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1729. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre III : M. Maine de Biran »

Contenu par Condillac, de Tracy, amateurs de faits et écrivains précis, il a commencé par l’étude des faits et le style précis. […] On a commencé, avec Duns Scot, par métamorphoser les rapports en substances, et l’on finit, comme les mystiques, par fabriquer des théories de la grâce et de l’illumination23.

1730. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XI » pp. 39-46

A la première représentation du Camp des Croisés, il y a quelques années, voyant entrer dans la loge (où il était) Alexandre Dumas, il lui dit brusquement et familièrement : « Il y aura les deux Dumas, comme il y a eu les deux Corneille. » Le vrai Dumas trouva cela un peu leste pour commencer ; il sourit pourtant et causa comme si de rien n’était.

1731. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXIII » pp. 133-140

Son plus grand défaut, vous l’avez dit, est de ne pas distinguer net et d’un coup d’œil inexorable l’endroit où finit le délicat élégant et où commence l’élégant commun : il accorde un peu trop à celui-ci ; mais, en somme, il est au premier rang dans la seconde ligne critique qui vient après Villemain.

1732. (1874) Premiers lundis. Tome I « M.A. Thiers : Histoire de la Révolution française Ve et VIe volumes — I »

Cependant tant d’efforts avaient été couronné » de résultats ; les succès de la campagne de septembre avaient répondu aux décrets vigoureux d’août, et, les périls s’éloignant, on commençait à sentir La tyrannie intérieure.

1733. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Le Comte Walewski. L’École du Monde »

On peut voir dans La Bruyère un tableau de l’Hypocrite, où il commence toujours par effacer un trait du Tartufe et ensuite en recouche un tout contraire. »

1734. (1875) Premiers lundis. Tome III «  La Diana  »

Si l’on pouvait sur tous les points de la France, à commencer par nous-mêmes au centre, inspirer un esprit d’union qui ne soit point de servilité, mais d’affection à une chose commune, à une seule et même chose qui soit nôtre, et qu’on n’aspire qu’à améliorer, à perfectionner, oh !

1735. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XIX. De la littérature pendant le siècle de Louis XIV » pp. 379-388

Les Français cultivaient la littérature espagnole au commencement du dix-septième siècle : cette littérature avait en elle une sorte de grandeur qui préserva les écrivains français de quelques défauts du goût italien alors répandu dans toute l’Europe ; et Corneille, qui commence l’ère du génie français, doit beaucoup à l’étude des caractères espagnols.

1736. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre VI. De l’envie et de la vengeance. »

La passion de l’envie n’a point de terme, parce qu’elle n’a point de but ; elle ne se refroidit point, parce que ce n’est d’aucun genre d’enthousiasme, mais de l’amertume seule qu’elle s’alimente, et que chaque jour accroît ses motifs par ses effets ; celui qui commence par haïr, inspire une irritation propre à faire mériter sa haine qui d’abord était injuste.

1737. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre V. Résumé. »

les princesses du sang   De plus grandes dames encore…  On commençait à trouver que la plaisanterie était forte.

1738. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Avertissement »

Pour ceux qui commencent à écrire, nul livre ne vaut la voix du maître, et nul exemple n’est bon que celui qu’ils se donnent à eux-mêmes.

1739. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « André Theuriet »

Au moment où il commence à aller mieux, Mme la préfète entre dans sa chambre, lui dit : « Grand merci », et lui annonce qu’elle part pour un voyage de quelques semaines.

1740. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Choses d’autrefois »

C’est égal, la vaillance et la fierté de ces fillettes me ravissent  À huit ans, Mlle de Montmorency « eut un entêtement très fort vis-à-vis de madame l’abbesse (c’était alors Mme de Richelieu), qui lui dit en colère : « Quand je vous vois comme cela, je vous tuerais. » Mlle de Montmorency répondit : « Ce ne serait pas la première fois que les Richelieu auraient été les bourreaux des Montmorency. » — Six ans après, cette enfant, mourant d’un bras gangrené, disait avec une tranquillité merveilleuse : « Voilà que je commence à mourir. »   Ce qui rend plus intéressant encore, et même hautement dramatique, le tableau que la petite Hélène nous trace de l’Abbaye-au-Bois, c’est que, à l’heure même où elle écrit son journal, l’organisation sociale en vue de laquelle ces jeunes filles sont expressément élevées craque de toutes parts.

1741. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Le termite »

Ils commencent par croire, — d’une foi étroite et furieuse de fanatiques, — premièrement, que la littérature est la plus noble des occupations humaines et la seule convenable à leur génie ; que les autres métiers, la culture de la terre, l’industrie, les sciences et l’histoire, la politique et le gouvernement des hommes sont de bas emplois et qui ne sauraient tenter que des esprits médiocres ; et, secondement, que c’est eux, au fond, qui ont inventé la littérature.

1742. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Pour encourager les riches. » pp. 168-175

Un saint Jean Chrysostome ou un saint Grégoire de Nazianze eût jugé que cette dame avait seulement commencé à faire son devoir ; et notre République démocratique l’exalte comme une héroïne de la charité.

1743. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Maeterlinck, Maurice (1862-1949) »

Son évolution l’y entraîne ; et cet homme, qui a commencé par être un parfait artiste de légendes, finira par renoncer aux drames et aux œuvres imaginatives pour se consacrer exclusivement aux sciences morales.

1744. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Retté, Adolphe (1863-1930) »

On le sait, l’auteur de Campagne première n’a pas commencé par célébrer le soleil.

1745. (1863) Molière et la comédie italienne « Préface » pp. -

Les comédiens se virent à leur tour exposés aux railleries des vendangeurs ; mais, aguerris à cet exercice, ils commencèrent à répondre et à renvoyer saillies pour saillies.

1746. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VIII. Les Fedeli » pp. 129-144

Elle compta, outre le jeune directeur et sa femme, plusieurs des anciens Gelosi, entre autres : Giovanni-Paolo Fabri, connu sous le nom de Flaminio, et Nicolo Barbieri, originaire de Vercelli, qui avait déjà commencé à se faire connaître sous celui de Beltrame da Milano.

1747. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre II. « Faire de la littérature » » pp. 19-26

Quand l’adolescent a fini un nombre suffisant de phrases commencées par son maître, quand il les a ornées d’adjectifs modérés, quand il a, en temps convenable, emmailloté des idées qu’il n’avait point conçues, le grade de bachelier ès lettres vient témoigner qu’il a appris par là à se rendre maître de ses propres pensées.

1748. (1887) Discours et conférences « Discours à l’Association des étudiants »

Ce moment où je me réconcilie, et où les gouvernements commencent de leur côté à devenir assez aimables avec moi, est justement le moment où ils sont sur le point de tomber et où les gens avisés s’en écartent.

1749. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XII » pp. 100-108

Pour bien saisir cette opposition d’esprit et de mœurs, il est nécessaire de se faire une idée juste des trois partis opposés, à commencer par celui de la cour et de la Fronde qui servirent de modèle à la multitude ; viendra ensuite l’étude de la société d’élite ; et enfin celle des précieuses.

1750. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIX » pp. 207-214

La philosophie du xviiie  siècle tenait pour maxime que c’était par l’amélioration des rois qu’il fallait commencer l’amélioration du sort des peuples, et j’ai entendu d’Alembert excuser par ce motif les paroles adulatrices de Voltaire au grand Frédéric et à l’impératrice de Russie.

1751. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 439-450

Quoique le nôtre fût commencé long-temps avant que le sien parût, nous nous fussions dispensés volontiers de le mettre au jour.

1752. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Démosthéne, et Eschine. » pp. 42-52

A peine cet orateur a-t-il commencé de parler, que sa cause paroît triomphante.

1753. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre V. La Henriade »

La barbarie expirait, l’aurore du siècle de Louis commençait à poindre ; Malherbe était venu, et ce héros, à la fois barde et chevalier, pouvait conduire les Français au combat en chantant des hymnes à la victoire.

1754. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 18, que nos voisins disent que nos poëtes mettent trop d’amour dans leurs tragedies » pp. 132-142

Quelques-uns même n’ont pas de honte de donner pour un veritable amour une passion qui ne commence que durant le cours de la piece, quoiqu’il soit contre la vrai-semblance qu’une passion naissante puisse devenir en un jour une passion extrême.

1755. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 27, que les sujets ne sont pas épuisez pour les poëtes, qu’on peut encore trouver de nouveaux caracteres dans la comedie » pp. 227-236

Voilà pourquoi le sujet d’Andromaque qui n’avoit point frappé Corneille frappa Racine dès qu’il commença d’être un grand poëte.

1756. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 29, si les poëtes tragiques sont obligez de se conformer à ce que la geographie, l’histoire et la chronologie nous apprennent positivement » pp. 243-254

Qu’autrefois ce grand homme commença par son pere à triompher de Rome mais Titus Quintus Flaminius, celui à qui parle Nicomede, et qui avoit contraint Annibal d’avoir recours au poison, n’étoit pas le fils de celui qui perdit la bataille de Trasiméne contre Annibal.

1757. (1860) Ceci n’est pas un livre « Les arrière-petits-fils. Sotie parisienne — Deuxième tableau » pp. 196-209

Nous allons commencer.

1758. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Léon Feugère ; Ambroise-Firmin Didot »

Là où il fallait plonger la main dans les entrailles d’une époque qui se convulsait sous l’influence de doctrines nouvelles et puissantes, il n’a su mettre qu’un doigt curieux entre les pages de ces livres que l’on commençait d’éditer alors, on dirait presque avec fureur.

1759. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Auguste Nicolas »

La publication du livre d’Auguste Nicolas : Du Protestantisme et de toutes les hérésies dans leur rapport avec le Socialisme 7, est bien loin d’avoir épuisé l’attention que la Critique, qui commence à s’en occuper, doit à son livre et à son auteur.

1760. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Préface » pp. -

Un roman comme Daphnis et Chloé n’est qu’une bucolique dont un génie chrétien peut faire, au bout de quinze cents ans, une autre bucolique, intitulée Paul et Virginie ; mais ce n’est pas assurément une telle composition, — pas plus que ces récits naïfs du Moyen-Age rajeunis par le pauvre marquis de Tressan, qui peuvent rappeler en quoi que ce puisse être, ces créations de l’Imagination et de l’Observation tout ensemble, qui commencent à La Princesse de Clèves et qui finissent aux Parents pauvres et aux Paysans.

1761. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « Introduction »

Il suffit de regarder autour de soi pour reconnaître qu’élaborée depuis des siècles et virtuellement victorieuse, elle ne commence qu’à peine en ce siècle, à s’incarner dans la réalité, à passer de la spéculation de l’élite dans la pratique de la foule.

1762. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXII. Des éloges des hommes illustres du dix-septième siècle, par Charles Perrault. »

Enfin ceux qui sentent tout le prix des talents, et qui ont le goût des arts, voient avec intérêt, à la suite des princes, des généraux et des ministres, les noms des artistes célèbres ; de Lully, de Mansart, de Le Brun ; de ce Claude Perrault, qu’on essaya de tourner en ridicule, et qui était un grand homme ; de la Quintinie, qui commença par plaider avec éloquence, et qui finit par instruire l’Europe sur le jardinage ; de Mignard, dont ses parents voulurent faire un médecin, et dont la nature fit un peintre ; du Poussin, qui, las des intrigues et des petites cabales de Paris, retourna à Rome vivre tranquille et pauvre ; de Le Sueur qui mérita que l’envie allât défigurer ses tableaux ; de Sarrazin, qui, comme Michel-Ange, fut à la fois sculpteur et peintre, et eut la gloire de créer les deux Marsis et Girardon ; de Varin, qui perfectionna en homme de génie l’art des médailles ; enfin du célèbre et immortel Callot, qui eut l’audace, quoique noble, de préférer l’art de graver, à l’oisiveté d’un gentilhomme, et qui imprima à tous ses ouvrages le caractère de l’imagination et du talent.

1763. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Première série

Ainsi nous assistons au prologue de la tentation et nous la voyons commencer avec la vie même de la femme : l’idée est ingénieuse. […] Ce sont surtout les impressions de songe où tout commence à se brouiller que Mme Daudet a su merveilleusement exprimer — avec une légèreté de main féminine. […] Mais sait-il exactement lui-même où commence et où finit son ironie ? […] Ce n’est peut-être point par la critique de leurs défauts qu’il est bon de commencer. […] Mais n’est-il pas juste et nécessaire de commencer, autant que possible sans idée préconçue, par une lecture sympathique des œuvres, afin d’arriver à une définition de ce qu’elles contiennent d’original et de propre à l’écrivain ?

1764. (1890) Impressions de théâtre. Quatrième série

Les hommes ont commencé par les chants et par le récit. […] Sait-on d’ailleurs, chez ces grands politiques, où finit la sincérité et où commence l’artifice ? […] Hélène commence à baisser la tête devant cette beauté et cette grandeur morales. […] est-ce que vous ne savez pas de quelle façon commencent toutes les grandes fortunes ? […] Edmond de Goncourt commençait pour nous l’inventaire de ses tiroirs.

1765. (1902) Le critique mort jeune

À l’aide de ces indications on commence peut-être à discerner quelle est son humeur, en attendant de mieux connaître son œuvre. […] Il semble que sa prévision commence à se réaliser. […] C’est une matière avec laquelle nous commençons à être familiers depuis les grandes trahisons et les grandes escroqueries. […] Camille pourra refaire sa vie, mais comme elle eût dû la commencer. […] Figurez-vous ce reproche fait à Chardin, si cet artiste eût commencé par être académique et docte.

1766. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

N’attendez pas d’y vivre pour commencer vos lectures. […] La cendre commençait à tomber, mais elle était encore clairsemée. […] Mais, au-delà, l’inconnu commençait. […] Il poursuivait par un esprit de faction ce qu’il avait commencé par un sentiment de vertu. […] Méprisé et abandonné pendant tout le cours de sa vie, il commence à régner après qu’il est mort.

1767. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome I pp. 1-402

L’épisode de Graziella commence d’une façon délicieuse. […] Ce que les Confidences et Raphaël ont commencé s’achèvera dans les commentaires. […] Il débute par le superlatif, continue par le superlatif, et termine comme il a commencé. […] Resté seul, le dictateur commence un monologue assez étrange qui ne convient ni au temps, ni au lieu, ni au personnage. […] Hugo commence par diviser son auditoire en trois classes : les femmes, les penseurs, la foule.

1768. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

C’est donc en elle qu’il faut commencer à chercher l’origine de leur beauté. […] Commençons par le plus auguste de tous, par la tragédie ; nous en avons reconnu trois espèces : la tragédie sacrée ou mythologique, la tragédie historique, et la tragédie inventée. […]commence à s’exécuter la loi transcrite par le fils de Racine, sur l’obligation d’imiter en poésie moins le vrai simple que le vrai idéal. […] Il est rare d’ailleurs que le fait tragique ne s’accomplisse pas facilement en un jour : on le prend tout voisin de sa catastrophe ; et commençât-il dès la naissance du héros, l’artifice de l’exposition ramène aisément les intérêts au point où se noue l’intrigue, pour arriver bientôt jusqu’au terme où elle se débrouille entièrement. […] J’ai commencé par vous dire, et je le répète, que la contrainte des trois unités me semble la plus recommandable, et qu’elles sont fondées sur la nature même de la vraisemblance théâtrale.

1769. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

S’il commençait ses articles comme un ennemi irrité, il ne tardait pas à rentrer bientôt dans la discussion, et il se montrait d’autant plus redoutable qu’il devenait censeur habile et que rien ne lui échappait. […] Quand les seigneurs commencèrent à payer cher des maîtresses, ils cessèrent de payer les auteurs et les poètes : que devinrent alors ces surnuméraires toujours onéreux à la société, parce que leur art est la plus grande des superfluités ? […] En attendant des exploits plus sérieux, il commence par déclarer la guerre aux femmes, et délibère avec son valet Cliton sur les meilleurs moyens d’attaquer cette espèce d’ennemis. […] Les armes avaient commencé le grand œuvre de la conquête de l’univers ; la politique l’acheva : Rome trouva plus sûr et plus facile de diviser et d’affaiblir les rois que de les combattre et de les vaincre à force ouverte. […] Le courage est bien plus pathétique que la pusillanimité : ainsi, en dépit des préceptes d’Horace et de Boileau, de même que commencer à rire soi-même est souvent le secret de rire tout seul, de même commencer à pleurer est souvent une raison pour que les autres ne pleurent pas.

1770. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

Il commença à préparer le Génie du Christianisme, dont il parle à Fon-tanes dans sa correspondance. […] C’est alors que commence sa véritable éducation intellectuelle, celle qu’on se donne soi-même, au gré de son goût. […] Mais il y a des portraits radieux qui ont séduit tout le monde, à commencer par lui. […] L’homme que nous étudions commence peut-être à se dessiner. […] Il a commencé par avoir le style vulgairement élégant d’un homme instruit de son temps.

1771. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Gabriel Naudé »

Il commence par poser avec Charron « que la justice, vertu et probité du Souverain, chemine un peu autrement que celle des particuliers. » A-t-il tort de le prétendre ? […] Parmi les singularités de ce traité sur les Coups d’État, on a remarqué qu’il commence par Mais, comme le Moyen de Parvenir commence par Car. […] Nous le rencontrons fréquemment les années suivantes dans les lettres de Guy Patin, et c’est à cette date seulement que la petite société de Gentilly commence.

1772. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

Au contraire, à mesure que la séparation entre l’idéal et le réel se prononça davantage, à mesure que l’habitude de philosopher apprit aux auteurs et à leur public à se retirer en eux-mêmes pour y chercher le type absolu de tout ce que la comédie voue au néant par le ridicule, le théâtre ne commença qu’en apparence à être plus moral, et il devint en réalité moins poétique et moins comique. […] L’art dramatique accomplit alors la révolution que les tendances satiriques213 de la comédie nouvelle lui avaient déjà fait commencer. […] Rompre sans cesse le développement rationnel d’un roman tragi-comique, commencer arbitrairement, continuer et finir de même, jeter au hasard, pêle-mêle, sans suite, une foule d’images, de sentiments et de saillies : voilà le programme qu’il suit et qu’il nous propose. […] À partir du moment où les lois, dans leur forme prosaïque, se sont constituées et commencent à prévaloir, l’aventureuse liberté des personnages chevaleresques se trouve jetée en dehors des mœurs, et si elle ne renonce pas à sa mission céleste de faire régner la justice, de venger les opprimés, de défendre les orphelins, les filles et les veuves, elle tombe dans le ridicule, et finit en prison ou à l’hôpital234.

1773. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

Cependant le roi se lave les mains et commence à se dévêtir. […] La chemise est endossée, et la toilette finale va commencer. […] Sa mémoire est étonnante pour les parentés et les généalogies ; il possède à fond la science précieuse de l’étiquette ; à ces deux titres, il est un oracle et très consulté. « Il a beaucoup augmenté la beauté de sa maison et de ses jardins à Saint-Ouen. » — « Au moment de mourir, dit M. de Luynes, il venait d’y ajouter vingt-cinq arpents qu’il avait commencé à faire enfermer dans une terrasse revêtue… Il avait une maison considérable en gentilshommes, pages, domestiques de toute espèce, et faisait une dépense prodigieuse… Il avait tous les jours un grand dîner… Il donnait presque tous les jours des audiences particulières. […] Sa Majesté commence à manger fort vite, sans regarder personne, tenant les yeux baissés sur son assiette.

1774. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VII. Les poëtes. » pp. 172-231

Enfin le dîner commence. […] À chaque instant une moquerie dure efface les gracieuses images qu’il commençait à éveiller. […] La vie mondaine, tout artificielle, telle que Louis XIV l’avait mise à la mode, commençait à excéder les gens en Europe. […] Mais, en somme, c’est par lui que commence la révolte contre les habitudes classiques ; et, à ce titre, il est plus précoce en Angleterre, pays germanique, qu’en France, pays latin.

1775. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224

Cependant », poursuit-il, « je suis encore poursuivi et obsédé, malgré les soins des médecins, par mes imaginations et mes fantômes. » Il y acheva, à la requête de la princesse Léonora de Médicis, sa tragédie commencée, de Torrismond ; il y repolit les derniers chants de la Jérusalem. Mais, après quelques mois de séjour dans cet Éden de poésie, il commença, selon son usage, à se lasser du repos, à soupçonner qu’il n’était pas libre, à quitter Mantoue, à se plaindre de ce que les égards dont on l’avait environné à son arrivée n’avaient plus le même caractère de vivacité et de chaleur, et à parler d’aller à Loretto pour y implorer un nouveau prodige de la Vierge. […] « J’ai demandé à être transporté au monastère de Saint-Onufrio, non pas seulement parce que l’air, au jugement des médecins, y est le plus pur de Rome, mais aussi et surtout afin de pouvoir de ce lieu élevé, et grâce aux dévots religieux de ce couvent, y commencer de plus près mon entretien avec le ciel. « Priez Dieu pour moi, et soyez assuré que, de même que je vous ai toujours chéri et honoré dans le présent, maintenant, dans cette vie plus réelle que je vais commencer, je ferai pour vous tout ce qui me sera inspiré par la plus tendre et la plus parfaite charité du cœur ; et dans ces sentiments je recommande vous et moi à la divine miséricorde.

1776. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

Il se réservait quelques heures du milieu du jour pour continuer religieusement sa traduction d’Aristote, commencée en 1832. […] Ses malheurs commencent là. […] À son avis, les révolutions viennent de ce que rien ici-bas ne peut subsister éternellement, et que tout doit changer dans un certain laps de temps ; et il ajoute que “ces perturbations dont la racine augmentée d’un tiers plus cinq donne deux harmonies, ne commencent que lorsque le nombre a été géométriquement élevé au cube, attendu que la nature crée alors des êtres vicieux et radicalement incorrigibles”. […] « Mais dans cet instant qu’il assigne à la révolution universelle, même les choses qui n’ont point commencé d’être ensemble changeront cependant à la fois !

1777. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (2e partie) » pp. 97-191

II L’Herménéia, ou le traité de la Proposition, commence par ces remarquables définitions : « Les mots dans la parole ne sont que l’image des modifications de l’âme, et l’écriture n’est que l’image des mots que la parole exprime. […] Après les conseils les plus sages et après l’histoire de la poésie française, il décrit, il étudie presque, chacun des genres, à commencer par l’idylle, l’églogue, l’élégie, l’ode, et à suivre par le sonnet, qu’il vante beaucoup trop, l’épigramme, le rondeau, le madrigal, et la satire. […] De plus, on se rappelle qu’Aristote, soit par modestie, soit par nécessité, ne commença que tard à écrire, et qu’il ne publia presque rien de son vivant. […] Mais quand la philosophie commençait à bégayer en Grèce, il y a près de trois mille ans, la question n’était ni aussi simple, ni même aussi grave.

1778. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (3e partie) » pp. 5-96

Nous ne faisions que commencer, lorsqu’on vint de la part de la grande-duchesse mère féliciter Goethe de son retour et lui annoncer que la grande-duchesse aurait le plaisir de lui faire sa visite le mardi suivant. […] La conversation fut enjouée et variée ; toutes les cloches de la ville cependant commençaient à retentir ; madame de Goethe me regardait ; nous parlions à haute voix, pour éviter que ces sons de mort ne l’ébranlassent douloureusement, car nous pensions qu’il partageait nos émotions. […] Dans la matinée du jour suivant, jusqu’à onze heures, il y avait eu du mieux ; mais, à partir de ce moment, l’état empira ; les sens commencèrent à refuser parfois leur service ; il y eut des instants de délire, et de temps en temps dans sa poitrine on entendait un bruit sourd. […] En politique, il commence par suivre son jeune souverain dans sa première campagne de Prusse en Champagne contre Dumouriez ; il soumet ainsi son libéralisme organique aux lois et aux rigueurs de son patriotisme.

1779. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Commencé par l’un, continué par l’autre, il est achevé par un troisième sans qu’intervienne — sauf à la caisse — l’auteur officiel. […] Nous parlerons à mots couverts… L’un des fournisseurs en vogue des bas de colonne de la petite presse, qu’avait poussé de bonne heure dans cette voie la chance d’un heureux parentage, venait de faire accepter, sur le seul énoncé du titre, qui sera, si vous voulez : la Buveuse de sang ou la Buveuse de perles, un roman dont il n’avait pas commencé la première ligne. […] Le peuple français n’a commencé de savoir lire et écrire que vers 1840 : j’ai dit ailleurs pourquoi et comment6. […] Nous avons été au plus pressé ; nous commençons à nous apercevoir que nous ne sommes qu’au début d’une tâche qui ne sera jamais achevée.

1780. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIVe entretien. Épopée. Homère. — L’Odyssée » pp. 445-524

C’était à l’extrémité d’une longue avenue de charmilles ; elle commence au bout du parterre et elle conduit jusqu’à la profondeur sombre des bois. […] Ici commence le poème. […] Nous dirons dans le prochain Entretien pourquoi nous commençons par l’Odyssée notre étude en trois Entretiens sur Homère, au lieu de la commencer par l’Iliade.

1781. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

A peu près ceci : que l’énergie et la volonté commençaient à travailler les êtres, que les natures saines et droites, parmi les simples et les cultivés, sentaient confusément que là où ils avaient cru voir la volonté divine, ne subsistait que le despotisme humain ; que la toute justice et la toute vérité s’étaient peu à peu corrompues entre les mains de ses dépositaires, qu’il n’y avait plus enfin dans cette Église triomphante, que pourriture et insincérité. […] A partir de 1562, la Réforme française n’ayant pas cessé d’accroître le nombre de ses partisans, les luttes commencèrent. […] La « chasse au Réformé » commença ; l’œuvre des bourreaux vint couronner celle des faiseurs d’arrêts et les dragons firent leur entrée. […] On sait que nous n’avons pas en Allemagne d’ennemis plus intransigeants… La Prusse existait à peine avant l’édit de Postdam : le lendemain elle avait les éléments d’une prospérité qui devait faire d’elle une grande puissance, tandis que la France, appauvrie d’autant, commençait sa marche vers le déclin.

1782. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — I. » pp. 325-345

Son désabusement commença. […] Dès le 28 mai 1793, jour où l’insurrection contre eux commençait à gronder, il renonça à toute participation au Journal de Paris, c’était assez marquer sa ligne ; et, après leur mort, il s’ensevelit dans une retraite profonde.

1783. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire de la maison royale de Saint-Cyr, par M. Théophile Lavallée. » pp. 473-494

Elle commençait à s’applaudir de son succès : « Jugez de mon plaisir, écrivait-elle à son frère, quand je reviens le long de l’avenue suivie de cent vingt-quatre demoiselles qui y sont présentement. » Mme de Maintenon était faite pour ce gouvernement intérieur et domestique ; elle en avait l’art et le don, elle en goûtait tout le plaisir. […] Mme de Maintenon, toute gagnée qu’elle était par eux, reconnaissait avec son bon sens qu’il fallait y remédier et ne pas laisser abonder dans cette veine de jeunes et tendres esprits dont quelques-uns avaient commencé à s’éprendre.

1784. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — II. (Fin.) » pp. 513-532

L’orgie commençait à une portée de petite pierre autour du pavillon royal. […] Et lors, pour la peur que j’avais, je commençai à trembler bien fort, et pour la maladie aussi.

1785. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Une petite guerre sur la tombe de Voitture, (pour faire suite à l’article précédent) » pp. 210-230

C’était Balzac pourtant qui avait commencé à lui écrire. […] Sensuel et prudent, il avait dû commencer par établir sa fortune et son bien-être ; il s’était attaché pour cela à des prélats qui l’avaient pourvu de bénéfice, et en dernier lieu à l’évêque du Mans, M. de Lavardin, qui l’en avait comblé : depuis des années, il vivait grassement dans les obscures délices et la meilleure chère du Maine, en ecclésiastique épicurien.

1786. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — I » pp. 432-453

Nous commençons par les preuves, tout d’abord péremptoires, qu’à produites M.  […] Il faut lire dans les prétendus mémoires le dédaigneux et insolent chapitre qui commence d’une façon toute triomphante : « Écoutez le récit d’un désastre à faire pâlir… », et qui finit par ces mots jetés d’un ton leste : « Et voilà ce qu’il est convenu d’appeler la banqueroute du prince de Guemené ».

1787. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Maine de Biran. Sa vie et ses pensées, publiées par M. Ernest Naville. » pp. 304-323

Doué d’une organisation délicate qui lui donnait l’éveil et le qui-vive sur quantité de points du dedans, enclin à s’écouter et à se sentir vivre, il commença de bonne heure à noter les états successifs et, pour ainsi parler, les variations atmosphériques de son âme ; il se rendit compte de lui à lui-même. […] Mon imagination est éteinte, et il faut de l’imagination, c’est-à-dire un certain degré d’activité et de vivacité dans les idées, pour traiter un sujet quelconque, fût-il le plus abstrait possible… Je suis toujours à l’essai de mes forces ; je n’y compte pas, je commence et recommence sans fin.

1788. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Merlin de Thionville et la Chartreuse du Val-Saint-Pierre. »

Pour mieux l’apprécier, commençons par nous rendre compte de ce que fut dans sa vie publique Merlin de Thionville. […] Ce premier brillant épisode de nos guerres de la Révolution, cette défense de Mayence où le nom de Kléber commence à s’illustrer, et où l’honneur de sa promotion est dû à Merlin, est marqué par des circonstances chevaleresques singulières.

1789. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. De Pontmartin. Causeries littéraires, causeries du samedi, les semaines littéraires, etc. »

En présence des nombreux volumes de critique, publiés par M. de Pontmartin, et dans lesquels je désirerais, pour m’orienter, une date au bas de chaque article, je suis forcé de commencer mon examen par ce qui me paraît le plus défectueux ; s’il s’agissait d’attaque, je dirais que j’attaquerai la place par son côté le plus faible, c’est-à-dire par l’espèce de programme et de manifeste que le critique a mis en avant. […] Cette jeune enfant de dix à onze ains, amenée un matin au pensionnat par une mère belle, superbe, au front de génie et à la démarche orageuse ; le peu d’empressement de la maîtresse de pension à la recevoir, la froide réserve de celle-ci envers la mère, son changement de ton et de sentiment quand elle a jeté les yeux sur le front candide de la jeune enfant, les conditions qu’elle impose ; puis les premières années de pension de la jeune fille, ses tendres amitiés avec ses compagnes, toujours commencées vivement, mais bientôt refroidies et abandonnées sans qu’il y ait de sa faute et sans qu’elle se rende compte du mystère ; l’amitié plus durable avec une seule plus âgée qu’elle et qui a dans le caractère et dans l’esprit plus d’indépendance que les autres ; tout cela est bien touché, pas trop appuyé, d’une grande finesse d’analyse.

1790. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite et fin.) »

L’on commence à penser les grandes choses à la guerre, mais pour les secrets de l’exécution, il faut en revenir à de grands détails, même à des choses qui mériteraient presque être traitées de minuties… » La fin de l’année 1693 avait été signalée en France par une crise d’argent, une disette et une misère extrêmes. […] Je vous avoue que tout cela ne tente pas un général à hasarder l’honneur des armes du roi, et que, pour peu que l’on soit naturellement précautionné, les réflexions et difficultés viennent en foule. » Catinat n’avait plus Louvois ; il se méfiait de Versailles ; il commençait, à tout ce qu’on proposait d’un peu hardi, par se mettre en garde et par faire toutes les difficultés « que la prévoyance et la pratique de l’algèbre lui pouvaient fournir. » Après cela, il était autant et plus que personne en état, comme disait Tessé, de « faire le possible » ; car il n’était pas de la race de ceux qui font l’impossible.

1791. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Réminiscences, par M. Coulmann. Ancien Maître des requêtes, ancien Député. »

L’auteur vient de parler des vexations et des procédés brutaux qu’il eut à essuyer de la part des Prussiens dans son domaine d’Alsace, à Brumath ; cela le conduit à une réflexion fort sage : « De ces excès, dit-il, dont aucune armée n’est innocente, soit qu’ils empruntent de la main lourde et de l’intelligence lente des Autrichiens un caractère de petitesse et de détail, à la fois étouffant et solennel ; soit que la demi-civilisation du Russe leur imprime une fourberie raffinée ou une violence sauvage ; soit que le Prussien y mette sa hauteur et sa prétention ; soit enfin que la malice et la moquerie rendent insupportables les ingénieux tourments que le Français sait infliger à ses victimes, je ne veux tirer qu’une conséquence : c’est que la guerre, quelquefois si légèrement commencée, laisse aux intérêts et aux amours-propres des plaies qu’un siècle cicatrise à peine. « C’est grand pitié que de la guerre : je croy que si les sainctz du paradis y allaient, en peu de temps ils deviendraient diables », dit Claude Haton en 1 553 déjà. » 1815 vient renflammer les plaies et aggraver tous les maux. […] On voit très bien chez lui, par les anecdotes qu’il raconte et par les lettres qu’il produit, comment et par quels degrés, après 1815, l’Opposition commença à poindre, à reparaître ; comment les battus et les proscrits de la veille en vinrent à se rejoindre et à se rallier.

1792. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

Ces tentatives toutefois, en redoublant, commençaient à donner une direction assez divergente à plusieurs talents jusqu’alors unis, et l’école poétique était en plein train de se transformer par la force des choses, quand la révolution de Juillet, en éclatant brusquement, abrégea l’intervalle de transition, et lança par contre-coup tout ce qui avait haleine dans une troisième marche dont nous pouvons déjà noter quelques pas. […] Alfred de Musset n’a guère plus de vingt-trois ans, si encore il les a : il a commencé à versifier dès dix-huit.

1793. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « QUELQUES VÉRITÉS SUR LA SITUATION EN LITTÉRATURE. » pp. 415-441

Fontenelle, décidément, commence ; c’est le pédant le plus joli du monde. […] voilà mon calicot qui commence. » 187.

1794. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIIIe entretien. Chateaubriand, (suite) »

Lorsque la brune commence à confondre les objets, notre infortuné s’aventure hors de sa retraite, et, traversant en hâte les lieux fréquentés, il gagne quelque chemin solitaire, où il puisse errer en liberté. […] Le bruit commence à cesser au dehors, et le cœur palpite d’avance du plaisir qu’on s’est préparé.

1795. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIIe entretien. Sur la poésie »

Quand elle écume, au lever d’un jour d’été, sous la brise folle, et que le goëland, renversé comme un oiseau blessé, trempe une de ses ailes dans la poussière de cette écume, la mer rappelle les bouillonnements harmonieux de l’onde qui commence à frissonner sur le feu. — Émotion ! […] Ce cri des victimes commençait à importuner la cour ; on voulait l’apaiser, non par des libertés rendues à la conscience des peuples, mais par des ministres plus insinuants et plus humains.

1796. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XII »

Il commence par essayer de perdre celles qu’il se décide à sauver. […] Sa pudeur souffre, ses bons instincts se réveillent ; son cœur, que remplit l’amour de Camille, commence à battre d’une vague espérance.

1797. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Œuvres de Barnave, publiées par M. Bérenger (de la Drôme). (4 volumes.) » pp. 22-43

Dans cette intelligente et patriotique province du Dauphiné, la jeunesse sérieuse de Barnave trouvait des sujets d’inspiration et d’exercice ; sa vie politique commença avant l’âge. […] Il commençait déjà à exercer de l’ascendant par la netteté de ses opinions et par la vigueur de sa parole.

1798. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de lord Chesterfield à son fils. Édition revue par M. Amédée Renée. (1842.) » pp. 226-246

Les Lettres commencent par l’abc de l’éducation et de l’instruction. […] Selon lui, « Duclos, dans ses Réflexions, a raison d’observer qu’il y a un germe de raison qui commence à se développer en France.

1799. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame Geoffrin. » pp. 309-329

Je la fais à la fois mon Confesseur et mon Directeur, et je commence à croire que je serai à la fin une créature raisonnable, ce à quoi je n’avais jamais visé jusqu’ici. […] On commence à se faire une idée de l’espèce de charme singulier et grondeur qu’exerçait autour d’elle le bon sens de Mme Geoffrin.

1800. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Procès de Jeanne d’arc, publiés pour la première fois par M. J. Quicherat. (6 vol. in-8º.) » pp. 399-420

C’est ici que sa vie publique commence ; elle avait dix-sept ans. […] La première Jeanne n’est pas tout à fait celle de la tradition et de la légende (et cette légende commença pour elle de bien bonne heure) ; la première Jeanne n’est ni si douce ni si régulière que la seconde, mais elle est plus énergique et plus vraie.

1801. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Diderot. (Étude sur Diderot, par M. Bersot, 1851. — Œuvres choisies de Diderot, avec Notice, par M. Génin, 1847.) » pp. 293-313

L’ensemble du profil, ajoute le même Meister, se distinguait par un caractère de beauté mâle et sublime ; le contour de la paupière supérieure était plein de délicatesse ; l’expression habituelle de ses yeux, sensible et douce ; mais, lorsque sa tête commençait à s’échauffer, on les trouvait étincelants de feu. […] Il suppose qu’au moment de commencer l’analyse de ces vues et marines de Vernet, il est obligé de partir pour la campagne, pour une campagne voisine de la mer, et que là il se dédommage de ce qu’il n’a pu voir au Salon, en contemplant plusieurs scènes de la réalité.

1802. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Jasmin. (Troisième volume de ses Poésies.) (1851.) » pp. 309-329

rendez-le-moi. » La troisième partie commence. […] Jasmin commence et récite la pièce qu’on peut lire dans son troisième volume : Le Prêtre sans église.

1803. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — I. » pp. 471-493

Le billet du catholique et ultramontain de Maistre à celui qu’il prenait ainsi pour parrain de son premier écrit, commençait par ces mots : « Monsieur, qui vous a lu vous estime… » Avec cela. […] Mallet, adressée à son vieil ami M. le comte Portalis, premier président de la Cour de cassation, sert de dédicace : c’est là commencer par de bons auspices.

1804. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Notice historique sur M. Raynouard, par M. Walckenaer. » pp. 1-22

Or, il lui parut que ces premiers indices de la langue moderne qui perçaient chez les auteurs, appartenaient à sa langue du Midi plutôt qu’à la future langue française du Nord ; il en conclut aussitôt que son cher idiome provençal avait commencé par s’étendre au nord beaucoup plus haut et plus avant qu’il ne put se maintenir plus tard. […] Ainsi la langue du midi de la France, celle des Provençaux, celle de Brignoles, aurait commencé par être la mère du vieux français tout entier, la mère aussi du catalan, de l’espagnol, de l’italien, du portugais, au lieu d’être tout simplement une sœur un peu plus tôt formée si l’on veut, et plus précocement dotée, mais nullement investie de cette dignité génératrice et maternelle.

1805. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — I. » pp. 1-22

Sa figure commençait à se dessiner pour moi, et je voyais dans le maréchal Marmont un militaire des plus instruits, des plus éclairés, animé du génie de son art, en possédant la philosophie, à la fois plein de flamme et de cœur, et finalement malheureux. […] La rude campagne de 1813 commençait, et Marmont y fut un des lieutenants de chaque jour les plus employés et les plus essentiels.

1806. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — II. (Suite et fin.) » pp. 341-361

Courier commença à s’en mêler, non pas tout à fait, comme il le dit, le premier et « seul au temps de 1815 », mais à la fin de 1816. […] Un autre passage célèbre est celui qui commence ainsi : « Car imaginez ce que c’est.

1807. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — I. » pp. 41-62

Il avait laissé un grand nombre de manuscrits : on avait dit d’abord « que M. de Secondat, son fils, vers la fin de 1793, lorsque le sang commençait à couler à Bordeaux, avait jeté au feu les papiers et manuscrits de son père, dans la crainte qu’on ne vînt à y découvrir des prétextes pour inquiéter sa famille ». […] Un coup d’œil de divination perce comme un éclair dans cette phrase jetée en passant, et qui prédit l’émancipation de l’Amérique anglaise : « Je ne sais pas ce qui arrivera de tant d’habitants que l’on envoie d’Europe et d’Afrique dans les Indes occidentales ; mais je crois que, si quelque nation est abandonnée de ses colonies, cela commencera par la nation anglaise. » Je l’avouerai en toute humilité, dussé-je faire tort à mon sentiment de l’idéal, si l’on pouvait avoir dans toute sa suite ce journal de voyage de Montesquieu, ces notes toutes simples, toutes naturelles, dans leur jet sincère et primitif, je les aimerais mieux lire que L’Esprit des lois lui-même, et je les croirais plus utiles.

1808. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — I. » pp. 224-245

Cet homme puissant qui tiendra la France à ses pieds et fera trembler l’Europe commence par être bien pauvre et à la gêne ; il écrit à une Mme de Bourges, à Paris, qui lui faisait ordinairement ses commissions de ménage, et qui lui avait acheté les ornements dont son église avait besoin : (Fin d’avril 1669.) […] La haute fortune de Richelieu dut s’y prendre à deux fois avant de réussir : « Il y a des temps, dit-il énergiquement, où la fortune commence et ne peut achever son ouvrage. » La France, depuis la mort de Henri IV, était retombée du régime le plus florissant et le plus prospère dans la situation la plus misérable.

1809. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Arnault, de l’Institut. » pp. 496-517

En arrivant dans le salon, il y trouva le président du Directoire Gohier ; survint le ministre de la Police Fouché ; on y plaisanta, et Fouché tout le premier, de la conspiration dont le secret commençait à transpirer. […] …………………………… C’est ce que commencent par dire tous les Buissons du voisinage, jaloux et envieux de leur métier, et qui nient que cet avorton puisse jamais devenir leur égal.

1810. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Ivan Tourguénef »

Seule la fabrique lui envoyait sa puanteur et son vacarme stupide ; et une petite pluie fine commençait à tomber en gouttelettes fines et très aiguës. […] L’obscur passé leur est l’origine des maux qui, ayant commencé peuvent cesser d’être, et quant à la mort même, elle leur apparaît comme la condition essentielle de la durée prospère de l’espèce, qui ne saurait subsister utilement que par la destruction de ses représentants momentanés, comme le corps ne vit que par l’usure de ses cellules.

1811. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Henri Heine »

Henri Heine I15 La maison Lévy a commencé par les deux volumes : De l’Allemagne, la publication des œuvres complètes de Henri Heine, si impatiemment désirée de tous ceux qui, dans ce temps de prose, ont le courage et l’esprit d’aimer la poésie. […] Dans l’article sur l’Histoire de la littérature allemande, par Menzel, qui finit par une si grande position faite à Goethe, et qui me plaît moins, de toute la différence qu’il y a pour moi entre Goethe et Cervantes, le critique, très jeune, du reste, quand il écrivit ce morceau, aie mérite de son article borné par son admiration exagérée de jeune homme pour Goethe, admiration qui s’amortit plus tard dans l’esprit devenu plus mâle de Henri Heine, lequel commença bien par toutes les idolâtries de son temps, mais fut plus fort qu’elles.

1812. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « X. Ernest Renan »

Renan n’a point inventée, et qu’il a commencé par appliquer à la théorie du langage, est cette méthode connue des Études religieuses dont nous parlons pour la première et dernière fois. […] Proudhon avait déjà commencé cette terrible vulgarisation de la méthode hégélienne qui doit la ruiner, mais M. 

1813. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXIX » pp. 117-125

Sa lettre à Villemain sur la liberté de l’enseignement commence en ces termes : « Vous n’aurez point de vacances cette année, monsieur le ministre, ni votre successeur l’année prochaine, s’il plaît à Dieu, car les catholiques ne veulent plus interrompre la guerre qu’ils livrent à l’enseignement de l’État… » Au nom d’un article de la Charte, au nom des serments d’août 1830, voici en fait ce que les catholiques, par l’organe de Veuillot, réclament : 1° Liberté pour tout citoyen d’ouvrir école ; 2° Liberté pour tout citoyen de fréquenter telle école que bon lui semblera, et d’y envoyer ses enfants ; 3° Formation d’un jury d’examen pour le baccalauréat, réunissant aux garanties nécessaires de science et de sévérité, les garanties non moins indispensables de moralité et d’impartialité, afin que devant ce jury, tout citoyen, sous le seul patronage de sa capacité et de son honneur, puisse demander le diplôme, quelle que soit l’école qu’il ait fréquentée, et quand même il n’en aurait fréquenté aucune.

1814. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Bossuet. Œuvres complètes publiées d’après les imprimés et les manuscrits originaux, par M. Lachat. (suite et fin) »

Mais ce Bossuet déserté dans sa chaire est une invention, une exagération du commentateur, l’abbé de Vauxcelles ; et voici, au contraire, comment l’abbé Ledieu nous montre Bossuet en chaire, une des dernières fois qu’il prêcha dans sa cathédrale : « Le 2 d’avril (1702), dimanche de la Passion, M. de Meaux a assisté à la grand’messe pour commencer le jubilé, et sur les deux heures il a fait un grand sermon dans sa cathédrale, qui n’a été que l’abrégé de la doctrine de ses deux Méditations, et il a tout réduit à ce principe : Cui minus dimittitur minus diligit ; que plus l’Église était indulgente, plus on devait s’exciter à l’amour pour mériter ses grâces et parvenir à la vraie conversion.

1815. (1874) Premiers lundis. Tome I « Madame de Maintenon et la Princesse des Ursins — II »

Il est curieux de la voir, dans cette correspondance, protester à tout propos contre l’idée qu’on pouvait avoir de son crédit : « Je ne suis qu’une particulière assez peu importante ; je ne sais pas les affaires, on ne veut point que je m’en mêle, et je ne veux point m’en mêler. » Tantôt elle se compare avec pruderie à une ingénue de quinze ans : « Je suis un peu comme Agnès, je crois ce qu’on me dit, et ne creuse pas davantage. » Tantôt elle se vieillit avec une complaisance qui fait sourire : « Si vous me voyiez, madame, vous conviendriez, que je fais bien de me cacher : je ne vois presque plus ; j’entends encore plus mal ; on ne m’entend plus, parce que ma prononciation s’en est allée avec mes dents, la mémoire commence à s’égarer ; je ne me souviens plus des noms propres, je confonds tous les temps, et nos malheurs joints à mon âge me font pleurer comme toutes les vieilles que vous avez vues. » Sans croire tout à fait à ce renoncement absolu au monde, on est pourtant forcé de reconnaître qu’il y a dans ce langage de madame de Maintenon plus de manie que d’hypocrisie, et qu’à force de se faire, en paroles, insignifiante et inactive, elle l’était sur la fin réellement devenue.

