Nous observons de même qu’en Hongrie la même ville a un nom chez les Hongrois, un autre chez les Grecs, un troisième chez les Allemands, un quatrième chez les Turcs.
Ses ennuis, au milieu de la société étroite et jalouse d’une petite ville, avaient accru ce penchant, que des chagrins domestiques et des douleurs physiques vinrent transformer en une noire misanthropie. […] Il se retire dans un faubourg de la grande ville. […] Ce fut là qu’il connut Benjamin Constant, qui avait dans cette ville une partie de sa famille. […] Je trouvais qu’aucun but ne valait la peine d’aucun effort. » C’est dans cette disposition qu’il consume au fond d’une petite ville une existence sans utilité et sans attrait. […] L’édition était ornée d’une eau-forte représentant un jeune homme vêtu d’une longue redingote à la coupe de 1830, appuyé sur son coude, au sommet d’un pic dominant une ville sombre.
. — Deux éclaircies dans cette atmosphère chargée d’œuvres, quelques journées d’absence, passées les unes dans une ville de Normandie jadis habitée par l’auteur, les autres dans un port voisin de l’Espagne, — voilà toute la matière des deux cahiers de notes que l’écrivain a griffonnées entre deux pages de ses romans ou deux paragraphes de ses articles. […] Il a vécu enfant, et même adolescent, dans la vieille ville de Valognes, et il a connu les survivants des terribles guerres de la chouannerie du Cotentin. […] Il s’était trouvé aussi tout prêt pour ressentir et pour traduire, lui, l’ardent idéaliste emprisonné dans les plates misères d’une ville de province, la haine des lettrés contre la médiocrité ambiante, qui est une des formes de la révolte contre la démocratie. […] La sécurité de l’hygiène permet la conservation des enfants faibles qui grandissent, se marient et deviennent les reproducteurs de leur propre faiblesse, d’où cette quantité effrayante de créatures grêles et diminuées dont les grandes villes foisonnent. […] Ce que l’on appelle les mœurs réside au contraire dans les traits généraux qui conviennent à une classe entière de personnes, en sorte que deux habitants d’une même petite ville et de même condition, deux membres d’une même confrérie, pourront se ressembler beaucoup par les mœurs et différer totalement par le caractère.
le voici : la reprise du Pré-aux-Clercs, à l’Opéra-Comique… Le Pré-aux-Clercs est un chef-d’œuvre… et depuis tantôt vingt années que l’œuvre est vivante et que l’artiste est mort, la musique Française n’a rien créé qui se puisse comparer à ce chef-d’œuvre… Le premier jour, elles n’étaient pas plus fraîches et plus nouvelles qu’elles ne le sont aujourd’hui, ces grâces de l’œuvre d’Hérold : Ce soir j’arrive en cette ville immense… et le duo les rendez-vous de noble compagnie… ô jour d’innocence ! […] Il y a tel mouvement de ces lèvres charmantes qui tiennent moins de la petite maîtresse que du lièvre broutant le serpolet, telle façon de mordre sur un mot spirituel qui rappelle le coup de dent dédaigneux (Dente superbo) du rat de ville d’Horace, et, par instants, cette bouche mignonne a si peur de paraître grande, qu’elle se mange elle-même aux extrémités. […] « La fortune, jalouse de Mélingue, a soufflé sur le théâtre de Mélingue un incendie à ce point furieux, que la ville entière se demande encore comment un si grand incendie a pu contenir dans un si petit théâtre. » Avouez qu’il faut être un critique bien fatigué pour faire, sans nécessité aucune, d’un verbe actif un verbe neutre.
El Hadj est l’histoire ultra-symbolique d’un prophète qui console par de pieux mensonges et ramène dans sa ville un peuple égaré dans le désert, à la recherche d’un Chanaan chimérique et à la suite d’un prince mystérieux, toujours caché dans sa litière ou sous sa tente et dont personne n’a pu voir le visage. […] L’un des affidés, jouant le rôle de facchino, lui offre de le conduire dans un hôtel paisible et le mène dans une maison malfamée des bords du Tibre, où la vertu du nouveau reine-thor succombe aux séductions non pas même d’une fille-fleur, mais de la Carola avec qui Lafcadio cohabitait naguère à Paris, et qui congédiée par lui, a émigré dans la Ville Eternelle où elle est gouvernée par Protos.
Lisez encore le récit de miss William, une jeune fille riche et de bonne naissance réduite au métier de courtisane, rançonnée, affamée, malade, grelottante, errant dans les rues pendant de longues nuits d’hiver, parmi « les misérables créatures nues, en haillons crasseux, entassées comme des pourceaux dans le coin d’une allée sombre », qui appellent les matelots ivres pour obtenir « de quoi apaiser avec du gin la rage de la faim et le froid, et qui descendent dans l’insensibilité bestiale jusqu’à ce qu’à la fin elles aillent mourir et pourrir sur un fumier. » Celle-ci est jetée à Bridewell avec le rebut de la ville, soumise aux caprices d’un tyran qui lui impose des tâches au-dessus de ses forces et la punit de ne pas les remplir, fouettée jusqu’à s’évanouir, puis à coups de fouet tirée de son évanouissement, pendant ce temps volée de tout ce qu’elle a sur elle, bonnet, souliers, bas, « mourant de faim et aspirant à mourir vite. » Une nuit, elle essaye de se pendre. […] Ils veulent être renseignés sur les espèces et les degrés du bonheur et du malheur, sur les variétés et les suites des conditions et des caractères, sur les avantages et les inconvénients de la ville et de la campagne, de la science et de l’ignorance, de la richesse et de la médiocrité, parce qu’ils sont moralistes et utilitaires, parce qu’ils cherchent dans un livre des lumières qui les détournent de la sottise et des motifs qui les confirment dans l’honnêteté, parce qu’ils cultivent en eux le sense, c’est-à-dire la raison pratique.
— Il raconte le siége de Londonderry, il désigne la place que les anciens bastions occupent dans la ville actuelle, le champ qui était couvert par le camp irlandais, le puits où buvaient les assiégeants : quel habitant de Londonderry pourra s’empêcher d’acheter son livre ? — Quelque ville qu’il aborde, il marque les changements qu’elle a subis, les nouvelles rues ajoutées, les bâtiments réparés ou construits, l’augmentation du commerce, l’introduction d’industries nouvelles : voilà tous les aldermen et tous les négociants obligés de souscrire à son ouvrage. — Ailleurs nous rencontrons une anecdote sur un acteur et une actrice : comme les superlatifs intéressent, il commence par dire que William Mountford était « le plus agréable comédien », qu’Anne Bracegirdle était « l’actrice la plus populaire » du temps.
Je m’en plaignais à mon ami, et le soir, sous sa lampe, dans ce grand silence qui enveloppe là-bas une ville universitaire, nous en cherchions tous deux les raisons. […] La charmante ville sortait de la brume matinale aussi parée et aussi tranquille qu’un palais de fées, et sa robe de molle vapeur rose, semblable à une jupe ouvragée de la Renaissance, était bosselée par une broderie de clochers, de cloîtres et de palais, chacun encadré dans sa verdure et dans ses fleurs.