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1325. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Chastel, Doisy, Mézières »

Menteur comme le serait un bâtard qui voudrait cacher sa naissance, ce Communisme, on ne l’ignore pas, se vante d’une origine chrétienne, tandis qu’il est païen de naissance et d’instinct, et pour justifier ses théories il a coutume de s’appuyer sur l’exemple de la primitive Église, dans laquelle la communauté des biens existait.

1326. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Émile Augier, Louis Bouilhet, Reboul »

Son livre doit être signalé d’autant plus aux jugements de la Critique, qu’il est d’un bon exemple qu’on sache, au moment où Augier vient d’être nommé à l’Académie, ce que la langue française doit à un pareil poète.

1327. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Banville. Les Odes funambulesques. »

Malassis, un dauphin qui connaît le Pirée, et qui, quand il s’agira d’éditer, ne prendra point des singes pour des hommes comme le maladroit de la mer Égée, a eu l’heureuse idée de donner, du fond de sa province, à la librairie parisienne, un exemple qui est une leçon.

1328. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Duranty » pp. 228-238

III Et l’exemple de M. 

1329. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — L’arbitrage et l’élite »

La convention postale de Berne de 1874, complétée et améliorée dans des conférences postérieures, crée une Union postale universelle constituant un véritable code ; en cas de litige entre deux pays, un arbitrage international décide… Si l’on ajoute à ces grands traités l’immense quantité de conventions relatives à l’hygiène publique, à l’extradition des criminels, aux relations commerciales, à la faillite, aux successions, aux abordages, à la situation juridique des étrangers, aux monnaies, aux poids et mesures, et qu’on considère les mille difficultés que provoque leur exécution, on est obligé de reconnaître que le monde entier enserré dans les liens innombrables qu’ont tressés sur lui les relations chaque jour plus étendues des peuples, forme lui-même un vaste État, où le droit existe, où la loi s’impose, et qui réclame impérieusement une juridiction commune pour ses intérêts communs. » ‌ Ajoutons à cette brève nomenclature, un exemple tout récent et fort typique.

1330. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre V. Autres preuves tirées des caractères propres aux aristocraties héroïques. — Garde des limites, des ordres politiques, des lois » pp. 321-333

En cela l’habileté d’Auguste leur avait donné l’exemple.

1331. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre VII. Dernières preuves à l’appui de nos principes sur la marche des sociétés » pp. 342-354

Aux exemples déjà cités (page 181), joignons les prodigieux exploits des paladins français, et surtout de Roland, qui sont ceux d’une armée plutôt que ceux d’un individu ; ces paladins étaient des souverains, comme le sont encore les palatins d’Allemagne.

1332. (1862) Notices des œuvres de Shakespeare

Une telle œuvre, conçue par un si jeune homme, n’est-ce pas déjà le plus singulier exemple de la précocité du génie ? […] Je veux citer un seul exemple de cette différence entre les deux poëtes, mais un exemple bien frappant, car c’est sur la même situation, le même sentiment, presque sur la même image que, dans cette occasion, ils se sont exercés l’un et l’autre. […] Je ne citerai qu’un exemple des effets de ce système ; il suffira pour les faire tous pressentir. […] Ce vers est un exemple du mauvais goût qui régnait alors chez toutes les nations de l’Europe. […] Sous le titre de : l’Histoire tragique de Roméo et Juliette, contenant un exemple rare de vraie fidélité, avec les subtiles inventions et pratiques d’un vieux moine, et leur fâcheuse issue.

1333. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

C’est bien Alfred de Vigny dans un salon, à vingt-cinq ans ; le poète s’adresse en idée aux belles danseuses : Dansez, et couronnez de fleurs vos fronts d’albâtre Liez au blanc muguet l’hyacinthe bleuâtre, Et que vos pas moelleux, délices de l’amant, Sur le chêne poli glissent légèrement ; Dansez, car dès demain vos mères exigeantes A vos jeunes travaux vous diront négligentes ; L’aiguille détestée aura fui de vos doigts, Ou, de la mélodie interrompant les lois, Sur l’instrument mobile, harmonieux ivoire, Vos mains auront perdu la touche blanche et noire ; Demain, sous l’humble habit du jour laborieux, Un livre, sans plaisir, fatiguera vos yeux… Que ceux qui tiennent à étudier les nuances poétiques et les progressions fugitives du goût relisent tout le morceau ; ils y verront, dans le plus gracieux exemple, cette poésie choisie, élégante, mais de transition, qui cherchait à s’insinuer dans la vie, dans les sentiments et les mœurs du jour, en évitant toutefois le mot propre : poésie des Soumet, des Pichald, des Guiraud, de ceux qui louvoyaient encore. […] C’est ainsi, pour prendre un exemple saillant et qui se rapporte à un autre de ses livres, que sur André Chénier et sur sa prison à Saint-Lazare, tout le récit qu’on lui en avait fait se transforma. […] Dans les exemples de Gilbert, de Chatterton et d’André Chénier, il étalait complaisamment l’image du poète-martyr ; il se faisait le pontife des jeunes esprits douloureux.

1334. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Troisième partie de Goethe. — Schiller » pp. 313-392

Cette fraternité complète, entre deux gloires dont l’une pouvait offusquer ou éclipser l’autre, est, après l’amitié de Virgile et d’Horace, un des plus beaux exemples de cette supériorité de caractères préférable mille fois à la supériorité de l’esprit. […] Je ne voudrais que deux exemples sous nos yeux pour combattre par les faits ce paradoxe en vogue de nos jours. Ces deux exemples sont l’Italie en politique, l’Allemagne en littérature.

