La religion a pris naissance aux tombeaux, et les tombeaux ne peuvent se passer d’elle. […] Cette rivière prend sa source dans les Montagnes Rocheuses. […] Mackenzie se détermine aussitôt à prendre cette nouvelle route. […] Elle a pris des stoïciens l’orgueil, et des épicuriens la licence. […] Michaud sait prendre tous les tons.
Mais, par bonheur, un génie ami a depuis longtemps pris ce soin, et l’a excité, dans toute la force de la jeunesse, à fixer un passé tout récent, à le retracer et à le livrer hardiment au public dans le moment opportun : chacun devine qu’il s’agit ici de Werther. […] Je suis presque aussi heureux que deux personnes qui s’aiment comme vous ; il y a en moi autant d’espérance qu’il y en a chez des amoureux ; j’ai même depuis pris plaisir à quelques poésies et autres choses pareilles. […] Pour revenir à la correspondance de Goethe avec les époux Kestner, dont le mariage se fit en avril 1773, on y suit assez bien les traces du projet et de la composition, jusqu’au moment où toute la pensée prend flamme. […] En effet, ce n’était, de la part de celui-ci, ni étourderie, ni vague exaltation : c’était un acte de conquérant et de grand-prêtre de l’art, qui prend ce qui est à sa convenance et met en avant je ne sais quel droit supérieur et sacré. […] J’espère que vous en serez satisfait. » — Albert-Kestner, à qui Goethe écrivait cela, prit la nouvelle avec feu, et il revint sur son désir d’obtenir les modifications qu’il avait à cœur.
Prenons nos rubans noirs ! […] Tu prendrais ta part à tant de biens ! […] M. le colonel Bernady proteste, en sa qualité de témoin ayant pris part au combat, contre les vers que cite M. […] Il lui reproche en un mot, et pour résumer le sens de sa lettre, d’avoir trop pris parti pour l’émeute. […] Elles la prirent en 1834.
. — Nous sommes tentés de prendre la connaissance de nos états passés pour un acte simple et spirituel. […] Illusion psychologique à propos de la conscience. — Nous sommes tentés de prendre la connaissance de notre état actuel pour un acte simple et spirituel. — La représentation, conception ou idée reconnue comme telle n’est que le même fait en ses deux moments, à l’état d’illusion et à l’état d’illusion réprimée. — Procédé commun par lequel s’édifient toutes nos espèces de connaissances. […] De même que, dans la perception extérieure, nous avons vu de simples fantômes internes être pris pour des objets externes, mais, par une adaptation admirable, correspondre à la présence de véritables objets externes ; de même, dans la mémoire, nous voyons de simples images actuelles être prises pour des sensations passées, mais, par un mécanisme aussi beau, correspondre à la présence antérieure de sensations véritables. — Ainsi, la première répression que subit l’image et qui enraye l’hallucination complète à laquelle naturellement cette image eût abouti, nous ouvre un nouveau monde, celui du temps et de la durée. […] S’il examine alors cette connaissance, il est tenté de la prendre pour un acte simple et nu, dépourvu de tout caractère, sauf son rapport avec la sensation passée qui est son objet. […] Mais certainement, lorsque pour la première fois je les ai remarqués, j’ai été frappé de leurs accompagnements ; un instant après, de souvenir, je pouvais dire leurs alentours, la cheminée de province où pendant mon enfance se trouvait la pendule antique, le nom de la personne qui faisait le geste, le titre du livre dans lequel était le mot. — Prenons un mot latin, le mot securis.
Tous les jours Jean Valjean prenait le bras de Cosette et la menait promener. […] Mais, comme il ne prenait point garde à elle, ce jeune homme lui était bien égal. […] « Il la prit, elle tombait, il la prit dans ses bras, il la serra étroitement sans avoir conscience de ce qu’il faisait. […] « Elle lui prit la main et la posa sur son cœur. […] Ils s’étaient pris les mains sans savoir.
L’imprécation paternelle à peine proférée prenait souffle et vie ; elle entrait dans une divinité vengeresse, accourue pour l’exécuter, du fond de l’Érèbe. […] Ainsi l’Érynnys recueillant l’imprécation du père, s’enflammait de sa colère, et prenait pour siens ses griefs. […] Le proscrit, cherchant un refuge, prit le chemin d’Argos, la rage dans le cœur. […] Les deux bannis se prirent de querelle et en vinrent aux mains, le combat suivit la dispute. […] Tydée, se soulevant d’un furieux effort, prit à deux mains cette tête toute saignante, et se mit à lui ronger la cervelle.
Mais la notion, en tant qu’elle a pour mission d’agir sur la moralité, prend l’aspect de l’idée générale. […] Dupe de la fausse conception qu’il prend de lui-même le groupe s’affaiblit en usant de sentiments, d’idées et de croyances qui ne sont point pour son usage. […] La méconnaissance de soi-même et de ses vrais besoins entraîne ici ses conséquences funestes : la collectivité est menacée de payer de sa ruine le défaut de jugement qui lui fait prendre pour une vérité d’application universelle, ce qui fut une attitude d’utilité pour un groupe déterminé, différent d’elle et d’un degré plus intense de brutalité. […] Nombre d’esprits jugent en effet que la collectivité française est actuellement en proie à ce Bovarysme qui consiste à prendre pour une vérité universelle, indiscutable et dogmatique une attitude d’utilité préparée par une autre nation en vue de ses propres besoins. […] Le Bovarysme idéologique avec ses conséquences néfastes consiste donc pour une collectivité donnée à prendre pour une vérité d’application universelle une attitude d’utilité propre à une autre collectivité déterminée.
Il semble que son esprit, dans lequel s’est brisée la chaîne des idées, ait pris la logique en haine. […] Je le prends dans mes bras, je le soulève, je l’embrasse. […] Lundi 20 juin, 5 heures du matin Le petit jour glisse sur sa figure qui a pris le jaune briqué et terreux de la mort. […] Depuis ce jour, toutes les fois qu’il était plus malade, que l’inquiétude me prenait, cette vision, je la retrouvais, les yeux fermés. […] … On trouvera — quand mon journal complet paraîtra — on trouvera à la date de décembre 1874, des notes prises par moi, dans les moments délirants d’une fluxion de poitrine, où je me croyais perdu.
Pour n’en prendre qu’un exemple, n’est-il pas d’un usage presque universel, dans le roman, le drame, la poésie, de conduire au couvent les héroïnes désespérées ? […] À présent l’idée maîtresse du roman peut venir, et choisir, parmi tant de figures vagues, celles qui prendront corps et seront des personnages. […] Le type premier du personnage, pris dans la vie réelle, peut demeurer reconnaissable ; il n’est pas tout à fait ressemblant. […] Simples figures d’abord, ébauches où dort une âme frêle, ils se développent, ils parlent, ils prennent une fermeté de traits où l’on sent que l’heure est proche de la vie agissante. […] Il prend la plume, et il écrit.
Ainsi, dans les sociétés esclavagistes, les maîtres s’interdisent de prendre des esclaves parmi les gens de leur race, ou du moins, s’ils en prennent, ils ne les traitent pas comme les esclaves ordinaires. […] Plus les individus avec lesquels nous vivons en leur reconnaissant des droits sont différents, et plus se restreint le nombre des caractères que nous exigeons d’un individu pour lui reconnaître des droits : en termes de logique nos idées juridiques ont moins de compréhension par cela même qu’elles prennent plus d’extension. […] C’est donc qu’il faut, comme le dit Platon en parlant de l’Être et du non-Être, de l’unité et de la multiplicité, prendre des deux mains. […] Et, de fait, on se souvient qu’à Rome, l’époque où l’idée d’un Droit naturel prend corps est aussi celle où, avec toutes les races, toutes les pratiques et toutes les croyances s’entrecroisent et se mêlent. […] L’esprit qui a vu se succéder tant d’assimilations différentes se déshabitue de juger les gens sur l’étiquette qu’ils prennent, et, comme le veut l’égalitarisme, essaie de découvrir, sous l’uniforme momentané des collectivités, la valeur propre à l’individu.
Mon frère mort, regardant notre œuvre littéraire comme terminée, je prenais la résolution de cacheter le journal à la date du 20 janvier 1870, aux dernières lignes tracées par sa main. […] C’était, de ma part, une résolution arrêtée, lorsque l’an dernier, dans un séjour que je faisais à la campagne, chez Alphonse Daudet, je lui lisais un cahier de ce journal, que sur sa demande j’avais pris avec moi. Daudet prenait plaisir à la lecture, s’échauffait sur l’intérêt des choses racontées sous le coup de l’impression, me sollicitait d’en publier des fragments, mettait une douce violence à emporter ma volonté, en parlait à notre ami commun, Francis Magnard, qui avait l’aimable idée de les publier dans Le Figaro.
Mon frère mort, regardant notre œuvre littéraire comme terminée, je prenais la résolution de cacheter le journal à la date du 20 janvier 1870, aux dernières lignes tracées par sa main. […] C’était, de ma part, une résolution arrêtée, lorsque l’an dernier, dans un séjour que je faisais à la campagne, chez Alphonse Daudet, je lui lisais un cahier de ce journal, que sur sa demande j’avais pris avec moi. Daudet prenait plaisir à la lecture, s’échauffait sur l’intérêt des choses racontées sous le coup de l’impression, me sollicitait d’en publier des fragments, mettait une douce violence à emporter ma volonté, en parlait à notre ami commun, Francis Magnard, qui avait l’aimable idée de les publier dans le Figaro.
