On voudroit qu’ils apprissent à se respecter eux-mêmes, à craindre les écarts & le sort de leurs semblables ; à mieux user des dons qu’ils ont reçus de la nature ; à ne se point rendre le jouet du public.
Il n’est pas naturel que la faim ne force pas tous ces animaux à sortir.
Il y a de gens sortis d’un sang obscur qui usurpent hardiment des titres de noblesse pour s’attirer des égards qui ne sont dus qu’à une illustre naissance.
., le plus bel ouvrage qui soit sorti de la main des hommes, dit Fontenelle, & certainement le plus propre à calmer les troubles du cœur & les inquiétudes de l’esprit.
Peu mortifiez, peu surpris même des préferences les plus bizarres, ils sont mal disposez à entrer avec affection dans les peines d’un personnage que la promotion d’un concurrent fait sortir de son bon sens.
Rarement sort-on sain et sauf d’entre ses mains.
Nous n’en sortirons pas.
Sont loin d’être à mes yeux un sort digne d’envie. […] Dernières visions du penseur expirant, Qui sortent de la nuit et que la nuit reprend. […] Ponsard, et, l’autre soir encore, il compromettait l’Honneur et l’Argent, si le sort de cet ouvrage excellent pouvait être compromis. […] Aussi, comme il se hâta d’en sortir ! […] Remarquez en effet l’étrange sort de cet enfant !
L’inexactitude n’est pas moindre si une seule image sort ainsi des rangs, ou si la discipline est rompue par toute une classe d’images, comme les visa ou les sons. […] Illustrer par des exemples une erreur aussi fréquente est inutile ; nous voulons seulement remarquer qu’elle est favorisée par l’usage des signes analogiques : l’emploi du mot huppe fait sortir des rangs le cri de l’animal, et du second plan, qui est sa vraie place, le met au premier ; et il ne faut pas croire, rappelons-le, que l’onomatopée représente un cri général ; tout au plus serait-ce le cri moyen ou le plus ordinaire, si elle pouvait reproduire exactement un son particulier ; mais la voix humaine et, à sa suite, la parole intérieure, ne peuvent que simuler imparfaitement les sons naturels ; ainsi le mot analogique, en attirant à lui la conscience, éclaire injustement une partie de l’idée aux dépens des autres, les sons au détriment des visa-tacta, et donne à tort une valeur générale à une image particulière. […] Etant admis que l’indépendance est le caractère du signe en général, nous nous expliquons facilement comment l’impartialité est le caractère du signe parfait : l’impartialité est, en effet, pour l’image qui sert de signe à une idée générale, la condition d’une parfaite indépendance ; dans une idée phénoménale, il n’y a qu’une image de chaque espèce ; si l’une d’elles est favorisée par la conscience ou l’attention, ce privilège ne peut s’étendre à aucune autre ; mais, dans une idée générale, il y a presque toujours un certain nombre d’images de même ordre, plus ou moins analogues entre elles ; dès lors, l’image saillante attire et fait sortir des rangs celles qui lui ressemblent ; elle ne peut concentrer sur soi toute la lumière qui lui est destinée ; fatalement, quelques rayons s’égarent sur les images analogues ; par là, les proportions de l’idée se trouvent dénaturées, et, en même temps, le signe, mélangé d’éléments parasites empruntés à tort à l’idée, n’est plus indépendant de l’idée tout entière. […] Tous les peuples, encore sauvages, ont inventé le langage audible ; tous ceux qui sont sortis de la barbarie ont signalé leurs premiers pas dans la voie du progrès en créant des représentations graphiques, plus ou moins descriptives, plus ou moins symboliques, des idées qui leur étaient le plus familières276, et jamais les peuples civilisés n’ont abandonné ce moyen d’expression supplémentaire, mais indispensable. […] Dans toutes les sociétés, ces qualités sont naturellement peu répandues [§ 9], et surtout elles sont inégalement encouragées dans leur développement par les institutions et par l’opinion ; trop souvent, le sens commun, inquiet pour le sort du bon sens, se défend par la force et maintient les préjugés contre les entreprises de la réflexion.
» C’est de ce mot, de ce petit mot que tant de crimes sortiront. […] Elle sort. […] Bref, il ne veut pas sortir de son dilemme. […] Il en veut à Ducler parce que ce brave homme est d’humeur joviale et paraît content de son sort. […] » Et il sort comme un fou. — « Bah !
Si le théâtre poétique eût dû lever, mûrir, pour de larges semailles, il fût sorti non d’Hernani, mais d’On ne badine pas avec l’amour. […] Car un équilibre vital peut sortir un jour de la barbarie — et nous aimons mieux nous trouver sur le chemin qui mène à la beauté classique, que sur celui qui en revient. […] On sait qu’il n’a détruit la fausse légende d’un Racine chrétien, que pour lui en substituer une autre qui ne paraît pas mieux fondée, celle d’un Racine en quelque sort nietzschéen. […] de cette accentuation spontanée, trop variable, nul dogme ne pouvait encore sortir. […] L’assonance et la rime la soutiendront, de leurs harmonies diverses… mais c’est là une autre question et qui sort des limites de mon sujet.
