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1946. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 18, qu’il faut attribuer la difference qui est entre l’air de differens païs, à la nature des émanations de la terre qui sont differentes en diverses regions » pp. 295-304

Dès que la terre est un mixte composé de solides et de liquides de divers genres et de differentes especes, il faut qu’ils agissent sans cesse l’un et l’autre, et qu’il s’y fasse ainsi des fermentations continuelles, d’autant plus que l’air et le feu central mettent encore les matieres en mouvement.

1947. (1818) Essai sur les institutions sociales « Préface » pp. 5-12

Nodier disait plus loin : « Il est évident qu’un genre de considérations si élevé ne sera jamais la théorie d’un parti, parce qu’il est trop supérieur pour cela aux idées ordinaires, aux passions communes des hommes.

1948. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le voltairianisme contemporain »

Successeurs de cet Alexandre spirituel du xviiie  siècle, ils ne se sont guères partagé que sa perruque, entre tous, mais ils ont tous, sans l’avoir partagé, son genre de courage.

1949. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Jean-Jacques Rousseau »

J’espère qu’on me saura gré de ma modération, car, descendant directement de l’un de ces princes, et peut-être de la branche aînée, que sais-je si, par la vérification des titres, je ne me trouverais pas le roi légitime du genre humain ?

1950. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Auguste Nicolas »

Il y a du Fénelon en lui, moins la chimère et l’Antiquité, par son genre d’éloquence et de bien-dire, Nicolas doit ramener au catholicisme les cœurs tendres troublés par le siècle, les jeunes gens, les poètes et les femmes.

1951. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « ??? » pp. 175-182

Le Zélislas du Blessé de Novare est, malgré son rang et ses habitudes, un personnage assez vulgaire, et dont un artiste qui pense ne pouvait tirer parti qu’en forçant son genre d’individualité.

1952. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paria Korigan » pp. 341-349

Il n’y a qu’un mot enthousiaste qui puisse caractériser le genre d’impression qu’elles produisent, et ce mot-là, c’est le conseil de lire un volume qu’on est presque heureux de n’avoir pas lu encore, parce que le souvenir d’un bonheur vaut bien moins que son espérance !

1953. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Préface » pp. -

Ce genre d’ouvrage qui, en deux cent cinquante années, est devenu l’œuvre difficile et capitale que nous voyons, non-seulement n’a pas son pareil, mais n’a pas d’analogue dans les littératures antérieures.

1954. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

Il ne faut rien attendre de très original d’une poésie de ce genre. […] Le genre de M.  […] Il y a disproportion entre la forme artistique et laborieuse de ce genre de composition, et l’importance de la matière. […] On ne saurait en ce genre choisir d’ouvrage plus moral et d’une plus belle typographie. […] Toute victoire de ce genre est accompagnée d’excès ; ne saviez-vous pas, ô poète, que cela est inévitable ?

1955. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

C’est en cela surtout que ce livre se distingue de tous les livres du même genre qui l’ont précédé ou suivi. […] Chose rare dans les ouvrages de ce genre ! […] Ce genre de roman était passé de mode dès mon enfance, et je n’avais pas assez de talent pour le ressusciter. […] C’est dans ce genre de littérature un modèle achevé. […] Elle veut relier le genre humain tout entier en une seule famille.

1956. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

J’ose dire que si on assemblait le genre humain pour, faire des lois, c’est ainsi qu’on les ferait pour sa sûreté. […] Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d’horreurs n’eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant les fossés, eût crié à ses semblables : « Gardez-vous d’écouter cet imposteur. […] Il va sans dire que, comme tout corps de ce genre, sous le régime d’une constitution non écrite et très confuse, ils étaient puissants quand le pouvoir était faible, et faibles, à ne plus sembler exister politiquement, quand le pouvoir était fort. […] Des arrêts de ce genre, très nombreux, exécutés assez souvent, furent rendus dans les provinces. […] Ils disent que votre nation s’est fait de tout temps beaucoup de mal à elle-même et en a fait au genre humain.

1957. (1853) Portraits littéraires. Tome I (3e éd.) pp. 1-363

Grâce à la souplesse du genre, le roman s’adresse en effet à toutes les classes de la société. […] À quoi bon estimer tous les genres d’ignorance dont se compose le bagage de ces artisans, depuis l’ignorance de l’histoire jusqu’à l’ignorance de la langue ? […] Il a compris le roman comme un genre vraiment littéraire, et il l’a traité littérairement. […] Sa candeur et sa crédulité nous charment et nous émeuvent, et s’il nous est arrivé de voir et d’étudier des types du même genre, nous trouvons dans Marianna la transformation harmonieuse de nos souvenirs. […] L’abondance de la pensée, la sobriété de l’expression, donnent aux personnages une vie, un naturel, qui n’appartiennent qu’aux maîtres du genre.

1958. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

… Et je vous approuve de vous montrer dans le décor spirituel qui vous est familier, et qui fait le mieux valoir votre genre de beauté morale. […] … Il y a des gens qui reviennent de Pontoise… Moi, je suis celui qui, plus heureux que Napoléon, revient toujours de Waterloo… C’est mon genre… — Tous les genres sont bons… Est-ce que vous n’irez pas aussi à Sainte-Hélène ? […] » comme, dans un autre genre, le nom de « Napoléon !  […] Et Théodore ne sent pas en son âme, le pessimisme nécessaire à ce genre de littérature ! […] … Pourquoi ne protègerait-elle pas, contre les attentats du genre de ceux que je viens de dire, le domaine intellectuel commun ?

1959. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

Sans cela, le genre humain (faute de combattants) finirait en même temps que le combat. […] Cela, dans tous les genres et dans tous les domaines. […] Car le genre académique, pour toutes les Muses, c’est la nuit et la mort. […] Ce sera un savant, un type dans le genre de Berthelot (un peu allongé) ou de Pasteur, un peu élargi. […] Il assimilait les auteurs à des polypiers, les genres romanesques et dramatiques, qu’il classait puis déclassait arbitrairement, à des coraux.

1960. (1907) Propos de théâtre. Quatrième série

Il y a de beaux vers de deux genres très différents, également très chers à Hugo. Il y a d’excellents vers du genre burlesque, et d’admirables vers du genre élégiaco-lyrique. […] Vous savez que l’amour de ce genre est mon péché honteux. […] Il ne faut pas barguigner : Shakespeare n’a jamais fait mieux en ce genre. […] Par la loi même du genre adopté par lui, genre où l’avait conduit, du reste, le penchant naturel de son esprit, Augier ne pouvait pas être touchant et se défendait d’être ému.

1961. (1882) Autour de la table (nouv. éd.) pp. 1-376

Ce genre de causerie surgit rarement dans la complète intimité de la famille. […] Quand on a été à Rome, on s’habitue tellement à l’idée de ce genre de sépulture, que l’on ne peut plus admettre sans répugnance la méthode d’ensevelissement adoptée dans le monde moderne : méthode barbare, hideuse, funeste, contre laquelle le genre humain devrait protester avec l’auteur de l’article excellent que tu viens de lire. […] Après lui, rien dans ce genre n’était plus possible, et marcher sur ses traces n’eût produit qu’une parodie. […] Konrad est le type le plus opposé à ce genre de soumission extatique digne de l’Inde peut-être, mais à coup sûr indigne de l’Europe. […] Il était continuellement frappé de l’idée de la mort ; il disait là-dessus des choses fort belles mais fort tristes, car il semblait prendre à tâche d’attrister sa fin par tous les genres de désillusions.

1962. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (3e partie) » pp. 5-96

. — Goethe partit bientôt pour Dornbourg, afin de se soustraire aux impressions troublantes qui l’auraient entouré chaque jour à Weimar, et de se créer un genre d’activité nouveau et un entourage différent. — Il lui était venu de France des nouvelles qui le touchaient de près et qui avaient réveillé son attention ; elles l’avaient ramené une fois encore vers la théorie du développement des plantes. — Dans son séjour champêtre il se trouvait très bien placé pour ces études, puisqu’à chaque pas qu’il faisait dehors il rencontrait la végétation la plus luxuriante de vignes grimpantes et de plantes sarmenteuses. […] » Il y a quelque temps, Goethe a exprimé une idée du même genre ; un jeune sculpteur lui avait envoyé le modèle de la Vache de Myron, avec un veau qui la tète. « Voilà, dit-il, un sujet de la plus grande élévation ; nous avons là, devant les yeux, sous une belle image, le principe vivifiant répandu dans la nature entière, et qui soutient le monde ; cette œuvre et celles du même genre sont pour moi les vrais symboles de l’omniprésence de Dieu. » * * * Lundi, 6 juin 1831. […] Les deux jeunes filles me racontèrent bien vite la conversation de leur mère avec madame de Reck, et la conjuration, suivie de succès, qu’elles avaient faite pour ma conquête. » Goethe m’a raconté déjà une autre anecdote du même genre, qui trouvera bien sa place ici.

1963. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIe Entretien. Le 16 juillet 1857, ou œuvres et caractère de Béranger » pp. 161-252

Faire chanter l’amour et le vin, c’était vieux comme le vin et l’amour ; mais faire chanter le pamphlet, c’était le génie et la nouveauté du genre. […] La seule chose qui nous importe dans un examen des vers et du caractère du poète, c’est que la Lisette dont parle Chateaubriand fut un sentiment de son cœur, et non une rime de ses couplets ; c’est que le poète aima pendant soixante ans, avec délicatesse, avec estime, avec constance, et que les apparentes légèretés de ses chansons ne furent que des convenances du genre, et nullement des débauches du cœur. […] Ce genre de poésie spirituel, mais plébéien, qu’il n’avait pas transfiguré encore, lui paraissait au-dessous de la dignité de la poésie. […] On voit aussi que, si Béranger avait persévéré dans ce genre sérieux et mélancolique de poésie, qui était plus qu’on ne le croit la tendance de son âme, il aurait égalé les poètes les plus sensibles et les plus mélodieux de son siècle.

1964. (1753) Essai sur la société des gens de lettres et des grands

L’homme de lettres qui les voit et qui les flatte le plus, est pour eux, quelque médiocre qu’il soit, le premier dans son genre ; à peu près comme les grâces d’un ministre sont pour ceux qui lui font la cour la plus assidue. […] Il est à peu près de même genre que celui qu’on fait à certaines professions agréables, qui demandent sans doute des talents, mais qu’en les recherchant, même nous affectons de rabaisser, comme nous honorons d’autres états, sans savoir pourquoi. […] Peut-être est-ce le seul genre de succès qui ne prouve aucune espèce d’esprit ; car l’esprit d’intrigue et de manège ne mérite pas ce nom ; c’est l’esprit de ceux qui n’en ont point d’autre, et de tous ceux qui voudront l’avoir. […] C’est à elle que la Grèce a dû les grands hommes qu’elle a produits en tout genre ; c’est la faveur la plus précieuse que les lettres reçoivent aujourd’hui d’un monarque qui occupe le trône avec les lumières et les vertus de Julien sans en avoir la superstition.

1965. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Granier de Cassagnac » pp. 277-345

Quand on rencontrait devant soi Philippe d’Orléans, on croyait tenir le chef-d’œuvre du genre. […] VIII Nous avons caractérisé et mesuré le genre d’intelligence qui distingue l’ouvrage loyal et lumineux de Granier de Cassagnac, ce mâle livre d’histoire. […] Il n’a ni abdiqué la politique, ni renoncé au genre d’action qui fut toute sa vie. […] par son genre de talent, c’est un homme du xviie  siècle.

1966. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — I. » pp. 325-345

Lorsque la Révolution de 89 éclata, Roederer avait trente-cinq ans ; sa vie antérieure était déjà pleine de services, et surtout d’études et de travaux en tout genre, il nous représente bien à sa date, et dans sa province, ce que pouvait être un homme éclairé de cette génération qui portait en elle l’idée et les principes d’un ordre nouveau. […] Quarante-huit ans après, c’était le même homme qui publiait son Mémoire sur la société polie ; ce qui faisait dire à M. de Talleyrand, parlant au fils de l’auteur : « Il y a une chose remarquable dans la vie de votre père, et qui n’est peut-être arrivée à personne avant lui, c’est qu’à cinquante ans de distance il a publié deux ouvrages, dont le premier a fondé sa réputation, et dont le second vient de la couronner. » En même temps et aux approches de 89, Roederer avait l’habitude et le besoin d’écrire sous forme plus courante et plus brève sur toutes les questions du jour, sur les événements ou conflits qui occupaient à Metz l’attention publique : en un mot, comme Franklin, il était par nature et par goût journaliste ; il le sera pendant une grande partie de sa vie, et conciliera, tant qu’il y aura moyen, ce genre de publication avec les hauts emplois et les dignités même de l’État.

1967. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — II. (Fin.) » pp. 452-472

Dans ce premier volume, l’historien exposait et développait avec le plus grand détail l’état et la constitution de l’Empire sous les Antonins ; il remontait dans ses explications jusqu’à la politique d’Auguste ; il caractérisait en traits généraux les règnes et l’esprit des cinq empereurs à qui le genre humain dut le dernier beau siècle, le plus beau et le plus heureux peut-être de tous ceux qu’a enregistrés l’histoire ; et, à partir de Commode, il entrait dans la narration continue. […] En un mot, s’il nous a très bien démontré et expliqué le genre de tolérance d’un Cicéron, d’un Trajan, d’un Pline, cette disposition humaine sans doute, née toutefois ou accompagnée d’une indifférence profonde et d’un secret mépris pour les objets d’un culte qui, chez les anciens, était une affaire de coutume et de forme extérieure, non d’opinion ni de croyance, il n’a pas également compris le sentiment nouveau qui combattait et affrontait cette tolérance, et qui devait, vers la fin, la lasser.

1968. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — II. (Fin.) » pp. 513-532

« Saint Louis, dit Tillemont, était blond et avait le visage beau comme ceux de la maison de Hainaut, dont il était sorti par sa grand-mère Isabelle, mère de Louis VIII. » Pour achever de comprendre ce genre de beauté noble et attrayante, d’une douce fierté, cette trempe royale et chrétienne tout ensemble, je crois qu’on y peut introduire quelque chose de l’idée d’un saint François de Sales avec moins de riant, avec plus de gravité de ton et de relief chevaleresque, avec le casque d’or et le glaive nu aux jours de bataille : mais c’était également une de ces natures en qui le feu intérieur reluit et qui se consument d’elles-mêmes de bonne heure par trop de zèle et de charité. […] Vers la fin de son livre, on dirait que Joinville, en le dictant98, s’accoutume peu à peu à être auteur ; parlant de saint Louis et des maisons religieuses de tout genre, des monastères de tout ordre qu’il fonda, il dit : « Et ainsi que l’écrivain qui a fait son livre et qui l’enlumine d’or et d’azuram, enlumina ledit roi son royaume de belles abbayes qu’il y fit. » Voilà une comparaison littéraire proprement dite ; et elle est encore vive et riante.

1969. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — I » pp. 139-158

» Le ciseau et la scie étaient ses principaux outils, et il fabriquait « des tables comme on en peut voir, et des escabeaux comme il n’y en eut jamais. » Plaisantant plus tard sur les occupations de divers genres qu’il s’était créées à cette époque où il lui fallait échapper à tout prix aux inconvénients et aux dangers du rien faire, il disait encore : J’ai, dans cette vue unique, entrepris bien des métiers auxquels la nature ne m’avait pas destiné, quoique dans le nombre il y en ait où j’ai fait de remarquables progrès par la seule force d’une héroïque persévérance. […] Ce fut, si j’en excepte les vers, ce qui m’amusa le plus longtemps de tout ce que j’avais imaginé d’inventions et d’expédients de tout genre pour échapper au malheur de n’avoir rien à faire.

1970. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — III » pp. 178-197

On trouverait encore de profondes différences morales entre Rousseau et Cowper, en ce que l’un aspire à se passer d’autrui, affecte de s’isoler et de se mettre en guerre ou en divorce avec le genre humain, et que l’autre, au contraire, aime à devoir aux autres, à ceux qu’il aime, et à se sentir leur obligé. […] De nos jours, des essais ont été tentés dans ce genre intime, familier, et pourtant relevé d’art, et qui a besoin d’un détail curieux et de fini.

1971. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — I » pp. 432-453

Dans le Tacite traduit par d’Alembert, elle goûtait surtout les sentences. « S’il y a quelques maximes dignes de moi, envoyez-les, écrivait-elle à M. de Meilhan ; j’aime le genre, quoique très avili par la quantité d’ignares qui s’en mêlent. » Les ouvrages de ce dernier lui plaisent par le fond des sujets autant que par le tour. […] Elle s’exerçait assez souvent plume en main à définir des synonymes et aimait ce genre, qui donne à la pensée de l’exactitude, et à l’expression toute sa propriété.

1972. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers. »

Il serait difficile pourtant de définir son genre de beauté d’après ce portrait trop petit, trop vague et d’une peinture trop légère, à peine exprimée. […] « Mais quoique j’entende quelques murmures de ce genre, j’ai également la consolation de rencontrer des gens qui nourrissent des sentiments opposés.

1973. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite et fin.) »

Rien n’est cependant plus du sien, et Sa Majesté est persuadée qu’il convient tout à fait à son service, de faire entrer son armée en Piémont la campagne prochaine… Vous devez avoir reçu une lettre de Sa Majesté par laquelle elle vous marque que, voulant absolument que son armée entre en Piémont la campagne prochaine, elle ne vous rendra en aucune façon responsable des événements de la campagne, et c’est ce qu’elle m’a encore ordonné de vous confirmer… Comme je crois que vous voulez bien me compter au nombre de vos amis, j’ai cru ne pouvoir vous donner une plus grande marque que j’en suis que de vous avertir pour vous seul, s’il vous plaît, que Sa Majesté est persuadée que, si votre goût n’était point aheurté à une guerre défensive, il ne se trouverait peut-être pas tant de difficultés à en faire une offensive cette année : ainsi, quoique je ne sois pas capable de vous donner des conseils, cependant je crois devoir vous donner celui de renouveler de soins et d’attentions pour essayer de rendre facile, par l’avancement de la voiture (du voiturage) des farines, une chose que le roi désire aussi ardemment. » Catinat répondait en remerciant Barbezieux de cet avis amical, et il protestait que la défensive n’était point chez lui un parti pris et que son goût n’était point aheurté à ce genre de guerre ; qu’elle lui tenait, au contraire, l’esprit dans une continuelle inquiétude dont il aimerait mieux se décharger en agissant ; il ajoutait : « Le roi me demande des mémoires sur les dispositions de l’offensive : je ne puis que me donner l’honneur de les lui envoyer aussi détaillés qu’il m’est possible avec les difficultés qui se rencontrent dans leur exécution, afin qu’il lui plaise de donner ses ordres pour les surmonter. » Louis XIV se rendait en dernier ressort aux raisons et démonstrations de Catinat ; mais il se formait de lui peu à peu une idée qui n’était plus aussi avantageuse qu’auparavant, ni aussi brillante. […] Les années n’ôteront rien à Catinat, et il est arrivé à la consécration dans son genre.

1974. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée par. M. le Chevalier Alfred d’Arneth »

Feuillet de Conches, et si abondante en révélations de tout genre, avait confirmé le fait et l’avait déplus en plus précisé, en rapportant au voyage de l’empereur Joseph II à Paris un changement notable dû aux conseils de ce prince et à son intervention dans cette singularité matrimoniale. […] J’ai tant vu d’injustices de ce genre et de faux jugements accrédités, à force d’être répétés, sur des personnes qui ne les méritaient pas, que je laisse toujours dans mon esprit une porte entr’ouverte à la contradiction et au doute.

1975. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite.) »

Raynal se laisse monter la tête par Diderot, au point de lui livrer son œuvre chérie, de l’aliéner comme une matière de librairie, comme un pur canevas, pour qu’il y insère des tirades d’un certain genre ! […] Thiers, dans son Histoire de la Révolution, œuvre de sa jeunesse, n’a point échappé entièrement à ce genre d’illusion.

1976. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

On était loin d’être revenu alors des préjugés contre les personnes de théâtre : qu’on se rappelle le scandale qui s’était produit à l’enterrement de Mlle Raucourt ; et ce n’était pas seulement le clergé, c’était le monde qui avait son genre de réprobation et sa nuance d’anathème. […] Nous qui ne l’avons connue que plus tard, nous retrouvions Mme Valmore fidèle aux souvenirs et aux liaisons de sa première vie par quelques amitiés précieuses qu’elle en avait gardées et qui étaient des plus illustres dans leur genre.

1977. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

Béranger restait aussi tout à fait en dehors ; mais il le pouvait, grâce à la maturité originale de son génie, au caractère expressément politique de sa mission, à la spécialité unique de son genre. […] On ne devra pas demander de pensée de ce genre à un Spectacle dans un Fauteuil, que M. de Musset vient de publier, bien que ce livre classe définitivement son auteur parmi les plus vigoureux artistes de ce temps ; mais l’esprit de l’époque, en ce qu’elle a de brisé et de blasé, de chaud et de puissant en pure perte, d’inégal, de contradictoire et de désespérant, s’y produit avec un jet et un jeu de verve admirables en toute rencontre, et qui effrayent de la part d’un si jeune poëte.

1978. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Paul Bourget  »

Nisard et Sainte-Beuve, qu’entre…, mettons entre Corneille, Racine et Molière, et qu’enfin la critique est une représentation du monde aussi personnelle, aussi relative, aussi vaine et, par suite, aussi intéressante que celles qui constituent les autres genres littéraires. […] Paul Bourget a imaginé un genre de critique presque nouveau.

1979. (1894) Propos de littérature « Chapitre II » pp. 23-49

Je ne sais si ce qu’il écrira doit toujours s’appeler proprement une allégorie ; mais si même on prononce apologue ou parabole, ce sont bien des espèces du genre allégorie et l’idée y apparaît distincte de sa forme musicale et plastique7. […] St-Pol Roux n’est pas loin de se spécialiser à ce genre d’allégorie qui d’ailleurs y répugne peut-être un peu moins.

1980. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre I : La loi d’évolution »

Que l’on remarque, enfin, qu’à prendre la faune vertébrée dans son ensemble, la période paléozoïque, composée entièrement de poissons (autant qu’on la connaît du moins), était beaucoup moins hétérogène que la période actuelle qui comprend en outre des reptiles, oiseaux et mammifères de genres très variés. […] En littérature, les œuvres primitives comprennent tout ; l’Écriture contient la théologie, la cosmogonie, l’histoire, la législation, la morale, etc., des Hébreux ; dans l’Iliade, il y a des éléments religieux, militaires, épiques, lyriques, dramatiques ; tout cela forme plus tard autant de genres.

1981. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre IX, les mythes de Prométhée »

La date de ce jour, si elle était connue, serait celle de l’avènement du genre humain à la royauté de la Création. […] Si quelque devin de ce genre d’augures avait existé dans les premiers âges, que de visions et que de prodiges il aurait vu tournoyer dans les spirales fumantes du premier flambeau !

1982. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Œuvres de Barnave, publiées par M. Bérenger (de la Drôme). (4 volumes.) » pp. 22-43

Barnave, rentré en janvier 1792 dans ses foyers, après la clôture de l’Assemblée constituante, mis en état d’arrestation en septembre de cette même année, détenu pendant plus d’un an avant de périr sur l’échafaud, profita de cet intervalle pour écrire des réflexions de tout genre sur les objets habituels qui l’occupaient. […] Ce genre de disgrâce, tout nouveau pour lui, le trouva singulièrement vulnérable : « Cette époque de ma vie publique est la seule, nous avoue-t-il, où je n’aie pas été parfaitement moi-même ; une faute m’entraînait dans une autre. » Et il les énumère.

1983. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) «  Mémoires et correspondance de Mme d’Épinay .  » pp. 187-207

J’étais bien las lorsqu’on me l’a remis ; j’y ai jeté les yeux, je n’ai jamais pu le quitter ; à deux heures du matin je lisais encore : si vous continuez de même, vous ferez très sûrement un ouvrage unique. » Grimm avait raison, et l’ouvrage de Mme d’Épinay est réellement unique en son genre. […] Somme toute, c’est un grand homme dans son genre.

1984. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de lord Chesterfield à son fils. Édition revue par M. Amédée Renée. (1842.) » pp. 226-246

Or, c’est précisément ce feu sacré, cette étincelle qui fait les Achille, les Alexandre et les César, être le premier en tout ce qu’on entreprend, c’est cette devise des grands cœurs et qui est celle des hommes éminents en tout genre, que la nature avait tout d’abord négligé de mettre dans l’âme honnête, mais foncièrement médiocre, du petit Stanhope : Vous paraissez manquer, lui disait son père, de ce vivida vis animi qui anime, qui excite la plupart des jeunes gens à plaire, à briller, à effacer les autres. — Quand j’étais à votre âge, lui dit-il encore, j’aurais été honteux qu’un autre eût mieux appris sa leçon, l’eût emporté sur moi à aucun jeu, et je n’aurais trouvé de repos que je n’eusse repris l’avantage. […] Vous n’avez jamais été, dans aucun genre, ni charlatan, ni dupe de charlatans, et c’est ce que je compte pour un mérite très peu commun, qui contribue à l’ombre de félicité qu’on peut goûter dans cette courte vie.

1985. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Fontenelle, par M. Flourens. (1 vol. in-18. — 1847.) » pp. 314-335

Ce sont des lettres dans le genre de Voiture, adressées à diverses personnes, sur des sujets choisis à dessein, et qui prêtent au sentiment ou à la raillerie. […] Il est si porté à penser que l’ignorance et la sottise sont un fait des plus naturels et des plus universels, que rien ne l’étonne en ce genre ni ne l’irrite.

1986. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Saint-Évremond et Ninon. » pp. 170-191

Voyons-la, — profane que je suis, j’allais dire, étudions-la, dans ce genre d’influence par où elle corrigea le ton de l’hôtel Rambouillet et des précieuses, et par où elle seconda l’action judicieuse de Mme de La Fayette. […] Son salon rassemblait une bien plus grande variété que l’hôtel Rambouillet, et il unissait bien des genres.

1987. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame de Motteville. » pp. 168-188

Le genre d’adresse du cardinal Mazarin, sa dissimulation, la grâce et la finesse de son jeu, cet esprit de cabinet où il excellait, et « qui fait jouer tant de grandes machines », nous est rendu avec fidélité et vie par une personne qui, sans avoir à se louer de lui, a le mérite d’apprécier avec équité ses parties supérieures. […] En parlant ainsi, Mme de Motteville, qui reste essentiellement femme, vengeait doucement son sexe un peu outragé par les manières brusques et fantasques de cette reine bizarre, qui affectait le genre et les qualités d’un homme.

1988. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Œuvres de Louis XIV. (6 vol. in-8º. — 1808.) » pp. 313-333

Pourtant, réduite et entendue dans un certain sens, cette idée a sa justesse : « Je ne crains pas de vous dire, écrit-il pour son fils, que plus la place est élevée, plus elle a d’objets qu’on ne peut ni voir ni connaître qu’en l’occupant. » Saint-Simon, que j’oserai ici contredire et réfuter, a dit de Louis XIV : Né avec un esprit au-dessous du médiocre, mais un esprit capable de se former, de se limer, de se raffiner, d’emprunter d’autrui sans imitation et sans gêne, il profita infiniment d’avoir toute sa vie vécu avec les personnes du monde qui toutes en avaient le plus, et des plus différentes sortes, en hommes et en femmes de tout âge, de tout genre et de tous personnages. […] Dans les réformes de tout genre que Louis XIV entreprend de front, pour les finances, pour la justice, pour les règlements militaires, pour les affaires du dehors, il ne témoigne pourtant aucun empressement immodéré.

1989. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — II. (Suite et fin.) » pp. 341-361

Selon lui, l’Antiquité jusqu’ici nous a toujours été présentée plus ou moins masquée ; une copie de l’antique, en quelque genre que ce soit, est encore à faire ; la langue de cour, la langue d’académie s’est mêlée à tout et a tout gâté. […] Il était de ces individus distingués à qui il a été donné d’arriver à la perfection dans leur genre et de mettre le fini à leur nature : ils ont fait peu, mais ce peu est parfait et terminé.

1990. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre sixième. Genèse et action des idées de réalité en soi, d’absolu, d’infini et de perfection »

L’idée de l’existence, si on l’analyse, renferme d’abord l’image confuse de ce qu’il y a de plus général dans nos états de conscience ; et cette image, en s’associant à une perception donnée, particulière, la classe dans le genre des perceptions mêmes, l’assimile à toutes les autres perceptions, la reconnaît comme reproduction d’un état dont on a eu l’expérience, lui enlève ainsi déjà quelque chose de sa particularité pour lui donner une valeur générique et générale. — Mais cette association d’une vague image avec une perception particulière n’est toujours qu’un état momentané de notre conscience individuelle. — Sans doute ; mais en cet état momentané il y a le retentissement de toute l’existence passée, de toutes les perceptions passées : c’est une perspective ouverte. […] Les qualités supposées infinies sont des perfections en leur genre.

1991. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre quatrième. L’expression de la vie individuelle et sociale dans l’art. »

Au contraire, il n’est pas de genre qui passe plus vite que l’éloquence. […] C’était d’ailleurs son peu de durée que Platon et Socrate reprochaient déjà au oratoire genre ; par sa nature même, en effet, il renferme quelque chose de passager, de conventionnel et de fragile : il est fait pour la cause du moment.

1992. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre I. »

Le conte de Froger, intitulé : « Le genre humain » élucide le problème de la création de la femme selon les Môssi. […] Genre des « Roetselmoehrchen » allemands.

1993. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Henri Heine »

C’est un jalon, planté magnifiquement et avec une franchise d’une noblesse plus haute que le talent, à nos yeux, dans un champ où, pour sa récompense et pour sa gloire, Heine trouvé le genre d’inspiration qui convient le mieux à son génie, — à son génie qu’il a pris jusqu’ici à contre-sens de sa nature, comme bien des poètes, du reste, ces enfants gâtés et terribles, si souvent inconscients de leurs facultés et capricieux comme la puissance ! […] Seulement, au milieu du cornet, vous trouverez deux diamants à plusieurs carats : c’est l’article sur le Don Quichotte et celui sur l’Histoire de la littérature allemande, par Menzel, que je recommande aux amateurs de critique littéraire non anatomique mais vivante, et qui s’essaient en ce genre dangereusement facile des comptes rendus dans les journaux.

1994. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre X. »

Dans ces beaux jours du génie des Hellènes, à ce second âge, c’est-à-dire à cette pleine jeunesse d’une poésie déjà savante, mais surtout naturelle et passionnée, le poëte n’aspirait pas à l’universalité, à la primauté dans les genres divers. […] Eschyle, d’autre part, ne paraît pas avoir composé d’hymnes, en dehors du chœur aux cent voix qui redisait les strophes guerrières ou funèbres de ses tragédies ; et, dans des genres qui se touchaient de si près et que même la simplicité du drame primitif semblait confondre en un seul, il ne passait pas de sa vocation de poëte tragique à celle de chantre lyrique, ailleurs du moins qu’au théâtre.

1995. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

Pour qu’un organisme puisse se maintenir, il doit être capable d’utiliser à son profit les forces naturelles et de se garantir contre les nocivités de tout genre. […] Le genre d’esprit qu’à Paris on nomme « blague » ou « esprit du boulevard » est, aux yeux du psychologue, de l’imbécillité. […] Si je voulais citer tous les exemples de ce genre, il me faudrait transcrire à peu près toutes les poésies de l’auteur ; je me bornerai donc à quelques spécimens. […] Mallarmé lui-même conteste toute raison d’être à un espoir de ce genre. […] Certes, une réaction de ce genre était justifiée et nécessaire.

1996. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XIX » pp. 76-83

Depuis lors, il s’est exercé dans bien des genres ; il vient de trouver le sien.

1997. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXVI » pp. 100-108

Comme ce genre est son côté faible, il s’y est porté précisément avec toute sorte de démonstration et une apparence de prédilection qui, à la bien pénétrer, peut se trouver un peu vaine.

1998. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « [Addenda] »

Feuillet de Conches a en commun avec l’autre Recueil, sans préjudice des lettres voisines qui rentrent dans le même ton, sont mensongères et apocryphes, et qu’elles ont été assez ingénieusement rédigées par un sophiste ou rhéteur habile : je dis rhéteur, parce que dans l’Antiquité ces sortes de supercheries étaient fréquentes et qu’elles constituaient même un genre de littérature épistolaire qui n’est pas tout à fait méprisable.

1999. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « APPENDICE. — M. DE VIGNY, page 67. » pp. -542

Voyez Mme de Genlis ; grâce à cette bonne fortune, et en s’y laissant aller, elle a presque réussi une fois dans le genre de Walter Scott ; elle a fait Mademoiselle de La Fayette.

2000. (1874) Premiers lundis. Tome I « [Préface] »

Il se peut néanmoins que quelque morceau important nous ait échappéb ; et dans ce cas nous serions reconnaissant au lecteur qui voudrait bien nous indiquer des lacunes de ce genre relies disparaîtraient dans un dernier volume de Mélanges.

2001. (1874) Premiers lundis. Tome II « E. Lerminier. Lettres philosophiques adressées à un Berlinois »

Il s’agissait de poursuivre sur le nouveau terrain désormais sans limites, ce qu’on avait entamé à l’autre bord au milieu des difficultés et des obstacles de tout genre ; on ne le fit pas.

2002. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre V »

À vrai dire, ces termes précis, épineux à la scène, y sont peu nécessaires, suppléables souvent par le Geste, autre genre d’expression scientifique.

2003. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre premier. Les signes — Chapitre premier. Des signes en général et de la substitution » pp. 25-32

Des associations de ce genre se rencontrent à chaque instant. — On lève la nuit les yeux vers le ciel étoilé, et l’on se dit que chacune de ces pointes brillantes est une masse monstrueuse semblable à notre soleil. — On marche dans les champs vers le soir en automne, on remarque des fumées bleues qui montent tranquillement dans les lointains, et à l’instant on imagine sous chacune d’elles le feu lent que les paysans ont allumé pour brûler les herbes sèches. — On ouvre un cahier de musique, et, pendant que le regard suit les ronds blancs ou noirs dont la portée est semée, l’ouïe écoute intérieurement le chant dont ils sont la marque. — Un cri aigu d’un certain timbre part d’une chambre voisine, et l’on se figure un visage d’enfant qui pleure parce que sans doute il s’est fait mal. — La plupart de nos jugements ordinaires se composent de liaisons semblables.

2004. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Pronostics pour l’année 1887. »

Les Dames de Croix-Mort appartenant au premier genre, il est évident que le roman de cette année réconciliera de nouveau la bourgeoisie et la noblesse.

2005. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « La Tolérance »

Élargissons nos fronts, comme Renan voulait élargir celui de Pallas-Athéné, pour qu’elle conçût divers genres de beauté.

2006. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’état de la société parisienne à l’époque du symbolisme » pp. 117-124

Lorsque la princesse vous avait permis de s’inquiéter de sa santé ou de ses proches, il était courant d’en recevoir une réponse de ce genre. « Je suis, pour l’heure, assez contente de Messaline, mais Nana me donne de graves soucis. » Un étranger eût pu croire qu’il s’agissait de ses filles.

2007. (1890) L’avenir de la science « VII »

… Voilà le genre qui doit à jamais disparaître ; voilà ce qui est enterré avec les hochets d’une société où le factice avait encore une si grande part.

2008. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé à Quimper »

Je ne sais si j’en verrai d’autres de ce genre.

2009. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XII. Ambassade de Jean prisonnier vers Jésus  Mort de Jean  Rapports de son école avec celle de Jésus. »

Par son genre de vie, par son opposition aux pouvoirs politiques établis, Jean rappelait en effet cette figure étrange de la vieille histoire d’Israël 571.

2010. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVIII » pp. 198-205

D’abord toutes les femmes qui assistent à un spectacle, ne sont pas du même genre et de la même conduite.

2011. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 39-51

Toujours malheureux dans ses élucubrations littéraires, cet Ecrivain a donné une Traduction de Suétone, qui n’a fait que le jeter dans un autre genre de déconvenue.

2012. (1898) Inutilité de la calomnie (La Plume) pp. 625-627

Voilà le genre.

2013. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Dédicace, préface et poème liminaire de « La Légende des siècles » (1859) — La vision d’où est sorti ce livre (1857) »

* De l’empreinte profonde et grave qu’a laissée Ce chaos de la vie à ma sombre pensée, De cette vision du mouvant genre humain, Ce livre, où près d’hier on entrevoit demain, Est sorti, reflétant de poëme en poëme Toute cette clarté vertigineuse et blême ; Pendant que mon cerveau douloureux le couvait, La légende est parfois venue à mon chevet, Mystérieuse sœur de l’histoire sinistre ; Et toutes deux ont mis leur doigt sur ce registre.

2014. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Jean de Meun, et les femmes de la cour de Philippe-le-Bel. » pp. 95-104

Pour quelques accidens fâcheux, réellement arrivés à des gens de lettres, & qui ne tirent pas à conséquence pour le général, l’imbécille malignité a imaginé mille aventures à peu près du même genre, plus ridicules les unes que les autres.

2015. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre VI. Conclusions » pp. 232-240

De tous les genres, le théâtre nous paraît celui qui s’est le plus abaissé parce qu’il est celui que l’argent a le plus rapidement vaincu.

2016. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre III. Parallèle de la Bible et d’Homère. — Termes de comparaison. »

La Bible, dans tous ses genres, n’a ordinairement qu’un seul trait ; mais ce trait est frappant et met l’objet sous les yeux.

2017. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « A Monsieur Naigeon » pp. 9-14

Plus jaloux de préparer des regrets après ma mort, que d’obtenir des éloges de mon vivant, je m’étais dit : « Quand le peu que j’ai fait et le peu qui me reste à faire périraient avec moi, qu’est-ce que le genre humain y perdrait ?

2018. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XV »

Barbey d’Aurevilly a signalé autrefois, dans les Lettres à Marcie de l’auteur d’Indiana, ce genre d’images surannées, qui, constitue la manière de George Sand .‌

2019. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Alaux. La Religion progressive » pp. 391-400

Il l’affirme comme le seul fait qui puisse maintenant sauver le genre humain de malheurs immenses, et son affirmation n’est fondée que sur son observation de l’état présent de l’univers.

2020. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Wallon »

Pour cela, elle a gropé à côté du récit de Wallon, composé sur les documents les plus authentiques du xve  siècle, tout ce qui, dans les divers genres d’expression, pouvait ajouter à la version de l’historien et l’encadrer et le repousser avec le plus d’éclat.

2021. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Léon Bloy »

Transporté de honte pour le compte du genre humain, cet homme, qui était un écrivain du talent le plus élevé, résolut d’arracher, dans la mesure de ses forces, Christophe Colomb à la destinée de silence et d’ingratitude qui pesait depuis près de quatre siècles sur sa mémoire, et qui avait mis la grandeur de l’oubli en proportion avec la grandeur du service rendu par lui au monde tout entier.

2022. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Madame Sand ; Octave Feuillet »

je suis bien obligé de dire que ce roman de Mademoiselle de la Quintinie, de madame George Sand, n’est pas de beaucoup supérieur dans son genre à celui d’Octave Feuillet dans le sien.

2023. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre III. Trois espèces de jurisprudences, d’autorités, de raisons ; corollaires relatifs à la politique et au droit des Romains » pp. 299-308

Dans le temps où le genre humain était encore extrêmement farouche, et où la religion était le seul moyen puissant de l’adoucir et de le civiliser, la Providence voulut que les hommes vécussent sous les gouvernements divins, et que partout régnassent des lois sacrées, c’est-à-dire secrètes, et cachées au vulgaire des peuples.

2024. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Chapitre II. Comment les nations parcourent de nouveau la carrière qu’elles ont fournie, conformément à la nature éternelle des fiefs. Que l’ancien droit politique des romains se renouvela dans le droit féodal. (Retour de l’âge héroïque.) » pp. 362-370

Cicéron remarque que de son temps il restait à Rome bien peu de choses qui fussent ex jure optimo ; et dans les lois romaines du dernier âge, il ne reste plus de connaissance des biens de ce genre.

2025. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Il a très bien défini dans une lettre à M. de Puysieux (du 6 août) le genre de conduite et de procédé qui était fait pour réussir et imposer en cour romaine ; il parle d’un agent français qui, bien qu’à Rome depuis quinze ans et se proposant d’y passer sa vie, est resté très antiromain de cœur, d’esprit et de discours : On l’accuse d’ardeur et de hauteur dans les affaires, et j’ignore si ces accusations sont fondées. […] Il n’y rencontra point le même genre de difficulté qu’en Prusse, ou l’on n’avait à traiter qu’avec une seule tête, ferme, compliquée et peu pénétrable ; mais la difficulté, pour être inverse, n’était pas moindre : il fallait traiter avec plusieurs, et, peu s’en faut, avec tous. […] — Messieurs de la Régence et des années qui ont suivi, nous en avons trop fait, et plus encore par genre et par bel air que par tempérament et par nature, et c’est ce qui tue ; nous ne sommes plus gaillards et drus d’humeur, comme l’était, par exemple, un Vivonne aux belles années de Louis XIV.

2026. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hugo, Victor (1802-1885) »

Hugo ne dit pas quand… Ce que nous avons dit à l’occasion d’Hernani s’appliquera à beaucoup de productions du même genre, et nous n’aurons plus à revenir sur la question principale : la liberté dans l’art réclamée au même titre que la liberté dans la société. […] Clément Caraguel Victor Hugo est entré à cette heure dans la glorieuse galerie des ancêtres littéraires, et ses drames prennent place l’un après l’autre parmi les chefs-d’œuvre classiques qui seront l’éternel honneur du genre humain. […] Le théâtre, le roman, la poésie, l’histoire, il n’est pas un genre qu’il n’ait abordé ; il les a tous traités d’une façon supérieure… Dans l’ode, dans la méditation, dans l’épopée héroïque, Hugo a montré une force sans égale.

2027. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre III. Les immoralités de la morale » pp. 81-134

Mais ce genre de spécialisation morale et de conflits est bien pins universellement répandu qu’on ne me paraît l’avoir cru, et sous bien plus de formes variées et partout éparses. […] § 9 Ces divers genres de lutte caractérisent des types d’hommes différents et provoquent des déviations différentes de la morale. […] Et la morale qui correspond à tel ou tel état de civilisation n’a d’autre valeur morale que celle de ce genre de civilisation.

2028. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Edmond et Jules de Goncourt »

Triste livre et livre attristant, qui ne rachète par aucun genre d’agrément sa tristesse. […] Et le mot y est tout au long, écrit par lui sans horreur : « Le genre canaille — dit-il, en parlant de sa Germinie Lacerteux, qu’il met respectueusement derrière l’Assommoir, — est épuisé à l’heure qu’il est ». On ne réussira plus dans ce genre prodigieusement comme on y a réussi, et il en avertit obligeamment les goinfres affamés du succès de M. 

2029. (1865) Introduction à l’étude de la médecine expérimentale

Mais, dans chaque genre de science, les phénomènes varient et présentent une complexité et des difficultés d’investigation qui leur sont propres. […] Chaque science a en quelque sorte un genre d’investigation qui lui est propre et un attirail d’instruments et de procédés spéciaux. […] Des tentatives de ce genre ont été renouvelées de nos jours par des anatomistes histologistes éminents. […] Ces agents sont les mêmes chez tous les animaux, sans distinction de classe, de genre ni d’espèce. […] Nous aurons soin, à chaque genre de recherches, d’indiquer le choix des animaux qu’il conviendra de faire.

2030. (1911) L’attitude du lyrisme contemporain pp. 5-466

Chaque siècle nous contient et nous résume, seuls diffèrent et se transforment les genres ou modes d’expression en lesquels nous incarnons notre intelligence. […] Un « genre littéraire » ne se contente pas d’être corrélatif aux aspirations d’un temps, il marque encore une étape dans la succession des phénomènes sociaux. […] « Ce genre d’expression est dans les exigences de notre nature. […] En créant le genre lyrique qui est bien à lui, Fort a dédaigné nous instruire sur son métier, la qualité de son vers, le sens de son imagination. […] Vous n’avez droit qu’à la spécialité d’un genre ; et ceci, pour les besoins de notre esprit classificateur.

2031. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Mais n’insistons pas sur les détails de ce genre ; M.  […] Aussi manifeste-t-il bruyamment ses antipathies pour le genre bourgeois. […] C’est que ce n’est pas ce genre d’amusement qu’on est venu chercher. […] D’ailleurs, nous allons voir plus étonnant encore en ce genre. […] Qu’elle se défie des pièges de ce genre, soit !

2032. (1884) L’art de la mise en scène. Essai d’esthétique théâtrale

Le public se contente ici d’un signe abrégé, ce qui est possible dans un genre où l’on ne recherche la vérité que dans l’humour et dans l’esprit du dialogue. […] Deux genres faisaient alors un emploi constant de la musique, c’était le mélodrame et le vaudeville. […] Mais d’où vient la disparition de ce genre particulier de la littérature dramatique ? […] Il n’a gardé sa place que dans les théâtres voués encore au mélodrame et dans ceux où l’on cultive les genres mixtes qui tiennent de l’opérette et de l’ancien vaudeville. […] C’est une succession de tableaux de genre, faits d’après nature, à tous les degrés de la vie sociale, depuis ses bas-fonds jusqu’aux couches supérieures.

2033. (1892) Sur Goethe : études critiques de littérature allemande

Plusieurs, au contraire, y virent une œuvre d’un genre nouveau, et M.  […] Dans un genre plus humble, mais qu’il a rehaussé par des qualités supérieures, Zschokke appartient à la même école. […] En ce genre, les Allemands sont passés maires. […] À peine le livre fut-il connu par les premières traductions, qu’il suscita une série de travaux en tous genres. […] Carolinum de Brunswick, établissement qui a été une pépinière d’hommes distingués en tout genre.

2034. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

. — Que vient-on nous parler surtout de genre créé, d’école fondée ? […] Champfleury n’a rien découvert ; il n’a ni créé un genre, ni fondé la moindre école. […] Cette formule immémoriale « la plus belle moitié du genre humain », n’a jamais été qu’une méchante plaisanterie. […] Si l’on ne trouve dans les Chants modernes aucune inspiration du même genre, ce n’est pas que l’homme y cède toute la place à la matière. […] On ne trouve peut-être pas en elle toute la richesse de formes qu’on est en droit de prêter à la mère du genre humain ; mais on ne se souvient pas assez qu’Ève la blonde commença par n’être qu’une simple côtelette masculine.

2035. (1895) De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines pp. 5-143

Tout homme est mortel, — cette expression fait disparaître le cercle vicieux ; mais le mot Tout, qu’il exprime une essence métaphysique ou l’existence d’un genre, soulève des difficultés insolubles. […] Cette nécessité est la liaison au sein de l’espèce et du genre. Seules les sciences spéciales nous apprendront s’il y a dans la nature des genres et des espèces. […] Il est vrai que chaque genre de tissu paraît avoir une irritabilité spéciale ; mais cette différence résulte de la complication des tissus et du mode d’arrangement divers de leurs cellules. […] Ce qui présente des propriétés de ce genre, ce sont les mots et les lettres.

2036. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre premier. Aperçu descriptif. — Histoire de la question »

En second lieu, le nominalisme du moyen âge impliquait la connaissance de la parole intérieure ; car il est évident que, pour penser les genres, nous n’avons pas besoin du bruit de notre voix ou de la voix d’autrui. […] Bonald paraît oublier que les idées particulières, pour peu qu’elles soient remarquées, sont aussitôt rapportées à des genres et nommées intérieurement. […] Parmi les auteurs que Bonald lui-même cite à l’appui de ses aphorismes66, la plupart ne s’écartent pas de la tradition nominaliste, continuée par Hobbes et Condillac ; ils négligent de distinguer la parole intérieure de la parole extérieure et se contentent de dire qu’il « n’existe pas de pensée sans signes » (Cabanis), ou que « les mots sont indispensables pour penser les genres et tout ce qui n’a pas frappé les sens » (Dugald Stewart). […] Mais les vues de ce genre qu’on rencontre dans son étude sur la parole sont mal coordonnées, peu précises, parfois même inexactes. […] Voici la suite des idées : la meilleure manière de conserver le talent d’improviser est de l’exercer tous les jours devant plusieurs auditeurs ; mais il vaut mieux parler sans témoin que ne pas parler du tout ; « on peut aussi s’exercer à traiter des sujets dans toute leur étendue, même en silence, pourvu que l’on prononce intérieurement une sorte de discours » (silentio, dum tamen quasi dicat intra seipsum) ; ce genre d’exercice a l’avantage de pouvoir se faire en tout lieu et à tout moment quand nous n’avons pas d’autre occupation, et il est plus favorable que les deux autres à une composition soignée ; mais ceux-ci excitent davantage la verve oratoire. — Dans le livre XI, chapitre 2, autre allusion, plus timide encore : il vaut mieux apprendre par cœur en lisant ou en se répétant à voix basse (vox modica, et magis murmur) que silencieusement (tacite).

