Le nom de Meilhan d’abord y est mal écrit Meillan), ce nom que la vraie marquise avait tant de fois mis de sa main et très correctement sur l’adresse de ses lettres à son ami. […] Il est arrêté comme une fausse patrouille qui ne savait pas le mot d’ordre, et qui s’est livrée elle-même en prenant l’ami pour l’ennemi. […] Elle ne voulut pas laisser dans le doute un seul instant ses amis, et elle leur en fit part en leur écrivant : « Je comprends par le commencement de votre lettre, lui répondait sur ce point Jean-Jacques (13 octobre 1758), que vous voilà tout à fait dans la dévotion. […] C’est dans le cours de cette période morale déjà très avancée qu’elle rencontra vers 1781, ou chez son amie Mme de Tessé, ou chez une autre amie, Mme de Giac (l’ancienne duchesse de Chaulnes), Senac de Meilhan, alors intendant de Hainaut, et qui venait chaque année à Paris. […] Cela bientôt la mena à s’en faire un ami, un correspondant nécessaire, et, l’habitude prise, à sentir souvent qu’il lui faisait faute : « Êtes-vous pour toujours en Hainaut ?
La petite Histoire que Pellisson a donnée des commencements de la compagnie sous forme de lettre à un ami, est en effet un des morceaux les plus achevés et les plus agréables de notre langue, un des rares et parfaits exemples qui montrent mieux que toutes les définitions ce que c’est qu’écrire avec élégance et pureté en français. […] Venu à Paris où il se fixa vers l’âge de vingt-six ou vingt-huit ans, introduit dans le monde littéraire sous les auspices de Conrart, il composa pour sa bienvenue, sous forme de lettre à un ami, cette relation ou Histoire de l’Académie française qu’il fut admis à lire devant elle en pleine assemblée. […] Quant à la rhétorique et à la poétique, elle s’en tint prudemment à la Lettre de Fénelon, qu’elle peut montrer à ses amis et à ses ennemis comme une charmante suite de questions et de projets : chacun là-dessus peut bâtir et rêver à son gré, sur la parole engageante du moins dogmatique des maîtres. […] La Monnoye, racontant ce détail flatteur, écrivait à l’un de ses amis : L’affaire de l’Académie, monsieur, s’est passée avec tout l’agrément possible pour moi : on convient que depuis qu’elle est établie, il n’y a pas d’exemple d’académicien reçu avec une pareille distinction. […] Ce furent les filles de Chamillart le ministre qui voulurent assister, elles et leurs amies, du fond d’une tribune qu’on leur ménagea, à la réception de l’évêque de Senlis, leur oncle (7 septembre 1702), et pour s’en moquer.
Le frère de son père, Constant Desbordes, fut, dans toute l’acception du mot, un bon peintre de portraits, ami de Gérard, estimé de M. de Forbin. […] » Elle jouait à l’Odéon et elle logeait, je crois, dans la rue même de l’Odéon, dans un petit appartement sous les toits, avec une humble camériste qui partageait presque en amie sa vie de privations. […] André de Murville, un ancien ami de Fontanes, un gendre (ma foi !) […] Imaginez deux oiseaux du ciel qui vivent de quelques graines et miettes de pain, et qui voient arriver, sur le pied d’ami, un bon grand vautour affamé de chair, qui se dispose à faire honneur à leur repas. […] Révilliod n’est pas un éditeur, c’est un ami des lettres, libéral et généreux, qui ne se fit éditeur, cette fois, que pour avoir le droit de mettre un prix aux Poésies posthumes d’une muse qu’il respectait et admirait.
Cela m’a semblé d’autant plus naturel, que je suis à côté de plus d’un ancien ami de M. […] Les détails de cette arrestation, de ce voyage à Paris, de son évasion au Pont-Royal, ménagée par un ami, faisaient, dans la bouche de M. […] Michaud était tout autre, et c’est ici que je le puis peindre d’après ses amis. […] Il avait des amis jeunes et dévoués qui étaient prêts à le servir de leurs recherches et de leurs études. […] Il fut répondu à cet article par une lettre fort mesurée d’un ami de M.
Balafre, mes amis, qui ne laissera pas de nuire à mes succès aphrodisiaques ! […] Pendant qu’il descend le fleuve en bateau et qu’il écrit à ses amis de France, faisons causer le postillon. […] La princesse de Lamballe, amie de la reine, eut toutes les peines du monde à obtenir cette faveur. […] C’est en 1754 que le marquis de Mirabeau, ami de jeunesse de M. de Nivernois, fut introduit par lui dans le salon de son amie. […] Grâce à toi, les jolis yeux de mon amie se gonflent gentiment de larmes et deviennent tout rouges !
« Sérénus, ami de Sénèque ! » Oui, ami de Sénèque. […] » Oui, intime ami de Sénèque. […] A-t-il calomnié ses anciens amis ? […] … Ses amis vont aux temples rendre grâce aux dieux.
Quelques amis ont vite fait justice de cette calomnie auprès de M. […] Fort ses dédicaces « à un millier d’amis », ses lettres tout intimes à M. […] n’en déplaise à mes nombreux amis, j’y tombe de bonne grâce, et je leur dis adieu. […] mes amis sécrètent des oignons… Les vôtres, M. […] On offrit au poète un banquet, et ses amis lui dédièrent leurs odes emphatiques.
mes amis si chers ! […] Si Joseph Delorme avait vécu jusqu’à la fin de juillet 1830 ; si, au lieu d’être à Paris ces jours-là, il s’était trouvé quelque part à la campagne, en rêverie, à Amiens ou à Rouen ; s’il n’avait pu accourir à temps pour recevoir, comme son ami Farcy, une balle, une seule, entre toutes celles qui sifflaient en ces jours sublimes, j’aime à me figurer quel eût été le dépit de l’honnête jeune homme et son surcroît de mauvaise humeur. Mais revenons ; ce Joseph, qui se consumait ainsi sans foi, sans croyances, sans action ; cet individu malade qui suivait son petit sentier loin de la société et des hommes, avait commencé vers la fin de sa vie à renaître à une sympathie plus bienveillante, et à chercher les regards consolants de quelques amis poètes ; c’est ce qu’il fit de mieux et de plus profitable pour lui ; son cœur se dilata à leur côté ; son talent s’échauffa aux rayons du leur, et il dut à l’un d’eux surtout, au plus grand, au plus cher, le peu qu’il nous a laissé. […] Sans doute vers la fin de sa carrière il en était venu à chérir ses amis et à reconnaître Dieu ; mais c’était chez lui amitié domestique et religion presque mystique ; c’était une tendresse de solitaire pour quelques êtres absents et un mouvement de piété monacale vers le Dieu intérieur.
J’aurais dû m’apercevoir que la tristesse secrète de notre ami n’avait rien de concerté et n’avait rien de délicieux ; j’aurais dû deviner chez lui le rongement d’une idée fixe, le ravage continu d’une épouvante. […] Les contes où « il a peur » comme le Horla et une demi-douzaine d’autres dont les titres m’échappent n’étaient point des fantaisies ; non plus que, dans Bel Ami, la description du détraquement lent d’un cerveau par l’idée ininterrompue de la mort. […] Or, pour en revenir à l’auteur de Bel Ami, sans doute la gloire de son œuvre sera de longue durée ; mais nous voyons que pour lui, la jouissance n’en aura même pas été viagère. […] Son grand ami Flaubert l’avait « déniaisé » de bonne heure.
Ce service d’ami se conçoit. […] La ligue du roi, de la cour, de Molière et de ses amis, était donc manifeste non seulement contre les exagérations et la pédanterie des précieuses, mais aussi contre la bienséance de tous les temps et de tous les pays. Racine, celui des quatre amis dont le caractère avait le plus d’élévation, celui à qui les autres étaient le moins nécessaires, celui dont la marche était la plus sûre à la cour, n’aidait de son talent, ni même n’accréditait par une approbation éclatante, ni la satire directe, ni la comédie satirique ; mais s’il n’était pas celui qui se fît le plus craindre de l’ennemi, c’était celui qui flattait le plus noblement le maître, celui dont l’éloge avait le plus de poids, et qui donnait à l’agrégation des quatre amis le plus de sûreté et de stabilité, parce qu’il était celui qui affectionnait le plus les autres et avait au plus haut degré leur confiance.
Comptez mon ami ; le portrait du roi par Vanlo ; la Magdelaine dans le désert ; la Lecture ; le grand paysage de Boucher ; le St Germain qui donne une médaille à Ste Genevieve ; le St Andre de Deshays, son St Victor ; son St Benoit près de mourir ; le Socrate condamné ; le Bénédicité de Chardin ; le Soleil couchant de Lebel ; les deux Vues de Bayonne ; le Jeune élève de Drouais ; le Diomede de Doyen ; la Blanchisseuse ; le Paralytique, le Fermier brûlé, le portrait de Babuti par Greuse ; le crucifix de bronze de Roland de la Porte ; et d’autres qui ont pu m’échapper. […] Adieu, mon ami. […] Enfui je l’ai vu, ce tableau de notre ami Greuze ; mais ce n’a pas été sans peine ; il continue d’attirer la foule. […] Cette observation est, au moins, fine ; voyez, mon ami, si elle est juste.