Ce qu’il y avait d’inouï et de particulièrement merveilleux dans ces retours de royales destinées et dans ces péripéties qui, pour peu qu’on n’y opposât pas de prévention très-contraire, semblaient aisément une indication de la Providence, ce qu’il en sortait de dramatiques et irrésistibles effets ajoutait encore à l’explosion des sentiments et leur donnait un caractère d’enthousiasme. […] Au souffle immense sorti des événements, ces marbres remuèrent comme au son d’une lyre ; la philosophie de M. […] Vers l’âge de dix-huit ans, il resta trois années entières sans sortir ; il n’était pas seul pourtant, et avait toujours nombreuse compagnie de jeunes gens et de jeunes personnes. […] Ballanche pour sortir du découragement profond où il était tombé, fut la conception d’Antigone.
Des nez gigantesques, des bouches colossales, des têtes de chevaux antiques sortirent de mon crayon. […] Elle sortait d’une hutte isolée, dont la porte entrouverte laissait pénétrer mon regard jusqu’au foyer allumé ; une figure d’homme ou de femme passait et repassait entre la flamme et moi. […] Il leva la tête, me montra du doigt un de ses yeux sorti de son orbite, et le sang ruisselant sur son visage ; puis, de l’œil qui lui restait, il lança sur moi un regard singulièrement significatif. […] Elle me la rendit ; je sortis de la cabane sous je ne sais quel prétexte, emportant mon fusil à deux coups.
Mais où l’auteur, pauvre moine inconnu dans un couvent de Brabant et n’en étant jamais sorti, aurait-il pu prendre ces trésors de sagesse humaine qu’on ne trouve que dans le long exercice du monde ? […] Les héros sortent tout faits de ces nids de famille. […] Il n’en sortit que pour accuser un docteur favori du peuple, Jacques Petit, qui vantait ce meurtre. […] Le duc d’Autriche, s’apitoyant sur son sort, lui offre et lui assigne un lieu de refuge à l’entrée de la Bavière, dans une île du Danube.
Jusque-là compositeur de talent, Richard Wagner dut peut-être aux infortunes de son exil, de sortir du bourbier du componistisme allemand, de découvrir la musique, de devenir un musicien. […] Un jour, comme le roi très malaisé sortait du bain, les servants aperçurent qu’un des cygnes du Mont-Salvat était tué d’une flèche en l’air ; les cygnes du Mont-Salvat étaient consacrés ; on appréhenda le meurtrier ; c’était un jeune garçon… Ah ! […] vous-mêmes ne vous croyez pas… quand vous sortirez du théâtre de Bayreuth, n’occupez pas tous vos esprits, et ne faites plus retentir la belle route ombrée sous la lune, et les brasseries, et l’auguste toit de Wahnfried, et les wagons ; « la Malten fut-elle plus belle que la Sucher, le Vogl eut-il un plus beau moment à cet acte que le Gudehus… » puisque vous êtes en une œuvre d’art, ayez quelque respect ; rêvez d’être le Rhein-Thor, mais ne soyez pas seulement le Thor admirez ce que vous pourrez entendre ; vous, brave homme, la jolie anecdote ; vous, musicien, la savante musique ; vous, dilettante, l’harmonieuse féerie ; et laissez que les cœurs poignables d’émotions palpitent de l’immortelle symphonie ; fauteurs obstinés de l’art complexe, si votre chimère vous tient, soyez à vous réjouir de la salle obscure et du chef d’orchestre invisible ; et que ceux que possède le désir des suprêmes hautanités entrevues ferment les yeux, et songent en ces musiques ! […] Kundry : Je suis le Parsifal féminin ; le désir et l’erreur… Ich sah ihn… je l’ai vu, lui, l’amant, et j’ai ri… « Moi Hérodias, Gundryggia, Kundry, L’Innommée, l’Eve, Femme de tous les temps, j’ai fait ceci : par les antiques villes très joyeuses et tranquilles des âges omni-historiques, fille errante et nubile d’amour, j’allais les attentes de l’Amant ; et vint l’instant des destinées : c’était en d’incertaines occurrences, à l’exemple de soirs d’automne, et dans la ville ; des plus éloignés lointains sortait-il ?
Et c’est de ça que sort un homme ! […] La famille et la société humaine ne cessent pas d’être saintes parce qu’on à montré dans l’amour paternel, dans l’amour filial, dans les sympathies de l’homme pour l’homme le produit d’une longue évolution qui, de l’égoïsme bestial, a fait sortir un altruisme déjà en germe jusque chez la bête. […] Inspirez du courage à l’être intelligent, donnez-lui de l’énergie ; qu’il ose enfin s’aimer, s’estimer, sentir sa dignité ; qu’il ose s’affranchir, qu’il soit heureux et libre ; qu’il ne soit jamais l’esclave que de vos lois ; qu’il perfectionne son sort ; qu’il chérisse ses semblables… Qu’il apprenne à se soumettre à la nécessité ; conduisez-le sans alarmes au terme de tous les êtres ; apprenez-lui qu’il n’est fait ni pour l’éviter ni pour le craindre. » Telle était la « prière de l’athée » au dix-huitième siècle. […] Je sortis de l’église encor plus attristé.