1335. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIe entretien. Cicéron » pp. 81-159

Recueillant tout ce qui avait été pensé, chanté ou dit de plus beau avant lui sur la terre, pour se former à lui-même dans son âme un trésor intarissable de vérités, d’exemples, d’images, d’élocution, de beauté morale et civique, il se proposait d’accroître et d’épuiser ensuite ce trésor pendant sa vie, pour la gloire de sa patrie et pour sa propre gloire, immortalité terrestre dont les hommes d’alors faisaient un des buts et un des prix de la vertu. […] « Je ne rappellerai point que Servilius Ahala, pour sauver la république des changements que méditait Spurius Mélius, le tua de sa propre main : de tels exemples sont trop anciens. […] XXIV Cicéron, proscrit, en arrivant en Grèce, se proposait de séjourner dans sa chère Athènes, que l’exemple ou les lettres de son ami Atticus lui avaient appris à tant aimer.

1336. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (3e partie) » pp. 193-271

Aristote prend un exemple des plus ordinaires ; et, considérant que, quand une pierre est mue par un bâton, c’est la main qui meut le bâton et l’homme qui meut la main, il en conclut que, dans tout mouvement, il faut toujours remonter à un premier moteur, lequel est lui-même nécessairement immobile, tout en communiquant au dehors le mouvement qu’il possède et qu’il crée. […] Je ne sais pourquoi la science contemporaine s’est plu souvent à répudier ces nobles exemples, et pourquoi elle s’est fait comme une gloire, et parfois même un jeu, d’exiler Dieu de ses recherches les plus hautes. […] L’étendue du génie d’Aristote se montre par la généralité de ses vues ; celle de ses connaissances, par la multiplicité des exemples qu’il rapporte successivement.

1337. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (2e partie) » pp. 81-159

« Mais aux objections que je lui soumis, il répondit toujours que ces qualités de cardinal et de premier ministre, qui me paraissaient des obstacles à ce voyage, lui semblaient être au contraire des titres décisifs pour l’entreprendre, et le gage le plus certain du succès ; que j’en avais vu un exemple dans l’envoi fait par l’empereur François à Paris de son premier ministre, le comte de Cobenzel, y résidant actuellement pour les affaires d’Autriche ; qu’il fallait connaître comme il les connaissait le caractère et la manière de penser de Bonaparte, pour se convaincre que rien ne devait plus chatouiller son orgueil que de montrer aux Parisiens un cardinal et le premier ministre du Pape ; que ce voyage le flatterait encore davantage que celui du premier ministre de l’empereur ; que j’aurais, grâce à mes fonctions, libre accès auprès du chef de l’État, ce que ni Spina ni aucun autre du même rang que lui ne sauraient obtenir. […] « Je ne raconterai pas comment je passai cette nuit douloureuse, mais je ne puis taire à quel point s’accrurent mes angoisses lorsque, le matin, je vis entrer dans ma chambre le prélat Spina, avec un air triste et embarrassé, et que je l’entendis m’avouer que le théologien Caselli sortait de sa chambre, où il était venu lui annoncer qu’il avait réfléchi toute la nuit sur les conséquences incalculables de la rupture ; qu’elles seraient on ne peut plus fatales à la religion, et qu’une fois arrivées, elles devaient être irrémédiables, comme le prouvait l’exemple de l’Angleterre ; que, voyant le premier consul déclarer qu’il restait inébranlable sur le point de ne pas admettre de changement dans l’article controversé, il était déterminé, pour sa part, à y adhérer et à le signer tel quel ; qu’il ne croyait pas le dogme lésé, et qu’il pensait que les circonstances, les plus impérieuses qu’on ait pu voir, justifiaient la condescendance dont le pape userait dans ce cas. […] L’exemple de nos collègues qui, quoique sénateurs, ne voulurent pas se joindre à ce corps, mais à celui auquel ils appartenaient depuis longtemps, ne produisit sur lui aucune impression.

1338. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

Il veut bien en trouver des exemples dans Molière, chose louable, au moment où il entreprend de réformer sa tradition ; mais ces exemples montrent tout le contraire de ce qu’il y voit. […] Sur l’autorité de cet exemple, le dernier et non le moins frappant que nous offre l’histoire de la comédie au dix-huitième siècle, j’oserai dire, en finissant, aux auteurs comiques qui se sentent au cœur le désir secret de faire des choses qui durent : Méditez Molière.

1339. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre septième »

A l’époque où il prêchait l’Avent, Massillon était plus près des exemples de Bossuet et de Bourdaloue, et la chaire d’où celui-ci venait à peine de descendre était encore remplie de cet esprit de religion sévère, et de ce grand goût qui avait fait du prédicateur le directeur des esprits non moins que des consciences. […] Elle sait aussi que la coutume, les mœurs publiques, l’opinion, toutes ces règles inégalement variables, nous instruisent assez de ce qui nous est permis, outre notre propre penchant et l’exemple des autres. […] Suffisait-il que Vauvenargues vécût quelques années de plus, pour que le dix-huitième siècle, ce temps des liaisons intéressées, et fragiles, où les amis ressemblent à des partisans enrôlés sous un chef, vît un exemple nouveau de ces amitiés littéraires dont la gloire aimable s’ajoute à toutes celles qui ont valu au dix-septième siècle son nom de grand ?

1340. (1890) L’avenir de la science « XVII » p. 357

Car, depuis le commencement du monde, où a-t-on vu un seul exemple de ce miracle : l’incrédulité menteuse et hypocrite faisant des croyants. […] Est-ce sa faute, si son éducation n’a été que l’exemple du vice ? […] Alors ce n’est pas un châtiment moral, c’est un exemple, rien de plus.

