C’est peut-être la faute de ces deux chiens que je regardais jouant sur l’herbe : ils se sont arrêtés pour bâiller.
Nous nous arrêterons de préférence sur Victor Hugo, celui qui a vécu le plus longtemps parmi nous, et qui a ainsi le plus longtemps représenté en sa personne le dix-neuvième siècle.
On en préparoit une traduction françoise dans le dernier siécle, qui fut arrêtée par l’ouvrage du fameux le Noir, Théologal de Seez, intitulé : Les nouvelles lumieres politiques pour le gouvernement de l’Eglise, ou le nouvel Evangile du Cardinal Palavicin révélé par lui dans son histoire du Concile de Trente.
Si, d’ailleurs, cet exemple est particulièrement démonstratif — et c’est pourquoi nous avons cru devoir nous y arrêter — il en est bien d’autres qui pourraient être utilement cités.
À cette époque-là, tout le monde fut frappé, en lisant le très beau récit de Michelet (car il est très beau), de l’insistance curieuse et troublée avec laquelle l’historien s’arrêtait sur le secret qui devait rester entre la jeune fille et Dieu, sur le mystère humain du virginal Archange dont le sang de la femme n’a jamais, dit-on, terni la splendeur.
Le Dr Pusey, le chef des anglo-catholiques, s’arrêtera-t-il devant ce qui lui reste encore à accomplir ?
Cette situation nouvelle, quelque éphémère et superficielle qu’elle puisse être, étant donnée la succession rapide des écoles et des théories, mérite bien qu’on s’y arrête pour l’envisager ; d’autant plus qu’elle nous fournira l’occasion d’un jugement d’ensemble, à un point de vue nouveau, sur l’œuvre et les idées conductrices du maître de Médan.
À peine s’est-elle formulée dans la pensée, et déjà les lignes générales du roman sont arrêtées.
Autant qu’il vous plaira vous pouvez arrêter, Madame ; et là-dessus rien ne doit vous hâter. […] Pour moi, je crois qu’au ciel tendent tous vos soupirs37 Et que rien ici-bas n’arrête vos désirs.
Qui osera décider si Annibal eut tort de s’arrêter à Capoue, & si Pompée combattoit à Pharsale pour l’empire ou pour la liberté ? […] C’est au critique, en guide sage, d’obliger le voyageur à s’arrêter où finit le jour, de peur qu’il ne s’égare dans les ténebres. […] Nous ne nous arrêterons point à la déclamation comique ; personne n’ignore qu’elle ne doive être la peinture fidele du ton & de l’extérieur des personnages dont la Comédie imite les moeurs. […] Nous ne nous arrêterons point aux élégies modernes. […] Il frémit, il s’écrie : « Citoyens, arrêtez ; quelle est votre sureur !
Ces vers sont de 1590 : en voici qui sont de 1605 : Mais, ô loi rigoureuse à la race des hommes, C’est un point arrêté, que tout ce que nous sommes. […] Au reste, quand ce grand Dieu a choisi quelqu’un pour être l’instrument de ses desseins, rien n’en arrête le cours : ou il enchaîne, ou il aveugle, ou il dompte tout ce qui est capable de résistance. […] … Mais il ne s’agit pas de les opposer l’un à l’autre, il faut plutôt les réunir ; et après avoir dit ce qu’ils ont fait pour arrêter les progrès de l’incrédulité, il faut essayer de dire comment, pour quelles raisons, dans quelles conditions ils y ont échoué. […] Aussi, sa surprise fut-elle grande, lorsque, dans ses dernières années, à l’occasion de son Dictionnaire, il s’entendit reprocher les licences qu’il avait prises de nommer par leur nom trop de choses qu’en général on déguise ou qu’on cache, comme aussi de se divertir ou de s’arrêter trop complaisamment à de certains sujets. […] Mais je crois avoir également montré comment le jansénisme en avait arrêté ou suspendu le développement15.
Il ne voyait pas que, comme dans les jeux des courses, celui qui va toujours et sans s’arrêter un seul instant, n’avançât-il que peu à peu, ira plus loin que celui qui s’élance d’abord, qui extravague et bondit à l’aventure, M.
Villemain n’a pas fait une dissertation, mais un composé, comme l’est en général sa critique, de vues, de traits choisis, d’anecdotes significatives, d’inductions arrêtées à temps, il n’a jamais réussi mieux, et n’a nulle part plus ingénieusement combiné les connaissances de tous genres, les ménagements intelligents et les prévisions insinuantes.
