couleur ; mais mettez la main sur la conscience, et rendez gloire à la vérité !
La vieille n’avait ni enfant ni captive et devait faire son ménage elle-même ; mais il advint que, depuis qu’elle avait déposé dans le canari des restes de Takisé, elle trouvait chaque jour sa case balayée et ses canaris remplis d’eau jusqu’au bord.
Le chat est parti avec le chien qui reste à faire le guet devant la porte.
Que reste-t-il à dire après tant d’habiles gens ? […] Daunou aurait pu être membre de l’Académie française, il en aurait été infailliblement si sa modestie ne l’avait tenu à l’écart ; c’est là un aspect de son talent qu’il nous reste à démêler : l’homme de style en lui, le critique littéraire, le connaisseur en fait de langage. […] il ne me reste qu’à rassembler un peu au hasard quelques impressions et souvenirs qui achèveront de le montrer tel qu’il fut de près, et là où les éloges réguliers ont pu moins le saisir. […] Impatienté des objections de Daunou, il le fit taire en lui disant : « Vous, Daunou, je ne vous aime pas ; » et il se reprit, en disant : « Au reste, je n’aime personne… excepté ma femme et ma famille. » — « Et moi, répliqua Daunou, j’aime la république. » (Voir, sur l’opposition de Daunou au Consul dans les années du Tribunat, le Journal et Souvenirs de Stanislas Girardin, t. […] … » Tout ceci est éloquent, et reste assez vrai pour qu’il n’y ait pas eu tellement à s’en repentir.
Quant au reste des objets rassemblés avec ordre et une symétrie élégante dans ce lieu, il consistait en figures, en fragments de figures ou d’ornements antiques moulés en plâtre. […] Outre le temps d’inspecter l’atelier, Étienne avait encore trouvé celui de tracer une esquisse d’après un dessin fait d’après Michel-Ange par David, et le reste de ses curieux loisirs avait été employé à observer en détail ce qui occupait le milieu de l’atelier. […] Malgré les nombreux écrits où l’on a cherché à le faire connaître, les générations nouvelles n’en ont qu’une idée incomplète ; et ce qui va suivre ne remplira tout au plus que quelques lacunes dans ce vaste tableau qui reste encore à faire. […] Tout le reste est perdu pour l’histoire. […] Je me jette dans une maison italienne à deux pas de là, j’y reste jusqu’à la nuit.
Reste le ménage Bergeret, et que M. […] Il reste un artiste probe. […] Mais il reste qu’elle n’a pas l’ampleur, l’envergure, la grandeur d’un grand premier rôle. […] Quand il n’est pas ému, il ne « fait pas du passionné » ; il reste tranquille. […] Là est le but ; le reste n’est que moyen.
… Monseigneur, il vous reste un œil — pour voir le sang que je lui ai tiré. […] Si seulement j’étais mort une heure avant cette fortune, — j’aurais vécu une vie heureuse ; dorénavant — il n’y a plus rien de sérieux dans la condition mortelle. — Tout n’est que bagatelle : honneur et renom, le reste est mort. — Le vin de la vie est tiré. Et la pure lie — nous reste au fond du caveau, pour faire les fanfarons284. […] Il lui reste l’endurcissement du crime, la croyance fixe en la destinée. […] Dans une âme aussi ardente pour penser et aussi puissante pour sentir, que reste-t-il, sinon le dégoût et le désespoir ?
Épidémie ou non, j’y suis, mon cher Monsieur, et j’y reste. […] Alfred de Musset reste quelquefois trois mois sans sortir de son cabinet. […] Il ne reste pas deux minutes en plaCe ; il connaît tout le monde et parle à tout le monde. […] L’été, il reste à la campagne que possède à Saint-Brice M. […] Il reste à savoir si l’anneau est contemporain de Colomb, mais à cela M.
On doit avoir hâté sa fin en stimulant ce reste de vie, qui fut employé, des gens bien informés me l’ont dit, devinez à quoi ? […] Elle met un peignoir et reste là devant la fenêtre ; elle regarde tomber la pluie. […] Que reste-t-il donc ? […] Œuvre qu’on lit, œuvre qui dure ; œuvre qu’on relit, œuvre qui reste. […] » Tout le reste du volume est aussi intéressant, et par le fond et par la forme.
L’amour, qui reste une aveugle fureur, malgré les enjolivures que nous y mettons, ne chicane pas tant. […] Pour le reste, il ne soupçonnait rien et vivait publiquement indifférent au ridicule ou au blâme. […] » — Il te reste moi, dit naïvement son ami — Ah ! […] Le reste de son temps se passait en exercices physiques. […] On entendait sur la place de la rue Alboni les ritournelles d’un orgue de chevaux de bois, restes solitaires d’un récent 14 Juillet.
Un reste de soumission à la conquête romaine. […] La tourmente apaisée, on s’aperçoit que l’essentiel reste à faire. […] Je ne mentionne même pas ce qu’elles ont d’offensant et de méprisant pour le reste du monde : j’envisage simplement leur côté néfaste et ridicule. […] Le reste de cet enseignement n’est que hors-d’œuvre auxquels l’enfant n’est pas mis en état de s’intéresser. […] Ne semble-t-il pas juste que ce reste d’Orient que nous constituons dans le monde contemporain finisse d’exhaler son anachronique parfum ?
., et je n’ai pas craint de le mettre parce que je suis assurée que vous ne le ferez pas imprimer, quand même le reste vous plairait.
Au reste, ce début si brillant de la vie politique du comte Molé n’aura pas et ne peut avoir d’autre historien que lui-même ; il a laissé des Mémoires dont les commencements au moins, pour tout ce qui est de cette époque, doivent être achevés, et il aura su joindre, en écrivant ce qu’il racontait si bien, la perfection de son bon goût à la netteté de ses souvenirs.
Un travail complet sur Voltaire serait au reste l’histoire du xviiiie siècle lui-même.
Nous ne saurions, au reste, mieux faire que de reproduire sur ce point comme sur plusieurs autres les observations pleines de justesse de M.
René a toutes les ambitions, toutes les velléités ou les extrémités d’ambition ; il les épuise : qu’il traverse les choses ou qu’il les effeure, il se dégoûte vite, il pénètre le néant de tout, il s’ennuie, et cet ennui n’est peut-être au fond, à le bien prendre, que l’amour de la gloire littéraire et poétique à laquelle il croit plus qu’à tout le reste et qui ne le satisfera pourtant pas, quand il l’aura obtenue.
Mais, pour ne point autoriser la négligence, Pascal a grand soin de limiter la liberté qu’il accorde : la répétition est légitime, à condition d’être nécessaire ; il faut que le mot s’impose à l’écrivain, et reste là pour ainsi dire malgré lui.
Dans un emploi de l’activité humaine qui, d’ailleurs, même intéressé, reste magnifique et rare, on peut bien constater, sans être accusé d’aucun mauvais sentiment, que M.
Il vous reste à entendre le mien, et j’en suis bien fâché pour vous : mais, pendant que nous vous tenons encore, nous ne voulons vous lâcher que dûment chapitrés et bien munis de sagesse pour vos vacances.
Avec eux, s’isolait du commun des récitants, un poète tôt disparu, Charles Vignier, esprit subtil, dont il reste, sous ce titre un peu dédaigneux, Centon, un volume de vers blonds et vaporeux.
Que ton vers soit la bonne aventure Éparse au vent crispé du matin Qui va fleurant la menthe et le thym… Et tout le reste est littérature17.
Leur suffrage blessa plus l’abbé que tout le reste.
» Le poète (on nous pardonnera de donner à Bossuet un titre qui fait la gloire de David), le poète continue de se faire entendre ; il ne touche plus la corde inspirée ; mais, baissant sa lyre d’un ton jusqu’à ce mode dont Salomon se servit pour chanter les troupeaux du mont Galaad, il soupire ces paroles paisibles : « Dans la solitude de Sainte-Fare, autant éloignée des voies du siècle, que sa bienheureuse situation la sépare de tout commerce du monde ; dans cette sainte montagne que Dieu avait choisie depuis mille ans ; où les épouses de Jésus-Christ faisaient revivre la beauté des anciens jours ; où les joies de la terre étaient inconnues ; où les vestiges des hommes du monde, des curieux et des vagabonds ne paraissaient pas ; sous la conduite de la sainte Abbesse, qui savait donner le lait aux enfants aussi bien que le pain aux forts, les commencements de la princesse Anne étaient heureux200. » Cette page, qu’on dirait extraite du livre de Ruth, n’a point épuisé le pinceau de Bossuet ; il lui reste encore assez de cette antique et douce couleur pour peindre une mort heureuse.
Le peuple était persuadé que nul ne commet une méchante action, sans se condamner à avoir, le reste de sa vie, d’effroyables apparitions à ses côtés.
Tout cela n’y sert de rien, et le problème reste entier.
Le reste n’est que curiosité littéraire, vanité de savant !
On croit qu’il passa le reste de sa vie dans la retraite et le malheur.
Si, comme il le prétend, l’aristocratie est la dernière forme par laquelle passent les gouvernements, comment se fait-il qu’il ne nous reste du moyen âge qu’un si petit nombre de républiques aristocratiques ?
Il me reste sept heures par jour, plus les jeudis et les dimanches, pour les études personnelles. […] Jusqu’à son dernier jour, Marc-Aurèle reste pour lui ce qu’il était en 1851, son catéchisme. […] Pourquoi Montaigne reste-t-il éternellement jeune ? […] Que ce maître et cet ami incomparable reste un ami et un maître pour la jeunesse d’aujourd’hui et pour celle de demain ! […] Je souhaite qu’il reste fidèle aux habitudes de simplicité et de circonspection que je me suis efforcé de lui donner, et je l’espère. » M.
Elle l’est davantage encore au point de vue moral, pour des raisons qu’il nous reste à indiquer. […] C’est pour cela que les restes impies de Sérénus rendaient quand même la vue aux aveugles, punissaient les avares et ressuscitaient les juments des pauvres gens. […] Mais cette pourriture elle-même pourrit ; cette décomposition engendre une décomposition encore plus fétide, jusqu’à ce qu’enfin il reste un je ne sais quoi qui n’a de nom en aucune langue. […] Le moraliste, sans doute, reste dans les mêmes eaux que le psychologue ; mais il y nage autrement. […] Quant aux vieillards, ils ne sont pas accoutumés à ces nouvelles habitudes — et il ne leur reste que quelques jours à peine à vivre.
En ce moment, dans l’affaiblissement passager du christianisme et dans l’essor soudain du bien-être corporel, l’homme s’adore lui-même, et il ne reste de vivant en lui que le païen. […] On a beau décrire cet état intérieur des grands artistes, il reste toujours à décrire. […] Au plus fort de l’invention, Spenser reste serein. […] Afin d’être plus passionné, Donne déclare à la sienne qu’en pareil cas il haïra tout le sexe, elle avec le reste, parce qu’elle en aura fait partie344. […] L’univers, comme le reste, se réduit à deux ou trois notions, et la conception de la nature, qui était poétique, devient mécanique.
Le goût du terroir reste à l’homme comme au jus du raisin. […] Au reste, vous en jugerez. […] Oui, tout ce qui échappe au vulgaire niveau, tout ce qui ne reste point asservi à la coutume banale est ici sévèrement jugé. […] Au reste, ce n’est pas moi seul qui ai été l’instigateur de l’affaire ; plus d’un autre y a pris part, comme je l’ai démontré. […] Quand il a promis quelque chose, on peut y compter. » Pendant le reste de la journée, on ne vit pas Guérassime.
Voyez, chaque chose, lorsqu’elle reste entière, est plus forte que si elle est éparpillée. […] Pour la première fois, chez Chaucer, comme chez Van Eyck, le personnage prend un relief, ses membres se tiennent, il n’est plus un fantôme sans substance, on devine son passé, on voit venir son action ; ses dehors manifestent les particularités personnelles et incommunicables de sa nature intime et la complexité infinie de son économie et de son mouvement ; encore aujourd’hui, après quatre siècles, il est un individu et un type ; il reste debout dans la mémoire humaine comme les créatures de Shakspeare et de Rubens. […] Pesez ce mot, l’ensemble ; selon qu’on y songe ou non, on entre dans la maturité, ou l’on reste dans l’enfance. […] Sans doute, de loin en loin, il y a en lui quelque reste de brillant, quelque grâce. […] Mais que le reste est lourd !
Au reste, ils me payent très-exactement. […] Je suis même étonné qu’ils puissent nouer les deux bouts ensemble ; au reste, c’est leur affaire. […] Vous avez daigné honorer notre pauvre village de votre présence ; vous nous avez comblés par là de bonheur pour le reste de nos jours. […] Dans le jardin, derrière une haie, ronfle paisiblement le gardien ; au milieu de l’atmosphère refroidie, le moindre son reste immobile et se soutient longtemps. […] … il ne nous reste plus à faire que trois petites verstes.
De ces spectacles, je ne me rappelle que cela ; le reste avait disparu de moi au réveil, — quoique j’aie gardé une vague conscience que cela avait duré longtemps, et que bien d’autres scènes s’étaient déroulées dans mon rêve. […] C’est curieux… On reste même auteur là, on sent son cœur se porter en avant dans la poitrine, comme pour porter secours à ces mauvais cabots, à leur mémoire qui trébuche, aux estropiements imbéciles de votre style… Le public m’a paru tout prendre assez bien. […] mon Dieu, il était un peu fou, mais c’était bien concevable quand je pense que j’ai vu cela à Moscou sur son passage au Kremlin : des moujicks lui touchant sa botte, et faisant le signe de la croix, avec la main qui l’avait touchée. » « Et encore, je vous dis, un reste de sauvage. […] On ne sent chez ce peinture de talent, ni service ni cuisine, et, ce soir, traîne encore, non enlevé, le mince os d’une côtelette sur une assiette, reste du déjeuner. […] quand une fois on a été mordu de la misère, il vous reste toujours la crainte d’en être repiqué !
J’inclinais à demeurer dans cet endroit, et à y passer le reste de la journée ; mais l’abbé m’assurant que la contrée était assez riche en pareils sites pour que nous pussions mettre un peu moins d’économie dans nos plaisirs, je me laissai conduire ailleurs, mais ce ne fut pas sans retourner la tête de temps en temps. […] — Je fais deux rôles, je suis double ; je suis Le Couvreur, et je reste moi. […] Si je m’oublie trop et trop longtemps, la terreur est trop forte ; si je ne m’oublie point du tout, si je reste toujours un, elle est trop faible. […] Il reste intact. — Et comment cela, s’il vous plaît ? […] Jamais, depuis que le monde est monde, deux amans n’ont dit identiquement je vous aime ; et dans l’éternité qui lui reste à durer, jamais deux femmes ne répondront identiquement vous êtes aimé ; depuis que Zaïre est sur la scène, Orosmane n’a pas dit et ne dira pas deux fois identiquement : Zaïre, vous pleurez.
L’unité d’organisation mise en vigueur et appliquée dans le royaume pendant le long règne de Louis XIV rendit désormais inutile la création de ces machines extraordinaires et réparatrices, qualifiées du titre effrayant de Grands Jours et destinées surtout à abattre les restes de la tyrannie seigneuriale. […] Il n’eut été que bon, au reste, de m’en envoyer plus d’une copie89 pour faire souvenir de vous où vous savez, et tenir toujours votre nom et vos talents en considération sur des fondements aussi solides que ceux-là. […] Notre vie s’écoule insensiblement, et il ne nous reste, de ce temps qui passe, que les moments qui nous seront comptés pour l’éternité.
de ces observations fines et âcres, et d’un reste immortel de fraîcheur naïve et de passion adorable, naquit Stello. […] C’est après de longs intervalles que j’écris, et je reste plusieurs mois de suite occupé de ma vie, sans lire ni écrire. […] Je ne puis croire que vous résistiez à nous donner un choix semblable de la Pléiade et de sa queue, ainsi entrelacé de prose et de poésie de vous-même ; je le souhaite de toute mon âme… Au reste, ne vous fiez pas trop à mon amour pour nos devanciers ; c’est peut-être une ruse pour avoir encore à lire des pages aussi belles que celles où vous définissiez le vers comme un poëte seul le pouvait faire, et des vues aussi larges que celles de vos conclusions auxquelles on ne fera qu’un reproche juste s’il tombe sur l’illusion que vous vous faites à mon égard.
Au reste, lorsqu’elle s’échappa à faire des vers, elle n’avait rien lu, rien. […] Juste est la peine au front de la victime, Sage est le sage, et le vainqueur sublime : Que reste-t-il à qui pleure à genoux ? […] Au reste, comme pour tous les succès un peu populaires en ce genre, les choses ont vécu plus que les noms.
Il s’inquiète fort peu du cerf poursuivi qui se cache dans son étable ; il reste à table et continue à manger en avertissant son hôte qu’il va périr. […] Ce chef demeurerait lui-même avec le reste du troupeau, s’il n’était chassé par le berger ou poussé par le chien. »133 Tout cela est vrai, mais ces animaux sont affectueux et bons. […] Ainsi préparé au beau style, il écrit en homme du monde, avec la correction et l’art d’un académicien ; il présente ses bêtes au public sans descendre à leur niveau ; il reste digne, il garde en tout le ton convenable ; il orne la science ; il veut qu’elle puisse entrer dans les salons ; il l’y amène en la couvrant de décorations oratoires.
… Mais Dieu l’a permis ainsi pour punir en elle mes propres iniquités, et pour empoisonner par sa mort le reste des jours, peut-être, hélas ! […] Je gémis sur le sort de ma fille, qui malheureusement pour elle reste vivante, jeune, sans direction, entre les mains de ses ennemis, sans autre ami que son misérable père, pauvre, âgé, loin d’elle et disgracié de la fortune. […] Cependant, ajoute Manso, il ne parlait pas en public, devant les princes ou devant les académies avec autant de force, d’assurance et de grâce dans l’accent, qu’il y avait de perfection dans le style et dans les pensées, peut-être parce que son esprit, trop recueilli dans ses pensées, portait toutes ses forces au cerveau, et n’en laissait pas assez pour animer le reste de son corps ; néanmoins, dans toutes ses actions, quelque chose qu’il eût à dire ou à faire, il découvrait à l’observateur le moins attentif une grâce virile et une mâle beauté, principalement dans sa contenance, qui resplendissait d’une si naturelle majesté qu’elle imposait, même à ceux qui ne savaient pas son nom et son génie, l’admiration, l’étonnement et le respect. » Manso dit que Torquato avait la vue courte et faible par la continuelle lecture à laquelle il se livrait sans repos, et même par celle de sa propre écriture prodigieusement fine et souvent illisible.
Bourgeois il reste dans ses campagnes de plume sous la Restauration : type achevé du bourgeois de 1820, libéral, voltairien, d’esprit étroit, jaloux, hargneux : bonapartiste, lui qui sous l’empire avait si peu d’enthousiasme, bonapartiste renforcé, sauf quand il est fervent orléaniste ; car l’essentiel, c’est de n’être pas légitimiste, et de taquiner les légitimistes. […] Voilà ce que Royer-Collard expliquait en nettes formules, dans d’incomparables leçons, rappelant toujours toute discussion aux principes, et déduisant de la Charte toute doctrine, comprenant bien au reste son temps, et les deux grands faits, non pas créés, mais dégagés par la Révolution696 : la lourde centralisation administrative, et la vigoureuse expansion de la démocratie. […] Au reste, les orateurs des prétentions nobiliaires, dans les deux Chambres, sont presque toujours des robins, c’est-à-dire des bourgeois, d’origine ou d’éducation. — A consulter : Chabrier, les Orateurs politiques de la France, 1888, in-16 ; J.
Au surplus, ce discours reste « actuel » tant que la Chambre est en vacances. […] Sans doute, dans les passages proprement « éloquents », j’ai cru retrouver quelque reste d’artifice quand il y parlait au nom du sentiment ; et j’eusse aimé mieux (quoique le morceau ait été acclamé) qu’il évoquât les « chers paysans de France » autrement que par prosopopée. […] Émile Pouvillon, cet amoureux de la terre, qui nous apporte quinze jours à peine, chaque année, ses yeux bleus de faune et d’enfant dans une bonne figure cuite d’officier et qui, le reste du temps, rêve là-bas dans son Quercy, était tout disposé à comprendre la petite pastoure visionnaire.
On voit que l’analyse est alors poussée plus loin mais reste le fondement de la strophe. […] On avait eu, il est vrai, les mesures variées, parfois coupées par le récitatif, des dernières œuvres de Beethoven ; mais les cantilènes populaires n’avaient pas encore attiré l’attention, et les chants grégoriens, défigurés d’ailleurs par une incompréhension totale de leur vrai sens, n’apparaissaient que comme des restes glacés : car on assimilait au langage écrit de la liturgie son langage musical et la Préface, le Magnificat, parlaient une langue morte. […] L’expression directe n’y apparaît qu’à peine, le vers didactique est encore absent, mais les lèvres d’où résonne la musique des rimes ne sont plus toujours cachées par le rideau des images, le geste victorieux détrône l’attitude, et les rythmes ont déjà trouvé leur vie propre en dehors des mesures ; cependant une hésitation, ou un reste d’habitude peut-être, les unit fréquemment à celles-ci, sans qu’ils osent déployer au vent qui passe leurs voiles toutes neuves.
Cruel parfois à son origine : tant qu’il reste confondu avec le Soleil, il en a les colères soudaines et les caprices meurtriers. […] Sa virginité reste immaculée au milieu des corruptions de la Fable. […] Eschyle, au moyen âge, reste plus profondément enseveli dans l’oubli qu’aucun autre ancien.
« Ce nom même de cadavre ne lui reste pas longtemps, parce qu’il exprime encore quelque forme humaine. […] Elle peint industrieusement les affres de la mort, le cadavre, le ver de la tombe, la décomposition de nos misérables restes ; en même temps elle éclaire toute cette pourriture d’un rayon d’immortalité1, et nous montre les héros abattus par la mort, mais relevés par Dieu qui pardonne, plus triomphants qu’à Rocroy ou Austerlitz. […] Il a pour titre l’ENNEMI : Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage, Traversé çà et là par de brillants soleils ; Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage, Qu’il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
Après les guerres de la Ligue et de la Fronde, sont venues les querelles des Jansénistes et des Molinistes, auxquelles ont succédé beaucoup d’autres disputes jusqu’à celles des Gluckistes et des Piccinistes ; et maintenant, de toutes les factions qui ont troublé la France, il ne reste plus, nous l’espérons, que des Classiques et des Romantiques, et une bonne animosité de part et d’autre. […] Seul, le Théâtre-Français, reste encore immobile au milieu du mouvement général, c’est la dernière forteresse du scholastique. […] Autrement, et si le Théâtre-Français persiste dans son inaction ou dans son activité mal entendue, il n’est pas possible que l’autorité actuelle qui a si sagement détruit tant de monopoles, épargne longtemps encore le plus intolérable de tous, et reste sourde aux réclamations qui vont s’élever de toutes parts.
Au commencement du règne de Charles IX (1560), lors de la tenue des États à Pontoise, puis à Saint-Germain, Mézeray fait un tableau des plus animés et des mieux définis de l’air de la Cour à ce moment et des dispositions diverses qui partageaient les esprits par tout le royaume : Or, comme l’exemple du prince transforme toute la Cour, et que le reste de l’État se règle sur elle, la reine mère penchant du côté des huguenots pour récompense de la faveur qu’elle avait reçue de l’Amiral, le calvinisme était la religion à la mode, et il semblait que celle de l’Église romaine eût une vieille robe qui ne fût plus en usage que pour les bonnes gens. […] Mézeray, nous racontant la Saint-Barthélemy et le contrecoup de cette nuit sanglante dans les provinces, me fait l’effet d’un historien qui raconterait les massacres de Septembre après en avoir recueilli toutes les circonstances dans les auteurs originaux et de la bouche de quelques témoins survivants : un historien qui déroulerait aujourd’hui, comme il le fait, la longue traînée de forfaits qui s’alluma à ce signal dans les provinces, la bande de massacreurs en bonnets rouges à Bordeaux, les massacres des prisons à Rouen en dépit du gouverneur, « si bien qu’il y fut assommé, tué ou étranglé six ou sept cents personnes qu’ils appelaient par rôle les uns après les autres », les scènes de Lyon qui surpassèrent tout le reste en horreur, arquebusades, noyades dans le Rhône, le tout par le commandement de Pierre d’Auxerre, homme perdu de débauche, arrivé tout exprès de Paris, le Collot d’Herbois de ce temps-là ; — un historien qui écrirait, de nos jours, ces mêmes pages de Mézeray, paraîtrait avoir voulu faire des allusions aux personnages et aux événements de la Révolution française : et c’est en cela que le récit de Mézeray me paraît préférable à tous autres et d’un intérêt inappréciable, en ce que l’historien, encore à portée de ces temps, a résumé dans son propre courant tous les narrateurs originaux du xvie siècle, et qu’en nous rendant naïvement les faits et les impressions qu’ils excitent, il nous en fait sentir l’expérience toute vive, sans soupçon de complication ni de mélange.
Une de ses grandes théories, et d’après laquelle il a écrit ensuite ses romans, c’est qu’en France l’amour est à peu près inconnu ; l’amour digne de ce nom, comme il l’entend, l’amour-passion et maladie, qui, de sa nature, est quelque chose de tout à fait à part, comme l’est la cristallisation dans le règne minéral (la comparaison est de lui) : mais quand je vois ce que devient sous la plume de Beyle et dans ses récits cet amour-passion chez les êtres qu’il semble nous proposer pour exemple, chez Fabrice quand il est atteint finalement, chez l’abbesse de Castro, chez la princesse Campobasso, chez Mina de Wangel (autre nouvelle de lui), j’en reviens à aimer et à honorer l’amour à la française, mélange d’attrait physique sans doute, mais aussi de goût et d’inclination morale, de galanterie délicate, d’estime, d’enthousiasme, de raison même et d’esprit, un amour où il reste un peu de sens commun, où la société n’est pas oubliée entièrement, où le devoir n’est pas sacrifié à l’aveugle et ignoré. […] Le reste n’est que l’ouvrage d’un homme d’esprit qui se fatigue à combiner et à lier des paradoxes d’analyse piquants et imprévus, auxquels il donne des noms d’hommes ; mais les personnages n’ont point pris véritablement naissance dans son imagination ou dans son cœur, et ils ne vivent pas.
Daru, dans les dernières années, parlait sans doute volontiers des heures glorieuses qu’il avait passées dans le cabinet et sous la tente de l’Empereur ; on a recueilli de sa bouche quelques anecdotes plus d’une fois répétées : mais l’ensemble de ses souvenirs reste tout entier intact, et il n’appartenait qu’à lui de les écrire. […] Dans la préface qu’il a mise à sa comédie des Capitulations dans le recueil de ses Œuvres, Picard raconte comment il a recommencé sa pièce jusqu’à trois fois, à de nouveaux frais et sur un nouveau plan ; il aurait pu dire qu’il l’avait recommencée cinq et six fois, j’en ai les preuves sous les yeux ; et chaque fois, en lisant la pièce à ses amis, il a le regret de sentir que l’ouvrage (il se l’avoue) reste pâle, toujours grave et sérieux, et incomplet.
Le récit de ces dernières et de ces plus belles campagnes de Turenne tient la meilleure place dans les Mémoires de La Fare, et y est traité avec plus de détail que le reste. […] Revenant en idée sur cet amour délicat et tendre qui avait honoré son passé, sur ce souvenir qui aurait dû lui être sacré de Mme de La Sablière, il ne craignait pas de le comparer et de le sacrifier aux images de cette vie sans retenue et sans scrupule qui l’envahissait désormais tout entier : De Vénus-Uranie, en ma verte jeunesse, Avec respect j’encensai les autels, Et je donnai l’exemple au reste des mortels De la plus parfaite tendresse.
Au reste, selon l’usage du monde envers ces réputations riches, une fois faites et adoptées, on lui prêtait quantité de mots, et on lui attribuait tout ce qui était digne de lui. […] Il y avait un coin de Scarron dans cette éloquence, et un reste de Camus, l’évêque de Belley, de joyeuse mémoire.
Je ne fais qu’indiquer un portrait du général ministre Grumbkow, persécuteur odieux de Frédéric et de sa sœur : dans son duel avec le prince d’Anhalt, elle le montre effaré et tremblant, et rappelle toutes les autres preuves qu’il avait données de la même disposition, soit à la bataille de Malplaquet, où il était resté dans un fossé pendant tout le temps de l'action, soit au siège de Stralsund, où il s’était démis fort à propos une jambe dès le commencement de la campagne, ce qui le dispensa d’aller à la tranchée : « Il avait, conclut-elle, le même malheur qu’eut un certain roi de France, qui ne pouvait voir une épée nue sans tomber en faiblesse61 ; mais, excepté tout cela, c’était un très brave général. » Et ailleurs, montrant le roi son père qui ne s’accommodait pas des manières polies et réservées du prince héréditaire de Bareith, tout en le lui donnant pour mari : « Il voulait un gendre, dit-elle, qui n’aimât que le militaire, le vin et l’économie. » Certes, dans une société idéale où l’on se figure réunis les Caylus, les Hamilton, les Grammont, les Sévigné, les Coulanges, les Saint-Simon, les Staal de Launay, les Du Deffand, la margrave n’eut pas été hors de sa place ni dans l’embarras ; elle eût trouvé bien vite à payer son écho par maint trait d’esprit et de raillerie bien assénée, qui eût été applaudi de tous et de toutes, de même que son frère, en causant, n’était en reste de mots excellents ni avec Voltaire, ni avec personne ; mais à la lecture, et eu égard au genre et à la nature des tableaux, elle garde sa couleur étrange et son accent exotique. […] Je m’arrache de vous, et je reste à moitié… Et ici les lettres et les faits ne s’accordent point avec la dernière partie des mémoires de la margrave.
Jeunes, les gens de lettres sont éloignés du monde, dont le commerce modéré, recherché sans avilissement d’un côté, accordé sans orgueil de l’autre, servirait infiniment à les former : dans un âge plus avancé ils y sont portés, fêtés, absorbés, de manière qu’il ne leur reste plus de temps pour l’étude ou le travail. […] Comme je suis fort jeune, il est bon d’avoir des amis solides pour le reste de sa vie.
Mme du Deffand, au reste, était tout à fait de cet avis ; depuis surtout que Mlle de Lespinasse avait fait défection et s’était retirée d’auprès d’elle, emmenant à sa suite quelques-uns des coryphées de l’école encyclopédiste, elle était très opposée à tout ce qui ressemblait à des intérêts de parti philosophique ou littéraire : et comme Voltaire, dont c’était le malin plaisir, essayait de provoquer Walpole, de l’amener, par pique et par agacerie, à une discussion en règle sur le mérite de Racine et de Shakespeare, comme de plus il paraissait d’humeur à chicaner les deux dames au sujet de La Bletterie qu’elles protégeaient et qu’il n’aimait pas, Mme de Choiseul écrivait encore à sa vieille amie : Je crois que nous ferons bien de le laisser tranquille ; car, pour moi, je ne veux pas entrer dans une dispute littéraire : je ne me sens pas en état de tenir tête à Voltaire. […] On l’invite à venir à Chanteloup ; on l’assure du plaisir qu’elle y fera, du bonheur qu’on aura à la posséder : elle n’ose y croire, elle manque de foi dans l’amitié comme dans le reste.
Je fis passer brusquement des troupes, afin de fortifier le corps du prince de Condé ; je fis travailler diligemment à un pont de bateaux sur le Rhin, et je demeurai avec mon frère, le vicomte de Turenne, et le reste de l’armée sur les bords du Rhin, pour m’opposer au prince d’Orange, en cas que, sur l’avis du passage forcé du Rhin, il eût pris le parti de passer brusquement l’Yssel et de marcher à moi pour tomber sur l’armée à demi passée et attaquer mon arrière-garde », Vous aurez remarqué ces mots : « le passage qui fut glorieux pour la nation… » ; Louis XIV ne se donne que comme ayant été présent et reporte la gloire sur la nation même. […] — Au reste, nous-mêmes qui venons de lire, nous en sommes juges aujourd’hui.
Il note la politesse du Pape « qui avait haussé un peu le bout de son pied », comme pour épargner à son adoration le reste du chemin. […] Nous l’abandonnons dans le reste de ses courses et visites où il se romanise de plus en plus.
Répondez moi de votre corps, et je vous réponds de tout le reste. […] on le sait de reste. » Le nom et l’amitié de Thomas viennent sans cesse se mêler dans la pensée de Ducis à ces soins affectueux pour Deleyre.
La figure de l’archevêque, M. de Harlay, est de celles qui peuvent tenter une plume amie des nuances ou des contrastes ; même après les beaux portraits qu’ont laissés de lui des maîtres de la fin du xviie siècle (Saint-Simon d’Aguesseau), il reste bien à dire. […] Et si on le considère en lui-même, c’est un personnage, sinon un caractère, tout plein de belles qualités, avec un seul défaut, capital il est vrai, et qui finit par dominer trop insolemment et par éclipser le reste.
Que me fait le reste ? […] Il y a chez elle des restes d’Elvire, il y a des commencements de Lélia.
« … Au reste vous pourriez toujours assurer Son Éminence de la continuation des travaux de M. de Vaugelas, qui fournit aux trois bureaux qui se tiennent toutes les semaines avec assiduité pour l’avancement du Dictionnaire. […] Vaugelas semble dire comme un bon professeur à l’élève brillant qui a fini ses études : « Maintenant vous savez écrire ; il ne vous reste qu’à trouver de beaux et heureux sujets, des emplois originaux à votre talent.
En sortant de mon lit, je m’occupe de mon enfant et de mon mari ; je fais lire l’un, je donne à déjeuner à tous deux, puis je les laisse ensemble au Cabinet, ou seulement la petite avec la bonne quand le papa est absent, et je vais examiner les affaires de ménage, de la cave au grenier ; les fruits, le vin, le linge et autres détails fournissent chaque jour à quelque sollicitude ; s’il me reste du temps avant le dîner (et notez qu’on dîne à midi, et qu’il faut être alors un peu débarbouillée, parce qu’on est exposé à avoir du monde que la maman aime à inviter), je le passe au cabinet, aux travaux que j’ai toujours partagés avec mon bon ami. […] Je vais t’y attendre et m’y reposer ; reste encore ici-bas, s’il est un asile ouvert à l’honnêteté ; demeure pour accuser l’injustice qui t’a proscrit.
Le choix de Brienne pour ministre fut la première grande erreur politique de la reine, et, dès ce jour, malgré un reste de répugnance, elle dut s’occuper de manœuvres et d’affaires d’État avec suite ; elle avait marqué son influence, elle se vit dans l’obligation de la maintenir. […] Il me reste à lui rendre par ce côté un plein et sincère hommage.
Il passa le reste de l’année 1859 à diverses reconnaissances dans les parties du Sahara dépendant des provinces d’Alger et de Constantine ; il effleurait son sujet et s’aguerrissait en même temps. […] Dans cet état civil des femmes, il est aisé de reconnaître des traces persistantes et des restes d’une civilisation tout autre que la musulmane.
Fontenelle, s’il ne conclut pas, s’il paraît se jouer en homme d’esprit et en sage peu entêté de son opinion, reste du moins exactement philosophe. […] La science a marché, elle avance chaque jour, et ses résultats appartiennent à tous : l’esprit philosophique reste une faculté toute particulière et individuelle ; il est et sera toujours une chose rare.
Les affaires se tiennent par des liaisons qui les mettent dans une dépendance nécessaire les unes des autres, et ce n’est que par la combinaison de toutes les parties qu’on doit se décider sur ce qu’il est le plus avantageux de faire pour chacune d’elles en particulier. » Le maréchal de Noailles est âgé de soixante-quatre ans à cette date ; il représente une longue expérience acquise, il est un des rares demeurants du dernier règne ; il peut dire au roi avec autorité sur presque chaque sujet : « Le feu roi, votre auguste bisaïeul, pensait… le feu roi, votre auguste bisaïeul, disait… » Il s’offre pour ce genre de conseil avec un dévouement passionné, qui n’est pas sans dignité jusque dans son expansion : « Jusqu’à ce qu’il plaise à Votre Majesté de me faire connaître ses intentions et sa volonté, me bornant uniquement à ce qui regarde la frontière dont elle m’a donné le commandement, je parlerai avec franchise et liberté sur l’objet qui est confié à mes soins, et je me tairai sur tout le reste, toujours prêt, cependant, à vous exposer, Sire, lorsque vous le voudrez, etc., etc. […] « Je ne m’étendrai pas davantage pour cette fois-ci, mais j’attendrai votre réponse avec honnêtement d’inquiétude ; pensez le reste. » Il y a là quelque bon désir, quelque étincelle ; et quinze jours après (9 août), lorsque la retraite de l’armée de Bavière a ramené la guerre à notre frontière du Rhin, Louis XV dira : « Si l’on mange mon pays, il me sera bien dur de le voir croquer, sans que je fasse personnellement mon possible pour l’empêcher ; mettons-nous au moins en état de réparer de bonne heure ce que nous aurons pu perdre toute cette année-ci. » Sous des expressions peu nobles on aime à surprendre de ces réveils d’honneur.
Au reste, dans une introduction comme celle-ci, l’inconvénient n’existe qu’assez secondaire : ces tableaux généraux ont besoin d’une perspective ; celle que l’auteur trouvait tout naturellement tracée et éclairée par sa foi était la plus magnifique qu’il pût offrir. […] Les reliques de sainte Élisabeth sont dispersées à l’époque de la Réforme, et sa chapelle reste sans honneur ; mais son cœur, déposé à Cambrai, va y attendre celui de Fénelon.
La forme en est enveloppée et comme empêchée, la pensée en reste souvent obscure ; le critique a bonne envie d’attaquer, et il ne veut pas avoir l’air d’être hostile ; il proteste de son respect, et il multiplie les restrictions à mesure qu’il aggrave les offenses ; on dirait que dans ce duel littéraire qu’il entreprend, il n’ose enfoncer sa pointe ni casser tout à fait le bouton de son fleuret. […] Ce ne sont pas des beautés assurément ; le reste aidant et sous le reflet des années, ce sont peut-être des charmes.
Je croirais la profaner en y pensant ; c’est comme une apparition qui reste, dit-on, dans les yeux, mais que le cœur ne confie jamais aux lèvres ! […] — Non, disait-il ; il nous reste assez de temps pour fuir avec toi.
Au reste le vieux Malherbe ni Corneille ne faisaient pas tant de façon, ni Pascal, ni Bossuet ; et ils ont plus d’une fois scandalisé la délicatesse grimacière de La Harpe et de ses pareils. […] Que vous servira d’avoir tant écrit dans ce livre, d’en avoir rempli toutes les pages de beaux caractères, puisque, enfin, une seule rature doit tout effacer : encore une rature laisserait-elle quelque trace, du moins d’elle-même ; au lieu que ce dernier moment, qui effacera d’un seul trait tout notre vie, s’ira perdre lui-même avec tout le reste dans ce grand gouffre du néant… Qu’est-ce donc que ma substance, ô grand Dieu ?
Au reste, ils sont doux, polis, aimables, fins, mesurés ; aussi étroits que possible dans leur doctrine, mais indulgents pour les personnes et accommodants dans la pratique. […] Il ne nous reste qu’un regret tranquille, qui nous laisse toutes nos forces pour le bien et ne nous empêche plus d’espérer un meilleur avenir.
S’il vous reste encore quelque pitié pour moi, écrivez-lui ; il ne voudra point rougir à vos yeux : je vous le demande à genoux… Si vous aviez vu sa dernière lettre, vous ne me condamneriez pas ; elle est signée, et il m’appelle Madame ! […] Elle reste des semaines entières sans nouvelles de son ami ; elle n’apprend plus ses marches et démarches que par les gazettes ; son cœur est froissé : Que de choses à lui reprocher !
Ne croyons pas, au reste, avoir découvert de nos jours ce factice de Florian, et n’imputons pas à nos pères plus de faux goût qu’ils n’en eurent. […] Je laisse de côté le reste des écrits en prose qu’il publia, ou qui parurent après lui, et dans aucun desquels il ne s’est surpassé.
D’Aguesseau porta dès l’abord ses scrupules de timidité dans le goût comme dans tout le reste. […] Pour se rendre compte de cet effet, et même en le réduisant à sa valeur, il convient de se rappeler que le Parlement, à cette date comme toujours, était un peu en retard sur le reste du siècle : aussi, en y apparaissant avec sa bonne mine, sa gravité tempérée d’affabilité et décorée de politesse, sa diction facile, nombreuse et légèrement fleurie, son élégance un peu concertée, l’élève adouci et orné de Despréaux fit une sorte de révolution relative ; il eut le mérite d’introduire et de naturaliser au parquet ce qui régnait déjà partout ailleurs ; et lui, le moins novateur des jeunes gens, il entra si à propos dans la carrière, que son premier pas fit époque.
Vers la fin, elle en avait visiblement assez ; la fatigue physique l’emportait sur tout le reste, et la mort de Louis XIV fut, jusqu’à un certain point, pour elle un soulagement. […] Mme Du Deffand, qui est littérairement de la même école, a très bien rendu l’effet que font les lettres de Mme de Maintenon, et on ne saurait mieux les définir : Ses lettres sont réfléchies, dit-elle ; il y a beaucoup d’esprit, d’un style fort simple ; mais elles ne sont point animées, et il s’en faut beaucoup qu’elles soient aussi agréables que celles de Mme de Sévigné ; tout est passion, tout est en action dans celles de cette dernière : elle prend part à tout, tout l’affecte, tout l’intéresse ; Mme de Maintenon, tout au contraire, raconte les plus grands événements, où elle jouait un rôle, avec le plus parfait sang-froid ; on voit qu’elle n’aimait ni le roi, ni ses amis, ni ses parents, ni même sa place ; sans sentiment, sans imagination, elle ne se fait point d’illusions, elle connaît la valeur intrinsèque de toutes choses ; elle s’ennuie de la vie, et elle dit : « Il n’y a que la mort qui termine nettement les chagrins et les malheurs… » Il me reste de cette lecture beaucoup d’opinion de son esprit, peu d’estime de son cœur, et nul goût pour sa personne ; mais, je le dis, je persiste à ne la pas croire fausse.
Au reste, le mot et l’impression de la duchesse de Bourgogne, choquée comme l’avait été Mme de Maintenon, s’expliquent bien. […] Au reste, il se connaissait à merveille, et il nous a dit son dernier mot dans le passage qui suit, et où il se pourchasse lui-même dans ses replis et ses déguisements : Au bout de tout cela, j’entre dans ma cinquantième année (1714).
Par cet excès, il reste inférieur au Poussin. […] De cette étude bien imparfaite, mais qui repose sur plus de lectures et de comparaisons que je n’ai pu en apporter ici, il me semble résulter que Bernardin de Saint-Pierre, dans sa vie, n’a été qu’à demi un sage, et que, dans ses écrits, il a presque aussi souvent erré que rencontré avec bonheur : mais, une fois, il a eu une inspiration simple et complète, il y a obéi avec docilité et l’a mise tout entière au jour comme sous le rayon ; il a mérité par là que son souvenir reste à jamais distinct et toujours renouvelé dans la mémoire humaine, et qu’autour de ce chef-d’œuvre de Paul et Virginie, la curiosité littéraire rassemble, sans en rien perdre, les grâces éparses de l’écrivain.
Le rêve fini, l’insomnie m’a pris, et ma pensée incapable de se rendormir, poussée violemment au dernier roman que nous devions faire : La Fille Élisa, a travaillé, le reste de la nuit, dans l’horrible. […] Il lui disait : « Moi, il n’y a plus qu’une chose qui m’intéresse, c’est de jouer avec mes petits-enfants, tout le reste ne m’est plus de rien.
Il se vengeait de croire cela en doutant de tout le reste. […] Il reste la même fournaise donnant la même aurore.
Dans sa conception égocentrique de la vie il sacrifierait volontiers à ses jouissances tout le reste de l’Humanité. […] Charles Morice reste donc, malgré lui, notre seul « Poète français ».
