/ 1953
210. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre premier. Aperçu descriptif. — Histoire de la question »

Quant à Socrate, puisqu’il se disait conseillé par une voix que lui seul pouvait entendre, il faut bien le considérer comme le premier philosophe qui ait observé sur lui-même la parole intérieure ; mais il ne reconnut pas qu’elle était un simple fait psychique ; il en attribua à un dieu les manifestations les plus vives et ne remarqua pas les autres [ch. […] En second lieu, le nominalisme du moyen âge impliquait la connaissance de la parole intérieure ; car il est évident que, pour penser les genres, nous n’avons pas besoin du bruit de notre voix ou de la voix d’autrui. […] Sophiste, p. 263-264 : « Pensée et discours […], c’est la même chose, avec cette seule différence que le dialogue intérieur de l’âme avec elle-même et sans la voix […] s’appelle pensée, tandis que ce qui vient de la pensée par la bouche avec des sons articulés s’appelle discours. […] Timée, p. 37 B « La raison […] dans les mouvements auxquels elle se livre sans voix et sans écho, entre en rapport avec ce qui est sensible ; alors naissent des opinions et des croyances […] stables et vraies. » (Traduction Cousin.) […] Mais par la voix la prière devient publique.

211. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Il lui prête un visage sévère et une voix morose. […] Autorité d’âge, autorité d’aspect, de voix et de jeu. […] Sa voix perçante amuse l’oreille et éveille le rire. […] sa voix est naturellement grêle : c’est la voix d’une femme. […] ajoutait-il d’une voix éclatante et superbe.

212. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 519-526

Voici quelques Strophes de l’Ode : « Du Roi des Rois la voix puissante S’est fait entendre dans ces lieux : L’or brille, la toile est vivante, Le marbre s’anime à mes yeux. Prêtresses de ce Sanctuaire, La Paix, la Piété sincére, La Foi, Souveraine des Rois, Du Très-Haut Filles immortelles, Rassemblent en foule autour d’elles Les Arts animés par leurs voix.

213. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 223-229

Marmontel, & apprendre au Lecteur que le débit de son Epître, intitulée La VOIX DES PAUVRES, vendue à leur profit, a procuré de grands secours à cette portion souffrante de nos Concitoyens. […] Elle a fait éclater, dans l’événement * malheureux, qui a donné lieu à la Voix du Pauvre, ce qu’on a éprouvé dans tous les temps de sa part, des traits héroïques de courage & de sentiment, qu’on attendoit en vain de la verbeuse & stérile humanité.

214. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre VI. La Mère. — Andromaque. »

Vox in Rama audita est, dit Jérémie18, ploratus et ululatus multus ; Rachel plorans filios suos, et noluit consolari, quia non sunt. « Une voix a été entendue sur la montagne, avec des pleurs et beaucoup de gémissements : c’est Rachel pleurant ses fils, et elle n’a pas voulu être consolée, parce qu’ils ne sont plus. » Comme ce quia non sunt est beau19 ! […] L’antiquité ne parle pas de la sorte, car elle n’imite que les sentiments naturels : or, les sentiments exprimés dans ces vers de Racine ne sont point purement dans la nature ; ils contredisent au contraire la voix du cœur.

215. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre VII. Des Saints. »

Mais quel essaim de vénérables ombres, à la voix d’une Muse chrétienne, se réveille dans la caverne de Mambré ? […] Déjà l’Océan se creuse pour engloutir les matelots ; déjà les vagues, élevant leur triste voix entre les rochers, semblent commencer les chants funèbres ; tout à coup un trait de lumière perce la tempête : l’Étoile des mers, Marie, patronne des mariniers, paraît au milieu de la nue.

216. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre IX. Application des principes établis dans les chapitres précédents. Caractère de Satan. »

« Ô toi qui, couronné d’une gloire immense, laisses, du haut de ta domination solitaire, tomber tes regards comme le Dieu de ce nouvel univers ; toi, devant qui les étoiles cachent leurs têtes humiliées, j’élève une voix vers toi, mais non pas une voix amie ; je ne prononce ton nom, ô soleil !

217. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1866 » pp. 3-95

Et devant soi, dans les ténèbres, la grande voix rythmée de la lame molle, et, dans le dos, la musique des airs de valse qui joue dans la lumière. […] Elle a remarqué qu’un grand nombre de femmes ont des voix, selon leur toilette : leur voix de soie, leur voix de velours, etc. […] Tous ces critiques s’écrient d’une seule voix qu’il y a eu un temps, un pays, une œuvre au commencement de l’humanité, où tout a été divinisé, et au-dessus de toute discussion et même de tout examen. […] fait de sa petite voix qui s’enfle, Sainte-Beuve. […] Puis, sous la pression de sa main, il lui dit d’une voix rude : « Ah !

/ 1953