Je n’aurai pas la cruauté de lui dire comment le grand maître, comment Balzac a traité le même sujet et a trouvé moyen d’être encore aujourd’hui le plus jeune des jeunes. […] Paulette, voudrez-vous donner des ordres à ce sujet ? […] Le titre indique jusqu’à un certain point le sujet, — l’infatuation de la naissance avec ses dédains, ses hauteurs, sa fierté, son orgueil. […] Telle est la donnée de ce livre à qui la hardiesse du fond et l’originalité de la forme assure dès aujourd’hui un succès de curiosité ; l’autre succès peut venir après, malgré l’espèce de répulsion, d’antipathie qu’inspire le sujet. […] Le sujet du Père pouvait être traité suivant le code, et c’est le cœur seul qui se charge d’en trouver le dénouement.
Il consiste à sortir peu à peu de l’ignorance au sujet des antécédents et des circonstances de l’acte. […] Car le sujet n’est qu’une fiction. […] Le lecteur est perdu, lorsqu’il veut connaître exactement l’opinion de Sterne sur un sujet et savoir si l’auteur prend un air souriant ou attristé. […] Ses digressions sont à la fois des continuations du récit et des développements du sujet ; ses sentences contiennent en même temps une ironie de tout ce qui est sentencieux ; son aversion pour ce qui est sérieux est liée au désir de pouvoir tout considérer platement et de l’extérieur. […] Donc, nous souffrons et nous périssons pour que les poètes ne manquent pas de sujets !
Dimanche 3 février Francis Poictevin, en quête d’un livre à faire, peu désireux d’aller étudier en Italie, ainsi que je lui avais conseillé, comme le terrain d’un thème à phrases mystico-picturales, m’interroge sur le sujet qu’il pourrait bien traiter. […] À propos de la vente d’eaux-fortes, d’où viennent ces Huet avant la lettre, il y a vraiment de bons toqués d’eaux-fortes avant la lettre, que dis-je avant la lettre, mais avant la plupart des travaux, avant même le sujet principal indiqué, et je suis sûr, à la convoitise de certains regards par moi perçus, qu’une épreuve de la planche de Daubigny : Les cerfs au bord de l’eau, avant les cerfs, sera vendue fort cher. […] C’est un enthousiasme, une chaleur de paroles, pour son exposition, pour ses deux vieilles femmes dans une grotte, ses femmes aux mamelles desséchées, qui n’ont plus de sexe, et qui s’appellent, je crois : « Sources taries. » À ce sujet, il me rappelle qu’il est, un jour, tombé sur Rodin modelant une admirable chose, d’après une femme de quatre-vingt-deux ans, une choses encore supérieure aux « Sources taries », et quelques jours après, lui demandant où sa terre en était, le sculpteur lui disait qu’il l’avait cassé ; depuis il aurait eu comme un remords de la destruction de l’œuvre louée par Mirbeau, et avait fait les deux vieilles femmes exposées.
Nous rouvrons, pour contrôler notre impression, un autre volume, paru l’an dernier, sur le même sujet, Balzac et son œuvre, de M. […] Renversez les termes du problème… Entrez tout d’abord dans l’action. » Et encore : « Prenez-moi votre sujet tantôt en travers, tantôt par la queue. […] Un souvenir tout personnel se présente aussitôt à moi, celui d’une conversation que j’eus à son sujet avec Renan, vers 1888, à l’époque où paraissaient les derniers volumes des admirables Origines de la France contemporaine. […] Quand un écrivain a travaillé longtemps avec cette méthode, quand, à l’occasion de chaque épisode raconté dans un roman ou montré dans un drame, il s’est efforcé de dégager les causes par une hypothèse, de penser enfin son sujet, tout en le peignant, il arrive que ces hypothèses se rejoignent, que ces idées de détail aboutissent à une idée d’ensemble, qu’une philosophie sort de son œuvre. […] « Si vous voulez me faire étudier quelques questions politiques et sociales, cette année sera la mieux choisie pour cela… » Quel sujet prend-il pour sa thèse ?
En tout sujet il portait cette soif de science, et ce don de maîtriser sa science. […] Nous ne rencontrons point sur notre route d’images extraordinaires, soudaines, éclatantes, capables de nous éblouir et de nous arrêter ; nous voyageons éclairés par des métaphores modérées et soutenues ; Jonson a tous les procédés de l’art latin ; même quand il veut, surtout en sujets latins, il a les derniers, les plus savants, la concision brillante de Sénèque et Lucain, les antithèses équarries, équilibrées, limées, les artifices les plus heureux et les plus étudiés de l’architecture oratoire119.
