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477. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre II : La psychologie »

« Cet ordre supérieur de correspondance dans le temps, qui est impossible aux animaux inférieurs, qui n’existe qu’à l’état vague chez les animaux supérieurs, et qui ne se trouve sous une forme précise que dans la race humaine, a fait des progrès marqués dans le cours de la civilisation. […] L’homme commence par reconnaître les séquences de jour et de nuit ; puis les séquences mensuelles produites par la lune ; puis le cycle annuel du soleil ; puis le cycle des éclipses de lune ; puis les périodes des planètes supérieures ; tandis que l’astronomie moderne détermine le long intervalle, après lequel l’axe de la terre reviendra occuper le même point dans le ciel ; et l’époque à peine concevable dans laquelle se reproduiront les perturbations planétaires142. » Un nouveau progrès consiste en ce que la correspondance croît en spécialité. […] « De ce raisonnement du particulier au particulier qui est celui des enfants, des animaux domestiques et, en général, des mammifères supérieurs, au raisonnement inductif ou déductif, le progrès est déterminé par l’accumulation des expériences. » Et il en est de même pour le progrès de toute la connaissance humaine, jusqu’à ses généralisations les plus larges. […] Mill a appelé le raisonnement du particulier au particulier », qui est propre aux enfants et aux animaux supérieurs. […] Ainsi les impressions de résistance étant les premières qu’apprécie la nature vivante et sensible, considérée comme un tout progressif ; qu’apprécie tout animal supérieur dans le cours de son développement ; qu’apprécient presque toutes les parties du corps dans la grande majorité des êtres animés ; ces impressions sont nécessairement les premiers matériaux rassemblés dans la genèse de l’intelligence.

478. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite et fin.) »

« Mme de Dino, qui, pendant les quatre ans qu’elle a passés en Angleterre, a complété la croissance dont son esprit supérieur était susceptible, et qui la place au premier rang des personnes les plus distinguées, n’oublie que ce qui ne vaut pas la peine qu’on s’en souvienne : elle est flattée que son souvenir corresponde à celui qu’elle a toujours gardé de vous, et elle me charge de vous le dire. […] Remarquez que le sujet était lui-même choisi avec tact et avec goût : rien d’éclatant, rien qui promît trop ; l’orateur pouvait être aisément supérieur à son sujet. […] Il est assez piquant de remarquer que M. de Talleyrand a été peint deux fois, et pas en beau, par les deux femmes supérieures de ce siècle : Mme Sand a fait de lui un portrait affreux, d’un parfait idéal de laideur. […] Nefftzer pour arriver à celle par laquelle je désire terminer : « (Ce 8 mars 1869.) — Mon cher ami, je serais bien désolé de vous occasionner ainsi qu’au Journal un désagrément : évidemment le procès serait une vengeance (sous forme détournée)… J’ai fait mes articles sans prévention ni parti pris, reconnaissant les parties agréables et supérieures de l’homme.

479. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. VILLEMAIN. » pp. 358-396

1836 Un sentiment qui semble naturel à la plupart des écrivains, critiques ou poëtes, après le premier moment où l’on s’élançait avec union et enthousiasme dans la carrière, c’est la crainte d’être gêné dans sa libre expansion, d’être frustré dans sa part de louange par les hommes supérieurs qui continuent de nous primer, ou par les hommes distingués qui s’élèvent à côté de nous et nous pressent. […] Ce sont les individus qui, dans le degré et la mesure où ils en jouissent, les font plus ou moins préférables et supérieures. […] Toutes les parties, même philosophiques et politiques, sont traitées convenablement ; l’appréciation littéraire est déjà consommée et supérieure. […] Peut-être a-t-il bien fait, et son goût supérieur l’a-t-il mieux guidé, après tout, que ne l’eût fait un amour insatiable de la réalité, lequel a aussi ses illusions et ses subtilités plus trompeuses que des explications simples.

480. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIVe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Ces deux impossibilités se trahissent dans les Martyrs, effort avorté d’un esprit supérieur, mais n’attestant que la double insuffisance de l’écrivain. […] Thiers est mille fois supérieur à lui dans ses récits. […] Il ne pouvait supporter la solitude dès que madame Récamier lui manquait ; il ne devait qu’à elle les heures de diversion qu’elle lui ménageait dans ses journées ; sa bonté de femme lui servait de génie : la bonté est le véritable génie des femmes supérieures. […] Il dut y avoir à la fin du paganisme des hommes supérieurs, d’abord chrétiens, puis ramenés aux dieux de leur jeunesse par la poésie de l’Olympe et par la facilité d’un vieux culte rétabli ; flottant d’une religion à l’autre, écrivant tantôt pour la nouvelle, tantôt pour l’ancienne foi de Rome, et mourant héroïquement comme Julien l’Apostat, en lançant au ciel le reproche terrible où le doute retentit à travers ces âges : « Tu as vaincu, Galiléen ! 

481. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre II : La Psychologie »

La vie d’un animal d’organisation supérieure est la somme des activités de toutes les forces en jeu, et sa complexité est en proportion de la complexité de l’organisme. […] une unité supérieure ? On dit : le corps est un, toutes ses parties sont subordonnées, rassemblées pour former une unité supérieure ; notre conscience nous assure que notre vie est une unité. — Cet argument se fonde sur un fait important, mais qui est mal interprété. […] C’est qu’il y a une vie de chaque partie, et une vie de l’organisme entier ; chaque cellule microscopique a son existence indépendante, fournit sa carriéré de la naissance à la mort, et la totalité de ces vies forme ce que nous appelons la vie de l’animal : l’unité est un agrégat de forces et non une force supérieure.

482. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 142-143

Ce défaut n’empêche pas qu’elles ne soient supérieures à tout ce qu’on a fait de nos jours en ce genre, pourvu qu’on excepte les Pieces fugitives de M. de Voltaire, de M. le Chevalier de Bouffers, & une grande partie de celles de M.

483. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « L’abbé de Bernis. » pp. 1-22

Si vous voulez que je vous dise mon secret tout entier, j’y ai renoncé quand j’ai connu que je ne pouvais être supérieur dans un genre qui exclut la médiocrité. […] Pâris-Duverney, homme supérieur, d’une capacité administrative de premier ordre, et d’un talent singulier pour les choses de guerre, était déjà à demi dans la retraite ; il s’occupait presque exclusivement de réaliser sa dernière pensée patriotique, l’établissement de l’École militaire. […] C’est le laboureur qui jette son blé dans des cailloux : malgré cela, les âmes supérieures songent à faire le bonheur des hommes sans en attendre d’autre récompense que celle d’être contentes d’elles-mêmes.

484. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers. »

— La comtesse de Boufflers, qu’on a souvent confondue avec la précédente, et qui, sans qu’on veuille en rien faire tort à celle-ci, lui était, au dire de bons témoins, « supérieure en figure, en agréments, en esprit et en raison  » ; qui avait aussi, il faut en convenir, plus de prétentions qu’elle au bel esprit et à l’influence, a pour qualité distinctive d’avoir été l’amie du prince de Conti, celle de Hume l’historien, de Jean-Jacques, du roi de Suède Gustave III ; elle est perpétuellement désignée dans la Correspondance de Mme du Deffand sous le nom de l’Idole : le prince de Conti ayant dans sa juridiction le Temple en qualité de grand-prieur, la dame favorite qui y venait, qui même y logeait et y avait son jardin et son hôtel attenant, s’appelait tout naturellement l’Idole du Temple ou, par abréviation, l’Idole. […] Personne n’a été plus généralement connue que vous, et dans ces dernières années et dans votre première jeunesse : se peut-il qu’un si grand nombre de connaissances vous voient avec plaisir passer du rang de leur égale à celui de leur supérieure, et si fort supérieure ?

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