Il s’arrêta longtemps à contempler leurs jeux ; Puis, reprenant sa route et les suivant des yeux, Dit : Baisez, baisez-vous, colombes innocentes, Vos cœurs sont doux et purs, et vos voix caressantes ; Sous votre aimable tête, un cou blanc, délicat, Se plie, et de la neige effacerait l’éclat. » L’édition de 1833 (tome II, page 339) donne également cette épitaphe d’un amant ou d’un époux, que je reproduis, en y ajoutant les lignes de prose qui éclairent le dessein du poëte : Mes mânes à Clytie. — Adieu, Clytie, adieu.
On se demande ce qui les arrête, pourquoi ils ne sont ni plus féconds, eux si faciles, ni plus certains, eux autrefois si ardents ; on se pose, comme une énigme, ces belles intelligences en partie infructueuses.
En 1781, malgré un arrêté du Parlement de Rennes, les chanoines de Saint-Malo sont maintenus dans le monopole de leur four banal, au détriment des boulangers qui voudraient cuire à domicile et des habitants qui payeraient moins cher le pain cuit chez les boulangers.
Le même intendant écrit, en 1784, année de famine679 : « On a vu avec effroi, dans les campagnes, le collecteur disputer à des chefs de famille le prix de la vente des meubles qu’ils destinaient à arrêter le cri du besoin de leurs enfants. » — C’est que, si les collecteurs ne saisissent pas, ils seraient saisis eux-mêmes.
« Une multitude immense était accourue avec des lumières, et, quand on sut qu’Agrippine était sauvée, cette foule s’agitait et se groupait pour se féliciter mutuellement, quand l’aspect d’une troupe d’hommes armés, marchant dans une attitude menaçante, la dispersa de tous côtés. » XLVI « Anicétus, ayant investi la maison de campagne de sentinelles, et brisé la porte, arrête tous les esclaves qui s’offrent à lui jusqu’à ce qu’il touche à la chambre à coucher d’Agrippine.
Un jour, Bossuet y venait entendre l’Épître sur l’Amour de Dieu ; un autre jour, La Bruyère y lisait ses Caractères, ou d’Aguesseau s’y arrêtait en revenant de Versailles.
Ce monde vous paraît mauvais ; et cependant vous ne sauriez l’imaginer autre qu’il n’est, à moins de l’arrêter dans sa marche et de lui retirer tous ses ferments de vie et de progrès.
L’imagination ne se laisse pas arrêter par cette défense d’aller plus loin ; elle se rit des barrières qu’on lui oppose et pénètre dans des régions où la science n’ose pas s’engager, mais finit un jour ou l’autre par la suivre.
« Wagner est un de ces hommes qu’on peut exécrer, condamner, ridiculiser ; on se révolte contre lui, on le prendrait volontiers à la gorge ; il faut l’écouter pourtant, il faut s’arrêter pourtant devant cette figure singulière.
Entendez revenir la demande : à peine elle paraît, un épanouissement de gaîté l’arrête : toujours la certitude tout à l’heure répondue.
Le sommeil et la transmission héréditaire ont été en France l’objet de travaux si importants et si nombreux, qu’il n’y a pas lieu de nous y arrêter longtemps ; notre but étant surtout de faire connaître les résultats les plus nouveaux de la psychologie anglaise.
J’ai pris cette liaison-là, comme un voyageur qui n’est pas pressé prend la poste, au lieu de prendre le chemin de fer ; c’est plus gai, et fou s’arrête quand on veut. — Et cela dure ?
Mais les neutres sont de simples femelles arrêtées dans leur développement sexuel ; la reine n’est qu’une femelle mieux nourrie et entièrement développée.
Est-il en passant, nécessaire de remarquer quelle étrange incompréhension de la langue et de sa plus essentielle phonétique, et de son euphonie, a été, de plusieurs, la suppression dans les vers de l’E muet, — en quoi ils se démontrent sourds aux demi-tonalités et de plus délicates nuances encore… Ainsi dit, nous ne voulons même un instant nous arrêter à étudier l’onde multiple et idéale du Rythme, — qui, pour en avertir maintenant, ne peut provenir de la traditionnelle pauvreté de la règle d’équidistances des temps marqués, dont s’est mesuré le vers.
Bivac, de l’allemand beiwache, étant devenu bivouac, il est fâcheux que bivaquer ait été arrêté en chemin par la fantaisie des arbitres.