Le sujet, pris au sérieux, semblait promettre une étude psychologique ; M. […] Hugo prend pour générales. […] Hugo lui-même ne prend pas ses théories au sérieux. […] Cette idée consiste à prendre l’antithèse pour pivot de l’action dramatique. […] La cour, le clergé, le peuple, sont aux prises.
Pierre III avait rompu presque entièrement avec elle ; il avait une maîtresse ambitieuse, arrogante, et ne s’appartenait plus : l’envie pouvait lui prendre d’un moment à l’autre, dans l’ivresse d’une orgie, de la déclarer Impératrice, en répudiant Catherine et en désavouant le fils qu’elle lui avait donné pour héritier. […] En vain l’on dirait qu’elle n’y mettait pas grande importance, politiquement parlant ; que dans cette suite de favoris venant à la file, dont on sait les noms et le numéro d’ordre, depuis Soltikoff, depuis Orlof jusqu’à Zoubof, elle sut garder pour ministres investis de sa confiance les serviteurs habiles, fussent-ils même disgraciés à ses yeux à titre d’amants, et qu’elle ne prit, entre ceux-ci, pour serviteurs de l’État, que ceux qui en étaient réellement capables. […] C’est cela même qui est trop, qui exprime trop manifestement le mépris qu’on a des hommes et des peuples, et qui, sinon dans le présent, à coup sûr dans l’histoire, prend une importance et des proportions que d’abord on ne soupçonnait pas. […] se voit obligée d’avoir ses pages clandestines, son registre à la Suétone, à la Procope et à la Bussy, pâture jetée à la curiosité sensuelle, où chacun, s’il n’y prend garde, va se prendre tout d’abord comme à un appât, et que l’humaine malice, s’il est possible, exagère encore. […] il m’a bien payée du goût que j’ai pris toute ma vie à le lire, et il m’a appris bien des choses en m’amusant”. » Sa Correspondance avec Voltaire, relue aujourd’hui, est à son avantage.
Et l’autre sœur, qui, plus brave et aventurière, émancipée de bonne heure, s’est ruée dans les hasards du monde, dans le tourbillon et la fange des capitales, qui n’a eu peur ni des goujats des camps, ni des théâtres obscènes, ni des rues dépavées, et qui, le front débarrassé de vergogne et la grosse parole à la bouche, s’est faite honnête homme cynique, n’espérant plus redevenir une vierge accomplie, ne la prenez pas trop au mot non plus, je vous conseille ; ne croyez pas trop qu’elle se plaise à cette corruption dont elle nous fait honte, à cette nausée éructante qu’elle nous jette à la face pour provoquer la pareille en nous, à cette lie de vin bleu dont elle barbouille exprès son vers pour qu’il nous tienne lieu de l’ilote ivre et qu’il nous épouvante ; osez regarder derrière l’hyperbole étalée et échevelée par laquelle, égalant la luxure latine, elle divulgue sans relâche et le plus effrontément la plaie secrète de ce siècle menteur, tout plein en effet de prostitutions et d’adultères ; osez percer au delà de cette monstrueuse orgie qu’elle déchaîne en mille postures devant nous, — et vous sentirez dans l’âme de cette muse une intention scrupuleuse, un effort austère, un excès de dégoût né d’une pudeur trompée, une délicatesse dédaigneuse qui, violée une fois, s’est tournée en satirique invective, une nature de finesse et d’élégance, que l’idéal ravirait aisément et qui ne ferait volontiers qu’un pas de la Curée au monde des anges. […] Quand les hommes n’ont plus que des songes moroses, Heureux qui sait se prendre au pur amour des choses, Parvient à s’émouvoir et trouve hors de lui, Hors de toute pensée, un baume à son ennui ! […] Mais chez l’auteur de Marie, tout cela est si habilement fondu, si intimement élaboré au sein d’une mélancolie personnelle et d’une originalité indigène, que la critique la plus pénétrante ne saurait démêler qu’une confuse réminiscence dans ce produit vivant d’un art achevé, et que si elle voulait marquer d’un nom ce fruit nouveau, elle serait contrainte d’y rattacher simplement le nom du poëte ; mais nous qui jugeons combien est sincère la modestie qui nous l’a caché81, nous ne prendrons pas sur nous de lui faire violence ; et pour conclure, nous nous bornerons à citer la plus touchante, à notre gré, des élégies que le nom de Marie décore : Partout des cris de mort et d’alarme ! […] Antony Deschamps avait pris rang avant ce temps-là. […] Jusqu’à ce moment ses palettes incertaines se chargeaient de couleurs, ses imaginations se heurtaient sans prendre corps, sa muse ne trouvait pas jour ; il attendait.
Le dix-septième siècle À le prendre dans les œuvres les plus apparentes de sa littérature, le xviie siècle est chrétien et monarchique. […] Les salons, où règnent les femmes, prennent autorité sur la littérature, à qui ils fournissent un public : ils l’obligent à se clarifier en s’étrécissant peut-être. […] Les théologiens enseignent à la raison laïque, qu’ils prennent pour juge, à prononcer souverainement sur les questions de dogme. […] Ces circonstances amenèrent la littérature du xviiie siècle à prendre une direction contraire à celle qu’avait suivie la littérature du xviie siècle. […] D’autres fois, comme la philosophie du xviiie siècle est en fait un exercice de gens du monde, un jeu de salon, ce sera dans les préjugés mondains que la raison prendra son point de départ.
Une Vie donc de Mme de Staël, tel serait le titre sincère, le titre loyal du livre d’aujourd’hui, — souricière où ne manqueront pas de se prendre tous ceux qui voudront grignoter un peu de cette guipure, de ce splendide point d’Angleterre qu’on appelle l’esprit de Mme de Staël ! […] Les salons (je prends ce mot comme vous l’entendez) sont charmants parce qu’ils sont une école — sans pédantisme, celle-là ! […] L’esprit peut y briller, mais il n’y commande pas, et les femmes seules peuvent prendre des amusettes pour des influences… Du temps des salons du siècle dernier, que Mme Le Normand nous cite, les salons étaient, au fond, si peu puissants qu’ils n’empêchèrent pas la Révolution de se faire contre eux et de les fermer ! […] Après l’avoir cherchée où nous y irions bien la chercher tout seuls, dans les Considérations sur la Révolution française et dans les Dix ans d’exil, Mme Le Normand, cette femme de salon, qui veut du salon, est entrée chez toutes ses connaissances pour leur prendre un petit mot aimable et pour leur en dire un. […] Thiers, qui prend, voyez l’erreur !
Les journaux, ces efféminés, qui ne demandent qu’à s’efféminer davantage, ont pris ses romans avec l’empressement qu’ils ont, en général, pour les œuvres des femmes, et d’ailleurs, disons-le pour les excuser, ces romans avaient un accent étranger, une saveur de terroir lointain, qui leur faisait une originalité, dans un temps où il n’y en a plus, ni petite ni grande… On jabotait que Mme Henry Gréville revenait de Russie. […] Ses romans vertueux, car elle les veut vertueux, s’adressant à une société qui ne prend plus la vertu à sa seule source, qui est la religion, la morale de ses romans n’est plus que celle des gens bien élevés et qui se lavent les mains à la pâte d’amandes… C’est de l’honneur humain et de l’élégance. […] Elle n’a pas le regard qu’on rabat du ciel sur les choses de la vie et qui, tombant de si haut, va au fond… C’est une femme du monde, qui peint une société dont les surfaces l’attirent, bien plus qu’un romancier moraliste qui prend les passions et les jauge partout où elles sont… Mais, si elle n’est pas, si elle ne peut pas être le moraliste à la façon des grands romanciers qui savent l’ordre le cœur humain pour tirer la morale du sang, des larmes et de la fange qu’ils en font sortir, elle est toujours et partout la plume pure que j’ai dit qu’elle était. […] Elle semble à moitié séduite par cette société dont elle a pris le ton aisé, qui lui donne, à elle, une séduction de simplicité infinie. […] l’allumette a pris !
Que Joseph de Maistre eût pris fait et cause pour le grand critique, étranglé par les Eunuques du xviiie siècle, rien de moins étonnant, et de plus naturel. […] Et Dieu, qui prit David pour tuer Goliath, ne pouvait pas faire une plus spirituelle justice. […] Et à cette manière de citer Fréron, il n’y a d’exception, dans ce livre, où je ne vois personne, bœuf ou taureau, pris aux cornes par ce rude toucheur qui était de force à les rompre, qu’en faveur de Voltaire. […] Il a cité le portrait anonyme dont tout le monde, dans le temps, reconnut le modèle ; ce portrait d’une touche si ferme, si sobre et si majestueusement sévère… Il a cité l’ironique compte rendu de la première représentation de L’Écossaise, dans lequel Fréron prit dans sa main, juste comme une balance, la fange qu’on lui jetait à la figure, et pesa ce paquet de fange qui pesait trop peu pour le blesser ! Il a cité l’ingénieuse Lettre sur Saadi à M. de Voltaire, qui raconte à Voltaire, sous le nom de Saadi, sa propre histoire ; et enfin le jugement sur Voltaire, qui n’a pas bougé depuis qu’il fut écrit, et que les admirateurs de Voltaire lui-même sont obligés d’accepter comme le dernier mot sur un homme qui, à force d’esprit, s’est fait prendre frauduleusement pour un génie.
