il en a aussi le diamant taillé à facettes, et je crois même qu’il se reconnaît en se mirant dans la facette, ce qui explique par de la fatuité son amour si vif pour Montesquieu. […] Ainsi, pour qui se rend compte, à part de leur emploi, des forces vives qu’atteste ce qui nous est resté de Rivarol, il est évident que jamais personne ne fut plus apte aux choses littéraires, et dans une proportion plus considérable et plus puissante. […] Par la sveltesse et le vif de son esprit, par cette succession d’éclairs dont il était la source, par l’armature aiguisée de ses facultés qui ressemblaient à des javelots et à des flèches, Rivarol était un journaliste né.
le seul développement de ce talent si franc et si vif aurait bien suffi à manifester naturellement son originalité. […] Il était d’une génération dont le mot secret, le premier vœu inscrit au fond du cœur, avait été la poésie en elle-même, la poésie avant tout. « Dans tout le temps de ma belle jeunesse, a dit l’un des poètes de cette même époque, j’ai toujours été ne désirant, n’appelant rien tant de mes vœux, n’adorant que la passion sacrée », la passion, c’est-à-dire la matière vive de la poésie.
Ce livre anathématisé par eux a eu la vogue, et il l’a due en grande partie, j’aime à le croire, à une situation vraie, poignante, saisie sur le vif, — oui, à la vie qui y palpitait et au sang qui circulait dans ses veines. […] Le personnage du comte de Grandmont était pris sur le vif, emporté de verve, et touché avec assez de finesse pour n’avoir pas déplu, dit-on, à ceux-là mêmes qui s’y sont le mieux reconnus.
« Je me suis convaincu depuis longtemps », m’écrivait à ce sujet un étranger qui sait à merveille notre littérature, « que, pour presque tout le monde, la vérité dans la critique a quelque chose de fort déplaisant ; elle leur paraît ironique et désobligeante ; on veut une vérité accommodée aux vues et aux passions des partis et des coteries. » Et, pour me consoler, cet étranger, qui est Anglais, ajoutait qu’une telle disposition à se révolter contre une entière vérité et sincérité de critique appliquée à de certains hommes et à de certains noms consacrés, était poussée plus loin encore en Angleterre qu’en France, où l’amour des choses de l’esprit est plus vif et fait pardonner en définitive plus de hardiesse et de nouveauté, quand on y sait mettre quelque façon. […] Molé, étaient des plus vifs à blâmer le nouveau fonctionnaire récalcitrant et inapplicable : on le voyait déjà destitué, et ses amis disaient : Il l’a bien mérité !
Quand on vit s’ébranler cette admirable cavalerie de Milhaud, quand on la vit traverser de droite à gauche notre ligne de bataille, un sentiment universel, électrique, circula : le cri de Vive l’Empereur ! […] Le mouvement de toute cette cavalerie Kellermann défilant au cri de : Vive l’Empereur !
Sainte-Beuve ne m’imputerait en aucun cas des manœuvres sourdes… Mais ce serait pour moi une blessure vive que la supposition que j’ai pu laisser, même innocemment, même sans les apercevoir, se pratiquer autour de moi de telles manœuvres contre l’excellent M. […] « Je vous avouerai que les choses dites par moi à l’occasion de la Grammaire étaient plus vives dans ce qui a été lu sur la tombe : je les ai atténuées déjà dans le Moniteur.
Mais, jusqu’à nos jours, l’esprit national, en ce qu’il a de plus vif et de plus essentiellement poétique, n’avait pas fait irruption encore dans la littérature que j’appellerai d’étude et d’art, ou, si l’on veut, cette littérature, sur le point essentiel et le plus saillant, n’était pas descendue à lui ; elle n’avait pas atteint juste à l’endroit le plus sonore ; la disposition chantante, l’humeur chansonnière n’avait jamais été grandement ni délicatement mise en jeu ; on l’avait laissée fredonner au hasard, courir par les goguettes ou sous le balcon du Mazarin, et s’abandonner, satirique ou bachique, à une irrégularité et à une bassesse qui, littérairement, semblaient sans conséquence. […] J’ai peu à dire de la préface dont tout le monde aura admiré le ton simple, l’aisance délicate, et cette clarté vive et continue qui caractérise la prose de Voltaire.
« Et au lieu du faible crépuscule que nous appelons jour, une lumière vive et pure rayonnera d’en haut, comme un reflet de la face de Dieu. […] Mais la jeunesse, la nouveauté vive triomphe à tout moment par la pensée même ; la franchise du sentiment crée la beauté : ainsi, dans le chapitre de l’Exilé : « J’ai vu des jeunes hommes, poitrine contre poitrine, s’étreindre comme s’ils avaient voulu de deux vies ne faire qu’une vie, mais pas un ne m’a serré la main : l’Exilé partout est seul. » Le chapitre de la mère et de la fille n’offre pas une seule couleur nouvelle ; mais Celui qui donne aux fleurs leur aimable peinture, et qui inspira la simplicité de Ruth et de Noémi, a envoyé son sourire sur ces pages.