En ce point s’arrête l’évolution de l’image.
J’ai peine à croire que ce ne fût pas-là un vrai défaut ; car la mesure de chaque strophe avoit sans doute été ordonnée pour l’agrément, et cette mesure étoit violée, lorsqu’un sens suspendu obligeoit d’y ajouter de nouveaux nombres ; ou si l’on ne faisoit aucune violence à la mesure, ce devoit être une fatigue pour l’esprit de se sentir arrêté sur un sens interrompu.
Condorcet, à la fin du siècle, 1794, dans son Essai sur les progrès de l’esprit humain, résumait, précisait, arrêtait ou fixait la doctrine : on peut même dire qu’il la codifiait.
Mille pardons, Monsieur, si je me suis arrêté trop longtemps sur les torts que pouvaient avoir les comédiens français envers leurs auteurs classiques.
Elle va me permettre de me présenter avec plus d’assurance devant la vie, si Dieu me la laisse… Je vous embrasse, mon cher papa, très ému à la pensée de votre fierté paternelle et bien reconnaissant de l’honneur que me vaut, sans doute, votre vie entière… » Je m’arrête, je ne puis, pour ma part, rien supposer qui aille plus haut.
Mais que la vitesse du train augmente ou diminue brusquement, que le train s’arrête : le physicien intérieur au train éprouve une secousse, et la secousse n’a pas son duplicata sur la voie.
« Qui se tait est oublié, a dit Amiel ; qui s’abstient est pris au mot ; qui n’avance plus recule ; qui s’arrête est débordé, devancé, écrasé ; qui cesse de grandir décline déjà… Vivre, c’est triompher sans cesse, c’est s’affirmer contre la destruction. » La lutte pour la vie dans le temps présent forme à elle seule le premier, le second, le troisième et le quatrième acte de ce drame en cinq journées : la lutte pour la vie dans l’éternité. […] La postérité, ayant décidé que La Rochefoucauld représentait en perfection le talent d’exprimer sous une forme sententieuse et brève les observations misanthropiques d’un grand seigneur désabusé du monde, a brusquement arrêté à cet article la liste de ses mérites supérieurs, sans examiner s’il en avait d’autres, laissant à Retz et à Saint-Simon l’honneur exclusif de représenter, supérieurement aussi, un talent d’une autre espèce. […] Car Molière a vu sa gloire rehaussée le jour où l’imagination romantique s’est aperçue que toutes ses figures n’étaient pas nettement arrêtées dans les inflexibles contours de la précision classique, le jour où l’obscurité relative d’Alceste l’a rendue rêveuse, et où elle a pu s’emparer du misanthrope amoureux, du grand seigneur méchant homme et galant homme, voire même du pauvre Arnolphe, à moitié grotesque, à moitié navrant, pour les jeter, avec Hamlet et avec Faust, dans le grand alambic de ses métamorphoses. […] Tout est déjà parfaitement arrêté, et il est rare que ma partition diffère beaucoup de ce que j’avais précédemment dans la tête.
Oublions, parce qu’il est vraiment ennuyeux, le quaker, oublions les lords, parce qu’ils sont vraiment trop imbécilement féroces, oublions même cette exquise Kitty Bell, si incomparablement chaste et tendre, si inconsolablement consolatrice, et, sans nous arrêter un instant à quelques ingénues grandiloquences, — que j’aime Alfred de Vigny de s’être, là, abandonné ainsi, lui qui toujours fut si altièrement strict ! […] Arrêtons-nous à ce nom. […] N’importe, on s’y arrêta. […] Maintenant, ma tâche sera plus agréable, car, sans m’arrêter davantage aux discussions de systèmes et aux aridités techniques, je parlerai des poètes eux-mêmes qui, par rang de date, se placent tout de suite après les Parnassiens, des poètes que, il y a quelques années, on appelait encore les nouveaux poètes ; quelques-uns, d’ailleurs, ne furent pas symbolistes, ou ne le sont plus, et beaucoup qui étaient vers-libristes ont cessé de l’être. […] Il était comme un Christ qui, vingt fois crucifié au sommet du calvaire sans avoir sauvé les hommes, voudrait bien tomber mort au bas de la montée, puisque l’ascension s’arrête au gibet, loin du ciel !