1341. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

Et c’est là un exemple de son penchant pour les propositions antithétiques, car au même moment il esquissait Jésus de Nazareth, le drame du Dieu qui meurt pour expier la fauta des hommes ; de même que plus tard nous voyons Tristan, la mort par amour, le pousser à créer les Vainqueurs, le renoncement absolu à l’amour. — Mais quant à tout le reste, ce n’est au fond qu’une condensation, qu’une dramatisation de vieux mythes ; un effort qu’on aurait certes tort de déprécier, surtout puisqu’il a fourni un cadre si précieux à la tragédie ultérieure. […] Un exemple frappant est la mélodie conçue pour caractériser Boudha, le renonciateur (dans les Vainqueurs), qui s’épanouit maintenant dans la scène de l’évocation d’Erda, lorsque Wotan déclare renoncer au pouvoir en faveur de « l’Éternel Jeune ». […] Elle est au contraire absurde, malsaine, elle défigure complètement la pensée wagnérienne, et elle ne peut que dépraver le goût et que donner un funeste exemple ; et en même temps cette musique s’impose à tel point, que nul ne pourra se soustraire à son influence.

1342. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

. — Le roman historique Plus que l’exemple de la Thaïs d’Anatole France, de Salammbô ou du Roman de la Momie, le succès imprévu d’Aphrodite a décidé depuis dix ans la renaissance du roman historique. […] L’exemple fut suivi : le roman poétique nous est revenu, avec Pour l’amour du laurier de M.  […] Gabriel Faure, que nous publions bien volontiers, car ce jeune et brillant écrivain, auteur de la Dernière journée de Sapho, de l’Amour sous les lauriers roses, donne lui-même des exemples charmants de ce « roman artistique » dont il nous apporte ici une brève esquisse : Mon cher confrère, J’ai suivi très soigneusement les feuilletons que vous avez consacrés à la vie littéraire contemporaine, et je viens de lire, avec un intérêt tout particulier vos deux articles sur le roman.

1343. (1875) Revue des deux mondes : articles pp. 326-349

Je rapporterai seulement trois ou quatre exemples ; ils seront l’expression exacte de ce que j’ai toujours vu se reproduire dans les expériences en quelque sorte innombrables que j’ai répétées depuis vingt ans. […] Au bout de cinq minutes, la poule était morte. » Dans un autre exemple, il s’agit d’un paresseux dont la vie céda sans le moindre combat apparent, sans un cri ni un gémissement. […] Si maintenant nous prenons nos exemples dans les phénomènes les plus élevés et les plus mystérieux des êtres vivants, nous verrons que l’application de l’expérimentation doit toujours être comprise de la même manière. […] Je m’arrête ici : les exemples que j’ai cités, et qui se rapportent tous à des faits bien connus, me paraissent suffisants pour exprimer mon sentiment et faire comprendre ma pensée. […] Je pourrais citer beaucoup d’exemples pour prouver ce que j’avance.

1344. (1895) Hommes et livres

Il avait donné une base solide aux études littéraires en ressuscitant l’individu, en donnant l’exemple de cette rare qualité : le sens de la vie. […] Qui furent donc ces étranges moines à qui nous demandons encore des exemples de dévouement à la science ? […] Elles ne sont pas établies sur l’exemple, mais sur le jugement naturel. » Mairet, Corneille ne parlent pas autrement. […] Tout d’abord il n’est pas sans exemple que la maladie morale dont un siècle est consumé n’ait jamais été mieux décrite que par un observateur qui l’a prise à sa naissance. […] En effet, pendant que sous la sévérité hypocrite qu’imposait l’exemple du vieux roi, les mœurs devenaient plus licencieuses et plus grossières, le goût se raffinait et s’embarrassait de scrupules étroits.

1345. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Cet exemple se reproduira. […] On voit par ce passage que Molière est l’inventeur de la comédie-ballet, et que Les Fâcheux en sont le premier exemple. […] « Cet exemple, dit Chamfort, n’apprendra-t-il point aux poètes quel emploi ils peuvent faire de leurs talents, et à l’autorité quel usage elle peut faire du génie ?  […] Il engagea son ancien précepteur, Péréfixe, évêque de Rodez, à suivre son exemple ; le prélat s’empressa de répondre avec affectation qu’il n’avait en pareil jour qu’une collation à faire. […] En effet, il nous serait facile de démontrer par d’autres exemples que ces funestes travers étaient ceux de tous les médecins du temps.

1346. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

N’est-il pas manifeste, sur cet exemple-là, qu’il n’existe plus aucune règle appréciable de ses choix ? […] Pour ne citer qu’un exemple, croit-on que ceux qui viennent de dévorer les Faux Bonshommes, Madame Bovary et les puissants articles de M.  […] Flaubert semble ne l’avoir retracé que pour démontrer par un exemple la philosophie de M.  […] Il est incroyable, par cet exemple-ci, quelle action les odeurs peuvent exercer sur la destinée d’une jeune mère de famille civilisée. […] où sont les bons exemples, la considération publique, l’estime de ceux qui, par une supériorité de position sociale, si mince qu’elle soit, auraient autorité sur sa conduite ?

1347. (1858) Du vrai, du beau et du bien (7e éd.) pp. -492

Reprenons pour exemple le principe de la cause. […] Laissez-moi prendre un exemple vulgaire. […] Nous n’entreprenons point une pareille révolution : nous nous proposons seulement de confirmer ou d’éclaircir au moins notre principe par un exemple, et par un exemple qui est sous notre main. […] En voulez-vous un frappant exemple ? […] Permettez-moi de prendre un exemple extrême, tragique et terrible.

