Et pourtant il est vrai de dire que, hors de l’enceinte des Facultés, et dans ce qu’on peut appeler le grand milieu de la littérature courante, ce progrès des lettres anciennes se marque assez peu et ne se produit par aucun représentant notable, par aucune œuvre lue de tous. […] Méléagre est le premier des Grecs qui se soit avisé de composer une Anthologie complète, c’est-à-dire une Guirlande ou Couronne (on l’appelait de ce nom), un bouquet de l’élite de toutes les fleurs qui couvraient alors le champ si vaste de la poésie. […] qu’il paraît avoir le plus aimée, et il ne l’a pas appelée seulement par métaphore l’âme de son âme. […] C’était bien là, en effet, le souci principal de Scaliger ; il met au-dessus de tout ce qu’il appelle virgilianam diligentiam, et, après avoir soupçonné les nombreux larcins lyriques d’Horace, il conclut en disant : « Puto tamen eum fuisse Græcis omnibus cultiorem. » — Comparant, ainsi que nous l’avons fait (Voir l’article précédent, page 382), la description de la nuit dans Apollonius à celle de Virgile, lequel en a omis pourtant certains traits énergiques, il juge le ton d’Apollonius vulgaire et presque bas (vulgaria, inquam, hæc, et plebeia oratione), tandis que Virgile en cet endroit lui paraît plutôt héroïque ; déjà le noble avant tout. […] On ne se ferait pas une juste idée de ce goût que j’appellerai d’avance pétrarquesque, ou plutôt de cet euphuisme et de ce gongorisme de première formation, si je ne citais comme échantillon encore l’épigramme lviii : « Ne te criais-je pas cela, ô mon Ame : Par Cypris, tu seras prise, ô malheureuse en amour, en t’envolant souvent à la glu ?
Mme de Sévigné écrivait à sa fille (7 octobre 1676) : « Quant à M. de La Rochefoucauld, il alloit, comme un enfant, revoir Verteuil et les lieux où il a chassé avec tant de plaisir ; je ne dis pas où il a été amoureux, car je ne crois pas que ce qui s’appelle amoureux, il l’ait jamais été. » Lui-même, au rapport de Segrais, disait qu’il n’avait trouvé de l’amour que dans les romans. […] Le goût naturel de Mme de Longueville était celui qu’on a appelé de l’hôtel de Rambouillet : elle n’aimait rien tant que les conversations galantes et enjouées, les distinctions sur les sentiments, les délicatesses qui témoignaient de la qualité de l’esprit. […] La vengeance et le dépit l’y poussaient plus qu’une ambition sérieuse : de beaux restes de roman venaient à la traverse ; la vie privée et sa douce paresse, par où il devait finir, l’appelaient déjà. […] L’article, en effet, fut inséré dans le Journal des Savants du 9 mars ; et si on le compare avec le projet150, l’endroit que Mme de Sablé appelait sensible y a disparu. […] Si nous serrions bien de près notre persuasion la plus chère, nous verrions que ce que nous appelons plus ou moins folie dans les autres.
Il ne s’en fia pas même à ces forces : il sonna le tocsin du salut public, et il appela au secours de la capitale tous les volontaires de l’ordre répondant à son appel dans les départements. […] L’héroïsme est le contraire de l’assassinat. » Voilà cependant le livre qu’on a appelé une flatterie à l’immoralité démocratique ! […] Le pathétique de ce récit dans les Girondins n’est que la justice de l’histoire, qui en appelle au cœur des férocités de l’esprit. […] Si donc Louis XVI, roi trop récemment dépossédé de la toute-puissance, roi à qui toute restitution du pouvoir au peuple devait paraître déchéance, roi mal satisfait de la part de règne qui lui restait, aspirant à reconquérir l’autre part, tiraillé d’un côté par une assemblée usurpatrice, tiraillé de l’autre par une reine inquiète, par une noblesse humiliée, par un clergé qui faisait intervenir le ciel dans sa cause, par une émigration implacable, par ses frères courant en son nom par toute l’Europe pour chercher des ennemis à la Révolution ; si Louis XVI, roi, paraissait à la nation une conspiration vivante contre sa liberté, si la nation le soupçonnait de trop regretter dans son âme le pouvoir suprême, de faire trébucher volontairement la nouvelle constitution pour profiter de ses chutes, de conduire la liberté dans des pièges, de se réjouir de l’anarchie, de désarmer la patrie, de lui souhaiter secrètement des revers, de correspondre avec ses ennemis, la nation avait le droit de le citer jusque sur son trône, de l’en faire descendre, de l’appeler à sa barre et de le déposer au nom de sa propre dictature et de son propre salut. […] Prince révolutionnaire, il avait appelé lui-même la Révolution à son secours.
On n’entendait sortir des fenêtres démantelées de ces maisons que les voix criardes des Transtévérines qui s’appelaient d’un grenier à l’autre, les pleurs d’enfants qui demandaient le lait de leurs mères, et le bruit sourd et cadencé des berceaux de bois que ces pauvres mères remuaient du pied pour les endormir ; on n’apercevait çà et là sur le seuil des maisons ou sur les balcons que quelques figures pâles et amaigries de femmes élevant leurs bras grêles au-dessus de leurs têtes pour atteindre le linge que le soleil avait séché ; de temps en temps une jeune fille demi-nue, à la taille élancée, au profil antique, au geste de statue, à la chevelure noire et aussi lustrée que l’aile du corbeau, apparaissait sur un de ces balcons sous des nuages flottants de haillons parmi les pots de basilic et de laurier-rose, comme ces giroflées qui pendent aux murailles en ruine, trop haut pour être respirées ou cueillies par le passant. […] Le père du poète s’appelait Bernardo Tasso, il était né en 1493 ; orphelin de bonne heure, et sans fortune, il fut élevé par un de ses oncles, évêque de Ricannoti. […] Le bruit que firent ces poésies en Italie parvint jusqu’à Ferrante Sanseverino, prince de Salerne ; ce prince lettré appela Bernardo à sa cour. […] Elle se refusait par tendresse à le rendre à son père, qui l’appelait près de lui à Pesaro. […] Un second départ du cardinal d’Este pour la France, où il possédait d’immenses terres de l’Église appelées bénéfices, interrompit encore cette félicité.
C’est là même le grand problème qui donne de l’intérêt à l’immense fatras qu’on appelle à tort l’épopée française. […] Mais la mort de Bègue est un récit d’un grand effet dans sa couleur grise, avec cette accumulation rapide de petits détails pressés d’une si exacte et précise notation : la vie paisible de Bègue dans son château de Belin, entre sa femme et ses enfants, l’ennui qui prend à la fin ce grand batailleur, sourde inquiétude, désir de voir son frère Garin qu’il n’a pas vu depuis longtemps, et son neveu Girbert qu’il n’a jamais vu, désir aussi de chasser un fort sanglier, fameux dans la contrée du Nord ; la tristesse et la soumission douce de la femme ; le départ, le voyage, la chasse si réelle avec toutes ses circonstances, l’aboi des chiens, le son des cors, la fuite de la bête, l’éparpillement des chasseurs, qui renoncent ; Bègue seul âpre à la poursuite, dévorant les lieues, traversant plaines et forêts et marais, prenant ses chiens par moments sur ses bras pour les reposer, jusqu’à ce qu’il se trouve seul, à côté de la bête morte, ses chiens éventrés, en une forêt inconnue, sous la pluie froide de la nuit tombante : il s’abrite sous un tremble, allume un grand feu, prend son cor et en sonne trois fois, pour appeler les siens. […] Mais, au xiie siècle, l’épopée est réduite à être l’amusement des loisirs et l’ornement des fêtes : en temps de paix, aux noces, aux festins, après boire, c’est alors, pour s’amuser, qu’on appelle le « jongleur » : il est l’histrion qui récite, l’éditeur qui publie les chansons de geste. […] Jamais on n’a besoin et presque toujours on aurait tort de retenir ce qu’on appelle aujourd’hui « l’écriture » du poète ; quiconque voit les scènes dramatiques par lesquelles s’ouvrent Girart de Viane ou le Charroi de Nîmes 30 refaisant en langage quelconque les dialogues nécessaires, peut être assuré d’avoir extrait des ouvrages originaux toute la beauté qu’ils contenaient. […] On appela aussi geste un certain groupe de traditions épiques, à peu près ce que nous nommons un cycle.