Enfin il affronte les modernes, Bacon, Descartes, Pascal, Spinoza, Leibnitz, Locke, Berkeley, Hobbes, Hume, Kant, Fichte, Hegel, Schopenhauer, Comte… Celui-ci l’arrête, lui interdit les spéculations métaphysiques et lui impose une vue générale du savoir humain. […] Ce serait même une question de savoir si la religion chrétienne n’a pas fourni au scepticisme de nouveaux arguments et si la foi aux mystères ainsi qu’aux miracles n’a pas rendu la nature plus incompréhensible et la raison plus incertaine. » L’abbé s’arrêta un moment devant la maison du zèbre. […] Effrayée par cette multitude d’hommes à piques et de tricoteuses qui lui montraient le poing en glapissant, elle s’arrête au haut de l’escalier. […] Veuve à vingt-trois ans, madame de Custine résolut de quitter la France avec son fils en bas âge, mais elle fut arrêtée comme émigrée d’intention et conduite à la prison des Carmes. […] Lemoyne est d’ordre esthétique et vaut qu’on s’y arrête.
Qui a plaidé le blanc, puis le noir peut toujours dire que ce sont deux extrêmes qu’il a combattus pour que le lecteur s’arrêtât en un milieu qui est la vérité et la raison. […] Entre ces deux partis il en est un honnête, Où dans l’occasion l’homme prudent s’arrête ; Et quand on le sait prendre, on n’a point à rougir Du pis dont une femme avec nous puisse agir. […] Il n’est rien qui puisse arrêter l’impétuosité de mes désirs : je me sens un cœur à aimer toute ta terre ; et comme Alexandre, je souhaiterais qu’il y eût d’autres mondes, pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses. » Dès le second acte, il n’est plus le même, il en est à supprimer ce qu’il aimait tant jadis : les petits progrès lents et insensibles ; et donc, déjà, il n’est plus artiste.
Vous trouverez dans ce drame les idées des partisans de la réaction à outrance, qui veulent à tout prix arrêter les progrès des innovations ; les idées du radicalisme incarnées dans Céthégus, qui se réjouit des désastres nationaux, pourvu qu’ils profitent à sa cause ; les idées du modéré Libéralis, qui mécontente toutes les factions en repoussant les excès de chacune ; les idées enfantines du peuple, onde mobile sous toutes les brises ; les idées étroites des bourgeois, qui confondent leur bien-être avec la morale publique ; les idées enthousiastes d’une sibylle dévouée à Antistius ; enfin les idées du réformateur lui-même. […] Entre parenthèses, le lecteur remarquera combien l’harmonie grandiloquente de la prose était naturelle à Flaubert, qui essayait ses phrases tout haut sur le registre de sa propre voix, et combien, en vantant la cadence comme la première qualité du style, il faisait la théorie de son propre talent : « Tout à coup un souffle est venu, doux et long, comme un soupir qui s’exhale, et les arbres dans les fossés, les herbes sur les pierres, les joncs dans l’eau, les plantes des ruines et les gigantesques lierres qui, de la base au faîte, revêtissaient la tour sous leur couche uniforme de verdure luisante, ont tous frémi et clapoté de tout leur feuillage ; les blés dans les champs ont roulé leurs vagues blondes qui s’allongeaient, s’allongeaient toujours sur les têtes mobiles des épis ; la mare d’eau s’est ridée et a poussé un flot sur le pied de la tour ; les feuilles de lierre ont toutes frissonné ensemble, et un pommier en fleur a laissé tomber ses boutons roses… » et plus loin : « Une charrette traînée par des bœufs a paru dans la place et s’est arrêtée devant le portail. […] Arrivé là, il s’arrêtait, durant de longues minutes, en contemplation devant un arbre alors adolescent, aujourd’hui très grand et très haut, dont la rare vigueur l’enchantait.
Laissons donc de côté les parades et les intrigues d’en haut, les scrupules et les passions de Henri VIII331, les complaisances et les adresses de Cranmer, les variations et les bassesses du Parlement, les oscillations et les lenteurs de la Réforme, commencée, puis arrêtée, puis poussée en avant, puis d’un coup violemment refoulée, enfin épandue sur toute la nation, et endiguée dans un établissement légal, établissement singulier, bâti de pièces disparates, mais solide pourtant et qui a duré. […] Mais dans les grandes angoisses, dans les sourdes agitations de l’esprit inquiet et vide, aux funérailles de ses proches, les fortes paroles du livre le retrouveront sensible ; car elles sont vivantes354 et ne s’arrêtent pas dans les oreilles comme le langage mort : elles entrent jusqu’à l’âme, et sitôt que l’âme est remuée et labourée, elles y prennent racine. […] Devenu chapelain de Henri VIII, si terrible que fût le roi, si petit qu’il fût lui-même, il osa lui écrire librement pour arrêter la persécution qui commençait et empêcher l’interdiction de la Bible ; certainement il jouait sa vie.