1816. (1874) Premiers lundis. Tome I « Deux révolutions — I. De la France en 1789 et de la France en 1830 »

Au 14 juillet, l’orage populaire commençait ; toutes les haines amassées par l’ancien régime et descendues jusque des hauteurs du moyen âge débordaient à la fois, prêtes à entraîner dans leur cours, bastilles, palais, églises et châteaux : avant que ces haines, nourries durant des siècles, fussent taries, que ces passions implacables fussent étanchées, il fallait des monceaux de ruines, des torrents de sang ; il fallait de longs intervalles d’oubli, des révulsions puissantes ; il fallait surtout que rien ne restât debout du passé pour irriter les souvenirs.

1817. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre V »

Ils commencèrent à user sérieusement de ce stratagème au xviiie  siècle ; du moins ne voit-on, avant cette époque, même dans Furetière, que peu de termes médicaux tirés du grec.

1818. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre premier. Les signes — Chapitre premier. Des signes en général et de la substitution » pp. 25-32

Ce mot ainsi réduit n’est point cependant un signe mort, qu’on ne comprend plus ; il est comme une souche dépouillée de tout son feuillage et de toutes ses branches, mais apte à les reproduire ; nous l’entendons au passage, et si prompt que soit ce passage ; il n’entre point en nous comme un inconnu, il ne nous choque pas comme un intrus ; dans sa longue association avec l’expérience de l’objet et avec l’imago de l’objet, il a contracté des affinités et des répugnances ; il nous traverse avec ce cortège de répugnances et d’affinités ; pour peu que nous l’arrêtions, l’image qui lui correspond commence à se reformer ; elle l’accompagne à l’état naissant ; même sans qu’elle se reforme, il agit comme elle.

1819. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Introduction. Origines de la littérature française — 1. Éléments et développement de la langue. »

Rome, après la conquête, importe chez nous ses lois, sa langue, ou plutôt ses langues : elle installe dans les prospères écoles, elle déploie dans l’abondante littérature de la Gaule romaine sa sévère langue classique, ennoblie d’hellénisme, solidement liée par les rigoureuses lois de sa syntaxe et de sa prosodie ; elle livre à la masse populaire le rude, instable, usuel parler de ses soldats, de ses marchands et de ses esclaves, ce latin que, dès le temps d’Ennius, la force de l’accent et de vagues tendances analytiques commençaient à décomposer.

1820. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « George Sand. »

On commence à éprouver une grande fatigue, soit du roman documentaire, soit de l’écriture artiste et névrosée.

1821. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Contre une légende »

Renan de ne pas croire, et ceux de l’école évangélique qui commencent à le renier, nous donnassent un peu leur credo, mais là, d’une façon précise et sérieuse, article par article.

1822. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Guy de Maupassant »

Maupassant, presque toujours, se borne à noter les signes extérieurs  actes, gestes ou discours  des sentiments de ses personnages, et use peu de l’analyse directe, qui a ses périls, qui quelquefois invente sa matière, et l’embrouille pour avoir le mérite et le plaisir de la débrouiller… Mais enfin vous entrevoyez peut-être combien est curieuse l’évolution d’un écrivain qui, ayant commencé par la Maison Tellier, finit par Notre Coeur.

1823. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 372-383

Si la voix d’un pere vous touche, si la route que je viens de vous tracer commence à vous plaire, vous saurez la parcourir & franchir les obstacles qui retardent plus ou moins l’esprit dans l’acquisition des connoissances & dans la recherche de la vérité.

1824. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Dédicace, préface et poème liminaire de « La Légende des siècles » (1859) — La vision d’où est sorti ce livre (1857) »

Blanchissant par degrés sur l’horizon lointain, Cette vision sombre, abrégé noir du monde, Allait s’évanouir dans une aube profonde, Et, commencée en nuit, finissait en lueur.

1825. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Jean de Meun, et les femmes de la cour de Philippe-le-Bel. » pp. 95-104

Je vous prie, dit-il, mesdames, puisque j’ai trouvé tant de grace envers vous de m’avoir entériné ma demande, que la plus grande p… de votre compagnie commence la première, & me donne le premier coup.

1826. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — Les inscriptions des monumens publics de France doivent-elles être écrites en Latin ou en François. » pp. 98-109

Le Latin étoit encore trop en règne ; au lieu qu’il commença à déchoir sous Louis XIV, à mesure que nos grands écrivains parurent & que le génie de notre langue se développa.

1827. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence du barreau. » pp. 193-204

L’éloquence continua d’être en proie à la barbarie, & n’a commencé de triompher que vers la fin du dix-septième siècle.

1828. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre VI. Suite des Moralistes. »

Il y avait un homme qui, à douze ans, avec des barres et des ronds, avait créé les mathématiques ; qui, à seize, avait fait le plus savant traité des coniques qu’on eût vu depuis l’antiquité ; qui, à dix-neuf, réduisit en machine une science qui existe tout entière dans l’entendement ; qui, à vingt-trois, démontra les phénomènes de la pesanteur de l’air, et détruisit une des grandes erreurs de l’ancienne physique ; qui, à cet âge où les autres hommes commencent à peine de naître, ayant achevé de parcourir le cercle des sciences humaines, s’aperçut de leur néant, et tourna ses pensées vers la religion ; qui, depuis ce moment jusqu’à sa mort, arrivée dans sa trente-neuvième année, toujours infirme et souffrant, fixa la langue que parlèrent Bossuet et Racine, donna le modèle de la plus parfaite plaisanterie, comme du raisonnement le plus fort ; enfin qui, dans les courts intervalles de ses maux, résolut, par abstraction, un des plus hauts problèmes de géométrie, et jeta sur le papier des pensées qui tiennent autant du Dieu que de l’homme : cet effrayant génie se nommait Blaise Pascal.

1829. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 3, que l’impulsion du génie détermine à être peintre ou poëte, ceux qui l’ont apporté en naissant » pp. 25-34

Le Févre, né pour être algebriste et grand astrologe, commença de remplir sa destinée en faisant le métier de tisseran à Lisieux.

1830. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 30, objection tirée des bons ouvrages que le public a paru désapprouver, comme des mauvais qu’il a loüez, et réponse à cette objection » pp. 409-421

La meilleure preuve qu’on puisse avoir de l’excellence d’un poëme quand il commence à paroître, c’est donc qu’il se fasse lire, et que tous ceux qui l’ont lu en parlent avec affection, quand bien même ce seroit pour lui reprocher des fautes.

1831. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Wallon »

II Ce livre sur Jeanne d’Arc30 n’est pas une de ces nouveautés que l’année qui commence emporte avec elle ; c’est un livre qui doit rester, et auquel le talent et la science de son auteur donnent la solidité d’un monument.

1832. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Léon Bloy »

… Seulement, s’ils en commencent la lecture et qu’ils se retournent de cette lecture vers les livres de cette époque de puéril et sot bibelotage, auront-ils la sensation de l’amincissement universel qui veut nous faire disparaître dans le néant, ce paradis des imbécilles… Et c’est toujours au moins cela pour le compte et la gloire de la vérité.

1833. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XV. De Tacite. D’un éloge qu’il prononça étant consul ; de son éloge historique d’Agricola. »

« Il a joui trente ans de sa gloire, nous dit-il ; il a vu des poèmes composés en son honneur, il a lu lui-même son histoire, et la postérité a commencé pour lui de son vivant.

1834. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre III. Trois espèces de jurisprudences, d’autorités, de raisons ; corollaires relatifs à la politique et au droit des Romains » pp. 299-308

. — Que l’on demande à tous ceux qui ont écrit sur l’histoire du Droit romain, pourquoi la jurisprudence antique, dont la base est la loi des douze tables, s’y conforme rigoureusement ; pourquoi la jurisprudence moyenne, celle que réglaient les édits des préteurs, commence à s’adoucir, en continuant toutefois de respecter le même code ; pourquoi enfin la jurisprudence nouvelle, sans égard pour cette loi, eut le courage de ne plus consulter que l’équité naturelle ?

1835. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Suit une description claire et détaillée, à commencer par le parti du roi, qui n’est guère composé, dans sa totalité, que du roi lui-même et de son ministre très impopulaire, lord Bute, auxquels encore on peut joindre le duc de Bedfort, plénipotentiaire à Paris, Eux seuls peut-être veulent réellement la paix ; le reste du ministère la veut aussi, mais faiblement. […] Il commence par parler de la comtesse de Rochefort, qu’il distingue des autres femmes, et particulièrement d’avec la comtesse de Boufflers : « Son intelligence est juste et délicate, avec une finesse d’esprit qui est le résultat de la réflexion. […] Il commença par payer un tribut à l’amitié en donnant un élégant Essai sur la vie de Barthélemy, l’auteur d’Anacharsis (1795).

1836. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Bernardin de Saint-Pierre »

Comme les peintures qu’on a données de ce genre de beautés naturelles n’ont commencé que tard dans notre littérature ; comme avant Jean-Jacques, Buffon et Bernardin de Saint-Pierre, on n’en trouve que des éclairs et des traits épars, sans ensemble, il faut bien que la tournure générale des idées et des croyances y ait influé. […] il tient la plume, la grâce céleste descend, la magie commence, la première beauté de cœur a brillé. […] Lorsque Bernardin arriva de l’Ile-de-France à Paris en 1771, il n’était pas encore ainsi ulcéré ; mais les mécomptes qu’il eut à subir dans la société parisienne achevèrent vite ce qu’avaient commencé ses infortunes au dehors.

1837. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre II. Le public en France. »

Sans doute, on y babille ; mais, au plus fort des caquets, qu’un homme de poids avance un propos grave ou agite une question sérieuse, l’attention commence à se fixer à ce nouvel objet ; hommes, femmes, vieillards, jeunes gens, tous se prêtent à le considérer sous toutes les faces, et l’on est étonné du bon sens et de la raison qui sortent comme à l’envi de ces têtes folâtres ». — À dire vrai, dans cette fête permanente que cette brillante société se donne à elle-même, la philosophie est la pièce principale. […] Nous applaudissions les scènes républicaines de nos théâtres539, les discours philosophiques de nos Académies, les ouvrages hardis de nos littérateurs. » — Si l’inégalité durait encore dans la distribution des charges et des places, « l’égalité commençait à régner dans les sociétés. […] Les assemblées du Berry et de la Haute-Guyenne commencent en 1778 et 1779, celles des autres généralités en 1787.

1838. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIe entretien. Vie du Tasse (2e partie) » pp. 65-128

Convaincu alors de l’amour de sa sœur pour lui, et se reprochant à lui-même une feinte qui avait causé tant d’angoisses à Cornélia, il commença à la rassurer avec de meilleures paroles, et il finit par se découvrir à elle pour ce qu’il était, mais peu à peu, néanmoins, et par degrés, de peur que la surprise et la joie, succédant sans préparation à tant de douleur, ne lui causassent un autre évanouissement qui, cette fois, pourrait être mortel. […] À peine le Tasse fut-il rentré dans la pleine possession de son intelligence, qu’il commença à se fatiguer de ce repos, cherché si loin et à travers tant d’aventures. […] On voit néanmoins dans ses lettres que cette faveur purement littéraire dont il jouissait à la cour commençait à offenser son ambition, et qu’il aspirait à des honneurs plus conformes à sa naissance et à son goût pour les armes et pour les affaires.

1839. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (3e partie) » pp. 81-152

II Quoi qu’il en soit, il y avait alors dans la maison et dans l’intimité d’Alfieri un jeune Français sur lequel les regards et les suspicions du public commençaient à se tourner. […] Quand ces devoirs furent accomplis, elle reprit dans la société de Fabre la vie élégante et princière qu’elle avait commencée à Paris avant la révolution. […] Sismondi écrit : « Voilà donc, madame, le dernier acte de cette terrible tragédie commencé !

1840. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviie entretien. Un intérieur ou les pèlerines de Renève »

Aglaé et ses sœurs commencèrent à défaire leur petit paquet de nuit sur les deux lits de la grande alcôve. […] Nous allons nous coucher pour être reposées demain et pour commencer notre route ; dites-nous ce que nous vous devons, afin de ne pas vous réveiller trop matin. […] — Mais venez voir, s’écrie tout bas Aglaé, voilà le cabinet de charmille entremêlé de sureau que le vent de ses premiers rêves agite encore, et voilà le tronc de chêne tortueux qui lui servait d’appui quand il commençait à écrire ses vers. — Nous accourûmes et nous entrâmes toutes recueillies sous l’ombre obscure du cabinet.

1841. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hugo, Victor (1802-1885) »

La transformation commence. […] … Et on me dit que, dans le même moment où j’achève cette lettre, vous allumez votre lampe et vous vous remettez tranquille à votre œuvre commencée. […] Auguste Vacquerie Ses deux glorieux noms commencent, ô mystère !

1842. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre III. Les immoralités de la morale » pp. 81-134

À la lutte violente et à l’incohérence qui l’accompagne souvent, il faut plutôt reporter l’incohérence des préceptes moraux, le triomphe de morales partielles très égoïstes, et qui s’opposent nettement à la morale générale qu’on accepte encore, les proverbes, les dictons où triomphe l’égoïsme et qu’on répète comme arguments et comme maximes autorisées : chacun pour soi, charité bien ordonnée commence par soi-même, etc. […] Une morale nouvelle ne peut s’organiser que lentement et lorsqu’elle apparaît sacrée à son tour, c’est alors qu’elle commence à ne plus répondre à ce qu’on doit attendre d’elle. Ainsi nous sommes forcément pris entre une morale traditionnelle, organisée, officielle qui commence à devenir une gêne sociale et des morales encore inéprouvées, incohérentes, ébauches fallacieuses où s’affirme peut-être déjà le germe de la future morale officielle qui grandira et deviendra caduque à son tour.

1843. (1878) La poésie scientifique au XIXe siècle. Revue des deux mondes pp. 511-537

C’est sur cette question que le poème commence. […] La vie commence avec les végétaux. Et déjà là commence en même temps l’implacable loi de vivre aux dépens des autres, la concurrence vitale qui conclut à l’immolation des faibles.

1844. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

Puis il commença d’écrire les Chants de Maldoror. […] Lautréamont commençait une œuvre, puis s’exaltait et la continuait dans une sorte de frénésie de l’intelligence. […] Lautréamont transposa encore dans son œuvre, des estampes : le chapitre qui commence par « j’ai vu le créateur… sur une mer de sang… » est la transposition d’une gravure anglaise qui fut très populaire vers 1860 (Lautréamont n’avait que 13 ans, mais une sensation, sans doute lui resta) intitulée « Red Devilm .

1845. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor Hugo. Les Contemplations. — La Légende des siècles. »

, à quatre pages de là, le bucolique échauffé écrit la priapée qui commence par le vers : Nous allions au verger cueillir des bigarreaux, et qu’il faut renoncer à citer. […] IV Le livre d’Aujourd’hui commence par une si grande douleur qu’il ne faudrait pas être un bien grand poète pour agir sur les âmes, en chantant le malheur réel que M.  […] Hors ces strophes qui commencent à : Je viens à vous, Seigneur, père auquel il faut croire, et qui se terminent par : Puisque ces choses sont, il faut bien qu’elles soient,           J’en conviens, j’en conviens !

1846. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Victor Hugo »

Il commence son livre par un coup de pied dans le ventre du xviie  siècle, qu’il appelle un siècle byzantin, puis au pape, « qui a besoin — dit-il — de monstres pour faire ses prières ». […] Les attardés et les vues faibles, qui n’avaient pas vu que depuis longtemps le talent de l’homme s’en allait, — avec de grands airs, des gonflements, des ballonnements, des roues de paon, mais n’en fichait pas moins le camp tout de même, — ont commencé de le voir, et, mieux ! […] Il a commencé par innocenter l’homme dans le Borgia avant d’être pape, et cet homme-là était plus difficile à reconstituer que ne sera le pontife, vu à la lueur éternelle et pure, pour ceux qui osent le regarder, d’un irréprochable bullaire.

1847. (1870) La science et la conscience « Chapitre IV : La métaphysique »

Commencer par la prière, l’amour, l’adoration, et finir par l’union, telle est la gradation nécessaire et légitime que suit l’âme religieuse. […] On ne sait jamais, dans les analyses et les descriptions de la psychologie théologique, où finit l’œuvre de l’homme, où commence l’œuvre de Dieu, quelle part de mérite et de démérite reste en définitive à la nature humaine ainsi tiraillée entre la grâce ou la tentation. […] Elle n’a aucune lumière à demander à la théologie, qui lui emprunte au contraire ce qu’elle a de meilleur et de plus pur ; en un mot, elle commence et finit à la conscience.

1848. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

La littérature elle-même, impatiente des vieilles disciplines, dédaigneuse de la tradition, commença de s’égarer à la recherche d’un art sans idéal et sans moralité. […] La liberté est une arme pesante : quand le bras fatigué commence à s’engourdir, pourquoi ne pas faire cesser le combat en la jetant à terre ? […] Il commence par nous dire à quelles doctrines contemporaines il l’a emprunté ; et cet aveu n’est pas sans importance. […] Une pente irrésistible entraînait donc la littérature à porter dans le domaine de la morale publique, la même subversion qu’elle avait commencé de porter dans la morale privée. […] De ce devoir moral que la charité impose au riche, on fait sortir un droit positif pour le pauvre : et ici commence l’erreur, car s’il y a devoir d’un côté, il n’y a nullement droit de l’autre.

1849. (1897) Aspects pp. -215

… Si du moins je pouvais profiter de son absence pour m’échapper de cet intérieur qui commence à exhaler un relent d’esthétiques refroidies. […] Des journées douces commencèrent. […] Mais malgré tant d’iniquités crues immuables, l’évolution commence qui mènera l’espèce de la sauvagerie à la civilisation. […] Ensuite, la déviation commence et elle ne s’arrêtera point. […] Bien que la jeune littérature commence à se dégager d’une part de la folie verbale engendrée par M. 

1850. (1925) Proses datées

Cependant un moment vint où l’on commença à observer en lui des traces de fatigue. […] Ce fut là que Charles Baudelaire commença ses études jusqu’en 1836 où, le colonel ayant été appelé à Paris, il entra comme élève au collège Louis-le-Grand. […] Viaud, qui depuis quelques jours commençait à soupçonner le projet d’Antonio, avait proposé qu’on le tuât pour s’emparer de sa pirogue. […] L’allée qui conduit à B…-C… commence à deux piliers de pierre blanche qui jadis soutenaient sans doute les gonds d’une grille ou d’une porte. […] On devait commencer, à s’inquiéter des événements dans la tranquille maison de Beaune.

1851. (1900) Molière pp. -283

Savez-vous quand a commencé l’admiration absolue et de parti pris pour Molière ? […] En 1662, à ce moment où il commençait à avoir enfin la fortune, la renommée et la faveur, sa santé est irréparablement atteinte. […] Nous en savons la date exacte par la gazette de Loret, et c’est en 1665 qu’il commence sa guerre contre la maladie, j’appelle ainsi sa guerre contre les médecins. […] Il est probable qu’à ce premier trait, certaines gens commencèrent à dresser l’oreille. […] Dès aujourd’hui, je fais le serment de devenir un grand homme, dussé-je commencer par être avocat, sycophante ou démagogue.

1852. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Molière »

On conçoit jusqu’à cet effroi naïf du janséniste Baillet qui, dans ses Jugements des Savants, commence en ces termes l’article sur Molière : « Monsieur de Molière est un des plus dangereux ennemis que le siècle ou le monde ait suscités à l’Église de Jésus-Christ, etc. » Il est vrai que des religieux plus aimables, plus mondains, se montraient pour lui moins sévères. […] Lorsqu’on commença de bâtir, en 1660, la colonnade du Louvre à l’emplacement même du Petit-Bourbon, la troupe de Monsieur passa au théâtre du Palais-Royal. […] A partir de la Princesse d’Élide, où l’infidélité de sa femme commença de lui apparaître, sa vie domestique ne fut plus qu’un long tourment. […] Aussi le mariage ne ralentit point mes empressements : mais je lui trouvai tant d’indifférence que je commençai à m’apercevoir que toute ma précaution avoit été inutile, et que ce qu’elle sentoit pour moi étoit bien éloigné de ce que j’avois souhaité pour être heureux. […] Mais véritablement l’auteur seul sait jusqu’où va la copie et où l’invention commence ; seul il distingue la ligne sinueuse, la jointure plus savante et plus divinement accomplie que celle de l’épaule de Pélops.

1853. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre II. Le Roman (suite). Thackeray. »

Son fils, noble héritier du domaine, « grand-duc de Pendennis, sultan de Fairoaks », commence à régner sur sa mère, sur sa cousine et sur les domestiques. Il envoie des poésies lamentables aux journaux du comté, commence un poëme épique, une tragédie où meurent seize personnes, une histoire foudroyante des jésuites, et défend en loyal tory l’Église et le roi. […] Et les domestiques qui commencent à rire, les infâmes gredins ! […] Regardez ; voici un papier où Sa Majesté a daigné commencer quelques vers en l’honneur ou au déshonneur de Béatrix. […] here is a paper whereon his Majesty hath deigned to commence some verses in honour, or dishonour, of Beatrix.

1854. (1882) Hommes et dieux. Études d’histoire et de littérature

Enfin, l’initiation commençait. […]commençaient les déesses ? […] Alors ses femmes, sans lui rien dire, commençaient à la décoiffer ; d’autres la déchaussaient par-dessous la table. […] A huit heures, la procession commença. […] À midi, la lecture des arrêts et des condamnations commença, interrompue par les cris et les supplications des patients.

1855. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Troisième série

— Il y a l’amour-habitude, inférieur au précédent et plus vulgaire, un amour qui n’a pas commencé par l’amour, qui a commencé par un entraînement des sens, mais qui est devenu peu à peu un attachement très fort et très tendre, sorte de reconnaissance de la chair, lien, souvent, d’une force étrange, extrêmement intéressant à analyser, assez fréquent pour qu’on en tienne compte, et qu’il ne faut pas confondre avec l’amour physique, dont le caractère, inversement, est de se ruiner par la possession […] Cette histoire commence par l’escapade héroïque du petit Fabrice à Waterloo, et se termine par l’adultère régulier, précautionné et discret de Monseigneur Fabrice del Dongo et de Mme Clelia Crescenzi. […] Les hommes ont très probablement commencé politiquement par une manière de république confuse, économiquement par une manière de vague communisme. […] Ils commencent par étudier le premier sujet humain qu’ils trouvent sous leur regard, à savoir eux-mêmes. […] C’est que cette théorie, empruntée par l’histoire littéraire à l’histoire proprement dite, commençait, par Villemain, par Guizot, a faire son premier chemin dans le monde.

1856. (1885) L’Art romantique

Jean-Jacques commença, dit-on, à écrire à quarante-deux ans. […] Il a commencé par contempler la vie, et ne s’est ingénié que tard à apprendre les moyens d’exprimer la vie. […] C’est ici que commencent l’hébétement et la tristesse. […] Ainsi Pierre Dupont commença sa vie, pour ainsi dire publique, par se racheter de l’esclavage par la poésie. […] On avait commencé par dire : la poésie du cœur !

1857. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Mais une autre fantasmagorie va commencer pour lui. […] Ici les difficultés commencent : plus on comprime la parole écrite, plus on lui donne de cohésion et de pénétration. […] Ici commence le mystère. […] Alors commence le récit sobre et poignant d’une lutte pour le pain quotidien. […] Les véritables intrigues commencent pour l’évêque de Luçon avec les élections aux États généraux de 1614.

1858. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

Elle commence par une description du bal Mabille et se termine par une exhortation au mariage bourgeois. […] Ici, vraiment, c’est le lapin qui a commencé. […] Quand don Juan eut fini de parler, le jour commençait à poindre. […] Et je commence cyniquement par des éloges. […] Les vrais savants commencent toujours par de menues recherches et finissent par de vastes enquêtes.

1859. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

L’art commence à la minute même où le sentiment se détache d’une individualité, prend les dehors d’un objet qui, tout seul, existe. […] Le crime est ancien, mais la justification philosophique du crime est récente : et voilà très exactement où commence la perversité scandaleuse. […] À mon avis, il aurait dû citer un peu les documents : on a plaisir à voir où commence et où finit la certitude matérielle, où commence la conjecture ; du moins, j’ai plaisir à le voir et plaisir à voir la conjecture naître et s’épanouir, tandis que ma persuasion l’accompagne de tous ses vœux craintifs et vigilants. […] Le romantisme a commencé de n’être pas raisonnable ; mais, au prix de ce lyrisme nouveau, le romantisme est calme et reposé. […] Je me souviens de cette matinée où commença de se défaire le château de mes certitudes.

1860. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

Pour ce qui regarde la poésie et les lettres au Moyen Âge, Lamennais semble croire qu’elles commencèrent à refleurir en Italie, et que la France ne connut ce renouveau que bien après. […] Le vaisseau quitta rapidement le bord, et Ulysse commença d’adresser au Cyclope des outrages mordants : — Cyclope, tu n’as pas dévoré dans ta caverne les compagnons d’un lâche. […] » Les chants cessèrent, et Neuville commença à montrer ses sujets. […] C’est qu’elle commençait à rêver d’un autre, qui était le fameux Grimm. […] *** L’année 1849, pourtant bien commencée, tournait mal pour Champfleury.

1861. (1933) De mon temps…

Un décor symbolique ayant été commandé au peintre Vuillard et Lugné-Poe s’étant adjoint comme récitante MIle Lara, de la Comédie-Française, de pittoresques répétitions commencèrent, agrémentées d’incidents divers. […] J’acceptai avec la docilité du candidat en quête de voix, et je commençai mes visites d’usage. […] L’invisible commençait à lui masquer le réel. […] La séance commence ; mais la porte s’est ouverte, quelqu’un entre. […] Ils commencent à devenir rares ceux qui furent jadis les « amis » du vieux Mercure de la rue de l’Echaudé, et ce n’est pas sans mélancolie que je me reporte au temps où je montais l’escalier obscur qui conduisait au bureau où l’on était toujours certain de trouver M. 

1862. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Saint-Martin, le Philosophe inconnu. — II. (Fin.) » pp. 257-278

Sa profession de foi sur la Révolution française est simple, elle est celle d’un croyant : il pense que la Providence s’en mêle soit directement, soit indirectement, et par conséquent il ne doute pas que cette Révolution n’atteigne à son terme, « puisqu’il ne convient pas que la Providence soit déçue et qu’elle recule » : En considérant la Révolution française dès son origine et au moment où a commencé son explosion, je ne trouve rien à quoi je puisse mieux la comparer qu’à une image abrégée du Jugement dernier, où les trompettes expriment les sons imposants qu’une voix supérieure leur fait prononcer, où toutes les puissances de la terre et des cieux sont ébranlées… Quand on la contemple, cette Révolution, dans son ensemble et dans la rapidité de son mouvement, et surtout quand on la rapproche de notre caractère national, qui est si éloigné de concevoir et peut-être de pouvoir suivre de pareils plans, on est tenté de la comparer à une sorte de féerie et à une opération magique ; ce qui a fait dire à quelqu’un qu’il n’y aurait que la même main cachée qui a dirigé la Révolution, qui pût en écrire l’histoire. Quand on la contemple dans ses détails, on voit que, quoiqu’elle frappe à la fois sur tous les ordres de la France, il est bien clair qu’elle frappe encore plus fortement sur le clergé… Plein de respect pour l’idée de sacerdoce, qui est à ses yeux peut-être la plus haute de toutes, Saint-Martin trouve tout simple que les individus de cet ordre aient été les premiers atteints et châtiés, de même que cette « révolution du genre humain » a commencé par les « lys » de France : « Comme aînés, dit-il, ils devaient être les premiers corrigés. » Je ne fais qu’indiquer ces manières de voir qui nous sont devenues depuis lors familières par le langage si net et si éclatant de M. de Maistre ; mais Saint-Martin y mêle des idées et des sentiments qui lui sont propres et qui ont beaucoup moins de netteté.

1863. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — II » pp. 150-171

On y lisait une fable injurieuse, qui commençait par ces mots : Un aveugle, ami d’un bossu, Lui dit un jour : Cher camarade, Je me suis toujours aperçu Que l’homme a l’œil faible et malade… La clef n’était pas difficile à trouver. […] Son verbe ne manque pas de marcher derrière, suivi d’un adverbe, etc. » L’abbé de Pons rend la pareille de cette moquerie au latin et aux phrases à la Cicéron, « à ces périodes immenses dont le sens vaste, mais confus, ne commence à se développer que lorsqu’il plaît au verbe dominant de se montrer, verbe que l’orateur romain s’obstine à faire marcher à la suite de toutes les idées qu’il aurait dû précéder selon l’ordre de nos conceptions ».

1864. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire du règne de Henri IV, par M. Poirson » pp. 210-230

» Henri IV a plus que le bon sens qui plante ses jalons sur la route ; il a l’éclair et l’illumination dans les périls, le rayon qui semble venir d’en haut : Les ignorants, conclut Du Fay, appelaient cela bonheur et félicité ; mais nous qui savons la vérité le devons nommer grâce et faveur de Dieu le grand monarque, le Dieu des batailles, et en tirer de là une conclusion nécessaire, que ce grand ouvrier ne fait rien à demi, et que, puisqu’il a si heureusement commencé son ouvrage en ce petit berger, il l’achèvera entièrement à sa gloire. […] Quand le soleil, sur les six heures du soir, commençait à perdre la force de ses rayons, on nous menait promener vers le champ des moissonneurs, et ma mère y venait aussi bien souvent elle-même, ayant toujours mes sœurs et quelques-unes de mes tantes avec elle… Elles s’allaient toutes reposer en quelque bel endroit d’où elles prenaient plaisir de regarder la récolte, tandis que nous autres enfants, sans avoir besoin de ce repos, nous allions nous mêler parmi les moissonneurs, et, prenant même leurs faucilles, nous essayions de couper les blés comme eux… Après la moisson, les paysans choisissaient un jour de fête pour s’assembler et faire un petit festin qu’ils appelaient l’oison de métive (c’est le mot de la province) ; à quoi ils conviaient non seulement leurs amis, mais encore leurs maîtres, qui les comblaient de joie s’ils se donnaient la peine d’y aller.

1865. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.) »

Son Altesse royale a été trompée en tout… Il vous envoya dire qu’il différerait le bombardement de Pignerol jusqu’au 27 ; c’était non seulement son intention, mais fiez-vous à ma parole que le marquis de Leganez commença d’un jour plus tôt qu’il ne l’avait promis, et malgré Son Altesse qui ne commença le bombardement qu’il ne pouvait plus différer que le 26 ; encore fut-ce faiblement… Quant à la bataille qui s’est donnée, en voici l’histoire : nous n’avons jamais cru jusqu’au 2, — et la bataille s’est donnée le 4, — que M. de Catinat vînt par la plaine ; l’on n’a pas cru praticable que l’armée de secours vînt par la vallée de Suse, persuadé qu’on était que l’armée du roi entrerait en Piémont par la vallée de Barcelonnette.

1866. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Essai de critique naturelle, par M. Émile Deschanel. »

Il y a soixante ans qu’en France on a commencé d’entrer dans cette voie par le livre de Mme de Staël sur la Littérature ; on a fait un pas de plus sous la Restauration, depuis 1824 surtout et la création du Globe, qui n’a pas été sans influence sur les belles leçons de M.  […] Voilà quatre ans (la cinquième année va commencer) qu’il y parle à poste fixe tous les mercredis durant la saison.

1867. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Joséphine de Saxe dauphine de France. (Suite et fin.) »

Ces Annexes, que le présent biographe n’a pas dédaigné de joindre à son travail d’archives, sont curieuses ; je dirai presque qu’elles sont dignes de ce temps-ci où l’on n’oublie rien et où l’on attache une importance, parfois bien disproportionnée, à de pures vétilles, pourvu qu’elles commencent à vieillir. […] Il commença par se rendre maître de ce qu’on appelait la Flandre hollandaise, c’est-à-dire de toutes les places en deçà d’Anvers.

1868. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. » p. 232

Tout ce que je sais d’un Virgile compréhensible pour moi, c’est que le nôtre ou celui de la Bretagne voyage dans le Midi, sous le nom de Brizeux, dont la santé et le silence commencent à m’inquiéter, à moins que tu n’en aies reçu quelque lettre. » Ce diminutif de Virgile, Brizeux, qui n’avait rencontré à temps ni Auguste ni Mécène, ni leur diminutif, ne touchait guère Paris qu’en passant ; il se sauvait bien vite, pendant des mois et des saisons, tantôt dans sa Bretagne, tantôt à Florence ; il craignait d’écrire et poussait l’horreur de la prose jusqu’à ne se servir le plus souvent que d’un crayon pour tracer des caractères aussi peu marqués que possible. […] J’avais un franc dans mon tiroir pour commencer mon mois avec Victoire (la domestique) furieuse… Et ces bonnes dames disent : « Mme Valmore sait si bien s’arranger ! 

1869. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [V] »

Mais, si l’ouvrage de Jomini me semble juste et suffisant sur la politique, il devient supérieur dès que l’histoire militaire commence. […] Si je ne commençais (et les lecteurs sans doute eux-mêmes) à sentir vivement le besoin de finir et de conclure, je n’aurais pas de peine à montrer que les deux tiers de ce Traité sont à la portée de tous les lecteurs, même les moins guerriers et les plus civils ; qu’ils sont à lire et à consulter pour la quantité de résultats historiques et de faits curieux qu’ils renferment.

1870. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SCRIBE (Le Verre d’eau.) » pp. 118-145

Dans le vaudeville, la vogue commença pour lui dès 1815. […] Scribe avait là contre lui ce qu’il y a contre tout homme de talent au moment où il change de lieu et de genre ; on commence par lui dire non.

1871. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (6e partie) » pp. 129-176

Il ne fut que le Séjan de la foule ; il ne montra de pitié que pour lui-même, et il ne plaida pour les victimes que quand la multitude rassasiée de supplices commença à se retourner contre les bourreaux. […] La seconde race des révolutionnaires commence.

1872. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre III. L’Histoire »

Mais à défaut d’« histoires » digues de ce nom, les Mémoires abondent : la voie ouverte par Villehardouin ne sera plus désertée, et l’aptitude de nos Français à ce genre d’ouvrage, dont les raisons au reste ne sont pas difficiles à trouver, commence à se marquer avec éclat. […] L’Irlande fournit saint Brandan et les merveilles du Purgatoire de saint Patrice ; saint Eustache, saint Jean le Poilu, et cet étrange saint Grégoire qui commence comme Œdipe pour finir dans la chaire de saint Pierre, viennent de Grèce ; saint Josaphat vient de plus loin, et c’est le Bouddha même qui, sous ce nom orthodoxe, se fait révérer de nos dévots aïeux.

1873. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre II. Boileau Despréaux »

Voilà comment Boileau achève l’œuvre commencée il y a plus d’un siècle par Ronsard, et fait triompher définitivement la doctrine qui voulait régler la poésie moderne sur l’idéal ancien, sur les modèles anciens. […] Il commença d’écrire des Satires en 1660.

1874. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Le 3 novembre, les nouveaux venus commencèrent à représenter en public. […] Molière se serait même identifié tellement avec ses modèles, si l’on en croit Villiers, qu’il aurait commencé par jouer le rôle de Mascarille sous le masque, comme Scapin ou Trivelin.

1875. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre douzième. »

Celui-ci, qui, selon le témoignage de Fontenelle, « fournissait ordinairement aux princes les gens de mérite dans les lettres dont ils avaient besoin », fit entrer La Bruyère chez le prince de Condé pour y achever l’éducation du jeune duc de Bourbon commencée chez les jésuites. […] Né en 1645101, il avait plus de quarante ans quand il fit paraître ses Caractères ; il en avait quinze lorsque Louis XIV commença de régner personnellement.

1876. (1890) L’avenir de la science « II »

La vraie histoire de France commence à 89 ; tout ce qui précède est la lente préparation de 89 et n’a d’intérêt qu’à ce prix. […] Voyez au contraire, à l’époque d’Auguste, quand le monde ancien commence à se dissoudre, ces aspirations vers l’avenir, si éloquemment exprimées par le poète incomparable dans l’âme duquel les deux mondes s’embrassèrent.

1877. (1890) L’avenir de la science « XIX » p. 421

Il n’en est pas de même chez nous, puisque le jour où la France a détruit son vieil établissement a été le jour où a commencé son épopée. Pour moi, j’imagine que, dans cinq cents ans, l’histoire de France commencera au Jeu de Paume et que ce qui précède sera traité en arrière-plan, comme une intéressante préface, à peu près comme ces notions sur la Gaule antique, dont on fait aujourd’hui précéder nos Histoires de France.

1878. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « V »

On lui en sut un gré infini… La réaction commençait d’ailleurs. […] Le tableau des répétitions chorales : Répétitions partielles… 46 Répétitions d’ensemble… 6 Répétitions en scène au piano… 20 Répétitions avec orchestre… 5 Répétitions générales… 2 Elles avaient commencé le 27 janvier.

1879. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Mme de Caylus et de ce qu’on appelle Urbanité. » pp. 56-77

Pourtant, à un certain jour, ennui ou caprice, ou ressouvenir d’Esther, elle commençait à se jeter du côté de la dévotion, et d’une dévotion peu commode : elle avait pris pour directeur le père de La Tour, homme de beaucoup d’esprit, sans complaisance, et qui est bien connu comme général de la congrégation de l’Oratoire. […] C’est ainsi qu’il faut entendre cet autre passage de l’éloge, où il est dit : « Dès qu’on avait fait connaissance avec elle, on quittait sans y penser ses maîtresses, parce qu’elles commençaient à plaire moins ; et il était difficile de vivre dans sa société sans devenir son ami et son amant. » Ces expressions vives du peintre platonique ne sont que pour mieux rendre cette joie de l’esprit et cette pure ivresse de la grâce qu’on ressentait insensiblement près d’elle.

1880. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La duchesse du Maine. » pp. 206-228

L’abbé Genest était, comme Socrate, le fils d’une sage-femme ; il avait commencé par être dans le commerce, faisant la pacotille, puis prisonnier à Londres, puis copiste, précepteur, maquignon, secrétaire du duc de Nevers, bel esprit à travers tout cela, et tournant des vers avec une facilité et une gaieté naturelle. […] Cependant, la dernière guerre de Louis XIV, la guerre de la succession d’Espagne, s’était allumée et embrasait l’Europe ; la fortune commençait à devenir contraire ; les peuples s’épuisaient d’impôts et de sang ; le duc du Maine ne s’illustrait point à l’armée par sa valeur ; mais, à Sceaux, la duchesse, radieuse d’espérance et d’orgueil, s’amusait et jouait toujours.

1881. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame Émile de Girardin. (Poésies. — Élégies. — Napoline. — Cléopâtre. — Lettres parisiennes, etc., etc.) » pp. 384-406

Sa première pièce couronnée commence par une invocation aux séraphins : Bienheureux séraphins, vous, habitants des cieux, Suspendez un moment vos chants délicieux ! […] Un homme d’esprit remarquait que, dans cette pièce, « Cléopâtre commence comme Messaline et finit comme Artémise ».

1882. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mirabeau et Sophie. — II. (Lettres écrites du donjon de Vincennes.) » pp. 29-50

Il commença lui-même par écrire dans ce style altier et féodal une Notice sur son aïeul, qu’il rédigea du temps de sa détention au château d’If (1774·) ; il avait vingt-cinq ans. […]  » Le souffle poétique, ce qui est rare chez Mirabeau, semble avoir passé en cet endroit, et en cet autre encore : « Si vous me redonnez la liberté, même restreinte, que je vous demande, la prison m’aura rendu sage ; car le Temps, qui court sur ma tête d’un pied bien moins léger que sur celle des autres hommes, m’a éveillé de mes rêves. » Ailleurs, parlant non plus à son père, mais de son père, il dira par un genre d’image qui rappelle les précédentes : « Il a commencé par vouloir m’asservir, et, ne pouvant y réussir, il a mieux aimé me briser que de me laisser croître auprès de lui, de peur que je n’élevasse ma tête tandis que les années baissent la sienne. » On a refusé l’imagination proprement dite à Mirabeau ; il a certainement l’imagination oratoire, celle qui consiste à évoquer les grands noms historiques, les figures et les groupes célèbres, et à les mettre en scène dans la perspective du moment : mais, dans les passages que je viens de citer, il montre qu’il n’était pas dénué de cette autre imagination plus légère, et qui se sent de la poésie.

1883. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Correspondance entre Mirabeau et le comte de La Marck (1789-1791), recueillie, mise en ordre et publiée par M. Ad. de Bacourt, ancien ambassadeur. » pp. 97-120

» — « De vous et de bien d’autres. » — « Si cela est, vous devez commencer par l’être de ceux qui habitent le Château. […] Il commença par l’aider directement lui-même et en ami délicat.

1884. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits du comte Joseph de Maistre. (1851, 2 vol. in-8º.) » pp. 192-216

Et M. de Maistre énumérait hardiment ces diverses suppositions : « Si la maison de Bourbon est décidément proscrite, il est bon que le gouvernement se consolide en France, il est bon qu’une nouvelle race commence une succession légitime, celle-ci ou celle-là, n’importe à l’univers… J’aime bien mieux Bonaparte roi que simple conquérant. » Si c’est le contraire qui arrive, et si les Bourbons ne sont pas à jamais rejetés, il faut bien qu’on leur prépare les voies du retour, car eux-mêmes ne sont pas gens à rien inventer pour cela : Les Bourbons français, dit M. de Maistre par une appréciation historique d’une parfaite justesse, ne sont certainement inférieurs à aucune race régnante ; ils ont beaucoup d’esprit et de bonté. […] C’est une ère qui commence, et ce qu’on a vu n’est qu’une préface.

1885. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — II. (Suite.) » pp. 220-241

Beaumarchais avait sur la musique dramatique des idées fausses : il croyait qu’on ne pourrait commencer à l’employer sérieusement au théâtre que « quand on sentirait bien qu’on ne doit y chanter que pour parler ». […] Cette énormité de durée était de quatre heures et demie ou quatre heures, la pièce ayant commencé à cinq heures et demie.

1886. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1881 » pp. 132-169

Il faut avouer que ses compliments sont à peu près dans ce goût : « Autrefois, je ne vous connaissais pas, je ne vous lisais pas, je ne rencontrais que des gens qui me disaient du mal de vos romans… Maintenant tout est changé… alors je vous lis, je vous lis avec un grand plaisir… et vous trouve vraiment beaucoup de talent… Mais au fait, on dit que vous avez aussi publié des livres d’histoire très curieux… moi je n’y croyais pas, quand j’ai commencé à lire vos romans… je les ai trouvés si bien, que ça me mettait en défiance contre vos autres livres… Je me disais : ils sont trop romanciers pour être des historiens… » * * * — Voltaire n’a que l’esprit, tout l’esprit d’une vieille femme du xviiie  siècle ; mais jamais de son esprit ne jaillit une pensée, ayant la moindre parenté avec une pensée de Pascal, avec une pensée de Bacon, avec n’importe quelle pensée d’une grande cervelle philosophique. […] Un de ceux-ci dit à une de celles-là : « Nous avons commencé à organiser des promenades scientifiques, au Palais de l’Industrie… Je t’en ferai mettre. » Dimanche 21 août Quelquefois, en jetant, ma plume — et ici je la jette à la fin d’un chapitre où j’ai cherché à rendre le brisement de mon être, après la mort de mon frère — je me laisse aller à dire tout haut : « As pas peur, mon petit, je suis encore là… et à nous deux, nous aurons miné tant de vieilles choses, et à l’heure, où c’était brave… qu’il viendra une année du xxe  siècle, où quelqu’un dira : « Mais ce sont eux, qui ont fait tout cela ! 

1887. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XII] »

« La supériorité qu’une physique sèche et abstraite a usurpée sur les belles-lettres commence à m’indigner. […] L’auteur commence par le déluge, et finit toujours par le chaos : j’aime mieux, mon cher confrère, un seul de vos contes que tout ce fatras.

1888. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre X. Des Livres nécessaires pour l’étude de la Langue Françoise. » pp. 270-314

Je terminerai cet article par où j’aurois dû le commencer ; par la Grammaire générale & raisonnée que Claude Lancelot donna en 1664. […] Le style barbare des anciennes formules commence à se glisser dans les papiers publics.

1889. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre IV. Le rêve »

On a commencé en effet par déterminer expérimentalement le temps nécessaire à la vision d’une lettre de l’alphabet ; est donc facile de faire en sorte que le sujet ne puisse pas distinguer plus de huit ou dix lettres, par exemple, sur les trente ou quarante qui composent la formule. […] Celui-là est effectivement redevenu conscient que la perception actuelle d’une certaine forme de mot commençait à actualiser.

1890. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Savez-vous à quelle heure commence, dans ce système, le génie de Beethoven ? […] De sa comédie il avait tout prévu ; il suffit de l’étudier avec soin pour y retrouver toutes choses, à commencer par le costume de ses acteurs. […] On s’aime et l’on se marchande ; on se prend et l’on se quitte pour se reprendre ; cela se passe ainsi dans les odes d’Horace et dans les épigrammes de Martial ; c’est le sigisbéisme qui commence. […] À cette comédie de Térence, commence la langue véritable de l’amour. […] La Régence n’a commencé pour personne en France, qu’elle a déjà commencé pour Regnard.

1891. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Alors, nous entrons véritablement dans l’action, et la haute moralité du roman commence de s’entrapercevoir. […] Ayant commencé par faire des équations, il a continué en faisant des antithèses, ce qui est tout un. […] Seulement, au lieu de commencer l’article par cette question, c’est par elle qu’il le finit ; au lieu d’essayer d’y répondre, il signe. […] Les Impassibles, eux, se refusent à commencer par être des hommes. […]commence l’embarras du critique improvisé — et il ne finit pas.

1892. (1874) Premiers lundis. Tome I « Madame de Maintenon et la Princesse des Ursins — I »

C’est à partir de ce moment aussi que commence la collection des lettres qu’on vient, pour la première fois, d’imprimer.

1893. (1874) Premiers lundis. Tome I « Walter Scott : Vie de Napoléon Bonaparte — II »

Le livre de sir Walter Scott est jugé en France, et le public doit commencer à être las du concert unanime de réprobation qu’excite depuis trois semaines cette production malheureuse.

1894. (1874) Premiers lundis. Tome I « A. de Lamartine : Harmonies poétiques et religieuses — II »

C’est par une promenade dans les bois en automne que commencent les deux poètes, et que la pensée des morts leur revient également.

1895. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VII. De la littérature latine, depuis la mort d’Auguste jusqu’au règne des Antonins » pp. 176-187

L’esclavage qui mettait une classe d’hommes hors des devoirs de la morale, le petit nombre des moyens qui pouvaient servir à l’instruction générale, la diversité des sectes philosophiques qui jetait dans les esprits de l’incertitude sur le juste et l’injuste, l’indifférence pour la mort, indifférence qui commence par le courage et finit par tarir les sources naturelles de la sympathie ; tels étaient les divers principes de la cruauté sauvage qui a existé parmi les Romains.