Le nom de mademoiselle Delphine Gay me vint sur les lèvres ; je fis appeler le courrier, qui préférait le vin de Montefiascone à toutes les eaux de Terni, et qui buvait dans une salle basse en compagnie d’une fiasque et d’un ami. Le courrier me connaissait parce que j’avais signé souvent son passeport pour les villes d’Italie ; il me dit que ses voyageuses s’appelaient madame Gay et mademoiselle Delphine Gay, sa fille ; que ces dames avaient regretté de ne pas me rencontrer à Florence ; qu’elles avaient des lettres de recommandation pour moi, et qu’elles espéraient me rencontrer à Rome ; puis, montant aussitôt sur son cheval tout sellé à la porte de l’auberge, il galopa sur la route des Cascades pour aller prévenir les deux Françaises que j’étais à Terni, et que j’allais bientôt les rejoindre à la chute du Vellino. […] Ce défaut était un excès de nature qui lui faisait négliger quelquefois cette hypocrisie de délicatesse qu’on appelle bienséance. Elle avait conservé la franchise tragique d’idées, d’attitude et d’accent de cet interrègne de la société appelé la Terreur en France. […] Oui, de la vérité rallumant le flambeau, J’enflammerai les cœurs de mon noble délire ; On verra l’imposteur trembler devant ma lyre ; L’opprimé, qu’oubliait la justice des lois, Viendra me réclamer pour défendre ses droits ; Le héros, me cherchant au jour de sa victoire, Si je ne l’ai chanté doutera de sa gloire ; Les autels retiendront mes cantiques sacrés, Et fiers, après ma mort, de mes chants inspirés, Les Français, me pleurant comme une sœur chérie, M’appelleront un jour Muse de la patrie !
Nous nous apercevons, en la récitant, que le mot appelle le mot et qu’une réflexion sur le sens gênerait plutôt qu’elle ne favoriserait le mécanisme du rappel. […] Si, dans le premier cas, associant des images à des images, nous nous mouvions d’un mouvement que nous appellerons par exemple horizontal, sur un plan unique, il faudra dire que dans le second cas le mouvement est vertical, et qu’il nous fait passer d’un plan à un autre. […] Une représentation de ce genre, où sont surtout figurés des rapports, ressemble beaucoup à ce que nous appelions un schéma. […] Dira-t-on que ce n’est pas une chance, que c’est la ressemblance des images qui fait qu’elles s’appellent les unes les autres, mécaniquement, selon la loi générale d’association ? […] Mais puisque son rôle est au contraire d’appeler et de grouper des images selon leur puissance de résoudre la difficulté, il doit tenir compte de cette puissance des images, non de leur forme extérieure et apparente.
Sans doute Isocrate, en son célèbre Panégyrique, avait raison de dire à sa date, à la veille d’Alexandre : « Notre ville a laissé si loin derrière elle, en pensée et en éloquence, les autres hommes, que ses élèves sont devenus les maîtres des autres, et elle a fait si bien que le nom de Grecs ne semble plus être la désignation d’une race, mais celle de l’intelligence même, et qu’on appelle Grecs ceux qui ont part plutôt encore à notre culture qu’à notre nature. » Périclès, avec plus d’autorité, disait la même chose dans cet admirable panégyrique d’Athènes qu’il fit magnifiquement entrer au cœur de son éloge funèbre des guerriers morts pour la patrie. […] Et n’est-ce pas chez lui qu’on doit aller chercher le mot le plus expressif pour rendre la douceur même (the milk of human kindness), cette qualité que je demande toujours aux talents énergiques de mêler à leur force pour qu’ils ne tombent point dans la dureté et dans la brutale offense, de même qu’aux beaux talents qui inclinent à être trop doux, je demanderai, pour se sauver de la fadeur, qu’il s’y ajoute un peu de ce que Pline et Lucien appellent amertume, ce sel de la force ; car c’est ainsi que les talents se complètent ; et Shakespeare, à sa manière (et sauf les défauts de son temps), a été complet. […] C’est lui, l’auteur de Werther et de Faust, et qui s’y connaissait, qui a dit ce mot si juste : « J’appelle le classique le sain, et le romantique le malade. » Comme le classique, et même le romantique, font partie de la tradition, à la considérer dans toute sa série et dans l’étendue du passé, j’ai à m’arrêter à ce mot de Goethe, et je veux chercher à me l’expliquer devant vous. […] Pour des travaux qui, faits avec conscience et modestie (comme nous en pourrions citer), appellent l’estime, je vois venir le moment où l’on n’aura plus assez de couronnes.
Étant encore étudiant en théologie, il fut appelé à l’université de Bâle comme professeur de littérature française. […] Quand il combat ceux qu’il appelle les réalistes à Bâle, et qui voudraient éliminer le plus possible la littérature pure de l’enseignement, il soutient, à propos des classiques français, la même cause que chez nous M. […] — Soit qu’il nous peigne ce grand style de Pascal, si caractérisé entre tous par sa vérité, austère et nu pour l’ordinaire, paré de sa nudité même, et qu’il ajoute pour le fond : « Bien des paragraphes de Pascal sont des strophes d’un Byron chrétien ; » soit qu’il admire, avec les penseurs, dans La Rochefoucauld, ce talent de présenter chaque idée sous l’angle le plus ouvert, et cette force d’irradiation qui fait épanouir le point central en une vaste circonférence ; soit qu’il trouve chez La Bruyère, et à l’inverse de ce qui a lieu chez La Rochefoucauld, des lointains un peu illusoires créés par le pinceau, moins d’étendue réelle de pensée que l’expression n’en fait d’abord pressentir, et qu’il se montre aussi presque sévère pour un style si finement élaboré, dont il a souvent un peu lui-même les qualités et l’effort ; soit que, se souvenant sans doute d’une pensée de Mme Necker sur le style de Mme de Sévigné, il oppose d’un mot la forme de prose encore gracieusement flottante du xviie siècle à cette élégance plus déterminée du suivant, qu’il appelle succincta vestis ; soit qu’en regard des lettres capricieuses et des mille dons de Mme de Sévigné, toute grâce, il dise des lettres de Mme de Maintenon en une phrase accomplie, assez pareille à la vie qu’elle exprime, et enveloppant tout ce qu’une critique infinie déduirait : « Le plus parfait naturel, une justesse admirable d’expression, une précision sévère, une grande connaissance du monde, donneront toujours beaucoup de valeur à cette correspondance, où l’on croit sentir la circonspection d’une position équivoque et la dignité d’une haute destinée ; » soit qu’il touche l’aimable figure de Vauvenargues d’un trait affectueux et reconnaissant, et qu’il dégage de sa philosophie généreuse et inconséquente les attraits qui le poussaient au christianisme ; soit qu’en style de Vauvenargues lui-même il recommande, dans les Éléments de Philosophie de d’Alembert, un style qui n’est orné que de sa clarté, mais d’une clarté si vive qu’elle est brillante ; — sur tous ces points et sur cent autres, je ne me lasse pas de repasser les jugements de l’auteur, qui sont comme autant de pierres précieuses, enchâssées, l’une après l’autre, dans la prise exacte de son ongle net et fin. […] Vinet se montre avec tendresse et solennité funèbre dans quelques mots sur le dernier chant de Gilbert, que je n’appellerai pourtant pas un grand poëte 22.
