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2064. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Note I. De l’acquisition du langage chez les enfants et dans l’espèce humaine » pp. 357-395

Pareillement, aussitôt qu’il a pu se mouvoir, il s’est mis à ramper vers la table, et, arrivé contre les pieds noirs, pendant trois ou quatre jours, il a passé une heure par jour à les palper, à joindre l’idée tactile à l’idée visuelle.

2065. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (4e partie) » pp. 1-63

Le gouvernement provisoire lui avait remis, à ma requête, le ministère de la guerre et le commandement général de toutes les troupes militaires ou civiles : quatre-vingt mille hommes de toutes armes dans Paris ou dans le rayon de Paris ; seize mille hommes de gardes mobiles, jeunesse intrépide de la capitale, formée par moi-même dans la nuit du 24 février, et brûlant de se signaler par un service héroïque à l’ordre ; la garde républicaine à pied et à cheval, vigoureuse élite de l’ancienne gendarmerie de Paris ; enfin trois cent mille hommes à peu près de garde nationale, dont la majorité était disposée à défendre au moins ses foyers et ceux des citoyens : en tout environ quatre cent mille baïonnettes, dont cent vingt mille au moins de troupes de ligne.

2066. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre I. Le quatorzième siècle (1328-1420) »

Tout cela est un peu confus, et déjà, comme on voit, les Italiens sont traités sur le pied des classiques latins.Mais le premier des traducteurs du temps, c’est Nicole Oresme106, qui fut grand maître de Navarre, chapelain et conseiller de Charles V.

2067. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre II. Le quinzième siècle (1420-1515) »

L’Italie commence à nous rendre ce qu’elle a reçu de nous : ses auteurs sont mis sur le pied des anciens, traduits et goûtés comme tels, Boccace après Pétrarque, et plus que lui, d’autant qu’il a de quoi charmer les courtisans avec les érudits.

2068. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre I. Polémistes et orateurs, 1815-1851 »

L’occasion de la rupture, très honorable pour lui, fut une déclaration libérale et philosophique dans une séance de la Ligue internationale de la paix (juin 1869) : il mettait le judaïsme, le catholicisme et le protestantisme sur le même pied, comme « les trois grandes religions des peuples civilisés ».

2069. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « M. Deschanel et le romantisme de Racine »

On ne les prend plus au pied de la lettre, mais comme les signes d’une situation ; on les oublie presque pour ne s’attacher qu’à ce qu’il y a de tristement éternel et d’applicable à nous chétifs dans ces peintures typiques du drame des passions humaines.

2070. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « De l’influence récente des littératures du nord »

» Et, un peu après, Raskolnikof tombe aux pieds de Sonia et lui dit : « Ce n’est pas devant toi que je m’incline : je me prosterne devant toute la souffrance de l’humanité. » L’autre épisode souverainement caractéristique, c’est, dans la Guerre et la Paix, la rencontre de Pierre Bézouchof et du paysan Platon Karatief, tous deux prisonniers des Français. « Bézouchof, dit M. de Vogüé, est un raffiné, Karatief une âme obscure, à peine pensante.

2071. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Mme Desbordes-Valmore » pp. 01-46

à tes pieds ou dans tes bras, je t’aime !

2072. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Figurines (Deuxième Série) » pp. 103-153

se hausser sur la pointe des pieds, voir un peu ! 

2073. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre cinquième »

Quand nous les voyons sur le point de se perdre, il y a dans notre crainte comme un aveu secret que nous pourrions bien courir le même péril, si nous avions un pied sur la pente d’où ils vont se précipiter.

2074. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Additions et appendice. — Treize lettres inédites de Bernardin de Saint-Pierre. (Article Bernardin de Saint-Pierre, p. 420.) » pp. 515-539

Il me fâche très fort de vous écrire toujours un pied en l’air.

2075. (1913) La Fontaine « I. sa vie. »

Ainsi ce fut scène nouvelle ; Car la France, sur ce pied-là, Devait bien rire… Ainsi fit-elle.

2076. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Gustave Flaubert »

II Le caractère principal du roman si malheureusement nommé de ce titre abstrait, pédagogique et pédant : L’Éducation sentimentale, est avant tout la vulgarité, la vulgarité prise dans le ruisseau, où elle se tient, et sous les pieds de tout le monde.

2077. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre VI. L’effort intellectuel »

De fait, il est aisé de voir que les mouvements auxquels nous procédons d’ordinaire pour marcher, pour nous soulever sur la pointe des pieds, pour pivoter sur nous-mêmes, sont ceux que nous utilisons pour apprendre à valser.

2078. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

Ils découvrent l’Angleterre, l’Allemagne, la Scandinavie, la Russie, l’Espagne, les États-Unis, non pas comme autrefois dans les voyages d’études, les missions diplomatiques, les séjours d’hommes de lettres parmi la bonne compagnie, mais dans la matérialité précise où les appliquent une vie difficile, le contact avec le peuple, les voyages à pied, les métiers dont il faut vivre, la langue qu’il faut apprendre. […] Mais ces littératures étrangères, il nous a habitués, à tort ou à raison, à les mettre sur un pied d’égalité non seulement avec la nôtre, mais avec les littératures anciennes, dont le classicisme faisait des modèles inégalés.