Il excelle souvent à commencer un poème par des paroles à la fois musicales et songeuses et qui, le livre fermé, pleurent encore dans la mémoire : Ô mon ami, mon vieil ami, mon seul ami, Rappelle-toi nos soirs de tristesse parmi L’ombre tiède et l’odeur des roses du Musée.
Son ami Bothwell fut roi. […] « Pendant que ces mains amies l’habillaient, Marie fut silencieuse. […] lui dit-elle, mon fidèle ami, apprends de moi à te résigner. […] Je meurs pour la foi et dans la foi catholique ; je meurs amie de l’Écosse et de la France. […] Marie posa un doigt sur sa bouche pour les inviter au silence. « Mes amis, s’écria-t-elle, j’ai répondu de vous ; ne m’amollissez point.
Avez-vous écouté les amis de M. […] J’étais avec un ami qui me présenta. […] Mon Dieu, mon ami ! […] Mon Dieu, mon ami ! […] Comme son confrère et ami Maurice Bouchor, il se rue en cuisine.
mon pauvre ami, je voulais t’écrire tranquillement ; mais ces cruelles idées sont plus fortes que ma volonté, et je vois à peine ce que j’écris. […] Et puis, mon cher ami, jamais je n’ai été sûr du bonheur éternel de personne comme du sien. […] Que celui qui, comme notre bon ami, n’a vécu que pour bien faire, subisse le même sort que les plus grands criminels, voilà contre quoi ma raison et mon cœur se soulèvent avec une violence que je n’avais jamais sentie. […] Je sais qu’il y a de vos amis qui craignaient pour vous l’ennui et l’espèce de vide qu’éprouvent ceux qui quittent la vie active : quant à moi, je n’ai jamais conçu ces inquiétudes ; j’ai eu plus de confiance dans la force si entière de votre esprit. […] Ami sincère d’une certaine démocratie, il ne lui apparut jamais que le front chargé de soucis et de nuages.
Jusque-là, Racine n’avait trouvé sur sa route que des protecteurs et des amis ; son premier succès dramatique éveilla l’envie, et, dès ce moment, sa carrière fut semée d’embarras et de dégoûts, dont sa sensibilité irritable faillit plus d’une fois s’aigrir ou se décourager. […] D’un autre côté, Boileau, ami fidèle et sincère, défendait Racine contre la cohue des auteurs, le relevait de ses découragements passagers, et l’excitait, à force de sévérité, à des progrès sans relâche. […] Des critiques sans portée ont abusé du droit de le citer pour modèle, et l’ont trop souvent proposé à l’imitation par ses qualités les plus inférieures ; mais, pour qui sait le comprendre, il a suffisamment, dans son œuvre et dans sa vie, de quoi se faire à jamais admirer comme grand poëte et chérir comme ami de cœur. […] Un Grec érudit de nos amis, M. […] Fontaine, vieil ami de Port-Royal, sur lequel il a laissé de bien touchants Mémoires, et réfugié alors à Melun, assista à toutes les cérémonies de vêture.
Il suffit à son amie d’être belle. […] » ne cessent-ils d’adjurer leur bonne amie. […] Sa passion reste clairvoyante et, sous les perfections de l’amie, découvre ses défauts. […] L’amie s’étonne de ses réticences, de ses timidités. […] Il annonce un beau matin qu’il part en voyage et l’amie elle-même, depuis longtemps désillusionnée, reçoit cette communication avec soulagement.
Mes amis m’ennuient, et me semblent s’entretenir d’eux-mêmes plus qu’à l’ordinaire. […] Il passe quatre ou cinq mois à Paris, n’allant nulle part, voyant seulement quelques amis, menant la vie d’ours que nous menons tous, Saint-Victor comme lui, et nous comme Saint-Victor. […] * * * — Il est indispensable, pour être célèbre, d’enterrer deux générations : celle de ses professeurs et celle de ses amis de collège, — la vôtre et celle qui vous a précédé. […] Être inconnu de ses ennemis, méconnu de ses amis par le renfermé de son œuvre et le peu de bruit qu’on fait autour de soi-même, — il y a, surtout en ce temps, quelque force à cela. […] Et voici Fiorentino avec son aspect et son teint de figure de cire : Bischoffsheim, l’ami de tous les critiques, papillonnant de loge en loge ; la petite Dinah, avec sa jolie tête serpentine, assise au balcon à côté de la mère Félix, parée d’un manchon blanc.
Probablement il y serait resté, sans deux amis très obscurs alors qui voulurent faire pour lui ce que Cléobis et Biton firent pour leur mère, — en s’attelant à sa renommée. L’un de ces amis fut l’auteur des Œuvres et des Hommes. […] Elle écrivait à une de ses amies : « Mon éducation un peu sauvage, « comme elle se fait dans les bois, et mes goûts retirés offrent peu d’agrément à une femme du monde. » Et sa modestie la trompait. […] Elle écrivait à une amie (et c’est bien elle !) […] Ainsi, elle avait des amies, cette solitaire, des relations, des connaissances avec qui elle vivait, toute supérieure qu’elle fût, dans un charmant plain-pied de cœur.
Il était artiste, ami de la solitude ; on avait parlé de sa passion pour la femme d’un ami. […] René s’écrie : je n’ai pas un ami ! […] Il affecte de n’avoir jamais eu qu’un ami qu’il a perdu, et cet ami qu’était-il ? […] Ampère et ses amis. […] C’est ce qu’un de ses amis, M.
Les applaudissements dont on l’accabla échauffèrent la tête de quelques-uns de ses amis. […] La jeune personne trouve l’ami à son goût et repousse le pauvre amoureux. L’ami se nommait Pierre Corneille. […] Le duc de Montpensier, son ami, voulant le lui faire sentir, lui dit : « M. […] s’écria tout haut le maréchal, tu me gâtes le soyons amis, Cinna.
Je vous envoie, ma chère amie, écrit-il à sa femme, un dîner militaire avec le général Lasalle. […] ) Mon ami, où sont tes aides de camp ? […] Je le vois devant mon lit : « Mon ami, donne-moi à souper et un lit. » Le cuisinier lui a donné à souper. […] le général thiébault. — Mon ami, tu ne partiras pas ce soir. lasalle. — Mon ami, je partirai ce soir.
Bussy, dans la lettre imprimée à la suite des Factums, et souvent citée depuis, plaint Furetière d’avoir été poussé à de telles extrémités et de n’avoir pu produire sa défense en justice ; il ne fait de réserves qu’en faveur de Benserade, son ami, et de La Fontaine, que Furetière confond dans ses invectives avec leurs collègues de la commission du Dictionnaire. […] La Fontaine, de même que Boileau et Racine, était pour Furetière un ancien ami. […] Malheureusement La Fontaine, et en cela il se sépare de Boileau et de Racine, qui l’un et l’autre protégèrent jusqu’à la fin leur ami, au moins par leur silence, finit, dans la suite de la querelle, par épouser le parti de l’Académie. […] Je ne les nommerai pas, car il y en a qui sont de mes amis. […] Despréaux… etc… Nous avions pourtant été autrefois amis, etc. » (Carpenteriana, 1º 488.)
qu’il est bon, étant pâlot, D’être l’ami de Berthelot ! […] Si on l’avait écouté, l’Allemagne n’aurait pas gardé un seul ami dans le monde entier ! […] Barrès fut un grand ami de Bremond. […] Il a pris de nouveau le départ avec son ami Henri Duvernois ; le souffle, à l’un comme à l’autre, n’a point manqué. […] Alfred Fabre-Luce réunissait l’autre soir quelques amis en petit comité secret.
. — Les Femmes d’amis (1888). — Le train de 8 h. 47 (1888). — Madelon, Margot et Cie (1890). — Potiron (1890). — Lidoire (1891). — Boubouroche, deux actes, en prose (1893). — Les Facéties de Jean de la Butte (1893). — Messieurs les ronds-de-cuir (1893). — Ah ! […] Maurice Beaubourg Notre Courteline, comme dit Catulle Mendès… J’ai dit que, parmi un grand nombre d’autres nouvelles, toutes celles en général qui composent l’Ami des lois, puis Amitiés féminines, Ferme ta malle, le Constipé récalcitrant, la Mégère apprivoisée, etc., etc., Hortense, couche-toi, était celle qui m’avait le plus séduit. […] Les Femmes d’amis (1888) n’eurent pas un moindre succès.
