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1312. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 54

Les réflexions critiques de l’Auteur se trouvent toujours d’accord avec les vrais principes de l’Art, & avec les remarques des habiles Artistes.

1313. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 98

Celui qui a pour titre, Réflexions critiques & patriotiques, offre à la fois & le langage d’un Apôtre zélé de la morale évangélique, & les vûes d’un Citoyen jaloux de la gloire de sa patrie.

1314. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 376

La Bibliotheque poétique, le choix de Poésies morales, les Passe-temps poétiques, historiques & critiques, sont des Compilations qui font honneur à son goût & à ses mœurs.

1315. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 74-75

Ses Traductions en Vers de l'Essai de Pope sur l'homme, & de celui du même Auteur sur la Critique, font juger qu'il étoit capable de produire d'excellens Ouvrages par lui-même, s'il se fût moins défié de ses talens.

1316. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » p. 352

Amilec ou la Graine des Hommes, renferme une critique très-ingénieuse des ridicules des Artistes, des Savans, principalement des Physiciens, des Naturalistes, & de tous les faiseurs de systêmes.

1317. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 400-401

Il a cependant fait d'excellentes Observations sur l'Œdipe de Sophocle, & une Critique très-estimable de la Princesse de Cleves.

1318. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 208-209

Si le Dictionnaire historique, littéraire & critique, qu’on lui attribue, étoit dégagé d’une partialité trop révoltante ; si les amis de l’Auteur, ou plutôt ceux de son parti, n’y étoient pas fêtés d’une maniere infiniment au dessus de leur juste valeur ; si de vrais Grands Hommes, pour n’avoir pas été Jansénistes, n’y étoient pas déprimés avec autant d’injustice que de mal-adresse : ce Dictionnaire auroit une sorte de perfection pour les recherches, les anecdotes & les discussions quelquefois utiles qu’il renferme.

1319. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 394

Brun, [Pierre le] Oratorien, né à Brignolles, mort en 1629, a écrit contre les Sorciers, & croyoit aux Sorciers : cependant son Histoire critique des pratiques superstitieuses est pleine d’érudition, & assez pourvue de jugement, excepté quand il en est à l’article des sortiléges, dont il combat le ridicule en admettant souvent des faits que la raison auroit dû rejeter.

1320. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 2-3

Ces Mémoires ne sont pas à l’abri de reproche, ou, pour mieux dire, ils fourmillent de fautes de toute espece, comme on peut en juger par une très-bonne Critique publiée contre eux dans le temps, sous le nom d’un Secrétaire de l’Ambassadeur Méhémet Effendi.

1321. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 217

Toujours la même critique, toujours le même bon sens : des prédictions accomplies, des songes vérifiés, des miracles arrivés, comme des pluies de sang, des fleuves qui suspendent leurs cours, des mains invisibles qui écrivent sur les murailles ; tels sont les traits dominans de ce merveilleux Ouvrage.

1322. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — O. — article » p. 429

Quiconque lira avec réflexion ses Mémoires historiques & critiques, sur les objets les plus importans du grand Empire des Egyptiens, sera forcé de convenir qu’il a su allier au mérite du savoir, celui d’un style simple, concis, énergique, qualités qui lui donnent un nouveau prix.

1323. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 463

Pasquier laissa trois enfans, qui écrivirent tous trois, pour le venger des critiques du P.

1324. (1909) Nos femmes de lettres pp. -238

Je voudrais ici ne contrister personne, car une critique indépendante n’est pas nécessairement une critique de combat, et telle allure agressive par où l’on pense affirmer qu’on est libre de toute attache avec les puissances du jour, peut faire soupçonner des dépendances d’un autre genre. […] Connaissant ses auteurs autant et mieux qu’écrivain de France, elle se souvient à propos qu’en un morceau de critique fameux : l’École Païenne, poussé par cet instinct de mystification qui se trouvait à la racine de son génie, Baudelaire jeta l’anathème au dieu Pan. […] … Un grand critique de ce temps, à la fois illustre et méconnu, celui de qui tout à l’heure nous prononcions le nom, a écrit ces paroles mémorables : « Si le mot de Pascal : Le Moi est haïssable, était vrai, il emporterait du coup toute la littérature personnelle et savez-vous ce qu’on y perdrait ? […] Je ne sais rien des goûts, des habitudes, de tout ce qui constitue la personnalité effective de notre auteur, et d’ailleurs, conformément aux principes d’une critique qui s’attache uniquement aux œuvres, je me suis interdit d’en rien rechercher. […] Ce serait donc un point de vue tout à fait faux, celui du critique qui regretterait de ne pas trouver ici ce qu’il a l’habitude de chercher, c’est-à-dire de la critique littéraire et l’analyse des principales œuvres répondant à tel nom déterminé.

1325. (1932) Le clavecin de Diderot

Pour nos critiques, il est celui-qui-a-commis-l’acte gratuit. […] Une sensation, d’une autre avait fait la critique. […] Homme d’Eglise, historien et critique littéraire français, membre de l’Académie française. […] Critique littéraire et essayiste français. […] Critique littéraire français de l’entre-deux-guerres, auteur d’un ouvrage intitulé La République des professeurs (1927).