Et nonobstant cette vérité qu’ils ont proclamée (ou plutôt à cause même de cette vérité), tous ceux qui, depuis cette époque, ont jeté sur la société un regard profond, se sont écriés : « La société est en poussière. » Les plus hardis des jacobins, parvenus au sommet de leur œuvre sanglante, effrayés de cette mer qu’ils avaient déchaînée, de ces flots que rien ne gouverne et n’arrête, prirent des vertiges, et cherchèrent, mais en vain, un gouvernement qui pût convenir à cette société nouvelle et affranchie. […] De quel droit arrêter l’anarchie ?
La causerie touche à Balzac et s’y arrête. […] Il ne put repasser les ponts, arrêté par le peuple criant : « Vive la ligne !
En feuilletant un des numéros de la Revue de la Semaine, celui du 30 septembre, pour préciser, je me suis arrêté à un article de Mme Marie-Louise Pailleron. […] Je le vois, comme un magicien de la volonté, s’enfermant d’un geste de sa plume dans le cercle protecteur autour duquel s’arrêtent et grondent les forces adverses superbement et subtilement déjouées. […] De la berline de voyage arrêtée à la porte, il vit toutes les fenêtres de la maison éclairées. […] Une cloison nous arrête où est pratiquée une petite porte basse.
bien fou qui jamais n’arrête Ses vœux d’heure en heure plus grands, De biens nouveaux toujours en quête !
Le ton de Méléagre semble s’épurer pour la célébrer : « Les Muses aux doux accents avec la lyre, et la parole sensée avec la Persuasion, et l’Amour guidant en char la beauté, t’ont donné en partage, ô Zénophila, le sceptre des Désirs ; les trois Grâces t’ont donné leurs dons. » Et il explique de toutes les manières, il commente avec complaisance ce triple don, cette voix mélodieuse qui le pénètre, cette forme divine qui darde le désir, ce charme surtout qui l’arrête : beauté, muse et grâce.
Il faisait voir l’aurore à des gens qui ne s’étaient jamais levés qu’à midi, le paysage à des yeux qui ne s’étaient encore arrêtés que sur des salons et des palais, le jardin naturel à des hommes qui ne s’étaient jamais promenés qu’entre des charmilles tondues et des plates-bandes rectilignes, la campagne, la solitude, la famille, le peuple, les plaisirs affectueux et simples à des citadins lassés par la sécheresse du monde, par l’excès et les complications du luxe, par la comédie uniforme que, sous cent bougies, ils jouaient tous les soirs chez eux ou chez autrui488.
Les esprits y marchent trop vite pour s’arrêter dans les institutions moyennes.
C’est sur les pages originales que nous nous arrêterons.
C’est vraiment ici, et seulement ici, qu’une pauvre madone, surmontant un rocher, arrête trente mille lions qui ont faim, froid, et haine dans le cœur… et ils chantent comme des enfants soumis.
Pas une pensée qui n’ait son « signe » terrestre, très arrêté de contours.
VI La calèche s’arrêta au sommet du plateau dans un chemin creux, auprès de deux ou trois pauvres chaumières ; les enfants et les chèvres de ces chaumières jouaient au soleil au bord d’un fleuve encaissé et profond, qui coupait la prairie avec un calme et un silence perfides : c’était le Vellino.
Arrêtons-nous pour remarquer que le génie de nos trois grands tragiques s’est manifesté dans les proportions et avec les formes qui convenaient aux époques où ils ont écrit ; et que la nature de leurs beautés et même de leurs défauts n’a aucune analogie.
Il est vrai que nous ne sommes pas incapables de nous contraindre nous-mêmes ; nous pouvons contenir nos tendances, nos habitudes, nos instincts même et en arrêter le développement par un acte d’inhibition.
Par un effet de la nature infime de l’intelligence de l’homme, lorsqu’il se trouve arrêté par l’ignorance, il se prend lui-même pour règle de tout.
