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1236. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Charles Perrault. (Les Contes des fées, édition illustrée.) » pp. 255-274

J’y vois surtout de l’originalité, et les hommes les plus compétents qui jugent aujourd’hui de Claude Perrault, médecin, physicien et architecte, lui accordent, sans hésiter, du génie pour ses vues dans l’anatomie comparée et la physiologie, dans la mécanique, et pour ses nobles conceptions dans les beaux-arts. […] Huit jours après, Vitart leur apporta la première des Lettres provinciales de Pascal, en leur disant : « Voilà ce que vous m’avez demandé. » Notre Charles Perrault se fait recevoir avocat ; il plaide, mais sa vue sensée et naturelle va bien au-delà des dossiers.

1237. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — II. (Fin.) » pp. 246-265

Cette opinion de Richelieu, qui vient après le débordement du xvie  siècle et avant le déluge du xviiie , est du Bonald de première qualité, et, de quelque côté qu’on l’envisage, exprimée à cette date et avec cette précision, elle atteste la vue profonde de l’homme d’État. […] Dans ses peintures morales, et dans l’examen des conditions qu’il exige des hommes appelés à être des conseillers politiques, il avait certainement en vue tel ou tel de ceux qu’il avait connus ; mais ses observations sont si justes et si fortes que, rien qu’à les transcrire ici, il semble encore aujourd’hui qu’on puisse mettre des noms propres au bas des qualités et des défauts : Les plus grands esprits, dit Richelieu, sont plus dangereux qu’utiles au maniement des affaires ; s’ils n’ont beaucoup plus de plomb que de vif-argent, ils ne valent rien pour l’État.

1238. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre deuxième. Rapports du plaisir et de la douleur à la représentation et à l’appétition »

Chez les enfants et les sauvages, les sons et les couleurs ont un caractère d’émotion beaucoup plus tranché que chez l’homme adulte et civilisé : les sauvages sont irrités, comme les animaux, par la vue d’un rouge éclatant ; le son énergique d’un instrument comme la trompette les excite à un haut degré ; d’autres sensations visuelles ou auditives produisent un effet déprimant ; toutes semblent provoquer des sentiments de plaisir ou de déplaisir, par rapport auxquels nous, au contraire, nous sommes « blasés ». […] Un germe de beauté n’existe pas seulement, comme on l’admet d’ordinaire, dans les plaisirs de la vue et de l’ouïe ; il se retrouve jusque dans le toucher et le contact, dans la saveur, dans l’odeur.

1239. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1873 » pp. 74-101

Tout en l’épargnant, tout en estompant, avec des paroles de reconnaissance, le peu de valeur du personnage, il nous le peint, comme ayant un certain tact de l’humanité, et le sens divinatoire, à première vue, d’un incapable avec un intelligent. […] Vous verriez la mer, comme vous ne l’avez jamais vue.

1240. (1911) Jugements de valeur et jugements de réalité

Les idéaux collectifs ne peuvent se constituer et prendre conscience d’eux-mêmes qu’à condition de se fixer sur des choses qui puissent être vues par tous, comprises de tous, représentées à tous les esprits : dessins figurés, emblèmes de toute sorte, formules écrites ou parlées, êtres animés, ou inanimés. […] Dans la faculté d’idéal, elle voit une faculté naturelle dont elle cherche les causes et les conditions, en vue, si c’est possible, d’aider les hommes à en régler le fonctionnement.

1241. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre V. Séductions pour la compréhension de la psychologie indigène. — Conclusion »

— Conclusion Révélation par les contes et fables, non de ce que sont les noirs, mais de ce qu’ils rêvent d’être, tant au point, de vue idéal qu’au point de vue pratique. — Quelques aphorismes de morale des apologues. — Psychologie succincte des indigènes. — A) Sentiments : 1° Sentiments affectifs. […] — Le noir a-t-il tendance à s’associer en vue d’un but à atteindre ?

1242. (1892) L’anarchie littéraire pp. 5-32

Ce que j’ai eu surtout en vue, ç’a été de servir la cause du progrès, de la science, c’est-à-dire la Révolution. […] Voici les plus en vue : Jules Guesde, Deville, Paul Lafargue, Rouanet, Rodolphe Darzens, Adolphe Tabarant, Hippolyte Buffenoir, Anatole Cerfberr, Eug. 

1243. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VI. Daniel Stern »

Dans les Esquisses morales, Mme Stern ne s’occupe pas seulement de la femme ; elle jette aussi des vues sur l’homme, sur son éducation, dans laquelle elle remplace le catholicisme et sa tradition, qui éveille trop tôt l’enfant du beau rêve de la nature (n’est-ce pas joli ?) […] Après l’homme, on trouve aussi des vues sur Dieu dans le livre de Mme Stern.

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