2037. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

Il faut multiplier les fêtes de ce genre. […] — « Le genre de madame Geoffrin était une espèce de police pour le goût, comme la maréchale de Luxembourg pour le ton et l’usage du monde. » Ainsi s’exprime le prince de Ligne. […] C’est lui qui produit les tempêtes qui tourmentent le genre humain. […] En dehors des interventions de ce genre, le précepteur laissera agir la nature. — Pas de langues, pas de géographie, pas d’histoire. […] Vous connaissez, et nous avons défini, à propos de la Nouvelle Héloïse, ce genre de sensibilité.)

2038. (1910) Propos de théâtre. Cinquième série

Il vaudrait mieux chercher pourquoi, pour quelle raison, par suite de quel genre de cécité, un homme de la valeur de M.  […] C’eût été un autre genre de triomphe. […] C’est le genre de critique, à quelque auteur que l’on s’attaque, qui est toujours le plus commode, et qui semble toujours avoir raison. […] Je vous tiens toujours pour le premier des auteurs dramatiques dans le genre nouveau, dans la manière d’aujourd’hui, comme votre père est le premier dans le genre d’hier. Moi je suis du genre d’avant-hier ou d’après-demain ; je ne sais pas, peu importe.

2039. (1864) Physiologie des écrivains et des artistes ou Essai de critique naturelle

On pourrait presque dire que chaque âge de la vie a tel ou tel genre littéraire qui lui convient ou qui l’exprime. […] Il arrive parfois que le poète ou l’artiste met un sentiment vrai dans un genre faux, choisi pour réveiller un public fatigué. […] Il y a encore, du reste, entre ces deux passages, toute la différence du genre oratoire à la méditation solitaire. […] Un jour, il écrit à son cher confident : « Je commence un genre de vie plus agréable, je me mêle un peu plus à la société. […] Sa cruelle infirmité résista à tous les genres de traitement ; elle ne fit qu’augmenter.

2040. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome I

Mais dans un travail du genre de celui-ci, tout voisin de l’autobiographie, la partialité même n’est-elle pas un document ? […] C’est aussi celui qui permet le mieux de saisir la nouveauté du genre repris ou mieux créé par l’auteur. […] Il a pu se tromper souvent, mais toujours sans aucune arrière-pensée d’aucun genre. […] Dans un écrivain, comme dans un général, ce sera le genre d’imagination. […] Les adeptes de cette école se sont plus particulièrement appliqués au genre romanesque, la souplesse de ce genre se prêtant mieux à tous les essais.

2041. (1896) Le livre des masques

Le Quatorzain d’Été peut se dire en entier et même il est bon de le savoir par cœur, car c’est une merveille de subtilité et un petit tableau de genre à soigner et à conserver. […] L’intimité en ce genre, voilà le comble de l’opprobre, l’irrémédiable infamie. » Mais l’intelligence, consciente ou inconsciente, si elle n’a pas tous les droits, a droit à toutes les absolutions. […] Le genre humain, sans doute, en son ensemble de ruche ou de colonie, n’est que parce que nous en sommes, prééminent au genre bison ou au genre martin-pêcheur ; ici et là c’est le triste automate ; mais la supériorité de l’homme est qu’il peut arriver à la conscience : un petit nombre y parvient. […] Mais l’essentiel de jadis est devenu l’accessoire, et un accessoire de plus en plus méprisé : très rares sont à l’heure actuelle les écrivains assez ingénieux ou assez forts pour se soutenir en un genre aussi démoli, pour éperonner encore avec assez d’autorité la cavalerie fatiguée des sentimentalités et des adultères.

2042. (1835) Critique littéraire pp. 3-118

encore un coup, qui oserait parler de cette honteuse plaie de la nature, de cette concupiscence qui lie l’âme au corps par des liens si tendres et si violents, dont on a tant de peine à se déprendre, et qui cause aussi dans le genre humain de si effroyables désordres ?  […] Saint Paul prononce un jugement pareil : il ne permet, sous aucun prétexte, sous aucune de ses mille formes, qu’il soit question devant les fidèles de ce vice si cher au genre humain, dont le nom chatouille délicieusement les oreilles les plus chastes, dont le venin se glisse, subtil et pénétrant, jusqu’au travers des plus austères paroles et des plus redoutables menaces. […] Il s’est affranchi, aussi complètement qu’il était possible, du joug salutaire de la convention ; il a dédaigné le vieux langage de nos pères ; il a bouleversé le nôtre, et il est parvenu à créer un nouveau genre, un genre que je demande la permission d’appeler le genre étrange. […] Plus de cent villageois furent appelés des bourgs et des hameaux voisins ; je m’entretins avec eux de leur ancien genre de vie et de leurs occupations présentes ; la plupart de ces hommes avaient versé le sang humain.

2043. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le cardinal de Bernis. (Fin.) » pp. 44-66

Bernis avait trop de tact pour jamais faire à Voltaire une proposition de ce genre. […] C’est un genre sublime, où je suis sûr que vous serez plus élevé et plus touchant qu’aucun de vos anciens. » Ce mot de harpe, légèrement amené, est tout ce que Bernis se permettait de mettre en avant : mais il y a loin, on le voit, de ce vœu délicat à proposer à Voltaire une traduction des Psaumes.

2044. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — II. (Fin.) » pp. 109-130

Par dédain pour les qualités tempérées qui suffisent aux conditions d’une société vieillie, il disait : « Mêlez un peu d’orgueil qui empêche d’oublier ce qu’on se doit, de sensibilité qui empêche d’oublier ce qu’on doit aux autres, et vous ferez de la vertu dans les temps modernes. » Mais pour les anciens, tout en sachant en quoi nous les surpassons, il les montre bien supérieurs en énergie, en déploiement de facultés de tout genre : forcés par la forme de leur gouvernement de s’occuper de la chose publique d’en remplir presque indifféremment tous les emplois de paix et de guerre, de s’y rendre propres et de s’y tenir prêts à tout instant, de parler devant des multitudes vives, spirituelles, mobiles et passionnées : Quelle devait être, dit-il, l’explosion des talents animés, stimulés par d’aussi puissants motifs ! […] Dans le dialogue avec la femme de quarante ans, avec cette autre puissance qui est aussi sur le retour, le docteur ne trouve que des remèdes un peu vagues contre ce genre de vapeurs, et qui ne satisfont point la malade : la théorie de la femme de quarante ans n’était pas encore inventée.

2045. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — II » pp. 454-475

C’est une chose remarquable dans la Révolution que le courage passif et la résignation, tandis que rien n’est plus rare qu’un courage actif et entreprenant… Et comme il y a cependant, au milieu de cette apathie publique, d’admirables exemples de ce premier genre de courage, comme on voit des vieillards, des femmes, des jeunes gens à peine sortis de l’enfance, qui marchent à la mort de sang-froid : Beaucoup de gens ressemblent, pour le courage, à ces avares qui gémissent à chaque petite somme qu’ils sont forcés de dépenser, et qui sont capables d’en donner une très grosse sans en être affectés. […] Mais, en vivant de cette vie obscurément délicieuse et amollie, à la fois sentimentale et très sensuelle, il est arrivé au dégoût final, au néant ; en perdant les enchantements de la jeunesse, il a perdu ses illusions de tout genre qui, même dans l’ordre de l’esprit, avaient besoin d’elle pour se colorer.

2046. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Œuvres de Louise Labé, la Belle Cordière. »

Boulmier, qui est solide et même ferré sur ces matières du xvie  siècle, avait annoncé, de plus, le dessein de réhabiliter Salmon Macrin, un poète latin dans le genre lyrique, contemporain et ami de Du Bellay, de Ronsard et autres novateurs, et il semblait se réserver de lui découvrir une certaine influence occulte, et non encore reconnue, sur le développement de la poésie française ; je ne vois pas qu’il ait mis jusqu’ici à exécution ce projet et cette promesse qu’il avait jetée d’un air de défi ou de paradoxe. […] En effet, si l’on passe immédiatement à la lecture des poésies de Louise Labé, on est frappé de la distance : pour quelques vers agréables dans le genre de l’épître, et un petit nombre de sonnets passionnés, que de duretés, que de rudesses, comme la contrainte du rhythme se fait sentir !

2047. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

C’est un événement qui arrive, dit-on, à chaque manœuvre de ce genre. […] Il y aurait à tirer encore plus d’un extrait de ces lettres de Russie, pleines de particularités et d’observations de tout genre, et d’un agréable pêle-mêle.

2048. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid (suite.) »

Mais ne voyez-vous pas comme chaque peuple apporte aux représentations de la scène un degré de dureté ou de susceptibilité qui répond à son genre de tournoi national et qui peut se mesurer au caractère de ses jeux favoris ? […] Telle est cette belle scène qui ne sera surpassée que par une seconde du même genre.

2049. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. (suite et fin.) »

 » On entrevoit quel genre de difficultés Jean-Bon rencontra en tout temps, difficultés inhérentes à la nature même des choses, mais qui depuis la fin de 1812 s’accroissaient à proportion des chances défavorables et sous la menace des événements. […] Cretet, en lui développant son programme de travaux et d’améliorations de tout genre à l’intérieur : « J’ai fait consister la gloire de mon règne à changer la face du territoire de mon Empire.

2050. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. »

L’homme du Nord, doué de cette force corporelle extraordinaire, de cette activité qu’il ne savait comment dépenser et qu’il prodiguait aux fatigues, aux chasses, aux excès de tout genre, le vainqueur de Fontenoy, de Raucoux, de Lawfeld, commandant général des Pays-Bas, qu’il passait pour avoir pillés sans scrupule et rançonnés sans merci, dira de lui-même avec vérité au milieu des triomphes de la guerre dont il s’avoue rassasier et dont il a par-dessus les yeux : « Dans le poste où je me trouve, j’ai des envieux, des jaloux ; je ne puis faire que du mal sans pouvoir faire le moindre bien. […] Burty me fait remarquer qu’il s’agit probablement de la mécanique genre de talent que possédait en effet le maréchal de Saxe.

2051. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le Général Franceschi-Delonne : Souvenirs militaires, par le général baron de Saint-Joseph. »

Le voilà donc général de brigade au lendemain d’Austerlitz ; tout lui a souri jusqu’ici : il a forcé l’entrée de la grande carrière ; il est au premier rang des émules dans cette arme d’avant-garde qui cite avec orgueil les noms des Conflans, des Ziethen, parmi les maîtres du genre et les héros du passé, et qui, après le brave Stengel, légué par l’ancien régime à l’armée d’Italie77, a déjà sa pléiade nouvelle, les Murât, les Kellermann, les Lasalle, les Colbert… Pourquoi, comme eux, n’arriverait-il pas à la gloire ? […] Après m’avoir fait ses recommandations de tout genre, il me dit adieu, me fit signe de me retirer et parut vouloir se recueillir.

2052. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [II] »

Il avait trouvé dans Ney un protecteur qui l’avait apprécié d’emblée, et l’on peut dire qu’il n’en pouvait rencontrer un à qui son genre de mérite s’appliquât mieux et s’adaptât avec plus d’avantage. […] On devine aisément le reste et le genre de succès qu’il eut.

2053. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine »

En essayant de les continuer, d’en faire entendre de semblables, non point parce qu’il sentait de même, mais parce qu’il visait à un genre littéraire, Jean-Baptiste égarait toute spiritualité dans les échos de ses rimes sonores : Racine fils, bien débile sans doute, était plus voisin de son noble père, plus vraiment touché d’un des pâles rayons. […] Lamartine a peu écrit en prose : pourtant son discours de réception à l’Académie française, sa brochure de la Politique rationnelle, un charmant morceau sur les Devoirs civils du Curé, un discours à l’Académie de Mâcon, indiquent assez son aisance parfaite en ce genre, et avec quelle simplicité de bon sens jointe à la grâce et à l’inséparable mélodie sa pensée se déroule sous une forme à la fois plus libre et plus sévère.

2054. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ULRIC GUTTINGUER. — Arthur, roman ; 1836. — » pp. 397-422

M. de Balzac, qui a sur ces points tant de qualités et de parties d’observation heureuse, devra admirer cette sobriété, cette précision de trait, qui est le goût suprême du genre. […] — Comme cet ordre de pensées et ce genre de vie calment et réparent l’âme !

2055. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « HISTOIRE DE LA ROYAUTÉ considérée DANS SES ORIGINES JUSQU’AU XIe SIÈCLE PAR M. LE COMTE A. DE SAINT-PRIEST. 1842. » pp. 1-30

L’idée de royauté est originaire de l’Asie ; elle y a son berceau et ses racines avec le genre humain ; elle y a crû, dès l’orgine, comme en pleine terre, et n’a cessé, aux diverses époques, de s’y reproduire dans son luxe de végétation et de puissance. […] Il peut nous être déjà très-sensible combien ce genre d’adoucissement pénètre de toutes parts dans la tradition populaire grossissante autour du héros d’hier, qui n’était pas tendre précisément.

2056. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Pierre Corneille »

Dans l’un de ces voyages, il visita un M. de Châlons, ancien secrétaire des commandements de la reine-mère, qui s’y était retiré dans sa vieillesse : « Monsieur, lui dit le vieillard après les premières félicitations, le genre de comique que vous embrassez ne peut vous procurer qu’une gloire passagère. […] Son impétueuse chaleur de cœur, sa sincérité d’enfant, son dévouement inviolable en amitié, sa mélancolique résignation en amour, sa religion du devoir, son caractère tout en dehors, naïvement grave et sentencieux, beau de fierté et de prud’homie, tout le disposait fortement au genre espagnol ; il l’embrassa avec ferveur, l’accommoda, sans trop s’en rendre compte, au goût de sa nation et de son siècle, et s’y créa une originalité unique au milieu de toutes les imitations banales qu’on en faisait autour de lui.

2057. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. Joubert »

Il avait chargé Fontanes de prendre je ne sais quelle information sur le nombre d’éditions et de traductions, à Londres, du Paysan perverti, et son ami lui répondait : « Assurez hardiment que le conte des quarante éditions du Paysan perverti est du même genre que celui des armées innombrables qui sortaient de Thèbes aux cent portes… Les deux romans français dont on me parle sans cesse, c’est Gil Blas et Marianne, et surtout du premier. » M.  […] Combien de vues fines et profondes sur les anciens, sur leur genre de beauté, leur modération décente !

2058. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Le comte de Ségur »

Le comte de Ségur Les écrivains polygraphes sont quelquefois difficiles à classer ; s’ils se sont répandus sur une infinité de genres et de sujets, sur l’histoire, la politique du jour, la poésie légère, les essais de critique et les jeux du théâtre, on cherche leur centre, un point de vue dominant d’où l’on puisse les saisir d’un coup d’œil et les embrasser. […] La littérature du xviiie  siècle avait été presque en entier consacrée à établir dans l’opinion les droits des peuples, à retrouver et à promulguer les titres du genre humain.

2059. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VIII. L’antinomie économique » pp. 159-192

Les économistes ont fait rentrer à tort l’idée d’invention dans celle du travail, comme l’espèce dans le genre. Singulière espèce, sans laquelle le genre ne serait point.

2060. (1890) L’avenir de la science « XIX » p. 421

L’immense majorité du genre humain, condamnée à un travail manuel, ne pourra donc jamais en goûter les fruits ? […] Il semble que les affaires extérieures soient le but premier de la vie, que la fin de la plus grande partie du genre humain soit de vivre sous l’empire pressant et continu de la préoccupation du pain du jour, en sorte que la vie n’aurait d’autre but que de s’alimenter elle-même.

2061. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XII. La littérature et la religion » pp. 294-312

Qu’on parcoure, en un mot, tous les genres littéraires  ; tous laissent voir une pensée enchaînée aux principes dont le Concile de Trente a fait la règle des catholiques. […]   §3. — On voit assez quel caractère différent prennent tous les genres littéraires, suivant que l’époque est religieuse ou antireligieuse.

2062. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « L’abbé Galiani. » pp. 421-442

Non, il ne disait pas de bêtises ; mais, à Naples, le genre de talent qu’il avait au plus haut degré était plus commun ; on y remarquait moins le jeu, l’action, chose plus habituelle, et on ne savait pas y discerner tout ce que Galiani mettait là-dessous d’excellent et d’unique. […] Dans un temps où la librairie aurait tous ses loisirs et pourrait se permettre toutes ses largesses, ce qui serait à faire, ce serait un volume unique de Galiani, dans lequel on n’admettrait que ce qu’il a fait de mieux, ses meilleures lettres, dont on respecterait en tout le texte, dût-il paraître un peu salé et mordant ; on se contenterait de ne pas multiplier les échantillons en ce genre.

2063. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La duchesse du Maine. » pp. 206-228

Ce M. de Malezieu, qui devint le personnage essentiel de la cour de la duchesse, son oracle en tout genre ; et de qui on parlait à Sceaux comme de Pythagore : « Le maître l’a dit », devait certes avoir plus d’une qualité ; mais il est difficile aujourd’hui de se faire une juste idée de son mérite. […] Sa vanité est d’un genre singulier ; mais il semble qu’elle soit moins choquante, parce qu’elle n’est pas réfléchie, quoiqu’en effet elle en soit plus absurde.

2064. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Correspondance entre Mirabeau et le comte de La Marck (1789-1791), recueillie, mise en ordre et publiée par M. Ad. de Bacourt, ancien ambassadeur. » pp. 97-120

Un mois auparavant, dans les derniers jours de mai, Mirabeau avait fait une ouverture de ce genre à M.  […] Non pas que, dans sa vie besogneuse depuis sa sortie de Vincennes jusqu’à son entrée aux États généraux, Mirabeau, pour subvenir à ses besoins de tout genre, intellectuels et autres, n’ait eu souvent recours à des expédients dont on aimerait mieux que la fortune l’eût affranchi ; mais, en mainte circonstance notable, manquant de tout, lui homme de puissance et de travail, qui ne pouvait se passer à chaque instant de bien des instruments à son usage, lui qui était naturellement de grande et forte vie (comme disait son père), manquant même d’un écu, réduit à mettre jusqu’à ses habits habillés et ses dentelles en gage, il avait résisté à rien écrire qui ne fût dans sa ligne et dans sa visée politique, à prendre du moins les choses dans leur ensemble.

2065. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Voltaire et le président de Brosses, ou Une intrigue académique au XVIIIe siècle. » pp. 105-126

Toute cette correspondance est laide ; elle sent la secte et le complot, la confrérie et la société secrète ; de quelque point de vue qu’on l’envisage, elle ne fait point honneur à des hommes qui érigent le mensonge en principe, et qui partent du mépris de leurs semblables comme de la première condition pour les éclairer : « Éclairez et méprisez le genre humain ! […] À peine entré en possession, Voltaire commence, sous tous les prétextes, à recourir au Président et à le harceler : il est curieux de voir, dans cette suite de lettres, comme les intérêts de l’humanité et du genre humain interviennent et sont toujours invoqués à côté des intérêts particuliers les plus minces.

2066. (1889) L’art au point de vue sociologique « Introduction »

. — Un fait littéraire et social dont Guyau signale l’importance, c’est le développement du roman moderne, qui est « un genre essentiellement psychologique et sociologique. » M.  […] Hugo apparaîtra plutôt comme un grand songeur, mais « ce genre de songe profond est la caractéristique de la plupart des génies, qui sont emportés par leur pensée plutôt qu’ils ne la maîtrisent ».

2067. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre I. Shakespeare — Son génie »

De nos jours, le genre de critiques dont on vient de voir quelques échantillons ne s’est pas découragé. […] Un curieux genre pudibond tend à prévaloir ; nous rougissons de la façon grossière dont les grenadiers se font tuer ; la rhétorique a pour les héros des feuilles de vigne qu’on appelle périphrases ; il est convenu que le bivouac parle comme le couvent, les propos de corps de garde sont une calomnie ; un vétéran baisse les yeux au souvenir de Waterloo, on donne la croix d’honneur à ces yeux baissés ; de certains mots qui sont dans l’histoire n’ont pas droit à l’histoire, et il est bien entendu, par exemple, que le gendarme qui tira un coup de pistolet sur Robespierre à l’Hôtel-de-Ville se nommait La-garde-meurt-et-ne-se-rend-pas.

2068. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre II. Shakespeare — Son œuvre. Les points culminants »

Ces hommes ont blessé le genre humain dans ses génies ; ces misérables mains gardent à jamais la couleur de la poignée de boue qu’elles ont jetée. […] Ils se calmeraient dans la digestion du genre humain.

2069. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre III : La science — Chapitre II : De la méthode expérimentale en physiologie »

La nutrition ne s’opère dans un animal qu’avec accompagnement de phénomènes physiques et chimiques, mais elle n’est pas dans son essence un phénomène de ce genre. […] Aujourd’hui encore, on voit les joueurs croire à quelque divinité occulte de ce genre, qu’ils appellent la chance, et qui se joue de toutes les combinaisons, de tous les desseins ; c’est bien là en effet une sorte de fatalisme, mais ce n’est pas là le fatalisme philosophique.

2070. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Plan, d’une université, pour, le gouvernement de Russie » pp. 433-452

L’esprit humain semble avoir jeté sa gourme ; la futilité des études scolastiques est reconnue ; la fureur systématique est tombée ; il n’est plus question d’aristotélisme, ni de cartésianisme, ni de malebranchisme, ni de leibnitzianisme ; le goût de la vraie science règne de toutes parts ; les connaissances en tout genre ont été portées à un très-haut degré de perfection. […] L’objet d’une école publique n’est point de faire un homme profond en quelque genre que ce soit, mais de l’initier à un grand nombre de connaissances dont l’ignorance lui serait nuisible dans tous les états de la vie, et plus ou moins honteuse dans quelques-uns.

2071. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « X. M. Nettement » pp. 239-265

Un physiologiste résumerait le genre de talent de M.  […] Nettement, qui n’a que des aspirations confuses, et dont le genre de cerveau brise la cohérence et diminue l’étendue de la vérité, M. 

2072. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Sainte-Beuve. Les Poésies de Joseph Delorme, Les Consolations, les Pensées d’août. »

On y trouve une quantité de vers dans le genre de ceux-ci : Très doux entre les doux et les humbles de race, Il n’a garde de plus, ne prévaut sur pas un. Puis encore, genre de patois inimitable : Ô vous qui vous portez entre tous gens de cœur, Qui l’êtes, non pas seuls, et qui d’un air vainqueur Écraseriez Doudun et cette élite obscure, Leur demandant l’audace et les piquant d’injure, Ne les méprisez pas, ces frères de vertu Qui vous laissent l’arène et le lot combattu !

2073. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — La rentrée dans l’ordre »

N’est-ce pas un spectacle de ce genre qui nous est offert, lorsque nous voyons le prêtre, cet atrophié, ce blessé, ce malade de corps et d’âme, redevenir sain, normal, s’acheminer vers sa libération corporelle et spirituelle ? […] Les victoires de ce genre ont paru, ces temps derniers, augmenter en nombre.

2074. (1892) Un Hollandais à Paris en 1891 pp. -305

L’histoire nous montre que c’est tantôt ce genre-ci, tantôt ce genre-là qui a prédominé. […] Ce sont là les excès de ses qualités, mais le genre de talent de Renard ne comporte point d’excès. […] Quelle étonnante variété de genres pour y communiquer leurs idées. […] Enfin, ceci n’est rien ; puisqu’il y a des amateurs de ce genre, ils ont le droit de s’amuser comme il leur plaît, — nous sommes tous égaux. […] Car les malades ont un genre de sincérité que n’ont pas les gens bien portants.

2075. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Études sur Blaise Pascal par M. A. Vinet. »

Vinet et à ses amis, et que les théologiens protestants ont volontiers accueillie, c’est que les Pensées de Pascal, dans l’état où les a mises la controverse récente, et ramenées plus que jamais à l’état de purs fragments grandioses et nus, sont par là même plus propres à un genre de démonstration chrétienne qui prend l’individu au vif, et peuvent devenir la base d’une apologétique véritable, tout entière fondée sur la nature humaine.

2076. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. Mignet : Histoire de la Révolution française, depuis 1789 jusqu’en 1814. 3e édition. »

Mais son exemple n’en demeure pas moins fécond et mémorable ; encourageant pour les esprits supérieurs qu’un instinct invincible pousse en toute espèce d’étude à la recherche des principes et des lois, puisqu’il agrandit pour eux la carrière, en leur ouvrant l’histoire ; glorieux pour celle-ci, puisqu’il l’enrichit d’un genre nouveau, l’élève en quelque sorte au rang de science, et lui assure ainsi les veilles de ceux-là même qui autrement peut-être lui eussent refusé jusqu’à leur estime.

2077. (1874) Premiers lundis. Tome I « Victor Hugo : Odes et ballades — I »

Oubliant que certaines images difformes, pour être tolérables en poésie, doivent y rester enveloppées du même vague dans lequel elles glissent sur notre âme, il s’est mis, de gaieté de cœur, et avec toutes les ressources du genre descriptif, à analyser les songes d’un cerveau malade ; et il a traîné la chauve-souris au grand jour pour mieux en détailler la laideur.

2078. (1874) Premiers lundis. Tome I « Tacite »

La perfection du genre consiste donc à atteindre ce degré extrême de l’approximation, à ôter ainsi aux traducteurs à venir l’espoir raisonnable d’aller au-delà, et à donner dans une langue moderne le dernier mot sur un grand écrivain de l’antiquité.

2079. (1874) Premiers lundis. Tome I « Walter Scott : Vie de Napoléon Bonaparte — II »

Entendu de cette façon, il nous semble que le talent fécond, brillant et pittoresque de Walter Scott, abordant le genre austère de l’histoire, a bien pu s’égarer, comme il l’a fait, à la merci de passions mesquines et de préjugés aveugles ; égarement miraculeux et de tout point incompréhensible, si l’on reconnaît à l’auteur cette intelligence profonde des époques et ce sens historique pénétrant dont on l’a jusqu’ici trop libéralement doué.

2080. (1874) Premiers lundis. Tome II « La Revue encyclopédique. Publiée par MM. H. Carnot et P. Leroux »

La Revue encyclopédique n’a pas simplement pour objet d’être un magazine bien fait, bien meublé de morceaux divers et suffisamment assortis, comme l’est, par exemple, la Revue des Deux Mondes, la meilleure publication de ce genre ; mais c’est un recueil systématique, fidèle à son titre, ayant une sorte d’unité et une direction de doctrine dans tous les sens.

2081. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VII. De la littérature latine, depuis la mort d’Auguste jusqu’au règne des Antonins » pp. 176-187

C’est ce genre de progression qui se fait sentir dans les écrivains de la dernière époque de la littérature latine, malgré les causes locales qui luttaient alors contre la marche naturelle de l’esprit humain.

2082. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Le lyrisme français au lendemain de la guerre de 1870 » pp. 1-13

 » Le genre rosse s’annonce : — « Mme Nilsonn-Rouzaud doit créer cet hiver à Paris le rôle d’Éros dans Psyché.

2083. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Feuilles d’automne » (1831) »

Le fait répond d’ordinaire oui ou non aux questions de ce genre, et, au fond, il importe peu.

2084. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Aristophane, et Socrate. » pp. 20-32

On a plus d’une fois, parmi nous, ramené la comédie au genre d’Aristophane, & fait d’elle une satyre dialoguée*.

2085. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bayle, et Jurieu. » pp. 349-361

Son Dictionnaire est le premier ouvrage de ce genre où l’on apprend à penser.

2086. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre I. Les travaux contemporains »

On lui a si souvent reproché de se renfermer en elle-même, de ne point prendre part aux travaux qui se font à côté d’elle et qui touchent de si près à ses études, qu’on voudra bien lui permettre, malgré son incompétence anatomique, de recueillir dans les écrits des maîtres les plus autorisés tout ce qui peut l’intéresser, et intéresser les esprits cultivés dans ce genre de recherches.

2087. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre premier. »

La Fontaine pour nous dédommager d’avoir fait une fable aussi mauvaise que l’est la précédente, lui fait succéder un apologue excellent, où il développe avec finesse et avec force le jeu de l’amour-propre de toutes les espèces d’animaux, c’est-à-dire de l’homme, dont l’espèce réunit tous les genres d’amour-propre.

2088. (1879) Balzac, sa méthode de travail

« Imaginez quatre ou cinq cents arabesques de ce genre, s’enlaçant, se nouant, grimpant et glissant d’une marge à l’autre, et du sud au septentrion.

2089. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Greuze » pp. 234-241

D’abord le genre me plaît.

2090. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 14, comment il se peut faire que les causes physiques aïent part à la destinée des siecles illustres. Du pouvoir de l’air sur le corps humain » pp. 237-251

On a observé dans la capitale de ce roïaume, où l’on tient un registre mortuaire, qui fait mention du genre de mort d’un chacun, que de soixante personnes qui se défont elles-mêmes dans le cours d’une année, cinquante se sont portées à cet excès de fureur vers le commencement ou bien à la fin de l’hyver.

2091. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 23, que la voïe de discussion n’est pas aussi bonne pour connoître le mérite des poëmes et des tableaux, que celle du sentiment » pp. 341-353

Ne se peut-il pas faire encore que ce principe doive varier suivant le genre d’ouvrage auquel on veut travailler ?

2092. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 7, nouvelles preuves que la declamation théatrale des anciens étoit composée, et qu’elle s’écrivoit en notes. Preuve tirée de ce que l’acteur qui la recitoit, étoit accompagné par des instrumens » pp. 112-126

Enfin la plus grande loüange qu’on donnât aux hommes qui excelloient dans leur art, c’étoit de dire qu’ils étoient des Roscius dans leur genre.

2093. (1912) L’art de lire « Chapitre X. Relire »

Mais ce n’est pas seulement chez les philosophes qu’il arrive que nous fassions des découvertes de ce genre et que nous récoltions regain de cette sorte.

2094. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Gabrille d’Estrées et Henri IV »

Quoi qu’il en soit, du reste, voilà le genre d’histoire que Gapefigue a entrepris et veut épuiser.

2095. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Jules Vallès » pp. 259-268

À force de se regarder le bout du nez, le plus beau visage finit par se donner un genre de regard qui ne doit pas faire beaucoup de conquêtes, et il faut se défier de la grimace, à poste fixe, du talent.

2096. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Μ. Jules Levallois » pp. 191-201

Jules Levallois, sont des ermites d’un autre genre, des Pères du Désert d’un tout autre acabit, d’une tout autre amabilité… Ils aiment la nature pour elle-même, la nature pour la nature !

2097. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Topffer »

Sans ce genre de talent exquis et naturel, et jusque-là parfaitement inconnu en Suisse, la vieille et rigide Momière n’aurait jamais eu, sur sa face ridée et orgueilleuse, un sourire ; mais Topffer lui a donné le sien !

2098. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Louandre »

… Dans de telles circonstances, qui sont les circonstances présentes, les grandes ou fortes œuvres tarissent et les petits livres abondent, les petits livres qui sont aux œuvres dignes de ce nom ce que le tableau de genre est aux grandes toiles ; les petits livres qui ne demandent que des facultés secondaires et qui dispensent de tout ce qui est difficile : la profondeur dans l’inspiration, la combinaison, l’ordre, la distribution de la lumière dans le fourmillement des détails, l’étoffe de l’ensemble enfin ; les petits livres dont ce brillant dandy, Mirabeau manqué dans l’intrigue, lord Bolingbroke, disait, avec sa fatuité épigrammatique, « qu’au moins ils avaient le mérite d’être bientôt lus ».

2099. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

L’auteur croit-il que ce serait entrer dans une voie nouvelle que d’en revenir au genre de l’empire, à la manière de Louis David ? […] Cette découverte d’un genre de laideur non encore usité appartient en propre, je dois le dire, à l’auteur des Baigneuses et de l’Enterrement à Ornans. […] Doué d’un bon sens très rare, d’une sagacité merveilleuse, il saisit tout d’abord le côté vrai des choses ; de façon qu’il n’a eu qu’à se laisser aller à l’impulsion de sa propre nature pour réussir dans ce genre littéraire, auquel les classificateurs ont donné le nom de réalisme. […] Champfleury serait un jour ou l’autre un grand romancier ; jusqu’ici, non seulement il n’a pas justifié ce titre, mais il n’a été qu’un conteur médiocre et très incomplet. — Que vient-on nous parler surtout d’un genre créé, d’école fondée ? […] Il n’a ni créé un genre, ni fondé la moindre école.

2100. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIe entretien. Littérature politique. Machiavel » pp. 241-320

« En sortant de ma coupe de bois, après l’ouvrage, je m’en vais auprès d’une petite fontaine, et de là à mes pièges d’oiseaux, avec un livre sous mon bras, soit Dante, soit Pétrarque, soit un de ces poètes familiers en second ordre, tels que Tibulle, Ovide ou quelqu’un de ce genre ; je lis là leurs amoureuses souffrances ou leurs jouissances amoureuses ; ils me font souvenir de mes propres amours, et je me réjouis un peu dans ces douces mémoires. […] « 10 décembre 1513. » II Quel est le cœur qui ne soit pas ému de l’accent à la fois naïf, simple et pathétique de cette lettre, la plus belle protestation contre le sort que nous connaissions parmi toutes les lettres des grands hommes anciens et modernes retrouvées dans les archives du genre humain ? […] Dante, Pétrarque, Boccace, avaient créé la langue toscane avec les débris de la latinité romaine ; la Grèce avait versé ses manuscrits dans les bibliothèques de Florence ; l’atticisme s’unissait à la force dans les écrits des Toscans ; ils avaient un poète et des lettrés en tous genres ; il leur manquait en prose un Tacite ou un Bossuet pour illuminer la politique et fixer la grande langue des affaires.

2101. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

XXXIII « Au moyen âge, sous l’influence d’idées bien différentes, la sculpture se montre également dépendante de l’architecture ; et, tandis que celle-ci produit des chefs-d’œuvre d’un genre nouveau, l’autre s’arrête à un degré de développement très inférieur. […] M. de Ronchaud ne le dit pas, parce qu’il est de cette école, séduite et séduisante, qui flatte le genre humain en lui persuadant qu’il sera dieu à force de progrès sur cette terre ; il ne dit pas qu’après avoir monté il faut redescendre, mais on voit clairement qu’il le sent. […] Les grands artistes en tout genre ont seuls ce don de la vie, hélas !

2102. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIe entretien. Le Lépreux de la cité d’Aoste, par M. Xavier de Maistre » pp. 5-79

Le genre de nos maux nous privait de cette consolation. […] La crainte de l’affliger, la crainte plus grande encore d’augmenter son mal en l’approchant, m’avait forcé d’adopter ce triste genre de vie. […] Nous ne connaissions dans ce genre que l’accent lyrique du prophète, de Job et de Chateaubriand.

2103. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIe entretien. Molière et Shakespeare »

Hugo en fait plus qu’un homme, une date du genre humain. […] Venez dans mes mamelles changer mon lait en fiel, ministres du meurtre ; venez, quelque part que vous soyez, substances invisibles, occupées à épier le moment de nuire au genre humain. — Viens, épaisse nuit ; enveloppe-toi des plus noires fumées de l’enfer, afin que mon poignard acéré ne voie pas la blessure qu’il va faire, et que le ciel ne puisse, perçant d’un regard ta ténébreuse couverture, me crier : Arrête ! […] S’il en est ainsi, c’est pour la race de Banquo que j’ai souillé mon âme ; c’est pour ses enfants que j’ai assassiné cet excellent Duncan ; pour eux seuls j’ai mêlé d’odieux souvenirs la coupe de mon repos, et j’aurai livré à l’ennemi du genre humain mon éternel trésor pour les faire rois !

2104. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIIe Entretien. Montesquieu »

. — Et n’étant échauffé, comme un érudit, par aucune flamme idéale, illusionné par aucun rêve, il a écrit froidement ; il a remplacé par quelques traits d’esprit les généreuses erreurs que le rêve ajoute en ce genre à la vérité ; il a laissé à Platon son idéal, quelquefois brillant, souvent absurde, de sa République ; à J. […] « Elles doivent être relatives au physique du pays, au climat, glacé, brûlant ou tempéré ; à la qualité du terrain, à sa situation, à sa grandeur ; au genre de vie des peuples, laboureurs, chasseurs ou pasteurs ; elles doivent se rapporter au degré de liberté que la constitution peut souffrir ; à la religion des habitants, à leurs inclinations, à leurs richesses, à leur nombre, à leur commerce, à leurs mœurs, à leurs manières. […] « Le climat de la Chine est tel qu’il favorise prodigieusement la propagation de l’espèce humaine ; les femmes y sont d’une fécondité si grande que l’on ne voit rien de pareil sur la terre. » Montesquieu ignore-t-il donc que l’empire de la Chine renferme tous les genres de climats depuis le printemps éternel de Canton jusqu’aux glaces perpétuelles de la Tartarie, et qu’en conséquence on ne peut attribuer à la douceur du climat l’immense population de l’empire ?

2105. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre III. La poésie romantique »

Mais en ce genre, la caractéristique du premier âge romantique, que conservera V. […] Les genres ou thèmes objectifs convenaient à ce tempérament plus riche de formes que de fond ; ces romans, drames, voyages, mettaient V. […] A noter le titre, qui mettait ces poèmes hors des genres consacrés, définis, figés, et laissait toute indépendance au poète.

2106. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Mais pour lui, dût-il s’avouer à lui-même que sa logique a fléchi, l’invincible force du consentement du genre humain le défendrait contre le doute, même à son insu, même en dépit de sa résolution de refuser tout secours qu’il ne tire pas de lui-même, de rejeter tout ce qui ne lui paraît pas évident. […] Il dut lui paraître étrange que la lumière de la révélation eût été refusée au monde ancien, et qu’à deux âges différents du genre humain, la morale eût eu deux principes contradictoires. […] Tous les genres d’écrire ont un premier modèle dans cet homme, qui ne s’est jamais piqué de la gloire d’écrire.

2107. (1914) Boulevard et coulisses

Un des premiers que je retrouvais était un jeune homme d’un esprit si original et d’un ton si neuf, qu’il venait, en quelques articles, de créer un genre dans le journalisme. […] Il y eut des à peu-près de Grosclaude qui sont restés classiques dans ce genre, dont depuis lui on a un peu abusé. […] La question du rétablissement de la censure qui vient de se poser à nouveau est un phénomène de ce genre.

2108. (1870) La science et la conscience « Chapitre I : La physiologie »

Nous ne traitons point de l’esprit pur, de l’esprit sous forme abstraite ; nous n’avons aucune expérience d’une entité de ce genre. […] Lhuys parle des perceptions et des idées qui s’anastomosent, on est tenté de se demander s’ils admettent réellement la distinction des deux ordres de faits et des deux genres d’observation. […] L’espace nous manque, dans une étude de ce genre, pour développer les conséquences d’une vérité aussi capitale et aussi féconde, et pour en faire sortir toute une doctrine appelée, selon nous, à vaincre et à remplacer définitivement le matérialisme.

2109. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

Des remèdes énergiques l’auraient en tout cas sauvé, car ses œuvres dernières, dictées peu d’heures avant son dernier soupir, ne contiennent aucune allusion à une tentative criminelle de ce genre. […] Sénèque l’avait créé à Rome, ce genre fatal ; au dix-septième siècle, c’est Ledesma qui le retrouve, et on le nomme le Conceptisme. […] Sérafi, le plus marquant peut-être des imitateurs d’Ausias March, avait adopté le système de métrique et les genres des écoles de Castille. […] Charles Buet, dans le genre historique, est précisément ce que sont, dans le genre roman, ceux auxquels je viens de faire allusion. […] « Mon roman à cette heure sur le chantier est d’un genre nouveau et que je n’avais pas tenté.

2110. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Tout le reste de son théâtre témoigne qu’il tint invariablement pour la distinction des genres et pour les trois unités. […] Dans presque toutes ses comédies Musset a jeté des fantoches de ce genre. […] Le Lutrin appartient à ce genre de parodie, et aussi les Odes funambulesques de Théodore de Banville. […] Chacune de ces deux pièces est bien près d’être une merveille en son genre. […] Voilà un genre de baptême qui n’a été prévu par aucun théologien.

2111. (1907) Propos littéraires. Quatrième série

Elle nous guérit, avec un peu trop d’empressement seulement, d’un genre de folie ou d’un autre. […] Elle arrive par exemple à faire un genre du genre descriptif, c’est-à-dire de quelque chose qui n’est et ne doit être que l’ornement des autres genres. […] Oyez ceci dans le genre badin. […] Et par parenthèse, voyez un peu si le roman historique est un genre faux ! […] Présomption au moins en faveur d’un genre qui me paraît, à moi, le plus naturel du monde et que le public réclamera toujours.

2112. (1874) Portraits contemporains : littérateurs, peintres, sculpteurs, artistes dramatiques

Une trouvaille de ce genre le mettait en belle humeur, et il faisait des gentillesses et des gambades d’éléphant, à travers les meubles, autour du salon. […] Il n’eut dans ce genre, qui rappelle les exercices des sophistes grecs, d’autre rival que Méry. […] On peut caractériser ce genre de mérite par un mot d’atelier qui dit tout : « C’est bonhomme !  […] … Avoir mis son nom dans tous ces nobles livres, l’honneur du genre humain ! […] Tout un cycle d’œuvres où palpitent des souvenirs immédiats, ou du moins très-vifs encore, se rattache à ce genre.

2113. (1888) Études sur le XIXe siècle

» (Histoire du genre humain). […] Aussi, dédaigneux des belles formes du corps, ne recherche-t-il que l’expression et le genre de beauté qui peut le mieux la faire ressortir. […] Que le moule qu’il choisit soit ou non reconnu par ce qu’on appelait jadis la théorie des genres, il ne s’en inquiète guère. […] Il s’est exercé dans d’autres genres et toujours avec bonheur, en sorte que ses divers ouvrages lui ont valu dans son pays une véritable popularité. […] Ce que mon pays contenait de plus distingué en tout genre s’est expatrié : la plupart de ces nobles exilés sont venus à Paris.

2114. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome I

Louis Bertrand, à un genre, d’une mode assez récente, que l’on pourrait appeler « le portrait héroïsé ». […] Ce trouveur (trouvère) moderne venait d’imprimer une allure gigantesque à un genre de composition, injustement appelé secondaire. […] Sainte-Beuve », commence-t-il, « a eu la pétrifiante idée de restaurer le genre ennuyeux. » Et le reste suit, pour se terminer par la condamnation la plus féroce : « Examinons le style. […] Je voudrais montrer que Sainte-Beuve a, de même, maintenu, dans sa tentative d’une critique scientifique, toutes les règles observées par ses prédécesseurs et qui demeurent les conditions essentielles du genre auquel il a voué son effort. […] Une grande partie de son œuvre, Ames modernes, Sentiments et Idées de ce temps, les Écrivains et les Mœurs, Vies intimes, Pèlerinages littéraires, je cite au hasard, relève du genre assez improprement appelé critique.

2115. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

C’est ainsi que tout s’est passé, ô roi, et par quel genre de mort l’enfant a péri. » « Harpagus avait dit la vérité. […] Je sens que les dieux m’ont fait naître pour mettre en vos mains tant de biens ; et vous les obtiendrez, car je sais que vous n’êtes inférieurs aux Mèdes ni dans la guerre, ni dans aucun genre. […] On lui raconte beaucoup de fables absurdes, à Memphis, sur l’origine et la langue la plus antique du genre humain. […] Les poissons de ce lac sont de deux genres : un que l’on nomme le paprax et l’autre le tilon.

2116. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. » pp. 230-304

Un esprit « bien fait » (je sais d’ailleurs ce que cette épithète sous-entend de postulats et qu’on ne peut écrire une ligne sans affirmer quantité de choses) ne saurait prendre un plaisir complet et sans mélange à une pièce qui, par exemple, n’est pas harmonieuse et mêle deux genres distincts et contraires ; — à une pièce mal composée et qui, après l’exposition, s’en va visiblement au hasard ; — à une pièce sur la vérité et la qualité morale de laquelle l’auteur paraît s’être mépris ; — à une pièce où la prétention vertueuse du dénouement fait un contraste trop fort avec l’excitation sensuelle qu’elle nous a auparavant donnée ; — à une pièce encore où l’action est réduite à un tel minimum que les conditions essentielles et naturelles de l’art dramatique y semblent presque méconnues, etc. […] L’origine de cette langue, c’est l’argot du boulevard, des cercles et aussi de beaucoup de salons, cet argot recueilli, il y a quinze ans, par Gyp, l’étonnante rénovatrice du genre « Vie parisienne ». […] Paméla est une pièce de même genre que Thermidor et Madame Sans-Gêne. Ce genre agréable et mêlé, moitié drame historique, moitié comédie d’intrigue, Paméla n’en est pas le chef-d’œuvre ; mais c’est encore une pièce singulièrement ingénieuse.

2117. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

« Il confesse son indécision ; il avoue qu’il se laisse aller à un serrement de cœur et aux noirceurs causées par les contradictions et les peines de l’incertitude ; que quelquefois, paresse on négligence, d’autres, mauvaise honte ou respect humain, ou timidité, l’empêchent de prendre des partis et de trancher net dans des choses importantes. » Ailleurs il représente ainsi son intérieur : « Je ne vois en moi que haut et bas, chutes et rechutes, relâchements, omissions et paresses dans mes devoirs les plus essentiels, immortifications, délicatesse, orgueil, hauteur, mépris du genre humain, attachement aux créatures, à la terre, à la vie, sans avoir cet amour du Créateur au-dessus de tout, ni du prochain comme de moi-même. » Il s’avoue renfermé, donnant trop de temps à la prière, écrivant beaucoup. […] Que le désir de trouver pour notre société nouvelle des origines merveilleuses, jusqu’au sein de la cour de Louis XIV, ne nous trompe donc pas sur les vues politiques de Fénelon ; tout cela est du domaine du chimérique, et la gloire des inventions durables en ce genre doit être laissée tout entière aux novateurs de 1789. […] L’ouvrage est plein de jugements courts et complets sur les genres, et de portraits frappants des auteurs célèbres, tels que ceux de Cicéron et de Tacite, vives esquisses d’un pinceau qui peignait à fresque et ne revenait point sur son premier travail. […] Ces défauts du Télémaque ne sont d’ailleurs sensibles qu’aux personnes assez instruites pour discerner tous les genres de convenance dans les ouvrages d’esprit.

2118. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre dixième. Le style, comme moyen d’expression et instrument de sympathie. »

Les exemples les plus frappants de ce genre de figures, tirées de l’invisible même, se rencontrent dans Shelley, qui souvent décrit les objets extérieurs en les comparant aux fantômes de sa pensée, et qui remplace les paysages réels par les perspectives de l’horizon intérieur. […] Ce genre d’images est voisin de celles qui personnifient et font vivre : « Les affections profondes ressemblent aux honnêtes femmes ; elles ont peur d’être découvertes et passent dans la vie les yeux baissés269. » Les grands chars gémissants qui reviennent le soir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . […] Hugo abonde en beautés de ce genre comme il abonde aussi, par malheur, en pures amplifications. […] Avec ce qui l’opprime, avec ce qui l’accable, Le genre humain se va forger son point d’appui ; Je regarde le gland qu’on appelle aujourd’hui, J’y vois le chêne ; un feu vit sous la cendre éteinte.

2119. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

. — Mais toi, Socrate, les dieux ont l’air de te traiter avec plus d’amitié encore que les autres hommes, puisque, sans même être interrogés par toi, ils te désignent d’avance ce qu’il faut faire ou non. » Et ailleurs : « Socrate disait que le divin lui donnait des signes188. » Au dernier chapitre des Mémorables se trouve une expression plus précise : « Il disait que le divin lui signifiait d’avance ce qu’il devait et ce qu’il ne devait pas faire »189 ; et dans l’Apologie (ouvrage suspect, mais non convaincu de fausseté) : « Une voix de dieu vient me signifier ce qu’il faut faire190. » A quels genres de faits se rapportait de préférence le signe divin ? […] Voici le texte de Xénophon : « Bon nombre de ses familiers étaient avertis par lui de faire telle chose, de ne pas faire telle autre, suivant ce que d’avance lui signifiait le divin, et ceux qui l’ont cru s’en sont bien trouvés, ceux qui ont négligé ses avis ont eu lieu de s’en repentir. » Ce qui suit nous renseigne sur le genre d’autorité que Socrate attribuait à ses conseils : « Socrate eût passé pour imposteur et insensé si, annonçant certaines choses comme révélées par un dieu, il eût été convaincu de mensonge ; il est donc clair qu’il n’eut pas fait de prédictions, s’il n’eût pas eu la confiance qu’il disait vrai191. » Et dans l’Apologie : « Ayant annoncé à bon nombre de mes amis les desseins du dieu, jamais je n’ai été convaincu de mensonge192. » Dans les passages de Platon que nous allons citer, il ne faut retenir que la définition, et négliger le fait particulier à propos duquel intervient le signe démonique ; Platon, bien certainement, n’a pas inventé ce signe ; il le décrit même avec plus de précision que Xénophon, et, sans doute, avec plus d’exactitude ; mais il l’évoque quand il lui plaît, sans souci de la vérité historique. […] Qu’un sot entêté parle à son bonnet à tout propos, cela est naturel ; mais, lorsqu’un homme de sens rassis en fait autant, ce n’est plus la nature prise sur le fait, c’est l’art qui se substitue à la nature pour les besoins du genre dramatique. […] A l’instant, j’ai changé de visage et l’esprit tendu, je me suis mis à rechercher si les enfants utilisaient d’habitude dans tel ou tel genre de jeu une ritournelle semblable ; non aucun souvenir ne me revenait d’avoir entendu cela quelque part.