Sue représente pour moi assez fidèlement ce que j’appellerai la moyenne du roman en France depuis ces dix années ; il la représente avec distinction, mais sans un cachet trop individuel et sans trop d’excentricité, tellement que c’est l’époque même qui semble plutôt lui imprimer son cachet à elle. […] Il n’a vu, il n’a voulu voir qu’un côté, le petit et le vilain, d’un grand règne ; il a parlé de Louis XIV en opprimé, presque en homme lésé ; il s’est mis passionnément de la cabale des gens d’esprit et des libertins contre le grand roi, il a fait cause commune avec Vardes, Bussy, Lauzun, Rohan, les Vendôme, avec tous ceux qui regrettaient ou qui appelaient la précédente ou la future régence ; durant une oraison funèbre de Bossuet, durant les chœurs d’Athalie ou d’Esther, il a continué de chanter à la cantonade quelque noël satirique. […] La contre-partie du paradoxe l’a conduit, dans sa spirituelle fantaisie de Létorières, à faire de Louis XV à diverses reprises le plus adorable maître et à ne l’appeler que cet excellent prince. […] Mais bientôt, en avançant dans son sujet, l’auteur eut une crainte : certains feuilletons firent crier les moins scrupuleux ; l’odeur secrète, ce que j’ai entendu appeler l’odeur du fond de cale, si masquée qu’elle fût de temps à autre dans des parfums, perçait trop par intervalles.
Au point de vue élevé où il se plaçait, et dans le regard sommaire sous lequel il embrassait et resserrait une longue suite d’événements, il arrivait à y saisir les points fixes, les nœuds essentiels, les lois, et déjà il laissait échapper de ces mots, de ces maximes, chez lui familières et fondamentales, qui exprimaient ce qu’on a pu appeler son système. […] Au passage des grandes infortunes, de justes accents d’humanité (ce que j’appelle lacrymæ volvuntur inanes) y ont leur écho, sans rien troubler. […] Esprit scientifique et régulateur, il s’attache d’abord à séparer la partie mobile de l’histoire d’avec ce qu’il appelle sa partie fixe ; il embrasse du premier coup d’œil celle-ci, les grands résultats, les faits généraux qui ne sont que les lois d’une époque et d’une civilisation : c’est là, selon lui, la charpente, l’ostéologie, le côté infaillible de l’histoire. […] Ici et dans tout ce qui suivra, il est bien entendu que je ne parle que de l’ancienne diplomatie : quant à la nouvelle, là où il existe encore telle chose qu’on doive appeler de ce nom, je suis disposé à faire en sa faveur toutes les exceptions qu’on pourra désirer.
Le bonasse Régent, qui l’avait embastillé, s’était laissé tirer une pension par une dédicace ; et plus tard, au moment où le ministère venait de le contraindre à imprimer clandestinement à Rouen sa Henriade, dont les exemplaires entraient la nuit à Paris dans les fourgons de la marquise de Bernière, Voltaire poussait sa première pointe à la cour, il recevait une pension sur la cassette de Marie Leczinska ; cette petite dévote se laissait ensorceler par l’esprit du poète, à qui la tête tournait en s’entendant appeler familièrement par la reine : « mon pauvre Voltaire ». […] Voltaire appela le chevalier en duel. […] Il revient à Paris, s’y installe une maison, que Mme Denis, une de ses nièces et veuve, est appelée à tenir. […] Il est, au contraire, authentique et complet dans ses « Lettres philosophiques, politiques, critiques, poétiques, hérétiques et diaboliques », comme il les appelait lui-même.
ou même m’incite à me réfugier dans la pensée délicate ou dans le tendre cœur des poètes qui me sont chers : mais son Verbe m’écrase. « Une âme violente et grossière », comme l’a appelée Louis Veuillot, soit ; mais une bouche divine… Et, ici, ce m’est un grand bonheur que d’autres, plus habiles que moi, M. […] Seulement (et c’est la rançon du don monstrueux que la nature injuste a mis en lui) il finit par appeler ses amis les montagnards : Tigres compatissants ! […] Puis, comme la moindre idée lui suggère une image, et comme ensuite les images s’appellent et s’enchaînent en lui avec une surnaturelle rapidité, le sujet qu’il traite a beau être maigre et court dans son fond, la forme dont il le revêt est un vaste enchantement, Ces correspondances qu1il saisit entre les choses nous intéressent par elles-mêmes. […] (De bonne foi, ce ne sont pas les ouvriers ni les petits bourgeois, ce sont les gens de maison du Faubourg Saint-Germain et du quartier du parc Monceau que l’on eût dû appeler à cette cérémonie.
Une vacance : « un tel (conviennent-ils) à Londres, quelque part, pourrait être des nôtres », vote, on l’appelle. […] Les moyens de perception et de distribution à la fois de ce patrimoine, caduc, bientôt appelé le « Fonds littéraire », quels seront-ils ? […] Je pose, à mes risques esthétiquement, cette conclusion (si par quelque grâce, absente, toujours, d’un exposé, je vous amenai à la ratifier, ce serait pour moi l’honneur cherché ce soir) : que la Musique et les Lettres sont la face alternative ici élargie vers l’obscur ; scintillante là, avec certitude, d’un phénomène, le seul, je l’appelai l’Idée. […] Parce que, péremptoirement — je l’infère de cette célébration de la Poésie, dont nous avons parlé, sans l’invoquer presqu’une heure en les attributs de Musique et de Lettres : appelez-la Mystère ou n’est-ce pas ?
On a critiqué dans ces dernières années, et l’on critique encore le plan, ou plutôt ce qu’on appelle le manque de plan du Siècle de Louis XIV. […] Frédéric le louait publiquement, et disait de son Homme machine, « qu’il ne devait déplaire qu’aux gens ennemis par état de la raison. » L’orgueil même de ses grandes qualités de ce qu’on pouvait appeler, malgré lui, ses vertus, lui faisait prendre plaisir à cet avilissement systématique de la nature humaine, par la douceur de penser que de toutes ces machines il était la plus parfaite. […] Insensiblement le beau projet d’une histoire universelle des mœurs et de l’esprit des nations tourne à ce qu’il appelle lui-même un tableau des sottises humaines. […] L’indulgence de Voltaire pour certains délits est moins de l’humanité qu’une complaisance, dont il ne s’excepte pas, pour ce qu’il appelle les faiblesses humaines.
Et on nous appellera les impies, et on vous appellera les croyants ! […] Appelée à vivre par sa vérité, elle développe parallèlement un principe de mort qui devient avec le temps intolérable et la tue. […] Je dis, moi, au contraire, que celui qui embrasse de toute âme cet humiliant labeur prouve par là même qu’il n’est pas appelé à la grande œuvre.
Au siège devant Mardyck (août 1646), les ennemis ayant fait une sortie, non content de les repousser de sa tranchée, Bussy, sur un mot du duc de Nemours, tint une sorte de gageure que lui-même appelle une folie, et il s’aventura à vouloir rejeter et relancer avec une faible élite le gros des assaillants jusque sur leurs palissades, si bien qu’aux premières décharges la plupart des siens, et les plus marquants, étaient hors de combat ; mais lui, qui n’avait eu encore que deux chevaux tués, tenait ferme dans cette attaque sans but et se faisait un point d’honneur de voir l’ennemi se retirer le premier : il fallut que le duc d’Enghien (le Grand Condé) lui fit donner l’ordre de se retirer, ajoutant que, « s’il avait à prendre un second dans l’armée, il n’en choisirait point d’autre ». […] Mme de Miramion fut enlevée malgré ses cris ; Bussy l’emmena jusqu’à un château fort, à vingt-cinq lieues de là, et ne lâcha prise qu’à la dernière extrémité, et quand il fut plus que persuadé que son Hélène (comme il l’appelle) n’était nullement consentante à l’entreprise. […] Vers la retraite en vain la raison nous appelle, En vain notre dépit quelquefois y consent, Leur vue a sur notre zèle Un ascendant trop puissant, Et la moindre faveur d’un coup d’œil caressant Nous rengage de plus belle. […] « D’ailleurs, ajoutait-il, Despréaux est un garçon d’esprit et de mérite que j’aime fort. » Lié avec les Sarasin, les Benserade, et ces anciens beaux esprits qu’il appelait encore les virtuoses, il eut le tact et le bon goût d’accepter, de deviner les mérites originaux et naissants : il fut l’un des premiers à sentir et à pousser La Bruyère.