1896. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre III. Les traducteurs »

D’abord on commence à s’occuper de la langue elle-même, à la prendre comme objet de science, pour en découvrir les lois, ou lui en imposer.

1897. (1897) La crise littéraire et le naturisme (article de La Plume) pp. 206-208

Que le lecteur veuille bien songer qu’entre les naissances des jeunes hommes qui commencent à écrire et celles des écrivains précédents, un grand fait de l’histoire contemporaine a eu lieu, la guerre de 1870-71, à laquelle succédèrent les ensanglantements de la Commune.

1898. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Contes de Noël »

Paul Bourget commence par des considérations générales sur la supériorité du peuple anglais.

1899. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vielé-Griffin, Francis (1864-1937) »

. — Je commence à savoir par cœur la Chevauchée d’Yeldis, les cent pages de vers données en 1893 par M. 

1900. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IX. Beltrame » pp. 145-157

L’étudiant Cintio commence à se décourager ; il a reçu une lettre de son père qui l’invite à demander à Beltrame la main de sa fille ; il s’y résoudrait peut-être s’il n’était pas piqué au jeu par la rivalité de Fulvio.

1901. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Le lyrisme français au lendemain de la guerre de 1870 » pp. 1-13

On commence à perdre le respect.

1902. (1887) Discours et conférences « Discours lors de la distribution des prix du lycée Louis-le-Grand »

Ce n’est pas de nos jours, assurément, que ce privilège de la culture intellectuelle a commencé.

1903. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Feuilles d’automne » (1831) »

Pour que l’art fût détruit, il faudrait donc commencer par détruire le cœur humain.

1904. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre V. Le mouvement régionaliste. Les jeunes en province » pp. 221-231

Le Félibrige au même temps qu’il apportait l’idée d’une renaissance latine commença le premier à secouer cet esclavage.

1905. (1879) Balzac, sa méthode de travail

On commence à reconnaître quelques symptômes d’excellent français ; on signale même quelques liaisons dans les phrases. » Qu’on ne prenne pas cet article pour une fantaisie.

1906. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Greuze » pp. 234-241

Que ne lui reproche-t-on aussi ce teint qui jaunit sur les tempes et vers le front ; cette gorge qui s’appesantit ; ces membres qui s’affaissent et ce ventre qui commence à se relever ?

1907. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 14, comment il se peut faire que les causes physiques aïent part à la destinée des siecles illustres. Du pouvoir de l’air sur le corps humain » pp. 237-251

dès que Henri III eut commencé à vivre de regime, on le vit rarement malade… etc.

1908. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 14, de la danse ou de la saltation théatrale. Comment l’acteur qui faisoit les gestes pouvoit s’accorder avec l’acteur qui récitoit, de la danse des choeurs » pp. 234-247

Quintilien en parlant de la contenance qu’un orateur sur qui tous les yeux des auditeurs sont déja tournez, quoiqu’il n’ait pas encore commencé à parler, doit tenir durant un temps avant que d’ouvrir la bouche, dit que les comédiens appellent en leur stile ce silence étudié, des retardemens.

1909. (1897) L’empirisme rationaliste de Taine et les sciences morales

Tant donc qu’on n’aura pas démontré que cette science est impossible — et elle est possible, puisqu’elle a déjà commencé à donner des résultats — la thèse de nos néo-mystiques sera sans fondement.

1910. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La défection de Marmont »

peut-être a-t-il commencé par se faire illusion à lui-même, car il n’avait déjà pas tant de sens moral à étouffer !

1911. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Jules Vallès » pp. 259-268

Ce que je lui reproche, c’est de ne traîner dans tout son livre, qui commence par cette eau-forte des Réfractaires suivie de l’eau faible des Irréguliers de Paris, qui sont encore des réfractaires, mais des clairs de lune de réfractaires, et qui finit par ce roman de pitres et de monstres, qui sont des réfractaires encore, mais, ceux-là, descendus à la plus basse puissance du dégoût ; oui !

1912. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Edmond About » pp. 63-72

Agiter une badine sifflante, faire de la crème fouettée en battant son sujet avec l’extrémité d’une cravache, fût-elle sculptée par mademoiselle de Fauveau, tout cela, malgré la désinvolture de la chose, n’est point de l’ironie comme il en faudrait pour nous débarbouiller de nos dernières badauderies sur la Grèce, après un enchantement de tant de siècles, et pour nous empêcher désormais d’être émus en lisant les vers divins qui commencent le poème du Giaour.

1913. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Topffer »

Mort jeune encore, et lorsque la réputation commençait à lui venir, c’est un de ces talents distingués qui plaisent à la moyenne des âmes comme s’ils étaient vulgaires.

1914. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Leopardi »

S’il n’y avait pas une littérature en Italie, Leopardi ne la commencerait pas… C’est un lettré de la Renaissance attardé dans l’époque moderne, rêvant pour l’Italie des réveils comme on en rêvait dans ce temps-là, païen, mythologue, athée, comme on l’était alors.

1915. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Proudhon et Couture »

C’est par lui et par le dernier livre qu’il a publié que nous commencerons.

1916. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre premier. De la louange et de l’amour de la gloire. »

L’envie disparaît et l’immortalité commence.

1917. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre VII. D’Isocrate et de ses éloges. »

Enfin, à quatre-vingt-quatorze ans, il eut le courage de commencer un sixième et dernier éloge, et il le finit à quatre-vingt-dix-sept : c’est le Panathénée.

1918. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IX. »

Plus tard, dans ce bel âge de poésie que commencera Pindare, nous retrouverons encore l’accent lyrique se mêlant à la philosophie chez un peuple amoureux des arts.

1919. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

Il l’avait essayée, commencée et recommencée plus d’une fois. […] Là, il fit des conférences et il commença d’écrire sous le nom de Mark Twain. […] Rares sont les observateurs qui n’ont pas, en quelque manière, conclu déjà quand ils commencent à regarder. […] N’est-ce pas l’époque de l’inévitable décadence qui a commencé ? […] Cela dure encore, et déjà un autre sentiment, un autre son, naît et commence sa romanesque destinée.

1920. (1889) La littérature de Tout à l’heure pp. -383

Il semble voir Pascal commencer son livre avec le tremblement d’une certitude passionnée et qui, par là même, échappait à sa propre maîtrise. […] Il commence aux environs de 1810, il finit aux environs de 1850. […] En d’autres termes : il s’arrête où commencerait Dieu. […] Chez les Romantiques, c’est une poupée qui se casse à tout propos, pour tout, pour rien, pour commencer comme pour finir et dans un beau geste. […] Raffaëlli dit des formes géométriques, « établies préventivement » et par là même incapables de s’harmoniser avec l’infinie variété des tempéraments divers, je le dirais des systèmes scientifiques qui prétendent mesurer la beauté d’une œuvre d’art, parce que « l’art commencecommence la passion » et que c’est là, justement, que finit la géométrie.

1921. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

Il est naturel de commencer par la justifier, d’autant plus que Me D en prend occasion de me reprocher un vice odieux, ce qui m’interesse bien plus qu’une simple erreur. […] Ils ont l’avantage de commencer tous deux comme l’odissée, par le milieu de l’action, et de satisfaire la curiosité sur le reste, par des récits ingénieusement amenez. […] L’action de ce poëme n’est pas de chercher et de trouver Ulisse, on voit bien que ce n’est que l’occasion de commencer les voyages, et le prétexte de les finir. […] Il faut donc commencer par juger mes remarques en elles-mêmes, et le jugement qu’on en fera, sera l’apologie ou la condamnation de l’histoire que j’imagine en conséquence. […] Je vais m’éxaminer moi-même selon cette idée, et je commence par le fonds des choses.

1922. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Conclusion. Le passé et le présent. » pp. 424-475

I Je commençais à démêler ces idées lorsque, pour la première fois, je débarquai en Angleterre, et je fus singulièrement frappé des confirmations mutuelles que se prêtaient l’observation et l’histoire ; il me sembla que le présent achevait le passé et que le passé expliquait le présent. […] Nous savons que les découvertes positives vont tous les jours croissant, qu’elles iront tous les jours croissant davantage, que d’objet en objet elles atteignent les plus relevés, qu’elles commencent à renouveler la science de l’homme, que leurs applications utiles et leurs conséquences philosophiques se dégagent sans cesse ; bref, que leur empiétement universel finira par s’étendre sur tout l’esprit humain. […] Déjà leur opposition se manifeste ; déjà leurs transactions commencent, et nous pouvons affirmer d’avance que l’état prochain de la civilisation anglaise dépendra de leur divergence et de leur accord.

1923. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

Mon nom commençait à transpirer dans le monde ; elle avait désiré me connaître ; elle m’avait honoré de la plus gracieuse et de la plus intime familiarité. […] Canova, né dans cette carrière, avait eu pour premier jouet de son enfance, à l’âge de cinq ans, le maillet et le ciseau : le métier avait commencé pour lui avant l’art. […] « Est-ce que la neige ne commence pas à blanchir les têtes des sapins de Saint-Cergues, d’où l’on voit à ses pieds le lac Léman ?

1924. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre III. La poésie romantique »

Le comte Alfred de Vigny758, d’une maison de Beauce qu’il imaginait plus ancienne et plus illustre qu’elle n’était, commença à écrire ses poèmes en 1815, étant lieutenant aux gardes. […] , 31 : par habitude, par tradition, le poète s’astreint à commencer et finir par une pensée : au reste les mots ne sont plus pour lui que des coideurs. […] Il publia en 1832 ses Émaux et Camées ; de 1861 à 1863, le Capitaine Fracasse, roman commencé depuis vingt-cinq ans.

1925. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Edmond et Jules de Goncourt »

Il est certain qu’en écrivant son chef-d’œuvre, ce candide Flaubert n’a point su tout ce qu’il faisait ; il ne s’est pas dit : Écrivons un roman « expérimental » et « documentaire » qui commencera une série. […] Dans Charles Demailly et dans Manette Salomon l’histoire commence juste au milieu du livre : Manette paraît pour la première fois à la page 179, Marthe à la page 204. […] Pour nous rendre cette première vue saisissante, mais sommaire, ce premier éblouissement d’un tableau réel, ils commencent donc, instinctivement, par en abstraire les teintes, les lignes, les mouvements ; et comme ils veulent leur donner dans la phrase la place d’honneur et les faire saillir uniquement, ils ne les expriment point par des adjectifs, qui seraient toujours subordonnés à un nom, mais par des substantifs nécessairement abstraits.

1926. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Pascal, comme Descartes, commença par la science. […] Les habiles gens s’entendront mieux avec Descartes écrivant que « les poils blancs qui commencent à lui venir l’avertissent qu’il ne doit plus étudier, en physique, à autre chose qu’au moyen de les retarder. » Et ailleurs : « Qu’il n’a jamais eu tant de soin de se conserver que maintenant. » Et plus loin : « Qu’il fait un abrégé de médecine, dont il espère pouvoir se servir par provision pour obtenir quelque délai de la nature. » Ceux qui souffrent, et c’est le grand nombre, ceux qui ont la mauvaise part dans la distribution des biens de fortune, d’opinion ou de santé, ceux pour qui en particulier le Christ est venu, aimeront mieux Pascal disant dans cette sublime prière que j’ai citée : « Je ne trouve en moi, Seigneur, rien qui vous puisse agréer ; je ne vois rien que mes seules douleurs, qui ont quelque ressemblance avec les vôtres. […] Ainsi commence ce dialogue, qui a tour à tour la grâce d’une conversation entre des personnes du monde, la solidité d’une discussion, le piquant d’une scène de comédie.

1927. (1890) L’avenir de la science « X » pp. 225-238

Et, quand l’homme apparut sur ce sol encore créateur, sans être allaité par une femme, ni caressé par une mère, sans les leçons d’un père, sans aïeux ni patrie, songe-t-on aux faits étonnants qui durent se passer au premier réveil de son intelligence, à la vue de cette nature féconde, dont il commençait à se séparer ? […] Les catholiques, après beaucoup de tâtonnements, ont fini par s’accorder sur un mot ; mais, lorsque les protestants ont commencé, il y a une trentaine d’années, à traduire la Bible en chinois, les difficultés se sont de nouveau présentées. […] J’ai commencé et j’aurai, j’espère, le courage d’achever un travail sur l’histoire de l’hellénisme chez les peuples orientaux (Syriens, Arabes, Persans, Arméniens, Géorgiens, etc.).

1928. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Introduction »

Supposons les mathématiques cultivées par les philosophes, non à titre de science spéciale, mais comme faisant partie de la philosophie ; voici ce qui arriverait : comme le propre des esprits philosophiques, c’est de placer avant tout les questions de principes, ils commenceront par examiner les axiomes, discuter la légitimité de la méthode, rechercher ce que c’est que la quantité, la mesure, le temps, l’espace, au risque de ne se croire jamais assez sûrs pour commencer. […] Rien de semblable n’a été tenté, accepté du moins, dans la psychologie ordinaire : l’idée d’une méthode comparative commence à peine à poindre.

1929. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Introduction. Le problème des idées-forces comme fondamental en psychologie. »

Si la psychologie commence, comme les mathématiques et la physique, par analyser les faits, par les mesurer quand il est possible, enfin par découvrir leurs lois, elle doit aussi et surtout en faire la synthèse et, comme la biologie, montrer les conditions, les degrés et les formes typiques de l’évolution mentale, ainsi que son rôle dans l’évolution universelle. […] 1 ; quand le psychologue veut décrire l’évolution, il est oblige de commencer par la fin de la chaîne, tandis que le biologiste commence par les premiers anneaux.

1930. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

Morellet commence sa pédantesque critique d’Atala « qu’on dévore et qu’on loue à l’égal de Clarisse Harlowe et de la Nouvelle Héloïse » par des excuses au lecteur et par l’assurance que « son sein n’enferme point un cœur qui soit de pierre1 ». […] La mode des romans Moyen-Âge commençait. — Le Moine (1797). […] Les romans psychologiques, qui prenaient pour modèle le puissant et original roman de Godwin, Caleb Williams, qui fut transporté sur la scène, et les romans sentimentaux, mis en vogue par Werther, commencèrent à pulluler.

1931. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre X : De la succession géologique des êtres organisés »

La règle générale est au contraire que, par un accroissement graduel du nombre de ses représentants, le groupe atteigne à son maximum de développement, et qu’ensuite, plus tôt ou plus tard, il commence de même graduellement à décroître. Si l’on représente le nombre des espèces d’un genre ou des genres d’une famille par une ligne verticale variable en épaisseur, s’élevant à travers les formations géologiques successives dans lesquelles ce groupe est représenté, il se peut quelquefois que l’extrémité inférieure de cette ligne, au lieu de commencer par une pointe aiguë, semble faussement obtuse et large dès le principe. […] — J’ai essayé de montrer que nos archives géologiques sont extrêmement incomplètes ; qu’une très petite partie du globe seulement a été géologiquement explorée ; que seulement certaines classes d’êtres organisés ont été conservées à l’état fossile ; que le nombre des espèces et de leurs spécimens individuels, conservés dans nos musées, n’est absolument rien en comparaison du nombre incalculable de générations qui doivent s’être écoulées pendant la durée d’une seule formation ; que l’accumulation de dépôts riches en fossiles, d’une puissance suffisante pour résister à des dégradations ultérieures, n’étant guère possible que pendant des périodes d’affaissement du sol, d’énormes intervalles de temps doivent s’être écoulés entre la plupart de nos formations successives ; que les extinctions d’espèces ont probablement été plus fréquentes et plus rapides pendant les périodes d’affaissement, mais qu’il doit y avoir eu des variations plus considérables pendant les périodes de soulèvement, beaucoup moins favorables que les autres à l’enfouissement des fossiles, de sorte qu’elles forment autant de lacunes dans les archives de la terre ; que chaque formation elle-même s’est accumulée avec intermittence ; que la durée de chaque formation a peut-être été courte en comparaison de la durée des formes spécifiques ; que les migrations d’espèces ont joué un rôle important dans la première apparition des formes nouvelles en chaque région et en chaque formation ; que les espèces très répandues sont les plus variables, et, conséquemment, celles qui doivent avoir le plus souvent donné naissance à des espèces nouvelles ; enfin que les variétés ou espèces naissantes ont presque toujours commencé par être locales.

1932. (1855) Préface des Chants modernes pp. 1-39

Pour les braves gens admirateurs de ces mannequins empaillés de citations, l’humanité commence à Jupiter et finit à Héliogabale ; les plus audacieux admettent Charlemagne, mais ceux-là sont des écervelés mal vus de leur compagnie. […] Les maîtres de postes ont réclamé de solides compensations lorsqu’on commença enfin à établir des chemins de fer en France. […] Si nous n’étions pas là, ici et là-bas, la dissolution commencée serait peut-être accomplie.

1933. (1895) Le mal d’écrire et le roman contemporain

De toutes parts on commence à déplorer les inconvénients d’une réforme qui devait nous apporter des bienfaits si extraordinaires. […] Mais voici que cette ombre commence à sortir de sa nuit. […] Avec les ouvrages de Loti, achevés et tels que nous les lisons, Flaubert eût commencé à écrire les siens. […] Beaucoup succombent, qui ont commencé par résister. […] Nos meilleurs romanciers commencent à passer pour rétrogrades.

1934. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

Il a dû commencer une destinée respectable et tranquille. […] Alors, où commence la littérature ? […] … » Les destinées nouvelles de la Gaule commencent ; des cendres de la Gaule druidique naît la Gaule chrétienne. […] — qu’il faut des années, ou des siècles, pour que des syllabes deviennent des mots véritables, prennent de la réalité, commencent de vivre. […] C’est par la jalousie que commença de se défaire leur intime félicité.

1935. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

XVIII Mon action politique ne commença que dans une grande tempête imprévue, le jour même d’une chute soudaine de la royauté de Juillet, déjà en fuite avant d’avoir eu le temps de combattre. […] On ne me comprenait pas, mais on commençait à me soupçonner d’une utilité future dans les événements que le temps amène avec lui. […] C’était au moment où les premiers démembrements du parti doctrinaire et orléaniste commençaient à s’opérer dans les chambres et à faire chercher, hors des rangs compactes de ce parti déjà divisé, des ministères qui ne représentaient que des interrègnes et qui ne duraient qu’un jour. […] Si elle résiste, elle sera conduite à des dissolutions incessantes ou à des coups d’État nécessaires ; les dissolutions l’useront, les coups d’État l’engloutiront, la lutte entre la nation et la couronne commencera ; vous en savez les suites.

1936. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

C’est lui qui, dans Sémiramide, fait entrer l’ombre de Ninus sur un air de valse ravissant… Voilà tout son génie en musique, à Verdi. » Alors Gautier se met à se plaindre de son temps : « C’est peut-être parce que je commence à être un vieux. […] 21 mai Quand le passé, religieux et monarchique sera entièrement détruit, peut-être commencera-t-on à juger le passé littéraire, et peut-être arrivera-t-il qu’on trouvera qu’un Balzac vaut Molière, et que Victor Hugo est le plus grand de tous les poètes français. […] Et la farce commence, une farce qui paraît écrite au pied levé, une nuit de carnaval, dans un cabaret de Bergame, avec de jolis vers qui montent s’enrouler ainsi que des fleurs autour d’une batte. […] Il y a des séances, quand Villemain n’est pas là, qui commencent à trois heures et demie, et qui finissent à quatre heures moins le quart.

1937. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre sixième. Le roman psychologique et sociologique. »

Et cet amour, quand il s’exaspère, Charlotte commence à le partager. « Comme je me retirais hier, elle me tendit la main et me dit : Adieu, cher Werther. » Dès lors Werther n’a plus de paix : l’image de Charlotte le suit partout, l’obsède : « Comme son image me poursuit ! […] Monsieur, cela me fit l’effet d’une balle qui m’arrivait… » Le petit drame commence ; ils sont liés l’un à l’autre, malgré les instincts de leurs races qui les tirent en sens contraire ; tout ce qui arrivera à l’un retentira sur l’autre, et tous leurs points de contact avec la vie amèneront des points de contact entre leurs deux caractères opposés. […] L’expérimentation ne commence qu’avec la réalisation objective et la vérification de l’hypothèse. […] Une sorte de révolution a été commencée par Boileau, qui demandait qu’on appelât chat un chat, continuée par le romantisme de Victor Hugo, qui prescrit d’appeler un cochon par son nom, et achevée, du moins il faut l’espérer, par le naturalisme, qui a appliqué comme qualificatif à l’homme le substantif du romantisme.

1938. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre III. De l’organisation des états de conscience. La liberté »

Vous avez commencé par juxtaposer dans un espace idéal les états de conscience qui se sont succédé dans l’âme de Pierre, et vous apercevez la vie de ce personnage sous forme d’une trajectoire MOXY dessinée par un mobile M dans l’espace. […] Or, cette préformation peut s’entendre dans deux sens très différents, et c’est précisément ici que l’équivoque commence. […] Et de l’idée à l’effort, de l’effort à l’acte, le progrès a été si continu que nous ne saurions dire où l’idée et l’effort se terminent, où l’acte commence. […] Par cela seul qu’on prétend décomposer le temps concret, on en déroule les moments dans l’espace homogène ; à la place du fait s’accomplissant on met le fait accompli, et comme on a commencé par figer en quelque sorte l’activité du moi, on voit la spontanéité se résoudre en inertie et la liberté en nécessité. — C’est pourquoi toute définition de la liberté donnera raison au déterminisme.

1939. (1905) Promenades philosophiques. Première série

Mais quand plusieurs cellules s’accolent, vivent en contact permanent, les impressions du mouvement extérieur commencent à être perçues différenciées. […] Il commence par critiquer la formule « unité de plan », laquelle implique des idées de création, de providence. […] Mais ils ont très souvent commencé par être des chercheurs. […] On entend œufs prononcé comme œuf ; coqs, comme coq ; et il n’est pas jusqu’à chevaux qui n’ait peut être commencé un très léger mouvement de recul devant chevals. […] Ici encore, et sans aucun dommage, du Bellay fut entendu ; le sonnet commença aussitôt aussitôt de fleurir en France65.

1940. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre II. La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) » pp. 107-277

Il nous déplaît qu’un poète traîne à son pied, comme un boulet, le commentaire perpétuel de Marc-Antoine Muret ou de Pierre Marcassus ; et, pour entendre un livre français, nous ne voulons pas commencer par apprendre le latin. […] En fait, le traité de Nimègue, en 1678, qui semble marquer l’apogée de la puissance de Louis XIV, commence précisément d’en marquer le déclin. […] Des préoccupations nouvelles commencent de hanter les esprits. […] Ainsi commence ou s’émeut la dispute, sans que Perrault lui-même en ait envisagé les suites. […] — et qu’en règle générale, il est toujours prudent de commencer au moins par ne pas croire Saint-Simon. — A-t-il seulement jamais vu Fénelon ?

1941. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Poésies d’André Chénier »

Pour reconnaître, sans en laisser échapper aucune, toutes les imitations d’André Chénier, il a dû commencer par lire tous les poëtes grecs et la plupart des poëtes latins : savez-vous que le chemin vaut bien le but ?

1942. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Un cas de pédanterie. (Se rapporte à l’article Vaugelas, page 394). »

Son cœur saigna, et il commença par faire ce qu’il fit ensuite toute sa vie : il se dévoua.

1943. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section III. Des ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre III. De l’étude. »

Tout, hors la pensée, parle de destruction ; l’existence, le bonheur, les passions sont soumises aux trois grandes époques de la nature, naître, croître et mourir ; mais la pensée, au contraire, avance par une sorte de progression dont on ne voit pas le terme ; et, pour elle, l’éternité semble avoir déjà commencé.

1944. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Marcel Prévost et Paul Margueritte »

Je me sens moi-même, après des lectures comme celles-là  commencées avec ennui, achevées avec émotion  tout plein de confiance et tout prêt à me laisser consoler de la vie.

1945. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XIV. Moralistes à succès : Dumas, Bourget, Prévost » pp. 170-180

Vos romans commencent comme Julie ou J’ai perdu ma rose, et s’achèvent comme Berquin ou l’ami de la vertu.

1946. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIX » pp. 319-329

Sa piété est douce, gaie, point fastueuse ; mais il veut une vie chrétienne et active ; c’est un homme admirable ; je vous l’enverrai, si vous souhaitez, à vous et à Guébriant, Il commence pars emparer des passions, il s’en rend maître, et il y substitue des mouvements contraires, il m’a ordonné de me rendre ennuyeuse en compagnie, pour modifier la passion qu’il a aperçue en moi, de plaire par mon esprit.

1947. (1894) Notules. Joies grises pp. 173-184

J’ai remarqué dans la Walküre des séries d’une douzaine de vers où les mots presque tous commencent par des h.

1948. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Racine, et Pradon. » pp. 334-348

On jugera de ce qu’il sçavoit faire en ce genre, par ce couplet contre Fontenelle, à sa réception à l’académie Françoise : Quand le novice académique Eut salué fort humblement, D’une Normande rhétorique, Il commença son compliment,                 Où sottement, De sa noblesse poëtique, Il fit un long dénombrement.

1949. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre sixième. »

Lui qui a dit dans une autre fable : Je devais par la royauté Avoir commencé mon ouvrage.

1950. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre III. Suite des Époux. — Adam et Ève. »

Il commence ce magnifique épithalame, sans préparation et par un mouvement inspiré, à la manière antique : Hail, wedded love, mysterious law, true source Of human offspring… « Salut, amour conjugal, loi mystérieuse, source de la postérité ! 

1951. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Seconde faculté d’une Université. Faculté de médecine. » pp. 497-505

La quatrième, ils resteront encore sous le professeur d’anatomie et commenceront le cours de pathologie.

1952. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Michel Van Loo » pp. 66-70

Il y a sur la selle un buste commencé.

1953. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVI. Mme de Saman »

Mais voici où le curieux commence.

1954. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Philippe II »

Il a donc fini son histoire comme il l’avait commencée.

1955. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Napoléon »

Ces milliers de plumes dont nous parlons n’ont-elles pas commencé déjà leur travail de fourmi sur cette grande mémoire ?

1956. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Avellaneda »

… Pour nous, le Don Quichotte de Cervantes est une œuvre de vieillard, qui a pris en dérision les préoccupations de sa jeunesse et qui sent le prosaïsme du siècle monter autour de lui comme une glaise froide qui commence à prendre sa poitrine et qui va bientôt l’étouffer.

1957. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Louis Wihl »

Exilé de son pays, ce Louis Wihl, cet ami de Schelling, cet ami de Gutzkow, cet assistant de Heine à sa dernière heure, n’a pas trouvé peut-être dans notre pays le calme qu’il faut pour largement produire, et il est resté avec une tête pleine et des travaux commencés.

1958. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Avant-propos de la septième édition »

Le second est que les habitudes contractées dans l’action, remontant dans la sphère de la spéculation, y créent des problèmes factices, et que la métaphysique doit commencer par dissiper ces obscurités artificielles.

1959. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre II. Des éloges religieux, ou des hymnes. »

Dans nos climats d’occident, et surtout dans une grande partie de notre Europe moderne, nous avons commencé presque tous par être des espèces de sauvages, enfermés dans des forêts et sous un ciel triste ; ensuite nous avons été tout à la fois corrompus et barbares par des circonstances singulières et des mélanges de nations ; enfin, nous avons fini par être corrompus et polis.

1960. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVIII. Siècle de Constantin. Panégyrique de ce prince. »

L’orateur commence par dire que jusqu’alors n’ayant pas manqué une occasion de célébrer tout ce qui avait été fait de grand par la divinité de Constantin, il regarderait comme un sacrilège, de passer sous silence quelque chose de bien plus grand que tout le reste, c’est la victoire sur Maxence.

1961. (1824) Épître aux muses sur les romantiques

Je commence par toi, superbe Calliope, Muse de l’épopée, et qui, jusqu’à ce jour, N’as trouvé qu’un Français digne de ton amour.

1962. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DAUNOU (Cours d’Études historiques.) » pp. 273-362

Il commençait à se résigner à l’Empire vers 1810, vers 1812, quand c’eût été plutôt le cas d’y renoncer. […] Quand Bonaparte, de retour d’Égypte, et qui, dans les premiers jours de son coup d’État, ne préjugeait naturellement les acteurs d’alors que sur leur renommée acquise, eut l’idée un moment de le faire consul, Rœderer, à qui il en avait parlé, put dire ensuite : « Je l’ai bien guéri de cette « idée-là, je l’ai fait causer une demi-heure avec lui111. » Les tristesses et les amertumes civiques de Daunou commencèrent après le 18 brumaire ; il s’agissait de refaire au plus vite une Constitution, celle dite de l’an VIII ; sa réputation classique en ce genre le fit choisir pour rédacteur. […] Ici, et à dater de cette lutte légale de 1818, commence, sans plus d’interruption ni de crise, le M. […] « Il est vrai que j’obtenais cette économie par des réductions proportionnelles sur chaque traitement, à commencer par le mien, et sans renvoyer aucun employé. […] Ici commençait le IIIe volume de l’édition de 1855.

1963. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

Mais, en attendant, et à la faveur de cette rivalité même, les physionomies des hommes commencent, même en France, à se dessiner dans leurs œuvres. […] Mais quand on commença de voir de quelle corruption générale des mœurs cet orgueilleux élan était suivi, quand on comprit que ce que la philosophie de la nature mettait en péril, c’était en un certain sens le fondement même de la société des hommes, il sembla que ce fût payer trop cher les miracles de l’art ; — et la Réforme éclata. […] III Un des premiers effets de la transformation qui commence est ce que l’on a heureusement nommé la Latinisation de la culture. […] C’est un second trait de l’idéal classique qui commence à se dessiner : le goût des idées générales ; ou, comme on va bientôt le dire, le goût de la réduction à l’Universel. […] 2º L’Homme et le Poëte. — Que Regnier, quand il commence d’écrire, n’est déjà qu’un « attardé » ; — comme libertin, qui s’efforce de retenir la licence des mœurs d’un autre âge ; — et comme disciple de Ronsard, qu’il copie outrageusement. — Ses qualités : — franchise de l’expression et verdeur de la langue, poussée souvent jusqu’à la grossièreté [Cf. 

1964. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

Ceux-ci exercent leurs ravages dans la classe supérieure, qui n’est plus dirigeante, mais qui pourrait être édifiante, excitante, assainissante et qui commence à être tout le contraire. […] En conséquence c’était par expliquer le monde qu’ils commençaient. […] Ils commençaient par les premiers principes et les premières causes. […] Commençons d’abord par écarter les plaisirs bas et les sciences inférieures, plaisirs de besoin, sciences de nécessité. […] Il est assez difficile d’élargir le moi quand on commence par le supprimer et quand on s’applique à le maintenir toujours à l’état de rien.

1965. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE STAEL » pp. 81-164

Une note de cet Essai mentionne avec éloge l’Esprit des Religions, ouvrage commencé dès lors par Benjamin Constant, et publié seulement trente ans plus tard. […] Je reçus dix billets d’excuses à cinq heures ; je reçus assez bien le premier, le second ; mais à mesure que ces billets se succédaient, je commençai à me troubler. » L’homme qu’elle avait si généreusement servi s’éloigna d’elle alors de ce ton parfaitement convenable avec lequel on s’excuse de ne pouvoir dîner. […] Des deux articles insérés par Ginguené dans la Décade, le premier commence en ces termes : « Aucun ouvrage n’a depuis longtemps occupé le public autant que ce roman ; c’est un genre de succès qu’il n’est pas indifférent d’obtenir, mais qu’on est rarement dispensé d’expier. […] Pour la comparaison de toutes ces manières diverses de sentir et de peindre Rome depuis que Rome a commencé d’être une ruine, on ne saurait rien lire de plus complet qu’un docte et ingénieux travail de M. […] Je laisse le plaisir de le trouver aux admirateurs de la littérature napoléonienne, qui commencent à découvrir dans le héros le premier écrivain du siècle (Thiers, Carrel, Hugo, etc.). — Laissons à César ce qui lui appartient, mais ne lui apportons pas toutes les couronnes.

1966. (1865) La crise philosophique. MM. Taine, Renan, Littré, Vacherot

Cependant il eut un assez grand succès : d’une part, il satisfaisait certaines rancunes qu’une puissance trop prolongée finit toujours par provoquer contre soi ; en second lieu, il levait le drapeau contre une école que les uns jugeaient rétrograde, et que les autres commençaient à trouver un peu immobile. […] Cette loi ne peut pas faire que les phénomènes soient, elle est seulement le mode suivant lequel ils sont ; mais qu’un phénomène commence à être, c’est-à-dire sorte du néant, c’est ce qui ne m’est pas suffisamment expliqué par la loi qui le régit, c’est-à-dire par la relation constante qui l’unit à tel autre phénomène antécédent. […] Cependant ces phénomènes sont soumis à des lois, et ces lois semblent éternelles et immuables ; au moins rien n’indique qu’elles aient commencé ou qu’elles en aient remplacé d’autres. […] Cependant, à supposer que le mouvement lui-même ne donnât pas lieu à de nouveaux problèmes, à supposer, si l’on veut, qu’il explique toute la nature physique, y compris même la végétation et la vie animale, je dis qu’il y aura toujours un point où il vous faudra reconnaître un hiatus, un saltus, un intervalle : c’est là que commencent la conscience et la pensée. […] Enfin l’école écossaise elle-même, qui a commencé cette séparation, n’a cependant jamais fait entièrement abstraction des sciences physiques et mathématiques.

1967. (1923) Paul Valéry

Voici une Fileuse qui commence ainsi : Assise, la fileuse au bleu de la croisée Où le jardin mélodieux se dodeline, Le rouet ancien qui ronfle l’a grisée. […] La chair confuse des molles roses commence A frémir, si d’un cri le diamant fatal Fêle d’un fil de jour toute la trame immense. […] Négligeons-les, et arrivons à la seconde poésie de Valéry, celle qui commence avec la Jeune Parque, après une interruption de vingt ans. […] Du Platane, qui commence à peu près Charmes, à Palme, qui les termine, on imagine que la nature végétale (prise pour figure de toute la nature) a été comme filtrée par l’épaisseur des poèmes. […] Je reconduisais Valéry chez lui par les quais de la Seine, et il me disait avoir, à un certain moment, commencé un travail bientôt abandonné sur un sujet de psychologie technique, celui de l’attention.

1968. (1924) Critiques et romanciers

Eugène Grangé et Victor Bernard. » Il commence : « La robe est une merveille ! […] Le recueil des Amours anglais commence l’œuvre romanesque de Filon. […] Ces livres privilégiés n’auront pas eu d’âge ingrat, je ne sais comment ils passeront à l’éternité ; la transition n’est pas commencée : ils ont toute leur jeunesse. […] Son premier roman, les Cloportes, Jules Renard le commença en 1887, à vingt-trois ans. […] Gustave Geffroy commençait de conter l’histoire il y a vingt ans ?

1969. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Saint-Arnaud. Ses lettres publiées par sa famille, et autres lettres inédites » pp. 412-452

Il a fait son premier pas dans la grande carrière : sa réputation africaine commence. […] Saint-Arnaud lui-même commence à entrevoir ce gouvernement général de l’Algérie comme pouvant devenir la récompense de ses travaux africains et le dernier terme de son ambition. […] Son vœu secret, magnanime, c’est du moins de tout lancer dans une bonne voie, de commencer, de pousser vaillamment la grande œuvre, et de mettre, dès les premiers jours, les choses dans un tel état qu’un autre, à son défaut, n’aura plus qu’à achever.

1970. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre premier. Les caractères généraux et les idées générales. » pp. 249-295

« Mais bientôt l’esprit, grandissant, commença à généraliser, et nim en vint à signifier toute chose mangeable ; il y ajoutait, selon l’occasion, tantôt le mot bon, tantôt le mot mauvais, qu’il avait appris en même temps, et disait ainsi : nim bon et nim mauvais. […] Ici commence une nouvelle série de remaniements, additions et corrections, celle-ci indéfinie, qui se poursuit de génération en génération et de peuple en peuple, je veux parler de la recherche scientifique. — Cette fois, il s’agit de faire coïncider nos idées générales non plus avec les idées générales d’autrui, mais avec les caractères généraux de choses. […] Un boulet semble avancer en ligne droite ; la théorie montre qu’il commence à descendre au sortir du canon.

1971. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIe entretien. L’Imitation de Jésus-Christ » pp. 97-176

Levez-vous et commencez à l’instant, et dites : Voici le temps d’agir, voici le temps de combattre, voici le temps de me corriger. […] Quand viendra cette dernière heure, vous commencerez à juger tout autrement de votre vie passée, et vous gémirez amèrement d’avoir été si négligent et si lâche. […] Est-ce la philosophie française du dix-huitième siècle, qui pour expliquer l’œuvre divine commence par nier le Créateur, et qui révèle à la place des fins dernières, avec Condorcet, la stupide théorie du progrès continu et indéfini ?

1972. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIIe entretien. Madame de Staël. Suite. »

Je reçus dix billets d’excuse à cinq heures ; je supportai assez bien le premier, le second ; mais, à mesure que ces billets se succédaient, je commençais à me troubler. […] « Je suis aux regrets, Madame, que vous m’ayez contraint de commencer ma correspondance avec vous par une mesure de rigueur : il m’aurait été plus agréable de n’avoir qu’à vous offrir le témoignage de la haute considération avec laquelle j’ai l’honneur d’être, « Madame, « Votre très-humble et très-obéissant serviteur, Signé : « Le duc de Rovigo. » « P. […] « Un homme d’un esprit supérieur disait que la prose était factice, et la poésie naturelle : en effet les nations peu civilisées commencent toujours par la poésie, et dès qu’une passion forte agite l’âme, les hommes les plus vulgaires se servent, à leur insu d’images et de métaphores ; ils appellent à leur secours la nature extérieure pour exprimer ce qui se passe en eux d’inexprimable.

1973. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Les auteurs commencent par imaginer une suite et une confusion d’incidents singuliers : c’est là l’invention. […] Molière commença par la farce. […] C’était l’usage : Molière, acteur et auteur tout à la fois, devait commencer par flatter l’usage.

1974. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 mai 1885. »

Il y a vingt ans, on a commencé à lui reconnaître quelque talent musical : des éclairs, illuminant de loin en loin des ténèbres profondes. […] L’Homme, immaculé et libre, Siegfried, le Waelsung, — possesseur de l’Or et non souillé par l’Or, — commence l’œuvre par qui le monde sera libéré, — l’Exaltation de l’Homme, la Fin des Dieux : — Siegfried va éveiller Brünnhilde, la morte déesse, faite femme. […] Le 8 juin prochain, la Revue Wagnérienne commencera la publication d’une histoire, de l’Œuvre de Bayreuth (Bayreuth, le théâtre de Bayreuth, les représentations, le Patronat, l’Association Wagnérienne, etc.)

1975. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

À cette époque, Tristan et Isolde, la Tétralogie de l’Anneau nu Nibelung, étaient achevés, au moins en esquisses, et, déjà, Parsîfal était commencé : tous ces drames et, aussi, les Maîtres Chanteurs, — une comédie fantaisiste et de divertissement, — étaient écrits pour un théâtre différent des théâtres actuels. […] Le 2 août. 1875, l’édifice étant achevé, les répétitions d’orchestre commencèrent. En 1876, elles furent reprises, du 3 juin au 6 juillet : la répétition générale eut lieu les 6, 7, 8 et 9 août ; et, devant un public venu des extrémités de la terre, le 13 août, les représentations commencèrent de la Tétralogie.

1976. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VI »

Alors commença pour la musique l’ère, encore ouverte aujourd’hui, d’un effroyable et terrible labeur. […] Mais si ç’a été la profonde pensée de Wagner, faire des œuvres de pure musique avec le commentaire de paroles et de gestes, tardivement est-il arrivé à la conscience de cette idée ; de là les erreurs éparses, parmi tant de géniales réalisations, dans l’œuvre qu’il institua et qui commence à l’ère glorieuse du printemps de 1849. […] Jules Pasdeloup et Edouard Colonne trafiquaient avec moi d’une place en leurs salles contre les soixante-quinze centimes ou le franc que je leur offrais ; Berlioz eut mon culte, l’opéra italien mes mépris, mes invectives ; je commençais ouïr de belles pages de Wagner, et j’y applaudissais, bruyamment, comme d’autres y sifflaient.

1977. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Charles Dickens »

Dickens était porté à reproduire tout l’existant ; il a commencé, d’abord comme tous ses congénères, par prendre ce qu’il est convenu que l’on dédaigne ; il s’en est tenu là, et dans toute son œuvre on aurait peine à trouver un grand homme ou une femme séduisante, ou simplement des gens bien élevés. […] Le seul principe qui puisse dériver de ce résumé essentiel de tout l’être, est le même que celui qui découle de la réalité brute qui meut toute matière, qui attise toute vie, et que commence à déduire de l’ensemble dont il est l’âme, la philosophie naturaliste en posant la vertu de toute expansion et la peine de toute contraction, l’identité fondamentale de la force et de la bonté. […] Un homme en colère ne doute pas un instant qu’il n’ait raison d’être ainsi, et s’il doute, c’est qu’il commence à s’apaiser.

1978. (1856) Cours familier de littérature. I « IVe entretien. [Philosophie et littérature de l’Inde primitive (suite)]. I » pp. 241-320

Quand elle écume, au lever d’un jour d’été, sous la brise folle, et que le goëland, renversé comme un oiseau blessé, trempe une de ses ailes dans la poussière de cette écume, la mer rappelle les bouillonnements harmonieux de l’onde qui commence à frissonner sur le feu. — Émotion ! […] « Prédestinés l’un à l’autre », dit le poète, « ils ne s’étonnent pas de se voir pour la première fois ; ils semblent s’être vus toujours ; ils ne se reconnaissent pas, ils se connaissent ; ils se regardent immobiles et ravis, avec ce charmant sourire qui dit : Nous ne commençons pas, nous continuons de nous aimer. » Cependant le cruel message sort des lèvres de Nala. […] Elle le cherche, et commence à soupçonner le déguisement des dieux, qui, pour parvenir à leur but, veulent tromper son amour.

1979. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIIe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset » pp. 409-488

Si ce jeune poète n’eût pas été doué par la nature d’une originalité forte et inventive, il aurait certainement commencé comme tout le monde par l’imitation des modèles morts ou vivants qu’il avait à côté de lui. […] C’est Don Quichotte qui est le véritable père de Don Juan ; le jour où l’on a commencé à railler l’héroïsme et l’amour, on a ouvert la carrière aux héros du scepticisme et du libertinage. […] Henri Heine, pour qui on commençait à s’engouer en France, lui en offrait un bien plus dépravé.

1980. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre I : Variations des espèces à l’état domestique »

Il me semble encore évident que les êtres organisés doivent être exposés pendant plusieurs générations à de nouvelles conditions de vie pour qu’il se manifeste chez eux une somme appréciable de variation, mais qu’aussitôt que l’organisation a une fois commencé à varier, elle reste généralement variable pendant de nombreuses générations. […] J’ai entendu dire gravement qu’il était fort heureux que la Fraise eût commencé à varier quand les jardiniers ont commencé à l’observer attentivement.

1981. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « III. M. Michelet » pp. 47-96

Quand nous lisions les livres qui commencèrent sa renommée, pouvions-nous prévoir qu’en quelques années il atteindrait un tel résultat ? […] S’il est athée, c’est comme on l’était au xviiie  siècle, dans un temps où le perruquier de Chamfort disait avec la modestie de son état et le sentiment d’un homme qui sent où commence la dignité humaine : « Je ne suis qu’un pauvre merlan ; mais, après tout, il ne faut pas s’imaginer que je croie plus en Dieu qu’un autre !  […] et qui commence ainsi : « Ne cherchez point le prêtre dans la science et dans les lettres, etc., etc. », il écrit avec aplomb que « le prêtre n’a plus que les petites facultés d’intrigue et de ménage, mais qu’il a perdu les grandes facultés viriles, surtout l’invention, et que depuis cent cinquante ans il s’est énervé et n’a plus rien produit ».

1982. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — II. (Fin.) » pp. 180-203

Élevée à Maubuisson, placée ensuite à l’Abbaye-aux-Bois où elle s’ennuyait, Mlle de Châteaubriant, dès ses premiers pas dans le monde de Chantilly, y sentit se développer des instincts de dissipation, de bel esprit et de coquetterie qui désolèrent Lassay avant même qu’il en fût victime : On est trop heureux, lui disait-il, de trouver une seule personne sur qui l’on puisse compter, et vous l’avez trouvée ; vous devez du moins en faire cas par la rareté ; il me semble pourtant que vos lettres commencent à être bien courtes, et qu’elles ressemblent à celles que vous m’écrivez quand vous êtes désaccoutumée de moi ; vous avez un défaut effroyable, c’est que, dès qu’on vous perd de vue, vous oubliez comme une épingle un pauvre homme qui tout le jour n’est occupé que de vous. […] quand on commence à ne plus rêver, ou plutôt à rêver moins, on est près de s’endormir pour toujours.

1983. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — II » pp. 57-80

Quand Louis XIV, de son propre mouvement, destina Villars à l’armée d’Allemagne, il commençait à ne plus être content des services de Catinat. […] On commence par me gronder : j’ai abusé de la confiance de Sa Majesté en prenant trop sur moi ; il me revient des menaces.

1984. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Appendice. Discours sur les prix de vertu »

Mme Navier a commencé, dès l’âge de douze ans, ce ministère de veilleuse. […] les plus gratuites et les plus généreuses, est aujourd’hui en exercice et a commencé de fonctionner. — Dans le Mémoire détaillé que j’ai sous les yeux, on évalue à près de 4 33,000 francs ce qu’ont pu coûter toutes les fondations réunies, dues au zèle et à l’initiative de l’abbé Brandelet, et il n’y a pas contribué de sa bourse pour moins de 30,000 francs.

1985. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres de Virgile »

Spohn et Wagner, de pieux disciples de Heyne, ont commencé ce travail de révision et de contrôle comme sous les auspices encore et sous l’invocation du maître. […] La lutte commence.

1986. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres mêlées de Saint-Évremond »

Il commence par quelques réflexions fines et spirituelles sur la variation de ses goûts avec l’âge, réflexions dans le sens d’Horace, lorsque Horace incline aux préceptes d’Aristippe ; il démêle et dénonce avec un vif sentiment des nuances les effets des ans et les changements insensibles, mais inévitables, qu’ils amènent. […] Il avait commencé par se railler de l’Académie française, encore naissante et à ses débuts ; mais il eût fait lui-même un excellent académicien, lorsque l’Académie était à ses meilleurs jours.