1348. (1894) Études littéraires : seizième siècle

Il n’est pas bien, il est contrariant pour le sage et il est de mauvais exemple que ce qui n’est pas raisonnable réussisse. […] « Quanta l’industrie des lais qu’il fit en ses Testaments, pour suffisamment la connaître et entendre, il faudrait avoir été de son temps à Paris et avoir connu les lieux, les hommes et les choses dont il parle, la mémoire desquels tant plus se passera tant moins se connaîtra icelle industrie de ses lais dits. » Il y a une leçon et une règle de littérature à tirer de cet exemple : « Pour cette cause, qui voudra faire une œuvre de longue durée, ne prenne son sujet sur telles choses basses et particulières. […] Il a donné, de préceptes, d’exemples, de propagande littéraire, une nouvelle direction aux esprits. […] On voit que Marot, sans être précisément un inventeur en matière de rythmes, sans être, d’autre part, d’un instinct rythmique infaillible, ce qui est donné à infiniment peu de versificateurs, est cependant un très bon métricien, un très diligent et avisé amateur et chercheur de combinaisons musicales ingénieuses enfin un homme qui a donné des leçons et des exemples aux poètes de son temps presque autant en choses de rythmes qu’en choses de style. […] Cependant n’oublions pas aussi de notre côté d’appliquer ceci à notre instruction pour être toujours prêts quelque part que nous soyons transportés, ou quelque chose qui nous advienne, de persister en la pure confession de notre foi, détestant toutes les superstitions, idolâtries et abus qui contrarient à la vérité de Dieu, obscurcissent son honneur et renversent son service. » Calvin a laissé des modèles du style d’exposition didactique et de beaux exemples du style de discussion ; et il n’a pas laissé d’atteindre parfois à la grandeur.

1349. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

Il y a chez Malherbe quelques autres exemples frappants de ces généralisations possibles. […] À cet exemple s’oppose celui de Sophocle écrivant Œdipe à Colone à quatre-vingt-dix ans. […] Son exemple est pour nous un précepte excellent. […] D’ailleurs l’exemple de M.  […] Autre exemple.

1350. (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle

Musset nous le dirait, en nous citant l’exemple que nous trouvons dans un autre proverbe de lui intitulé Barberine. […] Je prends un exemple, je l’emprunte au poème d’Éloa, qui est un des premiers en date d’Alfred de Vigny et l’un de ceux sur qui repose le plus sûrement sa réputation. […] Il y en avait peut-être d’autres, mais une de ces raisons était celle-ci : c’est qu’on s’était obstiné à faire un poème en douze ou en vingt-quatre chants, se suivant, avec invocation au début et conclusion à la fin, en continuant de suivre les exemples d’Homère ou de Virgile. […] Pour ne citer qu’un exemple, vous connaissez certainement notre peintre Meissonier. […] Je me ferai mieux comprendre en vous citant quelques exemples.

1351. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Werther. Correspondance de Goethe et de Kestner, traduite par M. L. Poley » pp. 289-315

Cela me confirme dans ma résolution de m’en tenir désormais uniquement à la nature : elle seule est d’une richesse inépuisable ; elle seule fait les grands artistes. » Ce que Werther dit là de la peinture, il l’entend également de la poésie : « Il ne s’agit que de reconnaître le beau et d’oser l’exprimer : c’est, à la vérité, demander beaucoup en peu de mots. » Et il cite en exemple une rencontre qu’il a faite, le jeune garçon de ferme amoureux de la fermière veuve, et amoureux tendre, timide, passionné : Il faudrait te répéter ses paroles mot pour mot, si je voulais te peindre la pure inclination, l’amour et la fidélité de cet homme. […] Voilà pour l’auteur. — Mais les lecteurs, au contraire (je parle des premiers lecteurs, de ceux de 1774), qui trouvent dans le prodigieux petit livre tous leurs sentiments, jusque-là confus, exprimés au vif et en traits de feu, s’y prennent, ne s’en détachent plus, passent, sans s’en apercevoir, du Werther-Goethe au Werther-Jérusalem, et sont ainsi conduits, par cette contagion du talent et de l’exemple, à l’idée du suicide.

1352. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite et fin.) »

L’exemple que vous me citez de Gros et de Gérard n’a rien à faire avec nous : l’envie, la jalousie les a épuisés ; nous n’en sommes pas là, du moins je ne le pense pas. […] Qu’un si triste exemple vous serve d’avis, mon cher Delaroche !

1353. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance. »

« Quant à l’homme qui tombe aujourd’hui, écrivait-il en mars 1814, j’ai publié quatorze volumes sous son règne, presque tous avec le but de combattre son système et sa politique, et sans avoir à me reprocher ni une flatterie ni même un mot de louange, bien que conforme à la vérité ; mais au moment d’une chute si effrayante, d’un malheur sans exemple dans l’univers, je ne puis plus être frappé que de ses grandes qualités. » Et dans une page mémorable où l’éloquence de l’âme se fait sentir, il balance ces hautes qualités et les énumère. […] On peut citer, comme exemple en ce genre, les pages sur la ruine de la civilisation arabe et les pensées, aussi élevées qu’émouvantes, par où il conclut le chapitre II de sa Littérature du Midi.

1354. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Seulement, pour l’avenir, j’y prendrai une sérieuse attention… (Suivaient des points de détails et des exemples d’endroits qu’elle avait corrigés.) […] Sainte-Beuve un vaillant compagnon , et l’auteur de la lettre que nous achevons de reproduire, un ouvrier littéraire lui aussi, avait raison de conclure en disant : « Ce que vous nous donnez depuis votre maladie, mon cher maître, est d’un bon exemple.