Je sors à l’instant de l’exercice d’un jeune homme appelé Guéneau de Montbéliard16, qui a soutenu au collège d’Harcourt une thèse sur les calculs intégral et différentiel ; ce jeune homme n’a pas encore seize ans, et il a été assujetti à tous les autres exercices du collège. […] Mais accordons qu’au sortir des écoles, les enfants possèdent les langues anciennes qu’on leur a montrées : que deviennent ces enfants ? […] Eschyle est épique et gigantesque lorsqu’il fait retentir le rocher sur lequel les Cyclopes attachent Prométhée et que les coups de leurs marteaux en font sortir les nymphes effrayées ; il est sublime lorsqu’il exorcise Oreste, qu’il réveille les Euménides qu’il avait endormies, qu’il les fait errer sur la scène et crier : Je sens la vapeur du sang, je sens la trace du parricide, je la sens, je la sens… et qu’il les rassemble autour du malheureux prince qui tient dans ses mains les pieds de la statue d’Apollon. […] Cet ordre est presque celui de nos classes, avec cette différence qu’on débute dans celles-ci par ces études en y entrant, et qu’on en sort au bout de cinq à six ans, bien fatigué, bien ennuyé, bien châtié et bien ignorant, sans parler du dégoût qu’on a pris pour ces auteurs sublimes, et dont on revient rarement.
Tiècelin saisit l’occasion et en prend un pour se restaurer ; la vieille sort et lui jette des pierres. […] Quand tout changeait autour d’elle et que la littérature à la mode se surchargeait de vaines recherches d’école, l’Armorique un peu arriérée et cantonnée restait fidèle à la vieille forme poétique comme aux vieilles mœurs ; elle restait surtout fidèle à ce courage qui est toujours prêt en France à renaître et à sortir quelque part de terre, quand les grands raisonneurs disent qu’il a disparu.
Et en particulier, les hommes remarquables, guerriers, prélats, savants, hommes de lettres, qui sont sortis avec éclat de la terre natale, y rentrent à l’état de personnages historiques après des années ou après des siècles, et y obtiennent d’un commun suffrage des bustes, des statues. […] Si l’abbé Prévost, en effet, a répandu et comme réfléchi sur les siens une partie de sa célébrité littéraire et quelque chose de la faveur romanesque qui s’attache à son nom, il leur a dû, il a dû à l’excellente éducation qu’il reçut de ses pères et à la souche honnête et saine dont il sortait, de garder toujours, même au milieu des vicissitudes d’une vie trop souvent irrégulière et abandonnée, le fonds essentiel de l’honnête homme, de l’homme comme il faut.
Dans sa biographie de Monge, il appliquera quelque part, et sans croire faire une injure, la qualification de brutale à une parole de Fontenelle qui n’est que noble et digne, comme si ce mot de brutal ne criait pas et ne jurait pas avec tout ce qui est sorti de la bouche et de la plume de ce sage discret. […] Son esprit était comme une bibliothèque encyclopédique bien ordonnée, qu’il suffisait d’ouvrir, à la lettre qu’on voulait, pour en faire sortir des richesses.
Le remède, à ses yeux, est donc de sortir de soi pour trouver la paix, et de s’élever par le cœur et par la prière, de se plonger et de se perdre autant qu’on le peut dans la pensée de l’Être infini, de l’Être paternel, aimant et bon, et toujours présent ; d’obtenir, s’il est possible, que sa volonté se substitue en nous à la nôtre : Alors on goûte la vraie paix réservée aux hommes de bonne volonté… ; alors les hommes ne peuvent plus rien sur nous, car ils ne peuvent plus nous prendre par nos désirs ni par nos craintes ; alors nous voulons tout et nous ne voulons rien. […] Saint François de Sales court de çà et de là et sort de son sujet, ou du moins voltige alentour ; il chante comme un oiseau en sautant de branche en branche ; il a l’ébriété de la vigne mystique, et il ne le cache pas.
La popularité du président Jeannin dans les Provinces-Unies était à son comble ; tous les ordres de l’État l’aimaient et le considéraient comme l’auteur de leur bien ; le peuple même le suivait avidement quand il sortait. […] Barneveld disait de lui, au sortir d’une conférence : « Je m’en vais toujours meilleur de quelque chose quand je parle à cet ambassadeur, et je ne sais ce que nous ferions sans lui. » — Et pour une marque certaine de l’estime auquel il était, nous dit Saumaise, témoin oculaire, c’est qu’il n’y a point de familles honnêtes ni de bonnes maisons en toutes ces provinces, où son portrait en leurs plus belles chambres ne servît d’ornement ; et, pour dire la vérité, cette figure est agréable à voir, car ce front élevé et cette grosse tête a je ne sais quoi de romain qui respire la liberté.
Il se complaît à exposer la prophétie et la menace telle qu’elle sortit d’abord de la bouche de Moïse ; elle est couchée, dit-il, au Deutéronome. […] Il cite un peu plus loin le témoignage de l’abbé Ledieu, qui rapporte « que le regard de Bossuet était doux et perçant ; que sa voix paraissait toujours sortir d’une âme passionnée ; que ses gestes dans l’action oratoire étaient modestes, tranquilles et naturels ».
La Bruyère en fait un type de toute l’espèce : « Un Pamphile est plein de lui-même, ne se perd pas de vue, ne sort point de l’idée de sa grandeur, de ses alliances, de sa charge, de sa dignité ; il ramasse, pour ainsi dire, toutes ses pièces, s’en enveloppe pour se faire valoir. […] Il est si amoureux de cette chasse au loup qu’un jour qu’il est malade et ne peut sortir de sa chambre à Versailles, il fait faire dans le parterre de l’Amour la curée du loup que les chiens avaient pris : « Il la voyait de son lit. » Il est homme à courre le cerf le jour même où la Dauphine sa femme accouche.
