C’est parmi les gens de toute sorte de conditions, comme je l’ai observé, qu’on entend dire de telles saletés ; mais ce n’est pas aussi communément, et avec le même excès: car il faut avouer que le commun peuple en est comme infecté tout entier. […] Le cavalier arriva à minuit ; il trouva la mère et la fille enfermées, qui déploraient à larmes communes et avec une vive douleur la dureté de leur sort.
Enfin le retour en France et la vie commune, où au bout de quelque temps il dit tout à coup à sa femme : « Mais ne trouvez-vous pas qu’un intérieur où il n’y a pas d’enfant, ce n’est pas complet ? […] 6 mai Flaubert me disait hier : « Il y a deux hommes en moi, l’un dont vous voyez la poitrine étroite, le cul de plomb, l’homme fait pour être penché sur une table ; l’autre un commis voyageur, avec sa gaîté voyageuse et le goût des exercices violents… 15 mai Ce soir, la maréchale *** sous sa coiffure métallique jetant des lueurs de cantharides, avait un sourire de l’œil d’un charme indéfinissable… Se sentant regardée, elle a pris, ainsi que c’est commun aux femmes qui sont l’objet de l’attention, une fausse pose naturelle… Et cela m’a donné l’idée de commencer mon futur roman d’amour par une grande étude de la mimique, de l’approche électrique, de la communication des fluides, du mariage des effluves, entre deux corps prêts à s’aimer.
Un Christ qui est un frater commun, sanguin et rose, peint, ainsi que disent les scoliastes du tableau, peint de couleurs pour le jour de l’autre vie, — montant pesamment au ciel, au bout de pieds de modèle ; un Moïse et un Élie s’enlevant, en sa compagnie, avec des poings sur la hanche de danseurs, et rien là, d’une fulguration, d’un rayonnement, d’une gloire, avec lesquels les moins imaginatifs des peintres essayent de faire le ciel des bienheureux. […] je ne connais pas de tableau défigurant le christianisme par une plus grosse image matérielle, et je ne connais pas de toile l’ayant représenté dans une prose plus commune, dans un beau plus vulgaire.
Dans ce dernier cas, les fonctions animales étant communes à tous les êtres, puisqu’elles sont les conditions de la vie et que les individus les mieux doués y sont soumis comme les plus déshérités, elles ne peuvent donc déterminer aucune modification dans les caractères. […] Pour exprimer les choses et les actions les plus prosaïques, les plus communes, il a recours à des images, toutes contournées, alambiquée.
Ce fut une belle nuit que celle qui nous réunit tous les trois, Hugo, de Vigny et moi, pour faire en commun, après la première représentation de Christine, les corrections indiquées par le public. […] Buloz ait pris au sérieux une lettre qui se clôt par ces paroles : « Daignez agréer, monsieur, avec toute ma reconnaissance pour vos bons procédés, l’expression de ma considération la plus distinguée. » En effet, on a des compliments affectueux pour ses inférieurs, des compliments empressés pour ses égaux, de la considération distinguée pour le commun des martyrs ; mais il n’y a que les princes et les jolies femmes que l’on prie de daigner agréer les sentiments que l’on a ou que l’on n’a pas pour eux ; vous voyez donc bien, mon cher ami, que M.
Ce sont là des éléments communs à toutes les langues ; elles s’en servent de mille façons différentes ; chacune a ses lois et ses usages particuliers, son alphabet, son vocabulaire et sa syntaxe. […] Ceux-ci, par exemple : Le vent disperse les feuilles sur la terre ; ainsi la race des mortels… », etc. — Cette préoccupation des formules de paix est commune à toutes les âmes religieuses.
On dînait chez un commun ami ; le romancier et l’orateur se trouvèrent placés l’un à côté de l’autre. […] Je m’arrête à regret, mais je veux terminer par cette belle et patriotique page où le poète, indigné, prend le vers des Châtiments pour flageller à leur tour ceux qui, pendant la folie des jours de la Commune, avaient, sous les regards et à la joie de l’ennemi, brisé sur le pavé la colonne de la place Vendôme : Semblable au moissonneur foulant des gerbes mûres Cette colonne avait pour socle un tas d’armures.
