Le Tasse, Montemayor sont en leurs pays de grands poètes : D’Urfé ne vaut que par sa prose, fluide, diffuse, aimable, où se reconnaît le contemporain littéraire de François de Sales et de Montchrétien. […] Rien ne vaut que pénétré ou orné d’esprit. […] Malherbe lui reprochait de manquer de force : mais dans sa faiblesse laborieuse et châtiée, il a de forts, de triomphants réveils ; on a de lui des pièces qui valent le meilleur Malherbe. […] C’est là ce qui vaut le mieux dans l’œuvre de Mlle de Scudéry : les portraits, trop vantés, sont trop embellis par un art doucereux pour avoir une grande valeur ou morale ou documentaire. […] Scarron est le grand homme du genre : rien ne vaut le Virgile travesti, qui ne vaut pas grand’chose.
Il vaut mieux y croire pour en avoir peur, que la nier et en être envahi. […] Les dialogues de Platon ne valent pas les Provinciales. […] Les caractères ne valent même pas ceux de Térence ; ils ne parlent ni selon la nature, ni en gens d’esprit. […] Si j’en juge par le ton de ses louanges, il connaît ce que vaut son oncle ; il ne le sent pas. […] Il vaut mieux les aller lire inscrites dans les codes qui régissent notre société libre, dégagées de toute polémique, sous la forme de simples et pacifiques affirmations.
Les efforts qui peuvent valoir aux hommes de la gloire et du pouvoir, n’obtiennent presque jamais aux femmes qu’un applaudissement éphémère, un crédit d’intrigue ; enfin, un genre de triomphe du ressort de la vanité, de ce sentiment en proportion avec leurs forces et leur destinée : c’est donc en elles qu’il faut l’examiner. […] L’origine de toutes les femmes est céleste, car c’est aux dons de la nature qu’elles doivent leur empire : en s’occupant de l’orgueil et de l’ambition, elles font disparaître tout ce qu’il y a de magique dans leurs charmes ; le crédit qu’elles obtiennent ne paraissant jamais qu’une existence passagère et bornée, ne leur vaut point la considération attachée à un grand pouvoir, et les succès qu’elles conquièrent ont le caractère distinctif des triomphes de la vanité : ils ne supposent, ni estime, ni respect pour l’objet à qui on les accorde. […] Les femmes ne sont presque jamais honorées par aucun genre de prétentions ; les distinctions de l’esprit même, qui sembleraient offrir une carrière plus étendue, ne leur valent souvent qu’une existence à la hauteur de la vanité. […] Enfin, avant d’entrer dans cette carrière de gloire, soit que le trône des Césars, ou les couronnes du génie littéraire en soient le but, les femmes doivent penser que, pour la gloire même, il faut renoncer au bonheur, et au repos de la destinée de leur sexe ; et qu’il est dans cette carrière bien peu de sorts qui puissent valoir la plus obscure vie d’une femme aimée et d’une mère heureuse. […] Absorbées par cet intérêt, elles abjurent, plus que les guerrières du temps de la chevalerie, le caractère distinctif de leur sexe ; car il vaut mieux partager dans les combats les dangers de ce qu’on aime, que se traîner dans les luttes de l’amour propre, exiger du sentiment, des hommages pour la vanité, et puiser ainsi dans la source éternelle pour satisfaire le mouvement le plus éphémère, et le désir dont le but est le plus restreint : l’agitation que fait éprouver aux femmes une prétention plus naturelle, puisqu’elle tient de plus près à l’espoir d’être aimée ; l’agitation que fait éprouver aux femmes le besoin de plaire par les agréments de leur figure, offre aussi le tableau le plus frappant des tourments de la vanité.
Manque une idée directrice : la connaissance nette du mérite essentiel par où valent les œuvres antiques. […] Il est toujours fâcheux pour des poètes de travailler sur des théories arrêtées à l’avance, et de réduire leur génie à l’application méthodique d’un système : mieux vaut que les œuvres fassent naître les théories. […] « Les alexandrins tiennent la place en notre langue, telle que les vers héroïques entre les Grecs et les Latins. » Voilà la vraie trouvaille de Ronsard en fait de rythme, et le grand service rendu par la Pléiade à la poésie : sous l’influence de l’hexamètre latin, l’alexandrin, création du moyen âge, et dont Rutebeuf avait montré la force et la souplesse, l’alexandrin, délaissé au xive et au xve siècle, ignoré ou à peu près de Marot, est retrouvé, relevé, remis à sa vraie place, qui est la première : ce n’est pas tant le vers noble de notre poésie, que le vers ample ; et c’est par là qu’il vaut. […] Cela ne vaut-il pas le gascon de Montaigne ? […] Toutes ses formules sont values ou fausses.
Mieux vaut le peuple tel qu’il est. […] Ces grandes histoires ne valent d’ordinaire que pour le point sur lequel l’auteur avait fait des recherches spéciales. […] L’analyse ne vaut qu’en vue de la synthèse à venir. […] La religion hellénique vaut mieux qu’on ne pense : forme poétique du culte de la nature.
Seulement il était pensionné par Fouquet et il allait le voir et lui faire sa cour très souvent, soit à Paris, soit, plus fréquemment, à Saint-Mandé, où était une des propriétés de Fouquet, plus tard à Vaux, comme vous pensez. […] En tout cas, dans cette espèce de cour que Fouquet tenait à Saint-Mandé, qu’un peu plus tard il tint à Vaux, La Fontaine trouva une société tout à fait faite pour lui, tout à fait de son goût. […] Au dernier moment pas tout à fait au dernier moment, mais presque à l’époque des grandes fêtes de Vaux qui ont été non seulement l’occasion, mais la cause de la ruine de Fouquet, La Fontaine rencontra à Vaux Molière, et ce fut le coup de foudre, je ne sais pas d’autre mot pour indiquer à quel point l’un et l’autre se reconnurent immédiatement. […] C’est l’Elégie aux nymphes de Vaux. […] si ce faux éclat n’eût pas fait ses plaisirs, Si le séjour de Vaux eût borné ses désirs, Qu’il pouvait doucement laisser couler son âge !
Or, ses Nouvelles Pensées ne valent rien ; et, comme on sait, « rien, c’est peu de chose ». […] Et je suis bien sûr que l’abbé Roux, même après sa préface, vaut encore mieux, moralement, que les neuf dixièmes des hommes de lettres. […] Non, vraiment, ça n’en vaut pas la peine.
Stuart Merrill Ces Trophées me semblent valoir moins par leur signification de la noblesse d’une âme que par celle d’une bien stérile victoire sur la seule matière de la poésie. L’or ne vaut pas par lui-même, mais par ce qu’il représente. […] Raoul Rosières Les cent dix-huit sonnets des Trophées ne sont assurément pas tous de la même valeur, n’en est de pâles dont l’idée se révèle avec peine et ne semble pas valoir l’honneur de tant de soins.