Que je prends de plaisir à voir Ces monts pendants en précipices Qui, pour les coups du désespoir, Sont aux malheureux si propices Quand la cruauté de leur sort Les force à rechercher la mort ! […] Dès qu’il a à parler de cette princesse, il change subitement de ton, il sort du cabaret pour donner dans le sublime et dans la dernière quintessence.
Il entra donc en possession, pour n’en plus sortir, de toute sa sérénité définitive et de tout son bonheur. […] Vivre par la pensée dans d’autres temps et s’y oublier à volonté, tandis que l’on continue dans l’heure présente de jouir insensiblement et par tous les sens de l’air, de la lumière, de la pureté du ciel, de la limpidité des eaux, de la majesté des horizons, de tous les bienfaits naturels qui sont encore la plus vraie jouissance pour des êtres vivants, que faut-il de plus à l’homme qui est sorti de l’âge des passions et en qui elles n’ont point laissé la lie de leur philtre empoisonneur ?
» demandait brusquement Napoléon, un jour qu’il sortait de causer avec Mascagni, un de ces savants italiens à qui l’imagination ne faisait pas faute. — « Sire, répondit Corvisart, c’est que l’imagination tue l’observation. » — L’imagination ne tue pas toujours l’observation ; bien souvent aussi elle l’éveille, elle la provoque et la stimule ; elle la devance. […] L’honneur vous commande avec moi de donner votre démission et de sortir de votre régiment (le régiment de Chartres) pour n’y jamais rentrer.
. — I… (un Piémontais prisonnier), qui était présent à la revue qui se fit avant de sortir de Moscow, m’a fait peur à moi-même en me disant : « Lorsque je le voyais passer devant le front, mon cœur battait comme lorsqu’on a couru de toutes ses forces, et mon front se couvrait de sueur, quoiqu’il fît très froid. » Ici nous touchons au grand problème que de Maistre se pose sans cesse, mais qu’il ne résout pas, ou du moins qu’il ne résout jamais que dans un sens exclusif, celui du passé. […] espère-t-il que de cet état il va naître et sortir un enfant nouveau qui vivra ?
Le court jugement qu’il porte de Carnot en passant (« honnête homme autant que peut l’être un fanatique badaud ») indique que, pour tout ce qui sort de son cercle défini, de son champ de vision tracé, le dédain peut le rendre léger, injuste, sans qu’il y ait jamais malveillance. […] Un sentiment personnel élevé domine et donnera le ton au discours, à l’apologie tout, entière : Si j’étais sorti de l’arène comme un vaincu renversé et mis hors de combat par ses vainqueurs, je ne tenterais pas, dit-il, de parler aujourd’hui des luttes que j’ai soutenues. » M.
Hurtault a fait, mais ce qu’il aurait su faire, il nous faudrait ouvrir ici les nombreux et vastes portefeuilles qu’il a remplis des plus beaux projets… » ; à l’instant des cris, des murmures, des exclamations éclataient du fond des tribunes, comme si l’on avait craint qu’il ne sortît jamais en effet de ces vastes portefeuilles, s’il venait une fois à s’y enfoncer. […] Le sort, à la fin, sembla s’en mêler : on sait que, dans l’incendie d’un magasin de l’Opéra, les décors de la Juive brûlèrent.
Dans le dessin de Prud’hon, on voit Daphnis assis au sortir du bain, et Chloé également nue, debout, un pied dans le bassin de la fontaine, se penchant vers lui et le touchant au bras, à l’épaule, avec une sorte de curiosité : Daphnis la regarde avec douceur et tendresse Quoique tous deux soient un peu plus âgés dans le dessin que dans le roman, que Daphnis ait plus de quinze ans, et Chloé surtout plus de treize, rien n’est trop ni d’un sens douteux dans cette agréable composition. […] C’est en effet toute une éducation du goût, dans ces matières de l’art antique, qu’il avait fallu se faire et se donner depuis Huet jusqu’à Goethe, on passant par Lessing, Winckelmann et autres initiateurs : les impressions des diverses branches de l’art se complètent ainsi et s’achèvent, mais ce n’est pas l’affaire d’un jour. — Eckermann, selon son usage, reprenant la pensée de Goethe au point où elle s’arrêtait, et la lui renvoyant avec de légères variantes, lui répondit (toujours pendant ce même dîner) : « La mesure dans laquelle se renferme l’œuvre entière m’a paru excellente ; c’est à peine si on rencontre une allusion à des objets étrangers qui nous feraient sortir de cet heureux cercle.
De toutes les compositions de l’auteur, c’est celle qui, sans sortir des visées qui lui sont chères, échappe le plus à la critique que peut mériter le genre. […] L’auteur de Sibylle semble être sorti un peu de son rôle et avoir forcé, cette fois, la mesure.
Quelqu’un, qui la rencontra alors dans un de ces cercles brillants, nous la montre ainsi, moins en peintre qu’en observateur et en moraliste : « La comtesse d’Albany était, par sa figure, ses manières, son esprit, son caractère et son sort, la femme la plus généralement intéressante. […] Saint-René Taillandier, où l’auteur réagit en quelque sorte contre son propre sujet et tire sur ses troupes, me paraît sortir tout à fait du ton qui sied à ces biographies aimables.