Si nous parlons, non plus des corps, mais des visages, je me garderai bien de nier le tragique de certains masques qui tiennent à la fois de l’anthropoïde et du dégénéré ; mais l’impression première, qui est aussi l’impression d’ensemble, est sans commune mesure avec tel ou tel sujet délimité. […] Chez Degas, il y a plus de hauteur que d’épaisseur dans les facultés : il est altier plutôt que riche ; il ne rend avec une netteté si souveraine le vrai que parce qu’il le domine — non comme Flaubert par la rêverie lyrique qui le repousse et n’a pas avec lui de frontières communes, mais par la lucidité d’esprit qui le juge. […] Tout le monde joue-t-il son rôle, et se fait-il commun et inconséquent de peur de paraître fou ? […] Je le revois tel qu’il m’apparut pour la première fois chez Gide, Villa Montmorency, le 17 décembre 1911 (déjà — et avec quel enivrement — j’avais lu et relu son Baudelaire, son Bach, son Ingres, où il exprimait tout ce que je n’étais capable que de sentir) : dans son visage olivâtre et lumineux je retrouvai cette séduction sévère que j’avais récemment découverte et goûtée dans le portrait que tout jeune Chassériau peignit de lui-même ; — et aussi une ouverture vers la vie, mais une ouverture si décente, et — malgré l’apparente contradiction des termes (mais cette contradiction des termes, si on le veut peindre tel qu’il fut il y faut sans cesse recourir, ainsi qu’il advient pour ceux dont nulle part la nature n’offre avec une vulgarité quelle qu’elle soit la moindre frontière commune) — pleine de je ne sais quelle chaste avidité. […] NdE], c’est dans Montaigne qu’elle prend sa source : « La vérité et la raison sont communes à un chascun, et ne sont non plus à qui les a dictes premièrement, qu’à qui les dict aprez : ce n’est non plus selon Platon que selon moy, puisque luy et moy l’entendons et voyons de mesme. » (Essais, I, 25).
Tous boiront et mangeront à mes frais, et je les habillerai tous avec la même livrée… Comme me voilà ici, assis sur la pierre de Londres, j’ordonne et commande que le conduit au pissat ne verse plus que du bordeaux, cette première année de notre règne, et cela aux frais de la ville… Et à présent toutes les choses seront en commun… Qu’est-ce que tu peux répondre à Ma Majesté pour avoir livré la Normandie à Monsieur Basimecu, le dauphin de France ? […] IV Sur ce fond commun se détache un peuple de figures vivantes et distinctes, éclairées d’une lumière intense, avec un relief saisissant. […] Vous, meute de roquets des rues, dont je hais le souffle — comme la vapeur des marais pourris, dont j’estime l’amour — à l’égal des charognes abandonnées, — qui corrompent mon air, je vous bannis. — … Avec ce mépris, — à vous, la commune, je vous tourne le dos, comme ceci. — Il y a un monde ailleurs277.
La guerre des poètes du seizième siècle contre Pétrarque et le goût italien, la réhabilitation de la chair dans l’art et la littérature, se reproduisait sous les espèces du classique et du romantique…… Le réalisme au dix-neuvième siècle n’aura rien de commun avec celui du seizième. […] Ce qui lui manque encore, c’est l’idéalisation des objets, qui a plus d’un lien commun avec le style, car tous deux ne sauraient être qu’individuels. […] Aussi, entre elle et vous, soyez-en bien persuadé, monsieur Courbet, il n’y aura jamais rien de commun, grâce à Dieu.
Que cette déclaration ait valu renom de pionnier à son auteur, qu’elle en ait fait un évangéliste avant la lettre, voilà qui prouve assez la volonté confusionnelle des Églises et de l’intelligentsia bourgeoise, qui, en fait de psychologie, ne veulent d’autres découvertes que celles des plus communs lieux communs. […] Or, que la géographie des qualités bonnes ou mauvaises, présente, dans l’espace, somme toute réduit, d’un petit continent, nombre de différences et contradictions, toutes les haines qui résultent de ce morcellement, dès qu’elles se reconnaissent un intérêt commun, se coalisent, sous prétexte de civilisation à sauver. […] Les bobards religieux ne trouvaient-ils plus une oreille qui voulût encore les tolérer, le plus grand nombre, du lecteur de roman sophistiqué au lecteur du journal démagogique, se refusait-il aux affirmations insinuées ou hurlées des mystiques ploutocrates, niait-il que le diable fût vivant là où le clergé a, si longtemps, prétendu qu’il s’incarne, alors, on se contentait de ravaler — et avec quel luxe de sournoiseries — au rang animal ce qui, pour être commun à toutes les espèces vivantes, n’en demeure pas moins propre à l’homme et le propre de l’homme.
Voilà le vrai du livre et son cachet immortel ; le reste, désespoir final, coup de pistolet et suicide, y a été ajouté par lui après coup pour le roman et pour la circonstance : c’est ce qui ressemble le moins à Goethe, et qui se rapporte à l’aventure de ce pauvre Jérusalem, le côté faux, commun, exalté, digne d’un amoureux d’Ossian, non plus d’un lecteur d’Homère3.