Ce dernier recueil est comme une urne funéraire où la piété d’un fils et celle d’un ami ont rassemblé ce qui restait d’elle. […] Un ami poète, qui l’avait souvent entourée de ses soins, mais dont l’absence s’était fait remarquer un jour, dans un des deuils trop fréquents qui enveloppèrent ses dernières années, devint l’occasion, l’objet de ce cordial et vibrant appel : La voix d’un ami Si tu n’as pas perdu cette voix grave et tendre Qui promenait ton âme au chemin des éclairs Ou s’écoulait limpide avec les ruisseaux clairs, Éveille un peu ta voix que je voudrais entendre. […] Cette mère qui avait tant souffert du silence de sa charmante et sauvage enfant et de la voir ainsi mourir sans épanchement et sans plainte, arrivée elle-même aux dernières années et aux derniers mois qui précédèrent sa fin, s’enveloppa dans un silence résigné et profond, admettant à peine la lueur du jour, les soins du médecin ami, et les soulagements passagers par lesquels s’entretient l’illusion des mourants : elle s’éteignit elle-même, lentement, muette et sans illusion. […] La lettre d’où je tire ces lignes est adressée au pieux fils de Mme Desbordes-Valmore : Vous êtes, lui disait cet ami au cœur reconnaissant, vous êtes, monsieur, le fils d’un ange : la patrie des lettres et de la poésie n’en produit que bien rarement de tels.
Deplace prêtait souvent sa plume aux idées et aux ouvrages de ses amis ; pour lui, il ne chercha jamais les succès d’amour-propre, et je ne saurais mieux le comparer qu’à ces militaires dévoués qui aiment à vieillir dans les honneurs obscurs de quelque légion : c’est le major ou le lieutenant-colonel d’autrefois, cheville ouvrière du corps, et qui ne donnait pas son nom au régiment. […] Deplace avait un sens droit, une instruction ecclésiastique et théologique fort étendue ; il savait avec précision l’état des esprits et des opinions en France sur ces matières ardentes ; il pouvait donner de bons renseignements à l’éloquent étranger, et tempérer sa fougue là où elle aurait trop choqué, même les amis : motos componere fluctus. […] On a lu ses œuvres nouvellement écloses à ses amis ou soi-disant tels, pour être admiré, pour être applaudi, non pour prendre avis et se corriger ; on a posé en principe commode que c’était assez de se corriger d’un ouvrage dans le suivant. M. de Chateaubriand et M. de Maistre n’ont pas fait ainsi : le premier, dans les jeunes œuvres qui ont d’abord fondé sa gloire, a beaucoup dû (et il l’a proclamé assez souvent) a Fontanes, à Joubert, à un petit cercle d’amis choisis qu’il osait consulter avec ouverture, et qui, plus d’une fois, lui ont fait refaire ce qu’on admire à jamais comme les plus accomplis témoignages d’une telle muse. […] Deplace ; une lettre de M. de Maistre au curé de Saint-Nizier (22 juin 1819) en fait foi : « J’ai toujours prévu que votre ami appuierait particulièrement la main sur ce livre V (qui est devenu l’ouvrage sur l’Église gallicane).
On a prétendu que ses parens*, ses amis, ses protecteurs eurent également à se plaindre de lui. […] Tous les amis de Saurin tremblèrent pour lui : mais il parvint à sauver son honneur & sa fortune, graces au soin qu’il eut de gagner des personnes puissantes & qu’il sçavoit lui être contraires : de faire valoir le contraste de ses mœurs & de celles de son ennemi, de répéter qu’il n’avoit jamais fait qu’une chanson pour une de ses maîtresses. […] On l’accusa d’en avoir répandu contre ses anciens & ses nouveaux amis, & même contre ses protecteurs. […] A cet âge, où les biens de la fortune sont le plus nécessaires, il ne subsistoit que des secours de quelques amis. […] Quelques-uns ont assuré qu’il ne déplut au prince Eugène, que pour avoir pris devant lui, avec trop de chaleur, la défense du comte de Bonneval, son ami.
Il est permis à un grand maître d’oublier quelquefois qu’il y a des couleurs amies ; Chardin jettera pêle-mêle des objets rouges, noirs, blancs ; mais ces tours de force-là, il faut que M. […] J’ai bien changé d’avis depuis ce temps-là ; l’oreille de notre ami D’Alembert est restée la même. […] ambrosioeque comoe divinum… etc. ô mon ami, la belle occasion de se fourvoyer et de demander aux poëtes italiens si avec leurs sourcils d’ébène, leurs yeux tendres et bleus, les lys du visage, l’albâtre de la gorge, le corail des lèvres, l’émail éclatant des dents, ces amours nichés en cent endroits d’une figure, on donnera jamais une aussi grande idée de la beauté. […] Mon ami, le beau texte, s’il m’était venu plus tôt ou que j’eusse eu le temps de m’extasier ; mais j’écris à la hâte, j’écris au milieu d’un troupeau d’importuns, ils me troublent, ils m’empêchent de voir et de sentir ; ils s’impatientent et moi aussi. […] Mon ami, j’ai bien des remords ; je vous en dirai un mot à la fin.
Mes amis se croyaient fondés, bien à tort, à espérer la même réponse au même appel. […] Ces amis ont rencontré sous leurs pas ces embûches, ces impopularités, ces calomnies, ces inimitiés, dans les classes mêmes auxquelles ils supposaient la mémoire de quelques dévouements. […] Chaque lecteur bénévole de ce Cours est un ami auquel je voue un battement de mon cœur reconnaissant ; chaque nouveau lecteur qu’il pourra s’adjoindre parmi les amis des lettres sera une souscription indirecte que je me glorifierai de lui devoir. […] Cependant, qui que vous soyez, amis ou ennemis, mais hommes de cœur, sachez-le bien, vous ne m’enlèverez pas la conscience de vous avoir aidés pendant vos tempêtes. […] Que mes créanciers se rassurent, et que mes amis connus ou inconnus me secondent.
La première fois qu’il la vit rayonner comme une étoile du firmament au-dessus de cette lie, Goethe rougit de lui-même et de ses amis. […] Je fis des reproches à mes amis de ce qu’ils avaient fait sortir cette enfant si tard dans la soirée. […] Alors c’était sur un monceau de livres et de papiers, ma pauvre amie de là-haut, que tu m’apparaissais… Hélas ! […] « Voilà, mes amis, ce que c’est qu’un miracle ! […] Ma douce amie, qui oserait dire : Je crois en Dieu ?
On voit dans cette Correspondance quelle plaie cruelle cette rupture laissa dans le cœur des plus fidèles amis. Il avait beau les prévenir, ces amis tendres, et leur dire comme à l’oreille : « Peut-être, avant peu, entendrez-vous parler de quelque chose qui fera crier… Il va paraître un petit livre qui vous déplaira fortement. […] Je courus chez lui ; il demeurait à l’extrémité de la rue de Vaugirard, dans une grande maison qu’il occupait avec quelques-uns de ses amis. […] Je suis ami du gouvernement, je ne puis mettre mon nom à cette publication ; mais, comme l’affaire est commencée, je ne refuse pas mes presses. […] L’avenir ne le reniera pas ; sa dernière forme, dégagée de quelques violences qui de loin, déjà, nous font seulement sourire, prévaudra dans la mémoire ; son dernier geste, dès qu’on veut bien oublier l’énergumène ou l’enfant colère, est d’un ami touché de tendresse jusqu’au fond de l’âme pour ceux qui viendront.
Elle écrivait beaucoup, mais le plus souvent pour elle seule, sur de petits papiers et au crayon : « Écrire au crayon, disait-elle ingénieusement, c’est comme parler à voix basse. » Ses amis se sont donc mis à écouter tout ce qu’elle s’était dit à elle-même à voix basse ; ils ont déchiffré ses petits papiers et ont recueilli les Pensées qu’elle y avait tracées plus ou moins distinctement. […] Quoi qu’il en soit, chaque ami qui a déchiffré sa série de petits papiers a eu droit à une dédicace d’une partie des œuvres : ce qui fait qu’en avançant dans le second volume, rempli des écrits de Mme Swetchine, on rencontre de temps en temps des dédicaces particulières à des amis intimes (du fait de l’éditeur et non de l’auteur) : on croirait marcher de petite chapelle en petite chapelle ; dans ces moindres arrangements, on sent le goût de l’église et du reposoir. […] Elle a debonne heure retourné le monde ; elle a pris le contre pied de la nature ; elle a fait ce que défend un ancien sage, elle a déclaré la guerre à la vie : « Du petit au grand, écrivait-elle à une amie dans sa jeunesse, j’ai beaucoup étudié, beaucoup appliqué le dogme du sacrifice, auquel la pauvre Jeanne Gray avait tant de foi. […] Seulement si ses amis sont sages, ils la loueront avec un peu plus de sobriété qu’ils ne font depuis quelque temps ; ils exigeront pour elle un peu moins qu’ils ne sont en train de réclamer ; car le public français qu’on mène si loin et qui, par moments, se laisse faire le plus docilement du monde, a ses brusques impatiences et ses retours. […] M. de Falloux a là de jolis amis ; peste !
Un de ses amis l’a classé parmi les critiques raisonneurs. […] Il compte bien avoir pour lui, en se présentant, ses collaborateurs du Journal des Débats qui sont membres de l’Académie, et plusieurs autres amis politiques. […] Savez-vous que M. de Carné ne doit pas être content de ses anciens amis, les académiciens du parti catholique ? […] Mais chaque fois qu’il s’approche de ses amis pour leur dire : « Est-ce enfin mon tour ? […] Il y a eu un moment, toutefois, où il s’est vu assez en faveur et où son baromètre académique semblait remonter : c’est quand il donnait dans l’Ami de la Religion ses articles sur Rome et sur le pape.