En dépit de sa force et de sa fierté, l’esprit reste toujours victime de l’habitude ou son esclave. […] Je citerai aussi le grand morceau sur la décadence romaine, qui commence à la page 330 par ces mots : « Après les tueries des triumvirs et les volées d’aventuriers et de soudards qui s’étaient abattues sur les restes de la République », — un sujet, par parenthèse, usé à force de rhétorique, mais que l’auteur a su relever par des traits inattendus et hardis.
En effet, qu’on suppose un orateur doué par la nature de cette magie puissante de la parole, qui a tant d’empire sur les âmes et les remue à son gré ; qu’il paraisse aux yeux de la nation assemblée pour rendre les derniers devoirs à Henri IV ; qu’il ait sous ses yeux le corps de ce malheureux prince ; que peut-être, le poignard, instrument du parricide, soit sur le cercueil et exposé à tous les regards ; que l’orateur alors élève sa voix, pour rappeler aux Français tous les malheurs que depuis cent ans leur ont causés leurs divisions et tous les crimes du fanatisme et de la politique mêlés ensemble ; qu’en commençant par la proscription des Vaudois et les arrêts qui firent consumer dans les flammes vingt-deux villages, et égorger ou brûler des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, il leur rappelle ensuite la conspiration d’Amboise, les batailles de Dreux, de Saint-Denis, de Jarnac, de Montcontour, de Coutras ; la nuit de la Saint-Barthélemi, l’assassinat du prince de Condé, l’assassinat de François de Guise, l’assassinat de Henri de Guise et de son frère, l’assassinat de Henri III ; plus de mille combats ou sièges, où toujours le sang français avait coulé par la main des Français ; le fanatisme et la vengeance faisant périr sur les échafauds ou dans les flammes, ceux qui avaient eu le malheur d’échapper à la guerre ; les meurtres, les empoisonnements, les incendies, les massacres de sang-froid, regardés comme des actions permises ou vertueuses ; les enfants qui n’avaient pas encore vu le jour, arrachés des entrailles palpitantes des mères, pour être écrasés ; qu’il termine enfin cet horrible tableau par l’assassinat de Henri IV, dont le corps sanglant est dans ce moment sous leurs yeux ; qu’alors attestant la religion et l’humanité, il conjure les Français de se réunir, de se regarder comme des concitoyens et des frères ; qu’à la vue de tant de malheurs et de crimes, à la vue de tant de sang versé, il les invite à renoncer à cet esprit de rage, à cette horrible démence qui, pendant un siècle, les a dénaturés, et a fait du peuple le plus doux un peuple de tigres ; que lui-même prononçant un serment à haute voix, il appelle tous les Français pour jurer avec lui sur le corps de Henri IV, sur ses blessures et le reste de son sang, que désormais ils seront unis et oublieront les affreuses querelles qui les divisent ; qu’ensuite, s’adressant à Henri IV même, il fasse, pour ainsi dire, amende honorable à son ombre, au nom de toute la France et de son siècle, et même au nom des siècles suivants, pour cet assassinat, prix si différent de celui que méritaient ses vertus ; qu’il lui annonce les hommages de tous les Français qui naîtront un jour ; qu’en finissant il se prosterne sur sa tombe et la baigne de ses larmes : quelle impression croit-on qu’un pareil discours aurait pu faire sur des milliers d’hommes assemblés, et dans un moment où le spectacle seul du corps de ce prince, sans être aidé de l’éloquence de l’orateur, suffisait pour émouvoir et attendrir ? […] Au reste, les louanges prodiguées à la mémoire de Henri IV, à l’instant de sa mort, ne furent point semblables à tant d’éloges de princes ou d’hommes puissants qui, après avoir retenti sous les voûtes des temples dans une cérémonie funèbre, semblent le moment d’après aller se perdre et s’ensevelir avec eux dans la tombe qui les attend.
Au reste, il va, dit-on, retourner dans son pays de Vienne travailler.
Le duc de Bordeaux paraîtrait désirer que ses serviteurs féaux ne se tinssent plus si en dehors de toutes les affaires : « car, disait-il à l’un d’eux, si je suis un jour en position de rentrer, je ne pourrai alors m’appuyer sur vous qui aurez été absents des affaires pendant vingt ans plus ou moins. » Mais laissons ces songes, ces propos de petite cour exilée qui prend le train des Stuarts à s’y méprendre ; il n’y a plus que le grand nom de Chateaubriand qui jette un reste de grandiose sur ce débris. — Une poignée de vaniteux et même d’intrigants s’y rattachent encore, et vivent aux dépens de l’exilé.
J’avais, d’ailleurs, mes restes de fantaisie et de résistance, et, par exemple, je me refusai tout net un jour, quoique j’en fusse très-sollicité, à parler de l’Essai sur la Littérature anglaisequi est en tête de la traduction de Milton de Chateaubriand.
Plus d’un sens reste inarticulé dans l’habitude du sanglot40.
L’Angleterre commence à s’apercevoir aujourd’hui que tout n’a pas été consommé alors, et que, contre les vices de sa Constitution, contre les désordres invétérés de son état social, une autre révolution reste à faire.
Quand le jésuite, qui la veut rendre digne de son jeune parent et protégé, l’a mise au couvent, le voile d’innocence ignorante et les restes secrets d’impudeur dans cette jeune fille sont poursuivis et démêlés comme les moindres veines sous-cutanées, comme les profonds vaisseaux lymphatiques par le préparateur anatomique habile et amoureux du cadavre.
D’ailleurs, les restes de l’hôtel Rambouillet étaient encore menaçants du temps de Molière, et voilà pourquoi il en voulait, avant tout, déblayer la scène, afin d’y établir son franc-parler.
À leur tête, le roi, qui a fait la France en se dévouant à elle comme à sa chose propre, finit par user d’elle comme de sa chose propre ; l’argent public est son argent de poche, et des passions, des vanités, des faiblesses personnelles, des habitudes de luxe, des préoccupations de famille, des intrigues de maîtresse, des caprices d’épouse gouvernent un État de vingt-six millions d’hommes avec un arbitraire, une incurie, une prodigalité, une maladresse, un manque de suite qu’on excuserait à peine dans la conduite d’un domaine privé Roi et privilégiés, ils n’excellent qu’en un point, le savoir-vivre, le bon goût, le bon ton, le talent de représenter et de recevoir, le don de causer avec grâce, finesse et gaieté, l’art de transformer la vie en une fête ingénieuse et brillante, comme si le monde était un salon d’oisifs délicats où il suffit d’être spirituel et aimable, tandis qu’il est un cirque où il faut être fort pour combattre, et un laboratoire où il faut travailler pour être utile Par cette habitude, cette perfection et cet ascendant de la conversation polie, ils ont imprimé à l’esprit français la forme classique, qui, combinée avec le nouvel acquis scientifique, produit la philosophie du dix-huitième siècle, le discrédit de la tradition, la prétention de refondre toutes les institutions humaines d’après la raison seule, l’application des méthodes mathématiques à la politique et à la morale, le catéchisme des droits de l’homme, et tous les dogmes anarchiques et despotiques du Contrat social Une fois que la chimère est née, ils la recueillent chez eux comme un passe-temps de salon ; ils jouent avec le monstre tout petit, encore innocent, enrubanné comme un mouton d’églogue ; ils n’imaginent pas qu’il puisse jamais devenir une bête enragée et formidable ; ils le nourrissent, ils le flattent, puis, de leur hôtel, ils le laissent descendre dans la rue Là, chez une bourgeoisie que le gouvernement indispose en compromettant sa fortune, que les privilèges heurtent en comprimant ses ambitions, que l’inégalité blesse en froissant son amour-propre, la théorie révolutionnaire prend des accroissements rapides, une âpreté soudaine, et, au bout de quelques années, se trouve la maîtresse incontestée de l’opinion À ce moment et sur son appel, surgit un autre colosse, un monstre aux millions de têtes, une brute effarouchée et aveugle, tout un peuple pressuré, exaspéré et subitement déchaîné contre le gouvernement dont les exactions le dépouillent, contre les privilégiés dont les droits l’affament, sans que, dans ces campagnes désertées par leurs patrons naturels, il se rencontre une autorité survivante, sans que, dans ces provinces pliées à la centralisation mécanique, il reste un groupe indépendant, sans que, dans cette société désagrégée par le despotisme, il puisse se former des centres d’initiative et de résistance, sans que, dans cette haute classe désarmée par son humanité même, il se trouve un politique exempt d’illusion et capable d’action, sans que tant de bonnes volontés et de belles intelligences puissent se défendre contre les deux ennemis de toute liberté et de tout ordre, contre la contagion du rêve démocratique qui trouble les meilleures têtes et contre les irruptions de la brutalité populacière qui pervertit les meilleures lois.
Nous avons fixé les moments et les œuvres où il faut appeler l’intelligence ; le reste du temps, dans nos autres occupations, nous n’en usons point ; il nous semble naturel de ne rien lui demander : c’est comme un outil que l’on serre après le travail pour lequel il a été fait.
Au reste, je veux bien en faire l’aveu.
Le reste est de peu d’importance.
Non seulement la plupart des princes vivent comme nous (et s’ils gardent autour d’eux quelque reste de cérémonial, c’est par nécessité ou par devoir, et les pompes mystérieuses de la cour de Louis XIV leur seraient à tous insupportables), mais ils sentent comme nous, ils ont toutes nos maladies morales.
Quand on a été chartiste, on reste toujours ami des | textes et des documents.
Merrill fut d’abord le frère d’armes des premiers poètes symbolistes, et il reste l’ami de MM. de Régnier, Vielé-Griffin, Verhaeren et Retté.
Francisque, qui a ouvert à mes recherches la riche collection théâtrale qu’il a formée, et dont il reste le zélé conservateur, depuis qu’elle appartient à la Société des Auteurs dramatiques ; j’ai trouvé dans cette collection, créée avec une intelligence et une persévérance si remarquables, des ouvrages que j’avais demandés vainement aux plus grandes bibliothèques de Paris.
Je suis, au reste, moins vigilant pour autrui que notre vieil et tendre maître.
Il ne reste plus qu’à chercher dans les différents cas quelle valeur il convient de donner à cet exposant afin de rendre compte de tous les faits.
Nous en retrouverons au reste la substance dans les philosophes suivants.
Au reste, pour les empires comme pour les littératures avant peu peut-être l’Orient est appelé à jouer un rôle dans l’Occident.
Sa patrie lui rend la justice qu’on ne lui a jamais refusée dans tout le reste de l’Europe.
Un bel ouvrage de littérature reste dans tous les temps ; les siècles même lui ajoutent un nouveau lustre.
Celles-ci s’effacent ; l’étendue de l’esprit reste.
Ceux des peintres hollandois, dont je parle, qui ont osé faire des tableaux d’histoire, ont peint des ouvrages admirables pour le clair-obscur, mais ridicules pour le reste.
Il nous reste la souscription nationale !
La catharsis est, comme on sait, l’art de se débarrasser sans danger d’un sentiment qui pourrait nuire, de s’en purger de telle sorte qu’il ne reste pas en nous pour nous torturer, ou qu’il ne s’exerce pas d’une manière mauvaise et funeste.
Cela reste vrai même avec notre enseignement, même pour travailler, même pour raturer, même pour s’assimiler et se former.
Or, s’il les possède, ce n’est plus Roi qu’il faut l’appeler : qui dit Roi des Esprits dit Dieu même ; et alors on peut demander pourquoi donc ce Dieu des Esprits souille encore de ses restes une église chrétienne, et pourquoi ses adeptes et ses disciples, en cotisant leurs admirations et leurs œuvres, ne lui élèvent pas un monument ?
Difficile de se tirer de là, et l’auteur du Contrat social ne s’en tire pas ; — il y reste !
C’est une chose gaie, en effet, par elle-même, que cette donnée, hardie comme la gaîté, — de la gaîté qui va parfois jusqu’à l’audace, — d’un coquebin à trente-six carats, marié, dans la prime fleur de ses jeunes années, à la jeune fille la plus charmante, dont le cœur bat sous le buse de l’étiquette, qu’elle enverra très bien promener au fond de son alcôve quand il le faudra, et qui, devant ce buse et devant ce cœur, reste les bras croisés, froid comme un saint de pierre qui ne connut jamais la tentation.
Àpeine un livre grave, au moins d’intention, comme Du pouvoir en France, par Wallon, ou Des forces productives de la Russie, par Tegoborski Le reste n’est que vocabulaires, annuaires, réimpressions prétentieuses d’articles de journaux qui n’ont pas la pudeur spirituelle de rester oubliés.
Que Boileau reste à jamais dans la liste des grands écrivains et des grands poètes ; mais qu’on estime dans l’autre, de la philosophie, des connaissances et des vertus.
Il hèle un monsieur au passage : — « Combien vous reste-t-il de fusils ? […] Dans le parc, le reste de la paille jaune, qui a servi de litière aux chevaux, pourrit autour des grosses pierres, noircies par les feux de la cuisine en plein air des soldats. […] Ils disent que c’est tout ce qui reste du corps de deux mille hommes dont ils faisaient partie. […] On me fait attendre dans une salle à manger, où sont les restes d’un déjeuner, servi dans un bric-à-brac de verreries et de porcelaines. […] Nos restes avaient été jetés dans un coin : un infâme arlequin, un mélange de choses, comme de la blanquette de veau et de la raie au beurre noir… Eh bien, Hugo s’est jeté là-dessus.
Si étoilé que soit son jeu de détails lumineux, il reste toujours synthétique et sculptural. […] L’attelage reste immobile, et cependant il dévore avec une rapidité brûlante des espaces fictifs. […] Le reste est de l’acquis. […] des axiomes, des préceptes d’hygiène, des vérités impudentes ; le reste, le reste, c’est-à-dire tout, ne se démontre pas), et entra enfin à l’Odéon, en 1839, sous la direction de MM. d’Épagny et Lireux. […] Tout le reste pivotait autour de lui ; il avait l’air de la Vengeance expliquant l’Histoire.
Reste à savoir comment il a fait ce choix, et c’est sur quoi son œuvre nous renseignera ; mais on doit noter, dès maintenant, qu’il y a un danger véritable ici : le savant pastiche ! […] Est-ce à dire qu’il ne reste absolument rien, dans ces poèmes nouveaux, de tout le « romanisme » de Moréas ? […] Ce poète est soucieux seulement des idées, des émotions et des images que lui suggèrent ses rêveries ; et tout le reste, il le chasse. […] Mais lui, dans son manteau sombre, reste songeur et taciturne, « malgré cette forêt qui chante et où il passe », malgré les roses et la tiédeur des seins qui le frôlent. […] Reste à savoir si le « vieil alexandrin » est susceptible de prendre cette infinie variété de formes, et si, à le vouloir trop assouplir, on ne le brise pas tout simplement.
Aussi bien, le peu de bon qu’il pouvait y avoir chez eux, allez-vous voir que Corneille, — grand emprunteur, je le dis en passant, comme tous les grands inventeurs, — a bien su le reprendre… Le reste n’est que de l’érudition, et nous ne sommes pas ici pour faire de l’érudition. […] C’est ce que je vous disais tout à l’heure, et c’est ce qu’il me reste à vous montrer maintenant. […] Racine l’a fait, dans cette même Andromaque, dont il nous reste maintenant à voir les qualités originales et uniques sortir, en quelque façon, et se composer du mélange de tous ces éléments, renouvelés et transfigurés par son génie de poète. […] Voyez plutôt les romans de Balzac… Mais si la question d’argent ne saurait être traitée au théâtre ni par la comédie, ni sans doute par la tragédie, — dont, en s’y mêlant, elle dégraderait l’idéale dignité, — que reste-t-il, Messieurs ? Il reste qu’elle soit traitée par le drame ou par le roman ; et, en effet, c’est ce que nous verrons se produire, à mesure que, dans des sociétés plus compliquées, composées de plus de parties, et plus divisées, la question d’argent prendra plus d’importance.
Est-ce que le dernier mot ne reste pas toujours à la grande cause des peuples ? […] Ainsi, il ne reste plus que le grand-père, Mena et les deux enfants cadets de Bastianazzo, Alexis et Lia : plus de bras assez vigoureux pour gouverner la barque. […] Dans les pays non civilisés, on le retrouve encore décidé à ne regarder que ce qui flatte sa vue, à glisser sur le reste. […] Son arrivée à Constantinople, par exemple, malgré la profusion des lignes et des couleurs, ou plus exactement peut-être à cause de cette profusion, reste un morceau confus. […] il ne nous reste que celles de l’Inconnue, dont M. de Berti a publié quelques morceaux.
Boisserée, qui déduit l’architecture ogivale de l’espèce d’aspiration qu’exercèrent les hautes tours destinées aux cloches sur le reste de l’édifice, cette vue ingénieuse, mais qui n’est qu’un des éléments de la vérité, se trouve exposée plutôt que discutée par M. […] Pour eux, leur histoire est finie ; il ne reste plus à y ajouter que le récit de leur mort héroïque. […] Les orages de la révolution paraissaient calmés ; les murmures des partis retentissaient comme les derniers bruits de la tempête : on regardait ces restes d’agitation comme la vie même d’un État libre. […] Et puis l’idée du grand homme s’ajoute aussitôt à son expression simple, l’imagination du lecteur fait le reste, et l’œil ébloui met le rayon.
Aussi le siècle de Louis XIV reste aisément, pour l’aspect de la langue, notre bout du monde ; la colline est admirable de contour, mais elle est bien prochaine ; entre elle et nous il n’y a guère d’espace pour ces évolutions que présente l’Italie, qu’accomplissait la Grèce, que l’Angleterre elle-même se peut librement permettre moyennant son Shakspeare. […] Cependant je me dis ce qui me reste à vivre, Je cherche quand viendra le moment qui délivre, Et je me jette à terre et j’étouffe mes cris. […] Quand il énumère les congés de la Vaticane et des autres bibliothèques, qui sont en vacances la moitié de l’année, et qui, le reste du temps, profitent de toutes les fêtes et de tous les saints du calendrier, sans compter deux ou trois jours de clôture régulière par semaine, il me rappelle le conte malin de Boccace imité par La Fontaine. […] Il y a beaucoup d’obscurité, au reste, et même d’incohérence dans les paroles de Théophraste, telles que les donne le texte de Diogène de Laërte.
Sans doute aussi un sentiment plus noble que l’amour-propre nous déchire quand nous sommes obligés de renoncer à l’estime que nous avions conçue pour le premier objet de nos affections, quand il ne reste plus d’un enthousiasme aussi profond que le souvenir des vaines apparences qui l’ont causé. […] Nous ne pouvons admettre la croyance en Dieu, sans supposer qu’il dirige le Sort dans son action sur l’homme ; nous ne pouvons donc considérer ce Sort comme une puissance aveugle : reste à considérer si Celui qui la gouverne a donné la liberté à l’homme pour s’y soumettre ou s’y soustraire. […] Asham, vous le savez, est sérieux et calme, il s’appuie sur la vieillesse pour supporter les maux de l’existence ; en effet la vieillesse d’un penseur n’est pas débile, l’expérience et la foi le fortifient, et quand l’espace qui reste est si court, un dernier effort suffit pour le parcourir ; ce terme est encore plus rapproché pour moi que pour un vieillard, mais les douleurs rassemblées sur mes derniers jours seront amères. […] (une heure après) On a porté les restes de Guilford sous les fenêtres de la tour, un linceul couvrait son corps mutilé, à travers ce linceul une image horrible s’est offerte… Si le même coup ne m’était pas réservé, quelle est la terre qui pourrait porter le poids de ma douleur !
La Vérité morale reste inébranlable et intacte à côté des débris de tout ce qui s’enfle pour singer ou parodier sa puissance éternelle. […] De peur d’être entraîné dans la ruine de sa propre activité, il n’a garde de s’intéresser à ce qu’il fait ; son âme affranchie ne s’y absorbe point : il reste indépendant, voulant rester debout. […] Si, en effet, l’apparence, une fausse image de ce qui est substantiel et vrai, ou ce qui est mauvais et petit en soi est le côté saillant, cependant la personnalité forte et solide qui dans son indépendance, s’élève au-dessus de toutes les choses finies, assurée et heureuse en elle-même, reste le principe du haut comique. […] Mais, si ce qui est en soi faux se détruit par soi-même, à cause de ce semblant même d’existence, la vraie personnalité triomphe encore de cette destruction ; elle reste inviolée en soi et satisfaite.
Quand nous y fûmes, mon compagnon de voyage me dit qu’il s’était fait mal au pied, et me pria de lui prêter un peu d’argent pour retourner à Florence : il ne m’en reste pas assez, lui dis-je, pour continuer ma route, et je t’engage à me suivre. […] Ces paroles effrayèrent tellement le reste de la troupe, qu’elle suivit l’exemple du majordome. […] Je ne pouvais lire qu’une heure et demie par jour, parce qu’il n’entrait qu’en ce seul moment dans cette caverne affreuse, et le reste du temps, je le donnais à Dieu et à mes réflexions sur les fragilités de cette vie, que j’espérais bientôt quitter. […] Voyant bien, à ces paroles, qu’ils venaient pour accroître mes maux, mais préparé à tout souffrir, je lui répondis : J’ai tourné vers ce Dieu, roi des cieux, toutes les pensées de mon âme, de sorte qu’il ne reste rien pour vous.
Cependant je vis luire quelque chose sur mon assiette, parmi un reste de salade, et, l’ayant regardé de plus près, je crus que c’était réellement du diamant pilé. […] Nous passâmes fort gaiement le reste de la journée ; et, le lendemain, je m’aperçus que j’avais laissé ma selle et mes étriers sur la jument que j’avais montée. […] Si vous êtes ce Benvenuto dont j’ai appris tant de choses, ajouta-t-il, faites selon votre coutume, je vous en donne pleine licence. — Il me suffit de conserver les bonnes grâces de Votre Majesté, lui répartis-je ; je ne crains rien pour le reste. — Hé bien, allez, me répondit ce prince en souriant, elles ne vous manqueront jamais. […] Il l’approuva beaucoup, et me dit qu’il s’en occuperait ; et, après un peu de réflexion : Au reste, ajouta-t-il, nous nous sommes accordés, le duc d’Urbin et moi, et c’est à lui à s’en charger ; mais gardez-en le secret ; je vous remercie de votre zèle.
Le reste de l’armée, couché sur la colline, dormait dans les ténèbres, au murmure des vents. […] Rassemblez les tristes restes de nos amis et rejoignez Fingal. […] Le sombre Cuchullin reste seul, mais immobile comme un rocher isolé au milieu des sables ; la mer vient avec ses flots et mugit sur ses flancs endurcis ; sa tête se couvre d’écume et les collines d’alentour retentissent ; enfin, du sein grisâtre des brumes paraissent sur l’Océan les voiles de Fingal ; la forêt de ses mâts se balance sur les vagues roulantes. […] Ossian, reste à mes côtés ; Gaul, lève ton épée terrible ; Fergus, bande ton arc ; et toi, Fillan, fais voler ta lance dans les airs.
Il vous en reste bien un, un seul, pour souffler jusqu’au 16. […] Quand on a façonné pièce à pièce l’étrange macédoine, ou assaisonne, on saupoudre d’une main experte, et il ne reste qu’à servir. […] Il sue d’ahan pour trouver un développement plausible aux aventures de la Buveuse en question ; et il reste le bec de plume en l’air, ne parvenant pas à raccrocher les lambeaux du récit interrompu. […] Il reste que nous avons à faire l’éducation du peuple en dehors des journaux populaires, et même contre eux.
Ainsi, dans ces premiers traités, la préoccupation de Wagner reste la même ; réformer l’art au moyen du drame musical, poétique et plastique. […] Ta main dans la mienne, et jamais tu ne t’éloigneras de ce qu’il y a de plus intelligible à chaque homme, car avec moi tu restes toujours sur le ferme terrain de l’action dramatique, et cette action, représentée sur la scène, est le plus clair, le plus facile à comprendre de tous les poèmes. […] Reste l’exemple de Richard Wagner : certes, il a employé la description, et avec un bonheur insolent (une insolence que M. […] Que reste-t-il donc à faire ?
La partie qui reste de son ouvrage, et qui formera deux autres volumes, nous relèvera le cœur, puisqu’elle relèvera la France de rabaissement continu auquel nous la voyons réduite dans les deux premières. […] Au regard de beaucoup de gens, qui veulent que l’on reste fidèle aux gouvernements qui se sont eux-mêmes abandonnés, et qu’on croie au droit de ces gouvernements quand ils l’ont renié le jour qu’il fallait le défendre, Granier de Cassagnac, avec sa retentissante position de publiciste du pouvoir sous la monarchie de Juillet, ne pouvait pas — à ce qu’il semblait — en raconter impartialement la fin misérable et adhérer de nécessité et de conviction à l’Empire. […] Finalement, comme « style est tout l’homme », il devait avoir et il eut aussi la force du style, qui, comme l’acier, ne brille chez lui que de pureté et de solidité, et semble dédaigner tout le reste. […] Que reste-t-il de l’orateur ?
Trouver les sources d’un auteur, c’est un travail relativement facile ; il y faut beaucoup de lectures, de la mémoire, un certain flair et de la chance aussi ; ce travail est nécessaire, mais il n’est qu’une première étape ; reste à comparer l’œuvre d’art avec ses sources, comparaison qui porte sur toutes les nuances du fond et de la forme ; et reste enfin à juger la « combinaison » nouvelle dans son ensemble, et à en trouver la genèse intime dans le tempérament même du poète ; grosse difficulté, devant laquelle on recule le plus souvent. […] Que la route soit longue ou brève, qu’on aime, qu’on chasse ou qu’on écrive, celui qui reste en arrière a tort, et celui-là a raison qui arrive. » — Pouvait-on répondre plus spirituellement et plus victorieusement à une accusation de plagiat ? […] À quoi il faut ajouter la longueur des entr’actes ; passe encore en Italie, le théâtre y est un grand salon où l’on cause librement, où l’on fume dans les corridors en commentant la pièce même entre inconnus ; en Allemagne, malgré le confort moderne, c’est la raideur et l’ennui ; à Paris (sauf une ou deux exceptions) c’est pire encore : des sièges dont on sent la torture dès que le rideau se baisse, des corridors où l’on s’écrase, des vestibules à courants d’air, et le reste… D’un acte à l’autre, votre enthousiasme a le temps de se refroidir ou de se courbaturer ; l’auteur le sait ; il s’efforce de vous rallumer par un feu roulant de bons mots qu’il a patiemment recueillis dans les salons et qui n’ont d’ailleurs rien à faire avec l’action ni avec les caractères.
Je tâche, en même temps, qu’elle soit rangée. » Comme tous les absents de Paris, il en ressent aussitôt le vide, se plaint de sa vie languissante, et regrette la société : « Au reste, si l’on est heureux quand on n’a rien à faire, quand on vit avec des gens à qui on n’a rien à dire, je le suis. […] En novembre 1754, le duc de Penthièvre descendit chez l’ambassadeur avec sa suite et y logea treize jours : « Je me suis très bien tiré de cet embarras, disait galamment Bernis : après beaucoup de dépenses faites avec profusion, mais sans désordre, il me reste l’amitié d’un prince honnête homme, et la satisfaction d’avoir contenté tous les ordres et tous les étages de sa maison. » Duverney se charge de suivre en cour les intérêts de Bernis ; la seule chose urgente, ce sont les secours pécuniaires.
La ville de Metz, en se réunissant à la France sous Henri II, avait réservé ses privilèges ; le droit, en ce pays des Trois-Évêchés, se compliquait de mille questions particulières ; il y avait des exceptions à l’infini, dont la connaissance faisait le principal mérite d’un avocat : Voyez, s’écriait le jeune homme ambitieux d’une plus noble gloire, voyez ce qui reste de ces fameux MM. […] Elle applique assez pour distraire ; elle n’exige pas assez d’application pour être impossible à un homme dont le malheur n’a pas affaibli la raison. 2º Depuis longtemps je désirais m’exercer à la langue latine que j’ai mal apprise dans ma jeunesse : ce que je comprends de Tacite, de Tite-Live, de Salluste, d’Horace et de Virgile m’a donné une grande curiosité pour le reste. 3º Hobbes m’a paru avoir un mérite éminent comme écrivain politique, etc.
Mme de Maintenon ne discutait pas, mais lui opposait l’usage, l’expérience, l’impossibilité de ne pas bégayer en de telles matières : Toutes ces idées, lui disait-elle, sont des restes de vanité : vous ne voudriez point de choses communes à tout le monde ; votre esprit est élevé, vous voudriez des choses qui le fussent autant que lui : inutile désir ! […] En 1793, Saint-Cyr dévasté perdit un moment son nom, et la commune ruinée s’appela Val-Libre. — En 1794, pendant qu’on travaillait dans l’église pour en faire un hôpital, la tombe de Mme de Maintenon ayant été découverte dans le chœur, fut brisée, son cercueil violé, ses restes profanés : elle fut, ce jour-là, traitée en reine.
Je me dissipe, et c’est au temps à faire le reste. […] J’ai terminé ce chapitre, qui aurait pu s’intituler Frédéric le Grand et le prince Henri : il m’en reste un dernier à écrire, à extraire d’une autre portion, également intéressante, de cette correspondance de famille ; il aura pour titre : Frédéric le Grand et sa sœur la margrave de Baireuth, et pour ce qui est des sentiments moraux, il sera plus consolant.
On sait le reste. […] Les lettres patentes de 1635, et le projet qui avait précédé, exprimaient en termes très nets le but des études et l’objet des travaux de l’Académie ; l’espoir « que notre langue, plus parfaite déjà que pas une des autres vivantes, pourrait bien enfin succéder à la latine, comme la latine à la grecque, si on prenait plus de soin qu’on n’avait fait jusques ici de l’élocution, qui n’était pas à la vérité toute l’éloquence, mais qui en faisait une fort bonne et fort considérable partie » ; que, pour cet effet, il fallait en établir des règles certaines ; premièrement établir un usage certain des mots, régler les termes et les phrases par un ample Dictionnaire et une Grammaire exacte qui lui donneraient une partie des ornements qui lui manquaient, et qu’ensuite elle pourrait acquérir le reste par une Rhétorique et une Poétique que l’on composerait pour servir de règle à ceux qui voudraient écrire en vers et en prose : que, de cette sorte, on rendrait le langage français non seulement élégant, mais capable de traiter tous les arts et toutes les sciences, à commencer par le plus noble des arts, qui est l’éloquence, etc., etc.
La comtesse de Boufflers, si connue de tous les lecteurs familiers de Rousseau, a perdu depuis que celui-ci est moins en faveur ; elle est allée insensiblement où sont allées toutes ces admiratrices et ces patronnesses de Jean-Jacques, où sont allées toutes ces dames du temps jadis, chantées et plaintes par Villon ; son nom ne réveille, chez la plupart, qu’un vague écho, et ceux même qui sont le plus au fait, par un reste de tradition, de ces choses du xviiie siècle, quand on leur parle de la comtesse de Boufflers, sont sujets à la confondre avec d’autres du même nom : on a quelque peine à les remettre exactement sur la voie. […] C’est à elle que le bon vieux roi disait un soir en la quittant et en lui baisant plusieurs fois la main, devant son chancelier qui passait pour en être lui même amoureux : « Mon chancelier vous dira le reste. » On citait de sa façon maint couplet, des impromptus de société, des épigrammes, et peu de personnes, nous dit La Harpe, ont mis dans ces sortes de bagatelles une tournure plus piquante.
Sous prétexte de chasser, à la maison de campagne où je me suis retirée, il va, vient, regarde, écoute, indiscret autant qu’osé, et, pour me faire dépit, il tire à mon colombier ; les flèches qu’il lance en l’air, à mon cœur sont adressées : le sang de mes colombelles a rougi mon tablier… » Ce sont des restes de chants populaires qui ont passé dans le drame, et dont un auteur espagnol n’aurait osé se priver. […] Le Français, on le sait de reste, se livre aisément, en présence surtout d’une belle chose ; mais il se repent vite de s’être livré ; il a hâte de s’en venger comme d’une surprise.
A le juger tel qu’il se montre dans ces Souvenirs, je le vois en politique, en littérature, en art, en tout, n’ayant rien de bien tranché ni de saillant, il est pour la Charte en 1814, et cela ne l’empêche pas d’avoir des restes d’impérialisme, d’aller rendre visite dans ses voyages aux principaux membres dispersés de la famille de Napoléon. […] Byron lui paraît un grand poète, mais M. de Jouy reste pour lui notre premier prosateur.
Je ne sais sur quoi porter un reste de sensibilité qui s’éteint ; des désirs, je n’en ai plus ; j’ai usé la vie : c’est de tous les états le plus pénible, et de toutes les maladies la plus douloureuse comme la plus irrémédiable. » Il croit avoir usé la vie, il ne l’a pas même commencée. […] Je suis devant vous comme un effroyable néant de tout bien : il ne me reste qu’une timide et mourante espérance, et c’est encore, Seigneur, un de vos dons… « La cause première de tous mes maux n’est pas, à beaucoup près, récente : j’en portais depuis plusieurs mois le germe dans cette mélancolie aride et sombre, dans ce noir dégoût de la vie, qui, s’emparant de mon âme peu à peu, finit par la remplir tout entière.
(On sent que tout ceci est un peu chargé, mais il en reste bien quelque chose. […] Royer-Collard en entrant dans le salon fut : « Monsieur, vous avez des abords bien sévères… » On ne dit pas la suite ; mais interpellé de la sorte, l’homme à l’esprit de riposte ne dut pas être en reste.
Après avoir témoigné leur ardent patriotisme à ce grand acteur, ils ont voulu entendre le reste de la tragédie d’Othello. […] Il y a de l’esprit de reste en France, mais la vraie sensibilité y est beaucoup plus rare, et c’est là un de vos domaines.
Le parti qui me reste à prendre n’est pas difficile à préjuger : je dois soutenir mon rôle et savoir mourir au besoin. […] Atteint depuis celle de 1805 d’une maladie grave, j’ai sacrifié les restes de ma santé à mes devoirs et à mon goût pour la guerre.
Je crois bien que deux ou trois des moindres héros se noyèrent avant d’atteindre le rivage ; mais le reste, les plus vaillants, y arrivèrent sans trop d’efforts, la plupart à la nage, et l’un même sans presque avoir besoin de nager. […] Je ne prétends, au reste, conclure de ce qui précède qu’à une simple correction, et pas du tout à une réaction : les réactions ont toujours un côté polémique étranger et contraire à l’art.
L’orgueil, c’est la vertu, l’honneur et le génie ; C’est ce qui reste encor d’un peu beau dans la vie, La probité du pauvre et la grandeur des rois ; quand Frank avait dit cela, le chœur avait su divinement répondre : Frank, une ambition terrible te dévore. […] En s’appliquant à ces faits, pour leur imprimer le cachet de son génie, pour les tailler en diamants et les enchâsser dans un art très-ferme et très-serré, l’auteur n’a jamais songé, ce semble, à les rapporter aux conceptions générales, soit religieuses, soit politiques, dont ils n’étaient que des fragments ou des vestiges ; la vue d’ensemble ne lui sied pas ; il est trop positif pour y croire ; il croit au fait bien défini, bien circonstancié, poursuivi jusqu’au bout dans sa spécialité de passion et dans son expression matérielle ; le reste lui paraît fumée et nuage.
Un écrivain a fleuri et brillé en son temps ; il est mort ; le goût public a changé ; sa renommée a vieilli et a pâli ; on le cite encore à la rencontre, on a de lui une ou deux pièces qui seules survivent au reste des œuvres oubliées ; il semble que tout soit dit sur son compte : et voilà subitement qu’un homme arrive, littérateur ou non de métier, mais ayant au cœur je ne sais quelle étincelle littéraire, et cet homme un matin se consacre à cette mémoire défunte, la réchauffe, la restaure, s’applique de tout point à la rehausser. […] Il ne me reste rien à dire de Gresset, sinon qu’il mourut de mort subite en juin 1777, universellement regretté malgré sa longue éclipse, et pardonné aisément d’un siècle qui avait deux fois reçu de lui un régal excellent. — Pour moi, en tout ceci, à l’occasion du livre de M. de Cayrol, je n’ai guère fait que commenter et développer, en l’adoucissant convenablement, l’opinion qu’avait exprimée Voltaire avec un bon sens malin et intéressé, je l’avoue, mais d’autant mieux aiguisé.
On est donc heureux quand on retrouve ce premier portrait chez les personnages voués depuis à la célébrité, et quand un hasard imprévu nous vient révéler ce qu’ils furent précisément au moment unique et choisi, en cette fleur, en cette heure ornée, comme disait la Grèce : dans tout le reste de notre vue sur eux, il y a plus ou moins anachronisme. […] Je barbouille du papier à force, quand la tête me fait mal ; j’écris tout ce qui me vient en idée : cela me purge le cerveau… Adieu, j’attends une cousine qui doit nous emmener à la promenade ; mon imagination galope, ma plume trotte, mes sens sont agités, les pieds me brûlent. — Mon cœur est tout à toi. » Si calme, si saine qu’on soit au fond par nature, il semble difficile qu’en ce jeune train d’émotions et de pensées, on reste longtemps à l’entière froideur, avec tant de sollicitations d’être touchée.
On le mit bientôt au collège, où il achevait sa quatrième, lorsqu’il fut attaqué de la pierre ; il fallut le tailler, et l’opération faite en apparence avec succès lui laissa cependant pour le reste de sa vie une très-grande incommodité. […] Au reste, ces incertitudes et ces inconséquences étaient inévitables en un siècle épisodique, sous un règne en quelque sorte accidentel, et qui ne plongeait profondément ni dans le passé ni dans l’avenir.
193 Au reste il a rassemblé exprès les contrastes de son talent, en se traduisant en prose, et en raillant un peu la poésie, qui l’enchante. […] De son arc toutefois il bande les ressorts Le sanglier, rappelant les restes de sa vie, Vient sur lui, le découd, meurt vengé sur son corps Et la perdrix le remercie.
Le principe intérieur de la religion lui échappe, comme au reste le principe de l’art et de la poésie. […] De nos jours, cependant, la réputation de Montesquieu décline : ou plutôt il reste un nom, il cesse d’être un maître.
Il y reste six ans. […] Elles rappellent aux âmes inquiètes que, entre les croyances confessionnelles et le doute ou la négation, il reste à la conscience des refuges ; qu’il est toute une vénérable tradition de postulats moraux, sur qui l’on peut dire que, depuis les temps historiques, ont vécu tous les hommes de bien : car ceux mêmes d’entre eux qui n’y croyaient pas ont agi comme s’ils y croyaient, et ceux, qui croyaient à quelque chose de plus croyaient donc à cela aussi.
» comme s’il eût donné à entendre que le reste ne l’était pas également. […] En entendant, l’autre jour, le drame intéressant dans lequel la lutte du talent et du sentiment vrai contre le préjugé et l’orgueil social est si vivement représentée sous son nom, je me disais combien les choses ont changé depuis un siècle, combien la haute société ne mérite plus, à cet égard du moins, les mêmes reproches, et combien elle est peu en reste d’admiration et de procédés délicats envers tout talent supérieur.
Il est à présent à l’école ; mais comme ici on ne songe pas à former les mœurs ou les manières des jeunes gens, et qu’ils sont presque tous nigauds, gauches et impolis, enfin tels que vous les voyez quand ils viennent à Paris à l’âge de vingt ou vingt et un ans, je ne veux pas que mon garçon reste assez ici pour prendre ce mauvais pli ; c’est pourquoi, quand il aura quatorze ans, je compte de l’envoyer à Paris… Comme j’aime infiniment cet enfant, et que je me pique d’en faire quelque chose de bon, puisque je crois que l’étoffe y est, mon idée est de réunir en sa personne ce que jusqu’ici je n’ai jamais trouvé en la même personne, je veux dire ce qu’il y a de meilleur dans les deux nations. […] Le jeune homme est logé à l’Académie, chez M. de La Guérinière ; le matin il y fait ses exercices, et le reste du temps il doit le consacrer au monde.
Mais Mme Geoffrin n’avait pas à ménager ni à soutenir les restes d’une beauté qui brillait encore par éclairs dans le demi-jour ; elle fut franchement vieille de bonne heure, et elle supprima l’arrière-saison. […] J’ai mon magasin de réflexions et de comparaisons bien garni pour le reste de ma vie.
Il est vrai que, par un reste de fidélité à ses épigrammes, il n’a jamais cédé aux suggestions amicales qui lui furent faites plus d’une fois de se mettre sur les rangs pour un fauteuil, bien qu’il réunît certainement à cet effet toutes les qualités à la fois solides, sérieuses, distinguées et même mitigées, qu’on préfère ou qu’on exige. […] Malgré ces défauts que je ne cherche pas à dissimuler, et quoiqu’elle reste assez difficile à lire dans toute sa continuité pour les esprits qui ne sont pas très sérieux et attentifs, l’Histoire de M.
On voit que Mme Du Deffand n’était pas en reste de dédain avec le petit Lauzun. […] La destinée de ces Mémoires fut, au reste, singulière, et nous suggérera encore plus d’une réflexion.
Montesquieu lui-même ne reste point calme si on le prend à partie. […] Le sentiment moral reste un peu blessé, au milieu de tous les étonnements qu’excite ce bel ouvrage, de le trouver si muet et si désert du côté du ciel. — Seul le Génie de l’humanité y domine et s’y glorifie dans une dernière page d’une perspective grandiose et superbe, bien que légèrement attristée49.
La ligne qui serait la sienne, et qui est de bonne heure enfoncée et détruite, est celle des Constitutionnels comme Mounier, Lally ; mais, plus résolu qu’eux et plus homme de guerre, il reste sur la brèche, il ne quitte point le champ de bataille en présence des vainqueurs ; il tient pied jusqu’à la dernière heure, et tant qu’il y a place pour une table et pour une feuille de papier. […] Quoique étranger et républicain, j’ai acquis, au prix de quatre ans écoulés sans que je fusse assuré en me couchant de me réveiller libre ou vivant le lendemain, au prix de trois décrets de prise de corps, de cent et quinze dénonciations, de deux scellés, de quatre assauts civiques dans ma maison, et de la confiscation de toutes mes propriétés en France, j’ai acquis, dis-je, les droits d’un royaliste ; et comme, à ce titre, il ne me reste plus à gagner que la guillotine, je pense que personne ne sera tenté de me le disputer.
Ces portraits, venant après la belle conversation politique avec le prince de Condé, après les merveilleuses scènes de comédie des premiers jours des Barricades, et après les grandes et hautes considérations qui précèdent, composent une entrée en matière et une exposition unique qui subsiste même quand le reste de la pièce ne tient pas. […] Au reste, la plume de Retz fait toutes ces choses sans y prendre garde et sans y songer.
En parlant ainsi, Mme de Motteville, qui reste essentiellement femme, vengeait doucement son sexe un peu outragé par les manières brusques et fantasques de cette reine bizarre, qui affectait le genre et les qualités d’un homme. […] Parlant du vieux maréchal de Bassompierre que raillaient les jeunes gens, elle dira, après avoir loué sa générosité, sa magnificence et ses galantes manières : « Les restes du maréchal de Bassompierre valaient mieux que la jeunesse de quelques-uns des plus polis de ce temps-là (1646). » Elle aimait, dans les pièces de Corneille, surtout la morale élevée et les nobles sentiments qui avaient épuré le théâtre.
Or, dans tout pays où il n’y a plus de service qui ne soit soldé, il y a réellement égalité politique en dépit des prétentions et des souvenirs. » Mais cette vérité de fait ne l’empêche pas de remarquer que l’opinion a gardé pourtant des restes bien légitimes de religion historique : « Des hommes qui ont leur nom dans l’histoire, qui se lient à tout le passé d’une nation, ne sont jamais nuls dans leur patrie. » Dans toutes ces notes de début, M. […] Au reste, dans toutes ces citations, je ne prétends pas endosser les passages que j’emprunte : je m’attache, comme toujours, à faire valoir et à faire connaître l’auteur que j’analyse par ses meilleurs côtés, laissant au lecteur la balance du tout et l’arbitrage.