L’auteur de l’Histoire des réfugiés protestants, Charles Weiss, a pris à part cette faute de Louis XIV. […] Mais c’est précisément à cause de cette froideur, que les bonnes gens prendraient peut-être pour de l’impartialité, c’est surtout à cause de son point de vue et de son sentiment, exclusivement modernes, que la Critique, qui ne relève d’aucune époque et qui tient à rester impersonnelle, doit avertir. […] À une autre époque que la nôtre, dans un temps où l’on n’eût pas interverti l’ordre de tous les problèmes sociaux, on ne se fût peut-être pas tant préoccupé des conséquences d’une mesure plus haute que des intérêts matériels, et on eût souri du chirurgien, non de la dernière heure, mais de l’heure passée, qui aurait pris avec tant de soins les dimensions qu’il n’a pas à guérir, mais qu’il veut montrer. […] Mais, malgré cette justice, malgré le bon goût d’un ouvrage qui n’a pas une déclamation, Weiss n’en travaille pas moins à faire prendre le change sur Louis XIV, quand il accepte si vite comme une faute absolue, comme une faute complète, la révocation de l’Édit de Nantes. […] Et, en effet, un écrivain doué de l’instinct politique qui manque à Weiss, et n’ayant, pas plus que lui les passions aveuglantes du sectaire, aurait frappé au cœur même de la question historique qui domine tout son livre, et eût essayé de la résoudre au lieu de la prendre des mains de tout le monde toute résolue, et résolue comme tout le monde résout les questions !
on en intitulait une, entre toutes, L’Esprit révolutionnaire avant la Révolution, la tête qui la pensait, cette histoire, et qui, du propre aveu de son titre, se préoccupait plus de l’esprit révolutionnaire que de la Révolution elle-même, devait le chercher et le prendre partout où il fut. […] Son livre, à le prendre pour ce qu’il est, ne devrait s’appeler que l’histoire des règnes de Louis XV et de Louis XVI jusqu’aux États Généraux ; car il n’est que cela, et encore, nous allons voir tout à l’heure comment cette histoire est écrite ! […] Le sténographe, — ce produit moderne d’un temps mécanique, où l’homme n’est plus que la machinette d’un métier, — le sténographe, qui ne prend la responsabilité de rien de ce qu’il écrit, est tellement développé chez M. […] Rocquain se trouve faite… Je sais bien que l’Histoire ne se fait pas toute seule et qu’il faut la prendre où elle est, c’est-à-dire chez les autres qui l’ont vue ou qui l’ont écrite avant nous. Mais il y a une manière de la prendre qui est le geste du talent et l’assimilation à une âme ou à un esprit qui lui communique de sa force ou de sa lumière.
Il le devint, et lui seul pourrait nous dire comment il s’y prit pour le devenir. […] M. l’abbé Gorini avait pris la lune avec ses dents, — la lune de l’érudition ; M. […] Les hommes qu’il a surfaits tout en vannant leurs œuvres, n’ont pas, eux, vu la moquerie, mais ils ont pris l’admiration, et cela les a consolés de la critique. […] Il serait difficile pour ne pas dire impossible, à l’analyse de prendre pour vous la montrer, dans le fond de sa main, toute cette poussière de textes broyés par l’auteur de la Défense de l’Église sur toutes les questions les plus variées et les moins liées les unes aux autres, sur les saints, saint Pierre, saint Irénée, Saint-Vincent de Lérins, saint Boniface, sur la bibliothèque d’Alexandrie, sur la croyance religieuse des seigneurs gallo-romains aux quatrième et cinquième siècles, sur l’Église celtique, sur la hiérarchie ecclésiastique, sur les rapports de la Papauté avec les églises particulières, italienne septentrionale, espagnole, gallicane, etc., etc. […] Cette critique, qui s’en prend aux textes et qui s’est faite aussi fine aussi déliée, aussi imperceptible à l’œil nu ou inattentif, que ce tas d’erreurs, qui, pour peu qu’on les voie, nous aveuglent bien souvent comme la poussière, cette critique aiguë, suraiguë, à mille coups d’aiguille qui percent et déchiquètent à force de percer, l’Histoire contemporaine n’en a soufflé mot.
Il s’y est pris avec l’ingéniosité d’un homme qui sent de quel légume il est construit. […] Alors il crut que l’Histoire, aux âpres enseignements, lui donnerait, de vigueur et de mordant, ce qu’il n’avait pas, et tonifierait du même coup et sa pensée et son langage ; et il choisit, de toutes les histoires, l’histoire d’Angleterre, ce carquois où des mains ennemies viennent prendre les traits qu’elles décochent au gouvernement de la patrie. […] » Et ici le regret prend un arrière goût d’ironie : « Il faut — continue-t-il quelques lignes plus loin — un certain courage pour entretenir le public, en ce moment, de l’histoire du gouvernement anglais. […] Si Rémusat ne voulait pas faire les petites malices dont il a les chatouillantes velléités, il y aurait eu mieux à prendre dans l’Histoire d’Angleterre au xviiie siècle, pour l’honneur d’une histoire à écrire, que Bolingbroke, l’intrigant déshonoré, Walpole, l’homme du bric-à-brac universel, Junius, une question encore de moralité, un grand suspect qui porte un masque ! […] Supposez Burke sans cette haine, Rémusat l’aurait mal jugé, et il n’en serait pas moins cependant, avec les talents qui firent illusion à son siècle, Burke le déclamatoire, le pédant de justice et de vérité, le pharisien, le philanthrope, tout ce qui nous le diminue, à nous, malgré sa haine anglaise contre la Révolution française, laquelle ne prenait pas sa source plus haut que dans les sentiments du whig.
L’erreur, d’ailleurs, glisse beaucoup moins quand elle est carrée, et je sais mieux ainsi par où la prendre pour la renverser… Il était matérialiste comme la plupart des médecins, ces grands tripoteurs de matière, qui finissent par s’en aveugler… Et justement, en ces temps derniers, le matérialisme a beaucoup remué, sans arriver à rien, cette question des inhumations qui est pour lui la question définitive. […] Le docteur Favrot, qui n’ignore pas combien tous les genres de badauds se prennent aux bagatelles de la porte, n’a pas manqué les bagatelles funéraires de la porte de ce cimetière du genre humain qu’il a voulu nous faire parcourir. […] Eh bien, c’étaient là, avant tout, les questions qui devaient prendre la plus grande place dans le livre du docteur Favrot ! […] III Le talent, le plus grand talent, pris à la source où le talent se puise, à la source sacrée des émotions profondes, n’aurait donc pas été de trop dans ce tragique sujet des inhumations précipitées ; car s’il n’est pas tout à fait impossible, hélas ! […] Ils ont liardé ces vingt quatre heures de répit par peur pour la santé publique, qui peut bien prendre ses précautions pourtant contre le danger de quelques autres heures !
On a trouvé bon le vénéneux nectar, et l’on en a pris à si haute dose, que la nature humaine en craque et qu’un jour elle s’en dissout tout à fait. […] On peut la prendre pour une justice, — la justice de Dieu ! […] Figurez-vous cette langue, plus plastique encore que poétique, maniée et taillée comme le bronze et la pierre, et où la phrase a des enroulements et des cannelures ; figurez-vous quelque chose du gothique fleuri ou de l’architecture moresque appliqué à cette simple construction qui a un sujet, un régime et un verbe ; puis, dans ces enroulements et ces cannelures d’une phrase qui prend les formes les plus variées comme les prendrait un cristal, supposez tous les piments, tous les alcools, tous les poisons, minéraux, végétaux, animaux ; et ceux-là les plus riches et les plus abondants, si on pouvait les voir, qui se tirent du cœur de l’homme, et vous avez la poésie de M. […] Après Les Fleurs du mal, il n’y a plus que deux partis à prendre pour le poète qui les fit éclore : ou se brûler la cervelle… ou se faire chrétien !
Le duc de Montmorency avait la place d’amiral ; le cardinal l’en dépouille, et la prend pour lui sous un autre nom. Ce même duc, en 1630, gagne une bataille en Italie, et, en 1632, perd la tête sur un échafaud, pour s’être ligué avec le frère du roi contre le ministre : il est vrai qu’il avait été pris les armes à la main. […] Le roi avait des favoris, des confesseurs et des maîtresses ; le cardinal les fit exiler, les fit arrêter, ou les obligea de prendre la fuite, dès qu’ils eurent le courage de lui déplaire. […] Laubardemont, conseiller d’état, et l’un de ces hommes lâches et cruels faits pour servir d’instrument au plus cruel despotisme, pour égorger l’innocence aux pieds de la fortune, pour calculer toutes les infamies par l’intérêt, et avilir le crime même aux yeux de celui qui le commande et qui le paie, Laubardemont, enivré de sang et affamé d’or, présidait à la plupart de ces tribunaux, allait prendre d’avance les ordres de la haine, les recevait avec le respect de la bassesse, se pressait d’obéir pour ne pas faire attendre la vengeance, et, après avoir immolé sa victime, venait, pour le salaire d’un meurtre, recevoir le sourire d’un ministre. […] Pour voir maintenant s’il travailla pour l’État ou pour lui-même, il suffit de remarquer qu’il était roi sous le nom de ministre ; que, secrétaire d’état en 1624, et chef de tous les conseils en 1639, il se fit donner pour le siège de La Rochelle les patentes de général ; que, dans la guerre d’Italie, il était généralissime, et faisait marcher deux maréchaux de France sous ses ordres ; qu’il était amiral, sous le titre de surintendant-général de la navigation et du commerce ; qu’il avait pris pour lui le gouvernement de Bretagne et tous les plus riches bénéfices du royaume ; que, tandis qu’il faisait abattre dans les provinces toutes les petites forteresses des petits seigneurs, et qu’il ôtait aux calvinistes leurs places de sûreté, il s’assurait pour lui de ces mêmes places ; qu’il possédait Saumur, Angers, Honfleur, le Havre, Oléron et l’île de Rhé, usurpant pour lui tout ce qu’il était aux autres ; qu’il disposait en maître de toutes les finances de l’État ; qu’il avait toujours en réserve chez lui trois millions de notre monnaie actuelle ; qu’il avait des gardes comme son maître, et que son faste effaçait le faste du trône.