Don Quichotte a eu le sort du petit nombre de ces livres privilégiés qui, par une singulière fortune, par un accord et un tempérament unique de la réalité individuelle et de la vérité générale, sont devenus le patrimoine du genre humain. […] Mérimée chez nous, ont déjà fait ces remarques essentielles sur le Don Quichotte primitif et sincère, tel qu’il est sorti des mains et de l’esprit de l’auteur.
C’est un bon vivant, qui a fait de bonnes études et qui a ce qu’on appelle en rhétorique du goût, mais fermé ou indifférent à toute idée de progrès, à toute vue élevée, neuve, et qui sort de la routine. […] Sa vie ne sent en rien l’étude : elle était celle d’un épicurien qui vit sur son fonds de collège, et qui, une fois sorti des nouveautés, n’aime rien tant qu’à faire bombance.
Il y a une trentaine d’années, un poëte naturel, sorti des rangs du peuple, Jasmin, est venu remettre à la mode, étendre et comme renouveler cette flore du Midi, restée longtemps si morcelée et si locale : homme d’esprit et de sensibilité, artiste habile, acteur et poëte, vrai talent, il avait su, par ses heureuses combinaisons et par ses récitations chaleureuses, remettre en honneur le vieux patois, nécessairement altéré, et faire accroire un moment à toutes les populations du Midi qu’elles s’entendaient entre elles, puisqu’elles l’entendaient, lui, et qu’elles l’applaudissaient. […] Ce gentil esprit, en s’aventurant de la sorte, s’exposait à se faire dire qu’il sortait de sa sphère et qu’il forçait son flageolet.
pour mon âme abattue Tous lieux sont désormais pareils : Je porte dans mon sein le poison qui me tue ; Changerai-je de sort en changeant de soleils ? […] Ravaisson et Lachelier, comme un mouvement d’affinité naturelle et un redoublement d’estime pour la large et libre source méditative de Maine de Biran, laquelle me paraît supérieure en sincérité et en plénitude à ce qui en est sorti du côté de l’éclectisme.
Il complétait ainsi la stratégie du grand Frédéric (côté moindre du héros) en la rapprochant de celle de Bonaparte, et par là il sortait tout à fait des détails de tactique secondaire et des discussions stériles où s’était perdu Guibert, pour arriver à la conception réelle des grands mouvements militaires se dessinant avec netteté dans des applications lumineuses. […] C’était, selon lui, « l’unique moyen de poser le grand problème, de manière à le résoudre. » Son esprit juste, son jugement essentiellement modéré, en rabattront assez plus tard et bientôt, dès après Iéna et à partir d’Eylau, dès qu’il verra poindre et sortir les fautes et les exagérations du système nouveau et du génie qui l’avait conçu ; il dira alors, en rentrant dans la parfaite vérité : « Loin de moi la pensée de décider si le roi légitime de la Prusse, ne voulant que défendre son trône et son pays, pouvait provoquer, dès 1756, cette révolution immense dans l’art militaire qu’un soldat audacieux autant qu’habile introduisit, quarante ans après, par la force des événements qui l’entraînait !
— 1836 Depuis six ans environ, il s’est fait un assez bon nombre de tentatives poétiques pour sortir du genre qu’on pourrait appeler élégiaque, lyrique, individuel, du genre de l’art pour l’art, de ces deux cercles voisins l’un de l’autre et où se dessinent hautement Gœthe et Byron. […] On cite un matelot de Dunkerque qui, étant sorti pour la pêche en juillet 1830, et revenant après quelques jours, s’écria à la première vue du pavillon tricolore qui avait remplacé le blanc : « Eh !
Né en 1669 ou 70 à Paris, d’un père cordonnier, qu’il renia plus tard, ou qu’au moins il aurait certainement troqué très-volontiers contre un autre, Jean-Baptiste Rousseau se sentit de bonne heure l’envie de sortir d’une si basse condition. […] Le caractère de la magicienne est aussi celui d’une Circé ou d’une Médée d’opéra ; elle ne ressemble pas même à Calypso, et ne sort pas des fadaises et des frénésies dont Quinault a donné recette.
Voilà de quels éléments il fallait faire sortir cependant la moralité des actions, la douceur des sentiments et le goût des lettres. […] À travers toutes les folies du martyre, il resta dans quelques âmes la force des sacrifices, l’abnégation de l’intérêt personnel, et une puissance d’abstraction et de pensée, dont on vit sortir des résultats utiles pour l’esprit humain.
Ces associations étaient singulièrement propres aux travaux érudits, qui devaient faire sortir de l’oubli tant de chefs-d’œuvre ; mais les établissements publics sont, par leur nature même, entièrement soumis aux gouvernements ; et les corporations sont, comme les ordres, les classes, les sectes, etc., extrêmement utiles à tel but désigné, mais beaucoup moins favorables que les efforts et le génie individuels à l’avancement indéfini des lumières philosophiques. […] L’Arioste est le premier peintre, et par conséquent peut-être le plus grand poète moderne : mais l’un des caractères d’originalité de son ouvrage, c’est l’art de faire sortir la plaisanterie du sérieux même de l’exagération.
Nos Français l’avaient été d’idées, de désir, en théorie : en fait, ils n’ont pas été capables de sortir d’eux-mêmes ; leur cosmopolitisme n’est qu’une prétention de réduire toute l’humanité à leur forme. […] Elle écrit son livre de l’Allemagne, dont toute l’édition française est détruite par la police impériale ; elle-même reçoit ordre de sortir du territoire français (1810).