Sous ce dernier rapport, j’appellerai l’attention sur les détails ci-après : Procédé de Sévi écrasant le tas de pagnes et de bijoux apporté en tribut par le tounka (La geste de S. […] — Le fusil de Samba s’appelle Boussalarbi, tout comme l’épée de Charlemagne avait nom : Joyeuse et celle de Siegfried : Balmung. Le cheval de Samba s’appelle Oumoullatôma et celui de Birama NGourôri : Golo, de même que celui des 4 fils Aymon était appelé : Bayard et ceux de Gradlon, roi de Kérys : Morvarc’h et Gadifer.
Le résultat continuel de l’effort de la critique appliquée à la littérature est d’étendre ainsi de plus en plus le domaine de l’homme instruit, et d’appeler chacun à profiter, et, jusqu’à un certain point, à juger par soi-même de ce qui avait été jusqu’alors la propriété des doctes et des hommes de cabinet. […] À l’époque où Commynes, le seigneur d’Argenton comme on l’appelle, connu pour sa prudence éprouvée et par la longue confiance de Louis XI, est envoyé à Venise, à ce poste d’honneur de la diplomatie, pour y lutter de finesse avec les rusés Vénitiens, avec ce gouvernement qu’il admire et dont il nous définit si bien le génie, de grands changements s’étaient accomplis depuis le temps de Henri Dandolo : toute trace de démocratie, comme aussi toute velléité de monarchie, y avait disparu ; le doge, toujours honoré comme un roi, ne pouvait plus guère rien par lui-même ; le patriciat et les Conseils étaient tout. […] Et puis, outre cette culture du millet qu’on a rappelée spirituellement, il y a, ne l’oublions pas, à compter aussi cette autre semence invisible et légère qu’on appelle la gloire, qui n’est point aussi vaine qu’on le croirait, qui étouffe et chasse des cœurs les tièdes mollesses, les empêche à temps de se corrompre, et qui, impérissable par essence, s’entretient dans les âmes et les races généreuses à travers les siècles86.
Sans entrer dans aucune discussion sur la prééminence des talents et sur la préséance des genres, il m’a toujours paru en effet que le premier rang dans l’ordre de l’intelligence pure était dû à ces hommes qu’on appelle Archimède, ou Newton, ou Lagrange. […] Cette nouvelle espèce de direction donnée à sa carrière, et que je n’ai ni le droit ni la pensée d’appeler une dispersion, devint pour lui un devoir selon ses goûts lorsqu’il eut été nommé secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences en remplacement de Fourier, le 16 juin 1830. […] Dans la biographie de Thomas Young, une des meilleures qu’il ait écrites, il arrive à une conclusion des plus judicieuses et des plus fines, lorsque, pour refuser à l’illustre docteur la gloire d’avoir découvert la vraie théorie des hiéroglyphes égyptiens et la maintenir à Champollion, il s’appuie de l’exemple de ce même Young et lui maintient contre Hooke l’honneur d’avoir découvert ce qu’on appelle en optique les interférences, se servant d’un raisonnement analogue dans les deux cas pour le couronner à la fois et pour le réduire.
Ç’a été pour moi une satisfaction imprévue que de lire ce qu’on appelle les Mémoires de Villars. […] Le roi, qui s’était informé plusieurs fois de ce qui se passait de si opiniâtre dans cette demi-lune, fit appeler Villars au retour : « Mais ne savez-vous pas que j’ai défendu, même aux volontaires, d’aller aux attaques sans ma permission ? […] Plus tard, quand il commanda en chef, dans les marches qu’il entreprenait on avait remarqué qu’en général il faisait beau temps, et les soldats, quand ils voyaient le soleil dès le matin, appelaient cela un temps de Villars.
Auguste l’appelait en riant le pompéien, et Tite-Live osa écrire du grand César « qu’il n’était pas bien certain si la chose publique avait plus gagné à ce qu’il naquît qu’elle n’aurait gagné à ce qu’il ne fût pas né. » Après la mort d’Auguste, il retourna à Padoue et y mourut vers l’âge de soixante-seize ans. […] Au second chapitre de la Genèse, il est dit d’Adam « que le Seigneur Dieu ayant formé de la terre tous les animaux terrestres et tous les oiseaux du ciel, il les amena devant Adam, afin de voir comment il les appellerait : et le nom qu’Adam donna à chacun des animaux est son nom véritable. » Mais cette langue primitive d’Adam est perdue ; et puis il s’agit ici de nommer les pareils d’Adam, ou, pour ne pas sortir de notre ton et de notre sujet, il s’agit de trouver une juste nomenclature à des esprits et des talents humains, matière essentiellement ondoyante et flottante, diversité et complication infinie. […] J’appelle cela être en bonne fortune avec moi-même.
Bonstetten était appelé par sa naissance à ce rôle politique, et il le manqua. […] C’est ce que j’appelle la période werthérienne de Bonstetten. […] Le véritable maître du jeune homme, c’est l’opinion de ce qu’on appelle le monde, et dans le monde celle de ses contemporains.
Dans cette extrémité, on appela au Comité de salut publie deux nouveaux membres, que l’on chargea de la partie militaire. […] Une réquisition générale appela à ce travail l’universalité des citoyens. […] Montaigne n’a rien d’un Hercule, et n’en appelle pas l’idée.
Il avait tiré ce même pistolet trois ans auparavant dans une cave (comme lui-même il appelle poliment l’honnête journal qui lui avait prêté d’abord sa publicité clandestine), et personne n’y avait fait attention ; il a rechargé et tiré de nouveau avec la même balle en plein boulevard, en pleine rue Vivienne ; de là tapage et attroupement. […] Je ne prends pas à la lettre tout ce qu’il fait semblant d’être dans son livre ; il se donne comme le plus désappointé des hommes ; selon lui, il aurait tout manqué dans sa carrière, et il n’aurait recueilli qu’ingratitude et mécomptes : littérateur, on ne lui aurait pas su gré des services qu’il aurait rendus à la société à une certaine heure ; on lui aurait fait mainte promesse qu’on n’aurait pas tenue ; homme de province et propriétaire, il n’aurait eu qu’ennuis dans l’exercice de ses honneurs municipaux ou communaux ; homme de qualité (il ne l’oublie jamais), comme il n’allait qu’en fiacre dans les soirées du noble faubourg, les laquais souriaient d’un certain air en le voyant traverser l’antichambre et lui demandaient à la sortie sous quel nom il fallait appeler ses gens. […] Ou bien encore, car son cas pathologique est curieux et appelle les comparaisons médicales, il est comme un homme qui aurait avalé un cent d’épingles ou plutôt de fines aiguilles, et toutes les aiguilles lui sortent après un certain temps par mainte issue et mainte voie douloureuse.
On ne sait rien de l’auteur qu’on n’a même eu l’idée d’appeler Longus que parce qu’on avait mal lu, à ce qu’il paraît, le titre d’un ancien manuscrit. […] Ce que nous appelons le sentiment esthétique est tout à fait absent. […] Il n’y en a pas, — ou plutôt je ne vois que deux vainqueurs ; chacun des deux, vu à son heure, a sa couronne, et celui qu’on appelle Longus ne perdra jamais la sienne.