Fouché, ministre de la police, tenta en vain de la séduire par l’offre d’une place de dame du palais dans la maison du maître de la France et par la perspective de l’influence qu’elle y prendrait sur le cœur du guerrier ; elle fut inflexible dans ses refus. […] Elle revint à Paris à la fin de l’automne, ayant pris sa résolution, mais n’exprimant pas encore ouvertement au prince Auguste l’inutilité de ses instances. […] Sa beauté prit un caractère grave et pensif que les ruines de Rome donnent au regard qui les contemple longtemps. […] D’autres amitiés, évidemment, avaient pris la place de la sienne. « Vous avez pris votre parti si vite, lui écrit-il à Lyon, que sans doute vous vous êtes persuadé que vous seriez heureuse ; peu importe le reste.
Il fallait le prendre et le laisser selon son heure. […] Elle avait pris le ton lent et traînant des religieuses, et sur ce ton traînant elle disait des choses très saillantes, qui ne semblaient point aller avec son maintien. […] Il fallait, quand j’étais pressé, que je prisse un détour pour passer dans une autre rue, sachant bien qu’il n’était pas aussi aisé de sortir de chez elle que d’y entrer. […] Elle ne prit pas tout à fait la chose avec la même simplicité que moi. […] — Non, dit-il, j’ai promis à ma mère, qui s’est fiée à moi, que je n’en prendrais ni n’en laisserais prendre copie d’une seule syllabe.
Comme leur talent naturel allait plutôt à la peinture curieuse et trépidante des « milieux » qu’à l’invention et à la narration continue d’« histoires » intéressantes, ils en ont, dès le premier jour, pris hautement leur parti, même avec affectation. […] Charles Demailly, homme de lettres, épouse par amour une jolie actrice, Marthe, petite personne jolie, sotte et sèche, qui le prend en haine, le calomnie, le torture dans son cœur et dans son honneur et le précipite enfin dans la folie incurable. […] On a parfois peur de se tromper en se laissant prendre à leurs chefs-d’œuvre décousus, et le plaisir qu’ils font manque de sérénité. […] Prenons pour exemple la description de l’atelier de Coriolis au crépuscule. […] Le premier venu en ferait autant : il n’y a qu’à regarder et à prendre des notes Croyez-vous ?
Je sais que vous riez amèrement de cette nécessité, où l’on est en France de prendre un état… Il vaut mieux, mon cher René, ressembler un peu plus au commun des hommes et avoir un peu moins de malheurs. » Prendre un état, ressembler au commun des hommes, mais c’était le malheur des malheurs pour René. […] Pour échapper à l’accusation d’aristocrate et à la liste des suspects, il court les sections, les assemblées populaires et prend les allures d’un sans-culotte. […] Une brochure racontant l’amitié d’un lion et d’un chien, venant d’Afrique, se vendit à plusieurs éditions ; les concerts donnés à l’éléphant mélomane, pris dans les jardins du roi de Hollande, étaient très suivis. […] Le romantisme, en dépit de son axiome, ne s’est jamais désintéressé des luttes politiques et sociales : il a toujours pris fait et cause pour la classe bourgeoise, qui avait accaparé les résultats de la révolution. […] Le Bourgeois a pris sa revanche : maintenant c’est son tour de mépriser les artistes, qui adoptent ses mœurs et ses idées, et qui singent son faste grossier et son inartistique manie de bibelots et de bric-à-brac.
» N’importe, à ce moment-là, c’était Tortoni, et on était censé aller y prendre des glaces, mais l’absinthe dominait. […] Il avait dû, dans l’intervalle, prendre des informations sur Darwin, et il m’introduisit auprès de M. […] En pénétrant dans la salle à manger, on prenait un ticket et on le remettait après les hors-d’œuvre au maître d’hôtel. […] Koning me dit qu’elles ne tenaient pas debout et me conseilla de prendre un collaborateur. […] Ils prennent ce qu’on leur donne.
Songez, si l’on allait prendre Pasteur en défaut ? […] Prenons un herbivore sauvage. […] Ce volume, je ne le prends que par considération pour vos cheveux blancs. […] Ici encore, nous pouvons prendre la nature en flagrant délit d’injustice. […] On ne peut la prendre en absolu ; il n’y a pas d’absolu.
Stephen Coleridge prendre pour cadre de son étrange récit la Russie du seizième siècle. […] Mahaffy, les anciens Grecs avaient pris Troie. […] Si nous prenions le part des pleurs, nous nous pendrions tous. […] Ce dernier prend de la force à mesure que le premier s’affaiblit. […] Après une lutte, il prend le parti de se sacrifier à son téméraire serment.
Elle m’a présenté sa main avec une grâce charmante, et nous avons pris notre place. […] Je ne sais où je prends tout ce que je te dis ; car avant ce moment je n’y avais jamais pensé. […] L’insouciance se perd, la gaieté en souffre ; si la sagesse et le bonheur voulaient prendre leur place, on n’aurait rien à regretter. […] Le comte Max a pris son chapeau, et moi le mien. […] … Je ne vous aurais pas choisie peut-être ; cependant je me trouve heureux que ce soit vous qui daigniez prendre ce soin.
Jonson, qui avait pris part à la pièce, alla volontairement se constituer prisonnier, et obtint leur grâce. […] Jonson a pris dans le commerce des anciens l’habitude de décomposer les idées, de les dérouler pièce à pièce et dans leur ordre naturel, de se faire comprendre et de se faire croire. […] Le poëte a pris une qualité abstraite, et, construisant toutes les actions qu’elle peut produire, il la promène sur le théâtre en habits d’homme. […] J’ai pris plume, papier et encre, et je lui ai demandé qui il voulait pour héritier ? […] Une fois qu’il a vu Célia, il la veut à tout prix. « Mosca, prends mes clefs : or, argenterie, joyaux, tout est à ta dévotion.
Il prit en haine les exercices du collège et particulièrement ceux auxquels ses maîtres attachaient le plus d’importance. […] Deux ans plus tard, n’obtenant de lui d’autre promesse que celle d’un emploi fort modeste dans l’administration de l’Irlande, il prit le parti de le quitter et d’entrer dans l’Église. […] On lui répliqua que cette épithète devait se prendre dans un sens métaphorique et allégorique. […] Tout le monde voyait cet homme et le prenait pour le domestique du duc. […] L’art profond de Swift, pour prendre et soutenir un personnage, apparaît ici consommé et arrivé à sa dernière perfection.
C’est ce dernier parti qu’a pris Granier de Cassagnac. […] La famine demandait du pain à un gouvernement qui n’en avait pas : « Nous prendrions vos assignats, si nos chevaux en mangeaient », disait un paysan. […] On y use sa dernière chance, son dernier moyen, sa dernière heure, avec inquiétude, avec terreur, mais on les y use ; et après avoir refusé obstinément de prendre, quand il était temps encore, deux ou trois mesures avec une fermeté prudente, on en prend mille quand il est trop « tard, avec la plus lâche précipitation. » Assurément, l’homme qui a écrit cela était digne de parler le langage de toutes les prévoyances dans son histoire, et d’être écouté par tous ceux pour qui l’histoire est une leçon. […] Cela ne suffit pas quand on prend la responsabilité d’un pays. […] Et que MΜ. les philologues, comme le diable, en prennent les armes !
Cet état s’est peint dans un genre de poème dramatique qui n’a jamais pu prendre racine dans notre pays, la tragi-comédie, si populaire en Espagne. […] La place de plus en plus grande que prirent les femmes dans la société, les bons effets qui en résultèrent, sont l’ouvrage personnel de Louis XIV. […] Le roi prit toujours la défense du poète contre la cour, où tous les ridicules attaqués par Molière trouvaient protection. […] Le roi ne s’en rapporta qu’à lui-même, et il sut un égal gré à Boileau de ses louanges et des conseils qu’il avait pris si peu la peine d’y cacher. […] « Ignorez-vous donc, lui disait Racine, l’intérêt que Mme de Maintenon prend à Scarron ?
» En effet, à la suite d’un feu de cheminée dans mon cabinet de travail, le feu vient de prendre dans un petit cabinet au-dessus, et Pélagie et sa fille et sa mère, courent affolées par la maison, jetant dans le chéneau des paquets de choses enflammées. […] Il le prend avec sa trompe et, au moment de le tuer, la gratitude de l’eau, du sable, des branches d’arbres, le sauve, et l’éléphant le rejette à l’eau. […] Petit paysan, il était pris en affection par un vieux médecin du pays, sur l’intelligence de sa figure, et ce médecin faisait les frais de ses études de médecine à Paris. […] Il a commencé, dans une première lettre, à m’inviter à une exposition à Barcelone, en mettant à ma disposition un yacht, qui viendrait me prendre dans tel port, que je désignerais. […] » Maintenant il arrivait, peu à peu, dans cette fabrication de nos volumes, que mon frère avait pris plus spécialement la direction du style, et moi la direction de la création de l’œuvre.