2079. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

Il le représenta prêt à lancer la foudre ; toute la Grece tomba aux pieds de son image. […] Il se fit alors un grand vuide au pied du tribunal. […] On apporta aux pieds du tribunal divers instrumens de Physique, tant céleste que terrestre. […] Il est vrai que Gabrielle d’Estrées n’est point une Magicienne comme Armide ; c’est l’amour, & non le pouvoir infernal, qui amene le vainqueur d’Yvri à ses pieds. […] Ce nouvel Ulysse voyage à pied, & peut-être sa narration serait-elle moins peinée s’il eût voyagé plus à son aise.

2080. (1908) Après le naturalisme

À cette régression violente, il était nécessaire que s’opposât directement, pied à pied, une action non moins formelle, et c’est pourquoi les doctrines qui se formèrent afin de le combattre, prirent sa mesure, et des armes semblables à celles dont il se servait.

2081. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviiie entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Elle le suit en vêtements de lin ; mais quand il veut jouir de sa conquête, Brunhilt s’indigne, résiste, et lui liant les pieds et les mains avec sa forte ceinture, elle le suspend à un clou de la chambre et le laisse vaincu et humilié déplorer sa rigueur. […] « Le fort Sîfrit ajouta : « Je veux même me coucher à vos pieds sur l’herbe. » Comme Gunther entendait cela avec plaisir !

2082. (1940) Quatre études pp. -154

Koszul, dans sa Jeunesse de Shelley, parle très justement du « réalisme patient de promeneur à pied… » de Wordsworth. […] Lorsqu’Alfred de Vigny constate que la terre poursuit sa route, sans s’inquiéter des générations humaines qu’elle porte à sa surface, telles des fourmis ; que l’hiver prend nos morts comme une hécatombe, et que le printemps ne sent pas nos adorations : alors il maudit cet impassible théâtre que ne peut remuer le pied de ses acteurs, et il prononce le grand refus. […] Mais les lois de la nature veulent que tout s’écoule, que tout passe — tandis que l’homme, dans son illusion, ne rêve qu’à ce qui demeure : Le premier serment que se firent deux êtres de chair, ce fut au pied d’un rocher qui tombait en poussière ; ils attestèrent de leur constance un ciel qui n’est pas un instant le même ; tout passait en eux et autour d’eux, et ils croyaient leur cœur affranchi de vicissitudes.

2083. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LONGUEVILLE » pp. 322-357

Le prince de Conti en particulier, dès son entrée dans le monde, s’était mis sur le pied de lui plaire plutôt en qualité d’honnête homme que comme frère.

2084. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre III. Combinaison des deux éléments. »

La sape que celui-ci pratique au pied des murailles semble plus bornée, mais n’en est que plus efficace, et la machine de destruction qu’il emploie est aussi une idée neuve de la nature humaine.

2085. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIe entretien. Biographie de Voltaire »

Sous ses pieds triomphants la mort est abattue, Des portes de l’enfer il sort victorieux.

2086. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre premier »

Depuis que j’ai lu ce livre-là, les hommes ont quinze pieds pour moi, et je n’en dors plus6. » Où l’artiste voyait des géants, l’homme de lettres regrettait de ne pas trouver des héros de roman, les mœurs de la fin du dix-septième siècle, la raison de Fontenelle et l’esprit de la cour de Sceaux.

2087. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre III. Les immoralités de la morale » pp. 81-134

Le sultan Mourad est souillé de tous les crimes et de tous les vices, mais il a un jour poussé du pied vers l’ombre un porc expirant que brûlait le soleil.

2088. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

Il y avait une lieue à faire à pied à travers la campagne.

2089. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre IV. Le Séminaire d’Issy (1881) »

Le mort a encore la figure du monde et de la chair ; l’homme mort paraît encore être une partie d’Adam ; encore parfois le remue-t-on ; il donne encore quelque agrément au monde ; mais de l’enseveli, on n’en dit plus mot, il n’est plus dans le rang des hommes ; il est puant, il est en horreur ; il n’a plus rien qui agrée, il est foulé aux pieds dans un cimetière, sans que l’on s’en étonne, tant le monde est convaincu qu’il n’est rien et qu’il n’est plus du nombre des hommes.

2090. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 novembre 1886. »

A leurs pieds la vieille ville de Bayreuth et, au loin, la belle campagne verte que ferment sur l’horizon les chaînes du Sophienberg.

2091. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Lettres de m. l’Abbé Sabatier de Castres ; relatives aux trois siecles de la littérature françoise.ABCD » pp. -641

Les Additions que l’Editeur y a faites sous mon nom, sont marquées d’un pied de mouche.