Je m’éveille le matin avec une joie secrète de voir la lumière ; je vois la lumière avec une espèce de ravissement, et tout le reste du jour je suis content. […] Il a beau peindre sa Thémire, il reste pour nous plus sensuel en amour que sentimental : « J’ai été dans ma jeunesse assez heureux, disait-il, pour m’attacher à des femmes que j’ai cru qui m’aimaient ; dès que j’ai cessé de le croire, je m’en suis détaché soudain. » Et il ajoute : « J’ai assez aimé à dire aux femmes des fadeurs, et à leur rendre des services qui coûtent si peu. » Le Temple de Gnide est une de ces fadeurs, mais qui a dû lui coûter du travail.
Grimm s’attache dès le principe au Discours sur l’inégalité, où le système de Rousseau est déjà tout entier et d’où le reste découlera. […] Il reste là tout un côté de Grimm qui peut se révéler un jour et qui sera curieux à connaître.
Wolff dit sans contredit de belles et bonnes choses, mais on peut pourtant le combattre, et, dès que nous remontons aux premiers principes, il ne nous reste qu’à avouer notre ignorance. […] Maintenant il ne me reste plus qu’à détacher mon cœur de la terre pour le tourner vers la source éternelle de toute vie et de toute félicité.
Ayant joui, sous l’Empire, d’une position justement acquise et d’une faveur modérée, il reste un des plus fidèles après la chute, et il est frappé à ce titre d’un ostracisme qui l’honore. […] » — Un jour, au coin d’une rue, heurté par un cavalier maladroit, Arnault se retourne et parle haut ; une altercation s’ensuit ; les passants regardent, et le cavalier, se piquant d’honneur, lui dit en lui présentant sa carte : « Au reste, voilà mon adresse. » — « Votre adresse, reprend Arnault, gardez-la pour conduire votre cheval. » Et chacun de rire.
S’il en est ainsi, je puis appliquer l’idée d’infini aux qualités comme à tout le reste. […] On objecte, avec Descartes, 1° qu’on ne peut construire l’idée de perfection en niant l’imperfection, parce que la perfection est conçue par nous comme positive. — Mais ce que nous nions et éliminons, ce sont précisément les limitations que nous trouvons en nous-mêmes, le côté négatif de notre bonheur, de notre intelligence, de notre puissance ; le reste est donc constitué par des qualités positives et non négatives.
De Démosthène, de Cicéron, de Mirabeau il ne reste que des mouvements, des paroles spontanées, des cris de passion comme celui de Démosthène après Chéronée : « Non. Athéniens, vous n’avez pas failli. » Presque tout le reste a passé.
Il n’en est pas de même dans d’autres appréciations qu’il nous reste à discuter. […] Que lui reste-t-il ?
Cette préface au reste, est un morceau digne d’être lu, si l’on en excepte le fade panégyrique de Louis XIV. […] Il convient de l’importance des Sermons, il veut qu’on y assiste, & il recommande cette pratique ; mais il voudroit que dans tout discours on eût pour but unique de diminuer le nombre des injustices, & d’augmenter celui des bienfaisances du plus grand nombre des auditeurs : il traite tout le reste de vérités spéculatives.
Les manuscrits de Saint-Simon, enlevés par ordre, furent portés aux Archives, comme on porte en terre, et ils y restèrent comme on reste en terre. […] Il y avait le hardi faquin, le coquin héroïque, qui, avant d’être prêtre, n’eut que la seule qualité d’être brave au feu du canon comme il l’était au feu des filles ; mais prêtre et cardinal, et cardinal pour son argent, pour que cela fût plus miraculeux, le faquin et le coquin disparurent, et le ministre qui se mit alors à pousser sous cette majestueuse barrette que Richelieu avait portée, le ministre aurait été grand, s’il avait vécu, — si la mort n’avait coupé l’herbe sous le pied à sa gloire naissante, avec une faulx longtemps aiguisée par ses vices… Seulement, cet homme-là, dans Dubois, le passionné, le haineux, l’ambitieux, le jaloux Saint-Simon, ne pouvait pas le voir, et ni Drumont non plus, puisqu’il émet le doute qui ferait de Dubois le satanique que tiennent à voir en lui tous les superficiels de l’Histoire, c’est-à-dire que, par une haine d’une machiavélique profondeur contre Saint-Simon, Dubois aurait subi, sans protester, l’ambassade donnée à Saint-Simon par le Régent, parce que Saint-Simon, son ennemi, devait immanquablement s’y ruiner… Ni Saint-Simon ni son publicateur ne révèlent donc la vérité sur les étonnantes, les renversantes dépêches à Dubois ; et le mot de l’énigme sur l’homme le plus entier qui fut jamais et qui semble se rompre tout à coup en deux dans une contradiction mortelle, est un mot qui reste encore à deviner.
Renan comme dans celles de Wilkes, de Weiss et de Bruno Bauer, cette critique essentiellement ennemie du surnaturel et cette méthode qui, de nuance en nuance et d’effacement en effacement, dépouille et pèle le fait historique jusqu’à ce qu’il n’en reste absolument rien. […] D’ailleurs le style n’est pas plus ici que le reste.
Il y a toujours, quand il est bien lui, — car, il ne faut pas l’oublier, il est inégal ; il y a des moments où il s’interrompt d’être lui, et où, comme le disait si drôlement Walter Scott, avec sa charmante bonhomie : « le gentilhomme reste sous son nuage », — il y a toujours autour de sa phrase inspirée la petite flamme bleue que Virgile a fait frissonner autour des tempes du jeune Iule. […] Il y reste sur les bases de sa personnalité, — avec le genre particulier d’esprit que nous lui connaissions.
Sans doute, que Virginie reste à Paris et que la science lui vienne, le rire lui viendra ; nous verrons pourquoi. […] Ils sont d’autant plus adroits et il leur est d’autant plus facile de retomber sur la tête, qu’elle est plus grosse et plus lourde que le reste du corps, comme les soldats en moelle de sureau qui ont un peu de plomb dans leur shako.
Comment ne pas reconnaître que l’expansion naturelle de l’individualisme, c’est-à-dire l’ensemble des facultés distinctives et personnelles d’un individu, crée la solidarité, c’est-à-dire l’ensemble des facultés qui relient cet individu au reste de l’univers ; que la solidarité n’est que le produit naturel de l’individualisme ; que l’aboutissement de l’individualisme, c’est la solidarité, qui est elle-même un ferment d’individualisme ; ou mieux encore, que l’individualisme n’est autre chose que de la solidarité virtuelle et la solidarité, autre chose que de l’individualisme virtuel ? […] Il existe parallèlement une entente pour la vie, dont il reste à déchiffrer les lois.
Comment, plus tard, le minutieux Denys d’Halicarnasse, Longin, et ce qui reste d’élégants sophistes, Aristide, Dion, Thémiste, Libanius, Julien ; comment nul de ces Pères si lettrés, depuis Clément d’Alexandrie jusqu’à saint Basile, dans son traité du Profit à tirer de la poésie païenne ; comment nul scoliaste, depuis les fragments d’Aristarque jusqu’aux volumes d’Eustathe, n’auraient-ils jamais emprunté une citation, un fait, une parole, aux dix-sept tragédies du grand poëte lyrique ? […] Vu à cette lumière, ce qui nous reste de Pindare ne doit pas encourir le reproche de monotonie tant répété par la critique vulgaire.
— Frédéric Soulié écrit toujours, mais de plus en plus obscurément : les chiffres en disent plus que le reste ; on ne le vend plus qu’à 500 exemplaires. — Sue a été très-riche ; on l’a dit un peu ruiné, mais il n’a jamais eu l’air de l’être.
Que si maintenant nous nous transportons brusquement à l’autre extrémité de la carrière de Bossuet, après qu’il a renoncé si solennellement à l’oraison funèbre et qu’il a déclaré réserver pour son peuple de Meaux « les restes d’une voix qui tombe, et d’une ardeur qui s’éteint », on peut se poser une question, et je la soumets par avance à M.
Au reste, l’envoyé du ministre est allé, et a vu de ses yeux ; il a dû rapporter des impressions vives.
Mais, si toutes les conséquences de l’art nouveau ne sont pas tirées, s’il reste encore des applications possibles au gré des génies inventeurs, si, parmi les idées en jeu dans la société, il en est quelqu’une, noble et féconde, qui attende encore son organe éclatant et son expression éternelle, rien ne s’arrête ; la révolution que les uns ont entamée se consomme par d’autres, et le siècle accomplit jusqu’au bout sa destinée de gloire.
Au reste, les conséquences des bonnes idées ne manquent pas ; assez d’esprits logiques les déduiront ; et, malgré les fausses vues, les indécisions et les intérêts qui viendront à la traverse, notre révolution pacifique d’aujourd’hui aura son cours, ainsi que l’autre révolution turbulente a eu le sien, il y a quarante ans.
Chapitre V Le vocabulaire médico-esthétique Le mot — est-il admis — reste distinct de l’idée qu’il enferme.
De même, lorsque je lis ou j’entends ce mot Tuileries, j’imagine plus ou moins vaguement, en formes plus ou moins tronquées, un terrain plat, des parterres encadrés de grilles, des statues blanches, des têtes rondes de marronniers, la courbe et le panache d’un jet d’eau, et le reste.
Au reste, on sera peut-être moins tenté de rechercher ou d’accueillir les figures sans nécessité ou pour le pur ornement, si l’on remarque d’abord que l’emploi des figures inutiles est un des caractères de la préciosité, ensuite que le style peut être expressif, éclatant, émouvant, presque sans figures.
Mais on a l’impression que, dans ces deux états si différents, la valeur morale de don Juan reste pareille : c’est la même créature humaine, ici débridée, là terrorisée.
Par un reste de tradition, la noblesse continue à recevoir les poètes dans ses salons, mais à l’heure du thé.
La fin seule est digne du regard ; tout le reste est vanité.
En général, l’impôt est la partie la mieux employée de la fortune du laïque, et elle sanctifie le reste.
Il faut qu’elle reste dans ses hauteurs et qu’elle y attire l’humanité.
J’ai voulu m’enquérir de ce qui reste de Renans, dans le Goëlo, le pays d’origine de ma famille.
Quant aux sectes d’Hémérobaptistes, de Baptistes, d’Elchasaïtes (Sabiens, Mogtasila des écrivains arabes 583, qui remplissent au second siècle la Syrie, la Palestine, la Babylonie, et dont les restes subsistent encore de nos jours chez les Mendaïtes, dits « chrétiens de Saint-Jean », elles ont la même origine que le mouvement de Jean-Baptiste, plutôt qu’elles ne sont la descendance authentique de Jean.
On est ravi de découvrir ce qu’il y peut avoir à redire ; et, pour tomber dans l’exemple, il y avait l’autre jours des femmes à cette comédie, vis-à-vis de la loge où nous étions, qui, par les mines qu’elles affectèrent durant toute la pièce, leurs détournements de tête, et leurs cachements de visage, firent dire de tous côtés cent sottises de leur conduite, que l’on n’aurait pas dites sans cela ; et quelqu’un même des laquais cria tout haut, qu’elles étaient plus chastes des oreilles que de tout le reste du corps 59. » L’autorité que je reconnais à Molière ne m’empêchera pas de dire qu’il y a peu de bonne foi à reprocher aux critiques d’avoir donné un sens criminel aux plus innocentes paroles et de s’offenser de l’ombre des choses.
Comment ont-ils espéré de trouver des Disciples, pour peu qu’il reste encore dans les Esprits quelques traces de la raison la plus commune ?
De ses Décrets, la chaîne, quoiqu’intime, Reste cachée à la perception.
En dehors de ces deux tentatives d’explication qui, ni l’une ni l’autre n’atteignent leur objet, il n’en reste pas d’autre que celle qui consiste à voir dans la conséquence même réalisée par la distinction de l’être eu objet et en sujet, la fin poursuivie par l’existence phénoménale : or cette conséquence, c’est la connaissance de soi, dont l’existence, avec tous ses modes, n’est plus ici que le moyen.
Appendice — Plan d’une étude complète d’esthopsychologie Ayant exposé la méthode et le but de la critique scientifique avec le plus d’exemples et le plus de faits probants que nous avons pu, il reste à l’appliquer et à l’atteindre.
C’est la tradition tombée à la secousse Des révolutions que Dieu déchaîne et pousse ; Ce qui demeure après que la terre a tremblé ; Décombre où l’avenir, vague aurore, est mêlé ; C’est la construction des hommes, la masure Des siècles, qu’emplit l’ombre et que l’idée azure, L’affreux charnier-palais en ruine, habité Par la mort et bâti par la fatalité, Où se posent pourtant parfois, quand elles l’osent, De la façon dont l’aile et le rayon se posent, La liberté, lumière, et l’espérance, oiseau ; C’est l’incommensurable et tragique monceau, Où glissent, dans la brèche horrible, les vipères Et les dragons, avant de rentrer aux repaires, Et la nuée avant de remonter au ciel ; Ce livre, c’est le reste effrayant de Babel ; C’est la lugubre Tour des Choses, l’édifice Du bien, du mal, des pleurs, du deuil, du sacrifice, Fier jadis, dominant les lointains horizons, Aujourd’hui n’ayant plus que de hideux tronçons, Épars, couchés, perdus dans l’obscure vallée ; C’est l’épopée humaine, âpre, immense, — écroulée.
Tout le reste est un tissu d’atrocités.
C’est en effet un reste de préjugé d’en employer une autre en ces occasions.
Une prévention aussi déraisonnable révolta presque tout le reste de l’Europe sçavante.
Tous les bons observateurs sont d’accord pour reconnaître que, parmi les conditions physiologiques, il y en a qui nous échappent, et qu’il reste toujours dans ce problème une ou plusieurs inconnues.
On a tant écrit sur la Bible, on l’a tant de fois commentée, que le seul moyen qui reste peut-être aujourd’hui d’en faire sentir les beautés, c’est de la rapprocher des poèmes d’Homère.
C’est du prêtre de Carthage que Bossuet a emprunté ce passage si terrible et si admiré : « Notre chair change bientôt de nature, notre corps prend un autre nom ; même celui de cadavre, dit Tertullien, parce qu’il nous montre encore quelque forme humaine, ne lui demeure pas longtemps ; il devient un je ne sais quoi qui n’a plus de nom dans aucune langue 187 : tant il est vrai que tout meurt en lui, jusqu’à ces termes funèbres par lesquels on exprime ses malheureux restes !
Le reste écoute, et se tait.
Il faut que le chancelier Bacon reste ignoré pendant cinquante ans ; lui-même l’avait prédit de son propre ouvrage.
Ainsi, nous sommes tous à peu près d’accord sur les beautés de Corneille, Molière, Homère, Racine, Cervantès, Tacite, Virgile, Montaigne, Pascal, Bossuet, Chateaubriand et tant d’autres, et M. de Gourmont aura beau nier La Fontaine et se demander si c’est de la poésie, la beauté de La Fontaine reste fixe, et même éternelle, malgré M. de Gourmont.
Comme vous voyez, quand on la désentortille de toutes les raisons dans lesquelles il l’a enveloppée, elle reste un peu mince.
Augustin lut, et on sait le reste.
D’un esprit né pour spéculer ou pour rêver je pourrais admettre qu’il reste extérieur à la réalité, qu’il la déforme et qu’il la transforme, peut-être même qu’il la crée, comme nous créons les figures d’hommes et d’animaux que notre imagination découpe dans le nuage qui passe.
Ainsi une île qui n’est aujourd’hui qu’un amas de rochers brisés ou noircis par les volcans, et à travers lesquels on voit, de distance en distance, des cabanes et des troupeaux, quand tout le reste de l’Europe était barbare, a produit une foule de poètes.
Cette autorité était divine, parce qu’alors la propriété comme tout le reste était rapportée aux dieux.
Cicéron remarque que de son temps il restait à Rome bien peu de choses qui fussent ex jure optimo ; et dans les lois romaines du dernier âge, il ne reste plus de connaissance des biens de ce genre.
Au reste, en voyant ce qu’il donna, on conclurait ce que lui-même il reçut. […] Elle avait cru l’homme incorrigible, la raison un heureux hasard et presque un don ; elle avait écrit, avec une raillerie ingénieuse, sur l’inutilité des bonnes raisons : elle voulut alors répondre à sa prévention antérieure, se réfuter en abordant l’œuvre à la racine, par le seul endroit corrigible et sensible de l’humanité, par l’enfance ; et tout le reste de sa vie d’intelligence fut voué au développement et à l’application de cette pensée salutaire. […] Au reste, la raison de Mme Guizot, qui a pied dans le fait même, admet, pressent les cas d’insuffisance et en avertit : « Je le vois plus clairement chaque jour, dit Mme d’Attilly, la jeunesse est de tous les âges de la vie celui que l’enfance nous révèle le moins ; une influence indépendante du caractère la domine avec un empire contre lequel on peut d’avance lui donner des forces, mais sans prévoir de quelle manière elle aura à s’en servir. » Mme Guizot relève en un endroit une assertion de mistress Hannah More sur la nature déjà corrompue des enfants, et elle la combat.
Évidemment, il faut qu’il y ait eu entre eux un reste de justice qui les ait empêchés d’être injustes entre eux, dans le temps qu’ils l’étaient envers les autres, et qui les a fait venir à bout de leurs desseins. […] « Il nous reste à examiner si le sort du juste est meilleur et plus heureux que celui de l’homme injuste. » Il poursuit et termine en remontant à l’essence de l’âme, qui, selon lui, est composée de vertu. […] Lisez : « Et puis, la chicane et les procès ne sortiront-ils pas d’un État où personne n’aura rien à soi que son corps et où tout le reste sera commun ?
Non, il faut que tu restes. […] Il reste bien encore quelques petites difficultés sur l’origine des choses et le but de notre existence, mais on a bien simplifié la question, et la raison conseille de supprimer en nous-mêmes tous les désirs et toutes les espérances que le génie, l’amour et la religion font concevoir ; car l’homme ne serait alors qu’une mécanique de plus dans le grand mécanisme de l’univers : ses facultés ne seraient que des rouages, sa morale un calcul, et son culte le succès. […] Ses ouvrages peuvent périr, mais son accent reste à la langue et aux caractères.
On peut aussi, si l’on veut, reconnaître Henri IV dans Euric, et dans Alcidon on dans Daphnide, le duc de Bellegarde ou la duchesse de Beaufort : à coup sûr, le ton n’y est pas ; et même l’inconstant Hylas, même le féroce Polémas n’ont pas les manières ni le reste qui décidaient la marquise de Rambouillet à se retirer chez elle. […] Car tous les écrivains durent compter avec le goût mondain, que la plupart au reste portaient en eux-mêmes. […] Ce petit homme, frileux et gourmand, bretteur et joueur, vaniteux, passionnément galant, mais plus épris des douceurs qu’il disait que des femmes à qui il les disait, au reste brave, fier, sincère, reconnaissant, cet homme aurait pu faire plus qu’il n’a fait : il avait l’esprit sérieux et capable de grandes pensées ; il a su juger Richelieu comme on le juge à deux cents ans de distance.
Pour peu qu’ils aient de sens et d’esprit, l’ardeur même de la partialité leur donne la sagacité qui fait distinguer le bon du mauvais, et deviner ce qui reste à faire. […] Ce qui ne veut pas dire, on le comprend de reste, l’homme qui raisonne ou enseigne, mais l’homme qui sent, imagine, s’émeut, se passionne dans une mesure telle, que tout lecteur se reconnaît dans ses écrits, et que nous tenons pour nôtres ses sentiments, ses passions et sa raison. […] Jamais le rapport des mots aux choses n’y est incertain ; jamais la langue n’y reste en deçà ou ne s’emporte au-delà des idées.
Il dit encore, que dans le commerce, les Boissier, les Marquis, sont des maisons à part, et que tout le reste à peu près du commerce de Paris, vit toute son existence, en ayant la plus grande peine à ne pas faire faillite. […] Et le reste du temps, un état trouble de la tête ne me permettant pas de travail, ou ne produisant que du mauvais travail. […] Alors, avec cette femme qui reste immobile dans le plaisir, on éprouve, voyez-vous, des jouissances infinies, des jouissances… Moi. — Allons, Flaubert, mon vieux, c’est de la littérature, ça !
Victor Hugo reste ensevelie ! […] Mais ces vers, rares d’abord — rari nantes in gurgite vasto, — matériels, d’ailleurs, comme des camées, des soucoupes, des vases ébréchés ; rompus souvent d’un hémistiche à l’autre, tous ces débris, où un reste d’art brille et s’exhale, ne peuvent arrêter le jugement définitif que la Critique est tenue, en honneur, de porter sur un talent qui n’a plus ni ensemble, ni articulations, ni vie régulière, ni chaleur vraie, ni lumière tranquille, ni rien enfin de ce qui constitue une créature, supérieure aux facultés sensibles et raisonnables de l’humanité, comme doit l’être un poète, et qui, au contraire, peut écrire des choses comme celles-ci : Tout est plein d’âmes ! […] Prenez les pièces les plus belles de La Légende des siècles, inspirées toutes, plus ou moins, par le Moyen Age ou ce qui en reste (il y a bien du Moyen Age dans Le Régiment du baron Madruce), et comparez-les tranquillement à celles dans lesquelles le monde moderne a mis son panthéisme, son humanitarisme, son progrès illimité et tous ses amphigouris sur les êtres, la substance, l’avenir et les astres, et vous aurez bientôt jugé.
Tout le reste dort, ou est mort. […] Mais, à la guerre, il est pointeur et le reste n’importe pas. […] Alors, que reste-t-il ? […] Quasi vieux, il reste jeune. […] Le reste n’est que de la politique et ne nous regarde pas.
Il ne reste que de rares figuiers et de rares oliviers qui ombragent des chapelles en ruines. […] Il reste aussi éloigné du panthéisme que de tout mysticisme. […] Vous sentez le chagrin, vous devinez la moue du commentateur anonyme (qu’il le reste !) […] Qu’importe que le spectacle change, si la manière de voir et de sentir reste toujours la même ? […] Pour le reste, pour la grande masse des Polytechniciens, on les rejette dans le courant.
Tant que le Psychologue reste purement Psychologue, il n’entend pas ce que signifient ces mots : crime, mépris, indignation. […] Il y a toujours une heure dans l’histoire d’un esprit où quelque puissance s’exagère et atrophie le reste. […] L’historien traite aujourd’hui ces dogmes défunts comme le botaniste traite les fleurs séchées : une étiquette dans un herbier, une corolle pâlie, une tige vidée de sa sève, un cadavre, voilà tout ce qui reste de la plante colorée et parfumée. […] Mais le principe de classement reste à trouver, et bien longtemps encore les soi-disant conflits des doctrines ne seront que des heurts de goûts et de tempéraments. […] N’importe ; la couture est trop visible entre ce petit fragment d’après coup et le reste du récit.
Il ne lui reste plus qu’à mourir, et il ne tremble pas. […] L’Académie reste et restera debout, et le nombre des candidats n’est pas près de diminuer. […] Il lui faut, à terre, bon souper, bon gîte et le reste. […] Il ne nous en reste plus pour la femme, que nous considérons moins comme sa complice que comme sa victime. […] Il y a de l’art à accommoder les restes.
Quelle ressource reste-t-il donc au comédien naissant pour distinguer les bons modèles, d’avec ceux qui peuvent l’égarer ? […] reste, pour ton repos, dans les Champs-Élysées. […] Premièrement, Molière n’a pas voulu que ce vers fût adressé directement à Loyal, puisqu’il n’y répond pas, lui qui, dans le reste de la scène, se montre si chatouilleux. […] Harpagon, forcé de donner une collation, prie son intendant de renvoyer les restes au marchand. […] La scène italienne ne sert qu’à amener des lazzis ; la française, au contraire, va vivifier le reste de la comédie, en portant maître Jacques à se venger de l’intendant, et à l’accuser d’un vol qu’il n’a pas fait.
Tous les poètes ont ainsi laissé des œuvres en projet et dont il ne nous reste guère qu’un plan où un titre. […] Hors la poésie, où il était d’une érudition des plus étendues, rien ne semblait intéresser Moréas, ni la politique, ni la sociologie, ni le reste. […] Il m’expose sa généalogie et comment il descend de l’empereur Nerva ; il me dit sa poétique jeunesse au doux pays d’Ile-de-France dont son âme reste à jamais enchantée et où lui apparurent les figures les plus ressemblantes à son rêve. […] Voltaire reste un grand nom, mais, à part son admirable correspondance et ses contes délicieux, son œuvre est peu fréquentée. […] Pour le reste, à nous d’interpréter leurs traits, de commenter leur sourire ou leur moue.
Je ne fais aucun doute que ma tragédie favorite de la mort de Henri III, par exemple, ne reste à jamais fort inférieure à Britannicus et aux Horaces. […] Il me reste, monsieur, à solliciter votre indulgence pour la longueur de mes lettres, et surtout pour la simplicité non piquante de mes phrases. […] Il me reste toutefois bien des obscurités et bien des questions à vous faire. […] Au reste, chaque poète fera des expériences, à la suite desquelles il est possible que l’espace d’une année soit trouvé le terme moyen convenable. […] Il est, du reste, assez plaisant qu’au moment où la réforme littéraire est représentée comme vaincue par tous les journaux, ils se croient cependant obligés à lui lancer, chaque matin, quelque nouvelle niaiserie qui, comme le lord Falstaff, grand juge d’Angleterre, nous amuse pendant le reste de la journée.
Le reste de la presse assez ergoteuse, déclarant que ma pièce est une œuvre ordinaire, où cependant se rencontrent une certaine délicatesse, et un style sortant de l’écriture courante des drames de tout le monde… En lisant les journaux, je suis frappé par la sénilité des idées et des doctrines chez les critiques dramatiques. […] » Samedi 27 juin Je pensais aujourd’hui, à mes moqueries de la petite, quand elle disait qu’elle voulait acheter une baraque, et y vivre de ce qui pousserait dans le jardinet, et alors qu’elle jetait en point d’interrogation à sa mère : « Lorsqu’on reste couché, on n’a pas besoin de manger beaucoup, n’est-ce pas ? […] Jeudi 6 août Nous en sommes arrivés avec Daudet à ce degré d’intimité, où l’on reste à côté l’un de l’autre, sans se parler, silencieusement, heureux d’être ensemble, et n’éprouvant pas le besoin de le témoigner, et de remplir les vides de la conversation. […] Ici un oratoire roman, là une fenêtre ornée d’un encadrement de la Renaissance, plus loin un fronton de prêche protestant, plus loin encore, une citerne de château fort du xive siècle, et tout en haut d’un escalier, où il ne reste plus une seule marche, une petite porte presque bouchée par deux arbres, poussés d’une semence, portée par le vent sur la pierre du seuil. […] Mme Parrocel montre les jolis restes d’une gracieuse, d’une éblouissante blonde, dont l’affectueuse parole est comme le murmure d’une prière.
Au reste, ce défaut, que je blâme en toute sincérité, est, pour la plupart des lecteurs, une qualité précieuse. […] Si cela est, il ne lui reste qu’un parti, le suicide. […] Après la fable, les caractères et l’histoire, il nous reste à examiner le style de la pièce. […] Il ne reste plus maintenant à la critique sérieuse qu’une seule arme contre les œuvres dramatiques de M. […] Il ne reste plus aux beaux esprits de la salle qu’un seul parti, auquel ils se résignent : ils parlent de l’acteur comme d’un cheval de course.
Le reste ne vaut pas l’honneur d’être nommé ! […] Il ne me reste plus maintenant qu’à voir s’il a touché le but, et quelles ont été dans l’histoire les conséquences des Provinciales. […] Bouffon il fut, bouffon qu’il reste ! […] Il reste que ce soit par la profondeur avec laquelle il a enfoncé dans les caractères ; il reste que ce soit par la vérité d’une imitation de la vie qui ne saurait aller sans une certaine manière, personnelle et originale, de voir, de comprendre, et de juger la vie même ; il reste en un mot que ce soit par la portée, ou, si l’on veut encore, par la « philosophie » de son œuvre. […] Je n’ai plus qu’à faire voir qu’aussitôt qu’il fut mort, c’est bien ainsi qu’on l’a comprise, et puisque l’œuvre vit toujours, il ne me reste plus qu’à dire la place qu’elle assigne à Molière dans l’histoire des idées.
Et il y eut aussi cet admirable Régnier, plus ronsardien, au reste, par choix d’école que par naturel. […] Que reste-t-il à présent de ces opinions de jadis ? […] pourquoi restes-tu, depuis tant de milliers de siècles, immobile et comme sans pensée ? […] J’ai eu tort, au reste, d’écrire ce mot : doute. […] Au reste, M.
Empêché de remuer les jambes, il semblait néanmoins sain quant au reste. […] L’amour qui reste une aveugle fureur, malgré les enjolivures que nous y mettons, ne chicane pas tant ! […] La chaleur, l’ivresse font merveille dans une ou deux tirades, et le reste est manqué. […] Sa protestation reste sans effet, et il adresse aux membres du Comité une longue lettre, qui finit par des paroles aussi dignes qu’inutiles. […] Cependant, ce qui reste dans mon âme de tout cela et de ton départ surtout est plus que de la tristesse, c’est du malheur, c’est du découragement mortel.
Spon, mon bon ami, vous dira le dessein que j’ai contre les apothicaires, écrira-t-il en 1647 à l’un de ses confrères de Lyon, mais il me faut du temps et du loisir dont j’ai fort peu de reste. » En attendant il est cité par eux en justice pour les railleries solennelles qu’il se permet dans ses thèses ; l’affaire va en Parlement : il répond et se défend lui-même durant une heure entière devant six mille personnes qu’il fait rire de sa verve et de ses lazzis. […] Cependant la faculté de Paris ne voulut pas être en reste, et, dans une affiche portant décision du 27 mars 1639, mais qui ne fut placardée que bien des mois après, on lut : Les doyen et docteurs de la faculté de médecine font savoir à tous malades et affligés, de quelque maladie que ce soit, qu’ils se pourront trouver à leur collège, rue de la Bûcherie, tous les samedis de chaque semaine, pour être visités charitablement par les médecins députés à ce faire, lesquels se trouveront audit collège ; et ce depuis les dix heures du matin jusques à midi, pour leur donner avis et conseil sur leurs maladies et ordonner remèdes convenables pour leur soulagement.
En 1804, à la veille de l’Empire, causant avec lui aux Tuileries, pensant tout haut, exprimant son impatience des injustices de l’opinion parisienne à ce moment, son ennui des résistances qu’il éprouvait dans ses vues de la part même de quelques-uns de ses proches, le premier consul disait ces paroles qui renferment une trop haute et trop soudaine définition personnelle pour ne pas être recueillies : Au reste, moi je n’ai point d’ambition… (Et se reprenant :) ou, si j’en ai, elle m’est si naturelle, elle m’est tellement innée, elle est si bien attachée à mon existence, qu’elle est comme le sang qui coule dans mes veines, comme l’air que je respire. […] Il approuve civilement le Concordat, mais il reste étranger à l’ordre d’idées et d’inspiration de Portalis.
Je crois qu’il faut renoncer à serrer de trop près l’explication à cette distance, et qu’on doit s’en tenir à une idée plus générale, qui reste vraie dans toutes les suppositions. […] À ce prix, inquiet sur ce seul point, rassuré sur le reste, je me résigne à vivre en exil, à ne point revoir la maison natale, et, avec cette amère certitude, j’attendrai le décret du destin, soit que l’ennui d’un ciel étranger doive m’enlever avant l’heure, soit qu’il plaise à la Parque de me laisser longtemps survivre.
Par ces mots bien ou mal placés, Marivaux ne veut pas toutefois faire entendre qu’un fonds commun d’esprit manquât dans ces siècles réputés barbares : loin de là, il estime que l’humanité, par cela seul qu’elle dure et se continue, a un fonds d’esprit de plus en plus accumulé et amassé : c’est là une suite lente peut-être, mais infaillible de la durée du monde, et indépendante même de l’invention soit de l’écriture, soit de l’imprimerie, quoique celles-ci y aident beaucoup : « L’humanité en général reçoit toujours plus d’idées qu’il ne lui en échappe, et ses malheurs même lui en donnent souvent plus qu’ils ne lui en enlèvent. » Les idées, d’un autre côté, qui se dissipent ou qui s’éteignent, ne sont pas, remarque-t-il, comme si elles n’avaient jamais été ; « elles ne disparaissent pas en pure perte ; l’impression en reste dans l’humanité, qui en vaut mieux seulement de les avoir eues, et qui leur doit une infinité d’autres idées qu’elle n’aurait pas eues sans elles ». […] L’esprit humain, à un moment donné, est le produit de tout ce qui reste de l’esprit des âges antérieurs accumulé comme une sorte de terre végétale, et qui devient ainsi le point de départ et l’excitant à demi artificiel d’une façon légèrement nouvelle de penser et de sentir.
Je doute cependant que tous liens de la sorte (comme il les appelle) finissent aussi misérablement que la liaison de son héros et de son héroïne. » C’est là encore la critique à faire du livre ; il est d’une tristesse misérable et d’exception ; Adolphe reste une anecdote particulière, admirablement analysée et racontée, mais le héros n’a pu arriver à être un type. […] Tous deux sont blasés, et expriment ce fond d’ennui dont ils sont pleins, sous la forme d’un petit livre qui reste leur chef-d’œuvre : mais l’un, grand artiste, ajoute à son ennui la flamme, et l’on a René ; l’autre y met de son ennui et de sa tristesse partout, et l’on a Adolphe, qui, pour les connaisseurs psychologues, ne le cède pourtant point à l’autre, mais qui n’a ni l’action sur le public ni le prestige.
La critique qui, par un reste de préjugé ou de routine, se priverait de toute ouverture de ce côté, se retrancherait, de gaîté de cœur, bien des lumières et beaucoup de plaisir. […] » Que de choses il me reste à dire encore !
Comme l’ombre d’un songe, au bout de peu d’instans Ce qui charme s’en va, ce qui fait peine reste : La rose vit une heure, et le cyprès cent ans. […] En ce temps-là précisément (1833), il était allé se loger avec quelques amis dans la rue et l’impasse du Doyenné, ce reste du vieux Paris, un îlot perdu et oublié dans un coin de la place du Carrousel.
La femme qui la servait à la Conciergerie disait un jour à Riouffe : « Devant vous elle rassemble toutes ses forces, mais dans la chambre elle reste quelquefois trois heures appuyée sur sa fenêtre à pleurer. » N’oublions pas, quand il s’agit d’elle, cet arrière-fond du tableau. […] Elle comptait y passer tranquillement le reste de ses jours, quand la Révolution appela aux affaires tous les hommes capables, et les ministres comme Roland remplacèrent les ministres comme M. de Calonne.
Le bon Dieu a voulu que je survive à celui pour lequel j’aurais donné mille vies ; j’espère qu’il me fera la grâce d’employer le reste de mon pèlerinage à me préparer, par une sincère pénitence, à rejoindre son âme dans le Ciel, où je ne doute pas qu’il demande la même grâce pour moi. » Elle mourut quinze mois après son époux (12 mars 1767). […] En selle dès l’aurore, forçant les cerfs et les daims, tuant les sangliers comme son frère en Pologne tuait les ours, il buvait d’autant le soir ; et le reste à l’avenant.
On devine aisément le reste et le genre de succès qu’il eut. […] Je trouvai chez le major général un reste de souper que dévoraient ses aides de camp, et dont je pillai ma part.
Au reste, ce n’est pas en ce point seulement que je me trompai sur le caractère de ce prince. […] Bien qu’il eût un congé illimité, il crut devoir spontanément se rendre à Saint-Pétersbourg afin de mettre le reste de ses forces et de sa vie au service de la Russie.
On se rappelle, en effet, les scènes délicieuses de cet ouvrage étrange, la pureté virginale d’Ordener, le baiser d’Éthel dans le long corridor ; le reste n’eût été qu’un fond noirci, un repoussoir pour faire ressortir le tableau, une ombre passagère et orageuse de désespoir. […] Voilà jusqu’à ce jour les principaux faits de cette vie du poëte ; il nous reste seulement à en caractériser plus en détail deux portions qui se mêlent intimement à la chronique fugitive de notre poésie contemporaine : ce sont les deux périodes que j’appellerai de la Muse française et du Cénacle.
Esprit de vaudevilliste, disait-on dans la salle dès les premières scènes ; il faut que chacun reste dans son cadre. […] Tout le reste, on l’a trop vu en effet, n’était que critique, système, étude préparatoire éternelle.
la voici ; elle lui échappe à la fin de cette même lettre : « Il me reste à vous dire sur les livres et sur les styles une chose que j’ai toujours oubliée : achetez et lisez les livres faits par les vieillards qui ont su y mettre l’originalité de leur caractère et de leur âge. […] Au sein de l’orthodoxie la plus fervente, il portait de singuliers restes de ses anciennes audaces philosophiques.
Un des Essais nous le résume surtout et nous le rend dans sa physionomie habituelle et dans l’esprit qui ne cessait de l’animer ; c’est le morceau sur la Bienveillance : « Il est une vertu, dit-il, la plus douce et la plus éclairée de toutes, un sentiment généreux plus actif que le devoir, plus universel que la bienfaisance, plus obligeant que la bonté… » Qu’on lise le reste de l’Essai, on l’y trouvera tout entier. […] Une partie se trouve dans les Mélanges, et le reste dans le Recueil de Famille, volume qui n’a eu qu’une demi-publicité.
“Reste donc tranquille, lui disait-il sévèrement, et laisse là cette vile canaille ! […] Mais, en ce qui concerne l’Histoire des Girondins, je ne me reproche en conscience que les cinq ou six pages que j’ai signalées ici moi-même à la vindicte des belles âmes, et je désire que ce commentaire expiatoire reste attaché au texte et fasse corps à cette édition du livre, pour prémunir les lecteurs, et surtout la jeunesse et le peuple, contre le danger de quelques sophismes qui pourraient fausser une idée dans leur esprit, ou atténuer dans leur cœur la sainte horreur de la vérité même, contre l’immoralité des moyens.
Vert-Vert est le modèle des contes spirituels ; il en reste des mots piquants, des idées ingénieuses et amusantes. […] On peut trouver le génie de Boileau étroit, incomplet : il lui reste d’avoir été unique en son genre au temps où il vivait.
Au reste, en dépit des panégyristes officiels, et si nous en croyons Gui Patin, le bruit courut, à Paris, dans les salons, que le duc d’Anguien avait montré trop de jeunesse et que, si le combat s’était terminé à notre avantage, l’honneur en revenait uniquement à M. de Gassion. […] L’Histoire des princes de Condé s’arrête à la bataille de Nordlingen : la partie la plus intéressante de la vie du duc d’Anguien reste donc à raconter.
Parler d’amour, même aux dames du plus haut rang, de si bas qu’on le fît, c’était le droit de tout poète, et un reste des mœurs chevaleresques. […] Au reste, la seule chose certaine est aussi la seule qui nous importe.
À travers les vicissitudes de ce conflit, une donnée toutefois reste constante : un mètre d’évaluation impersonnel qui donne au luxe lui-même, dans notre civilisation, ton caractère de banalité et d’anonymat. […] Il reste donc, même dans cette conception supérieure de la vie économique, assez de causes d’antinomie entre le groupe et l’individu, entre le nous et le moi, entre la solidarité et la liberté, entre la sociabilité et l’égoïsme, entre le désir d’égalité et le désir de différenciation.
Mais ce qui reste incontestable, c’est que l’humanité tend sans cesse, à travers ses oscillations, à un état plus parfait ; c’est qu’elle a le droit et le pouvoir de faire prédominer de plus en plus, dans le gouvernement des choses, la raison sur le caprice et l’instinct. […] Il ne faut donc pas s’étonner qu’après la disparition de l’état primitif et la destruction des vieux édifices bâtis par la conscience aveugle des siècles il reste quelques regrets et que les nouveaux édifices soient loin d’égaler les anciens.
Émilie Montel, de la Suze (Sarthe) reste aussi infirmière toute sa vie, par choix, par le goût désintéressé de bien faire. […] Un dessein d’amour éclate dans l’univers ; malgré ses immenses défauts, ce monde reste après tout une œuvre de bonté infinie.
Mais Claude reste inexorable, il ne croit pas à son repentir. […] Jusqu’au bout, elle reste fidèle à son type.
Le prince de Broglie était bien de cette race d’aimables Français qui s’en allaient à travers les deux mondes semant les saillies, les fleurettes et les idées, — les idées, notez-le, tout autant que le reste. […] Ce double dédain est rare et lui semble facile ; c’est ici qu’on pourrait trouver que la hauteur de cœur et un reste de hauteur de race se confondent en lui.
Cette remarque, qui paraîtra bien sévère si on l’étend à toute l’éducation, reste évidente si on ne l’applique qu’à l’urbanité. À comparer sur ce point l’éducation de nos jours à celle des anciens, on est tout surpris qu’il reste encore chez nous quelque peu du mot et de la chose.
Ce dernier trait est d’un écrivain, mais le reste est d’un boutefeu. […] Il ne nous reste plus qu’à la descendre à travers mille précipices, inévitables même pour l’homme le plus obscur.
Tout n’a pas fini par un mariage, et, depuis 89 jusqu’en 1850, l’équilibre, entre ce qui reste du principe de l’ancienne société et les prétentions croissantes de la société nouvelle, se cherche encore. […] Ôtez le compliment, la louange reste la même que celle qu’on vient de lire.
Pour ceux qui, comme nous, ont la manie de chercher encore autre chose et mieux que ce qu’on leur offre, il reste à regretter que l’esprit, chez Mme de Girardin, si brillant qu’il soit, ait pris dès longtemps une prédominance si absolue sur toutes les autres parties dont se compose l’âme du talent, et qu’elle se soit perfectionnée comme écrivain dans un sens qui n’est pas précisément celui du sérieux et du vrai. Telle qu’elle est, il manquerait quelque chose d’essentiel à la société, à la poésie et au journalisme de ce temps-ci, et les trois ensemble n’auraient pas donné leur dernier mot, s’ils ne s’étaient entendus pour produire ce composé singulier, étrange, élégant, qui, dans sa forme habile et précise, se jouant du fond, associe à son gré avec malice, avec gaieté, naturel et même un reste de naïveté, la femme d’esprit, le cavalier à la mode, l’écrivain consommé, et l’amazone parfois encore et la muse.
J’ai parlé des accents pathétiques par lesquels il tâche d’émouvoir son père à la fin de son Mémoire ; mais on s’en ferait une trop vague idée si je ne citais textuellement cette page à la fois si éloquente et si réelle, si exacte de peinture et si déchirante : Cet état contre-nature auquel je suis asservi, écrit ce fils captif à celui qui s’intitulait l’Ami des hommes, mine les restes de mon être. […] Il reste avec eux tous dans les à-peu-près ; il n’apporte point en ces sortes de jugements ce soin exact et jaloux qui dénote l’émule et l’homme du métier.
Il est vrai qu’ils la laissèrent sous la conduite d’une parente… L’oncle a été ici changé en parente ; mais le reste continue de se rapporter à elle : En effet, Madame (c’est un récit qu’un des personnages est censé adresser à la reine de Pont), je ne pense pas que toute la Grèce ait jamais une personne qu’on puisse comparer à Sapho. […] Cette guerre hardiment déclarée par Boileau à un genre faux qui avait fait son temps, et qui ne subsistait plus que par un reste de superstition, y porta un coup mortel, et, depuis ce jour, Mlle de Scudéry ne fut plus pour le jeune siècle qu’un auteur suranné.
Il en reste assez pour le biographe observateur et pour tout critique qui sait lire. […] Hennin à cette lettre, réponse que les éditeurs ont eu le tort de supprimer, on voit cet homme de sens combattre la détermination de Bernardin, et lui représenter qu’il n’y a rien d’humiliant dans l’offre qui lui est faite ; que le premier pas est l’essentiel, et que le reste ne peut manquer de suivre : « Considérez, monsieur, que dans un pays où les sujets manquent, vous auriez été le premier employé.