1326. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DES MÉMOIRES DE MIRABEAU ET DE L’ÉTUDE DE M. VICTOR HUGO a ce sujet. » pp. 273-306

Lucas-Montigny ne se soit grossi les inconvénients de certains détails nouveaux, et que ses idées sur la dignité du genre n’aient ajouté un peu trop de rigueur à sa louable morale « Nous pourrions, dit-il, donner une relation très-circonstanciée de l’emploi du temps passé follement aux Verrières, de la route suivie par les deux amants quand il se furent décidés à s’éloigner, de tous les accompagnements de cet acte de démence et de désespoir ; mais un tel récit serait mélangé d’incidents scandaleux que nous rejetterons toujours, parce qu’ils sont indignes de l’histoire, parce qu’ils la dégradent, parce que même ils la font mentir, puisqu’elle doit peindre les grands faits et non les passagers accidents de la vie des personnages dont elle s’occupe, les traits saillants de leur physionomie et non les difformités secrètes. » De telles maximes crûment énoncées par un biographe sont elles-mêmes la critique la plus sévère du procédé qu’il suit : nous ne nous arrêterons pas à les réfuter. […] Victor Hugo ; les succès fatigués de ses derniers drames s’interprétaient en chutes ou du moins en échecs ; la critique avait eu contre son œuvre, contre sa personne, depuis quelques mois, de presque unanimes et vraiment inconcevables clameurs. […] Aussi plusieurs critiques ont-ils reproché à M. […] L’Examen critique des Apologistes du Christianisme, la Lettre de inrasybule, ces livres clandestins que M.

1327. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVe entretien. Chateaubriand, (suite) »

Moi-même, très-indigne que mon nom soit prononcé après de pareils noms, moi qui n’oserais pas me comparer comme écrivain en prose à M. de Chateaubriand, je lisais, il y a peu de jours, dans un critique célèbre de mon temps, quelques lignes où mes vers avaient l’avantage sur sa prose, et j’en étais non pas convaincu, mais frappé. […] En attendant, poëte, cela lui fait plaisir ; il y rêve avec complaisance, et, s’il laisse tomber une larme, c’est pour la faire éclore en une adorable élégie, — ce qui serait pourtant plus adorable encore, si un accent très-sensible de fatuité ne la gâtait pas. » LXVIII Je n’accuse pas l’intention du critique, dont la bienveillance est évidente dans toutes ces comparaisons du poëte en prose avec le poëte en vers ; mais il se trompe bien en voyant dans cette élégie involontaire du Premier Regret l’ombre de fatuité. […] Voilà comme le critique se trompe, surtout quand il veut avoir plus d’esprit que la nature. […] Et il eut même ces talents divers à un degré qui se fait reconnaître de lui-même, qui devient sa conscience dans l’âme d’autrui, qui réfute toutes les critiques, qui renverse toutes les jalousies et qui fait dire à tout un siècle : Il est grand !

1328. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

Son ouvrage étant la critique de tout, il y avait compris l’Église, mais sans aller au-delà de ces traits que tous les hommes éclairés, même certains princes de l’Église, se permettaient contre l’ignorance et les mœurs des ordres ecclésiastiques ; c’était l’esprit et non la théologie de la Réforme. […] Ainsi Dolet gâtait non-seulement la phrase de Rabelais, mais toute la pensée de son livre en substituant à une critique générale des injures de parti. […] Dans ce troisième livre, d’ailleurs, la critique était de plus en plus générale et enveloppée. […] Certains critiques, en voulant trouver le sens historique de l’ouvrage de Rabelais et expliquer toutes ses énigmes, ont ajouté à ses obscurités celles de leurs propres contradictions.

1329. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre septième. »

Enfin il découvre un parent du seigneur Agnoste qui lui donne des explications sur le titre de Satire Ménippée, et répond aux critiques qu’on a faites de l’ouvrage. […] C’est une critique contemporaine qui n’a pas cessé d’être juste163. […] Je reconnais encore le grand écrivain de tous les temps dans cette critique de certains auteurs de son siècle : « Pourveu, dit-il, qu’ils se gorgiassent en la nouvelleté, il ne leur chault de l’efficace ; pour saisir un nouveau mot, ils quittent l’ordinaire, souvent plus fort et plus nerveux168. » Mais voici qui est de l’écrivain du xvie  siècle « Le langage françois n’est pas maniant et vigoureux suffisamment ; il succombe ordinairement à une puissante conception ; si vous allez tendu, vous sentez souvent qu’il languit soubs vous et fleschit ; et qu’à son default le latin se presente au secours, et le grec à d’aultres. » Cette crainte d’en dire trop peu dans le discours, de laisser quelque chose de reste, et que ce reste soit le plus important, est bien d’un siècle plus affamé de connaissances que de vérité. […] De très-bons esprits contemporains de Montaigne, lui en faisaient des critiques.