Son talent, au commencement, prit le pli de la nappe. […] Ainsi toujours il prend l’heure qui sonne Pour un signal de son beffroi. […] C’est le rôle ingrat que j’y ai pris et que je suis résolu à y tenir. […] — Je pris à part les plus échauffés. — Non, leur dis-je, comprenez-moi bien, je ne crée pas un roi, je jette une planche sur le ruisseau ! […] Peu de temps après, Béranger se déclare franchement en opposition contre ses amis ; il prend congé d’eux.
Mais, sauf des cas exceptionnels, nous ne l’exprimons pas, même en parole intérieure, tant il est spontané, rapide et facile ; il ne nous prend aucun temps ; il ne nous coûte aucune peine. […] Quant à prendre une parole intérieure pour une parole extérieure, c’est là l’illusion propre à toutes les hallucinations de l’ouïe. […] D’après la théorie qui précède, nous devrions reconnaître chaque mot pris part ; les ensembles qu’ils forment, les phrases, échapperaient au jugement de reconnaissance. […] Les psychologues ont souvent pris pour des observations de conscience l’analyse logique des notions qui composent la psychologie du sens commun. […] Primitivement, un homme entêté, c’est un homme ivre ; puis on est entêté de ou par une odeur, une passion, une idée ; puis entêté est pris absolument et devient le synonyme de têtu. — Têtu semble dériver de tête pris dans la vingt-septième acception, laquelle, on le voit, rejoint peu à peu la sixième. — L’étymologie des significations est pour le psychologue une mine de renseignements précieux.
Bernis est sensible à l’intention ; mais il ne s’y laisse point prendre : À l’égard des Saisons de Babet, répond-il, on m’a dit qu’on les a furieusement estropiées ; car je ne les ai pas vues depuis près de vingt ans. […] Sous Mme de Maintenon, on prétendait que les preuves de pauvreté qu’il fallait faire pour entrer à Saint-Cyr en écarteraient la noblesse ; et aujourd’hui la noblesse aisée n’a pas honte de se dire pauvre pour y faire admettre ses filles, qui, sous cet habit de laine brune qui révoltait si fort autrefois, prennent plus de vanité et d’orgueil qu’il n’en faudrait. […] Tous les matins, en lisant son journal, chacun prend son vernis ; le journaliste lui-même a pris le sien de la veille ; la teinture de l’un s’applique à l’autre ; tout le monde se répète à douze heures de distance. […] Quant à des places politiques meilleures, il est convenu entre les deux amis que le mieux est de ne rien presser ; le mot d’ordre est celui-ci : « À l’égard des places, il faut savoir lever le siège quand elles se défendent trop longtemps. » Bernis a là-dessus une tactique constante, une voie douce et par insinuation : « Ne pas prendre les places d’assaut et ne point refuser celles qui veulent se rendre d’elles-mêmes. » Enfin, le terme de l’apprentissage arrive, et Bernis, rappelé à Paris, se met en route à la fin d’avril 1755. […] [NdA] Cela veut dire en termes ecclésiastiques que Bernis prit le premier des ordres majeurs en avril 1755 : il en était encore à ce simple degré de sous-diacre, lorsqu’il fut promu au cardinalat en octobre 1758.
la goutte, quand il l’a, ne le prend jamais par accès et le traite à peu près comme elle faisait Fontenelle, elle suit une marche lente et régulière ; son Histoire, de même, marche uniformément d’un pas égal, sans accès et sans violence. […] Il faut prendre davantage sur soi pour être tolérant, et on l’est alors en vertu d’un tout autre principe que les anciens : on l’est en vertu de la charité. […] Peu importe qui il prit pour lui, peu importe même de savoir si tout ceci n’est pas une légère invention de sa part. […] Dans la conversation il veut briller et prendre le ton qu’il croit le nôtre, et il y réussit assez bien. […] Je serais fort aise d’avoir plusieurs connaissances comme lui ; car, à tout prendre, il est supérieur à presque tous les gens avec qui je vis.
Il avait fait une comédie en trois actes et en vers, Ninon de Lenclos ; Creuzé en avait fait une également, qui avait pris les devants et qu’on représentait au théâtre des Troubadours : elle ne semblait pas la meilleure à ceux qui connaissaient les deux. […] On le guette, on l’aborde au moment où il s’y attend le moins ; on lui demande avec douceur, et, s’il résiste, on va lui prendre de force ce vêtement nécessaire qui doit être l’instrument de la cure merveilleuse. […] quand on en vient au fait et au prendre, que trouve-t-on ? […] Le portrait du Pindare décharné, récitant ses vers sur un grabat jadis magnifique, marqué au chiffre galant de Diane, et sous un dôme de damas qui semblait du temps de Henri II, est très bien rendu et pris dans son cadre : j’y renvoie les amateurs95 ; il y a du bon Boileau dans ces vers-là. […] Sans doute, si l’on prend chaque pièce en particulier, si l’on oppose l’original à la traduction, on trouvera aisément à triompher et à se donner l’air d’un connaisseur très expert et très supérieur en poésie.
Il y a des dissertations en règle où l’on traite des femmes qui ont pris le bonnet de docteur dans les universités ou collèges de Bologne et de Padoue, à partir d’une certaine Bitisia Gozzadina, célèbre au xiiie siècle, et qui, à vingt-sept ans, était docteur en droit civil et en droit canon4. […] D’un autre côté, Chevreau, dans son séjour auprès de l’électeur palatin, parla si fort à sa louange, qu’il lui ménagea une place de professeur à Heidelberg ; Le Fèvre avait accepté et était sur le point de quitter Saumur, lorsqu’au milieu des embarras et dans l’impatience du départ, il fut pris de fièvre et mourut à l’âge de cinquante-sept ans. […] Les jolies imitations en vers qu’on avait faites au xvie siècle étaient oubliées, et l’on avait pris en dégoût ce vieux langage. […] Un lecteur attentif et sagace a pris soin de noter dans les divers écrits de Mlle Le Fèvre et de M. […] [NdA] Dion Chrysostome a dit d’Homère une parole excellente et qui se vérifierait encore aujourd’hui pour ceux que tenterait un commerce familier avec les anciens : « Homère est à la fois l’auteur du milieu et de la fin, et du commencement, d’une lecture également convenable à l’enfant, à l’homme fait et au vieillard ; il donne de son fonds à chacun autant que chacun en peut prendre. » 109.
Il eut le temps de prendre quelques habitudes de province, au moins dans le goût ; il admirera jusqu’à la fin Mlle de Scudéry, il sera son soupirant idolâtre. […] Malgré le rôle brillant que l’Académie sut prendre dans la seconde moitié du xviiie siècle et qui fit d’elle un souverain organe de l’opinion, à dater surtout de l’avènement de Louis XVI jusqu’en 1788, je ne crois pas qu’elle ait tout à fait et de tout point rempli le vœu de son fondateur ; elle a fait plus et moins que ce qu’il voulait. […] Ce n’est point sur les lettres patentes de son institution que je la prendrai en défaut, et d’ailleurs je ne prétends point du tout la prendre en défaut, mais seulement relever exactement les faits et en tirer la conséquence. […] C’est assez, à le bien prendre, et dans cette voie elle a fait avec le temps ce qu’elle avait mission de faire. […] Bien choisi, pris dans son cadre, touché avec goût et avec bienséance, l’éloge académique, le discours académique a son prix.
M. de Falloux ignore ces vilains détails, et Ronsard, chez lui, est récompensé d’un bref du pape pour avoir pris un rang honorable dans la mêlée des intelligences. […] Ces lettres de la jeunesse de Mme Swetchine nous révèlent une âme ardente, impétueuse, que la difficulté, l’âpreté même de l’effort moral tente et convie, et qui ne s’est jetée vers Dieu avec tant de passion que de peur de se laisser prendre trop vivement aux choses de la terre. […] il y a beaucoup de faiblesse dans mon fait, et, qui pis est, de la faiblesse organisée, de la faiblesse en système, de la faiblesse qui a pris la forme d’une multitude de qualités apparentes ; si je perds ce défaut, me restera-t-il une vertu ? […] La littérature-Swetchine, comme ces substances chimiques très concentrées, ne peut se prendre qu’à petite ou qu’à moyenne dose, et j’ai déjà dépassé effroyablement la mesure. […] Cet honorable écrivain qui, en publiant le Journal intime de Maine de Biran, a pris sur lui de retrancher tous les passages relatifs à M.
C’est dans cette Cour qu’elle eut l’occasion de voir fréquemment le prince de Conti, frère de la duchesse d’Orléans ; il était veuf, il s’attacha à elle non-seulement comme amant, mais comme un ami indispensable ; elle l’écouta et, se brouillant avec la Cour d’Orléans pour passer dans celle du Temple, elle y prit la position équivoque et brillante qui fit sa gloire, si ce n’est son honneur, et qui fit aussi son tourment. […] Quelque temps après, ayant commandé une armée en Allemagne sans grand succès, puis de même en Flandre où il n’en eut que de petits, il refusa de se joindre au comte de Saxe qui prenait le commandement en chef et se retira. […] Sur la fin de sa vie, il s’apercevait pourtant de quelque différence à cet égard, et il dit un jour : « Allons, il est temps que je me retire ; autrefois mes simples politesses étaient prises pour des déclarations ; à présent, mes déclarations ne sont plus prises que pour des politesses. » Il protégea Beaumarchais, qui lui plaisait fort, dans cet immortel procès engagé contre le Parlement-Maupeou, et qui fit tant rire. […] Elle pouvait toujours se dire cependant, pour s’excuser à ses propres yeux, que si le prince de Conti était veuf, était libre, elle, elle ne l’était pas, et que, si elle l’avait été, leur liaison aurait pris bientôt un autre tour et un nom plus respectable. […] Il faut voir quelles précautions il prend pour sonder une plaie si ouverte et si saignante, et pour en ôter tout ce qui peut l’irriter et l’envenimer : « Les princes, plus que les autres hommes, remarque-t-il, sont nés esclaves des préjugés, et ce tribut leur est imposé comme une sorte de représailles par le public.