* * * — Moi, il n’y a que les Parisiens qui m’intéressent… Les provinciaux, les paysans, tout le reste de l’humanité, enfin, c’est pour moi de l’histoire naturelle. […] La veille garde des vieux mercredis de la princesse s’en va, et je reste le dernier.
Telle page des Reisebilder peut être comparée exactement à une page des nouvelles de Musset (car la prose allemande reste, malgré tous les maniements, poétique et un peu chantante) ; tel des Fragments anglais rappelle de près la passage délicieux où Théophile Gautier commente le Comme il vous plaira de Shakespeare. […] Dans ses vers d’amour, il ne reste rien de toute la gaieté, la grâce superficielle, les galants baisemains d’autrefois ; il a transposé en mineur de vieux motifs badins ; il en a fait des nocturnes, des valses lentes, des musiques aussi désespérées ou aussi rêveuses que celles de Chopin, et rompues souvent de même, par des dissonances subites, des finales ironiques, de violents rires sonnant faux et perçants.
Si cet homme d’orage a fait quelque fracture heureuse, comme Alexandre de l’Inde, Charlemagne de la Scandinavie, et Bonaparte de la vieille Europe, il ne reste de lui que cela. […] Sur le fumier comme Job, sous le bâton comme Epictète, sous le mépris comme Molière, l’esprit reste l’esprit.
Au reste, si l’on affirme avec Descartes que l’homme a le droit d’examiner ce qu’on lui propose de croire et de ne se décider que sur l’évidence, ce n’est point à dire pour cela que l’homme ait le droit de penser, selon sa fantaisie et selon son caprice, tout ce qui peut lui passer par la tête, qu’il puisse à son gré déclarer vrai ce qui est faux et faux ce qui est vrai, prendre sa passion pour souverain arbitre et faire de son bon plaisir la règle de tous ses jugements : ce serait confondre la liberté avec l’arbitraire, et je ne sache pas qu’aucun philosophe ait jamais réclamé ce droit extravagant. […] Au reste, les inconvénients qui pourraient résulter dans la pratique de l’emploi de telle ou telle méthode ne peuvent prévaloir contre cette méthode elle-même, si elle est légitime et raisonnable.
D’ailleurs, quand Galilée eût été de taille de Socrate, lequel pourtant fit tuer un coq, quand il eût fait de l’antagonisme contre l’Église jusqu’à la ciguë, la découverte dont il était si heureux et si vain n’ébranlait en rien la lettre de la Bible, qui reste solide et entière. […] Je reste dans le visible avec le populaire.
Dès lors, tout, autre office que le culte de soi reste en dehors de sa compétence. […] Ce que nous admirons, à juste titre, chez le prêtre, c’est le reste d’humanité, qu’on n’a pu étouffer en lui ; tout ce qui est faux, difforme, odieux provient au contraire de son caractère sacerdotal.
Elle reste indifférente entre le bien et le mal ; toutes les manifestations de la vie lui sont bonnes, et elle s’inquiète peu de distinguer entre elles. […] J’espère qu’elles y perdront ce qui leur reste encore de brutalité et de féroces instincts. […] Puis enfin, si tout cela ne réussit pas, il reste encore pour quelques-uns la religion, avec ses perspectives infinies et ses opiniâtres espérances. […] en est-il un qui reste mieux gravé dans sa pensée et dont il garde plus fidèlement le souvenir ? […] Il y a beaucoup d’esprit, souvent du plus ingénieux et du plus subtil, dans ces petites allégories gravées comme le reste, de l’œuvre par M.
Le grand point, le seul est d’être doué ; le reste ne vaut pas grand-chose et n’est que du talent, ce que n’importe qui peut acquérir avec une petite intelligence et une réelle volonté. […] Celle-ci, tout d’abord, qui a vu Mme de Burne, reste incrédule quand il lui dit qu’il veut l’emmener à Paris. […] (pauvre cher, pauvre garçon), mais sa queue reste immobile en signe de tristesse. […] Les preuves qu’il cite à l’appui de sa constatation sont graves, mais pourtant ne détruisent pas l’espoir qui me reste de voir sauver le malade. […] Non, je n’ai plus la force, car je n’ai plus la jeunesse ; l’expérience me reste, il est vrai, mais ce n’est pas avec l’expérience que l’on fait des enfants.
Que reste-t-il de l’Avenir de la Science de Renan ? Que reste-t-il historiquement des « histoires » de Michelet ? […] Villon reste, à travers les âges, le maître de la simplicité pathétique. […] Ce qui reste du transformisme et de ses prétendues lois est déjà bien faible. […] Nothnagel une fois conquis, le reste de l’univers marcherait comme sur des roulettes.
. — La Revue des Deux Mondes reste aux mains de M.
Je savais, au reste, les difficultés sans nombre qu’offrait cette application du scalpel ou même du crayon à une nature délicate et chatouilleuse telle que la sienne, surtout lorsqu’on tenait avant toute chose à ne la point froisser.
Elle reste pour nous un échantillon piquant du goût d’alors ; la péroraison est tout entière empruntée au monde d’Ossian, que Napoléon aimait, que Girodet traduisait aux yeux ; car Victorin Fabre croyait à Ossian, c’était là son romantisme à lui ; que voulez-vous ?
Cette attention, au reste, qui ne l’a jamais abandonné, ne l’a pas détourné de chercher à propos et de rencontrer fréquemment le nerf et la vigueur.
Qu’on ne croie pas, au reste, que cette manière de voir contraire le moins du monde l’admiration si justement décernée au plus enchanteur des génies contemporains : elle la laisse subsister tout entière, et ne fait que l’interpréter diversement.
Ici le souvenir reste inachevé ; on sent qu’il pourrait aller plus loin, qu’il touche à la vie présente du poète, et que c’est là pour lui le plus familier, le plus charmant refuge après l’agonie.
Quoique un vrai talent dramatique s’y marque jusqu’au bout, j’avoue que cette fin me plaît peu, et, sans me gâter le reste, ne l’achève pas, à mon sens, avec autant de vérité qu’on a droit d’attendre.
Toutefois si la poésie d’images et de description reste toujours à peu près la même, le développement nouveau de la sensibilité et la connaissance plus approfondie des caractères ajoutent à l’éloquence des passions, et donnent à nos chefs-d’œuvre en littérature un charme qu’on ne peut attribuer seulement à l’imagination poétique, et qui en augmente singulièrement l’effet.
Ce n’est pas impuissance ou grossièreté de nature, mais rudesse et manque de culture, qui fait que devant une œuvre d’art, un poème, un paysage, on reste morne et muet, sans émotion, que factice, sans idée, que convenue, sans parole, que banale, Par cet effort de conscience, on contraindra les sentiments à se préciser : le nuage confus des émotions se divisera, et de l’obscure vapeur qui bout dans l’âme surgiront des couleurs et des formes, de plus en plus nettes et délicates.
Leur effort surtout est fécond pour les auteurs grecs, dont la langue reste même alors accessible à peu de personnes : c’est par eux que Thucydide186, Hérodote, Platon.
Voltaire, même dans la poésie légère, reste infiniment supérieur à Piron, comme à Gresset, comme à tous les autres : il est au-dessus du genre ; il a des idées, qui lui donnent corps et substance.
Et il reste, Dieu merci, très capable d’en fournir les plus belles réalisations.
— Au milieu de tant de ruines, que reste-t-il debout ?
Les unes et les autres sont comprises dans la grande oxydation totale de l’organisme ; et plus les unes absorbent de force, moins il en reste pour les autres.
Il n’en reste pas moins qu’ayant découvert la Vénus hellénique, l’homme du xvie siècle fut fasciné par sa splendeur et il est aisé de relever dans notre littérature, dans notre architecture et dans nos arts plastiques les déviations que subit le génie national du fait de cette admiration.
Au reste, lors même qu’on croirait expliqué physiologiquement le phénomène de la mémoire, on n’aurait pas encore atteint jusqu’à l’intelligence elle-même.
Le monde reste, et tous leurs exploits ne sont plus qu’un vain bruit perdu qui m’amuse.
Je crois néanmoins devoir tâcher de debroüiller ici cette confusion, pour faciliter l’intelligence de ce qui me reste encore à dire sur le sujet que je traite actuellement.
Quant aux romains, je répondrai que lorsque le reste de l’Europe voudra se guérir de la maladie du céremonial, ils ne seront pas les derniers à s’en défaire.
On aura beau découvrir dans Voltaire quelques notations vivantes, des détails vus, des choses concrètes, l’auteur de Candide et de l’Essai sur les mœurs n’en reste pas moins un écrivain d’idées, et c’est, dans J.
Mais l’intérieur de ces vieilles poitrines de grimpeurs de montagnes ou du cœur de rose de cette fillette, mais la manière de concevoir et de sentir la vie de ce mâle et pauvre curé qui, son bréviaire récité, sa messe dite, se rappelant qu’il est un robuste fils des Alpes, s’en va faire la guerre aux oiseaux du ciel pour nourrir les pauvres de la terre, voilà ce que l’on voudrait voir, voilà ce que Topffer ne nous montre pas avec assez de détails et ce qui n’aurait pas échappé à Sterne, par exemple, ce grand moraliste qui sait aussi fixer en trois hachures un paysage d’un ineffaçable fusain, grand comme l’ongle, mais infini d’expression, et qui reste à jamais, dès qu’on l’a vu, dans la mémoire, comme une pattefiche dans un mur !
Non seulement on est étonné, si on y regarde, de la rareté des grandes publications dans lesquelles le talent et l’ordre des travaux éclatent, mais on est presque stupéfait de voir combien reste au-dessous du compte fait à l’avance par l’imagination le nombre des livres quelconques qui s’impriment.
Véron, disons-le à son honneur, au reste, a rendu fausse la fameuse phrase : « le moi est haïssable », de Pascal.
Nous ne parlons pas du Sacrifice d’Abraham, une grande diablesse d’histoire dont Rembrandt est le héros, laquelle n’a pas de raison pour être plutôt dans ce volume que dans tout autre volume de nouvelles, et qui en aurait une que je sais bien de n’y être pas… Enfin, dans les Contes de la montagne, où l’auteur se détire de son fantastique et commence de s’en dégager, vous ne trouverez que deux contes de cette espèce : Le Violon du pendu et L’Héritage de mon oncle Christian, aussi faibles d’ailleurs que tout le reste ; car pour le Conte qui a presque proportion de roman, et qui envahit, à lui seul, tout le volume, ce très beau Conte de Hugues-le-Loup, je ne le mets point parmi les tentatives fantastiques de l’auteur, malgré la donnée somnambulique qui en fait le dénouement et qui a été si rabâchée depuis Shakespeare, mais je le place plutôt parmi les autres récits, où le talent d’Erckmann-Chatrian, son talent réel et lumineux, — son talent antifantastique — s’est montré avec le plus de suite et d’éclats.
C’est dans cet esprit que j’ai voulu faire partie de l’Université, sans en adopter au reste les préjugés.
Là Socrate est vengé, Galilée est absous, Bacon reste un grand homme.
Au reste, cet éloge, comme on s’en doute bien, porte le caractère de l’âge où il fut composé ; c’est l’abandon de l’âme dans un songe tranquille ; on voit se succéder lentement et doucement les mouvements de l’orateur ; on voit les impressions arriver jusqu’à lui par des secousses insensibles, et ses idées ressemblent à ces lumières affaiblies et pâles qui se réfléchissent de loin, et conservent de la clarté sans chaleur.
Il nous apprend qu’elle était bâtie sur les ruines mêmes de la maison de campagne de Pline ; de son temps, les fondements subsistaient encore, et quand l’eau était calme, on apercevait au fond du lac des marbres taillés, des tronçons de colonnes et des restes de pyramides qui avaient orné le séjour de l’ami de Trajan.
Mais au théâtre Hugo est surtout un orateur sonore et parfois grêle, si son lyrisme reste tantôt naturiste, tantôt historique. […] Il lui reste l’inconnu, soit l’amour à rencontrer. […] D’ailleurs, employer les ressources de l’ancienne poétique reste souvent loisible. […] Mais il reste une puissante caricature d’un certain esprit, ou plutôt d’une certaine allure d’existence scientifique. […] Il reste de cette tentative les belles analogies que signalent quelques vers de son sonnet.
et si je reste, qui va ? […] Il recommande aux négociants italiens la connaissance d’une langue orientale, qu’il appelle le Coman, et dont il ne reste plus d’autre trace. […] L’Église reste en cela invariable, Marcel. […] Comme il reste saisi d’admiration, quel enthousiasme d’artiste ! […] Comme tous les oracles, celui-ci reste ambigu.
Au reste il écrit à peu près sans ratures, si l’on s’en rapporte à la copie autographiée de son petit livre sur la Maladie. […] Si c’est au reste un succès véritable que mériter l’estime, peut-être a-t-il de quoi les satisfaire. […] Plus simplement encore, toute la compagnie sort pour aller voir la lune au fond du parc et la scène reste à la disposition de ceux qui en ont besoin. […] Au reste, l’obscur ne nous rebute plus. […] Au reste, nombre de traits dans cette prose singulière — et dans ces vers aussi — donnant des impressions musicales.
Plus de voiles, déchirées déjà par tant de tempêtes ; plus de dieu qu’il te reste à invoquer sous les périls qui pèsent sur toi ! […] Quand on ne peut plus mettre le nom du vicieux sur le vice, la malignité publique éteinte enlève les trois quarts de l’intérêt à la satire ; il n’en reste que quelques traits généraux, quelques imprécations éloquentes comme dans Juvénal à Rome et dans Gilbert à Paris. […] En cela seul nous différons du tout au tout, dans le reste jumeaux en goût et en amitié.
Lorsqu’un esprit aussi énergique, aussi dispos, ne se plaint que de l’abaissement de cette activité à laquelle il a été habitué pendant plus d’un demi-siècle et qui a progressé d’elle-même, c’est qu’il doit sentir qu’il lui reste encore bien peu de temps. […] Lorsque la botanique descriptive ne reste pas circonscrite dans les étroites limites de l’étude des formes et de leur réunion en genres et en espèces, elle conduit l’observateur qui parcourt, sous différents climats, de vastes étendues continentales, des montagnes et des plateaux, aux notions fondamentales de la géographie des plantes, à l’exposé de la distribution des végétaux selon la distance à l’équateur et l’élévation au-dessus du niveau des mers. […] Toujours il reste quelque chose de ce que les dispositions naturelles empruntent au sol, au climat, à la sérénité d’un ciel d’azur, ou au sombre aspect d’une atmosphère chargée de vapeurs.
Son éducation ecclésiastique nous expliquera qu’elle reste chez lui plus chargée de latinisme dans les tours et dans les sens que chez aucun des écrivains mondains. […] Bossuet saisit fortement les deux ou trois aspects principaux de sujet, les deux ou trois difficultés importantes, les deux ou trois raisons capitales, et il va droit aux choses dont la décision emporte le reste. […] Le style reste terne et pâteux, parfois négligé et inexact : moins vif, moins spirituel, moins coloré ou brûlant que l’idée.
Il reste à la science un moyen plus direct encore pour se mettre en rapport avec ces temps reculés : ce sont les produits mêmes de l’esprit humain à ses différents âges, les monuments où il s’est exprimé lui-même, et qu’il a laissés derrière lui comme pour mar-quer la trace de ses pas. Malheureusement, ils ne datent que d’une époque trop rapprochée de nous, et le berceau de l’humanité reste toujours dans le mystère. […] Il ne reste donc qu’à y voir la condition de la science de l’esprit humain, la science des produits de l’esprit humain.
Et c’est ainsi que pour la conviction la plus positive, il ne reste que ce mot : Négation ; son sens n’en est pas moins positif […] Cette image sert aussi à montrer ce qui, dans ce système philosophique, reste inexpliquable et infigurable ; — des causes intérieures ne soulèveraient pas de vagues sur un tel globe-océan, celles-ci ne pourraient être le résultat que d’influences extérieures. […] Le reste des pages est tenu par des brèves notes, le plus souvent des phrases isolées, des impressions griffonnées au courant d’une lecture ou d’une méditation.
Par conviction les uns, par « genre » les autres, par imitation le reste, un certain nombre de critiques, d’amateurs français et étrangers ont voulu voir en Wagner le révolutionnaire des théâtres de la France. […] Reste à connaître l’opinion de Paris ; elle commence à se manifester d’une façon palpable. […] Reste à savoir si nous devons compromettre pour cette cause la vie de Paris déjà si troublée par la crise que nous traversons.
XXVII Parvenu avec moi sur la galerie, M. de Valmont, au lieu d’ouvrir une des portes de la maison, monta devant moi une échelle de bois appliquée contre la muraille ; cette échelle conduisait dans une espèce de grenier formé par un petit pavillon un peu plus élevé que le reste du toit. […] Tout ce qui me reste de vie est concentré dans quelques cœurs et dans un modeste héritage. […] je sais aussi bien que vous ce qu’il vaut et ce qui l’attend ; je voudrais de tout mon cœur (le Ciel m’en est témoin) qu’il n’eût jamais été prononcé ; je donnerais ce qui me reste de jours pour qu’il fût déjà enseveli tout entier, avec celui qui l’a porté, dans le silence de la terre, sans bruit là-bas, sans mémoire ici !
Pourquoi ne trouvons-nous pas au-dessous du système silurien de puissantes assises de strates renfermant les restes des ancêtres du groupe de fossiles de cette époque ? […] Ce fait ressort avec évidence de ce que les restes fossiles des formations consécutives sont invariablement beaucoup plus semblables entre eux que les fossiles de formations séparées les unes des autres par un laps de temps considérable. […] Notre monde organique actuel ne serait donc que le reste d’un nombre infini de germes primitifs qui, tous, si les circonstances leur eussent été favorables, auraient pu chacun donner naissance, sinon à un embranchement, du moins à une classe, un ordre ou un groupe et qui tous ont au moins commencé une race.
Cette feuille, ainsi nommée par antonomase, se proposait d’éteindre les derniers restes des sentiments jacobites, déjà vaincus et réfutés d’une façon si péremptoire aux champs de Culloden. […] Reste un troisième drame, celui qui commence entre le roi et le duc de Bourbon, qui continue entre Lautrec et le duc de Milan, et qui se termine à la bataille de Pavie. […] Mais au-delà de cette illusion, bien pardonnable assurément, et qui ne peut enivrer que les orgueils vulgaires, il reste pour les esprits sérieux une instruction solide et durable. […] car ils ont au moins, pour se consoler pendant le reste de la route, le souvenir du bonheur passé ! […] En traversant la honte, en épuisant l’infamie, il s’est renouvelé, il a dépouillé, lambeaux par lambeaux, tous les restes du vieil homme ; il s’est élevé jusqu’à l’auguste résignation du sage : le joueur est devenu Socrate.
Nous disons, à regret, que Miss Thorndyke reste entièrement fidèle au capitaine Egerton et va jusqu’à refuser, à cause de lui, d’épouser le recteur de la paroisse, qui est un baronnet du cru, et un lord en chair et en os. […] De ses poésies brûlées, avec bien d’autres œuvres précieuses, par les Empereurs de Byzance ou les Papes de Rome, il ne reste plus que des fragments en petit nombre. […] Il nous reste quelques pétales des roses de son jardin, et c’est tout. […] Ce qu’elle est, elle le fut toujours et le seul espoir qui leur reste c’est que leur ridicule nationalité irlandaise soit ensevelie et oubliée. […] « La vitalité animale de l’Irlandais a survécu quand tout le reste avait disparu, et s’ils vivent sans avoir de but, ils jouissent du moins de l’existence.
Le dernier vers est bon, mais le reste est bien mauvais ; les repentirs, en général, sont moins agréables et moins lestes que les fautes. […] Mlle Quinault et son frère se trouvèrent offensés de l’incartade qui, d’ailleurs, ne les concernait point ; il y eut une brouille entre elle et Piron, qui dura le reste de l’année, et qui ne se termina qu’au prochain jour de l’an, moyennant l’envoi d’une fable de lui, assez baroque, l’Ours et l’Hermine. […] Ayant atteint le chef-d’œuvre et le sommet, nous isserons les autres pièces du théâtre de Piron, qui ne méritent pas qu’on y revienne ; son Fernand Cortez, plein de vers durs et barbares, que rien ne raiète, ne vaut pas mieux que le reste ; ne parlons désormais que du petit genre où il excella et où il est aiment piquant et réjouissant. […] Au reste, l’envoyé de Sardaigne, que je vis aussi hier, et le général Desbrosses ensuite, m’ont dit tous deux qu’il leur avait dit beaucoup de bien de moi ; mais, outre que ces messieurs lui avaient donné le ton, c’est de cette sorte de bien qui ressemble aux saluts de protection. » Le mot est lâché : c’est, plus que tout, ce ton de protection qui choquait Piron, lequel dans toute cette affaire, on le voit, ne se montre pas si bonhomme ni si à son avantage qu’il le suppose.
L’histoire de cette tentative nouvelle, de cette aventure d’Icare de la Pléiade, on la sait de reste. […] Il s’y restreint comme dans une ligne écliptique, et ses pas ne savent point d’autre chemin… » Un reste de mauvais goût dans l’expression ; passons vite. […] Traitons-le comme un Ancien ; supposons que le temps a ravagé son œuvre, l’a détruite en grande partie, et n’en a laissé subsister que quelques grandes strophes : on croirait que ce sont des restes, des débris de temple ; ce n’en sont que des commencements et des pierres d’attente ; mais qu’elles sont fières et d’un beau jet ! […] Et le reste. — Il y a dans ces vers de la fierté qu’aurait eue Malherbe, mais avec un peu plus de l’esprit bourru de Corneille.
Il n’est pas dans la nature humaine d’aimer sans partialité, et si dans un ensemble de doctrines il en est une douteuse ou combattue, à laquelle nous nous soyons attachés, prenez garde que nous ne nous refroidissions tout au moins pour le reste. […] En cela, comme en tout le reste, Bossuet lui est bien supérieur ; car il se servit d’abord de son admirable bon sens pour se connaître et se mettre à sa place, et quand il eut à toucher aux matières politiques, il sut s’y arrêter au point où le prêtre eût paru trancher du premier ministre. […] Au reste, nul homme n’était moins propre à diriger et à soutenir les esprits dans une voie simple que celui qui s’est peint ainsi : « Je ne puis m’expliquer mon fonds. […] « La cabale admire cet ouvrage, écrit-il à son neveu ; le reste du monde le trouve peu sérieux et peu digne d’un prêtre. » Oui, si ce prêtre eût failli dans la foi ou dans la conduite ; mais un tel livre rehaussait la vertu du chrétien resté pur dans ce penchant presque païen pour le paganisme ; et ce qui n’eût été qu’une inconvenance dans un caractère et avec des talents médiocres, était d’un grand exemple dans un prêtre vertueux et dans un homme de génie.
L’idée qui reste d’un classique, après l’avoir entendu, n’est plus du tout celle d’un mort ou d’un demi-dieu refroidi.
C’est de moi qu’elles ont appris les malheurs de leur ancienne patrie ; leurs yeux ont exprimé la douleur lorsque je leur ai parlé de mon aïeul ; mais le plaisir les entraînait, elles ont fini par m’inviter à leurs danses… » Le reste de l’ouvrage n’est qu’à louer.
Tous ces exemples historiques au reste, ces interprétations diverses d’un passé que la doctrine nouvelle embrasse et domine, ne sont, sous la plume du jeune apôtre, que des lumières qui sillonnent pour lui le chemin de la foi, des rayons qui ramènent au foyer dont ils émanent, des excitations fécondes pour passer outre et entraîner ceux que le grand développement providentiel saisit au cœur, et qui, à l’aspect des antiques traditions enfin comprises, se sentent le désir de travailler, pour leur part, à en continuer l’enchaînement éternel.
Quand, par ces nuits d’hiver, l’homme de la campagne, Si vigilant et soucieux, Veut connaître l’instant de quitter sa compagne Pour le travail, alors ses yeux Cherchent le Chariot qui toujours au ciel reste Exposant ses trains éclatants : Là sept étoiles d’or dans le livre céleste Indiquent le chiffre du temps.
Sous l’empire d’un seul, au contraire, les beaux-arts sont l’unique moyen de gloire qui reste aux esprits distingués ; et quand la tyrannie est douce, les poètes ont souvent le tort d’illustrer son règne par leurs chefs-d’œuvre.
Celui qui consacre sa vie au bonheur de ses amis et de sa famille ; celui qui prévenant tous les sacrifices, ignore à jamais où se serait arrêté l’amitié qu’il inspire ; celui qui n’existant que dans les autres, ne peut plus mesurer ce qu’ils feraient pour lui ; celui qui trouve, dans les jouissances qu’il donne, le prix des sentiments qu’il éprouve ; celui dont l’âme est si agissante pour la félicité des objets de sa tendresse, qu’il ne lui reste aucun de ces moments de vague, où la rêverie enfante l’inquiétude et le reproche, celui-là peut, sans crainte, s’exposer à l’amitié.
Nul être vivant ne le secourt, nul être vivant ne s’intéresse à son existence ; il ne lui reste que la contemplation de la nature, et elle lui suffit ; c’est ainsi qu’existe l’homme sensible sur cette terre, il est aussi d’une caste proscrite, sa langue n’est point entendue, ses sentiments l’isolent, ses désirs ne sont jamais accomplis, et ce qui l’environne, ou s’éloigne de lui, ou ne s’en rapproche que pour le blesser.
L’Arétin reste plutôt dans la comédie pure, et La Bruyère lui aurait peut-être accordé la préférence.
Au reste, la philosophie, dans ses tentatives à demi heureuses pour unifier le savoir, a constaté des lois qui dominent tous les ordres de connaissances38.
Ce fut en 1607 que la marquise eut sa cinquième fille, Julie, devenue depuis si célèbre par la passion du duc de Montausier, et sa guirlande, par ses places à la cour, par sa mort, dont la cause est aussi honorable que le reste de sa vie.
Au reste, nous avons vu la fin de 1677, nous allons voir 1679 ; par le point d’arrivée et par le point de départ nous jugerons des intermédiaires.
L’humble toit est exempt d’un tribut si funeste ; Le Sage y vit en paix, & méprise le reste.
C’étoit une raison pour le déchirer : les vérités blessent plus que tout le reste.
Il reste quelques fragmens manuscrits de cette seconde partie ; mais ils ne sont que plus sentir la perte qu’on a faite.
Au reste, il n’y a rien à dire à l’exécution de cet Apologue.
Au reste, les amours de Pénélope et d’Ulysse sont pures et sévères, comme doivent l’être celles de deux époux.
Vous le savez, Messieurs, vous pouvez m’en croire, chers élèves, une âme mauvaise reste toujours fermée au sentiment de l’admiration.
Despreaux en daigna parler, et notre scene a même conservé quelques vestiges ou quelques restes de cette declamation qu’on auroit pû écrire si l’on avoit eu des caracteres propres à le faire, tant il est vrai que le bon se fait remarquer sans peine dans toutes les productions dont on peut juger par sentiment, et qu’on ne l’oublie pas, quoiqu’on n’ait point pensé à le retenir.
J’avouerai au reste, avec le même Horace, que si dans les jugements sur les anciens, quelque excès peut être permis, la liberté de penser paraît encore plus excusable que la superstition.
La maison Dumas, pour l’esprit qui l’a habitée, est la guérite de l’adultère, du duel, de toutes les rengaines dramatiques sur lesquelles cette grande pauvreté qui se croit un luxe, Je théâtre vit depuis des siècles, et quand on y a passé une partie de sa jeunesse, on reste imprégné de ces idées de duels et d’adultères, on les respire ; on les transpire ; on n’est plus capable de rendre autre chose, de créer autre chose que cela.
À partir de cela, tout le reste a disparu.
Ôtez ce qu’il cite dans son livre du Mémorial de Sainte-Hélène et des Lettres de Napoléon, je ne sais pas ce qu’il y reste, ou plutôt je ne le sais que trop… Sans son audacieuse tentative de toucher à la reine des histoires (Ne touchez pas à la Reine !)
Un mensonge superficiel et inanimé que n’a pu vivifier et réchauffer cette prétention à la couleur locale qui est une des ambitions du xixe siècle, et que l’écrivain a manquée comme tout le reste, précisément dans le sujet d’histoire qui semblait l’admettre le plus !
; le reste se devine.
Le reste n’est que la monographie de la sensation, faite, refaite, reprise cent fois, copiée partout, avec des maçonneries de Taine entre ces blocs inouïs et inutiles de citations.
Or, ici, la question de l’État, qui est toute la question de son livre, vient de nouveau se poser à propos du progrès, et si cette question, qui dévore tout, reste sans solution et sans lumière, elle projette la misère de son indécision sur toutes les idées de l’auteur : « L’État — dit-il — ne crée pas toujours le progrès, mais il peut le créer. » Et voilà que l’éternel embarras recommence !
En aurait-on une immensité à son service, si on est de ces races, la personnalité la plus robuste et la plus profonde naît marquée d’un caractère de nationalité inévitable ; comme, au contraire, il en est d’autres où le génie, quand il y a génie, appartient davantage à l’homme qui en est investi et reste franc du collier de force de la race.
Si on laisse de côté les théories qui se bornent à constater l’« union de l’âme et du corps » comme un fait irréductible et inexplicable, et celles qui parlent vaguement du corps comme d’un instrument de l’âme, il ne reste guère d’autre conception de la relation psychophysiologique que l’hypothèse « épiphénoméniste » ou l’hypothèse « paralléliste », qui aboutissent l’une et l’autre dans la pratique — je veux dire dans l’interprétation des faits particuliers — aux mêmes conclusions.
Il ne nous reste rien des hymnes de Pindare, mais nous savons qu’elles étaient toutes consacrées à cet Apollon de Delphes, dont les oracles mettaient à contribution la crédulité des peuples et l’ambition des rois.
Voltaire vainement nous répète vingt fois Que, sur ses douze chants, on peut en lire trois ; Que le reste est absurde et plein d’extravagances, Grossier, bizarre, obscur, chargé d’invraisemblances ; C’est par là qu’il nous plaît \ l’ombre sert aux tableaux ; Verrait-on ses beautés, s’il n’avait des défauts ?
Quelqu’un a dit : « Tout le feu d’Ampère se passe dans la recherche, et il ne lui en reste rien pour l’exécution : en cela il n’est pas artiste90. » Sentant de la sorte, qu’y a-t-il d’étonnant qu’à un gros livre, œuvre combinée de bénédictin et d’écrivain, qui demandait des années de composition et dont les trois premiers tomes avaient eu le tort d’être remarqués des seuls lettrés et de peser à l’éditeur, qu’y a-t-il d’étonnant qu’il ait préféré de rapides récits de voyages qui l’amusaient à faire à la fois comme voyages et comme récits, et qui réussissaient à bien moins de frais ? […] Les uns, comme Viguier, perdent de bonne heure la bataille, et le reste de leur vie n’est qu’une défaite errante, une vague dispersion ; les autres, comme Fauriel, ne livrent pas la bataille, tant ils sont lents à tout rassembler. » Je dus lui dire bien souvent en substance ce que j’écrivais là pour moi seul. […] « Le reste régulier, toujours régulier, mais excellent. […] Rien de plus naturel en effet, si on les prend chacun en soi : l’un adonné tout entier avec une passion exclusive à la grande littérature française du xviie siècle ou à la littérature latine cicéronienne, ne louant, ne connaissant que ses chers classiques et bouchant volontiers ses oreilles à tout le reste ; l’autre, toujours à la découverte, par voies et par chemins, toujours ailleurs, soucieux et amoureux avant tout de ce qui était nouveau et différent. […] Cependant il s’est trouvé que bientôt après M. de Chateaubriand, qui avait vu l’Amérique, a écrit éloquemment dans ce genre ; Mme de Staël paraît avoir aussi senti l’étendue de nos pertes, mais la société a détourné ses idées ; l’intention de jouer un rôle absorbe toutes celles de M. de Chateaubriand ; le dénouement rendra les miennes inutiles : c’est ainsi que dans tous les genres tout reste à recommencer sur la terre. » 78.
Une critique toute composée de jolis morceaux de cette espèce serait-elle assez belle enfin, pour effacer dans notre imagination le souvenir de ces théories philosophiques qui n’ont pu trouver grâce devant le Chevalier, mais dont la hardiesse parfois profonde reste si pleine de séduction ? […] Enfin nous ne parcourrons pas le reste de son journal pour compléter la collection de ses jugements sur l’antiquité classique, sur l’Alceste d’Euripide, « dont plusieurs scènes ne seraient pas souffertes à la foire349 » ; sur l’Hippolyte du même auteur, « qu’on ne doit pas admirer pour trente ou quarante vers qui se sont trouvés dignes d’être imités par Racine350 » ; sur Sophocle, qui « par l’harmonie de son style a surpris l’admiration des Athéniens, parce qu’avec tout leur esprit et toute leur politesse, ils ne pouvaient avoir une aussi juste idée de la perfection de l’art tragique que la cour de Louis XIV351 » ; sur Aristophane, « ce poète comique qui n’est ni comique, ni poète352 » ; sur Eschyle, qui est « un barbare353 » et « une manière de fou354 ». […] L’artiste reste toujours plus ou moins enfant, plus ou moins soumis à l’influence du milieu où s’est formé son génie : le critique doit être homme, et s’affranchir par un acte viril d’indépendance, de tous les préjugés où son jugement s’est formé d’abord, mais comme nos corps se développent dans des langes et dans des maillots. […] Mais, en vérité, je ne sais pas pourquoi ces critiques pensent, veulent, agissent ; ils devraient avoir prévu que le mouvement nécessaire imprimé aux rouages de leur propre machine par leur faculté maîtresse, c’est de s’embarquer pour les Indes, d’aller s’asseoir entre deux bons brahmanes, et de passer avec eux le reste de leurs jours dans la contemplation du bout de leurs pieds. […] Le royal acteur seul était, et le reste un néant. » Michelet. — Notons toutefois que ces plaintes de Sosie sont traduites de Plaute ; ce qui diminue un peu l’évidence de l’allusion.
L’homme de lettres Bernardin de Saint-Pierre I Il y a eu avant la Révolution, en France, une classe d’hommes à part, dont le principal métier était le style, dont la seule ambition était la gloire, regardant tout le reste comme indigne d’eux. […] Le reste du temps je ne faisais que pleurer ; j’en avais presque perdu les yeux ; mais maintenant, grâce à Dieu, je ne pleure plus… » Et en prononçant ces mots, elle essuyait, avec le coin d’un tablier de serpillière, de grosses larmes qu’elle ne pouvait retenir. […] il n’en reste encore que trop pour mon souvenir ! […] Au reste, ils étaient ignorants comme des créoles, et ne savaient ni lire ni écrire. […] Quoique je te perde de vue à travers les arbres, je n’ai pas besoin de te voir pour te retrouver ; quelque chose de toi, que je ne puis dire, reste pour moi dans l’air où tu passes, sur l’herbe où tu t’assieds.
En cela il reste un artiste. […] Il est scientifique et, j’oserai dire naturaliste, comme le reste du système. […] Il reste toutefois, même dans cette correspondance d’idées, assez de détails intimes pour que cette noble physionomie s’y précise en traits plus accusés et plus individuels. […] L’enseignement par les corps religieux était et reste tout au contraire ménager de ces forces fruste, par définition même. […] Qu’Enée reste à Carthage, qu’Hippolyte ne regarde plus Aricie, que Desdémone se justifie, et, la jalousie disparaissant, le doute disparaîtra aussi.
Le duc de Newcastle, « dont le nom était perfidie », espèce de caricature vivante, le plus maladroit, le plus ignorant, le plus moqué, le plus méprisé des nobles, reste ministre trente ans et dix ans premier ministre à cause de sa parenté, de sa fortune, des élections dont il dispose et des places qu’il peut donner. […] Que les courtisans se filoutent entre eux ; nous du moins, messieurs, nous avons gardé assez d’honneur pour nous maintenir purs parmi les corruptions du monde809. » Au reste, il est galant, il a une demi-douzaine de femmes, une douzaine d’enfants, il fréquente les mauvais lieux, il est aimable avec les beautés qu’il y rencontre, il a de l’aisance, il salue bien et à la ronde ; il tourné à chacune son compliment : « Mademoiselle Slammekin, toujours votre abandon et cet air négligé du grand monde ! […] Si Barrow est redondant, Tillotson pesant, South trivial, le reste illisible, ils sont tous convaincants ; leurs discours ne sont point des modèles d’éloquence, mais des instruments d’édification. […] Je me réjouis que l’Amérique ait résisté ; trois millions d’hommes assez morts à tous les sentiments de liberté pour souffrir volontairement qu’on les fasse esclaves auraient été des instruments convenables pour rendre le reste esclave aussi… L’esprit qui maintenant résiste à vos taxes en Amérique est le même qui autrefois s’est opposé en Angleterre aux dons gratuits, à la taxe des vaisseaux ; c’est le même esprit qui a dressé l’Angleterre sur ses pieds, et par le bill des droits a revendiqué la constitution anglaise ; c’est le même esprit qui a établi ce grand, ce fondamental et essentiel principe de vos libertés, que nul sujet de l’Angleterre ne peut être taxé que de son propre consentement. […] Il reste à demi barbare, empâté dans l’exagération et la violence ; mais sa fougue est si soutenue, sa conviction si forte, son émotion si chaleureuse et si surabondante, qu’on se laisse aller, qu’on oublie toute répugnance, qu’on ne voit plus dans ses irrégularités et ses débordements que les effusions d’un grand cœur et d’un profond esprit trop ouverts et trop pleins, et qu’on admire avec une sorte de vénération inconnue cet épanchement extraordinaire, impétueux comme un torrent, large comme une mer, où ondoie l’inépuisable variété des couleurs et des formes sous le soleil d’une imagination magnifique qui communique à cette houle limoneuse toute la splendeur de ses rayons.
Tout le reste est boursouflure. […] L’incendie, pourtant, reste subjectif. […] Il n’en reste pas moins Rimsky, c’est-à-dire un grand maître et un grand inspiré de son art. […] Mais cela n’a rien de commun avec le reste de ce qu’il a fait. » Je crus qu’il allait conclure : « La symphonie avec orgue est d’un autre. […] La franchise et la robustesse des propos, la vigueur simple d’une élocution alourdie par des restes d’accent natal confirmaient ce jugement immédiat.
Nous sommes dans la meilleure tribune ; le comte D… reste avec nous. […] Racontez-moi ce que vous avez vu aux funérailles du roi et tout le reste. […] Que la poussière reste. […] Amenez le père, puisqu’il faut qu’il se soigne ; s’il reste malade à la campagne, il mourra, dites-le à la princesse. […] Je reste encore ici huit jours.
Reste la satire lyrique, le mouvement de l’ode associé à la colère. […] Si usées que soient les passions par les mécomptes et par les années, il reste aux plus endurcis la faculté de s’apitoyer sur l’amour profané. […] Reste à savoir si les rayons d’une ode, si lumineuse qu’elle soit, suffisent à douer de vie les personnages dont ils éclairent le front ; reste à savoir si l’ode peut traiter les acteurs du drame où elle s’établit comme le musicien traite les instruments de son orchestre, et régner sur eux sans les consulter. […] Reste le drame. […] Il a connu la gloire et la popularité, il ne lui reste plus à subir que l’apothéose, il devient dieu.
Au reste, le caractère noble et fier du poète devait confirmer sa philosophie. […] C’est sur quoi les critiques n’ont pas assez insisté et tout reste encore à faire du côté de nos origines. […] C’était, au reste, un rêve allemand. […] Au reste, nous avons accoutumé de considérer Banville comme un subtil jongleur. […] Appelons simplement Sully Prudhomme : le poète du Vase brisé, et que le reste tombe eu oubli.
Ballanche, au reste, sera la dernière pièce confidentielle que nous nous permettrons : elle termine pour nous la jeunesse de M. […] Ampère, toute la richesse de la pensée et de l’organisation est laissée, pour ainsi dire, plus à la merci des choses, et le bouillonnement intérieur reste à découvert. Il n’y a ni l’enveloppe sèche qui isole et garantit, ni le reste de l’organisation armée qui applique et fait valoir.
Il revint poétiser et philosopher à Vaucluse pendant le reste de l’année 1352. […] C’est que de mes vieux amis vous êtes presque le seul qui me reste. […] Alors je courbe la tête, et je lui demande humblement de permettre que je reste là à contempler l’un et l’autre visage.
Le reste est un mystère, que la curiosité, toujours naturelle quand il s’agit d’un grand homme, peut chercher à pénétrer, mais qui importe peu. […] Les complaisances envers les attentats de cette nature sont des torts envers la sainteté de l’histoire ; excuser n’est pas absoudre, mais c’est atténuer l’indignation, la seule justice du cœur humain qui reste pour compensation de leur sang aux victimes. […] J’ai fait juger et exécuter promptement le duc d’Enghien pour éviter de tenter les émigrés qui se trouvent ici. » « Il le fallait surtout », ajoute le conseiller d’État Miot, confident de Joseph Bonaparte et admis indirectement à ce titre dans les demi-confidences de son frère, « il le fallait pour satisfaire et tranquilliser les restes des jacobins et les régicides membres de son gouvernement ; ils voulaient un gage irrévocable donné à la Révolution par l’homme auquel ils allaient décerner l’empire. » La colère fut sans doute pour quelque chose dans l’événement de Vincennes, la politique y fut pour beaucoup plus ; c’est ce qui rend ce meurtre de sang-froid plus impardonnable à l’histoire.
Ces applaudissements, au reste, étaient fortifiés par le grandiose de cette pièce sacrée, écrite dans la haute langue de Racine par l’écrivain du Génie du Christianisme. […] ce sera votre faute si je reste entre les mains de cette… » Et comme il vit que la force du mot m’étonnait : — « Oui, de cette…, entendez-vous bien, monsieur de Lamartine ! […] Allez, et ne vous en prenez qu’à vous-même si mon gouvernement reste entre les mains d’hommes très forts, mais qui ne sont ni ceux de mes vœux, ni ceux de mon cœur, ni ceux de ma situation !
Mais lui-même reste dans l’équivoque sur sa profession de foi, affectant de tourner les questions les plus précises en plaisanteries, jusqu’au moment où il voit que la plaisanterie serait déplacée devant la conscience et devant la mort, et où il s’avoue franchement coupable de sagesse, et impénitent de vérité. […] Pour quiconque remonte attentivement, par les monuments écrits de nos jours et de nos races, aux premiers jours et aux premières races de cette terre pensante, il reste évident que la Divinité, mère, nourrice et institutrice de ses créatures, leur a révélé toujours et partout ces idées innées, ces exemplaires gravés dans leur âme, ces philosophies préexistantes, ces consciences instinctives d’où ils tirent les conjectures sur la vérité et la vertu. […] « En disant ces mots, il se leva et passa dans la salle du bain ; nous l’attendîmes, tantôt en nous entretenant de tout ce qu’il avait dit, tantôt parlant de l’affreux malheur qui allait nous frapper, nous regardant véritablement comme des enfants privés de leur père, et condamnés à passer le reste de notre vie comme des orphelins. » XXVI « Après qu’il fut sorti du bain, on lui apporta ses enfants, car il en avait trois, deux en bas âge et un qui était déjà assez grand, et on fit entrer les femmes de sa famille.