Presque tous les vrais artistes ont été pauvres au début de leur carrière ; mais ils se sont toujours arrangés pour travailler, payer leurs couleurs ou leur marbre avec l’argent que Marcel dépense chez Momus, et ils ont toujours considéré cette pauvreté comme un état transitoire d’où il fallait sortir à force de labeur, et qui avait cette belle conséquence morale de leur faire comprendre les dessous navrants de la mêlée humaine et d’éprouver la solidité de leur conviction et de leur talent. […] Car cette région de liberté, et même de licence, est une prison comme toutes les catégories sociales : et il est très difficile d’en sortir, parce qu’on y prend de funestes manies morales.
Bothwell, qui avait assisté quelque temps au bal d’Holyrood, était sorti d’Édimbourg après minuit, et avait présidé à tout le forfait. […] Au sortir, pourtant, de ce brillant et orageux épisode de l’histoire du xvie siècle, qui vient de nous être si fortement et si judicieusement rendu, tout plein encore de ces temps de violence, de trahison et d’iniquité, et sans avoir l’innocence de croire que l’humanité en ait fini à jamais avec de tels actes, on se prend à se féliciter malgré tout, à se réjouir de vivre en des âges d’une morale publique améliorée et plus adoucie ; on s’écrie avec le sieur de Tavannes, au moment où dans ses Mémoires il vient de raconter cette vie et cette mort de Marie Stuart : « Heureux qui vit sous un État certain, où le bien et le mal sont salariés et châtiés selon les mérites !
La meilleure justification d’un homme sort de là. […] Beau d’ailleurs, remarquable de physionomie, de coup d’œil, de pâleur, de timbre et d’accent, et accusant visiblement aux yeux de tous le sang d’où il était sorti.
Il sort de Philadelphie, entouré d’une cavalcade d’honneur de trois cents concitoyens qui l’accompagnent jusqu’au port ; et, laissant derrière lui beaucoup d’amis dévoués et aussi bon nombre d’ennemis politiques, il s’embarque encore une fois pour l’Angleterre (novembre 1764). […] Après plus d’une année passée dans les travaux les plus actifs et les missions les plus fatigantes, après avoir été envoyé, au sortir à peine de l’hiver, pour tenter d’insurger le Canada, il est choisi pour aller traiter auprès de la cour de France et pour s’efforcer de la rallier à la cause américaine.
Or cela est possible, cela est réalisable, à condition de sortir de la routine, de démontrer le métier et les procédés, de décomposer et d’analyser la substance du style. […] Mais ne leur dites pas qu’on peut écrire autrement ; ils ne peuvent sortir d’eux-mêmes et ne conçoivent d’autre style que leur propre style.
Rousseau, que l’on trouve sur le chemin de toutes les vérités, lorsqu’il n’est pas contraint d’en sortir par l’esprit de système, Rousseau avait bien compris l’obstacle de l’union des sexes dans l’état absolu d’ignorance ; et c’est même une des objections qu’il se propose dans son Discours sur l’Inégalité des conditions : cependant cela ne l’empêche point, dans son Contrat social, de se hâter de dissoudre les liens de famille sitôt que, selon lui, le besoin cesse de s’en faire sentir pour l’enfant. […] Si l’homme défriche une terre nouvelle que le fer n’ait pas encore déchirée, il sort de ces pénibles sillons une exhalaison mortelle : il faut que la terre s’accoutume à la charrue, tant la nature est rebelle à l’homme.
Dire que l’image du monde environnant sort de cette image, ou qu’elle s’exprime par cette image, ou qu’elle surgit dès que cette image est posée, ou qu’on se la donne en se donnant cette image, serait se contredire soi-même, puisque ces deux images, le monde extérieur et le mouvement intracérébral, ont été supposées de même nature, et que la seconde image est, par hypothèse, une infime partie du champ de la représentation alors que la première remplit le champ de la représentation tout entier. […] Comme d’ailleurs notre connaissance de la matière ne saurait sortir entièrement de l’espace, et que l’implication réciproque dont il s’agit, si profonde soit-elle, ne saurait devenir extraspatiale sans devenir extrascientifique, le réalisme ne peut dépasser l’idéalisme dans ses explications.
Mieux valait attendre ; et, puisque aussi bien, de roman en roman, il allait s’éloignant un peu plus de la décence, du naturel, et de la vérité, on en reparlerait, pour la dernière fois, quand il en serait tout à fait sorti. […] Plus il prêchait le naturalisme, plus il retournait au romantisme, d’où il était sorti, d’ailleurs, et dans lequel il finira.
La raison oratoire, admirable dans son domaine, cesse de l’être lorsqu’elle en sort. […] Si vous n’avez pas ces visions, si vous n’êtes pas obsédé par les tout-puissants fantômes des morts que vous voulez rendre à la lumière, si les personnages ressuscites n’habitent pas votre esprit, avides d’en sortir et de rentrer dans la vie, n’essayez pas d’être peintre.
Dans le respect que nous avons pour de nobles pensées rendues avec énergie, il nous sera permis toutefois de faire remarquer que si c’est une politique positive qui doit sortir de telles études et de telles méditations, il importe fort de ne la point puiser trop haut.
Ce n’est que plus tard, un jour où le roi Pépin est à la chasse dans la forêt du Mans, qu’il s’égare et la rencontre au sortir d’une chapelle isolée, où elle venait de prier Dieu et la Vierge pour son père Floire, sa mère Blanchefleur, et ce roi Pépin lui-même qu’elle n’oublie mie.