2120. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

La nature offre ses couleurs à Géricault, à Delacroix, à Devéria, et la représentation vivante de la réalité, en s’opposant aux dessins de David, de Regnault, d’Ingres, se substitue au genre académique. […] Nous avons les mêmes organes, les mêmes instincts, à peu près un genre de vie semblable, et pourtant le paysage ne nous frappe pas de même manière. […] Trop d’autres illustres, trop d’autres, mes maîtres, ont offert des modèles définitifs du genre, pour que je me permette de les ignorer. […] À peine si je me suis efforcé dans trois ou quatre pièces, telles que Épithalame, Tout sentir, l’Aveugle, Hippolyte, de me rapprocher de ce genre que j’appelais la poésie pure ; inutile d’ajouter que je n’y suis point parvenu.

2121. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVIII » pp. 266-276

Méry est un spirituel conteur et improvisateur : on lit de ses feuilletons agréables et tout émoustillés dans la Presse ; il a le genre d’esprit marseillais au plus haut degré.

2122. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Poésies d’André Chénier »

« Dans chaque genre qu’il aborde, nous dit M. 

2123. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Un cas de pédanterie. (Se rapporte à l’article Vaugelas, page 394). »

Né en 1792, enfant d’une génération qui a produit des hommes supérieurs ou distingués en tout genre, élève de l’École normale dans la première ferveur de la création, il eut aussi, à sa manière, le souffle et le feu sacré ; il marqua de bonne heure, entre ses jeunes camarades, par des qualités qui étaient bien à lui.

2124. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Grosclaude. »

Mais peut-être apporte-t-il à ce genre de déduction une logique plus roide, plus imperturbable, qui sent mieux son mathématicien, et un délire plus direct et plus glacial… Il est difficile de citer, car ces folies n’ont toute leur action sur le cerveau que si on leur laisse tout leur développement.

2125. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Marcel Prévost et Paul Margueritte »

., etc… Beaucoup d’écrivains d’un réel talent commettent aujourd’hui des fautes de ce genre.

2126. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre II. Recherche des vérités générales » pp. 113-119

On peut, si on l’aime mieux, étudier en quoi diffèrent et se ressemblent les phases successives d’un genre littéraire.

2127. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXV » pp. 402-412

Les années 1677 et 1678 ne présentent que la continuation, à la fin très monotone, des mêmes alternatives de refroidissement et d’ardeur entre le roi et madame de Montespan ; de galanteries entre le roi et quelques femmes de la cour ; et au milieu de ces aventures d’un genre fort commun, le progrès lent, très peu dramatique, très peu sensible de l’empire que madame de Maintenon prenait sur l’esprit du roi, par la sagesse, la convenance, le charme de sa conversation121.

2128. (1899) Le monde attend son évangile. À propos de « Fécondité » (La Plume) pp. 700-702

Des mérites de ce genre sont-ils trop hauts pour nous ?

2129. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre quatrième. L’aperception et son influence sur la liaison des idées »

Nous avons vu que Spencer admet une association spontanée de chaque état de conscience avec la classe, l’ordre, le genre, la variété des états de conscience antérieurs et semblables ; cette association est un acte de pensée qui ne peut jamais manquer dans un être doué de cerveau ; elle enveloppe la reconnaissance même de chaque état de conscience : c’est grâce à elle que les changements intérieurs, au lieu d’être une pure succession de changements sans lien, deviennent une combinaison de changements organisés et conscients de leurs rapports.

2130. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre sixième. »

Fable très-bonne dans le genre le plus simple et presque sans ornemens.

2131. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre III. Suite des Époux. — Adam et Ève. »

Suis-moi, je te conduirai où une ombre vaine ne trompera point tes embrassements, où tu trouveras celui dont tu es l’image ; à toi il sera pour toujours, tu lui donneras une multitude d’enfants semblables à toi-même, et tu seras appelée la Mère du genre humain. » Que pouvais-je faire après ces paroles ?

2132. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Michel Van Loo » pp. 66-70

Si elle s’étoit mise à son clavecin et qu’elle eût préludé ou chanté (…), ou quelqu’autre morceau du même genre, le philosophe sensible eût pris un tout autre caractère, et le portrait s’en seroit ressenti.

2133. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 18, reflexions sur les avantages et sur les inconveniens qui resultoient de la déclamation composée des anciens » pp. 309-323

Quintilien répond à ceux qui prétendoient que l’orateur qui ne suivoit que sa vivacité et son enthousiasme en déclamant, devoit être plus touchant qu’un orateur qui regloit son action et ses gestes prémeditez sur les préceptes de l’art ; que c’est blâmer tout genre d’étude que de penser ainsi ; et que la culture embellit toujours le naturel le plus heureux.

2134. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Philippe II »

C’est, en effet, pour cette Cause sacrée que le XVIe siècle combattit… malheureusement avec toutes armes, mais c’est précisément le fanatisme de cette Cause, — à qui tant d’écrivains ont imputé toutes les horreurs du temps, — c’est ce fanatisme religieux, dont l’indifférence d’un esprit moderne et sans croyance et froidi par l’étude des faits s’est tranquillement détournée, c’est ce fanatisme, qui, lui seul, a pourtant arraché le XVIe siècle à l’outrage mérité du genre humain, et qui l’a sauvé du mépris absolu de l’Histoire !

2135. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Napoléon »

nous excusons facilement bien des genres d’illusion dans un homme, et l’illusion de la jeunesse, et l’illusion de l’admiration pour l’être supérieur qui fascine jusqu’au point de faire croire qu’on est digne d’en écrire la vie, et l’illusion même du plus mince talent, dont les premières révélations portent dans l’âme un trouble qui ne manque pas de grâce quoique demain cela doive être de la vanité ; mais à laquelle de ces illusions innocentes devons-nous l’histoire d’Émile Bégin ?

2136. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Avellaneda »

Mais Avellaneda, le continuateur de Cervantes, qu’il ait été un laïque ou un prêtre, un spéculateur qui veut gagner sa poignée de ducats ou un envieux qui ait tenté de voler sa gloire à un homme qui n’avait que de la gloire à voler, qu’importe à la postérité, qui ne juge les hommes que sur leurs œuvres et qui ne s’intéresse qu’à un seul genre d’incognito, — celui des rois ou des empereurs de la pensée !

2137. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Dupont-White »

Dupont-White subdivise le progrès en plusieurs genres, dont il attribue fort arbitrairement les uns à l’État et les autres à l’Individu.

2138. (1868) Curiosités esthétiques « III. Le musée classique du bazar Bonne-Nouvelle » pp. 199-209

Sans compter les deux illustres que nous venons de nommer, vous pourrez encore y apprécier de nobles ouvrages de Guérin et de Girodet, ces maîtres hautains et délicats, ces fiers continuateurs de David, le fier Cimabué du genre dit classique, et de ravissants morceaux de Prud’hon, ce frère en romantisme d’André Chénier.

2139. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre V. Du gouvernement de la famille, ou économie, dans les âges poétiques » pp. 174-185

Dans ce dernier genre d’héroïsme, les Romains se montrèrent supérieurs à tous les peuples de la terre, puisqu’ils surent également Parcere subjectis, et debellare superbos.

2140. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

. —  Son genre d’esprit. —  À quelle famille de philosophes il appartient […] Il ne se pose pas majestueusement en restaurateur de la science ; il ne déclare pas, comme vos Allemands, que son livre va ouvrir une nouvelle ère au genre humain. […] L’essence ou nature d’un être est la somme indéfinie de ses propriétés. « Nulle définition, dit Mill, n’exprime cette nature tout entière, et toute proposition exprime quelque partie de cette nature1479. » Quittez donc la vaine espérance de démêler sous les propriétés quelque être primitif et mystérieux, source et abrégé du reste ; laissez les entités à Duns Scott ; ne croyez pas qu’en sondant vos idées comme les Allemands, en classant les objets d’après le genre et l’espèce comme les scolastiques, en renouvelant la science nominale du moyen âge, ou les jeux d’esprit de la métaphysique hégélienne, vous puissiez suppléer à l’expérience. […] Si quelqu’un recueillait les trois ou quatre grandes idées où aboutissent nos sciences, et les trois ou quatre genres d’existence qui résument notre univers ; s’il comparait ces deux étranges quantités qu’on nomme la durée et l’étendue, ces principales formes ou détermination de la quantité qu’on appelle les lois physiques, les types chimiques et les espèces vivantes, et cette merveilleuse puissance représentative qui est l’esprit, et qui, sans tomber dans la quantité, reproduit les deux autres et elle-même ; s’il découvrait, entre ces trois termes, la quantité pure, la quantité déterminée et la quantité supprimée1518, un ordre tel que la première appelât la seconde, et la seconde la troisième ; s’il établissait ainsi que la quantité pure est le commencement nécessaire de la nature, et que la pensée est le terme extrême auquel la nature est tout entière suspendue ; si ensuite, isolant les éléments de ces données, il montrait qu’ils doivent se combiner comme ils sont combinés, et non autrement ; s’il prouvait enfin qu’il n’y a point d’autres éléments, et qu’il ne peut y en avoir d’autres, il aurait esquissé une métaphysique sans empiéter sur les sciences positives, et touché la source sans être obligé de descendre jusqu’au terme de tous les ruisseaux. […] Selon les logiciens classificateurs, on atteint cet être en logeant l’objet dans son groupe, et l’on définit cette notion en nommant le genre voisin et la différence propre.

2141. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

Je me souviens d’avoir entendu au lycée mes professeurs déclarer que les lettres ne représentaient plus aujourd’hui qu’un genre littéraire sans importance amené à disparaître. […] Seule une loi peut protéger efficacement l’écrivain, qui est finalement la victime de toutes les tractations de ce genre. […] Les précédents de ce genre sont extrêmement nombreux. […] Et je frémis en songeant que quelques héritiers, livrés à leur pur arbitraire, ont la possibilité de déchaîner des catastrophes de ce genre, dont je souffre directement. […] Pourquoi au moment où la propriété immobilière, par le fait de la législation sur les loyers se voit si grièvement sacrifiée à l’intérêt social, accorderait-on un privilège tout à fait exorbitant du droit commun à un genre de propriété aussi particulier, aussi indifférent à l’intérêt social, enfin aussi privilégié déjà que la propriété des lettres missives ?

2142. (1874) Histoire du romantisme pp. -399

comme son imagination se transporte vers la petite chambre constellée des médaillons de Jehan du Seigneur et des esquisses de Louis Boulanger un de ces soirs de bonne causerie sur l’art, l’idéal, la nature, la forme, la couleur, et autres questions du même genre qui nous paraissaient alors et avec raison de la plus palpitante actualité comme elles le seraient encore aujourd’hui ! […] On s’entassa du mieux qu’on put aux places hautes, aux recoins obscurs du cintre, sur les banquettes de derrière des galeries, à tous les endroits suspects et dangereux où pouvait s’embusquer dans l’ombre une clef forée, s’abriter un claqueur furieux, un prudhomme épris de Campistron et redoutant le massacre des bustes par des septembriseurs d’un nouveau genre. […] Bouchardy, qu’on méprise trop à présent, était dans son genre une puissante individualité, une nature vraiment originale. […] Il le fut, en effet, en des genres bien divers : il peignit le paysage aussi bien que Flers et Cabat et avant eux ; la marine, comme Bonington et E.  […] Très admirée et très applaudie par les adeptes du romantisme, la Symphonie fantastique produisit alors un effet analogue à celui des premiers morceaux de Richard Wagner exécutés en France : la représentation du Tannhäuser à l’Opéra donne parfaitement l’idée de ce genre de succès réservé chez nous à toute œuvre nouvelle.

2143. (1923) Paul Valéry

Images de tout genre, principalement visuelles et motrices, mais les dernières l’emportent. […] Valéry indique un point de vue de ce genre dans son essai sur Léonard, et voit dans le dessin de Léonard une figure de cette imagination. […] Chez Victor Hugo il est visible que les deux facultés ne forment que les espèces d’un même genre. […] Une technique de poète ne peut pas se convertir en une technique de métaphysicien, et la différence des techniques nous garantit la différence des genres. […] Ce qui intéresse Racine, dans un corps et dans un cœur humain, ce n’est encore, évidemment, ni l’énergie cosmique qu’ils impliquent, ni des variations à exercer sur le principe de Carnot : c’est un autre genre de « feu », celui de la passion.

2144. (1886) Le roman russe pp. -351

Je n’entends point ici déclasser tel ou tel genre, réputé léger : un roman, une comédie, peuvent être plus utiles aux hommes qu’un traité de théodicée. […] Celui-ci imita la Fontaine, dans le genre littéraire où il est le plus difficile d’être original. […] La partie amoureuse est franchement mauvaise ; c’est du placage littéraire, sans l’ombre d’un sentiment personnel, le dernier mot du genre troubadour. […] Serait-ce que nous sommes trop près, en pleine réaction contre le genre ? […] C’est là, dira-t-on, une vertueuse histoire pour les petites filles, dans le genre de madame Cottin.

2145. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

Ce sont des questions de ce genre que M.  […] Il s’agit du genre et non de la qualité des meules : Alfred de Vigny, qui fut un des plus grands, fut un des plus lents parmi les poètes de notre siècle. […] La première étude de ce genre, son Van Gogh eut un succès inattendu ; elle était excellente, d’ailleurs, disait la vérité sans ménagements pour l’opinion, et vantait le peintre du soleil et des soleils sans ces emballements puérils qui sont la tare de l’enthousiasme. […] Aurier serait allé très loin en ce genre, le roman de l’ironie comique, de l’amertume exhilarante : que de joies il nous eût données ! […] Ignorant, il est crédule : ne l’ayant pas lu, il suppose que l’admirable Darwin est un farceur dans le genre de Voltaire.

2146. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

Tu sais, une fois mariée, mon genre est tout décidé, genre mythologique, empire ou plutôt directoire, mais plus décent, très décent. […] Le lendemain au Toledo, avec X…, je me suis aperçue qu’il avait du genre. […] Ce genre de divertissement ne me sourit que comme un accessoire. […] Ganz passait à chaque instant pour regarder, Mme A. faisait la coquette et riait d’un air mauvais genre. […] Je viens un peu tard, je sais, et je frémis à l’idée de la quantité de celles qui ont dû vous écrire des choses dans ce genre, mais ce n’est pas ma faute.

2147. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

Il pouvait fort bien y avoir des « vibrions » de ce genre-là parmi les soldats de Loigny ou de Patav. […] Mais les deux pièces sont exactement du même genre. […] M.Georges Ancey, notamment, est du premier coup passé maître en ce genre. […] Je ne puis vous dire au juste ce que l’Exposition a fait pour le progrès des arts et des sciences et pour le bien du genre humain. […] Mais précisément le Théâtre-Libre est fait pour l’exhibition des curiosités de ce genre, et il était tout naturel que M. 

2148. (1902) Propos littéraires. Première série

La critique est un genre littéraire comme un autre, et voilà tout. […] Seulement, puisque, à mon avis, le public lit la critique comme tout autre genre de littérature, il est bien entendu que je crois que le critique a le même genre d’influence morale que tout autre littérateur. […] Le volume s’ouvre par deux ou trois portraits dans le genre de Dickens… J’ose prononcer ce nom. […] Je ne laisse point passer un acte de ce genre, si petit soit-il, sans le saluer. […] « Ce Salon de 1876, comme les précédents, se montre à nous comme une collection de tableaux de genre.

2149. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Ma biographie »

Je composais, en ce temps-là, le livre de Volupté qui parut en 1834 et qui eut le genre de succès que je pouvais désirer. […] Je dois dire qu’il m’est arrivé quelquefois de me repentir d’avoir contracté envers lui ce genre d’obligation. […] Sainte-Beuve insérait des articles plus étendus que ceux qu’il pouvait donner dans le Globe, des articles sur Boileau, La Fontaine, Racine, Jean-Baptiste Rousseau, Mathurin Regnier et André Chénier, par lesquels il inaugurait le genre de Portraits littéraires qu’il a développé depuis.

2150. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. BALLANCHE. » pp. 1-51

Vico, dit-on, éprouva dans son enfance une maladie du même genre. […] Des accidents nerveux d’un genre très-extraordinaire avaient produit en lui les phénomènes les plus singuliers du somnambulisme et de la catalepsie…. […] Ballanche, l’homme peut faire sa destinée ; mais il ne peut rien sur les destinées du genre humain ; Dieu, dans ses conseils éternels, saura bien se passer de vos pensées mûries avant le temps.

2151. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) » pp. 81-159

XIII En partant de ce principe, devenu aujourd’hui un fait, que le continent américain est la propriété collective du genre humain, et non de l’union déchirée d’une seule race sans titre et sans droit, du moins sur l’Amérique espagnole et sur la race latine, mère de toute civilisation, le principe de protection de l’Europe et de son indépendance, du moins dans ses dix-sept États républicains de l’Amérique du Sud, découle évidemment pour nous et pour toutes les puissances de l’ancien monde. […] XV Quelles sont les possessions collectives, sacrées, les nécessités du genre humain tout entier que la politique de l’ancien monde ne peut et ne doit pas livrer à la merci des États-Unis de l’Amérique anglaise ? […] Ce fut le seul danger de ce genre que je courus pendant mes longues tournées.

2152. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Charles Dickens »

Même quand il s’essaie, comme dans David Copperfield et Les Grandes Espérances, à ce genre, le plus facile de l’analyse psychologique, l’autobiographie, le personnage qui se confesse tout au long de deux volumes en petit texte est plus irréel et plus inexistant encore, se dessine moins visiblement que ne le sont les figures de second plan, en moins d’effusions. […] Que l’on consulte non les anciens dessinateurs anglais de ce genre, Hogarth, Krukshank, le gracieux et licencieux Newton, chez lesquels un élément marqué de sensualité ordurière obscurcit la ressemblance, mais plus près de nous, à une époque plus pudibonde, les croquis amusants et incorrects que Leech a prodigués au Punch de 1810 à 1860 ; mieux encore que l’on consulte une bonne collection de ce grand artiste, notre Daumier on encore, plus près de nous, les toiles souvent amères et comiques d’un peintre, M.  […] En Angleterre il accomplit sans cesse des exploits de ce genre.

2153. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — II. (Fin.) » pp. 180-203

Les lettres de ce genre sont le plus souvent d’une lecture assez fade pour les indifférents : « Ce qui fait que les amants et les maîtresses ne s’ennuient point d’être ensemble, a dit La Rochefoucauld, c’est qu’ils parlent toujours d’eux-mêmes. » La flamme seule et la rapidité de la passion a sauvé quelques lettres de la Religieuse portugaise du sort commun aux lettres d’amour, qui est d’ennuyer bientôt ceux qui n’y sont pas mêlés ; Mlle de Lespinasse, dans les siennes, est quelquefois importune au lecteur presque autant qu’à M. de Guibert ; elle a des longueurs. […] Un honnête homme se passe aisément de la fortune, mais il ne saurait s’accommoder du manque de considération qui, en France, est indispensablement attaché à ce genre de vie.

2154. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — III » pp. 455-479

Il avait alors un ouvrage en portefeuille, un ouvrage de métaphysique, ou du moins de psychologie ; car il s’était remis à ce genre d’études dont il devait le goût à Bonnet, et qui était assez à la mode au commencement de ce siècle. […] Il donnait tout ce qu’on lui demandait en ce genre et laissait le reste s’égarer.

2155. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « De la tradition en littérature et dans quel sens il la faut entendre. Leçon d’ouverture à l’École normale » pp. 356-382

Rassurez-vous, messieurs, les grands hommes en tout genre, — et surtout, je le dirai, dans l’ordre de l’esprit, — ne sont jamais des fous et des barbares. […] Ce n’est pas à vous qu’il est nécessaire de dire ces choses, puisque dès l’origine, et dans les différentes littératures, les modèles vous sont familiers et présents, et que vos esprits sont meublés de vrais termes de comparaison en tout genre.

2156. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville »

J’en donnerai ici quelques extraits par lesquels je m’attacherai surtout à faire connaître le genre et le tour d’esprit, la forme de talent, de l’un des hommes les plus distingués de ce temps-ci. […] Je ne sais rien de mieux présenté et de plus touchant, en ce genre de tableau raisonné et senti, que la scène d’émigration dont il fut témoin à Memphis dans l’État de Tennessee, sur les bords du Mississipi.

2157. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de la Mennais (suite et fin.)  »

L’abbé Brelucque et l’abbé Perrot ne partagent point, etc. » Et il entre dans le détail des personnes, tout prompt d’ailleurs, selon sa coutume, à tirer des conclusions excessives : « Quiconque voudra faire interdire le genre humain, ne manquera pas de témoins qui déposeront de sa démence. » Et c’est l’homme qui tout à l’heure va soutenir théoriquement dans un gros livre la doctrine du sens commun universel ! […] Le genre humain tout entier marche à grands pas vers sa destruction ; il est dans le travail de l’agonie, et, comme un malheureux blessé à mort, il se débat et se roule dans son propre sang. » Qu’il y ait quelques amères vérités mêlées et broyées dans cette peinture apocalyptique, on ne le saurait nier ; mais comment faire le départ du vrai et du chimérique ?

2158. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [IV] »

Dans les distributions de récompenses et de décorations qui suivirent les succès de cette première partie de la campagne (septembre 1813), genre de faveur dont on sait que la Russie n’est pas avare, il ne fut compris que pour une décoration infime, — la simple croix de Sainte-Anne au cou : — ce qui avait sa signification désagréable dans sa position jalousée de nouveau venu et d’étranger, en présence surtout des plaques et des grands cordons accordés à ses rivaux. […] Le maréchal Ney était le type de ce que l’on pouvait désirer de plus parfait en ce genre. » C’est qu’en effet, dans ce rôle de général d’arrière-garde, on ne perd pas de vue l’ennemi un seul instant.

2159. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLIXe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

Le genre humain n’est point de niveau, Dieu ne l’a point fait ainsi ; la démocratie absolue est une chimère, l’égalité est une utopie. […] Par cet amour qui vous fait embrasser tout le genre humain, qui vous a fait descendre du ciel et revêtir notre humanité nue, qui vous a fait souffrir la faim, la soif, le froid, la chaleur, le labeur, les moqueries, le mépris, les coups, la flagellation, la mort enfin sur une croix ; par cet excès d’amour, ô mon Sauveur Jésus, je vous supplie et vous conjure de détourner vos regards, votre face de mes péchés, afin que cité à comparaître devant votre tribunal, ce que je sens devoir être très-prochain, je ne sois pas puni pour mes fraudes, mes péchés, mais pardonné par les mérites de votre croix : qu’il plaide, qu’il plaide en ma faveur, ce sang, le plus précieux de tous, que vous avez répandu sur ce sublime autel de notre rédemption, et pour rendre l’homme libre, donner à l’homme la liberté. » Après ces paroles et d’autres encore, devant tous les assistants en pleurs, le prêtre ordonna qu’on le relevât et qu’on le mît dans son lit pour qu’on lui administrât plus facilement le sacrement : il s’y opposa d’abord ; mais, de crainte de manquer d’obéissance au vieillard, il se laissa fléchir, et répétant avec fermeté les paroles sacramentales, déjà sanctifié et vénérable par une sorte de majesté divine, il reçut le corps et le sang du Seigneur.

2160. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Appendice »

Il m’est sans doute bien pénible de songer que la moitié peut-être du genre humain éclairé me dirait que je suis dans l’inimitié de Dieu, et pour parler la vieille langue chrétienne, qui est la vraie, que, si la mort venait à me surprendre, je serais damné à l’instant même. […] S’il n’est pas céleste, après cela, il est horrible ; et cela est si vrai, que je ne vois pas un seul beau type en ce genre, pas même M. de Lamennais.

2161. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1859 » pp. 265-300

… Puis il nous apprend qu’il était question, ces jours-ci, de refaire un costume de la garde, quelque chose dans le genre des horse-guards : « Il n’y avait que moi, et je ne leur aurais pas fait un costume d’opéra. […] Sur un fond brun violacé, des arabesques, genre Pompéi, en camaïeu d’un blanc bleuâtre, et où l’on voit, sous une figuration de la Légion d’honneur, Honneur et Patrie, d’un côté une tête d’homme antique surmontée d’un aigle, de l’autre, une tête de femme antique surmontée d’un crocodile.

2162. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre III : Examen de la doctrine de Tocqueville »

Je crois volontiers que l’égalité, dans les premiers moments de la jouissance, et lorsque la grandeur de la lutte a cessé, tend à répandre un certain esprit de médiocrité parmi les hommes ; mais je ne désespère pas qu’avec le temps, et si elles échappent à l’anarchie et au despotisme, les sociétés démocratiques ne finissent par découvrir pour l’individu un nouveau genre de grandeur, égale ou supérieure même à celle de l’aristocratie. […] Tout ce qui relève de nos jours l’idée de l’individu est sain ; tout ce qui donne une existence à part à l’espèce et grandit la notion du genre est dangereux.

2163. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre IX. Eugénie de Guérin »

Mais comme, à toute époque, le cercle formé par ces deux genres d’intelligences n’est jamais excessivement étendu, et comme, chaque jour, il tend à se rétrécir davantage dans notre société bourgeoise, occupée de grosses choses et se complaisant dans sa propre vulgarité, l’effet de la publication, risquée par la Revue des Deux-Mondes, n’alla pas plus loin. […] Maurice de Guérin se mariait atteint déjà de la maladie dont il mourut peu de temps après… Il en ressentait les premières souffrances, les premières illusions et ces premiers symptômes, qui rendaient plus touchant le genre de beauté qu’il avait ; car, pour les têtes d’imagination, il avait la beauté qu’on pourrait attribuer au dernier des Abencerrages.

2164. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre III. De la nature du temps »

Nous avons fait jadis une hypothèse de ce genre en ce qui concerne les espèces vivantes. […] Car si l’on ne commençait pas par admettre une simultanéité de ce genre, absolue, et qui n’a rien à voir avec des réglages d’horloges, les horloges ne serviraient à rien.

2165. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre VI. De la politique poétique » pp. 186-220

Il est bien digne de remarque, que, par ce genre de convention, la victoire de l’un des deux peuples devait être décidée par l’issue du combat des principaux intéressés, tels que les trois Horaces et les trois Curiaces dans la guerre d’Albe, tels que Pâris et Ménélas dans la guerre de Troie. […] Ils ont fait entrer dans l’héroïsme des premiers âges, trois idées naturelles à des esprits éclairés et adoucis par la civilisation : l’idée d’une justice raisonnée, et conduite par les maximes d’une morale socratique ; l’idée de cette gloire qui récompense les bienfaiteurs du genre humain ; enfin, l’idée d’un noble désir de l’immortalité.

2166. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — V » pp. 123-131

Un dernier bonheur de Villars, c’est d’avoir inspiré une des dernières bonnes oraisons funèbres : celle que prononça l’abbé Seguy, à Saint-Sulpice, sans échapper aux inconvénients du genre, est remarquable du moins par un bel exorde d’un nombre et d’une pompe bien appropriés au héros.

2167. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. LOUIS DE CARNÉ. Vues sur l’histoire contemporaine. » pp. 262-272

Je citerai encore, comme beauté du même genre et naïve expansion d’une nature croyante qui confesse ses plus chères illusions, tout le passage de l’utopie rêvée durant l’année Martignac.

2168. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Relation inédite de la dernière maladie de Louis XV. »

La pièce suivante est de celles qui appartiennent au genre de Suétone, de Dangeau et de Burchard ; c’est un feuillet des historiens de l’Histoire Auguste, une page de Procope ou de Lampride, page précieuse, bien qu’elle soit incomplète et à moitié déchirée.

2169. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la Révolution française — II. La Convention après le 1er prairal. — Le commencement du Directoire. »

Les secours furent insuffisants et intempestifs ; des ordres contradictoires arrivèrent à la fois des deux petites cours rivales, et déconcertèrent les opérations commencées ; en deux conjonctures tristement mémorables, à Quiberon et à l’Ile-Dieu, de misérables scrupules de vanité empêchèrent d’adopter le genre de guerre qui convenait le mieux à la nature de la contrée et aux habitudes des paysans.

2170. (1874) Premiers lundis. Tome I « Diderot : Mémoires, correspondance et ouvrages inédits — I »

Je ne citerai ici en finissant qu’une espèce d’idylle, du genre de Théocrite et de Longus, comme André Chénier ou Paul-Louis Courier auraient pu la faire, ingénieuse, quelque peu lascive, d’une couleur étudiée, d’une grâce accomplie.

2171. (1874) Premiers lundis. Tome II « Loève-Veimars. Le Népenthès, contes, nouvelles et critiques »

C’est Diderot, en effet, qui est chez nous le père, l’aïeul vénérable, l’Homère de ce genre mélangé de critique et d’art, de ces contes, de ces historiettes, de ces pastiches chauds et gracieux, de ces analyses mousseuses et vives.

2172. (1874) Premiers lundis. Tome II « Henri Heine. De la France. »

Ils me sont parvenus dans un moment, d’ailleurs, où ce genre de lecture facile et variée est tout ce que je puis supporter, étant encore fort souffrant d’une indisposition assez grave.

2173. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre II. Utilité de l’ordre. — Rapport de l’ordre et de l’originalité »

Qu’on prenne le genre qu’on voudra, discours, histoires, romans, comédies, on verra qu’il y a peu d’œuvres qui réussissent, encore moins qui durent à travers les siècles, sans une bonne économie : et pour peu qu’on ait de curiosité, on découvrira dans la multitude innombrable des écrits oubliés, pour peu qu’on ait d’attention, on notera dans le passage incessant des écrits qui ne naissent que pour mourir, plus d’une œuvre que les plus hautes qualités, que des morceaux admirables, des beautés singulières, semblaient adresser à l’immortalité.

2174. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre I. Influence de la Révolution sur la littérature »

Je parle surtout du théâtre, plus asservi que tous les genres proprement littéraires à toutes les modes, à tous les états passagers de l’opinion.

2175. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les petites revues » pp. 48-62

Jean Moréas et Paul Adam y publièrent le Thé chez Miranda où on lisait des truculences de ce genre : « C’est l’hiémale nuit et ses buées et leurs doux comas.

2176. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre V. Des trois ordres de causes qui peuvent agir sur un auteur » pp. 69-75

Et je ne dis rien encore de ce milieu artificiel que se fait chacun de nous en lisant tel journal, en poursuivant tel genre d’études, en choisissant des auteurs favoris, en se créant par la lecture une intimité avec des vivants et des morts dont il absorbe la substance et la mœlle !

2177. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre III. Soubrettes et bonnes à tout faire »

Tous les genres de vaudeville, dialogues pour les planches, pour les journaux ou pour Ollendorff, lui ont révélé leurs émouvants secrets.

2178. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — L’orthographe, et la prononciation. » pp. 110-124

Le Trissin, ce génie créateur qui ouvrit à sa nation la carrière de tant de genres de littérature, est aussi le premier qui ait porté la lumière jusques sur des choses qui ne sont pas du ressort de l’imagination.

2179. (1856) Cours familier de littérature. I « IIe entretien » pp. 81-97

« Avec cette révélation probable de la parole parlée, ou de la langue innée, est née aussi la première littérature du genre humain, autrement dit l’expression de l’humanité par la parole ; c’est-à-dire encore le seul lien intellectuel possible entre les hommes, c’est-à-dire enfin cette société intellectuelle d’où devait découler et se perpétuer l’esprit humain. » …………………………………………………………………………………………………… L’homme est donc un être qui a besoin de s’exprimer au dedans et au dehors pour être un homme, et qui n’est un homme complet qu’en s’exprimant.

2180. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 5, des études et des progrès des peintres et des poëtes » pp. 44-57

Le peintre a très-bien conservé à chacun des assistans son caractere propre ; mais sur tout l’on voit avec plaisir le genre d’étonnement des suisses du pape, qui regardent le miracle du bas du tableau où Raphaël les a placez.

2181. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Troisième partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère des idées politiques. » pp. 350-362

La guerre, qui fut un moyen de civilisation et de perfectionnement pour le genre humain, ne peut plus avoir ce noble et honorable but ; et il est permis d’espérer que ce terrible engrais de sang ne sera plus nécessaire pour fertiliser les vastes champs de l’intelligence ; le courage, le dévouement, la générosité, le génie lui-même, trouveront peut-être d’autres emplois non moins admirables sans entraîner tant de calamités.

2182. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le marquis de Grignan »

Du moins, il a fait un tableau du mariage du marquis de Grignan et du supplice de la malheureuse qu’il a épousée, et qui, pour l’avoir sauvé de la ruine, passa sa vie dans l’abandon et dans le mépris ; et ce tableau, digne d’un romancier, semble en promettre un… Quoiqu’il en puisse être, ces facultés d’imagination et d’observation dont le livre que voici a révélé l’existence dans un auteur qui avait paru moins brillamment et moins richement doué, ces facultés, qui ont donné à ce livre nouveau un genre de piquant qu’on n’était pas accoutumé de trouver en un livre d’histoire, prendront-elles assez de développement et de place dans la tête du mâle auteur du Cardinal de Bernis, pour l’entraîner un jour hors d’une voie marquée par un livre si ferme et si exclusivement historique, ou continuera-t-il de les consacrer à l’histoire ?

2183. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Sand »

Tel est le genre de phrases et d’odieux baragouin qu’on peut cueillir à pleines plates-bandes dans la partie de cette Correspondance où Madame Sand n’est que l’obscure Aurore Dudevant, et où, comme elle le dit avec une originalité si puissante, elle ne s’est pas encore « embarquée sur la mer orageuse de la littérature ».

2184. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lessing »

La grande nation, l’aïeule du genre humain, malgré toutes ses chutes et son crime, exprime parfois dans quelques-uns de ses enfants les traits de sa primauté dans les annales du monde ; et Gotthold Éphraïm Lessing était une de ces créatures privilégiées.

2185. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « I. Saint Thomas d’Aquin »

La gloire de celui qui fut appelé l’Ange de l’école, son influence inouïe sur un temps où la foi primait encore la raison, sa préoccupation perpétuelle et absorbante des intérêts de l’Église, et jusqu’à son genre de génie, qui ne fut vraiment original que par sa souveraine certitude et la toute-puissante clarté de son orthodoxie, furent une gloire, une influence, une préoccupation et un génie, essentiellement théologiques.

2186. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIII. P. Enfantin »

Et non seulement elle existerait, mais elle ferait ses œuvres de miséricorde ; elle fonctionnerait, elle officierait comme Église parmi nous qui ne la voyions plus et qui la tenions pour morte et déshonorée sous des jugements de police correctionnelle, genre de martyre, celui-là, qui n’aurait pas convaincu Pascal !

2187. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Th. Gautier. Émaux et Camées »

Romancier, critique, écrivain de théâtre, il a éparpillé quelquefois magnifiquement un talent poétique, fait essentiellement pour le vers, ce despote heureux de sa pensée ; puis, dans un effort suprême, lui, le poète de l’effort, il s’est ramassé en un volume, d’une condensation souveraine, qui résume son genre de talent avec une incroyable énergie, mais qui n’en est pas peut-être l’expression dernière et l’infranchissable limite.

2188. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Le Conte de l’Isle. Poëmes antiques. »

Nous croyons qu’il ne fera jamais mieux, dans son genre de poésie plastique et d’imitation picturesque, qu’Hélios, Midi, les Hurleurs, La Ravine Saint-Gilles, les Éléphants.

2189. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Gères. Le Roitelet, verselets. »

IV Nous avons cité une des pièces qui feront connaître le mieux aux instincts poétiques le genre de talent de M. de Gères quand il est essuyé de tout souvenir.

2190. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Deltuf » pp. 203-214

Plus tard, en travaillant et en développant son genre de talent, montera-t-il jusqu’à son ancêtre ?

2191. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « J.-J. Ampère ; A. Regnault ; Édouard Salvador »

Il y a deux grandes classes de voyageurs en ce monde, et qui dominent, en les séparant, tous les genres et sous-genres, que Sterne, avec le génie des nuances humaines qui était le sien, a énumérées dans sa charmante et célèbre préface.

2192. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXII. Des panégyriques latins de Théodose ; d’Ausone, panégyriste de Gratien. »

On vit plus d’une fois ce genre de fermeté dans des âmes amollies par les plaisirs.

2193. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre IV. Trois espèces de jugements. — Corollaire relatif au duel et aux représailles. — Trois périodes dans l’histoire des mœurs et de la jurisprudence » pp. 309-320

Plusieurs consécrations de ce genre passeront dans la loi des douze tables : quiconque violait la personne d’un tribun du peuple était dévoué, consacré à Jupiter ; le fils dénaturé, aux dieux paternels ; à Cérès, celui qui avait mis le feu à la moisson de son voisin ; ce dernier était brûlé vif.

2194. (1929) La société des grands esprits

Dante a été souvent traduit, et souvent d’une manière assez imparfaite ‘ ; mais le genre ne comporte pas la perfection. […] Nietzsche est un intellectualiste aussi, mais surtout du genre artiste ou constructif. […] Il est aussi varié qu’abondant, et il a, sans relâche, abordé tous les genres, même en poésie. […] On peut, certes, articuler de tels griefs et d’autres de ce genre. […] Ce grand ami du genre humain était un bon, et sage, et prudent Français ; et son grand cœur n’excluait pas le bon sens.

2195. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

Je jure qu’elle ne parla jamais la langue de Decourcelle et Thiboust et qu’elle n’eut oncques le genre de sentimentalité qu’ils lui prêtent. […] Déjà Monsieur Alphonse, l’Etrangère et même le Demi-Monde m’avaient troublé par un malentendu du même genre. […] Espéraient-ils de Fantasio le même genre de plaisir que d’un vaudeville de Scribe ? […] Il y a un Zola épris de mélodrame, qui s’est toujours complu au même genre d’horreurs qu’Eugène Sue, par exemple, ou M.  […] Un sermon n’est plus pour lui qu’un morceau d’éloquence, et la parole de Dieu un genre littéraire.

2196. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

Le titre bizarre est une allusion au nom de l’auteur (il a écrit un livre du même genre qu’il a appelé la Salle), et en indique en même temps le caractère, « pour ce que en la salade se mettent plusieurs bonnes herbes ». […] Des chants du même genre existent en diverses langues du Nord ; le plus célèbre est la complainte française. […] Les théories de ce genre sont fréquentes au moyen âge ; elles ne sont qu’aimables et gracieuses quand elles sont, comme ici, effleurées du bout de l’aile. […] N’employait-on pas alors des apologues de ce genre dans les circonstances les plus sérieuses et pour les applications les plus graves ? […] Morpurgo remarque que la robe de franciscain du tiers ordre, dont Giovanni était couvert, n’était sans doute pas étrangère à ce mauvais vouloir des frères du Paradiso, et il présente, au sujet des rivalités de ce genre qui se produisaient souvent, d’intéressantes réflexions.

2197. (1908) Promenades philosophiques. Deuxième série

Il a certainement fait de nombreuses expériences en tous les genres. […] On peut dire que la jalousie est partout, dans le monde animal, comme dans le genre humain, qu’on la trouve à la base de toute émotion sentimentale. […] La circoncision est sans doute une pratique du même genre ; ainsi que la grande circoncision par scalpe du pubis pratiquée en Arabie, avant Mahomet. […] Ces monstres, cependant, du genre de Soleilland, sont des monstres tels que l’humanité peut seule en fournir. […] Une invention nouvelle a presque toujours son genre d’utilité ; mais elle n’est pas nécessairement plus utile qu’une invention ancienne, ni plus belle, ni destinée à prendre sa place.

2198. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

Le petit Latimer étudia âprement, prit ses grades, et resta longtemps bon catholique, ou, comme il disait, « dans les ténèbres et l’ombre de la mort. » Vers trente ans, ayant fréquenté Bilney le martyr, et surtout ayant connu le monde et pensé par lui-même, il commença « à flairer la parole de Dieu et à abandonner les docteurs d’école et les sottises de ce genre », bientôt à prêcher, et tout de suite à passer « pour un séditieux grandement incommode aux gens en place qui étaient injustes. » Car ce fut là d’abord le trait saillant de son éloquence ; il parlait aux gens de leurs devoirs, et en termes précis. […] » et cent autres questions du même genre. […] Bunyan eut le genre d’imagination qui les produit. […] Les circonstances en lui développèrent le naturel ; son genre de vie aidait son genre d’esprit. […] L’allégorie, le plus artificiel des genres, est naturelle à Bunyan.

2199. (1929) Amiel ou la part du rêve

Ritter rappelle que ce genre de vie lui attirait dans les thés genevois des : « Vous un heureux de ce monde !  […] Voyons peut-être dans ce genre de vie une esquisse du bataillon des Amiélines. […] Des secondes vies de ce genre il y en a dans la chronique genevoise, dans le roman genevois. […] Mais quel genre de vie envisageait-il par-delà le petit moment mystérieux ? […] Ce sont des savants, des amants, des vieillards, des désabusés et des prêtres, tous les absents possibles, et de tous les genres.

2200. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

La forme convenable à une action dramatique de ce genre, le « moule » nécessaire, c’était le moule de Racine. […] C’est une pièce de forme racinienne, et de contenu antiracinien ; une pièce où la matière et le moule appartiennent à des genres dramatiques différents, et même contraires ; bref, un monstre. […] Il confessa que le genre dont la Cagnotte est le chef-d’œuvre, et qui nous a amusés pendant trente ans, avait peut-être bien quelques rides. […] Car on peut bien sacrifier l’amour et le devoir filial à la « charité du genre humain », mais non peut-être trancher du même coup les profondes racines que le premier de ces amours eut dans notre cœur. […] Dans ce genre charmant de la comédie fragmentaire, de la comédie à tiroirs, si vous voulez — que nous appellerons encore, s’il vous plaît mieux, « l’article Vie parisienne », — genre qu’ont illustré Ludovic Halévy, Hippolyte Taine et Gyp, — genre familier sans doute, mais classé, classique, et qui a ses parchemins comme la comédie de Molière et la tragédie de Racine, puisqu’il fut pratiqué voilà plus de vingt siècles par le Grec Hérondas, Éducation de prince me paraît le livret le plus élégant, le plus brillant, le plus spirituel, le plus craquant et le plus claquant, le plus véridique, le plus gentiment cynique (hélas !)

2201. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1889 » pp. 3-111

Ce dîner est le prétexte à l’ouverture, chez le restaurateur, d’une salle recouverte d’une tenture, comme enduite d’un strass aveuglant, et aux sculptures moyenageuses, dans le genre du moyen âge, que les Fragonard fils, sous la Restauration, mettaient à l’illustration des Clotilde de Surville : une terrible décoration qui aurait coûté cent mille francs, et qui, toute la soirée, sert de thème aux horripilations artistiques de Huysmans. […] Hanski, que sa femme l’avait mis au défi de lui adresser une lettre passionnée, dans le genre de celle adressée à Mme X*** dans je ne sais quel roman, et que c’est un pari. […] Il revient de là-bas avec une espèce de griserie cérébrale, une furie de travail, aiguillonnée par la vue des originaux de Lamalou, me disant qu’il a eu cette année, des bonnes fortunes en ce genre, comme cela ne lui est jamais arrivé. […] Des années, beaucoup d’années se passaient, et tous les soirs, en mangeant avec sa mère, c’étaient des phrases dans le genre de celle-ci : « Les hommes, c’est fait pour se marier… pour avoir des enfants… toi, quelle sera ta vie, quand je n’y serai plus… tu auras une bonne avec laquelle tu coucheras ?  […] Il y a un autre Allemand, genre étudiant, appuyé sur un sac de nuit, grand comme une malle, vêtu d’un pardessus couleur chicorée à la crème, et buvant à même au goulot d’une longue bouteille de vin du Rhin.

2202. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

— Les maîtres du genre. — Le colosse de Rhodes littéraire. — Parenthèse à propos de Gil Blas. — M.  […] Tout dormait ; les conteurs dormaient à côté de leurs feux éteints et sous leurs romans ; les auteurs dramatiques se reposaient de leurs crimes de tous genres, et leur bonne dague dormait à leur côté ! […] Mais laissons là Gil Blas, laissons là monseigneur et ses homélies ; revenons à nous autres, faiseurs d’homélies d’un autre genre, que tu n’as pas ménagés, Nisard, que tu n’avais aucune raison de ménager. […] Ouvrez les livres de statistique (la statistique, cette abominable science qui réduit le genre humain à une machine dont les produits sont tenus en partie double), le compte est fait. […] C’est avec toutes sortes de petits détails de ce genre que M. 

2203. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

L’un d’eux a décrit en ces termes le genre de vie que l’on menait à Ettenheim : « L’habitation du prince était petite, mais commode. […] Il est déjà blasé sur ce genre de volupté supérieure. […] le paragraphe relatif aux Alsaciens et aux Lorrains a disparu du genre oratoire communément adopté dans les cérémonies scolaires. […] Leurs exodes, leurs tournées, leurs croisières ont sauvé un genre littéraire qui semblait s’alanguir. […] Ce genre littéraire risque de devenir stérile s’il se réduit à une simple description de bibelots lointains.

2204. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

Le drame, qu’on a accusé de ne pas se rapprocher assez de l’exactitude de l’histoire dans les scènes secondaires, n’a qu’un défaut : c’est celui du genre, c’est celui de Walter Scott lui-même. […] Ce m’a toujours paru l’extrême danger de ce genre de composition littéraire, inventé par Mme de Genlis, idéalisé par Walter Scott, popularisé en France par M. de Vigny. En bonne police littéraire, ce devrait être interdit : Dieu et les hommes n’ont pas livré la vérité historique, héritage du genre humain, au caprice adultère de l’imagination des hommes. […] Il se fait le langage des genres, comme on se fait le masque des visages.

2205. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

Cependant, je crois nécessaire d’observer que, connaissant la difficulté d’un travail de ce genre, je ne me serais peut-être point décidé à l’entreprendre si l’auteur lui-même ne m’y avait encouragé. […] Le procédé n’est pas nouveau assurément, surtout en Russie ; il y est très répandu, depuis Gogol, dans la littérature ; mais je crois vraiment qu’en ce genre, M.  […] Pour leur genre d’affaires, c’est une chose… comment dirai-je, qui peut être utile. […] Kroupianikoff. » Il me revient encore un grand nombre de souvenirs du même genre ; mais les faits que j’ai rapportés doivent suffire.

2206. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Hommes et dieux, études d’histoire et de littérature, par M. Paul De Saint-Victor. »

Les portraits historiques sont certainement ce qu’il y a de plus notable dans le volume que nous annonçons : Néron, Marc-Aurèle, sont d’admirables contrastes, et chacun fouillé dans son genre ; Louis XI, César Borgia, le bizarre et perfide Henri III, ce roi-femme, — l’Espagne, l’Espagne surtout sous Charles II, — composent une suite, une vraie galerie où les amateurs de tableaux trouveront à inscrire au bas de chaque page les noms parallèles des maîtres du pinceau qui y correspondent.

2207. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « en tête de quelque bulletin littéraire .  » pp. 525-535

Aucun monument véritable, aucune pièce étendue et exemplaire, n’a suivi les admirables préludes que leurs auteurs n’ont pas surpassés ; la perfection du genre n’est pas venue.

2208. (1875) Premiers lundis. Tome III « L’Ouvrier littéraire : Extrait des Papiers et Correspondance de la famille impériale »

Ce que l’armée, ce que l’industrie, ce que les serviteurs de la France et les travailleurs de tout genre ont obtenu de l’attention magnanime du prince, que la littérature sente qu’elle l’obtient aussi à son tour ; et ces gens de lettres, qui hier encore se décourageaient ou se dispersaient au hasard en laissant s’égarer leur talent, deviendront véritablement alors des serviteurs de la France, des travailleurs utiles et dignes.

2209. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Réponse à M. Dubout. » pp. 305-316

Et cela est beau dans son genre, et plus étonnant encore que la confession de Frédégonde.

2210. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rostand, Edmond (1868-1918) »

Il est presque unique en son genre.

2211. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre II. La commedia dell’arte » pp. 10-30

La commedia dell’arte La comédie italienne est double, elle se divise en deux genres distincts : la comédie écrite en vers ou en prose ou comédie régulière, et la comédie populaire et improvisée, commedia dell’arte.

2212. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre X. Prédictions du lac. »

Rien dans le judaïsme ne lui avait donné le modèle de ce genre délicieux 482.

2213. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Préface. de. la premiere édition. » pp. 1-22

Cette Philosophie corrosive a desséché les talens dans leur germe, les a séduits par des chimeres, les a égarés dans leur route, les a détournés de leur but, a affoibli leurs ressorts & flétri tous les charmes ; elle a dénaturé les genres & renversé toutes les regles*.

2214. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 24-41

Racine, celui de tous nos Poëtes, qui, après son pere, a le mieux connu le mécanisme de notre Langue, se fût abandonné à son génie, dans le Poëme de la Grace, au lieu de s’engager dans des discussions déplacées, cet Ouvrage eût été un nouveau modele de Poésie didactique, & la réponse la plus complette à toutes les objections contre ce genre de Poésie.