Mon pauvre frère se plaignit bientôt d’une douleur très intense à l’un de ses genoux, sans aucun signe extérieur tout d’abord ; mais peu à peu le genou se dressa presque jusqu’au menton, et demeura ainsi durant le reste de sa vie. […] Elle cherchait à se guérir de deux maladies, restes d’une petite vérole mal soignée, ou qui n’avait pas rendu suffisamment. […] « Un certain amour-propre devait », disait-il, « les arrêter en pensant que, si l’on voulait faire un Pape jeune, leur position deviendrait humiliante, ce qui n’aurait pas lieu en choisissant le Pape parmi les plus âgés. » Le prélat lui répondit qu’il n’y avait dans le parti Bellisomi que trois cardinaux au plus qui pourraient peut-être bercer leur esprit de semblables idées, puisque les autres ou ne désiraient pas la papauté, ou appréciaient les difficultés qui les en éloignaient ; qu’au reste il fallait laisser au cardinal Braschi le soin de réunir sur Chiaramonti les votes du parti Bellisomi, et que si Son Éminence le permettait, il allait confier le projet à ce cardinal sous la plus grande réserve.
Est-ce l’égalité que d’être relégués, comme en France les animaux impurs, dans des wagons construits exclusivement à leur usage sur les chemins de fer, et d’être jetés inhumainement sur la route, eux, leurs femmes et leurs enfants, si un blanc vient à se récrier sur un reste de couleur mêlée empreint sur l’ongle dénonciateur d’un de ces malheureux, dont l’haleine empoisonne ou dont le contact flétrit ? […] « Si vous voulez bien comprendre, au contraire, que, l’esclave étant une mauvaise propriété, mais enfin une propriété légale, garantie par l’État comme toutes les autres, vous ne pouvez l’exproprier sans indemnité aux propriétaires, et sans donner en même temps aux propriétaires du sol, par votre indemnité, les moyens de payer un salaire à l’esclave émancipé pour son travail devenu libre, je reste alors et je poursuivrai persévéramment avec vous cette œuvre d’humanité et de civilisation ! […] Mais nous disons : L’Europe a le droit, et nous ajoutons le devoir, de ne pas leur livrer la race latine, l’Amérique espagnole, la moitié qui reste encore libre et indépendante de cette magnifique partie du globe, plus de la moitié du ciel, de la terre et des populations du Nouveau-Monde !
Le songe passe, et l’homme reste. […] En attendant, je tirai de ma poche un volume de ces restes des poèmes épiques de l’Inde, et je m’efforçai de me distraire par la lecture. […] « Regarde ce monde comme un lieu de passage triste et court, et sers-moi uniquement ; le reste est néant !
Nous conjecturerons librement le reste. […] » Il se lève ; le mauvais génie qui l’obsède présente à sa main une épée nue sur l’herbe ; Nala coupe en deux le manteau et s’enfuit, en emportant la moitié de cette seule richesse qui leur reste. […] Mais Nala reste encore méconnaissable à tous les yeux sous la grossière apparence d’un conducteur de chars ; sa beauté tout intérieure est voilée, pour que la honte de sa condition présente n’éclate pas à la cour du roi son beau-père.
Aussi n’est-il rien demeuré de leur œuvre, et on ne peut seulement pas dire que l’âge postérieur en ait utilisé les restes. […] Et il est possible, après cela, il est même probable qu’à défaut de l’esprit de la Renaissance, un autre et nouvel esprit se fût emparé, pour le vivifier, de ce reste d’existence. […] Paris et Ulrich, dans la collection de la Société des anciens textes français, Paris, 1886 ; — et Tristan, recueil de ce qui reste de poèmes relatifs à ses aventures, édition Fr.
» disent-ils avec idolâtrie, et ils ont raison dans leur éloge ; — mais il en reste dégradé. […] Michelet, s’il reste dans les conclusions de cette histoire, peut être regardé comme fini, comme irrévocablement fini. […] Michelet demeure dans la fausse et horrible voie où il s’est engagé pour s’ensevelir, s’il y reste.
Tant qu’il eut un reste de jeunesse pourtant, il était mélancolique ; il se plaint de vapeurs ; il a des rêves de roman et des soupirs d’ambition. […] Lassay était de ces esprits tempérés, bien faits et polis, que l’usage du monde a perfectionnés en les usant, qui ont peu d’imagination, qui n’ajoutent rien aux choses, et qui prisent avant tout une observation juste, une pensée nette dans un tour vif et concis : « Un grand sens, disait-il, et quelque chose de bien vrai renfermé en peu de paroles qui l’expriment parfaitement, est ce qui touche le plus mon goût dans les ouvrages d’esprit, soit en vers, soit en prose. » Il n’allait pas pourtant jusqu’à la sécheresse, et il tenait à rester dans le naturel ; il croyait que les choses qu’on dit ont quasi toujours chance de plaire quand elles sont plutôt senties que pensées : « Il y a des gens qui ne pensent qu’à proportion de ce qu’ils sentent, observait-il ; et il semble que leur esprit ne sert qu’à démêler ce qui se passe dans leur cœur : ces gens-là, qui sont toujours vrais, ont quelque chose de naturel qui plaît à tout le monde. » Chamfort, qui prête quelquefois de son âcreté aux autres et qui est homme à la glisser sous leur nom, a écrit dans ses notes : « M. de Lassay, homme très doux, mais qui avait une grande connaissance de la société, disait qu’il faudrait avaler un crapaud tous les matins pour ne trouver plus rien de dégoûtant le reste de la journée quand on devait la passer dans le monde. » On ne voit rien ou presque rien dans ce que dit et dans ce qu’écrit Lassay qui soit en rapport avec une si amère parole54.
savoir le grec, ce n’est pas comme on pourrait se l’imaginer, comprendre le sens des auteurs, de certains auteurs, en gros, vaille que vaille (ce qui est déjà beaucoup), et les traduire à peu près ; savoir le grec, c’est la chose du monde la plus rare, la plus difficile, — j’en puis parler pour l’avoir tenté maintes fois et y avoir toujours échoué ; — c’est comprendre non pas seulement les mots, mais toutes les formes de la langue la plus complète, la plus savante, la plus nuancée, en distinguer les dialectes, les âges, en sentir le ton et l’accent, — cette accentuation variable et mobile, sans l’entente de laquelle on reste plus ou moins barbare ; — c’est avoir la tête assez ferme pour saisir chez des auteurs tels qu’un Thucydide le jeu de groupes entiers d’expressions qui n’en font qu’une seule dans la phrase et qui se comportent et se gouvernent comme un seul mot ; c’est, tout en embrassant l’ensemble du discours, jouir à chaque instant de ces contrastes continuels et de ces ingénieuses symétries qui en opposent et en balancent les membres ; c’est ne pas rester indifférent non plus à l’intention, à la signification légère de cette quantité de particules intraduisibles, mais non pas insaisissables, qui parsèment le dialogue et qui lui donnent avec un air de laisser aller toute sa finesse, son ironie et sa grâce ; c’est chez les lyriques, dans les chœurs des tragédies ou dans les odes de Pindare, deviner et suivre le fil délié d’une pensée sous des métaphores continues les plus imprévues et les plus diverses, sous des figures à dépayser les imaginations les plus hardies ; c’est, entre toutes les délicatesses des rhythmes, démêler ceux qui, au premier coup d’œil, semblent les mêmes, et qui pourtant diffèrent ; c’est reconnaître, par exemple, à la simple oreille, dans l’hexamètre pastoral de Théocrite autre chose, une autre allure, une autre légèreté que dans l’hexamètre plus grave des poètes épiques… Que vous dirais-je encore ? […] Boissonade pourtant, à le prendre tel qu’il est, avec ses particularités et ses exclusions, reste unique et une perle entre les érudits français.
Ses auteurs à lui, parmi les vivants, c’est l’abbé Fleury dont il trouve les discours et dissertations admirables, et qui « a écrit », dit-il, « avec fidélité, sincérité, et dans une sublime simplicité » ; c’est le chancelier d’Aguesseau de qui il a l’honneur d’être estimé, dont les rappels et retours d’exil font la joie des honnêtes gens, et qui reste « grand homme » à ses yeux, malgré bien des faiblesses ; c’est Rollin dont il apprécie le Traité des Études, trop sévèrement et surtout trop sèchement critiqué par Gibert : « (7 mars 1727.) — M. […] Un mémoire affreux contre Mme de Tencin, où il dit que c’est un monstre que l’on doit chasser de l’État ; que, si jamais il meurt, ce sera elle qui le tuera, parce qu’elle l’en a souvent menacé ; qu’elle doit encore tuer un homme qu’il nomme ; qu’il l’a surprise lui faisant infidélité avec Fontenelle, son vieil amant, et qu’elle a commerce avec d’Argental, son propre neveu ; qu’elle est capable de toutes sortes de mauvaises actions ; qu’il en avertit M. le Duc ; qu’il ne lui doit rien, quoiqu’elle ait un billet de 50,000 francs de lui, et le reste… » Mme de Tencin, décrétée de prise de corps et menée d’abord au Châtelet, puis à la Bastille, fut innocentée par jugement et déchargée de l’accusation.
Je dois, au reste, vous dire, pour l’explication du fait, que nous profitons d’une erreur très-naturelle dans laquelle tombent tous les Américains. […] Ce n’est qu’après avoir épuisé un sujet qu’on sait nous être agréable et sur lequel on présume que nous aurons quelque chose à dire, qu’on essaye de diriger la conversation vers des objets plus vulgaires. » Sur l’aspect du Canada et des grands lacs, sur les pionniers, ces avant-coureurs sauvages d’une civilisation en marche, sur les Virginiens et leur caractère de gentilshommes qui tranche avec celui des Américains du Nord, sur le départ et l’expropriation des restes de l’antique et puissante tribu des Chactas, M. de Tocqueville a des pages d’une peinture modérée, dans laquelle l’observation et le sentiment moral se combinent de manière à former dans l’esprit une image durable.
Il me reste à vous supplier de prendre sur vous mes vifs remerciements et mon respectueux refus ; c’est à votre adorable bonté que j’ai dû la distinction d’un homme illustre qui m’ignorait, et c’est à vous, madame, que mon âme demeure éternellement acquise. » Dans cette même lettre toutefois, sachant les démarches de Mme Récamier pour lui faire obtenir une pension régulière par l’entremise du vicomte de La Rochefoucauld, Mme Valmore ajoutait : « Je vous la devrai, madame, et avec joie, si quelque jour on accorde à votre demande ce dont vous ne me jugez pas indigne ; je voudrais avoir bien du talent pour justifier votre protection qui m’honore, et pour mériter l’encouragement vraiment littéraire que vous entrevoyez dans l’avenir ; je serai contente alors de l’obtenir de vous, et je n’aurai ni assez d’orgueil ni assez d’humilité pour m’y soustraire… » Mais lorsque cette petite pension fut obtenue, — une pension au nom du roi, — ce fut de la part de l’humble et généreux poète un sentiment de peine et de résistance morale à l’aller toucher. […] Voilà ce qu’il était juste de dire à la décharge de la société et du pouvoir : ce qui n’empêche pas tout le reste d’être vrai et tous les détails douloureux qu’on va lire de subsister dans leur amère réalité.
Il me reste à parler de l’objection qu’on peut tirer des ouvrages où l’on a peint avec talent les mœurs condamnables. […] Mais il ne faut jamais comparer l’ignorance à la dégradation ; un peuple qui a été civilisé par les lumières, s’il retombe dans l’indifférence pour le talent et la philosophie, devient incapable de toute espèce de sentiment vif ; il lui reste une sorte d’esprit de dénigrement, qui le porte, à tout hasard, à se refuser à l’admiration ; il craint de se tromper dans les louanges, et croit, comme les jeunes gens qui prétendent au bon air, qu’on se fait plus d’honneur en critiquant, même avec injustice, qu’en approuvant trop facilement.
. — L’événement primordial ainsi dégagé et déterminé, il faut maintenant avec lui construire le reste. […] Des fragments de vos sensations anciennes ont ressuscité en vous ; vous avez revu, les yeux fermés, des bouts de vert, de bleu, de luisant sombre ; il vous est revenu des restes de sons ; et, toutes proportions gardées, en petit, incomplètement, ces débris survivants de la sensation primitive ont eu le même effet que la sensation primitive ; le travail hallucinatoire s’est fait à demi.
Au reste ils ne tenaient pas plus aux sujets nationaux qu’à d’autres, maintenant qu’ils n’y prenaient plus qu’un intérêt de curiosité. […] Il versait, disait-on, « le beau français à pleines mains », Au reste, c’était un adroit faiseur sans conviction, sans gravité, qui ne se faisait pas scrupule, au besoin, de fabriquer des contrefaçons de légendes arthuriennes, pourvues de noms de fantaisie vaguement celtiques et de la plus invraisemblable géographie.
« En quelque manière qu’on puisse se mettre à l’abri des coups, fût-ce sous la peau d’un veau, je ne suis pas homme qui y reculât : car il me suffit de passer à mon aise ; et le meilleur jeu que je puisse me donner, je le prends, si peu glorieux au reste et exemplaire que vous voudrez239. » Montaigne est de sa nature plus sensible à la douleur physique qu’à la douleur morale : il nous le dit. […] Et comme au reste, sous la diversité infinie des actes et des formes, il trouve que ces idées-là sont les idées communes de l’humanité, il les pose dès lors avec plus d’assurance.
Au reste La Rochefoucauld n’est pas janséniste : aucune idée religieuse ne le guide. […] N’ayant pas, au reste, la vanité professionnelle de l’écrivain, il n’en a pas les scrupules d’art, et il copie indifféremment les documents qu’il a sous les yeux, journaux ou pamphlets, autant que cela sert à son dessein.
Frédéric n’était pas en reste, et l’on avertit Voltaire que le roi avait dit à son sujet : « On presse l’orange, et on la jette quand on a avalé le jus ». […] Au reste, l’activité scientifique de Voltaire ne fut qu’un court épisode dans sa vie ; et l’ascendant de Mme du Châtelet fut pour beaucoup dans la peine qu’il prit de vulgariser Newton.
La possibilité et les besoins de la société, les intérêts de la civilisation priment tout le reste. […] Ceux qui envisagent les droits, aussi bien que le reste, comme étant toujours les mêmes d’une manière absolue, ont des anathèmes contre les faits les plus nécessaires de l’histoire.
Mais pour peu qu’à ces maximes, déjà si condamnables, je joignisse une dose de fiel & d’emportement ; pour peu que, me tournant vers les Gardes & le reste de l’Assemblée, je leur adressasse ces graves paroles : Ce qu’il faut punir, ce sont les Princes mêmes, ces barbares sédentaires qui, du fond de leur cabinet, ordonnent, dans le temps de leur digestion, le massacre d’un million d’hommes, & qui, ensuite, en sont remercier Dieu solennellement Micro-mégas, tom. […] L’Auteur de la Dunciade, moins touché des éloges que je lui avois départis, qu’offensé de ce que je n’avois pas trouvé assez de gaieté dans son Poëme, a cru m’humilier, en cherchant à m’enlever la partie la moins foible de mon travail ; il termine l’article dont il m’a gratifié dans la derniere édition de ses Mémoires Littéraires, par dire que les morceaux des Trois Siècles qu’on trouve mieux travaillés que les autres, ne sauroient être de la même main qui a rédigé le reste de l’Ouvrage, comme s’il y avoit d’autre différence que celle qu’exigeoit naturellement la diversité des sujets.
Il reste à savoir si, quand on ressent si vivement le regret idéal du passé et de la jeunesse, on n’en a pas des retours, des revenez-y plus vifs qu’il ne faudrait, et qui dérangent à tout moment l’exacte prudence et l’attention qu’exigerait le maniement des grands intérêts humains. […] M. de Chateaubriand ne différait plus désormais des écrivains du parti libéral que par quelques phrases de pure courtoisie royaliste jetées çà et là, par quelques restes de panache blanc agités à la rencontre, et par l’éclat éblouissant du talent.
., ces originaux complexes qui sont un résumé et un assemblage d’un tas de choses, ces hommes au langage concret, dont la vie, selon la phrase du dessinateur, « se passe à être un objet d’étude et de jouissance pour l’intelligence de ceux qui boivent avec eux, et cela sans qu’il reste rien de cela dans une œuvre écrite ou peinte ». […] Et jusqu’au comique qui se trouve mêlé au tragique, quand les restes de l’armée en guenilles s’affublent de turbans du théâtre de La Flèche, et qu’on se fait fusiller dans de vieux jupons.
Je reste deux ou trois jours, sans sortir de chez moi, travaillant de l’heure où je me lève, à l’heure où je me couche, mais le troisième ou le quatrième jour, j’ai besoin de m’acheter un bibelot, pour me payer de mon travail. […] Toute la journée, je suis à l’émotion de leurs rugissements au bord des grands fleuves, et le soir, me rappelant tout à coup, que Burty fait une conférence sur mes dessins à l’École des Beaux-Arts, le quai Malaquais m’apparaît lointain, lointain, comme si j’étais au fond de l’Afrique, — et je reste au Zambèze.
Ce symbolisme reste forcément assez obscur car les interprètes qui traduisent les termes abstraits de la langue indigène ne possèdent que rarement le français d’une façon suffisante pour rendre exactement l’idée. […] — L’un reste maigre encore qu’il ait de la nourriture en abondance et qu’il mange plus qu’à sa faim.
Si notre jeunesse, si notre force servent à assurer leur existence d’homme, nous nous serons battus pour notre idéal qui reste vivant, souriant, à travers les éclairs et le tonnerre. […] Après cela, peu m’importe le reste.
Le combat intérieur qui la précède est plus magnifique encore, et il est conduit, ravivé, mené à son terme avec un art prodigieux. » De nos jours, un critique, l’un des plus sagaces et aussi l’un des plus sévères qui aient jugé Victor Hugo, — j’ai nommé Edmond Biré, — n’hésite pas à écrire ces lignes : « Si les Misérables avaient été continués et terminés dans le même esprit qui avait présidé à leur conception ; s’ils n’avaient pas été dénaturés, envenimés par les passions de l’auteur devenu démagogue et socialiste ; s’ils n’avaient pas été démesurément enflés par des épisodes qui débordent le cadre primitif, … l’œuvre du poète, qui reste encore très puissante et très belle, serait la plus admirable qu’il eût écrite, une des plus belles de notre littérature. » Tout le monde connaît la thèse, l’idée maîtresse des Misérables. […] La phrase reste toute simple ; elle parlait à l’imagination, elle parle au cœur, c’est-à-dire aux deux forces qui commandent à tous.
Dans un monde où tout le reste est déterminé, une zone d’indétermination l’environne. […] Je ne reviendrai pas là-dessus ; je me borne donc à vous dire que je vois dans l’évolution entière de la vie sur notre Planète une traversée de la matière par la conscience créatrice, un effort pour libérer, à force d’ingéniosité et d’invention, quelque chose qui reste emprisonné chez l’animal et qui ne se dégage définitivement que chez l’homme.
Il ne me reste, monsieur le président, en vous remerciant, au nom de la Commission, du concours supérieur et des lumières que vous nous avez prêtés, qu’à vous prier de vouloir bien transmettre à MM. les ministres qui nous ont honorés de leur confiance, ce résumé de notre travail.
Je me suis rendu, d’autant plus que le commandement qu’on m’offre est si important, que je ne crois pas pouvoir refuser à mon roi et au roi d’Espagne, tant qu’il me reste une goutte de sang dans les veines, les services qu’ils me demandent.
jouissons du seul plaisir qui nous reste ; regardons couler nos jours rapides, savourons l’amère volupté de nous comprendre et de nous sentir tous entraîner pêle-mêle : du moins nous nous perdons ensemble, nous n’allons pas seuls vers la fin terrible !
Depuis Juillet, la position de l’école du Correspondant est devenue meilleure et plus vraie ; elle se dessine plus nettement dans la Revue européenne, où nous regrettons toutefois de trouver par instants des restes de superstition dynastique qui nuisent, sans y tenir, à la réalité des doctrines.
Je n’aurais qu’à supposer que le soir ayant lu, avant de m’endormir, quelques pages des Analecta alexandrina, les auteurs eux-mêmes m’apparurent en songe, accompagnés de toute la foule des ombres poétiques dont le temps a dispersé les restes et nivelé les tombeaux.
Plus tard on sent de reste quand il fait défaut, et l’on s’étonne d’avoir pu mettre son admiration là où il n’était pas.
Il reste clair pour tous qu’avec Louis XV mourant, la monarchie était condamnée déjà, et la race retranchée.
On regardait ces restes d’agitation comme la vie même d’un État libre.
Il faut que toute une génération disparaisse, alors il ne reste des prétentions des partis que les intérêts légitimes, et le temps peut opérer entre ces intérêts une conciliation naturelle et raisonnable.
La vie, le sentiment de la réalité, y respirent ; de frais paysages, l’intelligence poétique symbolique de la nature, une conversation animée et sur tous les tons, l’existence sociale du xviiie siècle dans toute sa délicatesse et sa liberté, des figures déjà connues et d’autres qui le sont du moment qu’il les peint, d’Holbach et le père Hoop, Grimm et Leroy, Galiani le cynique ; puis ces femmes qui entendent le mot pour rire et qui toutefois savent aimer plus et mieux qu’on ne prétend ; la tendre et voluptueuse madame d’Épinay, la poitrine à demi nue, des boucles éparses sur la gorge et sur ses épaules, les autres retenues avec un cordon bleu qui lui serre le front, la bouche entr’ouverte aux paroles de Grimm, et les yeux chargés de langueurs ; madame d’Houdetot, si charmante après boire, et qui s’enivrait si spirituellement à table avec le vin blanc que buvait son voisin ; madame d’Aine, gaie, grasse et rieuse, toujours aux prises avec le père Hoop, et madame d’Holbach, si fine et si belle, au teint vermeil, coiffée en cheveux, avec une espèce d’habit de marmotte, d’un taffetas rouge couvert partout d’une gaze à travers la blancheur de laquelle on voyait percer çà et là la couleur de rose ; et au milieu de tout ce monde une causerie si mélangée, parfois frivole, souvent souillée d’agréables ordures, et tout d’un coup redevenant si sublime ; des entretiens d’art, de poésie, de philosophie et d’amour ; la grandeur et la vanité de la gloire, le cœur humain et ses abîmes, les nations diverses et leurs mœurs, la nature et ce que peut être Dieu, l’espace et le temps, la mort et la vie ; puis, plus au fond encore et plus avant dans l’âme de notre philosophe, l’amitié de Grimm et l’amour de Sophie ; cet amour chez Diderot, aussi vrai, aussi pur, aussi idéal par moments que l’amour dans le sens éthéré de Dante, de Pétrarque ou de notre Lamartine ; cet amour dominant et effaçant tout le reste, se complaisant en lui-même et en ses fraîches images ; laissant là plus d’une fois la philosophie, les salons et tous ces raffinements de la pensée et du bien-être, pour des souvenirs bourgeois de la maison paternelle, de la famille, du coin du feu de province ou du toit champêtre d’un bon curé, à peu près comme fera plus tard Werther amoureux de Charlotte : voilà, et avec mille autres accidents encore, ce qu’on rencontre à chaque ligne dans ces lettres délicieuses, véritable trésor retrouvé ; voilà ce qui émeut, pénètre et attendrit ; ce qui nous initie à l’intérieur le plus secret de Diderot, et nous le fait comprendre, aimer, à la façon qu’il aurait voulu, comme s’il était vivant, comme si nous l’avions pratiqué.
Jefferson, au reste, doué d’un esprit exact et sagace, avait pénétré assez avant, sur la fin de la vie, dans les matières métaphysiques ; on voit dans une lettre à John Adams qu’à l’exemple de Locke, Stewart, Bonnet, il inclinait à être déiste matérialiste, c’est-à-dire à considérer la pensée comme liée nécessairement à quelque atome de matière subtile : ce qui ne l’empêchait nullement de croire à l’immortalité.
Quelque caractère particulier et déterminé que vous tâchiez d’indiquer, il se trouve toujours à côté autre chose d’assez imposant et d’aussi légitime que le reste, qui vous répond ; « Non, la littérature de notre temps n’est pas cela. » C’est toute la définition que j’en veux donner aujourd’hui.
Lerminier, reste pourtant oratoire, et il ne faut pas s’en plaindre ; de grandes beautés littéraires, à côté des défauts, ressortent de cette forme presque nécessaire d’éloquence dans laquelle il est si à l’aise.
Ainsi que me le faisait remarquer un ami, homme d’esprit, Robert a recueilli d’abord en lui les figures que lui offrait la nature, et de même que les âmes ne perdent pas dans les feux du purgatoire leur individualité, mais seulement les souillures de la terre, avant de s’élever au séjour des heureux, ainsi ces figures ont été purifiées dans les flammes brûlantes du génie de l’artiste, pour entrer radieuses dans le ciel de l’art, où règnent encore la vie éternelle et l’éternelle beauté, où Vénus et Marie ne perdent jamais leurs adorateurs, où Roméo et Juliette ne meurent jamais, où Hélène reste toujours jeune, où Hécube au moins ne vieillit plus davantage. » Voilà de la critique certainement éloquente, et je crois, très judicieuse.
Au reste, c’est le procédé naturel de l’esprit, et qu’emploient chaque jour les plus ignorants de toute rhétorique.
Au reste, c’était bien là la littérature que pouvait encourager une autorité despotique, défiante de toute pensée indépendante, et de la pensée elle-même en son essence.
Dès le début il considère l’amour et les démarches de l’amour du même œil que le reste, comme des phénomènes tout aussi naturels (je crois bien !)
Pour le reste je ne suis qu’un snob.
La France reste saine dans sa masse.
C’est devant des objections souvent répétées qu’on aura ajouté, en tête de l’évangile de Matthieu, des réserves dont la contradiction avec le reste du texte n’était pas assez flagrante pour qu’on se soit cru obligé de corriger les endroits qui avaient d’abord été écrits à un tout autre point de vue.
Reste, parmi les milieux qu’il a traversés, la cour de Louis XIV, de ce roi qui, au dire de Mme Sévigné, gardait sa majesté jusqu’en jouant au billard, et il faut bien admettre que la cour, où l’on retrouve ces mêmes caractères dans la vie de tous les jours, a marqué de son empreinte le génie naturellement fin et délicat du poète.
Le respect de moins dans nos mœurs, le reste éprouve une détente qui se prête à tous les tons, à tous les langages.
Au reste, la morale de cet Apologue est à-peu-près la même que celle du renard et du bouc, livre III, fable 5.
combien à mon tour Plaît ce dôme noirci d’une divine horreur, Et le lierre embrassant ces débris de murailles Où croasse l’oiseau chantre des funérailles ; Les approches du soir, et ces ifs attristés Où glissent du soleil les dernières clartés ; Et ce buste pieux que la mousse environne, Et la cloche d’airain à l’accent monotone ; Ce temple où chaque aurore entend de saints concerts Sortir d’un long silence et monter dans les airs ; Un martyr dont l’autel a conservé les restes, Et le gazon qui croît sur ces tombeaux modestes Où l’heureux cénobite a passé sans remord Du silence du cloître à celui de la mort !
Ce n’est pas le talent qui lui a manqué, pour faire la sensation la plus forte dans ce pays-ci, elle en avait de reste, c’est la jeunesse, c’est la beauté, c’est la modestie, c’est la coquetterie ; il fallait s’extasier sur le mérite de nos grands artistes, prendre de leurs leçons, avoir des tétons et des fesses, et les leur abandonner.
Il me demanda le reste de la journée pour en délibérer avec lui-même et ses amis.
IV Il y a dans cette histoire du marquis de Grignan tout un livre consacré à ce crime de la mésalliance qui fut le crime des plus grandes maisons du temps ; car même ce crime-là ne fut pas personnel plus que tout le reste à cet homme, qui n’est que le Tout le Monde de sa caste et qui n’est personne en son privé nom.
Elle parle bien, sans peser sur les motifs de son désespoir, à un de ses amis, d’un projet de suicide qui, dans cette âme mobile, se change bientôt en projet d’aller vivre d’une vie cachée, avec sa fille, à la Martinique ou à la Louisiane, mais rien ne reste en peu de temps de ces deux projets.
La seule ressource qui reste alors à la Critique, c’est de renvoyer le lecteur au livre dont il est question, après avoir caractérisé vivement, comme nous avons essayé de le faire, la manière et les procédés de l’auteur.
C’est un poète cherché et recherché, qui trouve souvent, mais qui reste tel et même après avoir trouvé.
on n’est pas Scarron parce qu’on reste un an hors de son lit, non pas botté comme Charles XII, mais dans ces atroces babouches qui sont les ceps des goutteux.
Le poète du matérialisme adoré, étreint, possédé, est devenu le poète du panthéisme qui, philosophiquement, n’est que du matérialisme déguisé, — on le sait de reste, — mais qui, poétiquement, n’en est plus.
. — l’admiration ou la mystification de leurs contemporains, — ils laissent sur l’imagination publique des teintes dont elle reste colorée.
Entre le mouvement de ces formes sociales et l’influence qui lui revient, il reste un abîme qu’aucune déduction psychologique ne peut combler.
et si on lui demande comment, déjà vieux, et n’ayant plus que peu de temps à passer sur la terre, cependant, par un lâche amour pour la vie, il a pu se résoudre à traîner les restes d’une vieillesse si honteuse, après avoir enfreint les lois de son pays, que répondra-t-il ?
Au reste, dans sa manière d’écrire, il ressemble plus à Sénèque et à Pline, qu’à Cicéron ; quelquefois même il a des tours et un peu de la manière de Tacite : ses expressions ont alors quelque chose de hardi, de vague et de profond qui ne déplaît pas.
De la méthode Pour achever d’établir nos principes, il nous reste dans ce premier livre à examiner la méthode que doit suivre la Science nouvelle.
Si la religion se perd parmi les peuples, il ne leur reste plus de moyen de vivre en société ; ils perdent à la fois le lien, le fondement, le rempart de l’état social, la forme même de peuple sans laquelle ils ne peuvent exister.
Le reste, la foule, ne compte pas. […] Je l’ai porté quand, au lendemain de la guerre, j’ai commandé pendant six ans un corps d’armée sur la frontière, veillé sur ce coin de l’Alsace qui nous reste et relevé les remparts de Belfort à portée de canon des Allemands. […] Mais dans ses courses à travers les églises et les musées d’Italie, il reste Anglais. […] Reste seul en faisant le vide autour de toi, Et tu seras reçu, c’est une ruse adroite. […] Le reste du temps n’est que torpeur et hivernage.
La police correctionnelle est excellente en cela qu’elle a marqué, et que l’odeur, quoi qu’on fasse et quoi qu’en dise, en reste longtemps. […] Il n’est pas possible que l’appel fait en faveur de la femme du plus digne des hommes, qui était en même temps le plus beau des talents, reste sans réponse. […] Et j’ai souvent remarqué que l’avantage, en fin de compte, reste à ce dernier. […] Il ne reste plus rien au vieux Hjalmar, rien que ces trois cadavres et l’horreur de cette nuit de meurtre. […] On voit que son attendrissement a de quoi s’occuper ; mais il lui en reste encore pour les autres actes de la vie, qui sont des plus nombreux et des plus variés.
Ce rien, cette pincée de cendre et de poussière, voilà tout ce qui reste de toi. […] Reste donc tranquille, tu vas casser la chaise de la petite Schourotschka. […] Nastasia Carpovna les a suivies ; fidèle dans ses affections, elle n’avait cessé pendant plusieurs années d’aller régulièrement toutes les semaines prier sur la tombe de son amie… Son heure sonna, et ses restes furent aussi déposés dans la terre froide et humide : mais la maison de Maria Dmitriévna ne passa point dans des mains étrangères, elle ne sortit point de la famille, le nid ne fut point détruit. […] On fit aussitôt cercle autour de Lavretzky ; Lénotchka, en qualité d’ancienne connaissance, se nomma la première ; elle assura que, quelques moments encore, et elle l’aurait parfaitement reconnu ; puis elle lui présenta le reste de la société, appelant chacun, son fiancé lui-même, par son prénom. […] Quant à moi, après cette journée, après ces impressions, il ne me reste qu’à vous saluer pour la dernière fois, et à dire avec tristesse, mais le cœur exempt d’envie et d’amertume, en face de la mort et du jugement de Dieu : « Je te salue, vieillesse solitaire !
Quelques exemplaires seulement de la Théorie du pouvoir imprimée à Constance, où M. de Bonald s’était rendu avec ses enfants, avaient pu arriver à leur destination dans notre pays ; le reste de l’édition, envoyé à Paris, fut saisi par la police du directoire. […] Cette analyse faite, il reste à rechercher par quels différents pouvoirs de l’esprit ces notions nous sont données. […] Quand toutes les existences sont en problème, quelle autorité reste-t-il aux rapports qui les unissent ? […] Sur les deux premiers il reste bien peu de chose à dire. […] Reste M. de Maistre, sur lequel il importe de donner des détails plus étendus.
Si son sombre regard, d’une ardeur angélique, se pose tout à coup sur la fine pâte sculptée d’une rose ou sur le visage rayonnant d’une jeune femme, il perçoit, sous ces gracieuses apparences, un sens supérieur ; il les interprète d’une façon neuve, il leur découvre avec le reste du monde une analogie mystérieuse et des correspondances encore cachées. […] Le spiritualisme à l’eau de rose de Victor Cousin reste toujours en faveur dans nos sorbonnes, et c’est cette doctrine, conçue dans les journées réactionnaires de la Restauration, qui demeure la substance de notre enseignement supérieur. […] Il eut l’intuition que l’art qui est une création de la nature ne pouvait avoir d’autres règles que celles qui régissent le reste de l’univers. […] « Manger, boire et le reste, a-t-on dit, il ne se passe pas autre chose dans la Terre ou dans l’Assommoir. » Mais les personnes qui se permirent cette constatation, d’ailleurs fausse, semblent trop oublier l’objectif principal et les intentions premières du romancier.
Les lacunes de nos documents géologiques proviennent principalement de ce que les êtres organisés n’habitent pas les régions très profondes des mers, et de ce que leurs restes enfouis ne peuvent être conservés pendant la série des âges géologiques dans des masses sédimentaires assez épaisses et assez étendues pour résister à de puissantes causes ultérieures de dégradation. […] Nous pouvons donc d’autant moins espérer de découvrir les restes fossiles des formes transitoires de l’organisation que ces formes ont existé en moins grand nombre, relativement au nombre des représentants des espèces dont la structure est plus parfaite et mieux caractérisée99. […] Mais tandis que l’oiseau, même encore imparfait, affermissait son règne au-dessus des eaux, des représentants de l’ordre vaincu des reptiles, renonçant au vol devenu trop dangereux pour eux, ou même à la surface aérienne des mers où l’oiseau les pourchassait avec acharnement, durent chercher un refuge sur les terres émergées, dans les terrains bas et marécageux, à l’abri des rochers, ou à l’ombre des épaisses forêts de la période primaire où l’on a cru retrouver, avec leurs restes, les empreintes des pieds de leurs ennemis qui les poursuivirent encore dans ces retraites profondes. […] Ce n’est que dans le cas où cet ennemi cherche et parvient à la chasser avant de lui avoir donné le temps de se dégager que l’aiguillon reste dans la piqûre, avec les viscères de l’insecte, dans ce cas, il est vrai, mais dans ce cas seulement, blessé à mort.
Si tu restes inassouvi, ton inassouvissement sera tel qu’il vaudra mieux que la quiétude. […] La largeur d’esprit dont il fait preuve n’est, en aucune façon, contestable ; elle n’est d’ailleurs pas en cause ; mais il reste acquis que, d’après ses propres paroles, le maître écrivain pense et dit que, pour lui, « l’évolution du vers français touche à son terme avec les poésies de Victor Hugo », et que ces poésies réalisent pour l’oreille « le maximum de jouissance que la constance des conditions physiologiques » lui permet d’obtenir. […] Toute la beauté de la forme n’est et ne reste belle que par ce souffle de vie éternelle qui relie ensemble, d’un mystérieux et indissoluble lien, tous les éléments divers qui la constituent. […] Mais tant que l’œuvre demeure la préoccupation du poète seul, tant qu’elle est en lui, tant qu’il ne fait pas un effort pour la communiquer, cette préoccupation reste, en somme, secondaire.
Le retour de l’île d’Elbe, les préparatifs de la campagne de 1815, et cette fatale journée de Waterloo dont il reste à dégager du moins la gloire lugubre, et sur laquelle nous croyons savoir qu’entre les partis contradictoires M.
» Indiana n’est pas un chef-d’œuvre ; il y a dans le livre un endroit, après la mort de Noun, après la découverte fatale qui traverse l’âme d’Indiana, après cette matinée de délire où elle arrive jusque dans la chambre de Raymon qui la repousse, — il y a là un point, une ligne de démarcation où la partie vraie, sentie, observée, du roman se termine ; le reste, qui semble d’invention presque pure, renferme encore de beaux développements, de grandes et poétiques scènes ; mais la fantaisie s’efforce de continuer la réalité, l’imagination s’est chargée de couronner l’aventure.
Ce qui est bon à rappeler, c’est qu’on n’en sort jamais, après tout, qu’avec le fonds d’enjeu qu’on y a apporté, je veux dire avec le talent propre et personnel : le reste était déclamation, appareil d’école, attirail facile à prendre, et que le dernier venu, eût-il moins de talent, portera plus haut en renchérissant sur tous les autres.
XXIX (Après une séance de la Chambre des Pairs :) Qui n’a pas vu une armée de braves en complète déroute, ou une assemblée politique qui se croyait sage, mise hors de soi par quelque discours passionné, ne sait pas à quel point il reste vrai que l’homme au fond n’est qu’un animal et un enfant : — (Ô éternelle enfance du cœur humain !)
Mais l’idée qu’on avait généralement des pouvoirs et de l’administration publique n’en reste pas moins affaiblie pour plus ou moins de temps.
Au reste, un seul ouvrage où un sentiment vrai, une situation touchante, une idée digne d’être méditée, apparaîtraient sous des formes qui auraient attrait et fraîcheur, servirait plus la cause du goût et de la morale délicate que toutes ces discussions et récriminations stériles que, pour cette raison, nous nous hâtons de clore.
Pour savoir mettre ainsi aux prises un tempérament avec une situation, il faut avoir observé comment notre caractère se manifeste dans les petits faits de la vie journalière, se modifie à leur contact, se décompose et se recompose sans cesse insensiblement, et se trouve parfois renouvelé alors qu’il ne s’est rien passé, comme il reste le même d’autres fois à travers les plus grandes catastrophes.
Lemaître revient plusieurs fois sur sa « facilité à être dupé », sur l’état contristant de « son niveau intellectuel » et sur « cette inattention voisine de la sottise » qui le fait éclater en « furieux applaudissements » aux endroits où lui, Jules Lemaître, reste absolument froid. » Ici, je proteste très sérieusement.
Mais, au reste, l’auteur demeure un poète de très grand talent.
Chacun reste fidèle à son rôle.
Si on ne condamne plus à mort, si on n’exécute plus pour la raison d’État, il reste que pour la raison d’État on serait parfois tenté de cacher la vérité, lorsque, socialement, la vérité n’est pas bonne à faire connaître.
L’entassement des gens chasse ce qui reste de jour, et c’est une nuit lugubre où il me semble voir gesticuler des fantômes.
Il dressait des poètes nouveaux une série de médaillons avec une sympathie si évidente qu’il achevait d’exaspérer le dernier rempart irréductible du Parnasse, le génial mais hargneux et vindicatif Leconte de Lisle, qui s’oublie jusqu’à déclarer en public : « Après Victor Hugo et Moi je ne vois pas ce qui reste à faire avec les vers. » — « De la poésie », lui hurlent en chœur les symbolistes vexés, et le public applaudit.
Au reste, le style de cette pièce est plein de verve et rachète, autant qu’il est possible, le défaut du sujet85.
Il nous reste à dire un mot sur le plan que nous avons suivi.
Abailard, dégoûté du monde, des moines & de l’école, reste à Cluni, pour y vivre dans une solitude profonde.
Il ne reste que des fragmens de l’ouvrage de Du Marsais, & qui annoncent une production de génie.
Une bonne Grammaire Françoise peut, dit-on, tenir lieu de tout le reste.
Le génie, la lecture, & surtout la société des gens à talent, doivent faire le reste.
Je lui aimerais bien mieux des restes de la fatigue de son métier.
La préface de cet ouvrage est peut-être ce qui doit y surprendre le plus ; elle est simple, modeste, et presque froide ; assurément elle est de bien plus fraîche date que le reste du livre : ah !
C’est que le talent de cette femme qui a eu sa minute de célébrité ne fut pas assez grand pour l’arracher à cette triste et vulgaire condition de bas-bleu, dans laquelle reste toute femme égarée dans les lettres, qui n’a pas nettement du génie.
Elle a cherché longtemps le reste d’une illusion qui l’a fuie, et voilà, non pas le désespoir qui vient, mais les derniers soupirs de l’espérance !
avant tout, avant le détail du martyre et de l’héroïsme de ces missionnaires toujours prêts à mourir, avant l’ascendant de ces Jésuites qui furent si près du triomphe, et puis qui s’en trouvèrent si loin, ce qui fait, cà nos yeux, l’intérêt suprême de ce livre, c’est que le Christianisme à la Chine n’a jamais été qu’une question, — une question dont la solution se voile encore aux yeux les plus pénétrants, quand on reste dans les simples probabilités humaines de l’histoire !
Elles ont vu, comme tout le monde, ce qui maintenant crève les yeux à tout le monde, et ce qui les lui crevait déjà de leur temps, c’est-à-dire la bataille, exaspérée partout, de la Révolution contre ce qui reste de monarchies !
La cendre interrogée reste muette.
Montrez tout ce que vous voudrez des ruines de cette femme, et la poignée de cheveux s’il vous en reste, de ces cheveux blanchis en une nuit, et les souliers percés qu’elle traînait à la prison de ses pieds de reine, et la pauvre robe d’indienne brune et blanche, et toute rapiécée, qu’elle portait au Temple, et le mouchoir trempé par Mingault dans le sang de l’échafaud, et même la robe de linon immortelle de cette reine qui commença par le bonheur pour mieux finir par le martyre !
Montrez tout ce que vous voudrez des ruines de cette femme, et la poignée de cheveux s’il vous en reste, de ces cheveux blanchis en une nuit, et les souliers percés qu’elle traînait à la prison, de ses pieds de reine, et la pauvre robe d’indienne brune et blanche, et toute rapiécée, qu’elle portait au Temple, et le mouchoir trempé par Mingault dans le sang de l’échafaud, et même la robe de linon immortelle de cette reine qui commença par le bonheur pour mieux finir par le martyre.
Or, jamais cette impersonnalité exigée par les rhétoriques, rêvée par les niais et jouée par les sournois, ne nous a paru briller plus clairement de sa fausse lumière que dans l’Histoire de France publiée par Léopold Ranke, — le meilleur ouvrage peut-être qui ait jamais été écrit pour prouver que l’indifférence olympienne est la qualité des dieux de marbre qu’on n’invoque plus, mais qu’elle n’est jamais qu’une hypocrisie de la pensée, qui, pour sa peine, — comme on va le voir, — en reste blessée et mutilée presque toujours.
— menacé dans sa vie et son autorité, chargé d’un gouvernement impossible, et qui reste à son poste et fait tête comme un capitaine qui exécuterait une consigne.
Ces lettres, qui n’ont plus, comme le livre célèbre des Prisons, le beau cadre noir des Piombi pour faire repoussoir à leurs teintes douces, emporteront, ce n’est pas douteux, ce qui reste encore de l’espèce de gloire que les partis avaient arrangée à Silvio Pellico bien plus qu’il ne l’avait véritablement méritée.
… Les lettres, cette causerie par écrit, l’écho prolongé et soutenu de cette autre causerie de vive voix dont il ne reste plus rien quand elle est finie ; les lettres, cette immortalité de la causerie, sont d’ordinaire le triomphe des femmes, et même des femmes les moins faites, à ce qu’il semble, pour triompher… Presque toutes — c’est affaire de sexe et d’organisation sans doute — montrent dans leurs correspondances des grâces d’esprit, humbles ou fières, des aisances, des spontanéités, des finesses, des manières de dire ou de sous-entendre, que sur place bien souvent elles n’ont pas dans la conversation.