1355. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Mémoires »

Cette dévotion éloquente, cette invocation au christianisme du sein d’une carrière d’honneurs, de combats politiques ou de plaisirs, cette rêverie sauvage, cette mélancolie éternelle de René se reproduisant au sortir des guirlandes et des pompes, ces cris fréquents de liberté, de jeunesse et d’avenir, dans la même bouche que la magnificence chevaleresque et le rituel antique des rois, c’en était plus qu’il ne fallait pour déconcerter d’honnêtes intelligences qui chercheraient difficilement en elles la solution d’un de ces problèmes, et qui prouveraient volontiers, d’après leur propre exemple, que l’esprit est matière, puisqu’il n’y tient jamais qu’une seule chose à la fois. […] Par le seul fait que l’époque antérieure à la vie publique est terminée jusqu’en 1800, que l’époque postérieure à la retraite politique est tout près d’être terminée d’une façon non moins définitive, nous tenons donc dès à présent un monument sans exemple, et dont l’aspect, même dans cet état inachevé, simule quelque chose d’accompli.

1356. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

Pour nous, qui adoptons ces résultats et qui les goûtons, tout en sentant leur misère au prix de ce que nous avions rêvé, qui croyons à un perfectionnement social, bien lent toutefois et de plus en plus difficile grâce aux fautes de tous, nous continuons de nous tourner par instants vers ces horizons dont le vaste éclat enflammait notre aurore, vers ces noms que nous avons si souvent invoqués, espérant avoir à en reproduire les exemples et les vertus. […] A ceux qui citeraient Mme Roland pour exemple, nous rappellerons qu’elle ne négligeait pas d’ordinaire ces formes, ces grâces qui lui étaient un empire commun avec les personnes de son sexe ; et que ce génie qui perçait malgré tout et s’imposait souvent, n’appartenant qu’à elle seule, ne saurait, sans une étrange illusion, faire autorité pour d’autres.

1357. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre III »

Non seulement il y a des précédents, et en cela le gouvernement ne fera que suivre son propre exemple ; mais telle est sa règle quotidienne, puisqu’il ne vit qu’au jour le jour, à force d’expédients et de délais, creusant un trou pour en boucher un autre, et ne se sauvant de la faillite que par la patience forcée qu’il impose à ses créanciers. […] Lorsque l’Anglais leur propose en exemple la Constitution anglaise, « ils en font bon marché », ils sourient du peu ; cette Constitution ne donne pas assez à la liberté ; surtout elle n’est pas conforme aux principes  Et notez que nous sommes ici chez un grand seigneur, dans un cercle d’hommes éclairés.

1358. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVe entretien. Chateaubriand, (suite) »

Ce livre tomba comme conception à ce niveau ; il n’en resta qu’un petit nombre de pages merveilleusement écrites çà et là, et recueillies comme des exemples de rhétorique. […] Il ne fut point assez honnête pour être offert en exemple à l’avenir.

1359. (1911) Enquête sur la question du latin (Les Marges)

Percevoir l’enchaînement des idées dans un raisonnement juridique, discerner le général et le particulier, distinguer l’argument et l’exemple, toutes ces opérations élémentaires de notre technique (et j’en pourrais citer bien d’autres) paraissent dépasser le niveau de leurs forces intellectuelles. […] Edmond Sée Il m’est difficile de vous citer des exemples témoignant d’une décadence de l’esprit français.

1360. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 août 1885. »

s’emmêleront, infiniment affinées, toutes les anciennes formes de l’expression artistique ; il a compris, et il a osé ; il nous a montré la définition et l’exemple de l’Art totalbp, parfait, vers lequel, isolément et obscurément, nous marchons, de si loin ; son œuvre est un signal pour les générations futures, — pour des époques si distantes, que Wagner est, plutôt que le Précurseur à l’Art de l’avenir, son Prophète. […] Jusqu’à Lessing, l’histoire de la littérature allemande n’a guère à recenser que des œuvres qui sont la mise en application de doctrines, Lessing est lui-même le plus frappant exemple de ce souci continuel de la théorie qui semble hanter les poètes de sa race.

1361. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

En voici un exemple, dans Opéra et Drame, dont le manuscrit fut envoyé à Dresde le 21 décembre 1851 (Das Orchester, 1855, 502) : « La musique, au lieu d’exprimer, comme la parole, ce qui n’est que pensé, exprime la réalité (ein Wirkliches) » (IV, 218). […] Nous, nous voyons en Wagner le plus noble exemple de « l’homme-artiste » et dans ses œuvres, des œuvres d’art.

1362. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur de Latouche. » pp. 474-502

Il fut puni, et son exemple est un des plus sensibles qu’on puisse alléguer de cette torture du Prométhée enchaîné, intelligent, impuissant dans l’ordre littéraire, — un Prométhée qui n’a pu transmettre l’étincelle et qui n’a rien créé. […] L’exemple de M. de Latouche nous fournit par contraste quelques enseignements qu’il n’est pas inutile de dégager.

1363. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Chamfort. » pp. 539-566

Son exemple est un des plus curieux et des plus nets en ce genre de maladie morale, son existence est une de celles qui caractérisent le mieux l’homme de lettres de la fin du xviiie  siècle. […] Sa fin de carrière est un exemple terrible du germe de fanatisme qui peut se loger et se développer jusqu’au sein des natures les plus distinguées, les plus cultivées, et même les plus blasées en apparence.

1364. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre troisième. La reconnaissance des souvenirs. Son rapport à l’appétit et au mouvement. »

On connaît des exemples frappants de cette reconnaissance, qui se produit parfois après de longues années. […] Nouvel exemple du rôle joué par la sensibilité dans le développement de l’intelligence.