Cet hommage rendu à Dalilci, rien ne nous sépare plus de Sibylle ; car le Jeune Homme pauvre (qui aurait dû s’intituler plutôt le Gentilhomme pauvre), si nous nous y arrêtions, appellerait plus d’une critique du genre de celles qui nous restent à faire, et Sibylle est certainement cousine de la petite Marguerite. […] Mais maintenant qu’il n’est plus en vue de la côte, qu’il est en pleine eau, il n’y a plus, pour s’en tirer, que la connaissance de ce vaste océan qu’un appelle la nature humaine. […] Je sais qu’il y a en tout ceci bien du jeu, que l’art est une chose fort différente de la nature, que ce qui s’appelle roman en particulier est fait pour plaire et amuser à tout prix, et le plus souvent moyennant illusion : je ne voudrais pourtant pas qu’on y mentît par trop, qu’on y donnât des idées par trop fausses et chimériques. et j’ai présent à l’esprit en ce moment la boutade d’un moraliste un peu misanthrope, qui écrivait pour lui seul après la lecture de quelqu’un de ces romans à la Sibylle ou à la Scudéry : « Quand je me reporte en idée aux débuts de l’espèce humaine sur cette terre, à cette longue vie sauvage dans les forêts, à ces siècles de misère et de dureté de l’âge de pierre qui précéda l’âge de bronze et l’âge même de fer ; quand je vois, avant l’arrivée même des Celtes, les habitants des Gaules, nos ancêtres les plus anciens, rabougris, affamés et anthropophages à leurs jours de fête le long des fleuves, dans le creux des rochers ou dans les rares clairières ; — puis, quand je me transporte à l’autre extrémité de la civilisation raffinée, dans le salon de l’hôtel de Rambouillet ou des précieuses spiritualistes de nos jours, chez Mme de Longneville ou chez Mme de…, où l’on parle comme si l’on était descendu de la race des anges, je me dis : L’humanité n’est qu’une parvenue qui rougit de ses origines et qui les renie.
Si Charles-Édouard avait disparu aussitôt après son illustre aventure, si le vaisseau qui le ramena en France s’était abîmé au retour dans une tempête, on aurait eu une étoile de plus dans ce qu’on peut appeler la mythologie de l’histoire, une de ces jeunes destinées lumineuses et rapides comme l’éclair, et sur lesquelles l’imagination des hommes brode longuement ensuite à plaisir. […] Nous avons, sur celle première vie qu’elle menait à Rome, un excellent et agréable témoin, le Bernois presque athénien, Bonstelten, qui nous l’a dépeinte dans un pastel des plus légers : « Dans l’hiver de 1773 à 1774, dit-il, je fus présenté à Rome au Prétendant Charles-Édouard Stuart et à sa très-jolie épouse, appelée à Rome la Reine des cœurs. […] Cependant la comtesse, dont la douceur et le charme appelaient naturellement la protection, obtint bientôt d’habiter le palais de son beau-frère, le cardinal, d’y voir le monde, et insensiblement de fréquenter les assemblées.
Cela ne s’appelait pas même de la probité. […] Alquier, qui avait été appelé à Milan, mais au premier secrétaire, M. […] A cette époque, il fut appelé au Conseil d’État nouvellement réorganisé, et dans le sein duquel ses lumières et sa compétence lui conférèrent aussitôt une autorité incontestée, dès qu’il s’agissait d’apprécier nos affaires extérieures.
Il déteste peut-être un peu trop l’Anglais (le Saxon) comme au temps du combat des Trente ; il paraît trop persuadé que son pays est, à tous égards, le premier du monde, sa langue, la plus belle de toutes : en prose, cela s’appellerait des préjugés et des entêtements ; c’est bon à chanter, non à dire. […] Aujourd’hui je comprends bien ce que vous voulez appeler la responsabilité délicate qui vous est échue : il s’agit de choisir, d’élaguer, de remplir le vœu dernier d’un poëte, en n’admettant rien qui soit de nature à nuire à sa mémoire ou à affaiblir l’idée qu’on veut donner de son talent. […] Ce n’est pas pour rien qu’il s’appelait Évariste : il tenait de Parny, son parrain poétique, plus que d’Alfred de Musset. » — Je compléterai aujourd’hui et préciserai un peu plus ces souvenirs, mais sans m’astreindre a la notice : il suffit ici d’un profil et d’un médaillon.
La jeune épouse, qui, dans des lettres familières, est appelée ma Heine ou ma petite Huchette, de même que le jeune époux avait pour sobriquet Mlle Colette, ne nous offre que des traits assez peu définis. […] Son cœur seul put être rapporté en France, Le major du régiment de Champagne, M. de Vignolles, appelé par le mourant, et qui avait reçu ses derniers soupirs, écrivait du camp près de Cologne, le 28 juin 1758 : « Nous venons de perdre le meilleur sujet du royaume et la plus belle âme ; il était doué de trop de vertus pour vivre dans un siècle aussi corrompu. […] Ce qui s’oppose le plus à l’impression poétique en présence des personnages trop voisins de nous, c’est la moquerie, l’ironie, ce grand dissolvant des temps modernes, comme on l’a appelé.
Dans ce roman, il y a en effet un chapitre intitulé l’Année 1817, qui est tout rempli de contrastes et de singularités historiques ou littéraires, tournant au ridicule et au grotesque ; par exemple : « Il y avait un faux Chateaubriand appelé Marchangv, en attendant qu’il y eût un faux Marchangy appelé d’Arlincourt… La critique faisant autorité préférait Lafon à Talma… L’opinion générale était que M. […] Il y a dans l’âge de l’homme et de l’enfant un certain moment de transition qu’on appelle l’âge bête.
Un chef de bataillon suisse, Keller, qui s’était fait remarquer pour très peu de chose à Ostende, lors de la tentative de débarquement des Anglais, ayant été appelé au poste de ministre de la guerre dans la nouvelle république helvétique, Jomini le vit à son passage à Paris, et, saisissant l’occasion au vol, il lui demanda de le faire son aide de camp ; ce fut même lui qui fournit la voiture et procura l’argent pour leur commun voyage. […] Comme le Traité de grande Tactique s’était imprimé sur ces entrefaites, et que les deux premiers volumes avaient paru, Jomini avait glissé ces volumes dans le paquet des dépêches du maréchal, en y joignant une lettre d’envoi qui appelait l’attention de Napoléon sur un chapitre capital où les dernières guerres, et notamment la campagne de 1800, étaient invoquées et comparées aux opérations du grand Frédéric. […] Si l’on se reporte au xvie siècle, et en choisissant ce qu’il y a de mieux, on a, par exemple, les Mémoires ou Commentaires de Montluc que Henri IV appelait « la Bible du soldat. » Les maximes et préceptes qu’en y trouve ne sont que de détail, et applicables seulement à la guerre de partisan, de pures recettes de stratagèmes : rien qui atteigne l’ensemble des opérations.
Il y a eu les épigrammes que j’appellerai innocentes et gaies, comme celles des poëtes épicuriens Chapelle et Lainez au xviie siècle, comme ensuite celles de Piron. […] Cette fièvre d’audace et de propre bonheur, cette ébullition, ce rien qu’on appelle la jeunesse se passe, et l’attaquant, s’il a quelque valeur et s’il cherche dans la société toute la place à laquelle il peut prétendre, commence un jour à lorgner de loin l’Académie. […] C’est que dans ce temps de mœurs littéraires si mauvaises et si gâtées, en ce temps de grossièreté où la littérature, ce qu’on ose appeler ainsi, trop souvent imite la rue et n’en a pas la police, il importe que l’Académie reste un lieu où la politesse, l’esprit de société, les rapports convenables et faciles, une transaction aimable ou du moins suffisante, la civilisation enfin en littérature, continuent et ne cessent jamais de régner.