Pendant la journée, Fouquet reçut un petit billet de son amie Mme Du Plessis-Bellière, qui lui apprenait le projet qu’avait eu le roi de le faire arrêter sur les lieux mêmes et séance tenante. […] On a la gazette et le compte rendu du procès par Mme de Sévigné pendant les cinq semaines que dura l’interrogatoire et que l’accusé fut sur la sellette (14 novembre — 20 décembre 1664) ; elle rend compte jour par jour des moindres incidents et des diverses émotions à M. de Pomponne, cet ami de Fouquet, et enveloppé alors dans sa disgrâce : Aujourd’hui (18 novembre), notre cher ami est encore allé sur la sellette. […] Ne demandez pas à Mme de Sévigné, une fois engagée dans ce récit, de l’impartialité, ni un jugement sur le fond ; elle est amie, elle est dévouée, elle est déterminée à trouver tout bien et admirable de la part de l’accusé. […] Écouta-t-il la voix de ses amis alarmés de cette pensée ? […] Son malheur prolongé, en réveillant la pitié publique, et en mettant à découvert ses amis fidèles, a fait sa gloire ; on n’inspire jamais de tels dévouements parmi l’élite des esprits, sans avoir, plus ou moins, de quoi les mériter53.
Étienne, ramena d’un mot les choses dans leurs justes bornes ; il loua d’ailleurs le récipiendaire en des termes dignes et d’une parfaite convenance : « Les applaudissements du public, disait-il, ont déterminé nos suffrages plus que la bienveillance des illustres amis dont votre jeunesse a droit de s’honorer. » M. […] Étienne, en écorchant ainsi le nom de Conaxa dont il faisait Onaxa, marquait assez qu’il n’avait nulle connaissance de cette ancienne pièce, ou du moins du manuscrit ainsi intitulé, et il en provoquait hardiment la confrontation avec son propre ouvrage : « Si quelque héritier ou quelque ami du jésuite voulait même le faire imprimer, disait-il, je lui indique l’adresse de Le Normant et Barba, chez lesquels va paraître ma quatrième édition. » Dans une préface qu’il se décida à joindre à cette quatrième édition mise en vente à quelques jours de là, il entrait dans quelques explications, et racontait qu’un de ses amis, M. […] En un style incorrect, tantôt emphatique et tantôt trivial, et encore à demi révolutionnaire, point ennuyeux ni fade cependant, il donnait plus d’un détail médiocrement honorable pour lui-même, mais nullement agréable pour l’ancien ami devenu son adversaire. […] Il doit loger tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre, et chacun d’eux le rebute ; le voilà dans la rue avec son valet, ne sachant où donner de la tête, ne voulant plus d’une hospitalité qui est au prix de tant d’avanies, quand un ami sensé lui indique le bon moyen de se faire soigner et respecter : c’est de s’en venir chez lui, de s’y faire apporter, au su et vu de tous, un coffre-fort bien lourd, et d’y compter ses écus d’une façon bien sonnante. […] Auger, son ami, qui s’était donné la mort dans un accès d’égarement funeste, et il terminait son discours par ce mot heureux : « Ô triste infirmité de notre nature !
Il part de Paris le 26 avril 1681, avec deux jeunes amis, MM. de Corberon et de Fercourt. […] Deux demoiselles de ses amies, des plus belles, dit un contemporain, et des plus spirituelles, « qui ont fait longtemps l’ornement des spectacles et des promenades de Paris », Mlles Loyson, — de plus, bonnes musiciennes, — allaient y passer les beaux jours et faisaient les honneurs du lieu ; il les a célébrées dans plus d’une chanson gaillarde et fine, qui s’est conservée. […] [NdA] On lit dans le portrait de M. le Duc, tracé par Saint-Simon : « D’amis, il n’en eut point, mais des connaissances plus familières, la plupart étrangement choisies, et la plupart obscures comme il l’était lui-même autant que pouvait l’être un homme de ce rang. Ces prétendus amis le fuyaient, il courait après eux pour éviter la solitude, et, quand il en découvrait quelques repas, il y tombait comme par la cheminée, et leur faisait une sortie de s’être cachés de lui. » Il n’est pas à croire que Regnard fût de ces prétendus amis qui fuyaient M. le Duc, mais il était de ces connaissances familières et encore obscures que celui-ci recherchait, et on conviendra que ce n’était pas une des moins bien choisies. […] un de mes amis, M.
Ils dansaient ainsi de joie, pour danser, sans se douter seulement que le malheur les épiait sous la figure de ce capitaine des sbires et de ses amis, en habits noirs, derrière les arbres. […] — Signor Bartholomeo del Calamayo, lui disait à l’oreille le capitaine à moitié gris, vous êtes mon ami ou vous ne l’êtes pas. — Votre ami à tout faire, lui répondit le scribe. […] Bartholomeo riait bêtement des joyeusetés dites à demi-voix par son ami le sbire ; les autres remplissaient et vidaient leurs verres avec moi. […] Donnez-moi ce papier : la première fois que j’irai encore à Lucques, je le ferai voir au professeur de droit Manzi, mon vieil ami.
Je suis allé trouver mon vieil ami de Lucques, le fameux docteur Bernabo, qui, quoique retiré de ses fonctions d’avocat du duc, donne encore des consultations gratuites aux pauvres gens de Lucques et des villes voisines. […] — Et le chef des sbires de Lucques, son ami ? […] — Le chef des sbires, m’a-t-il répondu, n’est pas un coquin aussi accompli que son ami Nicolas del Calamayo : l’un est le serpent, l’autre est l’oiseau que le serpent fascine et attire dans la gueule du vice. […] Tel est, en réalité, le chef des sbires ; son plus grand vice, c’est son ami Nicolas del Calamayo ! […] — Je m’en fie au bon Dieu et au père Hilario, leur ami, répondis-je.
Le médiocre jeune homme dont ce livre est l’histoire est vulgaire, et tout autour de lui l’est comme lui, amis, maîtresses, société, sentiment, passion, — et de la plus navrante vulgarité. […] Fatigué, blasé, flétri, vieilli, éreinté de cœur, de corps et d’esprit, Frédéric Moreau, qui a demandé le bonheur de sa vie à l’amour, comme son meilleur ami l’a demandé à l’ambition, repasse un jour avec cet ami leurs deux vies d’hommes à sentiment, et après avoir fait le compte de leurs illusions, souillées dans les malpropretés de l’ambition et de l’amour, ils avisent tout à coup dans leurs souvenirs le petit tableautin du lupanar (pardon !) […] Les amis de Flaubert, qui ne sont pas des sauvages, mais des apprivoisés très aimables et très doux, pratiquent un peu le même système… Pour délivrer leur ami de sa grossesse intellectuelle, ils font du bruit, autour du livre qu’il porte, tout le temps de sa laborieuse gestation, croyant par là l’exciter et lui donner la force de le pousser et finalement de le pondre : Ce sera superbe, disent-ils, ce nouveau livre de Flaubert, mais il y met le temps, car de pareilles œuvres ne sortent pas aisément d’un homme. […] Franchement, pendant que ses amis parlaient de ce livre, si dur d’extraction, et l’annonçaient comme un chef-d’œuvre, je faisais involontairement à Flaubert l’honneur de lui supposer une pensée. […] Ses amis pourtant le disaient bon, d’une nature inoffensive, quoique bruyante ; mais la haine du bourgeois était chez lui une espèce de folie, clabaudante et sonore.
Son ami le docteur Pozzi secouait la tête. […] Une amie de Mallarmé avait formé le projet de l’acquérir. […] Vos amis ne sont-il pas là ? […] Il y avait aussi une chapelle et de nombreuses chambres d’amis. […] Vous me parlerez de Voltaire, de Jean-Jacques, de Casanova, de vos amis de Bourgogne ; je vous parlerai de Byron, de Musset, de Gautier, de Barrès, de mes amis de Paris.
Un de nos anciens amis, M. […] Son père, d’ailleurs respectable et attentif, ne le comprit pas et le contraignit ; lui qui sera si ami de la vérité, il lui arriva, tout enfant, de mentir quelquefois à son père par crainte. […] Il disait cela, bien que le meilleur de ses amis fût une femme, Mme Boechlin, de Strasbourg. […] Ceux que j’appelle réellement mes amis, je voudrais les voir à toutes les heures et à tous les instants, car ce n’est que par un usage continu de l’amitié qu’elle peut montrer tout ce qu’elle est, et rendre tout ce qu’elle vaut. Ceux qui me nomment quelquefois leur ami et qui n’ont pas ces mêmes idées et ces mêmes désirs sont simplement des amis de surface.