1330. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre troisième. La reconnaissance des souvenirs. Son rapport à l’appétit et au mouvement. »

Aussi renvoient-ils le problème de la reconnaissance, comme celui de la notion du temps, à ce que les Allemands appellent la « critique de la connaissance ». Mais, répondrons-nous, cette critique même est une question psychologique et non pas seulement métaphysique. […] Par peur de la métaphysique et même de la critique des connaissances, il se réfugie avec Maudsley dans ce système de métaphysique particulier selon lequel, — on s’en souvient, — la conscience serait le résultat accidentel d’un fonctionnement de molécules. Certes, si vous commencez par présupposer et le discernement du temps et le discernement de la ressemblance, il ne vous restera plus qu’à « décrire » le mécanisme de la mémoire ; mais le discernement du temps et surtout celui de la ressemblance, c’est la mémoire mentale elle-même, c’est le fond du souvenir, non seulement au point de vue métaphysique ou critique, mais même au point de vue psychologique.

1331. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1877 » pp. 308-348

Lundi 26 mars J’avais vraiment cru que ma vieillesse, la mort de mon frère, adouciraient un peu, à mon égard, la férocité de la critique. […] Pour moi, les journalistes n’ont pas été des critiques, ils ont été des substituts de procureurs du Roi ou de la République. […] Il n’y aurait que Tourguéneff pour le faire ; mais il lui manque justement le sens critique, que nous aurions pu y mettre, si nous avions été amoureux à son image. […] Et ce mot m’amène à demander qu’on veuille bien restituer à mon frère un autre mot, qui semble avoir été le mot épatant du roman de La Morte, tant il a été cité, et répété par tous les critiques.

1332. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « II. M. Capefigue » pp. 9-45

S’ils faisaient encore un pas de plus du côté où ils penchent, ils ne relèveraient plus de la Critique, mais de la Médecine. […] Nous commencerons par les derniers échelons de cette échelle de Jacob de l’histoire, qui ne conduit pas au ciel, quoiqu’elle soit fort longue, et sur laquelle on voit peu d’anges monter ou descendre Nous irons des petits aux grands, ou des plus faibles aux plus forts, dans cette tournée critique que nous voulons faire, à travers les œuvres historiques de ce temps. […] Capefigue soulève ; ce livre à outrance, écrit, malgré l’abandon de sa forme littéraire, avec une hardiesse d’admiration pour Louis XV et son temps, qui n’est pas de l’indulgence, même plénière, mais une manière de voir et de montrer les choses qui a raison d’être, sans nul doute, et que pour cela importe à la Critique de pénétrer ! […] Appartient-il bien à nos critiques, feuilletonistes spirituels (merci !

1333. (1897) Un peintre écrivain : Fromentin pp. 1-37

En ce moment, j’ai plutôt envie de me retourner vers les critiques du temps, dont quelques-uns vivent encore, et de leur demander : — Que cherchez-vous donc dans un roman que vous ne trouviez dans Dominique ? […] Ni la critique de Diderot, ni celle de Théophile Gautier, ni celle des écrivains innombrables qui s’encadrent entre ces deux noms et ces deux époques, ne donnent une idée de la critique de Fromentin. […] Tous les sels irritants de la mer ont exaspéré ce que l’air saisit, avivé le sang, injecté la peau, gonflé les veines, couperosé la chair blanche, et les ont, en un mot, barbouillés de cinabre. » Et puis, quelquefois, les deux manières se fondent, l’ancienne et la nouvelle, et nous avons des tableaux à la fois doux et puissants, fouillés avec des coins d’incertitude par où s’échappe le rêve, mélange de critique technique et de poésie, qui comptent parmi les plus belles pages de la littérature française.

1334. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 437

Le meilleur ou le moins mauvais des Ouvrages de Camusat, est une Histoire critique des Journaux, où l’on trouve aussi celle de tous les Journalistes que la France & la Hollande ont produits.

1335. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 62-63

Il avoit des correspondances avec les plus beaux Génies de l’Europe, & malgré les critiques de Boileau, son nom sera honoré dans les siecles futurs. » Voilà comme l’amour-propre des Auteurs médiocres sait tirer parti de tout, pour se consoler de leurs disgraces.

1336. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 359-360

Il paroît, au contraire, travaillé avec soin ; il annonce une étude profonde & réfléchie, une critique éclairée, & l’Auteur a l’attention de n’y rien avancer qui ne soit puisé dans les sources & appuyé sur le texte des originaux.

1337. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 449-450

L’éloquence de la Chaire, l’Histoire & la Critique ont successivement exercé ses talens.

1338. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 213

Cet Auteur a fait, pendant quelque temps, beaucoup de bruit dans une certaine portion du Monde littéraire, par des Critiques, des Satires, & des Libelles, dont l’extrême malignité ne pouvoit flatter que des caracteres conformes au sien.

1339. (1874) Premiers lundis. Tome I « Victor Hugo : Odes et ballades — II »

Les fautes habituelles sont des fautes de goût, et on les déduit même aisément des précédentes critiques : de la trivialité pour du naturel, du précieux pour de la force. […] Ce talent est tellement supérieur, et il y aurait si peu à faire pour le rendre, sinon toujours égal, du moins toujours soutenu, que la critique serait coupable de dissimuler avec lui.