Et chaque fois, bien qu’il n’ait peut-être nullement pensé à moi, je prends cela pour moi, je m’humilie, je rentre en moi-même… afin d’apprendre à en sortir, ou à faire semblant.
Bazalgette termine son article en reprenant à Joséphin Péladan le type abstrait du mage pythagoricien : « C’est la suprême culture, la synthèse supposant toutes les analyses, le plus haut résultat combiné de l’hypothèse unie à l’expérience, le patriciat de l’intelligence et le couronnement de la science à l’art mêlé. » Dans la critique des livres, Psyché fait un sort à part à Pelléas et Mélisande de Maurice Maeterlinck, à la Fin des Dieux de Henri Mazel, à Lilith de Remy de Gourmont, à Ombres et Mirages de Robert Scheffer, au Miroir des légendes de Bernard Lazare.
Mais le jour viendra où la séparation portera ses fruits, où le domaine des choses de l’esprit cessera de s’appeler un « pouvoir » pour s’appeler une « liberté. » Sorti de la conscience d’un homme du peuple, éclos devant le peuple, aimé et admiré d’abord du peuple, le christianisme fut empreint d’un caractère originel qui ne s’effacera jamais.
Les écrivains qui accréditent cette erreur ne remarquent pas que si leur opinion était juste, la gloire de Molière, qu’ils croient rehausser, serait au contraire rabaissée : car, s’il était vrai qu’il eut fait la guerre à la marquise de Rambouillet, à sa fille Julie, aux Sévigné, aux La Fayette, aux La Suze, au lieu de la faire seulement aux Scudéry, on pourrait dire qu’il est sorti vaincu d’un côté, étant vainqueur de l’autre, un effet, s’il a purgé la langue et les mœurs des affectations hypocrites et ridicules des Peckes, d’un autre côté les femmes illustres, qui ont survécu à l’hôtel de Rambouillet et en avaient fait partie, ont banni du langage et des mœurs des grossièretés et des scandales qu’il protégeait, et y ont apporté des délicatesses et des larmes dont elles ont eu les premières le sentiment.
C’est le sort de toutes les maisons ouvertes par des personnages distingués, de recevoir parmi les gens de mérite, des esprits subalternes, mais obséquieux.
Le roi avait légitimé les enfants qu’il avait de madame de La Vallière ; madame Scarron était donc fondée à prévoir le même sort pour ceux de madame de Montespan ; et elle s’était mis dans l’esprit que les fils de Louis XIV, confiés à ses soins, ne devaient pas être les tourments de la France comme l’avaient été les bâtards de Henri IV, et qu’elle devait rendre ses élèves dignes de leur haute destinée, par leur moralité et leur esprit.
Les critiques s’accroupissent sur sa mémoire ; on refait sa biographie de vingt manières ; on la surcharge de notes ; on étudie à la loupe ce qu’il a écrit ; on dissèque ses vers, et de cette autopsie sortent des rapports mesquins, des procès-verbaux ingénieux et froids. — Il était pris de la maladie de son siècle, dit-on ; — il était irréligieux, irrité ; — on le plaint un peu ; on l’excuse un instant sur ses torts. — Il fut atteint de la petite vérole courante de son temps, a dit de Moreau un critique officiel.
De [mot en caractère grec] nous ne pouvons plus faire sortir que filactère, qui garde un air un peu gauche, surtout si on le compare au vieux filatire 57 que le pèlerin Richard avait au XIIe siècle tiré des mêmes syllabes : A crois, a filatires, a estavels de cire, Les encensiers aportent, si vont le messe dire.
De plus douces émotions reviennent, il est ressaisi par le charme, enlacé par l’illusion, il veut vivre, se redresser, sortir de son suaire, mais il se butte de nouveau, s’arrête, ébauche un geste de renoncement et médite son impassibilité jusqu’à ce que la mort de Céline N.., vienne détruire ce vestige d’amour et résoudre les contradictions de son âme en une longue harmonie de regrets.
Maigre, « écorné et taciturne faute de danare », ses appétits faméliques, maintenant qu’un coup du sort l’a jeté dans la domesticité d’un grand seigneur, réclament des satisfactions prodigieuses.
Sagon & la Huéterie avoient été les plus zélés partisans de Marot, dans le temps de sa gloire, lorsqu’il étoit en faveur à la cour de François premier, qu’il la divertissoit par l’enjouement & les saillies d’un esprit original : mais, du moment qu’ils virent ce poëte sorti de France pour des affaires de religion, ils le décrièrent.
Que d’ouvrages pour & contre le Pastor fido sortirent des imprimeries de Ferrare, de Padoue, de Venise & de Verone !
L’épisode de Ruth, raconté dans la grotte sépulcrale où sont ensevelis les anciens patriarches, a de la simplicité : On ne sait qui des deux, ou l’épouse ou l’époux, Eut l’âme la plus pure et le sort le plus doux.
Le genre du talent de Bouniol est là tout entier, dans ces quelques vers où de la vulgarité du détail sort tout à coup la grandeur de la réflexion, comme dans la vie.
Le socialisme est sorti de la misère.
Vulcain fend la tête de Jupiter, d’où sort la déesse, minuit caput, étymologie de Minerva.