Desjardins950, dans tout ce qu’on appelle le néo-christianisme, je ne vois que deux choses : la profonde conviction de la valeur moralisatrice des croyances religieuses, l’affirmation énergique du postulat moral, et de la nécessité d’en faire la règle de la vie, même quand on a perdu le Dieu qui prescrit et qui récompense. […] En littérature, un fait capital est ce qu’on a appelé la banqueroute du naturalisme. […] Les maîtres de tous ces groupes qui s’appellent des noms de décadents, symbolistes, etc., sont M.
Je lui emprunte ces lignes intéressantes : « … Au siècle passé… l’emploi des premiers comiques s’appelait aussi l’emploi des valets, et la garde-robe des acteurs qui tenaient ces sortes de rôles se bornait presque à des habits de livrée. […] Vanhove, Naudet, Molé, Baptiste aîné, Damas jouèrent surtout ce que j’ai appelé « le second Tartuffe ». […] Reste le Tartuffe que j’appelais le « second Tartuffe », et qui est, en réalité, le seul.
Le livre s’appelle Nos maîtres. […] Gide dit appeler symbole « tout ce qui paraît ». C’est exactement ce que les savants appellent phénomène.
Il vitupéra le faux simplisme de Paul Fort et ce qu’il appelait l’esthétique belge. […] L’excès appelle l’excès. […] Byron n’a pu soutenir jusqu’au bout son personnage de dandy et encore moins celui que l’on avait appelé « Mademoiselle Byron » : Alfred de Musset.
Devaux, lecteur du roi Stanislas, elle appelle ce M. […] Voltaire rit d’elle, il l’appelle « gros chat » ; Mme de Champbonin a pris le parti d’engraisser. […] Mme de Graffigny finit par juger Voltaire « le plus malheureux homme du monde » : Il sait tout ce qu’il vaut, dit-elle, et l’approbation lui est presque indifférente ; mais, par la même raison, un mot de ses adversaires le met ce qui s’appelle au désespoir : c’est la seule chose qui l’occupe et qui le noie dans l’amertume.
Ce dernier n’était pas toujours gai et plaisant, tant s’en faut ; on l’appelait le contemplatif ; il avait même de la tristesse, de la mélancolie, quand il était seul. […] À table, à ce qu’on appelait alors le dîner (et que nous appellerions le déjeuner), il ne fait manger à son élève que ce qu’il faut pour apaiser les abois de l’estomac ; il veut que ce dîner, ce premier repas, soit sobre et frugal, lui réservant un souper plus large et copieux.
Il y eut, dans ces années (1661-1662), des saisons uniques de fraîcheur et de jeunesse, et qui se peuvent proprement appeler le printemps du règne de Louis XIV. […] Dans le premier moment, ou avait fait venir un docteur Feuillet, chanoine de Saint-Cloud, grand rigoriste : ce docteur ne ménagea en rien la princesse ; il lui parla presque durement ; écoutons son récit à lui-même : À onze heures du soir, elle m’envoya appeler en grande diligence. […] Madame appelle naturellement la comparaison avec cette autre princesse aimable des dernières années de Louis XIV, avec la duchesse de Bourgogne ; mais, sans prétendre sacrifier l’une à l’autre, notons seulement quelques différences.
Certes, il ne peut trouver mauvais que vous l’appeliez le père du « bon style » et que vous invitiez la jeunesse littéraire à venir faire ses dévotions sur sa tombe. […] Il serait tout aussi raisonnable de faire Racine et Voltaire responsables de Pagès (du Tarn) ; c’est comme si l’on disait à la Phèdre du dix-septième siècle : « C’est vrai, tu es très éloquente et très admirable ; mais il court par les rues une créature imbécile et bossue qui se fait appeler la Nouvelle Phèdre ; donc, toi aussi, tu es imbécile et bossue, et nous allons vous chasser toutes deux ensemble ! […] , de ce féroce mangeur de tragédies au berceau, — d’Auguste Vacquerie, puisqu’il faut l’appeler par son nom !
Les fausses religions elles-mêmes révèlent et prouvent les principes de la vraie religion : toutes les fois, par exemple, que, dans le polythéisme, un homme a rencontré le sentiment de l’amour, il a rencontré le christianisme, et il a été ce que Tertullien appelait une âme naturellement chrétienne. […] Une voix inconnue se fit jadis entendre à un homme qui s’est appelé Homère ; et cette voix ensuite a retenti, pleine de mille doux charmes, parmi les générations humaines. […] Qu’il me soit permis de citer ici la théocratie des Juifs, parce que chez ce peuple, qui à cause de cela, fut appelé le peuple de Dieu, la Providence a rendu visibles ses voies.
Ils toléreront que l’historien de la marquise de Pompadour ou de mademoiselle de La Vallière raconte des anecdotes à la fois libres et historiques ; qu’un diplomate signant Trois-Étoiles rapporte un propos léger, — qu’on appellera gaulois pour le faire passer, — d’un personnage russe ou anglais ; qu’un naturaliste s’exprime en termes clairs sur les phénomènes naturels : et d’ailleurs, quinze jours après l’apparition de la livraison, vous êtes sûrs de retrouver intacts, dans plus d’une maison, sans une coupure aux tranches, les articles de cette sorte. […] Je sais qu’il y a ce qu’on appelle les romans honnêtes. […] Il faut, chez un homme, ces dispositions que j’appellerai exclusives, pour qu’il perçoive et retienne chacun des détails dont se compose un paysage.
Ces considérations, qui résument d’une manière générale quelques-unes des observations particulières faites au sein de la Commission, ne paraîtront point déplacées ici : elles pourront servir à éclairer la route de l’avenir ; elles prouveront du moins que la Commission n’a point pris le change et n’a fait cette année que s’affermir de plus en plus dans le sens et l’esprit de l’institution qu’elle était appelée à servir et à interpréter. […] Ponsard a été examiné avec l’attention particulière qu’il méritait en lui-même, et que la réputation déjà établie de l’auteur appelle désormais sur toutes ses œuvres.
Cet homme s’appelle La Fayette, et il est le dernier des anciens hommes de l’Europe en qui vit encore l’esprit de sacrifice ; débris de l’esprit chrétien. » Dans le livre de M. de Carné, bien que le fond et le tissu en soient véritablement historiques et politiques, l’idée religieuse domine et rabat souvent les autres considérations à un ordre tout secondaire. « Plus les événements marcheront, dit-il, et mieux on comprendra que la question purement politique perd chaque jour de son importance, qu’elle s’amoindrit à vue d’œil, à mesure que se dessine et grandit la question de la régénération morale. » L’auteur s’est attaché surtout à démontrer que la réforme de 89 fut chrétienne dans son principe, bien qu’elle ne dût malheureusement s’accomplir qu’à travers une apostasie, au moins temporaire, du dogme religieux. […] Il comprend et expose à merveille comment la Charte a été et a dû être une ambiguïté, une contradiction et presque un malentendu perpétuel ; mais il approuve beaucoup trop à notre sens cette incertitude introduite à dessein par Louis XVIII, et ce qu’il appelle le vague heureux des dispositions.
L’auteur, appelé par les devoirs de sa haute charge domestique à assister à la dernière maladie de Louis XV, en note tous les détails et les alentours avec cette vérité entière et inexorable qui ne fait grâce de rien ; le sentiment qui l’anime n’est pas une curiosité pure, et, dans ce qui semblerait même repoussant, sa probité s’inspire à une source plus haute : témoin de l’agonie d’un monarque et d’une monarchie, il veut flétrir ce qui en a corrompu la sève et ce qui en pourrit le tronc. […] Tel était Louis XV dans toute sa force et dans toute sa virilité, à la veille de ce qu’on a appelé son héroïsme : ce qu’il devint après trente années encore d’une mollesse croissante et d’un abaissement continu, on le va voir lorsque, dans sa peur de la mort, il tirera la langue quatorze fois de suite pour la montrer à ses quatorze médecins, chirurgiens et apothicaires281.