2092. (1878) La poésie scientifique au XIXe siècle. Revue des deux mondes pp. 511-537

L’homme n’est pas leur œuvre ; elles ne l’ont pas fait toutes seules, il lui fallait la Terre pour mère et pour nourrice, et après combien d’essais, de tâtonnements gigantesques, de moules brisés : Il lui fallait la terre et ses milliers d’épreuves, D’ébauches de climats, d’essais de formes neuves,                        D’élans précoces expiés, D’avortons immolés aux rois de chaque espèce, Pour que de race en race, achevé pièce à pièce,                        Il vit l’azur, droit sur ses pieds.

2093. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

Une note, p. 39, précise que Séraphin, qui a adressé spontanément le manuscrit à la revue, serait un champion de course à pied, auteur de plusieurs chansons, vrais « chefs-d’œuvre » selon leur auteur.

2094. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre II. Le comique de situation et le comique de mots »

Voici par exemple (j’ai pris au hasard une « série d’Épinal ») un visiteur qui entre avec précipitation dans un salon : il pousse une dame, qui renverse sa tasse de thé sur un vieux monsieur, lequel glisse contre une vitre qui tombe dans la rue sur la tête d’un agent qui met la police sur pied, etc.

2095. (1870) La science et la conscience « Chapitre IV : La métaphysique »

La philosophie, spéculant sur les résultats de l’expérience et de la science positive, et en formant telle ou telle de ces synthèses qu’on nomme des systèmes, a besoin de voir les choses de très-haut pour pouvoir en saisir les rapports généraux, et s’élever ainsi, selon le sujet de ses recherches, à l’unité de loi, de type, de cause ou de substance, Or, dans cette contemplation suprême, il est presque inévitable, ou bien que les caractères propres de la réalité échappent au philosophe placé à un tel point de vue d’observation, ou bien qu’ils s’effacent et tendent à disparaître dans le vaste horizon ouvert sous ses pieds à ses yeux éblouis.

2096. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

L’abîme du malheur n’est point desséché sous leurs pieds, et la source en jaillit encore. » Et Darius prédit Platées. « Là, si épaisse sera la boue sanglante, sous la lance dorienne, que, jusqu’à la troisième génération, les cadavres entassés diront silencieusement aux hommes : Mortels, il ne faut pas que vos pensées s’élèvent au-dessus de la condition mortelle. […] Catulle Mendès, que Photine a laissé au fond de la cruche « l’orgueil cruel d’être une embûche vivante et rose. » Lorsque Photine lui dit que, tout le temps qu’il parlera, « il sentira sous ses pieds des cheveux de femmes », il faut croire que l’image lui agrée : car bientôt, — tandis que les jolies comédiennes de la Renaissance sont toutes couchées autour de lui en des poses voluptueuses, — après avoir dit, du ton d’un héros de drame historique : Lorsqu’on évoquera ma figure lointaine, Toujours la Madeleine ou la Samaritaine, La femme de Sichem ou bien de Magdala, Toujours une de vous, près de moi, sera là ; (ce qui rappelle la dernière phrase d’Adrienne Lecouvreur : « Et la postérité, charmée par nos amours, ne séparera plus dans sa mémoire Maurice et Adrienne », ou quelque chose d’approchant), il se ressouvient tout à coup des cheveux et ajoute ces vers « troublants » : Et ce sera ta gloire encor que l’on confonde Parfois ta tresse rousse avec sa tresse blonde.

2097. (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326

Lorsque Marianne s’est froissé le pied et qu’on la transporte chez Valville, un chirurgien est aussitôt appelé pour examiner et tâter le mal. « Le bonhomme, pour mieux en juger, se baissait beaucoup parce qu’il était vieux, et Valville, en conformité de geste, prenait insensiblement la même attitude et se baissait beaucoup aussi, parce qu’il était jeune, car il ne connaissait rien à mon mal, mais il se connaissait à mon pied, et m’en paraissait aussi content que je l’avais espéré. […] Sur ce pied-là, disait assez plaisamment ce vilain abbé Desfontaines, Dieu nous garde qu’elle vieillisse ! […] Modérés dans nos vœux, raisonnables dans nos désirs, protégés contre nous-mêmes par le respect des convenances, nous les regardons en effet comme de hardis explorateurs, qui reviennent des contrées quasi fabuleuses dont nous avons tous entendu parler, mais où la plupart d’entre nous n’ont jamais mis ni sans doute ne mettront les pieds, et ainsi, qui nous en attestent matériellement l’existence. […] Des paysans qui survinrent par hasard, ayant aperçu son corps étendu au pied d’un arbre, le portèrent au curé du village le plus voisin.

2098. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre III. De la signification de la vie. L’ordre de la nature et la forme de l’intelligence. »

Mettez dans n’importe quelle posture une de ces petites poupées de liège dont les pieds sont en plomb, couchez-la sur le dos, renversez-la sur la tête, lancez-la en l’air ; elle se remettra toujours debout, automatiquement. […] Mais bien vite il sent qu’il a perdu pied ; un nouveau contact devient nécessaire ; il faudra défaire la plus grande partie de ce qu’on avait fait.

