Et, en effet, si l’on veut bien remplacer un moment en esprit les titres actuels de ces trois actes, lesquels n’en expriment que le fait extérieur, par des titres plus métaphysiques qui en révéleraient la pensée intérieure, on verra que chacune de ces trois parties correspond à l’un des trois sentiments fondamentaux du vieux chevalier allemand : maison, Allemagne, famille.
Un autre Roman épistolaire justement estimé, est celui que Madame Elie de Beaumont a publié sous le titre de Lettres du Marquis de Roselle, deux vol. […] Quoique les contes de M. de Marmontel soient moraux dans le titre, il n’est pas toujours facile d’en apercevoir la morale dans la lecture.
Tel est le titre que les contemporains lui ont décerné, et que la postérité lui conservera sans doute. […] Ce serait ici le lieu de parler d’une comédie qui dut causer un grand scandale ; mais je ne la nommerai point, parce que, s’il est certain que cet ouvrage a signalé des sophistes dangereux, il n’est pas moins vrai, que son titre a calomnié des sages.
J’en appelle à ceux de nos écrivains périodiques, qui ont pour objet de recueillir ou d’enterrer les pièces fugitives, et qui à ce titre doivent tous les mois un tribut de vers au public. […] La Fontaine surtout, qu’on regarde assez mal à propos comme le poète des enfants, qui ne l’entendent guère, est à bien plus juste titre le poète chéri des vieillards : il l’est même plus que Racine.
II Encore une fois, c’est la Cosaque promise dans le titre que je voudrais et que tout le monde voudra… C’est elle qui m’y fait faux bond et qui m’y manque, car une femme qui raconte publiquement ses amours n’est pas plus une merveille cosaque que française. […] Assurément, ici pas plus qu’ailleurs, je ne vois la couleur locale et cosaque à laquelle, avec son titre, je m’attendais.
Eh bien, c’est ce traducteur de Carlyle, qui s’est interrompu lui-même et dont la traduction étincelle des beautés de l’original, qui nous donne aujourd’hui une histoire de la littérature anglaise, et, malgré son titre, qui dit faux en disant : « de la littérature contemporaine », une histoire intégrale de la littérature en Angleterre, commençant à la première chronique saxonne et au premier poème normand, et allant jusqu’au dernier journal anglais de l’heure présente, jusqu’à la dernière feuille de chou, comme disent avec tant de distinction ces charmants journalistes, ces fameux lapins du journalisme qui se mangent leurs journaux entre eux ! […] L’auteur a écrit dans son titre : contemporaine, quoique ce fût l’histoire de toute la littérature anglaise à toutes les époques qu’il écrivait, parce que, pour lui, le démocrate et le socialiste moderne, l’important, c’est la littérature contemporaine, qui roule le socialisme, le matérialisme, le positivisme, et toutes les menaçantes horreurs de ce temps dans ses flots !
Le Représentant de l’humanité ronge, dans son livre, qui porte ce titre : The Representative Men, l’originalité de l’homme. […] Ni Aubrey, le premier historien de Shakespeare, qui écrivait cinquante ans après la mort de ce grand homme, compris par le public de son temps avec la finesse et la sûreté d’appréciation ordinaires à toutes les foules et à tous les publics ; ni Nathan Drake, qui a fait un livre énorme sur Shakespeare qu’il appelle Shakespeare et son temps (Shakespeare and His Time), un titre, je crois, de la connaissance de Guizot ; ni Guizot enfin, lequel pourtant, je m’imagine, ne doit pas être l’ennemi complet du représentatif dans l’humanité, n’ont pensé comme Emerson et, comme lui, fait également bon marché de la prodigieuse originalité du génie de Shakespeare et de la vie privée de cet homme phénoménal, — à lui seul tout un monde perdu, qui attend encore son Cuvier !
Si, comme on devait naturellement le croire d’après son titre, ce livre sur les femmes d’Amérique n’avait été que de l’observation consciencieuse et exacte, nous n’avons jamais assez aimé, dans les lointains où elle nous apparaît, la société américaine, pour nous irriter contre un daguerréotype impassible et cruel, qui nous montre les femmes de New-York ou de Philadelphie dans leur effroyable réalité. […] Moins scrupuleuses, les Américaines ont accepté le type à titre universel, et c’est pour cela que j’en fais ici une propriété nationale de cet excentrique pays… » Et il ajoute, pour l’apaisement d’un scrupule : « Je ne veux pas dire que les Américaines répugnent au mariage et, occupant le côté officieux de la vie civile, se livrent par profession à l’exploitation de l’homme et changent en rapports de contrebande les relations légitimes des sexes… mais j’avoue que le divorce, sous le régime duquel elles vivent, peut, aux yeux de bien des gens, ressembler aux inconstances des Américaines de Paris… » Et, de fait, il a raison ; elles ont le divorce, les Américaines d’Amérique !