1987. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Vie de Rancé »

L’austérité du fond commençait à devenir un attrait irrésistible pour quelques-uns ; ils y accouraient des monastères voisins comme à une ruche d’un miel plus céleste. […] Est-ce un nouvel attachement qui commence ou un vieil attachement qui finit ?

1988. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Du génie critique et de Bayle »

Il commence à connaître le monde, les savants, M.  […] A propos de ses migraines fréquentes, ce n’est pas l’étude qui en est cause, suivant lui, parce qu’il ne s’applique pas beaucoup à ce qu’il lit : « Je ne sais jamais, quand je commence une composition, ce que je dirai dans la seconde période.

1989. (1892) Boileau « Chapitre IV. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » » pp. 89-120

Ce bon sens-là, c’était justement ce qui manquait le plus à la littérature française, vers 1660, quand Boileau commença d’écrire. […] Ainsi se termine le mouvement qui avait commencé avec Ronsard, et cette idolâtrie de l’antiquité, qui avait corrompu notre poésie au siècle précédent, achève de se transformer chez Boileau en un principe rationnel.

1990. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre III. Montaigne »

. — Pas tant que cela, si l’on commence par écarter tous les plaisirs et toutes les douleurs d’opinion, qui sont des inventions humaines, et que notre prétendue civilisation attache à des biens imaginaires. […] Montaigne commence et finit pour ainsi dire à chaque phrase, selon la remarque de Balzac.

1991. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Ferdinand Fabre  »

Il arrive là avec sa vieille mère et commence par recueillir chez lui une pauvresse et sa bande d’enfants. […] On sait que ce roman a commencé la réputation de M. 

1992. (1894) Propos de littérature « Chapitre V » pp. 111-140

que le vers acquît une plus totale fermeté, qu’un labeur patient achevât ce que les dons innés commencèrent, que l’artiste arrachât les quelques négligences laissées par le poète, — que ce fût par exemple la trame élastique et indéchirable des vers de Stéphane Mallarmé ou l’infrangible et sonore métal frappé du sceau de Hérédia ; que ce fût aussi l’impeccable et classique syntaxe des Trophées, ou cette autre syntaxe d’une intellectuelle logique, souple, fuyante mais impressive, étroitement serrée et pourtant impalpable, qui étonne et séduit dans l’Après-midi d’un faune ou dans Hérodiade. […] Et nous sentons pourtant, oui, on commence je crois à le sentir, quelle force inconnue naîtrait de ce magique baiser, quel courant réciproque de nos yeux à la terre et de la terre jusqu’à nos lèvres !

1993. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre douzième »

En revanche, il y aura toujours une place d’honneur pour la belle et poétique intelligence qui s’inspira, au commencement de ce siècle, de tout ce qui voulait revivre du passé, de tout ce qui commençait à vivre de l’avenir. […] Cette dispute a commencé, et dût-elle ne pas finir, c’est de la gloire.

1994. (1890) L’avenir de la science « XVIII »

Il faut être aveugle pour ne pas voir que l’œuvre commencée il y a quatre cents ans dans l’ordre littéraire, scientifique, politique, c’est l’exaltation successive de toute la race humaine, la réalisation de ce cri intime de notre nature : « Plus de lumière ! […] Un mois après que la constitution a commencé à fonctionner, elle a besoin d’être interprétée. « Elle est violée, disent les uns  Non, disent les autres. » Qui décidera ?

1995. (1890) L’avenir de la science « XXII » pp. 441-461

Le grand scepticisme a toujours été peu caractérisé en France ; à commencer par Montaigne et Pascal, nos sceptiques ont été, ou des gens d’esprit, ou des croyants, deux scepticismes très voisins l’un de l’autre et qui s’appuient réciproquement. […] Au plus humble degré est le dogmatisme absolu des ignorants et des simples, qui affirment et croient par nature et n’ont pas aperçu les motifs de douter  Quand l’esprit, longtemps bercé dans cette foi naïve, commence à découvrir qu’il a pu être le jouet de sa croyance, il entre en suspicion et s’imagine que le plus sûr moyen pour ne pas être trompé, c’est de rejeter toute chose : premier scepticisme qui a aussi sa naïveté (sophistes, Montaigne, etc.)  

1996. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre II : La Psychologie. »

Suivant Hamilton, l’idée de cause n’est pas un principe sui generis de notre intelligence : elle s’explique par l’impossibilité pour nous de concevoir quelque chose qui commence absolument. […] Platner commença cette étude en 1785.

1997. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre VIII »

L’arrivée de sa mère jette un froid dans la flirtation commencée. « Par où sort-on ?  […] Bargé part sans s’être expliqué. « C’est l’expiation qui commence ! 

1998. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Bussy-Rabutin. » pp. 360-383

Il fut précoce, et, bien qu’il ait commencé le métier des armes à treize ans, dit-il, ou du moins à quinze (car les dates qu’il donne souffrent quelque difficulté), il avait déjà fait de bonnes études, d’abord chez les Jésuites d’Autun, ensuite au collège de Clermont à Paris. […] Il avait commencé par convenir franchement de tous ses torts, mais il exprimait ses regrets d’une manière qui prouve combien en ceci il tenait plus encore aux choses de l’esprit qu’à celles du cœur : Ne trouvez-vous pas, écrivait-il à sa cousine, que c’est grand dommage que nous ayons été brouillés quelque temps ensemble, et que cependant 38 il se soit perdu des folies que nous aurions relevées, et qui nous auraient réjouis ?

1999. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface des « Derniers Jours d’un condamné » (1832) »

C’était un supplice, un supplice qui commençait avec le jour, et qui durait, comme celui du misérable qu’on torturait au même moment, jusqu’à quatre heures. […] Le lourd triangle de fer se détache avec peine, tombe en cahotant dans ses rainures, et, voici l’horrible qui commence, entaille l’homme sans le tuer.

2000. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre III : Examen de la doctrine de Tocqueville »

Sans doute M. de Tocqueville a raison de dire, après beaucoup d’autres, que les souverains eux-mêmes, dans leur lutte contre la féodalité, ont travaillé à répandre l’égalité parmi les sujets, et à ce point de vue on peut dire que la révolution démocratique a commencé en France avec Philippe-Auguste ; mais n’est-ce pas changer singulièrement le sens des termes que d’appeler démocratie le règne et le progrès de la monarchie absolue ? […]commencent, où finissent le sujet et le souverain ?

2001. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre II. Des poëtes étrangers. » pp. 94-141

Mais en France ce Poëme singulier ne commença à être connu que par la traduction françoise qu’en donna M. […] Madame Ricoboni a aussi commencé un nouveau Théâtre Anglois qui peut beaucoup servir à la connoissance des nouveaux Poëtes dramatiques de cette nation.

2002. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre IX. Eugénie de Guérin »

Quand, en effet, Mme Eugénie de Guérin commença sa vie de poésie secrète et d’humbles vertus ensevelies, qui auraient pu s’enterrer pour jamais dans ce cimetière de village dont Gray peignit les tombes, un soir, c’était le temps où l’un des hommes qui « ont su le moins rester tranquillement assis dans une chambre », fondait le bronze des canons à force de les faire tonner. […] si elle avait vécu plus longtemps, si elle avait vu s’élever de sa tombe cette gloire touchante dont elle ne se doutait pas et qui maintenant est la sienne, la faiblesse des plus purs comme des plus forts est si grande qu’elle se serait peut-être enivrée à cette coupe, que les âmes, émues par elle, appellent son génie, et l’auteur, la femme littéraire qu’elle ne fut jamais, aurait bien pu commencer de poindre et d’apparaître.

2003. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vi »

En février 1915, commencèrent des flottements. […] En même temps commença l’agitation de ceux qui sont allés à Zimmerwald et à Kienthal.‌

2004. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre III. »

Un savant du dix-septième siècle a cherché principalement cette similitude dans les maximes de Platon comparées aux prescriptions de la loi mosaïque ; il indique en exemple : 1° la crainte affectueuse de Dieu ; 2° l’interdiction de se venger et de faire aucun mal à autrui ; 3° l’obligation de la prière, d’accord avec le précepte pythagoricien : « Commence tous tes actes par la prière, afin de pouvoir les achever » ; 4° le devoir pour les puissants et les princes de se conformer au Roi des rois, au Dieu unique, parfait modèle de toute sagesse et de toute justice. […] À l’origine même de la société hébraïque, avaient commencé les écoles des prophètes.

2005. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — V » pp. 123-131

Puis il repartit pour le Milanais et commença une nouvelle campagne19.

2006. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Note »

Il me  faudrait deux ou trois mois pour mettre à fin des pièces commencées ou projetées qui, avec ce que j’ai déjà, seraient un troisième volume à ajouter à Joseph Delorme et aux Consolations, volume que je ne publierai pas quand il sera achevé, mais qui alors me laissera libre pour quelque autre essai poétique.

2007. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « EUPHORION ou DE L’INJURE DES TEMPS. » pp. 445-455

Et pourtant de tels motifs de garantie future que j’embrassais de grand cœur, et auxquels je ne cessais de croire dans mon songe (car vous n’oubliez pas que c’en est un), ne le rendaient pas moins mélancolique et moins sombre ; mon pauvre Euphorion, avec la foule innombrable et confusément plaintive de ces poëtes déshérités, déchus, ensevelis, ne se laissait pas oublier, et ils faisaient tous la ronde autour de moi, tellement que mes idées commençaient à vaciller un peu.

2008. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES » pp. 456-468

Au moment où vous commencez à l’être, voilà le style qui vous démange ; plus de laisser-aller, plus de joie.

2009. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la Révolution française — II. La Convention après le 1er prairal. — Le commencement du Directoire. »

Les secours furent insuffisants et intempestifs ; des ordres contradictoires arrivèrent à la fois des deux petites cours rivales, et déconcertèrent les opérations commencées ; en deux conjonctures tristement mémorables, à Quiberon et à l’Ile-Dieu, de misérables scrupules de vanité empêchèrent d’adopter le genre de guerre qui convenait le mieux à la nature de la contrée et aux habitudes des paysans.

2010. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la Révolution française. IXe et Xe volumes »

Quant aux récriminations sur la rupture des traités, sur 16 degré de bonne ou de mauvaise foi des parties contractantes, elles ne sont pas moins vaines et futiles, que si l’on disputait pour savoir qui commença la première, de la Gironde ou de la Montagne au 31 mai, de la Montagne ou de la Plaine au 9 thermidor.

2011. (1874) Premiers lundis. Tome II « Thomas Jefferson. Mélanges politiques et philosophiques, extraits de ses Mémoires et de sa correspondance, avec une introduction par M. Conseil — II »

Les jugements de Jefferson sur la France et sur la Révolution qu’il avait vue commencer, sont dignes d’être médités et portent à un haut degré l’empreinte du caractère judicieux, circonspect et persévérant que tout nous signale en lui.

2012. (1874) Premiers lundis. Tome II « Quinze ans de haute police sous Napoléon. Témoignages historiques, par M. Desmarest, chef de cette partie pendant tout le Consulat et l’Empire »

Comme il se trouvait dans cette attente chez le comte Leloureux, commissaire royaliste pour ces parages, il aperçut un livre qu’il commença à feuilleter négligemment, puis il s’y attacha.

2013. (1874) Premiers lundis. Tome II « Henri Heine. De la France. »

Le Globe et la Revue Française achevaient de nous faire comprendre cette Allemagne que madame de Staël avait ébauchée avec feu et génie ; le tableau se déroulait et s’éclaircissait, mais on n’en voyait pas commencer un autre derrière.

2014. (1875) Premiers lundis. Tome III « Profession de foi »

La première idée, la conception du Globe, lorsqu’il fut fondé il y a près de sept ans (et celui qui parle ici est plus compétent que personne pour décider ce point), consistait à recueillir et à présenter au public français tous les travaux scientifiques, littéraires et philosophiques de quelque importance dans le grand mouvement pacifique qui commençait à emporter de concert les nations civilisées du monde.

2015. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre VI. Du raisonnement. — Nécessité de remonter aux questions générales. — Raisonnement par analogie. — Exemple. — Argument personnel »

Quand un orfèvre l’eut examinée, il se trouva que c’était une feuille d’or appliquée sur la dent avec beaucoup d’adresse ; mais on commença par faire des livres, et puis on consulta l’orfèvre.

2016. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre IV. La comédie »

Dumas (né en 1824), fils du fameux dramaturge et romancier, a commencé par des romans.

2017. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Guy de Maupassant »

Je ne saurais dire si c’est parce qu’il avait quitté le roman biographique pour le roman-drame que l’auteur de Bel-Ami a, dans ces derniers temps, paru s’attendrir, ou si c’est au contraire parce que l’expérience et les années l’avaient attendri, qu’il s’est intéressé davantage aux drames de la passion et qu’il a jugé qu’une seule crise dans une existence humaine pouvait faire le sujet de tout un livre : mais le fait est que son cœur, on le dirait, s’est amolli et que la source des larmes a commencé d’y jaillir.

2018. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VI. Le charmeur Anatole France » pp. 60-71

Le vrai roman de la jalousie serait : un amant vierge, une maîtresse vierge, ils se prennent, et la jalousie commence avec l’amour, parce que l’amour se voudrait un, et qu’ils sont deux, et que le spasme même divise, est jouissance, est égoïsme, parce que l’amant de la maîtresse la plus prise peut toujours serrer dans ses mains le front de son amie et dire comme un personnage de Shakespeare : « Que se passe-t-il dans cette petite tête ? 

2019. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XI. Trois bons médanistes : Henry Céard, Joris-Karl Huysmans, Lucien Descaves » pp. 145-156

Des techniciens plus récents, assez en équilibre sur leur instrument pour ne se préoccuper plus que de la direction, commencèrent à s’orienter.

2020. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre VI. L’Astronomie. »

L’Astronomie physique, qu’il semble condamner, a déjà commencé à nous donner des fruits, et elle nous en donnera bien d’autres, car elle ne date que d’hier.

2021. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Conclusions » pp. 169-178

N’empêche que le gros du public en demeura impressionné et que nombre de lecteurs qui commençaient à se résigner à leur formule, en prirent prétexte pour s’en écarter définitivement.

2022. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre II. Enfance et jeunesse de Jésus. Ses premières impressions. »

L’hypothèse que nous proposons lève seule l’énorme difficulté que l’on trouve à supposer deux sœurs ayant chacune trois ou quatre fils portant les mêmes noms, et à admettre que Jacques et Simon, les deux premiers évoques de Jérusalem, qualifiés de « frères du Seigneur », aient été de vrais frères de Jésus, qui auraient commencé par lui être hostiles, puis se seraient convertis.

2023. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIV. Rapports de Jésus avec les païens et les samaritains. »

La ligne où finissent les ruines de temples et où commencent les ruines de synagogues est aujourd’hui nettement marquée à la hauteur du lac Huleh (Samachonitis).

2024. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XV » pp. 175-187

Voici la liste des principaux ouvrages dont la France était en possession au milieu du xviie  siècle, quand le règne de Louis XIV a effectivement commencé.

2025. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — L’orthographe, et la prononciation. » pp. 110-124

On les combattit encore ; mais enfin leurs idées commencèrent à prendre.

2026. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre onzième. »

Mais d’où vient qu’au renard, etc… Ce petit Prologue est assez peu piquant ; pourquoi commencer par contredire Ésope sur un point où l’on finit par convenir qu’il a raison ?

2027. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre II. Harmonies physiques. — Suite des Monuments religieux ; Couvents maronites, coptes, etc. »

Sous ces bois jaunissants j’aime à m’ensevelir ; Couché sur un gazon qui commence à pâlir, Je jouis d’un air pur, de l’ombre et du silence.

2028. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 5, des études et des progrès des peintres et des poëtes » pp. 44-57

Le jeune peintre qui a du génie, commence donc bien-tôt à s’écarter de son maître, dans les choses où le maître s’écarte de la nature.

2029. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 8, des plagiaires. En quoi ils different de ceux qui mettent leurs études à profit » pp. 78-92

Au lieu de commencer à travailler pour nous mêmes, nous voulons travailler pour le public.

2030. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 5, explication de plusieurs endroits du sixiéme chapitre de la poëtique d’Aristote. Du chant des vers latins ou du carmen » pp. 84-102

Commençons par le metre et par le rithme que doit avoir le langage préparé pour plaire.

2031. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XIV »

Le style de Pascal, par exemple, n’eût rien perdu à avoir un peu moins de qui, et de que dans cette phrase ; « Si je ne craignais d’être téméraire, je crois que je suivrais l’avis de la plupart des gens que je vois, qui, ayant cru jusqu’ici sur la foi publique, que ces propositions sont dans Jansénius, commencent à se délier du contraire, par un refus bizarre qu’on fait de les leur montrer, qui est tel que je n’ai encore vu personne qui ait dit les y avoir vues. » — Chateaubriand a écrit d’admirables pages en évitant soigneusement la répétition des mêmes mots et des qui et des que, et M.

2032. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Bruyère » pp. 111-122

Commençons par rendre justice à tout le monde.

2033. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Louis Nicolardot » pp. 217-228

On dirait, au dégagé de la note, à la prestesse de la date sur laquelle il ne pèse que le temps de la tracer, que ces faits ne le regardent pas, ces faits menaçants, précurseurs, qui commencent d’aiguiser, sur une pierre invisible, la hache qui lui coupera le cou !

2034. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Auguste Vitu » pp. 103-115

Or, c’est par ces incroyables détails que Vitu commence son histoire.

2035. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Tourgueneff »

Charrière — est devenu dans notre traduction les Mémoires d’un seigneur russe, c’est pour prendre avec ce titre le caractère du témoignage de l’aristocratie russe sur la situation du pays qu’elle domine. » Aveu plus forcé que naïf, et qu’il fallait bien faire tout d’abord pour expliquer ce changement de titre qu’on ose se permettre, mais qu’on expie presque immédiatement par un embarras qui commence : « Quelques fragments de cet ouvrage — ajoute le traducteur — avaient paru dans un journal de Moscou et frappé l’attention, quoique venant d’une plume inconnue et qui n’avait pas fait ses preuves devant le public… On était loin de prévoir l’impression que devait produire la réunion de ces morceaux, lorsque ayant été mis en volume et complétés dans leur ensemble, on put saisir la donnée supérieure qui s’en dégageait et qu’on vit s’y manifester la pensée intime de l’auteur ou plutôt l’inspiration sociale à laquelle il avait involontairement cédé… » Certes !

2036. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « I. Saint Thomas d’Aquin »

Il se ressouvint qu’il était théologien, et il commença son système par la question théologique des attributs de Dieu.

2037. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Lefèvre-Deumier »

Avec vos yeux d’humains, vous ne voyez donc pas, Qu’où s’arrêtent vos sens, c’est le ciel qui commence ?

2038. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Roger de Beauvoir »

C’est encore et toujours ce visage qui fut charmant, où la Gaîté et la Mélancolie luttaient pour le compte de la Séduction, mais où la Mélancolie a commencé de vaincre, — la Mélancolie qui s’est épaissie, à mesure que les années qui restent à vivre s’éclaircissent.

2039. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Th. Gautier. Émaux et Camées »

Prenez son recueil : il commence par cette ode qu’il appelle un madrigal panthéiste (jour de Dieu !

2040. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Louis Bouilhet. Festons et Astragales. »

Gautier, mais le Barbier, qui commence en Gautier, finit en Hugo, de mélancolique devenu grotesque, Et sous la nue il frisera La tresse blonde des comètes !

2041. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Conclusion »

Or, en matière historique — sans parler de la rareté avec laquelle se montrent des rapports constants entre deux phénomènes — qui ne sait combien il est difficile de dire avec précision quand commence ou, quand finit chacun d’eux, et d’établir, par suite, celui qui est apparu le premier ?

2042. (1923) Au service de la déesse

L’abbé d’Aubignac avait commencé la besogne, et Wolf la continue. […] Il y a des siècles que les philologues ont commencé leur besogne. […] Ils se vantaient de commencer et de mener à la perfection l’idée d’une vie élégante. […] Cette immense besogne n’est pas terminée : en quelque sorte, elle n’est pas commencée. […] Mais, si l’on avilit le métier, si la lutte dans le travail devient ce que souhaitent maints anarchistes, la folie commence.

2043. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

Pétrarque & le Dante avaient déja commencé cette preuve. […] C’est sous son regne que fut commencée l’Eglise de Notre Dame de Paris. […] Il allait commencer un long & dur exposé du fait. […] Elle commence à s’applanir sous vos pas. […] Picart, de son côté, reclama & obtin la gloire de l’avoir commencée.

2044. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

On admire l’Énéide parce qu’on y voit commencer Rome et Carthage ; et que l’enfance de ces fameuses rivales, nées pour se disputer l’empire de la terre et des mers, porte en elle une auguste empreinte de leur destinée future. […] La curiosité d’Adam l’interroge sur ces événements mystérieux, et Raphaël commence un récit, habilement préparé dans le texte original et dans celui de notre Delille, qui traduisit encore mieux Milton que Virgile : « Ô père des humains ! […] Ici, le poète commence les explications préparatoires de sa fable nouvelle qui, bien qu’étant la continuation des faits de son héros, n’est pourtant pas la prolongation de la fable annoncée au premier chant. […] S’il eût remonté jusqu’à l’œuf de Léda, ou s’il eût commencé même à l’enlèvement d’Hélène, ou à l’ouverture du siège de Troie, il est évident que le poème aurait été un tissu d’actions différentes. […] Par un art plus subtil il commence presque toutes ses fables ensemble, les fait marcher à la fois, et les conduit de même à leur conclusion : il ne les termine pas les unes après les autres, mais les unes par les autres ; ce qui, comme vous savez, est la loi des bonnes poétiques.

2045. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre II. Les couples de caractères généraux et les propositions générales » pp. 297-385

L’expérience commencée nous a conduits aux premières ; l’expérience prolongée nous conduit aux secondes. […] II Nous commençons donc par une hypothèse, mais par une hypothèse très vraisemblable, autorisée par une quantité de précédents, et, de plus, capable d’être infirmée ou confirmée après que nous aurons usé d’elle, partant aussi bien choisie que possible pour nous mettre dans le bon chemin et nous retirer du mauvais, si par hasard elle nous y conduit : c’est à savoir que tout caractère donné est le second terme d’un couple. […] Nous pouvons, en refroidissant la surface de n’importe quel corps, atteindre en tous les cas une température à laquelle la rosée commence à se déposer. […] On a observé que la rosée ne se dépose jamais abondamment dans des endroits fort abrités contre le ciel ouvert, et point du tout dans les nuits orageuses ; mais que, si les nuages s’écartent, fût-ce pour quelques minutes seulement, de façon à laisser une ouverture, la rosée commence à se déposer et va en augmentant. […] C’est seulement à la Renaissance, avec Stevin et Galilée, que la mécanique a commencé ; et, très probablement, la cause de ce long retard est le désaccord de l’induction ordinaire et de la raison pure.

2046. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1894 » pp. 185-293

Année 1894 Lundi 1er janvier 1894 w D’aimables souhaits de la bonne année, qui commencent dans un petit bout de lettre, gentiment affectueux de Raffaëlli. […] Mme Daudet me rappelle dans le landau, nous menant rue Bellechasse, que commence aujourd’hui la vingtième année de notre intimité. […] Le chemin du local de la fête à mon hôtel est tout droit et tout court, et depuis que je suis dans cette ville, je l’ai fait tous les jours, mais je sors par une autre porte, et je m’égare dans un lacis de petites rues, au moment où la nuit commence à tomber. […] Un moment, il est question des courses, et Régamey dit assez intelligemment, que les courses sont en train de ruiner absolument la petite bourgeoisie, la classe intermédiaire entre le richard et le sans-le-sou, et quand ce tampon va être détruit, les sans-le-sou vont se trouver nez à nez avec les grosses fortunes, et là, va commencer la débâcle. […] Mais là, pétrir de la glaise ne lui semblait pas, avec les idées de son enfance, l’œuvre d’un vrai sculpteur, d’un sculpteur frappant, à tour de bras, sur de la matière dure ; et il entrait dans un atelier de médailliste, où se creusaient des coins, où l’on incisait le métal : vivant alors de travaux commencés pour des camarades, de bronzes de poignées de commodes, pour un réparateur de vieux meubles, et venant à l’atelier d’une manière intermittente, et travaillant sans goût. « Car, s’écrie-t-il, en levant la tête de sa terre, il n’y a que sept ou huit ans, que l’amour du travail m’est venu… et seulement, quand j’ai été encouragé par des gens, dont j’estimais au plus haut degré le talent… quand j’ai été encouragé par Rodin. » Et maintenant, c’est un rude et acharné travailleur, s’appliquant, dans les loisirs que lui laissent ses médaillons, à faire de l’objet de la vie usuelle, un objet d’art, ayant à l’exposition du Champ-de-Mars, de cette année, des corbeilles à miettes, des brosses, des bougeoirs, des jetons, des cartons pour estampes, des couvertures gaufrées de catalogues, des programmes du Théâtre-Libre.

2047. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre VI. La parole intérieure et la pensée. — Second problème leurs différences aux points de vue de l’essence et de l’intensité »

Cette vue superficielle sur la nature de la pensée servira de point de départ à notre étude, et nous commencerons par l’exposer : Malgré l’intimité si remarquable de leur union, la parole intérieure paraît n’être en nous que le vêtement le plus extérieur de cette chose subtile et cachée que nous appelons la pensée ; celle-ci va toujours accompagnée d’un faisceau d’images plus ou moins effacées et de sources diverses qui lui constituent comme un second vêtement plus intime encore, dont aucun artifice ne saurait la dégager. […] Et, comme les data de l’expérience ne sont que les matériaux de la pensée proprement dite, laquelle commence avec la production des idées nouvelles, on peut dire que les images-signes, suffisantes pour le fonctionnement de la mémoire, sont dans les œuvres de l’entendement, quand elles y subsistent, des impuretés gênantes, qui témoignent d’une élaboration incomplète des matériaux de la pensée. […] Tandis que ces obstacles arrêtaient le développement des signes extérieurs visibles, les phénomènes assez peu nombreux où l’image sonore est la principale étaient promptement, aisément, et avec une approximation suffisante, imités par les organes vocaux ; la tentation d’étendre par des associations cet admirable moyen d’expression était naturelle : on commença par désigner par des sons les formes visibles et tangibles des animaux ; cette hardiesse avant été couronnée de succès, l’onomatopée, fécondée par l’association des idées, se trouva suffire à l’expression d’un très grand nombre de pensées ; dans toute idée dont une image sonore était constitutive à quelque degré, cette image était extraite par l’attention du mélange qui l’enveloppait et comme située à part à l’état de phénomène indépendant ; et à mesure que le langage audible se développait, même alors que l’onomatopée tournait au symbole et que se préparait l’ère du langage conventionnel, le désir secret d’exprimer au-dehors toutes nos pensées, d’exprimer vite chacune d’elles pour passer bientôt à une autre, et d’égaler, autant que possible, le rythme de l’expression au rythme de la pensée, dirigeait les préférences de notre attention sur ceux des éléments de nos idées que nos organes pouvaient le plus facilement reproduire, c’est-à-dire sur les éléments sonores. […] Tant que le signe n’est pas impartial, cette division n’est pas rigoureuse, car il existe des intermédiaires entre l’état le plus vif et les états les moins intenses ; mais la transition du signe analogique au signe arbitraire par les signes métaphoriques se fait à son tour, et elle complète la séparation commencée dès les origines de la pensée. […] Mais l’éveil d’une idée ne se fait pas seulement par le mot ; si le mot décide l’idée à apparaître, elle était déjà disposée à lui obéir par les idées qui l’avaient précédée dans la conscience ; celles-ci la préparent et l’appellent ; le mot achève d’ordinaire l’œuvre que les antécédents ont commencée, et, s’il ne l’achève pas, les conséquents pourront suppléer à son insuffisance.

2048. (1884) Les problèmes de l’esthétique contemporaine pp. -257

Mais l’esthétique ne commence-t-elle vraiment qu’avec le jeu ? […] L’admiration même n’est-elle pas un amour qui commence et n’a-t-elle pas dans l’amour son achèvement, sa plénitude ? […] La science, qui commence par l’étonnement, finit aussi par l’étonnement, dit Coleridge, et c’est de l’étonnement que naît la poésie comme la philosophie. […] Schiller écrivait avec profondeur, dans une lettre à Goethe : « Chez moi, le sentiment commence par n’avoir pas d’objet déterminé et précis. […] La consonne est si bien au second rang dans la rime, que celle-ci a commencé par n’être qu’une simple assonance.

2049. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre septième. Les altérations et transformations de la conscience et de la volonté — Chapitre deuxième. Troubles et désagrégations de la conscience. L’hypnotisme et les idées-forces »

— Il dit : Quand vous serez éveillé, vous vous rappellerez ceci ; le mot éveille provoque aussitôt l’idée de la veille ; or l’idée de la veille, avec la représentation concrète de l’état de veille, c’est la veille qui commence. […] « Ainsi, ajoute-t-il, se vérifie par l’expérimentation une des idées les plus fécondes d’un de nos philosophes, qui a dit (dans la Liberté et le Déterminisme) : — Toute idée est une image, une représentation intérieure de l’acte ; or la représentation d’un acte, c’est-à-dire d’un ensemble de mouvements, en est le premier moment, le début, et est ainsi elle-même l’action commencée, le mouvement à la fois naissant et réprimé ; l’idée d’une action possible est donc une tendance réelle, c’est-à-dire une puissance déjà agissante et non une possibilité purement abstraite. » Toutefois, nous ne saurions admettre entièrement l’explication que M.  […] Cette idée du soulagement sur un point déterminé, tellement intense qu’elle va jusqu’à l’hallucination, obscurcit la douleur, devient une idée-force capable de produire à la longue des effets physiologiques en rapport avec sa nature : la persuasion du mal qui diminue, c’est le mal qui commence aussi à diminuer, c’est le calme qui succède à l’orage intérieur, c’est la guérison qui se prépare au sein même de la maladie. […] Les images verbales sont comme des points d’application faciles et rapides pour une série d’actes conscients de volonté, à la fois commencés et retenus.

2050. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

Léon Daudet, qui dans ce moment pour combattre les tristesses de sa vie, se plonge plus avant dans le travail, et a écrit toute la journée, nous demande à nous lire, après dîner, un commencement d’article sur la Pitié et la Douleur, qui me fait m’écrier : « C’est curieux, n’est-ce pas, c’est le catholicisme qui a apporté dans le monde la pitié à l’endroit des miséreux et, il a fallu dix-huit siècles, pour que cette pitié eût son développement en littérature, — développement qui commence avec Dickens et continue — « avec vous !  […] Je n’en sais rien, mais je commence à avoir du banquet par-dessus la tête, avec le désir irrité d’en finir, le désir d’en finir le plus vite possible. […] « Or, de talent plus fier que le vôtre, de passions plus ardentes que celles que vous avez nourries, de volonté plus souveraine que celle que vous avez appliquée aux recherches d’art et au travail de style, il me paraît difficile d’en découvrir ; et c’est vraiment, par excellence, une vie d’écrivain, que cette vie si droite et si pleine, que vous aviez commencée à deux, côte à côte, dans la joie de vos cœurs jumeaux, et que vous avez reprise, avec une vaillance inébranlable, dans la mélancolie de la solitude. […] Il a commencé, dans une première lettre, à m’inviter à une exposition à Barcelone, en mettant à ma disposition un yacht, qui viendrait me prendre dans tel port, que je désignerais.

2051. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — George Sand, Indiana (1832) »

le roman va commencer.

2052. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « en tête de quelque bulletin littéraire .  » pp. 525-535

A Rome, on commençait à s’y perdre après Catulie, et à user dans tous les sens le pastiche mythologique, quand Virgile vint à propos asseoir son double édifice des Géorgiques et de l’Énèide, non loin duquel Horace put adosser son Tibur.

2053. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Virgile et Constantin le Grand par M. J.-P. Rossignol. »

Le divorce, ou plutôt la confusion insensible commence dès le début même.

2054. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — I »

Elle passe alternativement par des époques critiques et des époques fondatrices, alors qu’un dogme est renversé et qu’un autre commence.

2055. (1875) Premiers lundis. Tome III « L’Ouvrier littéraire : Extrait des Papiers et Correspondance de la famille impériale »

Ici commence probablement la note de Sainte-Beuve : ce n’est pas indiqué clairement dans le fascicule des papiers des Tuileries ; c’est pour cela que nous l’avons reproduit sans y rien changer ni sans y rien omettre.

2056. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre IV. De la philosophie et de l’éloquence des Grecs » pp. 120-134

C’est ainsi que devait être un peuple qui commençait la civilisation du monde.

2057. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVI. De l’éloquence et de la philosophie des Anglais » pp. 324-337

Les Français feraient un livre mieux que les Anglais, en leur prenant leurs idées ; ils les présenteraient avec plus d’ordre et de précision : comme ils suppriment beaucoup d’intermédiaires, leurs ouvrages exigent plus d’attention pour être compris ; mais la classification des idées y gagne, soit par la rapidité, soit par la rectitude de la route que l’on fait suivre à l’esprit En Angleterre, c’est presque toujours par le suffrage de la multitude que commence la gloire ; elle remonte ensuite vers les classes supérieures.

2058. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Réponse à M. Dubout. » pp. 305-316

Et n’aurais-je pas tout lieu de vous répondre que c’est vous qui avez commencé ?

2059. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rostand, Edmond (1868-1918) »

Dans Cyrano de Bergerac, une intrigue quelconque (elle ne commence, d’ailleurs, qu’au second acte) relie entre eux les épisodes nécessaires aux pièces de cape, et d’épée : duel, escalade de balcon, mariage secret, bataille, etc.

2060. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre II. La commedia dell’arte » pp. 10-30

La comédie régulière ou soutenue, comme on disait encore, n’a commencé qu’au quinzième siècle.

2061. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VI. La commedia sostenuta » pp. 103-118

Commencez à l’épousseter, et gardez-vous de faire mal aux habits qui ne sont pas coupables.

2062. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre X. L’antinomie juridique » pp. 209-222

Il s’agit toujours dans ces problèmes, de savoir où cesse le droit de l’individu et où commence celui de la société ou inversement.

2063. (1890) L’avenir de la science « I »

La divergence ne commence qu’à une région inférieure.

2064. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre III. L’analyse externe d’une œuvre littéraire » pp. 48-55

Elle commencera par ce qu’on peut nommer l’étude anatomique.

2065. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Préface. de. la premiere édition. » pp. 1-22

  Rien de plus singulier, dans l’Histoire de l’esprit humain, que ce fol enthousiasme excité par la Philosophie, dès qu’elle commença à élever sa voix.

2066. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1824 »

Lorsqu’à Rome on voulut convertir en Saint Pierre un Jupiter Olympien, on commença du moins par ôter au maître du tonnerre l’aigle qu’il foulait sous ses pieds.

2067. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence en général. » pp. 177-192

Une chose bien singulière, c’est qu’il n’a commencé à écrire en François que sur le retour de l’âge.

2068. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre huitième. »

Cette fable commence avec la même violence qu’une satire de Juvénal ; c’est contre les avares que La Fontaine exerce le plus sa satire.

2069. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XVII. Morale, Livres de Caractéres. » pp. 353-369

Nos Moralistes sont extrêmement multipliés, soit que les ouvrages de ce genre soient faciles à faire, soit qu’on n’écrive jamais plus sur la morale que lorsque tout le monde commence à manquer de mœurs.

2070. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Quatrième faculté d’une Université. Faculté de théologie » pp. 511-518

Il faudrait commencer ou finir l’éducation scientifique du prêtre par ce traité, comme on voudra, et lui faire succéder de bonnes leçons sur la tolérance.

2071. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Baudouin » pp. 198-202

En effet, quel est celui d’entre nous qui, possesseur d’un chef-d’œuvre de peinture ou de sculpture capable d’inspirer la débauche, ne commence pas à en dérober la vue à sa femme, à sa fille, à son fils ?

2072. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre X. Seconde partie. Émancipation de la pensée » pp. 300-314

Lorsque Pascal disait que l’homme ne sait que ce qui lui a été enseigné, et que, par conséquent, nous ne pouvons nous dispenser de remonter toujours à un enseignement primitif comme à une cause première, il commençait à jeter le pont qui devait réunir un jour le monde ancien et le monde nouveau.

2073. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le Christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet »

Son histoire, qui commence par ces deux volumes d’un intérêt si animé, formera un ensemble complet des progrès successifs et des extinctions alternantes du Christianisme en Chine et au Thibet.

2074. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Deux diplomates »

La chose est déjà commencée.

2075. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Charles Monselet »

L’homme, en effet, qui entre autres choses du présent volume, a écrit la grande et simple et superbe étude sur Chateaubriand, dans laquelle je rencontre des passages aussi surprenants par la gravité forte que par la profondeur de la mélancolie n’est plus, et de nature première ne saurait être uniquement ce poète léger du Plaisir et de l’Amour qui commença par les sensualités du cœur pour finir par les sensualités de l’estomac.

2076. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Pélisson et d’Olivet »

Depuis 1700 cependant, l’Académie a continué à vivre, mais Livet, n’ayant pas trouvé d’autres chroniques sur l’Académie qu’il pût réimprimer comme les deux premières, n’a pas osé continuer de son chef et de sa plume l’histoire commencée par ces illustres devanciers qui ont imposé à sa jeune modestie.

2077. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Laïs de Corinthe et Ninon de Lenclos » pp. 123-135

Ce romanesque manuscrit dont nous parle Debay, sans nous dire quelle en était la teneur, sans déterminer où commencent et où s’arrêtent les notions qu’il y a puisées, ne nous apprend que des faits déjà connus ou insignifiants, à l’aide desquels il est facile de composer une mosaïque de pièces de rapport, jointes ensemble par le procédé d’imagination, à présent vieilli et délaissé, de Barthélemy et de Wieland, mais dont il est impossible de tirer le détail intime qui nous illumine une figure, et nous la fait réellement comprendre en la ressuscitant devant nous.

2078. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Francis Wey » pp. 229-241

C’est un moraliste aussi, je le sais, et je le montrerai ; mais c’est un moraliste qui, si je ne me trompe pas, a commencé d’étudier son latin de moraliste à l’École des Chartes.

2079. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Μ. Eugène Hatin » pp. 1-14

Hatin aurait dû examiner tout d’abord s’il avait eu seulement en lui velléité d’homme d’État, cette question n’a pas même été abordée, et rien n’a pu l’y faire penser dans les circonstances du récit qu’il a commencé et qu’il va poursuivre.

2080. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Camille Desmoulins » pp. 31-44

l’exhumation de ces œuvres est une preuve de la mort déjà commencée.

2081. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IV. Saisset »

Saisset commence à ne plus placer ses produits.

2082. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIV. M. Auguste Martin »

Martin, commence par la morale à la Chine.

2083. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Francis Lacombe »

Le monde ancien finit à cette croix qui s’élève ; le monde moderne y commence ; et ce qu’on a appelé le Moyen Âge n’est que la jeunesse du monde chrétien, qui ne finira plus sur la terre.

2084. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Chastel, Doisy, Mézières »

Chastel passe de cette merveilleuse histoire, qui met toutes les notions du progrès en arrière de nous et non pas en avant, aux applications contemporaines, et c’est alors que le rationaliste moderne, ce double-fond du protestant, commence de montrer cette longue oreille que la dépouille lumineuse de ces lions de sainteté et de doctrine, les Chrysostôme, les Basile, les Pacôme, ne saurait entièrement cacher.

2085. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Vte Maurice De Bonald »

Louis XVIII, avec sa charte de 1815, fut une transaction, et Charles X, qui l’avait jurée, périt par cette charte ; Louis-Philippe et sa charte de 1830 étaient une transaction, et la réforme a chassé Louis-Philippe avec cette charte de 1830 qui l’avait fait roi ; Napoléon III, qui avait si bien commencé son règne, s’est souvenu un jour qu’il avait été carbonaro, et il a voulu transiger avec le carbonarisme menaçant et armé contre lui.

2086. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Armand Hayem »

Gymnastiques des esprits robustes, les métaphysiques n’en sont pas moins, depuis que le cerveau du monde a commencé de respirer, un effort fatal et vain de la force intellectuelle de l’homme.

2087. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Émile Augier, Louis Bouilhet, Reboul »

dont l’amant se fait gladiateur et se trouve en face d’un inceste quand il s’agit d’épouser la femme qu’il aime… Mais cette histoire, qui aurait pu être dramatique et touchante, surtout à l’heure où le christianisme, sortant comme une aurore des Catacombes, commençait de jeter, avec ses premiers rayons, dans les âmes, les troubles d’une vertu et d’une pudeur inconnus à cet effroyable monde romain qui finissait, cette histoire n’est pour Bouilhet qu’un prétexte : son vrai but, c’est de nous décrire le luxe inouï et les derniers excès d’une société dont les vices sont restés l’idéal du crime, et qui tombe, ivre-morte du sang dont elle a nourri ses murènes, sous la table de Lucullus.

2088. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Henri Murger. Œuvres complètes. »

Quant à la réalité exacte du talent qu’il avait, jugeons-la aujourd’hui sans faiblesse, dans le silence qui commence à s’établir autour d’une tombe, bruyante hier.

2089. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Auguste de Chatillon. À la Grand’Pinte ! »

C’est celle qui commence par la strophe : Je veux décrire une merveille Intéressant beaucoup de nous ; C’est une maison sans pareille, Comme il doit s’en bâtir pour tous.

2090. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre V. Des Grecs, et de leurs éloges funèbres en l’honneur des guerriers morts dans les combats. »

Périclès commence par faire un magnifique éloge d’Athènes.

2091. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXV. Des éloges des gens de lettres et des savants. De quelques auteurs du seizième siècle qui en ont écrit parmi nous. »

Des jurisconsultes comme Baudouin, Duaren et Hotman, commentateurs de ces lois romaines, si nécessaires à des peuples barbares qui commençaient à étudier des mots, et n’avaient point de lois ; d’Argentré, d’une des plus anciennes maisons de Bretagne, et auteur d’un excellent ouvrage sur la coutume de sa province ; Tiraqueau, qui eut près de trente enfants, et composa près de trente volumes ; Pierre Pithou, qui défendit contre Rome les libertés de l’église de France, qui devraient être celles de toutes les églises ; Bodin, auteur d’un livre que Montesquieu n’a pas fait oublier ; enfin, Cujas et Dumoulin, tous deux persécutés, et tous deux hommes de génie, dont l’un a saisi dans toute son étendue le véritable esprit des lois de Rome, et l’autre a trouvé un fil dans le labyrinthe immense de nos coutumes barbares.

2092. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

On n’en peut guère sortir sans risquer que les plus beaux yeux du monde se détournent avec ennui de la page commencée. […] Berthelot, qui est chimiste, commence à soupçonner ces choses, que les vieux alchimistes avaient devinées avant lui. […] Il commence l’office par la fin et continue tout à rebours pour terminer juste à minuit. […] Il n’achève pas la biographie qu’il avait commencée ; il court et bondit dès qu’il lui en prend envie ; il s’arrête quand il lui plaît. […] Et aussitôt commença la renaissance des lettres et des arts.

2093. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

Le temps que des fils couleur d’hiver viennent commencer à se mêler à leurs barbes, les vétérans du symbolisme ont entendu sur leurs œuvres plus de sottises que les tableaux de musée. […] La chose n’est pas faite encore, mais elle est commencée. […] Gabriel Vicaire débute dans les lettres au moment où le Parnasse, après une longue lutte, commence à être reconnu par le public. […] Sa carrière commence. […] C’est déjà un ancien démêlé entre écrivains, une recherche contradictoire souvent commencée, jamais terminée.

2094. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (1re partie) » pp. 397-476

La réaction de quatorze siècles contre tout ce qui rappelait le paganisme ayant enfin cessé, on commença à se retourner par une réaction contraire vers la philosophie, l’éloquence, la poésie, les arts d’Athènes, et à y chercher de l’émulation et des modèles. […] XVII Cette famille du haut Jura ne sortira jamais de ma mémoire ; il y avait le père, la mère, cinq ou six enfants échelonnés de taille comme d’âge, à commencer par une belle jeune fille de seize ans, à finir par deux petites filles et trois petits garçons dont le plus jeune était encore pendu, comme la dernière grappe, à la mamelle de la mère. […] Mon état me coûte beaucoup ; je suis forcé d’avoir toujours des modèles pour mes tableaux, car je suis résolu de ne pas faire un seul trait sans ce secours, qui ne peut jamais tromper… Je fais aussi des excursions dans les montagnes les plus sauvages, et j’y trouve des sujets et des modèles tout nouveaux pour ce nouveau genre de peinture. » « Cependant, ajoute-t-il dans la lettre suivante en parlant de son tableau de Corinne, ce tableau commence à me peser ; j’ai peur de m’être fourvoyé en acceptant de le composer ; j’ai choisi un sujet trop difficile à rendre, et d’ailleurs je m’aperçois qu’une Corinne est trop relevée pour moi, qui n’ai jamais fait que des contadines (des paysannes). » « Cette figure de Corinne est ingrate à faire, poursuit-il quelque temps après ; on ne sait quel caractère lui donner, ni quel costume. » XXXI On voit que, dans la lutte entre la nature et la convention, la nature en lui triomphe et qu’elle triomphe de lui.

2095. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

Cette scène orientale commence cette réminiscence de nos jeunes années et de nos premiers voyages. […] Lui-même avait commencé aussi, dans la langue provençale, à chanter avec ces Mélibées de son cher pays. […] XXI Ce fut ainsi que commença notre connaissance et notre affection : il en avait pour moi, j’en avais pour lui.

2096. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VII »

C’est sur « tout à coup radouci » que les modulations commencent ; le passage tourmenté se joue sous les mots « l’œil du vieillard semblait », et c’est sur les mots « se voiler d’une larme » que la musique se calme et retombe dans l’accord parfait de la tonique ! […] Les répétitions de Siegfried ne commenceront que lorsque la direction du théâtre de la Monnaie sera en mesure de confier le râle principal à un ténor capable. […] La publication, qui vient de commencer, sera achvée en juillet 1888.

2097. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. Causes physiologiques et psychologiques du plaisir et de la douleur »

Ici commencent, à notre avis, les exagérations de la théorie darwiniste. […] Wundt, qui d’ailleurs a trop négligé le point de vue de la sélection naturelle, s’efforce d’échapper à la difficulté en disant que, dans ce cas, « le point d’indifférence » est situé tellement bas pour la sensation qu’il ne se distingue plus du point même où elle atteint « le seuil de la conscience » ; si bien que, quand l’excitation commence dans la conscience, elle est déjà désagréable34. — Cette façon de rejeter dans les bas-fonds de l’inconscient la partie du phénomène auquel on ne peut appliquer sa théorie est un moyen expéditif. Un goût nauséabond est désagréable en lui-même à tous les degrés, faut-il croire qu’il commence par nous donner un plaisir inconscient ?