1340. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVI. Miracles. »

La critique n’éprouve devant ces sortes de phénomènes historiques aucun embarras. […] Si l’on part de ce principe que tout personnage historique à qui l’on attribue des actes que nous tenons au XIXe siècle pour peu sensés ou charlatanesques a été un fou ou un charlatan, toute critique est faussée.

1341. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre neuvième. »

Le ton du cœur qui y règne d’un bout à l’autre, a obtenu grâce pour les défauts qu’une critique sévère lui a reprochés. […] Cette critique de Lamotte n’est peut-être pas sans fondement ; mais que dire contre un poète qui, par le charme de sa sensibilité, touche, pénètre, attendrit votre cœur, au point de vous faire illusion sur ses fautes, et qui sait plaire même par elles ?

1342. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre II. Mme Le Normand »

comme c’est l’usage, du reste, l’auteur de Coppet et Weymar n’a tenu nul compte de la critique, et elle continue son petit commerce de correspondances et de souvenirs. […] Sainte-Beuve, ce critique si délicat et si fin, dit-elle, qu’un jour on finira par le trouver évaporé dans sa délicatesse et dans sa finesse : alors les plus fins seront attrapés !

1343. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Joseph de Maistre »

Malgré les différences qu’on a cru voir entre le de Maistre qui parle à cet être abstrait et sans visage, le public, et le de Maistre qui parle à ses amis ou à ses enfants, aux visages qu’il aime, il y a pour le vrai critique le de Maistre de toutes les Correspondances dans le de Maistre des Œuvres, et j’en atteste particulièrement les Soirées de Saint-Pétersbourg ! […] Quand on ne peut plus montrer dans une figure placée et comme appendue, ainsi qu’un grand portrait, dans la préoccupation contemporaine, un trait oublié que l’admiration n’avait pas vu ou que quelque autre trait d’à côté plus développé ou plus puissant avait recouvert et caché, il faut s’en détourner sous peine de pléonasme d’idées, car la critique, cette observatrice qui se sert tout à la fois du télescope et du microscope, est tenue d’apercevoir dans ce qu’elle regarde quelque chose qu’on ne voyait pas, sous peine de manquer à son devoir.

1344. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Henri de L’Épinois » pp. 83-97

C’est en regard du Pape idéal, mendiant, vagabond et besacier, qu’il convenait de montrer les Papes réels… Quand cette histoire de M. de L’Épinois parut, il y a quelques années, peu de critiques s’en occupèrent, et peut-être parce qu’elle répondait trop bien aux malheureuses idées contemporaines ! […] » C’est pour cela qu’un laïque qui choisit l’histoire de l’Église pour l’écrire a, de cela seul qu’il est laïque, une supériorité d’enseignement sur le prêtre, et c’est pour cela aussi que toute Critique qui honore l’Église doit mettre en lumière l’enseignement de cet homme-là.

1345. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « A. Grenier » pp. 263-276

… et c’est la seule critique que je ferai de ce livre charmant, qui ne donne pas (malheureusement) tout ce qu’il promet, et même, le croira-t-on ? […] La critique, qui a constaté les mérites du livre de Grenier, n’a pas à s’occuper d’autre chose.

1346. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVI. Médecine Tessier »

On a eu de fort grands critiques pour la critique elle-même, et qui, comme Bayle, appuyaient leurs têtes d’or sur l’argile d’un scepticisme, toujours près de s’écrouler, mais M. 

1347. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXII. L’Internelle Consolacion »

L’Internelle Consolacion34 [Le Pays, 11 mai 1858] I Voici un de ces ouvrages que la critique n’est pas obligée d’ajuster, en se pressant, au passage. […] Quoique touchées en bien des points avec compétence et sagacité, ces questions n’ont pas cependant été amenées par les spirituels éditeurs au point de lumière qu’ils auraient souhaité et qu’une critique plus minutieuse que la nôtre pourrait exiger.

1348. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ch. de Rémusat. Abélard, drame philosophique » pp. 237-250

Paul de Rémusat, qui a voulu grandir la mémoire de son père, sentiment honorable mais peu critique, pour que ce drame sortît du demi-jour des confidences et vint hardiment prendre rang d’œuvre littéraire au grand soleil, parfois cuisant, de la publicité. […] La Critique n’est la fille de personne que de la Vérité, et le plus noble langage d’un fils — fût-ce le Cid ! 

1349. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Gustave D’Alaux »

Sur l’antiquité nous avons une masse de témoignages, des livres de tout genre, une critique faite ; mais sur les faits rapportés par D’Alaux, où sont les livres contradictoires ? […] C’est la seule critique que nous voulions faire d’un livre très curieux et très amusant, — curieux comme la vérité et amusant comme l’invention ; c’est la seule, mais elle suffira.

