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2120. (1932) Le clavecin de Diderot

Ses propres faits et gestes et œuvres ne l’ont pas arrêté en chemin, ou plutôt, ceux d’entre les surréalistes que l’ambition, la sottise, le narcissisme ramenèrent aux bords des marais complaisants, de ce fait, redevinrent des littérateurs, à l’image de tous les littérateurs, c’est-à-dire occupés à chercher, dans les premières flaques venues, les reflets morts de leurs piètres personnes, au lieu d’accepter de laisser jouer, à la surface et au fond d’eux-mêmes le monde, ses lumières, sa vie. […] La vierge et le serpent Or, cette Marie, qui ne s’occupait du principe mâle que pour l’ensevelir, le ranger dans un sépulcre, c’est sous sa protection que les hommes enjuponnés avaient prétendu mettre notre enfance. […] Dieu c’est l’Immobile, parce qu’il occupe tout le temps, tout l’espace et n’a donc à se mouvoir ni dans le temps, ni dans l’espace.

2121. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. (Suite et fin.) »

On voit d’abord qu’il est ramené un peu malgré lui à dire son avis sur ces questions purement grammaticales de diction et d’élocution ; ce ne sont pas les sujets qu’il préfère : « Mon âme se fait accroire, dit-il, qu’il est temps de s’occuper plus sérieusement, et qu’il y a de la honte à s’amuser encore à des questions de grammaire. » Il proteste d’honorer infiniment l’auteur des Remarques ; les critiques qu’il a essuyées de sa part ne le rendront pas injuste.

2122. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Quelques chansons méritent-elles que l’on s’occupe de moi, et que l’on m’admette au livre de la science ?

2123. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [III] »

La lettre est du 31 juillet 1559 ; elle répond à de durs reproches du cardinal, dont on lui avait fait part ; en voici les passages les plus significatifs : « … Vous entendrez donc, s’il vous plaît, Monseigneur, qu’étant à votre service à Rome, je passois quelquefois le temps à la poésie latine et françoise, non tant pour plaisir que je prisse que pour un relâchement de mon esprit occupé aux affaires que pouvez juger, et quelquefois passionné selon les occurrences, comme se peut facilement découvrir par la lecture de mes écrits, lesquels je ne faisois lors en intention de les faire publier, ains me contentois de les laisser voir à ceux de votre maison qui m’étoient plus familiers.

2124. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

On s’est fort occupé de Marguerite dans ces derniers temps, et les publications réitérées dont elle a fourni le sujet l’ont de plus en plus mise en lumière.

2125. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVe entretien. Chateaubriand, (suite) »

J’ai dit que M. de Chateaubriand, dans le partage de l’Italie, occupait plutôt Rome, et qu’il laissait Naples à Lamartine ; mais ici les voilà rivaux, et Lamartine a eu besoin encore de toute la mélodie de son vers pour n’être point effacé par le prosateur qui le devance.

2126. (1892) Boileau « Chapitre V. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » (Fin) » pp. 121-155

Si l’on est occupé à contester la ressemblance historique, on ne regardera pas la vérité humaine du rôle. — Pour la même raison, le poète tiendra compte des différences que les climats, les époques, la civilisation mettent entre les peuples.

2127. (1911) Enquête sur la question du latin (Les Marges)

Directeur de la Revue historique de la Révolution française L’accueil fait à votre pétition par le Ministre de l’Instruction publique n’a, à vrai dire, rien de surprenant, et le Parlement, s’il s’en occupe, adoptera la même attitude.

2128. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre dixième. »

Quoique le poète nous occupe plus que l’homme dans La Fontaine, je ne résiste pas à faire remarquer combien il était Français par l’idée qu’il avait de son pays.

2129. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 janvier 1886. »

Souvent, Wagner a ressenti le besoin de s’expliquer à lui-même cet ouvrage ; ses explications, les contradictions qu’elles renferment, l’étude approfondie de l’œuvre telle que nous la possédons sur le théâtre, tout concourt pour nous démontrer que — du point de vue qui nous occupe actuellement, celui de l’état d’âme du Maître pendant cette période de la genèse de Lohengrin — c’est le doute qui caractérisa sa pensée.

2130. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XII, les sept chefs devant Thèbes. »

De la hauteur qu’elles occupent, les femmes de Thèbes plongent sur le gouffre où l’armée d’Argos tourbillonne « comme une mer terrestre ».

2131. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre II : Examen critique des méditations chrétiennes de M. Guizot »

J’ajoute que l’analogie tirée de l’hérédité des maux physiques est très-imparfaite dans le cas qui nous occupe, car la source de ces maux n’est pas toujours coupable.

2132. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre III. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire sacrée & ecclésiastique. » pp. 32-86

Cyprien, avec le traité de Lactance de la mort des persécuteurs, doivent d’autant moins être négligés que la lecture ne peut pas occuper long-tems.

2133. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre III : Règles relatives à la distinction du normal et du pathologique »

Il n’est pas possible que tout le monde se ressemble à ce point, par cela seul que chacun a son organisme propre et que ces organismes occupent des portions différentes de l’espace.

2134. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre IV. Comparaison des variétés vives et de la forme calme de la parole intérieure. — place de la parole intérieure dans la classification des faits psychiques. »

Or l’âme (du moins l’âme empirique, qui seule nous occupe ici) est une succession consciente, ou une conscience successivement variée.

2135. (1898) Les personnages de roman pp. 39-76

Il croit volontiers qu’elles occupent, dans la vie des souverains, une place prépondérante, et que, pour beaucoup d’empereurs et de rois, comme pour beaucoup de femmes, l’idée générale du règne est d’aimer.

