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11. (1730) Des Tropes ou des Diférens sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même langue. Traité des tropes pp. 1-286

Ce mot a encore plusieurs autres usages qui viènent par extension de ceux dont nous venons de parler. […] L’allégorie est fort en usage dans les proverbes. […] Ils sont l’un et l’autre suivant l’usage qu’on en fait. […] Les latins ont fait le même usage etc. […] On évitoit facilement ces sens louches en latin, par les usages diférens de (…).

12. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — L’orthographe, et la prononciation. » pp. 110-124

Un homme en place fut obligé, pour pouvoir le lire, de le faire copier suivant l’usage accoutumé. On y lit, saje, usage, langaje, néglijence, peizam, Fransoés, Ejipsiens, &c., &c. […] M. l’abbé d’Olivet combattit pour l’usage. […] Ils parurent également éloignés de respecter superstitieusement l’usage, & de le heurter en tout. […] La Sorbonne la crut dangereuse pour la religion & pour l’état : elle anathématisa quiconque ne se conformeroit point à la prononciation d’usage dans les écoles.

13. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre V. Transition vers la littérature classique — Chapitre II. La langue française au xvie siècle »

. ; des hellénismes, comme le beaucoup amasser, l’être prompt à exécuter, comme aussi le fréquent usage des adjectifs neutres, l’intelligible, le choisissable, etc. […] Aussi fut-ce pendant tout le siècle, et chez les mêmes écrivains, la plus étrange confusion de formes anciennes et nouvelles, comme il apparaît bien par l’usage actuel, où très capricieusement sont parvenues tantôt les unes et tantôt les autres. […] Pour écarter les inégalités imputables à l’individualité, regardons les deux traductions que Calvin donne de son Institution en 1541 et en 1560, et voyons comment en moins de vingt ans, par le seul usage, la langue s’est filtrée et clarifiée. […] Bertaut, Régnier, Montchrétien, François de Sales, Du Vair se réduisent à l’usage du peuple, au parler naturel et commun. […] L’usage de la Cour ne prévaudra qu’au début du siècle suivant263.

14. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Observations sur l’orthographe française, par M. Ambroise »

L’usage a donc amené et produit pour ce vieux fonds domestique la forme qui, ce semble, est définitive. […] Mais les errata, bien que si fort en usage et qui devraient être acclimatés, ce semble, n’ont pu encore devenir des erratas, comme on dit des opéras. […] Ne serait-ce pas à dire, à indiquer dans un Dictionnaire du présent usage ? […] L’usage les impose. Toutes les fois qu’un usage s’obstine, c’est qu’il a sa raison d’être.

15. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — La déformation  »

Si l’on n’admet pas, comme jadis, l’autorité absolue de l’usage, du bel usage, on n’a pour guide que son propre goût ; mais on aurait plus de chances de le faire prévaloir, à écrire en beau style quelques livres de forte littérature qu’à recueillir des anecdotes philologiques. […] Deschanel s’est placé au point de vue de l’usage et de la correction académique. […] Il fallait peut-être plus de modération, car l’opinion de Malherbe sur l’excellence du parler de la place Maubert123 a toujours sa valeur, et il y a un usage obscur qui souvent sera l’usage universel, demain. […] Il ne s’agit pas de contester l’usage (l’usage est comme l’âme et la vie des mots, dit encore Vaugelas), ni de donner de pernicieux conseils : l’Anonyme a toujours raison ; il s’agit seulement de montrer que la déformation est beaucoup moins capricieuse que ne le croient les professeurs d’orthographe. […] Cette dernière répartition est toute récente et particulièrement arbitraire ; elle a devancé l’usage.

16. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 1, idée generale de la musique des anciens et des arts musicaux subordonnez à cette science » pp. 6-19

Elle avoit chez les uns et chez les autres la même étendue et les mêmes principes, de maniere qu’on peut se servir également pour expliquer l’étendue et l’usage de la musique des anciens, soit des auteurs grecs, soit des auteurs latins. Aristides Quintilianus définit la musique un art, mais un art qui démontre les principes sur lesquels il opere, et qui enseigne tout ce qui concerne l’usage qu’on peut faire de la voix, ainsi qu’à faire avec grace tous les mouvemens dont le corps est capable. […] Les anciens divisoient encore leurs compositions musicales en plusieurs genres par rapport au mode ou au ton dont elles étoient, et ils nommoient ces modes du nom des païs où ils avoient été mis principalement en usage. […] En effet, suivant l’usage des grecs, l’art de composer la melopée faisoit une partie de l’art poetique. […] Quintilien écrit par la même raison que non seulement il faut sçavoir la musique pour être orateur ; mais qu’on ne sçauroit même être bon grammairien sans l’avoir apprise, puisqu’on ne pouvoit pas bien enseigner la grammaire sans montrer l’usage dont y étoient le metre et le rithme.

17. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 17, de l’étenduë des climats plus propres aux arts et aux sciences que les autres. Des changemens qui surviennent dans ces climats » pp. 290-294

L’accroissement du commerce a rendu le vin une boisson d’un usage aussi commun dans plusieurs païs où il n’en vient point, que dans les contrées où l’on fait des vendanges. […] Depuis un temps les eaux de vie simples et composées, le tabac, le caffé, le chocolat et d’autres denrées qui ne croissent que sous le soleil le plus ardent, sont en usage, même parmi le bas peuple, en Hollande, en Angleterre, en Pologne, en Allemagne et dans le nord. […] L’usage frequent et habituel des denrées des païs chauds rapproche donc, pour ainsi dire, le soleil des païs du nord, et il doit mettre dans le sang et dans l’imagination des habitans de ces païs une vigueur et une délicatesse que n’avoient pas les ayeux, dont la simplicité se contentoit des productions de la terre qui les avoit vû naître. Comme on ressent aujourd’hui dans ces contrées des maladies qu’on n’y connoissoit pas avant qu’on y fit un usage aussi fréquent d’alimens étrangers et qui ne sont peut-être pas assez en proportion avec l’air du païs, on y doit avoir pour cela même plus de chaleur et plus de subtilité dans le sang. […] J’ai oüi dire à Monsieur Regis, célebre medecin d’Amsterdam, que depuis que l’usage des denrées dont je viens de parler, s’étoit introduit dans cette ville parmi les gens de toute condition, on n’y voïoit plus la vingtiéme partie des maladies scorbutiques qu’on y voïoit auparavant.

18. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 42, de notre maniere de réciter la tragédie et la comedie » pp. 417-428

Au contraire on se sert des habits de ville, c’est-à-dire, de ceux qui sont communément en usage pour joüer la comedie. […] Toutes les négligences que l’usage autorise dans la prononciation des entretiens familiers, leur sont interdites. […] Monsieur Adison, c’est lui-même que je viens de citer, dit encore bien des choses dans cet écrit, et dans celui qu’il publia huit jours après contre d’autres usages communs sur le théatre anglois, et qui lui paroissent avec raison des usages vicieux. Tel est l’usage d’y exposer les appareils des supplices les plus affreux, et quelquefois le supplice même. Tel est l’usage d’y faire apparoître des spectres hideux et des fantômes horribles.

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