Je faillis me prendre ; je crois qu’elle le vit : le chevalier le vit aussi, du moins il m’en parla, et de manière à ne pas me décourager. […] A prendre cette épithète selon la vraie signification, elle lui est justement donnée, car il diffère, à beaucoup d’égards, de la façon d’agir et de penser des hommes du jour. […] Elle voyagea l’année suivante en Hollande et prit la résolution de mettre son fils (car elle avait un fils de son mari) à l’Université de Leyde, pour y suivre ses études et les y faire meilleures qu’en France ; cette résolution fit beaucoup jaser et prêta à la critique. […] Rousseau aux prises avec Hume. […] Vous l’avez cru trop tôt ; vous n’avez pas pris des mesures suffisantes pour vous garantir de l’erreur.
La victoire en effet, si complète qu’elle fût, n’eut au point de vue stratégique aucun grand résultat ; on ne put ni rien entreprendre sur Turin, ni faire le siège de Coni, malgré le désir et l’ordre exprès de Louis XIV, ni même prendre ses quartiers d’hiver dans le Piémont. […] Il n’est pas moins vrai que Catinat, aux prises avec les difficultés de chaque jour, et sentant aussi les négociations engagées, se retrancha beaucoup plus que Louis XIV n’aurait voulu dans la défensive. […] Catinat fit le siège d’Ath, qu’il prit le 5 juin 1697 ; la défense en avait été médiocre. […] Je suis bien persuadé de la part sensible que vous prenez à mon état présent. […] Les malheurs de la France l’affligeaient, et, pour mieux en prendre sa part, il ne réclamait plus ses pensions et traitements.
Des esprits amis du graveleux ont déjà pris cette publication par un bien petit côté62. […] Madame est Italienne de corps et d’âme ; le caractère de Monsieur y est très-conforme : notre pli est pris, nous vivrons toujours sans division ni confiance, et je crois que le roi est comme moi sur cet article. (14 juillet 1775.) » Cet article des deux beaux-frères revient fréquemment sur le tapis. […] Ce défaut, ma chère fille, dans une princesse, n’est pas léger ; il entraîne après soi, pour faire la cour, tous les courtisans, ordinairement gens désœuvrés et les moins estimables dans l’État, et éloigne les honnêtes gens, ne voulant se laisser mettre en ridicule, ou s’exposer à se devoir fâcher, et à la fin on ne reste qu’avec mauvaise compagnie, qui entraîne peu à peu dans tous les vices… Ne gâtez pas ce fonds de tendresse et de bonté que vous avez. (17 août 1774.) » Et encore, — car cette morale générale n’est nullement en l’air et ne vient qu’à propos de rapports très-particuliers : « Ne prenez pas pour humeur ou gronderie ce que je vous ai marqué ; prenez-le pour la plus grande preuve de ma tendresse et de l’intérêt que je prends à vous, de vous marquer tout ceci avec tant d’énergie ; mais je vous vois dans un grand assujettissement, et vous avez besoin qu’on vous en tire au plus vite et avec force, si l’on peut encore espérer de l’amendement. […] L’auguste mère voudrait donc qu’auprès du roi il y eût une épouse, compagne constante, amie fidèle, confidente sûre, entendue aux affaires, capable de raisonner de tout avec lui, et, au besoin, de le soulager, peut-être même de prendre à certains moments un ascendant salutaire. […] Il me reste à parler d’un sérieux épisode politique qui a sa place dans cette Correspondance, aux années 1778-1779, et qui nous montre Marie-Thérèse aux prises encore une fois avec le grand Frédéric, son antagoniste habituel.
Ferrant, le prenait sur un autre ton, et il alla jusqu’à imprimer dans une brochure de 93 « que Malouet méritait d’être pendu, bien qu’il fut un honnête homme. […] Malouet, qui avait volontiers le premier mouvement circonspect et la répulsion un peu prompte, ne dissimula point sa répugnance à recevoir chez lui l’équivoque personnage ou à l’aller visiter : rendez-vous fut pris pour le soir en maison tierce, chez les négociateurs mêmes. […] Malouet eut le tort de ne pas s’y rendre, de ne pas accompagner Mirabeau, et de ne pas prendre sur lui de le piloter : une fausse délicatesse l’en empêcha. […] Ce fut surtout en ces années passées chez Malouet que ses opinions se modifièrent, et que la peur le prit sérieusement de voir la France mettre en pratique les doctrines de ses livres. […] « Prenez bien garde, ajouta-t-il, que je suis le seul dans cette borde patriotique qui puisse parler ainsi sans faire volte-face.
Un jour il prit la plume, et de son style de poète il essaya de faire passer son enthousiasme dans l’âme du jeune Louis XIII. […] Du Vair est un orateur moraliste : lorsqu’il prend son thème dans la Bible, il donne de beaux modèles d’éloquence religieuse, dans un genre auquel le siècle classique devra un de ses chefs-d’œuvre247. […] Ce bonhomme, qui semble tout fondant de chaleur dévote, et qu’on prendrait pour un doux illuminé, a le sens ferme et la conscience austère : ne prenez pas son tempérament pour sa doctrine, ni ses manières pour ses principes. […] Régnier prend les mots de tout le monde, et quoi qu’il reproche à Malherbe, il fuit moins que lui ceux des crocheteurs. […] Un esprit sérieux, pratique, sensé, bourgeois, a pris possession de la littérature, et, comme dans l’ordre politique et religieux, il ne rêve plus de subversions ni de reconstructions totales.
Il prononce toujours son nom avec un peu de mystère, comme celui du dieu d’une religion secrète. « Henri Beyle », ce nom prend pour lui la douceur d’un petit nom ou l’importance d’un nom sacré et caché, qui n’est révélé qu’aux adeptes. […] Il la prend très profondément au sérieux. […] Cela prend à certains moments, et en dehors de l’émotion que le drame lui-même peut inspirer, quelque chose de l’intérêt spécial et de la beauté propre d’une leçon d’anatomie. […] De pareilles hypothèses me prennent absolument au dépourvu. […] Armand de Querne, le cœur desséché par une enfance sans mère, par l’immoralité des événements au milieu desquels il a grandi et enfin par l’abus de l’analyse, a pris Hélène sans pouvoir l’aimer et sans croire à la pureté de la jeune femme.
Il craignait de sembler escompter ce qu’il désirait et de prendre trop vite pour une réalité ce qui vraiment n’eût été que juste. […] Pour moi, quand on nie ces dogmes fondamentaux, j’ai envie d’y croire ; quand on les affirme autrement qu’en beaux vers, je suis pris d’un, doute invincible. […] On prend à cet égard les plus belles résolutions de sobriété intellectuelle, et on ne les tient pas. […] Nous vivons dans un temps où il y a des inconvénients à être poli ; on vous prend à la lettre. […] Il prit la meilleure part ; c’est la bonté qui fait vivre.
elle a passé sa vie à deux pas de la pauvreté, et ce voisinage lui inspire une peur si affreuse, qu’elle prend tous les déguisements pour lui échapper. […] Robe chaste et traînante, attirail d’embarras, Où le marcheur se prend les pieds à chaque pas ! […] Ce n’est plus cette prose endimanchée qui ne semblait n’emprunter les rythmes de la poésie que pour railler ses idées ; c’est une langue souple et ferme qui marche avec allure, et parfois prend de l’essor et s’envole. […] Mais, avant de partir, elle prend madame Pommeau par la main, l’avertit qu’elle n’est plus sa dupe et lui jette son mépris à la face. […] Elle ment sans nuances ; elle se trahit sans motifs ; elle prend l’indécence pour la désinvolture et le cynisme pour la rouerie.
Ce qui suffirait pour donner la plus haute idée de la qualité du talent de M. de Chateaubriand, c’est en général la nature distinguée des femmes qui s’y sont prises, qui se sont éprises de lui pour son talent. […] » Je crois sentir, en un mot, dans ce style si régulier, si ferme, si admirable aux pages heureuses, un fond de prononciation âcre et forte, qui prend au gosier, un reste d’accent de province. […] Ma bouche est petite et suffisamment bordée ; mes dents sont saines, blanches et bien rangées ; mon menton est bien fait, et mon cou bien pris, quoique un peu court. […] N’importe, elle trouvait encore à se prendre aux moindres marques d’attention, et à s’émouvoir de ce qui certes n’en valait pas la peine. […] À la façon dont elle prend à partie tous ceux qui l’attaquent, on voit qu’elle a à cœur de prouver jusqu’à la fin « qu’on est toujours de la religion de ce qu’on aime ».
Montesquieu lui-même ne reste point calme si on le prend à partie. […] Les botanistes particulièrement le pouvaient prendre en faute, en flagrant délit d’inexactitude et de légèreté sur la manière dont il jugeait Linné, et dont il appréciait les méthodes. […] Dans son Histoire naturelle, il ne conçoit d’abord d’autre méthode que celle qui consiste à prendre les êtres selon leurs rapports de proximité et d’utilité avec l’homme. […] Mais, indépendamment du plaisir qu’il prenait en effet à la peindre avec la grandeur qu’il y voyait, ne sent-on pas que Buffon, par un tel morceau, visait à enlever tous les suffrages à la Cour ? […] Je ne sais où l’on a pris que le style de Buffon a de l’emphase : il n’a que de la noblesse, de la dignité, une magnifique convenance, une clarté parfaite.