2136. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre II. La qualité des unités sociales. Homogénéité et hétérogénéité »

Il nous suffit de constater que, dans la civilisation qui nous occupe, — celle qui commence à marcher vers l’égalitarisme, — les individus en rapport sont trop nombreux et leurs rapports trop fréquents pour qu’on puisse espérer, ou craindre de si tôt un arrêt, et comme une sorte de pétrification de leurs imitations réciproques.

2137. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre IV. Conclusions » pp. 183-231

Au lieu de « race », je dis : l’individu tel qu’il est formé par l’évolution historique et par les conditions géographiques32 ; au lieu de « milieu », je dis : le groupe politique et social (espace) ; au lieu de « moment », je dis : le principe directeur (temps), qui va nous occuper tout à l’heure.

2138. (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449

Rapprocher toutes les sciences, quel qu’en soit l’objet, qu’elles s’occupent des faits de la nature ou des faits de l’âme, déterminer les méthodes et les principes particuliers à chacune ou communs a toutes, parvenir ainsi jusqu’à la loi de la connaissance en général, jusqu’au criterium du vrai, c’est là l’étude qui constitue la philosophie proprement dite. […] Cependant, malgré la présence de Phidias, dans le temps de Périclès, et celle de Raphaël et de Michel-Ange, dans celui de Léon X, la littérature en occupe encore le point culminant. […] N’est-ce pas une chose frappante dans l’histoire de l’art, que l’incapacité de notre temps, si occupé de bâtisses, à faire revivre l’architecture ? […] Le Génie du christianisme occupait tous les esprits ; c’étaient dans leur magnifique éclosion les idées dont les germes confus s’agitaient dans l’âme du penseur lyonnais. […] Le drame, qui commence à occuper une grande place, reste chez eux à l’état héroïque, la tragédie y domine ; mais les divers genres ironiques commencent à paraître ; la fable subsiste, la comédie se développa, la satire vient de naître.

2139. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

Mais considérez qu’il est homme de loi et homme de finances : rien d’étonnant qu’il soit très attaché aux règles écrites ; et, d’autre part, occupé du matin au soir (car il faut bien qu’il vous gagne votre vie), il n’a guère eu le loisir, soit de découvrir en vous tous ces besoins supérieurs dont vous ne vous êtes vous-même avisée que sous le coup d’une émotion extraordinaire, soit de se faire, lui aussi, une morale et une religion personnelles. […] Mme Linde . — Pas même un deuil au cœur, un de ces regrets qui occupent. […] Elle en sait plus que nous trois, voyez-vous ; ainsi nous ne devons être occupés que de faire tout ce qu’elle veut. » Il leur raconte une belle histoire, et les prie d’en raconter une, à leur tour, « car, ajoute-t-il, tant que vous serez des enfants, mon métier est de vous amuser ; mais, quand la vieillesse m’aura rendu enfant aussi, il faudra que vous m’amusiez, à votre tour. […] Les lois de cette hiérarchie ne peuvent être violées, dans le cas qui nous occupe, que contre la volonté de la protectrice d’Anna et au prix d’une grande douleur pour cette femme à qui elle doit la vie. […] Sous le regard de ce Dieu, penché sur le genre humain et qui s’occupe très attentivement et très minutieusement de nos affaires, la terre est divisée en deux camps : les chrétiens, amis de Dieu, les païens, ses ennemis.

2140. (1890) Dramaturges et romanciers

Attendez au moins que vos protégés se soient élevés d’un degré dans l’échelle des êtres, et qu’ils soient promus à la dignité de zoophytes ; alors je consentirai à m’occuper d’eux, et je pourrai peut-être prendre plaisir à contempler un instant leurs formes excentriques et leurs couleurs chatoyantes. » Bien souvent le critique n’aurait rien à répondre à de tels discours, et voilà pourquoi nous nous hasardons si rarement à faire descendre le lecteur dans ces régions obscures, où la vie n’est pas apparente ; nous gardons pour nous seuls les fatigues de ces voyages d’exploration, et nous ne lui rapportons que les madrépores et les coquillages, qu’il peut prendre plaisir à regarder sans le secours du microscope. […] Qu’il n’entende pas nos paroles dans un mauvais sens et qu’il ne croie pas que nous reprochions à ses contes leur peu d’étendue ; le développement d’une idée ne tient pas au nombre de pages qu’il occupe. […] Nous voudrions expliquer en quoi elle consiste ; la tâche étant quelque peu délicate, on voudra bien nous pardonner quelques subtilités ; notre excuse est dans le sujet même qui va nous occuper. […] Refaisant pour son instruction personnelle tout le chemin déjà parcouru par ses prédécesseurs, il faut que, sans s’arrêter à aucune des stations que chacun d’eux a occupées, il pénètre plus avant qu’aucun dans ce pays de la beauté aux aspects infinis, qu’il décrive des régions sinon plus grandes au moins plus inconnues, dût-il se résigner à ne décrire que la majesté d’un steppe nu ou la mélancolie d’un marécage. […] Pour l’un au moins des trois romanciers dont nous nous occupons, il est à peine besoin d’expliquer comment anecdote est synonyme de roman.