1365. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre deuxième. Le génie, comme puissance de sociabilité et création d’un nouveau milieu social »

Muillier (Allgemeine Ethnologie), tout en admettant l’influence de l’habitat et de la nourriture sur les caractères physiques et moraux, ne peut donner de cette action que des exemples extrêmement vagues et généraux. […] Il serait facile, ajoute-t-il, de « multiplier ces exemples à un tel point que le cas d’artistes en opposition avec leur milieu social parut être plus fréquent que le contraire ».

1366. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre II : Examen critique des méditations chrétiennes de M. Guizot »

D’une part, la certitude de la foi n’est pas incompatible avec l’erreur, comme le prouve l’exemple des fausses religions. […] Il montre en effet une telle impartialité entre les deux églises, il emprunte si souvent ses exemples à l’église catholique, on sait en outre qu’il s’intéresse si vivement à la question la plus pressante de l’église catholique au temps où nous sommes, que l’on ne peut pas considérer son livre comme plus protestant que catholique.

1367. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Ces grands hommes, l’honneur de l’esprit humain, reconnaissaient très volontiers les devoirs de la critique ; ils étaient, avant tout, de véritables hommes de lettres, et ils prouvaient, par leur exemple, que cette qualité d’homme de lettres est la plus grande et la plus honorable dont se puisse décorer un galant homme. […] Il n’est pas fâcheux, chemin faisant à travers les comédies et les drames, de rencontrer des préceptes et des exemples dont la critique, attachée à son œuvre, puisse faire son profit. — Entre l’ignorance et le défaut d’esprit, il y a encore ce danger : le trop d’esprit !

1368. (1809) Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand

Or, l’exemple de tous ceux qui ont voulu traduire en alexandrins des poëtes étrangers, prouve que ce genre de vers nécessite des circonlocutions continuelles. […] En empruntant de la scène allemande un de ses ouvrages les plus célèbres, pour l’adapter aux formes reçues dans notre littérature, je crois avoir donné un exemple utile.

1369. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIX. M. Cousin » pp. 427-462

Le moraliste devrait savoir que nous avons, dans la vie domestique, la menue monnaie de Mme de Chevreuse, et que l’exemple des grandes dames dans une société sans grandes dames peut encore être contagieux. […] Sous le règne de ce jeune Mélancolique, aussi farouche que le faon malade dans les bois, les femmes, longtemps blessées du sans-gêne qu’après les guerres civiles on s’était permis avec elles, se mirent à réagir contre les mœurs de mousquetaire, autorisées, par l’exemple du grand Henri, cette espèce de Louis XV-Rabelais, et pour cela elles se firent précieuses et dévotes.

1370. (1897) Un peintre écrivain : Fromentin pp. 1-37

J’essayerai de dire là-dessus ma pensée, en prenant pour division la division même de l’œuvre de Fromentin, puisqu’il a touché à trois genres littéraires : le récit de voyage, le roman, la critique d’art, exemple assurément d’une belle variété d’aptitudes et aussi d’une certaine inquiétude d’esprit. […] Vous ne rencontrerez, dans ce livre, aucune de ces longues descriptions, de plusieurs pages, et quelquefois d’un chapitre entier, dont l’école romantique avait donné le fâcheux exemple.

1371. (1879) L’esthétique naturaliste. Article de la Revue des deux mondes pp. 415-432

Il était né avec assez de talent pour se conquérir ainsi une place parmi ses contemporains et exercer par son exemple une réelle influence. […] Edmond de Goncourt s’est même du coup frappé quelque peu la poitrine : il est convenu que si son frère et lui avaient donné le mauvais exemple qu’on avait trop suivi et commencé par écrire Germinie Lacerteux, c’est qu’ils avaient succombé à la tentation de traiter d’abord les « sujets faciles ».

1372. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Appendice — Mémoires du comte d’Alton-Shée »

Enfin, et c’est là le sens de la légère étude que je voudrais faire, il est à mes yeux l’un des plus frappants exemples du courage et de l’effort qu’il a fallu à un homme entraîné dans sa jeunesse par la fureur de la dissipation et la fièvre du plaisir, pour se ravoir à temps et ressaisir possession de lui, pour devenir un esprit sérieux, conséquent, philosophique, un citoyen convaincu, ferme et inflexible, ayant réfléchi à toutes les grandes questions sociales et s’étant formé sur toutes une opinion radicale sans doute et absolue, mais qui, j’en suis certain, se rapproche fort de ce qui prévaudra dans l’avenir.

1373. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — George Sand, Valentine (1832) »

Il semblait que le succès de son aîné l’eût fait pousser et se produire à la hâte, comme un enfant précoce qui devance l’âge d’être homme, séduit et perdu qu’il est par l’exemple de son grand frère.

1374. (1874) Premiers lundis. Tome I « Victor Hugo : Odes et ballades — II »

Si, dans l’abus de décrire, dont cette ballade offre un exemple, l’auteur a porté de la combinaison et du calcul, le plus ordinairement néanmoins la faute n’appartient qu’à son imagination.

1375. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre III. Du récit des faits. — Antécédents et conséquents. — Causes et effets »

Voici quelques exemples de ces diverses erreurs.

1376. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre IV. Unité et mouvement »

Cependant ce sont là des exemples pris de la littérature classique, et l’on ne trouvera point extraordinaire que, jusque dans leurs écarts apparents, les poètes du xviie  siècle aient, au fond, respecté les règles universellement admises en France de leur temps.

1377. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre III. Éducation de Jésus. »

Bientôt Josèphe devait fournir un autre exemple de juif complétement hellénisé.

1378. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXII. Machinations des ennemis de Jésus. »

Jamais on ne vit par un plus frappant exemple combien une telle conduite va contre son but.