Que maintenant nos poètes aient à leur tour dépassé le point où s’étaient arrêtés les Poèmes barbares et les Poèmes antiques, c’est une autre question, qui nous entraînerait trop loin, si nous voulions l’examiner aujourd’hui. […] Et arrêtées enfin, ou nouées, si l’on veut, dans leur développement, par des causes qui, pour être inconnues, n’en sont pas moins certaines, elles ne font jusqu’ici partie de l’histoire même de l’humanité que dans la mesure où l’histoire des royautés nègres de l’Afrique centrale ne lui est pas tout à fait étrangère. […] Il vient de traiter, aussi lui, de la guerre, — en quatre longs articles, qui font ensemble trente-trois propositions, — de ses justes motifs, des règles que l’on y doit suivre, des raisons du Dieu de Jacob pour avoir donné à son peuple élu « des rois belliqueux et de grands capitaines » quand, tout à coup, comme inquiet, surpris, étonné de la force de son discours, il s’arrête, il réfléchit, et il conclut par ces paroles, où l’on croirait entendre combattre son respect du texte biblique et son humanité : « Dieu, néanmoins, après tout, n’aime pas la guerre et préfère les pacifiques aux guerriers. » C’est lui qui a raison ! […] Sa politesse un peu dédaigneuse arrêtait les questions sur les lèvres, et ses manières aristocratiques, — plus voisines de la brusquerie d’Alceste que de la condescendance universelle de Philinte, — eussent défié tranquillement l’interrogante subtilité du plus adroit des interviewers… Causeur charmant, étincelant quand il le voulait bien, Dont il partait des traits, des éclairs et des foudres, M.
Pour cela, il se sert de toutes les ressources du « métier » — car il doit savoir son métier avant tout, au point que nulle difficulté technique ne l’arrête. […] C’est donc un étrange abus de langage que d’appeler vers libres les lignes inégales que quelques jeunes poètes qualifient ainsi, qui n’offrent aucune sécurité à l’esprit, et qui ne procurent d’autre surprise que de les voir s’arrêter, on ne sait pourquoi, à des distances variables de la marge, au lieu de se continuer jusqu’à elle selon la typographie ordinaire de la prose.
Il est de Mme de Staël encore, et dénonce la bienveillance active de tous deux : « Un homme des amis de Mathieu47, M. de La Trémouille, est arrêté de ce matin ; faites-moi le plaisir avant dîner, mon cher Fauriel, de savoir, sans vous compromettre, tout ce qui peut être relatif à lui. […] Il nous suffira donc aujourd’hui de nous arrêter aux principaux articles et à ceux qui ont fait bruit. […] Je m’arrête, parce que je n’aime pas les dissertations par lettres.
Au seuil de cet asile champêtre, les furies de l’hypocondrie, de la persécution et de la névrose qui ne cessent de le harceler dans la grande ville, arrêtent pour un temps leur poursuite. […] Il écrit : Notre histoire fut donc ainsi marquée du sceau de l’antiquité, et dans son premier blason, on voit les lauriers du Méandre et les myrtes de Gnide s’enlacer à la verveine de Velléda et au gui religieux des druides… La vierge de l’Ionie allant chercher la fraîcheur du bain a déposé son voile sur les humbles marguerites qui bordent nos fontaines, et nos modestes saules ont prêté à sa nudité pudique l’abri que lui offraient les lentisques au bord de l’Hermus ; on eût dit qu’une des îles de la Grèce, qu’une Cyclade flottante, qu’une autre Delos détachée de sa base et chargée de ses cités, de ses édifices, de ses bocages, de ses pénates et de ses citoyens se fût arrêtée toute parfumée dans un des golfes de notre patrie. […] Et, pour les idées qu’elle contenait, les enchevêtrements incessants d’une polyphonie fallacieuse qui ne s’arrêtait pas de les mêler les unes aux autres, de les relever les unes par les autres, abusait l’auditeur sur leur réelle force, leur originalité, leur vie expressive.
Les autres, excepté Dante, leur semblent trop grossiers, tout alourdis de matière, incapables d’aller jusqu’aux essences et jusqu’aux principes, arrêtés à la superficie des choses. […] La substance chevelue Par les ténèbres élue Ne peut s’arrêter jamais, Jusqu’aux entrailles du monde, De poursuivre l’eau profonde Que demandent les sommets25… Ces morts apparentes, ces changements, ces transmutations, cette volonté obstinée à survivre, nous voudrions essayer de les suivre, dans leur cycle idéal. […] Cela veut dire que quand on se met à lire un poème, il faut se dire qu’il est l’ouvrage d’un menteur, qui nous veut entretenir de chimères, ou au moins de vérités si gâtées qu’on a bien de la peine à distinguer le vrai du faux 33… » On trouverait aisément chez Fontenelle, sous une forme plus aimable et plus fine, bien des déclarations qui valent celle de Jean Le Clerc, puisqu’ayant commencé par donner de l’églogue la plus étrange idée, il ne s’est pas arrêté en chemin, et a donné de la poésie en général une idée non moins étrange ; du moins elle nous paraît telle, avec le recul du temps, et quoiqu’en vérité elle semblât toute juste aux Cartésiens, ses amis et ses admirateurs.