2215. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Abailard, et saint Bernard. » pp. 79-94

Ce père de l’église eut peut-être mieux fait, dit-il, de tourner son zèle contre l’instituteur de Fontevraud, Robert d’Arbrissel, qui couchoit avec ses pénitentes pour avoir le mérite de leur résister, & qui scandalisoit les personnes qui ne vouloient pas croire à des genres de mortification aussi extraordinaires & aussi recherchés.

2216. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Fontenelle, et le père Baltus. » pp. 2-16

On y trouve un écrivain dont les grands talens doivent faire oublier ses Lettres du chevalier d’Her… ses comédies peu théâtrales, son Apologie des tourbillons de Descartes & les Essais informes qu’il a faits dans les genres de Lucien & de Théocrite ; plus heureux dans ceux de Quinault & de Bacon, & surtout dans la géométrie ; faisant aimer les sciences les plus abstraites ; réunissant la subtilité du raisonnement à un stile qui lui est particulier & qui a fait beaucoup de mauvais imitateurs ; ayant plus d’esprit que de génie, & plus de délicatesse que d’invention ; placé sous deux règnes pour mériter l’estime de deux siècles, & par la variété de ses connoissances, & par la singularité de son ame toujours paisible, modérée, égale, inaccessible aux mouvemens inquiets ou violens, qui rendent les autres hommes malheureux ; fait, en un mot, pour les agrémens & les délices de la société, mais non pour être l’exemple des belles ames, des cœurs sensibles & reconnoissans.

2217. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 9, des obstacles qui retardent le progrès des jeunes artisans » pp. 93-109

Cette extrême indigence qui force à travailler pour avoir du pain, n’est propre qu’à égarer un homme de génie, qui sans consulter ses talens, s’attache, pressé par le besoin, aux genres de poësie qui sont plus lucratifs que les autres.

2218. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XII. Mme la Princesse de Belgiojoso »

Grand sujet de curiosité pour les utopistes de tous les genres, — et, dans ce temps-là, le catholicisme n’en manquait pas, — une révolution à Rome, une révolution qui allait, croyait-elle, jeter la barque de saint Pierre dans les aventures, fit lever et rallia, comme le coup de trompette du Josaphat des vivants, tous les fous superbes de l’univers, tous les bohèmes de la fortune, de l’esprit et de la beauté pour les rasseoir, il est vrai, un peu rudement, quand la machine chargée par Lamennais, Gioberti et tant d’autres, éclata, mais montrant, à travers ses débris, Rossi poignardé, le Pape en fuite et Mazzini régnant dans Rome assiégée.

2219. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le Christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet »

Pour que toujours, à toute époque, les choses se soient passées ainsi, ne faut-il pas qu’il y ait dans cette Chine, dont c’est là l’éternelle histoire, des faits d’un ordre providentiel, mystérieux et terrible, peu aperçus du commun des historiens, mais pourtant comme il s’en rencontre à certaines places dans les annales du genre humain… Pour les peuples, ainsi que pour les hommes, la grâce méprisée — longtemps et obstinément méprisée produit l’endurcissement, l’aveuglement, l’impénitence.

2220. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Charles Monselet »

le genre de vers pour lesquels on s’était presque accoté les uns aux autres afin de les mieux écouter et de mieux en jouir.

2221. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Pélisson et d’Olivet »

Peut-être Livet (c’est presque d’Olivet, par le nom du moins,) attend-il d’être académicien à son tour pour reprendre l’histoire de l’Académie de 1700 jusqu’à nos jours ; mais, s’il attend cela, nous n’aurons qu’une histoire dans le genre et le goût de celles qu’il a rééditées, c’est-à-dire sans vue, sans profondeur et sans vérité.

2222. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Jacques Demogeot » pp. 273-285

III Tel est, dans sa tendance naturelle, le genre d’esprit qui circule à travers ce Tableau de la littérature française avant Corneille.

2223. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Eugène Talbot » pp. 315-326

Comme les écrivains les plus admirés qu’il y ait dans l’Histoire littéraire, et j’oserais dire les plus immortels parmi les immortels, Hérodote écrivait à une époque où la langue avait ce degré d’accomplissement dans la jeunesse qui s’accordait le mieux avec son genre de génie.

2224. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Laïs de Corinthe et Ninon de Lenclos » pp. 123-135

Ninon appartient à notre genre de civilisation.

2225. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Léopold Ranke » pp. 1-14

Dépendant également de la Raison et de l’imagination, l’Histoire tombe alternativement sous la seule et absolue domination de l’une ou de l’autre, tantôt fiction, tantôt théorie, souvent toutes les deux. » Nous en demandons bien pardon à Macaulay, mais si la difficulté de la composition historique ne venait que de l’accord qu’il faut savoir établir entre l’imagination et la Raison, elle ne serait que celle de tous les genres de composition littéraire, qui n’existent pas plus que l’Histoire sans la fusion harmonieuse de ces deux grandes facultés.

2226. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Camille Desmoulins » pp. 31-44

Génie littéraire dépaysé dans une révolution populaire, mais dont il partagea l’ivresse, il eut en puissance et souvent en acte tous les vices de ce genre de génie qui mène les âmes faibles bien vite aux corruptions et les esprits les plus brillants au ridicule.

2227. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Silvio Pellico »

C’est une grandeur d’un autre genre.

2228. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Sismondi, Bonstetten, Mme de Staël et Mme de Souza »

Ce que je dis là, je ne le dis point pour Sismondi et Bonstetten, genre d’esprits qui, en eux-mêmes et sur la recommandation de Saint-René Taillandier (surtout), ne peuvent faire d’illusion à personne.

2229. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « L’abbé Galiani »

Si la nostalgie de Paris n’avait pas poussé le pauvre Galiani à jeter des lettres dans ce tombeau où les lettres arrivent , disait si mélancoliquement Madame de Staël de l’absence, il ne se serait pas endormi sous le bleu du ciel de Naples comme les lazzaroni de ses bornes, car il n’avait rien du lazzarone, cet homme d’éther et de phosphore, mais il aurait, avec cette dextre souplesse qui est le caractère de son genre de génie, rempli stoïquement les hautes fonctions économiques, financières, administratives et judiciaires auxquelles le gouvernement napolitain l’appela pour lui faire oublier sa disgrâce d’un jour.

2230. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IV. Saisset »

Ce sont d’énormes poëtes abstraits, mais le moindre poëte vivant, avec la plus modeste des fleurs à la bouche, le moindre poëte d’expression vaut mieux que tout cela, et, je finirai par ce blasphème philosophique, fait plus véritablement que tous ces abstracteurs de quintessence pour l’avancement moral du genre humain.

2231. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIV. M. Auguste Martin »

C’est de l’hameçon en masse dans le vivier des sots, qui ont une pente invincible à croire à la morale sans bambou ou sans punition d’un autre genre, à cette commode morale par elle-même qui s’accote dans ses remords, quand elle en a, et fait bon ménage avec eux.

2232. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXV. Le Père Ventura »

Ils n’auraient pas maintenant exactement le genre de prédication qu’ils avaient lorsque les Pouvoirs humains n’avaient pas reçu les épouvantables atteintes qui les ont brisés, et dont, hélas !

2233. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVII. Silvio Pellico »

C’est une grandeur d’une autre genre.

2234. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Vte Maurice De Bonald »

IV Tel l’exposé, le genre d’exposé qui fait le livre de Maurice de Bonald.

2235. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Émile Augier, Louis Bouilhet, Reboul »

Indépendamment du génie très particulier, très vigoureux et très profond, qu’il fallait pour cela, il fallait de plus une aire d’observation proportionnée à ce genre de génie, c’est-à-dire une de ces vies naïves, primitives et fortes, que dans les villes on ne connaît plus.

2236. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Maurice Bouchor »

Ces jeunes gens qui ne croient, comme on dit, ni à Dieu ni à Diable, et qui font des vers dans le genre de ceux-ci, lesquels d’ailleurs, sont beaux, à deux taches près : Les dieux et les héros ne sont plus de ce temps ; Et, désormais fermés aux grandes espérances, Nous vivons trop nos deuils, nos plaisirs, nos souffrances, Pour sonder du regard les cieux inquiétants.

2237. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Banville. Les Odes funambulesques. »

Poulet-Malassis, connu déjà, du reste, comme éditeur, débute dans l’édition de fantaisie, vaut-il littérairement la distinction qui en est faite et mérite-t-il vraiment cette remise en honneur d’un genre pimpant et hardi, que les vieux routiers de la vulgarité appelleront peut-être une témérité de jeune homme ?

2238. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Henri Heine »

Car l’enthousiasme et l’ironie étaient les deux boulets ramés, l’un brûlant, l’autre froid, de son genre de génie, — l’enthousiasme, qui ne dure pas !

2239. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Charles Didier » pp. 215-226

Mais son talent, que nous détaillerons tout à l’heure, et pour nous servir d’un mot dans le genre de son titre, n’est pas un talent d’Italie.

2240. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Feuillet de Gonches »

Il ne s’agit ici ni des traditions qui peuvent plus ou moins éclairer le berceau des peuples, ni des ressemblances de récit qui attestent les analogies intellectuelles du genre humain.

2241. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — L’arbitrage et l’élite »

C’est je crois, à l’avènement d’une juridiction de ce genre, seule véritablement suprême, que devraient travailler les partisans de l’arbitrage.‌

2242. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre V. Des Grecs, et de leurs éloges funèbres en l’honneur des guerriers morts dans les combats. »

Le second discours de ce genre que nous ayons, est de Démosthène.

2243. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre V. Autres preuves tirées des caractères propres aux aristocraties héroïques. — Garde des limites, des ordres politiques, des lois » pp. 321-333

Jugeant de l’antiquité par leur temps (axiome 2), les jurisconsultes romains du dernier âge ont cru que la loi des douze tables avait appelé les filles à hériter du père mort intestat, et les avait comprises sous le mot sui, en vertu de la règle d’après laquelle le genre masculin désigne aussi les femmes.

2244. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre II. La vie de salon. »

Sur ce principe, on peut deviner le genre de talent que le monde demande aux ministres. […] On peut bien comprendre en gros ce genre de plaisir ; mais comment le rendre visible ? […] Mme de Genlis faisait des vers de ce genre à douze ans.

2245. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxve entretien. Histoire d’un conscrit de 1813. Par Erckmann Chatrian »

Par Erckmann Chatrian I Un phénomène, c’est-à-dire un nouveau genre de beauté en littérature, inventé comme par accident, sorti du néant, ne répondant à rien de ce qui a été conçu jusqu’ici, n’ayant été ni prédit, ni annoncé, ni vanté d’avance, mais né de soi-même, comme un instinct irréfléchi, et s’emparant de l’attention comme par une force de la nature, vient de se produire inopinément parmi nous. […] Le genre littéraire vieillissait, il va rajeunir ! […] L’idée me vint aussi que trente ou quarante mille familles en France, en Russie, en Allemagne, allaient recevoir la même nouvelle, et plus terrible encore, puisqu’un grand nombre des malheureux étendus sur le champ de bataille avaient leur père et mère ; je me représentai cela comme un grand cri du genre humain qui monte au ciel.

2246. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

bm Les écrits de tout genre qui datent de cette époque sont très nombreux, je n’en mentionnerai que les plus importants. […] Glatisenapp, l’auteur de la seule biographie complète, a gâté une œuvre de très grand mérite par l’absence de tout sens critique et de toute vue d’ensemble vraiment vivante, et aussi par un genre d’adulation qui sied mal à un artiste aussi viril que Wagner. […] L’importance d’un ouvrage de ce genre, ai-je besoin de l’expliquer ?

2247. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre cinquième. Genèse et action des principes d’identité et de raison suffisante. — Origines de notre structure intellectuelle »

Le principe de raison suffisante et les autres de ce genre sont des instincts intellectuels : or les instincts ont leur première origine, au point de vue physiologique, dans une organisation des mouvements de réaction ayant pour objet la vie ; ils ont leur seconde et radicale origine, au point de vue psychologique, dans le désir ou vouloir cherchant à se satisfaire par des actes appropriés. […] Pour cela, il faut d’abord que les phénomènes, par la proportion de leurs ressemblances et de leurs différences, rentrent dans des classes ou genres, et qu’on puisse ensuite passer par le raisonnement du général au particulier ou du particulier au général. […] Nous savons que tout mouvement de ce genre forme un arc dont les deux branches, action du dehors et réaction du dedans, ont leur point commun dans la cellule centrale.

2248. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1887 » pp. 165-228

Il est bon qu’il reste quelque chose de leur texte authentique, pour donner plus tard à juger l’intelligence du parti conservateur et catholique — du journalisme de notre bord, à mon frère et à moi : « Un chef-d’œuvre d’infatuation en ce genre, c’est le Journal des Goncourt. […] Mercredi 13 avril On causait ce soir, rue de Berri, du parler spécial aux gens des clubs : parler ayant quelque chose du parler de l’acteur en scène ; parler, que M. de la Girennerie, je crois, inspectant l’École de Saumur, trouva dans la bouche de tous les jeunes gens, et dont il tâcha de leur faire sentir le ridicule et le mauvais genre. […] Dans ce genre est exposée une merveille, la rose, appelée : Madame Cornelissen, une rose à l’enroulement lâche, au tuyautage desserré, au contournement mourant, une rose, où il y a dans le dessin comme l’évanouissement d’une syncope, — une rose névrosée, la rose décadente des vieux siècles.

2249. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

« Je suis prêt, dit-il, dans sa profession de foi aux électeurs, à dévouer ma vie pour établir la République qui multipliera les chemins de fer… décuplera la valeur du sol… dissoudra l’émeute… fera de l’ordre, la loi des citoyens… grandira la France, conquerra le monde, sera en un mot le majestueux embrassement du genre humain sous le regard de Dieu satisfait. » Cette république est la bonne, la vraie, la république des affaires, qui présente « les côtés généreux » de sa devise de 1837. […] Hugo, aux yeux du gros public, accapara la gloire de la pléïade romantique, non parce qu’il fut le plus grand poète, mais parce que sa poétique embrasse tous les genres et tous les sujets, de l’ode à la satire, de la chanson d’amour au pamphlet politique : et parce que, il fut le seul qui mit en vers les tirades charlatanesques de la philanthropie et du libéralisme bourgeois. […] Hugo a un talent dans le genre de celui de Young, l’auteur des Night Thoughts, il est toujours exagéré à froid… L’on ne peut nier au surplus, qu’il sache bien faire des vers français, malheureusement il est somnifère. » Correspondance inédite de Stendhal.

2250. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIIe entretien. I. — Une page de mémoires. Comment je suis devenu poète » pp. 365-444

Il y a un genre d’ornementation gothique qu’on appelle le gothique fleuri ; le style du père Béquet était du français fleuri. […] M. de Chateaubriand nous révélait le style du dix-neuvième siècle : style composite, comme le genre d’architecture auquel on applique ce nom ; style qui mêle tous les genres, qui associe le raisonnement, l’éloquence, l’élégie, le lyrisme, la peinture, la poésie, et qui recouvre le tout d’un vernis magique de paroles musicales pour faire illusion souvent sur le peu de solidité du fond.

2251. (1767) Salon de 1767 « Peintures — La Grenée » pp. 90-121

Je hausse les épaules et je me tais, après avoir dit, à Mr De La Grenée un petit mot sur le genre allégorique. […] Voulez-vous quelques exemples du genre allégorique qui soient ingénieux et piquants. […] C’est sous une pareille constitution que les beaux-arts n’ont que le rebut des conditions subalternes ; c’est sous un ordre de choses aussi extraordinaire, aussi pervers qu’ils sont ou subordonnés à la fantaisie et aux caprices d’une poignée d’hommes riches, ennuyés, fastidieux, dont le goût est aussi corrompu que les mœurs, ou abandonnés à la merci de la multitude indigente qui s’efforce, par de mauvaises productions en tout genre, de se donner le crédit et le relief de la richesse.

2252. (1927) Quelques progrès dans l’étude du cœur humain (Freud et Proust)

Aucune opération de ce genre ne nous est demandée avec Proust. […] on peut dire qu’ils sont complets, qu’ils sont beaux dans leur genre. […] Je pourrais multiplier indéfiniment les citations de ce genre. […] C’est parce que rien ne peut nous servir à mieux souligner le genre de résultats, la sorte de constatations auxquels il parvient en appliquant son merveilleux et cruel soupçon aux sentiments. […] Encore une fois je ne partage pas le genre de martyre que M. 

2253. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

La démocratie est un fait du même genre. […] Il y a dans ce genre d’occupation une coquetterie très fine et très innocente. […] C’est le genre de Maistre par excellence. […] Dieu est l’instituteur du genre humain. […] Et voilà précisément le genre d’imagination, et le seul à le bien prendre, qui manque à Benjamin Constant.

2254. (1890) Impressions de théâtre. Quatrième série

Vous n’ignorez pas que le théâtre est le dernier en date des genres littéraires. […] L’Orestie renferme un enseignement du même genre. […] Mais Dumas, lui-même, nous fait cet aveu, et on peut l’en croire : « Je ne me déclarerai pas fondateur d’un genre, parce que, effectivement, je n’ai rien fondé : MM.  […] Vacquerie a joué de malheur : car il a mis dans son drame le genre de beautés auquel le public des premières, à la fois gouailleur et routinier, est le moins sensible, et le genre de défauts auquel il l’est le plus. […] Dans un travail de ce genre, l’invention se réduit presque à rien.

2255. (1900) La vie et les livres. Cinquième série pp. 1-352

Tous les genres de talent le ravissaient. […] Il recherchait les « belles méchantes », les « adorables furies », les Italiennes ou les Andalouses « au sein bruni », genre Colomba ou genre Carmen. […] Et il s’en faut que le genre humain ait fini d’écrire. […] Auguste Angellier d’avoir contribué, par sa Vie de Robert Burns, à faire, de la biographie, un genre littéraire. […] Ce genre de fatalisme ne me plaît pas plus que la religion étroite et cruelle des Turcs.

2256. (1927) Approximations. Deuxième série

On lui reprochera peut-être un jour d’avoir anticipé le cinéma et l’instantané et d’avoir — surtout entre 1870 et 1885 — côtoyé le « tableau de genre ». […] Dans nos décors et arrangements esthétiques ces grands artistes d’un autre âge ne voient que sensualité et coupable mélange des genres. […] Une qualité de cette espèce trouve dans le poème en prose son débouché le plus naturel, et elle est certainement au nombre de celles qui parvinrent à l’imposer comme genre littéraire distinct. […] Personne autant que lui n’est conscient que parvenu au point où le roman se trouve aujourd’hui, sous peine de redites et de pastiches, ce genre doit se renouveler et dans ses sujets et dans les formes qu’ils revêtent. […] Elle-même toute civilisée, elle civilise tout ce à quoi elle touche : adéquate donc au dialogue en tant que genre — où c’est partie du naturel que d’observer les règles du jeu, où certaines conventions justement défendent contre l’artifice.

2257. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Werther. Correspondance de Goethe et de Kestner, traduite par M. L. Poley » pp. 289-315

Voilà ce qu’il a peint admirablement dans son Werther, ce qui en fait l’âme, et qui en reste vrai pour nous encore, à travers toutes les vicissitudes de la mode et des genres. […] Cependant la grande consolation intérieure, l’occupation poétique dure et augmente : il publie son Götz de Berlichingen ; il écrit des drames, des romans, dit-il, et autres choses de ce genre (juin 1773) ; et en septembre il commence sa confidence couverte de Werther aux jeunes époux désormais installés à Hanovre : « Je fais de ma situation le sujet d’un drame que j’écris en dépit de Dieu et des hommes.

2258. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite et fin). »

Cet immense Homère a travaillé naïvement et admirablement pour les deux sexes, pour tous les genres d’éloquence et de poésie, pour toutes les conditions, pour les hommes forts et pour nous autres pauvres malades. […] A cela je réponds que Celui qui nourrit les oiseaux saura bien aussi venir à mon aide. » Il refuse tout désormais, il échappe à tous les honneurs qui voudraient lui pleuvoir sur la tête ; il ne veut pas plus du prix décennal que de tout le reste, bien décidé, dit-il, à n’être rien, à ne recevoir rien, à ne s’embarrasser de rien, que d’achever paisiblement sa carrière « dans la douce indépendance de son âme et dans le plaisir de commercer jusqu’à la fin avec les chastes Muses. » Un tel sentiment pleinement embrassé et franchement pratiqué est certes des plus beaux ; mais qu’on n’aille pas dire avec M. de Sèze, son successeur à l’Académie, que Ducis par ses refus réitérés s’exposait « à des périls de tout genre. » M. de Sèze qui s’y connaissait pourtant, en fait de périls, exagère ici fort gratuitement et par esprit de parti.

2259. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite et fin.) »

Il essaya d’exprimer, dans un tableau qui sort tout à fait de son genre et de sa gamme habituelle, les tristes visions dont il était obsédé : c’est une espèce de satire allégorique de la république et des fléaux ou des menaces de 1848, socialisme, choléra-morbus. […] Nous montrons l’un des deux aussi au vif et aussi avant que nous le pouvons ; voilà tout. — Arrivant au genre d’éducation même que Delaroche semblait vouloir donner à ses fils, éducation toute choisie, toute délicate et de gentilshommes, Horace trouvait à y redire ; et certes, en pareille matière, il ne nous appartient non plus, à aucun degré, de prendre parti entre le beau-père et le gendre, et un gendre si lettré, si éclairé ; mais ce qu’il nous est permis de remarquer, c’est la nature et l’inspiration des conseils donnés, conseils tout paternels et quasi de patriarche.

2260. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

« Ils sont trop grossiers et mal polis, disait-il, pour estre sortis de sa belle boutique. » Depuis lors on a paré à ce genre d’objection, et c’est plutôt le trop de poli qui rend aujourd’hui suspecte la prétendue relique d’autrefois. […] Dans un tout autre genre, on connaît et l’on estime les comédies de Larivey.

2261. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXIXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (2e partie) » pp. 5-63

« J’avais une tête très froide et très bonne, dit l’auteur d’Atala, et le diplomate, aussi grand que juste et ambitieux dans ses vues, avait le cœur cahin-caha pour les trois quarts et demi du genre humain. » Voici le cri du commentaire, cette fois plus juste que bienséant, arraché à M. de Marcellus par la flagrante ingratitude envers l’âme de Juliette (madame Récamier), oubliée si cruellement pour des affections légères à l’âge du poète : « Je crois, dit-il, qu’il faut rétablir ainsi cette phrase : J’avais une très froide et très bonne tête, et, après, le cœur cahin-caha pour les trois quarts et demi du genre humain.

2262. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVe entretien. Chateaubriand, (suite) »

Si Chateaubriand eût été un grand poëte au lieu d’être un grand prosateur, et s’il eût conçu son poëme rationnel sur les vérités les plus acceptées de son siècle, en morale, en politique, en religion ; s’il eût vulgarisé quelque vérité nouvelle, pleine de Dieu, comme elles le sont toutes, et qu’il eût popularisé et divinisé ces vérités par un style en vers digne de Dieu et des hommes, il est à croire que le genre humain posséderait un poëme épique de plus, et la France un véritable et immortel poëte épique. […] Il pouvait être créateur, il ne fut que copiste ; il s’imagina élever par la perfection du style la copie au niveau de l’original, il se sentit capable d’élever le poëme en prose au-dessus du Télémaque, la première des copies de ce genre : en copiant une copie en prose, il crut égaler Homère et consacrer son génie à la postérité.

2263. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

Jules Tellier Il y a des pièces, dans son œuvre, où il est lui, vraiment ; et elles sont délicieuses ; Je ne crois pas qu’il ait d’égaux dans le rondel, dans le sonnet, dans le madrigal, dans les chansons d’amour, dans ce qu’on nommait autrefois « les petits genres ». […] -D. l’Inspiration, il déshabillait les Demi-Vierges d’une main accoutumée à ce genre d’exercice, et livrait, superbe d’audace, à l’effarement de l’aréopage, leur nudité délicate et scabreuse.

2264. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre troisième. La reconnaissance des souvenirs. Son rapport à l’appétit et au mouvement. »

Quand je reconnais un visage familier, je le vois accompagné d’une série indéfinie de reproductions plus faibles, comparables à la répétition d’un objet par deux glaces parallèles : toute image qui a ainsi une répétition d’elle-même dans un cadre de contiguïtés différentes se projette comme souvenir, et je ne tarde pas à distinguer ce genre d’image aussi aisément que je distingue, dans un paysage, la nuance bleuâtre du fond et la couleur vive du premier plan. […] Je pouvais donc, après des impressions de ce genre, me reporter à mes notes, et j’y ai généralement trouvé la confirmation de cette conjecture que j’avais déjà rêvé quelque chose d’analogue. » Gœthe, qui nous raconte dans le détail sa première enfance, soupçonne lui-même qu’il a bien pu rêver parfois ce dont il croit se souvenir.

2265. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre deuxième. Le génie, comme puissance de sociabilité et création d’un nouveau milieu social »

. — D’autre part, qu’est-ce que la réalité même, pour le poète, sinon une vision, d’un autre genre que celle où le cerveau seul enfante, mais pourtant encore une vision ? […] Un intérêt de ce genre décide justement de la variété des associations d’idées dans la diversité des cas.

2266. (1898) Les personnages de roman pp. 39-76

En vérité, madame X. et madame Y. sont deux artistes de genre différent, et elles font véritablement école. […] On peut critiquer le genre, pour des raisons qui ont été dites cent fois.

2267. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre II. L’âme et le corps »

Le glycogène déposé dans les muscles est en effet un explosif véritable ; par lui s’accomplit le mouvement volontaire : fabriquer et utiliser des explosifs de ce genre semble être la préoccupation continuelle et essentielle de la vie, depuis sa première apparition dans des masses protoplasmiques déformables à volonté jusqu’à son complet épanouissement dans des organismes capables d’actions libres. […] Une formule de ce genre, nécessairement provisoire, ne pourra prétendre qu’à une plus ou moins haute probabilité.

2268. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIII. »

Il a près de lui ses deux ministres, la Force et la Puissance, les mêmes que, dans la Grèce libre, Eschyle représente comme présidant à la vengeance exercée sur un dieu bienfaiteur de l’homme, sur le dieu philanthrope, dit le poëte, qui s’est avisé de donner au genre humain le feu et la science. […] L’Orient avait eu bien des essais de ce genre, perdus dans l’incendie de la bibliothèque d’Alexandrie.

2269. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’impératrice Catherine II. Écrits par elle-même, (suite et fin.) »

Elle avait beau s’armer de philosophie : « Son caractère, écrivait l’ambassadeur français, M. de Breteuil, n’est pas formé à ce genre, quoiqu’elle m’ait fait souvent l’honneur de m’assurer du contraire. » Plus juste que M. de Breteuil, nous disons : la philosophie pour elle était un pis aller, il était toujours temps d’y recourir.

2270. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier après les funérailles »

Nos hommes distingués, nos personnages éminents dans les grandes carrières tracées, ne se rendent pas toujours bien compte de ce genre de mérite compliqué, fugitif, et sont tentés de le méconnaître.

2271. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre I. Les origines du dix-huitième siècle — Chapitre I. Vue générale »

Les genres créés par le xviie  siècle, maximes et portraits, sont des appareils enregistreurs de l’observation psychologique.

2272. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre I. Les origines du dix-huitième siècle — Chapitre II. Précurseurs et initiateurs du xviiie  siècle »

A l’école de son oncle Thomas, il apprit à écrire facilement et médiocrement dans tous les genres : il fit des vers, une tragédie, des opéras, des pastorales, des lettres galantes ; il avait une sécheresse glacée et spirituelle, une pointe aiguë de style, aucun naturel, aucune spontanéité.

2273. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre III. Éducation de Jésus. »

Peut-être lut-il aussi les livres d’Hénoch, alors révérés à l’égal des livres saints 138, et les autres écrits du même genre, qui entretenaient un si grand mouvement dans l’imagination populaire.

2274. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XX. Opposition contre Jésus. »

Jean-Baptiste avait déjà provoqué des inimitiés du même genre 934.

2275. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

On n’écrivait que les contrats de mariage ; de lettres, on n’en entendait pas parler. » Vers 1665, parut dans le monde une femme d’un autre genre, moins brillante, mais probablement plus aimable.

2276. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 326-344

Au lieu de donner des regles pour le genre d'éloquence qu'il a choisi, il ne songe qu'à déclamer contre ses abus dans tous les temps.

2277. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre II. Le Bovarysme comme fait de conscience son moyen : la notion »

Je sais que les sauvages relèvent à de certains indices les traces des animaux qu’ils poursuivent à la chasse, voici une notion : mais si quelque explorateur cite devant moi quelque fait de ce genre, l’image notion qu’il me transmettra avec les mots du récit sera bien loin d’éveiller dans mon intelligence une image réelle aussi précise et aussi riche que celle qui naîtrait dans l’intelligence d’un sauvage.

2278. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre II. Mme Le Normand »

Voilà cependant, à peu près, le genre de lettres qu’on publie sous ce nom qui fait supposer tant de choses, sous ce nom de Mme de Staël !

2279. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXIII. Henry Gréville »

L’impartialité leur est inconnue… Quand donc je lis dans Mme Henry Gréville l’histoire de ces héros de roman qui sont tous des Grandissons russes, je me demande si cette femme aimable, cette peintre de portraits et de tableaux de genre, à l’étranger, n’a vraiment pas trop embelli la Russie !

2280. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La Société française pendant la Révolution »

Et pourtant ces deux jeunes gens, qui n’ont pas craint de se mesurer avec un sujet formidable et de s’adonner au seul genre d’histoire, l’histoire des mœurs, que Malebranche ne méprisait pas, ces deux jeunes gens, de si bonne volonté et de tant de courage, ne manquent, croyez-le bien !

2281. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Quitard »

Dans un temps où la division du travail, qui pulvérise tout, hommes et choses, et en raffine encore la poussière, multiplie le nombre des spécialités en tout genre la parémiographie, puisqu’il faut l’appeler par son nom… comme la peste, — mais ce n’est pas la peste, — est une spécialité philologique, taillée dans un pan de la philologie générale comme une province dans un empire, et qui suffit à l’ambition d’un honnête savant.

2282. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « César Daly »

Mais Daly n’en a pas moins eu raison de penser que Mérimée devait prendre un intérêt très vif, soit comme artiste, soit comme archéologue, à cette passionnante question des concours, si lucidement traitée dans le livre, et peut-être encore plus au talent qui y brille, à ce genre de talent qui a — sans rien couper ! 

2283. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Taine » pp. 231-243

Nulle théorie, du reste, plus faite que celle-là pour les lâchetés d’un temps comme le nôtre, où tous les genres de législation s’amollissent et où ce fameux mot de femme : « Tout comprendre, c’est tout pardonner », a été pourri par les hommes, qui en ont fait, jusque dans l’ordre littéraire : « Tout comprendre, c’est tout accepter ! 

2284. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Jules Girard » pp. 327-340

Ainsi, les harangues, que les esprits qui croient aux genres en littérature ont tant reprochées à l’historien grec, M. 

2285. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Ch. de Barthélémy » pp. 359-372

Mais ces divers passages, qui donnent une idée fort nette du genre d’esprit de Fréron, de sa manière de penser et d’exprimer sa pensée ; ne donnent pas du tout la manière personnelle du critique… Le penseur y est.

2286. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Gustave III »

On le sait, et nous avons eu l’occasion de le dire souvent, Léouzon-Leduc est un chroniqueur de journal, mais un chroniqueur dans le genre sérieux, diplomatique, cravaté de blanc, constellé même un peu, je crois, qui a pris depuis longtemps les royaumes du Nord pour son simple département, et c’est ainsi qu’il nous a raconté autrefois la Russie, comme il nous raconte maintenant la Suède.

2287. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Valmiki »

c’était le genre d’amour qu’elle nous avait inspiré.

2288. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVI. Médecine Tessier »

Avec le genre d’occupations et de préoccupations auxquelles M. le docteur Tessier a dévoué sa vie, on peut s’étonner qu’il fasse partie de ces « derniers Romains » qui périront probablement à la peine et à l’honneur de la vérité ; mais, s’il y a là une raison pour être surpris, il y en a une autre pour applaudir et pour admirer !

2289. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Léon Aubineau. La Vie du bienheureux mendiant et pèlerin Benoît-Joseph Labre » pp. 361-375

Il y a dans la pauvreté, qui est redoutée à présent de toutes les âmes amollies par ce qu’on appelle le confort de la vie, il y a cependant dans la pauvreté une poésie profonde et si d’accord avec l’âme du genre humain, que c’est peut-être la plus impressionnante et la plus touchante de ses poésies.

2290. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Georges Caumont. Jugements d’un mourant sur la vie » pp. 417-429

Ce fossoyeur d’un genre nouveau, qui ne ressemble pas à celui d’Hamlet et qui creuse son propre trou à lui-même ; ce creuseur à bêche sanglante, qui regarde, avec des yeux scientifiques et épouvantés, dans le mal certainement destructeur de sa chair et dans le mystère horriblement incertain de la mort, est, esthétiquement, d’un effet terrible.

2291. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Brispot »

Nous encourageons toujours de nos vœux les publications de ce genre, tous les ouvrages qui, comme cette Vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ, remettent en lumière et en solidité les assises mêmes de notre religion et de notre foi.

2292. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Gérard Du Boulan »

Il y a dans cette idée de faire une question de ce qui n’est pas une question, pour se croire le droit d’ajouter : « C’est moi qui ai découvert l’Alceste de Molière, jusqu’à moi ignoré », un genre de vanité encore plus persuasive que Cousin… Et il n’y a pas non plus que cette vanité d’être fort en explication de logogriphes comme on fut peut-être fort en thèmes ; il n’y a pas que la petite spéculation de piquer un nom obscur, comme un papillon de nuit, sur le mollet d’un grand homme : il y a plus grave que cela et pis que cela !

2293. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Henri Cantel »

Le poète des Impressions, dans les rares pièces où il a touché, en passant, et d’un doigt beaucoup trop léger, cette corde chrétienne qui est la fibre universelle maintenant et désormais éternelle, n’est pas encore le poète qui tire une note à lui, une note bien à lui, neuve et inexprimée, de cette corde tendue d’un bout du monde à l’autre bout, au doigt multiple du genre humain, et dans laquelle l’infini dort !

2294. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Catulle Mendès »

Il a bénéficié des quarante ans passés sur ces vieilles œuvres mortes de la jeunesse de Victor Hugo, qu’il a ressuscitée dans une œuvre du même genre, mais à laquelle il a communiqué la vie du moment (notre vie !)

2295. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

Il refusa de sacrifier, en exploitant ce genre fructueux, une partie de son idéal à la clarté vulgaire qui y eût été requise, et préféra continuer à vivre de son métier ingrat. […] L’œuvre poétique décisive, le « grand genre » vers lequel conflue de partout le lyrisme romantique, on les reconnaît facilement dans ce poème symbolique sur le développement de la nature et de l’humanité qui fut l’ambition de tous. […] Il n’est pas deux hommes qui vivent le même genre de durée ; et l’on peut concevoir une psychologie beaucoup plus avancée qui donnerait pour chaque homme (malgré la contradiction apparente des termes) une formule de sa durée. […] Ce genre d’investigation peut-êtreaété éludé, en paix, comme dangereux, par ceux-là qui, sommés d’une faculté, se ruèrent à son injonction : craignant de la diminuer au clair de la réponse. […] Mais, des figures calmes et sculpturales aux figures de la flexion et du vol, des racines de la forêt à l’« instrument des fuites », le même genre subsiste, et la transition ne s’interrompt point.

2296. (1878) Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux. Tome I (2e éd.)

Devons-nous les imiter et croirons-nous nécessaire de débuter dans nos études par une entreprise de ce genre ? […] Comme exemple de ce dernier genre, nous pouvons prendre la levure de bière, le saccharomyces cerevisise. […] Berzélius appelait actions catalytiques les phénomènes de ce genre. […] Des chimistes, habiles et experts dans les études de ce genre, ne craignent pas de le soutenir. […] Ce seraient des phénomènes de ce genre qu’accompliraient les organismes signalés par M. 

2297. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome II

J’essaierai de dire pourquoi, et, généralisant le problème, de montrer quel élément de dégénérescence me paraît représenter pour la littérature l’actuel abus de ce genre. […] Pierre Janet en faisait à l’alcoolisme, il est certain que cette recherche des causes est le complément indispensable des enquêtes du genre de celle qui donne prétexte à ces réflexions. […] S’agit-il d’une dette que contracteront ainsi les bénéficiaires de ce crédit d’un nouveau genre ? […] Pour recruter mieux leurs officiers, ils attachaient à ce rang des prérogatives de tout genre. […] Les siècles, les noms, le genre du talent importent peu.

2298. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre III. Le lien des caractères généraux ou la raison explicative des choses » pp. 387-464

Trois propositions de ce genre assemblées dans cet ordre constituent un syllogisme, et le syllogisme, selon le mot d’Aristote, devient une démonstration scientifique, lorsque, comme dans le cas précédent, l’intermédiaire par lequel il relie deux données est la raison explicative110 de leur liaison. […] L’une, mentionnée plus haut114, et exposée tout au long par Cuvier, est la propriété d’être utile, ce qui emporte, pour l’organe, l’obligation d’accorder ses caractères avec ceux de tous les autres organes associés, de manière à opérer tel effet total et final, c’est-à-dire à rendre possible tel genre de vie, carnivore, frugivore, insectivore, dans l’eau, dans l’air ou sur la terre, en présence de telles proies et de tels ennemis, bref dans tel milieu ; nous avons indiqué les suites infinies de cette propriété de tout organe ; elles sont si nombreuses et si certaines que les anatomistes ont reconstruit des animaux fossiles d’après quelques-uns de leurs fragments. […] Puis enfin les descendants du primate ont, par leurs développements distincts et leurs divergences croissantes, constitué les genres, le gorille, l’orang-outang, et l’homme, celui-ci distingué entre tous par une conformation spéciale des membres et une structure plus délicate du cerveau. […] Dans le premier aussi bien que dans le second, il y a des éléments et des composés, des éléments d’éléments et des composés de composés, des objets capables d’être classés, des espèces, des genres et des familles, des familles de lignes et de surfaces rangées les unes au-dessous des autres d’après le degré de leurs équations, des lois moins générales expliquées par des lois plus générales, quantité d’autres traits non moins essentiels et qui leur sont communs.

2299. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre II. Le Roman (suite). Thackeray. »

III Nul écrivain ne fut mieux doué que Thackeray pour ce genre de satire ; c’est que nulle faculté n’est plus propre à ce genre de satire que la réflexion. […] On aperçoit toujours derrière la grimace du personnage l’air sardonique du peintre, et l’on conclut à la bassesse et à la stupidité du genre humain. […] Elle est parfaite en son genre, pareille à un cheval dangereux et superbe qu’on admire en le redoutant.

2300. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1888 » pp. 231-328

» Enfin la lecture s’acheva, et Porel me demanda un petit changement au tableau de la Boule-Noire, voyant un bal de ce genre, non pris de face, mais de côté et par un coin de la salle, me demanda encore, — c’était plus grave, — la suppression du septième tableau, disant : « Je vous jouerai, et je vous jouerai avec ce tableau, si vous l’exigez », mais, pour moi, il compromet la pièce… car, il faut vous attendre, que pour cette pièce, dans les conditions où vous l’avez faite, vous allez avoir tous vos ennemis prêts à vous agripper… eh bien, il faut leur donner le moins possible de prise sur vous. » L’observation de Porel sur le bal de la Boule-Noire est parfaitement juste, et rend le tableau plus distingué. […] les merveilles, que j’ai vues là, et dans tous les genres, mais surtout quelles boiseries ! […] si j’avais encore quelques années à vivre, je voudrais écrire sur l’Art Japonais un livre dans le genre de celui que j’ai écrit sur l’Art du dix-huitième siècle, un livre moins documentaire, mais un livre encore plus poussé vers la description pénétrante et révélatrice des choses. […] Le gros, rond et gai comique, genre Restauration, c’est mort, ça ne se fabrique plus en France, en l’an 1888.

2301. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Il m’arrive bien des fois de vouloir rendre compte de mes visitations de ce genre, à propos de la moindre circonstance artistique qui semble s’y rattacher.

2302. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « quelque temps après avoir parlé de casanova, et en abordant le livre des « pèlerins polonais » de mickiewicz. » pp. 512-524

S’il a voulu railler le jargon pittoresque à la mode et pousser à bout ce travers littéraire d’aujourd’hui qui paraîtra bientôt aussi inconcevable que le bel esprit de Mercutio, ou celui des Précieuses, ou celui encore de Crébillon fils, son pastiche a de quoi faire illusion, et il épuise le genre.

2303. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre II. — De la poésie comique. Pensées d’un humoriste ou Mosaïque extraite de la Poétique de Jean-Paul » pp. 97-110

Une des gentillesses du genre humoristique est d’inventer pour les chapitres d’un livré, pour les paragraphes d’un chapitre, des dénominations sans aucun rapport avec le sujet traité.

2304. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre IV »

(Pourtant) aucun gentilhomme n’a autant fait pour les habitants de ses terres que M. le marquis de Marnezia… Les excès en tout genre augmentent ; j’ai des plaintes perpétuelles sur l’abus que les milices nationales font de leurs armes, et je ne puis y remédier. » D’après une phrase prononcée à l’Assemblée nationale, la maréchaussée croit qu’elle va être dissoute et ne veut pas se faire d’ennemis. « Les bailliages sont aussi timides que la maréchaussée ; je leur renvoie sans cesse des affaires, et aucun coupable n’est puni… » — « Aucune nation ne jouit d’une liberté si indéfinie et si funeste aux honnêtes gens ; il est absolument contraire aux droits de l’homme de se voir perpétuellement dans le cas d’être égorgé par des scélérats qui confondent toute la journée la liberté et la licence. » — En d’autres termes, les passions, pour s’autoriser, ont recours à la théorie, et la théorie, pour s’appliquer, a recours aux passions.

2305. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre VII. Narrations. — Dialogues. — Dissertations. »

On peut appliquer à tout récit, roman ou histoire, long ou court, ce que Fénelon dit en excellents termes du genre historique seulement : « La principale perfection d’une histoire consiste dans l’ordre et dans l’arrangement.

2306. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre I. Malherbe »

L’usage aussi lui fournissait la règle du sens et du genre des substantifs, et de l’usage il tirait des lois universelles et nécessaires.

2307. (1890) L’avenir de la science « VI »

Croira-t-on que, dans des cérémonies analogues à nos distributions de prix, où les frais d’éloquence sont chez nous de rigueur, les Allemands se bornent à des lectures de dissertations grammaticales du genre le plus sévère et toutes hérissées de mots grecs et latins 63 ?

2308. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

Plus tard nous en verrons beaucoup d’autres du même genre.

2309. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 32, que malgré les critiques la réputation des poëtes que nous admirons ira toujours en s’augmentant » pp. 432-452

Malgré la jalousie du bel esprit, presque aussi vive de nation à nation que de particulier à particulier, ils mettent quelques-unes de ces traductions au-dessus des ouvrages du même genre qui se composent dans leur patrie.

2310. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre IV. Mme Émile de Girardin »

C’est une belle couleur de victime. » Comme les causeurs charmants dont le monde a gardé la mémoire, Rivarol, Boufflers, et surtout ce prince de Ligne, auquel elle fait penser sans cesse, elle pousse la gaieté jusqu’à la folie et même quelquefois jusqu’à la bêtise, ce genre de bêtises dont le prince de Ligne écrivait : « Je me les dis tout bas, pour me faire rire tout haut », et qu’il se disait tout haut aussi, l’indisciplinable aimable homme !

2311. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre X. Mme A. Craven »

Fleurange est l’ange ou la fleur d’une famille allemande, dans le genre de celles d’Auguste La Fontaine, et dont ce roman est l’histoire.

2312. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIV. L’auteur de Robert Emmet »

À cela près de l’orthographe religieuse qu’elle a un peu trop étudiée dans ce mauvais livre suisse du Vicaire savoyard, qui est son curé, elle sait tous les genres d’orthographes, et l’orthographe littéraire et l’orthographe philosophique, cette vertueuse et prude femme en littérature, qui a étudié ses auteurs jusqu’en leurs virgules et leurs points.

2313. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Mathilde de Toscane »

Il a cité enfin le très docte Daunou, l’oratorien apostat, qui fait de Grégoire un tourmenteur de peuples, doué d’un zèle inconsidéré qui lui venait d’une persuasion incurable… Et à tous ces doctes il a ajouté le docte Guizot, calomniateur d’un autre genre, car c’est calomnier un homme que de lui retirer de sa grandeur sans en avoir le droit.

2314. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Ch.-L. Livet »

Il oublie que la conversation est un genre de génie tout individuel, intransmissible, incommunicable, qui peut jeter sa flamme dans le monde comme elle peut la jeter partout ailleurs ; mais qu’elle ne tient à aucune atmosphère, qu’elle n’est ni une routine, ni une éducation, ni un procédé, et que quand elle devient une manière d’être générale elle n’est plus qu’une médaille effacée, tombée à l’état de monnaie qu’on se passe de main en main et que chaque main efface un peu plus !

2315. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Louis XIV. Quinze ans de règne »

Il n’a pas ce genre d’imagination, difficile à dompter, qui maîtrise et entraîne un homme vers les spectacles pressentis par l’âme qui les aime et qui doit en recevoir l’impression à pleins bords et avec d’inexprimables frémissements.

2316. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Paix et la Trêve de Dieu »

Il en a, à son insu peut-être, le sentiment égalitaire, ce genre de sentiment avec lequel on n’aborde que pour la fausser une société aussi vigoureusement hiérarchisée que la société du Moyen Âge.

2317. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire de la Révolution »

Castille a les opinions politiques de son genre d’imagination, et cette imagination, sauf erreur, doit être du midi, du pays où l’on aime le rouge et les combats de taureau.

2318. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Si j’avais une fille à marier ! » pp. 215-228

Qu’importent le genre des philosophies et les mélanges qu’il s’en est permis dans la chatoyante inconséquence ou confusion de son langage !

2319. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Femme au XVIIIe siècle » pp. 309-323

Mais tout en écrivant ces romans avec un procédé littéraire de pointillement dans le détail que je trouve inférieur, et qu’ils avaient pris dans le genre d’étude qu’ils avaient fait du xviiie  siècle, ils perdirent peu à peu le sentiment moral qui se révoltait souvent en eux contre le siècle même qu’ils aimaient tant, et dont ils n’avaient entrepris de faire l’histoire que parce qu’ils l’aimaient.

2320. (1880) Goethe et Diderot « Introduction »

Le coup de pistolet de Werther fit partir un feu de file de coups de pistolet du même genre parmi toutes ces cervelles allemandes, qui, d’ailleurs, n’avaient pas grand’chose à brûler… Un succès comme celui de Werther ne se recommence pas ; mais, après ce coup de pistolet qui attira sur Gœthe l’œil de l’Allemagne, sa gloire était déjà fixée, et elle ne cessa de s’étendre démesurément jusqu’à sa plus extrême vieillesse et sans avoir plus de rides que l’inaltérable beauté de Ninon.

2321. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVII. Mémoires du duc de Luynes, publiés par MM. Dussieux et Soulier » pp. 355-368

Mais il n’en est que meilleur dans son genre.

2322. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Eugène Pelletan » pp. 203-217

L’âge est venu ; d’autres révolutions aussi et d’autres républiques, après la belle, proclamée en 1848, la république du genre humain et de l’imagination de Lamartine, qui avait rêvé d’être le Président des États-Unis Européens.

2323. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « G.-A. Lawrence »

Lawrence32 I Pendant que Dickens, le populaire et vulgaire Dickens, semble avoir, comme la société elle-même, transformé les anciennes conditions du Roman dans ce glorieux pays du Roman, l’Angleterre, voici tout à coup un nouveau romancier qui s’élève et qui, méprisant ce qu’on dit des genres épuisés, ne craint pas de revenir à ce vieux roman de high life que ceux qui l’ont écrit le mieux, comme Bulwer, par exemple, ont depuis longtemps abandonné.

2324. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Byron »

un librettiste d’opéra-comique, lequel ne se doutait pas de son talent, mais qui pouvait avoir du succès si les princes du genre, bons comme des princes, lui venaient en aide et le tailladaient un peu..

2325. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XII. MM. Doublet et Taine »

Or, comme il estime que la science doit faire, dans un temps donné, les destinées du genre humain, il se trouve que la religion et la morale, qui ne sont pas la vérité scientifique et sur lesquelles les philosophes ont pris l’avance, s’en iront un jour avec les vieilles lunes.

2326. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Jules Soury. Jésus et les Évangiles » pp. 251-264

On est entré, du premier pas, d’une telle roideur dans le fanatisme de la haine, qu’on ne peut s’avancer d’un degré de plus dans la frénésie à froid du mensonge et dans le souillement des choses sacrées… Avoir vécu vainement dix-huit cents ans de Christianisme et d’Histoire, pour se retrouver, à la fin de ce xixe  siècle, qu’ils disent lumineux, de l’opinion de la canaille romaine et des plus atroces empereurs de cette canaille sur le compte des Juifs et des chrétiens, c’est encore moins fort d’absurdité et moins transcendant de sottise impudente, que d’avoir posé comme un fait scientifique et démontré la honteuse et humiliante folie du céleste Rédempteur du genre humain.

