/ 1184
1140. (1925) Comment on devient écrivain

Il savait sa pièce par cœur, et c’est ainsi qu’il récita un jour aux comédiens sa tragédie de Catilina, qu’il transcrivit ensuite. […] On publie aujourd’hui des volumes sur n’importe quelle personne ayant joué un bout de rôle dans la tragédie du passé.

1141. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « L’obligation morale »

Il y a peut-être une tragédie qui se prépare, toute une vie gâchée, dissipée, perdue, on le sait, on le sent, n’importe !

1142. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

Enfin, je vénère leur divine innocence et je suis bien sûr que, si le vieil Eschyle, qui était très mystique, revenait sur la terre et visitait la France à l’occasion de notre Exposition universelle, il ferait jouer ses tragédies par la troupe de M.  […] Le héros de la tragédie, Callimaque, aime avec violence Drusiana, la plus belle et la plus vertueuse des dames d’Éphèse.

1143. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

Quant au symbole, très justement le critique remarque sa perpétuelle utilisation ; tout beau poème est un symbole ; une tragédie de Racine peut, étant une étude du jeu des passions, être considérée comme symbolique. […] La tentative de compromission entre le romantisme et le classicisme de Casimir Delavigne, qui, par le choix de ses sujets et leur maniement, se rattacherait plus qu’il ne le croyait à la tragédie de Voltaire, a avorté.

1144. (1896) Les Jeunes, études et portraits

C’est la « tragédie » dans le monde. […] Tout au plus regretterai-je qu’au lieu de faire vivre les acteurs de son drame, le poète n’ait, su que les faire parler et s’épancher en des monologues à la manière des personnages de notre tragédie classique.

1145. (1892) Sur Goethe : études critiques de littérature allemande

Ils veulent tout devoir à l’Angleterre et rien aux Français, si ce n’est de plates tragédies et des drames larmoyants dont nous ne revendiquons nullement la créance. […] On ne lui persuadera point que les chefs-d’œuvre de la scène française soient autre chose que « des tragédies mécaniques. » Mais du moins il distingue Corneille et Racine des plats imitateurs qu’ils ont rencontrés en Espagne, en Italie, en Angleterre et surtout en Allemagne.

1146. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

Supposez le logicien, moraliste, orateur, tel qu’un de nos grands tragiques du dix-septième siècle : il ne représentera que les mœurs nobles, il évitera les personnages bas ; il aura horreur des valets et de la canaille ; il gardera au plus fort des passions déchaînées les plus exactes bienséances ; il fuira comme un scandale tout mot ignoble et cru ; il mettra partout la raison, la grandeur et le bon goût ; il supprimera la familiarité, les enfantillages, les naïvetés, le badinage gai de la vie domestique ; il effacera les détails précis, les traits particuliers, et transportera la tragédie dans une région sereine et sublime où ses personnages abstraits, dégagés du temps et de l’espace, après avoir échangé d’éloquentes harangues et d’habiles dissertations, se tueront convenablement et comme pour finir une cérémonie.

1147. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

Dumas, qui l’ont soulevé, même un peu porté sur leurs épaules, pour lui faire atteindre ce féodal écusson de la Comédie-Française, représenté par le masque de cette muse de la tragédie, qu’il a balafré et jeté à terre à l’aide de sa petite dague de Tolède, comme fit Gennaro des armes que l’hôtel des Borgia portait comme une ferronnièreae à son front.

/ 1184