M. de Saint-Sylvestre (l’un de ses généraux), qui est un bon cœur et de mes amis, me faisait encore, il n’y a que deux jours, le même reproche qu’il m’a fait plusieurs fois : que j’étais trop modeste et que je ne faisais pas assez valoir cette campagne et ce qui venait de se passer ; que j’en étais la dupe. […] Ce fut (chose assez piquante) pendant cette suite de marches destinées à couper à l’ennemi les moyens de subsister et à l’obliger à la retraite, que les amis de Catinat en Cour, M. le Peletier, Mme de Noailles, songèrent à le marier et lui en firent des propositions, même des instances. […] Ses amis, sa famille, désiraient qu’il fît souche et qu’il plantât sa race. […] mon ami, je crois qu’il faut que je continue à vivre comme j’ai vécu… Défais-moi des propositions de mariage et laisse-moi la liberté : j’appelle assurément liberté que d’être garçon. […] À côté des amis chagrins, des amis inattendus, des amis enthousiastes que vous fait tout grand bonheur, il y avait aussi les ulcérés et les irréconciliables.
Le général Lahorie, compromis en 1804 dans l’affaire de Moreau, était parvenu à se dérober aux poursuites en se cachant chez un ami. […] Mme Hugo, généreuse comme elle était, n’hésita pas à recueillir l’ami de son mari, et le garda deux ou trois jours. […] Un des amis de Victor, qui assistait à la séance, courut à la pension Cordier avertir le quasi-lauréat, qui était en train d’une partie de barres et ne songeait plus à sa pièce. […] » Tendre ami des Neuf Sœurs, mes bras vous sont ouverts ; Venez, j’aime toujours les vers. […] Aidé de ses frères et de quelques amis, il rédigeait dans ce temps un recueil périodique intitulé le Conservateur littéraire, dont la collection forme trois volumes.
Un poète lui offrait un rôle dans une pièce où ses amis, disait-il avec candeur, avaient loué quelques beaux vers. « J’aime mieux les bons », lui dit Talma. […] André Chénier aime ses amis : Où sont donc mes amis, objets chéris et doux ? Je souffre, ô mes amis ! […] Aimer ses amis, c’est le trait qui achève le caractère de l’homme de bien. […] André Chénier sut être l’ami de l’homme sans imiter le poète.
Il ne s’agit que de les bien appliquer ; ce qu’il finit par faire : il devient propre à tout, et il mérite en définitive cet éloge que lui donne son ami Fabrice : « Vous avez l’outil universel ». […] Loin de s’améliorer, il arrive, en ce moment d’ivresse, au pire degré de faute où il soit tombé, à l’insensibilité du cœur, à la méconnaissance de sa famille et de ses premiers amis. […] La théorie littéraire de Lesage se pourrait extraire au complet de plus d’un passage de Gil Blas, et particulièrement des entretiens de celui-ci avec son ami le poète Fabrice Nuñez. […] Son ami le raille de sa simplicité et lui expose la théorie moderne : Si ce sonnet n’est guère intelligible, tant mieux, mon ami. […] Mais, un jour, des amis l’entraînèrent à une représentation de Turcaret ; il y vit son fils, reconnut deux fois son bien et son ouvrage, pleura de joie et redevint père.
Il avait dit : « L’Assemblée nationale a fait des fautes parce qu’elle est composée d’hommes… ; mais elle est la dernière ancre qui nous soutienne et nous empêche d’aller nous briser. » Il avait flétri, sans nommer personne, mais en traits énergiques et brûlants, ces faux amis du peuple qui, sous des titres fastueux et avec des démonstrations convulsives, captaient sa confiance pour le pousser ensuite à tout briser ; « gens pour qui toute loi est onéreuse, tout frein insupportable, tout gouvernement odieux ; gens pour qui l’honnêteté est de tous les jougs le plus pénible. […] on a trouvé à son sujet dans les lettres d’André Chénier la page suivante, qui le juge : Mes amis, écrit André Chénier, m’ont fait lire un numéro 41 des Révolutions de France et de Brabant ; j’avais déjà vu, d’autres fois, quelques morceaux de ce journal, où des absurdités souvent atroces m’avaient paru quelquefois accompagnées de folies assez gaies ; je me suis encore plus diverti à lire ce numéro 41, où l’auteur répand avec profusion ses honorables injures sur la société entière de 89, et sur moi en particulier. […] Je consultai ensuite mes amis, et leur demandai si je devais lui répondre pour confondre ses inepties, le faire rougir de son insigne mauvaise foi, et détruire, autant que je pourrais, le venin dont son nouvel écrit est rempli : ils m’observèrent tout d’une voix que lorsqu’un auteur tronque ou falsifie tout ce qu’il cite, en dénature le sens, vous prête des intentions qu’il est évident que vous n’avez point eues, un homme d’honneur ne doit point lui répondre, parce qu’il est au-dessous d’un homme d’honneur de prendre la plume contre un homme à qui l’on ne peut répondre que par des démentis ; que vouloir le faire rougir est une entreprise folle qui passe tout pouvoir humain ; que détruire ses discours, est inutile, parce que cet homme est trop connu pour être dangereux ; que, même dans ce qu’il appelle son parti, il ne passe que pour un bouffon, quelquefois assez divertissant, et qu’il serait difficilement méprisé par personne plus qu’il ne l’est par ses amis, car ses amis le connaissent mieux que personne. […] Il mordrait arrogamment tous les partis jusque-là en lutte, se détruisant successivement l’un l’autre, jusqu’au jour où les derniers vaincus venaient se briser aux pieds de ses amis et aux siens : C’est ainsi que tour à tour vaincus, Maury le royaliste, par Mounier-les-deux-Chambres ; Mounier-les-deux-Chambres, par Mirabeau-le-veto-absolu ; Mirabeau-le-veto-absolu, par Barnave-le-veto-suspensif ; Barnave-le-veto-suspensif, par Brissot qui ne voulut d’autre veto que le sien et celui de ses amis ; tous ces fripons balayés des Jacobins les uns par les autres, ont enfin fait place à Danton, à Robespierre, à Lindet, à ces députés de tous les départements, montagnards de la Convention, le rocher de la République. […] De soixante personnes, députés, journalistes qui signèrent son contrat de mariage, il ne lui restait plus, en décembre 93 (au moment où il commença Le Vieux Cordelier), que deux amis, Danton et Robespierre : tous les autres, à cette date, étaient émigrés, incarcérés ou guillotinés.
Un des volumes les plus faits pour conduire à une conclusion satisfaisante est certainement celui que les amis de M. […] Vinet et à ses amis, et que les théologiens protestants ont volontiers accueillie, c’est que les Pensées de Pascal, dans l’état où les a mises la controverse récente, et ramenées plus que jamais à l’état de purs fragments grandioses et nus, sont par là même plus propres à un genre de démonstration chrétienne qui prend l’individu au vif, et peuvent devenir la base d’une apologétique véritable, tout entière fondée sur la nature humaine. […] Ce volume publié par les amis de M. […] Aujourd’hui tout cela n’est que souvenir ; tant de choses ont péri, tant d’autres sont en train de s’abîmer en se transformant, que c’est à peine convenable de venir ainsi rappeler ce qui est déjà si loin de nous. — Remercions du moins, en courant, les amis et les éditeurs de M.
Méditant ce petit traité littéraire et didactique, il était encore dans cette mystérieuse ivresse de la composition, instant bien court, où l’auteur, croyant saisir une idéale perfection qu’il n’atteindra pas, est intimement ravi de son ouvrage à faire ; il était, disons-nous, dans cette heure d’extase intérieure, où le travail est un délice, où la possession secrète de la muse semble bien plus douce que l’éclatante poursuite de la gloire, lorsqu’un de ses amis les plus sages est venu l’arracher brusquement à cette possession, à cette extase, à cette ivresse, en lui assurant que plusieurs hommes de lettres très hauts, très populaires et très puissants, trouvaient la dissertation qu’il préparait tout à fait méchante, insipide et fastidieuse ; que le douloureux apostolat de la critique dont ils se sont chargés dans diverses feuilles publiques, leur imposant le devoir pénible de poursuivre impitoyablement le monstre du romantisme et du mauvais goût, ils s’occupaient, dans le moment même, de rédiger pour certains journaux impartiaux et éclairés une critique consciencieuse, raisonnée et surtout piquante de la susdite dissertation future. […] Son ami lui conseilla de la remplacer tout simplement par une manière d’avant-propos des éditeurs, dans lequel il pourrait se faire dire très décemment, par ces messieurs, toutes les douceurs qui chatouillent si voluptueusement l’oreille d’un auteur ; il lui en présenta même plusieurs modèles empruntés à quelques ouvrages très en faveur, les uns commençant par ces mots : Le succès immense et populaire de cet ouvrage, etc. […] Son ami lui suggéra alors de donner pour passeport à son vilain brigand islandais quelque chose qui pût le mettre à la mode et le faire sympathiser avec le siècle, soit plaisanteries fines contre les marquises, soit amers sarcasmes contre les prêtres, soit ingénieuses allusions contre les nonnes, les capucins, et autres monstres de l’ordre social. […] C’est donc avec le soin le plus scrupuleux qu’ont été revues les épreuves de cette nouvelle publication, et maintenant l’auteur ose croire, ainsi qu’un ou deux amis intimes, que ce roman restauré est digne de figurer parmi ces splendides écrits en présence desquels les onze étoiles se prosternent, comme devant la lune et le soleil 4.