1350. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Auguste Vacquerie  »

Auguste Vacquerie 41 I Je tiens à le dire, et d’autant plus que l’auteur, en baisse depuis Les Contemplations et ses dernières œuvres poétiques, se relève ici et semble faire un de ces progrès qu’à son âge on ne fait guères plus… Je tiens encore à le dire pour l’honneur de ma sagacité, parce que les trop rares critiques qui en ont déjà parlé ont été absolument dupes du pseudonyme dont Victor Hugo s’est servi pour cacher son aveuglante personnalité. […] Il y est avec sa même haine de toute critique, qui n’est jamais pour lui qu’impuissance et jalousie, que fureur de n’être pas Hugo, retournée contre Hugo !

1351. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Charles Baudelaire. Les Fleurs du mal. »

Charles Baudelaire, il y en aurait certainement assez pour fixer l’attention de la Critique et captiver les connaisseurs ; mais dans ce livre difficile à caractériser tout d’abord, et sur lequel notre devoir est d’empêcher toute confusion et toute méprise, il y a bien autre chose que du talent pour remuer les esprits et les passionner… M.  […] Un critique le disait l’autre jour (M. 

1352. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Lamartine »

Seulement, la Critique, plus forte que l’Imagination, ne doit voir, elle, que l’essence même de la poésie qui est en eux. […] Le livre délicieux que Lamartine a écrit sur ses premières années de jeunesse ne sera probablement pas plus apprécié par la critique vulgaire de ces temps que ne le sont les Harmonies.

1353. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Mm. Jules et Edmond de Goncourt. » pp. 189-201

La Critique n’a de sens que quand elle peut modifier ceux qu’elle conseille. […] Je pourrais citer bien des phrases que je regarde comme des éclopements, comme des désarticulations de la langue française, si MM. de Goncourt, qui ont pris leur mesure contre la Critique, ne disaient pas, dans leurs Hommes de lettres, que son plus affreux procédé est de citer en italiques les phrases d’un auteur.

1354. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 274

L’Histoire Comique des Etats & Empires de la Lune & du Soleil, prouvent combien il étoit capable de devenir grand Physicien, habile Critique & profond Moraliste, si la mort ne l’eût enlevé presque aussi-tôt qu’il se fut entiérement consacré aux Lettres.

1355. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 262-263

Que penser de son jugement, quand on sait qu’il fit une critique de l’immortel Télémaque & de quelques Ouvrages de l’éloquent Bossuet ?

1356. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 255-256

Malgré les inexactitudes, les omissions, les bévues, les altérations de nom, les incorrections de style, son grand Dictionnaire géographique, historique & critique, est le meilleur, & sera long-temps le plus complet de tous les Ouvrages de ce genre.

1357. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Morice, Charles (1861-1919) »

Vous verrez, vous verrez. » Eh bien, j’ai attendu, je n’ai rien vu ; j’ai lu de lui un volume de critique, La Littérature de tout à l’heure, qui est une œuvre de rhéteur ingénieuse, mais pleine de partis pris ridicules.

1358. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 439-440

M. de Caraccioli a encore publié un Dictionnaire critique, pittoresque & sentencieux, où l’on est fâché de trouver un langage qui ne ressemble en rien à celui auquel il s’étoit d’abord attaché.

1359. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 140-141

L’Histoire critique de la Philosophie annonce un mince Philosophe & un Littérateur médiocre, malgré tout le succès qu’elle a eu & tous les éloges qu’on en a faits.

1360. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 182

Une critique juste & réfléchie peut seule donner du poids à la louange, & quiconque n’a pas le courage de blâmer quelquefois, s’expose à l’être lui-même comme un fade adulateur.

1361. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — O. — article » p. 435

Il a aussi composé des Dissertations sur plusieurs objets d’Eloquence & de Poésie, où les Critiques sont justes & les Remarques instructives.

1362. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 218

L'Abbé de Livri se vengea par des Epigrammes sanglantes, & par ce Sonnet, entre autres, qui mérite d'être cité, moins pour la justesse de la critique, que pour sa tournure ingénieuse & sa précision.

1363. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 349-350

L'Auteur n'écrit que d'après les Livres originaux, & une sage critique vient toujours à l'appui de ce qu'il avance.

1364. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » p. 426

Vernet, [Jacob] Ministre & Professeur en Théologie, à Geneve, sa patrie, né en 1698 ; Auteur d'un Traité de la vérité de la Religion, d'un Abrégé d'Histoire universelle, des Lettres critiques d'un Voyageur Anglois, & de quelques autres Ouvrages peu connus, peu estimés, & qui méritent peu de l'être.

1365. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » p. 435

Les Mémoires de l'Académie de Berlin, où il fut admis lors de son établissement, la Bibliotheque Germanique, l'Histoire critique de la République des Lettres, offrent un grand nombre de Dissertations & d'autres Ecrits de sa façon, qui ne sont pas les moins intéressans de ces Recueils, soit par les sujets, soit par la maniere dont ils sont traités.

1366. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Préface »

Lawrence, Gogol, que l’auteur, préparant, en octobre 1888, la suite de la 11e série de ses critiques, en retira pour les placer ici.