2327. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « MM. Delondre et Caro. Feuchtersleben et ses critiques. — L’Hygiène de l’âme » pp. 329-343

— mais ce succès m’étonne en Allemagne, où, d’ordinaire, on préfère à tous les genres de livres les livres lourds.

2328. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Athanase Renard. Les Philosophes et la Philosophie » pp. 431-446

Il a, lui, la science moderne, la science dont le moindre grimaud est fier, la science qui fait tous les genres de cuisine, à cette heure, dans l’affreux baquet des sorcières de Macbeth, qui est l’état intellectuel de ce temps !

2329. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Victor Cousin »

Il parla de l’antagonisme fatal des idées, aussi bien dans l’histoire que dans la pensée, dans la conscience de l’homme que dans l’humanité ; enfin il amnistia la guerre, fit une théorie sur les grands hommes qui leur arrachait ce qu’il y a de plus beau en eux : leur libre individualité ; et, adroitement, se coulant de ces hauteurs où il s’était laissé enlever, au niveau abaissé de son auditoire, sentant bien qu’il avait affaire à un genre de public qui aurait donné toutes les spéculations métaphysiques pour une chanson de Béranger, il arriva en dernier ordre, par une subtilité de dialectique, à la Charte, cette chimère de l’époque d’alors, et posa comme l’idéal de sa philosophie la monarchie constitutionnelle, aux cris d’enthousiasme de tous ces Prudhommes de vingt ans !

2330. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Ernest Hello »

Il n’arrive pas en qualité d’exception, comme un travail d’un genre à part.

2331. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Musset »

Eh bien, par le genre de ses qualités même, Paul de Musset ne pouvait pas écrire la vie d’Alfred, et il ne l’a pas écrite non plus !

2332. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme Desbordes-Valmore. Poésies inédites. »

Quel que soit son genre de poésie, Mme Desbordes-Valmore est-elle poète, dans toute la force de ce robuste mot ?

2333. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « La Fontaine »

Puisque à présent il ne s’agit que de ses Fables, on peut compter tous les genres d’originalité qu’il y a montrés.

2334. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Laurent Pichat »

La passion s’allume et l’âme repliée Montre un tel désir d’être à jamais oubliée,            Qu’elle veut laisser, dans le pli D’un lac et dans des vers qui serviront de socle, Quelque chose d’étrange et du genre Empédocle,            Un souvenir de son oubli.

2335. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Alfred de Vigny »

Dans ses poèmes d’il y a trente-quatre ans, qui lui avaient fait tout de suite cette renommée sans tache qui s’étendit devant son avenir comme un moelleux tapis d’hermine, il avait imaginé ce genre de poésie qu’un vers de lui a si bien caractérisé ; L’enthousiasme pur dans une voix suave !

2336. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Madame Sand et Paul de Musset » pp. 63-77

II C’est un livre d’une abominable tristesse, dans le genre d’Adolphe, mais en comparaison duquel Adolphe, que Planche, ce hibou de sagesse, trouvait déjà si triste, a les rafraîchissements et les joyeuses écumes d’un lait pur.

2337. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules Sandeau » pp. 77-90

Ce genre d’âme n’est pas une découverte, mais il fallait le faire revivre, et, à propos d’un type de cette hauteur, ne pas coudre le vaudeville à l’épopée !

2338. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Deux romans scandaleux » pp. 239-251

II C’est un livre d’une abominable tristesse, dans le genre d’Adolphe, mais en comparaison duquel Adolphe, que Planche, ce hibou de sagesse, trouvait déjà si triste, a les rafraîchissements et les joyeuses écumes d’un lait pur.

2339. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « G.-A. Lawrence » pp. 353-366

Lawrence36 I Pendant que Dickens, le populaire et vulgaire Dickens, semble avoir, comme la société elle-même, transformé les anciennes conditions du roman dans ce glorieux pays du Roman, l’Angleterre, voici tout à coup un nouveau romancier qui s’élève et qui, méprisant ce qu’on dit des genres épuisés, ne craint pas de revenir à ce vieux roman de high life que ceux qui l’ont écrit le mieux, comme M. 

2340. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Ernest Feydeau »

En ses premiers livres, où la description abondait, où il y avait bien des surcharges de détail, bien des puérilités de pointillé, il se préoccupait infiniment d’un certain genre de pittoresque, plus ou moins heureux, qui était sa manière à lui ; mais, à présent, il ne s’en préoccupe plus au même degré ; il se contente de l’exactitude.

2341. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iv »

La parole, Son âme bénit l’Eternel, explique le genre de sa vaillance.

2342. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXV. Avenir de la poésie lyrique. »

Dès aujourd’hui, que de souvenirs, que d’imitations, que de glorieux vestiges de l’ancien monde, de ses monuments, de ses capitales, de ses grands noms de tout genre, de ses arts, de quelques-unes de ses traditions antiques et de ses plus récentes inventions !

2343. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

Phalante énumère ses richesses, décrit par le menu un château qu’il croit posséder, puis décrit le jardin, qui est un jardin du genre pompeux et, pour finir, une fontaine monumentale : la fontaine des Danaïdes. […] Toutefois, de ces mots de nature du genre « rosse », — comme mon maître Sarcey n’a pas craint de les baptiser, — Molière en a jeté quelques-uns çà et là. […] Et tout ce qu’on peut répondre sans doute, c’est que les théâtres de Paris nous ont peu familiarisés avec les drames du premier genre. […] l’article était » humoristique » (genre déplorable) et peut-être m’étais-je laissé entraîner à quelque exagération dans le développement des prémisses afin de rendre la conclusion plus frappante. […] J’en dirai autant à propos de la Mousse, qui appartient au même genre de chansons.

2344. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

un genre de comédie que nous avons oublié et qui était si bien nommé par les rhéteurs latins. […] En le voyant, on oubliait le genre homo. […] un homme tout courbé que vous mettez ainsi tête à tête avec ces tristes détails de fièvres et de maladies de tous genres ! […] Quelle profusion presque insensée de joies, de paradoxes, de divertissements, de poésies de tout genre ! […] Autant celle-ci est vivace, autant la comédie de genre est fugitive.

2345. (1923) Au service de la déesse

Jean Carrère tire de ce principe, ou d’un principe de ce genre, un corollaire extrêmement ingénieux. […] Mais d’Aubignac ne dit rien de ce genre. […] Ernest Seillière n’évite pas tous les inconvénients du genre : elle en évite quelques-uns. […] … » Le bon Fénelon de Rousseau, n’est-ce pas quelque chose de ce genre, au bout du compte ? […] Le Tout-Puissant n’a pas révélé au genre humain sans figures ni paraboles le dernier secret de l’Univers : M. 

2346. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

D’autres, qui sont pour la critique au contraire, et qui nous la conseilleraient fort, en contestent le titre à ces essais et doutent de la rigueur du genre. […] » Pour nous autres désintéressés, les Lettres Neuchâteloises sont tout simplement une petite perle en ce genre naturel dont nous avons eu Mademoiselle de Liron, dont Geneviève, dans André, figure l’extrême poésie, et dont Manon Lescaut demeure le chef-d’œuvre passionné. […] Permets, ma chère Eugénie, que je n’en dise pas davantage jusqu’à ce qu’il se soit un peu débrouillé et que je sois rentrée dans mon état ordinaire, supposé que j’y puisse rentrer. » En extrayant ces simples paroles, je ne puis m’empêcher de remarquer que je les emprunte précisément à l’exemplaire des Lettres Neuchâteloises qui a appartenu à Mme de Montolieu, et je songe au contraste de ce ton parfaitement uni et réel avec le genre romanesque, d’ailleurs fort touchant, de Caroline de Lichtfield.

2347. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au dix-septième siècle. »

Un maître à danser n’est pas toujours celui (tant s’en faut) qui danse le mieux ; mais si quelque ancien maître fameux en ce genre a écrit quelque chose sur son art, et que cet art soit en partie perdu, on doit recourir au traité. […] Littérairement, elles sont antérieures à la révolution que fit Mme de Sévigné dans ce genre jusque-là si peu familier. […] Il remarque finement que les choses qu’on ne prononce jamais et qui ne sont faites que pour être lues des yeux, comme une histoire ou quelque composition d’un genre rassis, ne doivent pas s’écrire comme l’on ferait un conte en conversation ; l’histoire est plus noble et plus sévère, la conversation est plus libre et plus négligée.

2348. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

Hommes et femmes, on les a choisis un à un ; ce sont tous des gens du monde accomplis, ornés de toutes les grâces que peuvent donner la race, l’éducation, la fortune, le loisir et l’usage ; dans leur genre, ils sont parfaits. […] On a compté que telle année Louis XV ne coucha que cinquante-deux nuits à Versailles, et l’ambassadeur d’Autriche dit très bien que « son genre de vie ne lui laisse pas une heure dans la journée à s’occuper des affaires sérieuses »  Quant à Louis XVI, on a vu qu’il dégage quelques heures dans la matinée ; mais la machine est montée et l’entraîne. […] Il y a une maison de ce genre pour la reine, une pour Madame Victoire, une pour Madame Adélaïde, une pour Madame Élisabeth, une pour Monsieur, une pour Madame, une pour le comte d’Artois, une pour la comtesse d’Artois il y en aura une pour Madame Royale, une pour le petit Dauphin, une pour le duc de Normandie, tous les trois enfants du roi ; une pour le duc d’Angoulême, une pour le duc de Berry, tous les deux fils du comte d’Artois : dès six ou sept ans, les enfants représentent et reçoivent.

2349. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

Or quelle est, l’artistique valeur d’Une Capitulation : si, celui que la nécessité de connaître à fond cette œuvre contraignit à une étude d’elle attentive et prolongée, estime qu’une Capitulation, farce digne des Maîtres Chanteurs, digne en son genre de la Tétralogie, en son genre aussi pleinement belle que Tristan et Isolde, comptera plus tard parmi les plus hauts chefs-d’œuvre du Maître vénéré, — juger Une Capitulation est encore, oui, une périlleuse question qui réclame des juges moins troublés, une époque plus sereine. […] Je n’y pouvais rien trouver de choquant, surtout puisque déjà, avant le commencement de la guerre, les Parisiens s’étaient, pour leur amusement, donné en représentation nos malheurs qu’ils supposaient certains ; au contraire, j’espérais même qu’enfin, avec des esprits capables, on réussirait à se montrer original en traitant d’une façon populaire ce genre de sujets ; car, jusqu’ici, même en la plus basse sphère de ce qu’on appelle notre théâtre populaire, tout en était resté à une mauvaise imitation des inventions parisiennes.

2350. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juin 1886. »

Par lui, l’Art n’est plus dans la peinture, ni dans la littérature, ni dans la musique, mais dans l’union de ces genres, et dans la vie totale qui en naît. […] Il a fait, dans un genre précieux, des romans presque parfaits, déparés seulement par une composition parfois gauche, insuffisamment objective et impersonnelle. […] Wyzewa rappelle que depuis Wagner, l’art n’est pas dans la peinture, la musique ou la littérature mais dans l’union des genres.

2351. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite et fin.) »

Mignet est des plus belles en son genre, des plus spécieuses, mais dans un ton nécessairement adouci, et ne montrant que les côtés présentables. […] Sainte-Beuve affectionnait ce genre de traits anecdotiques, qui peint l’homme au vif : il en a recueilli toutes les fois qu’il en a trouvé l’occasion et sur des hommes en vue, au nom populaire, qui y avaient considérablement prêté.

2352. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Quelques documents inédits sur André Chénier »

Depuis lors, dans l’édition de 1833, il a été jugé possible d’introduire de nouvelles petites pièces, de simples restes qui avaient été négligés d’abord : c’est ce genre de travail que nous venons poursuivre, sans croire encore l’épuiser. […] Le poëte se proposait de clore le morceau des sens par le développement de cette idée : « Si quelques individus, quelques générations, quelques peuples, donnent dans un vice ou dans une erreur, cela n’empêche que l’âme et le jugement du genre humain tout entier ne soient portés à la vertu et à la vérité, comme le bois d’un arc, quoique courbé et plié un moment, n’en a pas moins un désir invincible d’être droit et ne s’en redresse pas moins dès qu’il le peut.

2353. (1860) Cours familier de littérature. X « LXe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 401-463

Cet athéisme à ce qu’on appelle le droit public, ce défi à la conscience du genre humain, ce mépris de l’honnêteté en diplomatie, cette lâcheté devant ce qui est fort, cette oppression de ce qui est faible, ce Væ victis jeté impudemment à tous les droits, ce Sauve qui peut de tous les traités, cette déroute de toute diplomatie, ont un succès de scandale pour un jour, et amassent des charbons dévorants sur les cabinets qui les osent. […] XVIII On a inventé plus tard le principe de l’ambition toujours légitime des cabinets, pourvu que cette ambition per fas aut nefas eût pour objet et pour résultat l’agrandissement de la puissance, ou dynastique ou nationale, des États ; le principe de l’accroissement illimité et toujours légitime des peuples ou des rois, faux principe qui ne se résume que dans ce qu’on a appelé la monarchie universelle, principe qui a été porté à son apogée par les Grecs sous Alexandre le Grand, par les Romains sous les consuls et les Césars, par les Barbares sous Charlemagne, par les Arabes sous Mahomet, par les Espagnols et les Germains sous Charles-Quint et sous Napoléon, principe qui a été chaque fois démenti par le soulèvement du genre humain contre ces ambitions du monde, qui, non contentes d’aspirer à le fondre dans l’unité de la servitude, aspiraient encore à assujettir d’autres planètes pour que l’infini de leur orgueil remplît l’infini de l’espace !

2354. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 257-320

Qu’on rabaisse son talent poétique tant qu’on voudra, il n’y attache pas lui-même plus de prix qu’il n’en mérite ; mais si on veut bien lui accorder au moins le bon sens le plus vulgaire et le plus usuel, comment supposera-t-on que si la haine qu’on lui impute était dans son cœur, que s’il avait prétendu exhaler ses propres sentiments en écrivant les imprécations d’Harold, il eût au même moment demandé à être renvoyé dans ce pays qu’il abhorrait, et qu’enfin il fût venu se jeter seul au milieu des ennemis de tout genre que la manifestation de ces sentiments aurait dû lui faire ? […] pour maudire une terre à laquelle la nature et le ciel ont prodigué tous leurs dons, dont l’histoire est encore un des trophées du genre humain ?

2355. (1892) Boileau « Chapitre I. L’homme » pp. 5-43

Gilles Boileau, traducteur et poète, tenait la philosophie, la galanterie, tous les genres de prose et de vers à la mode. […] C’était après une vive discussion sur le poème épique, et pour montrer que ce genre ne doit pas être chargé de matière, que Despréaux, mis au défi, entreprenait de chanter la querelle des chantres et des chanoines de la Sainte-Chapelle.

2356. (1839) Considérations sur Werther et en général sur la poésie de notre époque pp. 430-451

Il y a déjà plusieurs années, nous essayâmes, dans un recueil périodique4, de caractériser d’une manière générale l’art de notre époque, et en particulier le genre de poésie dont Werther est le premier modèle. […] Mais si on lui refuse d’être le père de tant d’ouvrages du même genre qui l’ont suivi, au moins faut-il reconnaître qu’il fut le premier-né de cette famille si nombreuse, et qu’il a précédé de bien des années tous ses frères et sœurs.

2357. (1914) Enquête : Les prix littéraires (Les Marges)

Frantz Jourdain Je suis ardemment partisan des prix littéraires, mais je souhaite, avec non moins d’ardeur, … qu’on supprime un genre de sport, qui est en train de discréditer les artistes et de déshonorer la littérature. […] On fait son bouquin « pour le prix » en tâchant de plaire à l’électeur influent, comme on fait son esquisse à l’école pour décrocher la médaille, selon le genre de dessin du professeur qui corrigera.

2358. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

En effet, il y a dans son genre de travail non point de l’artiste, mais du bureaucrate. […] Si Flaubert avait gardé pour lui ce genre exécrable, on lui eût pardonné, mais il est devenu chef d’école.

2359. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre I. Le broyeur de lin  (1876) »

Les monastères analogues de Saint-Pol-de-Léon, de Saint-Brieuc, de Saint-Malo, de Saint-Samson, près de Dol, jouaient sur toute la côte un rôle du même genre. […] » par lequel les laïques croient expliquer tous les cas de ce genre, est quelque chose de fade, qui porte à sourire ceux qui connaissent les choses comme elles sont.

2360. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 septembre 1886. »

Beethoven a construit l’opéra idéal, sacrant ce genre, comme il a sacré tous les genres.

2361. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre II : La Psychologie »

Ces trois genres d’excitations nervoso-musculaires seraient impliqués dans chaque sensation, perception, image, conception, émotion, désir, volition, etc. […] Ses genres les plus élevés sont la sensation et l’action.

2362. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VI »

Ce bon jeune homme si mal déguisé égayerait décemment une comédie de genre ; mais il n’est pas à sa place dans une pièce qui porte le titre effrayant de la Contagion. […] La scène est parfaite en son genre ; mais supposez la marquise plus hardie dans sa curiosité périlleuse, et cette escarmouche spirituelle pouvait devenir une lutte émouvante.

2363. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre premier. La sélection et la conservation des idées dans leur relation à l’appétit et au mouvement. »

Si l’on prend le mot d’idées au sens plus étroit de représentations ayant un objet, on peut dire que les idées, ayant presque toutes pour objets des genres et des espèces, animaux, hommes, Français, etc., sont elles-mêmes des espèces plus ou moins viables et stables. […] Winslow note aussi que des catholiques convertis au protestantisme ont, pendant le délire qui précédait leur mort, prié uniquement d’après le formulaire de l’Eglise romaine. — « Les réviviscences de ce genre ne sont au sens strict qu’un retour en arrière, à des conditions d’existence qui semblaient disparues, mais que le travail à rebours de la dissolution a ramenées… Certains retours religieux de la dernière heure dont on a fait grand bruit ne sont, pour une psychologie clairvoyante, que l’effet nécessaire d’une dissolution sans remède. » (Voir Ribot, p. 147.)

2364. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre deuxième. Le développement de la volonté »

Ce genre d’impulsions est le principe de tous les instincts, qui en sont des complications et des combinaisons héréditaires. […] Les ammophiles se contentent de n’importe quelle chenille ; l’ammophile hérissée paralyse sa proie en la frappant d’un coup d’aiguillon à la face ventrale de chaque anneau ; beaucoup d’autres espèces du même genre ne frappent qu’un coup d’aiguillon dans l’un des deux anneaux qui ne portent pas de pattes, etc.

2365. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Romans et nouvelles » pp. 3-80

On ne peut, à l’heure qu’il est, vraiment plus condamner le genre à être l’amusement des jeunes demoiselles en chemin de fer. […] nous les romanciers, les ouvriers du genre littéraire triomphant au xixe  siècle, nous renoncerions à ce qui a été la marque de fabrique de tous les vrais écrivains de tous les temps et de tous les pays, nous perdrions l’ambition d’avoir une langue rendant nos idées, nos sensations, nos figurations des hommes et des choses, d’une façon distincte de celui-ci ou de celui-là, une langue personnelle, une langue portant notre signature, et nous descendrions à parler le langage omnibus des faits divers !

2366. (1902) La métaphysique positiviste. Revue des Deux Mondes

Le genre de certitude que comporte renonciation de la vérité mathématique ou physique devenait la mesure ou le type de toute certitude. […] Infiniment féconde en applications pratiques, — du genre de celles que Renan affectait volontiers de mépriser, — et, peut-être, d’une autre part, en spéculations dont l’ampleur sera toujours le plus beau témoignage de la puissance de l’esprit humain, la science ne « justifiera » jamais son fondement, et tous les problèmes qu’elle résoudra ne l’avanceront pas plus dans l’avenir que dans le passé, vers la solution de ceux qu’au temps de Descartes ou de Condorcet, elle se croyait en droit d’espérer de trancher.

2367. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Division dramatique. » pp. 64-109

Aussi cette exposition passe-t-elle pour un modèle unique en son genre. […] Les Fâcheux sont le modèle des pièces de ce genre, et jamais aucun auteur n’a pu en approcher.

2368. (1913) La Fontaine « V. Le conteur — le touriste. »

le genre humain Se fait à soi-même la guerre ! […] » Ceci est un peu du Chapelle et Bachaumont, du Chapelle et Bachaumont écrit par La Fontaine, c’est-à-dire d’une façon tout à fait supérieure ; mais ceci est un peu du genre volontairement plaisant, plaisant je ne dirai pas avec un peu d’effort  quand on parle de La Fontaine on ne peut guère dire cela  mais avec un certain apprêt, que l’on sent.

2369. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Villemain » pp. 1-41

Ce sera même une succession d’événements, car ces rapports annuels de 1846 à 1856, « que les conseils bienveillants de quelques amis des lettres ont engagé l’auteur à réimprimer », comme il nous le dit dans sa préface, ont tous plus ou moins produit leur effet à leur date quand ils furent lus en séance publique d’Académie, — ce genre de solennité dont nous sommes friands encore par un reste de nos anciennes mœurs. […] Pour lui, cela est trop évident, l’important n’est pas, comme il devrait être, de déterminer souverainement et une fois pour toutes, avant d’arriver à ce genre de poésie qui s’appelle la poésie lyrique, l’influence de la moralité sur la pensée, et des idées religieuses, ou pour mieux dire d’une religion vraie, sur la moralité humaine.

2370. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Victor Hugo »

Et c’est par ce manque d’équilibre que la Critique peut le mieux expliquer synthétiquement le genre de génie de Victor Hugo. […] On a parlé pour la première fois sans respect de choses qui n’auraient dû étonner personne, tant elles font partie du genre de talent de Hugo, tant elles participent à la double essence de l’homme et de l’écrivain !

2371. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803 » pp. 2-15

Il n’y a pas de danger qu’on se méprenne sur ce mot Éloge : il ne saurait s’appliquer qu’au grand écrivain toujours debout et subsistant ; l’homme et le caractère sont dorénavant trop connus, trop percés et mis à jour pour que l’éloge puisse y prendre pied décidément, et quoique les appréciations de ce genre soient sujettes à de perpétuelles vicissitudes, quoiqu’il semble qu’en littérature et en morale les choses ne se passent point comme dans la science proprement dite et que ce soit toujours à recommencer, je pense toutefois qu’il y a, dans cet ordre d’observations aussi, de certaines conclusions acquises et démontrées sur lesquelles il n’y a pas lieu pour les bons esprits à revenir.

2372. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Paroles d'un croyant »

Elles passent comme à travers un rêve affreux, et au réveil elles bénissent Dieu qui les a délivrées de ce tourment. » Et suit alors l’hymne de départ du jeune soldat de l’avenir, du soldat qui s’en ira combattre une dernière fois pour la justice, pour la cause du genre humain, pour l’affranchissement de ses frères : « Que tes armes soient bénies, jeune soldat ! 

2373. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, Les Feuilles d'automne, (1831) »

Il écoute, pensif, marcher le genre humain !

2374. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « JULES LEFÈVRE. Confidences, poésies, 1833. » pp. 249-261

L’auteur affecte le genre de Swift, de Jean-Paul surtout ; il exalte celui-ci et a le style blasonné de la sorte ; mais combien c’est pire en français !

2375. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Des soirées littéraires ou les poètes entre eux »

Ce genre léger était plutôt le rendez-vous commun de tous les gens d’esprit, du monde, de lettres, ou de cour, des mousquetaires, des philosophes, des géomètres et des abbés.

2376. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — III »

. ; et ils tombent tous à peu près dans une faute du même genre.

2377. (1874) Premiers lundis. Tome II « Chronique littéraire »

Or, c’est une pensée semblable, une pensée de bon sens, d’étude, de tolérance, de progrès laborieux et aussi d’agrément, qui anime l’ensemble de la Revue ; c’est là son genre d’unité, et elle tâchera de s’y affermir de plus en plus, au milieu de tant d’assertions téméraires et de promesses ambitieuses.

2378. (1875) Premiers lundis. Tome III « Nicolas Gogol : Nouvelles russes, traduites par M. Louis Viardot. »

Viardot, dans le choix qu’il a fait, a dû songer surtout à la variété ; les cinq nouvelles qu’il nous offre ont chacune un caractère à part, et appartiennent à un genre différent ; ce qui peut être plus agréable pour le lecteur, mais ce qui ne laisse pas d’embarrasser le critique.

2379. (1875) Premiers lundis. Tome III « M. Troplong : De la chute de la République romaine »

Quelle que soit la religion du genre humain pour Tacite, il n’est pas interdit de l’examiner et de percer sur de certains points au fond des choses à travers le talent : « La littérature latine, disait M. 

2380. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VII. La littérature française et les étrangers »

La Correspondance de Grimm590 est le chef-d’œuvre du genre : les princes qui s’y étaient abonnés sous la promesse du secret absolu, recevaient chaque mois toutes les nouvelles littéraires, dramatiques, philosophiques, politiques, mondaines, le jugement et l’analyse de toutes les publications importantes, le journal détaillé en un mot de la vie de Paris, avec laquelle ils restaient ainsi en communication constante.

2381. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « José-Maria de Heredia.. »

Et, en effet, il n’a guère écrit que des sonnets, et il est assurément, avec le poète des Épreuves et dans un genre très différent, le premier de nos sonnettistes.

2382. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Armand Silvestre »

Je sais que pour quelques-uns de ces honnêtes gens la chose s’explique naturellement : c’est à la fin, après la « conversion », qui au bon vieux temps ne manquait guère, qu’ils se sont avisés de rimer des vers édifiants ; mais il en est comme Marot et Jean-Baptiste, qui ont mené de front les deux genres.

2383. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens I) MM. Albert Wolff et Émile Blavet »

Voilà un genre d’écrits dont on s’est passé pendant six mille ans.

2384. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre deuxième »

De là cette fortune des phrases contournées, de la précision louche, « de ces riens pesés dans des balances de toile d’araignée20 » ; de là le scandale des réimpressions de Trublet, qui indignaient un critique profond, Grimm, pensant, quarante ans après, au mal qu’aurait pu faire à l’esprit français, qu’il aimait comme le bien du genre humain, le retour du précieux qui se relevait des railleries du dix-septième siècle et reprenait l’offensive21.

2385. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre V. L’Analyse et la Physique. »

Il est vrai que les raisonnements de ce genre ne sont pas rigoureux, au sens que l’analyste attache à ce mot.

2386. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « La Plume » pp. 129-149

Des tentatives de ce genre (les Hirsutes, les Hydropathes, les Zutistes) n’avaient eu qu’une existence éphémère en dépit des noms qui demeurent : Charles Cros, Georges Lorin, Edmond Haraucourt, Émile Goudeau, Jean Ajalbert, etc.

2387. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VII. Développement des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

Nous savons l’histoire de la terre ; les révolutions cosmiques du genre de celle qu’attendait Jésus ne se produisent que par des causes géologiques ou astronomiques, dont on n’a jamais constaté le lien avec les choses morales.

2388. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXVIII. Caractère essentiel de l’œuvre de Jésus. »

Les idées étroites qui se sont répandues de nos jours sur la folie égarent de la façon la plus grave nos jugements historiques dans les questions de ce genre.

2389. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIII » pp. 378-393

D’un autre côté, madame de Maintenon ne promettait pas au roi le genre de plaisirs dont il avait le goût si vif et l’habitude si forte.

2390. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre III »

Tout est prévu également par le gréco-français ; à la cloche chinoise il peut opposer, dans un genre plus sévère, icthyotypolite ou épiplosarcomphale.

2391. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers populaire  »

En voici une de ce genre qui est fort agréable : Mon père a fait faire un étang, C’est le vent qui va frivolant Il est petit, il n’est pas grand, C’est le vent qui vole, qui frivole C’est le vent qui va frivolant.

2392. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre troisième. De la sympathie et de la sociabilité dans la critique. »

Après avoir analysé l’œuvre littéraire en tant que produit du tempérament personnel de l’auteur (prédispositions héréditaires, genre de talent, etc.), et du milieu où ce tempérament s’est développé (époque, classe sociale, circonstances particulières de la vie), il reste toujours à considérer l’œuvre en elle-même, à évaluer approximativement la quantité de vie qui est en elle38.

2393. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface des « Burgraves » (1843) »

Il se dit d’un autre côté que, s’il était nécessaire qu’on vît la servitude se traîner sous les pieds des burgraves, il était nécessaire aussi qu’on vît la souveraineté éclater au-dessus d’eux ; il se dit qu’il fallait qu’au milieu de ces princes bandits un empereur apparût ; que dans une œuvre de ce genre, si le poète avait le droit, pour peindre l’époque, d’emprunter à l’histoire ce qu’elle enseigne, il avait également le droit d’employer, pour faire mouvoir ses personnages, ce que la légende autorise ; qu’il serait beau peut-être de réveiller pour un moment et de faire sortir des profondeurs mystérieuses où il est enseveli le glorieux messie militaire que l’Allemagne attend encore, le dormeur impérial de Kaiserslautern, et de jeter, terrible et foudroyant, au milieu des géants du Rhin, le Jupiter du douzième siècle, Frédéric Barberousse.

2394. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — M. de Voltaire, et M. de Maupertuis. » pp. 73-93

Outre l’amour invincible de l’auteur d’Akakia pour l’indépendance, il y eut d’autres motifs qui le déterminèrent à travailler à cet ouvrage, unique en son genre.

2395. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VII. Le langage et le cerveau »

On peut rapprocher des cas précédents ce que l’on appelle la substitution de mots, un malade ne trouvant pour s’exprimer que des mois absolument opposés à la pensée qu’il veut rendre : « Une dame disait les choses les plus inconvenantes, les injures les plus grossières, en faisant le geste gracieux d’une personne qui invite quelqu’un à s’asseoir ; et c’était en effet ce qu’elle voulait qu’on fit. » Quelquefois il y a un désaccord absolu entre la pensée et le vocabulaire, et, quoiqu’il soit assez impropre d’appeler aphasie ce genre de désordre, puisque ces sortes de malades parlent et parlent beaucoup, le fait n’en est pas moins curieux et assez voisin des précédents.

2396. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre II. Mademoiselle Mars a été toute la comédie de son temps » pp. 93-102

dites-vous avec dédain et pitié, en rejetant le manteau sur le cadavre du héros ; au contraire l’énigme transparente de Molière, après tant d’explications de tout genre, reste encore inexpliquée.

2397. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre premier. Astronomie et Mathématiques. »

Vous ressemblez à un arithméticien qui examine les propriétés des nombres, au lieu de calculer sa fortune… Lorsque Archimède trouva la pesanteur spécifique des corps, il rendit service au genre humain : mais de quoi vous servira de trouver trois nombres tels que la différence des carrés de deux, ajoutée au nombre trois, fasse toujours un carré, et que la somme des trois différences, ajoutée au même cube, fasse toujours un carré ?

2398. (1860) Ceci n’est pas un livre « Mosaïque » pp. 147-175

Il a fait hier cette réponse à un journaliste qui lui reprochait un abus de confiance de ce genre : — Eh bien, après ?

2399. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre III. Besoin d’institutions nouvelles » pp. 67-85

Cependant l’arche d’alliance marche toujours devant le peuple : c’est le sentiment religieux, immortel comme nous ; c’est la certitude que Dieu ne cesse de veiller sur les destinées du genre humain.

2400. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre premier. Mme de Staël »

La première, — par la date et par le talent — de ce temps, avant lequel il y eut bien des femmes qui écrivirent, mais où ce qu’on appelle le Bas-Bleuisme n’existait pas encore… Aussi, quand ce livre de Weymar et Coppet, qui n’a, d’ailleurs, de supériorité d’aucun genre, parut, il y a quelques années, il n’en attira pas moins l’attention de la Critique parce qu’il parlait de Mme de Staël.

2401. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XV. Mme la Mise de Blocqueville »

On n’a pas d’idée de ces entêtantes Soirées au jasmin et à tous les genres de quintessences, si on n’a pas lu ou du moins essayé de lire ce livre inouï d’une femme qu’on peut donner comme la plus sublime Cathos de la préciosité mystique.

2402. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVIII. Souvenirs d’une Cosaque »

ce n’est pas elle qui jamais, comme certains sauvages, dans leur frénésie, aurait, avec ses dents, coupé sa langue pour la cracher à la face de son ennemi ; elle aime mieux la garder pour parler contre lui et faire des conférences, — car elle en fait, à ce qu’il paraît, ce qui n’est pas du tout équestre, du tout amazone, du tout Alfieri, du tout cosaque, — mais ce qui est parfaitement parisien, parfaitement bas-bleu, et parfaitement conforme au genre d’âme qu’elle a, — une âme d’actrice, qui préfère à tout, à tous les amours comme à toutes les vengeances, les yeux des galeries et les applaudissements des parterres !

2403. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXI. Mme André Léo »

Elle restera le genre de femme qu’elle est.

2404. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXIV. Mme Claire de Chandeneux »

Mais le tableau de genre est à leur portée, et le titre de : Ménages militaires, dans sa bonhomie, nous promettait des intérieurs.

2405. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXV. Mme Clarisse Bader »

qui ose aujourd’hui l’histoire, a consacré à la Femme (genre et espèce), sa puissance de talent et ses travaux historiques… Elle a déjà écrit la Femme de l’Inde, la Femme de la Bible, la Femme grecque et la Femme romaine, et elle nous promet la Femme chrétienne, la Femme du moyen âge et la Femme moderne.

2406. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’ancien Régime et la Révolution »

Alexis de Tocqueville, dont le genre de talent n’est ni l’abondance, ni l’élan, ni l’ampleur, ni la force active, a consacré, nous dit-il, un an et plus à tel chapitre assez court de son ouvrage.

2407. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les civilisations »

Pour qui sait les annales du genre humain et qui a la tête assez forte pour y lire sans être aveuglé, il n’y a qu’une civilisation qui mérite ce nom de civilisation, si c’est un si grand honneur que de le porter, et c’est celle-là qui est sortie de l’Évangile et du Christianisme pratiqué.

2408. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « L’idolâtrie au théâtre »

Il faut que la critique le sache : en exaltant le comédien comme elle le fait depuis trente ans, en quintuplant son importance, en s’occupant de lui avec un dilettantisme si passionné et si exclusif, la critique n’a pas seulement montré ce genre peu touchant de reconnaissance — la reconnaissance du plaisir goûté — que des voluptueux, plus ou moins blasés, peuvent avoir pour de toutes-puissantes courtisanes, mais, à part son abaissement à elle-même, elle a exercé sur la société de son temps une action visible et funeste.

2409. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le colonel Ardant du Picq »

Seulement, tels que les voilà, ces fragments, ils ont trois ou quatre beautés différentes pour les esprits sensibles à tous les genres de beauté.

2410. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Rigault » pp. 169-183

Il est vrai qu’ils n’avaient pas mis leurs vingt-deux têtes dans le même bonnet, et qu’ils n’étaient, après tout, que les pierres d’une mosaïque intellectuelle, composée par un éditeur… Chacun de ces vingt-deux fragments d’un traducteur intégral avait son petit coin, son alvéole, dans la ruche, sa petite pièce sur laquelle il s’était rué et avait épuisé son petit génie, — et puisque chacun avait choisi le morceau (ode, épode, épître ou satire) qui convenait le plus à son genre d’esprit ou d’imagination, ce n’était pas peut-être, en tant qu’il faille traduire un auteur, la plus mauvaise espèce des traductions que celle qu’ils faisaient à eux tous.

2411. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Louis Vian » pp. 373-387

Montesquieu a été tenu sur les fonts par un pauvre ; Vian a peut-être voulu avoir son pauvre… mais d’esprit, pour le baptiser, La préface de Laboulaye a toutes les platitudes philosophiques et politiques qui font, pour les amateurs du bouillon de poulet libéral, le genre de talent de Laboulaye.

2412. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Ernest Hello » pp. 389-403

— doivent vaincre les affreux et nombreux obstacles que toute supériorité, dans quelque genre que ce soit, trouve fatalement devant elle.

2413. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Grèce antique »

Par un reste des respects de sa jeunesse, il dit quelque part que Montesquieu avait la passion de l’impartialité, quoique Montesquieu, en fait d’impartialité, n’eût rien de plus qu’un manque absolu de principes et le parti pris de justifier toutes les erreurs du genre humain, enchâssées dans toutes les législations.

2414. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes d’Amérique » pp. 95-110

… Leur nouvel historienne nous fait point l’effet d’un cerveau de taille à inventer un monde ; mais on dirait pourtant qu’il a ce genre d’invention qui s’appelle hâblerie dans le vocabulaire des voyageurs.

2415. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Papesse Jeanne » pp. 325-340

Nous le connaissions avant de le lire, et même, dans son genre, nous connaissions mieux… Allez !

2416. (1880) Goethe et Diderot « Note : entretiens de Goethe et d’Eckermann Traduits par M. J.-N. Charles »

C’était un fort honnête Allemand, qui entra chez Gœthe, vers la fin de sa vie, comme garçon d’admiration : genre de domesticité dont Jean-Jacques Rousseau, domestique à coup sûr moins honnête, avait l’idée, quand il disait de Fénelon : « J’aurais voulu être son laquais pour devenir son valet de chambre ».

2417. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gobineau » pp. 67-82

Le poète, l’historien, le savant dans tous les genres, l’homme surtout qui a pratiqué toute sa vie les hommes et les choses de la politique, ont contribué à faire et à parfaire ce livre de La Renaissance.

2418. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Émile de Girardin » pp. 45-61

De toutes les œuvres de l’esprit humain, une comédie n’est pas la moins grande, et elle demande surtout, pour parler le langage des sociétés avancées dont elle retrace les mœurs ou les caractères, une intelligence profondément cultivée et littéraire, qui n’est pas précisément, comme on le sait, le genre d’intelligence de Μ. de Girardin.

2419. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Auguste Vacquerie » pp. 73-89

nous venons de le lire et nous pouvons affirmer que, quoique la position de Vacquerie fût, dans son genre, considérable, quoique la renommée donnât pour lui un assez joyeux coup de trompette, la position s’est augmentée encore et la trompette doit être remplacée par un instrument moins héroïque et plus folâtre.

2420. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Crétineau-Joly » pp. 247-262

Un jour, Armand Marrast, un polémiste d’un autre genre, mais qui se connaissait en polémistes, donna à Crétineau un petit sanglier d’or sculpté, comme son symbole, et il fut flatté, tout sanglier qu’il fût, de cette caresse de vérité, de cette main passée sur ses soies.

2421. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Lamennais »

Quoiqu’il ne fût pas moine, il comprenait profondément ce bonheur silencieux et monacal de la claire et tranquille cellule où l’on reste seul, « avec un petit livre, dans un petit coin », et tant qu’il le put, et eut égard aux nécessités que lui avaient créées son genre de talent et sa renommée, il réalisa toujours cette vie méditative et solitaire.

2422. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Horace Walpole »

Pour que le dandy pût apparaître en Walpole dans toute sa pureté, il aurait fallu que tous ces divers genres d’intérêt se détachassent de lui comme des eschares, et aucun ne s’en détacha.

2423. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame de Sabran et le chevalier de Boufflers »

Et de fait, on a vu des lettres d’amour de plus de flammes, de plus d’élancement de désir, de plus d’intensité et de torsion de désespoir, mais on n’en a pas vu de ce genre d’accent.

2424. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Le roi Stanislas Poniatowski et Madame Geoffrin »

Charles de Mouy dans sa Notice, sans curiosité du genre de la mienne, et beaucoup plus historique et politique qu’intime.

2425. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVI. Buffon »

Excepté l’unité du genre humain et la théorie de la terre, les deux plus grandes solidités de Buffon, l’actif de vérité, dans son bilan, est assez petit.

2426. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVII. Saint-Bonnet »

Daniel a les entrailles de son Ordre pour un genre d’enseignement qui en a fait la gloire.

2427. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVIII. Lacordaire »

III Le livre de Sainte Marie-Madeleine n’est pas une histoire à la manière des chroniqueurs et des légendaires, lesquels prennent simplement les faits et les rapportent, en les sentant et en les exprimant, chacun avec le genre d’âme et d’éloquence qu’il a.

2428. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXI. Sainte Térèse »

Elle était une Sainte, mais c’était là son genre de génie.

2429. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Th. Ribot. La Philosophie de Schopenhauer » pp. 281-296

Comme la tourbe de tous les athées, comme Goethe, chez lequel il alla valeter, Schopenhauer ne croit qu’à l’immortalité très commode de l’espèce, — ce qui supprime l’immortalité assez gênante de la personne, et, du même coup, la loi morale, qui a pour sanction ce genre d’immortalité.

2430. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Gratry »

Et n’est-ce pas le plus frappant caractère de ce nouveau traité de la Connaissance de Dieu, que d’avoir creusé dans l’être et de n’y avoir vu jamais que ce qu’il y a dans la croyance universelle du monde, dans le sens traditionnel du genre humain, affermi et illuminé par la Révélation chrétienne, sans que la philosophie y puisse trouver un iota de plus !

2431. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Edgar Quinet »

IV Parmi les nombreux romanciers modernes qui forment chaque jour un genre plus formidable, les plus romanciers, c’est-à-dire les plus incroyables, ce sont ces romanciers qui se croient bonnement les historiens de la nature.

2432. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Roger de Beauvoir. Colombes et Couleuvres. »

Après cela, on comprendra sans doute le genre de génie qui sourit dans le livre, tout à la fois riant et mélancolique, que M. 

2433. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « André Chénier »

Il ne s’agit pas seulement pour lui des Parnassiens, cette école de poètes comme les Lakistes en Angleterre ; il s’agit de tous les genres de poètes, anciens et modernes.

2434. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Agrippa d’Aubigné »

Violet Le Duc cita, je crois, pour la première fois, dans son édition de Mathurin Régnier, un satyrique aussi, mais d’un autre genre que d’Aubigné.

2435. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Madame Ackermann »

Et, cependant, nous ne terminerons pas ce chapitre sans une citation qui fasse comprendre à quel genre de poète rare nous avons affaire.

2436. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Édouard Gourdon et Antoine Gandon » pp. 79-94

J’ai parlé plus haut de Werther, d’Ourika, d’Édouard et d’Adolphe, à la famille desquels appartient ce genre de roman.

2437. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Arsène Houssaye » pp. 271-286

C’est par le détail surtout que brille le genre de talent d’Arsène Houssaye.

2438. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Raymond Brucker » pp. 27-41

Il eut le droit, tout laïque qu’il fût, de prêcher dans les églises et il devint l’O’Connell des ouvriers catholiques dans un pays plus heureux que l’Irlande ; un O’Connell sans les mille échos de la persécution et de la gloire, qui rapportaient à Daniel sa voix agrandie, mais un O’Connell par le genre de talent, par la manière, par cette éloquence familière et pathétique, sublime et triviale à dessein, comme l’est un drame de Shakespeare.

2439. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Prosper Mérimée. » pp. 323-336

Or, ce qu’il est par lui-même, il l’est encore lorsqu’il imite, et c’est là son genre de personnalité.

2440. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IV. »

L’anniversaire de sa naissance resta longtemps célébré dans toute la Grèce, comme celui de la naissance d’Homère ; et la critique souvent réunit ces deux noms : c’est que le génie des écrivains, et non le genre des ouvrages, prévaut dans la postérité.

2441. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome I pp. 1-402

Voyons maintenant par quels tâtonnements il a passé avant de choisir le genre qu’il semble avoir épuisé. […] Avant de se décider pour la chanson, il a étudié à peu près tous les genres, depuis l’idylle jusqu’à l’épopée. […] La chanson ainsi agrandie, ainsi renouvelée, devenait un genre vraiment littéraire ; elle prenait droit de bourgeoisie parmi les œuvres poétiques. […] S’il a étudié avec un soin persévérant les trois derniers siècles de notre langue, c’était pour donner à sa pensée plus de précision, plus de franchise, et non pour chercher un modèle ; car le genre qu’il a choisi est un genre créé par lui, et qui peut-être après lui demeurera longtemps stérile. […] Le reste de d’interrogatoire se plie parfaitement aux conditions du genre.

2442. (1905) Études et portraits. Sociologie et littérature. Tome 3.

Il dénature tout ensemble et il féconde ce genre dans lequel il a voulu couler sa pensée. […] Aucune différence peut-être ne démontre mieux le caractère de l’un et de l’autre genre. […] Il suit, d’ailleurs, que le roman à thèse est un des genres les plus ambigus qui soient. […] La nouvelle est le genre le plus incapable de démontrer. En revanche elle est le genre le plus capable d’inquiéter la pensée, de suggérer telle ou telle idée, de provoquer telle ou telle discussion.

2443. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

Nos savants disent généralement qu’ils ne croient pas aux miracles parce qu’aucun fait de ce genre n’a été formellement constaté. […] Et il méprise tous les arts, même celui d’écrire, et il n’est pas un seul genre de beauté qui ne lui fasse horreur, comme un principe de concupiscence. […] Elle était lugubre ; elle lui inspirait l’horreur de la nature et en fit l’ennemi de lui-même et du genre humain. […] Rien n’empêcherait de philosopher longtemps sur les tentatives de ce genre. […] Mais on ne conçoit pas comment un culte de ce genre aurait pu être instauré en quelques mois.

2444. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Mémoires du général La Fayette (1838.) »

Dans la société civile on est à peu près en possession de tous les résultats voulus par la Révolution ; dans l’association politique, il y a beaucoup plus à désirer ; mais enfin, si l’on s’inquiétait en ce genre de ce qu’on n’a pas pour l’obtenir, si on le désirait réellement avec suite et ferveur, si on luttait dans ce but comme sous la Restauration, l’esprit de la Révolution française vivrait encore, et cette grande ère ne serait pas finie. […] On connaissait déjà quelques-unes des principales lettres de Washington à La Fayette, que ce dernier avait communiquées ; elles ont un genre de beauté simple, sensée, calme, majestueuse, religieuse, qui élève l’âme et mouille par moments l’œil de larmes. « Nous sommes à présent, écrit Washington à La Fayette (avril 1783), un peuple indépendant, et nous devons apprendre la tactique de la politique. […] « Bonaparte, mieux organisé pour le bonheur public et pour le sien, eût pu, avec moins de frais et plus de gloire, fixer les destinées du monde et se placer à la tête du genre humain. […] Le titre d’homme de 89, dont La Fayette nous offre la personnification équestre et en relief, reste lui-même le plus honorable, non-seulement en politique, mais en tous les genres et dans toutes les carrières.

2445. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Uranie se défie sagement des premiers mouvements d’antipathie de son goût dans les choses nouvelles pour elle de l’art et de la poésie ; elle ne croit pas avoir raison contre tout le monde ; elle ne croit pas avoir raison contre une portion éclairée du genre humain ; elle ne croit pas avoir raison même contre un seul bon juge qui loue ce qu’elle condamne, et néanmoins elle conserve, elle prétend conserverie sentiment du laid. […] Mais qu’on ne se hâte pas trop de dire qu’aucune portion du genre humain ne saurait être intéressée par un pareil spectacle. […] Nous ne pouvons point nous enfuir hors du siècle où nous sommes, échapper au peuple qui nous entoure, sortir du genre spécial pour lequel nous sommes faits411 ; mais nous pouvons idéaliser dans nos œuvres l’esprit de notre siècle, faire honneur au génie de notre nation412, développer, perfectionner notre talent personnel. […] Une fois elle dit tout haut à quelqu’un qui venait de la cour : Je vous assure qu’on a grand besoin de quelques rafraîchissements ; car sans cela on mourrait bientôt ici429. » Il faut payer la rançon des meilleures choses : sans l’hôtel de Rambouillet, le genre précieux n’eût pas été si fort en honneur ; sans l’hôtel de Rambouillet, l’on n’eût pas vu s’élever de toutes parts, et dans Paris, et d’un bout à l’autre de la France, cette foule de sociétés hautes et basses qui gâtèrent par leur affectation et leurs exagérations, l’honneur qu’elles eurent de faire pénétrer dans tous les rangs de la société française le goût des choses de l’esprit430.

2446. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

Au milieu de ces écrits achevés et parfaits, un nouveau genre paraît, approprié aux penchants et aux circonstances publiques, le roman anti-romanesque, œuvre et lecture d’esprits positifs, observateurs et moralistes, destiné non à exalter ou amuser l’imagination comme les romans d’Espagne et du moyen âge, non à reproduire ou embellir la conversation comme les romans de France et du dix-septième siècle, mais à peindre la vie réelle, à décrire des caractères, à suggérer des plans de conduite et à juger des motifs d’action. […] Il avait le genre d’esprit qui convient à un si dur service, solide, exact, absolument dépourvu de finesse, d’enthousiasme et d’agrément1023. […] Il faut des livres qu’on lise au coin du feu, à la campagne, en famille ; c’est vers ce genre que se tournent l’invention et le génie. […] Il déclare que « l’esprit whig est la négation de tout principe », que « le premier whig a été le diable », que « la couronne n’a pas assez de pouvoir », que « le genre humain ne peut être heureux que dans un état d’inégalité et de subordination. » Pour nous, Français du temps, admirateurs du Contrat social, nous sentons bien vite que nous ne sommes plus en France.

