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20. (1914) Boulevard et coulisses

De même quand nous manquions d’argent, l’idée ne nous serait pas venue de maudire la destinée, ni de crier à la persécution. […] Derembourg vient de recevoir des gifles de Lisbonne. […] Je viens de vous dire que le krack fut une date capitale de l’histoire de cette époque et vous voyez maintenant pourquoi. […] La question du rétablissement de la censure qui vient de se poser à nouveau est un phénomène de ce genre. […] On vient de lui présenter un petit employé de commerce, mal habillé, sans esprit et sans jeunesse.

21. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Rayons et les Ombres » (1840) »

Déclarons-le bien vite et dès à présent, dans tout ce qu’on vient de lire comme dans tout ce qu’on va lire encore, l’auteur de ce livre, et cela devrait aller sans dire, est aussi loin de songer à lui-même qu’aucun de ses lecteurs. […] L’auteur pense que tout poëte véritable, indépendamment des pensées qui lui viennent de son organisation propre et des pensées qui lui viennent de la vérité éternelle, doit contenir la somme des idées de son temps. […] Ce qu’il voudrait qu’elle fût, il vient de le dire dans les pages qui précèdent ; ce qu’elle est, le lecteur l’appréciera.

22. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIIe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin » pp. 225-319

Cette méchante bête vient de m’enlever un petit pigeon que je réchauffais au coin du feu. […] Vraiment, toute l’âme chante à la belle venue de Dieu, qui s’annonce de tous côtés par des cantiques et par le joli carillon. […] le beau rayon de lune qui vient de tomber sur l’évangile que je lisais !  […] Il lui serait venu de sourire sur son lit de mort comme un martyr sur son chevalet. […] « Je viens de passer la nuit à t’écrire.

23. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chansons de Béranger. (Édition nouvelle.) » pp. 286-308

Le temps n’est-il pas venu de dégager un peu toutes ces tendresses, toutes ces complaisances, de payer à l’homme, à l’honnête homme qui a, comme tous, plus ou moins, ses faibles et ses faiblesses, au poète qui, si parfait qu’on le suppose, a aussi ses défauts, de lui payer, dis-je, une large part, mais une part mesurée au même poids et dans la même balance dont nous nous servons pour d’autres ? […] Je viens de relire presque tout entier (de relire, il est vrai, et non pas de chanter) le recueil de Béranger, et j’ai acquis la conviction que, chez lui, l’idée première, la conception de la pièce, est presque toujours charmante et poétique, mais que l’exécution, par suite des difficultés du rythme et du refrain, par suite aussi de quelques habitudes littéraires qui tiennent à sa date ou à sa manière, laisse souvent à désirer. […] Telle est ma conviction, que je viens de me confirmer à moi-même par une entière lecture, et j’ose la dire parce que je crois que le moment est venu de dire, au moins en littérature, tout ce qu’on croit vrai. […] — Béranger, ce dimanche-là, venait de faire ce que j’appelle sa tournée pastorale. […] À chacun son tour : Je viens de lire les Nouvelles causeries de M. de Pontmartin.

24. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXIII » pp. 332-336

Brizeux, intitulé les Bretons et composé de vingt-quatre chants, vient de paraître. […] Voici un passage du chant second ; le poëte, qui vient de décrire la défense d’un troupeau de bœufs contre un loup, s’écrie tout d’un coup, exprimant cet amour un peu sauvage et forcené pour sa Bretagne qui fait l’inspiration de son poëme : O landes ! […] — On vient de recueillir dans la Bibliothèque Charpentier les œuvres de Théophile Gautier ; son volume de vers, qui en contient un assez grand nombre d’inédits, aura un certain succès auprès de ceux à qui la grâce de la fantaisie et la vivacité de la couleur suffisen On peut citer comme une élégie d’un paganisme très-nu, mais très-gracieux (le genre admis), son Premier rayon de mai.

25. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — La déformation  »

C’est un moyen dont la langue se sert pour utiliser un mot qui vient de se trouver sans emploi. […] Quant au mot sacristine, il est probable qu’il vient de sacristie et non de sacristain. […] Fanfreluche vient de l’italien fanfalucca ; palefrenier, de paraveredus ; pimprenelle, de pimpinella. […] Écale est le mot primitif ; il vient de l’allemand, où la forme ancienne était schalja. […] La forme populaire se retrouve dans médaille, venu de l’italien ; de metallia le vieux français avait tiré maille (monnaie).

26. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XI. Il Convitato di pietra (le Convié de pierre) » pp. 191-208

Arlequin donne un soufflet à un autre serviteur qu’il croit coupable du tour qu’on vient de lui jouer. […] Afin de le mettre en bonne humeur, il lui parle d’une veuve charmante, dont il est amoureux, et dit qu’il voudrait souper à l’instant pour aller au rendez-vous qu’elle vient de lui donner. […] — Je viens de chez elle, répond Arlequin, et ne l’ai pas trouvée. — Tu mens. — Si cela n’est pas, que ce filet de chevreuil puisse m’étrangler ! […] vous savez que mon maître est à tous les diables, où, vous autres, grands seigneurs, irez aussi quelque jour : réfléchissez donc sur ce qui vient de se passer.” […] Il n’échappera à personne que l’arlequinade italienne, telle ou à peu près telle que nous venons de la retracer, était pourtant une transition presque nécessaire entre l’œuvre du Frère de la Merci et l’œuvre philosophique et satirique de Molière.

27. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface des « Burgraves » (1843) »

Par moments, un grondement de tonnerre sortait du mont Olympe, et dans ces instants-là le voyageur épouvanté voyait se soulever au nord, dans les déchirures des monts Cambuniens, la tête difforme du géant Hadés, dieu des ténèbres intérieures ; à l’orient, au-delà du mont Ossa, il entendait mugir Céto, la femme baleine ; et à l’occident, par-dessus le mont Callidrome, à travers la mer des Alcyons, un vent lointain, venu de la Sicile, lui apportait l’aboiement vivant et terrible du gouffre Scylla. […] L’auteur des pages qu’on va lire était déjà préoccupé de ce grand sujet qui dès longtemps, nous venons de le dire, sollicitait intérieurement sa pensée, lorsqu’un hasard, il y a quelques années, le conduisit sur les bords du Rhin. […] Un jour, comme l’auteur venait de visiter les citadelles écroulées qui hérissent le Wisperthal, il se dit que le moment était venu. […] Quand l’idée qu’on vient de dérouler apparut à l’auteur, il songea sur-le-champ que cette double intervention était nécessaire à la moralité de l’œuvre. […] Après avoir, comme il vient de l’indiquer et sans dissimuler d’ailleurs son infériorité, ébauché ce poëme dans sa pensée, l’auteur se demanda quelle forme il lui donnerait.

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