1367. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

Ajouterai-je que la contemplation des grands maîtres a cet avantage de nous porter à l’enthousiasme, quand celles des poètes du second ordre ne nous incline qu’à la critique ? […] Danger de la fausse critique. […] Tel est, je crois, l’avantage de ma stricte méthode, où la critique ne peut rien mêler, ni rien confondre. […] Les critiques ont amèrement censuré Virgile au sujet de l’oracle que le jeune Ascagne accomplit en mangeant les gâteaux qui lui servent de table sur le rivage laurentin. […] Cet objet me rappelle une anecdote qui m’est personnelle, et qui peut servir d’un bon avertissement aux critiques.

1368. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Faguet. — La critique et l’École normale. — Nos poètes. […] me dit-il, il y a au-dessus de cela, monsieur, la critique ! […] Si les critiques ne vantaient pas la critique, qui le saurait faire convenablement, je vous prie ? […] Voilà la grande critique. […] C’est l’histoire, l’histoire critique qui a vaincu.

1369. (1874) Histoire du romantisme pp. -399

Nous épargnerons au public l’esthétique et la critique des menus détails d’exécution. […] — mais que l’on conçoit pourtant avec certaines âmes fières et délicates qu’un éloge maladroit choque autant qu’une critique brutale. […] — En croira-t-on les affirmations de l’orgueil ou les avis de la critique, et le bruit populaire ? […] À partir de cette date solennelle et triomphale, les critiques se turent ; il devint de mauvais goût de nier un génie si évident. […] Elle l’aurait consolé de bien des critiques ineptes ou malveillantes.

1370. (1933) De mon temps…

Je les fréquentais assidûment à l’époque où je tenais le feuilleton de la critique dramatique au Journal des Débats. […] Je crains bien que Leconte de Lisle n’ait pas trop à se louer du feuilletoniste du Journal des Débats, car le petit monsieur qui hoche la tête à côté de moi est Jules Lemaître, et le critique n’est pas toujours tendre. […] Parfois aussi son instinct critique le faisait tomber juste. […] Dans l’école en formation, Téodor Wysewski, devenu plus harmonieusement Téodor de Wyzewa, tenait rang de critique. […] Son avis est écouté et suivi sans discussion, car son opinion est toujours motivée, et accompagnée d’arguments convaincants que lui fournissent son expérience littéraire, sa vaste érudition, son admirable sens critique.

1371. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Évidemment, je leur emprunterai beaucoup, et aussi aux critiques vivants. […] En somme, Racine ne dut pas, cette fois, trop souffrir des critiques. […] Voilà la critique du temps, j’entends celle qui se faisait au théâtre même, puis dans les feuilles. […] Toutes deux, peut-être à cause de cela, furent ménagées par la critique. […] Une injustice si atroce, s’ajoutant à douze années de critiques stupides et méchantes, c’était trop, vraiment.

1372. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gramont, Ferdinand de (1815-1897) »

La première Sextine du comte de Gramont parut à la célèbre Revue parisienne de Balzac, qui, se faisant critique pour une telle circonstance, se chargea lui-même d’expliquer aux lecteurs ce que c’est qu’une sextine et de les édifier sur le goût impeccable et sur la prodigieuse habileté d’ouvrier qu’elle exige du poète.

1373. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rictus, Jehan (1867-1933) »

Cette œuvre, très haute, dont je n’ai cité qu’un fragment (car on trouvera dans le livre bien d’autres chapitres semblables), ne peut se comparer, comme quelques critiques l’ont maladroitement fait, aux chansons de Richepin ou de Bruant ; elle est, en sa langue pittoresque, un réquisitoire heureux contre l’iniquité des Forts et des Puissants, une leçon à l’usage d’une société soi-disant chrétienne, dont la conscience semble dormir en toute sécurité au milieu d’un bourbier… [La Province nouvelle (juillet 1897).]

1374. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Préface » pp. -

C’est une suite de discussions de critique historique, rédigées à l’occasion des erreurs répandues dans une multitude d’éditions nouvelles des écrivains du xviie  siècle ou dans leur biographie.

1375. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 195-196

Les idées paradoxales qu’il y développe ont été combattues par des Critiques plus judicieux que polis ; & l’on sait que le défaut de politesse affoiblit toujours le mérite des censures les mieux fondées.

1376. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 220-221

Barthe, plus éclairé dans la suite par la critique de ses amis, qu’ébloui par les éloges des Auteurs du Mercure, s’attachera davantage à l’étude des bons modeles.

1377. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 255-256

Les Notes critiques dont il l’a accompagnée, annoncent un Littérateur instruit, éclairé, zélé pour les bons principes, & qui, pour garantir la jeunesse de la contagion philosophique, s’est fait un devoir de réfuter les propositions licencieuses qu’on rencontre dans les diverses Harangues que rapporte l’Historien qu’il a traduit.

1378. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 398-399

le Brun, dans sa Critique des Géorgiques de M. l’Abbé Delille, sont réellement beaux, quoi qu’en ait dit un Journaliste célebre, mais pas toujours préférables à ceux de l’Auteur critiqué.