Horace Vernet, tout heureux qu’il fût, mérita de vieillir d’une manière plus conforme à l’humaine destinée commune.
Là veis semblablement Un beau laurier accoustré noblement Par art subtil, non vulgaire ou commun, Et le rosier de maistre Jean de Meun.
Adoptez pour votre nourriture ordinaire des mets simples et communs, et faites beaucoup d’exercice, parce qu’on est bientôt exposé à des infirmités, dans l’état que vous avez embrassé, si l’on ne sait pas prendre les précautions convenables.
Accorts et neufs, assez, peut-être, à leur apparition, ces articles se sont fanés depuis, — sort commun à ces sortes d’écrits, — et je me souciais peu de les remettre sous les yeux du lecteur.
Et Richard Wagner, le génie mâle, a, dans cette œuvre féminine, exprimé ces sentiments si universels, — et son propre désespoir, et son « doute de lui-même », qui faisaient qu’à ce moment il approchait du niveau commun de l’humanité, — dans une musique si humaine, si mélodieuse !
Comme les choses ne saisissent les Hommes que selon la proportion qu’elles ont avec leur intelligence, & que les lumieres de la multitude ne sont ni justes ni profondes ; comme la maniere d’exprimer une pensée décide de tout chez la plupart des Lecteurs : il n’est pas étonnant que par l’art de se mettre à la portée du commun des esprits, de rendre ses idées avec agrément, il ne se fasse goûter, & n’enleve des suffrages.
» — Le Chœur tourne et retourne cette idée poignante dans les plaies ouvertes des deux frères ; il raille sur leurs corps nus et inertes l’inanité des disputes humaines aboutissant au néant commun : — « Le domaine a été partagé entre ces furieux, et chacun en a eu sa part égale.
Le vicomte de La Rochefoucauld, dans sa confiance, était incurable : après juillet 1830, il s’adressa encore à son voisin de campagne, au sujet d’une brochure politique dirigée contre Louis-Philippe, leur ennemi commun.
Mais dans le mariage, qui est l’état commun, le point de vue change : le mariage est un grand fardeau, mais c’est aussi une méthode d’espérer, « une belle invention, a-t-on dit, pour nous intéresser au futur comme au présent ».
L’animal n’a pas besoin de cet acte intellectuel pour sentir et reconnaître, sous des couleurs différentes qui se succèdent, ce je ne sais quoi de semblable, qui est impression continue de couleur sans être telle couleur particulière, et qui n’est pas son ou contact ; il y a sous les sensations visuelles une manière commune de sentir et de réagir qui, par la répétition et la variation des circonstances, se dégage elle-même des sensations particulières et devient souvenir ou image mnémonique.
Au sortir de table, Gambetta me dit aimablement qu’il est heureux de rencontrer un homme, que des amis communs lui ont fait connaître.
La chute des âmes et leur retour à Dieu, ce fond commun du platonisme et du christianisme, ont inspiré les deux grands poèmes : Chute d’un ange et Jocelyn : Borné dans sa nature, infini dans ses vœux, L’homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux.
Régnier trouvèrent le Ministère attentif, et la ville de Paris poussa à l’œuvre commune.
Elle est commune aux dieux, aux monarques, aux belles.
Chaque castor agit ; commune en est la tâche : Le vieux y fait marcher le jeune sans relâche ; Maint maître d’oeuvre y court et tient haut le bâton.
Renan ce talent de style qu’il ne possède, selon moi, que dans une mesure, au bout du compte, assez commune.
Il ne souffrit pas de cet émondage précoce que nous fait subir la vie de collège, enfermée, commune à tous, identique pour des natures si profondément diversifiées, qu’on n’a jamais eu l’idée de semer dans une plate-bande autant d’espèces de tulipes, de lis, de navets, de résédas, de pavots, d’oignons, de pervenches, d’héliotropes qu’il y a de tempéraments groupés dans une classe d’enfants.
C’est là le symptôme d’une foi vaillante ou tout au moins d’une énergie peu commune.