Walsh déclarait que « ce n’était point flatterie de dire qu’à cet âge Virgile n’avait rien fait d’aussi bon. » Quand plus tard elles parurent en volume1102, le public fut ébloui. « Vous avez déplu aux critiques, écrivait Wycherley, en leur plaisant trop bien. » La même année, le poëte de vingt et un ans achevait son Essay on Criticism, sorte d’art poétique ; c’est le poëme qu’on fait à la fin de sa carrière, quand on a manié tous les procédés et qu’on a blanchi dans la critique ; et dans ce sujet qui réclame, pour être traité, l’expérience de toute une vie littéraire, il se trouvait d’emblée aussi mûr que Boileau. […] Naturellement, l’éloge amène la satire, et on voit paraître dans le camp opposé Fielding, ce vaillant gaillard, et Sheridan, ce brillant mauvais sujet, l’un avec son Blifil, l’autre avec son Joseph Surface, deux tartufes, surtout le second, non pas brutal, rougeaud et sentant la sacristie comme le nôtre, mais mondain, bien vêtu, beau diseur, noblement sérieux, triste et doux par excès de tendresse, et qui, la main sur le cœur, la larme à l’œil, verse sur le public une pluie de sentences et de périodes, pendant qu’il salit la réputation de son frère et débauche la femme de son voisin.
De tous les contes dont ce grand philosophe a été le sujet, il reste démontré qu’il fut le premier à soupçonner que le monde était soumis à des lois immuables dont il appartenait aux géomètres de trouver la formule. […] Il est impossible d’imaginer avec quelle familiarité l’impératrice a traité ma femme, s’informant de la santé de nos enfants, s’entretenant de notre grand voyage, la caressant, lui serrant les mains pendant que l’empereur causait avec moi et Wolfgang de musique et de toutes sortes de sujets, et faisait, à diverses reprises, rougir la pauvre Nanerl.
Louis XIV avait assis la maison de Bourbon sur le trône d’Espagne ; l’Angleterre avait anéanti la puissance navale des Espagnols ; la Hollande était redevenue indépendante ; les Pays-Bas n’étaient plus qu’une colonie politique presque détachée de l’empire ; la Prusse avait scindé l’Allemagne en deux influences hostiles l’une à l’autre ; Frédéric II avait emporté la Silésie, une partie de la Pologne et de grands lambeaux de l’Allemagne du Nord dans sa tombe ; la Russie, agrandie des trois quarts de la Pologne et d’immenses provinces en Orient, comptait soixante et dix millions de sujets, presque tous belliqueux, prêts à peser sur Vienne du même poids que les Ottomans y avaient pesé jadis ; l’Italie méridionale appartenait, avec Naples et l’Espagne, à la maison de Bourbon ; Venise, Gênes et la maison de Savoie possédaient les provinces les plus militaires et les plus maritimes de l’Italie du Nord ; le Tyrol et le Milanais étaient seuls restés annexés à l’Autriche, plutôt comme des têtes de pont sur les plaines lombardes que comme des possessions irrévocables et solidement incorporées à la monarchie autrichienne ; les petites puissances allemandes limitrophes du Rhin étaient une confédération molle et inoffensive qui donnait autant d’embarras que de poids à la cour de Vienne. […] Ce sont ces conseils présumés de M. de Talleyrand dans les circonstances où s’est trouvée et où se trouve aujourd’hui la France, qui vont faire le sujet de ce second entretien sur la littérature diplomatique.
Ils parlèrent beaucoup de la France et de la générosité de son grand monarque ; et le cardinal lui dit, à ce sujet, des choses qui lui firent tant de plaisir qu’il fut de la meilleure humeur du monde, parce que c’était son jour de débauche qu’il faisait une fois la semaine. […] Alamanni dit à ce sujet de fort belles choses ; M.