1379. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 366

Des jeunes gens, ennuyés de cette éternelle répétition, en firent une critique, où la plume n’entra pour rien, & qui corrigea l’Auteur.

1380. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 451-452

Nous ne craignons pas d’être accusés de trop de sévérité dans ces remarques, parce que la critique n’humilie que les esprits médiocres ou incorrigibles.

1381. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

L’honneur ne m’a pas permis de me corriger, et j’ai dû tout conserver pour n’avoir pas l’air de rien dérober à une critique ennemie. […] Cependant la critique symbolique a-t-elle réussi à dissiper toute obscurité à cet égard ? […] En second lieu, Tiedemann, sans être aussi savant que Brucker, est plus critique. […] D’autre part, il est tout aussi érudit et tout aussi bon critique que Tiedemann, et il est moins sceptique. […] Le vrai champ de bataille de l’érudition et de la critique est en effet et sera toujours l’antiquité classique.

1382. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — I. » pp. 431-451

Il lisait durant ce temps un peu au hasard tous les livres qui lui tombaient sous la main, et où se prenait sa curiosité déjà excitée ; elle l’était de préférence toujours dans le sens des connaissances historiques, et un instinct de critique aussi le dirigeait plutôt vers les sources. […] — L’esprit de critique compare sans cesse le poids des vraisemblances opposées et en tire une combinaison qui lui est propre. — Ce n’est qu’en rassemblant qu’on peut juger. — De ce que deux choses existent ensemble et paraissent intimement liées, il ne s’ensuit pas que l’une doive son origine à l’autre. — Telles sont quelques-unes des maximes de Gibbon. En un mot, on trouve partout dans cet Essai l’avant-goût de cet esprit de critique qui sera tout l’opposé de la méthode roide et tranchante d’un Mably.

1383. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « II » pp. 21-38

Dans ce Commentaire sur Corneille, il fut fort sincère ; là même où sa critique nous paraît excessive et trop peu intelligente de l’ancienne langue, il obéit à son goût personnel, à ses habitudes d’élégance, à l’ennui que lui causaient à la longue les mauvaises pièces du vieux tragique. […] Daquin, censeur et critique (22 décembre 1766), où vous assurez que je suis heureux. […] Et c’est ainsi que lorsqu’il s’est agi d’une introduction pour le présent recueil, il est allé tout droit dans sa modestie vers l’écrivain qui peut paraître, au meilleur titre, concilier en lui ces deux filiations, ce double mérite de la haute critique et de la gentillesse de parole et d’esprit ; il s’est donc adressé à M. 

1384. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. (Suite et fin) »

» Ce mot proféré par Louis XIV, au plus beau moment de sa jeunesse et dans la plus grande ivresse de la conquête, me paraît répondre dignement à un autre mot prononcé par lui au moment le plus triste et le plus critique de son règne, sous le coup des plus grands désastres. […] Et Goethe que l’on peut citer à côté de Boileau, Goethe le grand et judicieux critique, a observé excellemment que « lorsqu’une famille s’est fait remarquer durant quelques générations par des mérites et des succès divers, elle finit souvent par produire dans le nombre de ses rejetons un individu qui réunit en lui les qualités et les défauts de tous ses ancêtres : il en est de même, ajoute-t-il, des peuples célèbres qui, la plupart, ont vu naître dans leur sein des hommes profondément empreints de la physionomie nationale, comme si la Nature les avait destinés à en offrir le modèle. » Et il cite en exemple Voltaire, le plus Français des hommes, celui que la Nature semble avoir chargé de représenter la France à l’univers. […] Dreyss, avec beaucoup d’étude et de soin, mais infiniment trop d’appareil critique.

1385. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Étienne-Jean Delécluze, (suite et fin) »

Delécluze, avait comme critique le plus de flair. Je ne sais pas de preuve plus sûre qu’on n’est pas fait pour être un vrai critique, que d’aller préférer d’instinct, dans cequ’on a sous les yeux, un demi-talent à un talent et, qui pis est, à un génie. […] C’était le moment ou jamais, l’heure critique.

1386. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Les frères Le Nain, peintres sous Louis XIII, par M. Champfleury »

