Le berger, indiquant le tombeau que la tradition désigne pour celui d’Ariane, ajoute : « Ce monument, ainsi que tous ceux de ce pays, a été mutilé par le temps et encore plus par les barbares ; mais le souvenir de la vertu malheureuse n’est pas sur la terre au pouvoir des tyrans. » Et Bernardin, après avoir achevé son tableau, ajoute à son tour : « Je doute qu’un athée même, qui ne connaît plus dans la nature que les lois de la matière et du mouvement, pût être insensible au sentiment de ces convenances présentes et de ces antiques ressouvenirs. » Qu’a de commun, je vous prie, un athée avec les idées naturelles que fait naître l’histoire d’Ariane d’après Catulle, dans la bouche du berger ? Et qu’a de commun aussi Ariane, amante fugitive puis abandonnée, et qui essaie de noyer son chagrin dans le vin, avec l’idée de la vertu malheureuse ? […] Pour prouver les avantages de la petite propriété, Bernardin nous décrit un paradis terrestre, près de Paris, qui doit tout son bien-être et toutes ses vertus, selon lui, à la division des propriétés : ce sont les prés Saint-Gervais, tout proche Romainville.
Marguerite jeune, ouverte à tous les bons et beaux sentiments, à la vertu sous toutes les formes, s’éprit de cette cause ; et, quand son frère fut arrivé au trône, elle se dit que c’était à elle d’en être auprès de lui le bon génie et l’interprète, de se montrer la patronne et la protectrice de tous ces hommes qui excitaient contre eux, par leurs doctes innovations, bien des rancunes pédantesques et des colères. […] François Ier, à cette date, en avait cinq, qui, à l’exception d’un seul, venaient tous d’avoir la rougeole : Et maintenant, dit Marguerite, sont tous entièrement guéris et bien sains : et fait merveille M. le Dauphin d’étudier, mêlant avec l’école cent mille autres métiers (exercices) ; et n’est plus question de colère, mais de toutes vertus. […] De tout temps, les honnêtes femmes ont dû écouter et entendre plus de choses qu’elles n’en disent ; mais le moment décisif et qui est à noter, c’est celui où elles ont cessé de dire elles-mêmes ces choses inconvenantes, et de les dire au point de les fixer ensuite par écrit sans songer qu’elles manquaient à une vertu.
Ce serait là plutôt une œuvre de moraliste, qui veut donner envie de la vertu en la peignant charmante, qu’une œuvre d’observation et de réalité ressouvenue. […] Voilà pourquoi il a écrit, avec cette bonne amertume d’écorce d’orange, — et d’une orange qui ne tourne jamais à l’acide, — ce livre des Patriciennes de l’Amour qui est un livre de mécontent distingué, de sybarite qui veut qu’on lui change ses roses, d’homme qui a fini par trouver que la vertu pourrait bien être du piquant… et le vice, de la piquette ! […] C’est enfin la preuve faite au Diable· lui-même qu’il y a des diableries plus fortes que les siennes, et que ce sont les diableries de l’Innocence, de la Vertu, du Dévouement… Et pourquoi pas de la Sainteté ?
— L’essentiel, c’est la cause ou vertu productrice et durable dont les faits particuliers et passagers sont les effets. […] Vous l’aviez conduite hors du chemin dans une broussaille ; elle y est encore ; les physiologistes à qui l’on parle de psychologie se mettent à rire, citent Molière, l’opium qui fait dormir parce qu’il a une vertu dormitive ; l’homme qui perçoit les objets extérieurs parce qu’il a la faculté appelée perception extérieure ; l’âme qui ressent l’émulation parce qu’elle apporte en naissant un penchant à l’émulation ; l’esprit qui connaît les objets infinis parce qu’il possède la raison, faculté de l’infini. […] Étant donnés la sympathie, l’égoïsme, la vertu, l’amour, l’ambition, la crainte et toutes les passions, Spinoza les explique non par une liste d’inclinaisons primitives, mais par ce fait que la joie est un accroissement d’action et de perfection.
La Fontaine a la prise et l’efficacité du réel Lamartine l’ascendant et la vertu de l’idéal. […] C’est un bon livre, un maître livre que celui où tant de vertus sont remises dans leur lustre. […] Or quel est un semblable idéal, sinon celui de Platon et de Pétrarque ; la passion en harmonie avec le devoir et cette harmonie créant la vertu ? […] Au reste ce doute ironique, promené sur tous les sommets de ce monde, s’arrêtait à la vertu simple et pour ainsi dire anonyme. […] Il savait distinguer la vertu dans la vie privée, il savait également la reconnaître dans la vie des peuples.
Je ne parle point pour ces ames insensibles & farouches, ou pour celles qui n’ont qu’un chagrin superbe, je parle pour ceux qui sçavent apprécier les vertus & les talens.
Une morale saine, des sentimens délicats, des caracteres bien saisis & bien développés, des événemens présentés avec art, des réflexions naturelles & répandues avec choix, y forment un tableau intéressant, dont le but est d’inspirer l’horreur du vice & l’amour de la vertu.
Ce Livre a été traduit en Espagnol, & mérite de l’être chez tous les Peuples jaloux de la vertu des Femmes.