C’est l’abbé de Pradt qui a dit cela en tête d’un de ses écrits (Les Quatre Concordats) ; et, sans regarder toutes les paroles que jetait cet homme d’esprit comme autant d’oracles, il est juste de tenir compte de ses jugements, surtout quand il s’agit du style de pamphlets, de brochures politiques, de ce style qui prend et mord sur le public, même en matière sérieuse : l’abbé de Pradt s’y connaissait. […] Ses comptes rendus prirent dès lors la plus grande importance : « Pendant trois années, son analyse des débats fut lue dans toute l’Europe comme un modèle de discussion aussi lumineuse qu’impartiale », disait Lally-Tollendal. […] Le billet du catholique et ultramontain de Maistre à celui qu’il prenait ainsi pour parrain de son premier écrit, commençait par ces mots : « Monsieur, qui vous a lu vous estime… » Avec cela. […] Je préparais les esprits à assister à une espèce d’action dramatique plutôt qu’à une séance de législateurs ; je peignais les personnages avant de les mettre aux prises ; je rendais tous leurs sentiments, mais non pas toujours avec les mêmes expressions ; de leurs cris je faisais des mots, de leurs gestes furieux des attitudes, et, lorsque je ne pouvais inspirer de l’estime, je tâchais de donner des émotions. […] Ce mot de déiste appliqué à Mallet du Pan a paru hasardé à quelques personnes : est-il besoin de dire que, dans mon esprit, il n’emporte aucune idée défavorable, et que je le prends dans un sens qui n’est pas exclusif d’un certain christianisme ?
Après avoir fait avec succès ses études au petit séminaire d’Aix et pris ses grades à l’école de droit de cette ville, Raynouard vint à Paris vers 1784 ; il ne fit que tâter le terrain et n’y resta pas. […] Prenez note de l’expression, et ajoutez-la, si vous le voulez, en marge au Traité du sublime de Longin. […] Les idiomes rustiques reparurent et prirent le dessus : ils se heurtèrent avec les idiomes des vainqueurs, et, même en en triomphant, il se décomposèrent. […] L’historien en a pris l’occasion d’écrire une de ses plus belles pages. […] Le Moniteur du 29 novembre 1807, en insérant en entier le discours de Raynouard, semble indiquer que le pouvoir d’alors ne prit pour lui que la louange, et il eut raison.
Quand je viens en parler aujourd’hui, ce n’est point toutefois pour y chercher aucune application politique, ni pour y pratiquer aucune perspective selon les vues du moment ; j’aime mieux les prendre d’une manière plus générale, plus impartiale, et plus en eux-mêmes. […] Il en prit son parti et se mis à l’étude avec vigueur, déterminé comme César à n’être le second en rien, pas même en Sorbonne. […] Retz obtint d’emblée d’être nommé coadjuteur de son oncle à l’archevêché de Paris, et dès lors, pour prendre son langage, il cesse d’être « dans le parterre, ou tout au plus dans l’orchestre, à jouer et à badiner avec les violons » ; il monte sur le théâtre. […] Les humeurs vagues de mécontentement public sont très promptes, en ces heures de crises, à se prendre d’émulation, à se déterminer par l’exemple du voisin et à affecter la forme du mal qui règne et circule. […] Au retour de l’armée, voyant le Parlement aux prises avec la Cour, la gloire de restaurateur du public fut la première idée du prince, celle de conservateur de l’autorité royale fut la seconde.
Il se donne à nous comme dénué de toute ambition, de tout intérêt personnel : « Mon grand défaut, mon imperturbable défaut est l’antipathie pour le mouvement. » Il avait pour principe qu’il y a de bons défauts, et qu’il ne s’agit que de savoir en prendre son parti et s’en arranger pour y trouver du bonheur. […] Le moment où Mme de Senneterre se voit munie de cette lettre de recommandation, son étonnement involontaire en la retournant machinalement entre ses mains, sa préoccupation de l’accueil qui lui sera fait, son inquiétude pour sa toilette qu’il faut proportionner à la modestie de sa condition nouvelle, tout cela est pris dans la nature et devait rappeler à plus d’une lectrice des circonstances trop réelles et trop récentes : Extrêmement fatiguée de ne pouvoir m’arrêter à rien, racontait Mme de Senneterre, je me couchai. […] L’analyse de ces sentiments compliqués et divers qui sont aux prises au sujet de cet enfant mystérieux, ces trois situations de la mère, du fils et du père, sont démêlées avec une rare finesse et indiquées avec une sûreté de trait un peu sèche, mais curieuse et bien sentie. […] Fiévée, qui sait le monde, se méfie même des plus grandes folies, comme pouvant avoir action sur les cerveaux : On a pris l’habitude, dit-il, de monter les esprits si haut par de grands projets et d’incroyables découvertes, que, si demain les journaux annonçaient qu’on a trouvé le secret de refaire le monde sur un plan tout neuf, la moitié de l’Europe ajouterait foi au miracle, et se soulèverait pour en hâter l’accomplissement. […] Fiévée fut pris en 1814, et surtout en 1815, d’une fièvre de royalisme plus vive que celle même qu’il avait sentie sous le Directoire.
Hors de là, il est tout à fait guéri de son défaut national, et il ne prend pas le nôtre. […] Elle fut tout à fait établie et consacrée lorsque l’impératrice Catherine de Russie l’eut pris pour son correspondant de prédilection et de confiance. […] À un dîner chez le comte de Friesen, comme on attaquait vivement Mme d’Épinay, Grimm prit sa défense. […] Il avait reçu des lettres qui l’engageaient à revenir vivre à Genève ; on lui offrait une place de bibliothécaire avec appointements, un sort honnête et doux : Quel parti dois-je prendre ? […] C’est vers ce temps (1759) que les occupations littéraires de Grimm prirent plus de place et de développement dans sa vie.
Pendant tout le morceau, les deux sens se confondent, et ils sont pris l’un pour l’autre à chaque instant. […] À l’instant, les propositions que nous avons réfutées prennent un sens nouveau. […] Prenez tout le groupe des faits principaux, l’intégrité du type, la nutrition, la reproduction. […] Vous voyez qu’il a suffi de prendre un fait très-fréquent et très-visible, un de nos désirs ou tendances. […] Il y prit ses grades, et étudia la théologie avec ardeur, mais sans angoisses.
On me saura gré d’avoir au moins pris la plume dans cet état d’esprit. […] Il était latent, il est devenu découvert ; il était subconscient, il a pris conscience de lui ; il était amorphe, et il a pris une certaine forme. […] Cet ordre, pour se faire respecter, a pris toutes les armes : il a pris la force, il a pris la persuasion, il a pris le bon exemple. Dès qu’il a pris le bon exemple pour arme, il est devenu conscience. […] D’autres prirent leurs dispositions pour demander à être autorisées.
Les moralistes avaient pris le haut du pavé. […] Ce désir, on le prend au sol qu’on laboure, on le prend aux sillons droits qu’on trace et qu’on tracerait volontiers plus avant. […] Elle vous tue ; elle vous prend. […] Le roman, vers la fin, prend une véritable grandeur. […] Elle n’a pas été conçue, mais elle a pris naissance !
Dans la défaillance de la foi, la raison n’a pas pris l’empire, et l’opinion est aussi dépourvue d’autorité que la tradition. […] La rage les prend au ventre, comme un accès, et alors il faut qu’ils tuent. […] Giovanni, qui a pris sa résolution en furieux, regarde Annabella toute parée, éblouissante. […] Sa Victoria Corambona prend pour amant le duc de Brachiano, et dès la première entrevue songe à l’issue76 […] Bien plus, elle prend sur elle un crime dont il est accusé, elle contredit ses aveux, elle veut mourir à sa place.
Mais aujourd’hui l’erreur a pris un autre cours et de plus grandes proportions. […] C’est ce chevalier-là qui prendra sa défense. […] Une colombe prend la place du cygne, et Godefroi, duc de Brabant, reparaît. […] Satan l’a entendu, il l’a pris au mot ! […] Je prends le mot dans un sens restreint.
1 qui prend la carrière littéraire de l’illustre critique à ses débuts, et l’embrasse tout entière. […] Il faut prévoir les objections et les critiques que font naître toujours des publications comme celle-ci : on ne manquera pas de trouver que nous en avons « trop mis », que nous ne nous sommes pas assez souvenu de l’esprit général de cet Avertissement, auquel nous avons pris en commençant une note justificative. […] En un mot, quand on a souci de l’avenir, quand, sans avoir la vanité de croire à rien de glorieux, on se sent du moins le désir permis d’être en un rang quelconque un témoin honorable de son temps, on a toutes les précautions à prendre. on ne saurait trop faire navire et clore les flancs, pour traverser, sans sombrer, les détroits funestes. » Et comme pour mieux détourner dans l’avenir du dessein de rechercher ses anciens articles, le critique disait encore : « Après le Globe saint-simonien, que je n’avais pourtant pas tout aussitôt déserté, je suis entré au National par suite d’obligeantes ouvertures de Carrel. […] A ne prendre même au surplus ces notices, — ces esquisses que comme de purs témoins d’une époque, elles ont encore leur importance, en ce sens qu’elles ravivent, dans le monde de la littérature et du théâtre, certains épisodes autrefois bruyants, et qui n’ont pas cessé d’être piquants.