Le partage des biens se fesoit souvent et se fait encore aujourd’hui, en tirant au sort : Josué se servit de cette manière de partager. Le sort précède le partage ; delà vient que sors en latin se prend souvent pour la partage même, pour la portion qui est échue en partage ; c’est le nom de l’antécédent qui est doné au conséquent. sors signifie encore jugement, arrêt, c’étoit le sort qui décidoit chez les romains, du rang dans lequel chaque cause devoit être plaidée : ainsi quand on a dit sors pour jugement, on a pris l’antécédent pour le conséquent. sortes en latin se prend encore pour un oracle, soit parce qu’il y avoit des oracles qui se rendoient par le sort, soit parce que les réponses des oracles étoient come autant de jugemens qui régloient la destinée, le partage, l’état de ceux qui les consultoient. […] On dit d’un home qui parle avec amphase, d’un stile ampoulé et recherché, que (…) : il jète, il fait sortir de sa bouche des paroles enflées et des mots d’un pié et demi.
On peut même dire que le sort de Montaigne a été d’être toujours mieux apprécié à mesure que le monde a grandi. […] Par la même raison qui fait qu’on ne veut pas sortir de chez soi mal peigné et débraillé. […] Mais c’est un argument superficiel, déloyal, et même blasphématoire, quand il sort d’une bouche prétendue chrétienne. […] Sortons de là ; qu’est-elle encore ? […] À chaque instant, on est frappé, on s’étonne, on se récrie ; mais au sortir du livre, on ne se sent pas instruit.
Nous sortons de l’amour avec un abattement de l’âme, un affadissement de tout l’être, une prostration du désir, une tristesse vague, informulée, sans bornes. […] Quand Musset écrit les Nuits, il y a beau temps que la liaison, dont il est sorti tout meurtri, est terminée et remplacée par d’autres. […] En dehors des Goncourt, aucune création littéraire réelle et durable, aucun grand monument de la pensée humaine ne paraît avoir jamais pu sortir d’une de ces genèses multiples. […] Et d’offrir le combat au sort injurieux. […] Maxime Du Camp, toute son ardeur sera tombée dès le début du voyage, avant même qu’il soit sorti de Paris.
C’était l’époque où Flaubert, né en 1821, sortait à peine du collège. […] Le roman historique sort, ici, de l’aspect des lieux. […] Baudelaire en est sorti d’abord, puis François Coppée. […] J’imagine volontiers qu’elle fut écrite au sortir d’un entretien avec vous. […] Il en est sorti le premier.
Elles semblent sortir d’admirables forêts éternellement vierges. […] « Une voix lui dit : « Sors et tiens-toi devant l’Éternel » ; et en effet l’Éternel passa. […] Tous les travaux qui sortent des doigts vénitiens ressemblent un peu à des gageures ; l’existence même de la ville en est une. […] Le point de départ de son rêve est une ligne qu’il plie dans tous les sens, dont il fait sortir les figures géométriques les plus compliquées et qui aboutit à l’arabesque, aux ornements en stuc, à une architecture de bilboquet. […] Bien mieux, si vous êtes poète, devez-vous faire choix de tel ou tel genre de poésie, vous cloîtrer dans une “manière” et n’en plus sortir, sous peine de nous dérouter totalement.
Du trait dans la conversation, des pointes à tout propos, quelque chose de vif et de sémillant dans son bon temps ; avoir sur chaque sujet de passage une provision de bons mots plus ou moins préparés, comme on a des pastilles dans une bonbonnière d’écaille qu’on fait circuler aux mains des dames ; ne voir guère dans tout ce qui est sur le tapis, même dans ce qui est sérieux, que prétexte à paillettes et à étincelles ; ne jamais sortir d’un salon sans assurer et signaler sa sortie par un dernier petit trait qu’on lance en fuyant : tel était, tel nous vîmes pendant des années ce galant homme, homme d’esprit assurément, mais des plus précieux et non pas médiocrement frivole.
. — Le Cinq Mai ou Napoléon à Sainte-Hélène, Le Vieux Sergent, Le Vieux Drapeau, Le Chant du Cosaque, Waterloo, quels plus beaux hymnes, quels accents plus vibrants sont-ils jamais sortis en aucun temps d’une âme nationale et guerrière !
— M. de Ravignan, jésuite et prédicateur célèbre, vient de publier une brochure qui obtient un grand succès et qui le mérite : c’est le premier écrit sorti des rangs catholiques, durant toute cette querelle, qui soit digne d’une grande et sainte cause.
Prudent roi des rimeurs, il t’aurait bien fallu Sortir chez nous du cercle où ta raison s’est plu.
» Madame du Hausset, qui était là, sortit effrayée : le frère de madame de Pompadour était présent et fort calme.
Mais ce que nous voudrions surtout suggérer à un talent aussi net et aussi naturel d’expression, aussi tourné par vocation, ce semble, aux choses de théâtre, ce serait d’agrandir, avant tout, le champ de son observation, non pas de vieillir (cela se fait tout seul et sans qu’on se le dise), mais de vivre, de se répandre hors du cercle de ses jeunes contemporains, de voir le monde étendu, confus, de tout rang, le monde actuel tel qu’il est, de le voir, non pas à titre de jeune auteur déjà en vue soi-même, mais d’une manière plus humble, plus sûre, plus favorable au coup d’œil, et comme quelqu’un de la foule ; c’est le meilleur moyen d’en sortir ensuite avec son butin, et de dire un jour à quelque ridicule, à quelque vice pris sur le fait : Le voilà !