Il fait constamment l’effet d’un réfractaire qui se retient, qui en pense plus qu’il n’en dit. (« Un homme né chrétien et Français se trouve contraint dans la satire ; les grands sujets lui sont défendus… ») Il semble d’ailleurs avoir aménagé sa vie et composé son attitude pour pouvoir, penser, à part soi, le plus librement possible. […] On put croire d’abord que le jeune poète parnassien n’avait vu dans ces récits qu’un exercice amusant et difficile de versification, quelque chose comme le plaisir d’écrire en français des vers latins (si j’ose cette catachrèse) sur des sujets réfractaires à la poésie.
Je ne puis répondre que la cité prête de l’argent au gouvernement35, à moins que mylord un tel ne soit président du conseil, etc… Voilà le langage que, pendant les dernières années, les sujets tenaient à leur prince… Cette façon de faire capituler le souverain, était déjà répandue de telle sorte que le moindre serviteur commençait à lever la tête et à prendre de l’importance. […] On s’élève vers un autre de ces asiles par la certitude d’une vie meilleure et infinie, qui réduit celle d’ici-bas à une courte épreuve, indigne de nous intéresser outre mesure, indigne surtout de nous plaire : « Et comment, dit l’Imitation de Jésus-Christ, peut-on aimer une vie remplie de tant d’amertumes, sujette à tant de calamités et de misères… Mon âme, repose-toi toujours dans le Seigneur, par-dessus toutes choses et en toutes choses, parce qu’il est le repos éternel des saints56. » Mais une âme, ulcérée et incapable de ces pensées pacifiques, cherche le détachement du monde dans cet autre asile où on le méprise pour lui-même, sans avoir besoin de contempler, pour l’avilir, quelque chose de plus grand ou de meilleur que lui.
et il fallut attendre que le roi fût mort, pour en venir à songer que le roi lui-même, serait quelque jour, un sujet de comédie. — « On peut tout croire, hélas ! […] dit-il (le bon sujet de comédie !)
Les rois devaient profiter de ce soulèvement d’orgueil blessé de leurs peuples pour transformer leurs sujets en soldats. […] Or, la politique étant de sa nature une chose courte, temporaire, mobile comme les événements, les systèmes, les factions qui sont les éléments de la politique, la grandeur et l’immortalité du sujet manquent souvent au poète politique.
L’Odyssée est l’histoire de toutes les fidélités du cœur aux devoirs naturels : fidélité du père, dans Ulysse, à sa patrie et à sa famille ; fidélité de l’épouse, dans Pénélope, à son mari ; fidélité du fils, dans Télémaque, à son père ; fidélité des serviteurs, dans Eumée, à son roi ; fidélité de l’esclave, dans Euryclée, à sa maîtresse ; fidélité du chien lui-même, dans Argus, à son maître ; et tout cela dans un cadre immense de paysages, de scènes champêtres, de scènes maritimes, de mœurs diverses, mais toutes fraîches et primitives, qui rendent la bordure aussi intéressante que le sujet. […] Mais poursuivons. » Elle nous lut alors la conversation de table entre Télémaque et son hôte divin ; comment les prétendants à la main de Pénélope abusent du veuvage de cette mère pour ruiner et déshonorer sa maison ; comment Minerve, sous la figure de l’hôte, s’indigne de cette obsession et engage Télémaque à équiper un vaisseau pour aller à la recherche de son père ; comment, s’il n’a pas le bonheur de le retrouver, il reviendra lui-même, plus grand et plus robuste, à Ithaque, où il immolera par sa force ou par sa ruse les indignes persécuteurs de Pénélope ; comment Pénélope, entendant de sa chambre haute le chantre Phémius chanter devant ses prétendants le retour des Grecs du siège de Troie, descend les escaliers du palais, suivie de ses servantes, s’arrête, modeste et voilée, appuyée sur le montant de la porte et les yeux humides de larmes, en pensant à Ulysse qui n’est pas revenu avec les Grecs ; comment elle supplie Phémius de changer le sujet trop triste de ses chants ; comment Télémaque, déjà rusé comme son père, feint de gourmander respectueusement sa mère, pour qu’elle rentre dans sa chambre.