Dans les six dernières années de la Restauration, après l’épuisement des générations aux prises dès 1815, après la mauvaise réussite des tentatives violentes de la jeunesse et le triomphe indéfini d’un pouvoir hypocrite et corrupteur, il s’était formé, à la fois par désespoir du présent et par besoin d’espérance lointaine à l’horizon, une école de philosophie politique qui avait entrepris la réforme et l’émancipation du pays au moyen des idées ; c’est-à-dire en répandant toutes sortes de connaissances, d’études et de théories propres à féconder l’avenir. […] Mais les hommes d’élite que ce brave peuple avait pris sur ses épaules, et qu’il avait déposés à pied sec sur l’autre bord, ces hommes eurent peur, après coup, pour la plupart, de l’étrange et cavalière façon dont ils avaient traversé. Chez quelques-uns, la secousse avait été si violente que les doctrines qui commençaient à prendre corps dans leur cerveau s’étaient brisées en chemin. […] Lerminier les a vivement abordées, et prises, pour ainsi dire, corps à corps dans la personne de leurs trois représentants essentiels, MM.
Renan est devenu, aux yeux des esprits superficiels, synonyme de scepticisme et de dilettantisme, ces mots étant pris, d’ailleurs, dans leur sens le plus grossier. […] Mais cette pudeur, cette délicatesse d’une âme fière se tournaient contre lui, et on les prenait encore pour dilettantisme et scepticisme. […] Je ne pense pas que personne, dans aucun temps, ait pris plus sérieusement la vie que ce petit Breton de vingt-cinq ans dont l’enfance avait été si pure, l’adolescence si grave et si studieuse, et qui, au sortir du plus tragique drame de conscience, seul dans sa petite chambre de savant pauvre, continuait à s’interroger sur le sens de l’univers, — et cela, dans un tel détachement des vanités humaines, que ces pensées devaient rester quarante ans inédites par la volonté de leur auteur. […] Il n’avait pas à changer de ton, puisque sa vie, à le bien prendre, n’avait pas changé d’objet. «….
Tout s’y trouve de ce qu’il est indispensable de voir et de savoir pour prendre figure d’homme du monde et se produire, avec avantage, dans la meilleure société : l’adresse des bons faiseurs, des recettes inédites de parfums, dont l’une est empruntée à M. […] C’est à les glaner au hasard que nous pouvons prendre mesure de la société du temps et découvrir en quoi consistait, aux yeux de l’élite, la vertu du « surhomme » en l’an de grâce 1897. La supériorité intellectuelle et morale se résumait à peu près en ceci : « Mépriser la politique et aimer le théâtre. — Connaître au moins de vue et de nom les personnages de “la fête” à Paris. — N’aller déjeuner et dîner que dans les restaurants connus. — Faire semblant d’avoir tout lu. — Savoir tous les potins. — Couper les livres des auteurs qui dînent chez vous. — Dîner beaucoup en ville et aller à la messe. — Retenir d’une exposition les tableaux des gens qu’on rencontre dans le monde. — Éviter le solennel et prendre la vie à la blague. » * * * Étrange société où connaître les gens qui font « la fête » suffit pour conférer un titre d’excellence. […] que n’est-il encore temps de « prendre la vie à la blague » ?
Un garde prit le plateau, alla couper la tête du prisonnier, et l’apporta 555. […] Jésus, craignant de la part d’Antipas un surcroît de mauvais vouloir, prit quelques précautions et se retira au désert 558. […] Quelquefois, à Élie on associait, soit le patriarche Hénoch, auquel, depuis un ou deux siècles, on s’était pris à attribuer une haute sainteté 564, soit Jérémie 565, qu’on envisageait comme une sorte de génie protecteur du peuple, toujours occupé à prier pour lui devant le trône de Dieu 566. […] Ce Banou 579 vivait dans le désert, vêtu de feuilles d’arbres ; il ne se nourrissait que de plantes ou de fruits sauvages, et prenait fréquemment pendant le jour et pendant la nuit des baptêmes d’eau froide pour se purifier.
La ressemblance des idées que le poëte tire de son génie, avec les idées que peuvent avoir des hommes qui se trouveroient être dans la même situation où ce poëte place ses personnages, le pathetique des images qu’il a conçûës avant que de prendre la plume ou le pinceau, font donc le plus grand mérite des poëmes, ainsi que le plus grand mérite des tableaux. […] Dans cette ardeur qui fait oublier le péril, il voit, il délibere, et il prend son parti comme s’il étoit tranquille sous sa tente. […] Il semble même que la providence n’ait voulu rendre certains talens et certaines inclinations plus communes parmi un certain peuple que parmi d’autres peuples, qu’afin de mettre entre les nations la dépendance réciproque qu’elle a pris tant de soin d’établir entre les particuliers. […] De la difference des génies, naît la diversité des inclinations des hommes, que la nature a pris la précaution de porter aux emplois, pour lesquels elles les destine, avec plus ou moins d’impétuosité, suivant qu’ils doivent avoir plus ou moins d’obstacles à surmonter, pour se rendre capables de remplir cette vocation.
A peine prend-il le temps de ponctuer ses phrases. […] Je crois, en effet, ces sortes de défauts moins fréquents dans ses chefs-d’œuvre ; mais trop souvent encore y pourrait-on relever des pages comme celle-ci, qui est d’Indiana, son premier livre célèbre : « Raymond, cédant à la fatigue, s’était endormi profondément, après avoir reçu fort sèchement sir Ralph, qui était venu prendre des informations chez lui. […] Depuis longtemps, il avait prévu qu’un instant viendrait le mettre aux prises avec cet amour de femme ; qu’il faudrait défendre sa liberté contre les exigences d’une passion romanesque, et il s’encourageait d’avance à combattre de telles prétentions. […] Elle avait compris au premier mot, elle avait pris son parti vite et fièrement.
La tragédie du temps n’en diffère presque pas, sauf en ceci qu’elle a toujours l’air solennel et ne se joue qu’au théâtre ; l’autre prend toutes les physionomies et se trouve partout, puisque la conversation est partout. […] Quand on prend la vie de la sorte, un philosophe avec toutes ses idées est aussi nécessaire dans un salon qu’un lustre avec toutes ses lumières. […] Il a contre lui la mauvaise humeur de ses administrés, qui, lui voyant prendre le rôle de la Providence et se charger de tout, mettent tout à sa charge, la cherté du pain comme le délabrement d’une route. […] Un soir, le lourd avocat Target ayant pris du tabac dans la tabatière de la maréchale de Beauvau, celle-ci, dont le salon est un petit club démocratique, reste suffoquée d’une familiarité si monstrueuse. […] Elle se retrempe aux sources ; les femmes elles-mêmes se prennent d’engouement pour les sciences.
Le seul plaisir qu’on y pût prendre, celui d’y retrouver l’imitation des formes du théâtre ancien, ne pouvait guère toucher le public. […] Et en quel temps de la vie cette lutte prend-elle fin ? […] Il se mêle de l’étonnement au plaisir que nous prenons aux pièces de Corneille. […] Prenez la meilleure des pièces du théâtre espagnol, qu’y voyez-vous ? […] C’est le titre que prenait le chef de la confrérie.
. — Si le degré de prospérité du pays influence ainsi la marche de la langue et la littérature, il en est de même de la forme particulière ou dominante que prend le travail national. […] Un seigneur eut l’idée d’épouser une Philis de village et les deux époux, la houlette à la main, prirent plaisir à garder les troupeaux dans le parc de leur château. […] La littérature devenue une branche de commerce comme une autre a pris par là-même des caractères nouveaux. […] allez prendre d’autres armes si vous voulez combattre et être bon à quelque chose ! […] Il me suffit de constater que les aspects inattendus pris par le travail moderne offraient et offrent encore à la verve des écrivains une riche et nouvelle matière.
On a eu tort de le prendre pour un mystique. […] Celtil est pris. […] Alors, elle prend la décision d’être amoureuse. […] Marcel Boulenger : il sait nous prendre ; puis, quand il nous a pris, il nous conduit à son gré. […] Elle pardonna ; mais elle prit de l’ascendant.
Laissons tous ces côtés fugitifs et évanouis, et ne prenons Lassay que par l’endroit où nous pouvons l’atteindre, le seul aujourd’hui qui nous intéresse : prenons-le comme l’un des hommes qui ont eu le plus de connaissance de la société et des caractères. […] Dans les affaires, chacun pense et imagine pour eux, ils n’ont qu’à prendre le bon parti ; et, dans toutes les choses qu’on leur présente et qu’on leur dit, ils n’ont qu’à tâcher à démêler la vérité et à ne plus changer quand ils l’ont une fois saisie. […] En vieillissant, il était, il est vrai, fort las du monde, ou du moins il le disait volontiers, mais il y revenait sans cesse : « On méprise le monde, et on ne saurait s’en passer. » Il reconnaissait que, pour un homme qui en a pris le train et l’habitude, c’était encore la meilleure manière d’être que de ne pas s’en séparer trop longtemps. […] [NdA] Saisir est ici employé dans son acception propre et la plus forte, prendre avec la main, apprehendere. […] S’il leur arrive quelque chose, soit maladie, soit affliction, il faut tout quitter pour demeurer auprès d’eux : et, en pareil cas, ils en sont quittes à votre égard pour des compliments, ou tout au plus pour une visite ; et vous sentez le peu d’intérêt qu’ils prennent à vous : il y a trop d’inégalité dans un tel commerce pour qu’il soit aimable.