2141. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

Ils déclarent que c’est opprimer la pensée humaine que de la traîner ainsi comme une fille sur les bancs de la police correctionnelle et demandent assez généralement que la justice de mon pays veuille bien s’occuper des voleurs, des assassins et des banquiers, mais qu’elle laisse la littérature tranquille. […] On voit que son attendrissement a de quoi s’occuper ; mais il lui en reste encore pour les autres actes de la vie, qui sont des plus nombreux et des plus variés. […] Il est donc juste qu’il ait, dans la littérature, la place importante qu’il occupe dans la vie. […] Ils acceptent le mouvement, c’est-à-dire qu’ils s’en désintéressent d’une façon absolue, qu’ils ne s’occupent plus que de dîner en ville et de se pousser les uns les autres aux honneurs et aux succès. […] Paul Hervieu occupe une place bien à part dans la critique contemporaine.

2142. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

Mais il est une autre sorte d’influence dont il faut s’occuper à propos de M.  […] On sait quel est le goût des gens de la campagne et de la province pour les choses de Paris, et qu’ils en sont très occupés. […] Jules Lemaître a eu beau renoncer très vite à son renanisme, et il pourrait devenir le plus affirmatif des hommes, beaucoup ne voudront jamais voir en lui qu’un aimable sceptique occupé à un jeu de contradictions aussi vain qu’élégant. […] Il y a des professeurs qui n’admettent pas volontiers qu’on apporte à l’appui de l’orthodoxie elle-même d’autres arguments que ceux qui ont déjà beaucoup servi ; il y en a qui pensent que s’occuper de la littérature d’aujourd’hui, même pour la combattre, et se commettre avec les contemporains, cela est indigne d’un esprit sérieux. […] Il n’y a de science que de ce qui est général ; le pouvoir de la science s’arrête où commence l’individu ; or, c’est des grands écrivains que s’occupe l’histoire littéraire, c’est des hommes de génie, et précisément pour déterminer ce qu’il y a en eux d’individuel et donc d’irréductible. « Il n’y a de scientifique, au sens rigoureux du mot, que ce qui est conditionné de toutes les manières, dans sa cause, dans son cours et dans ses effets ; peut-être, au contraire, n’y a-t-il de vraiment humain que ce qui est libre ou passe pour l’être37. » Et encore : « L’étude prétendue scientifique des œuvres littéraires n’atteint, ne peut atteindre en elles que ce qu’elles on de moins littéraire ; mais ce qui en fait le caractère propre est justement ce qui en échappe aux prises de toute méthode, comme de toute formule scientifique38. » On peut bien comparer une œuvre littéraire à une plante.

2143. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIe entretien. Poésie lyrique » pp. 161-223

Pour animer ce séjour et pour occuper ses loisirs, cet ermite avait donc pris le parti de faire valoir lui-même ses terres considérables, défrichées çà et là sur les lisières de ses grands bois.

2144. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIVe entretien. Littérature politique. Machiavel (3e partie) » pp. 415-477

Pendant ce demi-siècle, où la France a occupé la scène, et où vous avez participé, tantôt à sa fortune, tantôt à ses conquêtes, tantôt à ses revers dans le Nord, tantôt aux orages féconds de ses révolutions intestines, un nouvel esprit, de nouveaux besoins, constitutionnels, politiques, sont nés en Italie.

2145. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIe entretien. La passion désintéressée du beau dans la littérature et dans l’art. Phidias, par Louis de Ronchaud (1re partie) » pp. 177-240

Mais on ne le rencontre guère à la cour que fréquentait le Théophraste français ; on y est occupé d’intérêts plus terrestres et plus personnels.

2146. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (1re partie) » pp. 305-364

XVI Hugo, certes, était bien loin de songer alors à reprendre en sous-œuvre une révolution sociale, pendant que nous étions occupés, au risque de notre popularité, de notre fortune et de notre vie, à en restreindre et à en régulariser une autre.

2147. (1892) Boileau « Chapitre I. L’homme » pp. 5-43

Gilbert de Voisins, quand les enfants, « le tintamarre des nourrices et des servantes », forcent notre vieux garçon de poète à déloger, il va occuper, toujours au cloître Notre-Dame, dans la maison du chanoine Lenoir, « une chambre au premier étage, ayant vue sur la terrasse qui donne sur l’eau ».

2148. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série «  M. Taine.  »

Parce que, dans la situation unique qu’il occupait sur la planète et que ses origines rendaient plus extraordinaire, la mesure du bien et du mal ne devait pas lui sembler la même pour lui que pour les autres hommes.

2149. (1914) Enquête : Les prix littéraires (Les Marges)

Enfin, c’est un peu de gloire, un peu de bruit autour d’un livre et d’un nom — et dans notre monde moderne, si féru d’affaires, de sport et de divertissements médiocres, il est bon que de temps à autre l’Actualité s’occupe d’autre chose que d’un aviateur, d’un comédien ou d’un multimillionnaire.

2150. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »

Elle s’occupe plus de la chronique des lettres que de leur histoire, et elle fait plus de portraits que de tableaux.

2151. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

Les jeunes demoiselles au couvent écrivent leur journal ; c’est pour s’occuper.

2152. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIV. La littérature et la science » pp. 336-362

Tantôt elle s’occupe avec prédilection de la vie mentale ; elle scrute, à l’aide de la conscience, ce microscope interne, les pensées, les aspirations, les rêves de l’âme ; elle s’envole dans l’au-delà, poursuit l’absolu, s’aventure dans l’infini, vogue en plein ciel au risque de se perdre dans les nues.

2153. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 février 1885. »

La Revue Wagnérienne tâchera à donner par des statistiques une idée du mouvement wagnérien dans le monde artistique : il est considérable ; l’œuvre de Wagner accapare toute l’attention ; ainsi, à Paris, chacun s’occupe de ses drames que nul théâtre ne peut jouer.