2098. (1909) De la poésie scientifique

Catulle Mendès qui s’est accru superbement, a commencé du soir (1897), où, sous le patronage de Stéphane Mallarmé, Sully-Prudhomme, François Coppée et Hérédia, présents et étrangement réconciliés, un Banquet en son honneur réunit sous son sourire parnassien, la plupart des apaisés poètes du « Symbolisme ». — Et le triomphe n’était pas pour eux, qui ainsi ont donné l’exemple de la régression, et presque sanctionné par avance la réaction7… Or, sans insister, de cette « réaction » organisée et non exempte de petitesse morale, il ressort ceci : C’est que les habiletés, les emprunts déguisés et incohérents, les demi-assertions, le tout ouvertement ou occultement patronné par des hommes d’étroite conception philosophique et artistique (qui donc, soutiennent encore dogmatiquement la persistance de l’Énergie en de mêmes modes ou son retour à d’antérieurs états), ont seulement démontré que les idées émises et les œuvres des Devanciers sont viables et nécessaires, puisqu’ainsi l’on s’en avoue maladroitement tes prisonniers incapables d’apport personnel. […] C’est Villiers chez les naturalistes20. » Le Symbolisme et ses écoles Les luttes devaient commencer en l’année 1888, s’accentuer, suscitées par l’acte de personnalités plus ou moins puissantes, surgies successivement au cours de cette chaude et nombreuse aventure d’âpres esprits vers tous les points de la sensibilité, de l’intuition et de la connaissance. […] L’instrumentation verbale le rythme évoluant Résumant l’essentielle pensée de la « Poésie scientifique », nous dirons que, pour être valable, il conviendrait que l’œuvre de notre esprit éveillât, de logiques associations d’idées, la conscience émue des Lois et des Rythmes universels… Donc, pour être adéquate à cette œuvre, l’expression poétique devait-elle être reprise aux origines mêmes du Verbe, là où elle commence à une émotion gutturale de l’instinct.

2099. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1872 » pp. 3-70

Il commence : “L’Empereur m’a nommé gouverneur de Paris…” L’impératrice interrompt : “Non, non, ne mettez pas là, la personnalité de l’Empereur.” […] La seconde journée commence et menace de finir comme la première, avec, au fond de l’artiste, un commencement de lâcheté et un vague désir de revenir chez son père. […] Jeudi 20 juin Lundi — c’était presque le jour de sa mort — a commencé à paraître dans Le Bien public, notre Gavarni.

2100. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIIe entretien. I. — Une page de mémoires. Comment je suis devenu poète » pp. 365-444

Je commençai à trouver du charme dans ces leçons, parce que j’y trouvais l’exercice de ma propre imagination et de mon propre discernement. […] XXI « Il est un Dieu », commença le maître d’un accent solennel qui tenait à la fois du prêtre et du poète, « il est un Dieu ! […] « Aussitôt que les arbres ont développé leurs fleurs, mille ouvriers commencent leurs travaux : ceux-ci portent de longues pailles dans le trou d’un vieux mur, ceux-là maçonnent des bâtiments aux fenêtres d’une église, d’autres dérobent un crin à une cavale ou le brin de laine que la brebis a laissé suspendu à la ronce.

2101. (1884) Articles. Revue des deux mondes

Alors de grands hommes, Bodin, Bacon, Descartes, Pascal, la recueillent, la dépouillent de son caractère mystique, la sécularisent, la mettent en regard des faits, et commencent à en déterminer les élémens, à la suivre dans ses applications les plus diverses. […] Cela est vraisemblable ; mais, d’une part, Aristote avait commencé ses travaux zoologiques avant l’expédition d’Alexandre, et, d’autre part, quand celui-ci dépassa l’Asie-Mineure, les rapports entre le maître et l’élève s’étaient déjà bien refroidis : raison sérieuse pour douter que la sollicitude du royal disciple ait beaucoup contribué à enrichir les collections de son précepteur d’animaux expédiés de la Haute-Asie, de l’Afrique ou de l’Inde. […] Dès 1233, Thomas de Cantimpré, s’aidant probablement de la translation de Michel Scotus, commençait sa vaste compilation, de Naturis rerum, bientôt suivie de celles d’Albert le Grand et de Vincent de Beauvais.

2102. (1926) L’esprit contre la raison

commence-t-elle à devenir mauvaise et où s’arrête la sécurité de l’esprit ? […] Mais enfin commencent à être jugées à leur prix les raisons que donnèrent pour vanter leurs taudis les gardiens de ce bric-à-brac et, déjà, nous pouvons affirmer que la crise de l’esprit ne suit point les oscillations d’une plus ou moins grande prospérité matérielle, ne désigne point l’état d’une intelligence révoltée contre le bluff d’un monde arbitrairement raisonnable mais au contraire mérite de qualifier les minutes, les années, les siècles où l’esprit croit à sa puissance parce qu’il se traîne à l’aide des béquilles réalistes. […] L’essai se clôt comme il a commencé, sur Paul Valéry,  qui semble faire les frais de cette dernière pointe.

2103. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre IX : Insuffisance des documents géologiques »

Tout ceci se passe sous les eaux : dès qu’une formation émerge, une autre série de faits contraires commence. […] Du reste, il est supposable que l’action métamorphique s’est renouvelée à plusieurs reprises, si même elle n’a été presque constante dans les profondeurs de la croûte terrestre ; mais il semble de toute évidence au moins que ses effets apparents, ou plutôt visibles pour nos moyens d’observation, ont toujours été en diminuant ; et il ne s’agit ici que de déterminer l’époque où cette action a commencé à manifester les effets prodigieux que nous constatons aujourd’hui sur les roches cristallines. […] Plus tard seulement, lorsque ces dépôts précipités et véritablement azoïques, de même que les roches plutoniques et métamorphiques qu’ils ont sans doute recouvertes et protégées, commencèrent à émerger, leur dénudation fournit abondamment les sédiments qui forment les dépôts Siluriens inférieurs ; de sorte que partout où ces mêmes couches Siluriennes ne les ont pas recouverts, ils ont été invariablement détruits.

2104. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

Baudelaire, il faut commencer par MM.  […] S’il la voit et s’il l’exprime, c’est pour la tourner en dérision et dissiper d’un sourire âpre le charme qui commençait à naître. […] Il avait commencé depuis plusieurs années déjà la rédaction de ses Mémoires, et il la poursuivait avec persévérance. […] À peine terminés, il se proposait de les augmenter d’une suite qu’il a peut-être commencé à rédiger, et qu’en tout cas nous ne possédons point. […] Commençons, avant tout commentaire, par rappeler les dates principales, et, si l’on veut me passer cette expression, le matériel de la vie de Piron.

2105. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

Ainsi nous entendons Virgile dire, avant de commencer : « Musa, mihi causas memora. […] Dès lors commencent des fictions éclatantes dont la grande opposition étonne, éblouit d’autant plus que la durée de ses fables ténébreuses consternait l’âme du lecteur. […] Boileau ne permet point que, par de stériles ornements d’élocution, on ralentisse l’action commencée. […] Saisissons maintenant quelques détails de la description du carnage : je commencerai de même par Delille durant le cours du reste. […] Il se borne à chanter la colère d’Achille : par elle, il commence le poème ; il le remplit d’elle seule, et le termine avec elle.

2106. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

Ceux qui survivent ont commencé le récit de la formidable aventure et le continueront. […] Dès la victoire de la Marne, commence la poursuite. […] Les habitants d’Uffigny commencèrent à évacuer leur village. […] Et il est incontestable que l’inutile érudition commençait de nous envahir. […] Les conditions n’étaient plus les mêmes, lorsque le diligent Becq de Fouquières commença ses travaux.

2107. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

Même, on disait qu’il avait commencé plus bas encore, et que pour gagner son pain il avait gardé les chevaux des gentilshommes à la porte du théâtre178. […] Arrêtez votre main, monseigneur. —  J’ai commencé à vous servir quand j’étais encore enfant ; —  mais je ne vous aurai jamais rendu de plus grand service — que de vous dire d’arrêter. […] Mon masque lui-même commençait à prendre vie et à quereller avec elle242 !  […] La déraison commence ; toute la force de sa pensée s’emploie à maintenir malgré lui et devant lui l’image de l’homme qu’il vient d’assassiner endormi. […] Tous les deux commencent par diffamer la nature humaine, et sont misanthropes de parti pris.

2108. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « L’Académie française »

l’Académie est encore le lieu de France où l’on parle le mieux de littérature et où l’on en goûte le mieux toutes les aménités. » Mais dans les mois d’hiver, on est moins entre soi : les hommes politiques, absents depuis des mois et dispersés, se retrouvent, se rejoignent, s’y donnent rendez-vous comme dans un salon ; avant chaque séance, des pelotons animés se forment autour de la cheminée et dans le cercle de l’hémicycle : c’est en petit la physionomie d’une Assemblée ; et même alors que la littérature est mise en avant, quand le secrétaire perpétuel, lisant son très beau et très élégant procès-verbal, attend ou réclame le silence, de nombreux apartés se continuent à voix basse et s’obstinent parfois, bien après la séance commencée : pour quelques-uns, l’intérêt visiblement est ailleurs. — Mais bientôt, vers le milieu de l’hiver, après janvier, l’ordre des travaux, l’examen des livres à juger, dont quelques-uns curieux ou importants, la matière académique enfin, force l’attention, occupe et ressaisit tout le monde. […] Ce prix Thiers ne commencera à être décerné qu’en 1869.

2109. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre III »

Voilà donc le bourgeois qui relève la tête et qui commence à considérer de près la grande machine dont le jeu, dérobé à tous les regards vulgaires, était jusqu’ici un secret d’État. […] La parole gigantesque et vague s’interpose entre l’esprit et les objets ; tous les contours sont brouillés et le vertige commence.

2110. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre premier. Mécanisme général de la connaissance — Chapitre II. De la rectification » pp. 33-65

Lorsque le paysage, la figure agissante, le geste et la voix du personnage commencent à surgir et à se préciser, on attend, on retient son souffle ; quelquefois alors, tout apparaît tout d’un coup ; d’autres fois, c’est lentement, après des intervalles de sécheresse. — Mais, dans les deux cas, ce qui apparaît est attendu, voulu, ou du moins compris dans le cercle lâche des images attendues et voulues, puis tout de suite employé, mis à profit par la main qui écrit et note, partant suivi à l’instant de sensations répressives, en tout cas marqué dès sa naissance d’un caractère particulier qui est la propriété d’éclore par un effort personnel, dans une direction prévue, après une recherche préalable, comme un effet du dedans et non comme une impression du dehors ; de sorte que, après un éclair et un éblouissement, les sensations habituelles, tactiles, musculaires ou visuelles, peuvent sans difficulté reprendre leur ascendant normal, et, jointes à la file des souvenirs positifs, refouler le fantôme affaibli dans le monde imaginaire. — Une suite d’hallucinations très courtes qui, étant voulues, peuvent être et sont effectivement rompues et niées à chaque instant par la perception plus ou moins vague du monde réel, voilà la vision pittoresque ou poétique, très différente, comme le dit M.  […] Tout cela est permis, et même commode. — Mais ici commence l’erreur ; on est dupé par les mêmes mots et de la même façon qu’à propos de la mémoire et de la perception extérieure ; comme il s’agit d’une connaissance, on veut absolument y trouver un acte de connaissance et un objet connu ; on se la figure comme le regard d’un œil intérieur appliqué sur un événement présent et interne, de même qu’on s’est figuré la mémoire comme le regard d’un œil intérieur appliqué sur un événement passé.

2111. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre IV. Chateaubriand »

Dès qu’il croit, il se prépare à combattre l’irréligion : il fait commencer à Londres l’impression du Génie du Christianisme. […] Car le premier, avec éclat, il a signalé l’orientation nouvelle du siècle qui commençait.

2112. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre cinquième »

Malherbe, comme tous les réformateurs, commença par imiter ce qu’il allait réformer. […] Quoi qu’il en soit, c’est à partir de 1605, époque à laquelle il se fixa à Paris, que commence sa double tâche de réformateur et de poëte donnant le précepte et l’exemple, mais plus souvent le premier que le second.

2113. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre septième. »

La philosophie, jusqu’alors abîmée dans une science bien plus vaste et bien plus positive, la théologie, commençait à s’en retirer et à se séculariser. […] La curiosité commençait à s’apaiser, le goût naissait.

2114. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre dixième. »

Le sujet n’a pas été trouvé avant la morale : le moraliste a commencé, le fabuliste a suivi. […] Il n’était pas mauvais qu’il commençât par être de l’école de Voiture, quoique ce poète ait pensé le gâter.

2115. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre IV. L’ironie comme attitude morale » pp. 135-174

Mais d’une part il n’est pas aisé de dire où commence le luxe. […] L’ironie de l’envieux commence quand il se rend compte de ce mensonge, quand il l’accepte, en fait une sorte de revanche ou simplement le constate avec une mélancolie qui n’est pas sans douceur.

2116. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre VI. Premiers pas hors de Saint-Sulpice  (1882) »

Les études que j’avais commencées au séminaire m’avaient tellement passionné, que je ne songeais qu’à les reprendre. […] Dès qu’un peu de chaleur commence à naître, mon principe sulpicien : « Pas d’amitiés particulières », vient comme un glaçon troubler le jeu de toutes les affinités.

2117. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 août 1885. »

L’époque souhaitée est venue : les Fêtes, annoncées depuis plusieurs mois, commencent : les Représentations du théâtre Bayreuthien sont reprises, et, de tous côtés, les Fidèles, quittant, chacun, leurs occupations ordinaires, s’en vont, là bas, à Bayreuth. […] Ainsi était commencé le drame de Gœtterdaemmerung, — le Crepuscule des Dieux : — Siegfried, ayant quitté Brünnhilde, était pris par l’esprit de mensonge, il oubliait Brünnhilde, il la trahissait, il se parjurait, le loyal Héros ; et la sainte Voyante, Brünnhilde, chutée de la divine Virginité, privée de la Sagesse, possédée par l’Egoïsme, ordonnait la mort de Siegfried.

2118. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre I : L’histoire de la philosophie »

Il a commencé l’histoire du développement de nos pensées ; les autres s’étaient contentés de prendre les idées comme ils les trouvaient, Locke rechercha soigneusement l’origine de toutes nos idées. […] Elle a commencé, dit-il, par un mouvement de réaction contre les doctrines du xviiie  siècle : réaction vigoureuse parce que les excès de la Révolution, et les saturnales de la Terreur, s’étaient associés dans les esprits avec les opinions philosophiques de Condillac, Diderot, Cabanis.

2119. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XII, les sept chefs devant Thèbes. »

Alors commence le plus grand Office des morts que l’antiquité nous ait conservé. […] Qu’on ne me blâme point en ceci ; j’aurai le courage d’agir et d’achever mon action. » Un nouveau drame semble commencer avec ces paroles ; Eschyle l’a brusquement arrêté à son premier pas, et il ne paraît point qu’il l’ait remis en action dans une autre pièce.

2120. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1856 » pp. 121-159

Alors, avec un geste impérieux — l’index de la main droite plongeant dans le rayon lumineux, et comme montrant dans du jour, l’avenir, — le devin commence, et avec une voix canaille et des intonations de peuple, il vous récite pendant une demi-heure le roman qui vous menace. […] Donner les nouvelles sociales, la philosophie des aspects des salons et de la rue, — commencer par un premier article sur l’influence de la fille dans la société présente, — un second sur l’esprit contemporain et sur ce que le monde et même les jeunes filles ont emprunté à la blague et à l’esprit de l’atelier, — un troisième sur la bourse et la plus-value des charges d’agent de change, etc., etc.

2121. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre deuxième. Le génie, comme puissance de sociabilité et création d’un nouveau milieu social »

L’art supérieur, l’art véritable ne commence qu’avec l’introduction du travail et, conséquemment, de la peine dans ce jeu d’abord tout spontané, qui était poursuivi non en vue de la réalisation du beau, mais en vue de l’amusement personnel de l’artiste ou, pour mieux dire, du joueur. […] Il n’existe plus, à proprement parler, de littérature française, et la littérature anglaise elle-même commence à se diversifier33.

2122. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Mon titre écrit, j’allais bravement commencer, quand tout à coup je sentis comme un regard animé et mélancolique à la fois qui se posait sur mon épaule : c’était le regard de ce brave Henri, qui est bien l’homme le plus naturellement mécontent qui se soit jamais rencontré en mon chemin. […] — Commence donc et à ton aise.

2123. (1809) Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand

L’action ne commence qu’à la seconde, et ne finit qu’à la troisième. […] Dans cette pièce commence l’action ; mais la pièce finit sans que l’action se termine.

2124. (1913) La Fontaine « II. Son caractère. »

Ce qu’il y a, pour commencer, de bien certain, c’est que c’est ainsi qu’il s’est défini et décrit lui-même. […] Il l’a dit, et on l’a dit de lui avec une pleine netteté et avec une authenticité parfaite, et l’auteur d’un portrait de M. de La Fontaine, dans les Œuvres posthumes, nous rapporte ceci : « Dès que la conversation commençait à l’intéresser et qu’il prenait part à la dispute, ce n’était plus cet homme rêveur ; c’était un homme qui parlait beaucoup et bien. » Et La Fontaine a dit, en songeant évidemment à lui-même : La dispute est d’un grand secours.

2125. (1913) La Fontaine « VII. Ses fables. »

Il commence par nous représenter deux pigeons qui sont des frères, qui sont du même colombier, qui sont des amis d’enfance, enfin qui sont des frères, et puis, peu à peu, il est tellement attendri par son sujet que c’est à des amants qu’il songe et c’est à des amants qu’il s’adresse dans son épilogue. […] La Fontaine, je le répète, est si attendri par son sujet qu’il l’étend, qu’il le transforme, qu’il l’altère, et qu’il le termine d’une façon toute différente de celle par laquelle il avait commencé.

2126. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIX. M. Cousin » pp. 427-462

Seul détail gracieux de cet amour qui commença alors, mais qui resta voilé, jaloux, reprochant, presque maussade, seul parfum qui se dégagea de cette froide fleur de nénuphar, éclose sur un immense lac d’ennui ! […] Cousin, à cette dignité tardive du silence, qui serait pour le libertin intellectuel et rétrospectif la meilleure expiation des péchés qu’il a dû ébaucher, en nous écrivant ses histoires, — comme Mme de Hautefort commençait l’adultère, car elle ne le finissait pas !

2127. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre II. La qualité des unités sociales. Homogénéité et hétérogénéité »

Que l’imitation aille, comme le veut son théoricien136, de l’intérieur à l’extérieur, du mental au physique, ou au contraire, comme nombre d’observations tendraient à le prouver de l’extérieur à l’intérieur, du physique au mental137, — que l’on commence par imiter les façons de se vêtir, de s’abriter, de se nourrir avant d’imiter les façons de penser, ou inversement, — il est acquis que l’imitation, en transportant d’un individu à l’autre, à travers les milieux ethniques les plus divers non pas seulement quelques caractères insignifiants, mais les caractères les plus nombreux et les plus importants, transforme, à des degrés d’ailleurs divers, l’intérieur comme l’extérieur des hommes, leur physique comme leur mental. […] Il nous suffit de constater que, dans la civilisation qui nous occupe, — celle qui commence à marcher vers l’égalitarisme, — les individus en rapport sont trop nombreux et leurs rapports trop fréquents pour qu’on puisse espérer, ou craindre de si tôt un arrêt, et comme une sorte de pétrification de leurs imitations réciproques.

2128. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’impératrice Catherine II. Écrits par elle-même, (suite et fin.) »

Que de gens, dès qu’il est question du règne de Catherine II, vont tout droit, pour commencer, au corridor secret et à l’alcôve !

2129. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier après les funérailles »

Là-dessus les souvenirs des contemporains ne tarissent pas ; quand une fois le nom de Nodier est prononcé devant le bon Weiss (aujourd’hui inconsolable), devant quelqu’un de ces amis et de ces témoins d’autrefois, tout un passé s’ébranle et se réveille, les histoires, les aventures s’enchaînent et se multiplient, l’Odyssée commence.

2130. (1874) Premiers lundis. Tome I « Victor Hugo : Odes et ballades — II »

Mais que ces révélations, d’ordinaire fugitives et rares, se succèdent et se reproduisent incessamment dans une âme ; qu’elles se mêlent à toutes ses idées et à toutes ses passions ; qu’elles jaillissent, éblouissantes et lumineuses, de chaque endroit où se porte la pensée, des récits de l’histoire, des théories de la science, des plus vulgaires rencontres de la vie ; que, cédant enfin à ces innombrables sensations qui l’inondent, l’âme se mette à les répandre au dehors, à les chanter ou à les peindre, là est le signe, là commence le privilège du poète.

2131. (1875) Premiers lundis. Tome III « Instructions sur les recherches littéraires concernant le Moyen Âge »

On demandera particulièrement au xive et au xve  siècles tout ce qui se rapporte à la grande querelle des nominalistes et des réalistes, par laquelle a commencé et par laquelle a fini la scolastique.

2132. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre IV. Des femmes qui cultivent les lettres » pp. 463-479

Je commence d’abord par examiner quel est le sort des femmes qui cultivent les lettres dans les monarchies, et quel est aussi leur sort dans les républiques.

2133. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre I. Les origines du dix-huitième siècle — Chapitre I. Vue générale »

Des impulsions sentimentales, des besoins imaginatifs commencent à troubler les opérations de la lucide et froide intelligence.

2134. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre I. Les origines du dix-huitième siècle — Chapitre II. Précurseurs et initiateurs du xviiie  siècle »

Il avait montré — avec une pénétration peut-être imprudente — que toutes les pièces de la tradition se tiennent, que l’on ne peut commencer à refuser soumission à l’Église sans aller jusqu’à l’incroyance absolue, que la négation, logiquement, doit gagner de dogme en dogme jusqu’à ce que rien du dogme ne subsiste, et que les seuls sociniens sont conséquents, qui sont arrivés à dépouiller la religion de tous les mystères.

2135. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVIII. Gentils conteurs » pp. 218-231

Et peut-être trop de fois lûmes-nous des contes commençant par ces mots : « Chacun avait raconté sa première aventure d’amour… Moi, commença Jacques Vergnieux, etc. » et finissant par : « Jacques s’était tu, Cernesse ne songeait point à railler, et personne n’osait parler le premier dans le silence. » Il faut savoir gré pourtant à M. 

2136. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre premier. L’idée force du monde extérieur »

Nous ne commençons pas par avoir des autres êtres une idée contemplative et théorique : nous n’en avons à l’origine qu’une idée émotionnelle, appétitive et pratique.

2137. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIII. Mme Swetchine »

M. de Falloux a cru bien faire de nous raconter toute cette vie qui n’avait pas besoin d’être racontée, puisqu’elle n’avait d’autre intérêt que celui de ce talent, venu tard, et qui, sous le souffle de Dieu, que Mme Swetchine a tant aimé, s’est purifié de ses prétentions de style et de pensée par lesquelles il avait commencé !

2138. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les Kœnigsmark »

Ces affreuses petites cours d’Allemagne, gouvernées par des évêques mariés (comme l’évêque d’Osnabruck, qui devint plus tard électeur de Hanovre), préludaient fort bien, et mieux que la France elle-même, à ce xviiie  siècle qui allait commencer et qui devait achever l’œuvre de dissolution de Henri IV et de Louis XIV.

2139. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Royalistes et Républicains »

Louis-Philippe en meurt dix-huit ans après, et Napoléon III, l’homme de décembre qui descendait de l’homme de brumaire, en meurt aussi, pour l’avoir relevé et repris… Aujourd’hui, qu’il s’appelle République au lieu de s’appeler Monarchie, il n’en est pas moins toujours, malgré les mutilations qu’il a subies, le gouvernement parlementaire et fatal qui a perdu en cinquante ans trois dynasties, et qui n’a avancé qu’une seule question, des cent mille qu’il a stérilement agitées : celle du mépris qu’il a commencé d’inspirer !

2140. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « César Daly »

Et n’a-t-elle pas commencé de le dire, ce mot, quand un jour son gouvernement confia à Daly la réparation et l’achèvement de la cathédrale d’Albi, un des plus admirables monuments religieux qu’elle possède ?

2141. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « A. Grenier » pp. 263-276

Mais ce rapprochement m’en faisait espérer de plus grands… non plus entre deux rhéteurs isolés, mais entre l’antiquité et la France moderne, par exemple, — la France, qui commence d’avoir le mal des Grecs et des Romains, et qui, si ce mal oratoire, sophistique et cabotin, dont elle est la proie, continue, périra par les mots, comme l’antiquité !

2142. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Collé »

n’a qu’une bonne chanson dans tout son recueil, la chanson patoise qui commence par ces vers : Le premier du mois de Janvier Je rencontris un savetier, ni Collé que voici, malgré la pension que lui fit royalement Louis XV pour ce fameux Pont-Neuf sur la prise de Port-Mahon :                      Ces braves insulaires Qui sont, — qui font sur mer les corsaires, etc.

2143. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « X. Doudan »

Mais, pour commencer par les géants de ce temps-là, comment a-t-il traité, lui, le littérateur qui se connaissait autant à la forme qu’à la pensée, comment a-t-il traité de Maistre et Bonald, les deux plus forts esprits du siècle certainement ?

2144. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Sophie Arnould »

Sophie Arnould commença par chanter dans les églises, à la Cour, puis à l’Opéra, où cette voix expressive, cette voix d’esprit, lutta contre la vraie musique, — la musique de Gluck qu’elle avait appelée « une bête » et contre laquelle elle se brisa.

2145. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Mademoiselle de Condé »

La Révolution qui commençait allait, avec le sang qu’elle devait verser, faire un cadre rouge à cette vie douloureuse qui fut une Odyssée digne d’être racontée par un Homère comme Bossuet.

2146. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XI. Gorini »

Ce ne fut point une polémique passionnée et personnelle qu’il commença avec les historiens du dix-neuvième siècle, qui s’étaient trompés ou avaient trompé sur l’Église ; ce fut une chasse, non aux hommes, mais une chasse implacable seulement aux textes faux, aux interprétations irréfléchies ou… trop réfléchies, aux altérations imperceptibles.

2147. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Georges Caumont. Jugements d’un mourant sur la vie » pp. 417-429

           Ayant que de ses deux moitiés Ce vers que je commence ait atteint la dernière,            Peut-être, en ces murs effrayés, Le messager de mort, noir recruteur des ombres, Remplira de mon nom les longs corridors sombres… ………………………………… …………………………………

2148. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Mgr Rudesindo Salvado »

Et les signaler d’autant plus que, ces faits, les Anglais ont déjà commencé de les reconnaître avec une bonne foi plus forte que les préjugés et une fermeté d’intelligence très digne d’une nation politique, qu’on nous permette le mot !

2149. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « La Bible Illustrée. Par Gustave Doré »

C’est sa Bible, en effet, ce n’est pas la Bible, — et c’est par là que je commence la série d’observations que je vais risquer sur cette entreprise, tentée par un seul homme, qui est encore un très jeune homme, avec une audace que n’aurait peut-être pas eue Michel-Ange au temps de sa maturité.

2150. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Gérard Du Boulan »

Le xviie  siècle — je le disais à propos du Cardinal de Retz de Chantelauze — a mal commencé, et ce n’est que tard qu’il est devenu, sous l’influence et l’ascendant de Louis XIV, plus grand que lui, le grand siècle, qu’on a trop vite nommé.

2151. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Henri Cantel »

Il avait commencé par l’inspiration de Desportes ; il finit par celle de Dorât.

2152. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Auguste Vacquerie  »

Tant mieux pour Auguste Vacquerie, après avoir pendant trente ou quarante ans hugotisé ou vacquerisé, — car on ne sait plus où l’on en est, où commence Vacquerie et où finit Hugo !

2153. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Ronsard »

La grande et complète édition de Ronsard par Prosper Blanchemain a consacré cette Résurrection, qui commence la poésie moderne par un miracle.

2154. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Ferdinand Fabre »

Souvent aussi, malgré sa force, Fabre manque du trait précis qui achève un mouvement ou une figure commencée ; il n’a pas le coup d’ongle définitif qui les fait tourner et les pose tels qu’ils doivent rester toujours dans l’imagination qui les a contemplés une fois !

2155. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Eugène Sue » pp. 16-26

L’auteur du Juif Errant et des Mystères de Paris commença par être antiphilanthrope, aristocratique à se faire lapider par les égalitaires ; artiste, oh !

2156. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Les Mémoires d’une femme de chambre » pp. 309-321

Commencé par des livres où le talent rayonnait encore, le mal de ces misérables romans, qu’on pourrait encore appeler la Photographie de la fille au dix-neuvième siècle, se continue par les livres mal faits et s’achève (comme ici) par les livres ineptes.

2157. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « L’Abbé *** »

Sur ces entrefaites, une mission faite par un capucin mystique auquel Julio, qui hait les ordres religieux et généralement toute espèce de moine, montre une blessante froideur, achève le mal commencé par la calomnie.

2158. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre IX. Suite des éloges chez les Grecs. De Xénophon, de Plutarque et de Lucien. »

Parrhasius avait commencé, ses successeurs l’avaient suivi ; et le plus célèbre de tous, Praxitèle, répandait alors sur ses ouvrages, sur le Cupidon de Thespis, sur la Vénus de Gnide, cette grâce inimitable qui faisait le caractère de son génie.

2159. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVII. Des panégyriques ou éloges adressés à Louis XIII, au cardinal de Richelieu, et au cardinal Mazarin. »

Les éloges commencés par le respect ou par la crainte, continuent par l’habitude, et il se fonde une grande réputation chez la postérité, qui reçoit des siècles précédents l’admiration des noms célèbres, comme elle reçoit son culte et ses lois.

2160. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

Ce que le premier a fait, l’autre l’a commencé, approuvé ou voulu, l’intolérance catholique, la politique absolutiste, l’administration inepte et brutale ont eu la nation pour complice. […] « A deux heures l’hiver et à quatre l’été, on commence à se rhabiller, l’on mange des confitures, l’on prend du « chocolat ou des eaux glacées, et chacun va où il juge à propos. […] Lorsque le sein commence à paraître, elles mettent dessus de petites plaques de plomb, et, se bandent comme des enfants qu’on emmaillote. […] Là finit la vraie Champagne et commencent les vraies Ardennes. […] Cela est si étrange, qu’il faut citer presque tout. — « Vous aviez été si longtemps sans m’écrire, que je commençais à être inquiet.

2161. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre II. Le théâtre. » pp. 2-96

Je suppose qu’ils ne s’en inquiètent guère : il n’y a pas si longtemps qu’on a commencé à paver les rues de Londres, et quand on a pratiqué comme eux les cloaques et les fanges, on n’a pas peur de s’enrhumer. […] Nul respect humain ; l’empire des convenances et l’habitude du savoir-vivre ne commenceront que sous Louis XIV et par l’imitation de la France ; en ce moment, tous disent le mot propre, et c’est le plus souvent le gros mot. […] La paix, la prospérité, le bien-être ont commencé ; les industries nouvelles et l’activité croissante ont tout d’un coup décuplé les objets de commodité et de luxe ; l’Amérique et l’Inde découvertes ont fait briller à tous les yeux des trésors et des prodiges entassés dans le lointain des mers inconnues ; l’antiquité retrouvée, les sciences ébauchées, la Réforme entreprise, les livres multipliés par l’imprimerie, les idées multipliées par les livres, ont doublé les moyens de jouir, d’imaginer et de penser. […] Il y en a pour les sens, dans ces appartements que l’on commence à chauffer, dans ces lits qu’on garnit d’oreillers, dans ces carrosses dont pour la première fois on fait usage. […] Il commence à préparer les sentiments, à annoncer les événements, à combiner des effets, et l’on voit paraître le théâtre le plus complet et le plus vivant, et aussi le plus étrange qui fut jamais.

2162. (1896) Le livre des masques

Verhaeren d’être le poète halluciné. « Les sensations, disait Taine, sont des hallucinations vraies », mais où commence la vérité et où finit-elle ? […] Avec tout ce qu’il doit à l’auteur des Fêtes Galantes (il lui doit moins qu’on ne pourrait croire), Albert Samain est l’un des poètes les plus originaux et le plus charmant, et le plus délicat et le plus suave des poètes : En robe héliotrope, et sa pensée aux doigts, Le rêve passe, la ceinture dénouée, Frôlant les âmes de sa traîne de nuée, Au rythme éteint d’une musique d’autrefois… Il faut lire tout ce petit poème qui commence ainsi : Dans la lente douceur d’un soir des derniers jours… C’est pur et beau, autant que n’importe quel poème de langue française, et l’art en a la simplicité des œuvres profondément senties et longuement pensées. […] C’est à l’époque de la floraison du calvinisme que le nu commença d’être proscrit des mœurs et qu’il se réfugia dans l’art qui seul en garda la tradition. […] De ses vers beaucoup sont comme roussis par une glaciale affectation de naïveté, parler d’enfant trop chéri, de petite fille trop écoutée, — mais signe aussi d’un vrai besoin d’affection et d’une pure douceur de cœur, — adolescent de génie qui eût voulu encore poser sur les genoux de sa mère son « front équatorial, serre d’anomalies » ; — mais beaucoup ont la beauté des topazes flambées, la mélancolie des opales, la fraîcheur des pierres de lune, et telles pages, celle qui commence ainsi : Noire bise, averse glapissante Et fleuve noir, et maisons closes… ont la grâce triste, mais tout de même consolante, des aveux éternels : l’éternellement la même chose, Laforgue la redit en tel mode qu’elle semble rêvée et avouée pour la première fois3. […] —, et surtout à Walt Whitman, dont on commençait alors à goûter la licence majestueuse.

2163. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

Mais Jean Richepin, il continue avec Dieu la bonne farce qu’il a commencée envers les hommes, et il se croit obligé de se montrer à lui, comme il s’est montré à eux, en habit de comédien. […] M. de Maupassant lui-même, qui a autant de modestie qu’il possède de talent, doit commencer à trouver que la réclame dépasse parfois le but, et qu’elle est souvent gênante. […] En les tirant pour quelques minutes de l’indifférence où ils commençaient de sommeiller, les Goncourt, qu’ils l’aient voulu ou non, ont sonné le glas posthume de leur irréductible mort. […] Mais qu’on me permette de commencer par le commencement et de raconter l’histoire en ses touchants détails. […] J’aurais peut-être dû commencer par là.

2164. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

La postérité commence pour lui. […] Melchior de Voguë commençait à me fatiguer, avec son sublime. […] Mais la conversation, à peine commencée, ne tarda pas à languir. […] Nous avions pourtant bien cru que ce petit sot avait bien commencé et qu’il serait un honnête amuseur. […] La semaine qui commence appartient à Maurice Maeterlinck.

2165. (1888) Portraits de maîtres

S’il n’acheva pas dans notre littérature la transformation commencée, s’il faiblit, se lassa, dut s’arrêter à moitié chemin, ce fut, comme son devancier, par ce qu’il conserva de l’éducation première et des habitudes de son esprit. […] Deux contemporains, l’un en pleine possession de la gloire, Chateaubriand, l’autre qui commençait à être regardé comme un maître et qui passait pour un terrible novateur, au dire de MM.  […] « Mais je crois que, lorsque le don de fortifier les faibles commencera de tarir dans le Poète, alors aussi tarira sa vie car, s’il est bon à tous, il n’est plus bon au monde. […] Sa carrière de poète commence donc réellement en 1841 avec l’apparition et le succès de Psyché. […] Pour le fond aussi bien que pour la forme, M. de Laprade apparut aux juges compétents comme le phénomène poétique dont on commençait à désespérer.

2166. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Le vent du soir naissant commence d’agiter les feuillages. […] Vous commencez seulement à vous en apercevoir ? […] Apprends-moi comment Tout a commencé. […] Commencer ? […] Le jour commence à paraître.

2167. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) «  Poésies inédites de Mme Desbordes-Valmore  » pp. 405-416

Quand la belle et brillante Delphine, Mme Émile de Girardin, fut enlevée avant l’heure, Mme Desbordes-Valmore, qui l’avait vue commencer et qui s’attendait si peu à la voir finir, eut un hymne de deuil digne de son noble objet, et dans lequel cependant elle prête un peu, je le crois, de sa mélancolie à l’éblouissante muse disparue ; mais le mouvement est heureux, le ton général est juste et d’une belle largeur : La mort vient de frapper les plus beaux yeux du monde : Nous ne les verrons plus qu’en saluant les cieux.

2168. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre II. Des tragédies grecques » pp. 95-112

Comme ils étaient les premiers, comme ils ne pouvaient être imitateurs, ils ont dû commencer par les défauts de la simplicité, plutôt que par ceux de la recherche.

2169. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre I. Malherbe »

sinon qu’il élimine le lyrisme au profit de l’éloquence, qu’il donne à la raison la préférence sur le sentiment, et qu’enfin il est d’un temps où le moi commence à paraître haïssable.

2170. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XV. Les jeunes maîtres du roman : Paul Hervieu, Alfred Capus, Jules Renard » pp. 181-195

L’homme perd sa place, — et commencent les épisodes.

2171. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXIV. Conférence sur la conférence » pp. 291-305

Persuadé par des personnes âgées que les jeunes gens doivent commencer par imiter, j’évoquai la méthode de feu Henry de Lapommeraye.

2172. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Préface »

On pourra se créer, en un tel monde, des retraites fort tranquilles. « L’ère de la médiocrité en toute chose commence, disait naguère un penseur distingué 2.

2173. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Jean-Baptiste Rousseau, et Joseph Saurin. » pp. 28-46

Cependant le public, sensible au sort des malheureux, commence à le plaindre.

2174. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — Les traductions. » pp. 125-144

« Substituer, dit-il, des mots françois à des mots d’une autre langue, c’est faire comme les écoliers qui commencent à traduire. » D’ailleurs, ajoute-t-il, qu’est-ce qui empêche qu’on ne soit à la fois élégant & siecle ?

2175. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Renou » pp. 301-307

C’est lorsqu’Armide s’avance noblement au milieu des rangs de l’armée de Godefroy, et que les généraux commencent à se regarder avec des yeux jaloux qu’Armide est belle.

2176. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 45, de la musique proprement dite » pp. 444-463

S’ils mettent en chant, par exemple, celui des versets du pseaume dixit dominus, qui commence par ces mots, de torrente in via bibet, ils s’attachent uniquement à l’expression de la rapidité du torrent dans sa course, au lieu de s’attacher au sens de ce verset, qui contient une prophétie sur la passion de Jesus-Christ.

2177. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « VIII »

Il commence par déclarer que j’ai « bravement crié, comme le personnage de La Fontaine, et ce n’était pas le lion » (c’était l’âne).‌

2178. (1799) Dialogue entre la Poésie et la Philosophie [posth.]

J’ai besoin d’avoir un petit éclaircissement avec vous : il faut commencer par vous dire mon nom ; vous ne me connaissez guères, quoique vous vous mêliez de me juger.

2179. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre X. Mme A. Craven »

La petite pluie de romans a commencé de nous mouiller jusqu’aux os.

2180. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVII. Le Retour du Christ. Appel aux femmes ! »

Le Croyant de Lamennais commençait alors de ne plus croire.

2181. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Mathilde de Toscane »

» Et aussitôt il commence, pour ne plus l’interrompre, cette magnifique histoire d’Hildebrand, qui fut pape même avant d’être pape, dit-il quelque part avec une merveilleuse étendue d’expression, tant les hommes virent de bonne heure sur le front prédestiné de ce moine, soit dans la paix du cloître, soit dans l’orage des affaires où il fut mêlé, la place naturelle de la tiare.

2182. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Chamfort »

Commencée donc par le vice de son père, sa vie s’acheva par les siens, et le désespoir la termina.

2183. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de la Révolution » pp. 73-87

, et qui commence ainsi : « Ne cherchez point le prêtre dans les sciences ou les lettres, etc., etc. », il écrit avec aplomb que le prêtre « peut garder les petites facultés d’intrigue et de manège, mais les grandes facultés viriles, surtout l’invention, ne se développent jamais dans cet état maladif… Depuis cent cinquante ans surtout, il s’est énervé et n’a plus rien produit ».

2184. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Si j’avais une fille à marier ! » pp. 215-228

II Ce livre qui, malgré le déboutonné de son titre, était un livre très difficile à faire, car c’est le catéchisme des filles à marier, commence, non par Dieu, comme le catéchisme ordinaire de Nos Seigneurs les Évêques, mais par l’homme et la femme, lesquels sont, du reste, les dieux de ce temps humaniste et laquais, qui porte la livrée d’Hegel sur toutes les coutures.

2185. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Femme au XVIIIe siècle » pp. 309-323

On l’y trouverait, indécis et charmant comme tout ce qui commence, — comme on retrouve un joli enfant dans le vilain homme que ce pauvre enfant est devenu.

2186. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVII. Mémoires du duc de Luynes, publiés par MM. Dussieux et Soulier » pp. 355-368

Selon moi, il est évident qu’il n’y a place que pour des atomes dans cet œil, mal conformé pour recevoir l’image des choses grandes, et qu’il lui serait impossible de voir autrement qu’il n’a commencé.

2187. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Th. Carlyle » pp. 243-258

Roche tout seul, — car ce singulier livre a la singularité de plus d’avoir changé de traducteur à chaque volume, ce qui prouve la difficulté de bien traduire Carlyle, — ce dernier volume commence en Septembre, à l’établissement de la Commune, jusqu’en Vendémiaire, aux mitraillades de Bonaparte, où finit, pour Carlyle, la Révolution.

2188. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Charles d’Héricault » pp. 291-304

En action historique, les idées générales, les influences sociales ont besoin d’un homme… Quoique la France fût éperdue d’égalité, à cette heure maudite, et qu’elle eût commencé déjà le nivellement par l’échafaud, elle n’en reconnut pas moins la supériorité et la souveraineté de l’homme qui, à un jour donné, avait créé cette chose inouïe, universelle et compacte, qui s’étendit tout à coup sur la France entière comme une voûte qui ne permettait plus de respirer, et qu’on appela du même nom que le sentiment dont elle transissait les âmes : la Terreur !

2189. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Xavier Eyma » pp. 351-366

D’ailleurs, pour pénétrer impunément dans les institutions tapageuses, les mœurs brutales, les travaux fiévreux et les entreprises gigantesques de ce peuple d’Effrénés, qui a commencé par la révolte contre la mère patrie et qui est toujours à la veille de la guerre fratricide entre ses enfants, il faudrait une force et une froideur de tête inaccessibles au vertige, et ce n’était pas le cas de ce pauvre Tocqueville, qui, entré là-dedans, en ressortit sceptique pour toute sa vie, en en pensant tout et n’en pensant rien, Montesquieu Brid’oison !

2190. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Eugène Pelletan » pp. 203-217

C’est qu’il n’est plus guères qu’un journaliste, Pelletan… Il avait commencé par être mieux que cela.

2191. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexis de Tocqueville »

Mais, s’il n’y a pas de supériorité réelle et de tous les moments à montrer, sur place, dans la correspondance d’un auteur qui, comme auteur, a eu sa fortune, il ne faut pas exposer cette fortune à ce qu’on revienne de l’homme à l’auteur et de la correspondance aux livres, pour commencer une réaction à laquelle personne ne pensait !

2192. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Jules Soury. Jésus et les Évangiles » pp. 251-264

Soury est médecin, mais s’il ne l’est pas de fonction, il l’est toujours de préoccupation et de prétention pédantesques, et cette prétention et cette préoccupation commencèrent de poindre, il y a quelques années, comme une délicieuse aurore, dans ce charmant M. 

2193. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « MM. Delondre et Caro. Feuchtersleben et ses critiques. — L’Hygiène de l’âme » pp. 329-343

… Est-ce que cela aurait déjà commencé ?

2194. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « L’abbé Monnin. Le Curé d’Ars » pp. 345-359

Et il commençait ainsi sa journée, sa moisson de cœurs repentants, bien avant l’aurore î Et ces foules qui venaient à lui, sans qu’il eût besoin d’aller à elles, se sont tellement renouvelées, pendant toute sa vie, qu’en prenant la moyenne de ses confessions on a trouvé plus d’un million d’âmes converties puisqu’il les avait confessées.

2195. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Athanase Renard. Les Philosophes et la Philosophie » pp. 431-446

Mais où commence la différence entre ces deux inconnus faits pour ne pas l’être, le voici : L’auteur des Ruines de la Monarchie française est mort dédaigneux de la publication de son livre, qu’il savait, de conception et de sujet, impopulaire, l’ayant gardé fermé sous son coude après l’avoir écrit, et achevé ainsi de vivre, la tête qui l’avait pensé dans sa main, ne demandant rien à son siècle… L’auteur des Philosophes et la Philosophie n’a pas eu, lui, cette indifférence, qui est une impertinence sublime !

2196. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Guizot »

Guizot a méconnu la plus vulgaire règle de composition, qui exige que l’intérêt aille toujours croissant dans toute œuvre littéraire, et il a commencé son livre par ceux avec lesquels il devait le finir ; car, à moins que toutes les notions ne se trouvent brouillées dans sa tête, saint Louis et Calvin sont bien autrement intéressants en histoire que Duplessis-Mornay et même que saint Vincent de Paul !

2197. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme Desbordes-Valmore. Poésies inédites. »

Mme Desbordes-Valmore, qui n’avait commencé qu’avec de l’âme et qui a fini par avoir réellement du talent, montre bien, par ce talent même, que la femme, dont la gloire est de refléter ceux qu’elle aime, ne peut jamais avoir de profonde ou de saisissante originalité.

2198. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « La Fontaine »

C’était un homme plutôt à laisser là même les bonnes fortunes commencées, pour rentrer plus vite dans son rêve.

2199. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Laurent Pichat »

Il faut donc commencer par l’affirmer hardiment : son livre des Réveils est, d’inspiration générale, le livre le plus sèchement philosophique, le plus antipoétique que je connaisse.

2200. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Alfred de Vigny »

Le Romantisme de 1830, dont il fut un des Rois chevelus, s’y atteste par une opulente chevelure blonde, digne du peigne d’or avec lequel il la peignait peut-être, cet homme qui avait, pour les autres, le culte de soi des natures élevées et délicates, en toutes choses… Alfred de Vigny ne fut point un dandy comme Byron et comme Alfred de Musset, qui, lui, commença comme Byron et finit comme Sheridan.