Le retour du roi de Pologne Henri III et son arrivée en France, le démenti donné du premier coup aux espérances qu’on avait de lui, ne sont pas moins bien notés ; ce dernier des Valois arrive avec le dessein, qui lui a été suggéré par de sages princes et conseillers qu’il a vus au passage (en Autriche, à Venise et en Savoie), d’octroyer la paix à tous ses sujets et de rétablir l’ordre et la concorde avec traitement égal pour tous ; mais, à peine arrivé, il fait défaut, se laisse retourner par la reine sa mère, s’engage dans je ne sais quelle petite guerre et quel petit siège qu’il est obligé de lever avec mille sortes de reproches et d’injures que lui lancent du haut des murailles les femmes et les enfants : Ce honteux décampement, dit Sully, l’aversion que le roi témoigna dès lors de toutes choses généreuses et de la vraie gloire, qui ne s’acquiert que par les armes, et une inclination et disposition portée toute au repos, aux délices et plaisirs, le firent tomber en mépris qui engendra la haine, et la haine l’audace d’entreprendre contre lui, de laquelle procéda sa perdition avec infamie.
Il nous accuse d’être sujets à l’engouement, et à un engouement prolongé, ce qui tient, selon lui, au manque de caractère et à ce qu’on a trop de vanité pour « oser être soi-même ».
Et à ce sujet, il nous apprend à quel point M.
Marie-Antoinette glisse le plus qu’elle peut sur ce sujet dans sa réponse à sa mère : « Je n’ai rien à dire sur les bracelets ; je n’ai pas cru qu’on pût chercher à occuper la bonté de ma chère maman de pareilles bagatelles. » Pardon !
Il y a deux sortes de poëtes : ceux qui sont capables d’invention, d’art à proprement parler, doués d’imagination, de conception en sus de leur sensibilité ; qui possèdent cet organe applicable à divers sujets, qu’on nomme le talent : et il y a ceux en qui ce talent n’est nullement distinct de la sensibilité personnelle, et qui, par une confusion un peu débile mais touchante, ne sont poëtes qu’en tant qu’amants et présentement affectés.
Je ne me suis jamais proposé pour sujet d’embrasser par une étude la carrière publique de Benjamin Constant, d’autres (et M.Loève-Veimars, par exemple) l’ayant fait avant moi et de manière à m’en dispenser.
Je l’ai traduit autrefois en vers, et ces vers me semblent s’appliquer si bien au sujet que je traite, que je ne puis me refuser à les insérer ici.
on sait trop combien il est sujet à caution.
Pour que tu aies cette audace, certes il faut que ton esprit soit troublé. » — Durant toute l’entrevue, Pélasgos garde ce ton de l’homme de race noble parlant à un être de souche inférieure, d’un aristocrate de naissance remettant à sa place un sujet servile.
Augier ne remplit point — c’était impossible — ce sujet immense ; mais elle en indique vivement le trait distinctif, à savoir la prudence anticipée, le souci précoce, le froid hors de saison, dont est saisie la jeunesse, qui, dès le printemps, entrevoit l’hiver, et tremble d’avance.
Sur cet article délicat des femmes, lord Chesterfield brise la glace : « Je ne vous parlerai pas sur ce sujet en théologien, en moraliste, ni en père, dit-il ; je mets de côté mon âge, pour ne considérer que le vôtre.
Elle a fait le sujet de toutes les conversations que l’on a eues dans ma chambre depuis un mois.
D’une âme ardente et dont le feu se dirigeait sur des sujets graves, à peine hors des bancs, il prit part aux discussions et aux dissensions qui agitaient alors cette petite république, et il eut ses premiers écarts, même ses excès ; car il est écrit pour chacun qu’il faut que jeunesse se passe.
Le sujet est une religieuse qu’on a contrainte dans ses vœux, qui va être punie par l’abbesse pour avoir voulu les violer, et que vient délivrer son amant en uniforme de grenadier de la Garde nationale, avec l’officier en tête et toute la compagnie.
Moitié souvenir, moitié invention, il essayait ensuite de traiter à sa manière quelques-uns des mêmes sujets ; puis, en comparant avec l’original, il corrigeait ses fautes, et il lui semblait même quelquefois que, sur des points de détail, il n’était pas toujours battu.
Il a, sur ce sujet, de l’inégalité moderne comparée à l’antique esclavage, des paroles plus énergiques qu’on ne l’attendrait de lui.
L’objet de l’art, en effet, est de produire des émotions sympathiques et, pour cela, non pas de nous représenter de purs objets de sensations ou de pensées, au moyen de faits significatifs, mais d’évoquer des objets d’affection, des sujets vivants avec lesquels nous puissions entrer en société.