2154. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre deuxième. Le développement de la volonté »

La décision, troisième et dernier moment de l’acte volontaire, est un jugement accompagné d’émotion et d’appétition qui acquiert assez d’intensité et de durée pour occuper la conscience d’une manière presque exclusive, conséquemment pour entraîner à sa suite les mouvements corrélatifs.

2155. (1904) En méthode à l’œuvre

Van Bever et Léon Léautaud) ont pu dire véridiquement : « Tantôt louangeuse, tantôt railleuse, toute la presse Européenne s’occupa de cet ouvrage. » Cette Méthode, qui est le plan et l’essentielle substance même de l’Œuvre « une et composée » du poète, s’opposait aux éternels et amoindris recommencements Romantiques et Parnassiens, et s’élevait en même temps contre l’absence de pensée directrice et l’incomplète compréhension de rythme des diverses Écoles dites Symbolistes.

2156. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1855 » pp. 77-117

Parfois, je m’amuse à observer derrière mes persiennes ; m’aperçoit-elle, aussitôt, tout en paraissant occupée pour la bonne à caresser sa petite fille, elle fait monter vers moi des regards de flamme.

2157. (1707) Discours sur la poésie pp. 13-60

Soit que l’imitation, en multipliant en quelque sorte les événemens et les objets, satisfasse en partie la curiosité humaine ; soit qu’en excitant les passions, elle tire l’homme de cet ennui qui le saisit toujours, dès qu’il est trop à lui-même ; soit qu’elle inspire de l’admiration pour celui qui imite ; soit qu’elle occupe agréablement par la comparaison de l’objet même avec l’image ; soit enfin, comme je le crois, que toutes ces causes se joignent et agissent d’intelligence ; l’esprit humain n’y trouve que trop de charmes, et il s’est fait de tout tems des plaisirs conformes à ce goût qui naît avec lui.

2158. (1857) Cours familier de littérature. III « XVe entretien. Épisode » pp. 161-239

C’est à cela que je suis occupé pendant le court loisir que m’ont donné par force la nature et les affaires politiques, d’accord pour me congédier de Paris.

2159. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XIII] »

Quelle leçon pour tous que le spectacle qui vous occupe maintenant, et combien le silence même de cet homme réduit en l’état où vous le voyez, est-il plus éloquent que tous nos discours !

2160. (1833) De la littérature dramatique. Lettre à M. Victor Hugo pp. 5-47

Peut-être serait-il possible aussi qu’à l’époque de l’examen du budget, où le gouvernement et les chambres vont se trouver forcés de s’occuper des théâtres, quelques-unes des idées que je vais vous soumettre à la fin de ma lettre pussent être remarquées de nos législateurs, et les engager par de nouveaux sacrifices à rétablir le théâtre national sur une base durable.

2161. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Villemain » pp. 1-41

Pour mon compte, je ne connais pas de difficulté plus grande que celle-là, et qui soit par conséquent plus digne d’occuper l’esprit d’un scoliaste érudit, sagace et fécond, comme Villemain a passé pour l’être — environ quarante ans.

2162. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

Ferrari, à ne voir que son livre actuel, et malgré ses erreurs nombreuses, est un des hommes les plus richement doués de tous ceux-là qui, dans les sciences ou dans les lettres, aiment à porter ce nom si sec d’esprits positifs, et ne s’occupent que de l’objet de leur recherche, disant du reste, le : Cela ne me regarde pas, qu’autrefois écrivait Descartes, et cependant voilà que ce positif, qui ne voit que les faits dans le monde, et qui ne se soucie même pas de leur raison d’exister, finit en chimérique un livre où les faits seuls devaient se montrer glorifiés.

2163. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vii »

En effet, les Allemands occupent la Belgique, le Nord de la France, une bonne partie de la Pologne russe.

2164. (1907) Propos de théâtre. Quatrième série

Quand on a possédé, au temps où l’on a vécu, un homme évidemment destiné à occuper l’attention des temps à venir, on doit à la postérité d’abord ce que je viens de dire, la totalité de son œuvre, sans déguisement ni remaniement, et puis, en outre, tous les renseignements biographiques et historiques qui pourront plus tard éclairer l’œuvre qu’il a laissée. […] Et maintenant, à ceux qui disent qu’au lieu de ces éditions complètes et combles, c’est bien plutôt un choix des œuvres d’Hugo, en dix petits volumes, qu’il faudrait faire pour aider à son passage à la postérité, parce que, trente ans passés, on ne lit jamais d’un auteur plus de dix volumes, je réponds : ceci est une troisième affaire, et précisément celle dont nous n’avons pas, nous, à nous occuper. […] Je crois, pour ce qui est du succès, dont sans doute se préoccupe très peu l’auteur, mais dont il m’est permis de m’occuper, que la pièce s’annonce comme ayant plus de raisons de grande fortune que Scarron. […] A peine Michel et Judith revenus de Jérusalem, il sait déjà leur adresse, il arrive dans leur appartement encore désordonné au milieu de leur emménagement, parmi les housses, et il s’occupe de leurs petites affaires, et il veut affilier déjà Michel à une œuvre sémitique, etc. […] Michel, lui, est intelligent et s’occupe de je ne sais quelles littératures ou éruditions.