2447. (1864) Le positivisme anglais. Étude sur Stuart Mill

Il ne se pose pas majestueusement en restaurateur de la science ; il ne déclare pas, comme vos Allemands, que son livre va ouvrir une nouvelle ère au genre humain. […] « Nulle définition, dit Mill, n’exprime cette nature tout entière, et toute proposition exprime quelque partie de cette nature8. » Quittez donc la vaine espérance de démêler sous les propriétés quelque être primitif et mystérieux, source et abrégé du reste ; laissez les entités à Duns Scott ; ne croyez pas qu’en sondant vos idées comme les Allemands, en classant les objets d’après le genre et l’espèce comme les scolastiques, en renouvelant la science nominale du moyen âge, ou les jeux d’esprit de la métaphysique hégélienne, vous puissiez suppléer à l’expérience. […] Si quelqu’un recueillait les trois ou quatre grandes idées où aboutissent nos sciences, et les trois ou quatre genres d’existence qui résument notre univers ; s’il comparait ces deux étranges quantités qu’on nomme la durée et l’étendue, ces principales formes ou détermination de la quantité qu’on appelle les lois physiques, les types chimiques et les espèces vivantes, et cette merveilleuse puissance représentative qui est l’esprit, et qui, sans tomber dans la quantité, reproduit les deux autres et elle-même ; s’il découvrait, entre ces trois termes, la quantité pure, la quantité déterminée et la quantité supprimée47, un ordre tel que la première appelât la seconde, et la seconde la troisième ; s’il établissait ainsi que la quantité pure est le commencement nécessaire de la nature, et que la pensée est le terme extrême auquel la nature est tout entière suspendue ; si ensuite, isolant les éléments de ces données, il montrait qu’ils doivent se combiner comme ils sont combinés, et non autrement ; s’il prouvait enfin qu’il n’y a point d’autres d’éléments, et qu’il ne peut y en avoir d’autres, il aurait esquissé une métaphysique sans empiéter sur les sciences positives, et touché la source sans être obligé de descendre jusqu’au terme de tous les ruisseaux. […] Selon les logiciens classificateurs, on atteint cet être en logeant l’objet dans son groupe, et l’on définit cette notion en nommant le genre voisin et la différence propre.

2448. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome I

Ainsi, ces deux genres d’enseignement sont, pour ainsi dire, opposés dos à dos. […] Avant tout, il importe que les faits soient bien fixés, car souvent les débats portent sur des questions de ce genre, les uns soutenant qu’une chose est, les autres qu’elle n’est pas. […] Mais les cas de ce genre s’offriront très souvent à nous dans le cours de ces leçons, et nous ne manquerons pas d’attirer votre attention sur eux chaque fois que l’occasion s’en présentera. […] Le temps ne nous permet pas d’entrer dans les détails, et je ne puis ici que vous signaler quelques-uns des divers genres d’erreurs sur lesquels portera notre critique, qui sera toujours expérimentale. […] Ces derniers, par une disposition exceptionnelle, se terminent librement à la périphérie des lobules, sans que l’on puisse établir exactement le genre de rapport qui existe entre eux et les cellules hépatiques.

2449. (1932) Les idées politiques de la France

La vie sociale exclut l’enfant des sociétés d’intérêt, où il n’a rien à faire, et l’école l’inclut dans une société de pensée ; l’école oblige, en l’enfant, l’homme à faire un stage dans le genre de vie d’Ampère ou de Michelet avant de lui ouvrir le genre de vie de l’agriculteur, du commerçant et du fonctionnaire. […] Mais il s’agit d’un conflit moral entre deux genres de vie plutôt que d’une lutte sociale entre deux classes ennemies : conflit moral du salarié gouverné par la loi du travail et du capitaliste gouverné par la loi du profit. […] Réalisée encore substantiellement en France, où le genre de vie capitaliste tient surtout par habitude, par le poids d’une tradition et d’une durée. […] Il y a une critique politique négative, parfaitement à sa place dans l’atmosphère spirituelle de Paris, qui consiste à dégager le caractère ridicule ou odieux que comporte ça et là sous tous les régimes le genre de vie politique. […] On formulerait une nuance de ce genre sur la démocratie chrétienne en disant non qu’elle est à gauche ou qu’elle marche vers la gauche, mais qu’elle démarre vers la gauche.

2450. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

M. de Maupassant est un maître dans ce genre délicat et difficile : le conte. […] » Tel est, dans ce genre d’évocation rapide, Nestor Roqueplan, surpris, un matin, dans sa chambre. […] Il eut l’idée d’abandonner ce genre vieilli, qui ne dit plus rien à l’esprit de personne ; il reproduit Balzac, Daudet, Goncourt, Zola, et, en l’espace de deux mois, son tirage atteignait le chiffre de cent cinquante mille. […] Il y en a eu de tous les genres. […] Brunetière est quelqu’un dans le genre de M. 

2451. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

faites-nous des Cinq-Mars, disait-on de toutes parts à l’auteur, c’est là votre genre. » Succès injurieux ! […] ou quelque chose de ce genre… » Et moi, en songeant que ceci s’adressait à moi-même et à un livre de critique assez neuf sur un point, mais d’un intérêt très-circonscrit, je suis tenté de m’écrier à mon tour : Assez !

2452. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre I. Succès de cette philosophie en France. — Insuccès de la même philosophie en Angleterre. »

Il semble qu’il n’y ait plus qu’elle au monde ; du moins elle est partout et elle inonde tous les genres littéraires ; on ne s’inquiète pas si elle les déforme, il suffit qu’ils lui servent de conduits. […] Elle le défia d’en produire un de ce genre.

2453. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre II. Les bêtes »

Un seul genre de vie intéresse au dix-septième siècle, la vie de salon ; on n’en admet pas d’autres ; on ne peint que celle-là ; on efface, on transforme, on avilit, on déforme les êtres qui n’y peuvent entrer, l’enfant, la bête, l’homme du peuple, l’inspiré, le fou, le barbare ; on finit par ne plus voir dans l’homme que l’homme bien élevé capable de discourir et de causer, irréprochable observateur des convenances. […] La fable est un genre où il ne faut qu’esquisser.

2454. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIIe entretien. Poésie lyrique. David (2e partie) » pp. 157-220

Voilà le vase des parfums brisé sur le parvis du temple et répandant ses odeurs du cœur de David dans le cœur du genre humain presque tout entier ! […] Heureux l’homme à qui il a été donné de devenir ainsi l’hymne éternellement vivant, la prière ou le gémissement personnifié du genre humain !

2455. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Figurines (Deuxième Série) » pp. 103-153

Grâce à quoi, on l’a enfin pris lui-même tantôt pour un membre du Caveau et tantôt pour un vieux monsieur dans le genre du regretté Camille Doucet. […] J’appelle ici de ce mot très impropre de « naturalisme » le genre de littérature qui fut en faveur de 1875 à 1885, ou à peu près.

2456. (1857) Articles justificatifs pour Charles Baudelaire, auteur des « Fleurs du mal » pp. 1-33

N’est-ce pas le sublime du genre scolastique et académique que d’emprunter la pompe à Bossuet, la concision à la Bruyère, la profondeur à Pascal, l’ironie à Voltaire, la passion à Rousseau, etc., etc. ? […] Malheureusement, l’expression de jeune personne est une sottise, car le mot personne s’appliquant aux deux genres, un jeune garçon est aussi une jeune personne.

2457. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Première leçon »

Il existe, sous ce rapport, un ordre invariable et nécessaire, que nos divers genres de conceptions ont suivi et dû suivre dans leur progression, et dont la considération exacte est le complément indispensable de la loi fondamentale énoncée précédemment. […] Les méthodes théologiques et métaphysiques qui, relativement à tous les autres genres de phénomènes, ne sont plus maintenant employées par personne, soit comme moyen d’investigation, soit même seulement comme moyen d’argumentation, sont encore, au contraire, exclusivement usitées, sous l’un et l’autre rapport, pour tout ce qui concerne les phénomènes sociaux, quoique leur insuffisance à cet égard soit déjà pleinement sentie par tous les bons esprits, lassés de ces vaines contestations interminables entre le droit divin et la souveraineté du peuple.

2458. (1913) La Fontaine « I. sa vie. »

On ne donne pas de date, puisque les sociétés de ce genre se dénouent plutôt qu’elles ne se brisent, peu à peu, et par trait de temps. […] Des mots de ce genre ne comptent pas.

2459. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — II. (Fin.) » pp. 330-342

de trier aussitôt parmi les catholiques ceux qui sont plus attachés à la royauté qu’au pape ; une bonne partie de ces catholiques sont tout prêts et s’offrent à servir, le maréchal de Biron en tête ; cela suffit : « Serénez votre visage, usez de l’esprit et du courage que Dieu vous a donnés, voici une occasion digne de vous. » La raison par laquelle il conclut est celle qui est la meilleure pour appuyer tous conseils de ce genre, et qui est le grand renfort des arguments : N’ignorez pas que vous êtes le plus fort ici ; voilà plus de deux cents gentilshommes de votre cornette dans ce jardin, tous glorieux d’être au roi ; si votre douceur accoutumée et bienséante à la dignité royale et les affaires présentes n’y contredisaient, d’un clin d’œil vous feriez sauter par les fenêtres tous ceux qui ne vous regardent point comme leur roi.

2460. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — I » pp. 93-106

Ceux-mêmes que l’ambition généreuse et une secrète ardeur ont le plus poussé en avant et à se faire connaître n’ont pas toujours assez tenu compte de cette rude condition du grand nombre, qui consiste à lutter de bonne heure, à pâtir, à forcer des difficultés de plus d’un genre.

2461. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — II » pp. 161-173

Ma colonne étonnée de ce nouveau genre d’attaque, était ébranlée.

2462. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « M. Viguier »

Aucune idée fausse ne me blesse plus que celle qui considère le genre humain comme incapable d’avoir trouvé et fixé la vraie morale s’il n’avait eu l’Évangile.

2463. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET (La Confession d’un Enfant du siècle.) » pp. 202-217

Le Comme il vous plaira de Shakspeare, cueilli au tronc de ce grand chêne, est devenu, aux mains de M. de Musset, la tige gracieuse et féconde de tout un petit genre de proverbes dramatiques, mêlés d’observation et de folie, de mélancolie et de sourire, d’imagination et d’humeur 74 ; nous avons eu par lui un aimable essaim de jeunes sœurs françaises de Rosalinde.

2464. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  premier article .  » pp. 326-341

Mais je ne saurais croire que ce soit là le cas d’appliquer le mot tant cité : « Il y a quelqu’un qui a plus d’esprit que Voltaire, c’est tout le monde. » Je conçois que dans le genre d’esprit de Voltaire, c’est-à-dire pour un certain bon sens critique et railleur, tout le monde, c’est-à-dire encore l’élite de Paris, puisse fournir l’équivalent.

2465. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Lettres de Rancé abbé et réformateur de la Trappe recueillies et publiées par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont-Ferrand. »

On aurait plus d’une remarque à faire en ce genre.

2466. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mémoires de Casanova de Seingalt. Écrits par lui-même. »

Ses héroïnes, jeunes filles ou femmes, se prêtent à merveille à ce genre de passion qui est le sien et le partagent.

2467. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Banville, Théodore de (1823-1891) »

Je n’ajouterai rien à ce genre d’éloges.

2468. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Baudelaire, Charles (1821-1867) »

Quand Baudelaire n’était pas malade, ou plus exactement quand sa maladie lui donnait du relâche, assez semblable alors à tout le monde, il écrivait ses Salons, qui ne valaient en leur genre ni plus ni moins que tant d’autres, et il traduisait Edgar Poe.

2469. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VII. Maurice Barrès et Paul Adam » pp. 72-89

L’œuvre du comte Tolstoï, suivant qu’on considère ses derniers ou ses premiers livres, est un exemple de ces deux genres.

2470. (1890) L’avenir de la science « Préface »

L’Allemagne, qui avait été depuis quelques années ma maîtresse, m’avait trop formé à son image, dans un genre où elle n’excelle pas, im Büchermachen.

2471. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre IV. Cause immédiate d’une œuvre littéraire. L’auteur. Moyens de le connaître » pp. 57-67

Quand on est parvenu à former plusieurs chaînes du même genre, on possède, si je puis risquer cette image, le squelette d’une âme.

2472. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Conclusion »

Ces sensations, d’un caractère très général et les premières dans l’ordre chronologique, forment comme un genre à part ; 2° sensations organiques qui nous révèlent le bon ou le mauvais état de nos organes internes ; 3° goût ; 4° odorat ; 5° toucher ; 6° ouïe ; 7° vue.

2473. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Avertissement sur la seconde édition. » pp. 23-54

Nous en conviendrons cependant ; nous avons été payés ; mais par quel genre de récompense ?

2474. (1899) L’esthétique considérée comme science sacrée (La Revue naturiste) pp. 1-15

Comment un prodige de ce genre est-il possible ?

2475. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre V. Les esprits et les masses »

Jetez Eschyle, jetez Isaïe, jetez Juvénal, jetez Dante, jetez Shakespeare dans la profonde âme du genre humain.

2476. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Beaufort » pp. 308-316

La nourrice cauchoise est plate, sotte, bête, grise, raide, vide d’expression, à mille lieues de Greuze débutant, et à dix mille de Chardin qui travaillait autrefois dans ce genre.

2477. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 34, que la réputation d’un systême de philosophie peut être détruite, que celle d’un poëme ne sçauroit l’être » pp. 489-511

Voilà pourquoi la prévention du genre humain, en faveur d’un systême de philosophie, ne prouve pas même qu’il doive continuer d’avoir cours durant les trente années suivantes.

2478. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 12, des masques des comédiens de l’antiquité » pp. 185-210

Tous les acteurs des anciens joüoient masquez, et chaque genre de poësie dramatique avoit des masques particuliers.

2479. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre I : Qu’est-ce qu’un fait social ? »

Il n’y a pas de novateur, même heureux, dont les entreprises ne viennent se heurter à des oppositions de ce genre.

2480. (1912) L’art de lire « Chapitre II. Les livres d’idées »

Il est évident que, sauf ce précepte général de lire avec attention et réflexion continuelles, l’art de lire ne peut pas être le même pour ces différents genres d’écrits.

2481. (1912) L’art de lire « Chapitre V. Les poètes »

Le poète, comme aussi le grand prosateur, ne livre pas du même coup tous ses genres de beautés et ne peut pas donner à la fois tous les plaisirs qu’il est capable de donner.

2482. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IV. Des changements survenus dans notre manière d’apprécier et de juger notre littérature nationale » pp. 86-105

Nous ne connaissions point jusqu’à présent de genre classique ; nous appelions auteurs classiques ceux qui ont fixé la langue, et qui font autorisé sous ce rapport ; ensuite, par extension, nous donnions encore le nom de classiques aux auteurs qui sont restés fidèles au génie de la langue et à toutes les convenances de notre littérature nationale.

2483. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’empire russe depuis le congrès de vienne »

Eh bien, tous les deux, si nous nous en rapportons à ce que Chopin en publie9, établissent, par leur genre de talent et par leurs œuvres, qu’on n’a pas vu luire en Russie le premier signe d’une littérature !

2484. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Sainte Térèse » pp. 53-71

Elle était une Sainte, mais c’était là son genre de génie.

2485. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VIII. M. de Chalambert. Histoire de la Ligue sous le règne de Henri III et de Henri IV, ou Quinze ans de l’histoire de France » pp. 195-211

Dans l’état de la pensée et des connaissances contemporaines, il faudrait élever contre les anciennes préventions un de ces livres péremptoires, éclairés également par la réflexion et par la science, et qui gardent, en littérature, la solidité d’un édifice, après avoir fait le bruit d’un renversement En d’autres termes, un chef-d’œuvre ne serait pas de trop pour purifier d’une seule fois tous les courants où l’Opinion, cette brebis qui n’est pas sans tache, se désaltère avec moins d’innocence que l’agneau de la Fable, et pour rasseoir dans une limpidité profonde ce cristal de l’Histoire que tous les genres de passion ont remué par la plume de tant d’écrivains et en particulier par celle de Voltaire.

2486. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Fustel de Coulanges » pp. 15-32

Rome, qui a mérité, avant le Christianisme, d’être la maîtresse du genre humain, ne l’a été que parce qu’elle fut le pouvoir le plus fort qu’il y ait eu parmi les hommes.

2487. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Monselet »

Il pensait, ce grand homme ignoré, que le nombre des âmes créées était fixe, et que les divers personnages qui se succèdent dans ce carnaval de Venise du genre humain et de l’histoire étaient toujours remplis par les mêmes acteurs, lesquels, leur rôlet fini, allaient changer de costume dans la loge de leurs tombes, et en ressortaient, avec d’autres oripeaux et d’autres masques, pour recommencer sur nouveaux frais leur éternel personnage, avec ses modifications variées de temps et de lieu.

2488. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Théodore de Banville »

Les dernières pièces du recueil indiquent une croissance, une épuration et une acquisition de force incontestables dans le genre de talent qu’il a, et quoique les défauts de ce talent, que nous allons caractériser tout à l’heure, tiennent bien plus à des indigences qu’à des abus de facultés, qui sait ?

2489. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « L’Abbé Prévost et Alexandre Dumas fils » pp. 287-303

Manon Lescaut a été l’atome générateur de ces drôlesses qui y pullulent, comme une plaie d’Égypte, et qu’on nous a données avec les variétés du genre, qui ne sont pas très nombreuses, allez !

2490. (1890) La bataille littéraire. Troisième série (1883-1886) pp. 1-343

Deux romanciers de genres bien différents mettent au jour deux œuvres de haut mérite, malgré leur dissemblance. […] À ce mode de procéder, le lecteur gagnera de comparer, juxtaposées, des pages qui, chacune dans leur genre, renferment des qualités de premier ordre. […] — Dès le point du jour, j’entendais sa canne taper dans les corridors… je la voyais partir avec sa cour, c’est-à-dire avec quatre ou cinq gaillards dans votre genre, — et avec son mari par-dessus le marché… — Je la voyais donc partir, la jupe retroussée, pour la plage, pour la pêche à marée basse, pour le bain. […] « L’accusé est envoyé aux assises. » Je lis, dans un cas de même genre, la déposition suivante (Exeter Western News) : Le juge au témoin. — Comment n’avez-vous pas eu honte de mener un homme soûl à l’autel ? […] Rien ne viendra pour les troubler dans leur ardeur raisonnée à poursuivre le genre de félicité qui est à leur portée, Ils auront à tout jamais rompu avec ces illusions maladives qu’on appelle, selon les circonstances, ou le scrupule et le remords, ou le rêve et la chimère, autant de produits énervants et débilitants des civilisations spiritualistes.

2491. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

Il ne faudrait pas répondre trop gravement à une boutade de ce genre. […] Ohnet est détestable avec égalité et plénitude ; il est harmonieux et donne l’idée d’un genre de perfection. […] Les indications de ce genre permettent aux curieux de faire des recherches sur les points qui les intéressent. […] Je n’en aurais jamais fini de décrire tous les pièges modernes que l’ennemi du genre humain tend au serviteur de Dieu. […] C’est, si l’on veut, une pièce géographique du genre du Crocodile de M. 

2492. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

Paul Arène veut bien m’envoyer une chanson provençale du même genre qu’il a recueillie lui-même. […] En ce genre, le Déjeuner de Ferney est son chef-d’œuvre : courtisan de Louis XV, il s’honora en se faisant le courtisan de Voltaire. […] Maurice Spronck a ce bonheur d’avoir trouvé tout de suite le genre qui convenait à son tempérament. […] « Cette tendance — c’est lui-même qui parle — consiste à intervertir les rôles, à appliquer de force, en dépit de la logique, les attributs d’un genre à tel autre genre qui lui sera parfois absolument contradictoire. […] Ce n’est pas la première fois au théâtre qu’une nécessité de ce genre produit une beauté qu’on attribue au libre génie du poète.

2493. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

Dans le genre appelé prose, il y a des vers, quelquefois admirables, de tous rythmes. […] Ma pensée, en dépit de la vente plus grande que jamais du roman, est que le roman est un genre usé, éculé, qui a dit tout ce qu’il avait à dire, un genre dont j’ai tout fait pour tuer le romanesque, pour en faire des sortes d’autobiographies, de mémoires de gens qui n’ont pas d’histoire. […] Tout a été fait, tout ce qu’il y avait à faire de nouveau et de typique dans le genre. […] S’il nous avait dépeint Schneider, ou n’importe quelle autre dans le genre, ça n’aurait pas intéressé. […] Il nous raconte, dans un autre genre, les mêmes banalités fatigantes et puériles que le naturalisme qui sténographie les propos de trottoir.

2494. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

Beulé, en partant, laissait Gandar aux soins d’un jeune et nouveau membre de l’École, dont le coup d’essai brillant, le premier exploit signalé datera également de la Grèce, mais dans un genre bien différent : « Beulé parti, écrivait Gandar, je vivrai en tête à tête avec un de nos jeunes collègues né à Dieuze et garçon d’esprit, M.  […] J’ai écarté l’ordre des dates qui est contesté, la distinction par genres qui est contestable. […] Gandar avait bien le sentiment vrai de ce genre semi-oratoire, car un professeur n’est qu’un demi-orateur.

2495. (1882) Essais de critique et d’histoire (4e éd.)

Dans l’une et dans l’autre, on opère sur des groupes naturels, c’est-à-dire sur des individus construits d’après un type commun, divisibles en familles, en genres et en espèces. […] Un esprit exact ne mêle point les genres. […] Rien de plus curieux dans le genre grave que la comédie sérieuse par laquelle Cromwell demande et refuse la couronne. […] Le premier effet de ce genre d’imagination est l’éloquence. […] Sa perfection et sa loi sont de développer son être, et, si jamais esprit fut complet dans son genre, c’est celui-ci.

2496. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

. —  Quel genre de beauté et quelle sorte d’idées les Français ont apportés dans le monde. […] Poussez cette littérature à bout, regardez-la comme celle des Scaldes, au moment de la décadence, lorsque ses vices exagérés comme ceux des Scaldes manifestent avec un grossissement marqué le genre d’esprit qui la produit. […] Est-ce que vous ne voyez point ici et d’avance l’abrégé de toute la littérature française, l’impuissance de la grande poésie, la perfection subite et durable de la prose, l’excellence de tous les genres qui touchent à la conversation ou à l’éloquence ; le règne et la tyrannie du goût et de la méthode ; l’art et la théorie du développement et de l’arrangement ; le don d’être mesuré, clair, amusant et piquant ? […] C’est pourtant une littérature de ce genre qui nourrit les esprits au moyen âge.

2497. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff (suite) » pp. 317-378

« Par exemple, dit-il enfin, quelque chose dans ce genre : Ô vous, étoiles ! […] Vous regardez de la même manière les innocents et les coupables… mais les purs de cœur seuls », ou quelque chose dans ce genre, « vous comprennent », c’est-à-dire non, « vous aiment. » Du reste, je ne suis pas poète. Cela n’est pas mon fait ; mais quelque chose dans ce genre, quelque chose d’élevé. […] « Et vous aussi, continua-t-il en baissant graduellement la voix, vous savez qui aime, qui sait aimer, parce que vous êtes pures ; vous seules pouvez consoler. » — Non, ce n’est pas encore cela, — je ne suis pas poète, murmura-t-il, mais quelque chose dans ce genre… — Je regrette de ne pas être non plus poète, observa Lavretzky.

2498. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

Il eut plusieurs amours de ce genre, un entre autres pour une sorte de Marion Delorme, misérable passion aveuglante et despotique, dont il sentait le poids et la honte, et dont pourtant il ne pouvait ni ne voulait se délivrer. […] Ce serait aussi dans un cabaret qu’il faudrait chercher les rudes plaisanteries et le genre d’esprit brutal qui fait le fond de ces entretiens. […] Bons ou méchants, grossiers ou délicats, spirituels ou stupides, Shakspeare leur donne à tous un même genre d’esprit, qui est le sien. […] Il y a plusieurs genres d’esprit. […] « Quand je suis née, une étoile dansait. » Ce mot de Béatrice peint ce genre d’esprit poétique, scintillant, déraisonnable, charmant, plus voisin de la musique que de la littérature, sorte de rêve qu’on fait tout haut et tout éveillé, et dans lequel celui de Mercutio se trouve à sa place.

2499. (1932) Le clavecin de Diderot

Ainsi, le surréalisme, dès sa naissance, par cette dialectique négative (comme il ne pouvait en être autrement à la suite de Dada) s’opposait au romantisme si bêtement unilatéral dans son exploitation du genre maudit, de l’antithèse par bravade, antithèse sans queue ni tête, puisque sans thèse, donc sans le moindre espoir de synthèse. […] Jésus-Christ, avec sa Pâque et ses apôtres, me rappelle un vieux couple de pédérastes qui se léchaient, pourléchaient les babines, à la pensée de manger des croque-monsieur, et, dans un genre hétérosexuel, ce curieux plat intitulé caprice de Madame à l’indienne, composé de rognons de lapins (on n’échappera point à certaine association) posés sur un plat de riz, le riz fournissant lui-même l’image d’un tapis de dents. […] L’expression répugnante du visage, et, çà et là, des poils poisseux de sécotine faisaient de sa personne un objet de dégoût, réplique, avant la lettre, mais dans le genre abominable, à ces objets de désir qu’on devait, plus tard, servir vidés de toute moelle humaine à ma fringale lycéenne. […] C’est assez dire que nous en proposerions fort bien la généralisation et qu’à nos yeux, l’essai de simulation des maladies qu’on enferme remplacerait avantageusement la ballade, le sonnet, l’épopée, le poème sans queue ni tête et autres genres caducs. […] Quand Berlaz écrit : il y a un genre littéraire qui, de toute évidence est malade : la poésie, nous voyons passer le bout de l’oreille, oreille d’âne bien entendu, et d’un âne qui a contre qui se frotter puisque asinus asinum fricatba.

2500. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

. — Revenons vers leur belle époque et considérons leur grande œuvre, celle qui les recommande le plus aux sympathies et à l’admiration du genre humain ; c’est la science, et, s’ils l’Ont faite, c’est en vertu du même instinct et des mêmes besoins. […] Elle l’y incline encore, indirectement, par le genre d’association politique auquel elle le conduit et le restreint. […] Nous ne comprenons pas de primesaut nos mots un peu généraux ; ils ne sont pas transparents ; ils ne laissent pas voir leur racine, le fait sensible auquel ils sont empruntés ; il faut qu’on nous explique des termes qu’autrefois l’homme entendait sans effort et par la seule vertu de l’analogie, genre, espèce, grammaire, calcul, économie, loi, pensée, conception, et le reste. […] C’est ce genre particulier d’émotions et de croyance qu’il faut se représenter lorsqu’on veut pénétrer un peu avant dans l’âme et dans le génie de Polyclète, d’Agoracrite ou de Phidias. […] La pastorale à la façon de Théocrite fut dans les pays helléniques une vérité ; la Grèce se plut toujours à ce petit genre de poésie fin et aimable, l’un des plus caractéristiques de sa littérature, miroir de sa propre vie, presque partout ailleurs niais et factice.

2501. (1925) Portraits et souvenirs

L’œuvre de Laurent Evrard me paraît, je le répète, tout à fait originale par le choix des sujets, par la façon dont ces sujets sont traités, par le genre d’émotion et de pensée qui s’en dégage. […] Ce goût, très marqué chez Laurent Evrard, a pour conséquence une prédilection à mettre en scène des personnages un peu exceptionnels qui, par une certaine bizarrerie d’âme, se prêtent favorablement au genre d’analyse où excelle l’auteur de la Nuit. […] C’est donc ce genre de satisfaction que nous ressentons à la lecture d’un livre, comme cet essai sur Greco, que vient de publier M.  […] Mais il est aussi un autre ouvrage du même genre que je me permets de recommander aux curieux, c’est un livre intitulé : The Book of Scoundrels, ce qui veut dire à peu près : le Livre des Scélérats. […] Dans certaines circonstances cependant, lorsqu’une entrevue de ce genre devenait nécessaire, elle devait avoir lieu en « manteau et masque ».

2502. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

« Sa première entrée dans le monde fut heureuse en esprits distingués. » Il ajoute, et ceci se peut appliquer à la critique, lorsqu’elle est faite avec zèle, avec bonheur, « Né avec un esprit au-dessous du médiocre, mais un esprit capable de se limer, de se former, de se raffiner, d’emprunter d’autrui sans imitation et sans gêne, il profita infiniment d’avoir vécu toute sa vie avec les personnes du monde qui toutes en avaient le plus, et des plus différentes sortes, en hommes et en femmes de tout genre, de tout âge et a de tous personnages. » On voudrait écrire l’histoire même du feuilleton, né avec un esprit au-dessous du médiocre, empruntant d’autrui, et se formant et se raffinant avec les personnes du monde qui ont le plus de goût, de science et d’esprit, on n’écrirait pas une plus juste et plus véridique histoire. — Un peu plus loin, M. le duc de Saint-Simon, complétant le dénombrement des hommes considérables du siècle de Louis XIV, ajoute que rien ne manquait à ce beau siècle : « Pas même cette espèce d’hommes qui ne sont bons que pour le plaisir. » Il voulait parler des poètes et des artistes en tout genre ; il aurait eu honte de les confondre avec les hommes de robe, avec les hommes d’épée, avec les hommes d’État, et surtout avec les grands seigneurs, qu’il considérait comme l’ornement le plus précieux de la cour de Versailles ! […] Pourtant, malgré les difficultés de tout genre qui se présentaient de toutes parts à la représentation d’une pareille comédie, les calculs du poète étaient sûrs. […] puis quel charmant peintre de genre ! […] Chaque saison de la littérature a son genre de critique ; pour chaque époque il existe une langue que cette époque comprend à merveille ; plus le chef-d’œuvre dont vous parlez est accepté, plus c’est pour vous une nécessité de ne copier personne, quand vous en parlez, et d’obéir tout simplement à votre goût particulier, à votre impression personnelle. […] « Ce Philinte est le sage de la pièce, un de ces honnêtes gens du grand monde, dont les maximes ressemblent beaucoup à celles des fripons ; de ces gens si doux, si modérés, qui trouvent toujours que tout va bien, parce qu’ils ont intérêt que rien n’aille mieux ; qui sont toujours contents de tout le monde, parce qu’ils ne se soucient de personne ; qui, autour d’une bonne table, soutiennent qu’il n’est pas vrai que le peuple ait faim ; qui, le gousset bien garni, trouvent fort mauvais qu’on a déclame en faveur des pauvres ; qui, de leur maison bien fermée, verraient voler, piller, égorger, massacrer tout le genre a humain sans se plaindre, attendu que Dieu les a doués d’une douceur très méritoire à supporter les malheurs d’autrui. » Vous croyez peut-être que nous parlons du Philinte de Fabre d’Églantine ?

2503. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

» Le philosophe rebute, le poëte attire : « Chez lui vous voyagez comme dans un beau vignoble ; dès l’entrée, il vous donne une grappe de raisins, en telle sorte que, rempli de ce goût, vous souhaitez continuer votre route290. » Quel genre peut vous déplaire dans la poésie ? […] Un « honnête homme » qui écrit pour d’honnêtes gens, à peu près de la façon dont il leur parlerait s’il était avec eux dans un salon, voilà, je crois, l’idée que, dans notre dix-septième siècle, on se faisait d’un bon auteur ; c’est l’idée que les Essais de Cowley laissent de sa personne ; c’est ce genre de talent que les écrivains de l’âge prochain vont prendre pour modèle, et il est le premier de cette grave et aimable lignée qui par Temple rejoint Addison. […] Il y a tel état de l’intelligence publique qui exclût tel genre littéraire ; et il y a tel état de l’intelligence publique qui exclut telle conception scientifique. Quand il en est ainsi, les écrivains et les penseurs ont beau se travailler, le genre avorte et la conception n’apparaît pas. […] II, les vingt-sept genres d’exemples, avec leurs noms métaphoriques.

2504. (1896) Études et portraits littéraires

Sous quelles influences, à travers quels conflits de genres est né Gil Blas ? […] Des genres vont disparaître, d’autres s’annoncent. […] Des portraits, des tableaux de genre, des paysages… tout cela peut-être aussi surabondant. […] Mais ils eussent bien étonné les lecteurs d’alors, nullement préparés à ce genre de publications. […] Brunetière dans son Évolution des genres.

2505. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

Tantôt ce sont des dénonciations et des émotions d’un autre genre qui ont pour résultat d’éliminer et de bannir de la chaire d’une de nos grandes Écoles (du Collège de France) un savant éloquent qui y avait été régulièrement porté et nommé. […] On est spiritualiste en paroles, en public ; on ne croirait pas être un homme comme il faut, si l’on ne se donnait cette teinte, si l’on ne mettait en avant ce genre de croyances dont les mêmes personnes font souvent bon marché ensuite dans le discours et l’entretien familier.

2506. (1834) Des destinées de la poésie pp. 4-75

Comme le chiffre ne raisonne pas, comme c’est un merveilleux instrument passif de tyrannie qui ne demande jamais à quoi on l’emploie, qui n’examine nullement si on le fait servir à l’oppression du genre humain ou à sa délivrance, au meurtre de l’esprit ou à son émancipation, le chef militaire de cette époque ne voulait pas d’autre missionnaire, pas d’autre séide, et ce séide le servait bien. […] La poésie sera de la raison chantée ; voilà sa destinée pour longtemps ; elle sera philosophique, religieuse, politique, sociale, comme les époques que le genre humain va traverser ; elle sera intime surtout, personnelle, méditative et grave ; non plus un jeu de l’esprit, un caprice mélodieux de la pensée légère et superficielle, mais l’écho profond, réel, sincère, des plus hautes conceptions de l’intelligence, des plus mystérieuses impressions de l’âme.

2507. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre IV. Le Séminaire d’Issy (1881) »

Sa mysticité est d’un genre qui lui appartient ; son Catéchisme chrétien pour la Vie intérieure, qu’on ne lit plus guère hors de Saint-Sulpice, est un livre des plus extraordinaires, plein de poésie et de philosophie sombre, flottant sans cesse de Louis de Léon à Spinoza. […] Le regret de ma vie est d’avoir choisi pour mes études un genre de recherches qui ne s’imposera jamais et restera toujours à l’état d’intéressantes considérations sur une réalité à jamais disparue.

2508. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 novembre 1886. »

Tristan et Iseult, à Munich, ou le Tannhaeuser, à Paris, deux soirées qui, chacune dans son genre, peuvent, en effet, compter pour des représentations modèles ! […] Les quelques mesures précédant le début de la fameuse scène d’amour dans Roméo (1839), ce spécimen si curieux d’un genre hybride, à moitié symphonie descriptive, à moitié oratorio, sont composées, dans un rhytme différent, des réminiscences du motif de l’Allégro de la Fête entonnées derrière la scène par les jeunes Capulets revenant du bal.

2509. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « H. Forneron » pp. 149-199

Il raconte cette révolte et cette guerre des Flandres, qui remplissent ce deuxième volume presque tout entier, avec ce ferme et sobre esprit politique que rien n’entraîne et que rien n’échauffe, et qui est, à lui, son genre de supériorité. […] C’est, en effet, pour cette Cause sacrée que le xvie  siècle combattit… malheureusement, avec toutes armes ; mais c’est précisément le fanatisme de cette Cause, à qui tant d’écrivains ont imputé toutes les horreurs du temps, c’est ce fanatisme religieux, dont l’indifférence d’un esprit moderne sans croyance et froidi par l’étude des faits s’est tranquillement détourné, c’est ce fanatisme, qui, lui seul, a pourtant arraché le xvie  siècle à l’outrage mérité du genre humain et qui l’a sauvé du mépris absolu de l’Histoire.

2510. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — II. (Suite.) » pp. 147-161

La déclaration de l’infante comme reine propriétaire du royaume de France fut encore mise en avant par ces derniers, et le président Jeannin, sans refus formel, sans élever d’objections sur le fond, y opposa le même genre de difficultés et de délais, insistant toujours sur le subside avant tout, et s’en remettant pour la suite à la future assemblée des États, qui voteraient ce qu’on aurait résolu.

2511. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Parny poète élégiaque. » pp. 285-300

Ne confondons pas, pour déprécier l’une ou l’autre, des inspirations si inégales d’haleine, des œuvres d’un genre et d’un ordre tout différent.

2512. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens, par M. Le Play, Conseiller d’État. »

Ajoutez les veillées de famille, les cérémonies sévères du culte luthérien, vous avez les seules diversions que puisse trouver le mineur du Hartz au milieu de ses travaux assidus et durs : et cependant il ne désire rien de mieux, il vit content ; il a le patriotisme local ; il a su résister dans les années difficiles à l’appât des salaires élevés et aux excitations de tout genre qui attiraient vers les travaux des chemins de fer les ouvriers du nord de l’Allemagne.

2513. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

Le genre donné, son ode est belle et devra tenir sa place, dans les cours de littérature, parmi les hymnes ou sonates sacrées : La foudre t’obéit comme un coursier docile ; Tu sais où va l’orage, et d’où vient l’aquilon ; Ton regard a scruté le granit et l’argile Jusque dans leur dernier filon.

2514. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MADAME TASTU (Poésies nouvelles.) » pp. 158-176

Dubois, en citant l’Ange Gardien, caractérisa, par quelques lignes bien senties, ce genre nouveau d’élégie domestique.

2515. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Le Brun »

Une telle élégie est unique dans son genre.

2516. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « L’abbé Prevost et les bénédictins. »

La note officielle que l’on garda du transfuge dans les registres de la Communauté, si l’on daigna en garder une, dut être à peu près dans le genre de celle-ci, que nous trouvons chez dom Grenier : « Dom Prevost, dit d’Exiles, surnom emprunté, après avoir été successivement deux fois jésuite et deux fois soldat, fit profession dans la Congrégation de Saint-Maur en 1721.

2517. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Rodolphe Topffer »

Son ambition n’était pas de proposer une nouvelle théorie après toutes celles des philosophes ; c’était en peintre et pour sa satisfaction comme tel, et pour l’intelligence de son art adoré, qu’il s’appliquait depuis des années à ce genre d’écrits, y revenant chaque fois avec une force d’application nouvelle.

2518. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre I. Origine des privilèges. »

. — Cependant, dans ses églises et dans ses couvents, il conservait les anciennes acquisitions du genre humain, la langue latine, la littérature et la théologie chrétiennes, une portion de la littérature et des sciences païennes, l’architecture, la sculpture, la peinture, les arts et les industries qui servent au culte, les industries plus précieuses qui donnent à l’homme le pain, le vêtement et l’habitation, surtout la meilleure de toutes les acquisitions humaines et la plus contraire à l’humeur vagabonde du barbare pillard et paresseux, je veux dire l’habitude et le goût du travail.

2519. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre II. L’homme »

C’est cette faculté qui transformait et embellissait en lui toutes les autres ; c’est elle qui, prenant la sensualité, la moquerie, la gaieté, toutes les inclinations gauloises, les rendait innocentes et charmantes ; c’est elle qui écartait de lui la médiocrité, la sécheresse, la vanité et l’affectation, qui ordinairement gâtent notre genre d’esprit.

2520. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre V. De la lecture. — Son importance pour le développement général des facultés intellectuelles. — Comment il faut lire »

Enfin je voudrais ouvrir largement le xixe  siècle aux jeunes gens, sans exclure aucun genre et sans craindre d’accueillir des œuvres que la postérité ne recueillera pas ; ils y trouveront, sous une forme nouvelle et appropriée à leur façon de sentir, de penser et de parler, la plupart des idées qu’ils auront précédemment tirées des anciens, des étrangers et des classiques.

2521. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre VII. Induction et déduction. — Diverses causes des faux raisonnements »

Un grand orateur romain, Antoine, eut à défendre un tribun séditieux, Norbanus : il lit porter tout son raisonnement sur deux points, l’un de droit, l’autre de fait : 1º Il y a des séditions légitimes ; 2º Celle qu’a excitée Norbanus est de ce genre-là.

2522. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Barbey d’Aurevilly. »

Il écrira, par exemple : « Dans l’incertitude où l’on était sur le genre de mort de Jeanne, la charité du bon curé Caillemer n’eut point à s’affliger d’avoir à appliquer cette sévère et profonde loi canonique qui refuse la sépulture à toute personne morte d’un suicide et sans repentance. » Il considère comme « abjecte et perverse » toute autre doctrine que la doctrine catholique.

2523. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lamartine, Alphonse de (1790-1869) »

Charles de Pomairols Lamartine seul aurait eu la puissance nécessaire pour continuer, étendre le genre de littérature qu’il représentait.

2524. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Verlaine, Paul (1844-1896) »

C’est une série de petits tableaux, genre Watteau, peints à la plume par l’auteur des Poèmes saturniens et accrochés à la vitrine du libraire Lemerre, avec cette enseigne affriolante : Fêtes galantes.

2525. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre III. La commedia dell’arte en France » pp. 31-58

  On connaît assez bien, grâce à nos matamores français, le genre de plaisanteries propres à ce rôle du capitan.

2526. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre premier. La critique et la vie littéraire » pp. 1-18

Il y a un intérêt d’histoire littéraire à préciser le genre du talent, et, au besoin, le tour particulier du gâtisme des écrivains aimés du public.

2527. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XIII. Conclusions » pp. 271-291

Stendhal est, comme Stirner, un athée en tout genre.

2528. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VI. Jean-Baptiste  Voyage de Jésus vers Jean et son séjour au désert de Judée  Il adopte le baptême de Jean. »

La vie anachorétique, si opposée à l’esprit de l’ancien peuple juif, et avec laquelle les vœux dans le genre de ceux des Nazirs et des Réchabites n’avaient aucun rapport, faisait de toutes parts invasion en Judée.

2529. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

Bussy-Rabutin, historien trop véridique de son siècle, nous a transmis les noms des principales héroïnes de la galanterie qui commençait à fatiguer la cour par ses excès, et qui amena un nouveau genre de dissolution.

2530. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bossuet, et Fénélon. » pp. 265-289

Le Télémaque est unique en son genre.

2531. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — I. La Poësie en elle-même. » pp. 234-256

Dans le premier, on établit que la poësie est un des plus grands fléaux dont le genre humain puisse être affligé ; qu’elle est directement contraire aux bonnes mœurs, & à la tranquillité des états, à leur forme de gouvernement, aux sages loix, aux usages respectables, à la religion, au commerce, enfin à tous les arts utiles.

2532. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre I : Philosophie religieuse de M. Guizot »

Ainsi tous les systèmes de philosophes mutilent la nature humaine, pas un seul ne résout les problèmes posés par le genre humain.

2533. (1912) L’art de lire « Chapitre IX. La lecture des critiques »

C’est d’un professeur de ce genre qu’un de ses collègues disait : « Voilà Fliegenfanger qui est encore à la recherche d’un esprit faux ».

2534. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Nièces de Mazarin » pp. 137-156

Amédée Renée a voulu aborder ce genre dans l’histoire.

2535. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

Un jour, que je l’allai voir dans sa petite maison de l’avenue Raphaël, il me montra la modeste bibliothèque dont il était fier : — Monsieur, me dit-il, éloquence, belles-lettres, philosophie, histoire, tous les genres y sont représentés, sans compter la critique qui embrasse tous les autres genres. […] Il écrivait en 1790 : « Le genre humain est né sot et mené par les fripons. […] Je ne suis pas du tout de l’avis de ceux qui trouvent qu’on a trop fait et trop publié en ce temps-ci d’ouvrages de ce genre, intimes et personnels. […] On éprouve à rappeler le souvenir du chevalier de Florian le genre d’agrément que donne la rencontre, dans une boutique de bric-à-brac, d’un vieux pastel très fin, à demi effacé. […] Ils avaient besoin d’un ouvrage de ce genre pour continuer Anquetil ; mais ils n’osaient en confier l’exécution à un inconnu.

2536. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

… Vitellius conclut à ce que la clémence de l’empereur laisse à Valérius le choix du genre de mort qui lui conviendra ; grâce qui fut accordée163. […] Sûr de sa disgrâce, il persista à demander sa retraite, l’obtint avec peine, et changea tout à coup son genre de vie (Id. ibid. […] Jusqu’ici nous n’avons vu que l’homme de cour, l’instituteur de Néron, et son ministre ; il nous reste à connaître le philosophe, ou le précepteur du genre humain. […] Quintilien, dont j’examinerai les opinions ailleurs, dit de Sénèque, qui n’était ni son ami, ni son auteur favori, qu’il fut versé dans tous les genres d’éloquence : In omni genere eloquentiæ versatum. […] Il faudrait le tenir sans cesse sous les yeux de ceux à qui le genre humain a été confié.

2537. (1908) Jean Racine pp. 1-325

L’italien, au contraire, ressemble au grec, et exprime tout, comme on peut voir dans l’Arioste qui est en son genre un caractère tel que celui d’Homère. […] Lamartine, au même âge que Racine, et alors qu’il imitait Parny, faisait des vers de ce genre. […] Racine, pour ses seconds débuts, avait pleinement réussi dans le genre qui était le plus à la mode ! […] Et Timocrate représente exactement le genre de tragédie qui plut davantage entre le Cid et Andromaque, et ce que Racine veut remplacer. […] C’est, dans son genre, tout aussi bien que du Corneille : mais le drame privé est encore mieux.

2538. (1774) Correspondance générale

Voilà ce qui me réconcilie avec le genre humain ; c’est pour cette raison que je vous exhortais à la philanthropie. […] Il y a bien de la différence entre se séparer du genre humain et le haïr. […] Ce genre d’ouvrage leur était si étranger que la plupart m’ont avoué qu’ils tremblaient en entrant sur la scène comme s’ils avaient été à la première fois. […] J’ai fait une comédie dans un genre assez particulier et qui ne peut être jouée en France, parce que le protestantisme en est la base, et que c’est proprement la tolérance mise en action. […] Luneau m’aurait remercié de ma leçon, parce qu’on en peut recevoir sur ce qu’on ne sait pas, et qu’on est oblige à celui qui nous instruit, quelque supérieur qu’on lui soit d’ailleurs en histoire, en littérature, en philosophie, en tout autre genre.

2539. (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309

Instituteurs du genre humain, voici que votre disciple en sait instinctivement plus que vous. […] Il serait aussi facile aux chimpanzés de donner des leçons de zend et de sanscrit à leurs petits, « Maître de l’éducation, maître du genre humain », a dit Leibnitz. […] Nous nous sommes fait, grâce à notre extrême paresse d’esprit qui n’a d’égale que notre inaptitude spéciale à comprendre le beau, un type immuable de versification en tout genre, quelque chose de fluide et de fade, d’une harmonie flasque et banale.

2540. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1866 » pp. 3-95

Ce genre d’imitation qui entre dans la peau d’une bêtise ou d’une crapulerie, cette vérité prise sur le cru, ces idiotismes du peuple, cette lanterne magique des cancans populaires, — c’est un des sens les plus propres, les plus personnels à notre époque. […] Une ancienne lorette avait pris un commerce, dans le genre de celui du gros Milan, commerce auquel elle avait annexé la fourniture de tous les appareils artificiels avec lesquels on remplace les outils naturels de l’amour. […] * * * — Le chic actuel d’une femme est le mauvais genre distingué.

2541. (1902) Le chemin de velours. Nouvelles dissociations d’idées

C’est un des plus beaux coups du genre, puisqu’il a réussi à merveille ; mais qu’y gagna Pradon ? […] Loin que tout puisse être avec fruit enseigné à tous, il semble bien qu’une intelligence donnée ne peut recevoir, sans danger pour sa contexture même, que les genres de notions qui y pénètrent sans effort. […] Une dame lui vola son chapeau, le remplaçant par un neuf, mais sans se préoccuper s’il convenait au genre de cône que formait sa tête. […] La province voudrait un genre moyen et honorable où le génie de Balzac s’allierait à la candeur de Fénelon. […] On distingue des caractères, des tempéraments : voici des genres, des espèces et des variétés : d’individus, point.

2542. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Quant à la composition, mêlée de prose et de vers, que Belleau a laissée sous le titre : La Bergerie, Colletet ne trouvait que l’Arcadie du fameux Sannazar digne de lui être comparée en ce genre. […] Le romantisme a repris ce genre sous une autre forme, mais trop lourdement, ou, peut-être, trop légèrement. […] Le poème de la Captivité de saint Malc est de ce genre épique, pieux et chrétien, qui pensa un instant rejeter de la grande poésie les Dieux de l’Olympe. Ce genre a donné quelques fleurs éphémères, mais aucun fruit. […] La liste des œuvres de Lemercier est longue, longue et bariolée : on y rencontre tous les genres et plusieurs manières.