Il a esquissé le mal dans Pères et Enfants, comme nu état mental à peine caractérisé et sans grandes conséquences ; il l’avait décrit auparavant à un stage plus avancé, dans Dmitri Roudine, et ici c’est toute l’existence morale du sujet qui est altérée et ruinée.
Pour montrer plus intense un acte ou un personnage, il le place de force dans un milieu similaire ; pour amplifier un individu ou un sujet, il use de deux artifices romantiques : l’antithèse, le symbolisme.
Il y a là certainement un sujet d’étude qui mérite de provoquer la réflexion.
Au-dessous de la gloire dont l’éclat frappe le visage de la sainte, dans des nuages rougeâtres, l’artiste a placé deux groupes d’anges et de chérubins entre lesquels il y en a qui semblent se disputer l’honneur de porter la houlette de la bergère de Nanterre, petite idée gaie qui va mal avec la tristesse du sujet.
Il avait, lui aussi, subi cette nécessité des temps modernes, qui change le cerveau humain, au détriment du grand art littéraire, en une machine de production instantanée, et fait de l’esprit une espèce de locomotive lancée à toute vapeur sur les rails de tous les sujets.
Voilà donc le véritable sujet de cet article.
Or, si certains souvenirs inutiles, ou souvenirs « de rêve », réussissent à se glisser à l’intérieur de la conscience, profitant d’un moment d’inattention à la vie, ne pourrait-il pas y avoir, autour de notre perception normale, une frange de perceptions le plus souvent inconscientes, mais toutes prêtes à entrer dans la conscience, et s’y introduisant en effet dans certains cas exceptionnels ou chez certains sujets prédisposés ?
Ils sont des organismes : il en résulte qu’ils sont, comme des organismes, sujets à des maladies. […] Il conseille donc aux poètes de ne pas prendre leurs sujets « sur telles choses basses et particulières ». […] le sujet n’est-il pas épuisé ? […] Liberté du sujet : il va écrire la Ballade à la lune, où l’on voit l’astre clair des nuits complice de polissonnerie. […] Les thèmes que propose la muse dans La Nuit de mai ont beaucoup d’analogie avec des sujets alexandrins.
Ceci serait un sujet inépuisable de magnificences divines.
Et Sénèque lui-même n’a-t-il pas dit à son jeune ami Lucilius, dans un admirable langage : « Viget animus, et gaudet non multum sibi esse cum corpore ; magnam partem oneris sui posuit ; exsultat, et mihi facit controversiam de senectute : hunc ait esse florem suum… » — « Mon esprit est plein de vigueur, et il se réjouit de n’avoir plus beaucoup à faire avec le corps ; il a déposé le plus lourd de son fardeau ; il bondit de joie, et me tient toutes sortes de discours sur la vieillesse : il dit que c’est à présent sa fleur. » Je trouve dans un livre d’hier, et sur ce même sujet de l’âge, cette autre pensée juste et ferme, et si poétiquement exprimée : Me promenant, par une belle journée d’octobre, dans les jardins de la villa Pamphili, je fus frappé de la beauté merveilleuse d’un grand nombre d’arbres verts que je n’avais point aperçus durant l’été, cachés qu’ils étaient par l’épais feuillage des massifs, alors dans tout l’éclat de la végétation, maintenant dépouillés.
Plus on étudie et on approfondit une nature, et moins on est pressé de tirer la barre à son sujet.
Sa première poésie fut une traduction ou imitation de Hèro et Lèandre, le poème de Musée ; une autre de ses pièces de vers avait pour sujet Calirhoè offrant sa virginité au fleuve Scamandre, d’après un tableau de Lancrenon.
Qu’a dit Napoléon sur le même sujet ?
Dans une conversation qu’il eut avec Rœderer aux Tuileries le 11 février 1809, Napoléon, se plaignant du roi Joseph et relevant les illusions auxquelles il était sujet, a dit : « Il est persuadé qu’avec quelques paroles il s’attache les militaires.