Aucun préjugé du monde, aucune habitude factice, aucun dogme restrictif, n’arrêtèrent, dans son essor, sa sensibilité naturelle, et il s’y abandonna.
Tout homme que je rencontre, et encore plus toute femme, croirait manquer au plus indispensable des devoirs, si elle ne m’adressait un long et ingénieux discours à ma gloire. » Présenté à Versailles, le futur Louis XVI âgé de dix ans, le futur Louis XVIII âgé de huit ans et le futur Charles X âgé de quatre ans, lui récitent chacun un compliment sur son livre Je n’ai pas besoin de conter le retour de Voltaire, son triomphe, l’Académie en corps venant le recevoir, sa voiture arrêtée par la foule, les rues comblées, les fenêtres, les escaliers et les balcons chargés d’admirateurs, au théâtre une salle enivrée qui ne cesse de l’applaudir, au dehors un peuple entier qui le reconduit avec des vivats, dans ses salons une affluence aussi continue que chez le roi, de grands seigneurs pressés contre la porte et tendant l’oreille pour saisir un de ses mots, de grandes dames debout sur la pointe du pied épiant son moindre geste501. « Pour concevoir ce que j’éprouvais, dit un des assistants, il faudrait être dans l’atmosphère où je vivais : c’était celle de l’enthousiasme. » — « Je lui ai parlé », ce seul mot faisait alors du premier venu un personnage.
« J’admirais sous ces habits une femme d’une haute stature ; ses yeux grands et vifs s’arrêtaient autour d’elle avec douceur et bonté.
Elle essaya de les arrêter.
Parvenus à Francfort, ville libre de nom, mais dominée par l’ascendant de la Prusse, l’oncle et la nièce y furent arrêtés et retenus par force aux arrêts, dans leur auberge, jusqu’à ce que le consul de Prusse eût obtenu de Voltaire la restitution de quelques poésies manuscrites du roi.
Mais il suffira ici de nous arrêter à l’homme qui incarne à bon droit le goût précieux, à celui qui a qualité pour représenter ce monde et cet art, à Voiture281.
Ses spéculations s’arrêtent à la mort.
Ils ne sont pas toujours les plus laborieux ; comme il leur est permis de produire peu, ils sont enclins à une certaine nonchalance ; ils laissent volontiers leurs facultés naturelles s’arrêter au demi-talent des amateurs ; mais en revanche ils peuvent se payer le luxe d’une indépendance de pensée qui décèle leur sécurité et d’un raffinement de forme qui prouve leur loisir.
Dans cette quiétude, des élans exaltés vibrent cependant, et l’on y discerne une extase contenue, un secret ravissement ; Ils s’arrêtent devant une statue de la Madone, et Tannhaeuser en les écoutant se jette à genoux Aussi épouvanté du prodige de miséricorde qui vient de le sauver, que stupéfait de voir son vœu audacieux si soudainement exaucé, et sa délivrance si inopinément accomplie, il répète les paroles des pèlerins : « je suis oppressé par mon péché, je succombe sous son poids, je ne veux donc plus connaître ni la paix, ni le repos, je ne choisis désormais pour moi que peines et fatigues !
On arrête la prêtresse des « Bacchanales », la torture la fait parler ; un cloaque sanglant s’ouvre au milieu de Rome terrifiée.
Je ne veux pas parler, ô mon ami, j’ai peur D’éveiller les soucis et tout ce qui me guette, Mais sachez que le cœur du paisible poète Est un morne désert par l’ouragan noyé, Labouré, noir de sang et du vent balayé, Et que dans la maison où j’ai posé des pommes Pour parfumer un peu les livres que j’aimais La paix que je voudrais ne s’arrête jamais, Et que je suis, ce soir, le plus pauvre des hommes.
J’arrête ma petite rhétorique, Au Châtelet vous connaîtrez l’historique Encycliques Renée Dunan La jeune fille verte. — P.
