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609. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lemaître, Jules (1853-1914) »

D’Algérie, Lemaître rapporta un second recueil, les Petites Orientales (1883), supérieur au premier, et de beaucoup.

610. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 555-559

Quoique ses Romans soient bien supérieurs à ces Productions extravagantes, fades, frivoles, licencieuses, qui ont infecté notre Littérature, depuis Amadis des Gaules jusqu’à Angola ou aux Bijoux indiscrets, sa plume pouvoit s’élever à des Productions plus dignes d’elle.

611. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre V. Beau côté de l’Histoire moderne. »

Ainsi, après avoir balancé les avantages et les désavantages de l’histoire ancienne et moderne, il est temps de rappeler au lecteur que si les historiens de l’antiquité sont en général supérieurs aux nôtres, cette vérité souffre toutefois de grandes exceptions.

612. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Il s’est placé sur un terrain si nouveau, et, je le reconnais, si supérieur à celui qu’il défendait dans le salon d’Uranie, que ma tâche sera très différente et beaucoup plus délicate. […] Nous pouvons établir une hiérarchie entre les diverses imitations d’un même modèle, parce que nous avons une commune mesure pour les comparer ; mais nous ne pouvons point établir de hiérarchie entre deux modèles, parce nous n’imaginons pas d’exemplaire idéal supérieur à l’un et à l’autre. […] Car, un jour de rêverie philosophique, Uranie ne s’est-elle pas avisée que l’harmonie supérieure qui concilie toutes choses est trop cachée, pour que l’esprit humain ne coure pas la chance presque infaillible, en la cherchant à tout prix, de la trouver au prix de la vérité même ? […] Elle nous pénètre d’un profond respect pour ce qui nous est supérieur, et relève en même temps notre courage par une ardente émulation. […] La critique littéraire n’est ni un art, ni une science ; c’est une routine, mais une routine d’un ordre supérieur, pour laquelle l’intelligence est indispensable, la science nécessaire, et le sens moral plus qu’utile.

613. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre premier. Nature et réducteurs de l’image » pp. 75-128

II La ressemblance extrême de l’image et de la sensation devient plus visible encore si l’on considère des circonstances où l’image prend un degré supérieur d’intensité. — Un premier excitant est le voisinage immédiat de la sensation. […] III Jusqu’ici, nous avons vu l’image se rapprocher de la sensation, acquérir la même netteté, la même abondance de détails minutieux et circonstanciés, la même énergie, parfois aussi la même persistance, fournir la même base aux combinaisons supérieures et aux raisonnements ultérieurs, provoquer les mêmes impressions et les mêmes actions instinctives, organiques et musculaires, bref avoir les mêmes propriétés, les mêmes accompagnements et les mêmes suites que la sensation, sans pourtant être confondue tout à fait et définitivement avec elle. […] Cette personne, étant d’un esprit supérieur et connaissant la cause des illusions, n’en prit aucune inquiétude, quoiqu’elle en fût souvent hantée. […] Elle est la sensation elle-même, mais consécutive ou ressuscitante, et, à quelque point de vue qu’on la considère, on la voit coïncider avec la sensation. — Elle fournit aux mêmes combinaisons d’idées dérivées et supérieures : le joueur d’échecs qui joue les yeux fermés, le peintre qui copie un modèle absent, le musicien qui d’après son cahier entend une partition, portent les mêmes jugements, font les mêmes raisonnements, éprouvent les mêmes émotions que si l’échiquier, le modèle, la symphonie frappaient leurs sens. […] Comme on voit dans l’histoire de la respiration ou de la locomotion un élément organique devenir, par une légère modification, l’instrument d’une fonction plus compliquée, puis, par une seconde modification surajoutée, exécuter une fonction supérieure ; de même, dans l’histoire de l’intelligence, on voit un élément psychologique fournir par une petite modification à des opérations très étendues, puis, par une seconde modification superposée, accomplir des opérations si complexes, si délicates et si nombreuses qu’elles semblaient pour toujours devoir rester au-delà de sa portée.

614. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (1re partie) » pp. 397-476

Le beau, c’est la partie divine de la création ; le beau, c’est, dans les formes, dans les expressions, dans les couleurs comme dans la pensée, ce je ne sais quoi de supérieur à la nature, quoique naturel cependant, qui, tout en reproduisant la nature, la transfigure comme un miroir embellissant en une perfection supérieure à la perfection et en une vérité idéale supérieure à la vérité matérielle. […] Je marchais, sans suivre de sentier, à travers la pelouse courte, broutée par les moutons, qui tapissait les mamelons autour du village çà et là sur ma route ; j’apercevais, disséminés aux flancs ou au fond des vallées, des chalets à peu près semblables à ceux de Lucerne ou de Berne ; seulement ils étaient fondés sur des murailles de pierre noire, et le bois enfumé de l’étage supérieur attestait la pauvreté ou la négligence des habitants. […] XXXVI Cet amour pour une femme d’un rang supérieur, vers laquelle la morale comme l’honneur lui interdisait d’élever sa pensée, n’était encore dans l’âme de Léopold Robert qu’une respectueuse admiration et une modeste familiarité.

615. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre » pp. 393-472

Et puis, si cet écrivain surgissait à Paris, l’envie le dénigrerait à sa naissance et l’étoufferait longtemps dans son berceau ; il aurait à subir, comme nous tous, la comparaison avec d’autres hommes égaux ou supérieurs à lui ; il serait mesuré à la toise de la jalouse médiocrité ; on ne lui rendrait sa véritable taille qu’à sa mort, quand il faudrait mesurer son cercueil à sa stature. […] Si ce n’était pas la fatalité, que vous répudiez avec raison comme un blasphème, c’était donc un dessein supérieur à l’intelligence humaine ; une force supérieure à l’intelligence humaine, qu’est-ce autre chose que Dieu ? […] Il faut croire en soi quand on est une intelligence supérieure, mais il ne faut pas y croire jusqu’à la folie, sous peine de tenter des choses folles. […] Supposez que notre souverain de Piémont, n’ayant qu’un titre de prince ou de duc, se contente de régner à la manière des Médicis de Florence, par exemple : vous ne trouverez pas en Europe de pays supérieur au nôtre ; mais si le pays est obligé de supporter une couronne royale et si on y bat le tambour, la chose change de face, et le voilà tout de suite trop petit pour être une planète et trop grand pour être un satellite.

616. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXIXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) » pp. 241-314

Sainte-Beuve, un de ces esprits tout à la fois philosophiques, poétiques et critiques, qui creusent un sujet ou un homme avec une seule note, en parle ainsi : Il n’avait rien en lui de supérieur. C’était une de ces natures de second ordre, un de ces esprits nés disciples et acolytes, et tout préparés par un fonds d’intelligence et de dévouement, par une première piété admirative, à être les secrétaires des hommes supérieurs. […] Il vit ou il crut voir que ses élans passionnés dans Werther, que ses aspirations désordonnées dans Faust, poussaient l’humanité hors de sa sphère en faisant rêver aux peuples des destinées supérieures à ce qu’ils peuvent atteindre ici-bas. […] Il me fit entrer dans sa société et prendre part aux jouissances intellectuelles et aussi aux plaisirs plus mondains d’un être supérieur. […] C’est dans de pareils moments qu’il versait tous les trésors de grandeur et de bonté que renfermait son âme, et ce sont de pareils moments qui font comprendre comment ses amis de jeunesse ont dit de lui que ses paroles étaient bien supérieures à ses écrits imprimés. » IX Les entretiens s’ouvrent par une forte maladie du vieillard, que la vigueur de sa constitution fait triompher de la mort.

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