2201. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Madame Sand et Paul de Musset » pp. 63-77

D’ailleurs, soyons francs une bonne fois : sait-on où commence le mystère, l’arcane, le sanctuaire de la vie privée, dans la destinée exceptionnelle des artistes et des écrivains qui font publicité de tout et jusque parfois de leurs vices ?

2202. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules Sandeau » pp. 77-90

C’est ici, à proprement parler, que commence le roman de M. 

2203. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Deux romans scandaleux » pp. 239-251

D’ailleurs, soyons francs une bonne fois : sait-on où commence le mystère, l’arcane, le sanctuaire de la vie privée, dans la destinée exceptionnelle des artistes et des écrivains qui font publicité de tout et jusque parfois de leurs vices ?

2204. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Malot et M. Erckmann-Chatrian » pp. 253-266

Le roman, — nous l’avons dit souvent, — est la forme fatale et dernière des vieilles littératures qui finissent, — ainsi que les hommes, — par des contes, comme elles avaient commencé.

2205. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Armand Pommier » pp. 267-279

alors la Critique, qui a commencé par poser un cas littéraire, s’interrompt, ne voulant pas être plus dupe que le simple lecteur, et dit à l’oripeau couleur de sang : — Passe donc !

2206. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Ch. Bataille et M. E. Rasetti » pp. 281-294

Antoine Quérard commence par se croire amoureux d’une belle fille nommée Clémentine Picot, fille d’un vieux retraité, qui s’est fait cafetier et vend du tabac.

2207. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Gogol. » pp. 367-380

Le jour le plus lividement glauque peut commencer par une aurore.

2208. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXIV. Des panégyriques depuis la fin du règne de Louis XIV jusqu’en 1748 ; d’un éloge funèbre des officiers morts dans la guerre de 1741. »

Tout peuple qui commence à avoir des orateurs, se passionne pour un art qu’il ne connaissait point encore.

2209. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXV. Avenir de la poésie lyrique. »

L’œuvre commencée par l’insurrection des villes grecques, par l’incendie de Navarin, par la délivrance de la Morée, par la prise d’Alger, s’achemine à travers les contradictions de la politique.

2210. (1913) Poètes et critiques

C’est alors que commença son véritable apostolat. […] Il s’y est appliqué depuis qu’il a commencé à écrire. […] Et tout d’abord ce normalien a commencé par prendre tous ses grades en se jouant, sans excepter le titre d’agrégé des lettres, plus difficile à conquérir en 1893 qu’aujourd’hui. […] les tourments de la pauvre hirondelle et son « engourdissement fort triste » commencent presque aussitôt. […] Il commence à l’avant-printemps, il se poursuit jusqu’aux approches de l’hiver.

2211. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

Avec l’hôtel de Rambouillet, les salons s’ouvrent ; le bel entretien qui va durer deux siècles commence ; Allemands, Anglais, toute l’Europe novice ou balourde l’écoute, bouche béante, et de temps en temps essaye maladroitement de l’imiter. […] Bientôt les petits soupers commencent, et on y agite au dessert l’existence de Dieu. […] Qu’il y a de la sagesse à être religieux 824 : c’est là son premier sermon, fort célèbre de son temps et qui commença sa fortune. « Cette phrase, dit-il, comprend deux termes qui ne sont point différents de sens, tellement qu’ils ne diffèrent que comme la cause et l’effet, lesquels, par une métonymie employée par tous les genres d’auteurs, sont souvent mis l’un pour l’autre825. » Ce début inquiète ; est-ce que par hasard ce grand écrivain serait un grammairien d’école ? […] Je commence par la preuve directe826. » Là-dessus il donne ses divisions. […] Il expliquait le mot εὐχαριστεῖν en chaire avec tous les agréments d’un dictionnaire, commentant, traduisant, divisant et subdivisant comme le plus hérissé des scoliastes829, ne se souciant pas plus du public que de lui-même, si bien qu’une fois ayant parlé trois heures et demie devant le lord-maire, il répondit à ceux qui lui demandaient s’il n’était pas fatigué : « Oui, en effet, je commençais à être las d’être debout si longtemps. » Mais le cœur et l’esprit étaient si pleins et si riches que ses défauts se tournaient en puissance.

2212. (1714) Discours sur Homère pp. 1-137

Ulysse commence le sien, par se concilier Achille en loüant son amitié et sa magnificence. […] Commençons par les jugemens du poëte, renfermés dans les discours de ses acteurs. […] Pour commencer par le plaisir que l’iliade a fait aux contemporains d’Homere, il s’en offre d’abord une foule de raisons. […] Il faut suivre l’histoire de l’opinion des hommes sur les poëmes d’Homere ; quand les lettres ont commencé à réfleurir dans les derniers siécles, on n’a pû parvenir à la connoissance de ses ouvrages, que par des études profondes ; il a fallu apprendre des langues presque oubliées, et dont il étoit impossible de discerner la force ni les graces particulieres. […] Hector ne fuit point d’abord avec ignominie ; il commence par proposer son traité qui est raisonnable et magnanime ; Achille, furieux qu’il est, ne répond à sa proposition, qu’en lui portant le premier coup.

2213. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « LEOPARDI. » pp. 363-422

c’est par la douleur que naît et commence le chant italien. […] Ce grand anatomiste se trouve une nuit éveillé par le bruit des morts de son cabinet qui se sont remis à vivre, qui dansent en ronde et chantent en chœur un hymne à leur grande patronne la Mort ; c’est par cet hymne en vers que le dialogue commence. […] En vérité il semble, à voir cette théorie d’alcôve et de baignoire, que M. de Musset n’ait pas fait une seule lecture, mais deux lectures à la fois, et qu’il ait commencé avec Crébillon fils la boutade à la Gavarni qu’il couronne par Léopardi.

2214. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au dix-septième siècle. »

Le chevalier ne commence à poindre dans les Lettres de Balzac qu’en l’année 1646 ; c’est bien à lui que ce grand complimenteur écrivait : « La solitude est véritablement une belle chose ; mais il y auroit plaisir d’avoir un ami fait comme vous, à qui l’on pût dire quelquefois que c’est une belle chose27. » Et encore : « Si je vous dis que votre laquais m’a trouvé malade, et que votre lettre ma guéri, je ne suis ni poëte qui invente, ni orateur qui exagère ; je suis moi-même mon historien qui vous rend fidèle compte de ce qui se passe dans ma chambre28. » Le chevalier, dans cette lettre, est traité comme un brave et comme un philosophe tout ensemble ; il avait servi avec honneur sur terre et sur mer29. […] « On n’est plus du monde quand on commence à le bien connoître ; au moins le voyage est bien avancé devant que l’on sache le meilleur chemin. » « Comme la voix vient en chantant, et que l’on apprend à s’en bien servir quand on l’exerce sous un bon maître, l’esprit s’insinue et se communique insensiblement parmi les personnes qui l’ont bien fait. […] » Je fus en ce lieu deux jours dans une grande impatience de commencer le rôle que j’allois jouer.

2215. (1813) Réflexions sur le suicide

Il est clair que le Créateur a voulu que l’être mortel parvînt à se déprendre de lui-même et qu’il commençât ce grand acte de désintéressement longtemps avant que la dégradation de ses forces le lui rendît plus facile. […] L’énergie qui ne sait où s’employer inspire les résolutions les plus extravagantes ; mais quand on peut consacrer ses forces à l’indépendance de sa patrie, quand on peut renaître comme nation et faire revivre ainsi le cœur de l’Europe paralysé par la servitude, alors il ne doit plus être question de sentimentalité maladive, de Suicides littéraires, de commentaires abstraits sur ce qui révolte l’âme, il faut imiter ces peuples forts et sains de l’antiquité dont le caractère constant, direct, inébranlable ne commençait rien sans l’achever ; ils regardaient comme aussi lâche dans un citoyen de reculer devant une résolution patriotique, qu’il le serait pour un soldat de fuir un jour de bataille. […] L’immortalité commence avant le tombeau, quand par notre propre volonté nous rompons avec la vie ; dans cette situation les impressions intérieures de l’âme sont plus douces qu’on ne l’imagine.

2216. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

La paralysie vint, le scorbut redoubla, l’hydropisie commençait. […] Mercure et Cupidon y sont descendus, et commencent par se quereller. « Mon léger cousin aux talons emplumés, qui êtes-vous, sinon l’entremetteur de mon oncle Jupiter ? […] Comparez le Volpone au Légataire de Regnard, le seizième siècle qui finit au dix-huitième qui commence.

2217. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juin 1886. »

Dresde aura le cycle complet des œuvres de Wagner ; on commencera par Rienzi, vers le 20 août, dès la fin des Fêtes de Bayreuth ; on suivra l’ordre chronologique, et on terminera, vers la mi-septembre, par le Crépuscule des Dieux. […] La conséquence est que l’homme qui en 1870 commençait à écrire la partition de la Gœtterdaemmerung était un autre que celui qui en 1848 écrivait la Mort de Siegfried ; c’est la différence entre le Beethoven de la symphonie héroïque et le Beethoven de la neuvième symphonie. […] Lorsqu’il refondit ce poème dans celui aujourd’hui nommé la Gœtterdaemmerung, les passages se rapportant aux événement antérieurs durent être biffés, et furent remplacés par les scènes des Nornes (qui, dans la première version, annonçaient, banalement, que Siegfried « accomplirait ce que joyeusement il avait commencé »), du monologue de Hagen, de Waltraute ; de même quelques-uns des chœurs disparurent ; deux ou trois scènes furent transformées du tout au tout, — celle d’Alberich et de Hagen, les paroles de Siegfried mourant, la scène finale de Brünnhilde.

2218. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Shakespeare »

Shakespeare I2 Dans le travail entrepris par François-Victor Hugo, à l’éternel honneur de sa jeunesse, ce qui m’étonne et ce que j’honore le plus, ce n’est pas l’enthousiasme qui l’a commencé, mais la volonté qui l’a continué. […] Roméo, lui, avec son changement de passion, son mariage soudain, sa mort cruelle, a toutes les magnifiques violences de la jeunesse, tandis que l’amour de Juliette, aux mélancolies et aux tendresses de rossignol, unies à la volupté de la rose, commence dans la fraîcheur d’une matinée de printemps et meurt avec la langueur embrasée d’un ciel d’Italie !  […] « Jamais sage ne fut si soudainement créé ; jamais la réforme, versée à flots, ne balaya tant de fautes dans un courant si impétueux ; jamais l’endurcissement aux têtes d’hydre ne perdit plus vite et plus absolument son trône que chez ce Roi. » C’est ainsi que le drame de Shakespeare commence.

2219. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Jocelyn (1836) »

Quelques livres heureux, qui commencent à s’user, ont eu le doux honneur d’une longue popularité dans la famille : Télémaque, Robinson, Paul et Virginie. […] Bientôt l’assaut commence ; l’injure et tout à l’heure la mort sont aux portes.

2220. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIIe entretien » pp. 223-287

Ce nouveau venu de la couvée de nos poètes commence, comme ces oiseaux jaseurs, à chanter comme s’il avait peur de sa voix. […] Le poète et son guide font halte au sommet, puis commencent à descendre vers la vallée du château.

2221. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXIXe entretien. Tacite (2e partie) » pp. 105-184

« Vitellius mort, la guerre avait plutôt cessé que la paix n’avait commencé dans Rome. » XXVI Ici une horrible peinture du massacre et des proscriptions soldatesques après la victoire des soldats de Vespasien. […] Je commencerai l’année 1862 par trois Entretiens critiqués, et même injuriés par anticipation dans le journal la Presse ; ils sont intitulés : Critique de l’histoire des Girondins, par l’auteur des Girondins, à vingt-cinq ans de distance.

2222. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (2e partie) » pp. 305-367

Et enfin je vois des transfuges du pouvoir de 1830, à la tête de toutes les colonnes d’opposition, fomenter dans toute la France une agitation fiévreuse qui commence par des banquets et qui finira inévitablement par des séditions. […] Complices s’ils acceptent, suspects de royauté s’ils refusent, ils commencent par refuser ; ils préparent par des discours sublimes la défense du roi menacé, puis ils cèdent, non par lâcheté, mais par une très fausse et très criminelle politique de parti, qui croit sauver des milliers de têtes en en concédant une à la république.

2223. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série «  Leconte de Lisle  »

N’ayez crainte : son imagination, après sa superbe, l’a sauvé du suicide ; et le voici qui commence, à travers le temps et l’espace, la revue des apparences, œuvre de Maya. […] Elle les enferme dans une grange et y met le feu (elle aurait pu commencer par là).

2224. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 février 1886. »

Et la fête commence. […] Négligeant Rienzi, nous commençons par le Vaisseau Fantôme la série d’études que nous avons annoncée sur les drames de Wagner.

2225. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre II : La Psychologie »

La « méthode intérieure » était supposée suffisante ; même quand la physiologie eut commencé à fournir des indications sur la dépendance des faits mentaux à l’égard des états nerveux, les psychologistes insistèrent sur ce fait que la conscience ne nous dit rien de cette dépendance, et ils en concluaient qu’ils n’avaient rien à faire de la physiologie et de ses lois. […] Elle pense que ces phénomènes obscurs, où la vie psychique commence à peine à poindre, sont à beaucoup d’égards les plus curieux à étudier et les plus féconds.

2226. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VII. Repos »

Pourtant le volume commence par des « tableautins » intitulés Au temps de Henri III, Au temps de Louis XIII, Au temps de Louis XIV, Au temps de Louis XVI. […] Le second chant commence par l’idylle à travers la forêt.

2227. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre premier. La sélection et la conservation des idées dans leur relation à l’appétit et au mouvement. »

De ces considérations, il résulte que l’image mnémonique commence avec la réaction de l’attention, que le souvenir proprement dit, en tant que distinct des impressions encore mécaniques et passives, commence avec le déploiement de l’activité mentale, avec la réponse de l’appétition et de l’aperception aux impressions du dehors.

2228. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Victor Hugo » pp. 106-155

Que l’on relise pour constater jusqu’où va cette contention et cette lutte, les ressources infinies de ce style jamais las, la magnifique série de chapitres où se trouve décrite la tempête funeste à l’ourgue des Compachicos : Les grands balancements du large commencèrent ; la mer dans les écartements de l’écume était d’apparence visqueuse ; les vagues vues dans la clarté crépusculaire à profil perdu, avaient des aspects de flaques de fiel. […] Une pièce de vers commence ainsi : Louis quand vous irez dans un de vos voyages Vers Bordeaux, Pau, Bayonne et ses charmants rivages, Toulouse la romaine, où dans ses jours meilleurs J’ai cueilli tout enfant la poésie en fleurs Passez par Blois.

2229. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vii »

Ses amis m’ont donné à lire les brouillons d’un roman où dans les premiers mois de l’année 1914 il avait commencé à peindre les désirs, les passions, les croyances de ses amis et les siennes propres. […] L’alouette gauloise se lève du sillon et chante aussitôt que le soleil commence à luire.

2230. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Appendices de, la deuxième édition »

Mais l’horloge qui, partant du point O, commence aussitôt à prendre du retard est une horloge devenue, dès ce moment, fantasmatique, n’étant plus l’horloge réelle du physicien réel : celui-ci est resté avec son horloge au point O, ne détachant sur le disque envisagé comme mobile qu’une ombre de lui-même et de son horloge (ou bien alors, chaque point du disque où il se placera effectivement devenant, par là même, immobile, son horloge restée réelle se trouvera partout immobile et fonctionnera partout de la même manière). […] Quiconque veut penser en termes de Relativité doit commencer par éliminer le tactile, ou par le transposer en visuel.

2231. (1870) La science et la conscience « Chapitre II : La psychologie expérimentale »

On commence à connaître assez les peuples de race jaune, Chinois, Japonais, Tartares, pour se faire une idée des aptitudes et des incapacités naturelles de cette race, de son goût et son talent pour les sciences pratiques et les arts mécaniques, de son éloignement pour les sciences transcendantes et pour la métaphysique, de sa rare finesse, de son étonnante subtilité d’esprit, non-seulement dans les choses de négoce, mois encore dans les plus difficiles exercices d’attention et de raisonnement. […] Tout au contraire, la notion sous laquelle l’esprit ou le sens commun conçoit toujours nécessairement l’existence de quelque cause ou force productrice qui fait commencer les phénomènes, s’éloigne, s’obscurcit et se dénature de plus en plus par les procédés mêmes qui tendent à dissimuler son titre et sa valeur réelle.

2232. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La princesse Mathilde » pp. 389-400

Dès l’âge de neuf ans, elle commençait à peindre.

2233. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française, par M. D. Nisard. Tome iv. » pp. 207-218

Nisard n’est-il pas un peu subtil quand, séparant chez lui le spécieux et le vrai, il le veut bon écrivain sitôt qu’il entre dans le vrai, prosateur inégal et douteux dès que le spécieux commence ?

2234. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — I » pp. 219-230

Rousseau, interrogé par son amie, commence par rechercher de quelle vertu et de quel bonheur il peut être question pour l’homme social ou civil.

2235. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « À M. le directeur gérant du Moniteur » pp. 345-355

Cette histoire, où l’on ne sent pas seulement la fidèle observation des lieux, mais où perce aussi une vérité de fond et de récit, cette histoire commencée et finie au son du merveilleux carillon de Bruges, et où se déroule toute la vie d’enfance et de jeunesse de Catherine, de cette pauvre enfant « si cruellement meurtrie et de si bonne heure », intéressera.

2236. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803 » pp. 2-15

Cela posé, jugeons-le sans miséricorde, et parlons-en entre nous sans retenue ; vous avez fort bien commencé, vous voyez que je vous suis de près ; achevez, et déterminez-moi irrévocablement, car mon incertitude m’est insupportable.

2237. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Dübner »

Dübner avait de près ses travers et ses défauts que vous me faites observer mais ce qui demeure, ce sont les services effectifs rendus à la littérature grecque, services que commencent seulement à rendre aujourd’hui à leur tour les Thurot, Tournier, Pierron, etc.

2238. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger, 1833. Chansons nouvelles et dernières »

Avec l’écriture, avec l’observation et l’analyse naissantes, commença un autre âge pour la société.

2239. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Paroles d'un croyant »

« Mais si l’on a commis contre vous quelque injustice, commencez par bannir tout sentiment de haine de votre cœur, et puis, levant les mains et les yeux en haut, dites à votre Père qui est dans les cieux : « Ô Père !

2240. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « JULES LEFÈVRE. Confidences, poésies, 1833. » pp. 249-261

Jules Lefèvre a commencé de prendre rang parmi nos poëtes vers 1822 environ.

2241. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Appendice sur La Fontaine »

La Fontaine avait donc quarante et un ans lorsqu’il commençait au grand jour sa carrière poétique.

2242. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. Vitet à l’Académie française. »

Molé a cru qu’il était à propos de commencer par quelques considérations sur la puissance de l’esprit en France, et il a trouvé à cette puissance des raisons fines.

2243. (1874) Premiers lundis. Tome I « Walter Scott : Vie de Napoléon Bonaparte — I »

Sir Walter Scott a parfaitement compris que l’histoire de Napoléon ne commence pas, comme celle d’un individu obscur, le jour même de sa naissance, et qu’avant de l’introduire sur la scène du monde, il importe de décrire cette scène, destinée à le recevoir, ce XVIIIe siècle, dont il partagea les opinions, cette Révolution française dont il suspendit les effets.

2244. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — III »

L’humanité ne s’y laissa pas amuser ; elle avait d’autres progrès à poursuivre, et quand elle commença d’être lasse de ses héros athlètes et de ses prêtresses de Vénus, Platon naquit.

2245. (1874) Premiers lundis. Tome II « Chronique littéraire »

Tout change autour de nous, tout finit et commence !

2246. (1875) Premiers lundis. Tome III « M. Troplong : De la chute de la République romaine »

Il l’avait mérité en ne voulant souffrir aucun égal, etc. » Et dans une sorte d’allocution éloquente dont chaque phrase commence ainsi par ces mots : « Il l’avait mérité », l’historien orateur déroule toute une énumération des griefs légitimes qu’on pouvait avoir contre César ; il y a plus de vingt-trois motifs, à les bien compter.

2247. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre premier. Pour faire des Tragédies qui puissent intéresser le public en 1823, faut-il suivre les errements de Racine ou ceux de Shakspeare ? » pp. 9-27

Or, cette pièce, qui, chaque année, est applaudie un nombre infini de fois en Angleterre et en Amérique, commence par l’assassinat du roi et la fuite de ses fils, et finit par le retour de ces mêmes princes à la tête d’une armée qu’ils ont rassemblée en Angleterre, pour détrôner le sanguinaire Macbeth.

2248. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XI. Il Convitato di pietra (le Convié de pierre) » pp. 191-208

« À peine a-t-on commencé de mettre sur table, que le facétieux Arlequin se hâte d’annoncer qu’un incendie vient d’éclater dans la cuisine.

2249. (1888) Demain : questions d’esthétique pp. 5-30

Je remonterai seulement au naturalisme, qui commença à envahir la littérature au milieu du second Empire.

2250. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVII. Romans d’histoire, d’aventures et de voyages : Gebhart, Lemaître, Radiot, Élémir Bourges, Loti » pp. 201-217

Colin, libraire, attestent que, commencée il y a deux ou trois ans, elle compte déjà vingt-cinq volumes.

2251. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre III. L’antinomie dans la vie affective » pp. 71-87

Cet individualisme ne commence pas, comme celui de Stirner, par répudier indistinctement toutes les formes d’altruisme ; il ne repousse que l’altruisme grégaire et il le repousse précisément au nom de son idéal d’altruisme supérieur.

2252. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre V. L’Analyse et la Physique. »

Quand Maxwell a commencé ses travaux, les lois de l’électro-dynamique admises jusqu’à lui rendaient compte de tous les faits connus.

2253. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre I. Place de Jésus dans l’histoire du monde. »

Ce n’est qu’à partir du IIIe siècle, quand le christianisme est tombé entre les mains de races raisonneuses, folles de dialectique et de métaphysique, que commence cette fièvre de définitions, qui fait de l’histoire de l’Église l’histoire d’une immense controverse.

2254. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVIII. Institutions de Jésus. »

Un germe d’église commençait dès lors à paraître.

2255. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre III : Théorie psychologique de la matière et de l’esprit. »

Commençons par la matière118.

2256. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre V. Chanteuses de salons et de cafés-concerts »

Pour être sûr de rencontrer un vivant, je commence par Paul Verlaine.

2257. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VIII. Quelques étrangères »

Sous le choc du drame, un effrayant travail de désagrégation commence dans l’esprit de Suzanne.

2258. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1854 » pp. 59-74

En riant, on commence à monter après le treillage, qui menait presque jusqu’à sa fenêtre.

2259. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers populaire  »

  On rencontre des pièces entières sans rime, ni assonance, ainsi la ballade qui commence ainsi : J’ai fait l’amour sept ans, Sept ans sans en rien dire, Ô beau rossignolet, J’ai fait l’amour sept ans, Sept ans sans en rien dire.

2260. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’abbé d’Aubignac, avec Ménage, Pierre Corneille, Mademoiselle de Scudéri et Richelet. » pp. 217-236

Richelet avoit commencé par être avocat.

2261. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — La déclamation. » pp. 421-441

« Les peintres, observe-t-il, les sculpteurs, les poëtes, ne mettent point leurs noms aux ouvrages par lesquels ils ont commencé.

2262. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre IV. La folie et les lésions du cerveau »

Le trouble moral commence à la vérité dans l’âme, mais il amène à sa suite un trouble physique, et c’est ce trouble physique qui est la cause directe et déterminante de la folie.

2263. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre I : Une doctrine littéraire »

En littérature, tout commence à priori.

2264. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre III : Le présent et l’avenir du spiritualisme »

Magy (la Science et la Nature), ont commencé à jeter les bases d’une philosophie naturelle.

2265. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre II. Mademoiselle Mars a été toute la comédie de son temps » pp. 93-102

« La dernière fois qu’elle joua ce grand rôle avant son départ, elle obéissait à une demande collective que les collèges de Paris lui adressaient, chaque année, le jour de Saint-Charlemagne, et jamais elle ni Talma, n’avaient rien refusé à la pétition qui commençait assez souvent, par cette phrase à grand orchestre. — “Madame (ou Monsieur) vous qui avez vu, à vos pieds, un parterre de rois !”

2266. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre septième. »

L’auteur commence par le plus grand ton… Un mal qui répand la terreur, etc… C’est qu’il veut remplir l’esprit du lecteur de l’importance de son sujet, et de plus il se prépare un contraste avec le ton qu’il va prendre dix vers plus bas.

2267. (1860) Ceci n’est pas un livre « Le maître au lapin » pp. 5-30

Parfois Rodolphe interrompt le dessin commencé, pour causer avec le lapin blanc, un miracle de longévité, le Mathusalem des lapins.

2268. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XX. Mme Gustave Haller »

Supposez encore un petit succès du même genre et on peut parier qu’il n’y aura plus ni Monsieur ni Madame Haller, mais une Madame dont on commence à cancaner le nom dans cette loge de portier qu’on appelle Paris, quoiqu’elle soit toujours jusqu’ici Gustave Haller, en littérature.

2269. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXI. Mme André Léo »

Un tel pseudonyme laisse si bien rayonner la femme, que quand il commença de poindre, il y a quelques années, dans la littérature, on ne dit point « André Léo » ainsi qu’on avait dit, tout d’abord et longtemps, masculinement, et sans se gêner, « George Sand ».

2270. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXIV. Mme Claire de Chandeneux »

On a commencé par en rire, de cette question des bas-bleus, et il y a encore des gens qui en rient, car il y a toujours des gens qui rient.

2271. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXV. Mme Clarisse Bader »

Évidemment, en effet, c’est par l’Académie que Mlle Bader a compté faire ou du moins commencer sa fortune d’écrivain.

2272. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’ancien Régime et la Révolution »

Il a pris l’ancien Régime à sa dernière heure, dans son expression la plus équivoque et dans son millésime le plus flottant, sans dire où, pour lui, cet ancien Régime commençait, et il n’a pas su en déterminer ni les altérations survenues ni les caractères subsistants.

2273. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « L’idolâtrie au théâtre »

VI Ainsi, pour commencer, dégradation de l’intelligence, altération des rapports sociaux, voilà ce que les habitudes de théâtre introduites dans le monde doivent nécessairement produire et attester.

2274. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Louis Vian » pp. 373-387

Une pareille éducation, qui commençait même avant que la tête de l’enfant fût ouverte aux premières impressions de l’existence, mais dont il devait plus tard recevoir, en apprenant cela, l’enseignement, n’a peut-être agi qu’à la mort sur l’âme de Montesquieu.

2275. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Grèce antique »

C’est à la Renaissance, en effet, que l’idolâtrie de l’imitation du monde grec a commencé.

2276. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Femme et l’Enfant » pp. 11-26

Ainsi, par exemple, sa philosophie a péri, et si bien péri que personne n’oserait en relever ou en défendre le cadavre, et qu’à présent c’est le spiritualisme — un spiritualisme antireligieux — qui continue l’œuvre de destruction que le matérialisme avait commencé.

2277. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes et la société au temps d’Auguste » pp. 293-307

Il nous donne les femmes et la société du temps d’Auguste, et pour commencer ses impertinences de dandy, que je ne hais pas, il place Cléopâtre sous Auguste, quoiqu’elle fût à côté, et quoique, des femmes sous Auguste, il n’y en ait dans son livre que deux : Livie et Julie, — plus Horace, qui, selon moi, n’était d’aucun sexe, lui, mais un impuissant de tête et de cœur, habile seulement dans l’art physique de faire des vers.

2278. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XI. MM. Mignet et Pichot. Charles Quint, son abdication, son séjour et sa mort au monastère de Yuste. — Charles V, chronique de sa vie intérieure dans le cloître de Yuste » pp. 267-281

… Toutes questions qui restent sans réponse, si on s’en tient à la lettre seule des documents biographiques, mais qui commencent d’en laisser voir une, si on ose éclairer l’individualité de Charles-Quint par l’individualité de l’Espagne.

2279. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIII. M. Nicolardot. Ménage et Finances de Voltaire » pp. 297-310

Ainsi, par exemple, à toute page et presque à chaque ligne éclate et rayonne cette capacité formidable d’homme d’affaires, qui était en Voltaire à un bien autre degré que tous ses autres talents, et qui en lui, plus encore qu’en Beaumarchais, son Sosie diminué, commence de briller, comme le caractère de la Bourgeoisie moderne dans l’avenir.

2280. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. H. Wallon » pp. 51-66

IV Et je l’ai dit, — et je finirai comme j’ai commencé, — voilà le défaut surtout, le défaut central de l’ouvrage de M. 

2281. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gobineau » pp. 67-82

Dans la superbe scène avec Lucrèce qui commence la première partie de La Renaissance, Alexandre juge, il est vrai, l’ambition de son fils avec trop d’entrailles paternelles et cette admiration politique qui ôte ordinairement les entrailles à ceux qui en ont, excepté, apparemment, aux pères pour leurs fils.

2282. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Michelet » pp. 259-274

Mais cette damnation de ce monde ne le sauvera pas d’une autre, de ce monde aussi, qui est commencée et qu’assurément il ne prévoyait pas… C’est l’indifférence méprisante des hommes pour lesquels il a le plus fait et à qui il a sacrifié le meilleur de son âme.

2283. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Émile de Girardin » pp. 45-61

Adam doit, avant que la pièce commence, épouser un Μ. 

2284. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Nicolas Gogol »

Le jour le plus lividement glauque peut commencer par une aurore.

2285. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « III. Donoso Cortès »

Mais avec le catholicisme, son génie a commencé dans son âme.

2286. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVII. Saint-Bonnet »

Et c’est ici que l’originalité du livre commence ; c’est ici qu’on sent à quel métaphysicien on a affaire… Nous avons nommé la Raison.

2287. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVIII. Lacordaire »

Jésus-Christ se montre également dans tous ces actes que les moralistes appellent sensibles, et sans qu’on puisse dire : Voici où l’homme finit et où le Dieu commence !

2288. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXI. Sainte Térèse »

La profondeur de la pureté ne se révèle qu’aux yeux qui commencent d’être purs, et ils n’y pénètrent qu’en se purifiant davantage.

2289. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Achille du Clésieux »

C’est l’accent du cœur qui le met à part des poètes d’un temps où l’âme se retire de toutes choses devant la sensation et la matière envahissantes… Naturellement, un pareil poète doit être plus ou moins méconnu à une époque vide et pédante où lord Byron lui-même paraît affecté, Lamartine vague, et Alfred de Musset négligé ; car c’est là l’opinion qui commence à courir parmi ceux qui se croient les forts de la littérature actuelle, parmi les poètes matérialistes et réalistes de notre décadence littéraire.

2290. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Arsène Houssaye » pp. 271-286

Si blonde veut dire moralement faible, peu foncée, d’une nuance douce, elle est bien nommée : la rutilante Messaline de Juvénal rirait d’elle et de sa blonderie, et ne l’entraînerait pas où elle va… Jusqu’ici, dans cette histoire que je prends comme un tout et dont je ne veux pas prévoir le dénouement, il n’y a que la Messaline des commencements, — et Messaline, la vraie Messaline, commence par la fin.

2291. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Le Sage » pp. 305-321

Il était devenu sourd comme un pot… IV Son théâtre, car il avait commencé sa vie littéraire par le théâtre, avait fait, comme, depuis, ses romans, sa réputation.

2292. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Raymond Brucker » pp. 27-41

Le scepticisme universel commençait à faire sur cet esprit d’aigle, qui avait soif des splendeurs de soleil de la Certitude, l’effet ténébreux et horrible que Byron a peint avec la grandeur d’un maître dans Darkness.

2293. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVI. Des sophistes grecs ; du genre de leur éloquence et de leurs éloges ; panégyriques depuis Trajan jusqu’à Dioclétien. »

À leur arrivée, le peuple s’assemblait en foule dans les places publiques ou dans les portiques du temple ; on leur donnait un sujet, et ils parlaient au bruit des applaudissements ; souvent ils commençaient par prononcer l’éloge de la ville ; c’était eux qu’on envoyait en ambassade vers les empereurs ; ils arrivaient à Rome précédés par leur renommée, et souvent le prince leur accordait des privilèges, des exemptions de charges, et quelquefois les premières dignités de l’empire.

2294. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXI. De Mascaron et de Bossuet. »

Dans toutes les deux, on commença par le mélange de la force et du mauvais goût.

2295. (1907) Le romantisme français. Essai sur la révolution dans les sentiments et dans les idées au XIXe siècle

Témoin cette anglomanie qui commença à faire délirer nos aïeux entre 1735 et 1740. […] C’est là qu’il commença son instruction, Mme de Warens lui épura le goût, lui fit sentir la belle langue de la passion et de la mysticité. […] Dans le monde des Dupin, des d’Epinay, où il commence son chemin, quelle figure fait ce petit secrétaire ? […] J’ai commencé de vivre ! […]   En 1814, la carrière littéraire est achevée, la carrière politique commence.

2296. (1890) Dramaturges et romanciers

Feuillet ne l’a pas voulu ; la lutte est terminée au moment où l’imagination du lecteur croit qu’elle va commencer sérieusement. […] L’auteur n’a pas commencé, à l’instar des lutteurs du drame et du roman de nos jours, par se poser dans l’attitude d’un boxeur d’arène publique. […] L’auteur a commencé le livre avec un sourire, et il a gardé ce sourire sur les lèvres jusqu’à la fin, ce qui est un peu contraire à la nature, le sourire étant de toutes les expressions de l’âme la plus fugitive, et celle dont le visage se lasse le plus vite. […] Voit-on en effet qu’on commence par attacher des poids aux pieds d’un aigle lorsqu’on veut qu’il prenne son vol, ou qu’on verse plusieurs charretées de terreau à l’endroit d’où une source doit s’élancer, lorsqu’on veut qu’elle jaillisse ? Le jeu libre et spontané des facultés, voilà ce qui constitue le poète, et comment sa liberté s’exercera-t-elle, s’il commence par la comprimer ?

2297. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

On dirait que Barrès ne sait pas exactement lui-même où commence et où finit son ironie : c’est très particulier. […] J’ai commencé par les deux principaux Précurseurs du mouvement symbolo-décadent, MM.  […] Pourtant si la dispute continue, les adversaires commencent à se mieux connaître. […] Il me semble pourtant que le rêve, tout légitime qu’il soit, devrait commencer seulement après la constatation de la réalité. […] D’ailleurs, Zola commence vraiment à se fatiguer… c’est vrai, depuis Germinal, il baisse… Vous ne trouvez pas ?

2298. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

Elle a donc trente-deux ans, bien sonnés, c’est-à-dire l’âge où les femmes commencent à rechercher, avec une prédilection marquée, l’entretien des petits jeunes gens. […] Les garçons sérieux sont toujours attirés par les coquettes qui commencent à se faisander. […] « J’ai commencé, disait-il, à les aimer de fort bonne heure, et je les ai bientôt mises à leur juste valeur. […] Il avait commencé des fouilles à Pompéid. […] En Indochine, on commence tout de suite par les épousailles.

2299. (1875) Premiers lundis. Tome III « Les poètes français »

On commençait à Villon comme au premier anneau de la chaîne ; après Marot on traversait rapidement le xvie siècle, comme si l’on avait marché sur des charbons ardents, et l’on atteignait d’un bond au désiré Malherbe, comme à un sauveur qui dispensait de toute autre recherche : une recherche par-delà Malherbe, c’était un péril. […] Les puissantes faveurs dont Parnasse m’honore Non loin de mon berceau commencèrent leur cours ; Je les possédai jeune, et les possède encore       A la fin de mes jours.

2300. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (5e partie) » pp. 65-128

” « Quelques rares amis visitaient Marat dans sa morne solitude : c’étaient Armonville, le septembriseur d’Amiens ; Pons de Verdun, poète adulateur de toutes les puissances ; Vincent, Legendre, quelquefois Danton ; car Danton, qui avait longtemps protégé Marat, commençait à le craindre. […] Sa vie, désordonnée au commencement, tragique à la fin, commença comme un scandale, se poursuivit comme une trame, et finit comme un acte de résignation.

2301. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIe entretien. Vie du Tasse (1re partie) » pp. 5-63

C’est ainsi que je fus amené à raconter la vie du Tasse : on voit que nul n’y était mieux préparé, sinon par l’érudition, au moins par l’enthousiasme et par l’adoration de son modèle : mais commençons. […] Ce jeune prince, que Torquato Tasso avait connu dans son adolescence à Rome, avait toutes les qualités de son frère, mais il y joignait de plus la constance dans ses amitiés, la modestie, la solidité et la grâce du caractère qui le faisaient adorer ; il reçut Torquato en ami plutôt qu’en maître, ne lui demandant pour tout service que d’illustrer sa cour et sa famille par l’éclat de renommée littéraire qui commençait à rayonner de son nom.

2302. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (1re partie). Littérature scientifique » pp. 221-288

Il y a des délices qui annoncent les grands hommes, et qui commencent le festin de la vie, au lieu des ivresses qui ne viennent qu’après le banquet : ce sont les meilleures. […] L’émotion qu’il ressentit à cette heure de sa vie, ses propres paroles nous la révèlent : « Quand on commence à jeter les yeux sur les cartes géographiques, et à lire les descriptions des voyageurs, on éprouve pour certains pays, pour certains climats, une sorte de prédilection dont, arrivé à un âge mûr, on ne peut pas trop bien se rendre compte.

2303. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre I. Les chansons de geste »

Quand avait-elle donc commencé ? […] Ce qui s’est passé depuis qu’on eut commencé à rédiger les chansons de geste nous garantit ce qui arriva quand elles n’étaient pas écrites.

2304. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre I. Le quatorzième siècle (1328-1420) »

Cependant, à travers la raideur gothique de leurs laisses monorimes, un sentiment plus noble anime le trouvère inconnu qui rime le Combat des Trente, et « le pauvre homme Cuvelier » qui dit la Vie de Bertrand du Gueselin : âmes sans fiel et sans haine, où commence à s’éveiller la conscience de la patrie. […] L’esprit positif du siècle apparaît ici, dans l’honneur que rend Froissart à tous ceux qui savent gagner ; c’est le règne de l’argent qui commence.

2305. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre II. Le quinzième siècle (1420-1515) »

Les premières années du règne de Charles VII appartiennent surtout au troupe des humanistes qui commencent à épeler avec un accent nouveau les auteurs tant de fois compilés et cités parle pédantisme des siècles précédents. […] L’Italie commence à nous rendre ce qu’elle a reçu de nous : ses auteurs sont mis sur le pied des anciens, traduits et goûtés comme tels, Boccace après Pétrarque, et plus que lui, d’autant qu’il a de quoi charmer les courtisans avec les érudits.

2306. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « M. Deschanel et le romantisme de Racine »

C’est le vieux poète qui avait commencé, à ce qu’il semble. […] En mettant sur la scène l’amour-passion, il commence une littérature.

2307. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Mme Desbordes-Valmore » pp. 01-46

Elle eut le malheur de tomber sur un homme « distingué. » Cela commença par un commerce de poésies et une amitié « littéraire. » Marceline se défendit un assez long temps. […] Joignez à cela une pauvreté qui dura toute sa vie, la perpétuelle angoisse du loyer, des billets à ordre, même du repas du lendemain ; il lui arrive de commencer le mois avec un franc dans son tiroir, et de n’avoir pas de quoi affranchir ses lettres… Ce fut une malheureuse, une crucifiée… Or, — et ceci est magnifique, — sans doute elle se lamente, mais jamais elle ne désespère, — et jamais elle n’exprime un sentiment où l’on puisse surprendre même un commencement de méchanceté ou de dureté, ou seulement de révolte.

2308. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Figurines (Deuxième Série) » pp. 103-153

D’autant mieux qu’il a commencé par être un converti du plain-chant et de l’art du moyen âge, un converti par les sens. — Sa chasteté n’est peut-être qu’un moment singulier de son impureté, et son tragique catholicisme qu’un moment de sa curiosité de sentir. […] L’œil guetteur et amusé, il a commencé par être un écrivain excessivement pittoresque, un peu dans la manière d’Alphonse Daudet (Inconsolables, Sire).

2309. (1890) L’avenir de la science « XXIII »

Alors, mais non point auparavant, les ascètes commencent à prêcher le renoncement. […] La science ne commence qu’avec les détails.

2310. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre V. Le Séminaire Saint-Sulpice (1882) »

Voici un enfant qui n’agit encore que par impulsion et imitation ; et c’est à cet âge qu’on lui fait jouer sa vie ; une puissance supérieure l’enlace dans d’indissolubles liens ; elle poursuit son travail en silence, et, avant qu’il commence à se connaître, il est lié sans savoir comment. […] L’œuvre de la logique était finie ; l’œuvre de l’honnêteté commençait.

2311. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

Nous avons dit dans un chapitre précédent, qu’en 1648 la guerre de la Fronde ayant commencé, elle restreignit beaucoup, si elle n’interrompit tout à fait, les relations de société privée. […] Ce fut alors que le mot de précieuses commença à trotter dans toutes les bouches, chacun le prenant dans le sens qui s’accordait avec l’idée qu’il avait des personnes.

2312. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VIII, les Perses d’Eschyle. »

L’angoisse commence à troubler les âmes de ces sages. […] Mais défigurer la face vénérable de la Mère commune par des mutilations sacrilèges, déformer les traits de sa géométrie éternelle, rompre l’équilibre des éléments et des choses, faire craquer leur balance en y portant le poids exagéré du travail humain ; là commençait l’attentat, l’excès prévu par Némésis et sujet à ses châtiments.

2313. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Additions et appendice. — Treize lettres inédites de Bernardin de Saint-Pierre. (Article Bernardin de Saint-Pierre, p. 420.) » pp. 515-539

[NdA] Voilà l’écrivain sensible qui commence à paraître et à se dessiner. […] [NdA] L’écrivain, qui l’était d’abord sans le savoir, commence à s’apercevoir qu’il l’est en effet.

2314. (1856) Cours familier de littérature. I « Digression » pp. 98-160

Ces vers commencent par des strophes dans lesquelles j’exprimais l’étonnement du voyageur qui, voyant briller de loin les cimes neigeuses et escarpées des Alpes, est tout surpris de voir en approchant que ces sommets, en apparence froids et inhabitables, cachent dans leurs flancs des vallées tièdes et délicieuses, où croissent les plus doux fruits de la nature. […] Le poème commencé par une main, achevé par l’autre, ne serait plus qu’un lugubre concert à deux voix, dont l’une est morte et dont l’autre est éteinte.

2315. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre V : Règles relatives à l’explication des faits sociaux »

Le serment a commencé par être une sorte d’épreuve judiciaire pour devenir simplement une forme solennelle et imposante du témoignage. […] Même il fallait que la division du travail eût déjà commencé d’exister pour que l’utilité en fût aperçue et que le besoin s’en fit sentir ; et le seul développement des divergences individuelles, en impliquant une plus grande diversité de goûts et d’aptitudes, devait nécessairement produire ce premier résultat.

2316. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Alphonse Daudet »

Telle déjà l’opinion qui commence. […] Le conte qui commence ainsi est tout psychologique.

2317. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — I » pp. 93-106

[NdA] Quelqu’un de très judicieux et de très respectable a dit sur M. de Tocqueville ce mot dont on rabattra ce qu’on voudra, mais dont il reste quelque chose de vrai : « Il a commencé à penser avant d’avoir rien appris ; ce qui fait qu’il a quelquefois pensé creux. » f.

2318. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Étude sur la vie et les écrits de l’abbé de Saint-Pierre, par M. Édouard Goumy. L’abbé de Saint-Pierre, sa vie et ses œuvres, par M. de Molinari. — II » pp. 261-274

Il commença à se déclarer comme écrivain politique par son Projet de paix perpétuelle (1713), et surtout par son Discours sur la Polysynodie ou pluralité des conseils (1718).

2319. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Appendice. »

Pasquier commençait alors ; le salon de Mme de Boigne devint véritablement le salon du chancelier : il y était lui tout entier, et avec un degré d’intérêt de plus qu’au Petit-Luxembourg.

2320. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  premier article .  » pp. 326-341

Dugas-Montbel (je le cite comme plus à portée de tout lecteur) commence par produire les deux scholies qui servent de base au système ; l’une des deux renferme une erreur grossière, et c’est pourtant sur ce scholiaste inepte qu’on s’appuie, en même temps qu’on trouve moyen d’infirmer le témoignage gênant de Plutarque, qui tendrait à faire remonter jusqu’à Lycurgue l’existence prouvée des poëmes homériques.

2321. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mémoires de Casanova de Seingalt. Écrits par lui-même. »

Dès ce moment, dit Casanova, notre amour commença à devenir triste, et il ajoute naïvement : « La tristesse est une maladie qui finit par le tuer. » Il obtint d’Henriette la permission de l’accompagner jusqu’à Genève où elle le quitta pour rentrer en France.

2322. (1874) Premiers lundis. Tome II « Hippolyte Fortoul. Grandeur de la vie privée. »

Le voilà devenu ambitieux ; la lutte a commencé ; les Charmettes tirent à la fin.

2323. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XIII. Des tragédies de Shakespeare » pp. 276-294

Shakespeare commence une littérature nouvelle ; il est empreint, sans doute, de l’esprit et de la couleur générale des poésies du Nord : mais c’est lui qui a donné à la littérature des Anglais son impulsion, et à leur art dramatique son caractère.

2324. (1861) Cours familier de littérature. XI « Atlas Dufour, publié par Armand Le Chevalier. » pp. 489-512

La confédération, c’est l’affranchissement de l’Italie sans danger et avec honneur pour la France ; la monarchie du Piémont, c’est pour l’Italie changer de maître, et c’est pour la France changer de voisins et de frontières ; c’est-à-dire qu’une Italie nouvelle, devenue monarchique, est mise à la disposition de l’Angleterre ; une France nouvelle commence.

2325. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre I. Les mémoires »

Au xvie  siècle, les Mémoires commencent à pulluler, presque toujours agréables, parfois excellents.

2326. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre II. Signes de la prochaine transformation »

Alors commence le règne de la musique, où l’on savoure le maximum de puissance émotionnelle uni au minimum de détermination intellectuelle.

2327. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « I. Leçon d’ouverture du Cours d’éloquence française »

Je le connus au moment où il achevait sa thèse, quand je commençais la mienne.

2328. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « II  L’esprit scientifique et la méthode de l’histoire littéraire »

Je ne saurais mieux faire ici, Messieurs, que de vous lire la belle page par laquelle un maître admirable de libre pensée et d’action libre, que l’Université de Paris a eu la douleur de perdre l’an passé, Frédéric Rauh, commençait ses originales études sur la Méthode dans la psychologie des sentiments.