2165. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Mémoires du général La Fayette (1838.) »

Il était une nature trop individuelle, trop chevaleresque pour cela ; occupé sans doute de la chose publique, mais aussi de sa ligne, à lui, à travers cette chose. […] Beaucoup d’hommes ont concouru à ma délivrance : le Directoire qui ordonna de nous réclamer ; les Directeurs et les ministres qui recommandèrent cet ordre ; le collègue plénipotentiaire qui s’en occupa ; certes, autant que lui, tant d’autres qui nous servirent de leur autorité, de leur talent, de leur dévouement ; il n’en est point à qui j’aie témoigné avec autant d’éclat et d’abandon une reconnaissance sans bornes, sans autres bornes du moins que mes devoirs envers la liberté et la patrie.

2166. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

… Il faut vous dire que, pour le moment, il n’y a qu’une chose dont on s’occupe là-bas : la minéralogie. […] De toutes les femmes que j’ai vues, c’est celle que je serais le plus orgueilleux d’occuper, près de laquelle je serais le plus humilié de ne pas paraître un être distingué, enfin par laquelle il me serait le plus dur de n’être pas estimé à ma valeur littéraire.

2167. (1900) Molière pp. -283

Le balcon, les loges étaient occupés par des dames en toilette de bal ; l’orchestre, le parterre, par des professeurs, des membres de l’Institut, des journalistes, des étudiants, des curieux, des hommes instruits qui prenaient à l’Athénée plus de plaisir qu’au théâtre. […] On s’était déjà occupé de Molière à l’Athénée ; tout un mois on disserta dans les journaux sur ce qui s’y était dit au sujet du grand poète comique. […] Sarcey, Deschanel, Étienne Arago et autres, m’occuper de Molière lui-même, de voir et de saisir, dans cette controverse ardente, un prétexte, une occasion d’étudier à nouveau l’écrivain, sinon le plus grand, sinon le premier, du moins certainement le plus extraordinaire de notre littérature. […] Elle n’est pas ce qu’elle est pour un saint Louis, pour un saint François d’Assise : c’est une invention qu’ils trouvent commode : je demande pardon de ces termes, je ne les applique qu’à ces sortes de caractères, — c’est une invention qui les dispense, ils le croient du moins et l’entendent ainsi, de s’occuper de leurs femmes, de les amuser et de les surveiller.

2168. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre II. La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) » pp. 107-277

Chaque mot aura désormais sa place marquée dans le discours, et il faudra qu’il l’occupe : défense de placer désormais le sujet après le verbe, ou l’attribut avant le sujet ! […] Mais que croyez-vous que veuille dire Massillon, quand il reproche aux grands de ce monde « de transporter dans le champ du Seigneur ce qui occupe inutilement de la place dans le leur » ? […] Derôme, dans son édition des Provinciales]. — Que nous n’avons pas besoin de ces suppositions pour comprendre qu’il se soit occupé du calcul des probabilités ; — qu’il ait écrit le Discours sur les passions de l’amour, en admettant qu’il en soit l’auteur ; — et ceux que Nicole nous a résumés sous le titre de Discours sur la condition des grands. — La seconde conversion de Pascal, 1654 ; — et qu’il faut l’entendre du passage d’une religion plus libre en ses pratiques à une religion plus exacte. — Ses visites à Port-Royal. — Influence que prend sur lui sa sœur Jacqueline [Cf.  […] Comment, par cette façon d’être « naturaliste », La Fontaine se rapproche de Molière ; — et qu’ils ont bien tous les deux la même « philosophie » ; — quoique d’ailleurs moins raisonnée chez La Fontaine que chez Molière. — La Fontaine est un épicurien pratique, mais non pas militant ; — de la famille de Saint-Évremond autant que de celle de Molière, — plus occupé de jouir que de prêcher ; — et assez insouciant pour ne pas même se fâcher si la fortune s’avise de le troubler dans sa jouissance. — Mais il est surtout poète ; — et c’est ce dernier trait qui achève de le distinguer de quelques-uns de ses illustres contemporains. […] Sermons : sur la Providence, 1656 et 1662, — sur la Mort, 1662, — sur l’Ambition, 1662 et 1666, — sur le Délai de la conversion, 1665, — sur la Justice, 1666, — pour la fête de la Toussaint, 1669]. — Bossuet s’efforce de démontrer, comme Pascal, qu’indépendamment de tant d’autres raisons qui commandent d’y croire, la religion est encore, de toutes les « philosophies », celle qui explique le mieux l’homme et la nature. — La composition, plus libre, est aussi plus originale ; — le style, moins coloré peut-être, a plus d’ampleur et de mouvement, est plus oratoire ou « lyrique » même. — Enfin, et si l’on ne tenait compte que des Sermons proprement dits, la troisième manière serait plutôt « homilétique », — et on veut dire, moins tendue, plus indulgente, moins autoritaire surtout ; — l’esprit de la Bible ou de l’Ancien Testament y occupe moins de place, et celui de l’Évangile une plus grande [Cf. les Sermons pour la Pentecôte, — (troisième) pour la fête de la Circoncision ; — (troisième) pour le jour de Noël]. — On a moins de Sermons de cette dernière manière ; — Bossuet improvisant avec plus de liberté, sans doute ; — et il faut se souvenir qu’ils sont contemporains des grandes Oraisons funèbres.

2169. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « MÉLEAGRE. » pp. 407-444

Les belles œuvres industrieuses occupent les abeilles nées des flancs des taureaux, et, assises sur la ruche, elles fabriquent les blanches beautés des rayons humides aux mille trous.