Elle est sensiblement la même pour le commun des hommes, depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours ; et l’idée de la « morale universelle », si chère à la philosophie française de 1840, est juste en ceci que, pour l’infime portion de l’histoire de l’humanité que nous connaissons, la conception morale apparaît comme ayant peu varié, et le progrès moral comme difficile, au moins, à bien discerner. […] L’étude sur Socrate, tel qu’Aristophane a pu et dû le comprendre, tel que le public du temps, avant le martyre et avant Platon, a pu et dû l’envisager, est d’une sûreté, d’une impartialité, d’une liberté tranquille d’esprit, et aussi d’une connaissance et d’une méditation de la question qui sont choses peu communes, même dans les ouvrages les plus savants et les plus solidement informés. […] Brunetière choisit ce moment pour soutenir vigoureusement celle de ses thèses et celle de ses convictions qui peut heurter le plus directement l’opinion commune, moyenne, courante et conciliatrice. […] L’opinion commune c’est que Molière, dans Tartuffe, a attaqué l’hypocrisie religieuse, la fausse et menteuse dévotion, en gardant et en exprimant le plus grand respect pour la religion et pour la dévotion sincère. […] Seulement, sur ce fond solide, il jette son imagination de poète ; seulement, cette matière commune et générale (qui, du reste, n’est plus « commune » chez lui, parce qu’il la connaît mieux qu’un autre), il la prend d’un certain biais ; il la fait entrer dans des sujets poétiques, il la mêle à des événements brillants singuliers et rares où l’imagination retrouve son compte et son plaisir, à des aventures irréelles, ou qui sortent du commun, qui sont un amusement, une joie et une excitation divertissante du sens artiste.
En ce lieu d’histoire qui refuse d’être abolie, il aperçut, à la porte d’une petite tente, un fellah employé aux fouilles ; et il écrivit : « Alors j’ai pensé qu’il doit y avoir quelqu’un pour qui cette antiquité et cet espace sans bornes sont misères égales, qui juge ce mendiant et les Pharaons, une loque de toile et les pyramides, aujourd’hui et les longs siècles, à la commune mesure de son éternité. » De tant de races, de peuples et de temps, il étudiait la transition lente, il examinait le successif héritage. […] Une attitude d’esprit peu commune. Si peu commune qu’en fin de compte on en parle souvent et, quant à la garder, c’est une autre affaire. […] En effet, la philosophie est l’effort que fait la pensée humaine pour ramener les choses à un principe commun, qui soit un principe de pensée humaine. […] Détachées du tronc commun de la philosophie centrale et prétendant se nourrir seulement de la sève des sciences positives, les études particulières auxquelles s’attachent nos philosophes, nos pseudo-philosophes, mèneraient à « l’abolition complète de la philosophie ».
Ces vieilles moralités, quoique utiles et bien dites, sentent le pédant payé, si commun en Angleterre, l’ecclésiastique en cravate blanche planté comme un piquet au centre de sa table, et débitant pour trois cents louis d’admonestations quotidiennes aux jeunes gentlemen que les parents ont mis en serre chaude dans sa maison. […] L’accent de sa voix, si communes que fussent ses paroles, lui donnait un plaisir qui montait presque jusqu’à l’angoisse.
Et on ne se doute guère que sous ces phrases, si bien dites, se déguise une hérésie d’art assez commune. […] Il doit s’affranchir de l’Éducation, cette méthode uniforme et artificielle par laquelle on abaisse l’individu dans un moule commun.
Ils s’enrichissent tellement qu’au commencement de Charles Ier la chambre des Communes est trois fois plus riche que la chambre des Lords. […] La troisième chose est le changement de la vaisselle de bois en pots d’étain, et des cueillers de bois en argent ou en étain ; car si commune était dans l’ancien temps cette vaisselle de bois, qu’un homme aurait eu de la peine à trouver quatre pièces d’étain (desquelles peut-être une salière) dans la maison d’un bon fermier. » Ce n’est pas la possession, c’est l’acquisition qui donne aux hommes la joie et le sentiment de leur force ; ils remarquent davantage un petit bonheur qui est nouveau qu’un grand bonheur qui est ancien ; ce n’est pas quand tout est bien, c’est quand tout est mieux qu’ils voient la vie en beau et sont tentés d’en faire une fête. […] Surabondance et dérèglement, ce sont là les deux traits de cet esprit et de cette littérature, traits communs à toutes les littératures de la Renaissance, mais plus marqués ici qu’ailleurs, parce que la race qui est germanique n’est pas contenue comme les races latines par le goût des formes harmonieuses et préfère la forte impression à la belle expression. […] Les Communes commencent à se roidir, et le roi, qui les tance en maître d’école, plie devant elles en petit garçon.