2329. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre IV. L’antinomie dans l’activité volontaire » pp. 89-108

C’est avec elles surtout qu’est vrai le mot : Si tu veux commander, commence par obéir.

2330. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre VIII. La crise actuelle de la Physique mathématique. »

. — Commençons par le principe de Carnot.

2331. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre IV. Cause immédiate d’une œuvre littéraire. L’auteur. Moyens de le connaître » pp. 57-67

Jean-Jacques, au hasard de ses courses vagabondes, arrive un soir, mourant de faim, chez un paysan français qui commence par lui dire qu’il n’a rien à lui donner ; puis, petit à petit, son hôte tire d’une cachette du pain, du jambon, du vin ; il avoue qu’il avait dissimulé tout cela par crainte des collecteurs d’impôts.

2332. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Avertissement sur la seconde édition. » pp. 23-54

Les honnêtes gens applaudissoient à notre travail, & nous commencions à nous appercevoir que la contagion philosophique n’étoit ni aussi étendue, ni aussi incurable.

2333. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « De la question des théâtres et du Théâtre-Français en particulier. » pp. 35-48

Les doctrines absolues en toute chose ont rencontré leurs limites, et les bons esprits commencent à s’éclairer par l’expérience.

2334. (1913) Le bovarysme « Quatrième partie : Le Réel — IV »

*** On a dit que parmi le mouvement de dissociation universelle qui commence avec la division de l’Être en objet et en sujet et se propage en une suite indéfinie de subdivisions, l’esprit serait impuissant à saisir aucun objet si, par une décision arbitraire et qui ne se justifie que par un désir de connaissance, il n’usait à quelque moment de son pouvoir d’arrêt.

2335. (1901) La poésie et l’empirisme (L’Ermitage) pp. 245-260

Il apparaît dès aujourd’hui le vrai classique, et dont le temps ne fait que commencer encore. » J’ai nommé Gustave Flaubert.

2336. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Évolution de la critique »

L’objet des pages suivantes sera d’explorer en détail ce domaine, des départements où l’investigation a été poussée fort avant à ceux ou elle n’a pas encore commencé ; puis de définir les relations actives et passives de la nouvelle science avec ses ainées.

2337. (1904) La foi nouvelle du poète et sa doctrine. L’intégralisme (manifeste de la Revue bleue) pp. 83-87

À propos des vers libres modernes, que nous n’entendons pas condamner en principe, mais dont les modalités diverses ne relèvent encore que du laisser-aller, disent les uns, ou que du pis-aller, disent les autres, on a reposé le fameux problème de la prose, des vers et de la poésie, — où finit celle-ci, où commence celle-là ? 

2338. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Police générale d’une Université et police, particulière d’un collège. » pp. 521-532

Point de châtiments corporels ; récompenser les bons, c’est commencer la punition des méchants.

2339. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Beaufort » pp. 308-316

Midas a déjà prononcé en lui-même, il serre la main au satyre, et les oreilles commencent à lui pousser.

2340. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 34, que la réputation d’un systême de philosophie peut être détruite, que celle d’un poëme ne sçauroit l’être » pp. 489-511

Ces peuples si differens les uns des autres par la langue, par la religion et par les moeurs, se sont réunis dans le sentiment de veneration pour Virgile, dès qu’ils ont commencé à se polir, dès qu’ils ont été capables de l’entendre.

2341. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 4, de l’art ou de la musique poëtique, de la mélopée. Qu’il y avoit une mélopée qui n’étoit pas un chant musical, quoiqu’elle s’écrivît en notes » pp. 54-83

Rapportons pour commencer l’explication du passage d’Aristides, quelques endroits du livre que Martianus Cappella a composé en latin concernant les lettres et la musique.

2342. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Introduction. Du bas-bleuisme contemporain »

Mme de Staël qui commence le siècle, Mme de Staël qui avait pour Napoléon une haine de femme dédaignée, et qui, naïvement, se croyait, en femme, ce que l’Empereur était, en homme, Mme de Staël avait devancé et deviné Saint-Simon avec son pape et sa papesse égalitaires… Quoique mort sans papesse, en effet, le saint-simonisme en marqua la place dans sa hiérarchie ; et par cela seul qu’il la marqua, il fut tout de suite et il est resté une des causes les plus actives du remue-ménage qui s’est produit dans l’esprit et la vanité des femmes de ce temps, enragé de tous les genres d’émancipation.

2343. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXII. La comtesse Guiccioli »

Elles y étaient encore à l’heure de mourir, quand mêlant l’enfantillage à l’héroïsme, il se fit faire, avant de partir pour la Grèce, ce beau casque d’or, de forme homérique, dont il aimait à parer son front devant le miroir de la Guiccioli, avec des coquetteries et des fatuités de Sardanapale… Ce fut peut-être la conscience obscure de ce qu’il était, qui lui inspira d’intituler Childe-Harold le poëme qui commença sa gloire.

2344. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte Gaston de Raousset-Boulbon »

Après avoir merveilleusement commencé, il a tragiquement fini, d’une mort sublime, mais inutile.

2345. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. de Lacretelle » pp. 341-357

Mais cette statue ne sera pas plus une gloire pour lui que ce livre de Lamartine et ses amis, qu’il aurait mieux valu intituler : Les Amis de Lamartine, à commencer par moi, Henri de Lacretelle, et Lamartine, — par-dessus le marché !

2346. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Sainte Térèse » pp. 53-71

La profondeur de la pureté ne se révèle qu’aux yeux qui commencent d’être purs, et ils n’y pénètrent qu’en se purifiant davantage.

2347. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VI. M. Roselly de Lorgues. Histoire de Christophe Colomb » pp. 140-156

Et le bruit a commencé déjà.

2348. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VIII. M. de Chalambert. Histoire de la Ligue sous le règne de Henri III et de Henri IV, ou Quinze ans de l’histoire de France » pp. 195-211

, et qui, commencée dans une misérable chanson à boire de lansquenets ivres, va s’achever dans le poème de Voltaire, qui n’a d’ivresse que celle de l’ennui !

2349. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Fustel de Coulanges » pp. 15-32

Il va nous faire l’Histoire des institutions politiques de l’ancienne France, et il commence par les arracher à ce Germanisme à travers lequel on a voulu si obstinément les voir.

2350. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IX. L’abbé Mitraud »

M. l’abbé Mitraud est un de ces esprits qui croient au développement futur ou possible sur la terre d’une justice et d’une liberté absolues, et qui commencent par oublier les conditions de la nature de l’homme et les idées qu’il faut avoir de la liberté et de la justice, car la liberté a ses trois limites de nombre, de mesure et de poids qu’aucune théorie ne saurait briser, et la Justice a son glaive à côté de sa balance, le glaive qui, par la rigueur du retranchement, rétablit l’égalité des proportions !

2351. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Monselet »

II Nous commencerons par le poète.

2352. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Théodore de Banville »

Il est vrai que de tels vers commencent le recueil ; et, nous l’avons dit, ceux qui le terminent indiquent un affermissement dans la manière de l’auteur.

2353. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Léon Gozlan » pp. 213-230

La préoccupation si inférieure du théâtre dont il a toujours été fêlé, à toutes les époques de sa vie, depuis l’instant de sa jeunesse où il ne voyait qu’un sujet heureux de vaudeville dans ces Intimes que Raymond Brucker et Michel Masson lui infligèrent comme un roman terrible en l’y faisant travailler avec eux, jusqu’à l’heure où, en pleine maturité, il ne craignit pas de s’amincir dans de petites pièces plus petites que tout ce qu’il avait jamais écrit, lui, le travailleur si souvent en petit cependant ; la préoccupation du théâtre lui fit maintes fois terminer en queue de poisson ses plus belles œuvres commencées en têtes de sirènes (voyez son Notaire de Chantilly, son Dragon rouge, ses Nuits du Père Lachaise, sa Famille Lambert, etc., etc.).

2354. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Gustave Flaubert » pp. 61-75

Avant cette scène, nous avions les prodromes du roman, mais il faut le dater réelle ment de ce bal, où l’œil commence de corrompre l’âme et où le monde extérieur entre dans le cœur de madame Bovary pour n’en plus sortir.

2355. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre X. Des Romains ; de leurs éloges, du temps de la république ; de Cicéron. »

Pendant sa vie, il s’attacha moins sans doute à louer les grands hommes qu’à les imiter ; cependant il célébra presque tous les hommes fameux de son siècle, à commencer par lui.

2356. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Elles se soumettent en résistant à ces écrasantes machines administratives qui commencent à remplacer l’action irrégulière de l’individu ; elles se voient forcées d’apprendre les vertus de la discipline. […] Au moment où commence l’action, il a de vingt-quatre à vingt-six ans. […] Avec lui commence dans la littérature une nouvelle série de héros ; il est le premier d’une longue liste de personnages nouveaux dont la littérature ancienne n’avait fait aucune mention. […] Voilà plus de cinquante ans qu’il est mort, voilà plus de quatre-vingts ans qu’il est célèbre, et c’est aujourd’hui seulement que nous commençons à distinguer la vraie nature de son génie. […] Shandy lui-même, se levant précipitamment, eût refroidi la conversation commencée pour aller remonter sa pendule ?

2357. (1910) Rousseau contre Molière

A cet âge, on connaît les hommes ; mais on ne fait que commencer de les connaître. […] Il commence. […] Ils ne vous écorchent pas tout d’un coup, ils commencent par vous tâter avec précaution, et quand ils vous ont trouvé de l’avis de M.  […] Qui a jamais reproché à un homme de vouloir que sa famille fût ascendante et de vouloir, pour commencer, être ascendant lui-même ? […] Il commence par supposer un « public corrompu ».

2358. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

J’ai joui grandement pendant cette route commencée à Tarbes, parmi les vignes et les fleurs, et continuée dans les flancs de roches pyramidales, et sur un torrent qui vous bondit sous les yeux jusqu’à Cauterets. […] La contre-révolution commençait, ajoutait Baudot. […] Heureusement pour Bordeaux, Thermidor renversa avec Jullien son lieutenant Lacombe : Ysabeau revint bien vite, et la réaction commença. […] « L’ermite de saint Jacques a commencé la sérénade ; par lui la cloche ébranlée nous a sonné l’Angelus. […] Le bal est commencé : soudain Venegas se présente, salue et jette son défi et son or.

2359. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

La latinité n’a commencé à s’altérer que cent ans après lui25. […] Leur liaison commença dans un temps où Sénèque n’était qu’un citoyen obscur ; et l’on imagine qu’elle aurait duré, malgré l’avarice, la bassesse et l’hypocrisie de celui-ci ! […] Mais Néron n’était pas d’un caractère à fléchir sous des esclaves, et il commençait à se dégoûter de la triste arrogance d’un affranchi qui se méconnaissait. […] « Vous avez une santé ferme : votre âge, propre à l’administration des affaires, est encore celui des jouissances ; et je ne fais que commencer à régner. […] Un acteur des farces atellanes, appelé Datus, chantait un air qui commençait par ces mots : Bonjour, mon père ; bonjour, ma mère, et qui finissait par ceux-ci : Vous irez bientôt chez Pluton.

2360. (1927) Approximations. Deuxième série

Degas commence cette admirable série de nus dans des intérieurs, œuvres puissantes, veloutées, âcres. […] C’est au moment où il commence un de ces portraits qu’il faut observer Strachey : on dirait qu’il s’attable. […] Commencé à Pise, Le Triomphe de la vie — l’un des plus majestueux torses poétiques livrés à nos méditations — fut poursuivi, au dire de Mary Shelley, pendant les longues heures passées sur l’eau. […] Et même lorsqu’il cède un peu, lorsque nous entrevoyons un peu ce qu’il cachait, lorsqu’enfin les consonnes du mot sous tant d’insistance commencent à réapparaître, même alors il reste quelque chose qui ne se laisse pas ressaisir : ce n’est jamais tout à fait ça. […] , mais dans les deux cas et quoi qu’il en puisse dire, il commence par se prendre pour quelque chose ; il cherche à se représenter à ses propres yeux comme la plus haute créature pensante, comme un être essentiellement autonomeji ».

2361. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

Telle quelle, retrempée somme toute et moins tourmentée désormais, cette langue des vers, et souvent des beaux vers, semblait vouloir se châtier et se perfectionner sous les successeurs de Ronsard, Des Portes et Bertaut, quand les désastres publics, les guerres civiles, l’anarchie qui sépare la fin des Valois de l’avènement de Henri IV, amenèrent une interruption nouvelle, une solution de continuité dans la marche et dans le progrès commencé. […] N’importe, cette première réserve faite et cette précaution prise avec nous-même, nous reconnaîtrons en lui un poète digne de Henri IV, de cet Henri avec qui un nouvel ordre commence. […] Les puissantes faveurs dont Parnasse m’honore Non loin de mon berceau commencèrent leur cours ; Je les possédai jeune, et les possède encore,     A la fin de mes jours.

2362. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. » pp. 230-304

Cette comédie, il l’a commencée ; il a même fait, et très bien fait, quelques-unes des scènes qu’elle comporte. […] Lia commence à souffrir. […] Le romantisme de 1830, en opposant les poètes et les artistes aux « bourgeois », commence de déshonorer, si je puis dire, ce dernier vocable.

2363. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

Voilà ce que le public désirait confusément, au temps où commençait le long déclin du grand Corneille. […] Ce terme limité, que l’on veut leur prescrire, Accroît leur violence, en bornant leur empire10… Porus est de l’école des héros de Corneille ; il en a la grandeur et le langage ; et dans ses invectives contre Alexandre, il en imite le sublime et la subtilité : Quelle étrange valeur, qui, ne cherchant qu’à nuire, Embrase tout sitôt qu’elle commence à luire : Qui n’a que son orgueil pour règle et pour raison ; Qui veut que l’univers ne soit qu’une prison, Et que maître absolu de tous tant que nous sommes, Ses esclaves en nombre égalent tous les hommes ! […] Néron dans Britannicus nous fait horreur comme dans l’histoire, mais plus efficacement, parce que cette horreur commence, s’accroît peu à peu, et qu’elle nous instruit en même temps qu’elle nous épouvante.

2364. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

C’est par là que nous commencerons le tour de cet homme qui, s’il n’est pas le grand homme absolu qu’on accepte, n’en est pas moins, il faut le dire, une très grosse personnalité, puisqu’elle est enflée, comme une énorme bulle de savon, par le fuseau de tout le monde. […] Dans Werther commença de poindre la Marguerite de l’avenir sous le nom de Charlotte, la femme élémentaire et allemande signalée déjà tant de fois en cette étude, l’éternel féminin, comme l’appelle Gœthe, et que moi j’appelle plus justement « le têtard féminin » ! […] Ce fut dans son Voyage de Rome que le sentiment de l’art commença d’entrer dans cette âme septentrionale d’Allemand, glacée et brumeuse.

2365. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion dynamique »

De cette religion son mysticisme même est d’ailleurs imprégné, puisqu’il a commencé par elle. […] Elle eût constaté que si, pour simplifier le travail et aussi pour faciliter la coopération, on commence par réduire les choses à un petit nombre de catégories ou d’idées traduisibles en mots, chacune de ces idées représente une propriété ou un état stable cueilli le long d’un devenir : le réel est mouvant, ou plutôt mouvement, et nous ne percevons que des continuités de changement ; mais pour agir sur le réel, et en particulier pour mener à bien le travail de fabrication qui est l’objet propre de l’intelligence humaine, nous devons fixer par la pensée des stations, de même que nous attendons quelques instants de ralentissement ou d’arrêt relatif pour tirer sur un but mobile. […] Commençons par le premier point.

2366. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

Préface de la première édition La méfiance avec laquelle plus d’un lecteur commence cette page est justifiée. […] Mauclair, à une œuvre de poésie ses « analogies » en peinture ou en musique, et faire de cette recherche des identités le tout de la critique, c’est commencer par la fin, vendre la peau de l’ours, comparer avant de comprendre. […] Ce n’est là d’ailleurs qu’un pas plus logique vers une limite idéale que ni Mallarmé ni aucun langage ne peuvent atteindre, mais que sa rêverie se plut à imaginer : la phrase supprimée, le minimum grammatical aboli, un rosaire de mots égrené sur la page blanche (Un coup de Dés jamais n’abolira le Hasard) — et plus loin encore la page blanche toute nue, suggestion et réceptivité infinies — (Il était, diront les critiques grincheux, facile de commencer par-là et de s’y tenir.) […] Toujours ses hommages funéraires sont construits sur le même thème, lieu commun si l’on veut, mais lieu commun senti, transfiguré et lyrique ; le poète, du moment où il est mort, a commencé à vivre la vraie vie, celle de son œuvre. […] Flaubert rêvait et commença un Dictionnaire des Idées reçues, dont il disait : « Il faudrait qu’une fois qu’on l’aurait lu, on n’osât plus parler, de peur de dire naturellement une phrase qui s’y trouve112. » Il semble que toujours Mallarmé sur sa table ait, pour le glacer, la place de ce Dictionnaire : « On ne doit s’attarder même à l’éternel plus que l’occasion d’y puiser ; mais, je précise, atteindre tel style propre autant qu’il faut pour illustrer un des aspects et ce filon de la langue : sitôt recommencer, autrement, en écolier, quand le risque gagnait d’un pédant, — ainsi déconcertant au haussement d’épaules la génuflexion par certains essayée113. » Certes, ce renouvellement perpétuel n’a rien d’humain.

2367. (1883) La Réforme intellectuelle et morale de la France

Deux mouvements commencèrent alors, qui devaient être la fin non-seulement de tout esprit guerrier, mais de tout patriotisme : je veux parler de l’éveil extraordinaire des appétits matériels chez les ouvriers et chez les paysans. […] L’école de Saint-Cyr n’a guère eu que le rebut de la jeunesse, jusqu’à ce que l’ancienne noblesse et le parti catholique aient commencé à la peupler, changement dont les conséquences n’ont pas encore eu le temps de se développer. […] Nous doutâmes un moment si elle se reformerait, si la force vitale de ce grand corps, atteinte au point même du cerveau où réside le sensorium commune, serait suffisante pour l’emporter, sur la pourriture qui tendait à l’envahir, L’œuvre des Capétiens parut compromise, et on put croire que la future formule philosophique de notre histoire clorait en 1871 le grand développement commencé par les ducs de France au ixe  siècle. […] Quand de grandes machines de gouvernement, comme l’empire romain, l’empire franc, commencent à s’affaiblir, les parties disloquées de ces ensembles font leurs conditions au pouvoir central, se dressent des chartes, forcent le pouvoir, central à les signer.

2368. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

Barrès que jusqu’au culte du moi, inclusivement ; ils propagèrent autour d’eux un individualisme un peu sauvage, mais qui a donné de beaux fruits ; ils enseignèrent (ceci est encore du Gœthe) que le meilleur moyen de faire régner le bonheur universel, c’est que chacun commence par faire son propre bonheur, ―boutade qu’il faudrait malaxer avec patience pour en extraire une pensée définitive ; enfin, ils connurent ainsi les premiers éléments de l’idéalisme sentimental : M.  […] En joignant les deux termes on arrive à un troisième état d’esprit où les deux tendances se confondent, où l’échelle de Jacob, montée du cœur où elle s’appuie, ne s’arrête en son ascension qu’en ce point de l’infini où commence la certitude. […] Vallette eût manié supérieurement ce don, mais nous savons qu’il le possède : en écrivant de littérature, il faut regretter que la Vie soit intervenue et, d’un geste un peu satanique, ait renversé l’encrier sur la page commencée. […] Mazel ne commence la bataille que muni d’armes irréfutables ; il définit ses mots ; c’est faire preuve d’une grande franchise et c’est, en même temps, affirmer que non seulement on veut comprendre soi-même mais qu’aussi on désire offrir à autrui, loyalement, tous les moyens de se défendre contre une conviction trop rapide. […] Et Tête d’or, des bras du cadavre passionné, bondit à l’action avec un désespoir froid, un mépris sombre ; il pense, dès cette minute, ce qu’il dira plus tard : Quelle différence y a-t-il entre un homme et une taupe qui sont morts, Quand le soleil de la putréfaction commence à les mûrir par le ventre ?

2369. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

À l’est, c’est cette même Meuse ou les terres basses qui l’accompagnent, et puis, toujours à l’est, commencent les forêts, qui continuent vers le sud à encadrer la Belgique. […] Après les Entrevisions, Van Lerberghe commença de visiter le monde. […] Fleurs où je respire, soleil où je luis, Âme qui penses Qui peut me dire où je finis, Où je commence ? […] Répétitions voulues des mêmes mots, constructions étranges et parfois incohérentes des phrases, souci de commencer souvent un poème par les adverbes « or » ou « car », toutes ces modalités donnent à La Louange de la Vie un aspect archaïque et naïvement religieux qui évoque la mère Flandre de jadis et émeut fort. […] Aussi bien, il commence à se libérer des lois prosodiques qui entravaient la traduction libre de ses sensations désordonnées.

2370. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

Il y a trois siècles environ (c’est un fait), l’esprit humain, dans notre Occident, la pensée humaine, en se dégageant des débris et de la décadence du moyen âge finissant, en brisant les liens de la scolastique et d’une autorité pédantesque à bout de voie, s’est enhardie, et en même temps que d’un côté on affirmait la figure véritable de la terre et qu’on découvrait un nouveau monde, en même temps que de l’autre on perçait les sphères étoilées et qu’on affirmait le véritable système planétaire, en même temps on regardait, on lisait d’un bout à l’autre les livres dits sacrés, on traduisait les textes, on les discutait, on les jugeait, on commençait à les critiquer ; on choisissait ce qui semblait le plus conforme à la religion qu’on n’avait point perdue, et à la raison qui s’émancipait déjà. […] Claude Bernard, dont le nom a été invoqué dans cette discussion et qui s’est fait respecter des deux parts, dit un mot qui me paraît la règle la plus sage : « Quand je suis dans mon laboratoire, je commence par mettre à la porte le spiritualisme et le matérialisme ; je n’observe que des faits, je n’interroge que des expériences ; je ne cherche que les conditions scientifiques dans lesquelles se produit et se manifeste la vie. » Ce sont là des principes de conduite qui font renseignement scientifique irréprochable à tous les points de vue.

2371. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre III. Combinaison des deux éléments. »

Ici commence la seconde expédition philosophique. […] Sur ce principe, l’attaque commence : il n’y en a pas qui pénètre plus avant ni qui soit conduite avec une plus âpre hostilité.

2372. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (2e partie) » pp. 417-487

II Le livre commence par cet axiome : « L’homme est né libre, et partout il est dans les fers !  […] Les gouvernements n’ont été institués que pour défendre la propriété et l’hérédité des biens contre le pillage universel ou périodique, qui commence par des sophismes et qui finit par des jacqueries.

2373. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIe Entretien. Marie Stuart, (Reine d’Écosse). (Suite et fin.) »

» L’expiation commençait, mais l’amour consumait plus que l’ennui. […] Élisabeth commença à sentir le danger de garder dans ses châteaux une magicienne dont tous les geôliers devenaient les adorateurs et les complices.

2374. (1914) Note sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne pp. 13-101

Comme la philosophie bergsonienne a commencé par être une dénonciation du tout fait, ainsi la philosophie cartésienne a commencé par être une dénonciation du désordre.

2375. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre IV. Le Séminaire d’Issy (1881) »

Pinault avait commencé par être professeur de mathématiques dans l’Université. […] La philosophie allemande commençait à être connue ; ce que j’en saisissais me fascinait étrangement.

2376. (1908) Dix années de roman français. Revue des deux mondes pp. 159-190

En comprenant l’âme de ces pays étrangers, ils comprennent mieux aussi leur patrie et que tout être vivant naît d’une race, d’un sol, d’une atmosphère… « Si donc l’on veut réaliser la vie dans sa plénitude, il faut commencer par reconnaître les liens qui nous relient à la terre où nous sommes nés, à la race dont nous sommes issus. […] Enfin, joignons à ces noms celui de Claude Ferval, l’auteur si distingué de le Plus fort, publié en 1902, la Vie de château, en 1904, de l’Autre Amour, son premier roman, qui parut dans la Revue ; ceux de Mme Adam, de Pierre de Coulevain, auteur de Noblesse américaine, d’Ève victorieuse, et de ce joli livre Sur la branche, qui est un grand et légitime succès, — et Daniel Lesueur, André Gladès, disparue à l’heure même où son jeune talent commençait à s’affirmer, — Jacques Vontade, Jean Bertheroy, Myriam Harry, qui toutes ont su conquérir l’estime du public lettré.

2377. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VIII : Hybridité »

— Il est certain, d’une part, que la stérilité des croisements entre espèces diverses varie considérablement en degré et disparaît insensiblement ; d’autre part, que la fécondité des espèces pures est très aisément affectée par diverses circonstances ; de sorte que rien n’est plus difficile que de déterminer pour un but pratique où finit la fécondité parfaite et où commence la stérilité. […] Pour revenir à notre comparaison commencée entre les hybrides et les métis, Gærtner prétend que ces derniers sont plus que les autres sujets à revenir à l’une des deux formes mères.

2378. (1888) Petit glossaire pour servir à l’intelligence des auteurs décadents et symbolistes « Petit glossaire »

. — Qui commence à devenir acide, l. […] Lactescent Adj. — Qui commence à devenir laiteux.

2379. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Proudhon » pp. 29-79

Ne lui accordez rien quand il commence ! […] Il n’eût pas été un dompteur de lions parce qu’il commençait par se dompter lui-même.

2380. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — I » pp. 248-262

Les jours de sermon, après avoir arrêté ses idées dans son cabinet en relisant l’Écriture ou saint Augustin, le grand et inépuisable réceptacle de doctrine chrétienne, il n’avait plus qu’à se tenir ensuite dans une douce méditation et une prière continuelle, avec recueillement, pendant l’office divin, et, après quelques minutes où il s’enfermait encore avant de monter en chaire, il commençait à proférer son âme par ses lèvres, et le fleuve n’avait plus qu’à couler.

2381. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Parny poète élégiaque. » pp. 285-300

Il y connut la jeune créole qu’il a célébrée sous le nom d’Éléonore ; il commença par lui donner des leçons de musique ; mais le professeur amateur devint vite autre chose pour son Héloïse ; les obstacles ne s’aperçurent que trop tard, après la faute, après l’imprudence commise ; l’heure de la séparation sonna ; il y eut ensuite un retour, suivi bientôt de refroidissement, d’inconstance.

2382. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Bossuet. Œuvres complètes publiées d’après les imprimés et les manuscrits originaux, par M. Lachat »

Je crois seulement devoir glisser un mot à la décharge du premier éditeur des Sermons, cet estimable et utile dom Déforis que tout le monde attaque aujourd’hui, et que l’on devrait commencer par remercier pour avoir fait le plus gros et le plus difficile de la besogne.

2383. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  second article  » pp. 342-358

Entre les Anciens et nous il y a un torrent, et plus que cela, un abîme ; de l’autre côté seulement commence le grand rivage.

2384. (1875) Premiers lundis. Tome III « Sur le sénatus-consulte »

Il a décrit en des termes d’une saisissante vérité ces commencements presque imperceptibles, cette lueur, cette étincelle, ce premier signe de vie, ce pouls qui se remet à battre, ce sang qui afflue tout d’un coup au cœur ; et aussitôt que s’entendit le murmure et que le tintement se fit,« tout le monde, s’écrie-t-il, s’éveilla : on chercha en s’éveillant comme à tâtons les lois, on ne les trouva plus, l’on s’effara, l’on cria, l’on se les demanda… » Cet admirable exorde des Mémoires politiques de Retz pourrait s’intituler : Comment les révolutions commencent : ayons le présent à la pensée pour apprendre comment elles s’évitent. — Mais ici ce n’est pas au point de vue du public, c’est au point de vue du gouvernement que je me place, et c’est le gouvernement qui a dû s’effarer tout le premier et se tâter pour savoir s’il était bien le même ; c’est lui qui a dû s’étonner de ne plus trouver un matin autour de lui ce qui y était la veille et se demander à son tour : Comment se fait-il que cette opinion qu’il y a quelques mois encore on supposait disciplinée et soumise, et quelque peu sommeillante, se soit tout d’un coup réveillée ?

2385. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre III »

Outre qu’il est souvent délicat de déterminer où finit l’expérimentation sincère — et commence l’habitude naissante, — il se trouve dans la hiérarchie par degré d’intellectualité des intoxications, des modes stériles, — les uns par amnésie subséquente (alcool) — les autres par sécheresse, infécondité spécifique (nicotine)58.

2386. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre premier. De la première époque de la littérature des Grecs » pp. 71-94

J’aurai souvent l’occasion de faire remarquer les changements qui se sont opérés dans la littérature, à l’époque où les femmes ont commencé à faire partie de la vie morale de l’homme.

2387. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre I. Origine des privilèges. »

Au commencement du règne de Louis XVI, « les cris de vive le Roi, qui commençaient à six heures du matin, n’étaient presque point interrompus jusqu’après le coucher du soleil16 ».

2388. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre V. De la lecture. — Son importance pour le développement général des facultés intellectuelles. — Comment il faut lire »

Les jeunes gens de nos écoles et de nos lycées commenceront naturellement par faire une courte excursion dans le moyen Age.

2389. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre I. Les théories de la Pléiade »

C’est qu’alors il n’y a pas seulement faute de façon en notre langue : quand il commence d’écrire, dix ans avant les Vies d’Amyot, il y a vraiment encore un peu faute d’étoffe.

2390. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre II. La critique »

Il avait dès 1829 commencé à faire des Portraits littéraires : en 1850, il entreprit dans le Constitutionnel la série des Causeries du lundi: il passa ensuite au Moniteur et au Temps

2391. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « III. Quelques mots sur l’explication de textes »

Alors on a commencé à y regarder de près, à les éplucher mot par mot, syllabe par syllabe, à en discuter les défauts, à en faire valoir les beautés.

2392. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens II) Henry Fouquier »

Vous commencez à apercevoir la richesse de cette nature.

2393. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lamartine, Alphonse de (1790-1869) »

Sa négligence croissante, sa pente peu à peu abandonnée vers l’improvisation — car il avait commencé lui aussi non par la contrainte, mais par l’étude — avaient déçu l’admiration.

2394. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre premier. La critique et la vie littéraire » pp. 1-18

Sa besogne commence où M. 

2395. (1890) L’avenir de la science « XXI »

Mais nous, qui avons commence à penser en 1830, nés sous les influences de Mercure, le monde nous est apparu comme une machine régulièrement organisée ; la paix nous a semblé le milieu naturel de l’esprit humain, la lutte ne s’est montrée à nous que sous les mesquines proportions d’une opposition toute personnelle.

2396. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VIII. Jésus à Capharnahum. »

Dans le Livre de Daniel, au milieu de la vision des empires représentés par des animaux, au moment où la séance du grand jugement commence et où les livres sont ouverts, un être « semblable à un fils de l’homme » s’avance vers l’Ancien des jours, qui lui confère le pouvoir de juger le monde, et de le gouverner pour l’éternité 370.

2397. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVII. Forme définitive des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

Souvent il déclare que le royaume de Dieu est déjà commencé, que tout homme le porte en soi et peut, s’il en est digne, en jouir, que ce royaume chacun le crée sans bruit par la vraie conversion du cœur 813.

2398. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre I : Des sens, des appétits et des instincts. »

On commence même, en France, à considérer les sensations de la vie organique comme formant un groupe à part161.

2399. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre IV : La Volonté »

Ainsi, tant que l’infaillibilité dure, il n’y a pas de science ; et quand la science commence, il n’y a plus d’infaillibilité.

2400. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVI » pp. 279-297

Des amours du roi et de madame de Montespan, commencés, comme nous l’avons vu, en 1667, était née, en 1669, une fille, que le duc de Saint-Simon appelle madame la Duchesse, et qui ne vécut que trois ans.

2401. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — I. La Poësie en elle-même. » pp. 234-256

Cet écrivain, dont les ouvrages respirent la religion, qui n’a jamais presque chanté qu’elle & les dogmes de la grace, prétend que les fables ne sont qu’un abus de la poësie ; qu’elle a dégénéré du moment qu’elles ont commencé d’être de mode, en Egypte, dans la Grèce, en Italie, chez les Gaulois, & même chez les peuples de la Chine & de l’Amérique.

2402. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « De la tragédie chez les Anciens. » pp. 2-20

Mais les tragédiens ont été obligés d’en rectifier l’art pour l’ajuster à la tragédie : il faut des coups de maître pour exposer heureusement un sujet sur le théâtre ; au lieu qu’il n’est besoin que d’une belle simplicité, qui toutefois est rare, pour commencer un poème épique.

2403. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre II. Des livres de géographie. » pp. 5-31

ON peut commencer l’histoire de cette partie du monde par celle que le P.

2404. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Ce que tout le monde sait sur l’expression, et quelque chose que tout le monde ne sait pas » pp. 39-53

Et quand il en aurait fait le plus insipide petit-maître, il commencerait à lui sourire, et à s’applaudir de son ouvrage.

2405. (1854) Préface à Antoine Furetière, Le Roman bourgeois pp. 5-22

« J’avais déjà commencé à lui riposter par un dialogue de M. 

2406. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XV. M. Dargaud » pp. 323-339

Le morceau sur Machiavel, qui commence le second volume de l’Histoire de la Liberté religieuse est certainement la réponse la plus péremptoire qu’on ait faite à cette admiration que notre lâche dilettantisme littéraire témoigne encore aujourd’hui au grand scélérat de Florence, lequel rapetissa son génie dans une immense perversité, — oui, le rapetissa, quoiqu’elle fût immense !

2407. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Récamier »

Le portrait moral qui se dégage de tout cela n’individualise pas plus Madame Récamier que son portrait physique par lequel commencent ces Souvenirs.

2408. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Eugène Fromentin ; Maxime du Camp »

Au temps de la « littérature facile » stigmatisée par Nisard, la description commençait déjà ses ramages ; mais, nous l’avons dit, elle s’efforcait d’inventer en décrivant, et cela l’honorait, la pauvre diablesse !

2409. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Madame Paul de Molènes »

ce rêve de Satin qui est une création, comme l’Hermaphrodite antique ; Satin, ce type doué d’un épicurisme et d’un platonisme qui ne savent pas plus où ils commencent et où ils finissent que ne le savent les teintes de l’arc-en-ciel ; Satin, le sigisbée incomparable, le sigisbée sans amour, mais non sans plaisanterie, et comme l’Italie, dans sa vie séculaire, n’en a jamais produit un.

2410. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre II. La relativité complète »

C’est par là cependant qu’il eût fallu commencer.

2411. (1936) Réflexions sur la littérature « 1. Une thèse sur le symbolisme » pp. 7-17

Commencer un chapitre sur Verlaine par une étude sur « son esthétique, ses opinions en littérature et en art » me paraît étrange.

2412. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Cela reste probable encore ; pourtant, cela l’est moins, et la question posée en ces termes commence à pouvoir faire hésiter la réponse. […] Séparons donc l’art proprement dit de la littérature, même esthétique, et commençons par nous demander si l’énergie de l’individu, la volonté de vivre et la volupté de produire, suffisent pour expliquer l’existence de toutes les grandes créations des beaux-arts. […] Rendons grâce à l’illusion qui, nous abusant tous, nous fait entreprendre, commencer et fonder mille choses, comme si notre demeure était ici-bas. […] Le roman, ayant un public composé surtout de dames, que leur éducation de « singes sacrés » et de poupées Savantes rend incapables d’une autre nourriture, commence souvent par avoir une fortune folle qui échappe au gouvernement de l’esprit ; la ligue des critiques contre M.  […] Le baron de Münchausen, étant à la chasse, eut son cheval mangé par un loup qui commença par la queue et le dévora si bien tout entier, qu’en arrivant à l’écurie le baron se trouva monté sur un loup contenu dans la peau du cheval.

2413. (1868) Curiosités esthétiques « V. Salon de 1859 » pp. 245-358

Avant de commencer, permettez-moi d’exprimer un regret, qui ne sera, je le crois, que rarement exprimé. […] Tout au contraire, je me rappelle avoir vu dans les ateliers de Paul Delaroche et d’Horace Vernet de vastes tableaux, non pas ébauchés, mais commencés, c’est-à-dire absolument finis dans de certaines parties, pendant que certaines autres n’étaient encore indiquées que par un contour noir ou blanc. […] Ce genre d’articles, parlé d’ailleurs dans tous les salons bourgeois, commence invariablement par ces mots : « Je dois dire que je n’ai pas la prétention d’être un connaisseur, les mystères de la peinture me sont lettre close, mais cependant », etc. […] Il y a quelques années, un homme puissant et singulier, un officier de marine, dit-on, avait commencé une série d’études à l’eau-forte d’après les points de vue les plus pittoresques de Paris.

2414. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 3665-7857

Il n’y a d’injures sensibles qu’en amour . . . . c’est par-là qu’ont commencé les guerres, c’est par-là qu’à péri Troye. . . . […] S’il continue de se voir dans la glace, l’attention à bien saisir le caractere de sa douleur, & le desir de le bien rendre, commencent à en affoiblir l’expression dans le modele. […] L’avant-scene est le développement de la situation des personnages au moment où commence le poeme, & le tableau des intérêts opposés, dont la complication va former le noeud de l’intrigue. […] Rien n’est plus vif ni plus élégant que les scenes passionnées de Racine ; c’est ainsi qu’il les a travaillées ; c’est ainsi sans doute qu’avoit commencé celui qui est mort à vingt-sept ans, & nous a laissé la Pharsale. […] Celui qui fonde un empire pour lui-même, taille dans un peuple comme dans le marbre, sans en regretter les débris ; celui qui fonde un empire pour le peuple qui le compose, commence par rendre ce peuple flexible, & le modifie sans le briser.

2415. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

Renan a commencé par nettoyer la religion de tous ses éléments merveilleux, en proclamant — ceci est un lieu commun dans son œuvre — que rien ne prouve ni l’existence d’un être libre supérieur à l’homme, ni l’intervention du surnaturel dans les affaires humaines. […] A la seconde expérience, la déchéance commence, mais à la seconde seulement : la première est légitime. […] Il n’aura par conséquent pas une hésitation sur les limites de ces deux domaines : il saura où commence le règne de l’un, où finit celui de l’autre ; il le saura sans l’avoir cherché ; il n’aura sur ce problème aucune notion personnelle ; il se contentera de celles que la tradition lui a transmises. […] Celui-là, avec une impitoyable logique, poursuivant jusqu’au bout sa tâche commencée, sapait les absolus : plus de foi religieuse, plus de base indiscutable à la morale, plus rien de certain parmi les inventions de l’esthétique. […] En sorte que le monde, qui semblait s’acheminer, avec une rapidité vertigineuse, vers le matérialisme et la négation, vers le radicalisme et l’anarchie s’est arrêté dans sa marche, et, après un moment d’ébranlement, paraît commencer un mouvement en sens inverse.

2416. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

C’est une note aiguë qui pénètre dans les oreilles que commençaient à assourdir les éternels boum boum. […] De là son irrésolution à commencer l’enquête terrible. […] Il commence par nous dire ce que ne sont pas les décadents, procédé cher à la rhétorique et à M.  […] C’est l’expiation qui commence. […] Commençons par la femme.

2417. (1774) Correspondance générale

Il commence avec dignité, marche de même, et finit en nous laissant dans la plus grande attente. […] Est-ce qu’une tragédie ne commencerait pas bien par deux sénateurs qui reprocheraient à un peuple avili les applaudissements qu’il vient de prodiguer à son tyran ? […] J’ai vu entre les mains de Mme Geoffrin une lettre dont j’ai commencé par baiser les sacrés caractères. […] Quand le bien atteint son point de perfection, il commence à tourner au mal ; quand le mal est complet, il s’élève vers le bien. […] Je vais méditer avec Sénèque, dont j’ai commencé la lecture, les grandes leçons de la vie et les pratiquer à côté d’une bonne amie.

2418. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Il n’y a presque aucun homme de qualité en Perse qui ne soit né d’une mère géorgienne ou circassienne, à compter depuis le roi, qui d’ordinaire est Géorgien ou Circassien, du côté féminin ; et comme il y a plus de cent ans que ce mélange a commencé de se faire, le sexe féminin s’est embelli comme l’autre, et les Persanes sont devenues fort belles et fort bien faites, quoique ce ne soit pas au point des Géorgiennes. […] Les moindres choses à quoi ils mettent la main, ils les commencent en disant: Au nom de Dieu ; et jamais ils ne parlent de rien faire qu’ils n’ajoutent: S’il plaît à Dieu. […] Dès que les présents eurent passé, les tambours, les trompettes et plusieurs autres instruments commencèrent à jouer.

2419. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

Parlant de la jeunesse du roi, comprimée par Mazarin, sous le joug duquel il commençait à pointer, ce prince, dit-il, sentit l’amour. […] Ce bienfait que la France devait à Louis XIV, Boileau en eut sa part comme Molière, avec cette différence qu’avant Louis XIV, et sans Louis XIV, Molière faisant jouer, dès 1659, les Précieuses ridicules, avait commencé l’œuvre de la satire et montré à Boileau où il avait à frapper. La belle satire qui commence par ce vers : Enseigne-moi, Molière où tu trouves la rime ne serait-elle pas une première réponse de Boileau à l’appel de Molière239 ?

2420. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

Zola commence la publication du roman idéaliste qu’il a récemment annoncé. […] Et si nous mettons en regard les moyens d’action dont dispose l’enseignement, proprement dit l’enseignement pédagogique, et ceux dont dispose la société à l’égard de l’individu, nous voyons que les seconds sont infiniment plus puissants que les premiers, par la permanence, le nombre et la variété En réalité, nous sommes de perpétuels écoliers dans ta vie a quand nous croyons avoir fini nos études, nous venons à peine de les commencer. […] Cette première impression passée, nous commençons à analyser.

2421. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre II. La parole intérieure comparée à la parole interieure »

De même, quand nous voulons parler une langue étrangère, nous commençons par penser dans notre langue, et nous « traduisons ensuite, comme un écolier qui fait un thème, notre pensée, formulée mentalement en français, dans la langue anglaise ou allemande. » Pour parler « réellement bien et sans gallicismes une langue étrangère », il faut nous habituer « à penser » directement « dans cette langue », sans le secours de la nôtre. […] Ce privilège de l’image sonore a deux motifs : le premier, c’est que le son est peut-être plus agréable à l’âme que le tactum buccal ; le second, qui est décisif, c’est que la parole d’autrui n’est pour nous qu’un son : quand l’enfant commence à parler, il n’invente pas la parole, il imite celle qui entend, il veut faire comme les autres ; le son est donc le but, le mouvement buccal n’est qu’un moyen ; or il est de règle que, dans une série de fins et moyens, l’attention porte de préférence sur le phénomène final. […] En résumé, la reconnaissance n’a lieu ni pour les faits nouveaux, ni pour les faits fréquemment répétés, mais seulement pour les faits compris entre ces deux extrêmes ; presque tous les mots et presque toutes les phrases rentrent dans la première et dans la seconde de ces trois catégories ; la reconnaissance n’a lieu que pour les faits de la troisième, qui sont de beaucoup les moins nombreux, c’est-à-dire pour les néologismes, la seconde ou la troisième fois qu’ils sont employés, pour les mots et les locutions des langues étrangères, quand on commence à les apprendre.

2422. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

L’épopée française — qui avait commencé dès l’époque mérovingienne — fut en pleine vie jusque vers la fin du xe  siècle. […] On la perd vite de vue et Ton commence à s’élever, d’abord doucement, en remontant le cours de la Nive d’Arnéguy, qui, depuis Ibañeta, vient à notre rencontre et nous trace la voie. […] Il commençait, en effet, à se produire en Espagne, parmi les érudits, une réaction patriotique contre la façon dont les poèmes français présentaient l’événement qui avait eu Roncevaux pour théâtre. […] Et quand sa tête fut essuyée, je commençai à parler, et je lui demandai de m’accorder une grâce que je voulais de lui. […] Et la masenge commença a rire, et li dist : « Soz vilains, mauvaisement as entendu et mis a uevre les trois sens-que je t’avoie dit ; saches de voir que tu iés de tous trois deceûs.

2423. (1875) Revue des deux mondes : articles pp. 326-349

Je commencerai ces études physiologiques par l’histoire du curare, le premier de ces poisons qu’il m’a été donné de soumettre à des investigations expérimentales. […] « En un mot, dit Watterton, depuis le moment où l’action du poison commença à se montrer chez le paresseux, on aurait cru que le sommeil l’accablait. ». […] Ici commence le système artériel qui lance le sang dans une direction inverse à celle qui précède, c’est-à-dire du centre à la périphérie. […] Ce n’est que quand les mouvements respiratoires du thorax viennent à cesser que la mort réelle de l’organisme commence. […] Les premières lunettes permirent alors de constater l’apparition d’une nouvelle étoile dans la constellation du Serpentaire ; ce changement dans le ciel, accompli pour ainsi dire sous les yeux de l’observateur, commença d’ébranler la croyance des anciens : materiam cœli esse inalterabilem.

2424. (1860) Cours familier de littérature. IX « Le entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier (2e partie) » pp. 81-159

Mathieu de Montmorency, son aide de camp, donna sa démission dans la salle ; sa loyauté aristocratique et militaire se révolta contre l’imbécillité de son général : il commençait à se repentir d’avoir trop bien espéré de la Révolution pour la monarchie. […] Ce fut à cette époque (1819) que M. de Chateaubriand, alors dans toute la fièvre de ses triples ambitions de gloire, de puissance et d’amour, commença à jouer un rôle dans la vie de madame Récamier.

2425. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (5e partie) » pp. 145-224

Toute l’harmonie de la saison s’accomplissait dans un gracieux ensemble ; les entrées et les sorties du printemps avaient lieu dans l’ordre voulu ; les lilas finissaient, les jasmins commençaient ; quelques fleurs étaient attardées, quelques insectes en avance ; l’avant-garde des papillons rouges de juin fraternisait avec l’arrière-garde des papillons blancs de mai. […] Et ce combat sans espérance, et cette disparition stoïque, ils l’acceptent pour amener à ses splendides et suprêmes conséquences universelles le magnifique mouvement humain irrésistiblement commencé le 14 juillet 1789 ; ces soldats sont des prêtres.

2426. (1856) Cours familier de littérature. I « Ve entretien. [Le poème et drame de Sacountala] » pp. 321-398

[Le poème et drame de Sacountala] I Commençons cet entretien par l’analyse d’un petit drame philosophique et moral, jeté comme une arabesque sur les pages de ce vaste poème du Mahabarata, épisode qui ne dépasse pas les limites de quelques minutes d’attention, et qui ressemble plus à un apologue humain qu’à un chant épique. […] Ici commence le récit dialogué du poète épique : « Un soir, Kounti, la mère fugitive que le brahmane avait recueillie, était restée seule à la maison avec un de ses fils, nommé Bhima, pendant que les autres enfants étaient allés mendier leur nourriture dans la ville.

