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1346. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — I. » pp. 80-97

Sa nature vive, mobile, toujours à la fenêtre, se peint bien dans la pièce de vers d’où ces détails sont tirés, et où il nous rappelle plus d’une fois La Fontaine (le La Fontaine des commencements et encore contemporain de Voiture). […] Il est bien vrai qu’il réserve toutes ses sympathies et ses couleurs pour les hautes prouesses et les nobles entreprises d’armes, et ceux qui les font ; il est bien vrai que dans la répression de la Jacquerie, par exemple, et après le tableau des horreurs auxquelles elle s’est livrée, il se réjouit des représailles et de la vengeance qu’en tirent partout les seigneurs, et qu’il nous montre à plaisir les chevaliers qui, en fin de compte, ont raison par le glaive de tous « ces vilains, noirs et petits, et très mal armés ».

1347. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — I. » pp. 162-179

Au moment de la première charge, voyant qu’on ne s’ébranlait pas, ils s’arrêtèrent à vingt ou trente pas des escadrons et bataillons allemands, sauf un petit nombre qui poussèrent à fond : Dans ce moment, dit Lassay, nos petites pièces de canon ayant commencé à tirer, et les bataillons à faire un feu prodigieux, on leur vit faire un mouvement quasi pareil à celui que fait le blé qui est agité par le vent ; et ensuite ils tournèrent, mais assez lentement ; toute notre ligne s’ébranla pour les suivre, mais fort lentement aussi, craignant de se rompre… En un mot, toutes les particularités et les circonstances de cette victoire de Gran se comprennent à merveille par le récit de Lassay. […] Il nous reste à le serrer d’aussi près que nous pourrons dans la dernière moitié de sa vie, et à tirer de lui, observateur et moraliste, quelques fruits d’expérience.

1348. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — II. (Fin.) » pp. 495-513

Ce ne fut point tout à fait au lendemain de la publication de l’Iliade que la querelle éclata : il fallut quelque temps pour que les adversaires en vinssent à tirer parti de cette lecture dans le sens de leurs idées. […] Dacier s’en tirer assez maladroitement avec l’abbé Terrasson, qui eut le dernier mot.

1349. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — II. (Fin.) » pp. 198-216

De même qu’on voit un grand fleuve qui retient encore, coulant dans la plaine, cette force violente et impétueuse qu’il avait acquise aux montagnes d’où il tire son origine : ainsi cette vertu céleste, qui est contenue dans les écrits de saint Paul, même dans cette simplicité de style conserve toute la vigueur qu’elle apporte du ciel d’où elle descend. […] Jamais on n’a plus abusé du parti à tirer des papiers d’État que de les faire servir à une telle conclusion.

1350. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — I. » pp. 312-329

Ludovic Lalanne, publie pour la première fois62 un texte plus exact et véritablement naturel des Mémoires de d’Aubigné, qui ne se lisaient jusqu’à présent que dans une version arrangée et rajeunie : il a mis à la suite du texte tous les fragments tirés de l’Histoire universelle du même auteur, qui se rapportent à sa vie. […] L’amiral de Coligny, retiré à Châtillon-sur-Loing avec ses frères et autres principaux du parti, hésitait encore : ce vieux capitaine trouvait le passage de ce Rubicon si dangereux qu’il avait résisté un soir par deux fois à toutes les raisons que lui avaient apportées les siens de s’émouvoir et de tirer l’épée, quand il arriva, nous dit d’Aubigné, ce que je veux donner à la postérité non comme un intermède de fables, bienséantes aux poètes seulement, mais comme une histoire que j’ai apprise de ceux qui étaient de la partie.

1351. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — II » pp. 254-269

» Et ici vient l’exemple des mouches à miel qui n’emportent point les fleurs comme les bouquetières (dont il vient de parler), mais s’asseyant sur elles comme si elles les couvaient, en tirent l’esprit, la force, la vertu, la quintessence, et s’en nourrissent, en font substance, et puis en font de très bon et doux miel, qui est tout leur : ce n’est plus thym ni marjolaine. […] Goûté et suivi par ces hommes de l’école érudite et libre, La Mothe Vayer, Gassendi, Naudé, il eut l’honneur d’être burlesquement insulté par le père Garasse : Quant au sieur Charron, disait ce facétieux dénonciateur des beaux esprits de son temps, je suis contraint d’en dire un mot pour désabuser le monde et les faibles esprits qui avalent le venin couvert de quelques douces paroles et de pensées aucunement favorables, lesquelles il a tirées de Sénèque et naturalisées à la française, sans voir bonnement ce qu’il faisait ; car c’était un franc ignorant, et semblable à ce petit oiseau du Pérou, qui s’appelle le tocan, et qui n’a rien que le bec et la plume.

1352. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — I » pp. 57-75

Prosper Blanchemain qui, dans une édition de luxe publiée par un libraire bibliophile, a jugé qu’il n’était pas inopportun de présenter, non plus un extrait et un choix des œuvres connues de Ronsard, mais un surcroît d’œuvres inédites, des variantes ou fragments tirés de recueils manuscrits, en un mot quelque chose de plus que ce qu’on avait déjà. […] Si j’avais à y faire un choix, il ne serait pas autre que celui que j’en ai tiré anciennement.

1353. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — I » pp. 356-374

Il nous a jetés dans cette cruelle guerre ; la valeur des généraux et des soldats peut seule nous en tirer. […] Je n’ai fait qu’entamer et mener à moitié chemin cette intéressante correspondance entre les deux frères : il me faut en tirer encore et en faire connaître à nos lecteurs de belles et surtout de judicieuses pages.

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