2099. (1853) Portraits littéraires. Tome I (3e éd.) pp. 1-363

Il est heureux de la voir, heureux de l’entendre ; il met aux pieds de sa maîtresse toute sa vie, toute sa volonté. […] M. de Belnave commence à entrevoir l’abîme creusé sous ses pieds, mais il n’est plus en son pouvoir de le franchir ou de le combler. […] Il y a trois ans, la critique devait protester contre l’engouement de la foule ; aujourd’hui elle doit protester contre la réaction qui veut mettre en lambeaux et fouler aux pieds le nom de M. 

2100. (1932) Les idées politiques de la France

Il irait de soi, à un certain point de vue, que tous les catholiques fussent traditionalistes, puisqu’ils se relient à une tradition, et même que la principale différence de l’Église catholique avec les Églises protestantes, c’est qu’elle admet comme source d’autorité, sur un pied d’égalité avec l’Écriture, la tradition : nous avons donc là un véritable archétype de tout traditionalisme. […] Comme directeur du Travail, il mit sur pied la législation ouvrière de la République radicale qui suivit l’affaire Dreyfus. […] Mais il est une société de pensée qui demeure, — une société de pensée toujours à pied d’œuvre pour la lutte de pensée contre l’Église, — une société de pensée faite d’une milice de cent mille hommes et femmes formes dans des séminaires sous une direction unique, et, pour la grande part d’entre eux, animés du même esprit : l’École laïque.

2101. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon » pp. 423-461

Ce Montal, tel qu’un Montluc innocent et pur, se dresse devant nous en pied, de toute sa hauteur, et ne s’oublie plus.

2102. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (2e partie). Littérature de l’Allemagne. » pp. 289-364

L’exilé ne vit pas, il est vrai, cette partie des steppes qui, recouvertes dans l’été de plantes vigoureuses hautes de quatre à six pieds, offre, à chaque souffle du vent, la gracieuse image d’une mer de fleurs agitée.

2103. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre III. Molière »

Plus tard, dans les vingt années qui suivent la mort de Molière, c’est Baron395 qui, dans son Homme à bonnes fortunes, donne le plus considérable document sur les mœurs françaises, sur cette égoïste sécheresse qu’il sera du bel air désormais de porter dans l’amour : il dessine un don Juan au petit pied, sans ampleur et sans scélératesse, précurseur des méchants et des jolis hommes du xviiie  siècle.

2104. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre III. La poésie romantique »

Le comte A. de Vigny, né en 1797 à Loches, fut nommé en 1814 sous-lieutenant aux gendarmes routes, et mis en 1815 dans la garde à pied.

2105. (1890) L’avenir de la science « X » pp. 225-238

il est bien à croire que, si nous les touchions, nous trouverions aussi à leurs pieds quelque peu de limon terrestre.

2106. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Introduction »

Ils savent qu’il y a un rapport entre le pied et la mâchoire, qu’une dent de carnassier indique une charpente osseuse, par conséquent un squelette, un axe cérébro-spinal, etc., etc.

2107. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1882 » pp. 174-231

. — Il y a des nuits, où je saute tout à coup sur mes deux pieds, au bas de mon lit, et je reste, une seconde, dans un état d’épouvante indicible ».

2108. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

Le siècle au contraire était jeune, fringant, impatient de vivre, de dévorer l’espace ; ainsi que l’alouette encagée, il ensanglantait sa poitrine aux obstacles qui emprisonnaient ses mouvements ; des crises nerveuses le secouaient ; et avec des bâillements et des pandiculations, il se dressait sur ses pieds et étirait ses membres musculeux ; son malaise passager ne provenait que d’un excès de fatigue ou de vitalité inoccupée.

2109. (1914) Boulevard et coulisses

Car, je m’en rends très bien compte aujourd’hui, nous fûmes une génération timide, et nous entrâmes dans la vie comme sur la pointe des pieds, afin de ne déranger personne.

2110. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre V. Des orateurs anciens et Modernes. » pp. 223-293

Une raison supérieure s’est faite entendre dans nos derniers jours du pied des Alpes & des Pyrenées au Nord de la France.

2111. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIV : Récapitulation et conclusion »

N’est-il pas étrange qu’un oiseau ayant la forme d’un Pic ait été créé pour se nourrir d’insectes sur le sol des plaines ; qu’une Oie terrestre, qui ne nage jamais ou du moins rarement, ait été pourvue de pieds palmés ; qu’un Merle ait été créé pour plonger et pour se nourrir d’insectes sub-aquatiques ; qu’un Pétrel ait été doué d’une structure et d’habitudes convenables pour la vie d’un Pingouin ou d’un Grèbe, et ainsi de suite en mille autres cas.

2112. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE STAEL » pp. 81-164

Il y a une inspiration antique dans cette figure de jeune femme qui s’élance pour parler à un peuple, le pied sur des décombres tout fumants. […] Corinne est bien l’image de l’indépendance souveraine du génie, même au temps de l’oppression la plus entière, Corinne qui se fait couronner à Rome, dans ce Capitole de la Ville éternelle, où le conquérant qui l’exile ne mettra pas le pied.