1379. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VII » pp. 56-69

L’auteur cite plusieurs exemples de l’urbanité des plus illustres Romains du temps de la république, « même de ce fâcheux et insupportable homme de bien, Caton le censeur.

1380. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

Madame de Sévigné en était l’âme : elle était aussi fréquemment chez le duc de La Rochefoucauld et dans une étroite liaison avec madame de La Fayette, Le comte de Brancas réunissait aussi du monde aimable chez lui, malgré cette infirmité de distractions continuelles dont madame de Sévigné cite des exemples fort divertissants, et dont La Bruyère a rassemblé une étonnante collection sous le nom de Menalgue dans ses Caractères.

1381. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre premier. L’idée force du monde extérieur »

Pour prendre un autre exemple, l’enfant à qui sa mère parle éprouve passivement une sensation qu’il n’a pas antérieurement pensée et voulue.

1382. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 22, que le public juge bien des poëmes et des tableaux en general. Du sentiment que nous avons pour connoître le mérite de ces ouvrages » pp. 323-340

On sçait plusieurs exemples de ce que je viens d’avancer, et que Malherbe et Moliere mettoient même leurs servantes de cuisine au nombre de ces personnes ausquelles ils lisoient leurs vers, pour éprouver si ces vers prenoient.

1383. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VIII. Suite du chapitre précédent. De la parole traditionnelle. De la parole écrite. De la lettre. Magistrature de la pensée dans ces trois âges de l’esprit humain » pp. 179-193

On avait peut-être aussi déjà des exemples antérieurs du danger qui résulte de la confusion du langage.

1384. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre II. Mme Le Normand »

III Mais s’il fallait, d’ailleurs, un exemple de l’inanité de l’esprit de salon et de l’innocuité de cette catapulte, on le trouverait ici, — précisément dans ces lettres de Mme de Staël, qui la montrent aujourd’hui seulement femme du monde, et par le fait seul qu’elle n’y est que cela, l’exilant de son esprit comme elle était exilée de France, alors qu’elle vivait en Russie… Ah !

1385. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VIII. Mme Edgar Quinet »

Voulez-vous des exemples ?

1386. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Royalistes et Républicains »

L’auteur de Royalistes et Républicains, qui aurait pu ajouter, comme un exemple de plus, le règne de Louis-Philippe à son étude historique, car le règne de Louis-Philippe vit les royalistes et Berryer entrer dans une coalition où figurèrent aussi Guizot, le royaliste de 1815, et Thiers, le complice plus tard de Barodet ; l’auteur de Royalistes et Républicains, homme de juste milieu, comme on l’était sous Louis-Philippe, eût été probablement un ventru de ce temps, et il voit comme un ventru.

1387. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Jules Girard » pp. 327-340

Girard répond par les livres et l’exemple des Grecs.

1388. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le comte de Fersen et la cour de France »

Or, en France, dans le parti même qui aurait dû donner l’exemple de l’ordre et de la cohésion, personne ne s’entendait avec personne.

1389. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVI. M. E. Forgues. Correspondance de Nelson, chez Charpentier » pp. 341-353

Ainsi, pour n’en donner qu’un exemple, que je pourrais accompagner de beaucoup d’autres, l’écrivain anglais compare quelque part les découragements de Nelson au commencement d’une carrière à laquelle il faillit renoncer « aux sécheresses de ces mystiques qui finissent par être des saints » ; et cette comparaison qui veut être une idée, je la retrouve littéralement dans M. 

1390. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Nelson »

Ainsi, pour n’en donner qu’un exemple, que je pourrais accompagner de beaucoup d’autres, l’écrivain anglais compare quelque part les découragements de Nelson, au commencement d’une carrière à laquelle il faillit renoncer, « aux sécheresses de ces mystiques qui finissent par être des saints » ; et cette comparaison, qui veut être une idée, je la retrouve littéralement dans M. 

1391. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Léon Aubineau. La Vie du bienheureux mendiant et pèlerin Benoît-Joseph Labre » pp. 361-375

Prêché sur le Thabor, dans la lumière d’une Transfiguration prochaine, Benoit-Joseph Labre l’a repris, et, par son exemple, l’a prêché dans toutes les obscurités des mauvais chemins d’une vie dénuée et vagabonde.

1392. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules Janin » pp. 159-171

Rappelez-vous la Clarisse qu’il publiait il y a, je crois quatorze ans ; rappelez-vous ce livre inouï et sans exemple, de l’aveu de ceux qui l’ont le plus sévèrement condamné.

1393. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVII. Des panégyriques ou éloges adressés à Louis XIII, au cardinal de Richelieu, et au cardinal Mazarin. »

Si on leur objecte la difficulté, ils répondent par l’exemple de Henri IV, qui, affermi sur le trône, suivit ce plan, et le suivit avec succès. 

1394. (1773) Essai sur les éloges « Morceaux retranchés à la censure dans l’Essai sur les éloges. »

On peut donc lui reprocher d’avoir prodigieusement augmenté cette maladie épidémique des emprunts, qui devient de jour en jour plus mortelle ; d’avoir donné l’exemple de la multiplication énorme des impôts ; d’avoir aggravé tour à tour et la misère par le despotisme, et le despotisme par la misère ; de n’avoir jamais vu que je ne sais quelle grandeur imaginaire de l’État, qui n’est que pour le ministre, et dont le peuple ne jouit point ; et d’avoir sacrifié à ce fantôme les biens, les trésors, le sang, la paix et la liberté des citoyens.

1395. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Quel exemple d’obéissance passive !  […] En 1814, entouré de complots royalistes, il ne pouvait se résoudre à faire un exemple nécessaire. […] C’est un exemple de l’optimisme physiologique que j’essayais d’expliquer. […] Je n’en veux donner qu’un exemple. […] Ces exemples suffisent pour indiquer la transformation par laquelle passe en ce moment la peinture religieuse.