Mon ami, aimons notre patrie ; aimons nos contemporains ; soumettons-nous à un ordre de choses qui pourrait par hasard être meilleur ou plus mauvais ; jouissons des avantages de notre condition. […] Pourquoi des enfants aimeraient-ils, respecteraient-ils pendant leur vie, pleureraient-ils quand ils sont morts, des pères, des parents, des frères, des proches, des amis qui ont tout fait pour leur bien-être propre, rien pour le leur ? C’est bien dans ce moment, ô mes amis, qu’il n’y a point d’amis ; ô pères, qu’il n’y a plus de pères ; ô frères et sœurs, qu’il n’y a ni frères ni sœurs !
Il faut, du reste, quand on relit, surveiller ces repentirs et ne pas se laisser trop aller au plaisir de la découverte et à celui du remords et à la taquinerie envers soi-même qui consiste à se dire qu’on a été précédemment un imbécile. « Vous avez eu tort, me disait un ami, d’avoir présenté Sainte-Beuve comme un positiviste, ou comme un sceptique, ou comme un agnostique. […] Revoir les lieux autrefois visités, les amis autrefois fréquentés, les livres lus jadis, est une des passions du déclin. […] Les vieux amis paraissent un peu ennuyeux. […] Pour ce qui est des vieux amis, s’ils paraissent ennuyeux, c’est peut-être qu’ils le sont devenus.
Le grand Colbert & tous les amis du P. […] Ses amis tâchèrent de le consoler. […] Il étoit aussi bon citoyen, aussi bon ami, aussi bon religieux, qu’excellent puriste.
Pour que deux hommes soient parfaits amis, ils doivent s’attirer et se repousser sans cesse, par quelque endroit ; il faut qu’ils aient des génies d’une même force, mais d’une différente espèce ; des opinions opposées, des principes semblables ; des haines et des amours diverses, mais au fond la même sensibilité ; des humeurs tranchantes, et pourtant des goûts pareils ; en un mot, de grands contrastes de caractère et de grandes harmonies du cœur. […] Amis, frères, époux, se quittaient aux portes de la mort, et sentaient que leur séparation était éternelle ; le comble de la félicité pour les Grecs et pour les Romains se réduisait à mêler leurs cendres ensemble : mais combien elle devait être douloureuse, une urne qui ne renfermait que des souvenirs ! […] Le principe de nos amitiés n’est point dans ce monde : deux êtres qui s’aiment ici-bas sont seulement dans la route du Ciel, où ils arriveront ensemble, si la vertu les dirige ; de manière que cette forte expression des poètes, exhaler son âme dans celle de son ami, est littéralement vraie pour deux chrétiens.
s’écria mon ami, c’est Salah l’empoisonneur ! […] demandai-je à mon ami. […] — Ah, mes amis, mes amis ! […] Vos amis vous attendent. […] Vos amis vous attendent.
La situation de ce roman est simple, la même que dans Werther : un jeune homme qui devient amoureux de la femme de son ami. […] Si elle ne prophétisait pas encore, elle prêchait déjà ses amis avec tout le zèle et l’obsession d’une sainte tendresse. […] Elle a confessé alors à un ami qu’elle avait peine parfois à réprimer ses accès de vanité, quand elle songeait qu’elle était ainsi toute-puissante sur le souverain le plus puissant. […] Comme biographie, ce simple pastel, dans lequel on s’est attaché à l’esprit et à la physionomie plus encore qu’aux faits, laisse sans doute à désirer ; un de nos amis, M. […] Et lui, comme un ami tendre, L’enlaçoit d’un air d’entendre Ce bonheur qu’on me défend.
Je remercie mes amis, chanteurs et musiciens, qui du nord et du sud, de l’est et de l’ouest, de Berlin jusqu’à Vienne, de l’est jusqu’à Mannheim, ont répondu à mon invitation pour cette noble solennité artistique. […] Mais en général le public riche ne s’intéressait pas assez à l’entreprise ; excepté quelque rares amis isolés, c’étaient plutôt les moins fortunés qui témoignaient de leur zèle. […] Heureusement la sympathie active de ses amis la soutenait. […] 3° Lettre à un ami : 19 septembre 1873. […] Ces demandes ne m’ont été adressées que par des amis de ma musique et ceux qui de toutes leurs forces travaillent à la représentation de mon œuvre … Mais je croirais préjudiciel par avance à la représentation de cette œuvre préparée d’une patience si persévérante ; il n’est plus besoin de tant de peine pour organiser une vraie représentation, si mes amis t’ont morcelée par des exécutions de concert et théâtre.
Grâce à la générosité d’un ami — je remercie ici M. […] Il ouvrit toutes grandes ses petites portes à presque tous les jeunes amis du maître de Médan. […] Henri Laujol, mon ami, mais un ami juste, s’exprime ainsi : « Ce n’est certes pas une des pages les meilleures qu’ait écrites M. […] — Eh bien, mon cher ami, tout cela est exécrable. […] Il s’en souvient, l’affirme à qui veut l’entendre, et nous sommes les meilleurs amis du monde.
Boileau et ses amis le préfèrent, secrètement d’abord, puis publiquement, à Corneille. […] Puis il est mis au collège de la ville de Beauvais, maison amie de Port-Royal. […] Toutefois, Grimarest, né en 1659, avait pu connaître beaucoup d’anciens amis ou camarades de Molière. […] La Fontaine lui-même, si ami pourtant du naturel, les lit et s’en amuse. […] Henriette avait été l’amie d’enfance de Marie et était restée très liée avec elle.
Quand son entretien solitaire, ses chants dans les bois, ses confidences d’ami à ami, sa misanthropie ou sa folle gaîté d’amant ne lui suffisent pas ; quand il veut sortir de lui-même, du pur lyrisme, du monologue ou du dithyrambe ; quand il a le don des combinaisons singulières, des nœuds de forte étreinte et des péripéties surprenantes, eh bien ! […] En effet, au second volume du Conservateur littéraire, journal que le jeune écrivain, aidé de ses frères et de quelques amis, rédigeait dès 1819, on trouve, comme faisant partie d’un ouvrage inédit intitulé les Contes sous la Tente, la première édition de cette nouvelle que l’auteur ne publia qu’en 1825, remaniée et récrite presque en entier. […] Delmar a perdu son ami, son frère par serment, le nègre Bug, qui lui a sauvé la vie, et dont il a causé involontairement la mort : de là son deuil éternel et ses soupirs étouffés. […] Il y eut bien encore un certain serment, une parole d’honneur donnée par le capitaine au féroce Biassou, dont il est prisonnier, et qu’il ne semble pas très-naturel de lui faire tenir, quand cela peut coûter la vie à son ami, à sa jeune épouse et à lui-même.
Les endroits qu’un ami équitable noterait d’un triple crayon, les faux brillants de verre que la sérieuse critique rayerait d’un trait de son diamant, ne font pas matière d’un doute en ces indulgentes cérémonies. […] Il leur importe donc beaucoup de ne se livrer que discrètement à la faveur, d’avoir toujours en eux, dans le silence et la solitude, une portion réservée où ils entendent leur propre conseil, et de se redresser aussi par le commerce d’amis éclairés qui ne soient pas poëtes. […] Ses soirées, à lui, se composaient de son jeune Abel, des frères Trudaine, de Le Brun, de Marie-Joseph : C’est là le cercle entier qui, le soir, quelquefois, A des vers, non sans peine obtenus de ma voix, Prête une oreille amie et cependant sévère. […] L’ami du poëte, le confident de ses jeunes mystères, comme a dit encore Chénier, a besoin d’entrer dans les ménagements d’une sensibilité qui ne se découvre à lui qu’avec pudeur et parce qu’elle espère au fond un complice. […] Lors donc qu’on les expose encore naissants au regard d’un ami, il doit être toujours sous-entendu qu’on le consulte, et qu’après votre première émotion passée et votre rougeur, il y a lieu pour lui à un jugement.
La mort, en vous ravissant un confrère, m’a privé d’un ami. […] Ami du plaisir, il respecta la décence ; chantre de l’Amour, il n’effaroucha point les Grâces. […] Laujon déposa par prudence ces dangereux ouvrages chez son ami M. […] Laujon court chez son ami, retire les livres, et les replace dans sa bibliothèque pour ne pas frustrer ses créanciers. […] Tu distinguas l’imposteur de l’homme religieux ; tu saurais séparer le faux philosophe du véritable ami de la sagesse ; le novateur factieux, du citoyen qui travaille à d’utiles découvertes ; le charlatan littéraire, de l’écrivain qui dédaigne les succès d’un jour, et qui n’aspire qu’aux suffrages de la postérité.