2543. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

Charles II, jugeant que cet homme était intéressant et distingué dans son genre, lui fit grâce, lui donna un domaine en Irlande, l’admit dans sa familiarité face à face avec le duc d’Osmond, si bien que Blood devint une sorte de héros et fut reçu dans le meilleur monde. […] I Au dix-septième siècle s’ouvre en Europe un genre de vie nouveau, la vie mondaine, qui bientôt prime et façonne les autres. […] Outre cela il regretta la décadence de la musique « qui autrefois enchantait les hommes, les bêtes, les oiseaux, les serpents, au point que leur nature même en était changée610. » Il voulut énumérer les plus grands écrivains modernes et oublia dans son catalogue, « parmi les Italiens611, Dante, Pétrarque, l’Arioste et le Tasse ; parmi les Français, Pascal, Bossuet, Molière, Corneille, Racine et Boileau ; parmi les Espagnols, Lope et Calderon ; parmi les Anglais, Chaucer, Spencer, Shakspeare et Milton » ; en revanche il y inséra Paolo Sarpi, Guevara, sir Philip Sidney, Selden, Voiture et Bussy-Rabutin, « auteur des Amours de Gaul. » Pour tout combler, il déclara authentiques et admirables les fables d’Ésope, cette pesante rédaction byzantine, et les lettres de Phalaris, cette méchante fabrication sophistique ; deux ouvrages, selon lui, « qui, étant les plus anciens dans leur genre, sont aussi les meilleurs dans leur genre. » Enfin, pour s’enferrer lui-même sans remède, il remarqua gravement que « sans doute quelques savants, du moins de ceux qui passent pour tels sous le nom de critiques, n’avaient point estimé ces lettres authentiques ; mais qu’il fallait être un bien médiocre peintre pour ne point y reconnaître une peinture originale. […] Ils écrivirent tous des comédies du même genre mondain et classique, composées d’actions probables, telles que nous en voyons autour de nous et tous les jours, de personnages bien élevés, tels qu’on en rencontre ordinairement dans un salon, de conversations correctes ou élégantes, telles que les gens bien élevés peuvent en tenir. […] L’essai, le roman, le pamphlet, la dissertation remplacent le drame, et l’esprit anglais classique, abandonnant des genres qui répugnent à sa structure, commence les grandes œuvres qui vont l’éterniser et l’exprimer.

2544. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

Il est d’un genre moins sévère. […] Nisard inaugurait un genre… Il nous était réservé de le voir renouveler par un ami de Cicéron, un commensal de la maison d’Horace. » Ça, c’est M.  […] Et je ne crois pas, en effet, qu’une représentation de ce genre soit ce qu’il y a de plus propre à éblouir ou à divertir un monarque d’Orient, un roi Mage. […] Ici, je vois de tout près et je conçois clairement un genre de vie absolument différent de celui que je mène huit ou dix mois de l’année. […] très enfant malgré sa précoce affectation de blague, d’être sensible à un genre de mérite qui ne se sent bien qu’à la réflexion et qui suppose une dépense d’énergie toute silencieuse et toute intérieure.

2545. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

À ces soirées on croisait bien du monde : un roi d’Araucanie première manière, des diplomates très décoratifs, et des sportsmen des mieux meublants ; aussi des artistes et, naturellement, des poètes ; mais on y eût en vain cherché des personnages dans le genre de certains d’entre ceux d’à présent, nos immédiats contemporains, hélas ! […] Je demande en toute humilité, et comme préambule, qu’on me permette d’ajouter que mon premier séjour à Londres fut d’un genre frivole (pour ne pas user d’une expression plus forte), et que j’y perdis, très probablement, cet esprit sérieux dont je me suis depuis lors si rarement écarté. […] Je pris ensuite le parti de rire de ces choses, et formai même, de ces témoignages d’art enfantin anglais, une intéressante collection dans son genre, que j’ai longtemps conservée. […] Combien d’esprit du meilleur aloi, de bonne outrance, de bon sens aigu, parfois méchant, jamais amer, Vermersch dépensa dans ce genre exquis au fond, quand bien manié, ce n’est rien, comme on dit chez moi, que de le dire. […] Mon pauvre ami l’avait compris, qui n’aborda le genre qu’après la Guerre et la Commune, dont les événements si terribles pour lui l’avaient rendu avant l’âge expérimenté, observateur, perspicace, passablement désabusé aussi, comme il sied, comparable aussi bien à tant d’autres de notre génération infortunée ; et comme s’il pressentait qu’il dût mourir tout jeune encore, il s’y mit, ainsi qu’il faisait d’ailleurs en toute entreprise, ardemment.

2546. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon » pp. 423-461

La question de la vérité des Mémoires de Saint-Simon n’est pas et ne saurait être circonscrite dans le cercle des observations de ce genre, même quand les erreurs se trouveraient cent fois plus nombreuses. […] Et ici, dans ce cas particulier des Saint-Simon, comme nous avons affaire de plus et très essentiellement à un peintre, il faut aussi bien comprendre (et c’est sur quoi j’ai dû insister en commençant) quel est le genre de vérité qu’on est en droit surtout de lui demander et d’attendre de lui, sa nature et son tempérament d’observateur et d’écrivain étant connus.

2547. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Conclusion. Le passé et le présent. » pp. 424-475

De là cette excellence et cette originalité de la satire politique, du discours parlementaire, de l’essai solide, du roman moral, et de tous les genres qui exigent un bon sens attentif, un bon style correct, et le talent de conseiller, de convaincre ou de blesser autrui. De là cette faiblesse ou cette impuissance de la pensée spéculative, de la vraie poésie, du théâtre original, et de tous les genres qui réclament la grande curiosité libre, ou la grande imagination désintéressée.

2548. (1860) Cours familier de littérature. IX « Le entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier (2e partie) » pp. 81-159

Juliette, par sa nature, qui se colore, mais qui ne s’échauffe pas aux rayons de l’amour, ce soleil des femmes, convenait merveilleusement à ce genre de liaison. […] « Ce fut un rude coup et un terrible réveil qu’une communication de ce genre pour une personne de vingt-cinq ans.

2549. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre VI. Bossuet et Bourdaloue »

On peut dire que celle-ci est le type du genre : par une idée naturelle, et pourtant nouvelle, Bossuet fait de l’éloge des morts une méditation sur la mort. […] Le genre lui a imposé de l’adresse, mais ni flatterie ni mensonge.

2550. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre II. Le rôle de la morale » pp. 28-80

Les affirmations et les préceptes de ce genre encombrent le cerveau des éducateurs et des enfants. […] C’est le propre des spécialistes en tout genre de commettre plus d’erreurs que le reste des hommes.

2551. (1890) L’avenir de la science « X » pp. 225-238

L’individualisme apparaît partout ; le genre et l’espèce se fondent presque sous l’analyse du naturaliste ; chaque fait se montre comme sui generis ; le plus simple phénomène apparaît comme irréductible ; l’ordre des choses réelles n’est plus qu’un vaste balancement de tendances produisant par leurs combinaisons infiniment variées des apparitions sans cesse diverses. […] Science, art, philosophie ne sauraient plus avoir de sens en dehors du point de vue du genre humain.

2552. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

Par conviction les uns, par « genre » les autres, par imitation le reste, un certain nombre de critiques, d’amateurs français et étrangers ont voulu voir en Wagner le révolutionnaire des théâtres de la France. […] À ce compte là Joconde valait mieux que ces impuissantes imitations ; Nicolo représentait un petit genre, il est vrai, mais il ne portait la livrée de personne.

2553. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — I » pp. 56-70

Il sied mal de dérober l’honneur d’autrui ; il n’y a rien qui décourage tant un bon cœur. » Dans les diverses guerres auxquelles il prend part et qu’il nous décrira, il est de certains faits qu’il aura ainsi trop de curiosité et de plaisir à raconter, à déduire au long et par le menu, pour qu’on n’y voie point se déceler et se déclarer le genre de talent militaire particulier et propre à Montluc : c’est ordinairement dans ce qu’il appelle une faction ou fait d’armes à part, dans un coup de main, un stratagème bien ourdi, une escarmouche bien menée, une attaque de place réputée imprenable, ou une défense déplacé réputée intenable, quelque entreprise soudaine et difficile, une expédition en un mot qui fasse un tout, à laquelle il commande, sans qu’il soit besoin d’avoir sous sa main autre chose qu’une élite, c’est là qu’il se complaît et où il excelle.

2554. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Lettres sur l’éducation des filles, par Mme de Maintenon » pp. 105-120

Mais avec Esther et les représentations toutes royales qui s’en étaient suivies, il y avait eu un enchantement plus insensible et comme une légère ivresse de la communauté tout entière : le goût de l’esprit, de la poésie, des écritures de tout genre, s’était glissé dans ces jeunes têtes, et menaçait de corrompre à sa source l’éducation simple et droite, et principalement utile, dont elles avaient avant tout besoin.

2555. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — I — Vauvenargues et Fauris de Saint-Vincens » pp. 1-16

Le Vauvenargues ferme et digne, tel qu’il se présentait à ses autres amis, même au milieu de ses plus affreuses gênes et de ses souffrances de tout genre, le Vauvenargues héros et stoïcien comme l’appelle Voltaire, celui que nous avaient légué la tradition et l’amitié enthousiaste, ne paraît point ici.

2556. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Fanny. Étude, par M. Ernest Feydeau » pp. 163-178

Feydeau, à quelqu’un de ses amis romanciers ou dramaturges qui insistait sur la disparité des genres, aura dit : « Et pourquoi n’appliquerais-je pas la même faculté d’analyse et de plastique à l’étude, à la reconstitution d’un sentiment unique, d’une situation simple, et n’en tirerais-je pas des effets d’art ? 

2557. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Souvenirs et correspondance tirés des papiers de Mme Récamier » pp. 303-319

Le genre de mon talent, je le sais, ne présente aucune surface : d’autres bâtissent un palais sur le sol, et ce palais est aperçu de loin ; moi, je creuse un puits à une assez grande profondeur, et l’on ne peut le voir que lorsqu’on est tout auprès.

2558. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — III » pp. 174-189

Nommé un moment général en chef de l’armée du Rhin, puis, presqu’aussitôt, de l’armée d’Italie (octobre 1798), il se vit aux prises avec des difficultés de tout genre, devant lesquelles il commença à sentir un embarras extrême et son impuissance.

2559. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

Frédéric Baudry, à qui nous devons ce volume, est lui-même un érudit et un savant très-distingué en plus d’un genre, et cette application qu’il a mise, en fidèle Normand, à éditer ce Journal d’un ancien intendant de Normandie, ne doit être comptée dans sa carrière littéraire que pour un accident et presque un hors-d’œuvre.

2560. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. »

M. de Senfft y fut pris, et il trace à cette occasion de Fouché un portrait qui est encore plus flatté en son genre que celui de l’abbé de Pradt : « … M. de Senfft courut aussitôt chez le ministre de la police : c’était alors M. le duc d’Otrante, le fameux Fouché, dont cette circonstance le rapprocha pour la première fois.

2561. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. (Suite et fin.) »

Cet homme est un profond hypocrite, n’ayant ni les mœurs ni l’esprit de son état, et livré à un genre d’intrigues qui, d’un jour à l’autre, le conduira sur l’échafaud.

2562. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Lettres d’Eugénie de Guérin, publiées par M. Trébutien. »

Mais pour moi, et dans le genre de cadre plus resserré que j’aime, ces contrastes sont déjà trop lointains, et j’en veux prendre un plus à notre portée.

2563. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine »

S’il était prédicateur ou comédien, il surpasserait tout en l’un et l’autre genre.

2564. (1894) Propos de littérature « Chapitre III » pp. 50-68

Au point de vue de la plastique, je citerais vingt pièces de ce genre, et davantage, dans les Sites, les Sonnets et dans les parties de Tel qu’en Songe où M. de Régnier s’est rappelé sa première manière.

2565. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VIII. Les écrivains qu’on ne comprend pas » pp. 90-110

Il n’est pas mauvais de s’être essayé à la tragédie dans les conservatoires ou la peinture d’histoire dans les athénées, même si l’on doit fleurir comme « artiste de genre ».

2566. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VII. L’antinomie pédagogique » pp. 135-157

Loin que tout puisse être avec fruit enseigné à tous, il semble bien qu’une intelligence donnée ne peut recevoir sans danger pour sa contexture même, que les genres de notions qui y pénètrent sans effort69. » L’instruction n’a pas une valeur universelle ; elle n’est bonne que si elle répond à la physiologie de l’individu qui la reçoit.

2567. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXIV. Arrestation et procès de Jésus. »

Si, au lieu de poursuivre les Juifs d’une haine aveugle, le christianisme eût aboli le régime qui tua son fondateur, combien il eût été plus conséquent, combien il eût mieux mérité du genre humain !

2568. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Poésies nouvelles de M. Alfred de Musset. (Bibliothèque Charpentier, 1850.) » pp. 294-310

Ils ont pris le genre et le tic ; mais la flamme, la passion, l’élévation et le lyrisme, ils se sont bien gardés, et pour de bonnes raisons, de les lui emprunter.

2569. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie-Antoinette. (Notice du comte de La Marck.) » pp. 330-346

Je ne crois pas qu’on ait encore tous les éléments pour écrire avec la simplicité qui convient la vie de Marie-Antoinette ; il existe d’elle des recueils manuscrits de lettres à son frère l’empereur Joseph, à l’empereur Léopold, et la Chancellerie de Vienne doit contenir en ce genre des trésors.

2570. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence de la chaire. » pp. 205-232

C’est le genre d’éloquence qu’on a porté le plus à sa perfection.

2571. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre III. Le cerveau chez l’homme »

Vogt s’étonne que certains listes, ne considérant que les différences corporelles, trouvent à peine de quoi faire du genre humain une famille distincte, tandis qu’à considérer les différences morales et intellectuelles ils en feraient volontiers un règne à part ; mais c’est précisément cette antinomie qui doit étonner et faire réfléchir tous ceux qui n’ont pas de parti-pris, et n’ont pas pour leur propre système cette foi aveugle qu’ils reprochent aux autres.

2572. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — II. L’histoire de la philosophie au xixe  siècle — Chapitre I : Rapports de cette science avec l’histoire »

Sans doute il ne lui suffit pas de raconter, il faut encore qu’il interprète et qu’il juge, et le critique doit s’unir en lui à l’érudit ; mais c’est là le propre de tout historien en tout genre.

2573. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 16, des pantomimes ou des acteurs qui joüoient sans parler » pp. 265-295

Mais on peut faire voir qu’il n’y eut alors que les pantomimes de chassez, et que Tacite par une négligence excusable en un pareil sujet a mis le nom du genre pour le nom d’une de ses especes.

2574. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre premier. Considérations préliminaires » pp. 17-40

Maintenant, éclairés par des expériences de plus d’un genre, et rendus à notre véritable existence sociale, convenons qu’il n’y a qu’un moyen de réunir tous les partis ; c’est de sentir les raisons de tous, de condescendre à toutes les opinions, de ne point s’attaquer mutuellement avec les armes toujours inconvenantes de l’ironie ou du sarcasme, de se mettre à la place de tous les intérêts.

2575. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre III. Contre-épreuve fournie par l’examen de la littérature italienne » pp. 155-182

Si les événements politiques s’étaient déroulés selon son désir, que la monarchie de ses rêves se fût réalisée, la Comédie serait peut-être en son genre un Roland plus sublime, la glorification d’une jeune Italie.

2576. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VI : M. Cousin philosophe »

Il aime la science pure, et ne s’occupe pas de la vie pratique ; il ne songe pas à réformer le genre humain.

2577. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIV. »

Ce genre d’exposition muette dut prospérer de plus en plus ; et le peu de nouvelles œuvres tragiques citées sous Auguste, le Thyeste de Varius, la Médée d’Ovide, par les sujets mêmes, traités tant de fois à Rome, ne donnent l’idée que d’un drame d’autant plus bienséant sous l’empire qu’il était plus mythologique et plus loin de la réalité des passions humaines.

2578. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre VI. Milton. » pp. 411-519

Quand, par un accident inattendu, ils sont réduits à ce genre de combat, ils n’offrent qu’un débile et petit adversaire. » Néanmoins, pour l’amour de ceux qui se laissent accabler par ce nom éblouissant de majesté, il consentit « à ramasser le gant du roi Charles », et l’en souffleta de manière à faire repentir les imprudents qui l’avaient jeté. […] Quelle que fût la langue où il écrivît, anglaise, italienne ou latine, quel que fût le genre qu’il touchât, sonnets, hymnes, stances, tragédies ou épopées, il y revenait toujours. […] Il n’invente plus un genre personnel, il imite la tragédie ou l’épopée antique. […] Elles vous l’ont débitée ; voici une scène de votre ménage : « Ainsi parla la mère du genre humain, et avec des regards pleins d’un charme conjugal non repoussé, dans un doux abandon, elle s’appuie, embrassant à demi notre premier père ; lui, ravi de sa beauté et de ses charmes soumis, sourit avec un amour digne, et presse sa lèvre matronale d’un pur baiser506. » Cet Adam a passé par l’Angleterre avant d’entrer dans le paradis terrestre.

2579. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff » pp. 237-315

— Mais vous savez bien, répondit Boris, surpris de cette remarque, vous savez bien que les circonstances m’obligent à ce genre de vie. […] qu’on pense de toi ce que l’on voudra, après tout, ce ne sont que des niaiseries, et, sur ma foi, je t’aime, d’abord parce que c’est dans ma nature, et ensuite, parce qu’il y a encore des gens plus mauvais que toi, et qu’à tout prendre, tu es, dans ton genre, un honnête homme. […] Ce nouveau genre d’existence lui fut d’abord très peu agréable. […] À l’un des angles de sa chambre, il plaça une table façonnée avec les mêmes matériaux, dans le même genre, et près de cette table une chaise à trois pieds dont lui seul pouvait se servir.

2580. (1896) Psychologie de l’attention (3e éd.)

» Le père répond : « Quand tu sauras lire, le livre te l’apprendra. » Après plusieurs colloques de ce genre, l’enfant se résigne, se met d’abord mollement à la tâche, puis s’habitue et finalement montre une ardeur qui a besoin d’être modérée. […] En se livrant à des recherches de ce genre, Wundt pouvait à volonté, suivant la direction donnée à son attention, voir tantôt l’une, tantôt l’autre la première. […] L’hypocondrie, mieux encore les idées fixes et l’extase, sont des cas de ce genre. […] L’état de préoccupation nous conduit à un degré plus haut : le souci d’une personne malade, d’un examen à préparer, d’un grand voyage à entreprendre, et mille autres faits de ce genre, sans constituer pour la conscience un état d’obsession véritable, agissent par répétition.

2581. (1865) La crise philosophique. MM. Taine, Renan, Littré, Vacherot

Je ne juge point ces idées ; je les constate, afin de bien démêler le genre d’esprit philosophique qui paraît vouloir reprendre faveur parmi nous. […] Cependant, s’il y a une sorte d’accord entre l’empirisme et l’idéalisme dans la critique et dans le combat, il est facile de prévoir que les deux genres d’esprit qui se sont en quelque sorte coalisés dans cette lutte sont trop incompatibles au fond pour s’entendre longtemps. […] Quand les formules scientifiques sont absolument inapplicables, ces esprits, si exacts dans leur domaine propre, deviennent confus, obscurs, inexacts dans les questions philosophiques proprement dites, et pour introduire dans la philosophie un genre de précision qui ne lui convient pas, ils négligent celui qu’elle peut admettre ; ils oublient ou ils ignorent des distinctions importantes parfaitement établies, des analyses de faits déjà poussées très-loin, des arguments très-solides. […] C’est une chose incroyable que les hommes ne puissent jamais se contenter d’une idée juste, et qu’ils n’en aient pas plutôt une de ce genre qu’ils éprouvent le besoin d’en faire une idée fausse.

2582. (1926) La poésie pure. Éclaircissements pp. 9-166

Oui, sans doute, et voici, de ce chef, proposée à ma raison, une nouvelle série d’exercices, plus compliquée que l’ancienne, mais du même genre. […] Mais des rapports de ce genre, la prose peut en créer à chaque minute. […] Et cela, je le répète, de bien des façons : amour, dévouement, commencement d’une vie morale plus haute, initiatives de tout genre et dans tous les ordres de vocations ; adaptation, héroïque souvent, mais toujours laborieuse, de tout l’être au modèle que l’inspiration lui a montré. […] La réaction bourgeoise. — La réaction artiste : encouragements, confirmations motivées, suggestions de tout genre, contradictions, injures-oh !

2583. (1881) Le roman expérimental

Le roman n’a donc plus de cadre, il a envahi et dépossédé les autres genres Comme la science, il est maître du monde. […] Il est évident que chaque genre a ses conditions propres d’existence. […] Pour eux, le théâtre est un genre inférieur. […] Ils sont très laborieux, ils abordent tous les genres avec une même facilité. […] Avec Balzac, il a absorbé tous les genres, je l’ai dit ailleurs et je le répète ici.

2584. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

Mais, si modeste que fût, à l’en croire, l’idée que se faisait Dante du genre et du style de sa Comédie, il ne lui en attribue pas moins une qualification fort peu modeste en l’appelant divine. […] Son Église à lui est véritablement universelle, car ses fondements reposent non sur la tradition particulière de tel ou tel sacerdoce, mais sur la tradition naturelle du genre humain. […] Gœthe prenait plaisir à l’instruire, à causer avec elle de choses élevées ; je n’en voudrais pour témoignage que cette belle poésie scientifique sur la métamorphose des plantes, ce chef-d’œuvre du genre, qu’il lui dédie, et qu’il a composée évidemment pour répondre aux curiosités intellectuelles de sa maîtresse. […] D’une voix grave et touchante, Lessing enseigne l’Éducation du genre humain par des révélations successives. […] Il proclame l’essence, l’origine unique et le salut universel du genre humain, au nom d’un Dieu d’amour, au nom d’un Christ idéal, qui, sans privilège de race ou de vocation, embrasse dans sa tendresse infinie l’homme de tous les temps et de tous les peuples.

2585. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

Je tâche seulement de distribuer nos études en ce genre, de manière à ne surcharger aucune séance par un détail trop long, et trop exclusivement ennuyeux. […] — Combien elle diffère de la poésie moderne. — Genres qui lui ont manqué. — Grand nombre et uniformité de ces poëtes. — Encore Bertram de Born. — Citation remarquable […] Mille anecdotes minutieuses de ce genre pourraient être recueillies. […] On ne tirera pas de cette époque un livre de plus à mettre dans la bibliothèque choisie du genre humain. […] Mais, de là, elle passa dans tous les genres de poésie et fut dictée par le goût.

2586. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Peu à peu, par une succession naturelle et facile d’idées, il parla de la philosophie, de l’éloquence et de l’histoire, ce qu’on appelait autrefois les genres. […] Ce n’est pas une ville délicieuse, c’est une ville abominable que celle où s’élève le monument de cet infâme Titous, qu’on a osé appeler les délices du genre humain. […] Il a abordé tous les genres de drames et de comédies, c’est le plus divers, le plus souple, le plus fertile en ressources de nos auteurs dramatiques. […] Et il a révélé ses efforts vers le genre de perfection dans un de ces examens publics de conscience où il se plaît. […] Mais j’estime qu’il ne faut pas s’arrêter aux questions de ce genre.

2587. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

On peut dire que la description de l’Amérique est devenue, chez nous, un genre littéraire. […] Je ne pouvais pourtant pas commettre un mensonge pour m’assujettir aux lois d’un genre. […] Mais son éducation l’avait mal préparé à ce genre de vie. […] Si cela même t’est refusé, reçois-nous dans ton asile ; car du sein de la mort tu suffiras à sauver le monde chrétien, ô toi qui sus vaincre le genre humain tout entier, hormis une femme !  […] au risque de déranger toutes les habitudes du vaudeville, genre national où les Français apprennent la vie, MM. 

2588. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre premier. Les fonctions des centres nerveux » pp. 239-315

., d’un objet ; ce que peut faire au contraire le centre de perception par son retour spontané à un état antérieur d’activité, sous l’influence de quelque congestion temporaire de ses vaisseaux, comme en produit l’usage prolongé du microscope ou l’introduction des alcaloïdes de l’opium, de la belladone, de l’absinthe. » En effet, les maladies de l’œil avec congestion rétinienne sans méningite ne ramènent pas sur la scène des images de ce genre, mais de tout autres ; pour éveiller celles-ci, il faut la méningite, l’ivresse de l’opium ou de l’absinthe, c’est-à-dire l’irritation des centres nerveux. — En résumé, l’irritation des nerfs et l’irritation des centres nerveux se reconnaissent à des signes très différents. […] En ce cas, non seulement, dans l’appareil moteur, le bout initial qui lance les impulsions motrices est tronqué, mais encore, dans l’appareil intellectuel, le bout terminal où réside l’articulation mentale est altéré ou détruit ; ainsi les deux bouts sont voisins l’un de l’autre. — D’autres portions de l’écorce, principalement autour du sillon de Rolando, paraissent avoir un emploi du même genre ; selon l’endroit désorganisé143, tel ou tel groupe de contractions musculaires, tel ou tel mouvement du pied, de la jambe, du bras, de la main, du poignet, de la tête, flexion, projection, supination, devient impossible. […] Elle est donc vraisemblable ; à tout le moins, elle explique comment, en quoi, par quelle correspondance et par quel genre de service l’écorce cérébrale peut être l’instrument de la pensée. — Cette écorce grise, à quinze ou dix-huit étages superposés, ressemble à une imprimerie où l’atelier actif, éclairé, est entouré de vastes magasins obscurs et immobiles.

2589. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1891 » pp. 197-291

Eh bien, à cent cinquante années de là, il est peut-être permis, à un esprit un peu philosophe, dans le genre de Marivaux, de descendre à une bonne et à une basse prostituée. […] Maintenant du naturalisme, j’ai été le premier à en sortir, et non par l’incitation d’un succès dans un autre genre à côté de moi, mais par ce goût du neuf en littérature qui est en moi. […] Et Bauër racontait son départ le lendemain, et sa marche aux coups de fusil, après avoir pris un bol de bouillon, que lui avait donné une fille du quartier, ayant une réputation dans le genre de la Goulue.

2590. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre huitième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Victor Hugo »

Hugo apparaîtra plutôt comme un grand songeur, mais ce genre de songe profond est la caractéristique de la plupart des génies, qui sont emportés par leur pensée plutôt qu’ils ne la maîtrisent ; et si on réfléchit combien, dans le patrimoine d’idées que possède l’humanité, il y en a peu de voulues, combien il y en a de subies, on arrivera à cette conclusion que les hommes qui, comme Hugo, subissent leur pensée, ont parfois, si cette pensée est grande, plus d’importance dans l’histoire que certains autres qui la dirigent trop bien selon les règles d’un bon sens vulgaire. […] Plus haut, c’est la plante, c’est l’animal, surtout l’animal mauvais et féroce, le monstre. « Il y a des monstres dont l’organisme est une merveille, une perfection en son genre ; et cette perfection a pour but la destruction, elle est comme la perfection du mal même ! […] C’est un mauvais conducteur du genre humain que celui qui est athée. » Le vieux représentant du peuple ne répondit pas. « Il eut un tremblement.

2591. (1920) Action, n° 2, mars 1920

Que servirait de parler de genres, de classification ? […] Il contribue à enrichir la notion que nous avons de chaque genre, mais, au même moment, il a l’air de l’air de la démentir, il la secoue, il menace de l’arracher, ce qui nous plonge dans un grand trouble et un grand embarras. […] Cari Sternheimbp avait fait jouer une dizaine de pièces satiriques et sociales, avant de se mettre à écrire de petites nouvelles d’un genre tout personnel.

2592. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre troisième. La connaissance de l’esprit — Chapitre premier. La connaissance de l’esprit » pp. 199-245

Meubles, intérieurs d’appartement, figures humaines ou animales, arbres, maisons, rues, paysages, ce sont des représentations de ce genre dont la série compose le courant ordinaire de notre pensée. […] V Or, au moment précédent, le sujet, étant tout semblable, ne contenait que des événements du même genre ; même remarque pour chacun des moments antérieurs.

2593. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque (2e partie) » pp. 81-155

… Il s’agit maintenant de déterminer quel genre de supplice mérite un homme qui a voulu que la république fût libre ! […] Vous dites qu’il aurait excellé s’il se fût adonné à un autre genre de poème ; j’en conviens avec vous ; il avait assez de génie pour réussir dans tout ce qu’il aurait entrepris ; mais il n’est pas question ici de ce qu’il aurait pu faire : nous parlons de ce qu’il a fait.

2594. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

Rien ne survit du temps que ce qui n’est pas du temps, c’est-à-dire la beauté propre au genre de poésie qu’on possède : les allusions sont la fausse monnaie de la gloire, l’avenir ne la reçoit pas. […] En ce genre les Géorgiques de Virgile sont le chef-d’œuvre immortel des anciens et des modernes, parce que le spectacle de la nature et les travaux des champs sont un sujet bien plus susceptible de description et de sentiment que les leçons de rhétorique et de prosodie données en vers boiteux par Horace et par Boileau.

2595. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (1re partie) » pp. 337-416

Son voyage à Fribourg avec une jeune servante de madame de Warens, qu’il reconduit dans sa famille, est une autre scène de ce genre naïf comme une pastorale d’Helvétie. […] C’était un singulier contraste dans Rousseau qu’un homme écrivant un traité d’éducation pour le genre humain de la même main qui venait de jeter et qui jetait encore à cette époque ses enfants à l’hôpital des enfants trouvés pour y recevoir l’éducation de la misère, du hasard, et peut-être du vice et du crime.

2596. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

Ce marteau, de forme oblongue et du genre de ceux que nos ancêtres nommaient jaquemart, ressemblait à un gros point d’admiration ; en l’examinant avec attention, un antiquaire y aurait retrouvé quelques indices de la figure essentiellement bouffonne qu’il représentait jadis, et qu’un long usage avait effacée. […] Malgré ses quarante ans, malgré sa figure brune et rébarbative, flétrie comme le sont presque toutes les physionomies judiciaires, il se mettait en jeune homme, badinait avec un jonc, ne prenait point de tabac chez Mlle de Froidfond, y arrivait toujours en cravate blanche et en chemise dont le jabot à gros plis lui donnait un air de famille avec les individus du genre dindon.

2597. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CIXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (1re partie) » pp. 5-79

« Peu après, mon cœur reçut encore un coup très sensible du même genre. […] Ce genre de mort et la perte de cet excellent jeune homme, qui m’était très attaché, me furent plus pénibles qu’on ne saurait se l’imaginer.

2598. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIe entretien. L’Imitation de Jésus-Christ » pp. 97-176

Gerson, appelé dans toutes les éditions du temps auteur de l’Imitation, n’écrivit jamais pour une secte, mais pour le genre humain. […] Que nous importe tout ce qu’on dit sur les genres et sur les espèces ?

2599. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

Le marquis de La Maisonfort avait le genre d’esprit de Rivarol ; c’était un émigré comme Rivarol : il avait autant d’esprit, et du meilleur, qu’il soit possible d’en concentrer dans une tête humaine, même au pays de Voltaire et du chevalier de Grammont. […] Le genre même de l’ouvrage peut rendre raison d’une pareille dissemblance : ce cinquième chant est, en effet, une continuation de l’œuvre d’un autre poète, œuvre où cet autre poète célébrait son propre caractère et ses impressions les plus intimes ; sorte de composition où l’auteur doit, plus que tout autre, se dépouiller de lui-même et se perdre dans sa fiction.

2600. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1884 » pp. 286-347

Mais saperlotte, dans ce genre, le portrait de Mme *** par Regnault est très supérieur. […] Comme les Rothschild ont épuisé tous les genres de chasse, et qu’il n’y a plus de bête sur la terre, qui les intéresse à chasser, on promène, le matin, une peau de cerf dans le bois, et avec des chiens au nez tout particulier, on chasse, tout l’après-midi, cette odeur de bête absente, dans une sorte de poursuite d’une ombre.

2601. (1840) Kant et sa philosophie. Revue des Deux Mondes

Je suis très convaincu que le genre humain est partout le même, quelles que soient les diverses latitudes sous lesquelles sont distribuées les races humaines. […] Et il indique les argumens en faveur de l’existence de Dieu, de la liberté, de l’immortalité que donnait l’ancienne métaphysique, et ceux que la nouvelle mettra à leur place ; il soutient que la critique peut bien nuire au monopole de l’école, mais non pas à l’intérêt du genre humain, puisqu’elle-même répare les ruines qu’elle opère.

2602. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — I » pp. 39-56

à plus forte raison à des officiers, qui ne doivent pas quitter leurs troupes, et moins encore des troupes de cavalerie. » — « J’ai cru, lui répondit Villars, que Votre Majesté me pardonnerait de vouloir apprendre le métier, de l’infanterie, surtout quand la cavalerie n’a rien à faire. » C’est encore à ce siège, et pour une autre action de Villars, que le roi dit de lui : « Il semble, dès que l’on tire en quelque endroit, que ce petit garçon sorte de terre pour s’y trouver. » Le maréchal de Bellefonds, ne pouvant aider son jeune parent que de ses conseils, lui donna du moins celui-ci, dont Villars profita : c’était d’apprendre le métier de partisan, et d’aller souvent faire des partis avec ceux qui passaient pour entendre le mieux ce genre d’entreprise ; car, faute d’avoir ainsi pratiqué le détail de la guerre, et de cette guerre légère de harcèlement et d’escarmouches, bien des officiers généraux, quoique braves, se trouvent ensuite fort embarrassés quand ils commandent des corps détachés dans le voisinage d’une armée ennemie.

2603. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — I » pp. 417-434

Chez Gray elle tenait au genre de son âme ardente, reléguée sous le pôle arctique de Cambridge.

2604. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir a l’histoire de mon temps. Par M. Guizot »

Il est, parmi nous, l’exemple le plus éclatant de ce genre d’illusion que crée le talent de la parole porté à ce degré.

2605. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourg, par M. Michelet. (suite.) »

Je m’explique : il est bon et utile que nous ayons de savants évêques, de savants généraux d’armée, de savants magistrats, et enfin de savants guides dans tous les genres ; mais j’estime qu’il est plus préjudiciable qu’avantageux pour la société, qu’elle nourrisse une multitude d’hommes qui n’aient point d’autre métier que celui d’être savants.

2606. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’Impératrice Catherine II. Écrits par elle-même. »

Je n’en fis pas secret à Mr Tchoglokoff qui le redit à l’oreille de deux ou trois personnes, et de bouche en bouche, au bout d’un quart d’heure à peu près, tout le monde le sut. » Avec une galanterie des ce genre et moyennant cette adroite flatterie pour un caprice souverain, la grande-duchesse réparait pour quelque temps, dans l’esprit futile d’Élisabeth, bien des préventions contre elle, qu’on lui avait inspirées. — Mais voici le mieux, et je ne crois pas qu’un peintre de femmes, fût-il un Hamilton, eût jamais pu mieux faire ni mieux dire, s’il s’était proposé de nous donner le portrait de Catherine, à l’âge de vingt et un ans : « Aux bals de la Cour, où le public n’assistait pas, je me mettais le plus simplement que je pouvais, et en cela je ne faisais pas mal ma cour à l’Impératrice, qui n’aimait pas beaucoup qu’on y parut fort parée.

2607. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les Saints Évangiles, traduction par Le Maistre de Saci. Paris, Imprimerie Impériale, 1862 »

On a recueilli des passages de textes où est recommandée cette « charité envers le genre humain » ; et c’est pour de semblables pensées sans doute qu’Érasme penchait fort à croire l’âme de Cicéron sauvée et à la mettre avec les bienheureux dans le Ciel.

2608. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

Et à ce propos de redingote verte, il affectionnait ce genre de couleur qui le faisait appeler le comte Vert, d’un nom cher aux amis de l’antique Savoie.

2609. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Gisors (1732-1758) : Étude historique, par M. Camille Rousset. »

À cette occasion, son père composa pour lui une Instruction détaillée que de bons juges considèrent comme un chef-d’œuvre en son genre et qui contient tous les préceptes militaires et moraux capables de former un parfait colonel.

2610. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres choisies de Charles Loyson, publiées par M. Émile Grimaud »

Je pense que ce qui est dû surtout aux mauvaises plaisanteries de ce genre, c’est d’être méprisées et oubliées.

2611. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Préface »

Sainte-Beuve ne crut pas pouvoir faire cette concession : « Je ne veux blesser la conscience de personne, dit-il ; je l’ai toujours évité ; mais ici ce n’est pas même l’épiderme d’un catholique que j’ai atteint ; ce serait la première fois depuis quarante ans que je ferais une concession de ce genre. » Et il écrivit à M.

2612. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LE COMTE MOLÉ (Réception à l’Académie.) » pp. 190-210

Il s’est fait, dans les luttes parlementaires dernières où il a paru se surpasser, un genre à lui qui n’a rien d’ambitieux et qui persuade.

2613. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre III. Inconvénients de la vie de salon. »

On rencontre alors des actions, des mots d’une grâce suprême, uniques en leur genre, comme une mignonne et adorable figurine de vieux Sèvres.

2614. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre III. La personne humaine et l’individu physiologique » pp. 337-356

. — À côté des idées, images et sensations, événements fort composés dont nous avons conscience et que cette particularité distingue des autres événements analogues, sont d’autres événements rudimentaires et élémentaires du même genre, dont nous n’avons pas conscience, et que dénote l’action réflexe : tel est le premier point de vue. — À côté des mouvements moléculaires fort composés qui se passent dans la substance grise des lobes cérébraux et des centres dits sensitifs, sont d’autres mouvements moléculaires analogues et moins composés qui se passent dans la substance grise de la moelle et dans les ganglions du système nerveux sympathique170 ; tel est le second point de vue. — Le premier est le point de vue psychologique ; le second est le point de vue physiologique. — D’après le second, il y a dans l’animal plusieurs centres d’action nerveuse, les ganglions du grand sympathique, les divers segments de la moelle, les divers départements de l’encéphale, plus ou moins subordonnés ou dominateurs, plus ou moins simples ou compliqués, mais tous distincts, mutuellement excitables, et doués des mêmes propriétés fondamentales. — D’après le premier, il y a dans l’animal plusieurs groupes d’événements moraux, idées, images, sensations proprement dites, sensations rudimentaires et élémentaires, tous plus ou moins subordonnés ou dominateurs, plus ou moins simples ou compliqués, mais tous distincts, mutuellement excitables, et plus ou moins voisins de la sensation. — En forçant les termes, on pourrait considérer la moelle comme une file d’encéphales rudimentaires, et les ganglions du système sympathique comme un réseau d’encéphales plus rudimentaires encore171.

2615. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXe Entretien. Souvenirs de jeunesse. La marquise de Raigecourt »

Les autels et tableaux, les décorations de tout genre la surchargeaient de luxe pieux.

2616. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre I. La lutte philosophique »

Il marqua dans son prospectus, qu’« en réduisant sous la forme de dictionnaire tout ce qui concerne les sciences et les arts, il s’agissait de faire sentir les secours mutuels qu’ils se prêtent, d’user de ces secours pour en rendre les principes plus sûrs et leurs conséquences plus claires ; d’indiquer les liaisons éloignées ou prochaines des êtres qui composent la nature, et qui ont occupé les hommes, … de former un tableau général des efforts de l’esprit humain dans tous les genres et dans tous les siècles ».

2617. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre III. Madame de Staël »

Il y a quelque chose de très singulier dans la différence d’un peuple à un autre ; le climat, l’aspect de la nature, la langue, le gouvernement, enfin surtout les événements de l’histoire, puissance plus extraordinaire encore que toutes les autres, contribuent à ces diversités ; et nul homme, quelque supérieur qu’il soit, ne peut deviner ce qui se développe naturellement dans l’esprit de celui qui vit sur un autre sol et respire un autre air : on se trouve donc bien en tout pays d’accueillir les pensées étrangères ; car dans ce genre, l’hospitalité fait la fortune de celui qui la reçoit643. » Le conseil était bon et pratique : nous nous en sommes aperçus plus d’une fois en ce siècle, nous autres Français.

2618. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « J.-J. Weiss  »

Ce passage et beaucoup d’autres du même genre nous font parfaitement comprendre les jugements portés par M. 

2619. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les deux Tartuffe. » pp. 338-363

D’ailleurs, la foi fait des miracles de plus d’un genre, et l’on a vu souvent des dévots beaucoup plus intelligents qu’Orgon traiter avec la déférence la plus sincère et la plus aveugle et prendre pour directeur de conscience tel « petit Frère » aussi grossier et trivial que celui de la Rôtisserie de la reine Pédauque… « Mais comment, disais-je encore, un bourgeois comme Orgon, et qui doit avoir les préjugés de sa classe et de son rang, peut-il bien s’entêter à donner sa fille à un ancien mendigot ?

2620. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre IX. Inquiets et mystiques » pp. 111-135

Il est excellent et je me félicite de constater qu’un volume de ce genre abstrait peut témoigner autant d’imagination et davantage d’intelligence que les légendes les plus forcenées.

2621. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Oscar Wilde à Paris » pp. 125-145

Brouillé avec les genres et la syntaxe, il terminait, un jour, ainsi, l’exposé d’un conte : « À ce moment, la reine, il est mouru ! 

2622. (1785) De la vie et des poëmes de Dante pp. 19-42

. — Comme on a beaucoup parlé des traductions, je n’en dirai qu’un mot en finissant, pour ne pas paraître mépriser ce genre de travail, ou l’estimer plus qu’il ne vaut.

2623. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mme de Graffigny, ou Voltaire à Cirey. » pp. 208-225

La littérature française est bien riche, si on la suit dans ces genres un peu secondaires (journaux, correspondances, mémoires), qui tiennent à la société et au train même de la vie ; c’est le moyen, en y revenant souvent, de la pénétrer et de la traverser en bien des sens.

2624. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Légendes françaises. Rabelais par M. Eugène Noël. (1850.) » pp. 1-18

Il y a pourtant du vrai dans cette manière d’envisager Rabelais le franc rieur, au sortir des terreurs du Moyen Âge et du labyrinthe de la scolastique, comme ayant consolé et rassuré le genre humain.

2625. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie Stuart, par M. Mignet. (2 vol. in-8º. — Paulin, 1851.) » pp. 409-426

Quant aux autres fautes, aux fautes morales de la pauvre Marie Stuart, elles sont bien connues et aussi démontrées aujourd’hui que fautes de ce genre peuvent l’être.

2626. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame la duchesse d’Angoulême. » pp. 85-102

Elle était instruite, dans le genre d’instruction de Louis XVI ; elle lisait des livres d’histoire, de voyages, de morale, de religion.

2627. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — III. (Suite et fin.) » pp. 47-63

On remarquera qu’il ne fait aucune allusion aux injustices de tout genre dont il était atteint.

2628. (1889) Méthode évolutive-instrumentiste d’une poésie rationnelle

Paul Verlaine qui très heureusement parfois et avec sagesse et science en ses premiers volumes la fit triompher — mais surtout, à cause de l’emploi quand même et irréfléchi, par deux poètes l’un mort l’autre disparu, qui (à part de leurs productions quelques poèmes d’allure remarquable) furent les maîtres certainement, de ce genre fumiste à l’heure actuelle si florissant en ceux qui s’honorent de porter le titre de Décadents : Tristan Corbière et Arthur Rimbaud.

2629. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une croisade universitaire » pp. 107-146

Évite surtout, quand tu prends en main la plume du politique, les phrases de ce genre : « Dans les légations ce sont les mêmes personnes qui administrent les revenus et les sacrements » (Question romaine), bien que je ne me dissimule pas l’irrésistible influence de cette phrase sur les destinées futures de l’Italie centrale.

2630. (1912) L’art de lire « Chapitre IV. Les pièces de théâtre »

Mais le maître en ce genre, maître incomparable, du moins à considérer tous les auteurs français, et pour les autres je sens mon incompétence, c’est Molière, qui trace un caractère par le style même du personnage dès les premières répliques qu’il prononce, qui met des nuances de style sensibles entre des personnages à peu près semblables, et par exemple entre Philaminte, Armande et Bélise, peut-être et je le crois, entre Mademoiselle Cathos et Mademoiselle Madelon ; qui indique par des styles différents les différents âges, même, d’un même personnage ; car on sait parfaitement que Don Juan n’a pas le même âge au cinquième acte qu’au premier, malgré l’apparente observation de la règle des vingt-quatre heures, et qu’il change de caractère du commencement à la fin de la pièce ; or, observez le style, et vous verrez que de ces différences dans le caractère et de ces différences d’âge, le style même vous avertit.

2631. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre V. Mme George Sand jugée par elle-même »

Mais Mme Sand n’est point une lady Tartuffe… de naïveté, qui se mette à la torture pour nous persuader qu’elle n’est qu’une innocente, — une Agnès littéraire qui se contente seulement d’être belle (dans ses Œuvres), car elle ne se nie pas, elle ne se refuse pas ce genre de beauté !

2632. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Gustave Droz » pp. 189-211

L’auteur du Bébé est de cette école de sentiment et de peinture, avec les facultés de son ordre et le cadre du tableau de genre qu’il s’est choisi.

2633. (1900) Le lecteur de romans pp. 141-164

Et c’est pourquoi j’affirmais tout à l’heure que le roman « pour toutes les mains » est un genre faux.

2634. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre VII. Le cerveau et la pensée : une illusion philosophique »

Mais comment ne pas voir qu’une proposition de ce genre est absurde dans l’hypothèse idéaliste ?

2635. (1903) Considérations sur quelques écoles poétiques contemporaines pp. 3-31

Ils auraient, par exemple, bravement écrit : Le verger vert avec son odeur d’estragons — (s à la fin du mot) ; à moins que, par égard pour la rime aux yeux, ils n’aient découvert quelque chose de ce genre : Le verger vert et ses odorants estragons, composant ainsi un vers absolument mauvais, tout en croyant respecter la Muse.

2636. (1887) La banqueroute du naturalisme

Dans ce genre de comique inférieur, et même un peu grossier, je conviens que M. 

2637. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXII. »

« Elles ont, dit-il, une beaucoup plus grande ressemblance avec les hymnes du poëte thébain qu’aucune œuvre du même genre, dans la langue anglaise, et probablement dans toute autre langue.

2638. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

Il est vrai que les pauvres bœufs sont à l’abri des tentations de ce genre ! […] — Les archaïsmes des ronsardisants modernes ont été fort agréablement raillés par Rabelais, pour ne rappeler que des souvenirs nationaux, car s’il faut en croire Suétone, Auguste reprochait à son neveu Tibère ce genre de cruauté. […] L’auteur n’y a pas échoué… Et cependant… je doute que ce genre puisse donner de très heureux résultats. […] Car M. de Tinseau, s’il avait voulu se contenir, se modérer, réprimer l’intempérance excessive de sa plume, aurait pu se faire une légitime réputation, — le Ciel ayant daigné lui départir quelques rares qualités : la clarté, l’aisance, et un certain genre d’humour dont la saveur est piquante… Il nous reste à montrer, par l’analyse précise d’un de ses romans, quelques-uns des défauts de M.  […] S’il ne dévie pas vers le roman à prétentions trop psychologiques, s’il continue de chercher autour de lui ses sujets d’inspiration, et s’il peut enfin, ayant épuisé le filon des erreurs judiciaires, élargir son genre en conservant sa forte simplicité, M. 

2639. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

Il y aura donc autant de variétés de sentiment du beau qu’il peut y avoir de belles choses en un genre quelconque. […] Il va de soi qu’elle variera avec le tempérament de chacun, avec les circonstances, avec le genre de vie que nous menons par choix ou par nécessité. […] Que le poète soit en même temps un penseur, rien de mieux : nous ne tenons nullement, en matière d’art, à la division du travail et à la séparation des genres. […] Comme on le voit, je n’admets pas que même dans ce genre de composition on reste tout à fait passif. […] Gœthe avait la faculté de faire apparaître dans le champ rétinien, par un effort de vision mentale, des images colorées (sur les faits de ce genre, v.

2640. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

Graindorge est un ouvrage du même genre sous une forme humoristique. […] Quand il faisait une opération mentale de ce genre, il voyait les chiffres et opérait comme il aurait fait sur le tableau noir. […] L’imagination même de Taine est d’un genre particulier. […] Je l’ai vu dépenser son temps en démarches, en correspondances, en efforts de tout genre, pour un pauvre gardien de phare injustement destitué, qu’il avait rencontré par hasard dans un voyage, et cela avec une simplicité extrême, sans aucune attitude de protection ; on eût dit un ami prêtant secours à un ami. […] Combien les généralisations de ce genre, faites d’imagination et de passion, sont arbitraires et superficielles.

2641. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

Il n’a cependant pas adouci son talent, il n’a pas modifié son genre, il ne s’est pas mis d’accord avec lui-même ; quoiqu’il se soit une fois égaré dans des sentiers mystiques — l’on eût dit une figure de Rubens flottant dans une composition de Fra Angelico — il est demeuré le peintre brutal des grands désordres sociaux, et ses livres « réalistes » continuent à exhaler des odeurs d’épopée. […] D’abord, en effet, le xviie  siècle est une époque toute rétive à l’individualisme : la littérature personnelle n’y gangrenait pas encore les genres ; le Moi s’y « couvrait », à l’ordre de Pascal ; sermonnaires, dramaturges, moralistes, de même qu’ils ne cherchaient à mettre en lumière que des vérités générales, ne songeaient à peindre que l’homme général : en sorte que l’individu disparaissait de leurs œuvres. […] Les derniers ouvrages du comte Tolstoï et son genre de vie. […] Cet étonnement a été augmenté encore par un certain nombre d’anecdotes sur le genre de vie très particulier qu’a adopté l’illustre écrivain dans sa terre de Yasnaïa Poliana Ces anecdotes viennent de trop loin pour n’avoir pas perdu en route un peu de leur authenticité. […] Vous le voyez : au terme de ces études, nous nous trouvons devant une rupture complète avec les genres littéraires à la mode comme avec l’idée qu’on se faisait du rôle de l’écrivain.

