Pendant deux heures qu’il reste au Grenier, il touche à un tas de questions anciennes et modernes, et parle spirituellement de la rapidité, à l’heure présente, avec laquelle les produits matériels passent d’un pays dans l’autre, et de la lenteur avec laquelle se transmettent les produits intellectuels, ce qu’il explique un peu par l’abandon de la langue latine, de cette langue universelle, qui était le volapuck d’autrefois entre les savants et les littérateurs de tous les pays.
Ménage, qui a été suivie par les auteurs du dictionaire universel, apelé comunément dictionaire de Trévoux ; c’est au sujet d’une sorte de lame d’épée qu’on apèle olinde : les olindes nous viènent d’Alemagne, et surtout de la ville de Solingen, dans le cercle de Westphalie : on prononce Solingue. […] De Colonia reproche à Tertulien d’avoir dit que le déluge universel fut la lessive de la nature.
Pignouflisme universel. […] Molière reprendrait aujourd’hui son moule pour y fourrer le vrai Tartuffe, vivant de popularité escamotée : non pas du tout ces petits Tartuffiaux qui font des livres en pâte de guimauve juive, mais le grand Tartuffe de notre époque, l’hypocrite social et politique qui attaque à la fois l’Église, la magistrature, l’armée et l’État, l’homme-poison, violent ou douceâtre, il importe peu, travaillant le suffrage universel comme on foule le raisin dans la cuvée, pour en exprimer quoi ? […] Toutes les énergies de la sève, toutes les forces de la nature naturante, toutes les obscénités du rut universel prennent forme et souffle, figure et costume, pour se grouper autour de leur chef.
Des jeunes gens se bousculaient près de l’entrée : d’autres chantaient à tue-tête ; les femmes qui n’avaient pas pu trouver de places s’étaient assises sur les genoux d’amis entreprenants ; une d’entre elles, la coiffure défaite, fut enlevée par quatre bras vigoureux et complaisants et portée devant une glace ; d’un bout à l’autre de la salle se croisaient les interpellations joyeuses, et sur tous ces tableaux folâtres le gaz versait ses rayons, heureux de prendre part à la gaieté universelle. […] Hassan ne s’aperçoit guère de toutes ces éventualités qui rendent probable dans un avenir rapproché la solution du grand problème du pouvoir universel. […] Notre hôte continua : — « Je ne veux point dire par là, croyez-moi, que je pense un seul instant à mettre le Jardin de Bérénice au même rang qu’un drame d’un intérêt universel comme le Faust de Goethe : le ciel m’en préserve.
Loin d’en être embarrassé, il y met son honneur, il se pare de ses imitations avec orgueil, avec reconnaissance16. » En constatant l’universelle imitation que les poètes ont faite d’Homère, Voltaire concluait : « Si ce père de la poésie voulait reprendre sur ses descendants tout ce qu’ils lui ont emprunté, que nous resterait-il de l’Énéide, de la Jérusalem, du Roland, de la Lusiade, de la Henriade et de tout ce qu’on ose nommer en ce genre ? […] Le vicaire même du Roi universel la déconseille à nos Français, et les princes, s’abandonnant à l’esprit d’ignorance et de plaisir, en conservent une notion guère moins pure que celle des sujets. […] Raynal renchérit : Tout à coup, au jour vif et brillant de la zone torride succède une nuit universelle et profonde ; à la parure d’un printemps éternel, la nudité des plus tristes hivers.
Le bon, c’était Degérando, dont la bonté était, pour ainsi dire, la fonction ; il l’appliqua depuis, un peu trop indistinctement, à la philanthropie universelle.
Il serait devenu l’homme d’un seul livre : il n’eût plus été l’amateur universel.
André Gide », paru dans la Revue universelle, a fait quelque bruit.