Cette gallerie s’appelle communément les loges. […] Le tableau dont je parle, s’appelle communément, la messe du pape Jules, et il est peint à fresque au-dessus et aux côtez de la fenêtre, dans la seconde piece de l’appartement de la signature au vatican.
Il est vrai qu’Aristote appelle musique dans le vingt-sixiéme chapitre de sa poëtique, ce qu’il avoit appellé melopée dans son sixiéme chapitre. […] Dans un autre endroit, Juvenal appelle encore carmina la simple recitation des vers hexametres de la Thébaïde de Stace, que Stace devoit lire lui-même et prononcer à son gré.
L’auteur de l’écrit contre les spectacles des anciens qui a passé pour être de saint Cyprien, l’appelle illas magnas tragicae vocis infanias. […] Ce sont ces artisans que Quintilien appelle artifices pronuntiandi dans un passage que nous allons rapporter.
Rien ne fit trembler dans sa main et ne ternit sous sa paupière le pur cristal de la lorgnette qu’il promenait sur tous les étages de cette grande salle de spectacle qu’on appelle le monde, et quand, de son encoignure, il se prit tout à coup à dire ce qu’il voyait, de cette belle voix d’or qui ressemble à la voix de Montaigne, mais sans ses fêlures et ses quintes, nulle des clameurs que soulève d’ordinaire la beauté d’organe du génie ne couvrit cette magnifique voix d’une si pleine et si merveilleuse résonnance ! […] « Nous ne faisons pas — dit-il — plus de cas qu’Auger (voilà à quoi sert l’autorité de ce qu’on appelle un homme de goût !)
Tout cela classé, récapitulé et réglé, comme, dans un herbier, des plantes mortes ; tout cela à l’état de faits morts aussi, qui n’engendrent pas une pensée dans la tête qui les relate et n’y appellent jamais une réflexion… Louis XVI n’est jamais là-dedans que le plus stérile des nomenclateurs, de la plus étonnante impassibilité. […] Et, pourtant, c’était bien quelque chose que Marie-Thérèse, en Europe, et sa belle-mère devait faire un trou dans le tissu de ces tisserands qu’on appelle des hommes politiques et des directeurs de cabinets !
Mais, quel qu’il soit, ce gentilhomme de bon goût qui n’a pas une prétention, pas un pédantisme, et dont le talent est franc… comme un Russe ne l’est pas toujours, il est aussi éloigné de ce qu’on appelle l’observation à la loupe de madame Beecher-Stowe, à laquelle, le croira-t-on ? […] Si Tourgueneff avait eu l’idée du livre de Bulwer, il aurait appelé son livre : De la Russie et des Russes, ou de quelque autre titre approchant ; mais il s’en est soigneusement gardé.
Le livre en question s’appelle : Dante ou la philosophie catholique au xiiie siècle, et ici c’est le sous-titre qui est le vrai titre ; car c’est de la philosophie catholique qu’il est question bien plus que du Dante, quoiqu’on la voie à travers lui. […] Écrivain qui n’est pas toujours correct, je l’en avertis, mais qui est brusque et familier dans le tour et dans l’expression, ce dont je le loue, qui a des besoins de force, mais qui n’a pas la force venue, la force qu’il aura plus tard, son mérite n’est pas actuellement dans son style, mais dans la fermeté avec laquelle il attache son jeune regard auquel les cils, je crois, poussent encore, sur ce flamboiement de l’enfer et sur cette lumière du paradis qui s’appellent également le Dante.
Tout Swift et tout dans Swift s’explique par l’ironie, depuis son Gulliver, plus bête qu’un Conte de Perrault s’il n’est pas une ironie contre l’Angleterre, jusqu’à ces Opuscules très curieux que publie M. de Wailly et qu’il appelle humoristiques, peut-être par faute d’un autre mot ; car Swift n’est pas plus humouriste qu’il n’est un excentrique, comme beaucoup de personnes paraissent le croire. […] Léon de Wailly, sous la rubrique où vous reconnaissez ce que, plus haut, nous appelions le cant de la plaisanterie : « Modeste proposition — nous dit Swift — pour empêcher les enfants des pauvres d’Irlande d’être à charge à leurs parents ou à leur pays et pour les rendre utiles au public.
Prenez son recueil : il commence par cette ode qu’il appelle un madrigal panthéiste (jour de Dieu ! […] Gautier devrait s’appeler plutôt : Perles fondues, car presque toutes ces perles de poésies, que l’esprit boit avec des voluptés de Cléopâtre, se fondent en larmes aux dernières strophes de chacune d’elles, et c’est là un charme, — un charme encore meilleur que leur beauté !
., M. le Conte de L’Isle est un Indien qui parle en indien et pense en indien, si une telle chose s’appelle penser ! […] Ce n’était, après tout, qu’un tableau, et il n’y a que cela dans ce volume qui ose bien s’appeler Poèmes ; il n’y a que des tableaux, et des vignettes quand il n’y a plus de tableaux.
Ces verselets, puisque verselets il y avait, n’étaient pas la haute vulgarité, rimée et sonore, qu’on rencontre partout et qui s’appelle de la poésie. […] Or, pour l’imagination du xixe siècle, il faut bien en convenir, ces teintes s’appellent encore jusqu’ici Hugo, Musset, Lamartine.
On lui préfère ce grand génie sombre qui s’appelle Molière ou ce valet qui se moque de ses maîtres et que l’on appelle Beaumarchais !
Paul Bourget, qui, en beaucoup d’endroits, rappelle Alfred de Musset sans l’imiter, a peut-être été appelé « Byronnet » à son tour, par ceux-là qui veillent que la poésie ne soit que l’expression des réalités ambiantes, reproduites avec la scrupuleuse exactitude de la plus attentive impassibilité. […] pas aux poèmes étranges du grand homme qu’il adore, à ces merveilles d’invention qui s’appellent Le Giaour, Lara, Le Corsaire, etc., à ces chefs-d’œuvre d’impression pathétique et mystérieuse et de figures héroïques et fatales creusées dans l’imagination du lecteur comme aucun poète n’en creusa jamais à pareille profondeur dans l’imagination humaine… Non !
Le sien, qu’il appelle une promenade, avec une modestie bien légère, — car une promenade de deux volumes in-8°, de quatre cents pages19, fait l’effet d’une assez longue route, — le sien nous apprend-il sur l’Amérique des choses intimes et profondes jusque-là inaperçues ou mal observées ? […] Il les juge un peu à la vapeur, mais aussi bien qu’un esprit attentif puisse faire dans ce lancé de locomotive ou de steamer que l’on appelle maintenant voyager, et en attendant la découverte d’un moyen d’observation supérieure en rapport avec la rapidité des voyages ; car la vapeur, qui nous donne la vitesse des aigles, ne nous en donne pas le regard… Quoi qu’il en soit, des notions exactes en bien des choses, mêlées à des souvenirs classiques dont nous aimerons toujours l’écho, un style animé, qui a quelquefois, il est vrai, comme une éruption d’épithètes, — mais certaines marques ne nuisent pas à certains visages expressifs, — telles sont tes qualités d’un livre sans prétentions et dont l’auteur, d’un goût parfait, ne s’exagère pas d’ailleurs la portée : « J’ai vu — dit-il — Athènes avec bonheur, Constantinople avec étonnement, le Caire avec une vive curiosité.