2113. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Ma biographie »

Sainte-Beuve me disait : « A tel endroit, voyez ce que je vais mettre… » Il entrait dans mes fonctions de secrétaire de me rappeler en un instant, dès le matin, au pied levé, avant même de nous être mis au travail, l’article qu’on écrivait depuis deux jours ; mais le maître m’avait mis vite au fait, et dès longtemps j’étais habitué à ces vivacités de son esprit.

2114. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre troisième. Les sensations — Chapitre II. Les sensations totales de la vue, de l’odorat, du goût, du toucher et leurs éléments » pp. 189-236

En outre, dans le son, les vibrations se succèdent assez lentement pour qu’en certains cas nous puissions distinguer la sensation élémentaire qui correspond à chacune d’elles ; il n’y en a que seize et demie par seconde dans l’ut du tuyau d’orgue de trente-deux pieds ; nous remarquons alors que notre sensation totale est composée de petites sensations successives ayant toutes un maximum et un minimum ; nous démêlons presque nettement ces sensations composantes.

2115. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre premier. Les caractères généraux et les idées générales. » pp. 249-295

. — Par contrecoup, mon idée du mammifère s’agrandit ; elle était trop étroite, puisqu’elle ne contenait que des animaux terrestres, à quatre pieds, qui allaitent ; j’y fais rentrer les cétacés qui nagent et les chéiroptères qui voient ; dorénavant, élargie et proportionnée à l’extension du type, elle s’applique à toutes les espèces qui présentent le même groupe de caractères, quelles que soient leurs différences d’apparence extérieure et d’habitation.

2116. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre (2e partie) » pp. 5-80

Songez que les pyramides d’Égypte, rigoureusement orientées, précèdent toutes les époques certaines de l’histoire ; que les arts sont des frères qui ne peuvent vivre et briller qu’ensemble ; que la nation qui a pu créer des couleurs capables de résister à l’action libre de l’air pendant trente siècles, soulever à une hauteur de six cents pieds des masses qui braveraient toute notre mécanique, sculpter sur le granit des oiseaux dont un voyageur moderne a pu reconnaître toutes les espèces ; que cette nation, dis-je, était nécessairement tout aussi éminente dans les autres arts, et savait même nécessairement une foule de choses que nous ne savons pas.

2117. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIVe entretien. Cicéron (3e partie) » pp. 257-336

Le principe de la liberté va servir à doubler un trône au pied des Alpes ; l’avenir dira si le sang français aura été versé pour des alliés reconnaissants ou pour des voisins suspects.

2118. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (1re partie) » pp. 337-416

Ce mariage, qui ne produisit point d’enfants, n’ayant pas trop réussi, madame de Warens, poussée par quelque chagrin domestique, prit le temps que le roi Victor-Amédée était à Évian, pour passer le lac et venir se jeter aux pieds de ce prince, abandonnant ainsi son mari, sa famille et son pays par une étourderie assez semblable à la mienne, et qu’elle a eu tout le temps de pleurer aussi.

2119. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIe entretien. L’Imitation de Jésus-Christ » pp. 97-176

. — Rendez-vous si petit et si humble, dit l’inspirateur divin, que tous puissent vous fouler aux pieds.

2120. (1890) L’avenir de la science « III » pp. 129-135

Il n’y a là rien à faire pour la science, qui part du doute sans savoir où elle arrivera et se livre pieds et mains liés à la critique qui la mène où elle veut.

2121. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VIII. La littérature et la vie politique » pp. 191-229

Voilà pourquoi ceux qui ont vu de près ces grandes tempêtes sociales, qui en ont fait partie, qui ont senti la terre trembler sous leurs pieds et la foudre gronder sur leur tête, ceux-là ont été comme atterrés, écrasés par ce cataclysme inattendu.

2122. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVI. La littérature et l’éducation publique. Les académies, les cénacles. » pp. 407-442

George Sand est foulée aux pieds par M. 

2123. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

Tantôt c’est un motif écossais, tantôt russe, tantôt vieux français ; en ces mélodies naïves des paysans, il reconnaissait la noblesse endormie de l’Innocence, et humblement, il mettait à leurs pieds tout son art.

2124. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre deuxième. L’idée de l’espace. Son origine et son action »

Ce signe ne se détacherait pas des autres qualités de la sensation si tout en restait là ; mais, comme nous éprouvons des sensations différentes ayant le même signe local, par exemple froid à la main ou bien chaleur à la main, ou les mêmes sensations avec un signe local différent, (froid au pied, froid à la main), nous finissons par avoir dans notre conscience : 1° un complexus de qualités indépendantes des signes locaux ; 2° un complexus de signes locaux indépendants des qualités.

2125. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XVIII. »

« Toi-même, tu as marché sur la mer ; et le flot s’est abaissé sous tes pieds, tout gonflé qu’il était par les vents.