2427. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre V. Des orateurs anciens et Modernes. » pp. 223-293

REservant à un autre article l’examen des Peres de l’Eglise, je ne donnerai l’histoire de l’Eloquence sacrée que depuis qu’on a commencé de prêcher en françois. […] La foiblesse de sa santé l’obligea de quitter la chaire à un âge où d’autres commencent à y monter.

2428. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XII : Distribution géographique (suite) »

Lorsque enfin le pôle aura commencé à redescendre vers le lieu qu’il occupe actuellement, l’immigration sera venue du nord, substituant des formes tropicales aux formes tempérées, et des formes tempérées aux formes glaciaires. […] Mais chaque souche individuelle, tendant à se multiplier dans un même lieu, entra, par le fait, en concurrence avec toutes les autres, et la localisation des climats et des autres conditions physiques de la vie aidant, la sélection naturelle dut commencer à agir pour fixer, déterminer et limiter les espèces qui restèrent encore longtemps très variables.

2429. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre V. Le souvenir du présent et la fausse reconnaissance »

Alléguera-t-on que la perception d’un objet extérieur commence quand il apparaît, finit quand il disparaît, et qu’on peut bien désigner, dans ce cas au moins, un moment précis où le souvenir remplace la perception ? […] Le sujet se sent d’abord détaché de tout, comme dans un rêve : il arrive à la fausse reconnaissance aussitôt après, quand il commence à se ressaisir lui-même 63.

2430. (1870) La science et la conscience « Chapitre I : La physiologie »

Avec notre siècle commence une réaction contre la philosophie de la sensation. […] Lorsque Pinel et Esquirol déterminèrent les états et les causes physiologiques de la folie par un ensemble aussi complet d’observations et d’analyses ; lorsque Gall et Spurheim, même en des recherches qui ne devaient aboutir qu’à une doctrine bientôt abandonnée, essayèrent de montrer, à la surface du cerveau, les nombreux organes de nos diverses facultés mentales ; lorsque Magendie et surtout Flourens commencèrent leurs belles expériences sur les êtres vivants, continuées avec tant de succès par les naturalistes et les physiologistes de nos jours, afin d’arriver à déterminer d’une façon précise et sûre les vraies conditions organiques des fonctions de la vie intellectuelle et morale : — tous ces travaux, exécutés par les facultés les plus rares de l’esprit aidées des méthodes les plus ingénieuses et des instruments les plus délicats, ont répandu de telles lumières sur la question des rapports du physique et du moral qu’il en est sorti, non plus une doctrine vague et conjecturale, mais une véritable science.

2431. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — II » pp. 263-279

À la date où le journal de Le Dieu commence, Bossuet est âgé de soixante et onze ans et n’a plus que trois ans et demi à vivre.

2432. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Appendice » pp. 453-463

Mérimée, sénateur, académicien, et membre du jury d’examen, a commencé par une cantate, paroles de M. 

2433. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Fanny. Étude, par M. Ernest Feydeau » pp. 163-178

Ernest Feydeau ; c’est un livre qui est de nature à faire beaucoup causer et discuter, à irriter, à passionner bien des lecteurs et des lectrices : ce livre a tout d’abord une qualité que n’ont pas tant d’autres ouvrages qu’on estime et qu’on loue, que l’on commence et qu’on n’achève pas, ou qu’on n’achève qu’avec froideur ; il palpite et il vit.

2434. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Souvenirs et correspondance tirés des papiers de Mme Récamier » pp. 303-319

Je commence cette lettre le mercredi saint au soir, au sortir de la Chapelle Sixtine, après avoir assisté à Ténèbres et entendu chanter le Miserere, Je me souvenais que vous m’aviez parlé de cette belle cérémonie, et j’en étais, à cause de cela, cent fois plus touché.

2435. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers (tome xviie ) » pp. 338-354

Thiers a commencé d’élever il y a quinze ans, qu’il n’a cessé d’édifier depuis avec ardeur et constance, à travers les vicissitudes de sa vie publique, comme dans sa retraite si noblement remplie, peut être considéré comme terminé.

2436. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Lettres de Madame de Sévigné »

On a commence par Pascal : on nous a rendu, en bouleversant notre texte d’habitude, toute la hardiesse et l’incohérence première de ses Pensées ; ç’a été une révolution.

2437. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Mélanges scientifiques et littéraires, (suite et fin.) »

Il était fier, et avec raison, de cette découverte : « Auparavant, disait-il, les chimistes ressemblaient à des architectes qui, pour connaître un édifice, auraient commencé par le démolir et auraient prétendu ensuite juger de sa structure intérieure d’après la nature, le nombre et le poids des matériaux bruts, au lieu que maintenant, dans bien des cas, on peut saisir la constitution intime des corps sans les endommager, et distinguer les propriétés essentielles des particules mêmes en situation. » — Se plaignant que les chimistes tardassent trop à user de ce nouveau moyen d’investigation délicate : « Les chimistes ne sont que des cuisiniers, disait-il encore ; ils ne savent pas tirer parti de l’admirable instrument que je leur ai mis entre les mains. » Mais, enfin, il y eut de jeunes et habiles chimistes qui en essayèrent et qui donnèrent à M. 

2438. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires du comte Beugnot »

Les troupes françaises aussi, qui opéraient leur retraite, commençaient à arriver : elles campaient dans la ville un peu comme en pays ennemi, et un jour M. 

2439. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite et fin.) »

Il avait ordre, en arrivant à l’armée, d’écrire à tous les Électeurs et princes de l’Empire avec lesquels on n’était point en guerre, « pour leur donner part du choix que le roi avait fait de lui, et leur marquer que Sa Majesté était dans la ferme résolution de faire observer la plus exacte discipline dans ses troupes et d’empêcher toute vexation. » Arrivé à l’armée, ses fautes de général commencèrent dès le premier jour.

2440. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. BRIZEUX (Les Ternaires, livre lyrique.) » pp. 256-275

On commence par une sorte d’abandon, de vivacité et d’ardeur plus ou moins mêlée d’inexpérience, mais rachetée par bien des qualités primitives.

2441. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVII. De la littérature allemande » pp. 339-365

et si leur révolution commence, qu’ils ne redoutent au milieu d’eux que les amis perfides qui leur conseilleront de persécuter les vaincus.

2442. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre IV. Poésie lyrique »

. — Gace Brûlé, chevalier champenois, commença à écrire dans les vingt dernières du xiie  siècle.

2443. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre II. Le mouvement romantique »

Pendant qu’ils furent fermés et leur personnel dispersé, et plus tard avant que l’Université impériale eût solidement renoué la tradition, s’éleva librement la génération qui, vers 1820, commença d’écrire ; au reste, il était impossible de vivre au collège, comme autrefois, absorbé dans l’antiquité : et le présent disputait victorieusement au passé les âmes des enfants.

2444. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens III) Henri Rochefort »

Pourtant on m’assure que les électeurs même de Paris commencent à s’aviser de la contradiction qui m’occupe.

2445. (1900) L’état actuel de la critique littéraire française (article de La Nouvelle Revue) pp. 349-362

La critique impressionniste est le commencent de la fin pour la critique : et il n’y a que les médiocres, intermédiaires entre la réclame payée et les lettrés sérieux, qui se croient investis d’un pouvoir, tapagent dans des syndicats et des cercles, parlent très haut de leurs droits, et mettent à prix leurs indulgences.

2446. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Ayant commencé de combattre, Nous pensions qu’on nous tînt à quatre.

2447. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VIII. Les écrivains qu’on ne comprend pas » pp. 90-110

Faut-il un tempérament original, et où commence et qui juge cette originalité ?

2448. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXIV. Arrestation et procès de Jésus. »

L’enquête commença ; plusieurs témoins, préparés d’avance selon le procédé inquisitorial exposé dans le Talmud, comparurent devant le tribunal.

2449. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre II. L’analyse interne d’une œuvre littéraire » pp. 32-46

Commençons par l’analyse interne.

2450. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre II : L’intelligence »

Ce que nous appelons attention, observation, concentration de l’esprit, doit s’ajouter à l’acte de la discrimination pour que la connaissance commence. « Le processus de la connaissance est essentiellement un processus de sélection. » Les éléments essentiels de la connaissance peuvent se résumer ainsi : Connaître une chose c’est savoir qu’elle ressemble à quelques-unes et diffère de quelques autres.

2451. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre XI. Quelques philosophes »

La philosophie de Nietzsche commence, en effet, par être libératrice.

2452. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie-Antoinette. (Notice du comte de La Marck.) » pp. 330-346

L’affaire du Collier fut le premier signal de ses malheurs, et le bandeau qui lui couvrait jusque-là les yeux se déchira, Elle commença à sortir de son hameau enchanté, et à découvrir le monde tel qu’il est quand il a intérêt à être méchant.

2453. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Walckenaer. » pp. 165-181

Les Mémoires touchant la vie et les écrits de Mme de Sévigné commencèrent à paraître en 1842, et l’auteur, je l’ai dit, corrigeait hier de sa main mourante les épreuves du cinquième volume, qui en demandait un sixième encore.

2454. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre troisième. L’idée-force du moi et son influence »

La pensée continuera donc le mouvement vers l’unité commencée dans la sensibilité et l’appétit : pour se conserver et se développer, elle unifiera, elle aussi, elle réalisera, par une faim et une soif d’ordre supérieur, une intussusception, une assimilation, une nutrition interne.

2455. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — II. L’histoire de la philosophie au xixe  siècle — Chapitre I : Rapports de cette science avec l’histoire »

Il en est à peu près de même du moyen âge : nous commençons à l’épeler ; mais ce que nous savons n’est rien à côté de ce qu’il nous reste à savoir.

2456. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre douzième. »

L’inimitié de Colbert, le peu d’habileté de La Fontaine à faire sa cour, un talent peu fait pour être apprécié par le roi, de petites pièces qui paraissaient successivement, ne pouvaient avoir l’éclat d’un grand ouvrage, et semblaient manquer de cette importance qui frappait Louis XIV ; des contes un peu libres, dont on avait le souvenir dans une cour qui commençait à devenir dévote : toutes ces circonstances s’étaient réunies contre La Fontaine, et l’avaient fait négliger.

2457. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lawrence Sterne »

— et qu’il fût d’Église, dans ce pays qui ne croit plus à l’Église, il fit longtemps partie d’une société peu ecclésiastique, qui s’intitulait la Société des Démoniaques à Crazy-Castle (en français : Château détraqué), la résidence de Hall Stevenson, un ami chez lequel on commençait déjà ces orgies dérisoires, — monacales et funèbres, — qui se sont plus tard continuées chez Lord Byron.

2458. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Les deux cathédrales »

L’Écriture Sainte, base de l’ancienne foi, ne fut plus qu’un document d’exégèse ; l’immense Bible vivante dont quelques caractères commençaient à être traduits, devint le seul Livre sacré dont l’authenticité fut établie.

2459. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre III. Les explications anthropologique, idéologique, sociologique »

Force nous est donc de commencer par chercher si la seule vertu des races ou celle des idées explique pleinement l’expansion de l’égalitarisme, si l’Anthropologie ou l’Idéologie est capable de nous en donner la raison suffisante.

2460. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

Bossuet commence par être le sujet d’un article pour un auteur de mémoires graveleux, et l’occasion d’une pointe pour un poète à la mode ! […] Et ce grand établissement, commencé il y a trois siècles, ne porte pas de menaces de ruine qui lui soient particulières, ni qui tiennent à la nature même du protestantisme. […] Le prince inutile au bien du peuple est puni aussi bien que le méchant qui le tyrannise… Le prince ne doit rien donner à son ressentiment et à son humeur… Le prince doit commencer par soi-même à commander avec fermeté, et se rendre maître de ses passions… Le prince doit savoir la loi et les affaires ; connaître les hommes et se connaître lui-même ; aimer la vérité et déclarer qu’il la veut savoir ; être attentif et considéré ; écouter et s’informer ; prendre garde à qui il croit et punir les faux rapports ; éviter les mauvaises finesses ; savoir se résoudre par soi-même133 », etc… Changez le nom du souverain, prince ou peuple, sénat ou président de république, pouvoir pondéré ou absolu, à quelle forme de gouvernement l’esprit de liberté le plus jaloux peut-il faire des conditions plus sévères que celles que fait Bossuet à la monarchie absolue ? […] Pendant que Rome examinait ce livre avec la lenteur propre au saint-siège, la guerre de plume commença.

2461. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

Brunetière commence par demander si les idées agissent ou non sur les mœurs. […] Y a-t-il rien de plus touchant, rien qui aille si droit au cœur que cette chanson recueillie dans la Haute-Savoie, cette chanson qui commence par ce couplet de fête ? […] Quand on l’étudie, il n’est pas toujours facile de marquer le point où finit l’illusion du voyant, où commence la fraude pieuse. […] Spronck commence à le trouver suspect quand Théophile Gautier proclame que son seul mérite consiste à être « un homme pour qui le monde visible existe » et lorsque MM. de Goncourt définissent l’œil « le sens artiste de l’homme ». […] Celui-ci avait, dans ses vieux jours, commencé la biographie de Barthélémy, laquelle fut terminée par Alexandre.

2462. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre III. Le lien des caractères généraux ou la raison explicative des choses » pp. 387-464

À présent, suivons sa marche : il commence par construire des composés, très simples la ligne droite toute seule, la ligne droite qui en coupe une autre, la ligne droite perpendiculaire à une autre, deux lignes droites parallèles. […] Selon que l’on considère telle ou telle branche, on trouve que l’opération, partout semblable, a été poussée plus ou moins loin ; la science expérimentale tout entière ressemble ainsi à une cathédrale commencée à la fois sur plusieurs points. […] On voit que la seconde escouade a succédé à la première, pour reprendre et compléter en sous-œuvre l’ordonnance commencée.

2463. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre IV : Sélection naturelle »

L’homme garde les natifs de divers climats dans la même contrée ; il exerce rarement chaque organe nouvellement acquis d’une manière spéciale et convenable ; il nourrit des mêmes aliments un Pigeon à bec long ou court ; il n’exerce pas un quadrupède à jambes courtes ou longues d’une façon particulière : il expose des Moutons à laine épaisse ou rare au même climat ; il ne permet pas aux mâles les plus vigoureux de combattre pour s’approprier les femelles ; il ne détruit pas rigoureusement tous les individus inférieurs, mais, autant qu’il est en son pouvoir de le faire, il protège en toute saison tous ses produits ; enfin, il commence souvent son action sélective par quelque forme à demi monstrueuse ou au moins par quelque modification assez apparente pour attirer son attention ou pour lui être immédiatement utile. […] Aussitôt qu’une plante attire suffisamment les insectes pour que son pollen puisse être porté de fleur en fleur, une autre série de faits peut commencer à se produire. […] Parmi les huit descendants de A, les trois espèces a14, q14 et p14 seraient très voisines, s’étant tout récemment séparées de a14 ; mais b14 et f14, ayant commencé à diverger de a5, à une époque beaucoup plus reculée, seraient de quelques degrés plus distinctes que les trois premières ; et enfin o14, e14 et m14, seraient étroitement alliées ensemble, mais, ayant divergé des autres depuis l’origine de la série, elles seraient très différentes et pourraient constituer un sous-genre ou même un genre distinct.

2464. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre premier. Aperçu descriptif. — Histoire de la question »

« Dès que l’homme a commencé de parler, dit-il, il pense rarement sans parler mentalement sa pensée » ; il refuse d’accorder davantage. […] Egger parle de « sonnet bouddhiste » et d’aspiration au « nirvana » : voir en effet le premier quatrain (« Dans la sphère du nombre et de la différence,/ Enchaînés à la vie, il faut que nous montions,/Par l’échelle sans fin des transmigrations, / Tous les degrés de l’être et de l’intelligence »), puis les deux tercets qui commencent par le vers cité (« Le silence, l’oubli, le néant qui délivre,/ Voilà ce qu’il me faut ; je voudrais m’affranchir /Du mouvement, du lieu, du temps, du devenir ; // Je suis las, rien ne vaut la fatigue de vivre, / Et pas un paradis n’a de bonheur pareil, / Nuit calme, nuit bénie, à ton divin sommeil »). […] [Les deux vers cités proviennent du poème liminaire « Au lecteur » des Poésies (1865-1866), Stances et Poèmes de Sully-Prudhomme (Paris, Alphonse Lemerre, p. 5-6) qui commence ainsi : « Quand je vous livre mon poème, / Mon cœur ne le reconnaît plus : / Le meilleur demeure en moi-même,/Mes vrais vers ne seront pas lus . »] 3.

2465. (1860) Cours familier de littérature. IX « XLIXe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier » pp. 6-80

XXIV La lecture commença ; Lafond, à qui on n’avait pas communiqué à temps le manuscrit du Moïse, n’avait pu préparer ni ses yeux ni ses intonations. […] XXXII Jusqu’à son mariage elle n’avait été qu’entrevue ; devenue femme quoique encore enfant, maîtresse adorée de la maison alors la plus opulente de Paris, elle commença à éblouir, non pas les salons d’une capitale (la Terreur et la Mort les avaient tous fermés jusqu’au 9 thermidor), mais la foule, qui se pressait sur ses pas dans les lieux publics.

2466. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre neuvième. Les idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Les successeurs d’Hugo »

Mais la terre suffit à soutenir la base D’un triangle où l’algèbre a dépassé l’extase… Voici maintenant la vraie inspiration poétique et philosophique tout ensemble : Car de sa vie à tous léguer l’œuvre et l’exemple, C’est la revivre en eux plus profonde et plus ample, C’est durer dans l’espèce en tout temps, en tout lieu C’est finir d’exister dans l’air où l’heure sonne, Sous le fantôme étroit qui borne la personne, Mais pour commencer d’être à la façon d’un dieu ! […] L’anathème est éloquent lorsqu’il est sincère et il nous appelle au spectacle de sa victoire sur cet éternel absent ; mais comment peut-il être sincère lorsqu’il s’adresse à quelqu’un dont on commence par déclarer solennellement la non-existence ?

2467. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Robert » pp. 222-249

Le reste, pauvre, terne, gris, effacé, l’ouvrage d’un écolier qui a mal fini ce que le maître avait bien commencé. […] Dans les transports violens de la passion, l’homme supprime les liaisons, commence une phrase sans la finir, laisse échapper un mot, pousse un cri et se tait ; cependant j’ai tout entendu ; c’est l’esquisse d’un discours.

2468. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

. — Ces deux femmes, d’une forme délicate, sont vaporeusement, outrageusement blanches ; elles commencent pour ainsi dire à reparaître. — Celle qui est debout a l’avantage de séparer et de diviser symétriquement le tableau. […] Vidal C’est l’an passé, à ce que nous croyons, qu’a commencé le préjugé des dessins Vidal

2469. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Fénelon. Sa correspondance spirituelle et politique. — I. » pp. 19-35

C’est vers l’âge de quarante-cinq ans que la comtesse de Grammont commença ainsi à changer et à vouloir régler sa vie.

2470. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — III. (Fin.) » pp. 162-179

La fille unique du président, sur laquelle il reporta toutes ses tendresses, avait épousé M. de Castille, qui avait commencé par le commerce, et qui devint un personnage, ambassadeur, intendant des finances, homme de faste et de grand luxe.

2471. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — II » pp. 76-92

Un des plus beaux sonnets de Ronsard, et qui le caractérisent le mieux dans son feu d’étude, dans sa lièvre de poésie et de travail, c’est celui qui commence par ces vers empressés, impétueux : Je veux lire en trois jours L’Iliade d’Homère, Et pour ce, Coridon, ferme bien l’huis sur moi… Il y ordonne à ce laquais, Corydon, de tenir sa porte exactement close et de ne le déranger pour rien au monde, sous peine d’éprouver à l’instant sa colère.

2472. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres complètes de Saint-Amant. nouvelle édition, augmentée de pièces inédites, et précédée d’une notice par M. Ch.-L. Livet. 2 vol. » pp. 173-191

Il commença par Chapelain et par sa Pucelle ; mais La Pucelle et Chapelain lui produisirent l’effet qu’ils ont toujours produit ; ils l’ennuyèrent et allaient le dégoûter de poursuivre de ce côté, lorsqu’il ouvrit un autre volume de poésies de ce temps-là, les œuvres de Saint-Amant, et il se sentit au contraire amorcé, affriandé.

2473. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — I » pp. 107-125

C’est pour elle qu’il commença de traduire quelques comédies de Plaute, quelques tragédies de Sénèque, telles que la Médée, l’Hercule furieux.

2474. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance de Buffon, publiée par M. Nadault de Buffon » pp. 320-337

Buffon ne commence à devenir celui que l’on connaît et que nous admirons que du moment qu’il est placé à la direction du Jardin et du Cabinet du roi : jusque-là c’était un génie expectant, et à qui manquait son objet.

2475. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir a l’histoire de mon temps. Par M. Guizot »

… J’avais prédit à nos jeunes gens que la bourgeoisie finirait par se quereller avec la royauté : ma prédiction commence à s’accomplir.

2476. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Essais de politique et de littérature. Par M. Prevost-Paradol. »

Prevost-Paradol, et je commencerai par celui qui se présente le premier.

2477. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « M. de Pontmartin. Les Jeudis de Madame Charbonneau » pp. 35-55

Et la preuve qu’au fond vous tenez peu à cette innocence, et que depuis longtemps elle avait commencé à vous peser, c’est qu’après le premier bruit de la bombe qui vous a fait un peu reculer, vous voilà aux anges ; vous pétillez d’aise, vous avez réussi à faire éclat, à obtenir ce que votre cœur d’homme de lettres désirait le plus, une célébrité d’une heure. « C’est égal, le tour est joué », devez-vous dire.

2478. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier. »

Cette libre union de chaque jour qui ne devait finir qu’avec sa vie commença.

2479. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Poésies, par Charles Monselet »

Il tranche sur plus d’un de sa génération et de celles qui ont précédé (les Delord, les Carraguel), en ce qu’au rebours des autres il a commencé par le grand journal et qu’il finit par le petit.

2480. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine. (suite et fin.) »

Il avait été reçu par M. de La Chapelle, directeur, qui ne parla pas mal non plus et qui dit même des choses assez neuves et très à propos à cette date de 1699, fin d’un siècle, sur les heures de perfection et de décadence littéraire pour les nations : il développa une pensée de l’historien Velleius Paterculus, et parla de cette sorte de fatalité qui fixe dans tous les arts, chez tous les peuples du monde, un point d’excellence qui ne s’avance ni ne s’étend jamais : « Ce même ordre immuable, disait-il, détermine un nombre certain d’hommes illustres, qui naissent, fleurissent, se trouvent ensemble dans un court espace de temps, où ils sont séparés du reste des hommes communs que les autres temps produisent, et comme enfermés dans un cercle, hors duquel il n’y a rien qui ne tienne ou de l’imperfection de ce qui commence ou de la corruption de ce qui vieillit. » C’était bien pensé et bien dit.

2481. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Conclusion. »

Je termine ici cette première partie, mais avant de commencer celle qui va suivre, je veux résumer ce que je viens de développer.

2482. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre III. Madame de Staël »

Quant à la religion, Mme de Staël a commencé par l’indifférence, par le voltairianisme : elle n’a pas du tout l’accent religieux de Rousseau.

2483. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. James Mill — Chapitre I : Sensations et idées. »

Commençons par la croyance qui a pour objet un fait présent.

2484. (1785) De la vie et des poëmes de Dante pp. 19-42

C’est avec aussi peu de succès qu’il eut recours aux supplications, comme on le voit par une lettre au peuple de Florence, qui commence par ces mots : popule mee, quid feci tibi ?

2485. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « La Religieuse de Toulouse, par M. Jules Janin. (2 vol. in-8º.) » pp. 103-120

Janin, en le lui donnant, a commencé par y prendre le sien propre ; il s’amuse évidemment de ce qu’il écrit : c’est le moyen le plus sûr de réussir, de rester toujours en veine et en haleine.

2486. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Qu’est-ce qu’un classique ? » pp. 38-55

Le mot classique, pris en ce sens, commence à paraître chez les Romains.

2487. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie Stuart, par M. Mignet. (2 vol. in-8º. — Paulin, 1851.) » pp. 409-426

Marie Stuart, née le 8 décembre 1542, six jours avant la mort de son père, lequel était en lutte, comme tous les rois ses devanciers, avec sa turbulente noblesse, commença en orpheline sa destinée d’inconstance et de malheurs.

2488. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame la duchesse d’Angoulême. » pp. 85-102

Elle n’avait pas onze ans quand, avec les terribles journées d’octobre 1789, son rôle public aux côtés de sa mère commença.

2489. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre III. Le Bovarysme des individus »

Lemaître a énuméré les snobismes littéraires : et il nous a montré les snobs, à commencer par les Précieuses de l’Hôtel de Rambouillet, s’assemblant successivement autour de diverses modes de l’esprit, — autour d’une théorie, avec la règle des trois unités faussement attribuée à Aristote, avec le naturisme de Rousseau, avec le pessimisme de Schopenhauër, — autour d’une école d’art, avec l’engouement pour les préraphaélites, pour Botticelli, pour John Bums, — autour d’une nouveauté littéraire ou philosophique, avec l’intellectualisme, le culte du moi, l’occultisme, le symbolisme.

2490. (1889) Méthode évolutive-instrumentiste d’une poésie rationnelle

Et dans des hasards triomphants, et comme hantise des grands orchestres publics qui commençaient à épandre leurs flots, nés de cette préoccupation de la place à donner aux mots s’équilibrant mutuellement, de prestigieux essais de musique s’éveillaient aux vers : et par là survécurent MM. 

2491. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une croisade universitaire » pp. 107-146

 — Tes amis commencent à remuer Quévilly, dans l’attente des nouvelles élections au Corps législatif.

2492. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre V. Mme George Sand jugée par elle-même »

Elle n’est, si vous Técoatez, qu’une aimable rêveuse, vierge de tout ce qu’on lui reproche ; qui a commencé par pondre, sans rime ni raison, des romans pour ces vilains hommes, et qui berquinant sur le tard de la vie, pond pour ses enfants des comédies que ces vilains hommes incorrigibles trouvent charmantes ] Elle n’a jamais pensé qu’à l’Art et au plaisir de faire des contes, et ce n’en est pas un qu’elle nous fait là !

2493. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Gustave Droz » pp. 189-211

Cette source, qui n’est pas découverte encore quand le roman commence, a été soupçonnée d’exister par un M. 

2494. (1903) Considérations sur quelques écoles poétiques contemporaines pp. 3-31

Chaque maître apporte une pierre à l’édifice apollonien… Le maître mort, l’édifice n’en continue pas moins à s’élever… Ce sont seulement d’autres ouvriers et d’autres architectes qui continuent l’ouvrage commencé.

2495. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

L’Entretien du 1er janvier prochain, sur la peinture, considérée comme littérature des yeux, et sur le peintre Léopold Robert, ce Werther du pinceau, commencera la quatrième année. […] L’orateur, le poète, le moraliste, le philosophe s’appuient sur ce livre, et tout ce que nous pouvons dire de plus fort à sa gloire, ajoutent-ils, c’est que, après l’invasion des superstitions indiennes, tartares ou thibétaines en Chine, si l’idolâtrie, qui est la religion des empereurs et du peuple, n’est pas devenue la religion du gouvernement, c’est ce livre de Confucius qui l’a empêché, et si notre religion chrétienne, disent-ils enfin, n’a jamais été attaquée par les savants lettrés du conseil impérial, c’est qu’on a craint de condamner, dans la morale du christianisme, ce qu’on loue et ce qu’on vénère dans le livre de Confucius. » Il commence par des maximes de sagesse que nous traduisons ici du latin, dans lequel les jésuites ont traduit, il y a un siècle, ces passages : « C’est le Tien, Dieu, le Ciel, trois noms signifiant le même grand Être, qui a donné aux hommes l’intelligence du vrai et l’amour du bien, ou la rectitude instinctive de l’esprit et de la conscience, pour qu’ils ne puissent pas dévier impunément de la raison…… En créant les hommes, Dieu leur a donné une règle intérieure droite et inflexible, qu’on appelle conscience : c’est la nature morale ; en Dieu elle est divine, dans l’homme elle est naturelle… « Le Tien (Dieu) pénètre et comprend toutes choses ; il n’a point d’oreilles, et il entend tout ; il n’a point d’yeux, et il voit tout, aussi bien dans le gouvernement de l’empire que dans la vie privée du peuple.

2496. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier. — Correspondance de Chateaubriand (3e partie) » pp. 161-240

On veut remuer ma poussière ; je commençais à dormir si bien ! […] Ce fut alors, pour plaire à cet ami, qu’elle commença à former autour d’elle ce salon politique et lettré dont on voit la composition accidentelle dans les hommes célèbres convoqués à la lecture du Moïse dont j’ai parlé en commençant.

2497. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

Par une juste vengeance du ciel, la république, devenue conquérante en terre ferme, commença à décroître en puissance sur la mer. […] Sous cette demi-servitude, l’ordre s’y rétablit ; mais la décadence militaire et commerciale y commence.

2498. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIe entretien. Ossian fils de Fingal, (suite) »

Ossian fils de Fingal (suite) X Le deuxième volume commence par un poëme en plusieurs chants, intitulé Temora. […] Essaye ta harpe, Ossian, et commence tes chants ; approchez, ô vents, et déployez toutes vos ailes ; portez mes tristes accents jusqu’au palais aérien de Fingal, qu’il puisse entendre encore la voix de son fils, la voix du chantre des héros.

2499. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »

Son choix fait, et Louis XV, en l’appelant à l’intendance du Jardin du Roi, l’ayant mis comme dans son domaine naturel, il commence, par la Théorie de la Terre, cette suite de travaux que revendiquent à la fois les sciences et les lettres, aujourd’hui réunies dans une admiration commune pour le grand naturaliste et le grand écrivain. […] On n’y pensait pas au dix-septième siècle, et Bossuet en eût trouvé l’imagination bien étrange, lui qui, dans ce mémorable plan d’éducation pour le Dauphin, « où l’étude de chaque jour commençait soir et matin par les choses saintes », fait lire à son élève tous les grands écrivains de l’antiquité païenne, et ne lui met pas dans les mains les Pères, quoiqu’il en fît lui-même sa méditation, assidue et sa nourriture.

2500. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VII, seconde guerre médique. »

Le défilé commença ; il dura, sans interruption, sept jours et sept nuits, malgré le fouet des chefs qui pressait la marche. […] Les Dieux qui commençaient à rompre les gaines grossièrement substituées au corps, à décoller leurs bras d’un torse immobile, à détacher leurs pieds soudés sur une base, à remplacer par les expressions de la grâce et de la grandeur, le morne sourire figé sur leurs lèvres, se seraient renfoncés et endurcis dans leurs anciens types.

2501. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1868 » pp. 185-249

22 février Commencé à paperasser dans nos notes de Rome, à remuer l’embryon de notre roman (Madame Gervaisais). […] * * * — Quand la France commence à avoir envie de battre les sergents de ville, le gouvernement quelconque qu’elle a, doit, s’il est intelligent, lui faire battre l’étranger.

2502. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Conclusions »

De là ce qu’ont de séduisant pour l’imagination les pays exotiques, les temps antiques et disparus que l’on voit si mal et si beaux ; dans l’ordre moral, les passions mystérieuses et fatales, les conception bizarres, tout ce qui dans l’âme est extrême, contradictoire, illimité ; de là, la beauté éternelle des lieux communs idéaux de la poésie, le couchant, le printemps, l’amour, dont la description peut être écourtée à plaisir, et dont le contenu émotionnel demeure dans l’ordre physique ; l’attrait des paysages nocturnes, brumeux, des physionomies à demi voilées, du clair-obscur, la grandeur des arts du nord ; de là, malgré tant de tentatives, l’impossibilité d’une vraie poésie scientifique, didactique, réaliste qui constituerait, si elle existait, la contradiction d’une description précise et d’une idéalisation indéfinie ; de là le fait que la musique est le plus poétique des arts parce qu’il en est le plus vague ; de là encore là demi-synonymie des termes « poétique » et « idéal » ; de là enfin l’impossibilité constante de traduire la poésie d’une langue dans une autre, soit parce qu’il faut commencer par la comprendre exactement avant de l’interpréter, soit parce qu’il est malaisé de trouver des mots qui soient vagues tout à fait de même que dans l’original, sans le déflorer ou le laisser inintelligible. […] On commence à le comprendre ; la répartition des charges de l’état est inégale et tend à le devenir de plus en plus, tandis que les bienfaits publics sont pour tous les mêmes.

2503. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

Le sçavant abbé Fleuri veut qu’on n’ait commencé à les connoître qu’au douzième siècle, & donne pour la source de tous l’histoire des ducs de Normandie ; ce qui renverse le sentiment de ceux qui mettent Héliodore à la tête des romanciers, & qui disent que du mariage de Théagène & de Chariclée, sont nés tous les romans, Italiens, Espagnols, Allemands, Anglois & François. […] Ce chevalier, blanchi dans la carrière pour laquelle il combat, soutient qu’un roman n’est pas plus dangereux que le bal, la comédie, la promenade & les jeux d’exercice ; que la voie la plus courte & la plus sûre pour instruire la jeunesse & lui donner le goût des choses solides, c’est de commencer par lui présenter les choses agréables ; que le roman a cet avantage de montrer la vertu récompensée & le vice puni, au lieu que l’histoire offre souvent le contraire, les gens vertueux dans le malheur & les scélérats au faîte des grandeurs & des prospérités ; que l’abus d’un bien, d’un plaisir innocent, n’est pas une raison pour le défendre, tout étant relatif au caractère & ne devenant poison que lorsqu’on est mal disposé.

2504. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre II. De la multiplicité des états de conscience. L’idée de durée »

On verra que nous avons commencé par imaginer une rangée de boules, par exemple, puis que ces boules sont devenues des points, puis enfin que cette image elle-même s’est évanouie pour ne plus laisser derrière elle, disons-nous, que le nombre abstrait. […] Les traités de mécanique ont soin d’annoncer qu’ils ne définiront pas la durée elle-même, mais l’égalité de deux durées : « Deux intervalles de temps sont égaux, disent-ils, lorsque deux corps identiques, placés dans des circonstances identiques au commencement de chacun de ces intervalles, et soumis aux mêmes actions et influences de toute espèce, auront parcouru le même espace à la fin de ces intervalles. » En d’autres termes, nous noterons l’instant précis où le mouvement commence, c’est-à-dire la simultanéité d’un changement extérieur avec un de nos états psychiques ; nous noterons le moment où le mouvement finit, c’est-à-dire une simultanéité encore ; enfin nous mesurerons l’espace parcouru, la seule chose qui soit en effet mesurable.

2505. (1903) La renaissance classique pp. -

Ils ne s’apercevaient donc pas, ces hommes, que la réalité commence au point précis où finit l’artifice littéraire et qu’il faut absolument sortir de l’atmosphère factice des Cénacles si l’on veut offrir à l’art une pâture digne de lui ? […] * Pour le comprendre, pour en avoir en quelque sorte l’intuition vivante, il faut, un beau jour, — avec piété, avec recueillement, — visiter cette longue série de merveilles qui commence au vieux Louvre et, par la cour du Carrousel, les Champs-Élysées, l’Arc-de-Triomphe, la Muette, Sèvres et Saint-Cloud, aboutit à Versailles.

2506. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Nouvelles lettres de Madame, mère du Régent, traduites par M. G. Brunet. — II. (Fin.) » pp. 62-79

et comme on était très bien venu à lui en donner, on en imaginait lorsqu’on n’en avait pas : elle ne les avait pas plus tôt entendues, que, sans autre examen, elle reprenait toutes ses lettres commencées, pour y consigner ce qu’on venait de lui débiter20.

2507. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

Sous forme indirecte et à la troisième personne, il raconte sa propre vie en Angleterre, sa fuite ces jours-là loin des jardins publics, loin des promenades fréquentées, sa recherche des sentiers solitaires ; il nous initie aux plus humbles consolations de sa vie misérable, comme ferait un enfant du peuple, un Werther et un René des faubourgs2 : Lorsque la brune commence à confondre les objets, notre infortuné, dit-il, s’aventure hors de sa retraite, et, traversant en bâte les lieux fréquentés, il gagne quelque chemin solitaire où il puisse errer en liberté.

2508. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — II. (Fin.) » pp. 361-379

Et ici commence pour Bailly un nouvel âge d’or qui sera court, mais que son honorable candeur prolongera le plus qu’elle pourra : c’est l’âge d’or de la Révolution de 89 avant les crimes, avant les excès, et tant que la concorde s’annonce comme possible.

2509. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Henri IV écrivain. par M. Eugène Jung, ancien élève de l’École normale, docteur es lettres. — II » pp. 369-387

La lecture des Mémoires de d’Aubigné, et aussi celle des Historiettes de Tallemant qu’on publia vers 1834, y servirent beaucoup ; j’oserai dire qu’une réaction commença.

2510. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — I » pp. 20-38

Voilà bien Santeul tout frais le matin, au premier moment où on le rencontre, où il écoute encore, où il ne fait que préluder, et avant que toute sa personne ait commencé la danse et l’orgie sacrée.

2511. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — II » pp. 39-56

On commença par le persécuter pour sa singularité, et comme semblant accuser publiquement les autres par son exemple.

2512. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — I » pp. 57-75

Il meurt à soixante et un ans (1585), mais il a commencé d’être le bonhomme Ronsard de bonne heure, vers cinquante ans et plus tôt, — à l’âge où Malherbe, qui est au contraire un poète de vieillesse, acquerra seulement sa pleine verdeur.

2513. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Voiture. Lettres et poésies, nouvelle édition revue, augmentée et annotée par M. Ubicini. 2 vol. in-18 (Paris, Charpentier). » pp. 192-209

De bonne heure on parla de lui pour ses vers, pour ses lettres ; une lettre surtout qu’il adressa à Mme de Saintot en lui envoyant le Roland furieux traduit par Rosset (« Madame, voici sans doute la plus belle aventure que Roland ait jamais eue, etc. ») courut et commença à le mettre en réputation.

2514. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Caractères de La Bruyère. Par M. Adrien Destailleur. »

Avant de montrer et de caractériser la vraie, il avait commencé par flétrir courageusement la fausse dans le chapitre de la Mode.

2515. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Journal de la santé du roi Louis XIV »

Le Journal commence par la petite vérole du roi en 1647 ; il n’avait alors que neuf ans ; Vallot n’était pas encore premier médecin, mais, appelé en consultation par Vaultier, il fut très-utile, prépondérant même par ses avis, et gagna la confiance de la reine et du cardinal Mazarin.

2516. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

Le professeur est dans sa chaire, il commence, il promène ses regards autour de lui.

2517. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. »

Un incident remarquable signala la discussion sur le projet de loi restrictif de la liberté individuelle, par où l’on commença.

2518. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis du Belloy (suite et fin.) »

Se sentant près de mourir, elle m’appelle ; je m’approche : on vous avait éloignées ; nous étions seuls (tous trois) ; elle commence : « Mon cher Pamphile, tu vois sa beauté et son âge, et il ne saurait t’échapper que ce sont là de pauvres secours pour garantir sa vertu et tout ce qu’elle possède.

2519. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vie de Jésus, par M. Ernest Renan »

Lui, pour se refaire historien et narrateur à ce nouveau point de vue, il a dû commencer par être surtout un divinateur délicat et tendre, un poète s’inspirant de l’esprit des lieux et des temps, un peintre sachant lire dans les lignes de l’horizon, dans les moindres vestiges laissés aux flancs des collines, et habile tout d’abord à évoquer le génie de la contrée et des paysages.

2520. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

Je glisse donc sur la partie des réformes radicales proposées alors par La Presse, et qui se confondaient dans le tumulte avec tant d’autres projets moins cohérents et moins concertés ; mais ce qui tranchait et la distinguait honorablement, ce que tous aussitôt comprirent, ce fut l’opposition franche et déclarée que M. de Girardin commença à faire dans le courant de mars aux vagues paroles, aux concessions continuelles, aux illusions fatales du Gouvernement provisoire, comme aussi à la propagande violente de quelques-uns de ses membres dans les départements.

2521. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise par M. Taine. »

Taine, je suis si entièrement d’accord avec lui sur le fond et le principal, que je me sens vraiment embarassé à marquer l’endroit précis où commence mon doute et ma dissidence.

2522. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. »

Ici commence une toute nouvelle partie de sa vie qui, pour moins de ressemblance encore avec la première, va en être séparée par un intervalle de captivité, d’épreuves et de souffrance.

2523. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet »

La véritable éducation, celle du monde et des affaires, commença alors pour ce droit et judicieux esprit : « C’était, nous dit-il, un bienfait inappréciable pour moi que cette vie intérieure (l’intimité du comte de Merle), toute différente de celle que j’avais menée auparavant.

2524. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Talleyrand d’ailleurs employa toutes les ressources d’un esprit souple et insinuant pour se concilier un suffrage qu’il lui importait de captiver20. » Par son action et ses démarches auprès des principaux personnages en jeu, auprès des partants et des arrivants, Sieyès et Barras, par son habile entremise à Paris dans la journée du 18, par ses avis et sa présence à Saint-Cloud le 19 au moment décisif, par son sang-froid qu’il ne perdit pas un instant, il avait rendu les plus grands services à la cause consulaire : aussi, les Consuls à peine installés, il fut appelé au Luxembourg avec Rœderer et Volney, et « tous trois reçurent collectivement de Bonaparte, au nom de la patrie, des remerciements pour le zèle qu’ils avaient mis à faire réussir la nouvelle révolution21. » Une grande carrière commençait pour Talleyrand avec te siècle : c’est sa période la plus brillante, et une fois introduit sur la scène dans le premier rôle, il ne la quitta plus, même lorsqu’il parut s’éclipser et faire le mort par moments.

2525. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre II. Du goût, de l’urbanité des mœurs, et de leur influence littéraire et politique » pp. 414-442

Montesquieu, Rousseau, Condillac, appartenaient d’avance à l’esprit républicain, et ils avaient commencé la révolution désirable dans le caractère des ouvrages français : il faut achever cette révolution.

2526. (1892) Boileau « Chapitre VII. L’influence de Boileau » pp. 182-206

On pourrait se demander si, à l’heure présente, ne commence pas, avec les décadents et les symbolistes, une ondulation nouvelle, en sens inverse du naturalisme, et qui emporterait de nouveau la littérature vers un idéal contraire à celui de Boileau.

2527. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VI, « Le Mariage de Figaro » »

En 1770 commencent les procès qui vont lui donner la gloire : à propos de son règlement de comptes avec Paris-Duverney, mort le 17 juillet 1770, le comte de la Blache, petit-neveu et héritier du vieux banquier, accuse Beaumarchais de faux et lui réclame 139 000 livres : il perd en première instance, gagne en appel, et enfin, après cassation de l’arrêt d’appel, perd définitivement ; il est débouté, condamné sur tous les points, et en outre à des dommages-intérêts pour raison de calomnie.

2528. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre VI. Science, histoire, mémoires »

Et voici que commence le règne de Nietzche, destructeur du kantisme, du christianisme, et restaurateur de la vraie morale par le culte irréfréné du moi.

2529. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre quatrième »

Le jour où l’esprit ancien et l’esprit français, mis en contact par les livres, se seront reconnus, ce jour-là commencera l’histoire de la littérature française ; et, malgré la lenteur des progrès, il sera glorieux pour l’esprit français de s’être trouvé prêt pour cette reconnaissance, et d’avoir eu le regard assez ferme pour n’être pas ébloui de tant de lumières.

2530. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre premier. La contradiction de l’homme » pp. 1-27

Mais c’est qu’elle avait commencé par la défaire.

2531. (1890) L’avenir de la science « V »

Si vous élevez autel contre autel, on vous dira : « Nous aimons mieux les anciens ; ce n’est pas que nous y croyions davantage, mais enfin nos pères ont ainsi adoré. » On nous chargerait de l’éducation religieuse du peuple, que nous devrions commencer par son éducation dite profane, lui apprendre l’histoire, les sciences, les langues.

2532. (1886) De la littérature comparée

[Introduction] Messieurs, J’ai avant tout une double dette à reconnaître, et croyez bien que si je commence par-là, ce n’est point pour m’en acquitter au plus vite : quoi qu’il puisse arriver dans la suite, si même il devait un jour m’être prouvé que j’ai trop présumé de mes forces en acceptant la lourde succession de M. 

2533. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Éloges académiques de M. Pariset, publiés par M. Dubois (d’Amiens). (2 vol. — 1850.) » pp. 392-411

Le meilleur moment de débuter pour Pariset eût été ce moment même où débutaient Alibert et Richerand, mais il n’était pas tout à fait prêt encore, et ce ne fut que sous la Restauration qu’il commença à percer.

2534. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres inédites de la duchesse de Bourgogne, précédées d’une notice sur sa vie. (1850.) » pp. 85-102

La foule était si grande et les chambres si petites que le roi, après y avoir demeuré quelque temps, fit sortir tout le monde, et puis rentra chez lui, où il nous dit qu’il allait commencer à écrire à Mme de Maintenon ce qu’il pensait de la princesse, et qu’il achèverait de lui écrire après souper, quand il l’aurait encore mieux vue.

2535. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — III. (Suite et fin.) » pp. 128-145

En janvier 1832, Carrel commença à ne plus marchander les termes, et le mot de république fut lâché.

2536. (1912) L’art de lire « Chapitre III. Les livres de sentiment »

Cependant ici, je suis tout à fait d’avis qu’il faut commencer par s’abandonner.

2537. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Un symbole »

. — Il sera procédé aux mesures prescrites par les titres ii et suivants de la loi du 3 mai 1841 aussitôt après la promulgation de la présente loi. » Après cette consécration définitive de « l’exvoto de la France », le terrain fut acheté, le plan choisi au concours, et les travaux commencèrent.

2538. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

Préface de l’éditeur 2012 Tout commence après la mort de Pierre Louÿs, survenue en juin 1925 : dès l’année suivante, les lettres qu’il avait reçues et tous ses papiers sont mis en vente, finissant ainsi par se disperser et par émerger çà et là dans des catalogues de marchands d’autographes ou de ventes publiques. […] Parfois, tel a été le cas de Jacques Rivière, c’est le lendemain même de sa mort que commencent les polémiques entre les amis et l’exécuteur testamentaire, qui, en l’occurrence, est sa femme. […] La poésie commence demain.

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