Préface Beaucoup d’érudits et de lettrés s’imaginent volontiers que la Belgique est une création artificielle, œuvre de l’histoire et des volontés humaines, et ne s’appuyant sur aucun fait éternel de la nature : un nom emprunté à la vieille chronique des Gaules, des intérêts communs unissant les villes, quelques circonstances heureuses, des adversaires qui ne peuvent s’entendre pour en finir avec ce petit peuple, voilà, croit-on parfois, ce qui l’a fait et ce qui le maintiendra. — Que l’histoire ou la vie des hommes ait fait pour lui plus que pour aucun autre, même que pour la Hollande sa voisine, cela serait facile à montrer. […] Ce qui continuait à dominer en Belgique, c’était, comme avant César, le vaste domaine, la ferme princière, ce que le proconsul appelait ædificium, avec son château rustique, ses communs, son horizon de forêts. […] Les Aubes 151, Le Cloître 152, Philippe II 153, Hélène de Sparte 154 n’ont de commun qu’un enthousiasme magnifique. […] Ce poème fut inspiré à Mockel par sa vie commune avec van Lerberghe à Florence.
Tout était très particulier chez lui et le séparait du commun de l’humanité.
Et quant à la preuve qu’on veut tirer, pour son mariage, de la description que fait certain poëte du beau jardin voisin du Rhône qu’on dit être celui de son mari, je ne vois pas pourquoi le père de Louise n’aurait pas eu aussi bien, de ce côté, un jardin tout proche des terrains qui servaient aux travaux de leur commune profession.
Son esprit à ressources excellait à ces jeux de circonstance, à ce travail en commun de quelques matinées.
…………………………………………………………… …………………………………………………………… …………………………………………………………… …………………………………………………………… Après une soirée consacrée à la lecture en commun, chacun se retira dans quelques recoins des vieilles tours du château, presque ouvert aux vents.
Il y venait dîner avec des amis communs et causer belles-lettres ; ou bien il amenait sa petite famille, et Boileau, dépouillant sa gravité, jouait avec les enfants aux quilles, où il se piquait d’être de première force, ou les menait promener dans le bois de Boulogne.
Sans doute aussi, dans les deux autres périodes, son optimisme féminin, son besoin d’aimer les gens dont elle disait l’histoire, lui ont fait peupler ses romans d’êtres plus généreux, de passions plus nobles, de plus belles douleurs qu’on n’en rencontre selon la loi commune de l’humanité ; elle forme des idées de pures ou hautes créatures sur qui sa large sympathie puisse se reposer sans regret.
A travers les différences de caractère ou de génie, un trait commun rapproche les ouvriers de cette poésie immense et variée comme le monde et l’histoire : le culte du beau plastique.
Hommes de mon temps, où sont vos fêtes où le cœur des hommes bat en commun ?
Richard Wagner a dit : « Je ne prétends pas réformer l’opéra ; je le laisse tel qu’il est, et je fais autre chose. » Prenons cette devise ; rien n’est commun entre l’opéra et le drame musical ; l’un est un spectacle de concert, l’autre est l’œuvre dramatique pressentie par Rameau, Gluck, Weber, Beethoven, Lesueur, et comprise par Richard Wagner : il faut choisir, se décider.
Il écrit en particulier à propos de La Muette de Portici, « La chaleur peu commune, presque brûlante qu’Auber sut maintenir à travers sa musique, comme un courant de lave, reste une des particularité de cette œuvre singulière […] ».
En réalité, ce qu’il défend, ce sont les corps organisés, académies ou anciens parlements, tous ceux où la liberté du bourgeois trouve un asile et sa tyrannie une force d’oppression, tous ceux que j’appellerai indulgemment les communes morales.
Mais, à l’origine, il n’y a que la persévérance dans l’être et le bien-être, racine commune de toute causalité et de toute finalité.
« On nous assura, de plus, qu’ils vivaient longtemps et que la mort, qui est un accident si commun chez les autres hommes, passait pour prodige parmi ceux de cette lignée.
Fox, c’est, dans la question de la régence lors de la démence du roi d’Angleterre, l’homme des soupers du prince de Galles et l’orateur des Communes qui fit le plus d’efforts pour mettre la vieille royauté anglaise sous les pieds de son Parlement.
Et qui ne se frappe pas seulement, comme vous pourriez le croire, dans son pouvoir temporel, — idée commune, — mais dans son pouvoir spirituel, — idée plus rare ; un délicieux Pape, qui n’abdique pas seulement comme roi, ce double lâche !
Pour chacun d’eux, la grande affaire, c’est de se dévouer à la cause commune mieux encore que ne fait le voisin.
Il n’en reste pas moins que l’Espace-Temps de Minkowski et d’Einstein est une espèce dont la spatialisation commune du Temps dans un Espace à quatre dimensions est le genre.
Et l’aventure de Denise est plus commune et moins excusable que celle de Jeannine : Denise était mieux entourée et protégée. […] Il a cela de commun avec Vichnou, qu’il passe son temps à changer d’âme. […] La Phèdre qu’elle nous a montrée n’était ni de Crète, ni d’Athènes, mais trop visiblement d’une des communes suburbaines annexées à Paris par le second empire. […] Dumas avait l’air de répondre à un être bizarre et lointain avec qui il ne se sentait pas une pensée commune, à quelque chose comme un jongleur de l’Inde. […] « Voilà un trait qui n’est pas commun : dans le train ordinaire des choses, le frère trouverait le désespoir de sa sœur assez naturel.
