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12. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre I. De l’évolution de la vie. Mécanisme et finalité »

Il n’en est pas moins vrai que ces influences sont autant de fils qui relient le système à un autre plus vaste, celui-ci à un troisième qui les englobe tous deux, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’on arrive au système le plus objectivement isolé et le plus indépendant de tous, le système solaire dans son ensemble. […] C’est à l’opposition de cette tendance qu’on vient se heurter, dès qu’on veut distinguer entre un système artificiel et un système naturel, entre le mort et le vivant. […] L’unique question est de savoir si les systèmes naturels que nous appelons des êtres vivants doivent être assimilés aux systèmes artificiels que la science découpe dans la matière brute, ou s’ils ne devraient pas plutôt être comparés à ce système naturel qu’est le tout de l’univers. […] Mais nous avons exposé les raisons théoriques qui nous empêchent d’assimiler l’être vivant, système clos par la nature, aux systèmes que notre science isole. […] Personne ne soutiendra cependant que l’influence de la lumière ait causé physiquement la formation d’un système nerveux, d’un système musculaire, d’un système osseux, toutes choses qui sont en continuité avec l’appareil de la vision chez les Vertébrés.

13. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Discours sur le système et la vie de Vico » pp. -

Ce sont des discours publics, des opuscules, où il établit séparément les opinions diverses qu’il devait plus tard réunir dans son grand système. […] Sur le devant, le tableau de l’alphabet, les faisceaux, les balances, etc., désignent autant de parties du système. […] Remercîment à un défenseur de son système. […] « Il y a quelques années que j’ai travaillé à un système complet de métaphysique. […] Quoique cet homme célèbre n’ait rien écrit qui se rattache au système de Vico, nous croyons devoir le placer dans cette liste.

14. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Deuxième leçon »

Comment parvenir à disposer, dans un système unique, des conceptions aussi profondément contradictoires ? […] Si nous considérons d’abord cette première division, il est évident que c’est seulement des connaissances théoriques qu’il doit être question dans un cours de la nature de celui-ci ; car il ne s’agit point d’observer le système entier des notions humaines mais uniquement celui des conceptions fondamentales sur les divers ordres de phénomènes, qui fournissent une base solide à toutes nos autres combinaisons quelconques, et qui ne sont, à leur tour, fondées sur aucun système intellectuel antécédent. […] C’est donc dans ce choix d’un seul ordre vraiment rationnel, parmi le nombre très considérable des systèmes possibles, que consiste la difficulté précise de la question que nous avons posée. […] Chaque siècle ne compte qu’un bien petit nombre de penseurs capables, à l’époque de leur virilité., comme Bacon, Descartes et Leibnitz, de faire véritablement table rase pour reconstruire de fond en comble le système entier de leurs idées acquises. […] En effet, nous n’avons point marqué dans notre système scientifique le rang de la science mathématique.

15. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre IV »

. — Le jargon du système métrique. — La langue traditionnelle des poids et mesures. — La langue des métiers : la maréchalerie, le bâtiment, etc. — Beauté de la langue des métiers, dont l’étude pourrait remplacer celle du grec. […] Je n’ai pas qualité pour juger des avantages offerts par le système métrique, ni pour affirmer que la routine des Anglais ait entravé leur développement commercial et restreint leur expansion dans le monde. […] Les marins en sont restés à la lieue, à la brasse, au mille, au nœud, et plusieurs corps de métier, notamment les imprimeurs, pratiquent uniquement le système duodécimal, soit sous les noms de point, ligne, pouce et pied, soit au moyen d’un vocabulaire spécial. […] Le système métrique pouvait très bien se concilier avec le vocabulaire traditionnel ; c’est ce qui est advenu dans la pratique de la vie, et encore que les lois (singulières tracasseries !) […] que l’auteur de cette merveille n’a-t-il été chargé de la nomenclature du système métrique !

16. (1911) Psychologie de l’invention (2e éd.) pp. 1-184

Ces remarques formaient déjà comme un embryon de système encore vague et confus. […] C’est là un nouvel apport, et le système se dessine. […] Puis les nouvelles inventions viennent compléter le système qui s’est ébauché. […] Il examine les systèmes socialistes. […] En dehors de la vie et de son œuvre, les petits systèmes sont souvent plutôt agglomérés qu’unis dans un système plus large.

17. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre III. De la signification de la vie. L’ordre de la nature et la forme de l’intelligence. »

Tel est le postulat de la plupart des systèmes. […] Telle qu’elle existe, fuyante et incomplète, elle est, dans chaque système, ce qui vaut mieux que le système, et ce qui lui survit. […] Sans doute, ces systèmes ne sont pas absolument indépendants les uns des autres. […] Étendons alors à l’ensemble de notre système solaire, mais limitons à ce système relativement clos, comme aux autres systèmes relativement clos, les deux lois les plus générales de notre science, le principe de la conservation de l’énergie et celui de la dégradation. […] Maintenant, en quoi consiste le progrès du système nerveux lui-même ?

18. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre I. Les travaux contemporains »

Longet et son Traité du système nerveux, où nous avons puisé beaucoup de faits ; mais l’ouvrage le plus riche et le plus complet sur la matière qui nous occupe est le grand ouvrage de MM. Leuret et Gratiolet, intitulé : Anatomie comparée du système nerveux chez les animaux et chez l’homme dans ses rapports avec le développement de l’intelligence. […] Claude Bernard et son livre sur le Système nerveux. […] Outre son livre classique, Recherches expérimentales sur les propriétés et les fondions du système nerveux, M.  […] C’est d’abord la Physiologie du système nerveux du docteur Vulpian (leçons faites au Muséum et rédigées par M. 

19. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Caro. Le Pessimisme au XIXe siècle » pp. 297-311

Ribot publia, comme on vient de le voir, une espèce de traduction du système de l’allemand Schopenhauer, non seulement j’ai dit sur ce système les quelques mots de mépris qu’il méritait, mais je crus que ce ne serait là qu’un système de plus à mettre au tas de tous ceux que produit l’Allemagne et qui font l’effet, dans sa littérature, des amoncellements du sable, au désert. En quelques coups de vent, ces amoncellements disparaissent ; en quelques années, ces systèmes… Demandez-vous quelle grande place tiennent, maintenant, dans le respect intellectuel des hommes, tous ces capucins de cartes philosophiques tombés les uns sur les autres : Kant, Fichte, Schelling, Hégel, qui étaient pourtant, comme on dit au whist, les honneurs du jeu. […] Caro, qui est une claire intelligence française, répugnant de nature aux obscurités des Lycophron allemands, lesquels ne sont clairs que quand ils sont fous, et répugnant aussi à leurs extravagances, a pu penser que la philosophie était compromise par les systèmes de Schopenhauer et de Hartmann et il s’est inscrit en faux contre eux, pour la sauvegarde et pour l’honneur de la Philosophie. Or, il y avait deux manières de traiter Schopenhauer et Hartmann : ou c’était avec le rire le plus vibrant d’un mépris gai, ou avec la cruauté d’un mépris atroce ; car leurs systèmes valent ces deux mépris, selon le point de vue d’où on les regarde. […] Et quand les systèmes de Schopenhauer et de Hartmann se cassent mutuellement la figure avec les soufflets de la contradiction, « cela rassure la critique », dit-il naïvement, comme s’il n’était pas très sûr de la sienne… C’est qu’il ne l’est pas.

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