D’abord elle voulut que les géants qui erraient dans les montagnes, effrayés des premiers orages qui eurent lieu après le déluge, cherchassent un refuge dans les cavernes, que malgré leur orgueil ils s’humiliassent devant la divinité qu’ils se créaient, et s’assujettissent à une force supérieure qu’ils appelèrent Jupiter. […] Ainsi se forma une première société que j’appellerai monastique dans le sens de l’étymologie, parce qu’elle était en effet composée de souverains solitaires sous le gouvernement d’un être très bon et très puissant, optimus maximus.
Ce qu’on appelle le besoin du rêve, c’est le goût de l’inintelligible. […] Des deux termes de cette antinomie j’appelle l’un Dieu et l’autre Ahriman. […] Il appelle la science Philosophie expérimentale. […] Mais je m’appelle Amour ; mon métier n’est point d’avoir soin d’elle. […] Ce livre s’appelle l’Esprit des Lois ; il devrait s’appeler tout simplement Montesquieu.
Mais il s’appelle aussi Gros-René et Sganarelle. […] Sa femme Xantippe l’appelle ; il n’entend pas, perdu dans sa rêverie. […] Quand il sera bien en colère, tu m’appelleras. […] Il appelle ; les voisins et les voisines accourent. […] J’attendais toujours que Socrate l’appelât : Mon bébé.
On les appela néo-chrétiens ou néo-catholiques. […] On l’appellera pédant ; et il sera content de l’injure, il en sera fier. […] Maurice Donnay ne se presse pas d’appeler la péripétie. […] Beaucoup de géomètres ont admis ce principe tout de go ; et on les appelle euclidiens. […] Le contraire de cette qualité, ne l’appelons pas hypocrisie.
Je me suis trouvé l’âme d’un homme libre dans la contrée qu’on appelle des esclaves, et l’âme d’un esclave dans la contrée qu’on appelle des hommes libres. […] connaît-il ceux qu’il appelle des petits-maîtres ? […] et quand ils les y auraient appelés, comment les y garderaient-ils ? […] Appelez-vous cela vivre ? […] J’en appelle à la Consolation à Helvia.
Charles Fuster Ces « poèmes de jeunesse », comme les appelle l’auteur lui-même, ont des violences d’expression, mais aussi du pittoresque et un parfum de rusticité sincère.
Elles existent certainement dans une pièce appelée l’Inutile Révolte.
Raymond Roussel, l’auteur de la Doublure , tient à ce que ses lecteurs appellent son livre un roman.
Il ne faut pas le juger par les éloges qu’on lui donne dans le Journal des Savans, où on l’appelle un Grand Homme.
Son Histoire de la Poésie Françoise, est ce qu’il a fait de plus supportable, si toutefois on peut appeler Histoire, un léger Essai historique, ou plutôt un coup-d’œil rapide, & souvent peu juste, sur les anciens Poëtes de notre Nation.
La raison en est aussi que tandis que le grand épistolier s’efforce à trouver des expressions et des tours dont l’emphase réponde à ce que l’on appelle autour de lui le « grand goût », les autres, les romanciers, dans leurs interminables récits s’essaient aux subtilités de l’observation et de l’analyse psychologique. […] Elles ont fait ainsi la fortune de ces genres qu’on appelle « communs », dont le caractère est de n’exister qu’autant qu’il existe un public pour les y encourager. […] Il tient, et à bon droit, dans le Grand Dictionnaire des Précieuses, de Bodeau de Somaize, une place considérable, une place d’honneur, et il y est appelé « le plus grand homme qui ait jamais écrit des jeux du cirque ». […] Nous le savons ; et qu’avant de s’appeler Émilie dans le Cinna de Corneille ou Cléopâtre dans sa Rodogune, elle a donné, dans la réalité de l’histoire, sous son vrai nom de duchesse de Chevreuse, plus d’une inquiétude au grand Cardinal. […] Cet ennemi que l’on pourrait appeler, si l’on le voulait, le mépris ou plutôt le dédain de la tradition, je préfère encore le nommer la fureur ou la rage de la nouveauté.
C’est ce que Mme de Carlowitz appelle une « traduction nouvelle ». […] C’est pourquoi ils l’appellent philosophe et ignorant, deux mots synonymes. […] Est-ce là ce qui s’appelle un méchant homme ? […] Comment s’appelle donc ce monsieur ? […] L’héroïne s’appelle Agathe.
Quant aux bourgeois, qu’il appelle des néants fluides, il se peut que leur cervelle se soit modifiée, mais ça n’a pas d’importance. […] * * * — Un de ces soirs, j’ai vu au Théâtre-Français, après Le Malade imaginaire, ce qu’on appelle la Cérémonie. […] * * * — Les croque-morts appellent d’une terrible expression, une exhumation : un dépotage. […] Il demeure maintenant à Paris, dans une rue qui s’appelle — c’est à ne pas le croire — rue de la Brèche-aux-Loups, — et dans une maison en construction, sans lieux et sans porte cochère. […] Me voici dans ma famille, famille où en dépit des 44 ans de mon frère et de mes 36 ans, on nous appelle les enfants.
Les caractères que nous venons d’analyser correspondent à ce que l’acoustique appelle le rythme, la hauteur et l’intensité des sons. […] Maury14 a appelées hypnagogiques et qui précèdent presque tous les jours le sommeil de chacun de nous. […] Mais ce travail, si complexe qu’il soit, se résume en une affirmation simple, toujours la même ; aussi peut-on l’envisager d’une vue synthétique et l’appeler d’un terme simple : le jugement de perception externe. […] Les choses se passent ainsi pour les sensations de la vue et du toucher, où l’étendue, immédiatement donnée avec la qualité et l’intensité, semble appeler la perception externe. […] Mais ce n’est pas là ce que nous appelions tout à l’heure localisation, quand nous parlions de la parole extérieure ; la parole intérieure n’est pas l’objet d’une localisation spéciale dans un lieu précis, c’est-à-dire d’une localisation, au sens propre et ordinaire du mot.
Callon, bien des intentions nous échappent ; ce poète a certainement ce que les parnassiens ont appelé le don du vers ; la liste de ses rimes complète celle de la Légende des siècles ; son vocabulaire est prodigieux, sa science historique et mythologique semble vaste, sinon toujours de bon aloi, et il admire comme il sied M. de Heredia, à qui son livre est dédié.
On a de lui une Histoire très-estimable, & très peu connue des anciens Poëtes Provençaux, appelés Troubadours ou Trouveyres, imprimée à Lyon en 1575.
Quelle ne fut pas ma stupéfaction d’entendre un adjudant appeler des noms d’une sonorité fort commune et qui m’étaient tout à fait inconnus. […] Le livre devait d’abord s’appeler Cœur vert. […] Ce que nous appelons nos sentiments, écrit Emmanuel Berl, dans l’ouvrage que nous citions plus haut, ne serait peut-être que des fantômes. […] Jacques Sindral, l’insulaire comme l’appelle Robert de Traz, avait consenti à descendre de son silence comme d’une chaise à porteur, et se mit à ressembler à Fabre-Luce. […] Le prieur, qui, pour avoir défendu l’indépendance des Genevois, y fut enfermé, s’appelait Bonivard.
Le critique décrit un homme qui n’est pas attaché à la vie et qui a pressenti, voire appelé sa mort. […] Le héros, comblé, aimé, est appelé par la solitude et tente de fuir le bonheur. […] S’ils ont excellé dans la « note », c’est que la « note » souffre les approches les plus familières ; je dirai même qu’elle les appelle : elle n’est vraiment « note » qu’à ce prix. […] Shelley n’avait pas seulement pressenti son destin : il semble qu’il l’ait appelé. […] De fait, si nous en appelons à nos souvenirs, que trouvons-nous ?
Paul Reboux, un harmonieux enfant qui n’a pas encore atteint sa vingtième année, et qu’il a gracieusement appelées Matinales.
Le plus supportable de ses Ouvrages est une espece d’Histoire en Vers, ou plutôt en rimes, divisée en sept Livres, que l’Auteur appelle honnêtes Loisirs.