Ces lettres qui n’ont plus, comme le livre, célèbre des Prisons, le beau cadre noir des Piombi pour faire repoussoir à leurs teintes douces, emporteront, ce n’est pas douteux, ce qui reste encore de l’espèce de gloire que les partis avaient arrangée à Silvio Pellico, bien plus qu’il ne l’avait véritablement méritée.
L’auteur, qui a l’aperçu de son point de vue encore plus que l’aperçu de son regard, ne reste point comme E.
Or, je l’avouerai, cette Histoire des Histoires de Mahomet m’a impatienté, non lorsque je la lisais, mais après coup, quand elle a été entièrement lue et que j’ai songé à ce que l’auteur aurait pu faire, s’il n’avait pas eu au cou son collier de chien d’Académie, dont l’esprit qui le met reste toujours un peu pelé, comme le cou du chien.
En réalité, c’est là le tout du livre, le reste n’étant que détails, et il y en a de charmants de grâce descriptive, de tendresse et de mélancolie… Je sais bien qu’on a dit, en thèse générale, que le poète n’existe que par les détails ; mais, selon moi, c’est trop vite conclure en faveur d’un poète à qui n’appartient pas la conception première de son poème, et qui a manqué, tout en la voulant, cette unité qui est la gloire de tout poème, et qu’avait même cet Homère qu’on a cru plusieurs !
Il ne s’agit que de la partie de ses Œuvres complètes où il a été ce que Racine est seulement dans les siennes, car, le poète ôté dans Racine, tout s’en va ; il ne reste rien.
Michel-Ange, même par tronçons qui s’interrompent, ce sont là des objets de comparaison effroyablement redoutables, je le sais, mais je sais aussi ce que je viens de voir dans ce poème qui commence comme le jour par les teintes les plus suaves, et, dès le troisième chant, tourne à la force, mais à la force qui reste dans la suavité.
Aujourd’hui, à travers l’indécent oripeau dont il a souillé sa nudité chaste, à travers les pirouettes du clown qui joue Ariel, — mais qui pouvait l’être et qui ne l’est plus, — il y a encore un faible reste de la lueur égarée qu’aimait Goethe sur le front morbide de Mignon.
Il reste le poète, qui eut parfois du sentiment.
À force d’être simple, il glisse parfois dans la platitude, mais il n’y reste pas longtemps.
Il en reste encore aux observateurs.
Duranty peut être le plus brave travailleur en vulgarité et même le plus puissant, et la Critique se laisser toucher par la peine qu’il se donne pour être profond à sa manière, que son roman, en lui-même, reste ce qu’il est, c’est-à-dire d’un effet manqué, comme composition littéraire ; mais la sorte d’intérêt qu’il excite ne peut ricocher du livre à l’auteur.
Le célèbre Mélancton, mort en 1560, et l’un des hommes les plus savants de son siècle, reçut les mêmes honneurs qu’un reste de flatterie ou de respect prodigue au pouvoir qui n’est plus.
La géographie comprenant la nomenclature et la chorographie ou description des lieux, principalement des cités, il nous reste à la considérer sous ce double aspect pour achever ce que nous avions à dire de la sagesse poétique.Nous avons remarqué plus haut que les cités héroïques furent fondées par la Providence dans des lieux d’une forte position, désignés par les Latins, dans la langue sacrée de leur âge divin, par le nom d’Ara, ou bien d’Arces (de là, au moyen âge, l’italien rocche, et ensuite castella pour seigneuries).
Voltaire reçoit, jeune, des coups de bâton d’un grand seigneur, et il ne reste pas moins ami de la noblesse, du beau monde, et l’opposé en cela de Jean-Jacques. […] Mais, il faut en convenir, jamais on n’y trouve d’accents comme ceux d’André Chénier, par exemple, chantant également Versailles et ses triples cintres d’ormeaux : Les chars, les royales merveilles, Des gardes les nocturnes veilles, Tout a fui : des grandeurs tu n’es plus le séjour… L’épisode du vieillard du Galèse est hors de prix à côté du poème des Jardins ; et, dans notre langue, l’Élysée de la Nouvelle Héloïse, avec sa peinture, la première si neuve, reste le bosquet sacré d’où Delille n’a fait que tailler des boutures. […] C’est chose convenue d’en faire une seconde Thérèse Le Vasseur… Je l’ai bien connue, et jusqu’à sa mort, moi qui vous parle ici, monsieur, et dans ma vie entière déjà longue, je n’ai jamais rencontré son égale, cœur et âme ; ses dernières années se sont éteintes dans les plus amères épreuves, sans qu’un seul jour elle ait démenti le noble nom confié à son honneur ; mais, je l’avoue, elle avait les inconvénients de ses qualités, une franchise indomptable surtout, qui lui a valu la plupart de ses ennemis : l’ingratitude a fait les autres. — Je n’ai nul intérêt, monsieur, dans cette protestation posthume ; mais vous me paraissez digne de la vérité, et je viens de la dire. — Au reste, si vous teniez aux détails réels de la vie intime de Delille, je vous offre le manuscrit laissé par sa veuve… » Ce manuscrit nous a été communiqué, en effet, par la confiance de la personne qui l’a entre les mains, et nous en avons tenu compte dans cette réimpression.
« Je trouve tant de douceur dans cette solitude, une si délicieuse tranquillité, qu’il me semble n’avoir véritablement vécu que pendant le temps que je l’ai habitée ; tout le reste de ma vie n’a été qu’un continuel tourment ! […] Qu’on en juge par ce fragment de sa lettre : « S’il faut perdre, dit-il au peuple romain, la liberté ou la vie, qui est-ce parmi vous (s’il lui reste une goutte de sang romain dans les veines) qui n’aimât mieux mourir libre que de vivre esclave ? […] « Le nouveau tribun, dit-il, que je regarde comme votre troisième libérateur, réunit en lui seul la gloire des deux autres, ayant fait mourir une partie de vos tyrans et mis en fuite le reste… « Homme courageux, continue Pétrarque, qui portez tout le fardeau de la république, que l’image de l’ancien Brutus vous soit toujours présente !
. — Il ne reste maintenant qu’à faire une nouvelle levée, pour remplacer ceux qui sont morts ! […] « Voici ton sac, dit-il ; j’ai mis là-dedans tout ce qu’il te faut : deux chemises de toile, deux gilets de flanelle et le reste. […] VIII Le grand intérêt du roman avec l’histoire finit là ; le reste est tragique, mais la naïveté change de ton.
Reste la force ; faites bonne garde Oh ! […] Il reste donc un seul parti, c’est d’élargir la grande famille, de donner place à tous au banquet de la lumière. […] En effet, comme de ce point de vue la saine croyance est le plus grand bien auquel tout le reste doit être sacrifié, le souverain fait acte de père en séparant le bon grain de l’ivraie et brûlant celle-ci.
Cela est toujours difficile, mais ici ce l’est d’autant plus qu’on est forcé de mettre les paroles sous une mélodie qui, elle, reste immuable. […] Ce sont de vieux mythes réchauffés, des aperçus théoriques de pure fantaisie, des analyses de drames cent fois refaites et toujours inutiles puisque la nature même du drame reste incomprise, et toujours les mêmes psychologies profondes sur la distinction entre l’homme et l’artiste, et autres inepties ! […] De la dominante, la phrase arrive à la sous-dominante après s’être repliée une seconde fois ; mais cette fois, en même temps que la sonorité diminue, la rigueur de la marche s’atténue, et c’est par une progression de trois notes égales diatoniquement jointes que la sens-dominante est appelée ; et par une cadence majeure, lente, la mélodie se distend et semble employer tout ce qui lui reste de force tonale pour mourir sur la médiante.
On me présente, il se soulève de sa chaise, veut bien me dire quelques mots sur les études que doit nécessiter l’histoire des mœurs, se rassied, et, toute la soirée, reste au cœur de la conversation des vieux, n’ouvrant pas la bouche, raide sur sa chaise, sérieux comme un doctrinaire qui politique. […] Ce captif dans ce trou, ce grand méconnu, parfois se console, en racontant que les derniers Clermont-Tonnerre, réfugiés dans un petit bois qui leur reste près de Saint-Mihiel, ont là, dépouillé le noble, presque l’homme, et que ces Clermont-Tonnerre, dont un aïeul, au dire de Mme de Sévigné, vendait cinq millions une terre de vingt-deux villages, aujourd’hui vêtus de peaux de bêtes, vivent dans ce bois, peuplent avec des bûcheronnes, — en train de revenir une race sauvage au xixe siècle, et parlant déjà une langue à eux, une langue qui recule au patois, au bégayement des peuples. […] Il ne reste plus de la magnifique abbaye que de quoi faire la plus belle propriété mélancolique de France, soixante-dix arpents d’eau où se mirent des arbres centenaires renfermant, écroulées à leurs pieds, des pierres de taille à bâtir un petit Versailles.
Il nous retraçait, comme dans une causerie, tisonnant devant un feu mort, ces jours succédant aux jours, et où il s’éveillait encore le matin avec un peu d’illusion, puis, dans le milieu du jour, encore un rien intéressé par le travail, par quelques restes de fidélités d’amis, et après, plus rien… « Ah ! […] Une des plus tristes fins du monde, au reste, que la fin de ce comédien de l’insensibilité, claquemuré entre deux vieilles governess, lui rognant le boire et le manger. […] » * * * — Nous, torturés de malaises continus, douloureux, presque mortels au travail et à la production spirituelle, nous ferions volontiers ce pacte avec Dieu : ne nous laisser qu’un cerveau pour créer, nos yeux pour voir, et une main avec une plume au bout, et prendre tout le reste de nos sens et les misères de nos corps, pour que nous ne jouissions plus en ce monde que de l’étude de l’humanité et de l’amour de notre art.
Il est bon qu’il reste quelque chose de leur texte authentique, pour donner plus tard à juger l’intelligence du parti conservateur et catholique — du journalisme de notre bord, à mon frère et à moi : « Un chef-d’œuvre d’infatuation en ce genre, c’est le Journal des Goncourt. […] C’est ainsi que ce soir, au lieu d’être à la première de la reprise de Claudie, dans la loge de Porel, prévenu que les Daudet n’y sont pas, je reste chez moi à rêvasser et à me réjouir, les yeux, sous la lumière de la pleine lune, de la légèreté de la grille de fer qu’on vient de poser au fond de mon jardin… Et regardant cela, je pensais avec tristesse au bourgeois imbécile, ou à la cocotte infecte, qui aura bientôt cette petite demeure de poète et d’artiste. […] Mercredi 2 novembre Le vieux Larousse, cet ouvrier ébéniste, qui a l’air de sortir d’un roman de Mme Sand, me parlait de la difficulté d’avoir des bois qui ne jouent plus, disant que le bois reste toujours vivant, et qu’il lui faut, par un long et fort chauffage, chasser du corps cette sève, qui persiste sous son apparente mort.
C’est l’œuvre de Dieu qui reste statue, âme sans mouvements animaux, toile ou liège où l’artiste pique et collectionne le vol arrêté d’une des faces du phare tournant. […] Floury, 6 fr. — Léon Parsons : l’Ordre social et le Contrat libre, plaq., Chamuel Un homme, par des engins inventés par lui ou retrouvés de traditions perdues au reste, frappe à distance à son plaisir quiconque nuirait à sa liberté parfaite. […] La liberté n’étant pas encore acquise au théâtre de violemment expulser celui qui ne comprend pas, et d’évacuer la salle à chaque entr’acte avant le bris et les cris, on peut se contenter de cette vérité démontrée qu’on se battra (si l’on se bat) dans la salle pour une œuvre de vulgarisation, donc, point originale et par cela antérieurement à l’originale accessible, et que celle-ci bénéficiera au moins le premier jour d’un public reste stupide, muet par conséquent.
En présence d’un tel monde et sous la loi historique immuable d’un tel destin, que reste-t-il à un homme de génie et de bonne volonté ? Il ne lui reste qu’à prendre ce monde au sérieux et à vivre avec résignation, ou bien à prendre ce monde en facétie et à dire : Ô Jupiter ! […] Quand on ne peut pas combattre corps à corps un destin plus fort que nous et qui nous raille d’un bout à l’autre de l’histoire, il y a encore un moyen de se venger de lui : c’est d’en rire ; c’est de se faire soi-même le bouffon de cette destinée, de se moquer des hommes et de soi, de prendre sa part de cette risée universelle qui éclate depuis le commencement du monde jusqu’à nous, derrière le rideau de la scène humaine, et de dire, comme Salomon (ce faux sage) le disait déjà de son temps : « Aimons, rions, buvons, amusons-nous ; tout le reste est vanité !
Le Dante ou le Tasse, ou Pétrarque pouvaient, peut-être, exécuter cette épopée de l’âme, seul sujet qui reste ; mais il n’y avait en moi, disciple trop dégénéré de ces grands hommes, que la force de rêver une telle conception sans la puissance de l’enfanter. […] Je ne sais quel sort attend ce livre, ni s’il s’achèvera, ni si j’atteindrai la fin de cette page qui fuit sous ma plume ; mais j’en sais assez pour y mettre le reste, quel qu’il soit, de mon ardeur et de mes jours. […] Si je vendais mes livres pour en donner le prix aux pauvres ; si je consacrais le reste de ma vie à visiter les indigents ; seriez-vous satisfait, Seigneur, et me laisseriez-vous la douceur de vieillir auprès de ma femme et d’élever mon enfant ?
Bossuet, homme de sommet, et d’un sommet qui touche au ciel, reste sur sa hauteur dans son histoire. […] Il ne reste malheureusement aucun fragment de l’Elisabeth qu’on puisse citer ; il n’en reste pas davantage de cette partie de l’histoire du schisme anglais qui d’Henri VIII devait descendre jusqu’à Édouard VI.
Il s’est proposé de peindre les tortures morales de l’homme condamné à mort, qui compte, dans son cachot, les heures, les minutes, les secondes qu’il lui reste à vivre. […] Hugo dans le reste du récit. […] Il me reste deux reproches à formuler, et j’hésite d’autant moins à le faire, que j’ai pu louer sincèrement la plus grande partie de Marianna. […] Reste l’opinion des hommes compétents, qui ne pouvaient hésiter à se prononcer. […] Averti par la résistance qu’il vient de rencontrer, il sait maintenant qu’il lui reste encore bien des secrets à deviner.
Nous ressemblons assez, à l’heure qu’il est, à un prodigue en état de ruine passagère, prodigue non plus jeune, mais vieilli et qui compte et recompte tristement ce qui lui reste de sa fortune gaspillée. Ce qui nous reste ? […] Au reste, il vaut mieux donner ici le texte même de cette délibération de la Comédie et de cette correspondance. […] Reste à savoir s’il est bien triste d’être ainsi dupé. […] (Ceci était écrit en 1745 et reste vrai en 1873.
Car les fragments trop courts qu’il a livrés au public donnent envie de lire le reste. […] Reste, Reste avec moi, cher hôte envoyé par les dieux. […] Quand on a été chartiste, on reste toujours ami des textes et des documents. […] En sorte que sa coiffure avait toujours un air d’être déshabillée comparativement au reste de sa toilette. […] Le reste viendra quand il pourra, ou ne viendra pas.
On a vu de reste toutes ses douces superstitions légendaires et les crédulités qu’elle avait gardées du pays natal ; mais il est un point sur lequel elle ne fléchit pas ; si elle est catholique d’imagination, elle a, si je puis dire, le catholicisme individuel ; elle n’entend y faire intervenir personne ; elle est surtout pour qu’on respecte la paix des mourants, et elle écrit à sa nièce, fille d’Eugénie, de se bien garder d’alarmer sa mère à l’instant suprême : « (5 septembre 1850)… J’attends une lettre avec la plus grande anxiété, et votre silence me jette dans l’effroi. […] Des pères de famille égorgés au milieu de leurs enfants, parce que des malfaiteurs avaient tiré à leur insu de dessus leur toit ; des rues entières saccagées ; du sang et des morts, voilà tout ce qui reste : du deuil, des larmes, et la ruine d’un grand nombre de familles… « Mon cher enfant, jette-toi avec ardeur dans les arts ou dans les sciences : avec eux, jamais de remords… » (L’honnête homme qui parlait ainsi n’est autre que M.
Ici nous n’avons plus affaire à des théories absolues, étroites, toujours sur le qui-vive et la défensive : l’ancien goût est satisfait par de justes réserves, mais l’inspiration nouvelle reste libre : on semble lui faire appel et la désirer. […] Avec tous ses défauts, ses défaillances, ses fluctuations trop sensibles, l’Académie reste une institution considérable qui n’a pas seulement un beau et intéressant passé, mais qui, bien dirigée, sans cesse avertie, excitée, réveillée, renouvelée, peut rendre de grands services au milieu de la diffusion et de la dispersion littéraire universelle.
La Bruyère passa le reste de ses jours à l’hôtel de Condé à Versailles, attaché au prince en qualité d’homme de lettres avec mille écus de Pension. […] Il avoit de l’esprit, de la lecture, des restes d’une excellente éducation (je le crois bien), de la politesse et des grâces même quand il vouloit, mais il vouloit très-rarement… Sa férocité étoit extrême, et se montroit en tout.
. — Après ce mélange des classes et ce déplacement des rôles, quelle supériorité reste à la noblesse ? […] Une sorte de confraternité ou de compérage fait que les nobles se préfèrent entre eux et pour tout au reste de la nation… C’est la cour qui a régné et non le monarque.
Mais les corps collectifs sont toujours poussés à prendre dans leurs antécédents les règles de leur avenir, M. de Lamennais fut nommé membre de la commission de Constitution: il se mit à l’ouvrage et chercha par la logique brutale du nombre à fonder sa société comme une troupe de sauvages sortis des bois ; il fonda les communes, puis il réunit toutes ces communes, et de leur réunion il fonda l’État, en sorte que l’État social matérialiste et se comptant par chiffre, et non par capacité ni par droits héréditaires et acquis, était l’expression seule du nombre et de l’impôt, abstraction faite de tout le reste, c’est-à-dire de la société tout entière. […] il ne reste rien de cette immense existence de parvenu qui faisait envie à tout ce qui tenait une plume ?
Je reconnais encore le grand écrivain de tous les temps dans cette critique de certains auteurs de son siècle : « Pourveu, dit-il, qu’ils se gorgiassent en la nouvelleté, il ne leur chault de l’efficace ; pour saisir un nouveau mot, ils quittent l’ordinaire, souvent plus fort et plus nerveux168. » Mais voici qui est de l’écrivain du xvie siècle « Le langage françois n’est pas maniant et vigoureux suffisamment ; il succombe ordinairement à une puissante conception ; si vous allez tendu, vous sentez souvent qu’il languit soubs vous et fleschit ; et qu’à son default le latin se presente au secours, et le grec à d’aultres. » Cette crainte d’en dire trop peu dans le discours, de laisser quelque chose de reste, et que ce reste soit le plus important, est bien d’un siècle plus affamé de connaissances que de vérité.
Au reste, avec Mme de Sévigné il faut s’accoutumer à voir tout passer par l’esprit. […] Ne transigeons pas sur la clarté et la propriété, mais, pour le reste, laissons l’écrivain libre, et n’eût-il point appris la grammaire, s’il sent la langue, il sera toujours correct.
qui ne veut pas que reste Au vide isolement mon souhait théatral. […] Pourquoi le même public qui ne s’enthousiasme que peu à peu pour Tannhaeuser, point du tout pour le Hollandais Volant, et qui reste hébété, consterné, après l’audition d’un des drames de la maturité du Maître, pourquoi se délasse-t-il si délicieusement à l’audition de Lohengrin ?
D’après les nouveaux statuts, le centre de l’Association sera à Bayreuth et le président de l’Association choisi à Bayreuth ; mais le Comité Central, chargé des affaires courantes, reste à Munich. […] Quant à Jésus de Nazareth (WWV80), il reste deux versions d’une ébauche de livret rédigées en 1849.
L’histoire n’est pas terminée ; il reste encore deux actes, dans lesquels l’innocence continue à être persécutée. […] Cela suffit de reste à la récompense de ce chevalier.
On pourroit leur répondre encore, que M. de Voltaire étant devenu le Poëte à la mode, le goût du Siecle, corrompu par ce Poëte lui-même, ne doit pas servir de regle, quand il s'attache uniquement à lui ; qu'il paroît assez que ce goût ne s'occupe que de ce qui peut l'amuser ; qu'il s'inquiete peu s'il est d'accord avec les vrais principes ; & qu'enfin, indépendamment des dispositions de la multitude pour son Poëte favori, les ressorts de la Cabale qui le préconise, contribuent, plus que tout le reste, à le rendre Possesseur exclusif du Théatre. […] La Pucelle, la Guerre de Geneve, quelques-uns de ses Contes, & tant d'autres fruits de l'audace & de la malignité, ne sauroient être loués, malgré la beauté des détails, par le libertinage lui-même, puisque cette même Muse qui les a produits les a désavoués, dans le temps qu'elle conservoit encore quelques restes de pudeur.
» Non : sa vie est encore errante en mille atomes… Objet de mes chastes serments, Tu n’as point revêtu la robe des fantômes, Et tes restes encor me sont doux et charmants. […] Il n’a fait en cela, au reste, que trahir une fois de plus ce grain de taquinerie et de caprice qui se mêlait en lui à tant de belles et bonnes qualités. — Quand je dis qu’on ne sait pourquoi Béranger avait une légère dent contre André Chénier, je me trompe ; c’est sans doute à cause de ces abeilles de l’Hymette : J’ai sur l’Hymette éveillé les abeilles.
Son influence a été grande, réelle, positive, et sur bien des points elle reste encore voilée de mystère : il y a de l’inconnu en lui et de l’occulte. […] Pour lui, il songe à réformer la langue comme le reste ; et même c’est par là, selon lui, qu’il faudrait commencer ; car une découverte qu’il croit avoir faite, c’est que « nos langues sont plus savantes que nos idées, c’est-à-dire annoncent des idées, des connaissances qui n’existent pas, et qui cependant fixent tous les jours les efforts d’une quantité prodigieuse de scrutateurs. » Ces scrutateurs se repaissent tant bien que mal de ce qui leur apparaît sous forme d’expressions consacrées.
Je ne sais pas, après avoir vu ça, comment on a le courage de parler au public… Le livre, l’homme en prend au moins connaissance dans la solitude, mais la pièce, elle est appréciée par une masse d’humanité réunie, une bêtise agglomérée. » Puis lâchant le théâtre, après un silence où il reste un moment perdu dans ses réflexions, il s’écrie : « Ah ! […] Il consent toutefois à me montrer dans sa chambre cinq ou six Boucher, accrochés par un clou au mur, des Boucher de sa plus large manière, — tout le reste est sous son lit : un ci-devant lit doré de cocotte d’un affreux goût.
Tout l’après-midi, son chapeau de paille lui barrant la vue, il reste assis en face d’un arbre, dans une immobilité tristement farouche. […] Je m’approche de lui, j’ai devant moi un être de pierre qui ne me répond pas, et reste muet sur la page ouverte.
Il a des favoris blancs où reste un peu du roux de leur ancienne couleur. […] » * * * — Le boire et le manger me sont indifférents, le reste seulement plaisant, et il n’y a plus pour moi, en ces jours énervés comme des lendemains de migraine, il n’y a plus pour moi d’attachant dans la vie que le travail de la cervelle : l’architecture d’un morceau ou la ciselure d’une phrase.
Iris, je vous louerais ; il n’est que trop aisé ; Mais vous avez cent fois notre encens refusé ; En cela peu semblable au reste des mortelles, Qui veulent tous les jours des louanges nouvelles. […] Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste.
À l’exception de quelques piètres romans, écrits uniquement pour ce que la copie rapporte aux faiseurs, il n’y a pas une œuvre d’haleine dans la littérature actuelle, et jamais le dessèchement cérébral n’a été plus complet que sous cette République qui n’est ni celle de Périclès, ni celle d’Auguste, ni celle des Médicis… Les lettres donc, la correspondance, cette littérature de tout le monde, est le seul intérêt d’esprit qui reste à ce monde de portiers qu’est devenue, la société française. […] Avec les Lettres à la Princesse, il reste acquis que Sainte-Beuve n’avait pas ce talent.
Durkheim 142, une loi d’évolution nécessaire veut-elle que toute société qui s’est une fois soustraite à l’autorité de la tradition y reste soustraite à jamais ? […] Les croyances dernières apparaissent de plus en plus comme choses toutes personnelles. — si bien qu’on a pu dire, en un sens, qu’une seule foi commune nous reste, la religion de l’individu149.
« L’horreur que me cause cette mort est inexprimable, dit-elle en propres termes le lendemain à la princesse Daschkoff ; c’est un coup qui me renverse. » Mais le personnage politique en elle reprit aussitôt le dessus : elle comprit que désavouer hautement le crime et parler de le punir ferait l’effet d’une comédie jouée ; qu’elle ne persuaderait personne ; que ce meurtre lui profitait trop pour qu’on ne le crût pas commandé ou tout au moins désiré par elle ; elle dissimula donc, et faisant son deuil en secret, — un deuil au reste qui dut être court, — elle se contenta, pour la satisfaction et le soulagement des siens et de son fils, de conserver dans une cassette la lettre écrite à elle par Orlof, après l’acte funeste, et qui témoignait de l’entière vérité.
Une fois dans ce riant paysage du Berry, sous les érables si frais de la Vallée noire, à deux pas de l’Indre qui n’est là qu’un joli ruisseau, après le premier regard de connaissance jeté à la famille Lhéry et aux jeunes habitants de la ferme Grangeneuve, j’oubliai tout le reste, je me laissai vivre et aller au cours des choses ; je me sentais introduit dès l’abord dans un monde facile et nouveau.
Si celle-ci ne les surprend et ne les enchaîne, en quelque sorte, par une expression rapide et flexible, qui leur donne à l’instant de la couleur et du corps, tout lui échappe aussitôt, et il ne lui reste plus qu’à combiner ensemble des syllabes et des rimes pour se consoler ou du moins s’étourdir.
Il ne sera pas indifférent d’examiner et de noter ces restes du passé avant que la civilisation moderne et l’usage de la langue générale les aient fait disparaître.
Courageuses dans le malheur, elles sont timides contre l’inimitié ; la pensée les exalte, mais leur caractère reste faible et sensible.
Rien de tragique au reste dans cette âme inquiète et dans cette vie orageuse : Bayle est une figure originale de savant à la vieille mode : paisible, doux, gai, sans ambition, indifférent à la gloire littéraire, il s’enferme dans son cabinet, et ne se croit jamais malheureux, dès qu’il peut lire, écrire, imprimer en liberté.
Si par délicatesse nous nous détachons du naturalisme, et qu’aux tableaux donc évoqués sans fidélité ni coloris, ni émotion naturiste, nous dénions toute arrière-signification, toute « correspondance » saisissable, que reste-t-il, et est-ce assez ?
L’état de grossièreté où reste, chez nous, par suite de notre vie isolée et tout individuelle, celui qui n’a pas été aux écoles est inconnu dans ces sociétés, où la culture morale et surtout l’esprit général du temps se transmettent par le contact perpétuel des hommes.
. — Plus tard, Xerxès, après Salamine, surpris par une tempête dans sa fuite, demande au pilote s’il reste une chance de salut : l’homme lui répond que le vaisseau sombrera, s’il n’est déchargé de la moitié de ses passagers.
C’étoit, au reste, un bon apôtre, Aimant un peu le cotillon, Et priant Dieu tout comme un autre, Il y croyoit sans doute ?
— « On ne reste jeune que pour la tristesse. — Les pressentiments sont des aperçus trop fins pour pouvoir être analysés. — L’exil est un tombeau ; seulement c’est un tombeau où la poste arrive. — La vie, pour moi, est comme un bal dont la musique a cessé. » — Et c’est là tout !
Il vous reste juste leur livre : des miettes historiques tombées de quelques corbeilles, de quelques pamphlets, de quelques journaux, — des miettes historiques, des atomes, de la poussière de documents qui en eux-mêmes ne sauraient changer le caractère jugé de la Révolution, mais que de grands artistes broieraient seulement dans les couleurs de leur palette pour donner plus d’éclat et plus de vie à cette grande fresque d’une histoire qu’on ne fera jamais au pointillé.
À l’origine des sociétés tout commence par des despotes, dans la pensée et dans le langage comme dans le reste des choses humaines.
Homme d’esprit dans le sens le plus léger du mot, doué d’un de ces genres de talent que je ne nie point, mais qui n’était pas de nature à donner de grandes jalousies à personne, Prévost-Paradol est arrivé, dès les premiers pas qu’il a faits dans la littérature, à monter les trois échelons, mystérieux toujours quoique très connu, après lesquels en France, dans ce pays de la moquerie despotisé par les coutumes dont on se sera le plus moqué, il ne reste rien de bien difficile à grimper.
Je viens de lire son Gustave III avec toute l’attention que mérite un livre d’histoire, et particulièrement un livre d’histoire sur un homme qui, jusqu’ici, n’a pas été jugé, et sur lequel nulle plume, de celles-là qui fixent la lumière et clarifient la renommée, n’a fait tomber ce jour terrible qui reste une immortalité.
— car on les trouve pêle-mêle dans les Mémoires du temps, léchés par la flamme de la Passion ou gravés sous les acides du Vice ; — mais, au contraire, la femme qui fait les mœurs et dont rien ne reste quand les mœurs d’un siècle ne sont plus : la femme générale, le type de toutes les autres femmes à une certaine hauteur de société.
III Ainsi, en retirant l’éducateur, trop insignifiant pour qu’on le discute et pour qu’on s’en occupe plus longtemps, nominis umbra, il reste en Corne le moraliste, comme nous l’avons dit, et encore devra-t-il être trouvé léger !
Les dernières pudeurs de la femme et de la chrétienne, le mystère et la honte de sa faute, ce qui reste à la plus coupable pour que le pardon descende sur sa tête, tout est sacrifié par Héloïse à cette vanité infernale d’avoir été la préférée d’un homme célèbre et sa fille de joie, — car le mot y est : meretrix, et M.
La Critique reste sur les ruines qu’elle fait, et c’est un bon endroit pour attendre.
Les dernières pudeurs de la femme et de la chrétienne, le mystère et la honte de sa faute, ce qui reste à la plus coupable pour que le pardon descende sur sa tête, tout est sacrifié par Héloïse à cette vanité infernale d’avoir été la préférée d’un homme célèbre et sa fille de joie, — car le mot y est, meretrix, — et M.
Seulement, si nous n’entrons pas plus avant dans ce point de vue pratique, qu’il est impossible de ne pas ouvrir quand il s’agit d’un livre chrétien, il nous reste à connaître le côté littéraire de l’Imitation comme œuvre humaine, et nous allons l’examiner.
Caro appelle : « Le Pessimisme au xixe siècle », il commence par en faire l’histoire sentimentale avant d’arriver à la théorie scientifique de ces deux Enragés du néant qu’il nous serait impossible d’admettre deux minutes, eux et leurs idées, s’ils étaient seuls, si nous n’étions pas préparés, par cette précaution d’une histoire, à une théorie de métaphysique qui n’en reste pas moins, malgré cette histoire préliminaire, de la plus incompréhensible absurdité !
Il faut que la question reste dans son intégralité fière… Eh bien, jusqu’ici, c’est ce que personne n’a compris !
En un mot, je ne peux et je n’ai voulu que signaler l’impression qui se fixe dans l’esprit, comme une acquisition nouvelle, quand, le livre immense feuilleté et parcouru comme une longue galerie, on se replie sur soi et on se demande ce qui reste sur l’imagination frappée de tout ce qu’on vient de traverser et de contempler.
Il n’en reste absolument rien dans leurs nerfs ou dans leurs esprits, et c’est véritablement à faire croire que la superficialité humaine, qui paraissait si monstrueuse à Pascal, est peut-être tout le secret de vivre, et que si les hommes étaient plus profonds ils mourraient de leur profondeur.
Si Auguste Vacquerie l’avait écrit, lui, ce serait un phénomène, et je répugne, je l’avoue, à penser que Vacquerie soit un phénomène… Ce serait un phénomène, en effet, et un des plus étonnants, qu’un homme qui absorberait un autre homme comme l’éponge absorbe l’eau qu’elle boit, et encore l’éponge reste éponge, malgré l’eau qu’elle a bue !
Autran, si vous contestez le bon aloi de sa versification, que lui reste-t-il ?
Il reste donc, ce livre, dans les circonstances extérieures de la publicité, absolument sans raison d’être.
Tout reste perdu et englouti dans cette mêlée tapageuse et confuse où la ligne de tout dessin se rompt, — où la composition se noie, — et où tout caractère, posé d’abord, éclate bientôt, sous l’effort qui le tend et qui finit par le briser !
Elle peut mettre du temps à le faire et à le compléter, — Balzac mit huit ans à écrire son Médecin de campagne, — mais elle reste, couvant son œuvre comme une mère.
J’ai passé bien d’autres détails aussi fastidieux que le reste.
La conversation s’engage ; en parlant chacun de celui qu’ils veulent louer, une partie de l’éloge se fait ; le reste est un dialogue entre Antipater, tyran de Macédoine, et un officier qu’il avait envoyé pour s’assurer de Démosthène.
Ce contraste entre le début et le reste de la composition, facile à constater, est d’ailleurs si bien déguisé, qu’il ne saurait offenser le goût. […] La pensée qui l’a dictée éveille, à Florence et dans le reste de l’Italie, de nombreux échos. […] Reste le troisième rôle, je veux dire le rôle de traître. […] Louis XIV, pour n’être pas en reste avec Bragelone, se résout à lui pardonner sa franchise, sans doute en faveur de l’éloquence du morceau. […] Reste à savoir pourquoi cette transformation, cette traduction s’est accomplie en Angleterre plus tôt qu’en France.
76 Le galant comprenait encore toutes ces pièces plus que libres, reste de l’ancienne poésie, moins excusables à mesure que les mœurs se poliçaient. […] Le reste consiste en un mélange, ou plutôt en un entassement de poésies de toutes sortes, depuis celles qui portent des noms de genres, jusqu’à ces jeux d’esprit, sans nom et sans nombre, qui sont aux vraies œuvres de l’esprit ce que sont au travail fécond de l’ouvrier vigoureux les tours de force du bateleur. […] Or, que nous reste-t-il, soit d’une lecture récente de Boileau, soit du souvenir que nous en ont laissé nos études, sinon une impression de perfection ? […] S’il reste parfois au-dessous de l’idéal qu’il a tracé des bons ouvrages, « dont l’agrément, dit-il, et le sel consistent principalement à ne jamais présenter au lecteur que des pensées vraies, et des expressions justes », c’est que ses forces trahissent son goût. […] Je suis sûr que les pensées empruntées n’y viennent ni dans leur ordre, ni par un enchaînement nécessaire ; et s’il arrive qu’elles soient exprimées heureusement, le bonheur de ce passage fait d’autant plus de tort au reste.
Heureusement qu’il nous reste ! […] Faisons la part d’une certaine perversité ; il n’en reste pas moins évident que Drieu s’est mis à la bonne école des psychologues ; sans cesse interrogeant sa destinée avec un parti pris d’intelligence, il n’en veut point tirer un bénéfice limité à sa personnalité. […] Il ne dit pas qu’il rédige les démentis officiels ; au reste, il y en a peu, mais nul n’est plus subtil pour y passer maître. […] Le pathétique de Simon, comme il touche votre âme, et ce qui reste en vous des sentiments les plus doux et des souvenirs de votre plus fraîche enfance ! […] Quant au paysan vaudois, il lui reste au moins un poète.
Il reste que M. Barrès, quelle que soit sa fortune future, a eu des idées originales et qu’il les a dites en beau langage ; c’est tout ce que l’on peut exiger, pour le mettre au premier rang, d’un écrivain qui s’est offert aux discussions des hommes : le reste, l’homme seul peut l’exiger de lui-même. […] En cela un peu féminin, il se donne sincèrement à des passions successives dont le sourire lui dérobe le reste du monde et il se couche aux pieds de l’idole qu’il renversera demain. […] mais malgré ces bras renversés, je reste ce que je suis. […] Qu’on lise, cependant, le chapitre VII : ce sont de fort belles pages et bien à leur place, quoique d’un ton plus élevé que le reste du roman ; qu’on lise, au chapitre XXI, la psychologie de l’« heure du coucher », et ce qui suit : c’est d’une finesse un peu simple, mais comme c’est observé et quelle belle ironie en action !
N’est-il pas étrange de voir, parmi les animaux et parmi les plantes, des espèces, non seulement de la même famille, mais du même genre, qui sont les unes, hermaphrodites, et les autres, unisexuelles, bien que souvent très semblables en tout le reste de leur organisation ? […] Or, c’est dans l’eau douce que nous trouvons sept genres de poissons Ganoïdes, seuls restes actuels d’un ordre autrefois prépondérant. […] On pourrait continuer la série à l’infini par le même procédé graduel et pour quelque période de temps que ce soit, quelques variétés produisant ainsi, après mille générations, une seule variété chacune, mais de plus en plus modifiée, quelques autres en produisant deux ou trois, et le reste n’en produisant aucune. […] Mais, comme je l’ai déjà dit dans mon Introduction, nul ne doit s’étonner qu’il reste encore beaucoup de choses inexpliquées sur l’origine des espèces, si l’on songe à notre profonde ignorance concernant les relations mutuelles des habitants du monde, durant les époques successives de son histoire.
Il s’est flatté même en tous les points de surpasser les anciens ; il a voulu par le raisonnement réformer l’imagination, la poésie, comme le reste ; et ce qui était une révolution très légitime dans l’ordre de la pensée et de la science est devenu une insurrection contestée dans le domaine de la littérature.
Au reste, monsieur l’abbé, nous verrons.
Cela est sensible dans la première génération de nos gens du monde, et cela résulte de ce que, chez eux, le langage, élégant comme tout le reste, est appris et voulu.
Qu’il n’y ait plus, Messieurs, d’orateurs convaincus, cela n’implique point qu’il n’en reste pas d’ennuyeux : épargnez-moi de nommer les membres de l’Institut ou d’une célèbre revue saumon qui abusent de la plus hospitalière des duchesses pour faire entendre en sa maison leurs élucubrations touchant « les moyens de transport chez les Mormons » ou « les contributions indirectes sous les Ptolémées ».
La seconde considération, c’est qu’on pouvait avoir, pour se guider, du temps de Constantin, les restes d’un édifice, le temple de Vénus sur le Golgotha, élevé par Adrien.
C’était un homme de cour ambitieux de grandes places et de grandes occasions de paraître ou de servir ; au reste, fort dépensier, et propre à faire un magnifique seigneur ; aussi opposé par son brillant et par sa jeunesse, à la préciosité, que le duc de Montausier, par la rigidité de son esprit et de son caractère.
La philosophie des frères Margueritte, guère moins hésitante que les caractères qu’ils essaient de créer, reste aussi banalement moyenne que leur écriture.
Section 45, de la musique proprement dite Il nous reste à parler de la musique comme du troisiéme des moïens que les hommes ont inventez pour donner une nouvelle force à la poësie et pour la mettre en état de faire sur nous une plus grande impression.
Cette pièce avait pour titre, De l’Éducation d’un prince 1 : tout m’a charmé dans cet ouvrage ; pensées, sentiments, images, harmonie, facilité, noblesse, mais surtout de grandes leçons, et des vérités utiles, qui n’en ont que plus de mérite pour être mises en beaux vers, parce qu’à leur mérite propre elles en joignent deux autres, celui de la difficulté vaincue sans que l’empreinte du travail y reste, et celui d’être exprimées dans un langage sonore qui les rend plus faciles à retenir.
En religion, le bas-bleu, qui est en général libre penseur, ne donne pas beaucoup ; mais à la fin du roman, les Lélias se convertissent, même celle de Mme Sand, dans les dernières éditions, et la femme du Retour du Christ, de ce livre au titre insolemment exagéré, car le Christ n’est pas absent de ce monde ; il y est insulté et flagellé, mais il y reste — heureusement pour le monde — comme il restait au poteau, insulté et flagellé par les Juifs et par les Romains !
Si des passions de parti, si des animosités de coterie tachent çà et là les récits de ce gazetier à la petite semaine, elles n’animent jamais sa curiosité qui reste badaude, et ne lui donnent même pas l’aiguillon du taon que la haine, quand elle est vive, sait mettre dans la médisance.
Louis XIII pouvait élever des faucons et pour le reste se reposer sur Richelieu, mais, pendant que Louis XVI s’efforçait sur son enclume l’État croulait derrière lui !
Renée s’est contenté de le signaler, mais il ne pouvait le prendre et il ne l’a pas pris, et c’est ainsi que son œuvre a payé de sa beauté, un peu diminuée, un reste de rationalisme dans les jugements de l’historien.
VI Cette sottise, au reste, fut celle de son siècle.
Saint Yves de Chartres est une de ces grandes têtes à qui il ne reste guères aujourd’hui que le nimbe du saint à moitié rongé dans quelque enluminure de missel, et auprès de laquelle pourtant celle du cardinal de Richelieu, sous sa calotte pourprée, paraît petite.
Et, en effet, si le résultat est tout, et qu’il soit obtenu, qu’importe le reste !
Il n’en reste pas moins, aux yeux de l’Histoire, qui ne plaisante pas, elle !
Je cite rarement, mais il faut citer, pour que le Goncourt qui nous reste, le réaliste d’à présent, le jaloux de Zola, comprenne où est la vérité littéraire dans ce qu’elle a de plus profond, de plus pathétique et de plus grand, c’est-à-dire de plus moral.
Plus heureux que le conquérant par les armes, le conquérant par la plume s’était établi, fortifié et étendu dans sa conquête… Et encore à cette mauvaise heure, quand nous avons l’épée de l’Allemagne à moitié dans le cœur, d’où nous ne pouvons l’arracher, Gœthe reste triomphant dans nos esprits, dont nous ne pouvons l’arracher davantage.
Mais la goutte du génie de Rabelais, qu’il a naturellement et qu’il n’imite point, le sauve de tout cela et reste le meilleur et le plus profond caractère de son talent.
On le trouva, à l’Hôtel de Ville, la mâchoire brisée, son habit violet déchiré, ses culottes nankin avalées, ses bas de coton sur ses talons, souillé, sanglant, vautré sur une table où il venait d’écrire, et après l’avoir un peu lavé, un peu pansé, tout en l’insultant, on le jeta, ce reste vivant d’homme, au bourreau, qui coupa comme il put cette tête fracassée, et telles furent, en mourant, la grâce et la décence de ce magnifique gladiateur de l’Égalité !
Si l’amour qu’elles inspirent est la gloire de la vie pour les femmes, on ne conçoit pas très bien le scrupule de convenance qui, pendant trente ans, a empêché la publication de ces lettres… Au point de vue de leur contenu et de la morale vulgaire, la seule que généralement on invoque, elles sont sans aucun inconvénient pour la mémoire de Madame Récamier, qui reste en ces lettres ce qu’elle fut toute sa vie, c’est-à-dire la plus pure et la plus vertueuse des mondaines de son siècle.
Doublet, a été faite suivant une méthode, et le livre des Philosophes français nous donne, pour conclusion, la sienne, sans avoir l’air d’y tenir plus qu’à tout le reste, ce singulier livre.
Le jansénisme s’en est allé en fumée avec les autres poussières d’un siècle écroulé, et, jusqu’en ce beau livre des Pensées, il s’est trouvé de vastes places qui maintenant font trou dans le reste, comme dans un tableau écaillé.
Flourens, quoi qu’il y soit aussi, qu’un historiographe d’académie, qu’un tabellion d’éloges officiels, dont l’original reste au greffe et dont la minute est donnée à la postérité, qui aimera à la lire pour la façon dont elle est libellée, je vous en réponds !
Ce qui reste d’eux là-dedans est la partie, plus forte que tout, la partie irréductible de leur génie.
S’il ne l’a point fait et si l’art y perd, l’art concentré, fini, qui taille son diamant et l’enchâsse solidement pour qu’il reste où il brille le mieux, c’est qu’il avait ses raisons sans doute, — des raisons plus hautes que l’intérêt d’un ouvrage et même d’un chef-d’œuvre !