Au tome III (page 393 et suivantes) de son grand Traité, il rapprochait cette bataille de celle de Torgau, livrée par Frédéric en 1760, faisant remarquer toutefois que « s’il y avait de la ressemblance dans les résultats des deux affaires, il y avait une grande différence dans les dispositions antérieures et dans l’ordonnance du combat. » Il s’attachait à faire ressortir ce qu’il y avait de grand dans la combinaison première de Napoléon, « indépendamment de ce qu’il avait pu y avoir de fautif dans l’exécution. » Au sujet du retard de Ney, il l’attribuait à ce que l’aide de camp s’était « égaré en chemin », et, supposant les ordres donnés à temps, il concluait que « ce sont de ces choses qu’un général peut ordonner, mais qu’il ne peut pas forcer. » Il est à remarquer que cette phrase d’excuse et apologétique a disparu depuis dans l’édition définitive du Traité (chapitre xxvi), et qu’un paragraphe a été ajouté pour dire au contraire, par manière de critique, que « ces deux sanglantes journées prouvent également combien le succès d’une attaque est douteux, lorsqu’elle est dirigée sur le front et le centre d’un ennemi bien concentré ; en supposant même qu’on remporte la victoire, on l’achète toujours trop cher pour en profiter.
Arthur marié, puis veuf et libre avec une grande fortune, devient la proie d’une passion qu’il ne fait qu’indiquer en éclairs énergiques, sinistres, d’une de ces passions tardives dont Properce disait : Sæpe venit magno fœnore tardus Amor, et qui le laisse dans un état de consternation et de ruine morale, sujet de ce livre : nous assistons aux diverses phases de la réparation, de la guérison.
Quoique le latin lut la langue des clercs, la nécessité cependant d’instruire le peuple les obligea souvent d’écrire en français, et la nécessité de captiver l’attention de ces esprits dévots, mais enfantins, leur fit parfois choisir pour édifier les sujets les plus amusants et qui parlaient le plus à l’imagination.
On ne sait jamais ce qu’il en sortira, ni ce qui dort dans cette âme collective, si capricieuse, sujette à des mouvements inexpliqués et contagieux.
Le procès de l’intellectualisme n’est pas le sujet que je veux traiter : je veux parler de la science et pour elle, il n’y a pas de doute ; par définition, pour ainsi dire, elle sera intellectualiste ou elle ne sera pas.
Par rapport à l’homme, sujet pensant, le monde, tout ce qui est extérieur au moi, n’existe que selon l’idée qu’il s’en fait.
Madame Gros fait à ce sujet une réflexion que nous recommandons à ceux qui s’occupent, dans la philosophie de l’histoire, du chapitre important : « Comment le brigand devient gendarme. » « En général, dit madame Gros, ils se communiquent leurs qualités nouvelles, au besoin par des voies de fait, en faveur du bon ordre. » Walch est évidemment un des naufragés dont le sauvetage a laissé le plus profond souvenir dans le cœur de madame Gros, « Il avait quinze ans ; carrure, tournure, visage, crinière, regard, caractère, le tout représentant à merveille le lion du désert dans sa force sauvage. » Quatre années l’avaient à peine apprivoisé, lorsqu’un jour une dame vient à l’école avec une rose rouge jetée coquettement sur un chapeau de velours noir. — Voyez, Mesdames, comme il faut peu de chose pour ramener l’homme à la vertu !
Mais parfois aussi l’on y parle d’importants sujets qui passionnent le public, des querelles sur la grâce, de la philosophie de Descartes.
Ses sujets sont vastes comme des épopées : ce sont des sièges de villes et des migrations de races, des cataclysmes de peuples et des supplices de géants vaincus.
Le sujet étant un peu délicat, je ne m’appesantirai pas sur cette obscurité qui a pu entrer à demi dans l’intention de l’auteur, mais qui, j’en réponds, ne se développe qu’avec peine à l’esprit de plus d’un lecteur.
Sur ce principe, il fut conclu que le roi viendrait chez Mme de Montespan ; mais, pour ne pas donner à la médisance le moindre sujet de mordre, on convint que des dames respectables, et les plus graves de la Cour, seraient présentes à cette entrevue, et que le roi ne verrait Mme de Montespan qu’avec elles.
on a trouvé à son sujet dans les lettres d’André Chénier la page suivante, qui le juge : Mes amis, écrit André Chénier, m’ont fait lire un numéro 41 des Révolutions de France et de Brabant ; j’avais déjà vu, d’autres fois, quelques morceaux de ce journal, où des absurdités souvent atroces m’avaient paru quelquefois accompagnées de folies assez gaies ; je me suis encore plus diverti à lire ce numéro 41, où l’auteur répand avec profusion ses honorables injures sur la société entière de 89, et sur moi en particulier.