2642. (1940) Quatre études pp. -154

Et je ne parle pas des odes dans lesquelles Boileau s’est évertué à mettre quelque désordre, estimant que le genre comportait cette pénible nécessité. […] Et encore : Forme silencieuse, ta hantise dépasse notre pensée, comme fait l’éternité… L’harmonie qu’il cherche, bien loin du genre oratoire, est infiniment délicate et subtile ; elle s’effaroucherait des éclats trop sonores ; elle est tout intérieure. […] Le meilleur représentant du genre, qui est sans doute Pierre Dupont, n’échappe pas à ce reproche général. […] Il accompagnait cette philosophie d’exemples pratiques, montrant combien les tragédies de Racine auraient gagné, si elles n’avaient pas été écrites en vers ; et n’écoutant plus que l’inspiration de son génie, il inventait un genre nouveau : l’ode en prose. […] Le génie latin a passé deux siècles à méconnaître le genre d’imagination et de sensibilité qui inspire cette poésie.

2643. (1858) Cours familier de littérature. V « XXXe entretien. La musique de Mozart (2e partie) » pp. 361-440

Il excelle dans tous les genres, il étend sa domination sur tout le vaste empire de l’art, depuis la canzonetta jusqu’au poème dramatique, depuis la sonate jusqu’à la symphonie : son imagination, aussi variée que profonde, aussi tendre que sublime, exprime tous les sentiments de la nature humaine, depuis le demi-sourire jusqu’à la grâce, et les transports de l’amour jusqu’aux sombres terreurs de l’âme religieuse ; car il ne faut pas oublier que c’est la même plume qui a écrit le Mariage de Figaro et la messe de Requiem. Après avoir ainsi traité tous les genres et parlé toutes les langues dans les œuvres diverses, Mozart se résume dans un effort suprême et nous donne, avec la partition de Don Juan, la plus complète expression de son génie.

2644. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

Léopold Robert survivra, parce qu’il est, comme le tendre et pieux Scheffer, qui vient de mourir, un novateur, un initiateur, un inventeur d’un nouveau genre de peinture : la peinture d’expression, la peinture spiritualiste, la peinture qui vient de l’âme, qui s’adresse à l’âme, qui émeut l’âme presque sans passer par les sens. […] Nous ne voulons pas louer un genre par ses défauts, ni donner à deux grands peintres quelques qualités de métier qui peuvent leur manquer.

2645. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIe entretien. Cicéron » pp. 81-159

À quelles dignités, à quelle gloire, à quels enfants, à quels honneurs, à quelles richesses d’âme et de bien, à quel frère, enfin (un frère que j’aime à cet excès qu’il m’a fallu, par un genre inouï de supplice, me séparer sans l’embrasser, de peur qu’il ne vît mes larmes, et que je ne pusse moi-même supporter sa pâleur et son deuil), je suis arraché ! […] La tyrannie, qui n’avait été jusque-là qu’une éclipse de la liberté, devint une institution ; elle dispensa le peuple de toute vertu ; elle fit aux Romains, selon le hasard des vices ou des vertus de leurs maîtres, tantôt des temps de servitude prospère, tantôt des règnes de dégradation morale et de sang, qui sont l’ignominie de l’histoire et le supplice en masse du genre humain.

2646. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIe entretien. Balzac et ses œuvres (1re partie) » pp. 273-352

Il détruisit beaucoup d’abus sans redouter les inimitiés que ce genre de courage attire, et introduisit de grandes améliorations dans cet hôpital, entre autres des ateliers de travail pour les vieillards valides à qui il fit allouer un salaire. […] Quant à la comédie, Molière, que je veux suivre, est un maître désespérant ; il faut des jours sur des jours pour arriver à quelque chose de bien en ce genre, et c’est toujours le temps qui me manque.

2647. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (2e partie) » pp. 81-159

Cacault ajoutait que le genre des matières traitées, fort peu comprises par les séculiers et par ceux surtout qui professaient des principes différents, offrait un obstacle de plus à cette persuasion. […] On séquestra immédiatement tous nos biens, et ce fut un séquestre d’un nouveau genre, car, au lieu de laisser les revenus de nos propriétés entre les mains des séquestrants, ainsi que c’est l’usage afin d’en rendre compte, on eut soin de les verser au trésor public.

2648. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (2e partie) » pp. 161-239

Jamais je n’oublierai l’impression produite sur mon esprit par la rencontre qui fait le sujet de cet article, et je ne doute pas que la relation que j’en vais donner n’excite dans celui de mon lecteur des émotions de plus d’un genre. […] « Ce n’est rien, maître, je donne seulement le signal de mon retour à ma femme et à mes enfants. » Une réponse du même genre, mais tremblante et plus douce, nous revint bientôt, prolongée entre les cimes des arbres.

2649. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VII »

Richard Wagner avait horreur de ce qu’il nommait les « orgies de musique » : c’est lui qui maintenant forme le principal prétexte d’innombrables orgies de ce genre. […] Hauteur. — La partie mélodique dont l’intensité augmentait se trouve ascendante, et de genre diatonique.

2650. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VIII »

C’est un exemple d’un autre genre de précision ; la musique se tait, et la phrase, réduite strictement à des mots qui chacun exprime une idée précise, nous donne en quatre lignes le drame entier qui se passe dans le cœur d’Isolde. Exactement la même chose se répète pour le drame qui se passe dans le cœur de Tristan, par les mots : « Tristan’s Ehre. hoechste Treu, etc. »89. — Et on trouvera dans ce premier acte un troisième genre de précision de la parole : c’est dans les récits d’Isolde, qui nous racontent ce qui a précédé, comment elle a soigné Tantris, comment elle a découvert que c’était lui le meurtrier de Morold, comment elle a voulu le tuer, mais que son regard lui fit tomber l’épée de la main.

2651. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VII, seconde guerre médique. »

La « forteresse en bois » de Salamine fut l’Arche guerrière qui sauva le genre humain d’un nouveau déluge. […] On peut dire que le genre humain serait resté sans éducation, faute du maître universel qui lui a tout enseigné.

2652. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1869 » pp. 253-317

* * * Qui n’a lu les conversations de Napoléon dans les Mémoires si vivants, si intéressants, si peu connus de Roederer, ne connaît point ce genre d’éloquence de l’homme de génie, qu’on pourrait appeler le vagabondage de l’éloquence. […] Je dois déclarer, qu’une fois la juste colère de la princesse, dépensée dans deux ou trois sorties de ce genre avec nous et d’autres amis, la princesse oublia ses griefs contre l’ancien familier de sa maison, et ne se rappela que le charme de sa causerie, de son esprit, de sa sociabilité, et redevenue tout à fait amie de sa mémoire, quand il fut mort, défendit chaleureusement cette mémoire contre tous, contre moi-même.

2653. (1894) Textes critiques

Aimer en même temps — d’un genre si différent — les musiciens de multiples études de Guiguet l’un surtout à la face de feu de Bengale et au dos moiré rosâtre de fuchsine miroitante ; — les Femmes au balcon sur des rues désertes ou passantes ; — le Forgeron (aujourd’hui chez Le Barc) heaume de cuir sphérique en capsule à qui aux yeux le courroux du feu souffle sa bave violette. […] Car 1° si ce n’était pas très beau, à les citer je ne prendrais aucun plaisir, donc ne les citerais pas ; — 2° si je pouvais bien expliquer point par point pourquoi cela est très beau, ce ne serait plus de la peinture, mais de la littérature (rien de la distinction des genres), et cela ne serait plus beau du tout ; — 3° que si je ne ’explique point par comparaison— ce qui irait plus vite — c’est que je ne fais point à ceux qui feuillettent ces notes le tort de croire qu’il leur faut prêter courte échelle… — Et plutôt que toute dissertation sur Filiger remirons-nous en l’ivoire des faces et des corps de sa Sainte-Famille, reproduite au Cœur, et dont je n’ai point parlé, car c’eût été très inutile.‌

2654. (1903) La renaissance classique pp. -

Ils peuvent bien saisir le menu détail pittoresque, l’impression du moment, rendre la vibration nerveuse d’une sensibilité hyperesthésiée ; ils peuvent s’élever en ce genre jusqu’au compliqué, jusqu’à l’étrange et jusqu’au rare, pousser le « modernisme » et le « chic » jusqu’à ses dernières limites, mais qu’on ne leur demande pas autre chose ! […] Notre domaine propre, ce sera la « belle nature », comme disaient déjà nos esthéticiens classiques, — tout ce qui non seulement est sain et bien constitué, mais qui s’approche le plus possible de la perfection en son genre.

2655. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gabrielle d’Estrées. Portraits des personnages français les plus illustres du XVIe siècle, recueil publié avec notices par M. Niel. » pp. 394-412

Le genre de beauté de Gabrielle une fois attesté par l’impression générale, on peut s’en rendre compte d’après ses portraits et le conclure encore plus que l’y voir à travers la raideur qui n’est que dans l’image, et sous la parure qui de loin la surcharge un peu.

2656. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal du marquis de Dangeau — II » pp. 18-35

Ce discours de Racine, qui est un modèle du genre, commence par un éloge du grand Corneille, qui remplit toute la première moitié ; et presque toute l’autre moitié est consacrée, sous prétexte de M. 

2657. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — II » pp. 254-269

Nous n’aurions qu’à continuer la lecture de ce chapitre pour avoir à renouveler les remarques du même genre, et aussi pour apprécier l’utilité dont Charron a pu être dans les progrès si lents de l’éducation publique dans notre pays.

2658. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — I » pp. 20-38

Montalant-Bougleux est estimable par le sujet et par l’intention ; il y a des idées justes, mais non assez précises, mais trop mêlées de digressions étrangères, et exprimées dans un style qui est loin d’être celui de la correction ornée : et c’est là le style qui conviendrait si bien à ce genre de dissertations littéraires.

2659. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — I » pp. 298-315

Il roulait comme il pouvait, quelquefois trois mois durant, avec ces troupes sans paye, tenant tête aux armées ennemies, faisant plusieurs sièges, et il était forcé après cela de se désister de ce qu’il était près d’atteindre, « tant à cause de la mauvaise humeur de ses mestres de camp, que parce que les moissons approchaient, qui est un temps où les pauvres gens gagnent gros au bas Languedoc. » Ce ne sont là que des aperçus, mais qui donnent idée de la nature de génie et de constance qu’il lui fallut pour faire si bonne mine en un tel genre de guerre : je laisse à d’autres à l’en admirer.

2660. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — II » pp. 414-431

C’est peu après ce temps que la margrave songea à se servir de Voltaire pour une tentative du même genre et qui avait le même but, mais qui ne paraît point se rattacher à la précédente.

2661. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mémoires de Mme Elliot sur la Révolution française, traduits de l’anglais par M. le comte de Baillon » pp. 190-206

Mais en ce qui concerne la personne du duc d’Orléans, Mme Elliott nous dit presque dans les mêmes termes que le correspondant de Mirabeau : Ce prince était un homme de plaisir, qui ne pouvait supporter ni embarras ni affaire d’aucun genre ; il ne lisait jamais et ne s’occupait de rien que de son amusement.

2662. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Une monarchie en décadence, déboires de la cour d’Espagne sous le règne de Charles II, Par le marquis de Villars »

Le Journal du Voyage d’Espagne, de Mme d’Aulnoy, une femme de beaucoup d’esprit, qui était allée à Madrid dans le même temps, et qui raconte à sa manière les mêmes choses, mériterait aussi (en tout ou en partie) une réimpression ; ce n’est pas moins piquant dans son genre que les Lettres du président de Brosses sur l’Italie.

2663. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Madame de Staël. Coppet et Weimar, par l’auteur des Souvenirs de Mme Récamier (suite et fin.) »

Or, dans les Cent-Jours, et pendant tout le temps qu’on discuta la Constitution, Napoléon eut du moins ce genre de sincérité qui consistait à empêcher ses nouveaux collaborateurs de pécher par excès et de compromettre leur œuvre en la rendant impraticable à l’usage ; il ne leur tendit aucun piège, et quand on voulait trop, il se montrait prêt aussitôt à se cabrer.

2664. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite) »

Il a une conscience naïve de sa gloire qui ne peut déplaire, parce qu’il est occupé de tous les autres talents, et si véritablement sensible à tout ce qui se fait de bon partout et dans tous les genres.

2665. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite) »

En fréquentant le monde, j’aurais la douleur de sentir empirer mes idées sur le genre humain, et n’ayant pas la force de devenir méchant ni le courage d’être meilleur, je serais comme les damnés que l’impuissance du mal et le désespoir du bien tourmentent également. » On ne saurait mieux décrire sa misère, ni mieux analyser son propre martyre.

2666. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid. »

Cette édition47 où le texte est soigneusement collationné, où l’on donne les variantes, les corrections successives et authentiques, où rien n’est oublié au sujet de chaque pièce, ni les sources et origines, ni les termes de comparaison, ni les morceaux même de polémique qui s’y rapportent ; où l’on insérera des lettres de Corneille jusqu’ici éparses ou restées manuscrites, des pièces de vers publiées çà et là dans des recueils du temps et jusqu’aux plus minces productions du grand poète, promet d’être un modèle en son genre et tout à fait monumentale.

2667. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise par M. Taine. »

Il faut admirer ce que nous avons et ce qui nous manque ; il faut faire autrement que nos ancêtres et louer ce que nos ancêtres ont fait. » Et après quelques exemples saillants empruntés à l’art du Moyen-Age et à celui de la Renaissance, si originaux chacun dans son genre et si caractérisés, passant à l’art tout littéraire et spirituel du xviie  siècle, il continue en ces termes : « Ouvrez maintenant un volume de Racine ou cette Princesse de Clèves, et vous y verrez la noblesse, la mesure, la délicatesse charmante, la simplicité et la perfection du style qu’une littérature naissante pouvait seule avoir, et que la vie de salon, les mœurs de Cour et les sentiments aristocratiques pouvaient seuls donner.

2668. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. »

« Une personne qui l’avait entendu me disait, il y a vingt-cinq ans (je cite un des témoins que j’ai interrogés), qu’il avait un genre différent de M. 

2669. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Legkzinska »

Si, étant né prince, il eût reçu une bonne éducation, s’il se fût trouvé surtout dans des circonstances qui l’eussent obligé d’employer avec un peu d’énergie les facultés que la nature lui avait données, il est vraisemblable que peu de princes eussent mieux mérité du genre humain par la bonté qui aurait sûrement dirigé ses actions, si ses actions avaient été à lui. » C’est là qu’en était venu le Louis XV des derniers temps, celui qui disait : « Après moi le déluge ! 

2670. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens. par M. Le Play, conseiller d’État. (Suite et fin.) »

D’autres font un autre genre d’objections qui couperait l’idée à sa racine, et ils disent : Quand vous accorderiez la liberté de tester au père de famille, l’égalité est si bien passée dans nos mœurs, dans notre manière de voir et de sentir, que l’immense majorité des pères n’en userait que dans le sens du droit établi et dans l’esprit de la loi actuelle ; et rien ne serait changé.

2671. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée, par M. le chevalier Alfred d’Arneth et à ce propos de la guerre de 1778 »

Voulant sauver mes États de la plus cruelle dévastation, je dois, coûte que coûte, chercher à me tirer de cette guerre, et, comme mère, j’ai trois fils qui ne courent pas seulement les plus grands dangers, mais doivent succomber par les terribles fatigues, n’étant pas accoutumés à ce genre de vie.

2672. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, par M. Armand Lefebvre (suite et fin.) »

Il est plus difficile qu’on ne le croirait de saisir tout d’une venue les grands hommes en tout genre : il faut du temps et passer par plus d’un degré pour arriver à les embrasser dans leur ensemble.

2673. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet »

Chabanon était un homme de nuances ; il avait eu des succès variés et en plus d’un genre ; mais il n’avait excellé en aucun.

2674. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Ils étaient chacun un type dans son genre, et les deux se complétaient.

2675. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre premier. Les signes — Chapitre II. Des idées générales et de la substitution simple » pp. 33-54

. — Il est général parce qu’il convient à un genre ou groupe d’objets semblables, le nom d’arbre à tous les arbres, peupliers, chênes, cyprès, bouleaux, etc. ; le nom de polygone à tous les polygones, triangles, quadrilatères, pentagones, hexagones, etc. — Il est abstrait parce qu’il désigne un extrait, c’est-à-dire une portion d’individu, laquelle se retrouve dans tous les individus du groupe ; le nom d’arbre exprime la qualité commune à toutes les espèces d’arbres, peupliers, chênes, cyprès, bouleaux, etc. ; celui de polygone représente la qualité commune à toutes les sortes de polygones, triangles, quadrilatères, pentagones, hexagones, etc. — On voit la liaison de ces deux caractères du nom ; il est général parce qu’il est abstrait ; il convient à toute la classe parce que l’objet désigné, n’étant qu’un morceau, peut se retrouver dans tous les individus de la classe, lesquels, semblables à ce point de vue, restent néanmoins dissemblables à d’autres points de vue.

2676. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre I. François Rabelais »

Et d’abord, il a en matière d’invention la souveraine indifférence des maîtres en tous les genres : il n’a pas souci de créer sa matière.

2677. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VI, « Le Mariage de Figaro » »

Outre l’importance que lui donne sa signification politique, la pièce a encore par sa forme un intérêt d’un autre genre, et de premier ordre.

2678. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre II. L’éloquence politique »

La Chalotais, dans son Essai d’éducation nationale, Servan, dans son Discours sur l’administration de la justice criminelle, mais surtout Turgot, dans son admirable lettre au roi, qui est ce que sont les déclarations ministérielles de notre république parlementaire, nous offriraient les modèles du genre.

2679. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Pierre Loti »

Il aime des femmes de tous les types et de tous les genres de beauté dans tous les pays du monde : Aziyadé, Rarahu, Pasquala, Fatougaye : et chaque fois il connaît l’orgueil et le délice d’être aimé absolument, jusqu’à la mort.

2680. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « La génération symboliste » pp. 34-56

Je parle de ce genre de brasseries aujourd’hui à peu près disparues, véritables lieux de perdition, qu’on vit s’établir et pulluler, dans Paris, au lendemain de 1870, soi-disant à l’imitation des brasseries alsaciennes, mais desservies par d’étranges « Kellnerinnen » et où certains voyaient la main de l’Allemagne, préoccupée de noirs dessins et d’assurer sa domination future, en préparant la corruption et l’énervement de la jeunesse française.

2681. (1890) L’avenir de la science « V »

L’universel, c’est-à-dire l’humain, tel doit être désormais le critérium extérieur d’une doctrine qui s’offre à la foi du genre humain.

2682. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre V. La littérature et le milieu terrestre et cosmique » pp. 139-154

On voit par là combien il importe à l’historien de déterminer dans chaque période quel est le genre, et, si je puis ainsi parler, quel est le degré des beautés naturelles qu’on a su y apprécier.

2683. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre III : Les Émotions »

Mais il y a des disconvenances qui produisent toute autre chose que le rire ; un vieillard sous un fardeau pesant, de la neige en mai ; un loup dans une bergerie et vingt autres faits de ce genre excitent la pitié, l’étonnement, la crainte, non point le rire.

2684. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires de Philippe de Commynes, nouvelle édition publiée par Mlle Dupont. (3 vol. in-8º.) » pp. 241-259

Un seul fait important est ici à noter : comme Bacon, Commynes, sur un point délicat, fut coupable et faible ; tous deux ont eu dans leur vie des taches du même genre, pour avoir trop aimé les biens.

2685. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Des lectures publiques du soir, de ce qu’elles sont et de ce qu’elles pourraient être. » pp. 275-293

Ce qu’il y a de particulier à ce genre d’enseignement indirect, c’est d’être une lecture et non une leçon ; c’est que le maître ne paraisse point, qu’il n’y ait point de maître à proprement parler, mais un guide qui devance à peine et fasse avec vous les mêmes pas.

2686. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Le Palais Mazarin, par M. le comte de Laborde, de l’Institut. » pp. 247-265

De plus, dans ce genre d’histoire, il n’est pas obligé de renoncer à ses passions, dont il se détache avec peine.

2687. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — II. » pp. 494-514

Ce sont des maladies de croissance, disent les partisans de la perfectibilité et de l’éducation progressive du genre humain.

2688. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « L’abbé Gerbet. » pp. 378-396

Je pourrais multiplier les citations, si celles de ce genre étaient ici convenables et s’il ne fallait renvoyer cette lecture à la méditation solitaire des lecteurs ; je recommande, au nombre des pages les plus belles et les plus suaves dont puissent s’honorer la langue et la littérature religieuse, toute la fin du chapitre viii.

2689. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre III. Zoïle aussi éternel qu’Homère »

Il y a eu, c’est vrai, des époques où l’on pensait autrement ; dans ces temps-là les choses sur lesquelles on marchait le prenaient quelquefois mal, et se soulevaient ; mais c’était l’ancien genre, ridicule maintenant, et il faut laisser dire les fâcheux et les grognons affirmant qu’il y avait plus de notion du droit, de la justice et de l’honneur dans les pavés d’autrefois que dans les hommes d’aujourd’hui.

2690. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre V. Seconde partie. Des mœurs et des opinions » pp. 114-142

Qu’il me soit permis de citer un autre exemple d’un genre bien moins important.

2691. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Philarète Chasles » pp. 111-136

Il y avait vécu et il y avait écrit dans la langue du pays, comme Voltaire qui, jeune et fat comme un Français, s’était aussi permis d’y écrire, dans cette langue si opposée pourtant à son genre de génie.

2692. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Vigny »

Ici, qu’on me passe une observation qui caractérisera le genre de talent de Vigny plus heureusement que toutes les analyses de style auxquelles je pourrais me livrer.

2693. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IX : M. Jouffroy écrivain »

Il était si possédé de sa passion, qu’il l’apercevait en tout le monde et l’imposait au genre humain ; le fond de l’homme, à ses yeux, est la connaissance de la vérité morale.

2694. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

Mon goût pour ce genre de critique qui rend d’ailleurs celle-ci moins aisée que ne l’affirme un vers célèbre, faussement attribué à Boileau, va jusqu’à me faire trouver excellente la coutume des juges anglais, s’excusant auprès des prévenus déclarés coupables, de la nécessité où ils sont de les faire pendre, mais les faisant pendre tout de même. […] , Père et potache sont les chefs-d’œuvre du genre. […] Je signalerai surtout le récit d’une symphonie, dominée par le chant d’un violon, qui est le triomphe du genre ; on croirait entendre tous les déchaînements de l’orchestre, tous les timbres des instruments, tous les raffinements d’une belle orchestration ; c’est par là que vaut (pour moi s’entend) ce livre qui, malgré les défauts que je lui trouve, contient de réelles qualités d’écrivain. […] C’est je crois, Mosca qui, dans la Chartreuse de Parme, prononce une phrase dans le genre de celle-ci : « Méfiez-vous de tout mouvement irréfléchi du cœur qui pourrait vous jeter dans un parti contraire à vos sympathies futures. » Dans le livre de M.  […] Pour ma part, je crois bien que celles qui pratiquent ce genre de vengeance, qui renferme quelque douceur, eussent toujours fini par y avoir recours, même sans avoir à se venger ; en principe, celle qui s’écrie : « Si telle chose m’arrivait, je me donnerais au premier venu ! 

2695. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

Or, si ce méfait et les méfaits de ce genre mettent en péril la société, celle-ci est, à l’égard de cet individu, en état de légitime défense. […] L’échange ne profite ni à l’un ni à l’autre de ces deux genres, le législatif et le badin. […] * *    * Jules Renard fut, en son genre, un écrivain parfait. […] C’est bien heureux, — parce que la moquerie est un genre où excelle Mgr Duchesne ; seulement, quelle moquerie, légère, amusée, indulgente et qui trouve qu’en fin de compte tout cela n’est pas grave ! […] Il n’est rien de ce genre.

2696. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

Il me semblait que la mort menaçait mon père, mes enfants, mes amis, et ce sont des sensations de ce genre qui doivent préparer le désordre des facultés morales. […] L’auteur y passe en revue presque tous les orateurs qui se sont fait un nom dans nos assemblées délibérantes : il a cherché à déterminer le genre et le degré de leur mérite littéraire. […] Il est fâcheux que les témoignages contemporains concernant Esménard ne le mettent point au-dessus de ce genre de soupçon.

2697. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

Elle énumère les actrices facilement dérangées par les émotions de la scène, les actrices breneuses, foireuses, diarrhéeuses, les comédiennes perdant leurs légumes, selon son expression, citant comme les modèles du genre Mlle Georges, Mlle Rachel, Mme ***. […] * * * Les boursiers donnent leur genre, leur insolence aux garçons de café du boulevard des Italiens. […] Puis on a lâché une nommée Agar dans ce genre de divertissement… Vous l’avez vue, mon oncle.

2698. (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle

Les tableaux de Meissonier et les sonnets fie Heredia, ce sont, en effet, des compositions du même genre. […] Il chercha quelque temps sa voie et il la trouva dans un genre qui, véritablement, lui appartient. […] De sorte que, d’un côté de la Seine, le fils tuait le père, de l’autre côté, le père tuait le fils, et cela donnait une idée de la famille française… Enfin, François Coppée a écrit, dans le genre de la Légende des siècles et des Trophées, de beaux morceaux, de beaux fragments épiques. […] Là, il fut infiniment curieux et, dans son genre, tout à fait admirable.

2699. (1891) Esquisses contemporaines

Il ne faudrait pas toutefois chercher dans ce livre une tendance morale quelconque, nous verrons qu’il échappe à toute appréciation de ce genre : on n’y trouverait pas même le développement d’un caractère. […] On n’y rencontre pas non plus ce genre d’intérêt médiocre auquel atteignent si souvent les écrivains de second ordre, et qui consiste dans l’enchevêtrement des circonstances et dans le dramatique des situations. […] Elle nous paraît caractériser assez bien le genre d’inspiration de notre auteur et donner une juste idée de sa manière habituelle. […] Il n’est pas un des auteurs de ce recueil qui exprime la moindre prétention de ce genre. […] Mais le matérialisme n’est pas le dernier mot du genre humain.

2700. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — III. (Fin.) » pp. 175-194

Il voit dans cette nouvelle industrie des soies, « plutôt méditative, oisive et sédentaire », une cause d’affaiblissement, même au moral ; il craint que cet emploi d’un nouveau genre ne désaccoutume la population de la vie laborieuse et pénible qui est propre à former de bons soldats.

2701. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le marquis de la Fare, ou un paresseux. » pp. 389-408

Enfin ce fut un homme qui, avec une autorité suprême, compta un peu avec le genre humain.

2702. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Une Réception Académique en 1694, d’après Dangeau (tome V) » pp. 333-350

Cela, on le voit, n’est pas tout à fait juste, et il ne manque rien à ce discours pour être en parfait contraste avec le genre de l’évêque.

2703. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — I » pp. 395-413

Je ne fais qu’indiquer un portrait du général ministre Grumbkow, persécuteur odieux de Frédéric et de sa sœur : dans son duel avec le prince d’Anhalt, elle le montre effaré et tremblant, et rappelle toutes les autres preuves qu’il avait données de la même disposition, soit à la bataille de Malplaquet, où il était resté dans un fossé pendant tout le temps de l'action, soit au siège de Stralsund, où il s’était démis fort à propos une jambe dès le commencement de la campagne, ce qui le dispensa d’aller à la tranchée : « Il avait, conclut-elle, le même malheur qu’eut un certain roi de France, qui ne pouvait voir une épée nue sans tomber en faiblesse61 ; mais, excepté tout cela, c’était un très brave général. » Et ailleurs, montrant le roi son père qui ne s’accommodait pas des manières polies et réservées du prince héréditaire de Bareith, tout en le lui donnant pour mari : « Il voulait un gendre, dit-elle, qui n’aimât que le militaire, le vin et l’économie. » Certes, dans une société idéale où l’on se figure réunis les Caylus, les Hamilton, les Grammont, les Sévigné, les Coulanges, les Saint-Simon, les Staal de Launay, les Du Deffand, la margrave n’eut pas été hors de sa place ni dans l’embarras ; elle eût trouvé bien vite à payer son écho par maint trait d’esprit et de raillerie bien assénée, qui eût été applaudi de tous et de toutes, de même que son frère, en causant, n’était en reste de mots excellents ni avec Voltaire, ni avec personne ; mais à la lecture, et eu égard au genre et à la nature des tableaux, elle garde sa couleur étrange et son accent exotique.

2704. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — II » pp. 18-34

Les peintures qu’il a retracées de ces jours d’automne et d’hiver, passés au bord de l’océan dans la maison de l’hospitalité, dans cette thébaïde des grèves comme l’appelait un peu ambitieusement La Morvonnais, sont de belles pages qui se placent d’elles-mêmes à côté des meilleures, en ce genre, que nous connaissons.

2705. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Il s’était de bonne heure intéressé à cette petite Lilie (Pauline), et quand elle eut fait sa première communion et qu’elle commença à se préparer pour ses examens d’institutrice, il entama avec elle par lettres un petit Cours de rhétorique naturelle, qui est un modèle en ce genre.

2706. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Charles-Quint après son abdication, au monastère de Saint-Just »

Ce qui est certain, c’est que les papiers de Van Male, de celui qui aurait servi de secrétaire à l’empereur pour ce genre de travail, furent saisis après la mort du maître pour être remis à Philippe II, lequel était peu ami de la publicité en telle matière, et qui, une fois qu’il la tenait, ne lâchait pas sa proie.

2707. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Les quatre moments religieux au XIXe siècle, (suite et fin.) »

Ce qui éclate aux yeux, c’est qu’il a déjà réveillé bien des haines ; il a produit de ces violents effets de répulsion que les excès de ce genre ont suscités de tout temps en France ; il vient de provoquer au théâtre un type vengeur et populaire qui s’est répété et représenté sur toutes les scènes des villes de province, et jusque dans des granges où la comédie ne s’était pas jouée depuis des années95.

2708. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni. (suite) »

Mais enfin abondance de preuves ne nuit pas, surtout quand elles sont d’un genre, nouveau, imprévu, et qu’elles se produisent en un langage que chacun comprend à l’égal au moins de celui du dessin et des images : je veux parler des preuves écrites et littéraires.

2709. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

Guadet, écrivant la Vie de ce girondin, et se trouvant en face de la difficulté, c’est-à-dire de la tendre liaison présumée entre Mme Roland et Buzot, s’en tirait d’une manière évasive et sauvait la situation dans les termes suivants : « On a dit que des relations d’un autre genre avaient existé entre Buzot et Mme Roland.

2710. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Exploration du Sahara. Les Touareg du Nord, par M. Henri Duveyrier. »

La plus noble forme que revêt la vocation des voyages est assurément celle qui réunit l’instinct et la science, qui pousse des hommes jeunes à aller chercher, loin des douceurs aisées de la patrie, les fatigues, les périls de tout genre, non uniquement pour changer et pour voir, et pour raconter ensuite au courant de la plume ce qu’ils ont vu en touristes et en amateurs, mais pour étudier, pour connaître à fond des contrées et des civilisations lointaines, pour les décrire avec rigueur, pour accroître ainsi sur quelques points nouveaux et compléter l’histoire de la planète que nous habitons.

2711. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Mlle Eugénie de Guérin et madame de Gasparin, (Suite et fin.) »

Eugénie qui voit juste, qui voit bien, mais qui n’a pas, comme on dit, le diable au corps, continue en ces termes sa description souriante et sobre, que nous donnerons jusqu’à la fin comme un exemple parfait en son genre : « Le verre cassé, on s’est mis en danse.

2712. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire de la Grèce, par M. Grote »

Grote a pris résolument son parti : à ses yeux, il n’y avait rien à faire pour l’histoire dans de telles époques et dans les fictions de tout genre qui les remplissent ; il s’est contenté de les exposer en détail comme se les figuraient les Grecs et comme les premiers auteurs les ont transmises.

2713. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre »

Jaloux de la faveur et du crédit, porté en naissant au sein de la fortune, il ne négligea aucun moyen de se pousser et de monter aussi haut qu’il le pourrait : il avait de quoi justifier cette ambition par son mérite et par divers genres de talents.

2714. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « HISTOIRE de SAINTE ÉLISABETH DE HONGRIE par m. de montalembert  » pp. 423-443

C’est ainsi encore qu’à la page 256 une faute de ce genre se reproduit : « Cette mère dénaturée, au lieu d’être touchée de tant de générosité, ne songea qu’à spéculer sur sa prolongation… » Le soin que je mets à signaler en détail ces points inexacts montre combien ils sont peu nombreux ; mais il importe qu’il n’y en ait pas trace dans un si beau et si pur talent d’écrivain.

2715. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre II. Les privilèges. »

Ils sont là, dans chaque canton, visibles, acceptés d’avance ; on les reconnaît à leur nom, à leur titre, à leur fortune, à leur genre de vie, et la déférence est toute prête pour leur autorité.

2716. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVe entretien. Littérature grecque. L’Iliade et l’Odyssée d’Homère » pp. 31-64

Demander si un tel homme peut compter au nombre des moralisateurs du genre humain, c’est demander si le génie est une clarté ou une obscurité sur le monde ; c’est renouveler le blasphème de Platon ; c’est chasser les poètes de la civilisation ; c’est mutiler l’humanité dans son plus sublime organe, l’organe de l’infini !

2717. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre III. La poésie : V. Hugo et le Parnasse »

Dans ce genre, M. 

2718. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Émile Zola, l’Œuvre. »

Ils sont dans leur genre, aussi éloignés de nous que les artistes chevelus et romantiques de 1830.

2719. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre IV. Ordre d’idées au sein duquel se développa Jésus. »

Les Samaritains étaient agités de mouvements du même genre 178.

2720. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre V »

Son genre de comique est passé ; il a tourné au baroque et au suranné.

2721. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Pensées, essais, maximes, et correspondance de M. Joubert. (2 vol.) » pp. 159-178

Plus le genre dans lequel on écrit tient au caractère de l’homme, aux mœurs du temps, plus le style doit s’écarter de celui des écrivains qui n’ont été modèles que pour avoir excellé à montrer, dans leurs ouvrages, ou les mœurs de leur époque ou leur propre caractère.

2722. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Discours sur l’histoire de la révolution d’Angleterre, par M. Guizot (1850) » pp. 311-331

Les faits très anciens sont ceux qui se prêtent le mieux à ce genre d’histoire systématique.

2723. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Maintenon. » pp. 369-388

Je laisse à de plus osés de mettre la main au feu pour des questions de ce genre : il me suffit, et il doit suffire à ceux qui cherchent avant tout le caractère du personnage, que Mme de Maintenon ait eu dans l’ensemble une ligne de conduite pleine de réserve et de convenance.

2724. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — I. » pp. 84-104

Je veux m’expliquer plus clairement : si un véritable homme de lettres, bien simple, bien modeste, bien consciencieux, mais étranger à l’action, mais ne sachant ni payer de sa personne, ni représenter en Cour des pairs ou en cour d’assises, ni tenir tête aux assaillants de tout genre et de tout bord, ni dessiner sa poitrine avec cette noblesse dans le danger, avait écrit du fond de son cabinet la plupart des choses excellentes que Carrel a écrites (j’entends excellentes, littérairement parlant), il ne passerait, selon moi, que pour un bon, un estimable, un ferme, un habile et véhément écrivain ; mais il n’eût jamais excité les transports et les ardeurs qui accueillirent les articles de Carrel : c’est qu’avec lui, en lisant et en jugeant l’écrivain, on songeait toujours à l’homme qu’on avait là en présence ou en espérance, à cette individualité forte, tenace, concentrée, courageuse, de laquelle on attendait beaucoup.

2725. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — I. » pp. 186-205

Nous touchons là au genre de talent et aussi à ce qui sera le défaut général de l’abbé Barthélemy dans Anacharsis : un peu trop d’assaisonnement dans l’érudition, et un affaiblissement élégant de l’Antiquité par les grâces mondaines.

2726. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Saint François de Sales. Son portrait littéraire au tome Ier de l’Histoire de la littérature française à l’étranger par M. Sayous. 1853. » pp. 266-286

Un jour, une dame mariée lui adresse une question de ce genre, à savoir comment on pouvait accorder l’autorité du pape et celle des rois.

2727. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Marguerite, reine de Navarre. Ses Nouvelles publiées par M. Le Roux de Lincy, 1853. » pp. 434-454

Elle continua d’acquérir tant qu’elle vécut ; elle protégea de tout son cœur et de tout son crédit les savants et les hommes de lettres de tout ordre et de tout genre, profitant d’eux et de leur commerce pour son propre usage, femme à tenir tête à Marot dans le jeu des vers comme à répondre à Érasme sur les plus nobles études.

2728. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre deuxième. La force d’association des idées »

Nous avons dit que les idées sont des espèces et que la lutte des idées est une lutte d’espèces ; en voilà une preuve nouvelle : l’humanité porte dans sa tête les embranchements, les ordres, les classes, les familles, les genres des Cuvier, des Geoffroy Saint-Hilaire et des Jussieu.

2729. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1873 » pp. 74-101

Il nous fait le tableau d’une matinée, où Morny lui avait commandé une chanson, une cocasserie madécasse, dans le genre de « bonne négresse aimer bon nègre, bonne négresse aimer bon gigot. » La chose fabriquée et apportée par Daudet, dans l’enthousiasme de la première audition, on oublie dans l’antichambre Persigny et Boitelle.

2730. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une préface abandonnée » pp. 31-76

Ils soutiendront que vous êtes en dehors du genre et vous liront le règlement !

2731. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VI. Daniel Stern »

Elle l’a signée encore Daniel Stern, tout court, tenant à garder les culottes que le monde et le temps commencent à lui ôter… Madame la comtesse d’Agoult doit être, si je ne me trompe, la petite-fille, par mariage, ou la petite-nièce, de ce capitaine des gardes-françaises qui mit si prestement à la porte les premiers polissons parlementaires de la Révolution, féconde depuis en polissons du même genre, et qui, s’il revenait au monde, ce capitaine Haut-la-Main !

2732. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IX. Mémoires de Saint-Simon » pp. 213-237

Il ne démêla pas son genre de génie.

2733. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Xavier Aubryet » pp. 117-145

sont des romans, et de tous les genres de roman le plus difficile.

2734. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Prosper Mérimée »

Il avait, sous les formes simples et condensées qu’il tenait de la sécheresse primitive de son esprit, l’indifférence scélérate la plus tranquille sur sa propre immoralité, et ce fut longtemps son genre de puissance.

2735. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « J. de Maistre » pp. 81-108

IX En effet, dans ces quelques pages qui n’omettent rien en leur brièveté pleine, Joseph de Maistre commence, il est vrai, par s’opposer à l’émancipation en principe, mais il ne répugne pas à la préparer, historien que le métaphysicien n’infirme jamais : « Quand on lit l’Histoire, il faut savoir la lire », dit-il quelque part ; et l’Histoire, dont il parcourt les annales avec les trois pas homériques de Bossuet, « montre » (ajoute-t-il), « avec la dernière évidence, que le genre humain n’est susceptible de liberté qu’à, mesure qu’il est pénétré et conduit par le Christianisme.

2736. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Ernest Renan »

Il ne pouvait pas lui donner son genre de génie ; car, en fin de compte, Strauss est ingénieux : il organise ses sophismes avec un art de constructeur qui fait mirage ; il n’a que des vapeurs sous la main et il en construit parfois des palais !

2737. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Baudelaire  »

— quelle matière à curiosité et à dissertations pour tous les genres de badauds, mais surtout pour les « badauds de l’ordre intellectuel  », comme les appelle Baudelaire.

2738. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iii »

Vendredi saint, journée rédemptrice du genre humain, comme nous savons bien passer cette journée !

2739. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre IV. L’unification des sociétés »

Il est d’ailleurs de l’essence d’un pouvoir central de penser, en légiférant, par genres plutôt que par espèces, et d’universaliser les lois.

2740. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIII. »

Sectaire tolérant, il embrasse dans sa pieuse fraternité toutes les formes de christianisme, tous les genres d’apostolat.

2741. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

À peine ose-t-on, sur un livre de ce genre, épiloguer. […] Relisons les études consacrées à Horace par les humanistes du siècle dernier, les Hippolyte Rigault, les Goumy, les Boissier : nous n’y trouvons rien de ce genre. […] Certes, il aime sa liberté ; or, aucun genre littéraire n’est plus contraint que le théâtre : mais lui, les contraintes du théâtre, il les néglige. […] C’est une crise de ce genre qu’étudie M.  […] Mais ne confondons pas les genres : c’est ici tout autre chose qu’un de ces romans, certes.

2742. (1898) Essai sur Goethe

Il en attribuait l’origine à ses discussions littéraires avec Schiller, et le jugeait sommairement en ces termes : « Je nomme le genre classique le genre sain, et le genre romantique le genre malade. […] Parmi les écrits de ce genre, il faut citer en premier lieu l’Histoire de sa vie, qui jouit dès le commencement d’une certaine popularité. […] S’il était nécessaire de plaider les circonstances atténuantes, on pourrait rappeler que Goethe, lorsqu’il acheva sa première version — laquelle demeure, malgré tout, la plus importante — atteignait à peine sa vingt-deuxième année ; qu’entre sa première et sa seconde rédaction il commit l’imprudence de demander le conseil de ses amis, dont il reçut, comme toujours, des avis inconciliables, allant du blâme catégorique (Herder) à l’enthousiasme absolu ; que sa troisième version ne fut en réalité qu’une tentative malheureuse pour rendre possible la représentation d’une œuvre qu’à l’origine il ne destinait point à la scène ; qu’au moment où il composa Goetz, le théâtre allemand ne lui offrait aucun modèle, les pièces de Lessing se rapprochant encore trop, pour son goût d’alors, du « genre classique », et la meilleure pièce « romantique », l’Ugolin de Gerstenberg, étant bien loin d’être un chef-d’œuvre ; enfin, que, tout imprégné de Shakespeare, tout rempli de théories absolues comme ou l’est volontiers à son âge, il ne se trouvait point en état de dégager encore et de développer son génie. […] Il revoit une rivière dont il avait souvent longé le cours : aussitôt il évoque ses contemplations passées, qu’il admire avec complaisance, et il s’écrie : « Mon ami, aussi bornés, aussi heureux étaient les vénérables pères du genre humain ; aussi enfantines, leurs impressions, leur poésie. […] Par malheur, l’épisode auquel il se rattache est moins connu que les autres « aventures » du même genre et l’on n’en peut point pénétrer tout le secret.

2743. (1893) Alfred de Musset

Je sais du seul confident qu’il ait7 et qui le trahit pour moi seul, qu’il profite de toutes les critiques, abandonne le genre en grande partie. […] Homère et Virgile ont des épithètes de ce genre, et, avant qu’il y eût une poésie écrite ou chantée, les vieux mythes traduisaient des impressions analogues. […] Je vois chez quelques-uns, en ce genre d’escrime, Des rapports trop exacts avec un menuisier. […] Rien n’a manqué à sa gloire, pas même le périlleux honneur de faire école et d’être imité comme peut l’être un poète : par ses procédés, le choix de ses sujets, son vocabulaire, ses manies, ses petits défauts en tous genres. […] Brunetière, l’Évolution des genres.

2744. (1875) Revue des deux mondes : articles pp. 326-349

Dans tous les genres de mort que l’on connaît, il y a toujours vers l’agonie des convulsions, des cris ou des râles indiquant une souffrance et une sorte de lutte entre la vie et la mort. […] Non seulement il y aurait encore lieu d’isoler chimiquement le principe actif du curare des matières étrangères auxquelles il est mélangé ; il y aurait en outre à déterminer quel genre de modification physique ou chimique la substance toxique imprime à l’élément organique pour en paralyser l’action. […] J’ai institué depuis longtemps un grand nombre d’expériences de ce genre : j’ai pu ainsi amener des animaux à avoir seulement les quatre membres paralysés, ou bien les quatre membres et la tête. […] C’est l’observation de ces faits et de beaucoup d’autres du même genre qui a donné naissance à l’idée philosophiquement vraie que chaque animal reflète dans son évolution embryonnaire les organismes qui lui sont inférieurs. […] Les agents de ces deux genres de phénomènes ne sont pas moins différents.

2745. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre II. Les couples de caractères généraux et les propositions générales » pp. 297-385

V Il y a douze axiomes de ce genre au commencement de la géométrie d’Euclide ; plusieurs se réduisent aux précédents ; d’autres, qui renferment les idées de tout, de partie, de moins grand, de plus grand, se démontrent aisément par la définition préalable des termes99. […] Chacune de ces constructions est en son genre une supposition primitive ; il n’y en a pas d’antérieure en son genre à laquelle on puisse la comparer pour vérifier si elle y répugne.

2746. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

Pour ce qui est de mon vers sans rime, quoiqu’il n’ait guère été d’usage en Provence et en France, j’ai cru pouvoir l’y acclimater, par les exemples que j’en vois dans les autres langues latines catalan, espagnol, italien, où ce genre de vers est assez usité, particulièrement pour la poésie du théâtre. […] … Les vers qu’il voulut bien faire dire, dernièrement, par Mounet-Sully, à l’inauguration du buste de Murgere, nous font présager d’autres odes du même genre fleuri pour les successives inaugurations de la fameuse Voie Triomphale ! […] — Voici, comme vous me le demandez, une très courte pièce qui ne fut publiée dans aucun volume ; elle exprime assez bien ma manière de faire dans les petits genres : CHANSON Quand la belle s’en fut au bois,       Portait la rose       À l’aube éclose ; Quand la belle s’en fut au bois, Portait la rose au bout des doigts.

2747. (1896) La vie et les livres. Troisième série pp. 1-336

Ce genre de littérature doit être inscrit dans le Bottin au chapitre Commission, Exportation. […] J’aurais voulu que le fécond narrateur de tant de mésaventures galantes nous eût montré, à une certaine distance de ces flirteuses fin-de-siècle, la jeune fille moderne, la véritable, le type nécessairement nouveau, que de nouvelles mœurs façonnent parmi nous dans l’élite qui travaille, la forme neuve d’un genre qui évolue comme tout le reste, la frappe récente d’une médaille qui a été remise à la fonte et dont le métal est resté pur. […] Tandis que Tristan Bernard se contente d’attribuer à José-Maria de Heredia les sonnets qu’il rapporte de ses vagabondages en toutes sortes de buissons, le multiforme Pierre Veber, connu particulièrement sous le nom de Bill Sharp, taquine avec flegme ses contemporains, regarde d’un œil placide notre névrose, et renouvelle, par son goût de l’actualité, par sa clairvoyance très sereine, par son ironie lancinante, ce genre un peu usé : la chronique. […] Ne croyez pas, d’après ce scénario, que le Petit Duc soit une monographie du genre « rosse ». […] C’est une tentative intéressante pour réconcilier la micrographie psychologique avec le mouvement de la vie et (disons le mot) pour tirer le roman d’analyse du genre ennuyeux où il menaçait de s’embourber.

2748. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Maintenant, si l’on recherche lequel de ces trois éléments domine dans cette nature complexe et qu’on la décompose, on trouvera de l’Hoffmann en quantité supérieure ; et, quoique les assimilations de ce genre soient bien traîtresses, je dirais volontiers de M.  […] Homais, Rodolphe Boulanger, Léon, le comice agricole, ces êtres et ces choses odieux ou ridicules, nous les connaissions déjà, nous les avions rencontrés dans bien des livres, dans de simples croquis même, dans des articles de genre ; nous en avions la perception entière, sur eux M.  […] Mais le roman historique, c’est la représentation du côté pittoresque, légendaire, familier, de l’histoire ; c’est le tableau de genre faisant pendant au tableau de batailles ; ce sont les mœurs, déduites des événements. […] Il a fait hier cette réponse à un journaliste qui lui reprochait un abus de confiance de ce genre : — Eh bien, après ? […] La tragédie racinienne, par exemple, a-t-elle été suffisamment traitée de genre artificiel !

2749. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Gabriel Naudé »

Nul, en son temps, ne l’a pratiquée mieux que lui et dans les vraies conditions du genre, à petit bruit, sans amour-propre, sans montre, à l’abri des gros livres et comme sous le triple retranchement des catalogues ; car, avec lui, c’est derrière tout cela qu’il la faut chercher. […] En cela il fut bien le contemporain et le coopérateur des Conrart, des Colbert, des Perrault (de loin on mêle un peu les noms), de tous ceux enfin du nouveau siècle qui, par les académies, par les divers genres de fondations, d’encouragements ou de projets, contribuèrent à mettre en dehors la pensée moderne et à la vulgariser.

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