1396. (1933) De mon temps…

Sa prose, admirable de clarté, de souplesse et de force harmonieuse, était un exemple de goût et de mesure. […] La chaleur de la saison et du jour permettait un certain débraillé dont Mendès donnait l’exemple, sans veston, le torse couvert d’une chemise de soie écrue. […] Je ne méritais pas cette mercuriale et je ne suivis pas l’exemple donné par le comte Albert de Mun quand j’eus à recevoir M.  […] Les archives du ministère lui livrèrent les papiers du cardinal de Serais dont il publia les Mémoires, mais les études sur le dix-huitième siècle n’étaient pas son fait, et je pense bien qu’il y fut porte par l’exemple des Goncourt à qui il était apparenté par leur cousin commun, M.  […] Il ne fut pas cependant sans subir celle des peintres du groupe impressionniste qu’il fréquentait, et l’exemple d’un Manet et d’un Degas eut part à sa formation.

1397. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

Je trouve cependant, dans l’Iliade d’Homère, un exemple de cette duplicité : il est vrai que le rusé Ulysse est un des acteurs. […] Il n’y a point d’exemple d’une plus grande gloire pour un poète. […] crimes : son exemple fait voir qu’un homme d’état qui tombe dans la disgrâce, n’a souvent pas de meilleur ami et de meilleur conseiller que la femme qu’il dédaignait dans la prospérité. […] Son exemple doit faire sentir l’importance d’une bonne éducation : il manqua la place de sous-précepteur du dauphin, et le titre d’académicien français, parce qu’il ne savait pas le latin. […] L’École des Maris, l’École des Femmes, le Cocu imaginaire, George Dandin, etc., etc., sont des exemples d’une pareille licence.

1398. (1889) La littérature de Tout à l’heure pp. -383

Sur ce point, un illustre exemple contemporain me paraît tout à fait édifiant. […] Le plus triste et touchant exemple de cette impuissance du génie à se contenir dans ce rôle secondaire n’est pas bien loin de nous. […] c’est qu’il ne crée pas. — Il nous laisse l’exemple et l’avertissement d’une œuvre parfaite qui ne vaut rien. […] Pourtant, quant à l’exemple réalisé, son œuvre est en ruines et son influence sur l’avenir sera presque nulle. […] — Ce sentiment de la conscience poétique, plutôt, jusqu’à lui, pressentiment, n’acquiert tous ses droits qu’en Edgar Poe, par l’exemple de toute son Œuvre corroborant de l’autorité de la beauté le conseil de la logique.

1399. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

Mais de l’incohérent ramas des indignations d’alors, tirons au hasard quelques exemples de spirituelle véhémence de quelques gardiens de la « saine tradition ». […] Lui-même donnait l’exemple par le plan d’une œuvre à laquelle il allait consacrer sa vie entière… Certes, on ne peut n’être pas partisan du tout des idées de M.  […] A partir de la « Prose pour des Esseintes «, présentée comme la suprême manière, qu’est-ce partout, et nous en avons noté des exemples ? […] Au terme de sa vie, dit aussi Mauclair, il essaie une sorte de compromis entre le vers et la prose, dont il publia un exemple (Un coup de dé jamais n’abolira le hasard). […] En voilà un exemple singulier.

1400. (1927) Des romantiques à nous

Il se délecte de cette réunion, vraiment sans exemple, dans l’auteur des Origines du Christianisme, d’un poète et d’un érudit Mais il ne veut pas entendre parler d’impressionnabilité, de « flottement », ni de rien de tel. […] L’attitude rétrograde dont Joseph de Maistre a donné en son temps l’exemple le plus illustre. […] Je parle de ces scènes de la vie d’enfant, de toutes ces mélodies dont les poèmes mettent en scène des figures ou des circonstances familières de la vie russe, rendues avec un réalisme aigu dont il n’y avait jamais eu d’exemple, et que la critique musicale s’est souvent appliquée à décrire dans le résultat et dans les moyens. […] Robert Godet a trouvés à prouver son dire par une série d’exemples et de citations. […] La personnalité de Saint-Saëns aide, je crois, à comprendre un trait qui lui est particulier et dont on ne trouverait peut-être pas d’autre exemple dans l’histoire de la musique.

1401. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — [Introduction] » pp. 132-142

Aussi il me semble, pour dire toute ma pensée, que si, après ces frappants exemples de Sénèque, de Pline, du Dialogue des orateurs, il était arrivé plus vite à Bacon, à Descartes, à Pascal, à ces grands textes modernes qui dominent la question et qui sont comme le péristyle de son sujet, la façade se serait dégagée aux yeux avec plus d’avantage, tandis que chez lui on a un peu l’inconvénient du portail de Saint-Gervais avant qu’on y eût abattu les maisons et élargi la place.

1402. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « quelque temps après avoir parlé de casanova, et en abordant le livre des « pèlerins polonais » de mickiewicz. » pp. 512-524

Si nous savions tous ces Alexandrins, nous aurions bien des exemples de la manière ingénieuse d’échapper à cette décadence inévitable dont on exagère la loi.

1403. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre II. Des tragédies grecques » pp. 95-112

Les Grecs étaient beaucoup moins susceptibles de malheur qu’aucun autre peuple de l’antiquité : on trouve parmi eux moins d’exemples de suicide que chez les Romains ; leurs institutions politiques, leur esprit national les disposaient davantage au plaisir comme au bonheur.

1404. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre I. Malherbe »

Il prêchait d’exemple, produisant peu, et gâtant parfois « une demie rame de papier à faire et refaire une seule stance266 ».

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