Legendre nous la présente, la comédie des deux amoureux ironiques et récalcitrants, rapprochés par une émotion commune, est charmante et ne m’a point paru trop écourtée. […] Ainsi, l’unité de la pièce n’est pas même dans un défaut commun à tous les personnages, mais seulement dans ce fait qu’ils arrivent tous mal à propos. […] C’était, pour le moment, une manie de quelques individus, qui disparut bientôt et ne fut jamais commune. » Je conclurais volontiers, de cette critique maussade, que le petit tableau de Poinsinet est assez exact, si l’on tient compte, bien entendu, de la pointe indispensable d’exagération scénique… « C’est un centon où rien n’est à lui… Le trait le plus heureux était depuis longtemps connu. » Il s’ensuivrait que la pièce est composée de traits saisis dans les conversations du temps, ou de détails heureux empruntés à des comédies antérieures ; mais ce n’est point une raison, j’imagine, pour que la peinture de Poinsinet soit infidèle. — « Il fallait plus qu’écouter aux portes. » — Mais, en écoutant aux portes, on entend déjà bien des choses. […] (Et cela m’a semblé d’autant plus vrai qu’on peut voir là un cas particulier, aigu, si j’ose dire, d’un phénomène très général et très commun. […] Or, tout cela, qui certes n’est ni si commun ni si facile à comprendre, nous le savons parce qu’on nous le dit, mais nous ne le sentons ni ne le voyons. « La princesse Georges, écrit M.
Je suis sensible à cette manière historique de s’intéresser aux vieux auteurs ; mais cette méthode ne peut pas être celle de tout le monde et je maintiens qu’une foule de choses sont ennuyeuses pour le commun des lecteurs, même lettrés, dans les vieux auteurs, parce qu’elles étaient à destination actuelle. […] Et cela, certainement, donne à tous leurs personnages une sorte de caractère commun. […] Mais, trois mois après, elle dit à un ami commun ; « Ce M. […] puisque ç’ont été les deux amours, j’entends collectives, de George Sand, il faut bien qu’elle trouve entre eux quelque chose de commun : « Je pensais n’avoir à parler que de Bocage. […] Elle est l’imprescriptible ; elle est le saint domaine Que possède en commun toute la race humaine !
Les repas sont pris en commun, dans un vaste dining hall, où les boys descendent individuellement, sans cérémonie, sans toutes ces marches, contremarches, haltes, conversions et autres parodies militaires, dont abuse la stratégie de nos maîtres d’étude. […] Stations au pays de Richelieu La Vervolière, commune de Coussay-les-Bois (Vienne), 5 octobre 1896. […] C’est la Vervolière, commune de Coussay-les-Bois, canton de Pleumartin. […] Le sourire de nos statues n’a rien de commun avec celui de la Joconde ; il n’est ni énigmatique ni mystérieux. […] Il paraît que c’est Archermos qui a fourni l’idée, et que Mikkiadès a prodigué à l’œuvre commune toutes les ressources de sa technicité.
Rendus à la vie commune, ils ne se confondaient pas pourtant dans la masse. […] À peine il la répand, qu’une commune erreur D’eux tous, l’un contre l’autre, anime la fureur ; Ils s’entr’immolent tous au commun adversaire : Tous pensent le percer, quand ils percent leur frère ; Leur sang partout regorge ; et Jason, au milieu, Reçoit ce sacrifice en posture d’un dieu !
Ce n’est peut-être pas le sentiment commun aujourd’hui. […] C’est un défaut commun à tous ceux que la déclamation romantique avait excédés et qui réagissaient contre elle. […] C’est celui qui réunit les cotisations et qui a entre les mains, pour les dépenses communes, le trésor de la communauté, ce qu’ils appellent « la masse ». […] Les différents états d’âme par lesquels a dû passer un Français de moyen ordre né vers 1860 et qui a vu l’invasion, la Commune, la préparation de la revanche (hélas !) […] J’ai toujours dit que le fond commun du juif, c’est encore l’orgueil, et que le Spernerése sperni est leur vraie devise, de quoi je ne leur fais aucun reproche.