Elle y parle un pathos et un ithos transcendants que les meilleures intentions n’éclaircissent pas… « Les amis, ces grands inutiles, dit-elle (que les siens saluent !), doivent servir à mettre au jour nos brumes intérieures… » Drôle de fonction pour l’amitié, mais qui peut devenir dangereuse ; car, dans le livre que voici, on ne voit plus goutte en tous ces brouillards qui sortent d’elle et auxquels ses amis, ses pauvres chers amis, servent, si commodément et avec tant d’abnégation, de soupape ! […] … Et tout est de cette clarté et de cette logique dans un livre qui veut être éblouissant et qui n’est pas uniquement la purgation et l’expulsion secrètes des brumes intérieures devant les amis, mais une cassolette de parfums qui fument offerte somptueusement au public ! […] Eugénie de Guérin, dont Mme de Blocqueville se vante, à la première page de son livre, de s’être inspirée, Eugénie de Guérin qui, si elle revenait au monde, s’effrayerait, dans sa simplicité de cœur et de foi, du fatras auquel on la mêle, n’avait point de ces façons de penser sur le catholicisme que professent Mme la duchesse Eltha et Messieurs ses amis.
S’il y a plus qu’amis. […] Une oreille amie, (un cœur ami), une entente, une audience amie. […] Pas un ami. […] Je vous crois, mon ami. […] Votre ami aussi le sait, ensemble avec vous, puisqu’il est votre ami.
Les entretiens du poète réformateur avec ses amis roulaient exclusivement sur l’art d’écrire. […] Qui sait s’il n’eût pas été plus dur pour lui-même que ses amis ? […] Rien ne l’a plus touché, dit-il, dans cette apologie, que d’être qualifié par Arnauld du titre d’ami. […] Il défendit son ami, et fut bientôt forcé de fuir à son tour et de se cacher. […] Il voulait bien ne pas écrire contre eux, mais il ne voulait pas rompre avec ses anciens amis.
Chapelle devint aussi l’ami d’études de Poquelin et lui procura la connaissance et les leçons de Gassendi, son précepteur. […] — Je vous avoue à mon tour, lui dit son ami, que vous êtes plus à plaindre que je ne pensois, mais il faut tout espérer du temps. […] du ton d’un homme qui en dit moins qu’il ne pense ; les deux amis attendaient sa décision. […] Shakspeare, jeune, inconnu encore, attendait dans la chambre d’une auberge l’arrivée de lord Southampton, qui allait devenir son protecteur et son ami. […] Chapelle l’appelait grand homme ; mais ses amis considérables, et Boileau le premier, regrettaient en lui le mélange du bouffon.
C’est un petit livre fort imprévu que celui que vient de lancer, sous ce simple titre, notre ami et collaborateur M. […] Je n’en sais rien, mais je croirais aisément que Fanny a dû être conçue et écrite par manière de gageure comme Adolphe, c’est-à-dire « pour convaincre deux ou trois amis incrédules de la possibilité de donner une sorte d’intérêt à un roman dont les personnages se réduiraient à deux, et dont la situation serait toujours la même ». […] Feydeau, à quelqu’un de ses amis romanciers ou dramaturges qui insistait sur la disparité des genres, aura dit : « Et pourquoi n’appliquerais-je pas la même faculté d’analyse et de plastique à l’étude, à la reconstitution d’un sentiment unique, d’une situation simple, et n’en tirerais-je pas des effets d’art ? […] Une de ses amies, frappée de son silence et de son abattement, lui demanda si elle était malade. — Je n’ai pas été bien dans ces derniers temps, répondit-elle, et même à présent je suis fort ébranlée. — J’aspirais à produire dans l’esprit d’Ellénore une impression agréable ; je voulais, en me montrant aimable et spirituel, la disposer en ma faveur, et la préparer à l’entrevue qu’elle m’avait accordée. […] Elle n’a vu dans ce désir de sa part qu’une facilité de plus pour l’avenir : Nous convînmes que j’accepterais enfin les invitations de l’une de ses amies qui donnait à dîner toutes les semaines. — Il n’y a jamais beaucoup de monde, dit-elle, tu pourras aisément te lier avec nous.
Si, dans les grands et pathétiques naufrages modernes, l’intérêt public se porte naturellement sur les deux ou trois survivants que le radeau a rapportés et qui représentent pour nous les absents abîmés et engloutis, il convient de faire, ce semble, la même chose dans l’ordre de l’esprit et du talent, et de ne pas trop chicaner un ancien qui nous est arrivé par exception et par un singulier bonheur, surtout quand il nous offre en lui des dons charmants, incontestables ; il sied bien plutôt de l’aimer et de le louer tant pour son propre compte que pour les amis et parents qu’il représente et qui ne sont plus, au lieu d’aller se servir de ces noms très grands assurément, mais un peu nus désormais et à peu près destitués de preuves, pour l’infirmer et le diminuer. […] La lecture de la pièce s’acheva après souper, à la grande admiration du juge qui n’était plus qu’un ami. […] Ce fils si sage se laisse conduire par des amis chez elle ; il y va de compagnie. […] s’écrie Sosie qui était dans une véritable anxiété, me voilà soulagé ; j’avais grand’peur de cette Chrysis. » Une fois morte, ses amis soignent ses funérailles, et Pamphile avec eux ; on le voyait aller et venir dans la maison de la défunte avec ceux qui l’avaient aimée ; il y avait même des moments où il mêlait ses larmes aux leurs. […] Et quel naturel plus ingénu, plus fait pour exciter la sympathie, que celui de cette jeune fille éplorée, oublieuse de la foule et se renversant dans le sein d’un ami : flens quam familiariter ?
Il y revit tous ses amis et plusieurs de ceux qui avaient été ses ennemis, et avec qui il se réconcilia avec franchise. […] On y voit que quelques amis avaient parlé au cardinal de la triste situation de Patru, et celui-ci en a regret ; car il sait « quel fardeau c’est à une âme magnanime que d’être obligée de refuser : Lorsque je devins votre serviteur, ajoute-t-il, je ne regardai point à vos mains. […] Retz dut se résigner à garder le chapeau et à rester pour ses amis « le très bon cardinal ». […] Ses amis veulent qu’il ne se cloue point à Saint-Mihiel, et lui conseillent d’aller à Commercy et quelquefois à Saint-Denis. […] Il mourut le 24 août 1678, tendrement regretté d’elle et loué dans des termes qui sont la plus belle oraison funèbre, laissant l’idée de l’homme le plus aimable et du commerce le plus aisé, et d’un délicieux et parfait ami.
Ainsi, sous ce règne d’Auguste, si favorable aux arts, dit-on, dans cette heureuse maturité de l’idiome et du génie romain secondée par la paix de l’empire, chez ce peuple où se réfléchit alors le génie de la Grèce, parmi des conditions tout à la fois d’affinité naturelle et d’imitation, la poésie lyrique, cette belle parure du théâtre d’Athènes et des fêtes d’Olympie, cette voix antique de la religion et de la patrie, n’eut qu’un seul interprète, plus ingénieux que grand, plus ami du plaisir que de la vertu, de la fortune que de la gloire. […] L’hymne commencé n’est plus qu’une chanson, et le poëte, un ami du repos et du plaisir qui rend grâce au protecteur de la paix publique. […] Un salut d’allégresse à l’ami longtemps exilé qu’il revoit, un adieu plus tendre à l’ami qui s’éloigne, une consolation au malheur, un conseil à la prospérité, un éloge, une plainte, un lieu commun de prudence mondaine, sont pour cet heureux génie autant d’inspirations originales. […] Assez ami du courage et de la vertu, par imagination au moins, ami plus efficace du bon sens, du désintéressement, des désirs modérés, il représente la moyenne de l’humanité, et par là peut-être il instruit mieux qu’un précepteur plus sévère.
Ainsi Jouffroy, si j’ai bonne mémoire, s’appelait Lara, l’ami fidèle et dévoué de Gonsalve. […] Ce fut là que se manifesta sa véritable vocation, quoique les amis des lettres puissent regretter qu’il ne se fût pas voué exclusivement à elles. […] C’était, je crois, dans les vacances de Pâques de 1814, et je les passais chez un grand-oncle, grand ami de l’abbé Jouffroy, prêtre insermenté comme lui et curé d’une paroisse de la montagne à quelques lieues de Lons-le-Saulnier.
Présent à la victoire de Fontenoy, il en écrivit une relation à Voltaire, qui avait pour lors titre et fonction d’historiographe de France, et qui était son ancien ami de collège. […] vous serez mon amie tant que je vivrai. […] trahirai-je mon amie ? […] Comme elle arrivait ruinée de son ambassade, il fut question de raccommoder les affaires de sa maison : des amies complaisantes s’entremirent ; on la livra à M. le duc. […] D’Argenson se plaît donc à relever les éloges qu’il a entendu faire de son père au cardinal de Fleury et à d’autres qui autrefois étaient peu de ses amis, et cela le remettant en veine filiale, il trace à diverses reprises des esquisses vigoureuses et franches de cette figure où le sourcil redoutable recouvrait tant de qualités diverses, et une riche ou même une aimable nature.