2126. (1739) Vie de Molière

Tu as menti, réplique le Dieu, tu viens avec tes pieds, et non avec tes habits.

2127. (1929) La société des grands esprits

À Dante, sincèrement catholique, délibérément orthodoxe, l’idée de mettre les deux mythologies sur le même pied et d’abord de les considérer toutes les deux comme telles eût cependant paru impie. […] Ils avaient la teste sphérique et ronde, entièrement comme un ballon, non doucement comprimée des deux coustés, comme est la forme humaine… Et cheminoient sur les testes, continuellement faisant la roue, cul sur teste, les pieds contremont. […] Avant de partir pour Potsdam, où il arriva en juillet 1750, Voltaire avait passé par Compiègne afin de « demander au plus grand roi du Midi la permission d’aller se mettre aux pieds du plus grand roi du Nord ». […] 30 De son vivant même, toute une apologétique s’inspira des doctrines de Jean-Jacques ; de pieux compilateurs tirèrent de ses œuvres des manuels d’édification ; il ramena plus d’un jeune homme hésitant au pied des autels et réveilla la foi jusque dans le clergé catholique, dont une partie au moins en avait grand besoin. […] Je puis ne pas mettre les pieds dans les théâtres lyriques, n’en plus parler, n’en plus entendre parler, et ne pas même rire de ce qu’on cuit dans ces gargotes musicales ! 

2128. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

L’opinion, en peinture, est faite par les artistes, — les critiques d’art, qui autrefois écrivaient leurs « salons » au pied levé, ayant été convaincus de tant de sottises qu’ils n’osent plus guère juger spontanément, sans le contrôle des personnes du métier. […] La curiosité des érudits peut s’amuser quelquefois à galvaniser un squelette, à ressusciter Fumars, le fabuliste, à réchauffer la vie de Sénancourt défunt, ou à remettre sur ses pieds le spectre shakespearien de l’auteur de Tyr et Sidon 19 : il est clair que, dans le musée des réputations, le public n’ira pas ouvrir les caisses qu’on n’a point déballées et qu’il ne regardera que les figures qu’on lui montre. […] Les écrivains méconnus, pourvu qu’ils ne soient pas inconnus, ont leur revanche ; les inconnus, complètement ignorés de leur vivant, qu’on exhume de l’oubli, se traînent dans l’histoire littéraire ainsi que des fantômes, peu solides sur leurs pieds, exsangues, pâles, sans vigueur, exhalant je ne sais quelle odeur fade de cadavre. […] Vous croyez que l’œuvre est morte, la façon de sentir et d’imaginer dont elle fut l’expression ayant été remplacée par d’autres goûts : essayez de la remettre sur ses pieds, vous aurez peut-être une surprise.

2129. (1906) L’anticléricalisme pp. 2-381

Il était, en très parfaite exactitude, à pieds de satyre. […]  » Et si l’on nous dit qu’Orgon a cependant quelques belles qualités, que ce dévot a été et est resté un bon citoyen et que, sauf son engouement, il est encore sur le pied d’homme sage ; si l’on attire notre attention sur cette dualité du caractère et du rôle d’Orgon ; nous répondrons, comme il est facile de le prévoir et comme sans doute on s’y attend, que c’est précisément là qu’on saisit le fond de la pensée de Molière et son dessein très net et très précis. […] Elle se moque de Philaminte, surtout pour l’avertir que sa manie du bel esprit peut la mettre aux mains d’un écornifleur qui flattera cette manie ; de Jourdain, surtout pour lui montrer que ses prétentions au bel air le livreront pieds et poings liés aux professeurs de belles manières et de beaux-arts et aux chevaliers d’industrie et aux comtesses de contrebande ; de Dandin surtout pour lui montrer que d’épouser une fille de famille où le ventre anoblit fait du paysan gentilhomme ce qu’il n’est pas besoin de dire ; d’Arnolphe, surtout pour lui montrer que de vouloir à quarante ans épouser une fille de seize met un homme en fâcheuse posture ; d’Harpagon, même, pour lui montrer qu’il se trouvera tel intendant flattant sa manie avaricieuse et poursuivant sa pointe et ses secrets desseins dans la maison, sous ce couvert. […] Ribot, qui l’a discutée pied à pied et point par point avec un incomparable talent.

2130. (1904) En lisant Nietzsche pp. 1-362

Moi, je le remis sur pied et j’attendis auprès de lui que la parole lui revînt. […] Supposez que l’on m’eût averti la veille que le lendemain, à onze heures, quelqu’un tomberait ainsi à mes pieds, j’aurais souffert les tortures les plus variées, je n’aurais pas dormi et, au moment décisif, je serais peut-être devenu semblable à cet homme, au lieu de le secourir. […] « Il va des manières de l’esprit par quoi même de grands esprits laissent deviner qu’ils sortent de la populace ou de la demi-populace… Ils ne savent pas marcher… Napoléon ne savait pas marcher dans les cérémonies… On ne manquera pas de rire en regardant ces écrivains qui font bruire autour d’eux les amples vêtements de la période : ils veulent cacher leurs pieds. » Autant Nietzsche s’est occupé du théâtre antique où il a vu, peut-être avec raison, tant de choses, autant il s’est peu inquiété du théâtre moderne. […] Les grandes et belles sociétés humaines ont eu à leur tête, il est vrai, une aristocratie ; mais elles ont eu une caste inférieure qui n’était pas vile du tout et qui était aussi aristocratique et plus aristocratique que leur aristocratie ; et elles étaient aristocrates de la tête aux pieds, ou à peu près ; et si la caste inférieure eût été vile et si la société n’avait pas été aristocratique des pieds à la tête, ces sociétés n’auraient pas été grandes le moins du monde.