Ces poèmes, qui sont l’enchantement commun de l’humanité, furent d’abord des œuvres de circonstance : ils ont emprunté à la vie actuelle et ils ont assimilé la substance qui est leur chair et leur âme. […] Après Genève calviniste, Londres agité par la guerre du Transvaal, la Hongrie et ses nombreux échantillons ethniques, voici Paris sous la Commune, le Périgord pendant la guerre allemande, le Limousin que l’intrusion parisienne démoralise et l’oasis algérienne bouleversée par es Latins. […] Mais alors, le héros est le pauvre homme qui, de sa chair débile et de son âme commune, tire pourtant de l’héroïsme. […] Lucien Descaves, où sont évoqués les surprenants bonshommes de la Commune ; et aussi Un double amour, par Claude Ferval, où est ranimée, comme par un prestige, la frémissante Louise de La Vallière avec ses entours royaux et religieux, avec toutes ses alarmes. […] Du reste, je n’oserais pas leur attribuer un système philosophique parfaitement lié : ces écrivains sont assez divers et, au surplus, ils n’ont pas un programme commun dont ils aient élaboré ensemble et partagé entre eux les articles ; puis ces écrivains sont jeunes et l’on aperçoit leurs tendances plutôt qu’on ne voit toutes leurs conclusions.
Les hommes de génie, les grands artistes, les penseurs peuvent se considérer comme d’une autre espèce que le commun des hommes ; ils viennent d’un monde plus pur ; ils ne sont pas pétris du même limon que nous ; ils sont autant au-dessus de nous que nous sommes au-dessus des brutes. […] Un dernier trait, commun encore à la Bruyère et à Rousseau, achèvera de marquer son caractère, je veux dire la mélancolie incurable, la tristesse épanchée au plus profond de l’âme, la perte de toute illusion, le dégoût des hommes, le sentiment cruel de la misère humaine. […] Il en est un, le plus bafoué de tous, plastron commun de la comédie antique et de la comédie moderne, le libertinage des vieillards amoureux qu’on dupe, qu’on vole et qu’on chasse. […] Dans le péril commun et journalier, contre les Normands et les brigands, les hommes portant armes se liguent entre eux et avec un de leurs pareils qu’ils prennent pour chef. […] Cette courte durée est commune à toutes choses ; et toi, tu fuis ou poursuis toutes choses, comme si elles devaient être éternelles !
Mais ils ont ceci de commun, comme je l’ai dit précédemment, qu’ils substituent le symbole à l’expression directe et le vers libre au vers régulier. […] Mais ils ont entre eux ceci de commun qu’on les doit tous considérer comme des interprètes de l’Ineffable. […] Et puis, quand il eut vent de la Commune, plus follement que jamais hallucina son âme de réfractaire l’image évoquée de ce Paris en guerre civile. […] Ces poètes avaient entre eux ceci de commun que, descriptifs, narratifs ou bien psychologues, ils procédaient directement du positivisme d’alors, dénombrant, inventoriant, curieux du détail authentique et soucieux de la réalité, préoccupés de peindre plutôt que d’évoquer et de faire comprendre plutôt que de suggérer. […] Quand celui-ci, après la Commune, qu’il avait servie, dut s’enfuir précipitamment, Rimbaud l’accompagna.
C’est un instinct commun à tous les êtres sensibles et souffrants, de se réfugier dans les lieux les plus sauvages et les plus déserts: comme si des rochers étaient des remparts contre l’infortune, et comme si le calme de la nature pouvait apaiser les troubles malheureux de l’âme. […] Ils ne savaient pas qu’il ne faut pas dérober, tout chez eux étant commun ; ni être intempérant, ayant à discrétion des mets simples ; ni menteur, n’ayant aucune vérité à dissimuler.
Il y avait vers le milieu de l’impasse, à moitié engagé dans une muraille, un puits commun, dont la poulie grinçait sous la grosse corde continuellement tirée. […] En sa qualité de fée, elle y assistait, sans doute, invisible… La cérémonie eut lieu dans l’église Bonne-Nouvelle, que la Commune a brûlée, avec les registres où était consigné ce fait mémorable. […] On me mit à une table à part, mais je ne goûtais qu’avec répugnance à ces mets fadasses et communs, et je ne voulus pas boire dans la timbale, où l’abondance, pourtant claire, me paraissait se changer en encre. […] L’appartement, aux pièces vastes, aux larges fenêtres, se trouvait dans l’hôtel même des La Vallière, et le parc, commun à tous les locataires, était superbe.
On traita l’auteur de scélérat, d’athée ; on publia, sous son nom, des livres séditieux ; Bourdaloue tonna même en chaire contre le Tartuffe ; voici ce qu’il dit dans son sermon du septième dimanche d’après Pâques : « Comme la vraie et la fausse dévotion ont je ne sais combien d’actions qui leur sont communes, comme les dehors de l’une et de l’autre sont presque tous semblables, il est non seulement aisé, mais d’une suite presque nécessaire, que la même raillerie qui attaque l’une intéresse l’autre, et que les traits dont on peint celle-ci, défigurent celle-là ; et voilà ce qui est arrivé, lorsque des esprits profanes ont entrepris de censurer l’hypocrisie, en faisant concevoir d’injustes soupçons de la vraie piété par de malignes interprétations de la fausse.