Son personnage principal, le duc Pompée-Henri de Joyeuse, un lion à la mode, beau, aimable, doué de tous les talents, un ténor et un virtuose comme on en a connu, — comme un Mario ou un Belgiojoso, — arrivé à l’âge de quarante ans, cette extrême limite de la jeunesse, à bout de ressources et de désordres, tout à fait ruiné, est appelé en Allemagne par un ancien ami de sa famille, un ami de sa mère, le comte Herman qui, en mourant, l’adopte et lui laisse par testament son immense fortune, à la condition de prendre son nom et de séjourner en Allemagne au moins une année. […] Seul des anciens amis d’Herman, il a été l’un des témoins de son mariage, et il ne l’a pas perdu de vue depuis. […] Ce n’est pas lui qui raillerait son ami et son élève de dégénérer en père de famille ; il l’y encourage au contraire, il prend intérêt à sa jeune femme et à leur commun bonheur. […] Noirmont cependant a tout vu et tout deviné ; avant de laisser son ami, il le gronde et lui fait honte de toutes ces duplicités ; et quand Herman s’étonne de cette sévérité de langage à laquelle un tel mentor ne l’avait pas accoutumé jusque-là, Noirmont lui explique ses principes, car il en a, et qui se réduisent presque à un seul sentiment bien arrêté, la haine de l’hypocrisie : « Il est vrai, lui dit-il, je suis en guerre ouverte avec les salons ; je scandalise un monde corrompu à qui je refuse la satisfaction des apparences. […] Ne te souvient-il pas de mes supplications, de mes larmes, le soir où tu m’as arrachée tremblante de notre nid pour me produire devant tes amis ?
Elle se fit précieuse ; elle alla dans le monde, aimée, recherchée, courtisée4, semant autour d’elle des passions malheureuses auxquelles elle ne prenait pas trop garde, et conservant généreusement pour amis ceux même dont elle ne voulait pas pour amants. […] A l’époque dont nous parlons, loin d’être un obstacle à suivre le mouvement littéraire, religieux ou politique, ce genre de vie était le plus propre à l’observer ; il suffisait de regarder quelquefois du coin de l’œil et sans bouger de sa chaise, et puis l’on pouvait, le reste du temps, vaquer à ses goûts et à ses amis. […] Elle écrit d’ordinaire au courant de la plume et le plus de choses qu’elle peut ; et quand l’heure presse, à peine si elle relit. « En vérité, dit-elle, il faut un peu entre amis laisser trotter les plumes comme elles veulent : la mienne a toujours la bride sur le cou. » Mais il y a des jours où elle a plus de temps et où elle se sent davantage en humeur ; alors, tout naturellement, elle soigne, elle arrange, elle compose à peu près autant que La Fontaine pour une de ses fables : ainsi la lettre à M. de Coulanges sur le mariage de Mademoiselle ; ainsi celle encore sur ce pauvre Picard qui est renvoyé pour n’avoir pas voulu faner. Ces sortes de lettres, brillantes de forme et d’art, et où il n’y avait pas trop de petits secrets ni de médisances, faisaient bruit dans la société, et chacun désirait les lire. « Je ne veux pas oublier ce qui m’est arrivé ce matin, écrit Mme de Coulanges à son amie ; on m’a dit : Madame, voilà un laquais de Mme de Thianges ; j’ai ordonné qu’on le fît entrer. […] Jusque-là, rêver, c’était une chose plus facile, plus simple, plus individuelle, et dont pourtant on se rendait moins compte : c’était penser à sa fille absente en Provence, à son fils qui était en Candie ou à l’armée du roi, à ses amis éloignés ou morts ; c’était dire : « Pour ma vie, vous la connaissez : on la passe avec cinq ou six amies dont la société plaît, et à mille devoirs à quoi l’on est obligé, et ce n’est pas une petite affaire.
Loppin, « ami intime des lignes droites », et personnage, ce semble, un peu roide. […] Dès son arrivée, il s’est logé, lui et ses amis, dans un palais qu’ils ont loué, au bas de l’escalier de marbre de la Trinité-du-Mont. […] De Brosses nous donne, à cette occasion, un signalement piquant de chacun des membres du Sacré Collège, y compris son ami Lambertini, précédemment archevêque de Bologne et qui va être pape sous le nom de Benoît XIV. […] On ne peut quitter Rome quand on y est resté au-delà de quelques semaines ; c’est un charme connu de tous les voyageurs, et auquel de Brosses n’échappe pas : « Car il faut que vous sachiez, écrit-il aux amis de Dijon, que les gens ne sont jamais croyables quand ils disent qu’ils vont partir de Rome. On y est si bien, si doucement, il y a tant à voir et à revoir, que ce n’est jamais fait. » Pourtant de Brosses se décide ; il a ses amis, ses devoirs qui le rappellent ; durant ce voyage, ses yeux sont satisfaits, son cœur est ennuyé.
Comme on le voit, Herbart fait reposer le plaisir et la douleur non sur le contenu des idées, mais sur leur relation mutuelle et leur forme ; or, comment admettre que nous soyons ainsi indifférents au contenu, par exemple à l’idée même de notre ami, et affectés par le seul rapport mutuel de nos représentations opposées ? […] Si la mort d’un ami m’afflige, ce n’est pas parce qu’il y a conflit entre l’idée de ses bienfaits, qui tend à faire subsister son image dans la conscience, et l’idée de sa mort, qui tend à la refouler ; c’est parce qu’il y a conflit de mes inclinations, désirs, habitudes et affections avec la réalité brutale qui les prive de leur objet. […] « Que mon ami A ou que mon ami B meure, cela peut changer le degré, mais non la nature de ma douleur. » Selon nous, il y a sous tous les plaisirs, même les plus différents, une sorte de plaisir fondamental et vital qui est le plaisir même de vivre, conséquemment d’agir, de sentir et d’avoir conscience ; mais, de ce qu’il y a ainsi un élément commun qui nous permet de comparer les divers plaisirs en les rapportant tous au plaisir radical de l’action, il n’en résulte nullement qu’il n’existe aucune différence de qualité entre les différents plaisirs comme plaisirs. […] Qu’on m’arrache une dent, ou que mon ami meure, « cela peut changer le degré, mais non la nature de ma douleur ». […] S’il était indifférent au point de vue de la sensibilité de perdre une dent ou de perdre un ami, comment comprendre que ces deux événements pussent produire dans la douleur une si grande différence, même d’intensité ?
Thiers et son ami M. Mignet, beau jeune homme, qui devait suivre fidèlement son ami dans la vie, mais sans affronter les mêmes orages ; ils s’assirent, et, voyant sur ma table des lignes inégales annonçant des vers, ils me demandèrent de leur en lire quelques-uns. […] Mathieu de Montmorency acheta généreusement la dépouille de son ami. Chateaubriand n’avait rien fait encore pour le salut de son pays, mais il avait immensément fait pour sa gloire ; la France fut ingrate : c’est son habitude ; il ne s’adressait pas à un parti, comme les amis de Foy en 1829, ou de Laffitte en 1830. […] Était-il vrai de vanter la révolution dans ses opinions et dans ses tendances aujourd’hui et de brûler ensuite ce livre pour qu’il ne se levât pas contre lui dans une carrière nouvelle, pour que ses amis ne pussent pas lui reprocher l’ombre d’une apostasie ?
Quand je cherche à me présenter l’unique paire d’amis que nous avons été, je me figure deux prêtres en surplis se donnant le bras. […] J’ai peu encouragé l’amitié ; j’ai fait peu de chose pour mes amis et ils ont fait peu de chose pour moi. […] Mérimée eût été un homme de premier ordre s’il n’eût pas eu d’amis. Ses amis se l’approprièrent. […] Egger, dès les premiers mois de 1846, devenait mon ami et mon guide dans l’œuvre difficile de reprendre tardivement mes études classiques.
Il est vrai que ces livres sont des livres choisis, et que leurs auteurs me sont des amis, amis de mon amitié, et amis de mon esprit. […] Je n’ai pas connu, non plus, un plus charmant et plus délicat ami. […] … C’est comme notre ami Rodin. […] … Les amis sont les amis, sapristi ! […] — Il est l’ami des évêques !
Paul Et que toutes ses amies en sont jalouses. […] Et ses amis peuvent vous écharper. […] d’abord votre ami Jean Royère. […] Pierre Ce n’est pas à ce point de vue que se place mon ami Jean Royère. […] Notre ami Thibaudet, dans la Revue de Paris… M.
— C’est aussi comme toi, Ottilie, un ami du théâtre », ajouta-t-il, et nous nous félicitâmes mutuellement de notre penchant commun. […] Au contraire, Schiller, qui, entre nous, était bien plus un aristocrate que moi, mais qui bien plus que moi pensait à ce qu’il disait, Schiller avait eu le singulier bonheur de passer pour l’ami tout particulier du peuple. […] Mais j’étais aussi peu l’ami d’une souveraineté arbitraire. […] À cause de ma haine pour les révolutions, on m’appelait un ami du fait existant. […] Mais à côté de beaucoup de bonnes choses il en existe beaucoup de mauvaises, d’injustes, d’imparfaites, et un ami du fait existant est souvent un ami de ce qui est vieilli, de ce qui ne vaut rien.