Si l’on en juge par ce qu’il publie là et ce qui lui reste à publier encore, Floquet ne serait guères plus qu’au tiers de la tâche qu’il s’est imposée.
Une autre question reste encore.
Il sait de reste que, lion ou gazelle, le poète n’obéit qu’à sa nature, et qu’il ne marche librement dans le fond de sa pensée que comme le lion et la gazelle dans leurs déserts ou dans leurs bois !
Nous sommes ici bien loin de ce pauvre Walckenaer, ce stérile écho de la rhétorique de tout le monde, lequel reste assis sur son petit paquet de renseignements comme un commissionnaire en retard, quand nous avons déjà traversé et retraversé le sujet qu’il traite et que nous sommes en possession de tout La Fontaine à propos de ses Fables, de tout cet homme qui est moins un homme qu’une nature, tant il est profond, varié et infini dans sa simplicité.
— reste immuablement et fièrement poète.
…), une chose effroyable dont personne de nous ne se doutait : c’est que le roman de madame Sand, le malheureux Alfred le prévoyait… qu’il l’avait porté toute sa vie sur son cœur, comme une arme qu’on ne devait décharger contre sa mémoire que quand il ne serait plus là pour tirer à son tour et rendre le coup… Mais si cela fut, et si l’opinion présente accepte une telle assertion comme tout le reste, ce n’est pas qu’il y ait dans le livre de madame Sand de ces pages, belles d’outrance, qui ajoutent par l’intensité du ressentiment ou l’atrocité de la haine — de cette haine après l’amour qui est peut-être de l’amour encore !
Le reste n’est que préparatifs et accessoires.
…), une chose effroyable dont personne de nous ne se doutait, c’est que le roman actuel de Mme Sand, le malheureux Alfred le prévoyait… qu’il l’avait porté toute sa vie sur son cœur comme une arme qu’on ne devait décharger contre sa mémoire que quand il ne serait plus là pour tirer à son tour et rendre le coup… Mais si cela fut, et si l’opinion présente accepte une telle assertion, comme tout le reste, ce n’est pas qu’il y ait dans le livre de Mme Sand de ces pages, belles d’outrance, qui ajoutent par l’intensité du ressentiment ou l’atrocité de la haine, — de cette haine, après l’amour, qui est peut-être de l’amour encore, — au poids accablant de la formidable déclaration de M.
S’il reste en arrière, l’attention se refroidit, l’ennui gagne ; on s’indigne de parcourir lentement un espace dont on a aperçu les bornes d’un coup d’œil.
Aimons donc à le dire : dans la religion, dans la science, dans les arts, dans la vertu politique enfin, ce dernier but de la société civile, il reste encore, il se reproduira sans cesse un levain précieux d’enthousiasme.
Au reste, il est évident que ces diverses significations qu’une langue done à un même mot d’une autre langue, sont étrangères à ce mot dans la langue originale ; ainsi elles ne sont point de mon sujet : je traite seulement ici des diférens sens que l’on done à un même mot dans une même langue, et non pas des diférentes images dont on peut se servir en traduisant, pour exprimer le même fonds de pensée. […] Au reste cette figure joue trop sur les mots pour ne pas demander bien de la circonspection ; il faut éviter les jeux de mots trop afectés et tirés de loin. […] il ne reste à la plupart des comentateurs d’autre liberté que pour louer, pour admirer, pour adorer ; mais ceux qui font usage de leurs lumières et qui ne se conduisent point par une prévention aveugle, etc. . […] Au reste les fautes qui regardent les mots, ne sont pas celles que l’on doit remarquer avec le plus de soin : il est bien plus utile d’observer celles qui péchent contre la conduite, contre la justesse du raisonement, contre la probité, la droiture et les bones moeurs. […] Au reste l’académie a observé que les rides marquent les années : mais ne gravent point les exploits.
Au reste, quand ce grand Dieu a choisi quelqu’un pour être l’instrument de ses desseins, rien n’en arrête le cours : ou il enchaîne, ou il aveugle, ou il dompte tout ce qui est capable de résistance. […] Il nous reste à montrer maintenant qu’une fois tout à fait maître, pour ainsi parler, de cette idée de la Providence, Bossuet n’a pas cessé de la développer encore, et qu’elle est demeurée jusqu’à son dernier jour l’idée essentielle de sa philosophie. […] Il me reste à indiquer quelques-uns des résultats où cette méthode les a conduits. […] Ni l’un ni l’autre, ils n’ont admis qu’en rejetant de la religion tout le reste, on en conservât le dogme précisément le plus sombre, et surtout le plus importun, celui qui suffirait, au besoin lui tout seul, à fonder en raison ce que les lois morales, politiques, ou civiles ont de plus restrictif. […] La persécution avait fait le reste.
» Après cela, le clerc d’huissier tombe malade et reste fou. […] Voilà de l’âme, si nous prenons ce mot d’une simple façon qui n’engage pas tout le reste. […] Cécile de dix-sept ans reste seule en ce monde, la vie devant elle. […] Le reste, vous l’auriez imaginé. Le reste n’est-il qu’une paraphrase ?
» Il reste un peu avec sa demoiselle. […] Pour le reste, le roman se rapporte bien à l’aventure de Wetzlar, moins toutefois la violence. […] Pourquoi restes-tu éloigné de ces joies ? […] Non.., tout est perdu… Une seule chose me reste. […] Aussi Tasse proteste-t-il, mais sans avoir le dernier mot, qui reste à la princesse.
Qu’il reste au moins cela des grâces ingénues Que j’offre à ton désir, si de chaque côté De l’amphore funèbre où toute ma beauté Doit dormir, poudre éparse et cendre inerte et grise, Au lieu de l’anse, creuse à la main qui l’a prise, Tu renfles la rondeur de ce double contour Presque enfantin et prêt à peine pour l’amour. […] Devant le calme front de l’Heure inévitable, Il ne me reste plus l’élan d’un jeune espoir… Sans force et sans ardeur, je m’abandonne au soir. […] crève… Bat… Reste… Palpite… Non ! […] Dans ces communions pourtant je reste femme Et ma douceur sourit ; peut-être je suis Dieu, De me trouver ainsi tout entière en tout lieu, D’être une et d’être mille avec des yeux sans nombre… Mais, davantage encore : elle est toute la nature, et sa poésie sera une vivification de la formule de Schopenhauer : « Le monde est ma représentation. » Une autre pensée pèse sur elle : on est en prison sur la terre ; jamais on ne pourra s’en évader que pour mourir. […] Ces statues sur le sol sans piédestal ni gradin Ont des taches dramatiques, des blancheurs brusques et funestes, Et jouent là, sous la treille, un cauchemar de jardin, Fantastiques de misère par le prestige qui leur reste.
IV Une tâche importante nous reste, celle de relater un dernier fait, le plus frappant peut-être, celui qui nous permettra de porter un jugement d’ensemble sur le rôle social de Bossuet. […] Avouez-le donc, s’il reste au fond de vos consciences amères, quelque parcelle de bonne foi : votre attitude est insoutenable. […] Mais il reste à savoir si les sautes brusques, précédées et suivies de stagnations, valent les évolutions méthodiques et lentes.
On devinait là-dessous une protestation indirecte contre toute participation de son fait dans le meurtre du duc d’Enghien, seule accusation en effet qu’eussent à cœur de réfuter la famille et les amis : on ne tient qu’à enlever cette tache de sang ; sur tout le reste on est coulant désormais. […] — celle de 16,000.” » Ces échantillons font regretter le reste, et il y en a bien d’autres encore qui ne sont qu’ébauchées.
Si, dans le Jocelyn que nous possédons, on aperçoit jusqu’à la fin quelque trait d’amour trop tendre, ce reste de faiblesse a dû être corrigé, durant les longues années suivantes, par cette vie toute pratique, de laquelle le Botaniste nous a dit : La douleur qu’elle roule était tombée au fond ; Je ne soupçonnais pas même un lit si profond ; Nul signe de fatigue ou d’une âme blessée Ne trahissait en lui la mort de la pensée ; Son front, quoiqu’un peu grave, était toujours serein ; On n’y pouvait rêver la trace d’un chagrin Qu’au pli que la douleur laisse dans le sourire, À la compassion plus tendre qu’il respire. […] Plus tard, quand Jocelyn a triomphé de cette maladie à laquelle se termine le manuscrit de ses confidences, quand il est tel que le Botaniste l’a connu, ses nuits sont calmes ; toute fièvre de passion ou d’incertitude a cessé : il ne reste plus de lui que le ministre de charité, l’homme des admirables paraboles qu’il débite à son troupeau ; et, s’il ne maudit pas le Juif, si l’on sent qu’il n’aurait d’anathème, ni contre le vicaire savoyard, ni contre un confrère vaudois de l’autre côté des Alpes, ce n’est pas doute ni tiédeur de foi, c’est qu’il est de ce christianisme assurément fort justifiable, de ce christianisme clément, comme Jésus, au bon Samaritain.
Ces montagnes, comme entassées confusément par la main du Créateur, sont en général arrondies en forme de dômes, les unes noires des forêts de pins qui les tapissent de leurs ombres, les autres vertes des pâturages qui les veloutent ; celles-ci nues et grisâtres parce que leur pente plus rapide en a laissé glisser l’humus, que le soleil du soir en s’y répercutant à nu les fait blanches à l’œil comme des falaises lointaines au bord de la mer ; quelques-unes, derrière les autres, sont tachées au nord de quelques flaques de neige, restes de l’hiver dernier qui attendent un autre hiver ; phares de montagnes que les bergers regardent s’allumer ou s’éteindre selon que le soleil levant les frappe, ou que le soleil couchant leur retire ses derniers rayons en descendant du ciel. […] Des chambres dont le plancher est couvert de livres et de gravures, la vaste cheminée où pétillent les copeaux de sapin, reste de la hache des bûcherons, une vieille nourrice devenue servante et reine des cuisines, des laboureurs et des bergers gardiens de ces belles vaches du Jura, quelques fermiers des hautes métairies qui lui payent leurs redevances sur la fin de l’automne, en fromages et en rayons de miel de leurs ruches, voilà tout le luxe, tout le mouvement, toute l’opulence du gentilhomme du Jura.
… « Soyons comme un soldat qui revient sans murmure « Suspendre à son chevet un vain reste d’armure, « Et s’endort, vainqueur ou vaincu ! […] La maison presque seule leur reste ; ils y souffrent les extrémités de la misère.
XLII Quelle que soit, au reste, la peine que puisse éprouver M. de Lamartine de voir ses intentions si amèrement inculpées, il doit peut-être de la reconnaissance aux auteurs des différents articles où on l’accuse, puisqu’ils le mettent dans la nécessité d’expliquer sa pensée méconnue, et de désavouer hautement les sentiments aussi absurdes qu’injurieux qu’on s’est plu à lui prêter. […] L’enfant, en remuant ses petites mains du fond de son berceau, toucha par hasard l’outre dégonflée de la zampogna, où dormait un reste de vent de l’haleine de son père ; la musette rendit un petit son, comme la touche d’un clavier sur lequel un oiseau familier se perche par hasard en voltigeant libre dans la chambre d’une jeune fille.
La zampogne n’était pas encore tout à fait désenflée du vent de la noce ; elle rendit sous mon pied un reste d’air ni joyeux ni triste, mais clair et perçant, semblable au reproche d’un chien qu’on écrase, en marchant par mégarde sur sa patte endormie. […] Ils se taisaient, ou ils parlaient entre eux, ou ils chantaient, ou ils sifflaient tout le reste du jour.
Au reste, j’ai peu lu cet auteur J’ai vu ses Erynnies à l’Odéon, continue M. […] Etre convaincu que toute émotion est vaine ou malfaisante, sinon celle qui procède de l’idée de la beauté extérieure ; regarder et traduire de préférence les formes de la Nature inconsciente ou l’aspect matériel des mœurs et des civilisations ; faire parler les passions des hommes d’autrefois en leur prêtant le langage qu’elles ont dû avoir et sans jamais y mettre, comme fait le poète tragique, une part de son cœur, si bien que leurs discours gardent quelque chose de lointain et que le fond nous en reste étranger ; considérer le monde comme un déroulement de tableaux vivants ; se désintéresser de ce qui peut être dessous et en même temps, ironie singulière, s’attacher (toujours par le dehors) aux drames provoqués par les diverses explications de ce « dessous » mystérieux ; n’extraire de la « nuance » des phénomènes que la beauté qui résulte du jeu des forces et de la combinaison des lignes et des couleurs ; planer au-dessus de tout cela comme un dieu à qui cela est égal et qui connaît le néant du monde : savez-vous bien que cela n’est point dépourvu d’intérêt, que l’effort en est sublime, que cet orgueil est bien d’un homme, qu’on le comprend et qu’on s’y associe ?
Si, dans tout le reste, il doute, c’est résistance d’une haute raison à toutes ces opinions qui croyaient tenir la vérité, et qui l’imposaient à leurs contradicteurs par le fer et par le feu. […] Rien dans nos dispositions ne reste obscur et caché ; il nous fait voir pleinement ce que nous entrevoyons à peine ; saisir ce qui paraissait hors de notre portée ; et il ajoute ainsi à notre vue et comme à notre toucher, nous développant et nous agrandissant sans nous faire sortir de nous.
Il importe que les virtuoses soient applaudis et le reste est superflu. […] Ce qui reste d’une fusée d’artifice après qu’on l’a tirée. » On ne peut mieux terminer qu’avec le jugement, modèle en l’espèce porté sur Tristan d’un philosophe esthéticien, M.
Levi reste toujours le chef admirable de ces représentations. […] Il écrit en particulier à propos de La Muette de Portici, « La chaleur peu commune, presque brûlante qu’Auber sut maintenir à travers sa musique, comme un courant de lave, reste une des particularité de cette œuvre singulière […] ».
Durant plusieurs années le théâtre de la Monnaie reste fermé à la musique de Wagner. […] Il nous reste à créer le drame populaire.
Il y a je ne sais quelle répugnante promiscuité de salut dans cette adjonction : c’est la fosse commune de la prière… Derrière moi, à la chapelle, pleure la nièce de Rose, la petite qu’elle a eue un moment chez nous, et qui est maintenant une jeune fille de dix-neuf ans, élevée chez les sœurs de Saint-Laurent : pauvre petite fillette étiolée, pâlotte, rachitique, nouée de misère, la tête trop grosse pour le corps, le torse déjeté, l’air d’une Mayeux, triste reste de toute cette famille poitrinaire attendue par la Mort et dès maintenant touchée par elle, — avec, en ses doux yeux, déjà une lueur d’outre-vie. […] Au reste, — qui le lira ?
Ce ne sont pas de mauvais vers, mais ce sont des vers qui ne portent pas du tout le cachet de Voltaire, à moins qu’il ne s’agisse des discours moraux ou philosophiques qu’il introduit dans ses drames et qui, alors, sont tout simplement du Voltaire proprement dit, du Voltaire des Discours sur l’homme ; il y a certainement là la marque de Voltaire ; mais tout le reste, tout ce qui est dialogue, tout ce qui est tirades, tout ce qui est récit, cela pourrait être écrit par de Belloy aussi bien que par Voltaire. […] La question — encore que je remercie M. de Couynart des deux pistes qu’il a éventées — reste donc à peu près entière.
Zola, dans le milieu bas où il se vautrait, un reste d’âme, un lambeau de vie spirituelle ; mais il a fini par tuer tout cela avec les couteaux de cuisine — avec les couteaux à boudin — de sa littérature. […] que la question reste littéraire !
— Le seul bien qui me reste au monde Est d’avoir quelquefois pleuré.
Friant à son tour avait de ces mois qui réussissaient à merveille auprès des soldats, de ces traits familiers qui ne suffiraient pas dans toutes les bouches, mais qui viennent bien quand on a le reste. — « Allons, mon petit 15e, en avant !
Joubert, toute cette description préalable et si complète n’est dans sa pensée qu’une concession faite aux juges sévères et aux adversaires intimes : « Il est tout cela, je le sais, je vous l’accorde ; mais étant tout cela, et précisément parce qu’il est tel, il y a de certaines fautes combinées, compliquées, dont il est incapable. » Telle est la thèse de l’avocat ami qui n’a cédé sur tant de points que pour être plus en mesure ensuite de défendre le pauvre accusé sur tout le reste.
Au dernier terme, il ne faut plus à Ney qu’un effort pour saisir la victoire ; les lignes anglaises sont trouées ou ébranlées de toutes parts ; la première ligne, la seconde est rompue, il ne reste à percer que la troisième et dernière ; un peu d’infanterie déciderait tout : Ney en fait demander en toute hâte à Napoléon par son aide de camp Heymès. « De l’infanterie !
Sainte-Beuve avait des engagements plus pressants d’abord envers le public, et son article du Globe reste encore son dernier et unique mot sur le grand poète romain.
Je trouve encore l’escarre du chagrin, l’anévrisme des larmes, un culte qu’on galvaude, égruger le reste de mes jours ; la ration de fiel dont vous gorges mes jours ; un nom perdu, trahi, trimballé dans la boue ; toutes les limites de la langue, du goût, de l’art, et de la douleur exprimable, sont franchies.
L’Oraison funèbre de Turenne reste très-belle, un des chefs-d’œuvre du genre, mais on se lasse de la savoir par cœur ; on s’ennuie d’entendre dire que Fléchier est juste ; le voisinage de Bossuet, qui grandit chaque jour comme tout ce qui est vraiment grand, lui faisait tort d’ailleurs, et on était en train, si je ne me trompe, de devenir ingrat, ou, qui pis est, indifférent, lorsque, par bonheur, M.
La lettre de Garat à Ginguené sur ce sujet est incroyable d’émotion, de boursouflure : « Cette couronne de l’orateur de vingt ans, écrit-il, le percera d’épines tout le reste de la vie.
Il est pourtant vraisemblable que le censeur austère qui se repentait d’avoir loué Voiture, qui sentait peu Quinault, et appelait Saint-Évremond un charlatan de ruelles, ne coulait pas toujours avec assez d’indulgence sur la fadeur galante, la morale lubrique, les restes de faux goût et les négligences nombreuses du charmant poëte200.
Nous reviendrons, au reste, sur cette correspondance des dernières années de Jefferson.
Ce livre, au reste, on le sait maintenant, n’est pas même de la fabrique du soi-disant voyageur au Congo : il lui a fallu, pour entasser vaille que vaille cet amas de grossièretés et d’impudences, recourir à la plume d’un de ses confrères en hâbleries aventurières et en mystifications éventées.
La dévastation, le massacre, l’incendie, ne cessent plus, jusqu’à la mort du vieux Tarass qui s’obstine, à la tête de son polk, à ne point reconnaître le traité de paix offert par les Polonais, et accepté par le reste de sa tribu.
Dieu construit ce monde comme le roi construit Versailles ; c’est son palais ; il faut que l’édifice, par son ampleur, sa régularité et sa magnificence, soit digne de son architecte ; à ce but suprême tout le reste est subordonné ; tant pis pour les pierres froissées ou taillées, pour les arbres émondés et transplantés, pour les eaux contraintes et emprisonnées.
En un mot, c’est le désert ; Buffon saisit le trait général, il l’appuie, l’enfonce, faisant abstraction de tout le reste.
Souvent, par une maladresse ou une étourderie de l’écrivain, une vision importune détourne l’attention du lecteur, et l’arrache à la domination qu’il commençait de subir : quand on le reprend, il ne reste plus en lui trace de l’impression première ; c’est comme s’il avait cédé la place à un autre, qui commencerait de lire au milieu d’une page.
Il s’y complaît au reste, et il n’y a sujet si grave où il ne suive librement sa fantaisie : voyez par quelle cascade d’homonymes, Marie, mari, marri, Marion, marié, se clôt la dévote narration et la pénitence de Marie l’Égyptienne.
Paris leur faisait fête au reste : un large cosmopolitisme que ne troublaient pas les conflits des gouvernements, ouvrait les portes et les cœurs.
Mais, au reste, je ne vous ai parlé de ce plan de drame que pour avoir le droit de vous parler, à cette place1, de Baudelaire lui-même.
Les étreintes y sont fréquentes et variées dans leurs modes, et l’auteur les décrit avec une habileté rapide et qui reste décente, mais qui n’est point timide.
Il ne lui reste plus qu’une dizaine d’écus.
N’oubliez pas que tout le reste de la pièce était en prose improvisée.
Mais sur ces idées mêmes, j’ai tant à dire et, comme vous l’avez pensé, le sujet intéresse si fort quiconque n’est pas indifférent à la littérature, que je ne crois point excéder mes droits en vous demandant congé, Monsieur, de faire à votre réponse publique puisque aussi bien elle se refuse à conclure et reste hérissée de points d’interrogation une réponse publique aussi D’ailleurs je me défends d’avance de toute ridicule prétention à rien vous enseigner ; vous parlez au nom de l’expérience et avec l’autorité que des livres excellents vous donnent : je ne vous opposerai guère que des intuitions, et no puis compter que sur l’incertain avenir pour légitimer par des œuvres les théories.
À travers ces différences d’idéal, une valeur reste constante : la valeur de la personnalité noble, de la personnalité fortement individualisée, qui s’oppose au troupeau médiocre et servile.
De toutes ces constructions où l’on se complaisait encore naïvement il y a un siècle, il ne reste plus aujourd’hui que des ruines.
Il me semble que voilà du bien pour la nécessité, et que le reste n’est plus qu’une avidité qui n’a pas de bornes.
Quand le reste de ce groupe, riche en versificateurs et pauvre en poètes, sera effacé, deux resteront quelque temps reconnaissables : l’un, éclatant de force et de passion contenue, viril de puissance immobile, grand d’impassibilité apparente et de profondeur désespérée ; l’autre, triste, délicat et tendre ; l’un stoïquement beau d’une sévérité sans défaillance ; l’autre, charmant et un peu décevant comme un sourire de femme.
Mais l’honneur de l’invention, c’est à moi qu’il reste. » Avec Thespis, la tragédie était entrée dans Athènes, la cité l’avait solennellement adoptée.
Le mythe souffle sur un ossuaire fait de lambeaux informes, de restes sans nom : l’ossuaire se réveille, tressaille, se redresse, rajuste ses mille membres qui ne font plus qu’un seul corps ; et c’est Atrée ou Thésée, Rustem ou Rama, Siegfried ou Pélage.
Palizzi, les grands jours, revêt un tablier de cuisine et fricote un gigot à la juive, dont il reste à peine l’os.
* * * — Prière d’un vieillard de ma connaissance : « Faites, mon Dieu, que mes urines soient moins chargées, faites que les moumouches ne me piquent pas, faites, que je vive pour gagner encore cent mille francs, faites que l’Empereur reste pour que mes rentes augmentent, faites que la hausse se soutienne sur les charbons d’Anzin. » Et sa gouvernante avait ordre de lui lire cela, tous les soirs, et il le répétait, les mains jointes.
Je donnerois tout le reste pour elle.
Nous n’avons plus, il est vrai, Bourdaloue, La Rue, Massillon ; mais l’idée qui nous reste de leur débit peut tenir lieu de leçons : chacun avoit le sien propre, toujours assorti aux lieux, aux temps, aux circonstances, aux auditeurs, au stile, & au sujet du discours.
Il se mit ensuite à moduler de sa voix l’air écrit, et accompagna avec correction et harmonie les sons rendus par le piano56. » Dans la plupart des cas cités, où plusieurs des signes artificiels parole, écriture, dessin57 sont plus ou moins altérés, il semble que la faculté du geste reste intacte.
Il n’est pas dans la nature des choses qu’une doctrine philosophique reste immobile et stagnante comme un dogme théologique.
Il ne donne pas même le nom de poète au versificateur qui a souvent rempli ces conditions, s’il ne les a remplies beaucoup plus souvent qu’il ne les a violées ; et tel de nos écrivains qui a excellé dans la prose, qui a beaucoup pensé dans ses vers, qui en a fait beaucoup de bons, aurait doublé sa réputation en jetant au feu les trois quarts de ses poésies, et ne donnant le reste que par fragments.
Les personnes qui se trouvaient chez lui, et avec lesquelles il venait de dîner, averties de ce qui se passait par le bruit du coup de pistolet et par le sang qui coule à flots sous la porte, se pressent autour de Chamfort pour étancher le sang avec des mouchoirs, des linges, des bandages ; mais lui, d’une voix ferme, déclare qu’il a voulu mourir en homme libre, plutôt que d’être reconduit en esclave dans une maison d’arrêt, et que si, par violence, on s’obstinait à l’y traîner dans l’état où il est, il lui reste assez de force pour achever ce qu’il a commencé.
Elle y reste… ou plutôt elle y resterait, si elle ne plantait tout là, quand elle est embarrassée, et ne sautait à une autre situation, ce qui fait de son récit une suite (peut-on dire une suite ?)
Ses agressions philosophiques contre le mariage firent le reste.
Quand on ne peut exister que par la méthode et qu’on n’en a pas, que reste-t-il ?
Révolutionnaires dans tout le reste, indestructiblement monarchistes en cela !
Et l’auteur des Études sur le Combat, en faisant comme eux aujourd’hui, n’invente pas, mais reste dans la tradition inexpugnable de tous ces génies.
La seule chose bonne et satisfaisante d’une histoire si restreinte, c’est que, sous cette plume ferme et résistante de Guizot, elle reste une histoire qui ne verse pas dans le romanesque et ne nous donne pas un Shakespeare d’invention, comme celui de ce malheureux Tieck.
Par un reste des respects de sa jeunesse, il dit quelque part que Montesquieu avait la passion de l’impartialité, quoique Montesquieu, en fait d’impartialité, n’eût rien de plus qu’un manque absolu de principes et le parti pris de justifier toutes les erreurs du genre humain, enchâssées dans toutes les législations.
Comme le livre de Lerminier sur les Législateurs et les Constitutions de la Grèce antique, le livre du comte de Champagny sur les Césars 8, ou plutôt sur le monde romain au commencement de l’Empire, est destiné à faire tomber tout ce qui reste de préjugés ou de confusion touchant ce qu’on appelait autrefois la classique Antiquité.
Il lui reste encore l’étoffe d’un homme.
Si, au lieu de piquer un coin de la carte, Cénac-Moncaut avait embrassé d’un seul regard toute la mappemonde, il y aurait vu que l’Europe domine tout et tient le reste de l’univers à l’état de néant devant elle.
Son livre est très travaillé ; il est très pétri, mais il reste pâteux.
Elle a la cruauté curieuse et despotique de l’enfant qui arrache les ailes à un hanneton, et qui, si le hanneton blessé s’éloigne et s’enfuit sur ses pattes, l’arrête et veut qu’il reste là !
Blaze de Bury est un esprit profondément moderne, et qui reste partout moderne.
Je suis de ceux qui croient qu’il peut tout, s’il n’a pas le droit de tout, et qu’il reste encore le génie en faisant une scélératesse.
Wallon reste debout, et même assis, en peignant l’homme devant l’image duquel l’Église nous prescrit de nous agenouiller.
Tout le reste en lui est modeste, même ses ridicules, quand il en a ; car il en a, nous vous les montrerons.
C’est de ce reste de société qu’était précisément la comtesse de Sabran dont il va être question en ce chapitre.
Jean Reynaud est et reste tout simplement une hypothèse, qu’on propose, mais qu’on n’impose pas… Ils savent très bien risquer le faux, les philosophes, mais ils ne sont jamais assez sûrs que le faux qu’ils risquent est le vrai pour avoir l’aplomb d’en faire un symbole.
Ils se sont donc strictement renfermés dans l’œuvre catholique de Donoso, trouvant le reste de peu de signifiance, même pour sa gloire.
V Jusqu’ici nous n’avons rien trouvé encore dans toute cette philosophie positive dont il ne reste rien positivement, quand on veut la toucher et la prendre avec les mains de son esprit.
elle reste insouciante pour la forme qui la fera vivre et qui emporte l’idée vers l’avenir, sur ses ailes !
si tel est le résultat que donne la réflexion de l’homme livrée à elle-même sur ce problème fondamental, il n’y a plus qu’à repousser, loin de soi, la métaphysique comme chose vaine tout au moins quand elle n’est pas dangereuse, et à revenir à l’enseignement, à l’autorité, à la tradition, à la révélation surnaturelle, à tout ce que la Philosophie appelle dédaigneusement le mysticisme, car le mysticisme seul est assez fort pour répondre quand le rationalisme reste muet.
Nous chercherions, sans les trouver, son esprit, son âme, et ce parfum d’un corps, transfiguré comme son esprit et son âme, — ce parfum immortel qu’exhale encore ce qui nous reste d’elle, — nous affirment ceux qui l’ont respiré.
Dieu fit le reste.
Il a cru, comme tous les métaphysiciens, que la métaphysique est une science, et non un exercice… et il s’est trouvé semblable à l’enfant qui fait avec un jeu de dominos des constructions superbes, qui toujours s’écroulent… Il ne reste jamais que des dominos !
C’est appuyé sur sa méthode qu’il gravit les questions presque inaccessibles des attributs de Dieu, des deux degrés de l’intelligible divin, et celle des rapports, depuis longtemps confondus et troublés, de la raison et de la foi, et l’on reste étonné des résultats de clarté, de simplicité, d’évidence, auxquels il arrive sous l’influence de cette méthode, qu’il aurait moins découverte que précisée, si, en métaphysique, préciser n’était pas le plus souvent découvrir.
» et qu’il écrit lyriquement ainsi, le poète de Merlin l’Enchanteur reste toujours l’esclave de la répétition éternelle, la victime de cette mémoire, qui est son vautour.
IV Mais elle souffre, et c’est son mérite moral, s’il lui en reste encore, et dans tous les cas, c’est son talent.
Après lui, l’étude reste trop à faire de cet homme dont le caractère étrange double l’étrange talent, et qui n’eut que deux bornes à l’étendue de sa supériorité : n’être pas chrétien, et penser en politique comme Le Constitutionnel de son temps.
Mais si la comtesse Alice ne l’est pas, le reste du roman l’est trop.
On les saute, et d’autant mieux qu’on ne pèse guère ; mais ce qui tombe au fond du fossé et ce qui y reste, c’est le talent, c’est l’honneur littéraire, c’est l’art enfin, qui jamais n’en sortiront plus.
C’est du talent qui vise au petit pour en avoir plus tôt fait ; car nous sommes en chemin de fer pour l’imagination comme pour le reste, et viser au grand demande, pour y atteindre, du temps et de l’effort, — de l’effort, cet auxiliaire du temps, et le seul auxiliaire qui puisse l’abréger !
C’est chose curieuse à remarquer que cet esprit qui vient après le grand mouvement satirique et démolisseur du dix-huitième siècle, et auquel Voltaire aurait su gré, pour l’idée seulement (car le pauvre grand homme ne s’y connaissait guère quant au reste), de toutes ces caricatures monacales, — moines bâillants, moines goinfrants, têtes carrées d’assassins se préparant à matines, têtes rusées, hypocrites, fines et méchantes comme des profils d’oiseaux de proie ; — il est curieux, dis-je, que ce haïsseur de moines ait tant rêvé sorcières, sabbat, diableries, enfants qu’on fait cuire à la broche, que sais-je ?
Il nous en reste un sur Trajan, mais dans un genre tout à fait différent de celui de Pline.
Au reste, il est également difficile et d’inspirer au public une admiration qu’il n’a pas, et de lui ôter celle qu’il a.
Au reste, il n’est pas sûr que l’official de Tréguier, le charitable curé de Trédrez et de Louhannec, ait été enterré là. […] Sur le reste, ils ont semé, çà et là, des points de repère. […] Le reste lui était indifférent. […] Au reste, je n’ai pas le courage de regretter que M. […] Au reste, ces personnages sont très épris des choses saintes.
Son égoïsme, son amour de la grosse dot, joints à la tutelle où nous maintient notre beau régime d’examens, prolongent les célibats jusqu’à des limites invraisemblables et font, de nos célibataires, des maîtres cuisiniers dans l’art d’accommoder les restes. […] L’enfant meurt… Lisez le reste. […] Ceux qui connaissent leurs vases n’en voient que le dessin, la belle composition régulière, le mérite classique ; il reste à retrouver le coloris, l’émotion, la vie… » Plus récemment, M. […] Récemment encore, une compagnie financière offrait au gouvernement hellénique d’acheter, pour le débiter en moellons, le peu qui reste des Longs Murs de Thémistocle. […] Pour le reste, cet enfant étant le mien, c’est à moi de m’en inquiéter. » — Afin de plaire à mon frère Loxias, j’ai emporté le berceau de joncs tressés, et j’ai déposé l’enfant sur les marches du temple.
et, si l’on ne le voit pas, ou qu’on ne puisse pas le dire, que reste-t-il des paradoxes insinuants de M. […] Le reste d’autorité qu’elle conserve encore dans les provinces, M. […] Boire, manger, dormir, et le reste, cela ne vaut-il pas la peine d’être né ? […] Comme ils habitent Paris, on dirait que le reste du monde n’existe pas pour eux, et qu’au-delà des fortifications c’est l’inconnu qui commence. […] Il nous en reste heureusement assez d’autres ; et, sans sortir de l’âge classique, depuis Ronsard jusqu’à Rousseau, nous sommes assez riches de textes qui peuvent dans une certaine mesure suppléer les latins.
Il arrive un moment dans la vie, où comme dans les exhumations, on pourrait ramasser les restes de ses souvenirs et de ses amis, dans une toute petite bière, dans un bien petit coin de mémoire. […] L’Italienne est gracieusement sculpturale, et montre dans son droit profil et sa fine nuque de bronze florentin, une distinction de race, le style de ces campagnardes étrusques, où reste comme la marque d’un grand passé : femmes qui, tout peuple qu’elles sont, restent des reines de nature. […] Rouher veut que la fille soit seulement blessée, et qu’il reste l’espérance d’un mariage avec l’amant de sa mère. […] Puis, quand c’est fini, la répétition vous reste encore dans la tête, dans les oreilles, au cœur, comme une douce émotion mourante.
Tout à coup surgit ce qui reste de l’antique Lambèse : son Prætorium et ses arcs. […] Bien que l’amphithéâtre de Carthage soit fort ruiné, son beau dessin reste intact. […] Tandis qu’il ne nous reste, de la sorte, que la cendre de la colère de Becque. […] J’avais ouvert à l’orage ma fenêtre ; il m’a déçu comme le reste. […] Il ne leur reste que les trois aigrettes de Lamakhos et sa figure cassée.
On sait le reste et la prodigieuse histoire du ménage Bonaparte. […] Au général Kemp, qui demandait des renforts, il répondit : « Mourez avec ce qui vous reste ! […] Une allure dégagée, entraînante, qui, jusque dans les champs de carnage et à travers les scènes de désolation, reste un exemple d’optimisme allègre. […] Ce n’est pas leur faute s’il nous reste encore, çà et là, un peu de santé morale. […] Au reste, ce que nous appelons la « pudeur » était une chose inconnue dans les Kampongs javanais, avant l’arrivée des Européens.
sous ma tête, que ma langue reste collée à mon palais ! […] S’il reste quelque poésie dans l’âme des familles de l’Occident, ce n’est pas aux poètes profanes qu’on le doit, c’est au pauvre petit berger de Bethléem.
L’épave s’élevait comme une tombe couverte de gazon — où devaient être les restes de ceux que la cruelle tempête avait vus exhaler leur vie dans une suprême lutte contre la mort ! […] Au reste, j’en appelle à l’avenir : toutes les préventions disparaîtront lorsque Emmanuel aura fonctionné.
Elle se convainquit enfin qu’on lui présentait les restes défigurés de celle qui mourut victime de son attachement pour elle. […] Mais, lorsque malgré tant de maux, il vous reste encore du bien à faire, traînerez-vous du cachot au supplice cette intéressante victime ?
Ce fut alors que Michel-Ange sculpta pour les sépulcres de Julien et de Cosme de Médicis les quatre statues du Jour et de la Nuit, du Crépuscule et de l’Aurore. « Statues, dit Vasari, qui, par la beauté accomplie des formes, par la majesté des attitudes, par la nature surhumaine des physionomies et par la perfection du travail du marbre devenu chair et muscles sous ses mains, suffiraient pour reporter l’art à son apogée, si les vestiges de l’antiquité n’existaient pas. » On reste frappé de stupeur en admirant, à côté de ces statues symboliques, les deux célèbres figures de Laurent et de Julien de Médicis ; l’une, appelée le Penseur, parce que jamais la mélancolie muette de la méditation ne fut gravée en ombres plus transparentes et plus mouvantes sur une physionomie humaine ; l’autre appelée le Guerrier parce que jamais la mâle beauté du soldat ne revêtit une expression à la fois plus calme et plus fière. […] J’ai eu chez moi Urbin pendant vingt-sept ans, et je l’ai toujours éprouvé fidèle et admirable serviteur ; et maintenant que je l’avais fait riche et que je comptais sur lui comme sur le bâton et le repos de ma vieillesse qui s’approche, il m’est enlevé, et il ne m’est resté d’autre espérance que de le revoir en paradis ; et ainsi Dieu m’a fait entendre par la bienheureuse mort qu’Urbin a faite que ce véritable ami regrettait bien moins de mourir que de me laisser en proie à tant d’angoisse dans ce monde traître et pervers, bien que la meilleure part de moi-même s’en soit allée avec lui et qu’il ne me reste qu’une misère infinie.
Les mœurs sont féroces : non pas de cette férocité de décadence, par laquelle les héros deviendront des ogres et des fous furieux ; mais d’une saine et fière férocité, qui reste humaine, et se mêle encore de loyauté et de bonté naturelles. […] C’est là que les forestiers de Fromont le tuent, six contre un ; encore ne viendraient-ils pas à bout du grand baron, debout adossé à son arbre, sans un archer qui de loin lâchement le frappe : et le corps dépouillé reste là, les trois chiens hurlant auprès de lui dans la nuit.
La chapelle, dont le plafond passait pour le chef-d’œuvre de Lebrun, a été détruite, et de toute l’ancienne maison, il ne reste qu’un tableau de Lebrun représentant la Pentecôte d’une façon qui étonnerait l’auteur des Actes des Apôtres. […] Et qui reste juge en dernier lieu des titres de la foi, si ce n’est la raison ?
On se réunit, à quatre heures, dans un grand jardin, dont la porte reste ouverte, jusqu’à sept heures. […] Le reste de la journée, je la passe dans les petits théâtres, ou avec mes amitiés, mes relations, mes trucs, j’arrive à être d’un quart, d’un sixième dans une pièce, et ça rapporte encore 50 francs ; pour la fin de la journée… Eh bien, cela me fait 36 000 francs par an, je n’en gagnais pas autant avant, quand j’étais à la Bourse. » Mercredi 20 novembre Un sculpteur, qui a passé des années en Angleterre, disait que là, il avait trouvé les plus belles poitrines, les plus charmants torses de femmes, mais que ces femmes n’avaient point la colonne vertébrale mobile, qu’il était impossible d’obtenir de ces corps, ce que vous donnait le premier modèle français venu, un hanchement, une torsion, un contournement, un mouvement de grâce féminin, le penchement d’une Hébé tendant la coupe à Jupiter.
La diction analytique des romans judiciaires reste précise et glaciale jusqu’à la fin. […] Par un instinct profond aiguisé de calcul, il a frappé aux endroits où l’homme actuel, dégagé de tant de terreurs et d’épouvantes, reste sujet à la peur et soumis au tremblement.
La tragédie, soumise comme tout le reste au caractère patriotique, fut donc chez les grecs leur histoire en action. […] à ce parti si nombreux des écrivains médiocres, qui, sans s’aimer d’ailleurs et sans être d’accord sur le reste, se réunissent toujours comme par instinct contre le talent qui les menace, se joignait cette espèce d’enthousiastes qui avaient déclaré qu’on n’égalerait pas Corneille, et qui étaient bien résolus à ne pas souffrir que Racine osât les démentir.
Deux chambres basses où l’on montait par un escalier de bois, des meubles rares et éraillés, restes de l’antique opulence, quelques livres sur des tablettes suspendues à côté de la cheminée, une table où les vers de la fille et les romans de la mère, corrigés pour l’impression, révélaient assez les travaux assidus des deux femmes ; au fond de l’appartement, un petit cabinet de travail où Delphine se retirait du bruit pour écouter l’inspiration, voilà tout. […] Quand la vie disparaît, toutes les petites passions disparaissent avec elle ; il ne reste que de grandes pensées sous des noms d’hommes ou de femmes, qui secouent la poussière du monde et qui contemplent leur néant en face de Dieu.
Je remarque même que Jannart s’étant arrêté à Châtellerault chez des amis et chez des parents de La Fontaine, et La Fontaine ayant voulu voir Richelieu, qui, alors, était de construction toute récente, ce n’est pas auprès de Jannart que l’agent de la police reste, c’est avec La Fontaine qu’il va à Richelieu. […] On triomphe de ceci (j’abrège un peu, je citerai un propos qui est un peu audacieux), on triomphe de ceci : La Fontaine a dit en propres termes aux Vendôme, en leur demandant de l’argent : Le reste ira, ne vous déplaise, En vin, en joie et coetera.
Le reste n’est que de la vignette, mais ceci est de l’invention. […] Mais, quoi qu’on ait dit jusqu’à cette heure, il reste encore à dire sur Balzac.
Une question biographique reste toujours pendante : il n’est pas à croire que Rousseau, dans la note que j’ai citée, et qui paraît se rapporter à un fait accidentel, à un entraînement de l’abbé, ait entendu parler de ces amours d’habitude et si bien réglées qui n’avaient rien de ruineux.
Quand je suis entré dans le monde littéraire (1824), j’avais pour maîtres quelques-uns de ces premiers amis de Cousin ; c’est par eux que j’ai d’abord appris à le juger, et je dois dire qu’ils étaient déjà à demi détrompés, mais seulement à demi ; et quels beaux restes d’admiration et de respect ils lui vouaient encore !
Au reste, j’espère que cette pensée est aussi la vôtre.
La structure des vers lyriques, la cadence des vers dramatiques, échappent volontiers, et je n’oserais répondre qu’à force d’application l’oreille des érudits l’ait en effet reconquise ; le vers d’Homère, large et régulier, est d’une mesure aussitôt intelligible et sensible à tous ; l’harmonie, cette portion si essentielle du poëte, ne reste pas un seul moment absente avec lui : en le lisant, nous l’entendons chanter.
Comptez enfin les Arabes de Damas, reste du peuple des kalifes, race active, chevaleresque, fanatique, séditieuse d’habitude, torride de sang, toujours prête à prendre la torche, le poignard ou le fusil, et dont la capitale est en frémissement continuel contre les garnisons turques, qui ne la contiennent qu’en lui sacrifiant tous les dix ans la tête de leur pacha.
Mais il y a d’autres Gascons, de rudes hommes, fougueux et solides, qui ne lâchent jamais pied, ne sont jamais las, ne font la grimace à aucun péril, à aucune peine, et qui vont joyeusement à toutes les batailles, à toutes les besognes, ayant encore de la verve de reste à faire mousser dans les heures de relâche, et se reposant à des jeux qui seraient de la fatigue pour d’autres : il y a les Gascons de Montluc et de Henri IV.
Et cette forme partielle est elle-même nécessaire ; car c’est une loi de l’humanité qu’elle parcoure ses phases les unes après les autres et en abstrayant provisoirement tout le reste ; d’où l’apparence incomplète de tous ses développements successifs.
Au reste, dans la formation du caractère national, si tant est qu’on arrive à le déterminer, quelle part attribuer à l’hérédité physiologique proprement dite ?
Dès lors, il ne reste qu’à rappeler les considérations que l’on a fait déjà valoir en l’un des chapitres précédents.
Et puis, il reste, comme il convient, toujours et partout retranché dans le silence et le demi-jour, qui favorisent l’observation.
À la vérité, il reste toujours à expliquer comment ce qui est extérieurement mouvement détermine intérieurement la sensation de chaleur ; mais c’est là, je le répète, ce qui est en question, et l’on retrouve toujours deux ordres de phénomènes irréductibles, dont les uns sont la condition des autres, mais qui ne peuvent se confondre.