2170. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « M. DE LA ROCHEFOUCAULD » pp. 288-321

Nous autres grands auteurs sommes trop riches pour craindre de rien perdre de nos productions… » Notons bien tout ceci : Mme de Sablé dévote, qui, depuis des années, a pris un logement au faubourg Saint-Jacques, rue de la Bourbe, dans les bâtiments de Port-Royal de Paris ; Mme de Sablé, tout occupée, en ce temps-là même, des persécutions qu’on fait subir à ses amis les religieuses et les solitaires, n’est pas moins très-présente aux soins du monde, aux affaires du bel-esprit : ces Maximes, qu’elle a connues d’avance, qu’elle a fait copier, qu’elle a prêtées sous main à une quantité de personnes et avec toutes sortes de mystères, sur lesquelles elle a ramassé pour l’auteur les divers jugements de la société, elle va les aider dans un journal devant le public, et elle en travaille le succès.

2171. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Charles Labitte »

Ce que j’en ai n’est pour moi qu’un moyen factice d’occuper les heures et de distraire le dégoût de toutes choses par l’activité.

2172. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre I. Succès de cette philosophie en France. — Insuccès de la même philosophie en Angleterre. »

Par ses grands arbres, par ses taillis serrés, par l’innombrable armée de ses broussailles et de ses basses plantes, par Voltaire, Montesquieu, Rousseau, Diderot, d’Alembert et Buffon, par Duclos, Mably, Condillac, Turgot, Beaumarchais, Bernardin de Saint-Pierre, Barthélemy et Thomas, par la foule de ses journalistes, de ses compilateurs et de ses causeurs, par l’élite et la populace de la philosophie, de la science et de la littérature, elle occupe l’académie, le théâtre, les salons et la conversation.

2173. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Note I. De l’acquisition du langage chez les enfants et dans l’espèce humaine » pp. 357-395

C’est au quatrième mois qu’il a fait cette remarque : pendant un quart d’heure, il tâtait ses mains l’une par l’autre, lorsqu’on les avait mises au contact, et continuait ainsi d’un air aussi étonné qu’occupé.

2174. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Introduction. » pp. -

. —  Pareillement, quand nous lisons une tragédie grecque, notre premier soin doit être de nous figurer des Grecs, c’est-à-dire des hommes qui vivent à demi nus, dans des gymnases ou sur des places publiques, sous un ciel éclatant, en face des plus fins et des plus nobles paysages, occupés à se faire un corps agile et fort, à converser, à discuter, à voter, à exécuter des pirateries patriotiques, du reste oisifs et sobres, ayant pour ameublement trois cruches dans leur maison, et pour provisions deux anchois dans une jarre d’huile, servis par des esclaves qui leur laissent le loisir de cultiver leur esprit et d’exercer leurs membres, sans autre souci que le désir d’avoir la plus belle ville, les plus belles processions, les plus belles idées et les plus beaux hommes.

2175. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (5e partie) » pp. 65-128

Appelée par ce peuple pour occuper un trône, ce peuple ne lui donne pas même un tombeau ; car nous lisons sur le registre des inhumations banales de la Madeleine : Pour la bière de la veuve Capet, sept francs.

2176. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIe entretien. Vie du Tasse (1re partie) » pp. 5-63

Multæ sunt mansiones in domo patris mei , il y a plusieurs places dans la maison de mon père ; vous occupez une de ces places.

2177. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 385-448

CXIV Un jour que nous étions sans défiance, ma sœur auprès de sa quenouille sur le seuil de la cabane ; moi occupé à tresser des nattes de sparteria avec des joncs devant la porte, assis au soleil ; Hyeronimo à retourner les figues qui séchaient sur le toit ; Fior d’Aliza et le chien, à garder ses chèvres et ses chevreaux, bien loin derrière les châtaigniers, dans les bruyères qui touchent à notre ancien champ de maïs, sa chèvre entraîna par son exemple ses chevreaux à descendre du rocher dans le maïs et à brouter les mauvaises herbes entre les cannes déjà mûres ; cela ne faisait aucun mal, monsieur, car les feuilles des cannes étaient déjà jaunes et sèches, et les chevreaux ne les mordillaient seulement pas ; le petit chien Zampogna s’amusait innocemment à courir à travers les cannes après les alouettes, et à revenir tout joyeux vers Fior d’Aliza qui lui jetait des noisettes pour les lui faire rapporter dans son tablier.

2178. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLVe entretien. Vie de Michel-Ange (Buonarroti) »

Il s’occupa silencieusement dans ses ateliers de Florence de tailler quelques-unes des quarante statues qu’il avait dessinées sous Jules II pour le monument de ce pape.

2179. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre I. Les chansons de geste »

Le traître même n’est pas le traître légendaire et consacré que l’on connaît, monotone et raide réplique de Ganelon : ce félon Bernard de Naisil, dévoué à sa façon à sa race ou plutôt à la haine de sa race, toujours occupé à réveiller ou attiser la discorde, à rompre les accords ou à les prévenir, à machiner des ruses, des perfidies, des parjures, pour lancer ou retenir ses parents dans les affaires où ils perdront leurs fiefs, leur sang et leur vie, souple du reste lui-même et se tirant alertement de tous les mauvais pas où il se voit engagé, c’est lui qui donne le plus de fil à retordre à Bègue et à Garin.

2180. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « M. Deschanel et le romantisme de Racine »

On sent chez lui une énergie qui vient du Nord : c’est bien le fils des hommes hardis et sombres descendus des mers gelées et qui jadis avaient occupé son pays avec le duc Rollon.