2131. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

Cette finesse est sans doute d’un excellent acteur ; et notre Roscius m’a dit que Corneille autrefois en avoit été surpris, et l’en avoit félicité ; je doute pourtant encore qu’elle soit dans l’esprit du poëte, car alors Horace ne seroit plus si différent de Curiace ; et il se pourroit bien faire que Corneille auroit eu en vûë un contraste plus sensible, aux dépens d’un peu de naturel : ce qui me le feroit croire, c’est l’étonnement qu’il donne à Curiace de cette fermeté inconnuë aux hommes ; par-là il avertit de l’exception, et il y accoûtume en quelque sorte le spectateur, qui, content de voir dans un des héros jusqu’où peut aller la vertu qu’il connoît, est réduit à admirer dans l’autre, sur le pied de prodige, un effort de vertu qu’il ne connoît pas. […] Dans Athalie, tout l’apareil du couronnement de Joas, le bandeau royal, le glaive de David, le livre de la loi, le grand prêtre aux pieds du jeune prince, la surprise et la joïe des lévites en le reconnoissant, les sermens réciproques des sujets et du roi, enfin Joas sur son trône présenté tout à coup à Athalie qui reconnoît la nourice, et trouve encore la place du couteau ; tous ces objets frappent bien autrement que les plus beaux vers ; et c’est alors qu’on peut dire que le spectateur assiste à des événemens et non pas simplement à des discours, comme dans la plûpart des pieces. […] Dom Sanche apporte son épée aux pieds de Chimene ; elle l’interrompt d’abord ; et supposant qu’il a tué Rodrigue, elle fait éclater contre lui sa colere et sa haine, et va même jusqu’aux plus vives imprécations.

2132. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

À les prendre au pied de la lettre, on serait tenté de s’étonner que la France soit encore debout après cent ans d’un régime aussi meurtrier, et l’on est surpris qu’un déterministe comme Taine ait paru reprocher à la France de ne pas être semblable à l’Angleterre. […] Le pied dans les tourbières, le tronc surchargé de mousse, les bras drapés tristement de lichens qui les dominent et les étouffent, ils n’expriment que trop bien l’idée qui me suivait depuis ma lecture de Candolle : “La vulgarité prévaudra83.” […] « Les deux plages semi-circulaires de Royan et de Saint-Georges, sur leur sable fin, donnent aux pieds les plus délicats les plus douces promenades, qu’on prolonge sans se lasser dans la senteur des pins qui égayent la dune de leur jeune verdure. » Quelle douceur, quelle lenteur dans cette longue phrase qui continue tout en paraissant prête à s’arrêter à chaque pas ! […] Dormez plutôt bien tranquilles jusqu’à ce que l’heure du vrai réveil soit venue. » Il savait que l’heure du réveil viendrait, et il ne faut pas prendre au pied de la lettre les passages où il parle avec trop de modestie de la « médiocrité » de son esprit ou de la « froideur » de son style.

2133. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre II. La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) » pp. 107-277

Il nous déplaît qu’un poète traîne à son pied, comme un boulet, le commentaire perpétuel de Marc-Antoine Muret ou de Pierre Marcassus ; et, pour entendre un livre français, nous ne voulons pas commencer par apprendre le latin. […] Et enfin et surtout, parce qu’avec cette sorte d’ingénuité qui le caractérise, Bossuet a trop imprudemment suivi ses adversaires sur un terrain où l’opinion laïque, perdant pied, ne s’est plus sentie juge des coups ni seulement partie dans la bataille. […] VII, 489] ; — par Fléchier, dans son Oraison funèbre. — Son idée de génie a été de réunir, dans sa « ruelle » ou dans son « alcôve » grands seigneurs et gens de lettres sur un pied d’égalité momentanée. — Des Salons dans l’histoire de la littérature française. — Qu’il est étrange que ce soit Mme de Rambouillet que l’on plaisante encore, — et Mme Geoffrin dont on parle avec admiration. […] Sermon sur la Bonté et la Rigueur de Dieu ; — Premier sermon pour le Vendredi Saint ; — Panégyrique de saint Gorgon ; — Panégyrique des saints Anges gardiens]. — Les Sermons de cette manière sont plus longs ; — plus embarrassés de dissertations ; — moins habilement composés ; — d’un réalisme de termes quelquefois excessif ; — mais par cela même plus « colorés ». — Le chef-d’œuvre de cette première manière est le Panégyrique de saint Paul, 1657, — où d’ailleurs on peut voir aussi bien l’annonce de la seconde manière. — Celle-ci est surtout « philosophique et morale » ; quoique non pas du tout pour cela « laïque » ; — et d’ailleurs pourvu qu’on ne prenne pas ces distinctions au pied de la lettre [Cf. 