À la tête de cette nouvelle et hautaine phalange, parce qu’il fut le premier et reste le plus original, marche l’auteur de la Prométhéide, d’Œdipe et le Sphinx, de Sémiramis et de Babylone, M.
Au reste, la comparaison qu’Homère a faite des sanglots de Télémaque et d’Ulysse, aux cris d’un aigle et de ses aiglons (comparaison que nous avons supprimée), nous semble encore de trop dans ce lieu ; « et, s’étant jeté au cou, de Benjamin pour l’embrasser, il pleura ; et Benjamin pleura aussi, en le tenant embrassé » : c’est là la seule magnificence de style, convenable en de telles occasions.
Or, ces critiques qui disent que les poëmes des anciens ne font pas sur eux l’impression qu’ils font sur le reste des hommes, sont un contre cent mille. écouteroit-on un sophiste qui voudroit prouver que ceux qui sentent du plaisir à boire du vin, ont le goût corrompu, et qui fortifieroit ses raisonnemens par l’exemple de cinq ou six personnes qui ont le vin en horreur.
Quand on les a montrés et racontés, il ne reste plus à demander si ces faits engendrés par les causes que nous avons dites, sont bons ou mauvais en eux-mêmes ; légitimes ou illégitimes, le développement naturel des choses humaines ou une de ces distorsions que l’homme, avec son libre arbitre, peut leur imprimer… En d’autres termes, le bas-bleuisme, — si on entend par là et on ne peut entendre par là que l’égalité entre l’homme et la femme qui a le droit de s’attester au même titre que l’homme et dans des œuvres semblables à celles de l’homme, — le bas-bleuisme est-il une vérité ou un mensonge, un cri du talent opprimé ou une prétention de la vanité ; une illusion et un désordre ?
Quoique relativement supérieures à tout le reste du livre, les deux nouvelles de Lermontoff, qui sont les deux tiroirs d’un même roman et qu’il a intitulées Bela et la Princesse Mary, ne sont pas plus russes que les autres.
Ce qui vit, ce qui éclate, sourit, s’impatiente, ronge son frein, traverse tous les milieux, mais reste inaliénable chez Raousset, est un sentiment inconnu aux plus imposants héros de lord Byron : c’est le sentiment de l’honnête homme, c’est ce cœur de vieille roche d’où l’honneur jaillit comme une source !
Réservés alors aux êtres qui ne devaient pas mourir, le marbre et le bronze, cette aristocratie, se sont démocratisés, comme le reste, dans l’abjection universelle.
Nous chercherions sans les trouver son esprit, son âme, et ce parfum d’un corps transfiguré, — comme son esprit et son âme, — ce parfum immortel qu’exhale encore ce qui nous reste d’elle, nous affirment ceux qui l’ont respiré.
La Démocratie de ces derniers temps, plus anarchique encore que les tribus germaines, nous menace de ses invasions, et il ne s’agit plus pour elle de nous passer sur le ventre, mais de nous arracher du ventre tout ce qui nous reste de romain.
. — Cela ne semble rien que cette thèse d’histoire, et c’est tout ; car c’est la divinité même du Christianisme qui reste dessous !
Malheureusement, elle n’en a point, et elle reste, sous des formes légères, mais plates, une petite cuistrerie philosophique appliquée aux choses de la foi, qui, dans le cas présent, peuvent seules expliquer une action sublime.
Nous disons elle seule ; pour le reste du livre nous faisons nos réserves.
On en peut, à la rigueur, faire façon, et en pendant quelques-uns d’entre eux de temps à autre, le reste se peut employer, sinon dans les voies honnêtes, du moins dans les voies utiles.
Il ne reste pas moins vrai, moins évident pour moi que Béranger a puisé dans Voltaire le goût de la clarté. […] Il donnerait les années qu’il lui reste à vivre pour un mois de cette vie enchantée, dont chaque heure était embellie par l’espérance, dont le bonheur était doublé par la foi. […] La question morale épuisée, reste la question littéraire. […] Le reste de d’interrogatoire se plie parfaitement aux conditions du genre. […] Reste la question de style.
de ce procédé si large et si puissant, il n’en reste rien dans la pièce, grâce au rôle de Virginie, qui est la seule coupable et qui est vulgairement coupable, comme dans les mélodrames. […] Elle reste pure dans le milieu empesté où elle vit. […] Celle-ci, rien ne la décourage, elle reste honnête malgré tout ; une fois, nous la voyons bien prendre un verre d’eau-de-vie à l’assommoir du père Colombe.
Néanmoins leur arrangement généalogique reste rigoureusement exact, non seulement dans le temps actuel, mais à chaque période généalogique successive. […] Dès lors, elles demeurent attachées à leur rocher pour le reste de leur vie ; leurs pattes sont transformées en organes préhensiles ; elles retrouvent de nouveau une bouche d’une structure normale ; mais elles n’ont point d’antennes, et leurs deux yeux sont de nouveau remplacés par un seul petit œil très simple pareil à un point. […] Cependant le style reste bien développé et garni de poils, comme dans les autres Heurs parfaites, et sa fonction consiste à frotter les anthères qui l’environnent pour en faire jaillir le pollen.
Toute la profondeur de cette pathétique fillette, qui sans cela ne serait qu’une petite fille vulgaire, la femme élémentaire qui est partout, oui, toute sa profondeur et tout son charme viennent de ce reste de catholicisme involontaire que j’ai signalé dans l’esprit de Gœthe. […] Mais Gœthe reste empêtré au fond de son coquin, dans une pièce sans esprit et sans caractère. […] Quand on a de l’âme, on ne s’en tire pas ; on y reste… déchiré, en morceaux ; mais c’est-il ce qui fait l’artiste sublime !
Et Sa Majesté, après avoir témoigné sa satisfaction à l’heureux maître d’hôtel, lui ordonnait de les porter au sieur Baudouin, contrôleur de la bouche, et de lui dire d’en faire un petit plat pour la Reine mère, un pour la Reine, un pour le Cardinal, et qu’on lui conservât le reste que Monsieur mangerait avec Elle. […] Et comme je lui demande, si sa femme est vraiment aussi jolie qu’on le dit, il me répond qu’il n’en sait rien, que ces gens du nord, avec leur blondeur de chanvre, ont quelque chose d’effacé, quelque chose qui ne fixe pas le regard, quelque chose qui ne reste pas dans la mémoire. Le souvenir de ces êtres fond, dit-il, et il ne reste dans votre souvenir, que des réminiscences, pour ainsi dire, irréelles. […] Dimanche 23 septembre Ragornote, un joli mot du pays pour exprimer un petit reste : Voulez-vous cette ragornote de truite, de framboise ?
L’autre, épousant un sot au cœur pur reste par l’âme à Saint-Preux. […] Puisqu’il est trop tard pour y revenir, il reste à Rousseau de réconcilier la justice avec l’institution politique. […] Tant qu’un esprit ainsi réduit ne se sent pas tenté hors de cette atmosphère indigente, tant qu’il ne voit d’autre but aux générations que de se transmettre les unes aux autres cette stupeur biblique jusqu’à l’éternité, il reste en ordre. […] Il ne me reste qu’à m’asseoir au bord de ma fosse ; après quoi je descendrai hardiment, le crucifix à la main, dans l’éternité94. […] L’auteur de cette première partie des Misérables (tout le reste du livre roule dans le feuilleton) est aussi l’auteur singulièrement dépourvu de noblesse et incroyablement léger de l’Homme qui rit.
Pour cela, il a sa figure, son esprit et le reste. […] Quoi qu’il en soit de ses intentions, ce livre n’en reste pas moins un des plus surprenants de notre littérature romanesque. […] Il nous reste de lui un livre admirable et le portrait curieux dont je parlais tout à l’heure. […] Qu’importait donc le reste ! […] Mais ses sympathies s’arrêtaient là, et, pour le reste des rimeurs contemporains, il les enveloppait dans le même dédain souriant et brutal.
Entre les anciens que j’ai cités et les modernes les plus récents, entre Aristide, Épaminondas d’une part, et Fénelon ou Jean-Jacques de l’autre, il plaçait encore Bélisaire ; le reste de l’histoire des siècles intermédiaires n’existait à ses yeux que comme une agitation inutile et insensée. […] Les paroles de début, à cette séance d’ouverture : « Je suis père de famille et j’habite à la campagne », furent couvertes d’applaudissements subits et provoquèrent un enthousiasme sentimental que le reste de la leçon justifia médiocrement.
Je ne puis te rendre combien je suis eu colère de ce décret, il faudrait bien mieux se soumettre et attendre avec résignation la punition que le Ciel nous réserve, car il ne permettra pas que cette faute reste sans vengeance… » Cette noble et vertueuse personne parlait comme une croyante, au nom de sa vérité religieuse ; elle en était restée au point de vue le plus opposé à celui où doit se placer l’État moderne et le souverain de cet État. […] Tant il est vrai que depuis nous avons beaucoup marché : reste à savoir en quel sens !
La France persiste, et veut sagement se retirer dans sa neutralité envers le reste de l’Italie après ses victoires : l’Angleterre change à l’instant de langage et de diplomatie, prend la place abandonnée par la France, et pousse le Piémont, la France, l’Italie entière aux extrémités où nous marchons, pour ne point nous laisser le pas, même dans l’anarchie du continent. […] Le reste est une intrigue anglaise ; ceci est un principe italien.
Reste le hasard ; il lui répugne. […] Les familles deviennent de petites dynasties qu’on ne peut déposséder du domaine patrimonial ; le désordre même du fils aîné ne peut ruiner la génération qui est après lui, puisque la terre principale, l’État, comme dit l’Angleterre ou l’Allemagne, n’est jamais saisissable ; le possesseur viager est dépossédé du revenu, le possesseur perpétuel (la famille) reste investi à jamais du capital ; une génération recouvre ce qu’une génération a momentanément perdu.
Au reste, j’en suis maintenant là que je vois, ce me semble, assez bien de quel biais on se doit prendre à faire la plupart de celles qui peuvent servir à cet effet : mais je vois aussi qu’elles sont telles, et en si grand nombre, que ni mes mains ni mon revenu, bien que j’en eusse mille fois plus que je n’en ai, ne sauraient suffire pour toutes ; en sorte que, selon que j’aurai désormais la commodité d’en faire plus ou moins, j’avancerai aussi plus ou moins en la connaissance de la nature : ce que je me promettais de faire connaître par le traité que j’avais écrit, et d’y montrer si clairement l’utilité que le public en peut recevoir, que j’obligerais tous ceux qui désirent en général le bien des hommes, c’est-à-dire tous ceux qui sont en effet vertueux, et non point par faux semblant, ni seulement par opinion, tant à me communiquer celles qu’ils ont déjà faites, qu’à m’aider en la recherche de celles qui restent à faire. […] C’est celui qui reste à sa place, travaille, souffre, se tait.
Elles entourent la Déesse étendue sur sa couche, vêtue de la tunique grecque qui flotte en drapant sa taille, comme si son léger tissu n’était qu’un encens plus rose, que le reste de l’atmosphère. […] Quant à L’Ouverture de Faust, c’est une œuvre isolée, projet de jeunesse dont il ne reste que l’ouverture.
Au reste, la gravité redoutable du problème rend plus angoissant encore qu’un drame de pitié ce débat intime qui, sans aucun moyen artificiel, par le jeu des seuls événements de la vie courante, étreint quelques âmes jusqu’au plus violent désespoir. […] Mais deux originalités lui demeurent personnelles : sa vision, d’abord, qui refond mille éléments divers, anciens ou modernes, et qui met dans ses créations une si fraîche spontanéité ; puis son style qui toujours lui reste propre.
Oui, Celle-là (serais-tu perdu en une salle, spectateur très étranger, Ami) pour peu que tu déposes avec soumission, à ses pieds d’inconsciente révélatrice, ainsi que les roses qu’enlève et jette en la visibilité de régions supérieures un jeu de ses chaussons de satin pâle et vertigineux, la Fleur de ion poétique instinct n’attendant de rien autre la mise en évidence et sous le vrai jour des mille imaginations latentes : alors, par un commerce dont son sourire paraît verser le secret, sans tarder elle te livre à travers le voile dernier qui toujours reste, la nudité de tes concepts et silencieusement écrira ta vision à la façon d’un Signe, qu’elle est. […] La nef reste dans la pénombre et suspirieuse.
Lui, s’il ne parvient pas à être une des fonctions utiles et nécessaires d’un journal, une des quatre ou six roues qui le font aller, il reste nomade et errant ; il végète ; il est obligé d’offrir son travail : on ne sait pas tout ce que cette offre amène avec soi de lenteurs, de désagréments et de mécomptes.
La plupart de mes lecteurs l’auront déjà senti et en auront fait tout bas la remarque : le monde est présentement occupé et distrait ; il n’a plus d’oreille pour le poëte qui se plaint seul, pour celui qui vient nous dire sur tous les tons : Je suis la fleur des champs égarée au désert… ou bien : J’étais un jeune oiseau sans plumes à son aile… Le monde commence à être rebattu de l’éternelle chanson ; il a écouté, non point patiemment, mais passionnément, tous les grands plaintifs depuis Job jusqu’à Childe-Harold ; il s’écoutait lui-même en eux, et il assistait à ses propres pensées désolées : cela lui suffît ; le reste lui paraît faible ; les pleureurs à la suite ont tort ; il en a assez pour quelque temps de ces lamentations sur les lacs et sur les rochers.
Cette mort jeta une ombre sur tout le reste d’une enfance si sensible.
Leurs déportements se jugent d’ailleurs par le fait même ; au bout de quelques jours, le public, d’abord excité, s’en dégoûte, sans avoir besoin d’être averti, et il ne reste d’irréparable, après de tels éclats, que les atteintes profondes que les violents se sont portées, qu’ils ont portées aussi à la cause littéraire qu’ils semblaient dignes de mieux servir.
Au reste, Jordan n’est pas en défense contre l’éloquent abbé ; il se laisse gagner à ses manières civiles, au charme abondant de cette parole qu’on voit d’ici se dérouler ; et à quelques pages plus loin, on lit dans le courant du Journal : « J’eus une conversation fort agréable avec M.
Après avoir essayé de montrer quelles sont les causes premières des beautés originales de la poésie grecque, et des défauts qu’elle devait avoir à l’époque la plus reculée de la civilisation, il me reste à examiner comment le gouvernement et l’esprit national d’Athènes ont influé sur le rapide développement de tous les genres de littérature.
La véritable valeur reste, mais l’amour est plus épris de ce qu’il donne que de ce qu’il trouve.
Molière, La Bruyère et Boileau se sont couverts du monarque pour railler le reste.
Au reste, dans ce drame que je rêve, Blandine ne payerait point de mine.
Dans son œuvre, en effet, plus d’une fleur svelte et capricieuse comme le chèvrefeuille s’entrelace à d’autres d’un coloris brillant comme l’œillet ou d’une senteur âcre comme le nénuphar ; mais sur tout le reste domine incessamment la pivoine, cette fleur monstrueuse et formidable, pour parler la langue familière à l’école dont M.
Ne nous étonnons pas si le génie est singuliérement ami de la liberté, il a en horreur le despotisme, il redoute ses caprices & ses absurdités ; il lui faut des objets qui puissent nourrir & fortifier sa propre élevation ; voilà pourquoi il a fleuri sous le Ciel pur de la Grece, & qu’il a fui ces Etats où un seul homme est tout, & où par conséquent tout le reste est vil(b).
La science est pour l’homme de Lettres un océan immense, où il se plonge avec volupté ; il étend de tout côté la sphere de son bonheur, & devient sensible à des plaisirs qui échapent au reste des hommes.
L’appel à l’art social prouve que l’art est et reste en grande partie individualiste et qu’il contient, quoi qu’on fasse, un ferment d’indiscipline sociale et d’indépendance individuelle.
Le mot favori de Jésus reste donc plein d’une éternelle beauté.
Il ne reste que le héros incomparable de la Passion, le fondateur des droits de la conscience libre, le modèle accompli que toutes les âmes souffrantes méditeront pour se fortifier et se consoler.
III Avant de pénétrer dans une région plus élevée de la psychologie, en allant des sensations à la pensée, il nous reste à passer en revue, d’une manière aussi complète que possible, tous les phénomènes qui sont la matière brute de l’intelligence et de la volonté.
Clytemnestre, avertie par le portier, se présente : aucun trouble en face de cette femme qui est sa mère et qu’il va tuer, pas un reste d’instinct filial qui tressaille.
L’homme passe, ce drame reste, ayant pour fond éternel la vie, le cœur, le monde, et pour surface le seizième siècle.
Au reste, ce prince n’aimoit pas plus les philosophes & les sçavans que les poëtes : témoin l’exil du célèbre Wolf & le mauvais accueil qu’il fit au jeune Baratier, fils d’un François réfugié, qui lui fut présenté comme un prodige d’érudition.
Réciproquement, tel ordre de pensées, tel ordre d’affections peut disparaître seul, le reste demeurant intact.
Ce raisonnement, au reste, est fondé sur la nature des passions mêmes.
Elle introduit ainsi en lui tant de discontinuité, et d’autre part elle établit entre lui et le reste des choses tant de continuité, qu’on devine ce qu’il doit y avoir d’artificiel et de conventionnel dans notre répartition de la matière en corps.
* * * Mais, tandis qu’une partie de la philosophie française, au XIXe siècle, s’orientait ainsi dans la direction de la physiologie, de la psychologie, de la sociologie, le reste prenait pour objet de spéculation, comme aux siècles précédents, la nature en général, l’esprit en général.
Mme Alice Mirbeau avait des talents de ménagère et des restes de jolie femme. […] Celui-là appartient à un temps où, dans l’atelier de l’artiste, Mallarmé rencontrait la jeune femme d’alors dont le nom reste lié aux noms illustres du peintre d’Olympia et du poète d’Hérodiade. […] Â côté de ce portrait de jolie femme, une toile présentait un profil aux lignes nobles et nettes, où apparaissaient, à travers le tulle d’une voilette à pois, les restes d’une beauté qui avait dû être éclatante et qui demeurait visible en son vieillissement. […] Trente ans ont passé, cependant, mais le souvenir me reste présent de ces fins de journées du vendredi, où se réunissaient, rue de Gondé, les membres du « Comité de lecture » dont je faisais partie.
« Rien ne m’est plus, plus ne m’est rien. » Quiconque de nous a manqué le but qu’il avait assigné à sa vie, qu’importe comment il en vit le reste ? […] Mais c’est le propre des grands écrivains que l’on en puisse toujours reparler sans se répéter, et quand on croit en avoir tout dit, il en reste encore quelque chose à dire, ou les mêmes choses, mais d’une autre manière. […] Ce n’est pas maintenant que nous l’approuvions de tous points, et, au contraire, il nous reste à formuler plus d’une objection. […] Il n’est d’histoire que des choses vivantes, et tout le reste n’est qu’érudition. […] Il nous reste à dire quelques mots de la tendance la plus générale, et la plus intéressante, à de certains égards, du livre de M.
— Je radote… c’est toi qui radotes, épicaures ; pour tout le reste, tu parais avoir assez de bon sens, mais sur le chapitre du mariage, tu es un véritable fou. […] Aussi j’estime plus ces beignets que tout le reste ; et pour les faire aussi bons, je soutiens qu’il faut mille fois plus de talent que pour lisser et filer cinquante aunes de toile. […] Vois-tu, Kobus, quand une femme a de l’esprit, qu’elle n’est point glorieuse, qu’elle ne cherche pas à rabaisser son mari pour s’élever elle-même, tout de suite elle se rend maîtresse ; on est heureux, en quelque sorte, de lui obéir. » En ce moment, je ne sais quelle idée passa par la tête de Fritz, il observa le vieux rebbe du coin de l’œil et dit : « Elle fait très-bien les beignets, mais quant au reste… — Et moi, s’écria David, je dis qu’elle fera le bonheur du brave fermier qui l’épousera, et que ce fermier-là deviendra riche et sera très-heureux !
Le reste, une œuvre de tapissier, sans un morceau du passé, sans un meuble, une statue, un tableau, qui sauve une maison du tout neuf, et y met l’intérêt et l’amusant de l’historique. […] Elle reste en ce jardin, presque nue, par le froid de la soirée qui nous gèle tous, dégageant autour d’elle la froideur d’un marbre, et manquant de l’éducation, de l’amabilité, de l’acquit, du tact, sans la douceur du charme, sans la caresse de la politesse, sans le liant de la femme, sans même l’excitant de la fille, et sotte tout le temps, — mais jamais bête, et vous surprenant, à tout moment, par quelque réflexion empruntée à la vie pratique ou au secret des affaires, par des idées personnelles, par des axiomes qui semblent l’expérience de la Fortune, par une originalité sèche et antipathique qu’elle paraît tirer de sa religion, de sa race, des hauts et des bas prodigieux de son existence, des contrastes de son destin d’aventurière de l’amour. […] Après un jeune Hollandais et sa mère, tous deux juifs, tous deux comme éclairés par le reflet du soleil des juifs, la pièce d’or derrière le grillage des changeurs ; le jeune homme, un brun à barbe noire et à lunettes, promenant éternellement, dans les escaliers de l’hôtel, le cylindre d’un clysopompe ; la vieille femme, à laquelle on ne sait quel passé donner de marchande à la toilette ou de brocanteuse de chair humaine, possédant des restes de beauté diabolique, et ayant dans le cerné de son vieil œil, l’apparence d’un sourire de jouissance, mêlé à je ne sais quelle profondeur de coquinerie.
Je tombe, cet après-midi, dans une conversation de Daudet avec Finot, le directeur de la Revue des Revues, dans une conversation sur l’agonie des races, sur la mort d’un peuple, et sur le décès de sa langue, dont il ne reste plus, comme l’a dit Chateaubriand, que les mots répétés par les perroquets, sur la cime des arbres, et Finot parle de l’extinction d’une peuplade en Russie, dont il ne reste plus qu’un individu, et sur lequel un philologue a fait un gros volume. […] L’arrangement accepté, voici un plongeur, sous son scaphandre, au fond du lac, un plongeur qui reste sous l’eau cinq heures, s’il vous plaît… J’avais été convoqué, et j’ai pu le photographier, au moment où il sortait de l’eau, avec des objets détachés du bateau.
Au reste, je n’y ai point fait de corrections, même de style ; et je me suis contenté d’y ajouter de nombreuses notes qui en doublent à peu près l’étendue. […] Que reste-t-il après cela des prétendues « réponses » où l’on m’a reproché d’avoir attribué à la science des ambitions qu’elle n’aurait jamais eues ? […] C’est pourquoi nous démontrerons, si nous le voulons, et autant que nous le pourrons « les beautés » de l’hellénisme en général et du stoïcisme en particulier ; nous établirons que les dogmes du christianisme ne sont qu’une greffe hellénique entée sur un tronc judaïque ; après quoi, si le tronc est judaïque, cela suffit d’abord à changer la qualité de la sève ; et il reste à déterminer non seulement comment, dans quelle mesure, pour quelle raison, le christianisme s’est approprié quelques-unes des idées de la philosophie grecque, mais en vertu de quel principe intérieur il les a organisées et refondues à son usage ou à son image.
Avec un peu moins de dogmatisme peut-être, j’en reste à mon point de vue de 1902. […] On n’enseigne pas les littératures pendant vingt-cinq ans, depuis les lycées de province jusqu’à la Sorbonne, sans qu’il vous reste quelque chose du professeur. […] Le reste de son corps paraît à demi sous le voile liquide ; l’eau dégoutte de sa blonde chevelure. […] Mais le Paris de 1750 ne ressemblait en rien à une mauvaise bourgade asiatique peuplée de juifs crasseux : tête réfléchie et gracieuse de l’univers intellectuel, capitale d’une monarchie encore puissante, tout ce qui s’y faisait se développait glorieusement par tout le reste de la terre habitée. […] si, pour être honnête et sage, il faut être inaccessible à ses traits, dis, que reste-t-il pour la vertu sur la terre ?
L’amour est un ardent oubli de tout le reste ; ils vivaient dans une minute d’or. […] L’histoire de l’humanité pour eux n’est qu’un plan parcellaire ; Tout n’y est pas ; le vrai Tout reste en dehors ; à quoi bon s’occuper de ce détail, l’homme ?
Mais, du moins, cet esprit paraît jouir encore de lui-même ; l’habileté du travail, les premières caresses de la réputation qui le découvre derrière l’anonyme, quelque reste des idées du monde qui l’ont suivi dans sa retraite à Port-Royal, la vivacité de la polémique, le désir de n’avoir pas le dessous, la joie secrète de voir les gens de bon sens et les rieurs de son côté, toutes ces choses qui ont leur douceur honnête et permise, même pour les parfaits, le tiennent dans une disposition qui nous paraît heureuse, comparée à l’ardeur fébrile des Pensées. […] Arnauld lui donnait un problème de morale à résoudre, des intentions à découvrir derrière des doctrines : il se met à l’œuvre ; et, comme dit madame Périer : « Cela eut un succès que l’on a vu. » Au reste, en attaquant la morale des jésuites, Pascal accomplissait à son insu une menace prophétique de son père.
Au reste, Destouches connoissoit les bons modèles & savoit les apprécier. […] Benserade a fait plus de deux cents fables en quatrains, & il y en a quelques-uns d’heureux, parce que le sujet s’y est prêté ; mais pour s’être mis à l’étroit en s’assujettissant à cette forme, le reste est aussi méprisé que ses métamorphoses en rondeau.
“Les réfléxions philosophiques, dit M. d’Alembert, sont l’ame & la substance de ce genre d’écrits ; tantôt on les entremêlera au récit avec art & briéveté ; tantôt elles seront rassemblées & développées dans des morceaux particuliers, où elles formeront comme des masses de lumiere qui serviront à éclairer le reste. […] Cet heureux défaut qui caractérise le vrai talent de l’élocution, est au reste bien compensé par un ton de philosophie, par des réfléxions pleines de chaleur, par des réfléxions pleines de chaleur, par quelques vérités courageuses, & par des traits mâles qui paroissent avoir plu généralement.
Ces empereurs grecs qu’ont en face les guerriers francs n’osent sortir de leurs murailles, se mettre à la tête des vaillants hommes qui leur restent ; ils s’enfuient de nuit par des portes dérobées, et vont chercher dans des palais moins en péril ce qu’ils espèrent sauver de la ruine universelle, un reste de voluptés et de délices.
Le reste de la ville et des habitants subit les conséquences d’une prise d’assaut irritée, telle qu’on la pratiquait en ce temps-là.
L’austérité, au reste, y est plutôt pour les maîtresses dont la vie se passe dans la vigilance, dans les précautions continuelles, et qui deviennent dès lors de vraies religieuses régulières par la solennité et la perpétuité des vœux : quant aux élèves et demoiselles, lors même qu’elles ont été guéries ou préservées, dans ce second et plus sûr régime, des dissipations d’esprit et des goûts d’émancipation trop mondaine, Mme de Maintenon a toujours lieu de dire : « Je ne crois pourtant pas qu’il y ait de jeunesse ensemble qui se divertisse plus que la nôtre, ni d’éducation plus gaie. » Les craintes qu’avait fait naître à un moment l’invasion du bel esprit étant passées, et le correctif ayant réussi, on revint à Saint-Cyr à une voie moyenne, et où le bon langage eut sa part d’attention et de culture.
S’ils sont aimés du public, et si la faveur, si l’estime ou l’admiration les récompense, il importe de plus que cette récompense, sous ses différentes formes, aille bien à eux, leur revienne en une juste proportion et ne reste point en chemin : c’est à cette condition que leur talent vieillissant ne sera point condamné à une production toujours recommençante, et que là aussi, au bout de la carrière, il y aura la dignité d’un certain loisir.
Mandez-moi donc, je vous prie, incessamment, s’il reste encore de l’emploi dans nos troupes nouvellement levées, et si je serais sûr d’être employé, en me rendant en Provence.
— C’est au reste une simple question que je propose : Aristote a oublié de la traiter dans son fameux chapitre « Des chapeaux ».
Ce n’est pas seulement le découragement de moi-même, mais des hommes, à la vue chaque jour plus claire du petit nombre de choses que nous savons, de leur incertitude, de leur répétition incessante dans des mots nouveaux depuis trois mille ans, enfin de l’insignifiance de notre espèce, de notre monde, de notre destinée, de ce que nous appelons nos grandes révolutions et de nos grandes affaires… Il faut travailler pourtant : car c’est la seule ressource qui nous reste pour oublier ce qu’il y a de triste à survivre à l’empire de ses idées, etc.
Au reste gardons-nous bien des professions de foi ; restons dans notre rôle d’observateur qui veut être exact : je vais seulement faire deux ou trois suppositions qui n’en sont pas, mais qui sont des cas en effet existants. — Quoi !
« Il a pris la parole : des restes de cette voix usée à déclamer des réquisitoires, qui passe sur les idées avec l’aisance et la mélodie d’une scie édentée, il a proposé dans l’intérêt de l’Église une chose bien simple, un court article additionnel, etc… » Et cet autre plus agréable, ce garde des sceaux en fonction, mais qui évite tant qu’il peut les batailles rangées, il n’attrape qu’un mot, mais le mot est bon : « Son premier soin a été naturellement de rapetisser le débat pour le mieux remplir. » (M.
Le plus grand des mathématiciens, dans ses habitudes d’abstraction philosophique et de pures jouissances intellectuelles, estimait que ces détails d’arrangement et de ménage humain, dont au reste il savait doucement s’accommoder, ne méritent pas qu’on y prenne parti ni qu’on s’en émeuve ; et comme le disait spirituellement M.
Gœthe répondait : « Les extrêmes et les déviations dont je parlais disparaissent peu à peu, et il ne reste que l’avantage d’avoir conquis et une forme plus libre et un fonds plus riche et plus varié ; on n’excluera plus les sujets comme anti-poétiques, on pourra les prendre partout dans le monde et dans la vie.
Il ne songe à rien dissimuler de sa conduite dans ces odieuses opérations, qu’il lui était difficile d’alléger, sans doute mais qu’il est toujours disposé plutôt à aggraver : « Le 23 juillet 1681, j’ai proposé à M. de Louvois de faire venir de Roussillon deux compagnies de cavalerie dans le haut Rouergue et dans le haut Quercy, pour seconder les missionnaires ecclésiastiques. » Foucault n’a pas inventé les dragonnades, dont le triste honneur reste acquis à Marillac, intendant du Poitou ; mais il a été des premiers, on le voit, à accueillir l’heureuse idée et à vouloir la faire fructifier.
M. de Senfft fut avec lui à Berlin, et depuis à Paris, sur un pied d’amitié et de confiance, auquel il dut, en 1809, la satisfaction de soustraire le fils aîné de Mmc la duchesse d’Esclignac, fait prisonnier en Espagne, à la rigueur des lois portées contre les Français pris les armes à la main. » On peut le remarquer, les parfaites liaisons de M. de Senfft à cette époque ne furent jamais qu’avec ceux qui, tout en servant alors la politique de Napoléon, avaient des restes d’ancien régime ou des avant-goûts et des prédispositions de régime futur différent.
Selon lui, quatre ou cinq faits authentiques et « plus clairs que la lumière du soleil », suffisent pour garantir tout le reste de la tradition.
Il avait du bon sens, le reste vient ensuite, a dit La Fontaine ; et beaucoup de nos ambitieux se le sont répété un peu plus hardiment.
…………………… Amours, Plaisirs, troupe céleste, Ne pourrai-je vous attirer, Et le dernier bien qui me reste Est-il la douceur de pleurer ?
Pendant qu’ils furent fermés et leur personnel dispersé, et plus tard avant que l’Université impériale eût solidement renoué la tradition, s’éleva librement la génération qui, vers 1820, commença d’écrire ; au reste, il était impossible de vivre au collège, comme autrefois, absorbé dans l’antiquité : et le présent disputait victorieusement au passé les âmes des enfants.
Le point reste obscur.
J’ai parlé de la splendeur héroïque de certains de ses vers ; pour les derniers d’entre eux c’est le plus souvent une splendeur interne qui peut être intense et vivace mais reste sans trop d’éclat.
Défions-nous de prétendre saisir le charme grec… Il reste à Leconte de Lisle d’avoir composé d’admirables vers, ce qui est bien la seule œuvre qu’on puisse demander à un poète, de les avoir faits non seulement avec âme, avec intelligence, avec adresse, mais encore avec cette rare loyauté d’homme qu’on louangea justement sur sa tombe.
Il demeura le reste de la nuit exposé aux mauvais traitements d’une valetaille infime, qui ne lui épargna aucun affront 1111.
On peut rester incrédule après avoir lu Pascal, mais il n’est plus permis de railler ni de blasphémer ; et, en ce sens, il reste vrai qu’il a vaincu par un côté l’esprit du xviiie siècle et de Voltaire.
Le poète Callimaque a fait une épigramme où il dit à peu près : « Ce lièvre que le chasseur poursuit par monts et par vaux avec toutes sortes de fatigues et par toutes les intempéries de l’air, donnez-le-lui tout tué, il n’en voudra pas. » Anselme, pour le résumer dans sa double carrière, reste mémorable à deux titres : historiquement, il a été l’un des patrons, des défenseurs, des militants et des patients pour la liberté de l’Église en face de l’État, scientifiquement, il est l’inventeur d’un argument métaphysique pour l’existence de Dieu, ce qui, joint à ses autres écrits, fait de lui l’un des rares successeurs de saint Augustin et de Platon, l’un des prédécesseurs de Descartes et de Malebranche.
Les restes d’un grand homme ne méritent-ils aucun égard ?
Il en est à peu près de même du moyen âge : nous commençons à l’épeler ; mais ce que nous savons n’est rien à côté de ce qu’il nous reste à savoir.
Il me reste à vous faire apprécier le plus merveilleux instrument de la poésie française, la Rime, qui chez nous seulement est obligatoire.
Il falloit qu’ils eussent de l’expression de reste.
dire que tu vas ce soir au Ranelagh, tandis que moi je reste assis plein de tristesse dans ma solitude, comme le prophète quand la voix lui parla et lui dit : Que fais-tu donc, Élie ?
Il me reste à conclure.
Dans ces moments où tout fuit, mais où la vertu reste ; où les flatteries et les éloges de cinquante années se taisent pour laisser élever la voix de la conscience et de la vérité qui ne meurt pas, où l’âme tranquille et courageuse pèse dans un calme terrible tout ce qui a été, et seule avec elle-même, apprécie les crimes, les succès, les victoires, et toutes ces tristes grandeurs humaines qui vont la quitter ; dans ces moments il se reprocha d’avoir sacrifié à un vain désir de gloire la félicité des peuples.
Le général qui sauva la France, à Denain, déposé depuis près de quarante années dans un pays étranger, attend encore qu’on transporte ses dépouilles et ses restes dans le pays qu’il a sauvé.
C’est là surtout qu’on peut remarquer ce jet de talent, cet élan de la supériorité naissante qui ranime les espérances un peu découragées par le mérite trop modéré de tout le reste. […] Il me reste, pour compléter cette analyse, à noter une dernière qualité chez Delacroix, la plus remarquable de toutes, et qui fait de lui le vrai peintre du xixe siècle : c’est cette mélancolie singulière et opiniâtre qui s’exhale de toutes ses œuvres, et qui s’exprime et par le choix des sujets, et par l’expression des figures, et par le geste et par le style de la couleur. […] Ce petit mandarin trotte toujours dans la mémoire, et fera oublier le reste à beaucoup de gens. […] Les cathédrales montent vers le ciel, et comblent les mille profondeurs de leurs abîmes avec des sculptures qui ne font qu’une chair et qu’un corps avec le monument ; — sculptures peintes, — notez bien ceci, — et dont les couleurs pures et simples, mais disposées dans une gamme particulière, s’harmonisent avec le reste et complètent l’effet poétique de la grande œuvre.
Une seule chose lui reste, malgré lui peut-être, c’est l’harmonie. […] Un vers de son petit poème « Art poétique », un vers presque négligemment et gaminement lancé en conclusion, me semble avoir été une parole attendue : « Et tout le reste est littérature ! […] Gustave Kahn, lui, n’a et n’aura point même ampleur d’inspiration : il reste, somme toute, poète égotiste. […] Pour le reste, tout se passe comme hier. […] Moréas le protéique n’est plus même « roman » : il a rencontré Malherbe, et Racine « en qui nous devons chercher les règles du vers et le reste ».
Il donne la préférence à nos opéra sur ceux d’Italie « pour les chœurs, pour les divertissemens, pour les violons, les haut-bois, les danseurs, les pas & les habits » : tout le reste du Parallèle est une critique vive de nos goûts, une satyre de nos plus grands musiciens. […] Il vient de paroître sur le théâtre de l’hôtel de Bourgogne, une nouvelle cantatrice Italienne, dont la voix brillante est propre à consoler le reste du parti bouffoniste : aussi les comédiens Italiens n’ont-ils pas hésité à la recevoir à demi-part. […] Qui doute qu’à considérer le point d’où il est parti, il n’ait plus fait qu’il ne reste à faire. […] « Qu’on enchaîne, s’écria-t-il, en montrant Fossombrone, qu’on enchaîne incessamment cet apostat ; qu’enséveli dans le plus noir cachot, il y soit tourmenté le reste de ses jours ». […] On ne demeura pas en reste avec les jésuites.
Pendant deux heures qu’il reste au Grenier, il touche à un tas de questions anciennes et modernes, et parle spirituellement de la rapidité, à l’heure présente, avec laquelle les produits matériels passent d’un pays dans l’autre, et de la lenteur avec laquelle se transmettent les produits intellectuels, ce qu’il explique un peu par l’abandon de la langue latine, de cette langue universelle, qui était le volapuck d’autrefois entre les savants et les littérateurs de tous les pays. […] De cet appartement, où j’ai vu, pour la première fois, ma tante, il ne me reste qu’un souvenir, le souvenir d’un cabinet de toilette, à la garniture d’innombrables flacons en cristal taillé, et, où la lumière du matin mettait des lueurs de saphirs, d’améthyste, de rubis, et qui donnaient à ma jeune imagination, au sortir de la lecture d’Aladin ou la Lampe merveilleuse, comme la sensation du transport de mon être, dans le jardin aux fruits de pierre précieuse. […] Tout cela s’envole avec la dernière aspiration, et il n’en reste pas un souvenir assez net dans la mémoire, pour se jeter à une table, et fixer, sur le papier, quelque chose de cette fiévreuse inspiration de la cervelle.
J’ai sous les yeux trois articles favorables et fort judicieux du Journal de Paris (de germinal an x) ; ils sont écrits au point de vue du christianisme pratique, et l’usage tout poétique et sentimental qu’on fait de la religion y est indiqué comme un danger ou du moins comme un affaiblissement d’une chose auguste et sévère. « Au reste, dit en finissant le critique anonyme, on nous annonce depuis longtemps, et je crois même qu’on publie déjà un ouvrage plus considérable ayant, dit-on, pour titre : Des Beautés poétiques, ou seulement Des Beautés du Christianisme, et dont ce livre-ci paraît être l’avant-coureur ; semblables à ces petits aérostats qu’on a coutume de faire partir avant les grands pour juger des courants de l’atmosphère. […] Il y songea dès 1811, et il est à croire que, dans sa pensée primitive, l’amour sans bonheur de la pieuse Antigone et du généreux Hémon devait consacrer sous une forme idéale et antique les sentiments dont il était plein : « L’amour et le malheur ont été une même chose pour eux : pour eux la mort et l’hymen devaient aussi être une même chose. » Mais peu à peu, et quoiqu’à le bien entendre ce fonds personnel soit encore ce qui anime le reste, la pensée du poëte se généralisa, s’agrandit, et, chemin faisant, recueillit des impressions successives.
Fior d’Aliza Chapitre premier I …………………………………………………………………………………………………………………………………………… Après ces grandes fièvres de l’âme qui l’exaltent jusqu’au ciel et qui la précipitent tour à tour jusque dans l’abattement du désespoir, on reste quelque temps dans une sorte d’immobilité insensible, comme un homme tombé d’un haut lieu à terre, qui ne sent plus battre ses tempes, et qui ne donne plus aucun signe de vie. […] Et que te reste-t-il à tenter ?
Chamberlain, le centre de l’action psychologique a disparu… avec lui disparaît l’élément réfléchissant, la Pensée ; il ne reste que les émotions, la Passion, ce que la musique exprime. Dans les seules scènes se rapportant directement à Wotan, la parole apparaît de nouveau et évoque devant nous la vision du dieu… mais, pour le reste, Wagner sur le poème a construit la symphonie la plus grandiose — peut-être — que jamais il ait écrite… Au fond, il n’y a qu’une chose ici : la musique… On sait qu’à la fin du drame il y avait des vers résumant l’idée poétique du Ring, et que Wagner, lorsqu’il vint à parachever la musique, les supprima ; il les a supprimés, nous dit-il, « parce que c’eût été essayer de substituer à l’impression musicale une autre impression », et « parce que le sens de ces vers est exprimé par la musique avec la plus exquise précision… » Ainsi apparaît décisif ce couronnement du tétraptyque wagnérien par l’unique et glorieuse musique.
Il restait et il reste encore bien des inspirations à chercher, pour le poète, dans toute cette partie de la société, la plus nombreuse, qui vit ignorée, et qui est cependant le fond même de l’humanité. […] Au reste, nous n’exigeons pas du poète l’originalité des idées philosophiques, mais nous lui demandons l’originalité du sentiment philosophique.
Madame Bovary est par certains côtés la femme, et Homais reste comme l’exemple grotesque de toute une catégorie sociale. […] Evidemment, l’esprit surchagé par ces acquisitions, il ne put se borner à étudier et à décrire la vie moderne pour laquelle le vocabulaire lyrique du grand poète n’est point fait, est trop riche et reste en partie sans emploi.
Deux grands ministres : l’un, le Machiavel français, Richelieu ; l’autre, le politique italien, Mazarin, maîtres de deux règnes et d’une régence, avaient fait le reste. L’un, par ses férocités implacables, avait émancipé complètement le trône des restes de la grande féodalité qui résistaient et qui embarrassaient son action souveraine.
Je crois qu’il s’est chargé de l’éducation de cet enfant qui ne s’est montré dans le reste qu’un sujet ordinaire. […] J’ai ajouté à l’arithmétique, à l’algèbre et à la géométrie la science, des combinaisons ou le calcul des probabilités, parce que tout se combine et que, hors des mathématiques, le reste n’est que probabilité ; que cette partie de l’enseignement estd’un usage immense dans les affaires de la vie ; qu’elle embrasse et les choses les plus graves et les choses les plus frivoles ; qu’elle s’étend à nos vues d’ambition, à nos projets de fortune et de gloire, et à nos amusements, et que les éléments n’en sont pas plus difficiles que ceux de l’arithmétique.
Daru, que cette quatrième croisade n’eut guère pour résultat définitif que d’agrandir la suprématie maritime de Venise : « Le reste de l’Europe y perdit beaucoup de vaillants hommes et de monuments précieux, et n’y gagna que l’introduction de la culture du millet, dont le marquis de Montferrat envoya des graines en Italie. » S’il était vrai que la prise de Constantinople par les croisés et le sac de cette ville eussent fait périr, comme il est trop probable, des monuments de l’ancienne littérature grecque qui avaient échappé précédemment, il faudrait, nous les lettrés et les disciples des doctes, le déplorer avec regret, avec amertume : mais vouloir que toute une époque soit heureuse de la manière dont nous l’entendons, et que les chevaliers du siècle de Villehardouin conçoivent l’emploi de leurs facultés et de leur temps comme les hommes de cabinet de nos jours, c’est demander beaucoup trop.
Son ouvrage vraiment remarquable et qui reste des plus distingués dans le genre, ce sont ses Considérations sur l’esprit et les mœurs, qui parurent aussi en 1787 ; l’auteur était en verve dans cette année, et son ambition semblait se jouer à tout, au risque de se nuire à elle-même.