L’ouvrage est dédié à l’un des critiques d’art qui ont le mieux parlé de ces peintres, à William Burger, c’est-à-dire le consciencieux Thoré. […] Champfleury qui, l’un des premiers, est revenu à eux comme critique, et qui a plus fait que personne pour les remettre en honneur, a trouvé à leur sujet une conclusion élevée, presque éloquente, tant il est vrai qu’une étude approfondie et une sincère conviction amènent leur expression avec elle ! […] je laisse maintenant ces trouvailles à d’autres ; mais ce qui ne sera jamais démenti, c’est qu’ils étaient pleins de compassion pour les pauvres, qu’ils aimaient mieux les peindre que les puissants, qu’ils avaient pour les champs et les campagnards les aspirations de La Bruyère, qu’ils croyaient en leur art, qu’ils l’ont pratiqué avec conviction, qu’ils n’ont pas craint la bassesse du sujet, qu’ils ont trouvé l’homme en guenilles plus intéressant que les gens de cour avec leurs broderies, qu’ils ont obéi au sentiment intérieur qui les poussait, qu’ils ont fui l’enseignement académique pour mieux faire passer sur la toile leurs sensations : enfin, parce qu’ils ont été simples et naturels, après deux siècles ils sont restés et seront toujours trois grands peintres, les frères Le Nain. » J’honore le critique qui trouve de tels accents, et quand il aurait excédé un peu, comme c’est ici le cas, dans ses conjectures ou dans son admiration pour les trois frères indistinctement, il n’aurait fait que réparer envers ces bons et dignes peintres un long arriéré d’oubli et d’injustice, leur rendre avec usure ce que près de deux siècles leur avaient ôté ; il n’aurait pas fait d’eux un portrait faux, car il reconnaît et relève en toute rencontre leurs inégalités et leurs défectuosités originaires, il n’aurait donné en définitive qu’un portrait un peu idéal, ou du moins un portrait un peu plus grand que nature, un peu plus accusé et accentué de physionomie, mais toujours dans les lignes de la ressemblance et de l’individualité.

1387. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat. »

Faire dans nos jugements des réformes continuelles, si besoin est, mais des réformes seulement et non des révolutions, voilà le plus sûr résultat de la critique littéraire, telle que je l’entends. […] Il reste beaucoup à faire pour établir avec sûreté et précision les premières années de Catinat : une Vie critique de ce guerrier de tant de mérite n’est pas écrite encore. […] C’est au sein du respect même, pour ainsi parler, que plus tard notre critique, si elle a lieu, s’exercera.

1388. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVe entretien. Littérature grecque. L’Iliade et l’Odyssée d’Homère » pp. 31-64

Cette supercherie n’échappa point à la sagacité des juges ; mais, à cause de la coutume et de l’opinion reçue, ils consentirent à les laisser subsister, marquant toutefois d’un obel ceux qu’ils n’approuvaient pas, comme étant étrangers au poète et indignes de lui ; ils témoignèrent par ce signe que ces mêmes vers n’étaient point dignes d’Homère. » II Cicéron et les critiques romains de son époque ont admis cette opinion sur ce chef-d’œuvre de l’art grec et sur ce chef-d’œuvre des langues écrites. […] Une langue n’est pas l’œuvre d’un homme ni d’un jour ; une langue est l’œuvre d’un peuple et d’une longue série de siècles, et quand cette langue, comme la langue employée par Homère, présente à l’esprit et à l’oreille toutes les merveilles de la logique, de la grammaire, de la critique, du style, des couleurs, de la sonorité et du sens qui caractérisent la maturité d’une civilisation, vous pouvez conclure avec certitude qu’une telle langue n’est pas le patois grossier des montagnards ni des marins d’une péninsule encore barbare, mais qu’elle a été longtemps construite, parlée chantée, écrite, et qu’elle est vieille comme les rochers de l’Attique et répandue comme les flots de son Archipel. Voici, au reste, comment nous avons reconstruit nous-même, à une autre époque et dans un autre ouvrage, la vie et les œuvres d’Homère, d’après les monuments les plus anciens et les plus authentiques de la critique et de l’érudition grecque.

1389. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre III. Comédie et drame »

La comédie semble chargée de familiariser l’esprit public avec les hardiesses de la critique rationnelle, en attendant que s’engage sérieusement la grande mêlée des idées et des doctrines. […] Brunetière, Études critiques, 2e et 3e séries ; Époq. du th. fr. […] Nivelle de la Chaussée, né à Paris en 4691 ou 1692, d’une famille de financiers, fit imprimer en 1719 une critique anonyme des Fables de La Motte ; ruiné par le système de Law, il eut pourtant de quoi vivre dans l’aisance.

1390. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre III. La poésie : V. Hugo et le Parnasse »

Il lâche d’énormes contresens quand il veut faire le critique, d’énormes non-sens quand il veut faire le théoricien. […] Ces idées hantent son cerveau : il ne les critique pas, il s’en grise. […] Il n’y a pas là de critique méthodique du programme politique et social de l’empire : et c’est tant mieux.

1391. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Le père Monsabré »

Ni logicien, ni critique, ni théologien, il avait de profonds cris d’amour et de belles visions. […] Et s’il s’agit de la révélation considérée comme un fait historique, j’ai rencontré des ecclésiastiques qui reconnaissaient que pour un esprit muni de critique et non prévenu par la grâce, il peut y avoir, à la rigueur, autant de raisons de rejeter ce fait que de l’admettre. […] Et notez que cet éclat survient dans une des parties les moins importantes du sermon, dans le développement d’un argument accessoire  Le style, souvent excellent, n’est pas toujours d’une entière pureté (c’est une critique que l’on peut se permettre, puisque le Père Monsabré apprend par cœur et récite ses discours, comme Massillon et comme les neuf dixièmes des orateurs).

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