De la cuisine à la salle à manger elle trébille, s’arrête quand lui parle une servante ou un ouvrier.
Malheureusement, en comparaison de ce qu’il pouvait faire, M. de Goncourt (c’est le cas de le dire) s’est arrêté aux bagatelles de la porte, — et, pourtant, l’analyse, le drame prolongé, la splendeur tragique du dénouement, étaient dans cette fournaise allumée, éblouissante et joyeuse, du Cirque, devenu, pour le clown frappé d’impuissance, un enfer.
La belle affaire là-dessus, la précieuse révélation, et le grand service rendu que de nous prouver, en les imprimant, que Montesquieu, quand il lisait Polybe ou Denys d’Halicarnasse, prenait des notes ; ou encore que l’autre, quand il méditait son Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes, essayait plusieurs expressions de sa pensée avant que de s’arrêter à la définitive ! […] Et puis songez un peu, si nous devions enfin réussir à la vingtième fois, quel remords nous aurions de nous être arrêté justement à la dix-neuvième Il ne s’agit que de savoir si la question elle-même vaut l’obstination que nous mettons à la traiter. […] vois la rapidité de cet astre qui jamais n’arrête ; il vole et le temps fuit, l’occasion s’échappe, ta beauté, ta beauté même aura son terme ; elle doit décliner et périr un jour. […] C’est au contraire déjà sortir du naturalisme que de ne vouloir arrêter ses regards, comme quelques-uns, que sur ce que la nature, dans son infinie diversité, nous offre d’agréable à voir, et de fermer les yeux, de parti pris, à tout ce qui s’y rencontre d’affligeant ou de simplement déplaisant.
Et ses petites compagnes, sans comprendre, Auraient arrêté une seconde Le charmantage de leur ronde Croyant que les vers allaient se voir peut-être. […] Tous n’y jouèrent qu’un rôle plus ou moins décoratif, et c’est à peine si Lamartine peut arrêter un instant notre attention.
Je n’ai donc garde, dans ces réflexions sur l’éducation publique, de faire la satire de ceux qui enseignent ; ces sentiments seraient bien éloignés de la reconnaissance dont je fais profession pour mes maîtres : je conviens avec eux que l’autorité supérieure du gouvernement est seule capable d’arrêter les progrès d’un si grand mal ; je dois même avouer que plusieurs professeurs de l’Université de Paris s’y opposent autant qu’il leur est possible, et qu’ils osent s’écarter en quelque chose de la routine ordinaire, au risque d’être blâmés par le plus grand nombre. […] Nous sentons dans les vers latins, en les prononçant, une espèce de cadence et de mélodie ; cependant nous prononçons très mal le latin : nous estropions très souvent la prosodie de cette langue ; nous scandons même les vers à contresens, car nous scandons ainsi : Arma ni, rumque ca, no Tro jæ qui primus ab, oris, en nous arrêtant sur des brèves à quelques-uns des endroits marqués par des virgules, comme si ces brèves étaient longues ; au lieu qu’on devrait scander : Ar, ma virum, que cano, Trojæ, qui pri, mus ab o, ris ; car on doit s’arrêter sur les longues et passer sur les brèves, comme on fait en musique sur deux croches, en donnant à deux brèves le même temps qu’à une longue.
Avant de vous jeter dans le confessionnal, au fond de cette petite chapelle ébranlée par le trot des omnibus, vous êtes arrêté par un fantôme décharné et magnifique, qui soulève discrètement l’énorme couvercle de son sépulcre pour vous supplier, créature passagère, de penser à l’éternité ! […] Je crois, mon cher, que nous pouvons nous arrêter ici ; je citerais de nouveaux échantillons que je n’y pourrais trouver que de nouvelles preuves superflues à l’appui de l’idée principale qui a gouverné mon travail depuis le commencement, à savoir que les talents les plus ingénieux et les plus patients ne sauraient suppléer le goût du grand et la sainte fureur de l’imagination.
Mais cette génération d’auteurs de mémoires, issus de la Fronde, s’arrête à peu près au seuil du règne véritable de Louis XIV.
Le Premier Consul, informé de sa connivence, le fit arrêter et le destitua.
Il passa en Suisse, parcourut les bords du Rhin, s’arrêta en Hollande, et ayant retrouvé à la Haye lord Chesterfield, s’embarqua avec lui pour l’Angleterre, le 31 octobre 1729.
Mais il ne faut pas s’arrêter à considérer chaque type, isolément, dans sa vérité propre.