La Révolution ne le porta point d’abord à l’Assemblée constituante, et il resta sur le second plan, en se contentant d’écrire et de publier ses idées sur tous les sujets à l’ordre du jour.
En énumérant les cinq ou six grands sujets d’inquiétude qui préoccupent le pays (14 septembre), il y compte l’existence de quelques associations « dont les doctrines, encore confusément exprimées, semblent appuyer les réclamations des classes ouvrières, et vouloir étendre à la société une révolution purement politique ».
À cette leçon un peu pédante qui lui était publiquement adressée, Beaumarchais répondit comme il savait faire, et d’un ton plus sérieux et plus animé que le sujet peut-être ne comportait.
Son sujet n’est le plus souvent qu’un prétexte à de beaux extraits tirés de Cicéron, de Pline, d’Homère, dont il nous fait passer sous les yeux les beautés choisies.
Si Monsieur a paru un jour plus enhardi et disposé à en parler au roi, le lendemain il se trouve tout dégoûté sur ce qu’on lui a dit qu’il y a près de Naples une montagne de feu qui rend cette ville sujette aux tremblements de terre.
Et lors même que cette histoire prendra pour cadre la biographie des personnages historiques, l’unité de son sujet ne lui ôtera rien de son caractère et ne diminuera rien de sa tâche.
Je connais cet homme et je l’ai même plaisanté à ce sujet.
Shakespeare est un des plus mauvais sujets que l’esthétique « sérieuse » ait jamais eu à régenter.
Les fascicules suivants du Mercure renferment un échange de protestations au sujet du naturisme.
Il n’écrit point d’une maniere convenable à son sujet.
En Italie plusieurs musiciens composent sur les mêmes paroles ; en Grèce plusieurs poëtes dramatiques traitaient le même sujet.
Des raisons de différent ordre peuvent expliquer cette fécondation de l’individu par lui-même, par exemple de graves imperfections physiques du sujet, l’influence d’un milieu puritain ou idéaliste, l’habitude de travaux spécialement intellectuels pervertissant la vie corporelle.
Ce simple livre, dans la modestie de ses trois cent quinze pages, du fait même de sa simplicité et de sa vérité, de la vie profonde qui l’anime, de l’absence d’intentions étrangères au sujet est l’un des plus formidables réquisitoires qui ait été dressé par la main de l’homme contre le sacerdoce catholique.
L’égal accès aux fonctions publiques est, avec l’isonomie, le minimum des droits que tout gouvernement moderne reconnaît à ses sujets.
Littérature pathétique et à laquelle suffit, pour nous émouvoir, le sujet, notre unique pensée : littérature qui pourrait se passer de littérature. […] On se creuse la tête pour trouver des sujets ; et, depuis des années, le plus beau de tous était là, sous mes yeux : mon métier. […] Potterat n’a, en ce monde, qu’un sujet de contrariété : son voisin, qui est aussi son gendre, et qui s’appelle Schmid, un Suisse, non point un Vaudois. […] Il est, à leur sujet, d’accord avec toute une jeunesse que les « lumières » nouvelles ont éblouie, avec son ami le chevalier de Pange, élégant ennemi de ces privilégiés « pour qui la nature n’a pas autant de partialité que la fortune ». […] Il prétend, — et il « avoue », oui, avec un peu de coquetterie, — qu’il n’a guère jamais écrit sur un sujet qu’il n’en fît, en même temps, la découverte : « Discourir sur ce que l’on sait trop bien, quel ennui !
Cet assaut, où les guerriers de toutes les peuplades de la Grèce et tous ceux de la Troade sont tour à tour le sujet rapide d’un chant du poète, est pour chaque race, pour chaque ville et pour chaque île une inscription populaire qui répartit à chacun sa part de gloire éternelle. […] Homère n’a-t-il pas su, comme un peintre divin, rattacher par des épisodes rapides et par des coups d’œil naturels, tantôt en arrière, tantôt à côté, tantôt en avant de son sujet, le monde moral et le monde physique tout entier à ce petit coin de sable de la plage de Troie où s’agite le sort de la Troade et de la Grèce ?
Les enfants devinent la convoitise dans les regards aussi bien que vous y lisez l’amour : je devins alors un excellent sujet de moquerie. […] Si d’abord je crus qu’elle affectait de me traiter en enfant, si j’enviai le privilège des hommes de trente ans qui permettait à M. de Chessel d’entretenir sa voisine de sujets aussi graves auxquels je ne comprenais rien, si je me dépitai en me disant que tout était pour lui ; à quelques mois de là, je sus combien est significatif le silence d’une femme, et combien de pensées couvre une diffuse conversation.