2181. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Mme Desbordes-Valmore » pp. 01-46

Elle est entrée avec moi dans tout ton sort et veut s’en occuper, ainsi que des enfants, plus tard.

2182. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, le 8 décembre 1885. »

Ce motif tient les 15/100 de l’espace occupé par l’ensemble des motifs, ce qui marque nettement l’importance du personnage de Sachs, le savetier-poète.

2183. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VIII, les Perses d’Eschyle. »

Elle occupait une grande place dans leur ressentiment et dans leur mémoire.

2184. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1878 » pp. 4-51

C’est ce Polonais étrange qui, après s’être manqué d’un coup de pistolet dans la bouche, est devenu peintre de Sa Hautesse, dans le palais duquel il a passé une fois cinq cents jours de suite, sans en pouvoir sortir une minute, occupé de l’éternelle et colossale mise en peinture des batailles, hantant la cervelle du Sultan : pauvre peintre qu’on faisait, lorsqu’il était malade, traverser les cours à cheval, en lui tenant les genoux, de peur qu’il ne tombât, qu’on asseyait sur une chaise, et qui devait quelquefois travailler douze heures sans manger.

2185. (1856) Cours familier de littérature. I « Digression » pp. 98-160

Sa modestie la défendit contre les vertiges de l’adulation ; sa mère avait tant d’orgueil maternel pour elle, que la jeune fille n’était occupée elle-même qu’à rabattre l’exagération de cette idolâtrie.

2186. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Gustave Flaubert »

Je dis, enfin, qu’il n’y a plus à s’occuper de Flaubert qu’au seul cas où il changerait de système et de manière, et il n’en changera pas.

2187. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

« Je ne suis pas auteur, dit-il dans une de ses préfaces avec une modestie excessive ; je n’ai pas eu le temps de le devenir, ayant toujours été trop sérieusement occupé. » Cette occupation sérieuse était de faire fortune, et Beaumarchais avait trop de sens pour attendre ce résultat de la littérature. […] Aucun intérêt général n’occupa son intelligence. […] Voilà la victime classique, le jouet immortel de sa muse vengeresse ; il s’est fait le vautour incessamment occupé au supplice de ce malheureux. […] peu importe ; la vérité dramatique et littéraire doit seule nous occuper ici. […] Augustin Thierry est un grand artiste ; ses récits historiques amusent l’imagination, touchent le cœur, comme de poétiques romans : mais n’y avait-il pas quelque chose d’un peu maladif dans cet excès de sensibilité qui lui faisait porter aux vaincus un affectueux intérêt sans rapport avec la place réelle qu’ils occupent dans l’inexorable histoire ?

2188. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Première série

Il faudrait vivre toujours dehors, toujours dans la rue ou sur la place publique, toujours juger, toujours voter, toujours s’occuper de la politique, et cependant ne pas faire œuvre de ses dix doigts. […] Cela signifie d’abord qu’elle rafraîchit notre sang, caresse nos oreilles, amuse nos yeux, et qu’elle nous procure une série ininterrompue de sensations agréables et légères, qui nous occupent sans nous troubler, qui n’émeuvent pas trop fort et qui n’ennuient point, qui reposent et soulagent, si l’on veut, du travail de penser. […] Ernest Renan Nul écrivain peut-être n’a tant occupé, hanté, troublé ou ravi les plus délicats de ses contemporains. […] Nous ne nous occuperons que de ses contes, c’est-à-dire de la partie la plus considérable de son œuvre, de celle où il est tout à fait hors de pair. […] Sept ou huit figures, toujours les mêmes, comme dans la comédie italienne : le moine ou le curé, le muletier ou le paysan, le bonhomme de mari marchand ou juge à Florence, le jouvenceau, la nonnain, la niaise, la servante et la bourgeoise, chacun ayant son rôle et sa physionomie immuable et ne faisant jamais que ce qui est dans ses attributions ; tous, sauf quelquefois les maris, contents de vivre, de belle et raillarde humeur, et tous, de la trogne enluminée au minois encadré dans la guimpe, occupés d’une seule chose au monde, d’une chose sans plus ; pour théâtre, un couvent, un jardin, une chambre d’auberge ou un vague palais d’Italie ; des tours pendables, déguisements, substitutions, quiproquos, des fables légères fondées sur des hasards et des crédulités invraisemblables ; un extrême naturel, une bonhomie délicieuse dans toute cette fantaisie, et çà et là un brin de réalité, des traits pris sur le vif, mais épars, accrochés à la rencontre ; quelquefois aussi un petit coin de paysage senti, un petit filet de vraie tendresse et une petite ombre de mélancolie… Voilà, dans leur ensemble, les contes de La Fontaine.

2189. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

La représentation de la nature extérieure Il est dans l’essence même du réalisme qui enseigne de ne s’occuper que de l’homme. […] C’est de ce dernier que l’on s’occupe surtout. […] Quand il consent à s’occuper plus particulièrement d’elle, c’est pour la transformer à son goût et la refaire à son image et ressemblance. […] Nous n’en sommes plus à nous étonner, comme La Bruyère, qu’on nous occupe « d’un laquais qui siffle ». […]   Les races, les peuples, vraies familles, forment aussi des groupes naturels dont chacun mérite d’être considéré dans son particulier, bien qu’on ait souvent négligé de le faire, quand on s’occupait plus de l’homme que des hommes.