Tout cela t’explique assez que je vis en pleurs, ma bonne amie, sans avoir le droit de me plaindre que Dieu ne m’ait pas choisie pour répandre ses consolations sur les miens, lui qui m’a faite si tendre pour eux… « Pour mettre un peu de baume sur les tristesses que je te cause, je finis en parlant des consolations divines que nous devons à mon cher Hippolyte. » Il lui restait, on vient de le voir, une dernière sœur, l’aînée, Cécile, qui habitait aussi Rouen ; elle paraît avoir été d’un esprit plus simple et aussi d’un cœur moins expansif que les autres membres de la famille, ou peut-être n’était-ce qu’un effet de l’âge et des malheurs : du moins la correspondance avec elle est plus rare et ne roule guère que sur d’humbles envois ; mais il est touchant de voir comme Mme Valmore s’efforce de réveiller son sentiment, d’intéresser sa vieillesse, de l’attendrir par l’aveu des misères communes ou par l’appel à de chers souvenirs59 : « (9 novembre 1854)… La dame qui m’aide souvent à trouver l’argent d’emprunt pour passer mon mois, à la condition de le rendre à la fin de ce mois même, n’a pu venir encore à mon secours, à travers la pluie et toutes les difficultés de sa propre vie.
Elle tenait sur toute chose à faire paraître ce qu’elle en avait de plus fin, à se détacher du commun, à briller dans l’élite.
Elle, de son côté, sachant que le jeune était plein d’égards et d’obéissance pour le vieux, soit en portant le plus qu’il pouvait le poids de la chaîne commune, soit en faisant double tâche pour diminuer la fatigue du vieillard affaibli par les années, avait conçu involontairement une vive reconnaissance pour le jeune galérien ; elle le regardait, à cause des soins pour son père, plutôt comme son frère que comme un criminel réprouvé du monde.
Vous savez que ce caractère-là est le plus commun parmi les hommes légers ; leur conscience ne leur pèse pas plus que leur cervelle, et ce qui leur fait plaisir ne leur paraît jamais bien criminel.
Oui, il faut que tu renonces à cette vie extraordinaire qui n’est pleine que de soucis ; il n’y a de bonheur que dans les voies communes.
Charles V n’eut guère que ce goût de commun avec son père et son frère.
un jour viendra où ils devront subir la loi commune et traverser la vilaine période de l’impiété.
La fosse commune de silence où vont s’engloutir toutes les créatures de luxe et de bruit n’est ni plus attendrie ni plus éloquente.
Pendant la Commune, se trouvant fort désargentée, elle reprochait à son amant d’être la cause de sa misère, et celui-ci chercha, s’ingénia à trouver un moyen de gagner de l’argent.
Car on contait que le grand Dionysius, ce Bacchus commun à l’Occident et à l’Orient, venait en songe lui dicter ses tragédies.
Depuis que les mamans ont inventé qu’on ne pouvait plus conduire sa fille à l’Exposition, le commun des peintres a abandonné l’étude du nu pour s’adonner à des tricheries de costume, à des hypocrisies de sentiment bien autrement corruptrices que l’aspect de la nature vraie.
Je ne dois point passer à une autre considération sans mettre le lecteur en garde à ce sujet contre une erreur fort grave, et qui, bien que très grossière, est encore extrêmement commune.
il y a à faire entre la notion du pouvoir, incarnée toute dans un homme, et cet homme, signe vivant du pouvoir, une forte abstraction presque impossible au commun des intelligences lorsqu’il faut mettre à part le péché et le crime.
Le sujet du roman de Jack est prosaïque, commun, oui !
Quand Dutacq vivait, — Dutacq, l’ami de Balzac pendant toute sa vie, et qui est mort sans avoir pu réaliser le projet, galvaudé par d’autres depuis sa mort, d’éditer, comme on éditait au xvie siècle, toutes les pensées de Balzac, lesquelles, réunies dans un foyer commun, auraient envoyé un tel jet de son génie sur son génie que l’aspect en eût été peut-être changé, sous cette lumière inattendue, — Dutacq chercha comme il savait chercher, cet investigateur unique, cette activité merveilleuse, qui n’était pas seulement un homme actif, mais l’activité doublée, triplée alors par le fanatisme de l’admiration et de l’amitié.