Puis, dites-vous que vous êtes un sujet d’expérience et que si vous mourez de faim, c’est pour la science. […] Or, la ville de Calvi se donna, en 1459, au « Sérénissime Seigneur le Roi de France » : donc, quand il découvrit l’Amérique, il était sujet français.
Son seul malheur est de n’avoir pas encore trouvé ou inventé, comme Balzac ou madame Sand, un de ces vastes sujets humains où l’écrivain, réunissant à un centre commun tous les fils de son imagination, compose un tableau qui saisit tout l’homme, au lieu de faire des portraits à bordures trop étroites. […] Si le peintre n’était que peintre, cela serait facilement monotone et fastidieux ; mais le peintre est poète dans l’invention et dans la description de ses sujets. […] L’entretien se prolongea à peu près sur le même ton, courant rapidement d’un sujet à l’autre, sans se fixer sur aucune question, sans prendre aucun caractère décisif.
Je vous en demande pardon d’avance, c’est une des exigences fâcheuses de mon sujet. […] Je suis obligé de commencer par la partie la plus grave de mon sujet. […] Les uns curieux des choses modernes, les autres épris des antiquités religieuses ou légendaires ; Hindous ou Parisiens ; ceux-ci familiers, ceux-là épiques ou lyriques, quelques-uns rimeurs d’odelettes galantes, tous n’avaient à rendre compte à aucun du choix de leurs sujets et n’avaient à soumettre leur inspiration à aucune loi acceptée. […] Voici deux autres pièces où l’art parfait du poète triomphe malgré la frivolité des sujets. […] Par l’audace et la simplicité de ses conceptions tragiques, par son intime connaissance des passions humaines, par son vers musical, par sa musique poétique, par l’intervention d’une nouvelle forme mélodique qu’on a appelée la mélodie continue et qui fait que le chanteur chante sans avoir l’air de le faire exprès, par son merveilleux orchestre qui joue à peu près le rôle du chœur dans la tragédie antique et qui, toujours mêlé à l’action, la corrobore, l’explique, en centuple l’intensité par des rappels analogues ou antithétiques à chaque passion, à chaque caractère du drame, Richard Wagner, vous transportera extasiés dans un milieu inconnu, où le sujet dramatique, vous pénétrant avec une puissance incomparable par tous les sens à la fois, vous fera subir des émotions encore inéprouvées !
Et l’initiative ne saurait être prise que par les riches qui n’ont aucun sujet de haïr, quoiqu’ils aient peut-être lieu de craindre. […] Franchement supérieur à François Coppée par l’inquiétude métaphysique, il marche plutôt entre Sully Prudhomme et Leconte de Lisle, s’approchant tour à tour des sujets qui leur sont propres, mais ne les égalant ni par la puissance du rêve, ni par la persistance de l’originalité. […] Par une abnégation littéraire assez peu commune aujourd’hui, l’auteur s’est entièrement effacé devant le sujet dont il traite. […] Mais, entre tous, les sujets religieux l’occupent et le captivent. […] C’est le sujet de la troisième des fameuses Conversations théologiques (1857).
Octave Feuillet ; on y retrouve, sous une forme élégante et correcte, de charmants et émouvants détails qui ne font cependant pas perdre de vue l’ensemble du sujet. […] Les rêveries d’égalité ont hanté son cerveau, et c’est ce qui permet à l’auteur de mettre dans la bouche de son personnage tout ce qu’il pense à ce sujet. […] Nés presque au même moment, élevés par les mémos maîtres, ils ont parlé aux mêmes hommes et souvent traité les mêmes sujets. […] Aucun sujet ne pouvait d’ailleurs mieux servir son auteur. […] En reprenant un sujet si souvent traité, j’ai tenté de faire autrement, sinon mieux que mes devanciers.
Il avait obtenu cette faveur par le canal de Mme de Maintenon, à qui il écrivit des lettres fort pressantes à ce sujet, et qui avait pour lui de l’amitié.
Dans le conseil de guerre que Catinat assemble à ce sujet, Villars est seul de son avis, mais le sien est aussi celui du roi, qui l’approuve.