2134. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

Sa chatte Raton était à ses pieds ; il se couvrait la tête d’un parasol, et on lisait au-dessous ces deux vers de l’Homme des Champs  : Majestueux Été, pardonne à mon silence !

2135. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre premier. La perception extérieure et les idées dont se compose l’idée de corps » pp. 69-122

Bref, en des milliers d’expériences faciles à répéter, elle éveille en nous cette série spéciale de sensations visuelles et tactiles que notre main, nos pieds, nos membres en mouvement, éveillent dans nos yeux et dans notre épiderme.

2136. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre V. Jean-Jacques Rousseau »

Le père, pour une méchante affaire, est obligé de quitter Genève (1722) : il laisse son fils, dont il ne s’occupera plus guère, à l’oncle Bernard, homme de plaisir, à la tante Bernard, dévote austère, qui mettent l’entant en pension chez le pasteur Lambercier à Bossey, près de Genève, au pied du Salève.

2137. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

Que la violence de cette situation mette tout un peuple à la gêne, et que les spectateurs soient troublés, incertains, éperdus, comme ces gens qui, dans un tremblement de terre, voient les murs de leurs maisons vaciller et sentent la terre se dérober sous leurs pieds. » Voilà pour Diderot l’idéal d’une comédie sérieuse.

2138. (1890) L’avenir de la science « XVII » p. 357

C’est raisonner sur le cratère d’un volcan, ou au pied d’une digue, quand le flot monte.

2139. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VII »

Ce sont des vers à deux, trois, quatre, cinq, six pieds… En voici quelques spécimens, pour montrer l’allure générale : Ma maison, c’est la loi de l’hospitalité, Pour la nuit te tienne abrité ; Mais demain, retiens la menace, Demain, sans merci ni grâce, De nos morts je veux venger le trépas. (33)44 Est-ce donc un crime si grand D’écouter la voix de son âme ?

2140. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. Causes physiologiques et psychologiques du plaisir et de la douleur »

Faute d’usage, au contraire, un organe s’atrophie, comme l’œil de la taupe, celui de certains rats des cavernes (wotama), celui des crabes qui vivent dans les antres profonds de la Carniole et du Kentucky : chez ces crabes, le support de l’œil subsiste, mais l’œil a disparu ; le pied du télescope est encore là, mais le télescope lui-même avec ses verres n’y est plus.

2141. (1909) De la poésie scientifique

La mesure de l’alexandrin est gardée en tant que présence continue de l’unité de mesure… Car la mesure de douze pieds est tenue, par nous, pour nécessaire, organique : elle a son équivalent en toutes métriques premières, anciennes et modernes, L’explication s’en trouve évidemment en une raison physiologique : que ce mètre est la mesure du temps nécessaire à l’expiration du souffle.

2142. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre onzième. La littérature des décadents et des déséquilibrés ; son caractère généralement insociable. Rôle moral et social de l’art. »

Seulement, pour qui veut explorer la nuit, autre chose est de poser à terre sa lanterne, tout près de ses pieds, où elle ne fera sortir de l’ombre qu’un certain nombre de grains de sable ; autre chose de la diriger à droite et à gauche, de projeter sa clarté au loin et en avant, à chaque pas.

2143. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Le Comte Léon Tolstoï »

Jamais le charme mutin, léger et doux de la petite fille et de la jeune fille n’a été plus délicatement figuré qu’en ces séduisantes créatures, la Natasha et la Sonia de La Guerre et la Paix La première surtout est admirable avec ses joueries, ses petites passions, sa grâce de danseuse minuscule et son gosier d’oiseau chanteur, son premier bal, sa pleine et saine et tendre participation à l’existence de famille, ses câlineries, ses étourdissantes conversations avec sa mère, son premier amour pour le prince André, la saute subite d’ennui, de malaise, de perverse et d’égarée passion qui la détourna de son fiancé, puis sa tristesse de plante froissée, sa reprise à la vie et ce sublime revoir de son aimé agonisant et muet dans l’ombre de la mort, aux pieds de qui elle se blottit et s’apaise ; et certes Anna Karénine ne lui est pas inférieure, l’honnête femme, belle, mûre pour de hautes amours, les yeux un peu fous, rencontrant Wronski dans un bal, se donnant, se reprenant, se compromettant, fuyant enfin avec son amant et prise dès lors de l’irrémissible malaise de la créature incertaine sur son seul bien, traînant avec cet homme pourtant délicat l’existence affreuse de la femme adultère et qui se perdant par son incertitude même, battant des bras autour d’elle dans le vide, succombe enfin dans un suicide fébrile.

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