2190. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre II. Les couples de caractères généraux et les propositions générales » pp. 297-385

. — À présent, faisons intervenir le géomètre ; il ne trace qu’un triangle ; encore n’est-ce point de celui-ci qu’il s’occupe ni d’aucun autre triangle tracé ; son objet est un triangle quelconque ; il nous en avertit expressément ; la figure sensible n’est pour lui qu’un moyen de faire plus aisément une construction mentale ; ses yeux suivent sur le papier ou sur le tableau des lignes idéales auxquelles le tracé physique ne correspond qu’à peu près. […] Mais cela ne prouve pas que, dans le réceptacle corporel, les atomes occupent chacun une étendue composée d’autres étendues, celles-ci de même et ainsi de suite, ni que les atomes soient étendus, composés de particules elles-mêmes composées de particules, et ainsi de suite.

2191. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

XI Quand des hommes sont, comme ceux-ci, doués d’un naturel sérieux, munis d’un esprit décidé, et pourvus d’habitudes indépendantes, ils s’occupent de leur conscience comme de leurs affaires, et finissent par mettre la main dans l’Église comme dans l’État. […] On n’y peut point vivre nonchalamment étendu sous la belle lumière, dans l’air tiède et clair, les yeux occupés par les nobles formes et l’heureuse sérénité du paysage.

2192. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff (suite) » pp. 317-378

Cela venait probablement de ce qu’ils étaient, moins que les autres, occupés de la pêche, et laissaient les bouchons flotter jusqu’au rivage. […] Maria Dmitriévna occupait le fond avec Lise ; les petites filles et la femme de chambre étaient sur le devant ; la soirée était chaude et calme ; les deux glaces étaient baissées, et Lavretzky trottait du côté de Lise, la main appuyée sur la portière : il laissait flotter la bride sur le cou de son cheval ; de temps en temps il échangeait quelques paroles avec la jeune fille. — Le crépuscule s’éteignait, la nuit était venue, et l’air s’était attiédi. — Maria Dmitriévna sommeillait ; les petites filles et la femme de chambre s’endormirent aussi.

2193. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Mais s’irradier au dehors, s’occuper d’autrui, l’appeler, n’est-ce pas s’exposer, comme tu le constatais tout à l’heure, à la méconnaissance et à l’outrage ? […] Mais nous nous sommes assez occupés de la personne comme cela. […] Une barre rouge occupe pendant quelques minutes l’horizon occidental.

2194. (1940) Quatre études pp. -154

* * * Ne pourrait-on dire que le lyrisme romantique français occupe une place moyenne entre le lyrisme d’inspiration populaire, d’une part, et le lyrisme hautement intellectuel, d’autre part, qu’on a vu tous les deux se produire à l’étranger ? […] Cette idée s’enracine si avant dans l’âme, et en occupe tellement la capacité, que si quelqu’un vient nous dire que l’état d’un homme pieux n’est point comparable, en fait d’avantages temporels, à celui d’un Épicurien, nous rejetterons cela comme un mensonge très absurde ; et cependant ce mensonge prétendu a de son côté une foule de raisons très fortes43… » Ainsi se forme la psychologie des ancêtres de Saint-Preux, au point de rencontre de diverses écoles que l’on peut reconnaître, dans la confusion brouillonne de leur esprit. […] Ne discutons plus sur l’Être ou sur la Substance ; occupons-nous seulement des réalités de notre esprit ; leur étude suffit à fonder la science et à procurer le bonheur.

2195. (1930) Le roman français pp. 1-197

Ford, disaient aux auteurs de fictions : « Nous sommes trop affairées à nous couper réciproquement la gorge, et à inventer de nouvelles théologies, pour nous occuper de vous. […] Or, dans l’antiquité, le roman n’occupe qu’une place inférieure. […] Que cette métisse où se mêlent des origines juives, allemandes, slaves, et dont la première langue qu’elle ait parlé fût l’arabe de Palestine, soit parvenue à écrire un français très pur, pittoresque, « intelligent », est une preuve singulière de la place que la France occupe encore, du moins intellectuellement, en Orient. […] Mais ceci est une parenthèse… Ce qu’on a ici, littérairement, le droit de se demander, c’est pourquoi Gide s’est occupé d’une chose qui ne le regardait pas « en tant qu’homme de lettres ».

2196. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

Renaudot mourut peu d’années après : il ne pratiqua pas seulement la médecine : il s’occupa des belles-lettres. […] Le moine qui s’occupe le plus de la lecture, n’est assurément pas le plus indocile ni le plus diffamé. […] D’autres ennemis de l’abbé de la Trappe firent diversion, ou plutôt l’occupèrent entièrement. […] L’Académie s’assembloit régulièrement ; mais ce n’étoit que pour s’entretenir de toute autre chose que de celle qui devoit l’occuper ; s’il en faut croire l’abbé Boisrobert dans une épître à Balzac : Pour dire tout enfin dans cette épître, L’académie est comme un vrai chapître : Chacun, à part, promet d’y faire bien ; Mais, tous ensemble, ils ne tiennent plus riens …………….

2197. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

« Quand j’eus monté sur les décombres de la maison et de la cour qui fumaient encore, pendant que je contemplais cette demeure ainsi dévastée, toi tu arrivais de l’autre côté ; tu cherchais la place occupée par l’étable : un cheval y était resté ; les débris jonchaient le sol, mais le cheval avait disparu.

2198. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIVe entretien. Madame de Staël. Suite »

Ils s’occupent de ses opinions comme nous de ses œuvres.

2199. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIe Entretien. Marie Stuart, (Reine d’Écosse). (Suite et fin.) »

Elle est précédée de trois autres pièces gardées et occupées par des arquebusiers.

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